Villes et Pays d’art et d’histoire Langres conter Diderot.pdf · médiéval : rues étroites...

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Le 6 e octobre 1713 a esté baptisé Denis né d’hier fils en légitime mariage de Didier Diderot m e coutelier et d’Angélique Vigneron ses père et mère le parrain Denis Diderot m e coutelier la marraine Claire Vigneron lesquels ont signé avec le père présent. Diderot à Langres laissez-vous conter Villes et Pays d’art et d’histoire Langres Villes et Pays d’art et d’histoire Langres Acte de baptême de Denis Diderot, registre de l’ancienne église Saint-Pierre et Saint-Paul de Langres. Le 6 e octobre 1713 a esté baptisé Denis né d’hier fils en légitime mariage de Didier Diderot m e coutelier et d’Angélique Vigneron ses père et mère le parrain Denis Diderot m e coutelier la marraine Claire Vigneron lesquels ont signé avec le père présent. laissez-vous conter Acte de baptême de Denis Diderot, registre de l’ancienne église Saint-Pierre et Saint-Paul de Langres.

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Villes et Pays d’art et d’histoireLangres

Villes et Pays d’art et d’histoireLangres

Acte de baptême de Denis Diderot, registre de l’ancienne église Saint-Pierre et Saint-Paul de Langres.

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laissez-vous conterActe de baptême de Denis Diderot, registre de l’ancienne église Saint-Pierre et Saint-Paul de Langres.

Langres au XVIIIe sièclePerchée sur son éperon calcaire, Langrespasse au XVIIIe siècle pour être la ville laplus haute du royaume. Bien qu’entouréede remparts, la cité perd son rang deplace forte frontière lorsque que laLorraine et la Franche-Comté rejoignentle royaume de France au cours du XVIIe

siècle. Ainsi, les Langrois se libèrent peu àpeu de leur cuirasse minérale pourconquérir les glacis verdoyants au pieddes remparts et y installer despromenades (Allée des Marronniers,Belle-Allée). Le rayonnement que pouvait avoirLangres dans le passé s’éteint doucement,la ville est mise en tutelle par l’intendantde Châlons. Les activités artisanalespeinent à se développer en raison de laposition géographique de la ville, à l’écartdes routes et des anciennes foires deChampagne. Les contrôles intensifs auxoctrois des portes de la cité rendent, desurcroit, les échanges difficiles etralentissent le développementéconomique de la ville. Langres ne peutévoluer pour devenir l’une des grandesvilles du royaume. Au début du XVIIIe siècle, la ville compteenviron 8 000 habitants qui vivent encoredans un tissu urbain à fort caractère

Anonyme, Veüe de la ville de Langres, Evesché Duché et Pairrie de France, Situé en Champagne dessiné du Costé del’Occident, 1700, lavis d’encre et d’aquarelle, collection Gaignières, Bibliothèque Nationale de France.Ce dessin montre la ville au début du XVIIIe siècle les clochers encore nombreux correspondent aux couvents desdifférents ordres religieux, aux églises paroissiales et à la Cathédrale.

Diderot à LangresNé à Langres le 5 octobre 1713, Denis Diderot est l’aîné d’une fratrie de sept enfants dont quatreseulement survécurent. Leurs destins furent inégaux mais tous partageront un amour commun pourleur ville. Les quinze premières années de Diderot seront déterminantes tant sur la vie et les choix duphilosophe que sur ses œuvres, certaines inspirées par des situations, des connaissances et des souvenirsdes années de jeunesse à Langres, ville où il grandit, avant de rejoindre, adolescent, les rues de Paris.L’année 1728 marque une première étape et un premier départ, il reviendra cinq fois sur sa terre natalemais ne l’oublie pas dans une lettre à son amie Sophie Volland : « Pour moi, je suis de mon pays ».

médiéval : rues étroites rarement pavées,sol souvent irrégulier et façades desmaisons non alignées. L’empreinte laisséepar le XVIIIe siècle marque alors lepaysage urbain qui se transformeprogressivement, de nouveaux repèresvisuels apparaissent et donnent à la villesa silhouette actuelle (dôme de l’hôpitalde la Charité, tours de la façade de lacathédrale, clocher de l’église Saint-Martin). Les ordres religieux sont les premiers àlancer le mouvement en entamant laconstruction de bâtiments dans le goûtde l’époque (couvents des Annonciades,des Carmes, des Dominicaines, duCollège …). Rapidement les propriétairesprivés leur emboîtent le pas et les hôtelsparticuliers s’implantent à des endroitsstratégiques. La communauté urbaine nedéroge pas à la règle et, lorsque laconstruction d’un nouvel Hôtel de villeest envisagée en 1774, on le construit Centre de Langres.

selon les critères à la mode et au goût del’Intendant de Champagne. C’est dans cette ville en mutation queDenis Diderot passe sa jeunesse.

La maison natale Didier Diderot, père de Denis,appartient au milieu des artisans deLangres. Fils de coutelier, il est lui-mêmemaître coutelier et marchand spécialisédans la fabrication d’instruments dechirurgie (bistouris, scalpels et lancettes)et de lames fines estampées de la marquedite « à la perle ». Angélique Vigneron,mère de Denis, est fille d’un marchandtanneur. Ces deux activités sont trèsreprésentées dans la cité lingonne. Lecouple se marie, le 19 janvier 1712, dansl’église de Chassigny (Haute-Marne) enprésence de Denis Diderot, le père dumarié. Ce Denis Diderot n’est autre quele grand-père du philosophe qui hériteradu même prénom. Didier est âgé devingt-sept ans et Angélique Vigneron detrente-cinq quand, jeunes mariés, ils

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Anonyme, école française, détail de la vignette du Plan de la ville de Langres,dernier quart XVIIe siècle, Musées de Langres.Cette planche pourrait être tirée de la série des plans des grandes places fortes de France réalisées pour leroi Louis XIV. La miniature historiée est une représentation réaliste du processus de fabrication coutelière etde sa commercialisation : de la forge à la vente par colportage. La tradition coutelière de Langres remonteau XVe siècle pour atteindre son apogée au XVIIIe. Les représentations anciennes de cette activité sontnéanmoins très rares ; Il s’agit ainsi de la plus ancienne représentation d’un atelier de coutelier à Langres.

Illustration du métierde « Coutelier », inRecueil de planchessur les Sciences et lesArts…, Paris, 1763,vol.III, pl.L– Coll.Bibliothèque MarcelArland.

Issu d’une familled’artisans, Diderotétait prédisposé às’intéresser auxtechniques, auxmétiers et auxsavoir-faire. L’histoirede l’Encyclopédie estaussi celle du livre etde l’apparition dutexte imprimé quipermet lavulgarisation desconnaissances.

s’installent en bordure de la placeChambeau dans la maison située àl’actuel n° 9 de la place Diderot. C’estdans cette maison que naît DenisDiderot le 5 octobre 1713. La façade dela demeure familiale – partiellement visible aujourd’hui –s’organise selon les critères de l’époque etune hiérarchisation des espaces :boutique au rez-de-chaussée ethabitation au premier étage (étage« noble »). Cette maison est agrémentéede fenêtres à meneaux, existantes dèsl’origine. Le dernier niveau auxouvertures plus petites (étage « attique »)sert généralement d’espace de services.On note sur la façade un relief sculptéimitant la superposition de deuxcartouches en cuir découpés et enroulésau centre desquels se trouve unmédaillon en forme d’écu. Très en voguedans la seconde moitié du XVIe siècle,l’élément architectural est issu duvocabulaire ornemental et décoratifitalien introduit en France par l’École deFontainebleau (fresques, gravures,tapisseries).

