Voyage en Nouvelle Calédonie

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1 6 F E V R IE R -0 6 M A R S 2 0 1 2 GUILAIN AIMEE Aenean id tellus: Ut ante: [Date] VOYAGE EN NOUVELLE CALEDONIE

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En route donc pour ce Territoire Français d'Outre mer en passant par Sydney en Australie.

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1 6 F E V R I E R - 0 6 M A R S 2 0 1 2

GUILAIN AIMEE

Aenean id tellus: Ut ante:[[DDaattee]]

VOYAGE EN NOUVELLE CALEDONIE

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Centre culturel J.M DJIBAOU.

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Dans la pochette cadeau de mon anniversaire, j'ai trouvé deux billets d'avion pour la Nouvelle Calédonie, offerts par mon épouse.

JEUDI 16 FEVRIER

En route donc pour ce Territoire Français d'Outre mer en passant par Sydney en Australie.

Air Austral, notre compagnie régionale, a bien fait les choses, Boeing 777-300 tout neuf, avec tout l'équipement moderne, sièges en cuir, télés individuelles, plus de 30 films au choix, musique pour tous les goûts, etc etc....., nous le prenons donc à Saint-Denis, mais il acommencé son voyage à Paris avec près de 100 passagers Calédoniens qui rejoignent leur caillou en passant chez nous. Certains font un stop d'une semaine à la Réunion, pour visiter et apprécier notre île, d'autres continuent directement, (le billet serait moins cher que sur le vol habituel passant par Tokyo), pour le retour ce sera pareil. La ligne devait fermer fin mars, mais le nouveau Président du Conseil Régional, actionnaire majoritaire de la compagnie, en a décidé autrement. Ce qui l'intéresse en priorité c'est l'ouverture directe pour la Réunion, jeunesse, échanges d'étudiants, échanges touristiques et ouverture économique vers l'Australie, nous sommes à six heures de Sydney. Nous voilà donc installés dans ce bel oiseau, départ avec une heure de retard car des vents violents favorables nous feraient arriver à Sydney trop tôt. En effet, nous sommes en Australie à l'heure prévue.

Une heure de transit avec un contrôle strict et tatillon, on en profite pour acheter quelques tee-shirts pour Guilain.

Deux heures de vol plus tard, nous voilà à La Tontouta, l'aéroport international de la Nouvelle Calédonie (à 50 km de Nouméa) où nous attend Yves, qui nous accueille à la mode Tahitienne. Nous avons droit aux colliers de fleurs de frangipaniers. Aimée est toute émue car c'est la première fois qu'elle vit cet événement.

Yves est un ancien collègue de Guilain en Polynésie Française où ils furent tous deux Conseillers pédagogiques dans la même équipe. A sa retraite, il s'est retiré avec Geneviève, à Nouméa, pour être avec ses enfants qui travaillent ici depuis plus de trente ans. Il nous a bien aidés dans l'élaboration de notre séjour et nous tenons à le remercier car, sa connaissance du ''caillou'', et ses conseils, nous ont permis de remplir convenablement et agréablement notre programme touristique de la Nouvelle Calédonie.

Notre premier repas Caldoche se passe donc chez eux, (canard sauvage, délicieux, accompagné de légumes dont le taro, que nous découvrons). Pour nous, c'est un dîner, pour nos amis, un déjeuner, décalage horaire oblige, (7 heures) en effet, nous sommes déjà le 17.

Malgré cela, nous prenons le temps d'un petit tour à Nouméa qui a bien changé depuis plus de trente ans. La place des cocotiers a beaucoup évolué, elle est plus accueillante avec sesespaces conviviaux aménagés. Les taxis brousse, (camionnettes Renault goélette de couleur bleue), ont disparu. La ville a perdu son aspect de gros bourg pour revêtir la tenue de capitale d'un territoire résolument tourné vers le modernisme. Cependant, deux choses importantes attirent le regard de Guilain. Les dames canaques avec leur robe missionnaire de coupe identique et de couleurs bariolées sont toujours là et 95 % des véhicules du pays sont de

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SAMEDI 18 FEVRIER

Petit déjeuner monstrueux au restaurant de l'hôtel, servi avec beaucoup de ''class'' par Marco, la fleur à l'oreille. On se croirait à Tahiti, (dixit Guilain), qui pointe du doigt les déhanchements excessifs et les

splendides 4x4 rutilants, malgré le fait que le réseau routier est maintenant modernisé. Finies les 2 cv et 4 l de l'époque.

Nous nous installons dans notre hôtel, ''Le Paris'', en centre ville, nous l'avons choisi car nous allons rester trois jours dans la région.

battements de cils aguicheurs. A surveiller !!!!!

Nous prenons possession de notre 206 et notre première visite est pour le Centre Culturel KANAK Jean marie TJIBAOU à Magenta, dans la banlieue de Nouméa.

Outil culturel symbolique, le Centre culturel Tjibaou est né de l’histoire politique récente de la Nouvelle-Calédonie. C’est dans le cadre des accords Oudinot qui ont complété le 20 août 1988, les accords de Matignon, qu’à la demande de Jean-Marie Tjibaou, il est convenu de construire un centre dédié à la culture kanak. Sa construction est réalisée dans le cadre des grands travaux de la République, décidés par le président François Mitterrand. (Cf doc province Sud de Nouvelle Calédonie)

Il est l'oeuvre de l'architecte RENZO Piano, de renommée internationale, qui a imaginé le site en bois et armature métallique en s'inspirant des dix cases coutumières de la culture Kanak. Cela donne une vision extraordinaire et originale du bâtiment vu de l'extérieur. De l'intérieur, une grande allée centrale dessert les dix cases où la culture mélanésienne est mise en valeur. Une des salles est consacrée aux évènements récents et à la vie du leader Kanak Jean-Marie TJIBAOU. Les expositions externes sont réservées à la vie courante et

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L'après midi, visite de l'acquarium, à l'Anse Vata, qui reproduit l'éco-système très riche des lagons Calédoniens et dont la particularité réside dans la collection unique de coraux et la mise en évidence de la fluorescence de ces derniers, par le Docteur CATALA, chercheur et Ecologue.

