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Page 1: Chronique Locale et Régionale - Issoire

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1MT o n i t o n T* c l ' f s ^ o i r - e

Puis, prenant sa course rapide,Elle fuit sous l'aile du vent.L'Aquilon fougueux qui la guideNe pourrait gagner le devant.Si son pied rencontre une épine11 la foule sans se blesser,Et vous la verriez traverserDes mers l'eau profonde et mutine.

Et souvent ceux qu'elle a mauditsOnt .pleuré leurs beaux jours de l'êtes :Un jeune homme eut les cheveux grisUn moissonneur eut des tempêtes.Un gentil enfant, que j'aimais,Descendit hélas ! dans la tombe...Vous voyez comme on y succombe ;Ah ! ne l'approchez donc jamais.

Que vous importe de connaîtrePourquoi sa raison s'en alla?Vous le saurez un jour peut-être ;Dans sa douleur respectez-la.J'ignore pourquoi, désolée,Elle souffre ainsi chaque jour;On parle d'un fatal amour... —Plaignez noire pauvre Inspirée !

F. FERTIAULT.

pour Honimos

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THÉÂTRETournées Lyriques A. BARDOT

Comme il a été annoncé, c'estsamedi prochain qu'aura lieu labelle représentation du Jour et laNuit, l'opéra bouffe en 3 actes deCh. Lecocq.

Ce charmant ouvrage d'une gaietétout à l'ait franche constitue unspectacle recherché et peu com-mun. Les journaux de la région enfont les plus grands éloges. Lescostumes sont magnifiques. A citerau lur acte : L'Invocation à St-Mi-chcl, le gentil duo, Tuons-nous. Au2° acte : le charivari des cornettesqui dans leurs petits costumessont délicieux, la scène de la sé-duction et la ballade de la lune, demême que celle du pigeonnier qui,dans un décor spécial est unevraie trouvaille. On rit, on s'amuse,c'est hilarant !

Le 3° acte est peut-être le plusintéressant : il représente l'aubergede la belle Sanchctte où étudiants,grisettes, etc., viennent se divertiren dansant ou chantant le boléroAlza ! Alzul Sous des gentils cos-tumes appropriés à la circonstance.La Direction nous promet une re-présentation de tout premier ordre ;elle a fait de grands sacrifices es-pérant que le public lui en tiendracompte. Nous sommes certainsque le public issoirien saura profi-ter de cette belle soirée : nousl'encourageons à y assister.

Pour être agréable au public, ladirection a fixé le prix des places à2 fr. les premières ; 1 fr. 50 les se-condes ; 1 fr. le parterre.

Pour la location, s'adresser com-me d'usage.

Chronique Locale et RégionaleSociété d'Horticulture et de

Viticulture du Puy-de-Dôme

La distribution solennelle des ré-compenses de la Société d'Horti-culture et de Viticulture du Puy-de-Dôme à eu lieu, dimanche der-nier, à Clermont.

Parmi les lauréats, nous relevonsles suivants concernant notre ar-rondissement : Plaquette offertepar la ville de Clermont : M. Ver-nière à Saint-Germain-Lembron,membre de la Commission pourl'exportation de nos produits àl'étranger.

Médaille de vermeil pour la viti-culture :

M. Albignat à Chidrac.Médaille de bronze :M. Chabrol Ludovic, chef de

culture chez M. Christophle à Mal-battut.

M. Jouin Jean, chef de culturechez M. Christophle à Malbattut.

Tribunal de CommerceLe deuxième tour des élections

pour le Tribunal de commerce aeu lieu dimanche dernier.

En voici les résultats par can-tons :

MINJAlil» DKI.IUEUK CI1AZAI,

Issoire 89 86 91Ardes 24 24 25Besse » » »Champeix » » »St-Germain 8 8 8Jumeaux - » » »Latour 15 15 15Sauxillanges 29 30 38Tauves 16 1G 15

élu élu élu

Chambre de CommerceDimanche dernier ont eu lieu

également les élections pour laChambre de commerce.

Il y avait deux listes en présence :celle de la Chambre de commerceet celle des Syndicats de l'alimen-tation.

Voici comment les voix se sontréparties à Issoire :

Liste de la Chambre de com-merce :

MM. Bergougnan 87 voix; Cha-lus 84 ; Deschamps 88 ; Lagaye 85;Liebacrt 88 ; Minjard d'Issoire 85 ;Morin 86 ; Pingusson 8G ; Vialle-fond 87 ; Yberty 87 ; Chardon 87 ;Duperricr87; Jouve 87; Limouzin87 ; Moity 87.

Liste des Syndicats :MM. Bertrand 9 voix ; Bérioux-

Boularaud 8 ; Bonnet 9 ; Champey-roux 8 ; Fauconnet 10; Marrou 9;Ménial 9; Sauzct 9 ; Ventadour 8;Vivier 8.

