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« Quand l'habitatet la ville

se construisent avec les futurs habitants »

VOYAGE D’ÉTUDES EN ALLEMAGNE DU SUD

CARNET DE ROUTE

13 - 14 - 15septembre 2018

VOYAGE D’ÉTUDES EN ALLEMAGNE DU SUD 13-14-15 SEPTEMBRE 2018 2

OrganisationPréparation du carnet de voyageAndrea Spöcker – dr en architecture hqe ensal, guide12 chemin de Foiset74200 Anthy-sur-LémanTel: +33 4 50 26 29 17 Mail: [email protected]

AccompagnementAndrea Spöcker – dr en architecture hqe ensalSerge Gros – CAUE de l’IsèreMichelle Soma – CAUE de l’Isère

MobilesSerge Gros : +33 6 07 80 05 01Michelle Soma : +33 6 63 92 74 59Andrea Spöcker : +33 6 31 40 14 87

HôtelsHotel KapuzinerhofKapuzinerstraße 1788400 Biberach an der RißTel: +49 7351 5060

Hotel FortunaCarl-Zeiss-Strasse 7572770 ReutlingenTel: +49 7121 / 58 40

REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier l'ensemble des élus et professionnels qui ont contribué à la mise en place de ce voyage.

Merci aux élus et services de la ville de Biberach et Tubingue, pour leur disponibilité et leur passion pour l'aménagement.

Remerciements tous particuliers à Andréa Spöcker pour ses capacités à identifier les personnes ressources et à organiser et réorganiser les visites pour tenter de satisfaire nos attentes.

Merci également à Michelle Soma pour son appui précieux.



" Quand l'habitat et la ville se construisentavec les futurs habitants "

Les habitants sont-ils une ressource ?

De tout temps, l'homme a consacré une part considérable de son intelligence et de son énergie pour progressivement assurer sa sécurité et répondre à ses besoins fondamentaux en composant avec son milieu et ses moyens.

Les héritages patrimoniaux de nos villes et villages racontent l'évolution de nos sociétés, de nos cultures et pratiques d'hier et d'aujourd'hui. Ils constituent, de toute évidence, un atout essentiel pour nos projections futures. L'accélération des mutations urbaines des 50 dernières années, marquées par des avancées indiscutables mais également par des approches standardisées et fonctionnelles de l'aménagement comme du logement, interroge la place de l'habitant dans la fabrique de la ville.

Mesurant ainsi toute la différence entre se loger et habiter, Tübingen, ville patrimoniale du Bade-Wurtemberg en Allemagne, refuse, depuis plusieurs décennies, de céder aux stéréotypes de production de la ville contemporaine, réimpliquant la contribution habitante au cœur du processus des opérations de rénovation ou de conception des quartiers, au point de devenir un laboratoire vivant d'une nouvelle approche du projet urbain en Europe.

A l'heure où nos modèles de production du logement montrent leurs limites, où les enjeux économiques, environnementaux, générationnels et sociaux se complexifient, où nos centres historiques se dévitalisent, ne faut-il pas nous interroger ? Nous inspirer d'autres manières de penser ? Les professionnels et les décideurs ont-ils seuls la capacité de porter cette complexité ? D'autres modèles sont-ils possibles ? Quelle place les habitants peuvent-ils réellement prendre dans les processus de programmation de réalisations, comme de gestion des logements, des quartiers ? Faut-il faire évoluer les outils juridiques, interroger les modèles économiques, construire de nouvelles compétences, mettre en place de nouveaux contrats ? Les questions sont nombreuses, l'urgence est grande !

Force est de constater que les défis actuels nous imposent d'évaluer les limites de nos pratiques, d'expérimenter, voire d'innover, comme le font depuis plus de 25 ans les élus, habitants et professionnels à Biberach et Tübingen...

Nous souhaitons qu'au fil de ce voyage d'étude, les visites, rencontres et échanges, stimulent nos envies de projets et nous aident à reconsidérer le rôle de l'habitant dans nos opérations futures.

Bon voyage !

Serge Gros, Directeur du CAUE de l'Isère



SOMMAIRE

Introduction 3

Objectifs - Thématiques abordées 6

Programme 8

Le Land de Bade-Wurtemberg 9

Baukultur - La culture du bâti 11

Programme Jour 1 13

La culture du bâti à Biberach 14

Programme Jour 2 21

La ville de Tubingue 23

Le quartier Südstadt 29

Le quartier Alte Weberei à Tubingue-Lustnau 38

Programme Jour 3 45

Le quartier Mühlenviertel à Tubingue-Derendingen 46

Annexes 55


THEMATIQUES ABORDÉES :• La politique des villes en faveur des projets d’habitat

participatif

• Les stratégies d’aménagement en faveur de l’attractivité et la vitalité des centre-villes

• La qualité du bâti et de l’espace public urbain, préalables de la convivialité et de l’identité des villes

• Décryptage des montages de projets

• Rencontres et échanges avec les élus, maîtres d’ouvrages et professionnels sur place

• Analyse sur site de quartiers durables, rencontres avec les habitants, usagers, associations

OBJECTIFS :• Aller à la rencontre d’acteurs (élus, professionnels,

habitants, etc.) qui nous proposent de découvrir pourquoi et comment, dans une démarche commune, ils ont réussi à développer les qualités de l’habitat et du quartier à grande échelle.

• Amorcer ou enrichir nos réflexions sur l’intérêt et les conditions de participation des habitants dans la conception de nos opérations pour l’habitat et l’urbanisme.

• Analyser les processus de redynamisation des centres bourgs (EcoQuartiers, rénovation urbaine, mixité sociale et d’activités, etc.).



Les chutes du Rhin, Schaffhouse (Suisse)


PROGRAMMEJOUR 1 : jeudi 13 septembre 2018

MATIN (04 h 30) • RDV au parking Clémenceau

• Départ de Grenoble

• Pique-nique aux Chutes du Rhin, Schaffhouse (Suisse)

APRÈS-MIDI • Présentation et débat : « La qualité du bâti et de l’espace

public, préalable de la convivialité et de l’identité des centre-villes » par l’architecte M. Christian Kuhlmann, maire pour la construction et directeur de l’urbanisme

• Balade commentée en centre-ville

• Visite du centre-ville historique de Biberach

• Stratégie de rénovation et de requalification urbaine pour renforcer l’attractivité du centre-ville

• Dîner et nuitée à l’Hotel Kapuzinerhof, Biberach

JOUR 2 : vendredi 14 septembre 2018

MATIN • Transfert en autocar pour Tubingue

• Visite de l’EcoQuartier Südstadt, Tubingue Réalisé sur une ancienne friche militaire française La « ville courts chemins » : environ 90 % des projets ont été menés en autopromotion, habitat collectif et intermédiaire.Programme mixte : 6500 habitants, 2500 emploisMasterplan : Lehen drei, 1992 - Livraison : 2012Visite avec l’architecte en chef Martin Feketics

• Présentation : « La politique de Tubingue en faveur des projets d’habitat participatif et de la vitalité de la ville » par l’architecte M. Cord Soehlke, maire pour la construction et directeur de l’urbanisme

• Déjeuner à la Trattoria Egeria, Lustnau

APRÈS-MIDI • Visite de l’EcoQuartier Alte Weberei, Lustnau

Réalisé sur une ancienne friche industrielleProgramme mixte : 700 habitants, 100 emploisMasterplan : Hähnig - Gemmeke architectesLivraison : 2016Visite avec l’architecte en chef Prof. Mathias HähnigRencontre avec les habitants du quartier, membres de collectifs d’autopromotion d’habitat

• Dîner et nuitée à l’hôtel Fortuna, Reutlingen

JOUR 3 : samedi 15 septembre 2018

MATIN • Visite du quartier Mühlenviertel, Derendingen

Superficie : 4 haProgramme : 600 habitants, 100 emplois sur une ancienne friche industrielleMasterplan : Hähnig - Gemmeke architectes, 2002-2005

• Balade architecturale au centre-ville de Tubingue La ville des « chemins courts » : mixité des usages, qualité de l’espace publique, mise en valeur du bâti historique, intégration de l’architecture contemporaine

• Déjeuner au restaurant Ludwigs

APRÈS-MIDI (13 h 30 / 23 h 00) • Transfert en autocar pour Grenoble

• Pique-nique sur aire d'autoroute

• Retour sur Grenoble



LE LAND DE BADE-WURTEMBERG

Situé au Sud-Ouest de l’Allemagne, aux frontières de la France et de la Suisse, le Bade-Wurtemberg est le troisième plus grand Land allemand (16 Länder au total). D’une superficie de 35 752 km2, il compte près de 11 millions d’habitants. Sa capitale, Stuttgart, est, avec 595 000 habitants, la ville la plus peuplée et économiquement la plus importante.

Le Bade-Wurtemberg est marqué par une grande diversité d’espaces naturels. De grandes étendues de forêts comme la Forêt-Noire, la Forêt Souabe, la forêt de l’Odenwald ou encore des espaces naturels comme le Jura Souabe et le lac de Constance figurent parmi les lieux touristiques les plus populaires. La montagne la plus haute, le Feldberg, près de Fribourg-en-Brisgau, culmine à 1493 m. Le Land est également marqué par une présence importante de l’eau. Les fleuves les plus importants sont le Rhin (437 km), le Neckar (367 km) et le Danube (251 km). Ce dernier prend ses sources près de la ville de Donaueschingen en Forêt-Noire. Le lac de Constance s’étend sur 572 km2. Il possède également des rives autrichiennes et suisses.

Autrefois agricole, le Land a connu un essor industriel remarquable depuis le milieu du 19ème siècle. Pourtant, mis à part quelques gisements de sel, il est dépourvu de toute matière première. C’est l’ingéniosité de la population, liée aux fortes densités rurales et l’existence d’un semis dense de

villes qui expliquent la situation actuelle. Les régions septentrionales, notamment l’agglomération de Stuttgart, sont les plus urbanisées et les plus industrialisées. Le Bade-Wurtemberg est considéré actuellement comme étant une des régions leader en Europe en matière d’industrie de haute technologie, en particulier dans les secteurs de la construction automobile et de l’électrotechnique. Le taux de chômage y est le plus faible d’Allemagne. Les secteurs de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche ont fortement reculé. En 2007, avec 2% des actifs du Land, leur part de contribution à la création de produit intérieur était de seulement 0,7 %.

Le Land de Bade-Wurtemberg mène une politique engagée dans le domaine des énergies renouvela-bles. Il est en tête parmi les Länder allemands en ce qui concerne le nombre d’installations solaires.

Bien planifier et bien construire : tel est l’objectif de la Baukultur (« culture du bâti »). Cette culture fait le lien entre des exigences architecturales élevées et la prise en considération d’aspects


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sociaux, économiques et écologiques dans leur ensemble. Elle possède donc également une dimension émotionnelle et esthétique. La Baukultur est indispensable pour façonner un environnement qui soit perçu comme agréable à vivre. Elle permet de préserver et de développer les valeurs sociales et économiques ainsi créées. L’émergence de la Baukultur relève d’un processus social qui s’appuie sur un large consensus autour de valeurs et d’objectifs qualitatifs, et sur la mise en œuvre de ces valeurs et objectifs avec un haut niveau de professionnalisme, dans un contexte interdisciplinaire. La Baukultur est l’aboutissement réussi d’une culture des processus de qualité́.

(Bundesstiftung Baukultur – Fondation Fédérale allemande Culture du Bâti)

La culture du bâti est bien davantage qu’une maison joliment construite ou un projet architectural remarquable. Elle concerne également des espaces publics, des infrastructures et paysages bien traités. Aujourd’hui, lorsqu’on parle de culture du bâti dans un contexte politique et technique, on pense d’une part à la construction d’un environnement bâti dans les villes, les villages, les régions et le paysage culturel dans son ensemble; d’autre part, font partie intégrante de la culture du bâti les processus, les outils adaptés et les procédures, indispensables à produire cette qualité. In fine, c’est précisément un consensus de la société, pour ainsi dire le sens du commun d’une culture du bâti, qui fait naître de bons « objets » et de bons processus.

En Allemagne, depuis de nombreuses années, cette compréhension de la culture du bâti s’est enrichie de contenus et se manifeste à travers des exemples convainquants. Elle est portée par des acteurs comme l’« Initiative Architecture et Culture du bâti » de l’État et la « Fondation Fédérale allemande Culture du bâti » créée en 2007, par de nombreuses initiatives des Länder et des fédérations, par des acteurs dans les villes et les communes ainsi que par l’État lui-même. En 2004, le terme « Baukultur » a été introduit dans le Code de la Construction Allemand. Le premier paragraphe dit : « Lors de l’établissement des plans locaux d’urbanisme sont à prendre en compte en particulier (…) les enjeux de la culture du bâti, de la sauvegarde et la préservation des monuments historiques, des quartiers, routes et places d’importance historique, artistique ou urbaine dignes de préservation et le traitement du paysage urbain et de l’environnement. »

Il ne suffit donc pas d’agir en faveur de la tradition constructive ou du patrimoine historique qu’il faut sauvegarder. Au-delà, une compréhension

contemporaine de la culture du bâti doit prendre en compte et se confronter au cadre et aux conditions de vie contemporains. La culture du bâti s’étend sur des objectifs de préservation et de développement. Elle concerne l’espace urbain autant que l’espace rural.

Lorsqu’on parle de culture du bâti, on ne pense pas seulement à un débat d’architecture mais il s’agit d’associer l’expertise des spécialistes des métiers de la conception à celle des décideurs dans l’administration communale, mêler le politique, l’économie et la société civile. Le traitement de l’environnement bâti est une mission qui concerne tout un chacun. Chaque intervention dans un quartier, aussi limitée soit elle, ouvre une série d'opportunités que les responsables doivent saisir.

Au-delà de la réalisation d’objets esthétiques, il s’agit de relier la culture du bâti à la réalité de la vie, de faire interagir les questions sociales, économiques, écologiques et esthétiques.

La culture du bâti comme qualité de vie, la culture du bâti comme stratégie et projet commun pour le développement communal !

La culture du bâti constitue un élément important dans le cadre du développement de concepts de traitement de l’espace adaptés aux défis de l’avenir. Ce faisant, on favorise le lien social et on offre aux habitants la possibilité d’une identification avec son environnement.

La culture du bâti dépend de la responsabilité et de l’engagement de tous les acteurs.

