Download - FM LAETI

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EntrE jazz Et soul, pop Et rock, musiquE

africainE Et biguinE, dEs caraïbEs au grand

nord américain, FM LÆTI a longuEmEnt voyagé.

la chantEusE Et son groupE ont avalé dEs

milliErs dE kilomètrEs Et dE sons divErs qu’ils

transcEndEnt dans cEt album solairE avEc

unE voix éclatantE, légèrE ou gravE, toujours

émouvantE. sur dEs compositions Et dEs

rythmEs réminiscEnts du rock Et dE la soul-pop

dEs annéEs 70. c’Est It wIll all come around.

c’Est FM LÆTI. Et c’Est un bonhEur.

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La nuit du Manitoba

Elle a neuf / dix ans. Après un passage rapide par la fière Vancouver sur la Côte pacifique, la famille de Læti va trouver refuge à Brandon, au cœur du provincial Manitoba, capitale des hockeyeurs sur glace mais surtout surnommée «wheat city» du fait des champs de blé qui l’entourent à perte de vue.

Les escapades en famille et en voiture sont fréquentes. La route tirée au cordeau monte et descend le cours de doux vallons, à l’infini jusqu’aux crêtes des Rocheuses. D’un côté le jaune tendre du blé, de l‘autre le bleuté des fleurs du lin.

Tandis qu’on roule, la musique joue. Du jazz, du classique, de la musique africaine. Mais aussi, dans le walkman de Læti, Nirvana, Run DMC et du hip hop.

A l’école, Læti joue de la flûte traversière, mais rapidement décide que son instrument sera sa voix. Elle fait partie de la chorale. Au collège, elle se spécialise dans le jazz vocal et le gospel. En même temps, elle passe à la danse, classique et modern jazz. Vingt heures hebdo. Elle a maintenant envie d’être danseuse. Et, tant qu’à faire, ce sera danseuse étoile.

David, le beau-père canadien que sa mère a rencontré en Guadeloupe, est pianiste classique. Il joue Mozart, Bartok, Messiaen. Comme ses deux petites sœurs, Ingrid et Malika, Læti s’endort toujours sur une belle berceuse.

« C’est la nuit. Dehors, il fait un froid glacial. Je rêve de Paris, d’un autre monde. Paris que j’ai connu, toute petite. Je vois les rues pavées, les ruelles, les vieux immeubles. Je respire les odeurs des fruits et légumes sur les marchés. Il fait froid et je me souviens… »

L’île de lumière

La Guadeloupe, c’est Karukera, « l’île aux belles eaux» en arawak, la langue primitive. Pour en parler, Læti préfère dire « l’île de lumière ». La maison familiale, la Villa Villeneuve à la Morne Caruel, les dimanches à la plage, Petit Havre, la Porte d’Enfer ou Raisin Clair, elle se souvient. La famille au complet, les amis, les enfants qui courent partout, les plus grands qui vont pêcher, rapportent des oursins ou un poisson qu’on va cuire au feu de bois, le pique-nique sur le sable. Jusqu’au moment où débarque une grosse pluie en rideau. Il faut alors se dépêcher de tout remballer. Ou bien on attend que ça passe en rigolant et en faisant la planche dans l’eau.

Serge Bourgeois, le père, est batteur chez Kassav, dont il est l’un des fondateurs. Et certainement l’un des inventeurs du zouk. Læti est initiée à la scène très tôt, aux rythmes caraïbes, à la biguine, au Gros Ka. Et aux galères des artistes-musiciens. Marie-Claude, sa mère, co-fonde une école de musique. Læti y joue de la batterie, comme papa.

Cette île-carrefour, port d’attache et de tous les départs, elle lui rend hommage sur un bel air créole, Coco. « An vini, an pati, an pati pou rouvinn ti zozyo / Van vanté, chalviré, on ti fi ki pati dot koté (Je suis venue, Je suis partie, Je suis partie pour revenir pti oiseau / Il venta et la vie d’une petite fille changea de cap», dit l’ouverture de la chanson. Commentaire de François-Marie avec qui Læti a composé l’album: « Un soir, en studio, on avait commencé à jammer sur une « tournerie » capverdienne. Laeti s’est mise à improviser en créole. La musique lui inspirait la nostalgie de sa terre natale et faisait ressortir les maux de l’exil. C’est donc une sorte de saudade guadeloupéene. Les premières versions duraient vingt minutes (quand la biguine begins…). Puis Fatoumata Diawara nous a rejoint en studio. Avec Læti, elles ont commencé à se répondre en chanson, chacune évoquant dans sa langue natale le regret de son pays respectif, Guadeloupe et Mali, et l’histoire de cette petite Coco, partagée entre le nécessité de vivre ailleurs et l’envie de retrouver son pays ».

