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TOXICOMANIE (2) I ) DROGUES : CLASSIFICATION ET MONOGRAPHIES : A- Classification : 1. Classifications selon les effets : 1. 1. Classification selon Lewin, 1924 : En 1924, Louis Lewin décrivit et classa les psychotropes, qu'il qualifiait de poison de l'esprit, en cinq groupes en leur donnant des noms latins selon leurs effets. Cette classification est la première qui tient compte des effets de ces produits. LIMITES : * Les produits psychotropes récents ne figurent pas * Ne tient pas compte du fait que l'effet peut varier selon la dose * Ainsi la cocaïne, utilisée à l'époque comme anesthésiant, est présentée comme un calmant alors que c'est un stimulant. 1.2 Classification selon Delay et Deniker, 1957 : En 1957, Jean Delay a élaboré avec son assistant Pierre Deniker une classification des drogues qui sera validée par le congrès mondial de psychiatrie en 1961. Cette classification distingue les substances psychotropes en fonction de leur activité sur le SNC.

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TOXICOMANIE (2)I ) DROGUES : CLASSIFICATION ET MONOGRAPHIES :

A- Classification :

1. Classifications selon les effets :

1. 1. Classification selon Lewin, 1924 :

En 1924, Louis Lewin décrivit et classa les psychotropes, qu'il qualifiait de poison de l'esprit, en cinq groupes en leur donnant des noms latins selon leurs effets. Cette classification est la première qui tient compte des effets de ces produits.

LIMITES : * Les produits psychotropes récents ne figurent pas * Ne tient pas compte du fait que l'effet peut varier selon la dose * Ainsi la cocaïne, utilisée à l'époque comme anesthésiant, est présentée comme un calmant alors que c'est un stimulant.

1.2 Classification selon Delay et Deniker, 1957 :

En 1957, Jean Delay a élaboré avec son assistant Pierre Deniker une classification des drogues qui sera validée par le congrès mondial de psychiatrie en 1961. Cette classification distingue les substances psychotropes en fonction de leur activité sur le SNC.

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1.3 Classification selon Pelicier et Thuillier, 1991 : En 1991, Yves Pelicier et Jean Thuillier, reprennent la classification selon Delay et Deniker pour la moderniser.

2. Classifications selon le danger :

1 Classification de l'OMS, 1971 :

En 1971, l'OMS établit une classification des substances psychotropes en évaluant leur dangerosité selon trois critères : dépendance psychique, dépendance physique et tolérance. Cette classification est cependant imprécise dans ses évaluations et la liste des psychotropes pris en compte est incomplète, le tabac ou les tranquillisants n'y sont pas pris en compte

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2 Classification du rapport Pelletier, 1978 :

En 1978, Monique Pelletier (une avocate française) reprend la classification de l'OMS et l'applique à l'ensemble des psychotropes juridiquement réglementés dans son rapport de la mission d'études sur l'ensemble des problèmes de la drogue. Les évaluations sont plus claires et s'échelonnent de 0 à 4.

0 = nulle ; 1 = faible ; 2 = moyenne ; 3 = forte ; 4 = très forte

NB :

- La classe des « Entactogènes » proposé en 1986 par Nichols et Shulgin ne figure pas.

La MDMA « Ecstasy »: méthylènedioxyméthamphétamine est la première molécule inscrite.

- On peut classer les drogues selon l’origine en :

* Drogues naturelles : cannabis, opium, cocaine, …

* Drogues synthétiques ou « designer drugs » ou les drogues de bricolage, substances synthétisé artificiellement dans des laboratoires clandestins à partir des précurseurs chimiques

Un précurseur chimique : un composé qui est impliqué dans une réaction chimique produisant un ou plusieurs autres composés. Exemples de précurseurs chimiques

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B- Monographies :

Pour décrire les différentes drogues, on prend la classification selon les effets en :

1. DROGUES PERTURBATEURS :

1.1. Cannabis :

a) Description botanique :

Le cannabis est le nom latin du chanvre, cette plante appartenant à l'ordre des urticaires de la famille des cannabinacées et est representé par plusieurs chimiotypes de l’espèce sativa.

Un chimiotype : distingue une variété d'un Végétal qui se caractérise par une composition chimique particulière.

Les deux principaux chimiotypes sont : *Cannabis sativa sativa (ou chanvre textile)

*Cannabis sativa indica (ou chanvre indien)

*Cannabis sativa sativa (ou chanvre textile) : c’est le chanvre à fibres, cette plante est cultivée en climat tempéré pour ses fibres. Dans le temps , ces plantes permettaient la fabrication de voiles et de cordage, de câbles et aussi de vêtements, ainsi que de papier fin.

*Cannabis sativa indica (ou chanvre indien) : c’est le chanvre à résine, cette forme de chanvre, dit « indien », ne peut donner lieu au même usage agricole, car ses fibres sont sensiblement plus courtes. Elle secrète en revanche une grande quantité de résine qui lui permet de résister dans les zones chaudes et isolées. Cette résine contient des substances appartenant à la famille des cannabinoïdes, le tétrahydrocannabinol, qui exerce une action puissante sur le système nerveux

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b) Différentes formes :

*L’HERBE : Encore appelée « foin » ou « chiendent » c’est un mélange de sommités fleuries et de feuilles, séchées et réduites en poudre qui sont destinées à être fumées, soit mélangées à du tabac, soit pures (pipes à kif). Certains consommateurs les fument en utilisant des narguilés. **La concentration en THC peut atteindre 6-21 %.

*LE HASCHICH, RESINE: Encore appelé Hasch ou shit (chira en algérie) , c’est une poudre brunâtre ou jaunâtre obtenue par battage et tamisage des feuilles et des sommités florales sèches, puis compressée sous forme de « barrettes ». Il est plus souvent mélangé à divers ingrédients comme le henné au Maroc et au Liban Les concentrations en THC sont très variables, allant de 8-30%.*L’HUILE DE CANNABIS : C’est un liquide visqueux, brun-vert à noirâtre, d’odeur vireuse. Elle résulte de l’extraction de la résine par de l’alcool à 90° suivie d’une exposition au soleil pour évaporer l’alcool. L’huile contient 60-80% de THC.

c) Modes de consommation : *Voie respiratoire : Généralement, le cannabis est fumé sous forme de joint ou dans des pipes.

Joint : est une cigarette roulée à la main avec du papier à cigarette et un bout de carton roulé sur lui-même en guise de filtre, contenant le plus souvent du cannabis (herbe ou résine).

L’huile de cannabis est habituellement fumée après être déposée sur une cigarette.

Pipe à eau : sorte de narguilé permettant de fumer l'herbe pure, et ainsi de bénéficier pleinement de ses effets, sans pour autant subir les goudrons, car la fumée est refroidie par l'eau.

Sebsi : sorte de chillum miniature utilisé au Maroc pour fumer le kif, constitué d'une baguette de bois percée au bout de laquelle est fixée un embout en terre ou en pierre.

Narguilé : grande pipe que l'on trouve fréquemment en Orient, et servant à fumer le tabac ou la résine. Le cannabis est disposé dans un foyer, et l'on aspire, à l'aide d'un grand tube flexible, la fumée qui, avant d'arriver dans la bouche, passe par un réservoir rempli d'eau.

*Voie orale : le haschich est consommé avec des aliments, incorporé dans des pâtisseries par exemple, c’est le cake space. L’huile de cannabic peut etre ingéré telle quelle(qlq goutes sur la langue) ou mélangée aux nourriture.

d) Toxicocinétique :

1 Absorption :

Inhalation : L'absorption maximale ne dépasse pas 60 % du contenu du joint car le THC se dégrade par pyrolyse. Les effets se ressentent en moins d'une minute et sont maximaux en dedans d'une demi-heure

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Ingestion : la biodisponibilité est significativement plus basse. Suite à la métabolisation du premier passage au foie, elle ne sera que de 6-20 %. Le délai d'action est d'environ une heure et le pic est atteint après 3-4 heures.

2 Distribution :

La plupart des cannabinoïdes étant très lipophiles, quittent rapidement le secteur vasculaire pour aller se fixer dans le cerveau et les autres tissus de l’organisme riches en lipides. Cette forte lipophilie se traduit par un large volume de distribution dans l’organisme : 4 à 14 L/kg pour le THC . Un temps de rétention particulièrement long dans ces tissus explique les effets prolongés de cette drogue ; ce phénomène est en outre facilité par la réabsorption rénale et le cycle entérohépatique qui ralentit considérablement leur élimination. Le THC traverse la barrière hémato encéphalique et foeto-placentaire

3 Métabolisme :

La biotransformation enzymatique (principalement hepatique) du THC en métabolites plus polaires et moins liposolubles augmente leur excrétion et diminue leur volume de distribution. Les enzymes sont surtout localisés dans la fraction microsomique des cellules hépatiques. Elle comprend deux phases :

*La réaction de phase 1 : Transforme le THC en un métabolite plus polaire par réaction d’oxydation (cytochrome P450), de déméthylation, de réduction ou hydrolyse.

*La réaction de phase 2 : Appelée aussi phase de conjugaison : la drogue ou son métabolite polaire sont liés avec un substrat endogène (glucuronate, sulfate ou acétate).

Le métabolisme conduit à la formation des composés suivants :

o Le 11-hydroxy-∆9-tétrahydrocannabinol (11-OH ∆9-THC) : Il s'agit d'un métabolite psychoactif. Des études chez l'animal ont permis à Schou et coll. (1977) de montrer que son principal transporteur dans le sang était l'albumine, tandis que le ∆9-THC est essentiellement lié aux lipoprotéines, de poids moléculaires beaucoup plus élevés. De ce fait, la pénétration du 11-OH ∆9-THC dans le cerveau est plus importante que ne l'est celle du ∆9-THC ;

o Le 8-β-hydroxy-∆9-tétrahydrocannabinol : qui est potentiellement psychoactif, mais dont la participation aux effets du cannabis est négligeable en raison de très faibles concentrations et d'un métabolisme très rapide ;

o Le 8-β,11-dihydroxy-∆9-tétrahydrocannabinol et le 8-α-hydroxy-D9-tétra-hydrocannabinol : deux dérivés des précédents non psychoactifs ;

o Le 11-nor-9-carboxy-∆9-tétrahydrocannabinol : (métabolite acide, ∆9-THC -COOH). Obtenu par oxydation du 11-OH ∆9-THC, il ne possède aucune activité pharmacologique. Cet acide commence à apparaître dans le sang dans les minutes qui suivent l'inhalation. Au cours des étapes successives de distribution et de métabolisme du ∆9-THC, les concentrations en ∆9-THC -COOH dans le sang augmentent tandis que celles de ∆9-THC décroissent.

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4 Elimination : La vitesse d’élimination des cannabinoides de l’organisme est extrêmement variable selon les sujets. Au rang des premiers facteurs susceptibles de la modifier, figurent la fréquence de consommation et les doses utilisées. Ainsi, la demi-vie terminale d’élimination du THC montre de grandes amplitudes : de 1 à 4 jours chez le consommateur occasionnel et de 3 à 13 jours chez le consommateur régulier.En raison de sa très forte séquestration dans les graisses, la quantité fixée dans les tissus a une demi-vie de 2 à 3 mois. Cette lente rediffusion du THC des graisses et des autres tissus vers le sang et l’existence d’un cycle entérohépatique ainsi que d’une réabsorption rénale explique la lenteur de l’élimination. L’épuration des cannabinoïdes s’effectue par différentes voies. celle-ci est essentiellement fécale (65 - 80%) et à un moindre degré urinaire (20 - 35%)Les produits d’élimination sont très variés. Dans l’urine, le THC inchangé est présent à l’état de traces tandis que le 11-hydroxy-THC, sous forme conjugué, ne représente pas plus de 2 % de la dose initiale. Les composés les plus abondants dans l’urine sont le THC-COOH ainsi que d’autres métabolites acides.

e) Mode d’action : La plupart des effets du THC sont provoqués par son interaction avec le « système endocannabinoïde » qui comprend des récepteurs spécifiques et des substances neurochimiques ou ligands endogènes : les endocannabinoides.

*les récepteurs cannabinoïdes:

Il y a deux types de récepteurs : les récepteurs CB1 et CB2 qui font partie de la famille des récepteurs métabotropiques, couplés aux protéines G, faisant intervenir dans leur fonctionnement l’adénylate cyclase (enzyme responsable de la production de l’AMPc; second messager intracellulaire), et certains canaux ioniques.

Les récepteurs CB1 : Le récepteur CB 1est responsable de la majorité des effets centraux du THC. Ces récepteurs sont parmi les récepteurs neuronaux les plus abondants du système nerveux central.

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L’expression des récepteurs CB 1dans les couches I et IV du cortex et dans l’hippocampe où ils modulent des formes élémentaires d’apprentissage synaptique peut expliquer les effets délétères réversibles des cannabinoïdes sur la mémoire à court terme et les fonctions cognitives.

La quasi-absence des récepteurs CB 1 au niveau du tronc cérébral qui contient les centres médullaires des contrôles cardiovasculaire et respiratoire explique l’absence de toxicité aiguë ou de dose létale des dérivés du cannabis (pas d’overdose).

Les récepteurs CB1 sont également exprimés de manière notable dans le bulbe olfactif, l’amygdale, le cortex pyriforme et les terminaisons périphériques, expliquant les effets sympathico-inhibiteurs des cannabinoïdes

L’action des cannabinoïdes sur les récepteurs CB 1 exprimés dans le système thalamocortical participent certainement aux perturbations sensorielles et à certaines des propriétés analgésiques du cannabis.

La stimulation par les agonistes des récepteurs CB 1 présents dans les structures contrôlant la transmission nociceptive ascendante (aire péri- aqueducale grise, corne dorsale de la moelle épinière) et au niveau des terminaisons périphériques elles-mêmes participe à leur fort pouvoir anti- nociceptif, suggérant un important potentiel thérapeutique antidouleur des composés cannabinoïdes

Les récepteurs CB2 : isolés en 1993, ils sont absents au niveau du système nerveux central, on les trouve surtout dans les éléments figurés du sang : lymphocytes B, lymphocytes T, monocytes, Natural Killers (NK).

* les endocannabinoïdes :

L’identification, la caractérisation pharmacologique et la localisation spécifique de récepteurs activés par le d 9-THC ont posé la question de l’existence de composés endogènesEn fait, de même que la morphine vient mimer les effets des endorphines (substances endogènes) en stimulant les récepteurs opioïdes, le THC vient stimuler les récepteurs CB 1 à la place de substances endogènes dérivées de l’acide arachidonique, désignées endocannabinoïdes

Les endocannabinoïdes n’ont été mis en évidence qu’en 1992, alors que la structure chimique du d 9-THC a été déterminée depuis 1964Ils sont des neurotransmetteurs de nature lipidiques, qui porte leur action sur les récepteurs CB1 et CB2. Parmi eux se trouve l’anandamide » (AN) Chimiquement, c’est l’éthanolamide de l’acide arachidonique , dont la structure chimique diffère de celle du THC, cependant il présente des propriétés chimique (lipophilie) et pharmacologiques similaires.

Les endocannabinoïdes possèdent des caractéristiques qui en font des neurotransmetteurs à part entière. Il existe cependant une différence avec les neurotransmetteurs classiques qui sont produits régulièrement puis stockés dans des vésicules, pour être libérés par exocytose dans les synapses quand des potentiels d’action atteignent les terminaisons neuronales.

