La restauration et la renaturation des cours d’eau
Philippe RUSSOChargé d’Intervention
Rivières et Zones HumidesAgence de l’eau Rhin-Meuse
• Pourquoi restaurer les cours d’eau ?– Pour améliorer leurs capacités de fonctionnement :
autoépuration, filtration des polluants ruisselant, alimentation des nappes en eau propre…
– Pour restaurer le cycle de l’eau et le transport solide sur le bassin versant : régulation des crues, alimentation en étiage, limitation des érosions et du colmatage
– Pour restaurer la biodiversité des milieux aquatiques intervenant dans les processus biologiques et physico-chimiques
– Pour améliorer leur aspect paysager et le cadre de vie des riverains (aspects sociologiques)
• Comment appréhender le cours d’eau ?– A travers ses caractéristiques intrinsèques
qui définissent le type géomorphologique :La géologie (substrat), la forme de vallée, la pente, la situation sur le bassin (amont, médiane, aval), le débit…
Approche indispensable pour évaluer l’état d’un cours d’eau, et définir les actions à mener
Le Rupt de Mad, petit cours d’eau de plaine
La Doller, cours d’eau de moyenne
montagne
Le Terrouin, cours d’eau de côtes calcaires
Approche typologique
• Quelles étapes ?– Le diagnostic, la base de travail pour toute la
démarche : acquérir la connaissance sur l’état actuel des cours d’eau et les dégradations qu’ils subissent du fait des pressions (anthropiques)
– La définition des travaux, en fonction du diagnostic, adaptée à chaque situation, pas de recette miracleEn fonction du niveau d’ambition et des objectifs fixés Aujourd’hui : DCE
• Qui fait ? Avec le concours de qui ?– Essentiellement les intercommunalités
(Codecom, Syndicats, EPTB), parfois les associations de riverains (ASA, AFR)
– Avec l’appui technique et financier de partenaires publics : Agence de l’eau, conseil général, conseil régional, Europe
– Action encadrée par la loi : Loi sur l’eau, Code de l’Environnement (DIG)
– Prestataires spécialisés pour la MOE et les travaux
• Quelles techniques pour restaurer les cours d’eau ?– La gestion des berges :
restauration/entretien de la ripisylve
existante plantation des berges (avec accompagnement) protection des berges (génie végétal ou autre) non intervention (mobilité, dynamique fluviale)
Les principes d’une gestion douce du lit et des berges des cours d’eau :
- sélection de la végétation
- restauration d’unéquilibre hydrauliqueet biologique sanssur-intervention.
La conservation maximale de l’existantDes travaux adaptés aux besoins
du cours d’eau
La replantation, une mesure indispensable pour
reconstituer les ripisylvesNom commun Nom latin Bas de berge Mi-berge Sommet de berge
Erable champêtre Acer campestre X
Erable sycomore Acer pseudoplatanus X
Aulne noir Alnus glutinosa X X
Frêne Fraxinus excelsior X X
Merisier Prunus avium X
Pommier sauvage Pyrus malus X X
Saule blanc Salix alba X X
Saule fragile Salix fragilis X X
Tilleul à grandesfeuilles
Tilia platyphyllos X
Cornouiller sanguin Cornus sanguinea X X
Noisetier Corylus avellana X X
Aubépine épineuse Crataegus monogyna X
Fusain d’Europe Evonymus europeus X X
Troène Ligustrum vulgare X X
Merisier à grappes Prunus padus X X
Saule pourpre Salix purpurea X X
Saule amandier Salix triandra X X
Saule des vanniers Salix viminalis X X
Sureau noir Sambucus nigra X
Viorne lantane Viburnum lantana X
Viorne obier Viburnum opulus X X
La gestion au La gestion au cas par cas :cas par cas :un objectif un objectif commun, la commun, la recherche recherche
dd’’une diversitune diversitéé maximalemaximale
La définition des travaux en concertation
avec les acteurs locaux (élus, agriculteurs, riverains)
L ’accompagnement et le suivides travaux de plantation
(clôtures, abreuvoirs, entretien…)
La protection de berges et le génie végétal : une multitude de techniques à adapter aux situations
Points essentiels : bien diagnostiquer les causes de l’érosion, ne protéger que les enjeux majeurs (dynamique naturelle)
• Quelles techniques pour restaurer les cours d’eau ?– La gestion du lit mineur : la gestion sélective des embâcles et des atterrissements la diversification des faciès morphologiques et d’écoulement l’aménagement des ouvrages : effacement, modification, équipement (continuité écologique)l’amélioration de l’hydrologie : modification des prises d’eau et restitutions la renaturation par reconnexion d’anciens lits, par reméandrage
Gestion des embâcles
Diversification du lit avec épis
Modification des profils des petits émissaires agricoles recalibrés et rectifiés
Reméandrage du lit
• Quelles techniques pour restaurer les cours d’eau ?– La gestion du lit majeur : la restauration des annexes hydrauliques (bras morts, noues,…) la restauration des capacités de débordement : suppression de digues, décaissement du lit majeur, réduction de section du lit mineur la restauration de l’occupation du sol (et des zones humides) : actions foncières et agricoles
Décaissement du lit majeuret création de zones humides
Création de zones de surinondation et restauration des cours d’eau et des zones humides
• Quelles techniques pour restaurer les cours d’eau ?– La gestion du bassin versant : la gestion des ruissellements pour limiter le colmatage et les apports de pollutions diffuses : la restauration des zones humides : régulation hydrologique. la gestion des inondations : aménagements mixtes hydrauliques/écologiques (ralentissement dynamique, recalibrages, chenaux de crue…)
Une combinaison d’aménagements complémentaires pour ralentir les écoulements et filtrer les ruissellements.
Création de zone tampon en sortie de drainage
Implantation de bandes enherbées entre parcelles
Implantation de haies
Renaturation des émissaires agricoles
Création de zones humides (mares)
Conclusion– La définition d’actions adaptées au cours
d’eau– La définition d’actions adaptées aux
problèmes, sans sur-intervention– La gestion des milieux dans le temps :
évolution lente, accompagnement régulier (entretien, restauration complémentaire)
Pour en savoir plus :http://www.eau-rhin-meuse.fr/
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