Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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LE TOURISME EN NOUVELLE - CALEDONIE DIAGNOSTIC ET STRATEGIE POUR AGIR

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LE TOURISME EN

NOUVELLE - CALEDONIE

DIAGNOSTIC ET STRATEGIE POUR AGIR

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

INTRODUCTION

ATOUT FRANCE s’est vu confier par le Ministère de l’Outre-Mer, la mission de dynamiser

l’activité touristique en Outre-Mer en partenariat avec les acteurs locaux du tourisme.

Ces travaux s’articulent en plusieurs étapes visant à faire se succéder des missions de

diagnostics et des missions d’accompagnement, d’animation ou d’impulsion de projets

sur les territoires.

Après des travaux approfondis en 2008 à la Réunion, ATOUT FRANCE a analysé en

profondeur le secteur du tourisme ultra marin dans les Caraïbes (Martinique,

Guadeloupe, Saint Martin, Guyane), à Mayotte et à St Pierre-et-Miquelon. Ces diagnostics

ont fait l’objet du premier rapport transmis au Ministère de l’Outre-Mer en octobre 2009 :

« Diagnostic et Stratégie pour agir ».

En 2010, les territoires ultramarins du Pacifique ont à leur tour donné lieu à diagnostic :

La Polynésie et La Nouvelle Calédonie. Une mission de terrain a été organisée en

partenariat avec les collectivités locales en mars 2010 (Polynésie du 13 au 19 mars et

Nouvelle Calédonie du 20 au 26 mars).

Le présent rapport a été transmis au ministère de l’outre-mer en juillet 2010. Il ne prend

donc pas en compte les éléments d’actualité depuis cette date. Ces éléments d’actualité

(rapprochement des GIE des provinces en matière de communication, lancement d’une

étude sur la desserte aérienne…) ont en revanche été intégrés à la présentation de la

présente étude à Nouméa le 24 janvier 2011.

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Table des matières

CHAPITRE 1 : DONNÉES GÉNÉRALES ..................................................................... 5

1. Une géographie et un climat variés ................................................................. 5

2. L’histoire ..................................................................................................... 7

3. Un statut unique et original ........................................................................... 8

4. Une économie industrielle résolument tournée vers le nickel .............................. 9

5. La population ..............................................................................................10

CHAPITRE 2 : LE TOURISME ................................................................................ 12

1. L’organisation territoriale du tourisme ............................................................14

1.1. Le Plan de Développement Touristique Concerté de Nouvelle-Calédonie

(PDTCNC) .................................................................................................... 15

1.2. La Province Sud .......................................................................................16

2. L’environnement concurrentiel ......................................................................21

3. La fréquentation touristique ..........................................................................23

3.1. Les touristes ....................................................................................... 24

3.2. Les clientèles ...................................................................................... 25

3.3. Des croisiéristes de plus en plus nombreux ............................................. 30

4. Des indicateurs de recettes touristiques qui se dégradent .................................36

5. Les hébergements .......................................................................................38

5.1. Des normes de classement spécifiques ................................................... 38

5.2. L’hôtellerie ......................................................................................... 40

5.3. Les opérateurs de l’hôtellerie : une forte intervention publique. ................ 41

5.4. L’activité hôtelière sur Nouméa ............................................................. 43

5.5. Un rapport qualité/prix considéré comme peu satisfaisant ........................ 45

5.6. Les autres formes d’hébergement ......................................................... 47

6. La desserte aérienne ....................................................................................48

6.1. Le choix de la Nouvelle Calédonie .......................................................... 48

6.2. La desserte vers l’Europe ..................................................................... 49

6.3. La desserte vers le Japon et la Corée ..................................................... 50

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6.4. La desserte régionale ........................................................................... 50

6.5. La desserte intérieure .......................................................................... 51

7. Les produits touristiques ..............................................................................52

8. Les marchés ...............................................................................................56

8.1. Le marché français .............................................................................. 56

8.2. Les marchés régionaux de proximité ...................................................... 56

8.3. Le marché japonais ............................................................................. 56

9. Une stratégie promotion / communication dispersée ........................................57

10. Diagnostic de la destination .......................................................................59

CHAPITRE 3 : PISTES ET PRECONISATIONS ........................................................... 60

1. Définir et partager une image unique et un positionnement. .............................61

2. Définir des objectifs inter-provinciaux et une gouvernance ...............................61

3. Adapter l’offre aux marchés ..........................................................................62

3.1. L’hébergement : à créer, à rénover et à étendre sur le territoire ............... 62

3.2. Agir sur le transport aérien. .................................................................. 63

3.3. Soutenir le développement des filières créatrices d’image et de valeur ajoutée

......................................................................................................... 64

3.4. Structurer et promouvoir les filières liées à la mer. .................................. 64

3.5. Loisirs de pleine nature : le potentiel du Nord. ........................................ 66

3.6. Conforter le développement de la croisière ............................................. 66

3.7. Une filière à ne pas négliger : le golf ...................................................... 67

4. Communiquer et promouvoir efficacement et collectivement. ............................68

5. Consolider et développer les marchés avec des leviers spécifiques. ....................69

5.1. Le marché australien ........................................................................... 69

5.2. Le marché néo-zélandais ...................................................................... 69

5.3. Reconquérir le marché japonais ............................................................ 70

5.4. S’affirmer sur le marché français ........................................................... 70

5.5. Miser sur le potentiel de la zone asiatique .............................................. 71

6. Agir dès à présent pour lancer la dynamique ...................................................71

LISTE DES PERSONNES RENCONTREES ................................................................. 73

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CHAPITRE 1 : DONNÉES GÉNÉRALES

1. Une géographie et un climat variés

Un archipel à grande terre

La Nouvelle-Calédonie est un ensemble d'îles et d'archipels mélanésiens de l'Océan

Pacifique sud, située dans la mer de Corail autour des coordonnées 21° 30′ Sud 165° 30′

Est, à environ 1 200 km à l'est de l'Australie et 1 500 km au nord-est de la Nouvelle-

Zélande. Le pays insulaire de Vanuatu la borde au nord-est.

L'archipel représente une surface émergée de 18 575 km² avec 3400 km de côtes et

comprend principalement:

la Grande Terre (16 360 km²),

les Iles Loyauté (Lifou, Maré, Ouvéa, Tiga et de nombreux îlots secondaires),

l'Ile des Pins (150 km²),

l'Archipel des Belep (70 km²).

La Grande Terre est, de loin, la plus grande de toutes les îles néo-calédoniennes. Elle

s'étire, du nord-ouest au sud-est, sur près de 400 km en longueur et 50 à 70 km en

largeur. Elle est parcourue sur toute sa longueur par une chaîne montagneuse, dont le

point culminant, le mont Panié, s'élève à 1 629 mètres d’altitude.

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Les îles Loyauté sont situées à une centaine de kilomètres à l'est. Lifou est la plus

vaste de ces îles, avec 1 196,1 km², elle est plus étendue que la Martinique. Viennent

ensuite Maré (641,7 km²), Ouvéa (132,1 km²) et Tiga (11 km²).

À environ 45 km au large de la pointe nord-ouest de la Grande Terre, les îles Belep

couvrent 69,5 km² répartis en trois îles : Art (la plus grande, avec 52 km², et la seule à

être peuplée), Pott et les îlots rocheux Daos du Nord et Daos du Sud.

À la limite sud du lagon néo-calédonien, l'île des Pins, située à environ 50 km de la

pointe sud-est de la Grande Terre, couvre quant-à-elle 152,3 km².

À cela il faut ajouter plusieurs groupes d'îlots et de récifs affleurant non habités.

Un climat favorable au tourisme

La Nouvelle-Calédonie jouit d’un climat tempéré que l’on pourrait qualifier de "tropical

océanique".

Il existe deux saisons :

- la saison chaude (mi-novembre - mi-avril) : également saison cyclonique, avec des

températures allant de 25 à 27°C

- la saison fraîche (mi-mai - mi-septembre) : plus sèche et avec des températures qui

diminuent, entre 20°C et 23°C le jour.

Mais au-delà de ces caractéristiques générales, il existe d'importants microclimats, liés à

la géographie de l’île, qui donnent naissance aux différents paysages de la Nouvelle-

Calédonie.

Un lagon exceptionnel

Entourée d’une barrière de corail de 1.600 km de long, la Nouvelle-Calédonie est le pays

possédant le plus grand lagon du monde.

Il constitue la deuxième plus grande barrière corallienne continue

du monde après celle de l'Australie.

Une grande partie du récif corallien de la Nouvelle-Calédonie a été

ajoutée le 9 juillet 2008 à la Liste du Patrimoine mondial de

l'UNESCO. La zone reconnue par l'UNESCO se répartit en six sites

totalisant quelques 15.000 km², sur les 23.000 km² que constitue

la zone totale.

Parmi ceux-ci :

• dans le Sud, le Grand Lagon Sud et la zone côtière Ouest,

• dans le Nord, la zone côtière Nord et Est et le Grand Lagon Nord,

• aux îles Loyauté, les Atolls d’Ouvéa et de Beautemps-Beaupré,

• et au large, les Atolls d’Entrecasteaux.

Ces six espaces marins représentent la diversité principale des récifs coralliens et des

écosystèmes. Leur flore et leur faune sont uniques au monde avec plus de 1000 espèces

de poissons et 6500 espèces d’invertébrés marins.

À certains endroits de la côte, la barrière de corail se situe seulement à quelques

kilomètres des terres, à d’autres il faut parcourir 65 kms pour la rejoindre.

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2. L’histoire

La découverte de l’île

En 1774, James Cook est le premier Européen à découvrir la Nouvelle-Calédonie, visitée

l’année suivante par La Pérouse.

C’est le 24 septembre 1853 que l’amiral Fébvrier-Despointes prend possession de l’île au

nom de la France. La Nouvelle-Calédonie est française depuis cette date. La ville de

Nouméa est créée en 1854.

A la colonisation de peuplement libre et agraire s’ajoute dès 1864 celle d’origine

pénitentiaire. Le bagne, créé par Napoléon III, accueillera à son apogée 5 000

communards, dont Louise Michel (révolutionnaire anarchiste française), avant de décliner

progressivement jusqu’à sa fermeture en 1897.

Durant la Seconde Guerre mondiale, le ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France

libre intervient dès 1940. L’île devient à partir du 12 mars 1942 une importante base

arrière américaine dans la guerre contre le Japon.

Après la guerre, la France abandonne le terme de colonie et abolit le code de l’indigénat.

Les évènements

Les années 1980 voient les tensions entre opposants et partisans de l'indépendance

atteindre leur paroxysme. Les affrontements dégénèrent bientôt en insurrection quasi

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généralisée durant la période dite des « Événements » (1984-1988). La violence culmine

en 1988 avec la prise d'otages d'Ouvéa.

La signature des accords de Matignon (26 juin 1988) et d’Oudinot (20 août 1988) permet

d’apaiser les tensions politiques et d’engager le processus de rééquilibrage économique

du territoire.

Ces derniers prévoient la mise en place d'un statut transitoire de 10 ans devant se solder

par un référendum d'autodétermination pour que les Calédoniens se prononcent pour ou

contre l'indépendance.

Cet accord est complété par l'Accord de Nouméa du 5 mai 1998 qui prévoit une

autonomie forte et repousse le référendum final sur la question de l'avenir institutionnel

(indépendance ou maintien au sein de la République française) entre 2014 et 2018.

3. Un statut unique et original

La mise en œuvre de cet accord a donné lieu à une révision de la Constitution (loi

constitutionnelle n° 98-610 du 20 juillet 1998). Deux projets de loi (organique et

ordinaire), relatifs à la Nouvelle-Calédonie, détaillent le fonctionnement des institutions

spécifiques mises en place dans le cadre de « l’accord de Nouméa ». Ils ont été adoptés

définitivement par le Parlement le 16 février 1999.

Cet accord définit l’organisation politique et les modalités du développement social et

économique de l’archipel pour une période comprise entre 15 et 20 ans. Il prévoit des

transferts progressifs de compétences de l’Etat vers la Nouvelle-Calédonie, dès le 1er

janvier 2000. Sont alors concernés : le statut des Kanak ("statut civil coutumier") et le

régime des terres coutumières, les règles relatives au droit du travail et à la formation

professionnelle, le travail des étrangers… L’Etat restera compétent pour les matières

régaliennes : justice, défense, ordre public, monnaie…

Trois innovations majeures caractérisent le partage de souveraineté mis en place par

l’accord de Nouméa :

l’institution d’une citoyenneté calédonienne (définie par l’exercice du droit de vote

aux élections provinciales) ;

la possibilité reconnue à la Nouvelle-Calédonie d’exercer une certaine forme

d’action internationale dans le Pacifique ;

le vote des "lois du pays" par le Congrès du Territoire soumises au Contrôle du

Conseil Constitutionnel.

A partir de 2014, les électeurs, résidant depuis au moins 20 ans sur l’archipel, seront

consultés sur l’accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté.

La Nouvelle-Calédonie est représentée au Parlement par deux députés et un sénateur. Un

conseiller économique et social siège également à Paris.

Le territoire est composé de 3 provinces : Province Nord, Province Sud et la Province

des Iles Loyauté.

Chaque Province est une collectivité territoriale qui dispose d’une compétence de droit

commun, c’est-à-dire qu’elle est compétente dans toutes les matières qui ne sont pas

réservées par la loi à l’Etat, au territoire ou aux communes. Elle s’administre librement

par une assemblée élue pour cinq ans au suffrage universel direct.

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Les trois assemblées de province réunies forment en partie le Congrès du Territoire

qui est compétent pour gérer les affaires communes à l’ensemble du territoire. Il s’agit

notamment de la fiscalité, de la répression des fraudes, de la réglementation des prix,

des principes directeurs du droit de l’urbanisme, de la procédure civile, de l’organisation

des services territoriaux, des règles en matière de santé, d’hygiène publique et de

protection sociale.

L’exécutif de la Nouvelle-Calédonie est assuré par un gouvernement collégial. Ce

gouvernement est composé de 5 à 11 membres dont le président élu par le congrès.

Les organismes consultatifs du territoire sont le Comité économique et social et le

Sénat coutumier.

Il existe, par ailleurs, 33 communes en Nouvelle-Calédonie.

L’archipel dispose donc d’une large autonomie. Contrairement aux DOM, dont le statut

est fondé sur une logique d’assimilation, le principe de « spécialité législative » prévaut

ici tout comme en Polynésie.

Sur le champ du tourisme, chaque Province est compétente de plein droit.

4. Une économie industrielle résolument tournée vers le nickel

L'économie de la Nouvelle-Calédonie est l'une des plus fortes et des plus dynamiques de

l'outre-mer français. Le PIB est estimé à un peu moins de 6,10 milliards d'euros en 2008,

soit un PIB par habitant particulièrement élevé de 24 750€1. Ce dynamisme économique

est avant tout lié aux ressources du sous-sol : La Nouvelle-Calédonie détient près de

25 % des réserves mondiales connues de Nickel.

Même si ces résultats affichent un recul de 5,6% s’agissant du PIB et 7,25% s’agissant

du PIB par habitant entre 2007 et 2008 (essentiellement dû à la forte baisse du cours du

nickel, -60% entre 2008 et 2009), ces derniers restent supérieurs à ceux de

pratiquement tous les États et territoires du Pacifique insulaire et comparables à ceux de

la plupart des régions métropolitaines. Le taux de chômage est de seulement 4.8% et

l’archipel a enregistré une croissance économique de 2% pour l'année 20092. Ce taux

constitue un repli comparativement au 5% enregistré en 2008 mais peut être considéré

comme satisfaisant au regard de la situation de crise internationale.

Le nickel constitue un facteur contributif important au sein du PIB (estimé à 10% par

l’ISEE en 2009 mais à près de 20% en 2008, la chute étant liée à l’effondrement des

cours), le second facteur essentiel étant la fonction publique (estimée à 20% par l’ISEE

en 2009).

Le tourisme, quant à lui, contribue de façon constante depuis une dizaine d’année à 4%

du PIB. Le secteur totalisait en 2006 1 132 entreprises exerçant leur activité parmi les activités caractéristiques du tourisme, pour 4 151 salariés.

L'agriculture est relativement peu développée du fait du manque de terre cultivable et

d'un mode de production resté largement vivrier, notamment dans le cadre de la culture

traditionnelle par les Kanaks des taros et ignames.

1 Martinique – 19 111€ - Réunion : 16 244€ - Polynésie : 17 600€

2 Source : Institut d’Emission d’Outre-Mer (IEOM)

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L'élevage (surtout de bovins) est particulièrement bien implanté, notamment dans les

grandes plaines herbeuses et les savanes de la côte ouest de la Grande Terre.

Enfin, l'aquaculture de la crevette est un secteur en développement et essentiellement destiné à l'exportation vers les marchés porteurs d'Europe ou du Japon.

5. La population

Une population jeune et une démographie dynamique

La population de ce vaste territoire est estimée en 2009 à 245 580 habitants.3

La densité y est particulièrement faible, comparativement aux autres territoires

ultramarins, avec 13,22 hab./km².

La population de la Nouvelle-Calédonie continue à rester particulièrement jeune

comparativement à la moyenne nationale. Près de la moitié de la population a moins de

25 ans. L'âge moyen est ainsi aujourd'hui de 30 ans, soit légèrement plus élevé que dans

les autres territoires français du Pacifique (28 ans en Polynésie française et 24 ans à

Wallis-et-Futuna) mais nettement moins qu'en métropole où l'âge moyen est de 40 ans.

La pyramide des âges néo-calédonienne reste donc globalement triangulaire, même si sa

base a tendance à rétrécir.

Une répartition très inégale sur le territoire

La population néo-calédonienne est très inégalement répartie.

Ainsi, sur ces 245 580 habitants, seulement 17 436 (7,1%) vivent aux îles Loyauté et

45 137 (18,38 %) dans la province Nord (pourtant la plus étendue des trois provinces)

contre 183 007 (74,52 %) dans la province Sud (26,1 hab./km²). Cette dernière

regroupe ainsi environ trois quarts de la population calédonienne sur seulement un peu

plus d'un tiers du territoire.

3 Source : ISEE – Nouvelle Calédonie

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Au sein même de la Province Sud, la répartition de la population est très déséquilibrée,

avec une forte concentration à Nouméa et dans son agglomération. Le chef-lieu Nouméa,

avec 97 579 habitants, rassemble ainsi 39,73 % des habitants du territoire (2 135

hab./km²) sur à peine 0,35 % de sa superficie, et le Grand Nouméa4 pèse 163 723

personnes, soit 66,67 % de la population totale sur moins d'1/10e de la surface de

l'archipel.

Or, la croissance naturelle est plus forte dans le Nord et les Îles que dans le Sud. Le

creusement de ce déséquilibre s'explique donc essentiellement par une migration

intérieure et notamment par la forte attractivité de l'agglomération nouméenne,

pourvoyeuse d'emplois ainsi que de biens de consommation et d'équipement.

Le solde migratoire interne de la Province Sud est le seul à être positif (+3 764 entre

1996 et 2004) quand ceux des Provinces Nord et des îles Loyauté sont particulièrement

négatifs (-1 785 dans les Îles et -1 979 dans le Nord entre 1996 et 2004). Si bien que les

îles Loyautés finissent par voir leur population décroître entre 2004 et 2009.

