Vis[LE] Re-Vue n°2

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N°2 Vis[LE] RE-VUE Ces objets, ces édifices, ces quartiers originaux... Ces lieux qui font rêver...

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Retrospective de l'année 2011-2012 pour les 2 ans du blog-débat sur la démocratisation de la ville. Corpus de nos meilleurs articles

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N°2

Vis[LE]RE-vUE

Ces objets, ces édifices, ces quartiers originaux...Ces lieux qui font rêver...

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message de l’équipe Chères exploratrices, Chers explorateurs de l’urbain,

Voici maintenant 2 ans que Vis[le] existe. Nous continuons à parcourir le monde et le monde nous découvre. Depuis sa création en Mai 2010, plus de 18 500 visiteurs uniques, originaires de 113 pays différents, ont visité notre site. Tous les jours, environ 120 personnes consultent nos articles. Et ces chiffres ne cessent de croître.

Le mois de Septembre a été un tournant pour le site. Nous avons connu pas mal de changements et d’animations. Vis[le] s’est refait une petite beauté : lifting de la bannière, modification du graphisme de la page web et réorganisation des articles par thématique. Sous oublier, l’extension Vis[LE] voyage a été intégrée pour avoir dorénavant un seul et unique site, mais aussi faciliter la navigation de tous. Et depuis, nous avons également lancé des articles hebdomadaires «Dessus des villes» et «Les trouvailles du net». Laure est intervenue dans l’émission «Allo La Planète» fin Septembre pour parler de notre projet. Cela a été un bon élément de communication car depuis, nous recevons beaucoup plus de références de la part de nos lecteurs.Vis[le] s’est également agrandi et a affirmé son choix de mettre en place une équipe pluridisciplinaire avec l’intégration de Raphaël, jeune géographe et futur urbaniste.

Chaque nouvelle année est un événement. L’an passé, nous avions organisé nos 1 ans à la Caserne de Bonne. Cette année, nous donnons rendez-vous sur les quais du Rhône à Lyon.Et pour continuer à marquer les 2 ans de Vis[le], nous revenons sur l’ensemble des articles ayant marqué depuis 1 an. Ils parlent de voyages, de curiosités urbaines et surtout nous montrent comment ces villes que nous pratiquons sont originales et uniques...

Bonne lecture.

Avril 2011, 1er anniversaire de Vis[LE] et découverte de l’éco-quartier de la Caserne de Bonne

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sommaireexpo et autres curiositésCHARLOTTE PERRIAND : DE LA PHOTOGRAPHIE AU DESIGN

culture urBaiNe LE K’NAR DECHAINE

histoire d’architectureJ’HABITE UNE MAISON TROGLODYTE ET JE ME PORTE BIEN !

Balade urBaiNe DéCOUvRIR L’UNE DES 7 MERvEILLES DU MONDE...

dessus des VillesINSTANBUL

politique et pratiqueLE SECTEUR SAUvEGARDé

si la Ville m’était comptéeLA RECONSTITUTION HISTORIQUE

secret des VillesLES UTOPIES URBAINES, DéLIRES OU RéALITéS?

top 5LES ARTICLES LES

PLUS LUS 7

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top 5 LES RéféRENCES

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PLUS LUS PAR CATéGORIES

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Vis[le] VoYagehABITAT TRADITIoNNEL PEuLLieu : village Wendou [ ville de Dori - Burkina faso]Année : 8ème siècleBâtisseurs : les habitants, les nomades Peuls qui se sont sédentarisésL’explorateur : Charline S.

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expo et autres curiosités

ChARLoTTE PERRIAND : DE LA PhoToGRAPhIE Au DESIGN

19 Août 2011Charline S.

Le nom de Charlotte Perriand me disait vaguement quelque chose. J’avais dû l’en-tendre pour la première fois au Musée de Grenoble, lorsque l’on m’avait présenté les fauteuils installés dans le musée. C’est en Avril 2011 que j’ai (re)découvert cette architecte lors d’une excursion aux Arcs. J’avais d’ailleurs écrit un article pour cette occasion. La pensée du lieu m’avait beau-coup marqué par son avant-gardisme et c’est à partir de là que j’ai commencé à m’intéresser un peu plus à ses projets.

Par le plus simple des hasards, j’ai vu que le Petit Palais (à Paris) organisait une exposition sur son travail «Charlotte Perriand, de la photographie au design». C’était pour moi l’occasion de mieux la découvrir. Ça n’a pas raté, j’ai tout sim-plement adoré.J’ai été subjuguée par la richesse du tra-vail qu’elle a mené tout au long de sa car-rière.

Le Petit Palais a proposé une entrée in-téressante sur l’oeuvre de Charlotte Per-riand. Il est mis en avant l’importance qu’elle a donné à la photographie dans son travail, à la fois comme source d’ins-pirations, mais aussi comme élément constructif de ses projets. Elle est précur-seur en la matière : elle est la première à utiliser le photomontage comme partie intégrante du mobilier et de l’architecture d’intérieur. Il nous est aussi montré sa

Photographies :google image

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passion pour les objets qu’elle trouvait dans la nature, dont elle pouvait parfois s’inspirer et s’enrichir à travers des re-cherches sur l’Art Brut.En tout, c’est 430 photographies et do-cuments, mais aussi 70 meubles qui sont exposés dont une partie lui appartenait.

L’EXPO, MES IMPRESSIONS...

