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r
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TERTULLIEN
A SON EPOUSE
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IJ
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SOURCES CHRETIENNES
Fondateurs
: H.
de Lubac,
s . / . , e t
f / . Danirlou,
s . j .
Directeur : C. Mondfsert, s . j .
N° 273
frcRTULLIEN?
A SON ÉPOUSE
i
- : .
tR
Introduction,
texte critique
traduction
et
notes dev
Charles MUNIER
Professeur à
l'Université
c l e s Sciences
humaines de Strasbourg
Ouvrage
publia
avec l e concours
nu Centre
National des Lettres
kES
ÉDITIONS DU CERF, 29 Bd
de
Latour-Maubourg
PARIS
1980
7/25/2019 A Son Épouse
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La publication
de
c e t ouvrage a é t é préparée
avec l e concours de l ' I n s t i t u t
des Sources
Chrétiennes
(E.R.A. 645 du
Centre National
de la
Recherche Scientifique)
NIHIL
OBSTAT
IMPRIMATUR
lijon, 18 juin 1980 Lyon,
23
juin 1980
Cl. MONDÉSERT, S . j . J. AlbERTl, p . S . S .
censor
deputatus
/
/
\
°f
1
- >
c
êHW17i
© Les Éditions du Cerf, 1980
JSBN 2-204-01602-0
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T33S9S/Y
PRÉFACE
)loO
A14//V
Le
présent
ouvrage
n'aurait
pu
voir
l e
j our s ans
l ' a i d e
gracieuse
de plusieurs personnes,
vers
lesquelles se
tourne
notre
pensée
reconnaissante.
Une
nouvelle collation
des manuscrits
et
des
éditions
de
Beatus Rhenanus était nécessaire ; e l l e a permis d'établir l e
texte critique et de corriger sur plusieurs points l e s lectures d'E.
Kroymann. Nous
voudrions
exprimer
i c i nos
v i f s
remerciements
à Mademoiselle Anne-Marie Genevois et à
ses
collègues de l ' I n s t i
tut
de
Recherche
et
d'Histoire
des
Textes
de
Paris,
ainsi
q u ' a u
personnel
de
l a Bibliothèque
nationale
et
universitaire
de
Stras
bourg.
Mademoiselle Huguette Fugier, Professeur à l'Institut de Latin
de
l'Université des Sciences humaines de Strasbourg, a bien voulu
r e l i r e
l a
traduction
et
nous aider à
l a
rendre moins imparfaite ;
qu'elle
veuille bien
trouver
i c i
l'expression
de notre sincère
gratitude.
Enfin, ce nous
est
un agr é abl e dev oi r
que
de remercier
Mon
sieur Pierre Petitmengin, Bibliothécaire de l'École NormaleSupé
rieure, q ui a r e v u de très près tout
l e
manuscrit et nous a f a i t
bénéficier de ses précieux c o n s e i l s .
Strasbourg, octobre 1978.
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INTRODUCTION
OCCASION DU TRAITÉ
Parmi
l e s
é c r i t s
que
Tertullien
a
consacrés
aux
problèmes
de
l a
morale conjugale, YAd uxorem est l e seul
q ui
date de sa période
catholique. Les deux l i v r e s
q ui
l e constituent ont
dû
être rédigés
dans un
laps de
temps assez court. Faute d'indications plus
précises, faute d'allusions
à
des événements contemporains, i l
n'est pas possible de l e s
dater
à
coup sûr
: aussi l e s
historiens
ont-ils
proposé,
d'une
manière
très l a r g e , l a période
q ui
va de
193 à 2061.
*
Pour les
abré viations
des œuvres de Tertullien, voir p.
90.
1 .
R. Braun r é unit les opinions
des critiques
les plus
importants,
depuis
Noei,decheni888
(1888)
Monceaux
(1901) et
Harnack
(1904); i l
propose lui-même de pl acer l ' ouv r age entr e 200 et
206,
avec Monceaux,
Chr. Mohrmann (1954),
Quasten
(i957) et W. P. LE
Saint
(1951), q ui
précise : «
pas
longtemps après
200»
; Deus christianorum, p. 571. J.-Cl.
Fredouiixe situe
les
trois
écrits
de
Tertullien
:
Vx.,
Cast.,
Mon.,
entre
205
et 217 : Tertullien e t l a conv er si on..., p. 89. Signalons, enfin, que T. D.
BarnES propose les années 198-203 pour Vx., Tertullian, p. 50. Nous nous
rallions,
pour notre
part, à
la
datation
proposée par R.
Braun,
p.
72 1
, c'est
à-dire entre l e De cultu
feminarum
et les ouvrages
sous
l'influence
montaniste.
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10
INTRODUCTION
Dans
l e
premier l i v r e ,
Tertullien
recommande
à
sa femme
de
ne point
se
remarier, au cas où e l l e deviendrait
veuve.
Dans
l e second,
i l
l'exhorte,
s i
e l l e devait se remarier, à n ' épou se r q u ' u n
chr étien. C 'est
donc l e
problème
des
secondes noces, de leur
opportunité,
voire de leur l i c é i t é ,
et
c e l u i , non moins épineux,
des
mariages
«
mixtes
» , q ui
sont
abordés dans cet
ouvrage.
La
plupart des traités
de
Tertullien révèlent leur
contenu
exact
par leur seul t i t r e .
I l
n'en va pas ainsi de YAd uxorem, q ui pourrait
o f f r i r l a matière de deux é c r i t s d i s t i n c t s , assez minces, i l est vrai.
Tout
se passe
comme
s i
l'auteur
avait
conservé, pour
l a
rédaction
définitive
de
son
ouvrage,
en
deux
l i v r e s ,
l e
t i t r e
o r i g i n a l ,
destiné
primitivement à l a l e t t r e familière q u ' i l av ait adr essé e à sa
femme : Ad uxorem. On s a i t , du r e s t e , que Tertullien avait
intitulé son tout premier
essai sur l e
mariage
:
Ad
amicum ( p h i l o -
sophum, de
angustiis
nuptiarum)2.
Si
l e moraliste africain a choisi d'emblée l e genre
épistolaire
pour
exposer
ses idées sur l e mariage
et
l e remariage,
c'est
de
toute
évidence
q u ' i l tenait
à s ' i n s c r i r e dans
une tradition
bien
définie,
dans
laquelle
son
cher
Sénèque s ' é t a i t i l l u s t r é
avant
l u i .
I f i cadre
simple et
libre d'une l e t t r e con v enait pa r faitement à
son
propos.
Certes,
i l
ne
nous est plus possible
de restituer
l a
démarche, l e s arguments, l e style de YAd amicum, ni
d'apprécier
l'entreprise de Tertullien
commentant
l e s
heurs et
l e s
malheurs
du mariage. I y e
premier livre de
Y
Ad
uxorem permet,
toutefois,
de suppléer quel que peu à
l a
perte de ce t r a i t é , dans l a mesure où
l'auteur,
sous
couvert
de
conseils r e l a t i f s au remariage, entreprend
en
r é a l i t é ,
une
critique
en
règle
de
l'institution
matrimoniale.
A dire
v r a i , on est loin d'une «
l e t t r e
familière » , d'une
consola-
t i o 3 ad
uxorem. Assurément,
l e
point
de
départ est personnel
et l e destinataire de l ' é c r i t bien r é e l . Mai s
i l
est
f a c i l e
de se
convaincre
que cette «
l e t t r e
»
se place à
mi-chemin
entre la
2.
Il
est
signalé
par Jérôme, e p i s t . , 22, 20
et Adu.
Iouinianum
1 ,
13.
Voir l'étude consac r ée à
cet
ouvrage par C. TiBiLETTi, «
Un
opuscolo
perduto
di
Tertulliano
:
Ad
amicum
philosophum
» ,
dans
Atti
delia
Accad.
delie Scienze di Torino, n. C lasse di Scienze mor., s t o r . , e filolog., 95 (1960-
61) , p. 122-166. Les conclusions de l'auteur sont résumées par
Fredouimjî,
os.,
p. 89.
3 . Vx.. I , 8 , 5 .
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OCCASION DU TRAITE II
r é a l i t é et l a
f i c t i o n 4 .
En l'écrivant,
Tertullien
songeait certaine
ment à l a
publier
: dès l'exorde
i l formule
l e souhait que ses
recommandations
trouvent
une
large
audience
et
permettent,
non seulement
à
sa femme,
mais
à toutes l e s femmes « q ui appar
tiennent à Dieu » , de comprendre que leur v ér itable intérêt
est
de
persévérer dans
un
chaste
veuvage5.
Nous
ne
sav ons pas
quels furent
l e s milieux
chrétiens de
Carthage q ui
eurent l a primeur
de YAd uxorem I .
L'auteur e u t - i l
la
satisfaction de
l i r e
son ouv rage dans
un
cercle
restreint ?
La consolatio de Tertullien f u t - e l l e l'objet d'une r e c i t a t i o publique,
offerte
à
toute
l a
communauté8
?
Nous
ne
connaissons
pas
s u f f i
samment
l e s
diverses formes para-liturgiques
en
usage
à
cette
époque, pour po uv o ir r é p on dr e à ces questions ? Un point semble
acquis, cependant : c ' e s t que l e deuxième livre de YAd uxorem
a suivi
de
près l e
premier. A
maints égards, i l constitue une
r e t r a c t a t i o .
C e l l e - c i f u t - e l l e
spontanée ?
L'auteur
éprouva-t-il l e besoin
de corriger l'impression fâcheuse que l e s thèses développées
dans
Y
Ad
uxorem
I
avaient
pu
produire
?
A
l'en
c r o i r e ,
Tertullien
n'avait pu r é s i s t e r au désir
de donner
un
complément à
l a
première série
de conseils q u ' i l av ai t adr essé s
à
sa
femme
; i l
n'avait
pu assister
indifférent
au déplorable
spectacle
offert
par
tant de
chrétiennes,
de
l a meilleure
société
de Carthage,
v eu v es
ou
divorcées, q u ' i l
voyait
se précipiter avec insouciance
dans l e s rets
de
mariages avec des païens
; i l
avait cr u devoir
d e s s i l l e r
l e s
yeux
de
ces
imprudentes,
en rappelant
l e s paroles
de
l'Apôtre,
en
mettant
en
lumière
l eur v é ri tabl e
sens,
puisque
«
l e s conseillers
»
de
ces dames
de qualité l e s
i nter pr é tai ent à
rebours, avec
une mauvaise
f o i
évidente7.
L'attaque
est frontale,
violente ; l'acharnement pointilleux avec lequel l'auteur s'ingénie
à pr ouv er que saint Paul a interdit toute espèce de « mariage
mixte
» et q u ' i l faut l i r e I
Cor.
y , 12-16
à la
lumière
de I Cor.
y ,
4 . Voir
les
observations
de
Fredouiue
à
ce
sujet
;
o.c,
p.
100.
Cf.
LE Saint, o.c, p. 134, à propos de Cast.
5 . Vx., I ,
1 ,
6 .
6 . TERTUtUEN
décrit un usage semblable dans 1
Apologeticum
39, 18 ;
c f .
Barnes,
o.c, p.
117.
7 . Vx., I I ,
1 ,
1 ; 2 ,
1 .
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12 INTRODUCTION
39-40
semble
bien comporter
un relent de
revanche8. S i Tertullien
bataille s i
dur
sur ce
front,
s i l
veut absolument l'emporter,
ne
serait-ce
pas
q u ' i l
a essuy é
une
défaite
antérieurement
?
ne
serait-ce pas q ue l e s
conseillers
s p i r i t u e l s , q u ' i l
poursuit
de sa
vindicte, ne
sont
autres
q ue l e s didascales
e t presbytres
de Car-
thage ?
I y e s
responsables
de
l a communauté
n'ont-ils pas
remon
tré
à
Tertullien q ue son éloge de l a monogamie ressemblait
fort
à
une
remise en question de l'institution
matrimoniale
e l l e -
même ;
q u 'à
force d'exalter l ' i d é a l de l a continence, dans l e
mariage et
l a v i r g i n i t é , on
risquait fort de
ne
pas f a i r e
droit
à
certaines
r é a l i t é s
inscrites
dans
l a
nature
humaine
;
q u ' i l
est
périlleux, en toute hypothèse, de confondr e l e précepte et l e
conseil
?
Le
f a i t est que YAd uxorem
II ressemble
étonnamment à une
palinodie
; sur
plusieurs
points essentiels de l a doctrine matri
moniale,
Tertullien
a tenu à souligner son parfait accord avec
l'enseignement de l ' É g l i s e 9 . I l
a donné
à son ouvrage une con
clusion q ui est un
pur
chef-d'œuvre
—
ette magnifique descrip
tion
du
mariage
chrétien,
l a
plus
b e l l e ,
incontestablement,
que
nous
a i t léguée l'Église antique10. Conclusion
d'autant
plus
inattendue, q ue l'auteur prélude
sur un
ton bourru,
revêche,
q ui trahit une
animosité
secrète. Au f i l de son discours, cependant,
i l s'anime et s'enflamme : i l s ' a g i t , en e f f e t , de discerner l a volonté
de Dieu,
r évélée
par
l'Apôtre, de
défendre
l a
f o i et l a vertu des
chrétiens
dans
un
monde
de péché, de l e s encourager à donner un
témoignage sans compromis dans leur v ie famil ial e et dans l a
c i t é .
Tertullien
l e s
invite
à
rejeter
tous
l e s
simulacres,
tous
l e s
8 . Vx.,
I I , 2 , 1-9.
9. Te r tu ll i en s ou l ig ne d'emblée que le remariage ne peut être interdit,
puisqu'il
faut
tenir
compte
de la faiblesse humaine : Vx., I I ,
1 , 1
; i l
marque aussi la différence q ui sé par e l ' i d é a l , difficile et contraignant,
de la continencelibrement assumée par la
veu ve,
et la
condition
commune,
plus facile, du remariage, q ui demeure permise : i b i d . , I I , 1 , 2-3. Enfin,
i l oppose le conseil (suadet) au précepte (iubet) :
i b i d . ,
I I , 1 , 4 . V oi r A-
D'Ai,fcs, La
théologie
de Tertullien, p. 372-377.
10. Vx., II, 8 ,
6-8.
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OCCASION DU TRAITE 13
faux-semblants, à se montrer «
toujours prêts
à
l a d éfense cont re
quiconque ( l e u r ) demande raison de l'espérance q ui
est
en (eux)11 » .
Si
l e
sé v èr e mor al iste
a
consenti,
pour
une
f o i s ,
à
corriger
un de
ses
é c r i t s , dans
l e sens
de l'indulgence, n'est-ce pas
qu'une
influence discrète,
d o c i l e , patiente,
s ' e s t exercée
sur
l u i , qu 'une
pe r so nn e e n q ui i l avait pleinement confiance a su l e convaincre ?
Tertullien n ' a - t - i l pas vou lu l u i rendre hommage, en l u i dédiant
aussi
ce deuxième
l i v r e Ad
uxorem ? C ar a u r a i t - i l eu
l e
courage
de
l ' é c r i r e , s i l n' y avait
été invité
par c e l l e q u ' i l nomme, affec
tueusement, dilectissima
in
Domino conserua
?
Le
docteur
africain
reviendra
plus
d'une
f o i s
sur
l e s
problèmes
du mariage
chrétien,
mais ce sera
pour défendre avec une obsti
nation toujours plus agressive l e principe de l a monogamie12.
Dans l e De exhortatione c a s t i t a t i s , composé
vers
207, i l recommande
instamment
à un
ami
devenu veuf de ne pas
se
remarier ; i l
reprend
à
son compte l'énergique formule
d'Athénagore,
pour
l'aggraver
encore. Celui-ci
avait
qualifié
l e remariage
«
d'adultère
décent13 » ;
Tertullien
d i r a ,
brutalement, q u ' i l est
comme «
une
forme
de
débauche14
» .
Mais
i l
ne
s'arrête
pas
l à .
S i
l e
mariage
et la fornication diffèrent,
a j o u t e - t - i l , c ' e s t
uniquement parce
que l e s l o i s semblent
en décider ainsi ; mais i l s
ne
diffèrent pas
intrinsèquement, puisqu'ils ont
en
commun, pour l e s hommes
comme pour
l e s femmes,
l e
même objet, l e s relations sexuelles
dans l e
mariage,
aussi bien q u 'en
dehors
du
mariage.
Or l e
Seigneur
n ' a - t - i l
pas
assimilé à un adultère l e seul dé sir de l e s
accomplir15
?
Comment
expliquer une t e l l e violence ?
S u f f i t - i l
de
rappeler
q ue
Tertullien
e s t
passé
au
montanisme16
?
11. / Pierre 3 ,
15.
Si Tertuiuen ne cite pas
explicitement
ce verset
dans YAd uxorem, i l
s'inspire
manifestement
de
tout
ce
passage,
notam
ment de I Pierre 3 , 2 en Vx., I I , 2 , 3
;
7 ,
1-2.
12. Bonne synthèse des vues de Tertullien sur l e mariage et
le
rema
riage dans l ' ou v r age
de
H. Pre1skek, Christentum
und Ehe
in den ersten
drei
Jahrhunderten,
Berlin
1927,
p. 187-200
;
Cf. d'AlÈS, o.c, p. 370-377
;
460-474 ; FREDOume, o.c, p.
89-142
(bibliographie).
13.
Athénagore,
Suppl.,
33.
14. Cast., 9 , 1 : quasi species stupri.
15. Ibid., 9 ,
3 .
16.
On
place
généralement autour
de l'année 207
la rupture de Tertul
lien avec l'Église,
sous l'influence montaniste
; c f . Braun, o.c,
p.
572.
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14 INTRODUCTION
Alors q ue
YAd uxorem reconnaissait
à
l a veuve
l e
droit
de
se
remarier,
à
condition q u ' i l
s ' a g î t
d' un second époux chrétien,
dans
l e
premier
l i v r e
Contre
Marcion,
Tertullien
pose
un
principe
nouveau :
«
I l existe
une
règle
pour
l e
mariage,
règle
dont l e
Paraclet se porte
garant
et dont i l fournit l a justification
toute
s p i r i t u e l l e : e l l e consiste, chez nous, du moins, à prescrire
un
seul mar iage dans
l a
f o i 1 7
. » C e
principe n'appartient pas à
l a
doctrine
catholique ; i l conduit Tertullien, au nom
de la
Nouvelle
Prophétie,
à
récuser
ou
à détourner de leur sens obvie l e s passages
scripturaires
q ui
autorisent explicitement l e
remariage.
L'entre
prise
est
fortement
engagée
dès
l e
traité
De
exhortatione
c a s t i t a i i s .
Elle
est poussée à
l'extrême
dans l e De monogamia,
q ui
prend
l ' a l l u r e d'un
pamphlet18.
Entre l e s
hérétiques, sectateurs de
Ma rc ion et autres, q ui détruisent l e
mariage, et
l e s « psychiques » ,
q ui l e prodiguent,
seuls
l e s disciples du Paraclet apparaissent
f i d è l e s
à l a l o i du Créateur, en admettant
un
seul mariage, comme
i l s confessent un seul Dieu19.
Décidément, l a pensé e de Tertullien a f a i t beaucoup de chemin
depuis
YAd uxorem.
A
force
d'attaquer
l e s
secondes
noces,
i l
a
dangereusement ébranlé
l e
principe
des premières, « et plutôt
que de
reculer
devant cette
conséquence
désastreuse, i l
a f l é t r i
comme
une honte l e sacrement
dont
autrefois
i l
exaltait
l a
sainteté20
» .
I l convenait de situer rapidement YAd uxorem dans
l 'œuvre
de Tertullien.
Mai s comment
l'ouvrage s ' i n t è g r e - t - i l lui-même
dans l a production patristique ?
L'auteur s ' i n s c r i t - i l dans
un
courant
plus
large
de
l a
tradition
paléochrétienne ?
Ses
vues
sur l e
remariage
et sur
l e s
«
mariages
mixtes »
furent-elles r é pan
dues
?
Tertullien n ' a - t - i l pas
imprimé
à
ces thèmes
un tour
origi
n a l , l a marque
de son génie propre
?
17.
Marc,
I , 29,
4
; c f . Fredouiule,
Adversus
Marcionem I , 29.
« Deux
états
de la rédaction du
traité » , dans
REAug.
13, 1967, p. 1-13.
18.
On
voudra
bien
se
reporter
aux
études
de
Fredouihe
( v . s .
note
14) et de Cl. Rambaux, La composition..., pour s ui v re l ' é vol uti on de la
pensée
de Tertullien
d'un traité
à l'autre,
notamment
pour
la
mise
en œuvre
des textes scripturaires.
19. Mon., 1 , 1-3.
20.
D'AlèS,
o.c, p. 469.
7/25/2019 A Son Épouse
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I I
EE REMARIAGE APRÈS VEUVAGE
Ea tradition paléochrétienne s'enracine
dans
l e s saintes
Écritures.
On
a beau l e s scruter ; nulle part on n' y
rencontre
l'interdiction absolue de
se
remarier, que
Tertullien, devenu
montaniste,
prétend
imposer comme « l a règle de
l a f o i
et de la
discipline
chrétienne1 » .
V
ncien Testament, i l
est v r a i , avait
formulé certaines exigences
pour
l e mariage des prêtres2 et du
grand-prêtre3 ; mais i l
ne
leur défendait n i de se remarier, ni
même
de
divorcer.
Les idées r i t u e l l e s du judaïsme concernant l a pureté des
ministres du culte ne sont pas étrangères à
l'interdiction
du
remariage
énoncée au sujet des
clercs majeurs
dès
l'époque
subapostolique :
épiscopes4, presbytres6,
diacres6, ainsi
que
pour
l'ordre
des veuves7. C es
règles se trouvent
formulées dans
l e s
épîtres
pastorales
et
traduisent
une
situation ecclésiale
passablement évoluée. Ees communautés de l a Diaspora
hellé
nistique
veillent
avec
un
soin
jaloux
à
leur
bonne
réputation
;
leurs
responsables
doivent s'imposer au respect
de tous,
au
sein
des é g l i s e s , mais aussi dans l a c i t é . I l leur faut donc répondre
non
seulement
aux
exigences de pureté r i t u e l l e des milieux
judéo-hellénistiques,
demeur é s f i d è l e s aux
traditions
v é t é r o
1 . Mon.,
2 ,
3 .
2 .
Liv.
21,
7
;
Éz.
44,
22.
3 . Lév. 21, 14.
4 . / Tim. 3 , 2 .
5 . Tite 1 , 6.
6. / Tim.
3 ,
12.
7 .
I Tim.
5 , 9 .
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 22/238
l6 INTRODUCTION
testamentaires sur bien des points, mais aussi aux idé aux de l a
tradition morale du monde hellénique8. Or, on a s s i s t e , au versant
de
notre è r e , à une vigoureuse poussée d'ascétisme, souvent
marquée au sceau d'un
dualisme
radical9.
Dans
ces milieux, où se
retrouvent
des
disciples de
Pythagore
aussi bien q ue
des
adeptes
du
Platonisme
et de l a Stoa,
on attribue
aux mouvements
émotifs, et
principalement
à ceux de l a vie
sexuelle,
une influence
néfaste, dommageable
à la
recherche
de
l a
v é r i t é . Le
p l a i s i r
de
l a chair, croit-on,
rend incapable
de
maintenir
l e s relations
avec l e divin et l e monde s p i r i t u e l . De toute évidence, l e rema
riage
est
un signe d'intempérance, un
manque
de maîtrise de
s o i 1 0 .
La règle de l a monogamie imposée aux clercs majeurs et
à
l'ordre
des veu ves comportait des
risques
d'incontinence,
de natur e à jeter l e discrédit
sur
l'institution et à ternir l e bon
renom
de
toute l a
communauté. Le
rédacteur de l a
Première
à
Timothée se montre préoccupé de mettre f i n à des scan dales
pénibles
et
répétés, pro vo q u és par l'inconduite
de
jeunes chr é
tiennes,
admises
inconsidérément
dans
l'ordre
des veuv es.
I l
règle
avec
une extrême
rigueur l e s
conditions
de leur
admission
e t , tout d'abord, fixe à soixante ans leur âge minimum. Le
passage mérite
d'être
rapporté intégralement,
ne serait-ce
que pour suppléer à l'omission systématique
pratiquée
à son
égard par Tertullien11.
«
Ne peut être inscrite au groupe
des
veu ves qu 'une femme
d'au moins soixante
ans,
n'ayant été
mariée qu 'une
seule
f o i s . Elle devra s e
recommander
par ses
bonnes
œuvres
:
avoir
élevé
des
enfants,
exercé
l ' h o s p i t a l i t é ,
lavé l e s
pieds des
s a i n t s , secouru l e s
malheureux,
pratiqué
toutes
8 .
H.
Pre1sker,
o.c, p. 71-92.
9 . Ibid., p. 14-38 ; H.
Chadw1ck,
« Enkrateia » ,
RAC,
V,
col. 343-365
;
E. PETERSon, « Beobachtuugen z u den Anfàngen ( 1 e r christlichen Askese » ,
dans Frithkirche, Judentum
und
Gnosis, Rom-Freiburg-Wien
1959,
p. 214-
230.
10.
VAI.ÈRE
Max1me, 2 , 1 , 3
;
les œuvres
littéraires et
les
inscriptions
font
l'éloge
du
mariage
unique,
ce
q ui
atteste
sinon
un
refus,
du
moins une
certaine r ép r obation
du
remariage. Cf. M. Humbert, Le remariage à
Rome,
p. 59-75 ; C h.
Mun1er,
L'Église
dans
l'Empire
romain,
p. 6-11.
1
1 . Omission d'autant
plus
flagrante queTertulhen q ui
affecte
d'igno
rer / Tim. 5 ,
14,
s'inspire directement
de
/ Tim,
5,
13
en
Vx., I , 8 , 4 .
7/25/2019 A Son Épouse
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REMARIAGE APRES
VEUVAGE 1J
l e s
for mes de
l a
bienfaisance. Les
jeunes
veuves, é c a r t e - l e s .
Dès
que des
désirs indignes
du Christ
l e s
a s s a i l l e n t ,
e l l e s veulent
se
remarier,
méritant
ainsi
d'être
condamnées
pour
avoir
manqué
à leur
premier
engagement. Avec c e l a , étant désœuvrées, e l l e s
apprennent à courir l e s maisons ; s i
encore
e l l e s n'étaient q ue
désœuvrées,
mais
e l l e s
sont
bavardes, indiscrètes,
parlant à
tort et à travers. J e veux donc que l e s jeunes veu ves se remarient,
qu'elles aient des enfants, gouvernent leur maison et ne donnent
à
l'adversaire
aucune occasion
d'insulte.
I l en
est
dé jà q ui
se
sont
fourvoyées
à l a suite de Satan12
» . Le
remariage
des
jeunes
veuves
est
exigé
i c i ,
pour
des
raisons
q ui
touchent
la
réputation
de la communauté. L' ex pé rience a prouv é
l e bien-fondé
des
mises en garde de l'Apôtre contre l e s
propos
imprudents de
continence, s i
g én é reux
s o i e n t - i l s ,
de
l a part
des
gens mariés,
des
célibataires
ou des
veufs
( I
Cor. 7 , 3-5
; 8-9 ;
38-39). La
justesse de sa réflexion : Mieux
v aut
se marier q ue de brûler12»
s'est av é r ée à l a longue ; certains désordres, auxquels l e r édac
teur f a i t
allusion
à mots
couverts,
ont contraint l e s
chefs
des
communautés
à
l i m i t e r ,
autant
q u ' i l s
l e
pouvaient,
l e s
causes
de ces scandal es.
C'est pourquoi i l s se
préoccupent
d'abord
des jeunes veu ves ; en se remariant, e l l e s
seront
quittes
«
de se
fourvoyer, à l a
suite
de Satan » .
Mai s
ce
nouveau précepte
n ' e s t - i l pas en
contradiction f l a
gr ante av ec
l a doctrine de l'Apôtre ? E s t - i l
compati bl e av ec
l e s exhortations pressantes de l a
Première aux
Corinthiens,
par lesquelles Paul, persuadé de l'imminence de l a Parousie,
recommandait aux
célibataires
et aux
veufs
de
demeurer
en
leur é tat ( 7
Cor. 7 ,
8 ) ,
conseillait
à ceux qui ont
femme
de v i v re
comme s ' i l s n'en avaient pas
( I
Cor. 7 , 29) et dé clar ait,
au
sujet
de l a
condition des vierges
:
J'estime donc
q u 'en
raison
de la
détresse présente, c'est l ' é t a t q ui convient ;
o u i ,
c ' e s t pour
chacun ce q ui convient ( I Cor.
7 ,
26) ? Tertullien a
relevé
soigneu
sement ces divergences et
su exploiter
l e s
textes pauliniens,
pour
déconsidérer l e s secondes noces.
Mais a - t - i l
été lui-même
fidèle
à
l a
pensé e de
l'Apôtre
?
Pour
en
juger,
efforçons-nous
12. / Tim. 5 , 9-15.
12a. I Cor. 7 , 9 .
7/25/2019 A Son Épouse
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l8
INTRODUCTION
de l a
s a i s i r
en
son i n t é g r a l i t é , dans
ses
nuances,
ses
contrastes ;
i l est trop f a c i l e de t i r e r argument d'un verset i s o l é , en ignorant
délibérément l e s correctifs apportés par ceux q ui l'environnent.
C'est au
chapitre 7
de
l a
Première
aux
Corinthiens
q ue
Paul
donne son
avis
sur l e remariage après
veuvage,
d'abord
aux
versets 8 - 9 ,
puis
aux versets 39-40. Sa réponse s ' i n s c r i t
dans
un contexte plus large ; l'Apôtre r épond à un ensemble de
q uesti ons q ui l u i ont
été
posées par l e t t r e ( v . 1 ) , au sujet du
mariage lui-même
et
de
certains cas spéci aux,
comme celui
des
mariages
mixtes ou celui des f i a n ç a i l l e s s p i r i t u e l l e s . L'orientation
casuistique de tout l e chapitre explique l e s redites et parfois des
apparences de contradiction ; d'autre part, l e s réponses ponc
tuelles sont placées dans un éclairage particulier, du f a i t que
l'Apôtre,
d'entrée
de
jeu,
doit
prendre
position
sur
l a légitimité
du
mariage
en
tant q ue
t e l .
En e f f e t , certains Corinthiens, aux
antipodes
des
gnostiques
libertins
du chapitre
6
( v . 12-17),
se
demandaient s i un chrétien ne doit pas s'abstenir de
tout
commerce sexuel.
L'Apôtre
commence par
reconnaître q ue l a continence n'est
pas à
r e j e t e r , q ue l e célibat
représente un
charisme
( v . 1 )
:
I l
est
excellent pour un homme de ne pas s'approcher d'une femme13.
Mais tous n' ont pas ce charisme et i l serait i l l u s o i r e et
dangereux
de croire cet idéal accessible à l a grande masse. Dans sa réponse,
l'Apôtre ne
s'embarrasse
pas de
fioritures
; i l se
montre
d'une
franchise abrupte et
ne
mâche pas ses
mots.
La nature
humaine
étant
ce
qu'elle e s t , répond-il
en
substance,
quiconque
préten
drait renoncer au mariage, sans posséder l e charisme du célibat,
n e po ur r a é c ha ppe r
aux poussées
de ses instincts ; nécessairement,
i l tombera dans
l'inconduite.
« Par
conséquent,
q ue chacun
a i t sa
femme à
l u i ; pareillement, q ue
chaque
femme a i t son
mari
à e l l e » ( v . 2 ) . D'emblée, l'Apôtre précise
que
seul l e mariage
monogame peut entrer en ligne de compte
pour
un chrétien.
De même q u ' i l a condamné l'indifférence sexuelle et l e liber
tinage gnostiques ( /
Cor.
6 ,
12-17),
i l
rejette
i c i l a
bigamie
13.
/ Cor.
7 ,
1 n'est-il pas
une
citation de
la lettr e
des
Corinthiens
?
Cf. Lesue,
o.c,
p. 64.
7/25/2019 A Son Épouse
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REMARIAGE APRES VEUVAGE 19
simultanée,
qui conservait encore des adeptes en certains milieux
j u i f s
de
l a
meilleure s o c i é t é 1 4 .
L' Apôtre
n'est
pas
moins
explicite
sur
la
question des
relations
conjugales. Les gens mar ié s ne doiv ent pas se
refuser
l'un à
l'autre,
d é c l a r e - t - i l sans ambages, — à
moins
q ue ce ne
s o i t
d' un commun accord, pour un
temps
l i m i t é , afin de vaquer à
la prière
»
( v . 5 ) .
Tel
est l e seul motif
q ui j u s t i f i e à
ses yeux la
continence
des époux. Aux Corinthiens i d é a l i s t e s , q ui rê vent
d'ascétisme et d'unions s p i r i t u e l l e s , Paul r é pond avec un réalisme
direct, sans i l l u s i o n s .
Toutefois, i l consent à
f a i r e une concession
à
leurs
pieux
désirs
:
i l s
pourront
instaurer,
d'un commun
accord,
des périodes de continence,
mais pour
un temps l i m i t é ,
pour
revenir ensuite à
une
vie conjugale normale. Les é c r i t s j u i f s
de
la
même é po que admettai ent de semblables exceptions,
en vue de
l a prière
ou
de l'étude
de la Loi ; l e s rabbins limitaient
l e s
périodes
de continence
à
une durée allant d'une semaine à
un mois15.
Le même réalisme inspire l a réponse de l'Apôtre au sujet
des
célibataires et
des
veufs.
S ' i l
ne
cache
pas
sa
préférence
pour
la continence
—t
c ' e s t
l a part q u ' i l a
choisie
pour lui-même,—
Paul reconnaît
bien
volontiers q ue
chacun a reçu de
l a
part
de
Dieu son propre charisme. Embrasser l a continence n'est
pas à l a portée de
chacun
: ce n'est pas une question d'effort
ni de mérite. Aux célibataires
et aux
veufs q ui ne peuvent
14. J. A. FlTZMYEr, « The Matthean Divorce Texts and some new
Palestinian
Evidence
» ,
dans
Theol.
Stud.,
t .
37,
1976,
p.
197-226.
1/
auteur
rappelle
le
Document de Damas ( v . 110
avant
J.-C), 6 , 9 - 7 ,
2
; c f . R.
H.
CHARLES,
The Apocrypha and Pseudepigrapha of the Old
Testament,
II,
Oxford 1913,
p.
806-810 ;
i l
fait aussi
état
d'un fragment,
encore inédit,
de provenance
qumranienne,
l e Rouleau du
Temple,
11
QT,
57 , 1 1 . 17-19 :
commentant
Deut.
17, 17, le rédacteur énonce
comme
précepte pour la
nouvelle communauté
messianique :
«
Il
ne
prendra pas
une
autre
femme
en
plus
de sa femme, car celle-ci seule
v i v r a
avec
lui tous les jours de
sa
vie. Si elle
meurt,
alors (seulement) i l
prendra une
autre femme » . Le
Rouleau
du
Temple
contient
un
ensemble
d'interprétations
du Ier
siècle,
mises
dans la
bouche
de
Yahvé.
Elles
sont
contemporaines
de
la
Première
aux C or inthi ens, et correspondent à
un
Siti
im
Leben assez voisin.
15.
Pre1SKER, o.c, p.
83
; c f .
Ketub.,
61, b.
Jubil., 50,
8 est beaucoup
plus s t r i c t , en déclarant : Quiconque couche avec
sa
femme le jour
du
sabbat doit mourir.
7/25/2019 A Son Épouse
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14
INTRODUCTION
Alors q ue YAd
uxorem
reconnaissait à la veuve
l e
droit de se
remarier, à
condition qu'il
s'agît
d 'un
second époux
chrétien,
dans le premier livre Contre Mar ci on, Tertullien pose un principe
nouveau
:
«
I l
existe
une
règle
pour
l e
mariage,
règle
dont
l e
Paraclet se porte
garant
et dont
i l
fournit la justification toute
spirituelle : e l l e consiste, chez nous, du moins, à prescrire un
seul mariage
dans
la
f o i 1 7 . »
Ce principe n'appartient pas à la
doctrine
catholique
; i l
conduit Tertullien, au nom
de
la Nouvelle
Prophétie,
à
récuser ou à détourner de leur
sens
obv i e les passages
•cripturaires q ui autorisent explicitement l e remariage.
L'entre-
prine eut fortement
engagée dès
l e
traité
De exhortatione c a s t i t a t i s .
KUe
eut
poussée
à
l 'extrême
dans
l e
De
monogamia,
q ui
prend
l'allure d'un pamphlet18. Entre les hérétiques,
sectateurs
de
Mnrclon
et autres, q ui détruisent
l e mariage,
et
les «
psychiques
» ,
«lui le prodiguent,
seuls l e s
disciples
du
Paraclet apparaissent
flclMc»
a
l a t o i du
C r éateur, en admettant
un
seul
mariage,
comme
Ha
i-otifpssrut un
seul Dieu19.
I teddément, la pensée de Tertullien a f a i t beaucoup de chemin
«IpimiIa
Y Ad
uvorem.
A force d'attaquer l e s secondes
noces,
i l a
«laïuicreiwement
é b r anl é
l e
principe
des
premières,
«
et
plutôt
«pie
« 1 r
reculer
«levant
cette conséquence désastreuse, i l a flétri
*oniiiu» une honte
l e
sacrement dont
autrefois i l
exaltait
la
Nntttt»t*lU
» .
I I ««««venait
de situer
rapidement YAd uxorem dans
l'œuvre
« t * > TtMtullleu.
Mais
comment l'ouvrage s'intègre-t-il lui-même
<t*it«
I »
production
iMrtristique
?
L'auteur
s'inscrit-il
dans
un
( ' « « t i t t u t t
plu* l * r » r e de l a tradition paléochrétienne ?
Ses vues
n\\\
I *
wmtutMH* et
sur
l e »
«
mariages mixtes
»
furent-elles
répan-
*ttu««
IVtt
Milieu u
«
t i l
pas
imprimé
à
ces thèmes
un
tour origi-
t t t t l . U t
mut « 4
Me « i e
som
vtfuie propre
?
^*J»i «ll'u'.aV.^'',
*
\ « M t *****W»>V*. AJnrsmsMœiomtm1. ao. « Deux
. » »
* »
« W > I K«J:'** *> *•**«*« MX««** deF*W£u*(Va. note
i.J\«Vv«W
«V« ♦«(««« «
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pour
«ivre
l ' é volution
de
la
V rCÏ.
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U
mise
en
oeuvre
V
V» W\>*
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7/25/2019 A Son Épouse
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21
l u i
a i t
1 r s
I I i c e
é e s
) n t
'en
LE
REMARIAGE APRÈS VEUVAGE ère
les
î l l e
ter
Ea t r a d i t i o n paléochrétienne s ' e n r a c i n e dans l e s s a i n t e s 0?
É c r i t u r e s . On a beau l e s s c r u t e r
;
n u l l e p a r t on n ' y r e n c o n t r e ge)
1
i n t e r d i c t i o n
absolue de
s e r e m a r i e r ,
q ue
T e r t u l l i e n
devenn
Se
montamste,
prétend imposer
comme « l a
r è g l e de
l a
f n i ' » f a.
i
pas
d i s c i p l i n e chrétienne , E'Ancien Testament, i l
e s t ai
ava* '
formule
c e r t a i n e s exigences
pour
l e mariage
d e s p r ê t r e s »
e t
du
grand-prêt^ ;
mais
i l ne
l e u r
d é f e n d a i t n i de s e reSrier ï
même
de
d i v o r c e r .
'émaner,
m
vie
nne
mé-
lura
. s
t o
i l l e s
ente
Ees
i d é e s
r i t u e l l e s du
judaïsme
c o n c e r n a n t l a n u r e t f A
m i n i s t r e s
du
c u l t e ne sont pas é t r a n g è r e s à WK eS
remariage énoncée au sujettes t
subapostohque
:
épiscopes* p r e s b v t r e s »
H „ •
.
^0que
pour
l ' o r d r e
d e s
veuves'
Ces
Eîf*?
?
UMi
1 * ' ? '
l e s é p î t r e s
p a s t o r a l e s e t Sa£t Tt*? ****»
passablement é v o l u é e .
Les
ZlTS ***
n i s t i q u e v e i l l e n t avec un
s o i n
jlîoTueur
h^
l e u r s r e s p o n s a b l e s
doivent
s ' i m p o s e r a ZLÏT
ePntat«» ; ,
x
des é g l i s e s , mais
a u s s i
dans lad?nÏÏ?*■«-
«
**
non seulement aux
e x i g e n c e s
d e nn J » - donc Pondre
judéo-hellémstin,^
*JZT
T\ P0 *
n t u e l l e des
4
une
c i a r i e
i . Mon., 2 , 3 .
*
**-
'
7
:
£ z -
« -
.
3 - i ' . 2 i , 1 4 .
4 -
'
ÏVm.
3 , 2 . ,
5 - T i t e 1,6.
« e - de
6 .
/ T i r n .
3 ,
1 2 .
7 -
/ r i w .
5 , 9 .
«men-
rticu-
1949,
ande.
7/25/2019 A Son Épouse
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20 INTRODUCTION
observer l a
continence,
l'Apôtre
déclare laconiquement : qu'ils
se marient, car i l v aut mieux se
marier
que
de
brûler ( v . 8 - 9 ) .
I l reviendra
sur ce
point,
dans une
ajoute,
en f i n
de
chapitre,
après avoir réglé
dans
l e
même
sens
l a
question des
fiançailles
s p i r i t u e l l e s :
i l
ne condamne
pas
cet
usage, mais i l permet
e t ,
en certains
c a s ,
i l recommande aux fiancés de se marier et de
mettre
f i n
à
cette situation,
q ui
ne peut être qu'exceptionnelle
( v . 36-38).
Est-ce à dire q ue
l'Apôtre
considère
aussi comme exceptionnelle
la
situation
de l a
veuve ?
S ' i l avait davantage explicité
sa
pensée,
n'en
s e r a i t - i l
pas
venu
à
c o n s e i l l e r ,
voire
à
ordonner,
l e
remariage
aux jeunes veuves,
(comme
l e fera l'auteur de l a Première à
Timothée), pour l e s raisons mêmes q u ' i l avait exposées
plus
haut
( v . 2 . 5 . 9 ) ,
et q ui reparaissent i c i ,
pour l e
cas des
fiançailles
s p i r i t u e l l e s ?
Le danger d'impudicité, en
e f f e t ,
ne
menace-t-il
pas
—toutes proportions gard ées —davantage l e s jeunes ? Quoi
q u ' i l en
s o i t , l'Apôtre, sans
a l l e r
jusqu'à
ordonner,
ni
à
conseiller,
l e remariage à
certaines catégories
de veuves,
l'autorise expres
sément,
à
toutes,
sans exception.
«
I , a
femme
est
l i é e
à
son
mari,
aussi longtemps q u ' i l v i t . Mais s i l e mari meurt, e l l e est libre
d'épouser q ui
e l l e
veut, dans l e Seigneur seulement. Cependant,
e l l e sera
plus heureuse,
à mon sens, s i
e l l e
reste comme e l l e e s t .
Et
j e pense bien,
moi
a u s s i , avoir
l'Esprit de D i eu
» ( v .
39-40).
Aucun
doute n'est donc possible
à
ce sujet : malgré ses
préférences
personnelles
pour
l ' i d é a l de l a continence et
un
chaste
veuvage,
l' Apô tr e n' a pas cr u devoir ni pouvoir l'imposer. C e
point
méri
t a i t
d'être souligné,
car
nous
verrons
Tertullien
escamoter
systé
matiquement
certains aspects
de
l a
pensée
paulinienne,
contraires
à sa thèse, pour n'en retenir q ue
certains
autres,
qui
l u i paraissent
l a favoriser.
I l convient de
relever
enfin l e s
motifs allégués
par saint
Paul
en faveur du c é l i b a t . S ' i l l e s avance à propos
des
vierges, i l s
valent
a u s s i , de toute
évidence, pour
l e s veufs ou l e s célibataires
(après
divorce, par
exemple).
Avant de donner son opinion,
l'Apôtre
précise
q u ' i l
n'a
pas
de
commandement
du
Seigneur
à proposer, mais
un avis
personnel, en sa
qualité
de croyant,
et sans
même
f a i r e valoir
son
autorité apostolique.
S ' i l
croit
pouvoir
recommander l e
c é l i b a t ,
c ' e s t
q u ' i l
est
persuadé
de
7/25/2019 A Son Épouse
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REMARIAGE APRES VEUVAGE 21
l ' immi nence de la Parousie :
D i eu
a raccourci l e s temps q ui
nous séparent de l a f i n
( c f .
Mc 1 3 ,
2 0 ) . Et
tout l e monde s a i t
que
l e s
temps
eschatologiques
seront
remplis
de
malheurs
et
de
calamités. Parmi l e s tribulations de l a f i n , l ' Apô tr e pl ace
au
premier
rang l e s soucis
terrestres
et l e s préoccupations l i é e s
à
l'entretien
d'une famille ( v . 25-31). C es préoccupations sont
parfaitement
légitimes,
reconnaît-il
( v .
32-34),
mais
e l l e s n'en
détournent
pas
moins
d'une existence q ui serait tout
entière
consacrée au service du Seigneur ( v . 3 5 ) . Liberté en v ue des
choses de Dieu, disponibilité en vue du jour du Seigneur, t e l l e
est l'attitude
fondamentale
q ue
l'Apôtre
voudrait
voir
adopter
par tous
l e s
chrétiens. Les choix à
f a i r e
entre l e mariage ou
l e célibat
(ou l ' é t a t
de
viduité
et l e remariage après veuvage)
peuvent
s'inspirer de
ces
considérations. Mais saint Paul se
garde bien
d'imposer
ses préférences
aux f i d è l e s .
I l ne v eut pas
l e s « prendre au f i l e t » ( v . 3 5 ) ,
leur
imposer un
idéal
de vie
au-dessus de leurs f o r c e s . Le
conseil
de continence
q u ' i l donne
s'inspire d'un
double désir
:
que chacun
puisse vi vre
conformé
ment
à
so n char i sme
;
q ue
chacun,
dans
la
situation
q u ' i l
aura
choisie en fonction de son charisme, « v i v e dignement (pros t o
eiischèmon) et
s'attache
au Seigneur
sans
partage » ( v .
3 5 ) .
Dignité du
mariage
monogame chrétien, l i c é i t é
des f i a n ç a i l l e s
s p i r i t u e l l e s , l i c é i t é du remariage après veuvage, dignité éminente
de la virginité
et
de
l a
viduité « au
service du
Seigneur » ( /
Cor. 7 ,
34), t e l s sont l e s
points
forts de
l a
doctrine
apostolique16.
D'Église
paléochrétienne
sut
l u i
rester f i d è l e , malgré des
tendances
contraires
puissantes,
hostiles
au
mariage
par
principe
ou,
dans
une forme moins radicale,
au remariage17.
D ' o n en perçoit l e s premiers
échos vers
l e
milieu
du 1 1 e
s i è c l e , à
Rome tout comme
en
Orient. Le Pasteur d'Hermas adopte une
position somme
toute assez modérée : l e conjoint
qui
s e remarie
16. Pour la
synthèse
q ui précède,
on
s'est
inspiré
des grands commen
taires de
la Première aux Corinthiens
et
des Pastorales
et
plus particu
lièrement de ceux, en langue française, de Huby (1946),
Héring
(1949,
4e éd.), All0
(1956),
Spicq (1969, 2e éd.), Osty (1974) ; en langue allemande,
de
Lietzmann (1949, 4e éd.), Wendland
(1969) ; en
langue
anglaise,
de
Ba r re tt (1968),
Leslie
(1976).
17.
Mun1er, o.c,
p.
7-59.
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22 INTRODUCTION
après la mort de son partenaire
ne commet
pas
un
péché
en
se
remariant,
mais
« s i l reste
s e u l ,
i l s'acquiert
auprès
du Seigneur
un
honneur,
une
g l o i r e
supplémentaire18
» .
Dans leur
ensemble,
l e s
Pères
orientaux
se
montrent beaucoup plus sévères.
L'apologiste Athénagore, q ui adresse, vers 177, sa Supplique
pour
l e s chrétiens à l ' empe r eu r Marc-Aurèle
e t
à son f i l s
Commode,
déclare
sans
ménagements q u 'un
second mariage est
un «
adultère
décent
» . Et
a i l l e u r s :
« Celui q ui
se
sépare
de
sa
première
femme,
même
s i e l l e est morte,
est
un adultère déguisé ; i l transgresse
l a volonté de
Dieu,
puisqu'au commencement Dieu a créé un
seul
homme
et
une
seule
femme19
» .
C l ément d'Alexandrie évoque, à son tour, l e dessein
primitif
du
Créateur, q ui a institué
l e mariage monogame.
S ' i l conseille
à la veuve
de ne point se remarier, Clément ne va
pas jusq u' à
condamner l e s secondes noces, q ue
l'Apôtre, d i t - i l , «
accorde
par indulgence
(kata
suggnomen),
à
cause
du
danger
d'incon
tinence20 » . Le maître alexandrin estime que
l e
remariage ré vèle
un
évident manque de maîtrise de
s o i
( e g k r a t e i a )
:
i l
constitue
comme
une
trahison
à
l'égard
de
l ' i d é a l
de
perfection
morale
auquel l e chrétien
est
appelé. « Celui q ui se (re-)marie, écrit
Clément dans l e s Stromates,
ne
r é a l i s e pas dans toute son inten
s i t é l a perfection
d'une
conduite comme l a veut l'Évangile.
Mais i l s'acquiert une gloire céleste
celui
qui reste s e u l , q ui
gar de pur e l'union q ue l a mort a
dissoute
et
q ui
obéit
volontiers
au plan
div in q ui
l ' a
r endu
sans
partage au
culte
du
Seigneur21
» .
La pensée de l'Apôtre est respectée en ses t r a i t s essentiels,
mais
l'on
observe
un
net
changement
de
perspective
:
l e s
consi
dérations d'ordre eschatologique, dont
l'importance est
primor
diale pour saint Paul, s'effacent toujours
plus
devant des
motifs
ascétiques et mystiques,
q ui
affleuraient déjà,
i l
est v r a i ,
dans
la pensée paulinienne : comme l ' é t a t de virginité, celui de viduité
opère une
certaine libération « s p i r i t u e l l e » ; i l permet à q ui l e
désire
«
de
ne
plus être
d i s t r a i t
du
service du Seigneur » .
Clément
18. Mandata IV ,
4 ,
1-2.
19.
Legatio
33.
20. Strom., III,
7 6
; 82 ; 101 ; 108,
21. Ibid., III, 82,
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REMARIAGE APRÈS VEUVAGE 23
avance même,
par
manière de par adoxe, q ue l e veuvage est
plus mé ritoir e q ue l a v i r g i n i t é , car i l suppose un plus haut
degré
d'apatheia,
une
maîtrise
de
s o i
peu
commune,
puisqu'elle
conduit au
mépris de la volupté, q ue l'on
connaît
d'expérience.
Nous retrouverons cette assertion chez Tertullien22.
La
position de Clément d'Alexandrie s'accorde, sur bien des
points, avec c e l l e de
la
philosophie morale des écoles
contem
poraines23. Les œuvres l i t t é r a i r e s du Haut-Empire offrent, en
e f f e t ,
de nombreux
témoignages
de l'estime en laquelle sont
tenues l a pudicitia et la fides de ceux ou c e l l e s q ui n'ont connu
q u ' u n
seul
époux24.
Les
moralistes
soulignent
l a
gravité
de
l'engagement matrimonial q ui l i e
l e s
époux
par
un
fœdus25.
I l s
mettent a i n s i
en
valeur
la
dimension sociale du l i e n
conjugal
et
s'opposent
aux conceptions individualistes du droit romain.
L'on
s a i t
q ue l e s
constructions juridiques
de
l'époque fondent
la dur ée du l i e n sur un consentement continu ; e l l e s admettent
ainsi q ue l e l i e n disparaisse quand l'un des époux ne mai nti ent
plus sa
volonté de
prolonger
l'union26. L'idéal de
f i d é l i t é exalté
par
l e s
moralistes,
hostiles
au
divorce
et
au
remariage
après
divorce, combat également l ' i d é e d'un remariage après la mort
du conjoint27. Pour
q ui
s a i t rester f i d è l e , pour
q ui
conserve
22. Ibid.,
VII,
76, 4 ; on notera la
similitude
de l'argument
avec
celui
que Tertuhien développe en Vx., I , 8 , 2 . Voir
aussi
les témoignages
de
Théophile
d'Antioche, Apol.,
III,
15, 6
et
d'iRENEE, Adv.
Haer.,
I , 26,
2 et
III, 17. 2 ;
ce
dernier est discuté par A. Orbe, « S. Ireneo y la
iteracion
de las
nupcias, dans
Gregorianum 34, 1953, P- °53 s -
23.
Preisker, o.c, p. 14-38.
24.
VaI.ÈRE Maxime,
2 ,
1 , 3 ; 4 , 3 , 3 , cité dans
Humbert,
o.c,
p.
59 ;
c f . Séneque, fragm. 69 s . ; 7 8 ; 79, dans E. Bickei,, « Diatribe in Senecae
Philosophi Fragmenta I » , Fragmenta
de M
trimonio , 1915,
p.
367 s .
25. Humbert, o.c, p. 60, observe que cette conception sociale du lien
conjugal est soutenue par la mythologie (Properce, Élégies 3 , 12, 37 ;
Ovide, Tristes 5 , 14 ; Stace,
Silves 3 ,
5 , 47 ) ou illustrée
par
les exemples
historiques
de femmes q ui su iv ent
leur mari
proscrit (Tacite, Hist., 1 ,
3
;
VEIAEIUS
PaTERCUI.US, 2 ,
67, 2
; OVIDE, Tristes 1 , 85 ; PI.INE I , E JEUNE,
Ep.,
7 ,
19,
e t c . ) .
26. R. Orestano, La Struttura
giuridica
del matrimonia
romano,
Milano 1 951, p. 12 s . ; E. Voi/TERRa, « La
conception du
mariage à Rome » ,
RIDA, 3e
série,
2 ,
1955,
p.
365 s .
27 . Humbert, o.c, p. 60-62 ; les écr i vains latins évoquent l e s sacrifices
légendaires
des
veuves hindoues
(Vat^ère Maxime, 4 , 6 ,
2
; Ovide,
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24 INTRODUCTION
v ivant l e souvenir de l'époux
disparu,
l'union
n'est pas
rompue
par l a mort. Le sentiment de la survie de l'âme du défunt, l'espoir
q ue
l e
couple
se
retrouvera
dans l'au-delà,
n'ont pas manqué
de
renforcer
l ' i d é e
q ue
l a
f i d é l i t é
doit
se
traduire
par
un
chaste
veuvage28.
Cette
conception
a trouvé
une
profonde résonance
dans
l e s
sentiments populaires. Les personnages de Plaute29, non moins
que l e s épitaphes funéraires, opposent à l ' i n f i d é l i t é , au divorce
et
au
remariage,
l ' é l o g e
de
Yuniuira30.
La
vertu que
l e s Romains,
de tous l e s milieux, apprécient l e plus chez leurs épouses, c'est
la
f i d é l i t é
conjugale—n mariage
d'abord31. Le
maintien d 'un
Tristes 5 ,
14 ;
Properce,
Elégie, 3 , 13,
23)
;
mais
les
exemples romains
ne sont
pas
moins
sublimes : Po r cia
Minor q ui suit Brutus dans
la mort
(SÉNEQUE, Fragment 7 4 ; MarTiai,, i , 43) ; A r r i a l'Aînée, l'épouse de
Caecina Paetus, condamné pour avoi r conspi ré contr e
Claude,
se tua
la première
en
disant : Paete non dolet : Paetus, cela
ne fait
pas
de mal
(Pi,ine, Ep., 3, 16 ; Tacite, Annales 16, 34 ;
Martial,
i , 14 ;
Dion
Cas-
sius, 60, 16, 16) .
28.
S'adressant aux Mânes de
son époux
Sichée, Didon atteste
par
serment qu'elle
veut
lui
rester
fidèle,
par delà
la mort : VirGUE,
Enéide
4,
29 ; C o r n é l ie ne veut pas su r v i v re à Pompée,
qu'elle
tient à sui v r e dans
le
Tartare
(Lucain,
Pharsale, 5 ,
773-4)
;
la veuve
Charitas, des
Métamor
phoses d'APWÉE, rejoint
son
mari dans
la mort
( 8 , 3 ) .
29.
C istellaria, v. 78-79 : « C 'est
là
une idée q ui convient
plutôt
à une
dame, ma
petite
Sélénie, de n'aimer qu'un seul homme, et de passer sa
v ie
entière avec
celui à q ui
l'on est liée par le mariage » (trad. P. Grimai,,
p. 316)
—
Le Marchand,
v. 824 :
«
Ah, s i
seulement
la
l o i était la même
pour
la
femme
et
pour l'homme.
Car
une
épouse,
s i
elle
est
honnête,
se
contente d'un
seul
homme ; pourquoi un homme ne
se
contenterait - i l pas
d'une seule femme
? » (trad. P. Grimai,, p. 517) ; textes
cités par Hum-
bërt, o.c, p. 72.
30. D'après
Humbert,
o . c . , p. 63, près
de
7 0
inscriptions
funéraires
accordent
à
un époux défunt l'éloge
de
n'avoir connu qu'un
seul
mariage.
Sur 55 inscriptions suffisamment explicites pour que l'on puisse recon
naître
leur
origine,
50 ont
é té
apposées par le
conjoint
survivant : par
cons é quent,
i l ne s'agit pas, dans
ces
cas, d'un éloge du
veuvage,
mais
de celui de la
fidélité obse r v é e
en mariage.
31.
Les
expressions
utilisées
varient,
mais
i l
s'agit
toujours
de
féliciter
l'épouse défunte d'être restée
toujours
fidèle au l i t conjugal : nulli dedita
(CIL
6 ,
6976)
;
uno
contenta marito
(CIL 2 ,
78) ; cum
quo uixit a
uirginitate,
(CIL 6, 9810, le
mariage
ayant duré 35 ans) ; unum
a
uirginitate (CIL 6,
7732, morte à 18 ans), e t c . ; c f , Humbert, o.c, p. 64-66.
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REMARIAGE APRES VEUVAGE 25
chaste veuvage32 est apprécié, l u i a u s s i , dans l a
mesure
où
i l
traduit
l a
volonté
de
rester attaché
à l'époux disparu83.
La
fréquence
des remariages, après divorce
ou
après
veuvage34,
f a i t ressortir
par contraste, la haute conception du mariage,
que l e s Romains de l'époque impériale
surent
maintenir comme
un i d é a l 3 5 .
1 , ' é l o g e
du ma r i ag e u ni q u e
l ' a t t e s t e , à
tous l e s niveaux
de la s o c i é t é . Certains privilèges liturgiques et sociaux sont
réservés aux
veu ves
q ui renoncent à se remarier36.
Les chrétiens ne pouvaient, sans
déchoir, proposer
un idéal
d'ascétisme inférieur à
celui
des moralistes païens. La surenchère
32.
Cinq épitaphes
concernent
des v euv es,
louées pour
ne
s'être
point
remariées :
CIL 9 , 5517
(Italie du
Sud)
rappelle
l e sou veni r d'une mèr e,
morte
à 85 ans, après 30 ans de mariage, suivis de 37 années de veuvage ;
CIL
11, 6281 (Ombrie) loue
une uniuira,
morte à 78 ans ; CIL 13, 2056
(L yo n ) ,
morte à 54
ans, Aemilia
Valeria est restée
veuve 18
ans par pietas
pour ses enfants et ses petits-enfants, q ui lui ont é l e v é le titulus ;
voir
encore CIL
8 ,
7384 et CIL
6 ,
19838.
33. Cette volonté implique un s en time nt , p lu s ou moins profond, relatif
à une survie, la
pensée que
l'âme ne
disparaît pas
à
la
mort,
la
conviction
q u' il ex iste
un
au-delà
et
que
la
séparation
n'est
pas
définitive
; c f . Hum-
bert,
o.c,
p. 69.
Parmi
les inscriptions
relevées
par l'auteur et
affirmant
l'idée
que
l'union
conjugale
n'est
pas interrompue par
la
mort
de l'époux,
12 sont apposées par un veuf, 12 par
une
veu ve. Dans 28 cas, un
conjoint
veuf exprime l e souhait de ne pas se remarier, mais de rejoindre dans la
tombe le
p r é d é c é d é. Ces chiffres
correspondent
à un
dépouillement
de
25 000 inscriptions ; c f . Humbert, o.c, p. 109.
34. Ibid., p. 76-112.
35. Cet idéal est celui d'un engagement
éternel,
d'un aeternum foedus
(CIL 6 , 30111a)
:
l'union persiste
malgré la mort du
conjoint, car le
lien
du
mariage
demeure
toujours.
Dès lors
i l
est i nter di t
au
survivant de
violer la fidélité conjugale et i l lui incombe le devoir de rester dans un
veuvage chaste jus qu 'à
sa mort.
Cf. CIL 6, 25427
(Rome) ;
. . .
Haec e s t sancta fides, haec sunt
fel icia nota,
amplexus
uitae
r e dd er e po st obitum
;
(Humbert, o.c,
p.
71).
36. La prescription d'un
mariage
unique est requise
pour quatre cultes
féminins,
celui
de la Fortuna Muliebris,
celui de la Mater
Matuta, celui
de
la
Fortuna Virgo, celui, enfin, de
la
Pudicitia Plebeia ; c f .
Humbert,
o.c, p. 42-50. Les
uniuirae
possèdent encore d'autres privilèges relatifs
au culte
de Venus Verticordia,
et aux divers
cultes de
Junon ; i b i d . , p.
50-
57.
Notons
enf in q ue,
dans la
conclusion
du mariage romain,
la
dextrarum
iunctio est op é r é e par
une
matrone pronuba (quae ante nupsit et quae
uni tantum nupta e s t , Serv1us, ad Aen.,
4 ,
166), q ui intervient comme
auspex, comme
le signe même, le
présage
favorable d'une union perpétuelle
et unique ; c f . Humbert,
o.c,
p. 35-36.
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26 INTRODUCTION
déclenchée en
ce
domaine, dès l a f i n de l a
République, se
renforce
dangereusement, tout au
long des t r o i s premiers
s i è c l e s
de l'ère
chrétienne,
du
f a i t
des
tendances
gnostiques,
partout
diffuses.
Qu'il
s u f f i s e d'é vo quer
i c i , au moins à gros
t r a i t s , l e s principales
poussées de l'encratisme paléochrétien ; i l n'est
pas uniquement
l e f a i t de sectes hérétiques, mais i l a trouvé une large diffusion
dans l e s communautés de toute tendance
et pouvait
s'accompa
gner de
l'orthodoxie doctrinale
l a plus
ferme37.
Le problème
des secondes noces après veuvage ne constitue q u ' u n aspect
particulier d'un
débat
infiniment
plus
vaste, où sont aux prises,
dans
toute
l a
chrétienté,
l ' i d é a l
de
l a
continence
absolue
et
l'institution même du mariage.
I l est pratiquement
impossible
de déceler l e s origines exactes
du
mouvement,
que
l'on
découvre,
déjà vigoureux, dans plusieurs
milieux judéo-chrétiens marginaux,
dès
l e I e r s i è c l e 3 8 . Une
influence de type gnostique
semble
s' y exercer, de
très bonne
heure
;
e l l e
donne un
substrat
métaphysique
à
des aspi r ati ons
ascétiques
exacerbées
par l a perspective de l'irruption immi
nente
des
derniers
temps.
Vers
l e
milieu
du
1 1 e
s i è c l e ,
c'est
l'influence de Ma rc ion ( |
160)
q ui
devient
prépondérante :
dualisme biblique, paul i ni sme e xa gé r é se conjuguent chez l u i à
des
conceptions dualistes héritées, par l'intermédiaire de Cerdon
( f 144), de
l a gnose
syriaque39. S ' i l rejette l e mariage, parce qu'il
est l'œuv re du
dieu
de l'Ancien
Testament
( l e démiurge,
le
dispensateur de l a l o i mosaïque, l'adversaire du D ieu d'amour
du
Nouveau
Testament), Marcion n'est pas indemne de conta
minations
gnostiques.
Ses
disciples
accentueront
encore
son
dualisme. La matière est l e principe de
tout
mal ; l a chair est
37.
Outre
les
ouvrages
signalés plus
haut ( p .
16, a.
9 ) , on
pourra se
reporter à F. Marïinez, L'ascétisme chrétien pendant l e s trois premiers
siècles
de
l'Église,
Paris 1913 ; M. MùtLER, Die
Forderung der Ehelosigkeit
fur a i l e
Getauften
in der
alten
Kirche,
Leipzig 1927
;
H.
Koch, Quellen
z ur Geschichte
der
Askese und
der
alten Mônchtums,
Leipzig
1933 ; G. Bi,ond
«
Les encratites et
la v ie mystique » dans Études carmélitaines,
1951, p. 117-
130
;
B.
KôTTing,
Der
Zôlibat
in
der
alten
Kirche,
Munster
1970.
38. PETERSON, a r t . c i t . , p. 214 ; H. Braun, Spatjiidisch-hàretischer
und friihchristlicher
Radikalismus,
Tiibingen 1957.
39. A.
von
Harnack,
Marcion, 2e
éd., TU 45, 1924 ;
E.
C. Bi,ackmanx,
Marcion
and his
Influence, London
1948.
7/25/2019 A Son Épouse
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REMARIAGE
APRÈS
VEUVAGE 27
mauvaise et
source du péché ; ce q ui l a multiplie ne saurait être
bon. I y e mariage est
condamnable, puisqu'il
est œuvre de
chair
et
propage
l a
vie
charnelle
;
i l
importe
de
s'en
abstenir , afin
de mettre en échec l'œuv re du démiurge, qui règne sur ce monde
mauvais. Les sectes marcionites exigent l a co nt in en ce ab solue
de leurs adeptes40
;
e l l e s
n'admettent
au
baptême q ue
des
céliba
t a i r e s ,
ou des gens
mariés
q ui s'engagent à renoncer définitive
ment aux relations conjugales41.
A en juger d'après l e s nombreuses réfutations q u ' i l
a
suscitées,
l e marcionisme se répandit rapidement à travers tout l'Empire.
A la
même
époque,
sur
l a
frontière
orientale, et
bien
au-delà
de cette frontière,
l e christianisme
d'expression araméenne
apparaît
fortement
marqué
par
l e s conceptions
ascétiques.
Une
abondante
littérature
apocryphe
attribue
aux
premiers
missionnaires
l'enseignement
de
la continence absolue. Dans
l e s Actes de Thomas, par
exemple,
l e thème des ser v itudes
conjugales occupe une place importante ; l e message chrétien
opère l a
libération
de tous l e s inconvénients
l i é s au
mariage42.
Pour
ceux
q ui
ne
sont
pa s e nc or e
engagés
en
ses
l i e n s ,
l a
pratique
de la
virginité
assure une entière liberté et garantit l'accès
aux
noces célestes
avec l e
Christ, l e
véritable époux
de
l'âme.
Quant aux gens mariés, i l s s'efforceront, du moins,
de
renoncer
aux relations conjugales43.
A travers
des
épisodes q ue
l'imagination des
auteurs
renouvelle
à
l o i s i r ,
l e s
préceptes encratites imprègnent une foule
de romans
pieux, dont l e s Actes de Paul sont l e plus célèbre. Tertullien
40.
Au témoignage d'iRENÉE,
Adv.
Haer., 1 , 26 ;
d'HiPPOi,YTE,
Refut.,
7 , 29 ; 10, 19 ; deTERTUWEN, Marc, III, 11 ; IV , 21 ; Res.,
4
;
d'EusÈBE,
H.E.,
IV,
29,
2 .
41. TERTTCUEN, Marc, I , 29 ; IV, 34.
42.
G. Bi,ond, « I/encratisme
dans
les
Actes
de
Thomas
» , Recherches
e t Travaux, Angers 1946, p. 5-25 ; A. VôôBUS, History of Asceticism in the
Syrian
Orient,
t .
I ,
Louvain 1958 ; t . I I , i960 ; A. F. J.
Kwjn, «
Das
Thomasevangelium uad
das altsyrische
Christentum » , Vigiliae
Christia-
nae 15,
1961,
p.
146-159.
43. Actes
de
Thomas 12 ; 88 ; Actes de Jean 63 ; 113 ; Actes d ' A n d r é. 5 ;
Actes de Pierre
34.
Déjà
apparaît un
thème
que
le Moyen Age
reprendra
fréquemment, celui des fiancés q ui se séparent, avant mêmede
consommer
l e
mariage
; c f . B.
de Gaiffier,
«
Intactam
sponsam
relinquens.
A
propos
de
la v ie
de
saint
Alexis » , dans Analecta Bollandiana 65, 1947, p. 157-195.
7/25/2019 A Son Épouse
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28 INTRODUCTION
nous apprend q ue cet ouvrage avait été
rédigé
par
un
prêtre
d'Asie mineure, q ui pr é tendit av oir agi «
par
amour
de l'Apôtre
et en parfait
accord
avec ses enseignements44 » . Le succès de
cette
littérature
édifiante
dut
être
considérable.
Les
vues
ascé
tiques ainsi
répandues trouvaient une résonance certaine
dans
l e s milieux chrétiens l e s plus
fervents.
Dans l e s régions voisines
de l a Syrie orientale, nombre de communautés imposaient une
profession de continence
totale au
moment
du
baptême, comme
une exigence
de
l a vie chrétienne v écue
en
plénitude45. Le « prince
des
encratites » , Tatien, était originaire de cette contrée ; i l y
retourna
quand
i l eut
renoncé
à
son enseignement romain. Dans
son
é c r i t : Sur
l a
perfection, d'après l a doctrine
du
Sauveur,
i l
présente l e mariage comme une invention du démon, q ui a
perdu nos premiers parents par l e s
séductions
de
l a
chair46.
On
retrouve, dans
ces
vues, certaines interprétations
juives
du
r é c i t de l a
chute,
développées
déjà par
Philon47.
Les perspectives eschatologiques du montanisme primitif
invitaient l e s disciples du Paraclet à s e détacher
des
biens de
ce monde,
à
rompre leur
mariage et
à
embrasser
l a continence48.
Le souci de l a perfection morale y était avi vé par l'attente de
l a prochaine parousie. Cependant,
à mesure
q ue l'enthousiasme
premier
de
l a
secte s'estompe, l e s tendances encratites
s'apaisent.
Lo rs que Tertullien l a r e j o i n t , au début du 1 1 1 e s i è c l e , l e
rigorisme
des origines
semble
se polariser
sur
l a
question des
secondes
noces.
Dans
la
seconde
moitié du 1 1 e s i è c l e , l e s tendances
ascétiques
prennent un
nouveau départ dans
l a
plupart
des
écoles
de
philosophie, même chez l e s s t o ï c i e n s , q ui voient
pourtant
dans
44.
Tertuluen, Bapt.,
17.
45. A. VÔÔBUS, Celibacy. A requirement for Admission t o Baptism, Stock
holm
195
1 .
46. Clément d'Alexandrie, Strom.,
III,
49 ; 80 ; Jérôme, Adv.,
Jovinianum I , 3 .
47 .
De
opificio
mundi
151
;
c f .
