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«J'ai préféré quitter la Suisse·que m'attaquer à ma femme»EXILÉ <d'&i pensé m'atta- .queràma première femme etme faire justice moi-même.C'était dans l'éventail despossibilités et je comprendsmalheureusement ceux quienarrivent là.Mais plutôt quede sortir une kalachnikov, j'aipréféré prendre l'avion etquitter la Suisse.Jevis désormais au Sé-négal en tant que réfugié humanitairepour non-fonctionnement des institu-tions suisses.»Norbert, 73 ans, a vécu'deux divorces difficiles. Dans aucun desdeux cas,cet architecte de Pully (VOl n'aobtenu la garde des enfants de 8 et

,<[ 14ansnésdecesunionset,aujourd'hui, il ne les voitquasi pas. Si le septuagé-naire en veut à quelqu'un, .c'est surtout aux institu-tions. «Dans les cas de di-vorceen Suisse,il n'y a pasd'enquêtes dignes de ce

Jeari'GUy pYthon nom, affirme-t -il. Justedespsys,des juges,des policiers et des avo-cats avec des préjugés de Suissesmoyens: le papa, c'est le méchant et lamaman, aveclesentants,1agentille àQuiil faut les confier. Heureusement que jesuis parti sinon j'aurais fini par casserquelque rhosel» •

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.« Fracasser les rotulesde l'avocate de mon' ex-femme»«CAS D'ÉCOLE)) .:«Une indifférence totale aremplacé la haine que jeressentais au début vis-à-vis de mon ex-femme. Onm'annoncerait qu'ellevient de mourir que celane me ferait ni chaud nifroid. Son avocate?J'avoue qu'il m'arrive encore de rêverque je 'lui fracasse les rotules à coups .de barre à mine car elle attise notreconflit et en fait son beurre!» Ques-tion séparation cauchemardesque,François est un «cas d'école». Aussi,quand on demande à cet économistede 50 ans ce que lui inspirent ces pè-res qui s'en prennent à leur ex-femmeet à leurs propres enfants, François dit«ne jamais excuser mais compren-dre». «Jamais je ne m'en serais pris àmes enfants mais l'inégalité de traite-ment dans les divorces ferait péter lesplombs à n'importe quel hornrnel»Documents judiciaires à l'appui, leNeuchâtelois explique ce qu'il a tra-versé depuis ce soir de 2007 où il atrouvé sa maison vide au retour dutravail. Sa femme, leurs deux enfantset leurs chats s'étaient volatilisés sansun mot. Par courrier, le père de familleapprend que celle-ci demande le di-vorce. Une dizaine de jours plus tard,sur décision de justice, il doit lui laissersa maison. «Cela faisait dix ans que j'yhabitais. C'était comme si les autori-

tés me tiraient un coup decanon dessus!» Lepire està venir et s'étalera sur desannées: allégations deviolences, puis d'attou-chements sexuels sur lesenfants et enfin d'avoirtenté de noyer l'un d'eux!

Jean-Guy Python «Quand cette dernière ac-cusation est tombée, je n'en ai pasdorrili pendant plusieurs nuitsl» sesouvient François qui a, à chaque fois,été blanchi par une enquête de police.I'horrme est à deux doigts de «péterles plombs». Il ingurgite jusqu'à septplaques de chocolat par jour - un«antidépresseur efficace» -, prenddix kilos et se métamorphose en«machin-e à déposer des plaintes».Chaque fois que son ex refuse d'hono-rer son droit de visite, le quinquagé-naire le signale par courrier au procu-reur. Sa combativité l'a sauvé et l'aamené à maîtriser les subtilités judi-ciaires. Ainsi en 2011, le Neuchâteloisactionne avec succès la convention deLa Haye sur les enlèvements d'en-fants. Sa femme qui était partie aveceux en France est donc contrainte derentrer en Suisse. Malgré ces succès,cela fait deux ans que François n'atoutefois pas revu son fils de 10 ans etsa fille de 14 ans alors que la justice l'yautorise. Il continue en revanche à ver-ser chaque mois quelque 4000 francsde pension alimentaire .•

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