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D’ici le 1 er janvier 2021, toutes les nouvelles constructions en Europe devront répondre au stan- dard « zéro énergie ». En Région bruxelloise, ce sera pour 2015. NZEB. Derrière ce nouvel acronyme un rien barbare se dissimule le nouveau standard adopté par l’Europe pour les bâtiments de l’après 2020 : « Nearly Zero Energy Building ». Les profession- nels, rapide- ment suivis par le public, auront vite laissé tomber le « nearly » (presque). L’ob- jectif « zéro énergie » est donc d’abord un concept marketing qui devrait entraî- ner tous les bâtiments eu- ropéens dans ce qu’il faut bien qualifier de révolution conceptuelle. En pratique, il s’agit d’arri- ver à des bâtiments à ce point fru- gaux en matière énergétique que le peu d’énergie qu’ils réclameront en- core pourra entièrement provenir de sources d’énergies renouvelables (lire interview page 8). Un formidable pas en avant compte tenu de la piètre per- formance énergétique de la plupart des immeubles actuels. Pour mémoire, à Bruxelles, le coefficient d’isolation (niveau K) actuellement exigé pour les nouvelles constructions résidentielles est de de 40, ce qui permet une consom- mation de chauffage deux à trois fois inférieure à la moyenne. Avec la nou- velle directive euro- péenne (« Recast » 2010/31/UE), on de- vrait s’approcher du passif. Or 2021, c’est déjà demain ! Dans sa transposition de la directive, la Région bruxelloise a même ramené le timing à 2015. Pourquoi cette hâte ? D’une part, parce qu’en ville, le bâtiment est le sec- teur le plus énergi- vore. Dans le bilan énergétique de la Région bruxelloise, le bâtiment repré- sente les 3/4 de la consommation finale d’énergie. Et d’autre part, l’enjeu est d’autant plus important que les options prises au- jourd’hui engagent le secteur pour plus .../... WWW.RENOUVELLE.ORG 01 sommaire FOCUS Avec le soutien de : Editeur responsable : Michel Huart - Rue Royale, 35 - 1000 Bruxelles L’ACTUALITÉ DE L’ÉNERGIE DURABLE Mensuel - Ne paraît pas en juillet et août WEBMAG N° 57 | OCT 2013 ZÉRO ÉNERGIE, LE NOUVEAU DÉFI DU BÂTIMENT Cette petite habitation bruxelloise a été conçue sur le standard « Zéro énergie ». Elle joue notamment sur une entrée maximale de lumière naturelle et sur des équipements solaire thermique et photovoltaïque. Elle est reconnue comme Bâtiment Exemplaire. Photo : G. Bedoret. ACTUALITÉ BELGIQUE Les emplois du renouvelable 03 L’atoll énergétique se pécise 03 La cartographie éolienne à l’enquête 04 TECHNOLOGIES & APPLICATIONS Aquascope : un bilan CO 2 neutre 05 DÉBATS & OPINIONS Les chercheurs du renouvelable : Bera, spécialisé dans le renouvelable 06 Bera Wind, spécialisé dans l’éolien 07 Grégoire Clerfayt : l’objectif zéro énergie à Bruxelles 08 EDITION Périodiques de septembre 2013 10 MÉTÉO RENOUVELABLE Bilan du mois de septembre 2013 11 STATISTIQUES Energie solaire 2012 et premier bilan 2013 12

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D’ici le 1er janvier 2021, toutes les nouvelles constructions en Europe devront répondre au stan-dard « zéro énergie ». En Région bruxelloise, ce sera pour 2015.

NZEB. Derrière ce nouvel acronyme un rien barbare se dissimule le nouveau standard adopté par l’Europe pour les bâtiments de l’après 2020 : « Nearly Zero Energy Building ». Les p r o f e s s i o n -nels, rapide-ment suivis par le public, auront vite laissé tomber le « nearly » (presque). L’ob-jectif « zéro énergie » est donc d’abord un concept marketing qui devrait entraî-ner tous les bâtiments eu-ropéens dans ce qu’il faut bien qualifier de révolution conceptuelle. En pratique, il s’agit d’arri-ver à des bâtiments à ce point fru-gaux en matière énergétique que le peu d’énergie qu’ils réclameront en-core pourra entièrement provenir de

sources d’énergies renouvelables (lire interview page 8). Un formidable pas en avant compte tenu de la piètre per-formance énergétique de la plupart des immeubles actuels. Pour mémoire, à Bruxelles, le coefficient d’isolation (niveau K) actuellement exigé pour les nouvelles constructions résidentielles est de de 40, ce qui permet une consom-mation de chauffage deux à trois fois inférieure à la moyenne. Avec la nou-

velle directive euro-péenne (« Recast » 2010/31/UE), on de-vrait s’approcher du passif. Or 2021, c’est déjà demain ! Dans sa transposition de la directive, la Région bruxelloise a même ramené le timing à 2015.

Pourquoi cette hâte ? D’une part, parce qu’en ville, le bâtiment est le sec-teur le plus énergi-vore. Dans le bilan énergétique de la Région bruxelloise, le bâtiment repré-sente les 3/4 de la consommation finale d’énergie. Et d’autre part, l’enjeu est d’autant plus

important que les options prises au-jourd’hui engagent le secteur pour plus

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sommaire FOCUS

Avec le soutien de :

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L’ACTUALITÉ DE L’ÉNERGIE DURABLE

Mensuel - Ne paraît pas en juillet et août

WEBMAG N° 57 | OCT 2013

ZÉRO ÉNERGIE, LE NOUVEAU DÉFI DU BÂTIMENT

Cette petite habitation bruxelloise a été conçue sur le standard « Zéro énergie ». Elle joue notamment sur une entrée maximale de lumière naturelle et sur des équipements solaire thermique et photovoltaïque. Elle est reconnue comme Bâtiment Exemplaire. Photo : G. Bedoret.

ACTUALITÉ BELGIQUE

• Les emplois du renouvelable 03

• L’atoll énergétique se pécise 03

• La cartographie éolienne à l’enquête 04

TECHNOLOGIES & APPLICATIONS

• Aquascope : un bilan CO2 neutre 05

DÉBATS & OPINIONS

• Les chercheurs du renouvelable :Bera, spécialisé dans le renouvelable 06Bera Wind, spécialisé dans l’éolien 07

• Grégoire Clerfayt :l’objectif zéro énergie à Bruxelles 08

EDITION

• Périodiques de septembre 2013 10

MÉTÉO RENOUVELABLE

• Bilan du mois de septembre 2013 11

STATISTIQUES

• Energie solaire 2012 et premier bilan2013 12

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de trente ans. D’où l’adoption de la régle-mentation « PEB passif 2015 ».

Cette option de la Région bruxelloise en faveur de la norme passive – dont on ne trouve pas trace nommément dans la nouvelle directive européenne – n’a pas fait l’unanimité dans le secteur de la construction et plus particulièrement parmi certains architectes qui détestent qu’on leur impose un mode d’emploi et un système constructif clé en main. Après discussion avec le secteur, un accord a été conclu prévoyant une plus grande liberté de conception et de choix techniques

pour atteindre les « exigences passives bruxelloises » (arrêté du 21 février 2013), appelées exigences « PEB passif 2015 » pour les constructions neuves et les ré-novations très lourdes.

