D o u z iè m e A n n é e . — K® 277 15 JU ILLET 1908 L e N u m é r o : 5 0 C e n t i m e s .«
SOCIÉTÉ DE L’ÉCHO DU MERVEILLEUXLes actionnaires de la Société de //Echo du
Merveilleux sont convoqués en A ssem blée générale, pour le m ardi 4 août 1908. à deux heures de relevée, au siège social, 28, rue à Paris.
Ordre du jour : .i v R apport du Conseil dfadm inistration sur les
opérations sociales de Ve1907-1908;* 2° R apport du com m issaire-censeur;
3° A pprobation des com ptes, et fixation du di- lid cn d c;
4" Nom ination d'un com m issaire pour Vexercice 1908-1909.
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L'Occultisme devant la Science “•m
La confusion — des langues, sinon la confusion mentale— régnera dans l'élude de L'occultisme, tant qu'on ne se placera pas délibérément sur le" seul et exclusif terrain de la méthode scientifique.
Ainsi, dans le dernier congrès «spiritualiste», on a admis les diverses « Eglises », celles qui « n1 admettent que l'enseignement exolérique » comme celles qui restent « dans la tradition ésotérique ou cachée », les mystiques, les théosophes, les gnostiques, et on a espéré que de ces débats sortirait quelque éclaircissement sur la « question religieuse». De même M. Gaston Mery m’accuse d’avoir « manqué de hardiesse intellectuelle » en écartant les anges et les démons de mes éludes sur l’occultisme.
(O Cet article a paru dans le dernier numéro de l’Opinion {numéro du tl juillet). Le temps nous manque pour le commenter. Notre Directeur lui consacrera sa prochaine chronique.. Mais, d’ores et déjà, nous remercions le docteur Grasset de la sympathie qu’il nous témoigne, par le cas qu’il fait de nos critiques.
Certes je ne nie pas le problème du surnaturel, mais-je crois qu’il appartient à la théologie, dans laquelle je décline toute compétence et que je sépare soigneusement de la science. Pour éviter la confusion, je n'emploie pas le mot « miracle », même en y ajoutant l’épithète de « moderne »,comme M. Jules BoL> ; je laisse au mot miracle son vieux sens qui . en fait toujours un phénomène extrascientifique, qui n’èst et ne sera jamais objet de science, sous peine de disparaître.
Je ne garde, parmi les phénomènes occultes, que - ceux qui sont susceptibles d’être étudiés avec l’esprit et les méthodes scientifiques; et en laissant ainsi de côté tout ce qui appartient à la révélation et à la religion, je ne crois pas, quoi qu'en dise M. Gaston Mery, éliminer de mes études critiques « les seuls faits qui nous intéressent ».
Tout le monde n'est-il pas intéressé par la question du déplacement des objets à distance, qui a été l’objet du défi de Babinet/il y a plus de cinquante ans, et' du concours ouvert tout récemment par M. Gustave Le Bon? Voilà bien une question qui n'a rien à voir avec le surnaturel.
Pour comprendre l’intérêt de la question de' l’occultisme, meme ainsi réduite et comprise, il suffit de voir ce qu’était son domaine il y a un
I demi-siècle et ce qu’il est aujourd’hui. Il compre- I nuit autrefois l’hypnotisme el la suggestion, lés
tables tournantes avec contact, la baguette divina- I toire, le pendule explorateur, la crislallomancie, le I cumberlandisme avec contact, les romans et lesi \ "
I scènes mimées des médiums en état de trance...I Tout cela est aujourd’hui désocculté et est devenu I scientifique.I Depuis les beaux travaux de M, Pierre Janet sur
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la dissociation des phénomènes psychologiques, on sait que les mouvements automatiques et inconscients des-centres psychiques inférieurs,que la sensibilité, rimagination et F association des idées dans le psychisme inférieur, que l'influence des centres supérieurs d’un sujet, actif s'exerçant sur le psychisme inférieur désagrégé d'un sujet passif. *. expliquent tous ces phénomènes.
Ges études, aujourd'hui* classiques, ont-elles sup-> m
primé l'occultisme? Non, certes. 11 reste encore un grand nombre de phénomènes occultes à décrire, à fouiller, à analyser.
Pour que cette étude soit vraiment scientifique et fructueuse, i! faut soigneusement distinguer -les
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théories et les fa its et ne pas s'occuper actuellement des théories tant que les faits ne sont pas encore positivement établis.
Quand les faits seront scientifiquement démontrés, les théories ne seront pas difficiles à établir. Meme pour les matérialisations et les fantômes, si leur existence était démontrée, ils prouveraient simplement dans le médium une force psychique capable de s’extérioriser et, hors dû sujet, capable de déplacer les objets et d’impressionner la rétine des assistants. Gela ne sérail pas plus illogique et plus absurde que la télégraphie sans fil.
Mais, on ne saurait trop le répéter, de ce que ces faits sont possibles, de ce qu’ils ne sont pas impossibles théoriquement et a priori^ il ne faut pas conclure qu’ils existent, tant qu’ils n’ont pas été scientifiquement constatés.
J)ue'ls sont ces faits encore occultes, dont l’existence n’est pas -encore démontrée, mais dont la- démonstration doit être poursuivie par les savants?
Je les ai réunis en deux groupes : ceux dont la démonstration, si elle est possible, paraît en tout cas lointaine, et ceux dont la démonstration parait moins éloignée et, en tout cas, doit être recherchée tout d’abord.
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Dans le premier groupe, j’ai mis : 1° la télépathie et les prémonitions; c’est la sensation éprouvée par un sujet A, quand, à une grande distance, iL arrive un événement grave (maladie, accident, mort), à un sujet B, que ne relie a ctuellement à A aucun des moyens déjà connus de communication psychique ; 2° les apports à grande d istance , phénomènes de mouvement, très loin du sujet ; 3° les
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m atéria lisa tion s , phénomènes lumineux et apparitions de fantômes avec les expériences correspondantes telles que photographies, empreintes ou moulages de ces spectres.
Dans le second groupe je place : 1° la suggestion m en ta le , communication directe de la pensée d’un sujet à un autre sans contact, sans parole, sans geste, sans aucun des moyens ordinaires et connus de communication psychique ; 2° les déplacem ents sans contact d’objets peu éloignés (déplacement d’un meuble dans une pièce ou même dans
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un appariement, soulèvement d'un objet, lévitation, ascension du plateau d’un pèse-lettres), les rap$% coups frappés sur un meuble ou sur une muraille et entendus par les assistants ; 3e la clairvoyance, dans le sens étymologique du mot, faculté de voir à travers les corps opaques, sans aucune idée de divination ou de prophétie.
J'estime qu’il faudrait abandonner, pour le m om e n t, toute étude des phénomènes du premier groupe et concentrer tous les efforts sur la démonstration scientifique de Y existence des faits du second groupe ; c’est-à-dire qu’il serait bon d'abandonner actuellement toutes les recherches com pliquées, toutes les expériences extraordinaires dans lès-
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quelles les éléments de déterminisme sont trop nombreux et trop complexes pour pouvoir être scientifiquement contrôlés.
Telles sont les expériences de télépathie lointaine, d’apports à grande distance ou de matérialisation. Quelle que soit l’attention avertie des expérimentateurs, on ne connaît pas assez d'avance le point particulier sur lequel doit se concentrer le contrôle scientifique : un apport se fera à gauche quand on aura son attention fixée à droite, une communication télépathique ne prendra de l'importance que quand, plus tard, on apprendra l’événement auquel elle correspondait, un fantôme surgira
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dans une obscurité qui rend impossible une observation précise et on vous défend de tourner brusquement le bouton de la jumière électrique (ce qui doit pouvoir se faire dans une expérience scientifique ; les spirit-grabbers n’ont jamais tué le médium, mais uniquement sa réputation quand il fraudait.)
Il faut se limiter actuellement à des expériences sim ples t se faisant en pleine lumière ou avec le
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contrôle brusque et inattendu de la lumière, avec un but unique et précis connu d 'avan ce . Me paraissent rentrer dans ce groupe les expériences de déplacement ou de lévitation d’un objet sans contact (tablé ou pèse-lettres), les expériences de suggestion mentale ou de transmission de la pensée sans contact, les expériences de clairvoyance ou de vision à travers les corps opaques.
Ces trois points sont encore occultes quoi qu’on en ait dit. Dans les dernières expériences faites en Italie avec Eusapia Paladitïo, des savants très compétents ont démontré, sur les tambours des appareils enregistreurs, la réalité des déplacements d’objets; cela supprime l'hypothèse (peu vraisemblable avec ces savants avertis) de l'hallucination collective. Mais ce perfectionnement de l'expérience (qui n’est pas nouveau) ne dit rien sur la zone d’air et d’éther qui sépare le médium de l’objet mis en mouvement. Or, c’est là le point important qu’il faut élucider pour éliminer le truc inconscien t.
Avec le médium Zuccarini,les professeurs Yicen- tini et Lori ont voulu étudier expérimentalement cette zone qui sépare le médium de l'objet déplacé : les résultats n’ont pas été brillants etlesexpérimen-, tuteurs ont porté « un jugement défavorable au médium ».
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Il reste donc, aujourd'hui encore, en se plaçant au seul point de vue scientifique et en éliminant toute que&tion de surnaturel, d’esprit réincarné, d’ange pu de démon, il reste des questions graves et intéressantes, encore occultes, dont la désoccul- tation- scientifique marquerait un immense progrès et une grande conquête dans la science positive.
Dl G u a s s e t ,Professeur de Clinique médicale
à rUniversilô de Montpellier.
Lés Séances du médium MillerSÊANGE DU iS JUIN Î908 (1) '
La séance donnée par Miller le dimanche 21 ju in 1908 eut lieu chez M. et Mme Le tort, 15, rue du Bac, dans le salon-bibliothèque de leur appartement.
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C’est une pièce en partie garnie de rayons qui ont une hauteur de 2 m. 50 et qui contiennent des livres à couvertures multicolores. Le cabinet, for-
(0 Voir le numéro du 1er juillet.
nié. de rideaux de flanelle noire, avait été élevé ài
un des angles de celle pièce. Avant la séance, iL fut examiné par M. de Vesme, le Dr Pôeliin et M, Benezeeli. Gomme il se trouve à cet endroit un placard renferm ant des livres et différents autres objets, les .examinateurs, après s ’être assurés cu ’il ne contenait rien de suspect, le referm èrent à clef et clouèrent des rubans sur la porte. Le Dr Pécîiin m it la clef dans sa poche, et il la garda pendant toute la durée de la séance.
A ccPe séance assistèrent M. do Yesnie, directeur des A nnales des Sciences psychiques, Gabriel Delanne, directeur de la Ilecue scientifique et morale du spiritism e, Manlin, directeur de la Ilevue spirite, Papus, directeur de VInitiation, Louis Mallesle, du Monde illustré, Léon Denis, Chevreuil, le com m andant Darget, Chartier, Hawkins, Devigne, Hohlenberg, M. et Mine Alfred Bé- nczech, Mme E. Noeggeralh et Mlle Marie Noeg- gerath. Je J)r Péchin et Mme Péchin, M. et Mme Portailcr, Mme Priel et Mme David, Mmes de Y al pinçon, Corn 61 y, Là mou roux, J ossclmo-Mouron, Chemineau, etc.
Le médium était assis sur une chaise de bois, ci, comme toujours, près du cabinet, à gauche. La chaise avait été aussi examinée par M. de Vesme et le docteur Péchin.
Miller avait près de lui par conséquent à sa g a uc lie, M. Alfred Bénozech, puis M. de Vesme et léon Denis: de l ’autre côté, par conséquent à droite du cabinet, la première place était occupée par Gabriel Delannc, la seconde par le commandant Manlin, la troisième par Mme Letorl, la quatrièm e par M. Letorl, la cinquième, par le Dr Péchin, qui était juste en face l'ouverture des r ideaux, et les sixième et septième par Mme et Aille ixoeggerath.
L’assistance était nombreuse, trente-six personnes, et parm i elles s’en trouvaient une ou deux dont le scepticisme était connu du médium; aussi, comme il était un peu inquiet à ce sujet, la séance
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Hit-ellc laborieuse au début.Ap rès une courte allocution de M. Bénezech,
Belsy parla au medium, cl il se passa bien un quart d’heure dans Patiente. Au bout de ce temps Belsy reparla au medium, et une forme parut, tenant les rideaux des deux mains, mais bien pâle; si-elle n ’avait pas avance un peu, bien peu, puis reculé, on aurait pu croire que c’était un reflet de quelque chose de blanchâtre qui se projetait sur les rideaux. Le médium dem anda à la vague blancheur que l’on apercevait si elle pouvait dire son nom, m ais tout s’effaça aussitôt.
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Delanne lit rem arquer qu’on voyait, -du moins lui et les personnes assez proches do Miller, les m ains du médium sur ses genoux.
11 se passa bien encore un bon quart d’heure avant qu’aucun phénomène ne sc produisît. Ce temps écoulé, on sentit' du vent, un p>arfum se répandit dans la pièce; et une l'orme se montra, m ais bien fugitivement: Alors Delanne dem anda que le Dr Péchin lui tînt, les m ains, Belsy dit au médium que cette précaution était inutile, et le i r Péchin, qui s’était empare des m ains de De-Ishne, les laissa libres.
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Nous restâmes encore quelque temps sans-rien avoir, puis des formes se montrèrent, à de longs intervalles, parm i lesquelles une forme enfantine qui paru t tout près de Delanne. Mais cette forme, comme pour d’autres formes des commencements de séances, est d’un blanc qui s’efface : on pourrait dire que c’est un blanc qui s’assombrit.
Papus récita un poème, et une main parut quelques instants, sans doute pour approuver Papus.