J’ai tout d’abord été intriguée. Je ne com-prenais pas du tout l’exposition. On nous indiquait de descendre puis de remonter plus loin. Il y avait un fléchage. Bêtement, je cherchais la salle Charlotte Perriand. Où était l’exposition temporaire dans l’ex-position permanente? Je me suis sentie perdue et à première vue, je trouvais que c’était un échec cuisant.Au début, je n’ai pas trouvé cela flagrant. Au loin, j’ai aperçu ses premières photo-graphies accrochées sur un pan de mur, juste à côté d’objets datant de plusieurs siècles. Quel était donc le rapport ? De salles en salles, je découvrais une suc-cession de choses, diamétralement op-posées: les objets, les photographies, les écrits de Charlotte au côté de buffets de style gothique, de Monet ou encore des vases de style Art Nouveau. Après 1/2 heure d’acclimatation dans une scéno-graphie que jusque là je n’avais jamais vu, j’ai été d’un coup émerveillée quand j’ai compris les liens, les confrontations qui avaient été mis en place. Mais, ça m’a sauté vraiment aux yeux quand je suis rentrée dans une salle exposant des oeuvres de la Renaissance en confron-tation avec le mobilier de Charlotte Par-riand. J’ai trouvé ça fort et très riche pour mieux comprendre son oeuvre, ses idées, ses choix.L’ensemble des objets exposés m’a per-mis d’avoir une vraie base sur son travail, à la fois dans sa recherche des formes pour le mobilier (beaucoup de tables et

de chaises/fauteuils), mais aussi dans les matériaux (bois et tube d’acier). Il y a des choses que nous avons déjà tous vu, sans forcément connaître qui était le créateur. Ce que je savais moins, mais que j’ai pu découvrir, c’est l’importance du travail qu’elle a pu mené avec Le Corbusier et Pierre Jeanneret.

PETITS CONSEILS

Une grande partie de son oeuvre est visi-ble gratuitement. Une grande salle lui est complètement dédiée et payante. Mais elle en vaut la peine. Si vous êtes étudiant en école d’art (même d’architecture) vous pouvez demander la gratuité.Les photographies sont interdites, mais par contre, il y a un espace où l’on peut s’assoire sur certains des fauteuils.

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Le fauteuil grand confort

Les chaises longues en acier tubé et chromé

La table éventail

Les tables pétales

top 5 les articles les plus lus

depuis mai 2010

1| HISTOIRE D’ARCHITECTURE La flexibilité de l’architecture selon Rem koolhas5 Octobre 2010 par Marine C.vu 4 755 fois2| HISTOIRE D’ARCHITECTURE J’habite une maison troglodyte et je me porte bien25 Novembre 2011 par Charline S.vu 1 454 fois3| HISTOIRE D’ARCHITECTURE L’eau, comme élément d’architecture à ne pas négliger25 Novembre 2011 par Charline S.vu 1 403 fois4| CULTURE URBAINELe k’nar se déchaine4 Novembre 2011 par Aurore B.vu 1 241 fois5| CULTURE URBAINE Flash mob : Flash humain et réappropriation spontannée de l’espace24 Juillet 2010 par Charline S.vu 986 fois

J’AI PU DéCOUVRIR PAR EXEMPLE...

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Vis[le] VoYageSPACEBoX : LoGEMENTS ETuDIANTSLieu : Utrecht, Pays-BasDate : 2003-2004Architecte : Mart de Jong designer chez l’agence « De vijf »Prise de vue : 2006L’explorateur : Marine C.

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L’AVEZ-VOUS DéJÀ VU ?

Chaque fois que je circule dans Lyon, me voilà à la recherche des nouveaux K’nar. Cet oiseau vous dit sûrement quelque chose si vous vous baladez ou circulez régulièrement dans l’agglomération lyon-naise. On le trouve tagué sur des murs, des conteneurs à verre, le long des voies ferrées ou sur le bord des routes. Il en ap-paraît régulièrement et c’est toujours une joie d’en découvrir un nouveau. Ni publicitaire, ni porteur de messages quelconques, ce tag est apprécié pour ce qu’il est : un personnage rond, coloré et à l’air sympathique. Il parle à tout le mon-de et égaye le quotidien. Au début bleu, l’oiseau a évolué dans le temps avec de nouvelles couleurs. La forme aussi varie, car il a une grande capacité à s’adapter aux lieux et aux formes sur lesquels il s’installe. Mais une question se pose, qui est donc à l’origine de ce phénomène ?

« K’NAR » est en fait le nom du graffeur à l’origine de ces dessins. Autodidacte, il a débuté le graff en 1992 dans un col-lectif (DKR). Jamais en panne d’idées, il aime avant tout se faire plaisir. Il varie les supports, mais peint toujours des per-sonnages dérivés du premier oiseau. Ces figures embellissent des lieux communs, et la ville semble apprécier puisqu’en nettoyant le périph’, ils ont pris soin de conserver les canards.

culture urBaiNe LE K’NAR DEChAINE

4 Novembre 2011Aurore B.

Sources photographiques :Aurore et Luc

Sources :http://www.facebook.com/BirdyKids

http://www.bassmusic.fr/blog/2010/10/interview-knar/

http://www.lyonplus.com/fr/article/2199899/Du-Knar-dans-tous-les-

coins.html

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Avec la création de la marque « Birdy brain », l’oiseau est passé de l’ombre à la lumière. Une boutique a ouvert ses portes depuis un an, dans laquelle on trouve du matériel de graffeur et des T-shirt. Grâce à une démarche originale, ces artistes ont pu profiter de la notoriété de l’oiseau pour réaliser leurs projets. Leur idée est aussi d’amener les gens à participer : concours de dessins, planche de sticks à récupérer, à coller et à prendre en photo.