Nous passons à l'aéroport de Magenta (lignes intérieures) pour modifier nos billets Air Calédonie dans les îles. Nous sommes accueillis par des employés qui fêtent un anniversaire et qui nous font partager leur gâteau. Le régime de Guilain en prend un sacré coup !!!!!

Pour digérer tout cela nous allons nous baigner à la plage de la baie des citrons, (anse Vata), l'eau est à bonne température, sable poudreux, soleil et ombre à volonté, nous sommes en ville, l'endroit est très fréquenté par les citadins.

Impossibilité d'avoir des places pour la visite du phare Amédée, demain dimanche, nous en retenons pour le dimanche suivant et décidons de passer le week-end dans le sud de la Province de Nouméa.

traditionnelle en tribu.

DIMANCHE 19 FEVRIER

Nous commençons notre journée par une visite au marché de Nouméa, très animé ce dimanche matin. Beaucoup de touristes et des ''popinées'' en belles robes missionnaires.

Nous ne sommes pas dépaysés, les produits en vente sont identiques à ceux de nos 'bazardiers Réunionnais'', un peu plus de poissons cependant, mais il y a beaucoup de coquillages et dérivés en bijoux. Guilain est attiré par l'achat d'une dent de requin préhistorique, le mégalodon,

Un doute cependant, nous faisons le tour des stands pour nous apercevoir que la même dent coûte vingt fois plus chère ailleurs. Yves nous expliquera plus tard que la première était fausse car moulée en résine. Les touristes s'y font prendre. Nous sommes heureux d'avoir évité le piège.

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Nous traversons une ville pratiquement déserte, mais c'est une spécificité du pays, presque tout le monde possède une résidence secondaire, à la montagne, à la plage ou dans les îles, le long de la côte. Nous nous enfonçons dans le sud de la Province, direction Mont-Dore, Plum, Prony, Port Boisé et retour par Yaté.

De suite une complication : Où sont passés les panneaux de signalisation ?

Il en sera ainsi tout au long de nos déplacements dans cette île. Une explication me sera donnée par un pompiste qui me répondra en riant que les panneaux n'intéressent personne, sauf les étrangers et les touristes qui les cherchent, mais, les poteaux qui le soutiennent sont d'une grande utilité pour ceux qui les arrachent ou les scient pour leurs divers besoins. !!!!!!

Au tout début, rien d'inhabituel pour nous, nous sommes en zone tropicale et les paysages sont les mêmes qu'à la Réunion ou à Tahiti. Comme tous les automobilistes sur la route, nous nous arrêtons à la source du Mont-Dore pour faire le plein de nos bouteilles d'eau naturellement gazeuse.

De nombreuses éoliennes sont installées le long des crêtes. Ici, les vents sont favorables, et façonnent la forme de certains arbres le long de la côte.

Les paysages changent, ils sont de plus en plus grandioses, cependant, les agglomérations se font rares, c'est le désert, plus de population. Au col de MOUIRANCE, un coup d'oeil à 360 degrés nous le confirme. Nous constatons aussi de très larges balafres rouges dans le paysage. Ce sont les exploitations de nickel à ciel ouvert. Une société Canadienne s'est installée ici, (GORONICKEL), elle exploite

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le gisement. Elle a construit un complexe de traitement sur 22 hectares, ce qui ne va pas sans problèmes politiques. En arrivant à Prony, devant l'usine flambant neuve, des manifestations kanaks se préparent et les banderoles qu'ils déploient sont sans ambiguité sur leurs demandes revendicatives du sol. Force est de constater l'importance du nickel en Nouvelle-Calédonie. Le pays ne comptant que 250.000 habitants, est-ce que les revenus des mines suffisent au

développement du territoire ?

De très nombreux sentiers de randonnée permettent de sillonner la région et de traverser le parc de la rivière bleue, pour nous, ce sera pour une autre fois.

Nous continuons notre balade, la route est étroite, asphaltée et coupée par de nombreux radiers. Le paysage est toujours aussi magnifique, tantôt tropical, tantôt maquis corse, tantôt pampa, tantôt épineux d'où émergent de splendides pins colonnaires et des grands kaoris, spécifiques de Nouvelle-Calédonie.

Il pleut, et nous craignons avoir des difficultés à traverser les radiers avec notre 206, mais tout se passe bien. Nous dépassons la baie à cyclone et les ruines d'un ancien bagne pour nous retrouver à Port boisé, nous pensions trouver un village. Il n’en est rien,

nous finissons notre route dans un magnifique éco-lodge installé le long d'une très belle plage. C'est un véritable havre de paix.

Il est déjà midi, nous avons faim, mais nous n'avons pas retenu, impossible de manger ici !!!!!!

Mais qu'importe, nous avons la chance d'apercevoir tout en haut d'un pin, le plus grand pigeon arboricole du monde, le notou, gros comme une poule, c'est un oiseau endémique de la Nouvelle-Calédonie et il est rarement visible.

