Web-documentaires - Guide de survie (Echantillon)

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A ceux qui pensent que le but n’est pas seulement de filmer le monde, mais surtout de l’améliorer pour les futures générations. Un tout grand merci du fond du cœur aux participants de ce livre et à ceux qui m’ont soutenu dans sa production.

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Voici un échantillon du livre "Webdocumentaires - Guide de Survie et Conseils Pratiques" Achetez une copie ici : http://www.lulu.com/spotlight/mlietaert Plus d'info ici (en anglais seulement): www.notsocrazy.eu

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A ceux qui pensent que le but n’est pas seulement de filmer le monde, mais surtout de l’améliorer pour les futures générations.

Un tout grand merci du fond du cœur aux participants de ce livre et à ceux qui m’ont soutenu dans sa production.

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Partenaires Officiels

MediaStorm

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6/ Webdocs. Guide de Survie

Table des MatièresTable des Matières > 6Préface > Patric Jean 9Introduction > 16Qui a participé à ce livre? 20

PARTIE 1: Guide de Survie

1 > Où Allons-nous? 27Webdocs - Cas d’étude 1 > 33

2 > L’Âge de la TV Connectée 35James McQuivey (Forrester) 35Tom Koch (PBS) 38Alexander Knetig (ARTE) 39

3 > Dix Tuyaux pour Webdoc 41Webdocs - Cas d’étude 2 > 45

4 > Narration Interactive 45Conseils - Caspar Sonnen 45Webdocs - Cas d’étude 3 > 53Webdocs - Cas d’étude 4 > 56Narration Transmedia - Caitlin Burns 58Désign d’Interaction - Vinay Venkatraman 62Webdocs - Cas d’étude 5 > 64Jeux Video - Marc Meurisse 65

5 > Constituer son Audience 69Webdocs - Cas d’étude 6 > 71Webdocs - Cas d’étude 7 > 75Comprendre les Réseaux Sociaux- S. Candler 76Webdocs - Cas d’étude 8 > 79Think Outside the Box Office - Jon Reiss 82Webdocs - Cas d’étude 9 > 85

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6 > Financer son Webdoc 87Webdocs - Cas d’étude 10 89Webdocs - Cas d’étude 11 92Réussir avec le ‘crowdfunding’ - D. Ringelmann 93

7 > L’Art du Pitching 97Webdocs - Cas d’étude 12 99Webdocs - Cas d’étude 13 102Comment pitcher un Webdoc? - Anne Vierhout 103

8 > TV et Journaux en question 103Tom Koch (PBS) 103Webdocs - Cas d’étude 14 109Alexander Knetig (ARTE) 110Mark Atkin (formerly SPS) 111Webdocs - Cas d’étude 15 113Andrew Devigal (New York Times) 115 9 > Créer sa Boite de Prod’ ? 119FWA webTV - Rob Ford 122

PARTIE 2: Webdocs en Détails

Prison Valley (Alexandre Brachet) 127Out My Window (Katerina Cizek) 136Collapsus (Femke Wolting) 144Montréal en 12 Lieux (Nicolas Saint-Cyr) 148Gaza Sderot (Arik Bernstein) 152From Zero (Stefano Strocchi) 160

Pages Web Utiles > 164

Table des Matières

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Introduction > Matthieu Lietaert @ Not So Crazy! Productions.

Chers Guerilla Webdockers ;)

Il y a des moments dans l’Histoire où tout semble calme et même ennuyeux... Il y en a d’autres où l’Histoire est secouée par une grande révolution... Ce que nous vivons actuellement est toutefois encore plus surprenant car nous vivons une double révolution!

Cette double révolution est sans précé-dent: d’une part, il y a la révolution numé-

rique qui a profondément modifié la façon dont nous recueillions et traitons les données; d’autre part, il y a la révolution Internet qui influence la façon dont nous diffusons ce contenu, dont nous créons des réseaux, et même la façon dont nous finançons nos projets via le ‘crowdfunding’. Ces deux révolutions ont eu des répercussions immédiates sur la production audiovisuelle et, selon l’avis de nom-breux, nous n’en sommes qu’au début!

