Zones protégées N°1

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Zones protégées de Nouvelle-Calédonie inscrite au patrimoine mondial de l'humanité à l'UNESCO. Le magazine du comité de gestion de la zone côtière ouest : ZCO

Transcript of Zones protégées N°1

  • > INDUSTRIEimport / exportnergies renouvelables

    > SANThospitalisationprvention

    > DUCATIONenseignementculture

    > COMMUNICATIONtransportnumrique

  • Le comit de gestion de la Zone ctire ouest a souhait crer son propre organe de communication. Cest chose faite avec le magazine Zones protges qui va lui permettre de rpondre plusieurs de ses objectifs,

    savoirfavoriser la communication et la sensibilisation de lensemble des socioprofessionnels dont lactivit peut avoir un impact sur le bien inscrit au patrimoine mondial, favoriser la sensibilisation du grand public et promouvoir des actions de dveloppement durable.

    Ce premier numro vous propose un dossier sur les eaux uses, inquitant facteur de pollution et de destruction des cosystmes. Vous y trouverez galement des interviews de maires, une prsentation des outils en faveur dune meilleure matrise des impacts environnementaux, un article sur les eaux douces et la mangrove, une fi che pratique sur les gestes coresponsables pour leau, et beaucoup dautres sujets passionnants.

    Ce premier numro naurait pu voir le jour sans la prsence des annonceurs, institutions et entreprises, qui nous ont fait confi ance et nous les en remercions infi niment.

    Elisabeth AuplatRdactrice en chef

    EditoEdito | P3

    ISSN Dpt lgal : en cours

    Directeur de publication Mylne Afa | Comit de gestion ZCO www.zco-nc.com et Claude Dahan | ACP (Agence caldonienne de publications) www.acp.nc Rdactrice en chef [email protected] Rdaction Elisabeth Auplat Sandrine Chopot Nathalie Darricau Audrey Frmond Amlie Rigollet Photographie de couverture Martial Dosdane - Province sud Photographies intrieures Marc Le Chlard Patrick Chalas Martial Dosdane Eric Aubry Elisabeth Auplat DR Correction Point virgule Mise en page ACP - Thomas Brunel Rgie publicitaire ACP -16 rue dAusterlitz BP 4763 98 847 Nouma Cedex [email protected] Attach commercial Patrice Laurenceau - 98 06 27 et 24 35 20 Impression Artypo

    EditoZone protge

    Chacun est

    responsable de

    la plante et doit

    la protger son

    chelle

    Yann Arthus-Bertrand

    L

  • P.6

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    SommaireSommaireSommaireSommaireSommaire | P3

    SommaireZone protge

    Saisons de la nature caldonienne

    Patrimoine mondial Un paradis marin patrimoine de lhumanit

    Zone ctire ouest : un comit de citoyens pour

    protger le lagon

    ActualitSharkshied : tenir les requins distance

    Eco-tour lle verte

    Une rando Ouano, a vous dit?

    Tous laquarium

    Espaces naturelsLe Conservatoire des espaces naturels, relais de

    coopration locale

    ProtgerInterview Mylne Afa, prsidente de la ZCO Management environnemental : une opportunit pour

    les entreprises

    Rencontres Interview de Jean-Pierre Afa, maire de Bourail

    Interview de Corinne Voisin, maire de La Foa

    Interview de Joseph Peyronnet, maire de Moindou

    Interview de Gyslaine Arli maire de Farino et prsidente

    de la commission de lenvironnement la Province sud

    DossierEaux uses, restons vigilants !

    Escale en province NordEau douce et mangrove : la vie au fi l de leau

    Observatoire de lenvironnement Fausse passe de Bourail : une zone de frai des

    poissons rcifaux

    Capital Nature CDC Biodiversit : un nouvelle acteur pour la

    compensation environnementale

    Fiche pratique cogestesSi on arrtait de gaspiller leau ?

    Publireportages

    Sommaire | Zones protges | Semestriel 2012 | n1

    Consul tez le s i te in ternet de la ZCO : h t tp : / / zco-nc .com

    Sommaire

  • Saisons de la nature caldonienne | P6

    Les saisons de la nature caldoniennetextes Elisabeth Auplat

    Baleine bosseLe grand rendez-vousDurant lhiver austral, de juin septembre, la Nouvelle-Caldonie devient le rendez vous des baleines bosse de lhmisphre Sud. Cest la saison des amours et des mises bas puisque la gestation dure onze mois. partir de mi-juillet, elles investissent en famille la grande baie du Prony. Tandis que les mres initient leur nouveaun, les jeunes couples laissent libre cours leurs joutes amoureuses. Les baleines se donnent alors en spectacle : avec puissance et grce, elles dchirent la surface de leau, se dressent la verticale puis se laissent retomber dans de grands clats dcume blanche. Des sauts quelles peuvent rpter des dizaines de fois ! Les baleines bosse sobservent aussi le long de la Grande Terre durant leur migration.

    Pittosporum coccineumComme des coccinellesCet arbuste endmique est tabli dans le nord de la Grande Terre et aux les Belep. Que ce soit en fort dense humide, en fort sche, sur argiles noires tropicales, sols miniers, schistes ou sols calcaires, quand vient le mois davril, ses rameaux fi ns se couvrent de fl eurs rouges, telles des coccinelles, regroupes par groupe de dix. Ses ptales peuvent tre dun rouge trs vif, roses ou orange. En culture, Pittosporum coccineum est capable de fl eurir toute lanne. Un atout qui fait de lui un lu de choix parmi les espces utilises pour la plantation des forts dgrades.

    Ixora cauli oralgante tenue dt

    Quel drle darbrisseau quIxora caulifl ora ! En janvier, alors que lt bat son plein, son tronc et ses branches se mettent fl eurir. Son corce brun clair se couvre de dlicates fl eurs odorantes aux ptales blancs donnant la plante un aspect trs lgant. Peu diffi cile, larbuste se rencontre sur sol calcaire, alluvionnaire ou minier. Il sinstalle en fort sche ou humide et sur le maquis, du bord de mer jusqu plus de 800 mtres daltitude. Peu lui importe. Cette rubiace trouve toujours son compte et fl eurit durant quatre mois avant de spanouir, pour un

    baroud dhonneur, en septembre.

    Les saisonsde la naturetextes Elisabeth Auplat

    I.Ltocart

    OR

    I.Ltocart

  • Saisons de la nature caldonienne | P7

    Amborella trichopodaUne doyenne plantaireDe mars mai, dans la fort dense humide de la Chane centrale, les troncs de la plus ancienne plante fleurs de la plante se couvrent de petites fleurs aux ptales jaune clair. Amborella trichopoda, qui serait apparu sur le Gondwana vers la fin du jurassique, il y a 135 millions dannes environ, aujourdhui endmique de Nouvelle-Caldonie, est devenu la coqueluche des botanistes. Il a dtrn les magnolias, apparus sur terre il y a 110 millions dannes, longtemps considrs comme les plus anciennes plantes fleurs. Les fleurs dAmborella ne librent leur parfum qu la tombe du jour afin dattirer les insectes nocturnes.

    Tiar de la fort scheLes couronnes de la fort sche

    De novembre fvrier, les fleurs blanches du tiar caldonien tapissent la fort sche. Sa floraison est dautant plus spectaculaire aprs des pluies succdant une longue scheresse, comme cest souvent le cas sur la cte ouest o il se trouve principalement. La fort semble alors se couvrir de multiples couronnes plusieurs mois durant. Espce pionnire, cet arbuste du genre Gardenia pousse

    trs bien dans les zones perturbes. De fait, il est utilis pour le reboisement.

    Cagou huppLallure dun roi,une vie si simpleLe cagou, dont on dit que le chant, fait lever le soleil, entame en juin sa priode de reproduction. Face face, le mle et la femelle au plumage gris-bleu dressent leur huppe tels des chefs indiens, gonflent leurs ailes rayes de blanc et de gris, et se tournent autour pas rapides. Plusieurs fois rpte, cette singulire danse est souvent suivie daccouplements. Trois semaines plus tard, le couple se met en qute dun lieu susceptible daccueillir son unique oeuf. Il installe alors, mme le sol de la fort humide, un nid trs sommaire construit de quelques feuilles. Le petit, lev par les deux parents, peut rester quelques annes avec eux, avant de partir vivre en couple sur un autre territoire. Lespce est classe en danger par lUnion mondiale pour la nature.

    Saisons de la nature caldonienne Zones protges

    P.Morin

    J.Barrault

    I.Ltocart

  • Saisons de la nature caldonienne | P8

    CorailOrgie spectaculairePour assurer leur survie, les coraux ont dvelopp une stratgie de procration de masse. Ce spectacle se droule toujours la nuit, aprs la pleine lune doctobre, de novembre ou de dcembre, par mer calme et quand leau dpasse les 26 C. Les ovules et spermatozodes, librs par des milliards de polypes, slvent alors vers la surface pour sunir au hasard et donner, deux jours plus tard, des millions de larves microscopiques. Celles qui auront chapp aux prdateurs retomberont pour former de nouveaux polypiers. Observ pour la premire fois en 1981, ce phnomne est visible depuis lespace !

    NotouPartage des tchesCest dans la canope de la fort dense humide que ce carpophage gant au pelage gris ardoise fait son nid. Pour en arriver l, il aura fallu que le couple se forme, en juin, ce qui nest pas une mince affaire car ces oiseaux ont du mal se plaire ! Mais une fois le duo parfait accord et laccouplement accompli, la femelle et le mle couveront leur oeuf blanc tour de rle en respectant un timing de nounou ! Elle la nuit, lui le jour, jusquen octobre/novembre, au moment de lclosion de leur progniture.

    Roussette rousseLes dbuts dun jardinierSeptembre, la roussette rousse, qui vit habituellement tte en bas, se met lendroit le temps de donner naissance son unique petit de lanne. Accroche par une patte, elle coupe le cordon ombilical et le nettoie. Le nouveau-n grimpe instinctivement sur labdomen de sa mre pour engloutir son mamelon. Dpourvu de poils et de dents, il a une jolie tte fine, qui lui vaut son nom anglais de flying fox (renard volant). Le petit vit coll sa mre pendant trois mois puis apprend voler. Il remplira ensuite sa fonction de jardinier de la fort humide, en fcondant les fleurs, en transportant et en dispersant les graines des fruits dont il se nourrit.

    Y.Ltocart

    J.Barrault

    DR

  • Saisons de la nature caldonienne | P9

    Puffin du PacifiqueLongue escale au nid

    En aot, le retour de la colonie sannonce au large. la tombe de la nuit, des ombres planent au-dessus des lots du Nord : les puffins, localement appels ptrels, cherchent une piste datterrissage ! Ils viennent tablir leurs nids, mme le sol, en creusant des terriers dans le sable. La longue incubation 50 jours suivie de llevage des petits, font quils resteront sur les lots jusquen avril, priode laquelle les jeunes prendront leur envol. Durant ce temps, la nuit, les ptrels pousseront des cris que lon peut confondre avec des pleurs

    denfants. Le reste de lanne, les ptrels vivent en mer.