Les mêmes élections avaient lieuà Clermont, à Riom.

C'est la liste de la Chambre decommerce qui a été élue.

Association Amicaledes Anciens Elèves du CollègeL'assemblée générale annuelle

de l'Association des anciens élèvesdu collège a eu lieu, dimanche der-nier, à dix heures du malin, dansla salle du parloir de l'établisse-ment, sous la. présidence de M.Verny, assisté des membres dubureau.

M. Verny fait connaître la marchede l'Association durant l'année sco-laire écoulée. Il donne quelquesdétails sur le Bulletin que publiel'Association.

Il annonce ensuite que M. Marion,secrétaire, donne sa démission,par suite du travail que lui imposemaintenant la direction de l'indus-trie à la tête de laquelle il se trouveplacé.

Il exprime les regrets que cettedétermination cause au bureau etfait l'éloge de l'activité déployéepar M. Marion, dans l'intérêt del'accroissement de l'Association.

La parole est ensuite donnée àM. Desneux, trésorier, qui exposela situation financière très floris-sante de l'Association, elle a encaisse actuellement une somme quidépasse 2.000 francs.

Il est procédé, après cet exposé,au renouvellement des membressortants du bureau, qui sont : MM.Verny, Fiocre et Fabre, et au rem-placement de M. Marion.

Les trois premiers sont réélus àl'unanimité des membres présents,et M. Edmond Chauvet, nommé àla place de M. Marion.

A l'issue de cette réunion, unbanquet fort bien servi, a eu lieuchez le camarade Fernando, hôtelde la Gare.

Ajoutons qu'une dizaine d'adhé-sions ont été recueillis au coursde l'assemblée générale.

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Plutôt que de jeter vos démêluresaprès que vous vous êtes coiffée,tirez-en donc profit en les vendant à

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Société LyriqueDimanche prochain, 20 décembre,

à 2 heures de l'après-midi, auralieu l'assemblée générale annuellede la Société Lyrique dans la salledu Tribunal de commerce.

Ordre du jour : Renouvellementdu Bureau.

Exposé de la situation financière.

Postes et Télégraphes

Un récent décret autorise à titred'essai la création d'un nouveaumode de correspondance dénommé« Lettre-télégramme » ayant pourbut de suppléer à la correspon-dance postale qui n'a pu bénéficierdu départ des courriers du soir.

La « lettre-télégramme » taxée àraison de un centime le mot avecminimum de cinquante centimes,sera acceptée aux guichets télé-graphiques à partir de 7 heures dusoir, mais transmise après 9 heuresseulement. La remise en sera effec-tuée au destinataire par la première

distribution postale du matin.Les « lettres-télégramme » ne

pourront .être échangées qu'entreles villes ci-après :

1° Villes à service permanent :Paris, Bordeaux, Boulogne-sur-Mer, Brest, Calais, Cherbourg, LeHavre, Lille, Lyon, Marseille, Mont-pellier, Nancy, Nice, Roubaix,Toulouse, Tourcoing.

2° Villes à service de demi-nuit :Agen, Aix-en-Provence, Ajaccio,Amiens, Angers, Arras, Avignon,Bastia, Bayonne, Besançon, Bé-ziers, Biarritz, Boulogne-sur-Seine,Caen, Cambrai, Cannes, Carcas-sonne, Cette, Châlons-sur-Marne,Clermont-Ferrand, Dieppe, Dijon,Douai, Dunkerque, Elbeuf, Gre-noble, Laval, Levallois - Perret,Limoges, Lorient, Mâcon, Le Mans,Montauban, Monte-Carlo, Mantes,Narbonne, Neuilly-sur-Seine, Nî-mes, Orléans, Pau, Perpignan,Reims, Rennes, Rochefort-sur-Mer,St-Etienne, St Nazaire, St-Quentin,Toulon, Tours, Troyes, Valence,Valenciennes, Versailles.

Toutefois les dimanches et joursfériés, il ne sera accepté de « lettres-télégrammes » que pour les villesà service permanent. Les bureauxà service de demi-nuit prenant cesjours-là clôture à 9 heures du soir.

Vol de MoutonsLe Parquet avait été saisi, il y a

déjà quelque temps d'une plainterelative à un vol de moutons, etM. Suronneau, juge d'instruction,avait ouvert une informationcontre X ..

Cet X..., qui n'est autre qu'unnommé Bounoure, âgé de 57 ans,déjà condamné par le tribunal d'Is-soire, pour un vol semblable, s'estfait prendre d'une façon curieuse

II était allé vendre deux moutonsà un boucher de St-Germain-Lem-bron. Celui-ci, trouvant l'allure duvendeur quelque peu louche, aver-tit la gendarmerie, qui finit par ar-rêter Bounoure et le conduisit àIssoire.

