Vendée magazine 7 mai 2014

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LE MAGAZINE QUI VOUS RESSEMBLE, QUI NOUS RASSEMBLE VENDÉE N°7 - Mai 2014 - 3,90 € magazine VOUS LES FEMMES 30 femmes, leurs vies, leurs parcours, leurs projets www.vendee-magazine.fr St-Urbain La commune s'organise La famille Torgnole Trio décalé La vache qui rit ® Une histoire vendéenne

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Magazine indépendant mensuel qui va à la rencontre de celles et ceux qui façonnent notre beau département. Diffusé à l’échelle du département en kiosques et par abonnement. (ceci est un extrait de Vendée Magazine n°7 de mai 2014)

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LE MAGAZINE QUI VOUS RESSEMBLE, QUI NOUS RASSEMBLE

VENDÉEN

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3,9

0 €

magazine

VOUS LES FEMMES30 femmes, leurs vies, leurs parcours, leurs projets

www.vendee-magazine.fr

St-UrbainLa commune s'organise

La famille TorgnoleTrio décalé

La vache qui rit®

Une histoire vendéenne

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CHALLANS 94.4LES SABLES 89.4

LES HERBIERS 97.1

LUÇON 103LA ROCHE 101.1

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Photo : Eddy Rivière

e mois-ci, l’équipe de Ven-dée Magazine s’est intéres-sée aux femmes.

Nous sommes en eff et allés à la rencontre d’une trentaine de femmes vendéennes, de naissance ou d’adopti on, acti ves, sporti ves, arti stes, entrepreneuses, journalistes… Sur fond d’inégalités de toutes sortes entre hommes et femmes dont nous font réguliè-rement part les médias, sur fond de cett e fameuse parité que l’Etat tente d’instaurer dans toutes les sphères de la société, nous voulions les entendre parler de leurs vies, de leurs parcours, de leurs projets. Il ne s’agissait surtout pas pour nous de ré-diger un rapport stati sti que, encore moins de publier un dossier qui coïnciderait avec

un événement parti culier, prétexte à une publicati on sur le sujet. Nous voulions juste donner la parole à des femmes ren-contrées au gré de nos pérégrinati ons et des opportunités, sans avoir à les transformer en échanti llon représentati f de la société vendéenne.

C’est toujours « suspect » que des journalistes masculins pro-posent aux femmes de prendre la parole pour parler d’elles...

Ils le savent et se sentent obligés de se justi fi er… la preuve !Sincèrement, lors de l’élaborati on de ce sujet, nous avons eu l’impression d’être comme ces hommes qui, sortant su-bitement de leur torpeur, se retournent vers leur mère, leur femme, leur fi lle et leur demandent : « Au fait. Comment ça va toi ? »

Ce mois-ci, en cohérence avec sa volonté d’explorer le terri-toire vendéen, d’être au plus proche des projets de territoires, Vendée Magazine a eu le plaisir de s’installer quelque temps à St-Urbain, peti te commune rétro-litt orale, qui connaît un gros boum démographique depuis quelques années.

Enfi n dans ce numéro, vous découvrirez non seulement pour-quoi la fameuse Vache qui Rit rit mais comment elle trouve son origine en Vendée et plus précisément à La Roche-sur-Yon…Comme vous le rappelle la photo ci-dessus, le mois de mai est le mois des ponts. Ce magazine aspire à être une passe-relle de plus entre vous et cett e Vendée que vous aimez tant. Passerelle du haut de laquelle nous espérons que vous aurez plaisir à poser sur ce pays et ses habitants un nouveau regard…

Bonne lecture

ÉDIT

o C

Magazine édité par l’Agence Vendéenne de Presse et de Communication (A.V.P.C.)SIÈGE SOCIAL : 15B rue Gambetta, 85100 Les Sables-d’Olonne - BUREAUX : Place Jean-David Nau, Port Olonna, 85100 Les Sables-d’Olonne

Tél. 02 51 04 15 77 - E-mail : [email protected] - SITE INTERNET : www.vendee-magazine.frDIRECTEUR DE LA PUBLICATION : François Madelaine RÉDACTEUR EN CHEF : David Rautureau

ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO : François Madelaine, David Rautureau, Philippe Bertheau, Emmanuelle Gauthier, François Cauneau, Adèle Fugère, Tom Grenier, Eddy Rivière, Paul Macquigneau

RÉGIE PUBLICITAIRE : A.V.P.C. Tél : 02 51 04 15 77 - Portable : 06 03 94 51 68 ou 07 50 88 91 94RÉALISATION GRAPHIQUE : François Madelaine CORRECTION : Delphine Guillou (Des Mots pour Des Histoires) - IMPRESSION : IGO - Le Poiré-sur-Vie

CRÉDIT PHOTOS : Eddy Rivière, Philippe Bertheau, François Madelaine, Tom Grenier, Paul Macquigneau, Stéphane Audran, Camille Hervouet, Sébastien Bach, Pierre-Yves Gervais (illustration de couverture)

ISSN : 2268-2260 Dépôt légal à parution - N° DE COMMISSION PARITAIRE - CPPAP : 0915 K 91969ABONNEMENT : 30,00 € (10 numéros par an) - Prix au numéro : 3,90 €

Toute reproduction (textes, photos, publicités...) même partielle du magazine est interdite, quel que soit le support, sauf accord préalable des éditeurs.

CHALLANS 94.4LES SABLES 89.4

LES HERBIERS 97.1

LUÇON 103LA ROCHE 101.1

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sommaire 06 LES BRÈVES

08 pASSIoN Visite de l’atelier d’un grand enfant : le maquettiste Pierre Aubisse dans sa fabrique à rêves

10 TERRIToIRE St-Urbain, une commune qui s’organise pour faire face à un rapide essor démographique.

14 ÉVÈNEMENT Soirée V.I.P. de folie pour 700 personnes ! La société Maison bleue a fêté ses 14 ans…

16 CHANSoNS La Famille Torgnole, trio herbretais, est de retour et ressort ses grands succès. Come back décalé et réussi…

19 LE DoSSIER : VoUS LES FEMMES Elles sont entrepreneuses ou « femmes de » (p. 20), elle est Miss Vendée 2014 (p. 22), globe- trotteuses pour un temps ou pour toujours (p. 24), elle est rock et cool même à 80 ans (p. 26), elles sont les stars des chaînes et de la radio locales (p. 28), elle manage des hommes (p. 32), elles sont sportives (p. 34), elles sont artistes (p. 38), elle fut pionnière de la photographie (p. 40)… Elles sont vendéennes de naissance ou d’adoption et nous parlent simple- ment de leurs vies, de leurs parcours et de leurs aspirations.

44 pATRIMoINE Vous saurez enfin pourquoi La Vache Qui Rit® affiche son grand sourire depuis plus de 90 ans et comment, d’une certaine façon, elle est née à La Roche-sur-Yon…

46 ACTUS - ÉVÈNEMENTS Notre sélection des rendez-vous culturels qui s’annoncent

50 ADÈLE FAIT DE SoN MIEUx Si la vie tu veux garder, dire qu'elle a grossi tu éviteras

Couverture : Pierre-Yves Gervais, Marion, aquarelle sur papier

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10 VEND É E MAGAZINE | TERRITOIRE

Située sur le canton de Beauvoir-sur-Mer, à une dizaine de kilomètres de Challans et autant de Saint-Jean-de-Monts, Saint-Urbain bénéficie d’une situation géographique privilégiée. Tout près de la mer, avec de surcroît des prix du foncier longtemps très at-tractifs, il n’en fallait pas plus pour que la petite commune du Marais breton connaisse un accroissement vertigineux de sa population. Mais aujourd’hui, stop, Saint-Urbain veut ralentir l’allure et se donner du temps pour s’organiser et se structurer.

