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UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR -- STRASBOURG i U.F.R. DE GÉOGRAPHIE CEtHRE D'ETUDES ET DE REl:HERCHES ÉCO-GËOGRAPHIQUES U.R.A. 95 CNRS PAYSAGE ET UTIL.iSAT!ON DE L'ESPACE: DÉGRADAT!ON DES MILIEUX NATURELS EN PAYS SEREER (SÉNÉGA,L) FEU!LLE THIES au i :200 C,OO Présentée par Médou .JURY Mr. JeaopMichel. f,. VENJ\FUJ Professeur ULP Mr. El-Hadji Sam DiOP Professeur UCAD (Sénégal) Mr. MICHEL Prote sseur Honoraire Mr. Miche; MiETTON Professeur UlP Mf. Jean-Francois Directeur rie Recherches OR5TOM Président Rapporteur externe Ex.aminateur Rapporteur externe

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UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR -- STRASBOURG i

U.F.R. DE GÉOGRAPHIECEtHRE D'ETUDES ET DE REl:HERCHES ÉCO-GËOGRAPHIQUES

U.R.A. 95 CNRS

PAYSAGE ET UTIL.iSAT!ON DE L'ESPACE:L~I). DÉGRADAT!ON DES MILIEUX NATURELS

EN PAYS SEREER (SÉNÉGA,L)FEU!LLE TOPOGR!~,PHiQUE THIES

r;O~28~XiV au i :200 C,OO

Présentée par

Médou Lê

.JURY

Mr. JeaopMichel. f,.VENJ\FUJProfesseur ULP

Mr. El-Hadji Sam DiOPProfesseur UCAD (Sénégal)

Mr. ?ierr~) MICHELProtesseur Honoraire

Mr. Miche; MiETTONProfesseur UlP

Mf. Jean-Francois R~CHARD

Directeur rie Recherches OR5TOM

Président

Rapporteur externe

Ex.aminateur

Rapporteur externe

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THÈSE DE DOCTORATDE L'UNIVERSITÉ LOUIS PASTEUR

MENTION GÉOGRAPHIE PHYSIQUE

PAYSAGE ET UTILISATION DE L'ESPACE:LA DÉGRADATION DES MILIEUX NATURELS

EN PAYS SEREER (SÉNÉGAL)FEUILLE TOPOGRAPHIQUE THIÈS

ND-28-XIV au 1:200 000

Présentée par

Médou LÔ

Cette Thèse a bénéficié du concours financier et matériel de :- la Coopération Française, pour la bourse FAC qu'elle m'a attribuépendant ces quatre dernières années,- J'ORSTOM (Département Milieux et Activités Agricoles, Unité deRecherches "Paysages"), pour les moyens de recherche qu'il m'afourni sur le terrain

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à fa mémoire ie mon père, et ie mon onde 9{tfiaga 9{!iaye,

à ma mère,

à mon parrain scientifique Jean-J'rançais 1{.idiara.

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AVANT-PROPOS ET REMERCIEMENTS

Ce travail est le résultat d'une étude menée en vue de l'analyse et de la cartographie despaysages en Pays Sereer. J'ai pris mes premiers contacts avec la "Science des paysages"en 1987, lorsqu'avec Albert Diagne et Alioune Diagne nous devions effectuer, dans lecadre d'un mémoire de maîtrise dirigé par Jean-François Richard, la cartographie dereconnaissance des paysages et bas-fonds de la partie ouest de la feuille THIES (ND-28­XIV).

Le choix de mon sujet de recherches a été discuté avec Jean-François Richard,Directeur de recherches à l'ORSTOM. Ce sont ses suggestions qui m'ont permis, endéfinitive, de porter mes recherches sur l'analyse des paysages et de la dégradation desmilieux naturels en Pays Sereer, l'une des premières régions arachidières du Sénégal.Productive jusqu'à une époque récente, cette région traverse actuellement une criseéconomique, sociale, environnementale, sans précédent...

Avant d'exposer les résultats et les conclusions de ce mémoire, je tiens à remercierorganismes, professeurs, chercheurs et amis, qui en ont permis l'aboutissement. Cetravail n'auraitjamais vu le jour sans leur aide morale et matérielle.

Les difficultés ont été en partie résorbées grâce aux concours de la CoopérationFrançaise et de l'ORSTOM. Que ces organismes trouvent ici le témoignage de toute magratitude pour le soutien qu'ils m'ont manifesté durant l'élaboration de ce travail: laCoopération Française, pour la bourse FAC qu'elle m'a attribué pendant ces quatredernières années, l'ORSTOM (Département Milieux et Activités Agricoles, Unité deRecherches "Paysages"), pour les moyens de recherche qu'il m'afoumi sur le terrain.

Le Professeur Jean-Michel Avenard a accepté l'inscription de ma thèse et d'en être leDirecteur scientifique. Il a encouragé l'étude et a manifesté à mon égard un espritd'ouverture et de dialogue sans faille: ses conseils et sa disponibilité ont été d'un grandappon à l'achèvement de ce travaiL Qu'il puisse trouver à travers ces lignes ma profondereconnaissance.

J'exprime ma profonde gratitude à Jean-François Richard, Directeur de recherches àl'ORSTOM, mon parrain scientifique. Il n'a ménagé aucun effort: ses conseilsjudicieux, ses critiques, ses remarques et ses suggestions pertinentes m'ont toujourspermis d'aller de l'avant. Le contact que j'ai gardé avec lui m'a permis de bénéficier deson expérience. Au Sénégal comme en France, il n'a jamais hésité à me recevoir: letravail, sur le terrain ou au laboratoire, fait partie de sa vie. Il m'a fait l'amitié de suivrepas à pas mes travaux. Je lui exprime ma profonde gratitude.

A ces remerciements, j'associe sa femme Anne Temple, toujours compréhensive, etsympathique.

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Je remercie vivement le Professeur Pierre Michel pour le soutien et l'appui qu'il n'ajamais cessé de m'apporter. Il a accepté de lire le plan de cette thèse et de me faire part deses observations et suggestions. Les discussions fructueuses que j'ai eues avec lui ont étéd'un grand intérêt pour la réalisation de mes travaux de recherches. Je suis très honoré desa présence dans mon jury.

J'exprime ma gratitude au Professeur El-Hadji SalifDiop qui a pris une part active eteffective à ma formation de Géographe. J'ai découvert en lui un excellent chercheur,toujours disponible envers les jeunes. Qu'il reçoit mes remerciements renouvelés en tantque rapporteur de ce travail.

J'adresse mes vifs remerciements au Professeur Michel Mietton pour sa compré­hension, sa grande disponibilité, et pour m'avoir fait l'honneur de participer à mon juryde thèse.

Je garde encore en mémoire les rapports que j'ai eus avec les enseignants duDépartement de Géographie de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, plusparticulièrement, le Professeur Mamadou SalI et Messieurs Paul Ndiaye et AmadouAbdoul Sow, Maître-assistants. Nos discussions ont été toujours fructueuses. Ils m'ontfait aimer la géographie. Qu'ils trouvent ici l'expression de toute ma gratitude.

C'est encore à Jean-François Richard que je dois mes différentes collaborationsscientifiques qui ont été d'un apport capital pour mes travaux de recherches. Que tousceux qui m'ont aidé trouvent mes remerciements les plus sincères et ma profondesympathie dans ce document :

- Avec Anne-Marie Aubry, ingénieur en informatique à l'ORSrOM, j'ai appris lestechniques de la saisie informatique sur le terrain,

- Avec Jean-Michel Bouchez, hydrologue à l'ORSrOM, j'ai appris à effectuer un levétopographique et à le restituer graphiquement.

- A la Maison de la Géographie de Montpellier, Roger Brunet et son équipe m'ontinitié aux techniques de cartographie et de dessin assistés par ordinateur.

- A l'Institut de Géographie de l'Université de Mannheim (Allemagne), le ProfesseurPeter Fankenberg et son équipe, notamment Martin Kappas et Didier AnhuI, m'ont initiéaux techniques de photointerprétation analytique par ordinateur.

- A l'ORSrOM, d'abord au Laboratoire d'Informatique Appliquée de Bondy, avecChristian Mulon, Directeur de recherches, et son équipe .. ensuite à Montpellier, avec LucCambrézy, Chargé de recherches, j'ai appris à utiliser les Systèmes d'InformationGéographique.

J'exprime ma profonde gratitude à Fulgence Seck bibliothécaire du Centre-ORSrOMde Dakar, et à Monsieur Cissé, cartographe au même établissement. Ils m'ontfacilité letravail de documentation et de cartographie.

J'exprime ma profonde amitié à tous les ''jeunes paysagistes JI du Sénégal qui ontparcouru avec moi le Pays Sereer à la recherche de l'information: Albert Diagne,Alioune Diagne, Landing Mané, Arame Soumaré, Souleymane Keita, Arona Soumaré,Mohamadou Moctar, Joséphine Guilgane Diogne, E.R. Amadou Gueye Seye, DaoudaThiao, Amadou Lamine Ndiaye, Magatte Bâ... Les sacrifices consentis étaient énormes.Je n'insisterai pas sur la modicité des moyens dont nous disposions pour faire face à unterrain si étendu.

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Je n'oublie pas également les braves paysans sereer qui ont creusé les fossespédologiques, et se sont prêtés à nos enquêtes. Ils nous ont tout le temps réservé unaccueil très sympathique, et ont été toujours prêts à partager avec nous leur pain. C'est lelieu de les remercier très vivement.

Mes remerciements amicaux vont égaleme'nt à Abdoulaye Diouf, Assane Mbaye etEstelle Zehler qui ont bien voulu accepté de lire et critiquer certaines parties de cemémoire.

Je ne saurai terminer sans exprimer ma profonde gratitude à l'ensemble de mafamillequi, même durant les moments les plus difficiles, n'a ménagé aucun effort pour monéducation. Je citerai d'abord mon oncle Cheikh Ibra FaU Ndiaye quifut le premier àguider mes pas sur le chemin de l'école .. depuis, de près ou de loin, son soutien n'ajamais fait défaut. A ces remerciements, j'associe sa femme Awa Loum toujours aimable.

Je citerai ensuite Alassane Guèye, Moustapha Mbacké Diagne et Babacar Ndiaye,toujours prêts à m'aider, à m'encourager et à me donner des conseils. A cesremerciements, j'associe leurs femmes respectives Astou Ndiaye, Oumy Touré etMariama Mbengue, toujours sympathiques.

Je n'oublie pas également Samba Guèye qui m'a toujours prodigué des conseils et desorientations. Je lui dois un grand merci.

Mes vifs remerciements s'adressent aussi à mon frère et marabout Serigne AssaneFall, à mes sœurs Thiane Lô et Awa Lô, à mon frère Mayel Seck Lô, à mes cousinsMamadou Mamour Ndiaye et Mamadou Loum. Ils m'ont toujours montré une très grandeaffection.

J'adresse mes chaleureux remerciements à tous mes amis, en particulier AmadouCamara Diop, Alioune Diabira, Mbaye Kébé Ndiaye, El-Hadji Bamba Diaw, AbdouSonko, Souleynane Diène. Leur soutien moral a été sans faille.

Je dédie ce travail à:

- mon père, vite disparu sans goûter auxfruits de son arbre qu'il a toujours entretenu,

- à ma mère qui s'est toujours sacrifiée pour moi et à qui j'adresse ma profondeaffection

- et enfin à tous ceux que j'ai omis de citer et qui ont contribué de près ou de loin àl'élaboration de ce travaiL

Je leur exprime à tous ma profonde sympathie.

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INTRODUC110N

L'évolution du climat et l'accroissement des activités humaines sont les premiersresponsables des phénomènes de "dégradation" ou d"'agradation" du milieu naturel.Dans les pays situés juste au sud du Sahara, il s'agit surtout d'une dégradation: cettedégradation se traduit par une perte de complexité qui tend à unifonniser le milieu naturel.

Lors du séminaire de Dakar sur la "dégradation des paysages en Afrique de l'Ouest",les chercheurs des Universités de Cotonou, Abidjan, Niamey, Ougadougou et Dakar ontétabli un projet consacré à "la Gestion de l'Environnement Biophysique Ouest-Africain"(L.S. Mbow et J-F. Richard, 1988). C'est dans ce projet que s'inscrit cette Thèse.

Parmi les programmes adoptés lors de ce séminaire, nous avons retenus de "participerau processus de développement de l'Afrique en proposant une méthode d'évaluation del'environnement biophysique, préalable à tout projet d'aménagement rural intégré et,surtout, moyen de mesurer l'impact des aménagements déjà réalisés..." (J-F. Richard,1990). La méthode doit être "globale", elle doit prendre en compte toutes les composantesdu milieu afin que le diagnostic sur l'état du paysage soit complet. La questionfondamentale est de savoir comment réaliser cette étude du milieu autrement qu'en suivantle schéma pluridisciplinaire habituel dans lequel chaque discipline intervient séparément?

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L'espace étudié, le Pays Sereer, correspond à la feuille topographique TRIES (ND­28-XIV) au 11200 000. Il est situé dans le centre-ouest du Sénégal (Fig. 1), et s'étendentre 14°00' et 15°00' de latitude nord, et entre 16°00 et 17°00 de longitude ouest. licouvre un degré-carré, soit environ 12300 km2, dont 704 km2 occupés par l'OcéanAtlantique.

Il est à cheval sur les régions administratives de Thiès, Diourbel, Kaolack et Fatick. liest principalement habité par les Sereer, mais les Wolof sont nombreux, surtout au nord.

Sur ces terres, les Sereer avaient mis en place, il y a environ un demi siècle, unsystème agraire original, basée sur une parfaite intégration agriculture/élevage. Par saperfonnance, ce système a souvent été cité dans le monde comme un exemple de réussite.Mais actuellement, avec la monétarisation du secteur agricole, les cultures commercialesont pris un rôle trop important dans l'économie rurale: la pression démographique et desbesoins financiers de plus en plus pressants ont fortement contribué à l'expansion de laculture arachidière dont les pratiques ont bouleversé le système agraire traditionnel.Conjuguées à la nouvelle vague de sécheresse, les conséquences de ce bouleversementont eu des effets dramatiques sur le milieu naturel...

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Introduction

La méthode employée ici est celle de l'équipe que G. Rougerie et N. Béroutchachviliont appelé l'''Ecole d'Abidjan". Elle a été élaborée pour les milieux tropicaux humides parune équipe pluridisciplinaire composée de Biologistes, de Pédologues et de Géographes.Cette méthode, et les démarches qui l'accompagnent. sont déjà à l'origine de nombreusespublications dans les régions tropicales humides, généralement à l'échelle du 1150000.Ce travail contribue, d'une part, à son adaptation aux régions sèches du Sénégal pourl'étude de la dégradation des milieux naturels et, d'autre part, à son application dans lecadre d'une cartographie régulière au 11200 000 et à la constitution d'une "Base deDonnées" localisées.

Ce travail sera présenté en trois parties.

La première partie sera consacrée, d'une part, à l'étude desfacteurs d'organisation etd'évolution des paysages et, d'autre part, à la présentation des méthodes utilisées dans lasuite du travail.

Son premier chapitre a pour objectif l'étude des facteurs qui interviennent àl'organisation des paysages. Le premier facteur, d'origine topographique, est interne àcette organisation. Il agit surtout à l'échelle régionale et permet de distinguer des RégionsNaturelles topographiquement identiques.

Les autres facteurs sont externes à cette organisation. Il s'agit du climat et del'Homme. C'est surtout à l'échelle zonale que l'influence du climat intervient dansl'organisation des milieux naturels. En fonction de la variation de la pluviosité, sedistinguent des zones climatiques. Mais aussi, au sein d'une même zone, desmodifications locales des autres éléments du climat contribuent à déterminer des variantesclimatiques régionales. Dans l'espace, les variations de la pluviosité et des autreséléments du climat montrent une évolution du bilan de l'eau, et par conséquent despaysages.

Les comportements de l'Homme susceptibles d'influencer l'évolution des milieuxnaturels sont à analyser à l'échelle locale, c'est-à-dire à l'échelle du paysage qu'ilexploite. En effet, selon l'importance de sa demande, qui conditionne généralement sapression sur le milieu, ou bien selon l'importance de ses apports sur le milieu, l'Hommeconstitue le principal facteur de transformation du paysage.

Le second chapitre de cetté première partie sera consacré à la présentation de laméthode pour l'analyse de la dégradation du paysage. Selon l'organisation verticale dumilieu, son découpage en volumes horizontaux ou "hoplexols" est le point de départ del'analyse du milieu naturel sur le terrain. Le vocabulaire utilisé permet de décrirerapidement, et de manière précise et concise, la totalité des composantes de chaquehoplexol. On dit qu'on effectue un "relevé complet du milieu" si cette descriptionintéresse l'ensemble des hoplexols, depuis le toit de la végétation jusqu'au sol, voireparfois les formations géologiques superficielles.

Les informations recueillies sur le terrain sont stockées dans une "Base de Données"sur EXCEL-MAC. Leur masse a nécessité des moyens d'analyse rigoureuse. Par sespropriétés mathématiques et la richesse de l'interprétation de ses résultats, l'AnalyseFactorielle des Correspondances (A.F.C.) constitue une méthode de classificationdescriptive très efficace. Son utilisation permettra d'effectuer, d'abord, la typologie deshoplexols et, ensuite, la typologie des milieux naturels.

Mais avant d'aller sur le terrain, un découpage préalable de l'espace à étudier s'avèrenécessaire. Ce découpage sera basé sur l'interprétation des photographies aériennes quipermettent d'avoir une vue globale sur les milieux à étudier. C'est en ce moment qu'onchoisit les itinéraires à parcourir pour effectuer les relevés des composantes du milieu.L'analyse des photographies aériennes permet aussi d'appréhender les modesd'utilisation de l'espace

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Figure 1 :

CARTE DE SITUATIONTHIES-ND-28-XIV

17"00' 16"00'

PISTE

LEGENDE

VILLE

• VILLAGE(NOTO . Chef lieu d'arrondtssement)

ECHELLE: 1/500000

• .: l TALWEG ET VALLEE FOSSILE~ ..-:',"'"'-'

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- ROUTERN 1 : Route Nabonale 1

15"00'

SandJara

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Paysage et utilisation de l'espace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

La deuxième partie de ce travail sera consacrée à la différenciation des milieux naturelset des paysages.

Dans son premier chapitre, les analyses typologiques pennettront de regrouper leshoplexols, et ensuite les milieux naturels en quelques types rigoureusement définis, etpouvant être situés sur le terrain. La différenciaùon des milieux sera exclusivement baséesur les interprétations des résultats des différentes analyses factorielles. Les milieux ainsidéfinis serviront à préciser le contenu des paysages.

Dans le second chapitre de cette deuxième parue, la différenciation et la description despaysages seront basées sur le précédent découpage de l'espace à partir des photographiesaériennes. La délimitation des discontinuités topographiques va pennettre de défmir desfacettes topographiques ou des segments de paysage. Et selon les modes d'association etde juxtaposition des segments dans l'espace, différents paysages se fonnent. Lesprécédents relevés étant effectués dans les segments, les types de milieu qu'ils définissentseront donc le contenu de ces unités topographiques, et par conséquent des paysages.

La troisième partie sera consacrée à l'analyse de la dégradation des milieux naturels.

Son premier chapitre sera consacré à l'inventaire des ressources naturelles et de leuruùlisation par la populaùon locale. il partira des Régions Naturelles précédemmentdéfinies. Dans chaque Région, le contenu des différentes unités topographiquesélémentaires (ou segments de paysage) sera analysé en fonction de ses potentialités et deses contraintes en vue d'une mise en valeur optimum.

Son deuxième chapitre cherchera à montrer quels sont les phénomènes responsablesde la dégradation des milieux naturels. L'analyse ira des paysages les plus humides auxplus secs, et des paysages les plus humanisés aux moins humanisés. L'interrogaùon de la"Base de Données" devra pennettre de répondre à certaines quesùons, notamment quelleest l'évolution du couvert végétal dans l'espace, en rapport avec les variations de lapluviosité et de la pression anthropique? quelle est la diminution de la matière végétalesèche dans le sol et/ou de l'activité biotique, en rapport avec les variations de la pluviositéet de la pression anthropique?

Cette troisième parue servira donc, en quelque sorte, de conclusion générale (et sera eneffet plus courte que les deux parties précédentes) : elle cherchera à mettre en évidenceles rôles respectifs et/ou cumulatifs des variations de la pluviosité et de la pressionanthropique sur l'évolution des milieux naturels.

...... ...

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PREMIERE PARTIE:

LE PAYS SEREER, UN PROBLEME D'ETUDEDES PAYSAGES

PREMIER CHAPITRE:

LE PAYS SEREER,LES FACTEURS D'ORGANISATION DU PAYSAGE

DEUXIEME CHAPITRE :

LA DEGRADATION DES PAYSAGES,PROBLEME ET METHODE D'ETUDE

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PREMIER CHAPITRE

LE PAYS SEREER,LES FACTEURS D'ORGANISATION DU PAYSAGE

Quels sont les facteurs qui interviennent dans l'organisation des paysages? Ce sontprincipalement le suppon ou cadre topographique, facteur interne à cette organisation, lesvariations du climat et de l'occupation du sol par l'Honune, facteurs externes, directementresponsables de l'évolution actuelle de ces paysages et des milieux biophysiques qui lesconstituent.

Donc ce premier chapitre cherchera d'abord à différencier, selon le relief et sonmodelé, les grandes régions naturelles qui constituent le "Pays Sereer". Ensuite il seraquestion de caractériser ce pays en fonction des variations actuelles du bilan de l'eau.Enfin, il s'agira d'étudier les activités humaines, et plus particulièrement les pratiquessusceptibles d'influencer l'évolution des milieux biophysiques: elles constituent lepremier facteur de transformation d'un paysage que la sécheresse récente a renduvulnérable.

1) • Un relief différencié, base du découpage régional

Le "Pays Sereer" a une altitude médiocre et peu accidentée, grossièrement compriseentre les courbes de niveau 0 m et 100 m. Malgré l'absence de faits orographiquesmarquants, une vue panoramique de l'espace fait ressortir trois grands ensemblestopographiquement distincts: le Plateau de Thiès, la plaine du Cayor-Baol-Sine, le deltadu Saloum.

Base du découpage régional, cette relative diversité est d'abord d'ordre géologique(structurale et lithologique) puis d'ordre géomorphologique (Fig. 3).

Le Pays Sereer appartient au bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien d'âgesecondaire et tertiaire bien étudié par F. Tessier et le RR.G.M. Les couches géologiquessupérieures de ce bassin sont liées à l'influence de la mer, dont les mouvementsd'avancée et de recul ont engendré des formations qui reposent en discordance sur lesséries profondes du Primaire (Fig. 2).

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Le Pays Sereer, un problème d'étude des paysages

L'histoire des fonnations géologiques, affleurantes ou subaffleurantes sur la carte etses environs, a vraisemblablement débuté au Jurassique supérieur dont les témoinsapparaissent à la base du massif de Ndiass (P. Michel, l 973). Le Crétacé moyen(Cénomanien) voit une transgression marine qui se tennine au Maestrichtien. CeMaestrichtien est surtout représenté par des formations sableuses avec des niveauxgréseux; ces derniers constituent les sommets du massif de Ndiass. Une importanterégression marque la fin du Crétacé avant que ne vienne se déposer, en concordance, lecalcaire Paléocène affleurant au nord-est de Mbour.

Durant l'Eocène, s'est produite la plus grande transgression marine avec sonmaximum au Lutétien. La sédimentation Eocène a été importante et les formations issuesde cette transgression sont les plus représentées sur la carte. L'Yprésien est bien visible lelong de la Cuesta de Thiès. Il se caractérise par une sédimentation basique à carbonates,phosphates et argiles (représentées en fait par des marnes papyracées intercalant desphosphates et calcaires et comportant des lits de silex). Cette sédimentation se poursuitpar un calcaire dur avec des intercalations marneuses: c'est "l'horizon de Ngazobil" de F.Tessier qui fait la jonction avec un Lutétien à sédimentation nettement plus calcaire.L'Eocène s'achève avec une importante régression qui sera suivie d'une légèretransgression Miocène, période qui correspond à la fm de la sédimentation marine.

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Figure 2 Les transgressions marines depuis le Secondaire au Sénégal etdans le sud-ouest de la Mauritanie (P. Michel, 1 973).

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Les facteurs d'organisation du paysage

14·00'

n·oo'

QUATERNAIRE (récent)

B3

16'00

16'00'

Dunes Jaunes et blanches seml fixées ou VIves

Vases et sables marins

15·00

14·00'

Paléocène

TERTIAIREPlIocène r---3~--'

(Continental Terminai) Grès argileux et sables hétérogènes

~ (Lutélien supéneur) '1 Calcaires à Nummulites marnes. phosphates

.~ (Lutellen Inféneur) 5'~ IYpréslet'l) 6

~1---l

SECONDAIRE

Maestrlchtlen '--8--1 Sables grès argilesSource B RG M

Figure 3 Carte géologique

ECHelLE: 1/1 000 000w ~ m ~Km, l , )

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Le Pays Sereer, un problème d'étude des paysages

La fIn du Tertiaire, alors que le climat était de type semi-aride, est marquée par la miseen place du "Continental terminal". La sédimentation s'est cependant poursuivie jusqu'auQuaternaire, période durant laquelle les différentes phases de mise en place de lacouverture géologique ont donné au relief sa morphologie actuelle.

1.1 • Le Plateau de Thiès

Le Plateau de Thiès constitue, avec sa cuesta ( F. Tessier, 1 950), les seuls accidentsnotables de tout l'espace étudié. Les paysages de plateau cuirassé, très distincts des autrespaysages sereer, se localisent dans l'angle nord-ouest de la carte. Topographiquementplus élevés, ils constituent la première Région Naturelle du Pays Sereer (Fig. 4).

1.1.1 - Le plateau et sa genèse au Tertiaire

Deux cuirasses forment le Plateau de Thiès en coiffant les formations marneuses plusou moins phosphatées du Lutétien (Eocène moyen). A la fin de l'Yprésien, d'après P.Bonfils et J. Faure (l 956), la "falaise" de Thiès se présente comme un haut fondinstable, périodiquement émergé et favorable aux dépôts de phosphates qui se produisentjusqu'à la fIn du Lutétien. Ces dépôts, décalcifiés et concentrés, donneront des argiles àphosphate de chaux à la fin de l'Eocène. Lors de la régression fin Eocène, ces argilessubiront à leur tour un phénomène de bauxitisation aboutissant à la formation d'unecuirasse ferrallitique phosphatée: c'est la première cuirasse. Cette cuirasse, dure, decouleur brune, compacte en surface passe à une cuirasse de structure vacuolaire enprofondeur, les cavités étant remplies d'un produit phosphaté blanc-jaunâtre friable. Ladeuxième cuirasse est une cuirasse ferrugineuse. Elle s'est formée à la fin du Tertiaire,suite à l'alternance de périodes humides et de périodes sèches.

Ce plateau présente aujourd'hui une structure tabulaire monoclinale à pente très faibledépassant rarement 1%. Jadis disséqué, toutes les vallées sont maintenant colmatées; desblocs de cuirasse, des gravillons et des sables les remplissent. Ces anciennes vallées, auxsols rouges gravillonnaires, sablo-argileux, sont souvent mises en culture. Elles alternentavec des affleurements de cuirasse colonisés par le fourré à Acacia ataxacantha.

Il subsiste cependant quelques talwegs, dépassant rarement 50 cm de profondeur, etdes mares temporaires qui rassemblent les eaux de ruissellement lors des pluiesimportantes. Les principaux talwegs sont orientés nord-nord-ouest sud-sud-est et sedirigent vers les marigots de Fandéne et du Diobass.

Ce plateau, qui se situe environ à une centaine de mètres d'altitude, présente une nettedissymétrie sur ses bordures: il descend en pente douce vers l'est, où il est ennoyé parles sables (la courbe de niveau 80 m délimite à peu prés l'avancée des sables sur leplateau), alors que vers l'ouest et le sud, la rupture de pente est brusque.

1.1.2- Ses bordures : de l'Eocène à l'Actuel

Vers ses bordures ouest et sud, le plateau est délimité par un escarpement à pente forted'origine première sans doute tectonique. Le bassin sédimentaire Sénégalo-Mauritanien aété secoué par plusieurs phases tectoniques Eocène. Les premières, à l'Yprésien, donnentune faille de direction nord sud et contribuent au soulèvement du massif de Ndiass. Lessecondes, survenues au Lutétien, jouent en faveur de l'effondrement de l'actuelle zonedéprimée qui joint la vallée de la Somone au lac Tanma mais aussi en faveur du soulève­ment progressif du Plateau de Thiès.

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Figure 4 Les Régions Naturelles

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Le Pays Sereer, un problème d'étude des paysages

Coiffé par les cuirasses du plateau, le front de côte est dégagé dans les fonnationsmarneuses du Lutétien. La cuesta débute visiblement, au nord, vers Ndiafougne (à l'estde Parnbale) par une ligne d'affleurements rocheux dominant de quelques mètres lesformations ogoliennes. Elle s'étire ensuite sur environ 30 km avec une orientationd'ensemble nord sud. De 50 m au début, la hauteur de commandement s'élève en allantvers le sud pour dépasser 100 m et culmine près de Kissane. Vers cette localité, la cuestas'infléchit vers l'est et s'abaisse alors en pente douce pour disparaître vers Pout Diack oùelle est ennoyée par les sables, en laissant plus au sud les "buttes-témoins" de Tièw et deNgolfagniel.

Des coupes transversales font ressortir plusieurs indentations, saillants et rentrants,correspondant à un réseau dense et bien hiérarchisé de ravins et ravines obséquents. Leprofil général du front de côte donne une forte pente concave, dépassant parfois 25 %dans les parties massives; mais la pente reste douce dans les ravins dont le plusimportant est le Ravin des Voleurs emprunté par la voix ferrée et la Route Nationale 2.

L'évolution actuelle de ces bordures ouest et sud du plateau dépend de l'évolution desravines, elle-même fonction de l'importance du réseau de petits talwegs qui s'y greffent.Les averses ruisselantes, par les processus de dissection et d'affouillement, pennettentaux ravines de s'enfoncer profondément dans les versants mais aussi de s'élargir. Cesphénomènes de creusement et d'élargissement des ravines, très intenses en saison despluies, font basculer la cuirasse. L'intensité d'une telle érosion régressive est d'autantplus importante que la pente est forte et les roches sous-jacentes sont tendres. Ainsi, ensaison des pluies, se développent des ravins délimitant des promontoires massifs...Tandis qu'en saison sèche, on assiste à une désagrégation par thennoclastie des niveauxrocheux.

Sur ce front de côte, piqueté de termitières, l'érosion intense n'autorise pas ledéveloppement d'un véritable sol. Les formations détritiques issues de l'altération desmarnes sont périodiquement décapées par les eaux qui les étalent en cône de déjection aupied de la cuesta.

Cette absence de sol explique en grande partie la couverture végétale clairseméeconstituée de quelques épineux associés à Adansonia digitata (baobabs) et à Combretummicranthum. Cependant, sur les parties supérieures des versants colonisées par leséboulis de cuirasse se, trouve le prolongement des fourrés à Acacia ataxacantha tandisque dans la zone déprimée et sur le glacis aux sols vertiques qui la relie à la cuesta Acaciaseyal, Zizyphus mauritiana et Adansonia digitata poussent très bien.

Les bordures nord et est du plateau, contrairement à celles de l'ouest et du sud, sontrecouvertes par les mêmes formations sableuses de l'Ogolien que celles qui fonnent laPlaine du Cayor-Baol-Sine. A mesure que l'on s'éloigne vers l'est, le recouvrementsableux devient de plus en plus épais et le modelé dunaire commence à donner sonempreinte au paysage. La plus grande différence entre ces bordures ensablées du plateauet la plaine sableuse proprement dite se lit dans la densité du couvert végétal: de nom­breux Borassus flabellifer (palmier-rônier) et Adansonia digitata caractérisent les borduresest et nord du Plateau de Thiès.

1.2 - La Plaine du Cayor-Baol-Sine

Comprise entre les courbes de niveau 40 m au nord et 10 m au sud, la Plaine duCayor-Baol-Sine forme la seconde Région Naturelle Sereer. Dans cet ensemble, quicouvre la majeure partie de la carte, seules les vallées fossiles et les grandes dépressionsinterdunaires interrompent la monotonie de l'ancien erg Ogolien. A cet ensemble régionalde "moyenne topographie" peuvent s'ajouter les très bas-plateaux du sud-est de la carteoù subaffleure le "Continental Terminal"...

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Les facteurs d'organisation du paysage

1.2.1 - Les bas-plateaux du "Continental Terminal"

La mise en place du "Continental Terminal" s'est effectuée dans la deuxième moitié duTertiaire, pendant des périodes sèches du Pliocène. Les premières études, au Sénégal,avaient considérés ces formations du "Continental Terminal" comme étant le résultatd'épandages détritiques, issus de l'érosion des sols latéritiques développés sur le soclegranito-gnessique plus élevé et situé à l'est du bassin sénégalais. Une étude récente (p.Tessier et ail 975) remet en cause cette origine détritique, du moins dans la partie occi­dentale. S'appuyant sur des études sédimentologique et paléontologique dans les bassinssénégalo-mauritaniens et ivoiriens, cette étude considère ces formations comme le résultatd'une importante altération in situ de la partie supérieure des sédiments marins tertiaires.

Ces formations du Continental Terminal comportent de nombreuses variations defaciès. En Pays Sereer, le faciès dominant est un grès argileux (R. Bertrand, 1972).D'après nos observations, faites à partir d'un puits en construction à Ndiaffat, à la basedu Continental Terminal (vers une quinzaine de mètres de profondeur) se situent desaltérites de formations marneuses et des gravillons ferrugineux; le prof1l devient ensuitede plus en plus sableux.

Après la mise en place du Continental Terminal, climat et niveau marin ont connu desvariations sensibles durant le Quaternaire, provoquant plusieurs phases de creusement,d'alluvionnement et d'épandage. Elles ont engendré les formes du relief actuel et lesdépôts couvrant la quasi-totalité du Continental Terminal. R. Bertrand (1972) parle deplateaux résiduels, de buttes dunaires et de glacis d'épandage.

Les subaffleurements du Continental Terminal qui intéressent la carte présentent unmodelé légèrement ondulé d'une altitude dépassant rarement 10 m et qui descend en pentedouce vers le Saloum: c'est le glacis d'épandage de R. Bertrand. Les vallées mortes dela rive gauche du fleuve sont occupées par des cuvettes argileuses, aménagées et classéesen "fôrets" ou bois villageois. Elles sont séparées les unes des autres par des seuilssableux ou gravillonnaires qui se seraient formés à la faveur d'un piégeage d'épandagesissus de la désagrégation d'une cuirasse de plateaux résiduels: au Quaternaire, lors de lapériode de régression marine qui a permis le creusement des vallées actuelles, ce niveaucuirassé, dont l'existence a été reconnue par P. Michel (1 973) et R. Bertrand(op. cit.), aété en partie démantelé et les matériaux issus de ce démantèlement se sont accumulés enformant un glacis d'épandage. Ces niveaux et seuils gravillonnaires peuvent avoir uneépaisseur importante; la carrière de Keur Wali Penda au sud-ouest de Djilor constitue unbel exemple.

Les sols de ces paysages sont souvent sableux, faiblement argileux, et présentent desdifférences de coloration liées à leur position topographique, donc aux conditions dedrainage. Des parties hautes aux parties basses du paysage, ils vont du rouge au gris, enpassant par le rouge jaunâtre, le beige, le gris clair plus ou moins blanchâtre. Quant à lavégétation naturelle, elle est de type soudanien et se compose de grands arbres (Parkiabiglobosa, Bombax castatum, Cordyla pinnata....), d'arbustes (Combretum glutenosum,Guiera senegalensis ) et d'herbacées plus ou moins grandes (Andropogon gayanus,Eragrostis tremula ).

Les formations sableuses du Quaternaire qui masquent le Continental Terminalappartiennent à l'erg Ogolien qui se serait étendu, localement, jusqu'au sud du fleuveSaloum (R. Bertrand, op. cit.).

