VOL. XXV —I No 13 GRANDE AFFLUENCE - CSN...2017/09/28  · VOL. XXV —I No 13 Monfréal, 14...

3
VOL. XXVI — No 13 Monfréal, 14 septembre 1950 NOTRE CONGRES ANNUEL L'an dernier, nous tenions notre congrès annuel quelques Jmois à peine après la grève de l'amiante où venait de se jouer 'le sort même de notre mouvement. Nous sentions plus de soli- darité que jamais régner dans nos rangs. L'épreuve nous avait fait sentir la besoin d'unir nos volontés et toutes nos énergies contre une dictature politico-économique décidée à tout pour ruiner le syndicalisme libre dans notre provkice. Mais nous sentions aussi de l'amertume gagner nos coeurs. Nous étions seuls pour lutter contre des puissances occultes aux pouvoirs illimités. Pourrions-nous tenir longtemps, retenus ainsi en dehors des cadres de la société, obligés de recourir à la force chaque fois que nous voulions faire un pas décisif en avant ? Cette année, le congrès aura lieu quelques mois encore après un autre événement capital pour l'avenir de notre provin- ce: la publication de la Lettre pastorale collective sur le Problème ouvrier. Non seulement, nous trouvons, dans ce document magistral, la consécration définitive du mouvement ouvrier chez nous, mais, plus particulièrement, la recommandation de notre orga- nisation professionnelle. Nous ne sommes pas seuls pour res- taurer la vie ouvrièère, promouvoir tous les intérêts des faibles et des petits. Nous avons en l'Eglise une puissante alliée qui nous assure de son appui le plus complet. Tous réunis au congrès, cette année, nous devrons prendre conscience des responsabilités que NNSS les Evêques ont voulu placer sur nos épaules. Nous partageons avec eux la tâche de realiser cher nous la doctrine sociale de l'Eglise. Nous ne pouvons reculer sans manquer à notre mission de chefs ou- vriers catholiques et nous avons besoin, pour remplir complète- ment cette mission, d'employer au maximum toutes nos ressources. Le congrès annuel de la C.T.C.C. est l'occasion de bâtir le programme qui orientera notre action durant l'année à venir. Il faudra consacrer toute notre attention à l'étude des problèmes multiples qui seront soumis, aux délégués. Tous sans exception doivent considérer ces journées comme des plus importantes de l'année et y apporter tout le zèle qu'ils ressentent pour la classe ouvrière. Puisse l'esprit de la Lettre pastorale collective éclairer tous nos débats et inspirer l'orientation que nous donnerons à notre mouvement pour une autre année de succès ouvriers. Fernand JOLICOEUR CROYEZ-LE OU NON! Au moins deux cents ouvriers résidant à Rimouski sont actuelle- ment sans emploi. La majeure partie de ces deux cents travaillaient au moulin Price Brothers avant le sinistre du mois de mai dernier. Et nous sommes actuellement à une période de l'année ou l'embau- chage atteint son plus haut niveau. La compagnie Price employait plus de six cents ouvriers à son motllin. Que teront ces six cents ouvriers l'hiver prochain ? Les syn- dicats de Rimouski ont exprimé leur grande int|uiétude. Résultat r déclaration du premier ministre de la province à l'effet que tous les ouvriers de Rimouski travaillent ! La vérité : au moins deux cents sont sans travail et la prochaine saison s'annonce très dure. Le pont de la rivière Rimouski doit être reconstruit. Un tunnel doit êtie Cons- truit. Pourquoi ne commencerait-on pas ces travaux dès cet automne au lieu, peut-être, d'attendre les prochaines élections ? Les ouvriers sinistrés de Rimouski attendent toujours l'argent que le gouvernement de la province garde bien précieusement. Saut quel ques rares exceptions (les propriétaires, par exemple, qui ont reçu $5(W p)ur ameublement), aucun ouvrier sinistré de Rimouski n'est .satisfait des méthodes qu'emploie le gouvernement de la province pour "distribuer" les dons qu'il a recueillis. GRANDE AFFLUENCE A SHERBROOKE Pour le 29e congrès « ' • " L'inscription des délégués laisse déjà prévoir que le Congrès de cette annéa sera l'un des plus importants dans l'histoire du mouvement. Déjà quelques cen- taines de représentants syndicaux se trouvent inscrits au moment où nous allons sous presse et tout laisse prévoir que 1'affluence sera grande à Sherbrooke au cours de la fin de semaine. On sait qu'un grand banquet, servi dimanche midi au sous-sol de l'église Ste-Jeanne d'Arc (rue Drummond) préludera à l'ouverture officielle des sessions. Table d'honneur On attend à fa table d'hon- neur plusieurs invités de mar- que dont Mgr l'évêque de Sherbrooke, plusieurs ministres et députés, tant fédéraux que provinciaux, et plusieurs di- gnitaires ecclésiastiques. Le banquet sera la première as - semblée plénière de toufe la délégation. Plus de six cents couverts ont été préparés. Mais c'est à huit heures et trente seulement, dimanche soir, qu'aura lieu l'ouverture officielle. Celle-ci sera mar- quée par le rapport annuel du président générai de la C.T.C.- C., M. Gérard Picard. D'après la tradition établie, ce rapport n'est pas seulement le compte- rendu des événements de l'an- née mais surtout une commu- nication du président sur un ou plusieurs problèmes d'im- portances pour le monde ou- vrier. Cette année, M. Picard pré- sentera aux délégués une étude approfondie du problè- me de la sécurité sociale ainsi qu'un projet touchant les pen- sions de vieillesse. M. Picard s'arrêtera à la notion même de sécurité sociale et précisera les raisons qui en font un sujet de toute première importance pour le syndicalisme. Quant au projet présenté, il met en va - leur l'expérience acquise par les travailleurs au cours des dernières années h travers les diverses provinces du Canada. En plus de cette communi- cation spéciale, M. Picard traitera encore plusieurs pro- blèmes qui touchent la régie interne du mouvement et en particulier le rôle que doit jouer notre journal dans l'ave- nir de la C.T.C.C. Le secrétaire Le Congrès entendra ensui- te le rapport du secrétaire. Celui-ci fera le point dans le développement de la C.T.C.C., tant par l'énumération des statistiques du mouvement que par l'étude des réalisations de l'année qui se termine. M. Marchand soulignera de façon spéciale l'événement capital de l'année dernière : la publication de la lettre pasto- rale de NN.SS. les Evêques sur le problème ouvrier. On étudiera enfin le rapport financier et ceux des divers services de la C.T.C.C., puns, le Congrès devra s'attaquer au feuilleton des résolutions. Résolutions Ce feuilleton est particuliè- rement chargé cette année. Les corps affiliés ont fait parvenir au comité plusieurs centaines de résolutions qui couvrent une très grande variété de sujets, depuis la guerre de Corée jus- qu'aux congédiements pour activité syndicale. On prévoit que certaines d'entre elles sou- lèveront un grand intérêt et des discussions très vivantes entre délégués. Ce sont en par- ticulier certains voeux tou- chant l'incorporation des Associations patronales et leur certification par la Commission des Relations ouvrières; les lois de l'Assurance-chômage et des Accidents du travail; la gratuité de l'enseignement et des manuels scolaires dans !a province, etc. De plus, on s'attend à d'importants d é b a t s sur la constitution de la C.T.C.C. et la réforme des cadres de nc \ra organisation syndicale. Le Travail sera présent à toutes les séances du Congrès et consacrera toute son édition de la semaine prochaine à un compte-rendu, le plus détaillé possible, de ces délibérations. LE TRAVAIL " VCUS TAIT UNE PCOPUCTÏE Nous n'aimons pas jouer les prophètes de malheur. Mais quand une épée vous pend au-dessus de la tête, n'est-il pas préférable de savoir qu'elle peut tom. ber d'une seconde à l'autre ? Or, à notre avis, une épée (ou un pavé, à votre goût) est suspendu depuis quelques mois sur la tête des ouvriers canadiens. Elle n'est pas encore tom- bée, non, mais cela pourrait bien ne pas tarder. Pour le moment, les em- ployeurs font les généreux (et pas tous encore!) en consentant par ci par là de petites augmentations de salaires. Mais les prix, eux, augmentent beau- coup plus que les salaires. Vous avez magasiné, ces derniers temps? C'est simplement scandaleux. Parce que la guerre fait rage en Corée, certain* marchands augmentent de 15 et 20% le prix de certains objets qu'ils ont en stock depuis de» mois. Et naturellement, les derniers impôts n'aideront pas du toot à diminuer U coOt de la vie. Or, savez-vous ce qui va se produire, un bon matin ? Vous allez lire «ur les journaux que le* salaires sont gelés, de même que les prix. Par ordre du gouvernement qui dira: "Voyez comme je suis juste et impartial: salaires gelés, .prix gelés. Qui peut se plaindre ?" Mais il n'insistera pas, évidemment, sur le fait qu'un fossé profond s'était creu- sé un peu pjus tôt entre les prix et les salaires. Ce fossé, nous le voyons cha- que jour plus profond, par le temps qui court. Qui paiera la différence, si les deux sont gelés ? \ Nous autres. Ne cherchez pas ailleurs, c'est le sala- rié qui en souffrira. Voilà l'épée qui nous pend au-dessus de la tête. Et si •Ile tombe, ce sera pour longtemps. Ce qu'il nous reste à faire ? A ouvrir l'oetl. La C.T.C.C, a déjà demandé l'arbitrage des prix. Il faut que noui emboîtions tous le pas, au plus tôt. C'est là un moyen d'empêcher le désas- tre. Votre syndicat a-t-il fait sa part pour appuyer cette résolution auprès de» gouvernements ? Il faudrait y penser, avant qu'il ne soit trop tard 1

