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NOV 2019 - N°10
Nous devons beaucoup à la technologie et à la science. Cependant
quand elles nous promettent un avenir illimité, nous nous demandons
: QUEL avenir ?
Serions-nous seulement des organismes biologiques, de simples
consommateurs de biens matériels, de plaisirs superficiels et
décevants ?
Qui peu prétendre à ces questions, sinon le CREATEUR de l’homme.
C’est vers Lui que se tournait enfin, avec beaucoup d’autres, le
jeune dévoyé Augustin qui, après sa conversion nous confie encore à
tous aujourd’hui : « Tu nous as faits pour TOI, Seigneur, et notre
cœur sera sans repos tant qu’il ne sera pas fixé en TOI ! »
C’est vers Dieu que l’Eglise tourne son regard en cette fête de
tous les saints. Fête de la réussite de son projet d’amour pour
l’homme. Fête de la réussite des vies humaines qui l’ont accueilli
et qui donc ???
Saint Jean nous répond « j’ai vu une foule immense rassemblée près
de Dieu, une foule de toutes nations, races peuples et langues… »
Pas seulement donc les hommes et les femmes représentés sur les
vitraux de nos églises et chapelles, mais des personnes partageant
les mêmes conditions de vie que nous !
Tant qu’ils étaient de ce monde, ils ont cherché à répondre à
l’amour de Dieu en
vivant tous les jours les propositions de Jésus Fils de Dieu
appelés BEATITUDES, c’est-à-dire chemins qui conduisent au vrai et
durable bonheur. Ils faisaient partie de nos familles, de nos
quartiers de notre milieu professionnel, de notre communauté.
Rappelons-nous !
Ils entretenaient avec Dieu une relation cordiale et fidèle par la
prière, la méditation, la contemplation de Celui qui est Beauté,
Vérité, Amour. Saint Augustin s’écriait : « beauté si ancienne et
toujours nouvelles, pourquoi t’ai-je aimé si tard ? » Avec tant
d’autres, le voilà désormais pour toujours en présence de
l’éternelle beauté de Dieu !
Des Saints et des Saintes, il y en a près de nous. A nous de les
reconnaitre et de nous laisser entrainer par leur témoignage !
Regardons bien aussi en nous-mêmes, Dieu a mis en nous cette SOIF
d’être meilleurs chaque jour, d’ETRE plus plutôt que d’AVOIR plus,
de vivre notre dignité d’enfants de Dieu !
Etre saint, c‘est progresser sur ce beau chemin au bout duquel Dieu
nous attend. Partageons cette proclamation de foi d’une personne
qui a écrit : « ce qui se passera de l’autre côté quand tout aura
basculé pour moi, je ne le sais pas, ce que je sais, ce que je
crois, c’est qu’un GRAND AMOUR m’attend ! »
Abbé Louis HENRY
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PAR L’AVENT, NOUS ATTENDONS TROIS VENUES UNE NOUVELLE ANNÉE
LITURGIQUE S’OUVRE : NOUS ENTRONS DANS LE TEMPS DE L’AVENT, TEMPS
DE
L’ATTENTE. MAIS DE QUELLE ATTENTE S’AGIT-IL ?
Déjà, en ce début novembre, sans doute influencés par les
publicités, les enfants nous disent : « Je suis trop pressé d’être
à Noël. Je vais avoir des cadeaux. » Quoi de plus normal ! Mais il
faut désormais accepter le temps de l’attente de ce moment magique
des cadeaux. Les textes liturgiques du temps de l’Avent nous
conduisent aussi dans une dynamique semblable, celle de l’attente.
L’Avent - contraction du mot latin « adventus » qui signifie
avènement, venue - nous place devant des questions essentielles : «
Qu’est-ce que j’attends ? De la vie, des autres, de Dieu ?
Qu’est-ce qui me fait vivre ? Quelle est ma véritable espérance ?
»
Par l’Avent, nous attendons trois venues. Celle de la naissance de
Jésus ? Sans doute que non car elle a eu lieu il y a 2000 ans !
