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  • 28 |Ligue 1MARDI 5 MAI 2009

    vers. Quand on voit que certains sontallés pirater des infos sur les ordina-teurs de la Fédération pour anticiperleurs notes et leurs classements, onperçoit mieux ce problème. Pour êtrerespecté, il faut êtrerespectable !Quiniou : Il y a effecti-vement un vrai pro-blème de crédibilité. Ilvient principalement dela mutation de l’arbi-trage vers le profes-sionnalisme. L’arbitreévolue maintenant aucœur d’un business quicrée des difficultés sup-plémentaires. Comptetenu des enjeux, il a entête de conserver son statut en L1 oucelui d’international. Tout cela lui ainfligé une grosse pression. Les arbi-tres ont tellement peur d’être rétro-gradés pour un centième de pointqu’ils veulent gérer leurs performanceset leur plan de carrière par rapport àceux des copains. Pour moi, le systèmeactuel de notation n’a plus lieu d’être. Ilest normal que l’arbitre soit contrôlé,mais son avenir ne doit pas dépendred’un centième de point. Les notes doi-vent seulement être des indicateurs.Avec ce procédé, on a créé des arbitresaigris. La DNA doit réfléchir à un sys-tème plus équitable et loyal. Pourquoine pas imaginer, en fin de saison, unecommission d’évaluation qui réuniraitdes sages et qui jugerait les arbitresdans leur globalité ?Il serait donc temps de réformer lesystème, voire également la DNA…Vautrot : Je trouve surtout qu’on a mal

    ensemencé le terrain. Par exemple, en2004, on a jeté Marc Batta (l’actueldirecteur national de l’arbitrage) dansla fosse aux lions.Marc, un homme queje soutiens et que j’estime, n’était pas

    prêt à affronter seul,sans préparation, tousces problèmes et toutesces mutations. Il estarrivé au milieu d’untas d’affaires, de gensqui s’entre-déchiraientdans une ambiancedélétère. D’emblée, il adû subir un tas de pres-sions, dont celles d’un“clan” qui pensait plusà son intérêt personnelet au pouvoir qu’à l’in-

    térêt général. Idéalement, l’arbitragedevrait être indépendant, organisécomme un prestataire de services pourla Ligue professionnelle. Aujourd’hui,plus personne ne s’y retrouve enFrance! Entre les appels de ceci et decela, la commission d’éthique, la com-mission de discipline, celle de vision-nage, la task force ou la commission“machin”, comment voulez-vous quedes types puissent arbitrer sereine-ment ? On a la désagréable impressionqu’un match peut être ré-arbitré après.Et qui dirige vraiment l’arbitrage, aufait ? Il faut arrêter de dire que les arbi-tres se dirigent entre eux. Qui est leprésident du CSA (Conseil supérieur del’arbitrage) ? Ce n’est pas un arbitre(NDLR : Jean-Louis Piette, l’anciendirecteur général du Matra Racing),pas plus que ses membres, à l’excep-tion d’un seul. Je ne fais pas de procès,c’est un constat.

    Quiniou : Je trouve que la DNA esttrop absente du débat. Elle ne pèsepas assez. Pourtant, elle devrait avoirles moyens de ses ambitions avec unbudget de 11 millions d’euros. Elle ades objectifs à atteindre et descomptes à rendre. Dommage que cesoit la task force qui ait servi de forcede propositions. Je pense aussi que lesarbitres et ceux qui les dirigent sonttrop calfeutrés dans leur univers et nes’ouvrent pas suffisamment pour prê-cher la bonne parole, notamment enpériode de crise.Vautrot : On gagnerait à simplifierl’organisation du corps arbitral, maisaussi les sanctions et la discipline pourles joueurs. Par exemple, quandl’UEFA tranche, elle ne s’en tient qu’à

    un avis et à une commission. EnFrance, il y a trop de mauvaises ondeset nous sommes la risée de l’étranger.Pas sur la qualité de notre arbitrage,mais sur tout ce qui l’entoure depuisquelques années, avec des affaires quin’honorent ni leurs auteurs ni ceuxqui les ont défendus ou couverts.Est-ce pour ces raisons que laFrance n’a plus d’emblème interna-tional et qu’aucun arbitre principaln’a représenté notre pays à l’Euro2008 ?Quiniou : On n’a plus de locomotivepour tirer l’arbitrage tricolore vers lehaut. Il n’y a pas de leader. On paie cedéficit. En Italie, des arbitres ont prisla relève d’anciens comme Collina.Idem en Allemagne, en Angleterre.Depuis les huitièmes de finale de laLigue des champions, l’Espagne etl’Allemagne ont bénéficié de quatredésignations chacune, la France d’uneseule ! Stéphane Lannoy, seul candi-dat potentiel à la prochaine Coupe dumonde, c’est trop peu pour la France…Après l’Euro 2008, on ne peut pasencore être absent en 2010. Mais à ceniveau, on souffre également de l’ab-sence de lobbying dans les instancesinternationales. Notre pays n’a plusd’influence.Vautrot : Mais je suis surpris qu’onsoit… surpris ! Depuis cinq ans, avectout ce qui s’est passé chez nous, on asacrifié une génération d’hommes devaleur comme Bertrand Layec ouLaurent Duhamel, sans parler d’EricPoulat qui a eu le mérite, à uneépoque, de sauver les apparences auniveau international. La crédibilité denotre arbitrage en a pris un sacrécoup à cause de sombres histoires.Mais on n’a pas su ou plutôt voulufaire le ménage pour des raisons quim’échappent encore. J’ai envie de direà ceux qui critiquent les arbitres qu’ilsont l’arbitrage qu’ils méritent !

    « LES ARBITRES ASSISTANTS ont conservé la mentalité de juges de touche», regrette Joël Quiniou.

    L’ÉVOLUTION DE L’ARBITRAGE,LE RÔLE DES ASSISTANTS, LA VIDÉO

    F aut-il maintenir la limite d’âgeà 45 ans pour les arbitres ?Vautrot : Si ce sont toujours lesanciens qui font lesgrands matches, lesjeunes ne se ferontjamais les dents et cesera une catastrophequand ils arriveront.Unecarrière d’arbitre, ça segère. On m’avait repro-ché d’avoir “voulu met-tre les anciens dehors”.Mais quand vous avezdes responsabilités, ilfaut gérer le présent et,surtout, le futur.

    Quiniou : C’est quand même auxjeunes de montrer qu’ils ont la compé-tence et qu’ils sont aussi bons, voire

    meilleurs que lesanciens. J’estime quece problème d’âgedevrait être occulté. A45 ans, Collina auraitpu encore arbitrer deuxou trois ans à partir dumoment où il satisfai-sait aux tests physiques.Il ne faut pas se priverd’arbitres compétentsen s’en tenant à unrèglement qui n’a pluslieu d’être.

    « IL ESTNORMAL QUEL’ARBITRE SOITCONTRÔLÉ,MAIS SONAVENIR NE DOITPAS DÉPENDRED’UN CENTIÈMEDE POINT. »JOËLQUINIOU

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    PHILIIP

    PEMONTIGNY

    « LACRÉDIBILITÉDE NOTREARBITRAGEEN A PRIS UNSACRÉ COUPÀ CAUSE DESOMBRESHISTOIRES... »MICHELVAUTROT

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