Clément
d'Alexandrie,
Strom.,
III,
91
; 103.
48. P. de IyaBRioLLE, La crise mo nta ni st e, P ar i s 1913 ; H. Kraft,
»
Die
altchristliche Prophetie und die Entstehung des Montanismps » ,
dans Theologische Zeitschrift 11, 1955, P- 249-271.
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REMARIAGE
APRÈS VEUVAGE 29
la
sexualité
une donnée première
de la
nature49.
Épictète
déclare
que l e cynique, l e
philosophe par
excellence, s'interdit l e mariage
et
l a
procréation
«
afin
d'être
tout
entier
au
service
de
l a
divi
nité50
» . Les
pythagoriciens
recommandent
l ' e f f o r t
ascétique
comme
un moyen de s e
pr épar er à la
révélation divine et à
la
communion avec
Dieu ;
l a continence totale
f a i t partie
de
ce
programme.
Les spéculations des platoniciens
sur
l'origine
de l' âme, sa chute dans l e
monde
corporel, son ascension puri
ficatrice vers l e Principe, s'accompagnent de
préceptes
d'ascèse
à
l'intention des «
parfaits51
» .
C es tendances,
q ui
rajeunissent
l ' i d é a l
philosophique
de
l a
modération
( e g k r a t e i a ) ,
en
l u i
infusant
l e s aspirations mystiques
d'une
r e l i g i o s i t é inquiète, ont
contribué,
pour leur part, à exalter l ' i d é a l de l'abstinence sexuelle l i é à
l ' e f f o r t moral, couronné
par
l a contemplation divine. Pour
Porphyre ( f
305),
l a
continence
est
l e
gage assuré de l'incorrup
t i b i l i t é ; s'abstenir de tout
rapport
charnel est
l ' i d é a l
de
tous
ceux « q ui
ont
chassé l e sommeil de leurs yeux » , l e
chemin
l e
plus sûr pour atteindre l a perfection52. Des vues similaires
s'expriment,
un
s i è c l e
plus
t ô t ,
dans
l e s
Sentences
de
Sextus,
une
collection païenne,
remaniée,
dans l e s dernières
années du
1 1 e
s i è c l e ,
par un chrétien53. Elles
s'étalent
largement dans
l 'œuvre d'Origène ( f 254),
q ui
appartient
à
l a
génération
q ui
suit
c e l l e de
Tertullien.
Pour
l e
docteur
alexandrin, l e propos
de virginité permet
d'accéder à une condition éminemment s p i r i t u e l l e 5 4 . L'absti
nence sexuelle opère l a libération des attaches terrestres l e s
plus
tenaces55
et
pr é par e l 'âme
de
l'homme
à
s'approcher
de
Dieu,
q ui est Esprit50.
La
virginité
préfigure
l a vie c é l e s t e ,
49. J. STEMENBERGER, Die Beziehungen der frûhchristlichen Sitten-
lehre z ur Ethi k der Stoa, Munich
1933.
50. ÉPICTÈTE III, 22, 69.
51. PhuostraTE, Vita Apollonii I , 13.
52. P i,oTi n,
De abstinentia I , 27 .
53.
H. Chadwick,
The
Sentences of Sextus, Cambridge 1959.
54.
H.
C rouzei,,
Virginité
e t
mariage
selon
O r igè ne, P ar is
1963,
p.
116
s .
55. Le
thème de la libération des passions
par l'ascèse
n'est pas
inconnu
des
écoles
philosophiques ; c f .
A.-J. FestitgièrE,
La révélation de
Hermès
Trismégiste I I , Paris 1949, p.
270-309.
56. Hom. in Num. 6 ; Hom. in Lev., 9 .
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30 INTRODUCTION
où l e
mariage
est
aboli
; 5 7 e l l e
restaure
l a
condition paradisiaque,
antérieure à l a chute88. Pratiquer
l a continence, c ' e s t
aussi
imiter l e Christ et se préparer aux Noces de
l'Agneau69.
Dans
l a
perspective
origénienne,
la
perfection
de
l a
vie
spiri
tuelle est symbolisée par l ' i n t é g r i t é de l a vierge, l e s degrés
inférieurs
et l e monde
du
péché par la perte
de
cette intégrité60.
I l va
sans
dire q ue ces
comparaisons,
dont l e s présupposés sont
bibliques, tant pour décrire
l'union
de l' âme à Dieu q ue pour
é v o quer l e s avatars de l ' a l l i a n c e entre
Yahweh
et l e peuple
d'Israël,
ne
laissent
pas de
déprécier
l e s
r é a l i t é s charnelles
de
la
vie conjugale. S i Origène, incontestablement,
voit
dans l e
mariage
une
institution
bénie
par
Dieu61,
ordonnée
à
l a
procréa
tion,
indispensable à l a c i t é ,
i l
n'en
considère
pas
moins
l e
mariage comme un remède
à
l a concupiscence, et l e remariage
comme une concession extrême à l a faiblesse humaine, un remède
honteux, dont i l
e s t humiliant
d'avoir
à u s e r 6 2 . Origène ne
croit
pas
q ue l e Saint-Esprit s o i t
présent
aux relations conju
gales63
; i l
déclare toutefois q ue l e s époux, unis par Dieu, pos
sèdent un
certain
charisme64.
Mai s
ce charisme
n'existe
que
dans
l e mariage chrétien, «
lorsque tout
y est paix, accord,
har
monie66 » . De mariage entre chrétiens et non-croyants n'a pas
cette
dignité,
mais s i
l ' i n f i d è l e
c r o i t , i l
commence à
recevoir
l e charisme66.
O r igène a parlé des secondes no ces d'une manière q ui a pu
prêter à
méprise. « Ceux q ui
se sont
mariés deux
f o i s , déclare-t-il
dans l'homélie XVII sur
l'évangile
de Duc, malgré leur
bonne
conduite et leurs autres vertus, ne font pas partie de l'Église
57 . Fragm. in
Rom.,
29.
58.
Hom. in Gen.,
3 , 6
; Comm. in
Cant., 2
; De
o r a l . , 25, 3 .
59.
Comm. in Joann., 1 , 1 .
60. Fragm. in
I Cor., 29,
publié
par C.
JenkinS dans /. ThS. 9 , 1908,
p. 37° ; voir le commentaire de C rouzei,, o.c, p. 64.
61. Fragm.
in 1
Cor., 43 ; Comm. in Matth., XIV,
1 .
62.
C ro u z e i, , o.c, p. 200-208.
63.
Hom.
in Num.,
6 ,
3
;
Hom.
in
Lev.,
12,
4 .
64.
Comm. in Matth.,
XIV,
16.
65.
Fragm. in
I
Cor.,
34
; c f .
JThS
9 ,
p. 503.
66. Ibid., c f . fragm., 36 : Origène y affirme que le
chrétien
est soui ll é
par l e conjoint païen (bebàloutai) ;
c f . TERTUWJEN,
Vx.,
II, 2 , 6.
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REMARIAGE APRES VEUVAGE 31
de Dieu
ni du
nombre de
ceux
q ui
n'ont
ni tache
n i ride ni
aucun défaut de cette
sorte
(Éphés. 5 , 2 7 ) , mais i l s sont placés
au
second
rang,
avec
« ceux
q ui
invoquent
l e
nom
du
Seigneur
»
( I Cor. 1 , 2 ) et q ui sont sauvés au nom de Jésus-Christ, sans
être
po ur t an t c ou r on né s par
l u i 8 7
» .
Origène oppose
i c i
l e salut
de ceux
q ui se
sont remariés,
à
l a
couronne
de g l o i r e ,
plus resplen
dissante,
que
recevront « l e s parfaits » , ceux q ui ont gardé l a
virginité
ou au
moins
un
chaste veuvage.
I l ne
condamne
pas
l e remariage,
puisqu'il
dit expressément
q ue
ses
sectateurs
parviennent au
s a l u t , sans pouvoir atteindre cependant l e
degré
supérieur
de
la
béatitude.
Ce
n'est
là
qu 'une
allégorie
des
r é a l i t é s
s p i r i t u e l l e s , dira-t-on. Certes, mais l e s termes
de
la comparaison ne
se chargent-ils
pas du
même
coefficient
dépréciatif
? Du
r e s t e ,
l o r s q u ' i l
passe de
l ' a l l é g o r i e
aux
r é a l i t é s
concrètes,
Origène
ne f a i t pas
mystère
de
ses préférences.
Pour l e docteur alexandrin, l e remariage est une imper
fection ; i l est l e signe q ue l'on n'a pas dominé ses
passions
;
i l marque
l'abandon
de
l a
sobriété
(sophrosunè)
; i l n'est pas
conforme
à
l a
nature
d'Adam,
q ui
fut
monogame.
Commentant
la
Première aux
Corinthiens,
Origène
développe
un argument
que nous retrouverons chez Tertullien.
Certes,
l'Apôtre autorise
l e remariage ; i l vaudrait mieux d i r e , toutefois, q u ' i l ne va pas
jusqu'à
l e s
interdire
absolument.
Les
proscrire, comme
l e
font
certains hérétiques, serait trahir
sa
pensée.
Mais i l
est
aisé de
constater q ue l'Apôtre assortit son autorisation de reproches
assez durs. «
Vois
s i
ce
n'est pas déjà l e s accuser q ue de dire
q u ' i l s
ne
peuvent
garder
l a
chasteté,
quand
s'adressant
à des
chrétiens,
i l
leur dit :
Mieux v aut
se
marier q ue
de
brûler ( /
Cor.
7 , 9 ) . Par
ce
mot :
brûler , i l
désigne l a concupiscence
de
l a chair,
que
l e
Logos ne
parvient pas
à éteindre, mais q ui
domine l'âme du pécheur. Pour nous, f i d è l e s à l ' enseignement
de l'Apôtre, nous n'empêchons pas l e s secondes
noces,
car
e l l e s
sont
préférables
à
l'incendie.
Mais une chose peut
être meilleure,
par comparaison au mal, sans
être bonne,
cependant68 » .
67 . Voir l e commentaire de Crouzbl, dans l'édition de l'ouvrage parue
dans S.C.
87, p. 262.
68. Fragm.
in
I
Cor., 35 (JThS
9 ,
503) ; c f .
TKrtUU,IEN,
Vx.,
I , 3.3.
7/25/2019 A Son Épouse
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32 INTRODUCTION
A
l ' i n s t a r de
Clément d'Alexandrie, Origène semble ne voir
dans
l e remariage q u ' u n exutoire à la concupiscence. Fidélité
à
la
tradition
paulinienne ?
I l
y
a
aussi
l'influence
de
l a
tradition
philosophique. C e l l e - c i se traduit dans
une
indifférence
affectée
pour l e s r é a l i t é s é conomi ques du mariage
et
dans l'ignorance
délibérée
des considérations
humaines q ui peuvent j u s t i f i e r ,
voire commander, une nouvelle union
: l e s d i f f i c u l t é s matérielles,
l'éducation
des enfants,
l e besoin
d' un compagnon dans ses
vieux j o u r s . . . Les moralistes de profession
du
monde gréco-
romain, païens et chrétiens,
s'adressent
en priorité
à
des milieux
privilégiés
par
la
naissance
et
l a
fortune.
La
l o i
du
genre
et
l e s
habitudes
l i t t é r a i r e s
leur interdisent,
comme
une faute
de
goût,
de rappeler avec insistance l e s humbles
r é a l i t é s
de la
vie conjugale
ou de leur accorder une place prépondérante, aux dépens
des
réalités
s p i r i t u e l l e s .
C'est ainsi qu' O r igène admet q u 'on l a i s s e
croire aux v eu v es qu'elles pécheraient en se remariant ; c'est
une
tromperie,
mais e l l e
leur
est u t i l e ,
puisque l e s secondes noces
l e s
feraient
déchoir de
l a
perfection69.
La
sévérité
dont
Tertullien
poursuit
l e s
se con de s noces
n'est
pas,
on
l e v o i t , un phénomène
unique, à
mettre
au
compte
d'un
caractère
outrancier. La
tendance r i g o r i s t e , q ui s'exprime dans
YAd uxorem, a été fort répandue dans l'Église
paléochrétienne
;
e l l e s ' e s t exercée non seulement
contre
l e remariage mais, d'une
manière plus
radicale,
contre
l e s
r é a l i t é s
mêmes
du mariage
et de l a vie conjugale.
La doctrine
patristique
et
l a législation
ont
réagi contre l e s
excès
de
certaines
sectes
hérétiques,
q ui
condamnaient
absolu
ment l e s
secondes
noces. Mais
l'une
et l ' a u t r e ,
en
Orient surtout,
restent marquées
par
l e s tendances r i g o r i s t e s .
Si
l e s Pères de
Nicée (325) imposent aux novatiens réadmis
dans
l'Église de
ne pas mépriser l e s remariés70, l e concile de
Néocésarée impose
une pénitence au
conjoint
remarié
et refuse à ce mariage la
participation du prêtre71. «
S ' i l
y
a deux Christs,
q u ' i l
y
a i t
aussi
deux hommes et deux femmes, é c r i t Grégoire de Nazianze
;
69.
Hom. in
Jerem., 19, 4
;
Cf.
TERTUI.UEN,
Vx., II,
1 , 2 .
70. C.
8
; c f . Gaudbmet, o.c, p.
546-548.
71. C. 3 et 7 .
7/25/2019 A Son Épouse
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REMARIAGE APRÈS VEUVAGE 33
mais i l
n' y a q u ' u n Christ,
une seule tê te de l ' É g l i s e ,
et
i l ne
doit y avoir q u 'une seule chair. Puisqu'une seconde
épouse
est
défendue,
que
dire
d'une
troisième
?
Une
première
c ' e s t l a
l o i
;
une
seconde,
c ' e s t tolérance
et
indulgence
; une
troisième, c ' e s t
iniquité.
Quant à
celui qui dépasserait ce
nombre,
ce
sont
mœurs
de
pourceaux72
» . Cette
opinion a
prévalu, en Orient, sur
c e l l e ,
plus indulgente,
de
saint Jean Chrysostome73 et d'Épiphane
de Salamine. Polémiquant contre
l e s
novatiens, hostiles aux
secondes noces, Épiphane rappelle / Cor. 7 , 39, et i l conclut :
« I l
n' y a aucune raison
pour
limiter
ce
q ue l'Apôtre
ne
limite
pas,
ni
de
restreindre
l e
droit
q u ' i l
reconnaît
à
la
veuve.
Quant
son mari est mort, e l l e peut se remarier
;
et ceci reste v r a i ,
chaque
f o i s qu'elle
dev ient v euv e.
Ses
mariages
successifs
seront «
dans
l e
Seigneur
» , s i e l l e observe dans sa conduite l e s
préceptes du Seigneur
et
l e s vertus de son état74 » .
L'Occident
ne s ' e s t pas r a l l i é non plus aux
thèses
de
Tertullien.
Certes,
Ambroise, Augustin
et Jérôme
déconseillent l e s secondes
noces, mais
i l s
ne v ont pas jusqu'à l e s
interdire.
I l s allèguent
à
leur
tour,
l e s
arguments
q ue
l e s
moralistes
de
l a
Rome
classique
av ai ent dé v el oppé s à l'envi : l e s conflits occasionnés par une
nouvelle union, notamment entre l e s enfants du premier Ut
et ceux du second
conjoint
;
l e s devoirs
de
l a f i d é l i t é
conjugale,
au delà
de la
mort.
I l s reprennent l e s
considérations
générales
chères à la morale paléochrétienne : la supériorité et l e s avan
tages du veuvage, l a supériorité et l'éminente
dignité de
la
continence. Mai s i l s
se gardent bien
de confondr e l e précepte
et
l e
c o n s e i l ,
comme
Tertullien
devenu
montaniste
;
i l s
recon
naissent l a légitimité
des secondes
noces, et même leur opportu
nité
en
certains c a s , par exemple
pour
assurer la
direction du
foyer
et
l a défense de ses intérêts matériels76.
Est-ce
à
dire q ue l e
pessimisme a vec lequel
l e docteur
africain a
72.
Oratio
37 ;
BaSHK
tolère secondes et troisièmes
noces,
mais au
prix
de
pénitences de
durée croissante et i l qualifie
de
polygamie
des
mariages
plus
nombreux
:
ep.,
188,
4 ,
cité
Gaudemet,
p.
546.
73. Jean Chrysostome, Hom. de libella repudii,
n.
4 ,
PG
51, 223.
74.
Adv.
Haer e ses, haer. 59, n. 4 , PG 41, 1025.
75.
Ambroise,
De uiduis
; Augustin,
De bono
uiduitatis ;
Jérôme.
Contra Jouinianum 1 ; ep.
49
(48) et 123 ; c f . Gaudemet, p. 547.
7/25/2019 A Son Épouse
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34 INTRODUCTION
envisagé
l e s
r é a l i t é s
du mariage n'a
pas
marqué
la
tradition
occidentale
?
S ' i l est d i f f i c i l e d'évaluer l'influence de ses é c r i t s ,
c e l l e - c i
ne
peut être
niée
; c e r t e s ,
l e s citations expresses
de
Y
Ad
uxorem
sont
pratiquement
inexistantes
dans
l a
patristique
l a t i n e , mais saint Jérôme
s ' e s t
librement inspiré de plusieurs
passages
de cette œuvre,
afin de
détourner
ses correspondants
de
tout
projet
matrimonial76.
Et qui
dira
l a part de
Tertullien
dans l'atmosphère de défiance et de suspicion répandue en
Occident à l'égard des « biens
de maryage » 7 7
?
76. Notamment en ep., 22, 17 ; 54,
7 et 15
; 123, 7 ( c f . Vx., I , 6)
et
11
( c f . Vx.,
I , 2 ) .
77.
Prrisker, o.c, p. 197-200 ;
248-260. Il est
plaisant
de
voi r
com
ment Jérôme, q ui ne se fait pas faute de plagier Tertullien, se démarque
de lui
dans
VAdversus Helvidium, 17, en
l e
traitant d 'hé r ét i q u e : « non
fuisse ecclesiae hominem » (PL 23, 201
B) .
7/25/2019 A Son Épouse
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III
LE PROBLÈME DES MARIAGES MIXTES
La question
des
secondes
noces
après
veuvage,
q ui
f a i t
l'objet
de YAd uxorem I , a occupé
une
place relativement importante
dans l e s débats
de
morale
conjugale de
l'Église ancienne
;
e l l e
se rattache, en e f f e t , à des discussions
fondamentales
sur
l a
légitimité du mariage comme t e l et sur l a nécessité
de cultiver
l'ascétisme
sous toutes
ses
formes,
notamment
par l e renonce
ment
aux
relations conjugales. Le
lecteur
moderne a
q ue l q ue
peine à
concevoir qu'une
décision
de pur e
convenance
person
n e l l e ,
comme
l e
remariage
des
veufs,
a i t
pu
être
l'objet
d'attaques
aussi résolues de l a part de Tertullien. Mais
l e
docteur a f r i c a i n ,
nous
l'avons v u,
s ' i n s c r i t
dans un
mouvement large
et puissant,
dont
l e s e f f e t s
sont encore
perceptibles,
en Orient
du moins,
jusqu'à
la
fin du
premier millénaire1. En
Occident, l a question
du remariage après veuvage, ne f a i t
plus
problème depuis des
s i è c l e s .
En revanche, l a q uesti on des
«
mariages mixtes » , dont traite
l e
deuxième
livre
de YAd
uxorem,
n'a
rien
perdu
de
son
a c t u a l i t é 2 .
Certes, l a pratique
canonique et pastorale a procédé récemment
à
une
très
nette libéralisation
en
matière
de «
mariages mixtes
»
proprement d i t s ,
c'est-à-dire quand
i l
s ' a g i t d' uni ons entr e
chrétiens de
confessions
différentes. Mai s l e s unions
en «
disparité
de culte » , entre catholiques et f i d è l e s de religions non chrétiennes
ou entr e cathol iq ues
et non-croyants,
demeurent l'objet des
1 .
K.
RlTZER,
Le
mariage
dans
l e s
Églises
chrétiennes,
Paris
1970,
p.
163-
166.
2 . L'ouvrage
de
base concernant les mariages
mixtes
de l ' épo q u e
paléochrétienne
demeure celui
de
J . Kôhne, Die
Ehen Zwischen
Christen
dun Heiden in den ersten christlichen Jahrhunderten, Paderborn 1931.
7/25/2019 A Son Épouse
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36 INTRODUCTION
plus vives
préoccupations ;
en e f f e t , aussi bien dans l e s jeunes
chrétientés d'Afrique et d'Asie
q ue dans l e s
communautés
chrétiennes, de plus en plus minoritaires au sein du néo-paga
nisme
européen
ou
américain,
l e s
d i f f i c u l t é s
de
tout
ordre
liées
à
ce type d'unions renaissent indéfiniment. C'est
dire que
l e s
observations consignées
par
Tertullien
dans
YAd uxorem
II
demeurent toujours valables, car e l l e s sont
s a i s i e s
au v i f des
r é a l i t é s quotidiennes
des
couples dispars.
Le
droit romain classique
ne
connaît pas d'interdiction de
mariage
pour
l e motif de
religion
; i l en
va
de même en droit
hellénistique et dans l e s c i t é s
du Proche-Orient, où
l a religion
chrétienne
fut
appelée
à
se
propager. La
tradition
juive,
au
contraire,
de
longue
date,
s ' é t a i t
montrée hostile
aux unions
entre l e s
f i l s
d'Israël et l e s
«
f i l l e s de
Canaan3 » . « Garde-toi,
mon f i l s Jacob, recommande Rébecca, au Livre des Jubilés,
garde-toi de prendre une épouse parmi l e s f i l l e s de Canaan,
car
toute
cette
race
doit être exterminée
de
l a face
de
l a t e r r e 4 . »
La crainte
des
contaminations idolâtriques
et
des dé vi ati ons
morales l i é e s
à
certains
cultes païens fonde cette répugnance.
L'affrontement
du
judaïsme
à
l a
civilisation
hellénistique
à
partir
du
1 1 1 e s i è c l e
avant
Jésus-Christ, l a
guerre
contre
l e s
Séleucides,
l'opposition pharisienne
à
la dynastie
des
Asmonéens,
l a domination romaine, ne firent qu'intensifier l e processus.
Les
épreuves
du
I e r
et du
1 1 e
s i è c l e
et
l e s deux
guerres
juives
ont conduit l e s chefs spirituels de l a nation à r enfor cer à l ' e x
trême l e s mesures de protection du judaïsme : l'interdiction
des
mariages
mixtes constituait l'une des pl us r i gour euses et
des
plus
e f f i c a c e s 6 .
Les
premières
communautés
chrétiennes
ont hérité de
l a
tradition
juive
l'horreur du paganisme et la
crainte des
contaminations
idolâtriques. Dès
l e s
origines, l e
mariage d'un chrétien avec
un
païen dut susciter l e s plus graves
réserves.
Et
s i
l e s é c r i t s
du
Nouveau Testament ne connaissent
3 . Mal. 2 , 11 ; Tob. 4 ,
12
;
Sag.
3 , 13-14 ; 12, 5 ; 14, 23-24 ;
Sir.
23,
16-27,
e t c -
4 . Jub.,
20,
4 ; c f .
30, 7-1
1 ;
41, 2
; Testament de
L é v i
9 , 10
;
Josèphk,
Ant. iud. VIII, 191 ; Phii,on, De spec. l e g . , 3 ,
29.
5 .
Les textes talmudiques
sont
rassemblés dans STRaCK-Bn,t,ERBKCK I I ,
P- 372-394-
7/25/2019 A Son Épouse
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MARIAGES
MIXTES
37
pas
d'interdiction à l'encontre de t e l l e s unions, n'est-ce pas,
précisément,
parce
q ue
l e s f i d è l e s
ont eu tellement à cœur de
les
éviter,
q ue
l e s
chefs
des
communautés
n'ont
pas
eu
à
en
inculquer l a règle ?
Normalement, l e s
chrétiens devaient se
marier
entre
eux.
Les préceptes
donnés
par saint Paul aux
Corinthiens concernent essentiellement des unions entr e chr é
tiens ; e l l e s devaient être
l a
grande majorité.
Mais, à C or i nthe même, se pose l e cas d'unions préchrétiennes,
dont l'un des conjoints s ' e s t converti ensuite. Faut-il l e s mainte
nir ? A
quelles
conditions ?
Puisqu'il n'existe
pas de
parole
du
Seigneur
s'y
rapportant,
Paul
va
légiférer
lui-même
à ce
sujet, en ve rtu de son autorité apostolique. I l envisage
succes
sivement
deux hypothèses :
d'abord
c e l l e où l e conjoint non
croyant consent à cohabiter
avec
l'époux devenu chrétien,
puis
c e l l e
où i l
décide
de
l e quitter. Dans l e s
deux cas
l'Apôtre
règle l'attitude de
l a
partie
chrétienne
sur
c e l l e du
partenaire
non
chrétien, à q ui
seul reviendra l ' i n i t i a t i v e de
l a
séparation.
Paul
f a i t
dépendre
l e
maintien
du mariage de l a seule volonté
de
l'époux
non
croyant,
mais
i l
v e i l l e ,
en même
temps,
à
ne
point
imposer
au chrétien
de
contrainte insupportable. C e dernier
doit
être prêt
à
maintenir la
vie commune, mais s i
l e conjoint
païen
décide de se
séparer,
l'Apôtre l u i
en
reconnaît l e droit :
l'époux
chrétien
doit consentir à l a séparation ;
s i l
prétendait
maintenir
l e
mariage à tout
prix, fût-ce
dans la
pensé e de
« sau
v er »
l e
conjoint, c'est-à-dire de l'amener à l a
f o i ,
ce serait l à
une
prétention abusive,
aux yeux de l'Apôtre. En
e f f e t ,
quels
f r u i t s spirituels
peut-on
espérer
d'une
union
maintenue
contre
l a volonté de l'un des partenaires ? « D i eu v ous a appelés à
vi vre dans la paix6 » , rappelle saint Paul, q ui lève a i n s i l e s
objections de l a partie chrétienne, soucieuse du bien spirituel
de
son
conjoint.
I ^ a réponse de l'Apôtre met en r e l i e f l'importance primordiale
du consentement des époux dans l'institution matrimoniale
et
l e mai nti en de la
vie commune.
Pour saint Paul, la
volonté
conjointe
de
cohabiter
pacifiquement
constitue
l e
présupposé
6 .
/
Cor. 7 ,
15.
7/25/2019 A Son Épouse
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38 INTRODUCTION
indispensable à
l a réussite des « mariages
mixtes
»
—
l
vaudrait
mieux dire : des unions devenues mixtes du f a i t de
la
conversion
au
christianisme
de l'un
des
époux.
«
S i un frère a une femme
non croyante
q ui consente
à cohabiter avec l u i ,
q u ' i l ne
la
répudie
pas,
écrit
l'Apôtre. Et s i une
femme
(chrétienne) a
un
mari non croyant qui consente
à
cohabiter
avec
e l l e , qu'elle
ne
l e répudie pas
»
(versets 13-14). Les
motifs sur
lesquels
l'Apôtre fonde sa
décision
ne
sont
pas
explicités
; aussi l e s
commentateurs o n t - i l s
cherché
à l e s dégager du contexte immé
diat
et des
idées-forces
de saint Paul.
L'Apôtre
déclare
que
l e
conjoint
non
chrétien
se
trouve
sanctifié
(hègiastai : au
parfait
p a s s i f )
par son
partenaire chrétien7.
Comme preuve de son
assertion,
i l développe un argument ab
absurdo, dont
l e sens
demeure
discuté. « S ' i l en était
autrement,
v os enfants
seraient
impurs, alors
q u ' i l s
sont saints
»
( v .
14 b) .
On a
rapproché ce
verset
d'une déclaration du
Talmud de
Baby-
lone, d'après laquelle, s i une prosélyte était enceinte, son enfant
n'aurait pas à être baptisé à sa
naissance, car
l e
baptême
de
l a
mère
v aut
aussi
pour
l ' e n f a n t 8 .
Mais
l'Apôtre
s o n g e - t - i l ,
dans
l e passage en question, aux enfants né s de
«
mariages mixtes
» ,
aux enfants
nés
de
mariages
chrétiens ou à
ceux q ui
sont déjà
né s
av ant la conversion
des époux ?
Du
r e s t e ,
l e s enfants des
chrétiens recevaient-ils l e
baptême,
dès cette époque ? Était-il
déjà considéré comme nécessaire pour être admis dans l'Église ?
Aux yeux
de l'Apôtre,
l'appartenance
des par ents ou de
l'un
deux
seulement, au
Co rps du
Christ ne
s u f f i s a i t - e l l e
pas à
ratta
cher
leurs
enfants,
au moins
indirectement,
à
l'Église
?
L'Apôtre
n'explicite pas
sa
pensée
sur
l a manière
dont s'opère
l a sancti
fication
de s enf an ts ; i l l a
suppose
connue
de
ses
interlocuteurs9.
7 .
I Cor. 7 , 1 4 .
8 . Jebamoth 78a.
9 .
Pour
J .
DatrvmiSR,
Les temps
a p o s t o l i q u e s ,
Paris
1970,
p .
406,
«
saint
Paul s'oppose
à
l a conception j u i v e , beaucoup plus r i g o r i s t e ; e l l e
ne considérait l e s enf ants des prosélytes comme conçus dans l a sainteté
l é g a l e ,
q ue
s i
leur père e t leur mère étaient tous
deux
passés
au
judaïsme » .
Mais cette opinion f u t - e l l e l a seule professée, même à l'époque tannaïte ?
7/25/2019 A Son Épouse
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MARIAGES MIXTES
39
Mais i l faut avouer q ue l e raisonnement analogique élaboré à
partir de
ces
prémisses n'est pas d'une clarté
aveuglante.
Un
point
demeure
acquis,
cependant
:
de
même q ue
l e s
enfants
(même
non baptisés) de chrétiens sont rattachés
à
l'Église par
l'intermédiaire de
leurs parents, ainsi
l e
conjoint non
croyant
est
déjà sanctifié
«
objectivement
» ; i l
appartient déjà, dans
une
certaine mesure, au Co rps du Christ q ui est l ' É g l i s e , puisqu'il
est uni à la personne de son conjoint chrétien, q ui appart ie nt à
ce
Corps
en plénitude. I l
l u i reste
toutefois
à dev enir
pleinement,
par
une adhésion personnelle, ce q u ' i l est déjà
selon
l a figure,
l'espérance,
l a
promesse.
Paul,
en
e f f e t ,
l a i s s e
entendre
q u ' u n
t e l mariage mixte, fondé
sur
l e
respect
et l a compréhension
réciproques, pourra
être
couronné par
l'accès à l a
f o i
du conjoint
non
croyant10.
Vpôt re n'a pas eu à se prononcer sur l a question des mariages
mixtes q ue
des chrétiens
envisageraient de contracter, s o i t
en
premières noces,
s o i t
après
divorce
d'un conjoint païen
(con
formément à l'hypothèse envisagée au verset 1 5 ) .
Quelle
réponse
aurait-il
donnée,
s i
l e s
Corinthiens
l'avaient
interrogé
à
ce
sujet
?
Aurait-il déconseillé,
voire
formellement i n t e r d i t ,
de semblables
unions ? Aurait-il, malgré une opposition de principe, admis
des
exceptions,
dans la
mesure où
l e s
dispositions f av or abl es d es
futurs
envers l e
christianisme
laisseraient bien
augurer
de
l'avenir
du foyer
?
Mai s
comment
juger de l a
sincérité
de ces dispositions,
de
leur stabilité
? Certains,
appliquant aux
mariages
mixtes,
non encore conclus mais
seulement
projetés, l e s
critères proposés
par
l'Apôtre
pour
l e s
unions
préchrétiennes
devenues
mixtes,
ont estimé q u ' i l
n' y
avait pas lieu de l e s interdire de manière
absolue, s i la
pensée et
l a
conduite du partenaire non
croyant
ne contredisaient pas
l ' i d é a l chrétien et
n'empêchaient pas
une
cohabitation pacifique11. D'autres
ont
pensé q ue
la
prudence,
10. I Cor. 7 , 14-16.
11. Le
témoignage l e
plus
net à cet
égard est celui
cTÉpiphane
di î
Saï,amine
( f 403), Panarion
59, 6 :
«
. . .
l'expression
dans le
Seigneur
signifie non dans la fornication, dans
l'adultère, les unions
furtives, mais
dans la légitimité, la franchise, dans
un mariage
respectable, en restant
dans la
foi et les préceptes
du Seigneur et
les v e rt u s de son état. Toutes
ces ve r tus
étant
et
demeurant
en eux ( I I les r emari és
après
veuvage)
7/25/2019 A Son Épouse
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40
INTRODUCTION
sinon
l a défiance, devaient
l'emporter
: l a partie chrétienne,
en toute hypothèse, serait l'objet de contraintes et de pressions
susceptibles de
l a
détourner de
sa
f o i
;
comment, pourrait-elle,
sans
c o n f l i t , pratiquer
sa
religion
auprès d'un
époux
q ui l u i
serait
étranger
ou
hostile ? Tel le ser a l a position de Tertullien,
q ui
allègue, en outre, l e précepte
donné
par l'Apôtre aux v eu ves
désireuses
de s e
remarier : «
L , a femme demeure l i é e à son
mari
aussi longtemps q u ' i l vit ; mais s i l e
mari meurt,
e l l e est libre
d'épouser
q ui e l l e
veut, dans l e Seigneur
seulement »
( / Cor.
7 ,
3 9 ) .
La
plupart
des commentateurs
ont
compris que
l'Apôtre
demandait
à
l a
veuve
qui
se
r emar i e d e
n'épouser
q u 'un
chrétien.
Tel e s t , en e f f e t , l e sens obvie de l a prescription. 1/ expression,
typiquement
paulinienne : in
Christo,
s i g n i f i e : dans l e
C o rps
du Christ,
c'est-à-dire
:
dans l ' É g l i s e . En règle
générale,
un
mariage entre chrétiens sera
préférable.
Mai s cette règle ne
souffre-t-elle
aucune
exception
?
L'Apôtre a - t - i l compris sa
prescription comme un interdit
rigoureux,
inviolable ? Et
com
ment
l e s chefs
des
communautés o n t - i l s interprété l e
précepte
apostolique
:
comme
une
prescription intangible
ou
comme
une
simple recommandation, susceptible
de certains
accommode
ments ? Nous avons signalé plus haut l'opinion d'Épiphane
de S al ami ne ( f 403), plus connu pour son ar deur à pourfendre
l ' h é r é s i e . N ' e s t - i l
pas
s i g n i f i c a t i f q u ' u n esprit
aussi
sévère
n'impose
pas à l a veuve q ui se remarie de n'épouser q u ' u n chrétien, mais
q u ' i l approuve l'union qu'elle contracte, s i e l l e
observe
dans
sa conduite
l e s
préceptes du Seigneur
et l e s
vertus
de son
é t a t 1 1 * ?
N'est-ce
pas
suggérer
q u' un mar iage mi xte
ne
serait
pas
néces
sairement
répréhensible,
dans la
mesure
où l e conjoint non
croyant
ne
mettrait
pas
obstacle à l a pratique religieuse de
l'époux chrétien ?
Fautes
de
documents, l i t t é r a i r e s
ou épigraphiques,
i l est
ne
laissent
pas de les rendre actifs et f éconds pour
la
venue du
Sei
gneur » ; (trad. de H.
C ro u z e i, ,
L'Église pr imi t ive face au divorce, Pa r is
1971, p. 227'. On trouvera d'autres témoignages relatifs aux mariages
entre
chrétiens
et
païens
dans
J.
Gaudemet,
L'Église
dans l'Empire
romain
(rve-ve
siècles), Paris 1958, p. 526.
na.
Certains
eségètes modernes reprennent l'opinion d'Épiphane
pour i nter pr ét er l 'e xpr e ss i on paulinienne
;
in C hr isto ; c f . Lesuk, o . c .
p. 86.
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 49/238
MARIAGES MIXTES
41
impossible de savoir comment l e s
communautés des
trois pr e
miers
s i è c l e s ont appliqué
concrètement
l e s recommandations
de
l'Apôtre
au
sujet
des
mariages
mixtes,
déjà
conclus
ou
à
conclure. Le témoignage
de
Tertullien, au début
du 1 1 1 e
s i è c l e ,
est pratiquement l e seul q ui nous permette d'observer l a vie
quotidienne et
domestique des
couples dispars de l'époque
paléochrétienne. Et l e f a i t est
que, malgré l e s inconvénients
et l e s d i f f i c u l t é s de
tout
ordre l i é s
à
ce
type d'unions,
l e s chré
tiennes ne craignaient pas de s' y engager, appro uv é e s, s emb le-
t - i l ,
par l e
clergé
l o c a l 1 2 .
S ' i l
est
légitime
de
conjecturer
q ue
l e s
chrétiens,
dès
l e s
o r i
gines, ont préféré se marier entr e eux , i l est impossible d'exclure
l'existence de mariages mixtes, plus ou moins nombreux selon
l e s lieux
et l e s temps.
La
situation
qui
nous
est r évélée
par
Tertullien,
pour
Carthage, au
début du 1 1 1 e s i è c l e , n'a pu
se
créer
du
jour
au
lendemain
; e l l e n'a
pas
été
limitée
à
l'Afrique.
Pour éviter
à leurs
f i d è l e s
de s'engager
imprudemment dans
de t e l l e s unions, l e s chefs d'églises ont pu intervenir av ec auto
r i t é ,
conscients
de
leur
responsabilité
pastorale.
La
prescription
d'Ignace
d'Antioche va dans ce sens : «
I l
convient aussi aux
hommes
et
aux femmes q ui se marient, de contracter leur union
av ec l e consentement
de l'évêque, é c r i t - i l
dans
sa l e t t r e à Poly-
carpe, afin que
leur mariage se
fasse selon l e Seigneur
et
non
selon la passion13. » Ma is cette recommandation e s t - e l l e devenue
une règle générale ? Dans quelle mesure e s t - e l l e passée dans l e s
f a i t s ? Sous quelle
forme
?
Aucun témoignage
de l'époque
paléochrétienne
ne
permet
de r épondr e
à
ces
questions
avec
certitude. Tout au plus peut-on inférer
des
décisions conciliaires
du ive s i è c l e q ue l e recours
à
de s san ction s canoniques en vue
d'empêcher l e s ma r i ag es mi x te s est un usage relativement récent.
En e f f e t ,
Tertullien
s'ingénie à dé montr er q u' un mariage mixte
est
un
d é l i t comparable
à
un adultère, afin de
l e
f a i r e
sanctionner
par une excommunication14. N'est-ce pas reconnaître q ue l'usage
d es ma r ia ge s mixtes,
malgré
l a réprobation q u ' i l pouvait susciter
12. Tertui,i,ibn,
Vx.,
I I , 2 ,
1 .
13. Ad Polyc, 5 ,
2 .
14. Vx., II, 3 , 1-2.
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 50/238
42 INTRODUCTION
aupr ès de certains, n'était
pas f rappé
de peines
ecclésiastiques
?
Pas encore, du
moins.
Le
t émo ig nag e d e
Tertullien
est
intéressant
à
un
autre
t i t r e .
I l révèle
q ue l e s
unions
mixtes étaient inévitables, à moins
de
condamner l e s jeunes
f i l l e s
et l e s
jeunes veu ves chrétiennes,
en surnombre dans l e s
communautés,
à gar der l e célibat, faute
de trouver un partenaire
de
leur
r e l i g i o n .
Le
phénomène
est
particulièrement
crucial
dans
l e s
couches supérieures de l a
s o c i é t é . I l
l e restera
jusqu'à
l a f i n du
ive
s i è c l e ,
longtemps
après
l'instauration de l'Empire chrétien. Si e l l e s voulaient fonder
une
famille
ou
échapper
à
l a
solitude
du
veuvage ou
du
célibat,
un nombre
relativement
i mpor t ant de chrétiennes se trouvaient
contraintes d'épouser
des
païens15.
Pouvait-on leur
faire grief
d'une
nécessité
?
Du
r e s t e ,
l e s
unions
mixtes s e présentaient
parfois sous des
auspices favora
bles : l e
conjoint
était
bien
intentionné ; on pouvait même escomp
ter
sa
conversion, à
plus
ou moins
b r è v e échéance.
Ou bien encore
i l était
indifférent en
matière
de
religion
et dépourvu de tout
préjugé
hostile
à
l a
f o i
chrétienne
:
certainement
i l
ne
f e r a i t
pas
obstacle à l a pratique
religieuse
de l'épouse, q u ' i l
l a i s s e r a i t
libre
de f a i r e
baptiser l e s
enfants.
En
ces
c a s , l e s
responsables
des
communautés,
à supposer
q ue leur
consentement
a i t été requis,
n'avaient pas de motif
déterminant
d'interdire
l'union
projetée.
Tel
semble
avoir
été l e cas visé
par Tertullien : s i l e s
conseillers
de l'intéressée—t a i t - e l l e veuve ou divorcée d'un époux païen ?
—n'ont pas cr u
devoir
n i
pouvoir
l a dissuader d'épouser un
païen
en
secondes
noces,
est-on
en
droit
de
l e s
condamner
sans
plus16 ? Le mariage ainsi contracté n ' o f f r a i t - i l pas de bonnes
garanties
de s t a b i l i t é , de liberté r e l i g i e u s e , de
tolérance,
pour
la
partie chrétienne ?
Certes, parfois,
des
d i f f i c u l t é s pouvaient surgir après
coup,
15.
Excellentes
observations de
H.-I.
Marrou,
sur la pénétration
graduelle
du christianisme
dans le milieu sénatorial
romain, Nouvelle
histoire
de
l'Église I ,
Paris
1963, p.
338
s .
16. Vx., II, 2 , 1 : Tertullien parle
de
praeuaricatio. Faut - i l comprendre :
mauvaise
f o i , ou tr ahison à
l'égard de
leur
devoir d'interpréter correc
tement
les
saintes
Écritures
? Mais l'auteur ne joue-t-il
pas sciemment
sur les divers sens du terme ?
7/25/2019 A Son Épouse
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MARIAGES MIXTES 43
lors même
que
l'union
avait été
conclue sous l e s
meilleurs
aus
p i c e s .
Tertullien l e s a décrites avec une ironie vengeresse, comme
s i
toutes
l e s
chrétiennes
mariées à
des
païens
devaient
nécessai
rement
perdre
l a
f o i et
s e
voir
dépouillées de leur
fortune person
n e l l e 1 7 . I l
est
vrai
q ue l e conjoint païen pouvait parfois
rechigner
devant certaines
manifestations
ostentatoires de l a piété chré
tienne : jeûnes
répétés,
o f f i c e s célébrés à
des
heures inhabituelles
ou se
prolongeant
très
av ant da ns
la nuit,
œuvres de
bienfaisance
plus ou moins spectaculaires, t e l l e s l e s v i s i t e s aux prisonniers,
l'accueil d'étrangers
de passage, diverses prodigalités18. Par
a i l l e u r s ,
certains
usages
chrétiens
devaient
paraître
étranges
;
analogues à certaines pratiques magiques, i l s pouvaient provo
q ue r la défiance, voire l a répugnance,
des
esprits l e s
moins
prévenus19.
Ma is
Tertullien n'exagère-t-il pas
l e s inconvénients l i é s aux
mariages mixtes ? Comment l e c r o i r e ,
quand
i l affirme q ue l e s
seuls prétendants qui s ' o f f r e n t , parmi l e s païens, pour épouser
des chrétiennes, sont
d es chasseur s
de
dot,
avides de
dépouiller
leurs
naïves
victimes20
?
I l
n'est
pas
superflu,
à
cet
égard,
de
citer l e témoignage d'Origène. Le docteur alexandrin, souligne
l u i a u s s i ,
que des
convictions religieuses
différentes engendrent
nécessairement
des conflits et causent
bien
des souffrances ;
c'est pourquoi i l déconseille aux jeunes chrétiennes de s'engager
en des unions
mi xtes, car
e l l e s risquent fort d'avoir l e dessous
dans une lutte
inégale.
Mai s
la
lutte
dont
parle O r igène se livre
dans l e s discussions quotidiennes sur des sujets r e l i g i e u x 2 1 .
Chacun
dialoguant
dans
l a
surabondance
de
son
cœur
(Matth.
1 2 ,
34), avec l e
temps
l'un
f i n i t
par vaincre
l'autre
tout à f a i t .
Que l besoin pour l e s chrétiennes de
se
soumettre
à
cette l u t t e ,
de courir
un t e l
danger ?
On e s t
l o i n , assurément,
de l'atmosphère
étouffante é v o q u é e par
Tertullien, d'une
tolérance mercantile
q ui sert de paravent au chantage l e
plus
éhonté.
17.
Vx.,
II,
5 , 3 .
18. Vx., I1, 4 , 1-3.
19.
Vx., II, 5 , 2 .
20. Vx., I I , 7 , 3 .
21.
Fragm. i i i I C or ., 36.
7/25/2019 A Son Épouse
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44 INTRODUCTION
I l
faut
franchir
l'espace
d'un
s i è c l e et
se reporter
aux décisions
conciliaires
des
premières années
du
ive s i è c l e ,
pour
voir se
préciser
l a
pratique
de
l'Église
en
matière
de
mariages
mixtes.
Elle s ' i n s c r i t mani f es tement dans
l a
ligne
esquissée
par Origène.
Les Pères d'Elvire
et
d'Arles condamnent, en e f f e t ,
l e s
mariages
des
chrétiennes avec
des
païens, mais plus
sévèrement
encore
l e s unions avec
des
hérétiques
ou des
j u i f s . Quant aux parents
q ui
donnent
leurs
f i l l e s en
mariage à
des prêtres païens, i l s sont
frappés
d'une
excommunication à
v i e , car i l s l e s vouent, prati
quement,
à l ' a p o s t a s i e 2 2 . D é j à se
dessinent
l e s solutions de
l'Empire
chrétien
:
large
tolérance
à
l'égard
des
mariages
mixtes
conclus avec des païens, sévérité accrue à l'encontre des unions
avec
des
hérétiques et
des
j u i f s , par crainte de l'affrontement
de convictions
religieuses difficilement
conciliables. C e q ui motive
l a
différence
des
sanctions canoniques,
on l e v o i t ,
ce n'est pas
la distance religieuse
d'une
confession à l ' a u t r e , mais l a force
supposée des
convictions de la partie non
chrétienne
et l e
danger
supputé
pour l a
f o i du
chrétien.
23.
Elvire,
c . 15-17 ; Arles (314), en; f . C h. Munier, L'Église
dans
l'Empire
romain, p. 27 ; Gaudsmst, o.c, p. 526.
7/25/2019 A Son Épouse
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IV
L'ORIGINALITÉ DE TERTULLIEN
Si
l e s
pr obl è mes de mor al e
conjugale
abordés
dans
Y
Ad
uxorem
sont des
thèmes
communs de l a tradition paléochrétienne, l e
docteur africain ne l e s a pas moins marqués
de
sa puissante
personnalité
; en ce domaine comme en
d'autres,
son
intervention
a exercé
une influence profonde et durable
sur l'Occident chré
tien.
Comparée à c e l l e de ses
prédécesseurs
et contemporains,
l ' œ u v r e de Tertullien présente plusieurs t r a i t s originaux ; s i
tous n'apparaissent pas également dans YAd uxorem, q ui reste
un
écrit
mineur
et
par
ses
dimensions
e t
par
son
s u j e t ,
deux
méritent, cependant, d'être relevés, parmi d'autres : l'interpré
tation scripturai r e , la recherche stylistique.
A. L'interprétation
scripturaire
Pour Tertullien, l e s Écritures sont l e s instrumenta1, l e s
moyens
de
preuve
de
l a
disciplina
chrétienne,
et
c e l l e - c i
embrasse
aussi
bien l e s vérités à croire que l e s règles de vie à observer2. Puis
qu'elles expriment l a parole de
Dieu,
l e s Écritures sont revêtues
d'une autorité
toute
divine3. C e l l e - c i ne
leur
vient pas
de
l ' É g l i s e ,
mais l'Église
reconnaît l a v aleur des écrits
transmis
par l e s
porte-parole de Dieu, de l'Ancien et du Nouveau Testament
et conserve précieusement l e s Écr itur es q ui
fout
partie de l a
tradition apostolique4.
1 . R. Braun, Deus christianorum, p. 463-473.
2 .
V.
MoREl,
Disciplina,
p. 5-46.
3 .
D'AlÈS, La
théologie de Tertullien, p.
221.
4 .
Ibid.,
p.
213-214 ; c f . Praesc, 20-22.
7/25/2019 A Son Épouse
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46
INTRODUCTION
Une f o i s reconnues l e s
Écritures
divines
i l
s ' a g i t d'en pénétrer
l e sens.
Pour
Tertullien, ce sens est
unique,
contraignant, indis
cutable,
tant
pour
l e s
vérités
théologiques
de
la
r egul a f idei
q ue
pour
l e s normes d'une
conduite authentiquement
chrétienne.
Pour l'atteindre,
i l
n'est q u ' u n
chemin
:
rejoindre
l e sens
original
dé posé par
l e s apôtres
dans
l e s Écritures et enseigné aux églises
q ui conservent ces é c r i t s en dépôt. I/Écriture doit être
interpré
tée en harmonie
avec l a
tradition des é g l i s e s
apostoliques
;
c e l l e - c i s'exprime dans
l a
règle
de
f o i qu'elles professent
et
enseignent, et dans l a règle de vie qu'elles observent en conformit é
avec
cette
f o i .
Tertullien a exposé ces principes
gé n é r aux
av ec toute l a
clarté et la fermeté
désirables,
non
seulement dans
l e
De praes-
criptione haereticorum mais, de manière incidente, à l'occasion
de discussions concernant des points de doctrine particuliers5.
Force
e s t , cependant, de
constater
q ue
l'auteur,
généralement
f i d è l e
à
l a regula
f i d e i , en
s e s
aspects
proprement dogmatiques,
n'hésite pas à
interpréter
à sa guise l e s Écritures, sans tenir
compte
du
magistère
v iv ant de
l ' É g l i s e ,
dès
lors
q u ' i l
s'agit
de
q u es tion s r el ev ant de l a théologie pratique8. Tout
l e
drame
de Tertullien
éclate
dans l'obstination
têtue
avec
laquelle
i l
continue a l o r s ,
envers et
contre
tous, de se
réclamer
de la
vérité
des
Écritures. Mais est-ce
v raiment c e l l e - c i qui
l u i tient à
cœur ou,
bien plutôt,
l e s préceptes q ue l u i , Tertullien,
juge
nécessaires au
salut des chrétiens et dont i l j u s t i f i e l a nécessité à grand renfort
de
citations
bibliques7 ? Cette propension
à
se
servir du texte
sacré
pour
étayer
sa
vérité
appar aî t dé jà
dans
Y
Ad
uxorem
;
avec l e temps, e l l e
devait conduire
l'auteur à s'opposer de
plus
en
plus
irréductiblement à
ce
magistère v i v ant de l ' É g l i s e ,
dont
i l
avait
po ur t an t ma int es
f o i s souligné l e
rôle
éminent
et irremplaçable pour l ' i n t é g r i t é de l a disciplina.
5 .
M.
MichaèLIDÈS,
Foi, Écritures
e t
Traditions,
p.
71-97.
6 . J.
K1vEIN,
Tertullian, p. 115-117
; 248-251 ; c f . Cl. Rambaux, Tertul
lien
face
aux
morales des trois premiers
s i è c l e s .
7 . R. P. C.
Hansojc,
« Notes on Tertullian's
Interpretation
of Scripture » ,
JTS,
new series
12,
1961, p.
273-279 ; O.
Kuss, «
Zur Hermeneutik
Tertul-
lians » , dans
Festschrift
f . Prof. J.
Schmid,
1963, p. 138-160.
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 55/238
INTERPRÉTATION SCRIPTURAIRE 47
1 .
La
thèse de
l'Ad
uxorem
I
Tertullien
veut persuader sa femme de ne
pas se
remarier s i
e l l e dev ient v euv e. La
Première
aux Corinthiens l u i
fournirait
tous l e s éléments d'une exhortation conforme
à
ses d é s i r s .
S ' i l
voulait formuler une
thèse
f i d è l e
à
l a pensée de l'Apôtre, rien
ne l u i serait plus f a c i l e q ue de dire
: i l
est
l i c i t e
de se
remarier,
mais
en certains c a s ,
pour
diverses raisons,
l e
pr opos de
viduité
peut ê tr e pré fé rable. C 'est bien dans cette direction, en e f f e t ,
que la
démonstration
semble
s ' o r i e n t e r ,
au
départ
;
en
Vx.,
I ,
2 ,
i -
3 , i ,
Tertullien s'emploie à réfuter l e s
objections préalables
:
celle
q ui
mettrait en
cause l e
mariage comme t e l e t , par
contre
coup, l e
remariage
; c e l l e
q ui
t i r e r a i t argument de l a polygamie
des patriarches pour j u s t i f i e r non seulement
l a
digamie
successive,
mais
la bigamie
simultanée ;
c e l l e ,
enfin, q ui prétendrait,
au
nom
des
principes
de l'Évangile, imposer à tous l e s chrétiens l a l o i de
l a continence.
Or,
soudain,
dans
l a
transition
q ui
annonce
la
propositio
centrale
de son t r a i t é ,
Tertullien
opère
une
volte-face subtile :
s i
l'Écriture, nulle
part, n'interdit
l e mariage, c ' e s t parce que,
véritablement, l e mariage est un
bien
; mais, comme l'enseigne
l'Apôtre, l a
continence est un bien supérieur8. D'où l'énoncé
de
l a thèse
: l e
mariage monogame
est permis ; mais
l a conti
nence est préférable. Tout se passe désormais comme s i l a
q uestion à examiner
( l e
r emar iage d' une veuve) n'avait plus
de
consistance
propre,
mais
devenait
un
simple
corollaire
de
la
nouvelle
thèse, subrepticement proposée
par
Tertullien et
présentée par
l u i comme exprimant
la doctrine
même de l'Écri
ture. Mais
cette
assertion
e s t - e l l e
fondée
?
Nous avons présenté
plus haut l e
dossier
scripturaire
r e l a t i f au
problème du remariage après
veuvage.
Celui de Tertullien
a
f a i t l'objet de plusieurs études approfondies, dont l e s conclusions
sont
sans appel9. L'argumentation
du
rhéteur africain
est
8 . Vx.,
I , 3 , 2 .
g . H. PREISKER, Ch r istentum und Ehe, p. 187-200 ; B. KOTTING, Die
Beurteilung
der
zweiten Ehe, p. 122 s . ; du même art. «
Digamus
» , RAC,
7/25/2019 A Son Épouse
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48 INTRODUCTION
insoutenable : non seulement e l l e est directement contredite
par
l'Écriture,
mais
e l l e n'obtient une apparence
de
vraisem
blance
q u ' a u
prix
d'omissions
délibérées
et
de
gauchissements
fallacieux.
Et
d'abord, Tertullien escamote l e s versets ou parties
de versets q ui autorisent expressément l e remariage
après
veu
vage, comme
/
Cor. 7 , 9a ou Rom. 7 , 2 - 3 ,
ou
q ui l e recommandent
dans
certains c a s , comme
I
Tim. 5 ,
1 4 .
Après
avoir
déplacé l a
question, subrepticement, du remariage au
mariage comme
t e l ,
Tertullien
aff ir me, cette
f o i s encore contre l ' é vi dence scriptu-
r a i r e ,
que
—ous
sa forme
monogame—e mariage est (seule
ment)
permis,
alors
q u ' i l
est
une
institution
essentielle
à
l'ordre
de la création. I l suggère
enfin
que l a continence e s t ,
de
toutes
façons,
préférable
au
mariage
; à plus
forte
raison
pour
l e s veuves.
Ma is i l ne
peut
établir cette nouvelle
thèse qu'en érigeant l'excep
tion en principe, l'ordre formel en une pure concession, l e simple
conseil en
un
ordre péremptoire, avant de travestir un jour
l a
permission
expresse
en
une
défense
absolue10.
D'entrée
de
jeu, Tertullien traite l'institution
du
mariage,
dont
i l
vient
de
déclarer
qu'elle
est
une
institution établie
par
Dieu et indispensable
à
l'ordre de l a création ( en rappelant
Gen.
1 ,
28
et 2 ,
2 4 ) , comme s i
e l l e
n'était q u 'une
concession, nécessaire
mais
déplorable,
aux plus
v i l s instincts de
l'homme11. Tout
se passe, en
e f f e t ,
comme
s i
l'auteur
appliquait au mariage
l u i -
même l e verset de /
Cor.
7 , 6 ,
dont
nous avons vu
q u ' i l concernait
l e s
pé r iodes d'abstinence instaurées
par l e s
époux
désireux de
vaquer
à la
p r i è r e .
La
plupart des paralogismes auxquels
Tertul
lien
a
tenu
mordicus
toute
sa
v i e ,
de
Y
Ad
uxorem au
De
monoga-
mia,
semblent découler de ce contre-sens
i n i t i a l . Une
bonne
partie de l'argumentation de YAd uxorem I consiste à démontrer
que l e
mariage n'est pas
un bien,
au
sens plénier du
terme,
1957, Col.
1020-1024
: J- Cl. FREDOUWJS, O . C . , p.
IOO-I09
; Cl. RaMBaUX,
a r t .
c i t . , p. 3-28
;
R.
Braun,
Tertullien
e t l'exégèse
de I
Cor. 7 .
10. Notamment en Mon., 11-13,
3
; C I - Fkbdouhae, o.c, p. 136-141 ;
Rambaux,
a r t . c i t . , p.
209-215,
observe
que, «
même
sans
transformer
matériellement le texte, Tertullien par v ient quand même à lui faire dire
l e contraire
de
ce
qu'il
signifie » , et analyse l e traitement infligé à
I Cor.
7 ,
5 ; 27-28 et 39, dans l e De monogamia.
n. Vx., I ,
3 , 2-5.
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 57/238
INTERPRETATION SCRIPTUFAIRE 49
puisqu'il est seulement « permis » :
s ' i l a
f a l l u recourir
à
une
« permission » , c'est pour éviter quel que mal, pour quel que motif
inavouable
ou
suspect
;
en
revanche,
un
bien
authentique
n'a
pas
à
être permis, car son excellence est manifeste
et
indiscutée12.
A partir de t e l l e s prémisses, tous et toutes sont invités à se
détourner
des
apparences
du
bien,
des choses
inférieures, régies
par l'institution matrimoniale, pour ne rechercher que l e s biens
supérieurs, l e s seuls véritables —et i c i Tertullien applique au
mariage et
à
l'abstinence sexuel le ce q ue
l'Apôtre
dit
des
biens
terrestres13 opposés aux
biens
célestes ( P h i l .
3 , 13
;
/ Cor.
12,
31).
Mais
l e
rhéteur
africain
va
franchir
un
pas
de
plus
:
opposant
l'inférieur au supérieur,
l e
terrestre au c é l e s t e , l a chair à l ' e s p r i t ,
jouant des divers sens du terme s a n c t i t a s 1 * , i l
conclut à
l'adresse
des
v eu v es désireuses
de se remarier : puisque nous
pouvons
compter sur
l a
force
de l'Esprit
q ui
est en nous,
nous
sommes
inexcusables
s i nous
suivons l a partie de nous-mêmes
q ui est
la plus f a i b l e ,
à
savoir l a chair
et
l e s pulsions q ui s' y rattachent15.
I,a réfutation
des
arguments i n v o qu é s pour j u s t i f i e r l e mariage
ou
l e
remariage
achève
de
discréditer
l e s
insensés
q ui
voudraient
s'y engager16.
Cependant q u ' i l jette l a suspicion
sur
l e s r é a l i t é s charnelles
du
mariage, Tertullien transmue en préceptes,
dont
i l f a i t
dépendre l e
s a l u t , l e s
conseils de continence adressés par l'Apôtre
aux Corinthiens. A première vue,
i l
semble traduire fidèlement
la pensée de l'Apôtre. De
f a i t ,
Paul ne
cache
pas sou estime, voire
ses préférences personnelles, pour toutes l e s
formes
de
l ' a b s t i
nence
sexuelle
( I
Cor.
7 ,
i.7a.8.26.28b.35.37.38b.4o).
C'est
pourquoi
i l
recommande instamment l e s
états de vie q ui
l a
consacrent
: la virginité, l e c é l i b a t ,
l a
viduité.
Cependant i l
12. Vx., I , 3 , 5 .
13. Vx.,
1 ,
4 , 1 .
14.
Vx., I ,
4 , 3
;
7 , 4 ; 7 ,
5 . Si
Tertullien
n'est
pas
à
l'origine du mouve
ment q ui tend à établir
une
correspondance immédiate entre abstinence
sexuelle
et
« sainteté » ,
i l a , sans aucun
doute,
contribué
à
le
renforcer
;
c f . Preiskbr, o.c, p.
192
; Kisin, o.c, p. 96,
citant
précisément Vx., I ,
4
et
7 ,
et Pud.,
1 ,
1
: Pudicitia...
fundamentum
sanctitatis.
15.
Vx.,
I ,
4 ,
1-2.
16. Vx., I , 4 , 2- 5 , 4 .
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 58/238
50
INTRODUCTION
précise
bien, chaque f o i s , que
son
opinion
—
donnée
à titre
personnel—'est pas à mettre
sur
l e même
plan
q u ' u n précepte
du
Seigneur
( /
Cor.
7 ,
25D.40D
;
c f .
8a.28b.35a),
et
q ue
l e s
conseils
donnés
dans
ce sens ne valent
ni
pour tous l e s individus de t e l l e
ou t e l l e catégorie de chrétiens ( / Cor. 7 , 2.7b.9.28a.36.38a.39b),
ni en toutes circonstances
( / Cor.
7 ,
5 - 6 ) . Tertullien
reprend
explicitement
ou par mode d'allusion plusieurs de
ces versets ;
i l f a i t ressortir l e s motifs q ui justifient l e s préférences et l e s
recommandations de l'Apôtre : l e s d i f f i c u l t é s et l e s angoisses
des
derniers temps, l e s intérêts supérieurs
du
service
de
Dieu.
Mai s
i l
se
garde
bien
de
marquer
l e s
limites
personnelles
et
r é e l l e s
des assertions pauliniennes17. I l argumente comme s i l'Écriture,
par
l'intermédiaire
de l'Apôtre, établissait
une
f o i s pour toutes
et
sans
admettre aucune exception l a supériorité de
l'abstinence
sexuelle, comme s i , pour
tous
l e s individus pris isolément, et
abstraction
faite
des ci r constances
particulières, l e célibat et
l a
virginité
étaient toujours préférables
au mariage,
et l a viduité
toujours préférable
au
remariage.
Pour
habile
qu'elle
s o i t ,
l'argumentation
de
Tertullien
ne
saurait convaincre que des interlocuteurs d'avance gagné s à ses
idées,
i gno ra nt s d es Écritures
non
moins
q ue
des règles élémen
taires de l a
logique18.
2 . La thèse de l'Ad uxorem II
La
deuxième
partie
du
traité
tranche
sur
l a
première
par
une
f i d é l i t é apparemment scrupuleuse à la l e t t r e de l'Écriture et
par une argumentation d'une extrême rigueur,
très
scolaire
d ' a l l u r e . I l
n'est pas
interdit de penser que ce changement de
ton est dû, en partie, aux critiques soulevées par l a publication
de
YAd uxorem I . La question des
mariages mixtes, rav i v ée par
une
affaire l o c a l e ,
parut à Tertullien
o f f r i r
une
bonne
occasion
de prendre une revanche contre ses détracteurs ; i l s' y employa à
fond.
17. Nous souscrivons
entièrement
auxremarques faites, à ce
propos,
par
FrEdouiiae, o.c, p. 101-107,
et
Rambaux,
a r t .
c i t . ,
p.
10-26.
18.
C'est
aussi la conclusion de Rambaux, a r t . c i t . , p.
23-26.
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 59/238
INTERPRETATION
SCRIPTURAIRE 51
Cette
f o i s , l'auteur croit pouvoir fonder toute son argumenta
tion sur un verset de l'Écriture, dont l e sens est indiscutable :
/
Cor.
7 ,
39. Si
une veuve
tient
absolument
à
se
remarier,
qu'elle
l e f a s s e ,
déclare
en substance
l'Apôtre,
malgré ses
préférences
pour la virginité et l e célibat—ai s q ue son remariage, du moins,
soit célébré « dans
l e Seigneur
» .
Comme la
plupart
des
commen
tateurs, jusqu'à
nos
jours,
Tertullien a compr is
que l'Apôtre
demande à la veuve
q ui
se
remarie
d'épouser un chrétien19.
Mal gr é l e
précepte
de l'Apôtre, une pratique plus indulgente
tendai t à se
généraliser,
non seulement dans
l e cas
du remariage
des
veuves, explicitement
visé
par
l e
verset
en
question,
mais
pour tous l e s mariages mixtes à conclure. La première raison
q ui poussait l e s chrétiennes à s'engager en de t e l l e s unions
était impérative,
nous l'avons vu
plus haut
:
faute de trouver
des partenaires chrétiens, l e s femmes et l e s jeunes f i l l e s chré
tiennes désireuses de contracter mariage se voyaient dans l ' o b l i
gation
de prendre un
époux non croyant20.
Pour l e s
veuves,
q ui
s'engageaient
dans
un «
mariage mixte
» , c ' é t a i t , apparem
ment,
enfreindre
l e
précepte
apostolique21.
Mai s
l e s
autres
:
jeunes f i l l e s épousant un païen
en premières
noces, ou chrétiennes
divorcées d'un
conjoint
païen, conformément aux
règles
édictées
par l'Apôtre ( I Cor. 7 ,
12-16) ?
Leur
cas n'était
pas envisagé
expressément par l'Écriture.
F a l l a i t - i l l'assimiler
à celui
de
/ Cor.
7 ,
39
?
Ou bien
pouvait-on,
par analogie,
leur
appliquer
les dispositions
arrêtées par
l'Apôtre pour
l e s
unions
préchré
tiennes,
dont l'un
des
conjoints s ' é t a i t converti
?
Pouvait-on,
19. J. KôHNE, Die Ehen zwischen Christen und
Heiden,
p. 57-75 ;
c f . J. GaudEMET, L'Église dans l'Empire romain, p. 525-526 ;
W.
P. I/B
Saint,
Tertullian, Treatises
on marriage, p.
113.
20. Bonne synthèse
des (rares) indications dans
ce
sens
chez
A.
Ham-
man,
La vie
quotidienne
des
premiers chrétiens, Paris
1971,
p.
61-67 ;
C f. J. LEiPO1/f, Die Frau in
der
antiken Welt und im Urchristentum, Leip
zig'
1956.
21.
Tout
dépend,
en
effet,
du
sens
exact
de
l'expression
:
in
Domino
de /
Cor.
7 , 39. Tertullien
l'entend dans
un
sens
strictement sociologique :
une chrétienne ne peut
épouser
qu'un membre
du
nouveau peuple de
Dieu, mais l'Apôtre se tient-il à
ce
niveau ? Voir
les
remarques de
Ki,Ein
sur le concept
de
militia Christi
de
Tertullien,
opposé
à la militia Caesaris,
o.c, p.
147-149.
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 60/238
52 INTRODUCTIOX
sans trahir
n i
l a l e t t r e
n i
l ' e s p r i t de
l'Écriture,
considérer comme
l i c i t e s l e s
mariages
mixtes, dont on pouvait espérer que l e
conjoint
païen
consentirait à
cohabiter
pacifiquement
? Nombre
de
chrétiennes
semblent l'avoir pensé, et l e s instances ecclésias
tiques,
consultées à
ce s u j e t , n'ont
pas cr u devoir l e s détromper.
Tertullien
n'était
pas de
cet a v i s .
Pour l u i ,
toutes ces
pratiques
sont
inadmissibles : e l l e s conduisent à
l ' a l l i a n c e
—ontre nature—
des serviteurs du Christ et des
esclaves
de B é l i a l 2 2 . Et puisque
l'Écriture l u i offre un
point d'appui
en
/
Cor.
7 ,
39,
i l
va s ' e f f o r
cer
d'en étendre l e principe à tous l e s
«
mariages mixtes
» .
Dès
l'exorde23,
i l
formule en
ces
termes
la
thèse
q u ' i l
se
propose
de
prouver :
s i l n'est
pas très grave24
de se
remarier (puisque
l'Apôtre
ne f a i t q ue c o n s e i l l e r l a
continence
aux veufs et aux
célibataires, en / Cor. 7 , 7 ) , par contre, se remarier avec un païen
constitue une faute indubitable et
d'une
extrême gravité (puis
qu'elle va directement à
l'encontre du précepte
de
l'Apôtre,
nettement défini en
I
Cor. 7 , 3 9 ) . Tertullien se pose en interprète
f i d è l e de l a pensé e de saint
Paul
; l ' e s t - i l v raiment ?
La
première
partie
de
l a
démonstration
écarte
l e s
objections
préalables
des
adversaires. S ur quel texte de l'Écriture peuvent-
i l s
bi en f onder
l a
pratique
des
mariages
mixtes ?
Aucun
texte
ne l'autorise explicitement.
Et s i l'on
prétend
se
réclamer de
/
Cor. 7 , 12-14, en appliquant aux mariages
à
conclure ce que
l'Apôtre a dit
des
unions préchrétiennes, on trahit et
l a
lettre
et
l ' e s p r i t
de l a l o i . Mai s suivons
Tertullien
dans
son
labour
exégétique.
22.
Vx.,
I I , 3 , 4 ; 4 , 1 :
diaboli
seruum ; c f . 8 , 2 . On notera que Tertullien
transpose au plan historique
et
sociologique,
en opposant
aux chrétiens
juifs et
païens
l e dualisme religieux q ui apparaît,
notamment dans les
écrits johanniques, dans l'antithèse de Dieu et du Monde, adversai re
collectif
de Dieu.
De
l à ,
i l est facile
de
passer à
l'antithèse
Dieu-Satan,
personnification du Monde ; peuple de
Dieu-serviteurs
et suppôts
de
Satan ; c f .
A.
P. Okban,
Les dénominations
du Monde chez l e s premiers
auteurs
chrétiens,
Nimègue 1970 ;
R.
MinntJRaTH, Les chrétiens e t l e
monde, P ar i s 197 3,
p. 93-129.
23.
Vx.,
I I ,
1 ,
3-4.
24. Point n'est besoin de souligner le paralogisme : Tertullien r aisonne
comme
s i l'inobservance d'un conseil
constituait
une
faute morale.
«
dont
certains s'imaginent qu'elle
est minime,
aisément
pardonnable
»
:
ignoscibilis {Vx., I I , 1 , 3 ) .
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 61/238
INTERPRETATION SCRIPTURAIRE
53
Puisqu'il
s'agit d'établir l a teneur
de
l a
l o i ( d i s c e p t a t i o
l e g i s ) ,
q ui est l a volonté
de
Dieu,
et
q ue deux textes
sont en
présence :
/
Cor.
y ,
39
et
I
Cor.
y ,
12-14,
l'auteur
va
procéder
à
l a
confron
tation des leges contrariae,
selon
l e s règles d'interprétation
en usage pour l e genus
l e g a l e 2 5 .
