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Document à diffusion restreinte Rapport technique RP/1981-1983/4/3.5/07 BURUNDI Politiques nationales d e promotion du livre et renforcement des infrastructures de production et de distribution Vers une politique nationale du livre : Création d'un Conseil national du livre par Habib Tondut N° de série : FMR/COM/LPE/83/163 Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture Paris, 1983

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Document à diffusion restreinte Rapport technique RP/1981-1983/4/3.5/07 BURUNDI

Politiques nationales de promotion du livre et renforcement des infrastructures de production et de distribution

Vers une politique nationale du livre : Création d'un Conseil national du livre

par Habib Tondut

N° de série : FMR/COM/LPE/83/163

Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture

Paris, 1983

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B U R U N D I

VERS UNE POLITIQUE NATIONALE DU LIVRE :

Création d'un Conseil national du livre

par Habib Tondut

Rapport établi à l'intention du gouvernement de la République du Burundi par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco)

U N E S C O

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Rapport technique RP/1981-1983/4/3.5/07 FMR/COM/LPE/83/163 (Tondut) le 4 octobre 1983

© Unesco 1963 Printed in France

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TABLE DES MATIERES

Page

I - INTRODUCTION 1

A. Objectifs de la mis s s ion 1

B. Données générales '. . 1

II - SITUATION DU LIVRE AU BURUNDI 1

III - VERS UNE POLITIQUE NATIONALE DU LIVRE AU BURUNDI 3

A. Rôle de l'Etat 3

B. Commerce du livre 5

C. Formation 6

ANNEXES

. Annexe I : Structure du Conseil national du livre du Burundi . 9

. Annexe II : Projet de Statut du Conseil national du livre du Burundi 12

. Annexe III : Proposition d'unplan d'action pour le futur Conseil national du livre 16

. Annexe IV : Proposition d'un plan de formation 19

. Annexe V : Projet de Bibliothèque populaire pilote à Bujumbura .

. Annexe VI : Liste des personnalités rencontrées pour les besoins de la mission 25

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I - INTRODUCTION

.A. Objectifs de la mission

1. A la demande du gouvernement du Burundi, le Directeur général de l'Unesco a approuvé une mission de consultant au titre du Programme ordinaire pour

1981-1983 afin d'aider à la définition d'une politique nationale du livre ainsi qu'à la création d'un Conseil national de promotion du livre. La mission effectuée par Monsieur Habid Tondut, du 2 au 30 septembre 1982, avait pour objectifs :

- de conseiller le gouvernement sur les objectifs, les structures et le fonctionnement du Conseil et d'évaluer les moyens à mettre en oeuvre pour sa création ;

- de définir les activités qui devront être entrerpises par le Conseil, et d'aider à la formulation d'un plan de travail à cet effet.

B. Données générales

2. Pays surpeuplé et enclavé, le Burundi compte actuellement une population de 4.380.000 habitants pour une superficie de 27.834 km2. La capitale, Bujum­

bura, compte 150.OOO habitants. La plus grande partie de la population vit en milieu rural, et la politique actuelle vise au regroupement de ces populations en villages communautaires. L'agriculture, qui occupe 84 pour cent de la popu­lation active, est la principale ressource du pays et constitue environ 60 pour cent du PNB. Néanmoins, exception faite des deux principaux produits d'exportation que sont le thé et le café, il n'y a pas de véritable monétarisation de ce secteur. La langue nationale est le kirundi ; deux langes d'"intégration" sont en outre utilisées : le français et le kiswahili, parlé par environ 200.OOO habitants.

II - SITUATION DU LIVRE AU BURUNDI

3. Comme dans la plupart des pays africains, il est extrêmement difficile d'ob­tenir des statistiques précises sur le commerce du livre au Burundi. Il est

toutefois possible d'obtenir une assez bonne- estimation de la production, qui porte surtout sur des brochures religieuses produites par différentes missions chrétiennes. Par ailleurs, depuis la création, avec l'aide de la communauté inter­nationale, du Bureau d'éducation rurale (BER), il y a une production importante en nombre d'exemplaires de manuels scolaires pour l'enseignement primaire et le premier cycle de l'enseignement seconaire. Il y a une production beaucoup plus importante en nombre de titres d'ouvrages pédagogiques destinés à la formation des formateurs et des enseignants, mais ceux-ci sont d'un tirage forcément plus limité.

4. Outre cette production, il convient de mentionner quelques rares productions de sociétés savantes (littéraires et philosophiques) ainsi que quelques

ouvrages sur la tradition orale, qui est particulièrement importante dans cette région du continent africain. Le Ministère de la jeunesse, des sports et de la culture et celui de l'Information et du tourisme ont à leur actif quelques publi­cations de très bonne facture du point de vue de leur édition. Dans son anthologie des publications concernant le Burundi, Rodegem a recensé environ 800 ouvrages, composés essentiellement de thèses, d'essais, de compte' rendus d'études de sociétés savantes sur le Burundi, de recueils de textes de la tradition orale et de mémoires d'étudiants. Cette anthologie comprend aussi bien des publications en kirundi qu'en français, en allemand et en flamand. L'examen de ces titres révèle une prédo­minance des sujets savants par rapport à la fiction. Cette remarque a son importance

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5. En ce qui concerne les importations de livres au Burundi, la France, la Belgique, la Suisse et le Québec sont les principaux exportateurs de livres

en langue française. Il est toutefois difficile d'évaluer avec précision le vo­lume de ces importations. Une étude sur le commerce de livres entre la France et 15 pays francophones d'Afrique, effectuée par le CIREEL en 1979 pour le compte de l'AGECOP, donne pour le Burundi les chiffres suivants :

1974 1975 1976 1977 1978

Valeur des importa­tions de la France 310.OOO 281.000 823.000 789.000 1.009.000 vers le Burundi en FF

Position du Burundi par rapport aux 14 au­tres pays francophones

Ces chiffres sont à prendre avec une extrême prudence. En effet, bien souvent, de gros importateurs de livres au Burundi passent leurs commandes à des commis­sionnaires en librairie ou à des messageries de presse situés en Belgique, et ce même pour des titres publiés en France. On peut néanmoins retenir de cette étude que plus de 95 pour cent des titres importés se concentrent sur trois types de produits : des ouvrages de pédagogie, des ouvrages pour l'enseignement, et des livres pratiques.

6. Le nombre de livres disponibles dans les bibliothèques officielles (sans compter les Centres culturels français et américains) s'élevait à 68.000 vo­

lumes en 1978 et à 80.OOO volumes en 1980. En 1982 la seule bibliothèque de l'Uni­versité de Bujumbura, qui a absorbé celle de l'école normale supérieure, renfer­mait environ 100.OOO volumes. Ce chiffre, tout à fait vraisemblable si l'on consi­dère le budget destiné à l'achat de livres de cette bibliothèque (environ 18.000.0000deFB)et les dons de la coopération bilatérale, situerait le "capital livre" du Burundi à environ 150.000 volumes pour l'ensemble du pays. Ces ouvrages sont toutefois assez mal répartis, la plupart se trouvant concentrés à Bujumbura. Le Centre culturel français de Gitega, annexe de celui de la capitale, ne détient que 4.000 volumes.

