Ventes groupées Ma'an Mars

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Rapport d’organisation des ventes groupés dans la commune de Ma’an : l’étude de production, l’ organisation des producteurs et l’ étude de marché Activité réalisé par Metou Oko Deschanel Point Focal Forêt Modèle Campo Ma’an (CAMAMF) Commune de Ma’an Texte revisé par Miriam Stein (volontaire VSO) Mars à Juin 2012

description

Dans le territoire forestier CAMPO-MA’AN, et le long des axes routiers OKONG-Nyabezan, Ma’an-MIKANG et Mebem-Zouameyong vit une importante communauté Bantou regroupée autour de 38 villages chacun basé sur une chefferie traditionnelle. La principale source de revenus est l’agriculture, subdivisée dans les cultures vivrières et une culture de rente, le cacao. Ces revenues sont supplémentées par le petit commerce, la chasse et la collecte et transformation des produits forestiers non ligneux.

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Rapport d’organisation des ventes groupés

dans la commune de Ma’an : l’étude de production, l’organisation des producteurs et

l’étude de marché

Activité réalisé par Metou Oko Deschanel Point Focal Forêt Modèle Campo Ma’an (CAMAMF) Commune de Ma’an Texte revisé par Miriam Stein (volontaire VSO) Mars à Juin 2012

Page 2: Ventes groupées Ma'an Mars

Table de matières

1. Introduction

2. Objectifs

3. Méthodologie

4. Résultats

4.1 Étude de production

4.2 Organisation des producteurs

4.3 Étude du marché

5. Difficultés rencontrés

6. Conclusion

Page 3: Ventes groupées Ma'an Mars

1. Contexte Dans le territoire forestier CAMPO-MA’AN, et le long des axes routiers

OKONG-Nyabezan, Ma’an-MIKANG et Mebem-Zouameyong vit une importante

communauté Bantou regroupée autour de 38 villages chacun basé sur une chefferie

traditionnelle. La principale source de revenus est l’agriculture, subdivisée dans les

cultures vivrières et une culture de rente, le cacao. Ces revenues sont supplémentées par

le petit commerce, la chasse et la collecte et transformation des produits forestiers non

ligneux. Mais, à cause de l’enclavement, elles ne bénéficient pas des fruits de leurs

efforts.

Sans routes adéquats, les coûts de transport vers les marchés sont très élevés car la

production est faite à l’échelle familiale et un producteur seul n’est pas capable de

supporter les frais relatifs au transport. En conséquence, les producteurs n’arrivent pas à

vendre la totalité de leur production et le peu qu’ils arrivent à écouler est vendu à des bas

prix aux acheteurs ambulants. Ce problème d’écoulement existe malgré le fait que la

commune de Ma’an soit à proximité de deux grands marchés frontaliers avec le Gabon et

la Guinée Équatoriale.

C’est la raison pour la quelle, après

la sensibilisation faite par le Point Focal de

la forêt modèles Campo Ma’an

(CAMAMF), les communautés trouvent

que le projet des ventes groupées est une

opportunité qui leur permettra de mieux

écouler leurs produits et améliorer leurs

conditions de vie. La CAMAMF est une

association apolitique ayant pour but la

construction d’un espace de vie où la

pauvreté régresse sans retour et où la forêt

et ses multiples ressources contribuent au

développement économique, social et

culturel de l’homme dans le respect des équilibres naturels. La CAMAMF est membre

du réseau Régional des Forêts Modèles Africains (RAFM) et du Réseau International des

Forêts Modèles (RIFM). Avec l’appui de la CAMAMF et son partenaire l’ONG international VSO/ CUSO-

international, les producteurs regroupés en 11 secteurs de 4 et 6 villages s’organisent

actuellement pour mettre en place un système de ventes groupées. Ce système stimulera

la production agricole et la commercialisation des PFNL en donnant des meilleurs prix

aux producteurs et permettra l’échange de connaissance et l’amélioration des techniques

de production agricole.