Didier Diderot, le modèleDenis Diderot parle peu de sa famille ; ilévoque cependant dans sacorrespondance ses relations avec sonpère, son frère Didier-Pierre et sa sœurDenise mais néglige de parler deCatherine, sa seconde sœur (née en1719, religieuse chez les Ursulines àLangres et décédée à 28 ans) ou de samère, femme fidèle en toutescirconstances. Didier Diderot apparaîttrès clairement dans certains écrits, figureauguste du père autoritaire, honnête etdroit. C’est avec une émotion retenueque Denis affiche une admirationcertaine : « son image sera toujoursprésente dans ma mémoire, il me sembleque je le vois dans son fauteuil à bras, avecson maintien tranquille et son visageserein. » (Entretien d’un père avec sesenfants, 1771). Attentif à son commerce, Didier Diderotfait figure de modèle et de bon

gestionnaire des affaires familiales.Travaillant dur et investissant, il lègue unhéritage confortable à ses enfants après samort, le 3 juin 1759 ; ce sont troismaisons (Langres, Cohons et Chassigny)mais aussi des terrains et des vignesfigurant dans la succession. Le partagedes biens entre les enfants deviendra,entre Denis et son frère Didier-Pierre,une source de conflit supplémentaire et

une des raisons de leur rupture. La religion et la vie de bohême de Denisà Paris avaient auparavant opposé le pèreet le fils. Homme pieux et profondémentrespectueux des convenances de la viesociale, il accepte difficilement les écartsde son fils Denis. En 1742, à l’annoncede son mariage avec Anne-ToinetteChampion, son père le séquestre ; il se

marie sans consentement paternel, le 6 novembre 1743. C’est aussi Didierpère qui rembourse à plusieurs reprisesles dettes de Denis. Leurs rapports serontainsi faits de désaccords, de ruptures etde réconciliations. On ne peut niercependant une fierté mutuelle : celle dupère qui se réjouit des succès scolaires deson fils, espérant ainsi pour lui unecarrière brillante ou, celle du fils qui toutau long de ses écrits, évoque l’imagepaternelle et rend hommage à l’artisan età ses savoir-faire dans son œuvre la plusmagistrale, Le Dictionnaire raisonné desSciences, des Arts et des Métiers par unesociété de gens de Lettres.

La maison d’enfance En 1714, Didier Diderot achète unemaison située au n° 6 de la placeChambeau. C’est là que Denis va passertoute son enfance jusqu’en 1728, date àlaquelle il quitte Langres pour Paris.Cette maison répond aux contraintesparcellaires issues des évolutions de laville et de ses quartiers. Le bâtimentétroit construit sur deux étages sedéveloppe dans la profondeur de laparcelle. En optant pour cette solution,on conserve un nombre suffisant depièces nécessaires aux nouveaux usages.La lucarne de toiture – visible depuis laplace – trahit probablement un besoinsupplémentaire d’espace de vie, dans uncomble habituellement réservé austockage et au service. Au deuxième étage de la maison, uneplaque commémorative, posée en 1880,sur demande de la Société républicained’instruction, signale la naissance deDenis Diderot. Des recherchespostérieures ont rendu caduquel’information et révèlent la véritablemaison natale du philosophe, située del’autre côté de la place. En revanche,c’est bien au n° 6 que naissent les frère etsœurs de l’écrivain : Denise (1715) ou« sœurette » (tant admirée par Denis)restée célibataire dans la maisonparentale et entièrement dévouée auxparents ; Catherine (1719), décédée à 28

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ans dans un couvent ; Didier-Pierre(1722), son frère chanoine avec lequelDenis entretiendra des relations tendues.C’est surtout la maison qui lie Diderot àson passé langrois, celle où il revient lorsde ses rares séjours à Langres.

Denise Diderot, « Sœurette »Denis Diderot conserve tout au long desa vie une affection particulière pour sasœur Denise ou « sœurette ». Elle a 13ans quand il quitte Langres, en 1728.Aîné de la fratrie, Denis se sent uneresponsabilité vis-à-vis de sa jeune sœur.Elle est intelligente et pleine de vie. Ilécrit à son sujet dans une lettre à SophieVolland (31 juillet 1759) : « Sœurette estvive, agissante, gaie, décidée, prompte às’offenser, lente à revenir, sans souci, ni surle présent ni sur l’avenir, ne s’en laissantimposer ni par les choses ni par lespersonnes ; libre dans ses actions, plus libreencore dans ses propos ; (…) c’est une espècede Diogène femelle. »

Dotée comme ses deux frères, d’un fortcaractère et d’une certaine franchise, elleapostrophe Denis n’hésitant pas à lemenacer, usant d’argumentsincompréhensibles pour son frère. Eneffet, elle menace de vendre l’ensemble del’héritage paternel pour entrer au couventsi son frère aîné n’accepte pas de luilaisser la maison familiale de Langres.Cette maison représente toute sa vie. Ellene la quittera jamais, tout commeLangres, hormis pour quelques séjoursdans la maison de Cohons. Vivant avecson frère, le chanoine Didier-Pierre, elleest un acteur déterminant dans lestentatives de réconciliations entre frères.Elle permet, en outre, au philosophe,avec lequel elle entretient des échangesépistoliers réguliers, de conserver un lienavec la famille, les amis et la vie langroise.En 1772, Denise participe à l’organisationdu mariage entre Angélique, la fille deDenis, et Abel Caroillon de Vandeul. Elleira jusqu’à faire le voyage à Paris, contrel’avis de son frère ecclésiastique, pourassister à la noce. Les relations de Denis avec sa sœur sontempreintes de tendresse et d’admiration.Il est inquiet de la savoir vivant seule avecson frère Didier-Pierre, démontrant au filde ses lettres les dangers de la religion etl’absence d’esprit critique inhérente aufanatique. Ainsi Denis se pose en frèreprotecteur et confident. « J’aime ma sœurà la folie, moins parce qu’elle est ma sœurque par mon goût des choses excellentes. »

Le collègeAu XVIIIe siècle, les Jésuites dirigenttoujours le collège de Langres. Arrivés en1621, à l’invitation de l’évêque, ilsoccupent, à partir de 1630, en bordurede la rue principale, un ensemble debâtiments dans lesquels ils dispensent descours jusqu’en 1746. A cette date, unincendie se déclare et le collège estreconstruit. Les travaux qui s’échelonnentsur de nombreuses années s’achèvent parla pose, en 1778, d’un groupe sculpté au-dessus du portail. En 1762, laCompagnie de Jésus est interdite et