Alors celle du Christ dans sa gloire ? C’est en effet ce que nous
chantons au coeur de chaque Eucharistie : « Nous attendons ta venue
dans la gloire ». La gestation dont nous faisons mémoire durant
l’Avent, ce n’est pas seulement celle de Marie, mais celle du
Royaume. Des images le disent au long de l’Evangile : la graine de
moutarde, le levain dans la pâte. Dès à présent, l’Eglise est en
gestation : elle attend et prépare la réalisation du Royaume de
justice et de paix inauguré par la Pâque du Christ. Et en attendant
cette venue du Christ ? Nous sommes dans cette deuxième venue, dans
ce temps in- termédiaire entre son incarnation parmi les hommes et
la venue du Royaume. C’est l’aujourd’hui de nos vies. Chaque jour,
le Seigneur vient si nous l’accueillons. Et c’est pourquoi le temps
de l’Avent nous invite à la veille, une veille qui nous conduit à
nous tenir vigilants sur l’essentiel plutôt que sur ce qui passe.
Et l’Evangile nous donne également le sens de cette vigilance ;
elle est de l’ordre de l’urgence : « L’un sera pris et l’autre
laissé. » Il ne s’agit pas d’une menace mais d’une alerte ! Etre
prêt à la rencontre finale avec le Seigneur se joue toujours
maintenant. Etre veilleur de ce Royaume qui vient est un choix, un
effort qui fait scruter les signes de l’aurore dans la nuit. La
Bible fait appel à l’image de l’amandier. En hébreu le verbe «
veiller » et le mot qui désigne « l’amandier » ont la même origine.
L’amandier est en effet le premier arbre qui se met à fleurir. Le
veilleur, c’est donc celui qui annonce le printemps. C’est celui
qui attend dans la confiance aimante que la vie refleurisse. C’est
celui qui à force d’attente, d’attention, devient capable de
discerner les signes de la vie et de la lumière au coeur de
l’hiver, du froid et de la nuit. Oui, pour nous tous, enfants et
adultes, l’Avent pose des questions vitales car veiller permet
d’éduquer à l’espérance et dans l’espérance. Chercher en tout ces
signes de l’aurore dans la nuit nous aide à porter un autre regard
sur nos frères et peut- être aussi sur nous-mêmes.
Yvon Garel
Pas étonnant, dit Dieu
Pas étonnant, dit Dieu, que notre histoire soit tissée de ren-
dez-vous manqués ! Vous m’attendez dans la toute-puissance, et je
vous espère dans la fragilité d’une naissance ! Vous me cherchez
dans les étoiles du ciel, et je vous ren- contre dans les visages
qui peuplent la terre ! Vous me rangez au vestiaire des idées
reçues et je viens à vous dans la fraîcheur de la grâce ! Vous me
voulez comme une réponse, et je me tiens dans le bruissement de vos
questions ! Vous m’espérez comme un pain et je creuse en vous la
faim ! Vous me façonnez à votre image, et je vous surprends dans le
dénuement d’un regard d’enfant ! Mais, dit Dieu, sous le pavé de
vos errances, un Avent de tendresse se prépare, où je vous attends
comme la nuit attend le jour. Francine Carillo
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NOVEMBRE 2019
La méditation est en effet devenue un sujet largement développé
dans les médias. La presse en parle régulièrement, les ouvrages qui
lui sont consacrés emplissent quelques rayons de nos libraires et
si, sur internet, vous tapez ce mot sur un moteur de recherche vous
découvrirez une large panoplie de sites dédiés au sujet. La
méditation, ainsi mise en avant, rejoint ce besoin de développement
personnel et est assez souvent présentée comme une technique pour
se sentir bien, pour gérer son stress, en quelque sorte un art de
vivre. On pourrait dire qu’il s’agit d’apprendre à ne rien faire
pour laisser la vie être en soi. Etrange paradoxe dans cette
société qui nous invite à tout gérer, à tout posséder. Toute la
journée, on court, on s’agite…. Mais en réalité que faisions-nous
de réel, de juste, de bon ? La méditation nous invite justement à
nous arrêter de penser que nous sommes comblés dans ce combat
permanent pour obtenir des choses extérieures à nous. C’est en
nous-mêmes que se trouve la source la plus profonde. Depuis
toujours d’ailleurs, la méditation fait partie de la tradition
chrétienne. Elle peut préparer à la rencontre de Dieu car,
recentrés et disponibles, nous pouvons nous ouvrir à une présence
plus grande que nous-mêmes. Elle est en quelque sorte la porte
d’entrée dans la prière. Après l’écoute de la Parole de Dieu, c’est
le premier pas vers la profondeur.
