ZYVA MAGAZINE #40

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Janvier / Février 2015 #40 FOALS - PARKWAY DRIVE - SOUNDS LIKE HELL BIG JUNIOR - BYE BYE DUBAI - DISCLOSURE #40 Janvier / Février 2016

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Avec Foals - Parkway Drive - Sounds Like Hell - Big Junior - Bye Bye Dubai - Disclosure

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Janvier / Février 2015

#40

F O AL S - PARKWAY DR I V E - SOUNDS L I K E HELL B I G J UN I O R - BY E BY E DUBA I - D I S CLO S UR E

#40

Janvier / Février 2016

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L’actualité est un chien fou, elle court, vous prend à la gorge, vous plante ses crocs bien profondément,

vous arrache larmes et cris, vous submerge, puis s’en va, en quête d’un autre jouet, vous laissant là, certaine que vous passerez à autre chose, car tout va trop vite … Mais nous n’oublions pas. Car cela aurait pu être vous, et nous, touchés au cœur de notre passion.Comme après tout séisme il faut continuer d’avancer, nous sommes là pour vous proposer ce numéro de rentrée. 40, c’est quoi pour vous ? L’âge, lointain, à partir duquel vous serez d’accord qu’on vous taxe de faire votre crise de la quarantaine sous prétexte que vous direz encore « lol » et « mdr » à la moindre blague du petit batteur ou de la petite bassiste chouchou de ce nouveau groupe que vous avez repéré ? 40, un nombre octogonal au sens strictement mathéma-tique du terme ? La durée de travail hebdomadaire au Canada, tabarnouche, ça colle les bibittes (version soft de tabarnacle, et avoir les bibittes : avoir les idées noires)? Le numéro du département des Landes car vous mourrez d’envie de surfer en ce mois de janvier (pour chasser les bibittes de fin d’année justement) ? Non, pour nous, ce chiffre représente juste le quaran-tième numéro de l’aventure folle que représente sortir un magazine musical papier gratuit dans un contexte de presse toujours aussi délicat, le secteur de la dif-fusion des journaux gratuits étant considéré comme « en voie d’extinction »…On est donc assez fiers pour ce numéro de mettre l’accent sur le local : une interview perchée de Bye Bye Dubaï, un focus sur un collectif de nanas qui se bougent pour le rock et le metal, un article sur Big Ju-nior en devenir, des pépites d’EP 100% lyonnaises, un portrait d’un petit gars qui a « total raison » de se bouger comme il se bouge pour la musique (ouais facile, Totaal Rez …peux mieux faire, mais Gaël Mi-chel ne m’en voudra pas), bref Zyva te montre que ça bouge en Rhône-Alpes ! Et comme nous ne sommes pas nombrilistes, on se penche aussi dans ce numéro sur du beau monde qui arrive dans moins de deux mois pour jouer en terre lyonnaise : Foals, Parkway Drive, Disclosure, Les Hurlements d’Léo, Psychup … tout cela dans l’éclectisme que tu nous connais, cher lecteur adoré !

Bonne lecture, Belle année musicale.

Shanti. *

Par Julie Chazal

*Paix intérieure (en sanskrit)

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Janvier / Février 2016 1000 points fixes dans la région Rhône-Alpesdiffusion en entrées de concerts.Directeur de publication : Hedi Mekki Responsable commerciale : Elodie Bernheim [email protected]édactrice en chef : Julie Chazal [email protected]édacteurs : Julie Chazal, Yann Bregeras, Kymmo, Guillaume Leb-ourgeois, Philippe “Pippo” Jawor, Loïc “Silence” Devigne, Sarah MC, Hedi Mekki, Maxime Jolia-Ferrier, Julia, Alice Allérat.Photographe : Kymmo www.kymmo.com Maquette et graphisme : M-Art-Work [email protected] et RP : Nicolas Tourancheau & Mathilde [email protected] Bureau / adresse postale : 9 rue du Garet - 69001 LyonImprimerie : Pure ImpressionZyva 2004 : Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Aucun élé-ment de ce magazine ne peut être reproduit d’aucune manière que ce soit, ni par quelque moyen que ce soit, y compris mécanique et électronique, online ou offline, sans l’autorisation écrite de l’association Zyva.

Passionnés de musique, vous souhaitez partager notre aventure, pour nous contacter : [email protected] les numéros précédents et les points de dépôt du magazine en téléchargement sur zyvamusic.com/mag

Remerciements pour ce numéro : Arthur Lorella (Les Abattoirs), Géraldine Clément (Ville de Lyon), François Arquillière (Eldorado), Eric Fillon (Mediatone), Mailys Pointelin (Radiant Bellevue), Benjamin Kohler (Marché Gare), Christophe et Corentin (Café 203), Pauline Chalus (Le Fil), Camille Gouyer (Jack Jack), Camille Bougel (Jaspir), Pierre-Jean Choquelle (The Toxic Avenger), Pierrick Rinaudo (Le Brise Glace - Festival Hors Pistes), Gaël, Julien et Asco (Totaal Rez), Pierre-Louis (Audiogénic), Guillaume Lemouroux (Virgin Radio), Laetitia Oodoomansaïb et Elsa Delacroix (WarnerMusic), Laure Pierre (Alias Production), Klem, Oriane et Mag (SLH), Julie Bathelier (Super), Philippe Laugier (Universal Music), Wendy Martinez, Nolwenn Migaud (Banzaï Lab)

Brèves p.4

Agenda

Big Junior

Winter Chroniques

Portrait (Gaël Michel)

p.17

p.20

p.22

p.26

Reports live p.29

Chroniques d’albums p.30

Parkway Drive p.34

Foals p.8

Focus-Sounds Like Hell p.6

Bye Bye Dubaï p.12

SOMMAIRE

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BREVES

Qui a dit qu’en hiver il fallait hiberner ? Médiatone te fait sortir de sous ta couette avec trois soirées

pour trois ambiances totalement différentes :La soirée Carte Blanche aux bénévoles, dans une am-biance gros hip-hop local avec Supa Dupa, Kespar, Tha Snakes Crew, qui se déroulera au Marché Gare le 15 janvier.la soirée techno hardcore BORN TO RAVE, petite sœur de « Freakz » de janvier dernier, organisée en collaboration avec Audiogenic, sera au Double Mixte le 23 janvier prochain : 2 scènes, plus de 16 artistes (Miss K8,Maissouille,…), shows lasers, mapping vi-déos et projections 3D à gogo !Et enfin la soirée Death Metal à la MJC Ô Totem de Rillieux avec The Black Dahlia Murder, Benighted et Gorod, qui aura lieu le 30 janvier. A ne pas manquer.Plus d’infos : mediatone-lyon.net

Mû par Kymmo

MEDIATONE TE FAIT BOUGER

Un jeune collectif villeurbannais a besoin d’un petit coup de pouce pour lancer son projet de création

d’univers scénographique pour les concerts et évène-ments. L’équipe a mis au point un système interactif entre les éléments scénographiques et le son capté en live, maintenant il leur faut un peu de moyens pour mettre tout ça en place. Un beau projet collaboratif mêlant professionnels et bénévoles pour te faire fré-tiller les yeux en même temps que les oreilles ! Plus d’infos : www.kisskissbankbank.com/l-octopus

L’OCTOPUS NEEDS YOU

Si vous préparez vos vacances au ski il est pos-sible d’allier sport d’hiver et musique ! Le festival

Rock The Pistes aura lieu du 13 au 19 mars éparpillé dans tout le domaine des Portes du Soleil. Plus de 35 concerts sont proposés pendant cette semaine. On pourra y croiser entre autres les Two Door Cinema Club, Hubert Felix Thiefaine, Gotthard et Deluxe.Plus d’infos : www.rockthepistes.com

ROCK THE PISTES

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Comme chaque année le KraspekMyzik nous flatte les oreilles avec le sulfureux festival Plug

& Play. Il se déroulera du 9 au 29 janvier dans la jo-lie petite salle des pentes de la Croix Rousse. Pour cette sixième édition, il y en aura, comme d’habitude, pour tous les goûts : entre le speed rock barré de TA GUEULE, la douce folk de JUNGLE JULIA et le punk rock de TOUT DE SUITE vous trouverez votre bon-heur. Retrouvez toute la programmation sur : www.kraspek-myzik.com

PLUG & PLAY #6

Le festival Hors Pistes qui fait la part belle aux mu-siques indé et émergente sera là pour te recevoir con-venablement après ta journée de ski/surf/patinette/luge entre le 24 et le 27 février. Choisis ta soirée, choi-sis ton ambiance, entre Annecy, Le Grand Bornand, Faverges, Annemasse et Reigner. On t’en mettra plein les oreilles avec Superpose, JC Satan, A-wa, Tinder-sticks et bien d’autres encore !Plus d’infos : www.festivalhorspistes.com

HORS PISTES FESTIVAL

Alors qu’il n’était disponible qu’en digital, l’album «Lullabies For Insomniacs» arrive très prochaine-

ment en version CD et Vinyle Gatefold. 3ème album et non des moindres, il a propulsé la carrière musicale d’Al’Tarba. Autoproduit en 2011 puis réédité en 2013 avec l’ajout du Bonus Tracks “Midnight Seance“, ce LP était jusqu’à présent uniquement disponible via le net. “Lullabies for Insomniacs” est un projet généreux : 2 CD, une quarantaine de titres (dont des collabora-tions avec Lord Lhus, Nekfeu, Droogz Brigade, Swift Guad et bien d’autres) pour les accros de beatmaking, électro, abstract, hip hop et cartoons !Sortie officielle dans les bacs le 8 janvier 2016.

DU DIGITAL au GATEFOLD LP

C’est la salle de concert qui fait bouger le sud de l’Ardèche. Société coopérative fondée en 2013,

ils se sont installés à Joyeuse dans un lieu qu’ils ont eux-mêmes aménagé et qui voit de plus en plus de gens défiler. Le public s’agrandit et les têtes d’affiches deviennent de plus en plus grosses, la preuve Ange sera là le 7 février et No One is Innocent le 3 avril.Plus d’infos : www.kazkabar.net

KAZKABAR

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Texte par Yann Bregeras photos par Kymmo

Si vous allez un peu aux concerts metal ou si vous lisez Zyva, le nom de Sounds Like Hell (SLH) ne doit pas vous être inconnu, puisqu’il a été évoqué à plusieurs reprises dans le mag. Focus sur une structure en plein

développement et décidée à proposer des affiches variées et de qualité, tout en soutenant la scène locale.