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Anonyme, école française, Portrait supposé deDenise Diderot, milieu du XVIIIe siècle, huile surtoile, Musées de Langres. (Photo A. Vaillant)

chassée hors de France ; les Jésuites nepeuvent réintégrer le bâtiment qu’ilsn’ont pas eu le temps d’achever.C’est dans cet établissement que Diderotfait ses premières Humanités. Ce derniersait déjà écrire et calculer quand il y entreen novembre 1723. Doté d’une grandesoif de connaissance et d’un espritcurieux, il devient rapidement un élèvebrillant, obtenant de nombreux prix. Il sesouvient ainsi dans une lettre à SophieVolland, être revenu du collège « les braschargés de prix » et « les épaules chargées decouronnes » trop larges pour sa tête. Sonpère qui l’attend pleure sur le seuil de lamaison en le voyant arriver, fier de laréussite de son fils. L’enseignement desJésuites consiste en l’étude du latin, dugrec et des sciences, probablement de laphysique et des mathématiques queDiderot enseignera à son tour etapprofondira à Paris, entre 1733 et 1743. Mais le jeune Diderot est aussi un élèveturbulent et bagarreur. Dans sabiographie Angélique Caroillon de

Vandeul, sa fille, raconte « [qu’il] sefatigua des remontrances de ses régents etdit un matin à son père qu’il ne voulaitplus continuer ses études. » Le maîtrecoutelier décide ainsi de mettre son fils àla forge pour lui apprendre le métier. Aubout de quatre ou cinq jours pendantlesquels il rate un « déluge de canifs, decouteaux et d’autres instruments », ilreprend de lui-même ses livres et retourneau collège. L’artisan n’encouragera aucunde ses fils à poursuivre le métier familial,espérant probablement une autre réussitesociale. L’influence des Jésuites sur la pensée etl’œuvre de Diderot semble mesurée. Lecollège fréquenté essentiellement par desenfants de la noblesse et de la bourgeoisiecommerçante et artisanale seral’opportunité de se forger une solideculture classique : « J’ai sucé de bonneheure le lait d’Homère, de Virgile,d’Horace, de Terence, d’Anacréon, dePlaton, d’Euripide, coupé avec celui deMoïse et des prophètes. » La vocation

religieuse de Diderot sera de courtedurée. Le 22 août 1726, il est tonsuré à13 ans par l’évêque de Langres. S’il peutprétendre au titre d’abbé, il doitnéanmoins faire des études de théologiepour devenir prêtre. Les Jésuitesl’encouragent dans cette voie ; projetantde partir secrètement pour Paris, Denisest retenu par son père qui souhaitel’accompagner. Ce dernier l’incite àachever ses études. Le futur philosophequitte Langres en avril 1728. Ilconservera tout au long de sa vie les deuxtomes de L’Histoire de l’Église au Japonreçus en récompense de sa dernière annéede Seconde, il avait alors présenté unexercice public sur Quinte-Curce etHorace. A chaque retour dans sa ville natale,Denis Diderot assiste aux évolutions de lareconstruction du nouveau collègeconstruit par le jésuite René Maugrain.Ce bâtiment ordonnancé autour d’unplan en U porte la marque du XVIIIe

siècle. Il est construit autour d’une cour

Antoine Besançon (1734-1811), Groupe sculpté dit de L’Instruction surmontant le porche d’entrée du collège Diderot (ancien collège des Jésuites) à Langres, 1778, calcaire.Au centre l’Allégorie est entourée de deux putti et de nombreux attributs présentant la Connaissance et ses différents domaines : arts, littérature et sciences. On distingue un globe terrestre, un compas, une lyre, une cloche à vide, un canon…

centrale encadrée par deux ailessymétriques. L’aile sud abrite l’anciennechapelle des Jésuites encore visible. Unporche monumental sur rue signalel’entrée principale du bâtiment. Le décorfastueux de la façade atteint son apogéedans le fronton cintré où des têtesd’angelots, des nuées et des rayons delumière entourent un blason martelé,probablement à la Révolution. Le portaildu collège est, quant à lui, surmonté d’ungroupe sculpté sur le thème deL’Instruction réalisé par le LangroisAntoine Besançon (1734-1811), en 1778.On y reconnaît une allégorie centraleencadrée par deux putti ainsi que denombreux instruments liés aux sciences,aux arts et aux lettres.

La statue de Diderot parBartholdi En 1884, pour le centenaire de la mortde Denis Diderot, la municipalitérépublicaine de Langres décide d’ériger,sur la place principale de la ville, unestatue en hommage à l’encyclopédiste.Elle est commandée au sculpteur alsacienAuguste Bartholdi (1834-1904), auteurnotamment du Lion de Belfort (1880) etde la statue de la Liberté (1886). Unesouscription nationale et internationaleest lancée auprès des Langrois et detoutes les bonnes volontés. Le princeOrlov, ambassadeur de Russie, envoie dela part de l’empereur Alexandre III uneparticipation de 2 000 francs. Le coût del’ensemble, statue et socle, s’élève à30 237 francs couverts à hauteur de25 312 francs par la souscription. Leconseil municipal vote alors uneparticipation de 5 000 francs au titre dela commune pour la réalisation de lastatue honorant l’enfant du pays. L’élaboration du projet ne se fait pas sansheurts dans la cité épiscopale. Le clergés’insurge contre une statue qui doitglorifier un philosophe athée etmatérialiste, auteur des Bijoux indiscrets etde la Religieuse. L’Église entend fairepression contre la municipalitéanticléricale. Le 3 août 1884, la statue est

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néanmoins inaugurée sur la grande place.Les Langrois découvrent un DenisDiderot « intellectuel » et pensif selon lesouhait du programme iconographiquedessiné par Bartholdi. Ce dernier lereprésente debout en costume d’époque,tenant dans la main gauche un livre dontil marque une page avec son index.Derrière lui, à ses pieds, reposent lesvolumes de l’Encyclopédie, œuvre majeuredu philosophe et écrivain, celle qui le placeparmi les grands humanistes de son temps.« Bartholdi 1884 », la signature dusculpteur et la date sont visibles sur labase, à l’opposé de l’inscription« Thiébaut frères fondeurs ». Le socleprésente, du haut vers le bas, des motifsde métope. Ils alternent avec les noms desprincipaux collaborateurs del’Encyclopédie placés au-dessus decouronnes de lauriers. Sur la face avant,une dédicace des Langrois avec la dated’installation de la statue en chiffresromains est gravée dans la pierre. Endessous, une collerette mouluréecontenant des motifs d’une, deux ou trois

Une restauration épiqueEntre mars et mai 2008, une campagnede restauration de la statue futentreprise. En effet, depuis son installation l’œuvreavait souffert de la pollutionatmosphérique et de l’oxydation desmétaux contenus dans l’alliage qui lacompose. Cependant, malgré la traditionqui voulait que les élèves du lycéeDiderot l’escaladent pour la déguiser, sastructure n’était pas menacée par desdéchirures ou des fissures. Chaqueannée, à l’occasion d’une soirée organiséeau début de la période de révision dubaccalauréat, Diderot était habillé d’uncostume en rapport avec l’actualité del’année en cours. Au niveau du socle, des taches bleu vertétaient apparues à cause de coulures liéesà l’oxydation. De plus, une partie despierres qui le composent nécessitaientune consolidation, voire unremplacement. La flamme de l’une destorches avait également disparu.L’intervention a permis de retrouverl’intégrité de l’œuvre. Le projet de