S e posant en accusateur, i l
va
s'efforcer
de démontrer qu 'en
l'espèce
l a volonté du législateur
s'exprime en / Cor. y 39,
q ui représente l a
l e x potentior,
tandis
que ses adversaires,
auxquels
i l assigne l e
rôle
d'accusés, ne
peuvent j u s t i f i e r leur point de vue qu'en alléguant / Cor. 7 ,
12-14 de manière trop
extensive. La solution du status
l e g a l i s
consiste
donc
dans
l'application
s t r i c t e
de
/
Cor.
7 ,
3 9 2 6 .
Pour rétablir ce
qui,
à ses yeux, est l e sens légal authentique
de
/ Cor. 7 , 12-14, Tertullien examine
d'abord
l e s
v o c e s ,
l e s
termes mêmes des versets
incriminés
uerba ipsa. I l
observe
que
l'Apôtre,
en / Cor' 7 , 1 6 , dit
expressément
:
Si
quel qu 'un a
une é po us e pa ïe nne—t non pas : s i Q u e l q u ' u n vient à épouser
une femme païenne
;
c ' e s t
donc q u ' i l
avait en vue
des unions
préchrétiennes, dont un
membre
est passé
au
christianisme
—
et
non
pas
l e s
«
mar i ages mi xtes
» ,
encor e à
conclure27.
Puis
l'auteur examine l a r a t i o
l e g i s
: s i l'Apôtre autorise l a cohabita
tion
d'un conjoint
chrétien
avec
un
païen,
dans
t e l
cas p r é c i s ,
c'est
parce q ue l e couple vit dans l a paix, voulue
par
Dieu,
et
parce q u ' i l existe
un
espoir bien fondé de voir se
convertir
l'époux païen28.
Tertullien
allègue
enfin l e
verset
/
Cor.
y ,
17,
q u ' i l considère comme l a
conclusion
du passage concernant l e s
u ni on s mi x te s—lors
q u ' i l
s ' a g i t manifestement d'un nouveau
développement
—
t
i l
y
voit
l a
confirmation
des
deux
arguments
antérieurs. Puisque
l'Apôtre
recommande
à
chacun
de
continuer
à vivre
dans
l a condition q ue l u i a assignée l e Seigneur, c ' e s t bien
25. H. LauSBERG, Handbuch der literarischen Rhetorik, Munich i960,
p. 109 ; J. Martin, Antike Rhetorik, Munich 1974, p. 44.
26. Vx., I I , 2 , 1-5.
27. Lausberg,
o.c,
p.
no,
n.
203
et
p.
119-121.
En
cas
d'antinomie
(status legum contrariarum), i l faut examiner chacune des lois alléguées
sel on sa
teneur
même
et selon la vo lont é du
législateur.
Tertullien s'appli
que visiblement à interpréter l e verset
paulinien,
proift uerba sonant,
mais ne
pêche-t-il
pas par excès
de littéralisme ?
28.
Lausberg, o.c, p. xi6, n.
209-
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 62/238
54
INTRODUCTION
qu'en
I
Cor. y , 12-16 i l avait en vue des
couples
déjà
constitués
( e t non pas
des
ma r ia ge s mi xte s projetés)29.
La
réfutation des adversaires,
effectuée sous son
aspect
négatif,
va
être
achevée
d'abord
par
l'allégation
de
la lex
potentior
(
/
Cor. 7 , 39), dont l e l i b e l l é explicite (uox) et l a signification
indubitable sont
rappelés
—uis par un raisonnement a b absur-
d o ,
q ui
d o i t , aux yeux de Tertullien,
consommer
l a
déroute
de la partie adverse : l a thèse des adversaires
est indéfendable,
car e l l e
implique
que,
dans
un même passage, l' Apôtre soutient
deux positions absolument inconciliables.
Au terme de
cette
argumentation, Tertullien se cr oit autorisé
à
conclure
: l a l o i chrétienne, exprimée par l e s Écritures divi
nement
inspirées,
interdit toute
forme de «
mariage
mixte30 » .
Pui s que l e
droit
divin possède l e plus
haut
degré
de force
et d'évidence,
Tertullien pourrait
considérer sa tâche comme
achevée : i l
a
contraint ses adversaires à s'incliner devant
la
lex divina,
écarté
/ Cor.
7 ,
12-16, établi
que seul
/ Cor.
7 ,
39
s'applique en l ' e s p è c e . Mai s l'auteur estime n'avoir mené
à
bonne
f i n
que
l a
première
partie
de
sa
démonstration,
c e l l e
qui,
dans
un plaidoyer relevant
du
genus l e g a l e , définit la
volonté
du
législateur ( s t a t u s f i n i t i o n i s ) 3 1 . Pour rester f i d è l e à l a l o i
du
genre,
i l va d é v e loppe r successi v ement
l e status qualitatis
: est-ce
à
juste t i t r e q u ' i l est interdit aux chrétiens de contracter des
mariages
mixtes32
?
puis l e s t a t u s
quantitatis
: la responsabilité
délictuelle
des
contrevenants peut-elle
bénéficier
de
circonstances
atténuantes33
?
C'est
à
partir
de
l'Écriture
q ue
Tertullien
entend d' abor d
j u s t i f i e r l'interdiction
;
l e s
preuves
de
raison viendront en
épilogue, à t i t r e de confirmatur. L'Apôtre n'ayant pas explicité
l e s
motifs
de son
précepte,
Tertullien y pourvoira
en
son
lieu
et place,
à partir de
l'axiome : ce
ne peut
être
q ue
pour prévenir
l e s atteintes à l a f o i . Et de constr ui re sa démonstration
sur
l e
29. Vx., I1, 2 ,
3 .
30.
Vx.,
I1,
2 ,
3-4.
31. I,AUSBERG, o.c, p. 94, n. 167 ; p. 71, n. 105.
32.
I<atrSBERG,
o.c, p. 96, n.
171 ;
p. 97 , n.
176.
33. I,ausberg,
o.c,
p.
106,
n.
195 ; c f .
Quintmen, 7 , 4 ,
15 :
uidendum
an imminui culpa possit,
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 63/238
INTERPRETATION SCRIPTURAIRE 55
binôme, très paulinien, assurément : l a chair — ' e s p r i t . Ma is
lorsque l'auteur déclare, pour i l l u s t r e r l e premier point, q u 'au
contact
d'un
païen,
l'époux
chrétien
contracte
nécessairement
une souillure34, on ne voit v raiment pas de quel verset de l'Apôtre
i l pourrait se réclamer. I l y a l à une transposition aux « mariages
mixtes
»
des
catégories
de
«
pur et
impur » , q ui
relève d'une
vision légaliste et d'une
mentalité de type
rabbinique,
maintes
f o i s soulignées86. Mai s l e s ressemblances ne s'arrêtent
pas l à .
Pour établir l a qualification
délictuelle des
mariages
mixtes,
Tertullien a recours à des procédés de déduction fort en honneur
dans
l e s
Talmud.
Le
f a i t
n'a
rien
d'étonnant ;
i l
n'est
pas
néces
saire
de supposer
une
influence directe des
milieux
ou
des
é c r i t s
j u i f s sur l'auteur de VAd uxorem, pour l'expliquer. En r é a l i t é ,
Tertullien
applique
au
texte sacré
certains modes de
raisonnement
mis au point
par
l a logique hellénique et transposés
en
s o l j u i f
déjà par l e s maîtres alexandrins de Hillel l'Ancien36.
1,'un des plus familiers à Tertullien est l a déduction analogique,
fondée
sur
des ressemblances purement verbales37. Le résultat
de
cette
opération
est
des
plus
singuliers
;
q u ' o n
en
juge
d'après
ces quelques exemples empruntés
à
YAd uxorem
I I .
Alléguant
/ Cor. 3 , 1 6 , Tertullien prétend établir q u ' u n mariage mixte
est
assimilable à
une fornication, voire
à un attentat à la pudeur,
34. Vx., II, 2 , 6.
35.
Preisker,
o.c, p. 76
; E. PETERSon,
Frûhkirche, Judenlum uni
Gnosis,
p. 215
; J. BuGGE, Virginitas,
La
Haye 1975,
p. 12-21
; J.
Cl.
Fredoum,e, o.c, p. 109 écarte l'hypothèse d'une influence juive, « tout
au
moins déterminante » ,
sur
YAd uxorem. Mais
on se
trouve i c i à un
autre
niveau que celui
des genres
littéraires.
On
sait que Te r tu l li e n a l lèg ue
le L iv re d Hénoch, dont i l
défend
l'authenticité : Cult., I , 3 , 1-3. Cet apo
cryphe juif
interprète
Gen. 6 .
2
comme
d é c r i v a n t
la « chute » des anges ;
i l admet communément que le
contact
avec la
chair
contamine l'esprit ;
c f . R. H. Chari,ES, The Apocrypha and Pseudopigrapha of the Old Testa
ment I I ,
p. 182 ;
191-198.
Voir aussi Aziza,
o . c . , p. 180-183.
36. D. Daube, « Rabbinic Methods
of
Interpretation and Hellenistic
Rhetoric
» ,
dans
Hebrew
Union
Collège Annual
22,
1949,
p.
239-264
;
c f . W. BaCHER, Die exegetische Terminologie der jûdischen Traditions-
literatur, Darmstadt* 1965, I , p.
9-1
1 ; 75 ; 80 ; 142.
37. On en
trouve l 'équi valent
dans la deuxième règle de Hillel, Gsera
Schawa ; c f . Pes., 66a : A. Schwarz, Die he rme ne ut i sc he A na l og i e, K ar l s -
ruhe 1897 ; c f . Aziza, o.c, p. 212-214.
7/25/2019 A Son Épouse
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56
INTRODUCTION
q ui
implique
des
connotations de viol et de
sacrilège38 ;
alléguant
/ Cor. 6 , 1 5 ,
i l
affirme q u ' i l est assimilable à
un
adultère, puisque
l'on
unit
l e s
membres
du
Christ
à
ceux
d'une
personne
appar
tenant à une religion étrangère39 ;
alléguant
/ Cor. 6 , 19-20,
i l
suggère q ue s'engager dans
un
pareil
mariage
c ' e s t
commettre
un
d é l i t
assimilable
à
celui
du
damnum
iniuria fadum
visé par
l a lex Aquilia, puisque c ' e s t
porter
atteinte
à
une r e s dont Dieu
en personne est
l e
propriétaire, pour
l'avoir
acquise contre l e
paiement
d'une
certaine somme.
Le
matérialisme de la v i e i l l e
l o i , protectrice
de la propriété q u i r i t a i r e , sert à
merveille
l e
dessein
de
l'auteur.
En
e f f e t ,
aux
termes
de
cette
l o i ,
l e
f a i t
dommageable donnant l i e u
à
l'action devait résulter
d'un
acte
matériel
e t être corpore corpori datumi0.
I v a gravité du
f a i t
incriminé ne
saurait
être minimisée, estime
Tertullien. Un mariage
mixte
est
passible de
l a
sanction la plus
g ra ve dont
l'Église dispose,
l'excommunication, puisqu'il est
assimilable
à
un stuprum*1,
et
que l'Apôtre
a
fulminé cette
sanction
contre l e
stuprum
commis
à C or inthe
(
/ Cor.
5 ,
1
et 1 1 ) .
Aucune
circonstance
atténuante
ne
saurait
être
accordée
aux
délinquants : l a personne offensée, à savoir Dieu, directement
l é s é
en un
corps
q ui
l u i appartient,
possède une
dignitas
trop
é mi ne nt e po ur qu'une excuse s o i t recevable
à
une t e l l e
iniuriaii.
D'autre part, l e s contrevenants sont coupables de contumace43,
dans
l a mesure où
i l s
ont violé
délibérément44
un précepte divin
38. Vx., I I , 3 ,
1
:
stuprum
:
extranei
hominis
admissio
minus templum
Dei
uiolat
?
39.
Ibid., minus membra Christi
cutn
membris adulterae
commiscet
?
40. R. MONrER,
Manuel
élémentaire
de D ro it romain
I ,
Paris
1945,
p. 356.
41.
Vx.,
II, 3 , 1 : stupri reos
constat
e s s e . Le
raisonnement
de Tertullien
relève, cette
fois encore, de
la déduction
analogique.
42.
La qualité
de la
victime compte
parmi
les
circonstances
aggra
vantes
réelles
du
D r o i t
pénal.
43.
Tertullien emploie i c i le terme de
contumacia
dans un sens large,
c'est-à-dire de la résistance, ou obstination coupable du contrevenant,
entachée
de
dol
; c f .
G.
May,
Éléments
de
droit
romain,
Paris
1922,
p.
682,
n.
298.
44. Le
Lévitique connaît
d éj à
la
distinction
entre
les délits
commis
«
à main
haute » , délibérément (Lév. 15, 30), q ui n'admettent
pas
de
r émission
et l e s
fautes commises
par inadvertance
(Lév.
15,
22),
pour
lesquelles on accomplit des rites d'expiation.
7/25/2019 A Son Épouse
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INTERPRETATION SCRIPTURAIRE
57
( /
Cor.
7 , 39)
et
q u ' i l s
ne peuvent
in vo quer
l'excuse de
l a
néces
s i t é 4 5 .
L ' énum é rat ion
des
p é r i l s
q ue
l e s
ma r i ag es mi x te s
font
courir
à
l ' e s p r i t
est annoncée
par
une citation libre
de / Cor.
1 5 , 33,
déjà
u t i l i s é e
à
l a f i n
de Y
Ad uxorem I .
Puis Tertullien recourt à
un
raisonnement a f o r t i o r i ,
q ui
va l u i permettre d'intégrer à sa
démonstration toutes
l e s activités de la
vie
chrétienne :
s i l est
vrai q ue « l e s mauvaises conversations corrompent l e s bonnes
mœurs » ,
combien plus l e partage de toute
l a v ie
et l'intimité de
tous l e s
instants, requis
par l e mariage, doivent-ils
opérer
—
coup
sûr
—
a
ruine
de
l a
f o i
chrétienne,
dans
un
mariage
mixte46.
Point n'est
besoin
d'observer
que
Tertullien f a i t
i c i une
pétition
de principe : pour l u i , nécessairement,
dans
un mariage mixte,
l e conjoint païen ne
peut avoir
d'autre dessein que de travailler
à l a
ruine matérielle
et à l a destruction de
l a
f o i de l 'é poux chr é
t i e n 4 7 . Mai s Tertullien a - t - i l l e droit de f a i r e une t e l l e supposition ?
Pourquoi un mariage mixte
s e r a i t - i l
nécessairement voué à
l'échec
?
Ne peut-il être
au moins aussi
pacifique
et
heureux q u ' u n
mariage
de
non-chrétiens,
dont
l'un
des
époux
s ' e s t
converti
au
christianisme ?
Tertullien a
vou lu
répondre à
cette
objection. Une f o i s de plus
i l
renvoie ses adversaires
à
l a l e t t r e de l'Écriture, e t
i l
leur
r é p l i
que
: en admettant
même (dato
sed non
concesso)
que
l e s dangers
encourus soient aussi redoutables
dans
l e s unions
préchrétiennes
devenues
mixtes
q ue
dans
l e s mariages
mixtes
proprement
d i t s ,
dans
l e
premier cas l a condition
de l'époux
chrétien est
excusable,
puisqu'elle
est
conforme
à
l a
volonté
de
Dieu,
énoncée
par l'Apôtre, tandis que l a conclusion d' un mar iage mixte, de
toute
évidence, enfreint l e
précepte
divin
et constitue, par
conséquent, un délit q ui n'admet pas d'excuse48. « Nous v o y l à
au rouet
» ,
eût dit Montaigne49.
45. La « nécessité » est l'un des moyens classiques pour ercuser l'acte
délictueux
;
elle peut
être
contrainte
physique
ou
morale
; c f .
LanSBBRG,
o.c, p. 104, n. 190 ; Fredouiwî, o.c, p. 106, n. 139.
46. V*.,
I I , 3 . 3 .
47 . Vx.. I I ,
4 .
1 ; 5 . 3 .
48. Vx., I I , 7 , 1-3.
49.
Essais I I ,
13.
7/25/2019 A Son Épouse
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58
INTRODUCTION
B. L'expression e t l e s t y l e
Les deux l i v r e s de YAd uxorem nous révèlent un auteur
en
pleine possession
de
ses
talents.
Et
d'abord, l a pensée apparaît
ferme, mesurée,
bien
qu'elle témoigne
parfois de
propensions
fâcheuses à l'outrance et au paradoxe. On sent gr onder , dé jà ,
une violence à peine contenue : l e s temps ne sont pas loin,
décidément,
q ui
verront l e
sévère
moraliste
r a l l i e r l e s
rangs
montanistes
et accuser
l e s « psychiques » de trahir l a pureté du
message
évangélique.
La composition est particulièrement soignée : l a structure en est
c l a i r e , l e s
divisions
nettes, l e s parties savamment équilibrées.
L'auteur a poussé la
coquetterie jusqu'à organiser
l e deuxième
livre sur l e plan du premier. Ma is plus que l e
désir
de plaire,
c ' e s t l e besoin de
convaincre
q ui a décidé, chaque f o i s , des élé
ments
de
l'argumentation. I l
est
aisé de
s'en
assurer
en repérant
l e s grandes lignes
q ui
dirigent c e l l e du premier l i v r e .
Après
l e
préambule
( I ,
i )
et
la
réfutation
des
objections
préalables
(I , 2-3,
1 )
vient l'exposé
de
l a thèse (I , 3 , 2 - 6 ) , étayée
par
l e s preuves
de
raison (I , 3 , 5 ) et l e s preuves
scripturaires
( I , 3 ,
6 ) .
Suit
l a
réfutation des objections
avancées
pour j u s t i f i e r l e rema
riage
(I ,
4-5) : réponse de principe
( I , 4 , 1 ) ;
réponses aux a rgu
ments
pris
isolément
( I , 4 , 2 - 5 ,
4 ) —
t
l a réfutation des
objec
tions opposées aux propos de continence
des
v eu v es ( I , 6-8, 3 ) :
e s t - i l possible (I , 6 , 1 - 5 )
;
e s t - i l avantageux (I , 7-8, 3 ) ? Confir
mation
par
l a
négative
:
l e s
inconvénients
l i é s
aux
secondes
noces
(I , 7 , 4-5) ; illustration positive :
l e s mérites respectifs
de l a virginité
et
de l a viduité (I ,
8 ,
1 - 3 ) .
Si Tertullien a repris ce plan d'ensemble
pour
traiter l a question
des
mariages mixtes, i l
a su l'adapter à son nouveau s u j e t , notam
ment dans la
deuxième partie de l'argumentation. Cette f o i s ,
c'est la
preuv e
scripturaire q ui doit être i n v o qu é e
en
p r i o r i t é ,
pour
j u s t i f i e r
l'interdiction. Tertullien
l u i consacre donc l a
majeure
partie
de son exposé
( I I ,
2 ,
6-7,
5 )
;
l e s
preuves
de
raison ne viennent
qu'en
exergue ( I I , 8 ,
1 - 5 ) .
Tertullien ordonne
sa
démonstration scripturaire à partir du couple paul ini en de
la chair et de
l ' e s p r i t .
I l examine successivement l e s dangers
7/25/2019 A Son Épouse
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EXPRESSION
ET STYLE 59
que
les mariages mixtes représentent
pour
l e corps ( I I , 2 , 6
-
3 ,
2 )
et pour l'âme ( I I , 3-7, 5 ) .
Dans
l a première partie de son
discours,
i l
applique
rigoureusement
l e s
catégories
de
la
discep-
tatio l e g i s ,
en
dégageant
progressivement l e status légal q ui
s' i mpose en l'espèce
: nécessité de se soumettre
à
l a prescription
de / Cor. 7 , 39 ; raison d'être de cette l o i ( r a t i o l e g i s ) ; nature
et gravité du d é l i t commis à son encontre ( I I ,
2 ,
6-3, 2 ) . La
seconde
partie
offre une
confirmatio,
illustrant l e s
dangers q ui
menacent la
f o i
( I I , 3 ,
3-4, 2 )
et une réfutation détaillée des
objections de l a
partie adverse
( I I , 5
-
7 , 5 ) . L'auteur reste fidèle
à
la
structure
binaire
jusque
dans
l e s
sections
mineures
de
son
développement
: aux
réponses de principe ( I I ,
5 ,
1 ) corres
pond,
en guise d'illustration, la description des
avatars d'une
chrétienne mariée à un
païen,
soi-disant tolérant. Cette descrip
tion f a i t ressortir d'abord l e s obstacles apportés aux activités
chrétiennes ( I I , 5 , 2 - 3 ) , puis l e s inconvénients constitués par
les activités
païennes ( I I , 6 ) .
L'examen
de l'objection faite par
rétorsion suit un
schéma
analogue
:
la situation des
unions
préchrétiennes
est
excusable
:
preuves
scripturaires,
preuves
de raison
( I I , 7 ,
1-2)
; l e s
mariages
mixtes n'ont pas d'excuse
(H,
7 . 3 ) -
D'aucuns trouveront, peut-être, que cette façade
imposante
comporte plusieurs
fausses fenêtres
et
q ue l e
souci de la
symétrie
a
conduit
l'auteur à
multiplier abusivement l e s corps
de logis ;
i l n'en reste pas
moins
que, sous l e foisonnement
baroque
et
l'ornementation
luxuriante, l e gros-œuvre
se
dresse, s o l i d e ,
fait
des
matériaux
l e s
plus
nobles.
I l
en
va
de
même
des
édifices
contemporains
de S abr atha
ou de Leptis Magna,
dont
l'architec
ture
puissante
s ' a l l i e à
la
décoration prodigue
de l'époque
sévé-
rienne.
L'argumentation est servie par une dialectique vigoureuse,
i mpl acabl e par moments,
q ui ne
l a i s s e à l'adversaire aucune
échappatoire. Tertullien s a i t varier à l ' i n f i n i l e s types de
ses
raisonnements : s i l
manifeste
une préférence pour l e s arguments
a
simili1
et
a
comparatione2,
q ui
l u i
permettent de
développer
1 . Raisonnements analogiques : I , 3 , 4 ;
3 , 6
;
6 ,
3 ; 7 ,
1
; 7 , 5 ; I I , 1 , . 3 ;
3 . * ; 5 . * ; 8 , 3 .
2 . Raisonnements a minore ou a
maiore : I , 1 , 2 ; 3 , 3 ; 3 ,
4
;
6 ,
1 ;
7/25/2019 A Son Épouse
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ÔO INTRODUCTION
à
l o i s i r antithèses3
e t exempta*,
i l
s a i t , à
l'occasion,
s'élever aux
sommets
arides de l a
pensée l a plus
abstraites.
Toutefois ces
passages,
q ui
respirent
une
application
quel que
peu
forcée,
demeurent exceptionnels. Tertullien ne tarde pas à suivre son
penchant naturel, r é a l i s t e et passionné :
i l
veut
convaincre plus
q u ' i l ne cherche à prouver, mais surtout i l croit q u ' i l imposera
son point de vue,
s i l
parvient à frapper l'imagination de ses
lecteurs et à toucher leur s e n s i b i l i t é .
Émotif
à l'extrême, doté
d'un tempérament
exalté,
Tertullien
possède une imagination extraordinaire, d'abord v i s u e l l e ,
mais
non
moins
portée
à
l'invention verbale,
aux
jeux
sonores
des
mots,
sensible à
l a
mélodie
des
phrases e t à tous l e s
prestiges
de l'expressivité. Ses commentateurs se
sont plu à
souligner
la richesse de son vocabulaire, l a force étonnante de ses alliances
de mots, l a
plénitude
de s e s s e n t e n t i a e . Les deux l i v r e s
de
Y
Ad
uxorem illustrent avec
discrétion
ces aspects
de son
écriture.
Deux t r a i t s , notamment, frappent l'attention : d'une part,
l'abondance des
emprunts q ue l'auteur y f a i t à l a langue du droit,
des
métiers,
de
l'armée6
;
d'autre
part, l'influence
profonde
6 , 2 ;
7 ,
5 ; 8 , 2 ;
II,
i ,
2-3
;
3 , 3 ;
7 ,
3
;
8 , 2 .
3 . Parmi les antithèses les plus élaborées, r e le vons : I , 4 , 1 ;
4 , 7
;
4 ,
8 ; 7 ,
1
; I I , 4 ,
1
; 6 ,
1
; 7 , 3 ; 8 , 2 ; 8 ,
4 .
4 . Sur la
place et
le
rôle des
exempta
dans
l'œuvre de Tertullien,
c f .
H.
PÉTRÉ, L'exemplum chez Tertullien, Dijon 1940 ; Fredouh,i,E, o.c,
p.
107,
n.
144,
observe que
ces
exemples sont i c i tout
à fait à leur
place,
s'agissant du
genre
délibératif.
Ils
ont
également
une
va leu r
exhortative,
su r tout
les exemples païens. V oi r I ,
3 ,
4 ; 4 ,
3
; 6 ,
1-4
;
7 , 5
; II, 7 ,
3
;
8 , 3 ;
8,
4 -
5 .
Notamment en Vx., I , 3 , 5 ; I I , 1 ,
3
; 2 , 2 ; 2 ,
8 .
Signalons aussi
l'emploi
de dilemmes :
I ,
3 ,
4
; I I , 5 ,
1
; et de raisonnements ab absu r do :
II.
2 , 3-4.
6 .
Sans vouloir relever tous les termes empruntés
à
la langue technique
du
droit, notons les passages les
plus
riches à cet égard I , 1 : tabulat
(nuptiales) ;
legalum
; praelegare ; hereditas ; solidum capere ; admoni-
t i o
; demonstratio
; fideicommisum
; fidei
mandate
;
II,
1 , 3-4
: uenia ;
ignoscibilis
;
suadere
;
iubere
;
iussum
;
consilium
;
obligari
;
contumacia
;
potestas
; necessitas ; c f . I I ,
2 , 3-5
; 2 ,
8
; 3 , 2 ; 8 , 1 . —Pour les métiers,
i l
est intéressant de
constater des emprunts au monde
du
commerce
:
I , 5 , 4 : mercimonia agere, emere ; 7 , 2 : solutionem quaerere ( c i t . ) ; I I , 7 ,
1
2 : lucratio,
lucrifieri ( c i t . ) .
le monde
agricole
est
représenté
par :
seminq-
7/25/2019 A Son Épouse
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EXPRESSION-
ET STYLE
6l
e x e r c é e par l e vocabulaire
des
premiers traducteurs de l a Bible.
Tertullien y puise avec
prédilection
images et comparaisons7
;
i l
s'inspire
des
Livres
Saints,
pour
créer
l e s
métaphores
l e s
plus
audacieuses, aux confins du monde matériel
et
du monde s p i r i
tuel8.
Même l a puissance visionnaire des prophètes ne
l u i f a i t
pas
défaut,
quand
i l
évoque l e s
scènes
du Jugement dernier9.
C'est pourtant dans l a description des scènes familières, dans
l e
pittoresque de
la vie
quotidienne,
q u ' i l
se montre inégalable. Les
croquis prestement
enlevés,
l e s caricatures
amusées
ou féroces
surgissent à l improviste10. Les dames
de
qualité de l a Carthage
chrétienne sont
rudoyées
allègrement,
leurs
conseillers
spirituels
ne
méritent
aucune
indulgence11. I l faudrait commenter
i c i
rium
I , 2 , 1 ;
emendatio
;
excidere (ramos) redundantes
;
componere
(arbores)
inconditas ; c f . 4 , 7 ; 5 , 1
serere
; 7 , 1 . —Il
y
a des termes
de
chasse :
I , 3 , 6 ( c i t . ) ;
II,
7 , 2
:
specu la ri , i nst ar e ; des images venues du
monde
des jeux : I , 3 , 6
;
I I , 8 , 3 .
—
es vocables militaires sout relativement
peu nombreux,
mais ne
manquent
pas
d'expressivité
:
I ,
5 , 2-3
:
impcd inten
ta ;
sarcina
; expeditio ; I I , 2 , 3 : destricta e t expedita sententia.
7 .
Cette
influence
est
plus
sensible
en
I ,
2 ,
1
;
4 ,
7
;
5 ,
2 3
;
6 ,
2
;
I I ,
3 ,
1
;
5.
1 ; 7 .
2 -
8.
Qu' il soit
permis
de relever, après maints commentateurs,
les
images
les plus
expressives
: l e mariage,
pépiniè re
du genre humain I , 2 , 1 ; l e
p rog r ès moral et
légal, comparé
au
travail du paysan q ui
émonde ses
a rb re s I , 2 , 3 ; le jugement dernier, comparé à un rassemblement militaire
précipité I , 5 , 2 3 —l est loisible de penser que Tertullien pousse sa
métaphore aux limites extrêmes
du
supportable ; c f . I ,
6 , 2 . Le deuxième
livre n'est pas moins riche, à cet égard
:
II, 3 , 1 témoigne d'une recherche
évidente ; on
y
trouve
cette expression,
d'une r a r e audace
:
du
sang
de
Die u,
prix
de
notre
rachat
; 7 ,
2
présente
la
g r âce
de Dieu
q ui
entretient
une consuetudo
(relations
intimes et suivies) avec l ' épou x païen d'une
chrétienne récemment convertie. Ce
conjoint
est Vei candidatus : candidat
de
Dieu
—mais ne
pourrait-on
traduire aussi :
i l
a é té
revêtu
de la robe
blanche de la crainte de
Dieu
?
9 . Vx., I , 4 5
;
5 , 2 ; 8 , I 2 ; I I , 3 , 1 .
10. C r o q u i s I , 8 , 3 : les femmes de Cartilage, bavardes, musardes,
cancanières,
biberonnes ; on
notera,
cependant,
que
Tertullien s'inspire
directement de l'Écriture. Cf. I I , 4 , 1
: les
occupations domestiques
des dames
de
qualité ;
5 ,
2 : les
rites
q uo ti di en s d es chrétiennes, e t c .—
Caricatures
:
I ,
4 ,
6 ,
le
mode
de
régenter
leur
maisonnée
habituel
aux
«
matrones
♦ ; I I , 4 , 4 ,
les
soucis v est iment ai r es d es païennes ; 6 , 12,
les obligations mondaines
;
8 ,
3 ,
les
problèmes
de représentation
et
de
mode.
La férocité
du trait
final ne saurait
laisser indifférent.
11.
Vx., I I , 2 ,
1 .
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 70/238
62 INTRODUCTION
l e s passages où Tertullien
ajoute
à l a
force
corrosive du trait
l a violence de ses invectives12
ou
l a cruauté de son ironie13.
Avouons
toutefois
q u 'on
se
lasserait
assez
vite
de
ce
style
tendu,
haché, haletant,
q ui ne
semble connaître d'autre stratégie que
l'attaque
à
outrance.
La
rudesse
et l'impétuosité
ne suffisent
pas,
du r e s t e , à emporter l a conviction, car s i Tertullien est un logicien
habile,
i l est
médiocre
casuiste. On
mettra au compte de son
ardeur
intransigeante,
de son
zèle
de converti, de son tempéra
ment africain, l a démarche saccadée, voire convulsive de son
discours,
l e recours
à
jet continu aux procédés
l e s
plus rebattus
de
l a
rhétorique.
L'auteur
s a c r i f i e
aussi
aux
préjugés
de
la
mode
;
l'époque
des
Antonins a
imposé
une certaine écriture
« artiste »
et Tertullien se plaît à
r i v a l i s e r
av ec son compatriote Apulée,
pour
la
virtuosité,
l'érudition,
l a technique.
Adire v r a i ,
l'érudition
est i c i de bon
a l o i ;
e l l e
sert
directement
l e
propos
de
l'écrivain
et ne
cherche
pas à faire étalage
de scien
c e 1 4 . La technique est
r emar quabl e ;
e l l e u t i l i s e avec brio l e s
figures l e s plus expressives du
discours
et du s t y l e 1 5 . Mais l e
g rand
art
ne
c o n s i s t e - t - i l
pas
à
se
f a i r e
oublier
?
Tertullien
y
12. Recours à l'invective : I I , 2 , 1-2 ; 3 , 4 ;
6 , 2
; 8,
3
; I ,
5 , 3 .
13.
Maniement
de l'ironie :
I ,
4 , 7 ; 5 , 1 2 ; I I , 2 ,
2
; 2 , 6 ; 3 , 1 ; 4, 1 ;
5 ,
4 ;
6 ,
1 ; 7 , 3 ;
8 , 2 3
; 8, 5. Cf. R.
F.
BoughnER,
Satire
in Tertullian,
Diss.
Johns Hopkins
University, Baltimore 1975.
14. Elle n'apparaît guère qu'ea Vx., I , 6 ,
3
5 .
15.
l«e commentaire
signale les
passages
les plus
remarquables
de
ce
point
de vue. Nous pouvons nous
limiter
i c i
à
relever les
figures
les plus
marquées :
Allitérations
:
I , 1 ,
1
;
4 ,
1
;
8 ,
4
; II,
8 , 6 - 7 . . .
Anaphores : I ,
1 ,
6
; 2 , I ; 2 ,
4
; 4 ,
4
;
5,
2 ; 5 ,
3
;
6,
2 ;
7 ,
1 ; 8 , 2 . . .
Antonomases : I , 7 ,
5
; apostolus = Paul.
Apostrophes
:
I ,
3 ,
1 ;
3 , 3
; 4 , 1 ;
4 ,
3 ; 5 ,
4
; 5 , 5 ;
7 ,
1 ;
7 , 3
;
I I , 3 ,
1 ;
3 ,
3 . .
Asyndètes : I , 1 , 1 ; II, 8, 6 8 . . .
Hyperboles
: I ,
6 , 3 ; II, 3 , 1 ; 7 , 2 .
Métaphores : I , 4 , 4 ; 4 ,
6
; 4 , 7 ; 6, 5 ; 7 , 3 ; 8 , 1 ; 8 , 3 ; I I , 3 , 2 ; 5, 2 ; 6 ,
2;
8 , 3 . . .
Métonymies : I , 4 , 3 ; 4 ,
7
; 5 , 1 ; 5 ,
3
; 8 ,
2
;
8 ,
3 ; II, 3 ,
4
;
6 ,
1 ;
7 ,
1 .
Parallèle
:
I , 8 , 2-3.
ParataXe
:
I ,
5 ,
1
; 8,
4
;
II,
2 ,
5
;
3 ,
1
;
5 , 2 .
Parenthèses : I ,
3 , 5
; II, 2 ,
2 .
Prétentions :
I ,
3 ,
4
;
5, 5.
Sentences : I , 3 ,
2
; 3 , 4 ;
3 , 6
; 4 , 8 ; 6 ,
2
; 8 ,
2
; 8 , 4 ; II,
1 ,
3 ; 1 ,
4
; 2, 9 ; 3
2 ; 3. 3 ; 7 . 3 ; 8 . 5 ; 8 , 6 . . .
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 71/238
EXPRESSION
ET
STYLE
63
parvient,
plus
d'une f o i s , dans YAd uxorem, notamment
dans
l'admirable description du mariage chrétien, q ui achève l e
deuxième
l i v r e .
Mai s
combien
d'autres
passages
aussi
permettent
d'apprécier l e s
multiples facettes
de son génie. Comment ne
pas
être séduit
par
l a
sobre élégance de certaines descriptions16
?
Comment
ne
point
admirer
l e s étonnantes
formules, dont
l'auteur
parsème une démonstration ou achève un
débat17
? Comment
ne
pas se
l a i s s e r
gagner par la chaleur
sincère
de certains
dé velop
pements18 ? Tertullien
n'est pas
un
auteur f a c i l e :
brillant
et obscur,
concis et
embrouillé,
prolixe et d i f f u s , puis
d'une
densité
impénétrable,
i l
possède
une
aptitude
étonnante
à
chan
ger sans cesse de ton et de r e g i s t r e .
S ' i l
est capable de faire
les délices des plus r a f f i n é s , i l
n'en rebute pas
moins
par
d'autres
aspects : pour quelques images étincelantes, combien de clique
t i s verbal ; pour quelques argumentations vives et f o r t e s , com
bien
d'arguties et de
paralogismes ; mais
surtout
que
de
talent
dépensé pour des causes manifestement
intenables.
On aimerait surprendre l e secret de cette personnalité presti
gieuse
mais
s i
déconcertante.
1,'Ad
uxorem,
par
l e s
sujets
q u ' i l
aborde,
l e s
destinataires auxquels i l s'adresse, l a
passion secrète
q ui l'anime,
semble o f f r i r un lieu privilégié pour de t e l l e s
inves
tigations. Paul Monceaux avait observé déjà qu'en recomman
dant
à
sa
femme de ne
point
se
remarier,
Tertullien proteste
qu'il
n'éprouve aucune
jalousie anticipée,
« mais i l proteste
de t e l l e sorte et avec tant d'insistance, q u ' i l trahit justement
son
involontaire
préoccupation19
» . A
quelles
profondeurs
s'enracine
son
ardeur
intransigeante
à défendre
l e
mariage
monogame et sa pureté ? Par quels détours en e s t - i l venu à
identifier toujours plus la sainteté chrétienne et l a virginité
?
Multiforme, insaisissable, Tertullien étonnera ou indignera
toujours ceux q ui
ne
veulent
retenir q u ' u n
seul aspect
de son
visage. Mais
l a
lecture savoureuse de
ses é c r i t s
nous permet
de
r etr ouv er tout
l ' homme, e n
sa
mouvante diversité.
16. I ,
4 , 7 ; 6, 4 ; 8 , 4 ;
II,
3 , 4 ;
4 ,
2-3 ;
5 , 3
; 6 , 1 ;
7 , 2
; 8 , 3 .
17. I ,
4 , 4
; 7 , 2 ; I I , 2 ,
5
; 3 , 1 ; 7 , 3 ; voir
aussi
les
différents
types
de sentences
d 'o rd re moral ou
social,
signalées
n. 15.
Pour
leur
classifica
tion,
on
pourra
se r epor ter à Lausberg,
o.c, I I ,
p. 804-808.
18. I ,
4 ,
1-2
; 8 , 3-4 ;
II,
6 ,
1-2
; 8 , 7-9,
entre autres.
19. Monceaux, Histoire littéraire
de
l'Afrique chrétienne, I , p. 191.
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 72/238
MANUSCRITS
ET
ÉDITIONS
h'
Ad
uxorem
nous
est
parvenu
par
deux
collections
de
manus
c r i t s , inégalement représentées :
i . Le C o rpus Agobardinum, dont l a composition
remonte au
Ve s i è c l e ; i l ne subsiste plus
aujourd'hui
q u ' u n seul témoin
de cette
famille
:
A
(Agobardinus) = Paris, Bibliothèque nationale l a t .
1622
(ixe s i è c l e ) , ainsi
appelé au nom de l' é v ê que
de Lyon, Agobard
(816-840),
q ui
en
f i t
exécuter
l a
copie.
C e
manuscrit
est
passa
blement
mutilé : i l ne conserve plus q ue treize t r a i t é s ,
plus ou
moins complets, sur
vingt et
un q u ' i l
comportait à l ' o r i g i n e .
h' Ad
uxorem
y figure intégralement, entre l e
De
cultu feminarum
et
l e De exhortatione c a s t i t a t i s , aux f o l i o s 179V-188v.
2 .
La
deuxième famille de manuscr i ts représente une
collection
( 0 ) ,
dont l e noyau
a
pu être
constitué en Espagne dès la f i n
du v ie s i è c l e . Transcrite à C luny, au
xie
s i è c l e , dans un recueil
en
deux
tomes,
regroupant
vingt-huit
«
l i v r e s
» ,
e l l e
est
habituel
lement désignée sous
l e nom
de Corpus
Cluniacense, mais i l est
d i f f i c i l e
d'en
cerner
l e s contours
et
d'en retracer l e s
étapes1.
1 . Pour la classification des manuscrits, ou corrigera les conclusions
d'E. Kroymann, CSEL, ux, Vienne 1942, p. vi-xxxv, par les travaux
de E.
Dbkkees,
« Note sur
les
fragments
récemment découverts
de
Tertul-
lien » ,
Sacris
erudiri
4 ,
1952,
p.
372-383
;
c f .
du
même,
la
P r é f a c e
à
l'édi
tion de Tertullien
publiée
dans le
Corpus christianorum,
series latina
I ,
1954, P- VI-IX. On tiendra compte aussi des
remarques faites par
H. Trâx-
KhS
dans
son
édition
de V
Advenus Iudaeos, Wiesbaden
1964,
p. x c i v ,
au sujet
du prétendu Corpus
Cluniacense.
7/25/2019 A Son Épouse
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MANUSCRITS
ET ÉDITIONS 65
Deux groupes de témoins, désignés par l e s
s i g l e s
a
et
p , se
partagent
cette
lignée :
a )
l e s
plus
anciens,
l e
Paterniacensis
(originaire
de
Payerne,
en Suisse ;
actuellement
conservé
à l a Bibliothèque humanis-
tique
de Sélestat, Ms 88)
et l e Montepessulanus
(Montpellier,
H 5 4 ) , tous
deux du xie s i è c l e ,
ne contiennent
plus VAd uxorem.
Ma is un manuscrit du XVe
s i è c l e
permet,
semble-t-il,
de
suppléer
à
cette
perte :
N (Florentinus Magliabechianus) — Florence, Bibliothèque
nationale,
Conventi soppressi,
I ,
VI, 9 , f o l .
162v-165v.
On dispose, en outre, des leçons t i r é e s par Beatus Rhenanus
d' un manuscrit de Gorze ( l e Gorziensis : G) , aujourd'hui perdu,
signalées dans sa troisième édition des œuvres de Tertullien
(1539)-
b)
l e
deuxième
groupe
dépend
d'un manuscrit, l u i aussi
perdu,
u t i l i s é par
Beatus Rhenanus
pour
l'édition
princeps
de 1521,
YHirsaugiensis,
originaire du monastère
bénédictin de
Hirsau,
en
Forêt
Noire.
I l
est
représenté
par
:
F
(Florentinus Magliabechianus) =
Florence, Bibliothèque
nationale,
Conventi
soppressi I ,
VI, 10 (xve s i è c l e ) , f o l . 78-81v.
Ce
manuscrit
a
été
copié à Pforzheim,
en
1426, par
deux
francis
cains du nom
de J .
v .
Lauterbach et
T.
v .
Dymphen.
X (Luxemburgensis) =
Luxembourg,
Bibliothèque nationale 75
( f i n du xve s i è c l e ) , f o l . 79V-86.
C e
manuscrit a appartenu à
P.
Roberti,
abbé
de
Munster
à
Luxembourg.
De
nombreux manuscrits i t a l i e n s ,
conservés
surtout à Florence
et à l a Bibliothèque
Vaticane, se rattachent
directement à
F2.
I l s peuvent être négligés, sans inconvénient, pour la reconstitu
tion
du
texte de YHirsaugiensis. En e f f e t , s i en 1936 J . W.
Borleffs3
avait souligné
l e s
qualités
de
X, q u ' i l croyait
directe
2 .
E.
Kroymann,
« Die
Tertullian-Ueberlieferung
in Italien
» ,
dans
S i tz un gs be ri cht e d er P hi l os ophi sc h. Historischen C lasse der kais. Akad.
der Wi ss. z u
Wien, Band 138,
Heft
3 , 1898, p. 1-32.
3 . J. W. Borleffs, Zur
luxemburger
Tertullian-handschrift, dans
Mnemosyne, 3 , 2 ,
1935,
p. 299-308.
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 74/238
66 INTRODUCTION
ment transcrit
de
ce manuscrit, C . Moreschini4
a
prouvé
depuis
—dans une
étude
qui ne
concerne, i l
est v r a i , que la tradition
manuscrite
de VAdversusMrcionem—ue F et X
ne procédaient
pas di r ectement
du codex Hirsaugiensis, mais d'une copie
de
c e l u i - c i , également perdue, appelée Pforzhinensis,
d'après
l e
l i e u
où
F
fut transcrit.
Les observations q ue l'on peut f a i r e à
propos
de
Y
Ad uxorem
ne sont pas
de
nature à infir mer l e s
conclusions
de
Moreschini5.
I l convient donc
de corriger
sur ce
point l e stemma codicum
jadis établi par Kroymann et d'apprécier l a valeur respective
des
témoins
du
Corpus
Cluniacense
en
fonction
du nouveau
stemma.
Principes de
cette
édition
Le texte
de
l a présente édition
a
été établi après une nouvelle
collation des
ma nu sc r it s d e
base
A, N, F, X,
ainsi
que des trois
éditions
de
Beatus Rhenanus. Les manuscrits sont
de
valeur
différente,
mais
i l n'est
pas
possible d'en privilégier un quelcon
que, de manière systématique, au détriment des autres.
Utilisé l a première
f o i s par
Nicolas
Rigault
(Rigaltius)
en
1628,
VAgobardinus e s t , de l ' a v i s général, un témoin de toute première
valeur. Dans
cette
même collection,
J .
P. Mahé
et
M. Turcan
ont
donné
mai nts ex empl es
s i g n i f i c a t i f s
de
l'excellence des
4 .
C.
Moreschini, « Prolegomena
ad una futu r a
edizione
dell' Adversu
Marcionem » , dans Annali dalla Scuola
Normale
Superiore di Pisa
35,
1966, p. 296-308 ; 36, 1967, p. 93-102 et 235-244.
5 . Pour vérifier l'hypothèse de
Moreschini
sur VAd uxorem,
i l
faudrait
pouvoir citer plusieurs passages où Net FX auraient chacun commis
une
faute
différente,
tandis
que
B.
Rhenanus
donnerait
la
bonne leçon
confirmée par A.
La situation
est
la même que dans l e De carne Christi ;
c f . J.
P.
Mahé, Introduction I , Paris 1975. p. 173.—On ne peut guère
citer
que
les
leçons
sui vantes
:
I ,
4 ,
1
:
infi rma A
R
:
infirmata
NX
infir-
mataest F ; I , 5, 2 : incommodum AR : incomodum A' in eo modum F
incommodai ;
I ,
5 , 3 : alicui
AR
: alicubi
NFalcubi
X.
Encore
faut-il
reconnaître
que, dans ces cas, l'éditeur a
pu restituer
de lui-même
la
bonne leçon.
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 75/238
MANUSCRITS ET EDITIONS 67
ixes.
X?s.
XI^s.
XIICs.
Mlle s .
XIVes.
XVe
s .
JA
Stemma Codicum
60
N
[G]
XVIe
s .
é d i t i o n s
de
B .
Rhénanus
\
i
[
H i x s a u g i e n s i s
]
/, i
[
Pforzhinensis
Ri = 1521
R2
=
1528
R3 = 1529
\ /RI
V&2
R3
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 76/238
68
INTRODUCTION
leçons q u ' i l est l e seul
à
conserver6. Ma is A
ne mérite
pas une
confiance aveugle ; à
l a
suite d'E. Kroymann, l e s meilleurs
connaisseurs
de Tertullien ont signalé ses
nombreuses
lacunes
et
déficiences
et
plaidé
l a
cause
des
recentiores1 .
1/
établissement
du texte de YAd uxorem nous a permis de v é r i f i e r sur pi èces la
justesse
de ces observations. Qu'il
s u f f i s e
de
signaler i c i les
t r a i t s
caractéristiques de ce
manuscrit,
dont
l e
témoignage de
meure
capital.
Le copiste de A est responsable de nombreuses
omissions8,
assez limitées, i l est v r a i , puisqu'elles n e c on ce r ne nt généralement
q u ' u n
ou deux mots et ne dépassent
jamais l a
valeur d'une ligne
(de
25
à
30
caractères).
Plusieurs
pass ages sont
rendus
inintel
l i g i b l e s , parce q ue l e scribe a séparé l e s mots v a i l l e que v a i l l e ,
ou procédé
à d'étranges combinaisons9.
De
toute é vidence,
i l n' a
pas
cherché
à comprendre l e texte
q u ' i l avait l a tâche
de
transcrire.
Dans
la plupart
des cas, l e s leçons concordantes de l a famille
de Cluny permettent de combler l e s lacunes et de corriger l e s
fautes l e s
plus grossières
de
A.
Lorsque l e s témoins divergent,
l a
bonne
leçon
a
parfois
été
conservée
par
N10,
plus
rarement
par J F et X contre N11. On observe, par a i l l e u r s , de nombreuses
concordances de A N contre l e
sous-groupe
FX. Chacun des
représentants
des
Cluniacenses
o f f r e ,
du
r e s t e ,
son l o t de variantes
propres,
que
l'accord
des autres
témoins
permet
de
corriger.
I l n' a pas semblé nécessaire de collationner l e s épigones de la
6 . J . P.
Mahé, o.c, p.
17 7 ;
M.
Turcan,
éd.
C ult., p. 16 ; «
La
tradition
manuscrite de Tertullien à propos du De cultu feminarum » , dans REL, 44,
1967- P- 364-3°5-
7 . R.
Braun,
«
Note sur
Tertullien, De
cultu
feminarum I I ,
6 ,
4 .
Histoire d'un texte obscur » , dans Sacris erudiri, VII, 1955, p. 35-48 ;
E. Castorina,
dans
son édition duDe
spectaculis,
Florence
1961,
p.
xvm
s .
8 .
Notamment en I ,
1 ,
5
; 3 , 5 ;
4 , 2
; 8 , 4 ;
II, 2 ,
9 ;
3 ,
1 ; 7 ,
2
; 8 , 1
:
8 ,
3
; 8 , 8 .
9 . Voir M. Kwssmann,
Curarum
Tertullianearum particulae
I
e t II,
Halis Saxorum, 1881, p. 16-20.
10.
Signalons,
entre
autres :
I ,
5 ,
1
:
serere
;
6,
1
parentant
;
6 ,
4
;
toro ; I I , 1 , 2 ;
procliuium
; 2 , i : recordarer ; 4 , 3 habere ; 6 , 2 : adteren-
dae ; 8 , 1 dispectores ; 8 , 3 cinerariis...
11. On
peut
citer : I , 4 , 3 : uel ut ; I I , 3 , 1 : sciam ;
5 ,
3 obiectione ;
8 ,
2 iunctae ;
8 ,
8
ubi et
ipse.
7/25/2019 A Son Épouse
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MANUSCRITS ET ÉDITIONS 69
lignée, t e l s l e
Vindobonensis
4194,
actuellement à
Naples,
Biblio
thèque
nationale, sous l e numéro 55, ou l e Leidensis latinus 2 ,
moins
encore
l e s
Vaticani
189-19312.
Par
contre,
l e s
éditions
de Beatus Rhenanus ont
été
soigneusement revues
: l a première
(1521)
constitue
un
témoignage
important pour YHirsaugiensis ;
la
seconde
(1528)
apporte de
nombreuses
conjectures intéres
santes, dont plusieurs figurent déjà dans l e s marges de l a pre
mière : l a troisième
(1539)
corrige plusieurs passages grâce au
manuscrit de Gorze.
Comme
tous l e s traités du rhéteur a f r i c a i n , YAd uxorem o f f r e
un
certain
nombre
de
l o c i i n c e r t i ,
dont
l e s
philologues,
depuis
quatre
s i è c l e s ,
s'ingénient
à percer
l e mystère.
A l'encontre
d'E.
Kroymann, q ui a
multiplié
à
p l a i s i r l e s
conjectures
auda
cieuses et procédé à de nombreuses additions, suppressions et
transpositions, des plus arbitraires, n ou s pe ns on s q ue l a méthode
la
plus simple
d'apporter
q ue l q ue
lumière
aux
l o c i i n c e r t i
est
de
s'en tenir
au
texte,
t e l que
l'ont
transmis l e s manuscrits13.
Souvent l a
difficulté réside dans l e tour abrupt de
l a
pensée
de
l'auteur,
q ui passe
sans
transition
à
l'invective
ou
à
l ' i r o n i e
:
dans
ce c a s , une ponctuation
différente
s u f f i t ordinairement à
dégager
l e s
nuances du texte14.
Bien entendu, nous avons
t i r é
l e meilleur
parti des conjectures proposées par nos prédécesseurs,
notamment
de c e l l e s q ui
éclairent l e texte
par
comparaison
avec
l e s
autres
é c r i t s de Tertullien.
Le
De exhortatione c a s t i t a t i s ,
l e De
monogamia
et l e s deux
l i v r e s du
De
cultu
fcminarum offrent,
à cet égard, bien des
passages
u t i l e s à confronter.
Personnellement,
nous ne pr oposons
q ue
quatre
conjectures
nouvelles,
dont nous soumettons
l e bien-fondé
à l'appréciation
du
lecteur. En Vx., I , 3 , 4—'un
des
passages l e s plus
corrom
pus —
l
semble q ue
l'on puisse
par venir à
un
sens très accep
table moyennant
deux corrections, somme toute,
assez
mo
destes
d'une
part en lisant : a t quanto b e a t i o r e s , au l i e u
de
a t
quae
i s t o beatior r e s
(Kroymann),
puis s i probor, bonum
e s t , au
12.
E.
Kroymann, Die
Tertullian Ueberlieferung in Italien,
p. 32.
13. Nous revenons tout simplement au texte des manuscrits en I , 1 ,
4-5 ;
* .
3 ; 3 . 4 ; 5 . 4 ;
6 .
5 ; 7 . 5 ;
8 ,
3 ;
1 1 , 2 .
2 ;
2 ,
4 ;
2 ,
9 ;
4 .
3 ;
5 .
3 ;
» ,
6 .
14.
C'est
le cas, semble-t-il, en I , 3 , 4 ; 5 , 4 ;
I I ,
3 , 1 ; 6, 2 ,
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 78/238
70 INTRODUCTION
lieu de l'énigmatique : s i ploro bonum
e s t
(ou : e s s e —K r o y-
mann). En Vx., I I , i , 4 , on l i r a : numquam iussum, au lieu
de
quam iussum.
Enfin,
en Vx., I I , 2 , 4 , i l serait séduisant de l i r e :
apostolus
c e c i d i t ,
au lieu
de
apostolus
ou
spiritus
c e c i n i t 1 5 .
Nous a vons apporté tous nos soins à o f f r i r une traduction
strictement
l i t t é r a l e ,
aussi f i d è l e q ue
possible aux
moindres
nuances d'un
auteur dont i l est banal
de
dire q u ' i l est l e plus
d i f f i c i l e des prosateurs l a t i n s 1 6 . Nous ne prétendons pas restituer
l e cliquetis verbal
d'une
écriture «
artiste » ,
surchargée de
rimes
et
d'assonances,
et soumise à des e f f e t s
de
rythme extrêmement
recherchés. I l n'est guère possible non plus de rendre certains
jeux
de
mots ou
de
f a i r e
pressentir
l a
subtilité
de
certaines
allusions.
Souvent
i l
a fallu
expliciter
la
pensée, ramassée
à
l'extrême.
C'est dans
ce but que nous avons
vou lu
o f f r i r au
lecteur
une
analyse détaillée
des deux
l i v r e s
de YAd
uxorem.
C e l l e - c i permet de suivre
pas à
pas l'argumentation de Tertul-
l i e n—t d'alléger d'autant l e commentaire
proprement
d i t .
Celui-ci a été délibérément réduit à l ' e s s e n t i e l . Nous n'avons
pas cr u nécessaire de reproduire l e s rema r ques d'ordre lexicogra-
phique
ou
grammatical,
q ui
font
la
richesse
du
commentaire
d'A.
Stephan.
Qu'il
nous
s o i t permis aussi de renvoyer, une
f o i s pour toutes, aux ouvrages
spécialisés de
Hoppe, I/>fstedt,
Thôrnell, Waltzing, Bulhart, Waszink ou de C h. Mohrmann,
pour
l e s particularités de la langue
de Tertullien17.
Notre unique
désir a
été de
rendre plus facilement
accessible l'intelligence
du texte,
s o i t en expliquant l e s allusions
de
l'auteur aux
insti
tutions
de
son temps, soit
en relevant
l e s citations ou l e s
r é m i
niscences
bibliques
q ui
commandent
ses
développements.
15. D'autre
part,
la leçon : laribus, de Vx., II,
6 ,
1 nous sembleconfirmée
parMr t . , 2 ,
7
: non uides
a l ie nos deos.
16.
Parmi
les traductions
existantes,
celles de H. Kellner (1912), de
W.
P.
Le
Saint
(1951)
et
de
F.
Quéré-Jaulmes
(1961)
nous
ont apporté
mainte
suggestion.
Nous
r econnaissons bien
volontiers not r e
dette
envers
nos
prédécesseurs. « Je
ne
compte
pas
mes emprunts, écrit
Montaigne,
je les
pèse
» (Essais II, 10).
17.
Voir
la Bibliographie, p.197-198.
7/25/2019 A Son Épouse
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VI
ANALYSE
AD
UXOREM
I
EXORDE
( I ,
1-6)
En
guise de testament s p i r i t u e l , Tertullien adresse à sa
femme
ses
recommandations pour l e cas où i l viendrait à la précéder dans la
tombe ( §
1 )
; i l ne veut pas se bor ner à
veiller
à
ses
intérêts matériels,
mais i l souhaiterait qu'elle accède
pleinement
à l'héritage des biens
spirituels et pr ie l e Seigneur de bien vouloir l e s l u i accorder ( § 2-3) .
Propositio
:
Qu'elle
renonce
à se remarier, s i
e l l e
devient veuve
;
i l y va de son intérêt
l e plus
élevé (
§
4 ) .
Praemunitio : Si Tertullien l u i donne ce conseil, ce n'est pas qu'il obéisi
se
à
des
sentiments de
crainte jalouse,
par peur
de voir
sa femme lu-
échapper après sa mort. Dans l'au-delà i l n'est plus question de plaisirs
ni
de
jalousie charnels ; allusion à Matth. 22, 23-30 ( § 5-6 « . . . p o l l i -
cetur » ) .
Transition : Mais i l s'agit seulement d'examiner s i ses recomman
dations
sont
intéressantes, pour
sa
femme e t , de manière générale,
pour toutes
les chrétiennes ( § 6 « Sed... retractare » ) .
ARGUMENTATION
(II-VIII,
3 )
An
rursus
s i t nubendum
?
(II-III)
Réponse de Tertullien :
Non.
I .
Réfutation
des
objections
préalables
(II-III,
2 )
Pu i s que Tertullien
doit, en principe,
démontrer qu'un
remariage
serait
l i c i t e ,
mais
qu'un
veuvage chaste serait préférable, i l l u i
faut
écarter d'abord
l e s
objections préalables
:
7/25/2019 A Son Épouse
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72
INTRODUCTION
A. Celles de possibles adversaires :
1 . L'objection q ui mettrait en question l e mariage comme tel e t ,
par
contre-coup,
l e
remariage
:
Réponse
: i l
ne saurait
être
question
de
condamner l e mariage l u i -
même. En e f f e t ,
i l
a
été institué
par
Dieu, pour
l a
propagation du
genre humain (allusion à Gen. i ,
2 8 ) , mais
Dieu, dès
l ' o r i g i n e ,
a établi
la monogamie : allusion
à Gen.
2 ,
24
et Matth. 1 9 , 5-6
( § 1 ) .
2 . L'objection qui, se fondant sur la polygamie des patriarches,
contesterait l a
l o i de la monogamie :
Réponse
:
la
polygamie
des
patriarches
ne
contredit
pas
la
règle
de
la
monogamie, établie par
Dieu ( §
2-3) : en e f f e t , i l serait possible
de
donner,
à ce sujet, une interprétation allégorique, relative à
la
Syna
gogue
et à
l ' É g l i s e ,
mais
l'explication la
plus simple de c e ^ f a i t
est
fournie par l'évolution de
l a
l o i morale. Le Christ dans l'Évangile,
puis l'apôtre
Paul,
en prévision
de la
fin
des temps, ont
corrigé
et
ordonné
l e s coutumes antérieures,
lors
même qu'elles étaient inscrites
dans l a l o i mosaïque ( §
3 - 4 ) .
B.
L'exception
préjudicielle (praescriptio)
que
Tertullien
pourrait
soulever
lui-même
et
q ui consisterait à l i r e dans l'Évangile
un
précepte de continence s'imposant à tous l e s chrétiens.
Réponse : l e Christ n' a pas imposé l'abstinence sexuelle ni aboli
l'institution
du mariage.
Pareille
affirmation est l e
f a i t des
hé r é
tiques, q ui apportent un démenti au Dieu C r éateur : allusion à
Gen.
2 , 24.
( I I I ,
1 ) .
Conclusion partielle et transition :
s i l'Écriture, nulle part, n'inter
dit
l e
mariage,
c'est
que,
véritablement, i l
est
un
bien.
Mais,
comme
l'enseigne saint
Paul,
l a
continence est un bien
supérieur
( I I I ,
2 ) .
I I . Exposé de l a thèse : l e
mariage
monogame est l i c i t e ;
la continence est
préférable (III, 2-6)
A.
Propositio :
certes, l e
mariage apparaît
comme
un
bien
et i l peut
sembler légitime de s'y engager, puisque l'Apôtre l e conseille à cause
des
tentations
charnelles
:
allusion
à
/
Cor.
7 ,
2
et
9 .
( I I I ,
2 ) .
—
Mais,
à y regarder de près, i l est évident que l e mariage ne mérite
pas vraiment
d'être
appelé un bien, puisqu'on ne peut l u i appliquer
cette
qualification
que
par rapport au mal qu'il
permet
d'éviter,
à
savoir
les tribulations de la concupiscence ( I I I , 3 ) .
7/25/2019 A Son Épouse
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ANALYSE 73
—Combien
i l
serait préférable d' é cha ppe r à
c e l l e s - c i ,
tout comme
aux inconvénients du mariage ( I I I ,
4
«
. . .
u r i ) .
B. Comparatio
: i l en
va
de
même
dans l e s persécutions :
—
Mieux
vaut prendre l a
fuite
—
et c'est permis
(Matth.
1 0 , 23)
—
que de renier
sa
f o i .
—Mais combien
i l serait préférable
de ne point
fuir et
de
mourir
vaillamment, après avoir
donné
l e
témoignage
de sa f o i
( I I I ,
4 ) « Etiam
. . . excedere » ) .
C .
Confirmatio
:
1 .
P r e u ve s
de
raison
:
a ) un
bien q ui
est
seulement
permis n'est
pas vraiment
un
bien
:
—en
e f f e t ,
s i l a fallu
recourir
à une permission, c'est que l'on ne
pouvait maintenir intégrales l e s
exigences du bien
parfait ;
la permis
sion
comporte donc, par
l a
force des choses, une cause suspecte ;
—
en revanche,
un
bien authentique
n' a pas à être permis ; son
excellence est évidente et indiscutable
( I I I , 4
« Possum... manifes-
tum
» ) .
b)
l e
f a i t qu'une
chose
n'est pas interdite ne s u f f i t pas à l a
recom
mander ( I I I , 5 «Non propterea... inferiorum » ) ;
c ) une chose n'est pas bonne par l e
seul
f a i t qu'elle n'est pas mau
vaise ( I I I ,
§ 5 « Non i d e o . . . malum
non est
» ) ;
d)
l e
f a i t
qu'une chose ne cause
pas de
dommage
ne s u f f i t pas à
garantir qu'elle ne comporte
rien
de dommageable
( I I I , 5
«
Nec
i d e o . . .
non obest » ) ;
e )
une
chose
véritablement
bonne
non
seulement
ne
cause
pas
de
dommage
mais
e l l e
confère un avantage effectif ( §
5
«
Porro...
prodest » ) .
Conclusion
partielle :
en conséquence, i l faut pr é fé r er ce q ui apporte
un
avantage réel à ce qui, seulement, n'est pas
dommageable
( § 5
«
Nam-
que... non obest » ) .
2 . Preuve scripturaire :
Si
nous
voulons
remporter
l a
victoire,
écoutons
l e s
recommanda
tions de l'Apôtre :
a ) i l nous enseigne à mépriser l e s choses inférieures et à rechercher
les
biens supérieurs : allusion à
Phil.
3 ,
13 et
I Cor.
1 2 ,
31
( I I I ,
6
«
Ad
primum... simus » ) ;
7/25/2019 A Son Épouse
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74 INTRODUCTION
b) i l nous indique
où
se trouve notre véritable intérêt : citation
de
I Cor.
7 ,
34 ( § 6
«
S i c . . . placeat
» )
;
c )
lorsqu'il permet l e
mariage, i l
manifeste toujours, enmêmetemps,
sa préférence
pour
l e
célibat, qu'il
a
choisi
pour
lui-même
:
allusion
à
/ Cor. 7 ,
7
; 28 ; 40 ( § 6 « Ceterum... malit » ) .
Péroraison : Heureux celui q ui d ev i e nd r a s emb l ab l e à l'Apôtre
(§
6
« Felicem... extiterit » ) .
C ur non s i t rursus
nubendum ? (IV-VIII, 3 )
I .
Réfutation des o b j e c t i o n s avancées
pour j u s t i f i e r l e remariage (IV-V)
A. Ré ponses de
principe
(IV, 1 ) :
a ) On allègue l a parole
de
l'Écriture, selon laquelle l a chair est
faible (Matth. 26, 41) ;
—
mais pourquoi ne
tient-on
pas compte de l a deuxième
partie
du
même
verset,
q ui
rappelle
que
l ' e s p r i t
est
fort
?
—N'est-ce pas q u ' e n réalité on
ne cherche
que des ex cuses pour
sa
lâcheté
? (IV, 1 «
Sed... tuemur
» ) .
b) Ne devrions-nous pas rechercher l e s biens célestes ?
N'en sommes-nous pas capables,
puisque
nous pouvons compter
sur l a force
de l'Esprit
q ui est
en
nous
?
Conclusion partielle : Dès l o r s , nous sommes inexcusables,
s i
nous
suivons l a partie qui,
en
nous, est l a plus faible (IV, 1-2 « Cur... secta-
mur » ) .
B. Ré futati on en règle
des
arguments
supposés de
l a partie adverse
(IV, 2
-
V, 4 )
:
En r é a l i t é , tous l e s
arguments
que l'on
i n v o que
pour j u s t i f i e r
l e
remariage
ne
sont que des apparentes nécessités ; l eu r or igi ne v é r i tabl e
c'est la concupiscence :
a )
d'abord, l a plus puissante aussi, l a concupiscence de la chair
:
—
Elle
allègue
l e
droit
d'user
des
fonctions
naturelles,
l e
besoin
d'appui et de réconfort
éprouvé
par l a
veuve,
l a
bonne
réputation
qu'elle
se doit
de
sauvegarder
(IV,
3 «
Carnis...
tuta s i t
» ) .
—
Mais l'exemple
des v e u v es
chrétiennes,
q ui
persévè rent dans
7/25/2019 A Son Épouse
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ANALYSE 75
leur
propos,
devrait
suffire
à prouver l'inanité
de
ces
prétextes
(IV,
3
«Et t u . . . 4 ) .
—De f a i t , l 'amour des biens spirituels et immortels
permet
de
triompher
de
tous
l e s
désirs charnels et
terrestres
(IV,
5 ) .
b) en second l i e u , la concupiscence du s i è c l e , l e désir d un certain
c on fo r t ma té r i el
et
d un certain prestige social (TV, 6 ) .
—
Mais
un chrétien
ignore de
semblables calculs
; i l se souvient
de la P ro v idence divine (allusion à Matth.
6 , 26-32)
; i l ne s'attache
pas aux vanités du s i è c l e , mais
i l
s'applique à
v iv re
en toute simplicité,
sans
luxe inutile (IV,
7 ) .
Conclusion partielle : la
veuve
q ui s'est mise
au
service
du
Seigneur
n' a
plus
besoin
de
r i e n ,
sinon
de
persévérer
dans
son
propos
(IV,
8 )
.
c )
on allègue enfin l e
souci de s'assurer une postérité
(V, 1 - 3 ) :
Mais un chrétien ne saurait être
sensible
à
cet argument, en
effet :
—Les preuves imminentes
de
l a fin des temps et
la malignité
de
l'époque
présente l u i
font désirer
quitter ce
monde
pervers
: allusion
à 77 Cor.
7 ,
8 et PMI.
1 ,
23
(V,
1 ) .
—Un chrétien ne d o i t - i l pas, avant toutes choses, se préoccuper
de son
sal ut éterne l ?
Pourquoi
i r a i t - i l
se charger
d un
fardeau,
dont
les païens
cherchent à se défaire à
tout
prix
? (V, 1 «
Nimirum...
—
2
«
. . .
expugnantur
» ) .
—Des enfants ne sont-ils pas une gêne, sinon
un
danger pour
l e
salut
:
citation de
Matth. 24,
19
?
En e f f e t , au jour
du
grand départ,
ne seront-ils pas un obstacle et un empêchement ?
Au contraire, l e s veuves
sans
enfants ne connaîtront pas ces em
barras, inhérents
au mariage
(V,
2
«
Nobis...3
» «
. . . nuptiarum » ) .
Conclusion partielle
: aucune
des
prétendues nécessités, i n v o q u é es
pour
j u s t i f i e r l e
remariage ne convient à un chrétien (V, 3 « I g i t u r . . .
serais » ) .
C. Péroraison (V, 3-5)
Un
chrétien, q ui a été
marié,
se souvient qu'il a
succombé,
une f o i s
déjà, aux vices l e s pl us n ot ab le s de l a chair et du s i è c l e , q ui détour
nent l e plus fréquemment de l a l o i de Dieu, à savoir l e s
attraits
de
l a volupté et l e s
séductions de
l a cupidité
(V, 3
«
Vt
non... expiasse » ) .
—
l
redoute trop l e jugement
de Dieu,
q ui a frappé
Sodome et
Gomorrhe,
où
ces vices
étaient
florissants,
et
d'autres
encore
(V,
3
« Nubamus... Gomorra
» ) .
— l ne cè de pas à
l'aveuglement,
mais tient toujours pr é sente à
son esprit l a parole
de
saint
Paul
: I ^ e temps se f a i t court : I Cor.
7 ,
29 (V, 4 ) .
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 84/238
j6 INTRODUCTION
I I .
Ré f utati ons des
objections
f a i t e s
au
propos
de
viduité (VI-VIII,
3 )
Transition
: S i , d'après l a parole
de
l'Apôtre, ceux q ui
sont
mariés
doivent v i v r e comme
s ' i l s
ne l'étaient pas (reprise de I
Cor.
7 , 2 9 ) ,
combien
plus
ceux dont l e mariage a pris fin doivent-ils s'interdire
une
nouvelle union (VI,
1 « Quodsi...
non
habent
» ) .
A.
Ce propos e s t - i l
vraiment
aussi d i f f i c i l e q ue d'aucuns
l e
prétendent
?
Réponse
:
i l
est parfaitement réalisable
(VI, 1 - 5 ) ; en
effet
:
a )
une
veuve
chrétienne
doit
embrasser
résolument
l ' i d é a l
de
l a
continence ; e l l e a ,
pour
l a stimuler, l'exemple des païennes q ui
gardent
un
chaste
veuvage
pour honorer l a
mémoire d un mari très
cher (VI, 1 « V t . . . parentant » ) .
b)
Si ce parti
l u i
semble
d i f f i c i l e ,
qu'elle
considère l'exemple des
chrétiens q ui embrassent un
idéal de
vie encore plus
d i f f i c i l e :
—soit qu'ils observent une chasteté perpétuelle, depuis leur
baptême ;
—
soit
que,
mariés,
i l s renoncent
d un
commun accord, aux
rela
tions
conjugales
(VI,
2 ) .
c )
Une chrétienne
ne
s e r a i t - e l l e
pas capable d'observer, pour
l'amour
de Dieu,
ce que nombre
de
païennes pratiquent pour l e dé
mon :
— e s Vestales à Rome ;
— e s vierges préposées
au
culte
de
la
Junon
achéenne
;
—la Sibylle de Delphes
;
—
les
« veuves » q ui assurent l e culte de l a C é r è s africaine
(VI,
3-4)
?
