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FRA-3101-SA1-T1

3 portraits, 2 témoignages, 1 entrevue, 1 biographie

Pour poursuivre vos apprentissages du cours FRA-3101, vous devez maintenant choisir un portrait, un témoignage, une entrevue ou une biographie d’une personnalité connue parmi celles qui sont présentées sur les pages suivantes.

Il est important que vous choisissiez deux textes de genre différents et que vous les fassiez imprimer afin de pouvoir les annoter et vous y référer tout au long de ce cours.

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3 portraits

1. Louis Garneau

Louis Garneau est le fils de Paul Garneau et Jeannine Lehoux. Il naît à Québec le 9 août 1958. Il obtient son baccalauréat en arts plastiques de l'Université Laval et y gagne une bourse d'excellence en 1983.

De 1970 à 1983, il est coureur cycliste international et décroche le titre de champion canadien en poursuite individuelle en 1978. Il est sélectionné pour participer aux Jeux Olympiques de Moscou en 1980, mais ne pourra y participer en raison du boycott de ces Jeux par le Canada. En 1984, après avoir participé aux Jeux Olympiques de Los Angeles, il quitte la compétition active à titre de cycliste et s'oriente vers le monde des affaires et se consacre ainsi à temps plein à sa compagnie créée en 1983.

En 1983, Louis Garneau entreprend, dans le garage de son père, la confection de vêtements pour cyclistes, appuyé dans ce projet par son épouse, Monique Arsenault[]. La compagnie porte alors le nom de Vêtements Louis Garneau. Comme les commandes affluent, le garage devient nettement insuffisant comme espace de production. L'entreprise déménage en 1984 ses pénates dans un local plus vaste, puis se voit contrainte d'agrandir à nouveau en 1985, dans un local de 464 mètres carrés.

En 1988, alors que l'entreprise atteint le nombre de 118 employés, on déménage à nouveau, dans un bâtiment flambant neuf de 2972 mètres carrés à St-Augustin-de-Desmaures. Ce bâtiment devra être agrandi une première fois en 1993, puis à nouveau en 1999, avec la création d'un centre de distribution.

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Louis Garneau décide de se lancer à l'assaut du marché américain en 1989, avec l'ouverture de l'usine du Louis Garneau USA à Newport, au Vermont. Cette nouvelle division emploie à ses débuts 12 employés. La superficie du bâtiment américain sera doublée en 1999.

Le bâtiment de Newport, Vermont ne suffisant plus aux besoins de la compagnie, un investissement majeur se concrétisera le 15 août 2014 par l'inauguration d'un nouveau bâtiment à la fine pointe à Derby, Vermont, lequel comprend un centre de distribution pour le marché américain.

En 2015, le groupe Louis Garneau Sports Inc. emploie environ 450 personnes[] et exporte dans plus de 50 pays. Louis Garneau Sports, qui célébrait son 30e anniversaire de fondation en 2013, est détenteur de nombreux brevets d'invention, principalement auprès de l'OPIC (Office de la Propriété Intellectuelle du Canada) et du (United States Patent and Trademark Office), afin de protéger ses nombreuses innovations.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Garneau (adaptation)

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2. Patrick Roy

Sa vie privée

Né dans la ville de Québec où il vit toujours, fils de Michel Roy et Barbara Miller, petit-fils de Bona Arsenault, Patrick Jacques Roy a commencé à jouer au hockey tout jeune, dans la rue, avec ses amis, avant de commencer à pratiquer son sport sur la glace. Il a deux fils, Jonathan et Frédérick, qui sont aussi joueurs de hockey. Il a aussi une fille nommée Jana qui a elle aussi joué au hockey, mais qui a finalement laissé tomber ce sport pour pratiquer le karat[é].

Patrick a un frère, de deux ans son cadet, Stéphane, qui a joué lui aussi dans la LNH, mais seulement pour une période de douze matchs avec le Minnesota dans les années 1980.

Sa carrière comme joueur

Il est vite considéré comme un joueur ayant un très grand potentiel. Serge Savard remarque vite son talent et il est repêché au 2e tour en 1981 par les Bisons de Granby dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ).

C'est avec cette équipe qu'il joue pendant trois ans comme gardien titulaire. Jouant plus de 40 parties par saison, il fait de bonnes performances à chaque rencontre.

C'est en 1984 que son rêve le plus cher se réalise. Il est repêché au 3e tour (51e au total) par les Canadiens de Montréal au repêchage d'entrée dans la LNH. Ce n'est qu'un an plus tard, à la surprise de tous, qu'il fera ses débuts professionnels en aidant le club-école du Canadien, les Canadiens de Sherbrooke, à remporter le championnat de la Ligue américaine de hockey,

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la Coupe Calder. La saison suivante, l'encadrement des Canadiens annonce qu'il sera titulaire pour le début de la saison LNH 1985-1986. Toute la pression est sur son dos et il saura habilement la soutenir, étonnant tous les observateurs. Offrant 23 victoires en 47 rencontres, il porte son équipe jusqu'aux éliminatoires. Durant ces mêmes séries éliminatoires, il étonnera encore tout le monde et conduira magistralement son équipe jusqu'au plus haut sommet : la Coupe Stanley. Il sera couronné joueur par excellence des séries éliminatoires par la remise du trophée Conn Smythe. Alors âgé de vingt ans, il est le plus jeune joueur de l'histoire à recevoir cet honneur. Il détient le record du plus grand nombre de trophées Conn Smythe, avec un total de trois. Il a aussi aidé les Canadiens à remporter une autre Coupe Stanley en 1993. Au début du calendrier 1995-1996, au cours d'une partie, rien ne va plus : après avoir accordé 9 buts face aux Red Wings de Détroit, Roy, frustré, demande une transaction à Ronald Corey assis dans l'estrade.