Quoi qu’il en soit, le défi est de taille et on est en droit de se demander s’il est à la portée de tous les nouveaux pro-jets immobiliers qui peuvent être envi-sagés dans une cité comme Bruxelles où le résidentiel n’est pas – loin s’en faut ! – la seule fonction à pourvoir. D’autant que sa version traditionnelle unifamiliale n’est pas forcément la plus porteuse d’avenir. Vu le carcan territo-rial de Bruxelles, l’impératif de densifi-cation du bâti impose de plus en plus de constructions en hauteur et elles sont de plus en plus nombreuses dans les cartons. Quel sera dans ce cas de fi-gure l’impact de la norme passive et du « zéro énergie » qui en constitue l’abou-tissement ? C’est la question à laquelle tente de répondre une étude menée à la demande des autorités bruxelloises sur base du projet Urbain Loi qui pré-voit l’érection de trois tours de 165 m qui devraient abriter les futurs bureaux de la Commission européenne. Le « zéro énergie » est-il possible dans ce cas de figure, en conformité avec le Blue Book (exigences de confort) de la Commission européenne ? La réponse est semble-t-il positive, moyennant un surcoût estimé à 4,25 %. Si on y ajoute la prise en compte de l’énergie grise, le supplément peut atteindre les 5 %.

En somme, cette réponse rejoint celle qui transpire clairement des retours d’expériences « Bâtiments exemplaires » publiés par les autorités bruxelloises et qui démontrent la compatibilité de la haute performance énergétique avec des projets aussi divers que des écoles, des immeubles de bureau, des admi-nistrations publiques, des logements sociaux, des crèches, des piscines, des salles de sport et même... une mosquée.

La faisabilité du « zéro énergie » dans le bâtiment est désormais démontrée. Reste à convaincre l’ensemble des don-neurs d’ordre.

02 WWW.RENOUVELLE.ORG

WEBMAG N° 57- OCT 2013

FOCUS

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ACTUALITÉ BELGIQUE

En Wallonie, une étude sur l’opti-malité en fonction des coûts

Les autres Régions avancent égale-ment sur la transposition de la di-rective européenne PEB « Recast ». La Wallonie a ainsi commandé une étude afin de vérifier que les exi-gences actuelles ou projetées en matière de PEB ne sont pas infé-rieures de plus de 15 % au résultat de calcul de l’optimalité en fonc-tion des coûts.

La directive PEB « Recast » (2010/31/UE) exige en effet un cadre méthodologique compara-tif de calcul des niveaux optimaux de performance énergétique en fonction des coûts. Chaque Etat membre doit établir ce cadre sur deux bases différentes : financière et macro-économique, ainsi que pour deux taux d’actualisation et trois scénarios d’évolution des coûts de l’énergie. Lorsque tous les calculs sont réalisés, l’Etat membre doit choisir soit le calcul financier, soit le calcul macro-économique et justifier son choix.

L’étude COZEB, réalisée par l’UMons, l’ULg et 3E, est disponible sur :

Ce Bâtiment exemplaire bruxellois est équipé d’un chauffe-eau solaire. Les énergies renouvelables sont essentielles pour convertir des bâtiments passifs en « Nearly Zero Energy Building ». Photo : Yvan Glavie.

www.wallonie.be

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Selon le Bureau fédéral du Plan, le développement d’un système énergétique basé à 100 % sur les énergies renouvelables permet-trait de créer entre 21 000 et 65 000 emplois à temps plein d’ici 2030. Le Bureau fédéral du Plan a récemment publié une étude sur le potentiel de création d’emplois dans le secteur des énergies renouvelables. Il complète ainsi sa précédente étude qui démontrait la faisabilité de différents scénarios 100 % renouvelables en Belgique d’ici 2050 (lire Renouvelle n° 49). Le développement de cet objectif permettrait de créer entre 21 000 et 65 000 emplois à temps plein d’ici 2030, selon des scénarii modérés ou ambitieux. Le scénario favorisant le déve-loppement du photovoltaïque s’avère le plus porteur d’emplois.

Les créations nettes d’emploi s’ex-pliquent principalement par les ca-ractéristiques des technologies re-nouvelables : comparativement aux combustibles fossiles, leur intensité

de travail est plus élevée et la chaîne de création de valeur est plus longue. Autrement dit, on crée davantage d’em-plois par unité d’énergie produite (et consommée) dans un système renouve-lable que dans un système fossile.

Ces emplois seront-ils localisés exclusi-vement en Belgique ou seront-ils partiel-lement créés à l’étranger ? Selon l’étude, de nouveaux emplois seront créés dans les pays devenus champions des expor-tations (panneaux solaires et turbines) grâce à des coûts salariaux plus faibles et/ou à des débouchés plus importants (économies d’échelle). Mais d’autre part, d’importants segments de la chaîne de création de valeur seront développés en Belgique. Notamment : l’installation et l’entretien des panneaux, des turbines, la certification des importations et de la production, le monitoring, la mise au re-but et le recyclage mais aussi l’isolation, la rénovation, l’installation de pompes à chaleur, de vitrages performants, etc.

Cette mutation énergétique se résume-ra-t-elle à une simple opération nulle où

les créations d’emploi dans les énergies renouvelables seront gommées par des pertes d’emploi dans les secteurs inten-sifs en énergie ? Selon le Bureau du Plan, cette équation peut être évitée si la Bel-gique vise une efficacité énergétique ambitieuse.

Pour créer ces emplois, le politique devra cependant doper le soutien à l’innova-tion dans le secteur renouvelable, former le capital humain et développer un cadre institutionnel favorisant la croissance des énergies renouvelables. Les métiers qui seront les plus recherchés durant cette transition sont déjà en pénurie actuellement : ingénieurs, techniciens, informaticiens,… Fait encourageant pour l’avenir : nos décideurs réfléchissent dès aujourd’hui à des plans directeurs de formation ciblés sur la connaissance et les pôles scientifiques ainsi qu’à des pro-positions de flexibilisation du marché du travail. Bref, au travail !

Lire le communique et l’étude :

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WEBMAG N° 57 - OCT 2013

ACTUALITÉ BELGIQUE

Le consortium Iland planche sur la construction d’une île artifi-cielle en mer du Nord, destinée à stocker les surplus d’électricité et palier les périodes de pointe de consommation. Mais des ques-tions subsistent sur les modalités de vente de ces services.

Le ministre fédéral de l’économie, Johan Vande Lanotte, avait annon-cé début 2013 la création d’un atoll énergétique en mer du Nord, afin d’y stocker le surplus de la production électrique des parcs éoliens offshore (lire Renouvelle n° 51). Selon le quoti-dien L’Echo du 7 septembre dernier, le projet avance bien puisque le ministre a réservé deux zones dans son plan d’aménagement des espaces marins,

actuellement soumis à l’enquête pu-blique. Ces deux atolls seraient situés au large de Zeebrugge et de Wen-duine, devraient faire 3,5 km de long pour 2,25 km de large et disposeraient chacun d’une puissance de pompage ou de turbinage de 600 MW.

