Mariem SELLAMI
La relation entre l’Intelligence
Economique et l’Entrepreneuriat
L’intelligence économique contribue favorablement au service de
l’entrepreneuriat puisqu’elle permet d’étendre la zone de cohérence
du projet de l’entrepreneur.
Comme le souligne Marchesnay dans ses travaux de recherches
(1999), les outils stratégiques proposés à l’entrepreneur sont
généralement fondés sur un esprit de résolution des problèmes plus
qu’un esprit d’anticipation et de repérage.
Par conséquence, il s’avère très intéressant d’initier les futurs
entrepreneurs aux méthodes de l’IE afin qu’ils puissent saisir plus
efficacements les opportunités et agir sur l’environnement.
1- Définition de l’Intelligence Economique
Selon « Henri MARTRE » , l’intelligence économique est définit
comme :
« L’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement,
de distribution et de protection de l’information, en vue de son
exploitation, utile aux acteurs économiques et obtenu légalement. Elle
prolonge les différentes actions de la veille et de protection du
patrimoine en intégrant précisément les stratégies d’influence et les
réalités culturelles liées à chaque entreprise, à chaque région. » (Henri
Martre ( février, 1994)).
L’intelligence économique met l’accent sur trois fonctions
principales, (Huyghe F-B (2008)) , à savoir :
✓ L’élaboration de stratégies d’influence au service de l’intérêt
national et/ou de l’entreprise :
L'intelligence économique vise la mise en disposition des
informations « actionnables ».
Mariem SELLAMI
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Cette proactivité s’exprime dans un premier temps par la diffusion et le partage des résultats
aux parties concernées. Dans un second temps, cet aspect se concrétise par la mise en en œuvre
des actions d'influences.
✓ La veille et la recherche de l'information :
Cette fonction s’explique par la création d’une synergie opérationnelle entre les différentes
fonctions de l’entreprise.
✓ La maîtrise du patrimoine scientifique et technologique
Cette fonction a pour vocation la maitrise et protection du patrimoine scientifique et technique
des savoir-faire.
Pour ce faire, il faut sans cesse penser à protéger ses logiciels et ses systèmes pour éviter la
divulgation de l’information auprès de la concurrence.
2- Définition de l’Entrepreneuriat
L’entrepreneuriat peut se définir comme une activité impliquant la découverte, l’évaluation et
l’exploitation d’opportunités, dans le but d’introduire de nouveaux biens et services, de
nouvelles structures d’organisation, de nouveaux marchés, processus, et matériaux, par des
moyens qui, éventuellement, n’existaient pas auparavant.
L’entrepreneuriat repose sur les postulats suivants :
- il requiert l’existence d’opportunités ;
- des différences existent entre les personnes ;
- le rapport au risque (l’entrepreneur est risquophile) ;
- c’est un processus qui tresse des rapports avec des activités d’innovation et
d’organisation.
Mariem SELLAMI
3- L’intelligence économique au service de l’entrepreneuriat
Avant d’entammer le traitement de la relation entre l’intelligence économique et
l’entrepreneuriat, il convient tout de définir dans un premier temps la signification du terme
« opportunités entrepreneuriales ».
Plusieurs doctrinaires ont définit cette notion d’ opportunités entrepreneuriales .
Citons dans un premier temps la définition de Schumpeter (1974) qui définit les opportunités
entrepreneuriales comme « des nouvelles fonctions de production, où la production est la
résultante de l’effet cumulé de différentes variables qui sont : le choix des produits, les
sources d’approvisionnement, les méthodes de production, les méthodes d’organisation et le
choix des marchés ».
Citons d’avantage la définition proposée par De Bono (1978) qui considère l’opportunité
comme « un moyen d’action possible parmi d’autres, mais qui représente la solution la plus
pertinente à suivre. »
Bien qu’une opportunité doit exister pour un profit entrepreneurial, un individu ne peut
bénéficier de ce profit que lorsqu’il est conscient de l’existence d’une telle opportunité et de
sa valeur.
