VIN «NATURE» ROSÉS ET CLAIRETS DE BORDEAUX

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Août/September 2009 n ° 138 BIMESTRIEL - 7,70 France/Belgique/Pays-Bas/Luxembourg 7,70 / Allemagne/Espagne/Italie 11,55 / Suisse 13,3 CHF / Canada 13,3 $ / USA 10 $ / AFS 38,5 / Australie 11 $ P708338 MASI SÉRILHAN BAROLO & BARBARESCO BLANCS SECS D’AUTRICHE BRIVIO VIN «NATURE» ROSÉS ET CLAIRETS DE BORDEAUX

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Libellule ou le marketing léger

Il y a eu la mode des vins "chargés", on assiste actuellement à unretour du balancier vers des vins plus légers, à plus grande"buvabilité". En toutes choses, l'abus nuit. Il était ridicule de voirdes Côtes du Rhône de plaine vouloir jouer les grandsChâteauneuf. Quand on n'a pas le fond, l'alcool est malvenu. Maisdans un vrai grand vin, qui le remarque?

Enfin bref, les marketteers ont parlé : le consommateur, cet êtrepolymorphe que seuls les "experts" en tendances arrivent à faireentrer dans leur moule, veut du moins alcoolisé. Alors on lui endonne.

Comme Val d’Orbieu, qui lance la gamme "Libellule", trois vinsdont la teneur en alcool ne dépasse pas les 10,5°. Ce faible degréne provient pas d'une quelconque désalcoolisation, nous dit-on (ettant mieux si c'est vrai), ni même, apparemment, de l'utilisationdes fameuses levures produisant moins d'alcool. Non, il s'agit toutbonnement de raisins récoltés "en début de maturité". Rien à voiravoir la sous-maturité, rassurez-vous!

J'aime beaucoup le commentaire de l'attachée de presse: "Libellule,un nom évocateur et raffiné, chargé de significations, qui nousrappelle l’été et le soleil de la Méditerranée. Cette appellation estun clin d’oeil aux vignerons du Val d’Orbieu qui font grandir leursceps sous la caresse du vent et la chaleur du soleil".

Je m'imagine Bernard Devic et Yves Barsalou en libellules. Enfin unpeu de poésie dans ce monde de brutes du grand commerce et dela grosse production!

Quant aux vins, je ne peux pas me prononcer, je ne les ai pas bus.Ca devrait être assez différent de la mystérieuse Cuvée Mythique,non? Val d'Orbieu n'est pas assez bête pour tout miser sur ladernière tendance à la mode. Quand on vend autant de vin, il enfaut pour tous les goûts, du mainstream pour le cash flow, dupointu et du «terroité» pour les guides. Et même du n'importequoi, du moment qu'on parle de vous dans les hebdos grandpublic. En s'y prenant bien, avec la légèreté qui sied auprès desrédactions, je suis sûr que Libellule aura les honneurs de la "pressequi compte".

Hervé Lalau

PS: Si Val d'Orbieu cherche des raisins ne dépassant jamais le débutde maturité (voire carrément en sous-maturité), je peux lui proposerma petite production personnelle de pinot noir du Brabant. A cepropos, il est amusant que l'idée d'une gamme de vin léger émaned'un groupement méridional. Que fait la Coop des Côtes de Toul,tellement plus favorisée par la nature !?

In Vino VeritasAoût/Septembre 2009 / n°138

EditorialSommaire

VIN «NATURE» : LE POUR ET LE CONTRE 2-6ROSÉS ET CLAIRETS DE BORDEAUX 2008 7-10SI MASI M’ÉTAIT CONTÉ 11-13LE NOUVEAU VISAGE DE SÉRILHAN 14-15BAROLO & BARBARESCO... 16-19BLANCS SECS D'AUTRICHE 20-22VIGNOBLES DE L’EXTRÊME : GUIDO BRIVIO 23ALENTEJO, PLAINE AU-DELÀ DU TAGE 24-25NOUVEAUTÉS - DÉCOUVERTES - COUPS DE CŒUR 26AGENDA 27

RÉDACTION - ADMINISTRATION - ABONNEMENT:A.P.I.C. – Dieweg 294 – 1180 Bruxelles – BelgiqueTél : +32(0)2.375.44.44 – Fax : +32(0)2.375.52.51Banque : 210.0461297-17 – [email protected]

RÉDACTEUR EN CHEF: Philippe STUYCK

RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT: Hervé LALAU

PUBLICITÉ:A.P.I.C. – Dieweg 294 – 1180 Bruxelles – BelgiqueTél : +32(0)2.375.44.44 – Fax : +32(0)2.375.52.51Banque : 210.0461297-17 – [email protected]

EDITEUR RESPONSABLE: Philippe Stuyck, Dieweg 294, B-1180 Bruxelles

RÉDACTION: Bernard ARNOULD, Fabian BARNES, JohanDE GROEF, Harry DE SCHEPPER, Gérard DEVOS, Jean-YvesHINDLET, Guido JANSEGERS, Hervé LALAU, Fiona MORRISON,Youri SOKOLOW, Philippe STUYCK, Marc VANHELLEMONT,René VAN HEUSDEN, Ann VAN STEENBERGEN, Philip VERHEYDEN

IVV paraît 6 fois par an. Les textes et les annonces n’engagent queles auteurs et les annonceurs. ISSN 0779-2565

THE TASTING PARTNERS OF IN VINO VERITAS

Couverture

1/Ancienne muraille et vignobles aux pieds du Chateau Castelgrande - Brivio - CH

2/ Masi Valpolicella - IT

3/ Vignoble Besazio dans le Mendrisiotto - Brivio - CH

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La viticulture dite «convention-nelle», vous savez, celle quifonctionne aux produits chi-miques depuis les années 60-70,a encore de beaux jours devantelle. C’est qu’elle facilite la viede nombre de producteurs plus

soucieux de sécurité et de stabi-lité que d’originalité et de ter-roir. Ils doivent représenter pasloin de 95% des producteurs dumonde entier. Et pourtant,depuis quelques années, le petitmonde des amateurs de vin est

très branché sur cette minoritéde vignerons qui «sont en bio»,comme ils disent, ou en biody-namie. Aussi, devant l’offensiverécente des vins dits naturels ounature, nous avons voulu nousaussi pousser plus loin la«recherche».

De quoi s’agit-il ?

Pour faire court, le vin «nature»est un concept assez confus etd’un usage non contrôlé. Selonles uns, il s’agit d’un vin sansSO2 ajouté; selon les autres, d’unvin avec moins de 30mg/litre desoufre total, voire 50 ou 60 pourd’autres encore - les «ultras»,eux, ne concèdant quequelques milligrammes à lamise. Avant de parler de SO2, lesplus crédibles insistent sur lanécessité d’une viticulture sanschimie. Tous se retrouvent sansdoute sous la bannière «anti-œnologique». Les plus honnêtes,

comme Marcel Lapierre, parlentd’idéal plutôt que de doctrine:«l’idéal, c’est de vinifier sansintrant, en respectant le terroiret le millésime, mais au momentde notre mise en bouteille, unepartie est sulfitée, et ça peut arri-ver de chaptaliser comme en2001 ou 2002… (citation extrai-te d’un livre de François Morelparticulièrement complet, «LeVin au Naturel», aux EditionsSang de la Terre). L’absenced’intrant est donc essentielledans la définition du vin naturel; selon les vignerons, elle va ounon jusqu’au zéro SO2 ajouté.On en arrive alors au pourquoide ce choix.

Pourquoi des vins «nature» ?

Mode ? Rébellion ? Ecologie ?Besoin d’expérimenter ?Commerce? Conviction? Passion? Paresse? Passéisme? Anarchie?Terroirisme? Convivialité?

Ganevat

Dumarcher

Vin «nature» :le pour et le contre

La viticulture bio gagne lentement du terrain dans levignoble. La biodynamie devient le choix d’un nombre

significatif de grands vignerons. Depuis deux ou trois ans, les vins dits «nature» poussent la recherche

plus loin encore. Recherche de quoi, exactement ?Qu’entend-on par vins «nature» ?

Un dossier IVV pour tenter d’y voir plus clair.

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Sectarisme ? Illusion ? Avenir duvin ? Mort du vin ? Les explica-tions et les motivations ne man-quent pas. Il y a sans doute unpeu de tout cela selon les indivi-dus, voire les moments. On pour-rait en rester à une argumenta-tion pseudo-libertaire, à savoir«chacun est libre de faire le typede vin qu’il veut, et donc tout lemonde il est beau, tout le mondeil est gentil». Cela me semble unefuite devant la prise en comptedes vrais enjeux. Je m’explique.Un des principaux enjeux desannées à venir sera la survie ou ladisparition des vins qui exprimentl’originalité de leur lieu de nais-sance. Cette expression aurait dûrester la raison d’être desAppellations d’OrigineContrôlées. Les dérives commer-ciales bien connues de ceconcept l’ont décrédibilisé, exitdonc l’AOC. La création des AOPest une décision légale et admi-nistrative, elle ne garantit pas enelle-même la survie des vins d’ori-gine, donc de terroir. Reste pourassurer cette survie la responsabi-lité individuelle et collective desvignerons : il s’agit de prendredes décisions efficaces pourdéfendre les terroirs, tant en viti-culture qu’en vinification, élevageet commercialisation.

Comment défendre les vinsde terroir ?

J’en reviens ainsi aux vins natu-rels. Les vignerons et les

consommateurs qui s’en font leschampions sont-ils certains dene pas faire fausse route ou/etde mener un combat inefficace? En effet, plusieurs dégustationsantérieures, ainsi que celle dontil est question dans ce dossier,m’amènent à poser diversconstats :

1° certains vins présentent desdérives aromatiques dues à desfins de fermentation abandon-nées à de mauvaises levuresindigènes, par absence debonnes levures en quantité suffi-sante ; ceci, suite à un état duvignoble encore victime desexcès de produits chimiques,fussent-ils anciens: brettspuantes, par exemple, auxarômes phénolés – cuir, écurie,sueur- qui effacent l’origine duvin.

2° en l’absence de SO2, les bac-téries lactiques risquent de favo-riser la production excessived’acidité volatile et d’acétated’éthyle, ce qui nuit à la puretédu vin.

3° à propos de pureté desarômes et de précision du dessinen bouche, une caractéristiquerécurrente des vins sans soufreest leur côté diffus, brouillon aupalais, souvent renforcé par desnotes d’oxydation, tantôtlégères, tantôt brutales. Ces der-nières effacent elles aussi l’origi-ne du vin. Leurs défenseurs

avancent que, si ces vins se goû-tent dès lors moins bien dansleur jeunesse, voire paraissentfatigués, sinon usés, ils retrou-vent éclat et fraîcheur aprèsquelques années.

4° mais les occasions de le véri-fier sont rares : le contexte cul-turel dans lequel beaucoup devins naturels rencontrent un cer-tain succès les amène à être per-çus comme des vins de convivia-lité à consommer jeunes, dansune atmosphère de saine etfranche gauloiserie : l’essentieldevient la consommation deplaisir immédiat, tout le reste -terroir, appellation, grands vins,culture vineuse - ne compteplus. J’ai ainsi pu entendredéclarer : «J’aime les vins sanssoufre parce que je peux enboire tant et plus, le lendemainau moins je n’ai pas mal à latête». La quantité absorbéeimporte donc ici plus que laqualité de l’expression terroir.

En synthèse, malgré les effortsconsentis à la vigne, le dangerprincipal de ces vins est doncl’effacement de l’expressiond’origine. Bref, il me sembleraitplus réaliste, voire plus honnêtede la part des vignerons quichoisissent le sans soufre ajouté,de ne plus utiliser l’argument defidélité au terroir pour justifierleur décision. Et même de sortirde la catégorie AOC ou AOP, carcelle-ci renvoie dans son essence

à l’origine, au terroir.

Je ne peux pas conclure sansévoquer un autre paradoxe, queformule de façon limpide notreconfrère Antoine Gerbelle dansla RVF n°528, p 37: «la réduc-tion, voire la suppression dusoufre implique une hygiène encave exceptionnelle… il fautavoir un jus très pur, très net,une hygiène «industrielle» pourne laisser passer aucun parasiteindésirable. C’est ce que n’ontpas compris bien des jeunesvignerons «bio»: leur côté lais-ser-aller, leur volonté de laisserfaire la nature contredit le butrecherché». A savoir, protéger legoût des raisins.

Un mot enfin quant à un autreargument parfois avancé pourmotiver le choix du sans soufreajouté: la suppression des effetsnégatifs du SO2 sur la physiolo-gie humaine. A ce stade desconnaissances scientifiques, leseffets avérés -telle l’allergie auxsulfites- sont moins nombreuxque les effets supposés. Il seraitdonc peu réaliste de choisir l’ar-gument sanitaire comme motifessentiel de production de vinsdits nature.

Dumarcher

Dumarcher (Suite en page 4)

cher

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Notre comité a dégusté 27 vinsimportés en Belgique, dont 1/3de blancs et 2/3 de rouges. Aufinal, nous en avons sélectionné9, soit 33%, ce qui est un beaurésultat, il convient de le souli-gner, par comparaison avecd’autres dégustations de notremagazine. A en croire les infor-mations fournies sur les fichestechniques, une très faibleminorité de vins sélectionnéssont authentiquement sanssoufre ajouté, les doses variantselon les cas de quelquesgrammes à la mise à 30 mg/l deSO2 total. Ce qui reste bien sûrtrès faible mais peut expliqueren partie un score meilleur quesi les 27 vins avaient été zérosoufre. Autre élément d’explica-tion, les vins étant dégustés àl’aveugle, l’absence d’expressionterroir n’est pas intervenue dansnos jugements. Les critèresd’équilibre, de personnalité etde plaisir ont été décisifs pourjuger des vins qui se présen-taient plus comme des vins àboire jeune, sur le fruit et dansla convivialité. A noter enfin unecourte majorité de blancs, àsavoir 5 sur 9, dont 4 issus de lapartie septentrionale de laFrance, un seul provenant duSud. Proportion inversée enrouges avec 3 Sudistes sur 4. Ont participé à la dégustation :Jérôme van der Putt (oenophileet auteur), Bernard Arnould,Hervé Lalau, Philippe Stuyck,Marc Vanhellemont (journalistesIVV), Roelant Verbist et FabianHenrion (restaurateur - sommelier).