De Femâles à SLH

C’est en 2008, et sous le nom de Femâles, que débute l’aventure pour ces 4 amies passionnées

de metal désireuses de « s’investir activement dans la scène », nous précise Klémentine (NLDR : Develay-Thieux, présidente de SLH). Cela passera d’abord par l’organisation de concerts de groupes qu’elles connaissent, notamment au défunt Lyons’ Hall, en associatif et en parallèle de leurs études.

Puis les choses s’accélèrent lorsque My Refer-ence Events et Dream Factory Music Inc. arrêtent d’organiser des concerts à Lyon. Les propositions se multiplient alors pour les filles qui, à la base, n’avaient « ni l’idée ni l’ambition de voir plus grand ». Que faire dès lors : continuer au même rythme, avec environ 6 dates par an, ou passer le cap et se consacrer pleine-ment à cette activité ? C’est à l’unanimité qu’elles optent pour la deuxième solution. Suite à des départs et bien que conservant un noyau 100% féminin, elles jugent alors que Femâles n’est plus adapté à leur vi-sion et deviennent SLH Productions, tournant ainsi la page.

Des concerts variés

Depuis, les concerts s’enchaînent, et pas des moin-dres ! On leur doit la venue de plusieurs groupes

français de premier plan (Dagoba, Tagada Jones, Tre-palium) ou en développement (The Mars Chronicles, Young Cardinals). Et les formations étrangères sont tout sauf en reste, avec Nashville Pussy, God Is an Astronaut, Moonspell, Suicide Silence ou encore Sick of It All, tête d’affiche du We Rock Lyon organisé au Transbordeur, après plusieurs dates au Warm Audio,

4 AMIES PASSIONNÉES DE METAL DÉSIREUSES DE

« S’INVESTIR ACTIVEMENT DANS LA SCÈNE »

F O C U S

Black Bomb A

God is an Astronaut

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à la MJC Ô Totem et au CCO, avec qui elles travaillent encore régulièrement. La particularité de SLH, c’est aussi de ne pas se can-tonner à un style. Peu de structures peuvent se targu-er de faire le grand écart entre le post-rock de Mono et le death d’Aborted, en passant par le progressif avec Tesseract, ou encore le folk metal d’Arkona ! Pour Klémentine, avoir une programmation variée, c’est « depuis le départ la ligne conductrice, avec une volonté de faire plaisir à tout le monde ».

De la nécessité de se diversifier

Cependant, SLH ne pouvait plus se contenter de cette activité : « Il était important de se diversifier.

L’organisation de concerts est à risques, financière-ment. Quand on commence à avoir des charges fixes, on ne peut pas simplement se reposer sur les con-certs, ou alors il faudrait faire uniquement de la grosse tête d’affiche qui ramène des sous. On continuera à en faire, de différentes jauge et notoriété, mais notre vision c’est de soutenir l’émergence de la scène». D’où la création de SLH Music afin de gérer leur nouvelle structure, SLH Agency. Cette agence de management/booking/ promo s’occupe de The Mars Chronicles, In Arkadia, ou encore Nonsense et vient d’ajouter The Walking Dead Orchestra à leur roster.

Le but étant « d’apporter un regard extérieur objectif à des groupes en voie de professionnalisation et de les aider».

Et la suite ?

Même si les membres de SLH sont encore bé-névoles et savent qu’elles ne pourront pas le

rester éternellement, le projet semble en bonne voie. SLH a certes besoin de soutien, notamment pour investir (communication, matériel informatique, catering, locaux…) mais peut déjà compter sur l’appui d’une dizaine de bénévoles sur les concerts. Et des concerts, il y en a déjà à noter. Tout d’abord Chunk No Captain Chunk fin janvier, puis Parkway Drive+Architects+Thy Art is Murder, Textures (qu’elles avaient déjà fait jouer et considèrent comme un coup de cœur, humainement comme musicalement), et en-fin Symphony X en mars.Un nouveau We Rock Lyon n’est en revanche pas (encore ?) d’actualité. « On aimerait que ce soit récur-rent mais nous devons d’abord assurer notre péren-nité. Ce n’est pas l’envie qui manque et dès qu’on obtiendra le soutien recherché, on va booster ce type d’événement et avoir une programmation plus per-sonnelle, alors que là on fait surtout des plateaux ». C’est tout ce qu’on leur souhaite et les choses ont l’air de bien avancer, entre concerts et partenariats, à l’image de celui tout récemment annoncé entre SLH Productions et le webzine Lords of Chaos.

The Amity Affliction

Prochains concerts : Le 30/01/16 - Warmaudio / Chunk!No, Captain Chunk!+ Our Theory+The Earl Grey + 99 Ways To DieLe 07/02/16 - Le Transbordeur / Parkway Drive + The Architects + Thy Art Is MurderLe 27/02/16 - CCO / Texture + Guests

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Le 30/11/15 Par Yann Bregeras

Et Julie ChazalPhoto par Kymmo

Les cinq natifs d’Oxford reviennent en force avec un bel album nommé « What went down », 4ème production du groupe. On les attend de pied ferme pour leur concert à la salle 3000 en février ; en attendant nous avons souhaité

en savoir un peu plus avec Jimmy Smith, guitariste de Foals, qui a accepté de répondre à toutes nos questions en pleine tournée, entre jet lag et sandwich au fromage grillé !

ZYVA : En quoi “What went down” est différent des 3 autres albums selon vous ? Qu’y avez-vous mis de plus ?

Jimmy Smith (guitare) : Hum, je ne sais pas trop. J’ai l’impression qu’on y a plutôt mis moins de choses à vrai dire. Le processus d’écriture puis d’enregistrement a été le plus simple qu’on ait eu. C’est peut-être en ça qu’il est différent des albums précédents. Les choses se sont faites très simplement, naturellement, je dirais que c’est probablement notre album le plus spontané à ce jour.

Z : Vous étiez avides de créer dès la tournée du précédent album (Holy Fire), est-ce que ce proces-sus s’opère également sur ce début de tournée pour “What went down”, ou avez-vous besoin de profiter pleinement cette fois-ci ?

J : Je crois qu’on pense tout le temps à la suite en fait car composer, c’est assez passionnant. Là c’est vrai qu’on est actuellement en tournée et que c’est tout aussi intéressant, mais oui, on pense déjà à la suite et au prochain album.

Z : Vous avez remplacé Björk un peu au pied levé pour La Route du Rock, alors dis-moi, est-ce qu’elle vous a remercié personnellement ou vous a-t-elle snobés ?

J : Non, je dois dire que nous n’avons hélas pas eu de

retour de sa part (rires). En tout cas c’était un con-cert très agréable, dans un super festival, donc on va dire que c’est tant mieux pour nous et tant pis pour elle. Après je peux tout à fait comprendre qu’elle ne se sente pas de chanter ses dernières chansons qui sont très personnelles…

Z : Le public français vous attend de pied ferme, puisque vous avez plusieurs dates programmées, dont deux Olympia déjà sold out. Pouvez-vous nous dire si vous entretenez un rapport particulier avec la France et le public français ?

J : Je crois, oui. On y joue depuis le début, c’est là qu’on a joué en premier en dehors de l’Angleterre et on a l’impression d’avoir le soutien de la France depuis qu’on a commencé.

Z : Il me semble que les titres « Albatross » et « A knife in the ocean » évoquent votre inquiétude pour le devenir de notre planète, ce qui est plutôt d’actualité avec la COP21 se tenant à Paris. Êtes-vous engagés, vous et le groupe, dans une cause particulière, une association que vous souhaitez défendre ?

J : Non, nous ne sommes pas engagés avec une as-sociation en particulier. Mais nous voudrions adhérer à un programme de compensation des émissions de carbone spécialement conçu pour les groupes en tournée. C’est malheureusement un des inconvé-

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Z: un seul mot pour qualifier “What went down” ?J: Shiny (brillant, léché )

Z : 2 mots pour décrire la Fabrique (studio en Provence où a été enregistré l’album) ?J : laid-back (à la cool/décontracté)

Z : 3 mots pour dire où vous étiez le 13/11 (atten-tats à Paris) et/ou ce que vous avez ressenti ?J : Là c’est vraiment difficile… (il réfléchit longuement) je dirais juste… Leave us alone ! (foutez-nous la paix).

Z: 4 mots pour définir votre tournée actuelle ?J : Là tout de suite je dirais jetlag, au soleil, et … allez, sandwich fromage grillé tiens ! Ça compte pour deux mots, fromage grillé non (grilled-cheese)? On est à L.A

en ce moment en fait et je dois dire que ça ressemble beaucoup au jeu vidéo GTA pour ceux qui connais-sent ! Z : 5 mots pour définir les membres du groupe, y compris toi? J : OK. Pour Yannis je dirais leader, même si c’est un peu réducteur vu tout ce qu’il fait pour Foals et que j’ai énormément de respect pour lui. Jack (Bevan) on le surnomme Beaker, du nom de ce personnage aux cheveux roux des Muppets (NB : assistant de labora-toire, dont le nom signifie en fait bécher). Edwin (Con-greave), c’est « Captain Hazard » car il est toujours obsédé par les questions de sécurité et l’évaluation des risques. Quant à Walter (Gervers), c’est soit « the old dog » ou alors « lagerman » car il boit pas mal de bière, notamment de bière de punk (rires).

Z : Et pour toi, ça donne quoi ?J : Si je devais me décrire ? pff, je ne sais pas trop. Disons lucky to be alive (chanceux d’être en vie).

Z : Tu as un peu de marge maintenant : une petite phrase pour évoquer les titres que vous regrettez parfois d’avoir écrit depuis Antidotes? J : (il hésite) Oui, c’est vrai qu’il y a parfois quelques regrets, mais tu sais, c’est une expérience enrichis-sante d’être dans un groupe, et c’est naturel de faire des erreurs. Et parfois tu ne sais pas que c’est une erreur avant de la faire justement. C’est vrai qu’avec le recul il y a certains titres qui musicalement étaient peut-être un petit peu trop pop ou trop produits mais ce n’est pas très grave. On continue à faire des al-bums, en essayant de faire moins d’erreurs, mais tout ça reste fun, et puis ça fait travailler le cerveau aussi !

