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UNITE 7 LE REGARD DES INTELLECTUELS

Recherche qui sont les intellectuels ci-dessous et dans quel domaine ils ont opéré.

Aragon et Godard

http://www.culture.gouv.fr

Aron et Sartre

http://www.live2times.com

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LES TEMOINS DE LEUR TEMPS

Ecouté les 5 premières minutes de l’émission « les intellectuels et Mai 68 »

Après avoir écouté le document, complète le tableau suivant : dans la colonne 2 dis quel est le positionnement politique de chacun de ces intellectuels, et dans la colonne 3 dis en quelques mots quel est leur attitude face au mouvement étudiant.

Intellectuels Positionnement politique En Mai 68

Jean Monnot

Alfred Kastler

François Jacob

François Mauriac

Paul Guth

François Léautaud

Raymond Aron

Louis Aragon

Jean-Paul Sartre

Doc.1 1

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L’INTERVIEW DE JEAN-PAUL SARTRE

Ecoute l’Interview de Jean-Paul Sartre, le 13 mai 1968 et dis 9 pourquoi peut-on dire que l’analyse que donne Jean-Paul Sartre du mouvement étudiant à cette date ne

correspond plus tout à fait à la réalité du 13 mai ; 9 quelle vision le philosophe donne du mouvement étudiant.

Après avoir écouté l’interview, complète les phrases tirées du texte de l’entretien.

Source : Institut des Archives Sonores

Jean-Paul Sartre s'adresse aux étudiants contestataires réunis

dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, le 19 mai 1968

© AFP http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/mai_68/sartre-photo.asp

« Le seul rapport qu'ils puissent avoir avec cette université, c'est de la casser ».

Jean-Paul Sartre

13 mai 1968 : depuis sa naissance

à Nanterre le 3 mai, le

mouvement étudiant s'est étendu

au Quartier Latin. Des étudiants

ont été arrêtés, et des barricades

qui chaque jour sont dressées par

les étudiants, s'élève le cri :

"Libérez nos camarades !"

Doc.2 1

« La violence est la seule chose qui reste, quel que soit le régime, aux étudiants qui sont jeunes, qui ……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….……….…… Autrement dit, ils ne veulent pas de concessions, ils ne veulent pas qu'on aménage les choses, qu'on leur donne satisfaction sur une petite revendication, pour en fait les coincer, leur faire prendre la filière ….................................................................................................................................................... Ils ne veulent pas du tout y entrer et par conséquent, ce refus est évidemment un refus de violence. Donc si vous voulez, on peut considérer que le seul rapport qu'ils puissent avoir avec cette université, c'est de la casser, …………………………………………………………………………………………………………………….. »

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Doc.3 1

DISCOURS PRONONCE AU PARC DES EXPOSITIONS PAR ANDRE MALRAUX PARIS LE 20 JUIN 1968

Dans ce discours André Malraux évoque la situation de la France mais souligne que la révolte ne se limite pas au sol national.

Source : http://www.assembleenationale.fr

De 1962 à 1968 la France, enfin, fut en paix. Puis, il y a six semaines – il n'y a que six semaines –, les événements que l'on sait fondirent sur elle. Il est faux qu'on les ait prévus soit dans l'opposition, soit au gouvernement : ceux qui disaient toujours que tout allait mal continuaient ; ceux qui disaient le contraire aussi. On n'a pas plus prédit neuf millions de grévistes qu'on n'avait en 1940 prédit deux millions de prisonniers. Il s'agit là d'événements qui n'appartiennent pas à la politique mais à l'histoire, et la politique, c'est ce qui reste quand il n'y a pas d'histoire. Les événements de mai ont commencé par ceux de la Sorbonne, sur lesquels on épilogue en vain. Les revendications les plus légitimes des étudiants ne nous masquent pas que leur problème est international. Il appartient, lui, à l'histoire. Les facultés sont fermées en Chine ; les étudiants se battent au Japon, se révoltent en Allemagne, en Italie, en Hollande et même de l'autre côté du rideau de fer. Ils se sont révoltés dans les facultés des États-Unis, qui ne sont pas d'antiques « Sorbonne » ; ils se sont révoltés à l'Université de Mexico, où ils possèdent leur propre police, et où la police fédérale n'a jamais pénétré. Les étudiants ont toujours été chahuteurs, mais il serait absurde de croire que leur chahut ressemble à celui du Moyen Âge, quand il ressemble à celui de la Californie. Certes, il faut réformer la Sorbonne et Nanterre, et peut-être même tout l'enseignement, lorsque l'audiovisuel frappe à la porte. Mais ne voyez-vous pas que la réforme des enseignements, dans le monde entier, tend moins à les réformer qu'à les remplacer par quelque chose qui est parfois le chaos et voudrait souvent être la fraternité ? Ce que les étudiants, les vrais attendent d'abord de nous, c'est l'espoir, Mais à côté de l'espoir, il y a le plus fascinant des sentiments négatifs, le vieux nihilisme tout à coup reparu avec son drapeau noir, et qui n'a plus d'espoir que dans la destruction. Nous ne sommes pas en face de besoins de réformes, mais en face d'une des crises les plus profondes que la civilisation ait connues. […] Notre civilisation […] commence à connaître ses crises profondes, comme les précédentes connurent les leurs. Encore devons-nous comprendre que si les grèves du 13 mai ressemblent – de loin – à celles du Front populaire, il ne s'agissait pas seulement de grève, ni au 13 mai, ni au temps du Front populaire, ni à la révolution d'Octobre. Jamais les grèves capitales ne sont seulement des grèves. Et le plus troublant caractère des nôtres, c'est précisément leur lien avec la révolte de l'enseignement supérieur – avec une révolte mondiale et une crise mondiale. Je doute qu'elles se limitent longtemps à la France.

[…] Ces grèves ont été singulières. D'abord, évidemment, par leur étendue. Mais aussi par leur absence de haine. […] Cette répétition générale d'un drame suspendu montrait, chez les grévistes comme chez ceux qui les regardaient passer, la conscience de la fin d'un monde. Même avec des salaires augmentés, notre société n'est pas encore adaptée à la civilisation des machines.

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1. Complète le tableau ci-dessous. 2. Essaie de dire en quoi la compréhension des événements par Malraux est moins partielle et

partiale que celle d’autres intellectuels. 3. La position de Malraux pourrait s’apparenter à celle de Pasolini en Italie. Trouves-en les points

communs.

En France Dans le monde

LE TEMOIGNAGE D’UN PRIX NOBEL : FRANÇOIS MAURIAC

Ecoute une des chroniques livrées par François Mauriac

Après avoir écouté cette chronique, essaie de dire : 9 ce que François Mauriac entend par « désastre monotone de

chaque génération qui entre dans l’arène » 9 quelle est sa position par rapport à une jeunesse étudiante

qui «ne débouche sur rien » et qui s’est invitée à « une fête dont elle peine à se remettre »

Doc.4 3 1

François Mauriac, écrivain et

poète français, lauréat du Prix

Nobel de Littérature en 1952, est

l’auteur de chroniques

journalistiques nourries d'une

véritable réflexion spirituelle.

Ces écrits, appelés « Bloc-notes »,

constituent une critique des

événements historiques qui ont

marqué le XXe siècle.

Voilà une « Rencontre en vidéo »

avec le poète politiquement

engagé qui s'éteint le 1er

septembre 1970.

PISTES DE TRAVAIL [Synthèse]

En t'appuyant sur le corpus qui t' a été proposé, dis maintenant, dans une synthèse d'une

quinzaine de lignes, quelle vision tous ces intellectuels ont des événements de mai 68 ?