L'arthrose et l'exercice
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Actiforme
L'arthrose Un outil clinique essentiel en réadaptation en contexte de douleur chronique
La douleur L'arthrose fait partie de la famille des maladies rhumatismales et se distingue par le fait qu'elle est au dé-part reliée à la dégénérescence des tissus de l'articula-tion, avec réaction inflammatoire éventuelle, alors que d'autres formes de maladies rhumatismales, telle l'arthrite rhumatoïde, sont d'emblée des maladies inflammatoires. Dans l'arthrose, c'est en fait la réaction inflammatoire qui est douloureuse plutôt que la dégénérescence comme telle, et cela explique pourquoi, par exemple sur un genou arthrosique, il peut y avoir des périodes douloureuses en-trecoupées de périodes indolores, les changements radio-logiques d'arthrose demeurant toujours les mêmes : la douleur est provoquée par la réaction inflammatoire sura-joutée à l'arthrose. Cela explique également pourquoi cer-taines arthroses indolores le deviennent assez soudaine-ment, souvent lors d'un traumatisme ou de microtrauma-tismes : c'est le trauma qui provoque la réaction inflamma-toire douloureuse.
PROCESSUS ÉVOLUTIF
Une articulation se compose de deux surfaces de contact, en matériel cartilagineux; d'une enveloppe articulaire dont la couche interne, appelée synoviale, sécrète un liquide qui lubrifie et nourrit l'articulation; dans certains cas, d'un ménisque, qui permet de garder le contact entre les sur-faces articulaires, lors de certains mouvements excen-triques; et de ligaments qui retiennent ensemble les deux parties de l'articulation.
Contrairement aux autres tissus, qui sont nourris via la circulation sanguine, le cartilage est nourri par imbibition de substances nutritives qui se trouvent dans le liquide synovial.
Correspondance avec l'éditeur:
Yvan Campbell, B.Éd. (McGill), M.Sc. (Montréal) Kinésiologue
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Dr Michel Dupuis, 1933-2000 Physiatre
Version 4 février 2016
Dans une articulation normale, le liquide synovial est telle-ment efficace qu'il n'y a pratiquement aucune friction des surfaces articulaires. De plus, le cartilage normal peut se déformer temporairement pour absorber un stress plus important à un point donné, et il existe également un ré-flexe neuromusculaire d'absorption des chocs, qui protège l'articulation lors d'un traumatisme.
Lors du processus d'arthrose, le cartilage change d'abord de couleur et de consistance, absorbant moins bien les chocs, puis il se fissure, s'érode, s'amincit et peut même finir par disparaître complètement. En se désagrégeant, le cartilage dégénéré peut produire une réaction inflamma-toire au niveau de la couche interne de l'enveloppe articu-laire, c'est-à-dire la synoviale, provoquant ainsi une réac-tion inflammatoire douloureuse et une sécrétion en quanti-té anormale de liquide synovial.
Parallèlement, des proliférations osseuses (ostéophytes) apparaissent au rebord de l'articulation et les ligaments se relâchent, donnant une instabilité mécanique de l'articula-tion.
Au niveau de la colonne vertébrale, il existe certaines par-ticularités. Une vertèbre s'articule avec l'autre au moyen d'un trépied formé de deux petites articulations (articulations intervertébrales postérieures) dont le rôle consiste surtout à guider la direction du mouvement entre deux vertèbres, et du disque, dont le rôle est surtout de porter les charges transmises à la colonne et d'amortir les contraintes soudaines. Le disque normal contient beau-coup d'eau, de sorte que la pression interne est égale dans tout le disque lors d'une mise en charge, laquelle amène un léger bombement bien uniforme du disque et des ligaments qui l'entourent, un peu comme si on faisait une pression sur un ballon.
Le processus d'arthrose vertébrale commence au niveau du disque, qui perd progressivement ses propriétés physi-co-chimiques, qui perd une partie de son contenu d'eau, qui se fragmente et qui se fissure. La fragmentation se produit d'abord au centre du disque, appelé le noyau, et les fissures apparaissent dans l'anneau qui entoure le noyau, avec migration des fragments du noyau dans les fissures de l'anneau. Il en résulte une répartition inégale des pressions à l'intérieur du disque, une moindre résis-tance à la déformation sous la contrainte, et la progres-
sion de fragments vers la périphérie, pouvant donner une déformation localisée, appelée protusion discale. Sous la pression du fragment, le ligament qui borde le disque peut même se rupturer et un fragment peut être expulsé à l'ex-térieur du disque.
À mesure que ce processus de dégénérescence avance, le disque perd de son volume, à cause de la perte d'eau, et diminue de hauteur, de sorte que l'espace qu'il occupe entre deux vertèbres (espace intervertébral) diminue de hauteur et donne l'image radiologique de pincement inter-vertébral.