    Fontaine pimentUne guirlande de feu cette priode de lanne, la trs rare Captaincookia margaretae un nom qui honore James Cook,le dcouvreur de la Nouvelle-Caldonie flamboie dans la fort sche. On ne la trouve que dans le nord de lle, de Poya Pouembout, donc une toute petite rgion. Son tronc est recouvert de fleurs rouge carmin fuschia en forme de clochette. Elle porte le nom de fontaine piment car, en bouton, ses fleurs ressemblent des guirlandes de piments.

    Tortues vertesCourse la vieEntre octobre et fvrier, sur les rcifs dEntrecasteaux, au nord de la Grande Terre, les atolls deviennent terre daccueil pour les tortues vertes. Le soleil bas sur lhorizon sonne lheure du grand rassemblement. Une premire vague de tortues marines merge du lagon et monte lassaut du rivage. Les femelles investissent les plages pour y creuser leur nid, y dposer leurs oeufs, avant de regagner pniblement la mer. Deux mois plus tard, des milliers de petits trs vivaces fileront droit vers la mer. Direction la vie. Comme leurs chances naturelles de survie sont faibles (1 sur 1 000), la chasse et la pollution mettent en pril la plupart des espces de tortues marines.

    Saisons de la nature caldonienne Zones protges

    J.L.Ruiz

    DR

    DR

  • Patrimoine mondial | P12

    En 2008, la Nouvelle-Caldonie sest vu offrir le plus prestigieux des labels par lUnesco, celui de Patrimoine mondial de lhumanit . Les lagons et rcifs caldoniens sont depuis inscrits sur la liste des milieux naturels ayant une valeur universelle exceptionnelle pour lhumanit.

    cifs,lagons et mangrovesLa particularit du dossier caldonien est quil sagit dun bien en srie. Cela signifie

    que six sites rpartis sur la Grande Terre et les les Loyaut sont concerns par linscription mais quils constituent un seul et mme bien. Le terme lagons caldoniens renferme, en ralit, une diversit plus large, puisquil est compos de rcifs, dherbiers, de lagons et de mangroves. Tantt site de pontes de tortues, zone de reproduction des oiseaux marins, lieu de passage des baleines bosses, zone de densit exceptionnelle de poissons Napolon, de mre loche Epinephelus malabaricus, de perroquets bosse, de poissons chirurgiens, de requins et autres poissons dexception, de dugongs, de raies Manta, de serpents marins, lensemble des sites inscrits reprsente la totalit de la diversit des rcifs caldoniens. Dsormais, 60 % (soit 15.743 km) du paradis marin caldonien est sous haute

    surveillance. La Nouvelle-Caldonie doit veiller ses frais la sauvegarde de son patrimoine et fait lobjet de contrles rguliers. Sa gestion est assure par les collectivits locales et les populations regroupes au sein de comits participatifs. Cette inscription doit favoriser la prise de conscience locale des enjeux de la protection du milieu marin et inscrire la Nouvelle-Caldonie dans une dmarche de dveloppement

    durable. Avec ce label Unesco,le pays peut dsormais promouvoir une image nature qui lui tient tant cur pour favoriser un tourisme co responsable.Les 6 sites inscrits : Grand lagon sud Zone ctire ouest Zone ctire nord et est Grand lagon nord Zone des rcifs dEntrecasteaux Zone dOuva et Beautemps-Beaupr

    R

    Un paradis marin patrimoine de lhumanit

    1680'0"E

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    NOUMEA

    ILE DES PINS

    MARE

    LIFOUOUVEA

    KONE

    BELEP

    Les Lagons de Nouvelle-CaldonieDossier d'inscription au Patrimoine Mondial de l'UNESCOZONE DES RECIFS

    D'ENTRECASTEAUX

    ZONE DU GRANDLAGON NORD

    ZONE DU GRANDLAGON SUD

    ZONE COTIERENORD ET EST

    ZONE COTIEREOUEST

    ZONE OUVEA ETBEAUTEMPS-BEAUPRE

    Ralisation : SGT / DTSI - Juillet 2008

    0 50 10025Kilomtres

    Lgende

    Zone Inscrite

    Zone Tampon Marine

    Zone Tampon Terrestre

    Rcifs

    Iles et lots

    M.RavanatM.Ravanat M.Ravanat

    M.RavanatM.Ravanat

    texte Elisabeth Auplat

  • Une coopration dvelopper

    Une monte en puissance

    Le 2e vice-prsident de la province Sud, Pascal Vittori, est trs clair. Notre volont de prservation de la zone ctire Ouest est toujours aussi forte. On ne veut pas en faire une rserve ferme, bien au contraire. Elle doit profiter lensemble de la population .

    cette fin, llu de la province Sud insiste sur lindispensable dialogue et la ncessit de transparence avec les acteurs locaux parmi lesquels se trouve le comit de gestion de la zone ctire Ouest.

    Nous exprimentons un systme de collaboration qui donne des rsultats performants se flicite Pascal Vittori. La population nous informe de ses besoins grce notamment aux runions dinformations thmatiques pilotes conjointement avec la province Sud. Les gens se parlent et cela cre du lien. Nous ny voyons que du positif. Cette coopration est dvelopper .

    Une approche globale

    Concrtement, la province Sud a valid un plan de gestion pour la zone ctire Ouest qui stend de Bourail La Foa en passant par Sarrama, Moindou et Farino. Nous sommes responsables de la prservation des sites. Ds lors, nous avons une approche globale des mesures mettre en uvre prcise Pascal Vittori. Cette responsabilit sexerce en troite liaison avec les habitants de la zone ctire.

    Ainsi, nos agents provinciaux recruts pour surveiller la zone formulent des remontes pertinentes et des souhaits du comit de gestion vers la direction de lEnvironnement de la province Sud (DENV).

    Dailleurs, ces agents participeront aux prochains objectifs de protection de la zone ctire Ouest tels que, linstallation de mouillages cologiques et la mise en place de brigades terrestres pour lutter contre la pollution, et sensibiliser les populations locales la prservation de leur environnement.

    province-sud.nc

    Pour Pascal Vittori, les rsul-tats de la collaboration avec le comit de gestion de la zone cotire Ouest sont prometteurs.

    Mangrove prserve grce au travail de tous

    Emmanuel Coutures est formel : a marche . Le chef du service conservation de la biodiversit la province Sud a constat les effets bnfiques de lintervention des brigades maritimes dans la zone ctire Ouest. Dans la rserve de Ouano, on a not la rapparition despces comme le dawa, la saumone ou le napolon. Et Bourail, nos agents veillent avec succs sur les tortues lors de la saison de ponte.

    Ces rsultats nauraient pu tre obtenus sans cette prsence sur le terrain. Le classement au patrimoine mondial de lUNESCO navait pas suffit dissuader le braconnage regrette Emmanuel Coutures. Seuls les contrles ont eu un effet rel. Les agents des brigades

    de la nature ont pour mission dinformer, de contrler et de verbaliser. Ils sont asserments par le tribunal. Ils sont galement chargs de la lutte contre les espces envahissantes tels que les figuiers de barbarie et sassurent du suivi des amnagements sur les lots.

    En aot de cette anne, un diagnostic de rsultats sur la fausse passe de lle Verte a permis de dterminer la densit poissonneuse et de cibler la priode de reproduction. Ces donnes seront utiles pour les actions venir. Les brigades de la nature travaillent en synergie avec les comits de gestion qui sont des relais prcieux pour la province Sud souligne Emmanuel Coutures tout en remarquant : On monte en puissance .

  • Patrimone mondial | P15

    Patrimoine mondialZones protges

    e comit de gestion de la Zone ctire ouest, association but non lucratif qui relve de la loi du 1er juillet 1901, a t officiellement cr

    en novembre 2007. Sa composition, image fidle de la diversit des acteurs locaux, reflte la richesse culturelle, sociale et conomique de la rgion.Sa vocation, inscrite clairement dans ses statuts, lui permet de :

    Participer la concertation ncessaire, avec lensemble des collectivits comptentes, llaboration dune politique de prservation du bien ;

    Conduire une rflexion avec lensemble des acteurs locaux sur les actions en faveur de la prservation du bien ;

    tre une force de propositions pour la dfinition et la mise en oeuvre dun plan de gestion destin garantir lintgrit du bien ;

    Favoriser la communication et la sensibilisation de lensemble des parties prenantes et notamment des socioprofessionnels dont lactivit peut avoir un impact sur le bien ;

    Favoriser des actions de commu-nication et de sensibi l isation en direction du grand public ;

    Promouvoir des actions et expriences de dveloppement local durable ;

    Participer la rflexion sur la gestion concerte des biens en srie.

    Pour en savoir plus:Tl. 44 58 45

    http://zco-nc.com

    L

    Zone ctire ouest :un comit de citoyens pour protger le lagon

    De gauche droite : Audrey Marcel,Caramessy Augustine ,tavergeux christian,Alliette Marcel, Lylliane Guisgant, Eliane

    Hoveureux,Kaouda Claudia,Aifa Mylne,Patricia Fandos,Olivier Fandos,Thiriet Rosemay,Wimb Eugenie, Ito Waa.

    l'quipe

    P.Cha

    las

  • co-dcouvertes lle VerteSitue quelques encablures de la plage de la Roche Perce, lle Verte fait partie de la zone ctire Ouest (ZCO). Pour ceux qui ne connaissent pas encore ce petit coin de paradis, inscrit au patrimoine mondial de lhumanit, Manu Hernu propose des sorties co-dcouvertes partir de son gte, Surf Camp Nkwta, bas la Roche Perce. Passionn denvironnement, il vous amnera dans les moindres recoins de la Nra, de la mangrove aux fausses passes du grand rcif, en passant par lle Verte, la plage et les falaises de la Roche Perce, le bonhomme et la baie des Tortues. Un programme trs nature seulement deux heures de Nouma. Tous les jours de la semaine sur rservation.Le dpart est 8 heures depuis le jardin tropical du gte Surf Camp Nkwta, retour vers midi.

    Tl. : 43 23 26 www.nekweta.com [email protected]

    Shark Shield : un systmepour tenir les requins distance

    Il sagit dun dispositif de rpulsion lectrique permettant de maintenir une distance de 8 mtres les requins. Il permet aux surfeurs comme aux plongeurs de se sentir plus en scurit et de cohabiter plus sereinement avec les Seigneurs des ocans.

    Le Shark Shield est un appareil utilis comme quipement de protection individuelle contre les attaques de requins par les personnes qui le portent sur elles (plongeurs bouteille et chasseurs) ou se tiennent peu de distance, par exemple des surfeurs. Il fonctionne en mettant un champ lectromagntique dans leau ce qui irrite les ampoules de Lorenzini (organes sensitifs qui se situent sur la tte, le museau et autour des yeux et pouvant dtecter des champs lectromagntiques) des requins se trouvant proximit et donc tend les loigner. Le Shark Shield a t approuv par la marine australienne, aprs sept mois de tests. Cet quipement qui pse peine 380 grammes peut tre port autour de la jambe sans gner le plongeur. Il existe galement une version que lon peut fi xer sur une planche de surf.