On se recueille, on rassemble ses facultés, tout son être, pour se
mettre à l’écoute de la présence de Dieu, une présence qui ne se
laisse pas découvrir facilement et qui nécessite un apprentissage
du silence. Il nous faut passer de l’état d’agitation à celui de
l’attention.
Et c’est dans ce cheminement vers Dieu que la méditation chrétienne
se différencie de la méditation dite de pleine conscience qui
attire tant de gens. Celle-ci montre bien la grande demande
actuelle d’intériorité, de ce besoin de se libérer de l’agitation
de notre quotidien. Elle va aider à apprendre à être présent au
présent mais sans visée religieuse. Ce n’est pas un acte de
prière.
Nous avons à redécouvrir la méditation chrétienne. En hébreu,
méditer signifie « murmurer », «prononcer à voix basse ». Le
latin meditari renvoie à l’idée d’exercice, de rumination de la
Parole. Trop longtemps sans doute cette rumination a été
circonscrite à la pratique de la prière silencieuse des
moines.
Et c’est le mérite d’un moine bénédictin John Main (1926- 1982)
d’avoir rendu accessible une forme de prière très simple qui
remonte aux premiers siècles de l’Église et qu’on avait un peu
oubliée. Pour lui, le mot « méditation » veut dire : se tenir au
centre de notre être, c’est-à-dire en Dieu. Il va s’appuyer sur ce
que dans l’hindouisme on appelle un « mantra », un son sans
signification.
Il résume ainsi sa méthode : dans un endroit calme, on s’assoit
dans une position confortable, détendue mais vigilante. On ferme
les yeux en s’efforçant de demeurer immobile. Silencieusement,
intérieurement, on commence à répéter un simple mot, par exemple
«Maranatha». Ce mot araméen (la langue que Jésus parlait) signifie
« Viens, Seigneur Jésus ». Lorsque des pensées ou des images
surgissent, on retourne doucement au mot sacré. Ce mot, répété
doucement dans le silence du cœur pendant vingt- cinq minutes, sans
remuer les lèvres et sans s’arrêter sur son sens chrétien, aide la
personne à se tenir en paix en son centre, malgré les distractions
et les images.
Et si dans ce temps de l’attente qu’est l’Avent, nous donnions
place à ces moments de méditation, porte d’entrée pour une
rencontre avec le Christ.
Yvon Garel
LA MÉDITATION, UN CHEMIN VERS L’AUTRE LA MÉDITATION ! QUI D’ENTRE
NOUS N’A PAS REPÉRÉ QU’AUJOURD’HUI CE MOT APPARAÎT DANS BIEN DES
MÉDIAS.
MAIS DE QUOI PARLE T’ON ET EN QUOI CELA REJOINT NOTRE VIE DE
CHRÉTIEN ?
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Berger de Dieu, réveille-nous, Voici le temps de la promesse,
Nos yeux regardent vers ton jour, Visite-nous par ta
tendresse.
1er dimanche de l’Avent :
1 - Tu es venu dans nos ténèbres, Une lumière a resplendi.
Reviens vers l’homme à ta recherche, Fais briller ton étoile en nos
vies !
2 - Tu nous as fait à ton image Pétris d’amour et d’infini.
Viens donner à ton ouvrage La splendeur que nos mains ont
ternie.
3 - Le monde a faim de voir des signes Dans le soleil ou la
nuée.
Ta gloire habite les disciples Dont le cœur est merveille de
paix.