Un premier consortium se porte candi-dat à la construction d’un atoll, à priori sur le site de Wenduine. Baptisé Iland, ce groupement réunit Electrabel (qui valoriserait ici son expertise de pom-page-turbinage à la centrale de Coo), le groupe international de dragage DEME et les sociétés d’investissement wallonne (SRIW) et flamande (PMV). Ces différents acteurs belges sont déjà actifs dans des projets éoliens en mer du Nord et trouvent donc ici l’opportu-nité de compléter leurs activités dans un projet innovant au niveau mondial.

D’autres entreprises envisagent égale-ment de se porter candidates.

La procédure d’octroi des conces-sions pourrait être lancée avant la fin de l’année. Cependant, relève L’Echo, des questions subsistent sur le plan financier. Le consortium Iland évalue à 1,2 milliards d’euros les investisse-ments nécessaires et attend de voir quelles seront les conditions de renta-bilité. Celles-ci dépendent des règles de marché qui seront soumises à ces services. Le ministre Vande Lanotte a écarté l’idée d’un subside et le secré-taire d’Etat à l’Energie Melchior Wathe-let évoque la possibilité de valoriser le rôle d’une station de stockage pour équilibrer le réseau électrique. Dans ce business plan, Elia, gestionnaire du ré-seau de transport, pourrait rémunérer ces nouvelles unités de réserves.

PREMIERS CANDIDATS POUR L’ATOLL ÉNERGÉTIQUE

www.plan.be

ENERGIES RENOUVELABLES : LE TRAVAIL NE MANQUE PAS

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04 WWW.RENOUVELLE.ORG

WEBMAG N° 57 - OCT 2013

ACTUALITÉ BELGIQUE

L’enquête publique sur l’implan-tation d’éoliennes en Wallonie se déroule jusqu’au 30 octobre, of-frant à la population l’occasion de s’exprimer.

Les citoyens wallons sont invités à don-ner leur avis sur le contexte dans lequel évoluera l’éolien en Wallonie dans les années à venir. Au cours d’une enquête publique, ils peuvent en effet consulter la cartographie des zones favorables au dé-veloppement éolien, telle que définie par le nouveau cadre de référence éolien (1). La carte délimite 30 zones supra-commu-nales (c’est-à-dire 30 lots) qui intègrent le potentiel venteux ainsi que les prin-cipales contraintes environnementales

et urbanistiques. Chaque zone se voit ainsi attribuer un objectif de productible éolien, en tenant compte des mâts déjà installés et des projets autorisés. Chaque zone fera l’objet d’un appel à projets qui mettra en concurrence des développeurs éoliens. Le projet sélectionné sera celui qui respecte au mieux le cadre de vie de la population et le paysage. Lors de cette enquête publique, les citoyens peuvent donc donner leur avis sur des aspects locaux tels que la délimitation des lots, l’objectif de productible du lot auquel appartient sa commune, des contraintes au plan de secteur qui ne seraient pas transposées sur la carte, etc.

Le but de la cartographie est de per-mettre de développer le grand éolien à

concurrence d’un objectif de 3 800 GWh à l’horizon 2020. Il s’agit donc d’un enjeu important en termes d’aménagement du territoire et de transition énergétique pour la Wallonie.

Le Service Public de Wallonie met l’en-semble des documents et cartes ainsi qu’un outil WebGIS à disposition du pu-blic sur son site web (2) et dans les admi-nistrations communales. Les modalités pour la remise d’avis sont également expliquées.

(1) Adopté le 21 février 2013 et modifié le 11 juillet dernier.

(2) http://spw.wallonie.be

EOLIEN : CARTOGRAPHIE POSITIVE À L’ENQUÊTE PUBLIQUE

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Le centre Nature de Virelles vise un bilan neutre en CO2. Il s’est équipé d’une picoturbine hy-droélectrique et d’un roofing photovoltaïque innovants.

L’Aquascope de Virelles mène une mission de sensibilisation à l’environ-nement et, en toute logique, se veut exemplaire face aux défis climatiques. Le centre Nature développe un pro-jet énergétique « zéro émission » qui allie sobriété, efficience et énergies renouvelables.

La chasse au gaspi a déjà porté ses fruits : entre 2005 et 2010, une dimi-nution de 33 % de la consommation électrique a été enregistrée suite à la pose de détecteurs de présence, l’utili-sation d’éclairages de type « Led », une gestion parcimonieuse des frigos et congélateurs de la taverne, ...

Les énergies renouvelables ont bien entendu été choisies pour couvrir la consommation électrique. Deux instal-lations novatrices – hydro et solaire –produisent dorénavant l’équivalent de 80 % de l’électricité du centre.

Une picoturbine hydroélectrique de type Kaplan d’une puissance de 7 kW – développée par la firme française Turbiwatt – a été inaugurée début sep-tembre sur le site historique d’exploitation de l’énergie hydraulique, au lieu-dit « la forge ». Au XVIe siècle déjà, la force de l’eau y faisait fonc-tionner les soufflets et les marteaux de forges instal-lées au déversoir de l’étang. Il s’agit de la première tur-bine de ce type installée en Belgique. Ces pico turbines relèvent le défi de valoriser des débits d’eau faibles et intermittents, comme c’est le cas à Virelles, tout en étant simples et compactes. Le

couple de la roue est transmis à un alterna-teur à aimants perma-nents en prise directe (simplification méca-nique). L’installation est reliée à un ondu-leur pour atteindre les prescriptions du ges-tionnaire de réseau de distribution en matière d’électricité.

L’exploitation de l’énergie de l’eau devrait couvrir, pour une année à plu-viosité normale, 30 000 kWh/an soit 75 % des besoins en électricité du site. Une belle installation qui prouve qu’exploi-tation hydroénergé-tique et protection de la Nature peuvent par-faitement aller de pair.

Un prototype d’installation photovol-taïque complète le tableau : un revê-tement d’étanchéité souple intégré de cellules photovoltaïques en silicium amorphe a été installé sur le toit du

sas de l’Aquascope. Derbisolar Flex est un produit alliant les compétences de Derbigum et de Hyet Solar et déve-loppé dans le cadre du projet européen PVGUM. D’une épais-seur de 3 mm, le pro-duit a pour vocation de s’installer sur des structures portantes faibles et étendues, typiquement des halls industriels, des toits de parking ainsi que sur des toitures plates : le roofing photovoltaïque n’a pas besoin d’une orientation particu-lière. 3 000 W sont installés à Virelles, en 24 modules de 125 W (2,55 m2). Le rendement photo-

voltaïque de ce revêtement est au-jourd’hui de 5 % environ, mais Hyet Solar ambitionne d’atteindre 11 % dans le futur.