    Des impulsions lectriques Son principe est simple : dans un rayon de 8 mtres environ, on envoie des impulsions lectriques qui sont insupportables pour lanimal. Car les requins, comme dautres espces de poissons, reprent leurs proies non pas grce la vue ou loue, mais grce llectroperception. Cest ainsi quils peroivent les champs lectriques mis par les autres animaux lorsquils bougent. Cest donc ce mme type dimpulsions quenvoie le dispositif Shark Shield, mais avec plus dintensit, provoquant une barrire invisible qui paralyse les requins et les empche de sapprocher trop prs. Il naurait aucun effet sur les autres poissons. Ce dispositif est respectueux de lenvironnement.

    Actualits

    tropical du gte Surf Camp Nkwta, retour vers midi.

    noter que cet appareil ne dispense pas des mesures de scurit habituelles.

    Actualit | P16

    Shark Shield : un systmepour tenir les requins distanceShark Shield : un systmepour tenir les requins distanceShark Shield : un systme

    Il sagit dun dispositif de rpulsion lectrique

    Actualits Actualits

    Nkwta

    DR

    DR

  • Actualit | P15

    ActualitZones protges

    Inaugur le 5 juillet dernier, le sentier pdagogique de Ouano, sur la commune de La Foa, est dsormais ouvert, pour le plus grand bonheur des randonneurs caldoniens, touristes et scolaires. Inscrit dans le programme de ralisation de sentiers dans les mangroves de la province Sud, du contrat de dveloppement 2006-2010 (tat-Province), ce sentier, dune longueur cumule de 10 kilomtres environ, inclut une partie de la mangrove de la baie de Chambeyron mais galement une portion de la plage de Ouano. Il offre un point de vue sur lensemble de laire marine protge de la zone. vocation pdagogique et touristique, il traverse divers types de milieux :mangrove, tannes et plages. Des panneaux pdagogiques prsentant les rles de la mangrove sont intgrs au parcours. Les publics viss sont les randonneurs locaux, les touristes ainsi que les scolaires. La commune de La Foa comporte deux coles maternelles, deux coles primaires et deux collges. Sarrama et Boulouparis disposent galement dune cole par commune. Le sentier devrait augmenter la frquentation de la presqule, et ainsi amliorer lactivit touristique de cette zone isole, mais dote de quelques entreprises touristiques (camping, restaurant, surf, sortie pche, ferme aquacole, etc.).

    Vous lattendiez avec patience ? Elle est arrive La programmation vnementielle du deuxime semestre 2012 des festivits de laquarium des Lagons de Nouvelle-Caldonie. Des ateliers pdagogiques pendant les vacances scolaires ; des nuits magiques avec des visites nocturnes organises sur la thmatique des baleines, mais aussi pour Halloween et la visite du pre Nol ; une fte de la recherche qui mettra en valeur de faon ludique les activits scientifi ques sur le suivi par satellite des dplacements des tortues dans le Pacifi que ; des animations rcurrentes comme le nourrissage des poissons, lanimation sur les mangroves, des rencontres avec les animaux du platier, la diffusion de quiz et de fi lms de quoi rjouir petits et grands ! Lvnement phare est lexposition interactive consacre aux gants des mers prvue jusqu mi-dcembre. travers une trentaine

    de panneaux, vous partirez la rencontre de ces grands requins, ctacs dents ou fanons, raies et poissons gants ces animaux de plus de quatre mtres qui habitent les eaux caldoniennes. Lexposition met en scne un jeune Lost, un bb de plusieurs mtres, pesant plus de dix kilos qui sest perdu dans locan et qui doit retrouver sa famille avec laide de son ami le dauphin. Est-il un ctac ou un poisson gant ou encore un bb requin, une future baleine ou une raie immense ? Grce au reefbook , le premier rseau social corallien construit comme une page facebook , ainsi qu de nombreux jeux interactifs, ces animaux nauront plus aucun secret pour vous ! Et noubliez pas, le lagon

    et ses habitants sont fragiles, nous devons tous en prendre soin. En savoir plus : www.aquarium.nc

    Des amnagements performantsPour assurer un maximum de confort aux visiteurs, des mnagements extrieurs ont t raliss : une aire de stationnement ; deux fars ; une table de pique-nique ; un deck dobservation ; 8 panneaux thmatiques et 9 ches espces graves dans de laluminium ;

    6 totems ; une table dorientation sur le pic Ouano.

    Une rando Ouano, a vous dit ?

    Tous laquarium !

    DR

  • Espaces naturels | P20

    Depuis janvier dernier, la Nouvelle-Caldonie possde une structure unique, le Conservatoire des espaces naturels (CEN). Bas Fou, prs de Kon, il a pour mission la prservation des espaces terrestres et maritimes du

    territoire. Dtails avec la directrice, Nathalie Baillon.

    ritable relais entre les services ou initiatives de ltat et les collectivits en charge de la gestion des sites, le Conservatoire

    des espaces naturels se veut tre avant tout une interface, un point de contact. Missionn par les trois institutions provinciales et le gouvernement caldonien, le CEN est linstance reprsentative des actions en faveur de la prservation de lenvironnement , souligne Nathalie Baillon, en poste depuis louverture de la structure.

    Un fonctionnement coopratifLe CEN est compos de trois personnes. Aux cts de la directrice, une responsable du programme Fort sche, un charg du suivi du Patrimoine mondial et bientt un assistant administratif et fi nancier. Lquipe travaille en troite relation avec le conseil dadministration. Celui-ci a en charge la validation des orientations stratgiques, de la programmation pluriannuelle, du programme annuel, des oprations associes et du budget. Dautre part,

    un conseil scientifi que, compos de lInstitut agronomique de Nouvelle-Caldonie (IAC), lInstitut de recherche p o u r l e d v e l o p p e m e n t ( I R D ) , lUniversit de Nouvelle-Caldonie (UNC), lIfremer et un reprsentant du haut-commissariat, apporte son expertise au conseil dadministration. Il aide llaboration de la pro-grammation, fournit des avis, tout en effectuant une veille scientifi que. Enfi n, un groupe technique, form de onze partenaires*, est force de proposition concernant le programme annuel et les oprations associes.

    texte Amlie Rigollet

    V

    Le Conservatoire des espaces naturels, relais de coopration locale

    DR

  • Espaces naturels | P21

    Espaces naturelsZones protges

    Sauvegarder la fort sche et valoriser le lagon La fonction premire de la structure est la gestion du programme Fort sche, intgr au sein du CEN, et la coordination et la gestion des biens inscrits au Patrimoine mondial de lUnesco , souligne la directrice. En effet, sur les 22 sites de fort sche dj identifis comme prioritaires, le CEN souhaite avancer tape par tape. Nous travaillons chaque anne sur cinq sept sites , prcise-t-elle. Plus de 10 000 plants ont dj

    t mis en terre chaque anne, en particulier au Ouen Toro et sur llot Leprdour. Le programme Fort sche a galement pour vocation la valorisation de son cosystme fragile. Cette mission est sous-missionne au Centre dinitiation lenvironnement (CIE) qui sensibilise les lves, travers des tournes dans les tablissements scolaires. Assurer le maintien de lintgrit du bien inscrit lUnesco fait galement partie intgrante des missions du CEN. Pour cela, la structure nhsite pas mettre en place des chantiers

    de valorisation et des actions de d v e l o p p e m e n t s o u t e n a b l e , e n collaboration avec les acteurs du tourisme. Lobjectif est de faire du lagon lun des atouts majeurs de la Nouvelle-Caldonie.

    * Les trois provinces, les trois centres de

    recherches locaux (IAC, IRD et Universit),

    le gouvernement, ltat et trois associations

    environnementales : WWF, Ensemble pour la

    Plante (EPLP), Conservation Internationale

    (CI).

    Le Conservatoire des espaces naturels, relais de coopration locale

    En charge du dossier Unesco

    DR

    Cinq ans aprs linscription de six zones au Patrimoine mondial de lUnesco,

    la Nouvelle-Caldonie voit lheure du bilan approcher. Le CEN doit rendre un rapport sur ltat de conservation

    des zones classes, ainsi quun rapport priodique , stipule Nathalie

    Baillon du CEN. Pour cela, un comit technique Patrimoine mondial a t cr en mai dernier. Il nous appuie dans la rdaction collgiale du rapport, rendre

    le 1er fvrier 2013 , conclut-elle.

  • Tous types danalyses Eau de mer Eau douce : distribution et superficielle Eau use Eau de process Sdiments boues et sols

    Contactez-nous, nous tudierons toutes vos demandes. Ouvert du lundi au jeudi de 7h30 17h et le vendredi de 7h30 16h.Tl. 24 94 12 - Fax : 24 12 29 - Email : [email protected]

  • Protger | P25

    ProtgerZones protges

    La Zone ctire ouest a t retenue devant lUnesco pour ses paysages exceptionnels, sa forte biodiversit, la prsence despces emblmatiques et lexistence daires marines protges. Le magazine Zones protges a souhait interroger Mylne Afa, prsidente du comit de gestion de la ZCO (Zone ctire ouest), pour en savoir plus sur le comit.

    Zones protges : Vous tes membre de la ZCO depuis sa cration il y a cinq ans, et en dbut danne, vous en tes devenue la prsidente. Au dpart, pourquoi avoir ralli le comit de gestion ? Mylne Afa : Je lai rejoint en qualit dagricultrice. Ctait dans ma faon dtre de respecter lautre et de respecter la Terre. Cest le rsultat de lducation quon ma donne. Jai aussi prouv le besoin de mengager en 2007, un an avant linscription au Patrimoine mondial, parce que ctait un beau projet participatif, qui correspondait exactement mes convictions. Cest vrai quon aime notre pays, on en est fi ers ! Alors, que

    lUnesco vienne le confi rmer a donn de la valeur notre patrimoine. Nous nous sommes engags rapidement, et lpoque, nous navons pas vraiment mesur lampleur du projet. Aujourdhui, nous avons besoin de plus de moyens, car nous sommes tous des bnvoles.

    Le comit de gestion de la ZCO est-il aid par les institutions ?De 2,5 millions CFP de subvention nous sommes passs 1 million aujourdhui. Il faudrait embaucher du personnel qualifi comme, par exemple, un directeur ou animateur. Nous manquons galement de moyens de surveillance, il ny a que

    cinq personnes la brigade de protection du lagon, laquelle soccupe aussi de la surveillance de la chasse aux roussettes et aux notous dans la zone tampon terrestre. Pour faciliter la tche de ceux-ci, il faudrait aussi uniformiser les diffrents codes de lenvironnement.

    Et puis nous avons pleins de projets !Lesquels, par exemple ?Nous avons inaugur en juillet le sentier de la mangrove de Ouano. Car la mangrove est essentielle : elle est lie la fort, qui est une zone de tampon terrestre aussi prcieuse que la mangrove, et abrite des espces endmiques et emblmatiques

    Interview Nathalie Darricau

    Mylne Afa prend trs cur la mission du comit de gestion de la Zone ctire ouest, quelle prside depuis janvier 2012.