Détail de la statue de Diderot.

flammes dans des cartouches verticauxvient amortir la jonction entre la partiehaute cylindrique et la basequadrangulaire du socle. Celle-ci estmarquée aux quatre angles par destorches entre lesquelles, sur les quatrefaces, un parchemin et une plumed’écrivain sont représentés. Sur leparchemin de la face avant figure enlettres capitales l’ouvrage majeur deDenis Diderot : l’« ENCYCLOPÉDIE ».Des guirlandes de feuillages soulignentchaque parchemin. Le socle est surélevé parun emmarchement circulaire à deuxniveaux. L’érection de la statue à Langresfait écho à celle dressée à Paris, le 30 juillet1884, Place Saint-Germain-des-Prés,réalisée par le sculpteur Gautherin. Unsiècle après sa mort, il s’agit là despremières tentatives importantes dereconnaissance de l’homme et de sonœuvre.

Auguste Bartholdi (1834-1904), Denis Diderot,1884, place Diderot (ancienne Place Chambeau)à Langres : opération de restauration – 2008. Une fois chauffée au chalumeau, la statue a étérecouverte d’une cire microcristalline deprotection visible sur la partie supérieure decette photo.

restauration fut élaboré grâce à lacoopération entre l’Office de Tourisme,la Ville de Langres et le mécénat duCrédit Agricole. Les travaux furentconfiés à deux entreprises : la reprise dusocle à l’entreprise Maillefert, lenettoyage de la statue à l’entrepriseTollis. Pour enlever les taches sur le socle, descompresses ont été appliquées sur lapierre. Les parties abîmées ont étécomblées par la technique du« bouchon » (seule la partie dégradée dela pierre est remplacée) et la flammedisparue de la torche a été taillée puisfixée à son emplacement. Les pierresremplacées ont finalement subi unvieillissement pour s’intégreresthétiquement à l’ensemble. La statue, quant à elle, a été nettoyée del’oxydation par pulvérisation departicules de noyaux de pêche.L’utilisation d’une matière végétale a étépréférée au sable pour amoindrirl’agression subie par le métal.

La Maison du chanoine Didier-Pierre Diderot Actuellement située en bordure de laplace Jeanne-Mance, au numéro 5, lamaison de Didier-Pierre Diderot est unedemeure canoniale construite au cœur dece quartier initialement réservé aux clercs.Le 7 janvier 1767, Didier-Pierre accède àla charge de chanoine de la cathédrale. Ace titre, il hérite d’une prébendeconstituée des possessions de sonprédécesseur. Les prébendes se composentde propriétés foncières que les chanoinesexploitent à leur gré. Au titre de cette prébende, les chanoineshéritent également de demeures dans lequartier canonial. Toutefois ces maisonsdoivent être achetées par le nouveauchanoine. En conséquence, au 6 février 1767,Didier-Pierre se voit imposer l’achat de lamaison en dépit de ses protestations. Lavaleur en est fixée à 3 000 livres par lescommissaires du Chapitre. Le bâtimentest à cette époque beaucoup plusimportant que ce que l’on peut voiraujourd’hui. La plupart des dépendancesont disparu ou ont été intégrées àd’autres parcelles. A la suite de sonemménagement, il fait réaliser quelquestravaux d’entretien sur l’édifice. Il s’agissait à l’origine d’un hôtelparticulier, construit entre cour et jardin,

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Statue Diderot déguisée par les lycéens, 27 juin 1981. Le 11 mai 1981, le chanteur dereggae Bob Marley décède. A la fin du mois dejuin les lycéens déguisent la statue Diderotavec rastas, guitare, chemise à fleurs et faussecigarette de cannabis... (Coll. JHM)

Une fois l’œuvre décapée, le métal brutest apparu dans une couleur bronzedoré. L’étape suivante a consisté àredonner une patine verte au métal,avant de simuler une oxydationartificielle. La statue a ensuite étérecouverte avec une cire microcristallinepour la protéger. L’inauguration eut lieu le 14 juin 2008mais, rapidement, le mélange appliquésur le métal n’ayant pas accroché, destaches bleues correspondant à la coucheoxydée sous-jacente sont apparues. Lastatue est faite d’un alliage de cuivre,d’étain et de zinc. Elle n’a pas étéfondue lors de la seconde Guerremondiale, contrairement à l’anciennestatue de Jeanne d’Arc sur la placeJenson par exemple. L’entreprise Tollis adonc adapté la composition de la cire,afin de parfaire la restauration.

Ancienne maison du chanoine Didier-Pierre Diderot, n° 5 Place Jean

séparé de la rue par un portail et un murde clôture. La disposition des fenêtrestrahit une habitation ancienne, leur tailleet leur emplacement ne sont pasréguliers. De même, l’escalier à doublevolée menant à l’entrée n’est pasparfaitement symétrique. L’habitation conserve deux élémentsanciens intéressants : l’inscription latinecum bona spe est gravée sur le linteau dela fenêtre au-dessus de la porte d’entrée.Le décor de la margelle du puits qui setrouve dans la cour présente, quant à lui,des motifs de cuir enroulé datant de laRenaissance (1571) ainsi que desarmoiries.

Didier-Pierre Diderot, « l’abbé »(1722-1787) Né en 1722, Didier-Pierre Diderot est lecadet de la famille ; il a six ans lorsqueson frère aîné quitte le domicile familial.Après avoir suivi un cursus similaire aucollège des Jésuites (1733-1743) et uneannée au séminaire diocésain (1743-1744), il rejoint la capitale où il obtientune licence en droit avant de recevoir laprêtrise, en 1746. De retour à Langres, ilaccepte la charge de secrétaire de l’Évêché(1747) puis celle de promoteur del’officialité diocésaine (1759). Il devientchanoine de la cathédrale en 1767.

philosophe. Quinze ans plus tard, dansune lettre datée du 29 décembre 1760 àson frère Denis (non envoyée), il écrit :« Point de vertu, sans religion ; point debonheur sans vertu : ce sont deux véritésque vous trouverez approfondies dans cesréflexions. (…) Le but de cet ouvrage est demontrer que la vertu est presqueindivisiblement attachée à la connaissancede Dieu. » L’essentiel de cette lettrefournit les éléments de rédaction del’article « Intolérance » de l’Encyclopédie,écrit à la même date. Depuis 1745, lesliens entre les deux frères sont tendus ; ilsseront au bord de la crise familiale aprèsla mort de leur père en 1759. Denischerche à travers ses écrits à jouer le rôlede directeur de conscience laïque. Lapromotion de Didier-Pierre commepromoteur général du diocèse de Langres(sorte de procureur auprès du tribunalecclésiastique) accentue les tensions.L’animosité entre les deux hommess’accroît quand Didier-Pierre refuse debénir l’union de sa nièce à Abel Caroillonde Vandeul, en 1770. Il évoque desurcroît sa décision d’exclure Angéliquede son héritage au motif qu’elle se marieavec un homme réputé « sans Religion ».A cette occasion, Denis accuse son frère

