V&S Mag Halloween 2014

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Le V&S Mag revient après 2 ans d'absence avec un numéro spécial Halloween ! Bonne lecture !

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LIVRES10 L’Étrange cabaret

12 Les Halliennales

15 Bérénice

16 La Boîte de Schrödinger

18 L’Arbre d’Halloween

20 Bird Box

21 Déchirés

22 Half Bad

23 Philtres et Potions des sorcières

DÉCO ET CUISINE26 Décorer une fenêtre

28 Tuto Jack O’Lantern

30 Recettes au potiron

PSYCHO ET JEUX34 L’Hallowscope de Siana

36 Mots fléchés et mots croisés

38 Psychotest : Quel monstre êtes-vous ?

04 Les origines d’Halloween

06 Le bestiaire de l’imaginaire : Le loup-garou

L’ÉDITO2 ans. Il s’est écoulé 2 ans depuis notre dernier V&S Mag. Ça a l’air d’une éternité, mais c’est passé comme en un battement d’aile.

L’arrivée de nouvelles recrues dans l’équipe au printemps nous a donné un regain d’énergie, comme un coup de fouet ! Le sang neuf, il n’y a que ça de vrai pour dynamiser les choses !

Ce Mag, c’est comme un voyage d’intégration, un projet commun, concret, avec un sujet, des contours, des dates posées, qui permet de mieux se connaître et de devenir un ensemble cohérent.

Je suis très fière des personnes qui font aujourd’hui partie à part entière de V&S, qui se donnent toujours au maximum de leurs possibilités et qui, au quotidien, partagent avec moi et les autres membres de l’équipe leur grain de folie, leurs joies, leurs peines…

Pendant l’élaboration de ce Mag, les idées ont fusé, on a beaucoup ri et beaucoup travaillé et j’espère que le résultat vous plaira et vous fera sentir tout le plaisir que nous avons pris à le faire.

Voici donc un nouveau V&S Mag spécial Halloween !

Je tiens à remercier Hélène Larbaigt qui a accepté de nous offrir cette magnifique illustration qui se trouve en couverture ! Elle est sublime et correspond parfaitement à l’ambiance Halloween.

Enfin, je vous remercie tous de nous lire régulièrement et j’espère que ce nouveau V&S Mag ne vous décevra pas !

Bonne lecture !

Exécutrice

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PSYCHO ET JEUX34 L’Hallowscope de Siana

36 Mots fléchés et mots croisés

38 Psychotest : Quel monstre êtes-vous ?

04 Les origines d’Halloween

06 Le bestiaire de l’imaginaire : Le loup-garou

CINÉMA44 Carnival of souls

44 Horns

45 Sleepy Hollow (série)

46 Halloween dans le canapé

NOUVELLES50 Terreur Nocturne

54 L’Oreiller de plumes

58 Conte de la Toussaint

BONUS 62 Les nouvelles du défi « Au boulot les créatures ! »

81 Crédits

Les origines d’Halloween L’Hallowscope Cuisine

Terreur nocturne Chronique Horns

L’étrange cabaret Tuto Jack O’Lantern Le bestiaire de l’imaginaire

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10 06

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LES ORIGINES D’HALLOWEEN

Tout le monde connaît la fête d’Halloween du 31 octobre

telle qu’elle est aujourd’hui, avec ses décorations de citrouilles, les enfants frappant de porte en porte à la recherche de friandises… Mais à l’origine, il s’agissait d’une fête celte commune aux peuples d’Irlande, de Grande-Bretagne et de la Gaule. Il faut remonter au temps des druides afin d’en savoir un peu plus sur cette date. On l’appelait Samain, signifiant « réunion » : elle était célébrée le 1er novembre. Samain fait référence à Samonios, le 1er mois du calendrier de Coligny (calendrier gaulois du IIe siècle). La fête de Samain faisait le lien entre les deux mondes et les deux années. En effet, le monde humain communiquait avec le « síd » correspondant à un monde

parallèle au nôtre dans lequel les êtres élus pouvaient pénétrer à tout moment, créant une brèche entre les vivants et les morts, mais aussi avec le monde des dieux. De plus, Samain n’appartient ni à l’année se terminant ni à celle commençant : elle marque la fin de l’été et le début de l’hiver. Les druides priaient leurs dieux pour les remercier des récoltes de l’année passée et attirer leur protection durant l’hiver. Ils amenaient le feu sacré dans chaque foyer afin de célébrer l’année à venir, réclamaient des offrandes pour les dieux et s’habillaient avec d’effrayants vêtements pour se faire passer pour des démons.

Lorsque l’Empire romain conquit les îles britanniques et l’Irlande,

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les Romains combinèrent le culte de Pomona, le 1er novembre, la déesse des fruits et de la fertilité, avec celui de Samain.

Puis le christianisme rejeta le rituel païen et le remplaça par la fête de

la Toussaint ou jour de tous les saints et donnant en anglais : All Hallows Day. Le 31 octobre devint alors la veille de la Toussaint ou All Hallows Eve, donnant la contraction actuelle d’Halloween.

Par la suite, Halloween est introduite en Amérique du Nord avec

l’arrivée des immigrés irlandais suite à la grande famine d’Irlande au XIXe siècle, amenant avec eux leurs contes et légendes. Le conte irlandais de Jack O’Lantern devint populaire : Jack était un ivrogne qui défia le diable en lui jouant des farces et qui fut condamné à errer éternellement le 31 octobre avec une lanterne faite à partir d’un navet. Navet qui fut changé en citrouille, car plus facile à découper.

Et ainsi la fête d’Halloween telle qu’on la connaît est née, des

enfants essentiellement se déguisant en monstres, sorcières, zombies et fantômes... et non plus des druides déguisés en démons ; réclamant des bonbons à chaque maison et non plus des offrandes pour leurs dieux.

Trick or treat!

Cécily

Bibliographie :

C. J. Guyonvarc’h et F. Le Roux (1990) La civilisation celtique. Coll. Ouest France Université.

C. J. Guyonvarc’h et F. Le Roux (1995) Les fêtes celtiques. Coll. Ouest France Université.

J. Markale (2000) Halloween, histoire et traditions. Ed. Imago.

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Les loups-garous, ou lycanthropes (du grec lúkos « loup », et ánthrôpos

« homme »), sont des êtres humains pouvant se transformer en loups.

Devenu populaire, grâce à des films comme Le Loup-garou de Londres

ou Underworld et des séries telles que True Blood, Teen Wolf et plus récemment Bitten, le loup-garou a toujours fasciné. D’abord vu comme une bête maudite, maléfique et sanguinaire, le loup-garou s’est humanisé et l’accent est désormais porté sur sa dualité et sur l’intensité de ses instincts bestiaux, auxquels il tente de résister.

La transformation en loup-garou se passe généralement les nuits de

pleine lune et est souvent due à la morsure d’un autre lycanthrope ou à une malédiction. Dans beaucoup de récits, le lycanthrope ne connaît pas sa condition et se réveille le matin sans avoir conscience des atrocités commises pendant la nuit. Le meilleur moyen de tuer un loup-garou est d’utiliser des armes en argent, couteau ou balles pour les plus efficaces.

Un des mythes les plus connus est celui de Lycaon. Roi d’Arcadie, Lycaon

était un homme impie, père de 50 fils. Il était connu pour être un roi cruel, qui ne respectait rien ni personne, pas même les dieux. Zeus entendit parler de lui et voulut le mettre à l’épreuve. Il se fit passer pour un mendiant demandant l’hospitalité et Lycaon la lui offrit. Il lui servit un plat avec la chair de son plus jeune fils, Arcas, se doutant que le mendiant était en fait le Roi des

LE BESTIAIRE DE L’IMAGINAIRELE LOUP-GAROU

LES GAROUS CÉLÈBRES

On trouve de nombreux loups-garous dans les films, les séries télé et la littérature, voici quelques exemples :

LITTÉRATURE :

RichaRd Zeeman, saga AnitA BlAke

elena et clay, saga les femmes de l’Autre monde

alcide, saga lA CommunAuté du sud

loRd maccon, saga ProteCtorAt de l’omBrelle

BRuce, saga reBeCCA keAn

adam, samuel... saga merCy thomPson

CINÉMA :

underworld / twilight

wolfmAn / hurlements

le goût du sAng / VAn helsing

hArry Potter et le Prisonnier d’AzkABAn

le louP-gArou de PAris

le louP-gArou de londres

SÉRIES TÉLÉ :

hemloCk groVe / Bitten

teen wolf / Being humAn (uk et us)

the gAtes / the VAmPire diAries

true Blood / sAnCtuAry

le louP-gArou du CAmPus / Buffy

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LE BESTIAIRE DE L’IMAGINAIRELE LOUP-GAROU

dieux. Celui-ci s’en rendit compte et, indigné, foudroya tous les fils de Lycaon et ressuscita Arcas. Lycaon fut transformé en loup, incapable d’assouvir sa faim ni d’oublier son ancienne condition humaine.

Comme évoqué précédemment, le loup-garou était à l’origine

diabolique, une représentation de nos pulsions bestiales et de nos instincts féroces, le lien entre l’homme et l’animal qui sommeille en chacun de nous. De nos jours, le loup-garou est vu comme un humain ayant subi une transformation, il est la plupart du

temps victime de son état. Il se bat avec ses instincts, il est souvent intégré à la société et arrive à cacher ses changements à chaque pleine lune.

Le mythe du loup-garou est fascinant, c’est l’une des créatures

les plus proches de l’être humain, ses émotions sont les mêmes que les nôtres, on peut s’identifier à sa moitié humaine, ce qui la rend d’autant plus dangereuse…

Nesshime

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L’ÉTRANGE CABARETD’HÉLÈNE LARBAIGT

Hélène Larbaigt a très généreusement accepté de nous donner une de ses illustrations pour faire la couverture de notre modeste webzine et nous lui sommes très reconnaissantes pour sa gentillesse.

Notre demande tombait à un moment parfait puisqu’elle va sortir un nouveau livre dans les prochains jours, L’Étrange cabaret, aux éditions Mnémos.

Elle a accepté également de répondre à quelques questions pour le mag.

Exécutrice : Est-ce que tu peux nous expliquer comment tu travailles un dessin ? Comment te vient l’idée et comment tu lui donnes vie ?

Hélène Larbaigt : Alors, je travaille tous mes dessins au crayonné, souvent des crayonnés assez détaillés et aboutis. Ensuite vient l’étape de la couleur pour les dessins que je choisis de passer en couleur et pour ceux que je laisse au crayon, j’améliore seulement les contrastes. L’idée peut venir après l’écriture du texte, ou bien c’est parfois l’inverse, l’idée très précise d’une scène donne naissance à l’histoire.

Généralement, l’idée naît d’une ambiance ou d’une émotion que je veux retranscrire et que j’essaie ensuite de restituer sur le papier. Ici, je me suis vraiment plongée dans l’univers du cabaret, du cirque, du spectacle, mais aussi dans certaines ambiances précises : le Londres victorien de la fin du XIXe ou bien les USA des années 50. Me plonger dans ces ambiances particulières me permet de faire naître des associations d’idées, de couleurs, des clins d’œil parfois, et ainsi, petit à petit, une image se met en place…

Tu publies ce nouveau livre chez un nouvel éditeur, Mnémos. Comment est né le projet ?

J’ai contacté Mnémos pour leur parler du projet à l’automne 2013, à l’époque j’avais seulement la trame, quelques chapitres d’écrits et quelques dessins. Et je remercie d’ailleurs Mnémos pour avoir cru en cette idée un peu loufoque au parfum de music-hall ! Mais le projet s’est énormément enrichi, développé et définitivement installé grâce au très beau travail de collaboration avec mon éditrice Coralie David. Nous avons vraiment pu structurer

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ce projet ensemble et elle m’a poussée à me dépasser. D’un point de vue graphique j’ai osé beaucoup plus de choses grâce à sa confiance. Le Cabaret tel qu’il est aujourd’hui est le résultat de plusieurs mois de travail en équipe. Et la mise en page d’Isabelle Jovanovic le rend aussi très élégant. Un vrai livre de scène avec son costume, son maquillage et son show ! Un livre objet riche de détails pour plonger au cœur d’un étrange cabaret…

Ça doit représenter un travail énorme de faire les textes et le dessin ! Combien de temps as-tu travaillé sur ce livre ?

En effet, cela représente beaucoup de temps ! J’ai travaillé de manière très intensive ces derniers mois, tous les jours de la semaine, 80 heures par semaine environ, mais ce n’est pas rare dans la profession. Au final, je dirai que ces 8 derniers mois furent très très studieux !

Maintenant que la sortie est imminente, as-tu déjà autre chose en tête ou vas-tu te consacrer à la promotion de L’Étrange cabaret ?

Je vais passer un peu de temps à la promotion de L’Étrange cabaret, mais déjà avec beaucoup de choses en tête ! C’est un temps nécessaire pour à la fois faire vivre le livre qui sort, mais aussi laisser mûrir et se développer de nouvelles idées !

EXTRAITS DE LA CHRONIQUE

DE SIANA

« Le goût du détail d’Hélène Larbaigt, dans le dessin comme dans le texte, est acéré et ravira le lecteur exigeant. Le vocabulaire est recherché, précis et précieux à la fois, tout en finesse, pour renforcer l’aspect suranné des histoires qui nous sont ici contées et de leur écrin de couleurs. »

« Élégant, raffiné, L’Étrange cabaret a été poli avec soin par son auteur qui en a fait une vraie merveille, délicieuse à feuilleter, mais également à lire. Suçant la moelle des légendes qui sont elles-mêmes des mythes tronqués, le cabaret se nourrit de notre imaginaire et nous le restitue de manière forte et évocatrice, faisant ainsi revivre à sa façon de vieilles histoires, éveillant des échos dans nos mémoires de rêveurs engourdis. »

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LES HALLIENNALES 2014

Il est 8h30, nous partons, Nathalie, Fleur, Sylvie et moi-même, malheureusement sous la pluie. Mais avec le sourire vu qu’on va retrouver certaines amies et amis et surtout des auteurs, pleins de talent, chaleureux et surtout généreux (toujours un sourire, quelques mots et des photos).

Après avoir pris nos sacs (oui, oui, cadeaux pour les copines et auteurs), nos livres à dédicacer, nous allons vers l’entrée et nous rencontrons en premier Cassandra O’Donnell trempée - eh oui la pluie nous a suivies tout le long du trajet !

Nous décidons, après lui avoir dit bonjour, d’aller directement faire nos dédicaces chez elle, mais c’est sans compter sur le fait de tomber sur les copines quand on franchit l’entrée.

Ma miss Winnie qui est Marie-Charlotte, câlin et échange de cadeaux (eh oui faut savoir qu’on est des chipies).

Nous avons aussi retrouvé Pierrette, Aurélie et Nicolas, nous ne nous voyons qu’aux Halliennales donc cela fait vraiment plaisir !

Après, hop, passage obligé qui est de mettre des petites étiquettes à nos livres. Enfin, on retrouve l’ambiance du salon, et qu’est-ce que je remarque déjà ? Il y a plus de monde que les autres années dès le début, il y a déjà des files chez certains auteurs comme Cassandra O’Donnell, Sophie Jomain, Stéphane Soutoul, Georgia Caldera et aussi quelques auteurs de BD.

Nous allons prendre place dans celle de Cassandra, car nous savons qu’après les enfants vont arriver pour l’évènement de la sortie de Malenfer, un livre qu’elle a écrit avec eux.

Pendant ce temps, l’organisateur présente sur scène le Projet Ayiti15-812.

Cassandra a toujours son superbe sourire, nous discutons toutes ensemble, rigolons, et bien sûr séance photo. Je lui en ai naturellement demandé une avec notre mascotte, Mordu. Et nous n’oublions pas de lui donner aussi des gourmandises V&S (que nous offrirons à chaque auteur).

Après Cassandra, je vais dans la file de Stéphane Soutoul. Je profite du début pour essayer de faire toutes mes dédicaces (mais vu le nombre de personnes, vous allez voir que ce n’est pas possible).

Retrouvailles chaleureuses. Eh oui, Stéphane a le sourire du Sud, on parle un peu de son

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nouveau livre Si proche de lui, je lui offre quelques petites surprises puis je lui achète son livre qu’il me dédicace. Rigolade et photos s’ensuivent comme chaque fois qu’on a le plaisir de le voir. Le stand Rebelle est bien garni et quelques auteurs étaient présents comme : Lionel Behra (Les Arcanes du temps), Chloé Delalandre (Alsorvampred), Sophie Jomain (Les Étoiles de Noss Head, etc.).

En cherchant le stand d’Olivier Peru, il y a trop de monde et du coup je m’arrête devant celui de Lise Syven et j’ai craqué pour son livre La balance brisée, la couverture est superbe, j’ai adoré cette rencontre, l’auteur est charmante, très gentille, elle a été touchée par nos petits cadeaux. Et on a fini par faire plusieurs photos. Que de bons souvenirs !

Je suis retournée du côté d’Olivier Peru, car je veux son tome 2 de Martyrs ainsi que ma dédicace du tome 1, mais c’est la pause déjeuner, et c’est là que nous remarquons qu’il est déjà 12h30, c’est vous dire le temps que l’on passe dans chaque file pour ne pas voir les heures passer.

Nous décidons de faire notre pause aussi pour aller manger; personnellement j’avais pris de quoi manger, mais les autres copines ont pris leur repas sur place.

Je suis donc allée chercher le mien dans la voiture et c’était également l'heure des retrouvailles avec Nairo, son mari et la petite, et enfin nous rencontrons ensemble l’une des nouvelles de l’équipe : Oskarya. Nous sommes très contentes de l’avoir rencontrée, elle est

super sympa et nous nous sommes tout de suite bien entendues.

Retour à l’intérieur pour trouver une place, pour manger, car il y a peu de place, c’est dommage, mais nous avons trouvé ! Pour celles qui sont restées à table, nous avons bien rigolé et profité de voir notre petite puce (la fille de Nairo). Mais on sait que

les autres dans la file d’attente pour les frites ont bien ri aussi, car on les entendait de loin. J’avoue que les pauvres bénévoles n'ont pas eu de chance, une des friteuses est tombée en panne, donc, vu le nombre de personnes, il fallait être patient pour avoir à manger. Malheureusement pour nous, Belges, les

frites étaient moins bonnes que les autres années, car les bénévoles ont fait leur possible pour ne pas faire trop attendre les gens.

Après avoir fait une grande pause, qui m'a fait du bien, car je ne suis pas en forme, hein. Je décide de ne pas rater ma dédicace d’Olivier Peru. Donc, hop, je prends ma place dans

la file, car il y avait déjà 5 personnes devant moi. Je suis patiente, je vous assure, presque 2 heures, mais pas grave, car j’ai adoré ce moment. Tout d’abord, nous lui avons offert les petites surprises, et il a mangé devant nous le chocolat que Sylvie lui a offert, en partageant avec son voisin, la complicité

entre eux s’est ressentie et nous avons bien rigolé. Nous avons parlé du site, car nous avons eu la chance de l’avoir pour : Un auteur, des lecteurs, nous avons aussi discuté de son tome 2 de Martyrs, j’ai hâte de pouvoir me plonger dedans. Séance photo très drôle !

Pour ma part, j’ai fini mes dédicaces et mes achats de livres (oui, oui, je suis sage), mais

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je vais quand même chercher un MP et un badge du salon.

Je fais enfin le tour du salon avec Oskarya pour faire les photos, il y beaucoup de belles choses, des marque-pages métalliques, des statuettes de dragons, etc. Je trouve même qu’il y a plus de choses que les autres années, c’est chouette !