Le solde de la consom-mation électrique (8 000 kWh) du centre Nature est couvert par un fournisseur d’élec-tricité verte.

Les aspects didac-tiques ne sont pas négligés vu que le public aura accès libre aux installations de production d’énergie renouvelable et qu’un parcours scénogra-phique sur le chan-gement climatique et les énergies renouve-lables a été réalisé.

WEBMAG N° 57 - OCT 2013

TECHNOLOGIES & APPLICATIONS

AQUASCOPE DE VIRELLES : EN ROUTE VERS LE « ZÉRO ÉMISSION »

La picoturbine valorise des débits faibles et intermittents, tout en étant simple et com-pacte. Photo : Yvan Glavie.

Le revêtement d’étanchéité intègre des cellules photovoltaïques en silicium amorphe.

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Ariane Frère, animatrice du BERA et chercheuse au sein de Cenaero (centre de re-cherche agréé par la Région wallonne), nous explique l’intérêt de la démarche.

Jean CECH : En quoi nos cher-cheurs belges ont-ils intérêt à s’inscrire de manière active dans cette démarche européenne ?

Ariane FRERE : Il faut savoir que, chez nous, mis à part le nucléaire, toute la recherche est désormais communauta-risée ou régionalisée. Nous n’avons plus aucune structure de recherche véritable-ment nationale. BERA constitue donc une sorte de centre de recherche virtuel ca-pable de s’exprimer au niveau national et international pour tout ce qui concerne la recherche dans un domaine donné lié à l’énergie. D’où une accélération des collaborations au sein du pays et une clarification des apports émanant des onze centres de recherche et universités concernés.

J. C. : Des centres de recherches unique-ment universitaires ?

A. F. : Non. Il y a aussi des centres de re-cherche non universitaires réputés pour être particulièrement actifs dans les do-maines qui nous intéressent. Parmi les membres actuels du BERA, vous trouverez également des organismes comme le Vito, Laborelec ou, par exemple, pour ce qui me concerne plus personnellement, Cenaero.

J. C. : Une plate-forme d’information mutuelle et de collaboration, donc, au niveau de la recherche énergétique.

Est-ce que le BERA ira jusqu’à répartir entre les centres de recherche et universités les pistes de recherche prioritaires, de sorte à renforcer aussi les complémentarités ?

A. F. : Il faut savoir que BERA n’existe que depuis deux ans

et qu’il nous a d’abord fallu apprendre à mieux nous connaître avant d’envisager des modes de fonctionnement et de col-laboration tels que celui que vous évo-quez. Nous n’en sommes pas encore là, mais cela fait partie des hypothèses que nous explorons.

J. C. : ... Comme de partager vos résultats de recherche ?

A. F. : Dans une certaine mesure oui. L’idée est bien de partager nos connais-sances de sorte à ne pas mener chacun de notre côté les mêmes recherches et donc à avancer plus vite. Les chercheurs qui travaillent à un niveau industriel et qui sont tenus à une certaine confiden-tialité ne sont bien évidemment pas inclus dans les programmes de l’EERA et du BERA. En plus de partager des résul-tats de recherche, l’intérêt est aussi de pouvoir guider les recherches des uns et des autres en les orientant vers des cher-cheurs qui ont une forte expertise, recon-nue dans un domaine donné.

J. C. : Mais ces chercheurs se rencontrent déjà régulièrement à travers les ren-contres nationales et internationales qui sont organisées un peu partout dans telle ou telle discipline, non ?

A. F. : Internationales, certainement. Assez curieusement, au niveau national, on se connaît souvent assez mal d’une université ou d’un centre de recherche à l’autre. Nous avons récemment pu le constater à l’occasion du BERA Wind Workshop que nous avons organisé le 13 septembre dernier pour que nos membres puissent venir présenter leurs activités dans l’éolien (lire en page 7). A notre grande surprise, nous y étions près d’une centaine dont une quarantaine ont présenté leurs résultats, preuve de la motivation de nos membres à partager les avancées au niveau de la recherche belge en éolien. Lors de ce workshop, nous avons été nombreux à découvrir des personnes qui travaillaient sur des sujets identiques aux nôtres, sans le sa-voir. Cette séance de « qui fait quoi ? » a donc été très utile.

J. C. : On a parfois l’impression que ces modes collaboratifs ne sont pas vrai-ment dans les mentalités dominantes du monde de la recherche...

A. F. : Peut-être. Mais en ce qui concerne le BERA, chacun a bien compris que l’on ne sera fort au niveau européen et que l’on ne sera écouté que si on fait jouer à plein nos complémentarités. Cela ne veut pas encore dire que chacun est prêt à jouer pleinement l’ouverture, mais c’est en chemin. Au fur et à mesure que le BERA avance, se fait connaître et s’impose au niveau européen, ceux qui au début se montraient plus réservés sont de plus en plus sensibles à notre démarche.

(La suite de l’interview en page 7)

WEBMAG N° 57 - OCT 2013

DÉBATS & OPINIONS

BERA, LA RECHERCHE BELGE EN ÉNERGIES RENOUVELABLES S’ORGANISEFin 2007, La Commission Européenne présentait un plan stratégique pour ac-célérer le développement et le déploie-ment au meilleur coût des technologies à faible intensité carbone. Un ensemble de mesures et d’actions portant sur la planification, la mise en œuvre, les res-sources et la coopération internationale en matière de technologies énergétiques. En 2010 un groupe de chercheurs euro-péen lui emboîtent le pas et créent l’EERA

(European Energy Research Alliance) qui regroupe aujourd’hui pas moins de 2 700 chercheurs actifs dans plus de 150 centres de recherche et universités en Europe. L’idée est de permettre que les centres de recherches européens travaillant sur les mêmes pistes de recherche ne travaillent plus dans leur coin et partagent leurs res-sources humaines et techniques (installa-tion de test, etc.) de sorte à développer plus rapidement des technologies de qualité.

L’EERA est subdivisée en groupes de tra-vail abordant chacun l’un des grands su-jets de recherche du moment : éolien, PV, géothermie, CCS, énergies des mers, etc. C’est sur cette base que nait en 2011 le BERA (Belgian Energy Research Alliance) qui initie la même démarche au niveau belge en calquant son organisation sur le modèle européen.

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WEBMAG N° 57 - OCT 2013

DÉBATS & OPINIONS

Jean CECH : A travers le groupe BERA Wind, BERA se focalise sur l’éolien, en vue de fournir aux acteurs du secteur une meilleure représentation au niveau inter-national et de leur faire bénéficier des synergies qui se mettent en place au sein de l’EERA. Est-ce que cela a modifié votre regard sur la réalité belge en la matière ?

Ariane Frère : En Belgique, comme vous le savez, il n’y a pas de marque d’éolienne d’envergure internationale. Nous n’avons pas notre Vestas. Dès lors, notre visibilité à l’étranger reste très limitée. Nous dis-posons par contre d’importants produc-teurs de transmissions (gear box), comme ZF Wind Power (anciennement Hansen Transmissions), qui est un poids lourd au niveau international dans le secteur éolien. Idem au niveau des transformateurs via CG Power Systems (anciennement Pauwels), idem au niveau de l’installation et la main-tenance des éoliennes en mer via DEME-GeoSea et OWA. Etc. Ce sont tous des producteurs réputés et perçus comme des innovateurs dans leur domaine. Et ils four-nissent pas mal de travail à nos centres de recherche/universités.