C'est pour limiter la croissance de Nouméa, entre autres, que des projets de

développement d'autres pôles urbains ont été lancés, notamment celui de Voh-Koné-

Pouembout (parfois appelé VKP) dans la Province Nord autour du développement de

l'usine minière.

Dans ce contexte, le rééquilibrage des territoires est au cœur de tous les projets de

développement.

4 Le Grand Nouméa est le nom donné à l'agglomération et à l'aire urbaine du chef-lieu. Il comprend

les communes de Nouméa, Mont-Dore et Dumbéa.

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CHAPITRE 2 : LE TOURISME

Un fort potentiel

La Nouvelle-Calédonie est une destination à fort potentiel touristique : des « îles de

rêve », un lagon majestueux, des espaces montagneux et désertiques qui invitent à la

découverte. Elle rassemble dans l’imaginaire collectif les principaux atouts des

destinations insulaires : soleil, patrimoine naturel et culturel, mer.

Toutefois, la destination a connu pendant longtemps, et encore aujourd'hui sous certains

aspects, une activité touristique assez marginale malgré ses atouts indéniables (environ

100 000 visiteurs par an). Le développement touristique n’est pas considéré comme une

priorité compte tenu de la contribution du nickel à l’économie. La chute du cours du

minérai en 2009 (-60%) a néanmoins récemment rappelé la nécessité de diversifier

l’économie du pays tout en répondant au besoin en emplois d’une population jeune.

Secteur générateur d’emplois, s’appuyant sur les ressources propres de chaque Province

(habitants, paysages…), le développement du tourisme peut répondre en partie à ces

attentes et contribuer à la diversification de l’économie et au rééquilibrage des territoires.

Ce développement devra cependant tenir compte des spécificités du territoire et de son

organisation.

Un environnement complexe

Le développement touristique évolue dans un contexte complexe sur le plan

institutionnel et géographique.

S’agissant du contexte institutionnel, il convient de souligner deux points importants

qui impactent directement le développement touristique :

- D’une part, l’absence de structure fédératrice sur le sujet du tourisme au niveau

du territoire, la compétence tourisme (et plus largement la compétence

économique) étant répartie entre les trois provinces ;

- D’autre part, la situation foncière du territoire et des terres dites « coutumières »,

est une spécificité qui rend difficile le développement de projets touristiques. Le

statut des terres « coutumières » est issu directement du statut personnel des

Kanaks (ce dernier concerne essentiellement les droits de la personne et de la

famille ainsi que les droits patrimoniaux).

La loi organique réaffirme fortement le lien kanak à la terre en précisant, dans

son article 18, que les terres coutumières sont « inaliénables, incessibles,

incommutables et insaisissables ».

En 2005, les terres coutumières représentaient 487 444 hectares, soit le quart de

la superficie totale de la Nouvelle-Calédonie et une large partie des Iles Loyauté

et de l’Ile des Pins.

50% des terres coutumières de Nouvelle-Calédonie se trouvent en Province Nord

et représentent 25% du territoire de cette province ;

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38% du foncier coutumier se trouve en Province des Iles Loyauté qui est

constituée à 90% de terres coutumières ;

La Province Sud regroupe 12% du foncier coutumier, qui couvre 9% de sa

superficie.

Source : Agence de développement rural et d’aménagement foncier de Nouvelle-Calédonie (ADRAF)

Ceci implique que pour tout projet touristique il faut préalablement consulter les autorités

coutumières et s’assurer de l’accord de la population.

« L’Ile des Pins, très convoitée, est un bon exemple des problèmes de mise en tourisme

des terres coutumières. En 1967, les habitants de cette île ont rejeté le développement

touristique. Par la suite, l’implantation du Club Med, en baie de Kuto, y a été également

refusée. Plus récemment, les autorités coutumières ont donné leur accord pour la

construction du Méridien Ile des Pins, un bon exemple de développement touristique en

terre kanak. » (cf. « Tourisme en outre-mer » J.C. GAY)

Sur le plan géographique, 2 points méritent d’être mentionnés :

- Territoire d’Outre-Mer parmi les plus éloignés de la Métropole (17 000 km), La

Nouvelle-Calédonie est également la collectivité française la plus loin des

principaux marchés touristiques émetteurs (Europe et États-Unis) mondiaux

actuels.

La distance entre la Nouvelle-Calédonie et la France, et par extension l’Europe,

implique de nombreuses heures d’avion (environ 20h) pour le visiteur avec une

rupture de charge et un fort décalage horaire (10h00). Ces contraintes

constituent un frein pour le marché français, marché naturel de l’outre-mer

français, et également pour l’Europe.

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- Le second élément est la concentration de l’activité touristique sur Nouméa. A

l’image de la répartition de la population, Nouméa est le « cœur » touristique de

la destination. La Province Sud, qui comprend Nouméa et l’île des Pins concentre

près de 70% de la capacité hôtelière (et la quasi-totalité des enseignes

internationales - Méridien, Ramada, Best-Western…) mais également, plus de

80% des restaurants, une grande majorité des commerces…. Nouméa est donc le

lieu d’hébergement, de restauration et d’animation de tout le territoire.

Cette suprématie de la Province Sud invite à s’interroger sur le potentiel de mise en

tourisme des atouts des provinces Nord et des Iles Loyauté.

Les efforts de rééquilibrage du pays, visés notamment dans la provincialisation du

territoire, a du mal, pour l’heure, à se concrétiser.

1. L’organisation territoriale du tourisme

La compétence tourisme relevant des provinces, chacune a mis en place une organisation

spécifique, en séparant le développement touristique qui relève d’un service général de

développement économique et la promotion qui a donné lieu à création de structures ad

hoc, sous la forme de GIE.

Le GIE « Nouvelle-Calédonie Tourisme Point Sud » pour la Province Sud,

le GIE « Tourisme Province Nord » pour la Province Nord,

le GIE « Destination Îles Loyauté » pour la Province des Iles Loyauté.

En complément de ces organismes, les Provinces interviennent dans le domaine du

tourisme par le biais de leurs sociétés d’investissement, notamment sur le champ des

hébergements et des transports (cf §5.3).

L’organisation, les moyens et les logiques de développement apparaissent assez

différents selon les provinces.

Ce mode d’organisation apparaît particulièrement complexe eu égard à la taille du

territoire et au nombre d’acteurs professionnels. Il ne favorise clairement pas par ailleurs

la mise en cohérence des politiques de développement touristique à l’échelle de

l’ensemble du territoire, ni la cohérence des actions d’accueil et d’information que ce soit

sur le territoire ou à l’international. Sur la base de ce constat, un plan de développement

concerté de la Nouvelle Calédonie avait été adopté en 2005.

Au titre des acteurs, il convient également de mentionner l’Institut de la Statistique et

des Etudes Economiques (ISEE) qui conduit depuis 2001 une enquête « passagers »

concernant uniquement les touristes internationaux suite à la suppression des fiches de

la Police aux Frontières pour les ressortissants de l’Union européenne en 2000. La saisie

mensuelle des informations permet d’éditer tous les mois le nombre de touristes, par

motif de séjour, provenance, pays de résidence, nationalité et âge mais également des

données relatives aux voyages des résidents calédoniens à l’extérieur du territoire.

Par ailleurs, l’ISEE poursuit ses travaux visant à l’élaboration des comptes satellites du

tourisme aux normes internationales et à déjà produit en 2007 les « Comptes du

Tourisme 2004-2005 » de la Nouvelle-Calédonie.

Page 15: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

15

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

1.1. Le Plan de Développement Touristique Concerté de Nouvelle-

Calédonie (PDTCNC)

Les assises du tourisme de novembre 2004 furent l’occasion de poser les premiers

éléments de constat sur le champ du tourisme. Des élus des trois provinces et environ

150 professionnels avaient participé à cette manifestation.

Lors de la clôture de ces assises, en présence de Léon Bertrand, Ministre délégué au

Tourisme, les trois provinces décidaient de lancer ensemble le Plan de Développement

Concerté du Tourisme de Nouvelle-Calédonie. Les autorités de Nouvelle-Calédonie

démontraient ainsi leur souhait de faire du tourisme un secteur prioritaire et un levier de

la diversification économique du Pays.

Les principales recommandations de ce plan étaient les suivantes :

La déclinaison d’une stratégie de Destination, valorisant les Archipels et la Grande

Terre : une destination à part entière d’ « Archipel Paradisiaque à Grande

Terre » ;

Un positionnement de destination haut de gamme avec une série de produits

spécialisés à forte valeur ajoutée ;

Un objectif de 180 000 touristes internationaux et 50 000 touristes affinitaires et

d’affaires à l’horizon 2016.

Cette ambition supposait la création de 2 400 chambres hôtelières que le plan prévoyait

de décliner selon les catégories suivantes :

- 15% dans l’hôtellerie de « prestige » (de type Boutique Hôtels), d’une capacité de

40 à 70 chambres ;

- 45% dans l’hôtellerie de type Resort, de 130 à 180 chambres ;

- 25% dans l’hôtellerie « authentique », offrant à la fois l’authenticité du terroir et

la modernité.

Compte tenu de la concentration de l’offre hôtelière sur Nouméa, ce plan préconisait de

freiner les réalisations d’hébergements hôteliers sur le chef-lieu au profit des Provinces

Nord et Iles Loyauté.

Fortement porté par les élus en place lors de son adoption, ce plan semble aujourd’hui

moins soutenu par la nouvelle mandature en place depuis 2009.

Toutefois, adopté par les 3 provinces, il constitue toujours un document de référence. Il a

par ailleurs donné lieu depuis son adoption à l’infléchissement des politiques de

développement. S’agissant de l’Etat par exemple, la mise en œuvre s’est traduite par la

suspension des agréments de défiscalisation de la part du ministère français des finances

pour les projets hôteliers sur Nouméa, comme l’a confirmé le Haut Commissariat.

Cette mesure n’est pas partagée par tous les opérateurs et investisseurs hôteliers privés

qui considèrent que la demande porte sur le chef-lieu et que les problèmes fonciers

(terres coutumières) et le choix de développement touristique des Provinces Nord et Iles

Loyauté ainsi que les perspectives de flux ne sont pas compatibles avec la réalisation de

programmes hôteliers sur ces territoires.

Page 16: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

16

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

S’agissant de la promotion et communication, le document soulignait la nécessité de

mettre en cohérence les actions à l’international et de mutualiser les efforts sur les

marchés extérieurs.

Pour répondre à ces attentes, un comité de pilotage du tourisme des trois provinces de

Nouvelle-Calédonie a été mis en place pour coordonner l'action de ces GIE.

En mars 2007 un organisme interprovincial, dont la mission était d’assurer la promotion

de la destination, a été créé : l’Agence Interprovinciale de Développement du Tourisme

(GIE AIDT). Faute d’accord entre les Provinces, quant à la direction de cet organisme, ce

dernier demeure une « coquille vide ».

Le suivi du PDTC-NC aurait dû être réalisé par la structure interprovinciale créée en

2007. Afin de ne pas perdre de temps quant au travail réalisé depuis cette date. La

Province Sud a pris l’initiative de missionner un cabinet, à son compte, pour réaliser le

suivi du PDTCNC. Des indicateurs ont été définis, uniquement par la Province Sud.

La Province Sud n’envisage pas de changer les objectifs du PTDCNC, toutefois le bilan,

rétroactif jusqu’à 2007, permettra de faire le point sur l’état d’avancement des objectifs

fixés et surtout la mise en place de stratégies adéquates.

1.2. La Province Sud

Principaux traits de l’activité touristique

Cette province concentre ¾ de la population

calédonienne et constitue le centre administratif du

territoire. Elle concentre également 70% de l’offre

hôtelière, et une bonne partie de l’offre touristique

de manière plus globale.

La suprématie de la Province Sud sur le plan

touristique s’explique par la concentration sur cette province de deux pôles touristiques

importants : Nouméa et l’île des Pins.

Le pôle de Nouméa apparaît comme surdimensionné par rapport au reste du territoire et

s’explique par de nombreux facteurs :

- La concentration de l’activité économique du pays dans l’agglomération de

Nouméa, qui permet aux hébergements qui s’y trouvent de mixer les clientèles

(affaires/loisirs) et optimiser leur remplissage par cette complémentarité ;

- La concentration des lieux d’animation, restaurants, bars, discothèques, casino

mais aussi services, magasins… ;

- La présence de grands équipements culturels et touristiques : centre culturel

Tjibaou et Aquarium de Nouméa ;

- La proximité des grandes infrastructures d’accès : aéroports (aéroport

international de la Tontouta et aéroport intérieur), port …, qui fait de Nouméa le

lieu de passage obligé des touristes qui arrivent en Nouvelle Calédonie et/ou

souhaitent se rendre dans les îles, mais également des croisiéristes.

Page 17: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

17

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Ainsi, Nouméa, concentre les arrivées touristiques et agit comme « réservoir » pour le

reste de la destination.

Ce pôle global économique s’impose d’autant plus comme un incontournable qu’il est

sans équivalent sur le territoire (peu de services en brousse et des difficultés d’accès).

Au-delà de cette densité de services, le développement de l’activité touristique sur

Nouméa a aussi été favorisé par le système de double défiscalisation (cumul des

dispositifs de défiscalisation nationale et locale).

Le second pôle d’attractivité touristique de la Province est l’île des Pins. Située à 80 km

au sud-est de Nouméa, cette petite île de 14 km de large pour 18 km de long, est une

étape prisée par tous les visiteurs pour de courts séjours ou des visites à la journée. Elle

est accessible en 20 minutes par avion depuis Nouméa et les vols sont quotidiens. Air

Calédonie assure la liaison. Des transferts réguliers sont également organisés à bord des

catamarans à moteur Bético et Arémiti 4. Le voyage dure 3 heures depuis Nouméa.

L’organisation du tourisme et la stratégie de la Province

Au sein de la direction de l’Economie, de la Formation et de l’Emploi de la Province Sud,

le bureau du tourisme, constitué d’une équipe de 3 personnes, est rattaché au service du

développement économique.

Les missions du bureau du tourisme sont notamment les suivantes :

Suivi du PDTCNC ;

Subventions et contrôle de la bonne utilisation des fonds versés au GIE NCTPS, à

l’Office du Tourisme et aux 4 points d’Informations touristiques du territoire ;

Instruction des dossiers de demande de subventions ;

Organisation de la conférence annuelle du tourisme pour les 3 provinces ;

Classement hôtelier ;

Structuration et développement des filières touristiques ;

Formations en partenariat avec le service emploi formation ;

Participation aux commissions d’agrément des licences agences de voyages et

activités nautiques ;

Avis sur les projets de défiscalisation et d’occupation du domaine public

maritime ;

Financement de l’enquête satisfaction touristes et croisiéristes

Sur le plan politique, le portefeuille « tourisme » de la Province est confié depuis octobre

2009 à la 3ème vice-présidente de la Province Sud, Madame Sonia Lagarde. Madame

Lagarde est également présidente du GIE Nouvelle Calédonie Tourisme Point Sud

(NCTPS).

Les principales orientations fixées par la nouvelle présidente qui réaffirme l’importance

que le gouvernement accorde à ce secteur d’activité visent :

à améliorer la qualité de service par la mise en place de formations;

à structurer les filières en fédérant les professionnels (rapprochement entre le GIE

et le service du développement économique);

à animer le milieu professionnel ;

à élaborer et mettre en place une démarche qualité

à réorienter les actions du GIE Nouvelle Calédonie Tourisme Point Sud.

Page 18: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

18

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Le GIE NCTPS est la structure qui communique principalement à l’international avec 5

bureaux hors du territoire : Japon, Corée, Australie, Nouvelle-Zélande et Paris.

Le GIE emploie environ 20 personnes entre Nouméa et les bureaux hors du territoire.

Suite aux assises du tourisme de 2004, la Province s’est engagée fortement sur le

tourisme et a multiplié par 2 le budget de son GIE. Ce dernier a disposé alors de 10 M d’€

(dont 2,5 M d’€ pour le fonctionnement).

En 2009, le cours du nickel s’est effondré, la fréquentation touristique n’a toujours pas

décollé. La nouvelle mandature a donc réduit de moitié le budget du GIE qui ne dispose

plus en 2010 que de 5 millions d’euros dont 2,5 millions pour le fonctionnement et donc

de 2,5M d’€ pour les actions.

La présidente a alors mis en place un programme de rationalisation du GIE consistant à

réduire les charges. Ces actions se sont traduites par des licenciements et notamment

celui du directeur du GIE qui n’a pas été remplacé.

L’activité de communication du GIE pour 2010 sera donc réduite (voire suspendue

temporairement sur certains marchés), la priorité étant donnée à la réorientation de

l’outil.

En complément du GIE, l’Office du Tourisme de Nouméa est l’outil d’accueil et de

promotion de la Province Sud. L’association ne conduit pas d’opérations de

communication à l’international, domaine réservé du GIE Nouvelle Calédonie Tourisme

Point Sud.

Centre d’informations touristiques, avec un accueil public à Nouméa et à l’Anse Vata,

l’Office du Tourisme de Nouméa est aussi le relais d’informations touristiques de la

Provinces des Iles et de la Province du Nord par convention entre ces structures.

La Province Nord

La Province Nord est la plus étendue des 3 provinces et

concentre un peu plus de 18% de la population.

Elle est également, et surtout, le territoire des ressources

en nickel. La Province porte un ambitieux projet de

complexe industriel dont la mise en activité est prévue

pour le début 2011.

La capacité d’hébergement hôtelier de la Province Nord est d’environ 550 chambres, soit

23% de l’offre globale de la Nouvelle-Calédonie. La qualité de ces hébergements est très

hétérogène, les normes de classement des hébergements restant à finaliser.

La collectivité a fait le choix de développer un tourisme « intégré » en impliquant les

populations locales.

Le développement de l’accueil en tribu, des gîtes, des campings et des activités reste la

priorité de la Province qui s’est largement investie dans des programmes de formations à

l’accueil, dans la valorisation des cultures et le développement d’activités à destination

des tribus.

Page 19: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

19

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Comme pour la province Sud, les compétences tourisme concernant le développement et

l’aménagement ont été portées à partir de 1989 (création des provinces) par un service

du tourisme au sein d’une direction du développement économique. Au moment de la

création du GIE en 2003, l’administration provinciale a fermé son service du tourisme

sans que ces missions soient réellement reprises par le GIE. Le GIE Tourisme Province

Nord compte 7 employés. La structure est également un organisme de formation agréé,

et a privilégié la mise en place de formations délocalisées dans les villages. Le GIE

conduit également, en partenariat avec les tribus et les prestataires locaux, des

opérations de sensibilisation au tourisme, « Les week-end découverte », produits

packagés (hébergement, restauration, activités) à destination des Calédoniens. Depuis

2003, 14 opérations ont été conduites et ont abouti à la création d’offices de tourisme

mais également d’aménagements touristiques. En complément de l’ensemble de ces

missions de valorisation et de formation, le GIE pilote les réflexions sur les classements

des hébergements

Selon le GIE Tourisme Province Nord, 95% de la clientèle de la Province Nord est

constituée de résidents et d’affinitaires (avec de la clientèle affaires sur la côte ouest où

se trouvent les mines).