Conclusion
partielle : C es ex empt a constituent un véritable défi pour
l e s
chrétiens
; i l s sont une imitation
diabolique de
l a continence
chrétienne,
mais
ne vaudront
à leurs
adeptes que
l a damnation (VI, 5 ) .
B.
Q u el s a v an ta ge s
confère
l e
pr opos d' un chaste veuvage
?
(VII, 1 - 3 )
Réponse : des avantages nombreux, en
ce
monde
et en
l'autre ; en
effet
:
a )
Selon
l'enseignement
du
Seigneur,
l a
continence
nous
permet
—de p rou v e r notre f o i
;
—de nous
préparer
en
vue
du jour où
notr e cor ps
sera
re v êtu
d'incorruptibilité
(allusion à / Cor. 1 5 ,
53)
;
7/25/2019 A Son Épouse
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ANALYSE 77
—d'assumer
pleinement l a volonté
de Dieu (VII, 1 « Nobis...
Dei » ) .
b)
En
e f f e t ,
puisque
rien n'arrive
sans
l a
volonté
de Dieu
(allusion
à
Matth. 1 0 , 2 9 ) , lorsque Dieu permet l a
mort du
conjoint, i l
s i g n i f i e
ainsi quelle est
sa
volonté et
un
chrétien
s'interdira
de
rétablir
l ' é t a t
de
mariage, auquel
Dieu a
voulu mettre
fin (VII, 1 «
Super...
»
—2
« . . .
posuit » ) .
c )
Au contraire, i l s'empressera de s a i s i r l'occasion q ui l u i est
offerte
de v iv r e enfi n
libéré
de
la
servitude du mariage e t , comme l'Apôtre
l'y
convie
(citation de
/ Cor.
y , 2 7 ) , i l évitera de s' y
engager à
nouveau
(VII, 2 « Quid... obligationem
» ) .
Conclusion
partielle
et tr ansition (VII,
3 )
;
Certes, se remarier n'est pas
un
péché, mais c'est s'exposer à des
é p r eu v es redoutables, aux dires
de l'Apôtre
(allusion
à
/
Cor.
7 , 2 8 ) .
C'est pourquoi la veuve chrétienne embrassera sans hésiter l e
propos de continence qu i s ' o f f r e à e l l e ; e l l e pour ra ainsi r é a l i s e r , enfin,
ce
qu'elle
n' a pas
eu
l e courage
de
pratiquer
durant
sou mariage
(VII, 3 ) -
C .
Confirmat™
:
(VII,
4-5)
Au contraire, l e s secondes noces constituent
un
obstacl e et une
menace pour
la
f o i et une
vie
chaste et sainte.
Deux
preuves
peuvent
être avancées
dans
ce
sens
:
a ) La discipline ecclésiastique, fondée sur l'Écriture, exclut, en
e f f e t , l e s digames des ministères sacrés et de l'ordre des
v e u v e s
( a l l u
sion à / Tim. 3 , 2 et 12 ; Tite 1 , 6 ; / Tint. 5 , 9 ) (VII, 4 ) .
b )
Si l e s
païens aussi possèdent
un sacerdoce de v e u v es et de
vierges,
c'est
l à une
contrefaçon
dérisoire, due
à
la
jalousie
du
démon
(VII,
5 ) .
D. Comparatio (VIII, 1 - 3 ) :
Que
l' on v euille bien comparer l e s
mérites
respectifs de
la
vierge
et de la veuve :
a )
L'Écriture montre combien l e
propos de
viduité
est
agréable
à Dieu : citation de I s . 1 , 17-18. Dieu accorde sa pr otecti on toute
spéciale à
la veuve
et à l'orphelin et admet dans son intimité celui
q ui
prend
leur
défense
(VIII,
1
« . . .
disputabit
» ) .
Même l e s vierges ne méritent pas
un
t e l honneur, et
c'est
justice :
b) I l
s u f f i t ,
en
e f f e t , de
mettre eu
parallèle
l e s
mérites respectifs de
l'une
et
de l'autre :
7/25/2019 A Son Épouse
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78
INTRODUCTION
— ' i n t é g r i t é corporelle de
la
vierge
l u i
vaudra une récompense
toute spéciale dans l e s cieux ;
—
mais l e
propos
de viduité
e s t , à certains égards,
plus
méritoire
encore,
au
point
qu'il
est
permis
de
conclure
:
Chez
la
vierge c'est
la
grâce q ui est
couronnée,
chez
la
veuve l e
courage et l ' e f f o r t , en un mot, la vertu
(VIII, 2-3
« . . . perpetrantur » )
PÉRORAISON
(vm, 3 - 5 )
Que
l a veuve s'attache donc à prendre tous l e s moyens de nature
à
favoriser
son
propos ;
qu'elle v e i l l e notamment
:
1 .
à
pratiquer
l e s
vertus q ui l e
soutiennent directement :
—l'humilité,
—l'application au travail,
—la
tempérance (VIII, 3 «
Stude...
spernit » ) ;
2 . à cultiver l e s fréquentations dignes
de
Dieu : citation
de
/ Cor. 1 5 ,
33
(VIII, 4
«
. . . mali
» ) ;
3 .
à
éviter
la
compagnie
des
femmes
bavardes,
paresseuses,
adonnées
à la boisson et
aux
commérages :
allusion
à /
Tint.
5 , 13 (VIII,
4
« ^Loquaces... »
—5
« . . .
propinqua » ) .
Conclusion
(VIII, 5 )
Après
l e s
recommandations
de
l'Apôtre,
celles que Tertullieu adresse
à
sa
femme
sont
superflues
;
e l l e s
pourront,
toutefois,
à
l'occasion,
l u i
servir
de
consolatio.
AD
UXOREM
I I
EXORDE
(I .
i - 4 )
Bien qu'il a i t déjà traité
antérieurement
de l a question du remariage,
Tertullien croit
nécessaire d' y revenir,
compte
tenu
de
l a
faiblesse
7/25/2019 A Son Épouse
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ANALYSE 79
humaine, afin de bien préciser qu'il n'est pas
interdit.
Mais
i l
faut
savoir
q u ' e n
ce
cas
la
discipline
de
l ' É g l i s e , fondée sur l'Écriture,
impose
de n'épouser qu'un chrétien ( § i ) .
—
Envisager
l a possibilité
d un
remariage
ne signifie
pas
sacrifier
l'idéal de
la
continence, q ui
demeure
l e parti l e plus
élevé,
l e plus
avantageux, l e plus d i f f i c i l e , aussi
(§2).
—Mais la f a c i l i t é avec laquelle nombre de chrétiennes, veuves ou
divorcées, épousent des païens, oblige Tertullien a souligner la gravité
d'une
t e l l e démarche, condamnée par
l'Écriture
(§3) :
Propositio : En e f f e t , s ' i l est tolérable que l'on se
remarie
—uis que
l'Apôtre se
borne à conseiller la continence
aux veuves et aux
femmes
non
mariées
:
citation
de
/
Cor.
7 ,
7
—
,
en
revanche,
lorsqu'il
précise
les conditions auxquelles une veuve a l e droit
de
se remarier, i l énonce
un
ordre,
c l a i r
et net :
i l
ne
leur
est permis
d'épouser
qu'un chrétien
citation
de
/
Cor.
7 , 39.
—Par conséquent, enfreindre ce précepte constitue une faute
é vidente
et d'une extrême
gravité ( § 4 )
.
Argumentation
(II-VII)
An l i c e t g e n t i l i coniungi ? ( I I , 1 - 6 )
Réponse de
Tertullien
:
Non.
Réfutation
des
objections
préalables
:
S ' i l s récusent ou contestent l a portée du précepte paulinien, les
adversaires
doivent
produire un
texte scripturaire susceptible
de l e
contrebalancer et de fonder l a thèse contraire
:
1 . Or , étant donné que, nulle part, l'Écriture n'autorise expressé
ment une chrétienne à épouser un païen,
—i l
faut
se
demander
s i l e s intéressées
et
leurs
conseillers
peuvent
se réclamer
de
/ Cor. 7 , 12-14, en étendant à tous l e s mariages mixtes,
d é j à conclus ou à conclure, une règle q ui ne concerne en réalité que l a
première catégorie ( I I ,
1-2 «
. . . l i c e r e » ) .
2 .
Réponse
de
Tertullien
:
C'est
là
une
interprétation
abusive,
qu'une lecture correcte du passage en question
s u f f i t
à rejeter : en effet
:
a )
en / Cor.
7 , 1 6 , i l
est
dit expressément
:
s i
un
croyant
a
une
épouse païenne—et non pas : s i l
épouse
une non-croyante ; i l s'agit
7/25/2019 A Son Épouse
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80 INTRODUCTION
donc
bien
d'un
couple dont l e
mari s ' e s t converti, taudis
que l a
femme
restait païenne ( § 2 ) ;
b)
du r e s t e , l e but du précepte confirme que c'est bien
ainsi
q u ' i l
faut l e
comprendre : Dieu appelle l e s
conjoints
à v i v r e
dans
la paix
et
i l donne à de t e l s
mariages
l'espoir de conversion de l a
partie
non
croyante
( §
3
« . . . l u c r i f i e r i » ) ;
c ) La finale
du
passage confirme, à son tour, que t e l est
bien
l e
sens des versets en cause
;
l'Apôtre y déclare :
Que
chacun demeure
en la condition
où
l ' a s a i s i l'appel
du
Seigneur (/ Cor. 7 , 1 7 ) .
Une
f o i s
encore, i l
s'agit
d'un
couple, dont l'un des conjoints
s ' e s t
converti
au
christianisme ( § 3 «
I p s a . . .
nubere
» ) .
d)
I l
est
donc
impossible
de
l i r e
en
I
Cor.
7 ,
12-14
une
autorisation
implicite
en
faveur de ma r i ag es mi x t es
encore
à conclure,
—d'autant moins
q u ' e n
I Cor. 7 , 39, l'Apôtre spécifie expressément
q u ' une veuve, libre de se remarier à
la
mort de son mari, doit l e
faire :
dans l e
Seigneur
seulement (tantum in
Domino ),
ce q ui signifie incon
testablement : e l l e ne doit épouser qu'un
chrétien.
—Est-il concevable que l'Apôtre ait pu se contredire à aussi bref
intervalle
? ( §
3
«
Si
u e r o . . . »
—
«
. . .
christiano
» ) .
Conclusion partielle
:
Toute autre
forme
de remariage est
donc
inter
dite
par
l'Apôtre,
autant
dire
par
Dieu
lui-même,
dont
i l
est
f a c i l e
de
reconnaître l e
précepte à son expression
claire
et nette
(
§ 4
« I l l e
i g i -
t u r . . .
»
—
6 «
. . . observes » ) .
C ur non l i c e t ? ( I I ,
6
- VIII,
5 )
I .
Justification
du
précepte
par
l'Écriture
( I I ,
6
-
VII)
C'est à juste t i t r e qu'il est interdit à des chrétiens d'épouser des
non-croyants
;
de
t e l l e s u ni o ns c ompo r te nt ,
en e f f e t , de nombreux
dangers
pour
l a
f o i , pr é v us par l'Apôtre à
savoir
:
A.
Ceux qui menacent
l e corps ( I I ,
6
-
I I I , 2 )
Au contact d'un païen,
un chrétien contracte
nécessairement
une souillure.
1 .
Réfutation
d'une
objection
des
adversaires ( I I , 7 - 9 )
:
On objectera peut-être : s i l'on admet une t e l l e contamination,
i l est
impossible
de
dissocier l e cas de ceux q ui
sont
devenus
chrétiens
7/25/2019 A Son Épouse
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ANALYSE 81
alors
qu'ils étaient déjà mariés avec un
conjoint
païen et l e cas de
chrétiens q ui
épousent
des païens.
Réponse
de Tertullien : on
ne
peut pas mettre les
deux
situations sur l e mêmeplan ; en effet
:
a ) P remiè re distinction à faire
:
au regard
de
l a volonté de Dieu,
q ui
fixe l e status
l e g i s pour
l e s chrétiens :
—e
Seigneur
a interdit l e divorce et recommandé la continence ;
de ce f a i t
i l
a placé
l e s
mariages
chrétiens
sous un
r égime l é g a l ,
q ui leur
confère l e
status
n e c e s s i t a t i s
; l e s
mariages à conclure, au contraire,
appartiennent au domaine des possibles, régis par un statut différent ;
—
e s
unions
préchrétiennes
devenues
mixtes
relèvent
de
l a
première
catégorie ; l e s ma r i a ge s mi x t e s à conclure, de
l a seconde
( I I , 8 ) .
b)
Deuxième
distinction
à
faire
:
au
rega rd
de
l a ratio
l e g i s
:
—
d'après
I Cor.
7 , 17 et 1 4 , la grâce de
Dieu
sanctifie
ce qu'elle
trouve,
en
sorte que, dans l e s unions préchrétiennes devenues mixtes,
celui q ui se
convertit est
purifié de toute souillure et l e conjoint païen
en même temps ;
—
ceci ne peut se
réaliser
dans l e s
mariages
mixtes à conclure,
puisque la grâce de Dieu a déjà sanctifié l e conjoint chrétien ( e t qu'elle
n' a pas, a l o r s , trouvé l e conjoint pa ïe n a v ec l u i ) .
Dans
ce
c a s , l a
partie
païenne
est
et
demeure
impure
;
lorsqu'elle
entre en contact avec l a partie chrétienne, ce ne peut être que
pour
l u i
communiquer sa souillure et provoquer sa perte ( I I , 9 ) .
2 . Nature
et
gravité
du
délit
( I I I ,
1 - 2 )
Compte
tenu de
ce q ui a été démontré
antérieurement, l e s chrétiens
q ui épousent des non-croyants commettent une faute, dont i l s'agit
d'apprécier
la nature
et l a gravité :
a ) les «
mariages
mixtes »
constituent un délit
de
fornication
( s t u -
prum),
q ui
doit
être
sanctionné
par
une
excommunication,
c'est-à-dire,
pour
reprendre l e s termes de l'Apôtre ( /
Cor.
5 , n) , une exclusion
totale
de l a fraternité
chrétienne ( I I I ,
1 «
. . . sumendum » ) .
—
Leur
correction légale ne
s u f f i t
pas à
blanchir
l e s
coupables,
car i l s ont violé la l o i de Dieu, au même t i t r e que ceux q ui commettent
un adultère ou une
fornication.
—En
e f f e t ,
s'unir à
un païen,
c'est profaner l e temple
de
Dieu
(allusion à / Cor. 3 , 1 6 ) ;
c'est
mêler l e s membres du Christ avec l e s
membres d'une adultère (allusion à I Cor. 6 , 15) ; c'est user
de
manière
indue
d un
bien
q ui
ne
nous
appartient
pas
( d é l i t
d'iniuria).
— ' i l est vrai que nous avons
été
rachetés par
l e
sang d un Dieu
(allusion
à / Cor. 6 , 19 s . ) , notre corps appartient à Dieu, et l u i porter
atteinte c'est
offenser Dieu
directement ( I I I ,
1 « Ouod sciam...
» ) .
7/25/2019 A Son Épouse
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82 INTRODUCTION
b ) Ou a
pr étendu qu'il s'agit
d'une
faute
minime
;
Réponse
de Tertullien
:
—
Même
s i
l'on
f a i t
abstraction
du
f a i t
qu' il s'agit
d'une
iniuria,
commise
au
détriment
d un
cor ps q ui a ppar ti ent
à
Dieu,
—l reste que toute
faute délibérée
--
q ui
enfreint
sciemment
un
précepte
divin—st une faute g ra v e ;
—
r ,
on est libre de
se marier
ou
de ne
pas se
marier ;
mais s i
l'on
se
marie, on doit respecter la l o i de Dieu, q ui interdit l e s « mariages
mixtes »
et c'est
là
une
interdiction
qu'il est
f a c i l e
de respecter;
—par
conséquent, s i
on l ' e n f r e i n t , on est coupable de contumace,
autant
dire
de
rébellion
directe
et opiniâtre
contre
l a
volonté
de
Dieu
( I I I ,
2 ) .
B. Ce q ui menace l ' e s p r i t : ( I I I , 3 - VII)
1 . Confirmatio :
( I I I , 3
-
IV )
Parmi l e s dangers et blessures q ui menacent l a f o i —p r é v u s par
l'Apôtre
—
l
faut
compter aussi
ceux q ui
affectent « l ' e s p r i t » :
a )
s ' i l
est
vrai que « l e s mauvaises conversations
corrompent
l e s
bonnes
mœurs
»
(citation
de
/
Cor.
1 5 ,
3 3 ) ,
combien
plus
l e
partage
de
toute l a
vie et l'intimité de
tous l e s instants
dans l ' é t a t
du
mariage
( § 3 « . . . usus » ) .
b) une chrétienne doit suivre en toutes choses la volonté de Dieu ;
—comment
pourrait-elle
servir deux maîtres à l a f o i s , l e Seigneur
et
un mari païen (allusion à Matth.
6 ,
24)
?
1 . D'une part, s i e l l e règle sa conduite sur l a volonté de son mari,
e l l e deviendra
païenne en
tout
son comportement ( § 3
«
Quaeuis...
»
—
§
4 ) -
2 ' . De plus, l e mari païen, aux ordres du
démon,
l'empêchera
d'accomplir ses devoirs envers Dieu
:
—
d'observer
l e s jours de station
et
de jeûne,
—de
pratiquer l'aumône,
—de
participer
aux offices nocturnes, aux solennités
pascales,
—de recevoir
l'eucharistie,
—de visiter l e s prisonniers, de saluer l e s
frères
chrétiens par l e
baiser
de
paix, d'offrir l'hospitalité aux frères de passage (VI).
2 . Réfutation des objections
(V-VII)
1 .
Mais, dira-t-on,
certains
maris
païens
se montrent tolérants pour
l e s
pratiques chrétiennes
(V, 1 «Sed...
obstrepit
» ) .
7/25/2019 A Son Épouse
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ANALYSE
83
Réponsede Tertullien : Mêmedans ce c a s , on n'est pas moins
coupable,
car ;
a )
réponses
de
principe
( §
1 «
Hoc
e s t . . .
impatiens
» )
:
—c'est
livrer
aux
païens l e s
pratiques chrétiennes ;
—s'en
remettre à leur discrétion
et
à leur
bon
vouloir
pour
l'accom
plissement
de ses
devoirs
de
clirétien ;
—s'enfermer dans
un
redoutable
dilemme,
car
i l
est impossible
d'obéir à la f o i s
aux
préceptes
de
l'Écriture
que
voici :
d'une part, / Cor. 1 0 ,
29,
q ui demande au chrétien de ne pas
régler sa
conduite
sur une conscience
étrangère ;
d'autre part, /
Cor.
7 , 32, q ui lui
demande
d'agir sans
se
tourmenter
:
une
chrétienne
mariée
à
un
païen
enfreindra
nécessaire
ment
l e premier
précepte,
en
informant son
mari,
s ' i l
est
tolérant
—ou
l e
second, s i e l l e l ' é v i t e , parce qu'il
n'est
pas tolérant ( § 1 ) .
Transition : D'ap rès Matth. 7 , 6 , l e chrétien ne doit pas jeter ses
perles auxpourceaux ;
o r ,
ses
perles,
ce
sont les
pratiques quotidiennes
q ui distinguent
l e chrétien
( § 2 « Nolite...
insignia
» ) .
b) Illustration
:
la vie
quotidienne
d'une
chrétienne
mariée à un
païen q ui se
montre tolérant (V, 2 « Quanto... »
—I, 2 )
:
1 ' . Les activités chrétiennes sont entravées
de
bien des maniè res
(V, 2
« . . . ueneni » ) .
Plus la
femme
s'efforcera de
cacher ses pratiques religieuses, plus
e l l e l e s rendra suspectes et suscitera la curiosité
indiscrète et
avide des
païens ; e l l e se v e r r a donc réduite à se
cacher,
qu'il s'agisse :
—
du
signe de l a croix,
—d es e xo r ci sme s par exsufflation,
—des prières récitées
la
nuit,
mais
surtout
de
la
réception
de l'eucharistie,
objet
de
tant
de
calom
nies
et
de
tant
de soupçons (V, 2 « Quanto... ueneni
» ) .
Confirmatur
:
Les maris
païens,
apparemment
tolérants
pour
l e s
usages religieux des
chrétiens,
ne visent,
en
r é a l i t é , q u ' à
s'emparer
de
la fortune de leurs épouses chrétiennes ; i l l eur est f a c i l e
de
l'extor
quer en recourant au
chantage
ou à l a menace de
l e s
dénoncer
comme
chrétiennes (V,
2 «
Sustinent... litigaturi » ) .
Conclusion partielle : C es exemplesprouvent bien que l e s « mariages
mixtes
»
c on du is en t à l a ruine financière ou à
la
perte
de la f o i .
2 ' . Les activités païennes constituent une menace permanente (VI).
—Dans l a
maison,
l'épouse chrétienne d un mari païen est perpé
tuellement au
c on ta ct d es
dieux païens ; i l l u i
faut,
en
outre, participer
aux
honneurs rendus aux
démons,
aux
fêtes
des princes, à celles q ui
7/25/2019 A Son Épouse
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84
INTRODUCTION
marquent l e début de l'année
ou
du mois ; e l l e ne peut s'opposer
aux usages païens dans l a décoration de l a maison (couronnes, lam
p e s . . . ) .
—
Hors
de l a maison, i l l u i faudra accompagner son mari
en
des
lieux où
e l l e
n'a que f a i r e , participer à des
banquets,
fréquenter
des auberges, servir
à
table des pécheurs
(VI, i « . . .
ministrare » ) .
Transition
: N'est-ce
point l à , déjà, un présage de sa damnation
future
? Elle
q ui
était appelée
à
juger l e s pécheurs, doit se mettre
à
leur
service et obéir à leurs moindres dé si rs (VI, i « Et non h i n c . . .
iudicatura
» ) .
Fu nes te s consé q uence s de
cette conduite
:
Lui
sera-
1 -
i l
possible
de ne
point
abandonner
l e s
pratiques
chré
tiennes : la réception de l'eucharistie ? l e s chants chrétiens ? l a prière ?
l e s
saintes
Écritures ?
(VI,
i «
De cuius manu...
»
—
2 «
. . . interiec-
tione
» ) .
Conclusion partielle :
Comment ne s e r a i t - e l l e pas abandonnée par
l'Esprit
et l a grâce de
Dieu et
livrée
tout
entière
aux
forces
du mal
? (VI, 2 «
Vibi s p i r i t u s . . .
immissa
» ) .
2 .
Une
deuxième
objection
peut
être
soulevée
:
l e s
dangers
pour
l a
f o i ,
q ui viennent
d'être
é numé r és,
ne
menacent-ils
pas tout autant
l e s chrétiens
q ui
restent mari és à leur conjoint païen,
après leur
conversion ? (VII)
Réponse de Tertullien :
Encore une f o i s , i l importe
de
bien distinguer l e s deux cas :
a ) l a situation
de
ces
personnes
est
excusable ; e l l e e s t , en e f f e t ,
conforme à l a
volonté
de Dieu, exprimée dans l Écriture :
—
i l
leur
est
enjoint
de
demeurer
en
l ' é t a t
où
l a
grâce
de
Dieu l e s a
s a i s i s
(allusion à /
Cor.
7 ,
17 et 13) ;
—leur sanctification s'opère effectivement
(allusion
à
/ Cor.
7 , 14) ;
— a conversion du conjoint païen peut être espérée (allusion à
I Cor. 7 , 1 6 ) .
Iya raison confirme l e
bien-fondé
de
cette
argumentation fondée
sur
l'Écriture : e l l e permet de comprendre que, dans l e mariage q ui vient
d'être
é v o q u é , l e s
obstacles à
la f o i
ne
sont
pas
décisifs
et que des
résultats
positifs peuvent
être
attendus ;
en e f f e t , l a
grâce
de
Dieu
s' y
trouve
déjà
à
l ' œ u v r e
:
—une
force
divine habite l a
partie
chrétienne, q ui impressionne
l e conjoint païen et l u i f a i t relâcher son hostilité
;
—e
spectacle de
l a conversion survenue, l'expérience du
change
ment de
vie
q ui s ' e s t ensuivi, l e contact habituel
avec
la grâce
de Dieu,
7/25/2019 A Son Épouse
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ANALYSE
85
constituent autant de gages de conversion du conjoint païen (VII, 1
«
Si
e r g o . . .
—) .
b)
au
contraire,
ceux
q ui s' engagent
librement
et
délibérément
dans
un
« mariage mixte »
n'ont aucune
excuse
:
—un
t e l
mariage
est
condamné par Dieu ;
—
l
est
l 'œu v re
du
démon
(VII,
3 «
Ceterum... inferuntur
» ) .
Confirmatur
:
I l est possible de donner une preuve (signum) à
l'appui de
cette affirmation :
c'est que
seuls l e s chasseurs de
dot
a cc ept en t d ' é po us er d es chrétiennes
(VII,
3 « Hoc s i g n i . . .
excludant » ) .
Conclusion partielle
:
Un
t e l
mariage ne
peut
avoir
qu'une
issue
désastreuse
pour
l e s
imprudentes q ui s' y engagent, l a ruine matérielle et l a perte de l a f o i ;
arrangé
par l e
démon, i l
est condamné par
l e Seigneur
(VII,
3 «
Habes...
amnatur » ) .
I I . Justification du précepte au r egar d de l a raison (VIII, 1 - 5 ) .
I l s u f f i t ,
du
r e s t e , d un peu de bon sens pour se convaincre des
dangers
l i é s
aux
ma r i ag es mi x te s
et
comprendre
l e
bien-fondé
de
leur
interdiction (VIII,
1
«Ad h o c . . . sententiarum
» )
:
1 . Les païens procèdent exactement de l a même manière :
a ) l e s
maîtres
païens l e s
plus sévères et
l e s
plus attachés à
l a
disci
pline interdisent à
leurs esclaves de
se marier
en dehors de l a maison.
—
Motifs de cette interdiction
: c'est afin
d'éviter
que
ces
esclaves
ne
sombrent
dans
l a
débauche,
ne
négligent
leurs
devoirs et ne livrent à
des étrangers
l e s
biens de leur maître (VIII, 1
«
Nonne... promant » ) .
b) l a législation païenne prescrit
de
réduire en esclavage l e s
femmes
qui, unies à des esclaves étrangers, maintiennent une t e l l e union
malgré l'avertissement formel du maître de ces escl av es (VIII,
1
« Nonne... » ) .
Conclusion partielle
: De
même,
l e s
chr é t ie nne s q u i s'engagent dans
un mariage mixte méritent de perdre
leur
condition, puisqu'elles
s'unissent à un esclave du démon, malgré l'avertissement formel du
Seigneur, q ui leur a été
intimé
par
l'Apôtre (VIII, 2 «
. . . denuntiatum » ) .
2 . I , 'examen des causes q ui
poussent
à conclure des « mariages
mixtes
» permet, d'autre part, de juger de l eur i nani té e t , par contre
coup, de
j u s t i f i e r
l'interdiction de
t e l l e s
unions : (VIII,
2
«
Quam
huius... » —
3
« . . . non praestet»).
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86
INTRODUCTION
Ce sont :— a faiblesse
de
l a
f o i ;
—l'attirance des plaisirs du s i è c l e (VIII,
2
« Quam huius...
gaudioruin » ) .
C es
causes jouent
surtout chez l e s chrétiennes fortun ées
: faute
de
trouver
un mari
riche parmi
l e s chrétiens,
e l l e s recherchent des
maris païens, q ui leur accorderont toutes l e s vanités d'un luxe inutile
(VIII,
3 ) .
Conclusion
partielle,
sous
forme
d'exhortation : Que
l e s chrétiennes
riches imitent l e s femmes païennes de l a meilleure société (VIII, 4 - 5 ) .
—Celles-ci n'hésitent pas à
épouser
des partenaires
païens sans
renom ni fortune,
voire
leurs propres esclaves, pourvu que
leur
liberté
ne
rencontre
aucun
obstacle
(VIII,
4
«
Pleraeque...
timeant
» ) .
—En épousant des
partenaires
chrétiens sans fortune, l e s chrétien
nes recueilleront un
avantage bien supérieur, puisque
l e Seigneur a
promis
aux
pauvres l e
royaume des cieux
(VIII,
4 « Christianam... »—
5 ) .
PÉRORAISON
(Vin,
6-8)
I , e bonheur du mariage chrétien
:
1 . En sa conclusion, i l
est béni
par Dieu,
car :
—l ' É g l i s e , l'eucharistie, l a prière y
contribuent
;
—
e s
anges l'attestent
;
—
e P è r e
céleste l e r a t i f i e
(VIII,
6 ) .
2 . En
son épanou i ssement, toute
la
v ie durant,
i l
offre l e
modèle
d'une
union
sans
f a i l l e
:
a ) dans l e s biens spirituels que l e s époux partagent : (VIII, 7
«
. . .
seruitatis » ) ;
b) dans l'unité
parfaite,
du
corps
et de l'âme, q ui
l e s
unit
(VIII,
7
«
Ambo...
—spiritus » )
c )
dans l e s fruits spirituels de cette union :
—l'accomplissement commun des
devoirs
religieux
;
—la participation
aux
offices et à l'eucharistie ;
—
la
mise
en
commun
des
épreuves
et
des
joies
(VIII, 7
«
simul
orant... » —8 . . . r e f r i g e r i i s )
d) une
confiance
réciproque,
gage d' une
véritable liberté ;
—dans l'exercice de l a charité chrétienne ;
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ANALYSE 87
—dans l'accomplissement des obligations religieuses
—
et l e s pratiques de
l a
vie quotidienne (VIII,
8
« Neuter...
bene-
dictio » ) ;
e ) l a joie q ui habite l e s
époux chrétiens
—
l l e
s'exprime
par
l e chant
de
psaumes,
d'hymnes et de louanges
à
Dieu ;
—
l l e
appelle l a joie
et la bénédiction
du Christ, q ui accorde aux
époux chrétiens
f )
sa paix
( §
8 «
Sonant... »
—§ 9
«
. . . mittit
» )
g )
et l e bien
inestimable
de sa
présence
(allusion à
Matth.
1 8 , 20)
(§
9 « Vbi duo... non
est
» ) .
Conclus1on
(VIII, 9 )
C es
considérations
explicitent
l e
précepte de l'Apôtre ( / Cor.
7 ,
3 9 ) .
Puissent-elles, s i l en était besoin, détourner de leur projet funeste l e s
chr é ti ennes q ui envisageraient
de
contracter un « mariage mixte
» .
Ces
unions leur sont interdites, et
même s i e l l e s étaient autorisées,
i l faudrait
s'en
abstenir, tant e l l e s sont dommageables.
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CONSPECTVS
SIGLORVM
A Parisinus latinus 1622, saec. IX (Agobardinus)
F Florentinus
Magliabechianus, conv. soppr. I ,
VI,
10,
saec. XV
G Gorziensis amissus, quem adhibuit B. Rhenanus in
edi-
tione tertia
N Florentinus
Magliabechianus, conv.
soppr.,
I , v i , 9 , anni
1426
X
Luxemburgensis
75, saec. XV
0 consensus codicum NFX
a
consensus codicum
NG
P consensus codicum FX
R1
editio
princeps
Beati Rhenani, Basileae 1521
R2 editio altera Beati Rhenani, Basileae 1528
R3
editio
tertia
Beati
Rhenani,
Basileae
1539
R consensus editionum Beati Rhenani
Pam. editio
Iacobi
Pamelii, Antverpiae
1584
Lut.
notae Latini
Latinii ex libro
q ui inscribitur
Loti ex
coniectura U*. Viterbiensis vel r e s t i t u t i vel a l i t e r
l e c t i
in Tertulliano post
editionem
Pamelii, Romae 1584
Iun. notae Francisci Iunii editioni Pamehanae
iteratae
(Franecerae
1597)
in
appendice
additae
Seal.
notae Iosephi Iusti Scaligeri exemplari editionis Pame-
lianae
iteratae (Franecerae
1597),
quod
in bibliotheca
Leidensi
adservatur, manuscriptae
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CONSPECTUS SIGLORUM 89
Vr s
notae Fulvii Ursini
ab Ioanne a Wouwer traditae in libro
q ui inscribiturAdQ.S.F. Tertulliani opera
emendationes
epidicticae,
Francofurti
1603
Rig. editio Nicolai R i g a l t i i , Lutetiae 1634
Oehl.
editio
Francisci
Oehler, Lipsiae
1854
K ro y. editio Aemilii Kroymann, Vindobonae 1942 (CSEL 70)
(= CC Turnhoult 1954)
S i e . editio Adriani Stephan, Hagae Coraitis 1954
c e t t . codices et editiones
Beati Rhenani
praeter
testes
antea
commemoratos
codé, consensus
codicum
omnium
coni.
coniecit
d e f . d e f i c i t
om. omisit
t r .
transposuit
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Œuvres
de
Tertullien
Abréviations
An.
De anima
Apol.
Apologeticum
Bapt.
De
baptismo
Cast.
De
exhortatione
c a s t i t a t i s
Cor.
De
corona
Cuit.
De cultu feminarum
Herm.
Aduersus
Hermogenem
Idol.
De idolatria
I e i .
De ieiunio aduersus psychicos
Marc. Aduersus Marcionem
Mart.
Ad martyr as
Mon.
de
monogamia
Nat.
Ad nationas
Orat.
De
oratione
Paen.
De
paenitentia
Pal.
De pallio
Pat. De
patientia
Praes.
De
praescriptione haereticorum
Pud.
De pudicitia
Scap.
Ad
scapulam
Scorp.
Scorpiace
Spect.
De spectaculis
Test.
De
testimonio animae
Val.
Aduersus Valentinianos
Virg.
De virginibus uelandis
Vx.
Ad uxorem
Dans
l e s
renvois aux œu vr es
de
Tertullien,
l e s
c h i f f r e s romains
indiquent
l e s Livres, l e s
c h i f f r e s
arabes indiquent
successivement
l e s chapitres et
l e s paragraphes.
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TEXTE
ET
TRADUCTION
7/25/2019 A Son Épouse
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AD VXOREM
LIBRI DVO
LIBER
PRIMVS
I , 1 . Dignum duxi, dilectissime mihi in Domino
conserua,
quid
t i b i
sectandum
s i t
post
discessum
de
saeculo
meum,
s i prior te
fuero
uocatus,
iam
hinc
prouidere, ut prouisum obserues, mandare f i d e i tuae.
5
2 . Nam saecularibus s a t i s
agentes sumus
et utrique
nostrum
consultum uolumus, talibus tabulas
ordina-
mus ; cur
non
magis
de diuinis atque eaelestibus
p o s t e r i t a t i
nostrae
prospicere
debeamus
et lega-
tum
quodammodo
praelegare admonitionem
e t demons-
i o trationem eorum q uae ex
bonis
immortalibus et
de
hereditate caelorum deputantur ?
3 . Tu modo ut solidum capere possis hoc
meae
admonitionis fideicommissum Deus f a c i a t , cui s i t
honor,
g l o r i a ,
c l a r i t a s ,
dignitas
et
potestas
e t
nunc
1 5 et in saecula
saeculorum».
Titulus
:
Incipit ad
urorem
l i b e r
I A
: Incipit
l i b e r
primus
de
uxore
N :
Incipit l i b e r
primus
Tertulliani De uxore F : Q. Septimii Florent» Tertu-
l i a n i . Incipit l i b e r
primus ad
uxorem
X.
I .
1 . dignum
—mihi om. F ( p r a e t e r
litteram rubricalam :
D )
I I
dignum
duxi om. XR1-* I l dilectissimam N I I mihi om. XR1-« I I 3 . fuero t e t r . X I I
6 . uolumus : uolibus
F
I I
tabulas
Rig.
:
tabulis A om.
c e t t .
I l 7 . atque
R** : ad que A
aeque
pR1 I ] 8 .
posteritate X
I I 9 . et A :
sed
flR
I I
1 0 . de
7/25/2019 A Son Épouse
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A SON
ÉPOUSE
LIVRE I
1 . 1 .
J ' a i
estimé
convenable,
t r è s
chère
compagne
dans
l e service du
Seigneur, quant
aux
dispositions q ue
tu aur as
à suivre après mon départ de ce monde, s i j e s u i s appelé à
l e quitter
l e premier, de l e s pr év oir dès à pr ésent ; de m'en
remettre
à
ta f i d é l i t é , pour observer ce qui a été prévu.
2 . Pour
nos
a f f a i r e s temporelles,
en
e f f e t , n ou s n ou s
donnons
assez
de
mal
et
nous
voulons
q u ' i l
s o i t
pour vu
à
nos
intérêts
à l'un et l ' a u t r e , n ou s o r do nn on s des testaments à cet e f f e t ;
pourquoi ne devrions-nous
pas bien
davantage
v e i l l e r à nos
a f f a i r e s divines et c é l e s t e s dans l ' i n t é r ê t de notre postérité
et léguer en
quelque
sorte
un
legs
par
anticipation : une
exhortation et
un inventaire d é t a i l l é de ce q ui
l u i
reviendra
en biens impérissables, et à valoir sur l'héritage des cieux.
3 . Que
Dieu
t'accorde
de pouv oir
r e c u e i l l i r
intégralement
ce fidéi-commis de mon exhortation ;
à
Lui honneur, g l o i r e ,
splendeur, majesté et puissance, maintenant et dans l e s
s i è c l e s
des
s i è c l e s » .
om.
A
I
1 2 .
poscis
X
I I
1 3 .
(ac)
f i d e i c .
A
I I
1 4 .
e t
potestas
e t
noue
A
:
pot.
nunc c e t t . I I 1 5 . seculorum (amen) 8R I I
I ,
a . C f . Apoc. 5 , 13 ;
4 ,
1 1 ;
Jude
25
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94 A SON EPOUSE,
I
4 .
Praedpio i g i t u r t i b i , quanta continentia
potes,
post
excessum
nostrum renunties n u p t i i s , n i h i l mihi
i s t o
nomine
c o l l a t u r a ,
n i s i
quod
t i b i
proderis.
C ete rum
Christianis saeculo d i g r e s s i s nulla r e s t i t u t i o nuptiarum
2 0 i n diem resurrectio1no repromittitur, t r a n s l a t i s s c i l i -
cet
i n
angelicam qualitatem et
sanctitatem.
Proinde
s o l l i c i t u d o n u l l a ,
quae
de
carnis
z e l o u e n i t .
5 .
Etiam
i l l a , quam septem
fratribus
per succes-
sionem
nupsisse uoluerunt,
neminem tôt
maritorum
2 5
resurrectionis die offendet, nec q u is q uam illam confu-
surus expectat. Quaestio Sadducaeorum c e s s i t senten-
t i a e
Domini .
6 .
Ne me putes
propter carnis tuae integritatem
mihi reseruandam de contumeliae dolore suspectum
3 0
insinuare iam hinc t i b i
consilium
u i d u i t a t i s . Nihil
tune
inter
nos
dedecons
uoluptuosi
resumetur.
Non
enim tam
f r i u o l a , tam
spurca Deus
s u i s
p o l l i c e t u r .
S ed an
t i b i
uel cuicumque a l i i feminae ad Deum
per-
t i n e n t i p r o f i c i a t quod suademus, l i c e t r e t r a c t a r e .
I I , 1 . Non quidem abnuimus coniunctionem u i r i
e t
feminae, benedictam a Deoa ut seminarium gene-
17.
nostrum
AR : nostrorum 8 I
18.
proderiset XI
19.
digresis XI 20.
diem
8R
i 21.
qualitatem 8R : quantitatem A
I I sanctitatem et
quali
tatem t r . NI 22-23 uenit. etiam i l l a A : uel in sententiam i l lam 8R1-* uel
Domini sententia i l l a
Ra I I
24.
nupsisse u.n.
t0t
om.
A.
I I nupsisse uolue
runt R' :
nuptiis
euoluerunt 9 nuptiis euoluere
R1-»
I I
25.
die 8R : dies A
I I
29. reseruandam
8R :
preseruandam
A
I I
suspectant F I I
31.
non
A
:
nec
8R I I 32.
friuolam
XI spurga
A
: spurcha N I I 33. cuicumque ANP : cui-
que
XI a l i i ANF
:
aliae X I I pertinenti AR' : pertineanti
A»c
perti-
n en ti s 8R1-1
I I
34.
prof ic ia t f SR
: profitiat
N
proficiet
A
I I
retractare
8R
:
pertractare
A
II. 1 . cumiunctionem p | I
et A
: ac 8R I I 2 .
deo
A : domino
6R
I I
2-3.
seminarium generis humani A : sciremus generi (genere X) humano 8R I I
et»
ANFR :
exX
7/25/2019 A Son Épouse
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i ,
4
- n , i
95
4 . Voici donc ce q ue
j e
t ' e n j o i n s , c ' e s t
qu'après
ma mort,
t'appliquant
à l a
continence
de
toutes l e s
forces dont
tu es
capable,
tu
renonces
au
mariage
—
l
ne
m'en
reviendra
aucun av antage en dehors de c e l u i
qui
en résultera pour t o i .
Du r e s t e ,
aux chrétiens
qui ont
quitté ce monde, i l n'est
aucunement
promis q u ' i l s seront r é t a b l i s dans l a condition
du mariage au jour de l a résurrection, puisqu'ils seront
transformés et
revêtiront l a chaste
condition
des
anges.
Dès l o r s ,
i l s
ne
connaîtront
plus aucun de
ces tourments
qui
naissent
de
l a
jalousie
de
l a c h a i r .
5 .
Même
l a femme
q u i ,
selon
ce qu'on
a
prétendu, avait
épousé sept f r è r e s successivement, n'importunera aucun
de tous ces maris
au
jour de l a résurrection et aucun d'eux
ne l'attend pour l a couvrir de confusion. L'objection des
Sadducéens e s t tombée devant l a réponse du Seigneur .
6 .
Ne
v a
pas
c r o i r e
q ue
j e
t e
c o n s e i l l e
de
rester
v euv e dans
l'intention de me
réserver à
moi
seul
l e s
droits sur
ton
corps,
parce q ue j e me tourmenterais à l a
pensée
d'être un jour
méprisé.
A ce moment
l à ,
nous ne prétendrons pas f a i r e
revivre
entre nous
aucun
de
ces p l a i s i r s
dégradants. C e ne
sont pas des choses aussi f u t i l e s , aussi immondes q ue Dieu
promet
aux
s i e n s .
Mais l a ligne de
conduite
q ue j e t e recom
mande
e s t - e l l e
profitable
pour
t o i
ou
pour
toute
autre
femme
q ui appar ti ent à Dieu, c ' e s t l à une question q u ' i l e s t permis
d'examiner.
I I , 1 .
Certes
nous ne
rejetons
pas
l'union
de
l'homme
et
de
l a femme : e l l e a été
bénie par
Dieua comme étant l a
pépinière du genre humain ; e l l e a été i n s c r i t e dans
son
d e s s e i n ,
b.
Cf. Matth. 22,
23-30.
II,
a . Cf. Gen. 1 , 23 ;
2 ,
24
7/25/2019 A Son Épouse
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96
A SON ÉPOUSE, I
r i s humani e t
replendo orbib et i nstr uendo saecul o
excogitatam, atque exinde per mi ssam, unatn tamen.
5
Nam
e t
Adam
uuus
Euae
maritus
et
Eua
una
uxor
i l l i u s , una mulier, una costa0.
2 . Sane
apud
ueteres nostros
ipsosque
patriarchas,
non modo nubere,
sed etiam plurifariam
matrimoniis
u t i , fas f u i t . Erant et concubinae.
1 0
3 .
S ed
l i c e t
f i g u r a l i t e r
in synagoga e c c l e s i a
i n t e r -
c e s s e r i t d ,
ut
tamen simpliciter
interpretemur,
necessa-
r i um f u i t
i n s t i t u e r e ,
quae postea aut amputari aut
temperari
mererentur. Superuentura
enim
lex
erate
:
oportebat enim
l e g i s adimplendae
causas praecucurrisse
;
1 5 item
mox
l e g i
succedere habebat
Dei
sermo, circum-
cisionem inducens s p i r i t a l e m ' .
4 .
Igitur
per
licentiam
tunc
passiuam
materiae
subse-
quentium emendationum praeministrabantur, quas D o-
minus
euangelio s u o ,
dehinc apostolus in
extremitatibus
2 0 saeculi»
aut
excidit
redundantes aut composuit incon-
d i t a s .
I I I , 1 . S ed non ideo praemiserim de
l i b e r t a t e
uetus-
t a t i s
e t p o s t e r i t a t i s
castigatione,
ut
praestruam
Ghris-
tum separandis matrimoniis, abolendis coniunctionibus
aduenisse, quasi iam hinc finem nubendi praescribam.
5 .
uuus
A
($R :
unius N
I I
8 .
sed om. 8R I I
9 -
(fas)>fas
A
I I
10.
sed
:
et X
I l 10-11. figuraliter in sinagoga ecclesia intercesserit A : figuratum (figura
tu
m R') in
sinagogam et ecclesiam cesserit 8R
I I 14. enim om. 8R I I 15.
item
A
: idem
8R1-'
eidem
R
I I
succedere
A
:
succurrere
8R
I I
17.
passiua
X y matheriae AR : materiam NF materia X I I
18.
emendationem X I I
19.
apostolis X
I I 20. excidit
0R
:
excidet A
III. 2 .
castigationem
8R I I 3 .
matrimonii
N
I I abolendis
A
:
et
delendis
8R
I l 4 . praescribam A»'
:
praescribant A,c praescriptam 8R
7/25/2019 A Son Épouse
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i i , i - m, i 97
pour peupler l'univers et remplir l e s s i è c l e s , et
donc
permise,
mais une
seule
f o i s , cependant. C ar
Adam fut l'époux
unique
d'Eve,
et
Eve
son
épouse
unique
:
une
seule
f emme, une
seule c ô t e 0 .
2 . Sans doute chez
nos
ancêtres et précisément l e s pa
t r i a r c h e s ,
e x i s t a i t
l e
droit
non
seulement
de se marier, mais
même
de contracter
plusieurs mar iages à l a
f o i s
; en
outre,
i l s avaient des
concubines.
3 .
Bien
q u ' i l
s ' a g i s s e
l à
d'une
a l l é g o r i e
de
l ' É g l i s e
dans
l a
Synagogue*1, nous voulons toutefois donner une interprétation
toute simple
:
i l
é t a i t nécessaire
de créer d'abord
des usages
q ui
devaient par
l a s u i t e être
supprimés
ou c o r r i g é s . I , a
l o i
mosaïque, en e f f e t , devait intervenir e : i l f a l l a i t bien q ue
fussent appa r ue s d an s un
premier temps l e s
raisons
d'accom
p l i r
l a
l o i
;
à son tour, l e Verbe
de
Dieu devait
remplacer
la l o i , en introduisant
l a
circoncision s p i r i t u e l l e ' .
4 . Ainsi donc, l a
tolérance générale des
temps anciens
fournissait l a
matière
des
réformes
à venir,
matière
dont
l e Seigneur, en son évangile, puis
l'Apôtre,
en ces temps q ui
sont l e s d e r n i e r s 8 , ont
élagué
l e foisonnement et
ordonné
la confusion.
t
I I I ,
1 .
S i
j ' a i
é v o q u é
d'emblée
l a
l i b e r t é
l a i s s é e
aux
temps anciens
et
l a
rigueur
imposée
aux
temps q ui s u i v i r e n t ,
ce n'est pas afin de démontrer q ue l e Christ est venu rompre
l e s mariages et interdire d'en contracter, comme
s i
j e voulais
fonder là-dessus
l ' a b o l i t i o n définitive
du
mariage.
Qu'ils
b.
Cf.
Gen. 1,28
c .
Cf.
Gen. 2,
21
d. Cf. Gai. 4 ,
22-28
e .
Cf.
Rom. 5 ,
20.
f .
Cf.
Rom. 2 ,
29
;
Lév. 26,
41 ;
Deut. 10, 16
g . I
C o r.
10,u
7/25/2019 A Son Épouse
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98
A SON ÉPOUSE,
I
5
V ider iut q ui i n t e r cetera
peruersitatum suarum disiun-
gere docent carnem in dnobus unam*, negantes eum,
qui
feminam
de
masculo
mutuatus,
duo
corpora
ex
eiusdem
materiae
consortio sumpta,
rursus in s e
matrimonii compactione compegit.
i o 2 . Denique prohiberi nuptias nusquam omnino
l e g i -
mus, ut
bonum s c i l i c e t .
Q u i d
tamen
bono
i s t o melius
s i t ,
accipimus
ab
apostolo, permittente quidem nubere,
sed abstinentiam praeferente», i l l u d propter i n s i d i a s
temptationum , hoc
propter
angustias
temporumd.
1 5 3 .
Qua
ratione utriusque
pronuntiationis
iuspecta,
f a c i l e dinoscitur
necessitate
nobis concessame esse
nubendi potestatem. Quod autem necessitas praestat,
depretiat i p s a .
Quod
denique scriptum e s t : Melius
nubere quam
u r i 1 , quale
hoc
bonum e s t , oro
t e ,
quod
2 0
mali
comparatio
commendat,
ut ideo
melius
s i t
nubere,
quia
detenus e s t u r i ?
4 .
Atenim quanto
melius
e s t
neque
nubere neque u r i .
Etiam in persecutiouibus
melius
ex
permissu*
fugere
de oppido in oppidum, quam
comprehensum
et d i s -
2 5 tortum negare.
At
quanto b e a t i o r e s , qui ualent
beata
testimonii confessione excedere.
Possum
dicere
:
quod
5 . q ui
: quae
8 I I 6 . in
A :
de 8R I I
7 .
ex R
:
et codd. I I
8 .
eiusdem :
eius
A I I 9 . compactione
8R : coiuputatione
A
I I 18. quod (denique)
:
quae
N
I I
melius (est)> RI 22. ad enim X I I 23. etiam A : sed etiam NFR sed et
eam XI persecutionibus AR
:
perfectionibus 8 I I melius N melius est
APXR I I permisso N i l
24. in
oppidum
om.
A I I
compraehensum
A
: corn-
pressum 0R I I 25. necare 0 I I at
quanto :
scripsi atque isto codd. R I I
bea
tiores A :
beata est idem 8R
I I q ui
ualent
beataA :
uae
qui
negant beati 8
I l
26.
confessione
: conf.
em
A
I I
excidere
8R
III,
a .
Gen. 2 , 24
; Matth. 19,
5-6
b. Cf.
I
Cor.
7 , 1-2,
26
7/25/2019 A Son Épouse
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m, 1-4 99
prennent garde ceux q u i ,
entre
autres
aberrations,
enseignent
q u ' i l
faut
séparer
ceux
q ui sont
deux
en
une
seule c h a i r » ,
car
i l s
rejettent
aussi Celui
qui
emprunta
à
l'homme
de
quoi
former l a femme,
puis
réajusta dans
l'ajustement du
mariage
l e s
deux corps
q u ' i l avait t i r é s d'une
masse
homogène.
2 . C ar enfin nous
ne Usons
absolument nulle part q ue l e
mariage
e s t i n t e r d i t , pour l a bonne raison
q u ' i l
e s t , e f f e c t i
vement, un bien. C e q u i , cependant, e s t meilleur q ue ce bien,
l'Apôtre
nous
l ' e n s e i g n e ,
l u i
qui
permet, assurément,
q ue
l'on
se
marie, mais préfère l a continence . S a permission
se fonde
sur
l e s dangers q ue font courir l e s tentations
char
n e l l e s 0 ,
sa préférence sur
l e s angoisses
l i é e s
aux derniers
temps .
3 . S i nous examinons l e s motifs de ces deux déclarations,
nous
reconnaissons
facilement
q ue l a permission
de
nous
marier
ne
nous
a
été
accordéee
qu'en
vertu
d'une
nécessité
;
o r , ce q ue l a nécessité accorde, e l l e l e déprécie
du
même coup.
Quant à ce qui e s t é c r i t : Mieux vaut s e marier
q ue
de
b r û l e r ' ,
quel est ce bien, j e t e l e demande, qui ne reçoit sa
recomman
dation q ue
par comparaison avec un mal, de
sorte
q u ' i l
vaut
mieux se marier
pour
l a
raison
q u ' i l e s t pire de brûler
?
4 .
Mais
combien
mieux
v a u t - i l ,
tout à
l a
f o i s ,
ne
pas
se
marier et ne point brûler
En
temps de persécution
aussi
i l vaut mieux
f u i r
de
v i l l e
en v i l l e , comme
on
nous l e permet*,
q ue
de se l a i s s e r arrêter et
d'apostasier
sous l a torture.
Mais
combien plus heureux s o n t - i l s ceux qui
ont
l e courage
de
mourir en rendant
l'heureux témoignage de
leur martyre
c .
Cf.
I
Cor.
7 ,
5
d. Cf.
I
Cor. 7 ,
26
e .
Cf. I Cor.
7 , 6, 26
f . I
Cor.
7 ,
9
g .
Cf.
Matth. 10,
23
7/25/2019 A Son Épouse
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100
A SON EPOUSE,
I
permittitur, bonum non e s t . Q u i d enim ? Necesse
e s t mori mibi. Si probor, bonum e s t h . Quod s i timeo...
Quod permittitur,
suspectam
habet
permissionis
suae
3 0
causam.
Quod autem melius e s t , nemo permisit, ut
indubitatum et sua sinceritate manifestum.
5 . Non propterea appetenda sunt quaedam, quia
non
uetantur
—e t s i
quodammodo uetantur,
cum
a l i a i l l i s praeferuntur
: praelatio
enim
superiorum
3 5
dissuasio
e s t
inferiorum
—
non
ideo
quid
bonum
e s t ,
quia
malum non e s t , nec ideo malum non e s t ,
quia
non o b e s t .
Porro
plene bonum hoc
antecedit,
quod
non modo non
o b e s t , sed insuper prodest. Namque
malle debes quod prodest quam quod non obest.
4 0
6 .
Ad
primum enim locum1
certamen omne
conten
a i t ; secundus solatium habet, uictoriam non habet.
Quod
s i
apostolo
auscultamus,
o b l i t i
posteriorum
e t
extendamur in p r i o r a *
e t
meliorum donatiuorum
s e c -
t a t o r e s simusk.
Sic
nobis, e t s i
laqueum
non
imponit1,
4 5 quid
u t i l i t a t i s
s i t ostendit, dicens : Innupta
de
dominicis
c o g i t â t , u t i e t c o r pore e t s p i r i t u sancta
s i t , nupta
uero
s o l l i c i t a
e s t ,
quomodo coniugi suo placeatm. C ete rum
2 7 . bonum non e s t AN : non est bonum
XR
non bonum e s t F I I 2 8 . pro
bor s c r i p s i : ploro codd.
R I I
quod om. 8R I I
2 9 . habet
om. A I I
31 s i n c e r i
tate sua t r . N I I 3 4 . a l i a
:
l i a A l I proferuntur A I I superiorum Scaliger :
su-
perior codd. R I I 3 5 . infimorum
AX
infirmorum
NFR
H 3 6 . quia malum
non
e s t :
om. A I I nec om. 8R I I 3 7 .
antecedet 6R
I I
38-39.
sed—best om. N
I l
3 8 . namque A : item quod
P :
item
q ui
R
itaque
R I I 3 9 . malle : maie A
I l
4 0 .
locum
:
letum N I I
4 1 .
solatium
secundus
t r . N I I
4 2 .
ascultamus N I I
et
om.
8R
I I
4 3 . meliora N
I I donatiuorum
A :
dampnationum NF damna-
tionum X donationum R I I 4 4 . sumus F I I s i c A : s i 0R I I e t s i om. 8R I I
4 5 .
quid
:
quod
X
I I
4 6 . e t 1
om.
8R
I I
h. Cf. Phil. 1,21
i . Cf. I Cor. 9 , 24
j . Phil. 3 , 13
7/25/2019 A Son Épouse
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m, 4-6 1o1
J e peux
l'affirmer
: ce qui est
l ' o b j e t d'une
permission
n'est pas
un b i e n .
Comment cela ?
J e s u i s
dans l a nécessité
de
mourir
;
s i
j e
remporte
l'épreuve,
l a
mort
m'est
un
bienh
;
s i j e l a r e d o u t e . . .
Le
f a i t
qu'une
chose s o i t permise
comporte
un doute sur
l e s
motifs de
cette permission. Eu
revanche,
ce qui e s t meilleur, personne n'a eu à l e permettre, car c ' e s t
un
bien indubitable,
dont
l a bonté
sans
mélange
e s t manifeste.
5 . C e
n'est
pas une
raison pour l e s
d é s i r e r , s i certaines
choses
ne
sont
pas
interdites
—
pourtant,
d'une
certaine
manière,
e l l e s
sont comme frappées d ' i n t e r d i c t i o n , puisque
d'autres leur sont préférées ; préférer ce qui e s t meilleur,
c ' e s t , en e f f e t , condamner ce
q ui
e s t moins bon—ne
chose
n'est
pas bonne
du
f a i t
q u ' e l l e
n'est
pas mauvaise
; e l l e
n'est
pas
non plus indemne
de
tout mal, du f a i t q u ' e l l e ne
cause
pas de dommage. Mais une chose parfaitement bonne
se distingue en c e c i , q ue non seulement e l l e
ne
cause aucun
dommage,
mais
de surcroît procure un
avantage. Ainsi
tu
dois préférer ce qui procure un avantage plutôt q ue ce q ui
ne
cause
aucun dommage.
6 .
Dans
toute compétition l ' o n s ' e f f o r c e
de r empor ter
l a
première place1
; l e
second a un
prix
de
consolation, i l
n'a pas l a v i c t o i r e . S i nous écoutons l'Apôtre,
«
oubliant l e
chemin
parcouru,
allons
droit
de
l ' a v a n t 1 ,
cherchons
à
obte
nir
l e s
plus
b e l l e s
récompenses1*
» .
De même, sans nous tendre
de p i è g e 1 , i l nous montre
où
se
trouve
notre intérêt quand
i l
d i t :
«
La femme q ui n ' e s t pas mariée a
souci
des
a f f a i r e s
du Seigneur afin
d'être
sainte de corps
e t d ' e s p r i t .
C e l l e qui
e s t mariée, au contraire,
s'inquiète des
moyens de
p l a i r e à
son
marim » . Du r e s t e , nulle part l'Apôtre
ne
permet l e
mariage
k. i Cor. 12, 31
1 . I Cor.
7 ,
35
m. I Cor.
7 ,
34
7/25/2019 A Son Épouse
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102 A
SON EPOUSE,
I
nusquam
i t a uuptias
permittit, ut
non potius
ad
suum
exemplum
nos e n i t i
malit.
Felicem11 illum, q ui
5 0 Pauli
s i m i l i s e x t i t e r i t .
IV, 1 .
Sed
carnem legimus infirmam et hinc nobis
adulamur impensius. Legimus tamen et spiritum
firmum*.
Nam i n uno sensu
utrumque positum
e s t .
Ca ro terrena materia e s t , s p i r i t u s uero
c a e l e s t i s 6 .
5 C ur
ergo
ad
excusationem
proniores, quae in nobis
infirma sunt opponimus, quae uero f o r t i a non tuemur ?
C ur
eaelestibus
terrena
non
cedant ?
2 . Si s p i r i t u s carne
f o r t i o r ,
quia et generosior, nostra
cul pa i nf ir mi or em sectamur . Nam d i s i u n c t i s a matri-
1 0
monio
duae
species humanae
i m b e c i l l i t a t i s necessarias
nuptias
faciunt. Prima quidem
et potentissima,
quae
uenit
de concupiscentia
c a r n i s c , sequens de
concupis-
centia
s a e c u l i .
S ed
utr aq ue r epudi anda
e s t
a
seruis
Deid, qui
e t
luxuriae et ambitioni renuntiamus.
1 5 3 . C ar nis concupi scenti a
aetatis o f f i c i a
defendit,
decoris
messem
r e q u i r i t , gaudet de contumelia sua :
d i c i t ui rum
necessarium
sexui, uel auctoritatis et
s o l a t i i
causa, uel ut a
malis
rumoribus
tuta
s i t .
Et
tu aduer sus
c o n s i l i a
haec
eius
adhibe
sororum
nos
IV . 2 .
impensius
(ut
pensius
X) 9R :
in
quibusdam A I I 5 . cur
:
cum
N
I I
6 . infirma AR : infirmata
NXR
infirmata est F I I fortia A : fortiora 8R I I
7 . cedent N I I 8 . quia : quae N I I 9 . infirmiorem A : infirmiores NXR
infamores F infirmiora R I I a om. 8R I I 11-12. quidem (concupiscentia)*A
I l 11.
et
om. 8R I I 12.
de : ex A
I I 12-13.
carnis
—oncupiscentia om. A I I
14.
quiet : quia F I I
17.
uel Kroy. : ut codd. R I I
18.
causant A I I uel ut
PR
:
uelud N : uelit
ut
A
n. Cf. I Cor. 7 , 7 , 40
IV , a . Matth. 26, 4?
7/25/2019 A Son Épouse
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n 1 , 6 - 1 v , 3
l°3
sans manifester
en
même
temps q u ' i l préfère
nous
voir résolus
à
suivre son exempl e. Heureux c e l u i q ui pourra
devenir
semblable
à
Paul
IV,
1 . Mais nous
l i s o n s
q ue
l a
chair est f a i b l e , et cela
nous s e r t de prétexte pour ê t r e plus complaisants à l'égard
de
nous-mêmes. Nous
l i s o n s
pourtant aussi q ue
l ' e s p r i t
est
f o r t » .
Les
deux
affirmations
s e trouvent, en
e f f e t ,
dans l a
même sentence. La chair est une substance
t e r r e s t r e ,
mais
l ' e s p r i t
une
substance
c é l e s t e .
Pourquoi
donc, trop
enclins
à chercher
des excuses, alléguons-nous ce q u ' i l y
a
en nous
de
f a i b l e , au
l i e u
de considérer ce
q u ' i l y
a en nous de f o r t
?
Pourquoi
ce
q ui e s t t e r r e s t r e ne s e
soumet-il
pas à
ce
qui e s t
céleste
?
2 . Si l ' e s p r i t e s t plus f o r t q ue l a c h a i r , car i l e s t
de
plus
noble
o r i g i n e ,
c ' e s t
notr e faute
s i
nous nous
attachons
à
l a
partie l a plus f a i b l e .
Pour ceux dont l e l i e n conjugal a été rompu, deux
variétés
de l a
f a i b l e s s e
humaine
rendent l e
mariage
nécessaire.
La
première, qui e s t aussi l a plus f o r t e , vient de l a concupiscence0
de
l a c h a i r , l a
seconde de
l a concupiscence du s i è c l e .
Mais
nous
devons l e s r e j e t e r
l'une et
l ' a u t r e ,
nous
l e s
serviteurs
de Dieu*, q ui renonçons au
p l a i s i r
charnel et à l a vaine g l o i r e .
3 . La concupiscence
de l a
chair
allègue
pour
sa
défense
l e s obligations de l ' â g e ; e l l e
aspire
à c u e i l l i r l e s f r u i t s de l a
beauté
;
e l l e s e g l o r i f i e de ce qui f a i t son
déshonneur ;
un
mari, d i t - e l l e , e s t indispensable à l a femme, pour ê t r e son
garant
e t
son réconfort, ou pour l a
mettre à
l ' a b r i
des on-dit
malveillants. Pour t o i , tu repousseras ses arguments, en
b. Cf. I
Cor.
15,
40-47
c . Cf.
I Jn
a , 16
d. Cf. Tite 2 , 12
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 112/238
104 A
SON
EPOUSE, I
2 0
trarum exempla, quarum
nominae pênes Dominum,
q uae nullam fonnae
uel aetatis occasionem,
permissis
m a r i t i s ,
sanctitati
anteponunt.
4 . Malunt enim Deo nubere. Deo
speciosae,
Deo
sunt puellae.
Cum
i l l o uiuunt, cum i l l o sermocinantur,
2 5 illum diebus et
noctibus t r a c t a n t ' .
Orationes suas
uelut dotes Domino assignant, ab eodem
dignationem
uelut munera
maritalia, quotienscumque desiderant,
consequuntur.
Sic
aeternum
s i b i
bonum,
donum
Domini,
occupauerunt,
ac
iam in
t e r r i s ,
non nubendo, de familia
3 °
angelica
deputantur.
5 . Talium exemplis feminarum ad aemulationem
te continentiae exercens, s p i r i t a l i affectione carnalem
illam concupiscentiam humabis,
temporalia
et uola-
t i c a desideria formae uel aetatis immortalium bonorum
3 5
compensatione delendo.
6 . C ete rum
saecularis concupiscentia
causas habet
gloriam,
cupiditatem,
ambitionem,
insufficientiam, per
quas necessitatem nubendi subornat, u i d e l i c e t caeles-
t i a repromittens : dominari in aliena familia*,
a l i e n i s
4 °
opibus incubare, cultum
de
alieno extorquere, sumptum
quem
non
s e n t i a s ,
caedere.
2i .
formae R : formata codd.
R
I I
permissis de
Labriolle :
praemissis
codd. R I I 22. sanctitatem R I I 26. assignatXI 27 . maritalia R : dotalia
A I I
28. aeternum
: et non N
I I donum
om.
8R I I 29.
hac A I I
30.
deputen-
tur N
32.
te
om.
N I I
spiritalia
AX I I affectionem A I I
33. humanis
A I I
34.
uel
:
ut
A
I I
immortalium A
:
inimicantium 8R
I I 35.
compensatione
delendo A
:
compensas
(compensans R'-') delenda 8R
I I
36. <haec>
sae
cularis A I I 38. suborna N I I 39. <in> alienis 8R I I 40.
opibus :
operibus N
I l
incubare A : incumbere
8R
I I
to r que r e F
I I
41.
caedere A : cedere in
te
8R
7/25/2019 A Son Épouse
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iv, 3-6 105
é v o quant l'exemple de nos sœurs, dont Dieu' connaît l e s
nomse
; à toutes l e s occasions de mariage q ue pourraient
leur
procurer
l a
beauté
ou
l a
f l e u r
de
l ' â g e ,
a l o r s q u ' e l l e s
pourraient prendre un mari, e l l e s préfèrent une vie chaste.
4 . Elles
préfèrent,
en
e f f e t , épouser
Dieu.
C'est
pour Dieu
q u ' e l l e s sont
b e l l e s ,
c ' e s t
pour Di eu q u ' e l l e s
sont
jeunes.
C'est avec
Lui q u ' e l l e s
vivent, c ' e s t
avec Lui q u ' e l l e s
s ' e n t r e
tiennent
;
c ' e s t
de
Lui seul q u ' e l l e s s'occupent jour et n u i t ' .
Pour
d o t ,
e l l e s
apportent
au
Seigneur
l e u r s
prières
;
en
retour,
e l l e s obtiennent s e s faveurs,
pour
cadeau
de
noces, autant
de f o i s q u ' e l l e s l e d é s i r e n t . Ainsi e l l e s
sont
entrées en posses
sion des
biens é t e r n e l s ,
des dons
du Seigneur e t
dès à
présent,
sur cette
t e r r e ,
du f a i t q u ' e l l e s renoncent
au
mariage,
e l l e s
appartiennent
à l a famille
des
anges.
5 .
Suis
l'exemple
de
ces
femmes,
applique-toi
à
imiter
leur continence
;
grâce à
ton
amour des
biens
s p i r i t u e l s ,
tu enseveliras l a
concupiscence
de l a
chair
; tu détruiras
l e s
d é s i r s éphémères et volages qu viennent
de
l a
beauté ou
de l a jeunesse,
pour
recevoir en échange l e s biens immortels.
6 . Par a i l l e u r s , l a
concupiscence
du s i è c l e allègue pour
motifs l e
p r e s t i g e ,
l a
cupidité, l a vaine g l o i r e , l ' i n s u f f i s a n c e
des
ressources
;
e l l e
en
joue
habilement
pour
prouver
l a
nécessité d'un remariage e t , bien entendu, e l l e promet en
retour
des récompenses
vraiment
c é l e s t e s
: régner en maître»
sur
l a
domesticité d ' a u t r u i ,
s e reposer
sur l a
fortune d '
autrui
soutirer à autrui l e s f r a i s de sa t o i l e t t e , d épense r outr a geu
sement
sans
q u ' i l ne t'en coûte r i e n .
e . C f .
P h i l .
4 , 3
f . C f . I Tim.
5 ,
5
g . C f . I Tim. 5 ,
4
7/25/2019 A Son Épouse
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IOÔ A
SON
ÉPOUSE, I
7 . Haec procul a f i d e l i b u s ,
quibus
nulla cura
t o l e -
randae
u i t a e ,
n i s i s i diffidimus de promissis
Dei, q ui
l i l i a
agri
tanta
gratia
u e s t i t ,
q ui
u o l a t i l i a
c a e l i 1
nulla
4 5 ipsorum labore
p a s c i t ,
qui
prohibet
de crastino uictu
uestituque c u r a r e J , spondens s c i r e se q uid cuiq ue
seruorum suorum opus s i t k , non quidem monilium
pondera, non
uestium
taedia, non Gallicos
mulos,
nec
Germanicos b a i u l o s , quae nuptiarum gloriam
5 0 accendunt, sed s u f f i c i e n t i a m 1 , quae modestiae et
pudi-
c i t i a e
apta
e s t .
8 .
Praesume,
oro
t e , n i h i l t i b i opus e s s e ,
s i
Domino
appareas, immo omnia
haberem, s i habeas Dominum,
cuius omnia.
Caelestia r e c o g i t a , et terrena d e s p i c i e s .
5 5 Nihil
uiduitati
apud
Deum
subsignatae necessarium
e s t quam perseuerare.
V,
1 .
Adiciunt
quidem s i b i
homines
causas
nup
tiarum de s o l l i c i t u d i n e posteritatis e t
liberorum
ama-
rissima uoluptate. Nobis otiosum e s t . Nam quid g e s -
tiamus l i b e r o s s e r e r e ,
quos
cum habeamus,
prae-
5 mittere optamus, respectu
s c i l i c e t imminentium
angus-
tiarum, cupidi et i p s i iniquissimo i s t o saeculo eximi
43. diffidimus
R'-' : difidimus
A diffidemus
6R1
I I dei et curaetproui-
dentia) 8R I I
44.
agri tanta gratia A :
agrestia
6R I I uestit ANR : uescit X
nesciit
F
I I 45. pasci N I I 45-46. uictu
uestituque A :
uictuque 8R I I
46. cu r a r e spondens A : curari respondens 6R I I 48. gallicos mulos R1
mg :
calligos multos
A gallicos uultus
NFR gallicos multos
uultus X
I I
50. accedunt A I I sufficientia AXRI 52. praesummete A I I esse AR
:
est
8R I I
54.
cogita X I I et
:
quiaX
I
dispecies A
V.
1 . quidem
om.
F
:
quidam
X
I I 3 .
nobis
otiosum est
A
:
sed
id
quoque
pênes
nos odiosum est
8R
I I
4 .
libros XI serere NXR
gerere
A scire
F
I I
5 .
scilicet
<et)A
I I
6 . eximi
:
enim
X
excuti
F
I I
h. Matth.