Nommé grand archidiacre en 1782,Didier-Pierre devient l’un des principauxfondateurs des Écoles chrétiennes deLangres (1785-1786), écoles de charitédestinées aux garçons. Par testament, illèguera à cette institution le produit de lavente de l’usufruit de sa maison. Il meurtle 17 novembre 1787, son corps estinhumé avec celui d’autres chanoinesdans le caveau situé sous le massifd’entrée de la cathédrale. Lors del’installation d’un calorifère (chauffage)dans cette salle, les restes ont ététransférés au cimetière de Langres dansun lieu inconnu. Les échanges de Didier-Pierre avec sonfrère Denis sont conflictuels. Le déismeet le matérialisme du philosophe sont lesujet d’importantes disputes. Unepremière tension éclate dès 1745. Lejeune Denis Diderot qui achève latraduction de Principes de philosophiemorale ou Essai de M. S*** sur le mérite etla vertu de Shaftesbury, adresse en tête del’ouvrage une dédicace intitulée « Lettreà mon frère » dans laquelle il invite cedernier à une réflexion sur la tolérance etle fanatisme. Le texte aborde la relationentre la politique et la religion et attaquela superstition, thèmes chers au

Lettre autographe deDidier-Pierre Diderot à

Denis Diderot, datée du

14 novembre 1772,Musées de Langres.

nne Mance à Langres.

d’être un « fanatique », un « barbare »,une « bête féroce », « le plus vil deshommes », un « monstre infernal » ; « Vouscrevez de bile, et vous êtes d’une tristesse àmourir […] Tenez, l’abbé, vous êtesbourrelé, vous êtes mal avec vous-même ».En réponse, Didier-Pierre réfute une àune les accusations de son frère et lecompare à la « Peste dans l’État », letraitant d’« ingrat », d’« incrédule » et de« filou [criant] de toutes ses forces auvoleur, après avoir dévalisé un pauvremisérable. » Tenu par la dignité de sacharge, le chanoine ne peut utiliser unlangage aussi coloré que le philosophe.Cependant, par ses actes et ses brimades,il saura le toucher au vif. La dernière

lettre envoyée par lechanoine à son frère luiest revenue nondécachetée. Denis aainsi mis un terme àtout échange eninscrivant au dos ducourrier : « Mr l’abbé. Sij’étais sûr de retrouvermon frère dans cettelettre, je l’ouvrirais et jene la lirais pas sans verserdes larmes de joie. – Maisj’aime mieux vous larenvoyer toute cachetée etm’épargner deux peines,l’une d’entendre, l’autrede répondre des chosesdéplaisantes. »Le nœud gordien de ceconflit tourne autour dela religion et del’engagement quechacun des deux frèresavait pris. DenisDiderot, qui seconsidère commedétenteur de la vérité,comme « éclairé », voitson frère comme unignorant. Lorsque cedernier lui imposecomme condition àtoute réconciliation depublier une rétractation

sur l’ensemble de ses écrits, Diderot nepeut accepter puisque son frère incarnel’objet même de son combat contre lefanatisme, la superstition et l’absence desens critique. Toutefois, le jugement deDiderot sur son frère « l’abbé » doit êtrenuancé. Il devait à la religion de l’avoirperdu, faisant de lui « un monstre ». En1784, à la mort du philosophe, sa filleAngélique raconte en parlant duchanoine Diderot : « La seule marqued’amitié qu’il m’ait donnée est d’avoir ditla messe pendant un an pour l’âme de lafille que j’ai perdue et la même attentionpour mon père. »

Le quartier canonial au XVIIIe siècleLe quartier canonial autour de lacathédrale était sensiblement différent dece qui est encore visible aujourd’hui.L’espace occupé par le square Henryot aété largement remanié tout au long duXIXe siècle. En face de la cathédrale –église de l’évêque où se déroulaient lesgrandes cérémonies – l’église paroissialeSaint-Pierre et Saint-Paul était utiliséepour les messes ordinaires. En 1799, ladestruction de cette église permet alorsde dégager le parvis de la cathédrale.C’est dans cette ancienne église, bâtie aumilieu du XIIIe siècle, que Denis Diderotest baptisé le 6 octobre 1713. Diderot, que son père destine à unecarrière religieuse, reçoit la tonsure le 22 août 1726. Il doit succéder à sononcle, le chanoine Didier Vigneron. Cedernier meurt précipitamment et lapassation ne peut se faire. Dès lors,Denis prend la décision de quitterLangres pour Paris, en cachette puis, unefois le projet découvert, accompagné parson père. On peut supposer que le jeune Denis afréquenté le quartier canonial avant lesgrandes transformations du XVIIIe siècle.En 1726, la cathédrale présente encore safaçade romane, d’une grande austéritéd’après le témoignage d’un mémoireépiscopal de 1767. En revanche, lors deson retour à Langres, en 1770, lanouvelle façade vient d’être inaugurée(1760-1768). Durant ce laps de temps,les portes qui ferment les accès auquartier canonial sont partiellementdétruites (1753) tandis que l’onreconstruit l’actuel hôpital Saint-Laurent(1769-1775). Parallèlement, dès 1748,l’aile est du cloître se transforme etaccueille la Psallette (école des enfants dechœur). Peu à peu, le quartier canonial s’ouvresur la ville ; les nouvelles constructions sefont dans le goût de l’époque, comme lafaçade de la cathédrale. Construite

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Centre de Langres

avant-corps central surmonté d’unfronton. L’architecture reprend lesponcifs d’une typologie architecturaleexploitée depuis la Renaissance et issuedu traité d’architecture de Vitruve. Eneffet, on assiste au milieu du XVIIIe

siècle au retour d’un style classiqueinspiré par les traités antiques et laredécouverte de l’Antiquité :superposition de chapiteaux doriques,ioniques, corinthiens, entablement avecarchitrave, frise et corniche au-dessus deschapiteaux. Le décor sculpté est l’œuvredu langrois Antoine Besançon (1768),actif dans la seconde moitié du siècle.Pour la cathédrale, il imagine une façadeépurée sur laquelle les lignes principalesde l’architecture sont accentuées par laprésence de deux personnificationsallongées sur le rampant du fronton. Cesfigures symbolisent l’Ancien et le NouveauTestament : au nord, la Synagogue tient lestables de la Loi, au sud, l’Église sembledésigner la grande croix centrale. Desagrafes au décor végétal et fleurisurmontent les ouvertures en plein-cintre.Au-dessus des portails des bas-côtés, lestympans sculptés présentent également undécor végétal. En 1792, on apporte desmodifications dans le décor : suppressionde trois fleurs de lys et de la couronneroyale (symboles de la royauté) dans leblason du fronton ainsi que leremplacement de la crosse et mitred’évêque, présents au-dessus du portailnord, par un faisceau de licteur et unbonnet phrygien.

d’après les dessins de l’architecte parisienClaude-Louis d’Aviler, vers 1760, elleprésente une symétrie parfaite maismassive avec deux tours encadrant un

Plan de la ville de Langres, vers 1770, plume et lavis d’encre, Musées de Langres.