Saint-Urbain cherche la bonne cadence

Reportage et photos de François Cauneau

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11 | VEND É E MAGAZINE TERRITOIRE

Loïc et Ludivine Branthome font tourner la petite boulangerie du centre-bourg depuis 2008, date de leur arrivée dans la commune. Ils l’ont rachetée puis refaite à neuf pour l’agrandir et gagner en fonctionnalité. Le jeune couple dynamique a très vite imprimé sa marque et logiquement le commerce a vu son chiffre d’affaires repartir à la hausse… « Mon mari a toujours voulu s’installer en Vendée, assure Ludivine, on a trouvé Saint-Urbain un peu par hasard et on s’est lancés. »

Cité dortoirAujourd’hui, tous deux ne regrettent pas ce choix même s’ils reconnaissent que ce n’est pas tous les jours facile. « La semaine, c’est généralement calme, avoue la commerçante. Heureusement qu’on a le week-end pour tripler nos ventes ! C’est tout le problème de Saint-Urbain qui reste une commune

dortoir, poursuit-elle, ce n’est pas assez vivant et attractif. » Les jeunes couples, qui ont fait construire en masse ces dernières années, travaillent en effet à l’extérieur de la commune, Challans, Beauvoir ou Saint-Jean-de-Monts. Du coup, Saint-Urbain est plutôt tranquille en journée.

Le tabac-presse et commerce d’alimentation du centre-bourg a également changé de gérant dernièrement. Mickaël Letaëron et Povi Ekue ont ouvert en juillet 2012 après avoir traversé toute la France. « Nous étions auparavant dans le Vaucluse, près de Vaison-la-Romaine », précise Povi. Changement donc de décor et de température pour le jeune couple qui a décidé de relever le défi. « C’était une opportunité qu’il fallait saisir », expliquent-ils. Le choix d’atterrir à Saint-Urbain n’était pas anodin non plus. « Dans la conjoncture actuelle, il est toujours mieux de miser sur une commune en plein développement que le contraire », souligne Mickaël. Plus facile sans doute pour capter et fidéliser une clientèle. Installé depuis maintenant près de deux ans, le jeune couple se plaît à Saint-Urbain même si « Madame » aimerait parfois couper avec son lieu de travail…

La population est passée de 770 en 1999 à 1 714 au dernier recensement connu de 2011. La commune de Saint-Urbain s'étend sur une superficie totale de 16 km2

pour une moyenne d’altitude de 15 m.

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16 VEND É E MAGAZINE |

On ne cherche pourtant pas à être

drôle. Tout ce qu’on souhaite c’est retrouver la popularité.

Décalage réussi pour le trio des Herbiers

C’est une histoire peu commune que celle de la famille Torgnole. Ces trois frères, nés à Montmartre dans les années 20, connaîtront la gloire à leur époque puis

seront sauvagement assassinés dans les années 50. En 2011 pourtant, ils reviennent mystérieusement à la vie. Ils ressortent alors leurs guitares, accordéons, métallophones et banjos et remontent sur scène. Les trois musiciens qui, l’an dernier, ont remporté le

concours La Vendée recrute ses talents (catégorie humour) ont récemment achevé leur tournée nantaise et parcourent désormais la Vendée.

Fulgent, Jean et Jean-Guy Torgnole baignent dans la musique depuis leur plus tendre enfance. Leur mère, Valentine Marinière, dite « la somptueuse Diva de Sologne » a parcouru le monde entier avec son tour de chant. Leur père, Michel Torgnole, multi-instrumentiste et chansonnier de renom, a marqué le paysage artistique français par bon nombre de ses œuvres. C’est à lui que l’on doit notamment la sirène des pompiers et de la police.À l'aube de la Seconde guerre mondiale, les trois frères, alors âgés de quatorze, treize et douze ans, sont envoyés chez leur grand-père, Augustin Torgnole, un viticulteur bordelais. C’est à cette époque qu’ils vont s’essayer à la musique, au chant et à l’écriture.

Le début de La gLoire

La guerre terminée, les frères Torgnole retournent sur Paris avec l’envie de monter sur scène. Ils font alors la rencontre de Maurice Chevalier qui les engage comme musiciens pour l’accompagner dans ses tournées.

