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guide du routard tourisme durable

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Au choix : des RANDONNÉES au cœur de la vie sauvage, des SÉJOURS dans des écolodges ou des villages vacances, la découverte de la BIODIVERSITÉ, ou de sites insolites classés au PATRIMOINE MONDIAL de l’Unesco…

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L’Organisation Mondiale du Tourisme prévoit un milliard et demi de touristes dans le monde en 2020, soit 21 % de la population mondiale. Le triplement anticipé des fl ux touristiques en l’espace d’une génération (1995 - 2020) ainsi que la forte croissance démographique des régions en voie de développement représenteront une opportunité économique et sociale pour les destinations touristiques mais seront aussi des sources de pression considérables sur l’environnement. À long terme, un développement touristique non maîtrisé risque d’altérer la qualité du patrimoine naturel et culturel local. C’est pourquoi, l’ADEME incite les touristes à demander des services touristiques plus respec-tueux de l’environnement. D’autre part, l’ADEME accompagne l’ensemble des acteurs du tourisme, privés et publics, en France et à l’étranger, pour concilier développement du-rable et essor touristique.

En France, l’ADEME a par exemple travaillé avec Voyages-sncf.com à l’élaboration et la mise en ligne d‘un éco-comparateur des émissions de CO2 des voyageurs. En partenariat avec l’association nationale des maires des stations de montagne, l’agence a accompagné des opérations de Bilan CarboneTM, soutenu des démarches de management environnemental et sensibilisé les touristes des stations de sports d’hiver aux impacts de leurs activités. A l’initiative du Conseil Régional PACA et grâce à l’appui de l’Agence de l’Eau et de la DIREN, l’ADEME a mené l’opération « port propre » visant à mieux gérer les déchets et à améliorer la qualité des eaux dans 138 ports de la région PACA.

Dans le secteur des cafés, hôtels, restaurants et discothèques, l’agence s’est engagée à promouvoir les démarches innovantes, comme le programme Earth Guest du groupe

ACCOR, pour mieux diff user ces bonnes pratiques à l’ensemble de la branche. Cet engagement s’est traduit à travers deux accords cadres signés avec le groupe ACCOR et l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie. D’autres actions d’envergure témoignent de cette volonté de l’ADEME à déve-lopper le tourisme durable, notamment dans le secteur hôtelier. On peut citer par exemple l’accompagnement d’une dizaine d’hôtels de la région Aquitaine dans le processus de certifi cation à l’éco-label européen ou l’opération collective de développement de la gestion environnementale dans les hôtels de la région PACA.

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Par ailleurs, l’ADEME développe des projets de tourisme durable à l’étranger tels qu’au Vietnam où l’agence a soutenu l’Administration nationale du tourisme viet-namien (VNAT) pour la réalisation d’un « guide des hôtels verts » issu de l’expérience et des bonnes pratiques adoptées par 15 hôtels pilotes de la chaîne Saïgontourist et qui permet au gestionnaire de mettre en place une politique de mana gement environ-nemental dans son hôtel. L’ADEME a également contribué à des projets de : > réhabilitation du patrimoine architectural à Pondichéry, en Inde; > diff usion de l’énergie solaire thermique dans le secteur hôtelier au Maroc ; > effi cacité énergétique et d’énergies renouvelables aux Maldives, pour un tourisme durable dans les îles.

L’action de l’ADEME à l’étranger s’inscrit également dans le cadre du Groupe de travail international sur le développement du tourisme durable (GTIDTD)

lancé par le ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du terri-toire et le secrétariat d’État au Tourisme en 2006, avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement et l’Organisation Mondiale du Tourisme. Les travaux du GTIDTD ont favorisé le lancement de certains projets impliquant l’ADEME, tels que l’élaboration d’un outil Internet de management environnemental pour les petits et moyens hôtels dans les pays en développement.Ces travaux participent à l’intégration progressive par le secteur touristique de la nécessité de préserver le patrimoine culturel et naturel mondial. L’ADEME est heureuse d’avoir contribué à l’élaboration de ce guide du Routard sur le tourisme durable qui concourt à forger une meilleure conscience globale du développement durable.

L’ADEME en bref

L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) est un établissement public sous la tutelle conjointe du ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du terri-toire, et du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Elle participe à la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et du développement durable. L’agence met ses capacités d’expertise et de conseil à disposition des entreprises, des collectivités locales, des pouvoirs publics et du grand public et les aide à fi nancer des projets dans cinq domaines (la gestion des déchets, la préservation des sols, l’effi cacité énergétique et les énergies renouvelables, la qualité de l’air et la lutte contre le bruit) et à progresser dans leurs démarches de développement durable.

www.ademe.fr

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À l’occasion des 10 ans de l’association, le Comité 21 et ses adhérents ont pris 5 engagements phares pour les 10 ans à venir:

1- Adopter des modes de production et de consommationresponsables et réduire les émissions de CO2

2- Préserver la biodiversité et promouvoir le tourisme durable 3- Respecter la diversité culturelle et lutter contre les discriminations

et les exclusions 4- Soutenir les fi lières environnementales et l’économie sociale 5- Renforcer la solidarité internationale et promouvoir auprès des

métropoles, départements et régions l’aff ectation de 1% de leur budget aux Objectifs du Millénaire

Pour plus d’informations :

www.comite21.org www.agenda21france.org

Le Comité 21 - Comité français pour l’environnement et le développement durable - est une association à but non lucratif née en 1995 pour faire vivre en France l’Agenda 21, programme d’actions pour le 21e siècle, ratifi é au Sommet de la Terre de Rio.

L’Agenda 21 appelle les décideurs et les citoyens à prendre part aux mutations qui s’imposent à tous pour préserver la planète et pour construire un déve-loppement plus responsable, plus humain.

A travers ces quatre collèges (entreprises, collectivités, associations, et établissements de formation et médias), le Comité 21 réunit plus de 380 adhérents représentant la société civile. Ils sont les parties prenantes du développement durable.

Avec ses adhérents, le Comité 21 mutualise et valorise l’innovation au service du développement durable à travers quatre axes de travail : > Accompagner l’éducation au développement durable > Ancrer le développement durable dans les territoires > Promouvoir un développement économique responsable > Renforcer les échanges et la coopération avec l’Europe et la

Méditerranée

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Le tourisme durable, réfutant une pratique touristique artifi cialisée et déterritorialisée, apparaît aujourd’hui comme un axe incontournable d’investigation et de recommandations du Comité 21 et de son réseau d’adhérents. Première destination touristique mondiale et gardienne d’une biodiversité exceptionnelle, la France a une responsabilité élargie vis-à-vis de la communauté nationale et internationale dans la promotion d’un développement touristique adapté aux enjeux du 21e siècle : lut-te contre les changements climatiques, protection de la biodiversité et des milieux fragiles, lutte contre les atteintes aux droits de l’Homme, renforcement des compétences et pérennité des emplois et des activités, valorisation des fi lières locales, protection et promotion des patrimoines culturels, réduction des inégalités et des tensions sociales et éradication de la misère par une répartition plus équitable des bénéfi ces de l’industrie touristique…

À l’instar de ses autres travaux, l’Association investit le tourisme durable en mobilisant l’ensemble des parties prenantes concernées par une gestion durable et solidaire de ce secteur d’activité complexe : entreprises et opé-rateurs des fi lières, collectivités d’accueil, acheteurs publics et privés, asso-ciations de consommateurs, d’environnement, des droits de l’Homme et de solidarité, experts du développement durable, institutions nationales et internationales…

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POUR UN DÉVELOPPEMENT DU TOURISME DURABLE

POUR UN DÉVELOPPEMENT

DU TOURISME DURABLE

État des lieux du tourisme

VOYAGER, C’EST AUSSI ÊTRE UN TOURISTE...

