EXECUTIVE SUMMARY 2
LE SECTEUR BANCAIRE : 10 ANS D'ÉVOLUTION 91. EVOLUTION DU SYSTÈME BANCAIRE MAROCAIN 9
1.1. La réforme bancaire de 1993, pourquoi ? 9
- Une réforme des marchés de capitaux pour offrir de nouvelles sources de financement 9
- Une allocation des prêts encadrée 9
- Un taux d'endettement du Trésor critique 9
- Une banque centrale manquant d'autonomie 9
- Hausse des créances en souffrance 10
- Des taux d'intérêt élevés 10
1.2. Une participation active du secteur bancaire au processus de modernisation économique 11
- Une augmentation des guichets et des ouvertures de comptes bancaires 11
- Une part croissante des dépôts sont non rémunérés 12
- Les dépôts MRE en hausse depuis 2001 13
- La croissance de l'actif bancaire tirée par la hausse importante des dépôts 13
- Les crédits aux particuliers, source de croissance des crédits à l'économie 14
- Le Produit Net Bancaire profite du rythme accru de l'octroi des crédits à l'économie 14
- Cependant, les crédits restent peu développés par rapport aux dépôts 15
- Le paiement monétique n'est usité que par une clientèle relativement aisée 16
- Une augmentation du taux de contentieux qui pénalise les revenus bancaires 17
- Le résultat net reste tributaire de l'effort de provisionnement 19
- Un système bancaire qui respecte les normes prudentielles 19
2. ETUDE CONCURRENTIELLE DU SECTEUR BANCAIRE MAROCAIN 21
- Un secteur fortement concentré 22
- Une relative stagnation au niveau de l'évolution des parts de marché dépôts 23
- Un acteur se positionne comme la Banque de l'entreprise 25
- Les banques étrangères allouent une plus grande partie de leurs dépôts aux crédits 26
- Une activité monétique dominée par BMCE Bank et la BCP 26
- Une forte concurrence entre Attijari Wafa et la BCP au niveau du PNB 27
- La qualité du portefeuille engagements reste problématique 28
- BMCE Bank enregistre de bonnes performances sur le segment des MRE et des
crédits immobiliers 29
ANNEXES 30
REFERENCES BIBILIOGRAPHIQUE 33
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
SOMMAIRE
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
Depuis les années 90, le système financiermarocain est en pleine mutation. Menéesconjointement avec le processus delibéralisation, ces multiples réformes ont pourbut de rationaliser le fonctionnement desmarchés.
Les conséquences pour l'économie marocaineont été de plusieurs ordres : baisse sensible destaux d'intérêt, meilleure allocation des crédits,financement de l'Etat à partir du marchédomestique…
Pour le secteur bancaire, la réforme de la loibancaire de 1993 a marqué le début d'unnouveau cycle avec le désencadrement ducrédit, les nouvelles procédures deprovisionnement et une application plus strictedes règles prudentielles.
L'ensemble de ces mesures ont été bienaccueillies par le marché puisqu'elles ontpermis un développement remarquable desdifférents agrégats du secteur bancaire. Lenombre d'agences bancaires, le montant desdépôts et des crédits octroyés et le Produit NetBancaire ont augmenté de près de 100%.
1. CARACTÉRISTIQUES DU SECTEUR
BANCAIRE MAROCAIN
Un taux de dépôt élevé qui se traduitpar un excès de liquidité.
Comparativement à son niveau dedéveloppement, le Maroc présente un rapportdépôt/habitant élevé. Ramené à un échantilloncomposé de douze pays en transition, cenombre est près de deux fois supérieur à lamoyenne.
Les rapatriements en devises des MRE, quireprésentent 28% du montant total des dépôts,ne peuvent expliquer qu'une partie de cettedifférence.
Le manque d'instruments financiers évolués,l'absence d'investissement ou deréinvestissement et l'attrait de la clientèle pourune forte liquidité de l'épargne sont deséléments autrement plus significatifs.
Ainsi, la bancarisation croissante du pays s'estaccompagnée d'une mutation dans les modesde consommation de produits bancaires.Désormais, le principal moyen de dépôt est lecompte chèque : 58% des dépôts sont nonrémunérés.
Cette évolution pose un problème majeur : lecomportement du ratio de liquidité. Les dépôts àterme diminuent grandement alors que l'exigibleà court terme est en hausse. Dans un contexte deconvergence vers les critères du Comité deBâle, la liquidité excessive du marché bancairemarocain est un véritable obstacle.
Le potentiel de développement du secteurbancaire est encore important. Mais il fautoffrir de nouveaux instruments financiers à laclientèle et convaincre celle ci de l'intérêt d'uneréallocation de l'épargne.
DÉPÔT BANCAIRE ET REVENUS
PAR HABITANT, 2004
Source : Banques Centrales, BMCE Bank
R2 = 0,7993
Hongrie
Slovénie
Slovaquie
Rep.Tchèque
Turquie
Bulgarie
Maroc
Egypte
Russie
Tunisie
SerbieBosnie
Logarithme Dépôt bancaire/Habitant
PIB
/Hab
itan
t (m
illie
rs e
uro
s)
14
12
10
8
6
4
2
0
2,5 3 3,5 4
Executive Summary
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
Le secteur bancaire limite sonpositionnement sur l'entreprise…
En comparaison à de nombreux pays à niveaude développement équivalent, le secteurbancaire marocain ne redistribue qu'une faiblepartie de l'épargne qui lui est confiée. Lastructure même de cette épargne, composée engrande partie de dépôts non rémunérés, etl'adaptation des banques aux nouvelles règlesprudentielles limitent le potentiel d'expansiondes crédits.
Dès lors, le secteur bancaire a comprimé sonapport aux entreprises, et plus particulièrementles PME, réputées pour leur absence desolvabilité. La redistribution de l'épargne dansle secteur productif manque ainsi deperformance.
…pour mieux se développer sur lemarché des particuliers
Le crédit aux particuliers est désormais lecréneau porteur pour les banques. Moinsrisqués que le crédit aux entreprises, les prêtsimmobiliers et les crédits à la consommationsont des sources de revenu très appréciablespour les banques. En moins de cinq ans, la partdes prêts immobiliers dans le total des créditsoctroyés est passée de 11% à 18%.
Des banques encore trop dépendantesdes revenus issus des intérêts
Les banques marocaines doivent veiller à biendévelopper les revenus non issus des intérêts,matérialisés par les commissions et les fraisfinanciers. En effet, leur part est bien tropmineure, en comparaison de nombreux pays entransition. De plus, la baisse régulière de lamarge d'intermédiation force les banques àdévelopper de nouvelles sources de revenus.
Par ailleurs, le secteur bancaire marocainparvient à maintenir un niveau peu élevé ducoefficient d'exploitation, en raison d'un coûtde la main d'œuvre modéré.
COMPARAISON PRÊTS/DÉPÔTS, 2004
EVOLUTION DE LA COMPOSITION DES CRÉDITS
REVENU NON ISSU DES INTÉRÊTS ET COÛT
D'EXPLOITATION, 2004
Source : Banques Centrales, BMCE Bank
Turq
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Lib
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Egyp
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Mar
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Slo
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Serb
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Bo
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Ho
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ie
Tun
isie
Ru
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46%54% 58% 61% 61%
68%77%
88%99% 99%
106%
124%
176% 178%
Source : GPBM, BMCE Bank
38%
23%
18%
16%
5%
34%
18%
17%
26%
5%
39%
21%
17%
18%
6%
48%
2001 2002 2003 2004 A juillet 2005
19%
11%
16%
5%
43%
19%
15%
18%
6%
Crédits de trésorerie Crédits à l’équipementCrédits immobiliers Crédits à la consommationAutres
Source : Banques Centrales, BMCE Bank
Pologne
Slovénie
Hongrie
Slovaquie
Maroc
0% 20% 40% 60% 80%
Revenu non issu des intérêts Coûts d’exploitation/revenu
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
Malgré cet attrait offert par le segment desparticuliers, il est nécessaire que le secteurbancaire marocain adopte une approcheintégrée dans le cadre du plan Emergence ets'implique davantage dans la reconstruction dutissu productif.
Dès lors, l'explosion du Produit NetBancaire s'explique par ledéveloppement des crédits
Face à ce manque de développement des fraiset commissions bancaires, la croissance duPNB, proche de 100%, trouve son origine dansla forte hausse des crédits octroyés.
La très forte corrélation, caractérisée par untaux de corrélation de 0,94, entre ces deuxagrégats confirme notre analyse.
Mais la qualité du portefeuille créditpèse sur la rentabilité
La faible qualité du portefeuille crédits etl'effort de provisionnement conséquent qui s'ensuit ont fortement limité la rentabilité dusecteur bancaire marocain. Ce phénomène estamplifié par une certaine frilosité des banques,résultat d'une volonté de converger vers lesrègles prudentielles liées à Bâle II.
Une nécessaire adaptation du systèmejudiciaire pour soutenir l'expansion descrédits
Malgré des rencontres régulières entre leGPBM, Bank Al Maghrib et le Ministère de laJustice, le secteur bancaire marocain estconfronté à la lenteur des procéduresjudiciaires, entraînant des niveaux élevés decontentieux tout en limitant les possibilités derecouvrement.
Dans le même temps, il convient de rassurer leclient afin de l'encourager à investir dans desoutils d'épargne alternatifs. La justice doit alorss'adapter à l'approfondissement du systèmefinancier et bancaire en offrant un nouveaucadre de transaction.
CROISEMENT PRODUIT NET BANCAIRE ET CRÉDITS
À L'ÉCONOMIE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
Source : GPBM, BMCE Bank
RÉSULTAT NET / TOTAL ACTIF, 2004
Source : Banques Centrales, BMCE Bank
R2 = 0,9409
Crédits à l'économie, Md. DH
PN
B M
d.
DH
19
18
17
16
15
14
13
12
11
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9120 140 160 180 200 220 240 260
Egyp
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Rep
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Polo
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2,49%
2,00%
1,74%
1,40%1,30%1,23%
0,83%
0,65%0,50%
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
2. EVOLUTION CONCURRENTIELLE DU
SECTEUR BANCAIRE
A un niveau plus concurrentiel, ces dernièresannées ont surtout été marquées par de vastesmouvements de restructuration dont le dernieren date concerne la prise de contrôle du CIHpar la CDG.