En présence d’une diminution des ressources financières et professionnelles communales, il s’agit d’une attitude intelligente associée à une implication forte des habitants dans le développement futur de leur commune, tout en maintenant une exigence élevée concernant la qualité de traitement de l’espace de vie.

La culture du bâti peut être un facteur porteur important. Elle signifie relever les défis et potentiels intrinsèques d’un lieu et développer des stratégies et des concepts d’avenir adaptés. Il s’agit donc d’une culture, qui pense en liens et en relations plus larges, qui voit le développement positif d’une commune comme un tout et où tous les acteurs relevant d’un développement futur sont impliqués. Ces critères sont déterminants pour un succès réel durable dans le temps, pour plus de culture du bâti.

texte : Andrea Spöcker©tous droits réservés

Baukultur – La culture du bâti


BIBERACH - le cœur de la ville historique



MATIN

04 h 30 RDV au parking Clémenceau

04 h 45 Départ de Grenoble

05 h 00 Arrêt à Crolles

11 h 15 - 12 h 15 Pique-nique aux Chutes du Rhin, Schaffhouse (Suisse)

APRÈS-MIDI

14 h 30 - 17 h 00 Présentation et débat en mairie « La qualité du bâti et de l’espace public, préalable de la convivialité et de l’identité des centre-villes » par l’architecte M. Christian Kuhlmann, Maire pour la construction et directeur de l’urbanisme

Balade commentée en centre-villeVisite du centre-ville historique de BiberachStratégie de rénovation et de requalification urbaine pour renforcer l’attractivité du centre-ville

Dîner et nuitée à l’Hotel Kapuzinerhof, Biberach/Riß

JOUR1

jeudi 13 septembre 2018

VOYAGE D’ÉTUDES EN ALLEMAGNE DU SUD 13-14-15 SEPTEMBRE 201814

LA CULTURE DU BÂTI À BIBERACH« PRÉSERVER L’ANCIEN – OSER LA NOUVEAUTÉ »

Superficie communale : 72,21 km2Altitude : 533 mNombre d’habitants : 32 400 dont 6 282 dans des fractionsNombre d’habitants arrondissement : 187 000 Nombre de logements : envrion 15 000Emplois : envrion 23 000• environ 16 000 personnes viennent travailler dans la

commune de l’extérieur• envrion 4 400 partent de Biberach pour travailler à

l’extérieur de la communeTaux de chômage arrondissement : 2,3 %

La ville de Biberach, 32 400 habitants, est située au bord de la rivière Riß en Haute-Souabe. Chef-lieu d’un arrondissement de près de 190 000 habitants, il s’agit d’une commune à l’économie dynamique, centrée notamment sur les domaines de la production de machines de construction et outils et les secteurs de la chimie et de l’industrie pharmaceutique. Dans les environs de la ville, l’agriculture est encore bien présente.

Les origines de Biberach remontent au Moyen Âge. La ville s’enorgueillit d’un passé de ville libre d’Empire du XIIe jusqu’au début du XIXe siècle. Depuis la fin du Moyen Âge, le dynamisme de ses commerçants en fait une des villes les plus riches de la Haute-Souabe. Pendant des siècles, l’activité commerciale principale de la ville est le tissage. Cette richesse se traduit également par une vie culturelle intense. En 1686, le théâtre de la ville est créé par une société de comédiens. Plus tard, Christoph Martin Wieland (1733-1813), le Voltaire allemand, y fait jouer pour la première fois en Allemagne les pièces de Shakespeare.

Le centre-ville conserve toujours largement sa structure médiévale. La place du marché est considérée comme

JOUR 1 / jeudi 13 septembre 2018 / 14 h 30 - 17 h 00



l’une des plus belles places du Sud de l’Allemagne. Parmi les bâtiments remarquables du cœur historique figurent la mairie (réalisée à l’époque de la Renaissance), des maisons bourgeoises, le monastère franciscain, l’ancien hôpital du XVe-XVIe siècles ainsi que l’église paroissiale mixte. La physionomie de la ville est dominée par la colline du Weberberg, le quartier médiéval des corporations où plusieurs maisons de tisserands à colombages sont encore à admirer. Au XXe siècle, la période de croissance très forte de l’après-guerre a marqué le bâti des faubourgs et des environs de la ville. En quatre décennies, le nombre d’habitants a doublé, entre autres en raison de l’arrivée de 12 000 réfugiés de guerre.

L’évolution et le développement du centre historique de Biberach se trouve tiraillé entre l’objectif d’un « cœur de ville vivant » et le concept de « vieille ville historique préservée en tant que musée ». En centre-ville, la vie des habitants, l’activité du commerce de détail et la circulation nécessitent des solutions particulières afin de préserver le paysage urbain historique, tout en permettant l’évolution de la ville. Depuis plusieurs années, la ville a développé et mis en application une « stratégie d’actions centre-ville ». Celle-ci permet de gérer les projets de constructions neuves mais également des extensions, transformations et réhabilitations de bâtiments, en misant tout particulièrement sur une qualité architecturale élevée.

Le projet pilote BIBERACHWEITERBAUEN (littéralement : construire Biberach dans la continuité) vise à ancrer politiquement dans la durée les objectifs et contenus de cette stratégie. Celle-ci consiste en une démarche structurée et concertée entre l’analyse urbaine, les prescriptions architecturales réglementaires, le Conseil Architectural et l’instruction des demandes de permis. Parallèlement, une campagne d’information sensibilise le public aux contenus de la stratégie, aux défis de la culture du bâti ainsi qu’aux enjeux d’un processus de changement dynamique du centre-ville. De la sorte, la conscience générale favorable à une évolution qualitative du cœur de la ville est renforcée.


Une véritable boîte à outils de communication a été développée afin de transmettre les thématiques et contenus de l’évolution du cœur historique de la ville. Le « Guide à la construction de Biberach » (Baufibel Biberach), accompagné par une exposition itinérante, explicitent les contenus spécifiques de l’analyse urbaine et des prescriptions architecturales pour le grand public. Les citoyens sont sensibilisés aux enjeux et contenus de l’évolution de la ville historique par des réunions publiques du Conseil Architectural, une documentation continue issue du travail de cette instance, des visites de chantiers et des balades urbaines commentées, des articles dans le bulletin d’information municipal ainsi que des conférences de l’Université Populaire. Dans le cadre de projets scolaires, des modules spécifiques développés par la Fondation « Culture du bâti, environnement » sont utilisés.

Le projet de recherche du Ministère de la construction « eCO2centric – planification urbaine efficiente en énergie en quartier historique dans le cadre de la réduction de CO2 et la protection du patrimoine » mené par la ville et la Haute École de Biberach, a permis de mettre au point des stratégies durables pour la transformation et l’évolution de la vieille ville, en particulier concernant les projets de rénovation énergétique.

L’expérience du processus participatif mené dans le cadre de la construction d’une « Maison de Jeunes et de la Culture » a été intégrée dans la stratégie. Ce processus de planification coopératif a permis d’impliquer les jeunes dès la conception et de leur transmettre les critères d’une culture du bâti qualitative. Pour cette cible « connectée » et réactive, la communication a transité par les réseaux sociaux. En juin 2014, point culminant du projet pilote, l’action « Schuehaus » a été en même temps la recherche d’un outil de communication supplémentaire. Le temps d’un week-end, sur la place du marché de Biberach, le gabarit d’un bâtiment historique déconstruit sur ce site au 16ème siècle a été reconstitué dans le cadre d’une installation artistique. Cette action a déclenché des débats et réflexions sur le paysage urbain et les qualités spécifiques de ce « séjour » de la ville.

Les activités de soutien à la culture du bâti portent autant sur le cœur historique que sur l’évolution de la ville dans son ensemble. Afin d’améliorer la qualité du bâti privé dans les nouveaux quartiers et donner des idées aux porteurs de projets, la ville de Biberach est à l’initiative d’un « Salon d’Architecture ». 20 agences d’architecture de la région ont été invitées à concevoir et présenter des projets pour le quartier d’extension urbaine de Talfeld. Ce quartier est actuellement en phase de réalisation sur un site de 35 ha.

L’engagement dans la continuité des élus et du Service Urbanisme de Biberach de ces vingt dernières années, la création du service de Conseil Architectural et le lancement de la campagne « Culture du bâti » en 2011 ont abouti sur une véritable culture de planification et du bâti, dont témoignent la grande densité d’espaces urbains bien traités, de nombreux bâtiments rénovés et transformés avec intelligence mais aussi de constructions nouvelles bien intégrés dans leur contexte.

texte : Andrea Spöcker, ©tous droits réservés




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LA VILLE DE TUBINGUE



MATIN

07 h 00 Petit déjeuner à l’hôtel

07 h 30 Départ de l’hôtel

07 h 30 - 09 h 30 Transfert en autocar pour Tubingue

09 h 30 - 11 h 45 Visite de l’EcoQuartier Südstadt, Tubingue Réalisé sur une ancienne friche militaire française

La « ville courts chemins », environ 90 % des projets ont été menés en autopromotion, habitat collectif et intermédiaire Programme mixte : 6500 habitants, 2500 emplois Masterplan : Lehen drei, 1992 Livraison : 2012 Visite avec l’architecte en chef Martin Feketics

APRÈS-MIDI

12 h 00 - 14 h 00 Présentation et débat « La politique de Tubingue en faveur des projets d’habitat participatif et de la vitalité de la ville » par le maire pour la construction et directeur de l’urbanisme, l’architecte M. Cord Soehlke

Déjeuner à la trattoria Egeria, Lustnau

14 h 00 - 18 h 30 Visite de l’EcoQuartier Alte Weberei, Lustnau Réalisé sur une ancienne friche industrielle Programme mixte : 700 habitants, 100 emplois Masterplan : Hähnig - Gemmeke architectes Livraison : 2016 Visite avec l’architecte en chef Prof. Mathias Hähnig Rencontres avec les habitants du quartier, membres de collectifs d’autopromotion d’habitat

19 h 00 Accueil à l’hôtel Fortuna, Reutlingen Dîner et nuitée à l’hôtel Fortuna

JOUR 2

vendredi 14 septembre 2018


TUBINGUE, quartiers visités

JOUR 2 / vendredi 14 septembre 2018 / 12 h 00 - 14 h 00



également pour la baisse de sa consommation globale énergétique (-7 %), et ce, malgré une croissance de la population de 5,3 % sur la même période.

Pour aller plus loin :www.tuebingen.dewww.tuebingen-info.dewww.tuebingen-macht-blau.de

LA VILLE DE TUBINGUESituée sur les bords de la rivière Neckar, à 40 km au Sud de Stuttgart, dans le centre du Land de Bade-Wurtemberg, la ville de Tubingue compte 89 000 habitants.

Son nom évoque une des plus anciennes universités d’Allemagne, l’Eberhard Karls Universität, dont la fondation remonte à 1477. De nombreux scientifiques et philosophes sont issus de cette institution, parmi lesquels Johannes Kepler (1571-1630), Georg Friedrich Wilhelm Hegel (1770-1831), Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling (1775-1854) et Friedrich Hölderlin (1770-1843). Avec plus de 25 000 étudiants aujourd’hui, l’université et ses cliniques marquent le paysage urbain et représentent avec plus de 10 000 salariés, le premier employeur de la ville. Parmi les activités économiques principales figurent l’édition et l’imprimerie.

Pendant un temps, capitale du Wurtemberg Hohenzollern, la ville de Tubingue associe l’atmosphère d’un cœur de ville médiévale préservée et le dynamisme d’une ville universitaire avec sa jeunesse estudiantine. Epargnée d’une destruction programmée à la fin de la seconde guerre mondiale, le cœur historique a fait l’objet, à partir du début des années 1970 et jusqu’au milieu des années 1990, d’une rénovation urbaine profonde et respectueuse. Le nom de l’architecte et urbaniste Andreas Feldtkeller, à la tête du Service de Rénovation urbaine de Tubingue de 1972 à 1997, reste intimement associé à ce vaste programme.

En 2006, la ville a élu un Maire et un Conseil Municipal, largement dominés par le parti Vert. Boris Palmer, le nouveau maire a lancé dès 2008 une campagne ambitieuse en faveur de la protection du climat : Tubingue macht blau (Tubingue fait du bleu). De nombreux prix ont récompensé la commune pour son engagement dans le domaine de l’efficience énergétique et des énergies renouvelables. Dernier en date : le prix Energy Efficiency Visionary Award décerné en 2012. Le jury honorait Tubingue pour ces excellents résultats entre 2004 et 2009 en matière de réduction de la consommation par habitant (-12 %) et



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TUBINGUE, le quartier Südstadt



LE QUARTIER SÜDSTADT Maître d’ouvrage : ville de TubingueMaître d’œuvre : ville de Tubingue – Service de rénovation urbaineMasterplan : Lehen 3 Adresse : Moltkestrasse – Reutlinger Strasse – Marienburger Strasse - Eisenhutstrasse Chantier : 1993 - 2008Surface : 65 haNombre d’habitants : 6 000 - 7000Nombre d’entreprises : 2 500Emplois : 700COS : 2 – 4,5Densité : 150 – 200 habitants / hectareCoût : investissements de la ville – 30 M DM (environ 15 M d'euros) pour l’infrastructure d’enseignement et sociale- Lauréat prix européen pour l’aménagement urbain, catégorie « conversion et renouvellement », 2002.- Lauréat prix allemand pour l’urbanisme, 2001.Au début des années 1990, suite à la Réunification, dans les villes de l’Allemagne de l’Ouest une arrivée massive de populations génère un besoin accru de logements. Au même moment, en 1991, les Forces Françaises d’occupation stationnées à Tubingue depuis la fin de la seconde guerre quittent le pays. Un site de près de 65 ha à proximité du cœur historique vient de se libérer. La ville de Tubingue saisit l’opportunité d’une reconversion et lance le développement d’un nouveau quartier urbain. Il s’agit de reconquérir une partie de la ville, restée à l’écart pendant plus d’un siècle. Coupé du reste de la ville par la rivière Neckar, le tracé du chemin de fer et par deux axes routiers importants, ce secteur est marqué par un bâti très hétéroclite où des immeubles HLM côtoient des centres commerciaux et où les casernes constituent une véritable « ville dans la ville ». La maîtrise d’ouvrage des opérations est assurée par la ville elle-même, dans le cadre d’une procédure spécifique de développement urbain (Städtische Entwicklungsmassnahme). Le secteur de développement comprend les anciennes casernes Loretto, l’école française et le secteur de la caserne Hindenburg / Quartier Français et les terrains situés à l’Est. Le Service de rénovation urbaine de la ville est chargé de la mise au point d’un cahier des charges en vue d’un concours. La reconquête de la Südstadt fait suite à la réhabilitation du centre-ville, menée avec succès entre 1972 - 1997 par le Service de rénovation urbaine et son directeur, l’architecte et urbaniste Andreas Feldtkeller.



