CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
Pierre-Antoine Harvey
Érik Bouchard-Boulianne
Économistes
Conseil général de la CSQ
11 décembre 2013
Plan de la présentation
A.Nouvelles économiques
Mise à jour économique du ministère des
Finances et de l’Économie
Institut de la statistique du Québec (ISQ) –
comparatifs salariaux
B.L’enjeu de l’heure
Que peut faire l’État pour relancer
l’économie ?
Mise à jour économique et financière du
ministère des Finances et de l’Économie
Le déficit zéro pour 2013-2014 ne sera pas atteint
L’objectif est repoussé de 2 ans
2013-2014 = déficit de 2,5 milliards de dollars
À peine 0,7 % du produit intérieur brut (PIB)
2014-2015 = déficit de 1,75 milliard de dollars
2015-2016 = équilibre budgétaire *
C’est la faute des revenus…
Les dépenses sont sous contrôle
strict
Croissance moyenne pour 2012-2013 et 2013-2014
= 2 %
« La meilleure performance des quinze dernières
années en matière de contrôle des dépenses de
programmes. »
5,6 % sous les libéraux
… Conséquemment on
s’acharne sur les dépenses !
Un déficit structurel à prévoir à
long terme
* « Écarts comptables » prévus
400 millions en 2014-2015
1 milliard en 2015-2016
Réductions prévues des revenus de transferts fédéraux
Comparaison des conditions de
travail dans le secteur public
québécois
L’Enquête sur la rémunération globale conduite par
l’Institut de la statistique du Québec depuis 1985 compare
77 emplois repères répartis dans cinq catégories d’emplois :
Secteurs public et parapublic québécois
Autres secteurs publics
Fédéral
Municipalité de plus de 25 000 habitantes et habitants
Société d’états
Les entreprises privés de 200 employées et employés et
plus
Comparaison de la rémunération globale
selon les secteurs, pourcentage d’écart
SP = Salariés des services publics québécois
-8.3
1.7
-20.7
-28.8 -35
-30
-25
-20
-15
-10
-5
0
5
SP / Autressalariés
québécoisSP / Salariéssecteur privé
SP / Salariéssyndiqués
secteur privéSP / Autres
public
Comparaison des différents éléments de la rémunération globale
SP = Salariés des services publics québécois
L’enjeu de l’heure
Que peut faire l’État pour
relancer l’économie ?
Pourquoi est-ce un enjeu à l’heure actuelle ?
L’économie tourne au ralenti (PIB nominal) :
2013 : 2,1 %
Moyenne 2000-2008 : 4,2 %
Les conséquences :
Moins de revenus pour le gouvernement
Création d’emplois moins vigoureuse
Stimuler l’économie : pourquoi ?
PIB = C + G + I + (X – M)
Que désire-t-on stimuler?
PIB = C + G + I + (X – M)
Où
C: Consommation
Que désire-t-on stimuler?
PIB = C + G + I + (X – M)
Où
C: Consommation
G: Dépenses gouvernementales
Que désire-t-on stimuler?
PIB = C + G + I + (X – M)
Où
C: Consommation
G: Dépenses gouvernementales
I: Investissements publics et privés
Que désire-t-on stimuler?
PIB = C + G + I + (X – M) Où
C: Consommation
G: Dépenses gouvernementales
I: Investissements publics et privés
X: Exportations
M: Importations
Que désire-t-on stimuler?
1. Soutien conjoncturel
Stimuler l’économie à court terme
Comment ?
Hausser les dépenses
Hausser les investissements
Hausser les transferts aux personnes
Diminuer les impôts
C’est ce qu’on appelle la politique budgétaire
Un rôle pour la Banque centrale
C’est la politique monétaire (taux d’intérêt et monnaie)
Deux types de soutien
2. Soutien structurel
Créer des bases structurelles pour assurer le
développement économique à long terme
Comment ?
