DEUXIÈME í ANNÉE N* 12. Le Numéro : 30 CENTIMES J U I L L E T 1928.
^ . ^ I* Adresser tout ce qui concerne
le journal à René MARTIN Maison du Peuple, Brest.
3 B R E T A G N E - M A I N E - A N J O U - V E N D É E - T O U R A I N E - N O R M A N D I E !
L E S « R E G U L I E R S La preuvt n'est plus & farre
que ces messieurs du clergé exercent, avant tout, un commerce, et le pluslucratif qui soit • mille illustrations Tonl démontré el le démontrent journelle« ment, et la plus pauvre des égli-Ms entrelient fort bien curé et vicaires, qui, tout en n e p r o -^Élaanf absolnaient r ien , ont toujours une large pitance assurée.
Le9 bennef ouailles y pourvoient !
liais, s*il est avéré que le clergé séculier vive aux croobets des naïfs croyants, il ne faut cependant pas croire que le clergé régulier soit plus discret que son iinniédial confrère.
Tout dernièrement, passant à Àix-les-Bains, j'eus la curiosité de vouloir visiter l'abbaye de Hautecombe, monument historique n^erveilleusement situé au l^rd du lac dti Bourget (ces jjra-ves gens savent cnoisir leurs coins). Mous fûmes accueillis par un bénédictin desséché, qui nous pria d'attendre que le père visiteur vint prendre livraison du
Kstit groupe que nous formions, ous l'aperçûmes bientôt, rubi
cond et érubescent de sa course. ^\ partie de la cisite : Lâcha-pelle, vrai-bijou d'art, il faut le dire. Mais ce qui me frappa, ce fut, dès l'entrée, à gauche, un large plateau.Qu reposaient, bien t a vue, un billet de 50 fr. et un autre de iOfr... (vous en verrez iNitilité plus loin). Je vous passe la description des lieux, car je 1 9 vise guère à la faire.
Après avoir tourné, vu, admiré, notre cicerone nous assura qu'au moins une vingtaine de messes étaient célébrées là, par íes pères, chaque malin, à di-Terses intentions, et... « notamment à celle des personnes qui
' youlaient'bien déposer quelques offrandes ».I1 nous reconduisait, patelinant, devant le plateau. Et alors, citoyens-visiteurs, tous aux urnes ! Vous vous doutez maintenant de l'utilité des deux gros billets ostensiblement installés. La bonne foule bête se tint raisonnement qu'elle ne pouvait décemment pas mettre du vil métal, alors que des visiteurs
{précédents (ouais) s'étaient dé-aits de belles vignettes.
Et tous, dans un geste large, qui avait valeur de 5 à '10 fr.,
sans réfléchir qu'il leur était possible d'acquitter leur écot, eu tablant sur le prix exigé à l'entrée de n'importe quel musée laïc payant. V partie de la visite : Les appartements royaux de la maison de Savoie. Deuxième introduction dans une autre partie de l'abbaye, deuxième prise enchar-ge par un autre « père », mal rasé mais dodu et bien en viande. (Il est cocasse de remarquer combien les jeûnes terrrribles auxquels se livrent ces messieurs moines, laissent, en général, peu de traces apparentes à travers leurs larges bedaines et leurs figures mafflues!) Visited... terminus. Avant de prendre congé, le (( bon père » —car ils sont tous « bons 1» et tous <r pères » ,j'ai omis de signaler el je répare, pour les méchants mécréants qui l'ignorent — nous informe qu'il fait collection de timbres-poste étrangers et qu'il sera très heureux que l'assistance lui en fournisse, arahs pro deo naturellement. La petite harangue terminée, l'on sort, mais, ô catastrophe ! deuxième plateau couvert de billets de 5 fr. et de 10 francs !
- « Passons la monnaie ! » c'est le vrai cri des « réguliers ». Enfin, nous descendons. Où ?| Dans une crypte divisée en deux; pièces et où ces messieurs-moi-[ nés vous laissent toute latitude de choisir souvenirs sur verre, 1 sur plâtre, cartes postales, mé-dî illes, chapelets, albums de photos, etc., jusqu'à du miel à 16 fr. le kg., toute la sacrée bim-beloterie d'un déballage de boutiquier, quartier Saiat-Sulpice, à Paris ! Et, après cela, lestés de quelques petites rondelles de fer
blanc ou d'une verroterie colorée, et délestés d'un bon numéraire sonnant cl trébuchant (figure osée qui n'a plus cours actuellement), les visiteurs s'en sont allés, bayant aux corneilles,! et probablement sans songer qu'il fait vraiment bon élre moine, alors ou'il suffit de ne pas faire grand'chose pour recevoir de quoi vivra de la multitude bêlante et admirativs par principe. 0, panurgisme ! GAVARD Peepo.
——«
IU9 FLAMBEJIU e s t en d a n g e r ! St lumihre €êt menacée par le§ noire corbeaux ! Llbrtt peHMttra, révolutionnaires, n'allez-youa pas opposer de la résistance.
tkUM olaamux tf» proie !' Pmiieê cottOêUre notre Journal, vendez-le partout : dans la rue, k l'usine,
•Mf /• chantier. l(icoliez dea aboanementa, alimentez notre Souscription mepéuelle, celle ci étant Indispensable pour éteindre la dette de départ du Piamb»mu, près de SOS f r. Que chacun verse son obole ; Il nous faut aussi de Targeat afib d'aratirer la vie de notre organe, et faire une publicité destl met k doubler notre tirage.
Ls FLJLMBBAU aat attaqué, on veut sa mort I Défendez-le en onpoia&t le bloc des hommes libras au bloc noir des obscurantistes j
ALERTE l TOUS A L'ACTION, ET VIVE LE riAMBEAU l ,
Q'OE DES CURES
ARRESTATION DU VICAIRE-INSTITUTEUR
D'ERDEVEN
De la Dépêche de Brest du 13 juin m Prévenu que le vicaire-institu
teur d'Erdeven, l'abbé Pierre Le Bojay, 28 ans, avait commis des attentats à la pudeur sur plusieurs de ses élèves, dont un est âgé seulement de 7 ans, le parquet de Lo-rient s'est transporté dans celte commune.
Quand les magistrats arrivèrent à Erdeven, l'abbé Le Bolay n'était plus là ; ses supérieurs hiérarchi-lues l'avaient mvilé à quitter immédiatement celte localité pour se réfugier dans sa famille qui habite Hennebont.
En quittant Erdeven, l'abbé avait pris la direction de son pays natal, mais, en cours de route, il changea son itinéraire et prit le chemin de l'abbaye de Thymadeuo, près Bré-han-Loudéac.
S'il espérait échapper ainsi à la justice, grande a dû ôlre sa déception, car, dès lundi midi, il était appréhendé, sur mandat d'arrêt du juge d'instruction de Lorient.
Pour éviter le scandale d'un prêtre emmené suV la route entre deux jendarmes, l'abbé de Thymadeuc ui fit prendre une auto et, lundi
soir, celle-ci le déposait à la prison de Lorient.
Cette aflaire a produit une vive émotion dans la région de Belz-Elel. — 0 —
T r i 5 t e i i ) e i ) t a l i t é ! Sous ce titre, nous lisons dans le
Peut Havre : « M. Sivado, commissaire, a ou
vert une enquête sur un sacristain, pour attentat et outrage public à la pudeur. Cet homme avait attiré, voici trois semaines environ, une fillelte de 11 ans dans la cabane d'un jardin qu'il possède, et se livra sur elle à des attouchements immoraux qui ont entraîné de graves troubles chez la fillette. Il est accusé en outre d'outrage public à la pudeur envers la sœur de celle fillelte.
« Ce triste individu a été déféré au parquet. »
Ajoutons qu'il s'agit du sacristain de l'église Sainte-Cécile.
11 aurait, nous assure-t-on, passé des aveux complets après que des démarches avaient été faites en vain auprès des parents des fillettes, pour obteiir le retrait de leur plainte.
Une forte somme d'argent aurait été oflerle à 11 mère par un personnage que ses fonctions mettaient en rapport constant avec le coupable, mais la mère demeura inflexible. On ne saurait, en la circonstance, la blâmer.
8 A T T E N T I O N ! 8 h ^ G
Z Notre camarade Chapin, qui prit le large pour échapper à un em- M Z prisonnement de 18 mois au droit commun, vient d être arrêté à L yen ^ V au lendemain d'une conférence qu'il fit cependant sous un nom d ' e m 0 ^ prunt. Désormais, il lui faudra subir le dur régime des centrales. ^
9 Les parasites de l'église catholique peuvent jubiler ! № ^ Celui qui leur portait des coups terribles, le jeune conférencier ^ Q qu'ils N OSERENT JAMAIS AFFRONTER, est, sur leur pression -hypo- W ^ crite, retranché de la vie agissante et militante pour de longs mois. ^ 0 Autant que possible, nous ferons connaître à nos lecteurs la situa-
S tion faite à notre jeune camarade. ^
Les hommes noirs font coup double 1 * m ^ Notre camarade René Martin, admin istrateur et gérant du journal y Le Flambeau, vient d'être avisé par son avocat, Mi° Lalouët, que, faute Q de payer les dommages-intérêts, insertions dans les journaux, e t c . . № l'avoué de lévêque de Séez, Mgr Pasquet, avait des ORDRES FORMELS
pour exercer la contrainte par corps, i Au moment oii nos lecteurs recevront leur journal, René Martin â sera sans doute emprisonné.
Que nos deux camarades reçoivent, des libres penseur s et révolutionnaires, l'assurance de leur fraternelle solidarité.
Toutefois, qae le Monseigneur catholique sache bien que l'emprisonnement de R Martin, n'arrêtera en rien la parution du journal, car d'autres camarades répondent : présent !
VOUS NE TUEREZ PAS LE FLAMBEAU I Tous, tous, libres penseurs, révolutionnaires, vont assurer sa
vie, œuvrer à sa prospérité. On emprisonne nos militants, mais rien ne nous arrêtera !
LA COMMISSION DE RÉDACTION.
s 4L REVENA ЁТшшш Jésus , dit-on, chassa les marchands i il y a des « bonheur » à tous les prix,
du temple. S'il revenait, il aurait i Dans Paris , qui s'enorgueillit d'être fort à faire aujourd'hui, car on vend, | le flambeau de la civilisation, on peut dans le lieu saint, des messes, des j voir, de nos jours , deux cents méde-indulgences, des bénédictions, des cins se relever pour monter la garde images, des médailles, des places au autour de la tripaille sanglante in-nnrorii'o • at^nnniiiia AP fnpA ]noae on \ ventée par Ics jésuites, avcc la colla
boration de celle malheureuse détraquée : Marie Alacoque. Eternelle bê-tise_humaine ! -
paradis : secondes de face, loges ou fauteuils d'orchestre, suivant le prix.
