Wirth Oswald - Le grand livre de la Nature ou L'Apocalypse philosophique et hermétique.pdf

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5/26/2018 WirthOswald-LegrandlivredelaNatureouL'Apocalypsephilosophiqueethermtiqu... http://slidepdf.com/reader/full/wirth-oswald-le-grand-livre-de-la-nature-ou-lapocalypse-philosophi BIBLIOTHÈQUE  PES HAUTES SCIENCES #"''%£  GRAND  LIVRE IW NATURE ou L'APOCALYPSE PHILOSOPHIQUE  ET  HERMÉTIQUE OUVRAGKCUR1KUX dans  lequel  on traite de la  Philosophie Occulte, de l'intelligence des  Hiéroglyphes des anciens, de la Sociétédes Frères de la Rose-Croix, de la transmutation des métaux,et de la communication de l'homme avec des êtres  supérieurs  et intermédiairesentre lui et le Grand Architecte. Vu PARUNESOCIÉTÉ DEPU... INC.., ETPURLIÉ PAR1)... DEPUIS I  JUSQU'A I.'AN IJQQ. Au MIDI ETDEL'IMPRIMERIE DELAVÉRITÉ. Sourellr rililhm, renie.'et com'f/iV, augmentée d'uneintrniluetiou Par OSWALD WIRTH PARIS LIBRAIRIE DU MERVEILLEUX P. DUJOLS & A.THOMAS 7<), RUE!)ERENNES 10IO

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  • BIBLIOTHQUE PES HAUTES SCIENCES

    #"''% GRAND LIVRE

    IW NATURE

    ou

    L'APOCALYPSE

    PHILOSOPHIQUE ET HERMTIQUE

    OUVRAGKCUR1KUXdans lequel on traite de la Philosophie Occulte,de l'intelligencedes Hiroglyphesdes anciens,de la Socitdes Frresde la Rose-Croix,

    de la transmutation des mtaux, et de la communicationde l'hommeavec des tres suprieurs et intermdiaires entre

    lui et le Grand Architecte.Vu PARUNESOCITDEPU... INC..,

    ETPURLIPAR1)... DEPUISI JUSQU'AI.'ANIJQQ.Au MIDI

    ETDEL'IMPRIMERIEDELAVRIT.

    Sourellrrililhm,renie.'etcom'f/iV,augmented'uneintrniluetiouPar OSWALD WIRTH

    PARISLIBRAIRIE DU MERVEILLEUX

    P. DUJOLS & A. THOMAS7

  • AVANT-PROPOS

    LES DEUX INITIATIONS

    LesPhilalthes. L'Initiation masculine ou dorienne.Les visionnaires. Palingnsie. Nombres. L'Initiation fminine ou ionienne. Epreuves puri-ficatrices. 'Expiations.

    Par OSWALD W1RTI1

    La Librairie du Merveilleux, se proposant derditer un ouvrage curieux de la fin du xvmcsicle,,a cru devoir me demander une notice destine ren-dre plus facilement intelligible le texte symbolico-apocalyptique dont il s'agit..levais faire de mon mieux,sansprtendresoulever

    entirement le voile de mystre et d'obscurit dontl'aMeur s'est envelopp comme plaisir.De semblables crits ne s'adressaient qu' un cer-

    cle limit d'initis spciaux, adeptes d'un mysticismetrs particulier, ne se rattachant que fort indirecte-ment la tradition gnrale et universelle de la pureinitiation.L'auteur, en effet, se donne comme membre d'une

    Socit de Philosophes Inconnus et se rvle ainsi

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    comme Philalthe ou Ami del Vrit. Cette asso-ciation prit naissance, en 1773, au sein delaR.\ L'.\Les Amis Runis, 0,\ de Paris. Elle avait la prten-tion de constituer une Maonnerie au sein de laMaonnerie, autrement dit une slection d'espritsprpars l'intelligence des secrets lcsplus sublimesde l'Ordre. Ces secrets ne devaient tre rvls queprogressivement, au fur et mesure que l'investiga-teur des vrits occultes gravissait une chelle dedouze degrs. Aprs avoir t reu successivementApprenti, Compagnon et Matre, comme dans toutesles Loges, il fallait, pour devenir Pilalthe (12e),pas-ser en outre parlesgradcs d'Elu(.\e), de Matre I:cos~sais (3e), de Chevalier de /'Orient (6), de ChevalierRose-Croix (7e),de Chevalier du Temple (8e),de Phi-losophe Inconnu (if), de Philosophe Sublime (10e)etd'Initi (1ie). L'me de ce rgime fut le F.*. Sava-lette de Langes, jeune Maon fort pris de toutes lesconnaissances mystrieuses qui passionnaient alorsles esprits les plus distingus. Ses premiers collabo-rateurs furent son oncle Thiroux de Gervillers, soncousin-germain duPleixde Perles, le baron de Salis-Sevis, le marquis de Clermont-Tonnerre, NicolasAutour, le marquis de Chambonas, le comte deStroganorV, le comte de Salignac-Fnelon, les frresTassin, Bouretde Vezelay, Bollioud de Saint-Julien,le vicomte de Saulx-Tavannes, le vicomte d'Hou-detot,lemarquisde la Jamaque, Mryd'Arcy,etc. (1).

    (1) Gustave Bord. La Franc-Maonnerie ai France des

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    Par la suite, le groupement bnficia du concoursde personnalits marquantes, telles que Court deGbelin, le savant auteur du Monde primitif com-par avec le Monde Moderne , Duchanteau, leKabbaliste, mort en 1786des suites d'une exprienced'alchimie physiologique tente au sein de la Logedes Amis Runis, Clavires, alchimiste, devenu plustard ministre des Finances, le baron de Gleichen,ministre plnipotentiaire de Danemark, le prsidentde Hricourt, le marquis de Chefdcbien, Quesnayde Saint-Germain, adepte du magntisme enseignpar Mesmer, l'archologue Lenoir, Rottiers de Mon-taleau, qui devait rorganiser le Grand Orient deFrance (in 1793,etc. (1).Les Philalthes se mirent d'ailleurs en rapport

    avec toutes les sources d'information en matire deMysticisme, de Kabbale, de Magie, d'Alchimie, deMagntisme, etc. Ds 1781, ils entrrent en posses-sion des archives du Tribunal Souverain du rite desFlus Cohens, fond en 1754par Martins Pasqualis

    Origines ;o'/5. Tome 1. Les Ouvriersde l'Ide rvolu-tionnaire, page 347.(1) Voir Nouvelle Notice historique sur le Martine-

    sisme et le Marlinisme, page LXX. Cette notice, forttendue et trs intressante, prcde l'opuscule consacrpar Franz von Baader aux EnseignementssecretsdeMar-tins de Pasqually et constitue la partie de beaucoup laplus importante du Vol. 5. 2e srie de la BibliothqueRosicrucienne publie par l'Ordre Maonnique de Mis-ram (en vente la librairie du Merveilleux).

  • ou de Pasqually. En 1785,ils firent appel aux lumi-res de Cagliostro, qui leur promit de les mettre encommunication avec les tres spirituels servant d'in-termdiaires entre l'homme et Dieu. Mais, pour serendre dignes de cette rvlation, les Philalthesauraient d, au pralable,brider leurs archives,o nese trouvaient consignes que de dtestables erreurs,aux dires de l'omniscient Joseph Balsamo.

    Pour se faire une ide des doctrines initiatiquesprofesses par les Philalthes, aucune lecture nesaurait tre mieux approprie que celle du GrandLivre de la Nature, qui fait l'objet de la prsentepublication.L'auteur n'est pas de ceux qui ont subi les preuves

    vie l'initiation masculine ou dorienne. 11 n'a pointcommenc par se dpouiller de ses mtaux afin depouvoir entrer dans la crypte funbre, o le moitrouve l'isolement complet qui le met en prsencede lui-mme. Il ne s'est point, ensuite, purifi parla Terre, en descendant en soi-mme, jusqu'au fonddu puits o rside la Vrit intrieure et centrale,commune tous ceux qui savent approfondir. Ducentre, il n'est point remont jusqu'au sommet d'unvolcan, o, en mergeant du cratre, un vent furieuxdevdt le saisir, pour le projeter, travers l'/lir, surle sol .banal o s'agite le commun des hommes. Ilne semble pas non plus avoir travers impassible le

  • champ de bataille o les intrts se heurtent, terrainde luttes acharnes, circonscrit par un fleuve auxflots tumultueux, Lorsqu'il atteint cette rive, le futurIniti doit affronter l'preuve de Vliu, en entrantrsolument dans le courant, mais sans se laisserentrainer par celui-ci, car, s'il tait incapable de luirsister, il n'atteindrait jamais la rive oppose, ocommence le domaine du vrai sage. Mais celui-ciresterait un strile rveur, sile Feu ne venait pasachever le cycle de ses purifications. Dbarrass parcelles-ci de tout ce qui tait tranger l'essence de sapersonnalit, l'Initi aperoit la Lumire et apprend se diriger vers elle, c'est--dire la conqurir pro-gressivement^!).