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Le Pays Sereer, un problème d'étude des paysages

1.2.2- Les dunes ogoliennes, leur transformation

Le maximum glaciaire du Würm récent correspond en Mrique à une période arideappelée Ogolien (21 000 - 15000 ans B.P.) A cette époque. la mer atteint son niveau leplus bas: elle se retire à la cote -100 m à -130 m (E.S. Diop, 1 990). C'est durant cettephase aride que se sont mises en place les dunes continentales qui forment la Plaine duCayor-Baol-Sine. Elles se sont édifiées sur un plateau du continental alors émergé.

Ces formations sont appelées dunes rouges ou dunes ogoliennes. Dans ses études, J.Tricart emploie le premier nom, faisant allusion à la rubéfaction de leur surface par lesoxydes de fer, coloration qui les distingue des autres formations éoliennes plus récentes.P. Elouard utilise le second nom en faisant allusion au "Pays de l'Ogol", au sud de laMauritanie, là où les alignements dunaires sont très nets. Ces dunes rouges sontdisposées en bandes longitudinales séparées par des interdunes avec une orientation nord­est sud-ouest, dans le sens des alizés continentaux, vents dominants en saison sèche

Après l'Ogolien, le climat redevient moins aride et permet le développement d'unevégétation qui fixe ces dunes. Leurs formes se sont progressivement émoussées parablation des cordons dunaires et colmatage des interdunes. Ainsi assiste-t-on à unréaménagement topographique tendant à égaliser les surfaces en donnant une plainesableuse légèrement ondulée.

Le modelé actuel général de ces dunes ogoliennes donne souvent l'impression d'uneorganisation en marches d'escaliers. Une grande dune domine le paysage. Vers le grandbas-fond ou l'axe de drainage principal, la topographie dunaire s'estompe: les dunesdeviennent de plus en plus émoussées en même temps qu'augmente l'importance del'ensablement des interdunes.

En Pays Sereer, peut-on vraiment appeler ces dunes des "dunes rouges" ? A l'échelledu cordon dunaire comme à l'échelle du paysage, la coloration rouge a subi destransformations. Seules les grandes dunes ont bien conservé, dans leur partie supérieuredu moins, la coloration rouge. Ailleurs, de nombreuses carrières montrent deschangement de couleurs à l'intérieur d'un même cordon dunaire : le sable rouge reposesouvent sur du sable jaune situé à des profondeurs variables dans le profil, avec unetransition diffuse où le rouge vire progressivement au jaune-ocre avant de devenir jaune.Ce sable jaune repose à son tour sur du sable blanc avec une transition plus nette, mêmesi quelques phases sableuses blanches s'intercalent à la base du sable jaune.

A l'échelle du paysage. la dégradation de la topographie guide généralement cesvariations de couleur. Les dunes de commandement sont coiffées par le sable rouge, avecdes épaisseurs variables. A mesure que l'on descend la pente, l'épaisseur de l'horizonrouge s'amincit, laissant le sable jaune subaffleurer. Dans certains paysages, Gandiayepar exemple où l'altitude ne dépasse guère 10 m, le sable rouge disparait pratiquement etsur les sommets dunaires nous avons observé du sable jaune. Cette coloration jaune seraitliée à la fluctuation du niveau de la nappe phréatique à des périodes plus humides quel'actuelle (M. Gavaud et P. Michel, corn. pers.).

Sur cet erg ancien, se sont développés des sols sableux, appartenant aux sols ferru­gineux tropicaux non lessivés (P. Bonfils et J. Faure, op. cit.). Bien drainés, grâce à leurmatériau sableux perméable et à leur position topographique, ce sont ces sols, "meubleset faciles à travailler", que les wolofs appellent "Dior"... Les paysages caractérisés parces sols Dior portent le pénéclirnax à Acacia albida et à Guiera senegalensis.

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Les facteurs d'organisation du paysage

1.2.3 - Les grandes dépressions interdunaires et les vallées fossiles

Dans cette vaste plaine monotone du Cayor-Baol-Sine, deux grandes unitésinterdunaires s'individualisent nettement grâce à leur position topographique déprimée età leur contenu édaphique plus argileux.

Orientées grossièrement nord-est sud-ouest, ces grandes dépressions interdunairessont marquées par des marécages saisonniers aux sols lourds, sablo-argileux, dénudés ensaison sèche. Les sites d'habitat y sont rares, sinon inexistants, car les assises sableusessont peu étendues.

Elles auraient une origine tectonique comme l'a montré l'interprétation des imagessatellitaires pour la cartographie de la fracturation des grands bassins sédimentaires (Y.Bellion et R. Guiraud, 1979). Cette origine tectonique n'est cependant pas totalementconfirmée par les observations géologiques et hydrogéologiques (Synthèse hydro­géologique du Sénégal, 1985) même si les affleurements de calcaires paléocènes, aunord-est de Mbour notamment, peuvent conforter cette hypothèse.

Ces grandes unités, délimitées par deux grandes dunes, sont marquées par la présenced'un substratum calcaire affleurant. Mais au cours de la phase de réaménagement de latopographie dunaire, tendant à égaliser les surfaces, les processus d'aplanissement ontcontribué au comblement progressif de ces grandes' dépressions. La séquencetopographique du paysage de Ndorong est un bel exemple: la dénivellation moyennen'est que d'environ 2 m alors que le développement est de 2300 m...

Du fait que ce substratum basique, affleurant et inondé en saison pluvieuse, nefavorise pas la concentration d'oxydes ferriques pour la formation de sols rouges (M.SalI, corn. pers.), ces grandes dépressions sont occupées par des sols noirs, dont lacoloration est liée à la matière organique en décomposition dans un milieu argileux. Cesont ces sols noirs sablo-argileux à argileux, piquetés de termitières et colonisés parAcacia seyal, Balanites aegyptiaca et Adansonia digitata qui rompent la monotonie desvastes étendues sableuses...

Les vallées fossiles sont d'autres grandes unités qui se singularisent nettement, ellesaussi, au sein de la plaine dunaire ogolienne : il s'agit des vallées du Sine et du Tararé.Leurs tracés, grossièrement nord sud, sont orientés par des linéaments tectoniques, quiont affecté les séries secondaires et tertiaires, et leur creusement remonte à une périodeplus humide que l'actuelle.

Après la transgression inchirienne (40000 - 31 000 ans B.P.), qui correspond à unclimat de type humide, intervient une régression importante sous climat subaride, marquépar le creusement des vallées. C'est à cette époque que les fleuves Sénégal, Gambie etCasamance enfoncent profondément leur lit dans le substratum, dépassant le Continentalterminal pour atteindre les formations marines du Tertiaire: c'est la "première phased'entaille" de P. Michel (1 973). La "seconde phase d'entaille", ou de recreusement desvallées, intervient à partir de 14000 ans B.P. Le climat était alors de type semi-aride et lamer amorçait une remontée progressive sur le plateau continental (R.L. Mac Master et al.,1 970 ; H. Faure et al. 1967, cités par E.S. Diop, op. cit.).

Vers 8 250 ans B.P.le climat redevient plus humide et le niveau de la mer recule à -18m. Les réseaux hydrographiques du Sine, du Saloum et du Tararé sont probablementcontemporains de cette phase du Tchadien (11 000 - 8000 ans B.P.) qui voit l'entailledes bas-plateaux du Continental terminal alors recouverts par les formations ogoliennes.

Par la suite, le climat évolue vers la sécheresse, les précipitations se font de plus enplus rares limitant ainsi les apports d'eau dans ces bassins hydrographiques de moyenneextension. C'est ce déficit hydrique prolongé qui est responsable du tarissement progres-

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Le Pays Sereer, un problème d'étude des paysages

sif des cours d'eau et de la baisse de la nappe phréatique. Dans de telles conditions, lesactions morphogéniques combinent les effets du vent à ceux de l'eau, même si cettedernière se fait rare. Ces agents d'érosion exercent une action d'ablation sur le reliefdunaire environnant, avant de déposer les éléments transportés dans le fond des vallées,les fossilisant.

Actuellement, ces vallées sont obstruées par de nombreux bancs de sables qui sont deplus en plus cultivés, parfois même habités, surtout vers les parties amont Vers lesparties topographiquement plus basses, où stagnent les eaux de ruissellement, sedéveloppent au contraire des sols lourds, sablo-argileux à limoneux, colonisés parTamarix senegalensis (dans les basses et moyennes vallées), Balanites aegyptiaca etAcacia seyal (dans les hautes vallées)... La vallée du Sine est cependant fonctionnelle sursa partie inférieure jusqu'en amont de Fatick. En aval de cette localité, le Sine rejoint leSaloum.

1.3- Les Bouches du Saloum

Dans la partie sud-ouest de la carte, les bouches du Saloum forment la troisièmeRégion Naturelle du Pays Sereer. On peut y distinguer cinq branches principales seraccordant au Saloum. Ce sont:

- le marigot de Ndangane,- le marigot de Faoy,- le marigot de Khabak,- le Sine,-le Bagal.

Ces marigots sont reliés entre eux par de nombreux chenaux de marée entrelacés appelés"bolons "1.

Topographiquement plus basses que les littoraux situés au nord et au sud, les Bouchesdu Saloum constituent depuis longtemps un milieu de sédimentation particulièrementactive. Les études récentes (P. Michel, M. SalI, C. Marius, E.S. Diop, Y. Kalck, Y.Faure et J. Vieillefon ...) permettent de retracer l'évolution de cette région depuis la miseen place du réseau hydrographique jusqu'au fonctionnement actuel de l'estuaire.

1.3.1- Le delta, sa mise en place à l'holocène

Le Saloum et ses principaux affluents, le Sine et le Tararé, constituaient un véritableréseau hydrographique au Tchadien. Ils charriaient une grande quantité de sables qu'ilsétalaient dans la zone déprimée...

Au Nouakchottien (7000 ans - 5 000 ans B.P.), la mer atteint la cote +1,5 m à +2 mvers 5 500 ans B.P. (P. Michel op. cit.). Au maximum de cette transgression marine, lamer avait envahi les basses vallées du Sine (jusqu'à Fatick), du Saloum (jusqu'au-delà deKaolack), du Tararé et la plupart des secteurs interdunaires déprimés en formant un largegolfe. Les sables remanié des dunes ogoliennes et du Continental terminal était étalé aufond du golfe. Ce comblement des basses vallées s'est poursuivi par une sédimentationde type lagunaire à partir de 4200 ans B.P. (M. San, 1 983). En même temps, cesfleuves, alors fonctionnels, déposaient du sable fin et des limons issus des dunesogoliennes et du Continental terminal amorçant ainsi l'édification du delta.

Avec la phase de régression marine qui suit le Nouakchottien (4000 ans - 2 000 ansB.P.), s'établit une dérive littorale nord-sud: des cordons littoraux sableux se mettent enplace et favorisent le comblement du golfe nouakchottien... Ce Post-Nouakchottien estmarqué par l'aridification du climat et par un niveau marin qui redescend jusqu'à moins

1 Tenne local désignant les chenaux de marée

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Les facteurs d'organisation du paysage

deux à moins trois mètres: c'est l'épisode du Tafolien. L'édification progressive descordons littoraux, obstruant de plus en plus le golfe nouakchottien, favorise uneévolution en lagune. En même temps, s'effectuent d'importants dépôts de vases plus oumoins argileuses, propices au développement de la mangrove (E.S. Diop, 1 978 ; A.Pimmel, 1 984). Actuellement, c'est dans ces anciennes vasières, qui ne sont plusrecouvertes par la marée et où ne restent de la mangrove que d'anciennes racinesfossilisées et gainées d'oxyde de fer, que se forment les "tannes"l.

C'est à la suite de ces phénomènes d'alluvionnement et d'envasement que le Saloumentre, à l'aval de Foundiougne, dans une zone topographiquement très basse où l'altitudedépasse difficilement un mètre: c'est la région deltaïque. Le fleuve élargit son lit et sedivise en d'innombrables chenaux de marée... La sécheresse, conjuguée aux importantsmouvements de marée, favorise les influences marines au détriment des apports fluviauxsur une grande partie du Saloum et de son principal affluent, le Sine.

1.3.2 - L'estuaire, sa dynamique actuelle

Les mesures de courantomètrie effectuées par l'Equipe Pluridisciplinaire d'Etude desEcosystèmes Côtiers (E.P.E.E.C.) nous renseignent sur le bilan hydro-dynamique actueldu Saloum: il manifeste une supériorité du flot sur le jusant.

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Figure 5: Variation de la vitesse du courant de surface (flot et jusant) au coursdes différents cycles de marée à la station de Dionewar

(E.S. Diop, 1 990)

C'est ainsi qu'au large de Dionewar, le 3D mai 1983, le courant de surface indique undébit de jusant qui n'atteint que 73,2% du flot (Fig. 5). En plus, les durées d'écoulementet les vitesses du courant sont plus élevées en flot qu'en jusant. Dans ces conditions les

l Mot Wolof signifiant étendue salée, stérile

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Le Pays Sereer, un problème d'étude des paysages

pénétrations de masses d'eau dans le Saloum sous l'influence de la marée ne sont pascompensées par des sorties équivalentes.

Ce phénomène, conjugué aux apports limités d'eau douce (liés aux conditions clima­tiques actuelles), fait que le Saloum fonctionne actuellement comme un "estuaire inverse"(E.S. Diop, 1990) : le bief salé parcourt tout le Saloum et ses affluents. E.S. Diopindique un taux de salinité largement supérieur à celui de l'eau de mer (35°/00), avec ungradient croissant de l'aval vers l'amont en toutes saisons: ce taux passe de 36-37°/00 àl'embouchure à plus de 90% 0 en saison des pluies en amont de Kaolack, où il atteint1100/00 en saison sèche (Fig. 6).

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Figure 6 Régime des salinité des eaux de surface du Saloum(E.S. Diop, 1 990)

Les mouvements de marée sont déterminants dans l'évolution actuelle des milieux. Ilsfavorisent la formation et l'accumulation de sulfures, notamment de pyrite dontl'oxydation produit la jarosite qui forme des taches jaunes et qui est la cause essentielle del'acidification de ces sols de mangrove, d'où l'expression de "sols potentiellementacides" (c. Marius, 1985).

Trois unités topographiques, mais aussi biophysiques, constituent les fonnes majeuresdes Bouches du Saloum: les vasières à mangroves, les tannes et les pseudolunettes.

Ces unités paysagiques sont parmi les seules à avoir été décrites sur la carte de Thiès.

Les vasières à mangrove correspondent aux unités topographiquement les plus basses.Elles ceinturent les chenaux de marée et sont régulièrement inondées par les eauxmarines. Une végétation bien adaptée et bien répartie colonise ce type de milieu. Il s'agitdes ceintures successives de : Rhizophora racemosa, Rhizophora mangle et Avicenniaajricana.

Les tannes font suite aux vasières à mangrove. Ce sont des milieux très salés où latopographie est un important facteur de différenciation. Les "tannes d'inondation" sontcontigus aux vasières à mangrove. ils sont recouverts par les eaux en période de maréehaute. Ensuite on passe insensiblement aux "tannes vifs" qui ne sont plus élevés que dequelques centimètres. Ce sont de grandes étendues plates, qui ne sont submergées qu'enmarée exceptionnelle et en saison des pluies. En saison sèche, les horizons de surfacesont constitués de croûtes de sel et/ou d'une "moquette poudreuse" qui repose sur un soltrès consistant en surface. La transition des tannes vifs aux "tannes herbus" n'est pas

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Les facteurs d'organisation du paysage

nette; elle se fait en faveur de la dégradation du couvert herbacé. Le tanne herbu, un peuplus élevé, n'est jamais atteint par la marée; mais il peut être submergé par les eaux depluie provocant le dessalement des horizons de surface et permettant l'installation d'unevégétation surtout composée d'herbacés (Andropogon gayanus, Pennisetum pedicella­tum, Eragrostis tremula... auxquelles s'ajoutent des halophiles: Sesuvium portula­castrum, Sporobolus robustus, Philoxerus vermicularis... ). Ces herbacés sont parfoisassociés à quelques arbustes (Tamarix senegalensis, Acacia seyal).

Les "pseudolunettes" sont les unités les plus élevées des Bouches du Saloum. Maisatteignant difficilement un mètre, elles ne présentent donc pas un relief notable dans cespaysages d'une grande platitude. Leur origine éolienne est confirmée par E.S. Diop(1978). Elles sont souvent entourées par des chenaux de marée ou des tannes vifs. Ellessont caractérisées, soit par des matériaux argileux à limoneux faiblement sableux,colonisés par une végétation plus ou moins dense à Acacia seyal, Balanites aegyptiaca etquelques pieds de Acacia nilotica et Adansonia digitata, soit par des sols sableux,colonisés par Sporobolus spicatus, Andropogon gayanus, Combretum glutinosum,Cocos nucifera, Elaeis guineensis.

** *

Ainsi le Pays Sereer, du moins tel qu'il apparait sur la carte de Thiès à 1 : 200 000,se subdivise en trois grandes Régions Naturelles que sont le Plateau de Thiès à cuirassedémantelée, la Plaine sableuse du Cayor-Baol-Sine, et les Bouches du Saloum. Ce sontces 3 Régions qui vont se subdiviser à leur tour en 38 Paysages élémentaires...

2) - Un climat contrasté, en cours d'asséchement

L'année climatique au Sénégal, et par conséquent en Pays Sereer, est divisée en deuxsaisons bien tranchées selon le critère de la pluviosité. Dans ces régions situées juste ausud du Sahara, la principale caractéristique du régime pluviométrique reste l'irrégularitédes précipitations dans le temps et dans l'espace: cette irrégularité évolue depuis uncertain nombre d'années vers une baisse de la pluviosité... fi faut toutefois signaler dès àprésent que cette sécheresse métérologique n'implique pas forcément une sécheressebiologique, donc une modification des milieux naturels. Une prise en compte del'ensemble du bilan hydrique s'avère nécessaire pour mieux comprendre l'impact de lasécheresse actuelle sur l'évolution des paysages: existe-t-il, de fait, un facteurclimatique nouveau, susceptible d'accélérer la dégradation du milieu naturel?

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Le Pays Sereer, un problème d'étude des paysages

2.1 - Un "pays" en zone soudanienne sèche

Au Sénégal se distinguent une longue saison sèche qui va d'octobre/novembre àmai/juin, et une courte saison des pluies qui occupe le reste de l'année. L'importance et ladurée de la saison pluvieuse décroît du sud vers le nord.

2.1.1- Un climat tropical sec: facteurs et caractères généraux

L'origine de ces saisons très contrastées est à rechercher dans le comportement descentres d'action constitués par les hautes pressions subtropicales (anticyclone des Açoreset cellule Libyenne dans l'hémisphère nord, anticyclone de Sainte-Hélène dans l'hémi­sphère sud) enserrant le talweg des basses pressions intertropicales.

En janvier (hiver boréal, été austral), la cellule de Libye fonctionne comme unanticyclone. L'anticyclone des Açores, lui, se renforce et se rapproche de l'équateur; ilest centré vers 35° de latitude nord. Pendant cette période de l'année, l'anticyclone deSainte-Hélène se trouve au contraire affaibli et repoussé vers 30° de latitude sud. Parcontre en juillet, se produit la situation inverse. La cellule de Libye devient unedépression thennique et l'anticyclone des Açores, alors affaibli, migre vers le nordjusqu'aux environs de 40° nord. L'anticyclone de Sainte-Hélène est suffisammentrenforcé et remonte vers 28° sud (J. Le Borgne, 1988).

Figure 7 Schéma de la position des centres d'action en Janvier et en Juillet(J. Le Borgne)

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Les facteurs d'organisation du paysage

De ces hautes pressions subtropicales vers les basses pressions intertropicales,soufflent des vents auxquels la rotation de la terre donne une composante est Ce sont les"alizés" ; leur puissance et leur vitesse sont étroitement liées à la force des anticyclones.

Lorsqu'un alizé est aspiré par une dépression située dans l'autre hémisphère, iltraverse l'équateur géographique et prend une composante ouest sous l'effet de la forcede Corriolis ; il est alors appelé "mousson". Pour ce qui intéresse le Sénégal, les flux demousson sont issus de l'anticyclone de Sainte-Hélène et sont aspirés par la dépressionthermique de Libye (Fig. 7). Ce sont donc des flux nés sur l'océan et sur lequel ils ontbeaucoup voyagé; ils sont par conséquent très humides et très instables, et sontresponsables de la quasi-totalité des pluies au Sénégal.

Le lieu de rencontre des deux flux issus de deux hémisphères, axe des bassespressions intertropicales, est l' "Equateur météorologique", plus connu sous le nom deFront intertropical (F.I.T.). Sa position sur le Sénégal est fonction de la puissancerespective des flux de mousson et d'alizé. Ce sont les mois d'août et de septembre quicorrespondent au maximum de la translation du F.I.T. vers le nord, et ce n'est quependant cette période de l'année, qui correspond au maximum de la pluviosité, que tout leSénégal est sous l'influence de la mousson de l'Atlantique.

C'est cette translation sud-nord et nord-sud du Front intertropical qui est la principaleresponsable de l'inégale répartition des pluies au Sénégal: les parties sud du pays sontles premières et les dernières à être sous l'influence des flux de mousson alors que lesparties nord ne sont atteintes que pendant une brève période de l'année.

2.1.2- La zonalité climatique, du soudanien au sahélien

La durée de la mousson confère à la carte de Thiès une position intermédiaire entre lesclimats humides du sud et les climats secs du nord : transition entre le soudanien et lesahélien, le Pays Sereer lui-même apparaît très représentatif de la zone géographiquenord-soudanienne.

La diminution de la mousson explique en effet une baisse des précipitations suivant ungradient sud-nord (Fig. 8): sur le degré de latitude de la carte de Thiès, et pour lesnormales 1931-1960 et 1961-1990, les différences de précipitation sont de 183 mm et de171 mm entre la station de Kaolack (au sud) et celle de Tivaouane (au nord). La dernièrenormale pluviométrique (1961-1990) est de 611 mm à la station de Kaolack, et de 440mm à la station de Tivaouane.

La diminution de la durée de la saison des pluies suivant le même gradient sud-nordest une autre conséquence de la translation du F.I.T. A la station de Kaolack, la saisondes pluies débute effectivement dès le mois de juin alors que la station de Tivaouanen'enregistre pendant cette période que des pluies insignifiantes. Il s'en suit une réductionde la période "biologiquement humide" qui est de 4 à 5 mois au sud (juin-juillet àseptembre-octobre à la station de Kaolack) et de 2 à 3 mois au nord (juillet à septembre àla station de Thiès) (Fig. 9).

27

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Le Pays Sereer, un problème d'étude des paysages

TivaouaneLatlude 14°57NLonglude 18"4lIWAlJludlt 56 m

DiourbelLatIude 14"39NLonglude '8"'4WAtitude 7 m

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NonnaIe 1931~ • 70' rrm,.."",.., 1961.eo • 517 rrm

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NormUe 193'.eo • 796 rrmNormUe 1961.eo • 811 rrm

F M A lol A SON 0

Figure 8 Régimes pluviométriques comparés iii différentes stations

P(mm)Diourbel

T ("C) P(rrm)Kaolack

T ("C)

250 250Latlude 14"3QN

200Latlude 14"08N

200 Longlude 18"14W Longlude 18"04WAlIludlt 7 m AlIlude6 m

'50 150

'00 50 100 60

50 25 50 25

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F lol A lol J A S 0 N 0 F lol A M J A S 0 N 0

Pluie (rrm) [IJ] MoI8 biologiquement h....-.ldeeT""""'_"'. ("C)

P (rrm) T ("C) P(rrm) T ("C)

250 Thiès 250 MbourL.al~ude 14°4llN 200 Latlude 14"25N

200 Long~ude 18"57W L~ude 18"2SWMlude 7' m 150

AlIlude 10 m'50

100 50 100 50

50 25 50 25

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lol A lol J A S 0 N 0 lol A lol J A S 0 N 0

Figure 9 Diagrammes ombrothermiques iii différentes stations (1981-1990)

28

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Les facteurs d'organisation du paysage

Ainsi, du point de vue des pluies, on peut entrevoir sur l'ensemble de la carte de Thièstrois zones et deux régions géographiques (Fig. 10).

17"00 16'00'

- - - - - - - - - - - - - - - - - 'S"OO'

ZONE SUD-SAHELIENNE

ZONE NORD-SOUDANIENNE

ZONE SUD-SOUDANIENNEa··'. . .. . ..- --

Région littorale·estualre

Région mtéfleure

Figure 10 Zones et régions climatiques

29

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Le Pays Sereer, un problème d'étude des paysages

• A l'extrême sud, au-delà de Djilôr et centré sur l'embouchure du Saloum, semanifeste encore un climat humide, avec des précipitations annuelles qui sont de l'ordrede 800 à 900 mm et une saison des pluies qui peut durer jusqu'à 6 mois. Cette régionappartient à la zone sud-soudanienne caractérisée par une végétation plus dense et plushaute, mais aussi par des sols plus argilo-limoneux. Les sols, de couleur beige dans leshorizons supérieurs, deviennent de plus en plus ocres en profondeur avec unaccroissement de la fraction argileuse et l'apparition de traînées rouilles et de concrétionsferrugineuses. Ils sont bien draînés et supportent une belle savane arborée d'origineanthropique qui garde encore les traces de la forêt originelle. De grands arbres commeCordyla pinnata, Parkia biglobosa, Adansonia digitata, Anogeissus leiocarpus... offrentl'image d'un parc arboré couvrant régulièrement toute cette zone. Mais à l'embouchure duSaloum, aux sols sous l'influence de la salinité, se concentre une végétation bienadaptée: la mangrove.

• A l'extrême nord, au-delà d'une ligne joignant Mt. Rolland à Ndindi, apparaît unclimat beaucoup plus sec, avec des précipitations annuelles qui ne sont plus que del'ordre de 400 mm et une saison des pluies qui ne dure plus que 3 mois. Les marges sudde cette zone sahélienne sont caractérisées par l'aridification, la "steppisation" et"l'éolisation", autant de processus qui rendent compte de la dégradation des milieux:mise à nu des sols sableux des dunes rouges ogoliennes sur lesquels Acacia albida etBalanites aegyptiaca forment une végétation arbustive très clairsemée. L'éolisationdevient un processus important dans cette zone dont elle a été, il Y a une vingtaine demilliers d'années (à l'Ogolien), le principal agent morphogénique.

• La majeure partie de la carte, de Kaolack à Thiès, est donc représentative de la zonenord-soudanienne avec un régime pluviométrique intermédiaire (précipitations annuellesde l'ordre de 500 à 800 mm, durée de la saison des pluies de l'ordre de 4 à 5 mois). Cettezone est caractérisée par ses vastes plaines sableuses aux ondulations dunaires plus oumoins accusées. Les sols sont très bien drainés, montrent quelques très rares traînéesrouilles, vers les interdunes, et concrétions ferrugineuses, vers les vallées. Cette zoneconstitue le cœur du Pays Sereer bien connu par son parc à Acacia albida. L'intérêt decette espèce végétale sur les sols lui a valu sa sélection et sa protection dans le "paysagetraditionnel" sereer. Le parc à Acacia albida est ainsi devenu le "paysage naturel" sereertypique des régions nord-soudaniennes. Vers le sud, en transition avec la zone sud­soudanienne, Acacia albida forment une mosaïque avec les reliques de l'anciennevégétation.

Cette discrimination zonale tient essentiellement compte des variations de la pluviosité.Les autres éléments du climat -le vent, les températures et l'humidité de l'air­interviennent secondairement pour faire ressortir des variantes climatiques régionales.

2.1.3 - Les variantes climatiques, le littoral et l'intérieur

Les vents qui soufflent des cellules anticycloniques sont les principaux facteurs dedifférenciation régionale. Durant toute la période de saison sèche le Pays Sereer restesous l'influence des flux d'alizé issus de l'anticyclone des Açores et de la celluleLibyenne.

Les alizés issus de l'anticyclone des Açores n'intéressent particulièrement que lelittoral. Leur origine polaire confère à ces vents une certaine fraîcheur, mais aussi unecertaine humidité en traversant l'océan. Selon que l'anticyclone étend ou non une dorsalesur le continent, la direction et les caractères des alizés changent (1. Le Borgne, op. cit.).Lorsque l'anticyclone est centré sur l'océan, il produit des alizés de type maritime quisont alors de direction nord-ouest et qui n'ont connu qu'un parcours océanique. L'alizémaritime est frais et humide et son règne augmente considérablement l'hygrométrie de

30

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Les facteurs d'organisation du paysage

l'air qui se traduit. la nuit. par la fonnation de rosée et de brouillard. Mais si l'anticyclonedes Açores étend une dorsale sur le continent, les alizés se continentalisent, prennent unedirection nord-est, et deviennent moins frais et moins humides à mesure qu'ils effectuentun trajet terrestre.

L'intérieur du pays est sous l'influence dominante des alizés continentaux, plusconnus sous le nom d' "harmattan". Ce sont des vents d'est qui ont parcouru de longuesdistances sur un continent réchauffé: ils sont donc très chauds et très secs. Sur le littoral,les effets de l'harmattan sont atténués par les vents océaniques; un voyageur venu del'intérieur du Pays Sereer ne peut pas être indifférent à la sensation de douceur qu'ilressent sur le littoral.

La figure Il montre que les températures suivent la même évolution saisonnière, quiest partout de type bimodal, mais que les maxima sont plus accusés à l'intérieur ducontinent (station de Diourbel et de Kaolack) : les maxima absolus sont enregistrés aucœur de la saison sèche (avril/mai) et dépassent 40° C à l'intérieur, alors que sur le littoralils varient entre 33 et 36° c... Ces températures très élevées de saison sèche influentconsidérablement sur l'évolution d'un milieu naturel déjà rendu fragile par la baissegénéralisée des précipitations.

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Figure 11 Températures comparées è différentes stations (1981-1990)

L'influence de ces flux d'alizé détennine donc deux variantes climatiques régionalesselon l'humidité de l'air et les températures: la région littorale-estuaire, à l'ouest d'uneligne Tivaouane-Foundiougne, et la région intérieure (Fig.l2 et 13).

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- - - -. Kaolack (1981·1982)

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Figures 12 et 13 : Températures (1981-1990) et humidités relativescomparées è différentes stations

31

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Le Pays Sereer, un problème d'étude des paysages

Les vents maritimes, qui restent l'exclusivité de la région littorale-estuaire, fontaugmenter l'humidité de l'air et, en même temps, font baisser les températures. Par contreà l'intérieur, les vents continentaux sont responsables de la chute de l'humidité de l'air etde la hausse des températures (Fig.10).

2.2 - L'évolution récente du climat la sécheresse

Pour étudier cette évolution, on dispose de données sur les quantités d'eau recueilliesdepuis 1931, des températures enregistrées depuis 1951 et de la mesure des autresparamètres climatiques depuis 1980.

2.2.1- Une saison des pluies de plus en plus courte et déficitaire

La figure 14 montre que dans toutes les stations la principale caractéristique desprécipitations est leur irrégularité interannuelle. Le lissage de la courbe d'évolution inter­annuelle des précipitations par la méthode des moyennes mobiles montre une tendancegénérale à la baisse depuis le début des années 1950.

TivaouaneP (mm) Labtude 14·S7N

'=~AMude 55 m

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KaolackP (mm) La~tude 14"08N

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DîourbelP (mm) Labtude 14·39N

'~~M ..... 0;~ ~ ~

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.•....•• Normale 1931-1960

-·-·-·Normale 1961-1990

Figure 14 : Variations interannuelles des précipitations à différentes stations

De plus, si l'on considère les deux dernières normales (1931-1960 et 1961-1990), lesbilans pluviométriques montrent que les périodes déficitaires deviennent de plus en pluslongues (figure 15). Pratiquement depuis le début des années 1970, le Pays Sereerconnait une vague de sécheresse ininterrompue; les précipitations atteignent difficilementles valeurs normales. En même temps, l'évolution de la saison des pluies montre qu'àcette baisse généralisée des précipitations s'associe une diminution du nombre de jours depluie (figure 16).

32

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Les facteurs d'organisation du paysage

Un examen plus détaillé des bilans pluviométriques de la dernière nonnale révèle queles périodes d'intensité maximale de cette nouvelle sécheresse ne sont pas les mêmesentre le sud et le nord de la carte. Au nord, le maximum est atteint en 1972 avec un déficitpluviométrique de 64,45% et 53.94% pour les stations de Tivaouane et de Thiès. Au sud.le maximum du déficit pluviométrique est atteint en 1983 ; il est de 59,25% et 50,11%pour les stations de Foundiougne et de Kaolack.

100%Par rapport à la normale 1931-1960

KAOlACK

100%Par rapport à la normale 1961·1990

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100%

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Par rapport à la normale 1931-1960 100%

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Par rapport à la normale 1961-1990

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Par rapport à la normale 1931-1960

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60%

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Par rapport à la normale 1961 -1990

Figure 15 Ecarts pluviométriques par rapport aux normales (1931-60-90)il différentes stations

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KaolackLatJ1Ude 14"08N

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Nb' J P80

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Figure 16 Evolution de la saison des pluies (1960-1991)

33

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Le Pays Sereer, un problème d'étude des paysages

La translation vers le sud des isohyètes est spectaculaire. L'isohyète 660 qui divisait lePays Sereer en deux parties pratiquement égales lors de la décennie 1961-1970 estrepoussée loin vers le sud, et se trouve en dehors de la carte lors de la décennie 1971­1980 (Fig.17). En même temps l'isohyète 560 effectue une translation de plus de75 km : elle quitte la partie nord du Pays Sereer pour sa partie sud où elle devientstationnaire durant la dernière décennie 1981-1990.

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Les facteurs d'organisation du paysage

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Figure 17 : Translations des Isohyètes vers le sud(période normale 1961-1990 et décénles 1961-70, 1971-80 et 1981-90)

35

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Le Pays Sereer, un problème d'étude des paysages

2.2.2 - Les diagnostics de la sécheresse

Ce n'est qu'en 1973, au lendemain d'une année pluviométrique particulièrementdéficitaire, que la communauté internationale a pris conscience de la gravité de cettenouvelle vague de sécheresse dans les pays de l'Afrique tropicale sèche et subhumide.Les conséquences, tant économiques que sociales, étaient sans précédent: productionsagricoles particulièrement déficitaires, décimation du cheptel, disparition de plusieursmilliers d'hectares de forêt... En Pays Sereer, les rendements en arachide, principaleculture, ont baissé de 85% dans la Région administrative de Thiès l . Toute la presse-parlée, écrite et filmée - a multiplié les reportages sur les effets de la sécheresse. Et

depuis, le monde scientifique, particulièrement météorologues, climatologues et océano­graphes, ont pris conscience de la nécessité de mieux connaître les origines de cetteévolution climatique...

De nombreuses études sont alors consacrées au diagnostic des mécanismes physiquesde la variabilité interannuelle des précipitations et de leur déficit. Les explications sontdiverses: certains étudient le phénomène à l'échelle des basses couches atmosphériques,d'autres l'effectuent en haute altitude. Déjà en 1988, M. Leroux avait passé en revue toutecette littérature, et relevait de nombreuses conclusions contradictoires.

La cause de la variabilité des précipitations pourrait être imputable à la fluctuation destempératures de surface océanique. Compte tenu de l'origine marine des flux de moussonet de l'hypothèse que des eaux chaudes sont susceptibles d'augmenter le potentielprécipitable de l'atmosphère, certains concluent qu'aux eaux marines froides corres­pondent des périodes de baisse des pluies. D'autres, par contre, obtiennent de parfaitescorrélations entre eaux marines chaudes et pluies déficitaires... D'ailleurs, certainesétudes émettent l'hypothèse qu'il n'existe pas de relation évidente entre l'eau précipitée etle potentiel hydrique contenu dans l'atmosphère (R. Diop et M.O. Camara cités par M.Leroux, 1988 ; P.J. Lamb cité par B. Fontaine, 1990).