Remontée vers YATE et toujours pas le moindre petit restaurant. Heureusement, Aimée a gardé une partie du petit déjeuner pantagruélique du matin et nous nous en contentons.

Village de yaté - toujours pas de restaurant-

Il y a ici la première centrale hydraulique du territoire qui fut longtemps sa seule source d'énergie. Le barrage qui l'alimente a été rehaussé au fur et à mesure de la demande et le lac artificiel s'étend sur plus de quarante km2.

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Retour sur Nouméa et arrêt à la plage de l'Anse Vata. Le vent s'est levé, les para-surfers s'en donnent à cœur joie. On n'en a jamais vu autant au même endroit.

Ce soir, pas du tout envie d'aller au restaurant. On nous conseille les camions-bars tenus par des Chinois sur la place du marché. Nous ne le regretterons pas, les barquettes sont délicieuses et copieuses. Nous avons jeté notre dévolu sur des fruits de mer et donné notre préférence aux magnifiques et grosses moules à la crème du pays.

LUNDI 20 FEVRIER.

Nous prenons la direction de la côte ouest.

Le paysage est très vallonné, des pâturages, beaucoup de pâturages, nous sommes sur une terre d'élevage de bovins façonnée par les Caldoches, ces descendants d'anciens bagnards du siècle dernier. De temps en temps, apparaît un stockman (cow-boy du pays). Nous avons râté Païta et ses curiosités par manque de plaques indicatrices. L'ancien bagne de TEREMBA est lui bien indiqué et nous y allons. Les bâtiments ont été rénovés. Il semblerait que la Nouvelle Calédonie a enfin pris conscience de ses richesses touristiques. Le lieu est actuellement paradisiaque, mais la réalité de l'époque était tout autre, c'était l'enfer au paradis. Une copie de la guillotine prône au milieu de la cour pour nous le rappeler.

Guilain s'intéresse toujours à l'histoire des pays que nous visitons. Ici, la déportation attire particulièrement son attention. Juste avant BOURAIL, nous faisons une halte au cimetière musulman (Algérie, Maroc, Tunisie) où sont enterrés les 'transportés' politiques et de droits communs décédés ici. Le cimetière est toujours en service et n'a rien à voir avec ceux d'Afrique du nord. Pas de croix bien sur, mais les tombes ressemblent étrangement à celles des catholiques. Elles sont en marbre, très fleuries et les épitaphes en Français témoignent de la ferveur de leurs descendants, envers leurs ancêtres musulmans.

Plus loin, le cimetière Néo-zélandais nous rappelle que les Japonais n'étaient pas loin de conquérir ce territoire lors de la dernière guerre mondiale. La Nouvelle-Calédonie fut, durant toute cette période, une base arrière importante pour les Anglo-saxons (Anglais, Américains Australiens et Néo-Zélandais) qui y construisirent le premier aérodrome, de très nombreux soldats Américains y séjournèrent tout au long de la guerre du pacifique. Nous avons poursuivi nos recherches au musée de BOURAIL. La vie des pionniers y est bien retracée, à travers les récits, les photos anciennes et les outils exposés. Nous découvrons le fonctionnement des pénitenciers agricoles, la cession des terres aux anciens bagnards libérés et aux colons, les mariages arrangés entre bagnards en fin de peine et les filles exfiltrées des prisons métropolitaines, emmenées ici au cloître de Cluny. Ces formations de couples se faisaient sous la surveillance des religieuses.

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Une guillotine authentique prône au fond du couloir avec la photo en grandeur réelle du bourreau qui officiait à Nouméa et le panier récepteur des têtes tranchées. FRISSON. Elle a été utilisée douze fois. Une pancarte : DEFENSE DE TOUCHER. l'avertissement est inutile !!!

Dans le jardin, un arbre originaire du Brésil qui produit de très belles et grosses calebasses utilisées en cuisine.

Promenade à la roche percée. La plage est interdite à la baignade mais il n'en reste pas moins qu'elle est magnifique, c'est un lieu de pique-nique très prisé. Les pins colonnaires s'élancent majestueusement dans le ciel, en promenade dans la route forestière, nous voyons disparaître dans les fourrés quelques belles poules sultanes avec leur nichée, mais impossible de les photographier, elles sont bien discrètes.

Nous dormons ce soir dans un gîte, au bord de la plage, c'est tout neuf et il y a même la télé, Sarkozy nous suit partout.

MARDI 22 FEVRIER

Sur la route qui nous mène à POUEMBOUT KONE VOH et KOUMAC, nous sommes doublés par une multitude de 4x4 rutilants et agressifs filant à toute vitesse. Certains ont un fanion représentatif des diverses sociétés exploitantes des mines. Nous sommes les seuls avec notre ''petite'' Peugeot 206.

A POEMBOUT on espérait manger des huitres et des crabes qui perdent leur carapace au premier et dernier quartier de lune. Tintin !!!!!!, rien qu'un camion-bar sur un parking.

A la plaine des GAIACS un mémorial Américain marque l'emplacement d'une ancienne base avec piste d'atterrissage lors de la guerre du pacifique. La nature y a repris ses droits.

Entre KONE et VOH, un énorme complexe minier défigure le massif de KANIAMBO, beaucoup de poussière, de gros camions, témoignent de l'activité importante de cette région.

KONE, 4500 habitants, est une ville qui prend de l'importance grâce à l'usine de traitement de KONIAMBO, elle devient aussi un centre administratif de gestion de la province NORD. Elle s'est dotée d'un centre aquatique important ! les jeux du Pacifique sont passés par là. Le plus grand lycée agricole de France est installé ici.

