voulu lancer quelques coups de projecteur...

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Après trois parutions mensuelles successives, la nouvelle équipe de Marem Infos célèbre sa nouvelle dynamique, qui rejoint en fait l'impulsion originelle de notre bulletin d'information : paraître à une fréquence mensuelle. La chose est désormais actée. Mais déjà nous devons faire face à un nouveau défi: celui de vous retrouver encore plus tôt dans le mois pour vous proposer les nouvelles du mois écoulé. Nous y travaillons d'arrache-pied. Nous nous activons déjà pour début novembre, où nous comptons redresser la barre. Top! Le chrono est lancé... Retour sur le mois de septembre, où nous avons voulu lancer quelques coups de projecteur sur certains lieux de grande espérance dans la famille marémienne : la réussite du processus d'accompagnement d'un enfant, la consolidation de la solidarité et des échanges entre toutes les bases de l'asso, à Lomé comme en France, les chantiers d'avenir dont la ferme agropastorale, au sujet de laquelle les étudiantes de Dijon livrent ici un feedback de leur visite... La liste pourrait s'allonger indéfiniment. Un proverbe du terroir togolais affirme ceci: "même quand on pleure, on voit". Et bien au Marem, même dans la difficulté, nous avons choisi de voir que la réussite est non seulement possible, mais qu'elle se profile à l'horizon. On est ensemble, et on y croit! Joseph Gontran LABA Bonjour à toutes et à tous !

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Après trois parutions mensuelles successives,

la nouvelle équipe de Marem Infos célèbre sa

nouvelle dynamique, qui rejoint en fait

l'impulsion originelle de notre bulletin

d'information : paraître à une fréquence

mensuelle.

La chose est désormais actée. Mais déjà nous

devons faire face à un nouveau défi: celui de vous

retrouver encore plus tôt dans le mois pour vous

proposer les nouvelles du mois écoulé.

Nous y travaillons d'arrache-pied.

Nous nous activons déjà pour début novembre,

où nous comptons redresser la barre.

Top! Le chrono est lancé...

Retour sur le mois de septembre, où nous avons

voulu lancer quelques coups de projecteur sur

certains lieux de grande espérance dans la famille

marémienne : la réussite du processus

d'accompagnement d'un enfant, la consolidation

de la solidarité et des échanges entre toutes les

bases de l'asso, à Lomé comme en France, les

chantiers d'avenir dont la ferme agropastorale, au

sujet de laquelle les étudiantes de Dijon livrent ici

un feedback de leur visite...

La liste pourrait s'allonger indéfiniment. Un

proverbe du terroir togolais affirme ceci: "même

quand on pleure, on voit". Et bien au Marem,

même dans la difficulté, nous avons choisi de voir

que la réussite est non seulement possible, mais

qu'elle se profile à l'horizon.

On est ensemble, et on y croit!

Joseph Gontran LABA

Bonjour à toutes et à tous !

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Les parents de Paul ont divorcé peu de temps après sa naissance. Il n’a connu son père

qu’en 2012. Sa maman s’est remariée avec un autre homme et a eu 03 filles et un garçon, la

famille vit à Ablogamé. Son père vit seul à Akodésséwa. Paul dit avoir vécu avec son père en

2012 mais suite aux violences de son père à son égard, notamment lorsque ce dernier est saoul ;

sa maman est venue le récupérer pour l’emmener à son domicile. Il allait à l’école et était en

classe de CE2. Mais courant 2013, il refuse délibérément de continuer l’école. C’est à cette

période qu’il a commencé à fuguer de la maison. Après des mois passé à la rue, il a été une fois

réinsère par une ONG de la place. Mais il est revenu à la rue peu de temps après. De nouveau à

la rue, il s’est retrouvé à BTCI ZONGO. A la rue, Paul vit de la mendicité et de la vente des

cartons ramassés au grand marché de Lomé.

En décembre 2015 nous avons entretenu les enfants sur l’année avenir 2016 et le projet de

vie de tout un chacun d’entre eux. En janvier 2016, après deux entretiens avec Paul, il nous

présentait alors son projet de vie : une formation professionnelle en peinture car disait-il, il

voudrait devenir artiste peintre. Mais un grand problème se posait : étant en décrochage scolaire

depuis 03 ans, Paul n’arrivait plus à écrire ni à lire, il a tout oublié. Très rapidement, il a été mis

en place un plan qui allait lui permettre de rentrer en apprentissage avec un rattrapage sur le

plan écriture, lecture et calcul. Ce plan consistait à ce que Paul bénéfiie du soutien scolaire à

l’Espace Woezon.

