TRAAMArtsplastiques2018LeBarsVanessa,CollègePaulLangevin,Saint-Junien

Enquoilapratiquedelavidéofavorise-t-elleladécouverteetlequestionnementdesœuvresaumusée?

Résuméetobjectifsdel’actionpédagogique:Travail interdisciplinaire français/artsplastiquesmêlantpratiquede lavidéo,créationlittéraireetpartenariatculturel.Objectifs:

- Permettreauxélèvesd'uneclassede3èmededécouvrirlesœuvresdumuséedeRochechouart et les impliquerdavantagedans ces rencontrespar lebiaisde lavidéo.

- Amener les élèves à s’interroger sur la vidéo comme médium artistique àexpérimenter.

Introduction:LecollègePaulLangevindeSt Junienest situéà15kmdumuséedeRochechouartetbénéficie d’un transport gratuit, ce qui facilite l'organisation des visites. Malgré cetteproximité géographique, peu d'élèves l’ont déjà visité et pour certains, la visite étaitdavantageaxéesurl'architecturedubâtimentquesurlesœuvres.Leprojet,expérimentésuruneclasse,pourraitêtreélargisurunniveauentier,afindes'inscriredavantagedansle parcours artistique et culturel des élèves et répondre aux 3 grands objectifs deformation:Rencontres/Pratiques/Connaissances.Ceprojetviseaussiàquestionnerlespratiquesnumériquesdansl'enseignementdesartsplastiquesenproposantauxélèvesd’utiliserlavidéocommemédiumartistique.Dispositifdecours:Séance1:expérimentationàpartirdemots,denotions,dethèmesrenvoyantauxœuvresdumusée+échangeaveclesélèves:miseenscène,placeducorpsdanslavidéo…1èreexpériencedelavidéopourlesélèves,amenésàréfléchirsurlamanièredontleurfilmestreçu,cequelespectateurpeutpercevoiràtraverscesimagesenmouvement.Séance2:jeusurlessons.Rapportimage/sonSéance3:découvertedesœuvresdumuséeàtraversdecourtesséquencesvidéo(filméparl’enseignant)Laplus-valueparrapportàl’imagefixe:échelledel’œuvre,sondel’œuvre,rapportentrel’œuvreetsonespace,liensentrelesœuvres.Séanceencointerventionfrançais/artsplastiques.Séance4:aumusée(10appareilsphoto,3trépieds)surunedemi-journée.Séance5:montageavecMovieMaker

Séance6:findumontageetévaluationPoursuite :àpartirdestravauxvidéosetdeleurrencontreaveclesœuvres, lesélèvesvontmenerun travaild’écriturepoétiqueen français (cadavresexquis,poésieenverslibres).Cestextespourrontêtrelusparlesélèveslorsd’uneprojectiondeleursvidéosouajoutésàleursimages(voixoff,textesécritsdanslesimages?).Matériel:10appareilsphotonumérique,3trépieds,salleinformatiqueavec16PCpourlemontageaveclelogicielMovieMoker

PRESENTATIONDEL’EXPOSITION«L’AIRVIBREDUBOURDONNEMENTDESINSECTES»:

Atraversdesœuvresdesannées60àaujourd’hui,l’expositionproposeuneréflexionsurlanatureet l’essencedeschoses.L’expositionempruntesontitreàuneœuvredePierPaolo Calzolari produite en 1970 et caractéristique de ses installations rudimentairesalliantgivre,plombetlumière.Au-delàdelarecherchesurlesétatsdelamatière,c’estcettevolontéd’écoutedel’anodin,d’uneattentionauxgesteslesplusinsignifiantsetd’unepriseencompteduvivantquepartagentlesœuvresexposées.Lesœuvresprésentées/questionnéesenclasseavantlavisite:La découverte des œuvres et le questionnement avec les élèves se déroulent en co-interventionfrançais/artsplastiques.Laséancealieuaprèsl’expérimentationplastiquedesélèves(séance1)demanièreàcequ’ilspuissentrepérerdesliensentreleurpratiqueetlesnotionsenjeudanslesœuvres.

