Dossier pédagogique réalisé par Clémence Littaye, professeure du service éducatif : [email protected], Contacts relations publiques : Margot Linard : [email protected] Rénilde Gérardin : [email protected]
Répétition d’Aglavaine et Sélysette, mise en scène de Célie Pauthe, © Elisabeth Carecchio
Aglavaine et Sélysette de Maurice Maeterlinck
mise en scène Célie Pauthe
du mardi 15 au vendredi 18 avril 2014
2
de Maurice Maeterlinck
mise en scène Célie Pauthe
collaboration artistique Denis Loubaton
scénographie et costumes Marie La Rocca
assistanat à la scénographie Jean-Baptiste Bellon
lumières François Fauvel
son Aline Loustalot
atelier costume Anne Tesson et Isabelle Flosi
maquillages et coiffures Rose Edmonde Tacail
régie générale Céline Luc
régie plateau Marc Vanbremeersch
accompagnatrice enfants Adèle Verrier
Avec :
Bénédicte Cerutti
Judith Morisseau
Karen Rencurel
Manuel Vallade
et, en alternance :
Joséphine Callies
Lune Vidal
Production : CDN Besançon – Franche-Comté
Coproduction : La Colline – théâtre national, La Comédie de Reims – CDN
3
SSOOMMMMAAIIRREE PPrréésseennttaattiioonn ddee llaa ppiièèccee page 3
LLEE PPRROOJJEETT AARRTTIISSTTIIQQUUEE
CCéélliiee PPaauutthhee ppaarrllee dd’’AAggllaavvaaiinnee eett SSééllyysseettttee
NNoottee dd’’iinntteennttiioonn ppaarr CCéélliiee PPaauutthhee
page 4
page 4
AAGGLLAAVVAAIINNEE EETT SSÉÉLLYYSSEETTTTEE DDEE MMAAUURRIICCEE MMAAEETTEERRLLIINNCCKK
PPrréésseennttaattiioonn ddee MMaauurriiccee MMaaeetteerrlliinncckk
((bbiiooggrraapphhiiee,, rreeppèèrreess,, MMaaeetteerrlliinncckk,, PPrriixx NNoobbeell ddee lliittttéérraattuurree))
EExxttrraaiitt ddee llaa ppiièèccee
page 7
page 13
TTEEXXTTEESS EENN PPAARRAALLLLÈÈLLEE
AAuuttrreess tteexxtteess ddee MMaaeetteerrlliinncckk
((ccoorrrreessppoonnddaannccee,, ppooééssiiee,, pprrééffaaccee aauu tthhééââttrree ddee 11990011))
LLee ssyymmbboolliissmmee eenn lliittttéérraattuurree
PPrréésseennttaattiioonn dduu TThhééââttrree ddee ll’’ŒŒuuvvrree
page 17
page 20
page 22
HHIISSTTOOIIRREE DDEESS AARRTTSS -- PPRROOLLOONNGGEEMMEENNTTSS
HHddAA PPrréélluuddee ppoouurr AAggllaavvaaiinnee eett SSééllyysseettttee ppoouurr oorrcchheessttrree,, AArrtthhuurr HHoonneeggggeerr
HHddAA LLee ssyymmbboolliissmmee eenn ppeeiinnttuurree
page 24
page 24
LL’’ÉÉQQUUIIPPEE AARRTTIISSTTIIQQUUEE page 27
BBIIBBLLIIOOGGRRAAPPHHIIEE // SSIITTOOGGRRAAPPHHIIEE Page 34
Nous nous sommes aimés autant qu’on peut humainement s’aimer, semble-t-il. Mais quand
elle sera là, nous nous aimerons davantage...»
Rien ne semble pouvoir troubler la plénitude dans laquelle Méléandre et Sélysette vivent
depuis quatre ans leur amour doux et calme, au bord de la mer du Nord. Mais quand la
mystérieuse Aglavaine lui écrit pour s’annoncer, Méléandre déclare avec joie à Sélysette
qu’arrive le seul être capable de faire grandir encore leur sentiment...
C’est le point de départ énigmatique d’une pièce où Maeterlinck embarque ses
personnages dans une utopie, celle d’un amour contagieux et non exclusif, irradiant et non
possessif. Ils se livrent tous trois à l’expérience, mais l’harmonie espérée se dérobe : les
caresses, les baisers et les ravissements de l’âme sécrètent peu à peu de l’angoisse et de la
souffrance... Après Long voyage du jour à la nuit d’O’Neill et Yukonstyle de Sarah
Berthiaume, pièces dont l’univers apparemment réaliste est débordé par le lyrisme des
personnages, le choix de ce texte prend cette fois un tout autre chemin : pour révéler sur
scène la puissance de rêve contenue en chacun, Célie Pauthe s’empare d’un conte étrange,
raconté à demi-mots, où les prénoms des légendes enfantines cachent des terreurs
enfouies et des perversions fascinantes.
4
LLEE PPRROOJJEETT AARRTTIISSTTIIQQUUEE
CCéélliiee PPaauutthhee ppaarrllee dd’’AAggllaavvaaiinnee eett SSééllyysseettttee ::
Vidéo disponible à l’adresse :
http://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Aglavaine-et-Selysette/videos/
« L'amour est à réinventer, on le sait. » Arthur Rimbaud, Une saison en enfer, Délire 1.
NNoottee dd’’iinntteennttiioonn ppaarr CCéélliiee PPaauutthhee
Aglavaine et Sélysette est une pièce peu connue et rarement représentée de Maurice
Maeterlinck datant de 1896. Étrange et surprenante, elle opère une rupture par rapport à la
brièveté, au caractère haletant et angoissé de ses œuvres antérieures. Il l’écrit véritablement
contre son « premier théâtre », avec la ferme volonté de « se désimprégner de la force
aveugle du destin » qui avait été, de La Princesse Maleine à La Mort de Tintagiles, l’horizon
des drames symbolistes. « Je sens que j’en ai fini avec les drames pour marionnettes, avec
les Maleine et les Pélléas. C’est un cul de sac. », note-t-il dans ses carnets.
La démarche est courageuse : il remet ainsi en question les principes esthétiques qui
avaient pourtant fait de lui, à 33 ans, l’un des chefs de file les plus respectés et influents du
mouvement symboliste.
D’après sa correspondance, il cherche un nouveau souffle poétique capable de témoigner
de l’émotion et de l’espoir nouveau que représente pour lui la découverte de l’amour.
lors de la présentation de saison 2013-2014 du théâtre de La Colline
5
La genèse de la pièce est en effet indissociable de sa rencontre avec Georgette Leblanc,
cantatrice et comédienne, pour qui il décide d’écrire le rôle d’Aglavaine, figure originale
dans son paysage féminin : « être de vérité profonde et de pure lumière », puissante et
agissante, capable de tenir tête au destin ; d’elle doit venir une révolution pour ceux qui
l’entourent. Elle est venue pour convaincre les autres personnages qu’ils sont libres et
peuvent aspirer au bonheur.
Seulement voilà : l’équation de départ n’est pas sans poser d’emblée question. C’est en
effet auprès d’un jeune couple marié que l’auteur décide de propulser sa nouvelle héroïne.
Méléandre et Sélysette vivent ensemble depuis quatre ans en retrait du monde, entourés de
Méligrane et Yssaline, grand-mère et petite sœur de Sélysette. Leur amour semble doux et
calme, mais lorsque, dès la première page de la pièce, une lettre prévient de l’arrivée
d’Aglavaine, veuve du frère de Sélysette venue leur demander l’hospitalité, Méléandre
annonce à Sélysette que grâce à elle, ils vont s’aimer mieux encore : « quand elle sera là,
nous nous aimerons davantage, nous nous aimerons tout autrement, bien plus
profondément, tu verras... ».
Tel est le troublant et dangereux dispositif dans
lequel Maeterlinck projette les personnages de
ce trio amoureux, embarqués dans un pari fou
qu’ils vont, chacun à leur manière, tenter de
relever de toutes leurs forces : s’aimer au-delà
du couple, inventer ensemble un « au-delà de
l’amour qui devrait ignorer les petites choses de
l’amour », une nouvelle utopie qui consiste à
croire que l’amour est transmissible et non
exclusif, irradiant et non destructeur.
L’œuvre entière est en effet traversée par cette
haute idée de l’Amour qui devrait pouvoir nous
faire déplacer la ligne d’horizon du possible, voir
plus loin que l’ordre moral en s’élevant tant au-
dessus des conventions que de nos faiblesses
humaines...
Sous l’impulsion d’Aglavaine, qui parvient à émouvoir et convaincre Sélysette elle-même,
tous trois vont donc tenter de travailler à ce projet, malgré la jalousie, la culpabilité et la
souffrance, avec exaltation et « ivresse d’âme ».
© Gg
6
Mais peu à peu le projet utopique déraille, échappe à son auteur : alors qu’on peut penser
sincère l’espoir que Maeterlinck engage dans ce personnage solaire et combattant
qu’incarne Aglavaine, c’est en fait l’autre personnage féminin, Sélysette, être du repli, de la
modestie et du désarroi, qui manque autant de confiance en elle qu’Aglavaine en est pleine,
être de peu de mots, qui appartient plus à la première famille, celle des « démunis du
langage », qui va progressivement capter, malgré lui, son empathie et sa tendresse.
C’est à elle qu’il va en effet confier in fine l’acte d’amour le plus radical, le plus absolu, acte
comme seul un enfant exalté peut l’entreprendre et dont le courage et la violence laisseront
les deux autres désemparés et perdus. Éveillée et enflammée, tant spirituellement que
sensuellement, par Aglavaine, Sélysette sera au final celle qui sera allée le plus loin sur le
chemin de cet extrémisme amoureux...