Transcript of VOL. XXV —I No 13 GRANDE AFFLUENCE - CSN...2017/09/28  · VOL. XXV —I No 13 Monfréal, 14...

Page 1: VOL. XXV —I No 13 GRANDE AFFLUENCE - CSN...2017/09/28  · VOL. XXV —I No 13 Monfréal, 14 septembr 195e 0 NOTRE CONGRE ANNUES L L'an dernier nou, tenions notrs congrèse annue

VOL. XXVI — No 13 Monfréal, 14 septembre 1950

NOTRE CONGRES ANNUEL L'an dernier, nous tenions notre congrès annuel quelques

Jmois à peine après la grève de l'amiante où venait de se jouer ' l e sort même de notre mouvement. Nous sentions plus de soli-

darité que jamais régner dans nos rangs. L'épreuve nous avait fait sentir la besoin d'unir nos volontés et toutes nos énergies contre une dictature politico-économique décidée à tout pour ruiner le syndicalisme libre dans notre provkice.

Mais nous sentions aussi de l'amertume gagner nos coeurs. Nous étions seuls pour lutter contre des puissances occultes aux pouvoirs illimités. Pourrions-nous tenir longtemps, retenus ainsi en dehors des cadres de la société, obligés de recourir à la force chaque fois que nous voulions faire un pas décisif en avant ?

Cette année, le congrès aura lieu quelques mois encore après un autre événement capital pour l'avenir de notre provin-ce: la publication de la Lettre pastorale collective sur le Problème ouvrier.

Non seulement, nous trouvons, dans ce document magistral, la consécration définitive du mouvement ouvrier chez nous, mais, plus particulièrement, la recommandation de notre orga-nisation professionnelle. Nous ne sommes pas seuls pour res-taurer la vie ouvrièère, promouvoir tous les intérêts des faibles et des petits. Nous avons en l'Eglise une puissante alliée qui nous assure de son appui le plus complet.

Tous réunis au congrès, cette année, nous devrons prendre conscience des responsabilités que NNSS les Evêques ont voulu placer sur nos épaules. Nous partageons avec eux la tâche de realiser cher nous la doctrine sociale de l'Eglise. Nous ne pouvons reculer sans manquer à notre mission de chefs ou-vriers catholiques et nous avons besoin, pour remplir complète-ment cette mission, d'employer au maximum toutes nos ressources.

Le congrès annuel de la C.T.C.C. est l'occasion de bâtir le programme qui orientera notre action durant l'année à venir. Il faudra consacrer toute notre attention à l'étude des problèmes multiples qui seront soumis, aux délégués. Tous sans exception doivent considérer ces journées comme des plus importantes de l'année et y apporter tout le zèle qu'ils ressentent pour la classe ouvrière.

Puisse l'esprit de la Lettre pastorale collective éclairer tous nos débats et inspirer l'orientation que nous donnerons à notre mouvement pour une autre année de succès ouvriers.

Fernand JOLICOEUR

C R O Y E Z - L E O U N O N ! Au moins deux cents ouvriers résidant à Rimouski sont actuelle-

ment sans emploi. La majeure partie de ces deux cents travaillaient au moulin Price Brothers avant le sinistre du mois de mai dernier. Et nous sommes actuellement à une période de l'année ou l'embau-chage atteint son plus haut niveau.

La compagnie Price employait plus de six cents ouvriers à son motllin. Que teront ces six cents ouvriers l'hiver prochain ? Les syn-dicats de Rimouski ont exprimé leur grande int|uiétude. Résultat r déclaration du premier ministre de la province à l'effet que tous les ouvriers de Rimouski travaillent ! La vérité : au moins deux cents sont sans travail et la prochaine saison s'annonce très dure. Le pont de la rivière Rimouski doit être reconstruit. Un tunnel doit êtie Cons-truit. Pourquoi ne commencerait-on pas ces travaux dès cet automne au lieu, peut-être, d'attendre les prochaines élections ?

Les ouvriers sinistrés de Rimouski attendent toujours l'argent que le gouvernement de la province garde bien précieusement. Saut quel ques rares exceptions (les propriétaires, par exemple, qui ont reçu $5(W p)ur ameublement), aucun ouvrier sinistré de Rimouski n'est .satisfait des méthodes qu'emploie le gouvernement de la province pour "distribuer" les dons qu'il a recueillis.

GRANDE AFFLUENCE A SHERBROOKE Pour le 29e congrès

« ' • "

L'inscription des délégués laisse déjà prévoir que le Congrès de cette annéa sera l 'un des plus importants dans l 'histoire du mouvement. Déjà quelques cen-taines de représentants syndicaux se t rouvent inscrits au moment où nous allons sous presse et tout laisse prévoir que 1'affluence sera grande à Sherbrooke au cours de la fin de semaine.

On sait qu 'un grand banquet , servi dimanche midi au sous-sol de l'église Ste-Jeanne d'Arc (rue Drummond) préludera à l 'ouverture officielle des sessions.

Table d'honneur

On attend à fa table d'hon-neur plusieurs invités de mar-que dont M g r l'évêque de Sherbrooke, plusieurs ministres et députés, tant fédéraux que provinciaux, et plusieurs di-gnitaires ecclésiastiques. Le banquet sera la première as -semblée plénière de toufe la délégation. Plus de six cents couverts ont été préparés.