2ème dimanche de l’Avent :
4 - Tu nous appelles à ta rencontre, Partout se lèvent des
veilleurs.
Leurs voix nous crient : «Jésus s’annonce, Préparez les chemins du
Seigneur !»
5 - Les pèlerins de la justice Suivront la trace de tes pas.
De ta parole ils se nourrissent, Au désert tu soutiens leur
combat.
3ème dimanche de l’Avent :
6 - Jérusalem n’aie pas de crainte ! L’Emmanuel demeure en
toi.
Il t’a marqué de son empreinte, Il te comble aujourd’hui de sa
joie.
7 - La nuit menace l’espérance. « Es-tu celui qui doit venir ?
»
Es-tu fidèle à son Alliance, Même au soir où la peur nous saisit
?
8 - Dans l’Esprit-Saint tu nous baptises Et tu nous brûles de ton
feu. Qu’il transfigure nos églises,
Nous serons les prophètes de Dieu.
4ème dimanche de l’Avent :
9 - Avec Marie voici l’aurore, Les temps nouveaux sont
accomplis.
La Vierge accueille la Parole, Dieu prend chair au secret de sa
vie.
10 - Tu es bénie parmi les femmes, Toi, la servante du Seigneur
;
Dans ton jardin fleurit la grâce, Ta maison voit germer la
Sauveur.
Avent avec un E L’Avent ce n’est pas ce « qui était avant ! ». Ce
n’est pas les quatre semaines qui précèdent Noël où les magasins
sont ouverts le dimanche pour répondre à la « fièvre acheteuse » de
la société de consommation. Ce n’est pas non plus le calendrier de
plus en plus commercial.
L’Avent est comparable à la venue d’un ami que l’on a un peu perdu
de vue qui nous annonce son passage. Pour se préparer à la venue de
cet ami, à la maison on soigne un peu plus le ménage, on prépare la
chambre d’ami dans laquelle il se reposera, on organise son emploi
du temps pour être tout à lui pendant son séjour. En bref, on casse
sa routine, son train-train habituel. On attend avec impatience le
jour de son arrivée, en pensant à ce moment notre cœur bat plus
fort !!
Le temps de l’Avent c’est un chemin, c’est un temps d’attente, de
désir, de conversion. C’est aussi une venue, un avènement qui
marque l’humanité. En l’occurrence celle du « Prince de la paix »
dont nous parle le prophète
Isaïe, de « l’Agneau de Dieu » tel que le désigne
Jean-Baptiste.
Ce temps de l’Avent est marqué par la figure de Marie, la femme qui
attend la naissance de Jésus : réalisation de la promesse faite à
nos pères ! Pour beaucoup de Chrétiens, Noël est perçu uniquement
comme la fête de la naissance de l’enfant de Bethléem même si la
date du 25 décembre n’est pas forcément historique.
L’Avent et Noël font donc mémoire de la manifestation de Dieu dans
la vie des Hommes. C’est un temps de joie mais cette joie ne vaut
pas tellement par la naissance de l’Enfant que de ce qu’elle
signifie : Dieu se rend visible à tous, Dieu s’est fait Homme : le
Seigneur lui-même nous fait un signe « Voici que la vierge est
enceinte, elle enfantera un fils et on l’appellera Emmanuel
c’est-à- dire Dieu avec nous » Isaïe 7- 14.
Henri Clairet.
CHANTER C’EST PRIER DEUX FOIS Chaque mois, le Comité de Rédaction
choisit un chant à apprendre et connaitre dans tous les relais pour
progressivement avoir un "fond commun" entre nos 23 clochers.
Certains sont plus adaptés aux temps liturgiques (Avent, Carême,
mois de Marie). Le Comité de Rédaction, dont fait partie Monsieur
le Curé, est constitué de chrétiens pratiquants aptes à
sélectionner chaque mois un chant adapté à tous. Il est demandé aux
chorales et équipes liturgiques d'utiliser ces chants.