7. L'état de la lecture publique est difficile à saisir avec précision. Il y a bien sûr le clivage dû à l'extrême concentration des volumes à Bujumbura

et en particulier à la Bibliothèque universitaire, qui dessert 2.000 étudiants environ, et le reste du pays. Il convient cependant de signaler que la Biblio­thèque universitaire reste ouverte pour des consultations sur place.. aux 180.000 habitants de la capitale. Peu d'entre eux en profitent car rares sont ceux qui seraient suceptibles d'être intéressés par le type d'ouvrages de la Bibliothèque universitaire. Il faut également signaler, en matière de lecture publique, le rôle non négligeable des missions chrétiennes, qui ont une production d'oeuvres pieuses en kirundi. Cette lecture religieuse est présente dans toutes les missions chrétiennes, qui sont pouvues en ouvrages produits par des presses de Lavigerie et les imprimeries de Mweya et de Kilimba. La presse écrite, pour sa part, est à l'état embryonnaire. Il existe un quotidien national dont le ti­rage varie entre 3.000 et 5.000 exemplaires.

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8. Du fait de la production de manuels scolaires par le BER, les librairies au Burundi possèdent en général un "fond de librairie", essentiellement

composé de littérature générale, d'ouvrages religieux (20 pour cent), de clas­siques, d'ouvrages de formation et de référence, et de littérature enfantine. Elles doivent supporter des coûts de transport, d'assurances et de douanes à l'entrée du pays. Ces charges constituent des freins à la commercialisation du livre à une grande échelle. Peu d'opérateurs s'intéressent à ce secteur réputé difficile. Aussi, ne dénombre-t-on que très peu de librairies : la librairie Saint-Paul (de loin la plus importante), la librairie Pockets, et celle de l'Hôtel Méridien, toutes à Bujumbura. Il y a bien sûr quelques points de vente de moindre importance à l'intérieur du pays, qui fqnctionnent selon le modèle des coopératives scolaires ou diocésaines.

III - VERS UNE POLITIQUE NATIONALE DU LIVRE AU BURUNDI

A. Rôle de l'Etat

9. L'action de l'Etat, dans un pays comme le Burundi dans le secteur du livre, pourrait s'effectuer dans deux directions :

(i) L'Etat en tant qu'institution chargée d'aménager le cadre institu­tionnel de développement du livre. Le livre au Burundi est essentiellement un produit d'importation. La production nationale de livre la plus significative du Burundi concerne les oeuvres destinées à l'enseignement et à l'édification religieuse. La concurrence du livre importé par rapport à cette production locale est négligeable à ce niveau. L'Etat définit le contenu et produit dans ses différentes structures les manuels inscrits aux programmes d'enseignement. N'ont cours dans le système éducatif du pays que les ouvrages agréés par ses propres structures. En ce qui concerne les oeuvres de littérature générale et les ouvrages scolaires non produits au Burundi, on constate l'existence d'une série de taxes et de droits d'entrée qui pénalisent ces produits. Les acquisi­tions de l'Etat sont toutefois exemptes de ces taxes et droits. Le souci qui prévaut n'est pas un souci de protection.de la production nationale ; il s'agit pluôt d'une perception indirecte sur le bien de consommation qu'est l'écrit. Le revenu en terme monétaire n'est pas élevé : au Burundi, aussi cette "pénali­sation" financière sur le livre et l'écrit conduit d'une manière générale à détourner les populations de ces produits chers.

10. Une première mesure en faveur du livre et de la lecture consisterait à moduler les dispositions douanières du pays en matière de livres. Une

exonération large et totale est souhaitable. Elle ferait perdre à l'Etat des ressources, qui sont en réalité peu de chose en comparaison des gains non quantifiables au niveau de la circulation du livre et du développement de la lecture au Burundi.

11. Il convient par ailleurs de veiller à ne pas pénaliser la production potentielle nationale de livres. A l'heure actuelle, le papier, de manière

indidstincte, est frappé de droits et de taxes à l'entrée au Burundi. Il en va de même pour les autres matières premières entrant dans la fabrication du livre (encre , films, produits chimiques etc.). Il conviendrait,en même temps que l'on adopterait des mesures pour favoriser la circulation du livre, d'ins­taurer une large exonération sur le papier ainsi que sur les autres composants servant à l'impression de livres. Ceci est d'autant plus facile à réaliser que le papier d'impression possède des caractéristiques techniques crui le distinguent du papier commercial et d'écriture. Le livre importé est exonéré à la sortie du

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pays d'origine des taxes telles que la TVA. A l'entrée au Burundi certaines catégories de ces mêmes livres bénéficient d'exonération. C'est ainsi que des ouvrages de ce type produits au Burundi pourraient être pénalisés du fait des perceptions douanières sur le papier et les autres matières premières. C'est un cas de figure déjà constaté dans certains pays en développement. Le résultat en est que, faute d'avoir pris des mesures institutionnelles propres à favoriser la production de livres, on aboutit à une situation où la production nationale se trouve de ce fait entravée. Des éditeurs nationaux réalisent à l'étranger des publications qui rentrent ensuite dans le pays d'origine comme produits d'importation. La grande perdante dans cette situation est l'imprimerie du pays. Une seconde mesure au ni­veau institutionnel susceptible de valoriser le livre consisterait à doter le Burundi d'un ordre juridique sur le droit d'auteur en s'inspirant pour ce faire de la loi type de Tunis 1/.

12. (ii) L'action de l'Etat en tant qu'agent économique participant au dé­veloppement de l'industrie du livre. En ce qui concerne la production

de livres, l'Etat est à l'heure actuelle premier producteur de livres au Burundi. La quasi-totalité des ouvrages de l'enseignement primaire à l'en­seignement secondaire jusqu'au second cycle proviennent de ses structures de production. Il existe une structure supplémentaire pour l'enseignement supérieur. L'organisation de cette production suit de manière étroite l'évo­lution des besoins. Pour ce faire, le BER, le Bureau pédagogique de l'en­seignement secondaire, le Bureau de la recherche et des publications de l'Université du Burundi, l'imprimerie de l'UPRONA et l'imprimerie nationale possèdent la même configuration, ou projettent tous de s'équiper de la même façon. Il y a là une déperdition des efforts qui est préjudiciable à une organisation rationnelle de la production. En effet, les configurations industrielles d'impression se ressemblent pratiquement dans chaque unité.

13. Un premier constat au niveau des unités de composition révèle que l'ensemble des structures s'orientent presque toujours vers le procédé

d'impression offset. Aussi, en matière de composition, tous s'équipent ou souhaitent s'équiper avec des composphères IBM. Cette option, très avanta­geuse du point de vue du coût, suppose néanmoins que ces unités s'équipent dans une gamme de caractères correspondante. Or, au niveau de la composition, ce constructeur n'offre pas une grande variété de caractères ou, tout au moins, ces caractères ne sont pas toujours adaptés pour une production à grande échelle. Il y a donc une démultiplication de ces machines, qui - en définitive-ne sont pas réellement des machines professionnelles de l'imprimerie. Le regroupement des structures logistiques de l'Etat en matière d'imprimerie en deux ou trois unités au plus aurait permis de se doter de machines de composition plus performantes et plus professionnelles, enlevant ainsi aux ouvrages produits au Burundi cette apparence de production d'amateur. Cet aspect a son importance dans la perspective d'une diffusion plus large des ouvrages et publications produits sur place.