Un autre ensemble d'hypothèses fait appel à la dynamique de l'atmosphère elle-même.Certains estiment que les années de pluviosité déficitaire en Afrique Occidentale sont liéesau renforcement, en été boréal, des centres d'action de l'hémisphère nord et àl'affaiblissement des centres d'action de l'hémisphère sud, ce qui limiterait la pénétrationdes flux de mousson sur le continent A la même échelle d'analyse, certains estiment que,aussi bien en année sèche qu'en année humide, la surface couverte par les flux demousson est toujours du même ordre de grandeur. Seulement c'est la réduction del'épaisseur des flux mousson, et donc de leur potentialité à donner des pluies, qui est àl'origine des saisons des pluies déficitaires.

Confirmant cette dernière hypothèse, il faut noter qu'entre 1922 et 1983 c'est surtoutla fréquence des pluies journalières supérieures à 40 mm qui "tend vers zéro avecl'établissement de la sécheresse". Les pluies journalières comprises entre 40 et 20 mm,malgré une baisse de fréquence, sont plus ou moins régulières alors que les pluiesinférieures à 20 mm évoluent d'une manière régulière (P. Hubert et J.P. Carbonnel citéspar M. Leroux, op. cit.). De fait, cette diminution de l'intensité des pluies et du nombredes orages est un phénomène réel et bien connu. Ce sont les causes de cette baissed'intensité qui sont incertaines mais qui pourraient précisément s'expliquer par laréduction de l'épaisseur des flux de mousson: en effet, plus le flux de la mousson estépais, plus il est susceptible de donner naissance à des cumulo-nimbus générateurs deslignes de graines, principales responsables des violents orages africains.

Le problème de l'origine de la sécheresse reste donc toujours en suspens... Bien quela plupart des conclusions attribuent la sécheresse à un refroidissement des températuresde surface de l'Atlantique équatorial, il demeure nécessaire de continuer les recherches et

1 La Région administrative de Thiès est formée par les Départements de Tivaoune, Thiès et Mbour.

36

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Les facteurs d'organisation du paysage

même de les étendre à l'étude des hautes et moyennes latitudes, où se trouvent les autresmoteurs de la circulation atmosphérique générale.

2.2.3 - Conséquences de la sécheresse sur le milieu

Selon les régions, du fait de la variabilité du déficit pluviométrique dans l'espace, lasévérité de la sécheresse est différemment vécue. Cependant le bilan est partout négatif,autant sur le milieu naturel que sur les activités humaines.

En Pays Sereer la quasi totalité de l'économie est basée sur l'agriculture sous pluie etle cheptel, deux secteurs profondément affectés par la sécheresse.

L'arachide, plante qui a besoin d'eau jusqu'après sa floraison, est la principale cultureen Pays Sereer. La figure 18, relative à l'évolution des rendements en arachide, montreque la presque totalité des années de déficit de production coïncident avec des années àpluviosité défavorable. A l'échelle des Régions administratives de Thiès et de Kaolack l ,les variations de la pluviosité expliquent, respectivement, 55% et 42% de la variance desrendements en arachide au cours de la période 1960-19912•

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Région de Kaolack1200

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1200

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Région de Thiès

Figure 18 Evolution des rendements en arachide (1960-91)

DiourbelKaolack

------,----------------------------28

La baisse généralisée des précipitations a eu aussi des effets dramatiques sur le bilande l'eau, et par conséquent sur le milieu naturel. D'autant que cette péjoration de lapluviosité s'est accompagnée d'un réchauffement de l'atmosphère sensible à l'échelle deces quarante dernières années (Fig. 19)3.

oc29

27

26

25

1951-60 1961·70 1971·80 1981·90

Figure 19 : Evolution des températures moyennes annuelles (1951 à 1990)

" r..t:"lc..1 La Région administrative de Kaolack est formée par les Départements de GosSas, Kaolack et ru~t.''h )Foundiougne. ro..\:.\Â.2 Nous regrettons de ne pas disposer d'informations analogues sur l'évolution du cheptel en Pays Sereer.J.G. Ndione (1991) évalue à 20% le taux de mortalité des bovins en 1973 sur l'ensemble du Sénégal.3 L'hypersalinité des eaux du Saloum déjà signalée dans ce chapitre (fig. 6) est l'une des principalesconséquences de ces températures excessives.

37

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Le Pays Sereer, un problème d'étude des paysages

Les variations de la demande évaporative (ou ETP) pour la période 1980-1989 ont étécalculées au Centre Nationale de Recherche Agronomique de Bambey par C. Mbaye(1991) ; la formule utilisée est celle de Penman "qui a l'avantage d'intégrer l'essentiel desparamètres climatiques, température, humidité, durée d'insolation et vitesse du vent" (J.Le Borgne, 1990). Le bilan de l'eau calculé à partir de ces valeurs de l'ETP indiquepartout en Pays Sereer un important déficit hydrique avec, au plus, deux mois (août etseptembre) pendant lesquels les besoins en eau des plantes sont satisfaits par les pluies(Fig.20).

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Les facteurs d'organisation du paysage

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Figure 20 Bilans de "eau à différentes stations

39

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Le Pays Sereer, un problème d'étude des paysages

L'indice bioclimatique proposé par J. Le Borgne (op. cit.) permet de situer la régionétudiée dans l'ensemble de l'Ouest-Mricain :

ArideSemi-arideSec à subhumideSubhumide à humideHumideHyperhumide

Indice bioclimatique(ETR*lOO)1EfP

<55 à 2020 à 4040 à 6060 à 80

80 à 100

Nombre de mois oùles besoins en eau

sont satisfaitsoo

1 à 4 mois4 à 6 mois6 à 8 mois9 à 12 mois

Cet indice est de : 12 à Louga1, 21 à Bambey, 24 à Kaolack et 29 à Nioro du Rip...Ces valeurs, qui placent le Pays Sereer sous un climat subhumide à sec, voire semi-aridepour Louga, mettent en évidence une dégradation du climat suivant un gradient sud-nordqu'on peut appeler "gradient de la sécheresse". Sur une distance de 70 km, entre Kaolacket Bambey, il y a une baisse de 3 points de l'indice bioclimatique, ce qui se traduit enmême temps par une descente vers le sud des domaines bioclimatiques.

** *

Il en résulte un déficit hydrique de plus en plus accentué. Déjà, des études antérieures(E.S. Diop, op. cit.) avaient signalé que pendant la décennie 1971-1980, à la station deKaolack, il n'y avait que 16 mm d'eau disponible dans le sol pour l'écoulementsouterrain. Sur l'ensemble des stations étudiées, le bilan de l'eau de la décennie 1980­1989 montre que les précipitations sont devenues insuffisantes pour satisfaire la demandeévaporative et la reconstitution des réserves en eau du sol: de telles conditions nepermettent plus la recharge des nappes phréatiques, ce qui permet de dire que cettenouvelle vague de sécheresse météorologique se traduit au Sénégal, et plus précisémenten Pays Sereer, par une sécheresse biologique qui aura de grandes répercussions surl'évolution des milieux naturels et humains .

1 Les stations de Louga et Nioro du Rip sont en dehors de la carte. Louga se situe au nord, à l'inter­section de la latitude 15°37N et la longitude 16°13W, Nioro du Rip se trouve au sur à l'intersection de lalatitude 13°44N et de la longitude 15°47W.

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Les facteurs d'organisation du paysage

3) - Un "pays" très peuplé, profondément humanisé

Il ya une cinquantaine d'années, les Sereer avaient mis sur pied un système agraireoriginal, relativement performant pour l'Afrique soudanienne, souvent cité dans le mondecomme un exemple de réussite. Mais, face aux besoins de plus en plus pressants d'unepopulation au rythme de croissance très rapide, ce système agraire semble avoir de plusen plus de difficultés à tenir ses promesses...

3.1 - De fortes densités de population rurale

Au Sénégal, c'est en Pays Sereer où les plus fortes densités de population rurale sontenregistrées. Déjà au début du siècle, des densités supérieures à 50 habitants au km2

étaient signalées dans certains terroirs. Actuellement, elles dépassent souvent 100habitants au km2, et atteignent même parfois 200 habitants au km2 !

3.1.1 - Historique et mise en place des populations

L'origine des Sereer est la source de nombreuses controverses entre les chercheurs.Vers la fin du XIXè siècle, certains soutenaient l'hypothèse selon laquelle lès Sereerétaient venus du sud, du royaume du Gabou (au sud du fleuve Gambie). D'autres, parcontre les faisaient venir du nord, du royaume du Tékrour (le long de la vallée du fleuveSénégal) où ont été trouvés des vestiges culturels très proches de ceux de l'actuel PaysSereer.

L'état actuel des recherches confirme cette dernière hypothèse. En effet, l'importancedes rapports de "cousinage"] qui existent entre Haal-Pulaar (groupes socio-culturelsToucouleur et Peul du royaume du Tékrour) et Sereer ne peut s'expliquer que par une trèslongue cohabitation. Et même, Ch. A. Diop (1979) est allé plus loin en situant l'originedes Sereer dans la vallée du Nil avant qu'ils n'effectuent ce long séjour dans la vallée dufleuve Sénégal ~ vallée du fleuve qui a d'ailleurs accueilli, selon I. D. Thiam (19842),bien d'autres vagues de migrations que celle des sereer.

Refusant d'adopter l'Islam, au contraire des autochtones qui ne montraient aucunerésistance à cette nouvelle religion, les Serèer devaient quitter ce royaume vers le XIèsiècle. Ils choisirent la direction du sud, s'établirent d'abord chez les Wolof du Cayor etdu Baol avant d'arriver dans leur pays actuel ~ pays que le peuple un peu mythique desSoce occupaient déjà. mais semble-t-il d'une manière très discontinue. Les Sereer serefugièrent dans les "massifs forestiers qui couvraient alors le Sine-Saloum... où ilsouvraient, sur les emplacements repérés par les chasseurs, des clairières destinées àporter les champs de mil et les troupeaux" (P. Pélissier, 1966).

Ainsi, voit-on dès l'origine la fidélité du Sereer à sa religion et à son système agrairefondé sur l'association permanente de l'agriculture et de l'élevage. Et surtout voit-on cepeuple contraint de se regrouper dans un espace restreint...

Iles rapports de cousinage est un important facteur d'intégration des peuples au Sénégal. Ces rapports decousinage existent non seulement entre différentes ethnies, mais aussi entre différents noms de famillesd'une même ethnie. Et lorsque se rencontrent deux personnes cousines, d'ethnie ou de famille différente,elles ont le droit, même en première vue, de se taquiner. Ainsi a-t-on souvent entendu "Toucouleur roi duSereer" ou "Sereer roi du Toucouleur".2 In Collectif, 1984. Les atlas Jeune Afrique: le Sénégal.

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Le Pays Sereer, un problème d'étude des paysages

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Figure 21 Carte de la densité de la population rurale en 1976(par Communautés Rurales)

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Les facteurs d'organisation du paysage

17000' 16"00'

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Figure 22 Carte de la densité de la population rurale en 1988(par Communautés Rurales)

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Le Pays Sereer, un problème d'étude des paysages

3.1.2 - Densités et répartition de la population rurale

Milieux fortement humanisés, occupation totale de l'espace et hautes densités depopulation rurale l , tels sont les aspects actuels du "Pays Sereer'. Un examen des figures21 et 22, sur la densité de population rurale, et de la carte hors texte, sur la localisation decette population, indique partout de hautes densités avec une répartition relativementhomogène2•

Comme le montre la carte de localisation de la population rurale, l'occupation del'espace en Pays Sereer est caractérisée par de gros villages très rapprochés dans unsemis d'une multitude de petits villages donnant à la campagne un aspect très humanisé.Ce réseau de villages présente une densité particulièrement forte, assurant une occupationintégrale de l'espace.

Les densités les plus élevées se localisent de part et d'autre de la Route Nationale 2,entre Khombole et Diourbel, avec une hypophyse vers le sud, jusqu'aux environ de laville de Fatick. Dans ce secteur de forte occupation humaine, les densités données par ledernier recensement de 1988 s'élèvent largement au dessus de 100 habitants au km2 etatteignent même parfois 200 habitants au km2, en particulier dans les CommunautésRurales de Réfane et de Ndagalma3 (Fig. 22).

Plus au sud, et particulièrement vers les bouches du Saloum, cette plage de hautesdensités s'effrite sous l'effet des contraintes du milieu, et en particulier de la salinité desterres et de la nappe phréatique. Le phénomène, accentué par la dégradation du climat,explique qu'actuellement ce sont des villages entiers qui se trouvent sous cette menace, etque certains ont même pris le chemin de l'exil: l'extension des tannes a pratiquementréduit à néant les terres cultivables, et l'hypersalinité des eaux du Saloum a contaminé lesnappes phréatiques qui sont devenues très saumâtres.

Déjà au début du siècle, des densités de l'ordre de 57 habitants au km2 étaientenregistrées dans l'actuel Arrondissement de Niakhar (Lefillâtre, cité par A. Lericollais,1976). Toujours selon A. Lericollais, qui cite cette fois P. Cantrelle, cette densité atteint85 habitants au km2 vers les années 1970 puis passe à 86 habitants au km2 en 1976 et à129 habitants au km2 en 1988, soit une augmentation de 50% en 12 ans. Pendant cettemême période, entre les recensements de 1976 et de 1988, la population du village deKissane, coincé entre le plateau de Thiès et la butte de Tièw, voit ses habitants passer de886 à 1047 individus, soit une augmentation de 18,17%. Et, d'après l'enquête effectuéepar M. A. Soumaré en novembre 1989, la population de Kissane atteint à cette date 1207habitants, soit une augmentation de 15,28% en moins de deux ans.

Donc l'essor démographique, phénomène ancien, se poursuit aujourd'hui à un rythmegalopant. Cette pression démographique ne va pas sans effet sur le milieu naturel. Eneffet, les paysans ne vivent que d'une agriculture étroitement dépendante de la pluviosité,et, obligés de produire plus pour nourrir plus, ils n'ont aucune autre solution que demultiplier les superficies cultivées, ce qui abouti d'abord à la mise en valeur intégrale desforêts, au centre desquelles s'établissaient des terroirs bien distincts, avant d'exploiter lesterres d'une façon permanente et d'une manière de plus en plus intensive... Compte tenudes techniques culturales propres à la société sereer, et si l'on en croit A. Vanhaeverbeke

1 Nos références sont les recensements de la population en 1976 et 1978. Nous n'avons tenu compte quedes données sur la population rurale.2 Nous remercions Magatte BA, Thèsard à Besançon, qui a réalisé la carte de localisation de la populationrurale de Thiès et qui nous a autorisé à l'utiliser.3 Administrativement. le Sénégal est divisé en Régions qui se subdivisent à leur tour en Départementspuis en Arrondissements et en Communautés Rurales.

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Les facteurs d'organisation du paysage

cité par J.M. Gastellu et B. Delpech, à partir de 60 habitants au km2 l'équilibre milieuphysique / société humaine est rompu: ici, ce seuil semble être atteint depuis les années1930.

Suite aux chiffres précédents, on prévoit donc le doublement de la population dans unquart de siècle. L'exode massif des forces vives vers les villes est une des principalesconséquences de ce phénomène...

3.1.3 - L'exode rural : l'urbanisation

Comme tous les autres ruraux du Sénégal, les Sereer ne vivent que d'une agriculturesaisonnière basée ici, pour l'essentiel, sur l'arachide, culture commerciale, et sur le mil,culture vivrière. Cependant, sous l'effet d'une pression démographique amplifiée par unesécheresse qui semble s'être définitivement installée, les produits des terroirs sereersuffisent de moins en moins à assurer la subsistance des populations... C'est cephénomène qui contraint cette population paysanne, longtemps très stable, a quitter sonpays pour chercher des revenus additionnels.

Au début, l'exode rural avait le plus souvent un caractère temporaire. En effet, c'étaitsurtout en saison sèche, période pendant laquelle les travaux ruraux ne demandent pas demain d'œuvre importante, qu'étaient enregistrés les grands départs vers la ville. A laveille de la saison des pluies, on assistait à un mouvement inverse qui rendait au terroirtoutes ses forces vives. Nombreux sont les Chefs de familles qui nous ont confmné quela fixation défmitive en ville des enfants de leur terroir était précédée de plusieurs séjourspendant la morte saison. Ne nous ont-ils pas aussi confirmé que cet exode était devenuune nécessité car ce sont leurs "frères et fils établis en ville qui se cotisent pour assurernon seulement la nourriture en période de soudure mais aussi l'argent nécessaire pourl'achat des semences l " ?

Les archives du Bureau National du Recensement et de la Direction de l'Aménagementdu Territoire constituent une importante source pour l'analyse des relations ville­campagne. En avril 1955, le recensement de la population évaluait à 15766 personnes(soit 10% de la population) le nombre de résidents temporaires à Dakar, parmi lesquelsles Sereer représentaient 35%. Les informations relatives au sex-ratio indiquent chez cesSereer une nette prédominance de femmes; une étude plus récente (B. Lacombe et al,1977) confirme cette prédominance: en 1970, il a été dénombré à Dakar et sa banlieue,chez les Sereer de moins de 25 ans, 62% de femmes contre 38% d'hommes. Ces femmessont pratiquement toutes des domestiques, à l'instar des hommes dont le niveau dequalification ne permet d'avoir que de petits métiers: manœuvres, gardiens,marchands...

Ainsi, le mouvement des Sereer vers les centres urbains est-il antérieur à la vague desécheresse récente qui a durement affecté le monde rural mais cette dernière l'aconsidérablement amplifié: les ruraux sont de plus en plus attirés par les villes où ilsespèrent trouver de nouveaux moyens de subsistance... Malheureusement comme lesvilles se trouvent dans l'impossibilité d'employer leurs propres actifs, ces émigrés, quin'ont pratiquement aucune autre qualification qu'agricole, viennent grossir les rangs despetits métiers, de la main d'œuvre non qualifiée et des chômeurs.

L'exode rural a pour principal effet la croissance très rapide et anarchique desagglomérations. Certes, Dakar et sa banlieue constituent les principaux lieux d'aboutis­sement de la migration sereer mais une partie de cette migration transite d'abord par lesanciennes "escales" de la traite arachidière et par les capitales régionales. Dans les escales

1 Depuis un certain nombre d'années l'Etat mène une politique de désengagement et n'assure donc plusles crédit-semences aux paysans, obligeant ainsi ces derniers à garder ou à acheter leurs semences.

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Le Pays Sereer, un problème d'étude des paysages

de Bambey et Fatick par exemple, ce sont les maisons de commerce coloniales induitespar la traite de l'arachide qui ont longtemps attiré la population rurale. Ce n'est qu'aprèsl'indépendance que ces "escales" sont promues au rang de ville grâce à l'installationd'administrations. Mais, bien qu'ayant le statut de ville, ces anciennes "escales" onttoujours des fonctions essentiellement rurales. La monographie de Louga, reconnuecomme représentative de ces anciennes "escales", illustre bien cet état de "ville rurale Il :

en 1966, la population était composée de 62% d'agriculteurs-éleveurs, de 20% dechômeurs, de 9% de fonctionnaires et de 9% de commerçants, tailleurs, maçons et autresartisans (M. Sarr, 1973).

Il en est de même dans les capitales régionales de Diourbel, Kaolack et Thiès, où ceflux d'immigration rurale a toujours beaucoup influé sur l'accroissement démo­graphique: entre 1916 et 1961, J. Roch (1975), citant une étude sur l'aménagement duterritoire, évalue l'accroissement démographique global de ces capitales régionales à 5 ­7%, les apports migratoires en provenance des campagnes représentant à eux seuls 1,5 ­2% .

Ainsi, on a longtemps vu ces nombreux ruraux qui résidaient en ville pendant la saisonsèche retourner aux champs pendant la saison des pluies. Mais maintenant, les séries demauvaises compagnes agricoles devenant de plus en plus longues alors que l'économiede ces villes de l'intérieur reste encore liée à la traite arachidière, les paysans sereerpoursuivent de plus en plus souvent leur exode vers Dakar...

3.2 - Un système agraire en crise et un paysage délaissé

Sous la dépendance directe des aléas climatiques, le système agraire. sereer traverse eneffet une crise sévère: sécheresse et pression démographique ont rompu l'équilibresociété humaine / milieu physique l .

Le système agraire sereer, qui fut bien adapté aux conditions du milieu, avait pennis lafixation de fortes densités de population rurale. Dans une région aux sols sableux facilesà travailler mais d'une valeur agronomique médiocre (P. Bonfils et J. Faure, 1955), et àpluviosité irrégulière, les paysans sereer avaient mis en place un système agraireparfaitement fonctionnel. L'amélioration de la fertilité du sol était assurée par un élevagebien intégré au système, le respect de l'assolement pennettait au sol de se reconstituer, etle parc arboré était bien entretenu... Actuellement ce système s'est complètement dégradésous les effets d'une monétarisation du secteur agricole accordant un rôle trop important àla culture arachidière dans l'économie rurale: la pression démographique et des besoinsfinanciers de plus en plus pressants ont fortement contribué à l'expansion d'une culturecommerciale dont les pratiques ont bouleversé le système agraire traditionnel.

3.2.1 - Les mutations agraires

Traditionnellement, les produits agricoles des terroirs sereer étaient directementconsommés, ou à la rigueur échangés contre d'autres produits qui n'existaient pas dans lepays, en l'occurrence sel et poisson.

Les sources historiques orales et les récits des administrateurs coloniaux affinnent quele mil, le coton, le niébé étaient les principales cultures en Pays Sereer: "les SereerNones et ceux du Ndiéghem ne cultivent que le mil, le niébé, le bérafet le coton" écrivait

1 Quelques définitions méritent d'abord d'être éclaircies. Par "système agraire" il faudra entendre un moded'exploitation du milieu permettant de répondre aux besoins socio-économiques. Tandis que le "systèmede culture" sera la façon d'associer des cultures sur une même parcelle (ou de les faire succéder dansl'espace et/ou dans le temps) et que le "système de production" se rapportera à l'ensemble des moyensutilisés pour assurer une production.

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Les facteurs d'organisation du paysage

Pinet Laprade en 1865... Mais cette situation devait rapidement changer. Et le Comman­dant Herbin notait, dès 1891, que "ces plaines où les Diobas1 ne cultivaient que juste lemil et le coton nécessaire à leur nourriture et à leur habillement, seront prochainementmises en exploitation..." (cités par D. Thiao, 1991).

Cela n'empêche qu'en Pays Sereer le mil était et demeure toujours la base de l'alimen­tation, et que, si la production est actuellement déficitaire, elle était jadis largementsuffisante. Etudiant l'histoire du village sereer de Kissane, village déjà mentionné, D.Thiao (op. cit.) souligne qu'il n'y avait pas de problème de "soudure" alimentaire d'uneannée à l'autre: "c'est avec nostalgie que les anciens du village s'accordent à dire qu'ilsprocédaient au girit qui consistait à réaménager les stocks de mil avant d'engranger lesnouvelles récoltes" !

La présence permanente du bétail dans le terroir et le système de culture minimisaientles risques de dégradation des sols. Déjà, au moment du défrichement, le Sereer n'abatpas tous les arbres; la préservation des espèces utilisées pour leurs feuilles, leursracines, leurs écorces, leurs fleurs et leurs fruits, mais aussi pour leur action de protectiondu milieu, étaient de rigueur. Adansonia digitata, Tamarindus indica, Cordyla pinnata,Celtis integrifolia, Sclerocarya birrea, Diospyros mespiliformis... donnaient à lacampagne sereer l'image d'une belle savane arborée que jalonnent un réseau anastomoséde haies vives délimitant les différentes propriétés des terroirs. Et étant sensibles auxavantages de Acacia albida, les sereer ont favorablement accepté la présence de cetteespèce qui n'a jamais fait partie de la végétation naturelle. Le parc arboré à Acacia albidaqui caractérise l'actuel paysage sereer est donc créé sur l'initiative de l'homme (p.Pélissier, op. dt.).

Les terroirs traditionnels sereer étaient divisés en deux soles: tandis que l'une étaitcultivée, l'autre portait les jachères et le bétail qui maintenaient la fertilité du sol. En plus,le système de mise en valeur traditionnelle, afin de minimiser les risques d'une mauvaiserécolte et de gagner en temps de travail, visait à associer plusieurs cultures sur une mêmeparcelle: entre les pieds du mil étaient souvent intercalés le niébé, le béraf...

L'utilisation de l'attelage était inconnue, et tous les instruments de labour étaientmanuels. L'ileer était le principal outil de travail: utilisé à la fois pour le semis et lesarclage, c'est une lame en forme de cœur qui se fixe au bout d'un long manche. Laprésence d'arbres ne gêne pas son utilisation: les arbres sont soigneusement contournés,de même que les arbustes, et ce fut cet outil qui permit la conservation et ledéveloppement du parc arboré dans les terroirs sereer. Seulement, l'ileer n'autorise degrands labours qu'en présence d'une main d'œuvre abondante, ce qui explique peut-être,en partie, la forte concentration démographique en Pays Sereer.

Le système agraire sereer était donc bien structuré et respectait, en même temps,l'équilibre du milieu naturel. Mais dès la soumission du Sénégal, le colonisateurs'intéressa aux potentialités de la région pour la culture de l'arachide. Cet objectif apparaJ.lclairement dans la suite du rapport du Commandant Herbin (D. Thiao, op. cit.) : parlantdu Diobas et de ses habitants qui cultivaient juste pour leur consommation, leCommandant Herbin poursuit en écrivant que "ces plaines... seront prochainement misesen exploitation; l'arachide qu'ils ne semaient pas est certainement appelée à augmenter larichesse du pays".

Toujours lié à la colonisation, un autre changement de taille a été l'introduction de lamonnaie dans un système socio-économique jusqu'alors fondé sur l'échange de produits.Prenant de plus en plus d'importance dans le système, la monnaie devint la base de toutesles transactions: l'acquisition de denrées et le paiement de l'impôt devaient se fairedésormais avec de la monnaie. Ainsi, l'administrateur de Kaolack, Niorot, ne se trompait

1 Le Diobas est une petite région du Pays Sereer. située en bordure du plateau de Thiès: le paysage delCissane, étudié par dix étudiants de l'Université de Dakar, en fait partie...

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Le Pays Sereer, un problème d'étude des paysages

pas lorsqu'il écrivait que: "si les négociants achetaient les arachides contre espèce, lescultivateurs développeraient certainement leurs cultures" (D. Thiao, op. cit.). Et depuis,cette culture commerciale de l'arachide n'a cessé de bousculer les cultures autochtonesauxquelles elle s'est pratiquement substituée...

3.2.2 - Le système de production actuel

En introduisant cette nouvelle culture, l'administration coloniale met aussi en place desstructures permettant son expansion rapide. C'est ainsi qu'à partir de 1910 furentinstituées les Sociétés de Prévoyance. Leur rôle était d'encadrer les paysans, de les aiderpour le stockage des semences et de vulgariser l'emploi de nouveaux instruments delabour. En même temps, de grandes pistes étaient ouvertes pour faciliter le transport desrécoltes jusqu'aux points de vente.

Dans un souci de maximiser la production arachidière, la culture manuelle à l'ileer futreléguée au second plan par la culture attelée. Ainsi, bêtes de somme, semoir et houe t

font leur apparition dans le système de production sereer.

Une conséquence immédiate de l'utilisation du semoir et de la houe est la dégradationdu parc arboré. En effet, la culture attelée se pratique suivant des tracés rectilignes, et laprésence de nombreux arbres constituent donc une gêne. De plus, pour les paysanscontraints de produire plus pour subvenir à leurs besoins, cette nouvelle techniqueculturale leur permet de multiplier les superficies cultivées. En effet, les maisons decommerce coloniales, solidement implantées dans les escales, nouaient des relationstacites avec les paysans, à qui elles faisaient crédit dans l'attente des récoltes. Et d'annéeen année, les traitants suscitaient de nouveaux besoins et les paysans étaient obligés deproduire davantage... De ce fait, le système agraire sereer évolue vers la réduction destemps de jachères et conduit à une destruction du couvert végétal, provocant sondéséquilibre et la dégradation des milieux biophysiques.

Après l'indépendance l'Etat sénégalais n'a fait que poursuivre la politique agricole dela colonisation française2• Pour augmenter la production, l'Etat facilite l'accès à la terre àtous ceux qui veulent la mettre en valeur, et se substitue alors au Laman qui étaitl'administrateur traditionnel du terroir chargé de la distribution des terres. Ainsi fut voté,le 17 juin 1964, la loi 64-46 sur le Domaine National qui confie à l'Etat la gestion desterres. Et la fameuse expression "la terre appartient à celui qui la cultive" a vite faitdisparaître les brousses, les jachères, les terrains de parcours du bétail... Tous les milieuxpouvant porter des cultures ont été défrichés. La carte hors texte de l'utilisation del'espace en 1989 illustre bien ce phénomène. Seuls les sols gravillonnaires du plateau deThiès, les milieux halomorphes et les bas-fonds aux sols lourds argileux ne sont pasentièrement cultivés. La dégradation des milieux s'en est à nouveau trouvée accentuée, etl'élevage, qui était le signe de la réussite du système agraire sereer, ne fait plus partie despriorités du système de production actuel.

t Une houe est un instrument agricole tiré par une bêle de somme et servant à sarcler. En Pays Sereer, ilexiste deux types de houe: la "houe Toubab" (occidentale), elle est plus légère et peut être tirée par unâne, et la houe "sine" qui requiert la traction par cheval.2 Le départ des Européens n'a pas pour autant supprimé l'''économie de traite". Les Libano-syriens ontrapidement pris le relais et se sont même encore plus étroitement implantés dans les campagnes. Mais,avec la sécheresse et les mauvaises campagnes agricoles successives, ils ont été contraints de quitter lesescales et de se replier dans les grandes villes. Ou de reprendre leur bâton de pèlerin vers d'autres Nationsplus prospères...

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Figure 23 :

LE TERROIR DE KISSANE

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Les facteurs d'organisation du paysage

3.2.3 - Des paysages délaissés

Est-il judicieux de parler de délaissement des paysages agraires alors qu'il vient d'êtremontré que les brousses, les jachères, les terrains de parcours du bétail... ont tousdisparu au profit de l'accroissement des superficies cultivées. La notion de délaissementtraduit, comme le dit A. Lericollais (1990)1, "l'abandon de certaines pratiques et decertains aménagements, la marginalisation de l'activité agricole pour certaines catégoriesd'actifs, face à l'importance des migrations et des ressources qu'elles fournissent auvillage".

La gestion du foncier était la clé de la réussite du système agraire sereer. En fait la terreavait un caractère "sacré" en Pays Sereer et constituait à la fois une propriété individuelleet collective. L'appropriation de la terre reposait sur le principe du droit de "feu". Lesseuls chefs de concession2 détenaient le droit de défricher la brousse jusqu'ici nonexploitée. A leur tour, les chefs de famille de la concession assure chacun le contrôled'une portion de cet espace collectif.

Al'approche de la saison des pluies, les chefs de concessions se réunissent pour flXerles limites des soles devant porter les champs et les jachères. Les terres réservées auxjachères devront servir en même temps d'enclos pour le bétail pendant la saison culturale.La limite entre ces deux soles est marquée par une imposante haie constituée deEuphorbia balsamifera et de branches coupées d'épineux. En même temps sont délimitéspar un double rideau de haies vives les pistes que doivent emprunter le bétail pour leuraccès aux points d'eau. Ce découpage donnait aux différents terroirs sereer des limitesnettes et précises.

Mais actuellement, avec la disparition des jachères, l'essentiel du bétail quitte lesterroirs pour la recherche de pâturage. Et en saison des pluies, période pendant laquelle lebétail revient dans les terroirs sereer, le troupeau reste parqué dans des enclos sur lesterres incultes. Pendant toute cette période, le bétail ne pénètre les terres cultivables quepour aller aux points d'eau, empruntant des pistes sans aucune délimitation (Fig. 23).

La répartition des champs entre les différents groupes familiaux est l'œuvre du chef deconcession, détenteur du droit de feu. A chaque chef de famille, il est affecté des parcellespour les actifs dépendants de lui. Un champ collectif est cultivé par les membres de laconcession; sa récolte est emmagasinée dans les greniers de réserve que gère le chef dela concession. Elle sert de nourriture à l'occasion d'importants travaux ou de cérémoniesfamiliales réunissant tous les membres de la concession.

Des prêts ou échanges de terres faisaient aussi partie du programme de distribution desterres. En effet le partage du terroir en deux soles contraint parfois certains groupesfamiliaux à échanger une partie de leur terre ou emprunter des terres plus propices àcertains types de culture. Ces opérations de prêts palliaient aussi les manques de terresque suscite l'accroissement très rapide de la population.

Certes les opérations de prêts de terre subsistent toujours, mais la rigueur de la gestiondes terroirs sereer n'est de nos jours qu'une histoire que l'on raconte. La sélection et laprotection des espèces végétales ont disparu depuis l'introduction de la culture attelée. Laloi de juin 1964 constitue aussi un important facteur contribuant au désintéressement des

1 In Collectif, 1990. La dégradation des paysages en Afrique de l'ouest.2 L'unité d'habitation est représentée par la concession (mbind) qui comprend plusieurs groupesfamiliaux. Chaque groupe familial est constitué d'une communauté de personnes qui partagent leurs repasquotidiens. Dans le terroir, les différents mbind sont dispersés en ordre lâche. Ils s'organisent en quartiersautonomes (dikh) plus ou moins éloignés les uns des autres.

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Le Pays Sereer, un problème d'étude des paysages

ruraux à la gestion des terres de leur terroir; ils se sentent désormais comme de simplesexploitants.

A cela se greffe, vu le nombre de bras disponibles et la nécessité de produiredavantage de l'arachide et des céréales, une extension des aires de culture au dépens desjachères. Les troupeaux de bovins qui faisaient partie du décor permanent des terroirssereer doivent désormais quitter le pays en saison sèche pour la recherche de pâturage.

Ainsi, l'essentiel des techniques de restitution et de fertilité du sol sont alors délaisséesau profit des engrais chimiques. Et, depuis le désengagement de l'état, qui subventionnaitle secteur agricole, notamment en fournissant à bas prix ces engrais aux paysans, lesystème de production sereer traverse une crise sans précédente. La baisse généraliséedes rendements contraint les ruraux à chercher de nouvelles ressources additionnelles:les forces vives quittent les terroirs en saison sèche et rentrent tardivement en saison despluies. Certains migrants préfèrent même s'installer en ville.

De fortes densités de population et une croissance démographique très rapide,l'introduction de l'arachide et son expansion favorisée par la monétarisation du systèmeéconomique, l'utilisation de nouvelles techniques de culture mécaniques plus intensives,l'abandon de l'élevage, la baisse de fertilité des sols et une sécheresse persistante, toutceci explique deux aspects actuels de la campagne sereer :

• l'uniformité des terroirs, et le fait qu'on passe insensiblement d'un terroir à un autre,tellement tout l'espace est mis en valeur,

• le "délaissement" de ces terroirs, notamment l'abandon du Parc arborée et des haiesvives limitant le passage du bétail, face à l'espoir de trouver de meilleurs moyens desubsistance en dehors de son pays.

** *

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Les facteurs d'organisation du paysage

Pour conclure ce premier chapitre, on retiendra:

-> la relative diversité originelle des paysages sereer, liée à la topographie.

Dans l'angle nord-ouest de la carte se situent les paysages du plateau de Thiès.Topographiquement plus élevés, ils se caractérisent par la platitude de leurmodelé. Localement, quelques rares talwegs interrompent la monotonie duplateau. Ces "hauts paysages" se distinguent des paysages de moyenne altitudequi leur sont contigus et qui occupent la majeur partie du Pays sereer. Cesderniers sont caractérisés par un modelé de formations dunaires plus ou moinsondulées. Au sein de cet ensemble de moyenne altitude, se distinguent les"paysages déprimés" des vallées fossiles et des grandes dépressions. Dans lapartie sud de la carte, de part et d'autre du Saloum et de ses affluents, lespaysages de basse altitude se singularisent par l'extrême planéité du modelé maisaussi par la diversité des milieux.