    Aujourdhui, nous avons besoin de plus de moyens

    P.Chalas

  • Le label Unesco a donnde la valeur notre patrimoine

    Ici le platier rticul de Moindou

    importantes pour la communaut ocanienne. En fait, tout est li, dans la Nature : la rivire, la fort, la mangrove... Ouano, il y a aujourdhui un sentier de dcouverte, des totems, et des panneaux pdagogiques. Cest un beau projet quil va falloir faire vivre. Il faut que les institutions, la population, les tribus et les clans y participent.

    Quel accueil vous rservent les coutumiers ?Nous travaillons trs bien avec eux. Ils sont prsents, et parfois mme indispensables, car sans eux, sur certains projets, on ne pourrait pas parler de sujet comme la toponymie. Nous travaillons en bonne intelligence et, au sein du comit

    de gestion, le monde kanak simplique beaucoup car il est directement concern par les problmes denvironnement : certaines familles ont pour totem des animaux comme par exemple languille qui disparait cause de la pollution des cours deau. Cest tout cela quil faut prserver travers linscription au Patrimoine mondial de lhumanit lUnesco.

    De quoi avez-vous besoin pour tous vos projets ?Dunit entre les associations environnementales que lon doit fdrer au travers de partenariat. Nous serons ainsi plus forts. Il est important que lintrt collectif prime sur tout le

    reste. Linscription au Patrimoine mondial na pas encore t explique tous les Caldoniens. Et lorsquelle la t, elle na pas toujours t comprise. Il faut encore informer et sensibiliser. Il y a aussi de nombreuses choses mettre en place, comme installer des fosses septiques prs des rivires, interdire les brlis, etc. La liste est longue...

    Protger | P26

    DR

    DR

    M.Dos

    dane

    - Provinc

    e su

    d

  • Protger | P28

    La faille de Po, une saigne trs troite dans le rcif et le lagon, est un ancien lit de rivire dune profondeur moyenne de 20 mtres | DR

  • Protger | P29

    ProtgerZones protges

  • Protger | P30

    Lenvironnement se veut dsormais une des principales composantes du management des entreprises. Car rduire et matriser ses impacts sur lenvironnement et en faire une

    stratgie de dveloppement est un vritable atout pour se diffrencier et valoriser son image. En plus dtre performant. Explications.

    ivot du dveloppement durable, le Systme de m a n a g e m e n t e n v i r o n -nemental (SME) est un mode

    dorganisation interne qui permet lentreprise de construire une dmarche damlioration continue de ses performances environnementales. P ro p o s p a r p l u s i e u r s b u re a u x dtude, ce dispositif pointe son nez en Nouvelle-Caldonie.

    Une dmarche dvelopper Si les dmarches volontaires font fi gure dexceptions, le SME est

    encore souvent choisi par les entreprises lorsquil y a une incitation fi nancire (subvention des Provinces et de la CCI) ou par une pression exerce par la maison mre , dans le cas, par exemple, des groupes miniers. Pourtant les enjeux du SME sont multiples. Dj parce quil est ltape obligatoire pour obtenir une certifi cation environnementale, du type Iso 14001 : aprs avoir effectu la dmarche de matrise des impacts, un certifi cateur offi ciel examine le rsultat. Afi n dencourager les entreprises sorienter vers une certifi cation environnementale, au niveau national,

    lISO 14001 a t simplifi e, et dcline pour les entreprises de moins de 50 salaris travers la marque ENVOL, lEngagement volontaire de lentreprise pour lenvironnement. Pour Vincent Talbot de lInstitut de la Qualit cest une dmarche vraiment adapte au contexte caldonien des petites entreprises o nous avons pu mettre en place un plan daction concret et un tableau de bord de pilotage en quelques mois . Leffort fi nancier est en outre peu contraignant, car le cot daccompagnement par le bureau dtude (350 000 F FCP en moyenne) est pris en charge hauteur

    Management environnemental : une opportunit pour les entreprises

    texte Audrey Frmond

    P

    DR

  • Protger | P31

    ProtgerZones protges

    de 50 % par la CCI ou les Provinces. Mais au-del de lacquisition dune certifi cation, le SME prsente dautres avantages

    Des bnficespour lentrepriseSi la mise en place du SME ncessite un investissement fi nancier, lanalyse environnementale peut rvler des dysfonctionnements de gestion et donner lieu une amlioration du contrle des dpenses et une rationalisation des pratiques. Les cots lis la consommation dnergie, deau, de consommables, de matires premires ou la gestion

    des dchets sont ainsi optimiss. Fond sur lamlioration continue et des perspectives long terme, le SME permet notamment un meilleur lissage des cots dinvestissement et limite les pertes dargent lies une rfl exion sur le court terme. Au-del de laspect conomique, lintrt est aussi de se placer sur le march. Les entreprises qui suivent cette dmarche sont privilgies. Comme le souligne Vincent Talbot, dici deux trois ans, il y aura des critres lis au respect de lenvironnement dans les appels doffres des marchs publics. De plus, les groupes miniers sont en cours de certi cation ISO

    14001 et vont imposer des exigences environnementales de plus en plus fortes leurs sous-traitants .

    Mode demploiet accompagnement En Nouvelle-Caldonie, plusieurs structures proposent cet accom-pagnement (lInstitut de la Qualit, Caldonie Environnement, A2EP) qui se traduit par un travail portant sur la gestion de lenvironnement, le processus de production et la communication interne et externe. Lobjectif est didentifi er les impacts, les analyser, puis mener des actions pour les rduire au moyen dune

    Management environnemental : une opportunit pour les entreprises

    Vincent Talbot, Directeur de lInstitut de la qualit | M.LeChelard

  • politique dentreprise et dindicateurs de suivi. La dmarche consiste dabord vrifi er la conformit de la socit par rapport la rglementation environnementale, puis une tude dimpact environnemental est ralise par le bureau dtudes, cest lidenti cation de lensemble des consquences que peut avoir lentreprise sur lenvironnement ,prcise Vincent Talbot. Tous les postes de dpenses de lentreprise sont

    passs en revue (consommation en eau, lectricit, carburant, consommables). missions atmosphriques, eaux uses et dchets sont galement rpertoris, ainsi que limpact sur le paysage ou encore les nuisances sonores ou olfactives. Puis ces impacts sont analyss et hirarchiss. Un plan dactions prioritaires avec des consignes prcises est alors remis lentreprise. Pour laider dans cette tche, elle dispose dun tableau de

    bord personnalis, ralis par le bureau dtude qui lui permet de piloter sa dmarche de matrise dimpact. Enfi n pour sassurer que lentreprise reste performante, le SME prvoit une valuation annuelle sous forme daudit interne.Si cette dmarche prsente un investissement pour une entreprise, ses retombes sur la comptitivit prouvent quel point respecter lenvironnement est salutaire.

    Protger | P32

    DR

  • Rencontres | P34

    Maire de la commune de Bourail depuis trois dcennies et prsident par intrim de lAssociation des maires de Nouvelle-Caldonie, Jean-Pierre Afa livre les avances de la

    commune en matire denvironnement. Un travail effectu main dans la main avec le comit de gestion de la zone ctire Ouest (ZCO).

    Zones protges : Quand a dbut la participation de la commune de Bourail dans le comit de gestion de la zone ctire Ouest ?Jean-Pierre Afa : Depuis 2008, nous nous sommes impliqus fortement en faveur de la ZCO. Nous avons toujours cherch prserver notre littoral qui est aujourdhui, sur la totalit de sa surface, inscrit au patrimoine mondial de lUnesco. De l, nous avons effectu une veille accrue sur ce qui touchait lenvironnement en investissant prioritairement sur un programme quinquennal dassainissement dont les travaux sachvent cette anne. Cette

    opration qui reprsente un budget dun milliard de francs a t fi nance travers le contrat de dveloppement tat/Province/Commune, des emprunts et des fonds propres de la mairie. Cest ce qui aura permis la mise en place dune politique de protection de lenvironnement travers une gestion de la qualit des eaux. La poursuite de nos actions en faveur de la prservation de notre environnement se justifi e par la cration, en 2008, du Conseil de leau de la valle de la Nera qui inclut galement la partie est de Moindou. Nous sommes conscients que ces eaux qui partent dans le lagon doivent tre conformes

    aux normes environnementales afi n de prserver les coraux et les rcifs. On note dailleurs une vritable prise de conscience de la population. En effet, le Conseil de leau intresse davantage le citoyen. Pour nous, ce travail sur la qualit de leau a dbut ds les annes 80. En effet, dans le cadre de la dlivrance dautorisations de baignade dans la Nera, nous avions demand la Direction des affaires sanitaires et rurales (Davar) des analyses deau. Les donnes qui nous ont t restitues sont trs intressantes et rvlatrices. Elles nous servent aujourdhui lorsque des associations environnementales nous

    texte Amlie Rigollet

    Mylne Afa prend trs cur la mission du comit de gestion de la Zone ctire ouest, quelle prside depuis janvier 2012.

    Bourail,un trsor prserver

    Mairie de Bourail

  • RencontresZones protges

    interrogent pour prouver que la qualit de leau est conforme aux normes.

    Que signi e pour vous la participation de la commune au sein du comit de gestion de la ZCO ?Avant dtre maire, je suis citoyen responsable. Et il vaut mieux prvenir que gurir. La nature est facile dgrader mais diffi cile rtablir. Dans cet ordre dide, nous avons demand et fortement insist sur la mise en place dune politique de protection de la fort sche de Deva et Po. Cela a t pris en compte et les services y travaillent depuis 3 ans. Ce patrimoine est fragile et devient rare puisque sur les 1 % de fort sche restante en Nouvelle-Caldonie, un tiers se situe Bourail. Il est donc ncessaire de la prserver et de la reconstituer. Seule cette forte prise de conscience permettra de faire avancer les choses.

    Quelle est limplication de la commune dans la ZCO ?Je le rpte, cest la ZCO qui est responsable devant le comit dexpert Unesco. Leur prochaine mission est dailleurs prvue en dbut danne 2013. La commune sassocie des actions

    de la ZCO, comme le ramassage des dchets mnagers la tribu de Table Unio en partenariat avec la commune de Moindou. La commune a soutenu cette action afi n dviter une accentuation des risques de pollution de la Nera. Il y a une vraie imbrication entre les actions de la commune et celles de la ZCO. La commune contribue galement au nettoyage du littoral et ce titre elle est prte soutenir et accompagner la ZCO dans des actions de plus forte envergure.

    Quels moyens techniques ou nanciers la commune apporte-t-elle la ZCO ?Depuis le dbut, nous hbergeons lassociation au sein de locaux appartenant la commune. Ils sont situs la sortie nord du village. Nous avons t les seuls leur proposer cette aide. Nous leur avons fourni galement du matriel et du mobilier pour quils soient immdiatement oprationnels sur leurs missions. Quelles sont les actions venir engages par la commune en faveur de lenvironnement ?Bourail met tout en uvre pour le reverdissement des berges rodes.