Z : Et pour finir, une phrase pour expliquer pour-quoi vous êtes « affamés sur le plan créatif » com-me vous le dites souvent ? Qu’est-ce que cela vient nourrir justement ?J : Disons que créer et écrire de la musique, c’est une des meilleures choses qui soient, c’est un sentiment difficile à décrire. C’est toujours fantastique quand tu te poses et que tu te dis qu’il y a encore 15 minutes cette chanson que tu viens d’écrire n’existait pas et qu’elle a été écrite à partir de rien, grâce à ce que tu avais en tête, à ton esprit… C’est quelque chose de passionnant et de fort je trouve, et c’est certaine-ment pour ça que les gens créent des choses, pas qu’en musique d’ailleurs. Tu es à l’origine de ce que tu crées, et ce que tu fais provient directement de ton cerveau, de ce que tu as en tête, pour ensuite en faire profiter les autres, c’est plutôt fascinant non ?

L’INTERVIEW

CRESCENDO

DE FOALS

nients quand tu tournes beaucoup avec ton groupe, ton empreinte carbone est énorme. On se sent un peu coupables car on prend beaucoup l’avion, on va de villes en villes en tourbus. Ce n’est pas évident, mais là on a peut-être trouvé les bonnes personnes, même si c’est encore en discussion. Par contre je ne pourrai pas te dire le nom de la boîte en question car je l’ai oublié, désolé ! #voir dossier spécial “L’écologie et la musique” sur ce sujet, dans le Zyva n°34 sur zyva-music.com

Z : Musicalement, qu’est-ce-qui a retenu les derni-ers temps votre attention ? Un album, un groupe ?J : Pas mal de choses à vrai dire, je trouve que jusque là 2015 a été une bonne année musicalement parlant. Récemment j’ai beaucoup écouté Father John Misty, c’est le projet solo de Joshua Tillman qui était batteur dans Fleet Foxes. Il a sorti l’album I Love You, Honey-bear en début d’année. Tu sais ça fait partie des ces trucs dont on te dit tout le temps « oh, il faut absolu-ment que tu écoutes ça », c’est donc ce que j’ai fini par faire : je l’ai écouté d’une traite et ça a été une ex-périence mémorable. C’est vraiment un super album.

Prochain concert : Le 26/02/16 - Salle Amphi 3000 (Lyon Cité Interna-tionale

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Z : Peux-tu décliner l’identité du projet Bye Bye Dubaï, il a eu plusieurs formes, on est un peu per-dus …Wendy Martinez : C’est un projet qui est né il y a cinq ans déjà, d’un solo. Après avoir joué dans plusieurs groupes j’avais envie de me laisser aller à composer

mes trucs, à avancer doucement là-dedans, jusqu’à ce que des copains me rejoignent, pour une entité à 5. Puis en 2012 je suis revenue à la forme solo car mon père m’avait offert la pédale loop RC- 50, j’ai tout réarrangé en quelques mois et j’ai été très vite rejointe par un bassiste et par Bénédicte Bonnet au violoncelle et arrangements, puis Mathieu Duval. Depuis janvier je suis réellement seule et je reprends à zéro mes compositions, ça me permet de suivre mon hyperactivité, de composer très vite. C’est la forme dans laquelle je peux développer toutes mes idées et foncer.

Z : Tu sors ton premier album, combien de temps a-t-il couvé avant de naître, et y a-t-il eu d’autres productions avant ?W : Oui il y a eu un EP en 2013 avec la formule basse violoncelle et tout mon bazar dessus. Et il y a eu une première chanson, Flowers, qui a fait l’objet de la bande originale du jeu vidéo 1112 et qui date de cinq

Bye Bye Dubaï est le projet de Wendy Martinez, un univers électro pop lo-fi qu’il est urgent de découvrir si vous n’étiez ni au Kraspek ni au Jack Jack récemment pour la voir. Un projet local, avec une identité forte et des

rêves tenaces. Un album vient de sortir : « Real life » , et en appui un clip un peu déjanté, tourné dans différents lieux de Lyon pour le morceau « Throw it all » qui parle de notre société de consommation. L’album est de ceux qui nécessitent plusieurs écoutes pour en atteindre toutes les intentions, mais de ceux aussi qu’on ne lâche plus ensuite.C’est au cœur des pentes que Wendy me reçoit dans un appartement qui sent l’âme des musiciens qui s’y sont succédé. S’en suivra une longue et riche conversation autour d’un bon maté dans la plus pure tradition (avec calebasse et bombilla !) ; dont je repars avec , sous le bras, un livre qu’ elle me fait l’honneur de me prêter : « Le théâtre et son double » d’Antonin Artaud … Belle rencontre.

BYE BY

E

DUBAÏ

ZOOM SUR LE LOCAL

Le 16/12/15 par Julie ChazalPhotos par Kymmo

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ans. Pour l’album ça a été assez rapide, on a trouvé une maison de famille au Puy-en-Velay dans laquelle on a pu installer une énorme console, on a fait ça en une semaine dans ce lieu plein de poussière, de mémoire, de vieux objets et de vieilles âmes … Une semaine d’enregistrement en avril dernier, le mix a duré jusqu’en octobre, et Arnaud Boyer, alias Ray Bornéo, a mastérisé tout ça et c’est sorti en décem-bre, donc ça a été rapide.

Z : Tu dis souvent que tu as besoin d’assumer un petit côté autiste pour créer et t’épanouir, qu’est-ce-que tu ressens en faisant les choses toute seule comme ça ?

W : Une grande liberté et plus de sérénité aussi, je n’engage que moi dans mes décisions, c’est assez grisant, surtout dans un monde, on en parlait toutes

les deux en privé tout à l’heure, où tout peut être assez fragile, et très vite remis en question financièrement, professionnellement, donc être seule c’est aussi être maître de son destin. Ca me renvoie à mon enfance, j’étais assez solitaire, à faire des petites constructions pendant des heures sans un bruit, à dessiner des BD, à bricoler mes petits univers sans jamais m’ennuyer. C’est pas mal de faire un retour à qui on a été quand on était petits, de se sentir “juste” à cet endroit-là.

Z : Tu as une voix magnifique, ton chant est parfois un peu « arabisant » (Protest, La Nuit Sumérienne) , as-tu des influences particulières et depuis quel âge chantes-tu ?W : Merciii, et c’est la deuxième fois qu’on me le dit pour le chant arabisant …Sur scène je chante depuis mes 16 ans, mais j’ai toujours chanté à la maison, j’ai une famille qui nous a toujours invités à écouter beaucoup de choses, des musiques de tarés comme Magma par exemple. Et je faisais du metal à l’époque, puis du trip hop, du cabaret onirique en duo, du jazz, et chants du monde. Je suis très inspirée par les voix du monde, j’ai des origines variées, portugaise par ma mère (grande claque de découvrir le fado, dans Let’s share the dust je me mets dans l’esprit du fado), pied-noir par mon père (influence du Maroc), donc j’ai souvent écouté ce genre de musiques , des musiques gnawa aussi, du flamenco, des chants de l’est… c’est avec bonheur que je veux les remettre dans mon chant actuel.

“je faisais du metal à l’époque, puis du trip hop

du cabaret onirique en duo, du jazz, et chants du

monde”

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Z : Il y a deux chansons en français sur douze sur l’album, tu disais que tu aimerais aller vers plus de compositions en français, c’est d’actualité ?W : J’ai commencé à chanter en anglais, et à écrire spontanément en anglais. Le besoin du français s’est ressenti , mais j’écrivais très « complexe », j’avais du mal à écrire « intime », j’étais très influencée par les surréalistes, par le théâtre de l’absurde, je faisais des études d’arts du spectacle, donc j’étais nourrie de la théorie du théâtre et de la danse donc j’écrivais assez « chargé ».Je suis revenue à l’anglais comme une manière de synthétiser, puis de pouvoir parler de choses plus personnelles sans que le public français comprenne exactement tout de ce que je disais. Le français se ré impose, mes mélodies arrivent en fran-çais maintenant …les trois prochaines chansons que je vais composer sont en français.

Z : Tu ouvres ton set live sur « Protest », est-ce que cette chanson a un sens particulier pour toi, car elle pose vraiment le décor, ton univers ?W : Mais tout à fait ! (rires) Elle fait partie des chan-sons très très intimes, c’est la chanson de la « protes-tation des organes » (rires), elle parle du « bide »… des choix qu’on doit faire pour écouter notre ventre, notre corps. J’ai écrit cette chanson à un moment où j’étais intermittente mais je n’étais pas dans des projets qui m’épanouissaient, j’avais une sorte d’envie artistique un peu frustrée. Je venais de finir « Just kids » de Patti Smith, une grande référence pour moi, et j’ai pleuré à la fin de ce bouquin car elle a été intègre de bout en bout, ce sont des parcours qui me boostent, et qui me font dire « go c’est maintenant qu’il faut que tu ailles vers ce que ton ventre te crie très très fort ». C’est une chanson forte pour moi, qui m’invite à être moi-même.

Z : Est-ce que tu peux nous raconter le délire aut-our de La Nuit Sumérienne ?W : C’était l’envie de rester un peu dans quelque chose de cosmique … je m’étais fait une petite frin-gale de documentaires sur Sumer, cette civilisation qui date de cinq mille ans, et des fois je les trouve plus modernes que nous ! Je me demande si c’est pas un futur inversé, j’ai un peu fantasmé là-dessus, et avant tout c’est une chanson d’amour à mon amoureux, que j’imagine avoir rencontré il y a plusieurs vies, c’est une manière de lui faire ma dédicace ! On parlait en privé des coups de cœur qu’on peut avoir sur des lieux, et il y a aussi des coups de cœur sur des gens, ce sentiment de retrouvaille alors que tu ne connais pas cette personne, ça m’a toujours fasciné. Platon parlait aussi des modèles à ce sujet, il y a aussi la théorie des humeurs au Moyen-âge …

Z : Ca tombe bien car ma question suivante était de savoir si tu avais trouvé ton « éphèbe aux pieds nus », celui qui t’offre des scarabées comme le dit la chanson ?!!W : (rires) Tout à fait je l’ai rencontré !!! Il est difficile de parler d’amour, et ça me fait beaucoup rire d’avoir un

refrain qui dit juste « je t’aime, je t’aime, je t’aime » et de le faire chanter à plein de gens en concert !