Ce plan indique les quelques portes fermant les accès du quartier canonial encore en place au milieu du XVIIIe

siècle, la plupart étant déjà détruites. Le plan de l’égliseparoissiale Saint-Pierre et Saint-Paul apparaît en face de la

cathédrale ; elle sera détruite en 1799.

L’hôtel de ville Construit à partir de 1774 parl’architecte Nicolas Durand, l’hôtel deville de Langres ne fut pas connu deDenis Diderot qui voit dans sa jeunesseun bâtiment d’architecture gothique. Onretrouve dans le vocabulaire del’architecture classique des similitudesavec la façade de la cathédrale (symétrie,massivité, verticalité des grandescolonnes, entablements). La présence deDiderot au sein de l’hôtel de ville esttardive. Il faut attendre le 20 avril 1780. M. Voinchet de Verseilles,notable langrois, fait don à la ville d’uneédition complète de l’Encyclopédie, soitdix-sept volumes de textes et onzevolumes de planches. Il tenait cetouvrage en héritage de son beau-père, M.Étienne Piot. L’édition est versée auxcollections de la bibliothèque, créée en

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Registre paroissial de l’église Saint-Pierre et Saint-Paul, Acte de baptême de Denis Diderot, le 6 octobre 1713.Transcription sur la couverture du dépliant.

Jean-Antoine Houdon, Buste de Denis Diderot,1780, Bronze, Musées de Langres.

Ce buste offert par Diderot à la ville de Langresest réalisé par J.A. Houdon sur le modèle dubuste présenté par l’artiste au Salon carré

du Louvre en 1771.

1785 dans l’hôtel de ville. La chambre deville décide à cette occasion d’acquérir lessuppléments et tables qui manquaient.En 1987, la totalité des volumes suit ledéménagement de la Bibliothèquemunicipale dans le cloître de lacathédrale. L’opportunité de ce don fait prendreconscience de l’absence du grand hommeau sein de sa cité. La municipalité décide,lors d’une séance du 29 août 1780, deproposer à Denis Diderot de faire réaliserun portrait de lui qui serait exposé dansla salle du conseil. Flatté, l’écrivainphilosophe propose, à son tour, d’offrirun buste en bronze réalisé par lesculpteur Jean-Antoine Houdon (1741-1828) sur le modèle de celui exposé auSalon de 1771. L’arrivée du buste est unévénement, fêté le 30 avril 1781 par ungrand banquet. Didier-Pierre Diderot, lefrère de Denis, décline l’invitation.Angélique Caroillon de Vandeul racontedans ses mémoires que « quelque tempsaprès, sous prétexte de voir quelque chose àl’hôtel de ville, il fut le voir. » L’œuvre estaujourd’hui conservée au musée deLangres aux côtés de quelques objetspersonnels ayant appartenu auphilosophe.

La Maison des Lumières DenisDiderot L’hôtel Du Breuil de Saint Germainrestauré accueille la Maison des LumièresDenis Diderot. Ce musée permet dedécouvrir la vie et les écrits du philosopheainsi que le siècle durant lequel il vécut.Une lecture scientifique, historique etdidactique de l’œuvre maîtresse du XVIIIe

siècle, le Dictionnaire raisonné des sciences,des arts et des métiers est proposée àtravers une présentation animée etinteractive. Les fonds présentés ont traitau XVIIIe siècle et à la culture humanistede Diderot : arts, philosophie, littérature,théâtre, sciences mais aussi métiers duXVIIIe siècle ou histoire naturelle. La visite se déroule tout au long desanciens appartements de l’hôtelparticulier dont les éléments de décor en

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plafonds peints, stucs, lambris etparquets – parfois du XVIIIe siècle – sonten grande partie conservés. Pénétrantdans un lieu habité jusqu’en 1923 par lafamille Du Breuil de Saint-Germain, levisiteur a le sentiment d’entrer à la foisdans un musée et une demeure privée.Dès la première salle consacrée àl’histoire du lieu et aux ancienspropriétaires, on lève un voile surl’absence de lien entre les Diderot etl’hôtel. Celui-ci vécut à Langres surl’actuelle Place Diderot ; il ne fréquentapas les anciens maîtres de l’hôtel. Les premières constructions remontentau XVIe siècle à l’époque où la villeconnaît de nouveaux aménagements etoù un nouvel art de vivre remodèle lesespaces intérieurs des demeures privées.En 1574, Sébastien Valtier de Choiseulacquiert une vaste parcelle comprenantdeux maisons au sud et un ancien jardin.Il fait édifier sur ce terrain un hôtelparticulier avec au centre un jardin, unecour commune aux trois maisonsanciennes et nouvelle. Le partiarchitectural de la façade sur cour estbasé sur la symétrie ; le décor seconcentre sur la porte en motifs

maniéristes, en vogue à la fin du XVIe

siècle. Bossages piquetés ou en pointe dediamant, colonnettes enguirlandées,cornes et vases d’abondance, frontoncintré et mufles de lions contribuent àagrandir l’ouverture aux dimensionsmodestes. Après le décès de Sébastien Valtier, en1586, la propriété est mise enadjudication (1607) et acquise par RenéSimony qui la démembre dès 1608. Lesdifférentes maisons encore présentes surla parcelle sont alors séparées : vented’une maison à Antoine Noirot (1608),vente de l’actuel hôtel à FrançoisDumolinet (1628), vente de la maisondite « des Balances » (1650). L’acte devente du 3 mars 1628 mentionne uncorps de logis adjacent faisant officed’écuries et de grenier à blé. Vers 1770, Philippe Profilet de Dardenaytransforme l’aile perpendiculaire et ladote d’une nouvelle façade reprenant lesproportions de l’aile Renaissance. Unléger décrochement, une porte-fenêtre,un oculus et un fronton soulignentl’avant-corps central. Deux guirlandes defleurs, deux bustes sur consoles et unmédaillon en terre cuite – représentant

A. Joachim Léon Lecointe, Chez Mme Geoffrin (détail), seconde moitié du XIXe siècle, Plâtre – COARC, villede Paris.Ce haut relief présente le salon de Mme Geoffrin, un des plus célèbres du milieu du XVIIIe siècle, situé rueSaint-Honoré à Paris. Il est particulièrement fréquenté par les encyclopédistes dont Diderot. Le philosophey apparaît accompagné d’amis comme le Baron Melchior Grimm et d’Alembert. (Photo E. Trief-Touchard)

peut-être le propriétaire – complètent ledécor. A la même époque, l’hôtel reçoitson mur de clôture et son portail. AuXIXe siècle, la famille Du Breuil de SaintGermain ajoute les lucarnes, provenantd’autres édifices de la Renaissance. Lesdernières modifications résultent destransformations nécessaires àl’aménagement du musée, après 1923puis à partir de 2012.Le décor du fronton du porche d’entréeest réalisé par Antoine Besançon,sculpteur et peintre langrois, vers 1770.Le programme initial est une Allégorie del’Abondance composée de trois puttiaccompagnés de fruits et de légumes(partie droite) et de poissons aveccrustacés (partie gauche). La façade duportail est animée de bossages continusen table. L’agencement du porchepermettait aux voitures de ne pas avoir àmanœuvrer dans la cour et de pouvoirrepartir une fois les passagers déposés. Lemur de clôture adjacent est surmontéd’une balustrade. L’ensemble estcouronné de vases fleuris sculptés.