Un secteur bancaire dominé par troisacteurs
Attijari Wafa, la BCP et BMCE Bankconcentrent plus de 74% des actifs, des fondspropres, du PNB et des dépôts du secteur desbanques commerciales.
Ces chiffres placent le Maroc comme l'un despays en transition où règne la plus forteconcentration bancaire.
Les trois autres banques commerciales, BMCI,CDM et SG, culminent, ensemble, à moins de23% de parts de marché.
PART DE MARCHÉ DES TROIS PREMIÈRES
BANQUES COMMERCIALES, DÉPÔTS TOTAUX, 2004
Un marché oligopolistique
Malgré l'entrée en vigueur de la loi bancaire de1993 et la volonté permanente des pouvoirspublics de renforcer la concurrence entreétablissements bancaires, ceux-ci ont continuéà réagir en cartel.
Ainsi, les positions concurrentielles ont trèspeu évolué ces dernières années au niveau desdépôts et des crédits octroyés.
Synthétiquement, la BCP, délestée dumonopole de l'Etat, perd progressivement duterrain au niveau des dépôts non rémunérés etdépôts MRE pour en gagner au niveau descrédits à l'économie.
BMCE Bank, des atouts à faire valoir
Dans un marché où Attijari Wafa et la BCP selivrent à une concurrence frontale, BMCEBank adopte un positionnement alternatifmettant en avant ses spécificités.
Disposant d'un réseau étoffé à l'étranger,BMCE Bank enregistre une progressionsignificative de ses parts de marché sur lesegment des MRE. En multipliant lesopérations de séduction à l'égard de cetteclientèle, la Banque est parvenue à dépasserson image d'établissement de l'entreprise.
De même, sur le marché du crédit immobilier,BMCE Bank a constaté une forte hausse de sapart de marché, tout en respectant sonpositionnement de banque citoyenne.
En effet, l'adossement à des fonds de garantiepublics a ouvert la voie de l'accès au logementà de nombreux ménages aux revenus modestes.
Mais les points d'excellence de BMCE Bankconcernent le taux de contentieux ainsi quel'équipement en produits monétiques.
Mar
oc
Rep
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hèq
ue
Slové
nie
Slo
vaq
uie
Ho
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Bu
lgar
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43%45%
55%55%
60%
74%
Source : GPBM, BMCE Bank
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
Depuis les années 90, la banque a toujours faitpreuve d'une gestion maîtrisée du portefeuilledes engagements, la plaçant au premier plan dusecteur bancaire.
Comme le montre le graphique ci dessous,BMCE Bank est l'unique banque commercialeà se maintenir en deçà de la droite de tendance(carrés verts), prouvant une vraie culture de lagestion du risque sur la période 1996-2004.
CROISEMENT ENTRE LES PARTS DE MARCHÉ
CRÉDITS ET LES PARTS DE MARCHÉ CRÉANCES
EN SOUFFRANCE
Source : GPBM, BMCE Bank
Au niveau des produits monétiques, BMCEBank est leader sur l'équipement en cartes depaiement. La Banque récupère également desparts de marché sur les transactions monétiquesavec une augmentation de près de 3 points depourcentage entre le second et troisièmetrimestre 2005.
Enfin, BMCE Bank dispose d'un atout de tailleavec ses deux filiales BMCE Capital Gestion etBMCE Capital Bourse.
Secondes sociétés de bourse et de gestiond'actifs en termes de parts de marché, lamultiplication des synergies entre ces entités etBMCE Bank permettra d'occuper de nouveauxmarchés, avec en filigrane, la réallocation del'épargne.
R2 = 0,7759
Parts de marché crédits
Part
s d
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arch
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0,3
0,25
0,2
0,15
0,1
0
0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
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3. PERSPECTIVES DU SYSTÈME BANCAIRE
MAROCAIN
Attijari Wafa mettra du temps avantde profiter à plein de la fusion
Le groupe Attijari Wafa traverse une phase deconsolidation liée à la fusion. La rationalisationde la gestion et la mise en commun des produitsnécessitera une longue période d'adaptation.
Malgré des résultats semestriels en hausse pourle premier semestre 2005, soulignant lespremiers effets de la fusion, le PNB par agenceest en baisse entre 2003 et 2004. Dès lors,Attijari Wafa s'adaptera sur le moyen terme ; laconcurrence saura-t-elle en profiter ?
La BCP, plus agressive sur le marchédes entreprises
La BCP diversifie fortement son portefeuilleclientèle en se positionnant désormais commela banque de l'entreprise et de la PME. Lescrédits à l'économie ont augmenté de 15,3%lors du premier semestre 2005, enveloppeadditionnelle consacrée entièrement àl'entreprise. Dans le même temps, les dépôtsont connu une hausse limitée à 8,9%, ce qui apermis au coefficient d'emploi de croître de 2,9points.
Ces efforts soulignent la volonté de la BCP(i) d'allouer une part supérieure des dépôts auxcrédits afin de présenter un coefficient d'emploiplus en rapport avec la moyenne du secteurbancaire et (ii) de compenser ses importantespertes de marché sur des segments qui lui onttoujours été fidèles, les dépôts MRE et lescrédits immobiliers.
Ainsi, insister sur le marché des entreprisesmais aussi du crédit à la consommation et desprêts aux sociétés de financement permettra derenforcer la position leader de la BCP.
Les autres banques commerciales devrontrester vigilantes par rapport à cette marge demanœuvre non négligeable dont dispose laBCP.
Le CIH, en devenir
Le rapprochement entre la CDG et le CIHmarque le début d'une nouvelle ère pourl'organisme de financement spécialisé. Leadersur un segment particulièrement prometteur, lecrédit aux particuliers, le CIH récupèreprogressivement les parts de marché perduesdepuis le scandale des créances douteuses.
L'arrivée d'un actionnaire étranger deréférence marquerait la fin de l'épuration descomptes du CIH et permettra à l'organisme derécupérer une partie de sa crédibilité. Le CIHdeviendrait alors un concurrent redoutablepour les banques commerciales.
Un secteur qui devrait continuer à serestructurer
Le rachat de Wafabank par la BCM n'est que lasuite, et non la fin, du vaste mouvement derestructuration entamé dans les années 90.
La pertinence de ces évolutions s'explique parla structure même du marché bancairemarocain. Oligopolistique, il souffre del'absence d'une concurrence réelle. De ce fait,la conquête de parts de marché par le biaisd'opérations de rachat et d'acquisition sejustifie pleinement.
A moyen terme, la mise en place d'une nouvelleréglementation, encourageant la concurrenceentre banques, validera les modèles decroissance interne.
Le cadre d'exercice des banques commercialesmarocaines devrait donc continuer à évoluerdans les années à venir.
Une nouvelle réforme en phase degestation
La nouvelle réforme de la loi bancaire s'inscritdans la continuité. L'évolution du secteurbancaire national, la nécessité d'adapter laréglementation aux nouvelles normes bancairesinternationales et le renforcement de lasupervision et du contrôle du secteur bancairepar Bank Al Maghrib constituent les principauxpoints de cette réforme.
Ainsi, les autorités publiques ont l'intention derenforcer l'autonomie des organes desupervision ainsi que la clarification de leurresponsabilité afin de faire face à l'expositionau risque systémique.
Il est à signaler que la mise en place d'un statutde banque centrale moderne va encourager lacrédibilité de la politique monétaire et lemaintien d'un cadre macro-économique stable.
Enfin, il est attendu de cette nouvelle réformeun raffermissement de la lutte contre leblanchiment des fonds illicites.
Un approfondissement du marchéfinancier
Afin de faciliter le financement des entrepriseset d'offrir de nouveaux instruments d'épargne àla population, la nouvelle réforme (i) a facilitéla création de Fonds de Placements Collectifsen Titrisation (FPCT) destinés à transformer lescréances en valeurs mobilières et (ii) sepropose de mettre en place un marché desopérations à terme pour les actions.
Une diversité géographique etfonctionnelle
Il est attendu des banques marocaines uneextension géographique pour couvrir lesrégions non bancarisées et un développementdes autres métiers bancaires liés à labancassurance, le conseil, l'ingénieriefinancière et le e-banking.
La forte présence des banques étrangères sur lemarché marocain permettra de disposer d'uneexpertise dans ces différents domaines.
Le marché bancaire marocain a connu deprofondes mutations ces dix dernières années.Mais celles ci restent plus liées au cadred'exercice et à la diversification de l'offre qu'àune réelle évolution de la structureconcurrentielle.
Dans le même temps, la nécessaire adaptationdu contexte judiciaire et législatif devraitaméliorer l'efficience des banques et assainir larelation entre celles-ci et leurs clients.L'objectif est clair : encourager l'épargne etoffrir de nouveaux instruments de placement.
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
La dernière décennie a été marquée par uneaccélération des réformes entreprises par legouvernement marocain. Celles-ci ont eu pourobjectif la mise en place d'instrumentsfavorisant le développement du secteur privé etl'adaptation de l'économie nationale auxstandards internationaux. C'est dans ce cadreque s'est inscrite la volonté de réformer lesecteur bancaire, évolution initiée en 1993 et quiconnaît aujourd'hui sa phase finale.
1. EVOLUTION DU SYSTÈME BANCAIRE
MAROCAIN
1.1. La réforme bancaire de 1993, pourquoi ?
Les pouvoirs publics ont souhaité moderniser unsecteur bancaire caractérisé par plusieursdéséquilibres.
Une réforme des marchés de capitauxpour offrir de nouvelles sources definancement
La réforme réglementaire du secteur financier,entamée en 1993, a institué la création desOPCVM, la privatisation de la sociétégestionnaire de la bourse de Casablanca, lacréation de marchés intermédiaires et la mise enplace d'un organisme de surveillance veillant àla transparence des opérations de marché.
Cette réforme a permis de lancer véritablementles marchés de capitaux avec pour résultats :
- La capitalisation boursière a connu uneforte hausse entre 1992 et 1996, en passantde 20 Md.DH à 120 Md.DH suite auxdiverses augmentations de capital opérées.