M antin récita une poésie à son tour, puis Ga-■ fc
hriel Delanne dit La chenille et le -papillon, un poème médianimique bien connu.
Un vent frais vint des rideaux, et un bras, le temps d’un éclair, parut. 11 fut constaté que l’on voyait les m ains du médium.
A ce moment Betsy demande que M. Delanne«
cl M. Bénezech changent de place. Le prem ier va occuper la place du second, et celui-ci prend celle du premier. Quand le changement a élé fait, De- lannc annoncé qu’il voit bien que le médium a les m ains sur les genoux.
On vit paraître une main et un bras, lundis que M. Bénczoeh dit sentir un grand vent, La main était bien plus haut que nos lelcs cl bien plus fine que celle de Miller.
Une forme apparut, se balançant entre les rideaux, et Betsy dit en anglais : « Ne tondiez lias ». Elle m archa un peu, sc tourna du côté do Miller.
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— Marguerite Pichery. dit la forme.— Marthe Pichery, demanda Mme David. Est-ce
loi, mon enfant ?— Non, répondit la forme... Marguerite.■— Alors c’est m a grand’mère ,dit Mme David.— C’est une vieille dame, dit le médium.Cette forme se présentait pour Aime David, et
l’on sentit bien que la voix venait de l’apparition et non de Miller.
Remarquons à ce sujet que l’apparition n ’a
pas accepté le nom suggéré, ainsi que l’objectait une fois Gaston Mery. C’est une rem arque que nous avons faite souvent : ne saisissons-nous pas les deux noms ou l’un des noms, les apparitions ne craignent pas de répéter tant qu’elles le peuvent,
v -ta m.
et elles refusent le nom faux qu’on leur suggère,Le Dr Péchin nous inform e qu’il a bien vu la
m ain de l’apparition en meme temps que les m ains du médium.
Après que Miller eût fait baisser un peu la lampe, plusieurs pei'sonnes s’écrièrent qu’ellesvoyaient s ’agiter le rideau, entre autres M. Béne-
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zech, et une forme parut plus jmUte que la précédente, plus lumineuse, moins transparente, enfin mieux m atérialisée que les autres formes qui se sont montrées jusque-là; mais elle aussi ne quitta pas les rideaux, et Betsy répéta son avertissem ent : « Ne touchez pas »
Le fantôme dit :« Bonne Maman », et en effet la forme a bien la taille qu’avait notre chère doyenne. Elle appela sa lîlle, Mme Emile Noeg- gcralh, Anna, sa bonne dévouée, et plusieurs autres assistants, puis elle prononça :
■=— Lola.— Lola, dit Mme E. Noeggeralh, n ’est pas ici.
Marie est ici.— Oui, je sais bien, répond la forme.Et on entend le bruit d’un baiser qu’elle envoie. Lola est la belle-fille de Mme E. Noggcrath. Constatons que cette m atérialisation lu t bien
moins parfaite qu’à la précédente séance.Besly dem anda alors si on voulait exam iner 1e
cabinet, et M. Bénezech le visita.Le médium dit après la visite : « Je vais entrer
dans ma petite prison ». ' ‘Pendant tout ce temps, on avait entendu plu
sieurs fois la voix de Besly, qui était ou paraissait très nerveuse; à chaque apparition elle faisait : « Ne la louchez pas », cl une fois que Mme Le tort lui disait qu’elle n ’avait pas à s ’inquiéter, d ie répliqua :
— Je sais mieux que personne ce qu’il faut en penser.
Connaissant bien chaque personne de l’assistance, nous étions absolum ent certains qu’il n ’y
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avait rien à craindre, mais Miller, lui, craignait, cl c’est probablement ce qui affectait B etsy..
Miller dans le cabinet, Betsy commanda de chanter, et comme nous chantions mollement, à peine, elle ajouta : « Il fau t tous chanter », On lui obéit, elle pria qu’on fît la chaîne, et elle annonça que nous allions avoir uiie m atériel isa-
i lion en dehors du cabinet.
L’ECHO DU MERVEILLEUX 265
Le rideau gonfla, puis à son sommet et en dehors paru t un nuage blanc, qui flotta de gauche à droite, descendit un peu, et Bctsy ordonna de parler tout le temps. Quand le nuage est à peu près à la hauteur de la tête des assistants, il remonte, redescend, devient d’uii blanc plus intense, sans être cependant bien lumineux, se pose sur le parquet, et Bctsy répète encore : « IL faut toujours parler » Le nuage se développe en largeur, en hauteur, semble de la taille d’un petit enfant, et M. Bénezech annonce qu’il vient d’être tcuchô au genou par la forme en travail de formation. Enfin parait un fantôme très, blanc qui, aussitôt, formé, entre dans le cabinet et n ’en quitte pas le seuil. Il dit, d’une forte voix :
— W illiam Hawkins.Bctsy, aux questions de notre ami M. Henry
Hawkins, qui était là, expliqua plus tard que c’était un de ses ancêtres, un militaire. Ceci est assez intéressant, car depuis quelque temps un esprit se nom m ant W illiam a souvent indique so présence, près de M. Hawkins, tant à Londres | qu’a Paris, cl des clairvoyants ont dépeint un militaire qui lui ressemblait, à lui Henry Hawkins.
Quand la forme ne se montra plus, Miller, qui n ’est pas enlrancé, nous apprit qu’il n ’avait rien vu, et Bctsy dit de cesser de faire la chaîne, puis parla à son médium.
Peu après parurent, l’une après l’autre, mais restèrent ensemble, Effle Dean et Carric W est, toutes les deux bien vivantes, faisant des mouvements indépendants, Carric W est toute petite, Effle plus grande. Un bandeau lum ineux ceignait leur front. Effle avait'des nattes de cheveux bruns de chaque côté de la figure. Elles saluèrent ensemble, et l ’une posa le bout de ses doigts sur le front de M. Bénezech.
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On croyait le médium entrancé, mais il se plaignit de ne pouvoir dorm ir; il nous pria de faire la chaîne, et, sur le conseil de Mme Priet, nous chantâmes. .
Bêtsy annonça que le médium était enfin en irance, et un léger nuage en forme de boule se \ i t en hau t des rideaux; lentement et en flottant, il descendit de l'extrémité gauche du cabinet, où se trouvait le pasteur Bénezech, à l’extrémité droite où elle alla si près de M. Delanne et de M. de Yesme, que ce dernier nous apprit plus tard qu’il avait pensé qu’elle le toucherait. La distance ainsi parcourue était au moins d’un mètre cin- caiante.-fe-
■ Une fois qu’élle eut touché le parquet, la boule
se développa graduellem ent prit l’apparence d’unepoupée dont les petits bras semblaient brasser quelque chose, elle poussa en hauteur et en largeur, et bientôt se tint devant nous une forme nettem ent dessinée, dont les draperies' étaient d ’un blanc lumineux.
— Mother Sadi, dit-elle. Je suis la mère des mères. Je viens vous aider, et vous bénir tous, car je vois l’aspiration de vos cœurs.
Elle éleva les m ains dans un geste de bénédiction.
— Tous les 27 du mois, entre midi et une heure, je viendrai chez tous, dit-elle encore.
Bctsy nous apprit un peu plus tard qu’elle avait l'habitude de venir le 27 du mois, entre midi et une heure, mais invisible, chez tous ceux à qui e lle 'avait promis sa visite.
Belsy ajouta que Mother Sadi était de l’an- eienne Egypte, et qu’elle avait été la mère d’un ordre qui existe encore en Californie, ordre appelé : « The s un angels’ordcr of Liff ht » qu’on peut à peu près traduire par : « l 'Ordre de L um ière des anges du soleil. »
La forme se pencha sur M. Bénezech en disant r « Mc voyez-vous bien ? » et M. Bénezech nous apprend qu’elle l’a touché; puis elle sc relira, revint quelques instants après, disant qu’elle revenait parce qu’on l’avait appelée, mais ellerevint alors du côté de M. Delanne, et elle fit un* , 7I as en avant, de façon à être bien en dehors du cabinet. Elle leva un bras qui paraissait fin et. m ontra sa m ain au poignet délicat, et Delanne déclara bien voir sa figure, une figure d’un teint orangé. Nous pouvions aussi de notre côté aper
cevoir la forme, m ais de profil.La forme qui succéda à Mother Sadi s ’annonça
comme étant Gatharina von Bora, la femme de Luther. C’était une forme plutôt petite, entourée de draperies bien blanches. Elle se tourna vers le pasteur Bénezech et dit en pur allemand qu’elle Aenait spécialement pour lui, car Dieu avait vu en lui un homme qui pouvait travailler à la cause du vrai. « Il faut, — dit-elle, que vous travailliez p>our propager 1e spiritism e, pour répandre la lumière que vous venez de trouver », Et elle ajouta que son fils était heureux, et qu’il se m anifesterait à lui dans un rêve et entouré de lumière.
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Catharina von Bora se retira et elle fut suivie, quelques instants après, par une grande forme masculine, la figure voilée, m ais dont on apercevait cependant le nez et le menton.
— Melanchton, fit-elle. - .
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— Philippe MelanclUon ? dem andèrent quelques-uns. .
— Ya. .Il continua : « Ceci est un jour bien heureux...
Kn avant! en avant!... Jé suis heureux de vous aider-et de travailler avec vous » 11 parla du spiritisme, disant que l’avenir lui était réservé.
Il était enveloppé d’une étoffe plus épaisse et d:un blanc plus mat que les autres apparitions.
Nous ne pouvons rendre les paroles exactes des formes précédentes, car elles iron t pas été sténographiées^ mais ce que nous pouvons affirmer, c’est que Gatharina von Bora et Melanchtbn parlaient un allemand parfa it et s’exprim aient avec facilité et pureté, ce que n ’aurait jam ais pu faire le médium. La pureté de la langue fut constatée, non seulement par tous ceux des assistants qui savaient l’allemand, tels que* Mme Emile Noeg- geralh, Mme Leiort, MM. Fortauer cl Hohlenberg, m ais encore et surtout par Mlle Marie Noegge- reth, qui est allemande. Or, Miller ne parle correctement, ni le français, sa langue natale, ni i’anglaîs, sa langue d’adoption alors comment pourrait-il, mémo en sachant peut-être quelques bribes d’allemand, parler aussi parfaitem ent,
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aussi littérairem ent cette langue érangèro ?Enfin parut une apparition dont on connaît
bien m aintenant la haute et élégante stature, qui, pour nous, est familière, car elle vint à toutes les séances de 1906 et à celle du 18 ju in dernier.
— M y m ane is doctor. B en ion , dit l’apparition.Le Dr Benton se pencha sur M. Bénczech, l’em
brassa deux fois, et l’on entendit claquer les baisers; il se pencha sur lu i,'n ie llan t sa face sur sa. face, et disant : « Regardez bien mes yeux. Je .ne suis pas le médium ». . ’
Il est-en face de M. Leiort, à peu près à cin- cruanie centimètres devant lui, et M. Lctort, qui peut rem arquer son teint très foncé et la barbe touffue qui couvre seulement le menton, admire la vie, les mouvements de cette forme agile, souple comme-un être hum ain.
Le Dr Benton ren tra dans le cabinet, probablem ent pour reprendre des forces près du médium, et il reparut, se tint devant le cabinet, nous par- if nt longtemps en anglais, de sa voix vibrante et bien caractéristique.. Il commença par dire : n 11 ne faut pas être aussi., impatients... On ne doit- pas faire trop de questions, car lé médium donnera d’autres séances. Ils (les esprits) sont tout prés de nous, et nous devons travailler avcfe eux ». S’adressant à M. de Yesme, il lui dit. qu’il veut faire de lui iin converti. Il entam a un dialogue avec Mme E. Noeggerath, lui donna des in
dications pour la prochaine séance qui devait avoir Heu chez elle, nous apprit que Bonne Mam an, était heureuse « d’être de l’autre côté », qu’elle eût ôté trop faible pour supporter les fatigues et les ennuis que comporte l’organisation des séances, mais qu’elle nous aidait de l’au- delà; il parla à Mme Lctort, à Man tin, à Anna, la domestique de Bonne Maman, et il la rem ercia-i—
(Vavoir élô bonne pour celle-ci, leur « grande em.ic ». En lin il encouragea les assistants, disant : « Le spiritisme fera plus de progrès dans les trois ans à venir que dans les vingt-cinq ans «mi viennent de s ’écouler ». Il partit en ajoutant :« God blés s you!...} Good nicjhU »
Le Dr Benton rentré dans le cabinet, on enlen-é -
dit Belsy qui disait qu’elle ne pensait pas pouvoir faire davantage; on l’aperçut presqu’aussi- tot, et elle éclata de son rire particulier. 11 ne fallait pas s’impatienter, dit-elle. Elle nom m a les Fortaner, Hawkins, parla au commandant Man- lin, puis dem anda à M. Leiort s’il la voyait bien. Eile se tenait encadrée dans les rideaux, en face de M. Leiort; si celui-ci la distinguait bien, elle lui apparaissait moins lumineuse et de contours moins distincts qu’aux séances de 1906. Quelques assistants s’écrièrent la bien voir. Elle s’adressa au Dr Pécbin qui, assis à la droite de M. Leiort,l'avait aussi bien en face de lui, et elle dit à ce
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docteur : « C’est vous qui assistiez à la séance de contrôle-chez Gaston Mery comme contrôleur ». Pécbin demande à être louché par elle, mais elle répond qu’elle ne peut.
