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Un conte aux accents contemporains où fantasmes et magie nous embarquent…

à travers les mots.

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de Constance Félix

LA FEMME INTÉRIEURE

Depuis quelques temps, j’avais l’étrange impression d’être espionnée. J’entendais le bruit des feuilles qui crissaient sous un pas lourd, je n’osais pas me retourner…Soudain j’ai vu une trompe sortir de derrière un buisson… Je lâchais le lapin que j’avais dans les bras. Je l’attrapais… Par les oreilles…Je lui brisais le cou… Le froid de la mort et la douce chaleur du lapin dans mon cœur !

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Elle est née avec un boulet sur l'épaule et une chaîne autour du cou. Au son d'un cor, elle découvre la sexualité en un chemin initiatique semé de rencontres : un éléphant, une huître, un prince charmant bien sûr et, encore plus sûrement : un satyre. Peu à peu, elle va découvrir, nichée dans l’ombre de son boulet, sa perle…

Mise en scène : Nadia RÉMITAAvec : Constance FÉLIX Création sonore : Albin LEBOSSÉEléments scéniques : Pierre PANNETIER

À 20h00 du mardi au samedi du 04 janvier au 12 février 2011

Au théâtre LES DÉCHARGEURS3 rue des Déchargeurs Paris 1er - Metro RER Châtelet-Les Halles

Réservations : 0 892 70 12 28 (0,34/mn) – www.lesdechargeurs.fr Communication : Camille Pilawa 06 79 18 22 78Compagnie : 06 68 89 98 58 - [email protected]

NOTE : ce spectacle est également proposé en théâtre d’appartement.

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En acceptant la proposition de Constance de mettre en scène La femme intérieure j’ai saisi l’occasion de poursuivre mon travail sur le conte. Dans Une vendeuse d’allumettes (spectacle tout public en tournée depuis 2008) la narration passe par le corps dans un univers visuel et sonore. Cette fois ce sont les mots qui sont porteurs d’émotion, l’accent est davantage mis sur l’intimité. Dans le noman’s land urbain du décor épuré d’Une vendeuse d’allumettes un frigo sert de refuge à la «petite fille aux allumettes», Cendrillance trouve refuge, elle , dans l’univers ultra clos et intime des wc d’où elle nous raconte son histoire dans laquelle elle se promène comme dans un décor imaginaire... seulement raconté!

Nadia Rémita

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notion de la sexualité de la Dans un univers onirique, femme et les 1001 éléments l’histoire contemporaine de fondateurs ou perturbateurs Cendrillance en quête de sa fé-dans l’accomplissement de sa minité. personnalité.

Derrière la fable se niche un Un conte aux accents contem-conte initiatique personnel_

porains où fantasmes et magie nous embarquent... à travers les Cendrillance naît avec de mots_curieux attributs : une chaîne et

un boulet attachés à son cou. Des La femme intérieure pourrait premières angoisses de la petite

être un témoignage. Constance fille emprisonnée dans son Félix a choisi le conte pour univers familial à la délivrance prendre la parole, je n’ai fait que d’un corps trop longtemps suivre la poésie, lui donner vie ennemi, une femme se construit par la théâtralité. Ici la magie est au fil de rencontres surréalistes. fondée en grande partie sur le De l’éléphant, premières sensa-jeu de l’actrice: par un travail axé tions honteuses, fantasme, inceste sur les mots et ce qu’ils suggè-ou viol, à l’épanouissement de la rent. La dynamique dramatique femme avec le beau prince, passe par l’incarnation pour trou-comment se construire ou se ver la sincérité, l’humanité et l’ reconstruire en tant que femme ? «être-chair» qu’est Cendrillance. «...Le plaisir, le dégoût et la

En mettant l’accent sur honte...» la honte ressentie et le l’aspect charnel dans les mots, silence qui enferme c’est cette j’ai voulu appliquer une distor-image du début du spectacle, un sion à l’apparente naïveté du corps sans visage. Mais bien au conte. Et cet étrange décalage de delà d’une histoire unique, le pudeur et de sensualité rend la conte aborde plus largement la

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poésie trouble, à la frontière Comme souvent dans les entre légèreté et gravité. Le té- contes il est question de voyage moignage devient presque extra- ou de parcours. Ici le chemin ini-ordinaire. Malgré une écriture au tiatique de l’éveil de sa sexualité passé, l’action semble se dérou- est semé de rencontres qui nous ler sous nos yeux. Le récit prend révèlent une dualité intérieure : force : le «il était une fois» de- le bien et le mal, le désir et le dé-vient «il est une fois». De goût «dans mon ventre je sentais l’innocente petite fille à la les émois de la femme s’éveiller, femme enfin délivrée… Comme dans mon cœur j’enrageais».