Z : Et la tactiphonie, dans Ecran mon amour, c’est quoi ?W : Je me suis trop imaginé qu’on pourrait bientôt avoir des écrans tactiles qui simuleraient les peaux, on communique de plus en plus par Skype, des his-toires amoureuses se tissent comme ça …on fan-tasme des histoires alors qu’on n’est pas capables de connaître ses voisins et de tomber amoureux d’une meuf qu’on rencontre dans un café ! L’hologramme me fascine aussi, c’est à la fois inquiétant et attirant d’un point de vue artistique.

Z : Dernière question, tu prends ma place deux minutes, quelle question aimerais-tu poser à Bye Bye Dubaï ? W : Oh la la … (elle réfléchit longuement). Ce serait peut-être : « si j’avais tu avais les moyens, com-ment pourrais-tu développer scéniquement Bye Bye Dubaï ? » Je réponds aussi ou pas ?

Z : Si tu veux !W : J’aime beaucoup Laurie Anderson, des perform-ers qui ont travaillé sur l’idée de l’art total. J’aime tous les arts … Si un jour j’avais les moyens, j’utiliserai des cycliodes, pour un faire un « cycloramadère », des sortes de grands écrans qui diffusent des dégra-dés de couleurs et devant lesquels les silhouettes se découpent vraiment très bien … Je finis sur un rêve comme ça !

Retrouvez l’intégralité de cette interview sur zyvamusic.com dès le 10/01.+ d’infos sur : facebook.com/byebyedubai

Prochain concert : Le 29/01/2016 Aux BonsSauvages

“Real Life”byebyedubai.bandcamp.com

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16 / www.zyvamusic.com Arcane Roots par Kymmo

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JANVIER

08/01 JACOB004 : Ben Sims B2B James Ruskin + Paul Ritch Live + Tommy Four Seven + Milenà (Elec-tro) Double Mixte / 21€ - 25€ / 22h30Week-end#18 - 3 ans d’Encore: Paul Johnson (Electro) Le Sucre / 12€ - 16€ / 23h09/01 Festival Plug & Play: Ta Gueule (Rock) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30Artjacking x Le Sucre : Siobhan Bell + Malinke (Electro) Le Sucre / 9€ / 23hDub gathering launch party avec Sir Coxsone Outernationnal Sound System au Caveau Jacques Hige-lin à Villefranche-sur-Saône : 20h-3h / 12-13 euros14/01 Birdy Nam Nam (Electro) Transbordeur / 30€ / 20hDaytona + Guillaume Cantillon (Rock) Club Bellevue / 10€ / 20h

15/01 Carte Blanche aux Bé-névoles Médiatone: Supa Dupa + Tha Snakes Crew + Kespar & Link-rust (Rap) Marché Gare / 10€ / 20hFestival Plug & Play : Tout de suite (Chanson) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30Week-End #19 - The Cosmic Ad-venture: Kosme + Jamie 3:26 (Elec-tro) Le Sucre / 14€ / 23hDub Echo #6: Kaly Live Dub Cel-ebrates 20 years of dub + Alpha Steppa + Dub Addict sound sys-

tem + Learoy Green (Dub) Club Transbo / 19€ / 23h3016/01 Festival Plug & Play : Anti-quarks (World) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30La Fanfare en Pétard (Hip-Hop) Marché Gare / 6€ - 8€ / 20hRinse Compilation French Tour : François x + French Fries + Pui Pui + Mejla (Electro) Le Sucre / 23hEZ! #34 BadKlaat, Sadhu, BRK, Kanchi, WSK au Club Transbo17/01 Festival Plug & Play : Sonars (Rock) Kraspek Myzik / 6€ / 20h3018/01 Hinds (Surf/Pop) Le Péri-scope / 10€ / 20h3019/01 Charlie Winston (Folk) Trans-bordeur / 31€ / 19h20/01 Festival Plug & Play: Brice et sa Pute (Rock) Kraspek Myzik / 6€ / 20h3021/01 Festival Plug & Play : Kcidy (Pop) Kraspek Myzik / 6€ / 20h3022/01 Festival Plug & Play : Carton (Rock) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30Surnaturel Orchestra + The Very Big Experimental Toubifri Orches-tra (Funk) Marché Gare / 10€ - 14€ / 20hDengue Dengue Dengue (Electro) Le Sucre / 12€ / 19hBASS REFLEX#26 Annix, Smôl, Vici, Skunky K au Ninkasi KaféWeekend #20 - Correspondany Night : Jennifer Cardini + Lena Bil-likens + Andre Bratten (Electro) Le Sucre / 14€ / 23h23/01 Born To Rave : Crystal Dis-tortion + Miss K8 + Nout-Heretik + Suburbass + Evil Activities + DJ Promo + Maissouiolle + Narkotek Battle Squad + Adrenokrone + As-trokick + Hypnooz + Sawerz + D-Tracker + demon Soul + Korback

(Hard beats) Double Mixte / 25€ / 22hFestival Plug & Play : Oyster’s Re-luctance + Al Maari (Rock) Kraspek Myzik / 6€ / 20h3024/01 Festival Plug & Play : Sliding Words (Trip hop) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30Super Dimanche X Les Inrocks Lab - Moi Je + High Angle shot (Electro/pop) Le Sucre / 5€ / 15h25/01 Balthazar (Rock) Epicerie Moderne / 18€ - 22€ / 20h30

27/01 Dominique A (Chanson/Rock) Le Radiant / 32€ / 20h30Festival Plug & Play: Amour Fou (World) Kraspek Myzik / 6€ / 20h3029/01 Black Lilys (Folk) Salle Léo Ferré / 8€-12€ / 20h30Rover (Rock) Epicerie Moderne / 16€ - 20€ / 20h30Festival Plug & Play : Sir Jean + Al-pha Petulay (World) Kraspek Myzik / 6€ / 20h30Week-End #20 - Palma Soundsys-tem: Noma + Raj (Electro) Le Sucre / 7€ / 23hENCORE : Theo Parrish, Lotfi au Transbordeur30/01 Chunk! No, Captain Chunk! (Hardcore) Warmaudio / 15€ / 19hThe Black Dahlia Murder + Be-nighted + Gorod (Métal) MJC O’Totem / 21€ / 20hYael Naïm + Quatuor Debussy (folk) Chapelle de la Trinité / 35€ - 42€ / 20hSaint-Fons Jazz Festival : Lardi GRO Brass Band (Fanfare) Marché Gare / 5€ / 20hEZ! #35 Gentlemen’s Club (50 Car-rot, Coffi & Soloman), Mc Fly Dj,

LYON

Concerts en Rhône-Alpes Janvier - Février

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18 / www.zyvamusic.com

Kpush, We Are Lambda au Ninkasi KaoChildren Of Drum: Pablo Valentino + Max Graef + Glenn Astro (Electro) Le Sucre / 12€ / 23hMESS 001 w/ Jonas Kopp b2b Zadig, W.LV.S (The DRIVER aka MANU LE MALIN b2b ELECTRIC RESCUE) / Double Mixte / 22h30 / 18€31/01 Aaron (Pop) Le Radiant / 30€ / 20hYael Naïm + Quatuor Debussy (folk) Chapelle de la Trinité / 35€ - 42€ / 18hAversion Crown + Rings Of Saturn + A Night In Texas (Hardcore) La Marquise / 17€ / 19h

FÉVRIER

02/02 Night Beats (Rock) Marché Gare / 20h3003/02 Inna Modja (Soul) Transbor-deur / 29€ / 20h

04/02 Chili 2na (Jurassic 5) & The Funk Hunters (Hip-Hop) Le Sucre / 15€ / 20h30Soom T (Reggae) Transbordeur / 24€ / 20hLes Hurlements d’Léo chantent Mano Solo + Sarah Mikovsky (Chanson) CCO / 20€ / 20h06/02 Le Bal Des Enragés + Dober-man Crew (Rock/Métal) Ninkasi Kao / 25€ / 20hLaurent Lamarca (Chanson) A Thou Bout D’Chant / 12€ - 16€ / 20h30RED BULL MUSIC ACADEMY Samuel Kerridge, Rrose, Lego-welt, My Thud Unit Area au Club Transbo.07/02 Parkway Drive + Architects + Thy Art Is Murder (Hardcore) Trans-bordeur / 29€ / 20h09/02 Twenty One Pilots (Rock) Ninkasi Kao / 19h30Orange Blossom (Electro/World) Transbordeur / 20€ / 20h12/02 Young Cardinals Release

Party (Rock) Warmaudio / 20hBreakbot + Broken Back (Electro) Transbordeur / 25€ / 20h3013/02 EZ! #36 Trollphace, Lon-don Nebel, Paranoise Collision, Blisskrypt, WSK au Club Transbo.16/02 Luca Turilli’s Rhapsody + Temperance + Quantice (Métal) Ninkasi Kao / 24€ / 20h17/02 Disclosure (Electro) Halle Tony Garnier / 34€ / 20h19/02 Pop Spleen Wave: VedeTT + The Rebel of Tijuana + Elliott Jane (Rock) Marché Gare / 9€ - 11€ / 20h24/02 Lionheart + Desolated + Fall Brawl + Kublai Khan (Hardcore) MJC O’Totem / 18€ / 20h26/02 Foals (Rock) Salle 3000 / 33€ - 39€ / 20h27/02 Savages (Rock) Epicerie Moderne / 12€ - 16€ / 20h30Textures (Métal) CCO / 25€ / 19h30

ST-ETIENNE

JANVIER

12/01 Los Fastidios (Rock) Thun-derbird / 20h22/01 Vald + Kacem Wapalek + Jp Manova (Rap) Le Fil / 18€ / 20h3023/01 1001 Basses: Synapson + Darius (Electro) Le Fil / 26€ / 21h30/01 The Herbaliser + Dj Drk (Elec-tro) Le Fil / 14€ / 21hShoot The Dogs + Reverend Knockers + Ze Cardiacs (Rock) Thunderbirds / 20h