J. C. : Quelle peut être la valeur ajoutée de ces chercheurs pour des entreprises qui, vu leur importance, doivent sans doute disposer par ailleurs de leur propre centre de recherche ?

A. F. : Ils s’adressent souvent à des univer-sités parce qu’en travaillant sur ces sujets celles-ci vont former les ingénieurs qui rentreront ensuite dans le staff de ces entreprises commanditaires. D’où l’inté-rêt pour ces dernières de proposer des stages et des doctorats à nos centres de recherche. C’est l’idée qui sous-tend par exemple la création de l’Offshore Wind Infrastructure Application Lab (OWI-Lab). Un groupe de recherche qui réunit plusieurs chercheurs spécialisés autour d’équipements destinés à tester, mesu-rer et étudier le comportement de divers composants dans des conditions réelles de fonctionnement. Dans la chambre climatique de l’OWI-Lab, par exemple, on peut tester des composants dans des températures extrêmes de - 60 °C à

+ 60 °C. Ce qui permettra à des produc-teurs d’équipement offshore, polaire ou désertique de mettre au point une conception et une maintenance adaptée aux conditions extrêmes. Quel intérêt au-rait chacun d’eux à disposer de sa propre chambre de test ? C’est l’un des nombreux exemples où la recherche peut s’adapter aux besoins de plusieurs industriels.

J. C. : N’y a-t-il pas cependant un pro-blème de secret industriel ?

A. F. : Il y a pour parer à cela des contrats de confidentialité qui nous empêchent de divulguer certains résultats. Les in-dustriels sont habitués à ce contact avec les centres de recherche universitaires qui travaillent par ailleurs parfois avec certains de leurs concurrents. Pour ce qui est de l’éolien, cela se fait de manière assez souple. On n’est pas dans l’aviation ou l’automobile où la concurrence est plus tendue.

J. C. : Quel est au final votre objectif dans BERA Wind ?

A. F. : Pour l’instant, au sein de l’EERA, nous sommes les petits nouveaux. Notre ambition, c’est de nous y faire une place importante de sorte que nos collègues des autres pays perçoivent la valeur ajoutée de travailler avec des chercheurs

belges. A ce stade, seuls quelques noms sont connus internationalement. Notre ambition est de nous faire reconnaître en tant que force de recherche belge dans quelques domaines privilégiés.

J. C. : Sur quelle palette plus précisément ?

A. F. : Pour le moment le Joint Program Wind s’est positionné sur six axes qui vont des conditions de vent – en gros les prédictions de vent, les effets de sillage, etc. –, aux infrastructures de recherche, en passant par l’aérodynamisme – le design des pales, etc. –, l’offshore – les conditions d’un passage harmonieux de l’éolien terrestre aux conditions propres au grand large –, les structures et maté-riaux et l’intégration au réseau. Ce qui ap-paraît d’ores et déjà c’est que notre force en Belgique se situe principalement sur la simulation, tant pour ce qui concerne les calculs de structures que l’écoulement de vent. Toute une série de codes que nous avons développés dans les centres de re-cherches belges sont connus et exploités mondialement. C’est là que, au niveau des six axes que je viens de citer, nos chercheurs se distinguent le mieux.

Chambre climatique de l’OWI-Lab – Test du système de transmission de ZF Wind Power (anciennement Hansen Transmission)

www.beera-set.be

www.eera-set.eu

BERA WIND, L’ÉOLIEN AU CENTRE DE LA RECHERCHE EN BELGIQUE

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WEBMAG N° 57 - OCT 2013

08 WWW.RENOUVELLE.ORG

DÉBATS & OPINIONS

Grégoire Clerfayt, direc-teur Energie à Bruxelles Environnement, suit de-puis plusieurs années le dossier « performance énergétique des bâti-ments » tant en Wal-lonie qu’aujourd’hui à Bruxelles. Il évoque les perspectives du renouvelable dans l’objectif « zéro énergie » à Bruxelles.

Jean CECH : Entre le « passif » adopté à Bruxelles pour 2015 et ce que l’on a coutume d’appeler un peu abusive-ment le « zéro énergie », ce qui fait la différence, c’est la contribution des énergies renouvelables. Comment pratiquement va-t-on y arriver ?

Grégoire CLERFAYT : En milieu urbain, il faut tou-jours garder en mémoire que notre degré de liberté quand on construit un bâti-ment est forcément plus limité qu’en zone rurale. A ce stade-ci, en Région bruxelloise, s’agissant du recours aux énergies renouvelables, on laisse dès lors un grand degré de liberté au maître d’ouvrage ou au concepteur dans le choix de la technologie la plus adaptée. Il faut savoir qu’en matière de renouve-lable, Bruxelles à un poten-tiel de l’ordre de 3 ou 4 % : c’est la part de notre consommation actuelle qui pourrait être produite à Bruxelles par du renouvelable. On sera donc forcé-ment amenés à terme à chercher aussi du renouvelable en dehors du terri-toire régional. Le COBRACE*, adopté en mai dernier, prévoit déjà des dis-positions qui permettent à la Région

bruxelloise de faire, à terme, des inves t iss e m e nt s à l’extérieur de son territoire pour satisfaire les obli-gations en matière d’énergies renou-velables.

J. C. : En ce qui concerne la production locale, il n’y a donc pas d’option privilégiée pour ce qui est du renouvelable ?

G. C. : Il est évident que selon le cas, la manière d’atteindre un meilleur niveau de performance bénéficiera de conditions plus favorables avec une technologie plutôt qu’une autre. Rien n’est exclu a priori. Selon le bâtiment considéré, il y a des technologies plus intéressantes que d’autres. La pompe

à chaleur ou le photovoltaïque bien évidemment pour le logement. Sa-chant que pour une même emprise au sol, selon le nombre d’étages, le pourcentage de renouvelable que vous pourrez capter au mètre carré disponible via la toiture ne sera pas le même. Tout dépend de la densité du bâtiment considéré. Exemple, dans

les grands bâtiments tertiaires qui ont besoin de refroidissement, la géother-mie s’impose d’emblée...

J. C. : On parle ici de géothermie basse profondeur, j’imagine ?

G. C. : En général, oui. Sur Bruxelles, pour la géothermie, on se situe à des profondeurs aux alentours des soixante à cent cinquante mètres. Mais il y a des réflexions aussi actuelle-ment sur de la très grande profondeur. Quant à la biomasse, elle ne consti-tuera forcément pas une solution de masse en ville où la qualité de l’air pourrait en être affectée.

J. C. : Il n’y a donc a priori aucune direc-tive règlementaire en ce qui concerne le recours au renouvelable dans la re-cherche d’un optimum énergétique ?