    (i) Dans son Aned'Or, Apulenous renseigne commesuit sur ce premier degr des Mystresd'isis. C'est sonhros, Lucius, qui parle : Le prtre carte tous les profanes, et, couvert comme

    j'tais d'une robe de lin cru, il me prend par la mainpour meconduire dans le sanctuaire mme du temple.Peut-tre, lecteur curieux, me demanderez-vous avecquelque anxit ce qui fut fait ensuite. Je le dirais, sicela pouvait se dire ; vous l'apprendriez, s'il vous taitpermis de l'entendre, Mais le crime serait gal et pourles oreilleset pour la languequi se rendraient coupablesd'une aussi tmraire indiscrtion. Cependant, eu gardnu dsir pieux qui peut-tre vous tient en suspens, je nevous ferai pas subir une longue attente. Kcoutezdonc etcroyez, car je dis vrai. J'approchai des limites du trpas,je foulais du pied l sol de Proserphie, et j'en revinsport travers tous les lments. Au milieu de la nuit,je vis le soleil briller de son blouissant clat ; je m'ap-

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    Son apprentissage est alors termin et c'est dsor-mais comme Compagnon qu'il voyage pour seperfectionner dans les diffrentes branches de l'Ini-tiation. Avant tout, il est appel acqurir unedomination complte de soi-mme. Toute rsolutionsagement prise doit tre excute par l'Initi : il y al une question de discipline personnelle qui estd'une importance capitale au point de vue de Vaction,Le thoricien peut s'en dispenser; mais le ralisa-teur, arm du maillet et du ciseau, doit savoir faon-ner la Pierre Cubique.Il faut ensuite-savoir mesurer le rayon de notre

    sphre d'action, afin de l'tendre proportionnelle-ment au rapport qui relie l'Absolu au Relatif (Rgleet Compas).Ce rapport tant saisi, il devient possible de manier

    le levier qui soulve le monde, autrement dit la forced'un vouloir intense, aussi clair que dsintresset persvrant.Il s'agit ensuite d'achever la Pierre des Sages,

    c'est--dire la personnalit, qui devra subir en toussens le contrle de l'querre, avant de possder lavertu transmutatoire. Celle-ci ne rsulte que de laperfection morale acquise, d'une sorte de saintet

    prochi des dieux de l'enfer, des dieux du ciel ; je les visdonc face face, je les adorai de prs. Voil tout ce queje puis vous dire, et quoique vos oreilles aient entenduces paroles, vous tes condamns ne pas les compren*dre.

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    sanctifiante pour autrui, ou d'une sant rayonnantegurissant les maladies par simple approche.Pour l'adepte exerant tous ces pouvoirs, il vien-

    dra une priode o il sera conduit se recueillir. Iln'agira plus, son ardeur interne paraissant puise;Ce sera pour lui le moment de se livrer la passivitrceptive : ayant tout donn, il se serarendu dignede recevoir. Pur et sanctifi, il ne sera attractif quepour des influences hautement bnfiques. S'ildevient mdium, ce ne sera plus a la manire desnvropathes ou des dsquilibrs, car un suprmequilibre s'tablira dsormais entre sa personnalitconsciente et le domaine de l'impersonnel, o legnie puise ses inspirations les plus hautes. Quandl'adepte en est l, il peut se ,dire Illumin, car laLumire a pntr en lui, au point qu'il en devientlui-mme lumineux.11 ne possde cependant pas encore la Matrise.

    Celle-ciexige de lui un retour intgral sur lui-mme.Partant de la Lumire qu'il a conquise, il.doit recu-ler et subir nouveau, en ordre inverse, toutes sespreuves. C'est le renoncement successif tous lespouvoirs, toutes les ambitions et mme a toutesles esprances, aboutissant l'anantissement de laseconde mort initiatique. A ce moment,aucune lueurde clart ne subsiste : l'obscurit correspond au noirabsolu, qu'il huit avoir solide pour ressusciter subi-tement la Lumire dfinitive et surgir du tombeauen incarnant en soi l'ternelle Tradition* celle quine pouvant pas pril**renat en chaque Matre dignede la perptuer.

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    J'ai tenu, dans ce qui prcde, donner une notion-sommaire du vritable programme initiatique, telqu'il est formul dans le rhualisme des trois gradesde la Franc-Maonnerie classique, aussi bien quedans les allgories dont se sont servis les Philoso-phes hermtiques pour dcrire les oprations de leurmystrieux Grand OEuvre (i).Or ce programme ne concide aucunement avec

    celui que nous trace VApocalypse hermtique denotre Philosophe Inconnu.Nous tombons l immdiatement dans une prati-

    que mystique beaucoup plus scabreuse, car elledbute par la recherche d'une hypersensibilit arti-ficielle,', source d'illusions dangereuses, quand lafroide raison et le sens critique n'ont pas t svre*ment duqus, avant qu'il soit permis l'imagina-tion de prendre son essor. Il faut s'tre habitu raisonner trs rigoureusement, pour parvenir ensuite imaginer juste. L'Initiation vritable forme desvoyants, aptes contrler leurs impressions, alorsque l'empirisme mystique ne produit que des vision-naiveS) incapables de discerner les mirages dont ilsdeviennent les jouets.

    Il reste savoir si parmi les visionnaires il ne con-

    (i) Pour plus.de dtails, nous renvoyons le lecteur nos publications initiatiques, telles que le Livre de VAp-prenti et Le Symbolismehermtiquedansses rapports avecl'Alchimieet la Franc-Monncrie (en vente la Librai-rie du Merveilleux).

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    vient pas de classer Martins de Pasqually et sesnombreux disciples, dont Louis Claude de Saint-Martin fut le plus brillant. Martins se livrait despratiques de Magie crmonielle qui dnotent uneinitiation incomplte, attach beaucoup plus lalettre qu' l'esprit de la pure tradition. Saint-Martin,me trs noble et intelligence droite, fut choqu parce qu'il y avait d'infrieur dans les vocations et con-jurations de son initiateur. Aussi chercha-t-il unevoie purement spirituelle, comprenant bien que l'es-prit ne se communique qu' l'esprit, les sens, en cesmatires,ne pouvantque trompcr.Malheureusemcnt,Saint-Martin manqua de vigueur, tant physiquementqu'intellectuellement. Il ne sut que planer dans leshauteurs, alors qu'avec Lucifer lui-mme, il auraitd se prcipiter du ciel, pour plonger jusqu'au cen-tre le plus profond de l'enfer. 11y a dans l'Initiationvraie quelque chose de diabolique, puisqu'elle incite \l'individu faire acte d'initiative, en s'insurgeantcontre tout ce qui l'opprime. Tout comme le Serpenttentateur, elle exhorte l'homme se rendre sembla-ble Dieu : elle en fait un Titan, qui ne craint pasd'escalader l'Olympe, aprs s'tre enfonc dans lanuit du Tartarc, jusqu'au seuil du palais de Proser-pine. Aussi, pour tre initi, a-t-il toujours t indis-pensable de n'avoir peur de rien et de faire preuved'une indomptable nergie. ; .Il est vrai qu'il existe aussi une Initiation fminine

    ou ionienne, base sur la douceur et l'imprcssionna-bilit. Saint-Martin s'y rattachait certainement, mais

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    je ne puis tre aussi affirmatif l'gard des Philal-thes. Je crains qu'ils n'aient pataug fortement dansle chaos, et le texte de notre Philosophe apocalypti-que n'est gure propre me faire revenir de monimpression. Voyons cependant les donnes qui s'endgagent au point de vue initiatique.

    Arrtons-nous tout d'abord la recette abracada-brante pour obtenir la palingnsie des vgtaux et,par analogie, celle des minraux et des animaux.S'il fallait prendre ces choses au pied de la lettre, la manire des souffleurs, nous tomberions dans legrotesque. Ce qu'on nous offre l, sous un aspectdguis, doit tre bien plutt quelque rituel d'vo-cation, Notre chaleur vitale, autrement dit le fluided'un mdium, peut objectiver certaines images etnous restituer; momentanment l'apparence de for-mes disparues. L'antique ncromancie savait ainsifaire appu.atre les ombres et les galvaniser artifi-ciellement, pour leur arracher des gestes ou desparoles. Martins de Pasqually tait manifestementinstruit de pratiques de ce genre, de mme queCagliostro et d'autres charlatans, car ceux qui selivrent de pareilles fantasmagories ne mritent pasd'autres titres. Ce sont des sorciers, bien plus quedes mages, des bateleurs habiles illusionner leurclientle. Quant au vritable Initi* il ne cherche blouir personne ; son ambition est de passer ina^

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    peru et de raliser ses miracles sans que nul nes'en doute.

