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I) 11 JUILLET 1789 : LOUIS XVI RENVOIE NECKER A) Source : TULARD Jean. Les révolutions de 1789 à 1851. Éditeur Fayard, 1985. P. 55 et 56. « Le 9 juillet 1789, l’Assemblée prenait le nom d’Assemblée constituante. La veille avait été nommé un comité chargé de rédiger une constitution. Mais le roi ne pouvait accepter une pareille limitation, de son autorité. Son entourage le poussait au coup d’Etat militaire contre les représentants. Comme les régiments français n’étaient pas sûrs, on fit venir des troupes étrangères : 25 000 hommes étaient concentrés autour de Versailles. Le 8 juillet, Mirabeau protesta contre ces mouvements et l’Assemblée envoya une délégation auprès de Louis XVI pour lui demander le retrait de ces forces. Le roi refusa le 10 et, le lendemain renvoya Necker. Le baron de Breteuil devint président du Conseil royal des Finances ; le maréchal de Broglie, connu pour sa dureté, remplaça Puységur à la Guerre ; Barentin conserva les Sceaux. La nouvelle du renvoi de Necker fut connue à Paris le 12. Elle survint dans un contexte économique désastreux : le pain avait atteint 4 sous la livre quand le salaire d’un ouvrier ne dépassait pas 30 ou 40 sous. (…) Tous les éléments d’une nouvelle agitation étaient réunis. Au Palais-Royal, des orateurs, comme le journaliste Camille Desmoulins, annonçaient une « Saint-Barthélemy des patriotes ». Des agents du Duc d’Orléans jouèrent-ils un rôle dans ces désordres ? ». B) Source : Louis TRENARD, « NECKER JACQUES - (1732-1804) ». In Universalis éducation [en ligne]. Encyclopædia Universalis, consulté le 27 mars 2017. Disponible sur http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/jacques-necker/ « Le 11 juillet, le roi le renvoie, ce qui provoque une panique financière …………………………………………………………………………………. 1

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I) 11 JUILLET 1789 : LOUIS XVI RENVOIE NECKER

A) Source : TULARD Jean. Les révolutions de 1789 à 1851. Éditeur Fayard, 1985. P. 55 et 56.

 « Le 9 juillet 1789, l’Assemblée prenait le nom d’Assemblée constituante. La veille avait été nommé un comité chargé de rédiger une constitution. Mais le roi ne pouvait accepter une pareille limitation, de son autorité. Son entourage le poussait au coup d’Etat militaire contre les représentants. Comme les régiments français n’étaient pas sûrs, on fit venir des troupes étrangères   : 25   000 hommes étaient concentrés autour de Versailles. Le 8 juillet, Mirabeau protesta contre ces mouvements et l’Assemblée envoya une délégation auprès de Louis XVI pour lui demander le retrait de ces forces. Le roi refusa le 10 et, le lendemain renvoya Necker. Le baron de Breteuil devint président du Conseil royal des Finances ; le maréchal de Broglie, connu pour sa dureté, remplaça Puységur à la Guerre ; Barentin conserva les Sceaux.

La nouvelle du renvoi de Necker fut connue à Paris le 12. Elle survint dans un contexte économique désastreux   : le pain avait atteint 4 sous la livre quand le salaire d’un ouvrier ne dépassait pas 30 ou 40 sous. (…) Tous les éléments d’une nouvelle agitation étaient réunis. Au Palais-Royal, des orateurs, comme le journaliste Camille Desmoulins, annonçaient une «   Saint-Barthélemy des patriotes   ». Des agents du Duc d’Orléans jouèrent-ils un rôle dans ces désordres   ? ».

