Ils fuient les mêmes violences que
celles que nous subissons…
Mais le 13 novembre 2015, pour
eux, c’est tous les jours…
Le 9 octobre dernier, la population
mouscronnoise apprenait l’arrivée
prochaine de quelque 600 réfugiés
qui seraient logés dans l’ancienne
clinique « Le Refuge » au sein du
populeux quartier du Tuquet. Di-
rectement, l’information provoqua
interrogations et craintes chez
nombre de nos concitoyens. Le
bâtiment, déserté depuis 5 ans,
appartient aujourd’hui à l’homme
d’affaires anversois Tony GRAM. Il
n’est au départ pas adapté pour
accueillir 600 personnes. Par ail-
leurs, Théo FRANCKEN, Secrétaire
d’Etat à l’Asile et à la Migration n’a
absolument pas consulté les auto-
rités communales.
Quasi dans le même temps, au-
delà des interrogations légitimes
des citoyens, les réseaux sociaux
furent inondés de propos racistes
et injurieux. Devant ce flot de
haine, au sein de l’association Eco-
Vie nous avons estimé qu’il fallait
prendre une initiative pour mon-
trer que cela ne reflétait en rien
l’avis de l’ensemble de la popula-
tion mouscronnoise. Dès le 19 oc-
tobre, nous avons pris l’initiative, ,
d’écrire au bourgmestre pour solli-
citer des informations plus pré-
cises, ce dont il ne disposait pas,
mais aussi pour demander de
mettre à notre disposition une
salle communale pour tenir une
réunion d’information à l’intention
des personnes qui voulaient réagir
positivement à cette arrivée.
Dans le même temps, une concer-
tation associative a réuni quelque
cinquante représentants d’associa-
tions locales et, suite à cela, un
réseau associatif et citoyen le
« Mouscron terre d’accueil » a vu
le jour. C’est ce réseau, auquel
notre association adhère pleine-
ment, qui coordonnera les actions
qui seront menées pour que l’ac-
cueil des réfugiés en terre mous-
cronnoise se passe bien.
La réunion publique organisée à
l’initiative d’Eco-Vie avec le soutien
de nombreuses associations lo-
cales a réuni 350 personnes.
L’avocate Anne-Sophie ROGGHE
développa le volet légal de l’accueil
des réfugiés. Cette information
permit de discerner le vrai du faux
et de démonter les nombreux
amalgames qui circulent. Il appar-
tint ensuite à Jacques VARRASSE
de présenter le réseau
« Mouscron, Terre d’Accueil ». En-
fin, Sylvia interrogea Madame
Anne WILLIAMS, administratrice
de la société irlandaise « BRID-
GESTOCK » qui sera opérateur de
l’accueil au Refuge et dont c’était,
suite à notre invitation !, la pre-
mière intervention publique sur ce
dossier.
Eco-Vie, la revue n. 287 / novembre - décembre 2015
http: / /www. eco-vie. be
Prix de vente (hors-adhésion) : 2 euros
Edit. resp. : Sylvia Vannesche, 34 rue de l' Oratoire, 7700 Mouscron
- Accueil des migrants, pages
3 à 5 / 14 et 15 / 17, 18 et 24
- « Modernisation » de la
traversée de Tournai, pages
6 à 9 et 18
- Courrier de lecteur, les sul-
fites :pages 10 à 13
- Courrier de lecteur, serre
artisanale, pages 15 et 16
- Grisou : page 19
- Agenda : page 20
- Campagne contre les
« usines à viande », pages 23
et 24
Sommaire
Editorial
P a g e 2
ECO-VIE est une association à vocation écologique, reconnue en Education Permanente et membre d'Inter-Environnement Wallonie, de la Maison des Associations de Tourcoing, du CRIE de Mouscron, de Nucléaire STOP !, du réseau Idée, de la Coalition Climat ainsi que du Contrat rivière Escaut-Lys, d'Escaut Sans Frontière et du Collectif Lys-Deûle Environnement.
S’en suivit un débat qu’on peut
qualifier de positif et réfléchi au
terme duquel les participants
avaient l’occasion de compléter
une feuille en vue de spécifier
quelle aide chacun était disposé à
apporter (on peut retrouver copie
de cette lettre sur la page Face-
book d’Eco-Vie ou prendre contact
en écrivant à [email protected]
ou encore en téléphonant au
056/337213).
Depuis, il y a eu le 13 novembre et
les attentats à Paris. Sur certains
forums, amalgames et propos nau-
séabonds couleur bleu marine ont
repris de plus belle. Par contre, pas
mal de gens ont compris que ces
réfugiés qui seront là dans
quelques jours fuient les mêmes
violences que celles que Paris a
subies vendredi dernier. Au sein du
collectif « Mouscron, Terre d’Ac-
cueil », la motivation n’a en rien
diminué. Bien au contraire !
Jean-Marc DE MULLIER,
Président d’Eco-Vie
Editorial ( suite)
« Vous n’aurez pas ma haine »
Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’au-
rez pas ma haine. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu
pour lequel vous tuez aveuglément nous a fait à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une
blessure dans son coeur.
Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine
par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j’ai peur,
que je regarde mes concitoyens avec un oeil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu. Même
joueur joue encore.
Je l’ai vue ce matin. Enfin, après des nuits et des jours d’attente. Elle était aussi belle que lorsqu’elle est partie ce
vendredi soir, aussi belle que lorsque j’en suis tombé éperdument amoureux il y a plus de 12 ans. Bien sûr je suis
dévasté par le chagrin, je vous concède cette petite victoire, mais elle sera de courte durée. Je sais qu’elle nous
accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans ce paradis des âmes libres auquel vous n’aurez
jamais accès.
Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus fort que toutes les armées du monde. Je n’ai d’ail-
leurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine,
il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit
garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car non, vous n’aurez pas sa haine non plus.
Antoine Leiris, journaliste à France Bleu.
Un petit mot de la rédaction.
En ces mois de novembre et de décembre 2015, il nous aurait fallu deux revues pour rendre compte de tout ce qui
nous tient à cœur. Nous avions par exemple prévu de faire un long dossier sur la COP 21 et sur l’ensemble des
mobilisations autour de ce rendez-vous planétaire. Il a fallu que nous nous résolvions à nous en passer. Un comité
de rédaction, c’est aussi un « comité des choix ». Dans cet esprit, nous avons toujours privilégié les interventions
de nos lecteurs et lectrices, c’est pourquoi vous trouverez des textes de Jean-Marc, Antoinette, Philippe ou de
Christine et des informations qui nous ont été envoyées par Raymond. L’actualité nous a aussi poussés à faire de
ce n°287, un numéro un peu « spécial migrants », puisqu’après Tournai, c’est Mouscron qui accueillera très pro-
chainement des demandeurs d’asile. Nous avons aussi consacré quelques pages à la problématique de la
« modernisation de la traversée de Tournai », entendez aux divers chantiers qui sont à l’étude pour mettre l’Es-
caut au gabarit : un dossier aux répercussions finalement plus internationales que strictement locales. L’année
prochaine -déjà !- nous aurons le temps de nous pencher sur les sinistres évènements du 09 novembre 2015 :
nous pensons qu’il est essentiel de « parler » ou d’écrire, de réfléchir et d’échanger pour qu’ensemble nous puis-
sions construire sinon une compréhension de cette horreur au moins quelque chose comme une approche ci-
toyenne… Nous pourrons aussi débriefer calme-
ment les résultats de la COP 21 (il s’agira sans
doute plutôt, et hélas, de prendre la mesure de
l’ampleur plus ou moins importante des dégâts,
mais n’anticipons pas trop). Quoi qu’il en soit
de ce monde si difficile, soyez heureux, soyez
humains et citoyens et profitez des bons mo-
ments que la vie vous offre, comme des fêtes
de fin d’année, par exemple… Et n’hésitez à of-
frir une des publications d’Eco-Vie !
2 8 7 P a g e 3
Christine Zavaher (« Mouscron
réfugiés solidaires ») nous a
fait le plaisir des prendre des
notes pendant la réunion ci-
toyenne du 9 novembre. Nous
les retranscrivons ici avec plai-
sir, merci à elle !
Une petite précision pour ce qui
concerne l’intervention d’Anne-
Sophie Rogghe : celle-ci nous
ayant aimablement transmis les
documents qu’elle avait proje-
tés, nous nous en servirons
pour rester le plus fidèle pos-
sible à ses propos.
Le comité de rédaction.
Introduction de Jean-Marc De
Mullier, président d'Eco-Vie.
Nous avons appris il y a un mois
l'arrivée de 600 réfugiés sur le site
du Refuge à Mouscron.
Les réactions ont été vives, avec
des interrogations légitimes. Mais
les réseaux sociaux ont connu des
débordements injurieux et racistes.
D'où notre réaction, nous ne pou-
vions laisser faire. Nous avons écrit
au bourgmestre afin de pouvoir
organiser une réunion.
Les associations mouscronnoises et
les citoyens se sont réunis et ont
décidé de coordonner leurs actions
pour que l'accueil des réfugiés se
passe bien. Ainsi est né le collectif
inter-associatif et citoyen :
« Mouscron Terre d'Accueil. » Ce
collectif coordonnera nos actions
en faveur de l'accueil et de l'ac-
compagnement des réfugiés.
Intervention d'Anne Sophie
Rogghe, avocate spécialisée en
droit des étrangers.
Anne Sophie nous explique les dif-
férentes terminologies utilisées
pour désigner les réfugiés, leur
parcours, les instances interve-
nantes, les difficultés rencontrées,
les aberrations inhérentes au sys-
tème.
Ainsi le candidat réfugié (ou de-
mandeur d'asile), une fois inscrit
auprès de l'Office des étrangers,
peut obtenir un droit de rester sur
le territoire belge pour différentes
raisons :
- au droit à la régularisation huma-
nitaire ou médicale
- au droit au regroupement familial
- au droit à l’asile, tel que défini
par la convention de Genève de
1951. (On peut prendre connais-
sance de la procédure complète
d’asile ici :
http://fedasil.be/fr/content/asile-
en-belgique).
Ce droit, une fois obtenu, est défi-
nitif. Il faut noter que ce caractère
définitif est actuellement remis en
cause par Théo Francken (NVA,
actuel secrétaire d'État à l'Asile et
aux Migrations)
- au droit à la protection subsi-
diaire. Créée en 2006, en raison
d'un vide juridique, la protection
subsidiaire, contrairement à l'asile,
offre un statut provisoire, renouve-
lable tous les ans. Il devient défini-
tif après 5 ans.
Lors de son arrivée, le réfugié a 8
jours pour s'enregistrer, tant qu'il
ne l'a pas fait, il est à la rue. Ac-
tuellement, le délai d'attente pour
s'enregistrer amène les réfugiés à
dormir dehors pendant plusieurs
jours. Aucune prise en charge hu-
manitaire n'est proposée sans cet
enregistrement. Ce sont les ci-
toyens et associations qui pallient
actuellement à ce manque de prise
en charge du pré-accueil (plate-
forme citoyenne de Bruxelles)
Après l'enregistrement, le réfugié
passe un examen médical, il est
logé et pris en charge par Fedasil
durant toute la procédure.
Accueil des migrants, réunion citoyenne du 9 novembre 2015
L’ASILE
La Convention de Genève définit
le réfugié comme toute per-
sonne : « Qui, craignant avec rai-
son d'être persécutée du fait de sa
race, de sa religion, de sa natio-
nalité, de son appartenance à un
certain groupe social ou de ses
opinions politiques, se trouve hors
du pays dont elle a la nationalité
et qui ne peut ou, du fait de cette
crainte, ne veut se réclamer de la
protection de ce pays; ou qui, si
elle n'a pas de nationalité et se
trouve hors du pays dans lequel
elle avait sa résidence habituelle à
la suite de tels événements, ne
peut ou, en raison de ladite
crainte, ne veut y retourner. »
LA PROTECTION SUBSIDIAIRE
Pour être reconnu sous le statut de
protection subsidiaire et avoir ainsi
le droit de résider en Belgique, les
étrangers doivent introduire une
demande d’asile auprès de l’Office
des Etrangers et respecter cer-
taines conditions.
Tout d’abord, ils ne peuvent être
considérés comme réfugiés ni bé-
néficier de l’article 9 ter (raison
médicale).
Ils doivent encourir un risque réel
au moment de la procédure et su-
bir des atteintes graves (torture,
peine de mort, menaces de mort
en cas de conflit armé interne ou
international) qu’ils doivent prou-
ver. S’ils n’ont pas de preuves, ils
doivent au moins montrer qu’ils
en ont cherché.