Belsy referm a les rideaux, et on ne la vit plus, mais on entendit son rire. Elle se remontra, appela Chartier, puis elle éclata de rire. Elle dit que tout le monde lui donnera dix cents (cinquante centimes) parce qu’elle a bien travaillé. Elle referm a les rideaux, disant qu’on pouvait parler un peu, les rouvrit, et elle prononça lentement, comme quelqu’un qui s’essaye à parler line lan- gno qu’il sait peu, et en français cette fois : « Je suis très contente de voir toute la famille spirite ». Elle ajouta,, en anglais, qu’elle se. m ontrera avec plus de force chez Mme Noeggerath, à. la séanceprochaine. De noucau on ne la vit plus, mais elle entam a dans le cabinet un dialogue avec Mme Noeggerath : elle dira m ardi quand il y aura la séance de contrôle, et elle prie qu’on ne change rien au salon de .Bonne Maman, dans lequel aura
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Hou cette séance; puis elle ajouta, encore en français : « Anna, je suis contente de vous voir », et en anglais, elle conversa avec Hawkins, et term ina par la promesse que tout s’arrangerait bien.
Si Belsy, après avoir disparu, revint, ce fu t pourI
L’ECHO DU MERVEILLEUX mr
dire en anglais : « 11 ne faut pas offrir de l’argent an médium; on pourra l'aire une collecte, et de l'argent recueilli lui acheter uii cadeau; mais on ne lui remettra ce cadeau qu’après deux mois ». Kilo rentra dans le cabinet ajoutant que lorsque le médium retournerait en Amérique il monlre-I a il ce cadeau. On demande qu i doit se charger de faire la collecte et quelques-uns nomment Mme de Yalpinçon. Des coups sont frappés dans le cabinet pour dire oui.
Betsy nous apprit que c’était tout ce qu’elle pouvait faire ce soir-là, et une forme se disant Pierre Prie! parut quelques instants seulement, mais sans quitter le seuil du cabinet.
Pierre Priet, sous les draperies qui l’envelop- ] eut, est mince, a les vêlements collés au corps.II parla à sa femme, dit qu’il ne pouvait pas sortir. Nous reconnaissons la même voix particulière, au ton saccadé, que nous entendîmes, il y aura bientôt deux ans. chez Mme Rufnia Noeg-- v
girath et à la séance de contrôle qui eut lieu chez Gaston Mer y. Quand il eut cessé de parler et qu’on lie le vit plus, Mme Priet nous apprit une le fantôme « avait tout à fait la voix de son mari », et Mme David, qui soigna Pierre Priet dans sa dernière maladie, affirma que c’était bien iiil que nous venions de voir.
Gomme d’habitude, Betsy sc rem ontra à nousavant la fin de la séance, et clic chanta avec nous
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'j ho Sinonec river, et, ainsi que d’habitude, le médium sortit au moment même où Betsy se retira, de sorte que plusieurs assistants purent affirmer avoir vu, un instant, sim ultaném ent les deux formes .
Le cabinet fu t visité aussitôt après la séance, les bandes clouées sur la porte du placard furent îoconnucs intactes, cl le Dr Pcchin rendit à M. Letorl la clef de ce placard.
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Séance du ju in 1908La séance du 25 iuin fut une séance de cou-* U r
trôle rigoureux, et elle fut donnée, comme la séance précédente, chez Mme E. Nocggcrath, 22, rue Milton. Une trentaine de personnes s’y trouvaient.
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Les contrôleurs chargés d’assister au .déshabil- luge du médium et de le visiter minutieusement, étaient le directeur de cette revue, Gaston Mery, G. De Yesme, directeur des Annales des Sciences psychiques, le pasteur Benezech, et M. Charles
(1) C’est par erreur que, (tins son article du précédent numéro, notre Directeur avait cité M. Blccli, comme un des rédacteurs du Malin.
Eloch, de la Société ihôosophique (1). La commission de défense de la tente était composée de MM. Léon Denis, Del an ne, les commandants Mantin et Pargel. Al. Letorl avait bien voulu se charger de régler la lampe.
Avant la séance, Gaston Mery expliqua que le contrôle avait eu lieu dans la mesure la plus stricte et la plus sérieuse. H dit : « Nous avons pris le médium au bas de l’escalier et nous l’avons conduit ici; nous l’avons déshabillé complètc- r-'Cnt, pantalon, chaussures, chaussettes et chc-
.mise. Après avoir été examiné, il a révolu d’autres vêlements noirs, sans doublure ni poches, que nous avions apportés et vérifiés au préalable. Nous pouvons, en notre âme et conscience, déclarer que nous n ’avons rien surpris qui puisse donner l’éveil et qui puisse faire croire à une fraude possible.
« Depuis son arrivée, comme vous avez pu Je - constater vous-mêmes, nous sommes restés à la
porte du cabinet, em pêchant toute communication, interdisant même aux personnes qui venaient pour serrer la main du médium, do le faire, .le crois que toutes les précautions ont été prises, et je n ’ai d’ailleurs rien d’autre à 'a jou ter.Si toutefois j ’avais oublié quelque point; intéressant, je répondrais bien volontiers aux questions qui me seraient posées ».
On entendit alors quelqu’un demander si les contrôleurs avaient visiLé le cabinet, et M. Mery répondit : « Nous avons visité le cabinet, nous avons examiné, et c’est ce qui a pris beaucoup de temps, la toiture, apposé des scellés contre la porte du placard qui est au fond du cabinet; nous avons soulevé le lapis, vérifié la chaise. Je ne crois pas que nous ayons oublié quelque chose ».
■ +
Le médium est debout devant le cabinet, il demande que l’on baisse la lampe et que M. Bône- zech prononce l’ai locution d’usage. AL Letorl baisse la lampe mais la lumière est encore su ffi-
j sanie pour que les assistants puissent sc distin- j guer les uns les autres.
Après que AI. Bénczcch eut parlé, Miller entra dans le cabinet.- Voici le placement de quelques assistants :
»
d’un côté du cabinet se trouvent Gabriel Delanne, le commandant Darget, de Vcsme, Mme E. Noeg- gerath, de l’autre, Léon Denis, le commandant Mantin, Aime Bayer, Pablo.
Dans le cabinet, on entendit une voix demander*
h Léon Denis de faire une prière, que tous les assistants, levés, répéteront.
Après la prière de Léon Denis, de qui chaque
i
t
368 L’ECHO DU MERVEILLEUX* ~ 1J
phrase fut redit® par l ’assemblée, Betsy, le « con- I frôle » du médium, se fit entendre dans le cabi- I net; elle dit que tous pouvaient s ’asseoir et qu’il fa lla it faire* la* chaîne.. Une prem ière apparition se présenta, s’avança un peu, disant bonsoir en anglais et se nom m ant. C’était Effie Déan. Elle dem anda si on pouvait la voir et plusieurs assistants répondirent : « Trèsbien ». Quand elle se fu t retirée, Gabriel Delanne
* w
nous apprit qu’il avait très bien distingué les traits de la figure, le voile, blanc, ce qui ôtait digne de rem arque, puisque le .médium n ’avait - sur lui aucun fil blanc.
Une boule blanchâtre, mais d’un blanc pâle, se m ontra au haut Gt en dehors du cabinet, descendit en flottant de droite à gauche, et elle toucha le parquet juste en face du com m andant M antin; là elle augmenta sans paraître encore consistante, puis une forme se précisa et comm ença à rem uer les bras. L ’apparition formée dit : Madame Laffîneur. Bonsoir, tout le monde, bonsoir, chers amis. Que je suis contente de vous voir tous! vous, Gabriel, vous, com m andant, et vous, m onsieur de Vesme : M’avez-vous reconnue ? » M. de Vesme répond non, e t.l’apparition continue : « Vous vous souvenez-de moi, m onsieur et m adam e Letorl ? M adame Noeggerath ainsi que votre fille, vous ne m ’avez pas connue. Oh, je suis bien, bien heureuse de vous voir tous! » Elle s’effondra en disant « Bonsoir, m adame Lamoureux! » Sur le parquet il n ’y avait plus qu’une petite masse blanchâtre, qu’on entendait encore : « Bonsoir ».
La troisième apparition fut celle de Lillie Rb-«
berts, qui dit : « Bonsoir », et dem anda si on la*
voyait. Elle m archa de droite à gauche, éleva un bras qu’on vit très bien, .et redit : « Bonsoir ». Elle alla près de M. Léon Denis', et elle lui dem anda la m ain, qu’elle posa su r sa poitrine. M. Léon Denis s ’écria : « Qu’elle est belle! Elle m ’a pris la m ain, et l’a mise sur son sein. J ’ai senti n- chair chaude et moite et la forme du sein. C’est merveilleux! Merci, cher esprit! » Elle prit aussi la m ain du com m andant M antin et la m it su r sa poitrine, et M antin dit qu’il a très bien senti les seins de l’apparition. De même pour Delanne, à qui elle en fit autant. Delanne dit que C’était évidemment une jeune femme à la m ain délicate; sa m ain par le revers a senti le bout du sein, et l'attouchem ent a été fait avec une réserveë
et une dignité qu’il tient à signaler. Léon Denis ajouta qu’il avait parfaitem ent vu son bras rond et souple.
La quatrièm e forme qui apparu t s?annonça comme étant Joséphine Case. Elle fit quelques pas, et l ’on entendit le 'parquet crier sous elle, /vprès qu’elle eut dit qu’elle était très heureuse de nous voir, elle, ajouta : « Ce sera la dernière séance de contrôle. Le médium ne peut pas se faire à l’idée d’être deshabillé devant le monde.11 dit que si l’on n ’a lias confiance après ce qu’il a fait au jourd’hui, il n ’est pas nécessaire qu’il donne des séances. Le médium a toujours essayé de faire ce qui était bien, et il le fera toujours ». La forme disparut en soulevant le rideau, et Mme Noeggerath répliqua : « Nous avons la plus grande confiance dans le médium, mais quand
. nous rendrons' compte de celle séance à la presse, au grand public, nous pourrons affirm er que toutes les précautions ont été prises pour garantir la sincérité du médium. » D ans le cabinet on entendit une voix qui disait : « Très bien ».
Une cinquième apparition vint et je ta bien distinctem ent le nom de « Goldschmidt », la sixième dit : « Monroc », puis dem anda : « Marcel », et la septième» qui succéda presque immédiatement à la précédente, dit avec volubilité :
— Pierre Prie!. Bonsoir tout le monde. Eh bien, Marie, es-tu contente? Ça te va?
Mme Priet. — Eh oui, mon ami!— Bonsoir, m adam e Noeggerath, et aussi votre
fille, et m onsieur Delanne, ci m onsieur Denis, le com m andant M antin. Je suis, content de vous voir U us. Monsieur Bénczech, je suis content de vous voir ce soir, et votre dame aussi.
Mme Bénezech remercie, et elle demande à l’apparition si elle peut lui toucher la m ain. La réponse est non, et l ’apparition disparaît en disant encore : « Bonsoir tout le monde ».
On rem arqua que, cotte septième apparition rdavail pas du tout la même voix que là précédente, et Delanne dit avoir très bien reconnu la dernière voix.
A la huitièm e forme qui apparut et sembla grandir, Delanne dit : « Voilà une petite apparition », et Léon Denis répliqua : « Non, grande : je vois la silhouette se profiler sur le fond clair »i Alors Betsy,. dans le cabinet, repartit, en anglais : «'.Vous dites une petite : qu’esLce que vous ap pellerez donc grande’?- La prochaine fois je vous
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paierai une paire de lunettes ». La forme dit :_ ' 1 ■+
<• M arie Bossel... Louis ».'-s i.
Une autre form e beaucoup plus petite apparut en même temps, s’annonça comme étant : « An- uèle M archand », et dem anda : « Maman, me vois-tu ? » Mme Priet, qui a épousé en premières
L’ECHO DU MERVEILLEUX 269
noces M. Marchand, répondit : « Oui, je te vois », et l’apparition continua :
— Il y a un grand m onsieur à côté de moi qui me donne la main. Je ne le connais pas. Ah ! il est parti m aintenant !... Je suis contente de vous voir, m onsieur de Vesme, monsieur Letort et m adame Noeggerath, monsieur Denis, monsieur Pa- blo. »
Elle avança dans le milieu de la pièce et dem anda si tous la voyaient bien; elle agita sam ain, ajoutant : « Voyez-vous m a m ain?... Fai-*
les la chaîne : cela me donne beaucoup de force ». Elle s’avança encore plus, se pencha sur M. de Vesme, à qui elle dem anda s’il voyait bien sa figure et ses yeux, et, s’adressant à M. Delanne, qui fait rem arquer que le parquet craque sous ses pas, elle dit : « Je pèse ce soir soixante-trois livres ». Elle disparut derrière les rideaux après avoir ajouté : « Bonsoir m am an. Bonsoir tout le monde ».
Pablo demande à M. de Vesme s’il a vu la figure de cette dernière apparition, et M. de Vesme répond : « J ’ai très bien vu le nez et la partie supérieure de la ligure et les yeux,qui ne paraissaient pas être ceux du médium; mais ie bas du visage était caché par un voile comme chez les Mauresques. J ’ai très bien vu sa petite m ain ». Le coin- I m andant Dargeü confirme : « Moi aussi ».
Le Dr Bènton vint à son tour pour dire :— Je suis venu l’autre soir et nous avons pro
mis qu’il y aurait une séance. Non seulement on est bien heureux ici, m ais de l’autre côté aussi. I M aintenant pour le médium, il est très désagréa- I i>le d’être déshabillé. Une séance de contrôle est I très dure pour lui. Depuis la p r é c é d e n t e séance, il est fatigué, malade, les jam bes lui font mal. Le médium est-il indépendant, il fait de belles cho- I ses; doit-il travailler à côté pour gagner son pain, J il ne peut pas le. faire aussi bien parce qu’il est «
. préoccupé de son avenir. -Il a tout perdu à San Francisco, vous le savez, mais il espère se remettre bien dans ses affaires ».