Pour autant, le territoire dispose de nombreux atouts qui mériteraient d’être valorisés.

Cette vaste étendue de 9 582,6 km² est composée d’espaces vierges allant des plaines

aux forêts tropicales, d’un patrimoine naturel remarquable, curiosité du cœur de « Voh »,

de cultures authentiques entre les kanaks et les calédoniens d’origine européenne.

Ce territoire constitue également un immense « terrain de jeu », randonnées pédestres

et équestres, courses de montagnes, chasse, pêche, plongée, kayak… et donne lieu à de

nombreuses manifestations sportives.

Ces activités ont du mal à se développer compte tenu des flux de visiteurs encore

modestes, les mines apparaissant par ailleurs pour l’emploi local un concurrent du

tourisme.

La Province des Iles Loyauté

Ce territoire est le moins peuplé des 3 provinces (7% de la

population), présente la particularité de n’être constitué que

d’îles (Ouvéa, Lifou, Maré et Tiga) et d’être ainsi en totalité

insulaire avec les contraintes que cela implique.

Sur le plan de l’hébergement, l’offre se limite à une centaine

de chambres.

S’agissant de son développement économique, la Province a

identifié 3 secteurs prioritaires : le tourisme, la pêche et

l’agriculture, le nickel n’étant pas présent sur ce territoire.

Enfin, afin d’assurer sa propre continuité territoriale entre les îles, la Province a créé sa

compagnie aérienne, Air Loyauté, qui assure les liaisons inter-îles. La compagnie dispose

d’un seul appareil.

En favorisant les hébergements en tribus, le développement des gîtes et des campings,

la Province des Iles Loyauté privilégie également le développement d’un tourisme

« intégré ».

Page 20: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

20

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

En 2009, la Province a accueilli environ 17 000 visiteurs, dont 80% de calédoniens et

d’affinitaires et 20% d’étrangers. (source : GIE Destination Iles Loyauté).

Lifou et Ouvéa sont les deux îles les plus fréquentées et totalisent à elles seules près de

80 % des visiteurs, répartis à parts égales. La clientèle n’est cependant pas la même.

L’île d’Ouvéa est particulièrement prisée par la clientèle japonaise. L’intérêt des

Japonais pour Ouvéa est issu essentiellement d’un roman de Katsura Morimura, dans les

années 70, jeune écrivain japonaise venue séjourner à Ouvéa.

Enchantée par le cadre et l’accueil chaleureux, elle intitula le roman qu’elle était en train

d’écrire « L’île la plus proche du paradis », et situa l’action sur l’île, racontant une histoire

d’amour entre une jeune Japonaise en visite et un descendant de Japonais établi à

Ouvéa. Le livre, jamais traduit en français, a aussi fait l’objet d’un film, qui porte le

même titre, sous-titré en français. Katsura Morimura est aujourd’hui décédée, mais le

titre de son roman, lui, est toujours resté attaché à Ouvéa et explique en partie l’amour

des visiteurs japonais pour cette île.

L’hôtel « Le Paradis d’Ouvéa » (en cours de classement 4*) a été conçu sur mesure, par

des investisseurs japonais, pour séduire les touristes nippons. Après le départ des

exploitants japonais, la gestion de l’établissement a été reprise en directe par la SODIL

(SEM de développement des Iles Loyauté).

À Lifou, ce sont les touristes locaux qui sont les plus nombreux (60 %), puis les

Métropolitains (30 %) et loin derrière, les Japonais (4 %). Lifou est également une escale

de croisière importante sur les Iles Loyauté.

Grande comme la Martinique, l’île ne compte que 10 300 habitants disséminés au sein de

nombreuses tribus où l’organisation sociale traditionnelle demeure fortement ancrée.

Le développement touristique s’inscrit dans une forte orientation de développement local

au profit des tribus.

Le GIE organise essentiellement la

promotion du territoire à destination du

marché local en grande majorité

(budget global du GIE : 150 à 170

millions de F CFP – 1,2 millions d’euros

à 1,4 millions d’euros - y compris

fonctionnement). A ce titre il vient en

particulier en appui communication des

évènementiels organisés dans les îles

(forfaits transport et hébergement).

Page 21: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

2. L’environnement concurrentiel

La destination se situe au cœur d’un

bassin touristique en pleine croissance,

tiré par le dynamisme des marchés

émetteurs régionaux dont la Chine et

l’Australie.

La zone Pacifique : seulement 1% du tourisme mondial (Hors Hawaï)

2000 2005 2006 2007 2008 2009

Monde 684 804 847 904 922 880**

Océanie* 9.6 11.0 10.5 11.2 11.1 10.9

Nombre d’arrivées en millions

*L'Océanie (Australie, Iles Cook, Fidji, Guam, Kiribati, Mariannes du nord, Nouvelle-

Calédonie, Nouvelle-Zélande, Palaos, Samoa, PNG, Tonga, Vanuatu).

** Données provisoires

Page 22: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

La Nouvelle-Calédonie se trouve au sein d’une zone géographique dominée par des poids

lourds du tourisme :

Hawai : 7 358 048 touristes en 2008 (en baisse de 10,8% par rapport à l’année

précédente) ;

L’Australie : 5 640 000 touristes en 2009 ;

La Nouvelle Zélande : 2 400 719 touristes en 2009.

Mais également composée d’une série de destinations plus confidentielles :

les îles Fidji, 520 000 visiteurs en 2009, sont les plus fréquentées ;

le Vanuatu, 102 000 visiteurs en 2009 ;

Samoa, 130 000 visiteurs en 2009 ;

Ile Cook, 102 000 visiteurs en 2009…

Et plus loin, la Polynésie française, 160 000 visiteurs en 2009.

Les performances de ces îles durant l’année de crise 2009 (Vanuatu +11%, Samoa +6%)

s’expliquent en grande partie par leur structure de marché, constituée à plus de 60% de

marchés régionaux, clientèle australienne et néo-zélandaise. Ces marchés ont en effet

été moins sensibles à la crise internationale ce qui a permis à ces destinations de

contenir les effets de crise.

La contre-performance de Fidji (-12%) a entrainé une forte mobilisation des autorités

locales sur les marchés australiens, néo-zélandais et chinois qui a porté ses fruits dès le

premier trimestre 2010 se traduisant par 45 362 arrivées supplémentaires en janvier

2010 par rapport à 2009.

Page 23: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Les archipels les plus proches, Vanuatu et Fidji, ont résolument investi dans le tourisme.

L’archipel des Fidji, plus de 300 îles, affichait en 2008 9 525 chambres d’hôtel et

585 000 visiteurs pour un secteur qui représentait la même année 25% du PIB. Toutes

les chaînes internationales sont présentes, Radisson, Hilton, Sofitel, pour une gamme

d’hébergements très diversifiée, du resort à l’écolodge.

Constitué de plus de 80 îles, l’archipel du Vanuatu n’est pas très éloigné de la

Nouvelle-Calédonie. Indépendant depuis 1980, ce territoire, soumis historiquement aux

influences françaises et britanniques, abrite une population de 220 000 habitants de

culture mélanésienne très traditionnelle. La destination a récemment misé sur le

tourisme (2005) par une politique fiscale très incitative pour développer ce secteur. Ce

dernier est aujourd’hui l’un des principaux moteurs de l’économie du Vanuatu. Il

représente un peu plus de 19% du PIB en 2008. L’offre hôtelière est passée d’une

capacité de 808 chambres en 2000 à 1450 chambres en 2007.

Le Vanuatu s’est fixé comme objectif d’accueillir 300 000 visiteurs en 2015.

Les marchés cibles sont l’Australie, l’Europe, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis, la

Nouvelle-Calédonie, la Chine, le Japon, et la Corée.

A ce jour, la clientèle est constituée à 75% d’Australiens et de Néo-Zélandais.

3. La fréquentation touristique

Le nombre de touristes ne décolle pas depuis plus de 10 ans et stagne à environ 100 000

visiteurs.

Parallèlement le nombre de croisiéristes ne cesse de progresser et devient, en 2005, le

segment de clientèle le plus important de la destination.

Page 24: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

3.1. Les touristes

Evolution du nombre de touristes (hors croisiéristes)

En 2009, la fréquentation est quasiment la même qu’en 1999. Symboliquement, la

destination est descendue sous la barre des 100 000 visiteurs.

La baisse de 4%, enregistrée entre 2008 et 2009, est essentiellement le reflet de la crise

financière internationale.

Sachant que les Iles Fidji et la Polynésie française ont enregistré une baisse respective de

-10% et -18%, on peut considérer que les effets de la crise ont été contenus en

Nouvelle-Calédonie.

Toutefois, dans le même temps, il convient de souligner que le Vanuatu enregistre pour

la même période une croissance de 12%. Ainsi, cet archipel est en passe, en 2010,

d’accueillir plus de touristes que la Nouvelle-Calédonie

Fréquentation touristiques de 2003 à 2009

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Affinitaires 12495 13180 13471 14140 15350 18618 19401

Affaires 10300 11361 12255 14178 16705 19670 18493

Agréments 53627 53558 55849 55659 55974 54028 51042

Autres 25561 21416 19076 16514 15334 11356 10443

Nombre de touristes 101 983 99 515 100 651 100 491 103 363 103 672 99 379

Croisiéristes 64 273 77 115 81 215 118 898 121 393 173 208 160 062

Total 166 256 176 630 181 866 219 389 224 756 276 880 259 441

Page 25: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

3.2. Les clientèles

Nombre d’arrivées par marché

Source ISEE – Enquêtes passagers

Source ISEE – Enquêtes passagers

PARTS DES MARCHES EN 2009

La France constitue la

première source de clientèle et

sa part est relativement stable

d’une année sur l’autre (27,5%

en 2009).

Le second marché est le Japon

(19% en 2009) mais son poids

est en recul de 36,6% entre

2006 et 2009, sachant par

ailleurs, que la destination

accueillait 35 500 japonais il y a

10 ans (1998). La dépréciation

du Yen face à l’Euro est un des éléments à prendre en compte dans la baisse de ce

marché ;

2009 2008 2007 2006

Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %

France 27 335 28% 31 474 30% 29 104 28% 29 030 29%

Japon 18 926 19% 20 225 20% 26 755 26% 29 833 30%

Australie 18 567 19% 18 185 18% 16 352 16% 14 775 15%

N-Zélande 6 651 7% 8 424 8% 9 475 9% 6 930 7%

Autres Pays 27 900 28% 25 364 24% 21 677 21% 19 923 20%

Total 99 379 100% 103 672 100% 103 363 100% 100 491 100%

Page 26: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Les pays voisins (Australie, Nouvelle-Zélande et les Iles du Pacifique) constituent

près de 40% de la clientèle contre 28,3% pour les pays géographiquement

éloignés (hors métropole) ;

o La clientèle australienne confirme sa progression en 2009 et est en

passe de devenir le second marché émetteur de la destination ;

o Après un pic de fréquentation généré par une campagne promotionnelle en

2007, le marché néo-zélandais est redescendu à son niveau de 2006.

La clientèle européenne est absente des statistiques, regroupée dans les marchés

« autres ». En 2008, 262 italiens, 201 allemands et 137 britanniques ont visité La

Nouvelle-Calédonie. La part des « autres pays » est en croissance (+10% -

essentiellement soutenue par la croissance du marché sud-coréen et réunionnais qui

ont bénéficié d’ouverture de lignes aériennes en 2008).

Il est intéressant de comparer les performances de la Nouvelle Calédonie avec ses

concurrents régionaux :

En 2009, le Vanuatu a accueilli deux fois plus de Néo-zélandais que la Nouvelle-

Calédonie ;

Les îles Fidji ont accueilli en 2008 plus de 247 000 Australiens et 100 000 Néo-

zélandais ;

La Polynésie Française accueille autant de Néo-zélandais que La Nouvelle-Calédonie.

Les motivations de visites

Les touristes ont majoritairement entre 20 ans et 60 ans, voyagent en couple ou en

famille et visitent pour la première fois la Nouvelle-Calédonie.

La clientèle d’agrément (51,36%) est de loin la clientèle la plus importante de la

destination même si elle affiche depuis 2007 une baisse tendancielle alors que le poids

des clientèles affaires et affinitaires augmente.

La principale motivation des visiteurs est donc le tourisme de séjour. 91,5% des

Japonais, 59,6% des Néo-zélandais, 50,6% des Européens et déclarent venir passer des

vacances en Nouvelle-Calédonie.

Page 27: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Il convient de noter également pour le marché japonais une forte pratique du « honey

moon ».

La croissance de la clientèle « affaires » en 2008, qui se maintient en 2009, témoigne

de l’impact du démarrage de la construction des usines minières dans le Nord.

Cette segmentation de clientèle diffère des constats réalisés dans les DOM où la clientèle

affinitaire est majoritaire.

L’éloignement de la Nouvelle-Calédonie, conjugué à un nombre moins important de

résidents français, vient expliquer le faible flux de touristes affinitaires.

Les modes d’hébergement

Les modes d’hébergement

choisis sont conformes à la

segmentation de la cientèle

(mais également à la structure

de l’offre) : une part

prépondérente de

l’hébergement hôtelier.

Page 28: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

28

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Mode d’hébergement principal des touristes par principaux marchés en 2009

L’hôtel est le principal mode d’hébergement pour près de 60% des touristes, ce

pourcentage étant très différent selon les nationalités. La part des hôtels est dominante

pour les Australiens, les Néo-Zélandais, les Américains, les Asiatiques, les Européens et

surtout les Japonais alors que l’hébergement en famille ou chez des amis apparaît

majoritaire pour les Français et les Océaniens (clientèles affinitaires)

Les durées de séjours

Source : ISEE

Page 29: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

29

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Tout comme l’hébergement, la durée de séjour moyenne de 21 jours recouvre des

réalités contrastées selon les types de clientèles, les extrêmes étant les pratiques des

Japonais (5,7 jours) et celle des clientèles affinitaires notamment des Français (32,2

jours) mais également des résidents du Pacifique.

On notera qu’entre 2001 et 2009, les durées de séjour se sont allongées pour toutes les

clientèles à l’exception de celles des Japonais.

Enfin, il convient de souligner également que la destination, selon les marchés, affiche

des taux de retour intéressants. En effet, si pour 86% des Japonais il s’agit d’une

première visite, plus de la moitié des Australiens (51,8%) ne sont pas venus pour la

première fois en Nouvelle-Calédonie en 2009. Il ne s’agit pas non plus d’une première

visite pour 38% des Français et 35% des Néo-zélandais cette même année.

La satisfaction des visiteurs

Le service du tourisme de la Province Sud fait réaliser depuis 1996 une enquête de

satisfaction des touristes et des croisiéristes. Le but est de connaître l’opinion de ces

visiteurs et de mesurer leur degré de satisfaction concernant la destination.

S’agissant des touristes, on peut retenir que, dans l’ensemble, les indices de satisfaction

sont bons. La principale faiblesse pour ce segment est le rapport qualité/prix

principalement dans l’hébergement et la restauration.

Extrait étude – source : Province Sud

Page 30: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

30

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

3.3. Des croisiéristes de plus en plus nombreux

La Nouvelle-Calédonie se situe au cœur d’un bassin touristique dynamique et en plein

développement. Les marchés australien et néo-zélandais représentent la grande majorité

de la demande et les principaux ports sont localisés dans ces 2 pays.

Source : ISEE

Le tourisme de croisière en Nouvelle-Calédonie est en pleine expansion malgré un

fléchissement en 2009.

En 5 ans, le nombre de croisiéristes accueillis a presque doublé pour atteindre 160 000

visiteurs. A son apogée, en 2008, ce sont près de 100 paquebots qui ont fait escale à

Nouméa.

En 2008 et 2009, la moyenne du nombre de passagers par bateau augmente pour

atteindre respectivement 1 946 et 2 026 passagers en moyenne.

Page 31: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

31

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Un marché dominant : l’Australie

La clientèle croisiéristes est à plus de 80% australienne. Le second marché est la

Nouvelle-Zélande, 9% en 2009. Si l’on met de côté 2009 (année difficile au plan

international), il convient de noter la part croissante des « autres marchés »: Anglais,

Canadiens et Japonais.

S’agissant de l’appréciation par les croisiéristes de la destination, ceux-ci ne semblent

pas satisfaits des magasins, en particulier, des prix pratiqués et de la faible diversité des

commerces. On constate le même jugement pour les restaurants dont les prix sont jugés

excessifs.

Page 32: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

32

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Un opérateur majeur : P&O AUSTRALIA

Cette filière connaît un net développement depuis que la compagnie maritime

australienne P&O Cruises a décidé de faire de Nouméa son principal port d'escale pour les

croisières dans le Pacifique Sud, et de développer les escales supplémentaires vers les

îles Loyauté. La compagnie représente aujourd’hui 85% des escales du Port de Nouméa

et 80% de la clientèle.

Page 33: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

33

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Au départ de Sydney ou de Brisbane, les

circuits proposés réalisent 2 à 3 escales en

Nouvelle Calédonie.

Convaincu de l’intérêt des Australiens pour la croisière, l’armateur prévoit de poursuivre

son développement en 2010 par la mise en activité de nouveaux paquebots.

Selon son agent maritime, 180 000 croisiéristes devraient être accueillis en Nouvelle-

Calédonie en 2010.

Or, pour optimiser cette nouvelle offre, de nouvelles escales doivent être développées

par la destination ainsi que de nouveaux produits pour les croisiéristes.

En dehors de Nouméa, les escales dans les Îles Loyauté sont des escales fragiles

nécessitant d’être pérennisées. En témoigne la fermeture soudaine de l’escale d’Ouvéa

pour des difficultés liées à l’organisation sur place par les opérateurs locaux. Cette escale

s’est reportée sur Lifou.

S’agissant des excursions prévues pour les croisiéristes, l’agence réceptive en charge de

l’accueil des croisiéristes (retenue sur appel d’offre par P&O AUSTRALIA) souligne la

difficulté liée à la capacité de traitement des demandes par activité au regard des flux

actuels.

Dans le contexte calédonien, cette filière, même si elle ne génère pas autant de recettes

que le tourisme de séjour, demeure importante au regard de sa capacité à diffuser sur le

territoire de nombreux touristes et à alimenter les prestataires d’activités tout en aidant

à structurer leurs organisations.

En effet, grâce aux escales effectuées dans le Nord et les Iles, ces territoires accueillent

des visiteurs qu’ils ne sont pas en mesure de capter indépendamment à ce jour.

Il convient également de souligner que le développement de ce secteur repose

aujourd’hui sur un seul opérateur ce qui peut constituer un risque pour la destination.

Page 34: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

34

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Un accueil local qui s’organise

A Nouméa, le port est équipé d’une gare maritime dans laquelle est organisé à l’arrivée

des bateaux, un marché artisanal et où sont présents l’office de tourisme de Nouméa

ainsi que les agences réceptives.

Le port de Nouméa étant situé en centre-ville, l’activité première des croisiéristes est le

shopping.