14. Un deuxième constat au niveau de 1'impression même des livres nous conduit à penser que des options correctes ont été faites au niveau

du choix des machines disponibles ou en cours d'acquisition dans chaque unité de production. Cependant, si l'on considère dans leurs ensembles la capacité de production de ces unités et leurs caractéristiques techniques, l'on constate qu'il y a dans ce domaine un suréquipement technique. Avec les machines dont elles disposent, ces unités seraient à même de fournir des cadences journalières de huit heures et plus d'utilisation. Cela signifie donc que le parc disponible au Burundi, avec une meilleure organisation, aurait pu être réduit de moitié au moins. Cependant, ce suréquipement n'est pas un mal en soi puisqu'il constitue un atout fort appréciable pour le développement d'une industrie nationale du livre.

1/ Loi type de Tunis sur le droit d'auteur à l'usage des pays en voie de développemant, Unesco, OMPI, 1976.

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15. Il y a de graves problèmes au niveau du façonnage, dus à l'absence d'équi­pement approprié dans les unités de production. Le façonnage se fait ma­

nuellement, avec toutes les conséquences que cela implique : retards dans la production, aspect "mal fini" des productions. Une unité d'impression en amont est à même de produire de trois à sept mille feuilles à l'heure alors que pour l'assemblage de ces feuilles la cadence est nettement inférieure.

16. Le regroupement des unités de production permettrait, au moins à ce niveau, de disposer d'équipements semi-automatiques qui amélioreraient notablement

les conditions de production et la qualité des produits finis. Ce regroupement permettrait en outre de séparer l'édition des autres activités qui ne lui sont pas spécifiques. En effet, si l'on considère le cas du BER, ce Bureau doit à la fois définir de manière concrète les programmes d'enseignement à partir des directives de l'Etat et élaborer les manuels conformes à ces programmes. Il y a là une confusion préjudiciable à l'édition à proprement parler. L'objectif du BER est avant tout et essentiellement de pourvoir aux besoins de l'éducation en matière de manuels. Or, de même que certains manuels utilisés au Burundi ont été conçus pour être utilisés simultanément par d'autres pays, il serait inté­ressant que les manuels produits au Burundi puissent être utilisés dans des pays voisins d'Afrique, du moins lorsque cela est possible. Il existe dans certains pays des enseignements dont les programmes sont suffisamment proches de ceux du Burundi pour justifier une conception plus générale des ouvrages, les rendant ainsi utilisables dans d'autres pays. Cette disposition offrirait l'avan­tage d'améliorer nettement l'économie de la production de manuels. Cet effort de généralisation implique toutefois que l'on dépasse le cadre strict des objectifs nationaux.

B. Commerce du livre

17. L'Etat, à travers ses divers services, est un des premiers clients de l'édition et de la librairie. Aussi, son action dans ce domaine pourrait

contribuer à améliorer les conditions de distribution du livre au Burundi en renforçant les points de vente de livres. Traiter directement avec les éditeurs permet certes à l'Etat de réaliser des économies substantielles en économisant ainsi les remises que perçoivent normalement les libraires. Ceci néanmoins constitue un manque à gagner pour les libraires, d'autant que l'Etat est le principal acheteur. Il faudrait donc favoriser 1'eclosión de points de vente bien achalandés. Une participation accrue de la librairie aux achats de livres de l'Etat pourrait contribuer à l'expansion de ce secteur.

18. L'Etat pourrait par ailleurs contribuer à améliorer les prix de vente des livres en édictant des mesures qui inciteraient les importateurs à parti­

ciper à grouper leurs envois. Cette disposition permettrait un gain de temps et une réduction des coûts de transport très appréciables. Outre ces dispo­sitions, et compte tenu des restrictions en matière de transfert de devises, il serait souhaitable d'adopter des mesures visant à favoriser l'importation de livres et de matières premières entrant dans leur fabrication.

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19. En ce qui concerne la promotion de la lecture, des campagnes et des pro­grammes de diffusion du livre pourraient être réalisés par le canal des

médias (radio et presse). Ceci constitue une action facilement et rapidement réalisable, en prenant soin toutefois que ces programmes soient réalisés par des professionnels, et avec la collaboration des bibliothécaires et des libraires. En matière de diffusion de livres et d'incitation à la lecture, il est important que les critiques et les comptes rendus de lecture publiés par les médias se fassent en coordination avec les libraires et les bibliothèques, qui devront garantir la disponibilité de ces ouvrages.

20. La création d'un organisme tel qu'un Conseil national de promotion du livre pourrait contribuer de façon efficace à la préparation, l'adoption

et la mise en oeuvre d'une série d'actions propres à favoriser le développement du livre et de la lecture au Burundi. Ce Conseil, par le truchement de son Secrétariat permanent ou de son Secrétariat exécutif, aurait pour rôle de veiller à l'exécution des mesures, avis et recommendations qui auront été retenus. Organe spécialisé, ce Conseil devra nécessairement être composé de représentants de diverses professions de l'industrie du livre, au fait des pratiques, des tech­niques et du savoir-faire des différents métiers du livre. Lorsqu'un domaine échappera à la compétence de ses membres, le Conseil ne devra jamais hésiter à faire appel à des consultants (voir Annexe III : Proposition de plan d'action du futur Conseil national du livre).

C. Formation

21. L'une des priorités du futur Conseil national du livre sera de formuler un plan de formation à l'intention des membres du Conseil, ainsi qu'un

plan d'ensemble de formation technique et professionnelle qui s'intègre dans le cadre de l'action globale définie par le gouvernement dans ce domaine. En ce qui concerne la formation du Secrétaire exécutir et des membres du Conseil, deux options se présentent : (i) une formation à l'étranger, longue et en général très coûteuse, (ii) une formation sur place grâce à la participation à des sé­minaires nationaux ou sous-régionaux auxquels participeraient tous les pays de la Communauté des Grands Lacs. Une telle formation, tout en s'avérant moins coûteuse, permettrait aux futurs membres du Conseil d'acquérir des notions de base en matière d'édition, d'imprimerie, de distribution,etc.rquitte à les approfondir par la suite. Le plan d'ensemble de formation technique et profes­sionnelle dépendra pour sa part des options que l'Etat aura arrêtées à partir des avis et conseils du Conseil national du livre. Il semble toutefois souhai­table dans ce cas aussi de prévoir une combinaison des types de formation sur place et à l'étranger, tout en veillant à accorder la priorité à la formation systématique de tous les jeunes entrant pour la première fois dans les diffé­rents corps de métiers.

22. En ce qui concerne l'imprimerie, l'enseignement technique normal au niveau du CAP, du Brevet, du BTS et de 1'enseignement supérieur devrait fournir

des filières de spécialisation pour les différents profils de formation possible pour ce secteur. Il faut surtout se garder de créer des structures permanentes de formation à l'usage exclusif du Burundi. En effet, même à long terme, il est inconcevable que le marché de l'emploi puisse année après année absorber les différentes promotions qui seraient formées dans le cadre de ces structures. Il y aurait très vite sursaturation. Mieux vaudrait donc pratiquer une politique de formation à l'étranger. On pourrait toutefois envisager dans le cadre sous-régional de la Communauté des pays des grands lacs, voire de l'Afrique centrale,

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la création d'une école de formation à ces métiers, ou tout au moins de redynamiser le centre de formation déjà existant au Zaïre. Ce projet pourrait bénéficier d'un soutien efficace de la coopération multilatérale et bilatérale si une volonté de coopération sous-régionale.se manifestait dans ce domaine. Le Centre régional de promotion du livre établi à Yaounde pourrait initier une action de ce type si une requête officielle lui était adressée à cet effet.