PRÉAMBULLES 2007 VIN MOUSSEUX BRUT

PATRICE LESCARRET - DOMAINE

DE CAUSSE MARINES - VIEUX

Une fermentation en bouteilleselon la méthode ancestrale àGaillac pour ce mousseux demauzac. Ce cépage s’adapte bienà ce style de vin avec d’agréablesarômes au nez de pomme et depoire, de rhubarbe et de biscuit àla cannelle. On ne s’arrêtera pas àla robe assez trouble pour profitersans retenue d’une bouche aujoyeux pétillement, d’une élégan-te légèreté. (Pas de sulfitage)

LES CHALASSES MARNES BLEUES

2006 - CÔTES DU JURA

DOMAINE GANEVAT - ROTALIER

Voici une cuvée de savagnin quine se prend pas pour un vinjaune malgré une petite toucheoxydative au milieu d’arômes depelure de pomme, de rhubarbeconfite. La bouche impose saforce, sa puissance contenue parune acidité ferme aux notesd’agrumes confits. Quant à lesituer à l’aveugle dans le Jura, … ?(20 mg/l deSO2 à la mise)

LA DILETTANTE 2007 - VOUVRAY

CATHERINE ET PIERRE BRETON, LES GALICHETS - RESTIGNÉ

Un joli nez d’agrumes au sucrecandi, avec une pointe de minéra-

LA DÉGUSTATION lité qui ne demande qu’à s’affir-mer. Une très légère touche devernis s’efface à l’aération. Aupalais, on retrouve ces arômesdans une matière de bel éclat, trèsfraîche mais au développementmoyen seulement. Ce vin exprimeson cépage plus que son origine,le chenin sur l’AOC Vouvray. (30mg/l de SO2 à la mise)

LES BONNES BLANCHES 2007ANJOU - AGNÈS ET RENÉ MOSSE

ST LAMBERT DU LATTAY

Une autre expression du cheninsur un terroir angevin schisteux :nez de raisins très mûrs, poire etpomme caramélisée, agrémentéd’une note oxydative non exces-sive. En bouche, une aciditéminérale ferme et un léger amerévoquent l’origine d’un vin audessin plutôt diffus et à la pléni-tude habillant bien l’acidité.(30mg/l de SO2 à la mise)

MÂCON-CHAINTRÉ 2005 CYRIL ALONSO, DOMAINE DE L’ANCESTRA - ANSE

Un style de Mâcon-Chaintré à lapersonnalité sortant de l’ordinai-re. Une bonne aération permetde dépasser les notes de réduc-tion pour profiter au nez desarômes de mirabelle, de poire, depain chaud. S’y ajoute en bouchede l’écorce de citron dans unematière forte, à l’acidité minéraledominante. Droiture et élan doncpour un type un peu rustiquemais avec beaucoup de présence.Vous avez dit Bourgogne ?(15mg/l de SO2 à la mise)

IN VIVO 2006 - ST NICOLAS DE

BOURGUEIL - SÉBASTIEN DAVID

Ce vin exprime avec convictionson cépage, le cabernet franc surles sols plus légers de Saint-Nicolasde Bourgueil. Fruits rouges frais,pivoine, griotte, racine de gentia-ne, voilà des arômes de nez quel’on retrouve dans une boucheaux petits tannins juteux, à la sou-plesse désaltérante grâce à unefraîcheur acidulée de bon aloi. (30 mg/l de SO2 à la mise)

CÔTES DE PY 2007 – MORGON

JEAN FOILLARD - VILLIÉ-MORGON

La grande majorité de nos dégus-tateurs ont cru déceler dans cevin du pinot noir. Hé bien, non, ils’agit d’un gamay aux notes degroseille, cerise, fraise des boisagrémentées d’une touche floralede rose. Il s’offre au palais entresouplesse et rondeur, sa délicates-

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se se marrie de façon surprenanteà une petite sucrosité et un tan-nin discret. Sa persistance restemoyenne. (15 mg/l de SO2 à lamise)

7/RIZ 2007 - VIN DE TABLE

PATRICE LESCARRET - DOMAINE

CAUSSE MARINES - VIEUX

En 2007, des vignes de syrah de80 ans ont donné naissance àcette cuvée à la robe sombre etau nez profond. La matière semontre concentrée en bouchemais avec beaucoup de fraîcheur.Côté plaisir, des arômes de cassis,de griotte, de violette et unepointe d’agrumes. Côté structure,des tannins juteux, fruités, consis-tants, avec un soupçon de poivreblanc et de barrique, bref unepersonnalité à la fois forte et pul-peuse. (2mg/l SO2 à la mise)

BOMPARET 2006 - CÔTES DU RHÔNE

MATTHIEU DUMARCHER

LA BAUME DE TRANSIT

Un Côtes du Rhône du sud aufruit expressif, très épicé maisavec une touche de réduit insis-tante même à l’aération, autantle savoir. Il peut cependant plairepar sa bouche goûteuse, sesarômes de gelée de groseilles, deconfiture de cerises, ses notes decannelle et de bergamote. Aupalais, de la chair, de la fraîcheur,de la simplicité, un fruité délicatet une petite amertume finale.(20 mg/l de SO2 à la mise)

Bernard Arnould

RÉVOLUTION DE PALAIS?

La philosophie du vin dit «naturel» revêt au moins deux aspects:1° respect de la nature - les vignerons «naturels» sont généralement despartisans de l’agriculture biologique, voire biodynamique. Mais pas tou-jours, les frontières restent assez floues. En tout cas, il sont «à l’écoute deleur raisin», et cherchent à préserver l’aspect vivant du vin ; aussi, ils voientdans le soufre un produit industriel à éviter. De même, ils ne chaptalisentpas, et ne recourent pas aux machines à vendanger. A noter qu’on ne peutà proprement dit parler de vin sans soufre, mais plutôt de vin sans soufreajouté, car le vin développe lui même des sulfites à la fermentation (dansune très faible proportion, il est vrai).2° respect du consommateur.Le soufre n’a pas que des vertus – on sait qu’il provoque des maux de tête(on pense notamment aux blancs moelleux abondamment sulfités) ; maiscertaines personnes développent même de véritables allergies; non ausoufre lui-même, mais plutôt aux protéines que sa présence génère dans levin. Avec comme résultante, par exemple des rhinites et sinusites chro-niques, de l’urticaire, de l’eczéma..Les vins naturels sont censés offrir une meilleure buvabilité et partant, plusde convivialité. En corollaire, leur conservation étant plus limitée dans letemps que les vins conventionnels, mieux vaut les boire rapidement aprèsouverture – ce qui incite aussi à la convivialité.Tout ceci me paraît éminemment sympathique. Expliqué par Jérôme vander Putt (l’auteur du livre « Du Vin bio au Vin Naturel », qui n’est ni ponti-fiant, ni sectaire, mais qui cherche simplement une nouvelle voie pourapprécier le vin, c’est même diablement séduisant. L’écouter fut un vraiplaisir.Le hic, c’est que les vins dégustés ne m’ont pas plu. Ce qui n’aurait rien derédhibitoire (qui suis-je pour imposer mes goûts, ce n'est pas là le rôle dujournaliste), s’ils n’avaient montré, en blanc comme en rouge, en fâcheusepropension… à se ressembler. Difficile de reconnaître un cépage ou un ter-roir quand les notes de jus de pomme et de levure de bière envahissent lenez de la plupart des vin - sans parler de certains goûts terreux franchementdérangeants.On n’ose parler de défaut, puisque cela semble fait partie intégrante du« concept », mais on y pense parfois très fort ; et puisqu’il s’agit dans lagrande majorité des cas de vins d’AOC, et à fortiori élaborés par gens quiprétendent respecter le produit, donc leur terroir, on est un peu déçude ne pas le voir mieux transparaître dans le vin. Jérôme ne se poseplus la question, il dit avoir fait le tour du système AOC, des cépages,des terroirs ; il privilégie son plaisir de buveur. C’est un point de vue.Il serait trop facile de régler en quelques lignes le sort des vins naturels, surla foi d’une seule dégustation. Le concept est intéressant. Sans doute fait-ilappel à la part d’émotion qui dort en tout dégustateur, autant qu’à sonpalais ou à son intellect. Quoi qu’il en soit, sauf à afficher la mauvaise foides fanatiques, on ne peut, sous prétexte de naturalité, obliger les gens àboire des vins mal faits.Alors, faut-il rééduquer son palais ? Ou faut-il saluer un exercice de style ?Doit-on accorder aux vignerons naturels le temps de se régler ? Je n’ai pasla réponse.C’est en tout cas une tendance alternative dans le monde du vin. Même sielle ne me séduit pas aujourd’hui, elle a son public, aussi respectable, aprèstout, qu’un autre.Vive la pluralité! Vive la buvabilité ! Mais attention à ne pas aboutir à l’effetinverse à celui recherché: le «sans soufre ajouté» ne doit pas devenir un fac-teur de standardisation technologique !

Hervé Lalau

Liste des importateurs

• Cyril Alonso, Domaine de l’[email protected]

• Catherine et Pierre BretonBoîte des Pinards*/Les Tré[email protected]

• Domaine de Causse MarinesMelotte/[email protected]

• Sébastien DavidBasin et Marot*/De Clercq/Grenier à vins/Odyssée des Arômes [email protected]

• Matthieu DumarcherBasin et Marot*/Vive le Vin/Pasqualinno*[email protected]

• Jean Foillard - Basin et Marot* • Domaine Ganevat - Melotte• Agnès et René Mosse

Boîte des Pinards*/Odyssée desArô[email protected]

* Voir pages IVV Wine Partners

Dossier du mois

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Bordeaux, Bourgognes et autresvins prestigieux, notamment ita-liens, qui m’ont émerveillé. Mesgoûts n’ont d’ailleurs pas telle-ment changé, en ce sens que j’aitoujours préféré la finesse, l’élé-gance et le fruit à la puissance etsurtout à la dictature du bois etautres manipulations indignes dejus appétissants au départ.Aujourd’hui, cependant, les vins –surtout prestigieux – fabriqués àgrand renfort de technologiepour des segments de marchébien définis ne me procurent plusde plaisir. De plus, je ne supporteplus les sulfites au-delà deniveaux extrêmement faibles. 30mg/l pour le vin rouge et 50mg/lpour le vin blanc sont pourtantdes niveaux parfaitement suffi-sants pour des vins sains et sanssucre résiduel. Notons en passantque la Coulée de Serrant millési-me 2005 de Nicolas Joly, apôtrede la biodynamie et plus récem-ment des vins «naturels», affichesans complexe 130 mg/l de sul-fites au compteur sur le site deson distributeur italien Velier(www.velier.it/Catalogo/index_categorie?id_prod=464 ) !

Dans ce contexte, au contraire demes camarades de dégustation,je n’ai pas été étonné de voir lesrepères habituels de l’amateur devin conventionnel s’estomperdevant les vins dits naturels. Lescritères de dégustation classiquesn’ont peut-être plus entièrementcours pour ces vins, et si c’est duvin, pourquoi faudrait-il d’autrescritères pour les apprécier ?Simplement parce qu’avec uneculture bio, une vinification sansaucun intrant et des niveaux desulfites très faibles, ces vins sontsensiblement différents des vinsconventionnels (au contraire desvins «bio» vinifiés conventionnel-lement).On peut par exemple se trouveren présence d’un vin blanctrouble – la limpidité étant un cri-tère de qualité selon les canonsde la dégustation classique – et

très fin. En quoi la clarté ou turbi-dité d’un vin devrait m’influenceralors que ses arômes délicats defruits et de fleurs m’enchantent ?Autre critère absent des nom-breux livres sur la dégustation: ladigestibilité. Sans le moindredoute, les amateurs des vins «lesplus naturels possibles» portenthaut dans leur cœur cette carac-téristique. Ils se consommentpour le plaisir, sans trop se sou-cier de leur provenance. Jeremarque qu’aujourd’hui, beau-coup de gens (dont de très nom-breuses femmes) viennent au vinsans la moindre éducationconcernant le vin. Ce qui leurimporte, ce n’est pas de catégori-ser tel ou tel vin, c’est le plaisirqu’ils ou elles ont à le déguster,particulièrement à l’apéritif oudurant le repas. Il existe heureusement un publicdécomplexé et en nombre crois-sant, qui apprécie le vin sans apriori. C’est ce public qui appré-cie le plus facilement les vins «lesplus naturels possibles», quandceux-ci sont pleins de fraîcheur etde fruit, et faciles à boire.

Ces vins sont produits majoritai-rement en France, mais on entrouve également en Italie, enEspagne, en Slovénie et même enAmérique Latine. Pour donnerune idée de la proportion, surplus de 100.000 producteurs devin en France, un peu moins de2.000 sont certifiés en bio maisseulement quelques centainesproduisent des vins «les plusnaturels possibles». Alors, ils nesont une menace pour personne !Ils sont produits par des vigne-rons qui prennent beaucoup derisques, pour offrir les meilleursvins possibles – du point de vuede la qualité des arômes et del’agrément de les boire et doncde la digestibilité – sans aucunartifice. Par essence, ces vins sontmarginaux et le nombre de leursaficionados restera probalmenttoujours relativement restreint(bien qu’en constante progres-sion). De plus, le mode d’emploin’est pas simple ; primo, il fautdéjà les trouver. Secundo, il fautles transporter et les conserveridéalement, autour de 14°C

maximum. Enfin, ils se goûtentparfois sensiblement différem-ment d’une époque à l’autre del’année. C’est le prix à payer pourdécouvrir ces vins à part !