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Les endocannabinoïdes sont élaborés, en temps réel (à la demande), en réponse à une dépolarisation due à un influx de calcium. Il s’ensuit l’hydrolyse des précurseurs lipidiques des membranes cellulaires pour générer des acides gras polyinsaturés sur lesquels viennent se greffer l’éthanolamine ou le glycérol par des enzymes (amidification, estérification, étherification)

C’est donc le neurone post-synaptique qui élabore et libère les endocannabinoïdes, en réponse aux stimulations qu’il reçoit du neurone pré-synaptique. Ces endocannabinoïdes diffusent de façon rétrograde vers la terminaison du neurone présynaptique et en stimulant les récepteurs CB 1 que porte cette dernière, ils réduisent la libération de leur médiateur La libération de glutamate (médiateur excitateur) conduit à une stimulation du récepteur NMDA qui, par l’ouverture d’un canal ionique, induit une vague calcique cytosolique entrainant la libération d’un endocannabinoïde (ici l’anandamide). Ce dernier, traversant la synapse à rebours, vient stimuler un récepteur CBpré-synaptique ce qui inhibe la libération de glutamate. L’anandamide est rapidement soustrait au milieu extracellulaire par la capture opérée par des cellules gliales suivie de son hydrolyse par la FAAH (Fatty Acid Amide Hydrolase)

Les endocannabinoïdes participent donc à un mécanisme de signalisation rétrograde, opérant dans un sens opposé à celui des neuromédiateurs classiques..

Dans les conditions physiologiques, le système endocannabinoïde sert de :

o Régulateur de l'activité motrice impliquant : o Les noyaux de la base (inhibition dopaminergique et glutamatergique, et

renforcement GABAergique) o Le cortex et le cervelet (inhibition de la neurotransmission glutamatergique

médiée par les récepteurs NMDA)o Modulateur de la fonction mnésique de l'hippocampe (modulation de la

neurotransmission glutamatergique et cholinergique dans l’hippocampe) o Régulateur de l’axe hypothalamo-hypophysaire (stimulation dopaminergique

et inhibition noradrénergique)o Régulateur du système neurovégétatif (inhibition de la libération

acétylcholine (parasympathique) et de noradrénaline (orthosympathique) o Modulateur des processus cognitifs impliquant le système limbique et le

cortex.

SIGNALISATION INTRACELLULAIRE DES RECEPTEURS CANNABINOÏDES

D’une manière générale, les récepteurs CB 1 sont présents sur tous les types de neurones. Bien qu’il semble exister une forte colocalisation entre les neurones GABAergiques et les récepteurs CB 1, ces derniers sont également exprimés par des neurones glutamatergiques, peptidergiques, catécholaminergiques et cholinergiques

L’activation des récepteurs cannabinoïdes agit essentiellement sur trois voies de signalisation intracellulaire : l’adénylate cyclase, les canaux ioniques et les protéines kinases activées par des agents mitogènes (MAP kinases)

A. Action sur la voie de l’adénylate cyclase

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L’adénylate cyclase (AC) est l’enzyme responsable de la production d’adénosine monophosphate cyclique (AMPc), l’un des principaux seconds messagers intracellulaires. Son inhibition, due à l’activation des récepteurs CB 1est réversible, dose-dépendante et médiée par une protéine G (G i/o) . La baisse d’AMPc dans la cellule entraîne l’inhibition de la protéine kinase A (PKA) et l’augmentation des protéines phosphorylées en tyrosine, comme la protéine kinase FAK (focal adhesion kinase)

B. Action sur la perméabilité des canaux ioniques calciques et potassiques

les effets sur la transmission synaptique entraînent une mise sous silence de la synapse : l’inhibition des canaux calciques au niveau pré- synaptique entraîne une diminution importante de la libération de neurotransmetteurs tandis que les effets sur les courants potassiques tendent à réduire la durée du potentiel d’action

C. Action sur les MAP kinases :

Les MAP kinases (mitogen-activated protein-kinases) sont abondamment présentes dans le cerveau et sont activées lors d’événements physiologiques ou pathologiques.Les cannabinoïdes sont capables de stimuler la voie des MAP kinases conduisant à des effets à long terme affectant la survie, la différenciation, la migration ou la prolifération cellulaire.

f) Effets recherchés :Des sensations de bien-être corporel et spirituel, Une hilarité, une déconnection des soucis du quotidien,

Des altérations sensorielles (intensification ou distorsion) portant sur la vision, , l’odorat, le goût.

Une désorientation temporo-spatialle (ralentissement du temps),

Une décontraction gommant les images négatives de soi et renforçant la confiance

g) Effets toxiques :

A. Dose toxique

La toxicité aigu du cannabis est très faible, le risque d’overdose semble nul ou presque. En effet, la dose létale du cannabis est de 20 000 à 40 000 fois le niveau d'une dose normale. En comparaison, les médicaments les plus prescrits ont une dose létale autour de 10 fois la dose normale. Les accidents qui peuvent survenir sont généralement dus aux matières premières de mauvaise qualité, mal conservées ou coupées avec des produits toxiques

Un usage ponctuel semble donc pratiquement sans risque et même si parfois des effets secondaires gênants surviennent, ils régressent en quelques jours.

B. Psychotoxicité

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On désigne sous le terme de psychotoxicité une perturbation fonctionnelle des neurones exposés au THC, à la différence de la neurotoxicité, qui correspond à une destruction de ceux-ci. Il existe peu d’arguments démontrant la neurotoxicité alors que ceux de la psychotoxicité sont multiples, rendant le THC responsable d’une large variété d’expressions psychologiques et psychiatriques

Il est actuellement clairement démontré que la consommation de cannabis peut entraîner la survenue de troubles psychiatriques ou aggraver des troubles psychiatriques préexistants

1) Dépendance et tolérance ::

Dépendance

*Dépendance psychique :

les cannabinoïdes entraînent un accroissement des taux de dopamine dans le noyau accumbens et dans le cortex préfrontal, effet essentiel pour le renforcement de l’addiction par le biais du « système de récompense », rejoignant par là un mécanisme commun à plusieurs drogues telles la nicotine, l’alcool, les opiacés et les amphétamines.

*Dépendance physique

Les manifestations cliniques de sevrage chez les consommateurs ne sont pas prononcées sans doute du fait d’une grande rémanence du THC dans l’organisme, en relation avec l’important stockage dans les lipides et la lente libération de ceux-ci. Ainsi, les récepteurs CB1 ne connaissent pas d’arrêt brutal de leur stimulation

Cette lente décroissance donne fallacieusement au drogué l'impression « qu’il maîtrise sa consommation»et encore que le cannabis ne crée pas de dépendance physique.

D’une manière générale, Les troubles somatiques apparaissent de façon très différée, 10 - 15 jours après l’arrêt de toute consommation. Parmi les manifestations d’abstinence, on note en particulier : une anxiété,une irritabilité, de l’agressivité, un état de malaise, une hyperesthésie, une insomnie, de l’agitation, une anorexie et des gastralgies.

Tolérance

L’usage régulier du cannabis provoque une adaptation de l’organisme à la stimulation anormale des récepteurs CB 1, c’est la tolérance. Les gros consommateurs développent une tolérance vis-à-vis des effets subjectifs et cardiovasculaires

2) Les troubles anxieux

Ce sont probablement les complications les plus fréquemment rapportées

On distingue :

• L’attaque de panique ou bad trip : bouffée d’angoisse paroxystique survenant brutalement et perdurant quelques heures.

• Le syndrome de dépersonnalisation: trouble anxieux généralisé de début brutal et durant quelques semaines à quelques mois. Le sujet a unsentiment d’étrangeté, de détachement de lui-même avec une fatigue, une humeur dépressive et des perturbations cognitives ;

• Une anxiolyse, spécialement chez le sujet anxieux. Cette sensation étant très appréciée, elle induirait le passage de l’usage modéré à l’abus avecpour conséquence une tolérance aux effets du THC. Cette tolérance devient telle que les endocannabinoïdes n’exercent plus, non plus, leur effet

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anxiolytique. Aussi, l’anxiété, qui avait contribué à l’installation de cette dépendance, réapparaît bien plus vive qu’elle ne l’était au départ

3) Les troubles psychotiques

Ces troubles existent de manière indiscutable. Plusieurs tableaux cliniques sont décrits :

- Des ivresses pathologiques compliquées de symptômes psychotiques ;- Des épisodes de « flash back », au cours desquels le sujet revit tout ou une partie des

symptômes en l’absence de toute nouvelle consommation de cannabis. Ceci serait dû à un relargage brutal du THC accumulé dans les tissus adipeux ;

- Des états confuso-oniriques dans lesquels prédomine la désorientation temporo-spatiale ;- Des troubles psychotiques induits d’une durée brève, inférieure à deux mois et parfois à une

semaine. Ils surviennent brutalement, en quelques jours, chez une personnalité prémorbide sans caractère pathologique. Certains symptômes apparaissent plus spécifiques : troubles du comportement, auto- ou hétéro-agressivité, hallucinations visuelles, délire à thèmes polymorphes, désinhibition psychomotrice, note confusionnelle

4) Le syndrome amotivationnel :

Ce syndrome est classiquement décrit chez les consommateurs habituels de cannabis. Il se caractériserait par une perte d’intérêt généralisée et une apathie, associées à une fatigabilité importante et à une perte d’énergie avec des troubles de la concentration retentissant sur le niveau de fonctionnement socio-professionnel

5) Les perturbations cognitives :

Les informations, qui doivent être stockées au niveau hippocampique dans une mémoire labile avant d’être converties en mémoire à long terme, avortent au niveau hippocampique sous l’influence du THC. En effet, dans cette structure, la transmission cholinergique joue un rôle déterminant dans la formation de cette mémoire de travail ou mémoire opérationnelle. La stimulation de seulement 1‰ des récepteurs CB 1hippocampiques suffit à réduire de plus de 50% la libération d’acétylcholine et ainsi à troubler la formation de nouvelles traces mnésiques

Chez les consommateurs chroniques, le cannabis a un impact sur la mémoire à court terme, la mémoire de travail et les capacités attentionnelles

6) Complications somatiques :

Le cannabis entraîne des effets aigus consécutifs à une seule prise et des effets à long terme qui n’apparaîtront le plus souvent qu’après des années d’utilisation chronique.

Ces effets peuvent être dus au cannabis et en particulier au d 9-THC, mais aussi aux substances résultant de sa combustion (goudrons en particulier) avec, peut-être, un rôle non élucidé des produits ajoutés de façon intentionnelle (produits de coupe, association de substances psycho- actives) ou involontaire (contaminants de type herbicides comme le paraquat, moisissures de type aspergillus ou composés naturels de la plante « Aluminium » ou du produit fini)

a- Manifestations aiguës

Le cannabis n’est pas décrit comme donnant lieu à une surdose ce qui contribue le plus à sa réputation de « drogue douce ». Les risques de mort violente sont plutôt liés aux accidents de la route ou aux suicides

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a 1 Manifestations cardiovasculaires :

Les cannabinoïdes induisent une tachycardie et une hypotension orthostatique sans incidence, sauf chez des sujets hypertendus ou porteurs d’une pathologie cardiaque. Ces effets sont dose-dépendant, mais une tolérance s’installe lors d’un usage chronique. A noter également une vasodilatation périphérique et une rougeur des conjonctives oculaires, signe caractéristique de l’usage de cannabis

a 2. Manifestations broncho-pulmonaires :

Les effets sont d’ordre allergique (asthme, bronchoconstriction, irritation avec toux, etc.) et découlent du fait même de fumer et des substances de coupe (les cannabinoïdes sont eux-mêmes bronchodilatateurs)

a 3. Autres manifestations somatiques aiguës.

Une mydriase inconstante est présente surtout en cas d’ingestion massive

Détente et somnolence accompagnés généralement d’une légère ataxie et d’une faiblesse musculaire, des troubles perceptives, une augmentation de la diurèse d'où une terrible sensation de soif, une stimulation de l’appétit, des vertiges ainsi que des nausées et des vomissements. Des troubles de l’équilibre.

b- Manifestations à long terme :

Chez les consommateurs chronique ,les effets peuvent être atténués par un phénomène de tolérance pharmacodynamique qui se traduit par une diminution des effets sur les constantes cardiovasculaires, la pression intraoculaire, l’activité électro-encéphalographique et l’humeur

b 1. Manifestations cardiovasculaires :

Une prise prolongée de quantités importantes de d 9-THC peut entraîner un ralentissement de la fréquence cardiaque avec hypotension et bradycardie

b 2. Manifestations broncho-pulmonaires :

L’usage chronique de cannabis est associé aux phénomènes de bronchite, d’emphysème et de métaplasie de l’épithélium trachéo-bronchique

b 3. Spermatogenèse :

Une consommation de quantités importantes de cannabis, induirait une diminution significative de la concentration du sperme en spermatozoïdes, avec diminution concomitante de leur mobilité et augmentation du nombre de spermatozoïdes anormaux

b 4. Effets sur le système immunitaire

Sur les cellules lymphoïdes, le THC agirait comme un immunomodulateur. Il indurait la suppression de la production d’anticorps tandis que des cytokines telles les cytokines pro-inflammatoires seraient produites en excès. Aussi, Il favoriserait de façon très significative la survenue d’infections bactériennes et virales

b 5. Cannabis et cancer :

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Si le THC n’est pas mutagène par lui-même, le pouvoir mutagène et cancérogène induit par la fumée de cannabis est manifeste

Les fumeurs de cannabis ont un risque accru de développer un cancer des voies respiratoires mais l’importance de ce risque est mal évaluée puisque le cannabis est généralement fumé conjointement au tabac

1.2. Hallucinogènes :

Hallucinogènes : à des doses non toxiques, entraînent des hallucinations, des perceptions sans objet à percevoir ou encore; le sujet ne reçoit pas de stimulation sensorielle correspondant à cet objet..

Psychédélique : se dit d’un état psychique provoqué par les hallucinogènes

*Classification des hallucinogènes :

Les hallucinogènes, comme la plupart des drogues, proviennent de la famille des alcaloïdes (bases azotées organiques provenant du règne végétal). Dans la plupart des alcaloïdes, on retrouve un atome d’azote séparé d’un système aromatique par deux atomes de carbone :

[Système aromatique] – CH2 – CH – NH2

Il existe classiquement trois grandes familles d’hallucinogènes, que l’on différencie en fonction de leur système aromatique :

1) LSD = DIETHYLAMIDE DE L’ACIDE LYSERGIQUE:

HISTORIQUE :

Il semble que la première mention de l'utilisation de l'ergot de seigle à des fins thérapeutiques remonte à 500 av. JC dans des textes chinois. Il en était fait usage pour provoquer l'accouchement

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- Le rôle joué par l’ergot de seigle fut soupçonné à la fin du 17ème siècle et démontré au 18ème. Le champignon parasite des céréales prend alors le nom de Claviceps purpurea. Son analyse chimique révèle la présence d’ergotamine (Stoll, 1918) et d’acide lysergique (Jacobs et Graig, 1934). Vers 1943, pendant que le chimiste Albert Hoffman travaillait à la synthèse d’une série d’analogues de l’acide lysergique. Il absorba accidentellement quelques milligrammes du 25ème composé de la série, le diéthylamide de l’acide lysergique ou Lysergic Säure Diéthylamide (dénomination allemande). Quelques heures plus tard, il se trouve en proie à un délire hallucinatoire. Hoffman venait de découvrir le plus puissant des hallucinogènes : le LSD 25 Dès lors, le LSD trouva une application importante dans le champ de la psychiatrie pour les traitements de la schizophrénie. Aux Etats-Unis, au début des années 60, 35'000 personnes étaient en traitement avec le LSD, et ce jusqu'en 1967 lorsqu'il a été interdit

- L’utilisation du LSD commença vers les années 50 aux Etats-Unis avec des quelques initiés issus des milieux scientifiques ou artistiques. Puis elle se propagea parmi les jeunes hippies, en mal d’expérience.

- L’interdiction du LSD en Californie coïncida avec son apparition en France en 1966. On nota une diminution de sa consommation au cours des années 70/80 sous l’influence de nombreuses mises en garde concernant les dangers de son utilisation

- Depuis 1990, on signale aux Etats-Unis une recrudescence de sa consommation, plus particulièrement chez les adolescents de sexe masculin et de race blanche. Différentes études pratiqués dans plusieurs états conduisent au même constat : augmentation des saisies de LSD, des arrestations, des hospitalisations, des conduites violentes et des suicides imputables à la drogue

PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES :

Le LSD est une « ergoline », son noyau hétérocyclique est non-saturé et de type indole. Il existe quatre stéréoisomères du LSD mais seul le « Diéthylamide de l'acide dextro-lysergique » (D-LSD) peut être considéré comme psychoactif .