23. Une politique judicieuse de formation dans.le domaine de l'édition est également nécessaire, et cela pour l'ensemble des profils de l'édition :

dirigeants et cadres divers, secrétaires de rédaction, concepteurs graphiques, chefs de fabrication, responsables de la diffusion, agents commerciaux de 1 'édition/etc. Il convient cependant de noter qu'en ce qui concerne les con­cepteurs graphiques et les chefs de fabrication, qui sont des métiers à la charnière des techniques d'imprimerie, des sections spécialisées peuvent être aménagées dans des écoles de formation technique à l'imprimerie. Des dispositions réelles existent au Burundi pour avoir rapidement un corps pro­fessionnel dans ce secteur, qui représente un débouché quasi naturel pour les élèves de l'Ecole des Arts de Gitega. Des écoles similaires existent d'ailleurs à Nyondo au Rwanda et au Zaïre permettant un développement de la formation professionnelle par une formation complémentaire dans un cadre com­munautaire. Il faut, bien sûr, pour éviter à l'avenir des tensions au niveau du marché de l'emploi, maîtriser les conditions d'accès à ces institutions de formation par une politique de bourses stricte.

24. En ce qui concerne la librairie, ici plus que pour les autres compo­santes, la formation devra se faire "à la carte" puisqu'il s'agit d'un

secteur dont l'avenir dépend des options prises par l'Etat en matière de cir­culation du livre et de développement de la lecture publique. Par contre, une approche fonctionnelle et efficiente existe déjà dans le domaine de la biblio-théconomie, où une action de formation est déjà entreprise par l'Etat. Il s'agit maintenant de savoir quel avenir réserver aux bibliothèques. La réussite exemplaire de la Bibliothèque universitaire du Burundi fera-t-elle des émules au niveau de l'enseignement secondaire et primaire ? Si oui, une politique de formation modulée devra être définie, qui tienne compte des différents niveaux de besoins, surtout dans le cadre du futur projet de Bibliothèque nationale et des Archives nationales (cf. Annexe IV : Proposition de plan de formation).

25. En conclusion, la conduite d'une politique cohérente du livre au Burundi suivant les grandes lignes définies ci-dessus exige en priorité la créa­

tion d'un Conseil national du livre qui aura pour tâche principale de définir les priorités lors de l'élaboration d'un programme global d'action. Cependant, en guise d'amorce de ces actions, nous avons ici joint en annexe deux propo­sitions d'actions prioritaires visant à améliorer la circulation du livre au Burundi et à amorcer un développement de la lecture publique. Ces actions supposent que des décisions soient prises au préalable par les autorités compétentes, en ce qai concerne le cadre institutionnel.

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ANNEXE I

STRUCTURE DU CONSEIL NATIONAL DU LIVRE DU BURUNDI

ROLES :

La production de livres exige la collaboration de plusieurs corps de mé­tiers : auteurs, éditeurs, libraires, imprimeurs, artistes, papetiers, indus­tries chimiques (encres, films, plaques) ; et secteurs des services (transports, assurances).

L'inexistence ou la faiblesse de ce secteur productif de livres crée la nécessité d'une intervention globale cohérente et coordonnée entre l'Etat et les différents opérateurs. Les expériences de ces interventions dans quelques pays à travers un Conseil national du livre ont donné des résultats qui incitent à systématiser la création d'organismes similaires.

Le rôle des Conseils nationaux du livre est donc d'intégrer les actions globales de manière cohérente pour assurer le développement du livre et de son corollaire le plus immédiat la lecture publique à l'échelle nationale.

A cet effet, il émet à l'intention de l'Etat des avis sur la situation générale du livre, sur les projets à entreprendre, qu'il étudie et propose dans le même temps.

Le Conseil national du livre suit, à travers une structure permanente, le bon déroulement des actions retenues par l'Etat pour le développement du secteur du livre. C'est un centre d'impulsion et de coordination, pour ce faire, il doit donc bénéficier d'un réel pouvoir que seul l'Etat peut lui conférer. En outre, il doit être en relation avec les organes de promotion du livre au niveau régional et international.

STRUCTURES DU CONSEIL NATIONAL DU LIVRE :

Le Conseil est en principe un organisme consultatif paritaire regroupant à la fois l'Etat et les opérateurs économiques privés du secteur du livre. Cet organisme consultatif est prolongé d'une structure permanente executive. Dans le cas du Burundi, le conseil pourrait être composé comme suit :

A. Les agents et administrations de l'Etat concernés par le livre :

- Le Ministère de 1'éducation nationale a un double titre : d'une part, en tant que producteur, concepteur et prescripteur des manuels scolaires, et d'autre part, en tant que l'un des plus grands consommateurs de livres du pays.

- Le Ministère de la jeunesse, des sports et de la culture en tant que producteur d'oeuvres par son action de recensement du patrimoine culturel, et en tant que responsable du développement de la lecture publique, par la création de bibliothèques publiques.

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- Le Ministère de l'économie et du plan : Au même titre que l'ensemble des actions de l'Etat, celles concernant le livre et le secteur productif du livre doivent être prises en charge par le Plan.

- Le Ministère du développement rural : en tant que producteur et uti­lisateur de brochures de vulgarisation technique.

- Le Ministère de l'information. L'écrit et le livre en tant que moyens de communication ne sauraient être étrangers à ce département.

- Des administrations spécialisées de l'Etat devront impérativement faire partie du conseil, tant leur influence sur le cadre institutionnel est im­portante; il s'agit : de l'Administration des douanes, de l'Administration de la Banque centrale ou de l'Office des changes et de 1'Université.

Ces agents de l'Etat siégeront au Conseil national du livre du Burundi afin d'harmoniser les décisions qui seront prises en matière de livres au niveau du cadre institutionnel et aussi en tant qu'agents économiques étroi­tement associés à la production et à la consommation du livre.

B. Les agents économiques des secteurs public ou privé :

Ce sont essentiellement les auteurs, écrivains, traducteurs et adaptateurs divers, les éditeurs, les imprimeurs, les libraires, les transporteurs et agents d'assurance, les bibliothécaires.

La difficulté au Burundi pour assurer la participation au conseil de ces différents corps de métiers réside essentiellement dans le fait qu'il existe très peu d'organisations professionnelles pour ces différents métiers. On peut néanmoins, dans une phase transitoire, désigner des personnalités connues qui seraient chargées de veiller aux intérêts de chacun de ces corps de métier." Les avis et conseils émis par le Conseil national du livre seraient fournis à l'Etat.

Le deuxième organe du Conseil national du livre est son Secrétariat exé­cutif. Il est chargé de la préparation des documents de travail du Conseil national du livre, en assure le secrétariat, et suit l'exécution des projets retenus, sous l'autorité de son Président.