Quant à moi, je suis irrécupérable :j’ai quitté les voies balisées du vinconventionnel et j’ai retrouvé leplaisir complet de déguster desvins vivants. Mais au-delà de mon cas person-nel (et c’est un joli paradoxe,compte tenu des nombreuxquestionnements), rarement unetelle proportion de vins n’a étésélectionnée lors d’une dégusta-tion IVV. Cela signifie que mêmeles amateurs éclairés perdus dansleurs repères peuvent apprécierles meilleurs d’entre ces vins «lesplus naturels possibles». Pour peuqu’ils laissent parler leur cœur…

Jérôme van der Putt

Voir également le site (www.lesvinsnaturels.org ). Le salon « La Dive Bouteille », tenucette année à Deauville, réunitannuellement le plus grand nombrede vignerons « naturels ». Lectures :« Vin bio, mode d’emploi, du vinbio au vin naturel » par l’auteur decet article, aux éditions Jean-PaulRocher ou «Les nouvelles couleursdu vin» de Michel Tuz chez lemême éditeur. Ou encore «Le PetitLapaque des vins de copains» deSébastien Lapaque chez Actes Sud.

Et quelques adresses pour enconsommer en mangeant: l’incon-tournable restaurant de Jean-YvesPletsier ,«Le Coin des Artistes», 5rue du Couloir à Ixelles. «A Bout de-Soufre», rue Tasson Snel 11 àSaint Gilles. «Le Bistro de la Poste»,550A chaussée de Waterloo àIxelles. «BHV pour le Midi», 33a,place Maurice Van Meenen à SaintGilles.

Participer à la première dégusta-tion de vins dits « naturels » chezIVV, aura été un vrai plaisir. Personnellement, je les appelle lesvins «les plus naturels possible».Voici 4 critères pour tenter de lesdéfinir: raisins bio, vendangesmanuelles, levures indigènes et50 mg/litre de sulfites maximum.Aucun autre additif, ni rectifica-tion, ni manipulation ne sontemployés ; enrichissement ensucre, acidification, levures sélec-tionnées, enzymes, copeaux debois, osmose inverse… sont sim-plement ignorés. Si les conditionsle permettent (raisin parfaitementsain, fermentation complète dessucres avec un niveau suffisantd’acidité et d’alcool), le produc-teur peut limiter encore plus lessulfites jusqu’à s’en passer totale-ment. S’il y arrive tout en offrantun vin plaisant, c’est tout bénéfi-ce pour le consommateur.

Pour revenir à la dégustation, ilfaut noter que j’étais le seul ama-teur exclusif de ce type de vinssur les 7 dégustateurs présents.Pour des raisons personnelles, jene souhaite plus consommerd’autres vins. J’ai pourtant eu unparcours classique : j’ai dégustépendant 30 ans de grands

L’AVIS D’UN IRRÉCUPÉRABLE«NATURISTE»

Jérôme van der Putt

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Le rosé ou le rouge, lapoule ou l’œuf ?

La macération des raisins noirset la cuvaison des vins ne sontapparues que bien après les pre-mières vinifications. Toutefois, ilest assez improbable que lespremiers rosés aient été pâles: lacourte macération, l’oxydationnon maitrisée, la pourriture, etla surmaturité non contrôléedevaient forcément agir enextracteurs naturels de la cou-leur. Il est donc probable que lesrosés étaient plutôt sombres.Les rouges, quant à eux, légers,étaient aussi souvent produitsavec, pour partie, des raisinsblancs, ce qui n’intensifiait parleur couleur ! Les rouges étaientdonc plutôt clairs. Alors le pre-mier vin de raisin noir était-ceun rosé sombre, c'est-à-dire unrouge ou un rouge clair, c'est-à-dire un rosé ?

Les rouges feront exister lesrosés

Fut un moment de l’histoire oùles deux vins se démarquèrent.Lorsque les Anglais vendan-geaient l’Aquitaine, ils nom-maient les vins rouges de

Bordeaux des « Clarets » en com-paraison des vins de Madère etde Porto, bien plus sombres, qu’ilscommercialisaient. L’attrait du vinnoir faisant chemin, le négoce lescoupait avec des vins du Sud, del’Espagne ou d’Afrique du Nord,pendant que le vigneron sélec-tionnait des cépages dit « teintu-riers » tel l’Alicante Bouchet.Rouges sombres et rouges clairsont donc, à un moment donné,commencé à cohabiter. Parlait-onde rosés à l’époque ? Pas vrai-ment, même si le terme apparaitfin 17ème en région parisienne –en revanche « Claret » annonçaitla couleur !

Des produits résiduels

Il est un vin qui s’est produitlongtemps, au moins jusquepresque la moitié du 20èmesiècle, et qui était de couleur trèsclaire et plus clair que le Claret,c’est la « piquette ». La piquette,pour ceux qui ne le savent pas,n’est pas un vin piqué, acétique,tel que notre culture nous l’an-nonce, même si souvent ces vinsfinissaient par l’être ! C’était unvin dit de « repasse » obtenu enréutilisant le marc des vins finis,auquel on ajoutait de l’eau et du

sucre et la nature faisait le miracleen relançant une fermentationalcoolique. Cette piquette étaitdestiné à la consommation éven-tuelle du vigneron, et principale-ment à celle des ouvriers de lavigne qui avaient un droit de 14litres par semaines pour étancherleur soif.C’était donc un sous-produit dela production des vins rouges. Unproduit résiduel.

Rosé/Clairet : sous-produitdes rouges

Nous y voilà ! Qu’est ce qu’unrosé ou clairet, en particulier àBordeaux ? C’est aussi, dans 99%

des cas, un sous-produit de laproduction des rouges.Cette tentation de la couleur, dela concentration, de la densitédes rouges qui fit école auxsiècles de la présence anglaisecontinua son chemin jusqu’aujour où on obtint cet enrichisse-ment naturel des rouges par sai-gnée. Le principe de la saignéeétant d’augmenter le rapport pel-licule/jus, le maître de chai, lavendange encuvée, ouvre le robi-net pour sortir du jus de la cuve.Son idée est d’améliorer la qualitéde son vin rouge. Ce jus extrait,comme le vigneron n’est pas gas-pilleur, il le conserve dans uneautre cuve. Il a une couleur rosée

Rosés et Clairets de Bordeaux 2008 Bordeaux est le deuxième

producteur de rosé deFrance en volume !

Qui le sait ? !Il est temps d’en prendresérieusement conscience,de reconnaître cet enfant

oublié de Bordeaux.

Dégustation IVV

Château Pénin

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© CIVB/Ph.Roy

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sombre et contient autant desucre que le raisin de base. Ce jusde raisin, soumis à l’ambiancelevurienne du chai, fermentera aumême rythme que les rouges, et,s’il est oublié, il fera comme sesgrands frères les rouges, la fer-mentation malo-lactique.Il s’agit donc bien d’un produitrésiduel, un sous-produit de laproduction des rouges.

Ceci ne vaut pas, bien sûr, pourun vigneron comme StéphaneDefraine, au château deFontenille, qui sélectionne deshectares de cabernet franc uni-quement pour la production deson Clairet !

Conception qualitative dela production de rosés ouclairets

Il ne fait aucun doute que pourfaire un grand rouge, il faut desraisins bien mûrs et sains ; alorsqu’il faut de la pourriture pour lesliquoreux et une maturité retenuepour les grands blancs secs ; il nefait aucun doute non plus qu’ilfaut maitriser la turbidité des jusde raisins blancs pour faire debons blancs, alors qu’onrecherche une certaine extractionpour faire de bons rouges…Qui peut douter, dès lors, que lesrosés ou clairets, pour qu’ils soientbons, pour qu’ils soient grands,nécessitent, eux aussi, une priseen compte de critères originauxde terroir, de cépage, de maturi-té, de protocole de vinification ?Aujourd’hui encore, la majoritédes rosés ou clairets sont obtenus

au chai en utilisant le protocoledes blancs pour les rosés, en utili-sant les exigences qualitatives desrouges pour les clairets.A quel moment le rosé ou leclairet est-il vraiment original endehors des considérations demacération et de couleur ?Vous avez dit «couleur» ? Il y avingt ans, ce qui distinguait unrosé d’un clairet c’était l’intensi-té colorante. Aujourd’hui, l’agré-ment est conditionné à un ICMcompris entre 0,4 et 1,2 pour unRosé et compris entre 0,9 et 2,5pour un Clairet. Mais vous aurezévidemment remarqué la frangequi se chevauche entre 0,9 et 1, 2 !Dans ces conditions, étonnez-vous que la Commission deBruxelles se soit demandée s’ilfaut autoriser le coupage de vinsblancs et rouges dans l’élabora-tion des rosés !

L’argent, le nerf de la guerre

Les vins rouges ont eu EmilePeynaud et ses successeurs, lesblancs secs ont eu DenisDubourdieu et ses héritiers, lesrouges et les blancs ont leur flo-pée de flying winemakers et deconsultants, mais qui s’occupedes rosés et des clairets ?Quels sont les budgets alloués àla recherche sur ces vins ? Y en a-t-il, au moins ?

Oh bien sûr, il y a toujours leslaboratoires privés industriels quiont sélectionné la levure spécialerosé. Les stagiaires en œnologie àqui on confie quelques essais de

turbidité, de température, demacération,.. parce qu’on n'ose-rait pas confier le sujet à un uni-versitaire directement! Il y a aussiles essais de pressée (pour sta-giaires également), qui permet-tront de mieux régler la pressel’année prochaine !Mais à quand un vrai sujet globalmené par les universitaires qui,avec leurs exigences, remettenttout à plat et recommencent tout,point par point, en commençantpar l’étape zéro-zéro ?Il est délirant de penser, que cevin, le plus vieux du monde, etqui représente un poids écono-mique non négligeable, soit tantsnobé : il s’agit de près de 10%de la production mondiale de vin,et le quart de ces 10% est produit

en France. Et dire que les Françaisdoivent importer parce qu’ils n’enproduisent pas suffisamment pourleur propre consommation. On marche sur la tête !

Manque de moyens maisaussi manque d’ambition

Je ne suis pas juste. Par exemple,il y a un gars à la chambred’Agriculture de Bordeaux, JeanChristophe Crachereau, qui arédigé une étude sur les clairetset rosés nommés : « les secretsde la réussite », consultable surle net. Il y traite de presque tousles aspects de la production derosés et clairets.Malheureusement, tout ce qu’onsait déjà, a priori. Un document

Dégustation IVV

Château de Fontenillewww.chateau-fontenille.com

VA.S.Co - Ternat

Château MachorreT 05 56 62 81 17 - F05 67 69 90 21

[email protected] des Bon Crus

Château de SoursContact : Martin Krajewski

[email protected] + 33 (0)5 57 24 10 81 F + 33 (0)5 57 24 10 83

Recherche distributeur

© CIVB/Deepix

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Dégustation IVV

qui s’adresse au vigneron lamb-da et qui lui donne des tuyauxpour faire du rosé ou améliorerson clairet, mais rien de ce qu’ilfaudrait vraiment.On s’en tape de savoir que si onfait plus comme ci ou pluscomme ça, les vins sentiront plusla fraise ou la banane. La ques-tion est qu’est ce qui est bon,qu’est ce qui est fin et éventuel-lement élégant ?

Pourquoi et comment StéphaneDefraine obtient-il tel Clairet cro-quant, généreux et gourmand ?Pourquoi et comment Jean-LouisDespagne (Château RauzanDespagne et Château La TourMirambeau), obtient-il des roséssi charmants fins et élégants ?Pourquoi et comment DanielBantegnies, Château HautBertinerie, obtient-il un vin siracé et complexe ?Lorsque les Peynaud, RibereauGayon, Glories ou Dubourdieu(universitaire de l’Institut d’œno-logie de Bordeaux) se sont inté-ressés aux vins et qu’ils ontentrepris de les étudier, ils ontfocalisé en premier lieu sur lesgrands vins, les Haut Brion, lesLafitte, les Latour, et ce n’estqu’après avoir espoir enquelques unes de leur trouvailles

qu’ils ont taché d’édifier un pro-tocole de production pour labase. Démarrer par la basesemble une tentative assezvaine, non ?

Dans la conjoncture actuelle,continuer de croire que la crisepourrait se résoudre si on pou-vait augmenter les volumes demarques en faisant confiance aunégoce ou en regroupant lesCôtes de Bordeaux par exemple,ou encore en baissant les coûtsde production en créant, pourautre exemple, les Vins de Paysde l’Atlantique, est d’un surréa-lisme utopiste hallucinant. C’estaussi comprendre que leBordelais ne se regarde pas dansun miroir sauf cas de rasagematinal et encore, ce n’est paslui qu’il regarde !La viticulture en difficulté netrouvera la paix que par uneproduction de qualité. C’est vraipour les blancs secs, pour lesliquoreux, pour les rouges et àplus forte raison pour ce produitdépossédé malgré lui de toutehistoire, de toute culture, vucomme un produit de soif, unproduit de piscine et barbecue,un produit « markettable », etqu’on appelle rosé ou clairet.La dégustation que nous avons

entreprise démontre assez claire-ment que les rosés et clairets, àBordeaux, sont encore des sous-produits de la production derouge. Elle démontre égalementqu’il y a plus d’effort entreprispour l’habillage et le marketingque pour la qualité des vins. Ellerévèle une problématique récur-rente : le vigneron est statique.Un seul exemple, sur les plus dedeux centaines d’échantillons,seuls 2 domaines employaientdes bouchons à vis ! Certes, il produit aussi quelquesjolies cuvées de sauvignon oude syrah, mais celles-ci sontmoins typées.

Coups de cœur 2008

Clairet

CHÂTEAU DE FONTENILLE ****

Le fruit est énorme et frais, crépi-tant de petit fruit, fraises sau-vages, groseille, avant, pendantet après agitation sans cesse finet généreux. En bouche l’équi-libre est absolument parfait, lefruit est tendre et croquant, l’ex-pression est élégante et la pre-mière gorgée n’est qu’un avantgoût de la seconde !

CHÂTEAU TURCAUD ***

Un nez de dessert d’enfancemêlant fruits frais et notes lactéesde petit suisse.Belle bouche ronde, de beauvolume et de belle longueur.

CHÂTEAU PÉNIN ***

Un excellent fruit avec sesaccents de bonbon anglaismêlant cassis et banane. Unebouche ample ronde et tendretout du long.

CHÂTEAU LA FREYNELLE ***

Ce qu’on attend d’un Clairet, uncaractère de vin rouge très légergorgé de fruit, des accents lactéset fumés. Une belle bouche debonne chair, ample et de bonvolume. Une pointe de CO2

rafraichissante crépite en finalesur la langue.