On y vend Dieu lui-même, car les marchands ont pris leur revanche, ayant, à leur tour, chassé Jésus de l'église. ,
Si leur escroquerie ne s'arrêtait que là, passe encore. M^iis, dehors, ils vous tiennent ce petit discours qui ressemble étrangement à ceux que profèrent les camelots au coin des rues : « Qui n'a pas son Sacré-Cœur, son scapulaire, son Saint-Christophe? Allons, Messieurs, Mesdames, Mesdemoiselles, vingt sous seulement le petit sacré-cœur por te -bonheur ! . . . »
Ce n'est pas au centre de l'Afrique ni à des peuplades barbares ou ignorantes que des missionnaires — fichue mission, quand même ! — viennent vendre, en 1928, des médailles, des amulettes, des gris-gris, des fétiches! Non, c'est en France , dans nos campagnes, en plein centre des grandes villes, et même à Montmartre.
E t la foule des croyants de pendre à son cou ces carrés d'étolïe bénits, de se ceindre les reins du cordon à 7 nœuds de Saint-Joseph et d'accrocher à sa boutonnière le sacré petit cœur porle-bonheur à 1 fr. et au-dessus, car
s i I • П I: Я1/г~ п
11« |*txé«Ul«Pal«i)t Ui}t stcoqdt fols
^uand le catholicisme étend son ombre sur un pays, fût-il celui de Voltaire, la conscience s'obscurcit. Les hommes se laissent aller à des pratiques ridicules et la superstition se répand avec une rapidité déconcertante. E t L 'Eglise catholique n'est jamais à court d'inventions stupides lorsqu'il s'agit de soutirer la bonne galette des imbéciles ; voyez son Saint Christophe pour autos et avions, avec la devise : « Regarde Saint-Christophe el pars en sécurité ! »
Quelle protection peuvent-ils donc assurer aux conducteurs ces ronds d'aluminium, de bronze, d'argent ou d'or?
J e vous entends me dire : « E t les Nénettes, les Trèfles à quatre feuilles, les Pingouins ? »
A mon avis, ce n'est pas la même chose . Ces fantaisies de la mode n'ont pas la prétention de dispenser le bonheur ni de prévenir les accidents. Ne relevant d'aucun saint patron pas plus que de source divine, elles ne représentent que de petites inventions matérielles et commerciales : une amu
sante bagatelle dont on en rit. N'est-il pas plus agréablede
voir une poupée se balancer à l'intérieur d'une auto, que le pendu de Nazareth au cou d'une vieille bigote ? Un pingouin au revers d'un veston, plutôt que le viscère sanglant et répugnant qui vous classe de droit dans l'honorable corporation de la « Triperie Catholique » ?
Achetez donc, si le cœur vous en dit, des marionneltes et poupéesauxcamelots ; elles ne sont aucunement dangereuses et attirent l'attention par leur naïve el malicieuse apparence, tandis qu'il faut vous garder, comme de la peste, des féliches religieux qui représentent toute la somme de préjugés et d'infamies de toute la chrétienté.
Mais. . . si Jésus revenai t?
E. D E P E C H E .
LA ТЁТЕ SAÎ4S CERVELLE Une rue grouillante de faubourg, le
êoir. Le peuple, las, veule, la face morne,
remonte du bagne ou stagne à l'assommoir.
Il fait un de ces temps sournois d'automne oà, brièvement, le froid vous mssomme au coin des rues.
M. le Curé, vilain corbeau quia l'iior-reur des nues, rase les devantures de son grotesque deuil.
Soudain, Il bat de l'aile et s'affale, masse noire, sur le trottoir.
Vite, du peuple entoure le monticule. — Oit I Oh l on connaît l'oiseau, dit
ùue « main calleuse », c'est encore une de ces tètes sans cervelle qui, pour le compte de certain Père Eternel, triturent Jusqu'à les rendre idiots ceux dont la tète est au contraire pourvue d'un cerveau.
On regardait l'itidividu sans bien , comprendre : Il avait proféré de l'étrange. ..
Un être glabre, rabougri, au regard fuyant, et dont le col malaisément dis-
Solidarité sanglante Expérience et raison fournissent, à la
telidarlté de ceux qui souffrent, la base indestructible que moralistes et politi-cievs ont vainement cherché pour étayer leurs perspectives
Malheureusement, il arrive aux humbles d'oublier leur tftche. Des prêtres sans scrupules, des possédants intéressés, d'officiels charlatans du savoir ou de l'art y aident de leur mieux : par l'éducation, par la coutume, par des doctrines mensongères, ils déforment les cerveaux enfantins, s'assurant ainsi des serfs intellectuels qui travailleront pour eux, et un troupeau résigné de victimes pour les hécatombes du lendemain.
Gloire, honneur, intérêt national, et autres dieux modernes, sont des mo-lochs aussi cruels que leur ancêtre Jéhova ; ils exigent de sanglants sacrifices et leur temple émerge d'un charnier humain.
L'époque contemporaine n'a que sourire pour les flagorneurs de la tradit ion; elle réserve son indifférence ou son hostilité à ceux qui délivrent les cerveaux des fantdmes chimériques forgés par l'ignorance et la peur. Lutter sans merci contre les vampires s'impose aux esprits libres et aux cœurs forts. Malgré les Parlements, les Académies, les Sorbonnes et les Eglises, se lève à l'horizon l'aube des temps nouveaux.
L. BARBEDETTE.
3 0 U S C R I P T I 0 N m faiBor do Cooiité di Défense Sociale
Brestois Syndicat autonome des dockers bres
tois : 100 Ir. ; Listes : Tréguer, de Bresl : 143 fr. ; Damoy, de Brest : 20 fr. 50 ; Goavec AL, de Brest : 47 fr. 25 ; Littré, do Brest : 16 Ir. ; Le Lann, de Bresl : 13 fr. 30 ; Prigent Louis, de Brest : 5 fr. 50 ; Diverrés Jules, de Brest : 69 fr. 50 ; Fouquet, de Brest : 15 Ir. 50 ; Pri-
fent Hervé, de Brest : 30 fr. ; Jaflrénou, e Brest : 10 fr. 50 ; Mével, de Brest :
23 fr, ; Gouzien Pierre, de Bresl : 73 fr. 50 ; Louboutin, de Bresl : 4 fr. 40 ; Mé-rour, (Je Bresl : 20 fr. ; Hamon, de Bresl : 16 fr. ; Moreau, de Trélazé : 22 fr. 50 ; Moreau, de Trélazé : 13 fr. 35 ; Moreau, de Trélazé : 12 fr. ; Moreau, de Trélazé : 21 fr. 25 ; Moreau, de Trélazé : 35 fr. 25 ; Moreau, de Trélazé : 46 fr. ; Aubry, Le Mans : 17 fr. ; Aubrv, Le .Mans : 16 fr. ; Cellou, de Paris : 10 fr. ; Bonnenu, de Tours : 83 fr. 50 ; Beaufils, de Fougères : 36 fr. ; Beaufils, de Fougères : 31 fr. ; Jeaume, dn Fougères : 2f fr. ; Thiron-neau, La Rochelle : 50 fr. ; Elie Muttard, de St-Nazaire : 5 fr. ; Godin, de Nantes : 13 fr. 20 ; Godin, de Nantes : 15 fr. 50 ; Bagoussfl, de Kéronan : 30 fr. ; Richard, de Lyon : 50 fr. ; Syndical de l'Enseigoe-ment unitaire ; 130 fr. 50 ; Jeunesse Syndicaliste de Bresl : 20 Ir. : M"'« Goavec, de Bresl, 8 fr. ; Hervé Le Borgne, de Brest : 6 fr. ; Guy Le Tréis : 10 Ir. ; Marcel Guérin, de Brest : 5 Ir. ; Lochu René, de Vannes : 6 fr. ; Corfmat, de Vannes : 10 fr.
Total : 1.337 fr.
En réglant vos comptes chaque fin de mois, régulièrement, vous partici' peret ainsi h assurer la vie du Journal.
Rtppelez'vous qu'il nous faut faire face à notre facture d'imprimerie toutes les fins de mois,
Ea négligeant de payer h date fixe le montant de la vente du Flambeau, nos amis nous créent ainsi des inconvénients très difficiles k surmonter.
Songez y. L A C O M . M I 3 8 I O N .
simulait un goitre, répliqua avec arrogance :
— C est faux, Je conitaîs W. le Curé et Je .va/s qu'il raisonne.
Nombreusement, des bouches béaient — Vraiment I répartit la « main cal
leuse ». Eh bien, i'admets qu'il réson ne, mais c'est sûrement comme le tambour 1
Puis, se baissant, il souleva la tête du prêtre et, de son doigt replié, fit « toc toc » sur le crâne qui répondit comme la peau d'âne.
Phénoménale chose 1 Quand il la reposa -—un peu brusquement peut-être, cet homme ayant quelque haine de la soutane — la tête s'ouvrit : elle avait une fêlure
On vit alors, mystère dense, dans ce petit crâne le vide immense.
Et cependant, horreur suprême, la tête ouverte et sans cervelle, M. le Curé, de sa gueule en démence, dégoisait encore des sentances.
Manuel DEVALUES. (Extrait des Contes d'un Rebelle).
COLOHISSTEURS ! Qué de malédictions exhalées des
poitrines indigènes à l'adresse des requins coloniaux !
Que de larmes versées ! Que de sang répandu, le sang des pitoyables victimes des llibustiers patriotes et autres politiciens éhonlés et financiers escrocs .
La presse d'avant-garde s'est-elle assez tait l'écho des martyrs ? A-t-elle assez véhémentement dénoncé le « brigandage colonial » ? Le public a-l-il été averti des crimes perpétrés sur nos . . . protégés ?
Des scandales inouïs sont-ils venus éclairer suIGsammenl la férocité des. . . pacifistes el civilisateurs coloniaux ?'
Certains exploits, de lugubre^ mémoire, de colonisateurs au Congo belge, essayant des pétards à la dynamite dans le corps des indigènes, semblèrent réveiller la conscience humaine. Il y eut des grondements dans les métropoles.
E l , cependant, sans risquer de se tromper, on peut affirmer que le peuple ignore tout des rapines et des crime** des sombres fripouilles qui écument les riches colonies attachées à ce pays par la violence 1
Ces brigandages furent déjà suffisamment dénoncés et mis en relief par Vigne d'Octan dans sa « Sueur du Burnous » et sa « Gloire du Sabre ». D'aulresencoresligmalisèrentcomme il convenait tous ces r a p a c e s , couverts par les gouvernements successifs
PuÍ8 ,vo ¡c i , sur les brigandages dans l'Afrique du Nord, des documents singulièrement révélateurs. Ils sont fournis par Victoir Spielman, ancien colon, actuellentent administrateur du journal La Tribune Indigène Algérienne, par son livre d'un intérêt supérieur et intitulé « Les grands Domaines Nord-Africains ». Comment el pourquoi l'on colonise.
Il dénonce sans crainte les grands responsables. Des personnages fort connus du monde politique et gouvernemental, tels Waldeck-Rousseau, Boucher, ancien ministre du Commerce, Cochery, ancien ministre des Finances, Hanolaux, ancien ministre, Sarraut, Sleeg, Elienne et d'autres anciens sénateurs el députés, jouent des rôles qui s'apparentent fort mal avec les fonctions qu'ils détiennent dans la République, gardienne des grands principes des Droits de l'Homme et du Citoyen.