-> l'uniformisation actuelle des paysages, liée aux intenses activités humaines.

Le nombre de bras disponibles, la nécessité de produire davantage d'arachideet l'utilisation de nouvelles techniques constituent autant de facteurs qui ontcontribué à la disparition des jachères aux dépens des cultures. Les "brousses"périphériques qui délimitaient les terroirs ont toutes été défrichées et mises enculture. D'un terroir à un autre, l'aspect est le même: tout l'espace est mis envaleur.

-> enfin, l'accroissement de la pression démographique sur un milieu fragilisé par lasécheresse.

La dégradation des paysages sereer est le résultat d'une surexploitation et d'unemauvaise gestion des ressources naturelles fournies par des milieux dont lafragilité est aggravée par la sécheresse. L'actuel système de production sereer,soutenu par la loi 64-46 sur le Domaine National, constitue un important facteurde dégradation des milieux naturels.

En pays Sereer, les conditions climatiques ont effectivement changé. Baissegénérale des pluies, réduction du nombre de jours de pluie et de la durée de lasaison pluvieuse, réchauffement sensible de l'atmosphère: telle est la nouvelletendance de l'évolution du climat

Ces nouvelles conditions climatiques jouent dans le sens d'une dégradation deplus en plus accentuée des milieux naturels.

La baisse inévitable des nappes phréatiques est l'une des conséquences les plusimmédiates et les plus perceptibles de cette sécheresse. Mais ce n'est pas la seuleet il faut y ajouter d'autres effets catastrophiques parfois plus insidieux, en parti­culier la disparition ou la raréfaction de plusieurs des espèces végétales du"Parc"arboré si caractéristique des terroirs sereer : ne parle-t-on pas d'une "sahélisation"de ces régions nord-soudaniennes (P. Ndiaye, 1990; A. Lericollais ; 1990)1 ?

1 In Collectif. 1990. La dégradation des Paysages en Afrique de l'Ouest.

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DEUXIEME CHAPITRE

LA D,ÉGRADATI9N DU PAYpAGE,PROBLEME ET METHODE D'ETUDE

Partout dans le monde, que ce soit en Europe ou en Mrique, en pays de montagnes oude plaines, la topographie reste le facteur à la fois le plus discriminant et le plus stable dela différenciation des paysages. Mais ces paysages se caractérisent aussi par leurscouvertures "sols" et "végétations". Et surtout, ils se transforment en fonction desactivités humaines...

Ce sont ces activités humaines, leur intensité mais aussi leurs modalités, qui sont lespremières responsables des phénomènes de "dégradation" ou d"'agradation" du milieu.Le plus souvent, surtout en Mrique, il semble qu'il s'agisse d'une "dégradation" : lespaysages anthropiques sont généralement moins "variés" et moins "contrastés" que lespaysages originels, même si leur "productivité" en termes de biomasse (agricole) apparaîtparfois, pour un temps, plus élevée... Le problème est donc précisément de savoir quelleest l'ampleur du phénomène: cette "dégradation" ne risque-t-elle pas de devenir en effet,à terme, la principale entrave à un développement socio-économique durable ?

Mais, sur ce thème de l'avenir de notre environnement, les opinions divergent et lesdiscussions se font rarement sans polémiques virulentes! Les réunions internationalesse compliquent de considérations et d'impérialismes politiques, et les réunions nationalespiétinent, hésitant entre l'exploitation plus intensive des richesses naturelles du pays etleur conservation pour les générations futures... Avant tout, il convient donc de se mettred'accord sur les concepts et les définitions, puis d'élaborer une méthode de "mesure"précise de cette "dégradation-agradation" du milieu et des paysages.

1) Qu'est-ce que la "dégradation" du paysage?

Qu'il s'agisse d'un débat d'idées ou d'une définition à donner, les problèmes ne sontpas les mêmes suivant l'échelle à laquelle on se situe. La question de l'environnement sepose différemment à l'échelle de la planète, d'un Etat comme le Sénégal et d'une régioncomme le Pays Sereer. Et, de même, la définition d'un équilibre naturel sera différente àl'échelle d'un milieu isolé et à l'échelle d'un paysage tout entier...

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Le Pays Sereer, les facteurs d'organisation du paysage

1.1 - La "dégradation de l'environnement", des opinionscontradictoires

1.1.1 - Autour de la "Conférence de Rio-de-Janeiro" Ouin 1992)

A l'échelle planétaire, la dégradation de l'environnement est au centre de nombreusesdiscussions, aussi bien politiques que scientifiques. Et, si tout le monde reconnait quenotre environnement se dégrade de manière continue, la perception de la gravité duphénomène divisent les scientifiques, de même que les politiques, en deux blocs. Lesétudes sur la dégradation de la forêt équatoriale illustrent bien ces états d'espriL

Pour certains, la dégradation de la forêt équatoriale a atteint un niveau catastrophique etirréversible. Parmi eux, les plus optimistes estiment à Il hectares à la minute le taux de"destruction ou de transformation JJ de la forêt équatoriale primaire. D'autres, plusalarmistes, portent ce chiffre à 40. Ils ont donc déjà tiré la sonnette d'alarme, disant hautet fort que "l'avenir est sombre: (...) à la fin du siècle, cette forêt aura pratiquementdisparu..." (F. Hailé, 1993).

D'autres, tout en reconnaissant qu'il y a effectivement recul de la forêt équatoriale,précisent que le "défrichement" de cette forêt est synonyme de "conversion" et non pas de"dénudation" ou de "désertification". En fait il s'agit de "substitutions délibéréesd'écosystèmes". Le défrichement de la forêt équatoriale s'effectue au profit desplantations d'arbres et d'herbacées qui sont bien vertes, qui couvrent bien le sol etl'enrichissent... (G. Rougerie, 1990)1.

En fait, la Conférence de Rio-de-Janeiro, qui avait pour objectif d'associer "défmiti­vement environnement et développement, en se référant au rapport de la CommissionBrundtland"2, aura surtout montré que les opinions "honnêtes" citées ci-dessus interfè­rent avec des prises de position et des manœuvres politiques... Et même, chez certainsqui se disent "scientifiques", le goût du sensationnel et/ou de la polémique masquesouvent la réalité objective, quotidienne et banale!

Les deux blocs (pays du nord et Pays du sud) qui s'étaient donnés rendez-vous à Rion'accordent certes pas les mêmes priorités en tennes d'environnement et de développe­ment, mais ils utilisaient pratiquement tous le même cheval de bataille: la forêL Et si leNord ne voit dans le défrichement de la forêt équatoriale qu'une diminution de l'oxygèneet une augmentation du taux de gaz carbonique, responsable de l'effet de serre, le Sudvoit ce défrichement sous un autre angle: même avant Rio, les pays tropicaux refusaient"tout engagement tant que (n'étaient) pas intégrées dans le débat les principales causes dela déforestation provenant principalement des facteurs macro-économiques incluantcommerce et dette3" (J. F. Marques, 1992).

1 In. Collectif, 1990. La dégradation des Paysages en Afrique de l'Ouest2 Mme Brundtland, Premier Ministre du Norvège, a présidé les travaux d'une commission d'une vingtainede membres qui a élaboré en 1987, pour les Nations Unies, un rapport sur l'avenir de notre Planète et enparticulier sur la relation environnement et développement C'est ainsi que le "développement durable" estdéfmi comme étant un développement qui doit satisfaire les besoins du présent tout en ne compromettantpas l'aptitude des générations futures à satisfaire leurs propres besoins.3 Quelques exemples de ces facteurs macro-économiques responsables de la "déforestation" des paystropicaux, selon J.F. Marques (1992) :

- le PNUD évaluait en 1989 le flux entre le Nord et le Sud à plus de 50 milliards de dollars audétriment du Sud.

- la CEE est le deuxième importateur de bois tropicaux derrière le Japon,-l'utilisation des plantes médicinales issues du Tiers-Monde rapporte, à elle seule, chaque année

40 milliards de dollars aux nations industrialisées.

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La dégradation du paysage, problème et méthode d'étude

Des Organisations Non Gouvernementales (O.N.G.) accusent l'Occident de négligerdélibérément agriculture et réforme agraire des pays du Sud, et d'utiliser les aides audéveloppement habituelles comme une justification ou un moyen de répondre par avanceà l'accusation suivante: l'industrialisation de ces pays occidentaux, leurs modes deconsommation et de communication, sont tout aussi directement responsables de ladégradation de l'environnement des pays tropicaux que la "déforestation".

Cette opinion des O.N.G. est aussi celle des Pays du sud. Et" à Rio, le Brésil, hôtede la conférence, affinne que le défrichement de la forêt n'est pas responsable de ladégradation de l'environnement. Les plans de sortie de crise des Pays du Sud sont pourl'essentiel basés sur l'exploitation, sans limitation, des ressources naturelles. La gestionde la forêt équatoriale est l'affaire exclusive des Pays du Sud. Les pays industrialisés etles "Bailleurs de Fonds" n'ont rien à dire dans ce domaine: "il n'est pas questiond'échanger notre dette contre des mesures de protection (...), ce sont les Pays du Nord,et eux seuls, les responsables de la dégradation (...) contre laquelle ils s'élèvent". EtCuba de poursuivre: "ce n'est pas la dette extérieure qu'il faut rembourser, mais la detteécologique".

Quoiqu'on puisse dire, un nouvel esprit est né à Rio : environnement/développementDans son compte rendu, J-P. Ribaut (1992) dit que tous les dirigeants de notre Planète l

ont reconnu ensemble que "environnement et développement sont désormaisindissolublement liés... le dialogue Nord-Sud est devenu une réalité pour tous".

Il faut se dire aussi que les débats de Rio ont été plutôt politiques que techniques. Lesrapports et comptes rendus n'ont aucunement fait état du point de vue de la FAO (Officepour l'Agriculture et l'Alimentation). Une discrétion étonnante! Ne devrait-on pasraisonner, si on veut gérer. produire et conserver pour les générations futures, en termede réversibilité-irréversibilité des phénomènes de dégradation du milieu pour apprécierl'impact à long terme de l'inévitable "conversion" de la forêt et des paysages naturels .,

Il faut donc revenir à ce qui se passe réellement. et essayer de quantifier le phéno­mène: pour échapper à l'emprise de la politique et des médias, comment "mesurer" ladégradation des milieux et des paysages .,

1.1.2 - "La dégradation des paysages en Afrique de l'Ouest" (novembre1988)

Si Rio réunissait des Chefs d'Etat et de Gouvernement, Dakar avait réuni auparavant,plus modestement, des Chercheurs qui se préoccupaient, eux-aussi, de ce grave problèmede dégradation du milieu: notre Thèse s'inscrit dans le Projet d'une meilleure "Gestionde l'Environnement Biophysique Ouest-Africain" adopté lors du Séminaire de Dakar surla Dégradation des Paysages en Afrique de l'Ouest2•

A Dakar, il n'y avait pas d'enjeu politique. On diagnostiquait, à l'échelle de l'Afriquede l'ouest, les processus de la dégradation des paysages afin de mieux les connaître et demieux les combattre. Ainsi, la détérioration du bilan de l'eau, l'accroissement desactivités humaines et la "sahélisation" de la zone soudanienne alimentaient la plupart des

1 Sur les 178 Pays membres de l'ONU, 172 ont été présents à Rio avec leur délégation. A cela s'ajoute1400 Organisations Non Gouvernementales.2 Le Séminaire sur la Dégradation des Paysages en Afrique de l'Ouest s'est tenu, en novembre 1988, auDépartement de Géographie de l'Université Cheikh Anla Diop de Dakar sous l'initiative de J-F. Richardqui était Chargé d'Enseignement à cette même Université et Chercheur à l'ORSTOM. Dakar avait réunides Professeurs et Chercheurs des Universités du Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Niger et Sénégal,Paris et Strasbourg; et des Organismes de Recherche.

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Le Pays Sereer, les facteurs d'organisation du paysage

débats: dans les lignes qui suivent, nous reprendrons presque intégralement lesconclusions de cette rencontre (J-F. Richard, 1990).

Le point a été fait sur la longue période de sécheresse que vient de connaître l'Afriquede l'Ouest, depuis le Sahara jusqu'à l'équateur. Sécheresse exceptionnelle, tant par sadurée que par sa sévérité, nous dit J. Le Borgne: n'est-ce pas cette sécheresse qui arévélé au monde que les sociétés rurales africaines étaient encore et toujours directementsoumises à de fragiles équilibres naturels ?

Les conséquences de cette sécheresse ont été catastrophiques, car elles se sontcombinées, en certains endroits, à des activités humaines en pleine extension. En forêt,Z. Koli Bi donne l'image d'un milieu "vierge", de sa fine diversité... puis de sa brutaletransformation sous l'effet d'un "front pionnier" qui semble vouloir tout écraser, toutégaliser. Quant à Kra Yao, il analyse l'évolution de la "conversion" de la forêt qui aconduit aux "vieilles plantations" villageoises de café-eacao : "l'humanisation" de la forêts'est opérée dans le désordre, et est surtout en inadéquation avec les potentialités dumilieu. La méconnaissance de ces particularités par les paysans "a conduit à de nombreuxdéboires (...) Et en tenir compte pour redistribuer les cultures constitue un des moyenspour une meilleure gestion du paysage".

En savane l'exemple du Sénégal, étudié par P. Michel, est aussi là pour le montrer:les signes d'une dégradation accélérée des milieux naturels se sont multipliés. Au nord,dans la vallée du Sénégal, les aménagements hydro-agricoles ont contribué audéboisement et ont aussi accéléré les transformations de la morphodynamique. Cela aoccasionné la faiblesse ou l'absence de l'inondation annuelle qui a fait périr les forêts quiprospéraient dans des cuvettes argileuses. Dans le centre et l'est du pays, c'est l'avancéedu front piqnnier de l'arachide qui a conduit à la "désertisation". Au sud, en BasseCasamance, les aménagements rizicoles dans la mangrove ont conduit à de nombreuxdéboires qui, conjugués aux effets de la sécheresse, ont rendu ces sols de mangrovecomplètement stériles. Le délaissement de ces pratiques intensives qui ne sont plus jugéesvitales a accéléré la rapide croissance urbaine qui "s'est traduite par une dégradation dumilieu naturel autour des villes et aussi souvent à la campagne, à cause de la demande,sans cesse croissante, de bois et de charbon de bois pour la cuisine".

Ces intenses activités humaines inadaptées conjuguées, à la sécheresse ont engendréd'importants changements: la "sahélisation" de la zone soudanienne ouest africaine. Ladétérioration du bilan de l'eau et la dégradation du couvert végétal ont bouleversé lesdynamiques et les processus morphopédologiques. Des mécanismes de la recrudescencedes formes d'érosion ont été démontrés par J-M. Avenard: l'érosion éolienne prépare lematériel pour l'érosion hydrique. Cela n'a t-il pas provoqué l'apparition de sablesmobiles signalés par M. Gavaud ?

Quant à J. Albergel et Ch. Valentin, ils nous ont expliqué la donne paradoxale induitepar les modifications de la dynamique superficielle du sol liée à la sécheresse: malgré ­ou à cause - de cette sécheresse, les crues des petits marigots sont plus importantesqu'auparavant! Cela est lié à la dégradation du couvert végétal qui a entraîné la formationd'une croûte imperméable à la surface du sol, croûte elle-même qui, freinant l'infùtration,augmente le ruissellement. Leur étude du bassin-versant de Kognéré, au Burkina Faso,n'est pas seulement une explication rigoureuse du phénomène, c'est aussi un exemple deméthode scientifique à suivre...

Au Sénégal, dans la forêt de Pout, sur les rebords ouest du Plateau de Thiès, P.Ndiaye décrit d'autres processus de sahélisation: les espèces soudaniennes etguinéennes disparaissent, et leur régénération naturelle n'est plus toujours possible. Entre1950 et 1987, ce sont 8 espèces de cette végétation qui ont été rayées de la listefloristique de cette forêt, alors que la flore d'origine sahélienne s'est en même tempsrenforcée.

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La dégradation du paysage, problème et méthode d'étude

L'Homme est loin d'être étranger à ces processus de sahélisation, et la conclusion luireviendra. Les nouvelles techniques culturales ont fait disparaître les jachères aux dépensdes aménagements qui ne donnent plus que des résultats médiocres, le parc arboré s'estbeaucoup dégradé nous dit A. Léricollais, et les paysans quittent de plus en plus leurterroir. Les paysages agraires, jadis bien gérés et striés par des haies vives, offrent uneimage de désolation...

Tous ces problèmes sont "d'une réelle importance régionale" nous dit Y. Chatelin carétant effectivement à la rencontre entre les sociétés humaines et le milieu naturel. Mais,poursuit-il, les géographes ouest-africains peuvent se permettre "l'ambition d'avoir leurpropre démarche et leur propre méthodologie" pour les résoudre !

C'est ainsi que des géographes appartenant aux Universités d'Abidjan, Cotonou,Dakar, Niamey et Ouagadougou ont établi un projet commun qui a pour objectif de :

• Constituer une communauté scientifique ouest-africaine, basée sur des probléma­tiques et des méthodologies identiques, sur l'utilisation des mêmes terminologies scienti­fiques, et sur la mise en commun des données et résultats obtenus,

• Permettre à de jeunes chercheurs africains de mener à bien leurs travauxuniversitaires, en leur fournissant un environnement intellectuel de haut niveau, et enregroupant tous les moyens scientifiques et techniques disponibles,

• Participer au processus de développement de l'Afrique en proposant une méthoded'évaluation de l'environnement biophysique, préalable indispensable à tout projetd'aménagement rural intégré et, surtout, moyen de mesurer l'impact des aménagementsdéjà réalisés (mise en valeur et conservation, reconversion et régénération).

Pour concilier ces trois objectifs, il était nécessaire de recentrer les efforts de rechercheà un niveau d'analyse local, intermédiaire, sans pour autant négliger les étudesstationnelles portant sur le fonctionnement de chaque milieu ou, à l'opposé, sans oublierla nécessité d'une généralisation à des échelles régionales plus vastes.

1.1.3 - Le programme "Paysages" au Sénégal (à partir de 1987)

Au sein du projet commun précédent, deux opérations de recherche intéressentdirectement le Sénégal :

- l'inventaire des principaux milieux biophysiques ouest-africains (dans le cadred'une cartographie au 11200 000, cette recherche a pour objet la constitution d'unebanque de données sur l'environnement),

-l'étude de quelques terroirs villageois représentatifs des grands domaines géogra­phiques ouest-africains (dans le cadre de l'aménagement rural, cette recherche concernesurtout la mise en valeur et la conservation des ressources naturelles).

Au Sénégal, c'est la région de Thiès-Kaolack, en Pays Sereer, qui a été retenue pourles études d'inventaire (feuille THIES ND-28-XIV) et c'est le terroir de Kissane qui a étéchoisi pour les études plus détaillées.

• Le village de Kissane, ou Kisan, se situe à une dizaine de kilomètres au sud deThiès, sur la piste de Sindia (14°40' Net 16°58' W). Il se trouve au pied de la "Falaisede Thiès" : le terroir s'étend sur environ une quinzaine de km2, de la bordure du plateau,au nord, jusqu'à la butte de Tièw, au sud. La population, d'origine essentiellementsereer, sereer saafeen, s'élève à 1 207 habitants en 1990 et se répartit en six "quartiers"éloignés les uns des autres: Ngolaye, Cambi, Diaraw, Seseene, Ngorik et Buaye. Lesétudes ont été menées par 7 étudiants de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar(Départements de Géographie et d'Histoire, Faculté de Pharmacie) et se sont toutestraduites par une cartographie détaillée. Elles ont eu lieu entre 1989 et 1991 et ont donnélieu aux Mémoires de Maîtrise ou de DEA suivants :

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Le Pays Sereer, les facteurs d'organisation du paysage

- Etude et cartographie des milieux biophysiques du terroir de Kissane (LandingMané).

- Kissane, village sereer : Etude et cartographie de l'utilisation du sol d'un terroirsoudano-sahélien (Mame-Arame Soumaré),

- Etude de l'élevage en terroir sereer (Kissane - Région de Thiès) : Cartographie desterrains de parcours (Joséphine-Guignane Ndione),

- Kissane : Histoire d'un terroir du Joobass (Daouda Thiao),- Kissane : les Saafi et leur paysage. Etude sur la perception et la représentation du

milieu naturel par les sociétés rurales (El-Hadji Amadou Guéye Sèye),- Le paysage de Kissane, exploitation d'un fichier infonnatisé pour la typologie et la

cartographie détaillées des milieux biophysiques (Landing Mané),- Cartographie automatique, Application à l'étude d'un terroir soudano-sahélien

(Kissane - Thiès) (Marne-Arame Soumaré),- Etats de surface et dynamique superficielle du terroir de Kissane (Mamadou Sarr),- Contribution à l'étude des plantes alimentaires et médicinales de Kissane - village

sereer de la Région de Thiès - Thèse de Doctorat en Pharmacie. (Alunadou Dia).

Ces études ont mis en évidence certaines formes de dégradation du milieu. Dans leszones cultivées, la typologie des états de surface du sol élémentaires indique une netteprédominance des types de "surface d'érosion ou de déflation". Tandis que dans leschamps abandonnés, les réorganisations superficielles du sol aboutissent à la fonnationd'une croûte à la surface du sol. N'a-t-on pas à Kissane des signes tangibles de la"sahélisation" ? Les espèces soudano-guinéennes, Ficus gnafalocarpa, Ceitis integrifoliaet Cordyla pinnata, qui se "réfugient" dans les bas-fonds plus humides, et les espèces àépineux, qui occupent le reste du terroir, comme le tarissement des "céanes1 " ••• apportentune réponse affirmative à cette question. Cette dégradation de l'environnementbiophysique a eu des répercussions sur le cheptel qui reste le capital et le moyend'épargne des habitants de Kissane.

• En fait, à l'échelle régionale, les études d'inventaire ont débuté dès 1987 par unecartographie de reconnaissance des Paysages et des bas-fonds de la partie ouest de lacarte de Thiès (Albert Diagne, Alioune Diagne et Médou Lô, 1987). Dès cette premièreétape, plusieurs phénomènes de dégradation du milieu ont été mis en évidence,notamment sur le sol et la végétation. Le labour sur sol sec détruit la structuresuperficielle du sol. L'élimination systématique de la végétation herbacée et buissonnanteaux dépens de la culture arachidière, la dégradation du parc arboré, la disparition deshaies vives... ont ouvert la voie à l'érosion éolienne qui s'est considérablementaccentuée.

Dans les bas-fonds, l'exploitation intense de bois de chauffe, liée à une demande sanscesse croissante, aussi bien en campagne qu'en ville, a engendré la dégradation de lavégétation ligneuse. Cela est d'autant plus inquiétant que les plantules sont de rarefréquence dans ces milieux. Et même si ces arbustes ont un pouvoir de régénération parrejets de souches, leur vieillissement pose donc un réel problème.

La deuxième étape de cette cartographie d'inventaire a été réalisée par une autre équipede trois étudiants (Souleymane Kéïta, Mouhamadou Moctar et Arona Soumaré, 1991).Elle a mis en évidence le phénomène d'ensevelissement des bas-fonds, point d'abou­tissement des particules arrachées aux interfluves par les agents d'érosion, dontl'importance dépend du couvert végétal (dans le paysage de Ndindi, les recouvrementssableux sont nettement moins épais dans les bas-fonds disposant d'une végétation plusdense). L'analyse du comportement de certaines composantes du milieu, sur 3 topo­séquences, a mis en évidence une forte variabilité de ces phénomènes d'un paysage àl'autre et, en même temps, au sein d'un même paysage.

l Céane : c'est un puits de très faible profondeur (souvent moins de deux mètres)

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La dégradation du paysage, problème et méthode d'étude

Ces études régionales, qui se sont poursuivies de 1987 à 1991, ont donné lieu auxMémoires de Maîtrise ou de DEA suivants:

- Etude et cartographie des milieux naturels sénégalais: carte des paysages - Thiès­ouest ND-28-XIV au 11100 ()()() - (Médou Lô, Alioune Diagne et Albert Diagne),

- Cartographie et analyse des bas-fonds: Thiès ND-28-XIV à 11200 000 (AliouneDiagne),

- Etude et cartographie du climat de la région de Thiès-Kaolack: Thiès ND-28-XIV au11200 ()()() (Amadou SalI),

- Cartographie et étude des milieux biophysiques : modélisation graphique pourl'aménagement de la Communauté Rurale de Gandiaye - Thiès sud-est ND-28-XIV­(Arona Soumaré),

- Cartographie et étude des milieux biophysiques: saisie et analyse des variables(diagnostics) sur logiciel Excel-MacIntosh - Thiès centre-est ND-28-XIV­(Mouhamadou Moctar),

- Cartographie et étude des milieux biophysiques: caractérisation et recouvrementsableux des bas-fonds - Thiès nord-est ND-28-XIV - (Souleymane Kéïta)

Ainsi, ce "programme paysages" au Sénégal a suscité beaucoup d'observations qui ontmis en évidence de réelles formes de dégradation des milieux. Cette Thèse, qui s'inscritdans ce programme, va chercher à préciser et surtout à synthétiser ces observationsdispersées.

1.2 - Les équilibres naturels, du "milieu" au "paysage"

Avant de parler de la dégradation des milieux et des paysages, il est évidemmentnécessaire d'expliquer ce que l'on entend par "milieu" et par "paysage". Bien des débatset des controverses sur cette "dégradation de l'environnement" sont simplement dûs à desdéfinitions trop vagues !

Tant d'un point de vue théorique que d'un point de vue pratique, le problème généralconsiste à préciser ce que l'on entend par "équilibre naturel" en se posant une doublequestion: quelles sont les "unités" naturelles qui apparaissent aux différentes échelles dela perception, et comment ces "unités" se transforment-elles sous l'impact de facteursextérieurs comme la sécheresse ou les activités humaines ?...

Les concepts qui suivent ont été proposés pour l'ensemble des paysages ouest­africains: élaborés dans les régions humides de la Côte d'Ivoire (J-F. Richard, 1989),nous avons contribué à leur adaptation aux régions sèches du Sénégal.

1.2.1 - Les unités naturelles élémentaires : géon et hoplexols

Le géon (noté G en abrégé) constitue l' "unité paysagique élémentaire".

Appréhendé dans son extension latérale, c'est une unité directement visible sur leterrain qui correspond le plus souvent à l'extension spatiale d'un même "profil" verticalsol-végétation (Fig. 24). Le géon est aussi une unité fonctionnelle en équilibre instable:son état, relevé sur le terrain, est lié à des changements temporels dont la récurrence peutêtre saisonnière, pluriannuelle ou encore accidentelle. Cependant, certaines discontinuitéslatérales, notamment celles observées au niveau du sol, indiquent le passage à un autregéon. Cette unité n'est pas toujours strictement liée à la topographie: une même "facettetopographique", un sommet de dune par exemple, peut être occupée par un ou plusieursgéons, alors qu'un seul géon peut s'étendre sur plusieurs "facettes topographiques"successives, du sommet de la dune aux limites du bas-fond par exemple.

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Le Pays Sereer, les facteurs d'organisation du paysage

Appréhendé dans son extension verticale, depuis le haut de la végétation jusqu'à laroche, le géon apparait très complexe et évidemment très hétérogène.

7

T

T-r

T..,..T

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TT

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Figure 24 : Le géon : discontinuité latérale et organisation verticale

Selon ce "profil" vertical, le géon s'organise toutefois à partir de quatre unitésdifférenciées qui s'emboîtent de la manière suivante:

• Sur le terrain, les composantes du milieu sont des "matériaux" d'origine évidemmenttrès diverse (biotique, organique, physique...) : des feuillages, des herbes, des litières,des recouvrements sableux, des argiles, etc. L'idéal serait de pouvoir mesurer toutes cescomposantes en tennes d'énergie afin de les réunir au sein d'un "géosystème" (G.Rougerie et N. Béroutchachvili, 1991). Mais, dans le cadre d'une étude d'inventaire, onpeut aussi les appréhender d'une manière beaucoup plus rapide grâce à des diagnosticstypologiques de terrain: nous reviendrons en détail sur la définition de ces composantesdu milieu (cf 2.1.2).

• L'hoplexol (noté H en abrégé) est l' "unité minimale significative" qui a réellementservi de base à toute l'analyse des milieux naturels sereer. C'est un volume horizontal,grossièrement parallèle à la surface du sol, correspondant aussi bien à une "stratevégétale" qu'à un "horizon pédologique" ou à un "micro-horizon" de la surface du sol.L' hoplexol est donc une combinaison minimale, presque homogène, de matériauxobservée sur le terrain. Ces matériaux s'associent sous différentes fonnes : certainsconstituent des "matrices" sur lesquelles viennent se greffer ou se superposer les autrescomposantes du milieu, d'autres constituent des "phases" allongées ou étirées, d'autresencore des "stigmes" ponctuels et isolés... C'est l'échelle idéale de l'analyse descomposantes du milieu, un cadre de référence concret qui traduit sur le terrain uneorganisation naturelle fondamentale: l'interférence de l'énergie solaire et des forces degravité plus ou moins modifiées par la pente topographique. Sa délimitation s'exprimepar les variations, selon la verticale, des matériaux qu'il renferme.

• Devant le profil vertical du milieu naturel, on remarque que les hoplexols précédentsse regroupent en unités plus vastes ou hoplexions. (Fig. 25) Ces hoplexions constituentainsi des unités plurales qui correspondent sensiblement aux cinq notions suivantes:

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La dégradation du paysage, problème et méthode d'étude

- les "formations végétales ligneuses" ou supraplexion (noté S en abrégé),- les "formations végétales herbacées" ou métaplexion supérieur (noté U),- la "surface du sol" ou métaplexion strict (noté T),- au "sol" (au sens bio-organique restreint) ou métaplexion inférieur (noté F)- et aux "formations superficielles" ou infraplexion (noté 1).

• Enfin, la succession verticale des hoplexions forme le "profil" du milieu ouholoplexion (Fig. 25). Chaque holoplexion correspond à "un état particulier du milieu", àla fois dans l'espace et dans le temps: certains états sont saisonniers (et marquentl'opposition entre la saison sèche et la saison des pluies), d'autres sont pluriannuels (etmarquent des transformations liées aux activités humaines ou aux variations du climat),d'autres enfin peuvent être accidentels (et marquer l'impact d'une catastrophe d'originediverse)... Au sein d'un même géon, certains de ces états successifs sont très différentsles uns des autres: chacun doit faire l'objet d' "un relevé" sur le terrain. Cette"unitémaximale significative" a servi de cadre à l'analyse des milieux naturels sereer.

T

F

1

Holoplexion

Composantes du milieu

Figure 25 : L'organisation du milieu naturel:l'emboîtement composantes-hoplexol-hoplexlon-holoplexion

Cet emboîtement - composantes-hoplexol-hoplexion-holoplexion -, qui seconforme à l'organisation fondamentale du milieu naturel, fixe donc la démarche à suivresur le terrain, tout comme il constitue un cadre pratique pour la synthèse et lagénéralisation lors du traitement des données.

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Le Pays Sereer, les facteurs d'organisation du paysage

1.2.2 - Les organisations paysagiques d'ensemble segments dupaysage et paysage

Les géons précédents fonnent le "contenu" des "segments paysagiques" qui, à leurtour, consùtuent le "contenu" des paysages.

Le "contenant" ou le "support" d'un segment de paysage correspond à une facettetopographique. Cette dernière est définie comme une pofÙon d'espace isomorphe limitéepar des ruptures de pente ou par des lignes d'inflexion de pente auxquelles estgénéralement liée une variation des géons. Ainsi, les segments de paysage se caractérisentpar leurs positions, leurs pentes. leurs fonnes. leurs extensions. leurs contenus...Chacun possède des propriétés structurales et dynamiques pafÙculières. et l'on peutdistinguer les types suivants :

- les segments paysagiques autonomes; ils occupent les sommets d'interfluve enpente très faible ou nulle, et conservent souvent la trace des héritages paléoclimatiques :les géons fonnent souvent des auréoles centrées sur le sommet ou des marqueteries trèscontrastées...

- les segments paysagiques à dynamique érosive; ils correspondent aux sommets ouaux versants en pente très forte: les profils vefÙcaux des géons sont très peu développésmais fonnent eux aussi des mosaïques de milieux ou de micro-milieux très contrastées...

- les segments paysagiques à dynamique transitive; d'amont en aval des versants enpente moyenne, ils ont une dynamique d'abord trans-érosive puis trans-accumulative :les géons s'ordonnent souvent progressivement selon des "toposéquences"...

- les segments paysagiques à dynamique accumulative ; ils correspondent aux bas­fonds ou aux vallées à pente très faible: les limites des géons suivent les méso-fonnesfluviatiles et dessinent des unités très différenciées...

Les segments de paysage s'organisent suivant la topographie; ils fonnent alors uneunité plus vaste qui s'identifie à un "paysage" : un paysage particulier se définit ainsicomme une association de segments paysagiques toujours identique à elle-même... Ilcorrespond à un interfluve ou à une succession d'interfluves semblables, c'est-à-dire à unmodelé particulier du relief. Concrètement, pour étudier ce paysage. on définit une"séquence paysagique" qui se présente sous une fonne linéaire et qui se dirige toujoursdes points hauts vers les points bas du paysage. Cette séquence ou "toposéquence" cons­titue donc l'unité d'analyse des paysages (cf. 3.1.1- Les techniques du levécatographique).

Paysage

Figure 26 : Organisation du paysage:emboîtement géons-segments paysagiques-paysage

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t,

La dégradation du paysage, problème et méthode d'étude

Source L Mané. 1991 (légende de M. L6)Rupture de pente

Inflexion de pente

Limite de géon (géon a cheval sur 2 segments)

[22JGéon avégétation basse sur sol sablo-argileux

.~~ °0° gravillonnaire reposant sur cuirasse. 6· ..",. ·0: Segrrent de sommet à dynamIQue autonome

­DI]~L--.J

illIIITIIIJ

~

Géon a végétation basse sur sol sabla-argileuxhumifère avec de norrt>reux blocs de cuirasseSegment de haut versant adynamique trans-eroSive

Géon à végétation très basse sur sol squelettiquereposant sur marno-ealcaireSegment de versant adynamique très érOSive

Géon à végétation haute sur sol sableuxSegment d'assise sableuse à dynamique érosive

Géon a végétation haute sur sol argilo-sableux aengorgement temporaireSegment de bas-fond à dynamique trans-accumulatlve

Géon à végétation ligneuse basse sur sol argileuxhydromorpheSegment de talweg à dynamique accumulative

Echelle : 1/10000

===-__II:::=::::II__-===:isoo..m...-====-_-.:===-__,Km

Figure 27 Emboltement géons-segments paysaglques-paysage

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Le Pays Sereer, les facteurs d'organisation du paysage

Il faut donc retenir que ces organisations - géons-segments de paysage-paysage ­sont généralement liées aux formes du relief: de la micro-forme topographique àl'ensemble de l'interfluve, ce sont trois unités qui s'emboîtent souvent - mais pastoujours -les unes dans les autres... C'est l'étude de cet emboîtement qui constitue lefondement de la méthode d'analyse paysagique.

Les notions précédentes, unités naturelles ou emboîtements d'unités naturelles, sontsuffisamment précises pour servir, à la fois, de référence pour l'étude de la dégradationde l'environnement et de méthode pour l'étude des milieux et des paysages.

1.3 - Les formes de dégradation des milieux et des paysages

La "dégradation" d'un système physique se définit par la "propriété qu'a l'énergie dese répartir uniformément entre les corps en devenant de moins en moins utilisable pourl'action" (Dictionnaire Le Robert., 1980) Cela se traduit, à la fois, par une diminution dela complexité du système et par la perte des énergies les plus performantes...

En ce qui concerne le milieu naturel et le paysage, cette dégradation se marque doncpar:

- une baisse de complexité des différentes unités naturelles,- la disparition ou la transformation de certaines composantes du milieu.

Ces formes de dégradation du milieu et des paysages peuvent être évaluées de manièreprécise en se référant aux défmitions précédentes, depuis celle de l' hoplexol jusqu'à celledu paysage.