Pier-PaoloCalzolari,L’ariavibradelronziodegliinsetti,1970(Plomb,cuivre,néonetmoteurréfrigérant)

Danslesannées60,CalzolariintègrelesrangsdeL’ArtePovera.Ilréalisealorsuneséried’œuvresavecdesmatériauxetdesélémentsnaturelscommelesmétaux,lesvégétaux,lesminéraux,lefeuetlaglace.Lesstructuresgivrantesdel’artistesontdesœuvressurlesquellesseforme,aveclestemps,unelégèrecouchedegivre,indiceduprocessusdetransformationdelamatière.L’objetsubitetproduitunemétamorphose.Aproximitédumuroù le titrede l’œuvreestécriten lettredenéon,uneéchellesurgitdeplaquesenplombreliéesàunmoteurfrigorifiquequiémetunbourdonnement.Latransformationdel’eauengivre,phénomènephysiqueéphémère,exaltel’idéeduprocessus,depassage«entreespacephysiqueetespacemental, l’instantetladurée, lelangageetlaforme»(GermanoCelant).Aquestionner

Processus Métamorphose/transformation Temps Artetlangage/plasticitédumot

AlighieroeBoetti,Metterealmondo ilmondo,1972-73 (styloàbille surpapiermarouflésurtoile,158X240cm)L’artistedélèguelacréation.Ilamisàcontributionunvillageentierpourcrayonnerlasurfacedu tableau à l’aidede stylos bille.Apparaissent en réserveun alphabet et desvirgules qui pointent l’espacement des lettres dans le déroulement de la phraseconstituantletitre:«Metterealmondeilmonde»(Mettreaumondelemonde).AquestionnerSimplicitédugesteetdel’outil

DémarcheparticipativeMonochromie

JulienDiscrit,Chantdubruantjaune,2017 Chantducourliscendré,2017(cyanotypesurpapier,59X40cm)Cesœuvres évoquent des espaces aussi bien physiques qu’imaginaires et cherchent àinstallerunetensionentrelevisibleetcequirestedissimulé.Ellestententdedessinerlescontoursd’unenouvellecartographiequiinventeplutôtqu’ellenedécrit.Ici,l’artisteproposeunevisualisationgraphiquedusonàtraversuntiragecyanotype.Ceprocédédetiragesertàfigerl’imagefugaceetimpalpabledeschantsd’oiseaux,souslaformed’unsonagramme. Il s’agitd’unereprésentationde lapressionacoustiqueselonune graduation de couleur, en fonction de la fréquence et du temps, respectivementportésenordonnéeetenabscisse.Aquestionner

Rendrevisiblel’invisibleLerapportimage/son(imageduson)Lescroisementsart/science

Jean-MarcBustamante,SuspensionI,1998(7cagesenmétalpeint,gravierblanc,7mandarinsdiamants)Jean-MarcBustamantemèneuneréflexionsurlesrelationsqu’entretiennentlesœuvresavecleregardeuretlelieudeleurprésentationaussibienàl’aidedelaphotographie,quedelasculptureoudelapeinture.Suspension I est constituée de « sculptures cages », accueillant chacune unmandarinvivant.Cescagessemblentsuspendues,donnantàlafoisuneimpressiond’assiseetdeflottement.Lahauteurdespiedsimpliquedirectementlespectateurqui,sils’approcheplongesonregarddansl’espacedeviecarcéraldel’oiseau.« En installant un organisme vivant dans une structure géométrique, Bustamantepoursuitsonœuvredephotographequienfermelanature.Lecadreenfermelaviemaisnelafigepas,ildélimiteunterritoirequiestàlafoisuneprisonetunespacevitalquelemuséedoitentretenirsouspeinededétruirel’œuvre.»Aquestionner