Amené devant le juge d'instruc-tion et habilement questionné, Bou-noure se décida à avouer qu'il avaitvolé les moutons, mais il ne savaitplus au juste de quel côté, proba-blement, du côté de Vergongheon,

Quoi qu'il en soit, la prise estbonne et l'affaire ne tardera pasmaintenant à être tirée au clair.

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Le Crime.île Vieille-BriouûeUne Condamnation à Mort

II y a, environ un an, un crimeeffroyable fut commis à Vieille-Brioude, petite localité, voisine deBrioude.

Le matin, à la première heure,on trouva sur les bords de l'Allier,le corps de M. Brihat, instituteur,qui avait été tué à coup de hache.

En allant prévenir sa famille, unaffreux spectacle s'offrit aux yeuxdes personnes qui s'étaient char-gées de cette triste mission.

Mme Brihat était étendue dansson lit, la tête fracassée et dans unechambre attenante, leur petite-fille,âgée de 7 ans, était égalementtrouvée morte.

C'était certainement le même cri-minel qui avait accompli cet ef-froyable forfait, ayant le vol pourmobile, car tout dans la maisond'école était bouleversé.

Les soupçons se portèrent sur unnommé Courneyre, âgé de 27 ans,qui parti pour Paris, depuis quel-que temps, était subitement revenuà Brioude.

Après une instruction qui a duréprès d'un an, Courneyre vient d'êtrejugé par la Cour d'assises du Puy,qui l'a condamné à la peine demort.

Au Bureau du Journal

Gravées, Typographiées et Litboorapliiées

A LA MINUTE

P R I X :MI O D É JE?, É S

la disgraciée duchesse d'Elampes ; tu larenvoyais, belle Diane, parce qu'elle Leportait ombrage, et celui qui t'aimaitn'existait plus. Songes-tu à loi, cette heure?Celui qui l'aimait existo-l-il encore? etn'est-il pas une i'cimne à laquelle, toi, tuportes aussi ombrage?...

Je sais que tu es fière et digne ; car laveille du jour où Henri II expira, tu fispreuve d'un certain courage dans la réponseà l'envoyé de Catherine de Médicis. — Pourle plaisir de mes lecteurs, je laisse raconterla chose à Brantôme :

« II l'ust dict el commandé à madame laduchesse de Valenliuois, sur rapproche-ment de la mort du roy Henry et le peud'espoir de sa santé, de se retirer en sonhoslel de Paris et n'entrer plus en sachambre, autant pour ne le perturber euses cogitations à Dieu, que pour inimitiéqu'aucuns luy portaient. Estant doneques

. retirée, on luy envoya demander quelquesbacues cl joyaux qui appartenaient à lacouronne, et les eusl à rendre. Elle deman-da soudain à M. l'harangcur : « Comment !a le roy est-il mort V — Non, madame, ré-« pondit l'autre, mais il ne peut guières« tarder. — Tant qu'il lui restera un doigt« de vie doneques, dit-elle, je veux que« mes ennemys sachent que je ne les crainsa point, el que je ne leur obéiray tant qu'ila sera vivant. Je suis encore invincible de* courage. Mais lorsqu'il sera mort, je ne« veux plus vivre après luy ; et toutes les« amertumes qu'on ne saurait donner no« me seront que douceurs au prix de ma

4 perte. Et par ainsy, mon roy vif ou mort,

« je ne crains pas mes ennemys ! »C'est bien cela, Diane ! c'est digne ; et la

dignité est toujours bien placée dans lecœur d'une femme.

Mais néaninoinsj leJllendemam fatal ar-riva. Henri rendit le dernier soupir, etDiane fut obligée de se réfugier en larmesdans son palais fastueux d'Anet... où ellene mourut pas de suite, comme elle avaitdit vouloir le l'aire ; mais où sa vie fut biendifl'érenlc de celle qu'elle avait menée jus-qu'alors.

Qui nous dira les douleurs, les remords,le repentir, les visions, les fantômes dontelle lut assiégée quand elle se trouva seuleau milieu des splendeurs désertées de saroyale demeure ? Plus d'une fois elle dutsonger à ces immenses richesses dépenséessur un seul de ses désirs ; plus d'une fois, lagracieuse Diane, elle dut songer au scandalequ'elleavait causé parmi les hommes. Aussi,nous dit-on, des intentions pieuses vinrent,dans ses dernières années, pour rachetertout cela ; des dons sortirent de ses mainsgénéreuses; les pauvres eurent plusieurs foisa la bénir, et elle leur rendit en aumônesce que l'amour Juî avait donné en prodiga-lités... Laissons faire à la justice de Dieu ;je n'ai point entrepris ceci pour la juger.