Leurs noms s'en vont rejoindre, dans le même opprobre, celui exécré de Lyautey qui, en juillet 1910, commença la. . . pacificationenmassacranl, avec ses goumiers, plus de 300 marocains venus réclamer contre un vol de 3.600 tôles de bétail.
Il faut lire le livre de V. Spielman, pour avoir un aperçu des concussions, gabegies, rapines, assassinats à Tac-tif des colons léodaux dans l'Afrique du Nord.
Il est piquant d'anprendre aussi comment le général Foulée, enquêtant sur le scandale d'Oudja, en I 9 I 1 , et ayant fait incarcérer de gros détrousseurs pris la main dans le sac , « fut mis en disgrâce » par un gouvernement qui couvrit ces forbans et leurs complices de Paris. R. M.
« Les grands Domaines Nord-Af ricains » en vente, 6, rue Pirette, Alger, ou aux Editions du Trait-d'Union, villa Fran-cisco-Ferrer, avenue du Frais-Vallon, Alger. L'exemplaire : 10 fr.
L ' O P I N I O N d e s A u t r e s
et , . , la Hôtre Le Flambeau de juin insérail, sous le
titre « L'opinion des autres », une lettre d'un correspondant qui, prenant prétexte de notre « déclaration » Ni Dieu, ni Maître, me faisait savoir que, suivant lui, le bon grain que nous semions ne germerait pas.
La lettre désespérément pessimiste de notre correspondant est basée snrce concept : l'instinct (tu îriil domine fortement l'individu. Partant de ce point de vue psychologique, il en déduit fatalement^ que toute possibilité de fraternité entre les hommes n'est qu'un mot, une utopie.
J'ai reçu, depuis. Une autre lettre. Notre aimable correspondant se plaint de l'exagération (?) de certaines de т е з phrases contenues dans l'avant-propos. U n'a nullement, dit-il, voulu jeter l'analhèm% mais simplement constater ce qui existe.
Avec mon regret de vous déplaire, cher citoyon, je maintiens les termes de l'avant-propos, estimant que toutle texte de votre lettre n'est nullemant une simple plainte, mais bien un anathène.
Vous considérez l'humanité, pour son excès de pourriture morale, « comme une pauvre m'iltî de terre, incapable d'être fécondée ».
Bien entendu, c'est une opinion et je n'aurais pas la naïveté de lui opposer que toul esl pour le mieux, que 1ез iadividas sont infiaiment boas et que nous vivons dans uu Eden I
Mais, de là, à douter désespérémeat, à ne vouloir recouaaître aux hommes que la faculté de se laisser dominer par le mal, et bien П Э П , citoyea, noa, et c'ejl vous... qMÏexagérez.
Croyez-vous que l'enfant' naît plus mauvaii... que Ьог? Non. n'est-ce pas ? Le grand coupable, c'est le milieu et non pas uniquement l'atavismi ancestral I
C'est bien le milieu qui influe immédiatement et uniquement sur l'individu, d'abord enfant, puis jeune houme, puis homme. Et, suivant l'ambiance du milieu où il aura évolué, l'enfaat, le jeume homme, l'homme, sera bon ou mauvais.
Or, mon char correspoadint, ce que vous semblez voir coainii héréditaire dans chaque individu, ce que vous vous obstinez à qualifier instinct du mal, n'est dans l'immense mijorité des cas, que... l'exUnorisation des formidables accumulations des souffrances — bagage héréditaire celui-là — des psuples à t r a vers l'histoire.
Je prétends, avic dos quantités d'aulres hommes, que si on permet à un enfant d'évoluer, de se développer dans un milieu sain où il n'aura que de boos et éducatifs exemples, cet enfant, et, par la suite, ce jeune homme, cet homme, sera forcément bon et conscient.
Votre opinion, trop pirliile d'après moi, n'est que la coaséquence d'observations fausses 1
En suivant votre raisonnemeal, da^s la situation actuelle, tant économique, que politique etsïciale, 1 ho nme devrait être une bftte féroce, le milieu étant vraiment propice au déchalaameat de la bestialité.
Ol', sincèrement, pensez vous affirmer actuellement que tous les hommes sont mauvais ?
Quels sont ceux qui oseraient nier que tous les jours, dans la vie, nous convoyons — à côlé de canailles — de très braves gens, très bonj, très sociables I Et nous sommes, je le répète, dans un milieu social où lout contribua à faire de l'homme une hôte féroce. Et nous pouvons constater qu'il n'en est on ainsi.
Accepter avec nous l'hypothèse d'une transformation du milieu social basé i Ur l'équité, la bonté, c'est admettre, recqjfe-j naître que l'homme peut être dominé ргг ta conscience du bien l
C'est à cela que tentent les efforts des hom лез épris de libei'té ; changer le milieu social, transformer de fond en comble la vieille société gutée jusqu'aux moell>{S, faire disparaître à jamais les causes qui font se déchirer les individus. Oui, c'est le désir le plus grand, l'espoir le plus cher pour les libertaires da voir disparaître : états, migistralures, polices, religions, armées.
Pour donner satisfaction à mon correspond int et au %si à boa nombre de lecteurs, sans doute, je me permettrai de publier, dans ce journal, non pas des extraits — ce qui est impossible faute de place — dos œuvres des théoriciens de l'anarchie comme Kropotkine. Grave,, Mulatesta, Faure el d'aulres, mais un passage d'une étude suffisamment claire du camarade G, Bastien, sur la conception destructive et consfuctive des libertaires, en un mol comment nous сопев: vous la Société libertaire.
Ditrulpe pour construire в Les anarchistes veulent tout détruire :
« Elat, justice, police, armée, propriété, « araent, commerce, e»phitation, morale, « religion, mtrie, famille.
« Ce sont des destructeurs sysHmatiquesde « tout l'ordre social, OàveulmtUten venir?
« Simplement à ceci. Ils trouvent la « Société actuelle bâtie à rebours de tout « bon sens, de tout esprit d'égalité «l d'huit manilé. Tout pour es uns, <jui ne savent « d'ailleurs pas en jouir. liten pouf les « autres.
« Les institutions économiques actuelles, « la dictature du ventre, sonl tout à l'avan-(t. tage des parasites^ au détr'mint dei pro-« ducteurs réduits à la misère, à l'escla-« vagc.
« l e s institutions pohttques forment un « vaste assemblage d organisation de la vio-« lence. Par la terreur, on maintient les a foules dans l'asserviisemenl.
(f La morale officielle, religieuiéj palrio-(Г tique, complète celte œuvre de mons « trueuse inégalité en abrutissant les cef-« veaux, en leur faisant adorer leurs en-
Dans un précédent article, je me suis appliqué à analgser l'esprit moulon-nier de la foule el je tirais la conclusion — aae je maintiens -— « qa'il n'y a rien ae bon à en attendre jo.
Je précise aujourd'hui qu'il n'y a pas d exception à celle règle. En effet, tant que chacun de ses éléments constitutifs ne s'est pas résolument rangé dans un camp ou dans un autre, aussi longtemps qu'il ne cherche pas à connaiire le « pourquoi » des choses, ni à raisonner à propos di quoi que ce soil, chaque élément pris à part ne représente qu'une unité aboulique, « amorphe el flasque », malléable, influençable à l'excès, el, par surcroît, essenliellement corruptible, que l'o\ peut indifféremment faire agir pour telle el telle cause, cependant absolument dissemblables.
C'est pour celte raison que j'établissais un distinguo (que d'aucuns ont pu juger trop subtil et forgé pour les besoins de ma démonstration) entra la Foule, masse incohérente el désordonnée, el le Peuple, force vive, disciplinée — ou qui devrait l'être — sous une règle de conduite formelle quelle qu'elle soit, bonne ou mauvaise, sachant, en principe, à quoi elle vise, à quoi tentent ses efforts el ayant l'espérance de voir sa comballioilé el son
iqae auquel Car l'humanité, selon moi, est com
posée de deux catégories d'individus : —Ceuxqaiontuneopinionbienàeux; — Ceux qui n'ont aucune oa qui
font leurs les abracadabrances ou l'apparente logique des centaines de concepts qui se coudoient.
Les premiers n'ont une opinion à eux qu'autant que, Tayarit reçue d'autrui, ils ont assez d'intelligence et de jugement pour ne pas l'accepter immédiatement el la veuillent soumettre à un examen critique sévère, auquel elle soil susceptible de résister. Parmi eux se trouvent patriotes, militaristes el cléricaux ; socialistes el communistes ; anarchistes, antireligieux et athées, donc : aristocratie, bourgeoisie el peuple. Ceux-là savent pourquoi ils combattent, ce qu'ils veulent, ce à quoi ils espèrent aboutir par une propagande inlassable et le maximum de réalisations pratiques que leur autorise la loi.
Les autres, ceux qui n'ont pas d'individualité propre oa n'ont, pour penser, que les productions plates, genre Francisque Sarcey oa Clément Vaulel, dont ils répètent les creuses tirades comme reproduisant assez fidèlement leur façon de... ne rien voir, forment la foule où l'on retrouva', de même que précédemment, aristocratie, bourgeoisie el peuple {ce derniir mot pris celte fois avec le sens qui lui esl généralement attribué, savoir : la classe qui produit el ne raisonne pcfs —• que j'accuse de faire partie intégrante de la foule — au lieu que je prétends que le peuple est la classe qui •produit et qui sait penser) formant les trois classes de la société actuelle. Je ne viux pas faire au clergé l'honneur de le catégoriser, comme cela fat fait aux Etals généraux, puisqu'il ne représente pas une idée qui se paisse concrétiser, mais qu'il est bien plutôt une secte abominable dont le mensonge et l'imposture ont été la pierre angu-
u nemis, en bourrant de préjugés les es-a pri*s pour qu'ils ne voient point clair, en « cultivant la haine dans Us caurs pour « diviser Us opprimis, car leur entente « seraii dangereuse. ,
(( Tout cela, autorité politique, écono-« mique et morale, a été établi peu à peu, « au cours des âges. Cela forme un bloc où « tout se tient, oà les diverses formes éfau « tori'é se soutiennent l'une l'autre. On ne « brisera pas l'une sans anéantir les au-« tns Une seule forme d'autorité, politi-« que, économique ou morale, subsisterait-« elle après une révolution, qu'elle regrou a perait.et referaiUoutes Us autres... jet * tout serait à recommencer.
a Ce qui s'est produit jusqu'aujourd'hui « pour toutes Us révolutions.
1 L'exnériencedu passénous aappris qu'il « ne fallait pas faire les choses d. demi, « se contenter de replâtrages sociaux, a n'empêchant pas la vieille maison pourrie 9 de subsister avec ses tares.
a C'est un Monde Nouveau qu'il fauL i créer, un Contrat Social totalement dif-' « férent de l'ancien. Il faut que l'Autorité s fasse place, à l'Associa'ion des hommes « libres ; l'Exploitation à une organisation a sociale basée sur l'Egalité réelle ; la Hai-« neà l'esprit el à la pratique de Solidd-« rite.
« Quand on veut cmslruire une maison « à la place d'une autre et qu'on ne dispose. « pas d'autre terrain, il faut bien abattre. « la vieille, d abord. La terre étant dc^ns. « sa presque totalité accaparée par les..pri-f « vilégifs qui courbent toute Ihumanité « sous leur joug, ce n'est que sur les ruines u des insHtulions actuelles que la Société <t libertaire s'édifierait.