6 ,
28
i . Matth. 6 , 26
7/25/2019 A Son Épouse
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1 v ,
7 - v ,
i 107
7 . Loin
de
nous, chrétiens, de semblables
c a l c u l s ,
car
nous
ne nous inquiétons nullement des
moyens
dont nous
soutiendrons
notre
v i e ,
à
moins
de
nous
défier
des
promesses
de
Dieu,
q ui
revêt l e s l y s
des
champs de
tant de
grâce, nourrit
l e s oiseaux du c i e l 1
sans
travail de
leur part
e t nous interdit
de
nous tour menter 1 de l a
nourriture et du vêtement du
lendemain,
nous assurant q u ' i l connaît11 l e s
besoins
de
cha
cun de s e s serviteurs ; ce ne sont pas, i l e s t v r a i ,
des
pendentifs
pesants, des vêtements importuns, des mules
g a u l o i s e s ,
des
porteurs germains,
tout
ce
f a s t e
qui
augmente
l e
prestige
d'un
mariage, mais
l a s i m p l i c i t é 1 , car e l l e
e s t l a compagne
de
l'humilité
et de
l a
chasteté.
8 . Tu peux ê t r e sûre d'avance, crois-moi, q ue tu n'as
besoin de
r i e n ,
s i
tu es au
service
du Seigneur,
ou plutôt
q ue
tu
possèdes tout™,
s i tu
possèdes
l e
Seigneur,
à qui tout
appartient. Médite sur l e s biens du c i e l , et tu mépriseras
ceux de
l a
t e r r e . Le veuvage
consacré
à Dieu
ne
connaît
d'autre
nécessité
q ue de
persévérer.
V,
1 . Parmi
l e s motifs invoqués pour j u s t i f i e r l e mariage,
on
invoque
a u s s i ,
i l
e s t
v r a i , ceux
qui s e fondent sur l a
préoc
cupation d'avoir une descendance et sur l e s j o i e s , pourtant
s i amères,
q ue
procurent
l e s enfants.
Pour nous, ces motifs
sont
sans
valeur.
En
e f f e t ,
à
quoi
bon
désirer
mettre
au
monde
des
enfants, q ue nous
souhaitons voir
nous précéder dans
l a tombe, dès q ue nous l e s avons —n considération,
bien
s û r , des
épreuves angoissantes qui
menacent
—
impatients
que nous sommes nous-mêmes d ' ê t r e délivrés de ce monde
j . Cf. Matth. 6 , 31
k. Cf.
Matth. 6, 32
1 .
Cf. I Tim.
6 ,
6-8
m. I
Chr.
29, 10
;
II C or .
6 ,
10
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108
A SON
ÉPOUSE, I
et r e c i p i
ad
Dominum, quod etiam apostolo uotum
f u i t .
Nimirum necessaria
suboles seruo Dei. 2 . Satis
i o
enim
de salute
nostra
s e c u r i sumus,
ut
l i b e r i s uacemus.
Quaerenda nobis onera sunt, quae etiam
a
genti-
lium plerisque uitantur,
quae
legibus coguntur, q u a e
p a r r i c i d i i s expugnantur,
nobis
demum plurimum impor
tuna, quantum
f i d e i
periculosa. C ur
enim
Dominus :
1 5 Vae praegnantibus
e t
nutricantibus* , c e c i n i t , n i s i
quia
filiorum impedimenta testatur
i n
i l l a d i e expeditionis
incommodum futura
? Ea utique nuptiis imputantur,
istud
autem
ad uiduas
non pertinebit.
3 . Ad
primam angeli
tubamc expeditae p r o s i l i e n t ,
2 0 quamcumque pressuram persecutionemque l i b e r e per
l e r e n t , nulla
i n utero,
nulla
in uberibus aestuante sarcina
nuptiarum.
I g i t u r ,
siue
carms,
s i u e
s a e c u l i ,
siue
poste-
r i t a t i s
gratia
nubitur,
n i h i l
ex
i s t i s
necessitatibus
competit Dei s e r u i s , ut non s a t i s habeamd semel
2 5
a l i c u i earum
suecubuisse e t
uno matrimonio
omnem
concupiscentiam huiusmodi expiasse. Nubamus quo-
t i d i e et nubentes
a
die i l l o timoris deprehendamur,
ut
Sodoma
et
Gomorra. 4 .
Nam i l l i c
non
utique
nuptias
7 . ad :
apud
A I I
uotum
: uotum F
I I
9 . soboles 8R
I I
1 0 . de
salute
A : de-
sunt NXR
desinit
F
I I 1 2 . plerisque
A
:
profanis NX
prophanis
FR
I I l e g i
bus : l e g i s X I I coguntur
R*
: coluntur A locuntur 8Rl locantur R* I I 1 3 .
de
mumA : quidem 8R I I 1 5 - nutricantibus AR : nutriantibus f ) nutrientibus
N
H 1 7 .
incommodum
AR
:
incomodum
X
in eo modum F incommoda
N
I l ea om. 8R I I nuptiis Rig.
:
nuptias codd. R I I imputantur
A
: imputatu-
rus
NFR
in
putaturus
X
I I
1 8 .
istud
A
:
tum
NR
cum
F
tu X
I I
2 0 .
perfe-
rent :
perferrent N perferunt F I I 2 i .
nullam...
nullam... sarcinam 8 I I
23.
gratiarum
X
I I
nubitur
A :
nubebit 8 nubet
R I I 2 4 .
competit om.
8R
I I ha-
beam : habeant F I I
2 5 .
a l i c u i
AR : alicubi NF
alcubi X I I
2 6 .
concupis-
centiae
A I I 2 7 . a : ad X I I
timoris om.
8R H 2 8 . Sodomae A
7/25/2019 A Son Épouse
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v , 1 - 3 log
pervers et d'être reçus auprès du Seigneur, selon aussi l e
vœu
de
l'Apôtre»
?
Apparemment
un serviteur de Dieu a besoin
d'une
progé
niture 2 . Nous sommes, en e f f e t ,
assez
sûrs de notre salut
pour
nous occuper d'enfants
Nous
devons assumer
des
charges
q ue beaucoup
de païens é v i t e n t ,
q ue l e s
l o i s
cherchent
à
imposer,
dont on se débarrasse par l e meurtr e, des charges,
enfin, q ui constituent pour nous
une gêne
i n t o l é r a b l e , à l a
mesure du danger q u ' e l l e s représentent pour l a f o i . Pourquoi,
en
e f f e t ,
l e
Seigneur a - t - i l
proclamé
: Malheur
à c e l l e s qui
seront enceintes et q ui
allaiterontb
? Ne v e u t - i l
pas
indiquer
par l à qu'au jour du grand départ l e s embarras occasionnés
par l e s
enfants constitueront un désavantage
? Le
mariage
comporte ces embarras, évidemment, mais
l e s veuves
ne
connaîtront pas ce désavantage.
3 .
Au
premier son de
l a
trompette0 de
l ' a n g e ,
e l l e s
s'élan
ceront, l i b r e s
de
tout bagage,
prêtes
à
supporter toutes l e s
épreuves, toutes l e s
persécutions, car aucun des fardeaux
du mariage
ne
l e s alourdira, n i aux e n t r a i l l e s n i à l a mamelle.
Ainsi donc,
q ue
l ' o n s e marie
pour
des motifs qui ont en
v ue
l a c h a i r , l e s i è c l e , ou l e désir d'une descendance, aucune de
ces
prétendues nécessités
ne s'applique
aux
serviteurs
de Dieu.
Ne
me
s u f f i t - i l
pas
d'avoir
succombé
une
f o i s
pour
toutes
à
l'une ou
à
l ' a u t r e
d'entre
e l l e s et d'avoir assouvi dans
un
mariage
unique
toute concupiscence de cet ordre
?
Eh bien s o i t
marions-nous
tous l e s jours et laissons-nous
surprendre en
pleines
noces
par
' e jour de l'épouvante, comme
Sodome
e t
Gomorrhe. 4 . En ces l i e u x , i l e s t v r a i , on
ne
se
V,
a . Cf.
II
Cor. 5 ,
8 ;
Phil.
1 , 23
h . Matth.
24,
19 ; Le
2r ,
23 ; Me 13, 17
c . Cf. Matth.
24, 31
; I
Cor.
15, 52 ; I
Thess.
4 ,
16
d.
Cf.
I Pierre 4 , 3
7/25/2019 A Son Épouse
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110
A SON
EPOUSE, I
et
mercimonia soluminodo
agebant,
sed cum d i c i t :
3 0
Nubebant e t emebante,
insigniora
ipsa car nis et s a e c u l i
u i t i a
denotat,
quae
a
d i u i n i s
d i s c i p l i n i s
plurimura
auocent,
alterum
per lasciuiendi uoluptatem, alterum
per
adquireudi
cupiditatem. Et tamen i l l a tune caecitas
longe
a finibus saeculi habebatur. Q u i d ergo f i e t ,
3 5
s i
quae
olim
detestabilia sunt pênes Deum ? . . .
Ab
i i s nunc
nos
arceat Tempus, i n q u i t , in c o l l e c t o e s t ,
s u p e r e s t ,
u t
qui matrimonia habent tamquam
non habentes
a g a n t * .
VI,
1 . Quodsi hi
qui
habent obliterare debent
q uod habent, quanto magis
non
habentes prohibentur
repetere quod non habent. Vt cuius maritus
de r ebus
a b i i t ,
exinde
requiem
sexui
suo
nubendi
abstinentia
5 iniuugat, quam pleraeque gentilium feminarum memo-
r i a e carissimorum maritorum parentant.
Cum
quid d i f f i c i l e
uidetur,
d i f f i c i l i o r a a l i o s obeuntes
recenseamus. 2 . Quot enim sunt, qui statim a lauacr o
carnem suam obsignant ? Quot item,
qui
consensu
1 0
pari»
i n t e r se matrimonii debitum t o l l u n t ,
uoluntarii
spadones pro
cupiditate regni c a e l e s t i s ? Quodsi
saluo matrimonio
abstinentia
t o l e r a t u r , quanto magis
adempto
?
C r edo
enim
d i f f i c i l i u s
saluum
derelinqui,
quam
amissum
non
d e s i d e r a r i .
3 0 . ipsa om.
A
I I 3 1 . denotat
A : detinentes 6R1-'
d e f i n i t R' I I 3 2 .
auocet
0 I I 3 3 . cupiditatem A : uoluntatem 6R I I tamen. A : enim 8R I I
3 5 . deum A : dominum flR : om. N I I 3 6 . i i s A : h i s NPR h i i s X I I nos
nunc t r . NFR I I nos
:
uos
X
I I arcet
F I I 3 7 .
ut
: et X
I I
38-VI,
2 . agant—
on
habentes om. F
VI.
1 .
hi
qui
om.
NXR
I I
habent
:
habentes
R*-'
I I
3 .
rebus
:
r e
A
I I
4 .
a b i i t
R*- * :
habiit A habuit 6R1
I I r e q u i em
A
: q uietem
6R I I
6 .
maritorum
om. F I I parentant : AN : parcant FR parceant X I I 7 . a l i o s : altos X I I
8 - 9 . quot NR :
quod
AFX
( b i s ) I I 10-11.
uoluntarii
spadones
A :
u o l . i i s
spad.bus 6R I I 1 1 . regni
om.
6R I I c a e l e s t i s AF : c a e l e s t i NXR I I quodsi
7/25/2019 A Son Épouse
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v, 3 - VI, 2 III
contentait
pas de conclure des mariages et des marchés,
mais quand l'Écriture
d i t
:
I l s
se mariaient et i l s commer
ç a i e n t 1 ,
e l l e
dénonce
précisément
l e s
vices
l e s
plus
voyants
de
l a
chair et du s i è c l e , ceux
qui
éloignent l e plus
des comman
dements de Dieu, l ' u n par l e p l a i s i r de l a volupté, l ' a u t r e
par
l e
d é s i r de posséder. Et pourtant cet
aveuglement se
plaçait à une époque éloignée de l a f i n du
monde
Mais qu'ad-
viendra-t-il donc,
s i
l e s vices q u i ,
depuis
toujours, sont en
abomination
devant
D i e u . . . ? Qu'il nous en détourne
mainte
nant
;
l e
temps
e s t
l i m i t é ,
d i t l ' E c r i t u r e .
Reste
donc q ue
ceux q ui sont mariés vivent comme s ' i l s ne
l ' é t a i e n t p a s ' .
VI,
1 .
S i
ceux
qui
ne
sont pas mariés
doivent effacer
ce q u ' i l s ont, combien plus ceux qui ne
sont
pas mariés doi
vent
- i l s
s ' i n t e r d i r e
de
rechercher
ce
q u ' i l s
n'ont p l u s . Dès
que
son
mari aura
quitté cette vie l a
femme imposera s i l e n c e
à ses i n s t i n c t s , en renonçant à s e remarier, à l ' i n s t a r de bien
des
païennes, qui
offrent
leur
continence
en
s a c r i f i c e ,
pour
honorer l a
mémoire
d'un
époux
t r è s
c h e r .
Lorsqu'une chose nous
paraît
d i f f i c i l e , considérons l e s
d i f f i c u l t é s
plus
grandes
q ue l e s
autres
affrontent. 2 . Combien,
en e f f e t , dès l ' i n s t a n t de leur baptême imposent à leur
chair
l e sceau
de l a chasteté
?
Combien a u s s i ,
d'un
commun
accord*,
suppriment l e s relations conjugales, ayant c h o i s i d'être
eunuques
par
amour
du royaume
des ci eux
?
S i l ' o n
observe
l a continence
tout
en
étant
marié, combien plus doit-on
l e
f a i r e
quand on
ne
l ' e s t plus ?
J e
pense,
en
e f f e t , q u ' i l e s t
plus d i f f i c i l e de renoncer à
un bien q ue l ' o n possède encore
que de ne plus
désirer
un bien q ue l ' o n a perdu.
ont. 6R
I I
13.
adempto : ademptor
F ademptos X
I I
derelinquendi N
I I
14.
admissum N
e . Cf.
I ^ c 17, 27-28
f . I
Cor. 7 ,
29
VI,
a .
Cf.
I C o r. 7 ,
5
b.
Cf. Matth.
19, 12
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 120/238
112 A SON
ÉPOUSE,
I
1 5 3 . Durum
plane
et
arduum
s a t i s continentia sanctae
feminae post u i r i excessum Dei causa, cum gentiles
satanae
suo
et
u i r g i n i t a t i s
et uiduitatis
sacerdotia
perferant. Romae quidem quae
i g n i s
i l l i u s inextin-
g u i b i l i s 0 imaginem tractant, auspicia poenae suae
2 0 cum ipso
draconed
curantes, de uirginitate censentur.
4 . Achaicae Iunoni
apud Aegium
oppidum uirgo
s o r t i t u r , et quae
Delphis insaniunt nubere
nesciunt.
C eterum
uiduas Africanae Cereri adsistere scimus,
durissima
quidem
obliuione a
matrimonio
a l l e c t a s .
2 5 Nam manentibus in
uita
u i r i s
non
modo toro decedunt,
sed et a l i a s e i s , utique ridentibus, loco
suo
insinuant ;
adempto omni contactu, usque
ad
osculum filiorum
et
tamen, durante usu, perseuerant
in t a l i
uiduitatis
d i s c i p l i n a ,
quae
p i e t a t i s etiam sancta
s o l a t i a
excluait.
3 0
5 .
Haec
diabolus
s u i s p r a e c i p i t ,
et
auditur.
Prouocat
nimirum
Dei seruos continentia suorum quasi
ex
aequo :
continent
etiam
gehennae sacerdotes. Nam inuenit,
quomodo homines etiam in boni sectationibus per-
d e r e t , e t n i h i l apud eum r e f e r t ,
a l i o s
luxuria
a l i o s
3 5 continentia o c c i d e r e .
15. planeetardum A I I 8 . sanctae AN : sancta 0GR I I 16. feminae A a
R* :
femina 3R1.*
I I
18. rouiae
: non
ita
X I I 19. imaginent N
I I auspicia :
auspici
A
auspicie XI 20. dracone curantes om.
A
I I 21. Achaicae Kr o y.
:
achaie A
accaeae N acce 3 aceae R1 acheae R*3 I I iunoni AXR
unioni
N
minoni
F I I
egeum
A agium F I I
23.
uiduas
:
induos F I I
24.
a om.
8R I I
25.
in
uita
A
:
in
aeternum
8R
I I
toro
om.
A
:
choro
F
I I
27 .
oscula N
I I
29.
sancta
F
: sanctae
ANXRI 30.
suis om. 8R
I I praecipit
:
praecepit
A
I I
auditor X I I prouocant A I I 32. continent etiam A : continentiam 6R'
continentiuin R1.* I I
sacerdotem
0R
I I
33. boni
R :
bonis codd. R I I
perderet
AR : proderet P proderit N I I 34. eum : cumX
7/25/2019 A Son Épouse
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v i , 3 - 5 3
3 .
Pénible
s i t u a t i o n , assurément, et passablement
d i f f i c i l e
pour
une
sainte
femme,
q ue de
pratiquer l a
continence, par
amour
pour
Dieu, apr ès
l a
mort
de son
mari,
quand
l e s
païennes,
pour leur
Satan,
acceptent
des sacerdoces réservés
aux
vierges et
aux
veuves.
A
Rome,
par exemple, c e l l e s
q ui sont char gées d'entretenir l'image
du
feu qui
ne
s'éteindra
jamais0,
veillant a i n s i s u r i
e signe annonciateur du châtiment
q u ' e l l e s subiront avec l'antique Dragon4,
sont
c h o i s i e s parmi
l e s vierges.
4 . Pour l e culte de l a
Junon
Achéeune près de
l a
v i l l e
d'Aegium, c ' e s t
une
vierge
q ue
l e
sort désigne
et
l e s
femmes
q ui vaticinent à Delphes ignorent l e mariage. Du r e s t e
nous savons q ue
des «
veuves
» sont
au
service
de l a Cérès
africaine
: e l l e s
sont
choisies pour avoir t r è s strictement
oublié l e
mariage. En e f f e t , du
vivant même de
leur
mari,
non
seulement e l l e s abandonnent l e l i t
conjugal,
mais e l l e s y
introduisent
à
leur
place
d'autres épouses,
à
l a
plus
grande
j o i e des maris, c e l a
va
sans d i r e . Elles
s'interdisent
tout
contact, y compris
l e s baisers de leurs f i l s
e t
cependant, tant
que durent leurs fonctions, e l l e s
observent
cette d i s c i p l i n e
d'un
veuvage qui r e j e t t e
l e s consolations l e s plus
chastes,
c e l l e s même de l a tendresse.
5 .
Tels
sont
l e s
ordres
q ue
l e
Diable
intime
à
s e s
f i d è l e s ,
et i l se
f a i t
o b é i r . Nul doute, i l
provoque
l e s
serviteurs
de Dieu
par
l a continence des s i e n s , à
armes
é g a l e s , pour a i n s i
d i r e
:
même l e s prêtres de l a géhenne observent l a continence. Satan,
vraiment a trouvé l e
moyen
de
perdre
l e s hommes, l o r s même
q u ' i l s recherchent l e b i e n , et peu l u i importe q u ' i l détruise
l e s uns par l a
luxure,
l e s
autres
par
l a
continence.
c . Cf. Matth. 3 , 12
d.
Apoc.
12,9
2°i 2
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 122/238
114 A SON EPOUSE, I
VII, 1 .
Nobis
continentia ad
instrumentum
aeter-
n i t a t i s demonstrata e s t a Domino, s a l u t i s Deo, ad
testimonium
f i d e i ,
ad
commendationem
carnis
i s t i u s
exhibendae superuenturo indumento incorruptibilita-
5
t i s a ,
ad sustinendam nouissime
uoluntatem Dei. Super
haec
enim r e c o g i t e s ,
moneo,
neminem
non ex D ei
uoluntate de
saeculo educi,
s i ne folium
quidem ex
arbore sine
Dei uoluntateb
delabitur.
2 . Idem qui nos
mundo
i n f e r t , idem et
educat
necesse
i o e s t . Igitur defuncto
per
Dei
uoluntatem
uiro
etiam
matrimonium
Dei
uoluntate defungitur.
Quid
tu
restaures cui finem Deus posuit ? Q u i d libertatem
oblatam t i b i iterata
matrimonii
seruitute
f a s t i d i s
?
Obligatus
e s c , i n q u i t , matrimonio
:
ne
q u a e s i e r i s
s o l u -
1 5 lionem ; s o l u t u s e s matrimonio :
ne
q u a e s i e r i s obligationem.
3 .
Nam
e t s i
non
delinquasa
renubendo,
carnis
tamen
pressuram subsequi
d i c i t . Q u a r e facultatem
conti-
nentiae,
quantum possumus, diligamus
;
quam p r i -
mum obuenerit, inbibamus, ut quod in matrimonio
2 0 non
ualuimus,
i n
uiduitate
sectemur.
Amplectenda
occasio e s t , quae adimit quod
necessitas
imperabat.
4 .
Quantum
detrahant
f i d e i ,
quantum
obstrepant
sanctitati nuptiae secundae, d i s c i p l i n a e c c l e s i a e et
VII. 1 .
strunientum 0R
I I 2 . deo
om. A
I I 3 .
carnis :
canis
X I I 6. non
om.
8R1
: nisi Rt - * I l 7 . educi
A
: duci
8R
I I
s i
ne
A
:
s i
nec
XR
sed nec
PN
I I
8 . delabitur A
: dilabitur 8R I I
9 .
deducat
N
I I
10.
uiro om.
0R
I I
11. defungitur : disiungitur
N
I I
13. oblatam A
:
collatam
8R
I I fastidis
NFR : fatidis A fastidiisXI 14. es om. N I I 14-15. ne quaesieris—matri
monio
om. fJR1'*
I l
14.
solutionem AN
:
absolutionem R*G I I 15. solutus
A
:
absolutus
NR*G
I I
ne
quaesieris
NR
:
neque
sieris
A
neque
f i e r i s
X
neque fieres F I I 18. non diligamus ? 8R I I 20. ualuimus
A
: ualemus 0R I I
21.
adimit A :
ademit
8R
I I 22. detrahant : dethauit F
I I fidei om. pR
I I
fidei detrahant t r .
R3G
I I opstrepant A I I 23. secundum
F
I I disciplinae
8R1.' I l et om.
8R1.'
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 123/238
vn,
1-4
115
VII. 1 . Quant à nous, l e Seigneur, Dieu
du
s a l u t , nous
a révélé q ue l a continence est un moyen de parvenir à l a vie
é t e r n e l l e ,
de
prouver
notre
f o i ,
de
préparer
notre
chair
pour
l e
jour où
e l l e se présentera
afin de
revêtir l e
vêtement
d'incor
r u p t i b i l i t é » , de nous soumettre, e n f i n , à l a volonté de Dieu.
A cet égard, en e f f e t , j e t'engage
à bien r é f l é c h i r à
c e c i : per
sonne ne quitte
cette vie
à
moins
q ue Dieu ne
l e v e u i l l e ,
s ' i l est vrai
q ue
même une f e u i l l e ne
tombe de
l ' a r b r e à
moins q ue Dieu ne l e v e u i l l e .
2 . Celui qui
nous
f a i t
entrer
dans l e monde, c ' e s t
Lui
a u s s i ,
nécessairement, qui nous en f a i t s o r t i r . Par conséquent,
s i ton mari e s t mort, de par l a volonté de Dieu, ton mar i age
aussi meurt, par l a volonté de Dieu. Pourquoi voudrais-tu
rétablir
ce à quoi
Dieu
a
imposé
un
terme
? Pourquoi
méprises-
tu l a l i b e r t é q ui t ' e s t
o f f e r t e ,
en t'engageant une nouvelle
f o i s
dans l a servitude
du mariage ? Es-tu l i é par l e mariage,
ne
cherche
pas
à l e rompre0, d i t l'Écriture
;
es-tu
l i b r e ,
du
mariage,
ne
cherche
pas à
ê t r e l i é .
3 . Car,
bien
q ue
tu
ne pèches pas en t e
remariant, cepen
dant l e s épreuves de l a chair suivront
a u s s i t ô t d ,
d i t
l'Écriture
c ' e s t pourquoi
attachons-nous, de
toutes
nos
f o r c e s ,
à
l ' o c c a
sion qui nous est offerte de pratiquer l a continence ; dès
qu'elle
s e
présente,
s a i s i s s o n s - l a ,
afin
d'observer
dans
notre
veuvage ce
q ue
nous
n'avons pas
eu l e courage
de pratiquer
dans
notre
mariage.
Nous
devons a c c u e i l l i r avec
empressement
l'occasion q ui abolit l e s contraintes qu'imposait l a n é c e s s i t é .
4 . Combien l e s secondes noces appauvrissent
l a
f o i , quel
obstacle e l l e s sont
pour
l a
s a i n t e t é ,
l a d i s c i p l i n e
de l ' É g l i s e
VII, a . C f . I Cor. 1 5 , 53
b.
Cf.
Matth.
10, 29
c . I Cor. 7 , 27
d . C f . I Cor. 7 , 28
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 124/238
Il6
A SON ÉPOUSE,
I
praescriptio apostoli
d e c l a r a t ,
cum digamose non
2 5 s i n i t
praesidere,
cum
uiduamf adlegi
in ordinem n i s i
uniuiram
non
concedit.
Aram
enim
Dei
mundam*
proponi
oportet. Tota i l l a e c c l e s i a e
candida
de sanctitate
d e s c r i b i t u r .
5 . Sacerdotium uiduitatis
e t
caelibat<u>um e s t apud
3 0 nationes, pro
diaboli
s c i l i c e t
aemulatione. Regem
s a e c u l i , pontificem maximum, rursus nubere nef as
e s t .
Quantum
Deo sanctitas
p l a c e t ,
cum
illam
etiam
inimicus a f f e c t a t , non utique ut
a l i c u i u s boni a f f i n i s ,
sed ut
Dei Domini placita cum contumelia
a f f e c t a n s .
VIII,
1 .
Nam de uiduitatis honoribus apud
Deun1
uno dicto eius
per
prophetam
expeditum
: Iuste*
f a c i t e
uiduae e t p u p i l l o ,
e t
u e n i t e ,
disputemus, d i c i t
Dominas. Duo i s t a nomina, i n quantum destituta
5
auxilio
humano,
in
tantum
di ui nae miser icor di ae
exposita,
s u s c i p i t t u e r i pater omnium. Vide, quam
ex aequo habetur q ui
uiduae
benefecerit, quanti est
uidua i p s a , cuius assertor
cum Domino disputabit.
Non
tantum
uirginibus datum, opinor.
1 0 2 .
Licet
in i l l i s integritas
solida e t tota sanctitas
de
proximob
uisura
s i t
faciem
Dei,
tamen
uidua
habet
25. sinit
:
sunt X
I adlegi
J t i g .
: allegi
6R- ade
A I I
ordinem
A
:
ordina-
tionem
6R
I I 26. concedit
: concedat A
I I înunda N I I 27. eccl esi ae AN :
ecclesia pR
I I 28.
describitur :
conscribitur A I I 29. caelibatuum
Stephan :
caelibatiura A caelibatum NF cebatum X celebratum R I I 32. illam
AR'-»
:
i l lum
8R1
I I 33.
inimicus AR'-' : illumBR1 I I
33.
inimicus AR'-» :
inimicum
6R1
I I ut : ad
A
VIII. 1 . uiduitatis A : uid.um
8R
I I deum A : dominum
6R
I I 2 . dicto :
dictu
8
I I
expeditum
<est>
A I I
3 .
facite
R'
:
facito codd.
R1.'
I I
disputemus
:
disp.
amus p
I I
4-5. destituta auxilio A : de spe q ui 6R1
:
despectui R'.' I I
6 . suscipit
A
:
suscepit 0R
I I 7 . benefecerit
:
benedicitur N
benefecit
R I I
quantis P I I 8 . cum domino A :
dominus 6R
I I disputabit AR'-' : dispu-
tauit
8R1
I I
9 .
uirginibus
8R
: uirginis A 1 1
11.
usura p
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 125/238
v i i , 4
- vin, 2
ii7
et l e précepte
de
l'Apôtre l e montrent, puisqu'ils interdisent
auxhommes
remariése de
devenir chefs
d'église et ne permet
tent
de
recevoir
dans
l'ordre
des
veuves'
que
des
femmes
mariées
une seule
f o i s . L'autel
de
Dieu, en
e f f e t , doit
être
dressé
sans tache».
Toute
cette
dignité
de
l'Église
se
recrute
parmi les adeptes de la chasteté.
5 . Chez l e s païens aussi on
t rou ve
un clergé
de
veufs et
de
célibataires, dû, naturellement, à
l a
rivalité
de Satan.
Le
roi
du
monde,
l e
Grand
Pontife n' a
pas
l e
droit
de
se
marier une deuxième f o i s . Qu'elle est agréable à Dieu la
chasteté, puisque
son
adversaire aussi l'ambitionne Ce
n'est point, assurément, qu'il
ait q u e l q u e
affinité
pour
l e
bien mais,
pour
l'outrager,
i l ambitionne ce
q ui plaît
au
Seigneur notre
Dieu.
VIII. 1 . Quant aux honneurs
que
Dieu réserve au
veu
vage,
i l
suffit
de
citer
cette
seule
parole
de
Lui,
qu'il
a
r é v é l ée
par
la bouche du prophète :
Agissez avec
justice avec la
veuve et
l'orphelin, puis
venez
et discutons ensemble», dit
le Seigneur. C es deux états, dans la mesure où i l s sont dépour
vus
de
tout
appui
humain, sont
abandonnés
à
la
miséricorde
de
Dieu
et
l e
P è r e de
toutes choses assume
leur protection.
V oi s comment est placé sur un pied d'égalité avec Lui l e
bienfaiteur
de
la
veu ve,
de
quelle
estime
jouit
la veuve
e l l e -
même, dont l e
défenseur
discutera
avec
l e Seigneur.
Les
vierges
ne
sont
pas
l'objet
d'un pareil honneur, que
je sache.
2 .
Bien que
l eur par faite
intégrité
et
leur
chasteté sans
défaillance
destinent c e l l e s - c i
à contempler
de tout près
la
face de
Dieub, cependant la veuve possède quelque chose
e .
Cf.
I
Tim.
3 , 2 ,
12
;
Tite
1 , 0
f . Cf.
I
Tim. 5 , 9
g.
Cf.
I
Cor. 3 , 16-17
VIII, a .
I s .
i , 17-18
b. Cf. Matth. 18, 10 ; Apoc. 14, 3-4 ; I Cor. 13, 12
7/25/2019 A Son Épouse
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I18
A
SON ÉPOUSE, I
aliquid operosius,
quia
f a c i l e e s t non appetere
quod
nescias et auersari quod desideraueris
numquam.
Gloriosior
continentia
quae
ius
suum
s e n t i t ,
quae
1 5 quid
uiderit
nouit.
3 .
Poterit uirgo
f e l i c i o r
haberi,
at
uidua laborosior :
i l l a , quod
bonum
semper habuit, i s t a ,
quod
bonum
s i b i
i n u e n i t . In i l l a g r a t i a , in i s t a uirtus coronatur.
Quaedam enim sunt diuinae l i b e r a l i t a t i s , quaedam
2 0
nostrae
operationis. Quae
a
Domino
indulgentur,
sua gratia gubernantur ; q uae ab
homine captantur,
studio
perpetrantur. vStude i g i t u r ad uirtutem
conti-
nentiae modestiae, quae pudori
procurat,
s e d u l i t a t i ,
quae uagas non f a c i t , f r u g a l i t a t i , quae saeculum
sper-
2 5
n i t .
4 .
Conuictus atque colloquia Deo digna
sectare,
memor
i l l i u s u e r s i c u l i s a n c t i f i c a t i
per
apostolum
:
Bonos corrumpunt mores congressus maliA. I,oquacese,
o t i o s a e , uinosae,
curiosae contubernales uel
maxime
3 ° proposito
uiduitatis
o f f i c i u n t . Per loquacitatem inge
rant
uerba
pudoris inimica, per otium
a seueritate
deducunt, per uinolentiam quiduis mali insinuant,
per
curiositatem
aemulationem
l i b i d i n i s conuehunt.
1 3 . auersari AR : aduersari
8 I I
desideraueris
8R
: desideres A
I I
1 6 .
at
AR : aut
8
I I 1 7 . i s t a ANR : i t a p I I 1 8 . (eo) coronatur F I I 2 1 . q u a e—
captantur om. A I I 2 3 .
modestiae
om. A I I q uae : quod X I I procurat NFR :
procurrat X
procupat A
I I sedulitati R
:
sedhutilitati
A
sed u t i l i t a t i 8
I l 2 4 . uagas : uacas A nugas 8R
I I
2 6 .
conuictus
atque colloquia A : conuic-
tum atque commercia 8R I I 2 7 . sanctificatum
X
I I 2 8 . maie p I I 2 9 . otiosae :
odiose N I I contubernalis X I I 29-30. maxime proposito R : maximi propo
sai
codd.
I I
3 0 .
o f f i c i u n t
R
:
officium
AFX
offitium
N
I I
30-31.
per
l o q .
—nimica om. A
I I
3 1 .
a
om. 8R I I 31-32. seueritate
deducunt :
seueritatem
decludunt N securitatem inducunt
GR*
I 3 2 .
uinolentiam :
uinulentiam
A uiolentlam NX I I
quiduis
:
quid
X I I 3 3 .
curiositatem
A : c u r i o s i t a t i s
8R I I
l i b i d i n i s A
:
l i b i d i n e s 8R
7/25/2019 A Son Épouse
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vin, 2-4
ii9
q ui l u i
a
coûté plus de peine, car i l e s t f a c i l e
de ne pas
convoi
ter ce q ue l ' o n ignore et de tourner l e dos à ce q ue l ' o n ne
saurait
r e g r e t t e r .
Mais
une
g l o i r e
plus
b e l l e
s'attache
à
l a
continence qui connaît son d r o i t , qui s a i t ce q u ' e l l e a vu.
3 . On
pourra
considérer comme plus heureuse l a condition
de l a vierge mais
c e l l e
de l a
v eu v e
suppose un plus rude e f f o r t ,
car
l a première
a toujours été en
possession
du
bien,
mais
l a
deuxième
a découvert l e bien
pour son
propre
compte.
Chez
l'une
c ' e s t
l a
grâce
qui
s e
trouve
couronnée0,
chez
l ' a u t r e
l a
vertu. Certains
biens, en e f f e t , nous
viennent
de
l a bonté
généreuse de Dieu, d'autres résultent de
nos
propres
e f f o r t s .
Ceux q ue l e Seigneur nous accorde
sont
gouvernés par sa
grâce,
ceux q ue l'homme parvient
à obtenir
sont gagnés au
prix
de ses e f f o r t s .
Pour acquérir l a vertu de l a continence, e f f o r c e - t o i donc
à l ' h u m i l i t é ,
q ui
e s t
l a
servante de l a chasteté, au travail
consciencieux, q ui
prévient l ' o i s i v e t é ,
à
l a
tempérance, qui
méprise l e s i è c l e .
4 . Recherche
l e s relations
et
l e s
conversations
dignes
de
Dieu,
t e
souvenant de cette sentence, sanctifiée par l'Apôtre :
l e s
mauvaises
fréquentations
corrompent
l e s
bonnes
mœursd.
Des compagnes bavardes, o i s i v e s , adonnées au
v i n ,
indis
c r è t e s 6 ,
constituent
l e
plus
grand
obstacle
au
dessein
q ui
doit
être c e l u i d'une
veuve.
Par
leur
bavardage
e l l e s
i n s t i l l e n t
des
paroles
qui
a s s a i l l e n t
l a
pudeur, par
leur o i s i v e t é e l l e s
détournent
de
toute occupation s é r i e u s e ,
par
leur ivrognerie
e l l e s livrent accès à
tous
l e s
désordres,
par leur
indiscrétion
e l l e s excitent l a
convoitise
des p l a i s i r s s e n s u e l s .
c .
Cf.
II Tim. 2 , 5
d.
I
Cor.
15,
33
e . Cf. I Tim. 5 , 13
7/25/2019 A Son Épouse
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120
A SON EPOUSE,
I
5 .
Nulla huiusmodi
feminarum de
bono uniuiratus
3 5 loqui nouit.
Deus'
enim i l l i s , ut a i t apostolus, uenter
e s t ,
i t a
et
quae
uentri
propinqua.
Haec
t i b i
iam
hinc
commendo, conserua carissima,
post apostolum quidem
ex
abundanti
retractata,
sed
t i b i
etiam s o l a t i o
futura,
quod meam memoriam, s i i t a euenerit, in i l l i s f r e -
4 0 quentabis.
3 6 .
qnae :
q ui
0
I I
3 8 .
ex
:
e t
X
I I
retractata
NFR
:
pertracta
A
o n t .
X
I I
Ad uxorem l i b e r
I .
Explicit. Incipit l i b e r I I . F é l i c i t e r
A :
Tertulliani ad
uxorem l i b e r primus e x p l i c i t . Incipit secundus N Explicit l i b e r
primus
ad uxor em. Incipit l i b e r secundus ad uxorem
P Q. Sept imi i F lorent is
Tertuliani i n c i p i t l i b e r s ecu ndu s a d uxorem
X
7/25/2019 A Son Épouse
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vin, 5
I21
5 . Aucune
femme
de
cette espèce
ne peut
parler en bien
de l a monogamie. Comme d i t l'Apôtre, leur dieu c ' e s t
l e
ventre1,
et
aussi
tout
ce
q ui
est
près
du
ventre.
Voici, t r è s chère
compagne,
l e s recommandations q ue
j e
te f a i s dès à
présent,
superflues,
assurément,
après c e l l e s
de l'Apôtre, mais susceptibles de t'apporter quelque récon
f o r t ,
car
en e l l e s , s i l doit en advenir
a i n s i , tu
retrouveras
mon
souvenir.
1 . Phil. 3 , 19
7/25/2019 A Son Épouse
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LIBER
SECVNDVS
1 . 1 .
Proxime
t i b i , dilectissima
i n
Domino conserua,
quid feminae sanctae matrimonio quaeumque sorte
adempto
sectandum
s i t , ut
potui,
prosecutus sum.
Nunc
ad
secunda
c o n s i l i a
conuertamur,
respectu
5 humanae i n f i r m i t a t i s ,
quarumdam
exemplis admo-
nentibus,
quae diuortio
uel
mariti
excessu oblata
continentiae
occasione
non
modo
abiecerint oppor-
tunitatem
tanti boni,
sed
ne i n
nubendo
quidem d i s -
ciplinae
meminisse uoluerunt, ut i n Domino» potissimum
i o
nuberent.
2 .
Itaque
mihi confusus e s t animus, ne qui nuper
te
ad
uniuiratus et
uiduitatis
perseuerantiam hor-
tatus sim,
nunc mentione
nuptiarum
procliuium t i b i
labendi
ab
a l t i o r i b u s
faciam. Quod s i integre s a p i s ,
1 5 certe s c i s
istud
seruandum
t i b i
e s s e ,
quod s i t
u t i l i u s .
Quod uero d i f f i c i l e e s t et non s i n e necessitatibus hoc
maxime propositum uitae subresedi.
3 .
Nec
mihi de i s t o q u o q u e referendi ad t e
causae
f u i s s e n t , n i s i grauiorem i n
eas sollieitudinem compre-
I . 2 . quid AR
:
quod
8 I I 4 . respectui 3 I I 5 . humanaeius
firmitatla A
I I
quarumdam AN
:
quorundam 8R
I I
6 . quae : qui X I I 7 . abiecerint A
abiecerunt 8R I I
8 .
quidem A : quidem
r u r s um
8R I I
9 .
potissime N I I 1 1 .
q ui
:
q u a e
X
I I
11-12.
t e
nuper t r .
8R
I I
1 3 .
sim
ANX
: sum
FR
I I
nunc
8R
:
non A I I mentionemA I I procliuium A
:
procliuum 8R
I I
1 4 . labendi ab
altioribus
8R : cauendi ablatiouem A I I
sapis
8R : s a t i s A I I 1 5 . certe s c i s
R*
:
certe
A certes 8R1.* I l istud : i d R«
I l t i b i
: i b i A I I
u t i l i u s
: ur i
melius
N I I 1 6 . hoc Rig.
: et
hoc codd. R I I 1 7 . maxime Kroy,
:
maximum
c o d d . R
I I
7/25/2019 A Son Épouse
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LIVRE
I I
1 .
1 .
Tout récemment, t r è s chère compagne dans l e
service du Seigneur, j e t ' a i
d é c r i t ,
comme j e l ' a i pu, l a
r è g l e
de conduite
q ue
devrait
suivre une
chrétienne, quand
son
mariage
a
p r i s
f i n ,
pour
quelque
raison
q ue
ce
s o i t .
Tournons-
nous maintenant vers une seconde
s é r i e
de recommandations,
en
tenant compte de l'humaine
f a i b l e s s e ,
mis
en garde
par
l'exemple
de certaines
femmes
: alors q ue l e divorce ou l a
mort de leur mari leur donnait l'occasion d'observer l a
conti
nence, non seulement e l l e s ont rejeté l'avantage d'un
s i
grand
bien, mais
e l l e s
n'ont pas voulu non
p l u s ,
en s e
remariant,
se
souvenir
du
précepte
qui
l e s
obligeait
à
s e
marier
dans
l e
Seigneur», de préférence.
2 .
Aussi d o i s - j e
avouer mon
embarras
: t'ayant
naguère
recommandé
de
persévérer dans l e
mar iage uniq ue et
l e
veuvage, j e c r a i n s , en te parlant à présent de remariage,
de te f a i r e courir l e risque de tomber de haut. S i tu raisonnes
cor r ectement, tu s a i s
certainement
q ue tu dois observer
l e genre de vie
qui
e s t pour t o i l e plus avantageux. Mais
parce
q ue
c ' e s t l à entre tous
l e
dessein d i f f i c i l e de toute une vie
e t
qui
ne
v a
pas
sans contraintes,
j e m'y s u i s
a r r ê t é .
3 . Et j e n'aurais eu aucune raison de te f a i r e part aussi
de cette a f f a i r e , s i j e n'avais éprouvé à l'égard
de
ces
femmes
subresedi A : suprerai (suppremi 0 ) p r e s i d i i 8R I I 1 9 . in eas Stephan : ta
ea A in eam N meam
PR
I , a. C f . I Cor.
7 , 39
7/25/2019 A Son Épouse
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124
A S°N ÉPOUSE, I I
- i o hendissem. Nam quanto
grandis
e s t continentia c a r n i s ,
quae
uiduitati ministrat,
tanto, s i
non sustineatur,
i g n o s c i b i l i s
uideri p o t e s t .
Difficilium
enim
f a c i l i s
e s t tune uenia. Quanto
autem nubere i n
Domino
p e r -
petrabile e s t , u t i nostrae p o t e s t a t i s , tanto culpa-
2 5
b i l i u s e s t
non
obseruare q uod p o s s i s .
4 .
Eo a c c e d i t ,
quod
apostolus de
uiduis quidem
et innuptis, ut i t a
permaneant,
suadet, cum
d i c i t
:
Cupio
autem
omnes
meo
exemplo
perseuerare*
,
de
nubendo
uero
i n Domino,
cum a d i e i t :
tantum
in Domino0, iam
3 0
non
suadet sed
exerte
i u b e t . I g i t u r , i n i s t a maxime
s p e c i e , n i s i obsequimur, periclitamur ; quia suasum
impune quis neglegat, <num>quam
iussum,
quod
i l l u d de
c o n s i l i o
ueniat et
uoluntati
proponatur, hoc
autem de
potestate descendat
e t
n e c e s s i t a t i
obligetur,
3 5
i l l i c
l i b e r t a s , hic contumacia
delinquere
uideatur.
I I , 1 . Igitur cum quaedam i s t i s diebus nuptias suas
de e c c l e s i a t o l l e r e t
ac
g e n t i l i
coniungeretur
idque ab
a l i i s retro factum recordarer,
miratus
aut ipsarum
petulantiam
aut
consiliariorum praeuaricationem,
quod
5 nulla
scriptura eius f a c t i licentiam
p r o f e r t ,
numquid,
inquam, de i l l o capitulo s i b i blandiuntur primae ad
Corinthios,
ubi
scriptum
e s t »
:
Si
quis
fratrum
i n f i
n i , uiduitati A : uiduitatem 6S. I I 2 2 . i g n o s c i b i l i s 8R : igooscibile A
I I
2 3 . tune
om.
8R I I 2 4 . potestatis AR : posteritatis 0 I I 2 6 . accedit
NFR
:
a c c i d i t AX I I 2 7 . innuptis Pam. : innupti A
nuptis
6R I I 28-29. cupio—
a d i e i t om. N I I 2 8 . meo AR* : ex eo 0R1.' I I 2 9 - a d i e i t A : d i c i t fJR 1 1 3 1 .
obsequimur Rig.
:
obsequium A ho c s eq u imu r 6R
I I
periclitatur A
I I 3 2 .
impone A I I quis
neglegat
A :
quid
negligas 6R I I numquam s c r i p s i : quam
codd. R
1 1
3 4 .
necessitati
A
:
necessitate
6R
I I
3 5 .
derelinquere
A
I I . 1 .
quaedam
:
quae
X I I 2 . ac A : idest 6R I I 3 . retro : petro A I I
recor
darer
NR :
recordaret X
reordaret F
om.
A I I
4 . consiliorum A I I
5 .
f a c t i
AR' : factam 6R1-' I I profert A : proferent 6 proferret R I I 7 . fratrum Rig. :
fratrem A f r a t e r
6R
7/25/2019 A Son Épouse
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i .
3 - n. i 125
une inquiétude des plus graves. En e f f e t , plus sublime est
l ' i d é a l
de l a
continence charnelle, servante
du veuvage,
plus
excusable
peut
paraître
q u' on ne
r é u s s i s s e
pas
à
l'assumer.
C ar aux choses d i f f i c i l e s , f a c i l e ensuite e s t l'indulgence. Mais
plus
i l e s t
f a c i l e
de s e marier dans l e Seigneur, puisque cela
ne dépend q ue de nous, plus nous sommes coupables de
ne point
observer
ce précepte,
a l o r s
q ue nous l e pouvons.
4 . A c e l a
s'ajoute q ue, s' adr essant aux veuves
et
aux
femmes
non
mariées,
l'Apôtre
leur
donne
J e
conseil
de
demeu
rer dans l ' é t a t où e l l e s sont : J e souhaite q ue tous persévèrent
à mon
exemple ,
d i t - i l ; en
revanche,
à pr opos du mariage
dans
l e
Seigneur,
quand
i l
précise
:
seulement dans l e Sei
gneur0, ce n ' e s t plus
un conseil
q u ' i l donne, mais un ordre
c l a i r et n e t . En conséquence, sur ce
point
t r è s précisément,
s i nous refusons
d ' o b é i r ,
nous courons l e danger de nous
perdre,
car
on
peut
impunément
ne
point
tenir
compte
d'un
c o n s e i l ,
jamai s d' un ordre : c ' e s t q ue l e premier dérive d'un simple
avis et e s t proposé à notre l i b r e
choix,
mais l ' a u t r e
émane
d'une autorité et i mpose une obligation.
Dans
l e premier c a s ,
nous apparaissons coupables d'indépendance, dans l e second,
de r é b e l l i o n .
I I , 1 .
Doue, comme ces
j o u r s - c i une chrétienne dérobait
sou
mariage à
l ' É g l i s e
pour
s ' u n i r
à
un
païen,
me
souvenant
q ue
d ' a u t r e s ,
antérieurement,
avaient
agi de même, stupéfait
s o i t
de leur audace,
s o i t
de l a mauvaise
f o i
de l e u r s c o n s e i l l e r s ,
car aucun texte dans l'Écriture n'autorise une
t e l l e conduite,
j e d i s : « Se p e u t - i l q u ' i l s se flattent de l a j u s t i f i e r
à
partir
du
passage
de l a Première aux Corinthiens, où i l e s t
é c r i t
:
S i
un
f r è r e
a
une femme non croyante e t q ue c e l l e - c i consente
b . I Cor. 7 , 7
c . I Cor. 7 , 39
7/25/2019 A Son Épouse
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126 A
SON
ÉPOUSE, II
delem
habet
uxorem e t
Ma matrimonio
c o n s e n t i t ,
ne
d i m i t t a t
eam ;
s i m i l i t e r
mulier
f i d e l i s i n f i d e l i
nupta,
i o
s i
consentaneum
maritum
e x p e r i t u r ,
ne
dimiserit
eum
;
sandificatur
enim i n f i d e l i s
uir a f i d e l i uxore e t i n f i d e l i s
uxor a f i d e l i marito ;
ceterum
immundi e s s e n t f i l i i
u e s t r i ?
2 . Hanc monitionem
f o r s
de fidelibus
iunctis
simpli-
1 5 c i t e r intellegendo putent etiam infidelibus nubere
l i c e r e .
Q ui
i t a
interpretatur, absit
ut
sciens
se
c i r -
cumscribat. C ete rum manifestum est scripturam istam
eos
f i d e l e s designare,
q ui
in
matrimonio
g e n t i l i inuenti
a
Dei gratia
f u e r i n t . Secundum
uerba ipsa
: Si
q u i s ,
2 0
i n q u i t ,
f i d e l i s
uxorem habetb infidelem —non d i c i t :
uxorem ducit infidelem
—
ostendit iam
in
matri
monio agentem mulieris i n f i d e l i s , mox gratia Dei
conuersum, perseuerare cum uxore
debere,
s c i l i c e t
propterea,
ne
q ui
fidem
consecutus putaret
s i b i
diuer-
2 5
tendum
e s s e
ab aliena iam et
extranea
quodammodo
femina.
3 .
Adeo et rationem subicit : in pace
nos uocari
a
Domino0 et posse
infidelem a
f i d e l i
per
usum matri-
monii l u c r i f i e r i d .
Ipsa
etiam clausula hoc i t a i n t e l l e -
3 0
gendum
esse
confirmat
:
Vt
quisque,
a i t ,
uocatur
a
Domino,
i t a p e r s e u e r e t e .
Vocantur
autem
g e n t i l e s ,
10.
consentaneum AR*
: cousentanea8R1*
I l
14. monitionem
R* : men-
tionem A motionem NFR1-* mocionem XI fors : foris N I I de om. 8R I I
iunctis A : iniunctis 0R* inuinctis R1-' I I
15.
intellegendo A : intellegen-
dumXintelligendum NFR I I 16.
licere
om. F I I
interpretatur A : interpre-
tantur
R
I I
19.
fuerint
A :
fuerunt R
I
s i
:
sed
F
I I 2i , ducit
AR'-' : duci
8R1
H
22.
agente
N
I I
dei gr atia
t r
N
I I
23
conuersum
AR
conuersus
8
I I
deberet
A I I
24.
diuertendum A
:
euertendnm 8
deuertendum R I I
28
a domino
:
ad dominum deuin
A
I I , a .
I Cor.
7 ,
12-14
7/25/2019 A Son Épouse
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n, i-3 127
à
maintenir l e mariage,
q u ' i l
ne l a renvoie pas ; de même,
une
chrétienne
mariée
à un
non croyant,
s i
e l l e
constate
q ue
son mar i
e s t
consentant,
q u ' e l l e
ne
l e
renvoie
pas,
car
l e mari non croyant
e s t sanctifié
par l'épouse
chrétienne
et
l a
femme
non
croyante
par l e
mari chrétien ;
s i l
en a l l a i t
aut rement, vos enfants seraient impurs» » ?
2 .
Comprenant littéralement
cette recommandation don
née
à des
chrétiens
mariés,
on
pense peut-être
q u ' i l
e s t permis
aussi
aux
chrétiens
de
s e
marier
avec
des
non
chrétiens.
Que
c e l u i qui retient cette interprétation, prenne garde de ne
point se
tromper
en connaissance de
cause.
C ar enfin l ' É c r i
t u r e ,
à cet endroit,
désigne
de
toute
évidence
l e s
croyants
q ue l a
grâce
de
Dieu
a rencontrés a l o r s q u ' i l s
s e
trouvaient
déjà mariés avec
des païens.
Selon l e s termes
mêmes
: S i un
croyant
a
une femme non croyanteb,—l
ne
d i t pas
:
s i l
pr end pour femme une
non
croyante —l'Apôtre montre
clairement
qu'un
homme
engagé dans
l e s l i e n s du
mariage
avec
une
femme
païenne, puis
converti
par
l a
grâce de Dieu,
doit continuer à vivre
avec
e l l e , et c e l a , assurément,
pour
éviter q ue c e l u i q ui a embrassé l a f o i se c r o i e obligé
de
se
séparer
d'une femme de
r e l i g i o n différente
e t , en quelque
s o r t e ,
étrangère.
3 .
Tant
i l
est
vrai
q ue
l'Apôtre
pr écise aussi
l e
motif
de son
précepte
: l e Seigneur D ieu nous appelle
à
vivre dans
l a
paix0
; i l s e
peut
aussi q ue
l a vie conjugale
permette
au
conjoint croyant
de
gagnerd à l a f o i l e conjoint
non
croyant.
Précisément l a
conclusion confirme à
son
tour
q ue c ' e s t
bien
a i n s i q u ' i l faut
l e comprendre : Que
chacun demeure
dans
la condition où l ' a s a i s i l'appel du Seigneure, d i t - i l . Or, ce
b. I Cor. 7 ,
12
c . I Cor.
7 , 15
d. Cf. I Cor.
7 , 16 ;
I
Pierre 3 ,
2
e . I C o r. 7 , 17
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 136/238
128
A SON
ÉPOUSE, II
opinor, non f i d e l e s . Quodsi de f i d e l i ante matrimo-
nium pronuntiasset, absolute permiserat sanctis uulgo
nubere.
S i
uero
permiserat,
numquam
tam
diuersam
3 5 atque
contrariam
permissui suo pronuntiationem subdi-
d i s s e t , dicens
: Mtdier defuncto uiro
l i b e r a
e s t ; cui
u u l t
nubat,
tantum
in Domino'.
4 . Hic certe n i h i l retractandum e s t . Nam de q uo
r e t r a c t a r i
p o t u i s s e t , apostolus c e c i n i t .
Ne quod a i t :
4 0
oui
u e l i t nubat, maie
uteremur, adiecit
:
tantum
in
Domino
« ,
i d
e s t
i n
nomine
Domini,
quod est
indubitate
Christiano. I l l e i g i t u r apostolus sanctus, q ui uiduas e t
innuptas»
i n t e g r i t a t i perseuerare mauult,
q ui
nos
ad exemplum s u i hortatur1, nullam aliam formam
4 5 repetundarum
nuptiarum
n i s i
in
Domino praescribit,
huic
s o l i condicioni continentiae
detrimenta
concedit.
Tantum, i n q u i t , in Domino* : adiecit pondus l e g i suae.
5 .
Tantum
: <quo>quo sono et modo
enuntiaueris
dictum
i s t u d ,
onerosum e s t ; et iubet et suadet
e t
5 0
praecipit et hortatur
et
rogat et
comminatur. Destricta
e t
expedita sententia
e s t et
ipsa
s u i breuitate facunda.
32. defideli : deliumA I I
ante
inatrimonium
8R
: tantum matrimonioA I I
34. uero
AN :
uere pR I I 38. tractandum
A
I I
de quo A
: de eo quod
8R
I I
39. tractari XRl apostolus R' : xpsA : sps 8R1-' I l
40.
uellit A I I adicat N
I l
42. apostolus sanctus R3
:
ses xps A ses sps 8R*1 I I 42-43. et innuptas
A
: innuptas
pR nuptias N I I 44.
ortatur A
I I 45.
rependaruin
NF
I I
46.
conditioni
AN I I
47.
adiecit
AR*-' :
abiecit 8R1 I I legi suae AR3
:
legis
Suae
pR1-2
suae
legi
N
I I
48.
quoquo
Hoppe
:
quos
codd.
R
I I
enunctiantis X
I I
49. onerosum AR* :
et onerosum
pR1-' et honerosum
N
I I 50. et1 om.
A
I l
et
rogat
: ergo
et
rogat
A I I comminiaturA I I 50-51. destr i c ta
et expedita
Rig.
: destricte
expeditae
A
detractata et
experta
(exerta Rs) 8R I I 51.
et ex
ipsa
N I I facunda
AX :
fecunda NFR
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 137/238
n, 3-5 129
sont l e s
païens qui sont
appelés,
s i j e
ne m' abuse, et non
point
l e s
chrétiens.
Si l 'Apôtre avait
eu
en
v ue
un chrétien,
avant
son
mariage,
i l
aurait
permis
aux
chrétiens,
d'une
manière générale, de se mar ier av ec qui
bon leur
semble.
Mais
s i
vraiment i l l ' a v a i t permis, jamais i l n'aurait a s s o r t i
sa per mi ssi on d' une précision aussi
divergente, e t
même
contradictoire,
en
disant : La
femme,
à l a mort de son mari,
est l i b r e de
se
marier avec q ui
e l l e
veut ; seulement,
q ue
ce s o i t
dans l e Seigneur'.
4 .
I c i ,
assurément,
point de
prétexte
à discussion, car
sur l e point précis qui aurait pu être d i s c u t é , l'Apôtre s ' e s t
prononcé.
Pour nous éviter
d ' u t i l i s e r à
tort l e s paroles q u ' i l
vient de d i r e : Qu'elle s e marie avec qui e l l e veut,
i l
a ajouté :
seulement dans l e Seigneur*, c ' e s t - à - d i r e au nom du Seigneur,
ce
q ui
s i g n i f i e ,
à n'en pas douter, avec
un chrétien.
Ainsi donc l e saint Apôtre, qui
préfère q ue l e s
veuves
et
l e s
femmes non
mariées
persévèrent
dans
l a
c h a s t e t é 1 1
et
q ui nous
encourage
à
suivre
son exemple1, ne
formule
aucune
autre r è g l e relative au remariage sinon q u ' i l faut l e conclure
dans l e Seigneur ;
c ' e s t à cette seule condition q u ' i l permet
de porter atteinte
à
l a continence. Seulement dans l e Seigneur*,
d i t - i l ;
i l
a conféré à son commandement tout
son
poids.
5 .
«
Seulement
»
:
peu
importent
l e
ton
et
l a
manière
dont
tu
prononceras
ce
mot ;
i l pèse
lourd
: i l ordonne, i l c o n s e i l l e ,
i l commande, i l
exhorte,
i l
r e q u i e r t ,
i l
menace. C'est
une
sentence tranchante e t ramassée,
éloquente, par
sa concision
même.
f
.
1
Cor.
7 ,
39
g . i b i d .
h .
C f . I Cor. 7 , 8
i .
C f .
I
Cor.
7 , 7
j . I Cor. 7 , 39
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 138/238
130 A
SON EPOUSE,
II
6 . Sic s o l e t
diuina
uox,
ut statim
i n t e l l e g a s , statim
obserues. Quis
enim
non i n t e l l e g e r e
possit
multa
pericula et
uulnera
f i d e i in huiusmodi
n u p t i i s ,
quas
5 5
prohibet,
apostolum
prouidisse
et
primo
quidem
carnis
sanctae
i n carne
g e n t i l i
inquinamentumk
praecauisse
?
7 . Hoc loco dicet a l i q u i s : quid ergo
r e f e r t
inter
eum, qui in
matrimonio
g e n t i l i 1
a
Domino a l l e g i t u r ,
e t
olim
id e s t
ante
nuptias fidelem,
ut
non proinde
6 o
carni suae caueant, cum
a l t e r
a nuptiis i n f i d e l i s
arcea-
t u r ,
a l t e r
in
e i s
perseuerarem iubeatur
?
Cur,
s i
a
g e n t i l i inquinamur,
non
et
i l l e
diiungitur, quemad-
modum
i s t e non
obligatur
?
8 . Respondebo, s i s p i r i t u s d e d e r i t , ante omnia
6 5 allegans Dominum magis ratum habere matrimonium
non
contrahi quam
omnino
disiungi
;
denique diuortium0
prohibet,
n i s i
stupri
causa,
continentiam0 uero
commen-
d a t . Habet
i g i t u r
i l l e perseuerandi necessitatem, hic
porro
etiam non nubendi potestatem.
7 0 9 .
Tunc, s i
secundum scripturam qui
in
matrimonio
g e n t i l i
a
f i d e deprehendunturp, propterea non inqui-
52.
uox
ut
A
:
uxor
8R
I l
intellegas
statim 0 1 » .
8R
I I 53.
non
om.
8R
I I
multam XI 53-54.
pericula
multa t r . 8R I I 55. apostolum
A : apostolus
8R I I 57. dicet R : dicit
codd.
R I I 58. eum AR : eam 8 I I
gentili
A : gen-
t i l i 8
8R I I 59. idest :
idem N
: om.
F
I I nuptia
A
I I preinde A I I 60. car
nis
X I I
cum
om. 8R I I
alter a nuptiis infidelis
arceatur A :
aliter
( a l
ter R) arceatur a nuptiis infidelis 8R I I 61. alter AR : aliter 8 I I e i 9
A
:
hi s 8R I I iubeatur
A : uideatur
8R I I 62. et
i l l e NFR :
et
i l l i
X
l l e A
I l diiungitur A : disiungitur
8R I I 65.
dominum AR
:
dominam 8
I I
magis
ratum R : magistratum
AF magratum
N ingratum X I I 67.
stupri
:
strupi
A
I l 68.
habet
:
habeat A
I I i l l i XI 71.
gentili A :
gentilis 8R I I
affide A
I I de-
prehendentur
A
I I
propterea
A
:
erunt
ac
propterea
8R
ac propterea
R
k.
Cf.
II
Cor.
7 , 1 ;
I Cor.
6 ,
15-20
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 139/238
n, 6-9
131
6 .
Telle e s t bien l a manière de l a parole divine, afin q ue
nous
l a
comprenions
d'emblée, q ue nous l u i obéissions aussi
t ô t .
Qui,
en
e f f e t ,
ne
s e r a i t
en
mesure
de
comprendre
q ue
l e s dangers et l e s atteintes innombrables
à
l a f o i , l i é s aux
mariages de
ce genre, q u ' i l
i n t e r d i t ,
l'Apôtrek l e s
a
pré vus
et q ue d'abord, assurément, i l
a
voulu empêcher qu'une chair
sanctifiée
ne
s o i t
s o u i l l é e avec
une chair
païenne
?
7 .
A
cet
endroit
quelqu'un objectera
: «
Mais
quelle
d i f f é
rence
y
a - t - i l
donc
entre
c e l u i
q u i ,
déjà
marié
à
une
païenne1,
est
appelé
par l e Seigneur et
un chrétien
de
longue date,
c ' e s t - à - d i r e dès avant
son
mariage,
pour
q u ' i l s n'aient pas
à se garder pareillement en
leur
corps, puisque l'un se voit
interdire
d'épouser une
païenne
et q ue
l ' a u t r e est tenu de
persévérer dans une t e l l e unionm ? Si nous sommes s o u i l l é s
du f a i t des païens, pourquoi c e l u i - c i ne
se s é p a r e - t - i l
pas,
tout comme c e l u i - l à s'abstient de s'engager dans une t e l l e
union
?
8 . J e
vais
répondre, avec
l ' a i d e de
l ' E s p r i t , et j e
f e r a i
valoir
avant
tout q u 'aux yeux du Seigneur
i l vaut
mieux ne
pas
contracter un mariage plutôt q ue de l e rompre ; de f a i t , l e
Seigneur
interdit
l e divorcen, sauf en cas d'adultère, mais
i l recommande
l a continence».
Par conséquent, l e
premier
se
trouve
dans
l a
nécessité
de
persévérer
dans
son
é t a t ,
tandis
q ue
l ' a u t r e n'a même
pas
l a p o s s i b i l i t é de
se marier.
9 . Dès l o r s ,
s i ,
comme l'enseigne l ' É c r i t u r e , ceux q ue l a f o i
s a i s i t p
durant leur mariage
avec un
païen
sont
exempts
de
s o u i l l u r e ,
pour
l a
raison
que, conjointement à
l a l e u r , s ' e f f e c
l .
C f. I
Cor.
7 ,
10
m.
ibid.
n.
Cf.
Matth. 5 ,
32
;
19,
9
o . Cf.
Matth.
19, 12
p. Cf. I Cor. 7 , 17
7/25/2019 A Son Épouse
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132 A
SON
EPOUSE, II
î i a n t u r , quia cum
i p s i s
a l i i
quoque
sanctificanturq,
s i n e
dubio
i s t i , qui
ante nuptias s a n c t i f i c a t i
sunt, s i
extraneae
carni
commisceantur,
sanctificare
eam
non
7 5
possunt,
i n qua non sunt deprehensi. Dei
autem
gratia
i l l u d sanctificat quod i n u e n i t .
Ita
quod s a n c t i f i c a r i
non
potuit, immundum
e s t ; quod
immundum e s t ,
cum sancto non habet partem, n i s i ut de suo inquinet et
occidat.
I I I ,
1 .
Haec
s i
i t a
sunt,
f i d e l e s
geutilium
matrimonia
subeuntes stupri reos constat e s s e e t arcendos ab
omni communicatione f r a t e r n i t a t i s , ex l i t t e r i s
apostoli
dicentis cum eiusmodi ne
cibum quidem
sumendum*.
5
Aut
numquid tabulas
nuptiales
die i l l o apud tribunal0
Doraini
proferemus
et
matrimonium r i t e
contractum
allegabimus, quod
uetuit
i p s e ? Non adulterium e s t ,
quod prohibitum e s t , non stuprum e s t ? Extranei
hominis
admissio
minus
templum
Dei
uiolatd
?
minus
i o membra Christi cum membris adulterae commiscete ?
Quod
sciam, non sumus
n o s t r i , sed
pretio emptif.
Empti ? Et q uali pretio ? Sanguine Dei. Laedentes
i g i t u r carnem istam, eum laedimus de proximo.
2 . Quid s i b i uoluit i l l e ,
qui d i x i t
delictum quidem
1 5
e s s e
extraneo
nubere,
sed
minimum,
eum
a l i a s
—
epo
72.
quia om.
8R
I I
73.
sine dubio AflR : sane N I I iste X I I
74. extrauii
X
I l eam
:
ea N I I
74-75. non possunt
in
qua
om. 8R I I 75.
sunt :
sint
R
I I
autem om. N I I
77. immundum est1
om. N I I quod
immundum
est om. A
III. 1 . haec : et lioc F I I s i ita sunt Oehler : tria sunt codd. R1,' : cum ita
sint R*
I l
2 . constat esse N :
constat
se A esse
constat PR
I I 3-4.
ex
l i t t e
r i s—icentis om. N I I 4 . ne cibum quidem
A
: nec cibum 0R I I 5 . aut A :
at NFR
:
ad
X I I
die i l l o
Rig. :
de i l l o 0R
dillo
A
I I 6 .
matrimonium
rite
contractum
om.
A
I I
7 .
alligabimus NX
I I
uetuit
:
ueniat
F
I I
S .
prohibitum
est
A
:
prohibetur
8R I I stuprum
:
stripum
A I I
n
sciam
pR : sciat A
om. N I I nostri sed : nostris et
A
I I 11-12. empti empti A
:
empti 0R
I I
12. et
laedentes N I I 14.
quid : quod
XI uoluit : uolunt
A
I I
i l l e :
i l l i X I I 15. mi
nimum
: nimium
X I I seposita A :
deposita NFR
disposita X
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 141/238
i l ,
9 -
ni, 2
133
tue aussi l a sanctification des c o n j o i n t s » , i l ne
f a i t
pas
de
doute q ue ceux dont l a sanctification s ' e s t opérée
dès
avant
l e
mariage,
s ' i l s
viennent
à
s'unir
charnellement
avec
un
« étranger » ,
ne peuvent s a n c t i f i e r
une
chair dans laquelle l a
f o i ne l e s a pas s a i s i s .
La
grâce de Dieu s a n c t i f i e ce q u ' e l l e
rencontre. Ainsi
ce
qui n'a
pu
être s a n c t i f i é demeure impur
;
ce
qui est impur n'a rien de commun avec
ce
qui est s a i n t ,
sinon q u ' i l l u i communique
son
impureté et l u i
donne
l a
mort.
I I I ,
1 .
Dans ces conditions, i l e s t é t a b l i q ue l e s chrétiens
q ui contr actent
mariage
avec
des païens sont
coupables
de fornication et doivent être écartés de toute participation
avec l a fraternité chrétienne, comme i l ressort de l a
l e t t r e
de
l'Apôtre, selon laquelle nous dev ons nous
abstenir même
de pr endr e nos repas8 avec des gens de cette espèce. Ou bien
alors
présenterons-nous
notr e contr at de mar iage dev ant l e
tribunal du Seigneurb au jour du jugement0 et alléguerons-
nous
q ue
notre
mariage,
q ue
Dieu
i n t e r d i t ,
a
été
conclu
en
bonne et due forme ?
N'est-ce
pas un adultère, ce
qui
e s t
i n t e r d i t , n ' e s t - c e
pas
une
fornication ? Quand
on s ' u n i t
à
un « étranger » , e s t - c e q u' on ne profane pas aussi l e temple
de Dieu* ? e s t - c e qu'on ne mêle pas aussi l e s
membres
du
Christ et ceux de l'adultèree ? Nous ne nous appartenons p l u s ,
q ue j e sache, mai s nous avons été achetés à ce grand
p r i x ' .
Achetés
?
Et
à
q uel pr ix
?
Avec
l e
sang
de
Dieu.
Par
consé
quent, quand nous infligeons une blessure à notre c h a i r ,
c ' e s t à Dieu l ui -mê me q ue nous l ' i n f l i g e o n s , directement.
2 . Que voulait d i r e
cet homme, selon
lequel s e
marier
avec un païen é t a i t une faute, assurément, mais
sans
aucune
q. Cf. I Cor.
7 ,
14
III, a . I Cor. 5 , 11
b.
Cf.
II C or .
5 ,
10
;
Rom.
14,
10
c . Cf. Matth. 24,
36
d. Cf. I Cor. 3 , 16-17
e . Cf. I Cor. 6 ,
15
; I
Pierre
1 , 19
f .
Cf. I
Cor. 6 ,
19-20
7/25/2019 A Son Épouse
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134
A
SON
EPOUSE,
I I
s i t a carnis i n i u r i a ad Dominum pertinentis —omne
delictum*
uoluntarium in
Dominum
grande est ?
Quanto
enim
potestas
uitandi
f u i t ,
tanto
contumaciae
crimine
oneratur.
2 0
3 . Rece ns eamu s n un c cetera
pericula aut
uulnera, ut
d i x i ,
f i d e i
ab apostolo
prouisa,
non
carni
tantum, uerum
etiam et i p s i s p i r i t u i molestissima. Quis enim dubitet
o b l i t e r a r i quotidie
fidem
commercio i n f i d e l i
?
Bonos
corrumpunt, mores confabulationes malah. Quanto
magis
2 5
conuictus
et
indiuiduus
usus.
Quaeuis
mulier
f i d e l i s
Deum obseruet necesse e s t .
4 .