Formule brute : C20H25N3O Nom chimique : le N, N-diéthyl-D lysergamide Poids moléculaire : 323,42 Constante de dissociation pKa : 7,5. Point de fusion : 80° à 85°C. Solubilité : Insoluble dans l’eau, soluble dans le méthanol. Sensible à l'oxygène, aux ultraviolets et au chlore, particulièrement en

solution. Dans sa forme pure, il est incolore, inodore et faiblement amer. Il existe aussi

une forme cristallisée qui est blanchâtre.

Il se combine avec l'acide tartrique pour former le « Tartrate de diéthylamide de l'acide dextro-lysergique » :

Formule brute : C46H64N6O10 Poids moléculaire : 860,9.

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Il s’agit d’une poudre blanche inodore et sans saveur, soluble dans l’eau et le méthanol.

ORIGINE : :

L’ergot de seigle (Claviceps purpurea) est un champignon du groupe des ascomycètes, parasite du seigle (et d'autres céréales), contenant des alcaloïdes polycycliques, comme l'ergométrine, l'ergocristine, l'ergotoxine et l'ergotamine, d’où est tiré l'acide lysergique (dont le LSD est un dérivé synthétique)

PRESENTATION ET APPELLATION :

Les noms vulgaires du LSD sont : l’acid, La Souris Déglinguée, Lucy in the Sky with Diamonds, mellow yellow, black acid, star, morning glory, sunshine ou twenty five.

Il se présente sous forme de liquide, de poudre, de tout petits comprimés ou de cristaux. Il peut être inhalé ou injecté mais l’absorption sous forme liquide est la plus courante, après dépôt de quelques gouttes sur un support solide (morceau de sucre, bonbon) ou après pulvérisation sur un papier buvard. Une feuille de papier peut supporter 1000 doses repérées par des tampons. Après découpage, le petit carré de papier imprégné peut être avalé directement.

TOXICOCINETIQUE :

1 Absorption : La voie de pénétration la plus classique est la voie orale. Très exceptionnellement, le LSD est prisé, fumé, injecté ou encore instillé dans l’œil .

Chez l’humain, la dose efficace minimale est de 25 µg. La dose standard actuelle est de 20 à 80 µg, mais les doses utilisées peuvent aller jusqu’à 300 ou 400 µg.

L'absorption gastro-intestinale est rapide et presque complète.

2 Distribution : Le L.S.D. circule dans le sang lié aux protéines. Le pic plasmatique apparaît 30 à 60 minutes après l'ingestion. Son volume de distribution est de 0,27 L/kg. Le produit diffuse vers le cerveau tandis qu’une partie est stockée dans certains tissus (foie, intestin, rein) dont le relargage progressif provoque les phénomènes de flash back.

.3 Métabolisme et élimination : Le LSD subit une biotransformation hépatique importante. Sa demi-vie d’élimination varie, selon les auteurs, entre 2,9 et 5,1 heures. On retrouve dans les urines des traces de LSD inchangé (environ 1 %), son métabolite déméthylé (1,2%) ainsi que du 13- et du 14-hydroxy-LSD sous forme glucuronoconjuguée.

Les métabolites sont détectables jusqu’à 3 jours après l'ingestion. Les taux plasmatiques après intoxication varient entre 2 et 4 ng/ml, et les taux urinaires de 0,2 à 7,7 ng

Mécanisme d’action :

La parenté structurale qui existe entre les hallucinogènes indoliques et la sérotonine a rapidement orienté les chercheurs vers une interaction de ces molécules avec les récepteurs cérébraux de cette amine biogène. Cette théorie est exposée pour la première fois par Wooley en 1954.

1 Les récepteurs 5-HT1A :

Largement exprimés dans le système nerveux central, ils semblent être impliqués dans le contrôle de l’anxiété et la régulation de la libération

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d’acétylcholine entre autres. Ce sont également des autorécepteurs (récepteurs de la recapture). De plus ils possèdent une fonction régulatrice centrale sur la pression artérielle et la fréquence cardiaque

Le LSD est un puissant inhibiteur des neurones sérotoninergiques du raphé. Il active les autorécepteurs 5-HT1A, responsables de la recapture de la sérotonine. Cependant, la seule activation des autorécepteurs 5-HT1A est insuffisante pour le développement des hallucinations, car les anxiolytiques sérotoninergiques comme le buspirone agissent sur les autorécepteurs 5-HT1A du raphé sans être pour autant hallucinogènes

2 Les récepteurs 5-HT2A :

Initialement nommés « récepteurs D », ils sont largement distribués dans les tissus centraux et périphériques. Ils sont responsables de la réponse contractile de nombreuses préparations musculaires lisses vasculaires. Au niveau central, ils régulent la sécrétion de la acétylcholine, de la corticostérone, de l’ocytocine, de la rénine et de la prolactine. De plus, la forte affinité de certains hallucinogènes et médicaments antipsychotiques pour les récepteurs 5-HT2A pourrait suggérer un rôle de ces récepteurs dans les psychoses

En outre le LSD active un autre type de récepteurs de la sérotonine : les récepteurs 5HT2, et plus particulièrement le sous type 5HT2A. A la différence des autorécepteurs 5HT1A présysnaptiques et inhibiteurs, les récepteurs 5HT2 sont postsynaptiques et excitateurs. L’action s’effectue au niveau du locus coeruleus et du néocortex :

a) Au niveau du locus coerleus:

Le locus coerleus est le noyau regroupant l’essentiel des neurones noradrénergiques centraux. Il reçoit des influx sensoriels, somatiques et viscéraux qu’il transmet à l’ensemble de l’encéphale grâce à ces axones très divergents.

L’action du LSD consiste à inhiber les influx somatiques et viscéraux afférent au locus coeruleus, tout en facilitant les influx sensoriels. Cet effet double est réalisé par l’intermédiaire des récepteurs 5-HT2 portés par des interneurones GABAergiques et glutamatergiques qui modulent le fonctionnement du locus coeruleus.

La stimulation des interneurones GABAergiques augmente la libération de GABA dans le locus coeruleus ce qui inhibe, via des récepteurs GABA A, les influx somatiques et viscéraux. Inversement, l’activation des interneurones glutamatergiques renforce les influx sensoriels, par l’intermédiaire des récepteurs du glutamate type N-méthyl-D-aspartate (NMDA) et participe au développement des hallucinations. Il en résulte que le locus coeruleus envoie au néocortex des informations sensorielles altérées et amplifiées.

b) Au niveau du néocortex :

Ces informations sensorielles modifiées et amplifiées sont ensuite transmises au néocortex où la neurotransmission glutamatergique est alors modifiée. Au sein du néocortex le LSD active les récepteurs 5HT2, accroissant la libération de glutamate et stimulant ainsi les neurones pyramidaux, provoquant la distorsion, les hallucinations et les troubles cognitifs ainsi qu’une neurotoxicité glutamatergique.

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En plus de l’effet sur le néocortex, l’activation du locus coeruleus provoque une libération puissante et organisée de noradrénaline sur des récepteurs α1 par les terminaisons des neurones glutamatergiques. Cette stimulation accentue, comme pour les récepteurs 5HT2, la libération de glutamate sur les neurones pyramidaux, conduisant aux mêmes effets .

TOXICITE DU LSD :

L’isomère dextrogyre du LSD est le plus connu et le plus puissant des hallucinogènes utilisés dans le monde entier. Son action est 100 à 1000 fois plus puissante que celle des alcaloïdes indoliques d’origine naturelle

- Lors d’une absorption par voie orale, les premiers signes apparaissent entre 20 et 40 minutes après la prise. L’intoxication varie en fonction de la dose. Cependant on a pu observer des individus ne réagissant pas à une dose de 1500 µg. Le mode d’introduction du produit ne modifie pas le tableau clinique et n’affecte que la rapidité de l’apparition des premiers symptômes

1) Effets physiques : L’intoxication débute essentiellement avec des modifications neurovégétatives mineures à dominance sympathomimétique :

Mydriase (dilatation de la pupille) Tachycardie Nausées quelquefois accompagnées de vomissements Vasoconstriction ou vasodilatation périphérique Tremblements, étourdissements, sensation de faiblesse Sécheresse de la bouche Somnolence ou nervosité Hypertension

Ces modifications neurovégétatives sont généralement accompagnées de petits symptômes somatiques :

Engourdissement ou paresthésies Augmentation de la tension musculaire Ataxie (absence de coordination des mouvements)

Une toxicité d’organe est rarement évoquée pour le LSD. Quelques cas de convulsions ou de comas toxiques, avec dépression respiratoire, ont été rapportés dans la littérature ainsi que des cécités consécutives à une mydriase résistante

2 ) Effets Psychiques : Tout d’abord, l’intoxication est marquée par les modifications des perceptions, suivies par les troubles de l’humeur ; les perturbations dans le domaine de la pensée apparaissent les dernières. Cet ordre d’apparition des troubles, s’il peut généralement être retrouvé, n’est pas immuable. Les effets restent très dépendants de l’environnement et de l'état émotionnel du sujet au moment de la prise ("setting and set")

L’effet recherché est nommé ‘trip’ ou ‘voyage’. Lors de celui-ci, les effets sont d’autant plus imprévisibles et incontrôlables que l’on ignore bien souvent la quantité réelle de LSD et sa puissance exacte. Selon le dosage, les effets varient. Plus le dosage est élevé, plus les effets sont intenses. Il existe un plafond de saturation au-delà duquel les effets ne diffèrent plus

Il comporte 3 phases :

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La montée : Les premiers signes sont plutôt physiques (raideur de nuque, goût métallique, sensation de chaleur,…). Ils apparaissent environ une demi-heure après ingestion et durent environ un quart d’heure. Les troubles psychiques varient considérablement suivant la personnalité du sujet, son environnement et son habitude de consommation de cette drogue

Le plateau : dure 3 à 4 heures, cette phase est à dominance hallucinatoire avec labilité thymique. On observe principalement :

Modifications importantes de l’humeur, allant de l’euphorie, voire de l’extase, à l’anxiété extrême en passant par une sorte d’apathie

Modifications sensorielles, allant de simples illusions à des hallucinations parfois terrifiantes. Des phénomènes synesthésiques : illusion de voir les sons, associations entre sonorité et

couleur, possibilité de sentir le bruit et de voir la musique. Une ecmnésie (la reviviscence de souvenirs anciens) qui comporte pour le sujet une

puissante charge émotive Perte de la notion du temps et de l’espace Impression de pouvoir voler d’où les défenestrations fréquentes Perturbations de l’affectivité, du cours de la pensée et du comportement. Troubles de la perception corporelle avec l’impression qu’une partie de son corps se détache Troubles de dépersonnalisation Perceptions érotiques fréquentes Sensations d’invulnérabilité

La descente : qui se fait sur 4 à 5 heures, les symptômes s’atténuent. Le sujet doit reprendre alors contact avec le monde extérieur et sa personnalité habituelle. Une asthénie persiste classiquement pendant 1 à 2 jours .

Outre que le trip, on note la survenue d’états psychotiques aigus, qui peuvent évoluer vers la chronicité chez des sujets prédisposés et de graves troubles du comportement pouvant entraîner des automutilations, des suicides par défenestration dus à une altération spatio-temporelle ou des homicides.

Le retour s’accompagne de complications qui peuvent être plus durables. Il s’agit de dépression névrotique, d’état d’anxiété chronique évoluant dans une situation de désocialisation ou de troubles psychotiques avec relance schizophrénique, sentiment de persécution, états délirants durables avec interprétations mystico-métaphysique ou récurrence de troubles psychotiques de type hallucinatoire appelés flashback pouvant survenir des jours, des semaines ou des mois après arrêt de la consommation de LSD. Ces symptômes peuvent être déclenchés par des causes variées : l’obscurité, le stress, une prise de cannabis, d’alcool, d’antidépresseurs de nouvelle génération ou d’antihistaminiques par exemple

3) Dépendance et tolérance :

La consommation de LSD reste souvent sporadique. Le LSD ne conduit à aucune accoutumance à long terme mais à une importante accoutumance à court terme Cette accoutumance provient probablement de la diminution de la quantité de neuromédiateurs (essentiellement la sérotonine) libérables par les neurones car une grande partie de ces neuromédiateurs ont déjà été libérés à travers les synapses lors des effets psychoactifs du LSD. Cette accoutumance disparaît progressivement d'où son qualificatif de cyclique

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Le LSD figure sur la liste des substances psychotropes placées sous contrôle international et est inscrit au Tableau I (liste établie par l’Organe international de contrôle des stupéfiants- Vienne, Autriche, 1995)

Une tolérance vis à vis des effets psychodysleptiques se développe rapidement si le produit est utilisé plusieurs fois par jour pendant plus de 4 jours. Il existe un état de tolérance croisée entre LSD, mescaline et psilocybine, mais non avec la phencyclidine, la kétamine et le cannabis

LA MESCALINE :

HISTORIQUE :

Le peytol ou Lophophora williamsii est un petit cactus dont les propriétés hallucinogènes, connus bien avant l’époque précolombienne, ont toujours été attribuées à des manifestations divines. La consommation de la plante sous forme de tranches de sommités séchées, appelées « bouton de Mescal », se faisait à des fins initiatiques ou pour rentrer en communication avec Dieu. L’usage du peyotl se répandit au 19ème siècle dans les tribus indiennes des Etats-Unis et s’étendit jusqu’au Canada. De nos jours, quelques sectes américaines pratiquent encore le culte du peyotl pour vivre des expériences psychédéliques au cours de rites religieux

Les premières études sur la mescaline (du nom des Indiens apaches Mescaleros), datent de 1888, mais la molécule n'a été isolée et identifiée qu'en 1894 par l'allemand Arthur Heffter et synthétisée en 1919 par Ernst Späth.

Aldous Huxley la découvre avec le psychiatre Humphry Osmond en 1953 et suite à ses propos élogieux de nombreux psychiatres l’utiliseront comme moyen d'investigation de la pensée morbide. Si l'on excepte les rares artistes qui l'on expérimentée sur eux durant le XXe siècle, la mescaline a été très peu recherchée avant la révolution psychédélique des années 1960.

La mescaline est actuellement utilisée au Pérou et dans le Sud-est des États-Unis où sa consommation s’accroît de façon significative

ORIGINE :

1) Naturel « Peyotl » :

Le peyotl (mot nahuatl signifiant brillant, soyeux, blanc, par référence à l'aspect de la dépression centrale du cactus), également dénommé peyote, est un petit cactus qui pousse isolément ou en colonies, du nord du Mexique au Sud du Texas, où il affectionne les régions arides et les falaises rocheuses, avec une préférence pour les terrains calcaires

2) Synthétique : La mescaline peut être synthétisée à partir de 3,4,5 triméthoxybenzaldehyde, de nitrométhane, de cyclohexylamine et d'acide acétique sous forme de cristaux blancs

TOXICOCINETIQUE :

Les taux sanguins mesurés chez des sujets ayant absorbé 500 milligrammes de mescaline marquée (taux de radioactivité totale) sont en moyenne de 3,8 mg/L au bout de 2 heures, ils tombent à 1,5

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mg/L après 7 heures. On retrouve des concentrations importantes dans le rein, le foie, et la rate . La demi-vie quant à elle, est de l'ordre de 6 heures.

Après administration de mescaline marquée, 87 % de la dose est retrouvé dans les urines de 24 heures dont 55 à 60% sous forme inchangée. Le reste est éliminé sous forme de métabolites inactifs : acide triméthoxyphényl acétique (27 à 30%), acide triméthoxybenzoïque, N-acétyl mescaline (0,1%), N-acétyl 3-4 diméthoxy-5-hydroxyphényléthylamine (5%).

MECANISME D’ACTION :

La mescaline agit donc simultanément sur les récepteurs sérotoninergiques et dopaminergiques, où non seulement elle inhibe la recapture de la dopamine et de la noradrénaline mais surtout augmente leur libération. Contrairement aux hallucinogènes à structure indolique stricte, la mescaline n’est qu’un faible agoniste des autorécepteurs 5HT1a.