Parallèlement, dû au fait que le disque se déforme plus facilement sous les contraintes, les ligaments qui l'entou-rent sont mis davantage sous tension et leurs points d'insertion sur les vertèbres s'ossifient, donnant ce que l'on appelle des ostéophytes.
Également, dû au fait qu'il y a relâchement de toute la structure interne du disque, le joint intervertébral résiste moins bien aux forces de cisaillement, de translation et de torsion, et il s'ensuit une instabilité mécanique entre les deux vertèbres, qui ébranle
progressivement les deux autres parties du trépied, c'est-à-dire les deux petites articulations intervertébrales posté-rieures, et il y a alors amorce d'un processus de dégéné-rescence articulaire tel que celui qu'on observe au niveau des autres articulations périphériques : dégénérescence du cartilage articulaire, ostéophytes, etc.
RÔLE DES TRAUMATISMES
On a toujours assimilé le processus d'arthrose à un pro-cessus de vieillissement, vu qu'il s'agit d'une dégénéres-cence progressive. Cependant, plusieurs auteurs croient que le véritable processus en est plutôt un de cumul de microtraumatismes, dont le nombre augmente évidem-
ment avec l'âge. En effet, suite à un traumatisme majeur unique, comme par exemple une fracture intra-articulaire, on assiste rapidement chez une jeune per-sonne à l'apparition d'une arthrose dont les caractères sont strictement les mêmes que ceux d'une arthrose qui apparaît chez la personne âgée. Pourquoi alors l'ar-throse qui apparaît chez la personne âgée ne serait-elle pas due à une accumulation de microtraumatismes ?
Ne serait-ce pas pour cette raison que certaines per-sonnes plus exposées que d'autres à certains microtrau-matismes spécifiques développent précocement une ar-throse ?
Sur le plan expérimental, il a été démontré qu'un trauma-tisme direct au niveau d'une articulation, soit par fracture du cartilage, soit par coups répétés au niveau du carti-lage, entraîne une arthrose. On n'a cependant pas en-core fait le lien entre la façon dont certains gestes pro-fessionnels causent effectivement au niveau d'une articu-lation un traumatisme de même nature que celui que l'on peut produire expérimentalement et qui mène à l'ar-throse. L'arthrose, qui est secondaire à un traumatisme sévère ou encore
à certaines affections osseuses ou cartilagineuses, peut apparaître très tôt, dès la vingtaine ou la trentaine.
L'arthrose primaire, c'est-à-dire celle qui n'est pas reliée à un traumatisme majeur évident, apparaît plus tard dans la vie. Ainsi, à l'âge de 55 ans, 5 % des individus ont une arthrose du genou, et 3 individus sur 4 ont une arthrose vertébrale. L'arthrose vertébrale est pratiquement univer-selle après l'âge de 65 ans.
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Arthrose et exercice
L’arthrose est une maladie dégénérative qui affecte les articulations et dont les symptômes principaux sont la douleur et la raideur.
L’affection crée un cercle vicieux qui aggrave l’incapacité de la personne atteinte. D’abord la douleur entraîne une hypokinésie, c'est-à-dire une diminution de l’activité physique journalière. Cette hypokinésie génère une réduction de la condition physique et, pour certains, une augmentation du poids corporel. Le déconditionnement et la prise de poids produiront une fatigue accrue lors des activités de la vie quotidienne, qui aura pour effet d’augmenter la douleur.
Que faire ?
La meilleure stratégie est basée sur une approche pharmacologique bien encadrée et un protocole d’exercices élaboré par une kinésiologue, un physiothérapeute ou une ergothérapeute.
Dans la plupart des cas, une combinaison d’acétaminophène (Tylénol) et d’un anti-inflammatoire non stéroïdien (ibuprofène, naproxène) permettra d’initier un programme de renforcement neuromusculaire et d’entraînement cardiovasculaire qui, à moyen terme, produira une diminution de la douleur et la reprise des activités.
1
Yvan Campbell, M.Sc., CSCS, SRDCKinésiologue
Institut de kinésiologie du Québec, Centre Actiforme,
L’arthrose et l’exercice
Campbell, Y. (2016). L’arthrose et l’exercice. Laval ,Qc, Canada.
© 2016 Institut de kinésiologie du Québec. Reproduction permise avec autorisation écrite de l’auteur (sans modification de contenu).
3
• Généralistes• Préparation physique• Activité physique adaptée (APA)• Recherche / enseignement
Champs d’intervention
• Intervenants en réadaptation en contexte de douleur chronique (IRDC)
• Spécialistes en réadaptation en contexte de douleur chronique (SRDC)
• 184 gradués(es) au Québec
Les kinésiologues en douleur chronique
4
• L’arthrose, c’est quoi ? • La douleur• L’exercice• Questions
Programme
L’arthrose, c’est quoi
• Une maladie du système musculosqueletique passif
6
Nosologie (classification)
• Rhumatisme est un terme non spécifique pour désigner un problème médical affectant les articulations et les tissus conjonctifs.
