Voyages à vélo

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Voyages à Vélo tandem bécane biclou draisienne Du vélocipède au Vélib’ Catherine Bertho Lavenir

description

Voyages à Vélo, Du vélocipède au Vélib’ - Catherine Ber Ce petit tour de l’histoire du vélo met l’accent sur l’articulation entre les évolutions techniques et le contexte culturel dans lequel sa pratique se développe, depuis la Restauration et la Belle Epoque au Front populaire et à l’Occupation, jusqu’aux Trente Glorieuses et aux dernières décennies.

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Voyages à Vélo

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Du vélocipède au Vélib’

Catherine Bertho Lavenir

18 €

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Voyages à VéloDu vélocipède au Vélib’

Catherine Bertho Lavenir

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Illustrations de couverture : détails des pages intérieures.

© Paris bibliothèques 2011.

Paris bibliothèques est l’éditeur des bibliothèques de la Ville de Paris.

Paris bibliothèques, 3, Impasse de la Planchette75003 – Pariswww.paris-bibliotheques.org

ISBN : 9782843311772

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Voyages à VéloDu vélocipède au Vélib’

Catherine Bertho LavenirPréface de Paul Fournel

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Ce livre est publié à l’occasion de l’expositionVoyages à vélo, du vélocipède au Vélib’,conçue par la bibliothèque du Tourisme et des Voyages (Germaine Tillion)présentée à la Galerie des bibliothèques/Ville de Paris22, rue Malher Paris 4e, du 13 mai au 14 août 2011.

Comité d’honneurBertrand DelanoëMaire de Paris

Danièle PourtaudAdjointe au maire chargée du Patrimoine

Christophe GirardAdjoint au maire chargé de la Culture

Laurence EngelDirectrice des Affaires culturelles

Jean-Marie BorzeixPrésident de Paris bibliothèques

Comité d’organisationFrancis PilonSous-directeur de l’Éducation artistique et des Pratiques culturelles

Hélène StragChef du Bureau des bibliothèques et de la lecture

Carole MédrinalDirectrice de Paris bibliothèques

Jean-François BargotConservateur général et responsable de la bibliothèqueGermaine Tillion

Isabelle Bouchard,Responsable de la Bibliothèque du Tourisme et des voyages

Commissariat de l’expositionJean-François Bargot et Isabelle Bouchard Jacques Seray, historien du vélo

ScénographieAnne GratadourAvec le concours du service «Ateliers événements»du Service technique du génie civilet des aménagements intérieurs (STGCAI)

GraphismeÖ majuscule

Le Livre

Direction éditorialeMarie-Brigitte Metteau

Création graphiqueRobaglia design, Antoine Robaglia assisté de Nathalie Bigard

Photogravure/impression Musumeci S.p.A.

Ouvrage réalisé avec la participation de la SAEML Parisienne de photographie, délégataire de service public pour la reproduction des collections de la Ville de Paris.

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Avant-propos de Bertrand DelanoëPréface de Paul FournelIntroduction de Catherine Bertho Lavenir

L’âge du vélocipède 1812-1880

La bicyclette et le loisir bourgeois 1880-1914

La culturepopulaire du vélo1918-1945

La bicyclette au temps de l’automobile 1945-1980

Renouveau du cyclisme 1980-2010

NotesCrédits

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Remerciements aux institutions suivantes : Bibliothèque du tourisme et des voyages (Germaine Tillion)Bibliothèque historique de la Ville de ParisBibliothèque ForneyMédiathèque musicale de la Ville de ParisMusée CarnavaletMusée GalliéraBibliothèque nationale de France, Musée des Arts et Métiers, le CNAMMusée national du château de Compiègne

Remerciements aux collectionneurs et historiens du vélo : MM. Raymond Henry et Jacques Seray

Remerciements aux partenaires : Thalys, Décathlon, OT Seine Saint Denis, FFCT, Vélib’