Quelques jours plus tard, il est échangé à l'Avalanche du Colorado, en compagnie de son coéquipier Mike Keane, en retour du gardien de but québécois Jocelyn Thibault et des attaquants Martin Ručinský et Andreï Kovalenko. Au cours de la même année, il remporte la Coupe Stanley et viendra ensuite une autre Coupe Stanley en 2001, toujours avec l'Avalanche.

Grâce aux conseils de François Allaire, Patrick Roy a perfectionné le style papillon, style d'abord développé par Glenn Hall et Tony Esposito entre autres. Aujourd'hui consacré, la grande majorité des gardiens de but de la ligue nationale le pratiquent.

Au cours de sa carrière, Patrick Roy a donc gagné deux coupes Stanley avec le Canadien et deux autres avec l'Avalanche pour un total de quatre coupes Stanley. Il a aussi gagné trois fois le trophée Vézina et trois trophées Conn Smythe.

Le 28 juin 2006, Patrick Roy a été sélectionné pour être intronisé au temple de la renommée du hockey. Son intronisation a eu lieu le 13 novembre 2006 lors d'une cérémonie au Centre Air Canada.

Le 22 novembre 2008, son chandail, le numéro 33, a été retiré par les Canadiens de Montréal lors d'une cérémonie avant le match opposant le Tricolore aux Bruins de Boston. Il déclara à cette occasion « Je serai toute ma vie reconnaissant de votre accueil et de votre soutien. Bien sûr, je me souviendrai de ce jour où j’ai dû partir un peu trop vite sans vous dire au revoir comme je l’aurais souhaité. Mais je me rappellerai davantage ces

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moments où nous avons fait trembler le Forum et vibrer Montréal. Et alors que vos encouragements et vos applaudissements me vont droit au cœur, alors que vous me faites l’honneur de retirer, ici à Montréal, mon chandail, alors que vous m’accueillez comme au premier jour, mes amis, ce soir, je rentre chez nous.»

Sa carrière comme entraîneur

Le 29 septembre 2005, insatisfait du rendement de l'équipe, il décide de congédier l'entraîneur-chef des Remparts de Québec, Éric Lavigne, et de prendre ce poste lui-même. Dès sa première saison, il décroche le titre de champion dans l'ouest. Le 28 mai 2006, les Remparts gagnent la Coupe Memorial en battant les Wildcats de Moncton 6-2 en finale. Patrick Roy devient le 7e entraîneur à gagner la coupe durant son année recrue, le premier à le faire depuis Claude Julien avec les Olympiques de Hull en 1997.

Lors des séries de la saison 2007-2008, au cours d'une bagarre générale, son fils Jonathan, qui est alors le gardien des Remparts, s'en prend violemment à Bobby Nadeau, le gardien des Saguenéens de Chicoutimi. Soupçonné d'avoir encouragé son fils à attaquer Nadeau, Roy reçoit cinq matchs de suspension « pour une conduite jugée préjudiciable ». Son fils, quant à lui, est suspendu pour sept rencontres alors que plusieurs autres joueurs des deux équipes reçoivent également des suspensions allant de un à six matchs[.]

Le 23 mai 2013, il est nommé entraîneur-chef et vice-président aux opérations hockey de l'Avalanche du Colorado.[] Le 24 juin 2014, Roy remporte le trophée Jack Adams qui est remis au meilleur entraîneur de l'année de la Ligue nationale de hockey. Le 11 août 2016, il annonce sa démission du poste d'entraîneur chef de l'Avalanche du Colorado en raison de désaccords avec le directeur général de l'équipe, Joe Sakic. Il quitte la franchise après 3 saisons pour un bilan de 130 victoires, 92 défaites et 24 défaites en prolongation ou en fusillade et une qualification en séries[.]

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Roy_(hockey_sur_glace) (adaptation)

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3. Mariana Mazza

L’humoriste Mariana Mazza est une véritable bombe d’énergie qui n’a pas son pareil! Aussi active sur scène qu’à la télévision, vous avez pu la voir en tournée avec son one-woman-show, « Femme ta gueule », aux festivals Juste pour rire et ComédiHa!, mais aussi dans plusieurs émissions télévisées. Gagnante du Numéro d’humour de l’année au Gala Les Olivier 2016, l’humoriste de l’heure a assurément le vent dans les voiles!

À seulement 26 ans, l’humoriste, mais aussi animatrice, comédienne et auteure a déjà toute une histoire de vie! Née au Québec d’une mère libanaise et d’un père uruguayen, elle a aussi des grands-parents italiens, brésiliens et un beau-père québécois. Bref, un milieu inspirant!

Mariana insiste beaucoup sur son enfance à Montréal-Nord et sur le fait que sa mère, Sonia Merhe, une Libanaise qui a fui un mariage arrangé au Liban pour épouser un musicien bohème et alcoolo en Uruguay, l'a élevée seule.

«Je n'ai pas connu mon père. J'ai été élevée par une mère qui faisait quatre jobs en même temps et par mon frère. J'ai grandi dans le hood et dans les clubs sociaux argentins. Fredy Villanueva, je le connaissais bien. Son grand frère a même été mon cavalier à la fête de mes 15 ans. À un moment, Montréal-Nord, c'était rendu pire que le Bronx. Plus maintenant, mais à une époque, c'était épeurant», aime-t-elle raconter.