    Ce qui est dit des Nombres me parait beaucoupplus important. Si l'Initi s'arrte Neuf, c'est quele triple ternaire lui permet de relier l'Absolu auRelatif, l'Abstrait au Concret, comme l'indique letableau suivant :

    S

    w

    */.., /lie..,. Voici comment ils'dmontrent'l'existence de la mdecine universelle,et comment ils en consignent le secret dans lettrsanctuaire,

    Le jour on compte quatre ; la nuit on ajoute trois ile lendemain on dt neuf, pour revenir sept. Deuxfois sept se placent, on enlve neuf, il reste cinq. Cen'est qu'aprs avoir lu tout ce livre, qu'on sera entat de combiner et d'apprcier ce calcul.Cette tude est celle des -Plu>%/lie... C'est d'eux

    que je tiens toutes les vrits que je consigne danscet ouvrage. Comme on pourrait ignorer ce que c'estque cette socit, je dois en exposer l'institut et lestravaux, 0 mes Frres, ne craignez point d'indiscr-

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    tion, je suppose tous ceux qui me lisent tre F,', M.\Je dirai tout, sans parler aux profanes.

    L'institut eu rde Tord r des Frres de la Rose^Croixtait d'une famille noble de l'Allemagne ; il taitmoine. A l'ge de vingt et un ans, il avait djii par-couru toute l'Europe. 11 fut ensuite en Egypte, et

    auprs des philosophes arabes, o il s'instruisit.Cette socitest sous la protection du Saint-Esprit.

    L'institut et les travaux sont peu prs ceux de laF.', M.'.except qu'on ne s'assemble point; on critseulement au chapitre sans s'y rendre. On s'occupe la rforme de tout ce qui n'est pas dans l'ordre etl'harmonie des choses. On travaille h la mdecineuniverselle, et la transmutation des mtaux, On nepeut pas nommer ces Frres, Chevaliers de PKstO'

    t>nc}car les banquets ne sont pas d'usage ni dergle. Ceux qui dsireront de plus amples instruc-tions sur ce sujet, pourront consulter Paraeelse etLibavius,

    Passons maintenant aux travaux des lus, ou desvrais'adeptes. Je prviens qu'on ne saurait apportertrop d'attention h la lecture de VApocalypse Herm-tique, Si elle semble inintelligible h la premire lec-ture, on n'aura qu' lire le Commentaire qui la suitet le Dictionnaire alchimique qui est la (in de celivre ; yii revenant ensuite VApocalypse,, on netrouvera plus de difficults.

  • APOCALYPSE HERMTIQUE

    CHAPITRE PREMIER

    . I. Je n'avais point joui du plus beau des sensdepuis le moment de ma naissance ; il y avait pour-tant trente-six ans que j'tais parmi des hommes, encomptant leur manire ordinaire.

    IL Quoique priv de la vue, j'tais assez tran-quille, parce que je croyais qu'il ft de mon essenced'tre tel. Je vgtais parmi des milliers de plantesde Mon espce ; et malgr que je dusse ma vigueur l'influencedc certaines constellations, je ne me dou-tais pas de l'clat de la vote azure.III. Assis sous un palmier, je rflchissais un jour

    sur les malheurs de l'espce humaine, Pourquoil'aut-il) me disais-je, qu'un tre aussi parfait quel'homme n'ait pas un sens de plus ? Il serait, cernesemble, bien heureux, s'il pouvait voir ?Cette pense m'agita vivement, et me fit sentir

  • :''-..; . '4t.--.-.. '-.;:'- .

    mon malheur pour la premire fois de ma vie. Quel-ques larmes coulrent de mes yeux. Elevant machi-nalement mes mains vers le Ciel, j'adressai la paroleau Crateur...IV. Une odeur suave se rpand alors autour de

    moi ; je me tais pour en jouir. Le charme augmente,je suis autre qu'auparavant. Ce qui me surprit davan-tage, c'est que je n'tais plus sous le palmier. Mesmains cherchrent en vain l'arbre qui me servaitd'appui, et le gazon sur lequel je m'tais repos ; jene touchais, ni ne trouvais rien autour de moi. Osuis-je ?.. Par quel tre sus-je soutenu ?... Quoiqueje ne pusse m'instruire de ce qui m'arrivait, je n'taisaucunement inquiet sur mon sort,V. J'ignore si je suis rest longtemps dans cet tat ;

    comme homme, je ne savais point encore mesurerla dure du plaisir. Mes pieds touchrent enfin laterre. Mes mains cherchrent d'abord autour de moipour savoir si j'avais t rapport sous le palmier ;point d'arbre, point de gazon l,.V. Un bruit confus m'arrta dans mes recher-

    ches ; il me parut entendre quelques ouvriers occu-ps renverser des murailles, ou pratiquer uneouverture dans un rocher. La crainte s'empara demoi) parce qu'il semblait que les dbris allaientm'craser chaque instant ; j'en entendais roulerautour de moi, et se briser les uns contre les autres.Comme je n'y voyais rien, et que j'ignorais dansquel endroit je me trouvais, il m'tait bien difficilede me soustraire au pril qui me menaait. Cette cf .

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    constance me fit sentir plus que jamais combienj'tais plaindre d'tre; priv de la vue. Mes larmescoulrent derechef sur mes afflictions ; j'implorai denouveau mon Crateur.VIL Quoique je fusse seul, je sentis Une main se

    poser sur mon front. J'en fus bien pouvant ; maismes yeux virent pour la premire fois de ma vie.VIII. Dans tout autre temps, j'aurais sans doute

    t bien satisfait d'avoir un sens de plus. Mais com-bien j'eus frmir, lorsque je me vis plac sur lebord d'un rocher au fond de la mer ; tandis que duct oppos, des pierres normes venaient moi, etsemblaient chaque instant prtes m'entraineravec elles au fond des eaux.

    IX. Je ne savais si je devais, dans ce cas, savoirbon gr du prsent qu'on venait de me faire. J'eus lemalheur de faire quelques rflexions ce sujet, l'onm'en punit.

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    X. Une pierre, dtache du vieux btiment placau-dessus de moi, vint tomber a mes cts. Un petitclat me frappa au talon ; la douleur fut vive, et j'yportai la main. Mais, n'ayant pas su conserver l'qui*libre dans ce mouvement trop prcipit, cette situa-tion fit vaciller mon corps dj mal assur, et je tom-bai dans le fond de la mer,

    XL La nature cette mre sage et prvoyante,m'avait sans doute instruit sur l'art de parcouriradroitement les eaux ; sa leon me fut utile danscette circonstance, Quelque press que je fusse deprendre terre, je fis pourtant mes efforts pour ne

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    point aborder prs de la chute aux pierres. Je me mis nager, et vins aboutir un petit rempart qui em-pchait aux eaux de pntrer dans un jardin magni-fique.. :..'".XII. Gomme je faisais mes ..efforts pour traverser

    le mur et pntrer dans le jardin, un petit enfantvint moi, et me tendit la main pour m'aidera montter I je n'osais profiter de son zle, car je craignaisde l'entraner avec moi. Il vit mon embarras, sourit,et me tira du danger.

    ' ;XIII. Dpouille tous les vtements, me dit mon

    petit conducteur ; on n'admet en ce lieu que l'hommede la nature,

    XIV. Ensuite, me montrant trois chemins, il

    m'expliqua que j'tais libre de choisir, et qu'il s'of-frait me conduire par celui des trois qui me con-viendrait. L'un, ajouta-t-il, conduit au blanc, l'autreau vert, et le dernier au bleu. Comme j'avais taveugle pendant trente-six ans, Il ne m'tait pasfacile de juger des couleurs ; j'avouai mon embarrasa mon guide, qui me proposa, pour terminer laquestion, d'en dcider par le sort,

    XV. 11me remit un papillon, qu'il tait all pren?dre sur une plante que je ne connaissais point alors,mais dont j'ai bien entendu parler depuis, En luirendant la libert, remarque la route qu'il prendra,et dis-moi de te prcder dans la mme.XVL Le papillon prit le chemin vert, je le dis

    l'enfant, et nous le suivmes,XVILA mesure que nous avancions, mon con-

  • '.:'. -H.v- ":;'.:

    ducteur plaait un signe de certaines distances, enmdisant, regarde et souviens-toi, car il faudra quetu retournes seul.

    XVIIL Nous marchions depuis midi, le jour allaitse terminer, et je n'apercevais encore aucune habi-tation. Je fis part de mes inquitudes l'enfant, quiles avait dj devines, car il ne me donna pas letemps de finir mon discours, pour me dire de m'ar-me r de patience, ou de me dterminer voyager seul,si je voulais me plaindre d'une preuve laquelle jedevais me trouver fort heureux d'tre soumis.XIX, J'aperus enfin une haute muraille, C'est

    dans cette enceinte qu'il s'agit de pntrer, me dit-iLCe que tu vois est un labyrinthe ; sept portes y con-duisent ; mais une seule mne la vie,XX. Nous y voil, ajouta-t-il ; je ne peux l'accom-

    pagner plus loin; Avant que d'entrer dans ce vastebtiment, considres-en l'enceinte ; rflchis sur lessept portes; tu t'gareras sans doute, mais il faut dela fermet et de la constance. Tu te retrouveras aubout des sept degrs d'expiation.XXL Je nVaperois, continua mon guide cleste,

    que tu juges mal dans ton intrieur des preuves etdu succs. Tu es libre de regagner ton premier tat,si tu le veux. Retourne sur tes pas ; les signes quej'ai placs te ramneront facilement dans le jardino tu m'as trouv ; l, comme je vieillard des vieil-lards, tu resteras quelques jours; tu jouiras et tetromperas ; mais un tre au-dessus de toi paratra lefeu la mainj et te chassera dans la rgion des douleurs.