Extrait de la brochure La boeiété Libertaire, de G. Bastien, en vente au Flambeau, Maison du Peuplé, Brest, ou aux : Editions de Germinal, 12, Place Fauvel, Amiens. Prix : 0 fr. 7 0 franco.
teii^ de fMt établissement, "Wart^ qiie La misse dinÚoi4as que
l'on groupe í<¿us le nom gér0ique et 1res oagae dé « peuple »^ n'a ffas^M'o-f)inion détermnéé ethe siJtH ^qúí les impulsions données pur une presse stipendiée el émargeant aux fonds secrets, où les conseils intéressés depo-lilipiens crapuleux et arrivistes, elle n'est que la « foule ». Ltrsqu'un cerr tain pourcentage s'en sépare pour rechercher la lumière da savoir el de l'étude, afin de juger objeclioement de la valeur des différentes doclrinek soumi.<(es à son appréciation el au sens aigu qu'il a de ses nécessités et de ses besoins, il devient vraiment ce que j'appelle le (ipeuple», avecuneinlen-lion déterminée de délimitation, c'est-à-dire une colleclioilé de personnalités dont chaeane pense, ehefche,' étudie et critique en toute connaissance de causer, v
C'eil du "moment de celle scission du peuple prenant peu à peu coris-cience, d'avec- la foule ignare, que se forment les partisans^ chacun allant vers ce qu'il croit être bon. Beaucoup se trompent et les prêtres sont certainement unanimes à prétendre que nous sommes égarés en menant le combat, non seulement au dehors, mais conire leurs dogmes sacro-sajnts.
La preuve en est à faire en ce qui concerne l'inoportUnité de nolre^^c-tion, au lieu qu'elle semble faite depuis longtemps, de la faillite t ou tout au moins de la déconsidération patente de la religion et plus particulièrement de celle issue des' enseignemenh fA?-buleux de Jésus de Nazareth.
Cependant, si éloigné que je s^is du credo philosophique d'an jeune patriote convaincu, équipe Tailtinger, je préfère avoir affaire avec lai plutôt qu'avec un individu se réclamant de la foule, car entre son parti fit le mien « c'est une question de force» (Clemenceau dixit) indépendamment de la possibilité —très relative-—qiUfi j'ai de l'amener pacifiquement à a'nJs concepHon plus saine, plus humaine, plus « peuple », des choses sociales. Il n'en est pas de mêmf aôec-an in4i'-vidu punurgien, tant que c^lui-ei ne voudra pas prendre parti, car ci'êst s'essayer à dresser un échafaudage sur an sol mouvant que compter sur la foule, aussi longtemps qu'elle senai^ seulement ce au'elle est. . /
J'accuse d appartenir à la fonlf méprisable l'aristocrate qui est imba de ses préjugés de caste sans lesaùoir raisonnes jamais ; je bourgeois^ iris-tinclivemenl cocardier, patrióte, bêlement chauvin parce qu'il est habitué à ce qu'on le soit dans son entoiircige et qu'il croirait déchoir s'il ne hurlait avec les loups et n'adorait lis idoles que la société lui impose ; le. théiste qui a la «foi du charbonniers (tant glorifiée par le clergé qui^soif,-tiaite que chacun n'ait que celle-là, à l'exclusion de toute autre, pourniieaùc asseoir sa domjnatiohïkt ne àherehe pas à concevoir sa religion autrement que par ce qu'il en apprend, mécaniquement, depuis les genoux de sa mère jusqu'aux sermons logomachiques de son bonze noir.
Ce n'est pas tant parmi les parti" sans que la propagande sociale ^évertue à trouver des adeptes, car làidçke en est malaisée elce n'est pas du Jqw^^ sinon de l'heure à l'autre, qu'un cld-uersaire du communisme, par exè'm-pte, se ralliera au 'léninisme moSco» vile : c'est principalement pour arracher autant d'individus que possibie à la foule que se prodiguent tant d'u-pôlres et de faux-apôtres. C'est la foufe le grand réceptacle d'où chaque militant-recruteur de toutes les écoles^ s'improoisant « pêcheur d'hommes o, amène dans ses filets de quoi grossir les rangs de ses frères d'idées.
Et il faut bien croire que la foule est inépuisable, que ses ressources sonl infinies et ses vagues éterrieUes, car, inlassablement, tes orateurs causent, hurlent, tempêtent, et, inlatra-blement, avec la passivité gai est: s.on caractère propre, la foule se reforme un peu plus loin, amputée de quelques persuadés de la onzième heure, mats toujoacs vivant sgmbole du panurgis-rne intégral. _ . • i '
Je ne puis mieux terminer cet article qu'en mettant sous ôos geai" ce qu'écrivait le grand psychologue et so-ciplàgiii Gabriel Tarde, sur la fo^e :
« Unè'foate esl'lin fantassif â^lé-<r ments hétérogènes, iqçpnnus les uns « aux autres.
« Pourtant, dès quarte' étincelle de (( passion jaillit de Vuh d'eux, éléc-« irisé ce pêle-mêle, il se produit une « sorte d'organisation subite, deg^né-« ration spontanée ; cette ^incohéî^n-« ce devient cohésion, cébf aujf^i^çient « voix et ce miltier d'homme^^résfis « ne forme bientôt plus qu'une seule & et unique bêle, un fauve innommé et « monstrueux qui marche à .SQjt but
avfic une finalité irrésistible... » QuoÜ eral demoonsiràndum !
G A VARD-Peepo.
Ы Petits Nous avoos monfré, dans un pic-
cédent'article, que certains jouets, dits fctélljqueux, côpondsnt assez bien aux besoins en№ntin9J Nos petits aiment le bViiit, lès Ct>iileu)r5, le mou-Yement ; c'est pourquoi, disions-nous, ils peuvent être momentanément satisfaits par • les tambours, clairons, les panoplies, les soldats de
-de plomb. Le danger viendrait des habîludës'îque peuvent faire naître ces jouets à ce moment.
Nous ne pouvons songer à supprimer les besoins de l'enfant, co serait violer sa nature, mutiler le dévelop-
Kement normal de son intelligence, lais nous pouvons changer l'objet
qui sert à les satisfaire : le jouet. Et encore est-ce chose assez délicate. Dresser les entants est chose facile, les éduquer est œuvre plus ardue. Et songez combien lo dressage peut être néfaste par les réactions qu'il engendre : A dresser un entant, on arrive souvent à un résultat tout à fait opposé à celui que l'on recherchait.
« l ' C e n'est que par une observation patiente et minutieuse de l'enfant qu'on arrive à dévoiler ses tendances. Les parents n'ysongent peut-être pas assez dans le jeune âge de leurs petits. C'est à cemomentsouvent que les habitudes se créent, que les aptitudes naissent) que les tendances se forment.
Et ce n'est que par la connaissance parfaite d'uneafant qu'on arrivera à le guider judicieusement et sans heurts, j
H... est un petit garçon bien ca l me et bien doux. Cependant, son al-
" lure mule contraste avec sa nonchalance : enlaut robuste, au teint bronzé et au traits énerglque.s, déjà bien marqués.
H... aime les fusils ; les pistolets à amorces le tentent surtout.
— Moi, dit H... , quand je serai grand, je Serai soldat.
— Et pourquoi ? • — E h bien, pour tuer lous ceux qui feront que m'embéter !
— Ton papa ne t'embôte jamais, heureusement.
- O h , s i ! — Et tu le tuerais aussi ? — Ah, tiens ! hipn sûr I H.«. se laisse souvent « embêter »
cpoaiçj^ il dit, et il a peut-être vu dans le fusil le moyen de défense facile •t sûr. C'était simplement un enfant c ui n'osait pas s'affirmer, un enfant timide, nonchalant même, qui se laissait trop facilement submerger par S i s camarades.
Il nous a suffit de le suivre un peu^ de lui donner quelques rôleâ de premier plan où il avait besoin de s'affirmer devant ses camarades et de faire preuve à^an peu d'initiative
gersonnellepourqueH...,^ plus çon-anten lui,délaisse son jeu préféré, le
pistolet. Son « arme » ne lui servait plus à rien ! Il était assez sûr de lui.
A-..vestun petit jipnhomme autoritaire, très viVjint. Tout en lui sent ladécision: allare, V O I I E brève, regard éveillé.
Il est très remuant et boude facilement lorsqu'on ne lui cède pas. Les tambours attirent son attention.
Parmi quantités de beaux jouets exposés aux <r Dames de France », un minuscule tambour fixera aussitôt ses regards ët il pâlit. Il a déjà un fusil et un tambour, il lui en faut un deuxième. Il est têtu. Nous lui faisons
«gentiment comprendre que fusils et tambours sont de vilains jouets, il nous promet de ne pas acheter un autre tambour. Mais notre bonhomme a bien pâli. Une crise le traverse. Que faire ? N'aggravons pas la crise, laissons-le quelque temps... Les étrennes sont passées...
- - E h bien A..., qu'as-tu acheté pour tes é t r e n n e 3 ? ( H ê s i t a l i o n , pâleur extrême de l'enfant... Ne le brus-
3aons pas). Un joli tambour, sans oute ? . — Je nai pas besoin de
tambour et j'ai cassé mon fusil 1 C'est très bien cela, et qu'as-tu
acheté? — Un rémouleur qui marche «.tout seul et qui fait des étincelles sur
la meule. — Quel joli Jouet ! tu vas me le montrer X — Oui I (Notre bon-
1 -homme ne s'attendait pas à c e l a ; nouvelle pâleur). Comme il était à
^prévoir, le rémoiileur est volontai-'t'remenl oublié. , ' , •
Nous insistons, on nous l'apporte, mais bien dissimulé sous le veston, a Tiens ! s'écrie le frère aîné, où va A... avec mon rémouleur ? I! n'a qu'à prendre son tambour, lui 7 » A... est
''éperdu, la cnse atteint son maximum, et notre bonhomme nous le fera bien voir. ^
< — C'est à ton frère ce rémouleur ? — Non, c'est à moi ! — Veux-tu que je fasse venir ton
•*frè^é^ — Si tu veux I — Le rômoufour lui appartient. —
Non, flion frère ment ! — Veux-tu que j'aille le demander
à ta maman? — Ndn... — Alors, c'est à ton frère? — Oui.
- i - Je V a i s lui rendre son jouet? —•
Non, c'est à moi !
— Mais tu mens ! C'est très mal de mentir, sais-tu ?
Noas insistons par la douceur, le rémouleur esl remis au frère.
— Et toi, qu'as-tu demandé pour tes étrennes ? — Une auto mécanique I Et notre petit de nous faire une description précise et enthousiaste de l'auto qu'il avait eue.
— Comme tuas eu de la chance ! Une auto et un tambour, tu as élé gâté ! — Non, jo n'ai pas de tambour !
-••''La vérité, c'est que A... avait eu un tambour et pas d'auto et que le fusil n'avait pas été cassé comme il le prétendait.