En ce qui concerne la création du Conseil national au Burundi, il serait plus indiqué dans une première phase transitoire d'attribuer ces fonctions à un service déjà existant, qui aurait l'avantage de réduire les charges de fonctionnement au niveau du personnel et de l'équipement de bureau nécessaires. Le danger pourtant existe de ne voir en lui qu'une extension des attributions du service préexistant, qui se traduirait immanquablement par un manque de dynamisme de la part de ce conseil. Le rôle du Président du Conseil national du livre et des différents comités sera à cet égard des plus essentiels pour la bonne marche du Secrétariat exécutif. Par ailleurs, le choix des hommes sera essentiel pour assurer au Conseil le dynamisme nécessaire pour agir effi­cacement en faveur d'un développement effectif des différents secteurs du livre.

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PROJET D'ORGANIGRAMME DÛ CONSEIL NATIONAL DU LIVRE DU BURUNDI

PRESIDENT

Comité d'étude des conditions de développement de la produc­tion de l'édition et de l'impres­sion.

Comité Exécutif

Secrétaire Exécutif

Section de 1'industrie et de l'imprimerie

Section de l'édition

Section du Commerce du livre et de la

diffusion

Comité d'étude du développement de la distribution du livre et de la lecture

publique

Section de la lec­ture publique et des bibliothèques

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ANNEXE II

PROJET DE STATUT DU CONSEIL NATIONAL Du LIVRE DU BURUNDI

PREAMBULE :

Le Conseil national de promotion du livre du Burundi est créé dans le cadre de la législation du Burundi en tant qu'institution à but non lucratif chargée de coordonner et de stimuler les activités de l'Etat et des organismes du sec­teur privé relatives à la promotion de l'industrie du livre du Burundi, afin que les livres de tous genres en plus grand nombre et de meilleure qualité soient mis à la disposition des lecteurs de tous âges dans le pays â un prix aussi bas que possible.

Article premier : Objectifs

1. Réunir les différents groupes, tant publics que privés, qui s'occupent des problèmes de l'industrie du livre pour qu'ils se rendent mieux compte de

ces problèmes et des apports de tous les autres secteurs du domaine du livre.

2. Formuler des plans et des politiques concernant la promotion de l'industrie du livre et les soumettre à l'Etat et aux associations privées en tant que

moyen d'assurer la coordination des efforts de tous les intéressés.

3. Appuyer, renforcer et promouvoir les associations de l'industrie du livre. Insister pour la formation de celles qui sont inexistantes au fur et à mesure

que le secteur se développe.

4. Encourager l'établissement et le maintien de normes professionnelles tech­niques et morales d'un niveau élevé dans tous les secteurs de l'industrie

du livre.

5. Créer et favoriser des habitudes de lecture de livres dans tous les groupes d'âge.

6. Appuyer et encourager les enquêtes et les recherches sur les problèmes re­latifs au livre.

7. Améliorer la qualité du travail dans tous les secteurs de l'industrie du livre en formulant des plans de formation d'ensemble et pour chaque corps de mé­

tier du livre, veiller à coordonner au niveau régional et sous-régional les ef­forts de formation dans un esprit de coopération et de solidarité régionale ; rechercher au niveau international toutes les opportunités susceptibles de con­courir à l'exécution de ces objectifs de formation : (bourses, séminaires et établissements permanents de formation). Favoriser l'organisation de cours, sé­minaires et réunions de formation au niveau national et régional.

8. Amener les organismes qui s'occupent de développement économique et social national à reconnaître 1'importance de 1'industrie du livre en tant que

facteur de développement d'abord ; et aussi du fait qu'elle fournit les instru­ments essentiels de l'éducation et de la formation, pierre angulaire du dévelop­pement des ressources humaines et du développement en général.

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9. Rester en contact avec les organismes analogues d'autres pays ainsi qu'avec les institutions internationales et professionnelles qui

s'occupent du développement de l'industrie du livre afin de recevoir et de fournir à la fois une aide pour le développement des industries du livre.

Article II : Composition

1. Listes des membres possibles :

Le Conseil grouperait des représentants à un niveau élevé : du Ministère de la planification nationale, de l'économie et des finances, du Ministère de l'éducation nationale, du Ministère de la jeunesse, des sports et de la culture, du Ministère de l'information, du Ministère du commerce et de l'industrie, de l'Office des changes et d'une ou deux institutions financières de l'Etat, de la Bibliothèque et des Archives nationales, et de la Biblio­thèque universitaire, de l'Imprimerie nationale, des associations profes­sionnelles existantes. Il regrouperait, en outre, des éditeurs, des auteurs, des traducteurs, des scénaristes, etc., des imprimeurs, des artistes gra­phistes, etc., des libraires, des bibliothécaires, la Commission nationale de 1'Unesco, des missions religieuses, du fait de leur rôle en matière d'al­phabétisation, des représentants de toutes autres associations publiques ou privées qui ont un rapport direct avec 1'industrie du livre et des représen­tants du parti Uprona en tant que producteur de fascicules et de brochures et siège de la volonté politique d'alphabétisation de masse.

2. Chaque organisation choisit ses délégués,soit es qualités, soit par voie d'élection. Pour les métiers pour lesquels il n'existe pas d'asso­

ciation professionnelle, le Ministère de la culture, en accord avec la Com­mission nationale de 1'Unesco et le Ministère de l'éducation nationale, pour­rait procéder à la désignation des personnalités qui représenteraient dans une phase transitoire ces différents corps de métiers.

3. La durée du mandat de chaque délégué est fixée par l'organisation qu'il représente. Les représentants cooptés dans le cadre du deuxième alinéa

de l'article précédent auront pour tâche de susciter la création d'associa­tions professionnelles dans les divers corps de métier qu'ils représentent.

Article III : Organisation du Conseil

1. Le Conseil est composé des délégués et représentants de toutes les orga­nisations membres du Conseil.

2. Le Comité exécutif est composé du Président, du Secrétaire exécutif du Conseil et de quatre membres élus par le Conseil planier.

3. Le Secrétariat est composé d'un Secrétaire exécutif et du personnel né­cessaire, rémunérés par le Conseil et responsables devant lui par

l'intermédiaire du Comité exécutif. Le Secrétaire exécutif est choisi par le Comité exécutif sous réserve de l'approbation du Conseil. Les autres membres du personnel sont désignés par le Secrétaire exécutif et nommés aux postes approuvés par le Comité exécutif.

4. Les Comités spéciaux sont désignés par le Conseil ou par le Comité exécutif en vue d'accomplir des tâches spéciales. Ils bénéficient de

l'appui logistique du secrétariat exécutif mais font rapport à l'organisme qui les a désignés.

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Article IV : Réunions

1. Le Conseil planier tient des réunions régulières 4 fois par an.

2. Le Comité exécutif tient des réunions régulières 6 fois par an.

3. Réunions spéciales : comité exécutif, à la demande du Secrétaire exé­cutif et de deux membres du comité ou de quatre membres du comité j

Conseil, à la demande de 25 % de ses membres, y compris au moins un membre du Comité exécutif.

Article V : Finances

1. Le budget ordinaire est financé par les organismes gouvernementaux membres du Conseil.

2. Le budget ordinaire est également financé par les institutions du secteur privé membres du Conseil. Dans la première phase de l'existence du Conseil

évaluée à 5 ans le seul financement qui sera requis sera celui de l'Etat.