Au point que Maeterlinck demandera pardon à Georgette, qui devait être sa muse, de ce
tournant auquel il ne s’attendait pas lui-même. « Mes personnages font ce qu’ils veulent, je
ne peux rien sur eux. […] C’est la force des choses, lui dira-t-il, qui a voulu que le drame
soit presque la défaite d’Aglavaine. »
Il ne s’agit pas pour autant, de trancher entre l’une et l’autre, pas plus que ne parvient à le
faire dans la pièce Méléandre, double à peine masqué de l’auteur lui-même. Elles sont
toutes deux, dans l’âme du poète, aussi indissociables, complémentaires et pourtant non
réunissables que les deux faces d’une même pièce, elles sont l’origine d’un dilemme
intérieur et d’un conflit esthétique générateurs d’une vitalité incandescente.
Sans le glaive d’Aglavaine, la mort ne serait peut-être pas survenue si vite, mais la vie non
plus, dans sa violence, son désordre, et son intensité.
Maeterlinck se peint à nu à travers cet exercice hautement périlleux, et notre enjeu est de
tenter à notre tour de nous mettre à son école, en envisageant à chaque instant autant
l’espoir que l’effroi qu’ouvre toujours l’apparition du nouveau.
Célie Pauthe
7
AAGGLLAAVVAAIINNEE EETT SSÉÉLLYYSSEETTTTEE DDEE MMAAUURRIICCEE MMAAEETTEERRLLIINNCCKK
MMaauurriiccee MMaaeetteerrlliinncckk
Biographie
Présentation de Maurice Maeterlinck par l’Académie Royale de Langue et de Littérature
Françaises de Belgique (http://www.arllfb.be/composition/membres/maeterlinck.html) :
Lorsqu'il est désigné par le roi Albert, le 19 août 1920, parmi les fondateurs de l'Académie
royale de langue et de littérature françaises, Maurice Maeterlinck a déjà une prodigieuse
carrière littéraire derrière lui. Il est, avec Émile Verhaeren, l'écrivain qui, par la Flandre, a
donné à la littérature française de Belgique une audience internationale et une identité.
Trente années se sont écoulées depuis l'article dithyrambique, paru dans Le Figaro du 24
août 1890, où Octave Mirbeau déclarait La Princesse Maleine, publiée un an auparavant, à
trente exemplaires, l'œuvre la plus géniale de son temps et son auteur, un inconnu,
comparable à Shakespeare. Ce coup du destin projette du jour au lendemain sur la scène
mondiale le Gantois, né le 29 août 1862. C'est la gloire pour l'ancien élève du Collège
Sainte-Barbe, pour l'avocat, stagiaire chez Edmond Picard, et pour l'auteur des Serres
chaudes (1889), analogies végétales des visions insolites de la subconscience, qui allaient
devenir le maître-livre du symbolisme européen.
Secrète coïncidence d'une sensibilité, d'un espace géographique aux confins de deux
cultures et d'une âme, Maeterlinck livre, en à peine six années, la concentration la plus pure
et la plus subtile de l'esthétique symboliste, au point qu'il l'incarne dans les milieux
littéraires de l'Europe entière. Se succèdent les drames en un acte, dont il fonde le genre —
L'Intruse et Les Aveugles (1890) — vite traduits dans les grandes langues européennes, Les
Sept Princesses (1891) et, en 1892, l'apogée de la nouvelle dramaturgie : Pelléas et
Mélisande. Deux ans plus tard, paraissent, chez Deman à Bruxelles, les trois petits drames
pour marionnettes, Alladine et Palomides, Intérieur et La Mort de Tintagiles.
On peut chercher l'explication de la convergence de ces œuvres singulières dans la mise en
écriture des enseignements d'une révélation, décisive, selon Joseph Hanse, pour
l'orientation de son art : celle que lui apporte l'œuvre du mystique de Groenendael,
Ruysbroek l'Admirable, lue dès 1895, et dont il traduit L'Ornement des noces
8
spirituelles (1891), accompagné d'une très significative Introduction. La découverte de la
spiritualité mystique incarnée dans le Flamand, auquel il est lié par des affinités
congénitales, rejoint chez le traducteur-poète en quête d'une écriture plus conforme à sa
sensibilité, celle du symbole authentique, qui émaille la prose de Ruysbroeck. «Depuis que
je l'ai vu, note-t-il, notre art ne me semble plus suspendu dans le vide. Il nous a donné des
racines. Révélation, parce que dans la syntaxe tétanique de la prose du primitif, la pensée
suggère, au lieu de décrire, use d'analogies, d'approximations et d'images puisées dans le
quotidien, pour amener au jour ce qui n'a pas de représentation.» La traduction
des Disciples à Saïs et des Fragments de Novalis, publiée quatre ans plus tard, s'inscrit
dans le sillage de la découverte de l'homme intérieur, inspirant à Maeterlinck cette réflexion
qui synthétise sa recherche : «Car c'est à l'endroit que l'homme semble sur le point de finir
que probablement il commence...»
On peut lire Le Trésor des humbles (1898) comme une sorte de diététique de l'âme, où
Carlyle et le bon Emerson ouvrent la voie au sens pratique et réaliste, dont La Sagesse et la
destinée (1898) est l'aboutissement. Y demeure cependant très présent le fameux sentiment
de l'infini, ferment permanent de l'œuvre maeterlinckienne. L'essai célèbre sur Le Tragique
quotidien complété par sa réflexion sur «le mystère, l'inintelligible, le surhumain»… qui
alimente la Préface au Théâtre de 1901, pose le dramaturge comme le père-fondateur du
théâtre statique. Cette année-là, paraît
l'album des Douze chansons, illustré par
Charles Doudelet, témoignage de l'ascèse
du langage à laquelle se livre le poète pour
que seul subsiste l'indicible dans ses
chansons de toile.
Aglavaine et Sélysette (1896), à la charnière
du nouveau théâtre, dont Monna
Vanna (1902) est le document, présente
désormais le rayonnement de la beauté
morale et de l'amour comme une issue au
tragique. Dans ce nouveau contexte,
s'inscrivent Sœur
Béatrice (1901), Joyzelle (1903), Ariane et
Barbe-Bleue (1907).
Maurice Maeterlinck, par A. Delannoy, Les Hommes du Jour, N° 133, 7 août 1910
9
L'activité de l'auteur dramatique n'exclut pourtant pas la recherche du scientifique
éclairé. Du Temple enseveli (1902) au Double Jardin (1904), Maeterlinck poursuit sa
méditation, qui alterne avec l'observation rigoureuse des insectes et des plantes. Il en livre
les résultats dans La Vie des abeilles(1901), premier volet d'un triptyque complété par La Vie
des termites (1927) et La Vie des fourmis (1930). Il faut y joindre L'Intelligence des
fleurs(1907). En fait, dans ces livres qui deviennent vite des best-sellers, l'observation
scientifique est sous-tendue par la même foi spiritualiste, puisée initialement dans les
doctrines mystiques et rejointe chez les philosophes de la Nature, dont Le Grand
Secret (1921) retrace les étapes. La croyance à la symbiose universelle assure la continuité
de sa méditation.
Composée en 1908 à la manière du « Märchen » ésotérique novalisien, L'Oiseau bleu, sous
le couvert d'une quête initiatique, livre le message de la foi dans l'unité vivante du monde,
où tous les conflits finissent par se dénouer. Le prix Nobel en 1911 couronne Maeterlinck
pour l'idéalisme de son œuvre.
Après avoir mis sa plume au service de la patrie occupée (Le Bourgmestre de
Stilmonde et Le Sel de la vie), Maeterlinck reprend son interrogation sur l'énigme de la
destinée dans des recueils de fragments, d'où émergent quelques beaux aphorismes,
tels La Grande Loi (1933), Devant Dieu (1937) et L'Autre Monde ou le Cadran stellaire (1942)
— ce dernier ouvrage publié à New York durant la deuxième guerre mondiale.
Le livre Bulles bleues (1948), s'il réunit les souvenirs du grand Gantois que la mémoire a
quelque peu embellis, confirme sa croyance dans l'unité fondamentale du cycle infini de la
nature, aussi vivante en lui à la fin de sa vie qu'à ses débuts.
Maurice Maeterlinck meurt à Nice le 6 mai 1949.
10
Repères
1862 Maurice Maeterlinck naît à Gand dans une riche famille bourgeoise, catholique, conservatrice et francophone. Aîné d’une famille de trois enfants.
1883 Publication de son premier poème Dans les joncs dans la revue « La Jeune Belgique ». 1886 Rencontre Villiers de l’Isle-Adam : « Ma vie a deux versants, avant, après Villiers. D’un côté
l’ombre, de l’autre la lumière ». 1888 S’inscrit à l’Ordre des Avocats. 1889 Publication de Serres chaudes (poésie). Publication de La Princesse Maleine (théâtre), saluée
par Emile Verhaeren et recommandée par Stéphane Mallarmé à Octave Mirbeau. 1890 Article retentissant de Mirbeau dans « Le Figaro » sur La Princesse Maleine, qui provoque un
engouement des troupes parisiennes pour Maeterlinck. 1891 Traduit le Livre XII des Béguines et L’Ornement des noces spirituelles de Ruysbroeck
l’Admirable. Création de L’Intruse et de Les Aveugles (1890) par Paul Fort. Refuse le Prix Triennal de Littérature Dramatique décerné par l’Académie Royale de Belgique.