Ma i s c'est à huit heures et trente seulement, dimanche soir, qu'aura lieu l'ouverture officielle. Celle-ci sera mar-quée par le rapport annuel du président générai de la C.T.C.-C., M . Gérard Picard. D'après la tradition établie, ce rapport n'est pas seulement le compte-rendu des événements de l 'an-née mais surtout une commu-nication du président sur un ou plusieurs problèmes d' im-portances pour le monde ou-vrier.

Cette année, M . Picard pré-sentera a u x délégués une étude approfondie du problè-me de la sécurité sociale ainsi qu'un projet touchant les pen-sions de vieillesse. M . Picard s'arrêtera à la notion même de sécurité sociale et précisera les raisons qui en font un sujet

de toute première importance pour le syndicalisme. Quant au projet présenté, il met en va -leur l'expérience acquise par les travailleurs au cours des dernières années h travers les diverses provinces du Canada.

En plus de cette communi-cation spéciale, M . Picard traitera encore plusieurs pro-blèmes qui touchent la régie interne du mouvement et en particulier le rôle que doit jouer notre journal dans l'ave-nir de la C.T.C.C.

Le secrétaire

Le Congrès entendra ensui-te le rapport du secrétaire. Celui-ci fera le point dans le développement de la C.T.C.C., tant par l'énumération des statistiques du mouvement que par l'étude des réalisations de l'année qui se termine.

M . Marchand soulignera de façon spéciale l'événement capital de l'année dernière : la publication de la lettre pasto-rale de NN.SS . les Evêques sur le problème ouvrier.

On étudiera enfin le rapport financier et ceux des divers services de la C.T.C.C., puns, le Congrès devra s'attaquer au feuilleton des résolutions.

Résolutions

Ce feuilleton est particuliè-rement chargé cette année. Les corps affiliés ont fait parvenir au comité plusieurs centaines de résolutions qui couvrent une très grande variété de sujets, depuis la guerre de Corée jus-qu'aux congédiements pour activité syndicale. On prévoit que certaines d'entre elles sou-lèveront un grand intérêt et des discussions très vivantes entre délégués. Ce sont en par-ticulier certains voeux tou-c h a n t l'incorporation des Associations patronales et leur certification par la Commission des Relations ouvrières; les lois de l 'Assurance-chômage et des Accidents du travail; la gratuité de l'enseignement et des manuels scolaires dans !a province, etc.

De plus, on s'attend à d'importants d é b a t s sur la constitution de la C.T.C.C. et la réforme des cadres de nc \ r a organisation syndicale.

Le Travail sera présent à toutes les séances du Congrès et consacrera toute son édition de la semaine prochaine à un compte-rendu, le plus détaillé possible, de ces délibérations.

L E T R A V A I L " V C U S T A I T U N E P C O P U C T Ï E

Nous n'aimons pas jouer les prophètes de malheur. Mais quand une épée vous pend au-dessus de la tête, n'est-il pas préférable de savoir qu'elle peut tom. ber d'une seconde à l'autre ?

Or, à notre avis, une épée (ou un pavé, à votre goût) est suspendu depuis quelques mois sur la tête des ouvriers canadiens. Elle n'est pas encore tom-bée, non, mais cela pourrait bien ne pas tarder. Pour le moment, les em-ployeurs font les généreux (et pas tous encore!) en consentant par ci par là de petites augmentations de salaires.

Mais les prix, eux, augmentent beau-coup plus que les salaires. Vous avez magasiné, ces derniers temps? C'est simplement scandaleux. Parce que la guerre fait rage en Corée, certain* marchands augmentent de 15 et 20% le prix de certains objets qu'ils ont en stock depuis de» mois.

Et naturellement, les derniers impôts n'aideront pas du toot à diminuer U coOt de la vie. Or, savez-vous ce qui va se produire, un bon matin ?

Vous allez lire «ur les journaux que le* salaires sont gelés, de même que les prix. Par ordre du gouvernement qui dira: "Voyez comme je suis juste et impartial: salaires gelés, .prix gelés. Qui peut se plaindre ?"

Mais il n'insistera pas, évidemment, sur le fait qu'un fossé profond s'était creu-sé un peu pjus tôt entre les prix et les salaires. Ce fossé, nous le voyons cha-que jour plus profond, par le temps qui court. Qui paiera la différence, si les deux sont gelés ?

\

Nous autres.

Ne cherchez pas ailleurs, c'est le sala-rié qui en souffrira. Voilà l'épée qui nous pend au-dessus de la tête. Et si •Ile tombe, ce sera pour longtemps.

Ce qu'il nous reste à faire ? A ouvrir l'oetl. La C.T.C.C, a déjà demandé l'arbitrage des prix. Il faut que noui emboîtions tous le pas, au plus tôt. C'est là un moyen d'empêcher le désas-tre. Votre syndicat a-t-il fait sa part pour appuyer cette résolution auprès de» gouvernements ? Il faudrait y penser, avant qu'il ne soit trop tard 1

Page 2: VOL. XXV —I No 13 GRANDE AFFLUENCE - CSN...2017/09/28  · VOL. XXV —I No 13 Monfréal, 14 septembr 195e 0 NOTRE CONGRE ANNUES L L'an dernier nou, tenions notrs congrèse annue

fag* 2 I l T R A V A I l Montréal, 14 septembre 1950 L I T R A V A I L fog* I

A R V I D A se prépare à négocier

Les prochaines négociations du Syndicat des Employés de l'Alumi-nium d'Arvida s'annoncent déjà comme les plus importantes que ces ouvriers aient entreprises de-puis plusieurs années. On en juge-ra facilement par la liste des onze ])oints suivants qui devront tous être étudiés avant le renouvelle-ment du contrat de travail.

Voici en résumé les réclama-tions que les ouvriers feront valoir:

1—Une augmentation de salaire de $0.20 l'heure.

2—La semaine de 40 heures de travail, plus 10 sous supplémen-taires de salaire, pour compenser la différence entre 40 heures et 48 heures.

3—PROMOTION : Une clause spéciale pour la protection des plus anciens; une clause plus ex-plicite et moins arbitraire, laquelle comprend l'engagement, le réem-bauchage, la promotion et le con-gédiement.

4—Trois autres fêtes chômées et payées; actuellement le Syndicat en a obtenu 2, ce qui porterait le nombre à 5 fêtes chômées et payées.

5—Une clause prévoyant que, pendant toute la durée de la con-vention, tout grief, soit d'un indi-vidu ou d'un groupe d'employés, pourra aller jusqu'à l'arbitrage avec sentence exécutoire. On ad-mettait jusqu'ici comme finale la décision du gérant.

6—QUART CE NUIT: Une aug-mentation de 10 sous l'heure, pour tous les employés qui travaillent régulièrement de 8 h. à minuit; une augmentation de 7 sous l'heure, pour tous les employés qui travaillent régulièrement le soir de 4 h. à minuit et une augmen-tation de salaire de 3 sous l'heure

pour toutes les équipes rotatives. 7—Un changement dans la pro-

cédure des griefs de façon que cette procédure soit moins longue et plus efficace. •

8—VACANCES: Le Syndicat de-mande trois semaines de vacances payées après 15 ans de service et deux semaines après trois ans; ceux qui seront forcés de prendre leurs vacances entre le premier novembre et le 30 avril, auront droit à vacances et demi c'est-à-dire à trois semaines, par exem-ple, au lieu de deux en été.