CHÂTEAU HAUT BERTINERIE ****

Un vrai nez de vin rouge légèrmêlant les fruits rouges à desnotes de mie de pain, pain toastéet frangipane.La bouche est tout aussi étonnan-te par son caractère boisé inhabi-tuel. Le fruit et le fumé persistenttout du long. Un beau volume,une bonne chair. Un style remar-quablement orchestré et quidevra faire école parce que desvins comme ça, on en redemande.

Notons également Château Thieuley**, Château Tour de Biot **(*),Château de Haux *(*), French Kiss *(*)

Rosés

CHÂTEAU MARAC **(*)

Du fruit mais aussi des notesfumées, goudronnées et mêmeune note anisée/mentholée.Rond, joli volume et bonne équi-libre. Finale poivrée, chaude.

CHÂTEAU LESTRILLE ***

Nez fin, floral et fruité avec unepointe anisée. Très très joliebouche fine et raffinée ou desnotes fumées complètent lesaccents floraux dominants. Beléquilibre tout du long. Une poin-te citronnée en toute fin.

(Suite en page 10)© CIVB/A.Benoit

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�CHÂTEAU RAUZAN DESPAGNE

*****

Une teinte inhabituelle àBordeaux : un rose très pâle, trèsclair. Le nez est superbement finet frais distillant tendrement sonfruité et ses accents floraux.Superbe bouche de belle ampli-tude, de belle longueur, de beléquilibre, un fruit présent tout dulong. La finale est splendide,nette et sans cafouillage. Desaccents de fraises continuent dedistiller sous la langue bien aprèsla gorgée… wouah ! et c’est unBordeaux !

CHÂTEAU LA TOUR MIRAMBEAU

*****

Voici le frangin. La teinte est dumême registre très clair. Le nezest superbe, fin, fruité et floralavec des accents mentholés plusprononcés.La bouche est tout aussi superbe,énorme, moelleuse et élégante.Splendide rosé de Bordeaux às’arracher.

Notons également Château deSours **, Château Pénin **,Château Turcaud *(*)

Fabian Barnes

Dégustation IVV

Août / Septembre 2009 10

Liste des importateurs

• Fontenille - Vasco - 05.56.23.03.26• French Kiss - 05.57.74.93.98• Freynelle - 05.57.84.55.90• Haut Bertinerie - 05.57.68.70.74• Haux - 05.57.34.51.12• Lestrille - Mouchart*/

Leroy Prévot/Axybel/De Vin en Vin05.57.24.51.02

• Marac - 05.57.40.53.21• Penin - 05.57.24.46.98• Rauzan Despagne - 05.57.84.55.08• Sours - 05.57.24.10.81• Thieuley - 05.56.23.00.01• Tour De Biot - 05 57 41 26 49 • Tour De Mirambeau

05.57.84.55.08• Turcaud - 05.56.23.04.41

* Voir pages IVV Wine Partners

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Une grande famille du vin

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Si Masi m’était conté

Bien sûr, Masi n’a pas l’exclusivitédes Valpo ni des Amarone degrande classe– voir à ce proposnotre banc d’essai dans IVV 132,sous la plume de Bernard Arnould.Mais c’est bien chez Masi qu’aété raffiné, sinon inventé, le sys-tème moderne de l’appassimentoet le fameux ripasso. Mais la mai-son a bien d’autres facettes –notamment un grand soin atta-ché aux crus de la Valpolicella.D’ailleurs, Masi n’est pas le nomd’une famille, mais d’un hameau

de la Valpo. La famille propriétai-re, elle, s’appelle Boscaini.Masi Agricola (c’est le nom com-plet de l’entreprise, et ce n’estpas anodin) s’attache aussi audéveloppement du potentiel descépages locaux – au premier rangdesquels la Corvina. La preuve :Masi est allé en planter jusqu’enen Argentine, où, alliée auMalbec, elle donne d’étonnantsrésultats.Plus surprenant encore : Masi,par la voix de son patron Sandro

Boscaini (également président del’association des Amaronisti), mili-te contre «l’amaronisation for-cée» du Valpo, ou plutôt, si l’onveut voir le côté positif, pour quel’Amarone reste une rareté. Le risque existe, en effet, avec lesuccès des Amarone et de leursémules les «Baby Amaroni», quel’on tue la poule aux œufs d’or àforce de la faire pondre.

Ces facettes, nous avons pu lesdécouvrir en juin dernier, encompagnie de l’importateur(Fourcroy), à l’occasion de lavenue en Belgique de l’œno-logue de Masi, Andrea dal Cin,et de sa Directrice Export, CindyBizet. De quoi susciter de bellesdiscussions. Quand l’Italiendevient prolixe…, mais ne l’est-ilpas toujours ?

Masi sait (aussi) faire debons blancs…

Un blanc pour entamer lesdébats, gras, frais, confit, leMasianco 2008 Venezie IGT siedagréablement. Le Verduzzo vientcompléter les 75% de PinotGrigio. Le cépage autochtone est

passerillé en cagettes pendantquelques jours, technique del’appassimento, puis fermenté en1/2 muids de 600 L, bâtonné etlaissé en pièce 4 mois. De soncôté, le Pinot Gris effectue sa FAen cuve, oublie la malo, et s’as-semble ensuite au Verduzzo unmois avant la mise. Voilà ladouble origine de la densité et dela fraîcheur du vin, sans oublier lacomplexité aromatique qui évo-lue sur les fruits blancs rafraîchisd’agrumes. Andrea dal Cin :«Fermenté en novembre, la tech-nique de l’appassimento produitbeaucoup de glycérol, cela rend levin onctueux.»

On passe au rouge

Grenat cramoisi pour la robe duCampofiorin 2006 Rosso delVeronese IGT qui subit la doublefermentation. «Environ 30% de lavendange restent en passerillagependant 60 jours, puis pressés; lejus est mis en fermentation avec levin fait en septembre. La fermen-tation se fait en pièce, puis passeen foudre de 90 hl et s’élève 18mois.» Bouche aux tanins fins,cerise à l’alcool, mûre et cassis,

Dans l’automobile, il y aFerrari et les autres.

Dans la Valpolicella, il y aMasi et les autres. Et ce n’est pas un

jugement de valeur. La preuve par l’histoire,

et par l’exemple

(Suite en page 12)Sandro Boscaini (à gauche), évaluant les baies lors de l'appassimento

Campolongo di Torbe

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Une grande famille du vin

Août / Septembre 2009 12

ample, il garde beaucoup defraîcheur pour cette année quidébuta très humide pour finirtrès sèche.

Le vin de Dante

On l’ignore parfois, mais la famillede Dante, chassée de Toscane àl’époque des guerres de la renais-sance, trouva refuge en Veneto.

Aujourd’hui, elle en garde desliens bachiques avec Masi. LeSerego Alighieri AnniversarioValpollicella 2005 se présentesous une robe grenat sombre ;groseille, griotte et framboise aunez, de l’écorce d’orange, ducumin et un soupçon de cannel-le en bouche, avec de l’ampleur,du panache. Des tanins encorepointus tissent la toile du décor

pour l’instant encore empruntd’austérité. Dal Cin : «Le climat aété différent, une alternance dejours très chauds et de pluies enjuin, suivis d’un juillet chaud etventé, août ponctué de fortesaverses, la récolte de septembre aenregistré une baisse de 20%. Levin est élevé dans des foudres enbois de cerisier pendant 4 moisavant de rejoindre les barriques dechêne slovène pour 18 mois.» Lechêne de Slovénie a la caractéris-tique d’avoir le grain plus serréque le français, la micro aérationplus faible ralentit d’autant l’évo-lution du vin. Assemblage : 70%de Corvina, 20% de Rondinellaet 10% de Molinara en piedsfrancs !

L’oiseau rare

Vieux cépage local, l’Oseleta(petit oiseau) fut abandonné àcause de sa faible productivité,seulement 40 quintaux/ha, unemisère ! Masi en replanta en1985. D’abord utilisé en assem-blage dans la cuvée Toar,l’Oselata reçut, 15 ans après saplantation, bouteille et étiquette.Osar est son nom, un jeu de motscomme on peut en oser en Italie.Enfin ressuscité, Osar 2001 Rossodel Veronese coule joyeux dansle verre et le teinte d’un cramoisiprofond. L’animal est un peurevêche, habillé de menthe et de

basilic, il flaire le cacao nuancé devanille et de grillé. Son jus impo-sant emplit la bouche, mélangede fruits encore frais pour sonâge, mûre, cassis, et plus secs,figue et datte, portés par uneminéralité bien ancrée ; le toutest cousu dans des tanins d’unesoie rustique. Rusticité encoura-gée par la nervosité qui se traduitsur la fin par de la cerise mâtinéede chocolat noir.Andrea dal Cin : «Les baies sonttrès petites et leur peau épaisse,résistante autant à l’oïdium qu’aumildiou, c’est pourquoi l’appassi-mento se fait sur pied. La vendan-ge se fait début novembre. Le vinest élevée 24 mois en barriquesneuves de chêne de l’Allier.»

Amarone 2004

Nous voici maintenant face auSerego Alighieri Vaio Armaron2004 Amarone Classico. Rubisfoncé, un nez de tisane à la confi-ture de cerise, petite note de can-nelle et de muscade. La bouchesuave donne une impressionsucrée au goût d’abricot sec etde pruneau rafraîchie de mentholet d’aiguille de pin. Andrea nous commente sonmode opératoire : «Les vignespoussent en terrasses à une altitu-de de 300 mètres dans un solsableux. Les grappes de Corvina,de Rondinella et de Molinara per-

Récolte

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Une grande famille du vin

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dent un gros tiers de leur eau pardessiccation naturelle sur claies enbambou. En partie éraflées, ellessont pressées délicatement, lemoût fermente 48 jours, puis le vins’élève pendant 3 ans en foudre de6 à 20 hl.»

De la dentelle,Monseigneur !

Amabile degli Angeli 2006Recioto Classico«Amabile veut dire sucré. Lesgrappes passent 150 jours sur lesclaies, elles perdent plus de la moi-tié de leur eau végétative. Laconcentration en sucre est grande,ce qui rend la fermentation diffici-le. Il reste 90 g/l de sucres rési-duels pour un degré alcoolique de14°.»Grenat, la volatile sentie à l’ou-verture participe à la fraîcheur duvin, le sucre en bouche s’équi-libre d’une acidité franche, le jusconcentré de griotte et de burlatcoule avec aisance, les épices s’yajoutent, cannelle et cardamo-me, soulignées d’un trait deréglisse, puis revient le fruit,gelée de cassis cette fois. Ample,dense et long, il ressemble plus àune friandise qui transforme leGorgonzola cremoso en un véri-table dessert. Assemblage 70%Corvina, 20% Rondinella, 10%Molinara.

Corvina y Malbec argentin

Le Corbec 2007 présente unerobe rubis noir ; son nez embau-me la mangue, la quetsche à l’al-cool et le sirop de liège. Labouche, vraiment suave, apporteson impression sucrée ; les taninssont fins mais corpulents, leminéral construit l’ossature allé-gée par la tension acide. La finaleparle des arômes naissants,certes ceux déjà sentis, augmen-tés de myrtilles, de cassis et defraises, avec le croquant de lafève de cacao.Andrea dal Cin : «Plantés en1997 à 1050 mètres d’altitude,Corvina et Malbec jouissent de lafraîcheur andine. Ce sont despieds-francs qui poussent dans lesable. Le climat y est aride, subdé-sertique, le vignoble est irrigué. LaT° atteint 38°C le jour, pourdégringoler à 10°C la nuit, lamaturation est donc plutôt longue.Nous avons essayé d’autrescépages italiens, mais c’est laCorvina qui donne les meilleursrésultats. La double fermentationest de mise ici également, c’estnotre signature.»

Hervé Lalau et

Marc Vanhellemont

Raisins en appassimento

• MasiFourcroy

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Un domaine sous la loupe

Août / Septembre 2009 14

Le père de Didier, Jean, travaillaitles 9 hectares du domaine ; à l’ori-gine, il portait la vendange à lacave coopérative de Saint-Estèphe.En 1982, il décide d’investir dansun chai de vinification et d’élevage– il confiait alors ses vins, en vrac,au négoce bordelais.En 2003, Jean décide de prendresa retraite et offre à ses enfantsDidier et Thierry la possibilité dereprendre l’exploitation familiale.Ni une, ni deux, Didier plaquetout, fait son barda au Petit Sablonà Bruxelles et vient s’installer àSérilhan. Il prend le domaine et saproduction à bras le corps : faire

du vin, d’accord, mais l’excellences’impose.

Remodelage du domaine

Didier établit rapidement quatrepriorités : vendre en bouteille ;vendre en primeur ; produire ungrand vin ; produire plus de vin.En premier lieu, il s’attache à trou-ver un régisseur qui a fait sespreuves dans la viticulture bordelai-se : il recrute Philippe Lespy(Mouton Rothschild). Ensemble, ilsrevoient la conduite du vignobleexistant et cherchent de nouvellesparcelles hautement qualitatives

pour étendre le domaine. Fruit del’éclatement de la caveCoopérative de Saint-Estèphe qui apermis, entre autre, la création dedomaines tels Lilian Ladouys,Clauzet et d’autres, Didier Marcelisobtient, à son tour, plusieurs par-celles, pour un ensemble de 16hectares. Il porte ainsi le domaine à25 Ha.Il doit revoir l’ensemble de seschais, non seulement pouraccueillir plus de vendange, maisaussi pour installer une unitémoderne de réception de la ven-dange, une unité de thermorégula-tion de la cuverie, une cuverie plusadaptée au parcellaire avec descuves inox de très petit volume etune cuverie bois venant compléterla cuverie ciment existante, un pre-mier chai à barrique isolé et chauf-fé pour permettre la fermentationmalo-lactique sous bois aprèsentonnage, un second chai à bar-riques pour l’élevage, une unité deconditionnement, etc, etc.