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Mais quand on la pousse un peu, on découvre qu’à ses 12 ans, François Pilon, un fonctionnaire de la Ville de Laval qui a été élu sous la bannière du Nouveau Parti démocratique en 2011, s'est mis en ménage avec sa mère, devenant d'office son beau-père et, à voir sa photo, sans doute un brave et bon papa gâteau qui a dû adoucir l'âpreté de ses premières années.

Mariana a fait son secondaire à Calixa-Lavallée, son cégep en politique internationale à Marie-Victorin. Elle raconte qu'entre le cégep et l'université, elle est partie enseigner le français trois mois en Inde à des moines tibétains, qu'elle a fait un stage en Vendée avec des enfants autistes, qu'elle a fait de la radio, de la peinture et de la danse.

Après des expériences comme animatrice à la télévision régionale, à l’été 2011, alors qu’elle travaille comme animatrice de rue au Festival Juste pour rire, Mariana a une révélation. Elle délaisse alors ses études universitaires en communication pour se lancer dans le monde de l’humour. Elle fait ses premières apparitions sur la scène du Couscous Comedy Show, au Comédie Club du Festival Grand Rire de Québec, au Zoofest et dans de multiples bars de la province.

En 2013, le grand public la découvre davantage alors qu’elle devient finaliste à l’émission « En route vers mon premier gala », diffusée sur MaTV, où 30 humoristes de la relève se disputent une place sur un gala du Festival Juste pour rire. Au cours de l’été 2013, Mariana multiplie ses apparitions dans les festivals québécois. Elle participe également à L’Événement Avenir-Lac Mégantic, se méritant une ovation debout de plus de 10 000 personnes au Centre Bell. Puis, elle évolue alors à titre de chroniqueuse à l’émission « Alors on jase » (ICI Radio-Canada Télé) et comme collaboratrice sur Cliptoman (Musique Plus).

En 2013-2014, elle parcourt le Québec en première partie de la tournée Sagesse reportée de l’humoriste Peter MacLeod. Puis, elle unit aussi ses forces avec celles de Virginie Fortin pour présenter un premier spectacle explosif : « Mazza/Fortin, 2 révélations/1 incontournable! » Les deux humoristes exposent leurs univers humoristiques différents, mais tout aussi hilarants en tournée à travers la province.

En mai 2014, Mariana se retrouve en nomination dans la catégorie Découverte du Gala les Olivier. Puis, en juillet, elle est sacrée Révélation du Festival Juste pour rire 2014, pour son numéro

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remarqué sur la scène de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place-des-Arts.À l’automne 2014, Mariana assure l’animation de l’émission « In Chalet », un magazine présenté sur les ondes de la chaîne canadienne UNIS.

Depuis janvier 2015, elle interprète le rôle de Stéphanie dans la série jeunesse « MED », diffusée à Vrak TV et est également collaboratrice à l’émission « L’Index québécois » de la chaîne MusiMax. Puis, à compter de juin 2015, Mariana est l’une des animatrices de l’émission « Code F.», sur les ondes de Vrak2. En plus de poursuivre la tournée Mazza/Fortin à travers le Québec jusqu’à l’automne 2015, Mariana prend à nouveau d’assaut le ComédiHa de Québec et le Festival Juste pour rire à l’été 2015, alors que ses numéros de gala sont maintenant attendus par le public.

Depuis l’automne 2015, elle est également chroniqueuse à l’émission « PaparaGilles » sur les ondes d’ARTV.

En plus d’être active autant sur scène qu’à la télévision, Mariana Mazza présente son premier one-woman-show, Femme ta gueule, produit par Entourage Spectacle, en tournée à travers le Québec depuis l’automne 2016.Sources : http://marianamazza.com/biographie/ et http://www.lapresse.ca/arts/spectacles-et-theatre/humour-et-varietes/201512/28/01-4934977-mariana-mazza-tout-un-numero.php (adaptation)

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2 témoignages1. Boucar Diouf

Je suis le sixième d'une famille de 9 enfants : six garçons et trois filles. Ma mère s'appelle N'Dew Diouf et mon père, Amath Diouf. Je suis né et j’ai grandi dans la province du Sine, le fief de l’ethnie sérère au Sénégal. Traditionnellement, les Sérères sont des éleveurs de zébus et des cultivateurs d’arachides. Si, aujourd’hui, j’ai fait des études supérieures, ce n’est pas parce que je voulais devenir chercheur, mais plutôt parce que je voulais me donner toutes les chances de ne pas cultiver des arachides. En effet, comme on dit au Québec, cultiver des arachides, c’est travailler pour des « peanuts ».

Mon père et ma mère ne sont jamais allés à l’école, mais mon père avait son truc pour nous intéresser aux études. Il nous faisait tellement travailler dans les champs d’arachides que l’ouverture des classes nous semblait être le début des grandes vacances. Quand Papa était content, il nous disait : «Travaillez bien à l’école les enfants, un homme a besoin de se cultiver.» Et, quand ça ne faisait pas son affaire, il ne se gênait pas non plus pour nous dire : « Je n’ai rien contre l’école, mais les champs ont besoin d’être cultivés.» Et on repartait se taper deux heures de travaux champêtres avant le souper. Cependant, même si papa ne savait pas lire, il disait souvent que les illettrés étaient les aveugles des temps modernes et qu'il ne voulait pas, de son vivant, voir son fils ou sa fille souffrir de ce handicap.