Ce rapport présente les phases 2 à 4 du processus : l’évaluation de la capacité de

production des agriculteurs de Ma’an, l’organisation des producteurs et l’étude du

Figure 1 Renforcement de capacités par le point focal à

Tya'assono

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marché. Ces activités on eu lieu de mars à mai 2012. Les étapes à venir sont la

continuation des négociations avec les acheteurs, la précision des règlements intérieurs

des comités de gestion des producteurs et le lancement des marchés.

2. Objectifs

2.1 Objectif global : Améliorer l’écoulement des produits agricoles et produits forestiers non-ligneux des

populations de la commune de Ma’an afin d’améliorer leurs revenues et de rendre visible

les actions de la forêt modèle Campo Ma’an.

Objectifs spécifiques :

Déterminer la production mensuelle des vivres et la collecte annuelle des PFNL

Mettre en place des comités de gestion dans chaque secteur de la commune de Ma’an

Déterminer les quantités demandés et les prix courants sur le marché

3. Méthodologie Il y a 6 étapes prévues dans le processus d’établissement des ventes groupés dans la

commune de Ma’an. À savoir : l’analyse des besoins des populations locales, la

sensibilisation, l’évaluation de la production agricole, l’organisation des producteurs,

l’étude du marché, et le lancement des marchés périodiques.

1ère étape : Analyse des besoins des populations locales Lors du début de ses travaux en tant qu’encadreur de la population locale, le point focal

(PoFo) de la commune de Ma’an à fait une analyse des besoins en observant les

comportements et les attitudes des producteurs agricoles dans les communautés. Il a

trouvé que dans tous les villages il y avait un problème commun : la difficulté d’écouler

les produits agricoles, surtout les vivres frais tels que le plantain et les bâtons de manioc.

Cette analyse à eu lieu de juillet à septembre 2011.

2e étape : La sensibilisation des populations locales Suite à la l’analyse des besoins, il y a eu la sensibilisation sur l’importance d’organiser

les ventes groupés et les démarches nécessaires pour que les villages puissent se

regrouper pour les mettre en œuvre. Cette sensibilisation s’est effectué dans les villages

par le point focal de Ma’an lors de ses visites de suivi auprès des groupes de septembre

2011 à janvier 2012. Une tournée formelle de sensibilisation à eu lieu lors du processus

de développement organisationnel à base communautaire (DOBC) du volontaire VSO en

février 2012. Durant cette tournée, le point focal a animé 15 réunions de sensibilisation

auprès de 276 personnes. Ensuite, lors de l’atelier de DOBC regroupant des

représentants de 40 GIC et associations membres de la Plateforme Communale des

Femmes Rurales de Ma’an (PLAFCOFERM), les femmes se sont engagées à poursuivre

Page 5: Ventes groupées Ma'an Mars

cette sensibilisation auprès des membres de leurs GIC et associations, dans les églises et

dans leurs familles respectives.

3e étape : L’évaluation de la production agricole L’évaluation des la capacité de production agricole et la collecte de certains PFNL dans les

11 secteurs de la commune de Ma’an à travers des sondages a eu lieu en mars 2012. Afin de

réaliser l’étude de production, il y a eu plusieurs sous-activités :

3.1 Revue documentaire

La lecture de rapports de l’ONG Cepfild qui à élaboré des plans d’investissement pour les

forêts communautaires d’Alen, Minkan mengalé et Mvili mengalé qui incluent des études

de production agricole.

3.2 Conception de la fiche de collecte de données

La conception de la fiche de collecte de

donnés pour des produits agricoles qui

sont le plus vendue le long de l’année :

le plantain, les bâtons de manioc et le

macabo. Les produits saisonniers et

moins périssables tels que les arachides

et les pistaches ne sont pas inclues dans

l’enquête. Des données pour les PFNL

les plus commercialisés l’ndock

(irvingia gabonensis) le ndjanssang

(Ricinodendron Heudelotti) et l’ebaing

(Penthaclethra macrophylla) sont

inclus.

3.3 Sélection des enquêteurs

La sélection de 2 enquêteurs par secteur de 4 à 6 villages pour un total de 22 enquêteurs

(10 femmes et 12 hommes). Lors des réunions de masse (étape 4), une séance de

formation s’est tenue avec les enquêteurs afin qu’ils apprennent à faire la collecte de

donnés.