ART URBAIN ?

Aujourd’hui, le tag est regardé comme un art, les graffeurs exposent et vendent. L’Art urbain (ou street art) existe depuis les années 80 regroupant toutes les for-mes d’art réalisées dans la rue, ou dans des endroits publics. Cela comprend di-verses techniques telles que le graffiti, le pochoir, la mosaïque, les stickers et les installations. Art décalé, parfois illégal, l’art urbain nous rend attentifs et curieux de notre environnement.

A vous de partir à la chasse aux canards (qui ne ressemblent d’ailleurs pas tant que ça à un canard) et autres curiosités, ouvrez l’œil !

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Vis[le] VoYageLA SuCRIERELieu : Lyon [ france ]Année : années 30L’explorateur : Aurore B.

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histoire d’architecture

J’hABITE uNE MAISoN TRoGLoDYTE ET JE ME PoRTE

BIEN !25 Novembre 2011

Charline S.

Pendant une expédition en Turquie, je découvre les contrées de la Cappadoce! (Un moment EXTRA-ordinaire, je vous le conseille d’ailleurs) Cet endroit nous don-ne l’impression d’être sur la Lune ou quel-que chose comme ça. Nous découvrons un sol découpé, sculpté par les vents, ce qui laisse apparaître des fissures, des ca-nyons et les célèbres cheminées de fée. Au-delà de ses paysages, la Cappadoce est aussi connue pour la manière de vivre de la population. En effet, elle s’est adap-tée au terrain et les habitants ont réalisé leur maison en creusant dans le sol.

Je vous en parle aujourd’hui car pendant l’une de mes visites, j’entends au loin une phrase très étonnante : « A cette époque là, ça ne devait pas être des hommes ! »Comment ça ce n’étaient pas des hom-mes il y a 1 500 ans ? Comme si à cette époque là, les personnes vivant dans ces «grottes» étaient encore des singes poilus ou des hommes de cromagnon, vêtus en peau de bête et chassant le tigre à dos de mammouth ! Il y a 1 500 ans la Cappado-ce était l’un des plus grands refuges de la communauté chrétienne. Les habitations étaient pensées de façon astucieuse dans ce climat rude et très changeant. De quoi s’en inspirer !

Il est vrai que nous, hommes et femmes du XXIème siècle, nous qui vivons dans notre temps, nous avons l’habitude de voir nos chères petites maisons, et autres immeubles s’assemblaient par un empile-ment de briques, parpaings ou autre cou-lage de béton dans des coffrages en bois ! Sans oublier notre petit confort: eau, chauffage, double vitrage... Donc ima-giner des hommes vivre là dedans peut nous paraître étrange. Mais il est vrai aussi que ce sont des endroits aujourd’hui abandonnés et nous ne pouvons pas voir réellement le confort et l’organisation in-térieur de ces espaces.

Sources :- google.images

- wikipedia- l’habitat troglodyte, inertie thermique : http://archi.climatic.free.fr/0815.html

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Pourtant, depuis des périodes bien plus lointaines, voire très très lointaines (la Préhistoire), l’homme s’abritait déjà dans ces abris de roche. C’est la naissance ce l’habitat troglodyte !J’ai envie de continuer sur l’idée que ce n’est pas parce que des personnes habi-tent encore dans des cavités rocheuses, naturelles ou artificielles, qu’ils sont des hommes-chasseurs armées de leurs flè-ches ! Regardez Star Wars. On se projette même à des années lumières après notre ère ! Et pourtant, Luck Skywalker habite bien dans une maison creusée dans le sol à Matmata quand il est petit. Comme quoi, le troglo, c’est indémodable, en plus d’être le plus ancien mode d’habitat de l’homme.Dans certains endroits, c’est un mode d’habiter traditionnel comme en Cap-padoce (Turquie), en Tunisie et même en france ou en Italie. Et dans d’autres cas, cela devient un mode de vie remis au goût du jour, oublié pourtant pendant des décennies, et permettant d’avoir une maison originale.

TROGLODYTE ? QUEL EST DONC CE MOT ?

Pour la version barbare et décomposée de Wikipédia :Le mot « troglodyte » vient du latin « troglodyta », lui-même du grec ancien «

Cappadoce, Turquie

τρωγλοδύτης », de « τρώγλη » (« caver-ne »), et « δύειν » (« pénétrer dans », « plonger »).Pour compléter, le Larousse énonce que cela se dit pour une personne qui vit dans une grotte ou une demeure creusée dans la roche.

L’habitat troglodyte est incomparable. C’est un mode d’habiter unique. Et sa fa-brication particulière nous conduit à chan-ger nos codes de penser de l’architecture. De l’extérieur, nous avons des maisons qui s’intègrent dans le paysage et dans la géologie du territoire. A l’intérieur, c’est un véritable travail dans la masse. En effet, la manière la plus simple de réa-liser sa maison est de creuser horizon-talement le flanc d’une falaise. On vient créer des vides en enlevant de la roche ce qui demande de réfléchir avec rigu-eur à : la fonctionnalité des espaces, leur organisation les uns avec les autres. Où est-ce qu’on vit et comment ? Où peut-on stocker et ranger? Quelles relations avec l’extérieur ? Mais parfois, nous pouvons trouver des cas où l’on vient directement creuser dans un sol plat comme en Tuni-sie, en france ou en Chine.