1.3.1 - Diminution de l'hétérogénéité des hoplexols

L'hétérogénéité d'un hoplexol est fonction, à la fois, du nombre et du volume descomposantes qui constituent cet hoplexol : la dégradation du milieu se marquera doncpar une diminution de cette hétérogénéité (ou entropie)...

Après traitements statistiques et définition de "types d'hoplexols", les seuils suivantsont été retenus (rab. 1 et Fig. 28).

Nature du type Nombre de Fréquence des composantesd'hoplexol composantes

Très homogène <3si 1 composante ~95%

Homogène si 1 comoosante > 90%si la ~ de 2 comoosantes > 95%

Hétéroqène >3 ~ > 20%1Très hétéroQène >5 ~ > 40%1

1 Sans la valeur de la matrice

Tableau 1 : Seuils d'homogénéité-hétérogénéité des types d'hoplexols

- un type d'hoplexol est très homogène s'il est constitué de moins de troiscomposantes ou bien si l'une de ses composantes a une fréquence au moins égale à 95%de l'ensemble des composantes,

- un type d'hoplexol est homogène si l'une de ses composantes a une fréquencesupérieure à 90%, ou bien si la somme des fréquences de deux de ses composantes estsupérieure à 95%,

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La dégradation du paysage, problème et méthode d'étude

- un type d'hoplexol est hétérogène si la somme des fréquences de trois de sescomposantes, sans la matrice, est supérieure à 20%,

- un type d'hoplexol est très hétérogène s'il compte plus de cinq composantes dont lasomme des fréquences, sans celle de la matrice, est supérieure à 40%.

16

Hétérogénéité / homogénéité

15

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100% .80% 60% 40 % 20% 0

• Chaque composante fait l'objet d'un figuré spécial (cf. 2.1.). La composante "aérophyse" (l'airintersticiel) n'est pas représentée.

Figure 28 : Degrés d'hétérogénéltélhomogénélté des hoplexols (exemples)- Types d'hoplexols très hétérogènes: Fl et T32- Types d'hoplexols hétérogènes: Il et 12- Types d'hoplexols homogènes: F3 et 51- Types d'hoplexols très homogènes: 15 et 16

1.3.2 - Diminution de la complexité des géons

La perte de complexité d'un géon se traduit par la diminution du nombre des hoplexolsqui le constituent mais aussi par la diminution de l'hétérogénéité de ces hoplexols. Ledéveloppement vertical d'un géon est fonction directe, lui, de l'épaisseur des hoplexols etdes hoplexions, notamment de la profondeur du sol et de la hauteur de la végétation.

Ainsi, toujours à la suite des traitements statistiques, un géon sera:- très complexe, si plus de 50% de ses types d'hoplexols sont très hétérogènes,- complexe, si au moins 75% de ses types d'hoplexols sont très hétérogènes ou

hétérogènes,- peu complexe, si plus de 25% de ses types d'hoplexols sont très homogènes ou

homogènes.

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Le Pays Sereer, les facteurs d'organisation du paysage

Quant au développement d'un géon, quatre classes ont été définies à partir des relevésde terrain:

- géon très développé: sols profonds de plus de 80 cm et végétation haute de plus de10 m,

- géon développé: sols profonds de plus de 50 cm et végétation haute de plus de5 m,

- géon peu développé: sols profonds de moins de 15 cm quelle que soit la hauteur dela végétation,

- géon très peu développé: sols profonds de moins de 15 cm et végétation de mois de3 m de hauteur (Fig. 29, 30 et 31).

Complexité

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Figure 29: Exemple d'un géon très complexe et peu développ'

Complex t é

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EQIQ.Q.oQI::0.

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100 % 80% 60% 40% 20% oFigure 30: Exemple d'un géon complexe et développé

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La dégradation du paysage, problème et méthode d'étude

Notons dès à présent que la baisse de complexité d'un géon n'influe pasnécessairement sur son développement en hauteur ou en profondeur: un géon peut êtretrès complexe et peu développé, comme il peut être peu complexe et très développé...

1.3.3 - Diminution de la diversité et du contraste des paysages

La diversité d'un paysage est fonction du nombre de segments qui le constituent et dudegré de contraste qui existe à l'intérieur de ces différents segments. Ce degré decontraste est lui-même lié à la différenciation des géons que ces segments contiennent. Et.si le nombre de segments est souvent fonction du modelé, la diminution du contrasteentre les géons est par contre souvent le fait d'actions anthropiques qui tendent à toutégaliser...

Ainsi, un segment de paysage est dit :- contrasté, s'il contient au moins deux géons- uniforme ou non-contrasté, s'il est occupé par un seul géon.

La planimétrie des différents principaux segments qui constituent les paysages étudiésa permis de définir trois classes de diversité paysagique :

- un paysage très diversifié est constitué de 5 principaux segments ou plus (aucun necouvrant plus de la moitié du paysage et l'extension des 2 plus petits couvrant au moins10% du paysage),

- un paysage diversifié est constitué de 3 ou 4 principaux segments (aucun ne couvrantplus de la moitié du paysage),

- un paysage peu diversifié est constitué de moins de 3 principaux segments (Fig. 32et 33).

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Le Pays Sereer, les facteurs d'organisation du paysage

Paysage de Kissane

Figure 32 : Exemple d'un paysage très diversifié et contrasté

Paysage de Larri>aye

Figure 33 Exemple d'un paysage peu diversifié et peu contrasté(paysage monotone)

Enfm, une dernière notion sera utilisée, celle de la monotonie du paysage: un paysagesera dit monotone lorsque la séquence paysagique se retrouvera strictement identique àelle-même sur de grandes surfaces...

2) - Les milieux naturels comparés...

Le premier objectif de cette étude est donc de définir des "types de milieu" en fonctionde leur hétérogénéité ou de leur complexité... Faisant suite aux concepts précédemmentdéfinis, les principales étapes de la démarche, telles qu'elles ont été résumées par J-F.Richard (1989), sont les suivantes:

- mettre en place un système d'échantillonnage raisonné, qui traduise à la fois l'organi­sation d'ensemble du paysage et sa dynamique,

- effectuer le plus grand nombre d'observations possibles, en tenant compte d'unemanière précise de toutes les composantes des milieux rencontrés sur le terrain,

- établir une typologie rigoureuse de ces milieux, en utilisant l'Analyse Factorielle desCorrespondances, technique très efficace de réduction et de comparaison des donnéesprenant précisément en compte l'homogénéité-hétérogénéité de ces données.

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La dégradation du paysage, problème et méthode d'étude

Cette démarche, et les méthodes qui l'accompagnent, ont déjà été appliquées denombreuses fois par d'autres géographes africains dans des régions tropicales humidesgénéralement à l'échelle du 1150000 (Koli Bi Zuéli, 1981 ; Kra Yao, 1986; Cossi J.Houndagba, 1984; J. Tapé Bidi, 1984; C.E. Dapola Da, 1984; etc.). En ce quiconcerne ce travail, outre la consùtuùon d'une "Base de Données" localisée, apparaissenttoutefois deux nouveautés: d'une part, nous appliquerons ces méthodes à l'étude desrégions tropicales sèches et, d'autre part, nous nous situerons dans le cadre d'unecartographie régulière d'un degré-carré au 11200 000.

2.1 • Le relevé des composantes du milieu

Les problèmes d'échantillonnage étant résolus grâce à l'analyse paysagique elle-même(cf ci-dessous 3.1.1.), une fois arrivé sur le terrain il reste à faire le "relevé" desdifférents milieux: le levé topographique de la séquence étant terminé, son découpage ensegments effectué, les différents géons identifiés, les emplacement des fossespédologiques choisis, on est maintenant dans le premier géon à analyser...

Cette analyse des géons le long de la toposéquence doit être, en principe, complète.Elle intéressera donc aussi bien la végétaùon que la surface du sol, le sol, les premièresfonnaùons superficielles et parfois la roche: on dit alors qu'on effectue un relevécomplet du milieu. Cependant il existe un autre type de relevé qui ne se fait pasnécessairement sur la séquence, qui peut se limiter à l'analyse de la végétaùon et de lasurface du sol et qui permet surtout de prendre en compte des changements d'étatanthropique: on l'appelle relevé complémentaire du milieu.

Dans un géon, la première chose à faire est de bien observer tout ce qu'il y a autour desoi en attendant que les profils pédologiques soient creusés. Une règle très simpleconsiste à partir depuis le haut du milieu, c'est-à-dire depuis le sommet des plus hautesvégétaùons, jusqu'au fond de la fosse pédologique : schémaùquement, on voit alors unpremier hoplexol consùtué par des arbres, un second consùtué par des arbustes et degrandes herbes, un troisième consÙtué par des herbacés et des jeunes plantes, etc. Unefois ces hoplexols disùngués, il faut les délimiter et, en particulier, mesurer leurs limitessupérieure et inférieure afm d'obtenir l'épaisseur de chacune de ces "couches".

Ce découpage en hoplexols sert en quelque sorte de "méthode d'étude" du milieu: ilreste alors à décrire les composantes de chacun de ces hoplexols...

En fait, sur le terrain, nous ne décrivons pas ces composantes du milieu mais nous lesreconnaissons et les identifions, grâce à leur morphologie d'ensemble, par référence àune typologie pré-établie: chaque composante fait l'objet d'un diagnostic primaire quiporte sur son origine et sa nature particulière... Ces diagnosùcs primaires, en nombrelimité, devront être intégralement pris en compte et leur importance devra être "quanù­fiée". En effet, c'est sur la base de leurs fréquences que se feront les études comparaùveset de synthèse.

li faut en effet se rappeler d'une chose: la précision recherchée dépend des buts del'étude. En pays sereer, nous cherchons à comprendre comment évoluent les différentescomposantes du milieu d'un géon à un autre, sur un degré-carré, c'est-à-dire sur plus dedouze mille kilomètre-carrés ! Pour une telle étude, l'idenùficaùon et l'évaluaùon desfréquences de toutes les composantes du milieu suffisent largement. Dans ce cas, prioritéest accordée aux diagnosùcs primaires; mais cela n'empêche pas le recours à d'autresdiagnostics plus spécialisés l .

l On peut ensuite aller plus loin dans l'analyse et ajouter un autre niveau de diagnose: les diagnosticssecondaires. Plus nombreux et plus spécialisés, ces diagnostics portent sur les organisations internes

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Le Pays Sereer, les facteurs d'organisation du paysage

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Figure 34 Méthode d'analyse du milieu naturel (J-F. Richard, 1989)

Le vocabulaire typologique qui va suivre, et qui regroupe une soixantaine dediagnostics primaires, a été mis au point en Afrique de l'Ouest humide. Pour l'AfriqueOccidentale sèche, outre quelques nouvelles composantes à identifier (telles lesnombreuses graines d'herbacées ou les croûtes et cristaux de sel que l'on trouve àla surface du sol), il est évident qu'il fallait réviser ces défmitions : ceci explique lalongueur de la liste qui va suivre...

Les composantes de J'infraplexion ('formations superficielles·)

Psammilon : c'est un matériau exclusivement sableux et qui n'a aucune structurepédologique. Il se trouve sur les dunes et en profondeur dans certains bas-fonds. Lepsammiton peut avoir des couleurs différentes qui permettent de défmir des variantesmajeures. La couleur rouge est due aux oxydes de fer (hématite) ; les hydroxydes de fer(gœthite) provoquent la couleur jaune (P. Sengalen, 1964). Si ces psammitons ontlongtemps séjourné ou s'ils ont été transportés dans l'eau (hydrophyse), la couleurdevient blanche. La coloration des psammitoos n'est jamais due à la matière organique.

Réduclon : c'est un matériau peu poreux de texture très fme: argilo-limoneuse oufranchement argileuse. Cette identification se fait sur le terrain et non pas en laboratoire.Pour cela, il suffit de mettre le matériau dans le creux d'une main en éliminant toutes lesparticules grossières, ensuite humecter et malaxer ce matériau jusqu'à sa capacité derétention en eau. Les critères de plasticité, d'adhésivité et de malléabilité indiquent lesteneurs en argiles, les critères de toucher soyeux et luisant indiquent les teneurs en limons,

(structures) aux composantes du milieu identifiées lors de la diagnose primaire: architecture de lavégétation, formes d'accumulation à la surface du sol, structures pédologiques... Dans certains cas, onpeut être encore plus précis et uùliser ce qu'on appelle des diagnostics compUmentaires : comme leurnom l'indique, ils viennent compléter, préciser ou corriger l'analyse en apportant ou modiflant certainspoints de détails...

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La dégradation du paysage, problème et méthode d'étude

alors que les sables sont rugueux au toucher et peuvent même se voir à l'œil nu ou à l'aided'une loupe.

Le rédueton se trouve dans les bas-fond et présente des structures, mais qui ne sont paspédologiques: ce sont des structures mécaniques liées au gonflement ou au rétrécissementdes argiles. A l'élat humide, le réducton est plastique et possède une structure fondue; parcontre quand il est sec, il est dur et présente des fentes de retrait

Le réducton est de couleur grisâtre à blanchâtre avec parfois des taches d'oxydation decouleur rouille (oxydon) liées à la concentration du fer ferreux (Fe2+) ou du manganèse.Cette concentration est due à des conditions de mauvais drainage (anaérobiose). Ces tachespeuvent aussi durcir et donner des concrétions de formes irrégulières et de couleur noirâtre :blastoUtes. Au toucher les blastolites sont très rugueux.

11 ne faut pas confondre ces blastolites, avec les gravolites qui sont des nodulesferrugineux qui sont des héritages venant du Quaternaire ancien. Ils sont de forme usée,donc plus arrondis et plus luisants, et de couleur rouge brique. En plus de ces gravolites, ilpeut avoir dans les formations superficielles des éléments résiduels de roches difficilementaltérables comme certains quartzites ou bien les blocs de cuirasse. Ces éléments grossierss'appellent gravélons et peuvent se retrouver parfois, comme les gravolites aussi, dansles sols.

11 existe aussi d'autres formes de taches: les taches jaunes de jarosite qu'il fautappeler ainsi en attendant de leur donner un nom typologique. Ces taches sont issues del'oxydation de la pyrite qui est une résultante complexe de la transformation du soufre, de lamatière organique et des minéraux ferriques par les bactéries (C. Marius, 1985).

Dans certains endroits du paysage les bIastolites et les gravolites peuvent être trèsnombreux et repris dans un ciment donnant lieu à des phénomènes d'induration: ce sontles stérites. Les stérites, d'origine paléoclimatique elles aussi, présentent deux variantesmajeures: si les indurations sont très dures et ne pouvant se briser qu'avec un outil commele marteau, on les appelle pétrostérites ; par contre si elles sont façonnables par unepelle, on les appelle fragistérites.

Sur le terrain, dans certains endroits, notamment sur les versants abrupts du plateau deThiès et sur les affleurements de l'horizon calcaire de Ngazobil, les éléments d'altération dela roche: les aUérites, sont bien visibles. Et selon la nature des altérites qui est fonctiondu degré d'altération de la roche, deux types d'altérites se distinguent: les isaltéritesindiquent le début d'altération au cours duquel toutes les macro-structures de la roche sontconservées; les allotérites traduisent une phase d'altération plus avancée que laprécédente et où les traits majeurs de la roche ne sont plus reconnaissables. Le terme derégolite désigne les blocs ou fragments rocheux durs, altérables, mais peu ou pas altérés.

Les composantes du métaplexion inférieur ("sor)

Structichron : C'est un matériau généralement très sableux dans notre région(structichron ferrugineux). Mais, meuble et poreux, il présente toutefois des structurespédologiques liées à la pédoplasmation (mélange d'argiles et des oxydes métalliques), à lapédoturbation (mécanismes aboutissant à l'homogénéisation des matériaux) et à lapédogrégation (processus conduisant à la formation d'agrégats pédologiques) comme dans lecas des structichrons ferrallitiques (J-F. Richard, 1989). Le structichron se rencontregénéralement dans les paysages quand on passe de l'infraplexion au métaplexion inférieur.

Appumite : ce terme désigne des matériaux humifères sableux appauvris en argile et enmatière organique. L'appumite forme généralement les hoplexols supérieurs des solssableux du pays sereer. Son appauvrissement serait lié, ici, aux activités anthropiques quidétruisent les structures pédologiques rendant le sol particulaire et favorisant en mêmetemps les phénomènes de lessivage. Cette matière organique peut se retrouver ailleurs enprofondeur sous forme de taches ou de microhorizons.

Humite : C'est un matériau humifère sablo-argileux et riche en matière organique. Il serencontre dans les géons où le matériau originel est suffisamment argileux, mais biendrainé, et où il y a beaucoup de végétation comme sur les sommets du plateau de Thiès.Les couleurs de l'humite sont certes variées, car liées à celles du matériau sous-jacent;mais elles sont toujours foncées (brun, gris-foncé...). Sur le terrain si on regarde de près unhumite, on s'aperçoit que la liaison entre les éléments organiques et minéraux est trèsforte; la matière organique est toujours bien associée aux sables et aux argiles de sorte

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qu'un humite lache les doigts au toucher. Par contre dans un appumite on trouve des sablespropres, clairs, non coloriés par la matière organique.

Mélanumite : C'est un matériau humifère argileux, riche en matière organique et decouleur très foncée, noir-noirâtre, liée à la fois à la teneur en matière organique, àl'hydromorphie et à la texture argileuse. Le mélanumite se rencontre dans les bas-fond et lesmilieux mal drainés, la forte teneur en matière organique et l'hydromorphie donnent aumélanumite une odeur de pourri. Et comme dans le réducton, on peut aussi trouver deslaches d'oxydation dans le mélanumite.

Vertichron : Ce terme a été proposé par la première "équipe" sénégalaise pour l'étude etla cartographie des milieux naturels sénégalais (Médou LO, Albert DIAGNE et AliouneDIAGNE, 1987). "Vertichron" est composé du français vertique et du grec khrôma(couleur). il désigne un matériau organo-minéral argileux. hydromorphe ou à engorgementtemporaire. Ses deux principales différences avec le mélanumite sont l'hydromorphie et lateneur en matière organique qui sont plus élevées dans le mélanumite. Le vertichron estsouvent associé à des taches rouilles d'oxydation et présente, comme le réducton, des fentesde retrait à l'état sec. Il se rencontre dans les bas-fonds et dans les interdunes.

Dans le solon trouve aussi d'autres composantes du milieu qui ne sont pas pédologiques.En effet les plantes ont besoin d'eau, d'éléments organiques et minéraux. Et c'est dans lessols qui en contiennent qu'elles vont les chercher au moyen de leurs racines que d'aucunappelle des organes d'exploration édaphique. Ces racines constituent aussi des structuresvégétales différenciées, caractérisées par l'absence de nœuds, de bourgeons, de feuilles etgénéralement de chlorophylle (JI. Guillaumet et F. Kahn cités par J-F. Richard). Cesstructures végétales ont des rôles différents et sont par conséquent distinguées par levocabulaire typologique. Rhizagé désigne les axes racinaires lignifiés bien connus par leurrôle conducteur et de support. Tandis que le chevelu racinaire, constituant le systèmeassimilateur des plantes et des arbres, est désigné par le terme rhizophyse. Et commetoutes les composantes vivantes du milieu, les faire précéder du préfixe "néero" indiqueleur état de mort.

Il existe une association très complexe entre les radicelles et les matériaux pédologiqueshumifères: c'est le grumorhize. Il est bien visible sur les rebords de la fosse pédologiqueoù il n'intéresse que les premiers centimètres du sol ; ou bien lorsqu'une plante herbacéeest arrachée, le long des petites racines se voient des grumeaux de terre qui restentaccrochés: c'est ce que les naturalistes appellent "mat racinaire". Le grumorbize constitueun très bon indicateur de la fixation et de l'aération du sol.

Les composantes du métaplexion strict (surface du sor)Dermilite : On peut dire qu'il marque la surface du sol: c'est la croûte de

réorganisation superficielle du sol (A. Casenave et Ch. Valentin, 1989). L'origine dudermilite peut être liée à la battance de la pluie, mais aussi à la sécheresse par durcissementdu sol en surface. Dans les bas-fonds, l'alternance d'accumulations éoliennes et hydriquesconfère au dermilite une structure stratoïque.

Les épilites : Ces sont des matériaux déliés, le plus souvent minéraux, qui viennents'accumuler sur le dermilite à la suite d'une érosion. Les épilites se distinguent en fonctionde la taille des particules (et des processus de leur mise en place).

Les miero-épilites : ce sont des particules organiques et minérales fines:généralement argiles et limons auxquelles s'ajoutent de légers débris organiques. On lestrouvent souvent dans les petites dépressions de la surface du sol.

Les méso-épilites sont constitués de sables plus ou moins grossiers, généralement desgrains de quartz de couleur claire variant du rose au blanc. En pays sereer les méso-épilites,par leur fréquence et par leur importance, sont des signes tangibles de dégradation des solsliée à la fois au labourage, au piétinement et aux actions du vent et de l'eau.

Les maero-épilites sont constitués par les gravillons ferrugineux et les élémentsminéraux de même taille. Leur présence à la surface du sol est liée à l'érosion. Ils serencontrent pratiquement sur le plateau de Thiès et ses environs.

Les méga-épilites désignent, en pays sereer, les matériaux très grossiers provenant dudémantèlement de la cuirasse du plateau de Thiès.

A la surface du sol il existe aussi des composantes essentiellement organiques constituéespar des matériaux végétaux morts. Le néerophytion constitue ce qu'on appelle d'une

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manière générale la litière, les débris végétaux secs non décomposés, parfaitementreconnaissables. Et si ces débris végétaux sont en cours de décomposition avancée, on lesappelle nécrumites. En pays sereer les nécrumites sont peu fréquents et se rencontrentdans les bas-fonds, sur le plateau de Thiès et les parties hautes de ses versants où les débrisvégétaux sont piègés par les méga-épilites. Ce que l'on rencontre le plus souvent en payssereer c'est une intergrade entre nécrophytion et nécrumite car dans les milieux secs lamatière organique ne se décompose pas vraiment. mais elle se fractionne et est désagrègéepar les insectes.

Il existe aussi à la surface du sol une autre composante végétale morte, mais à l'état decharbon ou de cendres végétales: c'est le téphralite.

En plus de ces composantes végétales mortes, on peut aussi avoir à la surface du sol desvégétaux particuliers qui sont cette fois-ci à l'état vivant. Il s'agit de minuscules végétauxmicroscopiques qu'on ne peut pas voir en tant que plantes; on les voit parce qu'ils vontdonner des couleurs verdâtres à la surface du sol ou sur les troncs d'arbres: ce sont desphrophytions. On les trouve dans les bas-fonds très humides vers le Saloum, et danscertaines forêts classées.

Les constructions animales, souvent des mélanges complexes de particules organiques etminérales, font aussi partie des composantes du métaplexion strict: ce sont les zoolites.Par rapport à leur position à la surface du sol, on distingue deux variantes de zoolites: lesconstructions animales qui s'élèvent et dominent nettement la surface du sol commecertaines "termitières" sont appelées éri-zoolites, tandis que celles déposées à la surfacedu sol sont dites épi-zoolites.

Les composantes du métaplexion supérieur ("formation végétale herbacée)Elles concernent la végétation herbacée essentiellement constituée de plantes saisonnières.

Par l'importance de leur fréquence dans les paysages, les herbacés constituent un écranefficace contre les agents d'érosion, et interviennent au premier plan dans la protection et larestauration des sols.

Deux types d'herbacés sont à distinguer: les gramens et les lortodes. Les gramensregroupent les herbacés graminiformes ; ils sont caractérisés par leurs feuilles effilées,beaucoup plus longues que larges. Les lortodes regroupent les plantes herbacées nongraminiformes caractérisées par des feuilles de formes variées, mais qui sont plus larges quelongues.

Il existe aussi dans les hoplexols du métaplexion supérieur des plantes ligneusesconstituées par les jeunes arbres. S'il s'agit de plantule qui vient d'apparaître et qui ne vitdonc qu'avec les réserves de la graine, on l'appelle néophytion. Le néophytion estcaractérisé par la présence des cotylédons: c'est le stade de germination de la graine. Et sicette plantule continue sa croissance, commence à produire des racines et sortir ses toutespremières ramifications pour utiliser le milieu naturel, elle devient pénéphytion. A cestade de pénéphytion, la plante est adaptée au milieu et elle a des chances de se développer ;c'est un indice de reconstitution de la végétation. Mais le pays sereer étant très humanisé,ces jeunes plantes sont rares.

Il existe un autre type de végétation qui s'associe à la fois aux hoplexols du métaplexionsupérieur et à ceux du supraplexion. Ce sont des plantes qui ne sont pas des herbacés, maisqui ne produisent pas aussi du véritable bois. Elles sont caractérisées par une tige vertechlorophyllienne, mais dure; et lorsqu'elle est brisée, elle présente un cœur spongieux.Ces plantes, que nous avons appelé des herbacées sous-ligneuses, sont désignées par leterme composé nano-kortode.

Les composantes du supraplexion ("formation végétale ligneuse-)

En pays sereer la végétation ligneuse souffre beaucoup des techniques culturales: chaqueannée, lors de la préparation des champs les arbustes sont coupés. Ils parviennent cependantà survivre et à réapparaître en émettant de nombreux rejets de souches. Ces rejets de souchessont différents des formes de réitération qui consistent en la reproduction de l'architecture del'arbre: ils donnent une structure buissonnante (P. Ndiaye, com. pers.). Ces "arbustesbuisonnants" sont appelés, ici, nanophyses.

Concernant les arbres, des types sont à distinguer en fonction de leurs architecturesvégétales, elles-mêmes liées à des stades de développement et de croissance de l'arbre. Il estsûr que ces diagnostics, portant sur les architectures des arbres, sont difficiles à faire en pays

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sereer qui est très humanisé, et où l'Homme apporte de nombreuses perturbations encoupant les branches des arbres pour des usages multiples. Le prophyse s'applique auxarbres jeunes en cours de croissance et dont le feuillage s'étire plus vers le haut quelatéralement. Le paliphyse, par contre, correspond aux arbres arrivés à leur stademaximum de croissance et qui vont donc étaler leur feuillage. Dans un paliphyse on peutreconnaître de nombreuses réitérations, correspondant, chacune, à \ID prophyse.

A la base de ces feuillages on peut distinguer les branches maîtresses sur lesquelles estperché le paliphyse (ou le prophyse traumatisé). Ces grosses branches sont appeléesdendrigés et relient le feuillage de l'arbre à son tronc que l'on désigne sous le nom destylagé.

Un autre diagnostic s'applique aux arbustes adultes mais qui poussent en communautéstrès serrées et à l'intérieur desquelles il est pratiquement impossible de faire une distinctionentre troncs, branches et feuillages: ce sont des paliphytions. Les paliphytions sont trèsnombreux sur le plateau de Thiès et dans certains bas-fonds. Dans ces "fourrés" il existesouvent aussi une végétation lianescente qu'on appelle pléiophyse. En Pays Sereer, cesplantes rampantes sont rarement de véritables lianes ligneuses, elles se trouvent souventsous forme herbacée et ont été appelées korto-pléiophyse.

Sur le terrain aussi se rencontrent des "arbres particuliers" qui ont un pouvoird'occupation spatiale très limité et qui possèdent un seul bourgeon terminal: ce sont desmonophyses. Lorsqu'il est coupé, le monophyse est incapable de se réitérer. Le troncd'un monophyse, qui est appelé stipiagé, se distingue aussi de celui d'un prophyse oud'un paliphyse ; il est caractérisé par la présence de cicatrices foliaires.

Le principe de l'analyse consiste à évaluer (ou à mesurer) le volume apparent occupépar chacune des composantes précédentes à l'intérieur d'un hoplexol donné: cetteévaluation, exprimée en %, est comparable à un rapport de fréquences... Mais le milieunaturel étant quelque chose de très complexe, l'utilisation de la terminologie typologiquesur le terrain nécessite en outre l'application de deux règles importantes.

-Les modes d'association-juxtaposition des composantes du milieu

Les composantes du milieu "vivent en communauté" et sont imbriquées les unes dansles autres: le plus important dans l'analyse d'un milieu consiste ainsi à faire ressortir lesdifférents modes d'association et de juxtaposition de ses composantes... Nous avons déjànoté les principales formes de ces associations-juxtapositions :

- dans un hoplexol il y a toujours une composante qui, même si elle n'est pas la plusimportante en volume, est présente partout et constitue donc une enveloppe pour lesautres. Pour une telle composante, on dit qu'elle forme la matrice de l'hoplexol,

- au sein de ce même hoplexol, certaines composantes s'organisent en "plages" ou en"langues" et forment alors des phases,

-par contre, pour les composantes qui ont une présence ponctuelle, on dira qu'ellesforment des stigmes.

-Les filiations entre les composantes du milieu (la combinatoire "qualitative?

Il faut souligner que derrière ces diagnostics il y a des processus et des dynamiques.Par exemple, sur le terrain on peut trouver des transitions entre le structichron, qui est unmatériau pédologique avec des belles structures, et le psammiton, constitué par des sablesdéliés. Sur le terrain, c'est çà le problème: on se trouve souvent entre deux ou plusieursdiagnostics. Dans ce cas, il faut combiner les diagnostics (exemple korto-pléiophyse) enutilisant la méthode dite de la "combinatoire qualitative" qui met l'accent sur les rapportsde filiation (origine) et de ressemblance (forme) entre les composantes du milieu. Pourévoquer l'origine d'une composante du milieu, son diagnostic primaire sera suivi del'adjectif de la composante "origine", c'est-à-dire le radical du diagnostic primaire del'origine terminé du suffixe "phytique", "physique", "itique", "chrome", "ique", "fêre"ou "éen" (par exemple, méga-épilite pétrostéritique veut dire un méga-épilite dont leséléments sont constitués des débris d'un stérite).

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Retenons, pour terminer, qu'en Pays Sereer l'utilisation de ce nouveau langagetypologique a pennis d'exprimer de façon concise et chiffrée l'ensemble des composantestangibles du milieu en tenant compte aussi bien de l'aspect et de la nature de la végétation,de la surface du sol et du sol lui-même. Au total, 20 toposéquences le long desquelles ontété effectués 150 relevés regroupant 1 284 hoplexols ont permis de répertorier plus de100000 composantes du milieu (présentes ou absentes)... Pour maîtriser une pareillemasse d'information, le recours à l'outil informatique est évidemment nécessaire.

2.2 - La constitution d'une "Base de Données Milieux Naturels"

Les progrès scientifiques permettent maintenant le stockage des infonnations et leurrestitution complète ou partielle selon les besoins. L'objectif de cette rubrique estd'expliquer les moyens et techniques utilisés pour la constitution d'une "Base de DonnéesMilieux Naturels" au Sénégal.

Dans le cadre de l'analyse des milieux biophysiques sénégalais, trois thèses sont encours. Outre celle-ci, en Pays Sereer, Albert Diagne étudie la vallée du fleuve Sénégal,entre Podor et Dagana, et Amadou Lamine Ndiaye les paysages de la Grande Côte, entreDakar et Saint-Louis. Sur le terrain, nous utilisons tous les mêmes méthodes d'analyse etde description des milieux. Et, dans la perspective de pouvoir comparer certainesinformations, mais aussi d'étendre ces recherches dans d'autres régions du Sénégal, nousavons opté pour un même "modèle" de gestion des données, utilisable pour l'ensembledes milieux naturels sénégalais.

2.2.1 - La saisie des données

La saisie des données avec l'outil informatique constitue le meilleur moyen de stocker,de gérer et de restituer ces données au moment voulu. Aujourd'hui le matérielinformatique présente une gamme nombreuse et variée, allant du gros système au micro­ordinateur. Cependant le choix du matériel est généralement conditionné par le budget quiest accordé à ce volet, ou par les conventions signées avec des organismes déjà engagésdans l'utilisation d'une certaine gamme informatique.

C'est en 1986-1987, en année de Maîtrise, que nous avions commencé, sous ladirection de J-F. Richard, alors Chargé d'Enseignement à l'Université de Dakar, destravaux d'étude et de cartographie des paysages sénégalais. En collaboration avec leCentre ORSTOM de Bondy, c'est le Système de Programmes PUI NEPTUNE, mis aupoint par A-M. Aubry et R. Van Den Driessche, qui a été utilisé pour la saisie et lagestion des infonnations de terrain. Le Programme NEPTUNE ne fonctionne que surgros système, mais la saisie pouvait se faire aussi sur le terrain avec un micro-ordinateurportable EPSON HX20. Le programme NEPTUNE est bien conçu et bien structuré pourrecevoir le vocabulaire typologique utilisé pour la description des composantes desmilieux naturels; il a déjà été utilisé par J. e. Houndagba au sud du Bénin (1984). Maisla principale contrainte à l'utilisation de NEPTUNE était la distance entre Dakar et Paris:pour tout ce qui était traitement de l'information, il fallait aller à Paris... Dans la mesureoù l'implantation des gros systèmes informatiques dans les pays en voie dedéveloppement reste l'exception, se posait donc le problème de l'utilisation de ce genre desystèmes pour les chercheurs de ces pays. Heureusement, les Autorités de l'ORSTOMont entendu notre appel, et le Programme NEPTUNE fait actuellement l'objet d'uneréécriture pour son adaptation sur micro-ordinateur par A-M. Aubry en collaboration avecP. Séchet et le. Houndagba.

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En attendant les résultats des recherches d'A-M. Aubry et J.e. Houndagba, la saisiedes informations récoltées sur le terrain, d'une manière traditionnelle, a été ensuiteeffectuée au bureau sur MacIntosh avec le logiciel EXCEL dont nous avions découvertles performances et les facilités d'emploi lors d'un stage en été 1990 à la Maison de laGéographe de Montpellier.

En concertation avec Albert Diagne, Amadou Lamine Ndiaye et Jean-FrançoisRichard, il a été conçu un "tableau des données de bases" regroupant toutes lescomposantes des milieux naturels étudiés au Sénégal, les combinaisons qui peuvent sefaire entre ces composantes, et d'autres informations apportant les précisions habituelles.

Le nombre de lignes du tableau est fonction du nombre d'hoplexols : toutes lesinformations générales sont répétées pour chacun des hoplexols d'un relevé... Ce tableaurenferme, sur 104 colonnes, les informations suivantes:

- NOM DU PAYSAGE sert à Identifier le paysage auquel appartient laséquence.- SEGMENf sert à situer le segment dans les différents niveauxtopographiques de la séquence.- EXTENSION indique la portion (%) du segment sur la séquencetopographique.- PENTE indique la valeur de la pente du segment- DYNAMIQUE contient les informations relatives à la dynamiqued'ensemble actuelle du segment .- UTILISATION DU SOL contient les informations relatives à l'utilisation dusegment- RELEVE indique la situation du relevé dans le segment (relevé de référence,relevé complémentaire, relevé incomplet..)- OBSERVATEUR permet d'identifier l'auteur du relevé.- DATE DU RELEVE permet de savoir la saison pendant laquelle a étéeffectué le relevé.- HOPLEXION permet de savoir à quel hoplexion appartient l'hoplexol ; ilest noté S, U, T, Fou I.- HOPLEXOL précise HOPLEXION, surtout au niveau T ; il indique sil'hoplexol est au dessus (h+) ou au dessous (h-) de la "surface du sor'.- LIM+ indique la limite supérieure (en cm) de l'hoplexol.- LIM- indique la limite inférieure (en cm) de l'hoplexol.- DEVELOPPEMENT indique l'épaisseur (en cm) de l'hoplexol.- N° Q-R-H est un code numérique de 6 chiffres dont les deux premierschiffres indiquent le rang de la séquence dans l'espace étudié, le deux chiffresdu milieu indiquent le rang du relevé sur la séquence et les deux dernierschiffres indiquent le rang de l'hoplexol dans le relevé. Exemple: 09 12 10veut dire le l ()ème hoplexol du 12ème relevé de la 9ème séquence.- Ensuite viennent les 88 colonnes des composantes du milieu. Chaquecomposante est codifié en 3 lettres alphabétiques. Et chacune de ces colonnes"composantes" contient les fréquences de la composante dans les différentshoplexols (le chiffre zéro indique l'absence d'une composante dans unhoplexol).- COMMENfAIRE est la dernière colonne du tableau, il est facultatif et sonutilisation apporte des précisions.