Coco, c’est Læti pleurant hystériquement à l’aéroport quand, enfant, elle s’arrache pour le Canada. « Bébé trimbalé dans le couffin musical du ventre de ma mère ».

Læti a revisité l’île après tant d’années. Pendant douze ans, elle n’avait pas vu son père. Aujourd’hui, ils sont complices.

Nina, Miles, Percy, Otis… et Hugo

Serge et Marie-Claude se sont donc séparés quand Læti a sept ans. Les maisons où elle a successivement vécu étaient toutes habitées de musique. Beaucoup de musiques. Jazz, blues, R’n’B. Chez Marie-Claude, Nina Simone domine avec sa voix impressionnante, très incarnée, ses solos incandescents comme sur Say love me or leave me, et ses textes bouleversants comme The other woman. Læti garde en tête Be my husband, où elle chante la servitude de l’amour. Tout est dit. Des histoires qui racontent la dureté de la vie que la diva a éprouvée. Par exemple, le fait que, malgré son talent évident, elle sera refusée d’une prestigieuse école de piano classique. Elle avait eu le tort de naître noire. Nina comme Miles sont parmi les rares artistes qu’on identifie à leurs seuls prénoms. Durant cinquante ans, l’auteur de Kind of blue et de Sketches of Spain ne cessa d’explorer de nouvelles avenues, toujours en quête du moyen le plus propice d’exprimer son âme.

« Percy et Otis sont aussi incontournables dans la discothèque de ma mère, reconnaît Læti. Le premier pour ses ballades colorées Deep South et ses vieux sons d’orgue, When a man loves a woman, mais aussi Take time to know her, où il égrène les conseils sentimentaux que lui avait prodigués sa mère. Et Otis, parce que c’est Otis. Ses beats de batterie et cuivres, son interprétation un peu théâtrale et, bien sûr, sa voix sur I’ve got dreams to remember, A change is gonna come, ou Pain in my heart… La real old school soul ! » Læti adore le fait qu’à un moment, ces chanteurs furent le présent de sa mère.

Dans l’île, les ouragans aussi sont affublés de prénoms. Le dévastateur Hugo, Læti l’a vécu de l’intérieur. L’alerte lancée quelques jours avant son arrivée, les fenêtres qu’il faut se dépêcher de contreplaquer, les réserves d’eau et les conserves empilées dans le salon, et puis l’arrivée du grand vent qui hurle et ne semble plus vouloir partir, la panique ininterrompue, l’immense cocotier qui s’effondre sur la maisonnée. Et puis, après, quand le tyran s’enfuit, la découverte que tous les toits du lotissement ont été arrachés et qu’un gros bateau de la marina s’est encastré dans la mairie.

Dans l’œil du cyclone

Pour Læti, l’apprentissage s’intensifie et se précise quand elle rejoint le collège de Galesburg, dont le nom signifie la ville des tempêtes, à deux heures de Chicago, au-milieu de champs de maïs à perte de vue. Elle a 17 ans et y restera quatre ans. Le collège a abrité Lincoln, venu y faire un discours. C’est aussi l’une des étapes du fameux «underground railroad », le chemin clandestin emprunté par les esclaves fuyant vers le Nord, lors de la ségrégation.

Les élèves viennent des 50 Etats, plus de 36 pays différents. Chaque année, on célèbre un festival international avec des spectacles, des chants et des plats du monde entier. Avec ses copines indiennes, elle organise une danse de Gros Ka.

Comme elle parle l’anglais couramment, elle interprète aussi le griot dans Death and the King’s Horseman, du Nigérian Wolé Soyinka qui lui jette avec mépris: « Une femme griot ? On va voir ce que ça donne… » Ambigu.