La FamiLLe torgnoLe

Colombier, ils sortent par la porte de derrière pour prendre l’air. C’est alors qu’un fan perturbé surgit de nulle part. Pour des raisons qui restent encore inexpliquées, il va fracasser le crâne des trois hommes à grands coups de chaudron. Leurs corps sans vie seront retrouvés quelques minutes plus tard. Ils seront enterrés au cimetière de Montmartre.

Le retour

Le 12 avril 2011, Fulgent, Jean et Jean-Guy reviennent à la vie ! Personne ne sait vraiment ce qui s’est passé. La seule explication que donnent les trois frères reste tout de même assez floue. Il semblerait qu’un phénomène étrange se soit produit après la rencontre d’animaux empaillés. Quoi qu’il en soit, la famille Torgnole est de retour et elle décide de venir s’installer en Vendée. « En revenant à la vie nous avons constaté que tous nos camarades de l’époque, Bourvil, Ouvrard, Piaf, étaient morts. Le plus triste c’est que beaucoup de leurs chansons avaient été oubliées.

« C’est lui qui nous a mis le pied à l’étrier. » assurent-ils. Ensemble, ils feront le tour des cabarets de la capitale et rencontreront les grands noms de la chanson française (Edith Piaf, Charles Trenet, Andrex, Ricet Barrier…). Les frères Torgnole commencent à faire parler d’eux. C’est le début de la gloire. Au début des années 1950, ils montent sur scène pour interpréter leurs propres chansons et commencent une tournée à travers l’Europe. De retour en France, leur réputation n’est plus à faire. Leur carrière est lancée !

Le drame

En 1956, les frères Torgnole sont au sommet de leur gloire. À la fin d’un de leur spectacle au théâtre du Vieux

CHANSON

Reportage de Tom Grenier

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17 | VEND É E MAGAZINE TERROIR

Fulgent, Jean et Jean-Guy Torgnole dans les années 1950

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22 VEND É E MAGAZINE | LE DOSSIER

a dernière fois qu'une Miss Vendée a obtenu le titre de Miss France, c'était en 1964. 50 ans après... Qui sait ? Anne-Lise Sauzeau ne se projette pas encore là. Pour le moment, elle se concentre sur ses études

de lettres modernes qu'elle poursuit à Nantes. Et surtout sur la danse, une passion qui l'anime depuis l'âge de 7 ans. « J'ai commencé toute petite » nous dit-elle. « Avec Karen, de la compagnie Sùla Bùla, qui est aussi ma tante. » La jeune Yonnaise revient d'ailleurs d'un périple aux États-Unis avec la compagnie, où elle a suivi des cours auprès de plusieurs chorégraphes. « Nous avons passé deux semaines extraordinaires. Quand on arrive là-bas, on en prend plein les yeux. »

elle rêve aussi de visiter un jour l'île de ses ancêtres

Timide et réservée au quotidien, Anne-Lise se révèle une fois sur scène. Une aisance sur les plateaux qui a certainement été un avantage lors de la cérémonie du 11 janvier dernier. Ce n'était pourtant pas pour elle un rêve de petite fille. « J'ai toujours aimé les princesses mais ma candidature n'était pas préméditée. » C'est en effet sur l'insistance de son entourage qu'elle finit par s'inscrire au concours. « Elle a été la dernière inscrite, au dernier moment » précise Marie-Paule Martin, responsable du comité Miss Vendée. S'ensuit une période un peu fébrile, où la candidate découvre l'univers des concours de beauté. « Il y a eu une première rencontre, puis les séances d'apprentissage et de répétition » explique Anne-Lise. En effet, se présenter face au jury et au public ne s'improvise pas. Allure, démarche, maîtrise du protocole mais aussi facilité d'expression, tout a de l'importance. Et il faut aussi compter avec la pression du challenge à relever. « Je m'attendais à de la rivalité de la part des autres concurrentes. Cela s'est très bien passé. Nous avons partagé nos impressions et notre stress. »