Nous décidons de faire une nouvelle pause. Nous revenons ensuite parler avec quelques auteurs jusqu’à la fin du salon.

Comme Sophie Jomain et Georgia Caldera, elles étaient submergées, je ne suis restée qu’un moment, surtout que je revois Sophie dans pas longtemps et que j’ai souvent la chance de revoir Georgia, du coup j’ai préféré laisser la place aux autres fans. Mais elles n’ont pas arrêté de dédicacer avec leur plus beau sourire et avec leur gentillesse légendaire.

J'ai aussi croisé Laetitia Reynders que j’ai la joie de voir souvent dans les salons; c’est toujours un plaisir de discuter avec son mari et elle. Comment ne pas les apprécier avec leurs sourires et leur gentillesse ? Et toujours une séance photo, vous devez sûrement me voir partout sur Facebook, je vous assure.

Il y avait également Coralie Martin, comme Laetitia toujours très joliment habillée, d’une grande gentillesse et avec un superbe sourire. Une rencontre rafraîchissante qui fait du bien au moral.

Enfin, j'ai vu Emilie Ansciaux, que nous avons la joie de retrouver souvent sur V&S, car elle joue avec nous à nos jeux, elle était elle aussi

magnifique dans sa robe, toujours un sourire, on ne s'est vues qu’en coup de vent, mais on a réussi à discuter un peu et à faire des photos, chouette ! Ce n’est que du bonheur de discuter avec tous ces auteurs !

Je n’en ai cité qu’une partie, car il y avait plus d’auteurs, mais en une journée impossible de tout faire.

Les animations étaient très bien cette année, il y a eu un match de Quidditch, une très petite exposition de Naheulbeuk avec une projection de l’épisode pilote de la série animée.

Je suis allée faire retranscrire mon prénom en Theban, l’écriture des sorciers. C’est très joli, je trouve.

Vous l’aurez compris, on a vécu une journée d’enfer, car on était entre copines (surtout que l’on ne se voit pas souvent), on a profité non seulement de l’ambiance, des auteurs, mais aussi de notre complicité. Nous avons bien rigolé, savouré chaque moment, même si parfois les files étaient longues, nous avons eu la joie de parler avec d’autres lecteurs; nous n'avons pas vu le temps passer et c’était déjà la fin du salon, et on n’a pas sputout faire !

Mais je ne suis pas déçue et je suis contente de voir qu’il grossit chaque année, plus d’auteurs, plus d’artisans et plus de monde.

Vivement l’année prochaine ! Merci aux organisateurs de faire de cette journée un moment magique où l’on peut partager quelques instants avec des auteurs au grand cœur.

Daisyka

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BÉRÉNICEEDGAR ALLAN POE

Egæus est l’héritier d’un vaste manoir. Il y vit avec sa cousine Bérénice, avec laquelle il s'est marié lorsque cette dernière est tombée malade, prise de crises de catalepsie. Autrefois, elle était belle, agile, gracieuse, puis

est devenue pareille à un spectre, livide. Egæus souffre également d’un « mal », qu’il appelle « monomanie ». En effet, il

devient obsédé par les objets qu’il fixe, qui piquent sa curiosité. L’état de Bérénice se détériore rapidement, mais seules ses dents demeurent blanches et parfaites. Il souhaite alors les posséder, pouvoir les examiner sous tous les angles. S’ensuit alors une obsession malsaine envers cette denture de la part d’Egæus.

Une bonne partie du texte décrit le caractère et la psychologie d’Egæus lorsqu’il est sous l’emprise ou non de l’opium. Cela permet de bien cerner le personnage et de nous préparer à ce qui va suivre. J’aime beaucoup le style d’écriture de Poe, tout en description, puis tout bascule et s’enchaîne rapidement pour finir dans l’horreur et le macabre. Le thème de la mort est d’ailleurs omniprésent dans la plupart des écrits de Poe. J’ai vraiment aimé cette nouvelle, elle se lit très vite car très courte ; et le récit se termine de manière surprenante, on prend conscience en même temps qu’Egæus de ce qui s’est finalement passé.

Cecily

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LA BOITE DE SCHRÖDINGER SPÉCIALE HALLOWEEN

Une anthologie de saison publiée chez Walrus et uniquement disponible au

format numérique.

Résumé de l’éditeur :

Halloween est de retour !

Comme chaque année, monstres, vampires, goules, fantômes et momies

vont venir perturber votre nuit du 31 octobre. Attention aux mauvais sorts ! Pour vous mettre dans l’ambiance, Walrus vous propose une « Boîte de Schrödinger » spéciale Halloween. Au programme, des fantômes amoureux, des rencontres impromptues, des souvenirs perdus, des cimetières habités et… de la soupe à la citrouille. Aux manettes de cet épisode de mi-saison un peu spécial, une ribambelle d’auteurs prêts à vous faire frissonner : Jacques Fuentealba, Anthony

Boulanger, Benoit Giuseppin, Vanessa Terral, Laurent Riatto et avec la participation exceptionnelle et gracieuse de George Sand, spécialement revenue d’entre les morts le temps d’une nuit de terreurs délicieuses.

De quoi faire hurler de frayeur les enfants comme les plus grands, et passer une

nuit d’Halloween riche en émotions !

Avis :

Cette petite anthologie est, comme son titre l’indique, composée de nouvelles

s’articulant autour du thème d’Halloween. C’est vraiment une lecture sympa pour la saison. Les textes sont variés, offrant au lecteur diverses ambiances. On passe ainsi de textes sombres, à faire frissonner, ou de récits plus glauques qui mettent mal à l’aise, à des histoires plus légères, jouant d’un humour assez noir, mais toujours savoureux. C’est tout ce dont on pourrait rêver (ou cauchemarder) pour Halloween.

C’est une nouvelle de Jacques Fuentealba qui ouvre l’anthologie. Elle

nous permet, grâce à un début assez lent, très évocateur de ces mois de novembre enveloppés de brouillard, de nous glisser lentement dans l’ambiance avant de nous emmener beaucoup plus loin qu’on l’aurait imaginé.

Ce récit fantastique oscille entre réel et imaginaire d’une façon très subtile.

Il ramènera le lecteur averti vers l’univers habituel de l’auteur, mais pourra tout autant plaire à celui qui ne le connaît pas. ’ai beaucoup apprécié ce texte.

Ensuite, Anthony Boulanger nous offre de très courtes nouvelles à chute, distillant

l’effroi ou l’humour selon l’envie. On se laisse facilement piéger et, si j’en ai préféré certaines, je les ai toutes lues avec plaisir.

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La ronde des morts de Benoît Giuseppin m’a vraiment plu. Ce texte court, un rien

grinçant, est parfaitement dans l’esprit de la saison et j’ai beaucoup aimé la chute.

Si j’ai également apprécié la nouvelle de Vanessa Terral, je trouve tout de même

que c’est la plus glauque du recueil, bien que pas du tout horrifique, contrairement à celles de certains de ses petits camarades. Cette nouvelle est par contre très originale, car elle nous parle de la fête des morts mexicaine ce qui, en soi, est vraiment un excellent choix, d’autant que l’auteur a bien développé ce thème.

L’esprit de l’eau de Laurent Riatto est un texte plus classique, un tantinet

mélancolique, qui aurait manqué à cette anthologie s’il ne s’y était pas trouvé. Il explore à sa façon un thème récurrent des histoires de fantômes et c’est un agréable moment de lecture. Il commence dans la légèreté, mais ce sera à vous de voir s’il continue sur sa lancée ou pas.

Enfin le texte de George Sand clôt cette excellente anthologie. Vous connaissez

peut-être déjà ce « récit d’un récit » très typique de son époque et qui est surtout appréciable pour son ambiance de fantastique un peu suranné.

La boîte de Schrödinger spéciale Halloween est une bonne lecture automnale, pour

se faire un peu peur, se rappeler que notre imagination n’a que les limites que nous lui imposons, pour rire de nos fantômes en s’amusant à les craindre, tout en ravivant un peu cette part de nous qui a envie de croire, même si c’est un jeu.

Siana

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L’ARBRE D’HALLOWEEN DE RAY BRADBURY

Résumé de l’éditeur :

Halloween !

A petits petons, ratapon, les gamins filent et se défilent. Il y a mille citrouilles

suspendues à l’Arbre d’Halloween, mille sourires qui grimacent, mille regards en fente, pervers ou malicieux, furibonds ou goguenards, dans un incroyable voyage à travers l’espace et le temps, le ciel et la nuit, pour leur faire découvrir les secrets de la Fête de Tous les Saints…

Avis :

Ray Bradbury était un conteur hors pair et il a montré la mesure de son talent dans

ce court roman entre fantasmagorie lyrique

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et poésie baroque. D’aucuns diront pourtant que ce n’est pas le meilleur qu’il ait écrit, que celui-ci recèle quelques faiblesses, c’est exact, mais j’ai, pour ma part, une tendresse particulière pour cette petite histoire qui est idéale à lire à l’époque d’Halloween. Et puis j’adore le personnage de Montsuaire, alors je ne suis sans doute pas tout à fait objective…

L’automne est une saison à part dans l’univers de Bradbury, fascinante, c’est-à-

dire à la fois attirante et répugnante dans l’effroi qu’elle suscite. Le mois d’octobre, plus particulièrement, et la fête d’Halloween, hantent ses récits, des nouvelles de À l’Ouest d’octobre à la Foire des ténèbres, en passant par Le Pays d’octobre. C’est toujours un plaisir de voir comment il exploitait ces thèmes et la façon dont ceux-ci évoluent dans son œuvre. Celle-ci, comme vous le savez sûrement, fut prolifique.

L’arbre d’Halloween est malgré tout un peu insolite en y regardant de plus près.

Sous prétexte d’une bonne soirée entre copains et d’une quête improvisée à mener, l’auteur nous entraîne dans un récit prenant, à la découverte des origines d’Halloween. Il s’agit avant tout d’une ode à cette fête et à notre nature humaine telle que Bradbury la percevait. Le tout ne manque pas d’action, malgré les envolées lyriques coutumières de l’auteur, mais se veut aussi didactique.

Durant leur veillée d’Halloween, huit enfants se trouvent embringués dans

une aventure étrange pour avoir suivi le conseil de leur ami Pipkin (eh oui, les noms ont leur importance chez Bradbury). Montsuaire, personnage énigmatique et véritablement génial, qui rappelle un peu le Jack de L’Étrange Noël de Mr Jack, va les emmener à travers le temps et les différentes strates qui composent la fête d’Halloween que nous connaissons aujourd’hui. Mais est-ce un voyage si amusant et innocent que cela ? Les enfants ne courent-ils aucun danger ? Et qu’est devenu Pipkin alors qu’il tentait de les rejoindre ? Chez Bradbury, tout a un prix, surtout en octobre…

Huit enfants en quête de connaissance, mais également à la recherche d’un

neuvième qui représente l’esprit d’Halloween tel que le concevait l’auteur, c’est très allégorique et cela donne à réfléchir. C’est sans doute cela qui me séduit le plus dans cette histoire.

La vision de Bradbury se fait parfois très chrétienne, mais n’omet pas de rappeler

que, tout en évoluant, tout n’est qu’un éternel recommencement. Rien ne se perd, tout se transforme. Je ne suis pas toujours d’accord avec les affirmations de l’auteur et sa compréhension des différentes époques et cultures qu’il présente, mais cela incite à chercher plus loin et donne des bases intéressantes à ceux qui ne connaissent pas les traditions évoquées.

Bien que les personnages principaux soient des enfants, que le récit soit court

et enlevé, en plus d’être riche d’informations diverses, ce n’est pas vraiment une lecture pour un jeune public. Les adultes et adolescents en appercevront mieux toutes les dimensions, alors que de plus jeunes s’ennuieraient ou seraient peut-être un peu perturbés par certains aspects de ce récit.

Il faut aussi que je mentionne la traduction, que je juge discutable et qui ne m’a pas

laissée grande impression. J’ai vu pire, mais elle est néanmoins, à mon sens, le gros point faible de cette édition.

Enfin, si vous cherchez un bon livre de saison, pas vraiment effrayant, juste

un peu sombre, et surtout dans l’esprit de la fête, tout en appréciant d’apprendre quelques anecdotes au passage, L’Arbre d’Halloween, avec ses allures de conte fantastique, pourrait se révéler un choix intéressant.

Siana

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BIRD BOX DE JOSH MALERMAN

Résumé :

Malorie élève ses enfants de la seule façon possible : barricadés chez eux. Dehors, il y a un danger

terrible, sans nom. S’ils s’aventurent à l’extérieur, ce sera les yeux bandés pour rester en vie. S’ils ôtent leurs bandeaux, ils se donneront la mort avec une violence inouïe. Malorie a deux solutions : rester cachée avec ses enfants, isolée, ou bien entamer un terrifiant périple jusqu’au fleuve dans une tentative désespérée, presque vaine, pour rejoindre une hypothétique colonie de survivants. La maison est calme. Les portes sont verrouillées, les rideaux sont tirés, les matelas cloués aux fenêtres. Les enfants dorment dans la chambre de l’autre côté du couloir. Mais bientôt, elle devra les réveiller et leur bander les yeux. Aujourd’hui, ils doivent quitter la maison et jouer le tout pour le tout.

Avis :

Oh. Mon. Dieu. Je viens de terminer Bird box et je vais pouvoir de nouveau essayer de respirer

paisiblement, mon cœur va de nouveau battre régulièrement et mes mains vont redevenir sèches. Ce roman est angoissant, ça faisait très longtemps que je n’avais pas été au bord du malaise lors d’une lecture et c’est venant de moi, un compliment.

Le lecteur découvre Malorie, maman de deux jeunes enfants nommés Fille et Garçon (déjà là on peut se demander ce qui cloche) alors qu’elle se décide à quitter sa maison,

une maison on l’on devine qu’il s’est passé des choses terribles. Par le truchement de flashbacks qui lardent le récit de l’épopée de Malorie, le lecteur revient quatre ans en arrière et découvre le passé de la jeune femme et le début du chaos.

Passé, présent, tout est flippant, tout mène à la paranoïa dans ce roman qui se déroule essentiellement en huis clos. L’auteur joue sur la tension constante au fil des pages,

plongeant son lecteur dans la même insécurité que celle vécue par les protagonistes. Que ce soit la menace extérieure, les relations entre les personnages ou le lien particulier entre Malorie et ses enfants, rien n’est normal, tout est source d’inquiétude et de malaise. Le background est sombre et glauque, la menace insidieuse et omniprésente, le lecteur ne retourne jamais dans sa zone de confort tout du long du roman où la peur le dispute à une espèce de curiosité, de fascination morbide qui le pousse à tourner les pages sans pouvoir s’arrêter avant de connaître le dénouement final. Bird box était à deux doigts du coup de cœur, il n’y a que la fin qui n’était pas conforme à ce que j’attendais. Si vous aimez avoir peur, foncez.

Chani

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DÉCHIRÉS DE PETER STENSON

Résumé :

Accro à la méthamphétamine, Chase Daniels est un junkie minable sans cesse en quête d’un

nouveau fix. Quand il se réveille un beau matin pour voir une fillette déchiqueter un Rottweiler, il ne s’inquiète pas plus que ça. Ouais, peut-être qu’il devrait. Car la fin des temps est là : les rues grouillent de zombies avides de chair humaine, et survivre est devenu un objectif à très court terme. Mais que signifie l’apocalypse, se demande Chase, quand la société a déjà tiré sur vous un trait définitif ? Et cette malédiction, qui semble toucher tout le monde sauf lui et son ami Typewriter, n’est-elle pas l’occasion qu’il attendait... celle de prendre un nouveau départ et d’accomplir enfin quelque chose de grandiose ? Dans un monde livré au chaos et aux flammes, le « nouveau » Chase Daniels, perdu dans ses rêves de rédemption et d’amour fou, se met en tête de retrouver son ex-petite amie et de la sauver. Les règles du jeu ont changé : désormais, c’est tuer, ou être tué, fuir sans penser au lendemain. Hanté par les fantômes du passé, dévoré par le manque, Chase ne court-il pas au-devant de sa dernière désillusion ?

Avis :

Quand j’ai vu le mot zombies, j’ai foncé tête baissée comme le bon bourrin de base que je suis parfois, sans regarder vraiment quelle était la teneur du livre. Du coup, j’ai

eu une surprise totale et ça, c’est rare, mais bien agréable.

Le roman s’ouvre sur une scène choc qui met tout de suite dans l’ambiance. Le lecteur découvre ensuite Chase et Sténo, deux junkies camés jusqu’à l’os qui ont du mal à faire

la part des choses entre la réalité et le bad trip dans l’apocalypse zombie qui se déroule sous leurs yeux. Dans ces moments, les grands hommes se révèlent et les consciences se réveillent… Mais ce n’est pas le cas pour nos deux amis qui n’ont qu’une envie : se réapprovisionner en Meth, parce qu’ils sont à court et que ce qu’ils voient, ça craint !

Horrifique, déjanté et bourré d’humour noir, Déchirés est un roman de zombies qui aborde le thème sous un angle unique et somme toute particulier. Et si la Meth pouvait

sauver le monde ? Si la survie était au bout de la pipe ou de la seringue (chacun ses préférences) ? Dans un style très cru, l’auteur explore cette piste et nos junkies déambulent dans les rues pleines de morts-vivants avec la drogue comme seul objectif. En découlent des situations, surréalistes ou cocasses, angoissantes, mais toujours complètement décalées comme le sont les protagonistes du roman. L’auteur fait des clins d’œil parfois un peu trop appuyés aux séries Breaking Bad et The Walking Dead, mais Déchirés est une excellente lecture qui sort des sentiers battus, n’hésitez pas !

Chani

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HALF BAD DE SALLY GREENRésumé :

« Tout le monde l’ignore, mais notre monde abrite des sorciers. Des sorciers blancs, qui sont bons. Et des noirs, qui incarnent le Mal. Au milieu, il y a Nathan. Nathan, dont le père est le plus puissant des sorciers noirs. Et dont la mère, grande sorcière blanche, est

maintenant morte. Nathan fait peur, car il est différent. Bon ? Mauvais ? Nul ne le sait. À tel point que le Conseil des sorciers lui enlève de plus en plus de libertés. Pour finir par l’enfermer et le torturer. Nathan sait qu’il doit s’échapper avant ses 17 ans. Car, à 17 ans, tous les sorciers reçoivent leur don à travers une cérémonie. Et le seul à pouvoir pratiquer cette cérémonie est Marcus, son père. Nathan parvient à s’échapper, mais le plus dur reste à faire : retrouver son père. Comment faire quand tout le monde vous traque, et que vous ne pouvez avoir confiance en personne - pas même en votre famille ou en la fille que vous aimez ? »

Avis :

Nous ne sommes pas seuls dans le monde, on ne les voit pas, mais les

sorciers sont tout autour de nous, des sorciers blancs et noirs, mais qui sont les gentils ?

Le héros du livre est Nathan, un jeune garçon qui est né d’un père sorcier noir

et d’une mère sorcière blanche, c’est rare car les blancs ont des chasseurs qui tuent les noirs. Donc aucun rapprochement entre

eux n’est autorisé par le conseil.

