VOLUME 1 NUMÉRO 1 MAI 2019 - volet international... · interventions. Bonne lecture ! VOLUME 1...
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Cher lecteur,
En ce début de printemps 2019, nous renouons
avec plaisir avec la tradition des bulletins internationaux
que nous vous promettons d’émettre régulièrement. Voici
la première infolettre sur les activités que le Cégep de la
Gaspésie et des Îles (CGÎM) mène à l’international. Nous
espérons ainsi satisfaire et alimenter votre curiosité et,
qui sait, vous intéresser à y prendre part, puisque ces
activités sont essentiellement le fait de personnes qui
travaillent au Cégep de la Gaspésie et des Îles.
Quoique peu visible pour la plupart des employés,
cette activité déployée dans plusieurs régions du monde
constitue une part importante de ce que le Cégep réalise.
Comme le disent si bien le directeur général et le
directeur de Groupe Collegia dans les mots qu’ils vous
adressent, notre institution regorge d’expertises et leur
exportation fait rayonner le cégep et toute la région dans
le monde. Nicolas Simeray présente une variété de projets
dans lesquels le CGÎM est impliqué. Pierre-Luc Gagnon
évoque, quant à lui, les projets dans lesquels le CIRADD
intervient en appui au CGÎM. Les témoignages plus
personnels de Nicolas Simeray et Yvonne Langford, deux
personnes impliquées concrètement dans des missions
dans différents pays, vous persuaderont de l’intérêt
professionnel et humain de ces expériences.
Nous avions prévu vous parler de vive voix, mais
nous n’avons pu réaliser l’atelier prévu lors du Grand
Rassemblement, tenu en juin dernier. En attendant une
occasion de se reprendre, nous vous invitons à lire cette
infolettre. Et nous espérons que vous n’hésiterez pas à
entrer en contact avec nous pour, qui sait, identifier des
opportunités ou offrir vos services pour réaliser les
interventions.
Bonne lecture !
VOLUME 1 NUMÉRO 1 MAI 2019
Dans ce numéro
1 Présentation
2 Mot du directeur général
3 Mot du directeur de
Groupe Collegia
5 Parlons maintenant des
projets
8 Un nouveau projet
emballant !
8 Activités à venir au CGÎM
9 Travailler à l’international
(…)
15 Participation du CIRADD
aux projets
internationaux
Notre institution regorge
d’expertises et leur
exportation fait
rayonner le cégep et
toute la région dans le
monde.
Annonce de dernière
heure : un nouveau
projet emballant !
(voir page 8)
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« Ces activités
constituent une belle
manifestation de solidarité
internationale. »
« Le rayonnement
international du cégep
contribue au
rayonnement international
de la Gaspésie et des
Îles. »
MOT DU DIRECTEUR GÉNÉRAL
Les Cégeps, et plus généralement les institutions
d’enseignement supérieur du Québec, ont pris la relève des
communautés religieuses et se sont joints aux organisations non
gouvernementales (ONG) pour déployer les activités d’aide au
développement international. La création de l’Agence canadienne de
Développement international (ACDI) en 1968 vient confirmer
l’engagement du Canada dans le soutien au développement
international.
Au Cégep de la Gaspésie et des Îles, le développement
d’activités internationales s’est d’abord amorcé à l’École des Pêches et
de l’Aquaculture (ÉPAQ). En effet, l’expertise disponible, la
disponibilité de financements et les besoins criants des pays en
développement ont permis à l’ÉPAQ de déployer des activités
d’exportation de son savoir-faire dès la fin des années 80. Plus tard, le
secteur international a été porté par Groupe Collegia, le consortium
que nous avons formé avec le cégep de Matane pour la formation
continue. Ces activités internationales ont permis à nombre de nos
enseignants et professionnels d’acquérir une expérience unique en
participant à de telles activités, au plus grand bénéfice du cégep et de
la région.