FÉVRIER

05/02 Elliott Murphy + Jack and The Giant Bean (Rock) Le Fil / 18€ / 20h3006/02 Clarita + Daphné (Chanson) Le Fil / 20€ / 20h3010/02 Kataklysm + Septic Flesh + Aborted (Métal) Le Fil / 24€ / 20h3013/02 Messaline + Fortunato (Mé-tal) Thinderbird / 20h3023/02 Moscow Death Brigade (Rap) Thunderbird / 20h30

24/02 Fills Monkey (Chanson) Le Fil / 20€ / 20h3027/02 The Inspector Cluzo + The Summer Rebellion (Rock) Le Fil / 12€/ 20h30

GRENOBLEJANVIER

13/01 Birdy Nam Nam (Electro) La Belle Electrique / 30€ / 20h15/01 Le Bonk + Qvalitet Orches-trar + Pink It Black + Yabarov + Les Krapos (Electro) La Belle Electrique / 13€ / 19h30FX23 + Nibana (Electro) L’ampérage / 13€ / 23h

FÉVRIER

04/02 La Grande Sophie (Chanson) La Belle Electrique / 23€ / 20h3018/02 Mad Hubb + Ondubground + Yuman Dub (Electro) La Bifurk / 14€ - 18€20/02 Jeff Mills + François x (Elec-tro) la Belle Electrique / 24€ / 23h25/02 Debout Sur Le Zinc + Yoanna (Chanson) La Belle Electrique / 20€ / 20h

VALENCE

JANVIER

30/01 Tupan (Le fond d’la classe) (Rap) Mistral Palace / 20h30

FÉVRIER

04/02 Gang Green + Fasteria (Rock) Mistral Palace / 14€ / 20h3006/02 Aufgang (Electro) Theatre de Vale

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ANNECYJANVIER

15/01 Luca Turilli (Métal) Brise Glace / 21€ / 21h28/01 Fred Raspail (Jazz) Brise Glace / 12€ / 21h

FÉVRIER

04/02 Abd Al Malik (Rap) Théâtre Bonlieu / 34€ / 20h30Dj Netik + Turnsteak + Dj Fly (Elec-tro) Brise Glace / 19€ / 21h13/02 Naâman (Reggae) Brise Glace / 21€ / 21h20/02 Zero Absolu (Rock) Brise Glace / 12€ / 21h

CHAMBERY

JANVIER

21/01 Pira Ts + Pitt Poule (Rap) La Soute / 20h3028/01 Doorsfall (Rock) La Soute / 20h30

BOURG-EN-BRESSEJANVIER

16/01 Neptune et Esus + After End’s Shock + Les Pompes en chaleur + Goliath (Métal) La Tan-nerie / 7€ / 20h3023/01 Rona Hartner + Dj tagada (Folk) La Tannerie / 14€ / 20h3028/01 Giedré (Chanson) la Tannerie / 17€ / 18h3030/01 Tagada Jones + Abbel Che-moul (Métal) La Tannerie / 16€ / 20h30

FÉVRIER

06/02 Animali + Disco rage (Pop) La Tannerie / 7€ / 20h3012/02 OBF + Brainless Sound Sys-tem (Dub) La Tannerie / 12€ / 21h

BOURGOIN-JALLIEUJANVIER

30/01 Elzed + Flayed (Rock) Les Abattoirs / 13€ - 16€ / 20h30

FÉVRIER

05/02 Debout dans les cordages (Chanson) Les Abattoirs / 17€ / 20

ANNEMASSE

JANVIER

16/01 Yves Jamais (Chanson) Châ-teau Rouge / 21€ - 24€ / 20h30 28/01 Therapy? (Rock) Château Rouge / 13€ - 17€ / 20h30

FÉVRIER

12/02 Debout Sur Le Zinc (Chan-son) Château Rouge / 17€ - 20€ / 20h3025/02 Tindersitcks (Rock) Château Rouge / 20h3027/02 Georgio + JP Manova (Rap) Château Rouge / 17€ / 20h30

Balthazar par Kymmo

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C’est la nouveauté lyonnaise à suivre de très près. Tu prends un peu de folie des Welling Walrus (sou-

viens-toi, c’était le groupe rock qui passait au Citron pendant nos années lycée !), la pop imaginaire de Léon, le rock du groupe Hokins (petits chouchous des Shaka Ponk), les blagues du Clubird, l’électro planante de PMGN, et BIM ! ça donne Big Ju-nior. Le mélange est improbable, mais ter-riblement séduisant. Les quatre fantastiques se lan-cent dans l’aventure en août dernier et créent leur propre style, le « hip wave » - mélange d’électro, de hip hop et de rock - avec pour envie de casser la monotonie qui nous entoure, de rassembler et surtout de se faire plaisir.Ils bossent comme des fous mais choisissent de rest-er très discrets pendant p lus ieurs mois, le temps de monter un set d’une heure. Et en début d’année, surprise ! Mini-clip, logo, photo, Soundcloud, page Facebook, devise, tout est là. Leurs deux premiers titres « A.iA.i » et « Casil-las » sortent de nulle part mais ne présagent que du bon. Arnaud du Buzzique leur fait confiance les yeux fermés et leur offre un premier concert en mode crash test au Jack Jack. Pour un premier live, l’énergie

est dingue, la qualité est énorme, et l’intention est survoltée. Leur devise « Need You To Get Bigger » transmet un message fédérateur, d’amour. Et dans le public, en plus de se prendre une belle fessée face à tant d’imprévus, on s’est aussi pris du love en barre. Ça fait du bien. Déjà très appréciés, il paraît même qu’une communauté de por-

tugais les soutient der-rière l’écran. Et ce n’est

que le début. Le groupe sera en résidence au Jack

Jack mi-janvier et sortira un EP accompagné d’un clip courant

février 2016. Une dizaine de dates sont également prévues dans la

région, avec en moyenne une par mois sur Lyon. Ça promet !

Texte par Alice Allérat Photo par Kymmo

BIG JUNIOR

Big Junior deviendra grand

Prochains concerts : Le 27/01/16 - Campus Bourget

Du Lac (Chambéry)Le 18/02/16 au Sirius

+ d’infos sur facebook.com/bigjuniorofficiel/

ZOOM SUR LE LOCAL

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Rappeur originaire de Strasbourg, Dooz Kawa trace en marge et depuis quelques années au fil de ses

albums, mixtapes et autres freestyles, les grandes lignes d’un univers Hip-hop mélancolique, sombre et brillant, tant sur le fond que sur la forme.

Le bonhomme sort en 2010 son premier album solo intitulé “Étoiles du Sol”. Un ovni dans la production hip-hop française de l’époque, qui voit de grands guitaristes manouches - comme Biréli Lagrène ou Mito Loeffler - venir poser des solos sur des instrus dépouillées collant impeccablement au flow si par-ticulier de Kawa et à l’atmosphère douce-amère de ses textes.

Car l’atout majeur de Dooz Kawa, ce sont bel et bien ses textes. Là où certains rappeurs actuels privilégient la forme au fond, se souciant plus d’enchaîner les punchlines dans le vide, comme le vieil oncle relou les calembours au repas de famille du dimanche, Dooz Kawa, lui, raconte. Et son panel d’histoires est large : endossant tour à tour les costumes de l’amoureux déçu dans Parker Charlie , du chef de mafia en train de régler ses comptes dans C’est Juste le business ou même de l’ours en peluche en fuite dans Poupée de son, les morceaux de Kawa sont un vaste terrain de jeu dans lequel il se balade au gré de ses émotions et de ses envies. Cette émotion qui transpire à travers ses sons constitue le fil rouge qui donne sa cohérence et son originalité à l’oeuvre. Et lorsqu’il endosse son propre rôle pour des morceaux plus engagés comme Le Savoir est une arme ou Dieu d’Amour, il parvient à échapper à l’écueil de la démagogie et à ramener les grands sujets, comme la religion ou la politique, à la simple échelle de l’humain, ce qui lui permet sou-vent de taper juste, à la manière d’un Brassens dans Mourir pour des idées.

N’attendez plus en tout cas plus pour aller jeter une oreille sur les sons du monsieur car s’il y a bien une chose de sûre, c’est que vous n’avez pas fini d’en en-tendre parler.

Voilà près d’un an que les Hurlements d’Léo ont mis de côté leurs propres chansons pour porter celles

de Mano Solo sur scène. De la volonté d’une pause est sorti un nouveau cri, ce-lui de rendre hommage à l’artiste qui les a tous inspirés et influencés. Le projet est donc de monter un spec-tacle avec ses chansons jamais reprises. S’en suit un double album, sorti en juin 2015 sur lequel le groupe a invité beaucoup d’amis de la nouvelle chanson fran-çaise pour lui rendre hommage. On peut y retrouver Zebda, Bertrand Cantat, la CafeteraRoja, Babylon Cir-cus, Debout sur le Zinc, Les Ogres de Barback et bien d’autres encore…Un album aux arrangements délicats qui laissent place à l’émotion dans sa simplicité, mais qui est avant tout rempli de joie, de fureur et de vie à l’état pure. La plume rageuse de l’auteur retentit de plus belle au travers de toutes ces voix qui la reprennent, portant la larme au cœur. Une belle façon de découvrir ce grand artiste pour les non aficionados, de redécouvrir ces chansons pour les nostalgiques et d’apprécier encore et toujours la merveilleuse énergie et le talent des Hurlements d’Léo. C’est donc avec plaisir que nous pourrons les retrouver au CCO à Villeurbanne le 2 février prochain. La pétil-lante Sarah Mikovski et sa nouvelle équipe, viennent tout juste de sortir un nouvel EP et ils seront là pour ravir vos oreilles en première partie.Soirée à ne pas manquer !

DOOZ KAWAPar Maxime Jolia-FerrierLes Hurlements d’Léo

Chantent Solo à huit.Par Sarah MC

WINTER CHRONIQUESPart 1

Prochain concert : Le 04/02/16 au CCO

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25•26•27 mars 2016 Double Mixte Villeurbanne (69)

ADVENTICE (DJ DEEP vs ROMAN PONCET)COMING SOON • DELUXE

DIRTYPHONICS • EFIX live • FANT4STIKGREEN VELVET • GUTS live bandHILIGHT TRIBE • JAUZ • KANKA

LA FEMME • MAREK HEMMANNN'N'TO live perc • VANDAL

WHAT SO NOT • WORAKLS BAND...