Mais qui sont vraiment les méchants ? Car, tout le long du livre, on découvre

la vie du jeune garçon qui, jusqu’à ses 17 ans (la fin du tome 1), va vivre des malheurs et même pire. Le conseil ne le tue pas, car il prévoit quelques choses avec lui. Mais très jeune, il est suivi, questionné par le conseil (pour savoir s’il est blanc ou noir), sa grand-mère qui l’élève fait tout son possible pour l’aider à avoir une vie normale, mais le conseil réduit de plus en plus sa liberté. Jusqu’au jour où Nathan est donné à une tutrice sur ordre du conseil. A partir de ce moment-là, il va endurer un entraînement (sport, combat et utilisation de son don), mais aussi des blessures physiques, traité comme un animal en cage. Le bon côté c’est qu’il va apprendre beaucoup, sur lui et sa famille ainsi que comment se défendre et utiliser ses pouvoirs qui ne sont encore qu’une ébauche vu qu’ils doivent tous attendre leurs 17 ans et avoir leurs trois présents et le sang de leur famille pour réveiller leur vrai don.

Il y a une panoplie de personnages secondaires, certains ne font que passer

mais tous on un côté intéressant et donnent un petit plus à l’histoire.

L’écriture me fait penser au journal intime de Nathan, le style fait aussi jeune

que lui, mais d’un autre côté peut aussi ressembler à un livre d’école à cause de ses courts chapitres pour chaque évènement que Nathan vit ou veut nous expliquer, cela peut nous bloquer dans la lecture si on n’a pas l’habitude de ce genre de livres.

Pour le premier tome, l’histoire se met doucement en place, le début est

calme même si on est triste pour lui à en avoir les larmes aux yeux. Petit à petit, alors qu’il grandit, les évènements vont arriver plus vite et nous aspirent dans sa quête pour avoir droit à ses pouvoirs le jour de son anniversaire.

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PHILTRES ET POTIONS MAGIQUES DES SORCIÈRES

DE KATHERINE QUENOTRésumé :

Les sorcières, bien avant leur persécution, étaient à la fois des guérisseuses, des

enchanteresses, mais aussi de terribles lanceuses de mauvais sorts. Après des années de recherches et de documentation sur des textes anciens et authentiques, Katherine Quénot a recensé un savoir oublié de tous : leurs recettes secrètes.

Avis :

Avant, j’étais une sorcière autodidacte dont les sorts et potions avaient une

efficacité contestable. Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, grâce à Philtres et potions magiques des sorcières, je fais enfin la différence entre un faitout et une marmite, j’ai compris l’importance des cycles de la lune en sorcellerie et je dispose d’une batterie de recettes inratables.

Dans un beau livre aux allures de grimoire joliment illustré, Katherine Quénot

s’adresse à toutes les sorcières, de la débutante à la plus expérimentée, et revient sur les bases de leur activité, avant d’entrer dans le vif du sujet. Le livre s’articule en cinq grandes parties autour des thèmes chers à tous : l’amour, la réussite professionnelle, la chance et l’argent, le succès en société et les traditionnelles vengeance et défense.

Faciles à réaliser, même pour les sorcières à double main gauche, les recettes sont rapides à mettre en œuvre, avec des ingrédients assez communs que vous trouverez sans souci (ou presque) (ok, la tête de vipère, c’est plus compliqué que les grains de riz, mais vous êtes une sorcière que Diable, un peu de cran !).

Pour ma part, je veux commencer ma nouvelle carrière en tentant la potion

de chance qui me permettra de gagner au loto. D’ailleurs, je retourne dans mon jardin y chercher le trèfle à quatre feuilles dont j’ai besoin pour ma recette !

Chani

Nous nous posons plein de questions sur le conseil, sur Nathan et comment est

vraiment son père, car le point focal de toute cette histoire est bien Marcus, son père.

J’ai apprécié ma lecture, même si la traque n’est pas encore assez sombre

pour moi. Mais je lirai la suite pour voir si l’histoire bouge plus, car j’avoue que le rythme est plus lent pour moi que d’autres

lectures. Mais je suis curieuse de voir l’évolution de Nathan, que deviennent certains autres personnages ainsi que savoir ce que le conseil veut vraiment.

Une histoire un peu plus sombre pour une lecture young adult, mais basée sur les

douleurs d’une personne différente des autres et une traque du bien contre le mal.

Daisyka

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DECO &

CUISINE

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DECO &

CUISINE

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DÉCORER UNE FENÊTRE

En premier lieu, faire le haut de la fenêtre en attachant les éléments

de décoration avec le fil de pêche (ce qui permet de ne pas voir tous les fils qui pendent).

Pour ma photo, j’ai d’abord mis les sorcières, puis les lampes citrouilles et

le fantôme citrouille, au milieu de chaque fenêtre.

Accrocher le fil aux sorcières, à la guirlande, etc.

Couper la longueur de fil que vous voulez, faire un nœud et l’accrocher

en haut de la fenêtre avec une punaise.

Puis je me suis occupée de la décoration du bas, pour chaque côté, j’ai travaillé

avec des sorcières et des rats.

D’abord mettre des toiles d’araignées pour couvrir le bas, je ne les mets

jamais droites, j’aime travailler les toiles en les étirant pour leur donner une forme (les toiles sont collantes, certes, mais peuvent être travaillées comme notre imagination

CE QU’IL VOUS FAUT : - Du fil de pêche (donc transparent)

- Ciseaux- Papier collant

- Punaises- Décorations d’Halloween (sorcières, rats, toiles d’araignées, araignées, têtes de

morts, citrouilles, verres gothiques, chaudrons, etc.)

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le permet, seulement en étirant entre les doigts).

Ensuite, on place les éléments de

décoration, une sorcière, avec des rats et têtes de morts miniatures.

Pour la fenêtre du milieu, j’ai travaillé avec les

toiles d’araignées noires sur le bas (pour ne pas faire blanc sur blanc, mais vous pouvez mettre des toiles oranges).

Puis j’ai installé mon chaudron, sur un

côté, j’ai mis à l’intérieur du papier journal et j’ai utilisé une toile d’araignée blanche pour faire croire à une potion qui mijote.

J’ai étiré une partie pour la faire descendre sur

le devant comme si elle débordait, j’ai fini le tout en mettant des araignées qui voyagent sur la coulée et dans le chaudron, ainsi que quelques mini têtes de morts.

Pour tout ce travail, on n’est aucunement

obligé de fixer les choses, car c’est sur l’appui de fenêtre, donc on dépose les objets.

Pour les éléments de décoration comme

les araignées, la toile d’araignées s’accroche partout du coup les pattes restent bien sur les toiles.

Et sur l’autre côté, j’ai travaillé avec des

verres gothiques.

Un debout et l’autre couché (j’ai fait

comme pour le chaudron

un espace en trop), j’ai pris un morceau de toile d’araignée, vous pouvez les manipuler comme vous le voulez et même les couper pour en avoir des plus petites.

J’ai donc coupé deux petits morceaux et les

ai étirés pour faire comme une potion magique qui déborde des verres. Puis c’est en fonction de chacun, on peaufine avec des petits insectes, etc.

Pour finir, la tâche la plus pénible, car cela

va vous coller partout, sur les vêtements, les mains, les cheveux. On va faire un rideau de toile d’araignées pour recouvrir la fenêtre, petite idée qui ne coûte pas cher.

Prendre des toiles d’araignées, les étirer

entre vos mains. Pour cela, placer un bout de la toile, au coin en haut à droite, puis tirer dessus pour atteindre l’autre côté à gauche et l’attacher.

Après, vous étirez tout le reste de la toile,

si elle n’est pas assez grande, pas de panique, prenez-en une autre et faites de même à partir de l’emplacement où la première s’est terminée, et cela jusqu’en bas de la fenêtre.

Cela permet de faire effet Halloween tout

en cachant l’intérieur de votre maison aux voisins.

Daisyka

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SCULPTER UN JACK-O’-LANTERN

Choisissez tout d’abord une belle ci-trouille ! Un conseil, essayez d’en prendre une qui soit à peu près lisse, car plus elle sera lisse et plus il sera facile de la sculp-ter.

Avec un couteau solide et à la lame longue, faites un trou circulaire

sur le dessus de la citrouille et retirez le chapeau. Cette opération est moins facile qu’il n’y paraît, car la carapace de la citrouille est dure. Gardez le chapeau pour le remettre lorsque votre Jack-o’-lantern sera terminé.

Maintenant, il va falloir vous salir les mains ! Il faut retirer les pépins et les

espèces de fils qui se trouvent au centre de la citrouille.

Ce qu’il vous faut :

1 belle citrouille

1 grand couteau

1 petit couteau pointu

1 feutre effaçable

1 cuillère à glace

des cure-dents

1 bougie chauffe-plat

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Une fois tous les pépins et les fils sortis, prenez

une cuillère à glace et raclez toute la chair du potiron et mettez-là de côté dans un saladier, elle vous servira pour cuisiner des recettes typiques de la saison !

Ma citrouille pesait 13,5 kg, une fois

creusée elle pèse encore 6 kg, j’ai environ 1 kg de pépins et de fils et 5,5 kg de chair ! Vous aurez donc largement de quoi faire de la soupe !

Prenez bien garde à ne pas trop creuser

pour ne pas percer la peau. Vous verrez que vous êtes près de la carapace lorsque vous commencerez à voir le jour au travers.

Vous n’avez plus qu’à la sculpter ! Prenez un

feutre qui s’efface à l’eau pour dessiner le motif et suivez les contours avec un petit couteau bien affûté, et surtout sans dents pour ne pas casser la citrouille.

Une fois terminé, nettoyez-la un peu

pour enlever les bouts de pulpe de citrouille, passez un coup de torchon pour la lustrer, mettez une bougie chauffe-plat au fond, remettez le chapeau et c’est fini ! Pour faire tenir le chapeau, vous pouvez y planter des cure-dents

afin de le poser sur le trou dans qu’il tombe au fond.

En tout cas, nous nous sommes

beaucoup amusé à la faire, c’est du sport tout de même à creuser, et Imrick s’est découvert une passion pour la sculpture sur citrouille ! Il s’est amusé comme un petit fou ! Il faut être vigilant avec les enfants, mais ils peuvent creuser et vider la citrouille sans problème. Ils trouvent souvent ça dégoûtant, mais en redemandent toujours !

Alors, qu’en dites-vous ? Avez-vous

déjà tenté de faire un Jack-o’-lantern ? Allez-vous en faire une pour Halloween ?

Exécutrice

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VELOUTÉ DE POTIRON

Ingrédients :

Une portion de potiron (1/3 du potiron de Jack)2 pommes de terre1 oignon5 carottes2 cubes de volaille1 feuille de laurier3 gousses d’ail

Préparation :

Emincer l’oignon et faire revenir dans un peu d’huile chaude.

Une fois translucide, ajouter le reste des légumes ainsi que de l’eau, les cubes,

l’ail en morceaux et la feuille de laurier.

Laisser cuire 30 minutes (15 à 20 dans une cocotte-minute), retirer la feuille et mixer

(idéal dans un blender).

Ajouter une noix de beurre et 2 cuillères à soupe de crème fraîche. Rectifier

l’assaisonnement.

A vous de jouer avec les saveurs en ajoutant du fromage de chèvre, du

piment d’Espelette ou même du parmesan…

Anastasia

CONFITURE DE POTIRON

Halte au gaspillage ! Consœur sorcière, si après avoir évidé tes potirons pour

éclairer le chemin des esprits tu ne sais que faire de leur chair, j’ai pour toi LA solution, celle qui te permettra de garder en bocaux un peu de la magie d’Halloween.

Tu peux préparer cette confiture de deux façons. Il y a celle, veloutée, douce

comme une confiserie qui ne contient que du potiron, du citron et de la vanille ou celle, un peu plus fruitée, dans laquelle la vanille laisse place à la cannelle et la pomme vient rejoindre le potiron pour lui apporter un peu

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plus de saveur, voire de chaleur.

Ingrédients :

Quoi qu’il en soit, il te faudra 3 kg de chair de potiron (ou deux de potiron

et un de pomme, si tu choisis la seconde version), deux citrons coupés en rondelles (si tu ne mixes pas ta confiture et qu’il te plaît de les garder entières, prends garde que les tranches soient bien épaisses. Mais si tu veux une texture plus fluide, contente-toi du jus) et de 2 à 1,5 kg de sucre (la version contenant de la pomme en réclame moins).

Préparation :

Le potiron fond facilement, ne t’embête pas à faire de petits morceaux.

La vanille offre une texture plus sirupeuse à cette confiture qui renforce son goût de

bonbon. Il t’en faudra une gousse fendue et grattée. La cannelle te sera plus utile si tu crains la fadeur du fruit et elle va si bien avec la pomme... Un ou deux bâtons, selon la force de leur parfum, devraient suffire pour ajouter plus de saveur à ta confiture.

Laisse les fruits et les épices macérer une nuit dans le sucre, afin qu’ils rendent leur jus

et que tu n’aies pas à ajouter d’eau quand, au matin, tu mettras enfin le confiturier sur le feu.

Laisse la magie glouglouter sagement dans le chaudron, elle ne demande pas

beaucoup d’attention. C’est une confiture qui te semblera très liquide jusqu’à la toute fin de la cuisson. Pour vérifier qu’elle est à point, jette une goutte sur une assiette. Si elle se fige, le temps de la mettre en pots est arrivé.

Siana

PURÉE DE POTIMARRON

Ingrédients :

1 potimarron5 belles pommes de terrecanellelaitbeurresel, poivre

Préparation :

Prenez un beau potimarron et nettoyez-le bien. Ne le pelez pas car la saveur du

marron se trouve dans la peau ! Videz-le de toutes ses graines et filaments, puis coupez-le en morceaux.

Pelez des pommes de terre et coupez-les en gros morceaux. Mettez le tout dans

une cocotte, couvrez d’eau salée et laissez cuire pendant 20 à 30 minutes. Une fois que c’est cuit, passez le tout au presse purée, ajoutez un peu de cannelle, du beurre et un peu de lait pour rendre la purée plus onctueuse et voilà, c’est prêt !

Exécutrice

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L’HALLOWSCOPEÔ créature des ténèbres, toi qui attends avec impatience la meilleure nuit de l’année, veux-tu savoir par avance ce que va te réserver ta soirée du 31 octobre ?

Pour toi j’ai décrypté le ciel d’Halloween !

(L’astrologue dénie toute responsabilité en cas de soirée nullissime.)

Vampire : (21 mars – 20 avril)Reste à la maison, réchauffe-toi une tasse d’hémoglobine au micro-ondes et mate quelques épisodes des Contes de la crypte. Désolée, mais c’est encore ce que tu peux espérer de mieux cette année…

De toute façon, t’as plus vingt ans et de nos jours les jeunes brillent au soleil…

Dragon : (21 avril – 21 mai)Il est temps de te faire de nouveaux amis, secoue-toi les écailles, sors un peu de ta caverne, mais cette fois évite quand même de les brûler vifs pour piquer leur or, hein…

Oh, et ne sois pas trop déconcerté, le monde a un peu changé au cours des mille dernières années.

Démon : (22 mai – 21 juin)Serait-il possible que le démon n’ait aucun bon plan cette année ? Pas d’orgie en vue, pas de complot visant à faire tomber l’humanité encore plus bas ? Ça sent l’improvisation à

plein nez pour cette soirée d’Halloween.

Les dés ne sont pas encore jetés, il ne tient qu’à toi de te montrer imaginatif.

Loup-garou : (22 juin – 22 juillet)Comment te dire… Si tu as un ami vampire, tâche de te faire inviter chez lui parce qu’honnêtement, c’est le vide intersidéral pour toi. Mais tu te rattraperas à la prochaine pleine lune. Enfin je l’espère

pour ton moral…

Et fais quelque chose pour ta fourrure, sérieux…

Griffon : (23 juillet – 22 août)Jupiter est avec toi, cette année tu seras le roi de la nuit ! Jeux d’argent, drague, plans déments et tout ce qui s’ensuit, quoi que tu choisisses, la chance est de ton côté.

Fais quand même gaffe à l’indigestion, espèce de goinfre…

Harpie : (23 août – 22 septembre)Ta soirée s’annonce glauque à souhait, rituels ténébreux ou sorts obscurs, tu vas cartonner. Invite des amis, ça sera génial. Par contre si tu espères pécho, c’est pas gagné… Même avec un nécromancien, t’as aucune chance.

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Sirène : (23 septembre – 22 oc-tobre)

Tu es décidée, ton programme est établi depuis des lustres. Tu as les horaires de passage des bateaux, cette année tu vas noyer du marin à t’en faire péter les cordes vocales !

Tu es dans les bonnes grâces de Mercure, la tchatche et les embrouilles, c’est son rayon, mais n’abuse pas trop quand même, tu pourrais avoir des surprises pas forcément très agréables le lendemain matin.

Nécromancien : (23 octobre – 22 novembre)

S’il y en a bien un qui va se dégoter un plan cul satisfaisant pour cette nuit d’Halloween, c’est cet enfoiré de nécromancien. Octobre est ton mois de prédilection, Vénus renforce ton charme naturel, tu es paré pour

une excellente soirée. Tu pourrais même séduire des vivant(e)s cette année, c’est dire…

Fantôme : (23 no-vembre – 21 dé-cembre)Tu risques de te laisser entraîner par des copains dans une soirée des plus étranges, mais dans ton cas, c’est toujours mieux que rien… Essaie de te réveiller un peu, ça te changera. Il ne tient qu’à

toi de jouer les esprits frappeurs de temps en temps pour prouver que tu existes.

Vieille Sorcière : (22 décembre – 20 janvier)

Pour toi Halloween ne sera pas de tout repos. Je te prédis une bagarre épique.

Et si, au final, il s’agit tout juste d’empêcher ton chat noir de voler ton souper, ne viens pas te

plaindre, tu sais qu’il s’agit d’un adversaire plus que retors.

Goule : (21 janvier – 19 février)Je te prédis une bonne soirée, du temps passé en agréable compagnie et un regain de créativité.

Et comme je suis une vieille sorcière, il va sans dire que je te déteste, saleté de goule…

Kappa : (20 février – 20 mars)Neptune, maître de ton signe, est avec toi, un peu rouillé, mais bien présent. Si tu ne tergiverses pas trop, si tu y mets un peu de bonne volonté, tu passeras une délicieuse nuit d’Halloween au bord de l’eau et tu pourrais faire d’intéressantes rencontres.

Siana

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a b e

1

d 2 g

c

3

f

4

5

6

1 : Se fête le 31 octobre. 2 : Symbole du mal. 3 : Le porteur de lumière. 4 : Ame perdue. 5 : Mort-vivant amateur de cerveau. 6 : A exercé à Salem.

a : Coule dans nos veines. b : Peut être garou. c : Sur le feu. d : Il y fait chaud. e : Royaume de la lune. f : suceuse de sang. g : Immortel mort.

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ABRACADABRA

ADDAMS

ARAIGNEE

BALAI

BONBON

CERCUEIL

CHATEAU

CHAUDRON

CIMETIERE

CITROUILLE

CRAPAUD

CREATURE

CRYPTE

DEGUISEMENT

DEMON

FANTASTIQUE

FANTOME

FARCE

FRIANDISE

FUMEE

GOULE

GRIMOIRE

HALLOWEEN

INCATATION

JACK

LUGUBRE

MAGIE

MALEDICTION

MALEFIQUE

MORT

MYSTERE

OBSCURITE

OCTOBRE

OFFRANDE

ORANGE

POTIRON

SORCIERE

SQUELETTE

SYMBOLE

TERRIFIANT

TOMBE

VAMPIRE

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PSYCHO-TESTQUEL MONSTRE

ES-TU ?

Ahhh les monstres... On les adore tous ! Mais quelle bébête te correspond le plus ?

QUESTIONSQuestion 1 : Edward Cullen, toutes paillettes dehors, passe devant toi et te fait un clin d’œil...

☺Un vampire qui brille... Mais qu’est-ce-que j’ai raté ?!...