  • CHAPITRE II

    L Me voil seul, Je considre l'extrieur du vastebtiment dans lequel je dois pntrer ; comme onm'avait prvenu de faire un choix rflchi sur lessept portes qui y conduisent, je me garde bien de me

    prsenter la premire sans/avoir examin les sixautres. Je marche et regarde; mais mon embarrasne fait que s'accrotre, car les portes se ressemblentparfaitement,

    IL J'aperus un homme, plac comme une statue,et immobile comme elle; le mouvement seul de sesyeux me disait qu'il tait vivant. Dans mon incerti-tude, je courus a lui pour lui demander des rensei-gnements; mais peine avais-je commenc de luiparler, qu'il interrompit la question en me donnantun soufflet.

    III. Cet attouchement me rendit tel que je venaisde le voir ; je devins statue mon tour; et je viscelui qui venait de me frapper s'avancer vers la

    porte qui tait en face de moi, et s'introduire dansle labyrinthe.

    IV. Trois ans se sont passs dans cette situationet la mme place : j'ai vu, pendant cet intervalle, deschoses que je ne peux dvoiler qu'en partie. Desanimaux detoute espce passaient sans cesse a mes

    cts; il y avait quelquefois parmi eux de ces tres

  • ': :. -16. ,

    mixtes qu'on appelle aussi des hommes ; couvertsd'un frac brun, blanc, noir ou pie : ces dernierstaient ceux qui paraissaient le plus en vouloir mavie ; quelques-uns portaient une grande barbe ; tousavaient une corde autour du corps. L'un de ces trescapuchons vint moi, et me remit un gros volumeintitul : Des Peines de VEnfer : je le reus de sesmains, et je lus.V, Aprs trois ans d'preuve, je vois un jour, au

    soleil levant, venir moi un homme fort embar-rass ; cela me rappela ce qui m'tait arriv lors dusoufflet de la statue. Comme on me fit la mme ques-tion, j'y rpondis de mme, et le charme ne fut pasdiffrent,

    VI. Ayant t remplac par un autre, je pris laroute que j'avais vu suivre a mon prdcesseur troisans auparavant. Je me prsentai une porte quis'ouvrit avec bruit ds que j'en fus- proche, Deuxgardes, l'pe la main, s'emparrent de moi sansmot dire. Un troisime homme me couvrit d'unmanteau magnifique. Aprs avoir fait quelques pas,d'une manire connue de quelques personnes, onm'introduisit dans un petit pavillon o je trouvai unetable bien servie.VIL Trois espces de mets furent offerts dans ce

    repas ; j'en gotai, et mes forces furent rpares dansl'instant. [LUCILLA. La Lune. La premire crasse qui sort dulaboratoire],LAOC L'tain,LUBN.-L'encens.{LU6EU.- L'aimant].LULFAR. Les perles.

    ^ LATRO. Le mercure*-LOT. L'urine,^LAPIS INFRNUM,-La pierre ponce*

    LIAB*Le vinaigre. "LAMR[LUMN],- Le soufr*LVIRIDIS-Le vitriol;

    >- LYDiA. La pierre de touche.LASER, Le benjoin*

    C LUSTUM[LUSTRUM].- La graisse de lait.-L10UOR AOUILGIUS*- Le vin distill.

    '

    -LlNiuS* Le monde universel,

  • ;''"81

    LABOSBALSAMUM, La liqueur o quelque mtalenflammest teint.

    LAXCHIMOLEA.- Sel qui nat sur les pierres*

    M

    s MAGNESIAPHILOSOPHORUM.:- L'argent uni aUmer-cure et rendu fluide.MAGNALI.- Les oeuvres du G/. A.'.de l'U.vMENSISPHILOSOPHICUS.- Le temps de la digestion

    chimique, qui est de quarante jours.MAGOREUM,- Mdicamentmagique,'MANNAMRCURTALIS[MRCURIALIS],- Mercure

    prcipit en eau forte, puis lev par le feu.*

    MLIBCEUM.- Le cuivre,MERCRlUSLAXUS.- Le turbith minral.MARACH[MRLCH].- Llitharge.[MNDS. Le dieu qui prside au Grand*OEuvre].MADIC.*-*'Le petit lait,

    MALARIBRIC. - L'opium.MZ*Lmyrrhe.MARUCH.L'huile,MERDASNGl[MRDUSEGIj.-Plombcalcin etrduit

    en poudre.MERCURIIASTRUM.- La sublimation

    .- -MAJUSNSTEft. La rose des philosophes*MAGNSiALUNRII* Le rgule d'antimoine ou

    plomb des philosophes*^MANESIUSMAGNNSIS.- Poudre philosophale faiteavec l sang humain. '

    ':-':;; N

    NASTACou NOSTOH.Une gele qu'on trouve dansla belle saison, aprs la pluie *,elle est transparente, ver-

    6''

  • 82 .-'

    dtre. On croit que c'est une djection des toiles.......erreur._ NITRIALES. Les pierres calcaires.

    NEPSIS,- L'tain.NCR0L1UM[NOROLIUM]..-Mdicament qui prserve

    de nombreuses maladies.NETATfNECTUT]. Prparation qui se fait avec du

    vin blanc et du vin rouge.NOSTROS[NASTROS].';:On s'en sert pour dsigner

    les espces de feux.[NAPHTH. Poix employe pour aider l'oeuvre phi"

    losophique],

    OBRIZUM.Or calcin couleur de chtaigne.lORTHRUS.'.*Ou la constance et fidlit du philoso-

    phe dans son laboratoire],TP, Sel ammoniac rouge avec eau d vitriol

    rouge, .BELCORA,- Gucurbite*OPHiRlSI[pPHIRISl. -Liqueur du soleil,ORIZONCERNITATIS. Ls influences clestes.OSMUtUM[OS MUfUMj. - Le filde fer.ORISUMPRCCIPifAfUNI*- Le safran d'or.ORISUMFOLItUM,- L'or en feuilles.

    /,-- P. ; :

    fPUTHEAL*- Autel des sacrifices].PRATIUM[PRAICUM]VIRIDE*- Fleurs de cuivraPRSMUcHlM.^Lacruse*PATERMTLLORUM.-L soufre.PRPLiX*Lii cire vierge.

  • 83

    >PISASPHALTOS.-Le bitume.'PIETRAViNI. Crme de tartre.PNTACULA.Amulettes ; certains signes qu'on porte

    pour se gurir ou se prserver des maladies,PILIZENII. Les petits poils blancs qui sont autour

    de la cuisse du livre.PAULADADA.Terre sigille qu'on trouve enltalie.PRIMUMVEGETABILE.- Le tartre.PLECMM,- Le plomb.PRTHENIUM.Lacamomille romaine,

    "* PHOENIX.La pierre physique,

    ;:'.:;:;'; Q

    QUARTURA,-L'or le plus pur.QUMLI.-Le plomb,QUEBRIT.- Le soufre. ;':QUIAMSVNATERR/.- La couperose.QU6RICUM.- L'arsenic.lOliAbRlFORMIS.La perfection du Grand-OEuvre],

    n ;//'..:/'

    / RABEBOYA.La patience dans le Grand-OEuvre.X RBIS*La premire matire des philosophes,"RAMICH[RANIH],- L noix de galles.REBONA.La fente brle.RUTGI[RUSTU6I]. La calcination du cuivre,RCARIIRUCARI]- Le sel ammoniac,RGHAM.Le marbre.RIASTL,Le sel commun,RAlB.Une pierre quelconque*

  • -, 81

    ROSAMINERALIS. Vgtal des philosophes produitpar une sublimation de l'or avec le mercure(i),REBOLI. Liqueur tire des momies.IROUE.L'exercice du travail philosophique],

    S'-

    SACTIN.Le vitriol.SALIPIT.'Le cuivre.SENCO.- Le plomb.

    J SAPHIRICUMANTHOS.- Liqueur tire de l'argent etdu saphir, pour gurir les maladies du cerveau.SIBAR.Le mercure,SEZUR. L'or [Le tartre].SAMECH. Le tartre.SIRA.L'orpiment.SALAMARUM.L'argent vulgaire.SCARLUM. Alun de plume.SERPENS,ouLACERTAVIRIDlSQU/E PROPRIAMCAU-

    DAMDEVRAVIT. C'est toute la liqueur de vitriolrejete sur la tte d'un mort, qui devient le phoenix,SPHACT, Storax liquide.vSTOMMAISTOMAMAJ.- Limaille de fer*'SANGUISHIDR/E.Huile de vitriol,STELLATERR/.- Le talc*SAGANISPIR1TUS. Les quatre lments.