A la fois fragile, animale, re-une seconde naissance à vivre belle et sensuelle, elle nous fait en live!entrer au cœur de son intimité

La comédienne seule en pour comprendre les verrous qui scène: un jeu tout en couleur_ l’empêchent d’exister et

d’assumer cette féminité. Mais C’est d’abord l’histoire de derrière tous ses fantômes et

Cendrillance vue par ses secrets parfois pervers, Cendrillance. C’est à travers ses qu’elle trimbale comme un bou-yeux et sa parole que nous en- let, ce sont aussi nos peurs, nos trons dans le récit. Cependant contradictions, nos secrets des personnages du plus réel au qu’elle convoque. plus surréaliste apparaissent au-tour d’elle. Sur cette base, le re- Un théâtre de signes en har-gistre de jeu change passant monie avec celui du conte_d’une interprétation burlesque

Le conte et le rêve ont en com-des protagonistes à une inter-mun d’être le lieu de tous les prétation cinématographique du possibles, comme dans une «personnage principal» appor-transmutation du réel. Tout en tant une note plus sensuelle.

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gardant la poésie du conte, la qui contraste volontairement mise en scène s’amuse à en dé- avec l’endroit austère du cabinet tourner les codes tissant des pas- de toilette noir et blanc. La com-serelles entre monde adulte et position musicale est crée en enfantin. grande partie par Albin Lebossé,

Nous plantons le contexte corniste. Le cœur et le corps dans les toilettes. Quoi de plus sont des éléments puissants du intime que cet endroit! Ce lieu spectacle, dont le cor vient illus-nous renvoie à la notion du trer la dualité. Le corps féminin propre et du sale et d’une sépa- de l’actrice vs le cor instrument ration homme-femme à l’image masculin, parfois menaçant par-du tiraillement que ressent le fois envoûtant.personnage comme ses allers-

Nadia Rémitaretours entre désirs et dégoûts. Très minimaliste dans la scéno, la cuvette posée sur scène est le point fort et sert de prétexte au jeu : tour à tour un wc, un autel, un trône, une moto... ce siège est détourné à volonté.

Le costume aussi est stylisé al-lant dans le sens de la féérie le trait soulignant tantôt la petite fille directement sortie du conte tantôt la femme d’aujourd’hui. Dans cet univers poétique et oni-rique la lumière et la musique sont des éléments porteurs. Quelques ambiances très colo-rées illustrent une fantasmagorie

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ration avec des thérapeutes pour Note d’auteur.« La vie est un conte parfaite- aider les patients à écrire leur

ment biologique » disait Mirra propre histoire.Les images du conte sont Alfassa. Moi, qui suis conteuse,

souvent tirées de visions. Il ne cette phrase m’a interpellée. s’agit donc pas d’une biographie C’est à partir d’elle que je suis mais d’une photographie inté-partie à la découverte de mon rieure. Cette histoire raconte ce conte personnel.

Le conte est une forme qui qui en moi est plus grand que permet de dire ce qui n’est pas moi ! Si j’ai eu envie de la porter dicible et j’aborde dans ce texte à la scène, c’est pour m’en dis-l’inceste, la sexualité, l’animalité tancier mais aussi me la réappro-d’une petite fille qui devient prier en inversant le processus : femme. Au-delà des barrières du Cette fois je mets mon corps au bien et du mal, c’est une histoire service du texte !

La rencontre avec Nadia d’ombres et de lumières, compo-Rémita a été une grande joie car sants ou ingrédients de la vie qui elle a saisi le texte à bras le se raconte sans porter de juge-corps, elle l’a tordu pour qu’il ment.

« La femme intérieure » est un prenne tout son relief et que de conte cellulaire. Ce n’est pas moi poétique qu’il est, il s’ancre dans qui l’ai écrit c’est mon corps qui la matière.