- Le volume des transactions est passé de 500MDH à 10 Md.DH.
- Entre 1995 et 1999, le montant total desactifs gérés sous OPCVM est passé de 500MDH à 45,5 Md.DH.
Une allocation des prêts encadrée
Jusqu'en 1991, le volume des prêts et de lamasse monétaire était contrôlé directement parl'encadrement des crédits.
Ce système a limité les activités bancaires enfixant, annuellement, le nombre d'empruntsémis, induisant ainsi un impact négatif surl'efficacité des banques et de leur compétitivité.
L'une des nouveautés de la réforme de 1993 aété le désencadrement du crédit. Il a permis auxsecteurs financiers et monétaires de contribuerefficacement à la croissance économique tout enassurant l'ensemble des services nécessaires auxacteurs du marché.
Un taux d'endettement du Trésorcritique
Par le passé et afin d'équilibrer son budget, leTrésor empruntait directement de la banquecentrale sans, nécessairement, rembourser latotalité des créances contractées. Cecomportement favorisait l'inflation et perturbaitles équilibres macroéconomiques du pays.
Pour remédier à cette situation, les pouvoirspublics ont imposé au Trésor l'émissiond'adjudications publiques tout en s'engageant àhonorer ces obligations.
Une banque centrale manquantd'autonomie
La banque centrale opérait sous la surveillancedu Ministère des Finances, l'empêchant d'avoirun contrôle réel sur la politique monétaire dupays et, principalement, l'inflation.
En vue de maintenir une relative stabilité desprix, les pouvoirs publics ont confirmé etrenforcé le rôle de surveillance de la banquecentrale. Désormais, Bank Al-Maghrib a lapossibilité de superviser les établissements decrédit ainsi que toute filiale ou entité présentantdes liens juridiques ou financiers avec unorganisme bancaire.
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
Hausse des créances en souffrance
Les banques marocaines souffraient etsouffrent encore des problèmes de solvabilitéliés au risque clientèle. De ce fait, elles ontrecours à une mobilisation importante de leursressources afin de provisionner ces créances ;ce qui a pour effet de limiter leur marge demanœuvre.
En réponse à ce phénomène, les créances ensouffrance ont été assujetties à des normesrigoureuses et strictes, aussi bien au niveau deleur classification que de leur couverture par lesprovisions constituées.
NOUVELLE CLASSIFICATION DES
CRÉANCES EN SOUFFRANCE
Créances Mois ProvisionsPré douteuses 3-6 20%
Douteuses 6-12 50%
Compromises >12 100%
Source : Bank Al Maghrib
Des taux d'intérêt élevés
Par leur niveau particulièrement élevé, les tauxd'intérêts appliqués par les banques affectaientaussi bien le comportement des prêteurs quecelui des emprunteurs, entraînant ainsi unebaisse du PIB.
De ce fait, l'esprit de la réforme de 1993 était decréer une forte concurrence entre les banquesmarocaines afin d'entraîner une baisse des tauxd'intérêts.
Mais en dépit de ces multiples efforts entreprispar les pouvoirs publics, les taux d'intérêtsdemeurent élevés par rapport aux attentes desconsommateurs.
L'ÉVOLUTION DES TAUX D'INTÉRÊT
Source : Bank Al Maghrib
La modernisation du secteur bancaire s'est doncappuyée sur plusieurs paramètres :
- L'amélioration des circuits de financementpar le renforcement de la concurrence entreles organismes financiers.
- La suppression des distorsions biaisantl'affectation des ressources.
- Une meilleure couverture du risque pour unsystème financier marocain plus solide.
12%
10%
8%
6%
4%
2%
0%1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
11,24%
11,14%
10,05%
9,22%
9,09%
8,87%
8,48%
8,09%
7,83%
1.2. Une participation active du secteurbancaire au processus de modernisationéconomique
Les réformes financières entamées en 1993 onteu pour principal objectif la mise en place d'uncadre réglementaire propice au développementde la bancarisation. Ainsi, la décennie écoulée aconnu une augmentation des guichets et desouvertures de comptes bancaires, undéveloppement remarquable des dépôts et descrédits et une extension de la monétique.
Une augmentation des guichets et desouvertures de comptes bancaires
Le réseau d'implantations bancaires a connu undéveloppement continu entre 1993 et 2004.Ainsi, le nombre d'agences bancaires est passéde 1 246 à 2 043 au terme de l'année 2004.Rapportés à la population totale, ces chiffres ontévolué d'un guichet bancaire pour 21 100habitants à un guichet pour 15 000 habitants.Mais ce niveau reste bien en deçà des standardsinternationaux.
NOMBRE D'HABITANTS PAR
GUICHET BANCAIRE, 2004
Source : Bank Al Maghrib
L'implantation bancaire demeure fortementconcentrée sur l'axe Casablanca-Kenitra. Celui-ci regroupe plus de 42,5% des agences. A cetitre, il convient de signaler que la métropoleéconomique accapare, à elle-seule, près de 30%des guichets bancaires.
Toutefois, l'engouement récent des banquespour la clientèle des particuliers laisse présagerun vaste mouvement d'ouvertures d'agences auniveau national. Plusieurs établissements ontannoncé leur volonté d'augmenter leur présencesur le territoire.
Par ailleurs, les banques marocaines ontnettement renforcé leur présence à l'étrangerafin de mieux répondre aux besoins desMarocains Résidant à l'Etranger. Le nombred'implantations est passé de 58 en 1998 à plusde 132 en l'espace de quatre ans. Les banquesmarocaines se concentrent sur les pays où résideune forte population de MRE : France, Espagne,Belgique et Allemagne.
Malgré ces évolutions, le potentiel dedéveloppement du secteur bancaire reste trèsimportant. En effet, le taux de bancarisationreste proche de 20% de la population, en deçà denombreux pays à niveau de développementcomparable.
Ainsi, la Tunisie dispose d'un système bancairerelativement développé avec un taux debancarisation parmi les plus élevés en Afrique,atteignant 40%.
La Jordanie et le Liban bénéficient égalementd'une maturité relative du secteur bancaire enraison d'un rôle pivot dans le Proche-Orient.
Cependant, il convient de préciser que denombreux pays en transition d'Europe de l'Estconnaissent des marchés bancaires peu matures.
En Bulgarie, à fin 1999, plus de 90% des dépôtsétaient concentrés dans les caisses d'épargne.Aujourd'hui encore, le taux de bancarisationn'atteint que 25% de la population, les espècesreprésentent plus de 80% des moyens depaiement, le chèque n'existe pas et la cartebancaire commence tout juste à se développer.
En Russie, le taux de bancarisation est estimé à10%, un niveau qui reste très faible pour un paysen forte croissance économique.
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2 767 2 384
Une part croissante des dépôts nonrémunérés
Le système bancaire a fourni d'importantsefforts pour mobiliser l'épargne nationale, ce quia permis une croissance régulière des ressourcescollectées, passant de 143,7 Md.DH en 1995 à318,2 Md.DH en 2004, soit une croissanceannuelle moyenne de 8,27%.
Mais la nature des dépôts a connu de profondschangements depuis 1995. La part des dépôtsnon rémunérés est en constante progression,passant de 51% du total des dépôts à 58,4% en2004.
Ainsi, les dépôts à terme ont progressivementlaissé la place aux comptes chèques. Si lesdépôts totaux ont doublé entre 1996 et 2004, lesdépôts à terme n'ont augmenté que de 50% et lescomptes chèques de 156% du fait d'unebancarisation croissante de la population.
En omettant les dépôts des MRE, lacomposition des dépôts domestiques connaît lesmêmes changements. La population nationalemodifie ses habitudes bancaires avec une partdécroissante des dépôts à terme. La capacité demobilisation de l'épargne par le systèmebancaire est amoindrie.
De ce fait, si cette évolution favorise larentabilité bancaire en limitant les intérêtsdéboursés et en augmentant les revenus issus dela gestion des comptes, elle fragilise, dans lemême temps, la situation prudentielle desbanques, plus particulièrement au niveau de leurcapacité de prêt.
Au niveau international, le développementremarquable des dépôts durant la dernièredécennie place le Maroc dans une situationprivilégiée. Ainsi, le ratio Dépôts / PIB s'élève à72%, juste derrière l'Egypte et la Slovénie.
EVOLUTION DES DÉPÔTS AUPRÈS
DU SYSTÈME BANCAIRE, EN Md.DH
Source : Bank Al-Maghrib
EVOLUTION DE LA COMPOSITION DES DÉPÔTS
Source : GPBM, BMCE Bank
COMPARAISON DÉPÔTS / PIB, 2004
Source : Banques Centrales, BMCE Bank
Relativement au PIB, le secteur bancairemarocain parvient donc à mobiliser desressources conséquentes. De ce fait, il peuts'appuyer sur des actifs de qualité.
BMCE BankingPapers
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
144
73
152
74
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223
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1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Dépôts Dont dépôts non rémunérés
37
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1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Dépôts à terme Comptes chèques Comptes courantsComptes d’epargne Autres dépôts
12 13 13 13 13 13 13 1412
Egyp
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Serb
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ssie
115%
72% 72%66%
50% 47% 46% 42%
31% 29%
19% 15%
Cependant, il convient de garder en mémoireque (i) le niveau des dépôts s'explique, en partie,par le faible réinvestissement des déposants et(ii) que ces dépôts sont majoritairement nonrémunérés.
Les dépôts MRE en hausse depuis 2001
Malgré une baisse relative de la part des dépôtsMRE rapportée aux dépôts totaux, leur valeurabsolue a quasiment doublé entre 1996 et 2004pour approcher 81 Md.DH.
A fin 2004, les dépôts non rémunérés détenuspar les MRE auprès des banques marocaines sesont élevés à 45,7 Md.DH, soit 24,6% du totaldes comptes créditeurs à vue.
L'année 2001 a été une période charnière. Elle amarqué la reprise des retours estivaux des MRE.Ainsi, entre les années 1996 et 2000, lacroissance des rapatriements en devises des MREa été de 30,6% alors que pour la période s'étalantde 2000 à 2004, ce chiffre a été de 41,5%.