En 2008, par exemple, plusieurs
Irakiens ont pu bénéficier de ce
statut. Leur pays était en pleine
guerre civile à l'époque, ce qui
mettait leur vie en danger.
N'étant pas visée directement par
cette guerre, la population immi-
grée n'entrait pas dans les condi-
tions pour obtenir le statut de ré-
fugié. C'est pour permettre aux
populations qui se trouvent dans
ce genre de situation de pouvoir
profiter de la protection de notre
pays que le statut subsidiaire a
été créé.
Le problème est que la ten-
dance est actuellement au gel
des dossiers plutôt qu'à l'oc-
troi de la protection subsi-
diaire...
P a g e 4
Puis il y a la prise d'em-
preintes pour vérifier qu'il
n'est pas un criminel fiché
et pour appliquer l'aberra-
tion de la convention de
Dublin : l 'état respon-
sable du réfugié. (le 1er
pays européen traversé
par le réfugié doit le pren-
dre en charge). Anne-
Sophie souligne combien
cette convention induit
des effets pervers ; la ré-
action des pays de pre-
mière ligne (comme la
Grèce ou l'Italie) est fonc-
tion de ces dispositions et
peut, dans une certaine
mesure, conduire à des
politiques répressives, voire dan-
gereuses pour les migrants.
Ensuite est déterminée en quelle
langue est traitée la procédure :
francophone ou néerlandophone.
(l'Office des Étrangers choisi sou-
vent selon les disponibilités, l’ob-
tention de l’Asile en Belgique néer-
landophone s'avère plus difficile)
Viennent ensuite les interviews,
pouvant durer plusieurs heures et
comportant souvent des questions-
pièges pour recouper les informa-
tions données par le demandeur.
Ces interviews sont menées pour
une part par l'Office des Étrangers
('avocat ne peut pas être présent)
et pour l’autre part par le CGRA
(Commissariat Général aux Réfu-
giés et aux Apatrides), où la pré-
sence de l'avocat est autorisée.
Anne Sophie explique le caractère
parfois inhumain de ce processus,
les difficultés psychologiques non
prises en compte, le manque de
transparence des décisions prises
par l'Office des Étrangers, les pro-
blèmes découlant du choix de la
langue de la demande, les repères
spatio-temporel différents selon les
cultures (ici la nuit débute à 7
heure l'hiver, et là-bas, la nuit
c'est quand ?), les différences de
calendrier, les différences de sai-
sons, la non prise en compte du
stress post-traumatique. Etc.
C'est là que le rôle des béné-
voles accompagnants est im-
portant. L'avocat ne peut être
présent longtemps. Il est im-
portant de bien préparer les
fameuses interviews, de revoir
les documents, de se remémo-
rer les événements, quand ont-
ils eu lieu, de faire des re-
cherches, d'écrire son histoire
en français. Non seulement ce-
la garantit une prise en charge
et un accueil humains, mais
aussi une plus grande chance
d'obtenir l'asile
Durant cette procédure, le réfugié
est hébergé en centre d’accueil
souvent géré par la Croix-Rouge.
Mais dernièrement, le gouverne-
ment fait appel à des sociétés pri-
vées pour gérer ces centres. Anne-
Sophie s’interroge sur le traite-
ment de la question humanitaire
par une société privée qui doit
faire des bénéfices. Là aussi sera
le rôle du citoyen : s'assurer de
l’accueil digne et humain dans
ces centres.
Une fois l'asile obtenu le réfugié a
2 mois pour quitter la structure
d'accueil. A partir de ce moment, il
a le droit de travailler, de pré-
tendre aux aides sociales, et de
trouver un logement. Ce point aus-
si est parfois difficile pour eux.
En général, 36 % des demandes
aboutissent à un droit à l'asile, et
10 % à un droit à la protection
subsidiaire. Anne Sophie dénonce
également ce nombre insuffisant
de régularisations et d'obtention
du statut de réfugié. Dans ce cas,
les personnes deviennent souvent
des « sans-papiers ». Ce terme
« sans papiers » a une connotation
négative, comme si les personnes
devenaient des criminels. Le gou-
vernement belge souhaite la créa-
tion d'un fichier des « sans pa-
piers », les communes devant dé-
noncer les personnes en situation
irrégulière ! Le gouvernement pré-
voit également une augmentation
des places en centre fermé, on a
même entendu parler de loge-
ments fermés pour les familles…
Concernant les Syriens en particu-
lier, 70 % d’entre eux ont obtenu
le droit à l'asile, cela signifie que
30 % sont renvoyés ou emprison-
nés en centres fermés.
En cas de refus, le réfugié perd
tous droits, et bénéficie unique-
ment de l'aide médicale d'urgence
via les CPAS, et du droit de scolari-
té des enfants mineurs.
Actuellement, devant l'afflux des
réfugiés, le gouvernement gèle les
dossiers (notamment ceux des Ira-
kiens, « invités » à retourner chez
eux), ce « gel » n’est évidemment
en rien une solution.
Il faut encore savoir qu'en 2000, la
Belgique a fait face à un afflux de
réfugiés (lié à la guerre du Koso-
vo) bien plus important que main-
tenant (42.000 personnes). Toutes
ces personnes ont été intégrées
sans heurts. On est en droit de
s’interroger : pourquoi les 25.000
migrants actuels (soit au maxi-
mum, 30 à 35.000 en fin d'année
2015) posent tant de problèmes ?
P a g e 5 2 8 7
Accueil des migrants, réunion citoyenne du 9 novembre 2015
Enfin, il importe de souligner que
l'essentiel des réfugiés est actuelle-
ment pris en charge près de leur
pays : la Turquie accueille 1,7 mil-
lions de réfugiés, le Liban, 1,2 mil-
lions, la Jordanie, 625.000, l’Iraq
245.000 et l’Egypte 136.000, etc.
(voir aussi notre revue n°286 :
http://www.eco-vie.be)
Bridgestock.
Nous avons eu le plaisir de rencon-
trer Anne Williams représentant la
société Bridgestock, gestionnaire
du refuge.
Celle-ci est touchée par l'implica-
tion associative et citoyenne à
Mouscron. Elle dit être très ouverte
à toute collaboration avec
« Mouscron Terre D'accueil ». Ce
sera également pour Bridgestock
un apprentissage.
Le centre aura un Règlement
d’Ordre Intérieur (ROI) qu'il nous
faudra respecter. Ce ROI est en
cours d'élaboration et Bridgestock
propose d’y travailler en collabora-
tion avec « Mouscron, Terre d’Ac-
cueil ».
Les premiers résidents du refuge
sont attendus vers le 19/11 (1). Les
arrivées se feront progressivement
par groupe de 30-50 personnes qui
arriveront en bus.
Bridgestock mettra à la disposition
du collectif un planning des arri-
vées.
Nous pourrons organiser des
événements de bienvenue à
chaque arrivée. Les informations
seront transmises en temps réel.
Pour la suite de la collaboration,
toutes les idées d'aide seront orga-
nisées et coordonnées par
« Mouscron Terre d'accueil ».
Actuellement, un formulaire est
disponible sur le site d'éco-vie :
http://www.eco-vie.be/ et sur la
page facebook du groupe citoyen,
dans la partie « fichiers » : https://
www.facebook.com/groups/
mouscron.refugies/files/
Vous pouvez le retourner et/ou en-
voyer vos informations directement
à Eco-vie ou au groupe citoyen. Il
faudra aussi un peu de patience car
la coordination prendra du
temps.
Enfin, il est à noter que
pour éviter tout déborde-
ment, afin de garantir la
pérennité de nos actions,
et une excellente qualité de l'ac-
cueil, les actions citoyennes et as-
sociatives seront organisées selon
un cadre précis.
Intervention de Jacques Var-
rasse, ancien gestionnaire d'un
centre de réfugiés Croix Rouge
en Afrique.
Quelques réflexions selon son ex-
périence…
- il ne faut pas oublier que notre
effort est limité car les réfugiés
sont bien plus nombreux dans les
pays limitrophes au leur ;
- il nous faut tenir compte du par-
cours terrible qu'ils traversent :
guerre, bombardement, chaos,
froid, terre inconnue, sentiment de
perte totale, morts des proches,
etc. Ce besoin de soutien psycholo-
gique va bien au-delà du cahier des
charges inhérent à un centre d'ac-
cueil ;
- il nous faut prévoir un lieu
d'échanges et d'activité ;
- il faut faire taire les fausses infor-
mations. Non les réfugiés ne
touchent pas 1200 € par mois,
mais 7,40 € par semaine ! L'opé-
rateur (Bridgestock) reçoit 40 € par
jour et par résident ;
- il faut bien articuler nos efforts
entre le gestionnaire, la commune,
les associations et les citoyens,
d'où la création de « Mouscron
Terre d'accueil » qui coordonnera
les actions (accueil, activités et in-
sertion).
Une personne chargée de la com-
munication entre Bridgestock, la
commune et le réseau « Mouscron,
Terre d’Accueil » sera bientôt dési-
gnée.
Sont prévues plusieurs réunions
dans les prochains jours afin de
créer le réseau et de définir son
fonctionnement. La conception d'un
site Web est également en cours.
Après l’intervention de Jacques
Varrasse, pour conclure la soi-
rée, la parole a été donnée à la
salle. Voici quelques-unes des
questions qui ont été posées et
les réponses apportées…
Q : Qu'est ce qui est inclus dans
les 40 € par jour ?
R : Bridgestock : Le gîte et le cou-
vert, les éducateurs, les assistants
sociaux, les activités (sports/
loisirs), les frais médicaux, les vê-
tements, etc. Tout ce dont une per-
sonne a besoin pour vivre...
Q : Comment faire pour aider ?
R : Vous inscrire à l'aide du formu-
laire (disponible dans la salle) et
également sur le site d'Eco-Vie,
http://www.eco-vie.be/, ou sur la
page Facebook du groupe citoyen,
dans la partie « fichiers », https://
www.facebook.com/groups/
mouscron.refugies/files/. Vous pou-
vez le retourner et / ou envoyer
vos informations directement à Eco
-vie ou au groupe citoyen.
Q : La mosquée de Mouscron a-t
-elle été contactée pour les ré-
sidents de confession Musul-
mane ?
R : Non, mais c'est une bonne
idée, nous allons le faire.
Suite page 14
(1) Depuis le 9 novembre, nous avons
appris que, comme suite à une visite
de l’autorité communale, les locaux
n’ont été jugés suffisamment prêts et
que l’arrivée des premiers réfugiés
était reportée.
P a g e 6
Ils sont sans doute rares les citoyen/nes de la
Wallonie picarde qui n’ont pas entendu parler
du Pont des Trous ces derniers temps. C’est que
la « consultation populaire » autour de ce mo-
nument (une première à Tournai !) a fait couler
beaucoup d’encre. Bien que l’enthousiasme au-
tour de cette initiative était inégalement réparti
(même au sein de la majorité PS - MR), on peut
considérer que ce fut un succès (pour la popula-
tion), le taux de participation étant très large-
ment suffisant pour valider les résultats.
Il reste à se demander si la question de savoir
si le nouveau Pont des Trous serait plutôt en
pierre ou en métal n’était pas un leurre et si, à
en demeurer là, on ne passerait pas à côté de
l’essentiel…
Le projet
Ce qu’on appelle « modernisation de la traver-
sée de Tournai » comporte en réalité divers vo-
lets (voir aussi le plan ci-dessus) :
- 2 projets principaux « indispensables » pour la
mise à gabarit de l’Escaut à Tournai pour le passage
de bateaux de classe Va :
- la modification du Pont des Trous ;
- la reconstruction du Pont à Ponts impliquant le
rétrécissement des quais Saint-Brice et Vifquin.
- 3 sous-projets (dits aussi « connexes ») :
- l’embellissement du Pont Delwart (élargissement
du trottoir et remise en état du garde-corps) ;
- l’aménagement des
quais entre le Pont Delwart
et le Pont A. Devallée avec
création de deux accès
piétons au Parc du Jardin
de la Reine et d’une halte
nautique en aval du Pont
des Trous en rive droite ;
- l’aménagement du
port de plaisance en rive gauche, à hauteur du quai
Taille-Pierres.
Quelques précisions
Le Pont des Trous : on nous a rebattu les oreilles
avec le Pont des Trous, résille ou pierres, nous de-
mandait-on ? Personne ne nous a jamais demandé si
nous étions d’accord avec ce qu’on nous présente
comme la meilleure option : l'élargissement du pas-
sage…
Le Pont à Ponts et les quais Saint-Brice et Vif-
quin
Il est intéressant d’observer qu’on n’a interrogé per-
sonne sur le Pont à Ponts. Non évidemment qu’il
s’agît en l’espèce d’une œuvre d’art ou d’un vestige
patrimonial, mais quand même : n’avons-nous pas
d’autre avis à donner que sur la résille ou la pierre ?