Il y a deux raisons principales qui ont en-traîné les population à opter pour le tro-glodyte :+ technique : par l’absence de matériaux de construction tel que le bois

Dordogne, France

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les architectes Müller et Search en Suisse

Un maison au village de Saint-Chamas, en France

«Demeure de la Vignoble», Coteau de la Loire

Le projet «Malator», au Pays de Galle par l’agence Future System

+ climatique : climat aride ou continen-tale.Mais parfois, cela est dû pour des raisons culturelles et stratégique.

DU TROGLO AUJOURD’HUI, ÇA DONNE QUOI ?DéCOUVERTES SUR LA TOILE DE MAISONS TROGLODYTES REMISES AU GOÛT DU JOUR !

Aujourd’hui, ce mode d’habiter revient dans les réflexions des architectes. En effet, sur le plan technique, c’est inté-ressant. Cela permet une grande inertie thermique de la maison. Un seul élément compose la maison du sol au plafond, c’est-à-dire la roche. Cela réduit consi-dérablement les pertes de chaleur. Mais aussi, la roche permet une température constante et donc on ne ressent pas l’am-plitude thermique qu’il peut y avoir à l’ex-térieur entre le jour et la nuit. Mais il est vrai aussi, que selon le type de roche, les épaisseurs des murs, etc. il peut y avoir une influence sur les conditions de vie à l’intérieur comme l’humidité.

Certains architectes s’expérimentent au jeu de la maison troglodyte aujourd’hui: en créant des choses de toutes pièces ou en transformant des cavités existantes. En voici quelques exemples ci-contre.

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Vis[le] VoYageMoNASTÈRE TRoGLoDYTIQuE DE SAINT RoMANLieu : Beaucaire [Gard - france]Constructions : aux environs du vème siècle après JCfonction actuelle : Site touristiqueL’explorateur : Laure B.

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Sont nommées «merveilles» toutes les oeuvres architecturales et artistiques qui étaient considérées comme extraordinai-res à l’époque antique. Cela veut dire :- des dimensions spectaculaires par rap-port aux édifices connus- c’est remarquable (voire «fou») par rap-port aux méthodologies de construction rudimentaires utilisées pour les réaliser face aux technologies actuelles. Parfois, c’est à se demander comment ils ont réussi à édifier tout ça !

Un peu partout dans ce qui a composé les empires greco-romano-egyptien, soit les pourtours de la Méditerranée, nous pou-vons les découvrir facilement : Egypte, Turquie, Grèce, Irak.Mais qu’est-ce que cela veut dire aujourd’hui de faire parti de ce presti-gieux top «7» ?Il me semble que c’est un bon moyen de faire de la communication sur son patri-moine, et c’est alléchant comme un gâ-teau dans une vitrine.

Je fais partie de ces gens, qui ont eu l’oc-casion, un jour, au détour d’une balade, de découvrir une merveille. Pour ma part, ce fut le temple d’Artemis ou l’Artémision connu pour être le temple le plus grand jamais réalisé avec un socle de 130m x 60m, et des colonnes faisant plus de 18m. Vous pouvez imaginer la bête que c’était !

Pour voir le temple, il faut se rendre à Selçuk en Turquie. Cette petite ville de province se trouve sur la côte méditerra-néenne. C’est également la «ville-escale» pour voir tous les sites archéologiques du coin (greco-romain), et il faut dire qu’il y en a des choses à découvrir par là ! Le nom ne vous dit sans doute rien, mais celui d’Ephèse peut-être plus. A l’épo-que antique, Ephèse se trouvait juste à côté de l’emplacement actuel de Selçuk.

Balade urBaiNe DéCouVRIR L’uNE DES 7 MERVEILLES Du MoNDE...

13 Décembre 2011Charline S.

Photographies :Charline Sowa

Google images pour les reconstitutions

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C’est l’une des plus anciennes cités grec-ques en Asie Mineure, et elle faisait partie des ports les plus actifs de la Mer Egée. Aujourd’hui, le port n’existe plus : la mer s’est retirée à plus de 7 km du site.C’est en regardant dans un guide touris-tique, que j’ai découvert que je logeais à côté du temple d’Artémis. J’étais réjouie de pouvoir faire cette aventure : j’allais voir l’une de ces 7 merveilles. J’en en-tends parler depuis ma tendre enfance et ça allait se concrétiser.

Même s’il était très célèbre et dans la bouche de tous les grecs, les autorités de l’époque ont fait en sorte que le temple soit oublié suite à un incendie volontaire qui l’a en partie détruit (356 av. J.-C.). Par la suite, il a été pillé et endommagé par des tremblements de terre. Pour finir, c’est en 401 que le temple a été complè-tement démoli par une foule de croyants, conduite par le Saint Jean Chrysosto-me. Les pierres ont été ensuite utilisées pour la construction d’autres bâtiments et certaines colonnes se retrouvent être aujourd’hui à Sainte-Sophie, à Istanbul.