Et quomodo potest duobus1
dominis s e r u i r e ,
Domino et marito, adde
g e n t i l i
? Gentilem enim obse-
ruando g e n t i l i a exhibebit :
formam,
extructionem, mun-
3 ° d i t i a s saeculares, blanditias turpiores ; ipsa etiam matri-
monii
secreta
maculosa,
non
ut pênes
sanctos
o f f i c i a
sexus cum honore ipsius necessitatis tamquam sub ocu-
l i s 1 Dei modeste e t moderate transiguntur.
IV,
1 . S ed uiderit qualiter uiro o f f i c i a
pendat,
Domino
certe non potest pr o
d i s c i p l i n a
s a t i s f a c e r e ,
habens in
latere diaboli
seruum,
pr ocur ator em domi ni s u i
ad
1 7 . dominum A :
domino
8R
I I 1 9 .
crimine AX : crimen NFR
I I
2 0 .
aut
A : OR I I 2 i . dixi AR* : dixit
8R1.' I l
carni A : carnis 8R I I 2 2 . etiam et
A : etiam 0R I I i p s i s p i r i t u i A : ipsius spiritus NFR ipius sps X I I molestissi-
mam X I I
2 3 . obliterare
X I I
2 4 .
more N I I
2 5 . magis
om.
N
I I <et>
conuic
tus A I I 2 6 . deum A : dominum 8R I I 2 7 . seruire A : deseruire 8R I I 2 8 .
adde
ANR
: at
de P
I I
g e n t i l i
: gentibus
X I I
2 9 .
gentilia 8R
:
g e n t i l A I I
exhibe-
b i t :
obseruabit N I I
3 0 .
matrimonia A I I
3 3 .
modeste (est) A I I
transigau-
tur
A
IV.
1 .
uiro
AR -* :
ui r
8R1
I I
3 .
diaboli
AR
:
diabolus
p
dyabolus
N
I I
g . C f . Nombr. 1 5 , 30-31
h , I Çor. 1 5 , 33
7/25/2019 A Son Épouse
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m,
2
- i v , i 135
gravité, alors que,
sans
même
parler
du dommage
causé
à une
chair q ui
appartient
au
Seigneur, toute
faute commise
de
propos
délibéré»
contre
l e
Seigneur
est
g r a v e
?
En
e f f e t ,
plus
i l était facile
de
l ' é v i t e r ,
plus est g ra v e
la culpabilité
de l'obstination
rebelle.
3 .
Énumérons à
présent les autres
dangers
et
atteintes
à la f o i prévus, comme j e l ' a i d i t , par l'Apôtre et q ui causent
un
dommage
considérable non seulement à la chair mais encore
à
l'esprit
lui-même.
Qui,
en
e f f e t ,
doutera
que
la
f o i
s'étiole
de jour en jour dans les relations av ec les païens ? Les mau
vaises conversations corrompent l e s bonnes mœurs . A plus
forte
raison une v ie en commun
et
une familiarité
de
tous
les
instants.
Toute chrétienne a l e devoir de se r égler sur la volonté de
Dieu.
4 .
Mais
comment
pour r ai t-el le ser v ir deux maîtres1,
l e
Seigneur et son mari, païen de surcroît ? Si e l l e se règle sur
la volonté d ' u n païen,
e l l e
fera étalage des valeurs païennes :
beauté, toilettes,
élégance mondaine, caresses sans retenue.
Quant aux
secrets de
l'intimité conjugale, i l s dev i endront une
occasion
de
souillure, à
la
différence
de
ce q ui se passe
chez
les
chrétiens, q ui
accomplissent les
fonctions
du sexe comme
un
devoir
respectable
et
nécessaire,
av ec
pudeur
et
retenue,
dans
la pensée que l'on s'en
acquitte
sous
l e regard
de Dieu1.
IV.
1 .
Mais peu importe la
manière
dont e l l e remplira
ses devoirs
enve rs
son
mari ; certainement e l l e
ne peut satis
faire
au
Seigneur conformément à la discipline,
puisque
s'attache à son flanc un serviteur du Diable, chargé pour
l e
compte
de
son
maître
d'entraver
les
efforts
et
les
devoirs
1 . C f .
Matth.
6 ,
24
;
Le
1 6 , 1 3
j . Ç f , Prov. 1 5 , 3 ; Ï Ç c ç J . 3 4 . Ï 9 i e t c .
7/25/2019 A Son Épouse
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136 A SON épouse, n
impedienda
fidelium
studia
et o f f i c i a , ut s i s t a t i o
5 facienda e s t ,
maritus de
die
condicat
ad balneas,
s i
ieiunia
obseruanda
s i n t ,
maritus
eadem
d i e
conuiuium
exerceat, s i procedendum e r i t , numquam magis fami-
l i a e
occupatio
obueniat.
2 .
Quis
autem sinat
coniugem
suam uisitandorum
1 0 fratrum gratia uicatim aliena et quidem pauperiora
quaeque
tuguria c i r c u i r e ? Quis nocturnis
conuoca-
t i o n i b u s , s i i t a
oportuerit,
a
latere suo
adimi libenter
f e r e t ? Q uis deni que
sollemnibus
Paschae
abnoctantem
securus sustinebit
? Quis
ad
conuiuium» dominicum
1 5 i l l u d , quod infamant,
s i n e
sua suspicione dimittet ?
Quis i n
carcerem
ad
osculanda uincula martyris reptare
patietur
?
3 . Iam uero
a l i c u i fratrum ad
osculum
conuenire, aquam sanctorum pedibus o f f e r r e b , de
c i b o , de pocul o inuadere, desiderare, in
mente
habere ?
2 0
Si
pereger
frater
adueniat0,
quod
in aliena
domo
hospitium ? S i cui
largiendum
e r i t ,
horreum,
proma
praeclusa sunt.
V, 1 . S ed
a l i q u i s sustinet
nostra nec
obstrepit.
Hoc e s t
i g i t u r delictum,
quod gentiles nostra nouerunt,
quod sub conscientia» iniustorum sumus, quod bene-
ficium
eorum
e s t ,
s i
quid
operamur.
Non
potest
nescire
4 . et AR :
ut 8 I I 5 .
condicat 8R :
concaedat A I I 6 . sint
AN :
sunt 3R
I I
7 .
exerceat :
faciat
N I I 8 . obueniat
A : adueniat
0R
H
9 . autem
:
enim
NXR I I 1 0 . uiatim
A
I I 1 1 .
tuguria
( quae que ) X I I circuire :
circulaire
N | |
1 2 . adimi A : eximi
8R I I
1 3 .
abnoctantem ANR
:
obnoctantem
X
adnoctantem F
I I 1 5 . dimittet AR,' : dimittit 8Rl H 1 8 . uenire X I I
<et>
de (poculo)
N I I 1 9 .
habere NR :
haberi AP I I
2 0 .
pereger A : et
peregre
NFR
et
perige X I I
ueniat
X I I
2 1 . proma :
poma
PR
V.
1 .
aliquis
A
:
aliqui
6R
I I sustinet
A
:
sustinent
pR
substinent
N I l
obstrepit A : obstrepunt NFR obstrepent X I I 3 . conscientiam X I I inius
torum A
: iustorum 0R1 istorum R ' - * I I
beneficium
AR' : beneficiorum
PR1-* beuefitiorum N I I 4 . nescire A : edicere s c i r e NF edicere X s e
dicere
nescire
R
7/25/2019 A Son Épouse
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i v , i
-
v , i 137
des
chrétiens, de sorte q ue s i l faut
f a i r e
une s t a t i o n , l e
mari
décide que,
ce
j o u r - l à , on i r a
aux
bains ;
s i l
faut obser
v er
un
jeûne,
l e
mar i or d on ne
un
banquet
pour
l e
même
jour
;
s ' i l
faut s o r t i r , jamaisd es tâches ne
s'imposent
autant aux
esclaves.
2 . Q ui donc
per mettr ait à sa femme
de parcourir
tous
l e s quartiers de l a v i l l e pour
v i s i t e r
nos f r è r e s et
d'entrer
chez l e s
autres, et qui
plus
e s t , dans tous
l e s
taudis
? Q ui
acceptera
de
gaîté
de
cœur
q u ' e l l e
l e
d é l a i s s e
pour
s e
rendre
à
des r é unions
nocturnes,
s i
t e l
e s t
son
devoir
? Q ui donc
supportera sans inquiétude q u ' e l l e passe l a nuit
entière
hor s de l a ma i so n po ur l e s f ê t e s de Pâques ? Qui, sans nourrir
de
soupçons,
l a l a i s s e r a
a l l e r au Repas
du Seigneur», objet
de
propos
infamants
? Q ui
s o u f f r i r a
q u ' e l l e s e
g l i s s e
en
ram
pant dans
l e s prisons, pour baiser l e s chaînes d'un
martyr
?
3 .
Ou
encore
q u ' e l l e
s'approche
de
l'un
de
nos
f r è r e s ,
pour
l u i donner l e baiser
de
paix, q u ' e l l e
apporte de
l'eau pour
laver l e s pieds
des
s a i n t s , q u ' e l l e prenne de l a nourriture
ou de l a boisson,
q u ' e l l e
en demande ou même q u ' e l l e y songe ?
S i un f r è r e ,
venant de
l o i n , s e présente, quel
accueil trouve-
r a - t - i l dans l a
maison
d'un « étranger » ? S i un pauvre
a
besoin
de
secours, l a réserve, l e c e l l i e r se trouvent fermés.
V,
1 .
Mais,
d i t - o n , un t e l
ou
un t e l
accepte
nos
usages
et
n' y
f a i t
point
obstacle. Mais alors
l a
faute réside
précisé
ment en
ce q ue
des
païens
ont connaissance
de nos
usages,
q ue nous sommes de conni v ence av ec des pécheurs», q ue l a
moindre de nos
actions
représente une
fav eur de
leur
part.
On
ne peut
maintenir dans
l'ignorance
un mari qui se montre
IV, a .
Cf. I Cor. n,
20
b. Cf. I Tim. 5 ,
10
c . ibid.
V ,
a
Cf.
I Cor.
10,
27
7/25/2019 A Son Épouse
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138 A
SON ÉPOUSE,
I I
5
q ui
sustinet, aut s i celatur, q u ia non sustinet,
timetur.
Cum autem scriptura utrumque mandet, et
sine
alterim
conscientiàb
et
sine
nostra
pressura0
operari
Domino,
nihil interest in qua parte delinquas, aut in conscientiam
mariti, s i s i t patiens, aut in
conflictationem
t u i , dum
10 uitatur
impatiens.
2 . Nolite, inquit,
margaritas
uestras
porcis iactare,
ne
conculcent
eas
e t
conuersi
uos q u o q u e euertantA.
Margaritae uestrae sunt etiam q uoti di anae conuer -
sationis
insignia.
Quanto
curaueris
ea
occultare,
tanto
1 5 suspectiora feceris et magis
captanda
gentili
curiositati.
3 . Latebisme
tu, cum
lectulum,
eum corpusculum
tuum
signas, cum aliquid immundum flatu explodis, cum
etiam
per noctem exurgis oratum ?
Et
non magiae a l i
q u i d uideber is operar i
?
Non sciet maritus q u i d secreto
20 ante omnem
cibum
gustes
?
Et s i sciuerit panem,
non illum credet esse, q ui dicitur
?
4 . Et haec ignorans
q u i s q u e
rationem simpliciter sus-
tinebit
sine
gemitu, sine suspicione panis
an ueneni
?
Sustinent quidam, sed ut inculcent, ut i n lu da nt hu i us-
2 5 modi
fenùnis, quarum
arcana in periculum, quod
cre-
dunt,
reseruent, s i forte
laedantur
sustinent
(es),
qua
6 .
mandet
: manet F I I 7 . conscientiam A
I I
( a l t e r i u s ^ > pressura N I I 8 .
conscientia R I I 9 . <ut> patiens 8R I I aut om. 8R1'* I l 1 1 . mar ga ri tas ues
tras
A
: margarita uestra 8R I I 1 2 . ne : nec F om. A I I eas Rig. ea
codd.
R
I l 1 3 . margaritae uestrae A : margarita uestra 6R I I etiam om. 8R I I quo-
tidiane A
:
cottidiana N quottidiana X quotidiana F cottidiana R
I I
1 5 .
captanda Rig.
: castanda
A
cavenda
PR
cauendo N
I I 1 6 .
lectulum cum
om.
A H
1 7 . flatu 8R
:
f l a t i s
A
I I explodis A
:
expuis 8R I I 1 8 . nocte N I I
aliquid
om.
N I I
1 9 . uideberis
AR* :
uideris 0R1.*
I l 2 0 .
gestes
F
I I
s e u i r i t
F I I 2 i .
credet
Kroy. : credit codd. R I I
qui
: quae X I I 2 4 . quidam AF : qui-
dem
NXR
I I
2 6 .
reseruent
A
:
seruent
8R
I I
. l aedantur om.
X
I I
laedan-
tur<ipsi> 8R I I sustinentes Kroy. : sustinent codd. R I I obiectione
FR'
;
obiectionem ANXR1'' | I nominis : domini A
b.
I
Cor.
10,
29
7/25/2019 A Son Épouse
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v , 1 - 4
139
tolérant ou bien, s i l ' o n
s e
cache de l u i , parce q u ' i l n ' e s t
pas
tolérant, on
e s t
réduit à
l e
craindre.
Mais étant donné q ue
l'Écriture
nous
demande
de
servir
l e
Seigneur,
à
l a
f o i s
sans
être
de connivence
avec
autrui* et
sans
anxiété
de
notre
part0,
peu
importe
l a
manière dont tu te rends coupable,
s o i t
en entrant en conni v ence av ec
ton mari,
s i l
tolère nos
usages,
s o i t en te débattant dans
l ' a n x i é t é ,
s i tu
évites
ton
mari
q ui ne l e s t o l è r e pas.
2 .
Ne j e t e z pas v os
perles aux pourceaux , d i t
l ' É c r i t u r e ,
de
peur
q u ' i l s
ne
l e s
foulent
aux
pieds
e t ,
s e
retournant
contre
vous, ne vous renversent à votre t o u r . Vos p e r l e s , ce sont
aussi
l e s
marques distinctives de
l a vie
quotidienne.
Plus
tu te
mettras
en peine à l e s
tenir
cachées,
plus
tu l e s rendras
suspectes et plus
tu exciteras
l a
c u r i o s i t é
des païens
à
l e s
surprendre.
3 . Pourras-tu vraiment échapper aux regards, quand tu
f a i s
l e
signe
de
l a
croix
sur
ton Ht
ou
sur
ta
personne,
quand
tu chasses, en soufflant, quelque chose d'impur , quand
tu te lèves en
pleine
nuit
pour
prier
?
Ne
paraîtras-tu pas
te l i v r e r à quelque r i t e magique ? Ton mari ne s a u r a - t - i l
pas ce q ue tu
pr ends en
secret avant toute
nourriture
?
Et
s i l
vient à savoir
q ue
c ' e s t du pain, ne c r o i r a - t - i l
pas
q u ' i l
s ' a g i t
de ce pain, dont on
p a r l e .
4 .
Et
s i
quelqu'un
ignore
ces
o n - d i t ,
a c c e p t e r a - t - i l
tout
bonnement l e s explications qu'on
l u i donnera, sans
maugréer,
sans se
demander
s i c ' e s t bien du pain et non quelque drogue ?
Certains maris
s e
montrent t o l é r a n t s , mais c ' e s t
pour
fouler
aux
pieds,
pour tourner en
dérision
l e s imprudentes
de
cette
s o r t e , dont i l s tiennent l e s « secrets » en réserve en v ue d'un
risque imaginaire,
au
cas
où,
peut-être, i l s subiraient
quelque
dommage
du
f a i t
de
leur
tolérance
;
i l s
s'approprient
leur
dot
pour prix
de
leur
s i l e n c e ,
en leur reprochant leur qualité
c . I Cor. 7 ,
32
; c f . I Pierre 3 . 6
d . Matth. 7 , 6
7/25/2019 A Son Épouse
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I40 A SON EPOUSE, I I
rum dotes obiectione nomiuis
mercedem
s i l e n t i i f a c i a n t ,
s c i è i c e t apud arbitrium specula torem l i t i g a t u r i . Quod
plereaque
non
prouidentes
aut
r e
exeru
eiata
aut
f i d e
3 0 perdita recognoscere consuerunt.
VI,
1 . Moratur
Dei
a n c i l l a cum
laribus
a l i e n i s ,
et inter i l l o s omnibus honoribus daemonum, omnibus
sollemnibus regum,
incipiente
anno, incipiente
mense,
nidore
t u r i s agitabitur. Et
procedet
de ianua
laureata
5
et
lucernata,
ut de
nouo
consistorio
libidinum
publi-
car um, di scumbet cum marito, saepe in
s o d a l i t i i s ,
saepe
i n popinis. Et ministrabit nonnumquam
i n i q u i s ,
s o l i t a quondam sanctis ministrare. Et non
hinc
praeiu-
dicium damnationis suae
agnoscet, eos obseruans quos
1 0
erat
iudicatura» ? De cuius manu desiderabit ? De
cuius poculob participait
?
Qu id maritus suus i l l i ,
uel
marito quid
ipsa
cantabit
?
2 . Audiet sane, audiet aliquid de scaena, de taberna,
de
gehenna. Quae D ei menti o ? Quae C h r i s t i inuocatio ?
1 5
Vbi fomenta f i d e i
de
scripturarum interiectione ?
Vbi Spiritus refrigerium ? Vbi diuina benedictio ?
Omnia
extranea,
omnia inimica,
omnia
damnata,
adterendae s a l u t i a malo immissa.
2 8 .
pleraeque R
: plerique c e t t .
I I
2 9 .
aut
re : aure
A I I perdit A I I reco
gnoscere consuerunt A : recensuerunt
6R
VI.
1 . laribus 6R : laboribus A I I 2 . honoribus 0R :
hominibus
A 1 1 3 . anno
AR : an non 0 I I mense om. F I I 4 . t u r i s : t u r r i s A thuris
NFR
e i u r i s
X I I
procedet AN : procedit f}R I I 5 .
lugernata
A I I 6 . discumbet
A
: discumbit
8R I I
marito :
marcio
F
I I
saepe
om. 6R I I
s o d a l i c i i s A : sodaliens
X I I 7 .
po
pinis AR : opinionis 8
I I
9 . agnoscet A : adcognoscet 6R
I I obseruans
A : ob-
seruat
N
ob se ru aba t p
obseruabit
R
I I
1 0 .
de
cuius
manu
8R
: cuius
ma-
num
A
I I 1 2 .
quid
: quod X I I ipsa A : i l l a 6R I I 1 3 .
audiet1
A : audiat 6R
I I
audiet' om.
AN
I I
de
scena
:
V r s . Rig.
dei
cenans A
dei
cena NX
d e i
coena
FR I I de taberna :
tabernacula
N
I I
1 5 .
ubi
: n i s i X
I I
interiectione
A
:
interfectione NFR1 i n confectione X refectione R1 interiectione R*
I I
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 149/238
v,
4 - vi,
2
141
de
chrétiennes, bien entendu
avec
l'intention d'engager un
procès devant un
magistrat q ui
examinerait
l ' a f f a i r e .
Voilà
ce
q ue
bien
des
femmes
oublient
de
prévoir
;
e l l e s
l e
compren
nent en général quand on leur
a ar raché
leur fortune ou f a i t
perdre
leur
f o i .
VI,
1 . La servante de Dieu demeure avec
des dieux
étran
gers
; au
milieu
d'eux, à
toutes l e s
f ê t e s des
démons,
à
toutes
l e s solennités
des
empereurs,
au
commencement de
l'année,
au
premier
jour
du
mois,
e l l e
sera
poursuivie
par
l'odeur
de l ' e n c e n s .
Elle franchira
l a porte de sa maison, ornée
de
laurier et garnie de lampes, comme c e l l e d'un établissement
de
débauche
qu'on vient d'ouvrir. Elle prendra place
avec
son
mari tantôt
aux banquets de
sociétés tantôt
dans
l e s
cabarets. I l l u i
faudra
parfois
servir
des impies, e l l e qui naguè
re
aimait
s e
f a i r e l a
servante
des s a i n t s . Ne
v a - t - e l l e pas
reconnaître
par la q ue
sa
condamnation
est
déjà
prononcée,
quand e l l e s e mettra
au service
de ceux q u ' e l l e
devait
juger* ?
De quelle main attendra-t-elle
sa
nourriture
? A quelle
coupe
l u i
f a u d r a - t - i l goûter
? Quelles
chansons
l u i
chantera
son mari, et e l l e q ue l u i chantera-t-elle ?
2 . Elle en
entendra,
o u i , e l l e en entendra,
des
a i r s de
théâtre, de cabaret, de l a
géhenne.
Quelle
mention fait-on
de
Dieu
?
Quelle
invocation
du Christ
? Où
stimule-t-on
l a f o i
en citant
l e s Écritures à
tout
propos ? Où
sont
l e s
consolations
de
l'Esprit
?
Où
sont l e s
bénédictions de
Dieu ?
Tout
e s t
étranger,
h o s t i l e , maudit,
en vo y é
par l e Malin,
pour détruire
l e s a l u t .
16.
ubi1
(sp.)
om.
F
I I
spiritus
ubi
refrigeriuiu
t r .
A
I I
18.
atteraudae
A
I I
sa-
luti AR
:
salutiseR*-'
VI, a .
Cf.
I
Cor.
6 , 2 ;
2 ,
15
b.
Cf.
I
Cor.
10.
16
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 150/238
142 A SON EPOUSE, II
VII, 1 . Haec
s i i l l i s
q uo q ue eueuire possunt,
q ui i n
inatrimonio
g e n t i l i f i d e 1 n
adepti
morantur, tamen
excusantur
:
ut
in
i p s i s
deprehensia
a
Deo et
iubentur
perseuerare et
sanctificantur0
et
spem lucrationis
5 accipiunt. S i ergo ratum e s t apud Deum matrimonium
huiusmodi,
cur
non
et
prospere
cedat, ut
pressuris e t
angustiis et impedimentis et inquinamentis non i t a
lacessatur,
habens iam ex parte diuinae gratiae patro-
cinium ?
1 o 2 .
Nam et ad
aliquam
uirtutem
caelestem
docurnentis
dignationis alicuius
uocatus i l l e
de
gentibus
t e r r o r i
e s t g e n t i l i , quo minus s i b i obstrepat, minus
i<n>stet,
minus speculetur. Sensit magnaliae, u i d i t experimenta,
s c i t meliorem1 factum ; s i c et ipse Dei candidatus
1 5
e s t timor e. Ita
fadlius huiusmodi
l u c r i f i u n t * , in quos
Dei
gratia consuetudinem f e c i t .
3 .
C ete rum
aliud e s t ultro et sponte in prohibita
descendere.
Quae
Domino
non placent, utique Dominum
offendunt,
utiq ue a
malo inferuntur. Hoc
sigm
e r i t ,
2 0
quod
s o l i s
petitoribus
placet
nomen Christianum.
Ideo
inueniuntur,
qui t a i e s non exhorreant, ut exter-
VII. 1 . i l l i s
A
: e i 8R I I possunt A : possint
8R
I I 2 . gentili
A
: gentilis
8R I I adepti AR1-' : adempti NFX : adepta R»
I I
morantur AN
:
moratur
PR I I 5 . ratum : rarum N I I 6 . non et AN : non f} R I I pressuris A : (et a ~ ) pr.
8R I I
7 .
et inquinamentis
om.
A I I 8 . iam
habens//.
PR I I 10. < q u a e ) >
uirtu
tem
pR
I I
11.
<et> dignationis P I I
i l l e
de
gentibus
om. 6R I I 12. est : et X
I I 12-13. sibi—
inus
om.
A
I I
12. obstrepant
WI
instet Kroy. : si t et 8R
sciat R I I 13. experimenta AR :
expedimenta
8R I I 14. meliorum A I I sic :
s i
A
I I dei om. AR I I 15. timore A : timoris
8R
I I lucrifiunt
R' :
lucro fiunt
A
8R1-'
I I
16.
dei
<de>
N
I I
facit
N
I
17.
ultro
AR'-'
:
intro
8R11
I I
8 .
non
—
ominum
om.
A
I I
19.
a malo
inferuntur A : malo
se inferunt 8R
I I
20.
quod solis A :
ut solis
quod
solis
8R I I petitoribus 8R
:
petitioribus
A
I I 21.
ideo AR'- *
: deo
NXR1de F I I exhorreant NR : exorreant A exhortant p
I I
exterminent AR'
:
exhorta
eminent
N e xe rt a eminent pR1-*
7/25/2019 A Son Épouse
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v u, i - 3 143
VII, 1 .
S i
ces dangers peuvent se présenter aussi à ceux
qui, mar ié s à
des païens,
demeurent dans cette union
après
q u ' i l s
ont
embrassé
l a
f o i ,
du
moins
s o n t - i l s
excusables
:
ayant été s a i s i s » par l a grâce de D ieu en cet é t a t ,
i l s
sont
obligés d' y
persévérer6,
i l s sont s a n c t i f i é s 0
et reçoivent l ' e s p é
r ance de gagnerd
leur
conjoint. S i donc un mariage de ce
genre e s t approuvé par
Dieu, pourquoi
ne pourrait-il pas
aussi s e maintenir heureusement,
sans être tellement harcelé
d'épreuves, de d i f f i c u l t é s ,
d'obstacles
et de s o u i l l u r e s , puis
q u ' i l
possède
déjà
en
partie
l e
pat r onage de
l a
grâce
de
Dieu
?
2 .
En
e f f e t , puisque
l e conjoint
a été appelé au milieu
des
païens, par l e s signes d'une grâce mysté r ieuse,
à
une
vertu toute
c é l e s t e , i l inspire
l a
terreur
à l' é poux
demeuré
païen,
l'empêchant
de se montrer h o s t i l e à
son
égard,
impor
tun,
soupçonneux.
I l
a
touché
des
merveillese ; i l en
a
vu
l e s preuves ; i l
constate
q ue son
conjoint
e s t
devenu
m e i l l e u r ' .
Le
v o i c i
devenu,
l u i a u s s i ,
un
candidat
de
Dieu,
sous
l ' e f f e t
de l a c r a i n t e . Tant i l e s t plus
f a c i l e
de
gagner»
à
l a
f o i ceux
q ui
se trouvent dans
cette situation, ceux avec
lesquels
l a
grâce
de
Dieu a
établi
des relations intimes.
3 . Mais autre chose e s t de s e résoudre de soi-même et
volontairement
à
ce
q ui
e s t i n t e r d i t . C e
qui
déplaît au Seigneur
offense
l e
Seigneur,
certainement
;
certainement,
c ' e s t
l'œuvre du Malin. La preuve en e s t q ue l e nom chrétien
ne
plaît qu'aux
prétendants.
S i l ' o n trouve
des
hommes
qui
ne
témoignent pas de répugnance
envers
l e s chrétiennes,
c ' e s t
VII, a . Cf. I C o r. 7 , 17
b.
Cf.
I
Cor.
7 ,
13. 20
c .
Cf.
I
Cor.
7 ,
14
d. Cf. I Cor. 7 , 16
; I
Pier re 3 , 2
e . Cf.
Act 2 ,
11
;
Ex. 14, 13
f . Cf. I
Pierre
3 , 1-2
g . ibid.
7/25/2019 A Son Épouse
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144
A S ON EPOUSE, I I
minent, ut
abripiant,
ut
a
f i d e excludant.
Habes
causam, q ua non dubites nullum huiusmodi
matri-
monium
prospere
decurri
:
dum
a
malo
conciliatur,
2 5 a Domino uero damnatur.
VIII, 1 . Ad hoc q uaeramus an i u r e , quasi reuera
dispectores diuinarum sententiarum.
Nomie
etiam
pênes nationes seuerissimi
quique domini
et d i s c i -
plinae tenacissimi s e r u i s s u i s foras nubere interdicunt ?
5
S c i l i c e t ne in lasciuiam
excedant,
o f f i c i a
deserant,
dominica
extraneis promant.
Nonne insuper censuerunt
s e r u i t u t i
uindicandas
quae cum a l i e n i s
seruis
post
dominorum denuntiationem i n
cousuetudine
perseue-
rauerint
?
1 0 2 .
Seueriores
habebuntur terrenae
disciplinae
c a e l e s -
tibus
praeceptis, ut
gentiles quidem extraneis iunctae
libertatem
amittant,
nostrae
uero
diaboli
seruos
s i b i
coniuugant et in
statu suo
perseuerent
?
S c i l i c e t
nega-
bunt s i b i a Domino per apostolum» eius denuntiatum.
1 5
Quam
huius amentiae
causam detineam, n i s i
f i d e i
imbecillitatem pronam semper in concupiscentias sae-
cularium
gaudiorum
?
3 .
Quod
quidem plurimum
in
lautioribus deprehensum e s t . Nam quanto diues aliqua
e s t
et
matronae
nomine
i n f l a t a ,
tanto
capaciorem
2 0 domum
oneribus
s u i s r e q u i r i t ,
ut
campum in
quo
22. abripiant l i i g . : abrapiant
A
arripiant
OR
I I 24. dura om.
8R
VIII. 1 . queramur A I I
an
iure XR an in
iure
A
an
auire N anime P I I
2 .
dispectores AN
:
dispectatores P
despectatores
R I I 2-3.
etiam
—
eueris
simi om.
PR
I I
3 . domini : deum
F I I
4 . tenacissima
F
I I nubere
om. NI 5.
lasciuia A I I 6 . dominica—romant om.
A
I I 7 . seruituti
:
uti
A
I I uindican
das
quae
l ' a m
:
uindicandos
q ui
codd.
R
I I
cum
alienis
seruis
A
:
cum
alienos
seruos 8R1
cum
alieno seruo R*-' I I 8 .
consuetudine
AR* : consuetudinem
8R1-*
I l perseuerauerint
A : perseveraverunt
8R I I
n.
praeceptis
:
praes-
criptis R I I iunctae X : iuncti ANFR I I
12.
nostri XI
13.
suo om. XI eius
Lat.
Kroy.
: eiusdem codd. R I I 16. inbecillitate X
I
promam p
H
concupis-
7/25/2019 A Son Épouse
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vn,
3 - vin, 3
145
qu'ils se
proposent
de l e s r u i n e r , de l e s dépouiller de leurs
biens,
de l e s
éloigner
de leur f o i . Voici
l e motif
pour
l e q u e l ,
n'en doute
pas,
aucun
mariage
de
ce
genre
ne peut
parvenir
au
bonheur
:
c ' e s t
q ue
l e
Malin l e s
combine,
mais
l e Seigneur
les condamne.
VIII, 1 . Examinons à ce propos s i c ' e s t à bon d r o i t ,
en nous érigeant pour a i n s i
d i r e en
juges
des décrets
d i v i n s .
N'est-il pas vrai
que, chez
l e s
païens
a u s s i , l e s maîtres l e s
plus
sévères
et
l e s
plus attachés
à
l a
d i s c i p l i n e
interdisent
à
leurs esclaves de se marier
hors
de l a maison ? Évidemment,
c ' e s t
pour éviter q u ' i l s s'égarent dans l a
débauche, désertent
leurs devoirs,
livrent à
des étrangers l e s
biens de
leurs maîtres.
N'ont-ils pas aussi décidé de réduire en esclavage l e s femmes
q u i ,
malgré l'injonction du maître, ont continué de cohabiter
avec
des esclaves d'une autre maison
?
2 .
Les
règlements
de
l a t e r r e
passeront-ils
pour
plus
sévères
q ue
l e s
commandements du
c i e l ,
au point
q ue
l e s païennes,
unies à des esclaves étrangers, perdront leur l i b e r t é , tandis
que nos chrétiennes prendront pour maris
des
esclaves du
Diable et conserveront
l e s
privilèges de
leur condition ?
Évidemment e l l e s
nieront q ue
l e
Seigneur leur
a i t f a i t parve
nir son injonction par l'intermédiaire de son Apôtre».
Quel
motif
retenir
pour
cette
f o l i e ,
sinon
l a
f a i b l e s s e
d'une
f o i toujours encline aux jouissances
du s i è c l e
?
3 . Assurément
c ' e s t
bien
ce
q ue
l ' o n
a pu s a i s i r sur l e
v i f ,
surtout chez l e s
plus
r i c h e s .
C ar plus une femme e s t riche et s ' e n f l e de son
t i t r e
de «
femme mariée » , plus
spacieuse
est l a maison q u ' e l l e
recherche pour ses dépenses, domaine où son ambition s e
centias
A
:
conc.
am
(J R
coac.
a
N
I I
1 9 .
et
tnatronae.A
:
et
inatrona
oR'
cum matroaa
pR1-* commatroaa R1 mg
I I nomlna N I I capaciorem
A : ca-
pacem 8R I I 2 0 . oneribus : honoribus F I I ut om. 8R
VIII, a . C f . I Cor. 7 , 39
10
7/25/2019 A Son Épouse
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146
A SON
ÉPOUSE,
I I
anibitio decurrat. Sordent talibus e c c l e s i a e . D i f f i c i l e
in domo Dei d i u e s ,
ac s i
quis e s t , d i f f i c i l e
c a e l e b s .
Q u i d
ergo
faciant
? Vnde n i s i a
diabolo maritum
petant idoneur a
exhibendae
s e l l a e
et
mulabus e t
2 5 c i n e r a r i i s peregrinae proceritatis ? Christianus i s t a etiam
diues
fortasse
non praestet.
4 . Quaeso t e , gentilium exempla proponas t i b i .
Pleraeque
et genere nobiles et r e beatae passim igno-
b'iibus et
mediocribus
simul coni unguntur aut
ad
3 0
luxuriam
inuentis
aut
ad
licentiam
sec<ta>tis.
Nonnul-
l a e s e l i b e r e et seruis suis conferant, omnium hominum
existimatione
despecta,
dummodo habeant a
quibus
nullum impedimentum l i b e r t a t i s suae timeant. Chris-
tianam fidelem f i d e l i r e
minori
nubere
p i g e t , locuple-
3 5
tiorem
futuram in
uiro
paupere.
5 . Nam
s i
pauperumb sunt
regna
caeloram,
diuitum
non sunt, plus
diues
in paupere inueniet
;
maiore
dote dotabi tur de bonis e i u s ,
qui
in
Deo
diues e s t .
S i t
i l l a
ex aeq uo in
t e r r i s ,
quae in
c a e l i s forsitan
non
4 0 e r i t . Dubitandum et inquirendum et identidem d e l i -
berandum
e s t , an
idoneus
s i t inuectis dotalibus
cui
Deus censum suum
credidit ?
21. decurrat
AR
:
decurrit N
decucurrat
( J I I sordent
—
cclesiae
om. A
I I
23. unde : idoneum
A
I I 24. idoneum
A
: donum 8R1'' bonum
R*
I l 25. cine
rariis NR : cineraris A emerariis P itinerariis
R* onerariis R1
mg I I christia
nus
R
:
christianos 8 cliristiano A I I
28.
et genere AR
:
et generis N
ex
genere p I I nobiles AR : nobilis 8 I I passim ignobilibus A : pessimis de igno-
bilibus 8 pessi mi s N
I I 29.
simul
NPR
: sibi A s i t XI aut om. A I I
30.
inuentis AR'-
:
inuentos
8R1
I I sectatis Stephan : sectis
A
expectatos
8R1-*
expetitis R* I l nonnullae se FR
:
nonnullae NX non in ulla esse A
I l 31. libere A : libertis 8R I I 32. despecta dummodo
A : dispectandum
modo
8
despectandum
modo
R
I I
34.
re
AR :
rerum
p
iterum
N
I I
locuple-
tatiorem
A
I I 35.
futuram
AR*-*
:
fugam
8R1
I I
pauperi
XI 36. caelorum
<quia> NFR
:
caelorum
(qui>X I ]
diuitum
:
diuitium A
I I 38. dotabitur—
diues est om. 8R I I 39. ex aequo : ex quo F I I 40. identidem : idem A I I
7/25/2019 A Son Épouse
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vn1, 3 - 5 147
donne l i b r e cours. Pour l e s femmes de cette s o r t e , l e s é g l i s e s
sont sans
a t t r a i t .
C'est q u ' i l est
d i f f i c i l e
de
trouver
un homme
riche
dans
l a
maison
de
D ieu
et
s i l
s'en
trouve
un,
i l
est
d i f f i c i l e q u ' i l s o i t
c é l i b a t a i r e . Que
f a i r e
donc
?
A
q u i , sinon
au Diable, demander un mari susceptible de leur procurer
chaise
à porteur,
mules,
c o i f f e u r s exotiques à t a i l l e de gé ant
?
Cela, un chrétien, même r i c h e , refuserait
peut-être
de l e
procurer.
4 .
Mets
sous
tes
yeux,
j e
t' en conjur e,
l' exemple des
païennes.
Plusieurs d'entre e l l e s ,
de
noble naissance et com
blées de biens, s'unissent i ndi sti nctement à des
hommes
de
basse extraction et
en
même
temps de
condition plus q ue
modeste, q u ' e l l e s ont trouvés
pour
s a t i s f a i r e à
leur
luxure
ou recherchés pour
s'accorder toute l i c e n c e . Certaines
se
mettent en ménage librement avec leurs propres esclaves,
au
mépris de
l'opinion
générale, pourvu
q u ' e l l e s
aient
des
hommes
dont
e l l e s
n'auront
à
craindre
nulle
entrave
à
leur
bon p l a i s i r . Mais une chrétienne rougit d'épouser un chrétien
moins r i c h e , e l l e qui deviendrait plus riche auprès d'un mari
pauvre.
5 . C ar s i
l e
royaume
des
deux
appartient
aux pauvres ,
i l n'appartient pas
aux
riches e t une femme riche trouvera
son
avantage
à
épouser
un
pauvre
;
e l l e
obtiendra
une
dot
plus importante, à
valoir
sur
l e s
biens de c e l u i qui est
riche
aupr ès de
Dieu. Q u' elle se fasse sur t e r r e l ' é g a l e
de
son mari,
car
au c i e l , peut-être,
e l l e
ne
l e
sera pas. Faut-il
donc
h é s i t e r ,
s ' i n t e r r o g e r , délibérer
sans
c e s s e , pour savoir s i un t e l fera
un mari convenable
pour
l a
dot
qu'on apporte,
a l o r s
q ue
Dieu lui-même
l u i
a
confié sa
fortune
?
40-41. liberandum X I | 41. idoneus A : ideo 6R. I I iauectis ANE.1-1 : in-
nectis
F iauectus
Xiauestis R'
b. Cf.
I^c 6,
20 ;
Matth. 5 ,
3
7/25/2019 A Son Épouse
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148
A
SON ÉPOUSE,
n
6 .
Vnde
sufficiamus ad eiiarrandam felicitatem e i u s
matrimonii,
quod
e c c l e s i a c o n c i l i a t et
confirmat
oblatio
4 5
e t
obsignat
benedictio,
angeli
renuntiant,
pater
rato
habet ? Nam nec in t e r r i s f i l i i s i n e consensu patrum
r i t e
et
i u r e nubunt.
7 .
Quale iugum
fidelium duorum
unius s p e i ,
unius
u o t i , unius d i s c i p l i n a e , eiusdem
s e r u i t u t i s .
Ambo
5 0 f r a t r e s , ambo conserui ; nulla s p i r i t u s caniisue d i s -
c r e t i o ,
atquin
uere
duo
in
carne
unac.
Vbi
caro una,
unus
et s p i r i t u s : simul orant, simul uolutantur, simul
i e i u n i a transigunt, alterutro docentesd, alterutro exhor
tantes,
alterutro sustinentes.
5 5 8 . In e c c l e s i a Dei pariter
utrique,
pariter in conuiuio
Dei,
pariter
in a n g u s t i i s , in persecutionibus, in
r e f i i g e -
r i i s .
Neuter alterum c e l a t , neuter alterum
u i t a t ,
neuter
a l t e r i grauis e s t . I Y i b e r e aeger
u i s i t a t u r ,
indigens sus-
tentatur. Elemosinae s i n e
tormento,
s a c r i f i c i a sine
00 scrupulo, quotidiana d i l i g e n t i a s i n e impedimento ;
non furtiua
s i g n a t i o ,
non
trepida
g r a t u l a t i o , non muta
benedictio.
Sonant
inter duos psalmie et
hymni, et
mutuo prouocant, (mis
melius
Domino suo cantet.
Talia Christus uidens et
audiens gaudet. His
pacem'
4 3 . sufficiamus A : sufficiam R
I I
cuarraudum
I I
4 5 . obsignat
Rig. :
obsignata
A
obsignatum R I I benedictio om. R I I
4 7 .
r i t e
8R
: recte A
i l e t iure om.
N
I I
nubunt A : nubent
8R
I I 4 8 .
duorum
AR3 :
tuoruni
8R1.' I l 4 9 . uoti : moti
F
I I 5 2 .
et
: est
A
I I < et> si mul ' NR I I 5 3 . docen-
tes A : ducentes 8R
I I exhortantes
A : hortantes
8R
I I 5 4 . alterutro
sus
tinentes om. 8R I I 5 5 . utrique pariter om. 8R I I conuiuio
A :
connubio
NFR
conubio
X
I I
5 6 .
in
persecutionibus
om.
8R
I I
5 7 .
neuter
alterum
celat
om.
A
I alterum
: alterutrum
X
( b i s ) I I 5 8 .
indigens
sustentatur om. A.
I l 6 0 . diligentia
: indulgentia X
I I 6 1 .
muta
: mutua
p
I I 6 2 . sonat X I I 63
prouocauit F
I I domino A : deo
8R
I I cantet
A
:
canet
8R I I 6 4 . christus
0R : sps A
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v1n,
6-8 149
6 . Où vais-je puiser
la
force
de
décrire
de
manière
satis
faisante l e bonheur du
mariage
que l'Église
ménage,
que
confirme
l'offrande,
que
scelle
la
bénédiction
;
l e s
anges
l e proclament, l e P è r e
céleste l e r a t i f i e . Ici-bas, non
plus,
les enfants ne peuvent se marier
selon
l e s formes et selon l e
droit sans
l e consentement paternel.
7 . Quel couple que celui de deux chrétiens, unis par une
seule
espérance,
un seul désir, une seule
discipline, l e
même
service
Tous deux
enfants
d' un
même
père,
serviteurs
d'un
même
maître
;
rien ne l e s sépare, ni dans
l'esprit ni dans
la chair ; au contraire, i l s sont vraiment
deux
en une seule
chair0. Là
où
la chair est une, un aussi est l ' e s p r i t . Ensemble
i l s prient, ensemble i l s se prosternent, ensemble i l s observent
les jeûnes
; i l s s'instruisent* mutuellement,
s'exhortent
mutuellement, s'encouragent mutuellement.
8 . Us sont l'un
et
l'autre
à
égalité dans
l ' é g l i s e de
Dieu,
à égalité
au
banquet de Dieu,
à
égalité dans les épreuves,
les persécutions, les consolations. Entre l'un et l'autre aucun
secret,
entre l'un et l'autre aucun faux-fuyant, entre
l'un
et
l'autre
aucun motif de peine. C ' est en toute liberté que
l'on visite les
malades,
que
l'on
assiste les indigents.
Pour
l'aumône pas
de tracasseries, pour l e sacrifice
pas de
contre
temps, pour
l'observance
des
devoirs
quotidiens
pas
d'en
tra ve
;
pas de
signe
de
croix
f u r t i f , de
salutation
inquiète,
de
bénédiction
muette. Entre eux
deux,
psaumes
et hymnese
retentissent ; i l s
se
provoquent mutuellement pour savoir
q ui chante
l e
meilleur chant à son Seigneur. Le Christ se
réjouit à
cette
vue et à ce
concert.
I l leur envoie sa paix'.
c . Cf. Gen. 2 , 24 ; Matth. 19, 6 ; I Cor. 6 , 16
d. Cf.
Rom. 15, 14
e . Cf. Col. 3 ,
16
t .
Cf.
Ju 14, 27
7/25/2019 A Son Épouse
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150 A SON EPOUSE,
I I
6 5 suam m i t t i t . Vbi duo», i b i
et
i p s e ; ubi
et
i p s e , i b i e t
malus non e s t .
9 .
Haec sunt, quae apostoli uox
i l l a
sub
breuitate
intellegenda nobis r e l i n q u i t .
Haec
t i b i suggere, s i
opus
f u e r i t .
His te ab
exemplis
quarumdam r e f l e c t e .
7 0 Non l i c e t a l i t e r fidelibus nubere, e t s i l i c e r e t , non
expediret.
6 5 . ubi e t ipse 0R : ubi ipse A o n t . N I I 6 6 . i b i » o n t . A I I 67. breuitate A :
beniguitate
8R
I I
6 8 . relinquit
:
relinquid
A r e l i q u i t 8R I I 69. his te FR :
h i i s te NX i s t e A
I I
ab : ad F
I I
quarundam AR' : quorundam 8Rl-* I I
7 0 .
l i c e t
A0R
:
l i c e a t
N
I I
e t
s i
l i c e r e t
o n t .
A
I I
7 1 .
expediret
8R
: expedit
A
I I Ad
tueorem l i b e r
I I . Explicit.
Incipit
de
exhortatione
castitatis A :
Tertulliani Ad uxorem
l i b e r
secundus e x p l i c i t . Incipit
de
monogamia N :
Q. Septimii
Florentis
Tertulliani (Tertuliani X). Incipit liber
de
fuga
i n
persecutione
0 ,
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 159/238
vm,
8 - 9
151
Là où
deux sont r é u n i s , i l e s t présent l u i a u s s i * .
Là où
i l e s t
présent, l e
Mau va is
n'a
point de place.
9 . Telles sont l e s pensées q ue
l a
parole de l'Apôtre, dans
sa brièveté, a confiées à
notre
i n t e l l i g e n c e . Rappelle-les
à ton e s p r i t , au besoin. Qu'elles t'aident à éviter l'exemple
q ue donnent c e r t a i n e s . Les chrétiens
n'ont
pas l e droit
de
conclure autrement
leur
mariage e t , s ' i l s en
avaient
l e
d r o i t , i l s n' y
aur aient nul
i n t é r ê t .
g.
Mattb.
18,
20
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 160/238
7/25/2019 A Son Épouse
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COMMENTAIRE
LIVRE
I
1 . conserua :
terme commun
(compagne d'esclavage), q ui
prend
i c i
une signification
proprement chrétienne,
en référence aux
passages du Nouveau Testament, où l e s f i d è l e s sont appel és
serui D ei ( I
Pierre 2 , 16)
ou serui Christi (Éphés.
6 , 6 )
; I Cor.
7 ,
22,
e t c . ) .
C f . Chr. Mohrmann,
Études sur
l e
latin
des c h r é t i e n s ,
n, p .
335-337
;
H. Pêtrë, Caritas,
p .
161-165. —Tertullien
emploie fréquemment cette désignation ; c f . Paen., 10, 4 ;
C u l t . ,
I I , 1 , 1
;
Vx., I I , 8 , 5 : s i
tous
l e s chrétiens
sont
s e r v i Dei,
i l s sont, entre eux, conserui : compagnons de service, unis par
l e s
mêmes devoirs
envers leur unique maître
et
seigneur.
Teeu-
wen
note l'insistance
de
Tertullien
à
souligner que
l e s
chrétiens
n'ont pas
seulement
des
relations de
famille avec
Dieu, mais
aussi des
rapports
de serviteur à
maître,
p .
125-128.
mandare
:
nous
faisons dépendre
ce verbe
de dignum duxi,
à
l ' i n s t a r de prouidere ; peut-être manque-t-il une
particule
de liaison entre l e s deux membres
de
l a
phrase, mais
l'asyndète
est un procédé commun à l'auteur
; c f . Hoppe,
Beitrâge, p . 53-54.
—. L. de i , a
Cerda
rattache
mandare à obserues,
et interprète :
ut obserues e t mandes. S ur obseruare construit avec l ' i n f i n i t i f ,
voir TLL IX, 214.
2 . talibus
tabulai
: conjecture
de
Rigault, suivi par Léopold
et Oehler ; e l l e s' appui e sur l a dittographie de
YAgobardinus
:
talibus
t a l i b u s . Nous
n 'a vo ns pas retenu l a
conjecture
de
Rhena
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 162/238
154
A SON épouse,
i
nus
(1539),
q ui proposait
d'introduire
l e deuxième membre
de l a phrase par la conjonction
s t .
—A l ' i n s t a r
des
coutumes
et
des
droits
populaires
orientaux,
l e s
Romains
de
l'époque
impériale
rédigeaient des contrats é c r i t s de mariage (tabulae
nuptiales),
signés
et
s c e l l é s en présence
de témoins a t t i t r é s .
C es documents servaient à attester l a dot et exprimaient l e s
intentions
matrimoniales des époux (Ritzer, o.c, p . 77-79).
Tertullien y
f a i t
allusion plus
loin
:
Vx.,
I I , 3 , 1 . Plutôt q u ' a u x
contrats de
mariage, i l songe i c i
aux
tabulae
testamenti, consignant
l e s dernières volontés du
testateur
; c f . Gaius I I , 104. En e f f e t ,
i l
donne
à tout
l e
traité
l a
forme
d'un
testament.
legatum : l e testateur peut transmettre ses biens de diverses
manières,
soit en pr é v oy ant une succession
à
t i t r e universel,
s o i t
en
recourant
à des l e g s , fidéicommis
ou
donations à cause
de mort. I l peut
instituer
un héritier unique ou plusieurs
héri
t i e r s , en certains cas procéder à l'exhérédation ou à l'omission
de certains héritiers ; c f .
R.
Monier, Manuel
élémentaire
de
Droit
romain, I ,
P ar is 1945,
p .
457-532.
—Le
legatum est une
disposition à t i t r e gratuit
par
laquelle
l e testateur distrait
une valeur de l'ensemble des biens
devant
revenir à l ' h é r i t i e r ,
pour
l'attribuer
à une autre personne que
c e l u i - c i
; en
cas
de
plusieurs h é r i t i e r s , on peut
l a i s s e r
une chose
à l'un des héritiers
q ui
se l'appropriera av ant l e partage ; c ' e s t
un
praelegatum ou un
l egatum per praeceptionem, un prélegs ou un legs par
préciput
(Gaius I I , 221). —Si
Tertullien évoque
i c i l e s
dispositions
testamentaires q u ' i l a prises en faveur de sa femme, l e lecteur
moderne
ne
peut être que médiocrement sensible à ces finesses
de
robin.
demonstrationem : détermination de l'objet par l'un de ses
caractères, par opposition à la désignation nominale (nomen).
Tertullien ne pr étend pas décrire avec
précision, de
manière
exhaustive, en l e s désignant par leur nom, l e s biens célestes
q ui reviendront à sa femme. Mai s cela n'empêchera pas l a vali
dité
de
son
l e g s ,
en
v er tu de
l'adage
:
falsa
demonstratio
non
nocet
(Monier, o.c, p . 522).—oir aussi Pat., 1 , 1 : demonstrationem
e t commendationem
alicuius
r e i . . .
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 163/238
i .
2-4
155
3 .
solidum
:
allusion aux l o i s augustéennes (Pappia Poppaea—
Iulia de
maritandis ordinibus),
q ui
restreignent
la capacité de
r e c u e i l l i r
l e s
successions
pour
certaines
catégories
de
personnes :
l e s célibataires, frappés d'une incapacité totale ; l e s hommes
sans
enfants, l e s i ng enuae a ve c moins
de
trois
enfants,
l e s l i b e r -
tae
avec
moins
de quatre enfants, tous frappés d'une
incapacité
de moitié
; c f .
Ulpien,
Reg.,
XVI,
1 - 2 .
Tertullien
ironise
plus
d'une
f o i s sur leur compte (Apol.,
4 , 8
; Mon., 1 6 , 4 ) , en soulignant
que l e s l o i s caducaires n'ont aucune prise
sur
l'héritage
céleste
des
chrétiens.
fideicommissum : libéralité de
dernière
volonté, pour laquelle l e
disposant s'en
remet
à
l a bonne f o i d'un f i d u c i a i r e ,
pour
l a
faire
parvenir au
destinataire
( l e
fidéicommissaire). Le
f i d é i -
commis d'hérédité est fréquent sous l e
Haut-Empire,
quand
i l s'agit
de
transmettre
une
succession à
une
femme, un enfant,
un
absent (Monter, Manuel,
n .
243)
; i l
peut
même
embrasser
la totalité
de l'hérédité
: UlpiEn, Reg., XXIV, 25 et
XXV,
15.
Mis
en
cause,
i l
peut
donner
lieu
à
une
controverse
en
«
pétition
d'hérédité
» ,
familière à Tertullien,
puisqu'il
en
f a i t
l e pivot
du
De praescriptione haereticorum ( J . Dénoyez, Le défendeur à l a
pétition d'hérédité privée en Droit romain,
Paris, Sirey,
1953 ;
D. Michaéudès, Foi, Écritures e t Tradition, Paris 1969,
p .
108-
m).
faciat : l e fidéicommis était f a i t uerbis praecatiuis : Gaius I I ,
249.—
ertullien se
meut avec
délices dans
l e
jargon juridique
:
i l
a
pris
toutes
dispositions
u t i l e s ,
afin
que
son é pouse
puisse
r e c u e i l l i r
la totalité des biens
q u ' i l l u i destine
; i l
a vou lu recourir
à la procédure du fidéicommis et à c e l l e du
legs
—comme
l e
faisaient ses
contemporains désireux d'éviter l e s nullités de
forme
(Monier,
Manuel,
n .
374)
; i l a
confié à Dieu lui-même
l'exécution
de
son
fidéicommis.
honor : la doxologie de Tertullien e s t composite ; e l l e s'inspire
essentiellement
d'Apoc.
5 ,
13
et
de
Jude
25
;
c f .
H.
Rônsch,
Das
Neue
Testament Tertullian's,
p .
571.
4 . continentia : comme Yegkrateia grecque, la continentia
désigne
d'abord
l a maîtrise de
s o i ,
l'empire
sur soi-même,
puis
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 164/238
156
A SON
ÉPOUSE, I
l a
modération,
l a retenue. En
milieu chrétien,
l e terme
s'est
enrichi de connotations
relatives
surtout
à
l'abstinence
sexuelle.
A
la
limite,
i l
désigne
l e
renoncement
au
mariage,
l a
chasteté
parfaite.
angelicam
qualitatem
: l e s hommes admis à l a gloire du c i e l
partageront la
condition
des anges ; i l s ne
connaîtront plus
l e s misères ni l e s besoins
de
la
vie
terrestre.
Contre Valentin,
q ui destinait l e s âmes des élus à dev enir l e s épouses des anges,
Tertullien évoque l e verset de Matth. 22, 30 ( V a l . , 32, 3-5).
Mai s l e s mariages
terrestres ne
seront
pas non plus
restaurés.
C f . C u l t . , I ,
2 .
4
; Res.,
62.
sanctitas : caractère sacré, i n v i o l a b i l i t é , pureté. Tertullien
l'emploie
fréquemment
dans cette dernière
acception. C f .
Vx., I ,
4 . 3 ; 7 . 5 ; 8 , 2 . . .
6 . integritatem : P. Monceaux observe finement à ce propos :
« . . . i l proteste de
t e l l e
sorte et avec tant d'insistance
q u ' i l
trahit
justement son
involontaire
préoccupation
»
(Histoire
l i t t é r a i r e
de
l'Afrique
chrétienne, I ,
p . 191).
dedecoris... spurca
:
Tertullien
ne manifeste aucune indulgence
pour l'œuv re
de chair ;
i l
réserve ses louanges à
l'abstinence
sexuelle,
q ui
anticipe
l a condition angélique. C f . C a s t . , 1 0 .
suspectum
: a l e sens actif i c i , comme en Apol.
21,
20 ; Marc, V, 3 , 4 .
C f .
Hoppe,
De
sermone Tertullianeo, 68.
I I 1 . benedictam a
Deo
: Tertullien a i c i en vue l'institution du
mariage au sens l e plus général, fondée dès l e s origines pour
peupler l'univers
(Gen.
1 ,
2 8 ) . Sa pensée
e s t
parfaitement ortho
doxe, tout
comme
en Marc, I ,
29,
1 ; V, 1 8 . En
C a s t . , 9 ,
i l
abandonnera
cette
position,
pour comparer l e mariage à une
fornication, puisqu'il a pour
objet
une commixtio
carnis
; c f .
Le
Saint,
o.c,
p .
142,
n .
70-72.
seminarium : C'est la conception du Droit romain : l a procréation
est
l a fin
primaire du
mariage
(Ulpien, Reg., I I I ,
3 ) . La
philo
sophie populaire,
à
tendance
stoïcienne,
la r e j o i n t . Les Pères
7/25/2019 A Son Épouse
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i . 4 -
i i .
2
157
la reprennent (M. Spanneut, Le stoïcisme
des
Pères de l'Église,
Paris 1957, p . 260).
replendo : Pour Tertullien, c ' e s t
chose
f a i t e , ou
peu
s'en faut
(An., 30, 4 ) . Cette opi ni on e xpl iq ue aussi ses théories
antina
t a l i s t e s . Mêmes vues chez Jérôme, Adv. Helvidium 21 : iam
plenus e s t o r b i s , t e r r a nos non c a p i t .
una
mulier : Tertullien y voit l'argument d é c i s i f , q ui
fonde
la
monogamie. I l y
revient avec
insistance
( C a s t . , 5 ; Mon.,
4 ) .
La
doctrine
canonique
classique observe
a u s s i , à pr opos de Gen. 2 ,
24,
q u ' u n
homme
ne
peut,
juridiquement,
engager
son
corps
à
plusieurs
femmes
et q ue l a
pluralité d'épouses
va contre l'exclu
sivité
naturelle de
l'amour. Mais saint Thomas lève
l a difficulté
en rappelant
que,
s i
l e
mariage a
pour
f i n principale la procréa
tion et
l'éducation des enfants, l a polygamie n' y f a i t point
obstacle
( à l a
différence de
l a
polyandrie)
;
mais e l l e
s'oppose
à la f i n secondaire,
l'association,
l a collaboration des époux (G. LE
Bras,
a r t .
«
Mariage
» ,
DTC,
IX (1927), 2175.
S ur l e s origines
juives
de
l'argument,
voir
Aziza,
o . c . ,
p .
204.
permissam :
dans
cette
addition,
apparemment
anodine,
g î t
l e sophi sme f ondamenta l de tout
l e t r a i t é .
Dieu n'a pas permis
l e mariage,
i l
l ' a ordonné (Gen. 1 , 28 ;
2 ,
24 ; c f . Matth. 1 9 , 5 ) .
Dès l e s premières l i g n e s , l a démonstration s e trouve donc infléchie
de manière
irrémédiable ;
l e
commentaire de
l a
Première
aux
Corinthiens i r a dans
l e même sens
: Paul aurait seulement
«
permis
»
l e
mariage,
et
l e
remariage
( c f .
C l .
Rambaux,
Tertullien
e t l e remariage..., p . 1 5 ) .
Vx., I ,
3 ,
2 - 5 .
2 . f i g u r a l i t e r
:
néologisme
de
Tertullien ( T e s t . , 2 ,
2 ) . Nous rete
nons
l a leçon de
YAgobardinus,
q ui
f a i t ressortir l'antithèse
des
adverbes : figuraliter —simpliciter
; c f . J . H. Waszink,
Vig. C h r i s t . , 6 , 1952, p .
184-186.
—Tertullien a condamné à
mainte reprise
l e s
abus
de l'exégèse allégorique
( R e s . ,
33
; Scorp.,
11
;
Pud.,
8 ) ,
mais
i l
n'en
rejette
pas
l e
principe
(0'Mau,ey,
o.c,
p . 125-129 ;
158-165
;
Aziza, o.c, p .
210-214).
in
synagoga
ecclesia : nous
retenons
l a
leçon de
YAgobardinus,
i l l u s t r é e par l e s passages parallèles de C a s t . , 6 . e t Mon., 6 ; c f .
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 166/238
I58
A SON ÉPOUSE,
I
Waszink, a r t . c i t . ,
p .
185. Tertullien f a i t allusion i c i à l'interpré
tation allégorique fournie par saint Paul lui-même
dans
Yépître
aux Galates 4 , 21-26, mais i l n'explicite pas
autrement
sa pensée ;
i l
se
contente
de
rappeler
q ue
la
Synagogue est une
figure
de
l'Église ; voir aussi
Marc, 4 ,
22.
simpliciter
: pour Tertullien,
comme
pour l e s
rabbins,
l e
sens
primordial reste
l e sens
l i t t é r a l , sens que
l'exégèse
allégorique
ne peut qu'éclairer sans jamais l ' i n f i r m e r , observe Aziza, o.c,
p .
211.
C'est
l e
sens obvie, commun,
rappelle l'auteur,
conforme
à l a signification ordinaire
des termes et aux
règles générales
de
l a
rhétorique
(H.
Lausberg,
Handbuch,
n .
202).
C f .
An.,
35,
2 ; Bapt., 1 1 , 2 ; Praescr., 27, 2 ; O r . , 4 , 1-2 ; Herm., 19, 1 ;
Marc,
4 ,
1 9 , 6 ;
43,
7 ) .
necessarium f u i t
instituera
:
Tertullien développe
i c i
l'argument
d'un
progrès moral
insensible
et continu de l'humanité
(tempe-
r a r i ) , q ui
n'exclut pas toutefois de brusques
mutations et change
ments de régime légal
(amputari).
Selon q u ' i l polémique contre
l e s
Juifs
ou
contre
Mar ci on
et
l e s
Gnostiques,
i l
i n s i s t e
sur
l'un
ou l'autre de ces aspects
: l a
rupture q ui marque
l'instauration
de l a Nouvelle Alliance,
l'abolition
de l'Ancienne
Loi, ou
bien
la continuité des deux Testaments, leur
unité
fondamentale
(FBEDOUnxB,
o.c,
p .
284-290). Mai s l e
même
processus s'appli
q ue
déjà lorsqu'on passe de
l ' è r e
des
patriarches
à c e l l e de la
l o i
mosaïque. Par rapport à l a
polygamie simultanée
des
pa
triarches,
l e r é gime de
l a
Loi représente
un
progrès
incontes
table,
aux yeux
de
Tertullien.
D'abord,
cette
forme
de
polygamie
est abolie et une certaine
forme
de
monogamie
est imposée ;
l'adultère
est sévèrement châtié ( L é v . 20,
10 ;
Deut. 22,
2 2 ) , mais
l a
répudiation demeure
autorisée {Deut.
24,
1 ) , ou v rant
a i n s i
l a
porte à
l a
polygamie successive. C e l l e - c i , pourtant,
est
inter
dite aux
prêtres
(Lév.
21,
4 ) . Dans
l e
domaine des institutions
matrimoniales, l e Christ est venu parfaire l a Loi, explique
Tertullien. I l a aboli la p o s s i b i l i t é
de
l a répudiation et proclamé
l e
principe
de
l ' i n d i s s o l u b i l i t é
(Matth.
5 ,
32)
;
i l
interdit
toute
forme d'adultère, même en
pensée
(Matth. 5 , 2 8 ) . L'apôtre, sous
l a
mouvance de
l ' E s p r i t ,
eu
égard à l a
proximité
de l a Parousie,
parachève l a circoncision s p i r i t u e l l e des chrétiens : c e r t e s , l u i
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 167/238
i i , 2 - m,
i
159
non
plus
n'impose
pas l'abstinence
sexuelle, l u i
non plus n' a
pas
aboli
l'institution
du
mariage,
mais
i l
a enseigné et
rappelé
sans
cesse
que
s i
l e
mariage
est
un bien,
à
certains
égards
( I
Cor.
7 ,
2 et
9 ) , la
continence
e s t , de
toutes
façons, un bien supérieur.
Sur tous ces
problèmes
des r appor ts
entre l a l o i mosaïque
et
l e
Nouveau
Testament,
voir D.
Efroymson,
Tertullian's
Anti-
judaism
and
his r ô l e in
Us
Theology, Diss.
Temple
University,
Philadelphie 1975, p . 174-197 ; Aziza, o.c, p .
89-103.
3 . dei
sermo,
ou sermo s e u l , sert à Tertullien pour désigner l e
Logos,
au
sens
christologique. Dans
l e s
é c r i t s
l e s
plus
anciens,
la
préférence est donné e
à uerbum
(Braun,
o.c, p . 256-289).
circumcisionem spiritalem :
l'appartenance
à Yahvé, dont
l a
circoncision
était
l e
signe (Gen. 1 7 , 10) doit atteindre
aussi
les facultés
s p i r i t u e l l e s , l e « cœur » . Cette notion de circoncision
spirituelle n'est
pas
inconnue
de l'Ancien Testament (Lév.
26,
41
; Deut. 1 0 , 16 ;
Jér. 4 ,
4 ) . C f .
Rom. 2 ,
29.
legis
adimplendae
:
allusion
à Matth.
5 ,
17
:
l e
Christ
est
venu,
non
pour
abolir l a
Loi,
mais pour l'accomplir, la par fair e, en l u i
donnant sa forme nouvelle et dé finitiv e (Rom. 3 , 31 ; 1 0 , 4 ) .
Le verset matthéen
est
souvent c i t é par Tertullien.
in
extremitatibus
saeculi :
l a
proximité de
l a
Parousie est un
argument
de poids
dans l e s conceptions
ascétiques
de saint
Paul.
C f .
I
Cor.
7 , 29-31 ; II
Cor.
6 , 8-10. Tertullien l e répète
à s a t i é t é ,
avant même
d'être
passé
au
montanisme.
quas : l e r e l a t i f peut avoir pour antécédent materiae ou
emenda-
tionum.
I I I 1 . praestruam : é t a b l i r ,
poser en principe, en
ce q u i pe r mettr a it
de
f a i r e
jouer
l ' ar gume nt de
prescription et
de
couper court
au
débat : praescribam. Le terme est
fréquemment
employé par
Tertullien (Waszink, o.c, p . 261).
finem
nubendi : l e s mouvements encratites, encour agé s par l a
perspective d'une
imminente
parousie,
n'ont
pas
tardé
à se
charger
d'une i déol ogie dual iste mettant en cause « l'œuv re
7/25/2019 A Son Épouse
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IÔO A SON ÉPOUSE, I
de chair » .
Dans l e s
Slromates,
I I I ,
80,
Clément
d'Alexandrie
s'élève contre l e s impies q ui prétendent que
l e s
relations
sexuelles
sont
une
invention
de Satan. Pour rejeter l e mariage,
certains
allèguent
une
sentence
q u ' i l s
attribuent
à
Jésus
:
« Je
s u i s
venu
pour
détruire l e s
œuvres de
l a
femme »
(Strom.,
III, 63)
et
l i s e n t
dans
l'Évangile
des Égyptiens
( E . Hennecke,
New
Testament
Apocrypha, éd.
W. Schneemelcher, English
translation
ed.
by R. McL. Wilson,
I ,
p . 166). Tertullien attribue ces vues
outrancières de manière générale aux
Marcionites. C f .
Marc, I ,
29 ; IV, 11 ; V, 7 .
uiderint
:
expression
particulièrement
chère
à
Tertullien
( C f .
Oehler, note sur
Cor. 1 3 ,
2 ) .
Souhait
au parfait,
d'usage c l a s s i
que. « C'est l ' a f f a i r e d e . . . pour moi, peu m'importe ce qu'ils en
pensent » .
negantes : l'opposé de c o n f i t e r i , q ui désigne l a profession de
f o i .
Rejeter l e mariage é quivaut à r e j e t e r , à renier l e Dieu de
l a
création.
feminam de masculo : allusion à Gen. 2 , 21-24.
Tirés
du
même
matériau o r i g i n e l , l e s deux sexes retrouvent dans l'union matri
moniale
leur unité
première.
compactions : l a leçon des r e c c . intensifie l a valeur du verbe,
q ui
f a i t image
: Le potier remodèle
en une masse
homogène
l e s
éléments
épars. Le Saint préfère la leçon de YAgobardinus :
computatione.
Tertullien
f e r a i t
allusion
aux
l o i s
mathématiques
singulières qui
régissent
l e
mariage,
où l'addition de deux éléments
donne un (LE Saint, TertuUian, Treatises on marriage and
remarriage, dans Ancient Christian Writers 1 3 ,
Westminster,
Maryland 1951.
3 . uri :
Tertullien donne i c i l'interprétation
commune de
I Cor. 7 ,
9
:
mieux
v aut
se marier
q ue
de brûler des
ardeurs
de la
passion
( c f .
Marc,
V,
7 ,
6 ) .
Dans ses
é c r i t s
montanistes,
i l
y
v e r r a
l e s
flammes
de l ' e n f e r ( C a s t . , 3 ,
6-10
; Mon., 3 , 5-6 ;
Pud.,
I ,
15
;
1 6 , 16-17).
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 169/238
n1, 1-4
161
quale hoc bonum
e s t
: Tertu1lien continue de déprécier l e maria
ge,
en commentant l e s c ompar ai son s de l'Apôtre.
Mais
i l
en
tire un argument des plus fallacieux : la seule valeur positive
du mariage s e r a i t d'empêcher l e s
ravages de
la
concupiscence,
l e s débordements
de la
luxure
( C l . Rambaux, Tertullien e t l e
remariage,
p . 1 4 ) .
4.
in persecutionibus... fugere :
Si
Tertullien admet encore
i c i
la l i c é i t é de
l a
fuite
dans l e s
persécutions, sur l a base de
Matth.
10,
23, i l
prendra
une
position
intransigeante
lorsqu'il
sera passé
au montanisme.
C f . Cor.
1 , 4 , et
tout l e traité
Defuga in perse-
cutione, q ui doit dater de l'année 213.
At
quanto
beatiores
:
l e
texte
e s t
altéré ;
l a
conjecture
de
Kroy-
mann :
a t quae i s t o beatior r e s ? Quae q ui ualent
beat :
a testimo-
nii confessione
excedere,
est entortillée
à
p l a i s i r et
s'écarte auda-
cieusement de
l a tradition
manuscrite.
Notre
conjecture peut
s'appuyer
sur l e parallélisme de : Atenim quanto m e l i u s . . . Pour
l e
r e s t e , nous retenons
l e s leçons
de A.
q uod
permittitur bonum
non
e s t : paradoxe, q ui a pour dessein
d'exploiter à fond
l a
proposition-clé de toute l a démonstration,
de 2 , 1 à 3 , 6 : l e mariage
est
(seulement) permis. D éclar é
bon
et béni par Dieu, en Vx., 2 , 1 , i l est pratiquement condamné
par cette formule équivoque.
Du
r e s t e , Tertullien n'osera pas
l a
reprendre t e l l e q u e l l e , même dans ses traités montanistes : C a s t . ,
et Mon.,
(Rambaux,
Tertullien e t l e
remariage,
p . 1 8 ) .
s i
probor :
l e s
manuscrits écrivent :
s i ploro, mais quelle
est
l a suite des idées ? Faute de l a découvrir, plusieurs édi teurs
suggèrent de supprimer tout l e passage,
de
necesse e s t , jusqu'à
timeo.
Notre conjecture
—des plus
économiques
—permet,
semble-t-il, d ' o f f r i r une interprétation
plausible
: J e ne puis
échapper à l a mort, c ' e s t l à un
f a i t évident,
une nécessité inscrite
dans l a nature. Mais
quel
est
l e
meilleur p a r t i , pour
un chrétien,
en
période
de
persécution
?
Où
e s t ,
pour
l u i ,
l e
bien
véritable
?