Fort logiquement, cet accroissement des retoursa renforcé l'utilisation des comptes chèques, lesMRE ayant des besoins de consommation sur leterritoire. A partir de 2001, la part des compteschèques dans les dépôts MRE a cru de 7 points,la part des dépôts à terme connaissant unedécrue similaire.
La croissance de l'actif bancaire tiréepar la hausse importante des dépôts
Le total bilan du secteur bancaire est passé de197 Md.DH en 1996 à 407 Md.DH en 2004, soitune hausse annuelle moyenne de 7,12%. Cetteévolution s'explique, principalement, parl'aisance des trésoreries bancaires, la baisse destaux d'intérêt ainsi que par le renforcement descomptes à vue.
Par ailleurs, la progression du volume desréserves ainsi que les opérations d'augmentationdu capital des banques ont contribué à laprogression du total bilan.
EVOLUTION DE LA PART DES DÉPÔTS MRE
Source : GPBM, BMCE Bank
RÉPARTITION DES PLACEMENTS MRE
Source : GPBM, BMCE Bank
EVOLUTION DU TOTAL BILAN, EN MD.DH
Source : GPBM
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
31%
69%
30% 30% 30% 30% 28% 28% 29% 28% 28%
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Dépôts à terme Comptes courants
70% 70% 70% 70% 72% 72% 71% 72% 72%
44%
54%
42% 43% 44% 43% 46% 48% 50% 53%
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Comptes chèque Dépôts à terme Compte sur carnet
56% 55% 54% 54% 52% 49% 47% 44%
1% 2% 2% 2% 2% 3% 3% 3% 3%
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
197216
236252
272282
356
371
407
Les crédits aux particuliers, source decroissance des crédits à l'économie
Les crédits distribués sont passés de 128,7Md.DH en 1995 à 247,3 Md.DH en 2004, soitune progression annuelle moyenne de 6,74%.Au terme de l'exercice 2004, les crédits àl'économie accordés par les banques se sontélevés à 58,3% de leurs emplois.
Cette évolution s'est accompagnée dudéveloppement des crédits à moyen et à longterme. Ceux-ci n'ont toutefois bénéficié qu'à unnombre limité d'opérateurs, essentiellement lesecteur secondaire et les particuliers sous formede crédits destinés au financement de l'habitat età la consommation.
Le secteur tertiaire constitue 65% du total descrédits alloués par les banques, suivi par lesecteur secondaire avec 26,8% et finalement lesecteur primaire avec seulement 8,2%.
Les crédits accordés par les banques ontégalement noté une transformation de leurstructure. La part du crédit immobilier est passéede 11% à 15% en moins de quatre ans.
EVOLUTION DE LA COMPOSITION DES CRÉDITS
Source : GPBM, BMCE Bank
En effet, si l'augmentation du montant total descrédits a été de 10,5% par an, le financementbancaire de l'acquisition de biens immobiliers aconnu un accroissement près de trois foissupérieur avec un taux annuel moyen de 25,5%.
Il convient de préciser que la crise de confiancetraversée par le CIH a favorisé le transfert descrédits immobiliers vers les banques commerciales.En effet, entre 2002 et 2005, la part du CIH dansle total des crédits immobiliers accordés auxparticuliers est passée de 34,2% à 23,1%.
Mais plus que le secteur immobilier, c'estl'ensemble du segment des particuliers quisymbolise les nouvelles sources de croissancedes crédits bancaires. Plus facile à encadrer queles firmes, la clientèle individuelle offre unemarge de rentabilité supérieure.
Malgré ce constat, les crédits alloués auxentreprises continuent à représenter plus des deuxtiers de l'encours total accordé au secteur privé.
Les banques se sont ainsi mobilisées pour unemeilleure allocation des ressources collectées endéveloppant leurs politiques de crédit avec unedouble dimension : financer les secteursproductifs de l'économie nationale et veiller àaméliorer la qualité des engagements et desrisques encourus.
Le Produit Net Bancaire profite durythme accru de l'octroi des crédits àl'économie
La période post application de la réforme de1993 a connu une croissance remarquable duPNB. Celui-ci a augmenté de 85% entre 1996 et2004, soit un rythme annuel moyen de 7,13%.
EVOLUTION DU PRODUIT NET BANCAIRE ET
MONTANT DES CRÉDITS À L'ÉCONOMIE, MD.DH
Source : GPBM
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
38%
23%
18%
16%
5%
34%
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39%
21%
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18%
6%
48%
2001 2002 2003 2004 A juillet 2005
19%
11%
16%
5%
43%
19%
15%
18%
6%
Crédits de trésorerie Crédits à l’équipementCrédits immobiliers Crédits à la consommationAutres
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
20
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16
14
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8
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170
150
130
PNB
Crédits à l’économie(échelle de droite)
La ventilation du PNB pour l'année 2004 montrela prépondérance de la marge d'intérêt, 78% duPNB. La marge sur commissions, 11,4%, et lerésultat des opérations de marché, 9,24%, nereprésentent qu'une part secondaire.
Dès lors, il existe une très forte corrélation entrela hausse du PNB et le montant des créditsoctroyés matérialisée par un taux de corrélationproche de 0,95, soit une quasi-proportionnalité.Sur la période 1996-2004, le revenu des banquesest donc resté tributaire des intérêts perçus àl'issue de l'octroi de crédits à l'économie.
En conséquence, les banques ont été affectéespar la baisse de la marge d'intermédiation,proche de 25%. Ce recul est attribuable àl'intensification de la concurrence, d'une part, etla baisse des taux d'intérêts, d'autre part.
Mais ce constat est à nuancer. Le niveau de lamarge d'intermédiation reste plus élevé auMaroc que dans les principaux pays de la zoneEuro. Ce phénomène s'explique , en partie, parl'importance des dépôts à vue non rémunérésdans les avoirs des banques au Maroc.
Face à cette baisse inévitable de la marged'intermédiation, l'ensemble du secteur bancairecherche à développer les revenus issus des fraiset des commissions, plus stables et plusrémunératrices que les intérêts.
Enfin, les banques marocaines parviennent àbien maîtriser leurs coûts d'exploitation.Maintenus à un peu plus de 52% des revenusdes banques, ce ratio est à un niveau compétitifen comparaison des banques internationales.
Les crédits restent peu développés parrapport aux dépôts
Le Maroc est caractérisé par un marchémonétaire en surliquidité. Ainsi, le ratio Prêts /Dépôts s'élève à 66%, montrant que les créditsoctroyés sont nettement inférieurs aux dépôts.Ce ratio a même chuté à des niveaux records en2001, en raison, d'une part, de l'augmentationdes dépôts MRE et, d'autre part, de ladiminution des crédits alloués.
EVOLUTION DE LA MARGE
D'INTERMÉDIATION BANCAIRE
Source : Bank Al Maghrib
REVENU NON ISSU DES INTÉRÊTS ET COÛT
D'EXPLOITATION, 2004
Source : Banques Centrales, BMCE Bank
EVOLUTION DU RATIO PRÊTS/DÉPÔTS
Source : GPBM, BMCE Bank
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
6,2
5,6
4,84,7
4,6 4,64,7
4,6
Pologne
Slovénie
Hongrie
Slovaquie
Maroc
0% 20% 40% 60% 80%
Revenu non issu des intérêts Coûts d’exploitation/revenu
44%
61%
41%
49%
34%
61%
27%
52%
21%
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
66%
64%
66%
68%
69%
59% 59%59%
66%
Ce dernier point répondait à l'entrée en vigueurdes nouvelles règles prudentielles. Les banquesont nécessité un temps d'adaptation, mis à profitpour mettre en conformité les procéduresd'engagements et de contrôle.
Malgré ces évolutions, les banques restentfébriles du fait de l'augmentation alarmante dutaux de contentieux, surtout pour les banquespubliques.
Au niveau international, si le Maroc arrive enmilieu de tableau au niveau des prêts rapportésau PIB, il reste à la traîne en matière de créditsrapportés aux dépôts.
Ainsi, l'épargne ne joue pas pleinement son rôlede financement de l'économie et del'investissement. Le niveau élevé des dépôtslaissait déjà supposer que les déposantsprivilégiaient la thésaurisation àl'investissement. La faible redistribution de cesdépôts en crédits limite la capacité d'expansionde l'économie.
Le paiement monétique usité par uneclientèle relativement aisée
Le recours aux instruments de paiementélectroniques pour le règlement des transactionscontinue à progresser parallèlement à la mise enplace de l'infrastructure nécessaire.
C'est ainsi qu'à l'issue de l'année 2004, lenombre de cartes bancaires émises au Maroc aatteint 2,2 millions et a enregistré uneprogression de 20,7% suite à celle de 17%réalisée en 2003.
Suivant cette tendance, le nombre d'opérationseffectuées par cartes, est passé de 42,5 millionsen 2003, correspondant à un montant de 29,1Md.DH, à 56,6 millions en 2004, pour unevaleur de 34,2 Md.DH, soit une évolution de33,2% en volume et 17,5% en valeur.
COMPARAISON PRÊTS/DÉPÔTS, 2004
Source : Banques Centrales, BMCE Bank
TAUX DE PÉNÉTRATION MONÉTIQUE, 2004
Source : Banques Centrales, BMCE Bank
Ces chiffres sont primordiaux car la monétique estun outil stratégique pour le système bancaire. Eneffet, elle permet de limiter la fuite de liquidités enmaintenant le paiement dans le système bancaire.Les banques peuvent alors profiter d'unecapacité d'octroi de crédits plus importante.
Pour assurer la connexion entre les différentsréseaux, le Groupement Professionnel desBanques du Maroc a créé le Centre MonétiqueInterbancaire (CMI).
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Turq
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Jord
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Mar
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Slo
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Serb
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Bo
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ie
Tun
isie
Ru
ssie
46%54% 58% 61% 61%
68%77%
88%99% 99%
106%
124%
176% 178%
22
65
7 5
35
26 26 28 27
75
44 43 47
104
65
85
66
27
55
67
1721
Transactions moyennes par personne équipéeValeur moyenne par transaction en EurosPourcentage d’équipement de la population
Mar
oc
Ru
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Serb
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Polo
gne
Bu
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
Celui-ci s'inscrit dans le cadre des efforts desbanques de la place visant à développer l'usagedes cartes bancaires à travers :
- la mise en place d'un centre unique chargéde centraliser les transactions monétiques etd'en assurer le dénouement ;
- l'amélioration de la sécurité des cartes ;
- le développement de l'interopérabilité despaiements par cartes.