Cage/cadreHybridationobjet/sculptureLevivantcommematériaudel’œuvre,déplacement Naturel/culturel Réceptiondel’œuvreparlespectateur

DavideBalula,ArtificiallyAgedPainting(WetDry,WetDry,Wet,Dry)H1648,2015-17(Lin,cadreenbois)L’artisteenterredestoilesviergesoulesplongedansl’eaudesrivièresjusqu’àcequeleterreau ou les sédiments y laissent leur empreinte. Il les brûle également, avant d’enreproduirelesstigmatessurd’autreschâssis.Aquestionner

Naturecréatrice,actedecréationdélégué Monochromie Natureabstraite Trace/empreinte

WolfgangLaib,Pierredelait,1976(Marbreblanc,lait,119,5X114X2cm)WolfgangLaibutilisedesmatériauxnaturelsmaisnelestransformepas,lesprésentanttels quels. La pureté de chaquematériau est préservée. La découverte directe de sesœuvres est une véritable expérience sensorielle.Objet de contemplation, tant au sensesthétiquequemystique,l'œuvredeWolfgangLaibestuneinvitationtoujoursrenouveléeàlaméditationetàlaperceptiondelabeauté. Pierre de lait est une plaque demarbre blanc poli, creusée par l’artiste demanière àrecevoir7litresdelait.Cematériauorganiquedoitêtrechaquejourrenouvelédansungeste qui tient de l'offrande et du rite. Vidée, nettoyée, de nouveau remplie, l’œuvreréclame patience et vigilance pour accueillir un organisme vivant et fragile. Une foisremplie,elledevientunesorted’écranincertain,unesculpturequiabolitlafrontièreentreleminéraletl’organique.«Lelaitoulepollensontextrêmementbeaux-commelesoleilouleciel.Pourquoiêtreeffrayé par la beauté ? Récemment, beaucoup d'artistes, notamment des artistesallemands, semblaientpenserque l'artdevaitêtreaussi laidetbrutalquepossible.Labeautéestbourgeoise?Quelledrôled'idée!J'aiessayédeparticiperàlamiseenformedebelleschoses...Etc'estmaplusgrandefortune.»LaibAquestionner:

Formesculpturaleminimale Lebeau Naturel/artificiel Végétal/minéral Le temps (métamorphose de l’œuvre : transformation dulait/pérennitédumarbre) Processusdefabrication(«moded’emploi»,protocole,rituelduremplissagechaquematinenprésencedesspectateurs)

RichardLong,Rochechouartline,1990(Pierresblanchesencalcairecrayeux)L’œuvre,de19mètresdelongsurunmètredelargeprendencomptelebâtimentetsastructure.Elleestlerésultatdesmarchesréaliséesparl’artisteàquelqueskilomètresdeRochechouart.Ledispositifde la lignedans l’espaceoblige lespectateuràparcourir lasalle et à contempler les fresques du XVIème siècle relatant les travaux d’Hercule. Lespectateurunitlegestedesoncorpsauxmouvementsdesonintellect,letempsmythiqueetl’espaceréel,lamémoiredulieuautempsprésent.Aquestionner

FormesculpturaleminimaleDéplacement(extérieur/intérieur,artiste/spectateur)Lieunaturel/lieuculturelInteractionentrel’œuvreetlelieud’exposition

BertrandLamarche,Map(Machineàbrouillard,table,tissus)La métamorphose est au centre du travail de Bertrand Lamarche. Que ce soit dansl’observationdephénomènesmétéorologiques, à travers l’analysede l’architectureoudanslestravauxsurleson,sonœuvresedéveloppedansl’instabilité.Lecône,lecylindre,laspiraleetleurmiseenmouvementsontdesmotifsprivilégiésdesapratique.BertrandLamarchemêlearchitectureetscience-fiction,météorologieeturbanisme.Sonœuvre,telleuneexpérimentationscientifique,évoqueunemachineàlafoisperfectionnéeetbricolée.Une fois actionnée, l’œuvre nous propose d’observer une géographie mouvante. Aintervallesréguliers,unevaguedefuméeémergedelagainecylindriqueetvientdessinerdes formes sur un support noir. Entre le Land Art et la miniature, Map dresse latopographiefictived’unterritoire,oùlabrumevientdessinerunpaysageéphémèreetévanescent.Aquestionner