TI est important de préciser que ce tableau est "ouvert", et que l'on peut ajouter autantde variables et de commentaires libres que l'on veut

Afin de permettre à d'autres personnes d'utiliser cette "Base de données", le titre dutableau porte le nom et les coordonnées géographiques de la région étudiée.

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2.2.2 - L'utilisation de la base de données

La saisie des infonnations est maintenant tenninée, il faut alors les sauvegarder. Ellessont enregistrées sous le nom de RELEVE: "RELEVE" constitue le "fichier mère de laBase".

Ce ne sont pas toutes les infonnations du fichier RELEVE qui seront utilisées enmême temps pour les différentes analyses ultérieures. TI est donc nécessaire de constituerplusieurs "sous-fichiers" en procédant à l'extraction des seules infonnations utiles... Demême, ce ne sont pas toutes les infonnations de ce fichier qui répondent à certainesquestions que l'on peut se poser sur la dynamique ou l'évolution du milieu...

Par exemple, l'Analyse Factorielle des Correspondances, qui sera développée plus loin, sera d'abordeffectuée sur chaque hoplexion. De ce fait, les informations du fichier RELEVE doivent être scindées en 5parties qui vont constituer des fichiers d'extraction contenant, respectivement, les informations relativesaux formations géologiques superficielles ro, aux sols (F), aux états de surface du sol (1), à la végétationherbacée (U) et à la végétation ligneuse (S).

Pour un pareil travail d'extraction et d'interrogation, le logiciel EXCEL est bien adapté et facile àutiliser. Il demande d'abord que le "Tableau des données de base" soit transformé en "Base de données".Pour cela, il suffit tout simplement de sélectionner le tableau sans son titre, et de choisir "Base dedonnées" du menu "Données". Cette action affecte le nom de "Base_de_données" à la sélection danslaquelle elle induit de profondes transformations, en lui conférant de nouvelles et remarquablespossibilités.

EXCEL considère alors:=> chaque ligne de la sélection comme une "fiche" ;=> chaque colorme comme une "rubrique" ;=> chaque cellule (ligne x colonne) comme un "champ" de la ligne "fiche" qui la contient;=> chaque titre de colorme comme un ''nom de champ".

Ensuite, il faut créer une "zone de critères" et une "zone d'extraction".

La création de la zone de critères nécessite 4 étapes:=> "copier" (pour des raisons pratiques) sous le tableau la fiche des noms de champs,=> écrire sous chaque nom de champ concerné le(s) critère(s) relatif(s) à l'interrogation,=> "sélectionner" la plage contenant exactement les noms de champs et les critères,=> choisir "Zone de critères" du menu "Dormées" ; cette commande affecte à la plage sélectionnée le

nom de "Critères".

Pour la zone d'extraction, il faut simplement copier (de préférence au-dessous de la zone de critères) lafiche des noms de champs, de la sélectiormer et de choisir "Zone d'extraction" du menu "Dormées".

Une fois ces opérations terminées, il faut choisir "Extraire..... du menu "Données" et cliquer sur lebouton "OK" de la fenêtre de dialogue ouverte à l'appel de cette commande. Et on a le résultat: sous lazone d'extraction, s'affichent toutes les fiches répondant aux critères imposés.

Donc, pour constituer les 5 fichiers d'extraction précédents, il faut reprendre toute les étapes décritesci-dessus en choisissant d'abord comme critère un hoplexion, par exemple S, qu'il faut écrire sous le nomde champ HOPLEXION. Ainsi sont extraites, sous la même forme que le "tableau de données de base",toutes les fiches où la lettre S figure dans la rubrique HOPLEXION. Ensuite, il faut copier ces résultats,ouvrir un nouveau document avec le menu Fichier, choisir coller du menu Edition, et enregistrer cesinformations sous le nom "S" pour se rappeler que c'est le principal fichier d'extraction "S". Onprocédera de la même manière pour U, T, F, et I.

D'autres formes d'interrogation peuvent aussi se faire. Par exemple, pour savoir quels sont les solsdans lesquels les éléments grossiers occupent un volume de plus de 30% on peut simplement:

=> fusionner d'abord les deux rubriques, GRA (gravolite) et GVA (gravélon), qui contiennent lesdifférents éléments grossiers, en une seule rubrique (GRV par exemple);

=> écrire dans la zone de critères, sous le nom de champ GRV, >30 ;=> sélectionner la zone d'extraction,=> lancer la commande extraire.

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D'autres interrogations du même type, utilisant les opérateurs de comparaison (égal "=", inférieur "<",supérieur ou égal ">=", inférieur ou égal "<=", différent de "0"), sont aussi acceptées par EXCEL.

On peut. en outre, faire des interrogations en utilisant les opérateurs logiques ET et OU. Pour cela larègle est fort simple:

=> pour utiliser l'opérateur ET, l'ensemble des critères demandés (deux ou plusieurs) doivent êtreécrits sur une même fiche (ligne) de la zone de critères. L'ensemble des critères doit être obligatoirementvérifié pour que l'extraction puisse se faire.

=> pour utiliser l'opérateur OU, les critères demandés doivent être écrits sur des fiches successivesdans la zone de critères. L'extraction s'effectue si l'un OU l'autre critère est vérifié.

=> les deux opérateurs, ET et OU, peuvent aussi être utilisés en même temps. Un ou des critères surune même fiche au-dessous de laquelle une autre fiche contient un ou des critères, signifie qu'il suffit quel'ensemble des critères d'une fiche OU de l'autre soit vérifié pour que l'extraction s'effectue.

Donc, il est possible d'effectuer plusieurs sortes d'interrogation et d'extraction, et deconstituer autant de fichiers d'extraction selon les traitements à faire l ...

D'autres logiciels qu'EXCEL ont été utilisés avant ou après l'Analyse Factorielle desCorrespondances réalisée grâce à ANACONDA (MIS, Besançon) :

• Les fichiers d'extraction S, U, T, F, et 1ont d'abord subit les traitements statistiquesusuels avec le logiciel StatWiew. Ainsi pour chaque composante du milieu, il a été calculéla fréquence, la moyenne, l'écart-type, la variance, le coefficient de variation, leminimum, le maximum, l'étendue, la somme... Des tests de similitude ont aussi étéeffectués entre les différentes composantes du milieu. Tous ces tests statistiques ont étéeffectués afin de mieux préparer les données, et aussi de mieux connaître l"'état" de cesdonnées, qui seront soumises au programme ANACONDA pour l'analyse factorielle.

• D'autres logiciels, notamment StatWoks, Canvas et Super Paint, ont été utilisés pourla représentation graphique des résultats des analyses factorielles et des autres traitementsstatistiques. Pour la récupération et le transfert des résultats des analyses factoriellesd'ANACONDA à StatWorks, les fonctions "Macro" d'EXCEL ont été utilisées. Ainsi, ila été constitué un "fichier macro" spécialement conçu pour la récupération des résultats del'analyse factorielle d'ANACONDA: ce n'est qu'après cette récupération que le transfertsur StatWoks devient possible.

Notons enfin que la navigation entre différents logiciels est facilitée par les fonctionsqui sont propres à la gamme MacIntosh que son nouveau système d'exploitation,"Système 7", a considérablement amélioré. Ainsi, il est possible d'ouvrir simultanémentplusieurs logiciels; le nombre est fonction de la taille des logiciels et de la mémoire vive(RAM : Random Access Memory) de l'ordinateur. Et par les fonctions Copier - Coller,on peut faire facilement des transferts d'un logiciel à un autre.

2.3 - La typologie des milieux naturels

Dans ce travail, la base de données précédente a surtout été utilisée pour établir uneclassification des milieux naturels sereer.

Le choix d'une méthode de classification doit porter, ici, sur un système d'analyse etde comparaison rigoureux des milieux naturels. Ce système doit réunir, parmi tous lesrelevés du milieu effectués, ceux dont les caractères sont semblables, tout en tenantcompte de leurs localisations respectives...

1 Les fichiers d'extraction qui feront l'objet de traitements avec d'autres logiciels, par exemple les fichierS. U, T, F, et 1 qui sont destinés au logiciel ANACONDA pour l'Analyse Factorielle desCorrespondances, doivent être enregistrés en format "texte".

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La dégradation du paysage, problème et méthode d'étude

Par ses propriétés mathématiques et la richesse de l'interprétation de ses résultats,l'Analyse Factorielle des Correspondances (A.F.C.) constitue une méthode declassification descriptive très efficace.

2.3.1 - l'Analyse Factorielle des Correspondances

L'analyse factorielle des correspondances utilise un tableau de contingence, c'est-à­dire un tableau à double entrées croisant des individus et des caractères (l'ab. 2). En cequi concerne l'étude des milieux et des paysages, les individus (on peut aussi les appeler"observations") sont des unités spatiales: hoplexols, relevés, segments, paysages...Quant aux caractères (on peut aussi les appeler "variables"), ce sont toutes lesinformations relatives à ces unités spatiales: composantes du milieu, développement deshoplexols, pentes, taux d'occupation du sol...

Les unités spatiales occupent toujours les lignes du tableau et les variables constituentles colonnes. Al' intersection de chaque ligne et de chaque colonne, est inscrite la valeurde la variable pour cet individu: le plus souvent, il s'agit d'un rapport de fréquenceprovenant d'un comptage, d'une évaluation de surface ou de volume (la valeur zéroindique l'absence d'un caractère sur un individu)...

Une fois le tableau constitué et soumis au programme de l'analyse factorielle, cesfréquences sont aussitôt pondérées (division par la somme des fréquences des variablesde l'individu) afin que les résultats ne soient pas influencés par l'ordre de grandeur de cesvariables (S. Lena, 1989).

APU STR GRA VER MEL PSA

01 01 05 60 35 0 0 5 0

01 0507 5 0 0 70 20 5

050209 10 65 25 0 0 0

Tableau 2 : Exemple d'Un tableau de contingence: typologIe des hoplexols(volumes apparents de 6 composantes du milieu-colonnes

dans 3 hoplexols-Iignes)

Le principe de base de l'analyse factorielle des Correspondances est de dire quechaque individu est un point dans un espace à n dimensions; il y a autant de dimensionsque de variables. Par exemple, avec le fichier d'extraction du métaplexion inférieur quirenferme 21 variables décrivant 295 individus, on dira que chaque individu est un pointdans un espace à 21 dimensions et que ce sont les caractères descripteurs qui constituentles coordonnées de l'individu... Mais dans un tel espace il est impossible d'y "voir" !

Aussi, le but de l'analyse factorielle est de trouver des espaces de dimensions pluspetites dans lesquels il est possible d'observer la répartition relative des individus et descaractères. Ces "dimensions" sont des "facteurs" ou des "axes factoriels" classés du plusau moins pertinents... Pour des raisons évidentes de représentation et de visualisation, lesespaces retenus seront: à une dimension (ce seront alors des axes factoriels), à deuxdimensions (dans ce cas, le plus fréquent, on aura des plans factoriels formés par deuxaxes: Fig. 34) ou à trois dimensions (ce seront alors des espaces factoriels). C'est enfonction de ces axes, plans ou espaces factoriels que sont projetés les points-individus etles points-earactères sous la forme de "nuages de points"...

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Le Pays Sereer, les facteurs d'organisation du paysage

•• • • •• • •••• • • •

• • • •• AXEl

• •• • ••

• •• • •

..~

Figure 35 : Exemple d'un plan factoriel form4 par les deux premiers axes

Ainsi, l'analyse factorielle présente, en particulier sous la forme de graphiques, lemaximum des informations contenues dans un tableau de données.

L'interprétation des résultats s'effectue comme suit:

1- Un examen rapide du premier plan factoriel (celui formé par les deux premiers axes)est d'abord nécessaire pour vérifier la validité des données utilisées. Dans un planfactoriel, si on a un ou quelques points isolés, se situant à l'écart du nuage de points(Fig. 36), une vérification des informations est nécessaire.

..

• • ••••• •• •••

• .. .... • •

• • • • • •••

• •AXEl

..~

Figure 36 Exemple d'un plan factoriel avec deux points particulierssur la partie supérieur de l'axe 2.

Ces points exceptionnels peuvent être dû, en effet, soit à une erreur de saisie (donc ilfaut corriger et reprendre l'analyse), soit à une particularité réelle de ces points. Dans ce

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La dégradation du paysage, problème et méthode d'étude

dernier cas, il faut écarter momentanément ces points particuliers pour mieux observer lenuage de points restant. Il faudra alors une seconde analyse, sans ces points particuliers,tout en ne les oubliant pas au moment de l'interprétation finale des résultats: c'est cequ'on appelle un "zoom" sur le nuage de points.

Sur ce même plan factoriel, si on obtient une répartition des individus et des variablessous la fonne de nuages de points (Fig. 35), l'analyse est satisfaisante et on passe alors àl'interprétation des résultats obtenus.

2- Cette interprétation utilise les "aides à l'interprétation" qui accompagnent le planfactoriel. On analyse d'abord, pour chaque axe factoriel, les coordonnées des point­caractères et des points-individus, leur contribution à la construction de l'axe et leurcorrélation avec celui-ci. Ensuite, sera analysée la proximité des points entre eux afin dedéfinir des groupes (ou "types") homogènes par leurs caractéristiques. L'éloignementd'un type par rapport à un autre est un indice important pennettant d'évaluer le degré dedifférenciation des types.

3- Les coordonnées des points pennettent de faire le "profil'" , de chaque axe afin demieux voir l'évolution des points et des groupes de points le long de cet axe. La"contribution" de chaque point (exprimée en pour mille avec le programme Anaconda)intervient au niveau de l'explication et de la définition de chaque axe factoriel: leséléments qui ont les plus fones contributions sont les plus explicatifs de l'axe considéré.La corrélation d'un point avec un axe exprime la qualité de la représentation de ce point:c'est le cosinus carré de l'angle que fait le vecteur individu ou variable avec un axe.Rappelons que sur un cercle, le cosinus est la mesure de la projection sur l'axe horizontaldu vecteur qui fait un angle Cl avec cet axe. Plus l'angle Cl est petit, plus le carré ducosinus est proche de 1 et plus la corrélation est proche de 1000. Donc dans un planfactoriel, un point est d'autant mieux représenté sur un axe que leur corrélation est prochede 1000. Noter que deux points peuvent être proches en projection, mais éloignés dansl'espace car au moment de la projection il y a défonnation de la représentation. Lacorrélation pennet d'identifier de tel cas.

4- On analyse ensuite le(s) plan(s) factoriel(s), constitué(s) de deux axes. Contrai­rement à l'Analyse en Composantes Principales (A.C.P.), en Analyse Factorielle desCorrespondances les colonnes et les lignes jouent des rôles parfaitement symétriques.L'analyse des correspondances représente simultanément les points-lignes et les points­colonnes dans un même graphique et constitue ainsi une double A.C.P. : A.C.P. sur leslignes et A.C.P. sur les colonnes. Les points (lignes et colonnes) sont obtenus parprojection, dans le plan fonné par les deux axes factoriels considérés, des valeurs de cespoints.

Dans un plan factoriel, il est intéressant d'analyser: les taux d'inertie et les valeurspropres.

Le taux d'inertie constitue un renseignement très important pour les géographes; ilpeut être utilisé comme indicateur d'hétérogénéité spatiale et/ou temporel. En effet. unespace géographique est d'autant plus contrasté que l'analyse factorielle sur sescaractéristiques donne des taux d'inerties élevés. La monotonie de cet espace est parcontre indiquée par des taux d'inertie très faibles. Tandis que pour une étudediachronique, la confrontation des taux d'inertie de différentes analyses factorielles surles caractères des mêmes individus, mais relevés à des périodes différentes, renseigne surl'évolution de ces individus. Par exemple, pour étudier l'évolution des paysages à partirde relevés effectués à différentes périodes, l'augmentation des taux d'inertie d'unepériode à l'autre peut être signe d'agradation tandis que la baisse des taux d'inertie estconsidérée comme indice de dégradation: elle marque une perte de complexité despaysages.

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Le Pays Sereer, les facteurs d'organisation du paysage

Les valeurs propres renseignent sur le degré de différenciation introduit par un axe :c'est l'importance de la dispersion des individus le long de cet axe. Cette dispersion estd'autant plus importante sur un axe que sa valeur propre est plus proche de 1 qui est lavaleur maximale qui peut être atteinte; on a alors une parfaite dichotomie des données.Une valeur propre très faible indique, par contre, une faible différenciation entre lesindividus; on a alors un nuage de points regroupé au centre du plan factoriel.

5- L'analyse de la proximité des points permet de déceler des groupes ou des "types"(types d'hoplexol ou types de géon). Si deux points-lignes (hoplexols ou relevés) oudeux points-colonnes (composantes du milieu ou développement d'hoplexols) sontproches sur le plan factoriel, ils révèlent alors un comportement semblable sur les deuxaxes considérés. Par contre la proximité entre un point-ligne et un point-colonne nesignifie forcément pas que cet individu est défini par cette variable; avant de tirer desconclusions, il faut examiner de plus près la qualité de représentation de ces points, leurcontribution et retourner, s'il le faut, aux données initiales.

Il faut noter que, souvent sur les plans factoriels, tous les points ne peuvent pas êtrereprésentés à la fois. Cependant, la plupart des caractères sont représentés et les quelquesautres qui ne figurent pas sur les plans factoriels sont des doubles, et ont donc les mêmescoordonnées que certains caractères déjà représentés. Sur le listing qui accompagnechaque plan factoriel, et qui contient les aides à l'interprétation, il est toujours indiquésous quel point, vu sur le graphique, doit se situer un autre point caché. Ainsi, ajoutesimplement ce point sur le plan factoriel.

6- Pour identifier et regrouper, par exemple, tous les hoplexols se rapportant auxdifférents groupes de composantes ressortis par les plans factoriels, on peut placer sur lesplans factoriels, en fonction de leurs coordonnées, tous les hoplexols. Mais leProgramme Anaconda dispose d'un module "Classification Automatique Hiérarchique(C.A.H.) sur les résultats de l'Analyse Factorielle des Correspondances" qui fait un trisur l'ensemble des hoplexols, et regroupe (par leur code) ceux définis par chaquecomposante du milieu.

En conclusion il faut retenir l'intérêt de l'analyse factorielle des correspondances,méthode statistique très rigoureuse pour effectuer des typologies et des comparaisonsgéographiques. Elle procéde à la hiérarchisation, sous forme de graphiques, des facteursd'organisation d'un espace, et permet aussi de mesurer la contribution de chaquecomposante dans la différenciation des unités spatiales.

En ce qui concerne plus précisément la typologie des milieux naturels, et étant donnéque ces unités spatiales sont constituées d'une superposition d'hoplexols, nousprocéderons en deux étapes: il nous faudra d'abord effectuer une typologie desdifférents hoplexols avant d'établir la typologie des géons.

2.3.2 - Les types d'hoplexol : première étape

La première étape de l'analyse de l'organisation des milieux naturels sereer consistedonc à faire une typologie des hoplexols en fonction de leur homogénéité-hétérogénéité,c'est-à-dire en fonction de la fréquence de leurs différentes composantes.

Le fichier "RELEVES" a été scindé en cinq "fichiers d'extractions". Ces fichiers seprésentent sous forme de tableaux avec, en lignes, les numéros des hoplexols et encolonnes, les composantes des hoplexols (Tab. 2) : à chaque intersection ligne-colonnese trouve le volume apparent de la composante dans l'hoplexol... Ils contiennent,respectivement, les informations concernant les formations superficielles (I), les sols (F),la surface du sol (1), la végétation herbacée (0) et la végétation ligneuse (S). Ce sont cesfichiers d'extractions qui seront soumis, l'un après l'autre, au programme Anaconda.

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La dégradation du paysage, problème et méthode d'étude

Après les pré-traitements informatiques, les dimensions des fichiers (ou tableaux)destinés à l'analyse factorielle sont:

- infraplexion (1) : 193 hoplexols et 18 composantes,- métaplexion inférieur (F) : 295 hoplexols et 21 composantes,- métaplexion strict (1) : 355 hoplexols et 20 composantes,- métaplexion supérieur (U) : 180 hoplexols et 14 composantes,- supraplexion (S) : 215 hoplexols et 18 composantes.

L'Analyse Factorielle des Correspondances s'effectuera donc, ici, en fonction desvolumes apparents des composantes du milieu: ses résultats mettent en évidence desgroupes ou des "types d'hoplexol" plus ou moins différenciés selon la fréquence de leurscomposantes (Fig. 37). .

6-

4-

2-

15

1

-4;--2

1-, 12

13

14

15

16

Figure 37 Les types d'hoplexol de l'infraplexion(axes 1 et 3)

Il faut dire que les résultats de l'analyse factorielle fournissent des types d'hoplexol,mais n'indiquent pas l'hétérogénéité ou l'homogénéité de chaque type. Il est doncindispensable de retourner au fichier d'extraction, et d'extraire à nouveau le contenu deshoplexols de chaque type. Ce n'est qu'en fonction du nombre de composantes de chaquetype d'hoplexol et des valeurs moyennes de ses différentes composantes qu'on peut direqu'un type d'hoplexol est hétérogène ou homogène (cf 1.3.1 - Diminution del'hétérogénéité des hoplexols).

Pour la synthèse des informations définissant les types d'hoplexol, nous exprimeronsles associations de composantes du milieu grâce à une combinatoire dite quantitative.Cette combinatoire des diagnostics entre eux met l'accent sur les rapports de fréquenceentre les composantes du milieu. Les classes de fréquences définies par J-F. Richard(1990) seront utilisées; elles s'adaptent très bien à nos informations.

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Le Pays Sereer, les facteurs d'organisation du paysage

Deux composantes du milieu, structichron et gravolite, serviront d'exemple pourexpliquer les principes de cette combinatoire quantitative:

- la rareté (0-4% de gravolite) est exprimée par la préposition "à stigmes" :structichron à stigmes gravoliques,

- la présence (4-16% de gravolite) est exprimée par la préposition "à phases" :structichron à phases gravoliques,

- la fréquence (16-36% de gravolite) est exprimée par les adjectifs: structichrongravolique,

- l'abondance (36-64% de gravolite) est exprimée par les préfIxes: gravo-structichronou structi-gravolite1,

- la dominance (64% et plus de gravolite) est exprimée par les radicaux: gravolitestructichrome.

Noter que ce sont les résultats de la typologie des hoplexols qui seront utilisés pour ladeuxième étape des analyses factorielles, étape qui sera consacrée à la typologie desgéons. Par leur développement, les différents types d'hoplexol vont constituer lescaractères du fIchier ''GEON'' qui utilisera les relevés-individus.

2.3.3 - Les types de géon : deuxième étape

A ce second niveau de synthèse, tous les hoplexols et tous les relevés sont pris encompte en même temps.

Pour chaque relevé, les différents hoplexols observés sur le terrain sont rapportés auxtypes auxquels ils appartiennent : dans un même relevé, deux ou plusieurs hoplexolssuccessifs peuvent appartenir à un même type et sont alors regroupés dans une mêmecolonne (Tab. 3).

Hoplexols Développement Relevés Développement

01 0201 595 01 02 595

01 0301 550 01 03 760

01 0302 210

100902 580 1009 580

Tableau 3 : Constitution d'un tableau pour la typologie des géons(regroupement des hoplexols successifs d'un même type 52)

Ainsi, il sera constitué un fichier "GEON' qui aura en ligne les relevés et en colonnesles types d'hoplexol précédents (Tab. 4). A l'intersection des lignes et des colonnes sontnotés cette fois les développements (ou épaisseurs) des hoplexols en cm.

1 La composante écrite en entier est plus significative.

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La dégradation du paysage, problème et méthode d'étude

51 52 U1 U2 U3 T1 T2 T3

01 01 230 0 0 30 0 0 2 0

01 02 107 595 0 0 20 1 1 0

01 03 0 760 24 0 0 2 0 5

0502 0 0 45 43 35 1 0 0

Tableau 4 • Exemple d'un tableau de contigence pour la typologie des géons(développements de 8 types d'hoplexol dans 4 relevés)

L'interprétation des résultats de l'analyse factorielle des correspondances sur le fichier"GEON" doit aboutir à différencier des types de géon en fonction de leur développementselon la verticale.

La différenciation latérale des milieux naturels (ou typologie des géons) est basée surl'analyse de la proximité des groupes caractères (types d'hoplexol précédents), mais aussiet surtout des groupes d'individus (relevés) qui se rapportent à ces types d'hoplexol. Cesont ces groupes de relevé qui constituent les "types de géon".

Signalons qu'un type d'hoplexol peut appartenir à la fois à deux ou plusieurs types degéon. Mais sur les plans factoriels, ce type d'hoplexol n'est associé qu'avec les relevésdans lesquels il a une plus grande importance. Une extraction des différents groupes derelevés pennet d'avoir le nombre total de types d'hoplexol qui les composent.

Ce qu'il faut surtout retenir c'est que la typologie des géons pennet de distinguer desunités naturelles de même nature: deux ou plusieurs relevés peuvent être très éloignéssur le terrain, mais se rapprocher, sur le plan factoriel, par leur degré de similitude etconstituer alors un type de géon. Ces types de géon entrent, à leur tour, dans laconstitution des segments de paysage et des paysages, venant compléter l'analysetopographique de ces dernières unités...

** *

Retenons que ce langage typologique constitue un moyen très efficace pour l'analysedes milieux naturels. Son utilisation, en Pays sereer, n'a rencontré aucun obstaclemajeur: elle a pennis d'inventorier toutes les composantes des milieux observés sur leterrain.

Avec ce vocabulaire typologique, et grâce à la micro-infonnatique, une "Base deDonnées Milieux Naturels" localisée a été constituée. L'exploitation de cette Base pennetd'avoir des infonnations précises sur l'évolution des milieux naturels sereer, d'unpaysage à l'autre, notamment sur l'importance du couvert végétal, de l'épaisseur desrecouvrements sableux des bas-fonds, des accumulations minérales à la surface du sol...

Outre cette utilisation directe de la Base de données, la micro-infonnatique a facilitél'analyse typologique des différents milieux naturels. Au total :

- 39 types d'hoplexols ont été définis au départ de cette analyse typologique (cf. 20

Partie, 10 Chapitre, 10_ Dynamiques et différenciations verticales: la typologie des

hoplexols),

- et 22 types de géons ont été trouvés à partir de l'ensemble des résultats de l'AnalyseFactorielle des Correspondances (cf. 20 Partie, 10 Chapitre, 20

_ Dynamiques et diffé­renciations latérales: la typologie des géons).

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Le Pays Sereer, les facteurs d'organisation du paysage

3) - Les paysages comparés, confrontation avecl'occupation du sol

Partant à nouveau des notions développées au début de ce chapitre, un second objectifest de défmir des types de paysage en fonction de leur diversité...

Cette définition doit s'accompagner, ici, d'une cartographie systématique. L'objectiffinal est en effet de confronter ces organisations paysagiques avec l'utilisation de l'espacepar les paysans sereer: cette analyse comparative est un moyen d'appréhender lesrapports d'équilibre entre le cadre de vie naturel et les sociétés humaines.

Nous évoquerons donc successivement les problèmes liés à :- la cartographie du paysage,- la cartographie de l'occupation du sol,- la comparaison de ces deux cartographies.

3.1 • La carte des segments de paysage et des paysages au1 : 200 000

Compte tenu du rôle de la topographie dans l'organisation des milieux naturels, c'estselon les variations de cette topographie que l'on va caractériser les segments de paysagepuis les paysages. A cet effet, les photographies aériennes constituent l'instrumentprivilégié pour l'identification et la délimitation de ces unités naturelles.

3.1.1 - Les techniques du levé cartographique

Le choix dépendant des objectifs de l'étude, il existe plusieurs techniques de levécartographique. TI ne sera présenté, ici, que les techniques utilisées dans le cadre de cetteétude consacrée à la dégradation des paysages sereer.

Les cartes des segments de paysage, des paysages, et de l'utilisation de l'espace ontété réalisées à partir de la couverture photographique aérienne réalisée en 1989 par laMission japonaise nCA. Les photographies aériennes sont à l'échelle du 1160 000 etcouvrent toute la partie ouest du Sénégal. Sur les 279 photographies aériennes quicouvrent le Pays Sereer, la photointerprétation consiste d'abord à repérer les lieux habitéset les voix de communication, et à délimiter ensuite et surtout des segmentspaysagiques...

• La délimitation des segments de paysage

Le travail de délimitation de segments paysagiques, compris entre deux ruptures ouinflexions de pente, est rendu possible par la vision en trois dimensions que produit lestéréoscope. Mais en Pays Sereer, le relief dunaire, de très faible dénivelée, pose de réelsproblèmes pour le repérage de certaines ruptures et inflexions de pente sur desphotographies aériennes au 1160000. Et, si les limites des segments de bas-fond sontplus ou moins nettes, celles des segments de sommet d'interfluve sont pour la plupartimprécises compte tenu de la dégradation de cette topographie dunaire. Donc, comme ilest pratiquement impossible de distinguer sur les photographies aériennes la limite entreles sommets et les versants des dunes de la plaine du Cayor-Baol-Sine, seules les unitésde bas-fonds ont été ressorties sur la carte des segments de paysage; les segments de

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La dégradation du paysage, problème et méthode d'étude

sommet et de versant dunaire n'ont pas été différenciés et constituent donc une seule unitécartographiée. Néanmoins il faut tenir compte, pour l'étude du paysage, de la différencequi existe entre les segments de sommet et de versant dunaire ; différence que le levétopographique de terrain et les relevés du milieu font très bien ressortir.

Ce premier travail de photointerprétation n'est que provisoire: il est nécessaired'effectuer une tournée de contrôle sur le terrain, avec les photographies aériennes et unstéréoscope de poche, afm de préciser les limites de certains segments cartographiés.

• La délimitation des paysages et le choix des toposéquences

Une fois ce travail préliminaire tenniné, il faut effectuer le pré-découpage en paysages.Cette seconde étape, la délimitation des paysages, est surtout basée sur la synthèse dessegments de paysage précédents. Elle consiste à délimiter des "associations" de segmentsidentiques qui fonnent un paysage: chaque grand type de paysage est ensuite caractérisépar une toposéquence (Fig. 38).

Dans un paysage, étant donné qu'on ne peut aller partout, il faut défInir un échantillonà la fois accessible et représentatif de l'espace à étudier. C'est un problème très importantqui doit se résoudre d'une manière méthodique et systématique: conformément auxsubdivisions de la Région Naturelle en paysages, du Paysage en segments, du Segmenten géons, l'échantillonnage des milieux à étudier sur le terrain sera un échantillonnageemboîté (l'ab. 6).

Au sein d'un même paysage, et sachant que les milieux changent surtout en fonctiondes systèmes de pentes, l'échantillonnage le plus représentatif suit la ligne de plus grandepente afIn de recouper toutes les dynamiques en présence. Ces "échantillons segments depaysage" se suivront donc les uns les autres sur une toposéquence qui ira du sommet del'interfluve le plus haut jusqu'à la dépression ou au talweg le plus bas. La vision pano­ramique qu'offre le stéréoscope facilite le choix de l'emplacement de ces toposéquences àpartir des photographies aériennes.

Sur le terrain, après avoir effectué le levé topographique de la séquence et son décou­page en facettes topographiques (cf. ci-après), on procède à la délimitation d'''unitésnaturelles homogènes"... En fait, dans la pratique, pour défInir ces "échantillons états dumilieu" particuliers, on se base directement sur les états de surface du sol et surtout surles formations végétales1• Rappelons que dans un segment de paysage il peut y avoirplusieurs états du milieu différents, mais aussi qu'un état du milieu sensiblementidentique peut occuper plusieurs segments successifs.

• Le levé topographique

Il faut signaler que les profils topographiques servant à caractériser les paysages sereersont très précis. Ils n'ont pas été obtenus sur une carte topographique, mais ils ont faitl'objet de levés topographiques sur le terrain. Pour de pareilles mesures, il existebeaucoup d'appareils différents, et le choix dépend donc du budget et de la précisionqu'on veut apporter aux mesures. En Pays Sereer la faiblesse de l'altitude nécessite desappareils de précision: un Tachéomètre et une Mire ont été utilisés pour la réalisation deslevés topographiques. Avec ces deux instruments, on peut savoir, de manière trèsprécise, la distance et la dénivelée entre deux points. Ainsi, faire des mesures successivesle long de la ligne de plus grande pente pennet ressortir donc l'allure nette du relief.

Entre deux points, pour savoir la distance et la dénivelée, on doit effectuer toujours deuxlectures à l'aide de la "lunette" du Tachéomètre avec laquelle on vise la Mire : une lecturearrière ou "visée }" et une lecture avant ou "visée 2" (la Mire est placée d'abord derrière leTachéomètre, ensuite elle est placée devant). Et, au niveau de chaque lecture. on lit

1 Rappelons que ce sont plusieurs états du milieu identiques qui permettront de défmir un gton (les diffé­rents états perçus sur le terrain étant fonction de la saison, des activités anthropiques, ete.).

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Le Pays Sereer, les facteurs d'organisation du paysage

simultanément trois valeurs: une valeur en haut (fil 1), une valeur en bas (fil 2), et unevaleur au milieu (fil niveau). La distance (en mètres) entre la MIRE et le Tachéomètre estobtenue en faisant l'opération:

(fil 2 • fil 1)/10Donc, pour avoir la distance entre les deux points de stationnement de la Mire, on fait la

somme des distances Mire-Tachéomètre. Tandis que la dénivelée (en mètres) entre les deuxpoints de stationnement de la Mire est obtenue en faisant l'opération:

(fil niveau arrière· fil niveau avant)11000Il faut signaler qu'on peut obtenir, pour les mesures de la dénivelée, aussi bien des valeurs

positives que des valeurs négatives. La valeur de cette mesure est positive si on monte lapente, par contre elle est négative lorsqu'on descend la pente'.

Ainsi, en faisant un levé topographique par cheminement, plus les distances entreTachéomètre et Mire sont courtes, mieux la forme du relief ressort L'intérêt de ce travailde levé topographique est donc de pouvoir faire un découpage plus précis du paysage ensegments afm de mieux choisir les emplacements de relevés du milieu.

Avec le logiciel EXCEL, on a constitué une "feuille de calcul" destinée à effectuertoutes les opérations nécessaires à la restitution de la coupe topographique: on faitseulement la saisie des lectures (Fil 1, Fil 2 et Niveau), et tous les paramètres (Distance,Distance Cumulée, Altitude et Altitude Cumulée) sont automatiquement calculés (Tab. 5).La fonction "graphique" de EXCEL permet d'avoir, dans un espace à deux dimensions,avec la colonne "Distance cumulée" et celle d"'Altitude cumulée", les points auxdifférents niveaux d'altitude mesurés sur le terrain. Un lissage entre ces points donnel'allure de la topographie.

Station Visée Fil 1 RJ2 Niveau Distance Dist. Cum. Altitude Ait. Cum.(m) (m) (m) (m)

1 1 1400 1641 1520 24,1 0 0 1,9592 1900 2310 2105 41 65,1 -0,59 1,369

2 1 340 1018 679 67,8 132,9 02 1485 2085 1785 60 192,9 -1,11 0,259

3 1 1301 1540 1420 23,9 216,8 02 1269 1349 1309 8 224,8 0,111 0,37

4 1 759 1345 1051 58,6 283,4 02 1049 1792 1420 74,3 357,7 -0,37 0

Tableau 5 : Exemple d'un tableau de levé topographique(développement : 358 m ; dénivelée : 2 m)

Il est à remarquer l'importance du levé topographique pour l'analyse de l'organisationdes paysages sereer. Etant dans une région d'altitude médiocre, une seule analyse desphotographies aériennes au 1160000 ne peut pas faire ressortir les détails de l'organi­sation en segments paysagiques. La faiblesse des rapports dénivelées/développements,conjuguée à la faible extension des segments, font que les facettes que distingue le levétopographique de terrain ne peuvent pas être représentées à l'échelle du 1/60 000.