Le temple a été redécouvert en 1869, après 6 ans de recherches, dans le cadre d’une expédition organisée par le British Museum et conduite par John Turtle Wood. De nombreuses sculptures et artefacts ont été retrouvé. Mais il ne reste quasi-ment rien sur le site aujourd’hui. Certains sont gardés au musée archéologique de Selçuk, notamment la statut d’Artémis, et des reconstitutions du temple sont aussi visibles..

À LA CONQUÊTE DU TEMPLE D’ARTEMIS

En haut d’une colline, plus précisément depuis le site de l’église Saint-Jean, (dixit la photo de présentation), je me suis

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amusée à chercher dans le paysage cette fameuse merveille. Impossible de vrai-ment savoir où elle se trouvait, mais heu-reusement qu’il y avait un plan à disposi-tion pour nous indiquer (plus ou moins) les éléments marquants du paysage...

Le lieu repéré, je me suis lancée dans une marche, ne sachant pas vraiment où j’al-lais (question distance) même si j’avais un plan. J’espérais voir des panneaux d’indications, mais je me suis contentée de découvrir et d’admirer d’autres édifi-ces tout aussi surprenants en attendant.

Après avoir flâné dans des superbes ruel-les, me voilà arrivée sur une Nationale, une 2 fois 4 voies infranchissable même s’il n’y a pas énormément de voitures. Je voyais enfin le panneau pour le temple d’Artemis, mais aussi d’ Ephèse. J’étais sur la bonne route, mais surtout du bon côté. Pas de nécessité de traverser.

Un chemin piéton se trouvait être en pa-rallèle de la Nationale. J’étais très surprise de découvrir un tel aménagement urbain ici. La voie est large, agréable, verdoyan-te. Beaucoup de pauses sont possibles et en plus à l’ombre. Il y a même des jeux «sportifs» où nous pouvons faire des exercices tout en se promenant. Intéres-sant, mais aussi étrange. Il y a énormé-ment de jeux de ce type partout en Tur-quie, comme si les parcours santé étaient

intégrés à la ville. En france, nous voyons plutôt ça dans les parcs.

Après un peu de marche et d’amusement, car en tant qu’ urbaine avertie, je devais tester ce que je découvrais, je trouvais enfin l’entrée pour accéder au site du temple. Le chemin me paraissait un peu abandonné, mais des gens comme des bus en sortaient.

Pour moi, «merveille» équivalait à «énor-me» sans être trop catégorique. Cela se voit de loin et ça me semble immense pour faire très simple.Alors là en arrivant sur le site, je me suis retrouvée bouche bée. Rien à voir avec du spectaculaire.En arrivant sur le site, même s’il était en ruine et des pierres se couraient après, nous pouvions imaginer l’immensité du lieu. Un plan et des explications se trou-vaient à l’entrée pour nous aider à com-prendre l’édifice et à en rêver.

Mon exploration continuait en faisant attention où je mettais les pieds. Je marchais sur quelque chose qui avait plusieurs siècles. Apparemment, cela da-terait au moins du Ivème siècle avant Jesus-Christ. J’ai mis plusieurs minutes à faire le tour de ce qui était le socle du temple.Une sorte de colonne a été reconstituée. C’est le seul élément qui reste sur le site

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d’ailleurs. Mais pour la fiabilité et le réa-lisme de l’époque, rien n’est sûr. Pour l’anecdote, un nid de cigogne s’est même installé en son sommet !

J’ai fini ce tour en m’installant sur une marche ou peut-être un bout de toit. Je ne savais pas. Mais j’ai profité du calme et j’ai fini par contempler cet endroit, car au final, même si il n’y a plus beaucoup d’éléments encore visibles, cela reste un des endroits que nos ancêtres ont admiré eux aussi. C’est un bout de notre histoire, il fait partie de notre patrimoine com-mun.

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Vis[le] VoYageToWER oF PANGu PLACELieu : Pékin [Chine]Année : 2007-2008 (environ)Architecte : C.Y. Lee and partners.L’explorateur : Lucien

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Vis[le] VoYageLE STADIuM DE VITRoLLESLieu : vitrolles – Bouches-du-Rhône - franceAnnée : 1990Architecte : Rudy Ricciotti (français)L’explorateur : Raphaël B.

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REPÈRES

+Istanbul, TURQUIE+Population : 12573836 hab. (2007 mais aujourd’hui la population avoisinerait plu-tôt les 15 millions d’habitants)+Superficie : 925km²+Densité : 135934 hab/km²+Altitude : 5 à 75m+Mers : Mer de Marmara et Mer Noire+Détroit : Bosphore+Estuaire : Corne d’Or+Anciennes appellations : Byzance, Constantinople

DESCRIPTIf

On repère le Bosphore, bras de mer cou-pant la ville du nord au sud, qui sépare la partie orientale de la partie occiden-tale (séparant aussi les deux continents : Europe et Asie). Ensuite l’estuaire de la Corne d’Or sépare la partie historique (au sud) de la partie dite « moderne » (au nord). Istanbul se développe aujourd’hui bien au-delà de ces entités géographiques. Au nord, vers la Mer Noire, on retrouve des enjeux où les ressources naturelles sont menacées par l’expansion urbaine. Sur les bords de la Mer de Marmara, au

dessus des VillesINSTANBuL

5 février 2012Marine C.

Sources :wikipédia

google image

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sud, la métropole s’étale reliant presque déjà les villes des autres provinces de la Turquie.