Sculpture/machineCroisementartetscienceNaturel/artificielEspace(réel,fictif,figuré,mental)Processusdefabrication/dispositifPaysageéphémère/géographiemouvante

GabrielOrozco,PinchedStar,1997Dentsdelion,1998(fleursartificiellesetmoulagesaluminium)Orozcosedéfinit«commeunconsommateurdetoutcequiseprésenteetunproducteurde ce qui existe déjà ». Fascinépar l'infinimentpetit et l'infiniment grand (l'atome, lecosmos),ils'intéresseauxloisdelaphysiqueet,enparticulier,auxloisdelamatièreenmouvement (combinaison, croissance, transformation, déplacement, expansion) ainsiqu’aux traces et empreintes physiques et symboliques du temps sur la matière. « Jem'intéressebeaucoupaudébutdeschoses,cequicommenceousedéveloppe,oucequiprendunedirection».LesPinchedStarsontréaliséesàpartirdumouled’unepressionexercéesurunmatériaumouavecdeuxmainsquisejoignent.Cetteformeestensuiteagrandieparunprocessusindustriel. Les dents de lion découlent de l’observation d’élément naturel végétal. Lesdeuxœuvresentrentenrésonnance:latensioncontenueetlasoliditédesPinchedStarrépondentàlafragilitéetl’évanescencedesDentsdelion,évoquantdesfleursdepissenlitprêtesàsedisperserdansl’espace.Aquestionner:

Naturel/artificiel Manuel/industriel Pesanteur/Légèreté

L’échelleRecyclageetdétournement

LAPRATIQUEDESELEVES:

LAVIDEOCOMMEMEDIUMARTISTIQUEAEXPERIMENTERLemotetlavidéo:Enparallèleauquestionnementsur lesœuvres, lesélèvesontexpérimenté lemédiumvidéoaucollège.Pendantuneséance,ilsonttiréausortdesmotsoudesphrasesdevantlepointdedépartdeleurcréationvidéo.Chaquemotouphraserenvoieàdesnotionsetdesquestionsquisontabordéesfaceauxœuvresdumuséedansl’exposition«L'airvibredubourdonnementdesinsectes».Cesmotsconstituentaussidesincitationspourexpérimenterlecadrage,lemouvementdelacaméra,lesanglesdevue,lespointsdevue,latemporalité,lesrapportsentrel’imageetleson.Exemplesdemotslançantlapratique:MétamorphoseNaturefragmentéeLignesVide/absenceCequej’entendsn’estpascequejevoisEnmouvementAbstraitEphémèreNaturel/artificielEmprisonnerlanatureC’estrien,maisc’estbeauImmense/minusculeAl’enversLestravauxdesélèvessontvisiblesencliquantsurcelien:https://youtu.be/mNvYiw6k3xI

ABSTRAIT

Emprisonnerlanature

Al’envers

Dusonàl’imagevidéo:Cetteséanceapourbutd’amenerlesélèvesàtravaillerlerapportentrelesonetl’imageenmouvement:adéquation,contraste,marquage,révélateur,écart…Unedizainedesonssontdiffusésauxélèves.Ilsenchoisissentuncommepointdedépartdeleurréflexionetdeleurpratique.Certainsélèveschoisissentdetravailleràpartirdumêmeson,cequipermetdecompareretdequestionnerlerôledusondanslaréceptiondesimagesvidéo.