G. C. : Au stade actuel, nous considé-rons qu’aucune technologie exis-tante ne permet de répondre de manière systéma-tique à l’objectif zéro énergie. Il est probable que notre futur éner-gétique passera pas un mix: les bâtiments les plus performants pos-sible, du renouve-lable quand c’est possible sur site, et pour le solde de l’importation

en renouvelable. Déjà actuellement, la moitié des électrons consommés à Bruxelles sont d’origine renouvelable. Si on va vers du tout électrique, ce qui semble pour l’heure une tendance à long terme, il faudra donc compter sur des réseaux électriques adaptés.

.../...

GREGOIRE CLERFAYT (BRUXELLES ENVIRONNEMENT)

« SELON LES CAS, DES TECHNOLOGIES RENOUVELABLES SERONT PLUS INTÉRESSANTES QUE D’AUTRES POUR ATTEINDRE L’OBJECTIF ‘ ZÉRO ÉNERGIE ’ »

Le futur siège de Elia est un Bâtiment exemplaire bruxellois, passif et producteur d’électricité solaire. Image : Architectes Associés (M. Lacour et S. Leribaux).

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WEBMAG N° 57 - OCT 2013

DÉBATS & OPINIONS

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En termes d’efforts, nous avons bien plus à gagner dans la maîtrise de la demande et la production de chaleur que dans le renouvelable.

J. C. : Même en considérant un fort développement du BIPV** auquel vous travaillez par ailleurs ?

G. C. : Il faut considérer avant tout les rendements que l’on peut obtenir actuellement. Compte tenu de l’évo-lution de la consommation électrique, la question est réellement de savoir quand le solaire atteindra des rende-ments suffisants pour couvrir toute la demande d’un bâtiment. Pour l’heure, on est encore loin du compte. Et ici aus-si, vu les coûts encore très élevés, on ne peut pas véritablement rêver d’en faire une solution de masse dès aujourd’hui.

J. C. : Qu’est-ce qui peut dès lors gui-der aujourd’hui le promoteur désireux d’anticiper les évolutions futures en matière de recours au renouvelable en Région bruxelloise ?

G. C. : Il y a deux éléments de contrainte. Le premier c’est le niveau de perfor-mance énergétique exigé par la norme, le deuxième c’est le calcul économique du maître d’ouvrage. Actuellement le photovoltaïque est soutenu par des certificats verts avec une règle de ren-tabilité garantie par la Région à sept ans. C’est une première piste.

J. C. : La norme « zéro énergie » voulue par l’Europe connaît différentes décli-naisons en fonction des pays ou des Régions. N’aurait-il pas été plus simple d’imposer une norme unique ?

G. C. : L’Europe impose une obligation de moyens mais pas une performance à atteindre. Il n’y a pas à ce niveau de norme européenne à proprement par-ler sur le plan technique. Cela se justifie par des situations très contrastées en Europe en terme de climat, de pratiques, de cycles de confort, etc. Ajoutez à cela qu’il y a autant d’écoles d’architecture que d’Etats membres. D’où la difficulté d’établir une équation commune et des

niveaux de performance identiques sur tout l’espace européen. L’Europe fait un gros travail de normalisation. Cela marche relativement bien dans des domaines très circonscrits comme les appareils électriques ou la télécoms. Sur les bâtiments c’est plus compliqué.

J. C. : Cela dit, la performance énergétique d’un immeuble reste largement tributaire aussi des pratiques et habitudes de vie...

G. C. : On parle bien évidemment de consommation théorique sur base d’un comportement théorique des occupants de l’immeuble. Les comportements de ceux-ci peuvent bien entendu influencer de manière significative la consomma-tion du bâtiment. En part relative, la diffé-rence sera d’autant plus significative que le batiment est performant. La consom-mation du bâtiment ne tient pas compte par exemple de l’équipement électromé-nager ou de l’éclairage dont la part dans la consommation d’un logement est de plus en plus importante.

J. C. : Comment cette perspective de recours au renouvelable a-t-elle été inté-grée dans l’opération « Bâtiments exem-plaires » ?

G. C. : L’appel à projets 2013 était très orienté NZEB***. On trouve donc dans les projets candidats des niveaux d’inté-gration du renouvelable de plus en plus poussés. Certains débouchent sur du zéro énergie tel que défini par l’Union eu-ropéenne, parce que la situation s’y prête, d’autres pas, parce que les contraintes urbanistiques ou d’environnement ne le permettent pas. Dans bien des cas, on est au-delà des exigences de la norme pas-sive 2015 du réglement bruxellois. Il y a des projets à énergie positive. Pour tout vous dire, on en est à se demander quelle pourrait être l’étape suivante.

* Code bruxellois de l’Air, du Climat et de la Maîtrise de l’Energie** « Building-integrated photovoltaics » ou « Photovoltaïque intégré au bâtiment » (lire Renouvelle n° 50).*** « Nearly Zero Energy Building » ou « Bâti-ments presque zéro énergie ».

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Comment utiliser les énergies renouvelables dans mon habitation ?

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SÉLECTION DES REVUES SPÉCIALISÉES EN ÉNERGIE DE SEPTEMBRE 2013Tableau synoptique des principaux dossiers et articles relevés dans les revues spécialisées en énergie, ainsi que des articles traitant de la thématique énergétique issus d’autres revues disponibles en Belgique. Abonnez-vous ou venez les consulter au centre de documentation de l’APERe.

EDITION

Périodique n° Dossiers et articles épinglés

Revu

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CLER infosl 96

Dossier : Les EnR oubliées et à relancer ! - Micro-cogé biomasse : La cogénération biomasse en France / Cogénération décentralisée : Allemagne 170 - France 30 / Chaudière cogénération bois - Solaire ther-mique : Se réinventer pour retrouver la croissance - Petit éolien : Le petit éolien français en manque de reconnaissance - Géothermie faible profondeur : Développons la géothermie à très basse température / Puits canadien et bâtiment à énergie positive / Une nouvelle génération de puits canadiens / des solu-tions en géothermie verticale pour les particuliers / La Cité du Design bénéficie de l’énergie terrestre

Energie 4 27Dossier : Avec la PAE 2, visez juste ! La nouvelle PAE est beaucoup plus pédagogique - Le parc éolien wal-lon dépasse les 60 MW / Les écobâtisseurs vous ouvrent leurs portes en novembre - Interview : Les bons plan de Sara pour l’énergie - Enfants : Ludique, didactique, convaincante : l’héliomobile dans les écoles

Energie Plus 511

Dossier : Les hôpitaux soignent leur consommation d’énergie - RTE veut retrouver une marge de sécu-rité / Mieux connaître les énergies pour une transition réussie / Ceren : l’Energie attitude / Stop à la lumière la nuit / Stress énergétique : une autre manière de penser / Solaire photovoltaïque : comment améliorer les schémas régionaux de raccordement ? / Des avions moins gourmands au sol