En effet, tous individus souhaitant devenir entrepreneur doivent commencer par l’élaboration
d’un travail de recherche et de collecte d’informations dans leur quête d’opportunités
entrepreneuriales.
Pour identifier une opportunité, un entrepreneur doit avoir des informations antérieures qui
sont complémentaires aux nouvelles informations et provoquent une conjecture
entrepreneuriale (Kaish et Gilad,1991).
Pour ce faire , l’entrepreneur doit commencer dans un premier lieu, par l’identification de ses
besions en informations. L’intelligence économique se présente ainsi, comme un véritable
outil d’aide pour ce dernier puisqu ‘elle l’aide à identifier les méthodes de recherche les plus
adéquates à adopter ainsi que les bonnes sources à consulter.
Parmi ces outils , on peut citer ceux de veille technologique qui permettent à l’entreprise de
cerner les secteurs d’où viennent les innovations majeurs de son activité.
Mariem SELLAMI
A ce stade , on distingue deux méthodes de veille technologiques :
- Les méthodes par extrapolation des tendances passées .
- Les méthodes d’observation du marché.
Dans un second lieu, une fois identifés, l’entrepreneur doit chercher ces informations.
A cet effet, on distingue deux sources d’informations :
- Les sources formelles (BREILLAT J(2007)), « Les sources d’informations formelles
sont toujours inscrites sur un support qu’il soit papier, filmographique ou
informatique. »
Exemples : imprimés en ligne, sources électroniques comme les bases de données,
journaux, rapports, livres, faits, chiffres, graphiques, palmarès, etc.
- Les sources informelles (BREILLAT J(2009)) : Dans ce type de source « l’individu
doit se déplacer, passer du temps, pouvoir entendre, sentir, toucher » de manière à
percevoir l’information.
Exemples : les autres entrepreneurs potentiels , entrevues personnelles, réunions,
conversations téléphoniques, expositions commerciales, services publics, universités,
outils de l’Internet, les opinions, les rumeurs de l’industrie, les éditoriaux, les enquêtes
auprès des clients, etc.
En effet, les réseaux interpersonnels présentent une source véritble pour l’identifiction des
opportunité. Cette hypothèse s’est fondée sur l’article de Granovetter (1973), « The strength
of weak ties », dans lequel l’auteur présume que les liens faibles (connaissances
occasionnelles comprises) sont des « passerelles » aux sources d'informations qui ne sont pas
nécessairement la propriété du réseau de liens forts de l’individu. Il a confirmé également que
la qualité du réseau de contacts de l’entrepreneur peut affecter sa vigilance et sa créativité.
Enfin, Après avoir collecter les informations dont t’il a besoin, l’entrepreneur doit traiter les
informations et retenir celles qu’il juge les plus pertinentes pour sa recherche d’opportunités
entrepreneuriales viables.
Mariem SELLAMI
Références
MARCHESNAY M. – Diversité des pédagogies de l’entrepreneuriat : l’exemple de
Montpellier. – Actes du 1er congrès de l’Académie de l’Entrepreneuriat : Entrepreneuriat et
enseignement : rôle des institutions de formation, programmes, méthodes et outils. – Lille. –
Octobre 1999, p. 274-285.
MARTRE H (1994) « Intelligence Économique Et Stratégie Des Entreprises - Rapport Martre
» .
HUYGHE F-B (2008 )« Maîtres Du Faire Croire » .
SCHUMPETER J. A. – The theory of economic development. – London : Oxford University
Press, 1974.
DE BONO E. – Opportunities. – New York, Penguin Books, 1978.
KAISH S. and GILAD B. – Characteristics of opportunities search of entrepreneurs versus
executives : sources, interests, general, alertness. – Journal of Business Venturing, 1991, vol.
6, n° 1, p. 45-61.
BREILLAT J (2007) « Les Clefs De L’intelligence Économique »- APS N°1578.
BREILLAT J (avril 2009) « Intelligence Économique Et Information ».
GRANOVETTER M. S. – The strength of weak ties. – American Journal of Sociology, 1973,
vol. 78, n° 6, p. 1360-1380.
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