TOXICITE DE LA MESCALINE :

Les effets de la mescaline sont identiques à ceux du LSD pour des doses « équi-hallucinogènes »

Sa puissance d’action est 4000 fois moins grande

1 Effets physiques :

Les effets sont ressentis dans l’heure qui suit la prise . Ils associent : Anxiété, engourdissement, crampes musculaires, ébriété, incoordination motrice, tremblements, mydriase, tachycardie, hypertension, hyperthermie et sudation, des troubles digestifs : nausées et vomissements qui peuvent persister plusieurs jours et être confondus avec une gastro-entérite banale.

A forte dose, la mescaline peut provoquer : Céphalées, bradycardie, assèchement de la peau, dépression respiratoire .

2 Effets Psychiques :Les réactions psychiques incluent :

Euphorie Accroissement de la perception sensorielle Phosphènes et autres hallucinations visuelles de type psychédélique Hallucinations auditives Perception déformée du corps Désorientation et confusion onirique Distorsion du temps, de l’espace, et perte des rapports entre les deux Troubles de la concentration et altération de la mémoire immédiate Dépersonnalisation

A long terme, la consommation de la mescaline peut précipiter une psychose chez les consommateurs prédisposés.

PHENCYCLIDINE

HISTORIQUE :

La phencyclidine ou PCP (pour PeaCe Pill) est un anesthésique général synthétisé pour la première fois aux Etats-Unis en 1926. Mais elle ne sera étudiée qu’en 1956 et commercialisée dans années

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1960 sous le nom « Sernylan », elle est utilisée comme anesthésiant général à usage vétérinaire et sous le nom « Sernyl » comme analgésique.

L’observation d’effets indésirables de type psychotomimétique chez un pourcentage élevé de patients a conduit à son abandon rapide en clinique humaine. Dès 1967, seule son utilisation en médecine vétérinaire a subsisté. Son usage illicite a commencé sur la côte Ouest des Etats-Unis au cours des années 1965-1967 sous la forme de comprimés appelés peace pills

En quelques années, la publication de méthodes de synthèse faciles à mettre en œuvre a abouti à la fabrication clandestine de cette drogue, accessible à bas prix, ce qui fut à l’origine d’une « épidémie » de toxicomanie. Parallèlement, un certain nombre d’analogues structuraux de la PCP présentant des « effets pharmacologiques » voisins sont progressivement apparus sur le marché clandestin. Toutes ces molécules appartiennent au groupe des arylcyclohexalamines ; il s’agit essentiellement de la cyclohexamine ou PCE (1969), de la pipéridine ou TCP (1974), de la pyrrolidine ou PHP (1977), et de la kétamine

La PCP était initialement présentée comme un psychédélique doux, un peu plus puissant que le cannabis. L’observation d’effets inattendus graves discrédita rapidement sa réputation. Vers 1972 un nouveau mode de consommation fit son apparition, permettant de mieux contrôler la dose et d’éviter les intoxications. On prit plus de drogue par voie orale, mais on se mit à fumer des feuilles de cannabis, de menthe ou d’origan toutes imprégnées de PCP. La PCP connut son plus grand succès vers 1975. En 1978, l’usage vétérinaire fut interdit à son tour aux Etats-Unis. Le déclin commença, pour se stabiliser à partir de 1980

PRESENTATION ET APPELATION :

Les préparations de PCP portent différents noms, suivant les régions : angel dust, magic dust, crystal, erth, green, kW, sheets, supergrass, animal tranquiliser, ice, cyclone, T, CI 395…

La PCP se présente sous la forme de cristaux, de pâtes, de poudres de couleurs diverses, de comprimés, plus rarement de liquides. La pureté des préparations oscille entre 10% et 80%, voire 100% lorsqu’il s’agit de la poudre cristalline appelée angel dust. Elle peut être absorbée par voie orale mélangée à un liquide. Les usagers peuvent également l'inhaler «sniffer», la fumer en «joints» avec du tabac, de la marijuana ou du persil séché. On peut enfin l'absorber par voie intraveineuse. La teneur en PCP est très variable suivant la préparation ; elle est classiquement comprise entre 1 et 10 milligrammes

TOXICOCINETIQUE :

La prise peut se faire par voie buccale, par inhalation de fumée, par renfilage et plus rarement par voie injectable. La dose absorbée varie selon la préparation. Lorsque la PCP et fumée, le pourcentage absorbé est d’environ 1/3, car la chaleur la dégrade en grande partie en 1-phénylcyclohexane et en pipéridine, dérivés dénués d’activité. La biodisponibilité par voie orale varie entre 50 et 90%.

La principale voie métabolique est la voie oxydative avec production de deux métabolites hydroxylée en para sur le cycle cyclohexane ou sur le cycle pipéridine. Il s’agit du 4-phényl-4 pipéridine-cyclohexane (PPC) et du 1-(1-phénylcyclohexyl)-4-hydroxypipéridine (PCHP). Ces métabolites sont ensuite glucorono- ou sulfoconjugués et éliminés dans les urines. L’ouverture du cycle pipéridine conduit à un troisième métabolite dérivé de l’acide valérique. Ces métabolites sont inactifs

La demi-vie d’élimination de la PCP est longue, elle oscille entre 7 et 51 heures suivant les auteurs. Après injection intraveineuse de PCP marquée, 30 à 50% de la dose sont retrouvés dans les urines de 48 heures avec environ 10% de PCP inchangée et 25 à 30% de métabolites conjuguée ; 5% sont retrouvés dans les fèces. L’élimination urinaire peut se poursuivre jusqu’au 10e ou 15e jour après la

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prise. La clairance rénale est augmentée significativement par acidification des urines. Cette élimination est particulièrement lente du fait d’un stockage important de la PCP dans les tissus graisseux

MECANISME D’ACTION :

Les effets psychotomimétiques de la PCP s’expliqueraient par un double mécanisme : Deux sites d’action ont été identifiés. La répartition anatomique de ces deux sites n’est pas tout à fait identique dans le cerveau et il existe également une différence entre leurs affinités relatives vis-à-vis de la PCP.

1° Action sur les récepteurs PCP :

Ils sont associés, sur le plan anatomique, à un canal ionique contrôlé par le récepteur du glutamate type N-méthyl-D-aspartate (NMDA). La PCP, en se liant à son récepteur, provoque un blocage du récepteur NMDA dont l’importance est en relation directe avec l’inhibition de la perception sensorielle. La PCP présente une grande affinité pour ce type de récepteur

2° Action sur les récepteurs morphiniques du type sigma :

Impliqués dans la modulation présynaptique du relargage des catécholamines, ils constituent le deuxième site de liaison. Les effets psychotomimétiques induits par la PCP sont semblables à ceux que produisent les dérivés morphiniques de synthèse de la famille du benzomorphane. Le site sigma est le seul sensible aux neuroleptiques de type butyrophénones et phénothiazines, ce qui renforce l’hypothèse d’une implication de ce récepteur dans les effets proprioceptifs

TOXICITE :

1° Effets physiques :

En cas d’intoxication aigue, les principaux signes constatés sont d’abord d’ordre neurologique : Ataxie, rigidité musculaire, convulsion, diminution de la sensation de douleur pouvant aller jusqu’à l’anesthésie générale . L’apparition d’un nystagmus (mouvement saccadés et involontaires des yeux) typique facilite le diagnostic différentiel de la PCP par rapport aux autres drogues

L’activité sympathique est également prononcée, avec tachycardie et hypertension artérielle. Le développement d’une hyperthermie, d’une rhabdomyolyse et d’un coma est le signe d’une intoxication grave, pouvant conduire au décès

Divers autres symptômes sont fréquemment observés : pâleur ou rougeur de la face, hypersalivation, transpiration, fièvre, polyurie, polydipsie et mydriase.

Les impuretés des préparations clandestines, telles que les précurseurs de synthèse, sont tenues pour responsables de la survenue d’hématémèse (vomissement de sang), de diarrhées et de crampes abdominales

L’apparition simultanée d’effets centraux stimulants et déprimants en cas de surdosage est typique de la PCP et de ses dérivés. La présence du produit intermédiaire PC (1-pipéridinocyclo-hexanecarbonitrile) peut provoquer une intoxication au cyanure.

Une consommation chronique de PCP n’engendre pas de toxicité organique reconnue à long terme

2 Effets psychiques :

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Les faibles sentiments d’irréel avec distorsion du temps, de l’espace et de l’image corporelle et les fortes doses (10 à 100mg) sont responsables de d’agitation, compliquée d’agressivité combative, , de désorientation, de crises paranoïaques avec idées obsessionnelles, d’attaques de panique avec peur de la mort. Tous ces troubles peuvent être à l’origine d’accidents graves

Lors de son retour à la réalité, le sujet est dysphorique, anxieux et dépressif. Il peut garder une amnésie totale de l’expérience vécue. ; Les symptômes persistent normalement entre 7 et 16 h, mais peuvent durer jusqu’à une semaine en cas d’abus chronique ou d’une consommation étendue sur des jours entiers, ce qui nécessite une surveillance prolongée.

A hautes doses et en présence de maladies psychiatriques préexistantes, des psychoses chroniques de très mauvais pronostic peuvent se déclencher. On note aussi la survenue fréquente de « flash-back », du à la libération progressif de la PCP longtemps retenue dans le tissu lipidique

L’arrêt de la prise est accompagné de léthargie dépressive, de troubles du sommeil et de l’appétit.

3° Dépendance et tolérance :

L’utilisation de la PCP induit un état de dépendance psychique de faible intensité. La tolérance s’installe rapidement après le début de la consommation, mais disparaît à l’arrêt des prises. Elle n’est pas croisée avec les autres hallucinogènes. La dépendance physique n’est pas décrite chez l’homme, elle est connue chez le nouveau-né et chez l’animal. La PCP fait partie des substances psychotropes placées sous contrôle international et figurant au Tableau 2 (liste établie par l’Organe international de contre de stupéfiants – Vienne, Autriche, 1995)

2. DROGUES STIMULANTS :

Les stimulants :

• Produisent une accélération des processus normaux de l'organisme. • Stimulent la vigilance ou l'humeur.• Créent une dépendance surtout psychologique.

a) Stimulants majeurs :

1. Cocaïne : ‘Cocaïne’, ‘blanche’, ‘coco’, ‘neige’ :

Origine : naturel ; c’est le principal alcaloïde de la feuille de cocaïer

Le cocaïer est un arbuste tropical de la famille des Érythroxylacées. Il en existe environ deux cents espèces.

Deux espèces, Erythroxylon coca et E. novogranatense, dont les feuilles contiennent de la cocaïne à une concentration de 0,2 % à 2 %.

Les feuilles sont séchées et traitées dans des laboratoires clandestins afin d’obtenir la pâte de coca (ou ‘coca base’) de laquelle on extrait un alcaloïde, la cocaïne.

Le principal alcaloïde de la feuille de coca est la cocaïne "ester méthylique de la benzoylecgonine", les feuilles constituent aussi un complément alimentaire non négligeable en raison de leur richesse en protéines, en sels minéraux (calcium, phosphore) et en vitamines (A et B2).

Traitée avec de l’acide chlorhydrique, cette cocaïne devient hydrosoluble et peut dès lors être injectée par voie intraveineuse ou absorbée via les muqueuses. A l’opposé, le ‘crack ’ ou cocaïne ‘free

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base’ n’est pas hydrosoluble, mais soluble dans l’alcool, l’acétone ou l’éther. Chauffée, il peut être inhalé.

Des formes diverses :

Sel : Le chlorhydrate de cocaïne: poudre blanche qui peut-être sniffée, fumée, ou injectée par voie intraveineuse après avoir été dissoute dans de l'eau. Elle peut aussi être mélangée à d'autres substances augmentant ainsi considérablement les dangers à cause des effets interactifs.

Le crack: fumé, s'obtient en chauffant, jusqu'à ce qu'il fonde, un mélange de poudre de cocaïne, du bicarbonate de soude et de l'ammoniaque. Ce simple procédé chimique permet de transformer le chlorhydrate de cocaïne en freebase (cocaïne-base). En séchant, les gouttes visqueuses ainsi obtenues donnent un produit consistant qui ressemble à un caillou : le crack.

Présentation : Poudre, blanche le plus fréquemment, légère (‘neige’)

Mode de consommation :

Sniffée ou prisée : Il s’agit d’une ‘ligne’ ou ‘rail’ de cocaïne préparée à l’aide d’un couteau sur une surface lisse et contrastée (miroir, carte de téléphone,…) et reniflée à l’aide d’un petit tube, d’une paille ou d’un billet de banque.

Injectée : L’injection du mélange de cocaïne et d’héroïne s’appelle un ‘speed-ball’

Fumée ou ‘free-basing’ : Inhalation des vapeurs de combustion dans une pipe à eau.

Toxicocinétique :

Absorption :

Voie orale : absorbée lentement par la muqueuse des joues et de l'estomac, la cocaïne est dénaturée par l'acidité des sucs gastriques, il est nécessaire de tamponner l'acidité par la chaux pour avoir une absorption et un passage de la cocaïne dans la circulation sanguine, par cette voie, il faut 30 minutes à la cocaïne pour passer dans le sang, et 60 minutes pour que le drogué ressente les effets physiques et psychiques.

Voie nasale : "sniffée" elle provoque une vasoconstriction des capillaires et réduit donc la surface d'absorption donc l'absorption est dose dépendante et les grosses doses sont mieux absorbées que les petites. La cocaïne snifée passe dans le sang en 3 à 5 minutes.

Voie injectable : Le chlorhydrate de cocaïne peut aussi être injecté, après dissolution dans de l'eau, dans une veine. Le passage dans le sang est immédiat et l'effet maximal est atteins en 10 minutes et dure 30 minutes. Cette voie pose le problème de la stérilité et de la pureté du produit injecté. Elle peut être la cause d'overdose si le produit injecté est trop pur.

Distribution : La cocaïne diffuse dans tous les tissus de l'organisme et traverse la barrière hémato-encéphalique.

A doses importantes et répétées, elle est probablement accumulée dans le SNC et dans le tissu adipeux, du fait de sa liposolubilité.

Le volume de distribution est de 1 à 3 l/kg. La cocaïne traverse la barrière placentaire par simple diffusion et s'accumule dans le fœtus après utilisations répétées, elle faiblement présente dans le lait matenel.

La clairance plasmatique moyenne est de 0.2 L/min.

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Métabolisme :

• Son métabolisme s'effectue dans le foie et le plasma

• Elle subit une hydrolyse non enzymatique (déméthylation) dans le plasma à 37°C →la benzoylecgonine "possède une certaine activité biologique".

• Ou elle est hydrolysée enzymatiquement par des cholinestérases plasmatiques et hépatiques enMéthylecgonine (certaines sujets n’expriment pas ou insuffisamment cette activité enzymatique sont particulièrement exposés à la toxicité de la drogue).

• La cocaïne inchangée représente uniquement 3% de la dose ingérée alors que la benzoylecgonine et la

méthylecgonine en représentent respectivement 46 et 41%.

Élimination :

*L'élimination urinaire de la cocaïne se fait sous forme inchangée pour 1 à 9% (↑si urine acidifiées), les métabolites (ecgonine méthylester (20-40 %), benzoylecgonine (30-50 %) et ecgonine) sont retrouvés en proportions variables selon la voie d'entrée (on peut les retrouvés jusqu’à 4 j après leur utilisation).

*L'élimination se fait également dans les selles et dans la salive sous forme inchangée.

Demi vie : 0.5 - 1.5 h (cocaine), 3.5 - 8 h (benzoylecgonine), 3.5 - 6 h (ecgonine methylester).

Detectabilité: 4 - 12 h (cocaine), 1 - 4 jours (benzoylecgonine), jusqu'à 5 jours

(benzoylecgonine, consommation de longue durée)

Mode d’action : Dans les conditions normales, les catécholamines, ici représentées par la dopamine, sont recaptées après leurs libérations et action sur les récepteurs postsynaptiques.

la cocaïne bloque la recapture des catécholamines et provoque l'augmentation de la concentration en neurotransmetteur dans la fente synaptique. Plus de récepteurs postsynaptiques sont excités et la transmission de l'influx nerveux est accrue.