Si ces projets ont permis de renforcer l’expertise de notre cégep
et contribuer au développement professionnel de membres de son
personnel, ils constituent également une belle manifestation de
solidarité internationale. En permettant le renforcement des capacités
dans les pays en développement, le Cégep contribue au développement
d’institutions plus fortes, de communautés mieux outillées et de
citoyens plus à même de procurer aux membres de leur famille une vie
meilleure.
Les activités d’exportation de notre savoir-faire constituent
l’un des piliers de l’internationalisation de notre Cégep. N’oublions pas
les autres piliers que sont nos activités de mobilité étudiante et
enseignante, le recrutement et la participation d’étudiantes et
étudiants étrangers à nos programmes de formation et la
sensibilisation de nos différentes communautés étudiantes aux
réalités interculturelles portée par la Cellule interculturelle du
Campus de Gaspé.
Ainsi, le rayonnement international du cégep contribue au
rayonnement international de la Gaspésie et des Îles. Avec des
activités au Mexique, aux Caraïbes, en Guadeloupe, au Sénégal, à
Madagascar, à l’île de la Réunion, en Inde, en France, en Chine…, c’est
toute la région Gaspésie - Les Îles qui rayonne à l’international !
Yves Galipeau¸ directeur général
Cégep de la Gaspésie et des Îles
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« Groupe Collegia
occupe actuellement
une position de leader à
l’international. »
Le Consortium Groupe Collegia :
LEADER POUR L’EXPORTATION
DE L’EXPERTISE DE NOS CÉGEPS
Consortium des services de la formation continue du Cégep de
Matane, du Cégep de Rivière-du-Loup et du Cégep de la Gaspésie et des
Îles, Groupe Collegia occupe actuellement une position de leader à
l’international. La réputation de Collegia International s’étend autant
auprès des bailleurs de fonds, qui nous interpellent lors de lancements
d’appel à proposition, que de bénéficiaires (lycées, universités,
communautés, ministères et gouvernements…) souhaitant collaborer
avec nous ou profiter de nos expertises. Notre approche particulière
d’intervention sur mesure et d’autonomisation nous distingue
avantageusement.
Cette réputation s’appuie d’abord sur un actif d’une cinquantaine
de projets réalisés, ce qui suppose autant de ressources enseignantes et
non enseignantes de nos trois cégeps impliquées dans ces projets. Elle
repose aussi sur une diversification de plus en plus grande des bailleurs
de fonds pour le financement des projets, des évaluations concluantes des
résultats de nos interventions, une augmentation de l’envergure de nos
projets et, surtout, des bénéficiaires satisfaits de nos interventions.
Les premières activités du Cégep de la Gaspésie et des Îles à
l’international remontent à une trentaine d’années. Elles étaient le fait du
Centre Spécialisé des Pêches de Grande-Rivière (maintenant l’ÉPAQ).
Depuis, elles se sont étendues à l’échelle du Cégep de la Gaspésie et des
Îles. En même temps, les cégeps partenaires au sein du Consortium ont
eux aussi eu l’audace de s’investir dans l’univers du transfert d’expertise
à l’étranger dans des contextes budgétaires souvent difficiles, sans
attendre un financement particulier pour le faire.
Au Cégep de la Gaspésie et des Îles, une structure a été
mise en place avec un professionnel entièrement dédié à ce secteur et un
appel à des ressources institutionnelles enseignantes et professionnelles
pour se
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« Collegia International
doit en tout temps
disposer d’une banque de
candidatures variées et
de qualité.
Toute personne intéressée
est conviée à
communiquer avec
nous. »
déployer sur les marchés, tant comme gestionnaires de projet que
comme experts pour la réalisation des mandats. À n’en pas douter, le
pari s’est avéré concluant.
Pour maintenir cette position de leader, Collegia International
doit en tout temps disposer d’une banque de candidatures variées et de
qualité. Toute personne intéressée par une expérience d’intervention à
l’étranger dans le cadre d’une démarche d’accompagnement et de
transfert d’expertise ou désireuse d’en savoir davantage sur nos
activités est conviée à communiquer avec nous.