Démarré le 03 février 2016, Paul a fait preuve de régularité et d’assiduité. Il avait envie de

mieux faire, alors chaque fois que la séance finissait et que ses amis partaient, il était là,

accompagné et encouragé par les éducateurs. Après une vingtaine de séances, il était capable de

lire et de faire des calculs du niveau CE (cours élémentaire) sans difficulté. Au moment où Paul

s’attelait au soutien scolaire, l’équipe éducative a retrouvé un atelier de peinture. Il fut retiré de

la rue pour le centre le 01er avril 2016. Ce fut pour nous un joyeux « poisson d’Avril » !

Retiré de la rue le 1er Avril 2016, Paul a passé à peine 10 jours d’observation au Centre

EMERA avant d’être placé chez son patron pour une formation en peinture. Après trois mois

d’accompagnement nous sommes heureux de vous informer que Paul réalise un parcours

professionnel exceptionnel. Il est peut-être tôt de s’en féliciter mais son évolution mérite d’être

appréciée et encouragée. Parmi tous les enfants réinsérés depuis le début de l’année il est le seul

qui fait preuve d’assiduité, de dévouement et de stabilité remarquables. Par ailleurs, ses aptitudes

et son sérieux lui requièrent l’admiration de son patron. Précisons qu’au niveau familial il

bénéficie uniquement d’un soutien modeste de la part de sa mère. Nous sommes donc engagés à

l’aider à tenir ce cap afin de lui permettre de réaliser son rêve de devenir artiste peintre.

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ESPACE MAREM WOEZON

Au cours de ce mois de septembre, un pas a été encore marqué dans l’organisation et la

réalisation de nos activités : désormais les mercredis après-midi, on offre aux enfants de

différents ateliers à la plage: jeux, animation, football, volley, rugby...

Ce mois-ci, 09 rencontres avec les enfants ont été organisées pour la réalisation de nos diverses

activités sans compter nos tournées pour les recherches ou collectes d’informations. 90 enfants

ont participé à ces rencontres. Il a été réalisé 01 entretien collectif sur les enjeux de la vie à la

rue, 20 entretiens individuels. Une visite de recherches de parents (tuteur) a été effectuée puis,

01 enfant a été retiré de la rue. Le nombre de présence s’élève à 370 pour 90 enfants avec

lesquels on a eu à travailler.

Le nombre d’enfant ayant bénéficié du soutien alimentaire est de 71. Concernant la prise en

charge sanitaire, 05 enfants ont été soignés à la cabine. 17 enfants ont été coiffés. Le soutien

scolaire sous forme d’Ecole Relais se poursuit assez bien. 28 enfants ont été instruits sur les

notions de base en calcul, l’alphabet, lecture. Nous optons aussi pour une pédagogie basée sur

l’image et les photos.

03 des enfants que nous avions déjà réinsérés sont revenus à la rue et il a fallu reprendre le

travail. Accompagner les enfants en situation de rue demande beaucoup de patience, et il faut

accepter que le processus de réinsertion n’est pas un long fleuve tranquille, et que les enfants ont

droit à l’échec. Nous aurons toujours les bras ouverts pour les aider.

Pour les 03 derniers mois de l’année, l'équipe éducative projette de faire 04 jours de

permanence par semaine. Cela rentre dans le cadre de notre stratégie à moyen terme d’être

présent en continu à BTCI Zongo pour aider le plus d’enfants possible et renforcer nos liens avec

eux. Le mois d'octobre sera un test pour cette initiative avec une multitude d’activités en vue.

LE CENTRE MAREM EMERA

Septembre a bien démarré au centre par la formation de l’équipe éducative sur les

techniques d’animation. Cette formation, financée par 7ème Génération (7G), une association

française partenaire de MAREM France et engagée dans l’éducation, a été animée par Maeva

MAOUCHI, Présidente de MAREM France et JEAN-YVES. D’une durée de 7 jours, elle a connu

la participation des éducateurs venant d’autres structures telles qu’ANGE, le Centre KEKELI,

JATO, Foyer APPEL, Espace Fraternité, Centre Culturel Loyola.

Nous avons accueilli 5 stagiaires et bénévoles

dont 03 togolais (Maxime, Patrice, Roland, tous

étudiants Conseillers de Jeunesse) et 02 français

(Gregory, Nathalie)

Sur le plan scolaire, fidèle à son planing

d’activités de vacances, le centre a organisé des

cours de remise à niveau afin de mieux préparer

les enfants à reprendre les chemins des classes.