VOH a été immortalisé par YANN ARTHUR BERTRAND par sa magnifique photo vue du ciel représentant un cœur de verdure : I LOVE YOU. Pas de tour en avion pour l'admirer mais une balade sur la côte, superbe, malheureusement encombrée de détritus et de montagnes de cadavres de bouteilles de bière et whisky. Cela fait désordre!

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KOUMAC PRESQU'ILE DE POUM.

Nous sommes à 420 kms de Nouméa, c'est le bout du pays, la route est bien étroite et sinueuse, nous sommes au plus près de l'Australie et de la Nouvelle Zélande.

Gastronomie de crabes et coquillages, mais on ne s'attarde pas car la route vers le gîte de Poingam est encore longue et le temps est menaçant.

Vers le gîte et relais de Poingam, sur une petite route, devenant soudain une piste de terre rouge, quelques zones

inondables, des radiers à passer avec précaution, de grandes forêts de niaoulis, sorte d'eucalyptus courts sur tronc tortueux. Enfin, un paysage plus enchanteur avec cocotiers et plage comme on aime. Des bungalows authentiques avec salle de bain extérieure, dans une cour protégée des regards indiscrets. Malheureusement, la mer est à 30°, un véritable bouillon KUB, trop chaud, on profite alors de la piscine du gîte, à l'ombre, elle est alimentée en eau de mer, c'est bien plus agréable. Un orage éclate alors que nous dînions, inquiétude soudain de tout le monde, arriverons-nous à repasser les radiers ? Il n'en sera rien, tout se déroulera bien le lendemain.

MERCREDI 23 FEVRIER

Nous revenons sur Koumac et nous dirigeons vers OUEGOA et HIENGHENE. La route transversale, étroite, serpente entre vallées et collines, où alternent forêts et pâturages, lesvirages sont souvent très serrés et les nids de poules foisonnent jusqu’à la côte Est. Grosse déception sur les hauteurs du col du GRAND CREVE COEUR, nous pensions réaliser de splendides photos en panorama, mais le ciel est bas et nous rencontrons du brouillard. A POUEBO, achat d'une statuette sur le bord de route dans une boutique sans vendeur. On choisit, on paye en glissant l'argent dans un tronc et on part. Guilain me dit qu'en Nouvelle Zélande c'est pareil, les vendeurs de fruits et de légumes installent leur étal et l'abandonnent à l'honnêteté des voyageurs et tout semble marcher normalement. C'est dans cette région qu'eut lieu le premier contact avec les Européens en 1774 (Amiral COOK), les missionnaires suivirent en 1843, une chapelle le rappelle, puis une dizaine d'années plus tard,

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l'Amiral DESPOINTES prit possession de l'île, au nom de la France, sur l'ordre de NAPOLEON lll.

Photo tripavisor.fr

Après le fleuve DIAHOT, nous revoilà en zone tropicale, pas de grande différence avec la côte sud de la Réunion ou la côte est de Tahiti. Végétation luxuriante, fougères arborescentes géantes, superbes cascades aux pieds desquelles s'étalent de petits lacs où on peut se baigner et pêcher.

Et voilà la poule de HIENGHENE avec ses poussins, malheureusement le temps est brumeux et Guilain fait de gros efforts, en vain, pour essayer de réaliser de bonnes prises de vues. On a beau s'attarder, rien n'y fait. (j’ai donc utilisé une photo appartenant à tripavisor.fr)

Notre attention est attirée par les boîtes aux lettres des habitants de la région, surprenantes et amusantes, d'autant plus que c'est le seul endroit en Nouvelle Calédonie où nous les rencontrons.

Gros tubes de PVC, bidons d'huile, petites cases en bois, tambours de machines à laver, fours à micro onde, four de gazinières, et parfois, mais rarement, boîtes aux lettres normalisées de l'Office des Postes.

Les estuaires sont très larges et pénétrants, ils coupent très souvent la route du littoral que nous suivons. Guilain me raconte qu'il avait souvenir d'avoir emprunté plusieurs bacs en 1974. Il n'en reste plus qu'un, il est gratuit, c'est le dernier du territoire, et il sera conservéencore longtemps car l’endroit est tabou. Une légende Kanak raconte que leurs ancêtres

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viendraient se réincarner ici en carpes. Boites aux lettres, côte Nord Est de Calédonie

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Arrivée au Koulnoué village, l'hôtel est un ancien club méd, constitué de 50 bungalows au cœur d'une cocoteraie face à la mer. On bénéficie de 50% de réduction, nous sommes hors saison et ''l'âge canonique'' de Guilain, affiché sur son passeport nous permet d'en profiter.

Nous préférons la piscine à la plage trop agitée ce jour, et surtout trop rocheuse. Le soir, nous profitons d'un buffet Pantagruélique, et le lendemain matin d'un petit déjeuner gastronomique. FORMIDABLE !

JEUDI 24 FEVRIER

Hienghène Touho Poindimié.

La balade est toujours aussi agréable, belles plages de sable fin, cascades, forêts tropicales où se cachent quelques habitations, chaque fois que nous croisons un piéton il nous salue d'un geste de la main, on lui répond, formidable !!, c'est une coutume dans les îles du Pacifique Sud. Guilain est très à l'aise dans l'exercice, il ressemble à un député en campagne. Il me raconte qu'aux Nouvelles Hébrides, (république du VANUATOU) chaque fois qu'il s'arrêtait, les

gens venaient lui serrer la main, parfois ça durait longtemps, c'était fonction de l'importance du groupe rencontré et c'était amusant, lorsque les piétons étaient en costume national, c'est àdire tout nus avec un long protège pénis. Non, on n'a pas vu ça en Nouvelle Calédonie.