Le concours

Sur l’exemple de la vieille ville, les objectifs formulés pour la Südstadt prévoient la création d’un quartier urbain vivant, associant la mixité sociale à la création d’emplois, et d’équipements, tout en tenant compte des critères environnementaux. Le cahier des charges exprime la volonté explicite de renoncer aux quartiers monofonctionnels des années 1970, constitués de petites résidences groupées autour d’un centre commercial. Le nouveau quartier est prévu pour 6 500 habitants, 2 000 emplois et accueille toute l’infrastructure sociale et culturelle nécessaire à son fonctionnement. Il devra se développer autour des bâtiments existants sur un parcellaire de petite taille et offrir une grande diversité de typologies et d’usages. Lancé en 1992, le concours porte le titre : « La ville des courts chemins ». Il est remporté par 5 étudiants, la future agence d’architecture Lehen 3.

Le plan de secteur

Le Südstadtausschuss (Commission Südtstadt) créé en 1993, prépare les tractations avec l’Etat en vue de l’acquisition du site. Il est chargé de l’élaboration du plan cadre, adopté par le Conseil Municipal fin 1993. En 1994 la ville acquiert la totalité des terrains à l’Etat. S’en suit une phase de décontamination des terrains. Parallèlement, le premier plan d’aménagement de secteur est conçu, intégrant un concept innovant concernant les stationnements mutualisés.

Dès l’année suivante, les premières options de vente de parcelles sont accordées. La phase de vente débute au printemps de l’année 1996. La reconversion des casernes en logements a commencé déjà pendant la phase de concours. Elles sont transformées et rénovées énergétiquement et accueillent depuis des logements pour étudiants et ateliers d’artistes et d’artisans. Afin de faire participer la population, le Service urbanisme de la ville lance la publication d’un périodique en plusieurs langues portant le titre : « Südstadt, Berichte, Informationen, Meinungen » (Südstadt, rapports, informations, opinions), présentant les objectifs des opérations en cours et recueillant les opinions des usagers.


Le concept urbain

Le parti choisi prévoit de préserver les casernes, de les rénover et de trouver de nouvelles fonctions. Le site est densifié par des constructions s’insérant entre le bâti existant en délimitant des îlots. La hauteur de ces nouvelles constructions ne devra pas dépasser 3 à 5 niveaux. La forme des toitures est déterminée par un gabarit précis et l’usage des pieds d’immeubles réservé exclusivement aux activités et services. Le quartier est relié au centre historique par une ligne de bus et est desservi par la route nationale B27. À l’intérieur du quartier, les voies sont à circulation apaisée. Le stationnement est prévu dans 3 parkings-silos automatiques, en marge du quartier, dont seulement 1 a été réalisé.

La ville cède des parcelles viabilisées. Les revenus par la vente servent au financement des équipements culturels et à l’aménagement de l’espace urbain. Un grand nombre de squares et places urbaines sont à disposition des habitants. L’espace public devient place de séjour pour les habitants et les travailleurs.

Les composants de conception

Le Service de rénovation urbaine définit 5 composantes indispensables pour garantir la structure durable du quartier :

1) Mixité fonctionnelle La mixité habitat - travail et offres culturelles et sociales est à la base d’une culture urbaine vivante. Elle sera garante de la vie du quartier et de son attractivité. La typologie de base est la Maison de ville avec des logements aux étages et de l’activité et du commerce en pied d’immeuble. Les bâtiments existants rénovés et transformés sont utilisés en partie pour des usages d’activités et des services et en partie pour des logements. Le projet prévoit une grande diversité d’offres de logements : logements en accession et en location à des prix diversifiés.

2) Densité et reconversion du bâti existantLe coefficient d’occupation du sol envisagé sera compris entre 2,5 et 4,0 et la densité sera de 150 – 200 habitants par hectare, plus les emplois. C’est le concept de la " ville des courts chemins ". Avec le souci de préserver la mémoire des lieux, les casernes sont réhabilitées et converties en équipements à vocation sociale et culturelle de nouveaux usages : crèche, halte garderie, salle d’animation, animations culturelles (bibliothèque, cinéma).




3) Les collectifs d’autopromotion et le parcellaireLe parti d’aménagement se base sur l’idée d’une démarche participative. Faire construire cette ville non pas par les promoteurs, mais par les habitants eux-mêmes, est le but formulé de manière explicite. La volonté de la ville est de faire participer les habitants et les acteurs sociaux et culturels à toutes les phases de projet du nouveau quartier. Sur un parcellaire de petites dimensions, inspiré par celui de la vieille ville, la ville cède les terrains à des collectifs d’autopromotion, qui proposent des projets mixtes intergénérationnels et/ou interculturels.

4) L’espace public et la circulationL’objectif est de réduire la place de la voiture, afin que l’espace public ne soit pas dévolu uniquement à la circulation, mais devienne avant tout, un lieu de séjour et de rencontres pour les habitants. Les stationnements seront possibles uniquement dans deux silos en marge du quartier, hors des îlots résidentiels. Il n’y a pas d’obligation de réaliser des places de stationnement pour les habitants. Dans l’espace public, les stationnements sont réservés à l’autopartage et aux personnes à mobilité réduite.

5) La démarche participativeLa participation de la population dès la phase de conception représente une composante importante de la démarche. Un groupe d’habitants crée le Forum de la Südstadt, impliqué dans le traitement de l’espace public. La participation favorise l’identification avec le quartier. Un nombre important d’espaces publics et places ont été conçus avec la participation des habitants.

6) La qualité environnementaleLa qualité écologique du quartier est favorisée par la densité, par les chemins courts et la mixité des fonctions. Une part importante de l’espace est traitée en espaces libres et places afin de remplacer le jardin des maisons individuelles. L’approvisionnement énergétique du quartier se fait exclusivement par le chauffage urbain alimenté par une chaufferie à cogénération. L’emploi des énergies renouvelables et une approche environnementale et d’efficience pour les bâtiments sont encouragés.

Pour plus d’informations :www.tuebingen.de www.tuebingen-suedstadt.dewww.loretto-areal.dewww.suedseh.info



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LE QUARTIER ALTE WEBEREI À TUBINGUE-LUSTNAU Maître d’ouvrage : ville de Tubingue, WIT TubingueMaître d’œuvre : ville de Tubingue – Service de rénovation urbaine - WITPlan directeur du quartier : Hähnig & Gemmeke Architekten BDAPaysagiste : Stefan FrommAdresse : Egeria Platz, 72074 Tübingen-LustnauConcours d’urbanisme : 2009Chantier : 2011 - 2015Surface : 10 haNombre d’habitants : 700Nombre de logements : 300Nombre d’entreprises : 7 - 8Nombre d’emplois : 100

Lauréat Prix pour le recyclage de surfaces, 2016

Le nouveau quartier Alte Weberei (Ancienne Usine de Tissage) s’étend au sud de Lustnau, sur le rives du Neckar près de l’embouchure de la rivière Ammer. Le quartier sort sur l’ancien site de l’entreprise textile Egeria, fleuron pendant plus de 80 ans parmi les grandes entreprises de la ville qui a marqué profondément le développement du quartier. Fondée en 1920, cette entreprise de fabrication de tissus éponge exportait ses produits dans le monde entier. En 2003, la production de l’entreprise cesse et le site est abandonné. En 2008, la société de développement municipale WIT acquiert les terrains fortement contaminés. Dès l’année suivante, le concours pour l’aménagement d’un nouveau quartier est remporté par l’agence d’architecture Hähnig & Gemmeke. En 2010, le site est démantelé. Les défis majeurs, dans le cadre du développement de ce quartier, sont constitués par la dépollution du site ainsi que par les mesures de protection contre le risque d’inondation. Le chantier de réalisation de ce nouveau quartier mixte se déroule entre 2011 et 2015.

D’une grande diversité, cette réalisation est le fruit d’une démarche participative impliquant les futurs habitants dès le début des planifications. Le choix des acquéreurs des



parcelles, collectifs d’autopromotion et maîtres d’ouvrage individuels, repose sur des critères d’une recherche de grande diversité, de granulométrie fine et de mixité des usages.

Issu du concours de réalisation d’urbanisme, le plan directeur du quartier définit la nouvelle place Egeria en tant que centre de la structure urbaine. L’ancien siège de l’entreprise est réhabilité et abrite aujourd’hui un restaurant et des bureaux. Autour de la place se groupent six îlots urbains comprenant des bâtiments de typologies très diverses comme la villa urbaine, les maisons en bande ou l’immeuble urbain à cinq niveaux avec des commerces et des bureaux. Sur les rives du Neckar, un chemin public a été aménagé. Pour nombre de bâtiments, il y a obligation d’occuper au moins 50 % des surfaces de rez-de-chaussée par des commerces. Au total, une centaine d’emplois a été créée. Les bâtiments sont reliés entre eux par des zones à circulation apaisée, des places de quartier ou des espaces libres. L’aménagement des cours intérieures des îlots a été réalisé avec la participation de tous les habitants. Le concept énergétique innovant pour le chauffage des immeubles se base sur l’utilisation de la chaleur de la station d'épuration des eaux usées située à proximité. En dehors des surfaces résidentielles et commerciales, des aménagements et équipements de loisirs et de sport ont été réalisés sur les rives du Neckar. L’inauguration du nouveau quartier a été célébrée au cours de la première fête du quartier en mai 2015.

texte : Andrea Spöcker, ©tous droits réservés




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MATIN

07 h 00 Petit déjeuner à l’hôtel

08 h 00 Départ de l’hôtel

08 h 30 - 09 h 30 Visite du quartier Mühlenviertel, Derendingen Superficie : 4 ha Programme : 600 habitants, 100 emplois sur une ancienne friche industrielle Masterplan : Hähnig - Gemmeke architectes, 2002-2005

09 h 30 - 11 h 30 Balade architecturale au centre-ville de Tubingue La ville des « chemins courts » : mixité des usages, qualité de l’espace publique, mise en valeur du bâti historique, intégration de l’architecture contemporaine

APRÈS-MIDI

11 h 30 - 13 h 30 Déjeuner au restaurant Ludwigs

13 h 30 - 23 h 00 Transfert en autocar pour Grenoble

19 h 00 - 19 h 45 Pique-nique sur aire d’autoroute

23 h 00 Retour sur Grenoble

JOUR3

samedi 15 septembre 2018


JOUR 3 / samedi 15 septembre 2018 / 08 h 30 - 09 h 30

LE QUARTIER MÜHLENVIERTEL TUBINGUE-DERENDINGEN Maître d’ouvrage: ville de Tubingue, WIT TubingueMaître d’œuvre : ville de Tubingue – Service de rénovation urbaine - WITPlan directeur du quartier : Hähnig & Gemmeke Architekten BDA Adresse : Jurastrasse – Paul-Dietz-Strasse - WohlboldstrasseConcours d’urbanisme : 2005Chantier : 2005 - 2012Surface: 4 haNombre d’habitants : 650Nombre d’entreprises : 7 - 8Nombre d’emplois : 50Nombre de bâtiments : 42 immeubles et bâtiments mixtes

Agences d’architecture participant à la réalisation :Agsn – Baisch+Fritz – Breit – bsarchitektur – Carimondo – Denkinger – Denninger – Eble – G&B – Haag Haffner Strohecker – haefele – haehnig – Hallmaier – Hähnig Gemmeke – ikarus – lohr – garscha – Löffler – Maier – Manderscheid – Malesso – Muehlich Fink – Muff – m3 – Nassal Wiehl – Neuscheler – Panzer – Plathe Schlierf Sonnenmoser – Tappert – Schmid – Wachter – Weihum – Wezel – w5

L’ancien village vigneron de Derendingen appartient depuis 1934 à la ville de Tubingue. Situé au Sud de la ville entre les vallées Steinlach et Neckartal, il profite de sa proximité avec le massif montagneux Rammert-Bergzug. Derendingen compte aujourd’hui 6 800 habitants. En 2005, l’Agence pour le développement Economique WIT de propriété de la ville de Tubingue acquiert une friche d’activité appartenant à l’entreprise Wurster-Dietz à Derendingen. D’une étendue d’environ 4 ha, ce site est bordé à l’Ouest par la trace du chemin de fer Zollernalbbahn et traversé par le cours d’eau Mühlbach. La ville envisage de développer ici un nouveau quartier urbain vivant et mixte pour 600 habitants.



Dès 2005, un concours international d’urbanisme est organisé, remporté par l’agence d’architecture Hähnig & Gemmeke. Le projet gagnant a été réalisé entre 2005 et 20012 sur la base d’un plan de secteur.

Le projet prévoit un parcellaire de petite taille afin de garantir une grande diversité de concepts architecturaux et de typologies. Il est marqué par les principes de la mixité des usages et des fonctions urbaines : habitat, habitat protégé et soins à domicile, logements locatifs, commerces, école maternelle et centre d’accueil pour enfants, petites activités, bureaux et gastronomie. Le quartier possède une place centrale, créée autour du bâtiment historique du Maschinen-Magazin. Le cours d’eau du Mühlbach a été remis à ciel ouvert et forme désormais la trame verte centrale du quartier. Une importance particulière est accordée aux espaces verts publics et privés, s’articulant en petits squares de quartier, des cours intérieures d’îlot avec jardins privatifs contigus, des zones de communication, des aires de jeu, des zones de rencontre le long du Mühlbach. A l’exception de l’ancienne halle de production des machines Maschinen-Magazin, tous les anciens bâtiments du site ont été démoli. Le Maschinen-Magazin a été transformé et rénové. Il abrite aujourd’hui une Maison pour enfants et des salles de réunion pour le quartier, une école de soins pour personnes âgées et des logements locatifs. Avec ses façades en brique apparente, la toiture à quatre pans et son implantation en biais, il marque la place centrale du quartier. Les rues du quartier sont majoritairement des Spielstrassen (rues jeux) où le jeu des enfants est prioritaire.