☻Ma chériiiie ! Mais ça ne va pas DU TOUT ce gilet ! Il ne fait même pas peur aux enfants !

♥ Ohh, comme il est mignon ! Et tout le monde doit être méchant avec lui... Je vais lui offrir des chocolats !

♦ Grrrr... Attends la prochaine pleine lune et tu verras...

♣ Hum ! Pas mal ! Je mettrais bien un de ses doigts dans ma prochaine potion, ce sera très girly !

♠ Je n’aime pas les vampires, je n’aime pas les paillettes, la vie est une aberration.

• Salut cousin... Non, reste à distance, je ne veux pas que les autres sachent qu’on est de la même famille.

◘ Faim... Feu... Manger...

♪ Ouh comme il est chou ! Et il brille comme moi !

○ Il me fait un clin d’œil, le gars... Il n’a pas peur... D’un côté, il est pas mal...

Question 2 : Problème existentiel ! On vous demande d’organiser une soirée entre amis, et vous devez choisir le thème !

☺L’Enfer, simple, sobre, efficace.

☻Ma chériiiie ! On va faire un vide-dressing, avec des pleurs de bébés en fond sonore, ambiance GA-RAN-TIE !

♥ Une soirée entre amis ? Mais j’en ai beaucoup trop... Je sais, je vais leur offrir des chocolats !

♦ Fourrure, pleine lune et détartrage de crocs, le must des soirées mondaines lycanthropes.

♣ Récurage de chaudron, cueillette en pleine nuit et cuisine moléculaire pour rester moderne !

♠ Soirée psychédélique et langage dothraki obligatoire, ça le fait ?

• Des amis, dans ce grand château sombre... Ok d’accord, mais ils ont intérêt à ramener les poches de sang !

◘ Faim... Feu... Manger...

♪ Une soirée Peter Pan ! Mais qui finit mal pour Wendy...

○ Littérature, divination et pizza, pas mal, non ?

Question 3 : Votre amie a besoin de vos bons conseils : son petit-ami la délaisse...

☺Tu veux que je l’envoie brûler

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éternellement avec ton ex ?

☻Ma chériiiie ! On va te faire un changement de style RA-DI-CAL !

♥ Ma pauvre... Je serai toujours là, tu le sais...Pour te consoler, je vais t’offrir des chocolats !

♦ Encore une semaine et je peux le dévorer, c’est toi qui vois !

♣ Une petite potion d’amour ? Ou un élixir de vérité ? Les deux ?!

♠ Mange un cœur de cheval, ça marche à tous les coups...

• Je peux l’hypnotiser jusqu’à la fin des temps... Je dis ça, je dis rien...

◘ Faim... Feu... Manger...

♪ Un coup de baguette et il t’aimera comme avant ! Ou je le change en crapaud, ça peut être drôle aussi.

○ Je te l’ai toujours dit... Toujours su que c’était un loser !

Question 4 : Vous êtes au congrès annuel de votre espèce (oui, ça existe...) et un de vos camarades devient agressif sans raison !

☺Tu es fichu mon pauvre, je vais te réduire en cendres et détruire ton existence.

☻Ma chériiiie ! Ne fronce pas les sourcils, ça te fait des rides !

♥ Bon, j’ai dû faire quelque chose de mal... Je sais, pour le consoler, je vais lui offrir des chocolats !

♦ Les conséquences quand on m’énerve peuvent être désastreuses...

Grrr...

♣ Attends un peu que je le maudisse lui et ses 20 générations à venir !

♠ La bave du crapaud n’atteint pas le violet chat à rayures que je suis...

• Ffff... On ne parle pas comme ça à un être vieux de 2 000 ans !

◘ Faim... Feu... Manger... Lui.

♪ Je suis peut-être petite, mais je suis assez tordue pour faire beaucoup de dégâts !

○ Vu qu’on communique par télépathie, c’est sûr, c’est moins impressionnant !

Question 5 : L’élu de votre cœur est enfin avec vous ! De quelle espèce est-il ?

☺Je suis le Roi, ou plutôt la Reine, des Enfers, je n’ai pas de cœur.

☻Ma chériiiie ! Il est beau ! Et il est si méchant avec les enfants, je l’adore.

♥ Un humain, aussi gentil que moi ! Devinez comment je l’ai dragué ? Oui oui, en lui offrant des chocolats !

♦ Un beau husky-garou au poil bien luisant !

♣ On est plutôt fille dans notre coven... Mais s’il a les cheveux longs, je craque !

♠ Je suis unique, comment voulez-vous que je trouve quelqu’un comme moi ?! La vie est dure parfois pour les bêtes rares...

• Un bel éphèbe, plein de sang, frais et vigoureux !

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◘ Faim... Feu... Manger... Belles écailles qui luisent au soleil.

♪ Comme moi, mi-adorable, mi-démon ! Avec de superbes ailes bleutées.

○ C’est un Dieu, forcément. Cruel, égocentrique et jaloux, normal...

RÉSULTATSUn max de ☺ : tu es Satan, comme notre chère patronne vénérée Exécutrice

Tu es le Mal incarné sur Terre, certes, mais à la base, tu n’as rien demandé ! Le Mal de l’univers te retombe dessus et tu fais souvent office de bouc-émissaire alors que, soyons clairs, tu n’y es souvent pour rien ! Éternel incompris, tu trouveras quelques loyaux sujets pour te servir, tu le vaux bien.

Un max de ☻ : tu es un Crodumila, comme la toute-puissante Chani

Mélange de croque-mitaine et de Cristina Cordula, tu es une reine du style incontestée tout en terrorisant les enfants mal élevés qui t’insupportent. A cause de ce côté superficiel, on ne soupçonne pas une seconde le puits de connaissances et de ressources que tu es, ce qui t’arrange bien ! Plus facile pour commettre tes méfaits avec style ^^

Un max de ♥ : tu es un Bisounours, comme notre adorable Daisyka

C’est le pire des monstres, parce qu’on ne peut rien lui dire... Source intarissable d’amour (et de chocolats), tu es toujours là pour les autres, pleine d’attentions, et tu adores aider ton prochain. Le monde ne te rend pas justice et pourtant tu avances toujours avec un grand courage et une joie de vivre naturelle. Je vous l’avais dit, le pire des monstres !

Un max de ♦ : tu es un Loup-garou, comme la magnifique Nairo

Ou devrais-je dire une Louve-garou ! Tu protèges les tiens, à tout prix, et tu ne laisseras personne leur faire du mal. Il ne faut pas trop t’embêter, mais, dans le fond, tu es une guimauve au grand cœur. Avec beaucoup de poils à chaque pleine lune !

Un max de ♣ : tu es une Sorcière, comme la Wonder-woman Zaza

Espiègle sur les bords, très maligne et rusée, tu utilises ton catalogue de potions pour arriver à tes fins. Tu joues sur plusieurs fronts à la fois, en réussissant à chaque fois avec brio ! Grande sensible à tes heures, tu préféreras souvent le calme et le recul à l’agitation et aux émotions trop vives. Mais tu seras toujours une Wonder-woman accomplie, prête pour tous les défis !

Un max de ♠ : tu es le Chat du Cheshire Targaryen, comme notre unique Siana

Bête rare s’il en est, tu es un concentré incroyable de folie, de sagesse,

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d’ironie et de gentillesse pure, la blondeur en plus. Tu ne ressembles à personne d’autre, ce qui est ta plus grande force et ta plus grande faiblesse. Heureusement, tu sais t’entourer d’amis fidèles, qui même s’ils ne te ressemblent pas, t’apprécient pour ce que tu es !

Un max de • : tu es un Vampire, comme la belle Oskarya

Monstre mythique par excellence, tu es partout : dans la littérature, au cinéma, dans les contes... Mais cela ne te donne pas la grosse tête ! Tu as su rester simple, même si le besoin de faire reconnaître ton ascendance vampirique resurgit parfois ^^ Fasciné par le monde de la nuit, tu t’intéresses à tout et adores discuter de tes sujets favoris.

Un max de ◘ : tu es un Dragon, comme la rusée Cécily

Ne jamais se fier aux apparences ! Ce n’est pas parce que le dragon ne parle pas beaucoup qu’il ne pense pas, au contraire ! Très intelligent, il se tapit, observe, pour ne sortir que lorsqu’il en a vraiment besoin. Vu ton grand âge, tu es une corne d’abondance du savoir et ta curiosité te pousse toujours à en apprendre sans cesse plus ! Méconnu et injustement malaimé, le dragon mérite toujours d’être découvert ^^

Un max de ♪ : tu es une Fée démoniaque, comme la pétillante Marizlor

Aussi mignonne que dangereuse, tu peux être tour à tour ange et démon, enjôleuse et acerbe. Tu es une crème qui aime parfois le côté obscur de la Force, mais tu restes une personne adorable qui ferait tout pour son prochain. Tu es un petit être tout mignon, qui sortira les crocs sans hésiter si l’envie lui vient. Clochette n’a qu’à bien se tenir !

Un max de ○ : tu es la Pythie, comme votre chère servante Nesshime (merci à Siana pour cette définition, très affûtée comme à son habitude)

Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Mystère.

Vous la reconnaîtrez à ses phrases sibyllines, elle voit tout, entend tout (surtout ce que les autres ne perçoivent jamais) et elle va conquérir le monde ! Ou alors regarder un film d’horreur tranquille chez elle, parce que bon, conquérir le monde c’est bien, mais ça demande de l’énergie…

Nesshime

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CARNIVAL OF SOULS

Pour une nuit ciné réussie à Halloween, rien ne vaut un bon vieux classique bien culte.

J’ai donc choisi de vous parler d’un film que j’adore et qui fait partie des classiques du cinéma fantastique : Carnival of Souls.

Synopsis :

À la suite d’une course de voitures improvisée, un véhicule transportant trois

jeunes femmes tombe d’un pont et s’enfonce dans une rivière. Unique rescapée, Mary, une organiste professionnelle, part ensuite s’installer à Salt Lake City où son nouveau travail l’attend, mais des évènements étranges surviennent bientôt...

Avis :

Le film en noir et blanc de Herk Harvey date de 1962. Il a été tourné en 3 semaines

avec un tout petit budget. Le réalisateur s’est inspiré du parc de loisirs Altair, parc abandonné situé près de Salt Lake City, pour écrire son scénario et y tourner une partie du film. Il n’a eu qu’un vague succès à sa sortie, mais est aujourd’hui considéré comme un chef-d’œuvre du genre.

Nous suivons donc Mary Henry, interprétée par Candace Hilligoss, dans les jours qui

suivent un terrible accident de voiture dont elle est la seule survivante. Dès le début de son voyage vers Salt Lake City où un nouveau travail et donc une nouvelle vie l’attendent, le décor est planté, le film est sombre et angoissant. Toutes sortes d’événements mystérieux vont alors se produire autour d’elle. Il y a cet homme étrange qui semble la poursuivre. Ses mains qui ne semblent plus lui obéir. Cet endroit étrange et abandonné près du lac qui l’attire inexplicablement.

Le film devient angoissant sans images choc, sans effets violents. L’histoire

s’installe doucement, suivant une logique implacable jusqu’à la scène finale qui, personnellement, m’a donné le frisson.

Le film étant dans le domaine public, il est très facile de le trouver en téléchargement

gratuit et légal, il n’y a donc aucune raison de s’en priver.

Oskarya

HORNS

Synopsis :

Soupçonné d’avoir assassiné sa fiancée, rejeté par tous ceux qu’il connaît, Ignatius

a sombré dans le désespoir. Un matin, il se réveille avec une paire de cornes sur la tête. Celles-ci lui donnent un étrange pouvoir,

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celui de faire avouer leurs plus noirs secrets aux gens qu’il croise. Ignatius se lance alors à la recherche du véritable meurtrier…

Avis :

Adaptation du roman du même nom de Joe Hill, Horns raconte l’histoire d’Ig,

jeune homme fou amoureux de Merrin, accusé du meurtre de cette dernière. Alors qu’il a l’impression de vivre un cauchemar éveillé, le jeune homme voit son front s’orner de deux magnifiques cornes qui semblent lui conférer des pouvoirs lui permettant de recueillir les plus noirs secrets des gens qu’il croise. Une façon pour lui de partir à la recherche du meurtrier de sa fiancée. À moins qu’il ne soit vraiment le coupable…

Film fantastique, horrifique, thriller, drame, comédie ou romance, Horns est tout cela

à la fois. La première partie est enlevée, emplie d’humour noir et de cynisme, les sombres secrets révélés étant l’occasion d’une satire de notre société (mis à part ceux de la famille que j’ai trouvés douloureux). La seconde est plus sombre, en partie grâce aux flashbacks qui enfoncent le spectateur dans la douleur du personnage, mais surtout grâce à l’avancée de celui-ci dans la noirceur. Le casting est d’ailleurs très réussi. Daniel Radcliffe est remarquable dans le rôle d’Ig, son jeu est sobre et juste, et il donne au personnage une dimension différente de celle que j’avais imaginée. Harry Potter a bien grandi, même si cette étiquette lui colle encore à la peau. Juno Temple est très touchante, le couple que forme son personnage avec Ig fonctionne à merveille, sa luminosité passée contrastant avec le désespoir actuel du jeune homme. Mention spéciale à Joe Anderson dans son rôle de grand frère largué et camé, poignant. Si le film est bien joué, la photo est aussi une réussite aux accents de Twin Peaks et la bande son est une tuerie. Pour autant, le film n’est pas parfait. On peut en effet lui reprocher de ne pas aller au bout de certaines choses, comme l’enquête policière et certains témoignages qui sont évoqués puis laissés de côté. La fin n’est pas non plus satisfaisante, trop rapide, parfois un peu grotesque. La conclusion sera sans doute jugée gnangnan par certains,

personnellement j’ai bien aimé et je vous recommande ce film.

Chani

SLEEPY HOLLOW

Lorsque j’ai entendu parler de cette série, j’ai eu une certaine appréhension car j’ai

toujours adoré le film du même nom de Tim Burton. Mais j’ai été agréablement surprise, le scénario est bien différent de celui du film et de l’histoire originale écrite par Washington Irving. Cela permet d’apprécier cette série et apporte un petit plus.

On y retrouve Ichabod Crane, professeur d’Histoire et espion pour le compte

de George Washington pendant la guerre d’Indépendance du XVIIIe siècle aux États-Unis. Il se réveille à notre époque dans la ville de Sleepy Hollow dans l’État de New York. Il n’est cependant pas le seul à revenir d’entre les morts puisque le cavalier hessois dont il avait coupé la tête cherche à se venger. Le shérif August Corbin et sa coéquipière Abbie Mills se retrouvent mêlés à leur combat lorsque le Cavalier sans tête s’en prend au shérif. Le lieutenant Mills doit à présent faire équipe avec Ichabod Crane afin de résoudre les crimes et les mystères liés au Cavalier sans tête.

Chaque épisode se présente sous la forme d’une intrigue policière où nos héros

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doivent contrer les forces du mal. Diverses légendes sont contées au travers de l’histoire. S’ensuit alors une croisade surnaturelle afin d’arrêter les Cavaliers de l’Apocalypse et la fin du monde, le Cavalier sans tête n’étant autre que la Mort. Cette série possède une aura de mystère intéressante, un univers angoissant mais également une part d’humour. Le duo Crane/Mills fonctionne très bien, il y a une très bonne alchimie entre ces deux personnages. L’intégration de Crane dans le XXIe siècle donne d’ailleurs des moments particulièrement cocasses. L’intrigue peut paraître déconcertante au début, un peu confuse même, avec

les histoires de sorcières, de Cavaliers de l’Apocalypse et des États-Unis d’Amérique ; mais si vous vous accrochez, vous pourriez très bien adorer. D’ailleurs, si cette série n’est pas à mourir de peur, vous pourriez très bien mourir de rire.

La saison 2 est en cours de diffusion aux États-Unis (Fox).

Cecily

HALLOWEEN DANS LE CANAPÉ : LA SÉLECTION DE L’EQUIPE

Si vous voulez passer Halloween sous le plaid sur le canapé avec une boisson chaude et que vous avez des envies de frissons, voici une petite sélection de l’équipe de V&S ! Des films et des séries qui font peur, remplis de vilains monstres, ou alors qui font rire ou sourire, mais dans l’esprit d’Halloween pour passer un moment en famille avec les enfants.

Oskarya

Rosemary’s Baby de Roman PolanskiAngel Heart d’Alan ParkerLa Maison du diable de Robert WiseThe Grudge de Takashi ShimizuL’Exorciste de de William FriedkinUne Nuit en enfer

Daisyka

Sleepy Hollow : La Légende du cavalier sans tête de Tim BurtonLes Halloween

Les Vendredi 13Les FreddyLes Poltergeist

ExécutricE

Brain Dead, Jeepers Creepers, La Porte des secrets, The Conjuring, Silent HillEvent HorizonAmerican Horror StoryHemlock Grove

chani

28 jours plus tardThe Ring

Le Projet BlairwitchLe VillageDark Water

siana

L’Étrange Noël de Monsieur JackBeetlejuiceCoralineShaun Of The DeadPenny Dreadful

cécily

The ShiningDoomNosferatu

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PsychoseSupernaturalSleepy Hollow (la série)

MarizlOr

Hôtel TransylvanieLeprechaun OriginsWitchesSalemResurrection

nEsshiME

La Famille AddamsNoces funèbresDraculaScreamLes Sorcières d’Eastwick

SÉLECTION POUR LES PETITS LOUPS :

CasperL’Etrange Noël de Monsieur JackSOS FantômeHôtel TransylvanieBeetlejuiceLa Famille AddamsWallace et Gromit : Le Mystère du lapin-garouHocus PocusFrankenweenieIgorMonster HouseParanorman

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TERREUR NOCTURNEPAR OSKARYA

Il pleuvait, elle entendait la pluie battre contre la fenêtre, la nuit était tombée depuis longtemps, mais elle n’avait pas réussi à trouver le sommeil. Son esprit vagabondait, ressassant la journée. Il n’y avait rien eu de particulier pourtant en ce dimanche banal de printemps, elle avait joué, lu, fait ses devoirs, une journée normale de petite fille de 8 ans.

Rien de particulier ? Non, pas si sûr. Il y avait eu cette voix, elle l’avait entendue alors qu’elle montait les escaliers, elle avait d’abord mis ça sur le compte d’un gag de sa petite sœur, avant de se rendre compte qu’elle était seule à l’étage. Et puis, même pour rire, pourquoi sa sœur de 5 ans aurait ricané un « tu vas mourir » aussi sinistre ?

Elle se pelotonna un peu plus dans ses couvertures en y repensant, elle avait eu peur et était encore effrayée. Elle finit par se convaincre qu’elle avait dû l’imaginer; demain ce serait oublié. Elle s’endormit enfin, la lampe de chevet resta allumée jusqu’au matin.

**

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Une semaine de routine passa. Elle mit tout cela sur le compte de son imagination un peu trop fertile.

Elle oublia même.

**

« Je te hais ! Tu me répugnes. Je veux ta mort. »

Elle sursauta, tirée de son sommeil ! Cette voix encore ! Une voix de femme, trop grave, trop rauque pour être celle de sa sœur. Elle se mit en boule au fond de son lit, les mains sur les oreilles, les yeux fermés à s’en faire mal. Elle tremblait et hésitait, devait-elle appeler sa mère ? Elle se retint, les larmes aux yeux. Non, elle allait encore se moquer d’elle. À quoi bon ? Elle ne la croirait pas de toute façon. Elle devait allumer la lampe, mais même sortir sa main de sous les draps pour actionner l’interrupteur lui semblait impossible.