Malgré ces développements, la monétique nefait pas encore pleinement partie du paysagebancaire marocain. Seules les catégories les plusaisées ont un recours systématique à la cartebancaire comme moyen de règlement.
Un taux de pénétration très faible de la populationmarocaine, en comparaison d'autres pays entransition, laisse présager un important potentielde développement de l'équipement de lapopulation en moyens de paiement monétiques.
Une augmentation du taux decontentieux pénalisant la rentabilité
Au Maroc, les créances en souffrance dans lesystème bancaire sont passées de 10 Md.DH en1993 à 48,1 Md.DH en 2004. Cette progressions'explique essentiellement par le renforcementdes règles de classification des créances etl'assainissement du portefeuille clientèle desOrganismes Spécialisés de Financement.
EVOLUTION DU TAUX DE CONTENTIEUX
Source : GPBM, BMCE Bank
Dès lors, la part des créances en souffrance dansle total des crédits est passée de 11% en 1997 à19,4% en 2004, en constante évolution.
Concernant les banques commerciales, lescréances en souffrance ont presque triplé durantla décennie écoulée, s'établissant à 24,3 Md.DHà la fin de l'exercice 2004.
Cette hausse s'explique, essentiellement, par leniveau élevé des créances en souffrance dansdes secteurs clés tels que le textile, le BTP et lesactivités commerciales. Ces trois branchesreprésentent 35% du total des créances ensouffrance.
Ce phénomène est accentué par la concentrationdu risque de défaut de paiement sur les clientsavec lesquels les banques sont très engagées.
CRÉANCES EN SOUFFRANCE PAR SECTEUR,SYSTÈME BANCAIRE
Source : Bank Al Maghrib
CRÉANCES EN SOUFFRANCE PAR SECTEUR,BANQUES COMMERCIALES
Source : Bank Al Maghrib
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
20 %
18%
16%
14%
12%
10%
8%
11,%
10,%10,%
10,% 10,% 9,%
12,%12,%
15,%
13,%13,%
16,%
18,%17,%
18,%
18,%
19,%Banques commercialesSystème bancaire
Agriculture11%
Hôtels13%
Commerce13%
BTP15%
Autres secteurs20%
IMME3%
Autres industries5%
THC8%
Agro-alimentaire8%
Administration4%
Agriculture9%
Hôtels10%
Commerce14%
BTP21%
Autres secteurs24%
IMME4%
Autres industries5%
THC6% Agro-alimentaire
7%
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
Au-delà du risque financier, le secteur bancaireest également exposé à un risque juridiqueimportant :
- Les lenteurs de l'appareil judiciaire limitentla part recouvrée de ces créances.
- L'utilisation abusive par les mauvaispayeurs de la nouvelle procédure deredressement judiciaire leur permet de ne pashonorer leurs obligations de remboursementdes crédits bancaires.
Mais il convient de garder en mémoire quele manque d'une définition claire et précisedes procédures de crédit ne facilite pasl'amélioration de la qualité du portefeuilleclientèle.
Seules quelques rares banques ont entamé unprocessus de réflexion autour du processusd'octroi et l'uniformisation des produitsproposés à la clientèle.
Mis en parallèle avec de nombreux pays entransition, le Maroc souffre de la comparaisonau niveau du taux de contentieux.
En Slovaquie, les créances en souffranceconstituent 7,8% du total des créances, une partnettement inférieure à celle enregistrée auMaroc. Concernant le taux de couverture descréances, il a atteint 85,2%.
En Turquie, la part des créances en souffrancedans le total des crédits est passée de 13% en2003 à 6,2% en 2004.
La réduction des créances en souffrance desbanques publiques (de 36% à 12%) ainsi que labaisse des taux d'intérêt nominaux ont contribuéà cette bonne performance.
Cependant, il convient de préciser que le secteurbancaire marocain dispose d'une assise plusstable que le secteur bancaire tunisien où lestaux de contentieux et de couvertures'établissent, respectivement, à 23,6% et à50,5% pour l'année 2004.
EVOLUTION DES CRÉANCES EN SOUFFRANCE
DE L'ENSEMBLE DU SYSTÈME BANCAIRE
2004 2003 2002 2001 2000 1999 1998 1997 1995 1993
Encours des créances en souffrance en Md. DH 48,1 43,2 38 35,7 35,8 29 21,1 16,6 13 10
Créances en souffrance/Total des crédits 19,4% 18,4% 17,6% 17,1% 17,5% 15,6% 12,6% 11% - -
Créances en souffrance/Total bilan 11,3% 10,9% 10,3% 10,2% 11,2% 9,9% 7,7% 6,8% 5,5% 5,1%
Créances en souffrance/PIB 10,8% 10,3% 9,5% 9,3% 10,1% 8,3% 6,1% 5,2% 4,7% 4,1%x
Source : rapports annuels de Bank Al Maghrib
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
Le résul tat net tributaire de l'effort deprovisionnement
Le résultat net agrégé du secteur bancaire aaugmenté de manière régulière entre 1996 et2001. Mais l'entrée en vigueur, en décembre2002, de règles de provisionnement des créancesplus rigoureuses a poussé les banques à fournirun effort de provisionnement exceptionnel.
En effet, entre 2000 et 2003, les provisions del'ensemble des banques commerciales ont cru deplus de 85% en passant de 8,7 à 16,1 Md.DH. Lescréances en souffrance ont été couvertes à hauteurde 72% en 2003 contre 66% en 2000. Ceci a eupour conséquence immédiate de pénaliser lerésultat net, entraînant une baisse significative de49,6% en 2002. Cette morosité a persisté en2003, avec un déficit atteignant 791 MDH.
En 2004, après la période d'adaptation auxnouvelles règles prudentielles, le secteurbancaire a renoué avec les bénéfices. Ceux-ci sesont établis à 3,22 Md.DH.
La rentabilité des actifs est estimée à 0,83%,taux qui est relativement faible. Ceci s'expliquepar le mauvais emploi des ressources desbanques. En d'autres termes, les actifs bancairesne sont pas générateurs de profits conséquents.
Un système bancaire respectant lesnormes prudentielles
Parallèlement à la libéralisation de l'activitébancaire, les règles prudentielles ont été hisséesau niveau des normes internationales etétendues aux sociétés de financement. En plusdu relèvement du capital minimum, lecoefficient de solvabilité a ainsi été porté à 8%et le coefficient de liquidité à 100%, alors que lecoefficient maximum de division des risques aété limité à 20%.
EVOLUTION DU RÉSULTAT NET ET DES
PROVISIONS DES BANQUES COMMERCIALES,MD.DH
Source : GPBM, BMCE Bank
RÉSULTAT NET / TOTAL ACTIF, 2004
Source : Banques Centrales, BMCE Bank
EVOLUTION DU RATIO DE SOLVABILITÉ
Source : Bank Al Maghrib
10,6%
11,4%
11,7%11,3%
11,5%
12,6%
12,1%
11,1%
12,6%
12,2%
10,2%
9,6%
19931994 1995 1996 19971998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
20
18
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14
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8
6
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2
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6,26,9
7,9 8,8
8,7
11,7
12,9
16,1
17,7
2,4
2,6
1,8
2,9
3,2
1,7
1,7
3,2PN( Banque Commerciales)
Provision (échelle de droite)
Egyp
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2,49%
2,00%
1,74%
1,40%1,30%1,23%
0,83%
0,65%0,50%
Dans l'ensemble, les banques marocaines ontrespecté les règles prudentielles introduites parla réforme bancaire. Ainsi, le coefficient desolvabilité a atteint 10,2% en 2004 contre 9,6%un an auparavant, dépassant le tauxréglementaire de 8%.
Cette bonne performance est, en partie, due aurenforcement par les banques de leurs fondspropres à hauteur de 1 Md.DH, atteignant 34Md.DH soit 8% de leurs ressources.
Cependant, avec un ratio de solvabilité estimé à10,2%, le Maroc est surpassé par des pays àniveau de développement bancaire comparable.
Malgré une régression des fonds propres dansde nombreux pays tels que la Hongrie, laRépublique Tchèque ou la Tunisie, le ratio desolvabilité se maintient, dans ces économies, àdes niveaux largement supérieurs à 12%.
Concernant le coefficient de liquidité, il s'estétabli à 120,78% à fin 2004, contre 122% en2003, soit une baisse de 1,22 point depourcentage. Ce taux reste, néanmoins,supérieur au rapport minimum de 100% que lesbanques doivent maintenir.
Avec un coefficient de liquidité de 120,78%, leMaroc est mieux placé que la Hongrie et laRussie mais reste loin d'une majeure partie despays d'Europe de l'Est.
Ce phénomène est essentiellement imputable àl'évolution des habitudes bancaires desmarocains. Ainsi, la part croissante des dépôts àvue et la faiblesse de l'épargne nuisent àl'évolution du coefficient de liquidité.
COMPARAISON DU RATIO DE SOLVABILITÉ, 2004
Source : Banques Centrales
COEFFICIENT DE LIQUIDITÉ DANS DIFFÉRENTS
PAYS, 2004
Source : Banques Centrales
BMCE BankingPapers
20
SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
Serb
ie
Slo
vaq
uie
Ru
ssie
Bu
lgar
ie
Polo
gnie
Tun
isie
Rep
. Tc
hèq
ue
Ho
ngr
ie
Mar
oc
28%
19%
17% 17%15%15%
13%12%
10%
2,49%
1,74%
1,30%
1,23%0,65%
0,50%
Russie Hongrie Maroc Bulgarie Slovaquie Serbie
2. ETUDE CONCURRENTIELLE DU
SECTEUR BANCAIRE MAROCAIN
Depuis l'annonce de la fusion entre le CréditAgricole et la BMAO, effective au premierjanvier 2006, la liste des établissements decrédit comprend 16 banques, réparties entre lessecteurs privé et public.