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Dans notre maison familiale, les animaux (moutons, zébus, ânes, chèvres, poules, chevaux) ont toujours côtoyé les humains. Le veau dans la chambre, l'âne dans la cuisine, les poules sous le lit sont des scènes de vie presque anodines chez les Diouf. Jusqu'à l'âge de 15 ans, j'étais berger. Je parcourais la savane pendant la saison des pluies avec les animaux à la recherche de pâturages. Cette vie de berger durait jusqu'à l'ouverture des classes et, même après la reprise des cours, je reprenais le bâton de berger pendant les jours de congé. Les rapports entre les Sérères et leurs vaches sont proches de l'adoration. Le zébu est un «dieu au museau humide », un animal qu'on ne tue que pour célébrer un mariage ou des funérailles, mais dont la bouse est très prisée comme fertilisant. De temps en temps, les hyènes faisaient une irruption nocturne dans les troupeaux et le carnage était difficile à supporter le lendemain. Aussi, pour protéger les animaux, on était parfois obligé de passer la nuit à côté des troupeaux.

Aujourd'hui, même si la plupart des Sérères se réclament de la religion musulmane, leur culture renferme une forte dose d'animisme. Les Sérères croient profondément à la sorcellerie et aux forces de la nature. Ils pratiquent aussi les rituels de chasse, les danses de la pluie, le totémisme, la circoncision et l'initiation des jeunes garçons. De tous les enseignements que j'ai reçus pendant mon initiation, le plus important reste le répertoire de chansons initiatiques du pays des Sérères : des chansons dont certaines trouvent leur origine dans la fondation du pays. Aujourd’hui, même loin de mon pays et de la culture des miens, je perpétue cette tradition sur les rives du Saint-Laurent. Il m'arrive même d'enseigner une de ces chansons aux enfants du Bas-du-Fleuve lors de mes passages dans les écoles.

De la savane à la neige

Avant de venir au Canada, j’ai fait une maîtrise et une attestation d'études approfondies à la faculté de sciences de l'université de Dakar. Par la suite, j’ai obtenu une bourse pour faire un doctorat en océanographie au Québec. Je n'étais pas le premier à quitter la famille pour les pays froids : mon frère N'dane a fait son diplôme d'ingénieur en Tchécoslovaquie et un troisième cycle en Belgique. Avant mon départ, j'ai eu une semaine de cours intensifs

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sur le choc culturel et l'adaptation à la culture québécoise. Par contre, on avait omis de me parler du choc thermique. C'est ce que j'ai compris lorsque j'ai découvert l’hiver du Québec en robe africaine.

Un doctorat sur les adaptations au froid des poissons

Après avoir connu le choc thermique, j'ai commencé à me poser des questions sur l'hiver. Et plus je lisais sur le sujet, plus je m'intéressais à la physiologie de la résistance au froid chez les ectothermes. Finalement, j’ai décidé de faire ma thèse de doctorat sur les adaptations au froid chez les poissons. C'est après avoir soutenu ma thèse, cinq ans plus tard, que je me suis posé la question fatale : « Qu'est-ce que tu vas faire avec une telle spécialisation au Sénégal où il fait quarante degrés à l'ombre ? »

- Boucar Diouf

Source : http://spec.qc.ca/artiste/boucar-diouf

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2. Martin Matte

L’homme de famille

Ma blonde et moi, on est ensemble depuis l’âge de 15 ans et ça se passe bien, même si, comme tout le monde, on a des périodes qui sont meilleures que d’autres.

Je ne parle jamais de ma vie privée. Je ne fais jamais de photos avec ma famille, par exemple. Pourtant, je me livre beaucoup sur scène. C’est même parfois très intime, mais, comme c’est sous le couvert de l’humour, personne ne distingue ce qui est vrai de ce qui ne l’est pas.

J’ai tout ce qu’il me faut. Je gagne bien ma vie, j’ai une belle famille, des enfants. Je suis bien. Malgré ça, je ne suis pas toujours heureux. Il n’y a pas de recette. Je cherche beaucoup et rien ne vient facilement même si, en vieillissant, on sait mieux ce qu’on veut. Par exemple, je ne veux plus faire huit choses en même temps. Mon spectacle Condamné à l’excellence a pris cinq ans de ma vie et, à un moment, j’en ai fait trop et je me suis brûlé. Je ne veux plus ça. Je travaille sur Les beaux malaises (TVA) à temps plein depuis trois ans. Ça me permet d’avoir des horaires respectables. Et ça me donne beaucoup de bonheur. À cause de la qualité de vie, de l’écriture, du défi, de la fierté de réussir à créer une série comme celle-là.

Je travaille fort, je suis exigeant envers moi-même et envers les autres. Des fois, j’aimerais ça être plus fin avec mes enfants, avec les gens que je côtoie dans mon travail. Mais je suis impatient, et je ne suis pas fier quand je me fâche. Je crois qu’on peut s’améliorer un petit peu à gauche et à droite, mais qu’on reste fondamentalement le même qu’à 20 ans. J’apprends donc à

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gérer cette impatience, j’essaie d’être la meilleure personne possible pour moi et pour mon entourage. J’espère être un bon père – je pense que je le suis. Avec mes forces et mes faiblesses.

Le gars fier

J’ai une grande affection pour la société québécoise. J’aime ce que l’on est, ce que l’on fait. Ce qui m’énerve, c’est le côté colonisé qu’on sent encore. Le côté « né pour un petit pain ». C’est comme dans notre ADN. Exemple : dans les Alpes, un Français me demande si je suis bon en ski. « Pas mal », que je lui réponds. « Et vous ? » – « Je suis top. J’ai fait tous mes niveaux. » Moi aussi, j’ai fait tous mes niveaux, mais je lui ai répondu que je me débrouillais…

J’ai été élevé dans un petit bungalow à Laval. Mon père avait son entreprise et, à une époque, il faisait des sous. Je me suis fait insulter à l’école parce qu’on roulait en Cadillac. Ça devait être génétique, les enfants se faisaient dire par leurs parents : « Regarde le crosseur, il a un gros char. » Tu n’es pas une moins bonne personne parce que tu as des sous. Bill Gates, un des hommes les plus riches du monde, est aussi l’un des plus grands philanthropes de la planète. Je ne dis pas qu’il faut faire de l’argent. Mais il n’y a pas de mal à ça non plus.