Le couvent des Ursulines Présentes à Langres à partir de 1613, lesSœurs de Sainte Ursule ont en chargel’éducation des jeunes filles. Entre 1631et 1680, elles aménagent un couvent etune chapelle. Détériorés à la Révolution,les bâtiments ont partiellement disparu ;on peut encore voir quelques éléments dela chapelle en ruines depuis la rue de laTournelle et le chemin de ronde. Le lieuest chargé de symboles pour Diderot quiévoque rarement sa seconde sœurCatherine. Née en 1719, cette dernièreentre au couvent des Ursulines au plustard en 1739. Denis Diderot est alors àParis. Il a peu vécu avec sa sœur qu’ilsemble avoir ignorée. Les mortificationsque s’imposent les religieuses de SainteUrsule de Langres par le jeûne, ladiscipline et l’austérité ont desrépercussions irréversibles sur la santé deCatherine qui meurt d’aliénation mentaleau couvent, en 1748. Sa disparition n’estpas sans conséquences sur la famille

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Diderot. Son absence de lacorrespondance familiale (à peineapparaît-elle dans les comptes dutestament de Didier Diderot) d’une part,puis des mémoires de la fille de Diderotd’autre part, montrent à quel point ce« secret de famille » a dû être un sujettabou. D’après sa fille, Diderot revoit sasœur peu de temps avant sa mort,probablement lors de son voyage àLangres de 1742. A la suite de cetentretien, il était « persuadé que sa têteétait altérée ». Denis Diderot transpose pour partiel’histoire de sa sœur dans une de sesœuvres majeures, La Religieuse. Achevétardivement sous forme de feuilletonentre 1780 et 1782 dans laCorrespondance Littéraire de son amiMelchior Grimm, le roman est publiétardivement en 1796. Diderot y dénoncele fonctionnement des institutions

religieuses coercitives. Anticlérical parexcellence, le roman écrit à partir de1760, prône la liberté de choisir sondestin. Probablement inspiré par l’histoirede Marguerite Delemarre (1758),Diderot évoque par le sujet et le choix del’héroïne, sa sœur Catherine qui vécut etmourut au couvent des Ursulines deLangres.

La promenade de Blanchefontaineet la fontaine de la GrenouilleAu cours du XVIIe siècle, la ville deLangres connaît de nouveauxaménagements. Les habitants soucieux deprofiter de la vue panoramique sur leplateau incitent l’échevinage à aménagerles abords des fortifications. A uneépoque où l’art de la promenade fait sonapparition, on imagine une large alléeplantée de tilleuls qui partant de la porteprincipale, au nord, s’étire jusque vers lesud sur les bords de la Bonnelle. Unpremier ensemble de verdure avec piècesd’eau fait son apparition en 1657.Imaginé comme une mise en scène de lanature, l’allée prend des allures de jardin.Si la démarche fait référence aux grandsmodèles italiens, ingénieur et architectelangrois imaginent une composition destyle français où l’agencement des partiess’ordonne autour d’axes principaux quiprennent en compte le relief et laprésence abondante de l’eau autour deLangres. La fontaine se compose au départ d’unegrotte puis de deux bassins supérieurs enterrasse. En 1678, on ajoute le troisièmebassin décoré en son centre d’un groupesculpté représentant un Triton tenant undauphin. Cet élément déposé au cours duXIXe siècle est conservé au musée d’art etd’histoire de Langres. En 1716, des travaux de remise en étatpermettent de mettre en valeur lafontaine, décrite ainsi en 1721 : lafontaine prend « sa source dans une grotte,et elle fait en coulant trois grands bassins,deux cascades et un jet d’eau poussé par unDauphin que tient un Triton. ». En placeau début du XVIIIe siècle, le groupe

Anonyme, école française, Le Martyre de Saint-Didier (détail de l’arrière plan), seconde moitiédu XVIIe siècle, huile sur toile, Ville de Langres. Sur cette vue de Langres, on distingue l’anciencouvent des Ursulines et sa chapelle, représentéeau premier plan avec son toit bleu en ardoises.Les trois clochers situés en arrière plancorrespondent, de la droite vers la gauche, à ceuxde l’église Saint-Pierre et Saint-Paul, de la toursud de la façade de la cathédrale et celui de lacroisée du transept de ce même édifice.

sculpté est visible par le jeune Diderotcollégien. En 1759, de retour à Langres après ledécès de son père, le philosophe découvreune promenade réaménagée. Entre 1733et 1736, on plante des contre-allées pourélargir la promenade. Vingt ans plus tard,entre 1755 et 1758, l’architecte ClaudeForgeot (1697-1776) et le sculpteurClément Jayet (1731-1804) modernisentla fontaine et lui donnent sa physionomieactuelle. La grotte est entièrementreconstruite, les terrasses et bassinsréparés, des escaliers sont aménagés et desbancs installés. La décorationornementale évolue vers un style« rocaille » renforçant l’aspect de grotte.On cherche les jeux de lumières etd’ombres en multipliant les textures et enouvrant de nouvelles perspectives sur lanature. L’installation d’une grenouille enbronze dans la vasque de la grotte donneson nom à la fontaine. Ce spectacle de la nature inspireDiderot qui aime se promener en ceslieux. Il partage ce moment d’intimitéavec Sophie Volland, dans une lettre du3 août 1759 : « Nous avons ici une promenade

charmante ; c’est une grande allée d’arbrestouffus qui conduit à un bosquet d’arbresrassemblés sans symétrie et sans ordre. On ytrouve le frais et la solitude. On descendpar un escalier rustique à une fontaine quisort d’une roche. Ses eaux, reçues dans unecoupe, coulent de là, et vont former un premier bassin ; elles coulent encore et vonten remplir un second ; ensuite, reçues dansdes canaux, elles se rendent à un troisième

bassin, au milieu duquel elles s’élèvent enjet (…) entre chaque tilleul on a construitdes bancs de pierre : c’est là que je suis àcinq heures. Mes yeux errent sur le plusbeau paysage du monde. C’est une chaînede montagnes entrecoupées de jardins et demaisons au bas desquelles serpente unruisseau qui arrose des prés et qui, grossi deseaux de la fontaine et de quelques autres,va se perdre dans une plaine. Je passe danscet endroit des heures à lire, à méditer, àcontempler la nature et à rêver à monamie. »Cette description déjà romantiquemontre l’état d’esprit dans lequel setrouvait Diderot au moment de sonretour. Venu seul à Langres après le décèsde son père, loin de son amie, il cherchele calme et l’apaisement, échappant ainsiau climat de la maison familiale où l’onévoque déjà le partage de l’héritage.

Anonyme, Plans et arpentages des terres appartenantes à la ville de Langres (détail)– 1780 – Bibliothèque Marcel Arland. Ce plan témoigne d’une partie de l’allée de Blanchefontaine avant les modifications du milieu du XIXe

siècle (fossé de la citadelle) et les constructions d’immeubles dans la 2e moitié du XXe siècle. A l’origine, l’accès à la fontaine depuis l’allée se faisait par le haut ; aujourd’hui l’installation du réseau routier a modifié le tracé naturel.