B) Source : Louis TRENARD, « NECKER JACQUES - (1732-1804) ». In Universalis éducation [en ligne]. Encyclopædia Universalis, consulté le 27 mars 2017. Disponible sur http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/jacques-necker/

« Le 11 juillet, le roi le renvoie, ce qui provoque une panique financière. »

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II) « Les prémices de la prise de la Bastille : LES EMEUTES DES 12 ET 13 JUILLET 1789 »

Source : SIMORRE, Françoise. Article « Chronologie détaillée de la prise de la Bastille », museehistoiredefrance.fr [en ligne], créé le 25.12.2008. URL :http://www.museehistoiredefrance.fr/index.php?option=com_article&view=details&aid=7

« Le peuple de Paris était inquiet depuis plusieurs jours, craignant que les troupes étrangères stationnant autour de Paris ne finissent par être utilisées pour réprimer la révolution. Une milice de 48 000 hommes avait été constituée, mais sans armes. »

 

A) «   DIMANCHE 12 JUILLET 1789

 

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Le matin du dimanche 12 juillet 1789, les Parisiens sont informés du renvoi de Necker, la nouvelle se répand dans Paris. À Midi, au Palais-Royal, un avocat et un journaliste alors peu connu, Camille Desmoulins, monte sur une table du café de Foy et harangue la foule des promeneurs et l’appelle à prendre les armes contre le gouvernement du roi (Camille Desmoulins et sans-culottes lors de la prise de la Bastille, par Jean Boucher, Musée de Cesson-Sévigné).

Dans les rues de Paris et dans le jardin du Palais-Royal de nombreuses manifestations ont lieu, les bustes de Jacques Necker et de Philippe d’Orléans sont portés en tête des cortèges.

Le régiment de cavalerie, le Royal-allemand charge la foule amassée aux Tuileries. On compte plusieurs blessés, peut-être un tué parmi les émeutiers. En début de soirée, Pierre-Victor de Besenval à la tête des troupes installées à Paris, donne l’ordre aux régiments Suisses cantonnés au Champ-de-Mars d’intervenir. »

 

B) «   LUNDI 13 JUILLET 1789

 

À une heure du matin, quarante des cinquante barrières (postes d’octroi) qui permettent l’entrée dans Paris sont incendiées . La foule des émeutiers exige la baisse du prix des grains et du pain - prix qu’ils n'avaient jamais atteint au cours du siècle. Une rumeur circule dans Paris : au couvent Saint-Lazare seraient entreposés les grains ; le couvent est pillé à six heures .

 

Deux heures plus tard, une réunion des " électeurs " de la capitale se tient à l’Hôtel de Ville (ceux qui, au deuxième degré, ont élu les députés des États généraux). À leur tête se trouve le prévôt des marchands de Paris, Jacques de Flesselles . Au milieu d’une foule déchaînée, ils décident de former un «comité permanent» et prennent la décision de créer une «milice bourgeoise» de 48 000 hommes, afin de limiter les désordres. Chaque homme portera comme marque distinctive une cocarde aux couleurs de Paris, rouge et bleu. Pour armer cette milice, les émeutiers mettent à sac le Garde-Meuble où sont entreposées des armes, mais aussi des collections anciennes. Sur ordre de Jacques de Flesselles 50 000 piques furent forgées. La foule obéissant aux ordres qui semblaient provenir du Palais-Royal, parlaient de prendre la Bastille.

À 17 heures, une délégation des électeurs parisiens se rend aux Invalides pour réclamer les armes de guerre qui y sont entreposées. Le gouverneur refuse. La Cour ne réagit pas. Les électeurs n’obtiennent pas les armes. »

 

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III) L’incendie des barrières d’octroi le13 juillet 1789

« Octroi   : Droit perçu sur certaines denrées à leur entrée en ville . » (Le Petit Larousse 2007).

« OctroiL’octroi est une contribution indirecte perçue autrefois par les municipalités à l'importation de marchandises sur leur territoire. Cette taxe frappait les marchandises les plus importantes et les plus rentables telles que le vin, l'huile, le sucre, le café, etc.

Sous l'Ancien Régime, il formait l'une des Cinq Grosses Fermes.

Le roi Louis XVI fait ériger 57 barrières d'octroi autour de Paris (1785). En 1789, la sévérité accrue de cet octroi est l'une des causes de la Révolution ; quelques jours

avant la prise de la Bastille les insurgés ont mis le feu aux barrières de l'octroi, à Lyon, une émeute les détruit et tue plusieurs soldats.