Elle resta à l’affût, écoutant la nuit. Mais il n’y avait que le silence, pas un bruit, la maison était calme. Ses parents devaient être au rez-de-chaussée, regardant la tv. Sa sœur dormait dans l’autre chambre.

Elle se mit à sangloter.

**

Les nuits devinrent de plus en plus difficiles, seule la lumière de la lampe de chevet la rassurait un peu. Mais sa mère insistait pour qu’elle l’éteigne, riant de ses peurs d‘enfant, la laissant dans le noir dès qu’elle s’endormait. Elle ne se réveillait que plus paniquée. Allumant toutes les lumières de la chambre avant de se rendormir, recroquevillée sous les draps. Et se faisait gronder le matin au réveil.

Les cauchemars commencèrent à s’inviter.

La nuit la terrifiait et l’heure du coucher était devenue un calvaire, la peur la tenaillait, elle ne s’endormait qu’exténuée à force de lutter contre cette frayeur incontrôlable; pourtant plus de voix, plus de menaces, juste les cauchemars…

**

Elle se trouvait dans l’allée d’une église au sol de tomettes rouges. Devant elle, l’autel de marbre blanc. Autour d’elle, les ténèbres, elle ne voyait pas au-delà de l’autel, la croix qui aurait dû se trouver derrière était invisible, un prêtre penché, dont elle ne voyait pas le visage, se trouvait au bout de l’allée; il lui parlait mais elle n’entendait qu‘un murmure indistinct. Elle fit quelques pas vers lui, tentant de saisir ses paroles. L’obscurité semblait se refermer sur elle au fur et à mesure qu’elle avançait.

Elle avait peur, peur de ce prêtre qui murmurait, de cette obscurité qui voulait l‘engloutir. L’autel avait disparu, elle ne voyait plus que le rouge flamboyant des tomettes et cet être qui ne ressemblait plus à un prêtre, ni même à un humain. Il ondulait, changeait, elle voulait faire demi-tour, mais ses jambes refusaient de lui obéir. Elle s’était arrêtée net devant la créature. C’était maintenant le diable, perché sur ses sabots de bouc, aux yeux aussi noirs qu’un gouffre et à la peau sanglante. Il la regardait avec un sourire narquois. Le démon posa une main aux doigts griffus sur sa joue et un rire caverneux sortit de sa gorge. Elle hurla.

C’est les larmes aux yeux qu’elle se réveilla, tremblant de tous ses membres, elle chercha l’interrupteur, mais fit tomber la lampe. Elle cria et cria encore, elle cria jusqu’à ce que la lumière s’allume et que la voix de son père se fît entendre. Et c’est tremblante et en pleurs

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qu’elle se blottit dans les bras de son sauveur.

**

Le cauchemar la poursuivit toute la journée et elle eut peine à trouver le courage d’aller se coucher la nuit suivante. Cette nuit-là et celles qui suivirent sa mère toléra la lumière de la lampe de chevet.

**

L’escalier de pierre semblait sans fin. À chaque marche, elle espérait enfin arriver à son but, quel qu’il soit. Elle se trouvait dans un temple de pierres blanches. Un temple égyptien, les peintures anciennes aux couleurs passées représentaient des personnages en train de fournir le travail quotidien des paysans de l’Égypte ancienne. Les fermiers fauchant les champs, les nobles recevant, les enfants jouant. Elle regardait tout ça d’un œil émerveillé et pourtant un sentiment d’inquiétude commençait à poindre en elle. Que faisait-elle là ? Pourquoi montait-elle cet escalier sans fin ?. Que cherchait-elle ? Pourquoi ne voyait-elle qu’une brume blanche au-dessus, elle voulait s’arrêter, faire demi-tour. Impossible. Lorsqu’elle se retourna l’escalier avait disparu dans une brume opaque et noire. Elle n’avait plus le choix elle devait avancer. Les peintures firent place à des sculptures d’animaux, une biche, un crocodile, le chemin se faisait de plus en plus étroit. Elle s’arrêta soudain, elle avait entraperçu un mouvement sur le mur qu’elle longeait. Elle fixa la statue d’un chat blanc aux yeux d’onyx qui se trouvait là. Tremblante, elle tendit une main vers lui, vif comme l’éclair l’animal prit vie et lui sauta dessus, lui entaillant l’avant-bras.

La douleur la réveilla. Ses yeux fixaient ce bras intact qui la lançait autant que si une partie lui en avait été arrachée.

**

La douleur l’accompagna toute la journée pour disparaître dans la soirée. Epuisée, elle ne voulait que dormir et oublier. Dormir ? Le pouvait-elle encore ? Les insomnies reprirent de plus belle.

**

Cette nuit-là fut celle de l’oubli. L’oubli de celles passées en enfer depuis presque une année, ses nuits entre cauchemar et voix harcelantes prirent fin.

Cette nuit-là, elle s’endormit, paisible… Du moins le crut-elle.

« C’est la fin, ta fin… »

Elle se réveilla en sursaut. La voix, de nouveau, derrière la porte.

« La fin ! Viens !! »

Son esprit bouillonnait. Que faire ? Y aller ? Rester cachée au fond du lit ? Il fallait que ça cesse. Ses larmes coulaient d’elles-même, elle était incapable de les contrôler. Elle tremblait comme une feuille, la peur, la terreur la submergeaient. Pourtant, une petite voix lui disait : « vas-y fonce affronte-la, finis-en ! »

Alors elle se leva, tremblante et en pleurs, mais elle se leva, quittant la sécurité de son lit. Elle enfila ses chaussons par reflexe. Croisant les bras sur sa poitrine comme pour se protéger du froid. Elle avança vers la porte. Le couloir était sombre, elle chercha l’interrupteur, la lumière ne lui révéla rien d’autre que du vide. Elle avançait doucement, les quelques pas

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qui la mèneraient jusqu’au salon lui semblaient sans fin, elle continua pourtant.

Une ombre passa derrière la porte vitrée, son cœur s’accéléra mais elle ne s’arrêta pas, courant presque, elle ouvrit la porte à la volée.

Rien.

Juste le salon et ses meubles immobiles. La lumière de la pleine lune filtrait par les vitres, dessinant de drôles de motifs sur le sol. L’un d’eux glissa vers elle. Poussant un petit cri étranglé, elle fit un bond en arrière, mais l’ombre s’était fondue dans l’obscurité. Immobile, il lui fallut quelques instants pour se décider et se ruer à l’extérieur.

Le froid la transperça.

« Tu es là !!! Viens !!! »

La voix… Impérieuse. Elle leva les yeux vers le mur de pierres apparentes. La peur la paralysa et son cri resta coincé dans la gorge. Elle était là, sortant du mur, d’où seul son buste dépassait. Une femme aux longs cheveux noirs, à la robe blanche, au visage livide et aux yeux plus noirs que la nuit. Elle se balançait doucement et ricanait, la montrant du doigt.

Machinalement, sans trop réfléchir, elle fit un signe de croix comme elle l’avait appris au catéchisme. Un cri sembla venir de la chose avant qu’elle ne disparaisse dans un éclat de fumée blanche.

**

Bien des années plus tard, alors que les cauchemars avaient cessé depuis cette nuit-là, elle se demandait toujours si cela avait été un rêve. Et si non, pourquoi ? Pourquoi ? Quelle signification donner à cette rencontre ? Que s’était-il passé que son âme d’enfant n’avait pas saisi ?

Quoi, et pourquoi ?

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L’OREILLER DE PLUMESPAR HORACIO QUIROGA

TRADUCTION DE SIANA*

Sa lune de miel fut un long frisson. Blonde, angélique et timide, le caractère rigide de son mari gela ses songes enfantins de jeune mariée. Elle l’aimait beaucoup, toutefois, dans la rue, quand ils rentraient ensemble le soir, elle jetait parfois avec un léger frémissement une œillade furtive à la haute stature de Jordán, muet depuis une heure. Lui, pour sa part, l’aimait profondément, sans le laisser paraître.

Durant trois mois — ils s’étaient mariés en avril — ils vécurent un bonheur particulier.

Sans doute eût-elle désiré moins de sévérité dans cet austère ciel d’amour, une tendresse plus expansive et ingénue, cependant, la mine impassible de son mari la contenait toujours.

La demeure qu’ils habitaient influait quelque peu sur ses frémissements. La blancheur du patio silencieux — frises, colonnes et statues de marbre — produisait une impression automnale de palais enchanté. À l’intérieur, l’éclat glacial du stuc, sans la moindre petite égratignure sur les hauts murs, affermissait cette sensation de froid désagréable. Au passage d’une pièce à l’autre, les pas portaient leur écho dans toute la maison, comme si un long abandon en avait sensibilisé la résonance.

Dans cet étrange nid d’amour, Alicia passa tout l’automne. Cependant, elle avait fini par déposer un voile sur ses vieux rêves et vivait alors endormie dans l’hostile demeure, sans vouloir penser à quoi que ce soit avant le retour de son époux.

Il n’est pas étonnant qu’elle perdît du poids. Elle fut prise d’une légère grippe qui traîna insidieusement de jour en jour ; Alicia ne s’en remettait pas. Enfin, une après-midi, elle put sortir dans le jardin appuyée au bras de son époux. Elle regardait de part et d’autre, indifférente. Soudain Jordán, avec une profonde tendresse, lui passa la main dans les cheveux et Alicia fondit aussitôt en sanglots, jetant ses bras autour de son cou. Elle pleura longuement tout son effroi retenu, ses larmes redoublant à la moindre tentative de caresse. Puis, les sanglots s’espacèrent et elle resta encore un long moment le visage caché dans son cou, sans bouger ni dire un mot.

Ce fut là le dernier jour qu’Alicia put se lever. Le lendemain, elle s’évanouit dès le réveil. Le médecin de Jordán l’examina avec une extrême attention, lui ordonnant calme et repos absolus.

— Je ne sais pas, dit-il à Jordán en sortant sur le seuil, toujours à voix basse. Elle est prise d’une grande faiblesse que je ne m’explique pas et sans vomissements, rien… Si demain elle s’éveille dans le même état, appelez-moi immédiatement.

Le jour suivant, Alicia allait plus mal encore. Après consultation, on constata une anémie évolutive suraiguë et complètement inexplicable. Alicia ne perdit plus connaissance, mais s’en allait visiblement vers la mort. Tout le jour, les lumières demeuraient allumées dans la chambre totalement silencieuse. Il se passait des heures sans que l’on n’entende le moindre bruit. Alicia somnolait. Jordán vivait quasiment dans le salon, toutes lumières allumées également. Il marchait sans cesse de long en large, avec une infatigable obstination. Le tapis étouffait ses pas. Par moments, il entrait dans la chambre et poursuivait son va-et-vient

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silencieux le long du lit, regardant son épouse chaque fois qu’il marchait dans sa direction.

Bientôt Alicia commença à avoir des hallucinations, confuses et fluctuantes au début, et qui descendirent ensuite au ras du sol. La jeune femme, avec les yeux démesurément ouverts, ne faisait rien d’autre qu’observer le tapis d’un côté et d’autre de la tête de lit. Une nuit, elle se mit soudainement à le fixer. Au bout d’un moment elle ouvrit la bouche pour crier et la sueur perla à son nez et sa bouche.

— Jordán ! Jordán ! Appela-t-elle, raide d’effroi, sans cesser de regarder le tapis.

Jordán courut à la chambre et, en l’apercevant, Alicia poussa un hurlement d’horreur.

— C’est moi, Alicia, c’est moi !

Alicia le regarda avec égarement, regarda le tapis, puis lui de nouveau, et après un long moment de confrontation stupéfaite, elle se rasséréna. Elle sourit et prit entre les siennes la main de son mari, la caressant en tremblant.

Dans ses hallucinations les plus insistantes, il y avait un anthropoïde qui, les mains appuyées sur le tapis, gardait ses yeux fixés sur elle.

Les médecins revinrent inutilement. Il y avait là, devant eux, une vie qui s’achevait, perdant son sang de jour en jour, d’heure en heure, sans savoir du tout comment. Durant la dernière consultation, Alicia gisait dans sa stupeur pendant qu’ils prenaient son pouls, se passant de l’un à l’autre le poignet inerte. Ils l’observèrent un long moment en silence et passèrent dans la salle-à-manger.

— Pff… fit son médecin en haussant les épaules, découragé. C’est un cas sérieux… Il n’y a pas grand-chose à faire…

— Il ne me manquait plus que ça ! grommela Jordán. Et il frappa brusquement du poing sur la table.

Alicia s’éteignait dans son délire anémique, qui s’aggravait le soir, mais s’amoindrissait toujours aux premières heures du jour. Pendant la journée, son mal n’avançait pas, mais chaque matin elle se réveillait livide, presque en syncope. Il semblait que la vie ne s’en fut d’elle que la nuit, en nouveaux traits de sang. Au réveil, elle avait toujours l’impression d’être clouée sur sa couche, un million de kilos au-dessus d’elle.

À partir du troisième jour, cet effondrement ne la quitta plus. Elle pouvait à peine bouger la tête. Elle ne voulut plus qu’on touchât au lit ni même qu’on arrangeât son oreiller. Ses terreurs crépusculaires progressèrent, prenant la forme de monstres qui se traînaient jusqu’au lit et grimpaient avec difficulté sur la courtepointe.

Puis elle perdit connaissance. Les deux derniers jours, elle délira sans arrêt à mi-voix. Les lumières brillaient toujours, funèbrement, dans la chambre et le salon. Dans le silence agonisant de la demeure, on n’entendait plus que le délire monotone qui sortait de la chambre et le bruit assourdit des éternels pas de Jordán.

Enfin, Alicia mourut. La domestique, qui entra ensuite pour défaire le lit maintenant vide, regarda l’oreiller un moment, étonnée.

— Monsieur ! appela-t-elle Jordán à voix basse. Sur l’oreiller, il y a des taches qui ressemblent à du sang.

Jordán s’approcha rapidement et se pencha à son tour. Effectivement, sur la taie, des

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deux côtés du creux laissé par la tête d’Alicia, se voyaient de petites taches sombres.

— On dirait des piqûres, murmura la servante après un moment d’observation immobile.

— Levez-le à la lumière, lui dit Jordán.

La domestique le leva, mais le laissa choir immédiatement, puis demeura là, à le fixer, livide et tremblante. Sans savoir pourquoi, Jordán sentit ses cheveux se hérisser.

— Qu’y a-t-il ? murmura l’homme d’une voix rauque.

— Il est très lourd, articula la servante sans cesser de trembler.

Jordán le souleva ; il pesait extraordinairement. Ils l’emportèrent et, sur la table de la salle-à-manger, Jordán coupa taie et doublure d’un coup. Les plumes supérieures volèrent et la domestique poussa un cri d’horreur, la bouche grande ouverte, portant ses mains crispées à sa tête. Sur le fond, entre les plumes, bougeant lentement ses pattes velues, se tenait un animal monstrueux, une boule vivante et visqueuse. Elle était tellement gonflée qu’on distinguait à peine sa bouche.

Nuit après nuit, depuis qu’Alicia s’était allongée dans le lit, elle avait appliqué furtivement sa bouche — sa trompe pour être plus précis — aux tempes de la jeune femme, lui suçant le sang. La piqûre était quasiment imperceptible. Le fait de secouer quotidiennement l’oreiller pour le regonfler avait sans doute empêché son développement, mais dès que la jeune femme ne put plus bouger, la succion fut vertigineuse. En cinq jours, en cinq nuits, elle avait vidé Alicia.

Ces parasites des oiseaux, minuscules dans leur milieu naturel, parviennent à acquérir dans certaines conditions d’énormes proportions. Le sang humain semble leur être particulièrement favorable et il n’est pas rare de les trouver dans les oreillers de plumes.

El almohadón de plumas, texte extrait de Cuentos de amor de locura y de muerte.

*Je traduis en amatrice et si je n’ai su, par maladresse ou ignorance, rendre justice au texte original, j’en suis désolée.

Mes remerciements à Jacques Fuentealba pour m’avoir fait connaître cette histoire.

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57Lady vampire, par Cécily

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CONTE DE LA TOUSSAINT*

Le jour des Morts, un homme devait aller vendre ses châtaignes à Sartène. Il prépara donc ses sacs la veille, de manière à être prêt à partir dès les premières lueurs du jour. Ensuite, il se coucha, se récitant mentalement les derniers détails à régler dès son réveil.

Mais, à peine se fut-il mis au lit qu’une effroyable tempête se déchaîna. Tonnerre, grêle, éclairs… Le point focal semblait en être sa demeure. Peu à peu se firent entendre d’autres sons, des grondements sourds, des grincements, plus clairs à mesure que le temps passait, jusqu’à devenir enfin des mots, des menaces, des malédictions qui retentissaient de toutes parts, sans qu’on puisse en trouver la source.

L’homme, en sueur, fut pris d’un tremblement, agressé jusque dans sa chair par les glaciales voix d’outre-tombe. Il ne savait que faire. Mais sa femme, prise d’une subite inspiration, lui demanda s’il avait bien pensé à mettre de l’eau au-dehors, pour les Morts.

Il poussa un juron. Il avait oublié…

En hâte, il se leva et disposa les bassines d’eau.

Il s’agissait bien, en effet, des Morts qui, venus en cette nuit de passage et n’ayant pas trouvé d’eau pour eux, pour boire et se laver de leurs péchés, s’étaient déchaînés contre cette maison et celui qui n’avait pas pensé à eux.

Une fois le rite accompli, l’homme se recoucha. La tempête ne s’était pas calmée, mais en revanche les voix si. On ne les entendait plus. Ni menaces, ni blasphèmes, ni imprécations. Pas un souffle.

Vers trois heures du matin, l’homme voulut se lever, mais sa femme tenta de le retenir. Pourtant, rien n’y fit. Elle eut beau lui faire remarquer que le temps était épouvantable, qu’il serait dangereux pour lui de voyager dans de telles conditions, l’homme persista. Et il se leva pour aller chercher son cheval dans un champ voisin.

À peine fut-il arrivé à un embranchement, qu’il vit venir la Squadra d’Arrozza, la Procession des Morts. Vêtus comme des pénitents, tenant chacun un cierge, ils chantaient un chant funèbre.

Le malheureux voyageur en fut pétrifié, son sang se glaça dans ses veines et il ne put pas même pousser un cri.

Cependant, les Morts approchaient.

Et peu à peu, ils l’entourèrent, ne lui laissant plus aucune issue, le paralysant de leur chant. L’atmosphère était glacée. Celui qui était en tête lui tendit son cierge et lui ordonna de le prendre. Le pauvre homme tenta bien de refuser, mais ne put y parvenir, il fut obligé de le prendre, comme mû par une pulsion incontrôlable.

Aussitôt, des gémissements et des cris horribles se firent entendre. Puis les malédictions suivirent, vengeresses, menaçantes…

Et la Squadra disparut.

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Revenant brusquement à lui, sentant le froid le quitter, l’homme se mit à courir pour rentrer chez-lui. Et là, terrifié, il se rendit compte qu’en lieu et place du cierge, il tenait dans sa main un bras de petit enfant. Il tenta de s’en débarrasser, mais rien n’y fit.

Désespéré, il se rendit chez le curé pour lui raconter ce qui venait de lui arriver.