Il ajouta, après d’autres paroles :— Le médium est très fatigué ce soir. Toute la
journée il a souffert du cœur. Cet après-midi, il a pris un petit crucifix, l’a porté à ses lèvres, et il a prié Jésus en disant : « Aidez-moi, donnez- moi la force d’aller à cette séance qui est destinée à répandre la bonne nouvelle ». Il a réussi. Vous devez l’en féliciter et l’en remercier, car c’èst un grand effort qu’il a fait, un grand sacrifice. Il sera certainement malade pendant deux jours après cette séance, mais je crois qu’il sera
bien dimanche pour donner une autre séance.Après différentes questions faites au Dr Benlon
par Delanne, Manlin, Mme Noeggerath, questions auxquelles il répondit, le Dr Benlon se relira dans ie cabinet, et la onzième apparition fu t celle de « Bonne M aman ». Mme Noeggerath demanda :« C’est toi, m am an ? » et l'apparition répondit :& Oui, c’est moi. Mes chers amis, que je suis heureuse de vous voir tous ce soir ! Ma fille, Marie, Commandant, Gabriel, m onsieur de Vesme, nia- Oame Bayer, Anna, mon cher Pablo, Léon Denis ». Mme Noeggerath fit : « Que dois-je dire à les petits enfants ? ». Réponse : « Je les embrasse tous. Que je suis heureuse. Quelle dou- cœur! Quelle joie! Quel bonheur! »
L’apparition disparut, revint essayer de se reformer, mais elle 1 1 e le put. Ou entendit Betsy dire, dans le cabinet, qu’elle était triste de ne pas pouvoir rester plus longtemps, qu’elle auraitvoulu nommer toutes les personnes présentes, et
■
tm’elle saluait m adam e Lamoureux.»
Faisons ici une remarque. C’est que les apparitions, à cause sans doute de la fatigue du m édium, de son état de maladie, sont moins bien formées, bien moins lumineuses qu’aux séances précédentes, que les phénomènes ont, en général, moins d’intensité qu’aux séances de 1906. Cette rem arque 1 1 e s’applique'pas aux « contrôles » du médium et à quelques autres apparitions comme Mother Sadi, Pierre Priel, etc .
Après l ’apparition de « Bonne M aman », Mme fî. Noeggerath, dit :
— A l’autre séance nous avons entendu Betsy dire une chose charm ante, que l’abeille 1 1 e peut pas faire de miel sans fleurs. Monsieur Chai- gneau a écrit une poésie sur ce sujet et il demande si ce n ’est pas Bonne Maman qui la lui a inspirée.
On entendit des coups précipités dans le cabinet pour dire oui, et Betsy ajouta, en anglais : « Il faut en envoyer une copie au médium. C’est moi qui suis la grande abeille, l’abeille féminine, et le docteur Benlon est l’abeille masculine. J ’ai
m
beaucoup de fleurs autour de moi ce soir ».Là douzième apparition surgit brusquem ent du
cabinet, disant : « Louise Michel. Bonsoir tout le monde... Je suis heureuse de vous voir. Me voyez-vous *ous ? ». Et à Mme Bénezech qui dem anda à la toucher, elle répondit : « Ma bonne came, impossible pour ce soir : cela ferait beaucoup de m al au médium. Il ne faut jam ais poser
, de questions ». Elle ajouta : « Vous voyez, n ’est- ce pas, ce qu’est le spiritisme? C’est grandiose! ».
2 7 0 L’ECHO DU MERVEILLEUX
Elle disparut en disant : « Bonsoir... Liberté ».L’apparition qui se montra ensuite dit être le
mari de Betsy, et elle parla ainsi, dans un anglais petit nègre difficile à comprendre :>. — Je suis un homme de couleur. Je suis noir de peaufinais j ’ai Paine blanche, je suis meme assez blanc en dedans. On ne me comprendra.peut-être pas très bien, parce que je parle l’an-
*
cl ai s des nègres. Lorsque je suis venu à Paris, fai su parler français, mais j’ai oublié : je n’ai jamais très bien parlé, mais je savais me faire comprendre.
Mme E. Noeggerath lui dit qu’elle le comprendtrès bien, car elle a habité New-York, et le mariJ *de Betsy repart :
-— Je suis bien heureux de vous voir. Puisque ■\ous avez habité New-York, vous pouvez me comprendre. Je suis sûr que le Seigneur vous bénira, tous. Je vous reverrai, sinon de ce côté, du moins de l ’autre, car je sais bien que l’on vit de l'autre côté, moi, certainement!... Que Dieu vous bénisse tous!
Il se retira, et Betsy demanda de baisser la lampe, de la baisser très bas, car elle allait essayer de nous montrer des lumières astrales. « Chantez », ajouta-t-elle.
On entendit une voix croassante, d’abord dans le cabinet; puis, dans la salle, cela se mit à rire, à pousser des cris, à essayer de. chanter avec les assistants. G’ctait la petite Lu lu Adams qui n’arri- ’Tiit pas à se matérialiser complètement. Elle loucha Mme Noeggerath, de Vcsme, Delanne, le commandant Dargel, qui déclarèrent qu’ils étaient touchés. Betsy demanda alors de faire un peu plus de lumière, mais la. lampe, qu’elle a trop fait baisser tout à l’heure, s’est ôieinle, ci il faut la rallumer. Pauio crie : « Rentrez vite, Lulu. Prenez garde à la lumière. On rallume », et la petite apparition réplique : « Je ne la crains pas ». M. Letorl rallumait la lampe dans la pièce à côté :un reflet de lumière, qui provenait de l’allumette cl de la mèche, se projeta dans la pièce, et Betsy lit : « Baissez, baissez vile. Oh! quel dommage!... Trop tard! » et en même temps l’apparition de Lulu rentra dans les rideaux et. le médium fut projeté brusquement au milieu de la pièce. Il avait les mains sur les yeux et gémissait. Il resta quelques instants chancelant et se tenant les veux; puis, dans un effort, il voulut rentrer dans le cabinet, mais Betsy avertit qu’elle né pourrait plus rien faire, que le médium était trop fatigué, et que par conséquent la séance était terminée.
Quand le médium fut revenu à lui, il demanda
plus de lumière, et il pria tout le monde de sortir, à l’exception des membres du contrôle.
Après la séance, M. Gaston Mery vint dire au nom de ceux-ci que le médium s’ôtait déshabillé devant eux, qu’ils l’avaient examiné minutieusement et partout, et qu’ils avaient permis seulement après cet examen, que ses vêtements lui fussent remis; que le cabinet et les tentures avaient etc soigneusement visités et que les sceaux étaient intacts; en conséquence, ils étaient heureux de rendre un public hommage à la sincérité de Miller.
( A s u i v r e ) C h a r l e s ist E l l e n L e t o r t .
LE MARÉCHAL FABERT et le Merveilleux
Vaillant soldai, général de mérile, qui devança Vauban dans la transformation de la guerre de sièges, comme il fut son précurseur dans l’application de la statistiqne à la réforme du système des impôts, Fabert a laissé le souvenir d’un administrateur de premier ordre.
Celle homme de haute valeur raconte, dans ses Mémoires, qu’il a eu plusieurs rêves prémonitoires. Le lendemain du jour de l’édit de Louis XIII sur les duels, il lui fut révélé, pendant son sommeil, qu’il devait se battre le jour même : et en effet, il dût tirerl’épée au faubourg Montmartre contre un gentil-
*
homme du duc de La Valette. Au blocus de la Rochelle, il crut entendre en songe sonner à cheval par un trompette; il se leva fort à propos, car les assiégés firent une sortie quelques heures après.
Une autre fois, il lut et comprit, en songe, un passage latin, bien qu’il ne connût pas cette langue ; et le lendemain, il parla à son frère du contenu d’une note du volume en question. « Il inférait de là, dit-il dans ses Mémoires, que l’âme agissait d’elle-même et sans aucun organe ; elle n*en pouvait avoir besoin pour produire en lui ces effets. Il avait plusieurs fois pensé de toute sa force à des choses importantes et d’honneur, à la guerre et ailleurs, que son esprit ne lui avait rien fourni par lequel il pût, en façon quelconque, deviner ce qui lui devait arriver, et quand la nuit lè corps était assoupi, l’ame seule l’avertissait de ce qui lui arrivait le jour suivant. Il était étonné pourquoi, joignant à i’àme tout ce qui dépendait du corps, elle agissait bien moins parfaitement. Il a trouvé en dormant des choses en géométrie qu’il n’avait pu trouver en veillant. »
Ce dernier phénomène est aujourd’hui bien connu I des psychologues, qui ont écrit de savantes pages sur
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' L’ECHO DU MERVEILLEUX 271. - -ta
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l’activité inconsciente de l’esprit pendant le sommeil ; I promission, mais que je n’ai pas assez de puissance Faberl paraît donc avoir été assez bien doué pour dé- I pour y entrer. »velopper ce que nos occultistes appellent « les sens I Les relations de Fabert avec ce chercheur ne durè- astraux ». Nous faisons toutefois des réserves sur son I rent au reste que peu d’années. Mais le maréchal laissa intelligence du latin pendant son sommeil : peut-être I une réputation de magicien, malgré son zèle catholi- le rédacteur de ses Mémoires n’a-t-il pas compris que incontestable. Les gens d’un village voisin de son que le maréchal en connaissait les premiers élé- I château disaient que son fantôme revenait toutes les ments. Le fait n’en est pas moins intéressant : mais on 1 nuits dans les caves, dans la grande salle du commun' sait que, de notre temps, des somnambules ont récité I et sur la chaussée de l’étang de la Hart ; de sorte que du latin qu’elles avaient entendu réciter devant elles I les jacobins, près d’un siècle et demi plus tard, de longues années auparavant, et expliquer d’une ma- I n’osaient pas s’y aventurer, et que le château ne subit ni ère assez nette pour que leur mémoire surexcitée I pas de déprédation pendant la Terreur, leur permît d’en rappeler le sens exact. I Nous souhaitons qu’un homme versé dans l’alchimie
Le peuple pensait que Fabert devait au diable la fasse un commentaire du passage que nous avons citéconnaissance de l’avenir, qui lui faisait braver tous les | dangers, et les moyens de s’élever au-dessus des autres hommes, fin lieutenant disgracié contribua notablement à faire au maréchal, excellent catholique cependant, la réputation d’un sorcier.
Certains témoins ont pu le juger ainsi de fort bonne foi : vers 1625, à Fontenay-en-Brie, étant couché avec un camarade, M. du Bordet, dans un château du duc d’Epernon, il eut en songe un long entretien à haute voix, sur l ’autre monde, avec un esprit qui s’assit dans un fauteuil au chevet de son lit. Son compagnon le réveilla assez rudement : « Eh quoi ! sorcier 1 ne nous
' laisseras-tu pas dormir? Vas-tu parler au diable toute la nu it? »
Comme il avait l’esprit curieux, en même temps que l’imagination active, il s’intéressa, dans les loisirsde sa vie guerrière, aux spéculations philosophiques
+ -
sur la nature de l’âme, et aux recherches de l’alchimiste Esprit Gobineau, sieur de Monlluisaut, poètechartrain, auteur du Sacré Monl Carmel.
■ “ *
Ce personnage lui dressa, croit-on, son horoscope,‘et lui lit croire qu’il mourrait dans son année climatérique, c’est-à-dire dans la 6Se. Monlluisanl, d’après sa correspondance,- extrayait « la terre vierge n de l’air. « Du vitriol minéral, écrivait-il à Fabert, j ’ai extrait un esprit mercuriel blanc, une âme ou huilerouge sulfureuse et un corps cristallin et salé ; mais je ne vous ai pas écrit que ce corps cristallin était passé en sel volatil et essentiel avec son esprit blanc et son âme rouge, extrait, par la distillation, du chaos minéral, et que ce sel est un admirable aimant (ainsi que je l’ai expérimenté) qui, par .sa vertu magnétique, attire à soi l’esprit contenu dans l’air et le convertit (d’insipide qu’il est) en une liqueur acide, fort agréable..., sans pourtant que ce sel aimanté diminue en .rien son poids, ni sans qu’il fasse aucun changement de sa propre figure... -et je puis vous assurer, en vérité, que je vois évidemment la terre de
d’après M. Bourelly, biographe du maréchal.Quant aux rêves prémonitoires que relatent ses
Mémoires, nous en avons cité plusieurs autres, tirés de Mémoires du xvic, du xvilc, voire même du xix° siècle. Gomme M. Gaston Mery, à l’exemple de M. Camille Flammarion, a relevé dans cette revue un bon nombre de rêves prémonitoires de l’époque contemporaine, il y a lieu de réfléchir avant d’en nier a jiriori la vraisemblance.
T imothée.
un
LABORATOIRE DE PSYCHO-PHYSIQUEA A M S T E R D A M
M. Fournier d’Aïbe, m em bre de l’Académie royale irlandaise et auteur de travaux im portants relatifs à l’électricité, a publié récem m ent dans les A nnales des Sciences psychiques, un article qui débutait ainsi :
« Depuis une cinquantaine d’années le monde s’est trouvé en face d’une série de phénomènes extraordinaires dont l’explication échappait aux ressources de la science physique et de la psychologie traditionnelle.
« Ces phénomènes ont été appelés spiritualistes ou spirites, m édium niques, occultes, supranorm aux et m étaphysiques. Ce dern ier term e est peut- être plus satisfaisant, n ’im pliquant aucune théorie toute faite. Les phénom ènes ont été tour à tour m is en doute, niés, bafoués, et attribués à la fraudeou à l’œuvre du démon. Ils sont aujourd’hui plus
*
im portuns et plus préoccupants que jam ais. De vastes m atériaux ont été accum ulés et classés, de grands noms se sont liés à la croyance de leur réa lité ou tout au m oins à leur étude. Les faits ont été
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1 i
2 7 2 L’ECHO DU MERVEILLEUX
am enés à une espèce de cohésion organique; certaines hypothèses faciles et un peu grossières ont été formulées comme devant servir de guide dans cet am as de détails merveilleux. Qu’est-ce que la science et le monde feront relativem ent à ces phénom ènes dans l’avenir ?....