Le voyage est d’abord synonyme d’évasion, et donc de rêve. Oubliés les soucis du quotidien, place à la détente, à la découverte et au dépaysement… Le voyage, c’est aussi et surtout un formidable moyen de rencontre entre les peuples, une belle occasion pour ouvrir les yeux sur la réalité d’autres conditions de vie et pour tenter chaque jour de comprendre un peu mieux ce monde qui nous entoure.

S’il est empreint d’oisiveté dans notre inconscient collectif, le voyage est aussi le produit d’une activité économique majeure qu’on appelle le tourisme. De nom-breuses personnes se considèrent comme des voyageurs plutôt que comme de simples touristes, car le terme touriste présente pour eux une connotation péjorative. Que l’on souhaite rencontrer la population et s’immerger dans la culture locale ou bien profi ter d’une belle plage, le touriste, c’est forcément l’autre, celui qui bien souvent nous agace avec son appareil photo et son téléphone portable...

Pourtant, il faut bien se rendre à l’évidence : en voyage, nous sommes tous des touristes, quels que soient le but et le style de nos vacances. À pied, en bus ou en avion, en formule all-inclusive dans un hôtel-club ou bien en routard, nos déplacements touristiques induisent des impacts à la fois positifs et négatifs sur l’économie, la culture et l’environnement de notre destination de vacances. Quels sont-ils ?

LE TOURISME, UNE ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE MAJEURE

En 1950, on dénombrait 25 millions d’arrivées internationales, 165 millions en 1970, alors qu’en 2007, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) estime à 898 millions le nombre d’arrivées de touristes dans le monde. Le secteur touristique représenterait aujourd’hui plus de 550 milliards de dollars de dé-penses et l’équivalent de 200 millions d’emplois dans le monde (soit 8 % des emplois), ce qui en ferait la première industrie de la planète. Malgré les attentats, catastrophes naturelles et épidémies qui se sont abattus ces dernières années

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ÉTAT DES LIEUX DU TOURISME

sur certaines destinations touristiques majeures (citons notamment le tsunami en Asie du Sud-Est en 2004, les attentats à New York, Bali, Madrid et Londres, les épidémies du SRAS, de la grippe aviaire, du chicungunya…), le secteur se porte globalement bien, avec une croissance soutenue estimée à plus de 4 % par an pour les dix prochaines années. L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) prévoit qu’un milliard et demi de touristes circuleront dans le monde en 2020. Ce phénomène résulte notamment d’une double dynamique de crois-sance démographique et économique.

La forte augmentation de la demande touristique mondiale constitue une oppor-tunité économique et sociale pour la France, les pays de l’Union européenne et également pour les pays en voie de développement. Ainsi, selon l’OMT, 46 des 49 pays les plus pauvres du monde comptent sur le tourisme interna-tional comme principale source de rentrées de devises. C’est dire la formidable chance qu’il constitue pour les pays du Sud comme pour ceux du Nord, à condition de bien gérer cette manne fi nancière et de savoir en maîtriser les impacts négatifs.

Le tourisme génère de nombreux emplois, dynamise les petites entreprises et participe pleinement au développement des infrastructures routières, des hô-pitaux et de nombreux commerces au sein de zones qui étaient autrefois très enclavées, apportant de meilleures conditions de vie aux populations locales. Il peut également avoir pour effet d’éviter l’exode rural et de participer à la vitalité des communautés à travers, par exemple, l’organisation de festivals et d’événements musicaux. Les bénéfi ces du tourisme sont parfois réinvestis dans la construction d’une école pour les jeunes de la région. Enfi n, le tourisme peut être un outil de ré-appropriation culturelle pour certaines populations, en leur redonnant une certaine fi erté des rites et des arts ancestraux et en stimulant la production d’artisanat traditionnel.

LE TOURISME, OUTIL DE PRÉSERVATION DU PATRIMOINE

Le tourisme permet le fi nancement et la rénovation de nombreux vestiges et sites culturels d’importance. Il permet également de fournir un alibi économique à la préservation de zones naturelles. Ainsi, de nombreuses associations envi-ron nementales ou de protection du patrimoine culturel telles que l’Unesco tra-vaillent aujourd’hui avec l’industrie du tourisme pour favoriser un développe-ment harmonieux des régions d’accueil.

Dans de nombreux cas, le tourisme aide les populations locales à prendre conscience de l’importance de préserver leur patrimoine culturel et naturel. Par exemple, le tourisme sur les îles de Burano et Murano près de Venise a permis de préserver les traditions séculaires de création de dentelles et de souffl age de verre. Les habitants du Costa Rica souhaitent aujourd’hui préserver leur forêt tropicale car ils savent qu’elle attire les écotouristes du monde entier, leur permettant ainsi de générer davantage de revenus que ne le font l’agri-culture ou l’industrie du bois. L’argent engendré par le tourisme permet égale-ment de fi nancer des actions de protection de l’environnement, en payant par exemple le salaire des gardes forestiers et de la police des mers.

■ Organisation mondiale du tourisme : Capitán Haya 42, 28020

Madrid, Espagne. +34-91-567-81-00. ● www.unwto.org ●

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IMPACTS NÉGATIFS DU TOURISME

Des bénéfi ces économiques mal distribués

Certes, le tourisme crée de la richesse, mais celle-ci n’est presque jamais équitablement redistribuée. Les emplois créés sont souvent peu qualifi és, et la fl exibilité domine au sein d’un secteur qui reste très saisonnier. Précarité, bas salaires, mauvaises conditions d’hébergement : en France, si le tourisme représente 4 % de l’emploi salarié, il représente également 15 % des condam-nations aux prud’hommes.

La grande majorité des touristes internationaux sont originaires des pays déve-loppés et près de 80 % d’entre eux partent en vacances dans ces mêmes pays riches. Le tourisme Nord-Sud ne représente que 20 % du total des voyages. De plus, les économies peu diversifi ées des pays du Sud ont recours à l’importation de biens étrangers coûteux (alimentation, boisson, personnel de direction…) pour satisfaire les besoins des touristes des pays développés, ce qui induit une fuite de capitaux importante. Entre l’argent capté par les compagnies de transport, les agences de voyages et les chaînes hôtelières inter-nationales, on estime que 60 à 80 % des recettes touristiques reviennent au fi nal aux industries du Nord. L’impact du tourisme sur les économies du Sud doit donc être nuancé.

Le tourisme a également pour effet de générer une infl ation des prix de l’immobilier et des biens de consommation dans les pays « d’accueil », pro-voquant une forme d’expropriation des habitants qui ne peuvent générale-ment pas suivre la fl ambée des prix. Parmi des dizaines de destinations où ce phénomène se produit, citons notamment la Dordogne, aujourd’hui terre de prédilection des Britanniques pour l’achat de résidences secondaires ; ou le Maroc, où de plus en plus de Français s’installent avec un projet de réno-vation de riad par exemple, entraînant une spéculation immobilière rarement appréciée des locaux.