9—Le Syndicat demande en plus, un boni de vie chère de 1 sou l'heure, pour chaque point d'augmentation dans l'indice ^u coût de la vie d'après les statis-tiques du coût de la vie établies par le Bureau fédéral, à compter du premier novembre 1950.

10—Le Syndicat exige d'être re-présenté sur tous les comités ^ui ont pour fonctions l'évaluation des taches, la sécurité, le classe-ment des employés, l'étude du temps et autres décisions tou-chant le régime de travail.

11—Nous exigeons que le Syn-dicat puisse intervenir dans tout changement d'occupation et en cas de mésentente, dans les trente jours, le sujet en litige devient un grief et suit la procédure établie.

Il incombera à Me Marius Ber-geron, directeur adjoint des ser-vices juridiques de la C.T.C.C., et . aux représentants du Syndicat des Employés de l'Aluminium d'Ar-vida de négocier ces amendements pour les incorporer dans le pro-chain contrat. Il appartiendra éga-lement aux travailleurs d'Arvida de donner l'appui nécessaire au Syndicat, afin que ces négociations soient conduites à bonne fin.

Grande manifestation à Granby

La population de Granby vient de témoigner de la vivacité de ça foi au cours d'une veillée de priè-res, à laquelle participaient plus de 5,000 personnes réunies à l'aré-na de Granby. Cette soirée avait été organisée conjointement par la L.O.C. et la L.O.C.F. locales et par le Conseil central des Syndi-cats nationaux de Granby. La sta-tue de Notre-Dame du Cap trônait dans un véritable jardin de fleurs naturelles.

Après la récitation du chapelet Mgr Douville a prononcé le ser-mon.

Libération de la classe ouvrière

'Il est heureux, dit-il, de cons-tater qu'aujourd'hui l'ouvrier s'ins-truit, étudie ses conditions de vie, la doctrine sociale de l'Eglise. Si l'on étudie le dernier demi-siècle, on constate une transformation marquée dans notre monde. Il y a cinquante ans, la majorité des vocations religieuses étaient choi-sies dans le monde agricole qui formait la grande proportion de notre population. Aujourd'hui, de-vant une province et un pays q ui s'industrialisent, l'oeuvre sacerdo-tale doit recueillir ses apôtres chez les fils d'ouvriers".

Avant de reprendre son trône pontifical, Mgr Douville a béni le drapeau de la L.O.C. Un spectacle

nouveau et saisissant a attiré en-suite l'attention des fidèles. Un groupe d'ouvriers et d'ouvrières vêtus d'habits de travail et repré-sentant différents groupes de tra-vailleurs, a monté la garde devant l'autel sur lequel la messe avait été chantée par Mgr Ernest Bou-vier, curé de Notre-Dame <Je Granby.

Cérémonie gôchée par la pluie

Lundi, fête du Travail, une pluie presque torrentielle a retar-dé le défilé des chars allégoriques. Elle eut toutefois lieu durant fa soirée, malgré une averse froide ef un ciel chargé. Le spectacle qui devait être offert au public au stade Laval dut être remis au dimanche.

Toutefois, le maire P.-H. Boivin ainsi que MM. Gérard Authier et Donat Hébert reçurent officielle-ment la reine du-Travail, Mlle Thé-rèse Lachance, ainsi que les chefs ouvriers de la ville. M. Gilles Charbonneau, organisateur du Conseil centrai des Syndicats na-tionaux, agissait comme maître de cérémonie. M. Edouard Dumas, président du Conseil central, ren-dit hommage à la reine du Tra-vail et à celle de l'an dernier, Mlle Jeanne-Mance Robin, et à Mlle Yvette Guimond, fille d'hon-neur.

Organ* officiel d« l« Conf. des Travailleyrs catholiques du Canada. Parait tous les jeudis

Directeur i GERARD PELLETIER

Rédacteur en chefs FERNAND JOLICOEUR

Administrateur i MARCEL ETHIER

Bureaux s 1231 est. rue DeMontigny, Montréal — FA. >694

Abonnement: Un an, $1.00; le numéro, » cents

Publié par la Confédération des Travailleurs Catholiques du Canada •t imprimé par L'imprimerie Populaire Limitée, 434 Notre-Dame est,

MontréaL

} IMPRIMEURS AUIES ( xcjSiAS&J ^

Ministre des Postes, Ottawa.

Autorisé comme envoi postal de la deuxième classe.

D A N I i E M O U Y E M E H T Les ententes se mutiplient-Plusieurs

conciliations et arbitrages Chicoutimî

Jean Marchand dan la région

Le secrétaire général de la Confédération des travailleurs catholiques du Canada a passé

Euelgues jours dans notre région, e Syndicat national des em-

ployés de l 'aluminium d'Arvida a profi té de l'occasion pour te-nir deux grandes assemblées. L'une fut tenue à l'hôtel de ville de Jonquière, l 'autre à la salle du couvent du Sacré-Coeur de Chicoutimi.

Les deux conférences furent très goûtées des auditeurs. M. Marchand a souligné, avec l'élo-guence qu'on lui connaît, les •buts du syndicalisme et l'impor-tance d 'une bonne législation ou-vrière.

Les officiers du syndicat d'Ar-vida ont, de plus, profité de son

parmi nous pour mettre

S

fcu point les modifications qu'ils désirent appor ter au renouvelle-jpent de la convention collective ge travail avec l 'Aluminium Company.

Avant de nous quitter, M. Jean Marchand nous a promis l 'entier appui de la C.T.C.C. C'est donc dire que le» prochaines négocia-t ion! à Arvlda se feront avec l 'aide de» officiers techniques et juridiques de la C.T.C.C.

Cours à Chicoutimi

Les officiers du cercle d'étu-de» Béiîin ont préparé une série de cours pour les membres des syndicats nationaux de Chicou-timi. Le programme comporte 24 touTt qui seront donnés par les èfficier» des syndicats natio-naux et pa r les abbés Omer Ce-nest, Potvin et Phil ippe Berge-ron- Inutile de dire que le pro-

ramme couvrira tout le champ le l 'action syndicale.

Il est probable que tous les centre» ouvriers de la région <)rendront des initiatives analo-gue».

A Dolbeau

La «emalne dernière, le con-f rè re Jean-Paul Lalancette, se-ç^réfalre du Conseil central de ihicoutimi, se rendait à Dol-)eau pour enquêter sur la possi-

:)llité d'organisation ouvrièie dans ce centre.

Partout où le confrère Lalan-çette »'e«t rendu, il a reçu de la t)art des travailleurs la plus fran-che amitié.

Il semble que les employés de commerce sont ceux qui souhai-tent le plus vivement l'organisa-tion syndicale.

Dans la construction, on est t rès mécontent de certains en-trepreneurs qui embauchent des ouvriers qui n'ont pas de cartes de compétence, pour éviter de payer des salaires plys élevés.

Nous croyons que la formation d'un syndicat interprofessionnel «apporterait au centre de Dol-beau une atmosphère syndicale propre à étendre le mouvement organisé.

Chauffeurs d'autobus

Le Syndicat des chauffeurs d'autobus du Saguenay, à la sui-te d'une session de la Commis-sion des Relations ouvrières de la province de Québec, vient d'obtenir son certificat de re-connaissance syndicale.

On sait que les enquêteurs du gouvernement avaient pu véri-fier, il y a une seniaine, que la «rande majori té des employés faisait part ie du syndicat. Les adhésions continuent.