Lignes

Métamorphose

Lestravauxdesélèvessontvisiblesencliquantsurcelien:https://youtu.be/YFAsvK97co8Son choisi : bruits de nature (oiseaux, brise, bruissements de feuilles) renforçant ledépaysementdesimagestournéesdanslacourducollège,maisquiévoquepourtantunlieudésaffecté.

Mêmesonpourcetteproposition.Contrasteentrelesonévoquantl’extérieur,lanatureetlehallducollège.Pourrenforcercecontraste,l’élèvesemetenscène,allongée,commesielleprenaitlesoleil.

Son choisi : métropole (voitures, métro, foules, pas). Ce son évoque aux élèves unesituation angoissante qu’ils décident demettre en scène à travers une fiction où l’ondécouvreunpersonnageinquiétant,déambulantdanslecollège.

4 propositions différentes à partir dumême son : bruit de tornade avec un vent trèsviolentetdespulsationsrégulières.

Miseenscèned’untremblementdeterreSonaccompagnantlemouvementd’unmobiledansleréfectoire.Lesonrend«crédibles»suspenduauplafond.Lesonmodifielalesimages. perceptiondel’objet.

Marchedansuneflaqued’eauqui Découverted’une«scènedecrime»ensemblechangerd’échelle.camérasubjective.Lesonamplifiela miseenscèneetlesentimentdepeur.

Classedépaysée:lapratiquedelavidéoaumuséeLapropositionfaiteauxélèves:«Lemuséed’artcontemporaindeRochechouartsouhaiteenrichir son exposition d’art vidéo. En vous appuyant sur une œuvre ou unquestionnementabordéparplusieursœuvres,concevezetréalisezuntravailartistiqueenutilisantlemédiumvidéo.»Laréalisationpourrasefairedirectementaumusée(àl’intérieurouàl’extérieur)etserafinaliséeenclasse.Laquestiondumontageet le rapportentre l’imageet leson(prisedirecteouajoutd’unebandeson)serontàtravailler.Lemuséenousaautoriséàtravaillerlibrementdanstouteslessalles,ycomprisdansleparc,etamisànotredispositionunesalled’atelier.Substitutdelasalledeclasse,celieuest pratique pour expliquer la proposition aux élèves, pour amorcer les premierséchanges,lesquestionnements,pourleslaisserconcevoir/organiserleurprojet(croquis,notes,préparationdelamiseenscène…)avantd’allerfilmer.Compétencesévaluées:

Œuvrechoisie:AlighieroeBoetti,Metterealmondoilmondo,1972-73

Produiredesvidéosoucourtesséquencesaniméesdansunbutartistique(tournageetmontage)Concevoir,réaliser,donneràvoirdesprojetsartistiques,individuelsoucollectifs(capacitéàcréerengroupe)S'engageretfairepreuved'espritcritiquedanslaréalisationd'unprojetFairepreuvedecuriositéfaceàtouteslesformesd'art(lorsdel’analysedesœuvresenclasseoulorsdelavisiteaumusée)

Lesélèvessemettentenscèneetabordentlaquestiond’œuvrecollective.«Cequinousapludanscetteœuvre,c’estqu’elleestréaliséepartoutunvillage,c’estcommeunehistoirequis’écritàplusieurs»(Julie,élèvede3ème).Dansleurvidéo,l’imagedel’œuvresertdetransitionàchaquescènequi«remplitlevideentrelesdifférentesvirgulesblanches»(Leila,élèvede3ème).

Détaildel’œuvre.Œuvrechoisie:BertrandLamarche,Map(Machineàbrouillard,table,tissus)

Encaptantlafuméeblanchequisedéversesurlesupportetenassociantlesimagesàunson extérieur (bruit d’avalanche), les élèves renforcent l’évocation d’un paysageéphémère.