Enfi n, un tourisme mal maîtrisé engendre des disparités de revenus criantes au sein des populations d’accueil, avec parfois pour conséquence une dégra-dation du tissu social : en Afrique de l’Ouest, un guide gagne au moins deux fois plus qu’un médecin et dix fois plus qu’un agriculteur ; résultat, de plus en plus de paysans délaissent leurs terres pour se convertir en guides improvisés, sans en avoir ni la formation, ni le titre…

Des risques culturels

La soif d’exotisme des touristes pousse certains tour-opérateurs à organiser de fausses cérémonies religieuses et des rites aseptisés. Le manque d’éducation

Si le tourisme est une source de revenus majeure et potentiellement un outil de préservation du patrimoine, il peut également être à l’origine de certains impacts négatifs sur les populations et territoires d’accueil.

■ Unesco : 7, place Fontenoy, 75007 Paris. 01-45-68-10-00.

● portal.unesco.org/fr ●

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ÉTAT DES LIEUX DU TOURISME

de la part des touristes conduit fréquemment à des situations absurdes où les habitants s’auto-parodient pour une poignée de dollars. Cette marchandisation de la culture peut ériger des barrières entre les visiteurs et les visités, et a souvent pour effet de donner une image très partielle de la culture locale. La frontière est souvent fl oue entre la recherche de l’authenticité et la folklorisation de la culture, et les populations peuvent se sentir instrumentalisées.

Vouloir préserver une ethnie en la mettant « sous cloche » n’est pas non plus une bonne approche, car cela revient à nier les aspirations des peuples à la modernité.

Le risque de dégradation des sites touristiques est également bien réel : la grotte de Lascaux a dû être fermée après une quinzaine d’années d’exploita-tion en raison du dioxyde de carbone dégagé par la respiration des visiteurs – le gaz avait bouleversé l’équilibre atmosphérique de la grotte et dégradé les peintures rupestres. Au Pérou, le site archéologique du Machu Picchu souffre aujourd’hui d’une érosion importante due à la surexploitation touristique. Cer-tains jours d’affl uence, ce sont 2 000 personnes qui se pressent sur le site alors qu’il n’en faudrait pas plus de 800, selon l’Unesco.

Le travail invisible des enfants

L’Organisation mondiale du travail estime qu’il y aurait 15 millions de jeunes de moins de 18 ans employés dans le secteur du tourisme. Ils occupent des emplois divers et très souvent mal rémunérés, en tant que femmes de cham-bre, jardiniers, cuisiniers, y compris dans certains grands complexes hôte-liers. Le problème est particulièrement criant en Inde et au Pakistan où des milliers d’enfants confectionnent les tapis, les bijoux et les poteries vendus aux touristes. Beaucoup d’enfants travaillent aussi comme guides ou ven-deurs ambulants.

Le développement du tourisme sexuel impliquant des enfants

D’après l’ONU, à peu près 10 % des touristes privilégient leur destination en fonction des « opportunités sexuelles » qu’ils pourraient y rencontrer. En effet, contrairement à ce que l’on a tendance à croire, les touristes sexuels oc-casionnels sont très nombreux. Leur passage à l’acte résulte de plusieurs fac-teurs liés à la situation particulière du voyageur en pays lointain : le sentiment de pouvoir ressenti par certains touristes occidentaux sur les populations de pays plus pauvres, l’absence des contraintes morales et sociales qui régissent la vie quotidienne dans le pays d’origine, et un sentiment d’impunité lié à l’éloignement et à l’anonymat. Certains vont même jusqu’à se donner bonne conscience en prétextant que les tabous ne sont pas les mêmes et qu’ils fournissent des revenus à des familles pauvres.

■ Pour en savoir plus, contacter l’Organisation mondiale du travail : 4, route des Morillons,

CH-1211 Genève 22, Suisse. +41 (0)-22-799-6111. ● www.ilo.org ●

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Parmi les victimes de la prostitution, les enfants sont, bien entendu, les plus vulnérables. Malheureusement, tous les continents sont aujourd’hui touchés par ce fl éau, mais ce sont surtout les pays du Sud et les pays pauvres comme la Thaïlande, Madagascar ou Cuba qui sont la cible privilégiée des touristes sexuels. Le chiffre d’affaires lié au tourisme sexuel représenterait 12 % du PIB en Thaïlande ! Dans ce pays, environ un tiers des femmes qui se prostituent sont des mineures. Trois millions d’enfants sont victimes, chaque année, d’ex-ploitation sexuelle dans le monde par l’intermédiaire de fi lières bien entendu clandestines.

En France, rappelons que la loi d’extraterritorialité votée en 1994 et révisée en 1998 permet de juger un ressortissant français ayant commis des abus sexuels en France et à l’étranger. Les peines pour un abus commis sur un enfant vont jusqu’à dix ans d’emprisonnement et 150 000 Ð d’amende. Toute personne condamnée est soumise à l’interdiction de sortir du territoire français. La récente traque sur Internet du pédophile « Vico » en Asie du Sud-Est a éga-lement démontré la coopération accrue et la fermeté des autorités internatio-nales à ce sujet. Il fut arrêté en quelques jours après la diffusion de sa photo.

Parmi les associations qui luttent contre le tourisme sexuel et dont il faut sa-luer le travail, citons notamment End Children Prostitution and Traffi cking (EC-PAT) et l’Association contre la prostitution des enfants (ACPE).

Des impacts sur l’environnement

Le fl ux touristique est inégalement réparti sur notre planète et il est souvent concentré sur des sites sensibles, ce qui fait peser une grosse pression sur l’environnement. En France, par exemple, 80 % de la fréquentation touristique concerne 20 % du territoire national. Cette concentration aggrave les probabi-lités de saturation des infrastructures pour la distribution de l’eau, le traitement des déchets ou la distribution d’électricité. Elle menace des équilibres écologi-ques parfois très fragiles et accélère la dégradation des monuments historiques et des établissements culturels.Souvent à la base du développement touristique d’un lieu, la biodiversité peut également se retrouver menacée par l’activité touristique : récifs de coraux détruits par les ancres des bateaux, mangroves rasées pour faire place à des hôtels, lagons pollués, forêts sacrifi ées pour aménager des pistes de ski, etc.

Un secteur qui contribue de plus en plus au réchauffement climatique

Le tourisme contribue également au réchauffement climatique. Ses activités comptent pour 4 à 6 % du total des émissions de gaz à effet de serre, selon un récent rapport de l’ONU. 40 % de ces émissions proviennent du transport aérien, 32 % du transport automobile lié au tourisme, et 21 % proviennent des hébergements touristiques. La croissance continue du secteur pourrait

■ ECPAT France : c/o Groupe Développement - Bât 106, BP 07, 93352 Le Bourget Cedex. 01-49-34-83-13. ● www.ecpat-france.org ●

■ Association contre la prosti-tution des enfants (ACPE) : 14, rue Mondétour, 75001 Paris. 01-40-26-91-51. ● www.acpe-asso.org ●

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ÉTAT DES LIEUX DU TOURISME

conduire à une augmentation de 150 % de ces émissions de gaz dans les trente prochaines années. Si l’explosion des compagnies aériennes « low-cost » a rendu les courts séjours à l’étranger plus accessibles, le coût en-vironnemental de ces déplacements s’alourdit. En France, la voiture reste le moyen de transport privilégié des touristes, avec entre autres conséquences une saturation des axes routiers et des pics de pollution. Ne pas oublier non plus la contribution importante des transports de marchandises, en particulier celles venant du Nord qui alimentent les hôtels des pays du Sud.