Par ailleurs, l’agence réceptive de P&O Australia estime que 700 à 800 passagers par

bateau achètent une excursion. L’agence propose, pour la saison 2009/2010, 25 produits

d’excursions dans le catalogue P&O Australia, allant de 01h00 à la journée. Ces

excursions proposées sont soit des visites (Aquarium, Centre Tjibaou, tour de ville…) soit

des excursions plus lointaines (vers le Phare Amédée en bateau par exemple), voire

même des activités sportives de type plongée ou jet ski…

A l’île des Pins, le Comité Kunié Croisières a en charge l’organisation des escales, des

excursions et l’accueil des croisiéristes.

A Lifou, une SARL, financée par la Province, est l’unique opérateur pour l’accueil des

croisiéristes. Les touristes restent une journée à Lifou et se voient proposer des

excursions à thèmes autour des savoir-faire traditionnels, de la culture kanake ou des

grottes souterraines."Notre SARL ne fonctionne pas comme les autres. Son rôle est avant

tout de maintenir la cohésion sociale et de freiner l’exode. Nous ne voulons pas de

tourisme de masse pour préserver notre environnement et notre culture", déclare Josiane

Kaemo, gérante de la SARL Mejine. (source : RFO Nouvelle Calédonie).

Sur cette île, environ 200 personnes profitent directement ou indirectement de cette

activité qui a généré l’an dernier un chiffre d’affaires de 65 millions de francs Pacifique

(546 000 euros).

Un projet d’escale est également à l’étude à Maré. Dans le Nord, Poum s’organise

également pour accueillir les croisiéristes.

En 2006, selon l’ISEE, les dépenses des croisiéristes sur l’ensemble du territoire étaient

estimées à 3,8 millions d’euros. Les croisiéristes consacrent la moitié de leur budget aux

excursions, un tiers au shopping, puis à la restauration, snack…

Page 35: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

35

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Extrait des Nouvelles Calédoniennes – Février 2010

« Nos escales représentent un milliard »

Questions à... John Nell, directeur des opérations de

la P&O Australia.

Les Nouvelles calédoniennes : Comment

considérez-vous la Nouvelle-Calédonie par

rapport aux autres pays du Pacifique Sud inclus

dans vos circuits de croisière ?

John Nell : La Nouvelle-Calédonie est notre première

destination car elle est la plus proche de l’Australie et de la

Nouvelle-Zélande. Cette année nous allons amener plus de

180 000 passagers, ce qui représente une expansion

extraordinaire. La croisière est en hausse avec une

croissance de 18 % chaque année depuis 2005 alors que le tourisme en général est en

baisse.

Comment expliquez-vous ce paradoxe ?

La crise mondiale profite à la croisière car les voyages en mer sont à la portée de tout le

monde. Les forfaits incluent de nouvelles destinations, la nourriture, les animations, les

spectacles... C’est pourquoi ce type de vacances a tant de succès.

Pour quelle raison êtes-vous venus en mission en Calédonie ?

Il faut anticiper sur le développement. Par exemple, pour nous, Nouméa c’est

actuellement quatre-vingt-dix escales par an. Or, nous projetons une croissance allant

entre deux cents et trois cents escales. Il faut donc avoir une vision à moyen terme pour

créer les infrastructures d’accueil. Il y a beaucoup d’opportunités de développement dans

l’artisanat, les tours à terre, la restauration, etc.

Pour une grande compagnie maritime comme la P&O, que représente la

Nouvelle-Calédonie à l’échelle de votre marché ?

La croisière génère 1,3 milliard de dollars australiens (97,5 milliards de francs). En

Nouvelle-Calédonie les escales des paquebots de la P&O représentent un volume

d’affaires d’un milliard de francs réparti entre les différentes escales. L’autre retombée

pour l’archipel calédonien est indirecte. Les croisières donnent un avant-goût du pays et

certains touristes reviennent plus tard par leurs propres moyens. Vous avez de la chance,

il y a ici les montagnes, la plage, des circuits à faire en faisant participer les villages et

les tribus. Et le fait que le lagon ait été inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco apporte

un plus. C’est une sorte d’exclusivité dans nos destinations.

La barrière linguistique n’est-elle pas un handicap avec une clientèle

principalement anglophone ?

Nous avons des interlocuteurs qui parlent anglais. Ceci étant, nous allons aussi essayer

de financer des cours d’anglais à l’usage des intervenants calédoniens dans le domaine

de la croisière. Pour notre part, nous sommes prêts à délivrer des prix sous forme de

croisières internes aux eaux calédoniennes au profit des meilleurs élèves d’après les

notations des écoles. Cela constituerait pour les élèves un voyage linguistique au contact des croisiéristes.

Page 36: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

36

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

4. Des indicateurs de recettes touristiques qui se dégradent

Des recettes en baisse

Les données qui suivent sont estimées par l’ISEE, pour 2008 et 2009, à partir de

l’enquête dépenses des touristes non résidents conduite par l’ISEE Nouvelle-Calédonie en

2007.

Dépenses des touristes non résidents auprès des entreprises calédoniennes

(hors transports international)

Entre 2000 et 2009, les dépenses réalisées par les touristes et croisiéristes ont baissé de

plus de 20%, ce qui représente en valeur absolue une baisse de près de 21 millions

d’Euros.

Cette baisse s’explique principalement par le ralentissement des arrivées de touristes

internationaux qui réalisent plus de 95% de ces dépenses (source ISEE).

La progression notable du nombre de croisiéristes n’a pas permis de contenir cette

baisse.

Toutefois, la dépense moyenne par touriste non résident, 1018 € en 2009, se maintient

(+3% par rapport à 2008 ; +1% par rapport à 2007).

Ce montant est nettement supérieur à celui constaté dans les DOM (Réunion : 724 € ;

Guadeloupe : 638 € en 2008) et est à mettre en relation avec le coût de la vie plus élevé

en Nouvelle-Calédonie, la part de l’hébergement non marchand relativement faible en

comparaison avec les autres DOM (part moins importante du tourisme affinitaire sur la

destination) et des durées de séjour plus élevées.

L’hébergement et la restauration représentent près de 60% des dépenses.

Page 37: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

37

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Dépenses moyennes par séjour et par marché des touristes non

résidents

(hors croisiéristes)

2009

La première place occupée

par le marché français

est due essentiellement à

la durée de séjour de ces

visiteurs (32,2 jours en

moyenne en 2009).

Le marché japonais, grand consommateur d’hôtels haut de gamme, a une durée de

séjour plus de cinq fois inférieur au marché français (5,7 jours en moyenne en 2009). Les

Japonais dépensent donc approximativement 186€/jour contre 40€/jour pour les

Français.

Les Japonais et les Australiens (non croisiéristes) consacrent une grande partie de leur

budget à l’hébergement. Les Métropolitains restent les premiers clients des entreprises

de transports locaux (aérien, maritime, location de voitures), leur pratique touristique

étant très affinitaire (peu de dépenses d’hébergement).

Toutefois, les Japonais restent la clientèle privilégiée des commerces spécialisés en

souvenir et cadeaux. Ce marché est également le premier client des entreprises offrant

des services de loisirs et d’excursions (source ISEE).

Un poids très élevé du tourisme intérieur

Si l’on considère les chiffres de l’ISEE, le chiffre d’affaires des entreprises caractéristiques

du tourisme (hôtels, cafés et restaurants, agences de voyages, loisirs, transports

touristiques) est estimé pour 2006 à 53 663 millions de francs pacifiques (environ 450

millions d’euros).

Les dépenses des touristes non résidents sont estimées pour la même période 22 035

millions de francs pacifiques (environ 185 millions d’euros).

Ainsi, 59% du chiffre d’affaires des entreprises touristiques sont réalisés par les

calédoniens ce qui est révélateur du poids déterminant de ces derniers dans l’industrie

touristique locale.

Ceci n’est pas sans conséquence pour l’activité de ces entreprises marquées par des pics

de pratiques (week-end et vacances scolaires) et peut expliquer par ailleurs la

concentration des entreprises touristiques sur Nouméa.

Page 38: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

38

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Enfin et surtout, ceci est révélateur d’une masse critique de touristes extérieurs qui n’est

pas atteinte ce qui engendre par ailleurs des pratiques particulières (guerre des prix,

création de barrières à l’entrée de nouveaux opérateurs…) pour capter la clientèle locale ;

5. Les hébergements

Il existe diverses formes d’hébergements en Nouvelle-Calédonie, permettant d’offrir une

gamme relativement complète, de l’hôtel à la résidence en passant par le gîte et la

chambre d’hôte.

La défiscalisation applicable dans ce territoire dès 1986, la « loi Pons », a été renforcée

par un système fiscal voté par le Pays en 2002, dite « loi Frogier ». Ce dispositif de

double défiscalisation (défiscalisation nationale et locale) qui permet de financer près de

70% du projet, a suscité la réalisation d’équipements hôteliers.

On peut regretter toutefois que ces réalisations ont parfois (et surtout ces dernières

années) plus répondu à des logiques immobilières qu’aux exigences liées à la faisabilité

de projets touristiques. En témoigne la dynamique de création d’hébergements hôteliers

à Nouméa dans un contexte de contraction de la demande.

Les autres formes d’hébergement (accueil en tribus, camping, gîte, meublés…) viennent

compléter la gamme d’offre hôtelière et sont particulièrement développées dans les

provinces du Nord et des Iles Loyauté.

5.1. Des normes de classement spécifiques

Chaque province étant compétente en matière touristique, chacune d’elle a développé sa

propre approche de classement des hébergements de façon plus ou moins aboutie selon

les Provinces.

Dès 2009, une approche commune est engagée faisant l’objet d’un long travail de

concertation entre les acteurs concernés dans chaque province (prestataires

d’hébergement, institutionnels du tourisme, chambres consulaires…).

Les grilles de classement des hôtels, qui devraient donc être les mêmes dans chacune

des provinces, s’inspirent des normes nationales de 1986 et vont de 1* à 5*. Elles

introduisent des critères qualitatifs quant aux services et à la qualité des services rendus

(ex : les employés de l’hôtel doivent être courtois et avenants, doivent informer des

services disponibles dans l’hôtel, doivent être en tenue avec badge, saluer le client qui

rentre…).

Chaque province doit maintenant rédiger sa propre délibération selon les critères définis

de manière consensuelle.

A ce jour, l’état d’avancement des travaux est le suivant :

- Province Sud

Si les délibérations relatives au nouveau classement hôtelier sont validées en Assemblée

de Province Sud, elles devraient entrer en vigueur à compter du mois d’Août 2010 pour

les hôtels et résidences de tourisme et vers mars 2011 pour les meublés et l’accueil chez

l’habitant (chambres d’hôtes et accueil en tribu). La délibération ainsi que les nouveaux

critères relatifs à l’hôtellerie de plein air (parcs résidentiels de loisirs, aires naturelles de

camping et terrains de camping aménagés) ne sont pas encore finalisés.

Page 39: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

39

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

- Province Nord

La province Nord souhaite faire valider simultanément la délibération relative aux hôtels

et résidences de tourisme ainsi que celle concernant l’accueil chez l’habitant. Toutefois, le

travail de classement des structures d’accueil en tribu requiert davantage de temps

puisqu’elles représentent une forte proportion des hébergements touristiques sur ce

territoire.

Après avoir testé les nouvelles grilles, il s’avère que 80% de ces structures ne

répondraient pas aux exigences du référentiel. Par conséquent, la province Nord a décidé

de mettre en place un dispositif d’aide à la mise aux normes avant de faire entrer en

vigueur les nouvelles délibérations.

Les acteurs institutionnels souhaitent pouvoir rendre applicables le nouveau classement

courant 2011.

La délibération concernant l’hôtellerie de plein air n’est pas encore aboutie.

- Province des Iles Loyauté

Cette province a donné priorité à l’accueil en tribu. Ainsi, dès le début de l’année 2009,

alors même que les grilles n’étaient pas encore finalisées, elle a validé la délibération

relative à l’accueil en tribu.

Contrairement aux autres provinces, la Province des Iles Loyauté a décidé de regrouper

sous l’appellation « accueil en tribu », toute forme d’hébergement située en milieu tribal

(camping, case, chambre d’hôtes). Il n’y aura donc pas de délibération relative à

l’hôtellerie de plein air.

2009 a surtout été une année de sensibilisation à la nouvelle délibération. La Province a

effectué des audits pour évaluer les points faibles de ces structures. En 2010, elle

entame un travail de mise aux normes.

La délibération relative aux hôtels n’est prévue que pour 2011.

Celle concernant les meublés de tourisme ne s’appliquera pas car ce type de prestation

n’est actuellement pas proposé aux touristes.

Page 40: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

40

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

5.2. L’hôtellerie

La destination compte près de 2 500 chambres d’hôtel (dont environ 70% classées) pour

un peu plus d’une quarantaine d’établissements. Cette capacité est sensiblement

similaire à celle de La Réunion, elle représente près de 50% de moins que celle de la

Martinique et 30% de moins que celle de la Polynésie.

Répartition des chambres en 2009

La Province Sud, et à 90% Nouméa, concentre 72% de l’offre d’hébergement hôtelier.

L’offre d’hébergement dans la Province Nord est relativement récente et a été

constituée d’abord pour répondre aux besoins du développement minier.

Les Iles Loyauté ne comptent qu’une centaine de chambres situées à 80% à Ouvéa.

En 2009, la capacité hôtelière des établissements suivis par l’enquête ISEE (90% de

l’offre) progresse de 4% par rapport à 2008. Entre 2006 et 2009, l’offre hôtelière a

progressé de 312 chambres, soit de 21%.

Sur le plan qualitatif, on peut retenir les points suivants :

Répartition des chambres classées par catégorie en 2009

Page 41: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

- 37% du parc est classé en catégorie supérieure (4* et 5*). La destination compte

quelques produits phares (Le Méridien Ile des Pins, L’Escapade à l’îlot Maître, le

Paradis d’Ouvéa) reconnus par la clientèle touristique internationale, mais peu de

produits nouveaux;

Les établissements touristiques en dehors de Nouméa, même quand ils sont situés

dans des environnements idylliques, souffrent d’un manque de services et de

distractions de proximité (pas de zone de shopping, pas de restauration en dehors

des hôtels à l’île des Pins par exemple…). Ce manque est d’autant plus marqué

que la destination ne compte pas d’établissements de type resort ;

Les rénovations ou les ouvertures récentes ou programmées à Nouméa se font au

profit d’établissements de type « appartels », (studios et 2 pièces, équipés de

kitchenettes pour de longs séjours). Les unités bénéficient d’une très belle

surface, cuisine équipée, terrasse ainsi que d’équipements haut de gamme

comme : lave vaisselle, lave linge, Internet, TV écran plat, climatisation

individuelle.

La dernière réalisation en date est l’Hôtel « La Promenade », affilié à Best Western, à

Anse Vata. Ce type de produit, selon ses exploitants, répond à la demande des

Australiens et des Néo-Zélandais et constitue également la meilleure alternative pour les

longs séjours professionnels.

Dans le Nord et dans les Iles, les sociétés de développement des provinces se substituent

souvent à l’absence d’opérateurs privés pour créer, reprendre et/ou gérer des

établissements hôteliers (difficulté à rentabiliser des établissements avec des flux

touristiques trop faibles et une clientèle locale essentiellement de WE) en plus des

difficultés foncières.

5.3. Les opérateurs de l’hôtellerie : une forte intervention publique.

Chaque province s’est dotée pour son territoire d’une Société d’Economie Mixte (SEM) de

développement :

- SOFINOR pour la Province Nord ;

- PROMOSUD pour la Province Sud ;

- SODIL pour la Province des Iles Loyauté.

Les 3 sociétés ont engagé des investissements dans le secteur hôtelier.

Par le biais de sa société de financement et de développement PROMOSUD, la

Province Sud participe au capital de plusieurs entreprises du secteur, notamment la

Société des Hôtels de Nouméa (SHN SA filiale de Promosud) qui exploite les deux hôtels

Méridien (Nouméa et l’Ile des Pins) et, indirectement, le casino attenant.

Pour compléter son offre touristique, la SHN, par le biais d’une société récemment

constituée pour cette opération, la Société Hôtelière de Déva, s’est engagée dans la

construction de l’hôtel haut de gamme prévu en bord de plage ainsi que du parcours de

golf et de son club-house dans le projet de « Bourail » (cf.§5.5).

Page 42: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

42

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

La Société Financière et de Développement de la Province Nord (SOFINOR), à

travers son pôle « Tourisme et Hôtellerie », a créé sa propre chaîne : les « Grands Hôtels

de Nouvelle-Calédonie » (GHNC). Il s'agit du premier groupe hôtelier du territoire avec

près de 400 chambres, 850 lits et plus de 200 employés répartis dans 6 hôtels, deux à

Nouméa (l'hôtel 3 étoiles Surf (ex-Novotel) et l'hôtel deux étoiles Beaurivage (ex-Ibis))

et trois 3 étoiles en Province Nord : le Koniambo et La Néa de Koné, le Malabou Beach de

Poum (ex-Novotel) et le Koulnoué Village de Hienghène (ex-Club Méditerranée).

Le groupe GHNC a pris en direct la gestion de ces établissements afin d’éviter une

fermeture « sèche » faute de repreneur suite au départ du groupe ACCOR et du Club

Méditerranée.

Selon le directeur général du groupe, ces exploitations ne sont pas rentables mais

s’inscrivent dans le souci de diversification économique de la Province Nord. Elles

permettent de fournir de l’emploi aux résidents et répondent à une demande de tourisme

intérieur, principale cible des hôtels. En effet, ces établissements mixent des chambres

en catégorie 3* mais également des bungalows équipés et des appartements accueillant

jusqu’à 4 personnes.

La Société de Développement des îles Loyauté (SODIL) gère également des

établissements hôteliers, l'hôtel 4 étoiles Paradis d'Ouvéa, les 3 étoiles Drehu-Village

(Lifou) et Nengone-Village (Maré) et le 1 étoile Oasis de Kiamu (Lifou), soit 100% du

parc hôtelier de la Province. Soucieuse d’assurer la continuité territoriale de ses résidents

vers la Grande Terre et les îles de la Province, la SODIL a également créé sa propre

compagnie aérienne, Air Loyauté, qui assure des rotations inter-îles et entre LIFOU et

Nouméa.

Ainsi, ce sont majoritairement les provinces, et quasi exclusivement les provinces dans le

Nord et les Iles Loyauté, qui sont à l’origine de la création d’hébergements hôteliers.

Dans les Iles et le Nord, les sociétés financières de développement pallient le peu

d’intérêt des opérateurs privés pour ces territoires compte tenu des difficultés culturelles

et foncières.

Pour la Province Sud, il s’agit plus d’une logique immobilière que touristique, avec des

enseignes internationales qui viennent gérer les établissements tels que Méridien ou

Ramada.

En complément de ces initiatives publiques, on notera les initiatives d’une société privée

locale, Société Océanienne d'Hôtellerie (S.O.H.), propriétaire et exploitant de la chaine

TERA hotels & Resorts, qui s’est engagée dans la création d’hébergements hôteliers hors

Nouméa. « L'enjeu de la chaîne TERA est de concevoir, dans des endroits magiques à fort

caractère, des établissements appropriés et intégrés dans leur environnement. »

(source : www.tera.nc). Le développement s’oriente vers des catégories 3* et 4*

(normes locales).