1893 Rencontre Paul Verlaine. Création de Pelléas et Mélisande (1892) par Lugné-Poe. 1894 Traduit et adapte ‘Tis pity she’s a wore de John Ford. Publication de Trois Petits drames pour
marionnettes : Alladine et Palomides /Intérieur /La Mort de Tintagiles (théâtre). 1895 Rencontre Georgette Leblanc, cantatrice française. Création de Intérieur (théâtre, 1890) par
Lugné-Poe. Traduit Les Disciples à Saïs et Fragments de Novalis. 1896 Publication de Le Trésor des humbles (essai). Création de Aglavaine et Sélysette (théâtre) par
Lugné-Poe. Publication de Douze Chansons (poésie). 1898 Publication de La Sagesse et la destinée (essai). 1900 Traduit Macbeth de Shakespeare. 1901 Publication de La Vie des abeilles (essai). Querelles avec Claude Debussy concernant
l’interprète de Mélisande. Apprend à conduire une automobile. 1902 Création de l’opéra Pelléas et Mélisande de Debussy. Création de Monna Vanna (théâtre) par
Lugné-Poe. 1905 Publie un article contre le gouvernement belge, « le plus rétrograde, le plus ennemi des idées
de justice qui subsistât en Europe, la Russie et la Turquie dûment exceptées ». 1907 Paul Dukas met en musique Ariane et Barbe-Bleue (théâtre, 1901). Publication de L’Intelligence
des fleurs (essai). Installation à Saint-Wandrille en Normandie dans une abbaye bénédictine abandonnée.
1908 Création de L’Oiseau bleu (théâtre) par Constantin Stanislavski au Théâtre d’Art de Moscou. 1910 Refuse de se faire naturaliser français pour entrer à l’Académie française. 1911 Rencontre Renée Dahon, actrice française. Reçoit le Prix Nobel de littérature. 1913 Apporte son soutien intellectuel et financier à une grève socialiste en faveur du suffrage
universel en Belgique. 1914 Est mis à l’Index. Refusé par l’armée, il donne des conférences en Europe pour faire partager la
cause des Alliés. 1918 Rupture avec Georgette Leblanc. 1919 Mariage avec Renée Dahon. Séjour aux États-Unis. 1920 Refuse d’être désigné membre fondateur de l’Académie royale de langue et littérature
françaises. 1921 Signe le manifeste contre la flamandisation de l’Université de Gand jusqu’alors francophone. 1926 Publication de La Vie des termites (essai). 1930 Publication de La Vie des fourmis (essai). 1931 Installation à Nice dans la villa baptisée Orlamonde. 1932 Anobli par le roi Albert, Maeterlinck devient comte. 1937 Entre à l’Institut de France. 1939 Exil aux États-Unis. 1947 Retour en France. 1949 Maurice Maeterlinck meurt à Orlamonde.
11
Maurice Maeterlinck, prix Nobel de littérature en 1911
Le Prix Nobel qui échoit à Maurice Maeterlinck en 1911 a une triple signification. Il couronne
tout d’abord une œuvre quadruple, faite qu’elle est de poésie, de théâtre, d’essai et de
traduction et qui a profondément marqué des personnalités aussi différentes que Rilke,
Musil, Pessoa, Breton, Gracq et Artaud. Il consacre ensuite l’esthétique symboliste qui s’est
lentement affirmée, entre décadentisme verlainien et métaphysique mallarméenne. Il
constitue enfin la première légitimation d’une littérature francophone extra-hexagonale. En
effet, si les provinces belgiques ont de tout temps participé à l’aventure culturelle française,
il faut attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour voir s’y affirmer une littérature solide,
qui est le fait aussi bien de Flamands que de Wallons (à cette époque, la bourgeoisie a
partout opté pour le français). Mais cette francité est contrebalancée par des traits
exotiques de nordicité.
Maeterlinck naît à Gand en 1862. En 1874, il entame ses études au collège jésuite Sainte-
Barbe (où étudièrent également Verhaeren et Rodenbach) puis se dirige vers le droit. Le
jeune écrivain séjourne alors à Paris, où Villiers de l’Isle-Adam l’oriente vers le symbolisme.
En 1889, le génie de Maeterlinck se révèle. Coup sur coup, en effet, paraissent les poèmes
des Serres chaudes – un univers immobile et suffocant qui reflète les impuissances de
l’âme, et qui allait devenir une référence pour les surréalistes – et une pièce qu’Octave
Mirbeau allait célébrer, en comparant l’auteur à Shakespeare. La princesse Maleine rompait
en tout cas avec le conformisme théâtral de l’époque, en disqualifiant toute anecdote et en
construisant un univers à la fois sourd et violent, peuplé de personnages fantomatiques à la
langue elliptique. Trois autres drames brefs, dont L’Intruse (1890), poussent plus loin encore
le dépouillement de la dramaturgie.
Plus ample, Pelléas et Mélisande (1892), qui sera mis en musique par Fauré, Debussy et
Schoenberg, constitue la synthèse du premier théâtre de Maeterlinck, théâtre du destin où
l’action ne se noue qu’à travers des gestes symboliques et des monologues sans référent.
De ce resserrement témoignent les drames pour marionnettes Alladine et Palomides,
Intérieur et La mort de Tintagiles (1894).
En 1897, après avoir publié ses Douze Chansons (qui seront Quinze en 1900), l’auteur
s’installe en France, où il occupera l’ancienne abbaye de Saint-Wandrille puis le domaine
d’Orlamonde, qu’il fait construire à Nice. Son nouveau théâtre, moins marqué par la fatalité,
atteint son sommet avec la féerie philosophique de L’oiseau bleu (1908).
12
Parallèlement, il s’est orienté en direction de l’essai. Le méta-physicien du Trésor des
humbles (1896) et de La sagesse et la destinée (1898) s’efforce de naviguer entre
l’inquiétude et le quotidien. Mais c’est surtout sa réflexion sur la construction sociale du
monde naturel qui vaut à l’auteur sa réputation de philosophe spiritualiste : il célèbre
l’unicité de l’univers dans La vie des abeilles(1901), que complèteront plus tard La vie des
termites (1926) et La vie des fourmis (1930).
Jean-Marie Klinkenberg, de l’Académie royale de Belgique.
(article consultable sur le site des Archives de France, à l’adresse suivante :
http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/action-culturelle/celebrations-
nationales/recueil-2011/litterature-et-sciences-humaines/maurice-maeterlinck-1862-1949-
prix-nobel-de-litterature).
Œuvre écho
Tableau de Théo Van Rysselberghe où l'on voit Emile Verhaeren faire lecture à un petit
public composé de Maurice Maeterlinck, André Gide, Francis Viélé-Griffin, Henri Ghéon,
Henri-Edmond Cross, Félix Le Dantec et Félix Fénéon.
A Reading by Emile Verhaeren, Théo van Rysselberghe (1903).
On peut écouter également l’enregistrement de la lecture de Verhaeren, sur le site des
archives de la Bibliothèque nationale de France, à l’adresse suivante :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k127956c.r=.langFR
13
Aglavaine et Sélysette
Personnages
Aglavaine (jeune femme)
Sélysette (jeune femme)
Méléandre (jeune homme, mari de Sélysette)
Yssaline (petite sœur de Sélysette, une enfant)
Méligrane (grand-mère de Sélysette)
Extrait : Acte premier, scène unique :
SÉLYSETTE
Elle est belle ?
MÉLÉANDRE
Qui donc ?
SÉLYSETTE
Aglavaine.
MÉLÉANDRE
Oui, très belle...
SÉLYSETTE
À qui ressemble-t-elle ?
MÉLÉANDRE
Elle ne ressemble pas aux autres femmes... C'est une autre beauté, voilà tout... une beauté plus étrange et plus spirituelle ; une beauté plus variable et plus nombreuse, pour ainsi dire... une beauté qui laisse passer l'âme sans jamais l'interrompre... Et puis, tu verras, elle a des cheveux singuliers ; on dirait qu'ils prennent part à toutes ses pensées... Ils sourient ou ils pleurent selon qu'elle est heureuse ou triste, alors même qu'elle ignore si elle doit être heureuse ou s'il faut qu'elle soit triste... Je n'avais jamais vu des cheveux vivre ainsi. Ils la trahiraient constamment, si c'était trahir quelqu'un que de révéler une vertu qu'il eût voulu cacher ; car elle n'a jamais autre chose à cacher...
SÉLYSETTE
Je sais que je ne suis pas belle...
MÉLÉANDRE
Tu ne le diras plus lorsqu'elle sera là. Il n'est pas possible de dire en sa présence une chose qu'on ne pense pas ou une chose inutile. Elle éteint autour d'elle tout ce qui n'est pas vrai...
SÉLYSETTE
Elle éteint autour d'elle tout ce qui n'est pas vrai...
MÉLÉANDRE
Sélysette ?...
Georgette Leblanc, qui a inspiré le personnage d’Aglavaine
14
SÉLYSETTE
Méléandre ?
MÉLÉANDRE
Voici près de quatre ans, je crois, que nous vivons ensemble ?...
SÉLYSETTE
II y aura quatre ans à la fin de l'été.
MÉLÉANDRE
Voici près de quatre ans que je te trouve à mes côtés, toujours belle, toujours aimante et douce, et le bon sourire d'un bonheur profond sur la bouche... Tu n'as pas pleuré bien souvent, n'est-ce pas, durant ces quatre années ? Tout au plus quelques petites larmes, quand un de tes oiseaux familiers s'en allait, quand ta grand'mère te querellait un peu ou quand tes fleurs favorites périssaient. Mais l'oiseau revenu, la grand'mère apaisée et les fleurs oubliées, tu rentrais dans la salle en riant aux éclats ; et les portes battaient, les fenêtres s'ouvraient et les objets tombaient, tandis que tu sautais sur mes genoux, en m'embrassant comme une petite fille qui revient de l'école. Je crois que l'on peut dire que nous avons été heureux ; et cependant, parfois je me demande si nous avons vécu assez près l'un de l'autre... Je ne sais si c'est moi qui n'avais pas la patience de te suivre ; ou si c'est toi qui voulais fuir trop vite mais bien souvent, lorsque j'essayais de te parler comme je te parlais tout à l'heure, tu semblais me répondre de l'autre bout du monde où tu te réfugiais pour des raisons que je ne comprends pas... Est-ce que, vraiment, notre âme a peur à ce point-là d'un peu de gravité ou d'un peu plus de vérité dans l'amour ? Que de fois ne nous sommes-nous pas interdit de nous rapprocher d'une chose qui eût pu être belle, et qui nous eût unis bien plus étroitement qu'un baiser sur les lèvres... Je ne sais pas pourquoi je le vois mieux ce soir. - Est-ce à cause du souvenir plus vivant d'Aglavaine, à cause de sa lettre ou de son arrivée qui délivre déjà quelque chose dans notre cœur ? - Nous nous sommes aimés autant qu'on peut humainement s'aimer, semble-t-il. Mais, quand elle sera là, nous nous aimerons davantage, nous nous aimerons tout autrement, bien plus profondément, tu verras... Et c'est surtout à cause de cela que je suis si heureux qu'elle vienne... Seul, je ne pouvais pas... Je n'ai pas la puissance qu'elle a, bien que je voie comme elle. Elle est un de ces êtres qui savent réunir les âmes à leur source ; et lorsqu'elle se trouve là, on ne sent plus rien entre soi et ce qui est la vérité...