Il est admis que les répercussions du changement climatique sur le secteur du tourisme vont s’intensifi er dans le futur, avec par exemple une disparition totale du manteau neigeux sur le Kilimandjaro et un blanchissement complet de la grande barrière de corail, deux événements lourds de conséquences qui pourraient se produire d’ici dix à vingt ans. Il est donc urgent de prendre des mesures pour diminuer l’intensité du réchauffement climatique, protéger la biodiversité et donner les moyens aux populations locales d’agir à leur niveau. À la conférence de Davos en octobre 2007, le Sri Lanka a déclaré vouloir devenir le premier pays dont l’industrie touristique serait « neutre en émissions de car-bone », en souhaitant intensifi er la protection de ses forêts. Souhaitons que cette initiative soit suivie par des faits et qu’elle ait valeur d’exemple.

VERS UN TOURISME DURABLE

En réaction aux impacts négatifs que nous venons d’exposer, diverses asso-ciations de protection du patrimoine et de grandes institutions (Programme des Nations unies pour l’environnement, Organisation mondiale du tourisme, Unesco, ministères, etc.) souhaitent travailler avec les professionnels du tourisme afi n de permettre de concilier développement touristique et préser-vation de la qualité des territoires. Ainsi, la notion de tourisme durable est apparue dans la droite ligne de celle du développement durable. Elle a été offi -ciellement concrétisée en 1995 par la charte du Tourisme durable de l’OMT à Lanzarote, qui stipule que « le tourisme doit être supportable à long terme sur le plan écologique, viable sur le plan économique et équitable sur le plan éthique et social pour les populations locales. » On peut consulter cette charte sur ● www.ecotourisme.info/images/charte-lanzarote.pdf ●

Préserver le capital

Les tour-opérateurs et chaînes hôtelières s’impliquent aujourd’hui davantage dans le développement durable car il est maintenant admis qu’une altération de la qualité de l’offre touristique causée par la dégradation du patrimoine peut nuire à terme au développement du secteur. Ainsi, certains sites autrefois très touristiques ont vu leur fréquentation décliner à cause d’une diminution palpable de leur pouvoir d’attraction. On pense notamment aux côtes bétonnées de la Costa Brava, à la pointe du Raz avant sa réhabilitation paysagère, ou à certaines stations de ski transformées en villes-dortoirs et aujourd’hui bou-dées au profi t de petits villages de montagne plus charmants… Dans le tou-risme, la richesse, le capital, c’est bien évidemment le patrimoine (naturel et culturel). Que l’on soit à l’échelle régionale ou à l’échelle d’une entreprise, mettre en place des actions de préservation du patrimoine, c’est aussi et surtout pré-server son capital pour le futur.

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Un intérêt croissant de la part des voyageurs

Bien entendu, il ne peut pas y avoir de tourisme durable sans la participation des voyageurs. Une récente enquête de IPSOS / Voyages-sncf.com a révélé que 72 % des voyageurs français sont intéressés par le tourisme durable et que 50 % d’entre eux seraient prêts à partir en « voyage responsable » en France ou à l’étranger pour leurs prochaines vacances. Reste alors à savoir com-ment passer à l’acte. Le but de ce guide est de vous présenter les principaux acteurs du tourisme durable afi n de vous aider à faire le choix de vacances responsables. Tâchons tout d’abord d’y voir plus clair dans les différentes notions que recouvre le terme « tourisme durable ».

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ÉTAT DES LIEUX DU TOURISME

Les différentes notions à connaître

Le tourisme durable participe au développement des populations et des territoires d’accueil au Nord comme au Sud tout en contribuant aux enjeux du XXIe siècle : la lutte contre le réchauf fement climatique, la protection de la biodiversité et la réduction de la pauvreté. L’écotourisme, le tou-risme équitable, le tourisme solidaire, l’écovolontariat et le tourisme social sont des branches plus spécialisées de ce vaste mouvement, qui vise à construire un monde meilleur avec le voyage comme instrument. Au-delà des terminologies et des longs débats sur la sémantique reste le besoin urgent d’actions et d’engagements concrets de la part de tous les acteurs de l’in-dustrie du tourisme et la nécessité de l’implication des voyageurs. Vous trouverez dans ce chapitre des défi nitions de chaque terme ; cependant gardez bien en tête que ces différentes notions du tourisme durable ne sont pas étanches les unes aux autres, mais intimement liées.

LE TOURISME DURABLE

Le tourisme durable consiste à appliquer les principes du développement durable à toutes les formes de tourisme. Il s’agit donc de veiller aux équi-libres socioculturels et écologiques tout en favorisant bien sûr le dévelop-pement économique des destinations et des entreprises touristiques. Tous les héber gements, toutes les compagnies de transport et tous les tour-opérateurs sont théoriquement concernés par cette problématique, car la planète est évidemment l’affaire de tous. Un hôtel en ville, un camping, une entreprise de parapente, une station de ski, une compagnie aérienne : tous ont des im-pacts sur le terri toire qu’ils doivent tenter de maîtriser au mieux. Cependant, dans la pratique, certains territoires et certaines entreprises s’illustrent en mettant en place des pratiques respectueuses de l’environnement et favorables aux popu lations d’accueil tandis que d’autres (malheureusement encore la majo-rité) restent à la traîne, peu motivés par une cause qui ne semble pas vraiment les intéresser jusqu’à présent ou dont ils ne mesurent pas l’enjeu.

Le triptyque du développement durable (social, économie et environnement) peut ainsi se décliner de la façon suivante pour le tourisme :

➢ Assurer une activité économique viable sur le long terme qui offre à toutes les parties prenantes des avantages économiques bien répartis, notamment par des emplois stables et l’amélioration des conditions de vie des communautés d’accueil, en contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté.

➢ Respecter l’authenticité culturelle des communautés d’accueil et conserver leurs valeurs traditionnelles et contribuer ainsi à la tolérance entre les peuples.

➢ Préserver les ressources naturelles et veiller à réduire les impacts de l’acti-vité touristique sur l’environnement.

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Le voyageur est bien entendu un acteur essentiel du développement durable du tourisme, d’une part par le choix de sa destination, de son tour-opérateur le cas échéant, et des hébergements qu’il utilise pendant ses vacances, et d’autre part, en adoptant la bonne attitude vis-à-vis de ses hôtes et de la nature (voir page 32).

LE TOURISME RESPONSABLE

La notion de responsabilité évoque le devoir qui incombe aux prestataires touristiques comme aux touristes de respecter les équilibres naturels et de contribuer au développement économique des populations d’accueil. Nul besoin de chercher plus loin, le « tourisme responsable » est tout simplement un sy-nonyme du « tourisme durable ».