Le groupe exploite aujourd’hui 3 établissements : 1 sur l’île des Pins, 1 dans la Province

Sud et 1 dans la province Nord pour un total de 100 chambres environ. A fin 2010, il

gérera 210 chambres avec la réalisation d’un établissement supplémentaire.

Le taux d’occupation moyen du groupe est de 52% en 2009 et sa fréquentation est

constituée de 80% de clientèle locale et affinitaire.

La SOH souligne sa difficulté à trouver une rentabilité pour ces établissements.

Page 43: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

43

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

5.4. L’activité hôtelière sur Nouméa

Depuis 1993, l’ISEE conduit une enquête hôtelière sur l’ensemble de la Province Sud,

cette dernière représentant près de 75% de l’offre hôtelière classée5

Rythme de création de chambres sur Nouméa

Entre 1998 et 2009, Nouméa a vu son offre d’hébergement croître de 22%.

L’offre s’est largement étoffée en catégorie 3* et plus et en 2009 cette dernière

représente désormais 60% de la capacité d’accueil

5 L’enquête hôtelière sur les autres provinces est difficile à mettre en place et n’est pas encore

opérationnelle

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Le taux d’occupation global des hôtels de Nouméa en 2009 s’établit ainsi à 58,8%

contre 62,3% en 2008, 60% en 2007 et 61,9% en 2006.

Il convient de noter toutefois, qu’entre 2006 et 2009, l’offre d’hébergement a cru de

17,7% et que parallèlement le nombre de visiteurs stagnait (-1,1%).

La désaffection des touristes est clairement à l’origine de ce fléchissement qui n’a été que

partiellement compensé par la hausse des nuitées des résidents locaux.

Source : ISEE

La part des nuitées locales représente 46,5% des nuitées toutes catégories et 27% des

nuitées 3* et plus.

La durée moyenne de séjour des touristes chute de 3,5 jours en 2008 à 2,6 en 2009

(2,7 en 2007). Toutes les clientèles sont concernées : le Japon (2,2 au lieu de 2,6), la

France (3,4 au lieu de 4,7), l’Australie (2,2 au lieu de 3,2), la Nouvelle-Zélande (2,3 au

lieu de 3,6) et les autres pays (2,9 au lieu de 4,2).

Une part importante de l’occupation est réalisée par la clientèle affaires (dont une partie

en moyen et long séjours).

Cette durée de séjour à Nouméa, comparée à la durée totale sur la Nouvelle Calédonie,

met bien en évidence le fait que Nouméa ne constitue pas en soi une destination de

séjour mais plutôt une étape au sein d’un itinéraire combiné.

Enfin, l’analyse réalisée sur l’hôtellerie de Nouméa met en évidence que, contrairement

aux autres territoires ultra-marins français, que la saisonnalité est peu marquée,

octobre et novembre constituant cependant les meilleurs mois d’occupation (+10 points

par rapport à la moyenne annuelle en 2008 et 2009).

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

5.5. Un rapport qualité/prix considéré comme peu satisfaisant

De manière générale les professionnels sont confrontés à une critique des clientèles sur

le rapport qualité/prix. Or il n’existe pas d’observatoire des prix moyens hôteliers en

Nouvelle Calédonie.

Globalement, le coût du séjour en Nouvelle-Calédonie est à considérer au regard des

points suivants :

- le niveau de vie de la destination compte parmi les plus élevés de l’Outre-mer ;

- comparativement aux pays de la zone, tout comme la Polynésie, les prestations

sont plus chères ;

- l’embauche de personnel extérieur est réglementée, la priorité est donnée à

l’emploi local avec des formations restant à parfaire dans de nombreux cas ;

- comme dans l’ensemble de l’outre-mer français, les coûts d’exploitation sont

élevés et se répercutent sur les prix de vente ;

- l’augmentation du salaire minimum garanti (SMG), plus de 8% entre 2006 et

2009.

Ce rapport qualité/prix est d’autant plus mis en cause que les concurrents proches (Fidji,

Vanuatu) affichent à l’inverse de très bons scores sur ce point.

Compte tenu de ces contraintes, la Qualité doit être au cœur de la réflexion des

exploitants pour améliorer ce rapport qualité/prix.

Une dynamique de projets en cours

Divers projets d’hôtels existent sur le territoire :

- Château Royal à Nouméa (site de l’ancien Club Med) : projet de résidence

hôtelière 3* de 112 chambres qui devrait être géré par la SOH et dont l’ouverture

est prévue en 2011 ;

- La SODIL porte également plusieurs projets:

o sur Ouvéa 3 projets d’hôtels, 2 unités de 3* d’une trentaine de chambres

chacune et une unité de 5* qui devrait être déléguée à une enseigne

internationale ;

o sur Lifou 2 projets 5 étoiles et 2 structures 3 étoiles de petite capacité ;

o sur Maré 2 projets 3* de 30 à 35 bungalows chacun ;

- La chaine des Grands Hôtels de Nouvelle-Calédonie (Province Nord) évoque

également un projet d’hôtel 4* à proximité du futur pôle industriel minier.

Un projet de plus grande envergure pourrait modifier fortement l’offre néo

calédonienne : le projet intégré de Gouano-Deva

A ce jour, la destination ne dispose pas de produit de type resort offrant des services et

des activités de loisirs à sa clientèle. Ce type de produit dont le PDTCNC avait souligné le

besoin peut répondre aux besoins des clientèles voyageant en famille (30%) et sans

doute aussi aux résidents locaux.

Page 46: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

46

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Le projet de Gouano-Deva, sur la commune de Bourail pourrait donc modifier la donne

sur ce sujet.

Le site est situé à 160 km de Nouméa, au nord de la Province Sud et à une centaine de

kilomètres de l’aéroport international.

LE PROJET DE GOUANO-DEVA A BOURAIL.

LE DOMAINE DE DEVA « UN SANCTUAIRE NATURE »

Le domaine de Deva s'étend sur près de 8000 hectares d'une richesse fabuleuse : des

espaces naturels préservés et des lieux écologiques de première importance, la présence

d'une impressionnante biodiversité, un bord de mer de 13 km dont le récif et le lagon

sont inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco et une longue histoire liée à une première

occupation humaine qui remonte à près de trois millénaires.

Le projet de développement du complexe touristique du domaine met l'accent sur la

préservation de ce milieu naturel important. L'idée est de mettre en place un projet qui

rende les lieux accessibles tout en respectant l'environnement dans l'optique du

développement économique de la région de Bourail.

FAIRE DE DEVA UNE REFERENCE DE DEVELOPPEMENT DURABLE

Le projet d'aménagement de près de 20 milliards de francs CFP proposera ainsi :

Des hébergements touristiques avec une hôtellerie haut de gamme (370

chambres de 3 à 5 étoiles) ainsi que des habitats légers de loisir (bungalows) et

un camping pour favoriser une fréquentation locale accessible à tous ;

L'organisation d'activité de tourisme nature (golf,

randonnée, plage, ferme éducative...) ;

L'implantation d'un village historique et culturel ;

Les actions de protection des espaces naturels et de

sensibilisation à l'environnement ;

L'installation d'exploitations agricoles ;

La réalisation des infrastructures (routes, pistes,

réseaux) et des équipements structurants (unité de

dessalement, forages, lagunage...) ainsi que le

développement des énergies renouvelables (fermes

photovoltaïques, éoliennes).

L’ensemble cumulé de toutes les emprises qui connaîtront une intervention humaine

représente 1000 hectares, laissant ainsi 90% d'espace naturels sanctuaires accessibles à

tous.

En exigeant de chaque projet touristique des préconisations

pour la préservation de l'environnement et en intégrant dans

les exploitations agricoles des mesures de protection

biologique, le domaine a pour vocation de devenir une

référence de développement durable et de l'écotourisme

dans le Pacifique.

Dans une volonté de favoriser le partenariat et l'approche

participative, la SEM Mwe Ara chargée de la gestion du projet

a la particularité d'associer en son capital les collectivités

(province Sud et commune), les coutumiers (GDPL) et les

habitants de Bourail (Société de participation Bouraillaise de Deva). (Extrait de la plaquette Domaine de Deva, « Le sanctuaire nature » de la Province Sud)

Page 47: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Le projet de Déva, qui a déjà obtenu un avis favorable de défiscalisation au plan national

et local, représente un investissement global d’une vingtaine de milliards de francs

pacifiques (environ 160 millions d’€).

Ce projet peut se révéler pédagogiquement très intéressant à plus d’un titre.

En effet, il s’agit d’abord de créer une véritable « zone touristique » ce qui n’a pas

prévalu pour l’heure dans l’implantation des structures touristiques du territoire. Création

d’hébergements de différentes gammes, de loisirs, de golf… La création de resort vient

répondre au besoin des clientèles familiales et des marchés régionaux.

Il s’agit également d’une démarche de développement durable : valorisation du

patrimoine naturel (forêt, lagon…) et du patrimoine culturel (villages, pratiques

agricole…). La prise en compte environnementale est aussi très présente dans le projet.

Il s’agit, enfin, de la déclinaison d’un partenariat public / privé sur une réflexion et

des engagements sur le développement et l’aménagement de toute une zone.

Capitaliser sur ce projet doit permettre d’en retirer les enseignements pour en faire

une démarche transposable sur d’autres zones du territoire.

Il s’agira également de lancer un signal fort aux opérateurs touristiques locaux et

extérieurs. Pour les acteurs locaux, un signal de la nécessaire adaptation de leur produit

à une clientèle touristique, pour les acteurs extérieurs, le signal d’une destination en

mouvement, s’inscrivant dans le développement touristique.

5.6. Les autres formes d’hébergement

Ces dernières se caractérisent par des campings et des gîtes qui se sont développés en

dehors de Nouméa.

Page 48: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Les Provinces Nord et Iles Loyauté, et dans une bien moindre mesure la Province Sud,

ont favorisé le développement de l’accueil en tribus. Le développement des

hébergements dans ces Provinces s’inscrit dans une logique d’intégration au sein des

territoires et des populations pour favoriser une meilleure acceptation du développement

touristique.

Les hébergements en tribus s’effectuent dans petites structures où le niveau de confort

est succinct. En case : matelas au sol, draps et oreillers fournis, serviettes de toilette et

savonnettes non fournies ; en paillotes : lits, draps et oreillers fournis, table et lampe de

chevet, serviettes de toilette et savonnettes non fournies.

Des espaces de camping peuvent également se trouver au cœur des tribus qui

fournissent alors un service de restauration. Les Iles Loyautés offrent 2 sites de camping,

1 à Maré et le second à Ouvéa pouvant accueillir 10 à 20 tentes.

La Province Nord offre une cinquantaine de sites de camping, en tribus, à proximité des

gîtes pouvant accueillir entre 10 et 30 tentes.

6. La desserte aérienne

L’aéroport de Nouméa-Tontouta a accueilli en 2009 462 700 passagers, soit une

croissance de 1,2% par rapport à 2008.

A noter qu’il s’agit de trafics relativement modestes comparativement à la Guadeloupe

(1,840 millions de passagers) ou à La Réunion (1,750 millions) par exemple.

Le 27 mars 2008 était posée la première pierre de l’extension de l’aéroport international

de Nouméa-La Tontouta. Ce chantier vise à anticiper les besoins du trafic sur les vingt

prochaines années et à intégrer les nouvelles normes internationales, tout en alliant

qualité, sécurité et fluidité.

6.1. Le choix de la Nouvelle Calédonie

La desserte aérienne de l’outre-mer français a toujours été au cœur des débats sur ces

territoires, aussi bien dans une logique de continuité territoriale que de développement

touristique. Bien souvent, le maillage de ces deux approches génère des paradoxes tels

que des saisons aériennes inversées par rapport à l’hôtellerie, en période de vacances

scolaires par exemple, (haute saison aérienne, base saison touristique) et des pics

tarifaires freinant la commercialisation par la distribution.

Soutenus par les collectivités locales, de nombreux territoires, soucieux de maîtriser leur

desserte aérienne, se sont impliqués dans le développement de compagnies aériennes :

Air Caraïbes pour les Antilles françaises, Air Tahiti Nui pour la Polynésie française, Air

Austral pour La Réunion.

La Nouvelle-Calédonie s’inscrit dans la même logique en entrant au capital d’Air

Calédonie International (Aircalin) en 2000, date à laquelle, par ailleurs, une vision du

développement touristique émerge.

Il s’agissait pour la collectivité d’assurer la pérennité de sa desserte face aux fluctuations

d’Air France (en termes d’escales et de fréquence) et suite à la disparition des liaisons de

Page 49: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Corsair et d’AOM. Ces changements incessants n’étaient pas de nature à rassurer les

acteurs de la distribution dans le champ du tourisme.

Dès lors, en 3 ans, Aircalin, petite compagnie à vocation régionale exploitant un unique

appareil moyen courrier, se dote de 2 nouveaux appareils gros porteurs longs courriers

A330-200.

Trois missions sont confiées à la compagnie :

1. Relier la Nouvelle-Calédonie aux pays de la zone pour les échanges

économiques et les besoins des populations ;

2. Assurer l’essentiel des flux touristiques ;

3. Faire le lien entre les collectivités ultra-marines du Pacifique (liaison avec la

Polynésie française).

Dans ce schéma, contrairement à Air Tahiti Nui (à distance plus ou moins équivalente de

l’Europe), Aircalin n’opère pas jusqu’à Paris mais passe le relais à Air France au départ de

Tokyo, Osaka et Séoul depuis 2008.

6.2. La desserte vers l’Europe

Celle-ci est assurée par Aircalin et Air France, en code-share, via Tokyo, Osaka ou Séoul.

Les horaires ont été adaptés pour la continuité et les escales n’excèdent pas 02h00. La

durée moyenne du voyage entre Nouméa et Paris, escale incluse est d’environ 23h00.

Le coût moyen du ticket est de 1 300€ à 1 500€ en classe économique.

Ce mode opératoire implique une véritable rupture de charge pour le passager (escale et

changement d’avion et de compagnie) qui, conjuguée au décalage horaire (+10h00) au

départ de l’Europe, peut être considéré comme un frein pour les visiteurs.

En 2008, Air Austral arrive sur le marché et offre une nouvelle route via Sydney et

Saint-Denis de La Réunion. Même si cette ligne représente 6h00 de plus pour rejoindre

Paris (par rapport à la ligne Air Calin / Air France via Tokyo), Air Austral considère son

implantation aujourd’hui réussie.

La compagnie propose un tarif 15% moins cher que la ligne via Tokyo et offre 2 escales

« séjours » à ses voyageurs (Sydney et/ou La Réunion).

80% du remplissage constitue la demande de Nouméa vers Paris et 20% de Nouméa

vers l’Océan Indien.

Pour amortir sa ligne, Air Austral s’appuie sur le marché réunionnais, sur 2 champs :

Le remplissage Réunion/Paris,

La demande réunionnaise sur le tronçon Réunion/Sydney.

Seuls 20% du trafic au départ de La Réunion vont jusqu’à Nouméa, les Réunionnais

s’arrêtant à Sydney.

Aircalin considère que l’arrivée d’Air Austral s’est traduite par une perte de près de 6

millions d’€ pour la compagnie locale.

Ainsi, Air Austral n’a pas véritablement ouvert de nouveaux marchés pour la destination

(sauf la Réunion) mais a capté des parts de marché à l’export, essentiellement des

Calédoniens. Après 11 mois d’exploitation, la compagnie réunionnaise s’est octroyé 10%

à 11% du marché vers la Métropole et devrait parvenir à terme à 15% selon le directeur

général d’Aircalin.

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

6.3. La desserte vers le Japon et la Corée

La desserte vers le Japon et la Corée est opérée en totalité par Aircalin en vol direct.

La durée de vol vers Tokyo et Osaka est de 09h00, et de 10h00 vers Séoul.

Il existe 4 fréquences par semaine vers Tokyo, 3 vers Osaka et 2 vers Seoul.

Pour les passagers au départ de Nouméa, le vol est en continuation vers Paris.

6.4. La desserte régionale

La desserte régionale vers l’Australie et la Nouvelle Zélande est un élément essentiel au

développement du tourisme calédonien compte tenu du dynamisme de ces marchés (et

surtout du marché australien) dans la zone.

Pour assurer ces dessertes, Air Calin a mis en place des code-share avec Quantas et Air

New-Zeland .

Il existe des vols tous les jours vers l’Australie (Sydney ou Brisbane), 4 fois par semaine

vers la Nouvelle-Zélande, 1 fois par semaine vers Papeete.

Il s’avère aujourd’hui que se sont en grande partie, et de façon de plus en plus

importante, les Calédoniens eux-mêmes qui remplissent ces vols.

En 2009, l’ISEE souligne qu’il y a eu plus de Calédoniens que de touristes à l’aéroport

international de La Tontouta. La Nouvelle-Calédonie se positionne donc comme premier

marché émetteur de la zone régionale avec comme destinations favorites l’Australie et la

Nouvelle-Zélande (en régional).

Comme dans les DOM, ces comportements génèrent une saisonnalité importante de

l’aérien laissant, durant la période des vacances scolaires, et en particulier pendant la

période des grandes vacances qui coïncide avec la haute saison touristique (mi décembre

à février), peu de place aux touristes dans les avions. Des voix se font entendre pour

modifier les dates des vacances scolaires...

Par ailleurs, les code-share en place, avec des compagnies régulières, ne favorisent pas

l’arrivée de vols low-cost, bien souvent détenus par les compagnies régulières elles-

mêmes (Jestar pour Qantas).

Or, la zone Pacifique « est devenue low-cost » avec au moins 5 opérateurs

régionaux de ce type :

Virgin Blue;

Pacific Blue du groupe Virgin Blue Airlines;

Jetstar, détenue à près de 50% par Quantas ;

Tiger Airways, détenue à près de 35% par Singapour Airlines ;

Viva Macau, compagnie low cost chinoise.

La desserte de la Nouvelle-Calédonie est au cœur des débats, sous la pression des

professionnels du tourisme, en pleine crise de fréquentation, pour qui « une saine

concurrence » dans le ciel calédonien n’existe pas. La profession prend pour exemple la

croissance de la fréquentation australienne sur les Fidji et le Vanuatu qui reçoivent les

compagnies low cost.

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

En effet, les résultats du Vanuatu (+12% de fréquentation en 2009 – 100 000 visiteurs)

s’expliquent notamment par l’ouverture du ciel vanuatais aux compagnies low-cost

qu’empruntent les Australiens et les Néo-Zélandais dès 2008.

La problématique est complexe mais le Président du gouvernement de Nouvelle-

Calédonie, semble souhaiter faire évoluer la situation :

« Le statu quo n’est plus satisfaisant aujourd’hui. A chaque époque, sa politique. Nous arrivons à la fin d’un

cycle qui a commencé au début des années 2000 avec l’achat des Airbus d’Aircalin. A l’époque, nous devions

maîtriser notre desserte et conforter la compagnie locale. L’environnement a changé et il faut repenser le

transport aérien calédonien. » Philippe Gomès relève trois éléments nouveaux. Un, « Aircalin perd de l’argent».