3.4 Collecte de données

Les équipes sont allés porte à porte pour la collecte de donnés et ont rencontré 766

producteurs dans 31 villages (voir tableau 1). Ensuite, le point focal à fait le tour du site

pour la collecte des fiches d’enquête.

Figure 2 collecte d'irvinga gabonensis

Page 6: Ventes groupées Ma'an Mars

4e étape : l’organisation des producteurs Pour aboutir à organiser les producteurs, ils étaient regroupés dans 11 secteurs de 3 à 5

villages. Dans chaque secteur il y a eu la mise en place d’un comité de gestion.

4.1 La sensibilisation

Des communiqués et des calendriers de rencontres distribués dans 38 villages à raison de 4

courriers par villages pour un total 152. La stratégie utilisée pour que l’information circule

dans les villages était de donner un communiqué au chef des villages et à trois autres à

d’autres leadeurs des communautés incluant des catéchistes et des responsables

d’association.

4.2 Les réunions de masse

La tenue de 10 rencontres de masse dans les différents secteurs pour la sensibilisation, et la

mise en place des membres du bureau de gestion et l’élaboration des règles de

fonctionnement. En total, 324 personnes (118 hommes et 206 femmes) ont participé dans les

réunions de masse. Les règles de fonctionnement étaient conçues dans le village de Mebang

et présentés lors des réunions dans les autres secteurs.

5e étape : Étude du marché Pour effectuer l’étude du marché, une descente aux marchés frontaliers d’Abang Minko

et de Kyeossi était effectuée du 17 au 18 Avril 2012 par le point focal et quatre

représentants des producteurs (2 femmes et 2 hommes). Les enquêteurs étaient

sélectionnés pour qu’au moins un producteur par axe puisse s’imprégner de toutes les

réalités des marchés.

Le but de l’étude de marché était de récolter des informations sur les prix, quantités et

qualités des produits agricoles et PFNL produit dans la zone de Ma’an. La méthode

utilisée était des fiches d’enquête et l’observation des comportements et attitudes des

acheteurs. Environ 20% des acheteurs par marché ont été recensés.

6e étape : Lancement des marchés La prochaine étape sera les négociations avec des potentiels acheteurs, des propriétaires

des camions et la finalisation des règlements intérieurs des comités de gestion des ventes

dans chaque secteur. Ensuite, il y aura la préparation des sites et le lancement officiel des

marchés.

4. Résultats Au départ les résultats attendus étaient les suivants :

L’étude de production complété : la formation des enquêteurs, la distribution, la

collecte et l’analyse des donnés

Page 7: Ventes groupées Ma'an Mars

L’organisation de 11 rencontres de masse pour la mise en place des comités de

gestion

L’étude de marché soit complété : rencontrer des acheteurs, restituer les prix aux

producteurs, organiser des rencontres entre les acheteurs et les producteurs par

secteur

4.1 Résultats : Étude de production Lors de l’étude de production, les enquêteurs ont recensé la capacité mensuelle de

production de bananier plantain, de bâtons de manioc et de Macabo dans auprès de 720

producteurs dans 31 villages dans 10 secteurs de la commune de Ma’an. Pour la ville de

Ma’an le travail continue.

Tableau 1 : Production mensuelle de la production des vivres dans 10 secteurs de la

commune de Ma’an

SECTEUR Villages # Plantain

régimes

Bâtons Macabo

Enquêtes Répondants paquet

de 10

carapaces

de 20 L

MEBANG SON ; EKEKE ; MEBANG 81 3507 343 497

NFOUA NFOUA ; BEKONG ; ASAM 44 944 7645 35

MEKAK MEKAK ; MBEE 32 985 1595 35

TSA’ASSONO TSA’ASSONO; BIDJAP;

MEKOMEGONE; MINKAN

105 2152 11949 156

BIDEM BIDEM ; EBOLOBAMA 60 1221 9365 272

ENDEDEM ALOUM ;EDENDEM ;

BIYAN ;

115 5416 4485 1275

NVILLIMENGALE NVILLIMENGALE ;

ASSENG ; TOM; AKOM

56 2636 17715 260

NYABESAN BEGOKOM ;

AYA’AAMANG,

NYABESAN

58 2009 19646 290

ALOUM I AYA’AMANG; BEGOKOM 44 1746 1787 236

Ndjazeng OKONG ; NDJAZENG ;

EVESMEYOS

64 1728 7519 166

Mbekomo MBEKOLMO ;AFAN 105 4318 17095 3667

Total 766 26662 99144 6889

Page 8: Ventes groupées Ma'an Mars

Lors de l’enquête, des données sur la collecte de certains PFNL Ndock (irvingia

gabonensis), le ndjanssang (Ricinodendron Heudelotti) et l’ebaing (Penthaclethra

macrophylla) ont été récoltées (voir tableau 2).