La dernière décennie a permis de réaliser des progrès importants dans la compréhension des effets neuropharmacologiques de la cocaïne. Pour résumé l’essentiel de ses actions :

Elle inhibe la recapture présynaptique des amines biogènes, notamment de la dopamine, ce qui conduit à un accroissement de la neurotransmission.

Elle bloque les canaux sodiques membranaires, d’où ses effets anesthésiques et l’induction d’un phénomène de Kindling : embrasement cérébral.

Les effets de la cocaïne peuvent pour partie être également médiés par les systèmes des acides aminés excitateurs. La cocaïne agit essentiellement mais non exclusivement par l’intermédiaire des amines biogènes, et notamment de la dopamine et de la noradrénaline. Dans le cerveau la dopamine est rare. Ce neuromédiateur est le moyen de communication d’un petit nombre de neurones (neurones dopaminergiques : 0.3 % des cellules du cerveau). La dopamine est sécrétée par des neurones situés dans l’air tegmentale ventrale du mésencéphale, et des neurones dirigent leurs

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axons vers le noyau accumbens véritable centre du plaisir logé dans le striatum ventral du cerveau limbique.

La dopamine est la molécule du plaisir ; les neurones qui contrôlent le plaisir se servent de la dopamine comme moyen de communication. Dans la synapse, le neurone émetteur libère la dopamine. Elle se fixe sur les récepteurs du neurone receveur. Le message est transmis lorsque la personne exprime du plaisir ou désir, cela se traduit par une décharge de dopamine dans le noyau accumbens. La libération de dopamine serait une sorte de baromètre de l’humeur.

La cocaïne bloque tout particulièrement la recapture de la dopamine, mais aussi celle de noradrénaline et de sérotonine. Cependant elle n’exerce aucune action sur la libération du neuromédiateur, sauf à forte concentrations. A court terme il y a une forte augmentation des taux de dopamine intrasynaptique, mais, lorsque la consommation se chronicise, le neurone présynaptique ne synthétise plus suffisamment de dopamine alors que la population des récepteurs postsynaptiques se trouve augmentée (up regulation), d’où notament des effets dysphoriques.

Effets recherchés :

Lors d’une consommation occasionnelle à faible dose :

‘rush’ c’est à dire sensation intense de bien-être et d’euphorie facilitation relationnelle hypervigilance activité physique accrue augmentation des performances intellectuelles accroissement de la confiance en soi suppression des sensations de peur et de panique

Toxicité :

Complications psychiques :

• Le ‘crash’ : phase dépressive et d’anxiété se manifestant à la fin de l’activité du produit lorsque les prises sont répétées sur une brève période. Cet état pousse l’usager vers une consommation itérative de cocaïne.

• Lorsque la prise est plus importante, le consommateur peut être la proie d’une agitation psychomotrice intense accompagnée d’idées délirantes (sensations de persécution, illusions sensorielles, amnésie) ; des comportements violents sont rapportés, surtout après injection ou inhalation de crack (voir plus loin).

• Un syndrome dépressif majeur de longue durée peut suivre un usage abusif prolongé.

Toxicité cardiovasculaire : Intense vasoconstriction, d’où

• rhabdomyolyse (par vasoconstriction des artérioles musculaires)

• ischémie et nécrose des tissus insuffisamment irrigués (doigts, orteils, intestin, moelle épinière,

• nécrose de la cloison nasale (‘prises’ répétées)

• tachycardie, troubles du rythme

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Vasoconstriction et stimulation cardiaque induisent des crises hypertensives, à l’origine possible d’autres troubles (hémorragies pulmonaire et cérébrale, dissection aortique).

Toxicité sur le système nerveux central :

• douleurs erratiques

• céphalées ( ! hémorragie méningée)

• convulsions compliquant une atteinte vasculaire du système nerveux central (ces convulsions se manifestent immédiatement ou plusieurs heures après une consommation)

• hyperthermie analogue au syndrome malin des neuroleptiques

Toxicité pulmonaire :

Beaucoup de consommateurs se plaignent de signes fonctionnels tels toux, expectorations sanglantes, douleurs thoraciques parfois vives, dyspnée ;

Les hémorragies pulmonaires résultent de la conjonction d’une nécrose des tissus et de l’hypertension artérielle, il est impératif d’y songer face à toute hémoptysie ;

Un œdème aigu du poumon ou une pneumopathie d’inhalation (syndrome de Mendelson) peuvent survenir rapidement après injection ou inhalation, le décès peut survenir dans les heures qui suivent, mais, inversement, une résolution spontanée reste possible ;

A plus long terme, la cocaïnomanie peut induire une fibrogranulomatose pulmonaire par dépôt de certains diluants, lors d’un usage parentéral ou par ‘prises’ ; les symptômes en sont de la toux et de la dyspnée, et, éventuellement, une insuffisance cardiaque.

Toxicité rénale :

Ischémie par vasoconstriction, parfois insuffisance rénale aiguë.

Complications ORL :

Lorsqu’elle est reniflée, risque de lésions de la paroi nasale et d’infections (nasales et sinusales).

Toxicité hépatique : peut causer une nécrose ischémique du foie (ALATS elevées) , avec dans certains cas une stéatose microvésiculaire, necroses centrolobulaire

Stress oxydatif ,nécrose cellulaire (liaison covalente des métabolites aux macromolécules) à mécanismes les plus probables

Intoxication aigue :

Les conséquences dépendent de la sensibilité individuelle.

* Mydriase, tachycardie, hypertension artérielle, sudation, hyperthermie, stase urinaire et fécale, spasmes musculaires et rashs cutané, tout cela fréquemment accompagné de mouvements stéréotypés de la bouche et de la langue ainsi que de convulsions ; sur le plan psychique, ‘tintements’ auditifs, sensation que des insectes creusent des galeries sous la peau.

* Décès par arrêt cardiaque consécutif à un arrêt respiratoire ou une crise d’arythmie ; il est décrit après consommation de doses variables.

* Décès également décrit par accident vasculaire cérébral hémorragique sur crise hypertensive.

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* un tiers des décès par cocaïne sont précédés de convulsions !

Tolérance, sevrage et dépendance :

La tolérance concerne seulement certains effets, notamment l’euphorie et le bien-être, mais aussi l’anorexie et l’augmentation de la libido.

En général, la tolérance n’induit pas une augmentation de la dose unitaire, mais le rapprochement des prises (jusqu’à 20 injections par jour, voire plus).

Les manifestations cliniques de sevrage (anhédonie, diminution des activités, amotivation) font suite à une période de 1 à 5 jours plutôt euhédonique

La cocaïne est l’une des drogues qui occasionnent le renforcement positif le plus sensible sur modèle animal, et apparaît donc comme l’une des drogues les plus addictives.

La dépendance est d’autant plus probable que la consommation induit un pic sanguin précoce et élevé (consommation sous forme de crack ou injection).

(Brands, Sproule et Marshman, 1998). Lorsqu'ils abandonnent la drogue, les usagers réguliers éprouvent aussi des symptômes de sevrage communs au sevrage d'autres stimulants du système nerveux central, comme la dépression, l'épuisement, le sommeil prolongé et la faim. Les usagers réguliers développent aussi une forte dépendance psychologique à la drogue et ressentent un besoin irrésistible et obsédant s'ils sont privés de la drogue. Brand, Sproule et Marshman (1998) indiquent que, de toutes les drogues illicites, c'est la cocaïne qui présente le plus grand risque de dépendance à cause de l'euphorie puissante qu'elle produit et de la rapidité avec laquelle cet effet est atteint, particulièrement quand la drogue est injectée ou fumée.

On croit que le sevrage de la cocaïne passe par trois phases. La période d'abattement dure de neuf heures à quatre jours. Elle produit d'abord de l'agitation, un état dépressif, de l'anorexie et un besoin irrésistible de cocaïne, et est ensuite associée à un sentiment de fatigue et de dépression, à l'insomnie et à l'absence du besoin irrésistible, et finalement à l'épuisement. La phase intermédiaire, « le sevrage », dure d'une à dix semaines et oscille d'un état où l'anxiété et l'envie obsédante de drogue sont faibles à un état d'anxiété profonde et à des besoins de drogue irrésistibles dans les dernières étapes. La troisième et dernière phase, « l'extinction », est une période d'une durée indéfinie qui se caractérise par une humeur normale accompagnée d'un besoin irrésistible épisodique, qui peut être déclenché par des conditionnements appris dans la période de consommation de cocaïne (Halikas et coll, 1993; Hall et coll., 1990). Cependant, les chercheurs ne s'entendent pas tous sur la présence du besoin irrésistible. Flowers et ses collègues (1993) ont pris en note les besoins irrésistibles quotidiens de 15 patients cocaïnomanes qu'on venait d'admettre à un programme de traitement résidentiel. Les patients n'ont mentionné presqu'aucun besoin irrésistible et manifestaient généralement une humeur positive et des niveaux d'énergie élevés (mais pas trop élevés). Ces chercheurs ont conclu que les effets du sevrage de la cocaïne étaient plus psychologiques que physiologiques

2. Amphétamines ::

Les amphétamines sont des produits stimulants du système nerveux central, utilisées en thérapeutique pour leurs propriétés anorexigènes, vasoconstrictrices et dans le traitement de l’hyperkinésie… ou de manière illicite par des toxicomanes, des sportifs, des étudiants. Cet usage illicite connaît de nos jours un développement important

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Le nombre d’interpellations et la quantité de drogue saisie augmentent tous les ans et de nouvelles molécules apparaissent sur le marché. De plus, la nécessité de devoir rechercher des produits stupéfiants chez les conducteurs impliqués dans des accidents mortels accroît le nombre d’analyses à effectuer. Les possibilités de transformations chimiques de l’amphétamine, ou alphaméthylphénéthylamine, sont très nombreuses. Les dérivés le plus courants sont

Historique :

La première synthèse d'amphétamines fut réalisée le 18janvier1887 par le chimiste roumain L. Edeleanu qui lui donna le nom de phenylisopropylamine mais cette découverte tomba en désuétude.

Les recherches reprirent de nombreuses années plus tard et elles furent redécouvertes lors de recherches d'un produit ayant des propriétés bronchodilatatrices. D'abord isolée de l'Ephedra vulgaris sous le nom d'éphédrine vers 1920, elle sera synthétisée par Gordon Alles à l'université de Los Angeles en 1927.

En 1932, elle est lancée sur le marché sous la marque utilisée comme nom de benzédrine et prescrite comme bronchodilatateur.

En 1935, son action stimulante est constatée et utilisée pour des prescriptions concernant la narcolepsie.

Elle sera largement utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale pour améliorer les performances et surtout l'endurance des soldats (par l'ensemble des belligérants) et c'est alors que les premiers excès seront constatés.

Les années 1970 et 1980 ont vu le développement de multiples drogues de synthèse (designer drugs) par des laboratoires clandestins (meth-labs).

Présentation :

L’amphétamine se présente sous la forme d’une pilule ou d’une poudre ; Sa forme basique (‘ice’ ou ‘glass’), aisément vaporisable, est inhalée via une pipe ou une cigarette, sa forme salifiée (‘crank’ ou ‘crystal’) est prisée ou injectée.

Noms de rue : Amphétamine, benzédrine, dexédrine, speed… etc. Nom scientifique : α-méthylphénéthylamine

Toxicocinétique : L’amphétamine est rapidement absorbée après administration orale

Après administration orale, le pic plasmatique se situe environ à 2,5 heures. Des doses de 0,5 mg/kg d’amphétamine à libération prolongée données à neuf enfants âgés de 5 à 12 ans, traités pour hyperactivité, ont entraîné un pic plasmatique moyen de 70 ng/ml en 4 heures, qui est encore de 64 ng/ml en 8 heures

L’amphétamine commence à apparaître dans l’urine 20 minutes après administration.

L’élimination dépend du pH urinaire. Dans des conditions normales, 20 à 30 % sont excrétés inchangés en 24 heures. En milieu acide (pH 5,5 - 6,0), l’élimination sous forme inchangée peut atteindre 74 % alors qu’elle peut être seulement de 1 % en milieu alcalin (pH 7,5 -8,0), l’élimination se faisant alors majoritairement sous forme de métabolites désaminés.

En effet, une partie de l’amphétamine est désaminée en phénylacétone qui est ensuite oxydée en acide benzoïque lui-même conjugué à la glycine pour former l’acide hippurique ; une bêtahydroxylation est à l’origine de la formation de noréphédrine.

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Une petite partie est hydroxylée en hydroxyamphétamine, métabolite actif, qui est ensuite conjuguée. Dans les conditions normales, l’excrétion est la suivante : 30 % sous forme inchangée, 0,9 % en phénylacétone, 16 à 27 % en acide hippurique, 4 % en benzoylglucuronide, 2 % en noréphédrine, 0,3 % en p-hydroxynopréphédrine conjuguée, 2 à 4 % en p-hydroxyamphétamine conjuguée [

L’amphétamine passe dans le lait maternel, ce qui explique qu’elle est retrouvée en faible quantité dans les urines de l’enfant.

Demi vie :

10 - 30 h. Amphetamine and methamphetamine apparaissent dans les urines dans 20 min après administration.

Mode d’action L'amphétamine provoque la libération de dopamine dans la synapse des neurones dopaminergiques centraux, notamment le noyau caudé. Elle aurait plusieurs types d'action :

- une possible inhibition de la monoamine oxydase du neurone présynaptique;- une augmentation du taux extracellulaire de noradrénaline au niveau de l'hippocampe et du

cortex frontal ainsi que de la sérotonine dans le noyau caudé, à forte dose. une sortie passive de la dopamine hors des vésicules par augmentation du pH intravésiculaire

*l'activité de l'amphétamine dans le cerveau semble être spécifique; certains récepteurs qui répondent à l'amphétamine dans certaines régions du cerveau ont tendance à ne pas le faire dans d'autres régions. Par exemple, les récepteurs dopaminergiques D2 dans l'hippocampe, une région du cerveau associée à la formation de nouveaux souvenirs, semblent ne pas être affectée par la présence d'amphétamine.

*Les principaux systèmes neuronaux touchés par les amphétamines sont largement impliqués dans des circuits de récompense du cerveau. En outre, les neurotransmetteurs impliqués dans les voies de récompense différentes parties du cerveau semblent être les principales cibles de l'amphétamine. Un neurotransmetteur dopamine est telle, un messager chimique très actif dans les circuits de récompense mésolimbique et mésocortical. Par conséquent, les éléments anatomiques de ces voies y compris le striatum, le noyau accumbens et le striatum ventral -. Ont été trouvés pour être des sites primaires d'action des amphétamines

*Le fait que l'amphétamine influence l'activité des neurotransmetteurs iparticulièrement dans les régions impliquées dans la récompense donne un aperçu des conséquences sur le comportement de la drogue, tels que l'apparition stéréotypée d'euphorie. Une meilleure compréhension des mécanismes spécifiques par lesquels les amphétamines opère peut augmenter notre capacité à traiter la dépendance à l'amphétamine, un circuit de récompense du cerveau a été largement impliquée dans les dépendances de toutes sortes. deux grandes hypothèses ont été proposées, qui ne s'excluent pas mutuellement. Une théorie met l'accent sur les actions d'amphétamines sur le niveau vésiculaire, l'augmentation des concentrations de dopamine dans le cytosol du neurone pré-synaptique. L'autre met l'accent sur le rôle de la DAT transporteur de la dopamine, et propose que l'amphétamine peuvent interagir avec DAT à induire le transport inverse de la dopamine par le neurone présynaptique dans la fente synaptique

Effets recherchés :

Les effets persistent en général 3 à 6 heures : disparition de la sensation de fatigue (d’où, hyperactivité), de la sensation de faim, augmentation de la confiance en soi, augmentation

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temporaire de la vigilance et impression d’euphorie (transitoire). Le consommateur a l’impression que ses performances sont meilleures, ce qui ne correspond pas forcément à la réalité.