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Depuis le début de cette année 2016,

c’est désormais deux antennes de

MAREM qui essaient de faire connaître le

travail de l’association en France, avec

des bénévoles permanents ou

occasionnels tous engagés pour la même

cause.

La première basée à Gentilly dans le Val

de Marne, en région parisienne existe

depuis quatre ans déjà et la seconde vient

de voir le jour en Bretagne avec le siège à Rennes, pour tout le Nord Ouest de la France.

Aujourd’hui MAREM France veut aider MAREM Togo à relever le défi de l’autonomie financière

qui est indispensable à la pérennisation des projets mis en place à Lomé pour accompagner les

enfants de la rue.

Notre première priorité, c’est de

pouvoir mobiliser nos

sympathisants en France autour

d’un projet de parrainage collectif

du Programme EMERA qui aide les

enfants au niveau des deux centres

de prise en charge. Nous

remercions ici les donateurs et les

parrains qui nous aident déjà en ce

sens.

Notre deuxième priorité, c’est

d’accompagner MAREM Togo,

dans une logique de co-

développement en identifiant, en

réalisant le montage et la recherche des financements des projets générateurs de revenus, gage de

l’autonomie financière tant recherchée pour toute l’organisation.

Le mois de septembre marque la rentrée en France après de belles vacances estivales. Nous en

avons profité pour rassembler nos amis et sympathisants autour de deux soirées Go To Togo à

Rennes et à Gentilly, pour leur faire connaître davantage nos actions et leur présenter les enjeux et

perspectives qui nous tiennent à cœur en ce moment.

Nous avons été heureux d’accueillir à la soirée de Gentilly, Mme Eva ANIKA, Présidente de

MAREM Togo, dont les interventions ont marqué les esprits et rappelé à tous la nécessité de notre

engagement pour que l’aventure sociale avec les enfants de BTCI Zongo puisse encore se

poursuivre sereinement.

Afin de faciliter le processus de réinsertion et une meilleure collaboration des familles, 04 parents

ont été accueillis au centre et entretenus par l’équipe éducative.

Sur le plan socioculturel et ludique, des jeux comme passe à dix, cartes, question-réponses, puzzles,

échec, le béret, tomate ; la chasse aux trésors ont occupé les enfants. Ils ont pu aussi s’épanouir autour

de films et d’animations socioculturelles diverses.

Les tests de réinsertion entamés depuis le mois dernier se sont poursuivis ce mois ci avec le départ

en famille de 02 enfants. Des visites de suivi de ces tests de réinsertion ont été programmées et réalisées.

C’est avec joie que nous avons commencé par jouir des fruits de notre jardin : des tomates, des

légumes !

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Pour le compte de ce mois, les activités sur le pole réinsertion

et suivi n’ont couvert que deux semaines en raison de la

formation en animation organisée au centre EMERA. Toutefois,

l’essentiel des activités programmées ont été réalisés. En somme

quatre enfants apprentis ont reçu la visite de l’équipe

psychosociale et sept ont bénéficié du suivi en famille. Avec le

report de la rentrée scolaire, il n’y a pas eu de visite à l’école. En

outre, cinq séances d’entretiens individuels ont été réalisées avec

les enfants afin de préparer ceux-ci de même que leurs parents

non seulement à la reprise des classes mais également à une

meilleure cohabitation. Précisons enfin que nous avons joins

certains parents au téléphone pour s’enquérir des nouvelles de

leurs enfants.

Il faut souligner que certains apprentis trouvent encore de la peine à intégrer toutes les règles en cours

au sein de leurs ateliers. En conséquence, on note par moment des fugues.

Le suivi-accompagnement et les médiations réalisées durant ce mois de septembre ont permis de

ramener la sérénité au sein de cinq familles et ateliers.

Le mois d’octobre s’annonce plus chargé avec le retour des enfants en famille et la reprise des classes.

Je voulais te donner un coup sec au menton et remporter la victoire. Ce

sont tes dents blanches qui m’ont retenu. Je ne fais que les contempler. Si

tout le monde prend soin de ses dents comme toi,… dans l’obscurité sans la

CEET nous pourront éclairer nos maisons par Energie Sourire.

EQUIPE DE REDACTION

Joseph Gontran LABA

Joseph SOLIBE

Sandrine LAMBONI

Alvire ADJALITTE

Augustin KPODO

Jean de Dieu PANOU

Maquette et mise en page

Jean-Baptiste AGNIDE

Super ! Nous allons

soumettre le projet

E.SEnergie Sourire au

ministre de l’emploi

pour avoir un

financement.