Tableau 2 : production annuel des PFNL dans les 10 secteurs de la commune de Ma’an

SECTEUR Villages Enquêtés #

Répondan

ts

Ndock

seau de

5L

Ndjanss

ang

seau 5L

Ebain

Seau 5L

MEBANG SON ; EKEKE ; MEBANG 81 18 364

NFOUA NFOUA ; BEKONG ; ASAM 44

MEKAK MEKAK ; MBEE 32 20 27

TSA’ASSONO TSA’ASSONO; BIDJAP,

MEKOMEGONE; MINKAM

105

BIDEM BIDEM ; EBOLOBAMA 60 375 16

ENDEDEM ALOUM ; EDEDEM ; BIYAN; MINKAN 115 665 69 260

NVILLI- MENGALE

NVILLIMENGALE ; ASSENG TOM ; AKOM

56 335 26 45

NYABESAN BEGOKOM ; AYA’AAMANG

NYABESAN

58 430 22 608

ALOUM AYA’AMANG; BEGOKOM 44 423 22 608

Ndjazeng OKONG ; NDJAZENG ; EVES

MEYOS

64 643 18 577

Mbekomo MBEKOLMO ; AFAN 105 103377 278 903

Total 766 11279 815 3028

4.2 Résultats : Organisation des producteurs Dans l’organisation des producteurs, il y a eu la

sélection du centre de vente, l’établissement des

principes de base et la sélection des membres du

bureau pour mettre en place un comité de gestion

dans chaque secteur. En total, il y a eu des

réunions de masse dans 10 des 11 secteurs avec

324 participants (118 hommes et 206 femmes).

Les centres de vente par secteur sont choisis par

les producteurs en tenant compte des paramètres

de production, de sécurité, de distance et de

gestion de l’environnement. Les résolutions par

rapport au fonctionnement étaient développées à Mebang et discuté dans les autres

secteurs.

Résolutions par rapport au fonctionnement des comités de gestion

Dans le but d’assurer un bon fonctionnement des ventes, les résolutions suivantes ont été

adoptées d’une manière générale dans tous les secteurs.

Figure 3 Réunion Mvilimengalé

Page 9: Ventes groupées Ma'an Mars

1) Le comité de gestion est composé d’un président, d’un secrétaire d’un trésorier,

et 1 ou 2 vérificateurs de qualités et de quantité de produits par village.

2) Les membres du comité de gestion sont élus pour une période indéterminée. La

durée du mandat de chacun dépend des résultats de son travail qui sera évalué

tous les mois lors des rencontres d’échanges mensuelles par les producteurs.

3) Les membres des comités de gestion ont le devoir de rendre compte aux

producteurs ayant vendu les quantités vendues, les dépenses effectués et les

bénéfices en caisse lors des rencontres mensuelles d’échanges.

4) Les grands acheteurs doivent s’engager à acheter tous les produits principaux de

bonne qualité. Les produits principaux sont: la banane plantain, le bâton de

manioc et le macabo par endroit.

5) Les normes de qualité et de quantité des produits à vendre seront définit de façon

progressive par les producteurs et acheteurs. Dans chaque village, il y a un

contrôleur de qualité qui va assurer l’application de ses normes aux produits à

vendre.

6) Le prix de vente par produit sera définit en fonction de deux périodes que sont :

période d’abondance et période de manque.

7) En raison de l’éloignement de certains villages par rapport au centre des ventes, le

ou les vérificateurs seront chargés d’enregistrer tous les quantités de produits à

vendre et ces produits seront récupérés sur place par un véhicule.