Être Miss, c'est représenter un territoire, un patrimoine, une identité. Originaire de Mouilleron-le-Captif, Anne-Lise passe le plus clair de son enfance et de son adolescence à La Roche-sur-Yon, où elle suit toute sa scolarité et

principalement dans le quartier de la Liberté où habite sa grand-mère. Franco-Malgache, elle ne renie pas ses origines vendéennes. « Je représente l'endroit où je vis, où j'ai passé mon enfance et où j'ai grandi. » Elle rêve aussi de visiter un jour l'île de ses ancêtres. « Nous en parlons souvent avec la famille mais c'est un voyage difficile à organiser pour pouvoir emmener tout le monde. »

Au quotidien, le nouveau statut d'Anne-Lise n'a pas changé grand-chose. « On me reconnaît parfois dans les rues de La Roche-sur-Yon et on m'envoie des messages sur les réseaux sociaux. » Rien de plus important pour le moment. Peu de sollicitation non plus à participer à tel ou tel événement. « Je trouve que la Vendée n'utilise pas beaucoup ses Miss par rapport à d'autres départements » semble regretter Marie-Paule Martin. Mais peut-être est-ce très bien ainsi pour Anne-Lise. Entre les études, les galas de danse et la préparation au concours de Miss Pays de la Loire, la jeune femme semble être déjà très occupée. « Le prochain concours est en septembre. C'est loin mais j'ai l'impression que cela va arriver très vite. Je sens la pression monter petit à petit » confie la jeune Yonnaise. Et Marie-Paule Martin d’ajouter : « Pour Miss Vendée, elle était en compétition avec de simples candidates. Pour Miss Pays de la Loire, toutes les postulantes sont déjà Miss et ont le potentiel de devenir Miss France. »

Quant à son avenir professionnel, Anne-Lise n'est pas encore fixée sur ses choix. Ils pourraient s'orienter vers la mode (mais pas côté podium) ou le journalisme. « Ce sont des possibilités mais je n'ai rien de défini encore. ». Et la danse ? Une passion certes mais pas l'envie d'en faire son métier.

La jeune femme garde la tête sur les épaules, et reste bien consciente de la qualité éphémère de son statut.

« Je représente le lieu de mon enfance »

miss Vendée

l

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23 | VEND É E MAGAZINE SPORT

L'eff ervescence des podiums retombée, Anne-Lise Sauzeau a repris tranquillement sa vie d'étudiante nantaise. La jeune femme de 19 ans, élue Miss Vendée en janvier dernier, n'a pas pris la grosse tête. Accaparée par ses études et sa grande passion pour la danse, elle se prépare au retour sous les projecteurs, à l'occasion de l'électi on de Miss Pays de la Loire en septembre prochain.

Photos de Philippe Bertheau

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24 VEND É E MAGAZINE |

Lydie Caillaud Collins Back to Vendée ? 45 ans - originaire de St-Michel-Mont-Mercure

Lydie vit et travaille à Brisbane, capitale de l’État du Queensland, en Australie, depuis une quin-zaine d’années. Elle est mariée à un Australien,

Jason, avec qui elle a deux filles. Elle travaille comme commerciale dans une société de transports mari-times et aériens. Ce qui est étonnant c’est que Lydie,

pourtant habituée à vivre dans une grande ville (Brisbane compte près de 2 mil-lions d’habitants) rêve de revenir vivre en Vendée avec sa famille : « Si je reviens en Vendée c’est pour vivre à la campagne, pas en ville. Il y aura bien des opportu-nités professionnelles pour nous. D’ici-là Jason doit juste travailler son français ! »

Claire Weidmann - La bohème version berlinoise 37 ans - originaire de pouzauges

avec quelques sous de côté, Claire et son compagnon ont tout quitté pour vivre

à Berlin de leurs talents de mu-siciens. Ils y sont depuis janvier 2010. Claire a autrefois travaillé au Fuzz’Yon, la scène de musiques actuelles de La Roche-sur-Yon puis au Pannonica, la scène Jazz de Nantes. Berlin leur apparaissait comme LA capitale européenne où peut se tenter ce genre d’expé-rience de vie.