La démarche adoptée pour le développement de ce quartier se base sur la méthodologie mise au point pour les quartiers de la Südstadt et représente une évolution ultérieure et une adaptation aux conditions locales. Les composants principaux du Tübinger Modell, la mixité fonctionnelle et sociale ainsi que la réalisation en priorité par des collectifs d’autopromotion ont été repris pour ce quartier. À différence des quartiers de la Südstadt, au Mühlenviertel, la ville a autorisé la construction des parkings de stationnement souterrains. Pour certaines implantations remarquables, comme par exemple, la Magazinplatz au centre du quartier, l’utilisation des pieds d’immeubles pour les activités est obligatoire. L’urbanisation de ce quartier se différencie de celle de la Südstadt, en raison du caractère villageois


périurbain de Derendingen. La densité est plus faible, mais le projet prévoit un quartier urbain, caractérisé par une grande mixité non plus à l’intérieur des immeubles, mais au niveau du quartier. Ainsi au Sud du quartier ont été construits des Gewerbehofhäuser (bâtiments d’activité). Afin de structurer le développement du quartier, le concept des Ankernutzer (utilisateurs d’attache) a été mis au point. Le Ankernutzer s’engage à réaliser des parkings souterrains d’îlot ou des équipements structurants. Ils sont prioritaires lors du processus d’attribution des parcelles.

Dans le Mühlenviertel, en dehors des collectifs d’autopromotion, des promoteurs de logements ont réalisé des bâtiments. Ainsi, le groupe Arbeitsgemeinschaft Tübinger Wohnungsbauunternehmen (ATU), réunissant trois anciennes sociétés de logements (GWG, Kreisbaugesellschaft et Postbaugenossenschaft), a construit des logements en accession et des logements locatifs. Le Mühlenviertel représente donc la pluralisation de la maîtrise d’ouvrage, même si les collectifs dominent toujours. En outre, quelques maîtres d’ouvrage privés ont réalisé des bâtiments. La société de logements Siedlungswerk a livré un centre de soins pour personnes âgées et des logements protégés.

Ce quartier représente une nouvelle étape réussie de la stratégie de densification intérieure de la ville de Tubingue.



LES IMMEUBLES FLUSSLOFTS Maître d’ouvrage: collectif d’autopromotion « BG Flusslofts »Maître d’œuvre : Hähnig & Gemmeke Architekten BDA Livraison : 2/2009

Le projet du collectif « Flusslofts » a été sélectionné par l’Agence pour le développement économique WIT, qui a attribué une parcelle située au bord du Mühlenbach.

Le collectif s’est constitué autour de l’idée de promouvoir un projet de maison de ville pluri-générationnel. L’architecte a conçu chaque logement individuellement, en fonction des besoins de l’habitant. Différentes tailles de logements, de 70 m2 jusqu’à 180 m2 et des typologies diversifiées ont ainsi été réalisées : des logements en duplex, une maison dans la maison, des logements traversants.

Tous les logements sont orientés vers le Sud-Ouest et disposent d’un accès direct à l’extérieur, au jardin, aux balcons ou aux terrasses en toiture en complément des petits balcons français sur les façades Nord et Sud. Le caractère sobre des espaces partagés a été repris par les propriétaires dans le traitement intérieur de leurs logements. L’immeuble est alimenté par une pompe à chaleur géothermique et une chaudière à gaz.



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ANNEXES

L'habitat participatif ou la réinvention de logement collectif; B. Chaljub 56

Coopératives d'habitation à l'étranger; S. Trudelle - HABICOOP 66

Les acteurs, les décrets sur l'économie d'énergie 70

Programmes dans le domaine de l’efficacité énergétique 71

Les labels 72

Informations générales sur l'Allemagne 73

Bibliographies 75

Biographies 76

Plan de Biberach 77

Plan de Tubingue 79

Liste des participants 80


Bénédicte Chaljuboctobre 2012

« L’HABITAT PARTICIPATIF OU LA RÉINVENTION DU LOGEMENT COLLECTIF »

Caractérisant un projet de construction mené par un groupe, constitué de personnes ou de familles, devenu maître d’ouvrage unique, parfois porté par un bailleur social ou une municipalité, l’habitat dit participatif, souvent nommé habitat groupé, forme actuellement, en France, une alternative particulièrement intéressante en terme de mode de production de l’architecture et en l’occurrence du logement collectif (1). Il n’est pas question ici d’en expliciter les aspects techniques, largement relatés, ou d’essayer de comprendre la difficulté de sa mise en œuvre, mais de saisir en quoi le projet commun posé en amont invite le maître d’œuvre, l’architecte, d’ailleurs assez souvent partie prenante, à une réflexion spécifique sur le logement et à imaginer pour lui des configurations spatiales inédites issues notamment d’inventions programmatiques. Si l’habitat participatif fait aujourd’hui l’objet d’enquêtes sociologiques, est souvent décrit sur le plan de ses présupposés écologiques, notamment constructifs, il n’est que très rarement observé sous l’angle de ces dispositions strictement architecturales. Pourtant, ce temps de conception et de négociation partagé, un processus original rappelant celui de la participation valorisée dans les années 70 et 80, conduit implicitement l’architecte à une réinvention de sa pratique. Ce questionnement singulier sur l’architecture et les formes à donner à l’habitat participatif commence d’ailleurs à figurer dans la formation des élèves architectes (2). Les aspects à décrire sont multiples. La participation, c’est-à-dire le fait de convier l’habitant dans le processus de production de l’architecture, interroge la place du maître d’œuvre et le fait qu’il puisse y avoir dans ce cadre, une transmission de son savoir. Elle ne doit pas, en effet, se restreindre à une transcription de ce que l’habitant demande, ni cacher, comme le soulignait l’architecte italien aguerri à ces questions Giancarlo De Carlo, une incapacité architecturale du concepteur (3).

Il conviendra ici, pour commencer, de montrer que ce type de commande invite essentiellement à repenser, réinventer, les modes de distribution du logement collectif, peu décrits, pourtant lieux de transition entre l’espace public de la ville et les espaces domestiques, et à réinventer à partir de là, l’immeuble. Il s’agit sans doute d’un des aspects les plus singuliers et originaux de l’habitat participatif. Sachant que dans la commande publique ou privée, ces espaces sont aujourd’hui réduits à la portion congrue. Lorsqu’ils sont portés par le projet commun, ils peuvent dès lors accueillir d’autres fonctions que la seule circulation, inviter à reconduire ou produire de la relation sociale, revêtir ainsi d’autres formes, distribuer des espaces partagés supplémentaires et accompagner ainsi l’invention programmatique en jeu.

Ce mode de distribution permet aussi de régler une des aspirations majeures de l’habitat participatif : opérer la synthèse entre les archétypes de la maison individuelle et du logement collectif. Une réflexion sur la distribution à l’échelle commune n’est pas anecdotique parce qu’elle inclut en même temps, comme on le verra, une pensée sur l’organisation et les usages du logement. Et depuis l’échelle collective, elle peut contaminer assez aisément l’échelle urbaine et permettre d’envisager sur le même mode, et ce, soutenue par une volonté politique, un quartier dans son ensemble, ainsi que l’illustrent les anciennes casernes françaises de Tubingue. La démonstration proposée s’appuie sur un corpus restreint de réalisations, chacune correspondant à un cadre de production distinct : à partir d’une description des atouts du lavoir du Buisson Saint-Louis, opération emblématique réalisée à Paris par l’architecte Bernard Kohn au début des années 80 qui permet de soulever toutes les questions relatives à l’habitat collectif réalisé en auto-promotion, l’exposé rendra ensuite compte, à travers des exemples choisis et présentés dans l’ordre chronologique de leur édification, de la façon dont il peut transfigurer l’archétype de l’immeuble et les modes d’habiter qui lui sont liés.

A Paris, le lavoir du Buisson Saint-Louis de l’architecte Bernard Kohn

Parmi les quelques expériences répertoriées par le Mouvement de l’Habitat Groupé Autogéré, aujourd’hui Eco Habitat Groupé, la reconversion livrée en 1983 du Lavoir industriel du Buisson Saint-Louis à Paris en ensemble de 14 logements est la seule où le nom de l’architecte est cité et la seule décrite comme étant le « fruit d’une collaboration féconde » avec la dizaine de familles (4). Il faut dire que Bernard Kohn (5) a une pratique et une posture singulières : il exerce d’abord en Inde où il fonde notamment en 1968 l’Institut d’Etudes Participatives en milieu rural et urbain, organisme voué à une réflexion-action sur le terrain ; la question de la participation des habitants reste ensuite une préoccupation constante qu’il reconduit en France dans des opérations de logement collectif social et pour laquelle il met en place des outils et des méthodes (6). Relayée en son temps dans la presse spécialisée, la réalisation exemplaire du Lavoir du Buisson souligne l’intérêt des solutions proposées. Afin de préserver les droits acquis (vues, surfaces, enveloppes), Bernard Kohn a dû réutiliser le bâti existant — ce qui a implicitement facilité l’engagement des futurs habitants (ils s’y sont projetés plus aisément) —, décrivant un respect du « genius loci » du site, tant du point de vue de la volumétrie que de la construction, des matériaux. Son intervention respectueuse consiste ensuite à mettre en place une circulation piétonne publique tracée au centre de la parcelle, pénétrant le bâti suivant une organisation rigoureusement symétrique, quelque peu khanienne. Cette voie a pour vocation de relier à terme les rues du Buisson Saint-Louis et du Faubourg du Temple, et



éviter, selon l’architecte, « le danger de voir se créer un phalanstère ». Bernard Kohn prône une architecture civique et refuse la privatisation. Un programme contemporain de 130 logements sociaux bâti par lui à Grenoble reprend cette idée d’une parcelle traversée par l’espace public de la ville ; menée dans la concertation, la conception des logements a conduit à proposer des distributions intérieures sous la forme de coursives couvertes(7). Longeant les pièces de vie, ici les cuisines et salles de bain, la coursive est un principe de desserte qui interroge le vivre ensemble, pour en envisager, voire en susciter, les bienfaits. Concernant le Lavoir, muni d’un crayon et d’un carnet, l’architecte montre a posteriori la manière dont il en a repris les volumétries et constitué, avec elles, une nouvelle organisation à l’échelle collective (8) ; lors de ce processus long où les habitants témoignent de « débats sans fin lors de la conception », le dessin a d’ailleurs été « très important pour élaborer un langage commun ». Les espaces de distribution des logements, des activités, des salles communes du rez-de-chaussée réservées au bricolage et à la laverie-cuisine collective, sont conçus en prolongement du réseau piétonnier et dessinés sur la même perspective axonométrique. Le modèle de fonctionnement de la ville indienne permet même à Bernard Kohn d’imaginer un moment des activités en cœur d’îlot accessibles à tous. L’organisation architecturale est fondée sur ces espaces intermédiaires qui opèrent la transition entre sphères publique et privée. Les studios en duplex, les logements de plain- pied et en duplex, les logements en triplex ou en demi-niveaux ont des accès haut et bas. Cette pluralité est mise en exergue : « chaque logement bénéficie de plusieurs orientations et dessertes. Tous ont un accès au passage central, depuis lequel ils s’étirent horizontalement ou verticalement dans diverses directions. Ils trouvent leur prolongement sur des paliers, des cours, des jardins, des terrasses incluses ou projetées ». Bernard Kohn travaille en même temps sur la dimension évolutive de l’habitat. Les poteaux-poutres et planchers en bois existants sont réutilisés en tant que « trame » structurelle. Le fait de concevoir à partir d’une matrice capable de générer des spatialités diverses et de supporter des transformations — plusieurs habitants témoignent d’agrandissements ou de réaménagements intérieurs successifs — rappelle les propositions d’architecture mobile d’un Yona Friedman initiées dès le début des années 60, les deux architectes ayant notamment en commun d’avoir eu une pratique en Inde. Chacune des familles du Lavoir du Buisson choisit en fonction de ses possibilités financières un certain nombre de travées de la trame. Cette démarche singulière se retrouve dans d’autres cas de projets d’habitat participatif, l’architecte ayant alors la charge d’inventer des organisations architecturales basées sur des points d’appui permettant de dégager des plateaux libres, ces structures intégrant les points fixes des gaines et parfois même des escaliers (9). Proposée par le maître d’œuvre, la ‘flexibilité’ des espaces est par exemple mise en œuvre par des cloisons coulissantes et totalement réinvestie par les habitants. La rénovation de Bernard Kohn anticipe par exemple

celle de Frei Otto livrée en 1987 à Berlin dans le cadre de l’Internationale Bauausstellung (IBA). Cette dernière concrétise le principe d’habitat écologique à terrasses « treehouse » par la participation des usagers : l’architecte offre aux 18 familles une surface de plancher, considérée comme un terrain, et des règles pour leur appropriation, chacun aménageant son logement, ses façades suivant ses nécessités, chacun utilisant des matériaux spécifiques et plantant ses balcons, terrasses, toits, de sorte que la construction disparaît derrière le paysage de jardins (10) .