Deux, sa politique touristique en Asie n’a « pas donné les résultats escomptés ». Trois, la zone Pacifique « est

devenue low-cost ». La chambre des comptes doit rendre prochainement un rapport sur l’Agence pour le

développement de la desserte aérienne. Le gouvernement entend saisir l’occasion pour « lancer une étude afin de

remettre à plat la desserte aérienne en Calédonie ». Avec le triple défi de respecter l’intérêt d’Aircalin, celui des

Calédoniens et celui du développement touristique.

Source : presse : Les nouvelles calédoniennes – 4 mai 2010

Il est nécessaire que le débat soit clairement posé et que le politique s’en saisisse. Le

temps de la réflexion devra prendre en compte toutefois les urgences du secteur

touristique pour le maintien de la destination au plan régional.

6.5. La desserte intérieure

La Nouvelle-Calédonie étant un vaste territoire avec des îles, la desserte intérieure

constitue dès lors un enjeu majeur.

La compagnie Air Calédonie, créée en 1955, joue ce rôle sur la destination.

L’aéroport de base de la compagnie est Magenta, à Nouméa, à une cinquantaine de

kilomètres de l’aéroport international de La Tontouta.

Conscient de la nécessité de desserte intérieure, la collectivité entre au capital de la

société en 1968, celle-ci ayant du mal à trouver sa rentabilité. En 1989, se sont les 3

provinces qui viennent renforcer le capital.

Aujourd’hui, la compagnie est détenue à hauteur de 50% par la Nouvelle-Calédonie, 25%

par la Province des Iles Loyauté, 14% par la Province du Nord et 4,5% par la Province

Sud, le solde étant détenu par de petits porteurs privés.

Elle dispose aujourd’hui de 2 ATR72 de 68 places et 1 ATR42 de 48 places.

Sur le dernier exercice aérien (avril 2009 à mars 2010), « Air Calédonie » a transporté

370 000 passagers.

Dans le cadre de son activité, la compagnie gère 9 dessertes conventionnées avec le

Pays pour assurer la continuité territoriale au sein du territoire.

Affichage des tarifs Air Calédonie,

par trajet pour l’île des Pins.

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

« Air Calédonie » œuvre prioritairement pour les Calédoniens en réponse à leurs besoins

de continuité territoriale. Le trafic passager se compose de 65% de locaux et 35% de

touristes.

Ce sont les lignes sur l’Ile des Pins et Ouvéa qui reçoivent la plus forte proportion de

touristes. S’agissant de la ligne sur l’Ile des Pins, le directeur général d’Air Calédonie

précise que cette dernière est aujourd’hui largement concurrencée par la liaison bateau.

Les difficultés de la compagnie

En dehors de Nouméa, les aéroports des provinces ne sont pas adaptés à l’accueil en

pleine charge des ATR d’Air Calédonie. De ce fait, sur une capacité de 68 places offertes

(ATR72) seules 52 peuvent être vendues. La compagnie considère que l’exploitation des

avions en capacité totale pourrait répondre partiellement aux besoins de disponibilités

liées à l’activité touristique ce qui suppose la mise aux normes des aérogares et des

pistes (à la charge des provinces concernées).

Par ailleurs, la compagnie gère ses réservations par un outil non conventionné qui ne

permet pas une distribution ni par internet ni par les GDS. Cela signifie qu’un touriste ne

peut pas réserver, de son lieu de départ, via son agence de voyages, un vol intérieur.

Consciente de cette difficulté, la compagnie prépare une migration vers un nouvel outil

compatible avec les GDS et qui devrait aboutir en juin ou juillet 2010.

Sur le plan tarifaire, la compagnie considère qu’elle ne peut plus assumer seule les

conditions octroyées aux résidents. La réduction de 46% (-30€ par ticket, 10€ pris en

charge par la collectivité) est issue de négociations suite au blocage durant 15 jours d’un

appareil sur l’île des Pins par la population. Par ailleurs, il n’y a pas de péréquation entre

les tarifs résidents et non-résidents.

Compte tenu du déficit de la compagnie, comblé par la collectivité, un plan de réduction

des coûts devrait être opérationnel en juin 2010 ayant pour objectif une stabilisation

financière en 2011.

Air Calédonie appelle de ses vœux un schéma directeur des transports pour la Nouvelle-

Calédonie qui permettrait une rationalisation des transports vers les îles et offrirait à la

compagnie une lisibilité stratégique sur son développement.

7. Les produits touristiques

La destination dispose d’un produit culturel phare : le centre

culturel Tjibaou. L’architecture est l’œuvre de Renzo Piano.

Situé dans la Province Sud, à Nouméa, le centre culturel a

enregistré 90 748 entrées en 2007.

On peut regretter que les Kanaks se soient modérément

appropriés ce centre dédié à leur culture.

L’Aquarium de Nouméa constitue

également un équipement de valorisation de

la faune et la flore marine.

Page 53: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

S’agissant des activités de loisirs l’ISEE recensait en 2006 1 132 entreprises exerçant

leur activité parmi les activités caractéristiques du tourisme. Près de 14% d’entres elles

relevaient d’activités orientées vers les loisirs, le sport et la nature : plongée sous-

marine, randonnées touristiques, location de pédalos… Il s’agit en majorité (près de

40%) de TPE et elles sont implantées à près de 74% dans la Province Sud.

Les agences réceptives soulignent la difficulté pour les visiteurs d’accéder à l’information

pour réaliser ces activités. Les hôtels ne disposent pas de réels relais d’information

touristique qui permettraient d’accompagner les touristes dans la recherche et la

réservation d’activités de loisirs.

Par ailleurs, les professionnels des loisirs n’ont pas parfaitement intégré, au sein de leur

politique tarifaire, la distribution de leurs produits par les agences réceptives ce qui induit

un reversement de commission dont ils ne comprennent pas le fonctionnement.

Compte tenu de l’immensité de son lagon, classé en partie au patrimoine mondial de

l’UNESCO, de nombreuses activités de loisirs sont tournées vers la mer.

La plongée

La plongée sous-marine compte parmi les activités les plus importantes dans ce

domaine.

La destination compte une quinzaine de clubs, 12 d’entre eux sont fédérés au sein de

l’association professionnelle « Nouvelle Calédonie Plongée ».

En 2009, ces 12 clubs ont réalisé 25 125 plongées pour un chiffre d’affaires de près 1,3

millions d’euros.

Le prix de la plongée varie selon les clubs entre 50€ et 65€.

Les principaux arguments commerciaux des opérateurs sont d’une part le fait que

l’activité se tient au cœur d’un lagon inscrit à la liste patrimoine de l’UNESCO et d’autre

part la multitude des sites favorisant un nombre limité de plongeurs par site.

Il n’existe pas de produits packagés pour la plongée tels que ceux proposés en Egypte.

Les professionnels ne sont pas parvenus encore à s’organiser en ce sens.

Le territoire est doté d’un caisson hyperbare pour les accidents de plongée.

Les autres activités nautiques

La majorité de ces activités sont regroupées au sein du Syndicat des Activités Nautiques

qui compte 6 collèges :

1. Location de charters avec équipage 2. Location de plaisance

3. Transport de passagers 4. Centres de plongée en apnée

5. Autres : skite surf, pêche au gros… 6. Taxi boat

Pour exercer leur activité, ces entreprises doivent avoir un Agrément Nautique

Touristique délivré par le Congrès du Territoire.

Cet agrément permet aux entreprises de bénéficier d’une exonération de la taxe sur les

carburants et de la taxe générale à l’importation. Elles bénéficient également

d’accompagnements financiers le Congrès du Territoire s’agissant des formations

Page 54: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

professionnelles, des investissements, de l’allègement des charges salariales et de la

communication.

En 2009, le Syndicat comptait 40 adhérents dont 9 en Province Nord et 3 en Province des

Iles Loyauté.

Le Syndicat est membre de la commission d’agrément et dispose d’un siège au sein du

GIE Nouvelle-Calédonie Tourisme Point Sud

L’objectif du Syndicat est clairement de professionnaliser et de promouvoir le secteur à

travers 3 actions pour l’année 2010 :

1. Création de la Maison du Lagon dont la vocation serait de rassembler en un seul lieu

l’ensemble des opérateurs (au Port de la Moselle à Nouméa) et présenter ainsi une

palette d’offres complète aux visiteurs. Il s’agirait également de gérer un planning

commun pour assurer des départs.

2. Participation des opérateurs aux salons internationaux, spécialisés et touristiques, afin

de promouvoir ces activités.

3. Formation professionnelle à destination de ses adhérents.

La randonnée

Le territoire est équipé d’un « GR® NC1 » (labels FFRP) balisé permettant des

randonnées pédestres non accompagnées. Dans sa configuration actuelle, l’itinéraire est

fractionné en sept étapes, chacune équipée d'un refuge et d'une zone de bivouac. Ces

aménagements sont ouverts et gratuits, aucune réservation n'est nécessaire mais les

premiers arrivés sont les premiers servis.

Environ 6 prestataires proposent des circuits accompagnés mais ces équipements sont

souvent complets (avec la clientèle calédonienne).

La destination a développé également des circuits de randonnées équestres avec une

dizaine de prestataires recensés.

Globalement la filière reste à professionnaliser et structurer mais un véritable potentiel

autour de la randonnée existe.

Le golf

Sur la Grande Terre, il existe trois parcours de 18 trous avec practice. Ces équipements

sont majoritairement fréquentés par les Calédoniens et ne font pas l’objet d’une véritable

mise en tourisme.

L’autotour

Comme à La Réunion, c’est le produit phare de la découverte de l’île pour les clientèles

d’agrément européennes. Ces séjours s’inscrivent sur une durée de 15 jours en moyenne

et le visiteur dispose d’une location de voiture durant toute la durée de son séjour.

Page 55: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Les Calédoniens premiers prescripteurs d’activités de loisirs

Il n’existe pas d’observatoire des consommations touristiques des résidents. Toutefois,

on peut déduire, selon les chiffres de l’ISEE, que seuls 10% du chiffre d’affaires de ces

entreprises touristiques sont réalisés par les touristes non résidents (tendances

confirmées par l’ISEE Nouvelle-Calédonie) faisant de la consommation intérieure le pilier

des activités de loisirs.

Une fois ce constat posé, il est plus aisé de comprendre la situation de l’offre de loisirs en

Nouvelle-Calédonie :

L’absence de masse critique de touristes extérieurs qui engendre des pratiques

particulières (guerre des prix, création de barrières à l’entrée de nouveaux

opérateurs…) pour capter la clientèle locale ;

Des activités marquées par des pics de pratiques : week-end et vacances

scolaires ;

Des activités concentrées sur Nouméa, 73% de la population, lieu de la demande

le plus important.

D’autres filières à exploiter

La Nouvelle-Calédonie dispose de spots exceptionnels (pêche ; fun-board, randonnée,

plongée…) qui peuvent générer une fréquentation très spécifique et à haute contribution

(produits de niche) et qui apparaissent aujourd’hui insuffisamment exploités. La pêche au

bonefish en constitue un bon exemple.

La société, « New Caledonia Fishing Safaris » estime

un potentiel de 500 pêcheurs par an pour ce produit très

spécifique de pêche de « bonefish » pour lequel la

Nouvelle Calédonie est reconnue dans le TOP 5 des

destinations mondiales (avec les Seychelles, les

Bahamas, les Keys…), les principaux spots se situant

dans le nord de la Grande Terre.

Les pêcheurs actuellement accueillis réalisent des séjours

de 6 à 8 jours pour un coût journalier de 900€ à 1 000€

par personne. Cette clientèle est prête à payer cher pour assouvir sa passion, sous

réserve que la logistique soit de qualité. Parmi ces clients potentiels, et par ordre

d’importance : les Australiens, les Américains, les Néo zélandais.

Or, l’opérateur est confronté aujourd’hui à des insuffisances structurelles ne lui

permettant pas de répondre à la demande et à promouvoir son produit :

- Liaisons aériennes intérieures insuffisantes pour acheminer ses clients sur sites ;

- Absence d’hébergement de qualité pour ce type de clientèle à proximité du spot

de pêche, et plus largement sur le Nord (seule destination à potentiel à ne pas

disposer de lodge de pêche sportive);

- Difficultés d’investir en zone kanak pour réaliser les infrastructures nécessaires ;

D’autres filières mériteraient également d’être étudiées ou développées telles que

l’observation des mammifères marins, la location de charters pour des séjours en mer…

Page 56: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

56

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

8. Les marchés

Les quatre marchés principaux de la destination sont La France, marché naturel ; les

marchés de proximité : Australie, Nouvelle-Zélande et le Japon : marché historique.

8.1. Le marché français

La France demeure le premier marché émetteur représentant plus de 27% des visiteurs.

Pour 50% de ces visiteurs, il s’agit de tourisme affinitaire.

Au cours de son séjour, la clientèle française fait fréquemment des séjours dans les îles

et le « tour de Nouvelle-Calédonie » et représente 20% des nuitées hôtelières dans les

hôtels enquêtés (Nouméa et Province Sud).

L’éloignement de la destination vient, partiellement, expliquer un marché affinitaire bien

moindre que dans les DOM. Toutefois, ce marché n’est pas à négliger quand on connait

son rôle d’ « amortisseur » de crise comme nous avons pu le constater au cours de

l’année écoulée dans les départements d’Outre-Mer.

8.2. Les marchés régionaux de proximité

Les pays voisins (Australie, Nouvelle-Zélande et les Iles du Pacifique) constituent

près de 40% de la clientèle contre 28,3% pour les pays géographiquement éloignés

(hors métropole) ;

L’Australie est en passe de devenir le second marché de la destination devant le Japon.

L’Australie

11 vols hebdomadaires relient Nouméa à Sydney (7 vols/semaine) et Brisbane (4

vols/semaine) soit dans le cadre du code-share AirCalin et Quantas soit par Air Austral.

Le vol est d’environ 2h00.

La Nouvelle-Calédonie est, pour les Australiens, une destination de type « intermédiaire »

en terme de budget. C’est aussi et surtout un « bout » de France à 2h00 de Sydney pour

une clientèle en recherche de « French touch ».

Les principales faiblesses de la destination relevées sur ce marché sont l’absence

d’inclusion des repas dans les packages hôtels, l’absence de formule famille et

enfin aucune liaison directe vers Melbourne.

La Nouvelle-Zélande

Nouméa est relié 4 fois par semaine à Auckland dans le cadre du code-share AirCalin/Air

New-Zealand. La durée de vol est d’environ 2h30.

La campagne promotionnelle de 2007 a démontré que ce marché était sensible aux offres

promotionnelles.

8.3. Le marché japonais

Ce marché est le marché historique de la destination, jusqu’en 2006, il y avait plus de

visiteurs japonais que français en Nouvelle-Calédonie.

Page 57: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

La grande majorité du marché (80%) est constituée de couples dont une forte majorité

de « honeymooners », réalisant des séjours de 4 nuits/5 jours. Ces visiteurs passent

généralement 2 nuits à Nouméa et 2 nuits à Ouvéa (Hôtel Paradis d’Ouvéa) ou sur l’Ile

des Pins (Méridien Ile des Pins).

Le prix moyen du package au départ de Tokyo est d’environ 240 000 yens, soit environ

2 100 € par personne.

Le principal tour-opérateur japonais, basé à Nouméa, évoque la baisse du marché pour

les raisons suivantes :

Le contexte économique, la force de l’euro face au yen ;

Un produit qui n’a pas évolué depuis 10 ans, or les Japonais aiment les hôtels

nouveaux et luxueux (3 hôtels sont de ce type en Nouvelle-Calédonie) ;

Peu d’activités sont proposées en dehors du balnéaire ;

Un rapport qualité prix jugé moyen ;

Pas de vente incluant les repas, une nourriture chère ;

Une destination qui n’est plus « à la mode » (concurrence de Fidji, d’Hawaï, des

Maldives où chaque année des hôtels se créent).

S’agissant des produits, l’agence souligne qu’aujourd’hui le balnéaire n’est plus suffisant.

Le visiteur est à la recherche de produits de découverte tels que le « bird watching », la

flore, la randonnée…

Enfin, il semblerait que le marché japonais puisse redémarrer rapidement selon son

représentant, sous réserve d’une adaptation des produits, une mise à niveau de

l’hébergement en termes de services et de tarifs « all inclusive ».

9. Une stratégie promotion / communication dispersée

Les GIE, Province Nord et Iles Loyauté, portent leurs efforts de communication

majoritairement sur le marché local qui constitue leur marché prioritaire. Des produits

week-end, des évènementiels, sont créés à destination de cette clientèle.

Pour autant, ces GIE disposent de sites internet propres et interviennent également

ponctuellement à l’international (dont une partie des opérations en concertation avec le

GIE NCTPS).

Pour ce qui est du GIE Nouvelle Calédonie Point Sud, dont le champ d’activité est

clairement l’international, la nouvelle présidente a fait procéder, début 2010, à un audit

de la communication du GIE par une agence locale.

Les principales conclusions de cet audit sont les suivantes :

- Les relations entre les 3 GIE ont été quasiment inexistantes pendant des années ;

- 4 sites officiels : 1 pour chacun des GIE, 1 pour l’Office de Tourisme. Ces sites

sont en français pour la Province Nord, en anglais, français et japonais pour les

Iles Loyauté et l’Office de Tourisme et en 9 langues pour la Province Sud ;

- Chaque GIE affiche sa propre identité visuelle, sa propre ligne graphique ;

- Chaque GIE a son propre correspondant sur les marchés extérieurs et gère de

façon autonome sa communication.

- Les contenus des brochures éditées par chacun des GIE ne mettent pas en valeur

l’ensemble de la destination mais les particularités de chaque Province et

génèrent une image fragmentée de la Nouvelle-Calédonie ;

Page 58: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

58

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Ainsi, la Nouvelle-Calédonie a une image « brouillée », pas de positionnement unique par

marché et il n’existe pas de stratégie de communication globale.

Il convient de noter que cet audit a été conduit dans les limites du territoire,

l’appréciation des opérateurs de la distribution sur ce sujet pourrait judicieusement

compléter cette analyse.

Une absence de stratégie Web.

La Nouvelle Calédonie est encore majoritairement distribuée par des tour operators et

manque d’une réelle stratégie web. Ce décalage par rapport à la plupart des destinations

mondiales se retrouve :

- Au niveau des acteurs institutionnels : outre l’existence de 4 sites officiels, Les

sites touristiques des provinces ne sont pas organisés efficacement pour

permettre de choisir un séjour, identifier des prestataires et des tarifs. En

complément, ni Air Calédonie, ni les transporteurs maritimes ne proposent de

réservation en ligne ;

- Au niveau des prestataires : la vente en ligne est encore balbutiante, handicapée

chez certains par l’absence d’outils relatifs aux paiements en ligne, chez

d’autres par l’absence de liaison internet (absence à l’île des Pins par exemple).

- Les seuls acteurs réellement présents et équipés (vente en ligne) sont les

compagnies aériennes et l’hôtellerie. La plupart ont néanmoins des projets pour

proposer rapidement des solutions.

A noter tout de même qu’en 2009, la Province Sud a accompagné l’initiative d’un

opérateur privé pour la création d’une centrale de réservation. Ce produit visait à

recenser tous les prestataires touristiques (loueurs de véhicules, activités et

hébergement) et à vendre via internet des prestations et produits sur mesure. Le point

fort de ce projet était notamment de recenser tous les petits prestataires d’hébergement,

souvent isolés, ayant peu de connaissance des réseaux de distribution.