Arrêt devant un étal pour acheter un magnifique nautile.

Nous snobons le TERA BEACH (grand luxe) et nous nous enfonçons dans la jungle, car nous avons retenu une chambre dans un gîte, en tribu, ''chez Simone'', un joli bungalow à flanc de colline et sur pilotis. Depuis la terrasse, on perçoit le bruit de la rivière en contrebas. La vue dans la vallée est magnifique. La végétation très fleurie. Au diner, Simone nous sert un superbe poisson comme nous avions demandé, histoire de contrebalancer le dîner de la veille.

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VENDREDI 25 FEVRIER

POINDIMIE PONERIHOUEN HOUAÏLOU KANALA THIO

Nous arrivons à Ponérihouen. Un pont métallique de type Eiffel enjambe la rivière Nimbayé, nous l'empruntons et débouchons sur la place de ce sympathique village où, en 1971, un poste de Directeur d'école fut proposé à Guilain à son départ d'Algérie. Il du refuser et préféra aller en Guyane, car la scolarisation de Michèle qui entrait en sixième se posait avec acuité.

L'école est sympa, mais le village isolé est loin de tout. Nous sommes au bout du monde. Un marché couvert, très peu de vendeuses, quelques bananes, du taro, du manioc. Nous continuons notre route.

PORO, le coup de cœur d'Aimée, village minier, montagnes défoncées où plus rien ne repousse, engins rouillés abandonnés, mais paysages exceptionnellement grandioses, nous avons réussi quelques belles photos. L'exploitation a été arrêtée en 1984. Un nouveau gisement est en train de démarrer, cela relancera l'activité de la région.

KANALA, ville indépendantiste, beaucoup de belles statues, la ville a l'air très prospère, beaucoup de vergers, de belles cascades, il y a une station thermale avec une eau entre 40 et 44°.

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Bien difficile de circuler sans l'aide d'un voyant extra lucide, aucune plaque indicatrice, aucune inscription. On a recours à la bonne vieille méthode pour demander son chemin, car nous avons beaucoup tourné en rond.

Direction THIO, la grande cité minière par la route dite à horaire, une piste étroite, défoncée et boueuse de 34 kms qui ne peut être empruntée que par un seul véhicule, c'est impressionnant, certains cols avec des à-pics de plus de 600 mètres. Nous respectons la consigne, heures paires, heures impaires. Apparemment, certains véhicules passent outre car nous nous retrouvons à deux reprises, face à des véhicules. Une vraie galère, pas de photos durant ce trajet malgré les paysages extraordinairement beaux. J'ai fait le copilote avec la peur au ventre, priant que cela s'arrête vite. MAIS NOUS L'AVONS FAIT.

THIO, ville minière bien sympathique, coquette, même les gendarmes métropolitains nous font des signes de salutations locales. Le musée est en travaux, donc pas de visite possible. Nous croyons prendre la direction de BOULAPARIS, mais impossible de trouver la sortie, on se perd dans la jungle et c'est un charbonnier KANAK qui nous remet sur la bonne voie.

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La route transversale est très vallonnée et nous finissons par nous retrouver sur la côte ouest. Nous dépassons BOULOUPARIS, direction FARINO où nous sommes attendus pour la nuit au ''refuge de Farino'', bungalows en bois, (une ou deux chambres avec cuisine équipée), construits à flancs de colline dans un parc verdoyant, avec végétation luxuriante, petits ruisseaux et petits ponts, le tout est très bien entretenu et très fréquenté en week-end par les gens de Nouméa. Idéal pour le repos et les balades. Tiens, une plaque indiquant un maître sculpteur sur bois. Nous y allons, tous nos parents et amis savent que nous ramenons toujours des statues des pays que nous visitons.. surprise, à l'entrée de l'atelier des plaques menaçantes, de défense d'entrer, chiens méchants, tabous etc, etc... tant pis, il n'aura pas le plaisir de nous connaître.

SAMEDI 26 FEVRIER

Yves a choisi pour nous un hôtel magnifique et de grand luxe, le ''SURF HÔTEL'', à l'anse Vata de Nouméa, juste la rue à traverser pour se retrouver sur la plus belle plage de la ville. Repos, piscine, balades pour voir filer dans le vent, les ailes volantes colorer le ciel et la mer Calédoniens.

Nous rendons la voiture.

Le lendemain, encore un petit déjeuner très copieux avant d'emprunter le car qui vient nous récupérer pour nous emmener à l'embarquement au quai de La Moselle, cap sur l'îlot du phare Amédée, une heure de navigation, le soleil est là, l'équipage est Wallisien et, comme tous les Polynésiens, ils ne peuvent rester longtemps sans musique et chants folkloriques. On en profite donc et Guilain se régale en se remémorant l'époque où, Inspecteur des Ecoles des TUAMOTUS GAMBIERS il partait en tournée de ''travail'' pour quinze ou un mois dans ces atolls enchanteurs.

Le phare fut construit en 1862 à Paris pour l'exposition universelle de Londres puis démonté, transporté en pièces détachées et remonté sur cet îlot.