Internationalement vôtre,
Sylvain Vachon, directeur
Groupe Collegia Gaspésie Les Îles
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« Nous avons fait
beaucoup de chemin.
Nous avons diversifié les
créneaux d’excellence et
les types de projets
d’intervention. Nous nous
sommes adaptés aux
besoins de nos partenaires
locaux. »
« Le projet EFA a reçu les
honneurs lors de son
évaluation. »
PARLONS MAINTENANT DES PROJETS
Voici des informations sur les projets en cours, les projets en
attente de résultats, ceux en développement. Suit l’annonce de
dernière heure d’un projet emballant !
Depuis que le CGÎM s’est lancé, via l’École des pêches, dans des
actions internationales, nous avons fait beaucoup de chemin. Nous
avons entre autres diversifié les créneaux d’excellence et les types de
projets d’intervention. Nous nous sommes adaptés aux besoins de nos
partenaires locaux en développant des projets complexes
multidisciplinaires et ajustés face aux nouvelles attentes des bailleurs
de fonds. Ce changement profond a débuté dès 2013 avec le projet
Entrepreneuriat Féminin et adaptation (EFA) mené dans trois villages
du delta du Saloum au Sénégal. Ce projet classé au titre de nos
interventions communautaires nous a permis de développer notre
expertise d’intervention au sein des populations avec l’apport de nos
partenaires locaux anciens bénéficiaires de nos projets d’ingénierie de
formation. Le projet EFA a reçu les honneurs lors de son évaluation
par une firme externe mandatée par le gouvernement du Canada
(bailleur de fonds). Depuis la fin du projet mi-2014, nous avons suivi
les communautés avec nos partenaires et avons mené une enquête
approfondie sur les acquis des populations.
Projet en ingénierie de formation
Deux projets ESP-EPE (Essor du secteur privé-Éducation pour
l'emploi) sont actuellement en cours au Sénégal, sous le chapeau de
Collège et Instituts Canada. Les deux projets ont débuté en 2016 :
- le premier en Casamance avec la Lycée Technique Agricole Émile
Badiane de Bignona (LTAEB) dans le secteur de l’industrie
agroalimentaire (IAA). Ce projet doit se terminer en décembre 2019
et aura permis la mise à niveau d’un programme existant en IAA, la
formation technique et pédagogique des formateurs et des cadres
ainsi que l’acquisition d’équipements. Chaque année, des membres
du LTAEB sont en stage à l’ÉPAQ.
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Des projets en ingénierie
de formation, en transfert
technologique, en
exportation de
programmes de
formation et en
intervention
communautaire.
Le second sur Dakar, avec le Lycée Seydina Limaou Laye et
l’Institut privé de gestion. Ce projet doit se poursuivre jusqu’en 2021.
Il s’agit principalement de la création d’un programme de BTS en
énergies renouvelables lié à l’irrigation de la petite agriculture qui
doit permettre aux futurs techniciens de répondre aux besoins de ce
secteur en pleine expansion. Là aussi, des cadres et surtout des
enseignants viennent en stage au CGÎM dans le département de
maintenance industrielle à Gaspé.
Notons aussi la fin du projet au Maroc sous couvert du CIDE,
où l’experte en ingénierie de formation impliquée a réalisé quelques
missions.
Pour plus de détails sur ces deux projets, allez plus loin lire
le texte de l’experte en pédagogie : Yvonne Langford.
Projet en transfert technologique
Même si les deniers essais de sélectivité pour la pêche à la
crevette au Sénégal ont donné d’excellents résultats et des images
pertinentes de l’efficacité de la grille Nordmore, à ce jour, nous
attendons toujours une éventuelle nouvelle phase d’essai en
Mauritanie.
Projet en exportation de formation
L’expérimentation est toujours en cours en Haïti avec deux
programmes de formation. Le contexte local difficile actuellement
ainsi que les défis à relever au cours de cette expérimentation nous
amène à réfléchir le modèle différemment pour de prochains essais
avec une probable implication du secteur privé canadien en support.