SÉLYSETTE
Aime-la si tu l'aimes. Je m'en irai...
MÉLÉANDRE
Sélysette !...
SÉLYSETTE
Je sais que je ne comprends pas...
MÉLÉANDRE
Tu comprends, Sélysette, et c'est tout juste parce que je sais que tu comprends sans vouloir le montrer, que je te parle de ces choses... Tu as une âme bien plus profonde que celle que tu me montres ; et c'est cette âme que tu t'amuses à me cacher, lorsque je sors à ta recherche... Ne pleure pas, Sélysette, ce ne sont pas des reproches...
SÉLYSETTE
Je ne pleure pas. Pourquoi donc pleurerais-je ?
MÉLÉANDRE
Et cependant, je vois trembler tes lèvres...
15
SÉLYSETTE
Je songeais à tout autre chose... Est-il vrai qu'elle ait été très malheureuse ?
MÉLÉANDRE
Oui ; elle fut malheureuse, à cause de ton frère...
SÉLYSETTE
Elle l'a peut-être mérité...
MÉLÉANDRE
Je ne sais si une femme a jamais mérité d'être très malheureuse...
SÉLYSETTE
Qu'est-ce que mon frère lui a fait ?
MÉLÉANDRE
Elle m'a supplié de ne pas te le dire...
SÉLYSETTE
Vous vous écriviez ?
MÉLÉANDRE
Oui ; nous nous écrivions parfois.
SÉLYSETTE
Tu ne m'en as rien dit.
MÉLÉANDRE
Je t'ai montré plus d'une fois ses lettres lorsqu'elles nous arrivaient, mais tu ne semblais pas curieuse de les lire...
SÉLYSETTE
Je ne me rappelle pas.
MÉLÉANDRE
Mais moi, je m'en souviens...
SÉLYSETTE
Où l'as-tu vue, la dernière fois que tu l'as vue ?
MÉLÉANDRE
Je ne l'ai vue qu'une fois, je te l'ai déjà dit ; et c'était dans le parc du château de ton frère... C'était sous de grands arbres...
SÉLYSETTE
Le soir ?
MÉLÉANDRE
Oui ; le soir.
SÉLYSETTE
Que disait-elle ?
MÉLÉANDRE
Nous nous sommes dit peu de chose. Mais nous avons pu voir que nos deux vies avaient le même but...
SÉLYSETTE
Vous vous êtes embrassés ?
16
MÉLÉANDRE
Quand cela ?
SÉLYSETTE
Ce soir-là...
MÉLÉANDRE
Oui, en nous séparant...
SÉLYSETTE
Ah !
MÉLÉANDRE
Je crois qu'elle ne restera pas longtemps parmi nous, Sélysette...
SÉLYSETTE
Si, si ; je veux qu'elle reste...
Bruit au dehors.
© M.Maeterlinck, ayants-droit, 1896,
M.Maeterlinck. Œuvres II. Théâtre, Tome 1, Bruxelles, Editions Complexe, 1999, p. 564-569.
Répétition d’Aglavaine et Sélysette, mise en scène de Célie Pauthe, © Elisabeth Carecchio
17
TTEEXXTTEESS EENN PPAARRAALLLLEELLEE
AAuuttrreess tteexxtteess ddee MMaauurriiccee MMaaeetteerrlliinncckk
Correspondance entre Maurice Maeterlinck et Georgette Leblanc (extraits)
En 1985, Maurice Maeterlinck rencontre Georgette Leblanc, cantatrice, actrice et sœur de Maurice Leblanc. Leur amour fulgurant, exalté va imprimer une révolution dans l’œuvre du poète déjà adulé pour ses drames symbolistes. Pour elle, il écrit le personnage d’Aglavaine et inaugure ainsi son « nouveau » théâtre. Ils vivront ensemble durant près de vingt ans jusqu’en 1918, les dernières années dans un ménage à trois.
1er juin 1895
Quand je pense à présent aux choses que j’ai écrites avant de te connaître, comme toutes
ces petites œuvres me semblent mortes et sans valeur à côté de ce qu’elles devraient être !
Je parlais de ces choses comme un aveugle à qui quelqu’un aurait promis la vue et qui
tâchait de ne parler que de l’espoir de voir. Je n’avais alors que des pressentiments de la
vie véritable […].
Que reste-t-il debout dans toute ma vie passée ?... J’y songeais tout à l’heure, et je revoyais
en pensée ma petite hollandaise de l’an dernier, avec qui je n’avais pas échangé quatre
mots, mais dont la pure et triste noblesse d’âme m’avait si profondément pénétré et dont
j’avais fait Astolaine. Où est-elle ? Et ma pauvre Astolaine, que devient-elle dans ta
lumière ?... Mais à côté de toi Georgette, à côté de ton âme, qu’y a-t-il qui existe un
instant !...
Et puis l’amour aussi... Moi qui croyais avoir aimé ! J’en étais arrivé après tant
d’expériences inutiles à me persuader que l’amour ne pouvait presque pas s’élever au-
dessus de la chair. Je devais leur prêter tant de choses aux petits êtres simples et bons qui
cependant parfois m’aimèrent profondément, je devais leur prêter tant de choses que j’en
étais venu à douter par moments de nos forces invisibles.
18 octobre 1896
Ce qui surtout m’a rempli de joie, c’est que plusieurs, même parmi ceux qui ne savent rien
(en Angleterre par exemple), ont constaté qu’il devait y avoir eu un changement immense et
lumineux dans ma vie. L’un d’eux m’écrit : « Que vous est-il arrivé ? Il me semble entendre
Lazare... » Ce sont des choses dont nous ne nous rendons pas compte facilement parce
que nous vivons au milieu d’elles, mais il est certain que notre amour doit traverser de ses
rayons tout ce que nous faisons, et qu’il a eu sur moi une influence dont je ne me rends
compte qu’en ce moment parce que ceux du dehors m’avertissent. J’ai constaté que le
bonheur, la confiance, la paix et la sécurité, le sentiment et la certitude d’un asile de l’âme,
18
toujours ouvert, toujours inébranlable, est tellement entré dans ma vie que tout l’axe de mes
pensées s’est déplacé du côté de la lumière qui est à proprement parler la volonté de l’âme,
et moi, par exemple, qui étais tout imprégné de la force aveugle du destin, j’en arrive à
écrire des choses où je ne puis pas ne pas affirmer que le destin intérieur n’existe pas, qu’il
a pas de drame inévitable, et que toute destinée morale (qui est la seule véritable) dépend
uniquement de la puissance de la sagesse accumulée en nous...
Même si tu n’avais pas été femme, tu aurais été le seul être que j’eusse aimé
complètement. C’est étonnant comme les plus simples choses de notre simple vie
commune de cet été, alors que nous croyions ne rien faire que nous aimer comme des
enfants, représentent aujourd’hui de merveilles, et comme le moindre geste, un mot ou un
sourire de toi sont devenus de grands trésors sur lesquels mon âme se penche sans relâche
pour y puiser toujours.
Lettres de Maurice Maeterlinck à Georgette Leblanc, © M.Maeterlinck, ayants-droit, 1896.
La poésie symboliste de Maurice Maeterlinck, Quinze Chansons (extraits) I
Elle l'enchaîna dans une grotte, Elle fit un signe sur la porte ; La vierge oublia la lumière Et la clef tomba dans la mer. Elle attendit les jours d'été : Elle attendit plus de sept ans, Tous les ans passait un passant. Elle attendit les jours d'hiver ; Et ses cheveux en attendant Se rappelèrent la lumière. Ils la cherchèrent, ils la trouvèrent, Ils se glissèrent entre les pierres Et éclairèrent les rochers. Un soir un passant passe encore, II ne comprend pas la clarté Et n'ose pas en approcher. II croit que c'est un signe étrange, II croit que c'est une source d'or, II croit que c'est un jeu des anges, II se détourne et passe encore...
VII Les sept filles d'Orlamonde, Quand la fée fut morte, Les sept filles d'Orlamonde, Ont cherché les portes. Ont allumé leurs sept lampes, Ont ouvert les tours, Ont ouvert quatre cents salles, Sans trouver le jour... Arrivent aux grottes sonores, Descendent alors ; Et sur une porte close, Trouvent une clef d'or. Voient l'océan par les fentes, Ont peur de mourir, Et frappent à la porte close, Sans oser l'ouvrir...
© M.Maeterlinck, ayants-droit, 1896-1900. M.Maeterlinck. Œuvres I. Le Réveil de L'Âme, Bruxelles, Editions Complexe, 1999, p. 89-99.
19
« Préface au théâtre de1901 », Maurice Maeterlinck
Dans cette préface qu'il consacre à son théâtre, Maurice Maeterlinck revient sur les
perceptions et les thèmes essentiels qui animent son œuvre dramatique.