De plus, les nouvelles technologies nous permettent de développer des webdocs et des projets cross-média qui peuvent déclencher des débats de société comme jamais auparavant. Si vous cherchez des conseils afin de développer vos documentaires ou reportages pour le web, ce livre est définitivement pour vous. !

Pensons un instant à la rapidité (et parfois l’absurdité) de ces récents changements: Nous utilisons des e-mails depuis seulement 15 ans et aujourd’hui 170 millions d’emails sont envoyés... par minute! Les téléphones portables sont devenus populaires à la fin des années 90. Qui pourrait encore s’en passer une décennie plus tard? Le premier appareil photo numérique a été commercialisé en 1991 par Nikon, équipé par Kodak avec un capteur de 1,3 mégapixels... en 2008, le Canon 5D introduisait le capteur full-frame.

En 2005, l’avènement de Youtube a démontré qu’il y avait une

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demande énorme de consommation et de production de média sur Internet. En 2011, on compte en moyenne 10 nouvelles video télé-chargées sur Youtube par seconde, soit presque 1 million par jour! Blogger a quant à lui été lancé en 1999 par la personne qui sept ans plus tard lançait Twitter. En 2011, pas moins de 100.000 tweets sont envoyés par minute! Enfin, Facebook existe depuis 2004 et compte 600 millions de membres, soit plus ou moins 10% de l’humanité...

La question qu’il faut donc se poser est de savoir comment utiliser ces outils au mieux pour la création de nos films. Ceci ne veut pas dire que c’est la fin du film documentaire linéaire de 52 minutes ou de 90 minutes!! Pas du tout. Toutefois, il y a de nouvelles possibilités et il ne tient qu’à nous d’apprendre à surfer sur cette vague.

Tout en développant mon film “The Brussels Business” et sa contre-partie sur le web “We R Democracy”, un besoin s’est fait sentir de trouver des réponses à certaines questions. J’ai alors pensé qu’un livre pouvait être utile à toute personne qui comme moi cherchait à produire son premier webdoc. N’est-il pas tout simplement fascinant de savoir que notre public peut interagir avec notre contenu? De créer des fora de discussion et des communautés autour de des thématiques sociales que nous traitons?

De puissants outils sont aujourd’hui disponibles! A nous de bien les utiliser pour participer à la construction du monde que nous voulons laisser aux générations futures.

Basé sur des entretiens avec certains des principaux experts et auteurs de webdocs, ce livre est conçu comme une “boîte à outils” ou plutôt un “guide de survie” dans la jungle d’Internet. J’espère que vous trouverez des idées pertinentes et des conseils pratiques.

Faites-nous savoir quand votre propre webdoc est sorti ! Envoyez-nous vos commentaires, questions, et inscrivez-vous à notre news-letter pour recevoir des mises à jour de ce livre! Www.notsocrazy.eu

Mesdames, Messieurs, il ne me reste plus qu’à vous proposer de vous relaxer, d’attacher votre ceinture de sécurité ;) et de vous sou-haiter une excellente lecture!

Matthieu

Introduction

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Comment utiliser ce livre?

Les information que vous trouverez dans les pages suivantes sont destinées aussi bien à des professionnels chevronnés du film tra-ditionnel, à des journalistes qu’à des étudiants dans les domaines variés de la communication. Vous pouvez lire ce livre de A à Z pour trouver des idées à intégrer à votre projet , ou vous pouvez picorer par-ci par-là en fonction de ce que vous avez besoin.

Vous remarquerez qu’à part les longues interviews avec des experts, j’ai souvent sélectionné un paragraphe ou deux. Chaque paragraphe comporte un idée cruciale et nous vous conseillons de bien réflé-chir à chacune d’elles, de voir comment cette idée pourrait ou non s’articuler dans votre projet. Je suis convaincu que quelques mots sages peuvent offrir des conseils précieux qui vous feront économi-ser temps, énergie et argent pour atteindre votre objectif.