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Après des années d’attente de la part de leurs fans, voici enfin le grand retour tant attendu du groupe

Psykup ! Formé il y a 20 ans à Toulouse (ça ne nous rajeunit pas tout ça !) Psykup a su rapidement faire sa place aux côtés de Gojira ou Sleepers sur la scène metal. Inspirés bien évidemment par des groupes comme Primus et Alice in Chains, mais pas que, puisqu’ils n’hésitent pas à mélanger les genres piochant dans la pop, le jazz, le death et bien d’autres, s’auto-classant dans la veine « Autruche Core » ! De par leurs goûts très éclectiques, les membres du groupe ont créé de multiples projets en parallèle dans des styles très divers comme Manimal (metal), Rufus Bellefleur (hip-hop/folk), Agora Fidelio (post rock), Terre Neuve Collectif (folk) et bien évidemment My Own Pri-vate Alaska (screamo/post-rock/neo-classique). Chez les Psykup il n’y a pas de paroles en l’air, mé-langeant français et anglais, des messages divers sont exprimés parfois de manière très solennelle comme sur le titre « Martin X », et parfois avec beaucoup d’humour comme « Autruche », tous deux tirés de l’album Le Temps de la Réflexion paru en 2002.D’ailleurs, en ces temps bien sombres, ils ont décidé de revenir. Devenus des supers-héros, ils sont là pour sauver le monde : « Back to Save the World » est le nom donné à leur nouveau show ! Connus pour être de vraies bêtes de scène à l’énergie communicative, venez donc vous remplir de force positive le 16 janvier à la MJC Ô To-tem de Rillieux La Pape. La soirée débutera avec deux groupes de metal locaux : Frontal et Sombra y Luz, qui mettront le feu dès 19h. Une très très bonne soirée en perspective !

Il était une fois deux frères anglais à peine majeurs ayant décidé de révolutionner le monde de la house music. Les frères Lawrence alors âgés de 16 et 19 ans se sont mis à composer après s’être essayés dans le monde du rock. Ils ont tout d’abord marqué le coup avec leur premier EP Control, puis leur premier opus n’a fait que confirmer cette réussite, avec Latch et White Noise, titres incontournables. Celui-ci a atteint la première place des ventes dès sa sortie en Grande Bretagne. Avec une tournée mondiale quasiment complète et une présence sur de nombreux festivals comme le Coachella, Glastonbury ou encore les Nuits sonores, Disclosure a su s’imposer. Si le nom ne vous dit rien, vous avez déjà sûrement entendu l’un de leurs titres phares remixé par Flume dans un spot publici-taire pour Lacoste.Ces deux-là ne comptent pas s’arrêter en si bon che-min puisque leur dernier opus, Caracal, vient tout juste de sortir dans les bacs, avec une recette différente du premier, un peu plus soul, électro touch, au tempo ralenti donc pour le coup moins dancefloor. Mais il garde tout de même leur marque de fabrique. Ils affir-ment leur travail avec de nombreuses collaborations, et pas des moindres, avec par exemple Mary J.Blige, Aluna George, Nile Rodgers, The Weeknd, Lorde ou encore Sam Smith. Ce dernier avait posé sa voix sur l’un des premiers cartons du duo, son retour sur Omen ne passera sûrement pas inaperçu.

Pour apprécier Disclosure, pas besoin d’être un grand amateur de techno puisque leur musique est un savant mélange de pop, dance et de UK garage, rythmé par des beats entraînants. Si vous êtes tentés, prenez vite vos places pour la date du 17 février prochain à la Halle Tony Garnier !

PSYKUP IS BACKPar Sarah MC

DISCLOSUREPar Julia

WINTER CHRONIQUES

Part 2

Prochain concert : Le 16/01/16 à la MJC Ô Totem(Rillieux-la-Pape)

Prochain concert : Le 17/02/16 à la HalleTony Garnier

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On se retrouve au local ZYVA un peu en mode speed avec Gaël. C’est un gars qui a l’air très cool comme ça,un gars qu’on a vu grandir avec ZYVA…(oui on s’la pète). Gaël Michel, c’est un peu le taulier, le patron quoi (mais faut pas lui dire). Il est ultra fan des associations pour lesquelles il s’investit depuis plusieurs années : Totaal Rez, le Collectif Démon d’Or (et son festival) et Visuaal. Elles regroupent des acteurs incontournables des scènes des musiques actuelles en Rhône-Alpes depuis quelques années. Né à Lyon, Gaël Michel a grandi dans la commune de Poleymieux-au-Mont-d’Or. Il faisait partie de l’association des jeunes et, à tout juste 19 ans, il s’engage et organise dès 2003 des soirées et concerts à la salle des fêtes de la com-mune.

En 2005, les associations des jeunes de Curis-au-Mont-d’Or, de Saint-Germain-au-Mont-D’or et de Poleymieux-au-Mont-d’Or, les trois communes partenaires historiques, s’unissent autour d’un pro-jet soutenu par Adrien Michon, Nicolas Thiesselin et notre ami Gaël : le collectif Démon d’Or. Première embauche pour Gaël au sein du collectif et une 1ère

édition du festival.Un orage entraîne l’annulation du premier soir mais la deuxième soirée permet-tra d’équilibrer un petit budget de 25 000 euros, en mode acharné « on était tellement à l’arrache que l’on n’avait pas prévu de lumière à l’accueil, on avait oublié qu’il ferait nuit ! Donc on s’est débrouillés pour récu-pérer des lampes de chevet pour éclairer, alors qu’il y avait 2000 personnes qui venaient pour acheter leurs places…et on n’avait pas fait de préventes ! ».

Avec une formation DUT Génie électrique et infor-matique industrielle, Gaël effectue un stage comme chargé de production aux Nuits Sonores. Il s’intéresse à la « bidouille » vidéo avec les copains du coin, et notamment sur le festival Démon d’or où il leur pro-pose de participer « avec Ien, Jeannot et Yannick ». Gaël s’est de suite intéressé à la scénographie et aux installations « à l’époque on faisait de la projection sur du tulle ! ». L’idée de vendre ses scénographies pour des dates commence à germer. En parallèle, « c’est simple mais c’est compliqué » , Julien, Olivier et Yo-ann ont monté Totaal Rez. Morgane (actuelle chargée

de Com Démon d’Or) a présenté Julien à Gaël, et de fil en aiguille Gaël participe au projet de Totaal Rez « Quand t’es jeune tu fais des trucs avec des potes qui te présentent d’autres gens du coin etc, c’était cool on avait vingt ans ! ».

Totaal Rez proposera un label, une partie book-ing et une partie évènementielle. Gaël bosse bien avec les copains vidéastes du WSK et s’occupe de booker leurs dates avec Totaal Rez, puis, petit à pe-

Morgane ChanalJulien Duclos

Ophélie Royer

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tit de nombreux artistes de talent participent à ces projets : Visaal, structure spécialisée en booking d’artistes vidéo est créée en 2011. Julien aka Asco, premier stagiaire chez Totaal Rez, est embauché

comme responsable de la communication. « Cha-cun a pris sa place naturellement en fonction de son investissement, mais de toute façon toutes les déci-sions importantes sont prises ensemble, du moins Julien, Asco et moi-même. On s’écoute énormément, quand on lance une idée et qu’une personne n ‘est pas d’accord, on l’écoute et on avance comme ça, on est très soudés. Les choses se sont faites d’une année sur l’autre sans trop se prendre au sérieux, mais maintenant on a des emplois avec des charges lourdes et il faut faire en sorte de continuer d’avancer et de ne pas décevoir le public ni les gens qui s’y investissent ».Gaël insiste sur l’implication des gens qui l’entourent « il y a un bureau qui tient la route, qui a évolué, le bureau est très présent ainsi que le con-seil d’administration, et les bénévoles aussi sont très présents, c’est vraiment une grande famille ».

Parmi les projets de la grande famille, il y a les soi-rées historiques « Puzzle Rumble » qui ont débuté à la Marquise, puis il y a eu la nouvelle équipe au Trans-bo « C’est vraiment en partie grâce à cette nouvelle équipe que l’on a pu se développer, sur cette par-tie on leur doit beaucoup ». On peut également citer les Haste, Bass Reflex, Encore ou les nouvelles Dub Echo, mais on se doit de rendre grâce aux soirées EZ, qui fonctionnent très bien et ramènent un public de connaisseurs et férus de bass bass« on a réussi à

fidéliser un bon public, on est très contents. On voit que ça ne s’essouffle pas, certains pensaient, comme un effet de mode, que ça s’essoufflerait, mais en fait non. Le public est très content, on voit que certains viennent de loin ça fait plaisir, et puis on a fait un peu de merch et ça a bien fonctionné ».

Bon alors vous me direz pari gagné, une sacrée his-toire qui finit bien, mais non, ce n’est pas si simple. Il faut assurer la programmation, et ce, aux dépens de la météo, qui leur a été fatale en 2013. Le mau-vais temps a entrainé une baisse de fréquentation et un déficit qui n’arrange pas leur roulement finan-cier « Heureusement que l’on peut compter sur nos partenaires, certains veulent être payés plus vite, c’est compliqué pour tout le monde aussi mais les frais de fonctionnement et la masse salariale ont augmenté, on a des responsabilités financières aussi ».On sou-haite donc le meilleur pour la nouvelle année à cette team de choc, qui fera tout pour continuer de soigner l’accueil de son public et la qualité de ses program-mations, et ce en extérieur comme en intérieur.(Ndlr : Prochainement les soirées Démon d’Or au Transbor-deur et à la Salle Kao !)

PS : Big up aux copains du Collectif RAF, bisous !

Par Hedi Mekki

Julien Bouvier

Alexis Duchenaux

Laurine Pereira

Bertrand Fontana

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28 / www.zyvamusic.com GHOST par Kymmo

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Pas simple de reprendre le chemin des salles de concerts une semaine après les tragiques évène-

ments de Paris. Heureusement le public lyonnais est bel et bien là pour cette première date du Never Say Die ! Tour à Lyon et ça fait vraiment du bien !