« (...) On a foi [dans ces drames] à d’énormes puissances, invisibles et fatales, dont nul ne
sait les intentions, mais que l’esprit du drame suppose malveillantes, attentives à toutes nos
actions, hostiles au sourire, à la vie, à la paix, au bonheur. Des destinées innocentes, mais
involontairement ennemies, s’y nouent et s’y dénouent pour la ruine de tous, sous les
regards attristés des plus sages, qui prévoient l’avenir mais ne peuvent rien changer aux
jeux cruels et inflexibles que l’amour et la mort promènent parmi les vivants. Et l’amour et la
mort et les autres puissances y exercent une sorte d’injustice sournoise, dont les peines –
car cette injustice ne récompense pas, - ne sont peut-être que des caprices du destin. Au
fond, on y trouve l’idée du Dieu chrétien, mêlée à celle de la fatalité antique, refoulée dans la
nuit impénétrable de la nature, et, de là, se plaisant à guetter, à déconcerter, à assombrir les
projets, les pensées, les sentiments et l’humble félicité des hommes.
Cet inconnu prend le plus souvent la forme de la mort. La présence infinie, ténébreuse,
hypocritement active de la mort remplit tous les interstices du poème. Au problème de
l’existence il n’est répondu que par l’énigme de son anéantissement. Du reste, c’est une
mort indifférente et inexorable, aveugle, tâtonnant à peu près au hasard, emportant de
préférence les plus jeunes et les moins malheureux, simplement parce qu’ils se tiennent
moins tranquilles que les plus misérables, et que tout mouvement trop brusque dans la nuit
attire son attention. Il n’y a autour d’elle que de petits êtres fragiles, grelottants,
passivement pensifs, et les paroles prononcées, les larmes répandues ne prennent
d’importance que de ce qu’elles tombent dans le gouffre au bord duquel se joue le drame et
y retentissent d’une certaine façon qui donne à croire que l’abîme est très vaste parce que
tout ce qui s’y va perdre y fait un bruit confus et assourdi.
Il n’est pas déraisonnable d’envisager ainsi notre existence. C’est, de compte fait, pour
l’instant, et malgré tous les efforts de nos volontés, le fond de notre vérité humaine.
Longtemps encore, à moins qu’une découverte décisive de la science n’atteigne le secret
de la nature, à moins qu’une révélation venue d’un autre monde, par exemple une
communication avec une planète plus ancienne et plus savante que la nôtre, ne nous
apprenne enfin l’origine et le but de la vie, longtemps encore, toujours peut-être, nous ne
serons que de précaires et fortuites lueurs, abandonnées sans dessein appréciable à tous
les souffles d’une nuit indifférente. A peindre cette faiblesse immense et inutile, on se
rapproche le plus de la vérité dernière et radicale de notre être, et si, des personnages
qu’on livre ainsi à ce néant hostile, on parvient à tirer quelques gestes de grâce et de
20
tendresse, quelques paroles de douceur, d’espérance fragile, de pitié et d’amour, on a fait
ce qu’on peut humainement faire quand on transporte l’existence aux confins de cette
grande vérité immobile qui glace l’énergie et le désir de vivre. C’est ce que j’ai tenté dans
ces petits drames. Il ne m’appartient point de juger si j’y ai quelquefois réussi. (...) »
© M.Maeterlinck, ayants-droit, 1901.
Maurice Maeterlinck, « Préface au Théâtre de 1901 », Œuvres I, Le Réveil de l'âme,
Poésie et essais, éd. Paul Gorceix, Bruxelles, éd. Complexe, 1999. p. 495-503.
LLee ssyymmbboolliissmmee eenn lliittttéérraattuurree
« Manifeste du symbolisme », par Jean Moréas
Comme tous les arts, la littérature évolue : évolution cyclique avec des retours strictement
déterminés et qui se compliquent des diverses modifications apportées par la marche du
temps et les bouleversements des milieux. Il serait superflu de faire observer que chaque
nouvelle phase évolutive de l'art correspond exactement à la décrépitude sénile, à
l'inéluctable fin de l'école immédiatement antérieure. [...]
Une nouvelle manifestation d'art était donc attendue, nécessaire, inévitable. Cette
manifestation, couvée depuis longtemps, vient d'éclore. Et toutes les anodines facéties des
joyeux de la presse, toutes les inquiétudes des critiques graves, toute la mauvaise humeur
du public surpris dans ses nonchalances moutonnières ne font qu'affirmer chaque jour
davantage la vitalité de l'évolution actuelle dans les lettres françaises, cette évolution que
des juges pressés notèrent, par une incroyable antinomie, de décadence. Remarquez
pourtant que les littératures décadentes se révèlent essentiellement coriaces, filandreuses,
timorées et serviles : toutes les tragédies de Voltaire, par exemple, sont marquées de ces
tavelures de décadence. Et que peut-on reprocher, que reproche-t-on à la nouvelle école ?
L'abus de la pompe, l'étrangeté de la métaphore, un vocabulaire neuf où les harmonies se
combinent avec les couleurs et les lignes : caractéristiques de toute renaissance.
Nous avons déjà proposé la dénomination de symbolisme comme la seule capable de
désigner raisonnablement la tendance actuelle de l'esprit créateur en art. Cette
dénomination peut être maintenue. [...]
Ennemie de l'enseignement, la déclamation, la fausse sensibilité, la description objective, la
poésie symbolique cherche à vêtir l’Idée d'une forme sensible qui, néanmoins, ne serait pas
son but à elle-même, mais qui, tout en servant à exprimer l'Idée, demeurerait sujette. L'Idée,
à son tour, ne doit point se laisser voir privée des somptueuses simarres des analogies
extérieures ; car le caractère essentiel de l'art symbolique consiste à ne jamais aller jusqu'à
21
la concentration de l'Idée en soi. Ainsi, dans cet art, les tableaux de la nature, les actions
des humains, tous les phénomènes concrets ne sauraient se manifester eux-mêmes ; ce
sont là des apparences sensibles destinées à représenter leurs affinités ésotériques avec
des Idées primordiales.
L'accusation d'obscurité lancée contre une telle esthétique par des lecteurs à bâtons
rompus n'a rien qui puisse surprendre. Mais qu'y faire ? Les Pythiques de Pindare, l’Hamlet
de Shakespeare, La Vita Nuova de Dante, Le Second Faust de Goethe, la Tentation de
Saint-Antoine de Flaubert ne furent-ils pas aussi taxés d'ambiguïté ?
Pour la traduction exacte de sa synthèse, il faut au symbolisme un style archétype et
complexe ; d'impollués vocables, la période qui s'arc-boute alternant avec la période aux
défaillances ondulées, les pléonasmes significatifs, les mystérieuses ellipses, l'anacoluthe
en suspens, tout trop hardi et multiforme; enfin la bonne langue – instaurée et modernisée –,
la bonne et luxuriante et fringante langue française d'avant les Vaugelas et les Boileau-
Despréaux, la langue de François Rabelais et de Philippe de Commines, de Villon, de
Rutebeuf et de tant d'autres écrivains libres et dardant le terme acut du langage, tels des
Toxotes de Thrace leurs flèches sinueuses.
Le Rythme : l'ancienne métrique avivée ; un désordre savamment ordonné ; la rime
illucescente et martelée comme un bouclier d'or et d'airain, auprès de la rime aux fluidités
absconses ; l'alexandrin à arrêts multiples et mobiles; l'emploi de certains nombres
premiers – sept, neuf, onze, treize – résolus en les diverses combinaisons rythmiques dont
ils sont les sommes.
Jean Moréas, « Manifeste du symbolisme » (extraits), Le Figaro, 18 septembre 1886.
(L’intégralité du texte de Jean Moréas est disponible en version numérisée sur le site de
Gallica de la Bibliothèque Nationale de France, ou à l’adresse suivante :
http://www.bmlisieux.com/curiosa/symbol01.htm)
« Moréas et le symbolisme », Paul Gauguin, pour La Plume (1891).
22
Le symbolisme théâtral
Dans son article sur l’histoire du théâtre, l’Encyclopédie Larousse en ligne propose cette
définition du théâtre symboliste :
« Prenant le contre-pied du naturalisme et fortement influencé par les drames lyriques
de Richard Wagner, le symbolisme fait son entrée en scène avec des œuvres un peu
éthérées où les accessoires et cette « quintessence du langage » sont les traits
caractéristiques. Ce que le symbolisme s'interdit c'est la représentation fidèle du réel. Les
auteurs dramatiques symbolistes accordent une grande importance à la langue : elle doit
être subtile, évoquer au lieu de décrire au moyen de la métaphore et des correspondances.
Le décor s'épure, ne gardant que l'essentiel : chaque objet, chaque élément scénique et
même chaque parole dit plus que ce qu'elle dit. Le sous-entendu, le « métalangage », voilà
le trait essentiel de tout un courant qui veut redonner au mystère la place de choix. L'action
devient symbolique. Il s'agit de mettre en scène un véritable cheminement intérieur et c'est
pourquoi on peut dire que tous les dramaturges symbolistes sont avant tout des poètes.
Leur inspiration prend dans la chanson populaire et le conte de fée thèmes et symboles : les
clés qui ouvrent le trésor, la tour enchantée, les forêts vivantes, etc. D'autre part, ils font
appel aux archétypes : ainsi, la mer, porteuse de multiples significations ancestrales,
devient leur décor préféré. Cette combinaison savante de formes, de lumières vacillantes et
de langage épuré sont les constantes du drame symbolique qui a le mérite d'ouvrir la voie à
de nouvelles expériences et d'essayer de retrouver un fonds inconscient de symboles et de
mythes.
Les chefs-d'œuvre du théâtre symboliste sont dus notamment à la finesse, à la poésie et à
la sensibilité de Maurice Maeterlinck. Le dépouillement, la volonté de deviner le mystère, et
l'importance accordée à la mise en scène, à la lumière et à l'acteur sont les apports les plus
importants de ce courant au théâtre. »
http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/histoire_du_th%C3%A9%C3%A2tre/96913
LLee TThhééââttrree ddee ll’’ŒŒuuvvrree :: hhaauutt lliieeuu dduu mmooddeerrnniissmmee tthhééââttrraall àà llaa ffiinn dduu
XXIIXXèèmmee ssiièèccllee
« La scène française semblait se trouver dans une impasse : le théâtre naturaliste, jadis mis
en vogue par Antoine, n'apportait plus rien de nouveau. La jeunesse souhaitait voir le
théâtre sortir de ses ornières. Or une tendance nouvelle se faisait jour : le symbolisme.