Effets secondaires

Les effets euphorisants et stimulants sont rapidement suivis d’une phase d’abattement avec Irritabilité, dépression, lassitude et, parfois, agressivité

Augmentation du rythme cardiaque, hypertension artérielle, et leurs conséquences (hémorragies cérébrales et pulmonaires, troubles du rythme)

Vasoconstriction, d’où, aggravation de l’hypertension Accélération du rythme respiratoire Transpiration (et déshydratation) Insomnie Irritantes pour les muqueuses nasales et les veines

Intoxication aiguë

*La dose létale pour l’amphétamine est généralement comprise entre 20 et 25 mg/kg. La plus petite dose létale rapportée est de 1,5 mg/kg. Cependant, des utilisateurs chroniques supportent des doses très importantes [4] : 5 à 15 g, soit 70 à 200 mg/kg/j.

Hyperactivité désordonnée, état confusionnel, angoisse, troubles hallucinatoires, délires divers.

Hypertension artérielle, tachycardie, tachypnée, hyperthermie, sueurs, mydriase bilatérale, hypertonie généralisée, trismus, douleurs abdominales, nausées, vomissements.

Etat délirant aigu, maniaque, paranoïde avec agressivité (violence, suicide). Coma agité et/ou convulsif, avec hyperthermie et décès.

Tolérance et dépendance:

Tolérance est rapide, le manque important et prolongé. Dépendance physique et psychique: très importantes Le sevrage se traduit par des troubles de l'humeur avec asthénie, troubles du sommeil et

engourdissement psychomoteur. Des troubles dépressifs ont été décrits.

3° La cathinone :

Le khat : composé de la tige et des feuilles fraîches d'un arbuste, le « catha edulis »; vendu sur les marchés de l'Afrique de l'Est (consommée+++).

Principe actif : la benzylkétoamphétamine ou cathinone. Utilisation : frais est chiqué ou préparé sous forme d'une décoction Effets psychoactifs :un état d'euphorie, anxiété, insomnie, d'hyperactivité, des complications

adrénergiques des amphétamines sont rarement observées. Séché, le khat perd ses propriétés car la cathinone est dégradée en cathine (norpseudoéphédrine) peu active.

b) Stimulants Mineurs : Caféine, nicotine, theine, cathineo Effets généraux : excitation, stimulation. o Signes distinctifs : tremblements, nervosité, accélération du rythme cardiaque.o Forte consommation : la caféine perturbe le sommeil.o L'usage prolongé du tabac produira : Bronchites, Emphysème, Cancers, Troubles

cardiaques

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3. LES ENTACTOGENES :

Des dérivés de l’amphétamine, ont des propriétés pharmacologiques différentes des hallucinogènes (elles ne provoquent pas de troubles de la vue, de dépersonnalisation…) mais génèrent un profond état d’empathie vis-à-vis de soi-même et des autres. C’est le cas de la méthylènedioxyméthamphétamine ou MDMA que Nichols et Shulgin proposent d’inscrire en 1986 dans une nouvelle classe de psychotropes qu’ils nomment « entactogènes » (mot construit à partir du grec et du latin En : dedans ; Tact : contact et Gen : engendrer), c’est-à-dire « produisant un contact avec son propre intérieur ».

Les spécificités des molécules de cette classe reposent sur des arguments de mode d’action (principalement sérotoninergique) et de structure : les MDMA, MDEA… possèdent une substitution en 3,4 alors que la plupart des amphétamines à potentiel hallucinogène possède un modèle de trisubstitution en 3, 4, 5 ou 2, 4, 5.

MÉTHYLÈNEDIOXYMÉTHAMPHÉTAMINE : MDMA

Elle est inscrite au tableau des produits stupéfiants. La MDMA a été synthétisée en 1912 mais n’a pas été commercialisée vers 1977, elle devient populaire aux États-Unis comme « drogue à usage récréatif ». et est surtout utilisée, actuellement, au cours des soirées « raves » (danse de musique techno) à la dose de 50 à 150 mg. En 1997, elle était présente dans environ 45 % des comprimés vendus comme étant de l’ecstasy [5].

Toxicocinétique :

Après administration orale, la MDMA est absorbée en 20 à 60 minutes par la muqueuse intestinale. Le pic plasmatique est atteint en 2 heures et le pic de la méthylènedioxyamphétamine : MDA, un métabolite, 4 heures après. La MDMA est encore détectée dans le sang 8 heures après absorption. Huit métabolites sont retrouvés dans les urines. Les principaux sont : la HMMA (4- hydroxy-3-méthoxyméthamphétamine) et la HHMA (3,4- dihydroxyméthamphétamine) sous forme conjuguée.

L’ouverture du cycle méthylènedioxy nécessite l’action d’une enzyme à cytochrome P450 (CYP2D6), dont l’activité est déficiente chez 5 à 9 % de la population de type caucasien. Ces métabolites sont des substrats pour les catéchol-O-méthyltransférases (COMT) qui les transforment en dérivés 3-méthoxy-4-hydroxyméthyle. En fin de chaîne, des dérivés de l’acide hippurique sont formés, notamment l’acide méthylènedioxyhippurique. Parallèlement à ces voies métaboliques, peuvent se former d’autres composés qui seraient potentiellement neurotoxiques, en particulier la 2-hydroxy- 4,5-méthylènedioxyamphétamine, la 2,4,5-trihydroxyméthylamphétamine et la 2,4,5-trihydroxyamphétamine.

La MDMA est détectable dans les urines jusqu’à 72 heures après absorption [7]. On retrouve la MDMA et son métabolite, la MDA, dans les cheveux, les poils, la sueur, la salive [10] des consommateurs ainsi que dans le méconium.

Mécanisme d’action

La MDMA possède une forte affinité pour les récepteurs sérotoninergiques (5-HT2) mais se fixe également aux récepteurs adrénergiques muscariniques M1 et aux récepteurs histaminiques de type H1. Elle a 40 fois plus d’affinité pour le transporteur actif de la sérotonine que pour celui de la dopamine. L’effet sérotoninergique indirect prédominant présente un mécanisme similaire au mécanisme dopaminergique de l’amphétamine. La MDMA provoque une augmentation temporaire

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de la sérotonine (5-HT) dans la synapse par relargage et par inhibition de la recapture de 5-HT (par diminution de l’activité du transporteur actif de recaptage et diminution du nombre de sites de recapture). Cette augmentation est suivie d’une diminution (maximale en 3 à 6 heures), par inhibition de la tryptophane-hydroxylase indispensable à la synthèse de la sérotonine. Cette diminution de 5-HT et de son métabolite, l’acide 5-hydroxyindolacétique (5-HIAA), dans le cerveau a été évaluée à 80 % chez l’animal, 4 heures après injection de MDMA. La situation redevient normale après 24 heures, sauf en cas d’administrations répétées.

L’activité agoniste sur les récepteurs adrénergiques périphériques est à l’origine des effets cardiovasculaires. La MDMA possède une affinité négligeable pour les récepteurs opioïdes et les récepteurs centraux aux benzodiazépines.

Effets recherchés :

La MDMA génère des effets ressentis comme positifs par les consommateurs : facilité du contact, empathie, modification des émotions et des sentiments, élévation de l’humeur ; mais également des effets désagréables : hypertonie musculaire, hypersudation, ataxie, tremblements, bruxisme, paresthésie et tachycardie.

Toxicité

Parmi les manifestations de toxicité liées à la MDMA, on note une hyperthermie, des convulsions, une tachycardie, des troubles du rythme cardiaque et des troubles neuropsychiatriques.

À l’autopsie, en cas de décès par overdose par MDMA, on note une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD), une rhabdomyolyse, une insuffisance rénale aiguë (IRA), une hépatomégalie, un ictère et oedème aigu du poumon (OAP). Une étude réalisée sur les poulets a montré que la MDMA et ses homologues peuvent affecter le développement embryonnaire et la viabilité des poussins.

La toxicité à long terme chez l’animal a été mise en évidence par l’étude de coupes de tissus pratiquées sur des singes auxquels ont été administrées des doses de 5 mg/kg/j de MDMApendant 4 jours.

Une dégénérescence des fibres sérotoninergiques a été observée 2 semaines après le traitement avec, 10 semaines plus tard, une régénérescence partielle. Cependant, 18 mois plus tard, certaines régions du cerveau étaient encore dénervées, le thalamus réinnervé et l’hypothalamus hyperinnervé. Chez l’homme, il est probable que les troubles neuropsychiatriques constatés proviennent d’un désordre affectant la sérotonine et les catécholamines cérébrales.

Des modifications des index biologiques et comportementaux des utilisateurs de MDMA ont été établies. Des études réalisées par positron emission tomography (PET) ont mis en évidence une diminution d’un des composants des neurones sérotoninergiques du cerveau humain chez les utilisateurs d’ecstasy.

Un parkinsonisme rebelle à tous les traitements a été décrit chez un consommateur d’ecstasy.

Dépendance et tolérance :

La plupart des usagers semblent capables de contrôler leur usage mais certains progressent vers un usage problématique.

Certains chercheurs ont suggéré que ce dernier pourrait constituer une forme de dépendance, mais ce sujet fait l’objet de débats.

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MÉTHYLÈNEDIOXYÉTHAMPHÉTAMINE : MDEA

Il s’agit d’une substance inscrite au tableau des produits stupéfiants.

La MDEA a été décrite en 1980. Aux États-Unis, elle est devenue populaire comme drogue récréative dès que la MDMA a été considérée comme stupéfiant. En France, en 1997, cette substance est présente dans environ 20 % des comprimés vendus sous l’appellation ecstasy et à la dose de 50 à 150 mg de principe actif. Elle est parfois mélangée avec de la MDMA

Toxiocinétique :

La MDEA aurait le même schéma métabolique que la MDMA. L’hydrolyse de l’urine permet de mettre en évidence des métabolites conjugués : la 4-hydroxy-3-méthoxyéthylamphétamine (HME) qui est le principal métabolite, la 3,4-dihydroxyéthylamphétamine (DHE) et la MDA. Ces trois métabolites sont présents dans les urines pendant respectivement 7, 2,5 et 1,5 jours. L’ouverture du cycle méthylènedioxy décrite pour la métabolisation de la MDMA est transposable à la MDEA avec formation également de métabolites qui seraient neurotoxiques tels que les dérivés 2-hydroxy- 4,5- méthylènedioxyéthylamphétamine et 2, 4,5-trihydroxyéthylamphétamine.

Mode d’action :

Il n’existe pas de données chez l’homme mais un effet neurotoxique au niveau du système sérotoninergique central a été observé chez le rat. Il est identique à celui décrit avec la MDMA chez l’homme.

Effets :

Les propriétés psychoactives sont similaires à celles décrites pour la MDMA, bien que les effets soient généralement plus faibles pour une dose équivalente.

Elle ne produit pas d’hallucinations, mais plutôt une altération des émotions avec de l’empathie. Les effets indésirables sont à nouveau : tachycardie, bouche sèche, trismus, bruxisme…

Toxicité

La toxicité est équivalente à celle de la MDMA et peut induire une arythmie fatale chez des sujets souffrant de maladies cardiaques sous-jacentes.

MÉTHYLÈNEDIOXYAMPHÉTAMINE : MDA

Elle est inscrite au tableau des produits stupéfiants.

La MDA, synthétisée en 1910, est devenue populaire vers la fin des années 1960 comme « drogue de l’amour ». C’est surtout en tant que métabolite de la MDMA et de la MDEA qu’on la retrouve dans les liquides biologiques.

Toxicité

De hautes doses de MDA (500 mg) provoquent une agitation, des tremblements, une tachycardie, des convulsions et un coma.

La MDA a été impliquée dans de nombreuses morts subites, dues sans doute à une arythmie cardiaque (l’isomère d- est extrêmement arythmogène chez le rat).

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MÉTHYLBENZODIOXAZOLYLBUTANAMINE : MBDB

Il s’agit de l’homologue supérieur de la MDMA. On la trouve depuis 1996 sur le marché illicite sous forme de comprimé avec un logo représentant soit un dollar, soit « Fido dido ».

D’après Shulgin, à la dose de 210 mg, la MBDB procure une relaxation plus importante que celle entraînée par la MDMA.

Elle est moins stimulante et si l’empathie est présente, la relaxation prédomine. En 1997, elle était présente dans environ 4 % des comprimés vendus comme étant de l’ecstasy.

4. DROGUES DEPRESSEURS :

1. Les opiacés :

Les opiacés regroupent l'ensemble des dérivés de l'opium extraits du pavot. Certains sont naturels telles la morphine et la codéine, d'autres sont semi-synthétiques telle l'héroïne.Utilisé depuis l'Antiquité comme antidote analgésique et remède miracle, l'opium laisse place au XIXe siècle à la morphine, provoquant moins de nausées. L'héroïne synthétisée par Wright en 1875, plus efficace que la morphine, prend alors la première place des antidouleurs. Cependant, son pouvoir toxicomanogène la fait retirer du marché et la place rapidement au premier rang des stupéfiants illicites.Le mécanisme d'action des opiacés sur le système nerveux central est mieux connu depuis 1973, date à laquelle l'existence de récepteurs spécifiques (mû, kappa, sigma et delta) a été mise en évidence, puis en 1975, lorsque l'existence d'une production endogène d'opiacés (enképhalines et endorphines) par le cerveau fut démontrée.L'héroïne est devenue l'un des fléaux de la toxicomanie actuelle, causant des intoxications aiguës graves pouvant être mortelles.La morphine est de plus en plus utilisée en médecine analgésique, mais peu en anesthésie. La codéine, opiacé essentiellement antitussif, subit, elle aussi, un usage détourné qui peut être à l'origine de décès.

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De nombreux autres opioïdes synthétiques ont vu le jour durant la deuxième partie du Xxe siècle tels la péthidine (Dolosal®), la phénopéridine (R 1406®), le fentanyl (Durogésic®), l'alfentanil (Rapifen®), le sufentanil (Sufenta®), la pentazocine (Fortal®), etc. Leur action plus puissante ou plus courte les fait utiliser préférentiellement en anesthésie. Ils sont réservés à l'usage hospitalier et ne sont l'objet que de rares intoxications, concernant la plupart du temps le personnel traitant.

Mode d'action des opiacés:

Les opiacés agissent sur les récepteurs membranaires morphiniques mu, kappa, sigma, et delta par une action agoniste ou antagoniste vis-à-vis des opiacés endogènes ; enképhaline, endorphine…L’effet euphorisant des opiacés est médié par les récepteurs mu et delta. l’activation des récepteurs kappa entraîne des troubles de l’humeur.

* Morphine : La morphine est le plus important des alcaloïdes de l'opium. Isolée de ce dernier en 1803 par le pharmacien français Derosne, elle est utilisée en analgésie et anesthésie depuis le XIXe siècle. Son nom lui vient de Morphée, le dieu du Sommeil. Sa structure chimique fut déterminée en 1923 par Gulland et Robinson.

Intérêt : son principal intérêt est dû à ses propriétés antalgiques. Son action centrale lui permet de soulager les douleurs intenses et rebelles aux autres antalgiques, notamment les douleurs d'origine cancéreuse ou post-traumatique. Contrairement à l'héroïne, elle de plus en plus utilisée en milieu hospitalier du fait de la moindre dépendance qu'elle engendre pour supprimer les douleurs intenses.Elle a été utilisée comme produit de substitution de l'héroïne.Usage illicite : Son usage illicite se matérialise par

la consommation de morphine à usage oral par prescriptions détournées ou achat dans le cadre d'un trafic de stupéfiants (Moscontin®, Skenan®, Several...),

le vol de solutions de morphine à usage hospitalier.

Toxicocinétique :L'administration orale de morphine conduit à un pic plasmatique en 1 à 1,5 heure. Sous forme à libération prolongée il est atteint en 2 à 5 heures.

Le pic plasmatique est atteint en 15 minutes par voie intraveineuse, en 30 minutes en intramusculaire et en 1 heure par voie sous-cutanée. Les taux thérapeutiques s'étalent de 40 à 100, voire 500 ng/mL selon l’accoutumance du sujet et les conditions d'administration.