8) Les producteurs s’engagent à avoir une journée d’évaluation, d’apprentissage et

d’échange d’expériences par mois, journée dont la date sera fixée quelques jours

après le jour de vente.

9) Pour assurer le fonctionnement durable des marchés et le suivi de leurs activités,

un pourcentage des ventes sera retenu par le comité de gestion directement à la

vente.

10) Le montant de la retenue ainsi que sa fonction de répartition entre le

fonctionnement des ventes, le suivi des activités, la CAMAMF et l’épargne pour

investissement sera définit ultérieurement avant le lancement des ventes.

Chaque comité est composé d’un président, un secrétaire, une trésorière, un

vérificateur par village par secteur et un conseiller par village par secteur. Les

vérificateurs sont chargés de recenser les produits des producteurs et de contrôler les

normes de qualité.

La désignation des membres du comité de gestion s’est fait par consensus. Ceci a été

motivé par le souci de trouver les personnes humbles, patients et travailleurs qui œuvrent

pour l’intérêt collectif, qui sont intelligentes et d’un esprit de sacrifice pour assurer une

gestion durable et transparent des ventes.

Page 10: Ventes groupées Ma'an Mars

Pour élire les membres des

comités de gestion, un groupe

qui incluait les chefs

traditionnels et d’autres

membres qui se sont

volontairement désignés

proposait les membres du

bureau. Ensuite, les candidats

étaient acceptés ou changé poste

par poste par le reste de

l’assemblée. Il a été constaté

dans chaque secteur que les

populations connaissent bien

leurs leaders. Dans plusieurs

secteurs des personnes absentes

ont été désignées par consensus.

Souvent, les enquêteurs étaient

choisis dans les bureaux.

Les critères retenues pour la sélection des membres du bureau

Président : capacité à rassembler, disponibilité, aptitude à recevoir et à restituer.

Secrétaire : disponibilité et capacité à prendre les notes.

Trésorier ; être un trésorier d’une association du secteur reconnu par tous pour sa bonne

tenue de caisse

Vérificateur : être reconnue comme un grand producteur expérimenté.

Conseiller : être chef traditionnel

Tableau 3 : Centre de vente et président du comité de gestion par secteur

Secteur Centre de vente Président(e)

Mebang Ekeke Ondo Carole

Mfoua Mfoua Alo’o Ateba Mermoz

Nsomesok Mekak Angue Madeleine

Nyabesan Naybesan Ntoutoumou Charlotte

Mvili Mengale Mvili Mengale Ovono Ronsard

Tya’assono Tya’assono Mekui Jeanette

Ndjazeng Mebem Nkotessi Elisabeth

Bidem Bidem En discussion

Endendem Endendem Nguema Evina Roger

Mebekomo Mebekomo Alo’o Mve

APPROCHE GENRE ET PARTICIPATION DES

AUTORITÉS TRADITIONNELLES

Malgré le fait que les femmes vendent les vivres, Les

femmes ne s’exprimaient pas devant leurs maris lors des

réunions de masse. Après l’encouragement du point

focal qui à suscité leur participation active en les posant

directement des questions elles ont même pris des

postes de responsabilité dans les bureaux. Par exemple,

6 sur 10 des présidents sont des femmes, et 9 sur 10 des

trésorières sont des femmes. Par contre, 8 sur 10 des

secrétaires sont des hommes et comme vérificateurs il y

a 37 femmes et16 hommes.

Le travail de terrain a connu une grande implication des

chefs traditionnels qui ont occupé la place de conseillers

dans les différents bureaux des comités de gestion.

Page 11: Ventes groupées Ma'an Mars

4.3 Résultats : étude du marché Les résultats sont divisés dans 3 sections : la demande, la concurrence et la stratégie de

marketing

4.3.1 Demande chiffrée par semaine Les résultats sont basés sur un sondage avec 12 acheteurs à Abang Minko et 7 acheteurs à

Kyeossi. Dans les deux sites, la demande d’achat est plus grande que le production

actuelle venant de Ma’an.