Dans
l a
f u i t e , q ui ne l u i est pas interdite, qui, même, l u i est
expressément permise ? Ou bien, dans l a mort, q ui représente
l'épreuve suprême et décisive (probor) ? Mais s i je redoute de
11
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 170/238
IÔ2 A SON ÉPOUSE, I
mourir, où peut se trouver pour moi l e bien véritable ? Tertullien
se
refuse
d'envisager cette perspective ; i l l a i s s e
au
lecteur l e
soin
de
répondre à sa place : quod s i t i m e o . . . Bel exemple d'aposio-
pèse
(H.
Lausberg, Handbuch der literarischen Rhetorik, Munich
1973. P - 438)-
suspectam
causam :
Tertullien continue son
travail
de
sape
contre l e mariage.
S ' i l est
(seulement) permis, c ' e s t bien
l a
preuve q u ' i l
ne peut
être
bon.
En
e f f e t ,
ce q ui
est permis
est
suspect
de l ' ê t r e pour une
mauvaise
raison. Au
contraire, ce
q ui
est (véritablement)
bon, i l n' y a pas
l i e u
de l e
permettre,
car
son
excellence
ne
f a i t
pas de
doute
et
s'impose
à
chacun.
La
suspicion est
ainsi
jetée
sur
tous l e s candidats
au
mariage
et au remariage, car Tertullien f a i t d'une pierre deux
coups.
Et i l
pourra,
dans
l e s chapitres
suivants, f a i r e aux veu ves
dési
reuses
de
se
remarier
un
procès d'intention
des
plus
sévères ;
puisqu'elles veulent f a i r e usage
d'une permission, e l l e s ne peu
vent avoir
que des
raisons
suspectes
: la concupiscence de la
chair ( 4 , 3 - 5 ) , l a concupiscence du monde ( 4 , 6 - 8 ) .
IV 1 . impensius : l a leçon des r e c c . semble préférable pour son
expressivité.
spiritum
firmum :
citation de
Matth. 26,
41,
mais l a
Vulgate
é c r i t : promptum (prothumos), q ue Tertullien connaît aussi
(Mart., 4 , 1 ; Mon., 1 4 , 6 ; Pat., 1 3 , 7 ) .
caro
terrena
materia
e s t ,
s p i r i t u s
uero
c a e l e s t i s
:
l e
couple
est
paulinien ( / Cor.
5 , 3
;
7 , 34
;
II
Cor.
7 ,
1
;
C o l .
2 , 5 ) , mais a
ses racines dans l'anthropologie du judaïsme hellénistique
(IV
Macc.
7 , 18
;
Philon,
Quod deus
i mmut., 143 ;
Sag. 1 , 4 .
C f . E. Schweizer, « Rom.
1 ,
3 f . und der Gegensatz von Fleisch
und Geist v or und
bei Paulus
» , Evangelische Theologie 1 5 , 1955,
p . 563-571). Épicure plaçait dans l e corps l ' o r i g i n e de toutes l e s
sensations
et
dans l e p l a i s i r sensible l a racine
de
tout bien ( E .
Br éhier,
Histoir e de
l a
philosophie,
I ,
2 ,
Paris8
1967,
p .
315).
Dans l a polémique engagée par l e s
Platoniciens,
l e s thèses épicu
riennes furent grossièrement travesties au moyen d'un dualisme
des plus réducteurs : l a matière ( s a r x ) dont est f a i t e l e corps
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 171/238
ni, 4 - i v , 4 163
(sôma) devint la désignation par excellence du mal moral et
l e s Épicuriens furent
accusés
de rechercher l e s
p l a i s i r s
charnels
l e s
plus
v i l s .
L < a
chair
devint
l e
siège
des
passions
(Diogène
Laërce,
1 0 ,
145 ;
Plutarque,
Mor ., 101
B
;
Philon,
Abr.,
164),
l'opposition de la chair et de l ' e s p r i t l'expression du combat
moral.
C f . I Pierre 2 , 11 ; I Jn 2 , 1 6 . Tertullien s ' i n s c r i t dans
cette ligne de pensée, q ui conv ient bien à son pessimisme et
à son rigorisme. C f . J . Klein,
Tertullian,
p . 233 ; d'Alès,
o.c,
p . 459-461, Braun, o.c, p . 300-304 ; S . Vicastillo, « La caro
infirma en
l a
antropologia de Tertuliano » , Espiritu
26, 1977,
p.
113-120.
3 . aetatis o f f i c i a : on peut hésiter sur l e sens à donner à l'expres
sion. Faut-il comprendre :
l e s
fonctions sexuelles ( c f . Vx.,
I I ,
3 ,
6
:
o f f i c i a sexus), ou bien
:
c e l l e s de
l'âge
mûr, c f . I
Cor.
7 , 36,
ou encore
: c e l l e s q ui correspondent à
leur
âge ? I/auteur de la
IIe à
Timothée recommande
aux
jeunes
veuves de se remarier,
parce q ue l a continence leur serait
trop
d i f f i c i l e
à
observer. Pour
l e s
Anciens,
l a
fleur
de
l'âge
va
de
l a
vingtième
à
l a
q ua r anti ème
anné e
chez
l e s femmes :
Platon, Rép.,
460 a .
decoris
messem :
Tertullien affectionne cette image ; c f .
C u l t . ,
I I ,
3 , 1 ; Fud.,
1 6 , 1 2 .
praemissis : équivalent de defunctus ; c f . Sen., e p . , 99 : quem
putas p e r i i s s e , praemissus e s t .
sanctitati anteponunt : l e
passage est
s i g n i f i c a t i f
du
glissement
opéré par Tertullien
du
sens de ve rtu q ui contr ibue à
rendre
saint (hagiasmos)
à
l'équivalence
établie entre
pureté de
vie
(entendue au sens de
l'abstinence sexuelle)
et sainteté. ( J . BuGGE,
Virginitas, The Hague
1975, p . 67-70).
4 .
Deo nubere
:
l'usage
d' appl iq uer des
métaphores
nuptiales
aux
relations
entre
l'âme
et l e s êtres
s p i r i t u e l s
c é l e s t e s ,
voire
avec
l a
divinité elle-même,
n'est
pas inconnu du
paganisme.
La rencontre de l'âme
e t
de l'ange
remonte
à
l a
doctrine
mandéen-
ne
de
l a
dmuta
e t
à c e l l e
de l a daena
iranienne ( J .
E. Mënard,
L - 'Évangile selon Philippe,
Paris
1967,
p .
1 1 ) . D 'autr es cour ants
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 172/238
164
A SON
ÉPOUSE, I
sont venus renforcer cette conception, notamment l a
tradition
vétéro-testamentaire q ui r epr ésente l'union de Yahvé et de
son
peuple
Israël
sous
l a
forme
d'une
union
conjugale,
l e
con
cept
de
YHieros gamos des religions à
mystères,
l'image des
noces de l'âme, é v o q u é e dans l e Banquet de Platon. La l i t t é r a
ture paléochrétienne, marquée d'influences gnostiques,
développe
av ec compl ai sance ces différents thèmes
nuptiaux
(Odes de
Salomon 3 , 42
;
Actes de Thoma s) . L es
commentaires du
Cantique
des
Cantiques ( F .
Ohly, Hohelied-Studien, « Grundzùge
einer
Geschichte
der Hoheliedsauslegung des
Abendlandes
bis zum
1200
» ,
Wiesbaden
1958)
et
de /
Cor.
1 1 ,
2
ont
contribué,
pour
leur
part, à
fixer
l e s conceptions
de
l ' âme sponsa
Christi et
de
ses
divines
épousailles. Tertullien l'aborde
aussi en C u l t . ,
I I ,
13,
7 ,
où l'expression est encore plus
audacieuse :
Deum
habebitis
amatorem. C f .
O r . ,
22, 9 ; Virg., 1 6 , 4 .
diebus ac noctibus
:
ablatif
de durée, au heu de
l'accusatif
( A . Blaisë, Manuel
du Latin c h r é t i e n , p . 91 ; Lofstedt, ZST,
p .
5 1 ) .
dignationem uelut munera maritalia
: Tertullien
f i l e
sa méta
phore matrimoniale,
à propos
des
vierges chrétiennes,
épouses
de Dieu. Leur
union e s t
parfaite, dans un
partage
de tous
l e s
instants.
Et dans un admirable
échange, aux
prières offertes
à
D i eu
comme
une
dot et à
l u i
confiées comme à
leur
Seigneur
et
maître, correspond l e
don de
sa
grâce, comme
un
cadeau
de
mariage. Tertullien
ne
g l i s s e - t - i l pas i c i une
allusion
à /
Cor. 7 ,
3 ?
5 . compensatione : terme technique emprunté au monde
du
négoce
: balance d'un
compte ou s o l d e . Somme
représentant
l a
différence
entre
l e débit
e t
l e c r é d i t , q ue l'on ajoute au plus
faible
des deux pour égaliser
l e s
totaux.
6 . insufficientiam
: néologisme.
Dans sa l e t t r e
à
Furia
( é p . , 54,
1 5 ) ,
saint
Jérôme commente avec v e r v e
ce
q u ' i l
considère comme
autant de vains
prétextes
avancés par
l e s
jeunes
veuves,
inca
pables
de
supporter
l a
solitude
:
«
Mon
petit
domaine
dépérit
de jour en
jour ; l e s biens
que j ' a i
hérités
se
dissipent
; mon
domestique m'a
adressé
des
propos irrespectueux ; ma
servante
ne
tient
nul compte de
mes
ordres.
Q ui
me représentera en jus
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 173/238
1 v ,
4-7 165
tice ?
Q ui
s e
chargera
de
payer mes
impôts fonciers
? Q ui s'occu
pera de l'éducation
de
mes jeunes enfants
et
de l a
discipline
de
ma
maisonnée
? »
Tout
cela
relève
de
l a
concupiscence
de
la c h a i r ,
estime l e
moraliste,
de
l a concupiscence
du monde,
déclare Tertullien. Même son
de
cloche chez Origène. Voir
l'Introduction, p .
29-32.
incubare
: être
couché, étendu
s u r . Servius glose : incubare
proprie
dicitur
per
uim
rem alienant u e l l e t e n e r e (Aen., I , 8 9 ) .
« Un vieillard se f a i t
tort
et aux siens de couver inutilement
un
g rand
tas
de
richesses
» ,
Montaigne,
Essais,
I I ,
7 6 .
cultum
: Tertullien
distingue
dans
l a t o i l e t t e féminine (habitus)
la
parure
( c u l t u s ) ,
q ui concerne l e s bijoux et l e vêtement, et
l e s
soins de beauté (ornatus) r e l a t i f s aux soins cutanés et capil
l a i r e s ;
C u l t . ,
I , 4 ; O r . , 2 1 .
C f .
Turcan, o.c,
p .
2 8 .
sumptum, quem non sentias, caedere : l a leçon de YAgobar-
dinus offre un sens recherché, mais s a t i s f a i s a n t . Les recc
sem
blent
représenter
un
essai
de
g l o s e ,
faute
d'avoir
compris
l'image
de c a e d e r e .
1. f i d e l i s :
l e croyant
( p i s t o s ) par opposition à i n f i d e l i s , l e non-
croyant.
Couple
sy mé tr iq ue à
christianus
/ g e n t i l i s . Vx., I I , 2 , 1 .
C f . Braun, o.c, p .
444.
n i s i s i : a souv ent un sens ir oniq ue chez l'auteur ; Hoppe,
B e i t r . ,
130.
pondere... taedia :
emploi du
neutre p l u r i e l à valeur d ' a d j e c t i f .
non Gallicos
mulos
: posséder
un attelage
de mules
e t
des por
teurs
de
belle prestance, exotiques, de préférence, Syriens, Cappa-
dociens, Gaulois
ou Germains, f a i t partie
du
luxe des femmes,
d'après Mart1al I I , 62.
C f . Vx.,
I I , 8 , 3 . La conjecture est
de Rhenanus
;
Rigault préfère
Gallicos multos,
proche de
YAgo-
bardinus,
et
renvoie
à Clément
d'Alexandr1e,
Paed.,
I I I ,
2 7 ,
2 .
■ufficientiam : première attestation chez Tertullien ; Hoppe,
B e i t r . ,
140.
Est-ce un calque
de
//
Cor.
3 ,
5
;
ikanotès ?
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 174/238
166
A
SON ÉPOUSE,
I
1 . adiciunt
:
l e terme
est
fréquemment
employé
par Tertullien,
avec
l e sens
d'ajouter.
La
conjecture
de Kroymann
:
addicunt>
ne
s'impose
pas.
causas nuptiarum :
une
f o i s de plus, Tertullien semble viser aussi
bien
l e
mariage comme t e l q ue l e
remariage
de l a veuve. C f .
M.
Turcan, « Le
mariage
en
question
? ou l e s avantages du
célibat selon Tertullien » , Mélanges Boyancé, Rome 1974, p. 711-
720.—c i i l déconseille
aux
chrétiens
de
se charger d'une progé
niture, dont
l e s soins constants détournent
du
salut et éloignent
des
choses du c i e l
; c f . C a s t . ,
12
;
Mon.,
1 6 .
serere
: l a leçon des r e c c .
semble préférable.
La méprise
de
A :
gerere
n ' a - t - e l l e
pas été
pro vo q u ée
par un
graphisme
voisin (une
semi-onciale italienne
ou
africaine du vie-vne s i è c l e , pa r e x emple )
et
l'influence rémanente
de
gestiamus ?
praemittere : déjà
l'apologiste Aristide
écrivait q ue l e s chrétiens s e
réjouissent
d'avoir
des enfants, mais s ' i l s en perdent un en bas
âge, i l s remercient l e Seigneur de ce q u ' i l a pu traverser sans
péché l'épreuve de l a vie terrestre ( e d . Geffcken, p . 232) ; c f .
C y p rien, é p . , 4 . Le point de vue de
Tertullien
se fonde sur une
conception également pessimiste, c e l l e
d'un
monde de
péché
[iniquissimo i s t o saeculo) et des épreuves eschatologiques immi
nentes. C es considérations confèrent tout son poids au dernier
argument, c e l u i de « l'unique
nécessaire
» : un chrétien doit
se consacrer
tout
entier à
l'œuvre
de son salut personnel.
2 . legibus coguntur :
q ue l'on
admette
l e s conjectures de Rhena-
nus : coguntur (1528),
ou locantur
(1539),
ou
l a leçon des
r e c c .
:
coluntur, on a i c i une nouvelle allusion aux
l o i s caducaires
augustéennes ; c f . Vx., I , 1 ,
3
; C a s t . , 1 2 , 5 .
p a r r i c i d i i s
: pour
désigner
l'avortement et
l ' i n f a n t i c i d e , Ter
tullien u t i l i s e
l e
terme parricidium, réservé alors au meurtre
d'un
proche
parent (Th. Mommsen, Rômisches S t r a f r e c h t , p .
613).
La
condamnation
des
pratiques
abortives
est
un
thème
commun de l'apologétique
chrétienne,
q ui
fustige
aussi la cou
tume de l'abandon des nouveaux-nés ( J . F. Dôlger, AC 4 , 1904,
p . 1-61; J,H, Waszink,
Abtreibung,
RAC
I ,
p . 55-60; P. Sardi,
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 175/238
i v , 7 - v , 4 167
L'aborto
i e r i
e oggi, Brescia 1976, p . 65-100). Tertullien est
re venu plus d'une f o i s sur ce thème, notamment dans l e
De
anima,
25, où
i l
commente
Ex .
2 1 ,
22-25
(LXX)
et
examine
la question de
l'avortement dit
« thérapeutique » ; c f . Waszink,
o.c,
p . 328.
expugnantur : supprimer,
éliminer
;
Tertullien reprend l a
même
image
en
Virg., 14,
3
:
d e b e l l a t o s . . . i n f a n t e s . Kellner suggérait
de
l i r e
: expunguntur
et
y voyait
une
allusion
à
Yaeneum
spiculum,
u t i l i s é
en vue de manœuvres
abortives (BKV
7 , p . 67) ; c f .
An.,
25,
5 .
expeditionis : accomplissement (des prophéties), d'après Blaise,
o.c, p . 331. Mais
Tertullien
ne
j o u e - t - i l
pas i c i sur l e s divers
sens du terme ? Ne prépare-t-il pas l a métaphore militaire du
grand rassemblement de
l a f i n
du monde, auquel seules l e s
veu ves
pourront
s e présenter
sans
bagage i n u t i l e , expeditae,
sans l e s fardeaux e nc omb r an ts q u e
sont
des enfants ?
3 .
sarcina : illustration particulièrement expressive de
Matth.
24,
1 9 .
Tertullien ne
manifeste
aucune
indulgence enve rs l e s
en
fants, aucune sympathie, mais avec une sorte de « hargne »
(Turcan,
a r t .
c i t . , p . 717), « i l c i t e
sans cesse
l e Vae praegnantibus,
pour
détourner l e s femmes d'en avoir, ou même l e s en dégoûter » ;
c f . Mon.,
1 6 ,
5 ) .
4 .
nubebant
e t emebant
:
allusion
à
Le
1 7 ,
27
et
28, où
i l
est
question
non seulement
de l'époque
de Lot,
mais
aussi de celle
de
Noé.
Le r appor t à Sodome et Gomorrhe est
des plus
ténus,
mais i l
e s t c l a i r q ue
Tertullien
tient
à
placer
son allusion
aux
vices q ue l a
Bible
impute aux habitants de ces v i l l e s .
Du
r e s t e ,
i l y revient
souvent
dans
ces
é c r i t s ; c f . Barnes,
o . c . ,
p . 216.
q ui d er go f i e t ? Tertullien
n'explicite
pas sa
pensée ;
i l l a i s s e au
lecteur
l e
soin
de r é pondr e
:
«
Mais
qu'adviendra-t-il
donc,
s i
l e s
vices qui
depuis
toujours
sont
en abominati on devant Dieu
(continuent
d'être commis... ?
—ertes,
l e feu
du
c i e l détruira
l e s c i t é s
pécheresses
» ) . D'où
l'invocation
: Ab
Us nunc nos
arceat
( s . e . :
Deus)
C f . Paen,,
3 , 3
;
a q uo Deus a r c e a l . , .
On
pour
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 176/238
168 A SON ÉPOUSE,
I
r a i t comprendre
a u s s i , avec
Kroymann
:
Ab Us
nunc nos arceat
(tempus).
tempus
in
collecto
e s t :
citation
particulièrement
chère
à
Ter-
tullien
(une
bonne
dizaine
de références)
; l a
Vulgate é c r i t
:
tempus
brève e s t (Rônsch,
o . c . ,
p .
673).
VI 1 .
par en
tant
: l e terme
e s t
emprunté
à l a
langue liturgique
païenne : o f f r i r
un
s a c r i f i c e ,
célébrer une cérémonie
funèbre
en
l'honneur d'un mort ; apaiser l e s mânes de quelqu'un.
2 .
lauacro
: bain, action
de
se laver, purification.
En
latin
chrétien,
synonyme
de
baptisma, baptismus, i n t i n c t i o . C f .
Teeuwen, o.c, p . 47 s .
carnem suam obsignant : marquer
d'un
sceau, mettre
l e s
s c e l l é s
sur ; image expressive,
pour
é vo q ue r l e propos de continence
perpétuelle. C f .
C u l t . ,
I I , 9 , 7 : s e spadonatui
obsignant,
com
mentant Matth. 1 9 , 1 2 .
3 .
plane : fréquemment employé par
Tertullien,
pour introduire
un
développement ironique
; Hoppe, Syntax und S t i l ,
p .
112.
Romae quidem : l e collège des Vestales (quatre, puis s i x ) avait
pour fonction
première d'entretenir
l e
feu sacré. L , e s aspi
rantes
à
cette
charge
prestigieuse entraient
dans l e ministère
entre
six
et dix ans ; e l l e s devaient l'exercer pendant trente ans
et étaient astreintes à une exacte chasteté- I , e collège dura
plus de
mille
ans ; i l
fut
supprimé par Théodose, en 389.
ignis i l l i u s
inextinguibilis
: Ter tullien v oit dans l e feu
sacré
gar dé par l e s Vestales l'image du feu
inextinguible
réservé
au
démon et
à ses
sectateurs,
d'après
Me
9 , 44.
cumipso dracone curantes : Paulin de Nole, Caim., 32, 143 s . ,
rapporte
l'opinion selon laquelle
l e s
Vestales
nourrissaient
un dragon :
Vestae
quas
virgines
aiunt
j
Quinquennis
epulas
audis
portare draconi
/
Q ui
tamen aut non e s t , aut s i e s t ,
diabolus
ipse
e s t
/
Humani generis
contrarius
antea
suasor. Tertullien
y
voit
l e
Dragon
satanique, selon
l'exégèse de Ps.
9 1 ,
3 ,
/ s .
27, 1 ;
c f .
Gen. 3 ,
1
et
Apoc, 20, 2 .
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 177/238
v , 4 - v i , 4 ïû9
4 . Aegium oppidum : l i e u
de
naissance supposé
de
Zeus, nour ri
par l a chèvre ( a i x ) Amalthée. On
y
vénérait une statue de
Héra
(=
Junon),
dont
l e
culte
était
réservé
aux
femmes
;
c f .
Pauly-Wissowa,
a r t . « Aegium » .
sortitur : sens passif ; c f . Apol., 2 , 8 ; Hoppe, Synt., p . 62.
insaniunt :
l a
Pythie de D el phes était
censée rendre ses oracles
sous l'empire de la divinité ; comme l'étymologie platonicienne
f a i s a i t dériver
manteia
( l a divination) de
mania ( l e
transport
divin
résultant
de
l ' i n s p i r a t i o n )
—
f .
Phèdre
244
b
s
;
Timée
7 1 e -
72
b ; Ion 522 è - 534 e —l e s chrétiens ne manquèrent
pas d'attribuer
au
désordre mental,
au
d é l i r e
de
l ' e s p r i t provoqué
par des influences démoniaques, l e s vaticinations de l a Pythie.
Origène, Contre C e l s e , VII, 3 et
5
; Jean Chrysostome,
In
Cor., hom., 2 9 , 1 .
nubere nesciunt : c ' e s t une conception largement r épandue
dans
l e s
cultes
de
l'Antiquité
qu'une
femme
devenue
digne
d'appro
cher un dieu doit s'abstenir de relations conjugales avec
un
homme.
E. Fehrle,
D ie kultische Keuschheii im Altertum, p . 7
et 75.
Africanae Cereri : dès l ' époq ue augustéenne on observe en
Af ri que
une
identification entre l a C é r ès a f r i c a i n e , autrefois empruntée
aux
Grecs,
et
I s i s .
J . Bayet, Histoire politique e t psychologique
de l a religion romaine, 2e é d . , Paris 1973, p . 205.—es fidèles
de C é r ès se préparaient au sacr um anniversarium de l a déesse en
se privant de
pain
et de v in pendant neuf j o u r s . Le castus
Cereris
comportait,
en
outre, l'obligation de
garder l a chasteté,
pour
se
trouver en état
de
pureté r i t u e l l e ; i l est concevable q ue
la
prescription
momentanément obligatoire pour l e s f i d è l e s
a i t été perpétuelle pour l e s prêtresses. C é r è s était donc l a déesse
chaste par
excellence, comme
Bona Dea ; c f . Juvénal, VI, 50 ;
165
;
O v ide,
am.,
I I I ,
1 0 ,
1-6
;
15-16
;
m e t . ,
X.
433.
E. Le
Bonniec,
Le
c u l t e de
Cé rès
à Rome
des
origines
à
l a fin
de
l a
République, P ar is 1958, p . 406-412. G. Wissowa, Religion
und
Kultus des Rômer,
Munich 1912, p . 301.—Tertuixien reprend
ces
ex empta en C a s t . , 13 et Mon., 1 7 .
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 178/238
170 A SON EPOUSE, I
filiorum : d'après Quintilien 9 , 3 , 63 : cum marem faminamque
f i l i o s dicimus, l e
terme
pourrait d ésigner l e s enfants des deux
sexes,
mais
l'insistance
est
i c i
sur
l a
nécessité
d'éviter
tout
contact
masculin ; c f . C a s t . ,
1 3 , 2 .
5 .
diabolus
:
grécisme
de l ' I t a l a (Rônsch,
p .
333). Le terme re
monte à l a Septante, qui rendit ainsi l'hébreu :
Satan,
en l u i
donnant l e sens de l'Adversaire par excellence, celui q ui cherche
à
séparer
l'homme
de Dieu
( d i a b a l l o ) . C f .
ThWB
I I ,
71.
Pour
Tertullien,
l e
Diable est
l e
prince
des puissances
démoniaques.
C e l l e s - c i
rassemblent
l e s
anges
pervertis,
q ui
se
sont
«
précipités
du
c i e l vers
l e s f i l l e s
des hommes » ( C u l t . , I , 2 , 1 ) , et
leur
descen
dance
(Apol.,
22 ; Virg.,
7
; I d o l . , 9 ;
Marc, V, 8 , 1 8 ) .
Animé
d'une fureur jalouse, Satan en veut tout
particulièrement à
l a
nature
humaine affranchie par l e
baptême. Prince
de ce monde,
i l
a séduit l e s païens
par
toutes l e s
formes
de
la divination
et des cultes rendus aux faux dieux (Apol., 2 3 ) , qui
imitent
à
s'y
méprendre, parfois, l e s
mystères et
l e s coutumes
de l a
religion
chrétienne
( C o r . ,
15
;
Praescr.,
4 0 ) .
C f .
d'Alès,
o.c,
p .
153-161 ;
J . Fontaine,
«
S ur
un
t i t r e de Satan
chez Ter-
tullien :
Diabolus interpolator » , dans SMSR
3 8 , 1967,
p .
197-
216.
VII 1 .
indumento
i n c o r r u p t i b i l i t a t i s : allusion à
/
Cor. 1 5 , 53 et
II
Cor.
5 , 2
; c f .
C u l t . ,
I I ,
6 ,
4 .
ad
sustinendam
nouissime
:
plusieurs
traductions
seraient
pos
s i b l e s : a ) l a
continence permet
d'attendre, d'espérer,
avec
une
plus
grande
assurance l'accomplissement de
l a volonté de Dieu,
q ui se mani fester a à l a
f i n
des
temps
(LE
Saint,
o.c,
p . 121) ;
b ) l a continence permet de
r é a l i s e r ,
dès à présent, l a volonté
plénière,
véritable de Dieu. C'est
l e sens vers lequel
conduit
l e
développement
q ui s u i t .
C f .
C a s t . , 3 , 4 .
2 .
per
dei
uoluntatem
:
Tertullien
recourt
souvent
à
cet
argu
ment, qui relève du chantage au divin.
3 .
e t s i
non delinquas renubendo
:
l a
déclaration
mérite d'être sou-
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 179/238
v i , 4 - v u, 4 I7 I
lignée ; Tertullien modifiera son opinion dans
ses
é c r i t s monta-
nistes (CasL, 9 ; Mon., 9 )
pressuram
: allusion à I Cor. 7 ,
28,
où Paul
parie
des vierges
et des c é l i b a t a i r e s , qui connaîtront
l e s
tracas de
l a
vie
conjugale,
s ' i l s se marient.
4 .
disciplina ecclesiae : l e
passage e s t
bien de
nature
à i l l u s t r e r la
célèbre proposition de
Praescr., 43,
2 : doctrinae index disciplina
e s t . Les
règles
de v i e , l e s préceptes et l e s r i t e s de l'Église explicitent
sa doctrine
sur
t e l
point.
Disciplina
est
l'un
des
vocables
l e s
plus chers q ui soient à Tertullien (319
emplois
recensés). I l a
donné
l i e u à de
nombreuses études
(signalées par Braun,
o.c,
p . 419-421 ;
423-426),
notamment
de l a
part de
H.-I.
Marrou
et de
V.
MOREL.
digamos : allusion à I 7m».
3 ,
2
et
1 2 , et
Tite
1 , 6 . Out re l ' i n t e r
diction relative à l a bigamie successive, l e s é g l i s e s ne manquèrent
pas de
reprendre
l e s interdits vétéro-testamentaires concernant
la
bigamie
interprétative
(Lév.
2 1 ,
7
et
14)
:
l e s
prêtres
ne
devaient
pas non
plus
épouser
une
femme v euv e, di vor cé e ou prostituée.
C f . P. Hinschius, System des katholischen Rechts, I , Berlin 1869,
p . 23-26.
adl egi i n ordinem
: l'existence de « collèges » de veu ves est
attestée
dès
l'époque
subapostolique dans
l e s
communautés
chrétiennes ; l'accès à ces corps privilégiés
est
soumis à des
conditions
fixées
par
l'autorité
ecclésiastique
:
I
Tim.
5 ,
3
et
9
;
Tite
2 , 3 . A l'époque de Tertullien, l a réception dans Yordo
des
veu ves n'est pas
effectuée
par
une ordinatio, au sens fort
du terme. C f .
Tradition apostolique, 10
:
« on ne
l u i
imposera
pas la
main, parce qu'elle
n'offre pas
l'oblation et n'a
pas de
service
liturgique. Or
l'ordination se f a i t ,
pour l e s
c l e r c s , en
vue
du
service liturgique. La veuve, e l l e ,
est
instituée pour
l a p r i è r e , q ui est ( l e rôle commun)
de
tous » ( é d . Botte, Munster
1963,
p .
3 1 ) .
uniuiram : allusion à I Tint. 5 , 9 , q ui exige en outre un âga
avancé (soixante a n s ) . Au milieu
du
1 1 e
s i è c l e , on accueille
aussi
dans
l'ordre
des
veuves
des jeunes femmes, qu'elles aient été
7/25/2019 A Son Épouse
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172
A
SON EPOUSE,
I
mariées
ou
non.
Ignace d'Antioche, Smyrn.,
1 3 ,
1 ,
parle
des vierges
appelées
veuves
;
Tërtullien, Vit g . , 9 , 2 , mentionne
l e
cas
d'une
vierge
entrée
dans
l'ordre
des
veuves
dè s
l'âge
de
vingt
ans
( c f . J .
Viteau, « L'institution des
diaconesses
et des veu ves » , RHE
2 2 ,
1926,
p .
513-537
;
L.
Bopp, Das Witwen-
tum
der
a l t e n Kirche, Regensburg
i960).
candida :
adjectif
substantivé : l a toge blanche du candidat
aux dignités o f f i c i e l l e s
;
c f .
Rônsch,
0 . c, p . 638. Par métonymie,
honneur, dignité, prestige ( c f . Cor., 1 , 3; Marc, IV , 7 , 13;
V,
20,
6 ) .
Le
mot
peut
aussi
prendre
l a
signification d'espoir,
attente ( C o r . , i ,
3
; Marc, IV,
34,
14 ; An., 5 8 , 2 ) . Même
raisonne
ment
dans l a l e t t r e du pape S i r i c e aux é v ê q u e s
d'Afrique,
citée
par l e concile
de
Thela
(24
février 418) ; c f . C . Munier, Concilia
Africae, p .
60.
5 .
caelibatuum : c ' e s t l a
leçon
q ui semble
sous-tendre l e s
manus
c r i t s ;
Kroymann
propose caelibalium, q u ' i l faudrait substantiver.
pr o
diaboli
aemulatione :
l e thème
du diable,
rival de Dieu,
f a l
sificateur
de toute v é r i t é , q ui f a i t du saeculum
l e royaume
du
mensonge,
est
familier
à Tërtullien, c f . Braun,
o.c, p . 33
;
Fontaine,
«
Diabolus interpolator
» , SMSR 38, 1967, p .
167-
216.
Pontifex Maximus : i n s t i t u é , selon l a tradition, par Numa, l e P.M.
a
l a
haute
main
sur
l e
foyer
public,
l e
calendrier
et
l e s
f ê t e s ,
l e choix
des
Vestales et du
flamen
d i a l i s , l a discipline sacerdotale,
l a surveillance des religions familiales et
l e
culte des
morts
( J . Bayet, Histoire politique e t psychologique de l a religion
romaine, Par is 1973, p . 101). Auguste se f i t revêtir
de
cette
dignité par l e s comices ; ses successeurs, dès leur avènement,
se
déclarèrent
grands pontifes, mais i l s ne se considèrent pas
l i é s par l e s règles restrictives obérant l a fonction du P. M.,
ne
pas
quitter
l ' I t a l i e ,
ne
pas
regarder
de
cadavre,
ne
pas
se
remarier ; c f . Pauly-Wissowa, ad uerbum.
affectat :
l e diable
contrefait l e s sacrements
des
chrétiens,
l e
bap
tême (Bapt., 5 ,
3
; Praescr.,
40,
3 ) , l a confirmation (Praescr.,
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 181/238
v n, 4
- vin,
4 173
40,
4 ) . l'eucharistie ( i b i d . ) ,
l e
marty r e ( i b i d . , Cor., 1 5 ,
3
: quasi
mimum martyrii), à propos des
r i t e s du culte
de Mithra.
C f .
CasL,
13
;
Mon.,
17
(d'Alès,
o.c,
p .
159).
1 .
uenite ;
disputemus :
citation
d ' I s .
1 , 17-18
;
Tertullien et
l a
Septante sont plus proches de l ' o r i g i n a l hébreu q ue l a Vulgate :
u e n i t e , arguite me ; c f . 7 s . 43, 2 6 .
2-3. operosius... laboriosior : l'antithèse de l a
vierge
et de
l a
v e u v e
conduit
Tertullien
à
f a i r e
r e s s o r t i r
l ' e f f o r t
personnel
et
l e
mérite
q ui en résulte pour
cette
dernière. C e
n'est
pas à dire q u ' i l
ignore
l a
nécessité de l a grâce divine, même dans une sentence
aussia brupte
q ue :
quaedam sunt diuinae l i b e r
a l i t a t i s ,
quaedam
nostrae
operationis ( § 3 ) ,
qui semble
opposer l'absolue
gratuité
du don de
l a
chasteté parfaite, à l 'œuvre d i f f i c i l e de l a viduité.
C f .
J .
Riviè re, a r t .
«
Mérite
» , DIC
1 0 , 619-623.
3 .
modestiae
:
Tertullien
aime
à
é vo q ue r
l a
retenue,
l e s
mœurs
réservées, l e s habitudes de simplicité de l a Rome antique.
I l
dénonce tout particulièrement l e s raffinements de l a
table,
l e luxe vestimentaire, l e train de v ie i nsolent (Apol., 6 ; Pal., 4 ) .
C'est là un thème commun des moralistes et des satiriques latins
q ui voient dans l'émancipation de l a femme l a cause première
de l a décadence des mœurs ( J . Carcopino,
La
v i e
quotidienne
à l'apogée de
...Empire,
Paris
1972, p .
112-124).
4 . Bonos
corrumpunt mores...
:
Tertullien répète
cette citation
de
Ménandre ( I
Cor.
1 5 ,
33)
en Vx., I I , 3 , 4 , où i l se
tient
plus
près de
l a
version
africaine :
conrupunt
ingenia
bona
confabula-
tiones pessimae (Von Soden, Dos
l a t e i n i s c l i e
Neue Testament
in
A/rika zur
Zeit
C ypr ians, Leipz ig 1909, p .
98)
; c f . O'Malley,
o . c . , p . 9-11.
loquaces, otiosae, uinosae
:
emprunts
à I Tim. 5 ,
1 3 .
Le f a i t
mérite d'être
souligné,
car Tertullien ignore résolument l e verset
précédent, qui
contredit en ter mes exprès l a thèse du premier
l i v r e de YAd uxorem.
7/25/2019 A Son Épouse
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174 A
SON
EPOUSE, I
ingerunt : l a conjecture
de
Kroymann semble s'imposer, car
inrepere n'a jamais
l e
sens t r a n s i t i f chez
Tertullien.
5 . uniuiratus : néologisme ; HoppE, Beiirâge, p . 140.
s i
i t a euenerit
: s i
prior t e fuero
uocatus
;
c f .
Vx.,
I ,
1 ,
1 .
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 183/238
LIVRE II
I
1 .
proxime
:
l e
deuxième
l i v r e
a
dû
suivre
de
près
l e
premier.
diuortio uel
mariti excessu : Tertullien
semble mettre
i c i sur l e
même plan l e remariage apr ès div or ce et l e remariage d'une
veuve. Comme i l
ne
précise pas
l e s
conditions dans
lesquelles
ont eu
lieu l e s
divortia q u ' i l a i c i en vue, on en e s t réduit à des
conjectures,
quitte
à éclairer
ce passage
par
d'autres,
où l'auteur
expose clairement son a v i s . D'après
l'argument
de Vx., I I ,
i l
serait
logique
de
songer
à
des
chrétiennes
converties
du
paga
nisme et mariées, avant
leur
conv er si on, à
un
païen q ui n'aurait
pas
consenti
à
cohabiter
pacifiquement
aux
termes de / Cor. 7 ,
12-14. Mais rien
n'est
moins s û r . L'auteur
v i s e - t - i l l e
cas de
chrétiennes divorcées d'époux adultères, comme en Marc, IV,
34, 4-7 ? Ce dernier passage est également l'objet de discussions
i n f i n i e s . C f .
H. C r ouz e1,, L' Égl ise pr imitiv e face au d i v o r c e ,
Paris 1971, p . 94-108 ; contra, G. CerETi, Divorzio, nuove nozze
e
penitenza
nella
chiesa
primitiva,
Bologna
1977,
p .
194-196.
Dans
Mon.,
1 1 , 1 0 , Tertullien souligne que
/
Cor.
7 , 39 ne concerne
que l e s femmes qui sont l i b r e s per mortem
utique,
non per repu-
dium facta
solutione,
et i l rappelle /
Cor.
7 , 10-11.
2 . procliuium... labendi ab altioribus : l a tradition textuelle est
flottante. La leçon des recc offre un sens satisfaisant et se
recommande par l a meilleure clausule f i n a l e ,
observe
Kroymann.
1/Agobardinus
é c r i t
:
cauendi
ablationem,
ce
q ui
oblige
à
consi
dérer procliuium comme un adjectif rattaché à nuptiarum :
en évoquant
( l a p o s s i b i l i t é )
de
noces
f a c i l e s ,
j e t ' i n c i t e r a i s à
ne
plus te tenir sur tes gardes. Mais cauendi abl ati onem n ' e s t - i l
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 184/238
176 A
SON ÉPOUSE, II
pas une leçon erronée
de labendi
oblationem ou
cadendi obla-
tionem ?
numquam
: conjecture voisine
de
c e l l e
de
Kroymann,
nequa-
q uam. Les manuscrits écrivent
quam,
ce
q ui implique l ' e l l i p s e
du comparatif
magis.
H 1 . nuptias suas de ecclesia t o l l e r e t : c ' e s t tout l e problème de l ' i n
tervention de l ' É g l i s e dans l e mariage des
f i d è l e s
q ui est
soulevé
i c i . Voir
Introduction, p .
41.
C f . Vx., I I ,
8 , 2
:
quod ecclesia
conciliat
;
Pud.,
4 .
ac g e n t i l i
coniugeretur
:
i l
s ' a g i t d'une chrétienne
qui
épouse un
païen,
mais est-ce
en
premières
ou en secondes
noces ?
Si
l'on
voit
dans l e passage qui
ouvre l e traité : quarumdam exemplis
admonentibus...
une
anticipation du cas
présent, on
songera
à
une
femme divorcée d'un
époux
païen,
après s ' ê t r e convertie
au
christianisme, et remariée à un païen en
secondes noces.
Tertullien
f a i t porter
tout
l e poids
de son argumentation sur
/ Cor. 7 , 12-14,
mais
l e
r a i so nn eme nt d e
ses
adversaires (rappelé
en Vx., I I , 2 , 2 ) consiste précisément à étendre à tous l e s « ma
riages
mixtes
»
(déjà
conclus
ou
à
conclure) l e
bénéfice
de
I Cor.
7 . 12-14-
consiliariorum
: vraisemblablement des membres
du
clergé local
:
presbytres,
didascales, puisque
l' auteur par le de
forfaiture de
leur part, dans l a
mesure où
i l s
interprètent
l e s Écritures à
contresens.
praeuaricationem : on se
souviendra
des définitions du Droit
romain : Dig., 48, 1 6 , 1 , 1
:
Calumniari estfalsa
crimina
intendere,
praeuaricari uera crimina abscondere,
tergiuersari
in uniuersum
ab accusatione d e s i s t e rx ; i b i d . , 6 : Praeuaricatorem eum e s s e
ostendimus q ui c o l l u d i t cum reo e t t r a n s l a t i t i e munere aecusandi
defungitur, e o
quod proprias q ui dem
probationes
dissimularet ,
falsas
uero
r e i
excusationes
admitteret
(Marcien).
fidelibus
iunctis : nous retenons
l a
leçon de
YAgobardinus :
l e s
adversaires de
Tertullien appliquent l e
texte
paulinien
à
7/25/2019 A Son Épouse
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n,
i-4
177
tous l e s chrétiens mariés à
des
non-chrétiens ;
c ' e s t
pourquoi
i l s
autorisent
aussi l e s « ma r ia ges mi xt es » .
2 .
simpliciter : v . s . Vx., I , 2 , 2 .
3 . de f i d e l i ante matrimonium :
l a
leçon des r e c c . semble
préfé
rable
;
e l l e
est r e p r i s e , en e f f e t , en Vx., I I , 2 , 7 : ante nuptias
fidelem.
Le texte
de YAgobardinus pourrait
être
restitué dans l e
même sens,
en
admettant l a conjecture de Kuijper : de
fidelium
ante
matrimonio, a r t .
c i t . , p .
248.
absolute
:
d'une manière générale, sans
aucune
exception n i
restriction ; c f . Mm., 1 4 , 1 ; O r . , 21, 3 . Waszink, o.c, p . 370.
pronuntiationem
:
emprunt au
vocabulaire
juridique, où
i l
s i g n i f i e : a r r ê t ,
décision
du
juge.
Tertullien emploie ce terme
avec prédilection. I l
l ' u t i l i s e
afin de
souligner
l e
caractère
d'autorité ( l é g a l e ) surnaturelle, q ui s'attache
aux
l i v r e s saints
(Braun, o.c,
p .
462 ; Aziza, o.c, p . 221).
4 . retractandum :
l e
verbe et
l e
substantif correspondant
( r e -
tractatus)
ont
deux significations
e s s e n t i e l l e s chez
Tertullien :
examiner de près, considérer ; c f .
Vx.,
I , 1 , 6 ; 8 , 5 - et
:
mettre
en doute, discuter,
comme
i c i .
Waszink,
o.c, p . 112.
de quo... cecinit : Kroymann voudrait éliminer
ces
mots, où i l
voit une glose
passée dans l e
texte. Le sens
paraît
appeler
l a
conjecture de Rhenanus :
apostolus ( c e c i n i t ) . On pourrait
aussi
défendre l a leçon : spiritus c e c i n i t ; c f . R. Braun, « Tertullien
et l'exégèse
de I Cor. 7 » , dans Epektasis, p . 25, n .
28,
en admet
tant q ue l'auteur identifie l'Apôtre et l'Esprit q ui s'exprime
par son intermédiaire.
tantum in Domino :
l'interprétation de
Tertullien est assurément
conforme à
l'exégèse
traditionnelle du
verset
(Voir
Introduction,
p .
40).
Mais
l e
f a i t
de
recommander
un
mariage
entre
chrétiens
n'admet-il aucune
exception
? Ce q ui
est
primordial aux
yeux
de
l'Apôtre,
est-ce l'interdiction d'épouser
un
païen ou
l e souci de
voir l e s
chrétiens
préserver leur f o i
?
Si
l'époux non chrétien
12
7/25/2019 A Son Épouse
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178
A SON ÉPOUSE, II
respecte l e s
convictions religieuses
du
conjoint, l e
but
du
pr é
cepte paulinien n ' e s t - i l pas
atteint ?
apostolus
sanctus
:
conjecture
de
Rhenanus,
j u s t i f i é e
par
la
phrase
qui
s u i t :
qui
nos ad exemplum
sui
hortatur ; Kroymann
propose
de
l i r e : Me igitur sanctus. I l est vrai que l'abréviation
aps n'est point
attestée
avant l e ixe s i è c l e ; A. Cappelli, Dizio-
nario d t abbreviature l a t i n e ed
i t a l i a n e ,
Milano 1954, p . 2 0 .
formam
:
règle générale,
l o i
;
c f .
Waszink,
o.c, p .
1oi.
5 .
sui
breuitate
facunda
:
antithèse
recherchée
;
l a
facundia
étant l a f a c i l i t é
et l'abondance
du discours,
marques suprêmes
de l'éloquence, i l
est
piquant
d'en
attribuer
l a force
à un mot
unique : tantum.
diuina
uox
: Tertullien emploie uox pour t e l passage
de
l a Bible
et désigne c e l l e - c i , considérée dans son ensemble, par l e pluriel
uoces (Braun, o.c, p . 462). I c i uox est
employé au sens l e
plus
général : l a parole
de
Dieu.
6 . inquinamentum : correspond à molusmos de 7 7 Cor. 7 ,
1
( s o u i l l u r e
de l a chair et de l ' e s p r i t ) , et à
akatharsia
de
Deut.
7 , 26
(chose abominable : i d o l e ) , dans
l a
Vulgate.
7 . eum : Tertullien
emploie
l e masculin pour désigner tous l e s
mariages mixtes, aussi bien ceux des hommes q ue des femmes ;
c f . Pat.,
1 2 ,
5 non alterum adulterumfacit.
8 . s i s p i r i t u s
dederit : allusion à I Cor. 7 ,
40.
Dans l e De
corona
4 ,
6 ,
Tertullien
souligne qu'en
mati è r e d ' obse r v ances et
de
d i s c i
p l i n e , i l
revient
à chaque f i d è l e d'imiter l'Apôtre, et
de prendre
une
décision appropriée,
en
connaissance
de
cause,
car chacun
possède l'Esprit de Dieu, qui
l e
conduit à l a vérité
plénière.
C'est introduire
l e
principe du libre examen, d'autant
que
l e
magistère est cantonné à un rôle de faire-valoir des
opinions
personnelles
de
l'auteur.
quam omnino disiungi : l'adverbe porte
sur toute
l a sentence :
i l vaut mieux, de toute façon, ne pas
contracter mariage
que
de se marier et de l e briser ensuite. Af fi r ma ti on par adox al e,
7/25/2019 A Son Épouse
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n, 4-9 179
q ui traduit l'estime
de
Tertullien pour l ' i n d i s s o l u b i l i t é ; c f .
Pat., 11-12 ; Res., 39 ; Marc, I I I , 11 ; Pud., 1 9 , 28 (D'Alès,
o.c,
p .
372-375)-
stupri causa : allusion à Matth. 5 , 32 et 1 9 , 9 . La Vulgate é c r i t :
nisi fornicationis causa. S ur la tradition textuelle du verset
aux t r o i s premiers s i è c l e s , voir H. C r ouz el , « I * e texte patris-
tique de Matthieu V, 32 et XIX, 9 » , NTSt 1 9 , 1972
/ 7 3 ,
p . 98-119.
9 . deprehenduntur... deprehensi : allusion à I Cor. 7 , 1 7 , a r t i f i -
cieusement
rattaché à I Cor. 7 , 14-16. Remarquable exemple
de
la
méthode
exégétique
strictement
l i t t é r a l e ,
dans
laquelle
Tertullien s'enfermera de plus en
plus
dans
ses
œuvres
tardives.
Paul parle
de l a
sanctification du conjoint païen dont
l e
conjoint
se
convertit :
Tertullien
en t i r e
argument pour nier
l a possibilité
d'une
sanctification dans
tous l e s
autres c a s .
cum i p s i s a l i i quoque sanctificantur : Tertullien
ne
précise pas
de quelle nature est la sainteté communiquée au conjoint non
croyant,
d'après
/
Cor.
7 ,
1 4 .
Les
commentateurs
expliquent
qu'ici
la
« sainteté »
désigne
moins
l a
sanctification
intérieure
de l'âme q ue l ' é t a t
de
consécration ou d'appartenance à Dieu q ui
en
est
l a
base
: du f a i t de son
union
à un
membre
du
peuple
saint, l e
conjoint
non croyant est rattaché d'une certaine façon
au vrai Dieu et à son Église (BJ, p . 15 1 6 ) . Voir cependant
An.,
39,
4 , à
propos de
l a sanctification des enfants nés de
maria
ges mixtes ; d'Alès, o.c, p . 265 ; Waszink, o.c, p . 444-447.
immundum : l e passage
est
s i g n i f i c a t i f du réalisme parfois
outré
de
Tertullien, « q ui
l u i
f a i t
prendre toutes
choses
dans un sens
matériel, sinon matérialiste » (d'Alès, p .
247).—On notera aussi
l'obsession
de l a souillure
communiquée
par
l ' i d o l â t r e
; l a
souillure
est transmise
par simple
contact
matériel ; i l en
va
de
même
pour
l e s
objets q ui ont été confectionnés ou u t i l i s é s
par
l e s
païens. A z i z a
a souligné l e s
« troublantes ressemblances »
q ui
existent
entre
l e
traité
de
i d o l o l a t r i a
de
Tertullien
et
VA
boda
Zara,
un recueil
de prescriptions
rabbiniques
sur la
conduite
à
tenir
envers l e s
idolâtres
; nombre de
ces prescriptions, emprun
tées
à
l a Mischna e t
à
l a Tosephta, sont
contemporaines de
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180 A son épouse, n
Tertullien ( o . c , p . 177-186).
Qu'il
s'agisse d'influences plus
ou
moins
directes ou
d'élaborations
indépendantes,
point
n'est
besoin
d ' i n s i s t e r
sur
l a
mentalité
«
magico-religieuse
»
( i b i d . ,
p .
183), q ui
inspire toutes
ces conceptions et
prescriptions.
I I I 1 . stupri reos : l e terme a souvent l e sens large de fornication
(pomeia)
chez
Tertullien,
parfois
aussi c e l u i
de v i o l .
C es deux
significations
semblent
implicites
en
ce
passage, comme i l
apparaît dans l a reprise
un
peu plus loin
:
minus templum dei
u i o l a t ? , où domine cependant
l ' i d é e
de
profanation,
de
sacrilège.
arcendos
ab
omni
communicatione
f r a t e r n i t a t i s
:
allusion
à
/
Cor.
5 ,
1 1 . Commentaire de G. Forkmann,
The
Limits of t h e
Religions
Community,
Lund
1972, p . 139-151.
Vidée selon
laquelle l ' É g l i s e
est
une
communauté sainte,
q ui doit
exclure
de
son
sein certains
pécheurs, a des racines vétéro-testamentaires
( i b i d . ,
p .
16-34). Dès
l e s
origines
chrétiennes, on voit
appliquées
s o i t l'exclusion
définitive des pécheurs
obstinés
(Matth.
1 8 ,
1 7 ) ,
s o i t
l'exclusion
temporaire, à des
f i n s
médicinales,
en vue
d'ame
ner
l e
pécheur
à
résipiscence
( c f .
II
Cor.
2 ,
6-10
;
//
Thess.
3 ,
14
;
Pouycarpe, Ep. ad P h i l . , 1 1 , 4 ) .
tabulas nuptiales :
v . s . Vx.,
I , 1 ,
2 .
adulterium : Tertullien applique l e terme, au sens l a r g e , à
toute
union d'une personne
mar ié e av ec un partenaire
différent
de son
conjoint
—vivant ou
mort,
affirmera-t-il dans
l e
De
monogamia
9 ,
4
stuprum : traduit généralement pomeia. Le droit romain l u i
donne une signification précise : relations
sexuelles
d'un homme
marié
avec une
femme
de condition
l i b r e non
mariée,
ou de
personnes non
mariées entre e l l e s , V adulter ium étant
limité
aux
relations extraconjugales de personnes toutes deux de condition
l i b r e .
extranei
hominis
admissio
:
Tertullien
joue
sur
l e s
divers
sens
d'extraneus
: d'une
religion étrangère
—e
q ui
l u i
permet d'assi
miler l e mariage mixte à une profanation s a c r i l è g e , grâce à
l ' a l l u s i o n
f a i t e au
Temple
de J é rusalem ( A c t .
2 1 ,
28-29 ; Éz. 44,
7/25/2019 A Son Épouse
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i i ,
9 - m.
2
181
9 ) ; étranger
à
l a
famille
—e
q ui autorise
l'accusation d'adultère,
avec allusion à I Cor.
6 ,
1 5 .
Mais on observera
q ue Paul parle
de
l a
prostituée
(meretrix,
pornè).
—
Admissio
peut
avoir
l e
sens
concret de
:
« monte,
s a i l l i e
»
;
c f .
Varrost, Res
rusticae
I I , 1 , 18
; 7 , 1 .
2 . carnis iniuria : Tertullien explicite l'argument
amorcé au
paragraphe précédent par l a
citation de /
Pierre 1 , 1 9 . P ar l e
prix du sang versé,
D i eu
nous a acquis en pleine propriété ;
nous sommes devenus sa
chose,
r e s ; i l e s t , au
sens
propre du
terme,
notre
dominus.
Porter
atteinte
à
une
r e s
relevant
de
l a propriété
q u i r i t a i r e , c ' e s t
commettre
un damnum iniuria
datum, sanctionné par l a l o i Aquilia ( D i g . , g , 2 ) .
omne
delictum uoluntarium : l'Ancien Testament déjà
distingue
entre l e s
d é l i t s
commis
« à
main haute
» (Léo.
1 5 ,
3 0 ) ,
délibéré
ment, qui n'admettent aucune
rémission,
et
l e s
pé ché s par
inadvertance (Lév. 1 5 ,
2 2 ) , pour lesquels
sont pré vus
des
r i t e s
d'expiation.
Par
contre,
l e
stoïcisme
enseigne
l ' é g a l i t é
dans
l e
mal
de toutes l e s fautes, comme
c e l l e
de toutes l e s vertus.
C f .
C ic é ron,
Par adoxa
ad M. Brutum,
par.
III ;
P r o Murena,XXIX-
XXX ; De
finibus,
IV,
27) .
l ^ e s arguments des stoïciens étaient
nombreux ; ayant
défini la sagesse comme un
absolu,
i l s a f f i r
maient : on est ou sage, ou
non
sage, i l n' y a pas de milieu.
« Une chose
est
nécessairement
juste
ou injuste —de même
q u ' u n bois est
nécessairement droit
ou tordu
»
(Diog.
Laërce,
De
clarorum
philosophorum
u i t i s ,
VII,
1 8 ) .
C f .
Spanneut,
o.c,
p . 101,
242, 258. Tertullien
transforme i c i en un principe absolu
un des c r i t è r e s d'évaluation de l a gravité du péché, celui des
personnes contre q ui l'on pèche, dans l a mesure où l a gravité
d ' un pé c hé se t i r e de l'objet de ce péché. Or tout pé ché i mpl iq ue
une
offense envers D i eu lui-même, nécessairement grave. Dans
l e De pudicitia, l'auteur établira une autre distinction entre
fautes plus graves ou moins
graves,
selon q ue
D i eu
seul
ou
l'Église
peut
l e s
remettre.
contumaciae
crimine
: i l
y a contumacia dans l e s
actions, lorsque
l a
résistance
du
défendeur
est
entachée de d o l .
I l
revient au juge
d'apprécier l a f i d e s , c'est-à-dire l'exactitude à remplir un enga
7/25/2019 A Son Épouse
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182 A SON ÉPOUSE, II
gement volontairement p r i s , par voie de comparaison à l'exac
titude que
met
un honnête homme, un bonus uir à accomplir
sa
promesse.
Dig.,
1 6 ,
i ,
27
§
2
;
46,
1 ,
54.
4 . exatructionem : tout ce q ui f a i t r e s s o r t i r
l a
beauté naturelle,
l a rehausse
; c f .
C u l t . , I I , 1 3 ,
7 : medicamentis
e t
ornamentis
e x s t r u c t a e ,
q ui renvoie à c u l t a e e t
expictae,
de
1 2 ,
1 . Si
l'on
voit
dans
l e
terme une allusion plus précise aux
soins
de
l a coiffure,
on songera
aux
é d i f i c e s
savants,
à la mode
sous
l e Haut-Empire ;
c f . Juvénal, S o i . , VI, 502
: altum
a e d i f i c a t caput
(Turcan,
u . c . ,
p .
126-127,
commentant
C u l t . ,
I I ,
7 ) .
oculis Dei : l ' i d é e
est
chère à l a littérature sapientielle et prophé
tique
; c f . I Rois
1 5 ,
19 ; S i r .
1 0 ,
24 ;
1 1 ,
23 ;
17,
13 ; 39, 24 ;
7 s . 1 ,
16 ; 59,
15
;
65, 12
;
66, 4
; Jér.
1 6 , 17
; 32, 30 ;
Job
15,
16 ; 31, 4 .
C f .
Paen., 3 , 9 .
IV 1 . diaboli seruum : par antithèse à seruus Dei, qui désigne l e s
chrétiens
;
v . s .
Vx.,
I , 5 , 1 .
s t a t i o : réunion c u l t u e l l e , d'abord sans célébration eucharistique,
consacrée à des exercices communs de pénitence ; C h. Mohrmann
«
Statio
» ,
Vigiliae
christiana 7 , 1953, p . 221-245, repr. Études
sur
l e l a t i n
des c h r é t i e n s , 3 , Rome 1965, p .
307-330).
L'usage
apparaît
déjà dans Hermas, Sim., 5 , 1 , 1-2 ; e l l e s avaient heu
régulièrement
l e
mercredi
et
l e
vendredi
;
c f .
O r . ,
19,
5
;
23,
4
;
I e i . , 10-14;
An., 48, 4 ;
C o r . , 1 1 ,
3 . —
Pour
l'évolution de
cette
pratique, voir J . SchOmmer, Altchristliche
Fastenpraxis,
mit
besonderer Beriicksichtigung der Schr iften Tertullians, Munster
1933, p . 123-150.
balneas
:
l'exigence
du
mari ne représente pas seulement
un
obstacle matériel aux exercices de l a s t a t i o , mais e l l e oblige
aussi
à
l e s
enfreindre,
car
on
ne
se
bai gne pas
ce
jour-là,
en
signe
de pénitence. Le Talmud
atteste
des
prescriptions
similaires
pour l e s jours de deuil et de pénitence ; Schùmmer, p . 7 5 ; c f .
Paen.,
9 ,
4 : corpus sordibus obscware ; 9 , 6 : cum squalidum
f a c i t ; 1 1 , 3 .
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 191/238
Ht, 2 - IV, 2 183
ieiunia : l e s
questions relatives au
jeûne
occupent une
place
i mpo r ta nt e d an s l 'œuvre de Tertullien. I l
leur
a
consacré
tout
un
t r a i t é ,
pour
défendre
l e
point
de
vue
des
Montanistes
en
ce
domaine
(d'Alès,
o.c, p . 475-476). A
l a
suite de P. de L , a b r i o l l e
et
de
J . M. Ford, C l . Aziza a
signalé
l e s ressemblances entre l e
Judaïsme
e t
l e Montanisme sur ce point
( o . c ,
p . 206).
procedendum : sens général de s o r t i r , pour effectuer certaines
démarches ou v i s i t e s , q ui
seront
détaillées au paragraphe suivant ;
c f . C u l t . , I I , 1 1 , 1 - 2 .
2 .
nocturnis
conuocationibus
:
Minucius Félix
mentionne
aussi
de t e l l e s réunions
nocturnes, consacrées à l a p r i è r e , e t sans célé
bration eucharistique
(Octauius,
8 , 4 ; c f . Fug., 1 4 , 1 : habes
noctem). G. Esser
«
Convocationes nocturnae
bei
Tertullian Ad
uxorem I I , 4 » , dans Der Katholik 9 5 , 1916, p . 388-391 ; F. Dek-
kers, Tertullianus
en de geschiedenis der l i t u r g i e , Brussel 1947,
p. 113.
sollemnibus
Paschae
abnoctantem
:
à
l'époque
de
Tertullien,
l a
vigile pascale est célébrée la nuit du Samedi-Saint au dimanche
de Pâques, en Afrique, et
non
l e
14 Nisan ( O .
Casel, « Ar t
und Sinn
der àltesten christlichen
Osterfeier
» ,
Jahrbuch
f .
Liturgiewissenschaft
1 4 ,
1938, p . 1-78 ;
A.
Chavasse, Le sacra-
mentaire gélasien, Paris 1958, p . 87-139 ; 215-252 ; Schummer,
o.c, p . 53-59)-
conuiuium dominicum
: c ' e s t l e
terme paulinien : /
Cor.
1 1 ,
20-33
;
pour
l e s
autres
ter mes de
l'Antiquité
chrétienne
désignant
l a
messe,
voir A. G.
Martimort,
L'Église en
p r i è r e , P ar is 1961,
p . 251-256.
infamant : Pline
l e J eune enquête
sur l'innocence des repas
sacrés pris en commun par l e s chrétiens. Les
apologistes
sont
unanimes à repousser l e s g r i e f s de cannibalisme et d'inceste
l i é s à leurs l i t u r g i e s .
Tertullien
évoque
aussi
l'accusation d'ono-
l â t r i e
:
Nat.,
1 ,
14
;
Apol.,
1 6 ,
1 2 .
C f .
Munier, o.c,
p .
130.
martyris : au sens large ; sur l e couple
:
martyr-conf
e s s o r ,
c f .
D.
Van
Damme, « Martus-Christianos » , Freiburger Z e i t s c h r i f t
f .
Ph. u .
Th., 24, 1977,
p . 286-303.
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 192/238
184
A SON ÉPOUSE, II
in carcerem reptare :
en
accomplissement du précepte
de
Matth.
25,
43 ; c f .
Aristide, Apologétique, 15 ;
Lucien, Peregrinus,
1 2 .
3 . osculum : témoignage de l a charité chrétienne,
Yosculum
était en usage dans l'Église
ancienne,
non seulement au cours
des cérémonies
du c u l t e ,
mais aussi pour l e s salutations ordinai
res ; c f . Rom. 1 6 , 16 ; / Cor. 1 6 , 20 ; I Thess. 5 , 26, e t c . ( K l . Thrae-
de, «
Urspriinge
und Formen des
heiligens
Kusses im friihen
Christentum » ,
Jahrbuchf. Antike und
Christentum 11 / 1 2 , 1968/
69,
p . 124-180). Les commentaires
malveillants
ne manquaient
pas non plus à ce sujet
:
c f .
Athénagore,
Leg., 32 ; Clément
d'Alexandrie, Paed.,
I I I , 81.
aquam sanctorum pedibus
offerre
:
allusion
à I Tim. 5 ,
10.
C e r i t e
de
l'hospitalité antique (Gen. 1 8 , 4 ; I Sam. 25,
41
; Le 7 ,
44)
a pris
une
signification nouvelle dans
l e
cadre de l a
célébra
tion
eucharistique, du
f a i t de l'exemple
donné
par
Jésus au
s o i r
du Jeudi-Saint (J n 1 3 ,
1 - 7 ) .
pereger
frater
: l e s
devoirs
de
l ' h o s p i t a l i t é
chrétienne
sont
inculqués
en
de nombreux
passages du Nouveau Testament,
par exemple en Matth. 2 5 , 31-46 ; Hébr. 1 3 ,
1-2
; I Pierre 4 ,
7-11 ; I Jn 3 , 1 7 . Dans l e s communautés, i l s sont surtout l e fait
de l'évê que ( I Tim.
3 , 2
; Tite
1 , 8 )
et des veu ves ( I Tim. 5 ,
1 0 ) .
J . Marty, « S ur l e devoir chrétien de l ' h o s p i t a l i t é aux trois
premiers
s i è c l e s » , RHPhR
1 9 , 1939, p . 288-295 ;
H.
Bolkenstein,
Wohltàtigkeit
und Armenpflege
im vorchristlichen Altertum,
Utrecht
1939
;
H.
Pétrë,
Caritas,
Louvain
1948,
p .
241-266.
V 1 . gentiles nostra noueront : Tertullien est l'un des premiers
témoins de
l a
discipline de l'arcane ; e l l e obligeait
l e s chrétiens
à
garder
l e
secret sur leurs usages sacrés et à réserver
aux fidèles
déjà formés
l a
pleine connaissance des « mystères »
: l e baptême
et
l ' e u c h a r i s t i e ,
en particulier ( P . Battifol , Études h i s t . de
t h é o l . p o s i t i v e , 1 . 1 , Paris 1926, p . 1-46 ;
Article
: « Arkandisziplin » ,
RAC
I ,
667-676.
sub conscientia
iniustorum
: allusion à /
Cor.
1 0 , 29, où l'Apôtre
revendique
l e s
droits de l a conscience
du chrétien
dans l a question
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 193/238
i v , 3 - v ,
2
185
des idolothytes : « Pourquoi maliberté r e l è v e r a i t - e l l e du jugement
d'une conscience étrangère
? » C'est l e premier
terme du
dilemme,
opposé par
Tertullien
aux
mariages
mixtes.
sine nostra pressura : allusion à I Cor. 7 ,
32
: un chrétien ne
doit pas se tourmenter pour des motifs
purement
t e r r e s t r e s .
C'est l'autre terme de l ' a l t e r n a t i v e . Or, i l
ne
sera possible à
l'épouse chrétienne d'éviter
ces
tourments, q ue s i e l l e évite
d'informer
de
ses
devoirs religieux
son mari
non
chrétien, hostile
à ces usages.
2 .
margaritas : Tertullien
emploie ce mot
aussi
bien
au
neutre
qu'au féminin
; voir Claesson, ad verbum.
signas : l e
signe
de
l a
c r o i x , tracé sur soi-même, sur d'autres
personnes ou
sur des
choses,
comme
une
bénédiction
ou une
invocation apotropaïque, est attesté dès la
seconde moitié du
1 1 e s . (Actes de Jean 115 : éd. Ivipsius-Bonnet, 1898, p . 215).
Tertullien
en
j u s t i f i e
l'usage
par
Ézéchiel
9 ,
4
:
da
signum
Tau
in
frontibus
eorum Marc, 3 ,
22, 5 - 6 ) ,
ce q ui
suggère
une forme
correspondant à cette l e t t r e majuscule. La multiplication des
signes de
croix devint
rapidement populaire ; c f . Cor., 3 , 4 .
Au sujet des formes q u ' i l prit et
de
l a valeur q u ' o n l u i attribuait,
voir
F. J . Dôlger, « Beitrâge z ur Geschi chte des Kreuzes » ,
JbAC 1 , 1958, p . 5-19 ; 2 , 1959, p . 15-29 ; Dekkers, o.c, p . 91.
flatu explodis : l e s insufflations et exsufflations sont des
modes
populaires
d'exorcismes
;
c f .
Apol.,
23,
16
;
I d o l . ,
i1,
7
:
q uo
or e
( c h r i s t i anus)
fumantes
aras
despuet
e t
exsufflabit
?
C f . F.
J .
Dôi,-
ger,
«
Heidnische Begriissung und
christliche Verhôhnung der
Heidentempel
—espuere und
exsufflare
in
der Dàmonenbe-
schwôrung » ,
Antike und
Christentum 3 ,
1932,
p . 192.
per
noctem
exurgis :
l'usage est
également
attesté
par l a Tradi
tion apostolique, 50 (Botte, p . 9 2 ) .
magiae :
portée contre
l e s
chrétiens dès
l e I e r s i è c l e , l'accusation
de magie rejoint alors l e s g r i e f s d'athéisme, d'impiété ( a s e b e i a )
et
de s u p e r s t i t i o . Dans cette perspective, est magique tout r i t e
q ui n' appar ti ent pas aux cultes connus et
reconnus.
Mais dans
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 194/238
186
A SON
ÉPOUSE,
I I
un
monde où l e s croyances et l e s
pratiques
magiques
sont
com
munes
(en r elation
avec
des forces occultes, numineuses,
malé
fiques),
l'accusation
traduit
l a
crainte
de
pouvoirs
et
d'opérations
de
cet
ordre, q ui appartiendraient en propre
aux
chrétiens ; c f .
Origène, C ontr a C el sum, I I , 55 et 69 ; VI, 38-39.
secreto
: l'usage
de
conserver l e pain eucharistique à domicile
était cher
aux
premiers
chrétiens
; i l leur permettait
l a
commu
nion
quotidienne
;
c f . Or.,
1 9 ,
4 ; Trad. apostolique 22 (Botte,
p . 61) ; Novatien, Spect., 5
; C y p r i e n , De
l a p s i s , 26
H.
LE-
clercq
«
Réserve
eucharistique » ,
DACL
1 4 ,
1948,
c o l .
2385-2389.
ante omnem cibum
: on attribuait
à
l'eucharistie une ve rtu
d'antidote
;
Trad.
apostolique 50 (Botte, p .
8 2 ) .
On
a
vou lu
voir
i c i
une
allusion
au
jeûne
eucharistique
institué par révérence
pour
l e sacrement ; discussion
de
cette question dans
Schùmmer,
o.c,
p. 218-221.
sine gemitu :
on rapprochera de ce
passage Nat., I , 4 , 12, où
Tertullien
décrit la
surprise
d'un
mari,
dont
l a
femme
s ' e s t
convertie
au christianisme.
dotes : l a l o i Julia de fundo d o t a l i
avait
apporté sous Auguste
de
notables
restrictions aux droits jusqu'alors absolus du
mari
sur l a dot. Afin de protéger l e s immeubles dotaux, considérés
comme l a partie l a
plus
importante des biens dev ant revenir
à la femme,
en
cas
de
dissolution du mariage, l a l o i dé cida q ue,
malgré
sa
qualité
de
propriétaire,
l e
mari
ne
pourrait
aliéner
l e s biens dotaux sans l e
consentement
de sa
femme
(Gaius I I , 63 ;
Paul.,
Sent., I I , 21 b , § 2 ; Digeste 23, 5 , 4 ) . Sous l e Haut-Empire
vint s'ajouter
l'interdiction
d'hypothéquer l e fonds dotal. C'est
à obtenir l e consentement
de
l a femme q ue pouvait s'exercer
l e
chantage
à l a
dénonciation, évoqué
par
Tertullien.
arbitrum speculatorem : i l s u f f i t
au
mari
de
menacer l'épouse
q u ' i l portera en justice t e l l i t i g e
surgi
entre l e s conjoints, pour
obtenir satisfaction,
s ' i l estime
avoir
subi
quel que
offense
au
dommage
( s i forte laedantur). 1 , ' a r b i t e r dont i l
est
i c i question
est l e magistrat commis par l e préteur, dans une procédure
arbitrale,
iudicis arbitriue
postulatio (MoniER,
o.c, p . 144).
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 195/238
V, 2 - VI,
I
187
Un examen attentif de sa part comporte, pour l'épouse, l e
risque de voir découvrir sa qualité de chrétienne. Tertullien ne
j o u e - t - i l
pas
i c i
sur
l e s
deux
sens
q u ' i l
donne, par
a i l l e u r s ,
au
terme :
speculator
? Tantôt i l l'emploie comme synonyme de :
observateur a t t e n t i f ,
vigilant, à q ui rien ne saurait échapper ( c f .
Apol.,
45, 7 ;
Nat., I ,
7 , 22 ;
Marc, I I , 2 5 ,
3 ) , tantôt comme
synonyme de: espion, délateur c f . Nat., I , 7 , 22 ; Scorp.,
1 2 ,
3
:
citation
de
/ Pierre 4 , 1 6 ) .