Elle diffuse vers tous les organes avec un volume de distribution de 2 à 5 L/kg, excepté le cerveau du fait de sa faible liposolubilité.

Ses principaux métabolites hépatiques sont des glucurono- et sulfoconjugués : la morphine-3-glucuronide (54-74 %) - peu active, la morphine-6-glucuronide (< 1 %) - très active, la morphine-3-sulfate (7,5-12,5 %), la codéine (1-6 %) - antitussif.Ses métabolites d'oxydation (morphine N-oxyde et normorphine) sont mineurs.L'élimination est essentiellement urinaire : 70 à 90 % en 24 heures, dont 10 % sous forme libre et 65-70 % sous forme conjuguée.

Circonstances d’intoxication :

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Lorsque la morphine est utilisée au long cours comme analgésique pour lutter contre les douleurs intenses de maladies graves, l'intoxication chronique est presque incontournable.Utilisée en usage détourné elle peut être chronique ou aiguë lors d'un surdosage accidentel ou volontaire. Celle-ci peut être utilisée particulièrement par des personnes du corps médical lors d'euthanasie.

Mécanisme d’action toxique :1. Au niveau de la moelle épinière :

La morphine possède une structure qui présente une région semblable aux enképhalines. Elle se fixe sur les récepteurs opioïdes localisés sur les neurones de la corme dorsale de la moelle. Elle est à l’origine d’une puissante activité analgésique qui n’entraîne pas de dépendance, d’où un blocage presque total de l’émission de messages nerveux nociceptifs par les neurones post-synaptiques médullaires.Son effet est durable du fait que contrairement aux enképhalines, la morphine n’est pas rapidement dégradée. 2. Au niveau du cerveau :La morphine et ses dérivés de synthèse comme l’héroïne peuvent être à l’origine d’une sensation de plaisir. La genèse de cette sensation de plaisir résulte de la fixation de la morphine sur les récepteurs opioïdes du cerveau mimant l’action des morphines endogènes ( la levée de l’inhibition qu’ils exercent sur l’activité des neurones dopaminergiques.sécrétion accrue de dopamine qui contribue à la sensation de plaisir)La morphine agit préférentiellement sur les récepteurs mû et kappa et plus faiblement sur les récepteurs sigma.Les morphiniques inhibent sélectivement de nombreuses activités neuronales directement par facilitation de la circulation transmembranaire du potassium et inhibition de celle du calcium, ou indirectement par blocage de la libération des neurotransmetteurs. Ainsi, des administrations répétées diminuent rapidement la transmission noradrénergique centrale, entraînant par compensation une hypersensibilité des récepteurs post-synaptiques. Cette hypersensibilité acquise explique les manifestations cliniques observées lors du sevrage.Les recherches actuelles en analgésie portent préférentiellement sur l'inhibition spécifique des enzymes enképhalinases, qui raccourcissent l'effet antidouleur des enképhalines, et la stimulation des peptides « pro-opiacés endogènes ». Signes cliniques de l'intoxication

Intoxication aigue :

L'action de la morphine se traduit par : une euphorie moindre qu'avec l'héroïne accompagnée d'une détente généralisée, l'augmentation du seuil de perception douloureuse, une dépression respiratoire moins marquée que celle de l'héroïne, une diminution de l'état de conscience proportionnelle à la dose, une baisse notable des

réflexes, un relâchement des muscles lisses, un myosis, une hypotension et bradycardie, une diminution générale des sécrétions,elle potentialise également les convulsivants. Tous ces effets sont aggravés lors d'une intoxication aiguë et nécessitent avant tout une

assistance respiratoire. La « fausse route » ou syndrome de Mendelson est également à craindre avec risque de décès par asphyxie.

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Les concentrations toxiques ont été estimées de 100 à 500 ng/mL de sang en milieu hospitalier sous assistance respiratoire à doses élevées [4, 13]. Il faut cependant tenir compte de la tolérance acquise lors de traitements au long cours ou de toxicomanie.Les taux supérieurs à 1000 ng/mL sont toujours mortels.L'intoxication chroniqueL'intoxication chronique se manifeste, dans une moindre mesure à doses thérapeutiques, par : nausées, sédation, constipation, myosis, amaigrissement, anorexie, vertiges, hypotension, hypothermie, rétention urinaire, dépression respiratoire, variations de l'humeur, confusion et régression des caractères sexuels secondaires.

Héroïne :

L'héroïne ou diacétyl-morphine (C21 H23 NO5 ), introduite en thérapeutique en 1898, est le dérivé diacétylé de la morphine, obtenu par synthèse. Pure, elle est sous forme de cristaux blancs facilement hydrolysables en milieu basique. Sous forme base, elle est très peu soluble dans l'eau et se dissout dans l'éthanol, le chloroforme et l'éther. Sous forme chlorhydrate elle est soluble dans l'eau, l'éthanol, le chloroforme et très peu dans l'éther.

Elle occupe la première place dans les intoxications aux opiacés.

Intérêt : L'effet de l'héroïne sur le système nerveux central est beaucoup plus rapide et puissant que celui de la morphine mais moins intéressant en médecine car fortement toxicomanogène.De plus, pour une analgésie comparable, elle induit une dépression du centre respiratoire bien plus forte et ses effets secondaires lors du sevrage sont plus marqués.Elle a été retirée de la pharmacopée française en 1965 après avoir été inscrite au tableau des stupéfiants en 1922

Usage illicite :Si son usage a progressivement diminué depuis son apogée dans les années 1970, le nombre de décès n'a vraiment baissé que depuis la fin des années 1990 avec l'utilisation à grande échelle de produits de substitution tels que la Méthadone chlorhydrate® (méthadone) puis le Subutex® (buprénorphine), associés à des programmes de suivi psychologique et médical des toxicomanes.Parallèlement, le mode de consommation de drogues illicites chez les jeunes de moins de 25 ans a évolué vers les drogues de synthèse ayant jusqu'ici meilleure réputation. La crainte de contaminations par des maladies virales graves (virus de l'immunodéficience humaine [VIH], hépatites diverses...) auxquelles la seringue est associée a favorisé ainsi la baisse de consommateurs d'héroïne, par voie injectable notamment.Cependant, un nouveau phénomène émerge chez les gros consommateurs de stimulants (cocaïne, amphétamine, ecstasy) ou hallucinogènes (LSD), qui reprennent l'usage de l'héroïne par voie nasale (sniff) pour diminuer les effets angoissants, voire douloureux de la « descente ». Cette relance modérée de la consommation d'héroïne a été notée dans le second rapport annuel Trend-Sintes (Tendances récentes et nouvelles drogues - Système d'identification des toxiques et substances) portant sur l'année 2000.

Mode de consommation : L'héroïne se consomme de plusieurs façons : par voie nasale : l'héroïne en poudre peut se renifler comme la cocaïne. Elle parvient au

réseau vasculaire à travers la muqueuse nasale;

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par inhalation, on dit aussi « chasser le dragon » : la poudre déposée au creux d'une feuille d'aluminium incurvée est chauffée. La fumée qui se dégage est aspirée profondément au moyen d'une « paille ». La fumée pénètre dans le réseau vasculaire par les poumons.

par injection : l'héroïne est dissoute dans l'eau, éventuellement additionnée d'acide citrique, aspirée dans une seringue directement ou à travers un filtre et injectée par voie intramusculaire, sous-cutanée ou intraveineuse. L'injection intraveineuse est une source d'empoisonnement du sang par des germes pathogènes (septicémie) et un vecteur important de contaminations virales (hépatite B, sida). C'est aussi, de loin, celle prédominant dans les intoxications aiguës.

Toxicocinétique : Les voies intraveineuses, sous-cutanée, nasale ou intramusculaire sont les voies préférentielles de l'absorption de l'héroïne, sa destruction par les sucs gastriques ne favorisant pas son utilisation par voie orale. La voie intramusculaire conduit cependant à la plus forte concentration plasmatique.Sa forte liposolubilité et son volume de distribution de 25 L/kg lui confère une action rapide sur tous les organes, mais essentiellement via la barrière hématoméningée.Le pic plasmatique de l'héroïne (diacétylmorphine) est atteint en 5 minutes environ, simultanément à celui de la 6-monoacétylmorphine, son premier métabolite. La 6-monoacétylmorphine possède, elle aussi, une demi-vie courte de 22,8 ± 4,2 minutes. Elle est ensuite métabolisée en morphine, principalement au niveau hépatique.La morphine possède un volume de distribution plus faible, de 2 à 5 L/kg et une demi-vie plus longue de 1,5 à 3 heures qui confère à l'héroïne sa durée d'action et permet sa détection aisée dans le sang.Son élimination est essentiellement urinaire avec 80 % de la dose retrouvée en 24 heures sous forme de métabolites.

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Mécanismes d’action toxique :

L'étude des opiacés, de leurs agonistes et de leurs antagonistes a permis de mettre en évidence à partir de 1973 l'existence de récepteurs spécifiques et, en 1975, la production d'opiacés endogènes par le cerveau (enképhalines et endorphines). Quatre types de récepteurs morphiniques : mû, kappa, sigma et delta, suivant leurs affinités relatives aux agonistes ou antagonistes opiacés analgésiques et/ou antitussifs ont été identifiés Ces récepteurs spécifiques confèrent un mode d'action similaire à l'ensemble des opiacés sur le système nerveux central et le cerveau Ils sont situés principalement dans la moelle épinière où s'exerce l'analgésie et dans le cerveau (partie centrale du thalamus et matière grise) qui module l'objectivité de l'information de douleur intense.L'héroïne possède une activité agoniste sur l'ensemble des récepteurs opiacés et plus particulièrement sur les récepteurs mû et kappa. Sa toxicité cardiaque, peu dépendante de la tolérance, semble directe.L'héroïne est l'une des drogues conduisant à la plus forte dépendance et accoutumance. Le bien-être que procure l'héroïne y est pour une grande part mais aussi la rapide apparition de troubles physiques lorsque sa consommation est arrêtée brutalement (syndrome de sevrage).Outre son pouvoir toxicomanogène, c'est son action de puissant dépresseur du système nerveux central à l'origine d'arrêts respiratoires, d'oedèmes aigus du poumon et de fausses routes qui détermine sa toxicité aiguë.Sa toxicité chronique directe vient de son action dépressive sur le système nerveux central, mais aussi de sa toxicité cardiaque (arythmie, fibrillation, bradycardie). Elle entraîne une altération du système des endorphines (opioïdes naturels) responsable pour partie de la tolérance et de la dépendance. La malnutrition engendrée par la consommation régulière (perte d'appétit, retard à la vidange gastrique, vomissements) et l'association à l'alcool seraient à l'origine de cirrhoses.Indirectement, les complications (abcès, endocardites, pneumonie, rhabdomyolyse, hépatites, VIH...) liées au mode de consommation de l'héroïne par voie intraveineuse participent à sa toxicité chronique

Effets recherchés : Au début (quelques semaines), l’héroïne procure une sensation d’apaisement des tensions psychiques et une euphorie.

L’injection procure un ‘flash’ de quelques secondes décrit comme une sensation de plaisir organique intense souvent comparée à un orgasme du corps tout entier.

Cet effet très puissant est suivi d’une phase stuporeuse accompagnée parfois de nausées et de vertiges (hypotension et ralentissement du rythme cardiaque).

Effets toxiques :

Intoxication aigue :

*La dose létale minimale d'héroïne pure estimée est de 10 mg, sachant que la dose moyenne est de 200 mg et que des toxicomanes ayant acquis une grande tolérance peuvent consommer jusqu'à dix fois cette dose.

*Les circonstances de « l'overdose » sont le plus souvent :

la reprise de drogue après sevrage (volontaire ou non); la consommation d'une héroïne plus fortement dosée (dosages très variables); l'association à d'autres drogues, médicaments ou toxiques (cocaïne, benzodiazépines, alcool...).

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Elle est moins souvent la résultante d'injections trop rapprochées ou d'augmentation trop rapide des doses, encore plus rarement de suicide volontaire.

*Les signes cliniques principaux sont :

dépression respiratoire : diminution de la fréquence, œdème aigu du poumon, apnée, coma ou stupeur, myosis serré, troubles cardiaques, vomissements, écume

L'intoxication aiguë conduit généralement à un décès rapide allant de quelques instants à quelques heures par, dans la plupart des cas, oedème aigu du poumon, coma ou fausse route.

L'héroïne n'étant jamais détectée dans les cas de décès en raison de sa trop courte demi-vie (5,4 ± 0,6 minute), les taux mortels de la littérature sont représentés par ses métabolites, la 6-monoacétylmorphine et la morphine.

Intoxication chronique :Un usage chronique conduit à des troubles respiratoires, psychosomatiques, cardiaques et des perturbations menstruelles chez la femme. La malnutrition généralement observée est due aux propriétés émétiques de l'héroïne puis au relâchement des muscles lisses entraînant un retard à la vidange gastrique et une constipation chronique avec perte d'appétit. L'ensemble étant accompagné d'une diminution générale de l'intérêt porté au soin de soi et à son alimentation.Des arrêts cardiaques précédés d'une arythmie ont été observés.

Buprénorphine :

La buprénorphine est un opioïde de synthèse dérivé de la thébaïne, alcaloïde de l'opium. Elle fut synthétisée dans le début des années 1970 par Lewis et Cowan.Elle est prescrite en traitement de substitution des pharmacodépendances majeures aux opiacés, dans le cadre d'une thérapeutique globale de prise en charge médicale sociale et psychologique.Intérêt :Son activité agoniste partielle et son administration sublinguale lui confèrent un effet plafond limitant ses effets dépresseurs, notamment sur les fonctions cardiorespiratoires et en font le plus sûr des produits de substitution lorsqu'il est utilisé dans les règles strictes de prescription.

Usage illicite :

Il concerne le trafic de Subutex® proposé dans le cadre du trafic des stupéfiants. Il remplace ou s'additionne à la consommation d'opiacés. Certaines personnes, non héroïnomanes par ailleurs, en consomment à des fins psychodysleptiques ou pour atténuer les effets secondaires de prises importantes de psychostimulants comme les amphétamines, les ecstasy ou le LSD.

Circonstances de l'intoxication :

Les principales causes d'intoxication à la buprénorphine sont : l'utilisation détournée de Subutex® par voie intraveineuse (après avoir réduit les

comprimés en poudre et filtré l'injectat),

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son association à d'autres dépresseurs du système nerveux central (benzodiazépines, alcool, neuroleptiques...)

Mécanismes d'actionLa buprénorphine est un agoniste partiel. Elle possède une activité agoniste lente sur les récepteurs mû et antagoniste sur les récepteurs kappa du cerveau. L'équilibre de fixation à ces récepteurs est atteint en 30 minutes et la dissociation est très faible lui conférant une longue durée d'action, bien après que les concentrations sanguines soient devenues très basses. Elle diminue ainsi et de façon prolongée le besoin en stupéfiant des toxicomanes.

Signes cliniques de l'intoxication :

Le tableau clinique de l'intoxication à la buprénorphine est commun aux opiacés avec cependant mydriase, sudation excessive et hallucinations.Les concentrations toxiques sanguines sont supérieures à 5 ng/mL.En post mortem, on observe rarement des surdoses mortelles impliquant seulement la buprénorphine. Dans ces rares cas, les concentrations sont très élevées (jusqu'à 60 ng/mL).Les concentrations publiées lors d'intoxications mixtes sont : buprénorphine 1,1 à 29 ng/mL, norbuprénorphine 0,2 à 12,6 ng/mL. Les cas documentés impliquent généralement des toxicomanes associant la buprénorphine à l'alcool, aux benzodiazépines (Tranxène®, Rohypnol®), à la morphine...