Dans ce panorama partiel de la ville mo-derne depuis la péninsule historique : on voit la partie contemporaine séparée de la ville historique par la Corne d’Or (le bras d’eau). La silhouette de la Tour de Galata est submergée par la multitude des grat-te-ciels de l’Istanbul du XXIème siècle.

Ci-dessous, dans cette vue du Bosphore depuis la Mer de Marmara, on aperçoit le célèbre pont sur le Bosphore, qui sup-porte l’autoroute TEM. Il permet les flux de circulations, de services et de biens quotidiens de la métropole allant d’est en ouest et d’échelle internationale.

Ce panoramique partiel de la ville depuis le haut d’une tour de bureaux nous mon-tre les nouveaux gratte-ciels des quar-tiers de Maslak. Ils nous feraient presque

oublier que l’on se trouve à Istanbul. Ce-pendant on aperçoit au loin le Bosphore et son pont, qui rappellent que nous som-mes entre deux continents.

Dans cette vue de la péninsule historique le découpage des minarets des mosquées marque. La mosquée Bleue se détache avec ces 6 minarets (en haut à gauche). Et au premier plan, le fameux pont de Ga-lata.

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Vis[le] VoYageLE MARChE AuX PoISSoNS DE BESIKTAS - BESIKTAS BALIK PAzARILieu : Istanbul [Quartier Besiktas-Turquie]Année : 2006-2009Architecte : GADDate de prise de vue : Octobre 2011Les explorateurs : Charline et Hugo

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politique et pratique

LE SECTEuR SAuVEGARDé8 février 2012

Laure B.

« Je suis en quoi dites vous ? En Secteur Sauvegardé, mais qu’est-ce que c’est ? Je suis une espèce en voie de disparition ? Comment ça je n’peux pas faire ce que je veux, mon beau-frère l’a bien fait lui. Quoi, il n’est pas dans le secteur lui. Mais, j’y comprends rien moi à vos histoire, j’en suis sure que c’est une idée du Maire en-core…. »faux préjugés, projet complexe, le Sec-teur Sauvegardé est pour 6 000 hectares et plus de 91 villes françaises une appro-che obligatoire pour toutes modifications du bâti par les habitants et institutions publiques.

DéfINITION

Le Secteur Sauvegardé est une zone ur-baine soumise à des règles particulières en raison de son « caractère historique, esthétique ou de nature à justifier la conservation, la restauration et la mise en valeur de tout ou partie d’un ensemble d’immeubles bâtis ou non » (Code de l’ur-banisme L. 313-1). Il répond à un double objectif : préserver les ensembles urbains présentant un intérêt architectural, es-thétique et historique, et fixer les règles du jeu en matière de réhabilitation et de mise en valeur. Les objectifs des secteurs sauvegardés et le contenu des plans de sauvegarde et de mise en valeur sont de large portée. Le plan de sauvegarde et de

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mise en valeur peut interdire la démolition et préconiser la conservation d’immeu-bles d’intérêt patrimonial ou, à l’opposé, permettre d’imposer la démolition de tout ou parties d’immeubles de médiocre qua-lité à l’occasion de toute opération d’amé-nagement publique ou privée. Il formule également des règles sur l’implantation, les dimensions des constructions, l’archi-tecture (caractéristiques géométriques, matériaux).

LES ORIGINES

Un ensemble de Monuments «majes-tueux» , historiques ne l’est pas si son environnement urbain est en décalage complet. Imaginez, l’île de la Cité de Paris recouvert de tours de plus 400m de haut; la cathédrale Notre Dame, les prisons de la Conciergerie, l’Hôtel Dieu, la Sainte Chapelle s’en trouveraient perdu et nous ne les remarquerions même plus. Si à une époque, le patrimoine bâti se limitait aux Monuments Historiques à partir du milieu du XXème siècle, cette notion s’est éten-due aux ensembles urbains pour éviter les destructions massives des centres vil-les. En 1962, André Malraux, 1er ministre de la Culture, prône une loi de mise en

place de dispositif spécifique : le Plan de Sauvegarde et de Mise en valeur. Il rem-place tout autre schéma urbain appliqué à la ville (comme par exemple le SCOT ou le Plan Local d’Urbanisme).

LES DIfféRENTS ACTEURS

Le rôle de l’EtatLa politique des secteurs sauvegardés est initiée au niveau national. Elle relève de la compétence du ministre chargé de l’ar-chitecture en étroite association avec le ministre chargé de l’urbanisme.

La communeCette implication est indispensable en rai-son de la nature même du plan de sau-vegarde et de mise en valeur (document d’urbanisme qui va régir l’avenir de la ville et de son centre). Pour cette raison, aucun secteur sauvegardé n’est créé sans l’affirmation d’une adhésion communale exprimée par une délibération du conseil municipal.

L’architecte des Bâtiments de franceAffecté au service départemental de l’ar-chitecture et du patrimoine, l’architecte des bâtiments de france est, en raison de ses qualités d’expert du patrimoine et de l’architecture, chargé par l’état de la ges-tion de l’ensemble des espaces protégés : abords des monuments historiques, sites, ZPPAUP et secteurs sauvegardés. L’ar-chitecte des bâtiments de france est le personnage-clef du secteur sauvegardé. Il veille à la sauvegarde du patrimoine du secteur sauvegardé pendant l’élabo-ration du plan de sauvegarde et de mise en valeur ; il assiste l’architecte-urbaniste chargé de l’élaboration du plan de sau-vegarde ; il veille enfin, une fois le plan opposable au tiers, à la bonne application des dispositions du plan de sauvegarde et de mise en valeur.