Répartition des chapitres

Ce livre comporte deux parties. La première partie est un “guide de survie” qui offre des conseils pratiques sur des thèmes très précis comme le financement, l’audience, le pitching (présentation sur un marché), etc. 15 cas d’étude y sont brièvement proposés. La deu-xième partie propose de plus longs entretiens avec les producteurs et/ou auteurs de six webdocs reconnus mondialement.

Le chapitre 1 propose une réflexion générale sur l’état de la situa-tion et sur la direction que les webdocs pourraient prendre demain. Le chapitre 2 analyse comment la TV connectée va affecter la manière dont nous produisons et regardons des films. Le chapitre 3 rassemble 10 conseils fondamentaux pour la produc-tion de votre webdoc afin d’augmenter vos chances de succès.Le chapitre 4 porte un regard plus en profondeur sur les nouvelles formes de récit digital, en regardant du coté du Transmedia, du design interactif et de l’industrie du jeu video.

Le chapitre 5 traite du rapport avec l’audience. Le web permet en effet aux cinéastes de rentrer en communication avec leur public comme jamais auparavant. Les outils disponibles doivent cependant être maniés avec précaution...

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Le chapitre 6 aborde l’un des problèmes fondamentaux derrière la production de webdocs: le financement. Où trouver des sources de financement alors que les TV se tâtent encore à investir sur le net? Quel est l’importance des partenariats? Comment augmenter les chances de succès avec le ‘crowdfunding’?

Le chapitre 7 vous donne quelques suggestions sur la façon de présenter votre webdoc à de potentiels financiers lors de festivals du film, aux TV et à d’autres partenaires.

Le chapitre 8 donne la parole aux commissioning editors qui ex-pliquent comment l’industrie des media est en mutation et ce qu’ils recherchent dans leur travail de prospection de nouveaux talents.

Le chapitre 9 souligne dix idées centrales à garder à l’esprit si vous voulez créer votre société de production webdoc

Dans la deuxième partie de cet ouvrage, vous trouverez des entre-tiens détaillés sur certains des webdocs les plus primés au monde: Gaza Sderot, Prison Valley, Out My Window, Collapsus, From Zéro, Montréal en 12 lieux. Nous avons également ajouté tout au long de cet ouvrage une sélection d’environ 15 Webdocs, présentés briè-vement mais non moins pertinents. Cette sélection a été faite en association avec Webdocu.fr

A propos de l’éditeur de livre

Matthieu Lietaert travaille actuellement sur “We R Democracy” (avec Jamie Balliu) un projet cross-média où les spectateurs deviennent lobbyistes en ligne (Prix du Meilleur Projet Cross-Media à Sunnyside 2010 & sélectionné au Power to the Pixel Pitching 2011). Il est lié au docu-thriller “The Brussels Business” (co-réalisé avec Friedrich Moser) sur le lobbying en Europe (co-production avec ARTE / ZDF, RTBF et ORF). Titulaire d’un doctorat en sciences politiques, Mat-thieu a créé la Not So Crazy! Productions, basée à Bruxelles où il travaille comme producteur, réalisateur et consultant pour les écoles de cinéma sur les techniques de marketing, de pitching et le cross-media. Contact et info: www.notsocrazy.eu

Introduction

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2 >L’âge de la TV connectée_ Nous commencerons ce deuxième chapitre par une interview sur le phénomène de cette « TV connectée » qui atteindra rapidement nos foyers. J’ai pensé qu’il était important de donner quelques clarifica-tions quant à l’avenir de la télévision. En fait, alors que l’on a regardé la télévision de manière plus ou moins constante ces 60 dernières années, les choses sont aujourd’hui en train de changer très rapide-ment, et l’interactivité – avec les téléspectateurs aussi bien qu’avec le contenu en lui-même – devient un élément clé dont le producteur d’un webdoc doit être conscient. Cette interview est suivie par les points de vue de Tom Koch (PBS) et d’Alexander Knetig (ARTE).