    (i) On trouve dans Tacxsi l'interprtation suivante:Vgtal des philosophes qui, runi au mercure, produitde l'or par le moyen d'une sublimation *,cette interprta*tion est toute diffrente, car dans ce cas*le rsultat de lasublimation est la production de l'or au lieu du Vgtalappel Rusa mineralis (Nom btestbiTuufcs).

  • 83

    SAGAN1SAPIENTI/E.- Le sel marin.SAL [SOL] IN HOMINE. Le principe vital dans

    l'homme.SCIRONA. La rose d'automne.SERPHETA.Rduction d'une pierre en liqueur.STENNARMATER[SNNARMATER]METALLORUM.

    Ce qui engendre les mtaux.SALDINI. Les hommes engendrs par l'lment du

    feu.SYLO.Le monde en gnral.

    ': T '.-THISNlA. La veine des minires.TENERIABINITENERCABIN],- Espce de manne.TRACHSAT, Le minerai sortant de la terre.TEMEINCHUM.L'argent des philosophes.[TILAN. L'or ou le soleil philosophique].TERRAFIDELIS.- L'argent* ,TIFFUM.- Le vif argent,TINCTURAMICROCOSMIMAGISTERE,- Sang humain

    pour faire la lampe de vie.TITAR,- Le borax,TIN. Le soufre.TRSA,L'cume de mer.TICGALIDAR[TINALIDAR],- La moutarde,TCOLITHUS. Pierre qui se trouve dans les ponges.TINCHRITINTOR]VIRIDITATISCftIS. Eau com-

    pose de tous les sels*/TERRASANCTA*Antimoine vitrifi*/TERRASARACNICA.- L'mail.^RICUM*~ Le miel.

    ;. TIR!NOSTRIABAQUILARAPTI.- Le mercure rendu"fixe. '

  • 80 --

    U

    [URNE.Tabernacle philosophique].UMO,- L'tain.UVORNAS.-Le vinaigre des philosophes.UNDENCE. Les esprits ariens.

    , UNITASTRITHEMII. Le ternaire uni par la destruc-tion du binaire.URINAVINI.- L'urine d'un ivrogne.

    VISCIDEBOTIN.- La thrbentine.VASTIOR.- Le safran.VERGILI/E.Herbes printanires,VITRUMPHILOSOPHORUM..Les Alambics.VITRIOLAMETALLICA.- Les sels des mtaux.[WODAN.Mercure philosophique].VISQUALIUS. Le gui d'arbre.VIRGUTTA[VIRGULA]FOSSORUM. La baguette qui

    indique les trsors.

    XILOCASSIA. La cannelle.XYLOBALSAMUM. Parties de macis et de souchet.XENECTHUM. Le premier mehstrue vierge.XISPIMUM[XISPTMUM]. Le vinaigre.XENINEPHIDEI. Ksprit qui indique -l'homme les

    merveilles de la nature.XISTUM.Le vert-de-gris en poudre.XENECDON. Pantacle ou amulette dans laquelle on

    met l'image d'une constellation [telle que le pentagonepythagorique ou l'aboyeuse].

  • 87

    (Quelqueridicule que puisse sembler cette amulette, jevais donner la manire de la faire, et parler des vertusqu'on lui attribue : On prend un morceau de parchemind'un pouce et demi qu'on coupe en triangle ; on le tientexpos l'air pendant trois nuits. On crit ensuite quatreX cot l'une de l'autre sans ponctuation ; on fait au-dessous la figured'un ours, d'un dragon, ou autres signesqui soient au firmament. On colle enfin ce parchemin surun taffetascramoisi, et on le recouvre avecdu satin jaune.Ce pantacle se porte sur le creux de l'estomac pour pr-venir les indigestions, les coliques et la migraine. On leporte attach contre le poignet gauche, pour gurir lesfivres. On le tient sur la tte nue pour le mal caduc etautres maladies des nerfs.[XANTHUS. Fleuve philosophique].

    Y

    YELION.- Le verre.YHARIT.Le changement du laiton en argent.YGROPISSOS. Le bitume.YERCIA.- La poix.YSI.R. Prparation particulire du mercure rduit en

    pierre.YCAR. Mdecine quelconque.[YEUXINA.Le regard fixedu phil.-.sur leG.-.OEuvrej.YDROCECUMLe mercure.YR1DE[YVIDE].- L'orpiment.

    z

    ' ZEMECH. Pierre d'azur.ZENITHJUVENCULARUM. Le premier sang mens-

    truel d'une fille.

  • 88

    ZINIAT[ZENIAT].-Le ferment.ZONNETiGNOMI[ZEMETIGNQMIj.- Phantome.ZANCRES[ZENERES],- L'orpiment,ZARSRABAR, Le mercure.ZAIPIR-Vnus.ZERS. Le vitriol.[ZANLE.~- Faux ou faucille, sorte d'instrument qui

    sert aux philosophes].ZIPAR.La rhubarbe.ZAFARAM. Limaille de fer brle dans un vaisseau

    de enivre,ZARCA.L'tain,ZIMAX,- L'airain.ZITTER.Marcassite.ZINSIFAR.Le cinabre.ZITHUM - La bire.ZENEXTON[ZEUXTON].- Amulette qu'on croit capa-

    ble de prserver de la peste.

    . A l'aide de ce petit dictionnaire, on pourra liretrs couramment les crits des alchimistes, qui sesont trs souvent servis d'une expression diffrentepour dsigner le mme mot. On ne trouve les op-rations impossibles que par la raison qu'on prend,dans les recettes des adeptes, des substances pourd'autres, faute de s'entendre.Une autre difficult qui se prsente, en'lisant les

    anciens auteurs, c'est la connaissance des diverscaractres dont les philosophes chimistes se sontservis pour dsigner les matires qu'ils mettent enusage. Mais on trouve de ces tables de caractres latte de tous les livres de chimie ; il est facile de s'en/

  • 80

    procurer une, et de faire une tude particulire surcet objet. Ces tables n'tant pas rares, je n'ai pas crudevoir en joindre une cet ouvrage.Je dois seulement ajouter une table des caractres

    du zodiaque qui ne se trouve point dans les ouvragesmodernes, c'est--dire dans la table des caractresdes chimistes de nos jours. Les douze signes duZodiaque prtent leur caractre douze substancesque les adeptes mettent beaucoup en oeuvre, par

    .exemple.^xz. Le Verseau signifie le sel de nitre.

    S>. Le Crt/jcersignifie le sel ammoniac.)t. Le Capricorne signifie l'alun de plume.ctS. La Queue du dragon signifie le mercure.|^. Les Gmeaux signifient l'orpiment.^. La Balance signifie le vitriol romain.Q,. Le Lion signifie l'or.+>. Le Sagittaire signifie l'alun de roche,n\. Le Scorpion signifie le soufre.y. Le Taureausignifie le bitume.HP. La Vierge signifie l'arsenic.

    I Y. Le Blier signifie l'antimoine.Ces mmes signes ou caractres du Zodiaque, sont

    aussi employs quelquefois pour dsigner les douzeportes qui conduisent l'oeuvre, c'est--dire qu'ilssignifient les douze oprations de la chimie ;

    'par

    exemple:y. Le Blier marque la calcination.y. Le Taureau marque la conglation.ft. Les Gmeaux marquent la fixation.

  • 90

    j>.Le Cancer marque la dissolution.Q,. Le Lion marque la digestion.*9?.La Vierge marque la distillation.;Ch,La Balance marque la sublimation.1. Le Scorpion marque la sparation.+-h Le Sagittaire marque l'incinration,X>. Le Capricorne marque la fermentation.

    l{ VA.Le Verseau marque la multiplication,( *L. )( Lcspoissons marquent la projection,

    La philosophie n'tant pas faite pour tre cultivepar tous les hommes, les adeptes durent se servir dediffrents signes pour s'entendre entre eux,et ne pasdivulguer leurs oprations. Ils employrent non seu-lement des mots qui leur taient propres, mais ils seservirent encore, dans leurs crits, d'autres lettres quecelles qui sont dans les alphabets ordinaires. Voicil'alphabet qui est le plus en usage parmi les Frres dela Rose f Croix, ainsi que parmi tous ceux quipublient des secrets sur la Philosophie Occulte.

  • tu

    ALPHABET DES SIGNES ET PLANETES

    ..*

    AA

    iKK

    "lcYD

    MVX

    ' +H-z

    __

    ou les Poissons. ,.,,,,., Aou le Capricorne. ....... Bou le Verseau ......... Gou le Triangle . . 1)le Compas , , , , . . , . . . . Kla Croix ............ Lou le Taureau Gou le Sagittaire ..'. Hl'toile'' 1

    Kou la Balance ......... Lou le Scorpion. . . , . . , . . Mou le Soleil ... ; Nou la Lune .......... Oou le Blier Pou le Quarr (Carr) Qou une Ligne droite ...... Rou Ligne oblique ....... Sles Gmeaux. ......... TCroix renverse ........ II.......... . . .... X

    Y. . . . . ...... . . . . . Z

  • ALPHABET DES SIGNES ET PLANTES(Variantes deTacxsi),

    V -^e. hc^t^tkftff^- B_$4.