3. L'appui nécessaire pour des activités spéciales est demandé aux membres ci-dessus mentionnés ainsi qu'à d'autres sources telles que fondations,

organisations internationales, institutions d'aides bilatérales et particuliers.

4. Un rapport financier est soumis tous les ans par le Secrétaire exécutif au Conseil par l'intermédiaire du Comité exécutif, et plus souvent s'il

le faut. Les organismes ayant participé au soutien des activités spéciales seront informés par la même occasion de la situation financière du Conseil.

Article VI : Fonctions et activités du Conseil

1. Coordonner la planification en soumettant des documents consultatifs aux organismes gouvernementaux et aux associations du secteur privé.

2. Assurer la promotion du livre au moyen de foires du livre et d'expositions, de semaines du livre et de la bibliothèque, des centres de lecture, de

clubs du livre, de 'centrales d'achat et vente du livre", de la publicité à travers les médias, d'émissions radiophoniques et articles sur le livre.

3. Information : enquêtes sur les besoins en livres, sur les habitudes de lecture, bulletin trimestriel à l'intention du Conseil et de l'ensemble

du monde du livre au Burundi.

4. Réglementation : action sur le cadre institutionnel en étroite collabo­ration avec les instances de l'Etat ; normalisation des codes de déonto­

logie, communication des transgressions, actions en justice contre les contre­venants au droit d'auteur.

5. Amélioration : en encourageant et en organisant des services et des cours de formation et des séminaires ayant pour objet de relever le

niveau professionnel à tous les stades de l'industrie du livre.

6. Lecture publique : un effort particulier devra être fait pour développer et ancrer l'habitude de la lecture parmi la population du Burundi.

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Article VII :

Dispositions relatives à la modification des présents statuts, révisables normalement au terme de la première phase d'existence du Conseil d'une durée de cinq ans. Des modifications pourront toutefois être apportées aux pré­sents statuts au cours de cette phase, qui devront normalement être décidées au cours d'une session normale du Conseil plénier avec une majorité équiva­lant aux trois quarts des voix des membres.

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ANNEXE III

PROPOSITION D'UN PLAN D'ACTION POUR LE FUTUR CONSEIL NATIONAL DU LIVRE

Les livres disponibles au Burundi autres que ceux destinés à l'enseignement primaire et secondaire du premier cycle sont presque tous importés. Selon les importations enregistrées à partir de la France/ près de la moitié du total de ces importations sont constituées par les ouvrages pratiques, de référence ou de formation technique. Pour ce genre de produit, il y a donc un marché qui indique que les principales préoccupations des lecteurs actuels se situent en matière d'éducation, de formation et de promotion sociale par le livre. Pour une politique nationale du livre il convient de partir de ce constat pour or­donner l'action en matière de production de livres.

I - PRODUCTION ET COMMERCE DU LIVRE : FINALITES ET OBJECTIFS

. Satisfaction des besoins d'éducation en matière de manuels scolaires pour le primaire et le premier cycle du secondaire.

Pour ce faire, il faut renforcer les structures productives actuelles, ensuite développer une production nationale pour les ouvrages encore importés pour ce créneau qui sont ceux :

1. d'apprentissage du français,langue d'ouverture, et d'acquisition de con­naissance scientifique (lecture),

2. mathématiques,

3. sciences d'observation.

Ce sont précisément les ouvrages acquis auprès de l'édition des pays fran­cophones (France, Belgique, NEA, EDIÇEF, IPAM, IREM etc.). Cette production nationale pourrait dans un premier temps prendre la forme de coéditions avec les éditeurs étrangers qui produsent pour ce créneau précis. La production en question est déjà celle que l'on retrouve dans presque tous les pays franco­phones de la région. Il y a au Burundi une spécificité en matière d'apprentis­sage de la lecture en français, situation que ce pays partage avec le Rwanda, qui comme lui, alphabétise en langue nationale d'abord avant d'enseigner la langue d'"ouverture". A l'instar des produits servant à la lecture actuellement dans les autres pays francophones qui se partagent 3 à 4 titres par niveau, il conviendrait de concevoir ces manuels au Burundi dans un esprit de production sous-régionale.

L'effet attendu de cette optique à pour but de rendre 1'économie de ces éditions plus compétitive, plus fiable du point de vue de leur conception éditoriale. En sciences de l'observation, en biologie, il y a une tradition qui accentue l'intérêt des connaissances en matière de flore, de faune et d'agri­culture suivant les vocations spécifiques de l'économie rurale du Burundi. Il y a donc là un intérêt pour la production de manuels spécifiques de ce type.

. Cependant à l'intention des formateurs d'abord, un effort de mise au point d'un document lexical scientifique (français kirundi) s'impose pour la sauvegarde de l'option nationale d'éducation en langue nationale.

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. Un autre but de 1'enseignement est de donner une maîtrise de la lecture en kirundi et en français. Or, ne sont disponibles en fait dans ce domaine que les manuels d'apprentissaae scolaire. Il conviendrait donc de développer de petits ouvrages de lecture parascolaire de valeur littéraire. A défaut d'ou­vrages de création pure, l'immense fonds de. la tradition orale pourrait cons­tituer un fonds de départ pour ce type de produit. Ce faisant, ces oeuvres collectées devraient recevoir une adaptation littéraire les mettant à la portée des différentes classes d'âge, tant au niveau du langage, qu'au niveau des préoccupations spécifiques de chaque classe d'âge. Ce type d'ouvrages devraient être produits en langues nationales et en français puisqu'il s'agit là de la langue "d'ouverture", et de celle de l'éducation dans le second cycle de l'en­seignement secondaire, et de l'Université. Les proportions entre les productions dans ces deux langues devraient être soigneusement définies.

. Production d'ouvrages pratiques péri et parascolaires dans un cadre de traduction des fascicules et coédition avec les éditeurs traditionnels dans ce domaine.

. Organisations et moyens à mettre en oeuvre

Pour atteindre cette finalité et ces objectifs une infrastructure fiable devrait être développée par la réorganisation du B.E.R., du B.P.E.S. et des Presses universitaires. Cette réorganisation devrait prendre le parti de re­concentrar les capacités de production en une seule, au niveau des imprimeries. Ensuite, une fonction éditoriale autonome devrait émerger. Cette fonction édi-toriale aurait pour but de recevoir les manuscrits des manuels préparés dans un cadre pédagogique normal faisant partie des administrations et ceux des autres ouvrages à produire pour ensuite les transformer en livres et manuels à injecter dans le système éducatif. Sans cette double structure c'est ce qui se fait actuellement, mais l'intérêt de cette proposition est de faire jouer à la fonction éditoriale son rôle spécifique. En effet, un éditeur a pour mission, en produisant un ouvrage, de veiller à ce qu'il investisse la totalité du cré­neau qu'il est en mesure d'occuper. Mamadou et Bineta, le très célèbre titre de 1 ' ISTRA-EDICEF, se retrouve à la fois dans les cartables des écoliers et entre les mains d'adultes désireux de s'alphabétiser. Ce fait était le résultat d'un travail de promotion de l'éditeur de l'ouvrage de Davesne. Peut être rattachée à cette fonction éditoriale l'imprimerie unique regroupant les capa­cités productives du B.E.R. et du B.P.E.S., en vue de rendre plus fiable et plus opérationnelle cette capacité de production.