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UN EXEMPLE : LE SECTEUR SAUVEGARDE D’ARLES

Créé en 1966, rendu public en 1977 et approuvé par le conseil d’Etat en 1993, le secteur sauvegardé d’Arles couvre la to-talité de la surface du centre historique, soit 54 hectares. En 2009, la ville met en place une révision du Plan de Sauvegarde et passe à 90 hectares.

Le dispositif de Secteur Sauvegardé d’Ar-les met en place 3 types de préconisa-tions : l’inventaire, le plan de sauvegarde et la concertation.

- L’inventaireDeux équipes de spécialistes (architecte, archéologue, historien et même paysagis-te, rattachés au ministère de la Culture) visitent immeubles, maisons particulières, commerces, afin de répertorier tout ce qui est remarquable et digne de figurer dans un inventaire aussi exhaustif que possi-ble du centre ancien d’Arles. On estime à environ 4 900 immeubles le patrimoi-ne bâti concerné. Pour les propriétaires de ces 4 900 immeubles, cet inventaire représente l’avantage de disposer d’un descriptif confidentiel détaillé, officiel de leurs biens, utile lors d’un achat ou d’une vente, et pour appuyer toute demande d’ autorisation de travaux (toiture, façade, cour, modifications intérieures, etc.).

- Le Plan de sauvegardeLe Plan de sauvegarde et de mise en va-leur (PSMv) est une mesure de protection pour la sauvegarde des centres histori-ques et plus largement d’ensembles ur-bains d’intérêt patrimonial (loi du 4 août 1962). Ce document d’urbanisme, qui s’applique au secteur sauvegardé, vise à conserver et mettre en valeur le cadre ur-bain et l’architecture ancienne en harmo-nie avec les impératifs de la vie moderne et les acteurs économiques. Aménager et transformer en respectant les éléments architecturaux du bâti ancien et l’espace public pour un centre ancien de qualité.

- La concertationLa ville d’Arles engage un processus de concertation avec la population locale concernant la révision du Plan de sauve-garde et de mise en valeur. L’évolution ur-baine, le traitement des espaces publics, l’histoire du bâti arlésien sont autant de thèmes sur lesquels l’équipe chargée de l’élaboration du PSMv travaille et attend le regard des habitants de la ville. Une maison du secteur sauvegardé s’est créée et des permanences proposent aides et documents relatifs aux nouvelles régle-mentations.

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Vis[le] VoYageLoNDoN CITY hALL Lieu : Londres, Royaume UniAnnée : 2000-2002Architecte : Norman fosterL’explorateur : Marine C. et Raphaël B.

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si la Ville m’était comptée

LA RECoNSTITuTIoN hISToRIQuE13 Mars 2012

Laure B.

La restitution historique est la démarche permettant de montrer l’histoire, le passé au grand public de façon ludique ou récréative. Il existe plusieurs types de démarche, et je vais vous en présenter 3 différentes.

La mise en place de la reconstitution historique repose sur une seule problématique : Comment re-produire un objet donné, pour qu’il soit le plus possible à l’identique de l’objet source ? L’ensemble des pratiques actuelles de la reconstitution historique ne déroge pas à cette question. Le facteur humain en est la limite déterminante : on ne peut pas reconstituer un Homme du passé, par là, on entend qu’il n’est pas possible de reconstituer son système de pensée et de représentation, sa pratique sociale, etc.

LA RESTITUTION PAR LE DESSIN

Pour illustrer mon propos je vous propose de vous plonger dans les travaux de Jean-Claude GOLvIN (architecte, archéologue et artiste).

J-J GOLvIN est un des premiers archéologues à faire la remarque de l’importance de la restitution des données archéologiques pour la compréhension du grand public. Ses pères n’étaient pas prêt pour l’utilisation de ses images. Le

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dessin pouvait subir le geste artistique du dessinateur et ainsi être l’interprétation de celui-ci. Mais surtout, le dessin ressemblait à une bande dessiné et la valeur archéologique pouvait être remise en doute.Il travaille à partir de données scientifiques et constitue un dossier justifiant tous les choix qu’il a fait. Ce dossier comporte des plans, des élévations, des rapports archéologiques mais aussi d’autres exemples similaires sur lequel il peut s’appuyer. Cette démarche permet aujourd’hui, de rendre ces interprétations acceptables pour le domaine scientifique.

LA RESTITUTION PAR LE SPECTACLE

«A côté de Bruxelles. Il restitue la dernière bataille de Napoléon en 1815. Prenez place dans le « Battlefield Tour » sonorisé et revivez sur place les grands moments de la bataille. Découvrez le Panorama : une immense fresque de la bataille à 360°.» Tel peut être l’annonce d’un de ces impressionnants spectacles. Et c’est le mot. Ce loisir prend parfois la forme de manifestations à thème historique comme les animations des «fêtes médiévales» ou les reconstitutions de batailles (par exemple, la bataille d’Hastings). D’autres objectifs peuvent être la réalisation de documentaires et des films à caractère

historique. On ne peut en aucun cas considérer que reconstituer une bataille est faire de l’archéologie expérimentale; la limite principale repose sur le fait que les participants, bien qu’ils disposent du matériel reconstitué le plus pointu possible, ne sont pas là pour s’entre-tuer.