Parce qu’à y regarder de plus près c’est quand même
un beau chantier qui est envisagé là ! La passe navi-
gable étant à cet endroit rétrécie (de 23 à 19 m), et
même si les études reconnaissent que « cela n’est
absolument pas nécessaire pour les bateaux de
classe Va », on va nous faire un tout nouveau pont ;
c’est le meilleur choix nous dit-on.
Ce n’est pas tout : la zone du Pont à Ponts fera aussi
l’objet d’un élargissement avec un alignement des
berges. Qu’est-ce à dire ? On vous montre le pont ci-
dessous (avant / après), puis, page suivante (en
rouge), la partie qui fait l’objet du rétrécissement et
on vous explique l’ampleur des choses ensuite.
Modernisation… un maître-mot de la novlangue
L’exemple de la « modernisation » de la traversée de Tournai
P a g e 7 2 8 7
Quant au rétrécissement de quais.
Il y a 204 mètres de longueur de
murs à démolir. Soit un volume de
277m³ pour une masse de 332
tonnes de sédiments fluviaux à ex-
caver et à évacuer. Il est par ail-
leurs souligné que « des contami-
nations en métaux lourds, fluo-
rures, huiles minérales et HAP (1)
de ces sédiments ont été mises en
évidence. Compte tenu des dépas-
sements des teneurs de sécurité
pour les fluorures et les huiles mi-
nérales, ces sédiments sont carac-
térisés comme appartenant à la
catégorie B (2). »
Quant au pont lui-même
Le nouvel ouvrage ne comportera
pas de pile en rive droite et aura
une structure métallique de teinte
claire.
L’occupation de la largeur du ta-
blier : les 12 places de parking si-
tuées sur l’ouvrage, à l’aval de ce-
lui-ci seront supprimées. L’espace
gagné sur le parking permettra la
mise en place d’un espace confor-
table dédié aux piétons et aux
PMR. Certes… mais c’est avec un
certain ahurissement qu’on lit que
« le projet a une incidence né-
gative sur le Pont à Ponts, où la
largeur des bandes (2x3
mètres) est insuffisante pour le
passage de bus dans les deux
sens (6,3 m nécessaires) » ! Le
RNT souligne pourtant que « le
Pont à Ponts constitue un axe
important pour les transports
publics (10 lignes de bus) » : on
se demande quand même ce qui a
bien pu se passer dans la tête des
concepteurs du dit pont !
Les travaux connexes, pour
n’être pas tout à fait bénins,
sont néanmoins beaucoup
moins imposants.
Nous ne nous attarderons guère
sur la halte nautique, nous note-
rons rapidement qu’au pont Del-
wart on supprimera la circulation
des bus en site propre pour élargir
un trottoir qui, de l’avis général,
est suffisamment large (+ de 2,5
m), mais le projet de « port de
plaisance » (3) mérite quelques
mots.
Le RNT (résumé non technique)
nous apprend qu’un important tra-
vail d’analyse a été réalisé, qui
mène à des déclarations quelque
peu contradictoires… Pour résumer,
retenons que, à divers endroits du
RNT, on lit des choses comme « La
construction d’un port de plaisance
permettra à Tournai de jouir d’une
infrastructure susceptible d’aug-
menter encore l’attrait touristique
de la ville et constitue de ce fait
une opportunité à saisir » ou
« nous pouvons (…) affirmer que
l’aménagement des quais, d’une
halte nautique et d’un port de plai-
sance devraient avoir pour effet de
doper l’attrait touristique de la ville
de Tournai… » pour finir par ap-
prendre « qu’il n’existe pas
d’« étude sur le développement
touristique (qui devrait être menée
par la ville de Tournai) pour définir
les retombées du tourisme fluvial
au niveau local et les manières de
l’optimiser » !
On croit rêver… : d’une part on
nous serine sur tous les tons
qu’il s’agit d’une « plus-
value », d’autre part, on nous
déclare qu’il n’existe pas
d’étude pouvant le démontrer !(4)
Mais le meilleur est à venir. Après
que le RNT nous a décrit les risques
d’envasement et de sédimentation,
les risques de problèmes de voisi-
nage, les risques de pollutions (on
conviendra que pour une « plus-
value », ça laisse à désirer), voilà
que l’on apprend qu’il conviendrait
de : « supprimer le projet de port
de plaisance ou de modifier son
tracé tel qu’il est présenté dans la
présente étude d’incidences sur
l’environnement ».
Quoi ? Tout ce travail, tous ces
plans, toutes ces études pour
finir par dire qu’il faut suppri-
mer le projet ? On peut vous
assurer qu’on s’est frotté les
yeux !
Pourtant, c’est bel et bien vrai : ce
port est… inopportun.
Un mot d’explication : « La zone
dans laquelle est prévu le port de
plaisance sert actuellement de zone
d’attente pour les bateaux voulant
passer dans l’alternat (en direction
de l’aval). L’aménagement du port
de plaisance à cet endroit empiète-
rait fortement sur l’actuelle zone
d’attente des bateaux, (…). Le dé-
placement de la limite amont de
l’alternat induirait un allongement
du temps de transit des bateaux
dans la traversée de Tournai d’en-
viron 10 minutes et un déphasage
du cycle de l’alternat par rapport à
celui de l’écluse de Kain. Ces deux
cycles n’étant plus en phase, la ca-
pacité de l’écluse actuelle (et fu-
ture) de Kain se trouverait dimi-
nuée.
(Les) solutions potentielles consis-
tent dans la suppression du sous-
projet de port de plaisance ou dans
la reconfiguration du tracé prévu
du port. »
(1) HAP : cet acronyme n’est pas explici-té ; d’après Wikipedia : « Les hydrocar-bures aromatiques polycycliques (HAP) sont (…) présents dans tous les milieux environnementaux et qui mon-trent une forte toxicité ». (2) Dont on ne nous dit rien non plus. On apprend par l’Arrêté du Gouvernement wallon ad hoc qu’il s’agit de sédiments et boues qui dépassent certaines concentra-tions en polluants (pour plus de détails : http://environnement.wallonie.be/LEGIS/eau/EANNA016.HTM) (3) Les appellations « halte nautique » et « port de plaisance » renvoient à des dé-finitions décrétales. Le « port de plai-sance » permet l’amarrage de bateaux sans limite de durée de séjour (une zone particulière est réservée à l’accueil des plaisanciers de passage). (4) Voir la question des « études » page suivante.
La « modernisation » de la traversée de Tournai
P a g e 8
La lecture du « Résumé Non Tech-
nique » d’une étude d’incidences
n’a rien d’une partie de plaisir.
Alors, quand on a passé quelques
heures à compiler les données sur
un port de plaisance dont on ap-
prend qu’il ne peut qu’être suppri-
mé, on peut, assez légitimement
nous semble-t-il, être pris d’une
légère lassitude… Pour ne pas dire
d’un ahurissement complet (dont
la responsabilité incombe à
l’auteur de projet et non à
STRATEC).
Avant d’en venir à des considéra-
tions plus larges, on notera quand
même que la question de la mobi-
lité n’a pas échappé à l’incohé-
rence qui frappe ce RNT. Ainsi on
peut lire d’une part que « globa-
lement le projet améliore considé-
rablement la circulation des pié-
tons et PMR, grâce à des chemine-
ments continus en rives droite et
gauche le long de l’Escaut. (…). »
et un peu loin que « « Dans l’en-
semble, il n’y a pas eu de réflexion
particulière pour les PMR (…) » ou
encore « globalement, les traver-
sées piétonnes doivent être préci-
sées, car elles sont encore man-
quantes sur les plans actuels » et
enfin « Il a été difficile d’évaluer
l’accessibilité cycliste du projet, car
les aménagements pour cyclistes
(bandes cyclables, pistes cyclables,
espaces partagés piétons/cyclistes,
et parking vélos) n’ont pas été
renseignés dans les plans présen-
tés à la RIP (la réunion d’informa-
tion préalable) ». Si on ajoute que
le plan de circulation n’est pas ap-
prouvé par la commune, on finit
par se demander de qui on se
moque…
La question des études et autres plans…
La lecture du RNT nous apprend que diverses études
sont absentes ; ainsi, manquent :
- une étude complète portant sur le traitement réel des sédiments et autres résidus d’excavation extrê-mement dangereux ;
- une étude complète portant sur l’ensemble des as-pects relatifs à la mobilité (PMR, cyclistes, voitures, livraisons, transports publics, etc.); - une révision complète du projet de port de plai-sance ; - une étude géotechnique affûtée en raison du risque karstique (considéré comme réel). On vous le dit : on en est resté ébahi !
La « modernisation » de la traversée de Tournai
Quand on prend connaissance du RNT, eu égard aux faiblesses innombrables que relève le docu-ment, on finit par comprendre que ce projet de « modernisation » n’est en réalité motivé que par la croyance aveugle et stupide en la « croissance économique » et qu’il s’agit avant tout de nous faire « avaler la pilule ». Il va dès lors s’agir de travailler sur deux plans : celui des « avantages économiques » qui seraient intimement couplés à des gains « écologiques ». Sur le plan des « avantages économiques » Nous apprenons que « L’analyse des statistiques de trafic au passage de l’écluse de Kain révèle que, au cours des dix dernières années, la structure de la flotte en transit par l’écluse s’est considérablement modifiée avec une croissance progressive de la part des bateaux de grand gabarit (classe IV) et une dimi-nution de celle des bateaux de plus petits gabarits (classes I à III). Cette évolution s’observe partout en Europe et est appelée à se maintenir à l’avenir. C’est notamment ce que prévoit « Voies Navigables de France (VNF) » pour le Nord-Pas-de-Calais. » Donc le gabarit des bateaux augmente. La raison en est simple: « Les gains d’emport de vrac et de conte-neurs par bateau (…) permettent de réduire le coût de transport par voie d’eau d’une tonne de vrac ou d’un conteneur, puisque le coût total est alors réparti sur une quantité plus importante de marchandises transportées. » Si nous ne nous trompons pas, ce sont les entre-prises qui font le choix d’user de péniches plus longues, plus larges, plus puissantes pour des ques-tions de profit : il s’agit d’une tendance générale ob-
servable, entre autres, à l’écluse de Kain (située en aval de Tournai) : il nous semble utile de souligner que la puissance publique, qui commande ces études, entend bien suivre les évolutions des logiques entre-preneuriales et même investir d’importantes sommes d’argent public pour s’y plier (le coût de base de la « modernisation » à Tournai avoisine les 30 millions d’euros, la liaison Seine Nord, dépasse les 4 mil-liards…). Notre RNT, qui ne craint rien, n’a pas hésité à utiliser des « outils particuliers » (sic) pour mesurer les bé-néfices et parvenir à la conclusion « que, quel que soit le scénario retenu (avec ou sans liaison Seine Nord Escaut), les gains économiques, liés à la réduc-tion des coûts de transport, sont très élevés et per-mettent de rentabiliser les coûts d’investissement du projet sur une très courte période, alors que ces re-tombées s’enregistrent sur une très longue période. A titre d’exemple, pour l’année 2050, on estime que, sans la construction du canal Seine-Nord-Europe, les gains de coûts de transport s’élèveraient à plus de 8,5 millions EUR2012 (transports de vrac et conte-neurs confondus) contre 19 millions EUR2012 si le canal SNE était réalisé d’ici là. » Il y a là de quoi s’étonner… Grâce à des « outils par-ticuliers », dont on ne saura jamais rien, le RNT cal-cule des « gains » pour 2050, en estimant qu’il s’agit là d’une très courte période : prenons acte de ce que nous n’avons probablement pas la même conception du temps. Mais ce qui est très franchement curieux dans le raisonnement qui nous est proposé, c’est le glissement tout à fait insidieux d’un investisse-ment public à un gain privé.