. La crise avait été dure. U ne lal-lait pas abandonner cet entant. En effet, deux jours plus tard, il commettait un vol de crayons de couleurs h l'école. Il avait volé quatre crayons. Le larcin fut heureusement aussitôt découvert. Mais au lieu de l'avouer, il déclara carrément à sa maman que c'était à lui qu'on avait volé deux crayons : « J'en avais six, avant ». La miman nous mit au courant. Bien doucement, nous interrogeâmes notre petit, mais il nous avait en méfiance. Li tâche devenait pénible. U fallait éviter de nouvelles crises.
Naturellement, les quatre crayons avaient bien été volés par lui. Il n'en avait jamais eu six en sa possession, de sorte qu'il mentait effrontément en se prétendant volé lui-même de deux crayons.
Nous apprîmes, par la suite, que A. . . avait été toujours veleur et menteur et que sa maman le considérait comme une mauvaise tête.
Le plus étonnant de l'histoire, c'est qu'il s'agit d'unentant de six ans. Que taire en face de cette petite volonté ?
Lui redonner notre confiance : nous lui avons confié bien des petits secrets, il a commencé à se confier à nous ; le distraire par des jeux mouvementés répondant à son tempérament nerveux et, surtout, lui redonner confiance en lui-même, en le chargeant de missions délicates dans lesquelles bien des objets tentants lui passeraient par les mains.
Nous avons réussi. A... semble sauvé. Il est calme, gentil, joueur, il se confie volontiers. Son maître se déclare satisfait de son travail et de sa conduite à l'école. Il s'intéresse au travail de son papa et bricole souvent à la maison.
' Cèt exemple méiitait d'être développé. Nous aurions voulu pouvoir le taire plus longuement pour aider les parents.dans leur tâche ardue, d'éducation, et essayer de leur montrer leurs erreurs possibles dans leurs gronderies. Gronder est parfois bon, le plus souvent néfaste ; mais cela ne suffit jamais, il faut aider l'enfant à se sauver par lui-même après l'avoir bien analysé.
Dans ce sens typique, le fusil et le tambour nous ont mis sur une piste pour découvrir la petite nature de cet entant. Le plaisir qu'il prenait aux jeux de bataille, de bouteilles cassées, son petit caractère volontaire nous ont montré qu'il y avait quelque chose d'autoritaire, de petit chef qui prenait germe chez cet enfant. D'autre part, le plaisir qu'il prenait à voir tuer poules et lapins, et les descriptions qu'il était capable de faire, ù son âge, sur la mort de la poule, avec : couteau rouge, filets et caillots de-sang au bec, battements d'ailes, clignement des yeux, derniers sursauts — avec accompagnement, de sa part, de rires et de crrs — nous faisaient craindre une déviation fâcheuse do cette tendance qui se marquait chez l'enfant.
Cette dure crise qu'il a traversée l'aura peut-être sauvé, comme il se peut ciu'il soit encore à surveiller. Avec les enfants, la tâche est toujours h commencer, mais n'est jamais finie.
GUY.
LA MUSE DE SANG
Le Drapeau de
ÉCHOS E T
C O U P S
— J o parle en votre noi)i, ô Frère» ieiior(M, Qui n'ose/, pus clamer vulru nméru яоиГГгапсе, E l moiiircr, .чап.ч un mot et .чпмя unu .«ipérnnce, Pour НПО humoiiilc eux Cliofs deshonoré» 1
J e pnrli! PM votre nom, Л Parants г)! plonfe* La morlil 'uri fils, fut pour lui я& délivrance, ' E l n u pouvez p l u » croire, après ce l l e nuvrtncc , En vos bourreaux n i e n l c u r A , qui vo l i iont lanCleurré» !
• c • Je. parle en votre nom; muets ami» do la tombe, Qu , san» c R s i i ! , acnrolMt*/. l'inutile hécatombe, E l surgirez, do lorre au jour, de Vérité !
— En votre nom Л ton», j e m'adresse ft la fotlle. Pour ( lu ' e l lu niboro enlin, suf l 'Univers q u i croule, Le Drupuait du llévoltu ul do Fratcroi lA.
Marc, do L A R R E G U Y .
SoiiscrlptiDn ppur iB " PlamlieaM'* p. Gavard (Paris) 6 fr. 50 Ch.Holz — 8 1r.00 E. Defèche (Lyon).. 3 ». A. Faucier ( P a r i s ) — 5 ^ Monlagnet — 1 * Guéguen f B r e s l ) . . . , . . . . . . . . . . . . 5 » E. Fouquet— r . ' . . ; ' i 1 4 0 Nicolas (Paris) . . . .v'v..'. • 1 * Guinée (Rennes) . . . . . . . ; 2 » A. Bagousse (Lorient) 7 50 Bonnaud (Angers) 1 *
Idolâtrie chrétienne A Sarragosse, ij existe dans le temple
de la Vierge du Pilier, patronne de cette ville, uu rouge manteau de toréador qui, paraît il, dispense courage et bonheur aux privilégiés qui le touchent.
Ce nouveau culte date seulement de l'année dernière. Lors d'une fête en l'honneur de la Vierge, un torero dont hîs prouesses slupéfîorenl la foule, fut porté eu triomphe jusqu'au seuU de l'église consacrée à la mère de Christ. Là, le curé delà pAroi .sse, né malin comme tous ses confrères, supputant les avantages à retirer d'un tel événement, s'empara alors de la cape du héros du jour et, en guise d'offrande, la déposa aux pieds de la madone en pierre.
Ainsi, la toile écarlate drapant un habile « saigneur » devint sacrée.
C'était bien son tonr i La presse a relaté, sur difiérents tons,
l'aventure du vice-préfet de police de Berlin, le Weiss, rossé par ses flics au cours d'une manifestation.
Ayant eu la malencontreuse idée d'atténuer la bestialité de ses subordonnés, ceux-ci, croyant avoirafïaire à un vulgaire manifestant, lui firent goûter les défices du passage à tabac.
L o plus drôle c'est que le préfet, témoin d e l ' a s s o m m a d © d e s o a c o l l è g u e , n ' o s a
bouger ni intei venir, dans la crainte de partager le même sort.
Quel dommage, tout de même, que Mossieu le préfet n'ait eu, lui aussi, un petit aperçu des bìetìraits de... l'Ordre,; en recevant une distribution de coups dei matraques sur la nez, ainsi qu'une averse j de coups de bottes sur les tibias.
Parltanlsme... pontifical Qui l'eût cru, le pape s'est voilé la face
d'horreur en apprenant que, sur les plages italiennes, les baigneuses, en maillot collant, étalaient leurs charmes.
Le pire, c'est que, suivant la circulaire pontificale, tous les curés d'Italie sont mobilisés pour exercer - une vigilance -— bien en rapport avec leur mission sacerdotale, n'est-ce pas <— de lous les instants sur les jolis bras, seins et croupes exposés à leur divin regard et de signaler — à qui 7 — les petites femmes portant des maiUots indécents 1
Voyez-vous d'ici ces messieurs aux -trousses des baigneuses, les auscultant du regard I Mais à quels dangers le Saint-Père va-t-il les exposer, ces pauvres mortels dont les soutanes ne sauront garan* tir, en pareil саз, les faiblesses de la chair !
A moins que le vieux Saint-Pépère n'ait trouvé un combine, en accord avec Mussolini, pour œuvrer & la... repopulation de l'Italie?
L'origine de la presse pourrie Le premier grand journal d'informa
tions françaises et étrangères, La Gazette, fut fondée en 1631, le 30 mai, à Paris, par Théophraste I^enaudot.
Le premier recueil des numéros de 1631 porle cette édifiante dédicace au roy :
La Gazette est le journal des foys et des puissants de la terre... loul y est pour eux el par eux, qui en font le capital, et le» autres personnages ne leur servent que d'accessoires.
Nous constatons que le Directeur de la feuille était un homme très à la page.
Inutile de dire que, depuis lors, rien n'est changé, car la vénalité de la presse bourgeoise n'est plus à démontrer.
Quelle franchise ! Le Progrès social nous comptait une
petite histoire d'une saveur toute particulière.
Il s'agissait d'un vovage en mer qu'accomplissait le brave abbé... Tromllard.
Une tempête s'élève un jour, formidable. Le digne abbé, pas du tout rassuré au début, manifesta une sainte frousse
' qui allait crescendo. Puis, s'adressant au capitaine :
— Y a-l-il vraiment du danger? — Je le crois. Si le vent ne tombe pas
avant une heure, nous serons totft' au paradis.
—-Ah! que Dieu nous préserve;d'un tel malheur !
Pas possible 7 La Dépêche de Brest, cette vieille com
mère qui recueUle et accueille tous les potins, ne nous signalait-elle pas que certain adjoint au maire de la ville de B i v - s t , socialiste s ' i l vous plaît et légume du comité de la Foire-Exposition, avait pleurniché dans le gilet du ministre du Commerce, pour obtenir une... récompense !
S'fi enest ainsi, cet adjoint-maire, so-ciafiste s ' i l vous plaît, nouspermettra-l-U de lui souhaiter que Poincaré lui accorde r « Ocdre du Poireau » et la « Médaille de Lourdes », et qu 'il défile devant le front des troupes au prochain 14 juillet.
Ce sera suffisamment suggestif pour ceux qui n'ont pas d'oeillères.
Incommensurable bôtlse i On se souvient de la prédiction dé'ce
pasteur anglais sur la disparition, à heure et jour fixes, de la coquette ville de Wey-moulh. Exactement à 8 h. . 3, l'engloutissement devait avoir lieu.
Si certains haussèrent les épaules à l'annonce d'une pareille stupidité, i l n'en est pas moins v -ai que la multitude était altérée et que la ville, à l'approche de l'heure fatale, prenait déjà l'aspect d'une
ville morte." Puis l'heure passa, la maréese produi
sit comme à l'ordinaire, ^ ^ - l ^ - ? : « ^
Au XX» siècle, les bonzes de lous les cultes peuvent encore exploiter abominablement l'imbécillité individuelle.
Les religions el leurs suppôts sonl véritablement un puissant obstacle à l'éclo-sion de l'inteHigence el de la conscience humaine. f^-^S
Le Pape et la Républlpe Il ressort d'une élude relative aux in
terventions du Saint-Siège dans la politique française, publiée par M. Gillouin, dans l'Europe nouvelle, que le pape Pie XI est un fameux roublard qui sail s'ins-îirerdes... quahtés de ses prédécesseurs es plus retors,
">i En effet, alors qu'il affiche une affection sincère pour la République et qu'il étrille pas mal les gens d'Action Française, on nous présente un autre Pie XI jersonnellement monarchiste, parce que^ a constitution de l'Eglise est monar
chique. Dirigeant seul sa politique, il est ma
nifeste qu'il eût soutenu ouvertement l'Action Française. Mais le cardinal Gas-pari, grand politicien, a jugé opportun: d'afficher des opinions démocratiques. '
Dans l'attitude du pape et de son Gas--pari, toute l'hypocrisie de l'Eglise se^ manifeste. Et quelle hypocrisie !