Læti mène tout de front: art, théâtre, stylisme… « Je ne voulais pas faire qu’une seule chose ». En fait, elle plonge dans l’atelier de costumes du département Théâtre. Finit par y vivre. En même temps, elle commence à écrire, des bouts de poèmes décousus, en freewriting. Qui deviendront des chansons.

Mali MusikSalif Keita suggère à Læti des images du Canada. Elle l’écoutait en famille dans le Grand Nord. Il y a donné un concert. Salif était même invité à dîner, il ne viendra finalement pas. C’est la première rencontre au-delà des océans et des ans avec François-Marie et son grand frère Pierre-Marie qui ont mené un voyage initiatique au Mali, puis via Kayes dans le petit train de brousse qui rallie le Sénégal. Ils sont à la recherche de Toumani Diabaté, griot, joueur de kora, et proche des musiciens flamenco que Pierre-Marie a fréquenté dans la Séville andalouse.

Avec Salif Keita, Ali Farka Touré, Cheick Tidiane Seck et le Super Rail Band de Bamako, mais aussi Rokia Traoré, Amadou et Mariam, le Mali est le berceau ancestral des musiques africaines.

Beaucoup de Noirs américains, en quête de leurs racines ancestrales, à commencer par Dee Dee Bridgewater, viennent y enregistrer, rétablissant un pont subtil entre jazz et musique africaine traditionnelle. Fut un temps où le Mali était un grand empire. C’est aujourd’hui une des capitales mondiales de la musique. Une major à part entière. Les artistes étrangers se pressent dans ce petit pays du Sahel, de Carlos Santana au Nigérian Keziah Jones, et jusqu’à Damon Albarn, de Blur, qui lui a même consacré un album sobrement intitulé Mali Music.

Au cours de leur périple inspiré, François-Marie et Pierre-Marie découvrent le n’goni (traditionnelle guitare tétracode) et la kora. Ce voyage préfigure la collaboration, sur le disque, avec Fatoumata Diawara et Christophe « Disco » Mink, musicien de la talentueuse Franco-Malienne Rokia Traoré.

Blanc et NoirLa discothèque parentale débordant de 33 tours de rock britiche, François-Marie l’a su très tôt : les Stones, à commencer par Brian Jones, mort trop tôt, mais aussi Keith Richards, n’auraient pas existé sans Buddy Guy, Muddy Waters (auquel ils emprunteront Mannish Man), Bo Diddley et, plus généralement, le blues du Southside de Chicago. Et leur tube Love in Vain est une chanson de cette légende qu’était Robert Johnson… écrite en 1937 ! Pareil pour l’ensemble du rock tendance mod, les Animals ou Eric Clapton, qui n’a jamais caché ses influences : Curtis Mayfield, Ray Charles ou le gros blues qui tâche en direct du Mississippi. Sa fierté : avoir signé un album avec B.B. King. Quant au Shout des Isley Brothers en 1959, il deviendra Twist and Shout chez les les Fabulous Four quelques années plus tard.

En pleine ségrégation raciale, le petit Elvis écoutait, lui, du gospel le dimanche à l’église de South Memphis, le quartier noir. Et quand il signera avec Sam Phillips, le producteur de Sun Records, il sait qu’il est à bonne enseigne : c’est  l’ami de B.B. King et de Howlin’ Wolf. Quant à Gainsbourg, auto-proclamé nègre blanc et qui prétendait que le noir et le blanc ne sont pas des couleurs, mais des valeurs, il se rêvait, lui, en chanteur de jazz. Il se contentera de composer des ballades. Et de bien belles.

C’est ainsi : en s’électrisant, le blues, « musique du diable » pour les maîtres sudistes devenu gospel, puis negro spirituals, puis doo-wop, puis rhythm and blues, est devenus le rock n’roll, écrit et produit par les Blancs. Aujourd’hui, l’inversion des rôles va jusqu’au changement de peaux : les hip-hopers blancs-becs du Midwest se rêvent en gangsta-rappers et s’interpellent en se donnant du « Hey, nigger ! »

Le mélange noir et blanc a toujours été explosif. Il a surtout permis le métissage des musiques, qui est sans doute la plus belle invention de ces trente dernières années. Dans ce disque, l’union musicale de Læti, la noire, et de François-Marie, le blanc, en apporte une nouvelle preuve. « On sait nos origines, on les partage, dit Læti. C’est un échange très naturel, comme une évidence. Mais qui n’aurait sans doute pas pu se faire comme ça dans un autre temps ».