Plein Soleil 91

Dossier : Shémas de raccordement : un nouveau frein au développement du solaire photovoltaïque - Interview de Jean-Louis BAL / Plan de relance des énergies renouvelables / Solar-Log anticipe l’avenir et optimise l’autoconsommation / Espagne : un impôt sur l’électricité solaire « autoconsommée » / Repor-tages : Comment Sotranasa résiste-t-elle à la crise du photovoltaïque ? / Solaire et petit éolien : sources d’énergies renouvelables pour source d’eau potable / Interview d’Arnaud Mine

Sun & WindEnergy

9+10

2013

Focus : Renewables in France : on the rocky road to renewables - Solar Thermal : Kicking a man when he’s dow / Storage tanks / Absorber coatins / Process heat : It can’t be done without a partner / Municipal sys-tems : in line with low consumption / Review Intersolar Europe : the final frontier / Interview with Elizabeth Duarte Pereira / Interview with Daniel Mugier on solar cooling - Photovoltaics : hapiness is found in niches / EU PVSEC : industry meeting in Paris / Interview with Julien Chirol (Donauer) / World market silicon & wafer / Solar power in the USA : state of the industry / Inverters : more than just transducers / Inverters and data loggers : small segment with clever specialisation - Wind energy : Service and maintenance gain momen-tum / Condition monitoring / Onshore logistics - Bioenergy : Waste fermentation / Biogas and compost

Systèmes Solaires

217

Dossier : Le journal des énergies renouvelables : Allemagne : quelle transition après les urnes ? - Alle-magne : Chaleur renouvelable : un géant se réveille - Stockage de l’électricité : Les solutions - Méthana-tion : Stockage du vent et du soleil, du méthane dans le réseau et sous le capot - Biogaz : Moins de maïs, plus d’électricité - Coopératives allemandes : l’engagement des populations, l’énergie de la transition - Biomasse : German pellets, entreprise à croissance rapide - Stockage intersaisonnier : les nouveaux greniers à soleil - L’économie de la transition : les chiffres clés - Financement: modèles californiens - So-laire thermique : Marché : le solaire français ne désarme pas - Chaleur renouvelable : Solaire thermique

WindDirections

V32-3

Focus : Turkey : The power house bridging east and west / Why is 2030 so important ? / Ten percent more wind power can be put on Europe’s grids / Sea, sun, surf a trip to an offshore wind farm / Analysis : Deep offshore / Interview : Ürgen Zeschky (Nordex) & Jukka-Pekka Mäkinen (Switch) / Junnior Isles : Turkey and the hare / Adam Barber : Tapping into transatlantic ties / Country focus : Croatia - Technology corner : Booming boats - Wind Worker : Bas Zoom (Seaway Heavy Lifting) & Malte Bruun (A2SEA)

Autr

es

Entreprise (L’) 902Du débit constant au débit variable - Chauffage au bois pour un Relais & Châteaux / Pompes à chaleur : Investir dans les énergies renouvelables / L’impact de l’Ecodesign sur les pompes à chaleur - Intersolar 2013 : tout sur le stockage d’énergie / Innovations, connaissances techniques et réseautage au programme

Imagine 9

Edito : Imagine à neuf!/ Mobilité : Bruxelles, je t’aimerais « dégazée » / Les « experts», acteurs essentiels de la négociation / Energie : Devenir sobres, malins et jouer « collectif » / Effet de serre / Captage et stockage du carbone : solution ou miracle ? / Une bonne idée pour distribuer les produits d’ici et d’ailleurs / Michel Lacroix : « Les intérêts profonds de l’égo ne sont fondamentalement différents de l’intérêts de la planète »

Ma villeNotre planète

578Bruxelles Champêtre 2013 : une journée détonante en famille ou entre amis ! / Semaine de la mobilité et dimanche sans voiture / Bristol désignée capitale verte européenne 2015 / vos idées créatives pour produire moins de déchets / Mobilité à Bruxelles : les comportements et les mentalités changent

Test Achats 578Panneaux solaires chez Test-Achats / Vêtements plus éthiques / Enquête énergie : comment le Belge fait-il des économies ? / Test : Les séchoirs à condensation équipés d’une pompe à chaleur

Tu bâtis,je rénove

292

Dossier : La rénovation clé sur porte : oui, ça existe - Du bois de Tchernobyl dans nos foyer ? / Toiture en pente : quand tout est à refaire... / Les grandes étapes d’un gros oeuvre fermé / Fissures et lézardes : c’est grave ? / Le tour des polluants chimiques, organiques / Home electronics : Concevoir son réseau numé-rique chez soi / Finances : avez-vous pensé aux frais annexes ? / Archi : Le parc Spoor Noord à Anvers

Valériane 103Dossier : Ils sont jeunes, ils reprennent le flambeau de la bio - Monsanto cache-t-il au monde les effets secon-daires des OGM qu’il met sur le marché ? / Les coopératives, clé d’une nouvelle théorie des limites / Nature & Progrès : projet d’écoconstruction à la prison de Dinant / Fukushima : du bricolage à l’échelle industriellle (2)

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Après l’été lumineux, septembre nous a offert une météo tout à fait normale pour la saison. Les données énergétiques corres-pondantes sont représentatives de ce que peut nous réserver le mois de la rentrée.

Les 148 heures d’ensoleil-lement ont permis aux ménages belges équi-pés de photovoltaïque d’engranger entre 84 et 107 kWh par kWc, selon les localisations. Les vacan-ciers tardifs de la mer du Nord ont pratiquement pu jouer aux indiens avec le soleil gentiment estival. A Bruxelles, point météorologique de référence pour la Belgique, une famille équipée de 3 kWc a pu couvrir 98 % de ses besoins… de quoi alimenter tout, sauf la télévision. Mais qui a besoin de télévision quand les bois chatoyants invitent à la balade ?

Côté thermique, le rayonnement dif-fus a un peu limité les performances des chauffe-eau solaires (4,6 m², 300 l) qui ont fourni de quoi couvrir entre 76 et 83 % des besoins des familles équi-pées. Les ménages bien économes et isolés ont pu garder leur chaudière coupée… les autres ont dû se ré-soudre à la rallumer. C’est l’automne, que voulez-vous, madame !

De saison, le vent a tourné dans les feuilles de façon relativement contras-tée. Il est parti en vacances sous d’autres cieux entre le 20 et le 27 septembre

mais a compensé à d’autres moments, pour garder une moyenne mensuelle de 3 m/s. Avec les éoliennes offshores raccordées au réseau pendant l’été, la puissance totale belge est mon-tée à 1 503 MW. Ceux-ci ont turbiné pour produire assez d’électricité pour alimenter l’équivalent de 657 000

l o g e m e n t s , soit 14 % de la Belgique, ou la province de L u x e m b o u r g et la région b r u x e l l o i s e réunies. Pour continuer sur la lancée mari-time, de nou-

velles éoliennes offshore ont été rac-cordées dans le courant du mois.