L’affiche de la soirée est plus qu’attrayante et on est tout de suite dans le bain avec le premier groupe, Burning Down Alaska, qui m’a mis une première claque avec leur new-wave hardcore, parfait mélange entre mélodies et brutalité. Après une bonne demi-heure de set, place au métalcore des américains de Fit For A King, puis au punk-hardcore de Cruel Hand, deux sets bruts de décoffrage faisant monter la pression dans un CCO déjà bien surchauffé.

Après trois premiers lives de très bonne facture, place à mon deuxième coup de coeur de la soirée avec les californiens de Being As An Ocean. Après un pas-sage déjà remarqué lors de la première édition du Longlive Rockfest, le groupe revient à Lyon pour en-flammer le public, chose faite dès le début de la pre-mière chanson avec un hardcore mélodique, sublimé par la prestance de Joel Quartuccio au chant et Tyler Ross à la guitare lead. Un live d’une énergie folle avec slam et pogo dans tous les sens, même de la part des membres du groupe avec deux bains de foule pour Joel et un pour le bassiste !

Après un tel live, dur de repartir, mais heureusement il reste encore deux groupes et pas des moindres : pour commencer, Defeater et son punk hardcore sans concession qui met tout le monde d’accord et enfin the Amity Affliction qui clôturera la soirée en beauté avec son post hardcore, taillé pour le live à base de grosses guitares et de refrains ultra efficaces.Ce fût une très belle soirée où tout le monde était heu-reux d’être là et de faire la fête !

Dans le cadre de leur Black to the Future Tour, c’est au Radiant que les suédois au succès gran-

dissant de Ghost font étape ce soir pour présenter leur album Meliora sorti il y a quelques mois. C’est dans une salle en configuration réduite mais bien rem-plie que les premières notes de Dead Soul résonnent. Le trio propose une musique assez indus et livre un set de première partie tout à fait honnête. Alors que la salle est à nouveau plongée dans le noir, les nameless ghouls et le chanteur Papa Emeritus III (officiellement frère de Papa Emeritus II, renvoyé pour avoir failli à convertir le monde au culte de Ghost, officieuse-ment c’est la même personne mais cela fait partie de l’univers que le groupe s’est imaginé) se font attendre, sur fond de musique liturgique et d’encens, histoire de préparer le public à la « messe » musicale qui va suivre.Puis le combo arrive, vêtu de nouvelles tenues de scène très travaillées et avec un backdrop tout aussi stylé, confirmation que l’identité visuelle du groupe est de plus en plus soignée ! Le set débute tambour bat-tant avec Spirit et From the Pinnacle to the Pit et son gros riff de basse. Les morceaux issus des différents albums s’enchaînent, avec un jeu scénique bien rôdé, lorsqu’arrivent les Sisters of Sin, deux volontaires vêtues en nonnes et choisies sur candidature (!) sur chaque date afin de participer au show durant Body and Blood.Quelques morceaux plus tard, des chande-liers sont installés et on se dirige vers une fin de con-cert plus calme, avec notamment un titre acoustique très réussi et la bien nommée If you have Ghosts. La soirée s’achève sur Monstrance Clock, comme ils en ont l’habitude. Ghost a livré une prestation de qualité, avec un véritable show soigné qui, précisons-le, n’est absolument pas à prendre trop au sérieux, comme le chanteur n’a pas manqué de le rappeler à plusieurs reprises, notant que « la fascination pour Dieu a mal-heureusement été bien effrayante récemment » et ajoutant que leur but était avant tout de nous divertir. Visiblement, c’est mission réussie !

iMPERICON Never say die ! CCO le 21/11/2015texte et photo par Kymmo

Ghost + DEAD SOULAu Radiant Bellevue le 24/11/15

texte par YB et photo par Kymmo

REPORTS LIVE

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CHRONIQUES D’ALBUMSBLOC PARTY : HYMNSLabel : Pias / Infectious / BMGPar Kymmo

YOUNG CARDINALS : SUNSET CHASERLabel : Send The Wood MusicPar Kymmo

Après plus de 10 ans d’expérience et 4 al-

bums au compteur, Bloc Party revient avec une nouvelle formation et un cinquième effort studio, « HYMNS ».Toujours emmené par Kele Oker-eke et Russel Lissack, le groupe est rejoint pour ce cinquième album par

une nouvelle section basse/batterie menée par Justin Harris et Louise Bartle. C’est The Love Within, premier single du groupe, qui ouvre l’opus. Un titre dans la lignée de ce qu’a pu faire en solo son frontman en explorant un univers plus électronique. Un single plutôt original pour Bloc Party et totalement dans l’air du temps. C’est malheureuse-ment peut-être aussi le problème, où est passé LE Bloc Party qui nous envoyait des tubes indie comme Ban-quet, Helicopter ou encore The Prayer ?La suite du disque est plutôt sur la même lignée avec un très bon second titre, Only He Can Heal me rappel-ant certaines ambiances d’ « Intimacy ». Puis on arrive sur The Good News, second single plutôt efficace et cette fois-ci dans un style plus rock bluesy pour repartir sur un titre plus électro-posé. Je me perds un peu dans cet opus, heureusement quelques titres viennent me remettre la tête à l’endroit comme le très pop Into The Earth, ou l’hypnotique Dif-ferent Drugs, qui viennent tous deux nous prouver que le groupe a toujours le don de produire de réels tubes pop-rock.Pour en conclure avec « HYMNS », on découvre un nouveau Bloc Party avec cet album, plus électronique, créant encore plus d’ambiances qu’avant mais ayant légèrement perdu son regretté indie rock, qui en a fait un des groupes-phare de la scène anglaise.On a quand-même bien hâte de les voir sur scène, un de leurs domaines de prédilection !

2016 sera l’année des lyonnais de Young

Cardinals, après un pre-mier EP en 2013 « Lights / Burns / Despairs », quelques belles pre-mières parties en 2015, le combo débarque le 8 février 2016 avec un premier album, « Sunset Chaser ».

Ce premier opus nous plonge dans l’univers post-rock du groupe avec des titres à la fois puissants et pro-gressifs tout en arrivant à créer une réelle ambiance sur chacun d’entre eux. Jupiter qui ouvre l’opus en est le parfait exemple, avec son intro d’une minute trente et sa durée totale de presque sept minutes.Malgré des titres d’une moyenne de 5 minutes, certains restent très rock et très bruts comme Dried Shores et ses gros riffs de guitare ou encore Blued And Broken By Strongs Fingers et son rythme tapageur.Après une première partie d’album plutôt rock, place à une seconde partie placée sous le signe du post-rock toujours, avec des chansons qui font monter la pres-sion au fil des secondes. Elle crée une ambiance im-placable, notamment grâce aux deux guitares et à un chant à la fois puissant et tout en nuances, comme sur le premier single extrait de l’album, The Weight Of inert-ness ou dans un style plus puissant Bedtime.Enfin, le groupe nous gratifie d’une très belle chanson instrumentale, The Down, juste avant de conclure son opus avec Strange Days, parfaite « outro » comme l’est Jupiter en terme d’intro.En bref, les Young Cardinals débarquent en force en ce début d’année 2016 et risquent de faire mal sur scène !

Thylacine, beatmaker reconnu de la scène

électro et grand copain de Fakear et Superpoze, s’est lancé, pour son nou-vel opus, un défi : com-poser un album à bord du Transsibérien, sur plus de 9 000 km de voie ferrée, de Moscou à Vladivostok. Voici chose faite. « Trans-siberian » retrace ses deux semaines de voyage, soit 160 heures de train, ses rencontres, ses nuits agitées, ses ressentis…

L’album s’ouvre sur des sonorités de chemin de fer, voix au micro, puis chargement de bagages, discus-sion lointaine de quais de gare, fermeture des portes. Le train démarre. Le ronronnement de la locomotive nous emmène doucement, la musique se greffe petit à petit. Pas besoin de faire beaucoup d’efforts pour s’imaginer avec l’équipe, en train de regarder le pay-sage défiler. De l’intro aux derniers instants sonores, c’est comme si on faisait partie du voyage. On est touchés quand on entend parler russe, dépaysés par les chants traditionnels dans certains titres, touchés par ces voix venues d’ailleurs, apaisés par les beats qui caractérisent l’artiste, inspirés par la beauté de ce mélange. D’un côté le matériel électronique, de l’autre la simplicité et la pureté des voix. C’est un vrai choc des cultures, des technologies et des générations que Thylacine nous fait vivre. Et pourtant, le tout se marie à la perfection. L’artiste réussit à transmettre ce qu’il a vécu, à nous faire partager cette formida-ble sensation d’évasion et de liberté que procure le voyage. Pas besoin d’acheter un billet de train pour changer d’air, appuie sur play et ferme les yeux.

THYLACINE : TRANSSIBERIANLabel : Intuitive RecordsPar Alice Allérat

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ARNO : HUMAN INCOGNITOLabel : NaïveSortie : Le 15/01/2016 / Par Guillaume Lebourgeois

Comment ne pas se répéter après 11 disques solo et plus de 35 ans de car-rière ?

Arno a passé quelques nuits blanches pour résoudre cette équation musicale, “à chaque fois je me dis que je ne dois pas faire la même chose que sur mon disque précédent et c’est de plus en plus difficile”.Pourtant Human Incognito s’éloigne de Future Vintage (2012) même si l’on re-trouve la patte de l’immense John Parish à la production sur les titres les plus rock.

Bien sûr la voix sévèrement burinée du feu follet flamand fait une fois de plus frissonner. Comme souvent, Arnold Charles Ernest Hintjens parle de lui dans une introspection salvatrice quasi thérapeutique. Car la vieil-lesse est loin d’être un naufrage, I’m just an old motherfucker , Arno se régénère en s’abreuvant du soma d’une fontaine de jouvence électro dès le deuxième titre où il intime un programmatique et personnel Please exist qui s’adresse somme toute à nous tous.Bien sûr Arno n’a rien perdu de son bagou Rock and Roll sans conservateur sur Une chanson absurde ou Never Trouble Trouble qui risquent d’enflammer la scène. De même, la basse envoûtante et la guitare plaintive de Dance like a goose feront assurément onduler les corps et les cœurs.Pas d’explicit lyrics sur le disque mais plutôt ‘émotions garanties’. Car là où le roi des belges règne en maître c’est dans les ballades bouleversantes à la Tom Waits, « J’ai perdu ma jeunesse mais j’aime encore Elvis, les jolies chansons ne tuent pas la réalité, maintenant je paie mes conneries du passé » sur Quand je pense à toi, blues du bayou Ostendais.Ce que l’on aime chez Arno c’est sa capacité à raconter sa vie qui est au final un peu la nôtre et l’album se clôt sur une poignante ode à la santé des cocus. Lucide Arno.