60’s, 70’s et les deux Mitchell

A l’évidence, de nombreux compositeurs et musiciens ont exercé leur influence sur la travail de FM LÆTI : John Lennon et la magie de ses albums Plastic Ono Band et Imagine, mais aussi Stevie Wonder, Keith Richards et George Harrison, Billy Preston et Donny Hathaway, George Martin et Phil Spector, Aretha Franklin et Dorothy Ashby, Brian Wilson et Paul McCartney. Ce qu’ils ont en commun ? être apparus dans les années soixante et soixante-dix, ou avant.

Durant la fabrication de l’album, François-Marie, Læti et les autres reconnaissent avoir beaucoup écouté le travail du soulman Willie Mitchell, notamment pour le son de la section rythmique et des cuivres. Ce Mississippien, trompettiste sur les premiers albums de B.B. King, reste, avec le batteur Al Jackson, comme le grand architecte sonore des merveilles d’Al Green. Dès leur première collaboration, Green Is Blues, les cuivres sont mis en exergue, le kick d’Al Jackson ponctue ça et là la mélodie, la voix d’Al Green avance à pas de velours, avec sensualité, Mitchell gérant seul les arrangements, la prise de son et la production. Il offre à Al Green quelques uns de ses plus gros hits dans les années 70 (I’m Still In Love With You, Let’s Stay Together, Love and Happiness, Call Me).

Un autre Mitchell a influencé FM LÆTI dans sa recherche sonore : Mitch Mitchell. Il est l’un des batteurs les plus influents de la fin des années 1960. Entré dans la légende avec son travail dans le Jimi Hendrix Experience, Mitchell a imposé son style novateur sous le nom de « fusion ». Il met la batterie en avant et ne se contente plus de structurer la chanson avec la basse.

Qu’on se rassure, David Byrne, Damon Albarn, Air et Morcheeba font aussi partie de la discothèque du groupe, et la rajeunissent.

Les filles chantent mieux

Dès ses premiers albums, Words & Sounds, puis Experience : Jill Scott, où figurait Bilal et Erikah Badu, la jeune diva noire de Philadelphie imposait une nouvelle griffe, la Nu Soul, qui se définit par sa sensibilité extrême, son élégance affichée, sa préférence des arpèges délicats et de la sonorité des paroles aux grosses vibes tapageuses et aux textes de rap lourdauds.

Sacrée héritière d’Aretha Franklin, Lauryn Hill, des Fugees, offre quant à elle des spirituals épurés et incantatoires. De sa voix ébréchée, elle poétise, murmure et psalmodie. Son chant s’apparente à un sanglot. Et c’est sans compter avec Janet Jackson, Macy Gray, Tracy Chapman ou Joan Osborne (la voix du film sur la Motown). Sans compter non plus avec Aretha Franklin ou Etta James.

Toutes sont distinctes, elles inventent des univers différents. Ce qu’elles ont en commun, c’est de raconter leurs passions, leur âme, leur vie. Avec courage et sincérité. Ce sont les grandes sœurs de Læti, qui, à sa manière, fait de même sur ce disque. De sa voix chaude, légèrement cassée, qui s’éraille. Qui dit je suis tendre et j’ai pris des bleus à l’âme moi aussi. Une voix dont elle joue comme elle veut.

Pigalle la nuit

Un port d’immigrés au début. Il l’est toujours un peu. La Goutte d’Or, territoire sombre, incontrôlé, non encore tout-à-fait balisé, n’est pas loin. Le quartier raconte des histoires d’éloignement et de solitude, d’enfants perdus et de mauvais garçons. A 16 ans, le père de Læti y a traîné ses guêtres. Il campait à La Baguetterie, le magasin spécialisé dans les batteries et les percussions, rue Victor Massé.

La boucle est bouclée quand Læti y revient. Pendant trois ans, elle passe beaucoup de temps chez un ami rue Condorcet, avec accès direct aux caves. Jam sessions et fiestas improvisés tous les soirs jusqu’à plus d’heure !