AUX TraTalllenrs Il n'est peut-être pas inutile de déciller
les yeux des travailleurs qui espèrent encore, par la voie gouvernementale, une amélioration à leur sort, en leur rappelant quelques phrases d'un discours que Poincaré prononça à Carcassonne :
Assurances, hygiène encouragement à la natalité, amélioration du logement, lutte contre tant deßeaur qui affligent l'humanité, lout doit être tenté dans la, mesure des ressources budgétaireg. pour rendre la destinée plus douce à ceux qui travaillent et à ceua qui souffrent... »
Mais il ne s'agit pas de voler des crédits les yeux fermés, sans assurer des rectlles correspondantes, il faut proportionner la dépense aux moyens.
On ne saurait mieux se moquer du pauvre monde I
En effet,.comme il n'est guère possible de pressurer le pauvre consommateur, sans aggraver la misère des ouvriers, pas plus qu'on ne veut s'en prendre aux pri-vüégiés de la fortune, el que, d'autre part, les finances sont englouties en plus grande partie par les budgets militaires, nous attendrons loujours l'application de programme social, si minimum soit-il.
D ailleurs, pourrait-U en être autrement sous le règne de l'autoritarisme et de l'incohérence !
Le divorce de Salnt-Plerre Il existe, paraît-il, au Vatican, de vieux:
textes affirmant que Saint-Pierre était marié avant d'être « nommé » premier pape catholique.
Dès qu'il entra en fonctions, il se sépara de sa femme èl accomplit ainsi un acte que l'Egfise actuelle condamne.
Gomme bien l'on pense, le Vatican s'est toujours refusé à ce que l'on prît connaissance de ces documents par trop compromettants.
Dédié an Passant Lu dans l'ouvrage : « Pourquoi je suis
catholique », du rédacteur de la Croix, Jean Guiraud :
Le catholicisme ne tombe pas dans les chimères dangereuses de l'internationalisme et du pacifisme...
Le catholicisme sait que l'humanité étant imparfaite et cédant trop souvent aux con; voitises el à la haine, il y aura toujours en son sein des discordes el des haines. , Si le Christ pouvait revenir, que dirail-il de celte déformation de sa doctrine ? Car c'est là, évidemment, la consécration de lous les crimes commis contre l'hu-manilé,j^n particulier par l'Eglise, et l'absolution de ceux à venir.
Il est curieux aussi de noter combien des anticléricaux, genre du Passant, s'apparentent avec leurs pires adversaires dans celte affirmation de « l'homme-mauvais. » I
Statistique Un avocat de Rouen vient de publier un mémoire dans lequel il constate que sur 100 condamnés aux travaux forcés à lemps, 80 ne savent ni Ure ni écrire; que sur 10 condamnés à la peine des travaux forcés à perpétuité, 8 ne savent ni lire ni écrire; sur 5 condamnés à mort, un seul sail lire et écrire. Les irois-quarts des condamnés u'ont pas atteint l'âge de 30 ans.
L'avocat aurait pu ajouter que 99 o/o de ces condamnés avaient reçu l'instruction religieuse.
On ne saurait mieux faire le procès de l'Ignorance, cette fille chérie de l'Egfise.
Sainte ardeur Dans la Lumière, Albert Bayet, appré
ciant hautemenl la u Caravane sans Chameaux », de Dorgelès, mentionne une .scène se déroulant au Saint-Sépulcre, à Pâques :
L'auteur part, grave, recueilli, pour aller entendre une messe au lieu où le Christ fut enterré : au lieu d'une messe, il en entend cinq à la [ois. Le Saint-Sépuleren'esl pas un sanctuaire où les âmes s'unissent, e'csf un terrain de combat oii viennent s'affronter les
f sectes rivales. Cornettes, voiles, fez, barrettes, I turbans, sont les insignes des troupes enne-i mies : « Tous les rites officient en désordre,
les Arméniens entonnant le Sanctus lorsque
les Grecs sont à l'Offertoire, el l'on cherche vainemenl,\à placer son amen dans ce lohu-bohu.xf^^^^
Malgré tout, l'auteur s'efforce de ressentir quelque émotion; il va y parvenir, nouveau tumulte. C'est le clergé syrien qui arrive. Il a tout calculé, bien entendu, pour troubler la messe latine. Tumulte, cohue, glapissements. La police langlaise apparaît. L'inspecteur Durf grand, gros, énorme, saignant comme un beefsteack. joue des reins, du coude, prend des gaillards par les oreilles, saisit dis poi-gnées de cheveux, repousse, renverse, empilz, el un semblant d'ordre règne un instant : la procession des latins s'organise.
Au milieu des cris, prêtres, séminaristes, pèlerins, se mettant en marche, entonnant un cantique. << A l'instant même, le vacarme, que l'on croyait à son comble, reprend plus violent » : les schismatiques, d'un effort désespéré, essaient de se jeter sur le cortège. Mais l'inspecteur Durf esl là. Sa cravache à la main, il suit le patriarche : l'un applaudit, l'aulre'cogne. Et, entre Syriens et Coptes, rejetés à droite et à gauche à coups de cravache et à coups de botte, le Saint-Sacrement passe...
Dans le méli-mélo brutal de croyants aveuglés de sectarisme, apparaît l'impuissance de Dieu, maître des êtres et des choses, à se faire respecter, et, partant, son inexistence esl flagrante. D'autant plus que la parole sainte nousapprend que « l'homme s'agite et Dieu le mène » l
Les sangsnes Voici ce que le bonhomme Voltaire
écrivit : Chaque élat de l'Europe est ruiné
après une guerre de sept ou huit années f c'est que chacun a fait plus que ses forces ordinaires ne comportent. On a souvent demandé ce que deviennent tous les trésors prodigués pendant la guerre, et on a répondu qu'ils sonl ensevelis dans les coffres de deux ou trois mille particuliers qui ont profité du malheur public. Ces deux ou trois mille personnes jouissent de leurs fortunes immenses dans le temps que le reste des hommes est obUgé de gémir sous de nouveaux impôts pour payer une partie des dettes nationales. *
Depuis l'époque du profond philosophe, il n'y a rien de changé, sinon que le nombre des mercantis s'est davantage accru.
Illogisme Une repasseuse de 60 ans, J . Baylac,
a élé arrêtée pour avoir commis plusieurs vols dans les églises da Toulouse. Elle s'y prenait principalement — métier oblige — à la lingerie, tout en ne dédaignant pas les chandeliers de cuiVre.
11 faut déduire de ce fait-divers que les prêtres ne croient guère en ia justice divine pour qu'ils s^empressent de recourir à celle des magistrats, lesquels n'appliquent pas précisément la loi du pardon.
La solution La presse française, qui a stigmatisé
l'action des pangermanistes dans le malaise alsacien, à propos du procès de Colmar, a oublié de nous parler de deux organisations patriotiques : la Ligue Rhénale et le Comité Dup'eix, qui tendent à l'annexion, à la France, de la rive gauche du Rhin.
D'autre part, des Alsaciens, fatigués de voir que leur contrée est l'enjeu de guerres entre deux pays impériafistes, envient le sort delà Suisse el désireraient faire partie de cette pacifique nation.
Il y a bien un moyen d'arranger les choses : c'est d'adopter une idiome el un enseignement internationaux, de supprimer toutes les frontières et de renvoyer à de plus utiles occupations tous les mi-fitaires de carrière.
Leur morale Du Socialiste d'Aurillac du 3 juin : « Pendant que, sur.le Gravier en fêle, les
Aurillacois se dislrayaient de leur mieux, un groupe que protégeait la pénombre, attira l'allenlion de forains installés près de la Jordanne.
« Non loin de là, sur le parapet, un homme qui venait d'arriver laissait errer ses mains sur les cuisses d'une fillette de 7 ans et l'embrassait, lorsque les témoins interrompirent ses agissements inquaU-fiables-
« C'était peul-être sa fille ou celle'd'un parent ? .
(( Innocente, elle avait fait la connaissance du Monsieur quelques instants auparavant et, confiante, lui avait accordé son amilé contre... un tour de manège.
« Le Monsieur esl pourtant d'un âge raisonnable : il a 42 ans.
(( Ce n'est pas un misérable, ni un dé-séquifibré, car il exerce une fonction (lui exige du tact et du savoir : celle de i'éau-cation de l'enfance.
« II n'est pas de « l'école sans Dieu qui pervertit les jeunes esprits» : professeur à l'école catholique Albert.
« C'est simplement pour l'empêcher de tomber que j'ai accompli ce geste, a-t-il déclaré.
« De nombreux parents doivent actuellement se demander, comme nous, si celle excuse si légère sera acceptée par la Justice actuellement saisie de cette affaire de mteurs qu'aggrave singufière-menl la situation de l'inculpé. »
Faites connaître autour de vous « L e F l a n ) b e a u »
Trouvez-lui des lecteurs, puis faites-les s'abonner!
BREST COMME EN ITALIE? - Le minisire de lu marine, voulant sans doute se mettre au pa^ avec la chose réactionnaire que nous subissons, vient de jouer un bon tour aux ouvriers de l'arsenal.
En elTet, ne s'avise-t-il pas, dans une décision ministérielle du 9 mai 1928, de prescrire que les médailles d'honneur allribuées au personnel ouvrier seront remises aux intéressés, en grand cérémonial, au cours d'une prise d'armes ou à l'occtision du lancement d'un bâtiment.
Verrons-nous donc un jour, sur le Cours d'Ajol, d'' braves travailleurs recevoir une décorulion •>ntre deux incolores Marseillaise et deux insipides défilés de baïonnettes?
La prose du Cotylien, préconisant lo régime fasciste en France aurait elle de l'emprise sur le ministre de la marine ? Quoi qu'il cn soit, ce dernier, décrétant une mesure qu'une chemise noire ne désavouerait pas, oublie tout simplement nue 1еч ouvriers ont - bien plus que d aitres — le souci de leur dignité.
El M. Leygues, qui fait de l'ironie, devrait se rappeler de la réception mouvementée qui échut, il n'y n pas si longtemps, à l'un de ses prédécesseurs, M. Ra-berli. Joachim K E R V E L L A .
— O - ^ LA GIFLE DE L'ABBE MADEC. -
Le 3 avril, vers SO heures, l'abbé Mackc, passant avenue Amiral RH'eillère, entendit un marin imiter le croassement du, corbeau.
Se considérant comme insulté, l'abbé sauta sur le marin, s'empara de son bonnet el, muni de cette pièce à conviction, .se dirigea vers le plus proche posie de police.
Un jeune quarliermailn inlerviiU, somma l'abbé Madec de restituer le bonnet et, sur son refus, le gifla.
L'Aobé Madec ayant porté plainte, lequar-tier-mallre comparaissait fiier devant le Conseil de guerre.
Le commandant Ancelin, président, mler-roge l'accusé sur ses occupations le soir du 3 avril, avant la rencontre de l'abbé Madec. Il esl ainsi établi que le jeune grade avait Ou pas mal.
L'abbé Madec dépose. Il raconte ta scène el ajoute :
— La gifle que j'ai reçue n'a pas élé très méchante. Elle ne m'a fait aucun mal. L'accusé a élé sans doute arrêté par un senlim''nt de respect, après être intervenu dans un sentiment de camaraderie.