A Meylan en Isère, le Saule de l’architecte Uriel Moch

Concernant le dessin des logements dans un cadre de concertation, la seconde alternative consiste à ce que l’architecte tente de faire définir par chacun ses propres désirs pour les mettre ensuite en œuvre dans l’espace construit. Il s’agit par exemple de la méthode choisie par J. Bon à Meudon-le-Val (11), une réalisation effectuée dans le cadre de l’Habitat Groupé Autogéré et livrée peu ou prou en même temps que celle de Paris. L’architecte d’origine suisse Uriel Moch (12) reconduit également cette posture dans la ZAC des Béalières à Meylan, près de Grenoble. Son expérience chez Bernard Kohn fut un argument de poids pour le groupe des dix familles investies dans la création d’un habitat autogéré. Cette opération est d’autant plus significative qu’elle s’insère dans un quartier expérimental comprenant 500 logements sociaux et en accession, équipements, conçu dans son ensemble et à partir de 1979 en concertation avec la municipalité, les habitants et l’architecte coordinateur Charles Fourrey (13) ; né de la volonté politique des Groupes d’Action Municipale, le quartier entièrement piéton, fondé sur le principe des cités-jardins anglaises et des cours urbaines hollandaises, se présente comme l’antithèse des lotissements de maisons individuelles. Il aspire même à « donner aux espaces publics les qualités requises pour l’épanouissement d’une vie communautaire » (14). Livré en 1984, sous la houlette d’une maîtrise d’ouvrage délégué, l’OPAC de l’Isère, l’immeuble dessiné par Uriel Moch rend compte d’une conception extrêmement originale, dont il faut d’abord rechercher les sources dans une étude intitulée « Le mécano architectural, un outil de programmation » (15) que l’architecte propose en 1973, lors de la 4ème session du Programme Architecture Nouvelle (PAN) et dont il est le lauréat. Principalement destinée à l’habitat locatif, davantage sujet à des évolutions, l’étude se fonde sur l’idée de construire des « structures d’accueil » permettant la plus grande souplesse possible. Ainsi, l’architecte conçoit des appartements, souvent en duplex — une disposition répondant de fait à l’aspiration à la maison individuelle — pour lesquels il est prévu le changement de positionnement des cloisons, la liaison directe avec des petits logements, l’annexion d’espaces supplémentaires non affectés, par exemples des chambres. Chacun des plans types d’étages dessiné correspond à une phase d’évolution de la famille et le mode de distribution des logements s’opère par coursive


à l’air libre ou intérieure. A Meylan, avec un programme élaboré conjointement, comprenant également une salle de réunion, un studio et une chambre d’hôte, Uriel Moch réactive le principe de l’étude du PAN, puis les demandes des habitants le font progressivement évoluer, rendant ainsi compte du processus de conception spécifique que met en œuvre la commande : « C’est finalement autour des circulations que s’est esquissé le projet, prenant d’abord la forme de maisons mitoyennes reliées extérieurement, pour aboutir à un immeuble enserrant une coursive, intérieure au premier niveau et extérieure au deuxième niveau, l’une réservée aux enfants, l’autre aux parents » (16). L’architecte propose des logements en duplex avec un accès haut (celui des parents) et un accès bas (celui des enfants). Les chambres des enfants sont ouvertes sur la coursive intérieure du premier, cette dernière devenant ainsi leur lieu de rencontre et leur salle de jeux. Cette résolution spatiale semble convenir puisque « les duplex offrent une excellente habitabilité et les chambres d’enfant donnant sur la coursive permettent une convivialité forte entre les résidents » (17). L’organisation permet aussi qu’à terme des chambres soient rendues complètement indépendantes, et puissent éventuellement être louées. Uriel Moch n’a pas réemployé l’idée d’un plan type modulable selon les besoins de chacun mais dessiné les logements au cas par cas, l’ensemble de la volumétrie de l’immeuble rendant compte de la spécificité de chacun d’eux. Et la présence isolée de certains balcons ou terrasses d’illustrer la spécificité des demandes des habitants. A une demande unique, une réponse spécifique. Deux autres projets d’habitat autogéré à Meylan, Hélix et Les Naïfs, utilisent la coursive. Il faut dire que nombre d’architectes engagés d’un point de vue politique à gauche, à l’instar de Charles Fourey, prônent ce mode de distribution (18). Mais ce choix semble surtout illustrer l’existence d’une culture locale, plusieurs habitants investis dans l’autogestion du quartier des Béalières ayant vécu à la Villeneuve de Grenoble, où la « rue de piétons » du rez-de-chaussée, les « liaisons aériennes », les coursives avec leurs salons d’étages généraient, jusqu’il y a peu, une forte cohésion sociale… En témoignaient les fêtes de coursives… Parmi les propositions architecturales des Béalières, Le Saule est la seule à produire une véritable dimension collective (19) et à induire un nouveau mode d’habiter.

L’immeuble à balcons-coursives : un archétype pour l’habitat participatif ?

Le mode de distribution par coursive parait particulièrement adapté dans des cas de montage d’opérations de logement collectif en concertation avec les futurs habitants. Plusieurs projets ou réalisations le démontrent, déployant des configurations extrêmement variées.

L’îlot 13 à Genève, un ensemble constitué de rénovations et de constructions neuves, situé derrière la gare, et devenu foyer de la culture alternative, forme à ce titre un exemple probant. Opposés au projet de démolition

de leurs logements initié au milieu des années 80, les habitants se constituent en coopérative d’habitation et parviennent à se faire entendre auprès du trio d’architectes genevois, l’Atelier 89, qui planche sur cet ensemble dans le cadre du concours international Europan 2 en 1991 (20). L’intérieur de l’îlot, un jardin, est distributif, public et traversant. Situées à l’air libre, rappelant en cela la définition première du terme (21), les coursives des constructions neuves sont totalement pensées en relation avec les espaces publics que l’îlot déploie, comme le révèlent l’immeuble de logements réalisé en 1995 par la coopérative La rencontre et l’Atelier d’architecture-territoire ainsi que les deux édifices construits en 1997 par l’Atelier 89 sur la rue de Montbrillant, les Habitations à Bon Marché et les logements étudiants pour la coopérative La Ciguë. Suffisamment larges, elles allient les fonctions de distribution et de prolongement extérieur, accueillent plantes, tables et chaises ; elles deviennent des lieux de transition entre l’espace intime du logement et l’espace public, des lieux où se développe naturellement la relation sociale. Et « en traversant les coursives encombrées de vélos, on se retrouve dans un grand jardin foisonnant de fleurs et d’herbes folles » (22).

En Allemagne ou en Suisse, pays où l’auto-promotion pour l’habitat est nettement développée, des exemples plus récents encore réactivent la résolution spatiale de la coursive extérieure. L’ensemble du groupe Habiter et travailler réalisé en 1999 par l’architecte Michael Gies dans la caserne Vauban de Fribourg-en-Brisgau initie le collectif d’habitation passif en Allemagne et figure parmi les premières réalisations autogérées du quartier (23) - en allemand, le Baugruppe ; il est devenu par la force des choses un des modèles d’immeubles à balcons-coursives. Rare édifice orienté nord-sud du quartier, sa forme est légitimée par sa compacité –une boite étanche-, et, desservies par un escalier en façade, les coursives sont extériorisées, y compris structurellement, et orientées au sud. Elles prolongent le séjour lui-même ouvert par de grandes baies vitrées, facilitant ainsi les apports solaires, et le plaisir d’usage qu’elles procurent, illustré par de nombreuses photographies, fonde certainement la fortune critique de l’opération. Si le balcon-coursive est ici la vitrine de l’espace domestique, il participe aussi pleinement du dispositif de construction écologique. La conception des logements s’appuie ensuite sur un « plan libre permettant de nombreuses variations dans les aménagements intérieurs et assurant son adaptabilité à d’éventuelles modifications ».

En 2004, l’Atelier d’architecture-territoire livre pour la coopérative suisse la Codha une disposition proche de celle utilisée pour l’Ilot 13, mais avec deux immeubles. La coursive extérieure dessert des appartements commu-nautaires pour la Ciguë et 27 logements, la plupart en duplex, leur aspect quelque peu standardisé étant sus-cité par les conditions de production d’un projet conçu dans le cadre d’un concours. L’espace de la coursive pro-fite ici pleinement de la double-hauteur, devenant ter-rasse ; l’édifice prend dès lors l’allure d’une addition de



maisons superposées distribuées par des rues-terrasses en hauteur, rappelant implicitement l’immeuble-villa corbuséen. Les deux immeubles sont implantés de ma-nière à ce que les coursives se trouvent face à face. Cette relation de proximité physique et la mise en scène in-duite par ces rues-terrasses qualifient implicitement le statut de l’intérieur de l’îlot ouvert ainsi créé.

Construit par la même coopérative en 2006, et répondant aussi à des critères écologiques en terme constructif, l’ensemble des Voirets implanté à Plan-les-Ouates en Suisse par l’architecte Stéphane Fuchs (24) propose une disposition un peu différenciée : l’immeuble est scindé en plots reliés par les deux distributions verticales des escaliers. Les espaces communs se situent au rez-de-chaussée. De larges paliers conduisent ensuite aux accès des 10 logements types, de plain pied et traversants ; les balcons non distributifs sont dessinés en continuité de ce système de desserte, laissant à l’habitant la liberté de s’y raccorder ou non.

Plus proches de nous, l’édifice du groupe Eco Logis du quartier de Neudorf, premier projet d’auto-promotion à Strasbourg, également bâti par l’architecte fribourgeois Michael Gies en 2010, illustre une dissociation des fonctions de distribution et de prolongements extérieurs : implantée au nord, la coursive dessert les 11 appartements ; les balcons filants s’ouvrent au sud (25). On retrouve également cette résolution pour un projet de cinq immeubles comprenant chacun une quinzaine de logements prévu pour le groupe Parletoit près de Chambéry et dessiné en 2010 par l’agence grenobloise Item Etudes (26) ; non suivie de réalisation, cette réflexion a pourtant eu des répercussions dans le cadre de commandes d’appartements de promotion : les jeunes architectes ont réussi à convaincre leurs clients du bien fondé de prévoir pour leurs espaces de distribution des configurations plus à même de susciter le partage.

Enfin, livrée en 2012 dans un quartier populaire du centre-ville de Grenoble par l’Atelier 17 (27), une petite opération de 6 logements conçus sur mesure accompagnés d’une salle commune rend compte, y compris pour un projet de taille modeste reprenant le gabarit de l’entrepôt existant pour conserver les droits à construire, de l’importance même d’une pensée sur le mode de desserte : l’escalier aux larges paliers, sorte de mini-coursives, est positionné à l’extérieur de l’édifice compact, mettant ainsi en scène les relations de voisinage. Il est conçu de manière à recevoir des plantes grimpantes, si bien qu’il apparaît comme un prolongement du jardin et des logements. Les architectes avaient d’abord dessiné une solution de coursives-terrasses sur le modèle des Voirets, puis répondant à la fois au souhait des habitants de privilégier le jardin et au fait que les immeubles environnants sont privés de balcons, ils ont opté pour cette solution moins ostentatoire.

L’immeuble produit en auto-promotion renoue avec des formes d’habitat collectif innovantes initiées pour le logement économique dès la fin du 19e siècle, et à

chaque fois portées par un projet sociétal, des références qu’Uriel Moch cite volontiers : « les familistères, les désurbanistes russes des années 30, la cité radieuse de Corbu ». Ces exemples ne sont pas anodins. Accompagné de ses services, l’habitat participatif renvoie bien évidemment à un idéal de vie collective, rappelant par exemple parfois ce dont pouvaient rêver les ouvriers soviétiques : « Nous n’avons pas besoin de maisonnettes anglaises. Nous n’avons pas besoin d’appartements individuels. Donnez-nous une maison entière où la famille ouvrière puisse vivre, où elle puisse avoir des rapports avec d’autres familles, se réunir ensemble dans une salle commune, discuter, lire… » (28). Et dans les résolutions spatiales dessinées dans les années 30, le lieu de distribution joue un rôle considérable : le « couloir de desserte éclairé [la coursive] peut devenir une sorte de forum où pourront se dérouler les échanges sociaux collectifs », « voie horizontale […] [qui] permettra l’intégration organique dans l’immeuble d’une cantine publique, d’une cuisine, de salons de repos, ou de lecture, d’établissements de bains, etc, en fait, de tous les locaux qui doivent devenir partie intégrante de l’habitat nouveau ». La coursive est la rue à l’échelle collective. Ce mode de distribution est pertinent dans la mesure où il convie d’emblée le vivre ensemble, l’accompagne, et conduit à produire des organisations architecturales à mi-chemin entre la maison individuelle et le logement collectif. Les différentes solutions présentées pour l’habitat participatif révèlent qu’il s’adapte aux attentes hédonistes multiples et parfois contradictoires des familles concernées. Car son statut, sa fonction, son usage, puis son incidence sur les espaces des logements — plus évidente lorsqu’il sont conçus sur plusieurs niveaux — sont intimement liés au projet de vie communautaire porté par le groupe des futurs habitants.

Cette enquête spécifique sur un élément architectural donné, dont on a montré les vertus, la souplesse, les configurations possibles et l’incidence sur une transformation de l’immeuble, illustre parfaitement le fait que les commandes d’habitat participatif et la rencontre, encore rare en France, entre architecte et groupe d’usagers suscitent non seulement l'invention programmatique mais l’innovation architecturale à l’échelle collective et individuelle - les enquêtes sociologiques ne font d’ailleurs que souligner le souci d’innover permanent que portent ces projets car les modes d’habiter conventionnels y sont sans cesse questionnés. L’architecte transmet une culture architecturale mais profite aussi des demandes singulières des usagers pour imaginer, à partir de là, des dispositifs spatiaux alternatifs et inédits. Enfin, par la forte relation qu’elles nouent avec l’espace public, les opérations d’habitat participatif sont très nettement rendues lisibles. Et de propulser autour d’elles l’envie de perpétrer une même qualité architecturale. Ces initiatives enthousiasmantes pour le devenir de la ville méritent donc d’être soutenues.


(1) Un sujet émerge, qui donne lieu à des publications et des recherches, dont la plus récente est celle de Yves Connan, L'habitat groupé participatif, ed. Ouest France, 2012. Une thèse est en préparation sur le sujet : Anne Mougel D'Orazio, « L'habitat groupé en France entre héritage et innovation, un mouvement en quête d'alternatives », Paris 10. Pour les aspects liés aux montages d’opérations, voir notamment le livre de Bruno Parasote, Autopromotion, Habitat Groupé, écologie et liens sociaux, préface de Dominique Gauzin-Müller, Editions Y. Michel, 2011. Voir également Véronique Biau et Marie-Hélène Bacqué, « Habitats alternatifs : des projets négociés », Appel d’offres « Le Projet négocié », Plan Urbanisme et Construction, 2010.

http://www.crh.archi.fr/3production/Biau-Veronique/2010/Habitat_alternatif_projet_nego_2010.pdf

400 initiatives répertoriées en France et 5 % seulement réalisées. D’après l’Observatoire Itinérant International des Systèmes Alternatifs : http://mundosposibles.org.

L’étude présentée ici s’appuie sur des publications qui figurent dans ces notes de fin du document, mais également sur des informations recueillies sur des sites des coopératives, associations, groupes de projet. On peut notamment retenir :

http://www.ecohabitatgroupe.fr : sans doute la structure la plus ancienne, créée dans les années 80. http://www.toitsdechoix.com : œuvre dans la conduite de projet et conseil pour collectifs d'Habitat groupé. http://2010.habitatparticipatif.net. http://www.habicoop.fr : prône la création de coopérative d’habitants en France. http://www.codha.ch/ : coopérative de l’habitat associatif fondé en 1994 à Genève. http://www.ecoquartier-strasbourg.net/ : créée en 2001 dans le but d'inciter à un mode de vie durable et économe en ressources. http://leshabiles.org/ : favorise l'émergence et la réalisation de projets d'habitats groupés en Isère.