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NOVEMBRE 2019LA VIE DE L’EGLISE AU -DELÀ DE NOTRE PAROISSE Chaque
mois, le Comité de Rédaction choisit un chant à apprendre et
connaitre dans tous les relais pour progressivement avoir un "fond
commun" entre nos 23 clochers. Certains sont plus adaptés aux temps
liturgiques (Avent, Carême, mois de Marie). Le Comité de Rédaction,
dont fait partie Monsieur le Curé, est constitué de chrétiens
pratiquants aptes à sélectionner chaque mois un chant adapté à
tous. Il est demandé aux chorales et équipes liturgiques d'utiliser
ces chants.
Quelques flashs recueillis dans la presse écrite, sur les sites
internet, dans des émissions. Pour que nos références ecclésiales
soient plus larges que ce que nous vivons chez nous.
« Soif », un roman qui interroge Sous ce titre on ne peut plus
bref, Amélie Nothomb publie un récit de la passion de Jésus.
Attention, il ne s’agit pas d’une énième synthèse des quatre
évangiles, mais bien d’un roman écrit à la première personne. Nous
le savons, la personne de Jésus fait partie du domaine public et
donc rien d’étonnant à voir une romancière s’en emparer ; d’autres
l’ont fait avant elle (exemple : « L’évangile selon Pilate »
d’Eric-Emmanuel Schmitt). Dans son roman, Amélie Nothomb présente
un Jésus pleinement humain. La soif, qui donne son titre au livre,
c’est, dit-elle, « l’amour du Christ, la joie du Christ. Cette soif
passe par le corps et est un besoin qui dépasse tous les autres.
Jésus a soif, il donne à boire et le monde a soif de lui. C’est
toute la beauté de l’Amour ».
Un ministère de la Parole Dans un texte du 30 septembre, le pape
François fait du 3ème dimanche du temps ordinaire (fin janvier) le
dimanche de la Parole de Dieu. Il souhaite encourager les fidèles à
se rapprocher de la Parole de Dieu. Une Parole sacrée qui se trouve
au cœur de la vie (pendant les sacrements, dans leur quotidien...).
Il rappelle l’importance de la proclamation et de la
prédication
de la Parole de Dieu : elle assure l’unité entre tous les
chrétiens. « La parole de Dieu doit trouver des personnes, des
femmes, des hommes, capables de la proclamer de manière authentique
et capables aussi, dans cette proclamation, d’intelligence du texte
sacré. » Dans ce contexte, le pape appelle de ses voeux un
ministère de la Parole accessible aux hommes comme aux
femmes.
Cardinal John Henry Newman (1801-1890) Prêtre anglican converti au
Catholicisme en 1845, créé Cardinal en 1879 par le pape Léon XIII,
béatifié le 19 septembre 2010 par le pape Benoît XVI et canonisé
par le pape François le 13 octobre 2019. Une de ses prières : «
Seigneur, donne-nous le sens de ta présence, fais-nous réaliser ton
action. A tes disciples, tu as voulu te montrer, les initier à ton
mystère, les habituer à ton absence. Donne-nous le sens de ta
présence, fais-nous réaliser ton action. Si tu n’étais pas parti,
l’Esprit ne serait pas descendu : Il vient te rendre présent à
tous. Donne-nous le sens de ta présence, fais-nous réaliser ton
action. Qui te sent présent doit rendre grâces. Qui t’a perdu ne
doit pas désespérer. S’il te cherche, c’est que tu es là. Amen.
»
Eternité Tu as connu la Vie. Une vie que tu as reçue Tant de tes
parents que de ceux qui ont donné de la leur Pour toi. Tu as donné
la Vie, Par ces dons que tu as faits de toi-même A tant d’autres Et
de mille façons. Je peux pressentir comment, Parce que, pour moi,
Tu as été souvent source de vie. A la lumière de ma mémoire et de
mon cœur, Je peux revivre ces événements Nés au fil des jours. Ce
grand mouvement du temps Nous a entraînés au long des ans. Tu as
quitté ce mouvement. Tu es entré dans le calme De l’éternité, Dans
son repos, sa stabilité.