    I y ^

  • .--.93 .-./

    ^

  • 01

    rani. On verra, en le mditant, que les SciencesOccultes sont fondes sur des observations constan-tes et certaines.Comme tous les hommes ne sont point initis

    dans la F,*. M.*., ni dans la socit des Frres de laRoseJf Croix, je veux cependant rendre cet ouvrageutile ceux qui, sans connatre ces instituts, sontpourtant amateurs de la chimie et de la mdecine.Ayant employ un style assez figur pour peindre

    les travaux philosophiques, je vais m'expliquer surquelques secrets qui peuvent intresser tous les lec-teurs. Je souhaite qu'on n'en fasse pas mauvaisusage. On ne doit rechercher la sant que pour n'enjamais abuser. Les richesses ne sont dsirables quepour en faire part aux pauvres, lorsqu'on les aacquises.

    Le morceau suivant est un petit recueil d'observa-tions extraites des oeuvres d'un chimiste arabe qui afait sous mes yeux des choses surprenantes. Il pos-sdait fond la chimie, l'astrologie, et surtout l'artde connatre les hommes. Il me donna quelquesleons sur cette dernire science; c'est par lui quej'ai connu tout le mrite des ouvrages du mdecinLa Chambre, et de ceux du fameux Lavater : ce der-nier est un citoyen de Zurich en Suisse ; il continueun ouvrage sublime sur l'extrieur de l'homme, etles signes qu'on peut en tirer pour juger ses moeurscomme son caractre. Je me fais un devoir de placerici l'loge de M. Lavater; quels que soient sesdtracteurs, c'est un observateur plein de mrite.

  • 05 ~

    J'ai moi-mme rpt de ses observations que j'aitrouves trs justes.Je reviens au petit extrait de l'crit que m'a com-

    muniqu le mdecin arabe, lors de mes voyages enTurquie.

    Fxtrail d'un manuscrit arabe par M. KKRS.Ce petit recueil contient onze recettes, que j'ai

    divises par numros.

    I ;

    Composition du vinaigre philosophique,t PP,

    On fait d'abord fermenter du miel, dont on tireensuite Yacide,On a, d'autre part, tir Yacide de ce liquide qui

    reste, aprs qu'on a retir l'esprit de vin.On mle ensuite ces deux acides en gale propor-

    tion avec de Yacide vitriolique ; en fermentant ets'unissant, ces trois acides produisent le vinaigrephilosophique.Cette prparation, que les adeptes ont aussi appe-

    le Lait virginal, ou F au mercuricllc, est regardecomme le seul dissolvant de tous les mtaux. Aussia-t-on cherch composer le vinaigre philosophi-que en distillant, sublimant, calcinant le nitre, lamagnsie, le mercure, etc. Tout simple que paraissele procd qu'on a indiqu, on ne doit pas douterque le vinaigre philosophique ne contienne des par-ties mercurielles, puisque la plante de mercure

  • 90

    influe ncessairement sur toute la matire, et qu'ontrouve le mercure dans tout.

    II

    Eau pour amollir tous les mtaux.

    IV. Une once de sel ammoniac,demi-once de nitre purifi,et deux onces de tartre.

    Vous ferez bouillir le tout dans une livre d'eau,jusqu' consomption d'un quart.

    Lorsque vous voulez amollir un mtal, vous lefaites rougir, et l'teignez dans cette eau.

    III

    Secrets chimiques.

    Liqueur qui a la vertu de changer 3 en 0 et dgurir les maladies.

    Prenez du mercure qui aura t neuf fois sublimpar le sel commun et le vitriol, dissolvez-le dansde l'esprit de vin trs rectifi.

    Distillez cette solution, jusqu' siccit. Ensuite, ensublimant ce qui sera rest, sparez le fixe du volatil.

    Joignez-les de nouveau, rptez la sublimation, etainsi jusqu' trois fois.

    Il vous restera une poudre rouge, si vous avezbien opr; sans quoi,recommencez de nouveau.

    Lorsque vous aurez cette poudre rouge, retirez-en.avec soin la partie saline ; dissolvez la poudre dans

  • 97

    Veau dissolvante, dont je donnerai plus bas la com-position (i).Ayez, d'une autre pan, une partie d'or que vous

    aurez dissous dans Veau dissolvante. Confondez cesdeux dissolutions, faites-les digrer et distiller.Prenez ce qui restera dans le fond ; calcinez-le au

    rverbre.Ajoutez des fleurs de sel ammoniac ce qui aura

    t calcin ; mlez-le ensuite avec de l'esprit de vinque vous distillerez. Ce qui restera vous donnerades cristaux.Cette cristallisation, expose l'air, s'imbibera peu

    peu de l'humidit de l'atmosphre, et se changerabientt en liquide. C'est avec cette eau qu'on change0* en , et qu'on tient le corps en sant,

    Rduit en chaux par le mercure, vous laissez dig-rer le tout pendant un mois dans de l'eau trs pure.

    IV

    Teinture humaine, ou le contrepoison des anciens.

    Il faut arracher, entre les jours de Saint-Jean et deSaint-Jacques, la lune tant dans son plein, la renon-

    (i) Formule de l'eau dissolvante.\]i.Du vitriol, du salptre, de chaque une livre ; du sel

    du vitriol, du salptre, de chaque une livre; du selammoniac, une once ; pulvrisez, et mettez dans unecucurbite long col ; distillezjL-ieulent. Vous prendrezune once de ce qui aura t^istill^>Ji quoi vous ajou-terez deux gros d'or. /.S" 'i^

    (P.KJ

  • eiile des Alpes, mais non pas celle des jardins ; vousaurez aussi de la racine de sanicle rouge. Prenez lecoeur et le foie d'une vipre que vous vous serez pro-cure en vie ; faites calciner ce coeur et ce foie sur unepelle rouge, et rduisez-les en poudre, D'autre part,vous ferez scher les racines, vous les mettrez demme en poudre subtile. Tenez ces poudres spa-res, et dans des flacons bien bouchs.La dose est d'un demi-gros de poudre de la vipre *

    sur un gros de poudre de racine. Quelques anciensphilosophes assurent qu'une seule dose, prise unefois dans la vie, met l'abri de toute crainte et detoute surprise de poison.

    :. y.- -

    La Lampe de Vie.

    Quelques adeptes crurent avoir trouv dans la pr-paration suivante, un moyen infaillible de porter lepronostic dans les maladies, c'est--dire de juger dela mort ou del gurison. Ils dirent donc avoir com-pose une lampe dont la flamme est plus ou moinsvive, suivant le bon ou le mauvais tat de la sant ;cette lampe s'teignant, la personne meurt.Celui qui veut avoir une lampe qui l'instruise sut-

    son tat mme, prendra de l'esprit rectifi, tir del'hydromel ; il aura aussi de son sang dont il tirerade mme l'esprit par la distillation : mlant ces deuxesprits, il les distillera de nouveau. C'est ce vhicule

  • 99

    inflammable qui servira d'aliment au foyer divi-natoire.

    VI

    Poudre pour faire tomber les dents.

    On prend des limaons sauvages avec leurs coquil-es, on les calcine, et les rduit en poudre ; onhumecte cette poudre avec du sang de grenouillesvertes; on porphyrise le tout, on le fait scher denouveau C'est sans doute de cette poudre que se ser-vent quelques empiriques pour arracher les dentssans aucun instrument de chirurgie.

    VII

    Sirop anti-apoplectique et anti-paralytique.

    Prenez une demi-livre de vin blanc; six oncesd'eau de roses; un gros de verre rduit en poudretrs subtile ; six gros de cannelle. Infusez le toutensemble, passez-le ; faites bouillir la colature avecdu sucre pour en faire un sirop selon les rgles del'art.

    La dose est depuis une demi-once jusqu' une once.

  • ; 100

    VIII :'

    Description mystique du Grand OEuvre.

    L'explication de cette figure est qu'il faut tirer lesel, ou les cristaux du plomb [j, les unir avec ceuxWeVargentQ.

    Prendre ensuite ceux de l'tan, les unir avec ceuxdu vif argent.

    Ceux du fer, les unir avec ceux du cuivre.De tous ces mariages l'on en fait un autre, et le

    Soleil se trouve au centre.

    - ; i* '

    Opinion de Libavius sur l'or potable.Cet auteur dit, Livre second, page 79 que les

    anciens, qui ont tant parl de l'or potable, n'enten-

  • 101

    daient point, par ce nom, une liqueur tire de l'or. IIassure que ce mtal n'entrait pour rien dans les pr-parations qui portaient ce nom. On entendait par orpotable une liqueur par excellence, une liqueur rare,chre et prcieuse. Ils lui donnaient]le nom de l'or,par la raison que ce dernier a toujours t prcieuxet recherch.Il appuie son opinion sur ce que les anciens regar-

    daient l'usage interne des mtaux comme un poison;il est donc sur ajoute-t-il, que, si l'or tait regardecomme nuisible, on n'en a pas, dans ce temps, fait uneliqueur pour prendre intrieurement.