Ce gros tabou nous a empêchés de nous épanouir. C’est pour casser ça que je montais sur scène en disant que j’étais le plus grand humoriste de la planète. C’était de l’humour, évidemment. Mais être fier de soi comme médecin, comme libraire, comme charcutier, c’est beau, je trouve. Moi, je suis heureux quand je suis fier d’un épisode bien écrit, bien fait. Et quand je prends le métro à Londres et que les rames sont signées Bombardier.

L’amoureux des arts

Je lis tout le temps. Des romans, en général. En ce moment, c’est Le royaume, le dernier Emmanuel Carrère. Avant ça, j’ai lu Tag, de mon ami Ghislain Taschereau. Un Baricco aussi, d’une grande poésie, d’une beauté telle que je me dis que s’il me reste 1 % de ce que j’ai lu, pour trouver le mot juste, ce sera bien.

Je suis un passionné de peinture. Les classiques, mais surtout l’art contemporain. Des artistes d’ici comme Marc Séguin, Corno. Et Jean-Pierre Lafrance, pas très connu, mais que j’adore. J’aime beaucoup l’abstrait, les couleurs, l’énergie qui se dégage d’une toile. J’en ai acheté quelques-unes. Par exemple, une œuvre de Daniel Grenier (des défunts Chick’n Swell), qui

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est l’un de mes amis. Des Marc Séguin, j’en aurais bien trois ou quatre. Mais j’y vais avec parcimonie ; c’est une question de budget aussi…

Quand je suis assis chez moi devant une belle toile, je l’admire, ça m’apaise. La musique, c’est la même chose. Toute œuvre m’émeut. Il m’a fallu du temps avant d’assumer qu’il y a quelque chose de très beau et de très noble dans l’humour aussi. Un musicien, un humoriste, un chanteur, un peintre expriment quelque chose. C’est vraiment proche, finalement.

Le créateur

Douze émissions des Beaux malaises, c’est une année de travail. Six ou sept mois d’écriture, les tournages, les montages. Le plus beau défi n’est pas de le tourner ou de le monter, c’est d’écrire 25 pages par semaine et que ce soit drôle. Parfois, j’écris 10 versions d’un épisode. Si quelqu’un me dit qu’il a été touché mais qu’il n’a pas ri, pour moi, c’est un échec.

Je m’intéresse à la politique et à ce qui se passe dans le monde, mais je n’ai pas envie d’écrire là-dessus. Ce qui m’allume, c’est la chicane entre toi et ta blonde au sujet des enfants, le travail, la vie de fou qu’on mène. Je parle de ce qui m’émeut et me touche, mais je cherche à aller le plus loin possible. Et ça m’énerve que quelqu’un décide que je ne peux pas dire ci ou ça à la télé. Alors je le dis quand même. Pas pour baver, mais pour prouver que c’est possible, que les gens sont capables d’en prendre et d’en rire. J’ai écrit un épisode sur le sexe handicapé. Le jour de la diffusion, j’ai reçu 6 000 messages. Positifs dans leur immense majorité. Alors…

Le bienfaiteur

Mon frère Christian est devenu traumatisé crânien à la suite d’un accident de voiture. Notre famille a beaucoup souffert du manque de ressources de répit et d’hébergement. La Fondation Martin-Matte est issue de cette souffrance. Mon frère est passé par 19 maisons d’accueil en 20 ans. Le but ultime de la Fondation Martin-Matte était de lui offrir un milieu de vie. À lui et à d’autres. Des traumatismes crâniens sévères, il y en a 10 par jour au Québec. Et un jeune homme de 22 ans qui, après un accident d’auto, se retrouve dans un CHSLD pour le restant de ses jours, c’est dégueulasse.

Mais le système de santé ne suffit pas aux besoins. Nous avons recueilli des millions de dollars depuis neuf ans. Une troisième Maison Martin-Matte –après celles de Laval et de Sherbrooke – ouvrira ses portes ces jours-ci à

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Blainville. Deux autres devraient s’ajouter dans l’avenir, à Québec et Trois-Rivières. On offre aussi un gros programme de répit pour les familles, des camps, des activités. La Fondation ne fait pas tout de A à Z, mais elle est un acteur important. Pour la Maison de Blainville, par exemple, on s’est engagés pour un million de dollars. Disons que ça fait bouger les affaires…

Je donne aussi une partie des ventes de billets pour mes spectacles à la Fondation. Au départ, je n’avais pas le courage de demander de l’argent aux spectateurs. Puis, un jour, j’étais à Wilfrid-Pelletier pour 10 soirs, et je me suis lancé. J’ai demandé aux gens qui le désiraient de donner un petit quelque chose. Je me suis ramassé avec tellement de monnaie, c’était fou ! Les techniciens m’aidaient à mettre ça dans des sacs et à tout transporter jusqu’à ma voiture. On roulait les sous dans la cour chez nous, ma mère venait nous aider. Alors ma blonde a appelé Garda, qui a accepté de sécuriser tout ça. On a recueilli 200 000 $ en un peu plus d’un an de tournée.

Je préside chaque conseil d’administration de la Fondation, j’anime tous les évènements – le souper annuel, le tournoi de tennis –, je vais chercher les chèques. Ça me prend une dizaine d’heures par semaine. J’aimerais que, d’ici un an ou deux, quelqu’un d’autre prenne la présidence. Je resterais porte-parole et membre du C.A.