(2) « Habiter ensemble autrement », colloque organisé à L’Ecole Spéciale d’Architecture à Paris en mai 2012 ; séminaire de Emmanuelle Rombach à l’Ecole Nationale d’Architecture de Strasbourg « Habitat participatif : quel rôle pour l'architecture ? Quelle place pour l'architecture ? ».

http://www.strasbourg.archi.fr/ens/fiche_enseignement.php?id=513.

(3) « Beaucoup de gens pensent, soit par naïveté soit par ruse, que la participation consiste à transcrire ce que demandent les interlocuteurs. Il faut se méfier de ceux-

là car ce sont des gens qui ne croient pas à l’architecture et qui trouvent ainsi une compensation à leur incapacité architecturale ». Giancarlo De Carlo, Architecture et liberté. Editions du Linteau : 2003.

(4) 8, bis rue du Buisson Saint-Louis à Paris. 1650 m2 ; 14 logements, 1 cabinet médical, 1 local commun. Début des études : 1979 / réception des logements : 1983. Fortune critique : « Reconversion et habitat autogéré : Buisson St Louis, Paris », L’Architecture d’aujourd’hui, n°217, octobre 1981, p.52-54 ; « Architecture participative », Techniques et architecture, n°353, avril-mai 1984 p.148-158 ; Techniques et architecture de mai 1981 « Habitat : évolution des pratiques ».

(5) Né en France en 1931, Bernard Kohn fait ses études aux Etats-Unis et y travaille jusqu’en 1962. Il exerce en Inde jusqu’en 1968, et créé notamment l’école d’architecture d’Ahmedabad, puis un département d’urbanisme qu’il dirige entre 1962 et 1967. A partir de 1968, il participe à l’antenne pédagogique de Cergy-Pontoise en France, centre de formation permanente à l’architecture. En 1969, il s’associe à Georges Maurios et exerce dans cette agence pluridisciplinaire.

(6) D’après S. Saget et B. Kohn, Réflexion sur une pratique : Bernard Kohn, architecte urbaniste. Plan construction et habitat. Paris : 1986.

(7) « Un quartier traversé : opération Anatole France, Grenoble », L’Architecture d’aujourd’hui, n°217, oct. 1981, p.71-73 ; « Aménagement urbain à Grenoble », Techniques et architecture, n°335, mai 1981, p.86-96.

(8) D’après le film de C. Baiotti, à partir d’une idée de P. Mollon-Deschamps, « Le lavoir du Buisson Saint-Louis, Paris : concevoir ensemble son habitat » : http://www.youtube.com/watch?v=BNxAMYfl2lk http://www.youtube.com/watch?v=CPaiTAy8CWQ

(9) D’après Habitats alternatifs : des projets négociés », ibid. note 1.

(10) Voir à ce sujet le film « Der Traum von Baumhaus », 2012, ainsi que l’article « Habitations arborescentes écologiques », L’Architecture d’Aujourd’hui, n°223, octobre 1982.

(11) Techniques et Architecture « Evolutions des pratiques », n°335, mai 1981 et l’article dans cette revue : « Groupement d’habitations autogérées à Meudon » p.115-117. Voir également « Les Jardies, Meudon », L’Architecture d’aujourd’hui, n°196, avril 1978, p.71-73.

(12) Diplômé de l’école polytechnique fédérale de Lausanne en 1969, Uriel Moch exerce actuellement à Sète. Il poursuit une réflexion sur la multifonctionnalité



des espaces et sur les procédés de construction (dépôt de brevets). Il a par exemple eu l’occasion de réfléchir sur de nouveaux processus de construction en Algérie et Ethiopie. Uriel Moch reste profondément convaincu du bien fondé des opérations d’habitat coopératif. Il a transmis sa posture originale à travers son enseignement à l’Ecole Spéciale d’Architecture de Paris, ainsi qu’à Lyon et Grenoble.

(13) Charles Fourrey, l'architecte coordinateur du quartier des Béalières à Meylan, a une pratique et un parcours singuliers. En relation avec les maîtres d’œuvre de l’AUA (Atelier d’Urbanisme et d’Architecture), il a participé à la concertation qui a conduit à édifier les équipements intégrés de la Villeneuve de Grenoble. Il exerce en coopérative. Il est également l’architecte d’un habitat groupé livré en 1995 à Grenoble, le Passage situé 23 rue Claude Génin. Il est en outre co-fondateur et membre de l’association HabileS à Grenoble, association qui favorise l'émergence et la réalisation de projets d'habitat participatif en Isère.

(14) lara.inist.fr/bitstream/handle/2332/1121/CERTU-RE_99-02_6.pdf

(15) En collaboration avec la Compagnie Française d’Entreprises Métalliques. A donné lieu en 1978 à la Réalisation Expérimentale de 200 logements au Mont Gaillard au Havre (OPAC 76).

(16) Archives Uriel Moch.

(17) D’après les habitants. Archives Uriel Moch.

(18) « L’espace de la coursive est pour nous l’un des lieux remarquables de l’habitat collectif. Comme trajectoire, de la ville vers la clôture domestique, il exprime que l’autonomie individuelle est nécessaire au lien social : il est à la fois mise en scène topologique du voisinage, de la rencontre, et lieu où le logement s’individualise ». Atelier d’architecture F4 (intégrant Charles Fourey, l’architecte coordinateur des Béalières) : « Analyse d’expérimentations architecturales. ZAC des Béalières- Meylan ». Archives Charles Fourey.

(19) D’après « Analyse d’expérimentations architecturales. ZAC des Béalières- Meylan », ibid.

(20) L’Atelier 89 est constitué de Philippe Bonhôte, Oleg Calame, Ivan Vuarambon. Maître d’ouvrage des HBM : fondation Vernier Aviation ; maître d’ouvrage des logements étudiants : La Ciguë, coopérative pour personnes en formation. Voir http://www.calame-architectes.ch et http://www.ar-ter.ch.

(21) Définition de « coursive » dans Mangin D., Panerai Ph., Le temps de la ville, L’économie raisonnée des tracés urbains [polycopié]. Ecole d’architecture de Versailles : Laboratoire de recherche Histoire architecturale et urbaine- sociétés, septembre 1988, p.135.

(22) http://www.peripheries.net/article292.html.

(23) voir notamment : http://www.giesarchitekten.de.

(24) Association d’habitants Mill’O. Stéphane Fuchs (né en 1971) au sein de l’atelier atba, architecte suisse HES, biologiste de l’habitat et expert en feng-shui. L’immeuble répond aux critères Minergie ECO. Voir http://www.atba.ch

(25) Voir « Habitat participatif à Strasbourg », Séquences bois, n° 88, janvier 2012, p.4-6 et http://www.ecoquartier-strasbourg.net.

(26) http://item.etude.free.fr.

(27) L’équipe d’architectes est l’Atelier 17 composé de Jacques Félix-Faure, Nicolas Damieux, Boris Mollier. Portée par le groupe Domisilami, l’opération livrée au printemps 2012 se trouve 7 passage du Marché à Grenoble.

(28) Kopp A., Ville et révolution. Architecture et urbanisme soviétiques des années 20. Paris : Anthropos, 1967.


Sarah Trudelle – HABICOOPdécembre 2010

COOPÉRATIVES D'HABITATION À L'ÉTRANGER

Historique et contexte politique

Naissance des coopératives

Les premières coopératives de logements allemandes ont été construites au XIXème siècle, inspirées des expériences britanniques. A cette époque elles apportent une réponse critique et progressiste aux « casernes locatives » en proposant des logements d’une grande qualité architecturale, offrant des services et de nombreux espaces collectifs.

A Berlin, les coopératives parviennent à construire environ 5000 logements par an entre 1890 et 1915, mais ces réalisations restent assez marginales dans le contexte de pénurie de l’époque. C'est sous le régime nazi que les coopératives d’habitation acquièrent officiellement le statut d’utilité publique, ce qui implique obligatoirement : la limitation du prix des loyers et des services de gestion à prix coûtant ; la limitation des dividendes annuels et l’obligation de réinvestissement des profits réalisés dans l’amélioration du bâti et de l’habitat.

Il faut attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que le mouvement coopératif se développe plus massivement pour faire face à une grande pénurie de logements, comme dans la plupart des pays européens à cette période. En Allemagne, 58 % des coopératives d’habitation ont été construites entre 1949 et 1970, la majorité d’entre elles ont été financées par des programmes d’aide publique (en RFA comme en RDA avec un nombre de constructions plus important à l’Ouest).

Les années 1980 marquent le déclin des aides publiques en faveur du développement de l’habitat coopératif et de la politique du logement en général. Comme dans beaucoup d’autres pays européens, le parc de logements publics tend considérablement à baisser au profit d’une logique de marché spéculative.

La réunification de l’Allemagne a fortement influencé l’évolution de la politique du logement, les pressions sur le marché du logement et les finances de l’État se sont accrues. En effet, une grande partie des financements publics a été investie à l’Est pour la maintenance et la réhabilitation du parc.

Le logement social en Allemagne

En Allemagne, les sociétés de logements d’utilité publique, dont les coopératives d’habitat font partie, se sont largement développées. Le droit des locataires est très favorable et les projets d’habitats groupés fleurissent et pourtant le logement social, en tant que domaine unifié et homogène, n’existe pas.

En effet, le marché privé a toujours été utilisé comme levier de développement pour la politique allemande du logement. Les aides de l’État pour la construction peuvent être accordées aussi bien aux organismes d’utilité publique qu’aux bailleurs privés. Ainsi, le gouvernement fédéral ne fait pas de distinction lorsqu’il accorde des fonds publics entre les différents acteurs du logement :

• sociétés privées • personnes physiques • offices municipaux • coopératives

De plus, les aides publiques peuvent être accordées aussi bien pour des logements locatifs que pour des logements en propriété. On note cependant que les objectifs en faveur de l’accession à la propriété « pour tous » n’ont pas été atteints puisque l’Allemagne demeure un pays de locataires avec 50,5 % de locataires.

Il faut également souligner que le « logement social » en Allemagne est accessible à un grand nombre de citoyens allemands, il n’a pas vocation à s’adresser à des groupes de population spécifiques. Le système de conventionnement donne au parc de logement social un caractère temporaire puisqu’il est conditionné par la durée de remboursement des prêts bonifiés accordés par l’État qui en ont permis la construction. Les locataires sont sélectionnés par la commune selon des critères sociaux et les loyers sont plafonnés. Dès que la convention entre les pouvoirs publics et le bailleur prend fin, les logements retombent dans le secteur privé. On peut parler de « logements privés à usage social temporaire ».

En somme, l’organisation du logement social en Allemagne passe essentiellement par des initiatives privées. L’intervention publique se traduit, d’une part, par des aides financières sous la forme de subventions aux propriétaires privés qui acceptent de plafonner les loyers et de donner à leurs logements un caractère social pour une durée fixée par convention et, d’autre part, par des aides individuelles de type allocations logement.

Les coopératives d’habitation jouent un rôle important dans la politique du logement aux côtés des compagnies municipales de logements, notamment dans le développement urbain et dans la pérennisation des loyers modestes.



Organisation du mouvement coopératif

Aujourd’hui, on compte environ 2000 coopératives d’habitation en Allemagne, ce qui représente 10 % du parc locatif du pays avec approximativement 2 200 000 logements et 3 millions de coopérateurs habitants.

Les différents acteurs du logement sont regroupés au sein de l’organisation nationale GdW (Bundesverband deutscher Wohnungs und Immobilienunternehmen), elle-même divisée en 14 fédérations régionales. GdW compte parmi ses membres 2000 coopératives d’habitat, 723 offices municipaux de logements et 160 sociétés privées. (On note que l’adhésion des coopératives d’habitat à la fédération est obligatoire.) Gdw a une mission de représentation des sociétés de logements auprès du gouvernement fédéral, les fédérations régionales proposent des services de conseils juridiques, financiers et techniques aux coopératives de logement mais aussi des formations. Les fédérations régionales ont également un pouvoir de contrôle et de surveillance sur la gestion des coopératives.

En 2002, le gouvernement fédéral a mis en place une Commission d’Experts qui avait pour objectif d’étudier le développement et le renforcement de l’habitat coopératif en tant que troisième voie du logement, comme une alternative à la location et à la propriété privée. Le rapport de cette commission a été rendu en 2004, celui-ci encourage les politiques à reconnaître l’habitat coopératif comme un acteur nécessaire dans le contexte actuel en Allemagne, mais aussi à mettre en place des outils législatifs et financiers pour assurer le développement des coopératives.

Ce rapport préconise également une information au grand public au sujet de l’habitat coopératif mais aussi le développement de nouvelles pratiques de formations et de gestion dans les coopératives et leurs fédérations.

Caractéristiques des coopératives d’habitation

Les coopératives allemandes sont majoritairement locatives, 40 % d’entre elles sont « purement locatives », c’est à dire conventionnées avec l’État et bénéficient d’une exonération partielle d’impôt sur le résultat.

Les autres sont des coopératives financées par les contributions des membres ainsi que des prêts bancaires classiques. Certaines de ces coopératives proposent même à leurs membres un système d’épargne et de financement avantageux (« Housing Coopérative with a Saving Institution for the Members »). La plupart des coopératives sont localisées en zones urbaines.

Le principe général est que la coopérative est propriétaire du terrain et du bâti, les membres en sont locataires. Ces derniers achètent des parts sociales qui constituent un apport initial et dont le montant varie d’une coopérative

à l’autre. Lorsqu’ils quittent la coopérative, ces parts sociales leurs sont remboursées à leur valeur nominale. Les coopérateurs bénéficient d’un droit de jouissance exclusif et perpétuel dans la limite du respect des obligations auxquelles ils sont tenus par leur bail. Les loyers sont encadrés par les pouvoirs publics et ne peuvent augmenter que dans une certaine limite. Certaines coopératives se sont dotées de services collectifs de type crèches parentales, services à la personne, etc.