Leurs productions ne sont pas encore reflétées ici, nous les prendrons en compte à partir d’octobre. Y’en a un peu plus, je vous le mets ?

du 17 au 19 octobre 2013Salon BEST 2013 - Liège - www.bestenvironnement.be

18 octobre 2013Séminaire : Construire en équipe - Bruxelles - www.bruxellesenvironnement.be

18 octobre 2013Séminaire : Comprendre et décoder un certifi-cat PEB - Grace-Hollogne - www.formation.be

du 18 au 20 octobre 2013Salon Energie 2013 (salon de la rénovation, de l’habitat durable et des énergies alterna-tives) - Bruxelles - www.energie2013.be

19 octobre 2013Groupe d’achat accompagné « Isolation de Toiture » à Liège - www.liege.be

22 octobre 2013Visite de grandes installations solaires ther-miques de production d’eau chaude - Char-leroi - www.wallonie.be

22 octobre 2013Journée infos et échanges : Modes de distri-bution pour les circuits courts alimentaires - Namur - www.iewonline.be

du 22 au 25 octobre 2013Assises de l’ErE DD - Namur et Bruxelles - www.assises-ere.be

du 24 au 27 octobre 2013Salon Energie & Habitat (efficacité énergé-tique et construction durable) - Namur - www.energie-habitat.be/

du 1er au 11 novembre 2013Portes ouvertes écobâtisseurs - Bruxelles et Wallonie - www.ecobatisseurs.be

8 novembre 2013Conférence: Une société du bien-vivre - Louvain-la-Neuve - www.amisdelaterre.be

12 novembre 2013Conférence : Le côté obscur de l’or noir - Louvain-la-Neuve - www.cetri.be

15 novembre 2013Salon Energie+ - Marche-en-Famenne - www.energieplus.be

20 novembre 2013Conférence : Gaz de schiste : révolution ou mystification ? - Namur - www.iew.be

26 novembre 20131er séminaire Biomasse-Energie de la Grande Région - Namur - www.reseau-pwdr.be

27 novembre 2013Conférence : Hiérarchisation des utilisations de la biomasse - Gembloux - www.valbiom.be

D’autres manifestations professionnelles :

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WEBMAG N° 57 - OCT 2013

AGENDAMÉTÉO RENOUVELABLE

Envie d’afficher la météo renouvelable sur votre site ?Utilisez nos embed ! Vous pouvez choisir la période du bilan météo (un jour ou une semaine), la ou les villes de référence, la ou les techno-logies souhaitées ainsi que la taille de la bannière pour votre site web.

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SEPTEMBRE RENTRÉ DANS LES RANGS

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STATISTIQUES

WEBMAG N° 57 - OCT 2013

Une année 2012 au-dessus de la normale avec 1 041 kWh/m²1 041 kWh/m² par an ou une moyenne annuelle journalière de 2,85 kWh/m² par jour. 2012 a bénéficié d’une irradiation 6 % supé-rieure à la normale (980 kWh/m²an ou 2,7 kWh/m²jour). Comme le montre la figure 1, mars 2012 se distingue particulièrement par rapport à la normale.

Le tableau 1 donne les valeurs annuelles d’irradiation des sept der-nières années et les compare à la valeur normale. Ces dernières an-nées, on observe un rayonnement solaire global et une proportion solaire directe légèrement plus élevé que la normale : Sur un plan ho-rizontal, la moyenne sur les sept dernières années est de 1 051 kWh/m² et une proportion direct/global de 46 % en comparaison à la nor-male de 980 kWh/m²an et une part diffuse de 40 %.

Une production électrique photovoltaïque de 964 kWh/kWc en 2012La figure 2 présente les valeurs mensuelles mesurées chaque mois en 2012 : Nombre d’heures d’ensoleillement en bleu, rayonnement solaire global en rouge (kWh/m²) et production électrique solaire normalisée en vert (kWh/kWc).

Pour un suivi énergétique, comme le montrent les courbes, la mesure du rayonnement est plus précise que la mesure du nombre d’heures d’ensoleillement. La mesure du rayonnement solaire (rouge) est très bien corrélée avec la production PV normalisée (vert). Le fait que l’indicateur de la production PV soit inférieur en été et supérieur en hiver est vraisemblablement dû à l’effet de la température de jonc-tion sur le rendement de conversion photovoltaïque. La moyenne production solaire sur les 4 dernières années est de 966 kWh/kWc.

De janvier à septembre 2013Sur base de l’indicateur EnergizAIR, l’irradiation solaire en 2013 sera légè-rement inférieure aux valeurs connues ces dernières années. Une valeur de 930 kWh/kWc est estimée à partir des valeurs des 9 premiers mois.

2013 se caractérise par un premier semestre « sous-ensoleillé » et un été « bien ensoleillé ».

ENERGIE SOLAIRE – 2012 ET PREMIER BILAN 2013La production électrique des installations photovoltaïques dépend de l’énergie solaire auxquelles elles sont exposées. Deux indicateurs météorologiques sont utilisés pour suivre l’ensoleillement : la me-sure de l’irradiation solaire (kWh/m²) et le nombre d’heure d’enso-leillement (h). La mesure de l’irradiation solaire est la meilleure pour quantifier l’énergie solaire. Nous présentons les données 2012 four-nies par l’IRM pour la station d’Uccle et nous les comparons avec la production normalisée d’une installation solaire photovoltaïque observée à Bruxelles par le projet energizAIR.

45 % de direct – 55 % de diffusLa figure 1 présente pour chaque mois les valeurs énergétiques moyennes journalières de la part directe et diffuse du rayonnement solaire. Les mesures (à gauche) sont comparées aux valeurs normales (à droite). Le rayonnement global est la somme du direct (jaune) et du diffus (gris). Par exemple, l’énergie solaire moyenne du mois de mars 2012 a été de 1,49 (direct) + 1,35 (diffus) = 2,83 kWh/(m²j). La normale de mars est de 0,85 (direct) + 1,43 (diffus) = 2,28 kWh/(m²j).

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Ensoleillement (heures)Rayonnement (kWh/m²)Production PV (kWh/kWc)

Figure 1 : Rayonnement solaire direct et diffus sur un plan horizontal - Moyenne journalière par mois (2012 et Normale) - Source IRM – Station d’Uccle © APERe

Tableau 1 : Valeurs annuelles 2006 à 2012 + Normale - Source IRM – Station d’Uccle © APERe

Figure 2 : Mesures mensuelles – Source IRM et EnergizAIR - 2012

BruxellesGlobal

kWh/m2anDirect

kWh/m2anDiffus

kWh/m2an

Direct/

Global

Ensoleillementannuelheures

Productionsolaire PVkWh/kWc

Source IRM IRM IRM % IRM EnergizAIR

Norm. 980 391 589 40% 1 546 ND

2006 1 040 484 556 47% 1 510 ND

2007 998 452 546 45% 1 472 ND

2008 1 023 462 561 45% 1 487 ND

2009 1 087 509 578 47% 1 699 985

2010 1 056 494 562 47% 1 556 923

2011 1 087 536 551 49% 1 782 1 032

2012 1 041 467 574 45% 1 529 964

Consultez l’historique de l’indicateur production PV :

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