1 Nous remercions J-M. Bouchez (Hydrologie ORSTOM) de nous avoir initié à ces levés topographiquesde terrain.

90

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17'00

La dégradation du paysage, problème et méthode d'étude

'.'0015'00

.....~. ,.1

14'00

17'00

""

.01"

"~-

_0_' Séquence N' 01

• Relevé complémentaire (RC)

Figure 38 Carte d'échantillonnage des toposéquences

3.1.2 - De la photointerprétation 1Ii la cartographie des paysages

L'objectif est de caractériser chaque segment par ses composantes biophysiques. maisaussi selon l'action anthropique sur ces composantes. Ainsi, une fois les pré-découpagesen segments et en paysages terminés, les relevés des états de milieux et les enquêteseffectués. les typologies des hoplexols et des géons bien établies, les interprétations surles processus et dynamiques d'ensemble accomplies, il faut reprendre la carte dessegments de paysage afin de définir les différents types de segments qui constitueront lalégende de cette carte.

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Le Pays Sereer, les facteurs d'organisation du paysage

• L'extrapolation de l'information: de la toposéquence à la cartographie

Il est à rappeler que tous les segments cartographiés n'ont pas fait systématiquementl'objet d'un relevé de leurs composantes. Les relevés ont été effectués le long d'unetoposéquence dans les paysages les plus typiques. Cependant, lors de l'analyse desmilieux le long d'une toposéquence, on savait que ces relevés "linéaires" ou "ponctuels"serviraient ultérieurement à la régionalisation des infonnations, et par conséquence lesobservations ne devaient pas seulement se limiter au long de cette bande étroite.

La démarche adoptée consiste, d'abord, à cartographier tout l'espace à étudier au1160 000, tout en recherchant à partir des photographies aériennes les segmentssemblables. Ensuite, on choisit les échantillons les plus représentatifs, mais aussi les plusaccessibles. L'extrapolation est faite grâce à des relevés complémentaires, moins détaillésque ceux effectués le long des toposéquences mais plus rapides à réaliser.

• Le changement d'échelle: du 1/60000 au 1/200000

Lors de la phase photointerprétation, pour éviter les effets de défonnations sur lesbordures des photographies aériennes, on n'a travaillé que sur le tiers central desphotographies. Et sur chaque couple de photographies, on prenait deux repères qui seretrouvent simultanément sur les deux photographies. Ces points de repères serviront decalages et seront superposés au moment de la confection de la carte au 1160 000 afin dene pas défonner la succession des unités cartographiées.

Le changement d'échelle, du 1160000 au 11200 000, s'est effectué par réduction avecune "Photocopieuse Laser" ; les rés4ltats sont très satisfaisants. La superposition estparfaite entre la carte réduite et la carte topographique IGN au 11200 000. Les élémentsqui ne bougent pratiquement pas, les voies de communications et les agglomérations, ontété utilisés comme repères pour le contrôle de la superposition. Et c'est après lechangement d'échelle que s'effectue la cartographie définitive des segments de paysagequi est à la base de la carte des paysages.

• L'élaboration des légendes de cartes

Il faut souligner que, ni dans la carte des principaux segments de paysage, ni dans lacarte des Paysages, il n'y a eu de "typologie" ou de "classification" statistique rigoureusedes unités.

Dans le cas de la carte des principaux Segments de paysage, les unités cartographiquescorrespondent soit à de véritables segments paysagiques, soit à des associations desegments paysagiques indifférenciés à cette échelle du 11200 000. Le classement de cesunités a d'abord été effectué en fonction des trois grandes régions naturelles (Segmentsdu plateau de Thiès, de la plaine du Cayor-Baol-Sine, des grandes dépressions et valléesfossiles, du delta du Saloum). Dans chacune de ces régions, ils sont ensuite classés enfonction de leur position et de leurs fonnes topographiques... Ces segments ouassociations de segments sont numérotés et brièvement décrits par un tableau qui reprendles infonnations suivantes:

-les fonnes élémentaires ou d'ensemble de l'interfluve,- la nature des sols et des fonnations superficielles,- les états et les dynamiques actuelles à la surface du sol,- les fonnations végétales,- les principales fonnes d'utilisation du sol,- et deux diagnostics plus globaux, le premier portant sur la dynamique d'ensemble

des segments, le second sur leur diversité.

Dans le cas de la carte des paysages, les limites cartographiques élémentairescorrespondent exactement à des paysages simplement identifiés par la toponymie: le"contenu" de chaque paysage est à rechercher sur la carte précédente, grâce aux numérosdes Segments qui constituent le paysage. Pour des raisons de simplification graphique,

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La dégradation du paysage, problème et méthode d'étude

ces paysages "élémentaires" ont été réunis en 10 grands ensembles basés sur undécoupage régional essentiellement géomorphologique.

Le deuxième chapitre de la deuxième partie de ce travail constitue, à notre sens, lanotice de ces deux cartes. Ceci explique que nous suivront, pour chaque Segment ouchaque Paysage, une présentation systématique et méthodique... Mais cette notice estinsuffisante: pour avoir des informations plus détaillées sur le contenu de chaqueSegment (et de chaque Paysage), il faut se référer au premier chapitre de cette deuxièmepartie, consacré à la typologie des géons (et des hoplexols).

Tous ces "transferts" d'échelle, qui constituent, rappelons-le, l'originalité de l'analysepaysagique, sont facilités par un système de numérotation et de renvois. Le tableaud'échantillonnage suivant donne une image de cette structuration de l'espace étudié, maisaussi de la représentativité des observations que nous avons pu réaliser.

Nombre Superficies Superficies Echantillonsd'unités absolues des relatives des

naturelles unités unités (nombre et(moyennes) (% de la carte) nature)

Régions (3) 600 à 5000 5 à 50% 3km2 Grandes réglons

Paysages (38) 50 à 300 km2 0,5 à 3% 20Toposéquences

Segments 28de (28) 5 à 15 km2 0,05 à 0,2% facettes

pasyage (principaux) topographiques

Géons (22) 3 à 10 km2 0,03 à 0,08% 150(types) États du milieu

Hoplexols 39 - - 1284(types)

Tableau 6 Tableau de l'échantillonnage des paysages et des milieux

'"'" '"

Il faut signaler, avant de terminer cette rubrique consacrée aux méthodes decartographie des segments de paysage et des paysages, que ce travail a été effectué parune équipe d'étudiants. En effet, avec la fin du Second Cycle universitaire commencel'apprentissage à la recherche. Cette formation, cette "sensibilisation" aux problèmesconcernant l'environnement, s'est faite au sein d'une équipe de trois étudiants de Maîtrise(Albert Diagne, Alioune Diagne et Médou Lô, dirigés par Jean-François. Richard) quiemployaient une seule et même méthode. Au terme de cetté formation, j'ai essayéd'assurer la "relève" en dirigeant, à mon tour, une autre équipe de trois étudiants deMaîtrise (Souleymane Keïta, Mouhamadou Moctar et Arona Soumaré) dont chacun étaitresponsable d'un secteur dans la moitié est de la carte étudiée.

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Le Pays Sereer, les facteurs d'organisation du paysage

En plus de leur formation à la cartographie et à l'analyse des paysages, chacun avait unsujet complémentaire concernant l'utilisation de l'espace et la dégradation des paysagessereer. Responsable du quart nord-est, S. Keïta a étudié le recouvrement sableux des bas­fonds. Responsable du quart centre-est, M. Moctar a analysé, avec le logiciel EXCEL,l'évolution des composantes du milieu suivant le gradient nord-sud. Responsable dusecteur sud-est, A Soumaré a fait une modélisation graphique pour l'aménagement de laCommunauté Rurale de Gandiaye.

Rappelons que nous avons tous utilisé la même méthode d'analyse et d'étude despaysages que nous trouvons très efficace et bien adaptée à l'étude de l'évolution desmilieux naturels. Cette méthode, mise au point en Afrique de l'ouest (Côte d'Ivoire), estmaintenant bien connue et s'est même répandue dans d'autres régions inter-tropicales(Pacifique, Amérique Latine). L'efficacité de cette méthode réside, pour nous géographe,dans sa globalité; elle prend en compte, et au même niveau toutes les composantes dumilieu. Les participants au séminaire de Dakar, en novembre 1988, sur la dégradation despaysages en Afrique de l'ouest, n'ont pas remis en cause cette méthode. Certains auraientmême souhaité en disposer pour "étudier le support des structures agraires" ou pour"mesurer l'impact réel de certains aménagements". Une autre critique positive, de la partd'un Pédologue qui considère "cette méthode comme la chance de la Géographie, etcomme symbole d'une nécessaire étude globale du milieu face à l'ultra-spécialisation desrecherches actuelles". L'efficacité de cette méthode est aussi dans la hiérarchisation de sesniveaux de diagnose qui pennet, en plus de la description d'une composante, de précisercertains processus liés ou propres à la composante. .

3.2 - La carte de l'utilisation de l'espace (1989)

En Pays Sereer l'économie est essentiellement rurale, et reste basée sur l'agriculturesous pluie. Les deux principaux produits agricoles sont l'arachide, culture commerciale,et le mil, autoconsommé. Avec une très forte concentration démographique, le PaysSereer enregistre les densités de population rurale les plus élevées du Sénégal. La cartehors-texte de la localisation de la population rurale, réalisée par M. Bâ, indique un semistrès dense de villages centres et de petits villages. C'est dans le but de faire ressortirl'intensité de cette mise en valeur agricole en Pays Sereer que la carte de l'utilisation del'espace a été réalisée.

3.2.1 - La photointerprétation analytique

En Pays Sereer, les types d'utilisation des terres susceptibles d'avoir le plusd'influence sur l'évolution des milieux naturels se répartissent en deux catégories: lesespaces cultivés et les espaces non cultivés. Ces deux types d'utilisation de l'espaceapparaissent clairement sur les photographies aériennes, car la prise de vue s'est effectuéeà la mi-saison sèche, période pendant laquelle les travaux champêtres sont tenninés et lesrécoltes ramassées laissant à nues les parcelles qui étaient cultivées.

Ces sont les mêmes photographies aériennes qui ont servi à la réalisation de la cartedes segments de paysage qui sont utilisées pour l'analyse de l'utilisation de l'espace. Surces photographies aériennes, les parcelles qui portaient les cultures et qui sont dénudéesaprès les récoltes apparaissent nettement plus claires par rapport aux autres milieux nondénudés qui apparaissent en teintes foncées. Des différenciations peuvent même parfoisse faire entre les parcelles cultivées en arachide et celles cultivées en mil. Compte tenu desexigences de la plante arachidière, sa culture demande l'élimination systématique detoutes les autres herbes. De ce fait après la récolte et le ramassage des arachides, il ne

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La dégradation du paysage, problème et méthode d'étude

reste à la surface du sol de ces parcelles que des accumulations de sables qui ont uneréponse spectrale très claire sur les photographies aériennes panchromatiques. Tandisqu'à la surface du sol des parcelles de mil, le peu d'herbes qui y reste assombrit laréflectance de ces espaces sur les photographies aériennes.

Ainsi la différenciation entre espace cultivé et espace non cultivé est possible à faire àpartir des photographies aériennes. Cependant, cette distinction suppose une bonneconnaissance du terrain, sinon elle doit être suivie d'une vérification.

3.2.2 - La généralisation cartographique

Rappelons que le but de ce travail est de montrer l'importance des espaces cultivés, etnon pas la différenciation des cultures ou des modes de l'utilisation de l'espace. Donc audébut il était question de distinguer espaces cultivés et espaces non cultivés. Mais comptetenu de la taille des parcelles de culture, généralement inférieures à trois hectares, et del'échelle à laquelle sera réalisée la carte définitive, le 11200 000, la photointerprétationanalytique ne devait pas chercher à délimiter des parcelles individuellement, mais devaitplutôt viser à identifier des blocs de parcelles compte tenu de l'importance de la superficiedes cultures.

C'est ainsi qu'à l'image des planches de pourcentage de recouvrement utilisées par ACasenave et Ch. Valentin (1989), il a été constitué une grille pennettant d'évaluer lepourcentage des parcelles cultivées par rapport au reste de l'espaèe l . Selon l'importancedes superficies cultivées, 6 blocs ont été distingués:

=> un bloc de champs cultivés à l'intérieur duquel les jachères sontinsignifiantes ou inexistantes,

=> un bloc de champs dans lequel l'espace cultivé est supérieur à 90%,=> un bloc de champs dans lequel l'espace cultivé est compris entre 70% et

90%,=> un bloc de champs dans lequell'espace cultivé est compris entre 50% et

70%,=> un bloc de champs dans lequel l'espace cultivé est compris entre 30% et

50%,=> un bloc de champs dans lequel l'espace cultivé est inférieur à 30%.

Le changement d'échelle, du 1/60000 au 11200 000, est aussi effectué à la photo­copieuse laser. Sur cette carte, comme sur les précédentes, pour éviter de les surcharger,les voies de communication et les lieux habités n'ont pas été reportés. La carte delocalisation de la population rurale indique l'importance et la distribution des lieuxhabités, quant aux voies de communication et les noms des principaux lieux habités (lesArrondissements) il faudra se référer à la carte de "situation" réalisée à l'échelle du11500 000 (Fig. 1).

3.3 - La comparaison Paysages/Utilisation de l'espace

Une comparaison de la carte des paysages et celle de l'utilisation de l'espace est unmoyen qui permettra d'aborder l'étude de l'évolution des paysages sereer. Cettecomparaison est d'autant plus intéressante que la superposition de cartes pennet de fairedes calculs et des observations précises: cette superposition s'effectue, au mieux et de lamanière la plus rigoureuse, avec un Système d'Information Géographique.

1Les planches de pourcentage de recouvrement sont dans la partie annexe.

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Le Pays Sereer, les facteurs d'organisation du paysage

3.3.1 - Un Système d'Information Géographique ?

Un Système d'Information Géographique est un ensemble de programmes automatisésconçus et réalisés pour le stockage, le traitement et la restitution des données spatiales. TIpermet la comparaison et la combinaison de multiples et diverses informations, recueilliesdans un espace donné, qu'il transforme en série de données compatibles en vued'élaborer un schéma, voir un modèle du dit espace. Le Système d'InformationGéographique constitue à cet effet le principal outil de gestion, d'analyse et d'intégrationde données spatiales. Loin d'être un luxe pour les pays en voie de développement, laconstitution d'un Système d'Information Géographique sur l'environnement biophysiqueest une opération nécessaire compte tenu du nombre <le questions, tant scientifiques quetechniques, qui pourraient être résolues à l'instant si on disposait de toutes lesobservations effectuées par les naturalistes depuis une vingtaine d'années l .

C'est ainsi que, dans le but, d'une part, de gérer les informations recueillies en PaysSereer et ultérieurement les autres données d'autres régions sénégalaises, et, d'autre part,de pouvoir superposer les précédentes cartes pour appréhender le phénomène de ladégradation du milieu en fonction de l'utilisation de l'espace, il a été envisagé laconstitution d'un Système d'Information Géographique sur l'environnement biophysiqueau Sénégal. A cet effet, un stage de quatre mois a été effectué entre les centres ORSTOMde Bondy et de Montpellier pour se familiariser avec le Système SAVANE réalisé parMarc SOURIS.

3.3.2 - L'expérience du Système SAVANE

Comme tout système de gestion de bases de données relationnel, SAVANE reconnaittrois types d'objets graphiques différents: la zone, le point et la ligne, auxquels sontassociés des attributs descriptifs. Mais la particularité du Système SAVANE est, en plusde la notion d'attribut descriptif, d'intègrer la notion d'attribut de localisation qui estimplicitement définie lors de la constitution de la base en indiquant le type d'objet saisi(zone, ligne, point, non localisé). Et, c'est par l'intermédiaire de cet attribut particulierque l'on va pouvoir associer des informations aux entités graphiques auxquelles elles serapportent

Cependant, c'est la structuration trop simple de SAVANE qui nous a empêché del'utiliser pour la gestion et le traitement des informations recueillies en Pays Sereer.

En effet, SAVANE gère les informations sous forme de tableaux à double entréecroisant des lignes et des colonnes. Lors de la digitalisation des entités graphiques(zones, lignes, points), chacune de ces unités doit avoir une seule et unique cléalphanumérique qui permet son identification: c'est à cette clé que se rattacheront toutesles informations relatives à l'entité. Sur les tableaux des données, ces clés constituent lestitres des lignes: chaque entité ne peut être représentée que par sa seule clé, autrement ditles informations relatives à une entité doivent se réduire en une ligne de chaque tableau.Or, les relevés du milieu effectués dans les différents segments (qui correspondent à desentités zonales de SAVANE) sont réalisés selon la structure verticale du milieu etcomprennent donc plusieurs hoplexols : vouloir utiliser SAVANE reviendrait donc, ici, àréunir tous les hoplexols de tous les relevés d'un segment en une seule entité, ce quiserait une perte considérable d'informations.

1 J-F. Richard. Rapport final du séminaire sur la dégradation des paysages Ouest-Africains. Dakar.novembre 1988.

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La dégradation du paysage, problème et méthode d'étude

Une autre explication de non utilisation de SAVANE c'est la taille très étroite decertains segments de paysage qui se réduisent même parfois en un tiret Or, ces segmentstrès étroits doivent être saisis comme des entités surfaciques au même niveau que lessegments les plus larges. De ce fait, la digitalisation de la carte des segments de paysageposait d'énonnes problèmes: même l'équipe basée à Quito, en Equateur, spécialiséedans la digitalisation sur SAVANE, n'a pu réaliser ce travail de digitalisation...

Ainsi, compte tenu de toutes ces contraintes, nous avons renoncé à l'utilisation duSystème SAVANE, ce que nous regrettons beaucoup. Cependant, une fme analyse et unesuperposition graphique directe des cartes de segments de paysage, des paysages, de lalocalisation de la population rurale et de l'utilisation de l'espace devraient, tout de même,nous apporter des renseignements intéressants sur l'équilibre ou le déséquilibre entre lesressources naturelles et les sociétés sereers...

•• •

Pour conclure ce deuxième chapitre, on retiendra:

-> la dégradation de l'environnement biophysique reste un grave problème

Et ceci, quels que soient les conflits d'intérêts mondiaux et les implications politiquessous-jacentes... Au Sénégal, la sécheresse récente a été le détonateur de multiples fonnesde dégradation du milieu et des paysages. Dans le Pays Sereer en particulier, la baisse desréserves hydriques, la disparition des espèces végétales soudaniennes, la détérioration dutapis herbacé, la déflation éolienne, l'érosion des sols d'interfluve et le colmatage desbas-fonds constituent autant de signes annonciateurs d'une situation catastrophique.Situation d'autant plus catastrophique que cette région est surpeuplée, et surexploitéedepuis maintenant plus de soixante ans...

-> plusieurs études scientifiques ont été engagées sur ce thème de la dégradation despaysages africains et sénégalais.

Une des dernières en date a été effectuée dans le cadre d'un Projet CAMPUS sur lavallée du fleuve Sénégal: une dizaine de stations ont été suivies pendant plus de deuxannées successives, ce qui a pennis de définir à la fois des "cycles saisonniers" maisaussi des tendances évolutives plus ou moins catastrophiques (A. Diagne et J-F. Richard,1993)... Notre étude, elle, ne sera pas diachronique mais comparative dans l'espace. Ellecherchera à mettre en évidence des "systèmes" de dégradation régionaux: pour évaluer lerôle respectif (ou cumulatif) des activités humaines et de la sécheresse sur les équilibresnaturels, elle ira des espaces les plus humides vers les espaces les plus secs, des espacesles moins humanisés vers les espaces les plus humanisés...

-> la méthode utilisée, dite de "l'école d'Abidjan", permet de porter un diagnosticprécis sur cette dégradation des milieux et des paysages.

La dégradation, à la fois perte d'énergie, baisse de l'énergie utilisable et chute de lacomplexité du système, peut s'apprécier à plusieurs échelles d'analyse: partant d'uneétude "globale" ou "intégrée" des milieux en présence, on peut mesurer ou quantifier ladiminution de l'hétérogénéité des hoplexols, la diminution de la complexité des géons, ladiminution de la diversité des segments de paysages...

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DEUXIEME PARTIE:

LES MILIEUX ET LES PAYSAGES SEREER

PREMIER CHAPITRE :

LA DIFFERENCIATION DES MILIEUX NATURELS

DEUXIEME CHAPITRE :

LA DIFFERENCIATION DES PAYSAGES

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PREMIER CHAPITRE

LA DIFFERENCIATION DES MILIEUX NATURELS

Peut-être encore plus que dans d'autres pays africains, les milieux naturels sereerapparaissent tout d'abord très uniformes: la même savane "parc", les mêmes solssableux, les mêmes dunes très émoussées semblent se retrouver presque partout.Toutefois, une observation plus attentive montre que les sols et la végétation changent, etqu'ils évoluent du sud vers le nord: les sols deviennent moins argileux, les bas-fondss'ensablent, la savane s'éclaircit, les arbres deviennent plus petits...

Grâce à une analyse de terrain très méthodique et une comparaison des observationstrès rigoureuse, ce chapitre va donc chercher à définir des "types de milieu". Cettetypologie rendra compte des différentes organisations naturelles rencontrées sur le terrain,elle constituera le support de la carte des segments de paysage, mais elle essaiera aussi etsurtout de traduire des filiations et des évolutions temporelles. En particulier, elle essaierad'apporter une première réponse au problème soulevé dans cette thèse: existe-t-il de"nouveaux" milieux naturels, des milieux spécifiques directement liés aux phénomènes dedégradation climatique et anthropique évoqués dans la première partie?

Rappelons que cette typologie des milieux s'effectuera en deux étapes:

- la première étape aboutit à une classification des formations superficielles, des sols,des états de la surface du sol, des formations végétales herbacées et ligneuses,

- la deuxième étape aboutit, elle, à une typologie "globale" des milieux en intégrant lesrésultats des classifications précédentes.

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Les milieux et paysages sereer

1) - Dynamiques et différenciations "verticales" latypologie des hoplexols

Cette première étape de la typologie des milieux cherche à caractériser et à différencierles hoplexols en fonction de la fréquence des composantes naturelles, telles qu'elles ontété définies dans la première partie (p. 71).

Pour les cinq ensembles, formations superficielles, sols, états de la surface du sol,formations végétales herbacées et formations végétales ligneuses:

- nous défmirons d'abord les critères des typologies,- puis nous décrirons les types d'hoplexol obtenus!.

1.1 - Les processus biophysiques dominants (les critèrestypologiques)

1.1.1 - La mise en place des formations superficielles

Les composantes les plus significatives des formations superficielles sont au nombrede quatre: le sable jaune (PSj) s'oppose aux cuirasses ferrugineuses (PET, sur l'axe 1)alors que ces indurations ferrugineuses se distinguent nettement, elles-mêmes, de laprésence d'une nappe phréatique (HYD, sur l'axe 2) et de l'affleurement des altérites(ISA, sur l'axe 3). .

Sur le plan factoriel défIni par les axes 1 et 2 (Fig. 39), les formations biens drainéesconstituées par des sables de couleur rouge (pSr), beige (PSg) et jaune (PSj) s'opposentà des formations rocheuses plus ou moins altérées (ALT), constituées de roches altéréesjusqu'à perdre les traits majeurs de leur structure (ALL) ou de roches faiblement altérées(ISA) mais aussi de fragments de roche grossiers (REG). Sur ce même plan factoriel, cessables s'opposent aussi aux phénomènes de cuirassement (pET). En même temps, lanappe phréatique subaffleurante (HYD) s'oppose à ces indurations.

Le plan factoriel défIni par les axes 1 et 3 différencie les formations sableuses(Fig. 40). Outre le groupe reconnu dans le précédent plan factoriel (sables rouges àjaunes), il isole un autre groupe constitué de sables anciennement hydromorphes (ouhydromorphes), lessivés, de couleur ocre-rouille (PSo) ou blanche (PSb). Dans cedernier groupe, le sable blanc forme une transition vers le groupe constitué par descailloux et graviers très durs et diffIcilement altérables (GVA) qu'on trouve souvent dansles fonds de vallées, fréquemment associés à ce sable blanc.

Outre ce phénomène de différenciation des sables, il est important de noter la positioncentrale des formation hydromorphes. Ces formations sont en effet de naturegranulométrique très variable, les phénomènes d'hydromorphie pouvant s'appliquer à laplupart des groupes précédents: ces matériaux hydromorphes peuvent être argilo­limoneux ou franchement argileux (RED), ou mélangés avec du sable (REP), ete. Engénéral, cette hydromorphie est soulignée par de nombreuses taches ferrugineusesrouilles (OXY) alors que l'hydromorphie en milieu potentiellement acide se marque, elle,par des taches jaunes de jarosite (Taj).

1 Les graphiques résultats des Analyses Factorielles se retrouveront donc séparés: ceux des "caractères"seront donnés en 1.1, ceux des "individus" en 1.2.

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La différenciation des milieux naturels

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Figure 39 Typologie de l'infraplexion axes 1 et 2 Graphique des variables

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Figure 40 : Typologie de l'infraplexion : axes 1 et 3 Graphique des variables

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Les milieux et paysages sereer

En résumé, le critère le plus important de la typologie des formations superficielles(axe 1) est d'ordre géomorphologique (et pédologique). Il oppose le Plateau de Thiès,caractérisé par des formations superficielles cuirassées ou altéritiques, à la plaine duCayor-Baol-Sine, caractérisée par des formations superficielles sableuses, puis auxbouches du Saloum, caractérisées par la faible profondeur d'une nappe phréatiquepermanente l . Combiné au deuxième critère typologique (axe 2), il permet donc de classerles principaux matériaux originels des sols: les marno-calcaires, les cuirasses et lessables dunaires. Dans cette typologie, on retiendra que les phénomènes de drainage etd'hydromorphie n'interviennent qu'à titre secondaire.

1.1.2- la pédogenèse et la différenciation des sols

Les deux premiers facteurs de l'analyse factorielle (Fig. 41) mettent en évidencel'essentiel des processus de pédogenèse et de différenciation des sols.

"'UEUX BIEN DRAINES

3- AVEC ou SANS ELEMENTS GROSSIERS

2-

1-

0AXEl

8,9"-

-1

-2 _

BASE OES PROFILS PEDOLOGIOUES

-3 - ~::: ~ ~

-4 of ~ <If 1 1 1-1 0 2 3 4

Figure 41 : Typologie du métaplexlon Inférieur axes 1 et 2Graphique des variables

Sur l'axe l, l'opposition matériaux sableux humifères appauvris en argile et en matièreorganique (APU) et matériaux sableux humifères enrichis en argiles (APS) fait de cet axele facteur de pédoplasmation et de l'argilification. Tandis que l'axe 2, opposant matériauxargilo-sableux meubles et poreux (STR) et matériaux argilo-sableux à engorgement

1 Ce critère est très particulier; il ne concerne que 3 relevés effectués dans les tannes d'inondation et neconstitue donc pas une eau potable ou utilisable pour l'agriculture.

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La différenciation des milieux naturels

temporaire (VPS), est le facteur d'hydromorphie. Quant à l'axe 3, opposant ces mêmesmatériaux argilo-sableux à engorgement temporaire (VPS) aux matériaux argilo-sableuxenrichis en sables, meubles et poreux (STP) est un facteur secondaire d'hydromorphiequi assure en même temps la transition avec les formations superficielles.

A part ces oppositions entre caractères, l'analyse du plan factoriel défIni par les axes 1et 2 montre une dichotomie très nette entre certains groupes de variables.

- Le long de l'axe 1. le groupe constitué par les matériaux sableux humifères appauvrisen argile et en matière organique (APU), le chevelu racinaire (NRZ), le mat racinaire(GRH) et les racines (RHA) s'oppose au groupe formé par les matériaux humifèressableux pauvres en matière organique mais enrichis en argile (APS) et les matériauxargilo-sableux enrichis en sable (STP). Entre ces deux groupes, respectivementcomposés par les premiers et par les derniers horizons pédologiques de nos proflls, nousavons un autre groupe constitué de matériaux argileux hydromorphes (VER), dematériaux humifères argilo-sableux àengorgement temporaire (APY) et les accumulationssableuses fossilisées (PSA).

- Aux antipodes de l'axe 2, les matériaux argilo-sableux à engorgement temporaire(VPS) s'opposent au groupe constitué de matériaux argilo-sableux meubles et poreux(STR) - parfois de couleur de couleur rouge (STG) avec des éléments grossiers{cailloux (GRA) et blocs de cuirasse démantelée (PGR)} - et de matériaux humifèressableux faiblement argileux, riches en matière organique (HUM et HAP). Entre ces deuxgroupes de caractères, vers r origine de raxe, nous avons un autre groupe formé par lesmatériaux sableux humifères totalement lessivés (APP), les matériaux riches en matièreorganique constitués d'accumulation d'éléments fms (argiles et limons) mal humifiés etmal drainés (MEL), les matériaux humifères sableux faiblement argileux, très riches enmatière organique (HUM) et les matériaux halomorphes révélant des cristaux de sel(CSL).

4-

~3-

2-

1-

AXE 1

0"pu • 8,i7%

AAGIUFICATION (;;]-1 -

·2 - ~

141

3

..,lU ~

-3 -t ~ ~ 1·1 0 2

Figure 42 : Typologie du m'taplexlon In"rleur : axes 1 et 3 • Graphique desvariables

Quant à l'axe 3 (Fig. 42), il révèle comment les matériaux meubles argilo-sableux etles matériaux hydromorphes argileux passent aux sables de l'infraplexion. Cettetransition se fait par un enrichissement progressif en sables au détriment des argiles et de

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Les milieux et paysages sereer

la matière organique. Ainsi, "sm" devient "STP" avant de devenir du sable, et "VER"passe d'abord en "VPS".

Ainsi, le plan factoriel défini par les axes 1 et 2 du métaplexion inférieur individualiseen gros les types de matériaux pédologiques ci-dessous:

- les matériaux sableux bien drainés, appauvris en argiles et en matière organique;- les matériaux argilo-sableux enrichis en sables et bien drainés ;- les matériaux argilo-sableux meubles et poreux, bien drainés ;- les matériaux argileux, hydromorphes ;- les matériaux argilo-sableux, hydromorphes ;- les matériaux halomorphes.

Donc, le principal critère de la typologie des composantes du métaplexion inférieur estlié à la dynamique des argiles et de l'eau dans le sol. D'abord les sols bien drainéss'opposent en fonction de leur richesse en argiles. A leur tour, ils s'opposent aux solsplus ou moins argileux, hydromorphes ou à engorgement temporaire des bas-fonds.

1.1.3- les dynamiques à la "surface du sol"

Etant l'interface lithosphère-atmosphère, la "surface du sol" est le siège d'un grandnombre de dynamiques. En effet, elle rassemble des matériaux aussi nombreux quevariés, rendant son analyse délicate.

La mise en évidence des processus et des dynamiques que révèle la "surface du sol" anécessité deux analyses factorielles. A l'issue de la première analyse (Fig. 43), sur lesvingt variables recensées à la surface du sol, seules deux se sont nettement détachées: ils'agit de la croûte de sel (SEL), bien individualisée sur l'extrémité gauche de l'axe 1, etdes minuscules végétaux plaqués à la surface du sol (PHO), bien individualisés sur lapartie supérieure de l'axe 2.

6-

M1UEUX A FORTE HUMIDITE RELATIVE

5- PHO

CROUTE DE SELM1UEUX EXTREMEMENT SALES

4_

3-

2- DECAPAGE - RXATION DE LACROUTE DE REORGANISATIONSUPEARCIEllE DU SOl

12o

1-,1-2

ACCUMUlATIONS OAGANO-MINERAlES

1-3

1-4

1-

-1 -t-5

o ~AXE~:7""'------------------,~--='='=-t:;r~'""'--"""""--­13.~

Figure 43 : Typologie du métaplexion strict : axes 1 et 2Graphique des variables

106

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La différenciation des milieux naturels

Au centre des plans factoriels, le reste des informations forme deux nuages de pointsdistincts: les accumulations organo-minérales et les matériaux formant une croûte deréorganisation superficielle du sol. Et afm de mieux déceler certaines dynamiques spé­cifiques à la surface du sol, un "zoom" a été fait sur ces nuages de points (Fig. 44 et 45).

2-

12

1 et 2

oFigure 44 : Typologie du m'taplexlon strict : axes

Graphique des variables : "zoom"

1-

CONCENTRATION DE SABLEA LA SURFACE DU SOL

1M:EI

6-

5_

GROS ET MOYENS

C9JLœSDEC~RASŒ

MEP--MGE

4-

3-

PAVAGES DE GRAVIUONS

G)

2-

12

... ~

~~o

Figure 45 : Typologie du m'taplexlon strict : axes 1 et 3Graphique des variables : "zoom"

­AER

1- - - - - - -NCO -GN _ MIE

-ACCUWLAliONS ORGANO-MlNERALES FINES AXE 1

o---.,....._-------+------------------......~~DEL 17,78"

-, ~-,

107

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Les milieux et paysages sereer

C'est ainsi que le nuage de points, constitué des matériaux fonnant une croûte deréorganisation superficielle du sol, se divise en deux sous-groupes (sur l'axe 1). Lepremier renfenne les hoplexols où cette croûte (DEL) est démantelée et associée auxcomposantes organo-minérales que sont: les accumulations sableuses (MEE), le cheveluracinaire (RHI et NRZ), le mat racinaire (GRH) et de quelques constructions animales(ZON). Le second sous-groupe, sur l'extrémité droite de l'axe 1, est constitué deshoplexols où la croûte (DEL) est bien conservée.

La différence entre ces deux sous-groupes résulte d'une dynamique d'origineessentiellement anthropique. "DEL" est un caractère indiquant la fixation du sol. Il joueun rôle important dans le comportement des agents d'érosion que sont l'eau et le ventVis-à-vis de l'eau, la tendance est à un accroissement du ruissellement au détriment del'infiltration avec toutes les conséquences qui s'en suivent. Tandis qu'avec le vent, cettecroûte constitue une bonne couverture du sol. Cependant, la récolte des arachides sur solsec et le piétinement du bétail en saison sèche détruisent cette croûte superficielle qui sedésagrège et donne ainsi des éléments particulaires façonnables par les agents d'érosion.De plus, le ramassage des arachides restées en terre après la récolte augmente cettedestruction de la structure superficielle du sol.

Et sur cet axe toujours, "DEL" s'oppose à ces éléments particulaires fonnant desaccumulations organo-minérales déliées sur l'extrémité gauche de ce premier facteur.Donc l'axe 1, s'il est interprété de la gauche vers la droite, apparaît comme un facteurindiquant un état de surface du sol "méta-stable" ; dans le sens inverse, il traduit unedestruction de la structure de la surface du sol..

Quant au nuage de points composé d'accumulations organo-minérales, il se divise entrois sous-groupes (sur l'axe 2). Le premier est fonné par les accumulations organo­minérales "grossières" : la matière organique végétale non décomposée (NCO), lafumure animale non décomposée (COP), les pavages de gravillons (MAE), et quelquesgros et moyens blocs de cuirasse (MEP et MGE). Les accumulations organo-minéralesplus ou moins fines constituent le second sous-groupe que fonnent : les fines particulesorgano-minérales (MIE), la litière en début de décomposition (NUC), les graines (GN),les déjections de vers de terre étalées à la surface du sol (EPZ) et les brindillescarbonisées (TEP). Ces brindilles brûlées témoignent d'une technique de préparation deschamps très répandue en Afrique Occidentale sèche: avant la saison des pluies, toute lavégétation herbacée et buissonnante des champs qui seront mis en culture est coupée,rassemblée et brûlée.

A l'extrémité supérieure de l'axe 2, le troisième sous-groupe est constituéd'accumulations sableuses (MEE), conséquence de l'érosion des sols qu'explique cesecond facteur. Ces accumulations sableuses s'opposent à la litière en cours dedécomposition (NCU), sur l'extrémité inférieure de l'axe 2.