« J'ai voulu arrêter celle affaire : je n'ai pas pu. J'eslime que l'accusé a élé suffisamment puni par une nuit passée au poste de police. Le vrai coupable, selon moi, esl celui qui m'insulta, el non celui-ci. »
Le témoin termine par un appel à l'indulgence des juges.
M. Hunu, commissaire du gouvernement, réclame deux peines. D'abord, une peine disciplinaire pour ivresse ; une autre pour la gifle. Il ne s'oppose pas au sursis.
Al' Le Loucl prononce ensuite une bonne plaidoirie.
— De même, dil-it, que la vicHme a pardonné au pécheur, de même, messieurs, vous ferez crédit au coupable.
Le quartier-maître gifleur est condamné à deux mois d'emprisonnement avec sursis el 16 francs d'amende.
( L A DépiicHï D E B R I S T . )
Bien entendu, nul n'a le droit d'insulter quiconque. Cependant, nous restons perplexes quant à la prétendue magnanimité du citoyen abbé Madec devant le Conseil de guerre. Et nous nous souvenons très bien d'un abbé d'avant-guerre, lequel orateur de réunions publiques, habitué aux... coups de gueules si ce n'esl aux... coups de poings, ne répugnait pas à la provocation I
Il eût élé si simple à ce doux abbé de mettre en pratique les préceptes de son Matire : si on vous frappe sur la joue gauche, présentez la droite. El encore : pardonnez à ceux qui vous olTensent !
Mais, n'est-ce pas, nous vivons une époque où ces messieurs prêtres ne peu vent plus se revendiquer des... douceurs évangéliques.
— O — GRAND MAITRE DES CEREMO
NIES. — Pour présider avanlageuso-meiii les fêles do la Foire-Exposilion de Bre. 't, le Conseil municipal fui unanime pour déléguer le très souple adjoint au maire A. Quiniou.
Ce choix délicat fut très apprécié du public el reçut sa première justification au couronnement de... Sa Majesté la Reine des Fêtes.
Mais, où le talent du citoyen socialiste fut prodigieux, c'est à l'occasion de la visite officielle rendue par le très collet-monté amiral Guépratte.
L'adjoint maire président reçuU'amiral en grandes pompes. Après une inénarrable joute aux compliments et force courbettes, les visites commencent.
Tout le monde est au garde-à-vous, la musique joue la Marseillaise et lo grand amiral commence son inspection. Il ne cache pas son admiration, et son cœur déborde au musée de la marine de guerre.
Toul-à coup, s'adressent au citoyen socialiste — j'allais écrire au capilaine-d'nrmes - - il lui jett.*, tremblant d'émotion:
- O i i - Monsieur, je suis profondément ému I Ici, voyez-vous, je me retrempe dans la gloire. Rien n'existe de vraiment beau comme honneur, patrie, discipline, drapeau, uniforme 1 Suis content de vous, monsieur, Aies un bon patriote,
un vrai Français. L'autre, qui pleurait : — Parfaitement, amiral, parfaitement I Au Champagne d'honneur, on dit que
l'amiral donna l'accolade à Auguste et voulut lui donner sa plaque de Grand-Croix de St-André.
Mais, on dit tant de choses I
PEU FLATTEUR l — Traiter une tierce personne d'u Adjudant de quartier », est une insulte, ainsi en a décidé le tribunal correctionnel de Brest, en octroyant 50 francs d'amende, avec sursis, à un jeune homme qui avait décoché l'épithète en question à un surveillant de voirie, lequel faisait une vive remontrance à l'un de ses employés.
Jusqu'à présent, on était poursuivi pour abreuver son prochain de qualifies lifs malsonnants, voire malodorants, et voici qu'au grand dam de l'adjudant Flick, sa fonction — si noble et si inteUi-genle, nous n'en doutons pas — est ravalée, par un magistrat, au rang des propos peu amènes.
Ce n'est guère flatteur, convenez-y, et
fgageons qu il se trouvera, parmi ces uti-es serviteurs de la nation, plus d'un pour
élever une véhémente protestation contre cette assimilation un peu osée.
—o— FETE MUSULMANE. - La féte de
Mahomet, dénommée « Tabeski », a eu lieu au village nègre de la Foire Exposi-lion, avec toutes les extravagances « bou-gnoulesques » que l'on devine.
Un des habitants, interrogé, tout en regrettant de ne pouvoir se rendre à La Mecque, a raconté brièvement de quelle façon le pèlerinage à la ville sainte s'accomplit :
Les pèlerins se déplacent des quatre coins du monde pour venir, à La Mecque, baiser la pierre sacrée de Mahomet. Ensuite, lête baissée vers la terre, en une eltituie humiliante, et tout en disant des prières, ils font le tour de la mosquée et couvrent sept fois la distance'entre Safa et Maroua. Puis, après avoir lancé sept cailloux contre Satan pour conjurer le mauvais sorl, ils visitent différents lieux saints et se rendent à Médine avilie se trouvant à dix jours, à dos de chameau, de La Mecque), où se trouve le tombeau de Mahomet. Là, ont lieu de nouvelles cérémonies au bord de la mosquée, les pèlerins n'ayant pas le droit de pénétrer jusqu'au tombeau gardé par des eunuques.
Où l'on constate, après avoir vu en d'autres endroits l'accomplissement de voeux plus ou moins burlesques-, que les )è!erinages des divers cultes religieux, erliles en idioties de toutes sortes, se
valent.
LA MISÈRE. — Les colonnes du quo-| tidien local onl, une fois de plus, accueillij les appels à la solidarité lancés en faveur de malheureux aux prises avec les laideurs de la vie. Comme toujours, la cause de cette détresse morale el pécuniaire provient d'une nombreuse progéniture traînée à ln remorque d'une pénihleexistence.
A Pont-de-Buis, ce sont les époux Hel-gouach, âgés recpeclivement de 39 et 31 ans, qui sont titulaires de 7 enfants en bas ûge (dont 2 jumeaux venus au monde dernièrement). Le père, savetier, n'arriverait pas à joindre les deux buuts, n'étaient quelques secours apportés à la maisonnée.
A Plouarzel, c'est un infirme dont le récent décès de la femme lui a laissé quatre petits enfants à charge, et qui est i.icapable de gagner le pain de sa famille.
A Tréglonou, c'est une brave personne resiée veuve avec cinq orphelins.
El Dieu, parait-il, bénit les familles nombreuses 1
Les responsables de ces tristes situations ne sont pas toujours léS "miséreux, mais encore les prêtres qui encouragent l'ignorance et la bêtise dans nos campagnes bretonnes, en anathémisant l'hygiène sexuelle la plus élémentaire.
E» une époque inique où il y a peu de place au banquet de la vie, le malheureux voudra-t-il enfin, et par nécessité, imiter l'exemple du riche qui, par intérêt et égolsme.a peu d'enfants?
QUIMPER UN BON CONSEIL. - Le curé de
l'église Sl-Malhieu se démène comme un beau diable, afin de récolter l'argent nécessaire à l'achat d'un orgue.
Certes, il ne va pas avec le dos de la cuiller, car ildemand») à ses paroissiens une cotisation de 100 francs au moins.
Aussi les espèces sonnantes et palpables ne rentrent pas avec la célérité voulue. Que ne se contente-t-il d'un piano automatique? El s'il pense que cet instrument, qui fait partie du œobhlier de certaines maisons, serait déplacé dans un lieu saint, nous le tranquilliserons en lui apprenant que, dans plusieurs temples anglais, le jozz-band a déjà retenti.
El puis encore que l'Eglise demande à ôlre modernisée, un piano mécanique coûte infiniment moins cher qu'un orgue I
ERDEVEN UNE MESURE QUI S'IMPOSE. -
On a pu lire, en première page, que l'école libre d'Erdeven avait été le théôire d'odieux attentats commis par l'institu-teur>prètre Le Bolay sur la personne de
petits enfants. Nous apprenons que l'autorité acadé
mique a décidé la fermeture de cet établissement pemlanl un mois.
Jugeant cette sanction insiiilisante, nous demandons la fermeture complèle de ces écoles où des anormaux, sous un masque vertueux, ont souillé de petites innocences.
Devant des actes aussi inqualifiables, qui se renouvellent avec une relative fréquence, une mesure radicale s'impose
ROCHEFORT-Sor-CHARENTE Еч mercredi 13 juin, en soirée, le
Groupe rochefortais de Libre-pensée avait convié ses sociétaires, ainsi que les membres des sections du département, à assister à leur assemblée générale, aui cours de laquelle une belle causerie fut faite par le citoyen Ourgaud, orateur de la Fédération, sur l'édifiant sujet : « Les Jésuites Pendant prë? de deux heures, le conférencier intéressa, d'une façon toute particulière, son nombreux auditoire par une documentation très juste et très tournie sur la fameuse et sinistre Compagnie d'Ignace de Loyola. Les applaudissements unanimes de l'assistance prouvèrent au camarade Ourgaud qu'il avait semé le bon grain.
Très belle soirée, di^ne de nos camarades Rochefortais qui, sous la présidence du citoyen Caury, organisent d'une façon toute parfaite leur section.
Un grand nombre de dames assistaient notamment à celle réunion. Entre autres délégations, le Bureau fédéral était représenté par le trésorier Charpentier, la citoyenne [Falland et son époux, et le secrétaire général Thironneau. Ce dernier apporta le salut fraternel des libres-penseurs rochelais et du Bureau de la Fédération départementale. En remerciant les camarades Rochefortais de leur bienveillant accueil, il fit appel aux abonnements pour notre Р1ат.Ь.гаи, dont l'action libre-penseuse mérite notre appui.
ANGERS DROLES DE REVOLUTIONNAIRES,-
Il y a quelque temps, en pleine foire électorale, j e me rendais à une réunion-organisée par le parti communiste. L'o-' râleur était le citoyen Gohard, aspirant-député du parti.
Je suis certain qu'en ce moment, il regrette, comme beaucoup d'autres, de s'être époumoné et de s'être servi, pourj les besolAS de sa cause, des armes les] plus courantes dans le monde politicien : l'insulte et la calomaie. Quand ou réus-' sit, cela passe — car, en politique, qu'importent les moyens, pourvu que l'on touche au but — ; lui, est resté en panne et, vraiment, ce n'est pas de sa faute.
Il s'acharna d'abord contre le gouvernement bourgeois (comme s'il y en avait d'autres) et, tout particulièrement, contre; ses concurrents.
Il s'éleva contre la répression qu'exerce la bourgeoisie vis à-vis des mihtants communistes (les autres victimes ne l'intéressent pas).
Il réclama l'amnislie. Ce n'est pas d'aujourd'hui que nous la réclamons, nous autres, et nous n'avons pas attendu la foire aux boniments pour taire entendre notre voix ; nous voulons l'amnistie dans tous les pays, y compris la Russie naturellement. Georgette Bodineau ne nous a-t-elle pas sorti qu'elle visita une prison, là-bas, où se trouvaient prisonniers un anarchiste et deux menchevicks qui, sur un refus de renoncer à leurs idées, furent maintenus en prison. Bodineau trouva cela logique, et les électeurs aussi, car ils applaudirent. Avaient-ils seulement compris? J'en doute fort.