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Anne-Marie Javouhey nait le 10 novembre 1779 près de Dijon dans une
famille de paysans bourguignons tout en probité et en dévotion au
Sacré Coeur de Jésus. Elle fait sa Première Communion et se
considère dès lors comme « consacrée à Dieu et à ses œuvres. » Son
père cache des prêtres réfractaires qu’elle accompagne dans leurs
tournées nocturnes. Plus tard, en l’absence du clergé, elle
organise des cérémonies à l’église et enseigne le catéchisme. Elle
ressent un appel de plus en plus pressant. Un jour, Dieu l’appelle,
dans des circonstances qui restent le secret de sa vie : « Je vois
encore le lieu où j’étais occupée à la charrue, quand Dieu me fit
connaître sa Volonté. « Il m’appelait pour instruire les pauvres et
les orphelins ». La Sainte Vierge lui apparaît également, lui
enjoignant d’avancer… En 1804, après avoir sacré Napoléon empereur,
le Pape Pie VII s’arrête à Chalon-sur-Saône où Anne-Marie et ses
trois sœurs vont le rencontrer. Il les encourage dans leur projet
de vie consacrée. D’autres jeunes filles se joignent à elles et
Anne-Marie décide alors de se rendre auprès de l’évêque d’Autun en
vue de la création d’une Congrégation. Il lui demande de rédiger
une règle de vie religieuse. Des statuts suivront qui seront
approuvés par l’empereur le 12 décembre 1806. Le 12 mai 1807, neuf
premières jeunes filles émettent leurs vœux de religion en présence
de l’évêque. La Congrégation des Sœurs de Saint Joseph de Cluny est
née. Anne-Marie se rend à Paris où elle instruit avec succès des
enfants d’une école populaire. Apprenant cela, le ministre de la
Marine et des Colonies lui demande de tenter l’aventure en
Outre-mer. Des Soeurs embarquent pour l’île de la Réunion en 1817.
Il en est de même en Guyane, où le gouvernement lui confie la
préparation de 500 esclaves à la liberté. En 1819, sa jeune sœur,
Mère Rosalie, débarque à Saint-Louis du Sénégal. En 1822, les
Soeurs arrivent en Guadeloupe et en Martinique. Cependant les
nouvelles missionnaires sont durement éprouvées. Au Sénégal, le
découragement les guette. Mère Javouhey décide d’y partir elle-même
; elle observe, elle aime, elle agit. A Saint-Louis ou à Gorée,
elle découvre l’horreur de l’esclavage … Elle a l’intuition que les
Africains doivent être eux-mêmes les artisans du salut de leurs
peuples. Elle entreprend, aux frais de la congrégation, de faire
venir en France de jeunes Sénégalais afin qu’ils se forment pour
devenir prêtres ou instituteurs selon leur vocation. Trois d’entre
eux arriveront jusqu’au sacerdoce et seront les premiers prêtres
sénégalais. Elle revient en France en 1824, mais est invitée par le
ministre à retourner en Guyane, le long de la rivière Mana. Elle
s’interroge : ce pays pourrait-il donner un avenir aux orphelins
qu’elle rencontre en France, aux esclaves africains jetés sur les
rivages américains ?