Investir dans les infrastructures et les services publics
L’éducation et la formation jouent un rôle crucial
Mettre en œuvre une stratégie industrielle
Souvent à l’aide de subventions ou de crédits d’impôt
Mobiliser l’épargne nationale
Deux types de soutien
Perspective historique
1945-1980 : grand interventionnisme de l’État
Grands projets publics
Monopoles et entreprises d’État
Depuis 1980 : remise en question du rôle actif
Privatisations et dérèglementation
Mondialisation et soutien aux entreprises privées par les
subventions ou les crédits d’impôt
Une illustration : l’industrie éolienne
Soutien structurel
Critique de la politique économique
Source : Le Devoir, 10 décembre 2013.
Critique de l’action actuelle du gouvernement :
« Le Québec dépense tout de même des sommes
extrêmement importantes pour le développement
économique, mais ses interventions prennent
généralement la forme de soutien aux entreprises, à
travers différents ministères et organismes, sur la base de
critères pas toujours bien établis et sans la cohérence
essentielle à l’atteinte des objectifs visés.»
- Pierre Gouin, économiste et chercheur à l’Institut de
recherche en économie contemporaine (IREC)
Soutien structurel
Compétitivité « prix » et compétitivité « qualité »
En anglais : « low road » et « high road »
Compétitivité « prix » (« low road »)
But : Être compétitif en coupant dans les coûts de
production
Que fait l’État ?
Diminuer les contributions fiscales
Limiter les coûts salariaux (flexibilité)
Limiter les dépenses de conformité environnementale
Deux grandes stratégies
Compétitivité « qualité » (« high road »)
But : Être compétitif en misant sur la plus-value générée
(innovation, qualité du produit, spécialisation)
Que fait l’État ?
Investissements en éducation et en formation de la main-
d'œuvre
Soutien aux investissements dans les technologies de pointe
Souvent à l’aide de subventions et de crédits d’impôt
Les deux stratégies ne sont pas mutuellement exclusives
Deux grandes stratégies
Ces deux pays ont suivi des chemins opposés pour favoriser leur
développement économique
Irlande : la compétitivité « prix »
Faibles protections des travailleuses et travailleurs
(marché du travail flexible)
Taux d’imposition sur les profits très bas (12,5 %)
Paradis fiscal : Google, Amazon, Apple, etc.
Présenté comme un modèle de réussite économique
Jusqu’en 2008, c’était une réussite… sur le plan économique
Croissance importante du PIB et des revenus (1995-2008)
Très faible chômage
Deux exemples : Irlande et Suède
Suède : la compétitivité « qualité »
Fortes protections des travailleuses et travailleurs
(taux de syndicalisation à 68 %)
Cotisations sociales élevées (31,4 % de la masse salariale contre 10 à 15 %
au Québec…)
Investissements importants en recherche et développement
Deux exemples : Irlande et Suède
Deux exemples : Irlande et Suède
Suède : la compétitivité « qualité »
Fortes protections des travailleuses et travailleurs
(taux de syndicalisation à 68 %)
Cotisations sociales élevées (31,4 % de la masse salariale contre 10 à 15 %
au Québec…)
Forts investissements en recherche et développement
C’est aussi une réussite sur le plan économique… et social
Deux exemples : Irlande et Suède
Irlande et Suède : les résultats
Indicateurs Irlande Suède
Source : tradingeconomics.com ; OCDE ; The World Top Income Database.
Irlande et Suède : les résultats
Indicateurs Irlande Suède
Taux de syndicalisation 2010 32,6 % 68,2 %
Source : tradingeconomics.com ; OCDE ; The World Top Income Database.
Irlande et Suède : les résultats
Indicateurs Irlande Suède
Taux de syndicalisation 2010 32,6 % 68,2 %
Recherche et développement
(dépenses d’investissements en R et D/PIB) 2009 1,7 % 3,59 %
Source : tradingeconomics.com ; OCDE ; The World Top Income Database.
Irlande et Suède : les résultats
Indicateurs Irlande Suède
Taux de syndicalisation 2010 32,6 % 68,2 %
Recherche et développement
(dépenses d’investissements en R et D/PIB) 2009 1,7 % 3,59 %
Croissance du PIB réel
2005 6,1 % 3,2 %
2009 - 6,4 % - 5 %
2012 0,2 % 1 %
Source : tradingeconomics.com ; OCDE ; The World Top Income Database.