Ensuite, il nous vanta les merveilles que nous apporterait la dictature sur le prolétariat.
Voyez, dit-il, ce que nous apportent les délégués retour de là-bas (voyez renégat Colomer) et c'est cela môme qui fait la force du gouvernement russe.
En passant, le président Via 'a avait jugé utile de salir un copain, qui a eu le malheur de ne pas rapporter de Russie les mêmes impressions que le renégat.
Je reviens à. mon candidat qui, après avoir fait un appel à l'urne, critiqua le parlementarisme (c'est rigolo).
Faut il tout de môm) que l'électeur soit bouché : on lui dit de voter, il applaudit, on lui dit de ne rien attendre du
Fiarlementarisme, il applaudit encore ; on ui dirait en latin qu'il est un abruti, il
applaudirait toujours. Quand le candidat eut fini ss réclame,
un camarad<) demanda à placer deux mots ; aussitôt, cris et insultes (d est vrai que la réunion était contradictoire) mais quand, de sa bouche, sortit le nom de notre camarade Lazarevitch, ce fut le comble. Les épithèles de vendu, de lA-che et d'assassin furent lancés à profusion. Quand les braillards furent calmés, je leur demandai s'ils avaient la moindre preuve de ce qu'ils avançaient ; à nouveau, ce ne fut qu'un cri : des preuves, on les aura, alors qu'un communiste me tapait sur lépaule et me soufilaità l'oreille : « on les a ».
Notre camarade Malhus reçut aussi quelques éclaboussures.
J'attends toujours que vous me prouviez que Lazarevitch est à la solde de Chiappe, préfet de police, et je veux, non pas des preuves morales, que vous dites avoir, mais des preuves matérielles.
Et s i , véritablement, nous sommes dans l'erreur, si les accusations que nous portons contre le gouvernement russe sont fausses, pourquoi refuser la com* mission d'enquête que nous vous proposons?
Avec le gouvernement russe, n'auriez* vous pas tout à y g a g n e r ?
En attendant, je vous considère comme les plus vils mouchards et les plus lAches calomniateurs I
Pierre ALLAIN. LILLE
Le Groupe La Pennée Libre se réunit tous les samedis, à 20 heures précises, salle de l'Alliance, rue d'Arras. Journaux. Brochures. Appel cordial aux camarades et sympathisants, t e twritairt.
[ д V o i ; c D E /
Conseils aux Ouvriers Calcul des rentes pour les apprentis
ou les jeunes ouvriers de moins de 16 ans Dans le Flambeau de Juin, nous avons
examiné le calcul des rentes pour les adultes.
Quand il s'agit d'un apprenti, quelque soit son âge, ou d'un jeune ouvrier de moins de seize ans, ce n'est pas son s a
máis le salaire de moins payé, occupé
laire qui sert de base , m l 'ouvrier valide le moii
té^ories de professions dans' cette entreprise.
Exemple : Si un apprenti chalumiste est victime d'un accident, qu'il soit rétribué ou non, on ne tient pas compte de la rétribution qui lui était allouée, on recherche le gain de l'ouvrier chalumiste valide occupé dans l'entreprise, qui est le moins payé, et ce gain doit être considéré comme étant celui de l'apprenti pour fixer, et son indemnité journalière, et sa rente, s'il reste infirme.
Si la victime est un jeune ouvrier chalumiste n'ayant pas seize ans, une petite main, on procède comme pour l'apprenti. Néanmoins, l'indemnité journalière pendant la période de maladie ne peut dé-., passer le salaire quotidien du jeune ouvrier de moins de 16 ans. S'il gagnait 10 francs par jour, el que l'ouvrier chalumiste le moins payé gagne 30 francs, le blessé ne pourra prétendre à plus de 10 francs par jour et non à la moitié de 36 francs, indemnité légalement due à l'apprenti.
Cette règle n'est pas appUcable à l'apprenti ; cela s'explique, car si l'apprenti perd trois mois au plus par suite de son incapacité temporaire, il sera retardé d'autant de temps pour devenir ouvrier. La loi sur l'apprentissage oblige l'apprenti à rendre au patron, à la nn de la période convenue, le temps perdu par suite d'abï'pnce ou de maladie.
Dans le Flambeau d'août, nous examinerons les ayants-droit qui peuvent prétendre à une rente par suite du décès de la victime d'un accident du travail.
Jean TRÉGUER. (I) De nombreux arrêts ont consacré le
droit de l'apprenti, défini au premier alinéa de l'article 8 de la loi.
Tribut)* d« !• Llbr« Ptqse«
ÜzMTt O r d r e s d u J o u r DE LA FÉOÉBUTION FBAHÇHISE
Nous recevons la communication suivante, avec priè'c d'insérer :
Le bureau et le comité exécutif de la Fédération française de la Libre Pensée, dans sa dernière réunion, a voté, à l'unanimité, les deux ordres du jour ci-après :
» La Fédéralion française de la Libre Pensée, actuellement dans sa 38« année d'existence, et dont la force, chaque jour accrue, rayonne présentement sur plus de 75 départements et dans les colonies (Algérie, Atrique occidentale, Madagascar, etc.), s'en référant aux décisions arrêtées à diverses reprises par son conseil central :
« Déclare que l'unité de la Libre Pensée française complètement réalitée presque au lendemain de ta guerre par la réorganisation de sa Fédération que dirigent des militants sincères et probes ne saurait, sous aucun prétexte, être remise en qtut-tim :
t Et met en garde tous les groupements, adhérents ou autonomes, contre les tentatives de ce genre, dont le véritable but est précisément de briser l'unité existante, tant au profit d'ambitions personnelles que pour asservir la Libre Pensée française à l'intérêt exclusif d'un parti politique. »
Ouverte à toutes les énergies libres penseuses, ne repoussant aucun concours désintéressé et probe, la Fédération française de la Libre Pensée n'entend servir que la grande et noble cause de l'émancipation des consciences et de libération des peuples du dogme religieux, sans ôlre l'instrument des partis ou des individus.
Л En réponse à une note tendancieuse
communiquée à la presse républicaine, la Fédération Française de la Libre Pensée déclare qu'elle n'a jamais cessé un seul instant de se considérer à l'égal des Fédérations des autres nations, commeT ar-tie intégrante de la Fédération de la Libre Pensée miernationale, litre qu'il n'est au pouvoir de personne de lui dénier sans absurdité.
« Qu'il n'existe plus, depuis la gaerre, de Fédération internationale de la libre Pensée ;
« Qu'en efTet, on nesatirait reconnaître sérieusement comme telle la réunion, à Bruxelles, de cinq délégués belges, avec quelques .Suisses el quelques Anglais ; que cet aréopage d'une dizaine de per» sonnes excluant, à leur dernier congt^.o, les groupes allemands qui refusèrent de reconnaître la culpabilité de l'Allemagne, et les libres penseurs russes ; qui garda le silence dans toutes les grandes causes
Îui passionnèrent la Libre Pensée moniale, et surtout la Libre Pensée fran
çaise en ces dernières années; qui n'éleva pas la moindre protestation contre les massacras de libres penseurs en Bulgariei
en Italie, en Espagne «t n'eut môme pas un mot d'indignation lors du meurtre de Sacco et Vanzetti ; el dont les délégués belges soutinrent, en s'abstenantde toute action, la coalition monstrueuse des cléricaux et des socialistes qui livra la Belgique aux catholiques, ne pouvait décemment recevoir l'adhésion de la Fédéra-française delà Libre Pensée et des libres penseurs de France.
La Fédération française de la Libre Pensée considère que, dans ces conditions, la désignation parles Belges d'un délégué français n'a aucune espèce d'Importance.
Bile rappelle aux libres penseurs français qu'elle a pris en mains l'organisation, à Paris, d'un grand congrès international de la Libre Pensée, depuis quelque temps, dont elle^ndiquera prochainement la date et le lieu du congrès auquel seront convoquées, par leurs délégués, toutes les organisations étrangères sans exception et d'où sortira la véritable Fédération internationale de la Libre Pensit, or-
Sanisée sur des bases sérieuses et en ebors de tout exclusivisme. Pour la Fédération française de la tibre
Pensée : le délégué général, Cfiarles Vaudet, ancien conseiller municipal de Paris ; le Docteur Robert F. U Guyon, secrétaire générai _
Les camarades qui ont reçu le dernier numéro et celui-ci arec, жиг la . buttée, l'étiquette : « On solltcite votre abonnement », voudroat bleu en tenir compte et nous envoyer le mautant.
ЩЛ làpitaliste Répartition des impôts
Charge de la dette proprement dite 15.000.000
Caisse autonome (intérêts et amollissement) 5 .200 .000
Dette viagère 7 .500.000 Soins et avance aux victi
mes de guerre 500.000 Personnel civil et mihlaire. 8.000.QOO (dont près de S milliards pour les mili
taires de carrière et la police). Dépenses militaires autres
Îue celles des militaires e carrière. 7 .600.000
fce qui porte les dépenses militahres à 10 milliards).
Pouvoirs publics (Présidence de la République, Cham
bre, Sénat) 73.000 Dépenses civiles 4 .800.000 Assistance el prévoyance
sociales . . . . 900.000 Dépenses internationales.. 28.000
{RapoortdeM.Chtron. sur ie Intdèet deî928).
Sur 100 fr. d impôts il y a 4S fr. poer la dette publique, 20 fr. pour la gaerre, 1 fr. 80 pour les « a v r e a eocfale^ct 0 fr. f 0 pour ragricttltnrc.
Organe mensuel d'action sociale anti-dogmatique, anti-autoritaire
Rédaction-administration : Hem Day Botte postale 4, Bruxelles 9
Le numéro : 0 fr. 60 ; étranger : 0 fr. 75
•* Plus Toîm Paraissant tous les mois. Très élect^ua
Le numéro : 35 centimes , Librairie Crémieu, 11, rue de Cluny
Paris (5V
LE LIBERTAIRE Le numéro, 50 centimes
72, rue des Prairies, Parie [20*) Pépositaire, Brest : Jean Tréguer,
Maison du Peuple, Bois de Boulogne — o —
l e Combat Syndicaliste Organe de la c . S. T. S. R. 86, Cours Lafayelte, Lyon
Abonnements : Un an, 8 fr., 6 mois, 4 fr. Nous avertissons nos lecleurti qu'ils
trouveront-à nos bureaux La RéVOlU"* l ion russe en Ukraine,du camarade Nestor Mabkno. Cevolume est laissé à 5 fr. au lieu de 12, pour permettre l'édition du 2« volume Pas un militant, pas un ouvrier ne doit ignorer ce livre. Il importe de le répandre afin de situer, non seulement la figure de Mahkno lace aux igùo-minies bolchevistes, mais aussi et surtout pour faire connatlre la grandiose tentative des anarchistes Ukrauùens-au cours de la révolution rosse.
Le volume, 5 fr. 75, franco à l'administration du Flambeau, Maison du Peuple, Brest.
L'IDÉE LIBRE Revue mensuelle de culture individuelle
et de rénovation sociale Le numéro, 1 fr. 50
A. Loruiot à Conflans-Honorine (StHm-MM)
IMPRIMERIE POPULAIRE, Brast
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