L’ÉCOTOURISME

L’écotourisme est, selon la défi nition donnée par la Société internationale de l’écotourisme en 1992, « une forme de voyage responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être des populations locales ». L’écotourisme se pratique dans la nature, en petits groupes au sein de petites structures, alors que le tourisme durable est une notion plus large qui concerne également les hôtels en ville ou les bateaux de croisière par exemple.

L’écotourisme se distingue également du tourisme de nature par sa dimen-sion engagée : la responsabilité vis-à-vis de l’environnement, et la volonté de contribuer à l’économie locale. En somme, une balade en solitaire à VTT dans la montagne n’est pas de l’écotourisme, car si elle ne génère guère d’impacts négatifs, elle ne participe pas non plus à la protection de la na-ture, alors que la visite payante d’un parc national accompagnée par un guide autochtone devient de l’écotourisme, car elle génère des revenus qui servent à employer des personnes locales et à préserver une aire protégée. La

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La chaîne hôtelière Scandic qui existe depuis quarante ans est aujourd’hui leader en Scandinavie, avec de nombreux hôtels en ville de 200 chambres en moyenne. Cette entreprise a fait le pari de l’environnement dès 1995 en introduisant le concept de chambre écologique : le bois, la laine et le coton remplacent les matières synthétiques, le métal et le plastique ; de cette façon, 97 % de la chambre peut être recyclé ! Des bonnes pratiques de gestion environnementale ont été introduites dans tous les services de la chaîne hôtelière (économies d’énergie, diminution de la consommation de l’eau, etc.) et tous les employés ont été sensibilisés à ce sujet. Le succès commercial de l’entreprise doit beaucoup à cette orientation stratégique de tourisme durable, courageuse à l’époque, et qui a aujourd’hui largement porté ses fruits. (Voir page 58.)

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LES DIFFÉRENTES NOTIONS À CONNAÎTRE

motivation de l’écotouriste est principalement d’observer et de comprendre la nature et les cultures traditionnelles qu’il rencontre lors de son périple.

Lorsqu’il est bien géré, l’écotourisme favorise la protection de ces zones en procurant des avantages économiques aux communautés d’accueil et aux organismes qui veillent à la protection des zones naturelles, et en faisant pren-dre conscience aux habitants du pays comme aux touristes de la nécessité de préserver le capital naturel et culturel.

LE TOURISME ÉQUITABLE Le tourisme équitable est en quelque sorte le petit frère du commerce équi-table : le concept se réfère à un échange Nord-Sud où le consommateur du Nord achète un produit du Sud en passant par un organisme qui certifi e aux producteurs de recevoir un salaire plus « juste », c’est-à-dire au-dessus du prix du marché artifi ciellement imposé par les règles commerciales qui préva-lent dans le système capitaliste libéral.

Dans le même ordre d’idée, le tourisme équitable permet aux populations locales de tirer davantage de bénéfi ces socio-économiques du tourisme, car il est développé par ou au minimum avec elles, dans le but d’améliorer leurs conditions de vie. Il s’agit presque exclusivement de gestion communautaire : il n’y a pas de propriétaire privé car le projet touristique (campements villageois, maisons d’hôtes, etc.) appartient au village tout entier, et ses bénéfi ces sont utilisés pour fi nancer des projets de développement utiles à l’ensemble de la communauté, par exemple un puits ou un dispensaire. De plus, les communau-tés décident elles-mêmes des orientations à donner à cette activité touristique. On parle aussi de tourisme communautaire ou de tourisme autochtone.

Le voyagiste français Saïga Voyage Nature propose de partir à la rencontre des phoques dans la baie de Somme. Bien sûr, l’approche se fait en douceur, en présence d’un guide naturaliste qui explique le comportement de l’animal. Ces voyages participent à la sensibilisation des clients à la préservation du patrimoine naturel de la France. (Voir page 52.)

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L’association Tourisme et Développement Solidaires a développé au Burkina Faso un réseau d’hébergements traditionnels en plein centre de villages africains. Les touristes passent quelques jours ou une semaine au sein du village, pour partager la vie quotidienne des habitants. Tous les bénéfi ces de l’activité servent à fi nancer des projets d’intérêt collectif, comme le salaire d’un professeur d’école, la construction d’un dispensaire ou encore une piste de danse pour les jeunes des villages. (Voir page 46.)

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LE TOURISME SOLIDAIRE

Selon l’Association du tourisme équitable et solidaire, « le tourisme solidaire regroupe les formes de tourisme alternatif qui mettent au centre du voyage l’homme et la rencontre et qui s’inscrivent dans une logique de développement des territoires. L’implication des populations locales dans les différentes phases du projet touristique, le respect de la personne, des cultures et de la nature et une répartition plus équitable des ressources générées sont les fondements de ce type de tourisme. »

Dans le tourisme solidaire, une partie des bénéfi ces ou une participation fi nan-cière par voyageur est reversée pour le développement de projets utiles à toute la communauté visitée. Il s’agit donc de créer un lien de solidarité entre les voyageurs et les populations visitées, en contribuant à l’amélioration des conditions de vie. Mais attention, même si parfois le touriste peut décider de mettre la main à la pâte en participant par exemple à la construction d’un puits, le tourisme solidaire est tout sauf de l’humanitaire. Pour le voyageur, cela signifi e partir en vacances en évitant les grandes chaînes hôtelières et en allant au plus proche des populations afi n d’apporter un soutien fi nancier direct à ces dernières, mais il ne s’agit pas d’apporter une réponse à des situations d’urgence, de famine ou de catastrophes naturelles.

Comme vous le voyez, le tourisme équitable et le tourisme solidaire sont des notions très proches. Ils sont pensés tous deux comme des outils d’aide au développement local des territoires d’accueil grâce aux revenus du tourisme. C’est bien la raison pour laquelle l’Association du tourisme équitable et soli-daire a été créée en 2005 en intégrant les deux notions dans son nom (voir page 41).

L’ÉCOVOLONTARIAT

Le terme « écovolontariat » désigne des missions de bénévolat dont le but est de soutenir des actions de recherche et de protection de l’environnement, direc-tement sur le terrain, en présence des professionnels (botanistes, océano logues, etc.). Ces missions sont proposées par des associations qui œuvrent ainsi à la mise en relation des chercheurs avec des volontaires qui donnent gratuite-ment de leur temps. En effet, il faut savoir que bon nombre de programmes de recherche manquent de fi nancement. De nombreux petits programmes de recherche ne pourraient pas exister sans l’aide des écovolontaires. C’est la raison pour laquelle des institutions importantes, comme le Centre national de recherche scientifi que (CNRS), commencent également à vouloir travailler avec des associations d’écovolontariat.

POUR UN DÉVELOPPEMENT DU TOURISME DURABLE

L’association Vision du Monde propose des séjours itinérants en Bulgarie, au cours desquels les participants découvrent le pays en contact étroit avec la population, en séjournant chez l’habitant autant que possible. 3 % du prix du séjour sont également réservés au développement de projets communautaires. (Voir page 47.)

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LES DIFFÉRENTES NOTIONS À CONNAÎTRE

Pour le voyageur, cela signifi e s’engager pour une durée variable (une semaine à un an) afi n de réaliser une action en faveur de l’environnement, dans le but de combiner recherche et plaisir. La dimension pédagogique est indéniable.De plus, il ne faut pas oublier que les écovolontaires ont souvent accès à des zones interdites aux touristes, où ils peuvent donc entrer en contact très étroit avec une espèce (grand singe, mammifère marin…) et vivre ainsi une expé-rience privilégiée. C’est la raison pour laquelle les programmes d’écovolontariat sont rarement gratuits. La plupart du temps, il n’est pas nécessaire d’avoir des connaissances spécifi ques au programme de recherche pour participer à une mission d’écovolontariat.