POV: James McQuivey (Forrester)

(James McQuivey, Vice-President @ Forrester Research)

Quels sont les changements apportés par cette télé-connectée?Une fois que la vidéo a atteint une qualité suffisamment élevée, les gens se sont rapidement habitués à l’idée qu’ils pouvaient contrô-ler ce qu’ ils regardaient et quand ils le regardaient. Ceci est fort différent du monde traditionnel de la télévision, qui vous dictait vos programmes. Ce qu’Internet ne fait pas, c’est placer le contenu à l’endroit où vous voulez le regarder. Les gens préfèrent encore regar-der des vidéos sur un téléviseur, raison pour laquelle ils en achètent un grand et arrangent le reste de la pièce autour. C’est de là que vient la télévision connectée.

Car cette dernière utilise Internet pour diffuser l’émission choisie, au moment choisi, sur l’appareil choisi. C’est vraiment plus réfléchi qu’un téléviseur traditionnel. Pour des films documentaires, cela crée des opportunités qui n’existaient pas jusque-là. Par exemple, un télédiffuseur ne peut acheter qu’une partie des documentaires

Chapitre 2 : L’Âge de la TV Connectée

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présents sur le marché, à cause d’un budget et d’un temps limités. Il ne peut pas vraiment informer le spectateur sur le fait qu’ailleurs, il existe beaucoup d’autres documentaires qui pourraient les intéres-ser. La TV connectée peut utiliser les outils d’Internet tels que les réseaux sociaux, et les appareils de découverte d’algorithme comme ceux utilisés par des sites Web au détail tels qu’Amazon. Ainsi, le public peut trouver des documentaires qui l’intéressent et le produc-teur peut trouver un public. Ce qui ne signifie pas pour autant que nous ayons atteint le potentiel maximal de la TV connectée, mais il y a là en tout cas un potentiel immense pour les producteurs de films documentaires.

Comment les télédiffuseurs s’adaptent-ils – ou comment devraient-ils s’adapter – à ces changements ? La BBC est une des rares exceptions. Elle a en effet déjà rendu très activement son contenu disponible à partir de toutes sortes de télévisions connectées. Bien sûr, la BBC est unique en cela qu’elle ne doit pas s’inquiéter de la perte de publicité entraînée par l’emploi de télévisions connectées au lieu d’écrans traditionnels. La plupart des autres télédiffuseurs dans le monde se préoccupent beaucoup de ça. Cela étant, à long terme, ils doivent arrêter de penser que les clients se contenteront encore de l’accès traditionnel à leur contenu. Car ils ne le feront pas. Internet est trop puissant et, de même qu’il y est parvenu avec la musique, les journaux et les autres formes de média, il va agir sur la vidéo, ce qui va également forcer les télédiffu-seurs à revoir entièrement leur stratégie commerciale.

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5 > Constituer son AudienceCe chapitre concerne ce que je considère comme l’élément le plus important d’un webdoc. À mon sens, ce qui est incroyable avec Internet, c’est qu’il rapproche le cinéaste du public. Et ce qui est essentiel à comprendre, c’est que sur la toile, le public est encore plus imposant qu’il ne l’était à la télévision. Votre public est proba-blement l’une des ressources les plus importantes que vous ayez en termes de rétroaction, de stratégies de diffusion, et de stratégies de financement. La dictature du public n’est pas seulement une idée lointaine... Ce que je veux dire, c’est que si un cinéaste apprend à établir une communication réciproque avec son public, cela ouvre des possibilités encore jamais explorées ! Pensez-y, votre public est juste là, désireux d’en savoir plus sur vous et vos projets...