L'Assemblée constituante les supprime le 20 janvier 1791. Le Directoire les rétablit le 18 octobre 1798. La suppression des barrières de l'octroi a été promise à plusieurs reprises en 1815, 1847 (par

Horace Émile Say économiste français de l'école libérale) et 1869. »

Source : Contributeurs de Wikipédia, "Octroi," Wikipédia, l'encyclopédie libre, http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Octroi&oldid=135911011 (Page consultée le mars 30, 2017).

« la royauté institua un impôt indirect (ou aide) sur la plupart des marchandises entrant dans Paris, et ces taxes augmentèrent au fur et à mesure que croissaient les besoins du Trésor. Les plus élevées et les plus détestées de ces taxes frappaient le vin, breuvage dont les Parisiens faisaient une consommation considérable puisque, si l'on retient le chiffre élevé de 650 000 habitants dans les années 1780, on obtient une moyenne annuelle de plus de cent litres par tête. Pour échapper à ces droits qui doublaient le prix du vin, la contrebande sévissait sur une grande échelle ; les fraudeurs avaient inventé toutes sortes de moyens dont le plus original était l'emploi de larges tuyaux enterrés qui permettaient de faire passer les barriques sous la barrière de l'octroi. Cette barrière, enfermant depuis le début du siècle les vingt quartiers de Paris, s'avérait à la fois trop étroite et trop perméable. Aussi la construction d'une nouvelle enceinte aux allures de fortification fut-elle entreprise en 1786. Le mur des Fermiers généraux, long de vingt-trois kilomètres, englobait les nouveaux quartiers de l'ouest et les anciens faubourgs, encore partiellement champêtres, et où prospéraient les auberges et guinguettes. Ces établissements vendaient du « vin à 3 sous », frelaté et de mauvaise qualité. La construction du nouveau mur fut donc très mal accueillie de la population et encore plus des vignerons   ; les marchands de vin fomentèrent une émeute aux barrières en juillet   1789 . La Constituante aurait bien volontiers maintenu les taxes qui étaient d'un bon rapport. Elles furent néanmoins abolies en 1791 devant l'opposition populaire et rétablies seulement en 1798. »

Source :Solange MARIN, « MUR DES FERMIERS GÉNÉRAUX ». In Universalis éducation [en ligne]. Encyclopædia Universalis, consulté le 30 mars 2017. Disponible sur http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/mur-des-fermiers-generaux/

IV) Le sac de l’enclos Saint-Lazare, les 12 et 13 juillet 1789

Source : Contributeurs de Wikipédia, "Enclos Saint-Lazare," Wikipédia, l'encyclopédie libre, page consultée le 27 mars 2017. URL :

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http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Enclos_Saint-Lazare&oldid=131158310

« Enclos Saint-Lazare

L’enclos Saint-Lazare, ou clos de Saint-Lazare, est un ancien clos de Paris situé dans l'actuel 10e arrondissement, sur les anciens 3e et 5e arrondissements. Le territoire autrefois occupé par l'enclos est bordé au sud par la rue de Paradis, à l'est par la rue du Faubourg-Saint-Denis, au nord par le boulevard de la Chapelle et à l'ouest par la rue du Faubourg-Poissonnière.

Il abrite à son origine une léproserie tenue par une communauté religieuse. L’histoire de cette maison Saint-Lazare comporte de nombreuses lacunes, ses archives ont été successivement détruites au cours de la guerre de Cent Ans, pendant les guerres de Religion et lors du pillage du 13 juillet 1789.

(…)

Le déclin et la disparition sous la Révolution

La nuit du 12 au 13 juillet 1789 et presque toute la journée du 13 juillet la maison Saint-Lazare est totalement pillée et saccagée, l’église exceptée, à la suite d'une rumeur comme quoi des grains et des armes y seraient stockés, on y trouvera du blé mais pas d'armes, c'est le « sac de Saint-lazare ».

Une des plus belle bibliothèque de Paris va disparaitre, l'abbé Lebeuf fait état de 18 à 20000 volumes « enlevés, déchirés ou brûlés ».