LE TOURISME SOCIAL

Faire du tourisme social, c’est promouvoir l’accès au tourisme pour tous, avec une attention particulière portée sur les catégories de population aux revenus modestes (en particulier les jeunes et une partie des retraités), et les person-nes à mobilité réduite. Le droit aux congés est inscrit dans le code du travail : qui pourrait remettre en cause que les voyages participent à l’épanouisse-ment des êtres humains ? Certainement pas nous ! Pourtant près de 40 % des Français ne partent pas en vacances faute de moyens. De nombreuses associations œuvrent pour faciliter le départ en vacances des familles à reve-nus modestes, dont l’ANCV (voir page 74.) D’autres associations tentent de permettre aux personnes handicapées de vivre leurs vacances comme les autres et de faciliter leurs déplacements. Dans cette optique, le label « Tou-risme & Handicap » a été récemment créé pour apporter une information pré-cise et fi able sur l’accessibilité des sites et équipements touristiques sur le territoire français en tenant compte de tous les types de handicaps (visuel, auditif, moteur et mental).

L’association Cybelle Planète propose des séjours d’éco-volontariat en mer Méditerranée afi n d’aider des scientifi ques à compter et à observer les dauphins. Les écovolontaires embarquent à bord d’un bateau où ils passent la semaine en compagnie d’un chercheur qui leur donne les indications sur le travail à faire. Les participants sont donc partie prenante d’une véritable expédition scientifi que. (Voir page 55.)

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L’association Croisières Pour Tous développe un tourisme fl uvial écologique sur le canal du Midi. Elle est à l’origine du « Soleil D’oc », la première péniche à propulsion électro- solaire accessible à tous. Les personnes en fauteuil roulant ont un accès facile à tous les espaces de la péniche, et les murs et parois sont revêtus de relief pour que les personnes malvoyantes puissent s’orienter. (Voir page 90.)

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POUR UN DÉVELOPPEMENT DU TOURISME DURABLE

Le tourisme durable sur le terrain

Le tourisme durable n’est pas qu’une défi nition ou une succession de critères, il trouve bien sûr des applications concrètes sur le terrain. En d’autres termes : des milliers de profes sionnels du tourisme essayent aujourd’hui, en sus de la rentabilité économique, de prendre en compte la préservation de l’environnement et l’équité sociale dans leurs activités, même si l’équation n’est jamais facile à résoudre. Nombreuses sont les idées et initiatives des acteurs du tourisme pour permettre la préservation de notre planète.

DES ACTIONS EN FAVEUR DU DÉVELOPPEMENT LOCAL

Nous avons déjà abordé rapidement le sujet du tourisme équitable et solidaire, où une partie du prix du séjour est reversée directement à des fonds de déve-loppement servant à fi nancer des projets d’intérêt collectif au sein de populations à faibles revenus. Cette forme de tourisme se développe rapidement, et de nouvelles associations se créent chaque mois, ce qui est bien sûr encourageant. Le secteur privé n’est pas en reste et des hôteliers s’impliquent au sein des communautés où ils sont implantés, en prodiguant par exemple des forma-tions aux métiers du tourisme, en fi nançant la construction d’une école, ou en participant au rayonnement culturel par l’organisation de festivals.

DES ACTIONS EN FAVEUR DE L’ENVIRONNEMENT

En France et ailleurs en Europe, de plus en plus d’hôteliers et de propriétaires de gîtes ont compris qu’il existe de nombreuses possibilités pour réduire leurs impacts sur l’environnement. Certains passent à l’acte par pure conviction écologiste, d’autres le font pour faire des économies d’énergie (et donc d’ar-gent) ou tout simplement pour être dans le vent. Qu’importe la motivation, l’essentiel est d’agir et de s’impliquer dans une démarche de développement durable.

L’écoconstruction et les énergies renouvelables

De plus en plus de structures d’hébergement touristique font aujourd’hui appel à l’écoconstruction, qui est un ensemble de techniques permettant de concevoir des habitats respectant l’environnement. Le principe de base est de construire avec des matériaux locaux, ce qui permet de limiter les transports de matériaux entre le lieu d’approvisionnement et le lieu de construction. C’est par ailleurs l’op-portunité de perpétuer et de valoriser la construction d’habitats traditionnels.Il s’agit aussi d’utiliser des matériaux naturels pour le gros œuvre, l’isolation et les fi nitions : bois, pierres, briques, chanvre, terre crue, terre cuite, laine de bois, lin, laine de mouton, feutre, liège. La pollution intérieure est également réduite et l’habitat sain ainsi créé participe au bien-être des clients.

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LES DIFFÉRENTES NOTIONS À CONNAÎTRE

Les énergies renouvelables telles que les panneaux solaires, les petites cen-trales hydroélectriques ou encore les éoliennes sont fréquemment utilisées pour approvisionner un hébergement. Elles réduisent notre dépendance au nucléaire et au pétrole et n’émettent pas de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. De plus, dans certains endroits reculés avec peu d’habitations, les installations d’électricité courante peuvent gâcher le paysage et représenter un risque d’électrocution des animaux.

Pour aller au bout de la démarche, l’eau de pluie est récupérée, ce qui évite de puiser dans les réserves des nappes phréatiques, et les eaux usées (celles qui résultent de l’utilisation des salles de bains, machines à laver, etc.) sont réutilisées après traitement ou fi ltration par les plantes, afi n de diminuer la consommation quotidienne d’eau courante.

Enfi n, les piscines peuvent aujourd’hui être remplacées par des bassins de baignade dit « naturels » qui sont intégrés dans le paysage et qui utilisent des systèmes de fi ltration par les plantes, ne nécessitant aucun produit chimique. On a l’impression de se baigner dans un ruisseau… Quant aux piscines tradi-tionnelles à fond bleu, elles peuvent maintenant être traitées au sel ou par un système de ionisation qui détruit les algues et les bactéries, réduisant ainsi largement l’utilisation de chlore nocif pour la peau et pour l’environnement.

Vous trouverez davantage d’informations à ce sujet sur ● www.la-maison-eco-logique.com ● et ● www.eco-logis.com ●

Une gestion écologique des établissements

Même lorsque l’hébergement touristique existe déjà depuis longtemps et ne peut donc plus être éco-construit, il reste une large palette d’actions que les gérants peuvent mettre en place afi n de minimiser l’impact de leur activité hôtelière sur l’environnement. Le tri des déchets permet bien sûr de diminuer la quantité de déchets à incinérer et d’accroître la part de déchets recyclés. L’utilisation des matières premières et du pétrole est ainsi réduite. Le compos-tage permet quant à lui le recyclage des déchets organiques, réutilisés ensuite comme engrais naturel pour le jardin ou le potager.