Concentrez-vous sur le timing et le publicLes stratégies marketing classiques sont encore utilisées au-jourd’hui. Mais désormais, l’accent est mis sur le choix du projet et sur sa mise en relation avec le public. Par exemple, nous avions un projet sur le suicide, et nous avons décidé de le diffuser un jour dédié à la prise de conscience de ce problème, afin de contribuer au dialogue. La notion de timing est très importante, tant dans le processus d’édition que pour la diffusion du film.

La deuxième chose, c’est que nous essayons de partir du point de vue du public, non du nôtre. Les projets interactifs sont vus et joués principalement par des gens de 20,30 ans car ils sont plus souvent connectés, souvent au travers de réseaux sociaux, et ils engagent plus volontiers le dialogue autour d’un projet. Nous essayons donc de suivre ce public sur notre projet suivant, au lieu d’en chercher un nouveau à chaque projet. C’est comme ça que vous construisez une relation à long terme avec votre public.

(Hugues Sweeney, Producteur Web @ ONF)

Chapitre 5 : Constituer son Audience

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Ne protégez pas votre matériel en ligne

Nous traversons une révolution absolument épique en ce domaine, pour l’instant. Nous avons récemment reconçu notre site Web, afin de permettre aux gens de s’inclure dans nos projets. Nous avons donc décidé de les rendre accessibles gratuitement. C’est désor-mais la stratégie de Médiastorm, et c’est efficace car ça nous fait une sacrée pub. Ça a été un très grand succès pour nous. Bien sûr, la diffusion de l’information en bouche à oreille grâce à Twitter et Facebook a été totalement phénoménale pour nous. Ce n’est pas seulement parce que ça nous permet d’attirer plus de personnes, mais surtout parce que ça permet d’attirer les bonnes personnes. C’est incroyable de voir ça.

(Brian Storm, Directeur @ Médiastorm)

Apprenez à connaître votre public!

Un créateur de webdoc est également un concepteur d’expériences interactives, et il doit comprendre comment les gens vont se com-porter sur leur site Web.

Vous devez absolument savoir qui va faire partie de votre public! Autrement, comment diable allez-vous réussir à concevoir quelque chose pour eux et à le leur faire sa-voir ? Vous devez vous assurer qu’une fois qu’ils seront là, ils ne vont pas s’échapper rapidement pour aller voir ailleurs.

Si vous ne comprenez pas ça, ce que vous tenterez échouera proba-blement. Chez Crossover, nous nous efforçons de concevoir l’expé-rience de l’utilisateur et de mettre celui-ci au centre de tout.

(Mark Atkin, Directeur @ Doc Campus)

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Webdocs - Cas d’étude 6 >

La vie à sac_

La vie à sac comprend quatre portraits de personnes miséreuses qui ont bénéficié des actions de Médecins du Monde. Le concept : ramassez le sac d’un des personnages. Vous pouvez alors sélec-tionner des objets individuels et découvrir une partie de l’histoire de son propriétaire. Les premières images ont été diffusées sur la chaîne Toute l’Histoire (AB Group), en tant que partie de l’événement spécial « au cœur de l’Histoire Humanitaire », dédié aux 30 ans de Médecins du Monde.

Par: Andrea Rawlins & Charles Henry Frizon

Réalisateurs : Solveig Ans-pach & Karima Hamzaoui

Photographe : Diane Grimo-net

Production: CAPA Entreprises (pour Medecins du Monde)

http://www.lavieasac.com/

Chapitre 5 : Constituer son Audience

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Prison Valley (Alexandre Brachet)* Alexandre Brachet est e-producer @ Upian, l’un des leaders dans le monde du Webdoc. Il a produit des projets qui ont révolutionné le secteur tels que La Cité des Mortes, Thanatorama, Gaza-Sderot, et le très primé Prison Valley. Http://www.upian.com

Comment on commence un webdoc, selon toi?