Remerciements tout particuliers aux personnes suivantes :Barbara Breton de Lavergnée, Martine Cano, Frédéric Casiot,Céline Daridan, Claudine Chevrel, Françoise Cochennec, Sandra Delaunay, Delphine Desveaux, Jean-Denys Deveauges, Thierry Devynck, Nathalie Doury, Alain Duffrechou, Sandra Fasoli, Élise Fau, Paul Fournel, Cécile Gallais, Carole Gascard, Thierry Grillet,Bertrand Houillon, Gisèle Lambert, Dominique Lamouller, Perrine Latrive,Loïc Le Bail, Séverine Lepape, Jean-Marc Léri, Frédéric Lions, Geneviève Madore, Christiane Marcot, Sophie Mauriange, Van Vinh Nguyen, Sophie Petit, Carole Rabourdin, Bruno Racine, Lucie Reungoat, Philippe Rollet, Myriam Simeon, Françoise Simeray,Miriam Simon, Emmanuel Starcky, Emmanuelle Toulet, Nicole Zucca,Sylvie Vermeulen.

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L’histoire du vélo est depuis toujours liée à celle de Paris et surtoutdes Parisiens. On pense bien sûr au sprint final du Tour de France,sur les Champs-Élysées, qui attire les regards du monde entier.La capitale a en effet accueilli les premières courses de vitesseet d’endurance, traduisant l’engouement pour ce nouveau sport etce nouveau mode de transport. Mais ce sont d’abord les premiers pas,si l’on peut dire, du vélo qui se firent sur le pavé parisien : l’usinequi fabriquait les vélocipèdes ne s’est-elle pas bien vite appelée« La Compagnie parisienne » ? Les bibliothèques parisiennes conservent de nombreuses tracesde cette merveilleuse histoire. Les archives inédites de la bibliothèquedu Tourisme et des Voyages, issues de la collection de la bibliothèquedu Touring-Club de France acquise par la Ville de Paris, ajoutées à cellesd’autres bibliothèques et grands musées parisiens, permettent de revenirsur deux siècles de transformation de nos usages, du vélocipède au Vélib’,en jetant un regard ludique sur les métamorphoses de cet objet technique.Le concours de la Parisienne de photographie permet aussi de prolongercette échappée belle au long du XXe siècle, et témoigne de l’évolutiondes pratiques contemporaines du vélo.À Paris, le vélo est un moyen de transport à part entière mais aussiun véritable art de vivre la ville différemment : il a aujourd’hui trouvésa juste place. Nous avons encouragé cette pratique ces dernières annéesavec plus de six cents kilomètres de pistes cyclables ouverts en dix ans.Bientôt, avec l’aménagement des voies sur berges, les Parisienspourront aussi redécouvrir chaque jour leur fleuve et profiter de parcourscontinus dans la ville. La mise en place des Vélib’ est la meilleureillustration d’une certaine liberté de mouvement retrouvée. Commele suggère ce tour de l’histoire du vélo, ce sont des étapes essentielles,mais qui en appellent d’autres : en selle !