2 8 7 P a g e 9
Si l’on comprend bien, l’investissement -colossal- dans les travaux qui relève du secteur public (l’Europe, les Régions, que nous finançons), va servir à « doper » les gains du secteur privé. Pour tenter de justifier ce choix politique pour le moins discutable, le RNT va donc recourir à des ar-guments de type environnemental et nous expliquer qu’« il est important de souligner que le projet per-met un report modal (transfert d’une partie du trafic de marchandises de la route vers la voie fluviale) qui conduit à une diminution des émissions de CO2 (gaz à effet de serre) et de différents gaz de combustion qui sont à la base de la pollution de l’air ». Que voilà une bonne nouvelle ! C’est celle de la page 33. On précise ça, parce qu’à la page 82 on apprend qu’« aucune étude ne s’est penchée sur la pro-blématique de report modal conséquent à la mise au gabarit Va de l’Escaut dans la traver-sée de Tournai ». On avouera qu’il y a de quoi en rester sans voix. Mais n’allez pas croire qu’un « détail » de ce genre aurait pu arrêter nos joyeux drilles, qui nous avaient donné les chiffres dès la page 31 : « le projet de modification de l’Escaut dans la traversée de Tournai pourrait permettre une éco-nomie de tonnes d’émissions de CO2 à l’horizon 2020 et 2050, d’environ 21.000 tonnes et 26.000 tonnes respectivement. » On se demande d’où ça sort, ça... Ne craignant aucune contradiction, le RNT va nous expliquer par ailleurs que, en sus des avantages déjà mentionnés pour les entrepreneurs, « une réduction de 10 % du prix de transport de la voie d’eau en-gendre une augmentation de 12 % de ses trafics ».
Inutile de préciser que ces chiffres sont basés sur des extrapolations conçues à partir d’études réali-sées pour d’autres cas d’espèce que celui de Tournai et que donc le RNT dit « Nous partons du principe que le report se réalise essentiellement depuis la route vers la voie d’eau » (on n’aura aucune explica-tion sur les bases de cette supposition). Bref. Bon prince, le RNT nous explique que « le transport par voie d’eau ne permet généralement pas d’ache-miner la marchandise de porte à porte » (ah bon ?). Ce qui implique que, quoi qu’il advienne, il faut en-core et toujours recourir au camionnage. Mais, et c’est ici que ça devient intéressant, le RNT poursuit : « Pour un même coût de transport total, un transporteur compétitif peut compenser la ré-duction du coût de transport par voie d’eau par une augmentation du coût de camionnage, c’est-à-dire augmenter la distance parcourue par camion. Il augmente ainsi son aire de marché, également appelée aire de chalandise. » Mais, messieurs, ça s’appelle l’effet rebond, ça ! Puisque les entreprises font des économies de transport, elles peuvent aller plus loin, rouler plus longtemps en ca-mion, etc. Question citoyenne : dans quelle mesure les calculs ci-dessus (et qui amènent aux fameuses 21.000 tonnes et 26.000 tonnes de CO2 économisées, on ne sait trop comment) ont-ils pris en compte l’effet re-bond : c’est-à-dire le fait que, puisque le transport fluvial est plus « économique », les camions roule-raient plus longtemps, plus loin et émettraient plus de CO2 (et tous les polluants connus, tels que les NOx) pour un prix au kilomètre constant ?
Quelques conclusions provisoires…
Le lecteur aura compris que les docu-
ments qui sont soumis à la population
dans le cadre de l’enquête publique rela-
tive à l’étude d’incidences sont incom-
plets, contradictoires ou parfois franche-
ment incohérents et bourrés d’approxi-
mations…
Eco-Vie, qui collabore étroitement à
Tournai avec le Collectif Roosevelt Wapi,
va donc introduire une série de réclama-
tions écrites (cette étape se clôture le 24
novembre, le temps presse) et participer
activement à la lutte contre ces projets.
Nous avons aussi publié un communiqué
conjoint que vous trouverez page 18.
C’est une belle image si l’on y songe, celle de la « mise au gabarit ». Elle renvoie à cette « raison écono-
mique » qui, en effet, n’en finit pas de calibrer nos vies et de modeler la Terre afin qu’elles répondent à ses
impératifs. L’Escaut, en sa partie tournaisienne, n’échappe pas à cette implacable logique. Il doit être mis
au gabarit « 2.200 Tonnes (classe CEMT Va, 110 m x 11,40 m) ». Il s’agirait ainsi d’intégrer le vénérable
fleuve dans le projet dit « Seine-Escaut Est » qui comprend l’amélioration du gabarit du Haut-Escaut et de
la dorsale wallonne pour réaliser la liaison par voies navigables entre le bassin de l’Escaut et celui de la
Meuse. C’est que, voyez-vous, la traversée de Tournai constitue un « goulot d’étranglement ».
On ne connaît pas notre chance ! Nous pouvons, nous, petits Tournaisiens, contribuer, ici et
maintenant, à étrangler cette immense machine à écrabouiller les vies, les paysages et, in fine, à
hypothéquer toute survie de notre espèce : alors gardons tout en l’état, surtout ne touchons à
rien ! Empêchons-les de passer !
P a g e 1 0
Depuis plusieurs années, je fais la
chasse aux « «E », ces additifs ali-
mentaires figurant sur les éti-
quettes des produits alimentaires,
en essayant de les éviter le plus
possible.
Cette « manie » (ou plutôt cette
attention sanitaire) s'est, ces der-
niers temps, centrée sur la pré-
sence des sulfites dans notre ali-
mentation.
Que sont les sulfites ? Pourquoi
prévient-on le consommateur de
leur présence par un marquage
particulier ? Où les trouve-t-on ?
Sont-ils dangereux ? Ce sont les
questions qui ont motivé ma re-
cherche.
Sur Wikipedia (1) on peut lire que
« Les sulfites sont les sels de l'hy-
pothétique (2) acide sulfureux (…).
Les sulfites ont des propriétés anti
-oxydantes et antibactériennes.
C'est pourquoi des sulfites sont
utilisés comme conservateurs. »
La législation européenne
Pour y revenir un peu (c'est une
manie vous dis-je!) dans l'énorme
liste des additifs (3), les sulfites
portent les numéros E 220 à E
228.
Voici des extraits de ce que l'on
trouve sur les additifs en général
dans le « Règlement (CE) n°
1333 /2008 du Parlement euro-
péen et du Conseil du 16 dé-
cembre 2008 (http://eur-
lex.europa.eu/legal-content/FR/
TXT/?uri=URISERV:sa0003) (4).
« Les additifs alimentaires sont
des substances qui ne sont norma-
lement pas utilisées en tant qu’ali-
ments, mais qui sont délibérément
ajoutées à des denrées alimen-
taires à des fins technologiques
décrites dans le présent règle-
ment, comme leur conservation,
par exemple. (…) Il convient dès
lors que la liste des catégories
fonctionnelles soit actualisée pour
tenir compte des progrès scienti-
fiques et des évolutions technolo-
giques. (…) Toutefois, devraient
être considérées comme des addi-
tifs au sens du présent règlement
les préparations obtenues à partir
de denrées alimentaires et
d’autres matières de base natu-
relles alimentaires par extraction
physique et/ou chimique condui-
sant à une extraction sélective des
constituants (p. ex. pigments) par
rapport aux constituants nutritifs
ou aromatiques. (...) »
« Les additifs alimentaires ne peu-
vent être autorisés et utilisés que
s’ils répondent aux critères établis
dans le présent règlement. L’utili-
sation d’additifs alimentaires doit
être sûre, doit répondre à un be-
soin technologique; elle ne doit
pas induire le consommateur en
erreur et doit présenter un intérêt
pour ce dernier. (...) »
« Les additifs alimentaires doivent
être conformes aux spécifications
approuvées, qui devraient compor-
ter les renseignements nécessaires
à l’identification de l’additif alimen-
taire, y compris son origine, et dé-
crire les critères de pureté accep-
tables.. (…) il serait souhaitable,
dans un souci de clarté, (…) que
les spécifications précédemment
élaborées pour les additifs fassent
l’objet d’un ou plusieurs règle-
ments distincts. »
A mon avis, il reste bien du che-
min à parcourir au sein même de
la législation européenne. L'étique-
tage destiné au consommateur
semble quant à lui bien loin d'être
suffisant.
De plus, au vu de la quantité d'ad-
ditifs existants et de son évolution
constante, j'ai peine à croire que
leur contrôle soit toujours possible.
Je me demande aussi ce que signi-
fie le terme « technologique » et
ce qu'il cache, l'inventivité des ac-
teurs de l'agro-alimentaire étant
sans limite dans la recherche du
profit.
Je m'interroge sur l'obligation qui
est imposée aux additifs de
« présenter un intérêt » pour le
consommateur… Quel est cet inté-
rêt ?
Entre autres choses, je me de-
mande aussi comment les citoyens
peuvent s’y retrouver dans les
listes interminables de produits et
comment ils peuvent prendre con-
naissance de la façon dont les
études sont menées, etc.
Le comité de rédaction est toujours enchanté de voir tomber dans sa boîte à lettres (virtuelle ou
physique) des contributions de lecteurs et lectrices. Et pour le coup, on n’a pas été déçu : quand
Antoinette s’y met, c’est pas pour rigoler ! Qu’elle soit grandement remerciée.
Le comité de rédaction.
Quand nos lecteurs (ou plutôt lectrices) s’y mettent !
Sulfites, un tour de la question
L’association Générations Futures a publié un rapport sur l’exposition
des enfants aux substances chimiques et avait révélé qu’en l’espace
de 24h, un enfant est susceptible d’être exposé, rien que par
son alimentation à 81 substances chimiques différentes ! 47 de
ces substances sont suspectées d’être cancérigènes, 5 sont classées
cancérigènes certaines et 37 sont suspectées d’être des perturbateurs
endocriniens (c’est-à-dire qu’elles dérègleraient le système hormonal).
Le rapport précisait également que « Les effets des mélanges de
pesticides étaient de 150 à 1.600 fois plus importants que les
effets des pesticides pris isolément ». On appelle ceci l’effet
« cocktail », une notion bien connue à présent mais très rarement prise
en compte dans les études qui se contentent généralement d’analyser
les différentes substances chimiques de manière isolée en se basant
sur des valeurs limites acceptables bien souvent obsolètes. (http://
www.generations-futures.fr/pesticides/exppert-quelles-expositions-des
-enfants-aux-pesticides-perturbateurs-endocriniens/)
P a g e 1 1 2 8 7
Revenons au règlement et aux sul-
fites aussi appelés ANHYDRIDES
SULFUREUX. En voici la dénomina-
tion et la description :
« E 220 ANHYDRIDE SULFUREUX :
Gaz incolore non inflammable
d’odeur fortement piquante et suf-
focante (…) ;
E 221 SULFITE DE SODIUM :
Poudre blanche cristalline ou cris-
taux incolores ;
E 222 SULFITE ACIDE DE SO-
DIUM : Solution limpide incolore à
jaune ;
E 223 DISULFITE DE SODIUM :
Cristaux ou poudre cristalline de
couleur blanche ;
E 224 DISULFITE DE POTASSIUM :
Cristaux transparents incolores ou
poudre cristalline blanche ;
E 226 SULFITE DE CALCIUM : Cris-
taux blancs ou poudre cristalline
blanche ;
E 227 SULFITE ACIDE DE CAL-
CIUM : Solution aqueuse jaune
verdâtre claire ayant une nette
odeur d’anhydride sulfureux ;
E 228 SULFITE ACIDE DE POTAS-
SIUM : Solution aqueuse jaune
verdâtre claire ayant une nette
odeur d’anhydride sulfureux »
On remarque aussi qu’à chaque
fois qu’il est question d’anhydride
sulfureux (dans l’immense décli-
naison de produits concernés), il y
a une petite note disant que toutes
les quantités sont exprimées en
équivalent du SO2 et que « le SO2
en quantité n’excédant pas 10
mg/kg ou 10 mg/l n’est pas
considéré comme présent. »
Bon… il est quoi alors ? Absent ?
La liste des produits et des quanti-
tés permises par produit est tout à
fait ingérable pour un/e citoyen/
ne : comme tout est présenté par
produit (et non pas par additif), il
faut faire défiler des centaines de
pages pour connaître tous les pro-
duits dans lesquels on retrouve
des sulfites ! Et, pour l’anecdote,
on tombe parfois sur des choses
curieuses, du type : « Autres bois-
sons alcoolisées, y compris les mé-
langes de boissons alcoolisées et
de boissons non alcoolisées et les
spiritueux ayant un titre alcoomé-
trique inférieur à 15 % vol : na-
lewka na winie owocowym, aro-
matyzowana nalewka na winie
owocowym, nalewka na winie z
soku winogronowego, aromaty-
zowana nalewka na winie z soku
winogronowego, napój winny
owocowy lub miodowy, aromaty-
zowany napój winny owocowy lub
miodowy, wino owocowe niskoal-
koholowe et aromatyzowane wino
owocowe niskoalkoholowe, bois-
sons fermentées à base de moût
de raisin »… Je vous laisse cher-
cher ce que ça peut bien vouloir
dire !