A Lugné-Poe revient l'honneur de porter pour la première fois cette poésie « symboliste »
sur une scène. Enthousiasmé par Pelléas et Mélisande de Maeterlinck, il décide de monter
23
la pièce au prix de nombreuses difficultés. C'est un succès prodigieux. Il souhaite alors
donner libre cours à sa vocation de dénicheur de pièces, de sourcier du théâtre et veut alors
réaliser son rêve : créer un théâtre. Entouré de fidèles amitiés dont celle du poète Camille
Mauclair et celles des peintres Bonnard, Vuillard et Toulouse Lautrec, il s'installe dans la
salle Berlioz nichée cité Monthiers et fonde en 1892 "la Maison de l'Œuvre ". »
Telles sont les premières phrases de la présentation du Théâtre de l’Œuvre, proposée par
ce théâtre sur son site : http://www.theatredeloeuvre.fr/oeuvre.html
Le Musée d’Orsay propose quant à lui une présentation de l’exposition intitulée « Le Théâtre
de l’Œuvre (1893-1900) : naissance du théâtre moderne », qui a eu lieu en ses murs en
2006. En voici le paragraphe introductif :
« L'unité des arts était au principe de l'esthétique des Nabis. Vuillard et Bonnard, Maurice
Denis et Vallotton ont ainsi fortement contribué aux expériences novatrices du Théâtre de
l'Œuvre durant les années 1893-1900. Ce haut lieu du symbolisme, sous la conduite
d'Aurélien Lugné-Poe, ouvrit ses portes à Maeterlinck, Ibsen et à l'Ubu roi de l'excentrique
Jarry. D'autres artistes sont ici évoqués qui, de Lautrec à Munch, ont attaché leur nom à ce
renouveau de la scène parisienne. »
La présentation de cette exposition, mettant en évidence les liens entre les artistes de cette
époque, est consultable à l’adresse suivante :
http://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/au-musee-dorsay/presentation-
generale/article/le-theatre-de-loeuvre-1893-1900-naissance-du-theatre-moderne-
4224.html?tx_ttnews%5BbackPid%5D=649&cHash=2d2cfaef8b
Salle Berlioz, Théâtre de l’Œuvre, cité Monthiers, Paris IXème (1907).
24
HHIISSTTOOIIRREE DDEESS AARRTTSS -- PPRROOLLOONNGGEEMMEENNTTSS
Musique
Prélude pour Aglavaine et Sélysette, pour orchestre (H. 10) (1916-1917), d’Arthur
Honegger (1872-1955)
Arthur Honegger a composé cette œuvre alors qu’il faisait partie de la classe d’orchestre de
Vincent d’Indy au Conservatoire National de Paris en 1916. C’est sa première œuvre pour
orchestre, elle est composée d’un seul mouvement et est inspirée de sa lecture d’Aglavaine
et Sélysette de Maurice Maeterlinck. Une interprétation de cette œuvre (interprètes : The
Louisville orchestra, dir. Jorge Mester) est consultable à l’adresse ci-dessous :
http://www.youtube.com/watch?v=IQbqDH82bfQ
Le symbolisme en peinture
Le Dictionnaire de la peinture Larousse en ligne définit ainsi le symbolisme :
« Un " symbole " peut être forme plastique, mot ou phrase mélodique, mais il signifie
toujours un contenu qu'il transcende. Jailli spontanément de l'inconscient, il éclaire soudain
l'intelligence et lui manifeste la réalité invisible. Il peut n'être parfois que simple référence
aux choses de l'esprit, mais, s'il révèle pleinement le songe de l'artiste, il devient synthèse
de la pensée et des aspirations de la conscience.
Le signe symbolique est lié depuis toujours à la peinture. Il est la force magique des
évocations rupestres et de l'art religieux égyptien. Il peut être aussi le cercle, porteur
d'éternité et de perfection ou le ôm bouddhique, expression de la Trimourti. Le symbole
chrétien, qui dit l'indiscible, fut aussi l'élément essentiel de la fresque médiévale et
byzantine. Lorsque la Renaissance découvre l'Antiquité et l'humanisme, le symbole prend
une place prépondérante pour transmettre à l'esprit l'idée devenue primordiale : en quelque
sorte il devient langage. L'iconographie, de plus en plus chargée de valeurs symboliques,
devient alors inextricable malgré l'étude iconologique de Ripa (1593). On pourrait, en un
sens, déjà parler de Symbolisme à propos de l'œuvre de Léonard de Vinci, des fabulations
diaboliques de Hieronymus Bosch ou des gravures emblématiques de Dürer et d'Altdorfer.
Le Maniérisme exacerbé, les métamorphoses d'Arcimboldo, les allusions solaires de
Versailles ressortiraient aussi à une même inspiration.
Cependant, il paraît plus juste de conserver au terme Symbolisme une acception historique
précise qui le dégage des qualificatifs esthétiques vagues. Le terme définit alors, dans la
seconde moitié du XIXe s., les tendances artistiques idéalistes qui se développent en
opposition au positivisme scientifique et au naturalisme bourgeois. Le progrès de la
science, le développement de l'industrie et de la technicité, la fièvre du commerce et la
25
naissance du socialisme ont entraîné la formation du naturalisme littéraire et du réalisme
artistique qui, après le vérisme charnel de Courbet, aboutira parallèlement à la réalité
exacerbée de l'Académisme et à l'obsession de la lumière vraie de l'Impressionnisme. Mais
ils ont suscité aussi une angoisse profonde sur le sens de la vie et le destin de l'homme, un
besoin spirituel, accusé par la déchristianisation et la nécessité pour l'écrivain ou l'artiste de
se créer de nouveaux dieux. Cette localisation historique du terme correspond d'ailleurs
exactement à son apparition dans la littérature, au moment où théoriciens et poètes le
créent pour expliquer leurs rêves et leurs recherches. Parmi eux, Baudelaire fut le premier à
tenter une exploration des profondeurs de l'âme humaine, un inventaire des impulsions et
des terreurs cachées qui meuvent et broient le cœur (Les Fleurs du mal, 1857). Il parle
indifféremment de Symbolisme ou de Surnaturalisme pour définir sa poésie ou celle d'Edgar
Poe. »
La suite de l’article, qui propose une analyse de ce mouvement pictural dans les différents
pays, est consultable à l’adresse suivante :
http://www.larousse.fr/encyclopedie/peinture/symbolisme/154572
Voici quelques exemples d’œuvres caractéristiques de ce mouvement, susceptibles d’être
mises en relation avec la pièce de Maurice Maeterlinck :
I Lock my door upon myself, Fernand Fhnopff (1891).
(tableau inspiré par le poème de Christina Rossetti: “Who shall deliver me?” 1876)
L’Ile des morts, Arnold Böcklin (1886)
27
LL’’EEQQUUIIPPEE AARRTTIISSTTIIQQUUEE
Célie Pauthe
Après une maîtrise d’études théâtrales à Paris
III, Célie Pauthe devient, en 1997, assistante à
la mise en scène auprès de Ludovic Lagarde.
Puis, de 2000 à 2003, elle est collaboratrice
artistique auprès de Jacques Nichet au
Théâtre national de Toulouse. Au cours des
années suivantes, elle travaillera également
pour Guillaume Delaveau, Alain Ollivier et
Stéphane Braunschweig.
En 2001, elle intègre l’Unité nomade de formation à la mise en scène au Conservatoire
national supérieur d’art dramatique de Paris, où elle suit un stage auprès de Piotr Fomenko
et Jean-Pierre Vincent.
En 1999, elle collabore avec Pierre Baux et Violaine Schwartz, à la création de Comment
une figue de paroles et pourquoi, de Francis Ponge. En 2003, elle met en scèneQuartett
d’Heiner Müller au Théâtre national de Toulouse (Prix de la Révélation théâtrale de l’année
décerné par le Syndicat de la critique), puis, en 2005,L’Ignorant et le Foude Thomas
Bernhard au Théâtre national de Strasbourg (Théâtre Gérard Philipe, Saint-Denis; Théâtre
de la Criée, Marseille, 2006). En 2007, sur une proposition de Muriel Mayette, elle crée La
Fin du commencement de Sean O’Casey au Studio de la Comédie-Française et, l’année
suivante, S’agite et se pavane d’Ingmar Bergman au Nouveau Théâtre de Montreuil (tournée
T.N.S./La Criée/Centre dramatique de Sartrouville/Nouveau Théâtre de Besançon/Équinoxe,
Scène nationale de Châteauroux). En janvier 2011, elle met en scène Train de nuit pour
Bolina de Nilo Cruz pour la biennale de création “Odyssées en Yvelines”.
A l'invitation de Stéphane Braunschweig, elle est, depuis 2010, artiste associée au Théâtre
national de la Colline. Elle ycrée en mars 2011,Long voyage du jour à la nuit d’Eugene
O’Neill; puis, en mai 2012, elle collabore, avec Claude Duparfait, à la mise en scène de Des
© Elisabeth Carecchio.
28
Arbres à abattre, d'après le roman de Thomas Bernhard; et en mars 2013, elle mettra en
scène Yukonstyle de Sarah Berthiaume (création mondiale).
Depuis plusieurs années, elle mène parallèlement aux créations, un travail de pédagogie
avec de jeunes acteurs dans différentes écoles de théâtres françaises (Ensatt, Esad, Erac).
Par ailleurs, elle travaille avec la plateforme Siwa sur un projet autour de L'Orestie
d'Eschyle, mené par une équipe franco-iraquienne.