Avant-propos deBertrand Delanoë

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Soudain, le monde devint plus petit. L’homme se mit à abattre les distances,à avaler l’horizon, à effacer sous son ventre les chemins et les routes.Assis sur ses coussins d’air, les jambes alertes, il défie le vent et l’espace.Quatre ou cinq fois plus rapide que le piéton, le voilà qui vole et le prochainvillage qui était, hier encore, si éloigné, n’est plus qu’une étape vers le vastemonde. Le vélo vient d’être inventé, et avec lui cent nouvelles façons dese promener et de découvrir.La pédale a libéré la draisienne de la marche, le frein libère le cycliste dela peur, le pneu épargne ses fesses, bientôt le dérailleur gommera les côtes…Chacun s’approprie l’engin à sa façon : promenade paisible sur les cheminsde halage, transport d’un pique-nique au bois ou de tomates au marché,ronde de police, course effrénée après la gloire, interminables étapesde Paris à Brest, de Londres à Saint-Pétersbourg. Le goût de la promenadefait naître celui des exploits et des défis. Aucune course n’est trop rapide,aucune montagne n’est trop escarpée pour le cycliste, aucun paystrop grand pour que l’on renonce à en faire le tour. Photos familiales,photos de haute montagne, photos des grands lointains : le vélo est posé là,comme un animal désormais familier.Le vélo est une aubaine commerciale : il est vendu lui-même mais il faitaussi vendre des journaux, des livres, des rustines, des anti-crevaison,des pantalons courts, des collants longs, des chaussettes à carreaux…On le voit sur les affiches, les réclames, dans une esthétique faite d’envol,de liberté, d’ailes et d’espace ; les médecins vantent ses bienfaits, ou dénoncent ses méfaits. Le vélo dicte la mode ; les belles s’en emparent,sautant à pieds joints dans les pantalons des hommes, mettant le ventde la course dans leurs cheveux défaits.Étant à la mode, le vélo se démode… Entre les deux guerres mondiales,l’auto lui dame le pion. Mais le voilà bientôt qui revient en force, jailli despages du catalogue de Manufrance ; devenu bon marché, il part en congés(payés), gagne les plages et les campagnes. Dès lors il ne nous quittera plus,définissant au jour le jour, au besoin le besoin, les contours de son territoire.Quand les autos lui volent la route, il va courir les chemins et les bois.Quand les autos polluent la ville, il y revient en douce avec son bon airdébonnaire. Il ne se dépare jamais de ses valeurs discrètes et modestes,et toujours les coureurs baissent la tête pour se donner de l’air.

Préface dePaul Fournel

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Le vélo du XXIe siècle, ce plus que centenaire, s’accommode de la plusextrême propriété et du plus grand communisme. On peut tout à la foisposséder un engin sur mesure, réglé au petit poil, dont chaque composantest choisi entre mille, dont chaque tube a la juste longueur d’un fémurou d’un avant-bras, un vélo dont la selle est pour toujours à sa bonne place,dont la potence est à sa hauteur définitive, un vélo que l’on ne songerait pasà prêter et que personne n’aurait l’idée de vous emprunter, et partageravec son infini prochain le premier Vélib’ garé le long du trottoir,approximativement réglé à la taille de tous, c’est-à-dire de personne. Le vélo est de tous ces extrêmes, et son empire ne cesse de s’étendre.Partout, au long de son histoire, le vélo laisse des traces, et pas seulementdes traces de pneus sur la route : il sème derrière lui de célèbres affiches,des journaux, des livres, des gravures, des réclames, des catalogues.Ce sont ces traces, qui marquent la route du temps passé, que nous allonsdécouvrir dans cet ouvrage. Les bibliothèques de la Ville de Paris ont eu l’idée glorieuse de sortir de leurs fonds tous ces trésors modestesqui composent un merveilleux peloton de souvenirs. Et nous voici,piétons admiratifs, dans la roue du vélo.

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Le vélo a-t-il véritablement une histoire?Certes documents d’archives, livres ancienset affiches en couleurs rappellent ce qu’ont étéle vélocipède au temps des élégants du SecondEmpire ou le VTT ludique des triomphantesannées 1980. Mais est-ce vraiment notre histoire ?On pourrait penser qu’il n’y a là que des souvenirsindividuels, charmants le plus souvent,nostalgiques parfois. Une technologie marginale.Rien à voir en effet avec lamarée automobilequi a manqué de submerger nos villes. Rienqui se rapporte à la grande histoire. Et pourtant…Depuis presque deux siècles que nous faisonsdu vélo, ce dernier a accompagné toutesles évolutions de la société. Il a été sportifavec les sportsmen du XIXe siècle, militaire avecles soldats de la Grande Guerre, ouvrier avecles vacanciers de 1936, campeur avec les cyclistesdu Touring-Club de France, sportif avecAnquetil et Poulidor, citoyen aujourd’hui. Il y a,dans les usages du vélo, à la fois de l’imaginaireet de la stratégie militaire, des hiérarchies et desluttes sociales, du plaisir et de la représentation,de la politique, de l’art et de la technique.Tout ce qu’il faut pour donner à lire, à traversles usages de la bicyclette, deux siècles d’histoireculturelle et sociale de la France.