Cemêmegroupepoursuitsaréflexionsurlanotiond’éphémère.«Cettevidéopourraits’appeler« calmeéphémère», carnousavons filmé lanature immobileet stabledanslaquelleonintroduitunélémentenmouvement»(Renaud,élèvede3ème).Al’imagedelafuméesurgissantduconduitsurlesupportnoir,l’élèveapparaîtdanslechamp,traverselepaysageetdisparaît.Labandesonrenforcecetteintrusionenmarquantlepassagedel’élèveparunsilence.

Travailsurlacorrespondancedeslieux.Lemuséeetleparcsontmisenrelationaveclecollègeetlacourgraceaumontageeffectuéparlesélèves.

Œuvreschoisies:GabrielOrozco,PinchedStar,1997Dentsdelion,1998(fleursartificiellesetmoulagesaluminium)

«J’aichoisidetravaillersurlaconfrontationentrelenatureletl’artificiel.Jemesuisassisenfaced’uneœuvrequireprésenteunesortedefleurfaitedematériauxartificielsetjetentederéaliseruneconstructionavecdesbranchesquidoiventtenirenéquilibresansattaches.»(Lleyton,élèvede3ème).L’élèverejoue laconfrontationnature/culturedéjàprésentedanslesœuvresdeGabrielOrozco.Œuvrechoisie:Jean-MarcBustamante,SuspensionI,1998(7cagesenmétalpeint,gravierblanc,7mandarinsdiamants)

«Nousavonsététrèstouchéesparcetteœuvreoùdesoiseauxsontenfermésdansdescagesblanchesetnousavonsdécidédemettreenscènel’absencedeliberté.Danslavidéo,jedéchireunebouledepapierquirenfermeuneplumeetjem’enserspourécriredeuxmotssurmonbras:libertéetabsence.Nousavonssouhaitéterminélefilmsuruneimageoùl’onmevoitassiseentrainderegarderparunefenêtre,versl’extérieur,toutcomme

sesoiseauxquipeuventvoirl’extérieur,maisnepeuventpasyaller.Lesbarreauxdelafenêtreetlesdeuxmursquim’encadrentrappellentlescages.»(Enola,élèvede3ème)L’élèvedéambuleentrelessculpturescagesdeBustamante,semetenscèneetexprimecequ’ellereçoitdel’œuvre.

Bilandel’action:Lapratiquedelavidéo,rareilyaquelquesannées,estdevenuerégulièrechezlesélèves,pourlaplupart,équipésd’unsmartphone.Cesvidéospeuventêtrespontanéeslorsqu’ils’agitdecapterunévènement,d’engarderunetraceouplusscénarisées,s’apparentantalors à des fictions. Dans les deux cas, elles sont très souventmises en ligne et n’ontd’autreobjectifqued’améliorerlenombredevisionnagesquel’auteurpeutréalisersurInternet.Ilendécouleunformatagedecettepratiquepourlesélèvesquinel’envisagentpascommeuneformed’artàpartentière,maispluscommeunmoyendecommunication.Cetteactionvisaitdoncàamenerlesélèvesàs’interrogersurlavidéoentantquemédiumartistiqueàexpérimenter,àquestionner,maisaussicommeunoutilpourvoiretdonneràvoirdesœuvresd’art.L’étymologiedumot«video»nousplaceaucentreduquestionnementsurcettevisibilitévidéographique.«Vidéo»signifie«jevois»,actionmenéeauprésentparunsujetquiestmoi-même.Lavidéo,prolongementdel’œil,permetdecapter,d’enregistrerentempsréeletdetransmettreauxautres.Utiliserlavidéoaveclesélèvespourleurfairedécouvrirlesœuvresdel’exposition,c’estlesdoterd’unoutilpourvoiretfairevoir.Enfilmantl’œuvre,les élèves la regardent, laparcourent, s’enapprochent, observent cequi l’entoure…etdeviennent acteurs de leur propre cheminement vers l’œuvre. A travers les imagesenregistrées,ilsnouslivrentainsileurpointdevuesurl’œuvre,deladéambulationàlaconstructiondefiction,entreréeletimaginaire.