Quoi qu’il en soit, après avoir fait
l’exercice, je me suis rendu
compte que plus de la moitié des
catégories de produits reprises par
l’Union européenne comme pou-
vant contenir des additifs (et je
vous assure qu’ils sont nombreux)
contenaient des sulfites.
Pour vous résumer brièvement
les choses, voici une liste (très
abrégée) des produits pouvant
contenir des sulfites.
Aliments et produits qui con-
tiennent des sulfites ou qui en
contiennent souvent
- Bière et cidre alcoolisés ou non
alcoolisés
- Jus de citron et de lime embou-
teillés et concentrés de ces jus
- Fruits et légumes en conserve et
congelés
- Céréales, farine et fécule de
maïs, craquelins et müesli
- Condiments, par exemple salade
de chou, raifort, ketchup, mou-
tarde, cornichons, relish et chou-
croute
- Pommes de terre déshydratées,
en purée, pelées et pré-coupées et
frites congelées
- Fruits et légumes séchés, par
exemple abricots, noix de coco,
raisins secs et patate douce
- Fines herbes, épices et thés sé-
chés
- Raisin frais
- Garnitures et sirops aux fruits,
gélatine, confitures, gelées, con-
serves de fruits, marmelade, mé-
lasse et pectine
- Jus de fruits et de légumes
- Fruits glacés et confits, par
exemple cerises au marasquin
- Amidons, par exemple de pomme
de terre, de maïs
- Sirops de sucre, par exemple
glucose, matières sèches de glu-
cose, sirop de dextrose, de maïs et
de table
- Concentrés, pulpe et purées de
tomate
- Vinaigre et vinaigre de vin
- Vin
Autres sources éventuelles de
sulfites
- Produits de boulangerie et de pâ-
tisserie, particulièrement ceux con-
tenant des fruits séchés
- Charcuteries, saucisses de Franc-
fort et saucisses
- Sauces pour salade, fonds, gua-
camole, sauces, soupes et prépa-
rations pour soupe
- Poissons, crustacés et mol-
lusques
P a g e 1 2
- Barres de céréales, particulière-
ment celles contenant des fruits
séchés
- Préparations pour riz et nouilles
- Collations, par exemple raisins
secs et salade de fruits
- Produits à base de soja
Si vous voulez éviter les sulfites
(autant que faire se peut), je n’ai
finalement qu’un conseil à vous
donner : lisez attentivement les
étiquettes ! D’autant plus que, de-
puis un certain temps, les petits
malins de l’industrie agroalimen-
taire, sachant que le public com-
mence à reconnaître les « E »
grâce aux nombreux guides exis-
tants, ont commencé à noter les
noms scientifiques des additifs !
Et la santé dans tout ça ?
Le site du Service Public Fédéral de
la santé publique, sécurité de la
chaîne alimentaire et environne-
ment (1), s’interroge : « Les addi-
tifs alimentaires sont-ils dangereux
pour la santé? »
Le SPF répond : « Seuls sont auto-
risés les additifs alimentaires dont
la sécurité ne fait pas de doute.
Cette sécurité est garantie pour
ceux qui traversent avec succès la
procédure très stricte d’admission.
Au niveau européen, les risques
sont maintenant évalués par
l’Autorité européenne de Sécurité
des Aliments et, à l’échelle mon
diale, par des Experts de l’OMS et
de la FAO. On détermine une va-
leur ADI (Acceptable Daily Intake)
-voir ci-après la « dose journalière
acceptable »- sur la base du dos-
sier toxicologique. Lorsque l’on
autorise l’utilisation d’une subs-
tance dans plusieurs denrées ali-
mentaires, on veille à ce que le
consommateur ne puisse, par con-
sommation cumulée, dépasser la
valeur ADI. (…) Ce qui signifie que,
quoi que l’on en dise, les additifs
sont sûrs. »
Pour ce qui concerne plus particu-
lièrement les sulfites (un additif
supposé « sûr » selon le SPF san-
té), le Ministère canadien de la
santé (2) est pour sa part un peu
plus nuancé : « (…) il arrive que
certaines personnes sensibles, et
qui souffrent dans bien des cas
également d'asthme, réagissent
aux sulfites et présentent des
symptômes qui rappellent ceux de
l'allergie. Les sulfites peuvent dé-
clencher de l'asthme et des symp-
tômes d'une réaction anaphylac-
tique.(3) » Le Ministère canadien
conseille donc aux personnes aller-
giques ou pouvant l’être : « Selon
les allergologues, ne mangez pas
si vous n'avez pas votre auto-
injecteur sous la main (4). Si selon
une étiquette, le produit « contient
» ou « peut contenir » des sulfites
ou des dérivés de sulfites, n'en
consommez pas. Si un ingrédient
vous est étranger ou en l'absence
d'une liste des ingrédients, évitez
le produit. »
Tout ça relativise les propos du
SPF belge de la Santé… Test-
Achats va plus loin encore (5) :
« Les effets potentiels sur la
santé
Nous l’avons déjà dit et le répé-
tons : les sulfites peuvent causer
des effets secondaires. La Com-
mission européenne et l’Organisa-
tion mondiale de la Santé ont étu-
dié leurs effets potentiels sur l’or-
ganisme humain et en ont tiré une
série de conclusions. Les sulfites
ne sont ni cancérogènes, ni muta-
gènes (entraînant des modifica-
tions de l’ADN), ni néfastes pour la
fécondité. Lors d’une étude de
longue durée réalisée avec de
fortes doses, les scientifiques ont
cependant découvert que les sul-
fites avaient bien une incidence,
par ex. sur le système nerveux, le
tissu osseux et les reins. Lors d’es-
sais sur des cobayes, ils ont cons-
taté que les sulfites administrés à
fortes doses endommageaient la
muqueuse de l’estomac. Au cours
de plusieurs tests effectués sur
l’homme, l’administration de fortes
doses de sulfites a provoqué des
maux de ventre ou des vomisse-
ments.
(1) http://health.belgium.be/eportal/
foodsafety/foodstuffs/
additives/825578_FR#.Vj3ufuLpUVJ
(2) http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/pubs/
securit/2012-allergen_sulphites-sulfites/
index-fra.php
(3) Le choc anaphylactique est une réaction
allergique exacerbée, entraînant dans la
plupart des cas de graves conséquences et
pouvant engager le pronostic vital.
(4) L’auto-injecteur est un ustensile médi-
cal utilisé pour injecter une dose d'épiné-
phrine (généralement appelée adrénaline)
pour le traitement de réactions allergiques
aigües pour éviter un choc anaphylactique
(5) http://www.test-achats.be/
alimentation/securite-alimentaire/dossier/
les-sulfites
Bonbons gélifiés aromatisés, rappelés par la chaîne commerciale qui
les distribuait en raison de la présence non mentionnée de sulfites…
(http://www.dangersalimentaires.com/2015/07/bonbons-gelifies-aux-
sulfites/)
Par ailleurs, les sulfites présents dans les légumes,
les abricots secs et le vin ont également déclenché
de graves réactions asthmatiques chez certains vo-
lontaires – qui avaient ou non présenté des antécé-
dents d’asthme.
Enfin, des tests sur animaux ont révélé que les sul-
fites entraînent une carence en thiamine (vitamine
B1). Leur emploi est donc déconseillé dans les pro-
duits riches en thiamine comme la viande.
L’ingestion de fortes doses de sulfites peut donc pro-
voquer des troubles gastro-intestinaux et une ca-
rence en thiamine.
Mais si vous y êtes allergique, les effets secondaires
peuvent être encore plus graves. Les scientifiques
ont ainsi conclu que les sulfites étaient sans risques
pour la plupart d’entre nous, mais dangereux pour
certains.
La dose journalière acceptable
Pour les sulfites, la dose journalière acceptable (DJA)
est fixée à 0,7 mg par kilo de poids corporel. Vu le
niveau parfois très élevé des limites légales, il n’est
guère difficile de dépasser cette quantité.
La liste des aliments auxquels les fabricants peuvent
ajouter des sulfites est interminable. De plus, les pla-
fonds légaux sont souvent fort hauts. Tous ces fac-
teurs combinés font que la DJA est rapidement dé-
passée, surtout chez les jeunes enfants. »
Dans le livre « Additifs alimentaires Danger » de
C Gouget (éd.Chariot d'Or), les 8 formes répertoriées
de sulfites sont classés « rouge » (=danger) ; les
risques encourus sont : allergies, troubles digestifs,
irritation des bronches, mauvaise fixation de la vita-
mine B1, nausées, asthme, élimination du calcium,
endommagement de l'ADN, maux de tête.
Irritation du tube digestif, avitaminose en vitamine
B12 sont ajoutées au E222.
Enfin, en France, la Direction Générale de la concur-
rence, de la consommation et de la répression des
fraudes (1) rend la mention des sulfites obligatoire
dans l'étiquetage des vins car ils font partie des aller-
gènes : « Pour les vins, la présence de l’allergène
anhydride sulfureux doit être indiquée sous la forme
« contient des sulfites (ou de l’anhydride sulfu-
reux) ».
Je n’ai parlé ici que de sulfites, mais vous aurez com-
pris que les « additifs » sont extrêmement nom-
breux. « Générations Futures » souligne en plus que
leur combinaison (« l’effet cocktail ») les rend encore
plus dangereux…
Dans un premier temps, on pourrait revendiquer que
tous les additifs soient l’objet des mêmes mesures
que les sulfites (et les autres allergènes) et fassent
donc l’objet d’un étiquetage très clair. On sait qu’ils
sont nombreux à être suspectés d’être dangereux et
d’augmenter, par exemple, les risques d'hyperactivi-
té, l’insomnie, l’asthme, les nausées, les cancers,...
Mais même le meilleur étiquetage du monde n’empê-
chera pas que ces produits soient ingérés par nombre
de personnes. La seule vraie bonne solution c’est de
les interdire. Ou mieux encore : de les rendre com-
plètement inutiles. C’est-à-dire de revenir à des
modes de production alimentaire respectueux de
l’homme et de la nature.
Un sacré chemin à parcourir ! En attendant, vous
pouvez orienter votre alimentation vers les produits
locaux, produits de façon bio ou au moins raisonnée,
apprendre à connaître les producteurs et avec eux à
réinstaller de la confiance
Allez, bon appétit quand même !
Antoinette.
(1) http://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie
-pratique/Fiches-pratiques/Etiquetage-des-vins
P a g e 1 3 2 8 7 Sulfites, un tour de la question
Tableau donnant un aperçu des quantités
de sulfites (So2 ) par produits exprimées
en part par million (ppm).
Tous les produits, à l’exception des vins
bio, sont des préparations industrielles.
(suite de la page 5)
Q : Combien d'emplois sont
prévus ?
R : Bridgestock : Actuellement 72
artisans de la région travaillent à
la mise en conformité du site, par
la suite, une centaine de per-
sonnes seront employées, tous
corps de métiers confondus.
Q : Serez-vous contrôlés quant
à l'utilisation des 40 € par
jour ?
R : Bridgestock : Fedasil impose
des contrôles stricts, réguliers,
sans prévenir, effectués par 6 or-
ganismes indépendants.
Q : Depuis combien de temps
votre société gère des centres
d'accueil ?
R : Bridgestock : Notre société a
été créée il y a 25 ans par 2
frères. A ce jour, nos établisse-
ments ont hébergé environ 10.000
réfugiés.
Q : S'il y a des enfants, qu'est-
il prévu pour la scolarité ?
R : Le réseau scolaire est en train
de s'organiser, il est difficile pour
le moment de planifier quoi que ce
soit car on ne sait pas combien
d'enfants seront hébergés au re-
fuge.
Q : Que faites-vous des
craintes du voisinage ?
R : Nous pouvons envisager la
création d'un comité de quartier
comme à Tournai.
Bridgestock : Des journées portes
ouvertes seront prévues, pour voir
comment fonctionne un centre, ce
que mangent les résidents, com-
ment ils vivent…
Un habitant du Tuquet : Et si
on organisait une fête des voi-
sins pour apprendre à se con-
naître ?
Excellente idée (toute la salle ap-
plaudit)
Q : Y aura-t-il des infrastruc-
tures pour les activités ?
R : Bridgestock : Oui c'est prévu
Q : Le bâtiment est-il prêt ?
R : Bridgestock : Non pas encore,
mais on y travaille nuit et jour
Q : Peut-on prévoir des parrai-
nages ?
R : Jacques Varrasse : Selon mon
expérience, c'est une mauvaise
idée. C'est source de conflits et de
jalousie entre les réfugiés (certains
mieux parrainés que d'autres). Il
vaut mieux prévoir des parrai-
nages collectifs, par des projets,
des activités communes
Anne Sophie Rogghe : Il faut sa-
voir que des affinités se mettent
naturellement en place, cette par-
tie d’accompagnement est très im-
portante, surtout par la suite.