2007, millésime charnière

En 2007, il lui faut trouver un nou-veau régisseur. Il lui faut un chefd’orchestre à l’aise, tant avec lessécateurs qu’avec les barriques, qui

comprend son projet et qui a l’ex-périence du meilleur savoir-fairebordelais : il engage Bernard Franc( ex Pontet Canet et Lafon Rochet).Le nouveau duo va faire sespreuves sur un des plus difficilesmillésimes de la décennie : 2007 !Pari gagné, Dider Marcelis a eu lebon flair : sur les nouvelles terresde Sérilhan, le duo signe une véri-table rupture dans le style et laqualité des vins du Château : mal-gré les difficultés climatiques dumillésime, le Château Sérilhan exal-te sa complexité, prend de la pro-fondeur et une gourmande onc-tuosité. Méconnaissable, Sérilhanest devenu un Cru Bourgeois.

Hubert de Boüard, leMonsieur Plus

En moins de quatre ans, DidierMarcelis a métamorphosé la pro-priété familiale. Il pourrait s’ensatisfaire et tâcher d’imposer unecertaine routine dans le nouveausavoir faire du Château ; mais non,Didier Marcelis ne veut pas s’arrê-ter là. Ambitieux et téméraire, il secherche un consultant de renompour parfaire les vins de Sérilhan. Ilpense à Michel Rolland, StéphaneDerenoncourt,… mais un visage

Le nouveau visage de SérilhanDidier Marcelis a traîné

ses baskets dans tous lescoins du monde oùbouillonne la haute

technologie informatique.Franco-Belge, il avait

cependant des attachesen Gironde. Ses parents

géraient la propriété familiale du Château de

Sérilhan qu’ils détenaient,côté maternel, de la familleMerlet. Quand il s’est agit

de choisir entre ses deuxpassions, Didier a opté

pour Sérilhan. Vendanges manuelles

SAINT-ESTÈPHE, PETITE BELGIQUE GIRONDINE

Château Clauzet, propriétaire : un Belge - Château le Crock, proprié-taire : un Belge - Château Petit Bocq, propriétaire : un Belge… -Château Serilhan, propriétaire : un Belge.Qu'y a-t-il de si particulier à Saint-Estèphe qui attire tant les Belges ?Une première et excellente raison : la Belgique est le premier débou-chés des vins de l’appellation à l’exportation. Une seconde raison peutêtre évoquée, elle est sans doute un peu chauvine : les Belges ont uneculture particulièrement imprégnée par la connaissance des vins et ilsne se lancent pas dans une aventure viticole sans mesure du potentielqualitatif d’un vignoble. Argument flatteur pour l’appellation Saint-Estèphe, puisque cela signifie sans doute que l’intérêt de cette appel-lation pour les investisseurs Belges est pleinement liée au terroir.

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Un domaine sous la loupe

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notoire du vignoble bordelais vientjuste de lancer son agence deconseil vitivinicole : Hubert deBoüard. Le propriétaire del’Angelus (Premier Grand CruClassé de Saint-Emilion) officiedepuis quelques temps commeoenologue Conseil dans quelquespropriétés, en l’occurrence Fieuzal,à Pessac Léognan, et La Pointe, àPomerol ; et il est prêt à faire laroute jusqu’à Saint-Estèphe pourtuyauter Didier Marcelis sur laconduite de son vignoble, amélio-rer les vinifications et faire les choixjudicieux d’assemblages.Le premier millésime sur lequel ilstravaillent ensemble est 2008.Effectivement, le style de Sérilhanest tout de suite marqué de la nou-velle empreinte, celle du savoir-faire de de Boüard. Le Sérilhan

2008 est beaucoup plus volumi-neux, un côté plus merlot très mûr,et une couette de bois fumé toastébien plus dominante que précé-demment.Voué sans aucun doute au succès,le nouveau style de Sérilhan jouedes épaules et d’une élocution unpeu exubérante, tout en conser-vant beaucoup de gourmandise.Personnellement, j’aurais souhaitévoir Bernard Franc signer lui-mêmece millésime avec le savoir-fairequ’il a su imposer pour le 2007,parce que l’élégance, est pour moi,le pilier central de tous les vins quenous avons vraiment envie deboire. Mais attendons la mise enbouteille de ce 2008 pour se pro-noncer définitivement sur l’intérêtdes conseils d’Hubert de Boüard. Notons d’ores et déjà que RobertParker a noté 86-87 points le 2008,ce qui a permis à Marcelis devendre100.000 bouteilles de 2005en une matinée. Pour info, il n’aplus une quille de 2006 ni de2007…

Fabian Barnes

• Château Sérilhan05 56 59 38 83www.chateau-serilhan.frAldi

SÉRILHAN EN CHIFFRES

Superficie : 24 Ha Sols : Graves de Gunz et argilo-calcairesAge moyen du vignoble : 35 ansDensité de plantation : 8.500 pieds/HaEncépagement : 55% Cabernet Sauvignon – 10% Cabernet Franc –35% MerlotVendanges : 100% manuellesRendements 2007 : 48Hl/Ha avant sélection, 31Hl/Ha après sélectionCuvaison 2007 : 25-30 jours – 4 jours de macération préfermentaire àbasse températureFermentation malo-lactique et élevage en barriquesBois : 1/3 bois neuf, 1/3 bois d’un vin, 1/3 bois de deux vins.Assemblage 2007 : 60% cabernet Sauvignon, 35% Merlot, 5%Cabernet FrancProduction : 96 000 bouteilles

Autres vins : Château Moutinot (second vin de Sérilhan)Château Réal – Haut Médoc de Sérilhan.

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Rubrique italienne

Août / Septembre 2009

Elles sont superbes à parcourir,ces collines piémontaises quin’en finissent pas d’onduler surles deux rives de la rivièreTanaro; laquelle sépare la zonede Roero, au nord d’Alba, etcelle des Langhe, sur la rivedroite. Cette dernière bénéficied’un renom supérieur grâce àdes coteaux argilo-calcaires auxnombreux microclimats, en rai-son de la diversité des exposi-tions et des altitudes. L’aire de la DOCG Barolo couvreune chaîne de collines escarpéesau sud-ouest d’Alba. En princi-

pe, seules les pentes les mieuxexposées sont plantées en neb-biolo. C’est que ce cépage semontre assez caractériel quant àla maturation de son acidité etde ses tannins. Les expositionsEst ou Ouest sont de préférenceplantées en dolcetto et barbera,voire en chardonnay. L’aire de la DOCG Barbarescoest située au nord d’Alba, àproximité de la rivière, ce qui luifait bénéficier d’un mésoclimatplus chaud. Les raisins y sontmûrs quelques jours plus tôt.

DOCG Barolo

On dénombre en Italie environ5000 ha de nebbiolo, dont1200 dans la zone de la DOCGBarolo. Celle-ci couvre lesvignobles de 11 communesdont les plus connues sont LaMorra, Barolo, Serra Lungad’Alba, Monforte d’Alba etCastiglione Falletto. Les sols desdeux premières, faits de marnesbleues riches en manganèse etmagnésium, donnent en princi-pe des vins plus élégants, plusabordables dans leur jeunesse.Les marnes brunes riches en cal-caire et en fer des trois autresfont des vins plus austères, plusstructurés, plus aptes à unelongue garde. L’altitude joueégalement un rôle : lesvignobles s’étageant de 250 à500 m, les microclimats sontdonc nombreux dans la multitu-de de collines. Cela dit, la patte du vinificateurreste déterminante. Jusqu’auxannées 1970, le Barolo était unvin d’assemblage de différentsvignobles. De nos jours, au

contraire, une sélection parcel-laire donne naissance à de nom-breuses cuvées de Crus consti-tuant le top de la production. Lesyndicat viticole a établi unedélimitation officielle de chacunde ces sites. Par ailleurs, les années 90 ontété le théâtre de solides affron-tements entre les anciens et lesmodernes. Les premiers défen-daient la «tradition de macéra-tions longues de 40 jours ouplus pour extraire une masse detannins qui passaient ensuiteentre 4 ans ou plus en foudresde chêne de Slavonie (8 anschez Giacomo Conterno, parexemple). Inutile de dire queces Barolo aux tannins astrin-gents et à la volatile élevée, des-tinés à une longue garde, necorrespondent plus guère auxgoûts dominants du marchéactuel. Aussi les modernes, emmenésnotamment par Elio Altare etDomenico Clerico, décidèrent-ilsde raccourcir la durée de macé-ration afin de garder du fruit etdes tannins plus doux, pour un

Barolo & Barbaresco : les derniers millésimes à la vente

Ces deux appellations duPiémont italien se sont

hissées au sommet de lahiérarchie des vins transal-pins au fil de leur histoire.

Elles le doivent à la fois aumagnifique vignoble

planté sur les collinesondulantes de la région et

au nebbiolo qui a trouvélà depuis des siècles son

lieu de prédilection. Une méga dégustation

organisée sur place nous a donné l’occasion de

juger ces deux DOCG enquelques millésimes récents.

Giacosa Fratelli

Domaine Sandrone

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Rubrique italienne

Cru Barolo Bussia

Légalement, le Barolo DOCGdoit être élevé durant trois ans,dont 12 mois minimum en bois,tandis que le Barolo Riserva doitl’être 4 ans et 9 mois. Dernier élément : selon certains,d’autres variétés sont parfoisajoutées au nebbiolo - en touteillégalité. A savoir: cabernet sau-vignon, merlot, syrah, barbe-ra…. Ceci afin de donner plusde couleur à un cépage pauvreen anthocyanes d’une part, plusde fruit d’autre part. Tout lemonde reste naturellement dis-cret à ce sujet.

élevage plus court en barriques(neuves en tout ou partie). Biensûr, certains excès ont été com-mis au début, donnant naissan-ce à des Barolo chocolatés,vanillés et torréfiés qui ne ren-daient plus guère compte de lasubtilité du nebbiolo sur les dif-férents terroirs. Désormais, lenombre de traditionalistes esten baisse constante; quant auxmodernes, ils ont adopté despratiques plus prudentes avecdes extractions assez douces,moins de bois neuf et une miseen bouteille moins précoce.

LE NEBBIOLO

Le cépage phare du Piémont est un fameux caractère : son cycle dematuration est le plus long. Ses bourgeons éclosent précocement, cequi l’expose au risque des gelées printanières; il n’atteint sa maturitéque lorsque les autres variétés sont déjà vendangées, il est donc expo-sé plus que les autres aux aléas du temps automnal. Par ailleurs, pourmûrir correctement, il exige un sol contenant du calcaire en propor-tion suffisante et une exposition Sud, Sud-Ouest afin de bénéficier aumaximum de la chaleur du soleil. C’est un cépage vigoureux, il fautdonc limiter ses rendements pour obtenir la maturité phénolique detannins facilement durs et amers, renforcés encore par une acidité éle-vée. Ces deux dernières caractéristiques expliquent peut-être salongue survivance dans la région : on en trouve mention écrite pourla première fois en 1303 sous le nom de nubiola. Sans doute sa peauépaisse lui assure-t-elle une meilleure résistance au brouillard (nube,en latin) si courant à l’automne sur ces collines du piémont alpin ; c’estdonc un facteur d’adaptation important. La densité de plantation pour le Barolo varie de 3.700 à 6.000pieds/ha selon les vignobles, ce qui compte tenu du rendement maxi-mal prévu par le cahier des charges (8.000kg/ha), nous donne uneproduction variant entre 1,3 et 2,1 kg de raisin par cep. C’est sansdoute là la raison principale de la présence de tannins secs et/ouamers dans pas mal de Barolo : des rendements trop élevés par piedde vigne ! Les meilleurs vignerons l’ont bien compris et visent moinsd’un kilogramme par pied. Dommage qu’ils ne soient pas plus nom-breux, surtout dans un millésime délicat comme 2005.

(Suite en page 18)

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Rubrique italienne

Août / Septembre 2009 18

Pelissero

Pelissero, c’est un domaine d’unevingtaine d’hectares situé àTreiso, au cœur de l’aire duBarbaresco. La cave a été fondéepar Luigi Pelissero dans lesannées 1960 et c’est aujourd’huison fils, Giorgio, qui a repris leflambeau après ses études d’œ-nologue. L’esprit de la maison esttoujours familial, l’accent est mis

sur la personnalité des crus toutautant que sur la personnalité dunebbiolo. L’élevage est menéavec beaucoup de soin.La production est de l’ordre de100.000 bouteilles réparties entreDocetto d’Alba (Munfrina etAugenta), Langhe, PiemonteGrignolinoo et différentsBarbaresco – notamment leVanotu, diminutif du grand-pèrede Giorgio, Giovanni. Un beauterroir situé à 350m d’altitude, àcheval sur la commune deBarbaresco proprement dite, etcelles de Treiso et Neive.

En voici deux, dégustés par notrecomité en juillet dernier, dont cefameux Vanotu…

Tulin 2006

Plutôt timide au nez, ce vindemande une aération dequelques heures avant d’exprimerde jolis arômes de cerises noires àl’alcool, de mûres poivrées.

Le bois est bien intégré avec unetouche de vanille discrète et unrien de fumé. Au palais, onretrouve la fermeté caractéris-tique des tannins du nebbiolo,renforcée encore par une aciditéapportant droiture et vitalité à

l’ensemble. Le fruit de cerisesnoires est agréable, l’alcool mesu-ré apporte une relative douceurau milieu de bouche tandis quela finale reste assez exigeanteavec ses tannins affirmés.

costauds, plus fins que lesBarolo. Le rendement maximalest fixé à 8.000 kg/ha et la den-sité minimum de plantation estde 3.500 p/ha. Ici aussi lesmeilleurs producteurs ne recher-chent toutefois pas les rende-ments maxima autorisés.L’élevage minimum est de 26mois pour le Barbaresco DOCGet de 50 mois pour les Riserva.Depuis 2007 existe une liste dedélimitation géographique pourdes vignobles spécifiques corres-pondant aux Crus du Barolo : aunombre de 66, ils n’ont fait l’ob-jet d’aucune hiérarchisationentre eux, ce qui maintient laconfusion entre les plus et lesmoins intéressants d’un point devue pédologique et climatique.

