Valentin Cadiot
Mag-C2I
Comment interpréter la politique de l’Union européenne
d’inclusion des Roms par rapport au rapport mondial de
l’Unesco sur le diversité culturelle ?
En 2009, L’Unesco publie un rapport mondial intitulé « Investir dans la
diversité culturelle et le dialogue interculturel », et tente d’élucider les conditions qui
doivent être remplies pour que la diversité culturelle constitue bien une contribution
positive à la réalisation des objectifs tant du développement que de la paix entre les
différentes cultures. Parallèlement à cela, la commission européenne qui prend
conscience des difficultés qu’ont les Roms à s’inclure dans l’Union européenne,
publie un vademecum des « dix principes de base communs pour l’inclusion des
Roms ». Mais comment interpréter la politique de l’Union européenne d’inclusion des
Roms par rapport au rapport mondial de l’Unesco ? Ces deux supports sont ils
cohérents ?
Tout d’abord, les deux documents s’accordent sur le fait que les droits de
l’homme sont la base de l’égalité entre les cultures et que par conséquent, chaque
initiative en faveur des Roms doit être en accord avec les principes des droits de
l’homme, qui sont universels. D’autres part, il est reconnu que les politiques qui
seront mises en œuvre pour combattre les stéréotypes culturels devront être
constructives et pragmatiques, adaptées au terrain et aux résultats d’études, et
devront également impliquer les membres des communautés et groupes victimes de
discrimination dans l’élaboration de ces mesures.
Dans cette optique de combat contre les stéréotypes culturels, le rapport de
l’Unesco et le vademecum de la commission européenne s’entendent sur le fait que
des efforts doivent être fait de tous les côtés, et que la participation active des
groupes victimes de stigmatisation (ici les Roms) est une condition indispensable à la
réussite du projet. L’inclusion des Roms serait en effet impossible sans des actions
volontaires de leur part. En outre il est important de porter une attention particulière
aux femmes, qui sont trop souvent exclus des dialogues alors qu’elles peuvent jouer
un rôle crucial dans l’inclusion des Roms, et notamment en tant que médiateurs pour
l’intégration des enfants dans le système éducatif. L’Unesco estime également de
son côté que les femmes devraient être partie prenante dans les dialogues
interculturels car elles ont un rôle distinctif à jouer dans la promotion de la diversité
culturelle.
Mais l’inclusion des Roms serait également impossible sans la participation
active d’autres groupes tels que la société civile ou encore les collectivités régionales
et locales. Le rapport de l’Unesco sollicite également tous ces acteurs pour
encourager la sensibilité culturelle, afin de faciliter l’accès, le renforcement de
l’autonomie et la participation de diverses cultures.
Enfin, un des principes de l’inclusion des Roms est de développer une
approche interculturelle. Pour l’Unesco, soutenir les réseaux et les initiatives en
faveur du dialogue interculturel, promouvoir les compétences interculturelles dans les
systèmes éducatifs, ou encore développer la créativité afin d’appréhender la diversité
culturelle comme une source de profit et de meilleur performance, sont autant de
mesures qui vont dans le même sens que le vademecum pour l’inclusion des Roms.
L’Unesco estime en effet que repenser nos catégories culturelles et reconnaître les
sources multiples de nos identités nous aide à oublier nos « différences » pour
privilégier notre capacité commune à évoluer par interaction mutuelle.
En conclusion nous pouvons donc dire que ces deux documents sont tout à
fait cohérent l’un pour l’autre, et qu’ils ont les mêmes grands axes de réflexion,
d’études et de travail. Leur point commun majeur est en effet cette idée que la
démarche interculturelle est une clef permettant l’accès à une meilleure
compréhension d’une culture différente, et que le dialogue permet de lutter contre les
stéréotypes culturels et l’intolérance, et permet donc d’éviter de nombreuses
tensions, voir des conflits importants.
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