Celui-ci le tança vertement, mais le mal était fait. Il chercha donc une solution pour l’aider. Enfin, il finit par lui dire : « Pendant trois nuits de suite, la Squadra viendra sous tes fenêtres à l’heure même où tu l’as rencontrée. Les uns crieront, les autres feront entendre des sanglots déchirants, d’autres encore te maudiront et te demanderont avec insistance le bras du petit enfant. Les cloches de toutes les églises du canton se mettront à sonner le glas funèbre, mais tu ne devras pas avoir peur. Malgré leurs cris, tu ne pourras pourtant jeter le bras que tu as en main, ce ne sera que le troisième jour qu’il te sera permis de t’en débarrasser. Voici ce que tu devras faire. Prends une grande quantité de braises incandescentes et quand les morts viendront crier et sangloter sous tes fenêtres, tu leur en jetteras une partie. Cela les rendra furieux et ils voudront attaquer ta maison. Il faudra alors que tu les laisses entrer. Quand ils seront tous entrés chez-toi, tu leur jetteras alors tout d’un coup le reste des braises et avec lui le bras d’enfant qui s’en ira de lui-même. Ils seront obligés de l’emporter et tu seras sauvé. »

Tout arriva exactement comme le prêtre l’avait dit, point par point.

Durant trois nuits, le pauvre homme entendit des cris, des plaintes et des imprécations terribles, les cloches sonnèrent le glas des morts et ce ne fut qu’en jetant de la braise sur les esprits qu’il put enfin se débarrasser du funeste bras d’enfant.

Cependant, quelques mois plus tard, cet homme mourut.

Malheur à qui oublie de donner à boire aux Morts !

*Ceci est une retranscription faite par mes soins d’un conte corse. S’il y a un auteur à l’origine de cette histoire que j’ai souvent entendue racontée, je ne le connais pas.

Siana

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JEUNESSE EPHEMEREUNE NOUVELLE DE TAN

***Jeunesse éphémère a remporté la première place lors de notre défi de nouvelles «Au boulot les créatures !»

***Je m'en souviens encore comme si c'était hier. Toute la presse mondiale en a parlé cette semaine-là. « Une nouvelle cure de jouvence ? », lançait le HuffPost. « Du sang jeune pour booster les vieux cerveaux », précisait BFMTV. Tout a changé le 4 mai 2014, date de la publication dans Nature d'une étude sur la transfusion de sang de jeune souris chez leurs aînées. « Nos données démontrent que l'injection de sang jeune contrecarre le vieillissement au niveau moléculaire, structurel, fonctionnel et cognitif de l'hippocampe ». Ah ça, croyez-moi, l'information n'est pas tombée dans l'oreille d'un vieux sourd.

À partir de là, les choses sont allées très vite. Vous imaginez bien que ce sont ceux qui ont le plus d'argent qui veulent en profiter le plus longtemps possible, et si possible avec toute leur tête. C'était couru d'avance ; ils ont investi en masse dans la recherche pour s'assurer que ce qui était valable pour les souris l'était bien pour l'homme. Jamais étude clinique n'aura pris si peu de temps. Enfin si, celle sur le contrôle de la télomérase aussi a été relativement rapide, mais ça représentait plus de boulot. Les investissements étaient sans comparaison. Cela dit, ce n'est pas moi qui vais me plaindre. S'il n'y avait pas eu le 4 mai 2014, je n'aurais certainement pas le job en or que j'ai aujourd'hui.

La suite a été plus délicate. Dans un premier temps, ils ont cherché à généraliser la monétisation du don de sang. Beaucoup de pays comme la France avaient encore des textes officiels qui décrétaient que « le sang ne peut être source de profit financier ». Les relations privilégiées des riches et des politiques ont rapidement eu raison de ces quelques bâtons dans les roues locales. Voyez, tout le monde était gagnant : les vieux achetaient le sang aux jeunes et les jeunes étaient payés – juste ce qu'il fallait pour les faire revenir régulièrement. Deux flux se croisaient, l'argent circulait. Le nombre de dons a pulvérisé tous les records de l'histoire de la transfusion à cette période. Malheureusement, personne n'avait pris en compte un facteur non négligeable : les jeunes sont cons. Mais cons ! Vous n'avez pas idée. Que croyez-vous qu'ils ont fait avec tout ce fric ? Hein ? Pourquoi bosser quand il suffit de donner un peu de soi ? Ils se sont donc mis à s'amuser ! Alcool, drogues, sexe – et qui dit sexe, dit MST, vous savez, le SIDA, les hépatites, etc. 24h sur 24, 7 jours sur 7. Et bruyants en plus de ça. Une vraie nuisance. Non seulement leur sang est devenu totalement inutilisable, mais eux, ces abrutis transpirant la connerie par tous les pores, étaient maintenant une charge pour la société. Une génération entière bonne à foutre à la poubelle. Pardon, je m'emballe. Ne pleurez pas, voyons. Ce n'est pas contre vous. Vous, vous êtes quelqu'un de bien. Vous le savez, n'est-ce pas ? Là, n'ayez pas peur, je ne vous veux aucun mal. Vous m'êtes trop précieuse. Chuuut.

Où en étais-je ? Ah oui. Et les « entre-deux », comme on dit, me demanderez-vous ? Les pauvres entre 23 et 60 ans quoi. Ils ont cru pouvoir se révolter contre le système. « Pour protéger leurs enfants », disaient-ils. À mon avis, c'était surtout pour protéger leur retraite et leurs vieux jours, mais passons. On aurait pu s'attendre à un peu mieux de leur part quand même. Ils étaient en situation de précarité, et ils auraient logiquement dû être trop occupés

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à survivre un jour de plus pour penser à leurs enfants. Coca-Cola faisait le reste depuis que la télévision servait à vendre du temps de cerveau disponible. Mais non, une révolte, une révolution. Genre !

À qui a profité le chaos, d'après vous ? Aux riches, bien sûr. Encore une fois, Saint-Fric nous a sauvés. Saint-Fric, priez pour nous. Les milices privées, il n'y a que ça de vrai, croyez-moi. Les milices ont réglé deux problèmes d'un coup : le cas des adultes les plus rebelles et la surpopulation mondiale. Et vous voulez que je vous dise ce qui était encore plus beau ? Non ? Pourtant c'est intéressant, je vous assure. D'un côté, il a fallu gérer un sacré paquet d'orphelins dont les parents avaient été massacrés et de l'autre, attention, certains sont venus les vendre volontairement ! Ça a été le début de l'opération : un enfant – un gros chèque. Les états se sont retrouvés en quelques mois avec un stock d'enfants et d'adolescents libres de droits.

Vous avez probablement entendu parler des saumons de Norvège. La notion de productivité vous est peut-être même familière. Les gens aimaient vraiment beaucoup la chair rose du saumon. En plus, on leur disait que c'était bon pour la santé, qu'il fallait en manger pour faire le plein d'oméga-3. Face à la demande croissante, l'industrie a, comme toujours, cherché à optimiser la production. Des grands bassins fermés, des alevins, des granulés pour nourrir tout ce petit monde, des pesticides pour lutter contre les poux et une bonne dose d'antibiotiques parce qu'on n'est jamais trop sûr. Le système était bien rodé et il aura fallu un moment avant que les autorités sanitaires y mettent le nez. Elles ont trouvé un cocktail de neurotoxines, métaux lourds, mercure, dioxine dans les poissons. Bon pour la santé... Mouais. Peut mieux faire. Je vous rassure, aujourd'hui, il n'y a plus que du saumon sauvage de première qualité sur le marché. Plus besoin de payer une fortune pour en déguster, c'est le seul disponible. Il arrive à l'homme de réfléchir parfois.

Vous entrapercevez la suite, n'est-ce pas ? La société avait donc ce stock d'« alevins » sur les bras dont il fallait faire quelque chose. Soudain, quelqu'un s'est dit que l'homme et le saumon avaient beaucoup plus en commun qu'on ne pouvait l'imaginer. Ainsi est apparue une espèce bien particulière : l'humain d'élevage. 100% élevé en batterie. Jusqu'à 13 ans, il grandit, on le laisse tranquille. Puis de 14 à 18 ans, il se reproduit à loisir. De toute façon, il n'a pas grand-chose à faire d'autres de ses journées et il faut penser à reconstituer le stock. À partir de 18 ans, on le siphonne. À 23 ans, il est recyclé. Aucune chance que vous ayez vu Soleil vert, vous êtes beaucoup trop jeune. Il ne vaut peut-être mieux pas cela dit. Regardez-moi dans les yeux un instant. Arrêtez donc de remuer la tête comme ça, je ne voudrais pas laisser de marques sur votre joli visage. Voilà. Soleil vert, vous n'en avez jamais entendu parler. Parfait. Reprenons.

Le problème... L'homme réfléchit parfois. Certes. L'homme a surtout une propension certaine à refaire les mêmes erreurs. Encore et encore et encore. Les jeunes issus de ces fermes ne sont pas aussi bons pour la santé des vieux qu'on le disait. Il faut lutter en permanence contre les poux, les épidémies, l'automutilation – si vous avez l'estomac bien accroché, je vous montrerai les photos, elles font vraiment mal au cœur. La consanguinité était un souci majeur aussi, mais pour ça, il y a maintenant des programmes d'échanges entre fermes du monde entier. Le métissage a même le mérite de produire de beaux produits. Ça reste néanmoins un produit d'élevages réservé aux plus « pauvres ». Même si les riches se sont débarrassés des pauvres, il y aura toujours quelqu'un de plus pauvre et quelqu'un de plus riche. C'est mécanique. C'est sans fin. Les riches-nouveaux pauvres (quelle ironie !) se nourrissent donc à partir d'humains d'élevages, et les riches vraiment très riches ont les moyens de se payer mes services.

Ou ceux de mes collègues d'ailleurs. Nous nous sommes rendus indispensables et, parallèlement, c'est devenu un milieu très concurrentiel et dangereux au fil des années.

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Car, voyez-vous, c'est du grand art de mettre la main sur des gens comme vous. Loin de moi l'idée de m'envoyer des fleurs, mais il faut un vampire talentueux comme moi pour y arriver. Bien sûr vous connaissez l'existence des vampires, sinon vous ne seriez pas en liberté à votre âge. Quelqu'un vous a appris à échapper à la traque, et même à vous défendre peut-être. Mais le boulot a été mal fait de toute évidence. Je vous ai senti de tellement loin, j'avais hâte de vous goûter pour m'assurer de la qualité de la marchandise. La chasse a été bonne, vous êtes parfaite.

Je vois poindre une question dans votre esprit. Pourquoi ? Oui, pourquoi vous chasser, vous, alors qu'il me suffirait d'offrir la vie éternelle à quelques riches en échange d'un gros chèque ? Si les choses pouvaient être si simples, ce serait merveilleux. Taux de survie au grand saut ? Inférieur à 1 pour 100 000 000. Autant dire qu'il vaut mieux jouer à l'Euro Millions et espérer devenir un nouveau riche et pouvoir se payer les traitements antisénescences dernier cri.

Hmmm. Pourquoi je vous raconte tout ça déjà ? Ah oui, je me souviens. Désolé, je suis tellement bavard. Mais il fallait que vous compreniez votre valeur. La valeur de votre vie aux yeux de mes employeurs. Car vous êtes un saumon sauvage. Un produit de première qualité. Vous ne connaissez pas les fermes. Vous avez eu la chance d'avoir des parents qui vous ont aimé au point de vous cacher toute votre courte vie et de vous protéger des dangers de ce monde. Vous avez connu le grand air, vous avez reçu une petite éducation, vous avez même dû courir pour survivre. Vous êtes naturelle. Et vous êtes vierge. 18 ans et toujours vierge. C'est si rare de nos jours. Un dégénéré aurait pu vous tomber dessus depuis longtemps, il en reste encore trop. Plus de souci à vous faire maintenant, vous allez être bichonnée pendant 5 ans. À vous le luxe, le calme et la volupté. Petite chanceuse.

Allez, venez, ne faisons pas attendre mon client, la limousine blindée et son escorte sont arrivées. Ce serait dommage qu'un concurrent puisse mettre la main sur vous maintenant. Surtout pour moi. Certains n'ont aucun respect pour le travail des confrères, si vous saviez. En tout cas, vous venez de me payer une année sabbatique à me tourner les pouces. Les vierges ont toujours eu beaucoup de succès. Une vieille amie, qui a mal fini, me le disait déjà au XVIe. Ah, Elizabeth. Elle avait tout compris avant tout le monde. L'avenir est dans le sang des jeunes.

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MARILOU BOUTIN ET LE POLTERGEIST FETICHISTE

UNE NOUVELLE DE JULIEN N

« Pourvu que cela marche... »

Assise au centre de la boutique déserte, Marilou ôte ses escarpins. Aussitôt se manifeste le tremblement coutumier des boîtes à chaussures empilées contre les murs ; il est déjà là. Croisant les doigts, la jeune fille brandit la télécommande de la chaîne Hi-Fi...

***

Quelques explications semblent s'imposer...

Marilou Boutin est une sorcière. À ce mot, le quidam imagine une vieille décrépie, vivant au sommet d'une tour délabrée et touillant inlassablement dans un chaudron avec le manche de son balai. Marilou n'est pas ainsi. Elle, c'est une sorcière moderne — elle possède même un mixeur !

Aujourd'hui, Marilou tente de sauver son emploi. Parce qu'elles travaillent, comme tout le monde, les sorcières modernes ! Elle, elle vend des souliers dans une petite boutique du centre-ville. La devanture affiche « Chaussures Deslauriers » en lettres dorées et, en dessous, en peinture un peu écaillée, l'on a dessiné une couronne de laurier. « Elle symbolise l'excellence ! » aime à dire monsieur Deslauriers ; Marilou, elle, y voit surtout un très mauvais jeu de mots. Mais elle acquiesce, car monsieur Deslauriers est son patron et qu'elle tient à rester en bons termes avec lui.

Vendeuse de souliers, c'est une excellente place, pour une sorcière. D'une part, Marilou y excelle, grâce à ses pouvoirs de persuasion hors du commun, et, d'autre part, plus que beaucoup d'autres, ce lieu lui plaît. N'est-ce pas un peu magique, au fond, un magasin de chaussures ? Partout de la moquette, qui étouffe les pas et ainsi préserve la grâce du silence ; partout une odeur de cirage... Un côté labyrinthique, aussi, étant donné l'ampleur du stock qu'il a fallu entasser dans un espace si réduit — et puis, il y a partout des boîtes ! Qu'y a-t-il de plus magique qu'une boîte ? Quoi de mieux que cet objet sait à la fois dissimuler et susciter la curiosité ? C'est le mystère dans son essence la plus concrète ; Pandore en témoigne !

Marilou étant sorcière, elle aime les boîtes. Et étant femme avant d'être sorcière, elle aime les chaussures ! Alors, c'est peu dire qu'elle aime son emploi. D'où son dépit lorsqu'un poltergeist a fait son nid dans la boutique de monsieur Deslauriers...

De tout temps et bien malgré elles, les sorcières ont provoqué des phénomènes des plus étranges. C'est un fait bien documenté : elles attirent le surnaturel comme des aimants : qu'une ait un chagrin d'amour et la banshee hurlera des nuits durant, qu'une autre ait un rhume et une forêt entière peut en dépérir. C'est logique, en somme, car l'on ne peut détenir un tel pouvoir sans qu'une petite partie ne s'échappe. Hélas, ces fuites ont souvent des effets désastreux...

Marilou n'a rien contre un peu de désordre, loin de là. Elle en a elle-même provoqués de beaux dans la boutique, certains jours où monsieur Deslauriers s’est absenté ; se souvenant

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d'une formule de psychokinésie inutilisée depuis ses années d'école, elle y a sans doute organisé les plus formidables spectacles de claquettes que la ville a jamais connus. Mais les manières d'un poltergeist ne valent pas les siennes : si elle ne se laisse aller à ces folies qu'en l'absence de clients, lui n'a pas peur de mettre le bazar en leur présence.

Dans un premier temps, elle s'est forcée à tousser pour masquer le grondement des boîtes animées par l'esprit frappeur, puis elle a blâmé des travaux dans l'immeuble ou dans la rue, sans toujours convaincre. Monsieur Deslauriers, lui, est absolument imperméable à toute chose surnaturelle ; son esprit si terre-à-terre ne les remarque tout simplement pas. C'est l'une des raisons pour lesquelles Marilou a précisément postulé dans sa boutique, mais voilà que son employeur, aveugle à toutes les choses étranges qui surviennent soudain dans son univers, remarque tout de même un air mécontent chez bien des clientes... et un ralentissement de ses affaires. La sorcière en est donc venue à craindre pour son poste qu'elle risque fort de perdre si le boutiquier s’imagine que c'est son service qui indispose la clientèle.

Qui plus est, le poltergeist est un pervers. Il ne s'excite qu'à la vue de pieds, lorsqu'une cliente essaie une paire de souliers. Et, visiblement, le spectacle lui plaît, car il se montre de plus en plus agité… de même qu’étonnamment peu impressionné par les efforts de Marilou pour le chasser. Elle a saupoudré partout du sel, dessiné des pentacles sous les tapis, brûlé des encens spéciaux... En vain : peu importent les désagréments qu'elle lui cause, son plaisir de hanter les lieux reste plus fort.

***

La solution est venue d'un certain Gregory. Alors qu'une après-midi Marilou se trouvait obligée d'inventer ce qui lui semblait être la millième excuse au vacarme que faisait l'esprit frappeur, il cessa subitement son remue-ménage, lâchant les boîtes en carton auxquelles il était agrippé depuis des jours. Un immonde bruit de chasse d'eau retentit, puis fit place à un calme si peu coutumier qu'il en était étrange, comme si le poltergeist s'était enfui à travers une canalisation. La boutique était restée silencieuse, si ce n'est pour la radio que Marilou avait pris l'habitude d'écouter, espérant dissimuler son problème par la musique qu'elle diffusait sans interruption. Les ondes portaient alors la chanson réclamée par Gregory : le générique de la série Ghostbusters...

C'était logique, en somme : pour un esprit, ces paroles devaient être un affront terrible, ou peut-être une menace. Marilou aurait voulu les passer en boucle, et être ainsi débarrassée de l'intrus. Cela risquait cependant de ne plaire ni à monsieur Deslauriers ni à ses clientes... Sachant cela, il lui fallut plusieurs jours pour mettre au point un plan. Par chance, les deux semaines de fermeture annuelle approchaient. Le patron en profitant toujours pour partir en vacances dans son camping-car, elle aurait quartier libre pour faire le ménage dans le magasin.

La voilà donc seule dans le rayon « pointure 36 », s'apprêtant à mettre son plan à exécution. Elle a à peine découvert ses pieds que le poltergeist en trépigne d'excitation. Les siens, il ne les avait encore jamais vus et, d’après sa réaction, il devait attendre impatiemment cet instant. Près d'elle, une rangée de bottes s'effondre en dominos… Marilou en conclut que c'est le moment : elle brandit la télécommande comme une baguette magique, et presse la touche de lecture.

Aux premières mesures de Ghostbusters, avant même qu'on entende Ray Parker Jr, le poltergeist s'enfuit avec le même bruit de tuyau que la première fois. Satisfaite, elle remet ses escarpins et se promet de recommencer l'opération trois fois par jour jusqu'au retour de monsieur Deslauriers. Si elle se souvient bien de cet article relatif aux expériences de Pavlov sur le conditionnement qu'elle a lu un jour dans quelque magazine, cela devrait

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résoudre définitivement son problème. Si cela fonctionne avec un chien, cela fonctionnera sûrement avec un poltergeist, car celui-ci n'est guère plus intelligent ! À terme, le stimulus négatif de la chanson sera chez lui si profondément associé à celui, positif, des pieds que sa réaction d'effroi face au premier devrait s'imposer aussi au second. Alors, elle saura sans peine chasser cet indésirable, puisqu'il ne pourra plus se raccrocher à son fétiche pour trouver la force de résister aux sortilèges de la sorcière...