Les banques étrangères sont fortement présentessur le marché marocain avec des prises departicipation dans les principaux groupes privés.
S'agissant des banques off-shore installées àTanger, cinq sur les six établissements agréésétaient effectivement opérationnels à findécembre 2004.
Le total de leur situation comptable cumulées'est élevé à 834,4 millions de dollars, marquantune expansion de 53% lors de l'année 2004,après celle de 40% observée à l'issue del'exercice précédent.
PRÉSENCE ÉTRANGÈRE DANS LE SECTEUR
BANCAIRE MAROCAIN, 2005
Nom de la banque Principal actionnaire étrangerDénomination sociale Part (%)
Arab Bank Maroc Succursale de l'Arab Bank PLC
Attijari Wafa Bank Grupo Santander 14,5%
BMCE Bank CIC 10%
BMCI BNP Paribas 65,05%
Citibank Citibank 100%
Crédit du Maroc Crédit Agricole 52,64%
SGMB Société Générale 51,9%
Source : BMCE Bank
BMCE BankingPapers
21
SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
Secteur Bancaire
Banques privées
Banques étrangères
Arab Bank Maroc
BMCI
Citibank
Crédit du Maroc
SGMB
Attijari Wafa Bank
BMCE Bank
CFM
Mediafinance
UMB
Bank Al Amal
BNDE
CAM
CIH
FEC
BCP
Banques marocaines
Banques publiques
Banques spécialiséesBanques commerciales
Un secteur fortement concentré
Le marché bancaire marocain est caractérisé parune forte concentration. Ainsi, les troispremières banques commerciales (Attijari Wafa,Banque Centrale Populaire et BMCE Bank)réunissent près des trois quarts des actifs, desfonds propres et des dépôts de l'ensemble desbanques commerciales ; situation qui, parailleurs, est encore plus marquée depuis 1996.
Au-delà du très médiatisé rapprochement entrela Banque Commerciale du Maroc et Wafabank,les mouvements de restructuration se sontsuccédés ces dix dernières années.
Ainsi, Wafabank a récupéré UNIBAN en 1996et BBVA en 2001. La BCM a profité del'absorption de la Société de la Banque et deCrédit en 1999 pour renforcer ses fonds propres.
Le rachat de l'ABN Amro Maroc par la BanqueMarocaine du Commerce et de l'Industrie en2001 a permis à cette dernière d'acquérir une partde marché supplémentaire de l'ordre de 2,6%pour un montant de 275,8 millions de dirhams.
Enfin, la fusion-absorption, en 2003, de laSociété Marocaine de Dépôt et de Crédit(SMDC) par le Groupe Banques Populaires estarrivée à un moment où la SMCD connaissait degraves difficultés financières.
Comparé à des économies en transition, cesmultiples rapprochements font du Maroc un despays où règne la plus forte concentrationbancaire. Et il n'est pas exclu que de nouveauxmouvements aient lieu dans les prochainesannées.
PART DE MARCHÉ DES TROIS PREMIÈRES
BANQUES COMMERCIALES
Source : GPBM, BMCE Bank
PART DE MARCHÉ DES TROIS PREMIÈRES
BANQUES COMMERCIALES, DÉPÔTS TOTAUX,2004
Source : GPBM, BMCE Bank
PARTS DE MARCHÉ POUR
QUELQUES AGRÉGATS, 2004
Actif Fonds Dépôts Créditspropres
Attijari Wafa 28,40% 26,33% 28,98% 28,84%
BCP 29,02% 31,10% 30,29% 22,91%
BMCE Bank 17,31% 17,72% 15,31% 15,58%
BMCI 9,03% 8,08% 8,81% 12,58%
CDM 6,01% 5,70% 6,43% 7,05%
SG 7,81% 8,60% 7,85% 10,18%
Trois premièresbanques 74,73% 75,15% 74,58% 67,34%
Source : GPBM, BMCE Bank
BMCE BankingPapers
22
SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
Actif
Dépôts
2004
1996
FPCrédits
80%
75%
60%
40%
20%
54%67% 57% 75%
75%
63%
0%
43%45%
55%55%
60%
74%
Maroc Rép. Tchèque Slovénie Slovaquie Hongrie Bulgarie
Une relative stagnation au niveau del'évolution des parts de marché dépôts
Les variations des parts de marché liées auxdépôts de la clientèle sont quasiment nulles,soulignant le manque de concurrence entre lesdifférents établissements bancaires. Ceux-cicontinuent à réagir en cartel, en contradictionavec les objectifs de la loi bancaire.
Malgré la relative stabilité de ces parts demarché sur les dix dernières années, il estpossible de dégager quelques tendances.
Le principal moyen de dépôt étant le comptechèque, ce secteur stratégique est marqué par laconcurrence agressive et le positionnementsimilaire de Attijari Wafa et la BCP. Si la part demarché cumulée de ces deux banques est restéestable en passant de 65,9% en 1996 à 66,5% en2004, Attijari Wafa a repris 8 points de parts demarché à la BCP. Dans le même temps, BMCEBank a renforcé sa troisième position enrécupérant un peu plus d'un point de part demarché.
Cette percée des comptes chèques etl'affaiblissement de la part des dépôts à termeont un double impact pour le secteur bancaire.
Alors que la hausse des comptes chèques permetd'accroître le produit net bancaire par le biaisdes différents frais et commissions liés à lagestion du compte, la baisse des dépôts à termefragilise la capacité financière des banques.
Dès lors, les différents organismes de crédit selivrent à une concurrence acharnée pour attirerles dépôts à terme et les dépôts MRE, rarementmouvementés, afin d'améliorer leurs ratiosprudentiels et dégager des ressources pour lesprêts bancaires.
Il convient ainsi d'analyser les évolutions desparts de marché au niveau des dépôts à terme etdes ressources MRE.
PARTS DE MARCHÉ, DÉPÔTS CLIENTÈLE
Source : GPBM, BMCE Bank
PARTS DE MARCHÉ, COMPTES CHÈQUE
Source : GPBM, BMCE Bank
PARTS DE MARCHÉ, DÉPÔTS À TERME
Source : GPBM, BMCE Bank
BMCE BankingPapers
23
SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Attijari Wafa
BMCI
BCP
CDMBMCE Bank
SG
45 %
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Attijari Wafa
BMCI
BCP
CDMBMCE Bank
SG
35 %
30%
25%
20%
15%
10%
5%
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Attijari Wafa
BMCI
BCP
CDMBMCE Bank
SG
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Pour les dépôts à terme, la situationconcurrentielle a très peu évolué entre 1996 et2004. Hormis la BMCI dont la part de marché acru de 6,3% à 10,8%, l'ensemble des banques ontconnu une stagnation durant la dernière décennie.Cela montre l'extrême difficulté de gagner desparts de marché sur un segment qui, de surcroît,est graduellement délaissé par la clientèle.
Concernant les dépôts MRE, trois banques fontpreuve d'un grand dynamisme : Attijari Wafa, laBCP et BMCE Bank avec une présence marquéeà l'étranger.
Par sa position de banque historique des MRE, laBCP représente encore aujourd'hui près de 60%du marché, même si ce chiffre est en diminutionrégulière. Attijari Wafa a essentiellementcapitalisé sur le réseau étranger et le dynamismede Wafabank pour faire progresser sa part demarché de 21% à 27% sur ces dix dernièresannées. Enfin, BMCE Bank recentre une partie deses efforts sur la clientèle MRE avec une part demarché qui est en hausse régulière, de 3,3% à 7%entre 1996 et 2004.
L'évolution concurrentielle de la décennieprécédente a donc essentiellement consisté en larécupération des parts de marché de la BCP parAttijari Wafa et BMCE Bank au prix d'unestratégie agressive et d'un développementimportant du réseau à l'étranger.
Ces modifications profondes imposent auxbanques l'innovation permanente au niveau desproduits offerts sur le marché des MRE.
Au niveau de la structure même des dépôts MRE,une des banques les plus dynamiques estincontestablement BMCE Bank. En effet, la partdes résidents étrangers dans les différents types dedépôts est en progression marquée entre 1996 et2004.
Plus important, alors que l'ensemble des banquescommerciales constatent une baisse de 6% de lapart de marché MRE au niveau des dépôts encomptes chèques, BMCE Bank voit cette partgrimper de 5 points, ce qui souligne un effortmajeur sur un segment stratégique.
PART DE MARCHÉ, DÉPÔTS MRE
Source : GPBM, BMCE Bank
RÉSEAU COMMERCIAL AU MAROC
ET À L'ÉTRANGER
Nombre Parts Agences etd'agences de représentations
en 2004 marché à l'étranger
Attijari Wafa 465 22,24% 39
BCP 485 23,19% 52
BMCE 232 11,10% 18
BMCI 154 7,36% 2
CDM 142 6,79% 5
SG 196 9,37% 4
Total Banques 2.091 100% 120
Source : GPBM, BMCE Bank
PART DES MRE DANS LE TOTAL
DES COMPTES CHÈQUES
Source : GPBM, BMCE Bank
BMCE BankingPapers
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Attijari Wafa
BMCI
BCP
CDMBMCE Bank
SG
33% 34%
13%
18%
73%
61%
11% 10%
6%7%
15% 14%
43%
37%
1996
2004
Attijari- BCP BMCE BMCI SG CDM Total
Wafa Bank Banques
Au niveau des dépôts à terme, la situation est unpeu moins marquée malgré la belle progressionde BMCE Bank.
Plus généralement, hormis Attijari Wafa etBMCE Bank, l'ensemble des banques constatentune baisse de la part des MRE dans lesdifférents types de dépôt proposés.
La stratégie de BMCE Bank peut paraîtrepertinente dans la mesure où de nombreuxéconomistes tendent à penser que l'ampleur deces rapatriements tendra à se maintenir sur lelong terme, Fonds Monétaire International,2004.
La seule évolution majeure dans lescomportements interviendra dans l'allocation decette épargne. Un nombre croissant de MREinvestit dans l'économie marocaine, et ce, endehors du secteur traditionnel de laconstruction. De nouveaux produits devrontapparaître pour répondre à cette demande.