Læti aime le Nord de Paris définitivement. Elle déambule entre les Batignolles et la gare du Nord, pousse la porte des bars de jazz, comme L’Etreinte, rue Bleue. Elle y crée des complicités, écrit des textes et compose des chansons. Et rencontre F.-M. pour un bœuf sur Radio Campus. Le début d’un échange où chacun trouve sa place.  Des bribes de textes naissent des lignes mélodiques. Puis un projet de disque, au feeling live, pur. Pigalle, c’est aussi le nom du label de Pierre-Marie, le producteur de FM LÆTI.

FMFM, ça dit fréquence radio, de celles qu’on cherchait, petit, sur la plage et sur un vieux transistor, sur la Côte d’Azur l’été, ou en Guadeloupe. Jazz, pop, rock ou variétoche inspirée, peu importe pour ceux qui sont toujours impatients d’écouter, de découvrir et jouer de la musique. Toutes les musiques. Deux titres de FM LÆTI, les deux premiers en fait, disent la recherche de cette inspiration musicale éclectique et qui traverse le temps. En musicologue précis, François-Marie les commente : « Rise in The Sun est un des premiers titres que l’on a écrit. C’est sûrement le plaisir de jouer les premières fois ensemble qui nous l’a inspiré. On est parti de la mélodie en improvisant sur des rythmes à la Stax ou Motown. Avec Steve Arguelles  à la batterie et  Christophe « Disco » Minck à la basse, on a essayé de se rapprocher des sections rythmiques soul des années 60. On doit bien reconnaître qu’avec leur souffle dans le dos, la chanson a pris de l’ampleur. La section cuivre et les chœurs ont fini par emporter le morceau dans une ambiance live et « gospelisante ». Quant à Out of my hands, Læti avait écrit le texte et on a commencé à improviser dans un registre bluesy à la New Orleans. La mélodie est venue assez vite, le reste du texte a suivi. On a voulu créer une ambiance musicale qui rappellerait un vieux cabaret des années trente. On a travaillé à plusieurs pour trouver cet arrangement de vieux cirque ambulant qui souligne le caractère un rien désabusé des paroles de Læti ».

FM, ça dit aussi les fréquences de l’âme, les humeurs, les envies changeantes.

Fréquence, ou fréquentation. Car ce sont les initiales de François-Marie, l’alter ego artistique de Læti, son complice absolu dans ce projet.

It will all come around

La chanson qui donne son titre à l’album sonne comme un mantra apaisant. Ou, interprété selon François-Marie, comme un projet positif, solaire : « On a tous des hauts et des bas et il est parfois dur de rester serein et optimiste quand on traverse une zone d’orages. It will all come around, c’est ce que l’on s’est répété tout au long du projet, comme un leitmotiv pour se rassurer lorsque l’on doutait ou quand le moral n’était pas au mieux ».  Et de donner en exemple Rise in the sun, le premier titre de l’album : « L’humeur de la chanson a dicté l’écriture des paroles : l’envie de laisser chanter un rayon de soleil dans le cœur et ne pas le laisser s’éclipser ».

Maintenant, il faut assurer la sortie de l’album. Les morceaux remontent en tête. Ce qui frappe à les écouter, c’est cette éclatante envie de bonheur et de l’exprimer. Comme la quête d’une paix profonde et vraie au sortir de la galère. Læti : « Ce projet, c’est le début du reste de ma vie… Il est tourné vers demain. Pourvu qu’il fasse beau ».