VI
1 . laribus : nous
retenons
l a
leçon
des recc, plus
d i f f i c i l e et
confirmée
par
Mart.,
2 ,
7
:
non
u t i l e s
alienos
d e o s , non
imaginibus
eorum i n c u r r i s , non sollemnes nationum dies ipsa
commixtione
participas, non nidoribus spurcis u e r b e r a r i s . . .
ancilla Dei:
fréquent
pour désigner l a chrétienne. C f . C u l t . , I , 4 , 2 .
daemonum : derrière l e s dieux des nations se cachent l e s dé
mons q ui s'arrogent ainsi l e culte dû au seul vrai Dieu ; t e l l e e s t ,
selon
Tertullien
et
nombre
d'apologistes chrétiens— la suite
des
Juifs
—
l ' o r i g i n e
du
polythéisme
(d'Ai,ès,
o.c,
p .
156-
161 ;
Aziza,
o.c,
p .
177-186).
sollemnibus regum :
l e s
fêtes impériales étaient : l e natalis
Caesaris, anniversaire de l a naissance ; l e natalis imperii, anni
versaire de
l'avènement
; l e s uota publ ica annuels et l e s uota
quinquennalia,
adressés
aux dieux, l e 3 janvier, pour l e salut
de l'empereur et de
sa
famille.
(Wai/tzing,
o.c,
p .
226).
ianua
laureata
:
consacré
à
Apollon,
l e
laurier
a
une
valeur
r eligieuse et purificatrice,
largement
reconnue dans l e monde
antique ( L . Weniger, AUgriechischer Baumkultus,
Leipzig 1919).
consistorio
libidinum
: Tertullien
emploie
à mainte reprise
cette comparaison choquante : Apol., 35, 4 ; I d o l . , 15, 11 ; Cor.,
13, 8 . Properce, 1 , 1 6 , 7 , mentionne l e s couronnes q ui décoraient
l e s demeures
des courtisanes (turpes c o r o l l a e ) ; c f . Lucrèce IV,
1170
;
Ju v éna i,
VI,
79,
227
;
XII,
91.
K.
Baus,
Der
Kranz
in
Antike und Christentum. Eine religionsgeschichtliche Untersu-
chung mi t
besonderer
Berùcksichtigung Tertullians, Bonn
1940
;
R. Turcan, «
L , e s
guirlandes dans l'Antiquité classique » ,
JbAC
1 4 , 1971, p . 92-139.
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 196/238
188 A
SON ÉPOUSE, I I
2 . de
scana,
de
taberna,
de gehenna :
l e
passage semble irrém é
d ia bl eme nt c or r o mpu . Nous suivons
l e plus
possible VAgobar-
dinus
;
l a
conjecture
de
Fulvio
Orsini,
suivi
par N.
Rigault,
se
fonde
sur l e s leçons de NFR : dei coena — de scaena. Peut-
être pourrait-on rapprocher de l a leçon de
A
: Dei cenans, Spect.,
13, 4 : cenam Dei edere ?
de
scripturarum interiectione
: en Apo . , 39 3 - 4 , Tertullien
souligne l'importance
des
Écritures
dans
l a l i t u r g i e
chrétienne ;
c f . P. GAUE«DieVorlesungheiligerSchriftenbei
Tertullian
»
11,2 ;
dans
ZNTW
2 3 ,
1924,
p .
141-152.
Voir
aussi
:
C u l t . , I I ,
An.,
9 ,
4 ; Mon., 1 2 , 3 . —
ai s
l e s Écritures
nourrissaient
aussi
la vie
s p i r i t u e l l e
des premiers
chrétiens ; Tertullien semble
faire allusion i c i à l'habitude
q u ' i l s
avaient, à l ' i n s t a r des J u i f s ,
d'émailler
leurs
conversations
entre eux
de
citations bibliques ;
c f .
Ps.
118
(Vg),
43.
VII 1 . excusantur : Tertullien recourt au
même
raisonnement
qu'en
Vx.,
I I ,
2 ,
2 - 4 .
Une
interprétation
s t r i c t e
de
/
Cor.
7 ,
17
l u i
permet de réserver aux unions préchrétiennes devenues
« mixtes » l e bénéfice de l a sanctification du conjoint non croyant
et l ' e s p o i r de
sa
conversion.
Le
raisonnement est spécieux
:
au
l i e u
d'envisager
l a
volonté de cohabiter pacifiquement de la
partie non cr oyante, q ui forme l e
coeur
de l'argumentation
paulinienne, Tertullien ne s'attache q u 'à la signification l i t t é r a l e
des
termes
: habet—ocatur—eprehensi ( s u n t ) .
s i ergo ratum e s t : ses pr é mi sses é tant assurées grâce à cette
exégèse a r t i f i c i e u s e ,
notre
auteur conti nue
sa
démonstration :
un mariage préchrétien
devenu
« mixte » est agréable à Dieu
et mérite
l e
patronage de l a
grâce divine.
I l ne s ' a g i t pas i c i
de
sacramentalité
du mariage, observe L.E Saint, o.c, p . 130.
C'est
l a
grâce du baptême qui sanctifie
l e mariage
contracté
dans
l a
g e n t i l i t é .
2 .
t e r r o r i
e s t g e n t i l i
:
Tertullien i n s i s t e
plus sur l a
crainte
de
D i eu q ue
sur l'amour
de Dieu,
comme fondement
du
salut
(Klein,
o.c, p . 96-98).
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 197/238
v i ,
2 - vin,
i
i89
instet
: conjecture de Kroymann ; Stephan suggère : mussitet,
à la
suite
de
Rhenanus
( 2 e
é d . ,
1528).
magnalia : seul emploi chez Tertullien
;
correspond aux mcgaleia
de
l ' A . T . , c f .
Deut.
1 1 ,
2
;
Ps.
70, 19 ; Eccl. 36,
7
; 4 2 ,
21
;
Act.
2 ,
11 ; Hermas, V i s . ,
IV,
2 ,
5
; Sim., IX, 1 8 ,
2
; Braun, o . c , p . 108.
dei candidatus
: anticipation
de
la l i t u r g i e chrétienne
baptismale
et de l a robe blanche des élus ; c f . Me 9 , 2 ; Apoc. 3 , 5 ; 7 , 9 .
meliorem factum : l'argument
du
progrès moral consécutif à
l a
conversion
au
christianisme
est
fondamental dans
la
littérature
apologétique
;
Tertullien l u i
accorde
aussi
une place
centrale
dans ses é c r i t s : Nat., I , 4 ;
Apol.,
3 , 1 ;
21
; 31 ;
49, 2
;
Scap., 2 ,
e t c .
I I
1 .
dispectores : vocable
sans
doute
créé par
Tertullien, pour
rendre
l e grec episkopos, epoptès, et exprimer l'omniprésence,
l'omniscience
divines
(Apol.,
45,
1
;
C u l t . ,
I I ,
1 0 ,
4
;
An.,
15,
4 =
S
a g . , 1,6?). E s t - i l formé à partir de
d i s p i c e r e ,
« voir distinc
tement » , ou de despicere, « regarder du haut
de
» ?
Au
sens
profane, de contemptor,
Tertullien
emploie aussi despector.
(Marc,
I I , 23,
1 ) .
C f .
Braun, o.c, p .
129-133 ; Waszink,
o.c,
p . 226.
nonne :
Tertullien
use fréquemment
du procédé,
q ui consiste
à
f a i r e
abstraction
des
développements
antérieurs,
pour
souligner
l a force
d e l ' ar gume nt
q ui vient, observe Turcan, o.c, p .
103.
On a i c i un mouvement du
même
genre : après avoir développé
avec ampleur ses
preuves scripturaires,
Tertullien
affecte de
l e s
ignorer et trouve
un confirmatur éclatant
dans
l e s
dispositions
du
droit romain,
e t l e s usages
des païens.
foras : l e s esclaves ne pouvaient inaugurer un contubernium
avec une compagne d'esclavage q u 'a vec l e consentement de leur
dominus
r e s p e c t i f .
Les
enf ants né s
de
cette
union
appartenant
au dominus
de l a mère,
on
comprend q ue l e s maîtres soucieux
de leurs intérêts aient favorisé l e s unions des esclaves au sein
de leur propre domus.
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 198/238
190 A SON
ÉPOUSE, I I
■eruituti uindicandas : allusion
au
Sénatus
Consulte
Claudien
(Paul., S e n t . , I I , 2 1 ) , q ui vise l e s femmes
nées
l i b r e s (ingenuae)
cohabitant
avec
des
esclaves :
Si
mulier
ingenua
ciuisque
Romana
uel
Latina alieno s e seruo coniunxerit, s i q ui dem inuito e t denun-
t i a n t e domino in eodem conlubernio perseuerauerit, e f f i c i t u r a n c i l l a .
C f . Ta ci te, An n.,
XII,
5 3 . L'Église eut à prendre position sur
ces
unions
inférieures
(Ps.-Hippouyte, R e f . , IX , 7 ) . C f . J . Gau-
demet, « La décision
de
Callixte en matière de mariage » ,
Studi in onore di U.E. Paoli, Florence 1955—. 333-344 ; Munier
o.c, p . 27-29 ; Veyne, a r t . c i t . , p . 40.
denuntiationem
:
terme
technique,
emprunté au
S.C.
Claudianus
:
sommation, mise en demeure, intimée par l e dominus
de
l'esclave
à l a femme
qui
cohabite
avec l u i ,
d' av oir à
cesser
cette l i a i s o n .—
On observera
avec
quelle minutie Tertullien développe son
raisonnement analogique dans
l e
passage
suivant.
2 . diaboli seruos : l'expression prend i c i toute sa f o r c e , rappro
chée de
l a
teneur
du
S.C.
C f . Vx.,
I I , 4 ,
1 .
status : au sens juridique du terme
: l a
condi ti on q ui définit
la l i b e r t é , l e s droits civiques, l a situation f a m i l i a l e , l e s divers
éléments du statut personnel ; c f . Braun, o.c, p . 199-207.
denuntiatum :
nouvelle
allusion au S.C.
Pour
Tertullien,
l a
déclaration
de / Cor. 7 , 39 é q ui v aut à
l a
mise en demeure intimée
par l e
dominus
par l'intermédiaire de
l'Apôtre.
3 . lautioribus
: témoignage de l a
progression
du christianisme
dans
l e s
milieux a i s é s ,
voire fortunés de l'Afrique romaine.
cinerariis :
c o i f f e u r ,
celui
q ui
f r i s e
au
f e r , chauffé dans l e s cendres
( c i n e r e s )
;
Varron,
De lingua
latina
V,
129 ;
Catulle LXI,
138.
Le
thème
de l a coquetterie féminine ( e t masculine) occupe une
grande
place
dans l'œuvre
de Tertullien.
Pour l e s
soins
de
la
c o i f f u r e , voir surtout C u l t . , I I ,
7 et
Virg.,
7 ,
4
et
1 2 , 2 .
4 . sec<ta t i s : conjecture fondée sur l a leçon des r e c c . 1,'Agobar-
dinus
é c r i t :
s e c t i s , et l e s commentateurs rappellent l e vers de
Juvénal, S a t . , VI, 366 : Sunt quas eunuchi imbelles e t mollia
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 199/238
vm, 2-6 191
semper
/ o s c i l l a
d e l e c t e n t
e t desperatio
barbaejEt
quod
abortivo
non
e s t opus. C f . Mar ti al , VI, 67.
libère
:
préférable
à
l i b e r t i s
des
r e c c .
1/
opposition
e s t ,
en
e f f e t ,
entre l e s serui
a l i e n i ,
visés par
l e S.C.
Claudien e t l e s serui proprii.
Les
l i b e r t i de
toute
provenance sont
compris
parmi l e s
ignobiles
du § précédent.
locupletiorem : rétabli malgré
l e s manuscrits
q ui
écrivent :
locupletatiorem. Cette forme
du comparatif
est inconnue
dans
l e reste de l 'œuvre
de Tertullien
; c f .
T e s t . , 5 , 5
; C u l t . , I ,
7 ,
1 ;
I I ,
1 1 ,
3
;
Nat.,
I ,
1 2 ,
6 .
6 .
ecclesia
conciliat :
celui
q ui
ménage
un mariage
est appelé l e
conciliator
nuptiarum
;
c f . Nepos, Atticus
1 2 ,
2 . L'expression
peut être
éclairée par l e s
passages précédents à'Vx.,
I I , 2 , 1 :
nuptias de
e c c l e s i a t o l l e r e t ; I I ,
7 , 3
: a diabolo conciliatur ; I I ,
8 , 3
:
unde
nisi
a diabolo
maritum
petant ?
Pour
Tertullien,
c ' e s t
l'Église
q ui doit ménager et mener à
leur
heureuse conclusion l e s mariages
des
chrétiens
entre
eux.
Voir
l e
commentaire
d é t a i l l é
de
tout
ce
chapitre
dans K.
Ritzër,
Le mariage
dans
l e s é g l i s e s chrétien
nes du Ier au XIe s i è c l e , Paris 1970, p . 110-123, q ue l'on corrigera
et complétera grâce aux études de J . Moingt, « Le mariage des
chrétiens » , dans Mariage e t d i v o r c e , Par is 1974,
p .
220-229 •
H. Crouzel, « Deux textes de
Tertullien
concernant l a procédure
et l e s r i t e s chrétiens du
mariage
» , dans Bulletin de l i t t é r a t u r e
e c c l é s i a s t i q u e
74,
1973, p .
3-13 ;
MuniEr,
o.c, p .
31-35.
—
e q ui
importe
à
Tertullien,
dans
Y
Ad
uxorem,
comme
dans
ses
traités ultérieurs
d'inspiration montaniste, c ' e s t de dissuader
l e s chrétiens de
contracter
des mariages mixtes ou clandestins ;
c f .
Mon., i 1 ,
1
; P i i d . ,
4 , 4
; l e rôle
de toute l a communauté
ecclésiale
( e c c l e s i a )
n'est
pas p r é c i s é , mais i l
ne saurait
être
négligé, dans l a
perspective
de Tertullien, s i bien
q ue
l'expression
e c c l e s i a c o n c i l i â t ne peut décrire
i c i une intervention du seul
c l e r g é .
confirmat oblatio : dans l e mariage romain, l e s jeunes époux
faisaient une offrande à un autel public. Une inscription
d'Ostie
(CIL 1 4 , 5326) atteste q ue, sous Marc Aurèle, cette offrande
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 200/238
I92 A
SON EPOUSE,
II
avait l i e u devant l e s images de l'empereur et
de
l'impératrice,
ob
insignem eo rum concordiam ( J . Gagé, Les
c l a s s e s
sociales dans
l'Empire romain,
Paris
1971,
p .
220).
Quel
a
pu
ê t r e ,
à
l'époque
de
Tertullien,
l'équivalent
chrétien de ce r i t e ? L ' us ag e d ' un e messe
nuptiale, avec
bénédiction du
prêtre, n'est pas
attesté,
en Occi
dent,
avant l e Ve
s i è c l e
(Ritzer, o.c, p . 225). L'auteur du Praedes-
t i n a t u s ,
qui é c r i t à Rome, sous l e
pape Sixte
III (432-440), en
f a i t mention, mais saint Augustin n'en
d i t
rien
encore. Peut-on
admettre
l'existence
d'un t e l
usage, en
Afrique,
dès
l e s premières
années du 1 1 1 e s i è c l e ? Tertullien ne veut-il pas dire q ue la partici
pation
des
époux
chrétiens
à
l a
célébration
eucharistique
de
la
communauté, à laquelle i l s assistent en présentant leurs
offrandes,
est l e
signe et l e gage
d'une union
régulière auxyeux de
l'Église
?
De
toute façon, une
t e l l e union
ne saurait être
ni
mixte,
ni
clandestine.
obsignat
benedictio
:
Augustin
(Sermo
332,
4 ) et s on b io gr a phe
Possidius (Vita
27,
4-6) signalent une bénédiction nuptiale
conférée
privatim,
après
l a
signature
des
tabulae
matrimoniales.
Invité par l e s futurs, l'évê que (ou un
presbytre)
se rend à
l a
maison où se célèbrent l e s noces, signe avec l e s autres témoins
l ' a c t e
de mariage, l e s c e l l e (obsignat) et
donne
aux époux
sa
bénédiction.
I l s ' a g i t
l à d'un r i t e
« domestique » ,
assez voisin
des usages attestés par
l e
Talmud
en
milieu
j u i f ,
dès l e I e r s i è c l e
de notre ère
;
c f .
Ritzer, o.c, p . 62.
angeli renuntiant : l e s anges sont l e s témoins privilégiés du
mariage
chrétien
;
représentants
du
monde
céleste
(Hébr.
1 2 ,
22
;
/ Tim. 5 , 2 1 ) , i l s
y
font connaître
l a
conclusion du mariage
des chrétiens et en informent l e Pè re c é l e s t e . J . DaniÉLOU, Les
anges e t leur mission d'après l e s
Pères
de l ' É g l i s e , Chevetogne
1953, ne signale nulle part ce texte, pourtant s i g n i f i c a t i f , de
Tertullien.
consensu patrum : s i l e consentement matrimonial, donné par
l e s
époux,
est
un
élément
essentiel
du
mariage
romain,
celui du
pater
familias
est requis en outre s i l e s époux sont alieni iuris
(Monier,
o.c, p . 277).
N'y
a - t - i l pas i c i une allusion discrète
au f a i t q ue l e s chrétiens
sont serui
D ei ? Tertullien n ' a - t - i l pas
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 201/238
v1n, 6-8 193
rappelé
plus haut (Vx., I I , 3 , 1 ) : non sumus n o s t r i , sed pretio
empti ?
7.
uolutantur
: à l a
différence
des dimanches et du temps pascal,
où la
prière
se f a i t
debout,
en signe de la résurrection
( O r . , 2 3 ) ,
aux jours de station et de jeûne, e l l e se f a i t à genoux, en signe
de
pénitence.
(H.
Lub1enska
de Lenval, La
l i t u r g i e du g e s t e ,
Toulouse
1957).
8. r e f r i g e r i i s : terme
voué
à une belle
fortune
dans l e « latin
chrétien
» .
Sans
perdre
sa
signification
pr emi èr e de
rafraîchis
sement, réconfort, i l en viendra à désigner l e bonheur éternel
(H.
F1ne,
Die
Terminologie
der Jenseitsvorstellungen b e i Tertul-
l i a n , Theophaneia 1 2 , Bonn 1958).
c e l a t . . . uitat : la description des mariages chrétiens forme un
contraste
saisissant
avec c e l l e des mariages mixtes, donnée plus
haut (Vx., I I , 4 - 6 ) . I l n'est guère d'expressions dont on ne trouve
l'équivalent
de
part
et
d'autre,
c ' e s t
ainsi
q ue
l'on
peut rapprocher
c e l a t de celatur ( 5 , 1 ) ; u i t a t de uitatur ( 5 , 1 ) ;
grauis e s t
de o b s t r e -
pat, i n s t e t , speculetur ( 7 , 2 ) .
aeger uisitatur
: avec un
ar t
consommé, Tertullien
oppose l a
liberté
d'action de
l a femme dont l e mari e s t
chrétien
aux entra
v es
q ui
sont
l e
f a i t
des
mariages
mixtes,
q u ' i l s ' a g i s s e des activités
charitables
( c f .
Vx.,
I I , 4 , 2 - 3 ) , des devoirs r e l i g i e u x , accomplis
avec l a communauté
e c c l é s i a l e
( s a c r i f i c i a
sine
scrupulo ; c f . Vx.,
I I ,
4 , 1 - 2 )
ou en
privé (quotidiana diligentia sine
impedimento ;
c f .
Vx.,
I I , 5 , i - 3 ) -
signatio : cette f o i s , Tertullien reprend
l e s
éléments de Vx., I I , 5 ,
2 : signas ; I I , 4 , 3 : ad osculum conuenire ; I I , 6 , 2 a u d i e t . . .
b e n e d i c t i o .
sonant... prouocant
: au l i e u de subir des a i r s de cabaret
ou
des
refrains
de
théâtre
(Vx.,
I I ,
6 , 2 ) ,
l'épouse
chrétienne
pourra
chanter, à
l a maison,
des psaumes et des hymnes ; c f . Apol., 39,
18
; An., 9 , 4 . Leur usage
n'est
donc pas réservé aux assemblées
liturgiques.
13
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 202/238
194 A SON
EPOUSE, I I
9 .
breuitate
: à rapprocher de
Vx., I I , 2 ,
5
:
sub b r e u i t a t e facunda.
expediret : l e mot
de
l a f i n
renvoie
au
propos i n i t i a l
:
Tertullien
n'a
pas
eu
d'autre souci
q ue
de
montrer
à
sa
femme
et
à toutes
l e s
femmes
chrétiennes où
se trouve
leur
véritable intérêt : c f .
Vx.,
I ,
1 , 5 et I I , 1 , 2 . —
La
leçon
de
A :
non
expedit,
est encore
plus
tranchante,
mais e s t - e l l e primitive, préférable ?
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 203/238
BIBLIOGRAPHIE
Pour la bibliographie générale (dictionnaires,
indices, textes
bi
bliques,
et autres instruments de t r a v a i l ) , on voudra
bien
se r epor ter
aux manuels
de
patrologie de
J . QuasTEn, Initiation aux Pères de l ' É g l i s e , trad. f r . , I I , Paris 1957,
P- 295-303.
B.
Ar/TANER,
Précis de patrologie,
a da pt é pa r H.
Chirat, Mulhouse 1961,
p.
226-249.
On
trouvera
un
bon
aperçu d'ensemble
des
ouv rages
et
articles
r e l a t i f s
à
Tertullien
dans
l'Introduction générale à l'édition
parue
au
Corpus Christianorum, s e r i e s latina I , Turnhout
1954, p. x-xxv.
Après
cette date, l e s meilleures indications
bibliographiques sont
données par
:
J.-C.
FREDOunAE,
Tertullien e t l a conversion de l a cultur e antiq ue,
Paris 1972. P- 525-539, et par :
R. Braun, «
Deus Christianorum
» , Recherches
sur l e vocabulaire
doctrinal
de
Tertullien,
2e
é d . ,
Paris
1977,
p.
593-623
(jusqu'à 1962)
et
p. 725-732.
Éditions—
Traductions
Les anciennes éditions de YAd uxorem sont recensées et dé cr i tes par
A. Stepiian ( v . i n f r a ) , p.
7 - 9 .
On retiendra, parmi c e l l e s q ui ont
f a i t
avancer
l'intelligence
du texte :
B.
RhEnanus,
Opera
Q.S.F.
Tertulliani,
Basileae
1521
;
ed.
altera,
1528 ;
ed. t e r t i a , 1539.
M. MESNARTius
( J . Gagnaeus),
Opera Q.S.F. Tertul liani, Parisi is
1545-
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 204/238
I96
BIBLIOGRAPHIE
S.
GEUBNIUS, Q.S.F. Tertulliani scripta, Basileae
1550 ;
ed. altera,
1562.
I .
PAMEUUS,
Q.S.F.
Te r tu ll i an i ope r a ,
Antverpiae
1584.
P.
lUNIUS,
Q.S.F. Tertulliani quae adhuc reperiri potuerunt otnnia,
Franecerae
1597.
J. , .
DE I<A
CERDA, Q.S.F.
Tertulliani opera
argumentis,
notis illus-
trata,
L.utetiae
Pa r i sio r uin 1624.
N.
RiGAi/ttUS, Q.S.F. Tertulliani
libri
IX, Lutetiae 1628.
N. Rigai/Tius,
Q.S.F.
Tertulliani
opera,
Lutetiae
1634.
J.-P.
MiGNE,
Patrologia
latina,
I-II,
Parisiis
1844 ; ed.
altera,
187g.
P.
CEhlER,
Q.S.F. Tertulliani quae supersunt otnnia, Lipsiae I-III,
1854-
A. Kroymann, Tertulliani opera II, 2 , Vindobonae 1942 (CSEL,
t . IiXX)
;
le texte de
Vx.
a é té repris dans le Corpus christiano-
rum,
I , 1954.
P-
371-394-
A. STEPHAN,
Tertulliani
Ad
uxorem libri
duo,
denuo
editi
apparatu
critico commentario
exegetico
batave scripto indice verborum e t
nominum
instructi,
Hagae
Comitis
1954.
Traductions
allemandes
par :
F. A. von Besnard, Q.S.F. Tertullians sàmtliche
Schriften,
Augsburg
1837,
p. 259-279.
H.
KEMJSER, dans Bi bl io the k d er Kirchenvàter (BKV,
7 ) ,
Kempteu-
Miinchen 1912.
Traductions
anglaises
par
:
G. DODGSON,
Tertullian
1 (LF 10), Oxford
1842.
S. ThEiavaix, Tertullian, dans
The
Antenicene
Christian
Library,
Oxford 1870, repr. dans Th. Antenicene Fathers 4, New York
1925-
W.
P.
I^ E
SAINT,
Tertullian, Treatises on
marriage and
remarriage, dans
Ancient C h r is t ian
Writers 13,
Westminster,
Maryland
1951.
Traductions
f rançaises
par :
A. DE
GENOUDE, Tertullien, Œuvres
complètes, t . 1-3,
Paris 1852.
F. QuérÉ-JëaulmES, dans
Le
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l'Église
ancienne,
Collec
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«
Très
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in Tertulliani
Ad
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Tertullian-Studien,
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Pour l e
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De
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Introduction
and Commentary,
Amsterdam
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Pars
I
(chap. 1 - 9 ) ,
with introd., transi-
and comm.,
Leyde i960.
J .
Fontaine,
Tertullien
De
corona, é d . ,
i n t r .
et comm.,
Paris 1966
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Tertullien,
dont on
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monogamia
—
ou
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l a pensée dans l e s
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http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 209/238
INDEX SCRIPTURAIRE
Les
chiffre» de la colonne de
droite
renvoient aux pages du présent ouvrage.
ANCIEN
TESTAMENT
Genèse
I
Samuel
1 , 23 95
35, 41
184
28 48; 72;
97 ; 156;
157
2,
21
97;
160
IRois
24
48;
72; 98
;
149
;
157
;160 15, 19
182
3,1
168
6,2 55
I Chroniques
17 , 10
159
18, 4
184
29, 10 107
Exode
Job
14, 13
Lévitique
143
15, 6
31,4
182
182
15,22
56;
181
Psaumes
30
56;
181 70, 19
180
20, 10
158
91,3 168
21, 4
158
118, 43 188
7 15
14
15
P r o v e r bes
26,41
97;
159
15,3
135
Nombres
Sagesse
15,30
134
1,4 162
Deutéronome
3, 13-14
36
7,26
178
12, 5 36
10, 16
97;
159
Ecclésiastique
11,2
189
17 , 7 19
10,24
182
22,22
158
11, 23
182
24,1
158
17,23
182
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 210/238
202
INDEX
23, 16-17
36
34,
19 135
36, 7 184
39,
14
182
42, 21 148
I s a ï e
1 ,
16 182
17-18
77;
117; 173
27. 1 168
43,
26
173
59, 15 182
65, 12
182
66, 4
182
Jérémie
4 , 4 159
16,
17
182
32, 30
182
Ézéchiel
44,9 180
Malachie
2,11
36
Tobie
4, 12 30
NOUVEAU TESTAMENT
Matthieu
24,
36
133
184
5,
31-46
3,
12
113
26,
41
74;
102
;
162
5,3 147
17 159
Marc
28
158
32 131 ;
158
; 179 9 , 2 189
6,24
82
;
135
44
168
26
106
13, 17 109
26-32
75 20
21
28 106
31 107
Luc
32
107
7,6
83 ; 139
6 , 20 147
10,23
73
; 99 ; 161 7 , 44 184
29
77; 115
16, 13 135
12,34
43 17 , 27-28 111 , 167
18,
10
117 21, 23 109
17
180
20 87 ; 154
Jean
19, 5-6
9
12
72 ; 149
131 ; 179
111; 131; 179
13, 1-17
14,27
184
149
22, 23-30
30
71 ; 95 ; 156
156
Actes des Apôtres
24,19 75 ; 109 ; 167
2,11
143;
189
31 109 21,
28-29
180
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 211/238
INDEX SCRIPTURAIRE
203
Romains
17
53
;
79
;
81
;
127
;
131
;
143
;
179
;
188
1.3 162
20 143
2,29
97 ; 159
22
153
3,31 159
25-31
21
5,20 97
25
50
10, 4 159
26 17; 49; 98
;
99
14, 10
133
27-28
48
15, 14
149
27
7 7
; 115
16, 16
184
28
49
; 50 ;
74
;
7 7
;
115; 171
I Corinthiens 29
17 ; 75 ; 111 ; 159
31 159
1.2
31 32-34 21 ; 82 ; 185
2, 15 141
32
83 ; 139
3,
16
55; 81 ; 117; 133
34
21; 74; 101 ; 162
5,1
56
35
21; 49
; 50 ;
101
11 56 ; 81 ; 133
36-38
20
6,
2
141
36
50 ; 163
12-17
18
37 49
15
56 ; 81 ; 133
49 49
16 149
39 11
;
17
;
18
;
20
;
33
;
19-20 56 ; 130 ; 133
40
;
48
;
50-54
;
57
;
19
81
59 ; 79-80 ;
87
;
123
;
7 ,
1
18
;
49
;
98
125
;
129
; 145 ;
175
2 18
;
20
; 46 ;
72
; 159
40
49 ; 50 ;
74
;
102
;
3-5
17
178
;
190
3 164 9, 24
100
5
48; 99; 111
10,
11
97
6 48
;
99
16
141
7 49 ; 52 ; 74 ;
7 9
;
125;
27
137
129
29
83 ; 138 ; 184
8
17
; 18 ;
20
;
49
;50;
12,
31
49
;
73
;
101
129
15, 33 78 ; 119 ; 134 ; 173
9
20 ; 31 ; 48 ; 50
;72;
40-47
103
99
;
159
52 109
10
131 ; 175
53
76 ; 115 ;
170
11
175
12-16 11
; 51 ; 54
II Corinthiens
12-14 52 ; 53 ; 79 ; 80 ; 126;
175; 176
2, 6-10
180
12
127 3, 5 165
13
84;
143
5,2
170
14-16
39 ; 179
8
109
14
38 ; 81 ; 84 ;
133; 10 133
143
;
179 6, 10 107
;
179
15
37 ; 127 7 ,
1
130; 162; 178
16 53; 7 9; 84; 127 ;143
8 75
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 212/238
204 INDEX
Calâtes
4, 21-26
22-28
Éphésiens
5 ,
27
6 , 6
Philippins
158
97
31
153
I I Timothée
2 , 5
Tite
1 ,
6
8
2,3
12
Hébreux
1,21
23
100
12, 22
192
184
3, 13
75;
109
49; 73;
100
13, 1-2
19
4,3
121
Colosslens
1 0 f )
I Pierre
1 , 19
133 ; 181
163
, 11
16
19
3,2
6
153
2,5
162
149
113
3 ,
16
13;
127
;
139
I Thessaloniciens
15
4.
3
13
109
4,
16 109
7-11
184
II Thessaloniciens
I Jean
3,
14
180
2,
16
103 ; 163
184
I Timothée
Jude
3,
17
3,2
15; 77; 117
184
;
171
;
25 93
;
155
12
15; 77; 117
; 171
5,3
4
171
105
Apocalypse
5
105
3,5
189 ;
9 15; 77; 117;
171
4, 11
93
10 137
;
184
5. 13
93
;
155
13
15; 78; 119; 173
7, 9
189
14
15;
48
12, 9
113
21 192 14, 3-4 117
6, 6-8 107
20, 2 113; 168
119
15; 77; 117; 171
184
171
103
143
7/25/2019 A Son Épouse
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INDEX
ANALYTIQUE
Cet index ne
contient
que
l e s
mots expliqués dans l'Introduction ou l e
Commentaire. Les chiffres renvoient aux pages du présent ouvrage.
absolute 177
adfectare
172
adimplere
159
adlegere 171
admissio
181
adulterium
180
Aegium
169
aemulatio 172
akatharsia 178
angeli 192
angelica qualitas 15G
apatheia
23
arbiter 186
asebeia 185
auspex 25
benedictio 192
Bona Dea 169
caelibatus 172
candida
1
7 2
candidatus
189
ca r o
162
castus 169
Ceres
169
cinerarius 190
circumcisio 159
commixtio 156
coin
municatio 180
compactio 160
compensatio
164
computatio
160
conciliare 191
consensus 192
conserua 13 ; 153
consiliarii 176
consistorium
187
consolatio
10
continentia 155
contubernium 189
contumacia 181
conuiuiunt (dominicum)
183
conuocatio 183
corollae 187
cuit us
165
daemones
187
damnum 56
delictum 181
Delphi 169
demonstratio 154
denuntiatio 190
deprehendere 179
dextrarum
iunctio 25
diabolus 170
digamus 171
dignitas
56
disceptatio
legis
53
disciplina 45 ; 171
disiungere 178
dispector 189
disputare 173
diuortium 175
dominus 189
;
190
dos
186
draco 168
ecclesia
157
;
191
egkrateia 22 ; 155
episcopus
189
excusare 188
exemplum
60
7/25/2019 A Son Épouse
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206 INDEX
expeditio 167
explodere 185
expugnare 167
exstructio
182
extraneus 180
facundia
178
femina 160
fideicommissum 155
fidelis 165
fidcs 23
; 181
figuraliter
157
flamen Dialis 172
flatus
185
foedus
23 ; 25
forma 178
fornicatio 179
Fortuna Muliebris
25
Fortuna
Virgo
25
f
rater 184
fraternitas 180
gamos (hieros)
164
gentilis
184 ;
208
habitus 165
hagiasmos 163
honor 155
hyrani 193
ieiunlum 183
Ignis 168
ignolnlis 191
immundum
179
impensius 162
incorruptibilitas 170
incubare 165
indulgentia 22
indumentum 170
inextinguibilis 168
Infamare 183
i n i ' i d c l i s 165
ingenua
155
iniuria
181
iniustus
184
inquinamentum 178
insanire 169
instrumentum 45
insufficentia 164
integritas 156
interiectio
188
laboriosius
173
Lares 187
lauacrum 168
Iaureatus 187
legatum 154
leges contrariae 53
legis disceptatio 53 ; 59
legis ratio 53 ; 59
legis status 53 ; 59
lex
Aqui l iae
56
;
181
lex Iulia de fundo dotali 186
lex Iulia
de maritandis
ordinibus
155
lex Papia Poppaea 155
lex
potentior 53
locupletior 191
magia 185
magnalia 189
margarita
185
martyr 183
masculus 160
meretrix 181
modestia 173
molusmos 178
munera 164
natalis 187
nuptiae 191
oblatio 191
obsignare 168
; 191
ordinal i o 171
ordo
171
ornatus
165
osculum 184
parea tare 168
parricidium 166
Pascha
183
pater familias 192
pereger
184
permissum
157
persecutio 161
7/25/2019 A Son Épouse
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INDEX ANALYTIQUE
207
plane
168
Pontifex
Maximus
172
porneia 180
praelegatum
154
praemittere 163 ; 166
praescribere
159
praestruere 159
praeuaricatio 176
pressura 171
;
185
probari
161
procedere 183
procliuium
175
pronuba 25
pronuntiatio
177
propositio 47
psalmi 193
pudicitia
23
Pudicitia plebeia 25
ratio
(legis) 53
recitatio
11
regrigerium 193
regula (fidei) 46
renuntiare
1 92
repudium
175
retractare 177
retractatlo 11
sanctificari
179
sanctitas 49 ;
156
; 163
sarcina 167
sa r x 162
S c r iptu r ae 188
secreto
186
seminarium
156
S.C. Claudianum 190
sermo (Dei) 159
seruitus 190
seruus Dei 153
seruus diaboli 182
seruus
proprius 191
signare 185 ; 193
simpliciter 158
solidum
155
sollemnia
187
sôma 163
sorti
r i 169
spadonatus 168
speculator 186
spiculum
167
spiritus 162
;
178
sponsa
(Christi)
164
statio 182
status
190
status Hnitionis 54
status legalis 53
status qualitatis 54
s ta tu s q u an ti ta ti s 54
stuprum
13 ; 179 ; 180
sufficientia 165
suggnome 22
sumptus 165
superstitio 185
suspectus
156
sustinere
170
tabulae (nuptiales) 154 ; 180 ; 192
testamentum
154
Venus
Verticordia 25
Vesta 168
uiderint 193
uisitare 193
uniuira
24
;
171
uniuiratus
174
uoluntarium 181
uolutari 192
uota publica 187
uota quinquennalia 187
uox 53 ; 178
7/25/2019 A Son Épouse
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7/25/2019 A Son Épouse
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TABLE DES MATIÈRES
Préface
7
INTRODUCTION
Chapitre Premier
:
Occasion
du traité 9
Chapitre
II
:
Le
remariage
après
veuvage
15
Chapitre III : Le problème des mariages mixtes
35
Chapitre
IV : L'originalité de
Tertullien
45
A. L'interprétation scripturaire
45
B.
L'expression
et
l e
style 58
ChapitreV : Manuscrits et
éditions
64
ChapitreVI : Analyse 71
.
Ad Uxorem
I
71
. AdUxorem
II
78
CONSPECTUS
SIGLORUM
88
Abréviations des œuvres de Tertullien 90
u
7/25/2019 A Son Épouse
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210 TABLE
DES
MATIERES
TEXTE ET TRADUCTION 92
.
Livre
I 92
.
Livre
II 122
COMMENTAIRE 153
. Livre I 153
. Livre II 175
BIBLIOGRAPHIE
195
INDEX 201
. Index
scripturaire
201
.
Index analytique
205
TABLE DESMATIÈRES 208
7/25/2019 A Son Épouse
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SOURCES CHRETIENNES
LISTE COMPLETE DE TOUS LES
VOLUMES
PARUS
N. B.—'ordre
suivant
est
celui
de
la
date
de
parution (n° 1 en 1942) et
i l
n'est pas tenu
compte i c i du
classement en séries :
grecque,
latine,
byzantine
orientale,
textes monastiques
d'Occident ;
et
série annexe
:
textes
para-chrétiens
Sauf indication
contraire,
chaque
volume comporte
l e
texte
original,
grec
ou
l a t i n ,
souvent
avec un
apparat critique i n é d i t .
La
mention
b i s indique une seconde
édition. Quand
cette seconde édition ne
diffère
de
la première q ue par
de
menues corrections et des Addenda
e t
Oorrigenda
ajoutés en appendice, l a date e s t accompagnée de la mention «
réimpression
avec
supplément > .
1 . Grégoire de Nysse : Vie de Moïse. J . D ani é l ou (3e édition) (1968).
2 b i s . Clément d'Alexandrie : Protreptlque. C. Mondésort, A. Plassart (réim
pression de l a 2e
é d . , 1976).
3
b i s .
Athénagoee : Supplique au sujet des chrétiens. En préparation.
4 b i s . Nicolas C aeasilas : Explication de l a
divine
Liturgie. S . Salaville, R Bor-
nert, J . Gouillard, P. P érichon (1967).
5 .
Diadoque
de Photicé :
Œuvres
s p i r i t u e l l e s . É. des Places
(réimpr
de l a
2e éd., aveo
suppl., 1966).
6 b i s . Grégoire de Ntsse : La création de l'homme. En préparation.
7
b i s .
Oeigbne : Homélies sur
l a
Genèse. H. de Lubac, L. Doutreleau (1976).
8 . NicÉTis Stéthatos : Le paradis s p i r i t u e l . M. Chalendard, Remplacé par l e
n°
8 1 .
9 b i s .
Maxime l e Confesseur
:
Centuries
sur
l a charité.
En
préparation.
1 0 .
Ignace d'Antioche : Lettres—ettres
e t
Ma rt y re de
Polycarpe de Smyrne
P.-Th. Camelot (4e édition) (1969).
11 bis. Hippolyte de Rome : La
Tradition
apostolique.
B.
Botte (1968).
12 bis. Jean Mosohus : Le Pr é s p i r i t u e l . En préparation.
1 3 . Jean
Cheysostome
: Lettres à Olympias. A.-M. M a li ng r ey . Tr a d. seule
(1947).
13
bis. 2e édition avec l e texte gr ec et l a Vie Anonyme d'Olympias (1968).
1 4 .
Hippolyte de
Rome : Commentaire su r
Daniel.
G.
Bardy, M. Lefèvre. Trad
seule (1947).
2e
édition avec l e texte grec. En préparation.
15
b i s .
Athanase
d'Alexandrie
:
Lettres
a
Sérapion.
J .
Lebon. En
préparation.
16 b i s . Origène : Homélies sur l'Exode. H. de Lubac, J. Fortier. En préparation.
1 7 . Basile de Césarée : Sur l e Saint-Esprit. B. Pruche. Trad. seule (1947).
17
b i s .
2e édition avec l e
texte
grec (1968).
18
b i s . Athanase d'Alexandrie :
Discours contre l e s païens. P.-Th. Camelot
(1977).
19
b i s . Hilatre de
Poitiers :
Traité des
Mystères. P.
Brisson
(réimpression,
a v ec s upp lé me nt , 1967).
20.
Théophile d'Antioche
: Trois
l i v r e s
à Autolycus. G. Bardy, J .
Sender
Trad.
seule
(1948).
2» édition avec l e texte
grec.
En préparation.
21.
ÉTHÊRIE : Journal
de
Voyage.
H. Pétré (réimpression,
1975).
22
b i s .
Léon
le
Grand
:
Sermons,
1 .
1 .
J .
Leclercq,
R.
Dolle
(1964).
23. Clément
d'Alexandrie
: Extraits
de
Théodote (réimpression, 1970).
24 b i s .
Ptolémée
: Lettre à Flora. G. Qulspel
(1966).
25 b i s . Ambuoi.se de Milan : Des Sacrements. D es
Mystères.
Explication du
Symbole.
B. Botte
(1961).
26bi8.
BASILE DE
CÉSARÉE
: Homélies sur l'Hexaéméron.
S . Giet (réimpr.
avec
suppl.,
1968).
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 220/238
27 b l i .
Homélies
Passaie»,
1 . 1 . P.
Nautin. En préparation.
23 b i s . Jean C11r ysostomh : Sur
rinoompréhenslbllité
de Dieu. J. Daui é lou,
A.-M.
Malingroy.
R. Flaoeliero (1970).
29 b i s . Obigbne :
Homélie su r
l e s Nombres. A. Méhat.
En préparation.
30 b i s .
CLEMENT
d'Alexandr1e :
Stiomate I . En préparation.
81. EosèbB db CesaeSe : Histoire e c c l é s i a s t i q u e , t . I . 0. Bardy
(réimpression,
1965).
32
b i s . Grégo1re ls
Grand :
Morales sur
Job,
t .
I .
Livres
III. 1 1 . G i l l c t ,
A. de
Gaudemaris(1975).
38 b i s .
A.
Dlofnèto.
H. I .
Marrou
(réimpr.
avec
suppl., 1965).
84. Irénée
de Lyon : Contre
l e s
h é r é s i e s , l i v r e III. F.
Sagnard. Remplacé par l e *
H» £10 e t 211.
35 b i s .
Tertull1en
: Traité du baptême.
F. Refoulé. En préparation.
38 b i s . Homélies Paseales,
t .
I I .
P.
Nautin. En préparation.
37
b i s .
Or1gbne
:
Homélies su r l e
Cantique.
O. Rousseau (1966).
38 b i s . Clément d' Alexandr1e
:
Stromate I I . En
préparation.
39 b i s . Laotanoe : De l a mort des persécuteurs. 2 vol. En préparation.
40. Theodoret de
Cyr :
Correspondance, t .
I .
Y.
Axéma
(1955).
4 1 .
Eusbbe de
Césarée
:
Histoire
e c c l é s i a s t i q u e ,
t .
I I .
G.
Bardy
(réimpression,
1965).
42.
Jean
Cass1en : Conlérences, 1 . 1 . B . P i ehe r y (réimpression, 1966).
43. JÉRÔME : Sur Jonas.
P.
Antin (1956).
44.
Ph1loxbne
de Mabbouo
: Homélies.
E.
Lemoine. Trad. seule
(1956).
45. Ambro1se de M1lan : Sur S . Lue, t . I . O. ïissot (réimpr. a v ec suppl., 1971).
46. Tertullten : De l a prescription contre l e s hérétiques. P. de Labriolle et
F. Refoulé (1957).
47.
Ph1lon d'Alexandr1e :
La
migration d'Abraham. R.
Cadiou
(1957).
48.
Homélies
Pascales, t .
I I I . F.
Flo êTi et P.
Nautin (1957).
49 b i s . LEON le Orand : Sermons,
t .
I I . R.
Dolle
(1969).
50 b i s .
Jean
ChrysostomB : Huit Ca té chèse s b apt isma le s i n é d i t e s . A. Wenger
(réimpr.
avec
suppl.,
1970).
51 b i s . Syméon le Nouveau Théolog1en : Chapitres théologiques, gnostlques
e t pratiques. J. Darrouzes. En préparation.
52 b i s .
Ambro1se de M1lan
: S ur
S .
Luc,
t . I I . G.
Tissot
(réimpr. avec suppl.,
1976).
53 b i s . Herkas : Le Pasteur. R. Joly
(réimpr.
avec suppl., 1968).
54.
Jean
Cass1en : Conlérences, t . I I . B. Piehery (réimpression, 1966).
55.
Busèbe
de Césarée
:
Histoire e c c l é s i a s t i q u e , t . III, G. Bardy (réimpression,
1967).
56.
Athanase
d'Alexandr1e : Deux apologies. J . Szymusiak (1958).
57. Theodoret
de Cyr :
Thérapeutique de s maladies
helléniques. 2
volumes.
P.
Canlvet (1958).
58
b i s .
Drnys
l'aréopao1te
:
La
hiérarchie
c é l e s t e .
G.
Heli,
R. Ro qu es ,
M.
de
Gandillac (réimpr. avec suppl., 1970).
59. Trois antiques r i t u e l s
du baptême. A. S a l l e s . Trad.
seule. Épuisé.
60. Aelred de R1evaulx : Quand Jésus eut douie ans. A. Hoste, J. Dubois
(1958).
61 b i s . Gu1llaume de Sa1nt-Th1erry :
Traité
de
l a contemplation de
Dieu.
J. Houriler (1968).
62. Irénée de Lyon : Démonstration de l a prédication
apostolique.
L. Froide-
vaux.
Nouvelle
trad.
sur
l'arménien.
Trad. seule
(réimpr.
1971).
63. R1chard de Sa1nt-
V1ctor : La T r i n i t é . G. Salet (1959).
64.
Jean
Cass1en :
Conférences,
t . I I I . B.
Piehery
(réimpr., 1971).
65. GÉLA8E I
:
Lettre contre l e s Luperealei e t dix-huit messes du sacramentel»
léonien.
G.
Pomarès
(1960).
66. Adam de Perseigne
:
L e t t r e s , 1 .
1 .
3. Bouvet (1960).
67. Or1obne
: Entretien
avec Héraollde. J. Scherer
(1960).
68. Marius V1otortnus :
Traités
théologiques
sur
l a T r i n i t é . P. Henry, P. Hadot.
Tome I . Introd., texte critique, traduction (1960).
69. I d .—Tome I I . Commentaire et
tables
(1960).
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 221/238
70. Clément d'Alexandr1e : L e P é da go gu e, t . I . H. I .
Marrou,
M.
Hari
(1960).
7 1 . O1uoène
:
Homélies sur Josué.
A.
Jauhert (1960).
72. Amedée de Lausanne : Huit homélies mariates. G. Bavaud, J. Deslmescs,
A. Dumas (1960).
73
b i s .
Eusèbe de GÉ8AKÉB : Histoire e c c l é s i a s t i q u e , t .
IV . Introd.
générale
de
G. Bardy et tables de P. Périchon (réimpr.
avec
suppl., 1971).
74
b i s .
Léon
le
Grand
:
Sermons,
t .
I I I .
H,
Dollc
(1976).
7 5 . S . August1n : Commentaire
de
l a l ' »
Ëpltre
de S . Jean. P. AgaCsse
(réimpres
sion, 1966).
76.
Aelred
de K1evaulx
:
La v i e de r e c l u s e , C l i . Dumont (1961).
77. Okfensor de L1auoÉ : Le l i v r e d ' é t i n c e l l e s ,
1 . 1 . H.
Hochais (1961).
78. Grégo1re de Narek : Le l i v r e de Prières. I . K é chi chi a n, ï r ad. seule (1961).
7 9 .
Jean
Chrysostome
: Sur
l a Providence de
Dieu. A.-M . M a l ln gr e y
(1961).
80. Jean
Damascéne : Homélies
sur
l a Nativité e t
l a D or mi ti on . P . Voulet
(1961).
81. N1cetas Stéthatos
:
Opuscules
e t
l e t t r e s .
J.
Darrouzès
(1961).
82. Guillaume de Sa1nt-Th1erry Exposé sur l e Cantique des Cantiques,
J.-M. Déchanet (1962).
83. D1dyme l'Aveugle
: Sur
Zacharie. Texte i n é d i t . L. Dontreleau.
Tome I .
Introduction
et
livre
I
(1962).
84. I d .—Tome L T . LivresHtm
1962).
85. I d .—Tome
m.
Livres IV et V, Index (1962).
86. Detensor de L1gugé : Le l i v r e d ' é t i n c e l l e s , t . I I .
H.
Rochais (1962).
87. Or1gbne
: Homélies
sur
S . Lue,
H. Crouzel,
F. Foumler,
P.
Périchon
(1962).
88. Lettres de s premiers Chartreux, tome I : S . Bruno, Gu1gues, S . Anthelme.
Par un Chartreux (1962).
89. Lettre d'Aristée
à Phlloerate.
A. Pelletier (1962).
90. Vie de
sainte Hélanle. D.
Gorce
(1962).
91. Anselme de Cantorbéry
:
P ou rq u oi D i eu s ' e s t l ai t homme.
R.
Roques (1963).
92.
Dorothée de Gaza : Œuvres
s p i r i t u e l l e s .
L. Regnault, J. de Préville (1963).
93.
Baudou1n de
Ford
:
Le
sacrement
de
l ' a u t e l .
J .
Moreon,
1 5 .
de
Solms,
J.
Le-
clercq.
Tome
I
(1963).
94.
I d .
—
Tome II (1963).
95. Méthode d'Olympe
: Le
banquet. H. Musurillo,
V.-H.
Debidour
(1963).
96. Symeon
le Nouveau
Théolog1en :
Catéchèses.
B.
Krivochélne,
J. Para-
melle.
Tome
I . Introduction
et
Catéchèses
1-5
(1963).
97.
Cyr1lle d'Alexandr1e :
Deux
dialogues ehristologiques.
G. M. de Durand
(1964).
98. Théodoret de
Cyr : Correspondance,
t . I I . Y.
Azéma
(1964).
99. Romanos le
Mélode
: Hymnes. J. Grosdidier de Matons. Tome I . Introduc
tion et Hymnes I-vm (1964).
100. Irénée de Lyon :
Contre
l e s
h é r é s i e s , livre
IV . A. Rousseau, B. Hemmer-
dlnger,
C h.
Mercier,
L.
Dontreleau.
2
vol.
(1965).
101.
Quodvultdeus
:
Livre des promesses
e t
des prédictions de
Dieu.
R. Br aun.
Tome I (1964).
102. I d .—Tome II (1964).
103.
Jean
Chrtsostome
:
Lettre
d ' e x i l . A.-M.
Mallngrey
(1964).
104. Stméon le Nouveau Théolog1en : Catéchèses. B. Krivochélne, J. Paramelle.
Tome I I , Catéchèses 6-22 (1964).
105. La Règle du Maître. A. de Vogué. Tome I . Introduction et chap. 1-10 (1964).
106. I d . —Tome I I . Chap. 11-95 (1964).
107. I d .
—
Tome III. Concordance
et
Index orthographique
J.-M.
Clément,
J. Neufville, D. Demeslay (1965).
108. Clément d'Alexandr1e
: Le
Pédagogue,
tome
I I . C l .
Mondésert,
H. I .
Mar
r ou
(1965).
109.
Jean
Cassten
:
Institutions eénobltlques. J.-C.
Guy
(1965).
110. ROMANOS le Mélode : Hymnes. J . Grosdidier d e M at on s. Tome I I . Hymnes
IX-XX (1965).
111. Théodoret de Cyr : Correspondance,
t .
III. Y. Azéma (1965).
112. Constance
de Lyon
:
Vie de
S .
Germain
d'Amené.
R.
Borins.
(1965).
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 222/238
113.
Symbon le Nouveau Théologien
: C at éc hè se s. B.
Krivochéine,
J.
Para-
melle. Tome I I I . Catéchèses 23-24. a ct ion s de grâces 1-2 (1965).
114. RomanosMMélode : Hymnes.
J. Orosdidier
de Matons. Tome
III.
Hymnes
XXI-XXXI (1965).
115. Manuel
n
PalÉOLOOUK : Entretien avec an musulman.
A. Th.
Koury (1966).
116.
Augustin d'Hippone :
Sermons pour l a Pique.
S . Poque (1966).
117.
Jean Cheysostome
:
A
Théodore.
J .
Dumortier
(1966).
118. Anselme de Havelbeeg : Dialogues, livre I .
G. Salet
(1966).
119.
Grégoire
de
Nysse :
Traité
de l a
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-Yeufville
(1972).
183. I d .
—Tome
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J .
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184. I d .—
Tome IV . Commentaire (Parties
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A. de
Vogflé (1971).
186. I d .—
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A.
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Introduction,
texte
c r i
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190. I d .
—Tome
I I .
Catalogue de»
fragments,
Notes et
Index.
M. Hari (1972).
191.
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A. Cantin (1972).
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Sykbon le
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Koder,
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Topographie
chrétienne,
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Dialogues
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OrigÈXK : Traité do t
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Texte
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H. Crouzel
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01
Nazianzk : Dlieoun 20-28.
J . Mossay
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(1980).
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Tertullien
: A ton épouse. C h. Munler (1980).
Hontirie:
Directives
pour
l a pr épa ra ti on d es manuscrits (de «
Sources
Chrétiennes
> ) - A
demander au Secrétariat de ■ Sources Chrétiennes > , 29, r ue du Plat, 89002
L y on.
La Rifle de S . Benoit, Commentaire doctrinal et s p i r i t u e l . A. de Vogué
(1977).
SOUS
PRESSE
Pseudo-Macaire
: Œuvres s p i r i t u e l l e s . 1 . 1 V. Desprei.
Lettres des premiers Chartreux tome II :
l e s
Chartreux
de
Fortes. Par un Chartreux.
TRRTtTLLiEN :
Contre l e s
Valentlnlent.
J.-C.
Fredouille (2
volumes).
Clément
d' Alexandrie : Stromatc
V.
A. Le Boulluec.
Jean Chrysostome : Homélies sur Oïlas. J. Sumortler.
Romands l e Mélode : Hymnes, t . V. J. Grosdldler d e M ut on s.
PROCHAINES PUBLICATIONS
IrbnéB DE Lyon : Contre
l e s
h é r é s i e s , livre
I I .
A. Rousseau et L. Doutreleau.
ThéodorBt de Cyr : Commentaire sur I s a l e . J . - Î T . Gulnot.
7/25/2019 A Son Épouse
http://slidepdf.com/reader/full/a-son-epouse 227/238
SOURCES
CHRÉTIENNES
(1-273)
Actes
de
la
Conférence
de
Carthaoe
:
194, 195,
224.
Adam de Perseigne.
Lettres, 1 : 66.
Aeired
de Rielvaulx.
Quand Jésus eut douze ans : 60.
La
vie de recluse : 7 6 .
AMBROtSE DE MILAN.
Apologie
de
David
: 239.
Des
sacrementB :
25.
Des
mystères : 25.
Explication du Symbole : 25.
La Pénitence : 179. . .
S ur
saint
Luc
:
45
et 52.
Amédée
de Lausanne.
Huit homélies mariates : 72.
Anselme de Cantoreéry.
Po u r q u o i Dieu s ' e s t
f a i t
homme : 91.
Anselme
de Haveleerq.
Dialogues,
I : IIS.
Apocalypse
de Baruch : 144 et
145.
Aristée (lettre d' ) : 8 9 .
Athanase d'Alexandrie.
Deux apologies : 5 6 .
Discours contre l e s païens : 18.
Lettres
à
Séraplon
:
15.
S ur l'Incarnation
du Verbe : 199.
Athénagore.
Supplique au
sujet des
chrétiens
: 3 .
Augustin.
Commentaire
de la première
Epttre
de saint Jean : 75.
Sermons pour la Pâque : 116.
Barnaee (épitre de) : 172.
Basile de Césarée.
Homélies sur l'Hexaéméron : 26.
S ur
l'origine
de l'homme :
160.
Traité du
Saint-Esprit :
1 7 .
Basile
de
Sé leucie.
Homélie pascale :
187.
Baudouin de Ford.
Le sacrement de l ' a u t e l :
93 et 9 4 .
Benoit (Règle de S . ) : 181-186.
Callinioos.
Vi e
d'Hypatlos : 177.
Cassien, noir Jean Caaslen.
Césaire d'Arles.
Sermons
au
peuple, 1-20 :
175.
—
21-55:
243.
LaChaîne palestiniennesurlrpsaume
118 : 189 et 190.
Chartreux.
Lettres des premiers
Chartreux, I
:
8 8 .
Chromace d ' A q utl é e.
Sermons : 154
et 164.
Clément
d'Alexandrie.
Le
Pédagogue
:
7 0 ,
108 et
158.
Protreptique : 2 ,
Stromate
1
:
30.
Stromate II : 38.
Extraits de
Théodote
: 23.
Clément de Rome.
Épitre
aux Corinthiens
: 167.
Conciles
gaulois du iv« siècle
:
241.
Constance de Lyon.
Vi e de S.
Germain
d'Auxerre : 112.
COSMAS
INDICOPLEUSTÈS.
Topographie
chrétienne : 141, 159 et
197.
Cyrille d'Alexandrie.
Deux dialogues christologiques : 97.
Dialogues
sur
l a
Trinité
:
231,
237
et
246.
Cyrille de Jérusalem.
Catéchèses mystagogiques : 126.
Defensor de
Ligugé.
Livr e d'étincelles : 77 et 88.
Denys l'Aréopagite.
La hiérarchie céleste :
58.
Dhuoda.
Manuel
pour mon f i l s :
225.
DlADOQUE DE PHOTICÉ.
Œuvres spirituelles : 5 .
Didyme
l'Aveugle.
S ur la
Genèse : 233 et
244.
Sur Zacharie : 83-85.
A
diognète
: 33.
La
Doctrine des
douze
Apôtres
: 248.
dorothée
de gaza.
(Euvres spirituelles : 92.
Ephrem de Nisieie.
Commentaire de l'Evangile concor
dant
ou
Diatessaron : 121.
Hymnes sur l e Paradis : 137.
15thérie.
Journal
de voyage
:
21.
EUSÊBE
DE
CÉSARÉE.
Histoire ecclésiastique, I-IV : 31.
— V-VII
:
41.
— Vin-X
:
55.
— Introduction
et Index :
7 3 .
Préparation évangélique,
1 :
206.
— II-HI :
228.
— IV - V, 17 :
262.
— V, 18 - VI :
266.
— VITI : 215.
ÉVAGRB
LE
PONTIQUB.
Traité pratique : 17 0
et 171.
ÉVANGILEDE
PIERRE
:
201.
EXPOSITIO TOTIUS MUNDI : 124.
GÉLASE I * r .
Lettre
contre l e s
lupercales et
dlx-hult
messes :
65.
Gertrude
d'Helfta.
Les
Exercices
: 127.
7/25/2019 A Son Épouse
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Le
Hérault,
t . I : 130.
—
t . II :
143.
— t . LU: 255.
Grégoire de Xarek.
Le livre
de
Prières
:
7 8 .
Grégoire
de Nazianze.
Discours
1-3
: 247.
—
20-23
:
270.
— 27-31 : 250.
L et tr es t hé o lo gi q ue s : 208.
La
Passion du Christ : 149.
Grégoire
de
Nysse.
La
création de
l'homme : S .
Traité
de
la Virginité : 119.
Vi e de Moïse
: 1 .
Vie
de
sainte
Macrine
:
178.
Grégoire
le
Grand.
Dialogues : 251, 260 et 265.
Morales sur Job, I-II : 32.
—
XI-XIV
: 212.
—
XV-XVI
:
221.
Grégoire le Thaumaturge.
Remerciement
à Or ig ène :
148.
GUERRio
D'iGNY.
Sermons : 166 et
202.
Guigues
II
le Chartreux.
Lettre sur la vie contemplative : 163.
Douze méditations : 163.
Guillaume de Saint-Thierry.
Exposé
sur l e
Canti que
:
82.
Lettre
aux
Frères du Mont-Dieu :
223.
Traité
de
la
c on te mp la ti o n d e
Dieu
:
91.
Hermas.
Le
Pasteur
: 53.
HÉSYCBTUS
DE
JÉRUSALEM.
Homélies
pascales :
187.
Hilaire d'Arles.
Vi e de S . Honorat : 235.
Hilaire
de Poitiers.
Sur Matthieu : 254 et 258.
Traité des M ystè res : 1 9 .
Hippolyte
de Rome.
Commentaire
sur
Daniel
:
14.
La
Tradition
apostolique
:
1 1 .
Deux homélies
anoméennes
four
l'octave de paques : 146.
Homélies
pascales : 27, 36, 48.
Quatorze
homélies du ixe siècle : 161.
Hugues de Saint- Victor.
Six
opuscules
spirituels :
155.
Hydaoe.
Chronique : 218 et 219.
Ignace d'Antioohe.
Lettres : 10.
Irénée
de
Lyon.
C ontre l e s hérésies, 1 : 263 et 264.
— III: 210 et 211.
—
IV :
100.
— V : 162 et 153.
Démonstration de l a prédication apos
tolique : 62.
ISAAC DE L'ÉTOILE.
Sermons,
1-17
:
230.
—
18-19 : 207.
Jean
de
Béryte.
Homélie pascale : 187.
Jean Cassien,
Conférences, I-Vm : 42.
—
VIII-XVn
:
54.
— XVrn-XXIV : 64.
Institutions : 109.
Jean
Chrysostome.
A
une jeune veuve : 138.
A Théodore :
117.
Huit catéchèses
baptismales :
50.
Lettre d'exil : 103.
Lettres à Olympias : 13.
S ur l'incompréhensibilité de Dieu : 28.
S ur la Prov idence de Dieu : 7 9 .
S ur
l a vaine
gloire
et l'éducation
des e nf an ts :
188.
S ur
l e
mariage
uni que
:
138.
La Virginité : 125.
S ur l e Sacerdoce : 272.
Pseudo-Chrysostome.
Homélie pascale : 187.
Jean Damascène.
Homélies sur l a Nativité et la Dormi-
tion :
80.
Jean Mosohus.
Le P r é spirituel :
1 2 .
Jean Scot.
Commentaire sur l'évangile de Jean :
180.
Homélie sur l e prologue
de
Jean :
151.
JÉRÔME.
Commentaire sur
S .
Matthieu
:
242
et 259.
Sur J onas : 4 3 .
Julien de Vézelay.
Sermons
: 192 et 193.
Lactanoe.
De
la
mort des per sé cuteu rs : 39.
(2 v o l . ) .
Institutions
divines,
V : 204 et 205.
L'ouv rage
du
Dieu
créateur
:
213
et 214.
Léon
le
Grand.
Sermons, : 22, 4 9 , 7 4 , 200.
Léonce de Constantinople.
Homélies pascales : 187.
Livre
des deux principes
:
198.
Manuel n
Paléologue.
Entretien
avec
un
musulman : 115.
Marius
Victor inus.
Traités
théologiques
sur
l a Trinité
:
68
et
69.
Maxime
le Confesseur.
Centuries
sur la Charité
:
9 .
Mélanie
: voir Vie.
Métilon de Sardes.
S ur
la Paque
: 123.
Méthode d'Olympe.
Le
banquet
:
95.
7/25/2019 A Son Épouse
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NERSÊS
SXORHALI.
BlCBARD BOLLE.
Jésus, Fils unique du P è r e : 203.
N1CÉTAS STÉTHATOS.
Opuscules et Lettres : 8 1 .
Nicolas Caeasilas.
Explication de la
divine liturgie
:
4 .
Origènï.
Commentaire
sur
S .
Jean,
I-V
:
120.
— VL-X : 167.
—
XIII : 222.
Commentaire sur S .
Matthieu,
X-XI:
162.
Contre Celse
: 132,
136,
147, 150
et
227.
Entretien avec Héraolide : 67.
Homélies sur la Genèse
:
7 .
Homélies
sur l'Exode : 16.
Homélies sur l e s Nombres
:
29.
Homélies sur Josué : 71.
Homélies
sur l e
Canti que
: 37.
Homélies
sur
J é r émie
:
232
et
23S.
Homélies sur saint
Luc
: 8 7 .
Lettre
à
Grégoire
: 148.
Philocalie 21-27 : 226.
Traité
des principes : 252,
253, 268,
269.
Patrick.
Confession : 249.
Lettre à Corotious : 249.
Paulin
de Pella.
Poème
d'action de
grâces
: 209.
Prière : 209.
Philon d'Alexandrie.
La
migration
d'Abraham
:
4 7 .
Pseudo-Phtlon.
Les Ant i q ui t é s B ib l iq u es : 229 et 230,
Phtloxène de Maeeoug.
Homélies :
44.
Pierre
Damien.
Lettr e sur
la
toute-puissance divine :
191.
Pierre
de C e l l e.
L'école du cloître : 240.
POLYOARPE DE SmYRNE.
Lettres et Ma r t y r e
:
1 0 .
Ptolémee.
Lettre
à Flora
: 24.
QUODVULTDBUB.
Liv r e des
promesses
: 101
et 102.
La
Règle
du
Maître : 105-107.
Bichard de Saint-Victor.
La Trinité : 6 3 .
Le
chant d'amour
: 168
et
169.
Bituels.
Bi tuel cathar e : 236.
Trois
antiques
rituels
du Baptême
59.
BOMANOS LE MÉLODE.
Hymnes
:
99,
110,
114,
128.
Buptn d ' A qu t l é e.
Les
b é né d ic ti on s d es P at ri ar che s
: 140.
Bupert deDeutz.
Les
œuvres
du Saint-Esprit : 131 et
765.
Salvien de Marseille.
Œuvres :
17 6 et 220.
SCOLIES ARIENNES SITE LE CONCILE
D'AQUILÉE
: 267.
SULPICE
SÉVÈRE.
Vie
de
S . Ma r t i n : 133-135.
Stméon
le
Nouveau
Théologien.
Catéchèses : 96, 104
et 113.
Chapitres
théologiques, gnostiques
et
pratiques : 51.
Hymnes
: 156, 174 et
196.
Traités
théologiques
et éthiques : 122
et
129.
Targum
du
Pentateuque : 245, 256,
261 et 271.
Tertullien.
A son épouse : 273.
De la prescription contre l e s héré
tiques
:
46.
La
chair du
Christ
: 216
et
217.
La toilette des
femmes
:
173.
Traité du baptême : 35.
Théodoret de Cyr.
Correspondance, lettres I-LII : 40.
— l e t t r e s
1-95 :
9 3 .
— lettres 96-148 : 111.
Hist. des moines de Syrie : 234 et 257.
Thérapeutique des
maladies hellé
niques : 57
(2 v o l . ) .
Théodote.
Extraits
(ICêment
d'Alex.)
:
23.
Théophile
d'Antioche.
Trois livres à
Autol ycus
:
20.
vie d'Olympias : 13.
Vie de sainte Mélanie : 90.
Vie des Pères du Jura : 142.
7/25/2019 A Son Épouse
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Également aux Éditions du Cerf :
LES ŒUVRES DE PHILON D'ALEXANDRIE
publiées sous la direction de
R. Arnaldez, C.
Mondésert, J. Pouilloux
Texte
grec et traduction
française
i .
Introduction générale. De o p i f l c i o raundi. R.
Arnaldez
(1961).
2 .
Legum allegoriae.
C . Mondésert
(1962).
3 . De cherubim. J . Gorez (1963).
4 .
De
s a c r l f i c i i s
Abelis
e t
Caini.
A.
Méasson
(1966).
5 . Quod deterius potiori
i n s i d i a r i
s o l e a t . I . Peuer (1965).
6 . De posteritate Caini. R. Arnaldez (1972).
7 - 8 . De glgantibus. Quod Deus s i t
immutabilis. A.
Mosès (1963).
9 - De agricultura. J . Pouilloux
(1961).
1 0 . De plantatione.
J . Pouilloux (1963).
11-12.
De
ebrietate.
De
sobrietate.
J . Gorez (1962).
1 3 . De
confusione linguarum. J.-G.
Kalin
(1963).
1 4 . De
migratlone Abrahami. J . Cazeaux (1965).
1 5 .
Quis rerum di vinarum hères s i t .
M.
Harl (1966).
1 6 .
De
congressu
eruditionis
g r a t i a .
M.
Alexandre
(1967).
1 7 . De fuga e t
inventione. F , .
Starobinski-Safran
(1970).
1 8 . De mutatione
nominum. R. Arnaldez
(1964).
1 9 .
De somnils.
P. Savinel (1962).
20.
De
Abrahamo.
J . Gorez (1966).
2 1 . De Iosepho. J . Laporte (1964).
22. De vlta
Mosis. R. Arnaldez, C . Mondésert, J . Pouilloux,
P. Savinel (1967).
23. De Decalogo.
V.
Nikiprowetzky (1965).
24.
De specialibus legibus.
Livres
I - I I . S .
Daniel
(1975).
25.
De
specialibus
legibus.
Livres
III-IV.
A.
Mosès
(1970).
26. De virtutibus. R. Arnaldez, A.-M.
Vérilhac,
M.-R. Servel et
P.
Delobre
(1962).
27.
De
praemiis
e t
poenis.
De
exsecrationibus. A. Beckaert(i96i).
28. Quod omnis probus l i b e r s i t . M.
Petit (1974).
29. De vita contemplativa. F. Damnas et P. M i que l (1964).
30.
De
aeternitate mundi. R. Ar nal dez
et J .
Pouilloux
(1969).
31.
In F la cc um.
A.
Pelletier (1967).
32. Legatio
ad
Caium A. Pelletier (1972).
33.
Quaestiones in Genesim e t
in
Exodum. Fragmenta graeca.
F.
Petit
(sous
presse).
34.
A. Quaestiones in Genesim, I-II ( e
vers-
armen.).
34.
B. Quaestiones
in
Genesim,
III-IV
( e vers-
armen).
34. C. Quaestiones in Exodum, I-II (e v er s, armen.).
35.
De Providentia, III M. Hadas-Lebel (1973).
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cbt
ouvrage
a
été achevé
d'imprimer
en
juillet
1980
sur
les presses de l'imprimerie
de l'indépendant a
chateau-gontier
depot légal - 3* trimestre 1980
n°
éditeur : 7245
Imprimé
en
France
7/25/2019 A Son Épouse
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,
1
7/25/2019 A Son Épouse
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7/25/2019 A Son Épouse
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>
Imprimé
en Francs.
ISBN 2-204-01602-0
7/25/2019 A Son Épouse
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7/25/2019 A Son Épouse
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U.C. BERKELEY LIBRAR
CDDÔ4bS7l
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