Brantôme, qui, vous le savez, justifie lesdépenses royales, parle ainsi des dernierstemps de notre belle Diane ; je le laisseencore dire :

« Toutes les maîtresses des roy s ne sontpas pareilles... bien heureux est celuy royqui rencontre une maîtresse bonne, pai1-faicte et bien accomplie... Un tel roy pou-

voit faire un tel don à une telle dame...Ericor de ces deniers cesle dame n'en abusapoint, car elle fit bastir et construire cestebelle maison d'Anet, qui servira pour àjamais d'une belle décoration à la France,qu'on ne peut dire une pareille ; j'entendssi par aucunes mains violentes elle n'estruynée, ainsi qu'elle fut à la veille dernière-ment, lorsque le procès de M. d'Aumallefut faict, à qui elle appartient par succes-sion de sa mère, que, tout ainsy que luyfut condamné à mourir, fut-elle aussy con-damnée à estre rasée et démolie de fond encomble, dont ce fust été un très-granddommage, car et qu'en pouvoient mais lesmarbres et les pierres, qui n'ont aucunssentimens ? Aussy nostre brave roy etbening leur pardonna et n'en voulut per-mettre l'exécution de l'arrest : qu'est ungrand cas, que cesle dame, qui avoit, dutemps de sa faveur, obligé tant de per-sonnes de plaisirs, qu'elle ne put trouver,toute morte qu'elle estait, quelque anciensénateur qui eusl parlé pour elle et poursa mémoire, en la modération de cette sen-tence ! Comme certes durant son vivantelle a faict plaisir à plusieurs personnes,et estait fort débonnaire, charitable etgrande- aumosnière envers les pauvres,fort dévote cl encline à Dieu. Aussi portert-eile pour devise un tumbeau duquel sor-toit un irai et tendant en l'air, accompaignéet entournô de certains syons verdoyaus,avec ces mots : ISola vivit in fllo. commevivante seulement en pieu- II faut que lepeuple de France prie que désormais npTienne fayorjte de roy plus mauvaise emo

celle-là, n'y malfaisante. »Morte le 22 avril 1560, la belle maîtresse

de Henri II fut d'abord exposée à Paris,dans l'église des Filles-Pénitentes pourêtre ensuite transportée dans son châteaud'Anel. Ce l'ut là la volonté dernière de lamourante, comme si, défunte, elle tenaitencore à habiter ce palais bâti dans lesbeaux jours de sa haute fortune. — Sonmausolée, d'une grande magnificence, lareprésente dans son costume, agenouillée,les mains jointes, et priant devant un livreouvert ; elle pose ainsi sur un sacrophagesoutenu par quatre sphinx de marbre blanc.Depuis la révolution, ce splendide mau-solée a été transporté d'Anet au palais desBeaux-Arts, ainsi que la façade qui décoraitla porte principale du château.

Voilà la fin de ce règne tout-puissant dela favorite. Diane est allée rejoindre, je nesais dans quelles régions, son royal amantHenri II. Toute l'existence pompeuse, laphase splendide d'Anet est accomplie :autant, avec Diane et Henri, cette périodea été brillante, autant l'éclat s'éteint et lanuit se fait autour du château avec sesnouveaux maîtres, les ducs de Vendôme.— Aussi ne les suivrons-nous pas avec lesmémos développements que nous avonsdonnés aux premiers seigneurs d'Anet.Quelques événements principaux indiqués,les points culminants touchés du bout dudoigt, et notre lâche sera finie.,. Là où lesfaits sont rares, il faut que les pages del'historien, soient courtes.

X I . .:. ..: .... • ....

Un voile de deuil va d'abord rester long-temps étendu sur la royale demeure, com-me si le bonheur et les plaisirs avaientvraiment besoin de reprendre haleine avantde s'ouvrir une période nouvelle dans lesomptueux château. Pourquoi donc ici-basrien n'est-il durable ? Pourquoi donc lestristesses semblent-elles le plus souvent seprécipiter sur les plus fraîches et les plusriantes amours ?...

C'est par une autre beauté, sensible aussiaux avances et aux caresses d'un roi, quenous resaisissons Anet ; c'est Gabrielled'Estrées qui lie le passé brillant duchâteau à son beaucoup moins brillantavenir.

Le château de Cœuvres était voisin decelui d'Anet ; c'est à Cœuvres qu'est née lafuture maîtresse de Henri IV, celle auprèsde laquelle le roi vert-galant devait, plustard, passer de si douces heures dans cesmômes murs d'Anet à la superbe struc-ture, et que Voltaire devait célébrer dansles vers mollement gracieux du neuvièmechant de sa Henriade.

De ces douces heures si ardemment sa-vourées il résulta, pour Henri IV et la belleGabrielle, un rejeton, fruit royal, maisbâtard, qu'on baptisa du nom de Césarduc de Vendôme.

(à suivre}

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