Il faut noter que les coopératives peuvent avoir des associés non résidents (personnes physiques ou morales). Ces associés sont des membres de soutien puisqu’ils investissent leur épargne dans la coopérative, en contre partie, cette dernière leur verse des dividendes (taux de rendement maximum de 4 %). Par ailleurs, les membres de soutien ne peuvent pas prendre part aux votes lors des assemblées générales de la coopérative. Les coopératives avec institution d’épargne

Certaines coopératives d’habitants en Allemagne ont mis en place leur propre institution d'épargne. Les coopérateurs mettent leur épargne au service de la coopérative par le biais de contrats d'investissement à moyen ou à long terme avec un taux d’intérêt un peu plus élevé que celui des banques commerciales. L’argent investi par les coopérateurs leur est restitué à l’échéance du contrat d'investissement. Cet arrangement permet à la coopérative de disposer d’un fonds de roulement qu’elle peut utiliser pour la maintenance et la modernisation des bâtiments. Les coopérateurs entrants peuvent également accéder à un emprunt à taux préférentiel par le biais de cette institution. Ces coopératives sont un succès et apparaissent financièrement solides.

Ce système permet aux membres de valoriser le système coopératif par l’entraide, par des logements de meilleure qualité et par un taux d’intérêt profitable.

L’Allemagne comptait 46 coopératives de ce type en 2009, et le montant d’épargne moyen par membre s’élevait à 5 000 €.

Les Baugruppen

Les Baugruppen (« collectifs d’autopromotion ») repré-sentent un collectif de futurs propriétaires qui se re-groupent pour faire appel à un architecte/maître d’œuvre afin de concevoir ensemble un immeuble ou un quartier d'habitation collectif en autopromotion.

Désormais courant en Allemagne, ce concept a permis la réalisation de grands quartiers tels que Fribourg-en-Brisgau et Tubingue. Souvent motivés par une démarche écologique et citoyenne, le principe est désormais banalisé et met en œuvre des projets variés.


Le déroulement

Il présente 3 phases auxquelles correspondent 3 degrés d'engagement des coopérateurs dans le projet.

1. Le lancement du projet : définition des objectifs communs aux membres initiaux du groupe, recherche de nouveaux membres et recherche de terrain, organisation du fonctionnement du groupe et recrutement de prestataires d’accompagnement, recensement des besoins et moyens (montage opérationnel et faisabilité), choix et réservation d'un terrain. A ce stade, l’engagement des particuliers qui rejoignent le groupe se traduit par une participation financière de 500 à 1000€ permettant de recourir aux services de professionnels.

2. Les études : organisation sous la forme d’une société (association), sélection des prestataires d’études et conduite des études, recherche et accords sur les financements, autorisation d'urbanisme, achat du terrain.

3. La réalisation : consultation et choix des entreprises prestataires, travaux, réception des travaux.

La participation en nature

Une part d’autoconstruction par les membres du collectif est possible et souvent choisie afin de réduire le coût des travaux ou de concrétiser en commun certains espaces collectifs.

Le foncier

La maîtrise foncière est la clé d’une opération d’autopromotion. Le collectif se constitue soit autour d’une opportunité foncière existante soit avec la perspective qu’un aménageur ou une collectivité lui proposera un terrain pour un prix donné et pour un délai donné. La politique volontariste des villes dans la réservation et la vente de terrains aux collectifs a constitué le facteur majeur de développement de ce modèle en Allemagne.

Le cadre juridique

Plusieurs supports juridiques sont possibles pour les Baugruppen : • La Gesellschaft bürgerlichen Rechts (GbR), équivalent

de la société civile française, qui aboutit au partage de l’immeuble en copropriété entre les associés.

• La Genossenschaft, équivalent de la société coopérative, qui construit puis reste propriétaire et qui loue à ses membres les logements à prix coûtant.

Le financement

Il existe deux possibilités de financement du projet : • un financement collectif via la société (coopérative ou

civile) qui porte le Baugruppe • un financement individuel, chaque membre associé

finance sa part de son côté.

Les prestataires spécialisés

• le conducteur d’opération : le collectif ne bénéficie souvent pas des compétences nécessaires au montage et à la conduite d’un projet de construction et à l’animation d’un groupe et fait appel à un spécialiste. Il existe des sociétés spécialisées dans l’accompagnement des projets d’autopromotion dont le coût est de l’ordre de 3 à 4% du montant de l’investissement total hors terrain (à titre d’exemple nous pouvons citer les sociétés Bürgerbau, Baumoderation et Baugestalt).

• L’architecte spécialisé : dans certaines villes allemandes, des architectes se sont spécialisés pour cette clientèle particulière des Baugruppen et offrent à la fois des prestations de montage d’opérations, d’assistance à la maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre. En Allemagne, s’est ouvert avec le développement de l’autopromotion un nouveau marché pour les agences d’architecture qui sont souvent elles-mêmes à l’origine de projets de Baugruppen.

• Le forum Gemeinschaftliches Wohnen e.V. Bundesver-einigung (fédération de l’habitat collectif) : s’occupe depuis plus de 20 ans de la conception, de la promotion et de la concrétisation de projets d’habitat collectif/communautaire. Cette association propose les conseils des membres de son réseau de professionnels qualifiés en matière juridique et financière.

Les collectivités

Le modèle des Baugruppen s’est développé dans les communes qui ont promu et soutenu ce modèle et certaines communes allemandes (Fribourg et Tubingue par exemple) l’utilisent comme outil de leur politique sociale et de développement urbain. Leur aide (indispensable) se traduit par : • l’information des personnes intéressées du projet

urbain envisagé destiné à accueillir des Baugruppen et planifie les infrastructures nécessaires afin de rendre le site attractif

• la réservation dans la zone en projet de terrains à bâtir pendant la durée nécessaire à la constitution du collectif et à son montage d’opération

• la délivrance d’information et de conseil sur la démarche afin d’en démontrer la fiabilité et l’intérêt.



Les aides et les subventions L’aide est essentiellement constituée par l’accès facilité au foncier mais ne bénéficie pas de soutien financier ou de subventions particulières. Les Baugruppen peuvent cependant bénéficier des différents dispositifs d’aides à la construction (des collectivités, d’avantages fiscaux...) selon leurs conditions d’attribution.

Les projets immobiliers à forte efficacité énergétique peuvent bénéficier d’un financement privilégié du secteur bancaire (crédits à taux réduits).

L’expérience du Mietshäuser Syndikat

Le Mietshäuser Syndikat (« syndicat des locataires ») est une structure associative allemande qui développe l’habitat social autogéré non spéculatif à travers un réseau solidaire de projets depuis les années 1990. Le Mietshäuser Syndikat réunit 51 projets réalisés et 18 en gestation. Très souvent ce sont des opérations de rénovations écologiques d’anciens bâtiments tertiaires (casernes, entrepôts, manufactures...).

Le principe

Les habitants sont locataires de leur logement, la propriété du bien immobilier est portée par une SARL qui a pour objet l’acquisition et la gestion de ce bien. Cette société est constituée de deux associés disposant chacun d’une voix : l’association des habitants du lieu et le Mietshäuser Syndikat.

Ce dernier prend part au projet aux côtés des habitants dès le départ, il a pour objet la fourniture de prestations de services immobiliers. Il joue surtout le rôle d’instance de veille et de contrôle contre la revente des locaux, le fractionnement de l’immeuble en lots de copropriété et en règle générale il est un verrou contre la spéculation immobilière.

Cependant, afin de garantir aux habitants une réelle autogestion de leur immeuble, le droit de vote du Mietshäuser Syndikat est limité à ces quelques décisions fondamentales, les autres décisions concernant par exemple la gestion quotidienne de l'immeuble ou le choix des nouveaux locataires sont entièrement laissées au conseil des habitants.

Le financement

L’originalité de ce système réside également dans son mode de financement qui s’éloigne du système bancaire classique afin de permettre des loyers bas. Les projets sont financés par : • des crédits directs auprès de particuliers ou fondations

(taux d'intérêts entre 0 % et 3 %) • le fonds commun du Mietshäuser Syndikat,• le capital travail (en cas d’auto-construction) • les prêts « bonifiés » de la GSL Bank.

Ce réseau a pu se développer significativement grâce à un système de transfert de fonds solidaire : les projets anciens, qui sont équilibrés financièrement ou qui dégagent un bénéfice, versent à un fonds commun 50 centimes d’euros par m2 habitable (plutôt que de garder l’argent ou de baisser indéfiniment les loyers). Les projets plus récents versent 5 ou 10 centimes d’euros, puis ils augmentent leur participation au fur et à mesure du remboursement de leurs emprunts. Ce fonds commun permet de préfinancer les projets en gestation ou même d’éponger d’éventuels déficits d’exploitation de certains.

Sources

• Association Le CLIP (visant à développer le modèle du Mietshaüser Syndikat en France) : www.clip.ouvaton.org

• Comité Européen de Coordination de l'Habitat Social, www.cecodhas.org

• GHEZIEL-NEUMANN Elsa, « Financement et bénéfices de trois quartiers durables allemands : Südstadt à Tubingue, Riesefeld et Vauban à Fribourg ». Mémoire de Master 2 Politiques territoriales de développement durable, Université du Maine, 2010.

• LECHEVALIER HURARD Lucie, « Le marché au cœur de la politique allemande du logement », Article AITEC 2008.

• MEYER Alain, « Pour une autopromotion en France », mémoire de formation, 2007.

• MOREAU Sylvie, Consultante ICA Housing www.ica.coop

• Spar und Bauverein eG Dortmund (Association d'épargne et de construction de Dortmund), « Combi-nation of a housing cooperative with a saving institu-tion for the members. »


LES ACTEURS

L’Etat Fédéral

Le BMWi (Ministère fédéral de l’économie et de la technologie) determine l’orientation de la politique énergétique allemande et en particulier la politique de performance énergétique des bâtiments. Il est également en charge du programme de recherche dans ce domaine.

Le BMVBS (Ministère fédéral des transports, de la construction et de l’urbanisme) est responsable du programme de rénovation énergétique des bâtiments. Au sein du BMVBS, le BBR (Office fédéral de la construction et de l’aménagement du territoire) est l’autorité scientifique responsable de l’urbanisme, la construction et l’habitat.

Le BMU (Ministère fédéral de l’environnement et de la sécurité nucléaire) promeut l’utilisation des énergies renouvelables dans les bâtiments.

Le BMBF (Ministère fédéral de l’enseignement et de la recherche) soutient la recherche et le développement dans les domaines des nouvelles technologies de construction et du développement durable des villes et de l’habitat.

L’UBA (office fédéral de l’environnement) est chargé d’apporter un soutien scientifique et technique auprès du ministère de l’environnement (BMU).

Les Länder et les Municipalités

Les Länder et municipalités jouent un rôle très important dans la politique de performance énergétique. Les Länder ont adopté leurs propres lois sur l’énergie ainsi que de nombreux programmes de financement. Les municipalités régulent et contrôlent le secteur de la construction. Certaines communes ont introduit des standards de consommation énergétique pour les bâtiments qui sont plus stricts que les standards nationaux.

Les agences pour l’énergie

L’agence allemande pour l’énergie Dena (Deutsche Energie Agentur) est chargée de promouvoir la performance énergétique dans le domaine du bâtiment. Elle collabore avec des partenaires politiques et scientifiques, des associations et des agences de l’énergie locales et régionales afin de réaliser des campagnes d’information, des consultations et des projets pilotes.

Les agences de l’énergie locales et régionales dispensent du conseil aux petites et moyennes entreprises.

LES DÉCRETS SUR L'ÉCONOMIE D'ÉNERGIE

EnEV

Une série de décrets sur les économies d’énergie a permis de réduire la consommation annuelle moyenne des habitations de 400 kWh/m2 en 1970 à 170 kWh/m2 aujourd’hui. Le décret EnEV 2007 a introduit l’obligation du certificat d’énergie pour tous les bâtiments en transposant la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments en droit allemand. Pour les bâtiments neufs, les certificats énergétiques sont prescrits depuis 1995 déjà.

EnEV 2009

Le décret actuel, entré en vigueur le 1er octobre 2009, définit de nouvelles exigences concernant le neuf et l’existant. Parmi les nouvelles exigences : la valeur maximale du besoin annuel en énergie primaire (chauffage, eau chaude, ventilation, rafraîchissement) est réduite de 30% et une amélioration de 15 % du degré minimum d’isolation des composants extérieurs est prescrite. Le calcul par bâtiment de référence est introduit. En cas d’absence de recours aux énergies renouvelables, les exigences sont plus contraignantes de 15 %. Pour 2012 sont prévus de nouvelles exigences inférieures de 30 %.



PROGRAMMES DANS LE DOMAINE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE

Programme « rénovation efficiente »

L’initiative « Habitat, Environnement, Croissance » du gouvernement fédéral soutient la rénovation et la modernisation des bâtiments résidentiels. Ce programme est financé par le BMVBS et le BMWi. Par l’intermédiaire de la KfW (banque pour la reconstruction) des prêts préférentiels et des subventions sont accordés aux particuliers et aux entreprises qui souhaitent améliorer la performance énergétique de leurs bâtiments.

Après l’entrée en vigueur du nouveau décret EnEV du 1er octobre 2009, de nouveaux standards KfW ont été définis : KfW-EH 130, KfW-EH 115, KfW-EH 100 et KfW-Eh 85. Les chiffres de 130 à 85 indiquent le besoin en énergie primaire par rapport aux exigences du nouveau décret EnEV 2009 pour les bâtiments neufs.

« La maison du futur » (Zukunft Haus)

Le programme « Maison du futur » de l’agence Dena couvre plusieurs projets dans le domaine de la performance énergétique dans le bâtiment, parmi lesquelles : le passeport pour l’énergie (DPE), « maisons existantes efficientes NEH », projets dans le domaine du « contracting ». www.zukunft-haus.info

« Maison existante à basse énergie » (Niedrigenergiehaus im Bestand) Lançé par l’agence de l’énergie allemande Dena en 2003, ce programme concerne la rénovation énergétique de bâtiments résidentiels existants à des performances proches de celles du neuf. Par la réalisation de projets « best practice » ce programme vise à accélérer le transfert de savoir-faire, à établir des standards énergétiques de rénovation exigeants sur le marché, à promouvoir et à développer des technologies innovantes dans le domaine de la rénovation énergétique.

Au total 4490 logements (236 000 m2) ont fait l’objet d’une rénovation énergétique à un standard de basse énergie.

En moyenne, ces bâtiments se situent à un standard inférieur de 62 % par rapport aux exigences de la réglementation EnEV pour le neuf. Environ 60 % des bâtiments appartiennent aux entreprises de logement, 40 % aux propriétaires privés.

Ce programme a été complété depuis 2007 par un programme spécifique pour la rénovation énergétique d’écoles.www.neh-im-bestand.de

Aides pour les énergies renouvelables

Un programme de stimulation du marché a été mis en place pour encourager la production de chaleur issue de la biomasse, de l’énergie solaire et de la géothermie. Le BAFA (office fédéral de l’économie et du contrôle de l’exportation) informe sur les aides entrant dans le cadre du programme de stimulation du marché.