LA RESTITUTION PAR LA RéALITé AUGMENTéE

La réalité augmentée dans la restitution est la superposition d’éléments virtuels sur du réel. Cette démarche modifie complètement la façon de visiter un site historique. C’est une nouvelle forme de conter l’histoire d’un site ou d’un monument. Elle s’appuie sur un comité scientifique dont des historiens et des archéologues pour permettre d’être au maximum juste dans le propos, le contenu, et la forme. Elle exige une grande qualité dans la technique de dessin et permet d’avoir plusieurs niveaux de lecture. La création d’un tel produit de visite permet de la rendre enrichissante, vivante et passionnante. Cela impose cependant un coup important pour les collectivités territoriales.

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Vis[le] VoYageLE PALAIS RoYAL SouS LES CoLoNNES DE BuREN Lieu : Paris [ Palais-Royal - france ]Année : 1985Artiste : Daniel BurenL’explorateur : Charline et Hugo

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secret des VillesLES uToPIES uRBAINES, DéLIRES ou RéALITéS?

21 Mars 2012Aurore B.

Après vous avoir présenté une série inti-tulée « utopies réalisées », il me semblait intéressant de faire le point et d’aller un peu plus loin dans le thème de l’utopie.

« Utopies réalisées » est un réseau de patrimoines remarquables du XXème siè-cle, dans la région urbaine de Lyon. Parmi eux, je vous ai fait visiter : les Gratte-ciel de villeurbanne, la Cité Tony Garnier, fir-miny Vert et enfin les étoiles de Givors.

L’intitulé est paradoxal, car une utopie, par définition, ça n’existe pas. L’utopie est une fiction, sans attache géographique : en grec, outopos = « lieu qui n’est pas » et eutopos = « le bon lieu ». Une utopie est impossible, mais pourtant elle utilise des moyens de représentation rendant le projet concret, comme les plans détaillés de Tony Garnier.

Il faut alors comprendre l’utopie selon Thomas More au XvIième, qui décrit une société où chacun peut accéder au bon-heur. Une utopie est un regard critique sur l’époque dans laquelle elle se trouve, elle dénonce à travers des manifestes il-lustrant une vie meilleure. La recherche d’une ville idéale est la quête d’une so-ciété idéale, plus juste, plus égalitaire, plus éduquée. C’est cela que l’on retrouve dans les exemples des utopies réalisées : la quête du bonheur social. Elles ont vu le jour grâce aux volontés politiques désirant

Photographie: Aurore, google image

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trouver une réponse aux taudis ouvriers : un maire audacieux s’allie à un architecte visionnaire, pour offrir un habitat digne et changer la vie des gens. formellement, les architectes ont des propositions an-ti-conformistes et avant-gardistes : à villeurbanne, la structure est en acier, à firminy le béton est laissé brute et les éléments constructifs sont standardisés. Aujourd’hui, cela ne nous parait pas sur-prenant, l’utopie s’est banalisé, comme le disait Lamartine « les utopies ne sont souvent que des vérités prématurées ».L’utopie joue le rôle de modèle, elle guide, elle inspire la réalité. Et une chose impor-tante : l’utopie est libre, par rapport à un projet réel. L’utopie réalisée ne sera jamais fidèle à son origine, car elle se confronte à la réalité, au terrain, au bud-get et aux réglementations.

L’utopie évolue avec son temps, on voit à Givors que Renaudie a la volonté de caser les codes modernes qui uniformisent les bâtiments et à travers eux la société. Et qu’en est-il aujourd’hui ? Avons-nous en-core des utopies ?Si on regarde la ville aujourd’hui et nos modes de vie, on constate que les villes concentrent la plupart de la population, il est donc plus que jamais nécessaire de penser la ville de manière globale pour faire coexister tout le monde. A quoi res-sembleront nos villes ?

Aujourd’hui l’utopie se tourne vers la nature, avec des « éco-utopies », ou encore vers une expansion de la tech-nologie, avec des véhicules dignes d’un film de science-fiction. Les deux peuvent d’ailleurs cohabiter, comme dans le projet de Luc Schuiten.

Il y a un peu plus d’un an, à la Sucrière de Lyon, se tenait l’exposition « Cités vé-gétales : Lyon dans l’imaginarium de Luc Schuiten ». Architecte belge, Luc Schuiten propose un projet fou et poétique en intro-duisant la matière vivante dans l’architec-ture. Il ne parle pas de forme organique ou de construction en bois mais explique qu’il prend le vivant comme modèle. « Le modèle que nous suivons, le modèle in-dustriel mène dans une impasse, c’est un modèle destructeur qui ne peut pas per-durer. Le vivant, au contraire est durable, se développe, se perfectionne. »L’architecture entre alors en lien avec la biologie, et c’est une toute nouvelle scien-ce qui sera à développer, pour compren-dre et maîtriser les éléments naturels.Pour en savoir plus : http://www.archibo-rescence.net/

A travers mes recherches, j’ai aussi dé-couvert une utopie à mon nom : « Auro-ville ». Une ville hippie où règne l’anarchie divine, bon pas sûre qu’il y ait de quoi être fière en fait.

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Et je vous invite à lire ou relire l’arti-cle que nous avions fait sur l’exposition «Dreamlands » qui se tenait au Centre G. Pompidou en 2010.

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