    Cela passe par la plantation de vtivers qui retiennent les sols grce leur enracinement. Cest une technique quutilisaient dj les vieux soucieux avant nous de la protection des berges contre les courants. Ces essais sont intressants et nous esprons les prenniser. Ils contribuent viter la pollution rcifale due aux inondations. Par ailleurs, nous contribuons au reboisement du littoral via la plantation darbres endmiques de fort sche. Sur ce point, la Province sud manifeste une volont daller vite et loin. La commune participe aussi des actions environnementales mises en place par le Conseil de leau, qui sinvestit fortement dans des actions de sensibilisation auprs des scolaires. Enfi n, nous avons reu dernirement les rsultats de notre plan de scurit sanitaire des eaux (PSSE). Le Conseil de leau va mettre en place une campagne de communication relative ces donnes. Il sagira surtout dune dmarche prventive auprs des scolaires. Faire changer les mentalits est lun des dfi s les plus diffi ciles relever.

    Rencontres | P35

    Lle Verte Bourail | M.Dosdane - Province sud

  • Le Bonhomme de la Roche Perce vu de la baie des Tortues | T.Mal

  • Rencontres | P37

    RencontresZones protges

    T.M

    al

    Le Bonhomme de la Roche Perce vu de la baie des Tortues | T.Mal

  • Rencontres | P38

    Maire de la commune de La Foa, Corinne Voisin travaille troitement, depuis 2007, avec le comit de gestion de la Zone ctire ouest (ZCO). Une dmarche importante qui tient cur la commune , laquelle veut prserver son tourisme vert et son quilibre environnemental.

    Zones protges : Depuis quand la commune de La Foa simplique-t-elle dans le comit de gestion de la ZCO ?Corinne Voisin : Nous avons commenc les dmarches avec la ZCO avant mme le classement des biens au Patrimoine mondial de lUnesco, cest--dire en 2007. cette poque, Philippe Goms tait prsident de la province sud. Grce lui, le dossier a t engag de manire plus aise. 2007 fut une anne importante pour la commune. En effet, elle a t marque, dans le cadre dune gestion participative, par la cration du Conseil de leau. Nous avions identifi plusieurs problmatiques, et cest cette solution qui a t retenue.

    Que signi e pour vous lengagement de la commune au sein de la ZCO ?Notre rle tait avant tout de motiver la socit civile. Il faut savoir quil est dj trs diffi cile de maintenir le tissu associatif. Beaucoup de personnes ressources manifestent lenvie de faire, mais les dmarches administratives les dcouragent. Dans la commune, sur la quarantaine dassociations sociales et culturelles, aucune nest malheureusement ddie lenvironnement. Nous souhaitons accompagner la socit civile afi n quelle devienne actrice de cette problmatique. En sinscrivant dans les

    actions de la ZCO, nous donnons un forum la collectivit pour quelle puisse sexprimer, et agir. Cest avant tout un espace de concertation, dapport de connaissances.

    De quelle manire la commune sest-elle engage dans le comit de gestion ZCO ?Comme chaque anne, La Foa organise la trs attendue Fte de leau. Pour cette sixime dition, nous avions propos la ZCO dutiliser cet vnement comme moyen de sensibilisation. Par ailleurs, nous participons rgulirement aux runions dinformation du comit de

    texte Amlie Rigollet

    Mylne Afa prend trs cur la mission du comit de gestion de la Zone ctire ouest, quelle prside depuis janvier 2012.

    Corinne Voisin, maire de La Foa : Notre rle est de motiver la socit civile

    P.Chalas

  • RencontresZones protges

    gestion. Ce sont de vritables forums dchange et dinformation permettant de trouver des solutions ensemble. Enfi n, au mois doctobre, nous allons accueillir la runion annuelle du comit, regroupant lensemble des membres des six comits que compte la Nouvelle-Caldonie.

    Quelles sont les actions de dveloppement durable menes par la commune ?Nous avons fourni des efforts particuliers en matire de gestion des dchets. Depuis quatre ans, nous avons tendu la collecte des ordures sur lensemble de la commune. Aujourdhui, 95 % des dchets sont ramasss. travers la cration du Syndicat intercommunal vocation multiple (SIVM), nous ne stockons plus les dchets sur la commune. Ils sont collects au Centre de transfert et de tri (CTT), pour ensuite tre envoys Gadji qui en assure le traitement. Cette dmarche est partage avec trois communes voisines : Sarrama, Moindou et Farino. La mutualisation des moyens nous permet de diviser les cots de traitement des ordures mnagres, qui slve 35 millions de francs par

    an. Les communes se les partagent au prorata des dchets produits.

    Et quen est-il en matire damnagement urbain ?Sur ce point, La Foa est prcurseur grce notamment son Plan durbanisme directeur (PUD), cr en 2000. Nous sommes la premire commune de Brousse en possder un. La municipalit cherche matriser son dveloppement et donc lamnagement de lespace. Le littoral de La Foa est bien protg, par exemple, et nous sommes en train de mener un travail dextension damnagement des espaces verts. Nous souhaitons garder cette image de commune verte, entre montagnes et lagon bleu. Dautre part, nous avons acquis rcemment 10 hectares de terre au bord de la RT1. Ce foncier est travers par la rivire. Le but est de la valoriser et dy implanter un centre dactivits nautiques. Des tudes durbanisme sont actuellement en cours. Via ce projet, nous souhaitons valoriser cette zone humide, compose de sujets vgtaux remarquables. Nous imaginons galement, ce mme endroit, la cration despaces culturels,

    de commerces et de services publics. terme, il sagira dun norme espace naturel de loisirs, source demplois.

    La Foa est galement rpute pour sa forte activit agricole, quen est-il aujourdhui ?En effet, notre commune est connue pour sa production de caf, dagrumes, de produits vivriers mais aussi dlevage. Nous souhaitons que la commune dveloppe lagriculture raisonne et le tourisme vert. Dailleurs, nous allons ouvrir dici quelques semaines une permanence de la chambre dAgriculture de Nouvelle-Caldonie. Grce cette nouvelle antenne, nous esprons aider les acteurs du monde agricole diversifi er leur production agricole sur la zone. Ils sont reprsentatifs de la richesse de notre terroir et des populations qui la composent. Enfi n, chaque samedi matin, un march du village runit une poigne de producteurs vivriers locaux. Tous viennent vendre leur surplus de la semaine. Cela permet de trouver facilement plantes, produits de la pche et produits vivriers.

    Rencontres | P39

    La rivire de La Foa et sa mangrove exceptionnelle | DR

  • Rencontres | P40

    Le banian laisse pendre ces racines jusquau sol... Cest larbre symbole sous lequel les Chefs Kanak palabrent | S.Camille

  • Rencontres | P41

    RencontresZones protges

  • Rencontres | P42

    Petite commune de prs de 800 mes, Moindou stend sur32 000 hectares, entre lagon, forts et monts. Joseph Peyronnet,

    maire depuis 2008, tente de prserver ces espaces naturels uniques avec laide de ses administrs. Portrait.

    Zones protges : Quelles actions avez-vous dj engages en partenariat avec le comit de gestion de la Zone ctire ouest (ZCO) ?Joseph Peyronnet : Le 17 juillet dernier, nous avons profi t de la priode de vacances scolaires pour mettre en place, en partenariat avec le comit de gestion de la ZCO, une opration de ramassage des dchets la tribu de Table Unio. Lorganisme Trecodec, la province Sud, la mairie et la ZCO ont particip de manire fi nancire et logistique cette opration. Une vingtaine denfants et dadultes y ont particip. Ce fut une vraie russite. Lobjectif tait de sensibiliser les plus jeunes la protection de lenvironnement via lapprentissage de la gestion des dchets. Et les enfants, on le sait, sont trs prescripteurs auprs de leurs parents, parfois moins sensibiliss queux ces problmatiques. Nous esprons poursuivre ces actions sur le terrain. En 2009 et 2010, nous avions galement conduit une opration du mme ordre, concernant cette fois-ci la rcupration des vhicules hors dusage. Enfi n, depuis que Moindou fait partie du Syndicat intercommunal vocation multiple (SIVM),

    lancien dpotoir a t ferm (2011). Il faut simplement que la population joue le jeu et vite de laisser les dchets dans la nature.

    Que signi e pour vous cet engagement au sein du comit ZCO ?Nous avons pleinement conscience de limportance de protger notre environnement. Il est ncessaire de prendre soin surtout du rcif. Mais cette dmarche doit tre porte par les associations. Les membres actifs de ces structures ont beaucoup dides. Ils ont un rle fdrateur envers la population. On constate cette dynamique lors des runions de la ZCO dans lesquelles beaucoup de pcheurs, chasseurs, agriculteurs et leveurs de Moindou interviennent rgulirement.

    Quelles actions de dveloppement soutenable sont engages par la municipalit de Moindou ?En tant que directeur technique de la commune entre 1980 et 1999, jai prioris le dossier de la gestion de leau ds mon lection en tant que maire, il y a quatre ans. Un diagnostic a t ralis en 2009 et 2010 dans le cadre du Plan de scurit

    sanitaire des eaux (PSSE). Lobjectif tait de recenser lalimentation en eau potable sur la commune. Ensuite, une liste dactions dployer fut dfi nie. Sa mise en application a dbut en 2011. Ce chantier, dun montant de 200 millions de francs, a t fi nanc par la commune et le Fonds europen de dveloppement (FED). Suite ce bilan, une srie de petites oprations devaient avoir lieu afi n damliorer la gestion de leau. Nous avons commenc par poser un fi ltre et un rservoir pour effectuer la chloration de leau Table Unio. Aussi, des robinets, cadenas et cuves ont t installs. Des tranches drainantes ont galement t creuses. Puis, nous nous sommes quips dun logiciel de suivi de gestion de leau. De 2008 2012, nous avions tellement avanc dans ces travaux que nous avions mme de lavance sur le PSSE. En effet, 70 % des actions demandes ont t ralises au cours de cette priode. Trs attentive au dveloppement de produits de dveloppement soutenable, la municipalit a quip Foniboya de panneaux photovoltaques et dun rservoir deau de 50 000 litres, fonctionnant dsormais 100 % lnergie solaire.

    Joseph Peyronnet, Moindou la pointe

    Plantation de palmiers royaux | DR

    A.Rigollet

    DR

    texte Amlie Rigollet

  • Rencontres | P43

    RencontresZones protges

    Plantation de palmiers royaux | DR

    E.Aup

    lats

  • Rencontres | P44Rencontres | P44

    Tout autour de la Grande Terre, sur 1 600 km le long , une muraille sous-marine forme la deuxime plus grande barrire de corail au monde E.Aubry - Province nord

  • RencontresZones protgesRencontresZones protges

    Rencontres | P45Tout autour de la Grande Terre, sur 1 600 km le long , une muraille sous-marine forme la deuxime plus grande barrire de corail au monde E.Aubry - Province nord

  • Rencontres | P48

    Maire depuis 2001 de la commune de Farino, Ghislaine Arlie est galement prsidente de la Commission de lenvironnement la Province sud depuis trois ans. Une

    double fonction qui lui offre une vue densemble sur les actions mener en matire denvironnement.