    .. X .

    Libavius attribue aux feuilles de chne la vertu degurir les vieux ulcres, comme topique.Cette assertion ne rpugne ni la thorie, ni la

    pratique de la mdecine.

    XI

    Etoile d'antimoine, ou Pentacle de Salomon.

    \}\ De l'antimoine de Hongrie, une partie ;du tartre chalib, deux parties ;du tartre commun, quatre parties.

    Mlez le tout; fondez; ajoutez-y trois parties detartre calcin, Rptez trois fois l'opration. Laissezrefroidir, et l'toile est fate. Il y en a qui portentcette toile en amulette polir se prserver de la coiir-tagon et de l'apoplexie.

    Fin

  • PRFACE (r)

    L'usage de joindre une prface un livr est dea plus haute antiquit : c'est dans ces requtes roga-toires,plus ou moins longues,que les auteurs deman-dent l'indulgence du public. On voit que je ne meconforme pas entirement cet usage; je fais uneprface, il est vrai, mais je la mets la fin de monouvrage, Ce n'est point pour prier le lecteur de melire jusqu'au bout, que je lui adresse cette supplique ;ce n'est que pour lui demander son opinion sur lamatire que je viens de traiter ; c'est pour le prve-nir que, s'il ne m'a pas compris, il ne doit point pourcela hte juger dfavorablement ; qu'il me lise de nou-veau ; qu'il se familiarise avec les sublimes prceptesde la Philosophie Occulte ; j'ose l'assurer qu'il jouiradans un temps du fruit de ses peines et de ses travaux.Je dois prvenir les amateurs du Merveilleux, que

    (t) Il y a beaucoup de personnes qui me chicanerontsur ma prface, et sur mon originalit de la placer lalin d mon livre : on dira que ce n'est plus alors une pr-face. Eh bien, nous rappellerons postface.

  • 103

    les sciences dont je traite exigent de grands sacrificesde la part de ceux qui les cultivent : l'appt de lagloire et de la fortune n'entrent pour rien dans lesrecherches du vrai philosophe. Le vulgaire ne croitla Pierre Philosophale impossible trouver, queparce que les adeptes n'en ont jamais fait un objet decommerce. Les fripons qui abusent le peuple, enlui promettant des secrets, ne sont point initis dansles mystres d'Herms.Tous les arts ont eu leurs imposteurs, mais leurs

    piges n'ont sduit que l'ignorance. Ne doit-on paspenser que celui qui possde le secret de faire de l'or,n'a aucunement besoin de le vendre ?Dans la recherche des vrits et des merveilles de

    la nature, le philosophe doit porter une me pure,exempte de dsirs criminels. On ne doit pas esprerde communiquer avec d'autres tresque les hommes,si on ne se dgage pas d'une partie de son enveloppematrielle. L'ignorance n'est autre chose que la puni-tion de nos crimes ; on n'apprendra donc rien pen-dant qu'on s'adonnera aux vices.

    Flottant sans cesse entre deux principes toujoursagissant sur le globe, l'homme est, il est vrai, bienembarrass pour se dterminer en faveur du bon,Celui qui nat dans l'erreur, ne connatra pas la vritsans peine. Celui dont on trompe l'enfance, ne sau-rait tre bien instruit dans un ge avanc.Les tnbres dont la Providence nous entoura,

    doivent servir nous rendre la vrit plus chre, dsApte nous l'avons trouve. Mais cela nous dicte ce

  • 104 -^ .

    que nous avons faire, lorsque nous sommes par-venus ctro initis dans les mystres de la Nature.Jamais philosophe n'osa publier ouvertement sestravaux ni ses succs, jamais Adeptene s'entretiendraavec tous les hommes. La connaissance des hautsmystres troublerait l'ordre de la socit, si elle taitpublique. Le commun des hommes abuserait desbonts du ciel ; et, comme le premier des hommes,,on ne tarderait pas tre puni d'avoir voulu mangerdu fruit dfendu : la science du bien et du mal est lepartage de celui qui ne doit point en abuser^., [Cespropositions sont claires et vraies, mais elles nesont point porte de tous les lecteurs. Je me suis-expliqu dans mon Apocalypse sur la naissance del'homme, sur sa demeure dans le paradis terrestre,sur sa chute, et ses misres actuelles ; le vrai philo-sophe y verra quels sont les moyens que nous laissala Divinit pour rentrer dans notre premier tat]....Levez les yeux au ciel, et voyez.Quoi qu'on ne puisse rdiger la thorie et la pra-

    tique de nos mystres, au point de les rendre faciles chacun, il nous est permis de publier les moyensde se faire initier dans la classe des lus. Ces moyenssont une disposition sincre de fuir le mal, et dedcouvrir la vrit : croit-on qu'il soit facile de saisirce point de vue ? Sans cesse entour de piges et detentations, l'homme ne voit pas le bien o il est ; lebut o il court n'est qu'une colonne de fumequ'es-pcrc-t-il gagner en la serriit dans ses bras ? Sciencede nos jours, philosophie la mode, tu n'es qu'une.

  • 105

    suite d'erreurs, c'est par toi que l'homme doit serappeler qu'il n'est qu'un homme !La volupt, la mollesse, les plaisirs de l'amour

    sont les barrires places entre le vrai et le faux.Pour parvenir, il faut partir du bon principe.Les astrologues et les gographes se servent de

    points, de lignes et de chiffres pour faire leursdmonstrations ; je ferai de mme. Soit donn unpoint connu pour arriver trois; tirons une lignede ce point, et prolongeons la ligne jusqu' l'arrivedu but dsir ; si la ligne est absolument droite, noustrouverons trois ; si, au contraire, elle est oblique,nous formerons quatre, nombre qui nous donneratoujours la somme de douze : le cercle doit son ori-gine aux erreurs de ce genre, on tourne autour desoi sans pouvoir s'lever. Ce calcul est un des pre-miers travaux des Frres de la Rose Croix. Cetteopration les conduit tirer les connaissances Msplus sublimes de la thorie des nombres.Quelques lecteurs seront encore arrts dans les

    propositions que je viens de dmontrer ; elles sontcependant bien claires et bien intelligibles. Mais jereviens la ncessit o sont les adeptes de s'leverau-dessus des passions et des erreurs du vulgaire.Tous les livres des philosophes, ceux des lgisla-

    teurs, commencent par prouver la ncessit de sedpouiller du vieil Adam pour mriter les privilgespromis au nouveau. Ces prliminaires indispensa-bles ont un but rel ; il n'y a tant d'ignorants queparce qu'on les a mpriss. L'homme, dpouill de

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    l'homme, voit les choses bien diffremment ; alorsia nature se montre sous un autre aspect ; il la suitdans ses merveilles ; elle le conduit dans son labo-ratoire ; et la vgtation, la minralisation ne sontplus des nigmes.On voudrait tout savoir sans faire aucun sacri-

    fice : on ne saurait tenir au ciel et la terre en mmetemps. Je prie cependant le lecteur de ne pointoutrer cette proposition, car, prise la lettre, elleproduirait un enthousiaste, un fol, un sauvage, etnon pas un philosophe.Les excs en tout genre sont dangereux. Portons,

    pour nous en convaincre, les regards dans ces socitsconnues sous le nom de F.\M.\ La plupart de ceuxqui s'y font introduire, n'ont en vue que quelquesplaisirs qu'ils s'y promettent ; d'autres esprent yapprendre des secrets ; quelques-uns n'y attendentque les plaisirs de la table.Tromps dans leur espoir, c'est des sots qu'on

    doit l'invention des plates sottises qu'on dbite surles F.*. M.\ Les uns disent qu'ils s'entretienncntavecle diable ; d'autres soutiennent qu'il n'y a point desecret, et que cet Institut n'est qu'un moyen pourmettre les hommes curieux contribution. J'aimme connu des Frres qui se plaignaient d'avoirt dupes, et de n'avoir rien appris dans ces socits.Ceux qui se plaignent cet.gard, sont vraiment

    . ns pour les tnbres. Lorsque le Temple s'ouvre un profane, on ne lui parle point, il est vrai, dessecrets, mais on lui montr ds hiroglyphes qu'il ne

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    tient qu' lui d'tudier. Celui qui a regard ces all-gories comme ne pouvant avoir aucun sens, peut etdoit cesser de paratre en Loge.