Le 6 août 1791 une loi ordonne qu'on installe à Saint-Lazare l'École des ponts et chaussées, cette loi ne sera jamais appliquée.

En 1792-1793 les Lazaristes sont dispersés en application du décret de la Convention sur la suppression des Ordres religieux. En 1794, un autre décret de la Convention reconnaît Saint-Lazare comme prison.

La maison Saint-Lazare est convertie en prison sous la Terreur, elle est cédée au département de la Seine par un acte du 9 avril 1811.

Le domaine de Saint-Lazare est le plus vaste enclos de Paris à la fin du XVIIIe siècle, il est estimé à plus de 60 hectares au milieu du XVIIIe siècle et à plus de 52 hectares en 1789.

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Les lotissements du domaine qui vont suivre la révolution attirent les spéculateurs, on citera Claude-Martin Goupy, entrepreneur, fils de l'architecte Martin Goupy, dont il héritera de l'office, qui négocia des terrains avec les Lazaristes, dont celui de la caserne de la Nouvelle-France.

Dans le cadre du lotissement du faubourg Poissonnière Claude-Martin Goupy a aussi négocié des terrains de la communauté des Filles-Dieu, mitoyenne de l'enclos Saint-Lazare, dont il était entrepreneur. Ces transactions se sont faites « moins bien » qu'avec les Lazaristes, en effet les Filles-Dieu délaissèrent presque tout leur terrain à titre de bail emphytéotique... ce qui fera l'objet d'un long procès entre les Filles-Dieu et Claude-Martin Goupy. »

Sac de Saint-Lazare, 1789

« Evénement de la matinée du 13 juillet 1789 a Paris : une partie du peuple armée s'est portée au couvent des Lazaristes pour demander des subsistances, ayant été refusée elle enfonca les portes,... » : (estampe / non identifié) Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie, RESERVE QB-370 (9)-FT 4

Vestige d'un mur de l'enclos Saint-Lazare, 2004

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V) « Les électeurs de Paris » et l’origine de la cocarde tricolore

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URL : https://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnie_des_Suisses_de_Monsieur_le_comte_d%E2%80%99Artois

« Le 12 juillet 1789, debout sur une table de café aux alentours du Palais-Royal, le journaliste Camille Desmoulins harangue la foule : « Monsieur Necker est renvoyé. Ce renvoi est le tocsin d'une Saint-Barthélemy des patriotes. Ce soir, tous les bataillons suisses et allemands sortiront du Champ-de-Mars pour nous égorger. Il ne nous reste qu'une ressource, c'est de courir aux armes ! ». Desmoulins cueille alors une feuille et «   invente   » une cocarde verte d'espérance. De son côté, le comité des électeurs institue, par un arrêté du 13 juillet, une milice parisienne qui se voit attribuer une cocarde bicolore bleu et rouge qui représentent les couleurs de Paris. La couleur verte est vite abandonnée car elle rappelle la livrée du frère du roi le comte d'Artois. Dans la nuit du 13 au 14 juillet, un arrêté impose aux citoyens le port de la cocarde tricolore avec le blanc, symbole de la nation (les couleurs personnelles du roi sont déjà à cette époque le bleu, le blanc et le rouge), inséré entre le bleu et le rouge1.

Le vendredi 17 juillet 1789, trois jours après la prise de la Bastille, Louis XVI, accompagné de quelques courtisans, quelques gardes du corps et de 32 députés tirés au sort, se rend à l’Hôtel de ville de Paris sous une voûte d'acier, où il reçoit la cocarde tricolore appelée alors « cocarde royale et bourgeoise ».

Louis XVI s’avança au milieu de la Révolution en armes : 100 000 gardes nationaux qui ne criaient pas « Vive le roi ! » mais « Vive la nation ! » Il fut reçu à l’Hôtel de Ville par le nouveau maire Jean-Sylvain Bailly. »

Source : Contributeurs de Wikipédia, "Cocarde tricolore," Wikipédia, l'encyclopédie libre, http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Cocarde_tricolore&oldid=135758697 (Page consultée le mars 27, 2017).

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