Toxicocinétique

Par voie sublinguale, la biodisponibilité a été estimée à 15-30 %. Le pic plasmatique est atteint en 90 minutes suivant une linéarité dose/concentration. Elle diffuse rapidement dans les tissus et traverse facilement la barrière hématoméningée du fait de sa grande liposolubilité. Sa forte fixation tissulaire et ses concentrations cérébrales élevées expliquent une longue durée d'action malgré une demi-vie plasmatique de 3 à 5 heures.Elle est métabolisée dans le foie en norbuprénorphine (N-déalkylbuprénorphine) et subit une glucuronoconjugaison. Son élimination est essentiellement digestive : 80 % dans les fèces et 20 % dans les urines.

Effets éventuels des produits associés L'association à l'alcool, aux benzodiazépines et aux autres dépresseurs du système nerveux central peut être à l'origine d'une dépression respiratoire fatale.À ce jour, aucune interaction notable à la cocaïne n'a été notée.

• GHB : GAMMA HYDROXY BUTURATE

Historique :

L’acide gamma-hydroxy-butyrique (GHB) a été synthétisé pour la première fois par l’équipe d’Henri Laborit au début des années 1960 dans le cadre de recherches portant sur l’acide gamma-amino-butyrique (GABA), neurotransmetteur découvert dans le cerveau des mammifères au cours des années 1950 ; le GHB a bénéficié d’un intérêt considérable de la part de la communauté médicale en raison de ses propriétés anesthésiques dénuées d’effets secondaires sévères.

À partir des années 1980, les laboratoires ont commercialisé le GHB pour détourner l’interdiction à la vente au public des stéroïdes anabolisants aux États-Unis. Les bodybuilders, en quête permanente du corps parfait, se sont précipités sur cette nouvelle substance susceptible de leur apporter les mêmes effets que les stéroïdes.

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Certains fabricants ont aussi prétendu que le GHB avait des propriétés « brûleur de graisse» attractives pour les individus voulant maigrir.

Le GHB a aussi été commercialisé pour ses prétendues propriétés inductrices de l’hormone de croissance (certains ont utilisé l’acronyme GHB pour Growth hormone booster), pour ses propriétés hypnotiques ou pour ses effets anti-âge en lien avec ses propriétés anti-oxydantes.

Précurseurs de GHB :

Les principaux précurseurs du GHB sont le gamma-butyrolactone (GBL) et le 1,4-butanediol (1,4BD) substances largement utilisées par les industriels.

Le GHB peut être obtenu soit par synthèse chimique, soit par transformation enzymatique directement après ingestion.

Concernant le premier point, le GHB s’obtient sous certaines conditions après adjonction d’une solution alcaline d’hydroxyde de sodium au GBL. Il existe des kits de fabrication de GHB. Le kit contient un flacon de GBL et un sachet de soude sous forme de poudre blanche. Le GHB est obtenu en mélangeant la soude au GBL.

Naturellement, après ingestion, le GBL et le 1,4BD sont rapidement convertis en GHB chez l’homme et chez l’animal. Le 1,4- BD est transformé en GHB in vivo sous l’action de l’alcool déshydrogénase. Le GBL est rapidement transformé dans le sérum par une lactonase.

Présentation et appellation :

Formes : liquide , poudre, capsules , granulés

Le GHB a différentes dénominations comme : G, liquide X, liquide E,

« Ecstasy liquide » : La référence à l’ecstasy est due au fait que le GHB est une drogue empathogène mais les propriétés pharmacologiques de ces 2 substances sont clairement différentes.

« viagra féminin » pour ses propriétés activatrices de la libido « natural sleep 500 » pour ses propriétés relaxantes « biberones », « cherry meth » en référence au côté stimulant de la drogue.

Mode de consommation :

Cette drogue est consommée la plupart du temps par voie orale sous forme liquide. Dissout dans un verre de boisson alcoolisée, il n’a ni odeur ni saveur (à peine un léger goût

salé et savonneux), d’où le risque de soumission chimique avec. La voie injectable est beaucoup plus rare.

Toxicocinétique :

Délai d’action: * 10-15 minutes après ingestion orale. * 2-8 minutes après injection intraveineuse.

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Pic plasmatique: 25-45 minutes, selon la dose. Biodisponibilité: 25 % Liaison aux protéines plasmatiques: moins de 1% La durée de l'effet: 1 à 2.5 heures Demi-vie: 0.5 à 1 heure. Aucun métabolite actif n’a été identifié. L’élimination se fait presque entièrement par une transformation en gaz carbonique qui

sera ensuite expiré. Moins de 5% est éliminé sous forme inchangée dans l’urine 6 à 8 heures après

absorption. Les taux plasmatiques de GHB sont indétectables dans un délai de 4-6 heures après les

doses thérapeutiques.

Mode d’action :

En 1963, Bessman et Fishbein avaient découvert que le GHB était un composé endogène présent en faible concentration dans le cerveau. À ce jour, le rôle du GHB au sein du système nerveux central (SNC) n’est pas encore totalement élucidé. Cependant, la majorité des études réalisées sur ce composé endogène tend à prouver qu’il possède toutes les caractéristiques d’un neurotransmetteur avec ses propres récepteurs interagissant de manière complexe avec la plupart des autres systèmes neurotransmetteurs connus.

De structure proche du GABA, ce composé hydrophile peut traverser la barrière hémato-encéphalique. Il peut activer par mimétisme les récepteurs GABAB pour lesquels il semble se comporter comme un agoniste partiel. L’administration de GHB exogène en thérapeutique ou lors d’un comportement de mésusage (usage détourné) n’impliquerait pas la stimulation de ses propres récepteurs puisqu’ils sont rapidement saturés, mais celle des récepteurs GABAB, responsables de la plupart des effets cliniques constatés. .

Le GHB agit sur différents systèmes neurobiologiques (dopaminergique, noradrénergique, sérotoninergiques, opioïde. . .). Son action sur le système mésocorticolimbique, impliqué dans le circuit de la récompense, de la motivation, des réponses émotionnelles et des fonctions cognitives de haut niveau, a bien été documentée.

Dans des conditions normales, les neurones dopaminergiques de ce circuit sont sous contrôle inhibiteur des fibres noradrénergiques du locus coeruleus et des interneurones GABAergiques de l’ATV. Cependant, lors d’un mésusage de GHB, ce dernier a une action préférentielle au niveau des récepteurs GABAB présynaptiques des neurones GABAergiques. Il diminue ainsi la libération de GABA, ce qui provoque une désinhibition des neurones dopaminergiques. Cette inhibition est accentuée par l’action inhibitrice directe du GHB sur les fibres noradrénergiques du locus coeruleus, ce a pour conséquence la présence de taux cérébraux augmentés de GHB se traduisant par une augmentation de l’activité dopaminergique du circuit mésocorticolimbique susceptible d’être à l’origine d’un comportement addictif.

Les premières études chez l’animal ont montré que l’injection intrapéritonéale de GHB provoquait un effet sédatif et induisait un sommeil proche du sommeil physiologique.

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Effets recherchés : variables selon la dose consommée :

A dose faible : Relaxation musculaire Diminution des inhibitions Euphorie

A dose moyenne : sédation et somnolence

Effets toxiques :

L’overdose au GHB conduit généralement au coma, avec bradycardie, et myoclonies. L’inconscience et le coma profond peuvent suivre dans un délai de 30-40 minutes. Quand le GHB est ingéré seul, la durée du coma est habituellement courte, avec le

rétablissement à moins de 2 à 4 heures et une disparition de tous les symptômes dans un délai de 8 heures.

Associé à l’alcool, il peut provoquer une amnésie (Risque de soumission chimique) La démence et l'agitation sont fréquentes. Les vomissements sont observés dans 30-50% des cas. Plus rarement incontinence. La stimulation peut causer une tachycardie et une hypertension légère, mais la

bradycardie est plus commune. L'utilisation fréquente de GHB à des doses élevées peut conduire à une tolérance et une

dépendance. Un syndrome de sevrage peut apparaitre quand l'utilisation chronique est interrompue. Les symptômes incluent tremblements, paranoïa, agitation, confusion, démence,

hallucinations visuelles et auditives, tachycardie, et hypertension. Des cas de rhabdomyolyse, myoclonies, et mort ont été rapportés.

ll) SOUMISSION CHIMIQUE :

Définition : la soumission chimique est l’administration de produits psycho-actifs à l’insu d’une victime à

des fins délictueuses (vols, agressions sexuelles) ou criminelles (viols). Elle doit être distinguée des agressions commises sur des personnes en état de faiblesse après avoir consommé volontairement des psychotropes (alcool, stupéfiants ou médicaments).

D’un point de vue judiciaire, la soumission chimique est en soit une infraction délictueuse qui renvoie à l’article 222-15 du code pénal portant sur l’administration de substance nuisible. C’est une circonstance aggravante d’un délit (vol ou agression sexuelle) ou d’un crime (viol).

Symptômes :

La victime souffre habituellement de troubles de la conscience au moment des faits, mais elle peut paraître consentante, pouvant même participer aux faits délictueux. L’amnésie qui suit l’agression est de type antérograde. Elle s’installe dès que la substance atteint ses sites d’action, en général en quelques minutes. Sa durée dépend de la demi-vie de la molécule psychoactive, laissant parfois des souvenirs parcellaires. Cette amnésie est source d’anxiété et peut nuire à la crédibilité de la victime, d’autant que celle-ci ne sait pas toujours qu’elle a

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été l’objet d’une agression. D’autres symptômes neuropsychiques peuvent être observés : sédation, confusion, dissociation, troubles du comportement et/ou hallucinations].

L’installation brutale de troubles de ce type doit faire penser à la possibilité d’une prise de toxiques, même en l’absence de tout élément susceptible d’orienter vers un abus sexuel.

Le profil du produit "idéal"

Actif à faible dose Rapidement soluble en milieu aqueux Sans goût (donc aisément dissimulable dans une boisson) Induit des effets rapides (désinhibition…) Induit une amnésie des faits

Les substances incriminées sont sédatives, amnésiantes et désinhibitrices.

Mode d’administration :

La substance psycho-active était incorporée dans une boisson non alcoolisée (café, jus de fruit) une boisson alcoolisée, des aliments (repas, tartelette aux fraises)

Dans d’autres cas, la victime a ingéré des comprimés sous la menace.

Diagnostic de la soumission chimique : L’examen clinique doit rechercher :

troubles de la vigilance et l’amnésie, une excitation psychomotrice (GHB, amphétamines),

une désorientation, une confusion (GHB, benzodiazépines), des hallucinations (LSD, kétamine, anticholinergiques), un syndrome anticholinergique (trihexyphenidyle) une hyperthermie(ecstasy) Des signes de violences et des lésions traumatiques évocatrices doivent également

être recherchés : lésions de chute (genoux, cuir chevelu), lésions au niveau des zones de prises (face interne des bras, poignets, cou), violences sexuelles (seins, organes génitaux, anus).

Les diagnostics différentiels principaux à discuter sont en premier lieu une intoxication volontaire par alcool, cannabis et/ou psychotropes, une épilepsie partielle non convulsive de type temporal, un ictus mnésique, une pathologie psychiatrique.

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lll) TOXICOLOGIE ANALYTIQUE :

La recherche des drogues d’abus est fait dans les cas suivants :

• Intoxication• Substitution ou sevrage• Légal (p.ex. : circulation routière, soumission chimique)• Surveillance sur le lieu de travail, examen par le médecin du personnel

Les drogues peuvent être recherchés dans tous les milieux biologiques :

Urine : Le milieu biologique qui se prête le mieux à l'investigation analytique est l'urine :

simple à obtenir, non invasif, dégradation moins rapide que le sang. Sert au Dépistage = Recherche qualitative Inconvénient : adultération facile soit :

-In Vitro : Substitution, Dilution, Produits chimiques (Bases, Oxydants, Détergents..).-In Vivo : Dilution par Abs Liquide, Diurétiques - Mdts modificateurs pH U, Aspirine, Ibuprofène

Sang : Généralement pour confirmation = Recherche quantitative Parfois inutile :

ex THC : pas de corrélation entre les concentration sanguines et les effets car le THC a un volume de distribution très large.Héroïne : demi-vie brève (4-5min) : on risque de rien trouver !

Autres milieux :

Salive (pr dépistage), cheveux (consommation chronique), liquide gastrique, sueur.

La démarche analytique comprend deux étapes :

1. Préanalyse : « le prélèvement »2. Analyse.

1) Prélèvement (urine):

Recueil : Pièce sans Eau ni Produits chimiques. Récipient : Verre sylanisée- Pas plastique puisqu’il adsorbe le THC ) Etiquetage : num d’identification, nom, prénom.. Test d’adultération : T° U : [32- 37]°C ; Couleur, pH, Densité, osmolarité ,

Transparence, Urée-Créa U Conservation : à + 4 °C pr analyse le jr même sinon congelé à -20°C

2) Analyse : elle-même se fait en deux étapes :

a) dépistage (généralement urinaire)

b) confirmation ( sur sang)

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a) Dépistage : par immunochimie : EMIT,FPIA,KIMS,ImmunoChromato,RIA

Seuils de détection et drogues détectées

Le seuil de détection (souvent appelé "cut-off ") est défini comme étant la valeur limite au-dessus de laquelle le test donne un résultat présumé positif et au-dessous de laquelle le résultat est négatif (c’est-à-dire que la substance recherchée n’a pas été détectée). Le "cut-off " n’est pas équivalent de " 0 " mais c’est la limitation qui permet de tenir compte du "bruit de fond" et donc d’éviter en particulier des faux positifs.

Les "cut-offs" des tests sont fixés d’après des recommandations suisses (AGSA), internationales

(SAMHSA : Substance Abuse and Mental Health Services Administration et NIDA: National Institute on Drug Abuse) .

Le tableau ci-dessous donne les principales valeurs de "cut-offs".

Paramètres pharmacocinétiques à prendre en compte :

 Groupe Substance détectée

Concentration sanguine mortelle

 Demi-vie d'élimination

Durée de détection urinaire en

immunoanalyse Amphétamines Amphétamine  0,5 - 40 mg/L 10 - 30 heures  48 - 72 heures Cannabis THC  Non mortel  14 - 38 heures 3 - 30 jours

 Cocaïne Benzoylecgonine  > 1 mg/L  0,5 - 1,5 heures 48 - 72 heures,parfois 6 jours

 Méthadone EDDP  > 1 mg/L 15 heures environ 4 - 8 jours Opiacés Morphine  > 100 µg/L 1 - 7 heures  24 - 48 heures

Avantages : Simples * Rapides

Limite : * Faux négatif : la concentration de la drogue < cut off

* Faux positifs : Structures comparables

Ex : Acide nuflimique donne un résultat positif au cannabis

La réalisation de l’analyse est différente en fonction du test utilisé, il faut obligatoirement se référer à la notice du fabricant.

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Exemple : dépistage par immunochromatographie : test stick

1) La bande de contrôle ou l’indication de fonctionnement (validation) renseigne :

• Si la quantité appropriée d’échantillon a été appliquée

• Si la méthode d’analyse a été suivie correctement

• Si le résultat obtenu est utilisable

Si aucune bande de contrôle n’apparaît, le test n’est pas valable. Il doit être répété.

2) La bande spécifique à la drogue :

Pour les échantillons positifs la bande apparaît ou non en fonction de la trousse de dosage.

Principales causes d’erreurs :

Erreur de lecture Réactif périmé Procédure d’utilisation ou de conservation non-respectée Temps de lecture non-respecté Réaction croisée avec d’autres drogues Contamination des récipients de collecte d’urine

Principales interférences possibles :

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o Interférences médicamenteuses en fonction de la dose et du test utiliséo Interférences par des manipulations de l'échantillon urinaire (falsification ou

adultération) :

Les tests immunologiques de dépistage ne permettent en aucun cas la confirmation de la prise ou non de drogues d’abus. Ces tests doivent être systématiquement validés par une méthode de confirmation (chromatographie en phase gazeuse, spectrométrie de masse, etc.).

b) Confirmation : par des méthodes plus sensibles et plus spécifique

GC-MS : méthode de référence : Toutes les substances GC-NPD : Opiacés, de métabolites de cocaïne, les amphétamines HPLC-DAD : Amphétamines et drogues de synthèse, opiacés, etc HPLC-ECD : Opiacés