Introduction

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Cette histoire est faite de flux et de reflux,de déplacements et de ruptures. Il y eut uneépoque en effet où la bicyclette a été «moderne»,ouverture sur des espaces et des expériencesnouvelles. Elle s’est ensuite laissé chasser peu à peu dela route et des espaces urbains par l’automobilepour devenir, au début des années 1980,unmoyen de transport marginal, ou bien unaccessoire sportif, ou encore un jouet d’enfant. Et puis les grandes villes d’Europe ontredécouvert, au prix d’une véritable révolutionculturelle, les charmes des «circulationsdouces» et la bicyclette s’est réimposée en villeet a prospéré comme loisir sportif. Chaque transformation dans les usages dominantsde la bicyclette a été doublée d’une évolutionprofonde des formes de l’objet. Lourde et solidepour les trajets ordinaires, légère et efficacepour les sportifs, colorée pour les enfants, styléepour les usages urbains… la bicyclette ne demeurejamais parfaitement identique à elle-même.Ses formes changent comme changent ses usageset comme se transforme la façon dontla considèrent les contemporains.

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L’âge du vélocipède1812-1880

Deux dandys à vélocipède sur une route de campagne.Estampe, 1819.

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Auguste Roubille (1872-1955). Les premiers symptômes de la rage vélocipédique. Impression en couleurs, vers 1900.

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Naissance et inventionRetour en arrière. Tout commence avec le début du XIXe siècle. Le baronDrais von Sauerbronn, ingénieur de son état, cherche à fabriquer un chevaldu pauvre et invente, en 1817, sa Laufmaschine, la «machine à courir »,popularisée d’abord sous le nom de «draisienne». Dans le brevet d’inven-tion qu’il prend en France en 1818, le baron choisit pour désigner l’objet,le nom de «vélocipède». Le cadre en bois est muni de roues et d’une sellemais il est dépourvu de mécanisme d’entraînement des roues de type péda-lier. On fait avancer la machine en se propulsant sur la route à grands pas.C’est l’une de ces inventions qui passionnent les messieurs férus d’inno-vation et confiants dans le progrès. Il ne faut toutefois pas confondrele vélocipède avec le vélocifère, voiture attelée comme une diligence,homologue du célérifère. Nicéphore Niépce, qui cherche à mettre au pointla photographie et invente un moteur à explosion pour bateau, imagineaussi les plans d’un « célérifère» – «qui transporte rapidement» – qu’ilconstruit dans sa maison de Varennes-le-Grand près de Chalon-sur-Saône. Il la décrit dans une lettre à son frère qui habite Londres et chercheà savoir si les Anglais sont intéressés. Les machines de ce genre auront unepetite célébrité, assez pour faire la joie des caricaturistes. On en utilise auxÉtats-Unis. En France, quelques administrations sous le Premier Empires’y essaient. Le célérifère réapparaît quand, dans les années 1830, on sedemande s’il peut être utilisé par des facteurs ruraux. Mais l’objet n’est passans inconvénients : il est peu pratique sur les chemins mal entretenus eta de fâcheuses conséquences sur les chaussures.

Draisienne (1845) présentéelors de l’exposition rétrospectivedu cycle au Salon de l’automobile,du cycle et des sports organiséepar le Touring-Club de Franceau Grand Palais, en décembre 1906.

Draisienne présentée lorsde l’exposition rétrospectivede la bicyclette au palaisdu Louvre (pavillon de Marsan),en 1941. Photo LAPI.

Double page suivante :Four and twenty hobby horses all of a row. Pub. at AckermanRepository of Arts. «“Hobby”‘s the world and onward sliding / All London town is set a riding / But while we gaze, we mustagree / It can’t be called “a novelly”». Estampe, 1819.