Arrivés sur l'île, trois activités nous sont proposées :

La promenade en bateau à fond de verre le long de la barrière de corail, longue ici de plus de cent kilomètres. Bien sur, les paysages sous-marins sont extraordinaires, très colorés, très poissonneux et aussi magnifiques que ce que nous montrent certains reportages à la télé.

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La montée du phare-274 marches- arrivée là-haut, un vent terrible, mais une vue à 360 degré à couper le souffle.

La baignade, et la rencontre avec les fameux serpents ''tricot rayé''. Il y en a beaucoup, dans l'eau, sous les roches, à terre, ils vont et viennent un peu partout et personne ne semble s'inquiéter pourtant ils sont terriblement venimeux, dix fois plus venimeux que les cobras, mais ils ne sont pas du tout agressifs et les Calédoniens ne les pourchassent pas.

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Midi, grand buffet plus que Pantagruélique à la mode Polynésienne, on n'arrête pas de manger, tout est bon, puis, animations, l'orchestre du bateau se remet en place et …..... rires,

chants folkloriques, au son de l'ukulélé et guitares, danses magnifiques et gracieuses d'une superbe Marquisienne. Guilain sent le piège, il s'éloigne, car il sait ce qui va se passer. En effet, quelques touristes sont pris dans la nasse tendue par les artistes et entraînés sur la piste pour danser le tamouré. Face aux Tahitiennes, nos pauvres touristes sont gentiment ridicules. Tout le monde rit. Une superbe journée, déconnectée du monde, dans un petit paradis. C'est une

promenade week-end très appréciée des familles de Nouméa.

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LUNDI 27 FEVRIER.

Embarquement sur un ATR à l'aéroport de Magenta pour l'île des pins, 20 minutes de vol et nous voilà à nouveau dans un autre paradis. Survol du lagon, Aimée est toujours surprise par le nombre incalculable de petits îlots habités. Les eaux sont transparentes, et évoluent du bleu au vert. On aperçoit les poissons depuis l'avion. Un minibus, rien que pour nous, nous attend et nous conduit au gîte NATAÏWATCH dans la baie de KANUMERA, une trentaine de bungalows de bonne tenue, un îlot de verdure, un rocher tabou et une plage de sable fin de 3 kilomètres rien que pour nous. On s'étale dans l'eau, sur le sable, retour dans l'eau, que du plaisir, jusqu'au moment où un énorme bateau de croisière surgit et débarque une quantité incroyable de touristes Australiens pour une demi-journée. Ces intrus viennent troubler notre quiétude. On se réfugie dans notre case, très confortable.

L'après midi on essaye de grimper au point culminant de l'île, le pic N'ga, on abandonne vite, le sentier est boueux et glissant.

MARDI 28 FEVRIER

Nous récupérons une voiture de location pour un tour de l'île. Nous sommes vraiment au paradis, les plages sont extraordinairement belles, l'habitat très dispersé, pins colonnaires à perte de vue, filaos, végétation

extraordinairement luxuriante et on se pose la question: pourquoi avoir créé un bagne (cinq camps) dans un tel

paradis ? En effet, des bagnards politiques ont séjourné ici comme l'attestent les bâtiments en ruine mais surtout le cimetière des anciens communards de 1871, pas très bien entretenu.

Quelques grottes sans grand intérêt sinon le fait qu'elles servaient de refuges aux différentes tribus de l'île qui se faisaient la guerre entre elles et pratiquaient allègrement l' anthropophagie avant l'arrivée des premiers missionnaires au siècle dernier. Une grotte cependant retient notre attention, celle de la reine Hortense. Elle est immense, une vraie cathédrale, mais très humide et sombre, elle est traversée par un ruisseau et, elle aussi, servit de refuge à la Reine, qui avait de gros problèmes à régler avec ses voisins en 1855. Elle fait donc l'objet d'un culte, c'est aussi pour certains KANAKS, un lieu de pèlerinage.

On ne s'attarde pas car nous avons rendez-vous à la baie d'ORO pour manger un bougna, le plat national KANAK.

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Avant de nous mettre à table, nous allons à la piscine naturelle du coin, taillée dans le corail et mondialement connue. Nous devons traverser à pied un petit bras de mer en marée montante, puis longer sur un km de berge, un sentier. Enfin nous voilà dans un autre paradis. Emerveillement. Nous avions de l'eau jusqu'à la ceinture et des poissons énormes nous frôlaient. L'endroit est idyllique, pas du tout urbanisé et la difficulté de l'atteindre va certainement le protéger encore pendant longtemps. Une énorme raie manta est dans le lac. Depuis deux ou trois jours elle n'arrive pas à retrouver le chemin de la mer, en attendant, elle fait le bonheur des enfants et des touristes qui dansent autour d'elle.

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Nous retournons à notre restaurant, juste pour assister à la sortie du four de notre bougna. Il s'agit d'une cuisson à l'étouffée (bananes, manioc, légumes divers, poulets ou poissons ou langoustes cuits dans des feuilles de bananier). C'est très bon et ça cale l'estomac. Après ça, il faudrait faire une bonne sieste mais on résiste, nous continuons sur la baie de Saint Joseph. Le site est magnifique, historiquement, il a une grande importance pour les Kanaks. La statue est protégée par une palissade de totems. Surprenante cette représentation d'un Saint chrétien et de divinités locales protectrices. Le tout en mémoire de l'évangélisation de l'île.

A VAO, capitale de l'île, visite du village, de l'église, de la mission. Nous avons une pensée pour RENE et la cousine LUCIE dont un très grand oncle vint exercer ici son sacerdoce. Il y a trois ans, ils ont fait ici le voyage depuis la métropole.