Cette fondation, c’est un petit côté de ma vie dont je suis bien fier.

- Martin Matte

Source : Martin Matte: sans malaise, 9 déc. 2014, http://fr.chatelaine.com/societe/martin-matte-sans-malaise/ (adaptation)

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1 entrevue Zinedine Zidane

Psychologies magazine : Pourquoi avez-vous accepté d’accorder une interview à Psychologies magazine alors que toute la presse vous réclame ?

Zinédine Zidane : Parce que je le lis, donc ça m’a paru normal d’accorder cette interview. Enfin, je dois vous avouer que c’est mon épouse qui l’achète et c’est surtout elle qui le lit. Ça l’intéresse pour l’éducation des enfants… pour la vie. Tout passe par la psychologie, non ?

P : Alors, ça vous fait quoi d’être un jeune retraité ?

ZZ : Attendez, pas encore ! Je ne vois pas de quoi vous parlez. [Il rit]. Il reste encore un truc important à jouer ! On en reparlera.

P : Est-ce qu’il y a une chose que vous rêviez de faire et que vous allez pouvoir réaliser quand vous aurez quitté le foot ?

ZZ : Oui. Aller dans mon pays d’origine avec mon papa. Voilà. C’est une chose qui me tient à cœur et que je réaliserai. L’emmener là où il a grandi, dans le village de Bedjaï, dans la montagne, où il était gardien de moutons.

P : C’est ce genre de réponse qui fait que les gens aiment la personne que vous êtes avant d’admirer le joueur de foot. Vous êtes conscient que tout le monde vous adore ?

ZZ : Je sais que les gens ont l’impression que je suis resté normal et c’est ce qui leur plaît. Ils me le font comprendre quand ils me croisent dans la rue. Ils aiment ce que je fais au foot, mais ils aiment aussi que je sois resté simple. J’ai la chance de jouer un petit peu mieux au foot que les autres, ce n’est pas une raison pour me prendre pour quelqu’un d’autre. Je reste celui que j’étais. Mes parents m’ont élevé comme ça, ils m’ont appris à être entier, honnête. Jamais je ne les en remercierai assez.

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P : Vous venez d’un quartier défavorisé de Marseille. Comment expliquez-vous que vous vous en soyez sorti, contrairement à d’autres gamins qui jouaient sans doute aussi bien au foot ?

ZZ : En grande partie grâce à ma famille. Avant d’être footballeur, j’étais un petit garçon aimé, protégé de tous parce que j’étais le dernier d’une famille de cinq enfants. Je n’ai pas reçu de l’amour en paroles comme celui que l’on donne aujourd’hui aux enfants, mes parents n’avaient pas l’expression. Mon père ne m’a jamais dit « Je t’aime» et pourtant, il m’aimait plus que tout. Il me le prouvait en me protégeant.

P : De quelle façon ? Vous avez un exemple de sa protection ?

ZZ : Mes parents ne m’ont jamais laissé seul dans la cité. Jamais. Même quand ils allaient faire leurs courses au supermarché, ils m’emmenaient. Je n’étais pas content, mais ils m’y obligeaient. Et quand j’ai été sélectionné à 14 ans et que j’ai dû partir à Cannes, ils n’ont pas voulu que je reste au centre de formation où j’aurais été tout seul. Ils ont trouvé une famille pour m’accueillir. Mes frères et sœurs aussi ont été des exemples pour moi. Ils travaillaient tous, on a tous reçu les mêmes valeurs et on s’en est tous sortis.

P : Comment le foot est-il arrivé dans votre vie ? Qu’aviez-vous de plus que les autres ?

ZZ : Quand j’étais gamin, on était une dizaine de copains à jouer au foot ensemble tous les jours. Ce qui faisait la différence entre nous, c’est que moi, je n’avais que ça en tête. Mes copains aimaient beaucoup le foot, mais ils aimaient aussi aller au cinéma, sortir avec des copines. Moi, c’était le foot, le foot, le foot. Je ne réussissais pas dans mes études et je n’avais que le foot en tête. Je me suis dit : « Si je ne fais pas d’études, il faut que je fasse ça, mais il faut que je le fasse à fond. » J’avais compris que quand on veut vraiment quelque chose, il ne faut rien laisser au hasard, ne pas se laisser perturber par d’autres désirs.

P : Vous vous souvenez de votre premier ballon ?

ZZ : [Silence. Il réfléchit.] Non. Je ne crois pas que j’ai déjà eu de ballon à moi. Mais je me souviens de ma première paire de chaussures à crampons. C’est mon père qui me l’avait achetée. J’avais 11 ans et il avait économisé longtemps pour pouvoir la payer.

P : Vous retrouvez des sensations d’enfant quand vous jouez ?

ZZ : Pas tout à fait. Ça m’est passé ! [Il rit]. J’ai beaucoup de responsabilités. Surtout dans un club comme le Real de Madrid, on est sous pression, ce n’est plus un jeu. Jouer trois ans là, c’est comme en jouer dix dans une autre équipe.

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P : Avec vos enfants, vous jouez au foot, vous faites des heures supplémentaires ?

ZZ : Oui, je joue souvent. J’aime être avec mes enfants et ils aiment jouer au foot. Alors ça ne me change pas beaucoup, mais j’aime faire avec eux ce qui leur plaît à eux.

P : Vous êtes marié depuis longtemps avec la même femme…

ZZ : … Oui, nous nous sommes connus très tôt.

P : Vous avez toujours voulu avoir une famille nombreuse ?