Un Anglais, Denis Johnson, reprit à son compte l’inventiondu baron Drais et construisit, dès 1819, ses propres modèles,plus légers. Leur succès fut à l’origine d’une petite industrie.Johnson ouvrit un manège – à la manière du monde équestre –pour apprendre le pilotage à ses adeptes. On construisitun modèle spécifique pour dames, à trois roues et mû, sans battrela semelle, par des pédales de rémouleur.

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Hobby horse fair. J. Cruikshank. Pub by G. Humphrey. Estampe. 1819.

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Hobby horse fair. J. Cruikshank. Pub by G. Humphrey. Estampe, 1819.

Every man one his hobby.Wellington’s hobby, the judges hobby, the dukeshobby, the princess hobby,the fishmongers hobby,the parsons hobby, the tailorshobby, the lawyers hobby. Pub by T. Tegg. Cheapside.Estampe, 1819.

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A land cruise on one of the Patent Hobby Horses.Gravure, s.d.

La revanche des vélocipèdes.Enfoncés messieurs les cochers! A. de Vresse. Lithographie.

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Vélocipède Michaux et Cie à Paris.Impression sur papier, 1868.

Le vélocipède, venu de Grande-Bretagne, adapté par Pierre Michauxen 1861 et commercialisé par la société Michaux et Cie à Paris, a plusfière allure. Il est doté de roues en métal avec des rayons très nombreux,et une sorte de manivelle entraîne les roues. Certes, on sait que les graveurset dessinateurs de presse s’amusent souvent à exagérer les proportionsde leurs dessins pour les rendre plus spectaculaires mais ils semblentcependant bien inquiétants, ces vélocipèdes aux roues démesurées qui semultiplient dans les allées du bois de Boulogne à Paris. La forme de l’enginn’est d’ailleurs pas totalement fixée. On compte trois roues pour un tricyclebien stable mais peut-être trop sage ; une seule, pour des engins dignes defunambules de cirque ; ou deux, de taille différente, pour les vélocipèdesordinaires. À la recherche d’un grand développement répond le grand bi,autre avatar du vélocipède. En définitive, durant le Second Empire, le vélo-cipède est principalement amusement et signe de distinction.

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Vélocipèdes Michauxprésentés lors de l’expositionrétrospective de la bicycletteau palais du Louvre, (pavillonde Marsan), en 1941.

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Coventry tricycle (1880)présenté lors de l’expositionrétrospective du cycle auSalon de l’automobile, du cycleet des sports, au Grand Palais,en décembre 1906.

Véloce Clément et Cie (systèmeTruffault) présenté lors del’exposition rétrospective ducycle au Salon de l’automobile,du cycle et des sports, au GrandPalais, en décembre 1906.

Vive le vélocipède : nouveauxvélocipèdes dits «de société»(brevet d’invention). Image d’Épinal. Bois gravécolorié au pochoir.

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Anonyme, Le vélocipède.Imagerie nouvelle, planche 108,vers 1890. Page de gauche, détails.

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Vélocipèdes Michaux. 27 rue Jean Goujon. L. Cresnière édit. Gravure. En 1861, Pierre Michaux, serrurierde son état, adapte une manivelleà la roue avant d’une draisienne.En 1865, deux ingénieurs del’École centrale, les frères René etAimé Olivier, effectuent un voyageà vélocipède entre Pariset Avignon et s’associent àPierre Michaux. Présenté lorsde l’Exposition universelle de 1867,le vélocipède prend son essoravec la création de la sociétéMichaux et Cie et fait l’objet del’engouement de toute la hautesociété du Second Empire.

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Moitié roue et moitié cerveau,Voici l’homme-vélocipède. Il va, plus docile qu’un veau,Moitié roue et moitié cerveau. Il se rit, animal nouveau, De Buffon et de Lacépède !Moitié roue et moitié cerveau, Voici l’homme-vélocipède.