Tableau : Demande des vivres au marché d’Abang Minkom (AM) et Kye Ossi (K)

Marché Produit Qté

actuellement

vendue

Potentiel

d’achat

Qté actuellement

vendu

Venant de Ma’an

production

potentiel de

Ma’an

Besoin sur le

marché

AM Plantain 11 canters 20 canter 03 canter 05 canter 09 canters

K Plantain 04 canters 07 camions 01 camion 03 camions 03 canters

AM Macabo 40 filets Plus de 100f 10 filets 25 filets 60 filets

K Macabo 06 filets 15 filets 02 filets 10 filets 09 filets

AM Bâton 1500 paquets 3000 paquets 600 paquets 2000 paquets 15 000 paquets

K Bâton 300 paquets 800 paquets 80 paquets 500 paquets 400 paquets

4.3.1 Analyse quantitative et segmentation Les ventes de produits agricoles est

déterminé par les fonctions et habitudes

alimentaires des clients. Les produits

les plus consommés sont le plantain

gros doigt, et le long gros bâton de

manioc surnommé « Bâton Abang

Minko ». Bien que les acheteurs

Gabonais prennent des vivres en plus

grand quantités, le prix sur le marché

est influencé par les Équato-Guinéens

qui paient plus cher. Par exemple, un

régime de plantain sera acheté à 1500

FCFA par un gabonais et 2000 -2500

FCFA par un guinéen. Aussi, les preneurs Gabonais peuvent acheter plusieurs canters de

plantain à la fois tandis que les Guinéens achètent le tiers ou le quart d’un canter à la fois.

Environ 75% des produits vivriers vont au Gabon. Le plantain d’abord et le macabo

ensuite sont consommés beaucoup plus par les non fangs au Gabon autour de Libreville

et dans les autres régions tandis que les fangs au Cameroun, Gabon et Guinée ne se

séparent jamais du bâton de manioc. Une consommation locale dans les villes autour des

marchés par une population hétérogène est non négligeable.

Figure 4 Bâtons Abang Minko

Page 12: Ventes groupées Ma'an Mars

Les places de vente aux marchés sont accessibles à tout le monde à condition de

s’acquitter du paiement de son ticket de 500FCFA par jour pour avoir le droit de vendre.

Une zone du marché est réservée à la vente des produits vivriers. Dans ces zones, on

retrouve des gros vendeurs, des acheteurs ambulants qui achètent dans les villages pour

revendre au marché, et les producteurs qui viennent directement des villages. De même,

parmi les acheteurs, on retrouve des grands acheteurs pouvant acheter un canter et des

petits acheteurs qui se regroupent à deux ou trois pour remplir un canter. La plupart des

produits sont payés au comptant. Environ 15 % des grands acheteurs préfinancent les

acheteurs ambulants à 100% en cash. D’autres grands acheteurs paiement entre 80% et

50% de leurs achats et complètent le reste de paiement après 1 à 2 semaines avec les

acheteurs ambulants. Le paiement à crédit est régulièrement une source de problèmes à

cause de la circulation difficile entre les pays. Les acheteurs, surtout ceux venant du

Gabon, se constituent en groupe de pression pour maximiser leur profit au bénéfice des

vendeurs. Ils décident par exemple de ne pas dépasser un certain montant quelque soit la

qualité ou la quantité.

L’achat des produits se fait soit en camion, soit en tas ou par régime pour le

plantain, en paquet de 10 unités pour le bâton de manioc et en filets avec chapeau pour le

macabo. Plus de 60% des acheteurs achètent 80% de leurs marchandises sur commande

dans les villages et le reste est acheté sur place au marché.

4.3.2 Concurrence : Produits, stratégies, Moyens mis en œuvre En dehors de la zone de Ma’an, La concurrence sur le marché est composée des produits

provenant de la région du centre, ainsi que les arrondissements d’Ambam, Olamze et de

Kyeossi. C’est très difficile de déterminer le nombre de concurrents. Bien qu’ils occupent

une grande portion des vendeurs, ils sont loin de satisfaire la demande. L’avantage de

certains concurrents est soit leur proximité au marché, soit leur accès à routes

goudronnées. Quant à notre entrée dans le marché, nos concurrents souhait une

solidarité et que nous puissions nous constitué au niveau des marchés en syndicat des

producteurs.