« Il est probable que la science finira p a r renoncer à bouder devant les recherches patientes des métapsychistes. Les 'phénomènes nouveaux sont la v ie , le sang de la science. La lenteur des progrès faits en ce sens est due aux difficultés de Tétude... »
N aturellem ent il y a tous les interm édiairesentre ces deux cam ps extrêmes.
** *
P arm i tous ces groupes de physiciens, il fau t classer au prem ier rang celui d’Amsterdam, où un jeune savant, M. Floris Jansen, est parvenu a fonder, il y a quelques mois seulement, un labo-
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ratoire de psychophysiologie qui a déjà publié trois fascicules des plus intéressants, le prem ier en hollandais, les deux autres en allem and, et qui se proposé d’en publier plus tard une édition fran çaise si le succès couronne ses efforts.
Aujourd’hui, le problème est nettem ent posé.Les phénomènes métapsycliiques ont été obser
vés si souvent et avec de telles garanties que tous ceux qui se sont occupés de leur étude leur attribuent une réalité équivalente à celle des autres phénom ènes que nous observons avec nos sens et qui form ent la base des sciences physiques.
L a différence entre les prem iers et les derniers tient surtout à ce que les uns paraissent souvent dirigés p a r une intelligence qui n ’apparaît pes dans les autres.
Les phénomènes métapsychiques sont donc plus complexes que les phénomènes physiques puisqu’ils comportent non seulement comme - ceux-là un processus m atériel provenant des actions réciproques des diverses forces plus ou moins connues de la nature, m ais dans certains cas, un élément spirituel dont la déterm ination comporte des procédés spéciaux.
i ■
Les chercheurs se sont, depuis longtemps, divisés en deux groupes de tendance bien distincte, les spiritualistes et les physiciens, qui altaqueut la. question p ar deux côtés différents et dont les efforts convergents aboutiront un jour, il fau t l’espérer, à la découverte de la vérité. ■
Les spiritualistes n ’ont qu’un but : celui de défin ir les intelligences qui se m anifestent, de re- chercher leur nature et de leur dem ander des ren-t ■■■
geignements relatifs au monde auquel elles disent appartenir. La p lupart d’entre eux admettent que ces intelligences sont les âmes des m orts et y voient p a r conséquent une preuve de la survie, preuve dont l’importance est considérable au point de vue social.
Quant aux physiciens, ils ne se préoccupent des m anifestations paraissan t intelligentes que pour les écarter, parce que leur effet est de troubler les lois mécaniques qu’ils s’efforcent de découvrir pour l ’ensemble des phénom ènes métapsychiques.
C’est avec ses seules ressources et celles de quelques am is que M. Jansen a fondé cet institut qui devrait servir d’exemple à un autre institut richem ent doté par le public et dont ce public regrette le silence persistant sur les questions qui ont motivé sa fondation.
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Voici comment, dans le prem ier de ces fascicules, publié en m ars 1907, M. Jansen a exposé le but qu’il poursuit :
« Nos expériences, dit-il, tendront toutes à trouver le lien entre les phénomènes m étpasÿchiques et l’énergie de l’étlier. Nous étudierons les phénom ènes biologiques, psychiques et physiologiques en faisant agir sur eux l ’énergie de l ’éther sous forme de rayons kinétiques et statiques. Notre effort consistera à créer june œuvre exclusivement expérim entale en excluant, autant que possible, tout dogme scientifique ou mystique.
« Nous ne nous bornerons pas exclusivement aux études de la psychologie et de la physique ; nous acceptons égalem ent celles qu’on appelle occultes. Nous tenons à faire rem arquer que nous ne considérons pas comme appartenant à l’oc- cùlte les divers phénom ènes observés dans le dom aine de l ’hypnotism e et de la physiologie des mouvements inconscients; m ais nous enregistre-
-F +■
ions ceux dont nous ne pouvons même pas dire ce qu’ils sont, dont nous ne connaissons n i la nature ni la cause et qui cependant, par cela même qu’ils ont de l ’analogie avec les phénom ènes de la lum ière et de l’électricité, font supposer qu’il y a entre eux un rapport qu’il s ’agit de dé-
. term iner. Il en est de même pour les m anifestations occultes qui sem bleraient prouver que l’âme peut agir sur l’éther pour y produire des form es éphémères.
« Bien des gens considèrent comme peu sçieii-
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tifique le fait de vouloir retenir dans le m êm e dom aine les expériences de l ’occultisme et celles de
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L’ECHO DU MERVEILLEUX 273V-
la physiologie ei de la psychologie. A cela je réponds : Aucun fa it n ’éveille, chez l’homme qui réfléchit, autant de méfiance qu’un phénomène occulte; si donc- un expérim entateur scientifique se décide, après bien des hésitations, à sc livrer à des recherches de cette espèce, il le fera avec une sévérité et une attention bien plus grandes que lorsqu’il entreprend une expérience ordinaire, oui très souvent est conduite avec une insouciance déconcertante. Et, à ma connaissance, •personne n ’a réussi ju sq u ’à présent à prouver la i on-exisfencc de ces fa its ainsi observés . Je ne parle pas de déductions qu’on a cru devoir en tirer ; nous ne nous occupons pas des théories. Mais, quant à la réalité de ces phénomènes constatés expérim entalem ent par des hommes compétents, je n ’ai rencontré dans aucun des écrits de ceux qui les nient, des preuves dém ontrant qu’ils n ’existent pas; les écrits de ces négateurs
m
ne résistent même pas à une critique un peu■b
serrée de leurs adversaires.... Gomme beaucoupdo ces phénomènes rentrent dans le cadre de mes études, je crois im prim er à mon œuvre le sceau u’un esprit sans préjugés en assignant à ces phénomènes occulto-psychiques la place qui leur est eue.
« Considérant que notre laboratoire est à la disposition de tous pour les recherches qui relèvent de notre genre d’études, je me borne à énum érer
-h.
ici, pour l’instruction du lecteur, quelques indications sur les thèmes enregistrés provisoirement dans notre program m e.
N
A. — Recherches relatives à l’influence de la lum ière homogène sur les m anifestations vitale's des protozoaires. Nous voudrions continuer l’œuvre de Engelm ann, Verworn, Loeb, Strasburger et entres.
B. Recherches relatives à l ’influence d ’unelum ière homogène et du flux magnétique sur les états psychiques. — Bien qu’on ait déjà pu constater une certaine relation dans ces rapports, nous ne connaissons là-dessus aucune expérience importante.
*
C. —r Recherches relatives à l’action de l’éther .dans la réalisation des phénom ènes spirites. Cesr e c h e r c h e s c o n t i n u e r o n t c e l l e s d e G r o o k e s e t d u
- ■.
] Y M a x w e l l .
D. — Recherches relatives à l’influence (directe) des narcotiques sur les états psychiques — ce sera une continuation des travaux de B o u r r u et R u r o t de K r o e p e l in et de Dv^ qur.
E. — Recherches relatives à l’influence, de la redio-activito sur les m icro-organismes.
P. — Reprise des travaux de R e ic h e n b a c u relatifs aux ém anations de 1*0 <2 observées par les sensitifs. — Nous nous guiderons su r les expériences postérieures de la Société des recherches psychiques de Londres, de celles de R o c h a s , de L u y s , etc., et nous tâcherons d’élim iner, autant que possible, toute influence de suggestion mentale.
G*. — Recherches relatives à la transm ission de la pensée en dehors de la voie des sens norm aux. — Cette étude se rattache notam m ent aux travaux d’Ochorowicz.
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« Nous aurons soin en publiant nos rapports d’en consacrer une partie im portante à la littérature relative à nos études... Il est dé la plus grande utilité, aussi bien pour les expérim enta-
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leurs que pour les lecteurs, de connaître les efforts de nos devanciers, de voir dans quelle voie ils se sont engagés, quels résultats ils ont obtenus cl de savoir exactement à quelles sources on peut puiser pour plus amples inform ations. »
« F l o r i s J a n s e n , »
44 4*
Le troisième fascicule qui vient de paraître contient le rapport relatif à la continuation des recherches de Reichenbach accompagné de figures explicatives; nous nous bornerons à l’analyser à cause de sa longueur et de son caractère technique.
M. Jansen rappelle d ’abord que ses expériences ont été la répétition de celles qui ont été conduites
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par Barett en 1833 et exposées dans les proces- verbaux de la Société des recherches psychiques de Londres (vol. I, partie III, p. 230-237), expériences dont le résultat fut que trois personnes sur quarante-cinq aperçurent des lueurs apparaître aux pôles d’un électro-aimant, au moment où on faisait passer le courant à leur insu.
M. Jansen, qui avait à sa disposition des couran ts continus et des courants alternatifs, les a fait passer successivement dans les enroulements d’un électro^aimant à l ’insu de la personne, choi- sic pour observer et qui était enferm ée avec l’élec- Iro-aim ant dans une chambre obscure. :
Pour développer sa sensibilité et élim iner toute cause perturbatrice, celte personne était introduite dans la chambre obscure vingt minutes au moins avant le commencement de l’expérience. Elle devait, dans le cas où elle percevrait quel-
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' » L’EGHO DU MERVEILLEUX
ques lueurs, presser le boulon d’un contact électrique placé- à portée de sa m ain, sur le bras du fauteuil dans; lequel elle était commodément assise. Les signaux ainsi produits par elle allaient ^en reg is tre r sur le même appareil qui enregistrait à l’aide d’un autre dispositif ,les courants + _ -iancés par M. Jansen.' Sur quatre-vingt-trois * personnes (54 hommes et 29 femmes) s ’étant soumises à l’expérience, quatorze hommes et treize femmes n ’ont jam ais enregistré d’i ni pressions lumineuses dues au passage du courant; douze hommes et une femme ont accusé des perceptions lumineuses répondant exactement suivant le cas, au passage ou au non- passage du courant ; d’autres observateurs ont - donné des résultats discordants.' ’i t
*
De ces expériences, il semble qu’on ne puisse, pour le moment, conclure que ceci : Lors de la ferm eture du circuit, l’impression lumineuse commence à être sentie; son intensité va en croissant tandis que le courant passe est m axim a au mom ent de sa rupture et continue à décroître régulièrem ent et plus rapidem ent qu’elle j i ’a crû,après cette rupture. .
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11 ne faut pas oublier que les expériences de Rçichcnbach ont clé faites avec des séjours beaucoup plus longs dans l’obscurité et que, pour celles qui ont ôté dirigées par le com m andant ( oison et moi, nous avions comme sujet un jeunehomme d’une sensibilité tout à fait exception-1 *rc-lle, ce qui nous a permis d’obtenir des résul- lais bien plus nets.
Quelle part faut-il faire dans ceux-ci à la sùg- gestion que nous avons cherché à .év iter autant que possible, c’est ce que montreront les expé-
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rieïicos futures conduites avec le même esprit de prudente hardiesse. En tous cas il semble démontré dès aujourd’hui que certaines personnes perçoivent des sensations qui n ’im pressionnent lias
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le commun de mortels; et c’est là une conclusion k laquelle on arrivé par l’étude dé la plupart des phénomènes mélapsychiques.
i .
Mais, comme il n ’y a pas de sauts dans la n ature, les sensitifs doivent cire considérés comme des instrum ents amplificateurs nous perm ettant de constater, et peut-être un jour de définir, les vibrations qui occupent les intervalles compris entre celles qui sont perçues par les sens noiv maux • et que l’illustre physicien Sir Grookcs a classées dans le tableau suivant ;
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3 e J)
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Nombre de vibrations par seconde
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................................ 1.5.................................... 32.....................;. . . . 04............................. 12S.............................. 256................................ 512......................... J .024
......................... 32.7OS
................... J.017.576
................ 33.554.432
.......... 1.073.74 1.S24
........ 34.350.73S.36S
. . 1.099.511.627.776
. 35.184.372.088.832
. 70.368.744.177.644140.737.408.355.32828 J .474.976.710.656
502.949.953.421.312 125.899.906.842.624
. 2.251.■799 .‘813. G85. 24S*
144.115.188.075.855.872 288.230.376.151
on.
Inconnu.
Electricité.
Chaleur.
1Lumière.
Hayons chîiniq.
Inconnu.
Rayons X.711.744 693.9523 8 9 - “ M I I n c o n n u .
)A u î e u t ou R o c h a s .
Une Séance de /Ylagnétisipeau Cl)àteaa de jVlopte-Cristo
R 'A C O N T É E P A U A L E X A N D R E D U M A S
1
, I/actualitê est au magnétisme. Aucun écrivain n ’en a parlé de façon plus atirayante ni p lus saisissante que le prestigieux évocateur de Joseph Balsamo. Cette page curieuse raconte une séance de magnétisme- chez Dumas, à Saint-Germa:n. au fameux château dé Monte-Cristo. IJn célèbre somnambule de l ’époque y joue le principal rôle. C ’élait un dimanche. Nombre d’amis- dé Dum as se trou- vaienl chez lui : Louis Boulanger, Séchan, Del alloue,. Bernard, Collin, Diélerlc Jules de Lesseps :
On monta aü salon.On avait majiifesté de tous côtés à Alexis un si vif
désir de lui voir opérer quelqu’un de ses miracles, qu’il avait fini par dire que, si quoiqu’un de la société se chargeait de l’endormir, il était prêt à faire tout ce que l’on voudrait. ■
Chacun se regarda; mais personne n’osa tenter l’é preuve. M. Bernard s’approcha de moi.