À suivre.
Projet en intervention communautaire
Ce type de projet expérimenté avec EFA nous a permis de
développer notre expertise internationale dans des projets liés à
l’adaptation des populations aux changements climatiques.
Véritable laboratoire, nous suivons et visitons régulièrement les
communautés d’EFA pour mieux comprendre et ajuster nos futures
interventions. Cela nous a permis de développer deux nouvelles
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Vous voulez vivre la
mission de
développement qui a
conduit à l’écriture du
projet APOCEB ? C’est
ICI. Accrochez-vous !
propositions, toujours en lien avec les changements climatiques, tout
en intégrant les concepts d’économie circulaire et d’économie bleue
pour le second projet. Ces projets ont été développés avec l’expertise
du CIRADD, partenaire des projets de coopération du CGÎM.
- Proposition : Adaptation des Populations côtières et économie
bleue (APOCEB), dans le cadre des propositions non sollicitées
d’Affaires mondiales Canada (AMC). La rédaction de cette
proposition a été rendue possible par l’IUPA de Dakar, qui
possède l’expertise et des contacts dans les quatre pays visés, soit
la Guinée (Conakry), la Guinée-Bissau, la Gambie et le Sénégal
(Casamance). Cette proposition cible des zones protégées très
éloignées des grands centres, dont l’accès nécessite une bonne
logistique. Le projet vise l’adaptation des populations aux
changements climatiques par le développement d’une économie
bleue durable. Comme EFA, il se base sur l’expertise des femmes
des sites visés. Les lieux d’intervention et les partenaires locaux
sont les suivants : en Guinée, les îles Tristao et Alcatraz, avec le
Centre National des Sciences Halieutiques de Boussoura
(CNSHB); en Guinée-Bissau, les îles des Bijagos, avec l’Institut
de la biodiversité des aires protégées (IBAP); en Gambie, la
Réserve de Niumi, avec le Department of Parks and Wildwife
Management (DPWM) et au Sénégal, les îles en Casamance, avec
l’IUPA. L’analyse de ce projet est en cours chez AMC.
Projet en développement : Plusieurs projets sont sur la table à
dessin. Dans ceux qui sont les plus avancés, nous discutons avec le
gouvernement de la République du Congo (Brazzaville) pour un
projet en Basse Alima qui ferait appel à notre expertise en pêche et
aquaculture, mais aussi en développement de l’économie circulaire
et en création d’un modèle d’école entreprise. Nous restons en
attente de la réaction du ministère concerné pour une première
visite en Gaspésie.
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Un nouveau projet
bientôt en phase de
démarrage !
Bientôt, une délégation
du Congo-Brazzaville et
des enseignants
stagiaires sénégalais en
visite au CGÎM.
Contactez Nicolas
Simeray pour
questionner, commenter
ou signifier votre intérêt à
participer aux projets.
Annonce de dernière heure :
UN NOUVEAU PROJET EMBALLANT !
Le CGÎM vient d’être sélectionné pour son projet
Gouvernance Féminine et Innovation, déposé fin 2017, dans le
cadre de l’appel à proposition d’Affaires mondiales Canada sur les
petites et moyennes entreprises. Ce projet est financé à hauteur
de 2 millions de dollars. Nous avons opté pour accompagner les
communautés du projet EFA dans une nouvelle phase de leur
développement axée principalement sur l’accompagnement, la
formation, le développement économique et la distribution de la
production. Ce projet a été déposé avec les partenaires historiques
du CGÎM au Sénégal, qui ont d’ailleurs participé à EFA. Ce sont
l’Institut Universitaire des Pêches et d’Aquaculture de Dakar
(IUPA) et l’Institut de Transformation Agroalimentaire de Dakar
(ITA), avec le soutien du Fonds de financement de la formation
professionnelle et technique (3FPT).