À trois reprises chaque jour, Marilou réitère donc l'opération. À chaque fois, il se manifeste plein d'entrain dès qu'elle découvre ses orteils. Alors, il fait trembler les meubles, les murs, entrechoque les boîtes… Une fois, il manifeste même son plaisir en entortillant des lacets, les transformant en une pelote de dix-mille nœuds. Mais chaque fois, cependant, il s'enfuit aussitôt que Ghostbusters retentit dans la boutique.

Enfin, Marilou commence à observer des signes de fatigue chez son adversaire. Il semble moins enthousiaste en l’observant délacer ses chaussures puis, finalement, en vient à déguerpir par avance, avant même qu'elle mette en route la chaîne Hi-Fi, juste de la voir se pencher pour renouveler cet épouvantable enchaînement. Elle en déduit qu'il est temps de procéder à un nouvel exorcisme.

***

En quelques formules, Marilou a triomphé du poltergeist fétichiste : il ne reviendra pas de sitôt hanter la boutique. Maintenant, il lui faut cependant y mettre de l'ordre, car monsieur Deslauriers sera de retour dès le surlendemain. Courageusement et le cœur léger à l'idée que s’est éloignée l'épée de Damoclès menaçant son emploi, elle ramasse les boîtes en carton renversées, réorganise les rayonnages. Il n'y a en somme que la pelote de lacets qu'elle ne parvient à démêler.

« Bah, cela me fera un porte-clefs... »

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RECEPTIONNISTE DE NUITUNE NOUVELLE DE LAE

Bon, ben, quand faut y aller, faut y aller…

Pas trop le choix, la crise est pour tout le monde, humain comme vampire, si je veux survivre, il me faut un boulot. Quand je pense que, de mon vivant, j’étais vicomte, riche et oisif.

Je ne vais pas ressasser ça toute la nuit, je dois remplir ce satané formulaire d’embauche…

HÔTEL STARLIGHT PALACE - Fiche de candidature pour un emploi - Réceptionniste de nuit

Nom : Vicomte Jean-Baptiste Armand Louis Villeneuve de Lacroix

Date de naissance : 12 janvier 1690 1990 à Villeneuve-sur-Croix

Adresse : Manoir de Lacroix Ville : Villeneuve-sur-Croix Département : Seine-et-Marne Code postal : 77235

Téléphone : 06710552682 – disponible du coucher du soleil à l’aube

Adresse électronique : [email protected]

Situation familiale : Célibataire.

(Bon, en fait, je suis marié depuis 1905, mais ce n’était que pour des questions administratives concernant l’ouverture d’une maison close.)

Nombre d’enfants : 1 fils, décédé en 1765. Paix à son âme.

(J’ai créé un vampire en 1893, ça compte comme un enfant à charge, ça ?)

Disponible à partir du : 01/06/2014

N° de sécurité sociale : 1900177235113 11

(Heureusement que j’ai pensé à me faire faire des faux papiers avant de postuler.)

Salaire souhaité : 3000€/mois, sinon ce n’est pas la peine.

(J’ai un certain standing à respecter. Faut pas abuser, je ne vais pas perdre mon temps dans un palace à faire du lèche-bottes à des bourgeois pour un salaire de misère !)

Poste demandé : Réceptionniste de nuit, comme indiqué en haut à droite de ce formulaire.

(C’est écrit en haut du formulaire, et puis que veux-tu que je fasse d’autre, hein, je ne supporte pas la lumière du jour !)

Êtes-vous français ? Oui et mon arbre généalogique est à votre disposition.

(Je suis le Vicomte Jean-Baptiste Armand Louis Villeneuve de Lacroix, ce n’est pas assez

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français comme nom ?)

Avez-vous déjà travaillé dans cette société ? Non

(Par contre, je suis du genre à fréquenter ce genre d’endroits en tant que client, enfin si mes finances ne s’étaient pas écroulées aussi lamentablement, dur de mener la grande vie en 2014.)

Avez-vous déjà été condamné pour un crime ? Oui Non

(Enfin, il faut dire aussi que je n’ai jamais été pris, non, pardon, je raconte des bêtises, en 1755, j’ai été accusé de meurtre. Pour une fois que j’étais innocent. Enfin, une broutille, j’ai été pendu, mais il m’en faut plus que ça pour m’arrêter. Par contre, je peux certifier que le vrai responsable a, lui, été châtié ; un sang d’un goût merveilleux, je m’en délecte encore.)

Formation : Précepteur à domicile jusqu’à mes 18 ans. Un vicomte n’a pas à aller salir ses culottes sur les bancs de l’école du peuple.

Diplôme : 2007 BAC S, Lycée International Meaux 77 – Licence d’Histoire, Université Paris 2, je devrais être en mesure de présenter ces documents lors de l’entretien.

(Penser à passer commande de ces diplômes via internet.)

Emploi précédent : Directeur de maison close – Réceptionniste de l’Hôtel de la gare à Villeneuve-sur-Croix - Établissement fermé en mars 2013 suite à un incendie criminel.

(Fallait que je maquille les trois morts de la chambre 19 en accident, et puis, j’ai gardé du papier à en-tête, je pourrai toujours présenter un beau certificat de travail. Je devrais peut-être tuer les anciens propriétaires pour être sûr que la sécurité du palace ne puisse pas remonter jusqu’à eux. N.B. : Tuer M. et Mme Lameaud demain soir.)

Service militaire : En règle avec la journée d’appel, j’ai lu sur internet que c’était obligatoire, donc je l’ai fait.

(Sinon, j’ai servi 4 ans dans la cavalerie de l’Armée française de 1710 à 1714, juste avant d’être transformé en vampire, ensuite j’ai pris mes distances et j’ai laissé les humains s’entretuer, tout en continuant d’en tuer.)

Langues pratiquées : Anglais courant – Espagnol courant – Allemand courant – Italien courant – Russe : notions – Latin - Grec ancien.

(Quand on est immortel, on a le temps de voyager et d’apprendre, c’est d’ailleurs pour ça que j’ai besoin d’argent, j’aimerais bien visiter les USA.)

Loisirs : Escrime, lutte, tir à l’arc.

(Traquer, chasser et tuer des gens pour les vider de leur sang.)

Je certifie que mes réponses sont exactes et honnêtes.

(Je certifie que tous mes mensonges sont exacts et honnêtes. J’engage de plus mon honneur, enfin ce qu’il en reste, à ne tuer aucun futur collègue, ni les clients de l’hôtel, par contre, je ne saurais être tenu responsable de leur sort une fois la note payée.)

Si cette candidature débouche sur un emploi, des informations fausses ou erronées indiquées dans ce formulaire ou pendant mon entretien peuvent entraîner mon licenciement.

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(Ou la mort du responsable de ce licenciement.)

Signature DELACROIX Date 7 mai 2014

Envoi du mail confirmé.

Bien, y a plus qu’à attendre. J’espère qu’ils ne seront pas trop longs à répondre.

« 10/09/2014 14h45 - nouveau mail de RH Hôtel Starlight Palace

Monsieur,

En réponse à votre candidature en date du 9/05/2014, je suis au regret de devoir vous informer que celle-ci n'a pas été retenue. Soyez cependant assuré que cette décision ne met pas en cause vos qualités personnelles, ni même celles de votre formation.

Nous sommes très sensibles à l'intérêt que vous portez à notre entreprise et conservons vos coordonnées afin de vous recontacter au besoin. Nous vous souhaitons une pleine réussite dans vos recherches futures.

Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments distingués.

Élisabeth Roland

Directrice des Ressources Humaines »

« Très sensible », mais bien sûr ! « Ne met pas en cause mes qualités personnelles », qu’est-ce que tu en sais ? Ce n’est pas avec ce bout de papier que tu vas me connaître. Moi, par contre, j’ai bien envie de te rencontrer, Élisabeth, tu as mes coordonnées, très bien, moi aussi j’ai les tiennes.

Je sens que je vais me faire un repas de directrice de ressources humaines ce soir.

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SOIFUNE NOUVELLE DE SARA JELIC

Je me présente : je suis Daniel, l'une des ombres, quelqu'un de la nuit, sans crainte de la lumière du jour, c'est moi. Depuis une centaine d'années, j'habite ce jeune corps, le même que lorsque j'avais vingt ans, sans la durée et libéré de la peur suprême qu'est la mort. Le sentiment est indescriptible, comme si le temps s'était arrêté pour moi, comme si j'étais gelé dans la glace intemporelle. Mais ne m'enviez pas et ne pensez pas que c'est facile de devenir un vampire. Je sais ce que vous imaginez : on vous mord et voilà, vous êtes un vampire. Eh bien, la réalité est très différente. Si différente qu'elle peut vous sembler un fantasme exagéré, mais croyez-moi, c'est pire que ce que vous pouvez imaginer. Oh excusez-moi, je dois vous embrouiller l'esprit, rassurez-vous, je vais vous raconter mon arrivée ici et vous mener à la salle de votre entretien d'embauche.

Vous me suivez ? Continuons donc...

Je m'en souviens comme si c'était hier. Clair comme le jour. Je ne vais pas vous ennuyer avec une description minutieuse de l'époque où j'ai vraiment eu vingt ans. Je dois seulement vous dire que c'était une époque où nous, villageois, partions vers les villes éclairées et goudronnées, promesses d'avenirs meilleurs pour bon nombre d'entre nous. La vie à la campagne n'avait plus aucun sens et s'était coincée dans la boue, n'arrivant plus à avancer.

Je comptais les dalles carrées menant à l'usine où m'attendait une partie de mon rêve.

L'usine, bâtiment de briques rouges entouré de deux grandes cheminées crachant une fumée noire qui nuisait au soleil. Il l'a bien mérité, pensais-je, pour toutes les fois où il avait brûlé les champs de mon père, laissant notre faible récolte de blé et d'autres vivres décimée.

C'était là-bas que je changerais ma condition de paysan. Là-bas où mon existence se verrait améliorée.

Avec ces pensées, j’atteignais l'entrée. Je n'eus même pas besoin de frapper, quelqu'un m'ouvrit instantanément. Une femme superbe, une de ces belles femmes des villes qui me demanda, souriante: « Êtes-vous monsieur Daniel Clavel ? »

C'était la première fois qu'on m'appelait monsieur. Ça me plaisait déjà.

— Oui, je le suis, avais-je répondu alors avec enthousiasme.

— On vous attendait. Venez, le patron veut vous voir.

— Je ne suis pas en retard ?

— Oh que non, vous êtes même en avance... avait-elle répondu avec un petit sourire amical.

Me voilà entré dans le cœur de mes espérances. Je visionnais les locaux : immenses, démesurés et grandioses. Partout, des couleurs sombres aux murs. Les larges fenêtres laissaient passer les rayons du soleil, seule source apparente de lumière de cette pièce, car je ne voyais pas de lampes alentour.

Le directeur était là, adossé contre le montant de la porte qui devait mener au reste de l'usine. Sa chevelure longue et lisse était d'une blondeur éclatante et encadrait un beau

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visage dont les yeux verts et scintillants me fixaient. Il portait son habit typique : la veste noire, la chemise blanche, la cravate rouge, le pantalon noir et les chaussures laquées. Il ne cessait de se gratter le menton avec élégance.

« Vous voilà, Daniel Clavel ! », m'accueillit-il d'une voix joyeuse mais grave.

— Euh, bien... bonjour... balbutiai-je à sa vue. Oui, je suis Daniel.

— Léo Maréchal, ravi de faire votre connaissance... avait-il ajouté en me serrant chaleureusement la main.

Évidemment, je restai raide et droit comme un I, un peu désarçonné. J'entrais dans un nouveau monde, loin des campagnes boueuses.

— C'est bien que vous ayez répondu à notre annonce, vous êtes le premier, et en plus vous êtes venu de suite pour nous voir. Bravo ! Nous recherchons des employés réactifs, compétents et sachant saisir des opportunités, mais avant, je vais vous montrer les lieux de votre future fonction, histoire de vous mettre dans le bain...

— Oui, je devrais... voir, répondis-je.

M. Maréchal avait légèrement esquissé un nouveau sourire avant de me conduire vers les ateliers de production.

Là commença ma visite. On passait de couloirs à une petite salle où des travailleurs emballaient des cosmétiques : rouge à lèvres, fond de teint, fard à paupières, parfum... avec les matériaux présents, ils donnaient forme aux objets allant servir à des mondains ou à des gens de la ville voulant s'embellir. Deux fois par an, avant Noël ou Pâques, ce genre d'objets arrivaient dans la petite épicerie de mon village et toutes les filles s'empressaient devant les étagères, espérant qu'un jour, elles pourraient s'offrir une de ces merveilles et ressembler aux femmes mondaines des villes. Ces produits sophistiqués, inédits dans mon environnement natal, me fascinaient. Bien sûr, je suis un homme et le maquillage n'est pas du tout pour l'utilisation masculine, mais un petit fond de teint pouvait effacer des traces de fatigue apparentes et mettre de l'éclat au visage. Et puis, je voulais aussi une femme sentant le parfum et non l'herbe mouillée et la sueur du labeur.

Les gens étaient tous vêtus d'uniformes noirs et des chemises blanches, sans doute requises par le règlement. Aujourd'hui, dès que vous pensez aux ouvriers, vous avez toujours l'image de personnes désespérées, sales, n'ayant plus aucune envie de vivre, le regard las... Eh bien, ici, ils semblaient contents, certes un peu épuisés et pâles, mais avec un grand désir de poursuivre ce labeur. Et ils étaient d'une propreté immaculée ! Le fonctionnement était à la chaîne, mais ils se parlaient entre eux. Certains ont commencé à me dévisager et à me saluer d'un geste amical. Ils m'avaient l'air sympathiques. Ainsi serait ma nouvelle famille. Des employés mieux traités et ayant des liens assez forts pour supporter leur métier.

J'avais une pensée pour mes frères et sœurs dans leurs habits tachés et puants.

Mon employeur me mena dans une autre salle où quelques autres travailleurs vérifiaient les objets, appliquant des étiquettes, testant même les produits en question. Je me rappelle juste que cette salle était la seule à avoir une couleur aussi claire que le bleu lavande. Des boîtes en carton contenaient toutes ces choses qui allaient être exportées dans d'autres contrées et qui pourraient rendre beaux les gens ordinaires et les célébrités comme des musiciens ou des gens du cirque.

Vous êtes encore avec moi ? Bon, continuons...

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Je ne puis me souvenir de la totalité des lieux visités, mais juste qu'aucun comportement, fait ou manière suspects n'attirait mon attention. Aucune trace de manifestation étrange n'était détectée chez les salariés et dans ces lieux. Leurs regards, leur fluidité, leurs déplacements quelquefois anormaux, leurs chuchotements... rien ne m'alertait, oh rien du tout.

Durant la visite, mon futur patron me parla de la fondation de l'entreprise, du nombre d'employés (près de deux cents personnes qui travaillaient dans l'usine), de la qualité de leurs produits, du développement durable et constant qui rapportait des résultats satisfaisants... Les mots me manquent, je vous prie de m'excuser, mais moi, à cet instant, j’étais comme un enfant rentrant dans un magasin de jouets. L'idée que je travaillerais ici et que je confectionnerais des cosmétiques qui seraient distribués partout me plaisait énormément, si bien que je ne songeais même pas au salaire.

Nous montâmes au premier étage, en empruntant des escaliers rouges, puis nous arrivâmes au couloir principal où les haut gradés se rendaient. Des secrétaires et des stagiaires vadrouillaient, apportaient des dossiers. Le rythme normal d'une entreprise, pensai-je.

Cependant, quelque chose m'intrigua : pendant qu'on s'approchait de la salle où mon embauche devait se conclure, une employée sortie de conférence me bouscula accidentellement. Elle s'excusa et partit en vitesse, mais... elle sentait mauvais. Une odeur infecte émanait de cette femme et m'avait gêné. Je me suis dit : oh, ce n'est rien, elle a dû oublier de se laver... Tu parles, j'aurais dû m'enfuir à ce moment-là...

M. Maréchal empoigna la poignée de la petite porte noire et me déclara d'un ton soudain sévère : « Monsieur Clavel, vous allez enfin passer votre entretien d'embauche, mais, je vous préviens, vous pouvez encore rentrer chez vous. Dès que vous entrerez, vous ne pourrez plus revenir en arrière. »

— Ah et pourquoi reviendrais-je en arrière ? Je veux ce travail ! Tout me plaît déjà !

— Donc, vous entrez en renonçant à tout ?

— À tout, oui...

Encore aujourd'hui, j'aurais dû comprendre ce à tout comme un trait sur ma vie. J'avais décidé de mon destin sans avoir connaissance des sous-entendus du directeur.

Et j'entrai.

Une pièce lugubre, avec une table blanche, deux chaises, des papiers et un stylo. Des lumières rouges emplissaient cet endroit.

Je pus m’asseoir sur la chaise. M. Maréchal, déjà assis, avait les coudes posés sur la table et les poings sur les joues, il me demandait : « Bien, Daniel, vous voici. Maintenant, on peut passer aux choses sérieuses. »

— Oui, bien sûr.

— Tout d'abord, lisez le document.

— Je ne vous montre pas mes pièces d'identité, mes certificats d'études et mes... ?

— Oh non ! Tout cela sera inutile maintenant. Lisez.

J’abaissai la tête pour lire une feuille avec des écritures rouges, décrivant le contrat définitif de mon embauche sans aucune garantie de rétraction et de licenciement exceptionnel

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en cas de faute grave. Le contrat ne décrivait pas mon futur poste, mais que l'employé devrait « montrer ses capacités et ses aptitudes au travail et ne jamais avoir soif au point de ne pas pouvoir exécuter ses tâches courantes ». Ce détail, je ne le comprenais pas, vu que l'usine ne fabriquait que des cosmétiques. Hélas, mon esprit encore naïf de paysan ne voyait pas le sous-entendu de ces mots...

« Ceci est votre contrat. Veuillez signer », m'indiquait M. Maréchal, les mains désormais sur la table.

Prenant le stylo noir, je signai sur le bord libre, faisant basculer pour toujours mon existence.

Une fois fait, je croisai les bras, attendant les questions éventuelles de mon patron.

Celui-ci prit une inspiration et dit :

— Alors, Daniel, depuis quand voulez-vous obtenir ce poste ?

— Depuis quelques temps. Je ne sais pas exactement, mais cela doit faire quelques années.

— Et pourquoi ?

— Je ne supporte plus la vie à la campagne. Nous n'avons pas les bienfaits que possèdent les gens des villes, les récoltes sont devenues dures... Je ne veux pas finir isolé et faiblard dans un village. Je veux m'intégrer à cette nouvelle société, plus facile et plus accessible. Je veux changer de vie.

— C'est louable comme motivation. Mais un peu superficiel.

— Comment ça ?

— Notre entreprise veut des personnes sérieuses et qui ne prennent pas les décisions à la légère. Justifiez-vous un peu plus !

— Eh bien, j'ai toujours rêvé que j'irais dans une vie où je ne serais plus obligé de travailler dans les champs, de subir des coups de soleil, des maux de dos. Je n'en pouvais plus d’être frappé sans cesse par ce soleil, toujours ingrat, nous jouant des tours en provoquant la destruction des vivres. Je ne veux pas avoir une vie de riche, mais j'ai toujours vécu dans une extrême pauvreté. Il y avait des jours où je ne mangeais pas, où je ne buvais pas. Ce qui est étrange, c'est qu'autant je n'avais pas vraiment faim et je pouvais me passer de nourriture, autant la soif me torturait. Je ne supporte pas d'avoir soif !