    Les allgories d'usage dans la F.-. M.\ peuventnon seulement dgoter quelques personnes peufaites pour le sublime ; elles sont encore la cause dequelques erreurs plus prjudiciables celui qui lesembrasse. Un enthousiaste qui contemple les hi-roglyphes, les interprte suivant son genre d'en-thousiasme ; s'il cherche la mdecine universelle,il en voit la clef dans tout ce qui s'offre ses yeux ;s'il veut connatre la transmutation des mtaux, il lavoit crite autour de lui ; s'il croit pouvoir conver-ser avec les anges, il s'imagine se trouver au ciel,quand il aura, mont l'chelle de Jacob. Enfin cha-cun monte son cheval d'opinion, on prend sa raisonsous le bras, et l'on court la poste dans des terresinconnues.Ce n'est point ainsi qu'on cherche la vrit. Le

    philosophe ne se dcide suivre une route que lors-qu'il souponne o elle doit le conduire : il fautmditer longtemps avant que de se dcider, La vritexiste, elle est une ; trois la dmontrent ; sept y con-duisent ; elle est le produit de neuf,.. Autre sourced'embarras pour le vulgaire.

    Lecteur, qui que tu sois, ne t'abandonne l'tudedes Sciences Occultes que pour avoir la satisfactionde connatre' le vrai principe. Aies toujours devantles yeux les misres de l'homme ses vertus, ses viceset son espoir. Je n'ai point crit pour t'garer> Si tu

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    ne vois qu'une simple fable dans ce livre, aban-donnes-en la lecture, il n'est pas fait pour toi. Si tuen dcouvres le sens, la vrit sera ta rcompense ;mais n'en fais jamais mauvais usage ; n'coute nil'intrt ni l'ambition : le vrai philosophe n'en a pasbesoin.

    lun de la Prface.

  • TABLE

    Raisonnedes Matires contenuesdans ce Livre.

    (On ne doit esprer de tirer aucun parti de ce livre,on n'tudie pas cette table avant que de le parcourir).

    Titre de l'ouvrage '..'.. . p. i

    On ne s'apercevra de la juste dnomination du livrequ'aprs l'avoir lu avec attention. Les lecteurs la modeporteront sur cet objet le, jugement que bon leur sem-blera; j'ose assurer qu'il ne leur appartient pas de dpri-ser cet ouvrage.

    introduction p. 25

    Fausse opinion du vulgaire sur le nombre des vritsfaites pour l'homme. Ce morceau n'est pas long, ni dif-ficile comprendre.

    Sciences Occultes . ... . . . . . p. 27

    Connaissancede l'homme; vains efforts de quelques*uns ; succs de plusieurs. Philosophie connue. Philoso-phie Occulte. Laboratoire de la Nature, avec des portessres pour y pntrer. Explication des ouvrages crits

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    par les adeptes, les chimistes et les philosophes. Cettepremire partie de ce livre est une prparation l'intel-ligence de YApocalypseHermtique qui est seule le GrandLivre de la Nature. ISIthoded'tudier les anciens etd'expliquer leurs allgories sacres. Merveilles de lavgtation ; Palingnsie admirable. Palingnsie desminraux. Palingnsiedes animaux. Ncessitdu calcul :Science des Nombres.

    Apocalypse Hermtique . . . . ... p. 40

    CHAPITREPREMIER. Seconde vie de l'homme.Moyenspour sortir des tnbres. Erreur nouvelle, donton est bientt puni. Construction d'un difice qu'on peintsous des ruines dans un style figur. Premire expiationpar l'eau. L'homme purifi est conduit par un enfant ;cet enfant n'a pas t celui d'un homme. Premire intel-ligence avec les tres intermdiaires entre nous et ladivinit. Rflexionssur le nombre trois ; le blanc, le vertet le bleu. Papillon, ou plutt messager indicateur; c'estla correspondance qui nous lie aux autres animaux, quiont aussi leur intelligence. Seconde expiation. On voitles portes ; on s'arrte ; on se rend digne d'tre initidans le Temple.

    CHAPITRLIL ' L'homme remplace un autre homme ;marche de la nature. 11fut purifipar l'eau ; s'tant souillde nouveau, on lui impose un autre genre d'expiation.Lecture d'un livre singulier, mais qui est le fruit de l'irr-ligion. Le soleil se lve. La porte s'ouvre. L'aspirant estentour d'armes. Il fut dpouill pour le vtir autrement.Repas qui ne se fait qu'une fois par an ; bruit qui se faitpendant qu'on se nourrit du pain de vie.

    CHAPITREIII. Allgories qui reprsentent les plushauts mystres; elles portent elles-mmes leur explica-

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    tion. Curiosit punie par une faiblesse; image des dsor-dres de l'amour. Chambre de pnitence.Autel des sacri-fices; livre qu'on ne lit pas encore. Quatrime degrd'expiation.

    CHAPITREIV. Fureur des lments producteurs etdestructeurs des formes.Animauxutiles l'homme : com-bat ncessaire. Nouvelle apparition du Guide Cleste,preuve d'un grand sacrificeconnu par quelques peuples.Serpent utile ; secrets de la mdecine.

    CHAPITREV. Escalier sept marches ; c'est de lqu'on voit les erreurs et les vains efforts de l'ignorance.Soldat arm ; combat dont le succs n'est pas douteuxpour l'homme courageux ; le fanatisme et la superstitiontombent sous les coups du juste. Baume ncessaire auxaspirants ; c'est de l qu'est venu l'usage de se frotter lefront/les mains, etc., dans de certaines circonstances.Manteau retrouv. Nouveau dpart du Guide Cleste,reprsent sous la figure d'un enfant. On voit les septportes ; oh frappe, efforts inutiles.

    CHAPITREVI. Arrive des profanateurs du Temple ;innocent mis mort : peinture de nos moeurs. Les deuxcolonnes. Mystres et bijoux passant de main en main,et changeant de matres sans changer d'usage. Rception,grade sublime. Marche du nouvel homme. Rencontre dulion vert.Travauxdu Grand-CEuvre.Allgoriedu figuier ;enlvement de trois figues disputes par un oiseau deproie, l'emblme de celui qui ne cherche la vrit quepour en abuser. Dcouverte d'un nombre utile. Plumesncessaires dans un autre temps.

    CHAPITREVIL Palais enchant, source d'erreurs,vils dsirs de l'homme ; cette allgorie peint l'enthou-siasme et les foliesdes faux adeptes qui ne travaillent que

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    par avarice. Les neuf colonnes formes par la dpouilledu mchant; elles sont cependant la base du vrai Temple ;on lit des inscriptions utiles; une seule ne s'explique quepar la russite du Grand-CEuvre.Lescolonnes tombent ;la saison change, et l'toile indique par sa marche laro^'te qu'il faut suivre. Carrire connue, maispeu courue.Cfitoitedu voyageur. Passage de la vote. Rsurrection duvieillard mis mort en commenant l'OEuvre.Chandelier sept branches ; c'est lui qui porte la lumire tout leglobe; Son influence agit sans cesse. Autre calcul desnombres connus. Invention du compas ; usage et vertusdes signes du zodiaque.

    CHAPITREVIII. .Habitation du Soleil ; on s'entre-tient avec des tres tout fait dgags de la matire. Lenouveau reu montre son manteau qu'il avait dans unautre temps rduit en cendres. Ou entre dans un labora-toire de chimie; mais on n'est admis la pratique del'art, qu'aprs d'autres expiations. Epreuve du sang, quin'est pas suffisante.

    CHAPITREIX. Connaissances de tous les astres. LeGrand Livre,s'ouvre. Epreuve terrible pour tre initi enentier. Epreuve du mercure. Oubli de ses devoirs ; le feus'teint dans le laboratoire; nouveaux embarras, nou-veaux soins; un instant de perdu cote la peine derecommencer.!Le Grand-OEuvres'avance; les plantesprennent leur place. Epreuve du feu ; expiation non moinsncessaire que les prcdentes. Formation d'un nouvelhomme. Produit du travail ; vrits dcouvertes.

    Commentaires de l'Apocalypse Hermtique, p. 66

    Cette partie de l'ouvrage a t publie pour rendreYApocalypseplus intelligible. On y explique les cartsde quelques alchimistes, et les livres de quelques philo-

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    sophes. Interprtation de Swedenborg,de Mose et del'opinion des Martinisles. Eclaircissements ncessairespour l'intelligence des livres qui traitent des SciencesOccultes.

    Le Langage ds adeptes, ou Dictionnaire de Philo-sophie Occulte . . . ... . . . P* 74

    Les philosophes ayant pour la plupart fait usage d'unlangage particulier, il faut un Dictionnaire pour aiderceux qui se destinent l'tude des Sciences Occultes.

    Extrait d'un manuscrit arabe .... . p. o5

    On dvoile dans cet extrait quelques secrets pour lespersonnes qui ne pourront pas parvenir la connaissancedes Hauts Mystres.Onpeut se convaincrepar expriencede la certitude des recettes qu'on y trouve.

    Prfac, ou Postface . . . . . . . . p. 102

    On donnera le nom qu'on voudra cette partie dulivre, qu'on a cru devoir mettre la dernire; il suffitd'annoncer au lecteur qu'elle est aussi utile que lesautres,et qu'elle sert de mme de commentaire hjrffych'pseHermtique. . .f-*1- .'"fx\

    Fin

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  • vitVl*.IMPnMEpiKt. BARNEOUDEC1.

    Page vierge