. Pour ménager une phase transitoire préalable indispensable à une pro­duction nationale totalement autonome, il conviendrait de fixer à cette fonction éditoriale l'objectif consistant à créer une Centrale du commerce du livre opérant à deux niveaux :

- Acquisition centrale des importations de livres (même ceux qui sont fournis à titre gracieux par la coopération bilatérale) et participation à leur acquisition.

- Commercialisation de ces importations auprès des libraires du Burundi et création de points de vente de livres dans des zones marchandes autres que les librairies privées. Le libraire est le partenaire le plus précieux de 1 'éditeur,- en conséquence celui-ci doit impérativement veiller à le protéger, voire à participer à son développement.

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. Possédant une structure d'impression, une action d'organisation de l'importation de matière première sur un modèle d'achat groupé sur un pro­gramme annuel par exemple, devrait être miseau point par la structure assu­mant cette fonction éditoriale. Les partenaires à ce programme seraient cette structure éditoriale, les imprimeurs de la place, les importateurs de papier, et l'Etat, dans un cadre d'économie mixte. L'achat groupé sur programme permet d'obtenir des prix plus compétitifs et d'assurer un transport plus fluideet peut-être moins onéreux de ces produits.

Dans cette optique l'Etat aura un rôle à jouer pour l'organisation de ces structures, et pour l'aménagement du cadre institutionnel avec pour unique préoccupation l'émergence d'un secteur productif de livres, sain et dynamique. Il aura aussi le rôle de développer les ressources humaines né­cessaires pour la conduite de ce programme par la formation de tous les maillons professionnels de l'édition, de l'imprimerie, du commerce du livre et de techniciens du papier.

II - ACTION EN FAVEUR DES AUTEURS

Encourager les auteurs à la création, consiste d'abord :

1. à doter le Burundi d'un ordre juridique aménageant le droit d'auteur dans se« effets patrimoniaux et moraux, et à insérer ce droit dans le

cadre de la Convention universelle des droits d'auteurs de Paris,

2. à créer des concours et des prix littéraires nationaux,

3. à inciter dès le départ la structure éditoriale nationale à parti­ciper aux foires du livre où se négocient les droits subsidiaires

attachés aux droits d'auteur, ,

4. à assurer une promotion nationale des créateurs à travers les médias (Conférences, Emissions radiophoniques, Séances de signature, etc.).

III - DEVELOPPEMENT DE LA LECTURE PUBLIQUE

1. Création de bibliothèques populaires,

2. Création de bibliothèques scolaires,

3. Incitation et encouragement de la production de livres d'enfants. Prix littéraires - Concours pour les jeunes auteurs et illustrateurs de livres d'enfants - Subvention à la production de livres d'enfants.

4. Création de rubriques littéraires diverses dans les médias nationaux.

5. Campagne nationale de promotion de 1'"image de l'homme qui lit", et de la lecture. Une brochure coûte à l'achat autant que deux bières, ou une ou deux places de cinéma. (Affiches, spots sonores, badges, encartsdans la presse, etc). Mise en exergue à cette occasion des bienfaits de la lecture.

IV - Prise en charge de l'ensemble de ces actions dans le cadre de l'action nationale : Budget de l'Etat et planification nationale, dans une pers­pective de développement des ressources humaines ; "matière première", la plus indispensable pour la conduite de tout projet de développement.

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ANNEXE IV

PROPOSITION D'UN PLAN DE FORMATION

EDITION, IMPRIMERIE, COMMERCE DU LIVRE, BIBLIOTHECAIRES MOYENS ET ANIMATEURS DE BILIOTHEQUES.

1. EDITION

. Direction générale :

Sensibilisation générale à tous les métiers qui concourent à la bonne marche de l'édition.

Moyens :

Participation à tous les stages et séminaires nationaux et régionaux à quelque niveau que cela soit en matière de livres.

- Stages en Europe dans une capitale francophone (3 mois).

Profil des bénéficiaires :

Intellectuel : Niveau universitaire - Qualité de dynamisme - Sens du contact humain et de l'ouverture.

Besoin :

Directeur de la structure d'édition et Secrétaire permanent du Conseil national du livre.

. Direction technique :

Formation de chefs de fabrication en édition - possédant des notions d'économie, des connaissances sur l'imprimerie et un sens artistique développé en matière de livres.

Moyens :

Participation répétée à de courts stages pratiques de fabrication (3 mois) tant en Afrique qu'en Europe.

- Cycle complet de formation à ce métier (2 ans, 4 ans ou 5 ans).

Profil des bénéficiaires :

- Niveau diplôme d'université dans une discipline scientifique, technicien supérieur ou économique ou bien technicien supérieur de l'imprimerie. Les sujets de cette formation devront en plus avoir un sens artistique affirmé.

- Titulaire d'un diplôme de fin d'études secondaires pour le cycle complet de formation.

Besoins :

Trois techniciens pour l'édition et au moins deux imprimeurs pour la formation professionnelle, le troisième suivrait le cycle de formation complète de 2 ans.

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. Direction littéraire :

- Aptitudes à organiser le processus de choix de manuscrit à éditer, - Aptitudes à procéder à la rédaction éditoriale ou à constituer et à animer une équipe de rédacteurs d'édition,

- Organisation et animation d'un Comité de lecture.

Moyens :

Stages de trois mois en Europe ou dans un pays où 1'édition est développée et séminaire national incluant les rédacteurs pédagogiques de manuels scolaires.

Profils des postulants :

Diplôme universitaire dans une discipline des sciences humaines ou des­sciences exactes ; vaste culture littéraire ou scientifique.

Besoins :

Deux Directeurs littéraires (littérature générale et production d'ouvrages scientifiques ou scolaires).

Maquettistes - Illustrateurs :

Besoin, d'au moins dix maquettistes.

- Séminaire national ou sous-régional comprenant le Zaïre, le Rwanda et le Burundi (15 jours).

- Profil des stagiaires : diplômé des écoles techniques graphiques.

2. IMPRIMERIE

Chefs de fabrication : (voir édition Directeur technique) Quatre professionnels.

Prôtes ou chefs d'ateliers :

Séminaire national ou sous-régional (15 jours)

- Formation_fondamentale, cycle de formation technique dans une école spé­cialisée comme l'Ecole Estienne à Paris ou l'Ecole des Arts Graphiques de Suisse (Lausanne).

- Profil_des^bénéficiaires : imprimeurs formés sur le tas dans les impri­meries ou diplômés de l'enseignement technique mécanique général ou électro­mécanique.

Besoins :

6 prôtes - trois imprimeries privées, - Imprimerie nationale - Imprimerie UPRONA, B.E.R.

Option :

Préparation des éléments imprimants (compositions, photogravure) : - Impression, - Façonnage, - Entretien et maintenance.

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Ouvriers imprimeurs : Bourses d'études (CA.P.)

- 3 photograveurs - 3 compositeurs offset - 3 conducteurs offset - 3 relieurs, façonniers.

Profil de dégart : Ouvriers formés sur le tas ou diplômés de 1'enseignement technique des sections mécaniques, électro-mécaniques, électro-chimie et photographie.

3. COMMERCE DU LIVRE

Stage national ou régional de quinze jours à l'intention des libraires et des agents commerciaux de l'édition.