Ce certificat de reconnaissan-ce, on le sait, oblige l 'employeur à commencer dans les huit jours qui suivent l 'émission de ce <!er-tificat, la discussion d'une con-vention collective de travail. Par un avis écrit, le Syndicat natio-nal des chauffeurs d'autobus du

Saguenay a immédiatement avisé la compagnie à cet effet.

Le Syndicat, à la suite de réu-nions tenues mercredi soir et dans la nuit de jeudi à vendredi, est prêt pour les négociations et il entend mener rondement l'af-faire. Plusieurs autres questions ont retenu l 'attention du comité exécutif et de l'assemblée géné-rale.

Les résultats d'une enquête menée par le syndicat démon-trent que des chauffeurs d'auto-bus doivent prolonger leur» heu-res de travail jusqu'à 80 et 90 heures par semaine, ce qui est anormal.

On constate également que les responsables de la compagnie tentent de justifier des congédie-ments en multipliant les notes de démérite pour certains em-ployés.

Il est sûr et certain que le Syn-dicat des chauffeurs d'autobus du Saguenay ne laissera tomber aucun point, aucun grief depuis sa formation, même si, pour ce-la, il doit avoir recours aux tri-bunaux légalement constitues.

Hull Election»

Sous la présidence de M. Fran-çois Bilodeau, le Syndicat des barbiers-coiffeurs et coiffeuses de Hull a tenu ses élections an-nuelles, M. J.-J. Bourgouin a été élu président ; Mme A. Caron, première vice-présidente ; M. Er-nest Fortin, deuxième vice-pré-sident ; M. Aldège Caron, secré-taire-archiviste ; M. Roméo Beau-parlant, secrétaire-trésorier ; M. Max Danis, sentinelle ; M, Filion Philion, agent d'affaires.

En outre, le Syndicat du Bois ouvré a élu les officiers suivants: M, Benoît Prévost, président ; Denis Brazeau, vice-président ; Marcel Gaudreau, secrétaire-ar-chiviste ; Robert Boucher, secré-taire-trésorier ; Hubert Demers, sentinelle ; Anatole Lacombe, agent d'affaires.

Augmentations

A la suite d'un appel de la Ci-té de Hull à la Commission pro-vinciale des Affaires municipa-les, les syndicats des Employés municipaux, des Employés de la cité et des Pompiers de Hull, ont obtenu gain de cause contre la municipalité. La ville contestait l 'application d'une décision émi-se par un tr ibunal d'arbitrage mais la Commission a confirmé cette sentence et ordonné l'exé-cution de toutes les demandes du syndicat.

Mont-Laurier Un nouveau chapitre vient de

s'ouvrir dans .les' relations entre l'Union des travailleurs du bois de Mont-Laurier et les em-ployeurs de la Compagnie Belle-rive Veneer Plywoods. On se souvient ^que l 'application d'un premier contrat de travail avait exigé l 'an dernier une grève des-cent quarante ouvriers de la Bel-lerive.

On aurait pu croire que les patrons seraient mieux disposés cette année mais il semble bien que ces derniers (deux médecins et un homme d'affaires de Mont-Laurier) n'aient rien appris au cours des douze derniers mois. En effet, l 'union soutient que la compagnie n'a pas cessé de mul-tiplier les activités anti-syndica-les pendant cette période et les employeurs ont même refusé de recevoir les négociateurs ou-vriers à la date prévue pour le renouvellement du contrat.

M. Lionel Lépine, directeur des relations extérieures pour la compagnie, a prétendu, pour motiver ce refus, que le syndicat ne représente plus les ouvriers et il a demandé à la Commission des relations ouvrières une nou-velle vérificatii)n des effectifs.

Quant à l 'union, elle soutient au contraire que sa certification de-meure valide et elle accuse la compagnie de menées anti-syndi-cales et d 'avoir violé plusieurs clauses de la convention collec-tive pendant la durée de celle-ci.

En outre l 'union soutient tou-tes les demandes qu'elle avait formulées, à savoir : atelier syn-dical imparfai t , classification des tâches avec échelle de salaires basée sur un minimum de 65 cents pour les hommes et 45 cents pour les femmes ; prime de 5 cents pour le travail de nuit, réduction des heures de travail de 54 à 50 par semaine, trois fê-tes chômées payées, paye hebdo-madaire et en argent. L'union est fermement décidée à obtenir gain dé cause et à im-poser à cette entreprise le res-pect de ses engagements et de ses ouvriers.

Montréal Cours du soir

Les cours du soir pour la sa son 1950-51 au Centre d'apprei tissage des métiers du bâtimerft de Montréal seront donnés daris les métiers suivants : j

Charpente, briquetage, plâtra-ge, peinture, tuile, plomberiiji, chauffage, électricité, métal en feuille, soudure.

Les apprentis et les ouvrieijs qualifiés qui désirent se perfel-t ionner sont invités à suivre c<|s cours, qui sont tous des couip pratiques donnés par des ger de métier.

On peut s ' inscrire aux dates tit aux heures suivantes :

11 au t 5 septembre 1950, ^e 2 h. à 9 h. p.m. ; 18 au 22 sep-tembre 1950, de 2 h. à 9 h. p.m. ; samedis 16 et 23 septembre 195i), de 9 h. a.m. à 1 h. p.m., à h chambre No 7, au Centre d'ap-prentissage, 2255 est, avente Laurier, FA. 1124.

Un dépôt de $5 est exigible pour chaque série de vingt le-çons. Ce dépôt ne sera pas re-mis aux hommes de métier mais sera remis aux apijrentis s'ils A sistent à au moins 80% des cours donnés.

Le:j programmes de ces cours ont été préparés et on peut «e les procurer en en faisant la de-mande soit pa r écrit ou person-nellement au Centre d'apprentis-sage.

Les cours commencent le 2 ck-tobre et se terminent vers le ; I) décembre 1950 pour reprend e au milieu de janvier et se termi-ner en avril prochain.

Chacun de ces cours comprerid vingt leçons d'une durée de dedx heures (8 h. à 10 h. p.m.), à rai-son d'un cours par semaine dans la plupart des métiers. Dans le plâtrage et la soudure l'élève suit deux cours par semaine, ce qui fait un total de quarante cours par année. gj^

Hôpital Notre-Dame

Le comité des loisirs des e j^ ployés de l 'hôpital Notre-Damî, section de l'Association des em-ployés d'hôpitaux de Montréal, présentera à l 'auditorium du Mont-Saint-Louis, les 19, 21 et 23 septembre, une soirée d'opé-rette, avec un choeur de soixante voix. La reine de l 'opérette, Mlle Marthe Lapointe, sera la vedette de ces concerts. Les organisa-teurs de ces soirées ne ménagent rien pour faire un succès com-plet des concerts de grand inté-rêt dans le public de Montréal. Les billets sont en vente cîKS^ Edmond Archambault, rue Ste-Catherine, près de Berri, et ch«z Jules Jacob. 6645, St-Hubert.

Conciliation Après trois rencontres pour M-

gociations directes avec l'Assoab-tion des Employeurs de la Bajle de Carton, l'Union des TravrfA-leurs du Carton et du Papier Fe-

Un pionnier disparaît M. Zépbirin Laurendeau, un

des membres fondateurs du Syn-dicat des Employés de t ramways de Montréal, est décédé le 7 sep-tembre, après une maladie de deux ans et demi. Le défunt avait été l'un des pionniers du Syndi-cat du t ramway, en 1920. Il s'était intéressé activement aux activités du Conseil central des Syndicats Nationaux de Mont-real, dont il a été, durant de nombreuses années une figure fa-milière.