Millésimes et producteurs

Parmi les millésimes sur le mar-ché actuellement, 2004 se dis-tingue par sa qualité. Après leschaleurs intenses, l’absence depluie aussi de 2003 et les tan-nins secs qui en avaient résulté,2004 s’est présenté comme mil-

DOCG BarbarescoAppelé parfois «le frère du RoiBarolo», le Barbaresco est pro-duit dans une zone plantée de682 ha, au Nord-Est d’Alba. Lescollines s’ouvrent en largesamphithéâtres qui plongent versle Tanaro et sa plaine. On dis-tingue deux zones. La première, qui comprend lesvillages de Treiso, San Roccod’Elvio et les collines du sud deNeive, possède un sol alternant

des couches de marne grise etde sable ; celui-ci favorise lesvins plus élégants et plus immé-diats. La seconde comprend les col-lines du village de Barbaresco etla partie de Neive lui faisantface. Les couches de marnesbleues et le calcaire font un solplus compact favorisant les vinsplus structurés. 100% nebbiolo aux aussi, lesBarbaresco devraient être moins

lésime «normal», avec un étéaux chaleurs mesurées, des pré-cipitations limitées bienvenues etune période de vendanges sansproblèmes dans le courant dumois d’octobre. Les vins possè-dent chez les bons vignerons desnez d’une belle complexité, unéquilibre de bouche acidité-alcool idéal, des tannins mûrs. J’ai particulièrement apprécié les2004 de Gianni Voerzio, CascinaBallarin, Cantina BartoloMascarello, Elvio Cogno,Michele Chiarlo, EttoreGermano, GianfrancoAlessandria, Parusso etFontanafredda.Par contre, une dégustation dequelque 140 Barolo 2005 adémontré la faiblesse de l’annéeen termes de maturité phéno-lique. Trop de vins possédaientdes tannins végétaux, durs, ren-forcés par une acidité ferme.C’est qu’en raison des pluiesd’automne, trop de raisins ontété vendangés avant la maturitédes tannins et des pépins. Seulsles meilleurs vignerons s’en sontsortis correctement: Damilano,

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Rubrique italienne

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Liste des importateurs

Barolo

• Alessandria Gianfranco0173/[email protected]

• Cascina Ballarin - 0173/[email protected]

• Chiarlo Michele - 0141/769030www.chiarlo.it - [email protected]

• Cogno Elvio - 0173/[email protected]

• Damilano - 0173/[email protected]

• Fontanafredda - 0173/[email protected]

• Germano Ettore - 0173/613528www.germanoettore.com [email protected]

• Cantina Bartolo Mascarello0173/56125

• Parusso - 0173/[email protected]

• E.Pira e figli - 0173/56247www.pira-chiaraboschis.com

• Prunotto – Agent: Mafribel0173/280017 [email protected]

• Rinaldi Giuseppe - 0173/[email protected]

• Sandrone Luciano - 0173/[email protected]/Vinifera/Leyrovins/ClubVinitaly

• Voerzio Gianni - 0173/509194Best Caviar* [email protected]

Barbaresco

• Chiarlo Michele - 0141/769030www.chiarlo.it - [email protected]

• Giacosa Fratelli - 0173/67013www.giacosa.it - [email protected] & Figli

• Pelissero - 0173/638430Fourcroy*www.pelissero.com [email protected]

• Rinaldi Pietro - 0141/[email protected]

• Prunotto - Agent: Mafribel0173/280017 - [email protected]

• Punset - 0172/67072 www.punset.com [email protected]

• Rizzi - 0173/638161wwww.cantinarizzi.it [email protected]

* Voir pages IVV Wine Partners

Vanotu 2006

Plus de douceur et de finesse icidès le nez. Celui-ci dégage defins arômes de framboise, decerises macérées, des épicesdouces, de la réglisse, ainsiqu’une discrète note de roseséchée. La bouche possède uneamplitude supérieure au précé-dent, avec des tannins veloutésqui ont profité d’un élevage assezluxueux, 80% de barriquesneuves. On apprécie ici aussi lastructure acide caractéristique dunebbiolo et du Piémont, qui touten étant habillée d’une certainesuavité due à la maturité des rai-sins, assure une belle dynamiqueau vin. Le fruit est délicieux, del’attaque à une finale de bonnepersistance.

Bernard Arnould

et Hervé Lalau

Gianni Voerzio, Prunotto,Giuseppe Rinaldi, LucianoSandrone, E.Pira e figli ont réussides Barolo intéressants dans cemillésime. A noter toutefois queles noms les plus médiatisés duvignoble ne présentaient pasleurs vins à cette dégustationd’Albeisa. Ce qui ne manque pasde poser question sur leur pointde vue par rapport à l’ensemblede la production.

Côté Barbaresco, la dégustationdes 2006 a montré les qualitésd’un millésime qui a bénéficiéd’excellentes conditions clima-tiques en septembre et octobre,après un mois d’août frais. Lesvignerons ont donc pu attendrela parfaite maturité phénolique.Le fruit possède de la richesseavec un alcool assez élevé.Hormis les absents, voici lesdomaines qui m’ont convaincude la qualité de leur travail: Rizzi,Punset, Prunotto, MicheleChiarlo, Giacosa Fratelli, Pelisseroet Pietro Rinaldi.

Bernard Arnould

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Rubrique autrichienne

Août / Septembre 2009 20

Une diversité de cépagesimpressionnante

Un point marquant de la produc-tion autrichienne est cette diversi-té de cépages que les vigneronsvinifient pour grande majorité enmono cépages. De temps à autre,ils se prêtent au jeu des assem-blages, mais cela ne semble pascourant. C’est que les Autrichiensidentifient davantage les vins parles cépages que par leur prove-nance. Par contre, très facile-ment, un vigneron autrichienvinifiera et embouteillera séparé-ment des vins d’un même cépa-ge provenant de différentes par-celles en fonction du terroir, del’altitude ou de l’âge des vignes.Parmi les cépages les plus cou-

rants pour les blancs secs, oncompte le Grüner Veltliner, leRiesling, le Sauvignon Blanc, leChardonnay, le Pinot Gris (GrauBurgunder), le Pinot Blanc (WeissBurgunder), le Muskateller, leGelber Muskateller, le MuskatOttonel et le Welschriesling; plusanecdotiques: les Traminer(Traminer, Gewürztraminer, RoterTraminer), le Rotgipler, leNeuburger, le Roter Vetliner, leZierfandler, le Malvasier, le RoterMuskateller.

Coups de Cœur

(Notes de l’auteur : Afin de rendreplus clairs les commentaires, lescoups de cœur reçoivent désor-mais deux notes, une étalonnant

la complexité, l’autre étalonnantle plaisir.)

Weingut Pfaffl - Vin/cépage :Goldjoch Grüner Veltliner 2008Très très plaisant nez, fin et frui-té. Belle bouche fruitée, de beléquilibre et bien en chair.Beaucoup de plaisir avec ce vinde toutes les heures ! C12+ P16

Weingut Söllner - Vin/cépage :Grüner Veltliner 2008Nez très plaisant dominé par desarômes fleuris et doté d’accentsgoudronnés et une discrètepointe sulfurée. Bouche très plai-sante, pleine, bien en chair.Beaucoup de fruit et de fraî-cheur. Bien équilibré et assezlong. Une pointe de CO2 nousnargue d’un bout à l’autre maiselle est raisonnable. Notes cré-meuses et agrumes jusqu’enfinale. Bon vin de plaisir. C13 P15

Wimmer-Czerny - Vin/cépage :Grüner Veltliner Alte Reben 2008Nez minéral et anisé légèrementaustère. Superbe bouche bien enchair, fruitée et fraîche. Unepointe de CO2 mais raisonnable.De la complexité, de la fraicheur,assez long et un fruit n’en finis-sant pas. Belle bouteille. C13 P15

Schloss Gobelsburg - Vin/cépage :Riesling DAC ReserveHeiligenstein 2008Bon fruit très aromatique et cro-quant, tendre et complexe.Bonne bouche, pleine, riche defruit et de fraicheur. Une once deCO2 mais belle longueur etconserve son fruit tout du long. Aboire ou à garder. C13 P15

Loimer - Vin/cépage : GrünerVetliner Käferberg 2007Nez discret avec quelques dis-crets accents de levures et de sul-fure. Belle bouche bien en chairet riche de fruit. Bonne fraîcheurégalement. Sèche un peu en fina-le mais le fruit est bien présenttout du long. Structure, finesse,fraîcheur... plaisir! C13 P16

Ackerl Kleinhöfleinerhof -Vin/cépage : Welschriesling –selektion 2008Très joli nez frais et fruité quiappelle une gorgée ! Bouchefraîche, agrumes, bien balancéeet remplie de plaisir. Le vin parfaitpour les fruits de mers ou autourde la piscine ! C13 P16

Landesweingut Silberberg -Vin/cépage : WeißburgunderAnnaberg 2008Surprenants arômes d’asperges

Par une belle semained’avril, sept dégustateurs

internationaux se sontattelés à la noble tâche de

juger 350 blancs secs enprovenance de tous lesvignobles autrichiens.

Principalement des 2007 et des 2008.

Un sacré banc d’essai !

Des blancs secs pour tous les goûts

Soellner

Weingut Allram

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Rubrique autrichienne

vertes au premier nez devenantbeurré et crémeux à l’aération.Superbe bouche pleine, ample,riche de fruits, de notes fleuries etbeurrées – vin très élégant, dom-mage qu’il ne soit pas plus long.C13 P16

Weingut Pfaffl - Vin/cépage :Riesling Am Bergy 2007Chaud, surmûri, avec quelquesnotes de curry. Bonne bouche trèsplaisante, ronde, fruitée et tendre.Un léger CO2 brave le caractèrelégèrement doucereux. Assez élé-gant pour ce genre de vin qu’ha-bituellement je déteste. C13 P16

Walter Skoff - Vin/cépage :Obegg Sauvignon Blanc 2007Nez plaisant, fin et fruité, avec unepointe de vanille. Belle bouchefruitée, bien équilibrée et croquan-te. Ce n’est pas un monstre decomplexité mais il est si bienorchestré. Du plaisir !C13+ P 15

Walter Skoff - Vin/cépage : RoyalSauvignon Blanc 2007Exubérants sauvignon et vanille.Belle bouche fraîche et croquante.Pourrait avoir moins de bois maisla fraîcheur est là, la longueur et lacomplexité aussi. Belle bouteille.C13+ P15

Landesweingut Silberberg -Vin/cépage : Sauvignon BlancSeinbruch 2008Typique variétal sauvignon avecdes accents d’asperges. Très fin.Belle bouche, fruitée, fleurie etvraiment très fine – presque élé-gante. Beaucoup de plaisir. Un vind’apéritif ou à réserver pour lesfruits de mer. C13+ P16

Weingut Donabaum - Vin/cépage : Gelber Muskateller2008Nez variétal et profondémentmarqué par l’eau de rose. Bellebouche profonde, bel équilibre,très bien fait. Une pointe citron-née en finale mais le fruit estimmanquablement généreux. C14 P15+

Michlits-Stadlmann - Vin/cépage : Weiss Burgunder 2008Nez frais et fruité marqué de déli-

cieux arômes de bourgeon de cas-sis, d’agrumes et d’étonnantesnotes d’asperges. Superbebouche, ample, croquante, fruitée,de très bel équilibre et longue.Pointe CO2 en toute fin. Doitaccompagner un met. C14 P15+

Weingut NeumeisterVin/cépage : Sauvignon BlancMoarfeitl 2007Nez marqué par le Sauvignon sur-mûri et des éclats d’épices et d’as-perges. Superbe ample et finebouche, riche de fruits et fleurie àsouhait. Très bel équilibre, le boisest discret. Très bien orchestré. Denouveau un vin pour les fromagesà pâte cuite. C14 P 16

Weingut Allram - Vin/cépage :Grauburgunder Hasel 2007Nez étonnant, frais, fruité et épicé,ponctué de notes curry et carda-mome. Superbe bouche avec unfruit énorme, très épicé, un peuexubérant, évidemment du boisfrais également, noix de coco etvanille. Appelons ce vin : « voyageaux Indes ». Un vin parfait pourles exercices accords mets-vins !C14 P16+

Josef Lentsch – Dankbarkeit -Vin/cépage : Pinot Gris 2007Thé vert, bière, beurré, agrumeset pointe chaude. Superbebouche, pleine et riche, un soup-çon chaude, arômes de bois fraisdominés par la noix de coco.Bonne longueur et finale légère-ment arrogante en raison de l’al-cool. Belle bouteille tout demême. C14 P16+

Weingut Schindler - Vin/cépage :Cuvée d ´Argent 2007Nez puissant, chaud et boisé(fumé, vanillé) doté d’une pointeanisée. Une bouche de beau volu-me, de bon équilibre, pas superlongue mais tellement plaisanteen particulier la finale très beurrée.C’est riche mais sans arrogance.Un vin qui appelle les fromages,Comté, Apenzeller. C14 P16+

Felberjörgl - Vin/cépage : ZwicklReserve 2006Nez épicé, muscaté, avec desaccents de choux. Belle bouche

huileuse et pleine sans manquerde fraîcheur. Puissant, compact etchaud. Un vin qui mérite de vieillirpour en tirer le meilleur. C14+ P 15+

Weingut Anton Hagen -Vin/cépage : Riesling PfaffenbergNez variétal, surmûri et fruité.Superbe bouche pleine, volumi-neuse, bien en chair, fraîche,longue et élégante. Super équi-libre, arômes fruités et fleuristout du long. Fabuleux. A boireou à garder. C14+ P18

Schloss Gobelsburg - Vin/cépage :RR Alte Reben 2007Nez super complexe, plein denoix, d’épices, de curry, riche defruit et floral. Superbe bouche,très en chair, pleine avec unebelle fraîcheur. Accent crayeuxen milieux de bouche, le fruitgénéreux n’en finit pas d’unbout à l’autre. Un poil chaud,mais nous causons ici d’un vraigrand vin riche et complexe.Exceptionnel ! C15 P18

« WEIN & KULTUR »

Détail amusant, trois des dégustateurs étaient Bordelais d’adoption…Ce détail est intéressant à souligner parce que se dégage, dans un telévénement, le poids de la culture de chacun, de la formation subjec-tive du goût. On le verra, les appréciations des deux groupes diver-geaient en raison de deux critères fondamentaux.