Acquisition de connaissances en matière :

. de stockage, de fonds, édition et de librairie,

. de conditions de ventes en matière de livres,

. d'utilisation de catalogues d'éditeurs,

. de facturation et de recouvrement des créances,

. de promotion de livres sur les lieux de ventes,

. d'organisation d'un point de vente de livres,

. d'organisation de services de presse et de relations publiques,

. de présentation d'argumentaires de ventes,

. d'organisation de séances de signatures.

Formation d'un directeur commercial :

Participation à ce stage précédent et stage en Europe en vue de l'acquisition de connaissances en matière d'élaboration de politiques commerciales spécifiques à l'édition (conditions de vente, stockage de produits, expédition, gestion de fichiers clients, ventes par correspondance, courtage, promotion de vente, animation de la diffusion par les relations publiques avec les auteurs et les médias, etc. ) .

Besoins de deux profils similaires au sein de la structure éditoriale et du Conseil national du livre. Niveau universitaire de base acquis dans des études commerciales ou économiques.

4. FORMATION D'ANIMATEURS DE CENTRE DE PROMOTION DE LECTURE ET DE BIBLIO­THEQUES SCOLAIRES

- Stage national dirigé par les bibliothécaires diplômés du Burundi. - Ce stage regrouperait des éducateurs et des animateurs de centre de promotion de la lecture,

- Le niveau minimal requis est le Brevet élémentaire ou tout diplôme de fin d'études du premier cycle de l'enseignement secondaire.

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ANNEXE V

PROJET DE BIBLIOTHEQUE POPULAIRE PILOTE A BUJUMBURA

INTRODUCTION

La lecture publique au Burundi, nous l'avons vu, ne se pratique de manière notable qu'à travers les structures d'evangelisation des différentes églises pré­sentes dans le pays ; le baptême n'étant généralement administré qu'après caté-chisation grâce à une importante production de brochures par les Presses de la Nigérie à Bujumbura et les imprimeurs protestants de Mveya et de Kilimba.

La Bibliothèque universitaire, ainsi que celle du Centre culturel français et américain ne constituent pas des lieux d'accès à la lecture pour le public populaire. Il serait souhaitable dans ces conditions de créer un centre pilote expérimental de lecture dans un quartier populaire tel que celui de Nyakalika, près de l'Université.

FONDS DE BIBLIOTHEQUE

Un choix limité de titres, 50 titres en tout en un an, à raison de 20 exem­plaires par titre qui constitueraient le fonds de base de cette bibliothèque. Ces 50 titres seraient choisis parmi les romans et récits africains les plus faciles et les plus populaires.

FONCTIONNEMENT DE LA BIBLIOTHEQUE

Chaque semaine, un auteur, une oeuvre, seraient présentés au public à travers ün article dans la presse écrite ; à la radio, grâce à une interview, une présentation, et la lecture d'une "bonne feuille" de l'oeuvre de la semaine. On pourrait éventuellement prévoir la tenue dans le centre d'une conférence sur l'oeuvre. Cette action pourrait être menée par l'Association pour la litté­rature africaine issue de la Faculté de Lettres et dont l'Abbé Ntabona, pro­fesseur dans cette faculté, nous a révélé l'existence. Il serait bon de commu­niquer à 1'avance la séquence de présentation de ces oeuvres aux différentes librairies de la place. L'amplification systématique de ce programme à travers les médias serait nécessaire et indispensable.

LE BUT

Le but de cette bibliothèque serait de faire naître un intérêt populaire pour la lecture à travers la littérature de fiction. Cette expérience permettrait en outre de jeter les bases d'une action à long terme en faveur du développement de la lecture publique ; tout d'abord de tels centres pourraient à moyen terme être créés dans les communautés villageoises. Par ailleurs, compte tenu de la forte kirundisation de l'enseignement et en attendant l'avènement d'une litté­rature populaire écrite en kirundi, ces centres pourraient fournir des indications aux futurs créateurs en kirundi sur les motivations des lecteurs.

FINANCEMENT

Le coût de l'acquisition de 50 titres ne pourrait en aucun cas excéder un million de francs CFA. Les dépenses de fonctionnement seraient du même ordre/ y compris les dépenses de personnel eu égard à la moyenne des salaires au Burundi.

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Outre ces dépenses, les pouvoirs publics pourraient également fournir un local comprenant une trentaine de places pour la lecture sur place. Les acquisitions annuelles à forte dominance de littérature africaine pourraient s'ouvrir année après année à d'autres littératures, mais ne jamais excéder les 50 titres.

La consultation à domicile des oeuvres pourrait être l'occasion de prélever une très modique contribution hebdomadaire, équivalant à 40 francs CFA. Ces contributions pourraient servir aux dépenses de fonctionnement, soit pour l'achat de nouvelles acquisitions soit pour le financement de l'édition d'oeuvres traduites ou d'oeuvres en kirundi.

ASSISTANCE

Les organismes de coopération internationale et bilatérale devraient être sollicités pour le financement de cette expérience et pour son extension pro­gressive année par année. Ces mêmes organismes pourraient jouer un rôle im­portant dans ce domaine en fournissant un consultant pour la mise en place du Centre pilote et pour son extension à travers le pays à moyen terme.

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ANNEXE VI

LISTE DES PERSONNALITES RENCONTREES POUR LES BESOINS DE LA MISSION

BUJUMBURA :

M. Emile Mworoha Secrétaire Général de l'UPRONA Professeur d'Histoire.

M. Philippe Ntahombaye Doyen de la Faculté de Lettres et des Sciences Humaines.

M. Firmin Kinigi Bibliothécaire en Chef de la Bibliothèque Universitaire - Université du Burundi.

M. L'Abbé Ndahokaja Professeur de Littérature africaine, Université du Burundi.

M. Ksa Yena Expert, projet du B.E.R.

M. Jean-Pierre Guénin Expert, Imprimerie du B.E.R.

M. Juvenal Ngorwanubasa Chef du Bureau de la Recherche et des Publications de l'Université du Burundi.

M. l'Abbé Adrien Ntabona Professeur à l'Université du Burundi, Directeur de Publication de la Revue "Au coeur de l'Afrique'

M. Liboire Ndayisunze Directeur de Cabinet du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture.

M. Raymond Minar.:. Directeur de l'Imprimerie nationale du Burundi.

M. Pierre Claver Gahungu Responsable de l'Imprimerie du Parti UPRONA.

M. Cyprien Mabano Directeur du B.E.R.

M. Daniel Bitagoye Directeur adjoint du B.E.R

M. Aimable NiHishaka Directeur du Bureau pédagogique de l'Enseignement secondaire.

M. Balthazar Nahimana Secrétaire permanent, Commission nationale du Burundi pour 1'Unesco.

M. Domitien Missago Secrétaire permanent adjoint, Commission rationale du Burundi pour 1'Unesco.

M. Gérard Gisyeti Conseiller du Recteur de l'Université du Burundi.

M. Zacharie Ruceke Conseiller technique - Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture.

M. Cyprien Ntungwanayo Directeur de l'Imprimerie de Nweya à Gitega.

M. Pierre-Claver SendegeyaPeintre-Graveur - Directeur technique de l'Ecole des Arts de Gitega.