« Je vais me livrer entièrement entre les bras de cette divine
Providence qui semble me conduire par la main ». En juin 1828, elle
s’embarque avec 40 religieuses, 12 ouvriers qualifiés et 30 jeunes
gens choisis et préparés pour cette tâche. Sur place, les
difficultés ne manquent pas mais grâce à son courage et à son
esprit d’organisation, « tout marche d’un pas ferme vers le bon
ordre. » Elle accueille à Mana des esclaves «marrons», des fugitifs
dont les souffrances la bouleversent. Lorsque, 5 ans plus tard,
elle repart pour la France, Mère Javouhey laisse Mana « dans un
état très satisfaisant » Elle a même réussi à obtenir que les
lépreux soient soignés et installés dans un lieu ombragé et
verdoyant. En août 1843, la congrégation est déjà implantée à
Bourbon, en Inde, au Sénégal, en Sierra Leone et Gambie, dans les
Antilles françaises et anglaises, à Saint Pierre et Miquelon ; les
maisons se multiplient en France. Bientôt des Sœurs partiront à
Tahiti et aux Marquises ainsi que dans les petites îles de
Madagascar. En février 1848, elle est en Belgique quand éclate en
France une troisième révolution. Elle revient à Paris, soigne les
blessés, aide les pauvres qui sont les premières victimes de tous
les bouleversements en cours. Agitations, incertitudes, violences …
Mère Javouhey garde son calme et encourage ses Sœurs. En novembre
1849, grâce à l’entraide qui se vit dans la congrégation, elle
achète une belle propriété, où elle installe une maison de
formation et des activités au service d’enfants et de personnes
âgées. Anne-Marie Javouhey a vécu aisément une union à Dieu qui
s’est fortifiée dans les épreuves et qui l’a lancée dans le service
inconditionnel des enfants, des malades, des aliénés, des gens
méprisés, de tous les «pauvres» que croisait son chemin. Sa
confiance est inébranlable en Dieu et dans la certitude de son
appel. La veille de sa mort, survenue le 15 juillet 1851, elle
confiait : «Je repasse en ma mémoire tous les bienfaits de Dieu
pour nous, ils sont si grands, si nombreux, si immenses que j’en
suis confondue. « Elle est proclamée Bienheureuse, le 15 octobre
1950 par le Pape Pie XII
Michelle Menguy
ANNE-MARIE JAVOUHEY, FONDATRICE DES SOEURS DE SAINT JOSEPH DE
CLUNY
UNE RENTRÉE SOUS LE SIGNE DE LA PRIEREGRANDS TÉMOINS DU XXÈME
SIÈCLE
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NOVEMBRE 2019 UNE RENTRÉE SOUS LE SIGNE DE LA PRIERE
Une bénévole de la paroisse de Plouha faisait récemment une offre
d’emploi : « Vous avez un peu de temps libre. Nous embauchons les
petites mains de l’ombre et du silence ! ».
Oui, elles sont déjà nombreuses ces personnes qui consacrent un peu
de leur temps à assurer un service au sein de nos paroisses. Nous
voudrions les placer un peu dans la lumière !
Ainsi ces personnes qui assurent l’accueil dans nos paroisses et
relais. Je pourrai égrener leurs prénoms : Michelle, Viviane,
Maryvonne, Annie, Michel… J’arrête là car je vais en oublier ! Si,
aujourd’hui, le presbytère reste un lieu de référence, la présence
de l’unique pasteur sur nos deux paroisses ne peut répondre aux
diverses sollicitations. Alors elles (et aussi ils) sont là pour
accueillir les visiteurs, répondre aux interrogations, fournir les
renseignements. « Pendant ma permanence, nous précise Maryvonne, je
reçois des appels surtout pour les horaires de messes mais aussi
pour des demandes de baptêmes ou de mariages. En été, il y a des
gens de passage. La gestion la plus délicate est celle de l’appel
pour les obsèques car il faut rapidement trouver le guide
d’obsèques qui sera disponible. » Ce
service nécessite une attention à chaque appel et à chaque visite
pour que véritablement chacun se sente accueilli et découvre un
visage d’Eglise. Aujourd’hui, certains créneaux de permanence ne
peuvent être assurés, on a besoin de relève : alors n’hésitez pas,
il y a des places à prendre.