Q : Qu'en est-il de la protection
des réfugiés, sont-ils libres
d'aller et venir librement dans
Mouscron ?
R : Bien sûr qu'ils sont libres. Ils
ont les mêmes droits et les mêmes
devoirs que les citoyens belges.
Par exemple, s'ils sont agressés,
ils sont en droit de porter plainte
et l'auteur des faits est puni. S'ils
agressent, ils peuvent être en-
voyés en centre fermé et expulsés.
Q : Comment sont-ils dispat-
chés dans le centre ?
R : Bridgestock : nous les regrou-
pons le plus possible selon les affi-
nités (ethniques, sociales et ou
religieuses, etc.). Les familles sont
logées à part.
Q : Quels seront les horaires
d'intervention pour le volonta-
riat ?
R : ce point reste à définir
Conclusions
par Sylvia Vannesche,
secrétaire d'Eco-vie
Sylvia fait un petit rappel relatif
aux formulaires à remplir pour les
volontaires, les documents sont
également disponibles sur le site
d'Eco-Vie ou sur la page Facebook
du groupe citoyen.
Des documents « ressources »
sont disponibles : livrets d’Amnes-
ty International, un argumentaire
de la CNE mais également un do-
cument que nous avons établi et
qui regroupe des documents péda-
gogiques, des jeux en ligne desti-
nés aux enfants, une BD en an-
glais qui peut servir de support
dans un cours, des vidéos…
Sylvia donne aussi quelques préci-
sions légales concernant le béné-
volat : on peut être bénévole tout
en étant au chômage ou prépen-
sionné ; mais il faut faire une dé-
claration préalable à l'Onem ou
auprès du médecin conseil si on
est en invalidité.
Le mot de la fin par Sylvia:
« Ce soir, je suis fière d'être
Mouscronnoise »
Christine Zavaher
Mouscron, réfugiés solidaires
P a g e 1 4 Accueil des migrants, réunion citoyenne du 9 novembre 2015
Accueil des migrants : la mémoire courte ?
Voilà ce que cela donne de n'avoir plus ou presque plus de témoins vivants des deux derniers
conflits mondiaux qui ont ravagé l'Europe il y a 100 ou 65 ans. Bien sûr, il ne s'agit pas ici de re-
gretter le bon vieux temps où c'était la guerre, mais de se rendre compte que les commémora-
tions à répétition n'atteignent pas ceux pour qui ce serait le plus utile.
Pour peu que ceux de notre génération aient eu un peu d'empathie naturelle ou construite au fil des récits
de nos parents ou grands-parents, ils ont intégré les choses suivantes :
Raymond nous a fait parvenir un article relatif à la construction de serres artisanales (http://
alternative-energy-gardning.blogspot.fr/2013/04/make-your-own-greenhouse.html). Nous re-
produisons ici tout en images commentées les conseils prodigués. A vos outils !
P a g e 1 5 2 8 7
1) Nos proches parents aujourd'hui décédés ou si peu nombreux avaient été des migrants en puissance,
semblables à ceux qui fuient la barbarie d'aujourd'hui. Nos grands-mères et nos grands-pères ont vécu des
déracinements comparables à ceux des migrants actuels, dans un monde vide d'internet au creux d'une Eu-
rope profonde qui comptait autant de cultures et de coutumes que de provinces ou de villes. Souvenons-
nous un peu de leurs récits.
2) La guerre elle-même est le fruit d'une somme de peurs et d'égoïsmes, de refus d'un « autre » subtilement
désigné et instrumentalisé.
Les suppressions de nombreux cours d'histoire, de culture générale, de géographie, de littérature ou le dé-
sintérêt des jeunes pour ces matières font que l'étude des faits de la géopolitique est devenue l'apanage de
rares chaînes comme Arte.
De plus, la plupart des médias accessibles ont depuis longtemps sacrifié l'analyse au profit de l'émotion bête
et brutale.
Et pour couronner le tout, les premiers quidams venus, y compris moi, ont accès par les réseaux sociaux à
une audience nombreuse et réactive le cas échéant. Pour ce qui concerne les migrants d'aujourd'hui, les obs-
tacles ne sont-ils pas suffisamment connus et les corps de noyés ne sont-ils pas assez photogéniques pour
ramollir le cœur durci qui bat dans certains coins de la vieille d'Europe ? Il faut croire que non.
Le questionnement et les commentaires si virulents des « virtuoses » de Facebook reflètent le vide abyssal
d'une mémoire à court terme. Comme disait Marcel Pagnol dans « Le château de ma mère », la bêtise a
front de taureau. Ce ne seront pas non plus les moins intelligents qui réussiront à faire la part des choses
quand il s'agira de savoir qui est un honnête homme, un passeur ou un intégriste.
Peut-être est-ce finalement que les baroudeurs du Net trouvent que la paix règne en Europe de l'Ouest de-
puis trop longtemps ?
Philippe.
Note : voir aussi l’affichette reproduite page 17
Accueil des migrants : la mémoire courte ?
Une petite pause : des serres artisanales
Etape 1 : disposer de grilles à béton. Les découper à mesure (la mesure est donnée par la grille du sol, cf. étape 2, et par la hauteur que vous voulez atteindre) et attacher les pièces ensemble (avec des colliers « Colson ») Le tout sera ensuite courbé pour faire le cadre de la serre. Le métal est à la fois souple et solide. Il est nécessaire de disposer d’une bonne pince coupante ou de cisailles.
Etape 2. Une des grilles à béton reste au sol : elle délimite la sur-face de la serre. Elle est fortement consolidée par deux pièces de métal à chaque extrémité (entrée et fond de la serre) : il importe de bien y fixer la grille du sol (par exemple en recourbant ses ex-trémités autour de ces barres). Les grilles découpées et assemblées sont recourbées : il convient de fixer une des extrémités (côté de la serre) à la grille du sol (soit avec des colliers de métal, soit avec des « Colson ») puis en courbant le treillis d’aller fixer l’autre extré-mité au côté de la grille de sol. Le tout doit être fait posément pour ne pas faire de « cassures » dans les grilles à recourber.
Conseil : les treillis à béton et métaux inoxy-
dables, sont plus chers mais la conservation et
la présentation de la serre n’en seront que meil-
leures ! Sinon, vous pouvez toujours appliquer
une peinture antirouille avant de commencer...
P a g e 1 6
3ème étape : placement d’un cadre de porte.
On vous conseille :
a) d’acheter une porte avec embrasure en « prêt à po-
ser » (attention : ceci contribuera à déterminer aussi la
hauteur de votre serre) ;
b) de procéder à entretien du bois contre les intempéries
Le cadre de la porte est fixé dans sa partie basse sur la
barre de métal et dans sa partie haute sur le treillis (à
l’aide de fil métallique, de colliers de métal,…).
Vous pouvez aussi construire le cadre de porte vous-
même aux mesures que vous souhaitez et dès lors fabri-
quer un deuxième cadre dont vous servirez comme porte
(voir « résultat final » ci-dessous).
4ème étape : des tubes de plastique ((en PVC souple),
préalablement coupés à mesure de sorte qu’ils puissent
aussi être un peu enfoncés dans le sol, sont fixés avec de
la bande adhésive sur la partie extérieure du treillis com-
posant la couverture de la serre.
5ème étape : la feuille de plastique en PVC est déposée
sur la serre. Il faut veiller à choisir un rouleau suffisam-
ment large pour que la couverture puisse faire en une
seule pièce (et éviter les fuites, les courants d’air et tout
ce qui peut fragiliser l’ensemble). C’est dans le même but
que le PVC est fixé avec le plus grand soin. On utilise du
« duct tape », qu’on trouve dans les magasins de brico-
lage.
Duct Tape : ruban adhésif toilé. Il
est imperméable, souple, inexten-
sible et possède un fort pouvoir ad-
hésif. Il résiste à l'humidité et est
déchirable à la main.
Dernières étapes.
Il vous faut encore fermer l’avant et l’arrière de votre serre
avec la feuille de plastique PVC : n’hésitez à prévoir une
marge de débordement pour rendre le tout bien hermétique.
Vous pouvez utiliser l’encadrement de la porte pour y fixer le
PVC (agrafez et puis recouvrez d’une latte de bois).
Pour l’arrière : pensez soit à le construire à l’abri des coups
de vent soit à prévoir un renfort intérieur (en bois, en forme
de X par exemple) sur quoi agrafer votre PVC (et recouvrez à
nouveau d’une latte à l’extérieur).
Placez votre porte…
Et plantez vos légumes !
P a g e 1 7 2 8 6
Amnesty International nous a
fait l’extrême amabilité de
nous autoriser à reproduire son
livret: « RÉPONDRE FACILE-
MENT À DIX PRÉJUGÉS SUR LA
MIGRATION ». Nous en repre-
nons donc ci-après de très
larges extraits. Merci !
Essayez de retenir un maxi-
mum d’informations : c’est très
utile pour argumenter !
Lexique
UN MIGRANT est une personne qui
quitte son pays pour aller vivre sur
un autre territoire pour de mul-
tiples raisons, et ce de façon tem-
poraire ou permanente. Certains
migrants se déplacent de leur
propre gré, d’autres y sont forcés
notamment en raison d’une guerre
(voir affiche ci-contre), ou de per-
sécutions.
UN DEMANDEUR D’ASILE est une
personne qui a quitté son pays en
quête d’une protection internatio-
nale, mais qui n’a pas encore obte-
nu le statut de réfugié. Il ne peut
pas être renvoyé de force dans son
pays pendant la procédure d’exa-
men de sa demande d’asile. De
plus, une personne ne peut être
renvoyée de force dans son pays si
sa vie ou sa liberté y est menacée
(principe de non-refoulement).
UN RÉFUGIÉ est une personne qui
a fui son pays parce qu’elle craint
avec raison d’y être persécutée en
cas de retour, du fait de son iden-
tité (son origine ethnique, sa na-
tionalité, son appartenance à un
certain groupe social), de ses con-
victions religieuses ou de ses opi-
nions politiques et dont le gouver-
nement ne peut ou ne veut assurer
la protection. À la différence d’un
demandeur d’asile, le statut de
réfugié lui a été reconnu.
1. Il y a une explosion des arrivées
de migrants en Europe ! FAUX
Malgré ce que peuvent laisser
croire les images montrant des ar-
rivées massives de migrants, la
réalité est tout autre et les chiffres
parlent d’eux-mêmes.
La majorité des migrants se trou-
vent dans les pays du Sud. Ceux
qui fuient des conflits se trouvent
en grande partie dans les pays li-
mitrophes, lesquels ont des res-
sources souvent très limitées. Pour
ne citer qu’un exemple, 4 millions
de réfugiés syriens se trouvent
dans des pays voisins (et 7,6 mil-
lions sont des déplacés internes).
Le Liban accueille près de 1,2 mil-
lion de réfugiés venant de Syrie,
ce qui représente environ une per-
sonne sur cinq dans le pays.
L’Union européenne (UE) propose
quant à elle de réinstaller à peine
22.504 réfugiés en deux ans. C’est
une goutte d’eau dans la mer ! Les
Nations unies ont estimé que 1,2
million de réfugiés (à travers le
monde) devaient être réinstallés
de toute urgence, soit 300.000
personnes chaque année durant
les cinq prochaines années.
Par ailleurs, le nombre de de-
mandes d’asile de personnes déjà
arrivées en Italie, en Grèce et en
Hongrie à examiner est mainte-
nant de 160.000 (septembre
2015). La Belgique devra, elle, en
accueillir un peu moins de 6.000,
soit à peine un peu plus du
dixième du Stade Roi Baudouin.
2. Ils viennent pour toucher nos al-
locations et pour prendre notre tra-
vail ! FAUX
Aucune aide n’est accordée du
simple fait d’être un étranger. Les
personnes en séjour irrégulier
(donc sans papiers) n’ont droit
qu’à l’aide médicale urgente à l’ex-
ception du cas d’un mineur en état
de besoin. Seul le statut de réfugié
(ou autre protection) donne droit
au revenu d’intégration sociale.
Pendant la période d’analyse de la
demande d’asile, le demandeur
d’asile n’a droit qu’à une aide ma-
térielle, à savoir l’hé-
bergement, la nour-
riture et l’accompa-
gnement. Et, à
moins que cette pé-
riode n’excède les
six mois, il n’a pas
d’accès légal au
marché du travail.