M. Laurendeau est décédé à l'âge de cinquante-sept ai\s. De-puis plus de deux ans il était

. s é . Dans sa paroisse il s'était aussi intéressé à la Socié-té St-Jean-Baptiste, à la St-Vin-cent-de-Paul et à plusieurs autres oeuvres paroissiales. Mais son grand intérêt a toujours été le syndicat. Dans la réorganisation du Syndicat du tramway, deve-nu l'Union des Employés du Transport public de Montréal, M. Laurendeau avait été choisi pré-sident de ce nouvel organisme syndical pour les employés de tramways. Le mouvement syn-dical de Montréal perd donc en lui un ardent défenseur. Nos sympathies à la famille en deuil.

çonnés de Montréal vient de s'as-surer les services d'un concilia-teur du gouvernement.

L'Union réclame-trois fêtes sup-plémentaires et une augmentation générale de 10%. Les deux clau-ses sont refusées par les compa-gnies, ce qui a provoqué l'échec des premières rencontres, Le con-trat de travail négocié doit cou-vrir plus de huit cents travailleurs employés par les,compagnies sui-vartss : Premi-er Pa(per Box, Standard Box, King Paper Box, City Paper Box, Ideal Paper Box, Atlas Paper Box.

Saint-Jérôme Les employés de la Diva Shoe,

fabrique de chaussures qui em-ploie cent vingt-cinq ouvriers, viennent de s'organiser en syn-dicat à St-Jérôme.

L'assemblée de fondation a eu lieu le 29 août dernier. MM. Re-né Rocque, Philippe Girard, ain-si que Mmes Lusignan et Clark, de Montréal, y ont porté la pa-role.

Les élections, tenues le même soir, ont donné les résultats sui-vants : MM. Gérard Charette, pré-sident ; Hervé Rioux, secrétaire-trésorier ; Guy Nadeau, secrétal-re-archiviste.

La demande de certification a été adressée à la Commission des Relations ouvrières. MM. Philip-pe Girard et Ivan Legault ont fait le travail d'organisation.

Saint-Hyacinthe Conciliation

Le Syndicat National des Em-ployés du Bois de Saint-Denis-

sur-Richelieu vient d 'entrer en conciliation avec l'Industrie du Bois de Saint-Denis Limitée. Le contrat en cause couvre vingt-trois employés. M. Eugène Laças-se, conciliateur, devra considé-rer les réclamations suivantes du Syndicat : atelier' syndical par-fait avec retenue syndicale ; se-maine de cinquante heures ; quatre fêtes chômées payées ; augmentation générale de $0.15 l 'heure ; clause d'ancienneté et période de repos de quinze mi-nutes.

La part ie patronale a refusé jusqu'ici la clause d'ancienneté. Elle n 'offre qu'un simple main-tien d'affiliation avec retenue syndicale, deux fêtes, dix minu-tes de repos et $0.03 l 'heure d'augmentation.

Le Syndicat est représenté par MM. Osias Geoffrion, Honorius Poir ier et Emile Meunier, assis-tés par M. Alfred Maheux, orga-nisateur de la Fédération du Bâ-timent, et M. Edmond Major, or-ganisateur du Conseil central de Saint-Hyacinthe.

Négociations

Le Syndicat du Tricot de St-Hyacinthe est entré en négocia-tions à la Penman's.

Le Syndicat demande une aug-mentation générale de $0-10 l 'heure, tandis que la compagnie n 'offrait , au début du moins, que $0.02'/2.

Elections

Le Syndicat National des Em-ployés de la Donahue a tenu ses élections sous la présidence dé M. Gaston Ledoux, président de la Fédération du Textile.

Ont été élus : MM. Georges Lambert, président ; Hermile Audet, vice-président ; M m e s Pauline Cabana, secrétaire-archi-viste ; Jeanne Gazaille, secrétai-re-trésorier ; Cécile Cabana, di-recteur.

Sentence arbitrale

Le Syndicat Catholique Natio-nal du Vêtement et la Yamaska Garments Limitée, qui emploie deux cent soixante ouvriers, ont renouvelé leur contrat de tra-vail après un recours à l 'arbi-trage.

La sentence maintient : la pré-férence syndicale ainsi que l'af-filiation demandée dans le pro-jet de convention du Syndicat. En ce qui concerne les salaires le rajustement de 10% (obtenu le l è r novembre 1948 avec la convention précédente) a été porté à 16'/2%, avec rétroactivité au 1er avril 1950. Cette sentence arbitrale a été rendue le 11 août 1950 et la convention a été signée le 6 septembre, elle se renouvel-lera le 1er janvier 1951.

Les agents négociateurs syndi-caux étaient : M. Angelo Forté, ipremier vice-président de la Fé-dération du Vêtement ; Mmes Ri-ta Lamoureux, présidente ; Ro-lande St-Onge, trésorière ; Marie Rioux, membre ; Réjane Pelle-tier, directrice. Négociateurs pa-tronaux : MM. M. Hardy et Yvon Bolduc, gérant. Le tribunal d'ar-bitrage était composé de M. le juge C.-E. Guérin, Mes Théodore Lespérance et René Duranleau. Agissaient comme procureurs : Mes Jean-Paul Geoffroy et John Bumbray.

Chez CasoYont

L'Union Nationale Catholique des Menuisiers et des Facteurs d'Orgues poursuit depuis plusieurs mois déjà des négociations avec la Compagnie Casavant et Frère» de St-Hyacinthe.

Le» principales clauses en liti-ge concernent les salaires, la clas-sification des tâches ainsi que la sécurité syndicale. Devant Fim-possibilité de s'entendre en né-gociations et en conciliation, les ouvriers ont finalement demandé la formation d'un tribunal d'arbi-trage dont la première séance a été t«nue lundi dernier le 11 sep-tembre. Les négociateurs syndi-caux sont MM. Ëusèbe Gaudet, Camille Dubuc, Victor Santoire et le procureur Me Jean-Paul Geoffroy aviseur technique" de I«

C.T.C.C.

NOUVEAU CONTRAT A ST-LUC

Les garde-malades de l'hôpital Saint-Luc de Montréal viennent de renouveler leur contrat de travail avee des avantages considérables. Après des négociations assez difficiles qui ont passé à un cheveu de l'arbitrage, un accord est enfin survenu, alors que le tribunal était déjà constitué et prêt à siéger. Les garde-malades y gagnent une échelle de salaires mensuels qui vont de $145 i $215 dollars; trois semaines de vacances payées après trois ans et quatre semaines après cinq ans; 7 fêtes chdmées payées; 15 jours en maladie et 48 heures de congé spécial au temps des Fêtes. On aperçoit sur notre photo un groupe de garde-malades de Saint-Luc réunies en assemblée pour discuter de l'application de leur contrat avec M. René Rocque de la C,T,C,C.

Thetford-Mjnes Le Syndicat national des tra-

vailleurs de l 'amiante (John-son's) a tenu récemment ses élections annuelles.

Les officiers suivants ont été élus :

Président, M. Emilien Maheux; vice-président, M. Paul Lachan-ce ; secrétaire-trésorier, M. Lio-nel Dion. Directeurs : MM. Emi-lien Jacques, Oliva Charest, FJo-rian Landry, Alphonse Dallaire, Gérard Poulin.

DELEGATION A O Ï ÏAWA Une délégation conjointe de la

C.T.C.C., et du Congrès canadien du Travail a rencontré aujour-d'hui, à Ottawa, monsieur C. D. Howe, ministre fédéral du Com-merce. La délégation a discuté du problème des arsenaux cana-diens.