Horaires du service d’accueil sur nos paroisses et relais Paimpol :
du lundi au vendredi 9h à 12h et 14h à 17 h Plouézec : mardi,
mercredi, vendredi et samedi 10h - 12h Plouha : du lundi au
vendredi 9h à 12 h et 14h à 17h et samedi matin 9h à 12h
CÉLÉBRATIONS DE NOVEMBRE
DATE DIMANCHE HEURE ENDROIT Ven 1 10h30 église de Plouha
10h30 église de Paimpol Sam 2 18h église de Lanvollon
18h église de Plounez Dim 3 10h30 église de Plouha
10h30 église de Paimpol sam 9 18h église de Pléhédel
18h église de Kerfot dim 10 10h30 église de Tressignaux
10h30 église de Ploubazlanec lun 11 10h30 église de Paimpol
Armistice sam 16 18h église de Trévérec
18h église de Loguivy Dim 17 10h30 église de Lanloup
10h30 église de Paimpol 10h30 église de Bréhat
Sam. 23 18h église de Gommenech 18h église de Plourivo
Dim 24 10h30 église de Pléguien 10h30 église de Plouézec
sam 30 18h église de Pludual 18h église de Kérity
dim 1er 10h30 église de Goudelin (1ère étape sacrement)
10h30 église de Ploubazlanec
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LES VITRAUX PAIMPOL :
LE VITRAIL QUI GARDE LE SOUVENIR DE LA TERRIBLE ÉPIDÉMIE DE CHOLÉRA
DE 1832.
L’église Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, bénite le 8 février 1914,
est ornée d’un programme de verrières de l’atelier Bessac de
Grenoble. Discret mais très évocateur, un vitrail dans le fond du
chœur nous relate l’épisode de l’épidémie du choléra dans la ville
en 1832. De la dévotion des paroissiens à la Vierge Marie et de
l’implication de notre évêque durant ce triste évènement.
Le choléra, cette terrible maladie dont la médecine de l’époque ne
connait pas de remède, pénétra en France après avoir tué cinquante
millions d’asiatiques et ravagé une partie de l’Europe. A Paris, le
premier cas de choléra est attesté le 26 mars 1832. « Dans notre
diocèse, la maladie fit de grands ravages, l’on remarqua qu’elle
suivait de préférence les rivages de la mer, et le cours des
rivières ».
Malgré les mesures prises par les Paimpolais, le fléau fait ses
premières victimes dans la ville le 4 août 1832. Le 15 août de
cette même année, 14 décès sont signalés. «Effrayés, à la vue d’une
telle destruction, la plupart des paroissiens recouraient à Dieu
».
Monseigneur Le Groing de la Romagère, évêque de Saint Brieuc, vint
à l’insu de ses vicaires généraux réconforter les Paimpolais. Il
fit de nombreuses visites aux cholériques. Il frictionnait lui-
même leurs membres crispés par les crampes. « Dans sa pieuse
sollicitude et dans le désir ardent d’obtenir du Ciel quelques
adoucissements à tant de maux et à tant de douleurs. Il ordonna,
sur la proposition du curé de la ville, une procession solennelle
en l’honneur de la Très Sainte Vierge pour la cessation du fléau
destructeur. Ses vœux et ceux de la population entière furent
exaucés, les ravages du choléra diminuèrent d’une manière
significative si bien que les Paimpolais furent frappés ».
Cette procession solennelle eut lieu le 21 août, on compta ce
jour-là 17 décès. Dès le lendemain, on n’en registrait plus que 3.
Dans les jours suivants jusqu’au mois d’octobre, le choléra faisait
encore des victimes, mais les décès sont beaucoup moins nombreux.
Les derniers malades succomberont le 18 octobre. Selon le cahier de
paroisse le lugubre bilan atteignait pour une population de 2002
habitants, 140 à 150 cholériques décédés en l’espace de trois mois
environ. Le cimetière paroissial ne suffisant plus aux inhumations,
une fosse commune fut creusée aux abords de la chapelle de
Lanvignec, elle reçut 63 cadavres. Une plaque sur la façade de la
chapelle indique ceci : En pieux souvenir des victimes du choléra
de 1832 les Paimpolais fidèles au 14 août 1832.
Ce détail du vitrail nous narre le séjour de l’évêque à Paimpol du
20 au 23 août; Mgr Le Groing de la Romagère entouré des prêtres de
la paroisse, visitant les cholériques.
En arrière-plan on remarque les maisons du vieux Paimpol un regard
attentif laisse entrevoir l’une des Vierges du choléra, qui orne
encore de nos jours les rues de la ville et garde le souvenir de
cette tragédie, au loin culmine le clocher de la vieille
église.
D’après Mgr. KERLEVEO et du cahier de paroisse.
Choléra (Paimpol)