• Arthrite est un terme non spécifique. Il regroupe une centaines d’affections (dont l’arthrose ou ostéoarthrite) caractérisés par les symptômes suivants :
• douleur• raideur• enflure• chaleur• rougeur
Arthrites
Arthrose(ostéoarthrite)
15 %
Arthriterhumatoïde
0.5 - 1 %
Arthrite- goutte (0.3 – 1%)- infectieuse (0,00007 %)
Nosologie
7
• Maladie dégénérative qui affecte l’articulation synoviale dans sa structure et sa fonction.
• la surface du cartilage se fissure, s'effrite et finit par disparaître
• des excroissances osseuses se forment (ostéophytes)• remodelage de l’os sous-chondral (ostéosclérose et ostéoporose)
• dégénérescence des autres structures de l’articulation
• peut aussi être stable pendant plusieurs années et se détériorer rapidement
Pathophysiologie
Hunter, David J, Felson, David T. (2006). Osteoarthritis, BMJ, no 332, p. 639-642.Boutet, S. (2013) L'arthrose de la hanchew, Le Médecin du Québec, volume 48, numéro 10, octobre 2013
Arthrose, plus que le cartilage
Hunter, David J, Felson, David T. (2006). Osteoarthritis, BMJ, no 332, p. 639-642.
8
Arthrose, les quatre stades
L’arthrose (symptomatique), en chiffre
• Relativement fréquent, surtout > 45 ans• La prévalence augmente avec l’âge
9
L’arthrose (asymptomatique), en chiffre
Facteurs de risque
• Âge• Sexe• Génétique (morphologie et maladies du système locomoteur)• Antécédents traumatiques
• Obésité• Sédentarité• Stress articulaire relié au travail ou sport de haut niveau
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L’arthrose, en résumé
• Dégénérescence de l’articulation• Conséquence normale de l’âge• Seulement un pourcentage sont symptomatiques• Pas de corrélation entre imagerie médicale et
symptômes• 5 stades basés sur radiographie
• L’arthrose, c’est quoi ? • La douleur• L’exercice• Questions
Programme
11
Nociceptive (utile)
Chronique (inutile)
Le système nerveux génère 2 types de douleur
1
2
3
douleur
La douleur nociceptive est un système d’alarme
12
La douleur nociceptive
alarme immobilisation retour au mouvement
Temps
La douleur chronique (inutile)
Douleur chronique
Douleur nociceptive
Temps
13
La douleur chronique (inutile)douleur
Augmente la douleur
+ -Diminue la douleur
(freins)
La douleur chronique (inutile)
• La douleur chronique est un dérèglement d’un ou de plusieurs de ces mécanismes
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Impact de l’arthrose sur la vie
condition physique
effort relatif pour des tâches spécifiques
intensité de la douleur
fatigue générale
comportement d’évitement des tâches physiques
cumul
Modèle de l’hypokinésie algogène
15
Solution
• Gestion de la douleur
• Analgésie • Approches physiques• Chirurgies (prothèse, fusion, amputation)
• Reconditionnement fonctionnel
• Éducation• Réentraînement physique• Réentraînement psychologique• Retour à l’activité
Gestion de la douleur
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Réentraînement physique
• Le système musculosquelettique actif (muscles) compense pour le système musculosquelettique passif
Réentraînement physique
• Le système musculosquelettique actif (muscles) compense pour le système musculosquelettique passif
• Réduction du stress mécanique • Meilleure proprioception• Mécanismes opïodergiques endogènes • Facteurs neurotrophiques
• Effets psychologiques
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Proprioception
COMPARAISON Temps total en équilibre (droit = lésionel)
0.010.0
20.030.040.050.0
60.070.0
80.090.0
1 5 9 13 17 21 25 29 33 37 41 45
sessions
som
mes
des
tem
ps
d'éq
uilib
re u
nipo
dal
Temps total gauche
Temps total droite
Proprioception, analyse et correction
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Proprioception, analyse et correction
Filières énergétiques
• Apprentissage du point d’inflexion• Optimisation des systèmes aérobiques et
anaérobiques• Mécanismes opoïdergiques endogènes• Facteurs neurotrophiques
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Hyperkinésie algogène
1
2
3
douleur
Bombardement nociceptif sensibilise le système nerveux central
23
Entraînement neuro-musculaire
Après 5 semaines
Retour à l’activité
• Transfert• Périodisation• Point d’inflexion• Programme de maintien
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