La premier chose c’est être capable de dire ce qu’est un bon sujet web. Ce qui est loin d’être simple. Il y a deux choses difficiles à dissocier mais extrêmement importantes. D’une part la relation entre le producteur et le sujet et d’autre part la capacité du sujet à être un bon sujet web.

Et qu’est ce qui fait un bon sujet web?

Je n’ai pas de grille précise, mais c’est du feeling. Est-ce que ça colle avec les attentes des internautes et mes propres attentes? Ca va se jouer très rapidement sur la capacité de l’équipe à se proje-

Webdocs en détails : Prison Valley

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ter dans l’interactivité, de comprendre que le sujet est bon, que le traitement que les auteurs en font est adapté à internet et, en plus; immédiatement, il y a une intuition sur le potentiel interactif. Le meil-leur exemple de ça, c’est Gaza Sderot. La notion de synchonicité s ‘exprime en quelques minutes dans la tête du web designer et tout d’un coup ça prend tout son sens. Il faut aussi se rendre compte que tous les sujets ne se prêtent pas à la participation, parfois c’est la contemplation qui prime et sont donc plus destiné à la TV ou au cinéma. C’est une alchimie extrêmement fine.

Enfin, il y a la capacité d’un sujet à toucher à la fois le producteur et des diffuseurs. Ce qui m’a fortement interpellé dans Prison Valley c’est de traiter de la question du capitalisme hardcore et ultra-violent qui va jusqu’à faire de l’argent sur les prisonniers. Les deux auteurs voulaient explorer de nouvelles formes de récit et explorer l’inter-net. Aussi l’un des deux, Dufresne, voulait rentrer en contact avec l’audience et il vient naturellement vers l’internet.

Un bon sujet c’est aussi de bons auteurs et une bonne équipe. Un bon webdoc, c’est autant le sujet que l’équipe qui l’amène. Au plus ils respirent l’internet, au plus ce sera facile...

Comment ça c’est passé avec ARTE au début?Ca n’a pas été simple! Au début on a eu des remarques de diffu-seurs classiques et justifiées: réussira-t-on à capter les internautes européens? Justifiez le fait que ça touche l’Europe? Des projets sur les prisons on en a produit beaucoup! Etc. Tu te retrouves donc dans des relations de négociation avec des diffuseurs classiques. Pour moi, il y a des sujets, tels que l’agressivité du capitalisme et d’autres qu’il faut travailler régulièrement à la TV et sur le Net.

Selon toi, que peut on faire avec l’interactivité qu’on ne pourrait pas faire sur d’autres écrans?Il faut très vite glisser vers la question de la place qu’on veut donner à l’internaute et comment on va lui faire ressentir l’interaction. Pour le moment je travaille beaucoup sur cette notion de ressenti.

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L’interaction ce n’est pas uniquement du « click click click » ! Ca peut être une expérience sensorielle ou émo-tionnelle. Ce qui va compter c’est vraiment l’histoire qu’on va raconter et comment on va la raconter.

Dans Gaza Sderot, l’internaute crée son propre parcours et c’est un click qui est très doux. On ne parle même pas de click, ce n’est qu’un mouvement de souris et on est dans la sensation.

C’est quoi un bon format web?Beaucoup disent que l’attention des internautes est très courte. C’est sûr qu’on est pas devant un écran de cinéma et il faut le garder en background. Mais personne n’a les vraies durées de consultation des gens à la TV non plus. Sur Prison Valley on a une moyenne de 12’30’’ et sur Gaza Sderot on était à 8’30’’ et ce sont des durées tout à fait comparable à celles de la TV. Et je parle d’une moyenne prenant en compte les milliers d’internautes qui sont arrivés là mais sont partis tout de suite car ils s’étaient trompés d’endroit.

Un autre chiffre parlant sont les 25% qui vont jusqu’au bout. La rela-tion via email et le fait qu’on les relançait après 10 jours a très bien fonctionné par exemple. Je pense que cette relation interpersonnelle avec le programme est vraiment unique à Internet.

Webdocs en détails : Prison Valley