Notons par ailleurs
que les migrants oc-
cupent très souvent
des emplois peu
qualifiés et pénibles
laissés vacants par
les Belges et qu’ils
sont encore trop
souvent victimes de
discrimination ou
d’exploitation. Lors-
qu’ils sont au travail,
ils représentent une
réelle plus-value
pour notre écono-
mie. Non seulement
ils injectent de l’ar-
gent dans notre éco-
nomie en payant des impôts, mais
ils pallient aussi au vieillissement
de notre population.
Répondre facilement à dix préjugés
sur la migration
P a g e 1 8
Communiqué de presse Le Collectif Roosevelt-Wapi et Eco-Vie se prononcent
contre l’élargissement de l’Escaut au passage de Tournai* * une opération officiellement connue sous le nom de « Modernisation de la traversée de Tournai à la classe Va » Lectrices et lecteurs attentifs des documents mis à notre disposition dans le cadre de l’enquête publique relative à l’étude d’incidences sur l’environnement, nous dénonçons dans un premier temps le « travail » de l’auteur du pro-jet (la société Greisch, pour ne pas la nommer). Nous ne retiendrons ici que deux exemples : - le projet -qualifié de connexe- de « port de plaisance » prévu au quai Taille-Pierres et étudié par la société Greisch s’avère être une impossibilité radicale en regard de l’alternat de mise pour le passage de l’écluse de Kain ; - le projet de nouveau Pont à Ponts n’a pas prévu que des bus puissent s’y croiser, dont 10 trajets pourtant em-pruntent pluri-quotidiennement le dit pont. L’auteur de projet s’est rendu coupable d’un tel nombre de négligences, d’approximations et d’affirma-tions fantaisistes qu’il n’est point besoin d’arguer plus longtemps : ce travail est tout simplement bon à jeter. La société STRATEC, chargée de l’étude d’incidences sur l’environnement, nous livre quant à elle de précieuses indications sur la teneur réelle du projet. Il s’agit pour les pouvoirs publics (européens, régionaux ou locaux) de se plier aux exigences du commerce international et de permettre le passage de péniches dont la taille démesurée ne répond qu’aux raisons que dictent les logiques de profit. Nul ne s’en cache au demeurant, nous pouvons lire en effet que : « « Les gains d’emport de vrac et de conteneurs par bateau (…) permettent de réduire le coût de transport par voie d’eau d’une tonne de vrac ou d’un conteneur, puisque le coût total est alors réparti sur une quantité plus importante de marchandises transportées. » et qu’il est bien entendu que les gains iront entièrement au secteur privé, lequel pourra alors agrandir sa « zone de chalandise », c’est-à-dire faire rouler ses camions plus loin, plus longtemps pour un même coût de transport de la tonne au km. C’est bien STRATEC qui écrit : « Pour un même coût de transport total, un transporteur compétitif peut compenser la réduction du coût de transport par voie d’eau par une augmentation du coût de camionnage, c’est-à-dire augmenter la distance parcourue par ca-mion. Il augmente ainsi son aire de marché, également appelée aire de chalandise. » Toute cette opération relève donc et sans conteste possible de la socialisation des coûts (qui seront assumés par l’ensemble des contributions de chaque citoyen) et de la privatisation des profits (qui se-ront intégralement perçus par les entreprises et leurs actionnaires). Nous refusons de nous laisser imposer ce projet, Tournai a la chance de constituer un « goulot d’étrangle-ment » (pour reprendre les termes de l’EIE) de ces logiques mortifères, nous entendons bien le rester.
Le Collectif Roosevelt-Wapi et Eco-Vie asbl.
3. L’immigration ruine les finances publiques ! FAUX
Au contraire, d’après un rapport de l’OCDE, l’immigration
« rapporterait » en moyenne près de 3.500 euros de rentrées fiscales
par individu par an. En cotisant, en consommant et en payant des im-
pôts, les migrants contribuent donc à l’activité économique et aux fi-
nances publiques qui, à défaut, subiraient des pertes. Par ailleurs, en
2014, la part du budget réservé à l’Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile (Fedasil) s’élevait
seulement à 0,15 % des dépenses totales de l’administration belge. L’accueil d’un demandeur d’asile coûte
entre 37,7 et 40 euros. Une grande partie de ces frais est réinvestie dans notre économie grâce à la création
de plusieurs centaines d’emplois créés pour assurer l’accueil de ces personnes. N’oublions pas que les tenta-
tives de bloquer nos frontières coûtent cher à nos pays, notamment l’édification des murs avec du matériel
de surveillance de pointe. Entre 2007 et 2013, l’UE a alloué près de 4 milliards d’euros aux politiques migra-
toires (y compris le renvoi de ressortissants de pays tiers et le contrôle des frontières). À peine 17 % (soit
700 millions d’euros) ont été consacrés aux procédures d’asile
4. On va être envahi par des criminels et des terroristes ! FAUX
Les arrivées et l'identification des personnes sont contrôlées au moment opportun. De toute façon, les per-
sonnes qui montent à bord de ces embarcations de fortune sont des hommes, des femmes et des enfants
qui fuient pour sauver leur vie ou trouver une vie meilleure pour eux et leurs familles. Ce ne sont pas des
terroristes. Ces derniers voyagent comme tout le monde, notamment par avion, si nécessaire avec de faux
papiers. Trop souvent un amalgame est fait entre musulmans et intégristes, généralisant ainsi une peur du
musulman. Or les intégristes ne représentant qu’une infime minorité des musulmans.
(suite page 24)
P a g e 1 9 2 8 7 Eco-vie Junior Grisou raconte. . .
Je n’ai pas encore eu le temps de vous raconter
une visite dans mon jardin en septembre : celle
de la fauvette à tête noire… Un très bel oiseau !
Mais jugez-en plutôt…
La voici occupée de s’intéresser de près à nos
baies de sureau (avec raison, c’est excellent !).
Je dis « la voici » car c’est bien de Madame qu’il
s’agit. Si c’était Monsieur, il aurait une calotte
plus noire sur la tête. En tous cas, les
baies de sureau, c’est un régal pour
cet oiseau…
Il peut vivre jusqu’à 7 ans.
Vous savez qu’on classe les oiseaux
(comme tous les êtres vivants) en
« ordres », puis en »familles », en
« genres » et enfin en espèces (ou
sous-espèces). Je vais vous en ap-
prendre une bien bonne : le « genre »
de la fauvette, c’est « Sylvia »: un pe-
tit clin d’œil à ma maîtresse et amie de
toujours (ça lui fera plaisir et je suis
bien certain qu’elle n’en savait stricte-
ment rien !).
Bref, la fauvette se nourrit de
mouches, d’insectes et de baies… La
preuve en image !!!
A bientôt
Pour d’autres aventures.
Grisou
Une visite de septembre !
P a g e 2 0 AGENDA
Lundi 7 et 14 dé-
cembre
Atelier stretching postural® de 18 à 19 h.–Ecole communale de Leers Nord (22, rue des
Mésanges, 7730 Leers-Nord [B.]) ; accueil à partir de 17h45
Mercredi 2, 9 et 16
décembre
Atelier stretching postural® de 12h30 à 13h30 - Ecole communale de Leers Nord (22,
rue des Mésanges, 7730 Leers-Nord [B.]) ; accueil à partir de 12h15
Jeudi 3, 10 et 17 dé-
cembre
Atelier stretching postural® de 18h précises à 19h - CRIE de Mouscron (rue de la Vel-
lerie, 135). Accueil à partir de 17h45
Mardi 22 décembre Réunion Moins de biens, plus de liens & Incroyables comestibles au CRIE, à 17h30
Dimanche 6 dé-
cembre
Animation « Monsanto » aux Fraternités Ouvrières (58, rue Charles-Quint, 7700 Mous-
cron)
Mercredi 9 dé-
cembre
1 heure pour les Droits de l’Homme (annonce page 21)
Dimanche 13 dé-
cembre
Animation « Monsanto » aux Fraternités Ouvrières (58, rue Charles-Quint, 7700 Mous-
cron)
Samedi 19 décembre Audit citoyen de la dette, 10h, au CRIE de Mouscron (rue de la Vellerie, 135)
Décembre
Janvier
Lundi 4, 11, 18 et 25
janvier
Atelier stretching postural® de 18 à 19 h.–Ecole communale de Leers Nord (22, rue des
Mésanges, 7730 Leers-Nord [B.]) ; accueil à partir de 17h45
Mercredi 6, 13, 20 et
27 janvier
Atelier stretching postural® de 12h30 à 13h30 - Ecole communale de Leers Nord (22,
rue des Mésanges, 7730 Leers-Nord [B.]) ; accueil à partir de 12h15
Jeudi 7, 14, 21 et 28
janvier
Atelier stretching postural® de 18h précises à 19h - CRIE de Mouscron (rue de la Vel-
lerie, 135). Accueil à partir de 17h45
Mardi 26 janvier Réunion Moins de biens, plus de liens & Incroyables comestibles au CRIE, à 17h30
Samedi 16 janvier Audit citoyen de la dette, 10h, au CRIE de Mouscron (rue de la Vellerie, 135)
Recette réalisée lors
de l'atelier du 3 octobre 2015
Temps : 15 minutes de prépara-
tion + 45 à 50 minutes de cuisson
Ingrédients (pour 4 pers.) :
- 1 petit chou-fleur râpé à la main
ou au robot
- 1 œuf
- sel, poivre
Facultatif :100 g de fromage de
chèvre frais ou une boule de moz-
zarella râpée ou un yaourt.
On peut aussi, selon les goûts,
mettre de l’origan, de la moutarde,
de l’ail.
Préparation
- Préchauffez le four à 200°C.
- Lavez le chou-fleur puis découpez
-le en fleurettes (en petits bou-
quets).
- Faites sécher les fleurettes puis
passez-les au mixeur pour obtenir
une texture granuleuse (comme du
taboulé).
- Cuisson
au micro-ondes : mettez
le chou-fleur mixé dans
un bol, couvrez puis faites
cuire 7 min. au micro-
ondes.
à la casserole : cuire le
chou-fleur râpé dans de
l’eau bouillante salée pen-
dant 5 minutes.
sans cuisson préalable : le
temps de cuisson au four
est plus long.
- Essorez-le chou-fleur avec un
torchon propre, pour retirer le
maximum d’eau.
- Mélangez le chou-fleur essoré
avec l’œuf, (le fromage râpé) et
l’origan.
(suite page 21)
Pâte à pizza au chou-fleur
2 8 7 P a g e 2 1
Pâte à pizza au chou-fleur
- Salez, poivrez et mélangez bien.
- Étalez uniformément sur le papier
de cuisson et faites cuire environ
20 min.
- La pâte est cuite lorsqu’elle com-
mence à dorer et à se décoller du
papier.
- Garnissez avec les ingrédients
pour obtenir la pizza de votre choix
et poursuivez la cuisson durant 15
minutes.
Note : La réussite de cette
recette dépend de l’essorage
du chou-fleur alors n’hésitez
pas à recommencer !
P a g e 2 2 Dix associations lancent un appel au boycott des usines à viande
Eco-Vie est une des 10 associa-
tions partenaires de cet appel
au boycott. Au-delà de la dé-
marche individuelle (qui de-
meure importante, bien enten-
du), il s’agit pour nous d’une
action politique qui se doit
d’employer les moyens adé-
quats de la lutte collective.
Nous y veillerons…
Une surexploitation des es-
paces cultivables avec une
perte importante, voire colos-
sale de la biodiversité
Depuis le milieu de vingtième
siècle, la population mondiale a
doublé et la production de
viande a quintuplé. Pourquoi ?
Était-ce pour répondre à une
nécessité ou pour créer un be-
soin ? Une chose est sûre, au-
jourd'hui, un milliard de per-
sonnes sont sous-alimentées,
quand deux autres milliards
sont en surpoids ou obèses.
Ce n'est pas la production in-
tensive et industrielle de
viande qui solutionnera le pro-
blème, au contraire. Cette pro-
duction industrielle, si elle se
cache derrière la louable inten-
tion de produire une alimenta-
tion à bas coût accessible à
tous, n'a en réalité qu'un seul
but : faire du profit.
I. La catastrophe des
usines à viande
Les producteurs de viande à bas
coût construisent des chaînes de
production qui appliquent au
monde vivant les mêmes principes
que dans les chaînes de production
industrielles, c'est pourquoi nous
parlons d'« usines à viande ».
Celles-ci génèrent :
1. Une nourriture de mauvaise
qualité, tant du point de vue
goût que de la valeur nutrition-
nelle, avec une multitude d'ef-
fets néfastes sur la santé pu-
blique
L'un des problèmes de santé pu-
blique les plus graves parmi ceux
qu’engendrent les usines à viande
est la présence d'antibiotiques
dans la viande.