KURT COBAIN : MONTAGE OF HECK (deluxe édition : 31 titres)Label : Universal MusicPar Loïc “Silence” Devigne Il va y avoir cris et pleurs dans les chaumières. Notez bien ceci avant d’acheter « Montage of heck » : c’est une compilation de travaux solos de KURT COBAIN, et non un album d’inédits de NIRVANA. Le fan de gros rock, l’ adepte de « grun-ge » va être mal à l’aise à l’écoute de ce disque. Excepté s’il avait décelé chez le chanteur-guitariste un talent d’artisan de la chanson simple, naïve et décalée. Ce recueil de 31 titres enregistrés pour la plupart sur un magnétophone à cas-sette ou un 4-pistes, dans la cuisine ou le salon du principal intéressé, n’est pas, ni dans la forme ni dans le fond, un disque de rock. Il est en fait, si l’on en saisit

la valeur intimiste et toute en spontanéité, très proche des artistes nommés « Low-fi » par le journalisme musi-cal : un déni des conventions, du traitement du son et d’un esthétisme propre et standardisé. Ainsi, l’on pourra classer « Montage of heck » à côté des travaux de DANIEL JOHNSTON dans les années 1980 (la parenté avec « Continued story » et « Hi , how are you » est frappante), des deux premiers JOHN FRUSCIANTE (le guitariste des Red Hot Chili Peppers qui a bâti une œuvre solo aventureuse) et les débuts de SMOG ou LOU BARLOW . Un élément est cependant à souligner : le disque propose parfois des prises inachevées, des titres en pleine ébauche, et de ce fait ne peut que se classer parmi ces monuments du minimalisme et de l’intimisme. Qu’auraient été certaines chansons si Cobain avait eu le temps ou l’opportunité de les achever, de les habiller ? Vu le talent du mec, cela aurait abouti à un album de la trempe d’un MIKE HURLEY, VASHTI BUNYAN, JUDEE SILL, FRED NEIL, ou JOHNNY CASH. C’est certain. « Montage of heck » n’est pas bon du début à la fin, il y a parfois de l’inutile, du superflu, presque du remplissage. Mais il recèle de vraies pépites, comme des petites vignettes, telles les titres « Desire », la cover des Beatles « And I love her », ou encore « Bright smile » et « Poison’s gone ». « Montage of heck » a le mérite de dévoiler un pan du potentiel de Cobain souvent méconnu. A ne pas mettre entre toutes les oreilles, car peu à peu et même pour les plus têtues, elles risqueraient d’y prendre goût !

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PETITES PÉPITES D’EP

SARAH MIKOVSKI“RESSUSCITÉE”“Ressuscitée” la première chanson de l’EP fait ex-ploser les coeurs par sa beauté simple et annonce le merveilleux virage pris par la demoiselle.

ANIMALI“THIS PLANE’S GOING DOWN, ARE WE ALL GONNA DIE ?” “Black Ink” pour le rayon de lumière fracassant qui transperce la pénombre.

DECIBELLES“ SLEEP SLEEP “ “Glitter Sea” à la fois pop, punk et noisy, ce titre est parfait pour vous mettre la pêche au moindre petit coup de moins bien !

WOODEN BEAVER“KUMARIS” “Silly country” et “Ku-maris”, deux petits bijoux folk à écouter en plein hiver, pour mieux se re-centrer...

ALMA FORRER : NE DIS RIENLabel : auto-produitPar Guillaume Lebourgeois

BRAIN DAMAGE : Walk the WalkLabel : Jarring EffectsPar Julie Chazal

Déjà le deuxième EP pour Alma Forrer, jeune parisi-

enne de 22 ans. Ne dis rien dit au contraire beaucoup de choses, beaucoup d’elle et fi-nalement beaucoup de nous. Comment peut-il en être

autrement avec un prénom aussi noble et grave à l’âme aimante. Comment ne pas tomber en pâmoison devant cette fragilité sensuelle et sûre qui a séduit Vianney sur la route.Les poèmes d’Alma Forrer, pardon, les chansons sont un voyage intime dans le temps présent, une étreinte amicale ou amoureuse d’une maturité folle. Rien à voir avec les ad-ulescentes qui exposent vulgairement leurs émois et leurs maux. Il y a du spleen baudelairien dans les six diamants noirs de cet EP avant un album prévu pour 2016.Les arrangements délicats mêlent violoncelle, vibraphone, Fender Rhodes, harmonium, flûte traversière, piano et per-cussion parcimonieuse pour des titres sur l’absence avec Comme avant, l’attente douloureuse avec Je t’attendrai, une ambiance à la Diane Kurys avec Blanche en duo avec Baptiste W. Hamon avec qui elle a fait un bout de chemin, l’espoir avec La forêt nous protège, le passage à l’âge adulte avec En grandissant ou cette étonnante et aérienne ode à la fuite, Pour l’oiseau, valse lente au piano saloon-esque. Alma Forrer fait donc partie de cette jeune garde de la chan-son française qui ne porte pas en étendard sa langue mais qui prend un plaisir fou à la pratiquer comme ses amis Jo Wedin & Jean Felzine, Pauline Drand, Pomme, Cléa Vincent ou les formidables Pain-Noir, Orso Jessenska et Matt Low.“Ne dis rien” est le disque parfait à écouter dans les frimas de l’hiver en vous baladant pour oublier la frénésie féroce et stérile des centres-villes à Noël. Alma Forever.

Nathan Martin, aka Brain Damage, notre dubber stéphanois porté par Jar-ring Effects, nous livre ici 10 dubs chantés (non ce n’est pas contradictoire !) par 5 vétérans du reggae roots. Ils

sont âgés de 58 à 72 ans, et implorent dans leurs textes une éducation positive pour la jeunesse. L’album est con-struit de façon symétrique, offrant l’honneur à Ras Michael d’ouvrir et de clôturer l’opus, puis on retrouve Kiddus I pour deux morceaux, Winston Mac Anuff, Horace Andy, et enfin Willi Williams dont les deux titres s’embrassent au cœur de l’album. C’est en Jamaïque au studio Harry J que les voix ont été enregistrées sur les morceaux concoctés ici par Brain Damage. Musicalement, c’est un savant mélange de duo incontourn-able basse/batterie, d’orgue, mélodica, percus Nyabinghi entre autres, qui viennent flirter avec des rythmes digitaux plus actuels. On a un vrai coup de cœur pour le hautbois de Mama Words (Horace Andy) qui nous transporterait volon-tiers dans un conte avec un charmeur de serpents, et qui apporte cette petite coloration chaleureuse et nostalgique comme un duduk arménien, cousin de l’instrument. On aime aussi beaucoup et on retrouve avec plaisir le timbre si particulier de Winston Mac Anuff sur Birthday Song et Lion and Goat. Il n’y a pas de vérité imposée, juste une invitation spiritu-elle à croire en la relève, dans laquelle se reconnaît sûre-ment Brain Damage. Si Horace Andy lance des échos es-seulés pour dire qu’il « ne sait pas ce qui ne va pas avec les jeunes d’aujourd’hui » (Youts of today), Willi Williams lui répond simplement et humblement avec l’incantatoire Pray fi di youts « pour les rendre plus sages et plus forts d’une façon positive, et avec plus d’éducation » … Un message d’actualité. Guidance.

#100% LYON

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DE GENTILS GARCONSPARKWAY DRIVE

texte et photo : Phillipe “Pippo” Jawor

Malgré le caractère désertique d’une grande ma-jorité de son territoire, l’Australie n’en est pas

moins terre de musique ! Forcément, on pense en premier lieu à AC/DC ou Airbourne, les plus bruyants, mais ce serait oublier bien vite les Bee Gees, Nick Cave, the John Butler Trio et autres Tame Impala ! Cependant, il semblerait bien que les Australiens ai-ment bien faire du bruit, peut-être pour être sûrs qu’on les entende bien malgré la distance… Parkway Drive ne déroge pas à la règle.Parkway Drive, c’est un quintet de metalcore formé en 2002 à Byron Bay, ville estampillée « la plus à l’est » d’Australie. Byron Bay, c’est une charmante bourgade de 5 000 âmes à peine, où les plages sont paradisiaques et la température moyenne à l’année avoisine les 20°. Alors qu’est-ce qui énerve tant nos garçons, pour jouer aussi fort, aussi rapidement, et crier autant dans un micro depuis cinq albums déjà ?

L’ennui de faire du surf à longueur de journée, cer-tainement, puisque de l’aveu même de Winston Mc-Call, frontman imposant du groupe, ils se sont mis à la musique « parce qu’il n’y avait rien d’autre à faire ». C’est certainement cet ennui qui pousse aussi les cinq Australiens, sur la chanson « Vice Grip » de leur dernier album en date, « Ire » , à dé- passer ses peurs et tourner un clip où ils sautent en parachute… mal- gré le vertige mal-adif de leur leader.« Comment pour- rais-je chanter le fait de dépasser ses peurs si je ne le faisais pas moi- même ? », justifie McCall. Depuis, il l’avoue, il est devenu – à l’instar de ses quatre

compères – accro à la chute libre, et saute dès qu’il en a l’occasion.Est-ce qu’ils sauteront dans le vide depuis la scène du Transbordeur le 7 février prochain ? Pas sûr. Mais il est certain que Parkway Drive joueront fort et vous feront sauter sur place frénétiquement au son de leur metalcore énervé… même si Winston McCall, mal-gré sa carrure impressionnante, est vegan et straight edge , de gentils garçons, on vous dit !

photo : Kymmo

Prochain concert : Le 07/02/16 au Transbordeur

+ d’infos sur www. http://www.parkwaydriverock.com

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