Le Contracting Le « contracting » est un type de partenariat public - privé (PPP) établi entre un propriétaire immobilier et un prestataire de services spécialisé dans l’énergie. Le prestataire de service finance et met en œuvre des mesures pour réduire la consommation énergétique des bâtiments concernés. Il rentabilise son investissement en récupérant une participation liée aux économies d’énergie ou sur la base de rémunération proportionnelle à l’énergie fournie. Cela permet de libérer le propriétaire de toutes les contraintes liées à la mise en oeuvre des mesures d’économies d’énergie.

Le réseau d’information et de conseil Les conseils des particuliers concernant les économies d’énergie et l’utilisation des énergies renouvelables dans les bâtiments résidentiels sont dispensés par la Fédération allemande des organisations des consommateurs (VZBV- Verbraucherzentrale Bundesverband). Cette initiative est soutenue par le BMWi.


LES LABELS

Le label Passivhaus

Depuis sa création en 1991, le label allemand « maison passive » (Passivhaus) est devenu une référence mondiale. Il est accordé par le Passivhaus Institut Darmstadt (PHI, institut PassivHaus).

Le label DGNB

En janvier 2009, le premier label allemand pour la construction durable a été lancé. Développé par la société allemande pour la construction durable (DGNB) et le BMVBS, le label DGNB intègre le principe du « cycle de vie » concernant les aspects écologiques, des facteurs économiques et socio culturels. A l’heure actuelle limité aux bâtiments non résidentiels, le label DGNB résidentiel devrait sortir prochainement.

La recherche et les programmes de démonstration

Le BMWi et son agence de gestion des projets Projektträger Jülich soutiennent la recherche et le développement dans les domaines de l’efficacité énergétique des bâtiments par le programme EnoB (« construction optimisée énergétiquement »).www.enob.info.

De nombreux projets de démons tration dans le domaine de la construction neuve (EnBau) et de la rénovation énergétique (programme EnSan, www.ensan.de) ont été réalisés et documentés.

Le programme SolarBau, (« bâtiments optimisés énergétiquement ») vise à encourager les économies d’énergie et à favoriser l’utilisation de l’énergie solaire dans les bâtiments non résidentiels.

Le programme de recherche Zukunft Bau (« Construction du futur ») du BMVBS a été lancé en 2006. Les domaines de recherches concernent l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables dans le bâtiment, les nouveaux concepts et prototypes pour les constructions à basse énergie, les maisons zéro-énergie et les maisons à énergie positive, les nouveaux matériaux et nouvelles techniques et l’éco-construction.



BIBLIOGRAPHIES

Livres en langue française

PARASOTE Bruno, Autopromotion, habitat groupé, écologie et liens sociaux, Comment construire collectivement un immeuble en ville ?, éditions Yves Michel, 2011

LAGRANGE Christian, habitat groupé, éditions Terre Vivante, 2008

Guide pratique de l’autopromotion, écoquartier Strasbourg et le CAUE du Bas-Rhin, 2010

10 terrains pour 10 immeubles durablesBrochure explicative, ville de Strasboug, 2010

Livres en langue allemande

FELDTKELLER Andreas, Städtebau: Vielfalt und Integration - Neue Konzepte für den Umgang mit Stadtbrachen. Deutsche Verlags-Anstalt, 2001.

FELDTKELLER, Andreas: Die zweckentfremdete Stadt. Wider die Zerstöung des öffentlichen Raums. Frankfurt/New York: Campus, 1994

FELDTKELLER, Andreas: Innovation durch Konversion. Planungen für ehemalige Militärareale in der Tübinger Südstadt. In: db (deutsche bauzeitung) 6/1994, S. 36-38

GUNSSER Christoph, PETER Theo, miteinander bauen, Architektur für gute Nachbarschaften, Baugruppen, Baugenossenschaften, Deutsche Verlags Anstalt, München, 2010

HEINZMANN Friedrich, Die freie Bauherrengemeinschaft, Praktische Überlegungen aus juristischer Sicht und Vertragsmuster, Ernst Wasmuth Verlag, Tübingen, Berlin, 2006

SCHUSTER Matthias, Beiträge zur Stadtentwicklung « Neues urbanes Wohnen in Baugemeinschaften », Landeshauptstadt Stuttgart, 2005

SCHUSTER Matthias, DE MADDALENA Gudrun Theresia, Go South, das Tübinger Modell, Ernst Wasmuth Verlag, Tübingen, Berlin, 2005

STÄDTE UND BAUGEMEINSCHAFTEN, Stefan Krämer, Gerd Kuhn, Editions Karl Krämer, 2009

STEFFEN Gabriele, « Urbanität und nachhaltige Stadtentwicklung - Stadtumbau am Beispiel der Tübinger Südstadt », in Stadt mit Zukunft energiebewußt und urban , 6° Forum der LpB, 1996

STEFFEN, Gabriele: Vielfalt durch Mischung. Soziale und kulturelle Qualitäten im Stadtteil. In: Wohnbund Informationen 4/94, S. 4-6.

STADT TÜBINGEN, « Städtebaulicher Entwicklungsbereich "Stuttgarter Straße/Französisches Viertel" », in Städtebaulicher Rahmenplan,1994

TÜBINGER ERKLÄRUNG "Kinder brauchen Stadt", veröffentlicht u.a. in: der städtetag 9/1995, S. 656f.


BIOGRAPHIES

Martin Feketics, ingénieur, architecte et urbaniste. De 1985 à 1993, il poursuit ses études d’architecture à l’Université technique de Stuttgart et à Rome. Après plusieurs collaborations dans des agences d’architecture, en 1992, il crée l’agence d’architecture et d’urbanisme Lehen drei avec l’architecte Mathias Schuster. L’agence a été distinguée par de nombreux prix pour ses projets. Ella été lauréate, en 2009, du Prix Allemand pour l’Aménagement urbain et la Culture du bâti « Construire la ville - vivre la ville » pour le projet Südstadt – Französisches Viertel à Tubingue. Depuis 2002, Mathias Feketics enseigne l’urbanisme à l’École Supérieure pour l’Économie et l’Environnement à Nürtingen-Geislingen, où il est nommé professeur honoraire en 2016.

Andreas Feldtkeller, architecte – urbaniste, entre 1972 – 1997 directeur du Service de rénovation urbaine de la ville de Tubingue, responsable de la rénovation urbaine du cœur historique de la ville et du programme Wohnumfeld (habitat et environnement). A partir de 1991, il dirige le projet de la conversion des friches militaires de la Südstadt. Andreas Feldtkeller est auteur de nombreux articles, essais et livres concernant la mixité des usages, l’espace public, le développement des quartiers, le recyclage des friches urbaines et la « ville des courts chemins ». Andreas Feldtkeller poursuit une activité indépendante depuis 1997, entre autres il est chargé de la coordination de projets de recherche pour le Ministère Fédéral de l’enseignement et de la recherche.

Mathias Hähnig, après ses études d’architecture à l’Université technique de Stuttgart et des collaborations dans plusieurs agences d’architecture, Mathias Hähnig crée son agence d’architecture en 1990. En 2000, il s’associe avec l’architecte Martin Gemmeke au sein de l’agence Hähnig I Gemmeke Architekten à Tubingue. L’agence Hähnig I Gemmeke figure parmi les agences d’urbanisme et d’architecture de premier plan dans le Sud de l’Allemagne et au delà. Les projets couvrent principalement le domaine de l’urbanisme ainsi que la conception et réalisation de projets de logements et d’équipements publics. Pour ses projets, l’agence a reçu de nombreux prix et récompenses. Elle a été lauréate en 2016, du Prix Allemand pour la Culture du Bâti pour le quartier « Alte Weberei » à Tubingue et en 2018 du prestigieux Prix d’architecture Hugo Häring du Land de Bade-Wurtemberg pour le projet d’aménagement « terrasses de la colline du Turmberg » à Karlsruhe. Mathias Hähnig poursuit une activité d’architecte-conseil pour les villes de Radolfzell et Ravensbourg. Depuis 1994, Mathias Hähnig enseigne l’architecture et l’urbanisme à l’Université Technique de Stuttgart. En 2017, son engagement et la qualité de son enseignement, lui ont valu le titre de professeur honoraire à l’Université Technique de Stuttgart.

Christian Kuhlmann, après des études d’aménagement du territoire avec l’orientation principale sur l’urbanisme opérationnel et le projet urbain à l’Université de Dortmund, il rejoint le service urbanisme de la ville de Francfort, puis celui de Biberach. De 1990 à 1996,

il co-dirige le service urbanisme de la ville de Ulm. De 1996 à 2008, il est directeur du service urbanisme de la ville de Biberach, ville où il est élu maire pour la construction en 2008. Christian Kuhlmann a été distingué par le prestigieux Prix Schinkel. Il est membre de l’Académie allemande pour l’Aménagement de la ville et du territoire » ainsi que de plusieurs fédérations professionnelles, parmi lesquelles l’Ordre des Architectes Allemands. Il a enseigné à la Haute-École de Sciences Appliquées de Biberach.

Christian Kuhlmann considère que la ville constitue un organisme vivant, dont l’évolution est soumise à des facteurs culturels et structurels, extérieurs et intérieurs. Ainsi, la « ville constitue quelque chose d’unique, d’individuel, un processus ouvert, en évolution perpétuelle. Cette évolution, qui peut se lire dans toutes les villes, marque son image unique. En tant que porteur de responsabilité politique, je vois mon rôle dans l’accompagnement de cette évolution, si possible en l’influençant. Ceci avec le but, de faire émerger la particularité, l’unicité de la ville et en même temps afin de renforcer sa qualité, sa fonctionnalité et sa résilience. » L’attitude, et l’exigence en termes de qualité du bâti qui va de pair avec cette mission constitue pour lui un engagement central.

Matthias Schuster, ingénieur, architecte et urbaniste. Après des études à l’université de Stuttgart (1985-1992), il fonde l’agence d’architecture et d’urbanisme Lehen drei en 1992, dans laquelle il exerce encore aujourd’hui. Il a également enseigné à l’Institut d’urbanisme de l’université de Stuttgart (1986-1997) et à l’Ecole Supérieure de Nürtingen (2000-2001). Depuis 2003, il est régulièrement appelé à participer à des jurys de concours d’architecture, d’urbanisme et d’art. Il a été nommé à la commission d’urbanisme de la ville de Stuttgart en 2009, et depuis 2010, il est membre du Comité directeur de l’Ordre des architectes du Bade-Wurtemberg.

Cord Soehlke, depuis 2010 directeur de l’urbanisme de la ville de Tubingue, journaliste et impliqué dans le développement de la Südstadt lors de la planification, au niveau du marketing. Entre 2001 – 2010 directeur du Service de la rénovation urbaine de la ville de Tubingue, depuis 2003 directeur du département développement foncier de la WIT (Wirtschaftsförderungsgesellschaft Tubingue GmbH - Agence pour l’économie). A ce titre il a été impliqué dans le développement des quartiers de la Südstadt et du Mühlenviertel.


Zoom sur centre ville de Biberach



Zoom sur centre ville de Tubingue


LISTE DES PARTICIPANTS

01 - ANGELIER Thierry Mairie de Saint-Marcellin DGS

02 - ANTHOINE Rachel CAUE Responsable Pôle Paysage

03 - BENHIS Isabelle METRO Responsable Service Habitat

04 - BOULANGER Emmanuel Organismes AURG

05 - BOURDARIAS Sylvie Mairie de Crolles Conseillère déléguée Vieillissement / lieu inter-génération

06 - BRAOUDAKIS Olga Organismes AURG

07 - BRUNELLO Marc Mairie de Crolles 2ème adjoint - Déplacement / Bâtiments / Energie

08 - CARNIE Oliviea Mairie de Crolles Responsable service Urbanisme et Foncier

09 - CHASTAGNER Thierry Mairie de Grenoble Adjoint

10 - DALMASSO Bastien METRO Chargé de mission participation citoyenne

11 - DAVID Florent Mairie de Crolles Responsable Service Communication

12 - DE CEGLIE René Mairie de Grenoble Conseiller municipal

13 - FRANCOIS Séverine Mairie de Grenoble Chef de projet renouvellement urbain

14 - FRISTOT Vincent Mairie de Grenoble Adjoint

15 - GARNIER Christine METRO Vice-Présidente déléguée habitat, logement et politique foncière

16 - GAY Vincent Mairie de Crolles Conseiller délégué à l'économie / Commerce / Emploi

17 - GERARDO Didier Mairie de Crolles 8ème adjoint - Culture

18 - GROS Nelly Mairie de Crolles 7ème adjointe - Agriculture / Espaces naturels / Risques

19 - GROS Serge CAUE Directeur

20 - LIOTARD Pierre Mairie de Saint-Marcellin Conseiller municipal délégué

21 - LITZLER Luc Mairie de Crolles Chargé de projets urbains

22 - MAGNANI Anne-Laure METRO Directrice de projet - Grand projet urbain nord est - DGA cohérence territoriale

23 - MANIFICAT Bruno Mairie de Crolles Service Développement social

24 - MARECHAL Christophe Mairie de Voiron DGS

25 - MORAND Patricia Mairie de Crolles Conseillère déléguée aux solidarité / Habitat social

26 - RAYNFELD Bruno Bailleurs / Promoteurs Directeur Grenoble Habitat

27 - ROSTAING Isabelle METRO Qualité des Espaces Publics - Référente secteur grand sud

28 - SOMA Michelle CAUE Assistante de Direction

29 - SPOECKER Andréa Dr en Architecture hqe ensal - Organisation du voyage

30 - VOLOVIK Igor Mairie de Saint-Marcellin Responsable de l'urbanisme et des études prospectives

Organisation Préparation du carnet de voyageAndrea Spöcker – dr en architecture hqe ensal, guide12 chemin de Foiset74200 Anthy-sur-LémanTel. 04 50 26 29 17 Mail : [email protected]

AccompagnementAndrea Spöcker – dr en architecture hqe ensalSerge Gros – CAUE de l’IsèreMichelle Soma – CAUE de l’Isère

MobilesSerge Gros : + 33 6 07 80 05 01Michelle Soma : + 33 6 63 92 74 59Andrea Spöcker : + 33 6 31 40 14 87

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