Nous avons soif et nous nous arrêtons devant l'unique boutique du coin, elle est fermée, mais une grande pancarte attire notre attention. Il s'agit de la liste des clients avec leur numéro de téléphone qui ont des dettes dans la boutique !!.

Retour au gîte, nous avons essayé de trouver la gendarmerie logée dans l'ancienne maison du médecin de l'administration pénitentiaire. Impossible d'approcher, elle est encore entourée d'une muraille censée défendre le dispensaire des attaques des tribus indigènes. Bon, les gendarmes ne risquent rien ici, il faudra qu'on en parle à un de nos petits fils qui veut devenir gendarme.

MERCREDI 29 FEVRIER

Plage, plage, plage, balade sur le sable fin, on ne s'en lasse pas. Nous avons bien bronzé. On doit pouvoir vivre ici, tranquille, à ne rien faire et profiter de notre retraite.

Le soir, retour à Nouméa, nous aurions préféré faire le retour par la voie maritime, mais le bateau de service est en carénage.

Nous dînons chez Yves et Geneviève qui font tout ce qu'il faut pour nous faire plaisir. Ce soir, au dîner un gros poisson pêché par leurs enfants. Délicieux.

Nous reprenons une chambre à l'hôtel de Paris et la carte de résident d'Yves nous permet d'obtenir un tarif très intéressant. Le lendemain matin, au petit déjeuner, on flatte notre Marco ''réré'' qui a changé de coiffure, il se trémousse plus que d'habitude et ses battements de cils s'accentuent fortement. Nous avons droit à un petit déjeuner amélioré.

On en profite pour réaliser

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quelques achats en ville, dont des tee-shirts spécifiques de Calédonie, pour toute la famille, c'est une habitude chez nous, il faut habiller tout le monde, à tel point que si nous tardons à déballer le tout en arrivant, on surprend de suite les regards furtifs, puis de plus en plus insistants vers nos valises.

Vers dix heures, Yves et Geneviève viennent nous récupérer et nous amènent chez un de leurs amis, bijoutier et spécialisé dans les perles de Tahiti. C'est Incroyable, nous avons découvert le paradis des perles. Il a fallu faire fonctionner les deux cartes bleues pour assouvir le plaisir d'AIMEE. Pour Guilain, après un très gros soupir ''ce n'est pas une

dépense, c'est un investissement''.L'après-midi visite du musée de la ville dans l'ancienne mairie, sur la place des cocotiers. Il est bien documenté et très pédagogique. Il retrace la vie du territoire depuis la prise de possession de l'île par la France jusqu'à la dernière guerre mondiale. Nous découvrons les diverses vagues d'immigrations, les colons, le bagne, l'oeuvre et l'emprise religieuse, les engagements asiatiques, la première guerre mondiale et surtout la deuxième,

avec le passage des anglo-saxons et surtout des Américains qui utilisèrent l'île comme base arrière, on constate que l'influence de ce passage est encore très marquée. Des manifestations annuelles orchestrées par des Associations ont encore lieu. On s'attarde un peu sur les premiers registres d'état civil pour rechercher un éventuel parent, ancien bagnard, ou parente dans les listes des sœurs de Cluny. Non, rien de tout cela. Une partie du musée est consacrée au nickel qui fait de ce territoire un des premiers pays producteurs de ce métal et de tous les minerais associés.

On nous annonce que du pétrole et du gaz off shore ont été découverts entre l'Australie et la Nouvelle-Calédonie, les plus grandes réserves (70 %) seraient du bon côté, pour les Calédoniens. Tant mieux pour le développement de ce territoire.

VENDREDI, SAMEDI et DIMANCHE 2, 3 et 4 MARS

Pour terminer notre séjour sur le caillou, nous avons choisi l'île d'Ouvéa où nous allons passer deux jours et demi.

Embarquement à Magenta. Après un vol de plus de 45 minutes, nous voilà à OUVEA.

Comment ne pas penser aux évènements de 1988 que nous avons suivis à la télé ?. Nous ne pensions jamais arriver un jour ici face au monument rappelant cette tragédie. On se dit que

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la cause KANAK a eu ce jour-là les martyrs qui lui manquaient. Mais qui étaient réellement ces hommes ? Avaient-ils une motivation ou étaient-ils dans un état second qui les empêchaient de raisonner ? Le pouvoir central a utilisé la légalité et force républicaines, le FLNK les a abandonnés car il leur fallait des martyrs, la suite des évènements, avec l'assassinat de Jean marie TJIBAOU, accrédite cette thèse. Nous nous sommes recueillis un moment devant le mémorial des 19 à WADRILLA.

Nous avons loué une case traditionnelle, elle est immense, une merveille de construction et d'architecture. Nos hôtes font partie de la tribu d'ouassadiers, Roger, leur oncle, est un ami de Pierre Emery. L'accueil est sympathique, chaleureux, nous sommes choyés, la patronne nous fait ce que l'on désire en cuisine. Bien sur, nous choisissons du poisson à tous les repas. C'est très agréable.

Il y a de nombreux gîtes en tribu dans l'île mais aussi un seul hôtel de très grand luxe.