Le premier concerne l’équilibre des vins. Dans la très grande majorité des vins dégustés, les taux d’aciditéétaient importants, le gaz carbonique particulièrement présent et lessucres résiduels conséquents.Il va sans dire que les Bordelais d’adoption trouvaient souvent les vinstrès vifs, parfois grimaçants et agressifs, la plupart du temps trop dou-cereux pour des secs, riches en gaz carbonique, souvent à la limite del’effervescence.Au contraire, le groupe germanique ne semblait pas du tout gêné parces équilibres et en appréciait les qualités. En revanche, dès que les vins approchaient des équilibres plus sem-blables à l’équilibre des Bordeaux ou des Bourgognes, le contraire seproduisait, évidemment, les « Bordelais » en appréciaient l’équilibre,les Germaniques trouvaient souvent les vins un peu mous, manquantde mordant.

Second critère d’analyse : le niveau d’exigence. Alors que les Germaniques tendaient à encourager les producteurs devins bien faits, mais non remarquables, les « Bordelais », eux, les qua-lifiaient de « sans vice ni vertu . Mes notations, par exemple, étaienttrès en deçà de celles de mes confrères germaniques.

(Suite en page 22)

Weingut Hagen Krems

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Le savoir-faire FX Pichler

Le sommet du grand art c’est icique nous l’avons rencontré :chez FX Pichler.Des petits yeux bleus perçants etgalvanisants, qui en disent longsur sa soif de perfection.C’est son fils, Lucas, qui semblemener la barque du domaine, àprésent, et qui nous reçoit. Sansaucun doute avec l’œil de sonpère par-dessus l’épaule !Plus d’une douzaine de cuvéesen production, les GrünerVeltliner et Riesling se disputentles parcelles et les coteaux. Maistous sont traités en dignes etnobles fils de la maison Pichler,chacun avec son caractère ilreçoit les meilleurs soins.

LES GRÜNER VELTLINER 2008Frauenweingarten FSNez très fin et élégant. Bellebouche tendre, huileuse, cro-quante. Pas super long mais par-fait. C13 P15+

Klostersatz FSVariétal, charmant, fleuri et frais.Belle bouche pleine de fruit et defraîcheur. De la minéralité, unpoil séchant mais très fin dansson ensemble. C13 P16

Urgestein Terrassen SMTrès tendre, très fin, fleuri.Elégance et fraîcheur, anisée. Finebouche, huileuse, légèrementarrogante avec des accentscitronné et sulfuré. C13 P14+

Loibner Berg SMTrès fin avec plus de densité etplus variétal que les précédents.Bonne bouche assez puissante,fruitée et florale. Bonne longueur,

bonne complexité, belle fraî-cheur. A garder. C14 P15

Kellerberg SMFruité, fumé, et asperges.Superbe bouche fraîche et bienen chair. Très long. Fruit tout dulong, un poil chaud mais classe ettrès gourmand en finale. C14 P17.

MNez discret, fin fruit, floral et poi-vré. Vin super puissant (15,4% !)massif, chaud, voire brutal. Bienfait dans son style de «SuperAustrian» mais qui veut boire untel vin ? Pourquoi? C14 P14

LES RIESLINGUrgestein Terrassen FSTrès fin, variétal et simple. Beléquilibre, bien en chair, croquant,pas super long mais vraiment trèsélégant. C13 P16

Oberhauser SMRiesling variétal, fruité, épicé etcomplexe. Superbe bouche ner-veuse, de bel équilibre, riche defruit et belle fraîcheur tout dulong. C13+ P15+

Hollerin SMNez très plaisant, le fruit estgénéreux, sur les agrumes avecdes accents exotiques. Superbebouche élégante et racée, richede fruit et de fraîcheur. Très bellelongueur et un tendre fruit toutdu long et loin en finale. C14+ P17

SteinertalTrès joli riesling aux accents cré-meux et de sous-bois. Superbebouche bien en chair et croquan-te. Chaud et citronné de mi-

bouche en finale, ce qui luidonne un ton limite rustique.C14 P14

Loibner Berg SMFin, tendre, floral et épicé.Superbe bouche droite, crayeuse,chaude et croquante avec untendre fruit généreux qui sepavane autour de ce monolithe.Superbe. C14+ P17

Kellerberg SMRiche de fruit et un tantinet végé-tal. Belle bouche, pleine, un peuacide et finale un poil rêche. Lebois se montre gentiment, le fruitest généreux tout du long. Bellelongueur, bonne facture maismanque d’élégance. C14+ P15

UnendlichSuperbe nez intense et complexe.Les fruits, les fleurs, les épices…on sent la chair à venir. Labouche est merveilleuse, riche,grasse, croquante et intense etquel équilibre. Fabuleux. C15 P18.

Fabian Barnes

Skoff

Rubrique autrichienne

Liste des importateurs

• Ackerl - www.kleinhoefleinerhof.at• Allram - www.allram.at - Nico Knott • Anton Hagen

[email protected] - VéRa Vinum• Donabaum - www.donabaum.at• Felberjörgl - www.felberjoergl.at• FX Pichler - www.fx-pichler.at

Le Vin Autrichien - De Oostenrijkse Wijn• Josef Lentsch - www.dankbarkeit.at

Why Not Wein• Kartäuserhof

www.stierschneider.atLe Vin Autrichien - De Oostenrijkse Wijn

• Loimer - www.loimer.at - Leirovins • Michlits-Stadlmann

www.weingut-stadlmann.com• Neumeister - www.neumeister.cc

Le Vin Autrichien - De Oostenrijkse Wijn• Pfaffl - www.pfaffl.at - Mampaey• Schindler

www.weingut-schindler.at• Schloss Gobelsburg

www.gobelsburg.atLe Vin Autrichien - De Oostenrijkse WijnDelhaize

• Silberberg - www.silberberg.at• Skoff - www.skoff.com• Soellner - www.weingut-soellner.at

Matthys Wijnimport • Wimmer-Czerny

www.wimmer-czerny.atPasqualinno*

* Voir pages IVV Wine Partners

Weingut Schloss GobelsburgLe Vin Autrichien

Place Van Hoegaerde 221081 Bruxelles

T 02 411 83 08 - F 02 411 83 91

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Vignobles de l’extrême

Le Merlot du Tessin

Quatrième région de productionaprès le Valais, le Vaud et Genève,le Tessin offre une singularité sur-prenante : près de 90% descépages plantés sont des merlot !L’appellation n’a toutefois passuccombé aux sirènes de la modeinternationale. Les plantations yremontent à 1906, temps del’après épisode catastrophique duphylloxera. Les Tessinois adoptè-rent le merlot guère connu àl’époque. Il donnait enfin debons résultats à Bordeaux et s’ymuait petit à petit en plantincontournable, alors que sonstatut du 19e siècle le considéraitcomme un cépage d’appoint.Particularité tessinoise supplé-mentaire : environ 5% de cesfameux merlot sont vinifiés enblancs !

Le Tessin

Du point de vue géographique,le vignoble se partage entre leSopraceneri et Sottoceneri. Lepremier correspond à la partiehaute et nordique du MonteCeneri. Plus escarpé, plus froid,aux sols granitiques, il donne desvins droits, tanniques, presqueaustères. Superficie : 640 ha en

production. Quant au deuxième,il occupe la partie plus basse etsudiste du même système monta-gneux. Le climat y tend au sub-tropical, parce qu’encore fortinfluencé par les remontées médi-terranéennes qui y condensentchaleur et humidité. Le sol estégalement différent et se compo-se d’éboulis calcaires souventriches en argiles. Les vins y appa-raissent plus ronds et plus puis-sants. Superficie : 560 ha en pro-duction. Les deux parties sont traverséespar la rivière Tessin qui offre savallée à la plupart des parcellescultivées. La pointe nordique dulac Majeur et les 3/4 du lac deLugano participent à la régulationdu climat.

Le vigneron

Guido Brivio poursuivit desétudes d’œnologie à Bordeaux etles compléta aux Etats-Unis. Ils’installa vers la fin des années 80dans son Tessin natal où yrestructura une cave vinicolecreusée dans le roc du MonteGeneroso, près de Mendrisio, à lapointe sud du canton. Il estaujourd’hui devenu le chantre dela viticulture tessinoise.

Le vin

Les merlot partent en pressuragedirect pour éviter toute colora-tion, puis le moût est vinifié enbarriques neuves. Le vin garde lemême contenant où il logedurant 8 mois sur lies. Le domai-ne a l’avantage de posséder unecave creusée à flanc de colline. Latempérature n’y dépasse jamaisles 12°C, l’humidité y est impor-tante, ce qui est idéal pour l’éle-vage et la conservation des vins.

Bianco Rovere di Merlot2007 Ticino Guido Brivio

La robe écrue lamée d’or ; le nezbutte sur le parfum du bois neuf,dépasse l’écueil pour en trier les

épices, d’abord douces,coriandre, curcuma, girofle, plusprononcées ensuite, poivre etpiment ; le grillé donne aussi uneodeur particulièrement agréable àla pâte d’amande. Les fruits,patients jusque-là, entrent en lice,pêche, poire fondante, abricot,suivis de près des délicates sen-teurs de fleurs de sureau, d’oran-ger et d’églantier. Pareille com-plexité nasale titille la bouche :galbée d’un gras gracile, elle lais-se se répandre la fraîcheur quidécouvre sans mal l’assise miné-rale ; sur cette puissante fonda-tion viennent s’insérer tous lesarômes sentis. Un léger grain tan-nique d’origine double, autant levin que le chêne, apporte unrelief supplémentaire qui rend levin encore plus dynamique ; lessaveurs s’estompent sur la lon-gueur, tel un écho cent foisrépercuté.

Marc Vanhellemont

Le Tessin, territoire de laSuisse du sud, où la

langue et l’esprit tiennentplus de la botte voisine.

Hautes montagnes aunord du canton,

le parfum méditerranéendes grands lacs au sud,

un pays de contrastes où le vignoble se décline

en terrasses. Mais quelles vignes !

Pentes tessinoises, Guido Brivio

• Saveurs Suisse+322 513 53 27+32 485 46 82 [email protected]

Vignoble Besazio

Guido Brivio

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Août / Septembre 2009 24

IVV vous fait voir du pays

L’Alentejo, vastes horizons, vastesétendues, courbes de modestescollines, routes toutes droites,c’est un tiers du territoire portu-gais, c’est aussi 46% des vinsvendus sur le marché portugais.Les propriétés y atteignent desdimensions plus que respectables(600 ha à Esporão, par exemple).Elles résultent le plus souventd’investissements importants réa-lisés par des hommes ayant réussien affaires dans d’autres secteursd’activités.

La renaissance

Aussi loin que l’on remonte dansson histoire, jamais cette régionne s’est distinguée par une pro-duction viticole conséquente. LesRomains y avaient certes plantéun peu de vignes, les Mauresavaient toléré une productionlimitée, les Chrétiens lui avaientdonné un nouvel élan, on ydénombrait jusqu’à 20.000 haplantés à la fin du 19è siècle.Jusqu’à l’arrivée du dictateur

Salazar, qui fit arracher les vignespour favoriser la culture decéréales et d’oliviers. La renais-sance a démarré au milieu desannées 1980, grâce aux subsidesde l’Europe, avec une accélérationmarquée entre 1995 et 2005 : levignoble est ainsi passé en 10 ansde 13.500 à 22.000 ha et de 95à 250 producteurs. Le vin rougedomine largement avec quelques75 % de la production. 70% decette dernière proviennent de sixcaves coopératives.

Atouts et faiblesses

Des cépages à ancrage localancien pourraient aider la régionà se forger une identité: enrouge, la trincadeira, le castelão(periquita) et l’aragones (tempra-nillo) ou même l’alicante bou-schet; en blanc, le roupeiro, lerabo de ovelha et l’antão vaz.Hélas pour cette identité, d’autrescépages plus connus ont prisplace dans le vignoble, depuis latouriga nacional, descendue duDouro, jusqu’aux internationauxsyrah, cabernet, chardonnay etsauvignon. Le climat est exigeant pour lespieds de vignes tant la chaleur etle soleil sont écrasants en été.Aussi la correction de l’acidité

déficiente par l’ajout d’acide tar-trique semble-t-elle inévitabledans la plupart des cas. Certainsnous ont paru plus compétentsque d’autres en la matière. Lesinvestissements technologiquespermettent un travail de vinifica-tion et d’élevage moderne, lescuves inox et le contrôle des tem-pératures notamment ont jouéun grand rôle dans la fraîcheurdes blancs et la précision desrouges.

Districts et sous-régions

La région comprend trois districtsaxés sur les villes de Portalegre etEvora, dans l’Alto Alentejo, etBeja dans le Baixo Alentejo. Huitzones DOC ont été délimitées.Celle de Portalegre, la plus aunord, est la plus fraîche car sesvignobles couvrent les pentes dela Serra de Mamede, qui culmineà 1000 m. Au-delà de ces huitzones, la mention Vinho RegionalAlentejo, qui autorise des cépagesétrangers et des rendements unpeu plus élevés, reste largementutilisée par les producteurs.

Quelques noms

Une trop brève visite sur place n’apas permis de découvrir tous les

Alentejo, plaine au-delà du TageCette vaste région du sud

du Portugal s’étend sur22.000 ha, du nord-estau sud-est de Lisbonne.

Ses vastes vignobles courent sur de grandes

plaines inondées de cha-leur et de soleil à la belle

saison. Quel est doncl’avenir de cet ancien gre-nier à blé ? Une tentativede réponse passe par une

visite sur le terrain.