ACTIVITÉS À VENIR AU CGÎM
Fin mai, le CGÎM sera l’hôte d’une délégation du Haut-
Commissariat pour la réinsertion des ex-combattants du
département du Pool en République du Congo. Cette délégation
visitera l’ÉPAQ, les installations techniques des CCTT et
rencontrera différents intervenants dans les secteurs
sélectionnés. Nous espérons que cette première visite débouchera
sur un partenariat avec le CGÎM.
Courant septembre, nous recevrons six enseignants
sénégalais, dont quatre au département de TMI de Gaspé et deux
à l’ÉPAQ, département transformation. Tous viennent développer
leurs compétences techniques et pédagogiques dans le cadre des
projets ESP-EPE en cours.
Des questions ? Des commentaires ? De l’intérêt à
participer aux projets ? N’hésitez pas à me contacter.
Nicolas Simeray
Responsable du développement international
Groupe Collegia
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« J’imagine que l’un de
vous m’accompagne
pour ma journée de
travail. »
« Quelle belle aventure
que d’aller à la rencontre
des gens qui, comme
nous, dans leur pays,
oeuvrent comme
éducateurs ! »
TRAVAILLER À L’INTERNATIONAL,
UN BEAU DÉFI PROFESSIONNEL ET HUMAIN
par Yvonne Langford,
conseillère pédagogique à Groupe Collegia
Chers collègues du Cégep de la Gaspésie et des Îles,
Êtes-vous de ceux et celles que le travail à l’international
pourrait intéresser ? Laissez-moi vous convaincre que c’est là un
beau défi, à la fois professionnel et humain, qui vaut notamment
pour les rencontres qu’on y fait.
Je suis intervenue dans un premier projet dans le Delta du
Saloum, au Sénégal, en 2013. Depuis lors, que de fois, en
commençant ma journée de travail à Niodior, à Dakar, à Bignona,
à Al Hoceima, aux Cayes ou ailleurs, je me suis plu à imaginer que
l’un de vous m’accompagne. Je visualise que, pour vous comme pour
moi encore aujourd’hui, tout serait sujet de curiosité, d’intérêt,
parfois d’étonnement. Je présume aussi que, comme moi, vous
succomberiez au charme des situations et des personnes que je
rencontre. Bien sûr, vous verriez que tout n’est pas rose, que ce
travail, comme tous les autres, comporte des aspects plus difficiles
et qu’il faut faire avec, au mieux. En fin de compte, je ne doute pas
que vous reconnaîtriez l’intérêt professionnel de ce travail, qui nous
amène à développer nos compétences et à accroître (au cube !) notre
capacité d’adaptation. Sans vous faire d’illusions, vous espéreriez
faire une différence, si petite soit-elle. Au plan humain, quelle belle
aventure que d’aller à la rencontre des gens qui, comme nous, dans
leur pays, œuvrent comme éducateurs !
À défaut de pouvoir vous amener avec moi, je vous propose
de vous présenter quelques-unes des personnes avec qui je travaille
de plus près dans les différents projets que le Cégep de la Gaspésie
et des Îles mène actuellement à l’international. J’ai eu l’embarras
du choix, puisque je travaille avec des dizaines de personnes toutes
aussi intéressantes les unes que les autres. Que des hommes, me
direz-vous ? C’est vrai qu’actuellement, je travaille surtout avec des
messieurs.
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M. Moussa Diarra,
responsable du projet SN-06 pour l’Institut Supérieur de
Gestion (IPG), Dakar, Sénégal
M. Diarra est tout un personnage ; il mériterait un texte à
lui seul. Il est reconnu parmi les siens comme une personne
d’expérience, de référence, à qui on doit de la déférence. Plusieurs
l’interpellent sous l’appellation « Mon maître » quand il arrive
dans nos séances de travail.
Il est un des méthodologues reconnus au Sénégal,
notamment pour l’élaboration de programmes de formation en
APC (approche par compétence). Fort de son expérience, c’est lui
qui a mené les travaux visant la production des référentiels du
programme de BTS en Énergies renouvelables. Nous n’avons pas
toujours eu le même point de vue sur les choses, même qu’à
quelques reprises, nous avons bataillé ferme l’un l’autre pour faire
valoir nos arguments. En fin de compte, il m’a toujours paru
évident que la manière sénégalaise de voir les choses devait
prévaloir.