L'agence de location de voitures n'est pas trop loin, nous y allons. C'est fermée !!! nous attendons et patientons plus d'une heure. Nous commencions à désespérer quand un automobiliste s'arrête. Il avait dû nous remarquer lors d'un précédent

passage. Avec son téléphone, il appelle le gérant de l'agence à son numéro personnel. Une demie heure plus tard, nous voyons débarquer deux jeunes métropolitains qui avaient abandonné leur plongée sous marine pour venir nous servir. Nous n'avions besoin que d'une journée de location, mais on sentait que ça les dérangeait de revenir dimanche. Finalement,ils nous ont laissé la voiture pour tout le temps de notre séjour pour le prix d'une journée, nous devions la rendre à l'aéroport, ça les arrangeait, car c'était pour eux un très gros problème d'y emmener trois voitures à deux chauffeurs. Nous étions gagnants sur toute la ligne et nous avions même économisé le prix du taxi qui devait nous ramener à l'aérogare. Ah !, la vie sous les cocotiers !!!!!!

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Durant nos promenades à pieds, on ne peut pas ne pas remarquer toute cette jeunesse désoeuvrée, alcoolisée et parfois violente. On se pose la question de savoir ce qui est fait pour les sortir de ce cercle infernal. Pourtant, on vient d'inaugurer ici un collège inter île tout neuf avec internat à partir de la sixième. Il reçoit donc les enfants des deux autres îles voisines, Maré et Lifou. Mais est-ce suffisant ? Les retards sont bien difficiles à rattraper.

On ne comprend pas aussi le système de distribution des marchandises. Nous avions besoin de nous désaltérer et demandons au seul commerçant du coin, une bouteille d'eau naturelle locale ''Mont Dore'' Il n'a pas!!!??? par contre, Contrexéville, Evian il a !!!!!

Encore une constatation amusante. Beaucoup de voitures en bout de course, avec des pots d'échappements bruyants qui passent sans crainte devant les gendarmes. Et pour cause, pas de contrôle technique dans l'île. On apprendra plus tard que les assurances font aussi défaut.

Bon, laissons tomber toutes ces ''anomalies'', profitons du bonheur d'être dans ce paradis, car, pour nous, nous sommes au paradis.

L'île est constituée d'une bande côtière étroite de plus de 25 kms, et de deux grands isthmes à chaque extrémité. Nous sommes allés au nord, jusqu'à saint Joseph où se dresse une magnifique église. L'influence chrétienne est très marquée et les temples et églises se font une réelle concurrence ici. Quelques monuments à la gloire de ces

missionnaires, rappellent leur arrivée et le jour de la célébration de la première messe sur ce territoire !!.

Au nord encore, une petite industrie de distillerie et de savonnerie que l'on ne peut visiter, nous sommes samedi.

Le trou bleu, là où les eaux salées et douces ne se mélangent pas et donnent cette couleur bleue profond. Le lac est cité dans notre documentation, mais difficile à trouver. Aucune plaque nous renseigne. On ose entrer dans une propriété pour avoir le renseignement. Un vieux Kanak nous l'indique avec force geste. L'accès est dangereux et la chute par inadvertance dans le lac peut être fatale. Une corde est là pour remonter éventuellement les touristes aventureux !!!

Au sud, FAYAOUE, la partie la plus peuplée et sa grande case du chef, entourée de sa palissade protectrice, constituée de gros troncs d'arbres sculptés. L'habitat est très dispersé et disséminé dans les cocoteraies et la végétation luxuriante. L'île est protégée par une barrière corallienne de plus de 130 kms mais on n'en voit pas les limites depuis la terre ferme.

On s'arrête à MOULI, c'est l'endroit le plus étroit (40 m) Un pont a été construit et relie les

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deux parties de l'île. C'est idéal pour admirer le paysage, le lagon, qui passe d'une manière déconcertante, du vert au bleu suivant l'heure et la luminosité du ciel. A nos pieds, évoluent poissons et petits requins qui semblent vivre ici sans se gêner. Un pêcheur lance son filet épervier. En deux coups, il a ramené son repas de midi et il s'arrête. Bravo.

Nous nous sommes baignés, nous étions les seuls sur une plage de plus de 10 kms, ce côté Robinson Crusoé est impressionnant. Nous avons résisté à l'angoisse deux heures et demie, peut-être parce que nous étions tous les deux, accompagnés cependant du chien du gîte, qui nous précède partout depuis notre arrivée. Ce sympathique compagnon gambade autour de nous et de temps en temps, marque l'arrêt devant un trou de crabe. Il nous regarde, puis se met à creuser avec ses pattes pour ramener dans sa gueule un crabe qu'il dépose à nos pieds avant de le manger.

Il faut venir voir, nous allons inciter toutes nos connaissances à venir admirer ces paysages. Guilain dit que ces plages ressemblent à celles de TUAMOUTU-GAMBIER qu'il a pratiquées durant huit ans en Polynésie.

Tout a une fin, retour à Nouméa dimanche soir. Nous retrouvons nos amis qui viennent de fêter les 50 ans de leur fils Franck.

Nous avons repris une chambre au ''Paris'', dernières balades et derniers achats de statuettes et faîtières de case de chef dans une boutique que nous cherchions en vain depuis longtemps. Yves nous y a conduit sans GPS.

Un regret cependant, Guilain aurait voulu revoir une danse du pilou pilou et un match de criquet joué par des femmes en robe missionnaire.

6 MARS

Yves nous reconduit à la Tontouta où nous retrouvons notre bel oiseau du retour.

Ce carnet de route a été écrit par AIMEE et GUILAIN pour nos parents et nos amis.

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Exploitation du nickel à ciel ouvert

Plage de la roche percée près de Bourail

Protection des SaintsIle des pins

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Dernier bac

KOULNOUE Village

Coeur de Voh, dans la mangrovePhoto de Jean ARHUIS Bertrand photographe