— Endormez-lé, me dit-il tout bas. .— Moi ? Est-ce que je sais endormir les;gens autre
part qu’au théâtre et dans les bibliothèques ? Est-ce
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L’ECHO DU MERVEILLEUX 2 7 5
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que je sais faire vos passes, injecter le fluide, communiquer la sympathie ?
— Ne faites rien de cela; cndormez-Ie par la simple force de votre volonté.
— Que faut-il faire, dans ce cas-là ?— Dites en vous-même : « Je veux qu’Alexis
dorme ».— Et il dormira ?— C’est probable; vous devez avoir une volonté le
(ous les diables.— C’est possible: mais alors j'ai de la volonté J
comme M. Jourdain faisait de la prose, sans le savoir.— Essayez (oujours.— Mais il cause avec sa femme et Dolanouo.— Cela ne fait rien.— On se moquera de moi si je ne réussis pas.— Qui le saura, puisque vous ne direz pas une pa
role, puisque vous ne ferez pas un geste, puisque vous rendormirez d’ici, enfin, on ayant l’air do causer avec, moi ?
— Ali ! comme cela, je le veux bien.Je croisai les bras, je réunis touf.es lés puissances
de mon libre arbitre, je regardai Alexis, et je dis en moi-même :
— Je veux qu’il dorme !Alexis chancela, comme frappé d’une balle, -et
tomba à la renverse sur le canapé.11 n’y avait point do doute, au moins pour moi; la
puissance magnétique avait, agi avec l'instantanéité et presque la violence de la foudre.
Mon premier sentiment fut un sentiment de terreur : en se renversant, Alexis, surpris par le fluide
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au. moment où il s’y attendait le moins, avait poussé un cri. Tl était agité d’un violent tremblement nerveux, et ses. yeux étaient presque entièrement retournés dans l’orbite.
Je ne fus pas le seul à avoir peur; seulement, j ’avais doublement peur, attendu que je connaissais *la cause de l’accident.
En sentant m'a main, Alexis me reconnut.— Ah ! me dit-ii, ne me faites jamais une. pareille
« ■
chose sans me prévenir, vous me tueriez.— Mon Dieu 1 lui dis-je, qu’éprouvez-vous donc ?— Une grande secousse nerveuse; cela va se câl
iner, surtout si vous m’ôtez le fluide qui me pèsesur l’estomaç. -
— Mais comment vous ôter ce fluide ? Je n’en sais*m
absolument rien,-moi. . •— En l’éc-artant avec vos deux mains.
-, Je me mis à écarter le fluide du mieux que je pus, et, au bout de quelques secondes, Alexis respira plus 'facilement.
— Ah ! dit-il cela va mieux.— Assez bien pour nous donner une séance ?— Oui, seulement ne me faites pas lire; vous avez
imprimé a mes nerfs une telle secousse, que fous les objets -semblent, bondir à mes yeux.
Jouerez-vous aux cartes ? Oui. à merveille. Pourrez-vous reconnaître
ils viennent. ? — Oui.
les objets dire d’où
— Pourrez-vous voyager, voir à distance ?— Oh ! parfaitement. Je suis, sous certains rap
ports,-plus lucide que je ne l’ai jamais été.— Eh bien, une partie de cartes avec Séchan, te
nez; c’est l’incrédule de la société.— N’importe.Jsipprochai Alexis de la table, Séchan lui banda les
yeux lui-même avec du coton et trois mouchoirs de poche. 11 était de toute impossibilité que le somnambule put voir. Alexis lit deux parties de cartes sans regarder une fois ses cartes; il les prenait dans son jeu étalé sur la fable, sans se tromper une fois.
A la fin de la seconde partie on tint Alexis quitte de cet exercice si extraordinaire qu’il fût. tant on était pressé de le voir passer à des choses plus sérieuses.-
Collin s'approcha le premier de lui, et. tirant une bague de son doigt ;
— Pouvez-vous me faire l’histoire de cette bague ? dcmanda-l-H.
*
— Parfaitement.— Eh bien, dites.— Cette bague vous a été donnée en 18 H, c'est-à-
dire la pierre seulement..— Oui, c’est, vrai.— Vous avez fait monter la pierre un mois après.— C’est encore vrai.— Elle vous a éf.é donnée par une femme de
trente-cinq ans ?— C’est cela même. Maintenant pouvez-vous me
dire où est cette dame ?II chercha quelques instants.— Mettez-vous d’accord avec M. Dumas, avant
toute chose, ou je ne puis continuer; il m’emmène on Amérique, tandis que-vous me retenez à Paris.
En -effet, vers 1844, j’avais vu plusieurs fois unedame américaine au bras de Collin. J’avais cru, fort.»,
témérairement sans doute, que la bague venait d’elle, et j’emmenais effectivement- Alexis à New-York, quelques efforts que fît Collin pour le retenir à Paris. Nous passâmes avec Collin dans une chambre voisine.
— Ce n’est donc pas l’Américaine, lui demandai-je.
— Non, eh vérité; e’csf, une personne que tu ne connais pas.
— Et qui demeure ?. — Hue Sainte-Appolline.
— Ah ! très bien !Nous rentrâmes, ayant cette fois une seule et même
pensée.— Éh bien, dis-je à Alexis, nous sommes d’aeeord;
cherchez maintenant.
276 L’ECHO DU MERVEILLEUX
. — A h ! j e s u i s d a n s u n e r u e q u i l o n g e l e b o u l e - I d ’u n e p e t i t e f i l l e . J e l a v o i s m a l , j e n e s a i s à q u o i c e l a
v a r d ; s e u l e m e n t , j e n e l a c o n n a i s p a s : I t i e n t , c e p e n d a n t i l m e s e m b l e q u ’e l l e c o u r t d a n s u n
— E h b i e n , , l i s e z s o n i n d i c a t i o n à l ’a n g l e . I j a r d i n e t q u ’e l l e a q u a t r e a n s , à p e u p r è s .
— J’aime bien mieux la lire dans votre esprit. 1 Alexis p rit un crayon et écrivit : « Sainte-Appo-
line. »A peine achevait-il de tracer là dernière lettre, j
que l’on m’annonça que quelqu’un me demandait en bas. I
Je descendis et reconnus un de mes anciens amis, I l’abbé Yillette, aumônier de Saint-Cyr.
— Ali ! lui dis-je mon cher abbé, vous arrivez à merveille. Je suis en ce moment en train d’expérimenter sur Pâme; je voudrais en arriver à démontrer ce que vous prêchez si bien : son immortalité !
E t de quelle façon expérimentez-vous ?.— Vous allez voir ; montez.Nous montâmes. L’abbé Yillette était en redingote,
et ne portait sur lui absolument rien qui pût indiquer ' sa profession.
En arrivant, je plaçai sa main dans celle d’Alexis.— Pouvez-vous me dire, lui demandai-je, qui est
ce monsieur, et ee qu’il fait.— Oui à merveille, car monsieur a la foi: c’est
même un excellent chrétien.— Mais sa profession ?— Docteur.— Yous vous trompez, Alexis.— Oh ! je m’entends; il y a les docteurs du corps
et les docteurs de l’âme; monsieur est docteur de l’âme, monsieur .est prêtre.
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.'Chacun se regarda. L’étonnement était profond.— Maintenant, demandai-je, pouvez-vous me dire
où monsieur exerce ses fonctions ?A '
— A merveille. Oh ! ce n’est pas loin, c’est dans ua immense hâlimont, à .trois ou- quatre lieues d’ici Tiens ! je vois des jeunes gens en uniforme; ils sont boutonnés depuis le col jusqu’à la ceinture.
— Y en a-t-il beaucoup ?— Oui beaucoup. Monsieur est aumônier d’un col
lège militaire.4
— Pouvez-vous dire lequel ?J ’interrogeai M. Yillette' dû regard.— Oui, dit-il.— Lisez, Alexis.Alexis parut tendre toute la puissance de son re
gard sur un point de la chambre.— Collège Saint-Cyr, dit-il.La seconde révélation était peut-être encore plus
miraculeuse que la première.Déterle lui présenta un petit paquet tout fermé.-s- Qu’v a t-ilHà dedans, demanda-t-il. -— Des cheveux de deux personnes différentes, de
deux enfants. 'i. ■“ *m
— Oui; ouvrez le papier, et dites-nous leur sexe et leur âge ?
■— Tl y a les cheveux d’un petit garçon et ceux
— Leurs noms ?— Il me semble que le garçon s’appelle Jules.— Et la fille ?— La fille, je vous ai dit que je ne la voyais pas
bien.— Etes-vous fatigué ?— Oui j ’ai toujours les nerfs bouleversés.— Que désirez^vous faire?
— Je désire voyager.— Dans quel pays ?— Où l’on voudra m’emmener, peu m’importe.
. Je fis signe à M, de Lesseps.M. de Lesseps s’approcha.— Nous allons là-bas ? lui demandai-je— Oui, répondit-il.Là-bas, dans mon esprit et dans celui de M. do
Lesseps c’était Tunis.- M. de Lesseps a habité Tunis pendant vingt ans, je crois.
11 donna la main à Alexis. —-t- Partons, dit-il.— Ab ! bien, dit Alexis, nous voilà dans un port
de mer... A merveille! Nous nous embarquons... Oh ! oh! nous allons en Afrique, à ce qu’il paraît.... 11 fait chaud. vr I-
— Justement nous sommes en rade. Yovcz-vous la*rade ?
— Parfaitement; elle forme un grand fer à cheval, avec un cap à l’extrême droite; ce n’est pas Alger, ce n’est pas Bône, c’est une ville dont je ne sais pas le nom.
— Que voyez-vous ?■— Comme un fort à droite, comme une ville à gau
che. .Ah ! nous suivons un oânal; ah! voici un pont.Baissons-nous.
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Boulanger et moi, nous nous regardâmes, nous étions au comble de rétonnement. Les arches de ce pont sous lequel Alexis nous invitait à passer en nous baissant sont si peu échancrées, que nous avions failli nous y tuer en passant.
— C’est cela, Alexis, très bien. Continuons ! nous écriâmes-nous, M. de Lesseps, Boulanger et moi.
■— Tiens, nous n’étions pas arrivés, dit Alexis, Nous nous embarquons; la ville est encore à deux outrois lieues. Ah ! nous v voilà.’ » - ■
— Entrons-nous dans la ville, ou voyageons-nous dans les environs ? demanda M.’de Lesseps.
— Comme vous voudrez.— Au Bardo ! dis^-je tout bas à M. de Lesseps.Il me fit signe que c’était là qu’il allait conduire
Alexis. Le Bardo est le palais du b.ey*-r- Nous laissons la ville à gauche et nous conti
nuons notre route, dit M. de Lesseps..—.Oh ! que de poussière ! nous faisons une lieue...
■
une lieue et demie... 11 me semble que nous passons
L’ECHO DU MERVEILLEUX 2 7 7
sous une voûte... Ah 1 je vois un monument... Oh î quelle singulière, arc h i lecture ! on dirait un grand tombeau.
On sait que les palais turcs ressemblent à des sé- l>ulei‘es.
— Enlr'ez.— Je ne puis : il y a une sentinelle noire qui me
barre le passage.— Dites-Iui que vous êtes avec moi, reprit M. de
L'es sep s.— Ah ! la voilà qui s’écarte. Nous sommes dans la
cour, nous montons plusieurs marches— Oit faut-il que j ’aille maintenant ?
— Dans le salon de réception.—- J ’y suis.— Décri vez-lc.— Il y a des arcades, il est tout sculpté comme la
chambre arabe de M. Dumas; seulement, la sculpture est peinte en certains endroits.
— Levez la tête au plafond; que voyez-vous?— Un plafond sculpté, on dirait du bois.— E s t - i l p e i n t ?
— Oui.— De quelle couleur ?— En rouge et en bleu,— Vous n’y voyez rien de particulier ?— Si fait, des rayons d’or, qui partent du centre,
et s’étendent dans toutes les directions.. — C’est cela, dit M. de Lesseps. A un autre.
Eu effet» il était impossible de faire une description plus exacte du port de Tunis, d’u canal de la Goulette et du salon de réception du bey.
Delanoue s’approcha.— Un instant, un instant, dit Mme L. P*** c’est le
tour des femmes. Voulez-vous me dire quelque chose à moi, monsieur Alexis ?
— Tout, ce que vous voudrez.— Alors, dites-moi d’où me vient cette petite mé
daille ?Mme L. p*** tira de sa poitrine une petite médaille
suspendue à une chaîne d’or.Alexis l’appuya contre son front.—■ Cette médaille est bénite, dit-il.-— Oui.— Elle vous a été donnée en 18\ \ .— Oui.— Au. mois d’août.—- En effet, je m’appelle Louise, et elle m’a été
donnée le jour de ma fête. Mais par qui m’a-l-clle été donnée ?
— Elle vous a été donnée à quatre heures du soir.— Par qui ?— Par un monsieur vêtu de noir. Dites son nom
tout bas à M. Dumas et je vous lé lirai.Nous allâmes dans l’embrasure d’une fenêtre.
Charles, me dit Mme P***. _
Alexis prit un crayon et écrivit le mol Charles. Alexis jouait le soir comme je l’ai dit : l’heure
était avancée.— Allons, Alexis, lui dis-je, je crois qu’il est temps
que je vous éveille ?— Eh bien, évcillcz-moi.— Comment cela ? Je n’ai aucune idée de la façon
dont on réveille.— Gomment m’avez-vous endormi ?— Par la force de ma volonté.— Eh bien, éveil lez-moi de même.Alexis me donna la main, je prononçai mentale
ment les mots : « Eveillez-vous » et Alexis rouvrit les yeux.