De nombreux restaurants d’hôtels proposent aussi de la nourriture locale et/ou bio, avec des fruits et légumes issus directement du potager. Certains uti-lisent aussi des produits du commerce équitable. Enfi n, si vous séjournez dans un hôtel écologique, vous serez sûrement invité à réduire votre consommation d’énergie en veillant à éteindre les lumières d’une pièce quand vous n’y êtes pas ou en évitant de faire laver vos serviettes tous les jours. Choisir de séjourner dans un gîte ou un hôtel écologique, c’est contribuer à la protection de l’environnement en soutenant le choix de pro-priétaires qui œuvrent en ce sens.

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Les écogestes du voyageur

La charte reproduite ici a été initialement rédigée par l’équipe du site ● www.voyagespourlaplanete.com ● qui a souhaité la mettre à disposition de nos lecteurs.

Le tourisme durable est avant tout fondé sur la notion d’échange et de respect : respect de vos hôtes, respect de leur culture et respect de la nature. Le voyageur soucieux de s’inscrire dans cette démarche doit donc respecter certaines règles de bonne conduite que nous avons souhaité rappeler dans ce chapitre. En effet, par ignorance et donc sans le vouloir, les touristes peuvent être la cause d’un certain nombre d’impacts négatifs sur les popu lations d’accueil, alors qu’un voyageur bien informé est au contraire garant du respect d’un certain équilibre (et d’un accueil favorable). De même, il existe aujourd’hui un tas de petites astuces qui peuvent vous permettre de réduire votre impact sur l’environnement sans entamer votre plaisir de voyager.

Les conseils ci-dessous sont bien sûr valables pour toutes les destinations, cependant une attention particulière est nécessaire pour les pays avec lesquels nous avons une grande différence de niveau de vie et une grande différence culturelle.

AVANT LE DÉPART

➢ Un voyage s’apprécie d’autant mieux que l’on se documente à l’avance sur la culture, l’histoire et les traditions de la région visitée.

➢ Avant de partir, renseignez-vous sur les comportements à adopter ou à éviter afi n de ne pas choquer les populations locales : selon les pays, caresser la tête d’un enfant, se vêtir de manière trop dénudée ou s’embrasser en public peuvent en effet s’avérer choquants.

➢ Avant de partir, essayez de limiter au maximum les emballages que vous aurez à jeter sur place : cellophane autour des contenants, emballage carton de votre tube de crème solaire, etc.

➢ Pensez à faire des achats responsables pour polluer le moins possible une fois sur place, en particulier lors de séjours en pleine nature. Voir le sac à dos du routard écolo en encadré.

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LES ÉCOGESTES DU VOYAGEUR

RESPECT DE LA CULTURE ET DES POPULATIONS LOCALES

➢ Respectez les différentes cultures et traditions des peuples qui vous ac-cueillent, adaptez-vous et enrichissez-vous de cette différence. En fait, juste retour des choses, les civilisations des pays riches ont sûrement beaucoup à apprendre du mode de vie de pays soi-disant moins développés : le sens de la responsabilité dans la société, le respect des personnes âgées, etc.

➢ En voyage, vous n’êtes plus chez vous, mais juste un simple invité. L’ex-pression qui veut que « le client est roi » n’est pas valable vis-à-vis des popu-lations qui vous accueillent.

➢ Connaître quelques mots de la langue locale est un signe d’ouverture et permet de se faire respecter.

➢ N’oubliez pas que les surnoms que les locaux donnent aux touristes (« toubab » « gringo », « z’oreille »…) sont presque affectueux, et très rarement injurieux.

➢ Pourboires et rétributions doivent être en rapport avec le coût de la vie sur place afi n de ne pas déstabiliser l’économie locale.

LE SAC À DOS DU ROUTARD ÉCOLO

➢ Investissez dans des lampes de poche à LED dont la durée de vie est

très largement supérieure à celle des ampoules classiques. Certaines

se passent même de piles et se chargent à l’aide d’une manivelle ou

d’un panneau solaire.

➢ Bannissez défi nitivement les piles jetables dont les substances sont

très toxiques, et utilisez les piles rechargeables. Elles ne sont pas moins

polluantes mais vous produirez moins de déchets et ferez des économies.

Certains chargeurs fonctionnent à l’énergie solaire, pratique lorsqu’on

se trouve dans des contrées reculées…

➢ Préférez des liquides vaisselle, lessives, shampooings et savons

biodégradables, surtout dans les pays du Sud où il n’y a pas de

traitement des eaux usées.

➢ À la plage, utilisez un lait solaire plutôt qu’une huile qui ne se

dissoudra pas dans l’eau. En effet, l’huile solaire forme un écran à la

surface et ralentit la photosynthèse des végétaux sous-marins.

➢ Emportez des objets réutilisables plutôt que jetables. Une gourde

est préférable à l’achat de plusieurs bouteilles d’eau en plastique.

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➢ Dans les pays en voie de développement, il ne faut pas distribuer les mé-dicaments directement aux populations. Il faut s’adresser au dispensaire ou à l’hôpital afi n de s’assurer qu’il en sera fait bon usage, et éviter également d’alimenter le marché noir.

➢ N’oubliez pas de marchander avec humour et patience, et ne vous emportez pas. Un sourire vous permettra d’obtenir plus facilement un bon prix qu’une attitude agressive.

➢ N’achetez pas des objets sacrés ou traditionnels afi n de ne pas dépouiller le patrimoine historique de votre pays d’accueil, sauf évidemment s’il s’agit de copies destinées à la vente.

➢ Il convient bien sûr de respecter les lieux de culte et de ne pas y entrer si l’accès est interdit aux touristes.

➢ S’il vous plaît, ne faites pas de graffi ti sur les bâtiments historiques, ni sur les arbres ou les rochers.

➢ Mangez local ! La découverte d’une nouvelle cuisine est souvent l’un des grands plaisirs du voyage, il serait dommage de passer à côté de recettes fantastiques en vous cantonnant au duo pizza-coca. De plus, consommer des produits locaux permet d’éviter le transport polluant et favorise le développement économique de votre destination.

➢ Sur place, privilégiez autant que possible les hôtels et les prestations pro-posés par des locaux, et achetez de l’artisanat et des produits régionaux. C’est bien sûr un des meilleurs moyens de faire bénéfi cier directement les populations de l’argent du tourisme.

RESPECT DE LA NATURE

Faune et fl ore

On ne veut pas passer pour des rabat-joie, mais on croise encore des touristes qui font n’importe quoi dès qu’ils se trouvent dans la nature ou en contact avec des animaux. Non, la vie sauvage n’a rien à voir avec un zoo. Rappelons donc quelques évidences.

➢ Merci de respecter le silence de la nature. Parlez à voix basse, pour ne pas effrayer les animaux et pour ne pas déranger les autres visiteurs.

➢ Veuillez ne pas introduire de plantes étrangères dans l’écosystème de votre destination : certaines îles comme celle de la Réunion n’arrivent plus à se défaire des espèces dites invasives.

➢ N’attirez pas les animaux avec de la nourriture, cela modifi e leur régime alimentaire et peut même leur être fatal.

➢ Observez les animaux sauvages à distance raisonnable pour ne pas les effrayer et modifi er leurs comportements, et ne les touchez pas, pour votre propre sécurité et pour la leur.

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LES ÉCOGESTES DU VOYAGEUR

➢ N’entourez jamais complètement un animal, et ne vous placez pas entre la mère et son enfant. Ceci est particulièrement valable pour les éléphants !