Fontaine de la Grenouille depuis le troisième bassin situé en contrebas.

Le Diderot langroisPeu connu de ses contemporains et rejetépar de nombreux Langrois, Diderot neconnaît son heure de gloire que trèsrécemment. Au cours du XIXe siècle, ondécouvre l’œuvre du philosophe,romancier, essayiste, conteur et critiqued’art. Cette diversité le rend d’autant plusinsaisissable et en perpétuellecontradiction avec l’image qu’il veutdonner de lui. Sa ville natale ne lui pardonne pas sonéloignement, ses propos provocateurs etoffensants vis-à-vis de la religion etparfois de ses habitants.« Les habitants de ce pays ont beaucoupd’esprit, trop de vivacité, une inconstancede girouettes. Cela vient, je crois, desvicissitudes de leur atmosphère qui passe envingt-quatre heures du froid au chaud, ducalme à l’orage, du serein au pluvieux »[…] « La tête d’un Langrois est sur sesépaules comme un coq d’église en haut d’unclocher. Elle n’est jamais fixe dans unpoint ; et si elle revient à celui qu’elle aquitté, ce n’est pas pour s’y arrêter. Avec unerapidité dans les mouvements, dans lesdésirs, dans les projets, dans les fantaisies,dans les idées, ils ont le parler lent. »Mais le philosophe aime profondément saville et son pays. Les liens qu’il entretientavec sa sœur Denise l’attestent ; l’amourqu’il porte à son père transparaît dans sonœuvre, l’Encyclopédie devenant lemanifeste politique, social, économiqued’une société qu’il veut en mouvement,en opposition avec l’inertie intellectuellequ’il a pu ressentir durant ses années deformation à Langres puis à Paris. La placequ’il accorde à la revalorisation del’artisanat et des savoir-faire est encorrespondance directe avec ses années dejeunesse passées à vivre au rythme del’atelier de coutellerie et du commerce deson père. Les tentatives de réhabilitation et decommémoration permettentprogressivement aux Langrois de seréapproprier l’histoire personnelle etlittéraire de leur grand homme. Dès la findu XVIIIe siècle, le don de M. Voinchet

de Verseilles et celui de Diderot lui-mêmemarquent une première étape. Leséditions progressives des œuvres encoremanuscrites participent à sa lentereconnaissance. A cela, le développementd’une pensée positiviste et matérialisteconfère de nouveaux alliés qui se rallientaux idées du philosophe. Ainsi lesanticléricaux de Langres pensent, dès1844, faire ériger une statue dédiée augrand homme. Simon Caroillon deVandeul, petit-fils de Diderot faitintervenir en prête-nom le sculpteurlangrois Joseph Lescornel (1799-1872) ;son projet se heurte alors aux partisdévots, reléguant aux oubliettes la

maquette. Après d’autres tentativesparisiennes, il faut attendre lescommémorations du centenaire de samort pour voir l’érection de deuxmonuments, un premier à Paris, unsecond à Langres, inauguré le 3 août1884, réalisé par Bartholdi. L’œuvre en place suscite, dans le contextede sa réalisation, le déchainement de lapresse cléricale mais aussi républicaine.En 1913, on réclame alors, pourl’anniversaire de sa naissance, de grandesmanifestations officielles et nationales.On évoque une entrée au Panthéon. Lesréticences de certains parlementaires nesont pas moins vives qu’en 1884. Langresorganise néanmoins, le 19 octobre 1913,une cérémonie honorant Diderot commeprécurseur de la Révolution et pionnierde la pensée positiviste. Cependant, lecontexte politique n’est pas favorable àl’illustre Langrois. Au cours du XXe siècle,les hostilités perdurent mais l’analyse deses œuvres et les progrès de la rechercheinstallent Diderot parmi les auteursclassiques du siècle des Lumières. L’année1984, placée sous le patronage duprésident de la République, sera celle durayonnement international ; sociétésd’études du XVIIIe siècle, professionnelsde la culture et citoyens engagent uneannée riche en festivités et en débats. Denos jours, la place et le rôle de Diderotdans l’évolution idéologique des Lumièresne sont plus contestés. A Langres, sonnom est omniprésent et semble intégré àla vie quotidienne des habitants. Enseptembre 2013, la ville inaugure laMaison des Lumières Denis Diderot,Musée de France, seul espace muséalconsacré à la vie et l’œuvre de Diderot,écrivain, philosophe et encyclopédiste,homme des Lumières et citoyen langrois.

Pierre Chenu d’après Jean-Baptiste Garrand,Portrait de Denis Diderot, milieu du XVIIIe,estampe à l’eau-forte, Musées de Langres.

La gravure fut réalisée d’après le portrait peintpar J.B. Garand (aujourd’hui disparu), chez Mme d’Épinay à la Chevrette,

à la fin de l’été de 1760. Diderot immobilisé par une blessure à la

cheville se trouva contraint d’accepter la pose. Il s’agit d’un des portraits préférés de Diderot.

(Photo Musées de Langres)

Renseignements Service du Patrimoine Mairie de Langres - Place de l’Hôtel de Ville - 52200 LANGREStél. : 03 25 86 86 20 - fax : 03 25 87 27 77courriel : [email protected] - www.ville-langres.comblog : http://1000pierrespourlalunette.hautetfort.com

Laissez-vous conter Langres… en compagnie d’un guide-conférencier agréé par le ministère de la Culture

Le guide vous accueille. Il connaît les facettes de Langres et vous donne des clefs de lecture pour comprendre l’échelle d’une place, le développement de la ville au fil de ses quartiers. Le guide est à votre écoute. N’hésitez pas à lui poser vos questions.

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Langres appartient

au réseau national des Villes et Pays d’Art et d’HistoireLe ministère de la Culture, direction de l’Architecture et du Patrimoine, attribue l’appellation Villes et Pays d’art et d’histoire aux collectivités locales qui animent leur patrimoine. Il garantit la compétence des guides-conférenciers et des animateurs du patrimoine et la qualité de leurs actions. Des vestiges antiques à l’architecture du XXe siècle, les villes et pays mettent en scène le patrimoine dans sa diversité.Aujourd’hui, un réseau de 130 villes et pays vous offre son savoir-faire sur toute la France.

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Statue Diderot à Langres après le décapage pendant les travaux de restauration en2008.

Textes : Emmanuelle Trief-Touchard (musées de Langres) et Sylvain Riandet (Service Patrimoine). Remerciements : David Covelli (Service Patrimoine), Emmanuelle Tisserand (médiathèqueMarcel Arland), Arnaud Vaillant (musées de Langres), Georges Viard.Maquette et impression Imprimerie du Petit-Cloître, Langres•Chaumont , selon la charte graphique conçue par LM communiquer. Crédit photographique : Sauf mention particulière photos Sylvain Riandet (ServicePatrimoine).Extraits de plan : Plan réalisé par la Société SOGEFI à Moissac (05 63 04 45 25).