• Alexandr e DUMAS.(Le Gaulois du Dimanche).
Les Curiosités de l’Occulte»
C’est l’iniagination qui donne un corps à la pensée humaine, en lui prêtan t scs images, ses ligures, ses couleurs, tout ce qui peut la féconder, l'agrandir, l'em bellir; c’est cette faculté qui a des ailes pour franchir les océans et les vallées, pour planer dans les airs et les espaces, s ’élever au- delà des firm am ents; qui a des yeux pour explorer des régions occultes, en dévoiler les mystères, une voix meme pour en raconter les merveilles, s mis jam ais craindre de trouver des contradictions; en un mot, c’est celte léc enchanteresse oui sait créer des beautés, des vertus, des sentiments, des passions, des misères, des richesses, clos maladies, toutes les vicissitudes hum aines,aussi bien que des chimères cl des fantômes, et qui a su faire des illuminés, des spirites, des somnambules, des thaum aturges, aussi bien que des poètes, des orateurs, des philosophes, des a rtistes (1).
Là où rim aginalion parle le plus en souveraine maîtresse, c’est encore, c’est surtout quand ils’agit de notre santé (2).
Nous savons tous que la frayeur d’une épidémie dispose tout particulièrem ent à l’apparition du mal, ceux qui en redoutent vivement les atteintes.
Regardez autour de vous pendant une épidémie quelconque; -quels sont ceux que la m aladie atteint surtout ? Ceux qui ont le plus peur, et qui prennent le plus de précautions. Et si la maladie attaque une de ces personnes timorées, de bé- nigm e elle devient immédiatement grave, p a r .la terreur qu’elle leur inspire. C’est qu’en effet, de celte disposition spéciale de l’esprit, de cette préoccupation continuelle, résultent deu:< choses:
(1) Discours de M. Jolly à l’AcadhiVie de Médecine. (2} Cabanes etBarraud, Remèdes de bonne femme.
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278 L’EGHO DU MERVEILLEUX
d’abord, un affaiblissem ent réel de l ’étal général, qui en fait un terrain plus attaquable : le malade, o force de penser au mal qu’il pourrait bien contracter, ne m ange plus, ne dort plus, s’affaiblit.. De x>lus, en raison de rinffuènce incontestable,
,directe, du moral sur le physique, il se fait, par l’action des nerfs vaso-dilateurs, un afflux de sang dans l’organe auquel on pense, afflux de sang suivi de la maladie elle-même, ou tout au ‘moins de symptômes identiques à ceux que l’on redoute.. Gardons-nous de nous moquer de ceux qui ont peur des maladies en cours de route, ou qui souffrent d’un mal imaginaire, ils sont, au contraire, dignes de nôtre pitié.
La force de l’im agination est telle, que les douleurs sont aussi vives que s’ils avaient réellem ent une affection. Bien mieux, il arrive souv in t qu’ils ont des phénomènes extérieurs ana- • iogucs à ceux qu’ils présenteraient s ’ils étaient îéellem ent atteints.
Est-il quelqu’un qui soit plus à plaindre qu’un étudiant en médecine un peu timoré? Nous en avons connu pour qui la peur des piqûres anatomiques, ou des affections qu’ils étudiaient et côtoyaient chaque jour, était connue un spectre attaché à leurs pas. Un autre avait étudié, pour son concours d’internat, l’angine de poitrine et avait été effrayé de l’imprévu et du danger de celte a ffection. Quelques jours après, il était pris d’une douleur rétro-sternale extrêmement vive, de* fourm illem ents dans le bras gauche, d’étouffements et- de palpitations très douloureuses. 11 lu t obligé de prendre le lit et les symptômes ne s’amendèrent que quelques jours après, grâce à nos conseils et un peu à nos moqueries.
Mais les m aux enfantés par l’imagination ne sont rien auprès des bienfaits qu’elle procure. Les guérisons dues à son heureuse influence sont innombrables. Et même lorsqu’elle ne peut guérir, elle apporte du moins la douce espérance d’une amélioration prochaine; Avoir foi en sa guérison,
- être persuadé que l’affection dont on souffre diminue, croire que les phénomènes .douloureux qu’on ressentait perdent de leur intensité, n ’est-ce pas déjà être aux trois quarts guéri ? Nous avons connu un médecin de cam pagne qui, dans le cours de sa carrière, - avait dû voir, maintes et m aintes fois, des cancers du rectum.
Atteint à son tour de cette affection, il fu t persuadé que les hém orragies qui l’affaiblissaient et les douleurs qu’il ressentait, étaient dues sim plem ent à des hémorroïdes. Calme et rassuré sur son état de santé, il put vivre ainsi d’assez Ion-' gués années, gardant jusqu’à la fin ses illusions intactes. Nous sommes persuadés que le cancer au rait évolué plus vite, si notre m alheureux médecin avait'reconnu la nature de son mal, ou en avait fait l ’objet de ses constantes préoccupations.
Les effets de l’imagination,, mais ils sont in- ncmbrables ! Ne sait-on pas qu’une secousse morale un peu forte peut.am ener les guérisons les plus inattendues ? .
On a souvent rapporté le fait du fils de Crésus, de ce muet qui, voyant le glaive levé sur son père, retrouve la voix et s’écrie : « Soldat, épargne mon père ». .
Le prince de Saxe-W eim ar éprouvait à midi précis les prem iers symptômes d’une lièvre intermittente. Comme celle lièvre avait résisté àtous les médicaments. Ilufelaud avança un iour+ * — ^ .
son horloge de deux heures; le malade se crutguéri et la joie qu’il en éprouva le guérit réellement. +
On connaît la curieuse histoire de ce goutteux de Bordeaux, qui écoutait la messe à l’église dans sa chaise à porteurs. Soudain on entend un grand bruit, des cris effroyables; on* apprend qu’un lion venait de s’échapper- d’une ménagerie et accourait vers l’église. Le goutteux est pris c ’unc telle peur qu’il- se lève, boïidit sur l’autel et de là, dans une niche presque inaccessible. 31 fallut une échelle pour le descendre. Il était, sous ■L'impression de la terreur, devenu ingambe.
Le -docteur 33oucIml dans sa Pathologie générale , cite le cas d’une petite fille de onze ans, devenue muelle et paralytique de peur, apres une tentative de viol. Les médecins de province avaient tout tenté, sans succès, pour la guérir. On la conduisit à Paris et elle entra à l’IIôtel-Dieu, en 1840. Elle avait une telle confiance aux médecins de Paris que deux jours après, elleétait guérie, sans avoir suivi de médications.
Pinel guérit de même un nommé Allause, qui se croyait accusé d’un grand crime et poursuivi comme assassin. On sim ula une séance en cour - d’assises. Témoins, juges, réquisitoire, défense et acquittement, toute la mise en scène, tout’ l’appareil de la justice fut simule, l^e malade guérit, jusqu’au jour où l’on eut l’imprudence de lui avouer la supercherie.
Voici un autre exemple typique, que nous extrayons d’un livre du-baron Fcpchtcrslebcn. Un médecin anglais, le docteur Beddoes, croyait que IV-xydc nitreux était un spécifique du sang - contre la paralysie. Davy, Goleridge et lui se déterm inèrent à tenter une expérience sur un paralytique abandonné des médecins. Le patient ne fut point averti du traitem ent auquel on allait le soumettre. ,
Davy commence par -mettre, sous la langue de ce malade, un petit thermomètre de poche dont il se servait dans ces occasions pour connaître le degré de chaleur du sang, degré que l’oxyde nitreux devait augm enter. A peine le pa- lalytique eût-il senti le thermomètre entre ses dents, qu’il fût persuade que la-crise s’opérait et
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L’EGHO DU MERVEILLEUX 279
que l’instrum ent merveilleux qui devait le guérir n ’était autre que le tliermomètre. « Ah! s’écria-t- il, je me sens mieux ». Davy adressa un regard expressif à Beddoes et Goleridge. Au lieu de spécifique, on se contenta du thermomètre qui, pendant quinze jours consécutifs, fû t placé, avec toute la solennité convenable, sous la langue de ce pauvre homme, dont la cure fu t complète, et auquel on ne fit subir aucun traitement,
Si Davy n ’eut pas entouré d’un certain mystère son expérience, s ’il avait négligé la partie dram atique de son art. s ’il avait dit au patient : voici un thermomètre qui doit servir à tel ou tel usage, le m alade serait resté paralytique et le tra itement par l’oxyde nitreux aurait peut-être entraîné la mort.
(A su iv re ) G. B.h
ÇA ET LAm*
Une v is ion o p p o r tu n eMme Bichara, de Rio-dc-Janeirô, ayant perdu son mari,
se trouva fortement dans la gène, avec ses enfants en bas âge. Un soir de détresse p lus grande encore, elle s’endormit cl sc réveilla avec une vision de son mari, qui lui dit : « Tu as besoin d'argent, n’esl-cc pas ? Dans la poche de mon pantalon neuf lu trouveras v ingt dollars que j’y :».< laissés. » Le malin, M ine 13... se rappela très bien ce qui était advenu, mais comme elle n’allacbail aucune importance ni aux rêves, ni aux visions, clic oublia peu à pou. Deux ou trois jours après, elle réunit, une certaine quantité de linge pour la blanchisseuse, y compris le pantalon neuf, qu’elle plaça dans les mains de la servante; celle-ci revint un moment après, tendant à sa patronne un billet de 20 dollars qu’elle avait trouvé dans Tune des poches.
manger. Toutefois, le pompier, ne parvenant pas à s’explique!’ la présence de celle tête de mouton et de cc cour de boeuf, le boula d’un coup de pied et descendit pber ic matériel qui allait s’en retourner.
Pendant, que le gros des'pom piers regagnait son casur-'- nemenl, plusieurs étaient restés en surveillance.
Quand ils retournèrent au grenier, la tète de moulu» ci ic cœur de bœuf dont la présence leur avait été signalée, étaient disparus.
Qu’étaient-ils devenus ? Personne ira pu encore le savoir.
Le pompier qui avait fait la découverte, n’en pût garder le secret. Toujours est-il que dans le quartier, tout lemonde s'occupa bientôt de la tête de mouton et du coeur de boîiif.
Ne se trouva-1 on point en presei.ee d ’une sorte d V n - vr.ùt ornent?
Qui pourrait, en effet, donner une autre explication deprésence d’un cœur de bœuf dans ce grenier?
La magic noire fait usage de cet élément pour exercer,, par des pratiques occultes, des vengeances terribles qu’accompagnent les plus épouvantables malédictions.
Bref, dans le quartier de la place du Change, on n’entendait plus parler que de sorcellerie, d ’envoûtement, de messe du diable, etc.
On ne se trompait pas. En effet, un de nos confrèresa réussi à percer le mystère. E t il nous apprend qu’une jeune lilie habitant une des mansardes de la maison aurait, sur le conseil d’une cartomancienne du pays, pratiqué l'envoûtement avec la tète de mouton et le cœur de bœuf, alin d’obtenir la réalisation de, scs vœux les plus cl; ers.
Le m ervc i l teu æ t i l le u lLà Suède est riche en histoires de fées et d’elfes, de
nymphes et de sylphides, de gnomes industrieux, etc., c l il est souvent question d’arbres qui périrent lorsque certaines familles,; en connexion avec eux, s'éloignaient.
A insi, c’est \ e IAght qui nous l’affirme, il y avait un certain tilleul à tro’S troncs, auquel trois familles avaient emprunté leur nom: lorsque les familles en question s’éteignirent, les troncs du tilleul périrent dans le même ordre; l ’une .de ces familles était celle du grand botaniste Charles de Linné (Linnæus) ; à sa mort sa famille se ireuva éteinte et le trône correspondant du filleul périt.
P ra t iq u e s d ’e n v o û te m e n t
Au cours de recherches effectuées, pour établir les causes d’un incendie qui avait éclaté rue de la Barillcrie, à Nantes, .un pompier de cette ville a fait une singulière découverte.
Dans le grenier, ce pompier aperçut dans un coin un paquet de viande composé d’une tète de mouton et d’uncœur de. bœuf. ^
Le chaud grenier, qui avait été la proie dès flammes, ne paraissait guère en état de constituer un frais gârdc-
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A TRAVERS LES REVÜESA C T IO N D 'Ë U S A P I A P A L A D J N O S U R 1 / É L K C T B O S C O PIS
Sons ce titre, le Dr linocla, qui dirige une maison de santé à Turin, publie clans le dernier numéro des A nnales des Sciences psychiques, un très intéressant article sur Eusapia Paladino avec qui il a expérimenté.
Le Dr Imoda, au cours d’une séance tenue le 10 avril dernier, obtint, expérim entalem ent dit-il,« un phénomène par lequel il paraît démontré que des radiations semblables à celles du radium et des rayons cathodiques de l’ampoule de Grookcs ém anent du médium », L’intérêt de cette constatation scientifique n’échappera à personne.
Voici le récit de celle expérience :A lu fin de cette séance, j ’ai fait approcher Mm e Pala-
dino. — qui était déjà complètement réveillée de son sommeil médianique— d’une table sur laquelle j ’avais déposé un éleclroscopc chargé, dont j’avais construit le diélectrique en soufre pur, afin qu’il fût parfait. Je fis étendre enavons les mains du médium jusqu’à une distance de 10 centimètres environ de l'électrode, et ies mains furent surveillées par un ami à moi de manière à ce qu’elle né pût à aucun prix loucher l’électroscope, tandis que je fixais attentivement les lamelles d ’or séparées pour en suivre l'altitude.