Elle vit de cours de chant qu’elle donne, de quelques spectacles mais aussi de petits boulots. Claire fait partie de ses enfants dont le passage au collège St-Exupéry de Pouzauges a marqué le parcours comme elle l’explique : « C’était super ! On avait de très bons profs. C’était très ouvert. On faisait du théâtre, du chant, on voyageait. Déjà à l’époque je suis allé chanter en Allemagne ! »

CélineThubert Danse avec les stars35 ans - originaire de La-Roche/Yon

Céline – alias Lockadelic - est de re-

tour dans sa ville natale mais a réalisé ses rêves d’enfant aux États-Unis où elle était partie il y a quelques années pour se rappro-cher des origines

de la culture hip-hop. À Paris, elle avait déjà réussi un casting pour une publicité qui mettait en scène la chanteuse Beyoncé. À Los Angeles, elle est repérée par une agence de danseurs, Céline décroche un contrat qui lui permet d’intégrer le duo de danseuses qui accom-pagne Lady Gaga sur sa pre-mière tournée mondiale. La Yonnaise revient au pays avec des projets plein la tête notamment celui de donner ses propres cours de danse hip-hop : « J’aimerais beaucoup former des jeunes et leur faire profiter de mon expérience. À 35 ans, quand on a la forme et l’en-vie, tout est possible ! »

LE DOSSIER

Elles ont décidé de quitter leur terre natale, seules ou accompagnées, pour des études, une opportunité professionnelle ou pour monter leur projet. Certaines envisagent de revenir au pays un jour, d’autres ont attrapé le virus du voyage. Nous vous proposons de partir à la rencontre de quelques unes de ces Vendéennes du monde.

Les gLobe-trotteuses

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25 | VEND É E MAGAZINE

perrine Guyonnet – La fleuriste des stars31 ans - originaire de Nalliers

Perrine vit et travaille à Menton où elle a créé une entreprise de décoration florale qui s’ap-

pelle Miss Rose. Elle et son équipe œuvrent pour l’hôtellerie de luxe, la mode mais aussi des mariages, des soirées privées et des grands événe-ments. C’est elle qui a confectionné le bouquet de mariée de Charlène, princesse de Monaco et créé la dé-coration de la soirée de gala d’Eva

Longoria à Cannes en 2013. Pour Perrine, l’avenir se passe sur la Côte d’Azur, c’est là qu’il y a pour elle ma-tière à travailler ; mais elle évoque la possibilité d’acquérir un pied-à-terre dans le pays de son enfance pour, dit-elle « me rapprocher des belles plages qui me manquent et pour que mes enfants puissent connaître la douceur de la Vendée… »

Angélique BARRE Sous le soleil de Mexico 25 ans - originaire de St-Malo-du-Bois

Angélique est au Mexique, à Ensenada pré-cisément, depuis novembre 2012. Elle est aide de vie scolaire pour un petit

garçon autiste de 4 ans dans une école mater-nelle et elle enseigne aussi le français aux en-fants. La jeune femme a accompagné son ami, Mickaël, qui travaille en tant qu’ingénieur dans la filiale mexicaine d’une entreprise française. Le couple est là-bas jusqu’en novembre prochain, date de la fin du contrat de Mickaël. Après cette expérience mexicaine, Angélique et Mickaël imaginent se poser dans un autre pays car « voyager » dit-elle « donne la bougeotte et l’envie de découvrir d’autres pays… »

Frédérique Manceau L’étudiante 25 ans - originaire de St-Malo-du-Bois

Frédérique vit à Aberdeen, en Écosse, depuis septembre 2011. Elle y passe un Master d’Anthro-

pologie après une licence d’histoire de l’art et archéologie à Nantes. Elle sera diplômée en juillet prochain. L’objectif de Frédérique est mainte-nant de trouver rapidement du tra-vail, avant même sa soutenance, car

c’est la condition essentielle pour rester dans ce pays. Elle imagine trouver du travail soit en Écosse, soit en Angleterre, car dit-elle : « J’ai vraiment besoin de me rappro-cher de ma famille. Actuellement, il me faut deux jours pour rejoindre la Vendée, c’est trop… »