Naissance d’un groupe

… Ou, faudrait-il plutôt dire, naissance d’une tribu ! Ici, elle s’est très simplement faite par cooptations successives. Pierre-Marie Dru, qui préside aux destinées de Pigalle Production, se trouve travailler à deux pas de Bleeps, le studio de Stéphane « Alf » Briat, qui mixe ses petites merveilles, dont les galettes d’Air, dans un sous-sol de la rue d’Enghien. Mais il a aussi travaillé avec Yann Arnaud (le son de Syd Matters) sur le mixage du film suédois Sound of Noise dont il a produit la musique. Yann se réjouit aussitôt de partager la fabrication du son avec l’ami « Alf ». L’un s’occupera des prises et de l’editing, l’autre du mix. Et ainsi de suite, chacun fait la passe à l’autre. Ou apporte sa touche au tableau, comme dans un jeu du « cadavre exquis ». « Alf » connaît le batteur Steve Arguelles. Et c’est Steve, à son tour, qui parle à la bande en train de grossir de Christophe « Disco » Minck, bassiste de Rokia Traoré. Mais qui est aussi harpiste et, plus rare, joueur de n’goni (instrument à cordes traditionnel). Débarquent encore le claviste Laurian Daire, Fatoumata Diawara qui va donner de la voix sur un titre de l’album, Sébastien Llado (trombone et lambi), Sylvain Gontard (trompette et bugle), Roberto Moreno (cavaquinho), Christophe Panzani (sax baryton et clarinette) et, enfin, l’ami guitariste Kabinet Kanté... L’un après l’autre, les talents s’agrègent. A la fin, c’est devenu une escouade, emmenée par le même élan. Un peu comme les Merry Pranksters, elle trace sa route joyeuse. 

Bien avant ça, Læti et François-Marie ont démarré l’ouvrage. Ce qui veut dire écrire et composer sur une base pré-enregistrée de basse batterie, jeter des mots et des phrases qu’on aime et leur coller des notes, ou, à l’inverse, tenter des lignes harmoniques et y accrocher des bouts de phrase.

C’est Yann qui a eu l’idée des studios de La Frette (où ont enregistré, entre autres, Syd Matters, Feist, Gonzales…)  Quatre jours et nuits de pure dinguerie en ce mois de juillet. François-Marie a amené toutes ses guitares, « Disco » la basse, la contre-basse, le n’goni, la kora et la guitare-sitar. Yann et son complice Raphaël sont aux manettes, ils ont investi l’espace jusqu’au moindre recoin de la cuisine... On joue fenêtres ouvertes, température et barbecue obligent.

Suivent deux semaines de mix, fin octobre 2010 chez Bleeps. L’esprit de Willie Mitchell habite la dream team. « Simply Beautiful ». L’album est fini quelques semaines plus tard.

RéalisationFrançois-Marie Dru, Pierre-Marie Dru

& Yann ArnaudLætitia Bourgeois

chant, choeursFrançois-Marie Dru

chant, choeurs, guitare acoustique, guitare électrique, piano, Rhodes, Wurlitzer,

orgue B3, MoogSteve Arguelles

batterie, percussions, claquettesChristophe « Disco » Minck

basse, contre-basse, harpe, n’goni, kamalengoniLaurian Daire

Wurlitzer, orgue B3, pianoSébastien Lladotrombone, lambi 

Christophe Panzanisaxophone, clarinette

Sylvain Gontardtrompette, bugle

Thierry Bellia et Jérôme DidelotOptigan, choeurs, ukulélé

Christel M’Barga, Valérie Belinga, Guillaume Eyango, Eric Filet et Pierre-Marie Dru

choeursRoberto Moreno

cavaquinhoKabinet Kanté

guitare acoustiqueFatoumata Diawara (« courtesy of World

Circuit Records ») chant

Paroles et MusiquesLætitia Bourgeois et François-Marie Dru

sauf I Got the Boogie et Sunshine on My Face / Paroles et musiques : François-Marie Dru 

Coco / Paroles : Lætitia Bourgeois et Fatoumata Diawara / Musique : Lætitia

Bourgeois et François-Marie Dru

Prises de son et editingYann Arnaud, assisté de Raphaël Seguin,

à La Frette StudiosMixé par Stéphane « Alf » Briat

au Studio BleepsMasterisé par Chab au Studio Translab

Arrangements : François-Marie Dru sauf Out of My Hands : Thierry Bellia, Jérôme

Didelot et François-Marie Dru, Arrangements cuivres : François-Marie Dru et Sébastien Llado

Photos : Vera PalsdottirStylisme : Agniezka Baranowska

Maquillage : Isak HelgasonGraphisme : Atelier 25

(Capucine Merkenbrack & Chloé Tercé)Produit par Pierre-Marie Dru

Pigalle Production : www.pigalleproduction.com

Sous Licence Exclusive Wagram MusicFM LÆTI est représenté par

www.voyezmonproducteur.com

Fiche artistique