— La soif ? Hum, intéressant... vous préférez avoir soif plutôt que faim... convaincant...

— J'ai l'impression que manger m’alourdit et m’assomme alors que boire me redonne de la force.

— Oh que oui ! Boire donne effectivement bien de la force, et d'autres choses. Enfin, un vrai argument !

— J'aime boire. Mais je reviens à moi. J'ai vu votre annonce à l'entrée de notre épicerie. Quand j'ai appris que votre usine cherchait une recrue ayant d'« excellentes mains » et pouvant supporter des conditions exceptionnelles, mais donnant de l'eau à profusion, j'ai sauté le pas. Je remercie mon père de m'avoir forcé à apprendre à lire. Enfin, un vrai travail! Fini les champs et les cultures ! J'ai dû dire au revoir à mon vieux père, je n'ai pu le faire avec ma mère et mes sœurs, elles étaient aux champs, mais je leur ai promis que je leur donnerai un peu d'argent venant de mon labeur pour les aider. Et... voilà. Je leur ai

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promis de leur expliquer quand je reviendrai.

— Bien. Mais voyez, vous ne pourrez plus revoir vos parents ni vos sœurs, hélas. Les aider financièrement, oh que oui. Mais revenir vers eux, les serrer dans vos bras, etc., plus jamais.

— Pourquoi ?

Il soupira.

— Parce que... la soif est plus forte que tout, cher Daniel.

— La soif ? Navré, je ne saisis pas...

— Vous avez encore une étape pour être enfin embauché. Vous devrez accepter une nouvelle réalité et réfuter toutes les certitudes que vous avez eues en venant ici. Je vous préviens : cela fera mal et vous aurez beau crier, hurler, supplier, vous serez un nouvel employé. Tout cela est nécessaire pour être embauché chez nous.

J'étais resté presque stupéfié par les termes qu'il avait utilisés. En quoi mon embauche m’infligerait une telle douleur ? Idiot que j'étais. Je venais de signer un pacte diabolique.

Vous frissonnez ? Vous vous posez la même question ?

M. Maréchal se releva, s'étira presque gracieusement, prit un torchon et s'essuya le visage. Je me disais qu'il devait éponger toute trace de sueur. Mais non. Quand il retira ses mains, la peau normale avait cédé la place à une teinte livide, morbide. Ses yeux brûlaient d'un rouge flamboyant, terrifiant, inouï.

La terreur m'envahit et je me repliai sur ma chaise, ayant conscience tout de même que je ne pourrais plus m'échapper.

L'horreur s'accentua quand il fut derrière moi, d'une rapidité surhumaine comme s'il s'était téléporté, et qu'il ouvrit grand la bouche pour dévoiler deux canines blanches d'une brillance extraordinaire, tels des poignards bien affûtés, dégageant également un effluve désagréable, le même que celui venant de la femme croisée tout à l'heure. Mon patron était un vampire. Une créature de la nuit qui boit le sang des vivants. Et qui allait en faire de même avec moi !

J'avais balbutié, effrayé : « Que... que... monsieur, laissez-moi partir ! Qui... êtes... oh mon Dieu ! »

Le vampire m'avait giflé en guise de réponse.

— Première règle, mon petit Daniel : il est interdit de prononcer le moindre mot en rapport avec la religion ici. Nous sommes profondément anticléricaux du fait de notre nature. Vous n'avez plus le choix, vous avez signé. Vous vouliez apaiser votre soif et venir parmi nous... Ce vieux pervers qu'est Dieu avait dit : « Fais attention à ce que tu me demandes, car je pourrais exaucer tes vœux... » Désolé...

À peine prononça-t-il ces phrases qu'il me plaqua au sol, bloquant toute tentative de fuite. Je me débattais, complètement terrorisé, mais je devais me rendre à l'évidence : j'étais à la merci d'un monstre et j'avais délibérément décidé de quitter mon monde pour rejoindre le sien.

M. Maréchal me perça le cou en dépit de mes efforts. Une douleur atroce se répandit en moi. Je sentais mes veines tranchées se vider de leur sang, absorbé par ce démon

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qui maintenait son emprise. Ma température corporelle avait vite chuté, le froid éternel était rentré en moi. Après cela, ma vision devint extrêmement faible, minime, floue. Je ne discernais qu'une ombre agenouillée auprès de moi, se mordant la paume de la main et me l'appliquant contre la bouche, puis le goût acre du plasma s'écoulant dans ma gorge avant que mes yeux se referment.

Je me suis réveillé dans un endroit sinistre, aussi sombre que les autres. J'avais mal au crâne et je manquais plusieurs fois de trébucher, mais j'avais remarqué que ma vision s'était améliorée, au point de voir de minuscules taches ensanglantées : j'étais devenu nyctalope. Incrédule, j'avais longuement observé mes mains : elles étaient extrêmement pâles, incolores. En palpant mon pouls, je remarquai également que celui-ci ne battait plus, que mon cœur s'était donc arrêté. Puis, je me couvris le nez : une mauvaise odeur semblait émaner de moi.

Une voix retentit : « Prenez ce parfum, le fond de teint et les lentilles. »

M. Maréchal se tenait là, me montrant un flacon, une boîte contenant de petites billes et un fond de teint. Je les pris, encore sous le choc.

Il ajouta : « Maintenant, vous savez pourquoi nous fabriquons ces cosmétiques. Vous êtes un vampire. Nos produits vont vous déguiser en un bon humain dès que vous les aurez appliqués sur votre peau. Les humains ne savent pas qu'émane de nous une odeur de cadavre, du fait que nous sommes morts. Qu'ils sont stupides, n'est-ce pas ? Cette odeur pourrait nous trahir au sein des vivants. Ensuite, il faut couvrir à tout prix toute votre peau avec le fard, un homme très, très crayeux est vite remarqué et puis vous devez dissimuler ces yeux rouges. Auparavant, nous étions chassés par les villageois parce que nous n'avions guère d'artifices pour nous dissimuler parmi eux. Mais la révolution industrielle a donné la brillante idée à mon ancien supérieur d'utiliser les cosmétiques humains et de les détourner pour inventer les nôtres. Si vous saviez combien notre usine s'est développée. Bien sûr, on vend la plupart de nos produits aux humains qui restent vaniteux et superficiels, mais notre priorité est le bienfait de tous vos nouveaux semblables. Vous pouvez mener une vie ordinaire dans les villes sans susciter de soupçons et boire à votre soif. Vous avez de la chance, nous, les anciens, nous étions obligés de nous cacher et de vivre dans des cryptes ou dans des cercueils... en tout cas bienvenu parmi nous, vous nous serez utile, nous avons besoin de gens comme vous. »

— Je... je...

— Ne vous inquiétiez pas, vous allez vous habituer. Vous n’êtes pas le premier que j'ai mordu. Votre réaction est tout à fait concevable. Ah ! J'ai oublié de vous parler de votre poste et de votre salaire, pardonnez-moi... Donc Daniel, votre poste sera...

— Après ! J'ai soif ! Je veux boire maintenant !

— Bien entendu, j'ai pensé à cela. Tenez (il me tendit une petite fiole de liquide rouge), j'ai commandé pour vous un litre de sang en provenance d’un hôpital pour enfants... On boit bien chez nous... Après, pendant vos congés et vos heures libres, vous pourrez aller en ville pour trouver des proies. Je laisse le soin à vos supérieurs de vous expliquer tous les détails...

Et c'est ainsi que je devins vampire, moi, Daniel Clavel. Je me souviens encore du goût exquis de ma première bouteille de sang. Celui des gamins est divin ! Je vous le conseille vivement ! Plongé dans ce nouvel univers, je me montrai excellent à mon poste, celui de créer les parfums. Inutile de préciser qu'en peu de temps, je fus le meilleur employé possible

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et je réussis même à gravir les échelons. Maintenant, vous voyez, c'est moi qui dirige l'usine. M. Maréchal a disparu après avoir effectué une sortie en ville et, n'étant pas revenu, on a conclu qu'il avait dû être tué par un chasseur de vampires ; c'est moi qui me suis emparé de sa place.

Je vous ai tout raconté. Je vous ai livré tous les détails. Mais que se passe-t-il ? Vous tremblez? Vous me suppliez de vous laisser vous enfuir ? Oh que non, vous avez voulu obtenir un poste chez nous, vous avez signé de votre plein gré. Il faut faire attention à ce qu'on demande à ce salaud qu'est Dieu, car il pourrait exaucer vos vœux... Je suis navré, vous devez faire le même chemin que moi et, de toute façon, j'ai soif...

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UN ENTRETIEN INATTENDU !UNE NOUVELLE DE LAURA N

Je viens d’avoir seize ans. Si l’on n’avait pas évolué un peu, je serais déjà mariée à un vieux qui fait deux fois mon âge. Je suis née au XIXe siècle. Dès qu’elle est montée sur le trône, Notre Majesté la Reine Victoria a fait voter une loi qui nous permet, à nous la gent féminine, de faire à peu près ce qu’on veut. Certains nous traiteront toujours de vieilles filles à vingt-cinq ans si on n’est pas mariées, mais maintenant on peut l’être sans aucune obligation quelconque en premier lieu. Les traditions sont toujours là, surtout pour des familles aristocratiques qui pensent que les meilleures alliances sont les mariages. Je trouve ça nul, j’ai toujours voulu me marier avec l’homme que je veux et que j’aime, un petit détail qui a son importance. Mes parents ne m’ont jamais forcée à épouser un homme ni ne m'ont élevée dans ce but. Ils sont assez libres pour des aristocrates, surtout qu’ils sont une des plus puissantes familles de l’Empire britannique. Vous l’aurez déduit, je suis une aristocrate. J’ai aussi deux frères, et en plus jumeaux. Ils sont beaux, intelligents, et idiots à leurs heures perdues. Ce dernier point, ils ne le montrent pas en public, sinon on crierait au scandale. Avec mes frères, nous avons deux ans de différence, ils vont reprendre l’affaire familiale, ils sont encore un peu jeunes, tout juste dix-huit ans. Mon père a une grosse entreprise industrielle, on y construit des voitures qui n'ont pas besoin de chevaux ; ça roule avec une machine. Il y a toutes sortes de fabrications dans cette entreprise : automates, pistolets, tout ce qui peut se rapporter au fer, ou des éléments qui peuvent être fabriqués, façonnés. Mon père a un avantage : ma mère est une excellente sorcière. À eux deux, ils forment un couple hors du commun. Et le petit plus qui me plaît vraiment, il fait des armes pour les espions de Sa Majesté ; je vais souvent les voir pour qu’ils m'apprennent à me défendre. Ça m’a aidée il y a deux mois. Bref. On peut être en danger tout le temps, surtout quand on est une jeune fille qui se promène dans les rues sombres pour trouver l’entrée secrète qui mène à son entretien d’embauche. Le monde surnaturel côtoie au grand jour le monde du commun des mortels depuis quelques siècles. Le meilleur, c’est le mien, bien évidemment ; les choses évoluent de plus en plus. Mon père est un hybride, il peut se transformer en loup-garou et être un vampire aussi. Mes frères et moi avons hérité de tous les gènes. J’ai une préférence pour la magie. Mes yeux brillent quand je m’exerce. Le plus important pour le moment est de trouver cette fichue entrée secrète. Ça fait déjà quelques minutes que je fais le tour et je n’en vois aucune. Je vais devoir me servir de ma magie. Je ferme les yeux — je trouve ça plus distingué, même si je n’en ai pas vraiment besoin — je me concentre, ouvre les yeux et vois une petite entrée dans la pierre. J’étais dans une rue à côté du palais de Buckingham, mais une rue sombre reste une rue sombre où qu’elle soit. L’espèce de porte s’ouvre et je rentre. Un gros boom se fait entendre, je me retourne et je constate que la « porte » s’est refermée. Ça fait un peu flipper. Pour l’occasion, je suis habillée d’une robe noire avec un corset pas trop serré. J’ai quand même seize ans, je ne peux pas être sexy comme une grande dame. En plus, c’est un entretien d’embauche. C’est grâce à un des espions que j’ai la chance d’avoir cet entretien. Je me souviens, il m’a dit : « Tu dois trouver l’entrée ! ». Ah ah, la bonne blague ! Pour l’avoir trouvée, je l’ai trouvée ! Une petite cachottière, cette porte. J’arrive au bout du couloir quand, d’un coup, un homme se dresse devant moi. Il doit avoir dans les quarante ans, brun avec des cheveux gris qui commencent à sortir.

— Vous êtes mademoiselle Starling ? demande-t-il d’une voix grave.

— Oui, monsieur.

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— Suivez-moi !

Il se tourne d’un seul coup. Je le suis jusqu’à une porte... en or. Non, je n’y crois pas ! Elle est vraiment en or ! Grâce à mon pouvoir, je reconnais tous les éléments et leurs dérivés.

— Asseyez-vous dans ce fauteuil, me dit-il en me montrant ledit fauteuil.

Je m’assieds et attends sagement.

— Mademoiselle Starling, vous avez été retenue parmi les candidatures pour être assassin au service de Sa Majesté, vous devez savoir que c’est un poste qui a des responsabilités et qui est trié sur le volet. Vous avez été chanceuse d’avoir cet entretien. Certaines personnes, de n’importe quel secteur, qui travaillent pour la Couronne depuis tant d’années n’ont pas eu cette chance, vous comprenez ?

— Oui, monsieur.

— Vous ne savez dire que ça ?

— Oui, monsieur, enfin non, je ne sais pas dire que ça.

Ça part déjà mal. Il faut que je me ressaisisse, ce travail est pour moi. J’inspire, j’expire, puis :

— J’ai postulé, car je sais que j'en suis capable, surtout depuis l’incident d’il y a deux mois. C’est dans mes gènes de tuer. Si je peux aider Sa Majesté avec mes pouvoirs, je le ferai volontiers. C’est vrai que je ne pourrai pas tuer de sang-froid, mais je défendrai le monde qui m’entoure.

J’ai dit ça d’une seule traite. Je crois que mes joues sont rouges comme une tomate.

— Vous devez avant tout protéger Sa Majesté et, si elle demande de tuer une personne, vous devez exécuter cet ordre.

Après quelques secondes de silence, le monsieur — je ne connais toujours pas son nom — dit :

— Je suis désolé pour vous, vous êtes jeune, sans expérience, ça ne va pas le…

Une porte s’ouvre d’un seul coup. Je ne l’avais pas vue. Ce soir, je ne sers strictement à rien ; d’habitude, je peux tout percevoir et savoir qui approche, mais pas ce soir. Le monsieur, que je vais nommer Cheveux-qui-commencent-à-être-gris, se lève très vite de son siège :

— Votre Majesté !

Sitôt, je me lève :

— Votre Majesté, dis-je en m’inclinant.

Elle est très jolie, je trouve, et jeune. Nous sommes en 1837, l’année où Sa Majesté Victoria est devenue reine. Nous avons juste deux ans de différence.

— Richard, ne faites pas cette tête, mademoiselle Starling est très bien vue depuis sa petite mésaventure d’il y a deux mois. Vous vous êtes fait kidnapper et vous n’avez pas hésité à tuer ceux qui allaient vous faire du mal. Quand on vous a trouvée, il y avait des demoiselles dans un triste état qui allaient être vendues. Vous les avez sauvées, je ne peux que vous féliciter.

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Il s’appelle Richard ? Je ne le voyais pas avec ce prénom. Petite mésaventure ? C’est un euphémisme, comme si c’était ma faute. Elle reprit :

— Pendant deux ans, vous allez être formée par les meilleurs. Je sais que vous avez quelques petits dons particuliers qui peuvent nous être bien utiles. Ce que je sais, c’est que vous avez hérité des gènes de vos deux parents, par ce fait, vous êtes douée dans beaucoup de domaines. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi devenir un tueur, un assassin ?

— Votre Majesté, je ne serai jamais une bonne fille de la société, j’adore la connaissance, je n’arrêterai pas d’apprendre. Depuis que vous êtes reine, certains veulent vous tuer à cause de la loi qui est passée. Je pense que le monde a besoin de changements, même si ça doit être progressif. Je ne pense pas que je tuerai de sang-froid, mais pour défendre, oui. Vous ferez une bonne reine et avec mes contacts dans la haute société, je pourrai savoir beaucoup de choses. Je n’aime pas les bals où les gens sont là pour être vus, mais je ferai une exception pour vous.

C’était médiocre, mais c’est tout ce que j'avais trouvé à dire. Je ne suis encore qu’une jeune fille et ma maturité n’est pas au plus haut ces temps-ci. Elle sourit et dit :

— Je vous engage, je l’ai déjà dit. Je sens qu’on va bien s’entendre, mais vous allez être formée pour ça et vous avez encore besoin de vos parents. Dans deux ans, à vos dix-huit ans, vous allez commencer et je sais qu’on va faire de grandes choses toutes les deux.

En cet instant, je comprends que la reine est une sorcière et, d’après la décharge de pouvoir qu’elle dégage, une très puissante sorcière. Elle a cette lueur dans les yeux, un peu comme moi. Elle est redoutable, je n’aimerais pas être son ennemie.

— Enfin, Votre Majesté, vous ne pouvez pas...

— Assez Richard ! Vous allez la mettre en contact avec qui vous savez ! Sortez maintenant !

Il sort presque en courant. Ooh le pauvre, je n’aimerais pas être à sa place.

— Quant à vous, mademoiselle Starling, vous allez me rendre visite très souvent. Je n’ai confiance en personne, mais quelque chose me dit que je peux avoir la vôtre. En privée, vous pouvez me parler comme vous voulez, en public, ce sera Votre Majesté et ses codes.

— Oui, Votre Majesté, dis-je en m’inclinant.

Je suis toujours inclinée. Mes jambes sont pliées, mon buste un peu en avant, mais je relève la tête, presque comme un défi. J’ai un tempérament de feu pour une jeune fille de mon siècle. C’est très mal vu. Je la regarde droit dans les yeux et vois un monde qui, si on ne fait rien, sera réduit à néant. Elle me sourit et dans ses yeux, des flammes apparaissent. Seules les personnes qui ont cette caractéristique sont choisies par la Magie, j’insiste sur la majuscule. J’en fais partie, certains nous appellent les Élus, d’autres : les Destructeurs du Monde. Nos pouvoirs peuvent être tellement grands que nous pouvons exterminer tous les êtres vivants du monde, ça dépend des personnes. J’ai l’impression d’avoir pactisé avec le Diable. Nos destins étaient de nous croiser.

Pourtant, ce que je ne sais pas encore à ce moment-là, c’est qu’une grande amitié et une aventure dans un monde encore dominé par les hommes nous attendent.

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CRÉDITS

ÉQUIPE

Rédaction : Cecily, Chani, Daisyka, Exécutrice, Marizlor, Nesshime, Oskarya, Siana

Réalisation : Exécutrice

Illustrations : Cécily,

Relecture et correction : Nesshime, Siana, Tan

Utilitaires : Word 2010, Adobe InDesign CS6, Adobe Photoshop CS6

Toutes les images sont la propriété de leurs auteurs, si vous n’avez pas été cités et que votre travail est présent dans ce mag, veuillez nous le signaler à :

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REMERCIEMENTS

Merci à tous ceux qui ont lu le mag pendant sa préparation et qui ont fait de bonnes critiques et ont de ce fait aidé à l’amélioration de ce numéro.

Merci de l’avoir attendu aussi longtemps.

Un grand merci à Hélène Larbaigt pour cette magnifique couverture !

Merci également à Wendy Develotte pour la photo illustrant la nouvelle d’Oskarya !

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