4.3.3 Stratégie de marketing Dans la stratégie de marketing, nous définissons : le produit, le prix, la place et la

promotion.

Produits : Les produits venant de MA’AN ne sont pas nouveaux sur le marché et sont

appréciés pour leur caractéristiques biologique (non utilisation des engrais chimiques et

pesticides). Le contrôle de qualité instauré par les comités de gestion sera

rigoureusement effectué au niveau de chaque village afin que n’arrivent aux zones de

vente, que des produits ayant atteint une bonne maturité physiologique, ayant une bonne

saveur et bonne présentation physique. La nouvelle façon de s’organiser va permettre de

Page 13: Ventes groupées Ma'an Mars

fournir une grande partie de la demande non couverte par la concurrence. Le temps mis

entre la récolte et les marchés sera considérablement réduit. Le coût de transport des

produits des zones de ventes aux marchés sera réduit par la mise en place d’un groupe de

transporteurs et des négociations avec les autorités administratives. Cela limitera les

tracasseries routières pour les acheteurs nationaux et internationaux. En plus, au lieu de

passer beaucoup de temps dans les achats porte-à-porte, à travers les ventes groupés, les

acheteurs pourront avoir accès à des plus grandes quantités rapidement. Avec la stratégie

de former les producteurs à Ma’an afin d’améliorer leur production, les quantités vendues

pourront augmenter petit à petit tous les 6 mois.

Le prix : Le produit phare est de loin la banane plantain. Les prix des plantains et du

macabo varient généralement en fonctions des saisons et les périodes de production. Pour

le plantain les prix varient entre 1 200 000 à 1 300 000 FCFA / canter de Janvier à Mai et

1 400 000 et 1 700 000 de Juin à Décembre. Pour le macabo, les prix varient entre 18 000

FCFA/ filet de Janvier à Mai et 15 000 FCFA / filet de juin à Décembre. Puisque le

manioc est récolté le long de l’année, le prix ne varie pas beaucoup.

Produit Prix Janvier à Mai

(FCFA)

Prix Juin à Décembre (FCFA)

Plantain (camion) 1 200 000 - 1 300 000 1 400 000 - 1 700 000

Plantain (régime) 500 – 2 500 1000 - 4500

Macabo (filet) 18 000 15 000

Bâton 500 500

La place : Les collectes de produits agricoles se dérouleront dans les villages chefs lieux

des secteurs de vente choisie par les producteurs. L’aménagement de l’axe routier Meyo

Centre –Nyabesan déjà réalisé à plus de 50% facilitera énormément la circulation et

l’accès au zone de vente.

La promotion : Une très large sensibilisation sera faite à travers les affiches dans les

marchés et sur les places publiques, dans les villages, des communiqués au niveau des

associassions, des églises et les communiqués radio. Les communications serviront à

attirer les acheteurs ainsi que les entreprises promotrices pouvant trouver un marché.

4.4 Résumé des résultats obtenues

Pour les phases d’étude de production, d’organisation des producteurs et d’étude de

marché les résultats sont résumé dans le tableau ci-dessous :

Page 14: Ventes groupées Ma'an Mars

Activités Réalisés Résultats obtenues Indicateurs des résultats

Sources de

Vérification

Étude de production - Analyse

de la capacité de production

dans les 11 secteurs

a)formation des enquêteurs des

plateformes des femmes,

jeunes et chefs dans les 11

secteurs

b) distribution des fiches

c) collecte des fiches

d) analyse des données

L’évaluation et

l’analyse de la

production actuel des

vivres frais et des PFNL

dans 31 villages de la

commune de Ma’an est

faite

20 enquêteurs formés (10

femmes et 10 hommes)

Collecte de données

auprès de 766 producteurs

dans 31 villages

Fiches de

collecte de

données

Tableau

récapitulatif

Organisation de 11 rencontres

de masse pour la mise en place

d’un comité de gestion

comités de gestion

mises en place dans 9

secteurs ; implication

des chefs traditionnels,

femmes, hommes et

jeunes dans les comités

de gestion; producteurs

mobilisés

9 comités de gestions

mises en place

Grand pourcentage des

femmes élues dans les

bureaux (60% des

présidents, 90% des

trésorières et 70% des

vérificateurs)