ZZ : C’était obligatoire pour moi. Je viens d’une famille nombreuse, et avec mon épouse, nous aimons les enfants. Nous avons dû nous arrêter à quatre parce qu’elle doit subir une césarienne à chaque accouchement, mais sinon nous en aurions eu plus. Nous avons la chance d’avoir les moyens de pouvoir élever beaucoup d’enfants.

P : On a publié des chiffres sur les gains des joueurs de foot. Vous êtes le sixième mieux payé du monde. Vous n’avez pas mauvaise conscience vis-à-vis de vos parents ?

ZZ : Pas du tout. Ce n’est pas de l’argent que j’ai volé. Si on me le donne, c’est que je le mérite, même si beaucoup de gens font des choses beaucoup plus importantes que moi sur un terrain. Vous savez, quand mon papa ne gagnait pas grand-chose, personne ne nous a aidés, il s’est débrouillé tout seul et il a fait de ses enfants des hommes. Aujourd’hui, on récolte ce que mon papa et ma maman ont semé, c’est juste et je suis content pour eux.

P : Vous êtes croyant ?

ZZ : Je suis musulman, croyant – je pense qu’il y a quelqu’un là-haut qui a créé tout ça –, mais pas pratiquant. L’important, c’est ce qu’il y a au fond de nous. Si on regarde de près, les religions sont à peu près toutes les mêmes. L’important, ce sont les valeurs que l’on inculque plus que la pratique d’une religion.

P : Vous avez toujours été timide. Ça ne vous gêne pas ?

ZZ : Non, ça fait mon charme. [Il rit]. En fait, être timide m’a aidé. Quelquefois, il vaut mieux écouter et regarder que parler. Regarder et apprendre. Après, quand vous avez compris, vous pouvez prendre la parole. Il faut d’abord apprendre avant de prendre la parole.

P : Qu’est-ce qui vous ferait dire que vous avez réussi votre vie ?

ZZ : Si mes enfants pensent que j’ai été un bon papa.

Source : http://www.psychologies.com/Culture/Divan-de-Stars/Interviews/Zinedine-Zidane-Etre-timide-ca-m-a-aide-dans-la-vie

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1 biographieAlys Robi

Alys Robi est née Marie Albertine Alice Robitaille à Québec, le 3 février 1923 dans le quartier ouvrier de Saint-Sauveur. Elle commence sa carrière de chanteuse à l'âge de quatre ans en présentant des tours de chants lors de galas de lutte auxquels participe son père, pompier et lutteur, et dans des spectacles en plein air sur les Plaines d'Abraham. En 1930, elle présente son premier concert officiel au Théâtre Capitole à Québec, dans la revue « Ten Nights in a Bar Room ». Puis, elle chante aux stations de radio CHRC et CKCV 6 et gagne plusieurs concours d'amateurs. Parallèlement, elle prend des leçons de chant, de danse (dont à claquettes), de diction et de comédie, avec divers professeurs à Montréal.

Ascension fulgurante

En 1936, à l'âge de 13 ans, elle est engagée à Montréal, au Théâtre National, dans la troupe de Rose Ouellette. Sous sa direction, elle apprend le métier d'actrice pendant les 75 semaines que dure son contrat prolongé. En 1937, elle chante aussi à la station de radio CKAC-La Presse, à l'émission « La Veillée du samedi soir » aux côtés de vedettes comme Amanda Alarie et Gratien Gélinas. Elle entre dans la troupe de Jean Grimaldi et côtoie aussi les grands artistes burlesques de l'époque tels Juliette

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Petrie, Manda Parent et Olivier Guimond (fils), avec qui elle a une longue relation.

Elle continue sa carrière dans les cabarets montréalais et elle est remarquée à l'Esquire Club, en 1942, par le réalisateur Rusty Davis qui la présente aux chefs d'orchestre et arrangeurs Lucio Agostini et Allan McIver. Inspirée par l'actrice et chanteuse brésilienne Carmen Miranda, qu'elle a vue au cinéma, elle se spécialise dans la musique latino-américaine, afin de conquérir le Canada anglais…

C'est durant la Seconde Guerre mondiale que la chanteuse Alys Robi grimpe les échelons de la notoriété. La même année, elle enregistre « Tico, tico » qui lui apporte un succès énorme. Toujours pendant la guerre, elle anime une émission en français à la radio, appelée « Tambour battant » et effectue plusieurs tournées dans les bases militaires canadiennes.

Vers 1944, Alys accepte plusieurs contrats qui la mèneront en Europe. À Londres, elle remporte un succès en chantant à la BBC. La popularité de ces émissions permit à Alys de se faire connaître partout en Angleterre. Elle se rendit, par la suite, en France et chante de Paris jusque sur la Côte d'Azur. Elle revient à Toronto après des visites éclairs en Suisse et en Hollande. À ce moment de sa carrière, ses cachets dépassent 2 000 dollars CAD par semaine (une fortune à l’époque, où la plupart des travailleurs gagnent à peine cette somme en deux ans).

Puis, elle arrive à ses premiers enregistrements officiels, de grande qualité, pour RCA Victor avec l'orchestre de Lucio Agostini. Alys qui parle alors couramment le français, l'anglais, l'espagnol et l'italien, traduit elle-même la majorité des textes des versions qu'elle enregistre, aidée à quelques occasions par l'annonceur radiophonique Alain Gravel. En 1945, elle s'installe au Mexique durant quelques mois et travaille avec le célèbre compositeur Gabriel Ruiz.

Dans les années 1940, elle fait une tournée sud-américaine. Elle donne des concerts au Brésil, en Argentine, au Pérou et au Mexique. Ses émissions radiophoniques sont enregistrées et distribuées à la grandeur du globe. Alys Robi est l'idole des Américains et bientôt, Hollywood la convoitera.