Un acteur se positionne comme laBanque de l'entreprise (BCP)
Au niveau des crédits à l'économie, la BCP arécupéré les parts de marché perdues par BMCEBank et la Société Générale, essentiellementliées aux créances sur les sociétés definancement et aux entreprises.
Après avoir perdu son monopole d'Etat, la BCPdiversifie fortement son portefeuille clientèle ense positionnant désormais comme la banque del'entreprise et de la PME. Les crédits àl'économie ont augmenté de 15,3% lors dupremier semestre 2005, enveloppe additionnelleconsacrée entièrement à l'entreprise.
Sur le marché du crédit immobilier, produit decroissance pour de nombreuses banques, celles-ci peuvent être classées en deux catégories : laBCP, la BMCI, le CDM et la SG ont enregistréune baisse souvent importante des créditsimmobiliers.
PART DES MRE DANS LE TOTAL
DES DÉPÔTS À TERME
Source : GPBM, BMCE Bank
PARTS DE MARCHÉ, CRÉDITS À L'ÉCONOMIE
Source : GPBM, BMCE Bank
PARTS DE MARCHÉ, CRÉDITS IMMOBILIERS
Source : GPBM, BMCE Bank
BMCE BankingPapers
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
39% 41%
10%
22%
80%
73%
23%
14%11%
6%
37%
26%
43% 43%
1996
2004
Attijari- BCP BMCE BMCI SG CDM Total
Wafa Bank Banques
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Attijari Wafa
BMCI
BCP
CDMBMCE Bank
SG
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
2001 2002 2003 2004 A juillet 2005
Attijari Wafa
BMCI
BCP
CDMBMCE Bank
SG
50%
45%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
A l'inverse, Attijari Wafa et BMCE Bankconstatent une hausse marquée de ces encours.Attijari Wafa a récupéré la majorité des parts demarché perdues aussi bien par le CIH que laBCP avec un chiffre en hausse, de 7% à 24%.BMCE Bank a vu sa part croître de 4% à 11%.
Les banques étrangères allouent uneplus grande partie de leurs dépôts auxcrédits
A la suite de l'entrée en vigueur en janvier 2001de la double circulaire réglementant les risqueset la solvabilité des banques commerciales,celles-ci ont fortement limité les crédits àl'économie en comparaison des dépôts.
Les trois banques détenues en majorité par descapitaux étrangers, BMCI, CDM et SG, ont suprofiter de leur soutien à l'international pourallouer une part supérieure de leurs dépôts auxcrédits.
RATIO PRÊTS / DÉPÔTS
Source : GPBM, BMCE Bank
La BCP, par sa structure même, est limitée dansle financement de l'économie. Cependant, elleest, avec la BMCI, la seule banque à présenterun ratio prêts/dépôts en croissance entre 1996 et2004. La BCP rattrape donc progressivementson retard en terme de crédits, ce qui se traduitpar des parts de marché en croissance régulière.
Attijari Wafa et BMCE Bank ont le mêmecomportement. Après la mise en conformité desratios prudentiels avec les directives de Bank AlMaghrib, ces deux banques consacrent, depuis2004, une part accrue de leurs dépôts aufinancement de l'économie.
Une activité monétique dominée parBMCE Bank et la BCP
Deux banques s'accaparent, à parts égales, 65%des cartes bancaires en circulation : la BCP etBMCE Bank. Cette dernière a connu uneévolution remarquable de ses parts de marché.BMCE Bank a su profiter d'une politiquecommerciale agressive liée à un positionnementde banque innovante.
PARTS DE MARCHÉ,CARTES BANCAIRES ÉMISES
Source : GPBM, BMCE Bank
Il convient de signaler que si BMCE Bankcompte près de 30% des cartes en circulation, lapart de marché au niveau du montant destransactions effectuées n'est que de 19,2% autroisième trimestre 2005 contre 16,3% aupremier trimestre de la même année. Maisl’évolution de ce chiffre montre que lamultiplication des offres commerciales permetde soutenir le développement des paiementsmonétiques.
Le reste des banques n'a pas encore pris le partid'insister plus particulièrement sur ce segment.
BMCE BankingPapers
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Attijari Wafa
BMCI
BCP
CDMBMCE Bank
SG
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Attijari Wafa
BMCI
BCP
CDMBMCE Bank
SG
50%
45%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Une forte concurrence entre AttijariWafa et la BCP au niveau du PNB
Le secteur bancaire marocain est dominé pardeux banques : Attijari Wafa et la BCP.Positionnées sur les mêmes segments, elles ontdes comportements de prédation. De ce fait, leregain de dynamisme commercial de la BCPs'est fait aux dépens de Attijari Wafa.
En tenant compte de BMCE Bank, ces troisbanques concentrent près de 75% du PNB dusecteur marocain des banques commerciales, enaccord avec les chiffres de concentration liés àl'actif et aux dépôts totaux.
Positionnées différemment les unes des autres,le reste des banques commerciales voit unmaintien de leur position concurrentielle.
Une analyse plus fine de la rentabilité parbanque commerciale offre des résultatsconformes au graphique ci dessus. Entre 1997 et2003, la BCP, la BMCI et la SG ont connu unehausse du PNB supérieure à celle de la moyennedu secteur, contrairement à Attijari Wafa,BMCE Bank et la CDM.
Cependant, l'origine de cette augmentation duPNB diffère selon les banques, comme lespécifie le tableau ci après.
PARTS DE MARCHÉ, PNB
Source : GPBM, BMCE Bank
VARIABLES EXPLIQUANT LA HAUSSE DU PNB
Ampleur de la Variables explicativeshausse du PNB de cette hausse
PNB/ PNB/ NombreAgent Agence d’agences
Attijari Wafa + + ++ +
BCP +++ +++ ++ +++
BMCE Bank ++ ++ ++ ++
BMCI ++++ ++++ ++ ++++
CDM + ++ ++++ +
SG +++ ++ + ++++
Note : L'évaluation va d'une croix, variable ayant eu peud'incidence sur la hausse du PNB à quatre croix, variableayant eu une très forte influence sur la hausse du PNB.
Source : BMCE Bank
BMCE BankingPapers
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
1997 2000 2001 2002 2003 2004
Attijari Wafa
BMCI
BCP
CDMBMCE Bank
SG
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
EVOLUTION DE LA RENTABILITÉ PAR AGENT ET PAR AGENCE
Produit Net Bancaire PNB/Agent, PNB/Agence, Nombre d'agences(PNB), Md Dhs milliers de Dhs milliers de Dhs
1997 2003 Evo. 1997 2003 Evo. 1997 2003 Evo. 1997 2003 Evo.
Attijari Wafa 2.973 4.176 40% 746 919 23% 8.168 9.218 13% 364 453 24%
BCP 2.751 4.568 66% 460 697 51% 8.733 9.974 14% 315 458 45%
BMCE Bank 1.541 2.229 45% 576 790 37% 9.012 10.178 13% 171 219 28%
BMCI 663 1.407 112% 536 856 60% 9.082 10.342 14% 73 136 86%
CDM 782 1.082 38% 480 700 46% 6.684 8.322 24% 117 130 11%
SG 1.012 1.741 72% 617 853 38% 8.800 8.974 2% 115 194 69%
Total Banques 10.309 15.519 51% 547 785 44% 8.301 9.440 14% 1.242 1.644 32%
L'année 2003 a été choisie en lieu et place de l'année 2004 car la fusion entre la BCM et Wafabank a fortement biaiséles ratios.
Source : GPBM, BMCE Bank
Ainsi, la majorité des banques commerciales ontjoué sur deux leviers : la productivité par agentet la taille du réseau. La BMCI a exploité aumieux cette logique pour enregistrer une hausseremarquable de son PNB.
Seul le CDM a adopté une stratégie différenciée:un élargissement de la gamme produit mise à ladisposition de la clientèle explique une haussesupérieure de la rentabilité par agence.
Du fait d'une hausse conséquente de laproductivité et d'une volonté de rationaliser lagestion humaine, les effectifs de l'ensemble dusecteur bancaire commercial n'ont que très peuévolué. Mis en parallèle avec l'agrandissementimportant du réseau, le nombre d'employés paragence a diminué de plus d'un quart. Elémentsignificatif, la BCP, organisme public, mène cemouvement de réduction de personnel.
La qualité du portefeuille engagementsreste problématique
Les taux de contentieux ont particulièrementaugmenté à partir de l'année 2001 et l'entrée envigueur des nouvelles règles prudentielles. Ainsi,l'ensemble des banques commercialesconnaissent la même évolution. Après une haussetechnique marquée en 2001, les créances ensouffrance sont, aujourd'hui, mieux maîtrisée.
Seule BMCE Bank parvient à se maintenir endeçà des 10%, du fait d'une gestion des risquesperformante, saluée par Bank Al Maghrib.
TAUX DE CONTENTIEUX
Source : GPBM, BMCE Bank
CROISEMENT ENTRE LES PARTS DE MARCHÉ
CRÉDITS ET LES PARTS DE MARCHÉ CRÉANCES
EN SOUFFRANCE
Source : GPBM, BMCE Bank
BMCE BankingPapers
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
EVOLUTION DES EFFECTIFS
Effectifs Effectifs par agence
1997 2004 Evolution 1997 2004 Evolution
Attijari Wafa 3.986 4.199 5,34% 11 9 -17,54%
BCP 5.976 6.403 7,15% 19 13 -30,41%
BMCE Bank 2.674 2.823 5,57% 16 12 -22,19%
BMCI 1.237 1.683 36,05% 17 11 -35,51%
CDM 1.628 1.551 -4,73% 14 11 -21,50%
SG 1.641 2.092 27,48% 14 11 -25,20%
Total Banques 18.858 19.492 3,36% 15 11 -25,78%
Source : GPBM, BMCE Bank
Attijari Wafa
BMCITotal Banques
BCP
SG
BMCE Bank
CDM
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
18%
16%
14%
12%
10%
8%
6%
4%
R2= 0,7759
Parts de marché crédits
0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
0,3
0,25
0,2
0,15
0,1
0,05
0
Part
s de
mar
ché
créa
nces
Le nuage de points confirme l'homogénéité del'approche des banques commerciales par rapportà l'appréciation et à la gestion du risque. Ainsi, lesparts de marché liées aux crédits alloués àl'économie sont très fortement corrélées aux partsde marché liées aux créances en souffrance avecun taux de corrélation proche de 0,78.