Théodore de Banville, «Le vélocipède» (Les Occidentales, 1875)

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On s’y exerce aux Champs-Élysées ou au bois deBoulogne sous la direction de professeurs quise donnent des airs de maîtres d’armes ; tout levocabulaire du cyclisme est emprunté à celuide l’équitation. Signe des temps, les dames ontle droit d’essayer. Elles enfourchent la machine – le cyclisme en amazone est décidément uneexcentricité trop dangereuse pour durer – etrevêtent une tenue spéciale qui associe unpantalon bouffant et une jupe très courte.On l’appellera «bloomer» du nom de la militanteféministe anglaise qui avait essayé, en vain, dès1850, d’imposer ce vêtement qui libère les gestes.

Tenue de grand-bipour homme, 1891. Le grand bi fut utilisé parl’Américain Thomas Stevens,auteur d’un premier «tourdu monde à bicyclette»dont les péripéties sontrelatées dans Aroundthe World on a Bicycle (1886).Son succès ne dura pas :il était peu pratique.

Jeune fille sur une «Arielbicycle», premier essaide bicyclette à roues inégales.Gravure, vers 1869. Les dames qui s’essaientau vélocipède font l’objetde représentations galantes.Grand bi pour les hommes,tricycle pour les femmes,ces engins ludiques alimententles chroniques de la presse.À la cour, le jeune fils del’empereur, entiché de l’objet,est surnommé Vélocipède IV.

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Linder, La Fuite. Gravure,vers 1869.

Albert Robida (1848-1926),Plaisirs d’été. 1885.

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Bicyclette de Meyer et Guilmet. Paris, 1906. Imaginé par le constructeur de vélocipèdes Eugène Meyer et l’horloger André Guilmet,ce cycle avec pédales et moyeux caractéristiques des machines anciennes, est dotéd’une chaîne « à la Vaucanson » comme celles que Guilmet, constructeurd’automates renommé, utilisait pour certains d’entre eux. Présenté à l’expositionrétrospective du Touring-Club de France en 1906, il date sans doute de 1868ou 1869. L’homme qui tient l’engin pourrait bien être Meyer lui-même.

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L’imaginaire social qui entoure l’objet est encore limité aux cerclesmondains et sportifs – à l’époque c’est la même chose. Le vélocipède,cependant, touche à la question de la modernité qui est la grande questiondu siècle. Richard Lesclide, alias le Grand Jacques, auteur d’un Manuel duvélocipède, associe ce dernier aux grandes valeurs de la révolution indus-trielle : goût de la vitesse bien sûr, mais aussi primat de l’individualité,pouvoir de la volonté, prestige de la rationalité technique. La comparaisonavec le chemin de fer, grande invention du siècle, se conclut à ses yeux, sansappel, à l’avantage du vélocipède.L’homme qui écrit cela est un expert. Il a été secrétaire de Victor Hugo eta commis un charmant roman érotique. Outre la démonstration de la façondont il faut se tenir en équilibre sur la machine, son Manuel du vélocipèdeest tout entier occupé par des récits amusants et une courte saynète théâ-trale qui mettent en scène des amateurs de deux-roues. On est aux frangesdu monde élégant. Un jeune dandy ne conquerra le cœur d’une jolie vélo-cipédiste, caissière dans un bazar, que s’il la bat à la course. Un «enlève-ment vélocipédique» finit par un mariage élégant… Le vélocipède duSecond Empire ne s’introduit dans la société que par la petite porte du jeusportif et de l’amusement mondain, même s’il possède, s’il faut en croireLesclide, les qualités qui sont celles que demande le siècle à venir.

Le Grand Jacques (alias Richard Lesclide),Manuel du vélocipède, Paris,Librairie du Petit Journal, 1869.

Le Vélocipède illustré. Paris, 1890, no 34, p. 133. Le journal, fondé par RichardLesclide, fut relancé après samort par sa veuve, qui y laissasa fortune. Ce numéro datede cette époque.

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E. Specht, En tricycle, de Parisà Genève, par la GrandeChartreuse. Impressionsur papier. Paris, ImprimerieL. Pochy, 1894. Frontispice.

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