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L’HUMEUR de Faro ÉCONOMIE

À l’heure où le «big data» est devenu un enjeu stratégiquemajeur pour les entreprises qui aspirent à développer uneconnaissance précise des comportements de consommation entemps réel afin de personnaliser leurs offres, le football a luiaussi parié sur ces données pour enrichir ses contenus médias.Sur canal+, Philippe doucet, alias «la Palette», a été unprécurseur en termes d’analyse de données statistiques. Lesdiffuseurs innovent en faisant appel à des technologies digitalesde plus en plus pédagogiques pour rendre l’expériencetélévisuelle plus qualitative. ainsi, la réalité augmentée a faitson apparition durant le Canal Football Club et un nouveaurendez-vous, la Data Room, basée sur l’analyse des donnéesfootball, a vu le jour.La démarche qui consiste à décrypter les performances sportivesà partir d’analyses de données statistiques et vidéo n’estpourtant pas si nouvelle. certains sports associant naturellementdes indicateurs de performance à des statistiques précisesexploitent ce créneau : le football américain, le tennis et surtoutle baseball, qui a notamment fait l’objet d’un film tiré d’unehistoire vraie (le Stratège). L’innovation technologiquemultimédia a permis de rendre plus ludique l’analyse dedonnées, si bien que les marqueteurs parlent de datatainment.en France, le terme entertainment fait trop souvent uniquementréférence au divertissement qu’un fan consomme lors d’unmatch. Les entrées de joueurs, les ambiances musicales etpyrotechniques ou encore les chants ou «tifos» des supporterspermettent d’élargir l’expérience de consommation des fans defootball dans un stade. ce type de divertissement est clairementcréateur d’une ambiance qui participe au plaisir vécu par lesspectateurs. Le PSG a, par exemple, fait appel à de nouveauxfournisseurs techniques pour installer une expériencescénarisant les performances des joueurs stars du club.cependant, l’entertainment ne se limite pas aux seulsdivertissements périphériques au contenu sportif. certains fanssont des très grands connaisseurs de leur club et sont attentifsavant tout aux performances statistiques des joueurs, à l’analysetactique des matches et aux choix des entraîneurs. Ledatatainment peut ainsi être analysé comme le second volet del’entertainment sportif visant à approfondir l’expérience deconsommation par des contenus analytiques explicitant demanière ludique la performance sportive et tactique.bien que de plus en plus exploité par les médias, ledatatainment est clairement sous-exploité dans les stadespendant les matches malgré la construction et la modernisationdes enceintes françaises. À quand un Philippe doucet « live »dans un stade venant approfondir l’expérience des fans via lesupport des écrans géants ou encore les canaux digitaux(mobiles, tablettes). ce type de démarche marketing pourraitaussi être «monnaitisable» et intéresser de nouveauxpartenaires technologiques. dans le tennis, ibM est par exemplepartenaire du datatainment des quatre grands chelems, bnPParibas parraine l’arbitrage vidéo (Hawk eye). Les médiasfrançais ont su innover et proposer une expérience télévisuelleglobale au téléspectateur. aumoment où la LFP réfléchit àl’amélioration de l’expérience dans les stades, le datatainmentpourrait être un axe pertinent pour les clubs. n

LioneLMaLteSeMAÎTRE DECONFÉRENCES AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉKEDGE BUSINESS SCHOOL

Le «datatainMent»

On est injuste avec Joseph blatter. on leblâme de briguer un cinquièmemandat de président de la FiFa alors

que lors de sa première élection, en 1998, ilavait affirmé qu’il n’irait pas au-delà de deux.Mais on lui a demandé gentiment de rempiler,ça ne se refuse pas. on lui cherche des noisesavec l’attribution des prochaines coupes dumonde à la russie et surtout au Qatar. Mais ilexiste un comité d’éthique qui rendra unverdict. et si le rapport ne devait pas êtrerendu public, ce serait pour préserver l’unitéde l’institution et éviter toute polémiquepartisane. L’institution FiFa ne serait pas unmodèle de vertu, mais le lieu desarrangements entre amis, des retoursd’ascenseur et autres petits cadeaux offerts.Mais si on ne se soutient pas au sein d’unemême famille, les valeurs foutent le camp. onlui reproche de ne pas s’attaquer à la tiercepropriété des joueurs (tPo), mais il le fera. Plustard. ce sera même la priorité de son huitièmemandat.on est injuste avec Joseph blatter, ami des artset mécène du septième avec le financementd’United Passions, le film retraçant l’histoire dela FiFa, à hauteur de 20 M€ (sur les 24 dubudget). Mais on médit tellement sur le Suisseet la Fédération internationale que le film n’apas rencontré son public et a fait un bide :seulement 160 000 € de recettes dans le monde.tant pis. Ça lui aura permis de nouer uneamitié avec Gérard depardieu. celui qui a

CHRONIQUE

déblatérations

blatter est deces hommesqui repoussentles frontièresdumonde.

PAR PatricK Sowden

interprété christophe colomb et le présidentde la FiFa étaient faits pour se rencontrer. carblatter lui aussi est un défricheur, undécouvreur, un pionnier. il est de ces hommesqui repoussent les frontières du monde. toutesses interventions à la tribune sont autant deprojets de réformes, autant de coups de pied àl’immobilisme. tenez, la dernière: sus aux butsà l’extérieur, halte à l’injustice! Un combat qu’ilajoute à ses envolées sur le recours à la vidéo,aux shorts sexy pour les footballeuses. c’est ça,blatter. c’est le combat permanent. Un Zola, unJaurès, un Luther King qui révélait, il y a peu,que le racisme dans le football n’existait pas.Sans des hommes tels que lui, on joueraitencore à la soule avec un ballon en peau debête. n

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