➢ N’importez pas des animaux vivants ou morts, et n’encouragez pas le commerce de leurs peaux, fourrures, défenses, etc. De même pour les plan-tes exotiques. Ces pratiques participent amplement à la perte de la biodiver-sité et à l’extinction des espèces, et sont interdites en vertu des accords pour la protection des espèces (CITES). Attention, vous risquez gros si vous êtes pris avec certaines espèces d’orchidées ou de cactus dans vos bagages ! Renseignez-vous avant de partir.

➢ Respectez le balisage des chemins, vous éviterez ainsi de piétiner la fl ore et de créer de l’érosion, les sentiers se transformant alors en ravines sous l’effet de la pluie.

➢ En bivouac dans la montagne et en particulier dans les zones protégées, utilisez aussi souvent que possible les terrains aménagés et évitez le camping sauvage.

➢ Ne cueillez pas les plantes et fl eurs sur votre passage au sein des zones naturelles protégées, car certaines espèces sont en voie d’extinction.

➢ La régénération du corail prend des décennies. Si vous plongez, faites attention à ne pas le toucher avec vos palmes et à ne pas marcher dessus. De même, pensez à ne pas jeter l’ancre en plein récif !

➢ Il est toujours important de respecter les réglementations en vigueur dans les parcs naturels, et de s’acquitter des taxes d’entrée qui servent à préserver ce patrimoine.

➢ En résumé, apprenez à apprécier la nature sans la déranger. C’est un peu comme dans un musée : le plaisir des yeux, mais il ne faut pas toucher ! La photo reste toujours le meilleur souvenir…

Déchets

Ce n’est pas parce que certains pays ne disposent d’aucun système de ra-massage des déchets qu’il faut jeter ses détritus n’importe où ! Au contraire, nous avons un rôle de sensibilisation à jouer auprès des populations locales. À nous de donner l’exemple.

➢ Emportez des sacs-poubelle pour tous vos déchets et jetez-les dans une poubelle ! Quand il n’y en a pas à proximité, attendez d’être de retour en ville. Même les déchets biodégradables doivent être autant que possible rapportés, car ils peuvent polluer un paysage. Souvenez-vous qu’à la montagne en particu-lier, le froid empêche la décomposition des matières organiques. Dans le même ordre d’idée, on vous rappelle qu’un mégot met deux ans à se décomposer.

➢ Petit rappel : dans vos bagages, emportez le minimum d’emballages jetables.

➢ Pourquoi ne pas essayer dans la mesure du possible de rapporter en France les déchets nocifs comme les piles qui ne pourront être recyclés ou détruits sur place.

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➢ La mer n’est pas une poubelle. Saviez-vous qu’un simple sac plastique peut être fatal aux tortues et aux dauphins qui s’étouffent en croyant avaler une méduse ?

➢ En bateau ou en camping-car, merci de vidanger les toilettes et les réservoirs de carburant dans les emplacements prévus à cet effet.

Consommation des ressources

Nous vivons dans un pays développé et sous un climat tempéré, ce qui nous permet d’avoir un réseau électrique effi cace et de l’eau en abondance. C’est loin d’être le cas dans bon nombre de pays du Sud.

➢ L’eau est une ressource précieuse, parfois un luxe. Veillez à ne pas la gas-piller et à ne pas la polluer. Privilégiez les douches rapides plutôt que les bains qui consomment en moyenne cinq fois plus d’eau. Utilisez des produits biodégradables (savons, lessives, etc.) afi n d’éviter de polluer les cours d’eau. Si vous devez laver votre linge dans une rivière, faites-le toujours en aval des habitations et loin des points d’eau potable.

➢ Si vous restez plusieurs jours dans le même hôtel, demandez à ce qu’on ne remplace pas vos serviettes de bain ni vos draps afi n d’économiser ainsi de l’eau, de la lessive et de l’électricité, et de rendre le travail du personnel moins astreignant. Après tout, est-ce que chez vous, vous lavez vos serviettes de bain tous les jours ?

➢ L’électricité est également un luxe pour certains pays, il faut donc penser à éteindre les appareils électriques (ne pas les laisser en veille) et les lumières d’une pièce quand vous n’y êtes pas. À l’hôtel, évitez d’avoir recours à la climatisation, qui en plus de consommer énormément et de donner le rhume, participe de façon importante au réchauffement climatique.

➢ Certaines activités se prêtent mieux à nos climats tempérés qu’aux lati-tudes tropicales. Le golf est par exemple l’un des plus gros consommateurs d’eau sur certaines îles, mettant parfois à sec les réserves pour les agriculteurs et les populations locales. Respecter l’environnement, c’est comprendre où l’on met les pieds.

Déplacements

C’est vrai, l’avion est plus rapide et donc plus pratique que les autres moyens de transport pour franchir des distances importantes. En revanche, il pollue davantage, et certains diront même qu’il va trop vite. Voyager, n’est-ce pas littéralement être en chemin ? Dans un monde où tout va si vite, n’est-il pas préférable de prendre le temps de bien découvrir un lieu plutôt que de vouloir tout voir et tout visiter ?

➢ La marche à pied ou le vélo sont bien adaptés aux courts trajets ou aux cir-cuits autour d’une région. Outre le fait que vous ferez de l’exercice (excellent pour la santé), vous aurez le temps d’apprécier les paysages. Les transports en commun comme le bus ou le train donnent de merveilleuses occasions pour entrer en contact avec la population.

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LES ÉCOGESTES DU VOYAGEUR

➢ Pourquoi ne pas utiliser le covoiturage pour certains trajets ? De plus en plus de sites Internet proposent des annonces pour des départs en France mais aussi en Europe. ● www.covoiturage.com ● www.123envoiture.com ●

➢ Si vous prenez votre propre véhicule, souvenez-vous que la première règle pour l’environnement et pour votre sécurité est de bien l’entretenir. Sachez également qu’en privilégiant les petites routes plutôt que les autoroutes, vous roulerez moins vite, vous consommerez donc moins de carburant et vous éco-nomiserez aussi les frais de péage.

➢ Pensez à limiter l’utilisation de la climatisation en voiture. Elle induit une consommation supplémentaire de carburant pouvant aller jusqu’à 20 %, et elle participe au réchauffement climatique !

➢ Pour vous aider à choisir le mode de transport le mieux adapté à votre trajet, Voyages-sncf.com a mis en place l’écocomparateur qui vous permet de com-parer pour un trajet donné les tarifs et le temps de transport du train, de l’avion et d’une voiture personnelle, ainsi que les émissions de CO2 corres pondantes. Vous pouvez ensuite compenser les émissions générées par votre trajet en versant quelques euros à des associations à but non lucratif qui fi nancent des projets d’énergies renouvelables ou de reforestation, généralement dans les pays du Sud qui ont diffi cilement accès à ces technologies (voir page 59).

➢ Enfi n, d’une manière générale, si vous aimez partir loin, mieux vaut partir moins souvent mais plus longtemps…

POUR ALLER PLUS LOIN

➢ N’hésitez pas à aller voir les conseils de l’ADEME sur les réfl exes quotidiens à adopter pour réduire nos impacts sur l’environnement : ● www.ademe.fr ●

➢ Nos amis plongeurs pourront consulter la charte internationale du plongeur responsable qui a été établie par l’association Longitude 181 Nature : ● www.longitude181.com ●

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