La Compagnie Voyages d’Hiver
La Compagnie Voyages d'Hiver, créée en 2007, a pour vocation de faire découvrir ou
redécouvrir aux publics les plus divers (en terme d'origine culturelle, d'âge, d'implantation
géographique) des œuvres dramatiques (issues de toutes les époques et de tous les
continents),profondes, sensibles et courageuses, avec l'intime conviction, jamais démentie,
que la fréquentation des grands poètes, même -et peut-être surtout,les plus radicaux, est
toujours une expérience intimement bouleversante, donc absolument joyeuse et vitale.
Ces dernières années, Célie Pauthe a mis en scène Thomas Bernhard, Heiner Müller,
Ingmar Bergman, Eugène O'Neill, ainsi qu'une pièce pour enfant du jeune auteur Nilo Cruz.
Ce qui les lui rend chers, et même indispensables, c’est leur façon de raconter la vie comme
un combat avec la mélancolie et les forces de mort; c’est la violence avec laquelleils
s’engagent dans la nécessité de survivre et de transmuer l’angoisse et la perte en humour
ou en beauté.Le théâtre de Célie Pauthe veut porter haut cette pulsion de vie, en faisant
avant tout confiance au travail de l’acteur,à la matière humaine de son art, au rendez-vous
secret du jeu avec l’élan premier d’une écriture. Les rencontres humaines (acteurs,
collaborateurs artistiques et techniques) qui ont nourri et permis ces aventures artistiques
sont pourelle essentielles, comme autant d’occasions de creuser, dans la confrontation et le
partage, le sillon théâtral qui est le sien: celui où les blessures intimesdéterminent un
rapport au monde, fait de défi, de lutte acharnée, de révolte insolente ou désespérée, mais
aussi d’écoute au fond de soi de ce qui ne se répare pas –tout ce qui fait de l’acteur,
porteur de ces failles et de ce combat, le plus grand des consolateurs.
«Ce qui, au fond, me préoccupe toujours, et dans mon approche des textes, et dans le
travail avec les acteurs, c’est de tenter de descendre au plus intime, au plus secret, de ce
l’auteur a engagé de lui-même dans l’acte d’écrire, au plus près de cette «livre de chair»,
comme dirait Shylock, qui est présente dans tous les grands textes. Tenter de saisir
29
l’épaisseur des conflits intérieurs qui sonten jeu, de raconter les blessures enfouies que les
personnages charrient, de les sentir se débattre avec des affects contradictoires et
mouvants, de tenter de les suivre au plus près de leurs failles, de leurs faiblesses, de leurs
manques. Je crois en effet que c’est à partir de là, à partir de cette expérience sensible,
intime, à partir de ce que l’on ressent dans sa chair, que le monde se pense, ne se pense
plus, ou se pense autrement qu’on l’avait pensé jusque-là. J’aime l’idée qu’une œuvre
écrite, même si elle est destinée à être représentée, n’est pas manquante. Elle n’est pas un
objet troué en attente d’incarnation, elle est vivante par essence. Ce n’est pas l’acteur qui la
rend vivante, c’est elle qui rend l’acteur vivant, c’est elle qui lui insufflesa chair, son souffle,
sa force. S’approcher, dans la recherche avec les comédiens, de cette impulsion
fondamentale d’où jaillit l’écriture, dans son émotion, son urgence et sa nécessité première,
tel est toujours au plateau l’enjeu du travail.» Célie Pauthe
Dates-clés
Mars-avril 2008 reprise de L’Ignorant et le fou de Thomas Bernhard-CDN Dijon, TNT
Toulouse
Novembre 2008 création de S’agite et se pavane d’Ingmar Bergman au Nouveau
Théâtre de Montreuil
Janvier à juin 2009 tournée de S’agite et se pavane d’Ingmar Bergman
Automne 2010 Célie Pauthe, artiste associée à La Colline -Théâtre national à Paris.
Janvier 2011 création de Train de nuit pour Bolina de Nilo Cruz dans le cadre de
la «Biennale Odyssées en Yvelines» du Théâtre de Sartrouville et des
Yvelines CDN.
Mars 2011 création du Long Voyage du jour à la nuit d’Eugene O’Neill à La
Colline -Théâtre national
Avril-mai 2011 tournée du Long Voyage du jour à la nuit de Eugene O’Neill
Mars 2013 création de Yukonstyle de Sarah Berthiaume à La Colline -Théâtre
national et au Théâtre Vidy-Lausanne.
Décembre 2013 reprise à la MC2 Grenoble de Yukonstyle de Sarah Berthiaume, en
coproduction avec le CDN des Alpes
2013/2014 tournée de Yukonstyle de Sarah Berthiaume; création d’Aglavaine et
Sélysette de Maurice Maeterlinck
La compagnie Voyages d’Hiver est conventionnée par le Ministère de la Culture et de
la Communication / DRAC Ile-de-France depuis 2010.
30
Bénédicte Cerutti Formation 2001-2004 Ecole du Théâtre National de Strasbourg -
- Chastes projets dirigé par Stéphane Braunschweig - Collapsar dirigé par Gildas Milin - Atelier Crimp dirigé par Hubert Colas
2000-2001 Atelier Form’acteur - dirigé par H.Dubourjal et T.Atlan 1998-2000 Conservatoire du Vème arrondissement de Paris
- dirigé par B.Wacrenier 1995-1998 Obtention du DEFA (diplôme d’études fondamentales
en Architecture) Cinéma Long métrage, Les Acteurs anonymes, Benoît Cohen Court Métrage, Ombres, Roland Edzard Moyen Métrage, Chroniques, Clément Cogitore Théâtre Nowhere Ici / Ailleurs, Création de Thomas Adam-Garnung, Vieux Théâtre de Clamart,
Th. de la Commune d’Aubervilliers,Toulouse Titanica, La Robe des grands combats, Edmund C.Asher, Londres, 1968 (Sébastien
Harrisson) - Claude Duparfait, Th. National de Strasbourg, CDN d’Orléans Brand (Henrik Ibsen ), Stéphane Braunschweig, Th National de Strasbourg, Lille, Bordeaux
Comédie de Caen,Th National de la Colline Penthesilee paysage (d’après H.Von Kleist et H.Müller ), Aurélia Guillet, TGP Saint Denis Pluie d’été à Hiroshima (d’après M.Duras ), Eric Vigner, CDDB de Lorient, Fest d’Avignon
2006, Comédie de Caen,Th Nanterre-Amandiers Les Trois Sœurs (A.Tchekhov ), Stéphane Braunschweig, Th National de Strasbourg,TNP
Villleurbanne, Th National de la Colline Surena (Performance de Rémy Yadan), Cité Internationale des Arts de Paris, Festival Siwa 01, Hamlet sans Hamlet (Khazal el Majidi ), Michel Cerda et Haytham
Abderrazak, Th de la Cité Internationale Catule MMVI, Pulchérie Gadmer, Studio Théâtre de Vitry L’Orestie (Eschyle), Olivier Py, Th. National de L’Odéon Othello (W.Shakespeare), Eric Vigner, CDDB th de Lorient, Th. National de l’Odéon, CDN
d'Orléans Une Maison de Poupée (H. Ibsen), Stéphane Braunschweig, Th. National de la Colline, Th.