Irlande et Suède : les résultats
Indicateurs Irlande Suède
Taux de syndicalisation 2010 32,6 % 68,2 %
Recherche et développement
(dépenses d’investissements en R et D/PIB) 2009 1,7 % 3,59 %
Croissance du PIB réel
2005 6,1 % 3,2 %
2009 - 6,4 % - 5 %
2012 0,2 % 1 %
Taux de chômage
2008 4 % 6 %
2011 14 % 8 %
Source : tradingeconomics.com ; OCDE ; The World Top Income Database.
Irlande et Suède : les résultats
Indicateurs Irlande Suède
Taux de syndicalisation 2010 32,6 % 68,2 %
Recherche et développement
(dépenses d’investissements en R et D/PIB) 2009 1,7 % 3,59 %
Croissance du PIB réel
2005 6,1 % 3,2 %
2009 - 6,4 % - 5 %
2012 0,2 % 1 %
Taux de chômage
2008 4 % 6 %
2011 14 % 8 %
Solde budgétaire du gouvernement
(en % du PIB) 2011 - 30 % + 0,3 %
Source : tradingeconomics.com ; OCDE ; The World Top Income Database.
Irlande et Suède : les résultats
Indicateurs Irlande Suède
Taux de syndicalisation 2010 32,6 % 68,2 %
Recherche et développement
(dépenses d’investissements en R et D/PIB) 2009 1,7 % 3,59 %
Croissance du PIB réel
2005 6,1 % 3,2 %
2009 - 6,4 % - 5 %
2012 0,2 % 1 %
Taux de chômage
2008 4 % 6 %
2011 14 % 8 %
Solde budgétaire du gouvernement
(en % du PIB) 2011 - 30 % + 0,3 %
Dette publique (en % du PIB) 2011 102,3 % 39,4 %
Source : tradingeconomics.com ; OCDE ; The World Top Income Database.
Irlande et Suède : les résultats
Indicateurs Irlande Suède
Taux de syndicalisation 2010 32,6 % 68,2 %
Recherche et développement
(dépenses d’investissements en R et D/PIB) 2009 1,7 % 3,59 %
Croissance du PIB réel
2005 6,1 % 3,2 %
2009 - 6,4 % - 5 %
2012 0,2 % 1 %
Taux de chômage
2008 4 % 6 %
2011 14 % 8 %
Solde budgétaire du gouvernement
(en % du PIB) 2011 - 30 % + 0,3 %
Dette publique (en % du PIB) 2011 102,3 % 39,4 %
Bien-être des enfants
(% des enfants vivant dans une famille pauvre) 16,3 % 4 %
Source : tradingeconomics.com ; OCDE ; The World Top Income Database.
Irlande et Suède : les résultats
Indicateurs Irlande Suède
Taux de syndicalisation 2010 32,6 % 68,2 %
Recherche et développement
(dépenses d’investissements en R et D/PIB) 2009 1,7 % 3,59 %
Croissance du PIB réel
2005 6,1 % 3,2 %
2009 - 6,4 % - 5 %
2012 0,2 % 1 %
Taux de chômage
2008 4 % 6 %
2011 14 % 8 %
Solde budgétaire du gouvernement
(en % du PIB) 2011 - 30 % + 0,3 %
Dette publique (en % du PIB) 2011 102,3 % 39,4 %
Bien-être des enfants
(% des enfants vivant dans une famille pauvre) 16,3 % 4 %
Inégalité (part de revenu du 1 % le plus riche) 2009 10,50 % 6,72 %
Source : tradingeconomics.com ; OCDE ; The World Top Income Database.
Deux exemples : Irlande et Suède
« Pour tous les indicateurs de
l’état de santé d’une société –
des indicateurs économiques
comme la productivité ou
l’innovation aux indicateurs
sociaux comme les inégalités
et le taux de criminalité – les
pays nordiques se retrouvent
près de la tête des
classements. »
- The Economist, 2 février 2013
Conclusion
1. L’État a un rôle à jouer en matière de
développement économique
2. « L’objectif des politiques économiques doit être
l’amélioration des conditions de vie et de travail,
incluant la rémunération et la qualité des
emplois. » (Congrès 2012)
3. La voie de la compétitivité « qualité » est celle
que nous devons emprunter
Merci de votre attention
Questions, commentaires ou critiques
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