Établissement des

règlements intérieurs

Fiches de

présence

Liste des

membres des

comités de

gestion

Règlements

intérieurs

Étude de marché

a) rencontrer des acheteurs à

Kyeossi, Abang-minko et

Nyabizan

b) restituer les prix aux

producteurs

c) organiser des rencontres

entre les acheteurs et les

producteurs par secteur

Analyse de la demande

des vivres et PFNL

comparé à la

production; meilleure

connaissance des prix

offertes aux marchés

frontaliers Kyeossi et

Abang-minko; meilleur

connaissance du circuit

de commercialisation

Nombre d’acheteurs

rencontré

Nombre de partenariats

crées entre les producteurs

et les acheteurs

Plan d’action réaliste pour

le lancement des marchés

Fiche de collecte

de données

Accords de

principes signés

par les

représentants

des producteurs

et les acheteurs

Page 15: Ventes groupées Ma'an Mars

5. Difficultés rencontrés Les difficultés rencontrées se divisent en 2 catégories : les difficultés logistiques et

difficultés contextuelles

5.1 Difficultés logistiques la période d’exécution (2 semaines et demie)

pour l’étude de production et l’organisation

des producteurs était trop courte

Une faible participation des leadeurs

communautaires dans certaines réunions dues

à d’autres grands événements (rencontre de

l’Église, deuil, séminaires, événements

CAMAMF)

Une Panne de moto

routes impraticables due à la saison des pluies

Grandes distances à couvrir (Ma’an-Nyabesan-Ntem ayat 52km, Ma’an-Mebang plus

de 40km, Ma’an –Mebem-Bidem 92km)

Période prévue pour la collecte de donnés trop courte

5.2 Difficultés contextuelles Malgré les dispositions prises l’information n’a pas circulé dans certains endroits

(messama, Ebolombama : les personnes qui ont reçu les messages n’ont pas fait

circuler l’information

Les 4 villages du secteur Aloum I (Aloum I, Melen II, Ngobang, Begokom) se situent

de l’autre côté du fleuve Ntem. Ils sont très enclavés car la seule manière de traverser

est sur la barque opérée par la compagnie forestier WIJMA. Les membres de ses

villages ont participé à la réunion de masse à Nyabizan mais pour le moment ne sont

pas incluse dans le comité de gestion.

Difficulté à regrouper acheteurs : Les acheteurs ambulants existant dans la commune

de Ma’an chargés d’assurer le relaie entre les producteurs et les grands acheteurs ne

sont pas des professionnel de métier, et ne disposent pas une capacité financière

capable de satisfaire l’offre des producteurs. Ajouter à cela ils exercent cette activité

de façon périodique

Difficulté à intégrer les femmes parmi les hommes : les femmes malgré qu’elles sont

plus nombreuses ont tendance à laisser les hommes prendre les places de plus grand

responsabilité dans les bureaux. Cependant, des grands efforts ont été entrepris pour

éviter cette tendance et promouvoir les femmes dans les postes de pouvoir.

6. Conclusion L’étude de production et l’étude du marché démontrent qu’il y a une forte

demande pour les produits agricoles sur le marché. Cependant, la majorité des acheteurs

Figure 5 État de la route entre Mebem et Ma'an

Page 16: Ventes groupées Ma'an Mars

ambulants qui desservent la commune de Ma’an travaillent de façon périodique (durant

les grandes vacances) ou de façon irrégulier (après avoir gagné la cotisation dans leur

réunion). En conséquence, ils ne peuvent pas offrir la sécurité d’acheter tous les produits

à vendre par des producteurs.

Une piste potentielle sera de lier les comités de gestion de producteurs à des

associations locales qui possèdent un capital adéquat les permettant de travailler dans le

commerce des vivres frais. Il sera important d’intégrer des individus qui possèdent des

camions canters.

Afin de mettre en place les marchés périodiques, il reste du travail à faire. Les

étapes suivantes seront : la finalisation des règlements intérieurs des comités de gestion

des producteurs dans chaque secteur, la création des accords entre les producteurs, les

transporteurs et les acheteurs, la programmation des ventes par secteur, le lancement des

ventes, une première séance de formation et le suivi des activités.