A l'heure où l'on multiplie les cam-
pagnes pour l'utilisation adéquate
et parcimonieuse des antibiotiques
afin d'éviter le développement de
bactéries résistantes et l'inefficaci-
té à terme de ces mêmes antibio-
tiques, on nous les fait ingurgiter
sans aucune précaution, sans dis-
cernement, dans la viande que
nous consommons.
Certains prétendent que ce ne sont
que des résidus, de très petites
quantités inoffensives.
Mais nous en absorbons sans
cesse, et cette répétition pose de
sérieuses questions. Aujourd'hui,
l'inefficacité déjà constatée de cer-
tains antibiotiques est davantage
due aux pratiques néfastes de
l'industrie de la viande qu'à un
usage médical inapproprié, incor-
rect ou trop important.
Des souches bactériennes
résistant aux antibiotiques
apparaissent par mutation
génétique. Ces souches résis-
tantes se propagent très vite
dans le cheptel et se retrou-
vent dans la viande, dans nos
assiettes, comme dans l’envi-
ronnement immédiat des éle-
vages.
2. Une surexploitation des es-
paces cultivables avec une
perte importante, voire colos-
sale de la biodiversité
Ces cultures, impliquent l'utilisa-
tion de produits phytosanitaires
qui, à ce niveau d'utilisation, doi-
vent être qualifiés de poisons.
L'influence est immédiate sur la
flore, une multitude de plantes
n'ont plus la possibilité de se déve-
lopper et les pesticides influent
directement sur la faune (ainsi, la
population d'abeilles décroît sans
cesse, pour atteindre, dans cer-
taines régions, des seuils cri-
tiques).
b- La destruction des sols culti-
vables - il s'agit bien de destruc-
tion et pas de pollution - est le ré-
sultat non seulement de l'utilisa-
tion des produits chimiques
(désherbants, pesticides, engrais),
mais aussi des techniques utilisées
(labours profonds et utilisation
d'engins de plus en plus lourds).
c- Cette destruction entraîne la
recherche de nouveaux sols à ex-
ploiter. Des organisations qui spé-
culent sur le sol privé pratiquent la
course à l'accaparement des terres
et ainsi de très nombreux paysans
se trouvent privés d'un accès à la
terre qui leur est vital. L'accapare-
ment de ces espaces provient de
pratiques destructrices comme la
déforestation à outrance et en-
traîne la destruction d'un biotope
particulier et de la faune qui y est
rattachée. Cette déforestation
aboutit - et ce point est capital - à
la disparition d'un espace de stock-
age du CO2 des plus importants.
P a g e 2 3 2 8 7
3. Des conditions de vie inac-
ceptables pour les animaux
La production industrielle de
viande induit directement, pour les
animaux, des conditions d'exis-
tence inacceptables :
– Concentration sur des espaces
réduits qui les empêche de se
mouvoir normalement ;
– Concentration dans des endroits
clos qui les prive de lumière natu-
relle nécessaire à leur bien-être ;
– Obligation d'usage d'antibio-
tiques afin d'éviter une mortalité
importante ;
– Destruction pure et simple à la
naissance, d'animaux considérés
non rentables (poussin mâles pour
les poules pondeuses, porcelets
surnuméraires, etc.) ;
– Pour les poules pondeuses, des-
truction pure et simple des ani-
maux en fin de production.
Cette liste n'est pas exhaustive.
4. Une production importante
de gaz à effets de serre.
Selon la FAO, l'élevage est consi-
déré comme la deuxième source
de production des gaz à effet de
serre (18 %). Ces GES sont dus :
– à l'élevage lui-même : produc-
tion des émissions de méthane (35
à 40 %)
– à la déforestation
– aux méthodes de culture et
d'élevage
– au labourage (les sols contien-
nent de grandes quantités de car-
bone relâchées dans l'atmosphère
par un labour profond et intensif
– à la production de pesticides et
d'engrais, grosse consommatrice
d’énergie
– à la sur-mécanisation, nécessitée
par les techniques destructrices
utilisées
– au transport d'aliments produits
à l'autre bout de monde.
Ces facteurs démontrent à quel
point les usines à viande sont un
facteur majeur de production des
gaz à effet de serre.
Et la production massive de ces
GES est à l'origine de graves chan-
gements climatiques, dont on con-
naît les conséquences.
II. La solution simple et saine :
l'élevage
de proximité en prairie
La solution à toutes ces dérives
est très simple, c'est le retour
à un élevage en prairie, un éle-
vage lié au sol, un élevage à
taille humaine et de proximité.
Ce type d'élevage respecte l'ani-
mal, respecte l'environnement,
respecte l'homme. Les problèmes
liés à la pollution des sols dispa-
raissent, les cheptels sont liés aux
surfaces, et les effluents d'élevage
redeviennent ce qu'ils auraient dû
rester : un amendement et un fer-
tilisant, ils ne sont plus un pol-
luant.
- L'usage des antibiotiques est ré-
duit au curatif (oui, il arrive à un
animal d'être malade);
- L'élevage étant lié à l'espace au
sol, il entretient les prairies et ne
nécessite plus la surexploitation de
terres qui, à l'autre bout de la pla-
nète, prive trop souvent les habi-
tants du lieu de leurs moyens de
subsistance.
- La déforestation devient sans ob-
jet.
- L'élevage à l'échelle humaine et
locale, ne crée pas de déséquilibre
à l'échelle de la planète, il rede-
vient un élément d'équilibre,
source d'un revenu équitable pour
celui qui le pratique et point non
négligeable, source d'emploi.
- Il cesse de contribuer aux chan-
gements climatiques désastreux
pour la planète et l'humain.
Agissons : boycottons les
usines à viande, choisissons
l'élevage de proximité,
en prairie.
La production de viande indus-
trielle est une catastrophe.
Nous ne voulons pas y partici-
per, en consommant cette
nourriture qui est mauvaise,
pour l'animal, pour le produc-
teur, pour le consommateur et
pour la planète. Que faire ?
Il est possible d'agir de manière
simple et efficace :
1. En refusant systématiquement
de manger de la viande indus-
trielle : boycottons les usines à
viande ;
2. En mangeant moins de viande,
c'est meilleur pour la santé, c'est
bon pour l'environnement, pour les
animaux et c’est un geste en fa-
veur de l'élevage paysan ;
3. En se tournant vers les produc-
teurs locaux qui pratiquent l'éle-
vage en prairie .
Le changement de comportement
de chacun d'entre nous, à une
échelle individuelle, n'a que peu
d'influence. Par contre, par conta-
gion culturelle, il peut avoir un ef-
fet majeur sur le réchauffement
climatique, sur le bien-être des
populations mises à l'écart au seul
profit de l'industrie à viande, sur
l'équilibre de la planète.
Prenons donc notre part dans ce
combat, nous le devons, à nous, à
nos enfants et à la terre qui est
notre maison.
Pour plus d’informations : http://
www.usinesaviandestop.be/
P a g e 2 4 Si vous voulez participer à la rédaction de cette revue, merci de le signaler au 056/ 337213. Pro-
chain comité de rédaction : 06/ 01/ 2016
Si vous désirez nous soumettre un article, merci de nous le faire parvenir, si possible, pour le
04/ 01/ 2016, par mail à eco-vie@skynet. be ou par courrier (34, rue de l' Oratoire, 7700 Mouscron)
Abonnement - adhésion : 15 euros ou un virement permanent de 1, 25 € par mois mi-
nimum au BE82 5230 8023 7768 (BIC : TRIOBEBB) . ECO-VIE, Rue de l' Oratoire 34,
7700 MOUSCRON Tél. : 00 32 (0) 56 33 72 13 / mail ; eco-vie@skynet. be
Les articles signés n' engagent que leurs auteurs.
5. L’Europe est une passoire ! FAUX
Bien au contraire, l’Europe est une
véritable forteresse. Aux frontières
de l’Europe, des murs s’érigent un
peu partout, notamment entre la
Turquie et la Grèce, ou encore au-
tour des enclaves espagnoles au Ma-
roc, et plus récemment entre la Ser-
bie et la Hongrie. Barbelés, barrières
de dissuasion, radars, diffuseurs de
gaz lacrymogènes, détecteurs de
mouvements : des systèmes de sur-
veillance sophistiqués et des disposi-
tifs militaires sont mis au service de
la protection des frontières. Entrer et
s’établir en Europe est un véritable
parcours du combattant. Tout mi-
grant doit en effet obtenir un visa ;
or l’attente est souvent très longue
et les conditions d’obtention des pa-
piers ont été durcies aussi bien pour
les migrants que pour les réfugiés
(…).
6. L’Europe doit renforcer ses frontières
pour éviter l’immigration et les morts !
FAUX
L’édification de murs et de clôtures
ne diminuera pas les arrivées de mi-
grants, mais causera davantage de
morts en mer. Les personnes qui
fuient des conflits ou des guerres
tenteront toujours de sauver leur
vie, s’il le faut en empruntant des
voies périlleuses (…).
En raison du renforcement de ces
mesures (…), les migrants sont con-
traints de suivre des voies encore
plus dangereuses, parfois avec des
conséquences tragiques. Des
femmes, des hommes et des enfants
se noient en mer ou étouffent dans
des camions. C’est donc juste-
ment la politique de l’UE qui est
à l’origine des morts (…).
7. Les migrants et réfugiés entre-
prennent des voyages dangereux par
choix et/ ou par inconscience ! FAUX
Les migrants et les réfugiés sont
contraints de fuir leur pays d’origine
pour sauver leur vie. (…) Selon les
statistiques, une majorité de ceux
qui arrivent par la mer fuit la guerre,
un conflit, des persécutions, la tor-
ture ou des menaces de mort. En
2013, 63 % de personnes arrivées
de manière irrégulière par voie mari-
time en Europe venaient de Syrie,
d’Érythrée, d’Afghanistan et de So-
malie, des pays ravagés par des con-
flits et des violations massives des
droits humains. En 2014, les Syriens
et Érythréens représentaient plus de
la moitié des quelque 170.000 per-
sonnes qui sont arrivées en Italie par
la mer. Le même constat a été dres-
sé pour les premiers mois de 2015.
8. Le renforcement des opérations de
secours et de sauvetage va inciter davan-
tage de personnes à entreprendre la tra-
versée et créer un appel d’air ! FAUX
Rien ne permet d’étayer cette hypo-
thèse. En fait, le nombre de réfugiés
et de migrants prenant la route de la
mer s’est accru depuis que l’Italie a
mis fin à l’opération de sauvetage
Mare Nostrum, en octobre 2014, et
donc lorsque les risques étaient plus
élevés. Plus de 41.470 personnes
étaient déjà arrivées en Italie par la
mer entre janvier et mai 2015. La
plupart des personnes cherchent tout
simplement à fuir à tout prix une
situation extrêmement difficile,
même au péril de leur vie. (…)
9. La destruction des navires est une
bonne chose ! FAUX
On ne voit pas très bien comment les
gouvernements pourront détruire les
navires avant qu’ils ne soient utilisés
par les passeurs sans mettre en dan-
ger les réfugiés et les migrants. Des
dizaines de milliers de migrants et de
réfugiés pourraient ainsi se retrouver
pris au piège dans une zone de con-
flit violent. Ces actions risquent aussi
de mobiliser des navires et des
avions de l’UE qui seraient autre-
ment utilisés pour sauver des per-
sonnes en mer. Et tout cela pourrait
pousser les populations migrantes à
utiliser des moyens plus dangereux
encore pour tenter de pénétrer dans
la forteresse Europe. Des situations
similaires (boat-people en Asie à la
fin de la guerre du Viêt Nam) ont
montré que les passeurs répondaient
à la destruction de bateaux par la
construction d’esquifs encore plus
dangereux...
10. De toute façon, je ne peux rien
faire ! FAUX
Vous pouvez signer nos pétitions sur
notre site www.amnesty.be et les
relayer largement via vos réseaux
sociaux. Ensemble, nous pouvons
prouver que les Européens ne sau-
raient en aucun cas tolérer que la
Méditerranée devienne un cimetière.
Les dirigeants européens ont enfin
accepté d’augmenter les ressources
dédiées aux opérations de sauvetage
(…). Ce sont des mesures encoura-
geantes mais ce n’est pas suffisant.
Nous continuerons à faire pression
sur les dirigeants européens pour
qu’ils mettent un terme à cette si-
tuation dans laquelle des gens souf-
frent et meurent devant leur porte –
en mer ou sur la terre ferme.
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