de Bretagne, la Comédie de Reims Epousailles et représailles (d’après Hanokh Levin ), Séverne Chavrier, Th. Nanterre-
Amandiers Mademoiselle Julie (August Strindberg ), Frédéric FISBACH, Avignon 2011 – Th. National de
l’Odéon Plage ultime (Séverine Chavrier), Séverine Chavrier, Nanterre Visite au père (Roland Schimmelpfennig), Adrien Béal, Bagnolet La Nuit des rois (adaptation de Jean-Michel Rabeux), Jean-Michel Rabeux, Argenteuil
31
Judith Morisseau Comédienne, elle se forme à l'école du Théâtre National de Strasbourg, de 2002 à 2004, auprès de Stéphane Braunschweig, Gildas Millin et Claude Duparfait. Au théâtre, elle joue sous la direction de Judith Depaule, Qui ne travaille pas, ne mange pas, présenté au Théâtre De Genevilliers et en tournée en 2004 et 2005. Elle collabore avec Claude Duparfait, Titanica, la robe des grands combats de Edmund Asher, avec Aurélia Guillet, Paysage d'après Heiner Maller, Penthesileia paysage d'après Heiner Maller et Heinrich von Kleist, La maison brulée de Strindberg, Déjà là de Arnaud Michniak. Avec Julie Brochen, elle participe à la création de Histoire vraie de la Périchole d'après Jacques Offenbach et La Cerisaie de Tchekhov. Au cinéma, elle a tournée dans l'adaptation de La Cerisaie à partir du spectacle de Julie Brochen, réalisé par Alexandre Gavras. A la télévision, elle joue dans Le Reste du monde, réalisé par Damien Oudoul. Karen Rencurel Formation Cours Charles Dullin, J.P. Moulinot, J.L. Trintignant, J.P. Darras Université Internationale du Théâtre Cinéma La Mort du Chinois, Jean Louis BENOIT L 627, Bertrand TAVERNIER Transit, René ALLIO Dédé, Jean-Louis BENOIT Le Médecin des Lumières, René ALLIO Chutes, Jacques DOAZAN Les Poings fermés, Jean-Louis BENOIT Les Enfants gâtés, Bertrand TAVERNIER L’an 01, Jacques DOILLON Frisou, Jacques BRAL M 88, Jacques BRAL Télévision Le Jour où tout a basculé, Dimitri DALIPAGIE Mylène, Claire DEVERS Deux Colombes Blanches, Jean-Louis BENOIT Garde à Vue « Model Blues », Marco PAULY Le Bal, Jean-Louis BENOIT Parfum De Blonde, Jeannette HUBERT Mauvaise Conduite, Philippe GALARDI Hôtel De Police, Emmanuel FONLLADOSA Sketches De Clown, Nicole ANDRE Le Mammouth, Paul SEBAN
32
Théâtre Que La Noce commence (adaptation de Jean-Louis Benoît, Didier Bezace), Didier Bezace Un Pied dans le Crime, Jean Louis BENOIT La Nuit des Rois, Jean Louis BENOIT S'agite et se pavane, Célie PAUTHE L'Ignorant et Le Fou, Célie PAUTHE Le Temps est un Songe, Jean Louis BENOIT Les Caprices de Marianne, Jean Louis BENOIT Schippel, ou Le Bourgeois Prolétaire, JEAN –LOUIS BENOIT Retour de Guerre, Jean Louis BENOIT Conversation en Sicile, Jean-louis BENOIT La Trilogie de la Villégiature, Pierre CAVASSILAS Henri V (Shakespeare), Jean Louis BENOIT Une Nuit à l’Elysée, Jean-Louis BENOIT Le Jour et la nuit (d’après P. Bourdieu), Didier BEZACE Rates (Henri René Lenormand), Jean-Louis BENOIT Je vous parle de Jerusalem, Jean-Pierre LORIOL Soupe de poulet à l’orge, Jean-Pierre LORIOL La Nuit, La Télévision, La Guerre du Golfe, Jean-Louis BENOIT Les Vœux du Président, Jean-Louis BENOIT Princesses, Jean-Pierre VINCENT Le Triomphe de L’amour, Jacques NICHET La Peau et Les Os, Jean-Louis BENOIT Louis, Jean-Louis BENOIT Le Procès de Jeanne D’arc, Veuve De Mao Tse Toung, Jean-Louis BENOIT Héloïse et Abelard, Didier BEZACE Les Incurables, Jean-Louis BENOIT Histoire de Famille, Jean-Louis BENOIT Correspondance, Jacques NICHET Un Conseil de classe très ordinaire, Jean-Louis BENOIT Flaubert, Jacques NICHET La Sœur de Shakespeare, Jacques NICHET A Kiou, Théâtre de l’Aquarium – Cartoucherie de Vincennes Tu ne voleras point, Théâtre de l’Aquarium – Cartoucherie de Vincennes Gob, Théâtre de l’Aquarium – Cartoucherie de Vincennes Le Labyrinthe (F. Arrabal), Magic-Circus – Jérôme Savary Noel A …, Magic-Circus – Jérôme Savary Marchand de ville, Théâtre de l’Aquarium – Cartoucherie de Vincennes Le Défunt, Compagnie C. Dente On achève bien les chevaux, Compagnie C. Dente. Mephisto (Gripari), Compagnie A. Halle-Halle L’officier Recruteur (Farcquard), Compagnie A. Halle-Halle Le Tricycle (F. Arrabal), Compagnie Abdel Kader Chat Jérémie, Compagnie Abdel Kader Dernier Bal, Théâtre de l’Unité Thérèse Raquin, Compagnie G. Atlan Tête D’or (Claudel), Compagnie D. Llorca Les Nuées (Aristophane), Théâtre de Bougogne Et Ils Passent Des Menottes aux fleurs, Compagnie Arrabal La Parabole du festin (Claudel), Compagnie Victor Garcia
33
Manuel Vallade Formation 1999/02
Ecole Nationale De Strasbourg (TNS)
Ateliers avec E. Pommeret, A. Caubet, M.C. Orry, M. Cerda Cours réguliers et stages avec S. Braunschweig, A.F. Benhamou 1997/99 Conservatoire Régional De Nantes Cinéma 2010
Drift Away, Daniel SICARD
2009 D'amour et d'eau fraîche , Isabelle CZAJKA 2004 En Attendant La Neige, Jean-Baptiste de LAUBIER Courts - 2010
métrages Angela, David MAYE
2010 La Maladie blanche, Christelle L'HEUREUX 2010 Yoshido, Sébastien BETBEDER 2005 Les Voiliers du Luxembourg, Nicolas ENGEL 2008 La Vie lointaine, Sébastien BETBEDER 2006 Infrarouge, Lionel MOUGIN 2000 Cadeaux, Jean-Pascal HATTU Danse 2010
Incantus, Vincent DUPONT
2011 Dix Sept Petits Ballets, Olivia GRANVILLE Théâtre 2012
Six Personnages en quête d’auteur, Stéphane BRAUNSCHWEIG
2011 Macbeth, Eric MASSE 2009 Case Study Houses, Mathieu BERTHOLET 2009 Face Au Mur (Martin Crimp), Hubert COLAS 2007 Les Trois Sœurs (Tchekhov), Stéphane BRAUNSHWEIG, TNS 2007 Dommage Qu'elle Soit Une Putain (John Ford), Yves BEAUNESNES 2006 Mon Képi blanc (Sonia Chiambretto), Hubert COLAS 2006 Face Au Mur (Martin Crimp), Hubert COLAS 2005 Chto (Sonia Chiambretto), Hubert COLAS 2005 Hamlet (Shakespeare), Hubert COLAS 2004 Sans Faim (H. Colas), Hubert COLAS 2003 Violences (Reconstitution) (Didier Georges Gabily), Yann Joël COLLIN 2003 Les Innocents Coupables (Alexandre Ostrovski), Bernard SOBEL 2002 Les Nos Européens, François CERVANTES 2002 Tout Est Bien Qui Finit Bien (Shakespeare), Stéphane BRAUNSCHWEIG
34
BBiibblliiooggrraapphhiiee
Parmi les articles ou œuvres de l'époque qui mettent en perspective le théâtre symboliste :
- Stéphane Mallarmé, « Crayonné au théâtre ». In: Œuvres Complètes, éd. Jean Aubry et
Henri Mondor ; Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1945. [recueil d'articles
parus dans La Revue indépendance en 1885-1887. Publiés en recueil en 1887].p. 291-
351
- Stéphane Mallarmé, Œuvres Complètes, tome II, éd. Bertrand Marchal ; Paris,
Gallimard, NRF, Bibliothèque de la Pléiade, 2003
- Maurice Maeterlinck, « Préface au Théâtre de 1901 », Œuvres I, Le Réveil de l'âme,
poésie et essais, éd. Paul Gorceix ; Bruxelles, éd. Complexe, 1999. p. 495-503
- Maurice Maeterlinck, « Menus Propos - Le théâtre », Œuvres I, Le réveil de l'Âme, éd.
Paul Gorceix ; Bruxelles ; éd. Complexe, 1999. [1890]. p. 457-463
- Maurice Maeterlinck, « Le Tragique quotidien » ; Œuvres I, Le Réveil de l'Âme, éd. Paul
Gorceix ; Bruxelles, éd. Complexe, 1999. [1896]. p. 487-494
- Aurélien Lugné-Poe, « À propos de « l'inutilité du théâtre au théâtre » », Le Mercure de
France, octobre 1896. p. 90-98
- Aurélien Lugné-Poe, La Parade : Souvenirs et impressions de théâtre, Paris ; éd.
Gallimard, 1930-1931-1932. tome I, Le Sot du tremplin ; tome II, Acrobaties (1894-
1902) ; tome III, Sous les étoiles (1902-1912).
- Edward Gordon Craig, Le Théâtre en marche, éd. Maurice Beerbook ; Paris, éd.
Gallimard, NRF, « Pratique du théâtre », 1964. [1921].
- Edward Gordon Craig, De l'Art du théâtre, Paris, Circé, « Penser le théâtre », 1999.
[1911].
SSiittooggrraapphhiiee
- La page du spectacle sur le site de La Comédie de Reims :
http://www.lacomediedereims.fr/evenement/aglavaine-et-selysette/
- La page du spectacle sur le site du Théâtre de la Colline :
http://www.colline.fr/fr/spectacle/aglavaine-et-selysette
- Sur www.theatre-contemporain.net :
• La biographie de Célie Pauthe :
http://www.theatre-contemporain.net/biographies/Celie-Pauthe/
• La présentation du spectacle par Célie Pauthe au Théâtre de la Colline :
http://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Aglavaine-et-Selysette/videos/
35
- La Présentation de Maurice Maeterlinck sur le site de l’Académie Royale de Langue et
de Littérature Françaises de Belgique :
http://www.arllfb.be/composition/membres/maeterlinck.html
- L’article de Jean-Marie Klinkenberg, de l’Académie royale de Belgique sur la
nobellisation de Maurice Maeterlinck :
http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/action-culturelle/celebrations-
nationales/recueil-2011/litterature-et-sciences-humaines/maurice-maeterlinck-1862-
1949-prix-nobel-de-litterature
- L’enregistrement de la lecture de Verhaeren, sur le site des archives de la Bibliothèque
nationale de France :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k127956c.r=.langFR
- Le site de la médiathèque André Malraux de Lisieux (sur lequel figurent des textes de
Jean Moréas, et notamment son manifeste du symbolisme) :
http://www.bmlisieux.com/curiosa/symbol01.htm
- L’article de l’Encyclopédie Larousse [en ligne] consacré à l’histoire du théâtre (dont une
partie est consacrée au symbolisme théâtral) :
http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/histoire_du_th%C3%A9%C3%A2tre/96913
- La présentation du Théâtre de l’Œuvre sur son site :
http://www.theatredeloeuvre.fr/oeuvre.html
- La présentation de l’exposition du Musée d’Orsay, consacrée au Théâtre de l’Œuvre :
http://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/au-musee-dorsay/presentation-
generale/article/le-theatre-de-loeuvre-1893-1900-naissance-du-theatre-moderne-
4224.html?tx_ttnews%5BbackPid%5D=649&cHash=2d2cfaef8b
- L’interprétation du Prélude pour Aglavaine et Sélysette d’Arthur Honegger, par The
Louisville orchestra, sous la direction de Jorge Mester :
http://www.youtube.com/watch?v=IQbqDH82bfQ
- L’article du Dictionnaire de la peinture Larousse [en ligne] consacré au symbolisme
pictural :
http://www.larousse.fr/encyclopedie/peinture/symbolisme/154572
LA COMEDIE DE REIMS Centre dramatique national Direction : Ludovic Lagarde 3 chaussée Bocquaine
51100 Reims Tél : 03.26.48.49.00
www.lacomediedereims.fr
Top Related