On sait que la C.T.C.C., se trou-ve en conflit avec le ministère au sujet des ouvriers des arsenaux de Québec. Le gouvernement vou-drait limiter indûment le droit

d'association et de négociation dans ces usines fédérales et le conflit dure déjà depuis plusieurs mois sans que les employés aient pu obtenir justice.

Le Congrès canadien du Tra-vail connaît les mêmes difficultés à Long Branch, en Ontario. C'est pourquoi les deux organisations ont résolu de se rendre en délé-gation conjointe. On ne connaît pas encore le résultat de l'entre-vue au moment d'aller sous presse.

n est reconnu depuis longtemps que les journaux disent des sottises. Mais ils n'en disent pas toujours également.. Il arrive que pendant d'assez longues périodes on lise dans notre presse des propos a peu près sensés.

Il arrive aussi hélas ! qu'on imprime, plusieurs jours d'affilée, les plus incroyables bêtises. Nous venons de vivre, à la suite de la grève du rail, une semaine de ce genre. Qu'on en juge par les citations qui suivent.

L'abbé Arthur Maheux Les spécialistes de l'histoire nous racontaient depuis longtemps

que monsieur l'abbé Maheux déraillait légèrement. Mais il s'agissait d'une querelle de spécialistes; les profanes que nous sommes n'avaient pas là-dessus d'opinion bien définie.

Pourquoi faut-il que monsieur l'abbé Maheux se mêle de questions ouvrières? Car depuis son article dans le Star du 9 septembre, il faut bien nous rendre compte, nous aussi, que cet historien n'a pas un jugement très sûr. Devant la grève du rail, monsieur l'abbé évoque les "temps heureux" où l'on ignorait le syndicalisme:

"Et on était heureux comme ça. Ceux qui alors étaient mécontent* de leurs salaires avaient d'ordinaire le don d'en dissiper partie en boissons ou au jeu d'argent."

C'est très simple, n'est-ce pas ? Si l'ouvrier n'arrive pas avec $45.00 par semaine et dix enfants, c'est qu'il est ivrogne ou Joueur. Voilà ! Et dire que des gens prétendus sérieux on le culot d'écrire des choses pareilles en 1950 ! . . .

Montréal-Matin Le journal montréalais de l'Union Nationale fait de son côté des

commentaires étonnants sur la grève éclair du tram:

"La population de Montréal a été fort étonnée dans l'après-midi et la soirée de samedi, de constater que nos transports en commun n* fonctionnaient pas. Il n'avait en effet été question d'aucunes difficultés «raves entre patrons et employés dans ce service public."

Aucune difficultés graves, c'est peu dire I Montréal-Matin n'a donc Jamais entendu parler d'un certain tribunal d'arbitrage, d'un certain monsieur Marquette, d'un certain conflit qui dure depuis des mois, d'un juge du nom de Lagarde ? On a beau être distrait, comme blanc de mémoire c'est un peu fort !

U "Chronique" de Trois-Rivières Enfin, même si nous devons omettre, faute d'espace, une dizaines

d autres citations, il faut parler quand même d'un chef-d'oeuvre de sottise élucubré par une petite feuille trifluvienne à laquelle, dit-on. Me Jean-Marie Bureau ne serait pas étranger.

Figurez-vous que la Chronique a d^ouver t une opposition flagrante entre l'épiscopat québécois et le président de la C.T.C.C. Rien de moins !

Parce que les évêques citent l'arbitrage obligatoire à titre d'exem-ple dans leur lettre pastorale, la Chronique en fait un article de foi et prend à p ^ i e monsieur Picard qui a signé une déclaration conjointe contre 1 arbitrage obligatoire. Tout le monde a compris qu'un exemple cité dans le cour du texte ne constitue pas une directive. Mais la Chronique, elle, y voit un complot contre l'autorité religieuse.

"Le geste du président de la Confédération ne nous laisse pas dans la même sérénité.

Révèle-t-il de façon à ce qu'on n'en puisse plu* douter que le* dirigeants du mouvement ouvrier catholique ne sont pas du tout disposés à accepter les directives épiscopales 1

Nous croyons qu'il est permis de se le demander. I " i " î î c l'ÉPi»copat n'a pas établi la doctrîn.

sociale de l'Eglise et statué sur le* modalité* de ta mi«e en pratique, on pouvait tolérer certaine* erreurs et certaine* extravagances de ceux auxquel* on pardonne tant en disant quails n'ont pas la formation et le* moyen* de *e renseigner des patrons.

Est-il raisonnable d'être aussi indulgent aujourd'hui î "

a 'Wra^Li t fx^f" ' leur part, se demanderont s'il est raisonnable d être aussi bête et aussi préjugé que la "Chronique".

A - Q U E B E C

Un vote chez les Travailleurs du Port

M. Liguori "•Pépin, officier du ministère fédéral du Travail, a tenu, hier, un vote secret parmi les travailleurs du port de Qué-bec, afin de déterminer quelle serait l'union ouvrière qui serait choisie comme représentante des employés d'Albert Baker, de l'Anglo Canadian Pulp and Paper Co. de W. G. McCauley et de Ro-bin Hood Flour Mills, Ltd aux fins de négocier une convention collective de travail.

Les deux unions en cause étaient l'Union des Travailleurs du Port de Québec, affiliée à la C.T.C.C., et la Brotherhood of Railway & Steamship Clercks, Freight Handlers, Express and Station Employees, (union inter-nationale).

Aucune des deux parties en cause n'a obtenu la majorité re-quise par la loi fédérale pour devenir 1,'agent négociateur des employés du port. En conséquen-ce, c'est l'Union des Travailleurs du Port affiliée à la C.T.C.C. qui reste agent de négociation, puis-qu'elle détient encore un certi-ficat de reconnaissance syndicale en vertu de la loi provinciale.

Des négociations pour le re-nouvellement du contrat de tra-vail en vertu de la Loi des Rela-tions ouvrières de Québec seront entamées prochainement entre l'Union des Travailleurs du Port et les compagnies ci-haut mention-nées de même qu'avec les com-pagnies de chemin de fer Cana-dien National et Pacifique Cana-dien.

Action rapide et efficace... Les ouvriers de l'Anacon Mines

Limited de Montauban ont obtenu gain de cause sur une question de congédiements ces jours derniers.

Dimanche soir, le 27 août, les ouvriers avaient refusé de retour-ner au travail après le congédie-ment de quatre de leurs camarades pour une raison non mentionnée et que l'on croit être l'activité syndi cale. Mais, dès le 28, des délibéra-

tions étaient en cours entre MM. René Hermegnies et L.-A. Nadeau de la C.T.C.C., et les autorités de la compagnie.

A l'issue de ces pourparlers, la compagnie a décidé de reprendre les ouvriers congédiés et même de payer comme d'habitude pour la journée du 28 au cours de la<|uelle peu d'employés se trouvaient au travail.

Page 3: VOL. XXV —I No 13 GRANDE AFFLUENCE - CSN...2017/09/28  · VOL. XXV —I No 13 Monfréal, 14 septembr 195e 0 NOTRE CONGRE ANNUES L L'an dernier nou, tenions notrs congrèse annue

Page 4 L I T R A V A I L Montréal, 14 septembra 1950

APRES DEUX ANS DE LUHE, UNE DOUBLE VICTOIRE

Le Syndicat national du Textile de Montmagny est sorti victorieux, voici quelques jours, d'une lutte très rude qui durait depuis plus d'un an.