Insigne honneur, M. Diarra va bientôt recevoir l’Ordre
National du Lion du Sénégal, une décoration instituée lors de
l’indépendance du pays qui récompense des décennies de services
rendus à la nation.
M. Adama Sy,
directeur des études au Lycée Seydina Limamou Laye,
Guediwaye, Dakar, Sénégal
Je connais M. Sy depuis le tout début de ce projet, à
l’automne 2016. À chaque nouvelle mission, c’est surtout avec lui
que je détermine et que j’organise les différentes activités et que
je les mets en place. Arrivée sur place, je m’installe dans son
bureau, la plupart des activités de mes missions s’y déroulant.
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Essentiellement, la fonction de directeur des études (DE)
ressemble à celle du directeur des études de nos cégeps. En ce
sens, on pourrait dire qu’il est surtout responsable de la qualité de
la formation dispensée par le lycée. Toutefois, comme il n’a pas
une petite armée de cadres intermédiaires et de professionnels
pour l’aider dans son travail, le DE d’un lycée sénégalais a mille
et une choses à faire, à partir des emplois du temps (les horaires)
jusqu’au règlement de nombreuses situations habituelles ou plus
inusitées. Il est très sollicité, même que certains essayent de régler
leurs petites affaires avec le DE à travers la fenêtre de son
bureau.
M. Sy est sympathique. Il aime rire, malgré tous les
problèmes qu’il a à régler au jour le jour, heure après heure, une
minute après l’autre, dans ce lycée le plus grand du Sénégal. La
banlieue de Guediwaye étant à au moins quarante minutes en
voiture du centre-ville de Dakar, chaque matin, M. Sy s’étonne de
ma ponctualité en dépit des embouteillages caractéristiques de
Dakar. C’est vrai que je voyage plutôt à rebours du trafic.
À chaque nouvelle mission, c’est un plaisir renouvelé de le
retrouver dans son bureau et de continuer le travail entrepris avec
M. Diarra, M. Sy et toute l’équipe du projet.
M. Ibou Diedhiou,
proviseur du Lycée technique agricole Émile-Badiane,
Bignona, Casamance, Sénégal
Ibou, comme on l’appelle simplement, a lui aussi été là
depuis le début de ce projet, en 2016. Il a pris sa retraite il y a
quelques semaines. Voici un homme qui a une vision pour ce lycée
qu’il a dirigé pendant de nombreuses années. Il le veut implanté
dans sa communauté. Par exemple, il a fait beaucoup pour que les
femmes de Bignona puissent cultiver des terres appartenant au
lycée. Il favorise aussi leur alphabétisation et le développement de
leurs compétences en agriculture, une démarche bien au-delà des
compartiments de la formation régulière et continue que nous
connaissons dans nos cégeps.
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« Il est aussi plaisant et
riche en humanité et en
satisfaction
professionnelle de les
accompagner en
Gaspésie que d’aller
travailler chez eux. »
Biologiste de formation, Ibou est une force tranquille. Il est
cordial, authentique. Il vous regarde droit dans les yeux et aborde
tous les sujets avec la même franchise bienveillante, la même
détermination, le même jugement sûr. Il a toujours été agréable de
travailler avec lui.
Malgré le départ de ce partenaire de la première heure, nous
avons confiance que le lycée et le projet sont entre bonnes mains,
puisque nous connaissons bien son successeur. Nommé proviseur
depuis quelques semaines à peine, M. Ficou travaille lui aussi sur
notre projet commun depuis la première heure.
Accompagner nos partenaires de Bignona en Gaspésie et
travailler avec les gens de l’ÉPAQ a été aussi plaisant et riche en
humanité et en satisfaction professionnelle que d’aller travailler
chez eux, au Sénégal.