    Zones protges : Depuis quand la commune de Farino simplique-t-elle au sein du comit de gestion de la Zone ctire ouest (ZCO) ?Ghislaine Arlie : Nous nous sommes impliqus ds 2007 dans les tapes de prparation du Plan de gestion. Ce travail tait avant tout participatif, puisquil engage diffrents acteurs. Les nombreuses runions, peu prs tous les quinze jours, avaient lieu sur Bourail ou La Foa. Avec Sarrama, nous sommes les deux seules communes de la ZCO ne pas avoir despace maritime. Nous avons nanmoins le mme investissement, notamment en faveur de nos espaces forestiers, comme le parc des Grandes Fougres, gr par un Syndicat mixte. noter que nous avons aussi un Point I dans notre commune.

    Que signi e pour vous la participation de la commune au comit de gestion de la ZCO ?Notre participation est trs reprsentative de notre engagement en faveur de la prservation des espaces naturels. En effet, je souhaite souligner que deux associations environnementales ont t cres dans la commune cette anne. Il sagit de Farino plus b et de lentit Les amis du parc . La premire organise des actions de ramassage de dchets, et la seconde des actions dans le parc des Grandes Fougres comme des replantations, aide la mise en place de larboretum, etc.. Mais ces deux associations nhsiteront pas se dplacer sur les autres communes de la zone ZCO pour soutenir des actions du comit dans le domaine de

    lenvironnement. Nous sommes ers de ces deux structures associatives trs rcentes et dj trs dynamiques !

    Comment intervient la commune dans la ZCO ?En dehors des actions de protection des sites naturels, nous aiderons le comit de gestion organiser sa premire fte annuelle. Lanimation, cest incessant. Il y a de nombreuses choses mettre en place. Nous allons dailleurs embaucher un animateur pour organiser cette dynamique sur le plan matriel et logistique. Il ne faut pas non plus trop sparpiller dans nos actions, pour se concentrer plutt sur celles du Plan de gestion du comit.

    texte Amlie Rigollet Ghislaine Arlie, un maire engag

    P.Cha

    las

  • Rencontres | P49

    RencontresZones protges

    En tant que prsidente de la Commission de lenvironnement de la province Sud, cette fois-ci, pouvez-vous nous expliquer de quelle manire la Province sinvestit dans le comit de gestion ?La commission se charge dexaminer, chaque mois, les dossiers qui passent ensuite en assemble de province. Des commissions extraordinaires ont lieu rgulirement. Ensuite, la Direction de lEnvironnement (DENV) excute les objectifs mis par lExcutif. Emmanuel Coutures et Nicolas Rinck, qui travaillent avec nous, font partie de ce service. Des visites de terrain, des actions ad hoc nous permettent dagir principalement en matire dinformation et de sensibilisation la protection de nos espaces naturels.

    De quelle manire la province Sud intervient-elle au sein du Plan de gestion de la ZCO ?

    Tout dabord, je tiens rappeler quil nest pas question de suivre dautres actions que celles dtermines dans le Plan de gestion. Nicolas Rinck, technicien la DENV, a pour mission de recadrer sur le terrain certaines actions. Jentends par l que le risque repose sur le fait que les acteurs deviennent eux-mmes gendarmes .Chacun doit matriser son rle. Les acteurs se donnent beaucoup. Mais ils doivent avant tout faire remonter linformation au comit et ensuite aux techniciens de la Province. En tant que prsidente de la Commission provinciale charge de lenvironnement, quel message portez-vous actuellement envers ces bnvoles ?Il faut que les gens comprennent que nous faisons tout cela pour eux. Nous les

    accompagnons dans la protection de leur environnement. La population doit intgrer le fait que les agents provinciaux sont l pour les aider. Et nous avons besoin deux pour faire ce travail. Le comit a ralis un norme travail. Je tiens fliciter Mylne Afa, la prsidente du comit de gestion de la ZCO, pour le travail accompli, ainsi que la prcdente prsidente, Antonia Mimard. Il faut que les acteurs continuent soutenir leur reprsentante, car il y a beaucoup faire. En matire denvironnement, je constate que les gens ont eu une relle prise de conscience. Ce qui compte maintenant, cest que les volonts des uns et des autres se fdrent. Ce qui est important, cest de faire les choses ensemble. Les lus ont aussi besoin de soutien et dinformation pour agir leur niveau.

    Situ sur les communes de Farino, Sarrama et Moindou, le Parc des grandes fougres est une rserve de la province Sud | DR

  • Rencontres | P50

    A Farino, village situ 450 mtres daltitude, la place du march offre une vue magnifique sur la valle et le lagon | DR

  • Rencontres | P51

    RencontresZones protges

  • PILES etACCUMULATEURS USAGS

    BourailBourailBourailBourailBourailBourailFarinoLa FoaLa FoaLa FoaLa FoaLa FoaLa FoaLa FoaMoindouSarrama

    ACCUMULATEURS USAGSACCUMULATEURS USAGSACCUMULATEURS USAGSACCUMULATEURS USAGSStation SHELL Station MobilLeader Price MairieDchterie Bourail InformatiqueMairieLeader PriceStation MOBIL Station SHELLSIVMMairieDchterieSyndicat d'initiative MairieStation Mobil

    BourailLa Foa

    DchterieDchterie

    BATTERIES AU PLOMBUSAGES

    BoulouparisBourailLa Foa

    DchterieDchterieDchterie

    BourailBourailLa FoaLa FoaMoindou

    Station SHELLDchterieStation SHELLDchterieAteliers Municipaux

    BourailLa FoaLa Foa

    DchterieStation SHELL La FoaDchterie

    HUILES USAGES

    ACCUMULATEURS USAGS

    VHICULESHORS D'USAGEMOTOCYCLES - QUADS

    PNEUMATIQUES USAGS

    Le recyclage des dchets nous concerne tous, trions-les !

    www.trecodec.ncListe des points de collecte :

    05 28 28

  • Dossier | P54

  • Dossier | P55

    DossierZones protges

    Quand on dispose dune biodiversit exceptionnelle et dun lagon class au Patrimoine mondial de lhumanit lUNESCO, les eaux

    uses, considres comme pollues, reprsentent une forte menace. Mais actuellement, quel est le danger pour la ZCO?

    texte Audrey Fremond

    P.Cha

    las

    Audrey Fremond

    Eaux uses : restons vigilants !

  • La problmatique est quil y a des lacunes en matire de rglementation sur le traitement

    des eaux uses, ainsi quun manque dinformation et de structures , entame Amaury Pachurka, directeur dlgu de la CSP-Fidlio. Des propos soutenus par un certain nombre de professionnels impliqus dans le traitement des eaux uses. Et cela pour diverses raisons

    Les ef uents domestiquesEn la matire, le problme est li aux fosses septiques, fortement rpandues sur le territoire : la dispersion de lhabitat en Brousse rend impossible la gnralisation de lassainissement collectif. Mais l o le bt blesse, cest que la plupart des dispositifs dpuration individuels existants ne disposent pas de lit dpandage (le taux dpuration nest alors que de 30 %).

    Et si en Mtropole les usagers sont tenus de faire vidanger et nettoyer leur fosse tous les 3 ou 4 ans, sur le territoire, il ny a aucune obligation. Comme le souligne Amaury Pachurka : Souvent les vidangeurs interviennent alors que la cuve est pleine, cest plus du curatif que du prventif . Or une cuve qui nest pas vidange frquemment perd de son effi cacit

    Un manque de structures de traitementSi labsence de rglementation nuit la frquence des vidanges de fosses septiques, lloignement de lunique station de traitement sur le territoire (centre de la CSP-Fidlio Nouma) nencourage pas les usagers vider rgulirement leur cuve Et pour cause : pour un particulier demeurant en province Nord, la facture peut atteindre 150 000 F CFP !

    Ce problme de distance et de cot concerne galement certains effl uents industriels, notamment les bacs graisse (de la restauration), entretenus par des socits de vidange, lesquelles, aprs pompage des graisses, les amnent pour traitement au centre de la CSP-Fidlio Nouma.Pour dautres effl uents industriels, comme les effl uents hydrocarburs, leur traitement est vraiment dlicat puisque, sur le territoire,

    Dossier | P56

  • DossierZones protges

    La dgradation dune bouteilleen plastique peut prendre jusqua 500 ans.. | P.Chalas

    Dossier | P57

  • Dossier | P58

    il nexiste aucune solution !Eaux souilles par les hydrocarbures dans les garages, stations-service, stations de lavage, ateliers sur mine toutes sont pures au moyen dun sparateur dhydrocarbures, qui doit tre entretenu par une socit de vidange. Actuellement, la seule opportunit dassainissement, co-teuse certes pour le producteur du dchet, est lexportation vers la Nouvelle-Zlande par la socit Socadis (spcialise dans lexportation de dchets dangereux).

    Des rglementations en perspectiveEn matire de rglementation, sont rgis par le Code de lenvironnement les systmes de traitement collectif partir de 50 quivalent-habitants ; en dessous, cest du ressort du pouvoir de police du maire. Autrement dit, les problmes lis aux fosses septiques doivent tre grs par le maire, garant de la salubrit publique. Cependant, les collectivits publiques sont conscientes des insuffi sances du cadre rglementaire qui relve de plusieurs comptences croises (sant, environnement, salubrit publique). Les r exions sur une rglementation en matire dassainissement individuel sont engages, explique Maud Peirano, chef du service de la prvention des pollutions et des risques la Direction de lenvironnement. Elle pourrait permettre aux communes de sy rfrer dans le cadre de linstruction des permis de construire. Le contexte technique est complexe et long, car il encadre les modes dassainissement individuel, normalise certains systmes, et doit prvoir les priodicits dentretien adapt

    au contexte local .Mme effort en matire deffl uents industriels. La DENV est en pleine laboration de la fi lire dchet. Cinq fi lires ont dj t rglementes (piles, batteries, pneus, huiles, vhicules hors dusage), et dautres dchets dangereux, dont les eaux hydrocarbures, sont en voie de normalisation ; en 2014, la question devrait tre rgle. En parallle, pour rsoudre la problmatique de la proximit, linstitution encourage les initiatives prives locales de gestion et de traitement de ces fi lires, car seuls les professionnels en la matire sont au fait des tenants et des aboutissants.