Selon le bureau du tourisme de la Province Sud, à ce jour, les petits opérateurs

éprouvent des craintes quant à l’adhésion à Calédonia Spirit et freinent le développement

de la centrale. En effet, cette dernière fonctionne grâce à des commissions, système

auxquels n’adhèrent pas toujours les petits opérateurs car ils ne comprennent pas ce

fonctionnement.

En définitive, la centrale peine à remplir son catalogue, mais sa vocation reste quand

même celle d’une centrale de réservation, vitrine pour l’international.

Le GIE NCTPS a prévu une stratégie web dans le cadre de la nouvelle stratégie de

communication de la destination Nouvelle-Calédonie : création d'un nouveau site Internet

et d'une web TV.

Mais avant la mise en place de ces outils, la priorité est donnée pour 2010 au

positionnement de marque de la Nouvelle-Calédonie, avec un nouveau logo et une

nouvelle charte graphique communs aux 3 provinces, pour avoir une seule et même

identité.

Page 59: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

59

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

10. Diagnostic de la destination

FORCES FAIBLESSES

- Un vaste territoire doté de nombreux

atouts touristiques : naturels, culturels… dont

un lagon inscrit au patrimoine mondial de

l’UNESCO;

- Une géographie et un climat variés ;

- Une île en phase avec les tendances

actuelles de découverte des cultures et de la

Nature ;

- Une prise en compte importante de la

formation par les Provinces ;

- Des conditions d’investissements

privilégiées : double défiscalisation ;

- Une population jeune ;

- Un territoire peu peuplé ;

- Une demande touristique intérieure

importante ;

- Une sécurité sanitaire aux normes

européennes ;

- Des normes de sureté françaises ;

- La proximité de marchés porteurs :

Australie, Japon, Nouvelle-Zélande ;

- Des connections aériennes régulières vers

ces marchés ;

- Des escales de croisière privilégiées sur les

îles et Nouméa.

- L’absence d’image de la destination ;

- Un déficit de notoriété sur les marchés

internationaux (à l’exception des marchés

régionaux) ;

- Le poids de la distance entre la Nouvelle-

Calédonie, la France et l’Europe (temps

d’accès et décalage horaire);

- Une masse critique de clientèle touristique

non atteinte ;

- Une situation foncière très spécifique ;

- Une organisation territoriale du tourisme

morcelée : 3 provinces, 3 politiques, des

priorités différentes ;

- Une grande dichotomie entre Nouméa et

le reste du territoire

- Une desserte intérieure difficile ;

- Des établissements hôteliers construits

dans le cadre de la double défiscalisation,

sans priorité touristique ;

- Une offre qui n’est plus adaptée aux

tendances actuelles : all inclusive, resorts,

low cost… ;

- Peu d’hébergements aux standards

internationaux dans les Provinces Nord et les

Iles Loyauté ;

- Une présence sur Internet insuffisante.

OPPORTUNITÉS MENACES

- Le développement d’une filière en

croissance malgré la crise : la croisière ;

- des marchés de proximité dynamiques et

sous exploités (Australie, Nouvelle-Zélande) ;

- L’inscription du lagon calédonien au

patrimoine mondial, qui pourrait être mieux

exploitée à l’exemple de la Grande Barrière

australienne ;

- Le désengagement financier du Pays au

sein du GIE « NCTPS » ;

- Le développement de l’offre dans la zone

concurrentielle : Vanuatu, Fidji… ;

- L’effondrement du cours du Nickel ;

- La sortie de marché faute d’offre

suffisante.

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60

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

CHAPITRE 3 : PISTES ET PRECONISATIONS

La Nouvelle-Calédonie n’a pas vocation à devenir une destination touristique de masse.

Ses contraintes foncières et sociétales, son éloignement des principaux marchés

émetteurs (Europe, Etats-Unis), constituent par ailleurs des freins importants à ce

modèle.

Toutefois, la destination dispose de suffisamment d’atouts spécifiques et de richesses

pour attirer des niches de clientèles autour de produits qui mettent en valeur la Nature et

la Culture de ce territoire.

Pour qu’il soit harmonieux et intégré, le développement touristique devra prendre en

compte les contraintes sociétales du territoire. L’orientation de la Province des Iles

Loyauté et de la Province Nord s’inscrit dans cette démarche. Ces territoires doivent

maintenant s’ouvrir aux clientèles touristiques extérieures au-delà des clientèles locales

et affinitaires qui constituent aujourd’hui leur principale fréquentation.

Pour cela, ces provinces doivent développer des structures d’accueil qui répondent, en

termes de confort et d’accueil, aux exigences des clientèles internationales et

professionnaliser la gestion de l’existant et des infrastructures à venir.

L’archipel dispose d’un marché intérieur important, en attente de produits de loisirs et de

découverte, susceptible de constituer un « fonds de commerce » précieux au

développement de nouveaux hébergements et nouvelles activités. Ce dernier étant un

« ambassadeur » pour les clientèles affinitaires et extérieures.

Une rationalisation de l’organisation territoriale actuelle du tourisme est indispensable à

une meilleure efficacité et lisibilité pour les opérateurs de la distribution. La

recommandation du PDTCNC visant à la création d’un office de tourisme interprovincial

mériterait d’être mis en œuvre afin de créer une image claire et unique de la destination

et de mutualiser les moyens humains et financiers disponibles.

Enfin, il est évident que la destination n’a pas encore atteint une masse critique de

fréquentation extérieure qui permette un développement touristique équilibré sans

engendrer de guerre des prix entre professionnels et de pratiques corporatistes limitant

les nouvelles implantations. Cette masse critique est estimée par le PDTNC à environ

120 000 touristes d’agrément, soit près de 70 000 de plus qu’en 2009. Ceci suppose la

création de produits touristiques pour ces visiteurs dans le souci d’une meilleure diffusion

sur l’ensemble du territoire et en améliorant l’accessibilité aérienne intérieure.

L’ambition touristique doit donc prendre en compte les atouts et contraintes

préalablement évoqués tout en gardant à l’esprit que ce secteur peut constituer un

pendant économique à la filière minière, un outil d’aménagement et de rééquilibrage des

provinces et surtout un vecteur d’image et de notoriété qui fait défaut aujourd’hui à la

Nouvelle-Calédonie.

Page 61: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

1. Définir et partager une image unique et un positionnement.

Pour conquérir de nouvelles clientèles, la définition commune, par les 3 provinces, d’un

positionnement et la communication sur une image unique et différenciante de la

destination est un préalable incontournable.

Certaines dimensions méritent d’être exploitées dans la réflexion sur le choix d’un

positionnement :

Une destination « combinée » : archipel paradisiaque/tourisme de nature (grand

terrain de jeux)/tourisme urbain & French touch ;

Une destination d’expériences : authenticité, rencontres, cultures ancestrales ;

Des spots uniques (plongée, kite surf, whale watching, pêche) autour d’un lagon

unique ;

Une destination qui n’est pas une destination de nature uniquement contemplative

mais une destination dynamique. Les jeux du Pacifique en 2011, les nombreuses

compétitions sportives qui s’y déroulent sont de nature à renforcer cette

dimension.

Selon les marchés, ces différents axes pourront être plus ou moins mis en avant et

exploités.

Compte tenu du niveau de vie du pays et de sa modernité, une clientèle CSP+ (parmi

laquelle des clientèles de niche/passionnés) devrait être privilégiée tout en favorisant la

qualité de la prestation et des produits.

2. Définir des objectifs inter-provinciaux et une gouvernance

Il s’agit de donner de la lisibilité et de la cohérence dans les actions conduites par

chacun des territoires.

Dans ces conditions il apparaît essentiel, 5 ans après, de partager un bilan officiel et

objectif du PDTCNC et de préparer une nouvelle plate forme stratégique commune (axes

stratégiques et plans d’actions) qui soit validée par les trois provinces et déclinée sur

chacun des territoires. En effet, si de nombreuses recommandations du PDTCNC sont

toujours valables à ce jour parmi lesquelles : l’absence d’image et de positionnement de

la destination et la nécessité d’en construire une, la nécessité d’une déclinaison de

stratégie commune aux trois provinces, la nécessité de développement d’hébergements

hôteliers sur l’ensemble du territoire, la nécessité d’atteindre un seuil critique d’offre et

plus spécifiquement d’offre d’hébergement … il est essentiel d’intégrer les fortes

évolutions de l’environnement de ces dernières années (crise internationale, évolution de

la desserte aérienne, renforcement de la concurrence au sein de la zone Pacifique,

importance d’internet, développement de la croisière…)

Le PDTCNC a par ailleurs largement développé un plan de déploiement de l’hébergement

phasé dans le temps. Afin d’assurer les meilleures conditions de développement, il

semble nécessaire que ce plan s’inscrive dans une démarche globale qui intègre le

transport, l’aménagement, les produits liés au site de type « contrat de destination ». Il

s’agit de décliner un hébergement dans des « spots » où une pratique spécifique et

spécialisée se déroule dans un environnement qui s’y prête.

La déclinaison de ce plan sur chaque province permettrait de fournir aux autorités locales

et aux professionnels une « feuille de route » sur leur territoire respectif.

Page 62: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

62

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Enfin, la mise en œuvre du PDTCNC devrait être accompagnée d’outils de suivi et

d’indicateurs permettant d’évaluer et d’ajuster le plan.

Dans cette optique, la mise en place d’une gouvernance interprovinciale, quelle que soit

sa forme, est aujourd’hui nécessaire pour lancer une véritable stratégie de conquête

touristique et évaluer les actions. Le positionnement proposé renforce la nécessité de

travailler sur les complémentarités entre territoires.

Enfin, la création de cette plateforme constituerait un engagement politique, de chacune

des Provinces, dans le développement touristique au service du territoire.

3. Adapter l’offre aux marchés

L’offre touristique calédonienne doit évoluer et s’adapter aux attentes des clientèles et

des marchés.

L’adaptation des fondamentaux (hébergement, transport, produits) doit être engagée

rapidement dans un environnement concurrentiel de plus en plus « agressif ».

Trois axes majeurs doivent guider cette adaptation :

- la Qualité parce que le coût d’un séjour en Nouvelle-Calédonie sera toujours plus

élevé qu’au Vanuatu ou aux Iles Fidji ce qui induit d’être irréprochable sur ce point

pour améliorer le rapport qualité/prix ;

- la valorisation du patrimoine naturel et culturel car l’attractivité de la Nouvelle-

Calédonie repose largement sur ces richesses ;

- l’accès aussi bien domestique qu’international.

Il convient de souligner également que nous sommes dans une industrie où l’offre crée la

demande. Or, l’offre est aujourd’hui limitée en Nouvelle-Calédonie et le seuil critique de

fréquentation permettant de déclencher la dynamique de développement n’est pas

atteint.

3.1. L’hébergement : à créer, à rénover et à étendre sur le territoire

Un seuil à atteindre pour être visible

Le PDTCNC fixait en 2005 un objectif de doublement de la capacité actuelle, soit la

création de 2 400 chambres supplémentaires, pour accueillir 230 000 visiteurs dont

180 000 touristes internationaux. Depuis cette date, seules 312 chambres ont été créées.

En atteignant ce seuil de près de 5 000 chambres la destination pourra alors être plus

facilement visible à l’international.

L’objectif de 5 000 chambres reste valable dans une logique de projet qui favorise

l’exploitation touristique plutôt que la promotion immobilière.

Par ailleurs, l’hébergement hôtelier n’est qu’une composante d’un produit et d’une

destination touristique. La prise en compte de la chaîne complète (transport,

hébergement, produit) doit être favorisée dans tous projets d’hébergements.

Enfin, la réalisation de 2 à 3 resorts est nécessaire pour répondre aux attentes des

familles et aux pratiques touristiques des clientèles régionales (Australiens et Néo-

zélandais).

Page 63: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Rénover et moderniser

La rénovation des établissements constitue également une priorité pour améliorer le

rapport qualité/prix. Il s’agit également de répondre aux attentes du marché Japonais sur

la nouveauté et la modernité. Le renouvellement des normes de classement,

harmonisées entre provinces, est une opportunité à saisir pour lancer un programme de

stimulation de la rénovation par la mise en place d’un dispositif d’aide. Le prêt participatif

pour la rénovation de l’hôtellerie (PPRH) mis en place par Oséo en France Métropolitaine

constitue un bon exemple.

Etendre sur le territoire

La réalisation d’hébergements hôteliers est possible en terres coutumières (expérience

SOH et Méridien Ile des Pins) même si le processus de création peut s’avérer plus long.

L’ensemble de la chaine doit être prise en compte pour aboutir à un produit complet et

cohérent (activités, accès) dans une zone aménagée.

Des partenariats publics, privés, territoriaux avec les tribus sont des préalables

incontournables pour la pérennité des installations.

L’aboutissement du projet de Déva (cf. intra) constitue une expérience intéressante dans

ce domaine.

Les autres formes d’hébergement

L’accueil en tribus, les gîtes, les campings sont spécifiques à la destination. Ces formes

d’hébergement peuvent constituer des atouts de différenciation important notamment

pour les provinces du Nord et des Iles Loyauté.

On peut très certainement imaginer en complément une l’hôtellerie de plein air très

écotouristique, à l’image d’Huttopia, dans les grands espaces du Nord, à compléter avec

des hébergements spécifiques à monter avec les filières (lodges de pêche sportive…)

3.2. Agir sur le transport aérien.

Les décisions sur l’aérien et notamment l’ouverture à des vols low-cost en provenance

d’Australie, peuvent constituer un levier important sur les flux touristiques et la création

de nouveaux hébergements.

Si les autorités locales souhaitent favoriser la venue de compagnies low-cost, la

démarche doit s’accompagner d’un plan d’action visant à faire exister la destination sur

Internet pour stimuler la vente directe par différentes entrées : thématiques,

hébergements, interconnexions aériennes…

Sous réserve de mise en conformité des pistes, des lignes directes vers les îles (Ouvéa

ou Lifou) mériteraient d’être étudiées pour proposer de nouveaux circuits de visites aux

marchés de proximité.

Le transport intérieur est également un élément fondamental compte tenu de

l’étendue de la destination et de ses îles.

Deux éléments peuvent constituer des leviers dans ce domaine : l’élaboration d’un

schéma directeur des transports intérieurs pour la Nouvelle-Calédonie et l’aboutissement

du programme de modernisation de la compagnie Air Calédonie qui lui permettra

d’intégrer les GDS.

Page 64: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

3.3. Soutenir le développement des filières créatrices d’image et de valeur

ajoutée

Deux champs majeurs peuvent être exploités dans ce domaine :

1. L’inscription récente d’une partie de l’immense lagon néo-calédonien au

Patrimoine Mondial de l’Unesco doit pouvoir être valorisée en termes de communication

et de pratiques d’activités exceptionnelles comme cela est le cas s’agissant de la Grande

Barrière australienne.

There are a diverse range of tourism operations in the Great Barrier Reef including day

tours, overnight and extended tours,

snorkelling, scuba diving and fishing

charters, long range roving tours, aircraft

or helicopter tours, bare boats (self-sail),

glass-bottomed boat viewing, semi-

submersibles and educational trips, cruise

ships, beach hire and water sports,

passenger ferries, whale watching and

swimming with dolphins.

Source : http://www.greatbarrierreef.org/

2. Par ailleurs, ce vaste territoire peut constituer également un spot d’activités de

pleine nature exceptionnel susceptible d’accueillir de

nombreux adeptes.

De véritables Raids-Aventure, à pied, à cheval, en kayak

peuvent trouver leur place dans cette nature immense

et bien souvent vierge.

3.4. Structurer et promouvoir les filières

liées à la mer.

La plongée est la première filière qui mériterait d’être

structurée autour du vaste lagon, patrimoine mondial, dans un environnement sécurisé.

Les clubs ne sont pas encore parvenus à mettre en place des produits packagés, incluant

transfert et hébergement. Il s’agit, dans cette démarche, d’inscrire la Nouvelle-Calédonie

dans les destinations de plongées exceptionnelles.

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Des initiatives à suivre pour valoriser cette activité :

Exemple : Plongée Chic : quand le livre d’Art devient un outil de ventes.

Partenariat entre les Éditions du Pacifique et Ultramarina

Initiative pertinente. Les Éditions du Pacifique ont associé le TO Ultramarina à la sortie

d’un superbe livre d’Art : La Plongée Chic. Rien à voir avec un catalogue ou une brochure

de luxe. C’est un vrai bouquin… qui pourrait bien générer des ventes.

Ne cherchez pas la petite bête cachée derrière ce partenariat, l’anguille sous roche comme on dit, il n’y en a pas !

Entre Didier Millet, patron des Éditions du Pacifique (1), et Gérard Carnot, Pdg du TO spécialisé Ultramarina (2), pas de deal commercial, juste une rencontre et un échange de bons procédés. Le premier sort la deuxième édition d’un livre référence pour les amateurs de fonds marins : La Plongée Chic, de l’auteur anglais Tim Simond. Près de 300 pages sur plus beaux spots de plongée et d’hébergements hôteliers dans le monde. Des photos de poissons, de coraux et de paysages sous-marins à foison, mais aussi une sélection

de 26 hôtels de prestige situés à proximité, accompagnés de leur descriptif complet.

Un livre d’Art (vendu 37,5 €) qui vous mènera en Australie, aux Fidji, en Polynésie, au Costa Rica, en Tanzanie, aux Maldives, à Oman, aux Philippines… bref, partout où il fait bon mettre la tête sous l’eau pour s’émerveiller des splendeurs de l'océan. Un livre d'Art + un site Web = des ventes ?

Le second, Ultramarina, propose aux lecteurs intéressés par telle ou telle destination et tel ou tel hôtel, son expertise, ses conseils et un service résa dédié, via le site Internet www.plongee-

chic.com. « Il y a 15 ou 20 ans, la plongée se méritait. Elle était considérée avant tout comme un sport, avec ses contraintes. Aujourd’hui, la demande est réelle dans le registre "confort". Ces plongeurs haute contribution ont des exigences sur l’hébergement, la restauration, les autres activités disponibles sur place et, aussi, sur l’encadrement des enfants », commente Gérard Carnot. Ce partenariat entre les Éditions du Pacifique et Ultramarina répond donc aux attentes d’une clientèle forcément aisée, très aisée même (entre 3.000 et 6.000 € le pax).

L'Art de la plongée, versions édition et tour operating

La Plongée Chic est tiré à 2.500 exemplaires (la première édition s’est vendue autour de 3.000 unités). Reste à savoir combien de ventes ce livre va générer chez Ultramarina ? Gérard Carnot ne se fixe aucun objectif commercial. Il attend « avec curiosité » le résultat de cette synergie entre édition d'Art et tour operating.

D’ici 6 mois, TourMaG dressera un premier bilan de ce partenariat original.

Extrait TourMag 27 mai 2010

La valorisation des spots exceptionnels de « fun board » et « kite surf », au cœur de

la ville de Nouméa, pour des niches de clientèles passionnées, est une seconde démarche

qui permettrait de procurer une image d’ « exception » à la destination.

Les autres activités nautiques, location de bateau avec équipage, pêche au gros,

plaisance, viennent servir les produits phares de la filière.