M. Jean-Nicolas Printemps,
conseiller pédagogique en Haïti
Jean-Nicolas et moi avons fait connaissance et commencé à
travailler ensemble au gré de rencontres sur Internet. J’avoue avoir
été impressionnée par son doctorat en éducation décroché à
l’Université du Vatican. C’est que Jean-Nicolas est prêtre OMI
(Oblats de Marie-Immaculée). Il travaille à Port-au-Prince,
notamment comme professeur d’université. Il a aussi des tâches
liées à son statut d’homme d’Église, comme former et accompagner
des jeunes en vue de leur intégration définitive dans la congrégation
des Oblats et de leur préparation à la prêtrise.
Pédagogiquement parlant, nous avons toujours été sur la
même longueur d’onde. J’apprécie beaucoup sa grande culture, sa
grande capacité d’analyse et son jugement éclairé. Il se caractérise à
la fois par sa franchise et le doigté avec lequel il règle les situations
plus délicates.
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« En donnant de nous-
même, on commence à
vivre. »
Khalid El-Aarabi
Avec son frère Jean-François, lui aussi prêtre et directeur
du Collège Saint-Jean, Jean-Nicolas m’a beaucoup appris sur
Haïti et les Haïtiens, sur l’histoire de ce si beau pays, sur son
économie, sur ses difficultés aussi. Tous deux éducateurs dévoués
au développement de leur pays, les frères Printemps m’ont aussi
fait connaître leur belle petite ville d’origine, Camp-Perrin, lovée
au cœur des montagnes de l’arrière-pays des Cayes. Maintenant,
lorsque je pense à Haïti, comme lors des récents troubles
politiques, c’est d’abord à eux que je pense.
Khalid El-Aarabi,
directeur des études à l’Institut spécialisé des pêches
maritimes (ITPM), Al Hoceima, sur les rives de la
Méditerranée marocaine
Voici un autre exemple de travailleur dévoué au
développement pédagogique de l’établissement de formation pour
lequel il travaille. Vous auriez dû le voir, emballé devant les
possibilités offertes par les principes de l’approche par
compétences pour faire évoluer les programmes de formation en
pêche et en mécanique offerts par l’ITPM. Volontaire, il a surtout
la conviction qu’il faut le faire dans l’intérêt des futurs diplômés
et de l’industrie de la pêche marocaine. Il possède les atouts pour
contribuer à faire évoluer positivement l’approche pédagogique
mise en œuvre à cette institution qui constitue l’équivalent de
l’ÉPAQ à Al Hoceima.
J’ai demandé à M. El-Aarabi comment expliquer qu’un
homme né dans les montagnes de l’Atlas, loin de la mer, se soit
retrouvé sur les bateaux de pêche. Comme bien des Marocains, il
n’a pas choisi son orientation scolaire. Il a étudié pour devenir
mécanicien marin, ce qui l’a conduit à embarquer comme chef
mécanicien à bord des gros bateaux de pêche marocains. Puis,
comme bien d’autres, cherchant une façon de vivre plus près de sa
petite famille, il est devenu enseignant en mécanique marine.
Depuis plusieurs années, il travaille comme gestionnaire de
l’établissement en qualité de directeur des études.
PAGE 14
« Un vrai cadeau ! »
Intelligent, curieux, vif d’esprit, passionné, il n’a jamais
cessé d’apprendre, de développer ses compétences. Il y a quelques
semaines, au gré d’une discussion sur le travail d’éducateur, il m’a
dit cette belle phrase: « En donnant de nous-même, on commence à
vivre. »
***
Dans mon travail quotidien à l’étranger, ces rencontres sont
tout ce qu’il y a de plus nourrissant. Elles débordent régulièrement
du cadre professionnel, comme lorsque je vais manger le couscous
avec la famille et les amis d’Aziz, un formateur en mécanique à Al
Hoceima (Maroc), assister à un match de lutte dans un village sérère
des îles du Saloum (Sénégal) avec Mama Lamine et les autres ou
faire un tour de char (en réalité, une jeep renforcée pour les parfois
difficiles routes de montagnes et les rivières en crue) avec les frères
Printemps pour découvrir la région du Sud (Haïti) et sa population.