    Les impacts Limpact lchelle dune maison individuelle est videmment moindre qu celle dun immeuble , souligne Maud Peirano, cest pour cela que le Code de lenvironnement relatif aux installations classes pour la protection de lenvironnement (ICPE) encadre les stations de traitement collectives partir de 50 quivalent-habitants. Nanmoins, si la fosse septique est dpourvue de lit dpandage, le traitement est insuffi sant la sortie de la cuve pour purer compltement les produits chimiques (ex. : phosphore) contenus dans les produits mnagers tels que produits dentretien et lessive. Mais tous les acteurs en matire dassainissement sont unanimes : tant que lhabitat demeure dispers et loign dun cours deau, les fosses septiques ne peuvent gnrer une relle pollution. Pour sensibiliser les populations, notamment lusage de produits plus respectueux, la direction

    envisage daborder ce sujet dans un prochain guide des cogestes.Quant limpact des eaux issues des activits industrielles et agricoles, lors du classement au Patrimoine de lUNESCO, un important travail didentifi cation des diffrentes activits a t ralis par le comit de gestion et par la DENV afi n de mettre en conformit les entreprises concernes. Une attention particulire est porte la gestion des produits phytosanitaires, notamment aprs leur utilisation, pour sassurer de leur bonne limination.

    Vu la dispersion de lhabitat dans la ZCO, il ny a pas de menaces importantes dues la gestion des eaux uses, mais il est nanmoins ncessaire davoir une vigilance accrue dans les zones tampons ,conclut Maud Peirano et noublions pas que le traitement des eaux uses fait lobjet dune vive attention de la part des institutions au travers du programme pluriannuel dassainissement prsent par le gouvernement en fvrier dernier.

    Association des professionnels de collecte et traitement des dchets, Acotred Pacifi que runit

    17 socits qui se sont engages respecter une charte environnementale. Cest une

    dmarche de protection de lenvironnement et de dveloppement durable qui lie ces socits.

    Ensemble, elles veulent tre une force de proposition auprs des institutions dans les

    enjeux environnementaux lis leurs activits. Ainsi, face la problmatique des eaux uses, les diffrents membres dAcotred proposent

    par exemple que les socits de vidange puissent tre mandates pour effectuer, lors

    de leurs interventions, un constat de ltat des installations.

    Acotred Pacifique veille

    P.Cha

    las

  • Dossier | P59

    Trois questions Amaury Pachurka, directeur dlgu de la CSP et vice-prsident dAcotred, et Tony Roger, secrtaire gnral de la CSP, qui ont pour projet de crer une station de traitement

    dici 2014 (en partenariat avec la socit de vidange EGBPN)

    Pourquoi vouloir crer cette station ?Amaury Pachurka : On sait que lon

    ne reoit pas tous les effl uents issus des fosses septiques et des dispositifs

    quivalents. Dune part parce quil y a un manque de rglementation, mais aussi

    parce que la facture est trop sale pour des personnes habitant loin de Nouma.

    Do notre projet dune plateforme de traitement Bourail, qui est un des

    carrefours de la Nouvelle-Caldonie. On pourra drainer les gisements du nord de la province Sud et du sud de la province Nord

    Quelles seront les particularitsde cette station ?

    Tony Roger : Cette station sera quipe pour traiter sparment les boues des

    fosses septiques, les eaux hydrocarbures et les bacs graisse. Elle aura une capacit de traitement de 10 000 tonnes par an. Les

    eaux rejetes nauront aucun impact sur lenvironnement et seront conformes aux rglementations environnementales en

    vigueur. Ce projet, conomiquement viable, est une solution indniable limpact

    environnemental de ces effl uents.

    Souhaitez-vous, linstar de la Caldonienne des eaux, utiliser vos boues

    pour lpandage agricole?Amaury Pachurka : Les boues issues du traitement des eaux uses de ce futur

    centre seront valorises en compost. Cela sinscrit vraiment dans une dmarche de dveloppement durable : les eaux uses

    sont traites, les boues sont transformes et les agriculteurs utilisent moins de

    fertilisants, ce qui rduit galement les importations.

    DossierZones protges

  • Prserverles exploitations agricoles

    Prvenir le biseau deau sale

    Sans eau douce, il ny a pas dagriculture . Nicole Andra-Song, prsidente de la commission du Dveloppement Rural de la province Sud, a pris la mesure de ce dfi, surtout dans la zone ctire Ouest (zone ctire Ouest). Grce une tude approfondie des dangers des forages deau douce, les moyens dintervention pour la prservation des terres sont prts.

    Pourquoi cette tude sur les forages deau douce ?Nicole Andra-Song : Elle entre dans le cadre dune rforme globale des dispositifs dintervention de la province Sud en matire de dveloppement rural. En liaison avec les organisations professionnelles, nous avons tudi plusieurs points dont une politique globale damlioration de la ressource en eau. De nombreux forages en activit ont rvl la prsence deau saumtre. Ce phnomne porte un nom : le biseau deau sale (lire par ailleurs). Cest un danger rel qui menace de polluer durablement les terres exploites.

    La province Sud est-elle comptente en la matire ?N A-S : Oui. Cest elle daccorder lautorisation de forage. Elle a aussi en charge la prservation de lenvironnement dans la zone ctire Ouest. Compte-tenu du nombre croissant de demandes

    de forages sur cette zone ctire, nous avons engag un programme pluriannuel pour ltude de la dlimitation gographique de ce risque. Les premires tudes hydrogologiques ont t menes dans la rgion de Popidry. Elles ont permis de cibler trois zones distinctes : une zone dexclusion o tout pompage est interdit, une zone de prcaution supposant des prescriptions particulires de surveillance et une zone sans risque.

    Cela suppose des moyens dintervention.N A-S : La Province a dbloqu une enveloppe de cent millions pour venir en aide aux exploitants concerns. Ce budget servira dune part combler les forages existants et reconnus polluants. La Province prendra en charge lintgralit de ces oprations, soit environ 100 000 F par forage. Lautre partie du budget sera consacre une aide directe aux exploitants. Nous subventionnerons les installations, ouvrages ou travaux 50 % et pour un montant maximal de 6 millions de Francs.

    Mais chaque parcelle exploite a une situation bien spcifique.N A-S : Nous apportons une rponse rapide et adapte chaque cas. Nous nous sommes donn beaucoup de souplesse pour avoir une intervention adquate. Linventaire de la ressource en eau douce concernera lensemble de la zone ctire Ouest. Des analyses rgulires permettront de suivre lvolution de la nappe phratique au fil des ans.

    Nicole Andra-Song souhaite que la province Sud apporte une rponse rapide et adap-te au problme du biseau deau sale.

    province-sud.nc

    Shma de principe des remontes salines

    Le nom de biseau deau sale peut paratre trange. Son fonctionnement est pourtant trs simple. Lorsquun forage est install en zone ctire, le pompage de leau douce tend faire remonter une zone deau saumtre situe en biais (do biseau) entre le littoral et la terre. Ce faisant, le liquide impropre se mlange leau douce et ne joue plus son rle de tampon avec leau sale qui, plus lourde, se situe en dessous. Les liquides se mlangent et deviennent impropres larrosage ou la consommation.

    Si on fait entrer le sel dans le sol, on ne pourra plus lenlever prvient Philippe Bonnefois, chef du service de la sylviculture, de leau et de la lutte contre lrosion la province Sud.

    Pour la seule rgion de Popidry, nous avons recens une vingtaine dexploitants intresss, dont une dizaine directement en zone rouge .

    Dans ce dernier cas, la Province propose quatre solutions alternatives : une retenue collinaire, la dsalinisation de leau de mer, lextension du rseau deau potable en accord avec la municipalit ou la rcupration des eaux de pluie. Les conseils de leau sont associs au comit de gestion de la zone ctire Ouest lors des runions prcise Philippe Bonnefois. La population participe activement se flicite-t-il avant de livrer une bonne nouvelle : Lorsque nous avons achev les tudes sur Popidry, nous avons constat que la zone impacte est moins large que nous le pensions. Tant mieux .

  • Marais mangrove

    dans lestuaire du

    Diahot. Ougoa

    Escale en province Nord | P62

    E.Aubry - Province nord

  • Escale en province NordZones protges

    Escale en province Nord | P63

    P. Morin

    Petits creeks, grandes rivires, cascades et fleuve

    sillonnent les terres caldoniennes. Tels des rubans

    deau qui flirtent avec les valles louest et les

    torrents lest, ils tissent des liens avec la mer dans

    les estuaires, o les mangroves font office de trait

    dunion entre deux mondes.

    texte Elisabeth Auplat

    Eau douceet mangrove : la vie au l de leau

  • Escale en province Nord | P64

    a c c s a u x c a s c a d e s de la cte Est ncessite quelques efforts largement rcompenss : les fougres

    arborescentes, les palmiers et les grands arbres aux fts imposants vous plongent instantanment dans un dcor fantastique. Dnormes blocs rocheux accrochs la montagne offrent un lit majestueux la rivire. Une eau limpide remplit des bassins successifs entrecoups de rapides. De ce ct de lle, les versants des montagnes sont si raides que les rivires se transforment en avalanches deau qui tombent directement dans la mer, alors que sur la cte Ouest, forme de collines,

    de petits plateaux, et de plaines basses, de grands cours deau peuvent atteindre 20 km de long. Au vu de son histoire gologique et de la diffrence de ses paysages, la faune aquatique de la Nouvelle-Caldonie nest pas classique. Cest un mlange dlments anciens, hrits du Gondwana, et dintrus rcents dorigine marine, qui ont d sadapter au fil du temps. Dun ct les torrents de lEst, o lapprentissage de la nage en eaux vives est indispensable, de lautre les longs cours deau de lOuest la teneur minrale particulire. En effet, sur cette partie de lle, les lignes deau traversent des massifs de pridotites,

    chargs de nickel, de cobalt et de manganse, avant de terminer leur course dans de vastes estuaires bords de marais mangrove. Des diffrences minrales qui expliquent en partie pourquoi les espces deau douce du Nord sont si diffrentes de celles du Sud du territoire.

    Corridor cologique et berceau de vie pour des milliers despcesJoyau du monde vivant, avec un taux dendmisme record et des originali ts exceptionnelles, la Nouvelle-Caldonie est le 5e pays le plus riche du monde en terme de biodiversit. Tous les cosystmes

    L

  • Escale en province Nord | P65

    Escale en province NordZones protges

    sont concerns, y compris celui de leau douce o les dcouvertes sont incessantes. Aujourdhui, grce au travail dinventaire men par les scientifiques*, 66 espces de poissons ont t recenses sur le territoire, dont 11 sont endmiques, et 37 espces de crustacs dont 14 sont endmiques. La Province nord a coordonn avec le Musum de Paris de nombreuses tudes et les premires, sur les prfrences cologiques des espces, qui ont t faites en vue de leur prservation, permettent dsormais davoir une bonne ide de leur rpartition dans les rivires du territoire, lesquelles sont des systmes relativement

    f rag i l es . Chaque vnement , naturel ou caus par lhomme, de lembouchure jusqu la source, a une influence sur son fonctionnement et sur celui des espces. Pour Philippe Keith, spcialiste de la faune deau douce au Musum national dhistoire na t u re l l e , l a Nouvelle-Caldonie p o s s d e u n patrimoine naturel exceptionnel. Mais certaines espces sont dores et dj menaces ou pourraient disparatre rapidement la moindre modification du milieu. Le problme majeur est darriver

    maintenir le corridor fluvial, entre la montagne et la mer . Les phnomnes drosion dus au dfrichage pour les mines, pour les constructions de routes ou de lotissements et par les

    incendies rpts polluent gravement les cours deau : la vgtation flanc de montagne et sur les rives disparat peu peu laissant le passage libre aux poussires, aux mtaux lourds et aux

    Cascade de la cte Est | P.Morin

    Le plus grand nombre despces de

    poissons et de crustacs endmiques se

    trouve dans le nord-est de lle.