Le Conte est pour moi une me l’a insufflé. Tout y parle de la stucture intérieure, un moyen de mémoire de mes cellules. C’est trouver des clés, une écriture une retranscription poétique de extrêmement libre puisqu’elle est mon travail intérieur commencé orale, où tout est possible, où à l’Ecole de mémoire cellulaire tout est évolution.de Myriam Brousse. C’est

d’ailleurs un concept que Constance Félixj’aimerais développer en collabo-

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Constance Félix : auteur-conteuse-comédienne. Après avoir reçu une formation théâtrale au Théâtre Ecole du Passage, dirigé par Niels Arestrup elle se perfectionne en suivant différents stages avec le Théâtre d'Art de Moscou sur Tchekhov, avec LaurenceBourdil sur la tragédie grecque, avec Ariane Mnouchkine et Mladen Materic. Elle s’intéresse également à la danse où elle suit un stage au Tamalpa Institute à San Francisco avec Anna Halprin et Simone Forti et au Chant avec Ania Scher. Elle a travaillé sur plusieurs pièces contemporaines (Beckett, Arrabal, Jean-Claude Carrière) avec Michèlle Savalle dont le travail s’appuie sur l’alliance entre la parole, la musique et le corps. Puis elle s’est tournée peu à peu vers le conte. Elle a commencé à travailler pour le musée de la musique pour lequel, elle écrivait des contes sur sa collection et depuis n’a jamais cessé d’écrire. Elle a créé un site internet sur lequel on peut écouter chaque semaine un nouveau conte http://www.1001contes.com. Elle a gagné le 2éme prix du concours d’écriture de conte, organisé par le Centre de Littérature Orale (le CLIO) en 2003. Elle crée des spectacles à partir de ses contes sur des thématiques variées, se produit dans les musées et les festivals. Elle organise des balades contées dans Paris. Son univers passe sans cesse de l’imaginaire au réel. Aujourd’hui, elle relie conte et théâtre et s’oriente également vers « le conte » comme moyen thérapeutique.

Albin Lebossé : Corniste et compositeur.En 2003, il clôture ses études au Conservatoire Nationale Supérieur de Musique de Paris par une 1er Prix de cor et un Diplôme de Formation Supérieure enrichi de récompenses en Musique de Chambre et en histoire de l’Art. Ses succès aux concours de la ville de Paris et sa présence lors de festivals Jeunes Talents, lui valent d’être produit en soliste aux Festivals Internationaux de Lucerne ou d’Aix-en-Provence. Choisi par le Mahler Chamber Orchestra, il est également cor solo de l’Ensemble Modern de Francfort en 2005. Invité dans différentes formations tel l’Orchestre National de l’Opéra de Paris, l’Ensemble Orchestral de Paris, l’Orchestre National de France ou l’Ensemble Intercontemporain, il joue sous la direction de P. Boulez, Sir Colin Davis, D. Harding… et participe à l’enregistrement de nombreux disques. Soliste depuis 2006 dans l’ensemble Laboratorium, il est spécialisé dans la musique contemporaine internationale. Il intègre l’ensemble de musique improvisée Amalgammes. Egalement auteur et réalisateur de spectacles : Fatrasies, Charivari et Cuivres et fantaisies il joue à la Cité de la Musique. Aujourd’hui membre de l’orchestre de la Musique de l’Air de Paris, depuis 2002, il enseigne au Conservatoire d’Antony.

Nadia Rémita : metteur en scène.Après avoir suivi le conservatoire d’art dramatique de la Roche-Sur-Yon, elle monte à Paris et entre à l’école Charles Dullin. Très vite elle rencontre Marc-Ange Sanz qui dirige l’Empreinte et compagnie. Elle est assistante à la mise en scène sur beaucoup des projets de la Cie et dernièrement sur La jeune fille suppliciée sur une étagère de Akira Yoshimura (Scène Nationale/Vandoeuvre-lès-Nancy) et jouera notamment dans Terres mortes de F.X. Kroetz (Théâtre Universitaire/Metz - L’ Étoile du nord/Paris) , Éléments moins performants et Enfers et Damnation de P. Turrini (Scène Nationale /Forbach - Collectif 12/Mantes-la-jolie), Un pur moment de rock’n’roll de V. Ravalec (Studio Théâtre / Stains - Tournée nationale et internationale), La poche parmentier et L’augmentation de G. Perec (Paris et Ile de France). En 2007 elle monte sa propre compagnie Nutritive! Mais elle répond aussi à des commandes. Avec Une vendeuse d’allumettes elle revisite le célèbre conte d’Andersen (en tournée nationale et internationale depuis sa création en 2008). La femme comme champ de bataille de Matéi Visnièc (Lavoir Moderne Parisien en 2005). Elle travaille aussi avec des non-professionnels, comme un laboratoire de création, (Un air de famille, Le bon choix, Peanuts et Surfeurs). En adepte de la scène sous toutes ses formes elle participe à l’aventure du groupe Trix (trio pop-rock) en tant qu’auteur-compositeur et interprète.