Ces personnes rencontrées au hasard de mes missions me
permettent d’aller plus loin dans la conception et le degré de
maîtrise de mon métier d’éducatrice et la connaissance des pays et
de leurs gens. Un vrai cadeau !
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PARTICIPATION DU CIRADD
AUX PROJETS INTERNATIONAUX
Pierre-Luc Gagnon,
chargé de recherche au CIRADD
Le Centre d’initiation à la recherche et d’aide au
développement durable (CIRADD) est un centre collégial de transfert
de technologie (CCTT) spécialisé en pratiques sociales novatrices
œuvrant en développement territorial durable. Le CIRADD réalise des
projets de recherche appliquée en collaboration avec des entreprises et
organismes afin de proposer des solutions innovantes à des enjeux liés
au développement social, à l’aménagement du territoire et à
l’adaptation aux changements.
À titre de CCTT, le CIRADD est affilié au Cégep de la Gaspésie
et des Îles. Cette affiliation implique que les projets de recherche
réalisés doivent ultimement avoir un impact sur la formation. Cet
impact se concrétise notamment par la participation d’enseignants et
d’étudiants aux projets de recherche.
En plus de sa participation au volet formation, le CIRADD
appuie également les projets internationaux du cégep en collaborant
avec Groupe Collegia. Cette collaboration se réalise en deux temps. En
premier lieu, le CIRADD appuie Groupe Collegia dans le
développement de projets internationaux en participant aux processus
d’idéation, de conceptualisation et de planification. En deuxième lieu,
les chercheurs du CIRADD s’impliquent dans la réalisation de nombre
de projets. Plus précisément, les chercheurs du CIRADD ont participé
à des projets internationaux en Afrique et dans les Caraïbes.
En Afrique, l’expertise du CIRADD a été sollicitée dans la
réalisation du projet Entrepreneuriat féminin et adaptation, lequel
s’est déroulé dans trois communautés sénégalaises du Delta du
Saloum, soit Dionewar, Nidor et Falia.
« Le CIRADD appuie les
projets internationaux
du cégep en
collaborant avec
Groupe Collegia. »
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Ce projet, qui s’est réalisé de 2013 à 2014, s’intéressait à un
ensemble d’enjeux, notamment l’exode des jeunes vers les villes,
l’entrepreneuriat féminin et l’impact des changements climatiques
sur les populations côtières.
Le CIRADD a également participé à trois projets dans les
Caraïbes. Deux de ces projets ont été réalisés dans le contexte du
programme Éducation pour l’emploi (EPE).
Le premier de ces deux projets s’intitulait Environmental
Sustainability Practices et s’est déroulé à Grenade de 2014 à 2017.
Le projet avait pour objectifs de : 1) développer un programme de
formation technique sur les pratiques environnementales durables;
et 2) d’évaluer la pertinence d’un centre de recherche appliquée sur
le thème du développement durable. Le deuxième projet EPE,
intitulé C-EFE Program Pre-Technology, s’est déroulé de 2014 à
2015 sur trois îles caraïbéennes, soit Sainte-Lucie, Antigua-et-
Barbuda et Grenade. Dans ce projet, trois programmes de formation
technique pour les populations vulnérables ont été conceptualisés
sur des domaines liés aux embarcations de plaisance et aux
croisières. Dans ces deux projets, le CIRADD amenait au projet une
expertise de contenu et d’ingénierie de formation.
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Le dernier projet s’est déroulé en 2016, en Haïti. Ce projet,
intitulé Amélioration de la qualité de la formation des enseignantes
et des enseignants en Haïti, était encadré par le bureau de l’UNESCO
à Port-au-Prince. L’objectif de ce projet était de réaliser une
évaluation des programmes de formation des enseignants œuvrant
dans le domaine de la formation technique et professionnelle. Ce
projet a été réalisé en partenariat avec un membre du personnel non
enseignant du Cégep de la Gaspésie et des Îles.