Pendant peut-être deux minutes, aucun abaissement visible ne se produ isit'en 'e lles : mais ensuite l’aba^sement commença, très lent, mais perceptible; enfin, au bout de trois ou quatre autres minutes, lès lamelles se déchargèrent tout à coup. L ’élecTroscope était déchargé.
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C o m m e , d a n s l e s c o n d i t i o n s o ù l e p h é n o m è n e s e p r o d u i s i t ( l a c h a m b r e é t a i t é c l a i r é e p a r s i x p e t i t e s l a m p e s à h u i l e p l a c é e s d a n s d e s v e r r e s r o u g e s ) j e c r o i s p o u v o i r e x c l u r e q u ’E u s a p i a a i t l o u c h é r i n s l r u m e n t . i l m e s e m b l e p o u v o i r a r g u e r q u e l a d é c h a r g e s o i t d u e à c e q u e , l ’a i r e n v i r o n n a n t é t a i t d e v e n u c o n d u c t e u r d e l ’é l e c t r i c i t é , a b s o l u m e n t c o m m ei l s e r a i t a r r i v é s i j ’a v a i s a p p r o c h é d e l ’é l e c t r o s c o p e u n s e i d o r a d i u m o u u n e a m p o u l e d e C r o o k e s e n f o n c t i o n . M a i s i l v a u n e d i f f é r e n c e e n t r e l ’a c t i o n d u r a d i u m e t c e l l e d u* ^ fm é d i u m : c ’e s t q u e t a n d i s q u e l a d é c h a r g e d e l ’é l c c t r o s - c c p e p a r r a p p r o c h e m e n t d ’u n s e l d e r a d î u n r p r o d u i t u n e f f e t i n s t a n t a n é , d è s q u e l e r a d i u m s ’e n t r o u v e v o i s i n , l a d é c h a r g e a v e c E u s a p i a n ’a e u H e u q u ’a p r è s q u e l q u e s m i n u t e s , c o m m e s i l e c o r p s d u m é d i u m , a u p a r a v a n t i n a c t i f o u à p e u p r è s , a v a i t t o u t à c o u p p r o j e t é u n j e t d e s e s r a d i a t i o n s . G ’e s t - à - d i r e q u e r é m i s s i o n d e s r a y o n s m é d i a - n i q u e s n e s e r a i t p a s c o n t i n u e , m a i s s e p r o d u i r a i t p a r s e c o u s s e s . c o m m e p e u t - ê t r e l a d é c h a r g e é l e c t r i q u e d u g y m n o t e e t d e l a t o r p i l l e .
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S i n o u s r a p p r o c h o n s c e p h é n o m è n e m é d i u m n i q u e d e l a d é c h a r g e d ’u n é l e c t r o s c o p e d u p h é n o m è n e d é j à c e r t i f i e p a r d ’a u t r e s e t p a r m o i : P m i p r c s s i o n d e p l a q u e s p h o t o g r a p h i q u e s h e r m é t i q u e m e n t f e r m é e s d a n s d u p a p i e r o u d a n s d e s b o î t e s e n b o i s , l ’h y p o t h è s e q u e l e s r a d i e r o n s d u r a d i u m , d e s r a y o n s c a t h o d i q u e s c l l e s r a d i a t i o n s m é d i u m - n i q u e s s o i e n t u n e s e u l e e t m ê m e c h o s e a c q u i e r t u n p l u s
r a n d f o n d e m e n t d e p r o b a b i l i t é .. U n a u t r e p h é n o m è n e é g a l e m e n t b i e n c e r t i f i é p a r m o i e t
p a r d ’a u t r e s d a n s l e s s é a n c e s m é d i u i n n i q u e s v i e n t s e c o n d e r c e l t e h y p o t h è s e , e t c ’e s t l ’a p p a r i t i o n d ’u n p e t i t n u a g e
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b l a n c e t l l o l t a n t c o m m e u n e v a p e u r , s e m b l a b l e à u n b r o u i l l a r d l é g è r e m e n t l u m i n e u x , s u r l a s u r f a c e d e l a t a b l e p e n d a n t l e s s é a n c e s . D a n s l ’u n e d ’e l l e s , j e v i s a p p a r a î t r e a u - . l o u r . d e l a - t ê t e d u p r o f e s s e u r L o m b r o s o u n é p a i s . n u a g e d e v a p e u r s b l a n c h e s , l e m é d i u m n o u s a y a n t i n v i t é s à s o u f f l e r n o i r e h a l e i n e d a n s l a d i r e c t i o n d u M a î t r e . N o u s s a v o n s p r é c i s é m e n t q u e l ’u n e d e s p r o p r i é t é s d e s r a y o n s ' c a t h o d i q u e s e s t c e l l e d e d é t e r m i n e r l a f o r m a t i o n d ’u n b r o u i l l a r d l o r s q u ’i l s t r a v e r s e n t u n e c o u c h e d ’a i r . s a t u r é e d ’h u m i d i t é .
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I l s e r a i t i n t é r e s s a n t d e r e c h e r c h e r s i l e s r a d i a t i o n s m é - d> m i m i q u e s , ' d e m ê m e q u e l e s r a d i a t i o n s d e r a y o n s c a t h o d i q u e s e t l e s r a d i a t i o n s d u r a d i u m , o u i l a p r o p r i é t é d e r e n d r e p h o s p h o r e s c e n t u n é c r a n d e p l a l i n o - e y a n u r e d e b a r i u m p o s é s u r l e u r p a r c o u r s : j u s q u ’à p r é s c n l j e n ’a i p a s e u l ’o c c a s i o n d ’e n f a i r e l ’e x p é r i e n c e .
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b o b l e , s e l o n l a q u e l l e l e s r a d i a t i o n s m é d i u i n n i q u e s s o i e n t c a p a b l e s d ’c l l e s u n ô m e s d e r e n d r e l ’a i r c o n d u c t e u r d e
l ’é l e c l r i c i l é e t , p a r c o n s é q u e n t , q u e l e s rad ia tion s du ra d iu m , les radia tions ca thodiques de Vam poule de Crookes et tes radia tions m édiu in n iqu es so n t fon dam en ta lem en t ta m ôm e chose.
J ’i n v i t e c h a u d e m e n t l e s e x p é r i m e n t a t e u r s à e n t r e p r e n d r e d e s r e c h e r c h e s s e l o n c e t o r d r e d ’i d é e s : c a r s i n o u s p o u v i o n s d ’u n e m a n i è r e c e r t a i n e é t a b l i r r i d e n t i l é d e t o u t e s c e s r a d i a t i o n s , P u n e d e s q u e s t i o n s m y s t é r i e u s e s d u p r o b l è m e o b s c u r e t c o m p l e x e , c ’e s t - à - d i r e l a n a t u r e p h y s i q u e d e l à f o r c e m é d i u m n i q u e , c o m m e n c e r a i t à ê t r e é c l a i r é e .
L e p h é n o m è n e d e l a d é c h a r g e d e L’e l c c l r o s e u p c p r i s e n l u i - m ê m e n e s e r a i t p a s p o u r m o i u n e p r e u v e a b s o l u e q u e l ' a i r e n v i r o n n a n t s o i t d e v e n u c o n d u c t e u r d e r é l c c l r i c i t é ; p a r c e q u e l e p h é n o m è n e s e r a i t e x p l i c a b l e a v e c u n e a n t r e i n t e r p r é t a l i o n .
I l m e - s u f f i r a i t d e s u p p o s e r u n e m a t é r i a P s a t i o n d ’u n m e m b r e a y a n t m i s e n ' c o n t a c t d ' r e e t l a m a i n d u m é d i u m
- a v e c l ’i n s t r u m e n t , e t q u e c e t t e m a t é r i a l i s a t i o n d ’u n d e g r é m i n i m e , s u f f i s a n t e à d é c h a r g e r l ’é l e c l r o s c o p e , m a i s n o n à i m p r e s s i o n n e r m a r é t i n e , i n e * s o ' l r e s t é e i n v i s i b l e .
N o u s c o n n a ’s s o n s , e n e f f e t , d ’i i n e m a n i è r e p o s i t i v e , q u e . l e s p r e m i e r s d e g r é s d e m a t é r i a l i s a t i o n n e s o n t p a s v i s i b l e s à n o t r e œ i l , b i e n q u ’i l s s o i e n t d e f o r c e à i m p r e s s i o n n e r u n e p l a q u e p h o t o g r a p h i q u e , m ê m e à u n e l u m i è r e r é f l é c h i e .
M a i s c e t t e h y p o t h è s e , r a t i o n n e l l e d ’a i l l e u r s , e s t d é m e n t i e p a r l e s d e u x o r d r e s d e p h é n o m è n e s c i t é s p l u s h a u t , l e i m a g e d e v a p e u r e t l ’i m p r e s s i o n d e l a p l a q u e p h o t o g r a p h i q u e e n v e l o p p é e . D o n c , l a p r e m i è r e m e s e m b l e p l u s p r o -
l.c s Indiscrétions d e VHistoire ( c i n q u i è m e s é r i e ) , p a r le d o c t e u r C a b a n e s . — 1 v o l u m e i n - 1 2 , d e 3 9 0 p a g e s a v e c 1 8 g r a v u r e s h o r s t e x t e . — P r i x : 3 f r a n c s .L e d o c t e u r G a b a n è s , . d o n t l e s r e c h e r c h e s h i s t o r i q u e s
é v e i l l e n t t o u j o u r s t a n t d e c u r i o s i t é s e t p r o v o q u e n t t a n t d e d i s c u s s i o n s , é t u d i e d a n s s o n d e r n i e r v o l u m e — l e c i n q u i è m e d e l a s é r ' c — d e s In d iscrétion s d e F H istoire, u u c e r t a i n n o m b r e d e c e s p r o b l è m e s , d o n t l a s o l u t i o n n e p e u t ê t r e d o n n é e p a r u n h i s t o r i e n q u e s ’i l e s t e n m ê m e t e m p s c l i n i c i e n .
L e s é v é n e m e n t s q u i é l è v e n t o u a b a i s s e n t l e s d y n a s t i e s c ! l e s p e u p l e s , d é p e n d e n t t r o p d e s p a s s i o n s b o n n e s o u m a u v a i s e s , d e s v i c e s c l r i e s v e r t u s d e s p r e m i e r s r ô l e s d e l ’h i s t o i r e , p o u r q u e l a r e c h e r c h e , e t l ’é t u d e d e s l a r e s p h y s i q u e s e t m o r a l e s d e s d é t e n t e u r s d u p o u v o i r o u d e c e u xq u i l e s a p p r o c h e n t , n o u s s o i e n t i n d i f f é r e n t e s . E n l e s m e t t a n t c i l l u m i è r e , l e d o c t e u r G a b a n è s a d é j à d o n n é l e m o l d e b i e n d e s é n i g m e s r é p u t é e s j u s q u e - l à i n d é c h i f f r a b l e s .
D e c e d e r n i e r v o l u m e , n o u s c i t e r o n s l e s é t u d e s i n t i t u l é e s : ('hurles Quint devan t la p sych o log ie m o rb id e: Don Carlos é ta it-il fou? Le m y s tè re de la naissance cl de ht m ort de C yrano; M irabeau fu l-H em poisonné? A -t-il ex istâ t des tanneries de pea it hum aine?■ L ' i m p o r t a n t c h a p i t r e c o n s a c r é a u x n o m b r e u x p r o c è s i n t e n t é s a u x x i r e t x i i i L' s i è c l e s à d e s a n i m a u x c o u p a b l e s d e d é l i t s e t d e c r i m e s d i v e r s , e s t v r a i m e n t c u r i e u x . D a n s c e l u i q u ' i l a i n t i t u l é : Une enquête m atrim oniale au se izièm e siècle, l e d o c t e u r G a b a n è s m e t s o u s n o s v e u x d e u x d o c u m e n t s f o r t s a v o u r e u x : D ’a b o r d , l e l e x ' e d ’u n e n o t e r e m i s é p a r l e r o i d ’A n g l e t e r r e H e n r i V I I à t r o i s a m b a s s a d e u r s q u ’i l a c h a r g é s d ’a l l e r v o i r l a f i a n c é e q u ’o n l u i d e s t i n a i t e t d ’e n r a p p o r t e r u n e d e s c r i p t i o n t r è s e x a c t e ; p u i s l a r é p o n s e d e s a m b a s s a d e u r s a u x n o m b r e u s e s q u e s t i o n s d e
l e u r m a î t r e , q u e s t i o n s d o n t q u e l q u e s - u n e s s o n t s i d é l i c a t e s , q u ’ il e s t b i e n d i f f i c i l e d ’y r é p o n d r e a v e c p r é c i s i o n .
L e c h a p i t r e i n t i t u l é : C om m ent se m ariaient' les ro is au x v u r siècle, c l a n s l e q u e l s o n t r e p r o d u i t s d e s d o c u m e n t s j u s q u ’a l o r s i n é d i t s , e s t l u i a u s s i , e x t r ê m e m e n t s a v o u r e u x .
L e s Indiscrétions de F H istoire n e m a n q u e n t p a s , o n l e v o i t , d e p i q u a n t . E l l e s s o n t t o u j o u r s c u r i e u s e s , e t n o m b r e
I d ’e n t r e e l l e s , e n p r o j e t a n t s u r c e r t a i n e s p a g e s d e l ’h i s t o i r e , u n e c l a r t é n o u v e l l e , a p p o r t e n t à P ë l u d e e t à l a c o m p r é h e n s i o n d e s é v é n e m e n t s d ’h i e r o u d ’a v a n t - h i e r , u n e t r è s l a r g ec o n t r i b u t i o n . G . M .
Le G é r a n t ; (j a s t o n M e r y
P a r i s . - l m p . J , G a m c - l ie ,R . T y n c w iiie S u c e , -JS, r . d e Y e r n c u i 1Téléphone 7S4-73
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