Justine Leugé Maillet Dans les hautes sphères de l'État 27 ans - originaire de La Roche-sur-Yon

Justine vit à Issy-les-Moulineaux

et travaille à Pa-ris. Elle est de-puis un an res-ponsable de la communication presse de la mé-diation des mar-chés publics au sein du fameux

ministère du redressement productif. Sa mission est d’encourager et de faciliter l’accès des PME et des TPE françaises aux marchés publics. Malgré la conjoncture et l’état de l’économie du pays, Justine a vraiment le sentiment d’être utile au quotidien dans la bataille contre le chômage. La jeune femme nous explique qu’elle pense continuer à travailler quelque temps encore en région pari-sienne mais espère un jour pouvoir revenir dans l’ouest : « Je suis malgré moi rentrer dans un rythme métro-boulot-dodo et le fait de pouvoir prendre mon temps, de pouvoir simplement prendre l’air me manque… »

Les gLobe-trotteuses

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Emmanuel Le Saint livre au public un album de 10 chansons en libre accès. Pour le plaisir de partager son univers avec des proches mais pas seulement. Magie du net : les titres du chanteur - auteur – compositeur connaissent déjà un beau succès et vivent leur propre vie… loin de lui.

Emmanuel Le Saint fait partie de ses artistes amateurs qui pourraient faire les choses en dilettante mais qui, au lieu de ça, les font sérieusement…

D’origine bretonne, Emmanuel arrive en Vendée à l’âge de deux ans. Enfant, adolescent, il la rêve, la fantasme, sa Bretagne natale. Puis au cours de ses études, il a l’occasion d’y résider quelque temps. Assez de temps pour se rendre compte qu’il n’est pas plus breton au fond que vendéen… peut-être même moins. De retour ici, c’est fou ce que le pays et ses occupants lui semblent sympathiques, chaleureux, sympa. Ici tout lui semble désormais possible.

Cette ambiance, cette impression toute nouvelle d’être, en réalité, en Vendée comme chez lui, lui apportent l’équilibre nécessaire entre ses études, ses premiers boulots et sa passion de toujours : la musique. Parmi les qualités qu’il trouve à la Vendée, il y en a une plus importante que les autres à ses yeux : sa copine qui deviendra plus tard sa femme… une Sablaise.

Petit à petit, Emmanuel travaille sa voix, naturellement. Il fait ses gammes sur la guitare de son père, s’essaie sur des accords des titres des Beatles. Le jeune homme est timoré. La musique, les premières rencontres avec le public des débuts, la famille, les amis, le rassurent et l’encouragent à suivre le chemin qui s’ouvre à lui. De tremplins en concours, de tours de chants intimistes en spectacles publics, Emmanuel Le Saint est bien obligé de dépasser sa timidité. Selon le fameux principe des vases communicants, la timidité du jeune homme est chassée par le plaisir qu’il prend à défendre ses chansons sur scène. La journée des Révélations de Poupet, le festival du Souffleur d’Arundel, Chant’appart, autant de belles occasions pour lui de prendre conscience du fait que ses mots et ses musiques touchent à la fois les professionnels et le public.

Les rendez-vous devenant de plus en plus conséquents, Emmanuel s’entoure de trois musiciens pour étoffer ses prestations scéniques et bien sûr sa musique. De cette première aventure collective,

Emmanuel et ses musiciens produiront un album de 4 titres à la fois rocks et mélancoliques qui connaîtront un joli succès. Après quelques recherches, Emmanuel note en effet que certaines chansons ont été diffusées en radio, en France mais aussi à l’étranger… À lui de vivre cette impression que les choses qu’il fait sans but précis, sincèrement, spontanément, lui échappent, vivent leurs propres vies, voyagent vers d’autres horizons…

PauseLa vie de famille d’Emmanuel, l’arrivée d’un enfant, le travail font que la musique est mise en retrait, en réserve plutôt, pour quelque temps seulement… La passion ça revient, ça ressurgit, c’est plus fort que tout, ça vous rappelle à son bon souvenir, ça vous arrache à la routine en fait. La flamme s’est réveillée précisément à la naissance de sa fille, Lou. Une naissance appelle une autre naissance, y a pas de hasard.