  • Escale en province Nord | P66

    gravats qui dvalent les pentes. Lors de fortes pluies, ces dchets envasent les rivires et forment lembouchure un barrage physique que les poissons migrateurs ne peuvent franchir. Ils dsertent alors ces bassins pollus et se mettent en qute dun endroit plus accueillant. De plus en plus difficile trouver Sur 119 bassins versants en province Nord, 60 sont impacts par des exploitations minires, actuelles ou anciennes, soit la moiti ! Autant dire que la pression est importante sur cet cosystme. Des outils dvaluation ont t dvelopps pour mettre en vidence les pollutions dorigine organique (levage, urbanisation, etc.) et dorigine minrale qui concernent spcifiquement les massifs miniers car de nombreux cours deau ont t affects par lexploitation minire, la premire menace qui pse sur leur quilibre.

    Tilapias, poissons millions, black-bass : halte aux envahisseurs !La pollution due lagriculture et lurbanisation impacte aussi svrement les cours deau avec

    en sus des invits devenus gnants. Comme dans la plupart des collectivits franaises doutre-mer, diverses espces ont t introduites et sont devenues invasives. Les tilapias, des poissons trs voraces classs par lUICN (Union internationale pour la conservation de la nature) parmi les 100 espces envahissantes les plus nuisibles au niveau mondial ont envahi les cours deau. Le tilapia du Mozambique (Oreochromis mossambicus), introduiten 1955 en vue de son levage, sest bien acclimat au pays mais est trs concurrenc par son cousin Sarotherodon occidentalis !Autre concurrent parmi les intrus, le guppy (Poecilia reticulata) introduit durant la Seconde Guerre mondiale par les Amricains pour lutter contre les moustiques, est une espce trs envahissante qui se dveloppe rapidement do son nom commun de poisson million . Quant au black-bass grande bouche (Micropterus salmoides), introduit dans le lac de Yat, au sud, pour la pche sportive et pour contrler limportante population de tilapias, son nombre crot dsormais en dehors de son

    terrain de sport et met en danger des espces aquatiques endmiques. En ce qui concerne les crustacs, en 1992 lcrevisse Cherax quadricarinatus a t importe vivante par accident. Dposes dans un abreuvoir btail, elles se sont reproduites grande vitesse et dsormais une vingtaine de particuliers en font llevage chez eux. Si daventure cette crevisse colonisait les creeks caldoniens, elle aurait probablement un impact important sur la faune. Fort heureusement, tous les cours deau ne sont pas affects. Il y a encore de trs belles rivires sur la cte Est o se trouve la faune la plus singulire et la mieux conserve. Le plus grand nombre despces de poissons et de crustacs endmiques se trouve dans le nord-est de lle ,rvle Philippe Keith. Les rivires regorgent de crustacs colors comme la crevette berlingot au corps ray de vert et de rouge ou le crabe lisible la carapace finement ponctue de taches vertes et brunes. Que dire galement des magnifiques couleurs du poisson Stiphodon saphir au corps allong, portant une longue barre fluorescente bleue sur le dos,

    De la mme famille que lhippocampe, le -syngnathe brachyurus- saccomode aussi bien de leau douce que de leau saumatre.

    Dans la large famille des gobies, un -stiphodronrutilaureus- frquante les rivires de la cte est. On y trouve aussi les stiphodons rouge dor et saphir.

    Le nez rouge -lentides kaaea- est capable de remonter le courant des rivires jusqu 1000m daltitude.

    Atout cur Le photographe Yann Arthus-Bertrand a fait connatre un peu partout dans le monde le clbre Cur de Voh. Il sagit en ralit dune tanne, une surlvation trs sale, denviron quatre hectares. Au centre du cur, se trouvent les paltuviers Avicennia, des arbres argents et rabougris, tandis quautour les paltuviers Rhizophora lui font un crin. Il est probable que le Cur sest mis en place il y a plusieurs dcennies, voire plusieurs sicles. On lobserve dj sur les photographies ariennes de lIGN des annes 1950. Mme si lvolution et les mouvements de la mangrove ont conserv ici cette forme vgtale unique au monde, aucun spcialiste ne sait si elle subsistera dans quinze ou vingt ans. En attendant on peut ladmirer du point de vue du Katepa ou encore en le survolant en ULM. Le Cur de Voh est devenu un atout touristique pour le village mais aussi le symbole de lattachement des

    hommes la nature. DR

    DR DR DR

  • Escale en province Nord | P67

    Escale en province NordZones protges

    Escale en province NordZones protges

    La mangrove de Poubo propose aujourdhui un sentier de dcouverte | E.Auplat

  • Escale en province Nord | P68

    Seul fleuve de lle, le Diahot serpente sur une centaine de kilomtes, la pointe Nord de la Caldonie, avant de se jeter dans une vaste mangrove E.Aubry - Province nord

  • Escale en province Nord | P69

    Escale en province NordZones protges

    Seul fleuve de lle, le Diahot serpente sur une centaine de kilomtes, la pointe Nord de la Caldonie, avant de se jeter dans une vaste mangrove E.Aubry - Province nord

  • Escale en province Nord | P70

    ou encore des syngnathes, ces petits hippocampes deau douce qui vivent camoufls parmi la vgtation des berges. Il est remarquable, galement, de constater que les rivires abritent plusieurs espces danguilles, ces drles de poissons au corps allong, que lon retrouve dans la zone Indo-Pacifique : anguille australe, marbre, de montagne, de vase, tachete, spaghetti et serpent. Leffort dinventaire de ces dernires annes indique que la faune aquatique no-caldonienne est maintenant bien connue pour ce qui concerne les poissons et les crustacs. Cest sans compter sur la trs grande richesse des insectes aquatiques qui comprend plus de 500 espces et un taux dendmisme de 75 %, comparable celui de la flore terrestre. Pour les plantes, le taux dendmisme aquatique est de 100 %.Sa grande richesse en espces endmiques et sa relative fragilit font de ce territoire un ensemble original quil faut tout prix sauvegarder.

    Drle de forts entre rivires et lagonVritables filtres biologiques, les

    marais mangrove protgent le littoral de laction des vents, des vagues et des cyclones et pigent les particules arrivant du milieu terrestre par les cours deau. Si ces matires organiques atteignaient le lagon, le corail mourrait asphyxi. Enfin, ils sont un berceau de vie o viennent se reproduire de nombreuses espces. Dautres y ont lu domicile comme lincontournable Gobie de la mangrove, le priophtalme. Une sorte de gros ttard aux yeux exorbits, incapable de vivre sous leau plus de 10 minutes (Mre Nature lui a tapiss les branchies de tissus propres la respiration arienne). On le voit donc se dorer la pilule sur les bouts de rochers ou les racines de paltuviers. Il se met l o a glisse entre les algues et la vase et peut, comme ses cousins des rivires, adhrer nimporte quoi grce une ventouse ventrale l o on serait en droit dattendre dordinaire des nageoires pelviennes. Mais alors, comment fait-il pour nager ? Eh bien, il ne nage pas : il rampe et il saute ! Attires par labondance dlments nutritifs en suspension dans les eaux saumtres de ces grands marais, les hutres de

    paltuviers, les grisettes et autres balanes participent au travail de la gigantesque station dpuration que reprsente la mangrove et constituent dexcellents indicateurs de pollution. Sur la plage de Saint-Mathieu, Poubo, un entrelacs de racines, de branches et de verdure forme une fort sans pareille. Un sentier de pcheur senfonce sous les paltuviers, ces grands arbres monts sur chasses qui composent la mangrove. mare basse de nombreux crabes violonistes envahissent la mangrove (parfois jusqu 60 individus par m !) de leurs tons bleu, jaune et rouge vif. mare haute, cest le gardien de la mangrove qui envahit les lieux : le crabe de paltuviers arm de ses puissantes pinces. Depuis des gnrations, les tribus du bord de mer connaissent les multiples trsors enfouis au cur de cette fort de mer, dont le crabe fait partie. Arama, on dit que le crabe reprsente la femme, arrive sur une pirogue faite avec un fruit de paltuvier. La lgende dit quavant il ny avait pas de mangrove par ici. Moi-mme jai vu llot aux cocotiers se couvrir petit petit de paltuviers. Avant il tait nu , raconte Henriette

    Partout le long des ctes et dans les estuaires, la mangrove joue le rle de nourrice du lagon | DR

    E.Auplat

  • Escale en province Nord | P71

    Escale en province NordZones protges

    Boi, membre du Conseil des femmes du Nord. Ce que confirme Jean-Michel Lebigre, gographe et spcialiste des mangroves, leur tat de sant en Caldonie est plutt bon. Le milieu est mme trs dynamique et a tendance se dvelopper. La sdimentation due lrosion naturelle et humaine nourrit ces forts amphibies o les espces vgtales sont plus nombreuses quailleurs grce la proximit du centre de diffusion des paltuviers qui se trouve en Papouasie-Nouvelle-Guine . Ce qui est valable pour les paltuviers, dont une vingtaine despces spanouit sur le littoral, ne lest pas forcment pour la faune de cet habitat qui sert de point dtape pour 70 80 % des espces marines prsentes dans le lagon. Sur cette partie de la cte o les mines de nickel sont absentes, ce sont les dcharges sauvages qui polluent les mangroves. Nous devons aller de plus en plus loin pour trouver des poissons et il y a moins de crabes quauparavant ,avoue Josette Iebmoi, animatrice environnement Pouebo. En plus de son intrt cologique, la mangrove de Saint-Mathieu a un intrt culturel et historique. Source de vie pour

    les habitants de la rgion, elle porte aussi les stigmates du sjour du pasteur Janisel, au 18e sicle. Ce fut lpoque phare du village protestant de Pouebo, durant laquelle le pasteur fit creuser un chenal au milieu des paltuviers afin dacheminer par voie maritime ses productions de riz et de coprah dont il faisait le commerce avec Nouma, la capitale. Poubo,

    la prise de conscience est faite. Nous voulons mobiliser les gens la protection de ce patrimoine, pour cela il faut le valoriser ,lance le chef de la tribu de Sainte-Marie, laquelle a travaill la mise en place du sentier de dcouverte dans la mangrove, soutenu par le WWF et la Province nord.

    De lor et du cuivre dans le Diahot Ougoa, la pointe Nord, coule le seul fl euve de Nouvelle-Caldonie, le Diahot. Son embouchure est majestueuse et apaisante. Dans son estuaire, le Diahot abrite le plus grand ensemble de marais mangrove du territoire, lequel est remarquable , confi e Jean-Michel Lebigre, gographe. En naviguant sur ses eaux, on prend le temps de vivre et dadmirer un paysage

    particulier marqu par les couleurs ocre et rose des mines qui dominent en arrire-plan et de la vgtation luxuriante