Comme nous l’avons déjà souligné, l’atteinte d’une masse critique de clientèle extérieure

est indispensable au développement de ces activités pour susciter une concurrence

Page 66: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

« saine » entre les opérateurs. Ainsi, la croissance de la fréquentation doit accompagner

le développement des activités liées à la mer.

Le souhait du Syndicat des Activités Nautiques de créer une « Maison du Lagon », au Port

de la Moselle à Nouméa, est un premier pas vers la mise en réseau et la promotion de

ces activités.

Cette structure serait un guichet unique d’information pour les visiteurs qui auraient un

panorama complet des activités offertes et la possibilité de réserver en un seul lieu

l’ensemble des prestations.

3.5. Loisirs de pleine nature : le potentiel du Nord.

La Province Nord constitue indéniablement un immense territoire susceptible de

développer un ensemble d’activités dédiées à la Nature : randonnée pédestre et

équestre, canyoning dans les cascades, courses….

80% des résidents constituent la clientèle de la Province Nord qui communique

essentiellement vers ce marché intérieur.

Le développement d’activités de pleine nature dans la Province Nord offrirait notamment

au territoire les avantages suivants :

La déclinaison d’une image en lien avec les valeurs du territoire : nature et

authenticité ;

L’encadrement d’activités (randonnée, canyoning, kayak…) qui procurerait aux tribus

des emplois valorisant leurs connaissances du terrain ;

La constitution d’une offre au profit des clientèles internationales et des croisiéristes ;

1 à 2 évènementiels sportifs, avec la participation de concurrents internationaux,

pourraient judicieusement lancer le territoire sur ce volet. La Province organise déjà le

Grand Prix des Raids auxquels participent de nombreux calédoniens.

Un tel positionnement suppose, en amont, une facilitation de l’accès au territoire du

Nord : problématique de la desserte aérienne ainsi que la constitution d’une offre

d’hébergement plus étoffée pour l’accueil des pratiquants.

3.6. Conforter le développement de la croisière

En 2009, la destination a accueilli 160 000 croisiéristes au cours de 79 escales.

Cet apport de visiteurs doit pouvoir mieux se traduire pour la destination en profit, image

et retombées économiques.

La déclinaison de produits adaptés doit être améliorée au regard notamment des

contraintes suivantes :

Durée de l’activité compatible avec la durée de l’escale ;

Nombre de participants par activité compatible avec le nombre de

croisiéristes ;

Adapter l’activité « shopping » avec les jours et horaires des escales.

Les croisiéristes australiens (marché majeur) sont des touristes potentiels pour la

destination et un marché prioritaire.

Page 67: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

67

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Idéalement placée au cœur de ce bassin en plein développement, la destination doit

professionnaliser son organisation pour conquérir de nouvelles compagnies et diversifier

ses clientèles, développer et valoriser ses différentes escales.

La création d’un Club Croisière Calédonien, interlocuteur privilégié des compagnies

et organe de promotion de cette activité en partenariat avec les organismes de

promotion locaux, constitue une première étape à engager.

La Nouvelle-Calédonie étant un archipel, une offre de croisière basée mériterait par

ailleurs d’être travaillée. En effet, la visite des Iles Loyauté, de l’île des Pins et des côtes

nord de la Grande Terre peut constituer un produit de séjour de 5 à 6 jours sur un lagon

calme et incomparable.

Cet « hôtel flottant » pourrait également constituer un palliatif à l’absence

d’hébergement sur certaines zones de la destination tout en valorisant les atouts naturels

et nautiques de la destination.

3.7. Une filière à ne pas négliger : le golf

La destination offre 3 golfs internationaux dans la

Province Sud de 18 trous chacun.

Les Calédoniens sont eux-mêmes amateurs de ce sport.

Comparativement, on trouve sur la Gold Coast 60 parcours dans un rayon de 100kms

autour de Brisbane et une dizaine d'autres sont en construction.

Il existe plus de 400 golfs en Nouvelle-Zélande pour des Néo-Zélandais très friands de

cette activité.

Ainsi, la Nouvelle-Calédonie a à ses portes 2 marchés importants pour cette filière pour

peu que celle-ci se structure « touristiquement ».

Un séjour de golf est un avant goût du paradis et des vacances dans une nature

exceptionnelle. La déclinaison d’hébergements dédiés aux golfs, permettant de satisfaire

aussi bien les pratiquants que leurs accompagnants, peut aisément être constituée.

L’élaboration de parcours innovant, valorisant la Nature et l’espace constituerait une offre

de produit susceptible de répondre aux attentes des résidents, des visiteurs et des

croisiéristes.

Page 68: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

68

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

En s’appuyant sur les

opérateurs spécialisés de la

distribution, cette filière

peut mobiliser des niches

de clientèles à haute de

contribution.

4. Communiquer et promouvoir efficacement et collectivement.

Communiquer d’une seule voix à l’international

L’efficacité dans ce domaine passe également par la mise en place d’une gouvernance

interprovinciale qui réunirait les compétences marketing et de promotion touristique.

Bien évidemment, cette gouvernance aurait également pour mission de coordonner la

communication à l’international dans une stratégie de destination globale nécessaire au

pays.

A l’heure des restrictions budgétaires il semble enfin important de mutualiser des

moyens, humains et financiers, au service de la destination.

Il est heureux de constater que les professionnels rencontrés appellent de leurs vœux la

mise en place d’une structure de coordination, (rappelons qu’une structure est

juridiquement créée depuis 5 ans, et non active à ce jour).

Développer la visibilité et la possibilité d’achat sur Internet

Compte tenu de l’ampleur prise par cet outil et la dispersion de l’offre actuellement sur le

web, le développement d’un site portail devrait constituer une priorité pour le territoire.

En matière de distribution, l’expérience menée avec Caledonia Spirit montre que, sur un

territoire où l’offre est diffuse et atomisée, il est sans doute nécessaire de sensibiliser et

former les opérateurs à la diffusion d’information et la mise en marché. Cette démarche

aurait par ailleurs le bénéfice de fédérer l’offre au niveau des 3 provinces et d’offrir une

vision claire et structurée en termes d’hébergements, de loisirs et de découverte. Les

outils actuels (places de marché…) n’impliquent pas nécessairement que la

commercialisation soit prise en charge par l’opérateur du site portail.

Le développement de la stratégie Web doit également prendre en compte la montée en

puissance des réseaux sociaux qui constituent pour les consommateurs une source

d’informations qui influence les décisions en complément des sources officielles

d’informations touristiques, outils par ailleurs particulièrement adaptés pour la clientèle

de niches (chasseurs, pêcheurs, plongeurs, surfers…).

.

Page 69: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

69

Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

5. Consolider et développer les marchés avec des leviers spécifiques.

Compte tenu de la diversité des marchés, il convient d’adapter les produits aux attentes

qui ne sont pas les mêmes.

Un travail commercial sur les différents marchés doit être engagé, en partenariat avec les

opérateurs de la distribution sur chaque marché :

Australie et Nouvelle-Zélande : diversité des produits, « French touch », loisirs… ;

Japon : renforcer le Honeymoon et un produit mariage en Nouvelle-Calédonie ;

France : offre de séjour « longue durée » et circuits de découverte…

5.1. Le marché australien

L’Australie est un marché de proximité de près de 6 millions de voyageurs internationaux

qui doit être travaillé en priorité.

« En 2009, l’Australie tire son épingle du jeu sur le plan économique international avec

une prévision de croissance positive, soit +1.7% (moyenne OCDE : -0.4%). Une

reprise économique est annoncée en 2010, au même niveau, voire plus élevé que

2008 (soit +2.5%), et l’inflation fléchira en dessous de 3%. Afin de relancer la

consommation, la Banque Centrale a réduit les taux d’intérêt au plus bas depuis 1964, ce

qui génère un disponible moyen de 1 000 € mensuels par ménage. Après 15 ans de

croissance économique à plus de 3%, les consommateurs ont encore des « réserves »

pour continuer à voyager. De plus, le corollaire de la crise mondiale entame une guerre

des tarifs aériens qui sera favorable à un développement des flux de proximité.

L’économie australienne révèle ainsi une grande flexibilité quant au climat de crise et

ses chiffres prouvent que la demande touristique reste relativement stimulée. »

(source ATOUT FRANCE)

Afin de mieux capter ce marché, il est nécessaire que la destination adapte ses

produits par la création de resorts pour les familles, la distribution d’offres

packagées telles que le propose FIDJI, aujourd’hui destination principale des

australiens dans la zone, et un accès aérien à bas prix. L’image de La France en

Australie se traduit dans sa gastronomie, sa culture… autant de produits que la

Nouvelle-Calédonie doit mettre en avant en insistant sur la French Touch.

5.2. Le marché néo-zélandais

Ce marché représente environ 2 millions de voyageurs.

Comme l’a démontrée la campagne promotionnelle conduite en 2007, ce marché peut se

révéler réactif à une offre ciblée. Cette offre pourrait avoir pour objectif de lisser les

périodes creuses (entre mars et juin).

Là encore, la destination doit adapter son offre de produits en apportant une réponse aux

mêmes exigences exprimées par le marché australien.

Page 70: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

5.3. Reconquérir le marché japonais

Parce qu’il attire une clientèle à haute contribution, le marché japonais doit faire l’objet

de toutes les attentions.

Selon l’une de ses principales agences, basée à Nouméa, le marché japonais peut

redémarrer rapidement.

Deux leviers peuvent être mis en œuvre sur ce marché. Tout d’abord, diversifier l’offre

pour offrir de nouvelles activités : « bird watching », randonnée… (notamment à

destination de petits groupes), d’autre part, offrir à cette clientèle la possibilité de se

marier en Nouvelle-Calédonie comme le permet aujourd’hui la législation.

Pour les Japonais, se marier au Japon représente un véritable budget. Beaucoup de

familles dépensent énormément pour la cérémonie, la réception et également comme le

veut la tradition, pour faire un présent à chaque convive. Faute de moyens ou dans un

souci d’économie, les jeunes couples font souvent coïncider mariage et vacances à

l’étranger. En effet, de nombreuses agences proposent un séjour en Europe ou en

Australie avec la cérémonie de mariage à l’européenne. Ce qui permet de faire un

mariage moins cher et surtout d’alléger le cérémonial.

Réglementairement, le mariage entre Japonais est désormais possible en Nouvelle-

Calédonie. Cela suppose que les agences exploitent cette nouvelle facilité réglementaire

en créant les produits nécessaires.

Ainsi, pour relancer ce marché, les opérateurs calédoniens doivent renouveler

leur offre de produit, créer de nouveaux hôtels, en l’adaptant aux exigences de

ces clientèles et exploiter les nouvelles possibilités offertes par le mariage des

étrangers sur le territoire.

5.4. S’affirmer sur le marché français

La France est le marché naturel de la destination. La clientèle affinitaire est par ailleurs

un facteur de stimulation du tourisme intérieur. Elle favorise également, par le partage

de son expérience, la venue de nouvelles clientèles.

Toutefois, peu d’offres promotionnelles sont offertes aux Métropolitains comparativement

aux Antilles ou à La Réunion.

Pour conquérir de nouvelles parts de clientèle, la destination doit donc s’engager plus

fortement en termes de communication et d’offres de produits adaptés et packagés en

partenariat avec la distribution.

L’envie de la destination doit pouvoir faire dépasser les freins de la distance et du prix.

Une meilleure accessibilité des produits sur internet est enfin de nature à faciliter la

stimulation de ce marché.

Afin de stimuler ce marché, un travail de promotion coordonné entre l’aérien et

la distribution est à favoriser : une offre tarifaire aérienne, associée à des

produits variés (autotour, séjours all inclusive, circuits « Terre & Mer »),

soutenue par des actions de communication.

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

5.5. Miser sur le potentiel de la zone asiatique

Le potentiel des marchés asiatiques, surtout de la Chine, est considérable en termes de

volumes.

La Corée est desservie par Aircalin depuis 2008 à raison de deux fois par semaine.

En 2009, se sont plus de 1 000 coréens qui se sont rendus en Nouvelle-Calédonie. Les

résultats sur ce marché sont, pour l’heure, peu encourageants. Il est sans doute bon de

concentrer les efforts sur une bonne coordination des actions (transport, hébergement,

distribution) pour stimuler ce marché.

Corée et Chine peuvent être considérées par la destination comme des marchés

émergeants qu’il convient de travailler dès à présent.

S’agissant de la Chine, la destination doit se lancer dans la démarche d’agrément exigée

par les autorités chinoises. L’engagement de Fidji sur ce marché est aujourd’hui

prioritaire. Destination agréée en 2006, l’archipel des Fidji a accueilli en 2007 8453

touristes chinois, 10 545 en 2008.

6. Agir dès à présent pour lancer la dynamique

Agir sur la demande pour faire croître la fréquentation afin d’atteindre le seuil critique

faisant aujourd’hui défaut à la destination constitue la priorité d’autant que les taux

d’occupation des hébergements périclitent et que les résultats de fréquentation à mai

2010 affichent un retard de 4 800 visiteurs par rapport à 2009.

Cette croissance permettrait d’améliorer la fréquentation des entreprises touristiques et

générer à la fois du développement et une concurrence saine, favorisant l’implantation de

nouveaux opérateurs.

Les leviers à actionner pourraient être les suivants :

L’aérien : favoriser, pour des opérations ponctuelles, l’arrivée de vols low-cost au

profit des marchés régionaux.

Cette démarche doit pouvoir se faire de façon concertée avec toute la chaîne touristique

afin de proposer des produits adaptés à ces marchés.

En adaptant l’offre packagée aux attentes des clientèles :

Les exploitants d’hébergement devraient pouvoir, dès à présent, travailler à une offre de

séjour packagée, incluant les repas, voire même une activité (en lien avec les

prestataires), à destination des marchés sensibles à ce type de produit. Il ne s’agit de

constituer une offre « all inclusive » mais a minima une offre de séjour intégrant

l’hébergement et la demi-pension comme cela se pratique dans quasiment toutes les

destinations touristiques.

Buzzer autour du lagon et agir en promotion sur les marchés les plus

sensibles à la destination

Peu de destinations ont le privilège de jouir d’un lagon aussi vaste, aussi accessible, aussi

riche et inscrit au patrimoine de l’UNESCO.

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

La destination doit mieux capitaliser sur cet atout en prenant exemple sur ce qu’ont su

faire les Australiens avec la Grande Barrière : site dédié, valorisation des activités de

découverte, revues spécialisées…

Capitaliser sur les jeux du Pacifique pour communiquer sur les atouts

sportifs de la destination

Pour la 3ème fois (après 1966 et 1987), la Nouvelle-Calédonie organisera les XIV Jeux du

Pacifique en 2011. Cet évènement pourrait être l’occasion de porter un éclairage

particulier sur le destination et aussi de capitaliser sur le potentiel et l’image sportive du

territoire notamment sur les clientèles de niches.

Page 73: Rapport Nouvelle-Calédonie Tourisme 2010

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

LISTE DES PERSONNES RENCONTREES

Thématique Structure Contact Fonction

Activités / Produit New Caledonia Fishing Safari Richard BERTIN Directeur

Activités / Produit Syndicat des Activités

nautiques Pierre Philippe AVRON Président

Activités / Produit Synd. des restaurants, bars et

discothèques Jean Pierre CUENET Président

Activités / Produit Ass. Nouvelle Calédonie

Plongée Jean Luc BEAUFARON Président

Activités / Produit Ass. Nouvelle Calédonie

Plongée Annabella de Candia V/Présidente

Activités / Produit Visite Aquarium de Nouméa

Activités / Produit Visite centre culturel JM

TJIBAOU

Administration Province Sud François KOLB Directeur de l'Economie - Formation

- Emploi

Administration Province Sud Julie LARONDE Resp. bureau Tourisme

Administration CCI Nouvelle-Calédonie Michel MERZEAU Directeur Général

Administration CCI Nouvelle-Calédonie Gaëlle LEMOINE Chargée de mission Tourisme

Administration CCI Nouvelle-Calédonie Yannick GLOUX BAUCHET Pdt Commission Tourisme

Aérien Air Calin Jean Michel MASSON Directeur Général

Aérien Air Austral David ROUGEAU Représentant NC

Aérien Air Calédonie William IHAGE Directeur Général

Aérien Air Calin Carole BEDNAREK Directrice Commerciale - Paris

Agence de Voyages Arc en Ciel Yannick PANTALONI Directeur

Agence de Voyages Alpha International -

Spécialisée Japon Yoshizumi MATSUI Directeur

Agence de Voyages Nouméa Discovery Sylvie HELMY

Agence de Voyages Transat Tours Mme KENYON Directrice

Croisières Port autonme de Nouméa Philippe LAFLEUR Directeur

Croisières KENUA - Agent maritime Elodie JAUNAY Directrice des opérations

Etat Haut Commissariat Geneviève FALCO Directrice des actions de l'Etat

Hébergement Visite Hôtel Kou-Bugny - Ile

des Pins

Hébergement Visite Hôtel Ouré Tera - Ile des

Pins

Hébergement Visite Hôtel Méridien - Ile des

Pins

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Le tourisme Outre-Mer, diagnostic et stratégie pour agir Rapport intermédiaire - juillet 2010

ATOUT FRANCE

Thématique Structure Contact Fonction

Hébergement Visite Hôtel Kodjeue - Ile des

Pins

Thématique Structure Contact Fonction

Hébergement Ramada Plaza Arnaud PRONOST Directeur d'exploitation

Hébergement SOH - Chaîne Hôtelière TERA Michel AUCLAIR Président

Hébergement SOH - Chaîne Hôtelière TERA Jean Luk LE WEST Directeur Général

Hébergement GLP Hôtels (groupe Hôtelier) Jean RAMBAUD Directeur Général

Hébergement Méridien Georges TORRANI Directeur Régional

Hébergement SODIL - SEM Iles Loyauté Edouard XUMA Président des Hôtels du groupe

Hébergement Gds Hôtels de NC - Province

Nord Jules NEKÖENG Directeur Général

Investissements PROMOSUD (SEM Province

Sud) Pierre BRETEGNIER Président

Investissements PROMOSUD (SEM Province

Sud) Jean Louis DUTEÏS Conseiller du Président

Investissements PROMOSUD (SEM Province

Sud) Thierry PAYEN Directeur

Promotion Office du Tourisme de

Nouméa Laurent BRIZARD Président

Promotion GIE Tourisme Province Nord Jacqueline RIHAI Directrice

Promotion GIE Destination Iles Loyauté Wauka AJAPUHNYA Directeur

Promotion GIE Nouvelle Calédonie

Tourisme Point Sud Jean Michel FOUTREIN Directeur Général

Promotion GIE Nouvelle Calédonie

Tourisme Point Sud Sonia LAGARDE Présidente

Promotion GIE Nouvelle Calédonie

Tourisme Point Sud Jahida MAJOREL Directrice France-Europe - Paris

Promotion GIE Nouvelle Calédonie

Tourisme Point Sud Corinne JUILLET Directrice Adj. France Europe - Paris

Promotion Agence de communication

ANTIPODE Mr et Mme DHIE Co-directeurs

Statistiques ISEE Pascal RIVOLAN Chef de service

Statistiques ISEE Christel VALENTINI Chargée de mission