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Aux États-Unis, elle côtoie les grands du métier, tels que Frank Sinatra, Dean Martin, Sammy Davis Jr., Nat King Cole, etc.

Auprès d'Agostini, second homme marié dont elle devient amoureuse, elle chante à des émissions du réseau anglais de la SRC et à l’émission « Sunday Night Show », à Toronto, où elle réside alors. Ses déplacements sont tellement fréquents entre Montréal, New York et Toronto, qu'elle nolise un avion de la BOAC (une compagnie aérienne britannique) pour son usage personnel.

La carrière d'Alys Robi s'oriente de plus en plus vers les États-Unis en 1946, lorsqu'elle s'installe à New-York. Lors de ses visites au Québec, elle est reconnue comme une vedette internationale. En 1947, elle est connue à Paris, Londres, New York, Québec, Montréal, Rio de Janeiro et Mexico. Pendant les années 1940, elle enregistre plusieurs disques et chante dans les cabarets chics de New York et, en 1947, va en Angleterre pour chanter sur le premier programme régulier au monde qui soit télévisé, à la BBC.

Alys Roby est, chronologiquement, « la première chanteuse québécoise (ou canadienne) de musique populaire » à mener une carrière internationale — en faisant abstraction d'Emma Albani, chanteuse lyrique. Malgré ce succès, Alys porte un énorme vide dans sa vie. Alors qu'elle est à l'étranger, elle s'ennuie de sa famille. Elle leur téléphone régulièrement et n'hésite pas à revenir à Québec entre deux contrats.

Après son séjour à Londres, elle retourne aux États-Unis, à Hollywood. Les studios de la MGM veulent Alys Robi comme nouvelle icône. Elle est sur le point d’entamer une brillante carrière cinématographique, mais Alys se sent faible. Elle souffre d'un trouble de l'humeur connu, à l'époque, sous le nom de maniaco-dépression. La MGM retire alors son contrat, car ils jugent inutile de poursuivre son travail.

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Arrêt brusque

En 1948, elle est victime d'un grave accident de la route. Elle doit également interrompre sa carrière à la suite d'une dépression nerveuse, qui s’ajoute à une rupture amoureuse, et se retrouver, à 25 ans, contre son gré, dans un hôpital psychiatrique de Québec, l'Asile St-Michel-Archange (aujourd'hui l'institut universitaire en santé mentale de Québec, le Centre Hospitalier Robert-Giffard).

Elle passe les cinq années suivantes dans cette institution. Elle y reçoit des médicaments, des traitements à l'insuline et des électrochocs. Après quelques années d'enfermement, les médecins décident de pratiquer sur Alys Robi une lobotomie (une opération au cerveau), intervention réservée aux maniaco-dépressifs, à l'époque.

En 1953, après avoir survécu à ces traitements radicaux, Alys Robi est libérée. Elle tente de reprendre sa carrière, mais elle reçoit un accueil mitigé du public, qui la croit à jamais affectée par la maladie mentale.

Remontée

Depuis un passage à La Rose Rouge, un club gay de Montréal, à la fin des années 1960, la première dame de la chanson retrouve un public qui fait d’elle une reine. Elle est relancée, récupérée dans les années soixante-dix par le milieu gay qui la porte aux nues.

Ce n'est qu'à la fin des années 1970 que la chanteuse Alys Roby regagne sa célébrité par la chanson-hommage « Alys en cinémascope » de Plamondon, interprétée par Diane Dufresne. Le monde du cabaret québécois l'honore en donnant le nom d'Alys à ses trophées annuels.

Quant à devoir vivre indigente et n'être surtout dorénavant qu'un « objet de curiosité», elle décide de se consacrer à la défense des droits des malades mentaux. En 1985, trente-trois ans après sa rémission, Alys Robi reçoit de la reine Elisabeth II, le Très vénérable Ordre de la Saint Jean et l'anoblit au rang de Lady pour avoir dignement soutenu cette cause.

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En 1989, Alain Morisod lui offre un album et une chanson sur mesure : « Laissez-moi encore chanter », qui lui permettent de lancer véritablement une seconde carrière.

En 1989, à la suite d'une rencontre avec l'auteur-compositeur-interprète Christine Charbonneau, celle-ci lui écrit une chanson sur mesure qui traite de la souffrance que la maladie mentale peut causer chez ceux qui en sont affectés. Charbonneau l'intitule « Un long cri dans la nuit » que Lady Alys chante en concert et pour la dernière fois, au Téléthon Jean Lapointe, en mars 2011. C'est le cheval de bataille de sa fin de vie. Elle en fait aussi le titre de sa dernière biographie.

Sa vie est, depuis lors, le sujet de plusieurs livres, de thèses universitaires, d'une pièce de théâtre et, en 1995, d'une série télévisée où le rôle d'Alys est confié à la comédienne Joëlle Morin et l'interprétation de ses chansons, à Isabelle Boulay. Finalement, le film « Ma vie en cinémascope » (2004), réalisé par Denise Filiatrault, raconte la vie exceptionnelle (avec la comédienne Pascale Bussières) de celle qui fut la « Céline Dion des années quarante».

Elle participe à deux spectacles de la Fierté gaie de Québec durant l'été 2005 ainsi qu'à un spectacle, en février, au bar Le Drague de Québec.

Elle meurt à l'âge de 88 ans, le 28 mai 2011, à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, à Montréal. Le public est invité à défiler devant son cercueil à Montréal, puis à Québec, sa ville natale. Elle est inhumée au cimetière Notre-Dame-de-Belmont auprès des siens, dont sa mère, Albertine Dussault, et son père, Napoléon Robitaille.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Alys_Robi (adaptation)