CA BOUGE À BEJA

Une nouvelle sous-zone de la DOC Alentejo devrait bientôt voir le jour:Beja,. Elle a pour elle une forte singularité au plan des sols (surtout desschistes, comme à Vidigueira). Mais aussi et surtout, c’est là que l’onvoit émerger le plus de nouvelles caves, généralement de grandedimension: Herdade do Rocim, Herdade da Maladinha, Casa SantaVitoria, Herdade dos Grous… L’Alentejo est la région des extrêmes cli-matiques… et politiques. Dans ce vieux fief communiste, l’argent desGolden Boys et du tourisme de l’Algarve a coulé à flots. Bon nombre de ces projets incluent hôtel, restaurant, initiation à ladégustation, certains proposent même sports mécaniques ou équita-tion. Bref, c’est de l’oenotourisme intégré. Et les vins ? Ils sont souventétonnants, surtout pour des vignes si jeunes (l’Olho de Mocho blanc2007de Rocim, par exemple, le Monte Peceguina rouge 2007 deMaladinha, ou encore le Grous Branco 2007) . Beja a un petit aird’Australie, ces gens ont de l’argent, mais ils ont surtout oublié d’êtrebêtes. Certains ont même l’esprit terroir, alors, on en reparlera…

Hervé Lalau

Sao Miguel

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producteurs intéressants. Parmi lescaves visitées, j’en retiendrai troispour leurs vins qui s’élèvent au-dessus de la moyenne.

Joao Portugal Pinto Vinhos

Le domaine se situe prèsd’Estremoz. Joao a fonctionné plu-sieurs années comme oenologueconsultant dans la région avantd’installer sa propre firme en 1993.Sa passion l’a amené en 15 ansd’une exploitation de 50 ha à desinstallations qui vinifient aujour-d’hui quelque 500 ha de vignesdont une moitié en propriété etune moitié en fermage. Ses pre-mières plantations datent de 1989.Son holding est par ailleurs présentsur quatre sites en Alentejo,Ribatejo, Beiras et Douro. Outre lescépages locaux, Joao a planté descépages blancs d’ailleurs, tels lepetit manseng, le verdicchio, lamarsanne et le viognier.

La gamme couvre plusieurs seg-ments de marché. Outre unesérie de vins monovariétaux enappellation régionale, on trouvela ligne Marques de Borba DOCrouge et blanc ainsi qu’unReserva: le 2004 assemble trinca-deira, aragonès, alicante bou-schet et cabernet sauvignon ; lenez se montre généreux en fruitsnoirs élégants, le bois est intégré,la bouche offre volume et tenuegrâce à une acidité minérale quise prolonge jusqu’en finale.Quinta da Viçoca est un vin plusambitieux encore, issu d’un seulvignoble, le meilleur: il assembletouriga nacional, merlot et unpeu de petit verdot, le nezs’ouvre sur la violette, la boucheallie puissance et élégance, lestannins sont fermes mais sansaspérité, l’acidité est très minéra-le, il s’agit incontestablementd’un haut de gamme.

Herdade de Sao Miguel

A une vingtaine de kilomètres delà, dans la zone de Redondo, SaoMiguel est une propriété de 175ha dont 35 de vignes, dans unenvironnement d’une beauténaturelle étonnante. Le vignobleest jeune, première plantation en2005 sur des sols de schiste etd’argile. Cinq vins y sont pro-duits, depuis la très agréableentrée de gamme Merino au frui-té intense en 2006, entre suavitéet fraîcheur, jusqu’au Reserve2004, aragones, alicante bou-schet et cabernet sauvignon, ceri-se, prune et bois neuf au nez,bouche élégante malgré 14°5d’alcool, tannins suaves, bonnelongueur.

Paulo Laureano Vinus

Plus au sud, dans la région deVidigueira, ce domaine familial de60 ha a pour propriétaire unconsultant qui travaille pourd’autres firmes. Sa gamme detrois blancs est basée sur descépages locaux: un Classico 2006frais et léger; un Premium 2006plus ambitieux, tout en gardantun style consensuel, sans malo-lactique, donc frais, légèrementminéral; et surtout un remar-quable Reserve 2005, cépageAntão Vaz sur schiste, fermenta-tion en barrique puis 8 moisd’élevage: fruits tropicaux, vitalitéet éclat, petite rondeur, profon-

deur, un grand vin aérien à lafinale minérale. Trois rouges aussidont le Reserve 2004 de cépagesaragonès et trincadeira sur granit,fermenté en inox, 18 mois debarriques françaises et améri-caines, aux notes de confiture deprunes, minéralité saline, tanninsmûrs et bois intégré.

Parmi les autres propriétés visi-tées, Roquevale, Monte de SeisReis et Adega Mayor proposentdes vins technologiquement cor-rects, mais manquant de person-nalité. Fundação Eugénio deAlmeida s’inscrit dans cettelogique, quand bien même on yproduit un vin assez mythique auPortugal, plus pour des raisonshistoriques que qualitatives, lePêra-Manca, DOC Alentejo-Evora.Depuis le millésime 2005, MichelRolland consulte ici aussi, on peutdonc attendre une certaine évo-lution dans le style de ce haut degamme dont le millésime 2003manquait d’harmonie.

Bernard Arnould

Liste des importateurs

• Adega Mayor - 351 268 699 440www.adegamayor.pt

• Casa Santa Vitoria/Herdade daMalhada - 351/ 284 970 170 [email protected]

• Fundaçao Eugénio de Almeida351 266 748 380 www.cartuxa.pt

• Joào Portugal Ramos351 268 339 910 www.jportugalramos.com

• Herdade da Maladinha351 289 510 460 [email protected]

• Herdade de Sào Miguel - The Solar/Delhaize 351 21 485 85 14 [email protected]

• Herdade do Rocim351 284 415 180 [email protected]

• Herdade dos Grous351 284 96 00 00 [email protected]

• Monte de Seis Reis351 268 322 221 - www.seisreis.com

• Paulo Laureano Vinus - 351 284437 060 - [email protected]

• Roquevale – Magnus/Vilanova 351 266 989 290 www.roquevale.pt

* Voir pages IVV Wine Partners

IVV vous fait voir du pays

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Nouveautés - Découvertes - Coups de coeur

PIEDRA NEGRA 2004 – MALBEC - MENDOZAARGENTINE - F. LURTON

Le vignoble de Chacayes se situe dans la vallée de l’Uco, au pied desAndes, dans un sol de pierres noires - d’où le nom de la cuvée : «PiedraNegra». A plus de 1000m d’altitude, le malbec affiche une nervosité qui

équilibre une suavité mesurée.L’extraction a été réalisée

avec doigté, labouche se

montre harmonieuse et élé-gante, avec des fruits rouges

mûrs, des épices, des tannins juteux. L’élevage de 18 mois en barriquesfrançaises débouche sur un boisé bien intégré. Finale de bonne persis-tance.

TOMERO « PARCELADA SELECCIONADA N°41 »RESERVA MALBEC 2005 - MENDOZA- ARGENTINE

Vinifié et élevé spécialement pour le 10ème anniversaire d’Ad Bibendum,importateur limbourgeois bien connu, cette cuvée 100% malbec alliepuissance, acidité et maturité du fruit. Confiture de cassis, de prunes

bleues, épices douces, touche devanille discrète

et de tabacblond, une

agréable com-plexité au nez comme en

bouche. Sans marquer à l’excès le vin, l’élevage de 15 mois en chênefrançais a contribué à une structure concentrée de tannins veloutés, enro-bés de jus. La richesse (14°5) est équilibrée par une acidité intégrée. Unebelle personnalité.

PEUR BLEUE 2005 CHÂTEAUNEUF-DU-PAPE CHÂTEAU DE LA GARDINE

Drôle de nom pour un Châteauneuf ! Le château serait-il hanté ? Non,cette cuvée est réalisée sans adjonction de SO2 ! Le risque est grand etsuscite une «peur bleue» aux géniteurs, en l’occurrence les Brunel ! Ils sti-pulent d’ailleurs sur l’étiquette que la conservation du vin doit se faire en-

dessous de 14°C. Préconisent la carafe, àcause des 1.500 mg de CO2 qui

p r o t è g e n tl’assembla-ge des gre-

nache, syrah et mourvèdre.Cela lui donne un léger perlant mais

dynamise le fruit et renforce la fraîcheur. Il fautavouer que sans soufre, ça nous fait autant peur qu’à eux ! Si on en boitparfois de superbes, on déguste aussi beaucoup de m… ! À La Gardine, n’ayez crainte : aucun déplaisir !Rubis noir. Le nez se ballade en pleine garrigue, celle où pousse le serpoletau milieu des galets chauds de soleil, celle qui se coiffe au vent fort, quirecherche la moindre once de fraîcheur, où sèchent fleurs et aromates. Labouche, on l’attend chaude évidemment, désolée d’être contrariant, lavoici nerveuse, tendue par une corde minérale mouillée de fruits noirs,baies sauvages humides comme la rosée du matin. Le tanin comble deses grains fins chaque espace, donne à cette toile bucolique son fond, sondécor un rien rêche, chaque élément contribue au souffle qui anime ceChâteauneuf certes hors du commun. Sur la longueur viennent encore lafigue, le ciste et la violette. Un vertige recommandé !La cuvée s’élabore depuis 2003 et existe aussi en version Roussanne,Clairette.

SERESIN - SAUVIGNON BLANC 2008 - MARLBOROUGHNOUVELLE-ZÉLANDE

Parmi la dizaine de cuvées produites dans ce domaine de 70ha qui a optépour la culture en biodynamie, ce sauvignon «normal» mérite notreattention. Non pour un caractère outrageu-sement néo-zélandais, herbacé etpipi de chat,mais plutôtpour sa préci-sion, sa présence en bouche et safine minéralité. Au nez, pamplemousse etgroseille à maquereaux ; en bouche, fraîcheur minérale, droiture, un riende gras apporté par 6% de sémillon et 15% d’élevage en barriques. Letout en harmonie et persistance.

LES TRAVERS 2008 CAIRANNE DOMAINE BRUSSET

Vert pâle et un nez qui d’un trait de vanille et de grillé révèle son quotaboisé, puis rapidement l’anis et les fleurs blanches prennent le dessus, dupoivre et un soupçon de garrigue complètent l’effluve. Le nerf de labouche surprend ! Fraîcheur bienvenue, elle caracole sur le plancherminéral et entraîne une cascade de fruits blancs, de fleurs et d’épices.Heureuse de son effet sur les papilles, elle les convie à s’enfoncer dans legras qui enrobe l’accroche cristalline.Suavité d’unmoment, la fina-le vient mettreson grain de sel et enclenche deplus belle le va-et-vient terre et ciel. La parcelle où poussent les grenache, roussanne et viognier mord la peti-te partie sableuse du Plan de Dieu pour mieux escalader la pente doucedes premiers reliefs argileux des Coteaux des Travers qui mènent au vil-lage. Un alliage de sol qui procure à la fois élégance, robustesse et miné-ralité. La vendange manuelle mène les raisins directement à la presse. Lafermentation se fait pour 2/3 en cuve, le tiers restant en barriques, bâton-nages à la clé. Élevage dans les mêmes logements. Le domaine compte aujourd’hui pas moins de 87 ha répartis sur Gigondas,Côtes du Rhône, Ventoux et Cairanne qui s’en réserve la moitié.

Bernard Arnould & Marc Vanhellemont

Liste des importateurs

• Piedra Negra 2004 - Aries Foundation/Barrique – www.francoislurton.com• Tomero - Ad Bibendum*• Seresin - Ad Bibendum*• Gardine - Chai & Bar/Compagnon du Bien Boire/Godaert Van Beneden/Baeten• Domaine Brusset - Autres Vallees/Cave de Justine/Colruyt/Magnus/Tacos/Vion

* Voir pages IVV Wine Partners

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Agenda Biblio

CALENDRIER DES DÉGUSTATIONS DES PROFESSIONNELS BELGES DU VIN

(par ordre chronologique)

ABOUT WINE

La littérature vineuse s’est enrichie au printemps 2009 d’une nouvellepublication, éditée et publiée en anglais sous le doux nom de TONGpar notre compatriote Filip Verheyden. Ce dernier s’est fixé une nobleligne de conduite : « in-depth and no-nonsense writing about wine »,soit des articles allant au fond des choses, précis et sans fioritures.Leurs auteurs seront des historiens, sociologues, scientifiques, tousspécialistes internationaux du vin Le premier numéro, entièrementconsacré au cépage sauvignon, propose cinq contributions dont celledu professeur Denis Dubourdieu – « Sauvignon blanc’s distinctive yetelusive aromas »- ou celle de Lyne Sherriff, la vice-présidente del’Institute of Masters of Wine- « How New Zealand led Sauvignonblanc’s conquest of the world ». Sans oublier le texte de F. Verheydenlui-même qui se présente comme un papier quasi académique décri-vant de façon très complète les différentes facettes du cépage sous letitre « The eccentric character of Sauvignon blanc » Intéressant aussile Top 5 des contributeurs qui ont choisi leurs cinq sauvignons préfé-rés parmi l’énorme production mondiale. Un magazine à paraîtrequatre fois l’an, manifestement réservé aux aficionados cultivésmaniant l’anglais et sachant lire plus de 50 lignes sans fatigue.Paru en juin, TONG N°2 se consacre exclusivement au Terroir.www.tongmagazine.com

Bernard Arnould

AU CLOS D’AUCELINEOuverture de notre nouvelle boutique à Maillen (5330) depuis mai. Ouvert tousles jours de la semaine de 9 à 19h, samedi 14h.

DESPERT16 -> 19/10 : journées portes ouvertes. Ve. 19-22h, sa. 14-20h, di. 14-18h, lu.14-19h.

DE CONINCK – CATULLE17-18/10 : dégustation annuelle (±100 vins) en présence d'une trentaine depropriétaires (Louis Roederer, Joseph Drouhin, Paul Jaboulet Aîné, Hugel & Fils,Jean-Michel Cazes, Casa Lapostolle…). Sa. 11-19h, di. 11-17h à Waterloo.

ESPACEVIN PIRARD24-25/10 : grande dégustation d’automne en présence d’une vingtaine devignerons, 10-18h.

LA CAVINIERE13-14-15/11 : grande dégustation annuelle.4-5/12 : repas dégustation avec la participation du Mas de Libian et leDomaine de Chiroulet.

Tous les samedis• BASIN & MAROT: 14-19h ainsi que les mercredis

• CAVE DES OBLATS: 14-19h

• CHATEAUX WIJNINVOER: 13-18h

• WIJNHUIS JEURIS: 10-16h

• DE WIJNWINKEL : 10-19h(vendredi 14-19h)

• WINE NOT

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