Pour cette heureuse occasion, le tout jeune père enregistre une chanson intitulée bien évidemment « My baby Lou » et conçoit un faire-part en forme de pochette de CD sur laquelle le lien mène au titre en question, accessible sur le site du chanteur. Encore la magie du net, décidément. La famille, les amis partagent le lien. En analysant les statistiques de la fréquentation de son site, Emmanuel prend conscience que les internautes qui vont sur cette page et qui écoutent donc la chanson sont bien plus nombreux que les seules personnes concernées par le faire-part de naissance de Lou.

Et c’est reparti ! La passion elle n’attend que ça, la bonne occasion de relancer l’affaire. Allez ! Dans l’esprit de ce premier titre, simple, universel, accessible au plus grand nombre d’auditeurs, Emmanuel écrit neuf autres titres. L’ensemble parle de la vie quotidienne, de la naissance, de la mort, de l’amour, de l’amitié, bref de tout ce qui touche chaque homme sur cette terre.

Et dans une totale cohérence, il décide de mettre en ligne ces 10 chansons de façon à ce que les gens puissent librement y accéder et émettre des commentaires, échanger avec l’auteur. Cet album a été enregistré l’été dernier et mis en ligne récemment. Le succès est déjà là et les rencontres, les discussions qu’il a provoquées sont déjà édifiantes. La préparation de l’album a permis à Emmanuel de rassembler bon nombre d’acteurs vendéens, des gens de la production musicale, qui, spécialisés dans leurs domaines, lui ont permis de se concentrer pleinement sur l’écriture et les compositions. Lui qui de retour de Bretagne avait pris conscience de l’état d’esprit si particulier des Vendéens, simple, créatif, dynamique, a pu mettre tout ce petit monde au travail autour d’un projet concret, une aventure collective, humaine et artistique.

Toute aventure porte en elle les prémices de la prochaine : Emmanuel a des idées de productions complémentaires à l’album, de clips, etc. Et puis, ce retour à la musique porte déjà ses fruits :

Quand la musique se donne...Emmanuel Le Saint

46 VEND É E MAGAZINE | LES RENDEZ-VOUS

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St Jazz-sur-VieDepuis sa création, le festival St Jazz-sur-Vie a lieu chaque année à la Pentecôte dans la salle de la Conserverie à Saint-Gilles-dur-Vie, ancienne usine de conserves de poissons transformée en salle des fêtes. Cette salle se voit dotée - pour l'occasion - d'un matériel de pointe favorisant la qualité sonore et visuelle qu'une dou-zaine de techniciens s'appli-quent à mettre en œuvre, au service des musiciens et pour le confort des festivaliers.

Des musiciens remarquables se sont succédés sur cette scène depuis 30 ans : Joe Turner ou Memphis Slim, le Golden Gate ou Dee Dee Bridgewa-ter, Ahmad Jamal ou Didier Lockwood, Monty Alexander, Birelli Lagrene, Archie Shepp, Ray Barretto, Alain Jean-Ma-rie, Stefano Di Battista, Manu Katché, Yaron Herman, le trio Rosenberg…

Dès le début du festival, le jazz était présent dans les rues sous forme de déambulations, il s'est ensuite enrichi en 2004, avec la mise en place d'un Village où pendant 2 jours et demi, se succèdent des forma-tions de jeunes musiciens en quête de reconnaissance dans un festival qui compte dans le panorama jazzistique ou des musiciens déjà très média-tiques, pour un jazz entre tra-dition et innovation.

Pour plus d’infos : www.saint-jazz-sur-vie.com

Emmanuel a passé les auditions du concours La Vendée recrute ses talents, a intégré le groupe des finalistes, s’est présenté à la finale et… attend sagement le 16 juin, date des résultats et de la remise des prix…

Vous avez dit amateur ?

www.jenregistreunalbum.com

47 | VEND É E MAGAZINE LES RENDEZ-VOUS

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