Dit autrement, l'augmentation des créances ensouffrance est parfaitement proportionnelle auxprêts accordés.
Une fois de plus, BMCE Bank se démarque enétant, depuis 1996, l'unique banquecommerciale à se maintenir en deçà de la droitede tendance (carrés bleu clair), prouvant unevraie culture de la gestion du risque.
Les taux de provision calculés à partir desstatistiques du GPBM montrent une évolutionerratique, ce qui pousse à mettre en doute lapertinence des données initiales. La seuleindication fiable concerne le maintien du taux deprovision global au-delà de 70% depuis 2001.
BMCE Bank enregistre de bonnesperformances sur le segment des MRE etdes crédits immobiliers
En dix ans, la position concurrentielle de BMCEBank n'a que peu évolué sur les principauxagrégats que sont les crédits à l'économie ou lesdépôts clientèle.
A l'inverse, sur deux secteurs stratégiques quesont les crédits immobiliers ou les dépôts MRE,la Banque a connu une hausse de 28% pour lespremiers et de 104% pour les seconds.
Du fait d'une politique commerciale agressiveaussi bien au Maroc qu'à l'étranger, BMCEBank a pu se positionner comme une alternativepertinente à la BCP pour la collecte et la gestiondes dépôts MRE.
Pour les crédits immobiliers, BMCE Bank profiteessentiellement de la perte des parts de marché dela BCP et du CIH, en attendant une adéquationaccrue de ces produits aux besoins du marché.
Concernant la productivité, BMCE Bank est enphase totale avec la moyenne du secteur desbanques commerciales.
TAUX DE PROVISIONNEMENT
Source : GPBM, BMCE Bank
POSITION CONCURRENTIELLE DE BMCE BANK
Source : GPBM, BMCE Bank
PRODUCTIVITÉ DE BMCE BANK
Source : GPBM, BMCE Bank
BMCE BankingPapers
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
100%
95%
90%
85%
80%
75%
70%
65%
60%
55%
Attijari Wafa
Total Banques
BMCE Bank BMCIBCP
SG CDM
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Crédits à l’économie Crédits Immobiliers
CATDépôt Clientèle
MRE
20%
18%
16%
14%
12%
10%
8%
6%
4%
2%
0%
PNB/Agence
Baisse
Effectif/Agence
Total Bnaques
BMCE Bank
PNB/AgentPNB44%
37%
13%14%
45%
22%26%
51%
DÉPÔTS, EN MILLIONS DE DIRHAMS
1996 Parts 2000 Parts 2004 Parts de de marché de marché de marché
Attijari Wafa 37362 26,04% 56592 27,91% 84102 28,98%
BCM 23489 16,37% 33336 16,44%
Wafabank 13873 9,67% 23256 11,47%
BCP 45921 32,01% 60471 29,82% 87915 30,29%
BMCE Bank 20778 14,48% 30685 15,13% 44430 15,31%
BMCI 9096 6,34% 15621 7,70% 25556 8,81%
CDM 9117 6,36% 12151,7 5,99% 18653 6,43%
SG 9728 6,78% 15567 7,68% 22773 7,85%
Autres 11452 7,98% 11686 5,76% 6776 2,33%
Banques Commerciales 143454 100% 202774 100% 290 205 100%
CRÉDITS À L'ÉCONOMIE, EN MILLIONS DE DIRHAMS
1996 Parts 2000 Parts 2004 Parts de de marché de marché de marché
Attijari Wafa 28640 30,26% 39627 28,35% 55035 28,84%
BCM 17527 18,52% 22866 16,36%
Wafabank 11113 11,74% 16761 11,99%
BCP 17092 18,06% 27577 19,73% 43717 22,91%
BMCE Bank 16129 17,04% 21821 15,61% 29732 15,58%
BMCI 7805 8,25% 15166 10,85% 24007 12,58%
CDM 6959 7,35% 10726 7,67% 13444 7,05%
SG 8318 8,79% 14592 10,44% 19416 10,18%
Autres 9695 10,24% 10264 7,34% 5458 2,86%
Banques Commerciales 94638 100% 139772 100% 190809 100%
PRODUIT NET BANCAIRE, EN MILLIONS DE DIRHAMS
1997 Parts 2000 Parts 2004 Parts de de marché de marché de marché
Attijari Wafa 2973,3 28,84% 3490,5 27,19% 3141,92 20,53%
BCM 1711,3 16,60% 2063,5 16,08%
WAFA 1262 12,24% 1427 11,12%
BCP 2751 26,68% 3647 28,41% 5211,36 34,05%
BMCE 1541 14,95% 1781 13,88% 2299,57 15,02%
BMCI 663 6,43% 916 7,14% 1518,25 9,92%
CDM 782,1 7,59% 914,9 7,13% 1080,45 7,06%
SG 1012 9,82% 1352 10,53% 1707,7 11,16%
Autre 587 5,69% 734,4 5,72% 347,63 2,27%
Banques Commerciales 10309,4 100% 12835,8 100% 15306,88 100%
BMCE BankingPapers
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
ANNEXES
NOMBRE D'AGENCES
1997 Agences Part 2000 Part 2004 PartAttijari Wafa 364 29,31% 426 30,08% 465 26,94%
BCM 197 15,86% 251 17,73%
WAFA 167 13,45% 175 12,36%
BCP 315 25,36% 358 25,28% 485 28,10%
BMCE 171 13,77% 190 13,42% 232 13,44%
BMCI 73 5,88% 90 6,36% 154 8,92%
CDM 117 9,42% 117 8,26% 142 8,23%
SG 115 9,26% 150 10,59% 196 11,36%
Autre 87 7,00% 85 6,00% 52 3,01%
Banques Commerciales 1 242 100% 1 416 100% 1 726 100%
EFFECTIFS
1997 Effectifs Part 2000 Part 2004 PartAttijari Wafa 3 986 21,14% 4 255 21,69% 4 199 21,54%
BCM 2 120 11,24% 2 353 12,00%
WAFA 1 866 9,90% 1 902 9,70%
BCP 5 976 31,69% 6 067 30,93% 6 403 32,85%
BMCE 2 674 14,18% 2 893 14,75% 2 823 14,48%
BMCI 1 237 6,56% 1 243 6,34% 1 683 8,63%
CDM 1 628 8,63% 1 524 7,77% 1 551 7,96%
SG 1 641 8,70% 1 949 9,94% 2 092 10,73%
Autre 1 716 9,10% 1 684 8,59% 741 3,80%
Banques Commerciales 18 858 100,% 19 615 100% 19 492 100%
RÉSULTAT NET, MILLIONS DE DIRHAMS
1997 Part 2000 Part 2004 PartAttijari Wafa 943 39,26% 1 158 39,85% 686 21,40%
BCM 648 26,98% 824 28,35% 0,00%
WAFA 295 12,28% 334 11,50% 0,00%
BCP 456 18,98% 713 24,54% 1 165 36,37%
BMCE 424 17,65% 504 17,35% 440 13,73%
BMCI 155 6,45% 205 7,06% 377 11,75%
CDM 189 7,87% 166 5,71% 223 6,95%
SG 252 10,49% 459 15,80% 305 9,52%
Banques Commerciales 2 403 100,00% 2 905 100,00% 3 204 100,00%
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SECTEUR BANCAIRE :10 ANS D'EVOLUTION
RÉPARTITION DES CRÉDITS BANCAIRES PAR SECTEUR D'ACTIVITÉ, MD.DH
2002 2003 2004
Montant Montant Variation Part Montant Variations Part
du total du total
Secteur primaire 18.579 20.816 12,1% 9,0% 20.259 -2,7% 8,2%
Agriculture 15.923 17.631 10,7% 7,6% 17.799 1,0% 7,2%
Pêche 2.653 3.185 20,1% 1,4% 2.460 -22,8% 1,0%
Secteur secondaire 56.699 64.838 14,4% 28,0% 66.341 2,3% 26,8%
Industries extractives 2.590 3.391 30,9% 1,5% 2.473 -27,1% 1,0%
Energie et Eau 3.068 4.607 50,2% 2,0% 5.249 13,9% 2,1%
Industries manufacturières 34.769 40.826 17,4% 17,6% 41.212 0,9% 16,7%
Bâtiments et Travaux Publics 16.272 16.014 -1,6% 6,9% 17.407 8,7% 7,0%
Secteur tertiaire 139.009 145.616 4,8% 63,0% 160.690 10,4% 65,0%
Hôtellerie 9.705 11.103 14,4% 4,8% 9.163 -17,5% 3,7%
Transport et communications 6.649 7.382 11,0% 3,2% 8.088 9,6% 3,3%
Commerce 17.098 19.100 11,7% 8,3% 19.051 -0,3% 7,7%
Activités financières 19.344 19.275 -0,4% 8,3% 26.406 37,0% 10,7%
Ménages 50.820 57.490 13,1% 24,9% 68.316 18,8% 27,6%
Autres services 35.393 31.266 -11,7% 13,5% 29.666 -5,1% 12,0%
Total des crédits des banques 214.284 231.270 8,0% 100% 247.290 6,9% 100%
Source : Rapport Annuel de Bank Al-Maghrib (exercice 2004)
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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
- "Maroc : évaluation de la stabilité du système financier", FMI, avril 2003
- "Réforme du secteur financier au Maroc", M. Zouhair Chorfi, Directeur du Trésor et des Finances Extérieures, mars 2005
- "Profil pays du Maroc", Institut de la Méditerranée, juillet 2004
- Bulletins Trimestriels de Bank Al-Maghrib.
- Rapports annuels de Bank Al-Maghrib (1993-2004).
- Rapports annuels des différentes banques centrales, 2004
- Statistiques GPBM
Ont participé à la réalisation de ce document : Safaa El Fahli ([email protected])Ali Mehrez ([email protected])
Mamoun Tahri ([email protected])
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