En effet, c'est en septembre 1949 que le Syndicat s'engageait en né gociations directes pour la renou-vellement de son contrat de travail avec la compagnie "M. E. Binz" (affiliée à la "Duplan Corporation" des Etats-Unis). Mais aucune en-tente n'étant survenue, il fallut se rendre à la conciliation et pousser l'affaire jusqu'en arbitrage. Le tri-bunal, formé vers la fin du mois de novembre, siégeait pour la premiè-re fois le 7 décembre dernier. Par la suite, les séances traînèrent en longueur et la sentence ne fut ren-due que le Vendredi Saint de cette année.

REFUS DES OUVRIERS

Cette sentence toutefois, qui arri-vait après sept mois entiers de pour-parlers, s'avéra inacceptable pour la partie syndicale. Les ouvriers avaient réclamé la parité de sa-laires avec les autres usines de textile (la moyenne chez Binz n'était que de 65.5 cents). Devant cette réclamation, la compagnie n'avait trouvé rien de mieux qu'une de-mande ridicule pour baisser de 10% te salaire déjà trop bas.

Le Syndicat du Textile de Montmagny gagne une aug-

mentation générale et $20,000 en remboursement —

La grève est évitée.

De plus, la compagnie réduisait, depuis le mois de janvier, le tra-vail de ses usines. Cette diminution de 50% affectait 800 employés. Le 25 mai, le syndicat'tenta de nou-velles démarches dont les résultats demeurèrent toutefois assez médio-cres. Puis le 9 août, les négocia-teurs syndicaux rencontraient de nouveau les employeurs pour leur proposer certaines améliorations plus importantes.

MENACE DE GREVE

Deux semaines passèrent encore et, la compagnie ne donnant pas signe de vie, la patience des ou-vriers s'épuisa. Le 26 du même mois, les membres se réunissaient en Assemblée générale et votaient èi l'unanimité une grève pour le 5 septembre à 6 heures, si le contrat n'était pas signé à cette date.

Mais cette fois, il semble que la compagnie avait compris. Les né-gociations directes reprenaient quelques jours plus tard et les em-ployeurs formulaient une offre acceptable.

Proposée en Assemblée générale après deux journées entières de dis-cussions et de rajustements, l'offre devait enfin être acceptée. Elle assure aux travailleurs des avanta-ges marqués dont voici les princi-paux :

1.—Augmentation générale de 5 cents l'heure;

2.—Deux fêtes chômées payées en plus de celles déjà obtenues;

3.—Paye hebdomadaire à chaque vendredi au lieu de la paye bi-men-suelle qui existait auparavant;

4.—Boni d'assiduité de $1.25 par semaine;

5.—Quatre pour cent du salaire comme paye de vacances après cinq ans de service au lieu de huit ans;

6.—Prime de un dollar par quart pour les chauffeurs, quand ils rem-placent les gardiens en fin de se-maine.

DOUBLE VICTOIRE

Après l'offre initiale d'une baisse de dix pour cent, on comprend que les avantages mentionnés cons-tituent pour les travailleurs de Montmagny une victoire décisive et qui récompense la ténacité dont ils ont fait preuve au cours de l'année dernière.

De plus, ils ont encore une se-conde raison de se réjouir, car en même temps qu'il, renouvelait le contrat, le syndicat obtenait gain de cause contre la compagnie dans un conflit légal qui durait celui-lè depuis plus de deux ans.

Le différend remonte au premier septembre 1948 alors que la com-pagnie "Binz" signait une conven-tion où se trouvait incluses de* clauses de salaires et d'heures de travail qu'elle devait violer sans scrupules six mois plus tard. Cette violation privait les travailleurs d'une partie de leurs revenus et le grief fut porté jusqu'à l'arbitrage.

Mais au moment où le juge Achil> le Pettigrew allait rendre sa sen-tence, la compagnie prenait un bref de prohibition contre le tribunal.

Portée en cours supérieure par Me L.-P. Pigeon, procureur du syn« dicat, la cause fut gagnée haut la main par le syndicat et la compa-gnie fut condamnée à payer tous les frais. Elle s'entêta cependant dans ses procédures et porta la cause en appel. Cet appel devait être exa-miné ces jours-ci.

Le syndicat réclamait la somme de $29,485 en dommages pour les salaires non payés entre les 28 fé* vrier et 30 avril 1949. La compa-gnie tenta d'abord un règlement à l'amiable pour $12,500, chacun payant ses frais, mais cette offre fut rejetée à l'unanimité par l'As-semblée générale du syndicat.

Or, l'accord de ces jours derniers stipula cette fois que la compagnie versera $20,000 au syndicat et paie-r- de plus les frais légaux que ce-lui-ci a encourus au cour» de se» procédures.

DE LA FOLIE DANGEREUSE

A M. le Dr Sanuel Reinhart, Prop, de la Classon Knitting Mills de Sherbrooke, Chicago, U.S.A.

La présente requête des soussi-gnés, vos employés de la dite Clas-son Knitting Mills de Sherbrooke, actuellement en grève depuis le 11 mai de la présente année.

Vous priant de rouvrir votre dite fabrique de Sherbrooke le plus tôt possible aux conditions et pour les considérations suivantes, à savoir:

I CONDITIONS

a.-Nous retournerons à notre tra-vail aux mêmes conditions de sa-laires, et, en autant que faire se pourra ce dont vous serez le juge, d'emploi que celles existant au moment de la déclaration de la grève.

b. Dès notre retour au travail nous cesserons de faire parti» de notre Association professionnelle ac-tuelle, c'est-à-dire de notre syndi-cat dont nous sommes présente-ment les membres, et nous nous constituerons en Association d'u-sine locale des Employés de la

Classon Knitting Mills de Sher-brooke.

e. Nous reconnaissons à l'avance comme principe de justice inatta-quable et de droit inaliénable, et nous le reconnaîtrons alors en fait et expressément, à l'autorité de la Classon Knitting Mills Co. de Sherbrooke comme à tout pro-priétaire quel qu'il soit, le droit naturel de disposer selon qu'elle juge nécessaire au meilleur suc-cès de l'entreprise, de la main-d'oeuvre à son service et des pro-motions à y opérer.

d. Dans toute réclamation future possible et de quelque nature que ce soit, nous, les soussignés, nous engageons à le faire, par le seul et exclusif intermédiaire de notre future association d'usine traitant avec notre ou nos em-ployeurs à être satisfaits de l'en-tente qui en résultera et à l'ac-cepter. Nous répudions à l'avance toute intrusion et ingérance quel-conque venant de l'extérieur.

NOTA Ces conditions devront natu-rellement être soumises à

une compétence légale afin d'être assurés que nous ne procédons pas en violation des lois du pays.

Croyez-le ou non, telle est la pétition qu 'un groupe de défaitistes, d'ailleurs étrangers au conflit, tentent de faire signer aux grévistes de la Classon, à Sherbrooke. Comme quoi il reste des gens qui vou-draient livrer les ouvriers pieds et poings liés même aux pires patrons. Mais les grévistes connaissent mieux et refusent cet incroyable retour à l'esclavage !

Les syndiqués des Grover Mills de Montréal lisent

Le Travail". Les voici réunis en assemblée, cha-

cun avec sa copie.

Si le journal doit vivre, tous les syndicats doivent

faire de même. Si un article vous intéresse parti-

culièrement, faites-le lire par votre entourage.

Nous remplissons promptement toutes les com-

mandes.

¥ *