L'axe 3 est un facteur secondaire explicatif de l'érosion des sols. Il met en évidencel'existence de deux variantes du premier sous-groupe des accumulations organo­minérales. La première est fonnée par les gros et moyens blocs de cuirasse (MEP etMGE) ; tandis que les pavages de gravillons (MAE) constituent la deuxième variante. Cequi est important à souligner ce sont les processus de mise en place des pavages degravillons et des blocs de cuirasse. En effet, ils se concentrent à la surface du sol, à lasuite d'une érosion des éléments plus fms. Et une fois mis en place, ils protègent lasurface du sol en augmentant sa rugosité et sa pennéabilité.

En résumé, le principal critère de la typologie des composantes du métaplexion strictest d'ordre morphologique. A l'issue de la première analyse, les concentrationsorganiques (PHO) et minérales (SEL) bien consolidées se sont nettement distinguées desconcentrations organo-minérales plus ou moins déliées. La seconde analyse sur cesaccumulations organo-minérales montre (sur l'axe 1), une opposition entre lesconcentrations plus ou moins compactées et les concentrations nettement déliées, cesdernières se différenciant sur l'axe 3 en fonction de leur taille.

108

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La différenciation des milieux naturels

1.1.4- La différenciation de la végétation herbacée

Les trois premiers facteurs (Fig. 46 et 47) différencient nettement les hoplexolsvégétaux herbacés. fi faut noter que ces hoplexols ne contiennent pas seulement desvégétaux, mais aussi de gros blocs de cuirasse démantelée et des "constructionsanimales" qui dépassent largement la surface du sol.

2-FRICHES éTPARCOURS ou BéTAIL

1 DENSIFICATION DE LA VEGETATION HERBACEE-------...------------------~CHAMPS

o__---,'=~B..:...~~+_~~IscJ._'"'=-=~d~----------~AXE~128,02"

-2 -

-3-

-4-

.. ~

-5 ~ ~ ~ 1 1-1 0 2 3

-1

Figure 46 Typologie du métaplexlon supérieur: axes 1 et 2Graphique des variables

4-AVEC TERMll1ERa ETBLOCS DE CUIRASSE

13

12

Figure 47 Typologie du métaplexlon supérieur axes 1 et 3Graphique des variables

• NNK NAK

SANS TERMIl1ERE8,SANS BLOCS DE CUIRASSE

o -++- + AXE~~1

28,02"

1_

2-

3-

-1 ~

-1

109

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Les milieux et paysages sereer

Les herbacés sous-ligneux à l'état mort (NNK) s'opposent aux gros blocs de cuirasse(MEP sur l'axe 1), alors qu'ailleurs ce sont les herbacés sous-ligneux à l'état vivant(NAK) qui s'opposent à ces mêmes gros blocs de cuirasse (sur l'axe 2). Cependant, lescomposantes les plus significatives sur l'axe 1sont les graminées (NOR) et l'atmosphèreinterstitielle (AER) ; ils ont respectivement contribué pour 62% et 21 % à la constructionde l'axe.

En dehors de ces oppositions, l'analyse des groupes de caractères définis par lepremier plan factoriel montre des dynamiques plus significatives. En effet, le long del'axe l, de la gauche vers la droite, les composantes herbacées, graminifonnes ou non,ont tendance à augmenter de volume. Dans le premier groupe de caractères, c'estl'atmosphère interstitielle (AER) qui occupe la presque totalité du volwne des hoplexols ;toute la végétation herbacée réunie ne représente même pas le dixième du volume deshoplexols. Quant aux autres caractères de ce premier groupe, la litière (NCO) et lesplantules (pEN) ne sont que des figurants.

Dans le deuxième groupe de caractères, l'atmosphère interstitielle diminue de volumeau profit des végétaux. Les graminées occupent à elles seules plus des deux dixièmes duvolume de ces hoplexols. Quant aux autres végétaux (les herbacés non graminiformesc'est-à-dire les herbacés aux feuilles plus larges que longues "KOR et NKO", lesherbacés sous-ligneux "NAK" et les buissons "NAN') leur présence est sporadique.

Dans le troisième groupe de caractères, les graminées (NOR) se substituent àl'atmosphère interstitielle et occupent à elles seules plus de la moitié du volume de ceshoplexols. La présence des buissons est toujours sporadique, mais celle des herbacésnon-graminifonnes se fait de plus en plus remarquable; et en plus les tennitières (ERZ)et les déjections des vers de terre (EPZ) sont plus fréquentes dans ce groupe. Dans leshoplexols qui isolent les gros blocs de cuirasse (MEP) sur l'extrémité droite de l'axe l, lafréquence et le volume des herbacés sont de premier ordre.

Ce faisant, l'axe 1 est défini comme le facteur de densification de la végétationherbacée en général et graminifonne en particulier. On peut aussi l'interpréter commeétant un facteur général de l'utilisation de l'espace, donc d'anthropisation. Nous vousavions dit qu'avant la saison des pluies, toute la végétation herbacée et buissonnante deschamps qui seront cultivés est coupée, rassemblée et brûlée. Après les récoltes aussi, s'ils'agit de champs d'arachides, toutes les plantes sont déterrées et rassemblées en tas,avant d'être travaillées et transportées pour nourrir le bétail. S'il s'agit de champs de mils,les tiges de mils sont généralement utilisées pour faire des palissades. Mais avec lasécheresse, ces tiges de mils sont aussi utilisées comme aliment pour le bétail. Et parconséquent, les buissons (que le bétail ne mange pas) qui souffraient de la coupe pour lebois de chauffe, sont de plus en plus utilisés pour faire des clôtures. Donc laprédominance de l'atmosphère interstitielle correspond aux milieux cultivés (mis à part lestannes nus), et la prédominance des végétaux correspond aux friches et aux terrains deparcours du bétail.

Le second axe, opposant les herbacés sous-ligneux à l'état vivant (NAK), et les blocsde cuirasse associés aux graminées et aux tennitières, est défini comme un facteur dedifférenciation des milieux non cultivés (ce sont des relevés caractérisés par l'importancedes herbacés) ; les détails de cette différenciation sont fournis par le troisième axe. Dansle second plan factoriel (Fig : 47), les herbacés (NOR, KOR et NKO) associés auxbuissons (NAN) et aux termitières (ERZ) s'opposent d'une part aux herbacés sous­ligneux (NAK et NNK), et d'autre part aux gros blocs de cuirasses (MEP) et lesvégétaux qui les accompagnent. Ainsi se distinguent, mis à part les milieux cultivés, lesfriches et les terrains de parcours du bétail sans termitières et sans blocs de cuirasse, ceuxn'ayant que des tennitières et ceux ayant des tennitières et des blocs de cuirasse.

Ce qui est aussi important à noter, c'est la différenciation d'état de la végétationherbacée sous-ligneuse. En effet la vie de ces plantes se réduit généralement à l'état de

110

"

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La différenciation des milieux naturels

graines dans les pays à longue saison sèche. Mais sur les sols hydromorphes ou àengorgement temporaire et ayant une capacité de rétention en eau élevée, ces plantesparviennent à passer une bonne partie, voir toute la saison sèche, à l'état vivant De cefait, les milieux qu'elles vont définir, devront permettre le développement de cultures decontre-saison s'il n'y aura pas un nouveau facteur de contrainte.

Enfin, pour tenniner la typologie des fonnations végétales herbacées, il faut retenirque le facteur principal de différenciation (axe 1) est d'ordre dynamique. De la gauchevers la droite, il montre une densification du couvert végétal herbacé. Associé au secondfacteur (axe 2), ils différencient les herbacés en fonction du critère morphologique.

1.1.5- Le développement de la végétation ligneuse

Les composantes les plus significatives des hoplexols décrits par la végétation ligneusesont au nombre de quatre (Fig. 48 et 49) : les grands arbres adultes (PAL) s'opposentd'une part aux arbustes (PAT, sur l'axe 1) et d'autre part aux herbacés sous-ligneux(NAK, sur l'axe 2) alors qu'ailleurs ces mêmes herbacés sous-ligneux s'opposent auxtennitières cathédrales (ERZ, sur l'axe 3).

6-

5-

4_z0-....c

3- ....wClw>

2_ c--'

w0

z,- 0;:c(,)-

0 lA.

....Ca:....U)-, -t-,

NAK HERBACES SOUS-llGNEUX•

TERMlnERES

AXE 1

24.71"

1IPA~ 1

1 1 ARBUSTES 10 2 3 4 5

Figure 48 : Typologie du supraplexlon : axes 1 et 2Graphique des variables

Sur le plan factoriel défmi par les axes 1 et 2, les arbustes (pAT) ayant la particularitéde vivre en communauté et d'être abondamment représentés (plus de 50% du volume deshoplexols) s'opposent au groupe fonné par les arbres adultes ayant atteint leur expansionmaximale (pAL), les arbres jeunes réalisant leur modèle de croissance (PRO) c'est-à-direqui accélèrent leur développement en hauteur tout en limitant provisoirement leurscapacités d'extension latérale, et les arbres possédant un seul méristème (bourgeon)tenninal (MON) et dont le pouvoir d'occupation spatiale reste beaucoup plus limité quecelui des autres arbres.

111

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-2 -

Les milieux et paysages sereer

Toujours sur ce même plan factoriel, le groupe de ces grands arbres s'oppose auxherbacés sous-ligneux bien individualisés sur l'extrémité supérieure de l'axe 2, et entreeux s'individualisent les arbrisseaux (NAN) ayant la particularité d'avoir une intenseramification basale liée à des rejets de souches. Noter que sur ce premier plan factoriel lavégétation herbacée (NNK, NKû, NGR, PLE) n'intervient qu'à titre secondaire.

Le plan factoriel défini par les axes let 3 (Fig. 49), outre l'opposition arbres-arbustes,distingue et différencie les composantes du supraplexion qui ne sont pas des ligneux: lestermitières cathédrales (ERZ) qui sont érigées à la surface du sol et qui dominent enhauteur la végétation herbacée pour atteindre les hoplexols des formations ligneusess'opposent à la végétation herbacée sous-ligneuse.

6-

4-

2-

AXE ,

O--+....;;;.;;~:+-r-+----------------------::":'=24,71"

DEGRADATION DE LA VEGETATION LIGNEUSE~

j,,,,, """~"""" ....""""NAI<

•-4-t-1 o

12

13

14

15

Figure 49 Typologie du supraplexion : axes 1 et 3Graphique des variables

En résumé, le critère typologique le plus important (axel, de la droite vers la gauche)est la dégradation de la végétation ligneuse. Il oppose les hoplexols dans lesquels cettevégétation est extrêmement dégradée (volume de l'atmosphère "AER" supérieur à 90%)aux hoplexols indiquant une bonne couverture végétale ligneuse qui est supérieure à50%. La stratification de la végétation dans son ensemble est décrite par l'axe 2 et l'axe 3qui indique en même temps une transition vers les herbes du métaplexion supérieur.

Avant d'aborder la description des types d'hoplexol, remarquons que les plansfactoriels ont bien fait ressortir les différents processus et organisations rencontrés sur leterrain. Des facteurs d'ordre morphopédologiques différencient le plateau cuirassé de laplaine sableuse et des bouches du Saloum amphibies. Dans le sol, la dynamique desargiles et de l'eau oppose les horizons biens drainés aux horizons hydromorphes. A lasurface du sol, les hoplexols se différencient en fonction de la morphologie de leurscomposantes. Et enfin, au niveau des strates végétales (herbacées et ligneuses), c'est bienl'intensité de la dégradation de la végétation qui permet de différencier les hoplexols.

112

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La différenciation des milieux naturels

1.2- La stratification des hoplexols {typologies}

Les composantes du milieu qui viennent d'être examinées sont donc liées entre ellespar un certain nombre de processus et de dynamiques. La définiùon et la différenciaùonde ces groupes de composantes du milieu ne sont intéressantes que si on parvient àreconnaître sur le terrain les fonnes d'associaùon et de juxtaposiùon correspondantes,c'est-à-dire si l'on parvient à reconnaître effectivement les différents types d'hoplexoldéfinis par ces groupes de composantes.

Toujours pour les cinq ensembles, fonnaùons superficielles, sols, états de la surfacedu sol, fonnaùons végétales herbacées et fonnaùons végétales ligneuses, nous décrironsà présent les types d'hoplexol obtenus: ces types se rapportent aux différents groupes decomposantes du milieu précédemment définis et ils sont relaùvement "homogènes", à lafois par la fréquence et par l'imponance de ces composantes.

1.2.1 - les formations superficielles (l'infraplexion = 1)

Sept types de fonnaùons superficielles ont été idenùfiés à partir des résultats del'analyse factorielle des correspondances (Fig. 50 et 51). .

-4_

AXE'

-6-

-8 -t-2

1·1 o

12

13

14

16

-1 15 6

Figure 50 Typologie de l'infraplexion axes 1 et 2 Graphique des Individus

113

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Les milieux et paysages sereer

6-

4_

2-

15

1I.XE ,

8,01"

-4-t-2

1-1

12

13

14

15

16

Figure 51 : Typologie de l'infraplexion : axes 1 et 3 Graphique des Individus

A l'exception du type 4 caractérisé par la démarcation des roches faiblement altérées,tous les autres types sont bien définis. La dichotomie est aussi parfaite entre les typesd'hoplexol 12, 15, l() et 4 représentant respectivement les sables dunaires de couleurrouge à jaune, la nappe phréatique subaffleurante, les cuirasses et les marno-calcaires surlesquelles elles reposent Par contre la différenciation est moins nette pour les types II. 13et 17 qui ne sont que secondaires par rapport aux précédents types qu'ils sont des néo­fonnations.

Les caractéristiques de ces 7 types d'hoplexol sont contenus dans le tableau suivant etdans la figure 52 :

Désignation: Pourcen- Homogé- dévelop- Description du contenu du. typecode tage d'ho- néité 1 pement du (valeur moyenne)

plexols hétérogé- type (cm)1concernés néité du type

Type 1 : 11 29,02% Hétérogène (54 cm) Psammiton blanc (PSb) 60%Psammiton ocre (PSO) 22%Psammiton non différencié (PSS)16%Oxydan (OXY)2%

Type 2: 12 23,32% Hétérogène (77 cm) Psammiton rouge (PSr) 37%Psammiton beige (PSg) 36%Psammiton jaune (PSj)25%Oxydon (OXV) 2%

l La base des formations superficielles n'est pas atteinte, leur développement dépasse alors les mesuresindiquées ici.

114

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La différenciation des milieux naturels

Type 3: 13 38,34% Très (63 cm) Réducton (RED) 46%hétérogène Réducton psammitique (REP) 40%

Oxydon (OXY) 8%Taches jaunes de jarosite (Taj) 2%Sesquiblaste (SaS) 1%Gravélon (GVA) 1%Psammiton blanc (PSb) 1%Psammiton non différencié (PSS)1%

Type 4 : 14 4,66% Très (36 cm) Allotérite (ALL) 31 %hétérogène lsaltérite (ISA) 28%

Régolite (REG) 21 %Altérite (ALT) 13%Gravolite (GVA) 7%

TypeS: /S 1,SS% Très (24 cm) Hydrophyse (HYD) 90%homogène Réducton (RED) 10%

Type 6 : 16 1,04% Très (22 cm) Pétrostérite (PET) 99%homogène Gravolite (GVA) 1%

Type 7: 17 2,07% Hétérogène (34 cm) Gravélon (GVA) S2%Psammiton blanc (PSb) 23%Allotérite (ALL) 14%Régolite (REG) 11 %

Tableau 7 : Typologie de l'infraplexion : définition des types d'hoplexol

En utilisant la combinatoire quantitative, basée sur des rapports de fréquences et devolumes, les types peuvent être décrits comme suit :

- le type Il est un psammiton blanc, à phases psammitiques ocre-rouille, de couleurparfois non décrite sur le terrain, à stigmes oxiques. Ce type d'hoplexol est caractérisépar une ancienne hydromorphie des sables dunaires que le type Il décrit.

- le type 12 est un psammiton rouge-beige, à phases psammitiques jaunes et àstigmes oxiques. Cette coloration du psammiton est liée à la dynamique du fer; lacouleur rouge est provoquée par la présence de l'hématite qui est un oxyde de fer, tandisque la couleur jaune est provoquée par le gœthite qui est un hydroxyde de fer (P.Sengalen, op. cit.).

- le type 13 est un réducton à phases psammitiques et oxiques, à stigmes "jarosites",sesquioxiques, gravéliques et psammitiques blanc, de couleur parfois non décrite sur leterrain. Ce type d'hoplexol est formé à partir d'accumulations complexes de matériauxprovenant des autres types.

- le type 4 est un isa-allotérite régolique à phases altéritiques (indifférenciées) etgravoliques. Ce type représente à la fois les matériaux marno-calcaires, sur lesquelsreposent les cuirasses du plateau de Thiès 06), et l'horizon calcaire de Ngazobil.

- le type 15 est un hydrophyse à phases réductiques. Il caractérise les valléesalluviales du Sine et du Saloum où la nappe phréatique subaffleure.

- le type 1() est un pétrostérite à stigmes gravoliques.

- le type 17 est un gravélon psammitique blanc, à phases allotéritiques etrégoliques. Ce type d'hoplexol est comparable aux "stone-lines" ; les hoplexols qu'ildécrit appartiennent aux relevés de talwegs et bas-fonds.

115

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Les mil/eux et paysages seTeeT

D pss 0 PSg Il PSj • PSo [§J PSr EJ PSb ~ GVA IITI PET ~ OXY

~ Taj ~ sas LI RED ~ REP ml ALL ~ ISA ~ ALT lm REG mlJ HYD

Hétérogénéité / homogénéité

16

100 % 80 % 60 % 40 % 20 % 0

Figure 52 Typologie de l'infraplexion contenu des types d'hoplexol

1.2.2 - Les sols (le métaplexlon Inférieur = F)

Six types d'horizons pédologiques ont été identifiés à partir des résultats de l'analysefactorielle des correspondances sur le fichier du métaplexion inférieur (Fig. 53).

4-

o

-4 -t-,

116

13

Figure 53 : Typologie du métaplexlon Inférieur: axes 1 et 2Graphique des Individus

AXE 1

14

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La dffférenciation des milieux naturels

A l'exception du type F3 très allongé, regroupant les composantes des derniershorizons pédologiques, tous les autres types sont bien défmis. Les 6 types d'horizonssont aussi bien différenciés dans le premier plan factoriel; par contre dans le second planles types FI et F2 ont tendance à se regrouper sous l'influence des taches rouilles (OXY)qui ont les mêmes valeurs de fréquences pour ces 2 types.

Les caractéristiques de ces 6 types d'hoplexol sont contenus dans le tableau suivant etla figure 54 :

Désignation : Pourcen- Homogé- Dévelop- Description du contenu du typecode tage d'ho- néité 1 pement du (valeur moyenne)

plexols hétérogé- type (cm)concernés néité du type

Type 1 : F1 14,58% Très 31 cm Appumite psammitique (APP) 53%hétérogène Mélanumite (MEL) 23%

Humite (HUM) 6%Rhizophyse (NRZ) 4%Oxydon (OXV) 3%Gravolite (GRA) 3%Vertichron (VER) 3%Cristaux de sel (CSL) 2%Grumorhize (GRH) 1%Rhizagé RHA) 1%Zoonique (ZON) 1%

Type 2: F2 16,27% Très 76 cm Vertichron (VER) 56%hétérogène Appumite vertichrome (APV) 33%

Oxydon (OXV) 3%Hypo-méso-épilite (PSA) 2%Rhizophyse (NRZ) 2%Zoonique (ZON) 2%Gravolite (GRA) 2%

Type 3 : F3 7,46% Homogène 58 cm Structichron psammitique (STP)63%Appumite structichrome (APS) 35%Rhizophyse (NRZ) 1%Rhizagé (RHA) 1%

Type 4 : F4 10,85% Très 84 cm Structichron (STR) 30%hétérogène Gravolite (GRA) 29%

Humo-appumite (HAP) 13%Pétro-gravolite (PGR) 11%Humite (HUM) 3%Rhizophyse NRZ) 6%Structichron rouge (STG) 4%Structichron psammitique (STP) 2%Grumorhize (GRH) 1%Rhizagé (RHA) 1%

Type 5: F5 48,13% Hétérogène 39 cm Appumite (APU) 89%Rhizophyse (NRZ) 5%Grumorhize (GRH) 20kZoonique (ZON) 2%Rhizagé (RHA) 2%'

117

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Les milieux et paysages sereer

Désignation:code

Pourcen­tage d'ho­plexolsconcernés

Homogé­néité /hétérogé­néité du type

Dévelop- Description du contenu du typepement du (valeur moyenne)type (cm)

Type 6: F6 2,71% Homogène 54 cm Vertichron psammitique (VPS) 95%Hypo-méso-épolite (PSA) 3%Rhizophyse (NRl) 1%Vertichron (VER) 1%

Tableau 8 : Typologie du métaplexion Inférieurdéfinition des types d'hoplexol

Faisant la synthèse de ces types d'horizon avec la combinatoire quantitative, on peutdire que:

- le type FI est un appumite psammitique mélanumique, à phases humiques etrhizophysiques, à stigmes oxiques, gravoliques, vertichromes, "cristaux de sel",grumorhiziques, et zooniques. Ce type décrit des hoplexols dans lesquels les sols sontlessivés et appauvris dans l'horizon superficiel. Mais en profondeur, ces sols sont trèsriches en matière organique et en argiles surtout; ils sont donc mal drainés. Laparticularité de ce type est aussi d'être salé.

- le type F2 est un vertichron appumique à stigmes oxiques, méso-épilitiqueshypogées, rhizophysiques, zooniques et gravoliques. Ce type décrit des horizons àengorgement temporaire, de texture argileuse à argilo-sableuse : ils se trouvent dans dessols de bas-fonds. Des traces d'hydromorphie sont indiquées par les stigmes oxiques. Ensaison sèche, les fentes de retrait que présente ces sols sont souvent remplies par lessables qui s'accumulent dans les bas-fonds l .

- le type F3 est un structichron psammitique à phases appumiques structichromeset à stigmes rhizophysiques et rhizagiques. Ce type décrit, avec le type F6, les matériauxdes derniers horizons du métaplexion inférieur et constituent donc des transitions avecl'infraplexion. Cependant, ils diffèrent selon leur contenu: le type F3, caractérisé par deshorizons sableux à faiblement argileux, meuble et poreux, se trouve sur les sommets etles versants des dunes, alors que le type F6, caractérisé par des horizons argileux maldrainés, indique les bas-fonds.

- le type F4 est un gravo-structichron à phases humiques appumiques, pétro­gravoliques, rhizophysiques et structichromes rouges et à stigmes psammitiques,grumorhiziques et rhizagiques. Ce type décrit des hoplexols argilo-sableux, meubles etporeux, très riches en matière organique, mais avec de nombreux éléments grossiers.

- le type FS est un appumite à phases rhizophysiques et à stigmes grumorhiziques,zooniques et rhizagiques. Ce type décrit des hoplexols sableux appauvris en argile et enmatière organique. Ce sont des hoplexols de la grande plaine du Cayor-Baol-Sine, et plusparticulièrement les premiers hoplexols du métaplexion inférieur.

- le type F6 est un vertichron psammitique à stigmes méso-épilitiques hypogés etrhizophysiques.

1 L'adjectif "hypogé" indique une position en dessous de l'emplacement nonnaI, "hypsogé" est soncontraire.

118

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F2

La différenciation des milieux naturels

~ ZON ~GRH Il NRZ Il RHA o HUM o HAP § MEL

lIIl VER ~VPS ~ APV rn APU Il CSL a APP [TI APS

~STR ~STG ~STP I1 pSA DGRA [j PGR Il OXY

Hétérogénéité ! homogénéité.. •F6

-c::Q.l

F4_·.j·::».:::<_o....--.:~-----e.........~~~~a~a..

FSIIIIIJjITIDIllIIIIIIIIT[[l]IIIIIlIIillIITImWmmmamwWmmmœaRWmm ~Q.l:>

-Q.l

a

100% 80% 60% 40% 20% o

Figure 54 : Typologie du métaplexlon inférieurcontenu des types d'hoplexoi

1.2.3 - Les états de surface du sol (le métaplexion strict =n

Quatre types d'état de swface du sol, six sous-types et deux variantes ont été identifiésà partir des résultats des analyses factorielles sur les composantes du métaplexion strict.

Cependant, seuls les deux premiers types (Tl et T2) ont été nettement bien définis etbien différenciés. Les autres (T3 et T4) formaient alors deux nuages de points trèscomplexesau centre du graphique d'où la nécessité d'une seconde analyse factorielle pourfaire éclater ce nuage de points. Ainsi T3 se subdivise en 3 sous-types (T31, T32, et T33)et le sous-type T31 a donné à son tour les variantes T311 et T312. Quant au type T4, ils'est subdivisé en 3 sous-types (T41, T42 et T43).

Au total, la typologie peut être illustrée comme suit :

- définition des types d'hoplexol sur la figure 55,

- défmition des sous-types d'hoplexol sur la figure 56,

- définition des variantes d'hoplexol sur la figure 57.

La figure 58, quant à elle, résume l'ensemble de cette hiérarchisation.

119

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Les milieux et paysages sereer

6_

4_

2-

12

1-1

1-2

1-3

1-4

0------------------__-,

-2 -t-5

Figure 55 Typologie du métaplexion strict axes 1 et 2Graphique des individus

2-

Figure 56 : Typologie du métaplexion strict: axes 1 et 2Graphique des Individus : "zoom"

120

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La différenciation des milieux naturels

6_1")

~~ '"\J311 ~

5_

4_

-1

o

Figure 57 : Typologie du métaplexlon strict : axes 1 et 3Graphique des individus : "zoom"

- -

-

SELAXE 1

13,33"

"ZO 0 MU. -- -

i [ AXE3

~ 10,7'2"

1/)

CI)

a.>-1- ....;,AX;;.;;;.E;;.2 ---I_-+-------+-----"~~~=t---------+_----

'Z.~

.: [,~~:J a.o >- AXEZ1/)_ ----+~"""""Ir-----_t_-..."..,~-+_--__f-----+_-----+

16,3C1"

Figure 58 : Typologie du métaplexlon strict :hiérarchisation des facteurs de la typologie

121

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Les milieux et paysages sereer

Le tableau suivant et la figure 59 récapitulent toutes les informations se rapportant àces types, sous-types et à leurs variantes.

Désignation: Pourcen- Homogé- Dévelop- Description du contenu du typecode tage d'ho- néité 1 pement du (valeur moyenne)

plexols hétérogé- type (cm)concernés néité du type

Type 1 :T, 1,69% Très 0,93 (cm) Croûte de sel (SEL) 88%homogène' Méso-épilite (MEE) 9%

Aérophyse (AER) 3%

Type2:T2 1,69% Homogène 0,13 (cm) Phorophytion (PHO) 79%Aérophyse (AER) 13%Méso-épilite (MEE) 4%Rhizophyse (RHI) 3%Nécrumite (NCU) 1%

Type3:T3 75,21% Très 4,90 (cm) Aérophyse (AER) 34%hétérogène Méso-épilite (MEE) 30%

Nécrophytion (NCO) 18%Micro-épilite (MIE) 4%Macro-épilite (MAE) 4%Graine (GN) 3%Dermilite (DEL) 1%Nécru-nécrophytion (NUC) 1%Téphralite (TEP) 1%Epi-zoolite (EPz) 1%Coprumite (COP) 1%Méga-épilite (MGE) 1%Méga-épilite pétrostéritique (MEP)1%

Type 4: T4 21,41% Hétérogène 1,78 (cm) Dermilite 82%Aérophyse (AER) 4%Rhizophyse (RHI) 3%Nécro-rhizophyse (NRZ) 2%Nécrumite (NCU) 2%Méso-épilite (MEE) 2%Micro-épilite (MIE) 1%Macro-épilite (MAE) 1%Nécrophytion (NCO) 1%Téphralite (TEP) 1%Zoonique (ZON) 1%

l Pour les types d'hoplexols situés au dessus du salle degré d'homogénéitéJhétérogénéilé ne tient pas encompte de l'aérophyse qui représente l'atmosphère "libre",

122

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La différenciation des milieux naturels

Sous-type 31: 37,46% Très 2,90 (cm) Aérophyse (AER) 54%T31 de T3 et hétérogène Nécrophytion (NCO) 30%

T4 Macro-épilite (MAE) 4%Graine (GN) 3%Coprumite (COP) 2%Micro-épilite (MIE) 2%Méso-épilite (MEE) 1%Téphralite (TEP) 1%Epi-zoolite (EPZ) 1%Méga-épilite (MGE) 1%Méga-épilite pétrostéritique (MEP)1%

Sous-type 32: 10,33% Très 1,58 (cm) Aérophyse (AER) 50%T32 de T3 et hétérogène Méso-épilite (MEE) 14%

T4 Micro-épilite (MIE) 9%Dermilite (DEL) 7%Nécrophytion (NCO) 6%Nécru-nécrophytion (NUC) 4%Graine (GN) 4%Epi-zoolite (EPZ) 2%Macro-épilite (MAE) 2%Coprumite (COP) 1%Téphralite (TEP) 1%

Sous-type 33: 29.20% Hétérogène 3,47 (cm) Méso-épilite (MEE) 84%T33 de T3 et Aérophyse (AER) 5%

T4 Micro-épilite (MIE) 3%Nécrophytion (NCO) 2%Graine (GN) 1%Rhizophyse (RHI) 1%Téphralite (TEP) 1%Dermilite (DEL) 1%Macro-épilite (MAE) 1%Epi-zoolite (EPZ) 1%

Sous-type 41: 4,43% Hétérogène 1,21 (cm) Dermilite (DEL) 59%T41 de T3 et Méso-épilite (MEE) 18%

T4 Aérophyse (AER) 13%Micro-épilite (MIE) 2%Nécrophytion (NCO) 2%Nécrumite (NCU) 2%Rhizophyse (RHI) 2%Nécru-nécrophytion (NUC) 1%Graine (GN) 1%

Sous-type 42: 17,40% Homogène 2,04 (cm) Dermilite (DEL) 88%T42 de T3 et Rhizophyse (RHI) 3%

T4 Nécro-rhizophyse (NRZ) 2%Aérophyse (AER) 2%Nécrophytion (NCO) 1%Nécru-nécrophytion (NUC) 1%Nécrumite (NCU) 1%Micro-épilite (MIE) 1%Zoonique (ZON) 1%

123

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Les milieux et paysages sereer

Désignation: Pourcen- Homogé- Déve/op- Description du contenu du typecode tage d'ho- néité / pement du (va/eur moyenne)

p/exo/s hétérogé- type (cm)concernés néité du type

Sous-type 43 1,18% Très 0,75 (cm) Dermilite (DEL) 36%T43 de T3 et hétérogène Macro-épilite (MAE) 26%

T4 Nécrumite (NCU) 21 %Rhizophyse (RHI) 8%Téphralite (TEP) 5%Nécru-nécrophytion (NUC) 3%Aérophyse (AER) 1%

Variante 311: 2,36% Très 1,73 (cm) Macro-épilite (MAE) 45%T311 de T31 hétérogène Méga-épilite (MGE) 16%

Méga-épilite pétrostéritique (MEP)16%Nécrophytion (NCO) 15%Graine (GN) 4%Micro-épilite (MIE) 3%Aérophyse (AER) 1%

Variante 312: 6,30% Très 2,04 (cm) Nécrophytion (NCO) 36%T312 de T31 hétérogène Macro-épilite (MAE) 35%

Aérophyse (AER) 13%Graine (GN) 5%Méga-épilite (MGE) 3%Méso-épilite (MEE) 3%Micro-épilite (MIE) 3%Méga-épilite pétrostéritique (MEP)1%Coprumite (COP) 1%

Tableau 9 : Typologie du métaplexlon strictdéfinition des types d'hoplexol

Utilisant la combinatoire quantitative pour une synthèse typologique des états desurface du sol, on dira que:

- le type Tl est une "croûte de sel" à phases méso-épilitiques. Ce type décrit un étatde surface du sol caractère par l'existance d'une croûte de sel. En effet, certains tannesvifs de la Région des bouches du Saloum sont inondés en saison des pluies par les eauxdu Sine et du Saloum qui sont extrêmement salées; et en saison sèche, après évaporationdes eaux, le sel se concentre et forme une croûte à la surface du sol.

- le type T2 est un phorophytion à phases méso-épilitiques aérophiques et à stigmesrhizophysiques et nécrumitiques. Ce type d'hoplexol décrit un état de surface du sol dontl'humidité est très élevée; on le rencontre surtout dans les tannes d'inondation, maisaussi dans les bas-fond humides et bien couverts par la végétation.

- le type T3 est un aéro-rnésoépilite nécrophytique à phases micro et macro­épilites, et à stigmes "graines", dermilitiques, nécru-nécrophytiques, téphralitiques,zoolitiques épigés, coprumitiques, et méga-épilitiques pétrostérimorphes. Ce typed'hoplexol décrit un état de surface du sol caractérisé par l'importance des accumulationsminérales plus ou moins grossières. Dans certains endroits, la matière végétale sèchevient se mélanger à ces accwnulations. Les sous-types, et surtout les variantes de ce type,permettront de différencier la nature des éléments qui s'accumulent à la surface du sol.

124

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La différenciation des milieux naturels

- le type T4 est un dermilite à phases aérophiques et à stigmes rhyzophysiques,nécrumitiques nécrophiques, téphralitiques, zoolitiques, micro, méso et macro­épilitiques. Dans ce type d'hoplexol, la croOte de réorganisation superficielle du sol(dennilite) qui indique un état de surface du sol "méta-stable" peut être démantelée etassociée aux accumulations minérales (épilites) ; les sous-types qu'il donne pennettrontde mieux voir ces détails.

C) NCO _TEP • SEL Cill EPZ D COP E3 ZON [Ill MEP....

~ MGE ~ MAE mGN I!II MEE ~ MIE lIIl NUC ~ NCU

~ DEL .PHO mRHI [] NRZ

Hétérogénéité / homogénéité ••

........•....-...-.

12 a11

1

T43 ~11~~~~~~ffff#ff#dW$~

T42 III :1:T41 ~<I.>

T~ E132 1;';:':.:';:':.';.1," ~ <1.>

~~~~ l'''''';';';;';;'''~':;;;;:;;;;;;;;;;;~;=;131 lq,::·>;·:!:i:,::-(:!:·~".'··;'.::-i:!:i-P;·:!:;·:,::~:,;:';:.;:~~:~·:A:.::tJIl::~_

T4 1....:I:13 I:~·:!:;·:!:·;·:!:·:·:!:~·:.;:·;·:r;·:.::·;·:.::·;:.;:·;.:!.~ 1,<1.>

@

100 0 '0 80 % 60% 40% 20% o

Figure 59 Typologie du m~Uaplexlon strict: contenu des type. d'hoplexol

- le sous-type T31 est un aéro-nécrophytion à phases macro-épilitiques, à stigmesgraines, téphralitiques, coprumitiques, zoolitiques épigés, micro et méso-épilitiques, etméga-épilitiques pétrostérimorphes. Ce sous-type d'état de surface du sol regroupe leshoplexols dans lesquels la litière non décomposée est associée aux accumulationsminérales. Ses variantes, T311 et T312, regroupent respectivement les hoplexols décritspar les gros et moyens blocs de cuirasse, et les hoplexols que décrivent les pavages degravillons.

- le sous-types T32 est un aérophyse à phases micro et méso-épiJitiques,dennilitiques, nécru-nécrophytiques, "graines", et à stigmes zoolitiques épigés, macro­épilitiques, coprumitiques, et téphralitiques. Ce sous-type d'hoplexol indique un état desurface du sol en dégradation. En effet la destruction de la croûte de réorganisationsuperficielle (dermilite) du sol prépare le matériel sableux à l'érosion éolienne qui exerceune action de vannage. Dans les sables grossiers qui se concentrent à la surface du sol(méso-épilite), se mélangent les restes de cette croûte.

- le sous-type T33 est un méso-épilite à phases aérophiques, à stigmesnécrophytiques, micro et macro-épilitiques, graines, rhizophysiques, téphralitiques,zoolitiques épigés et dennilitiques. Ce sous-type d'hoplexol indique un état de surface du

125

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Les mflleux et paysages sereer

sol très dégradée. La surface du sol n'a plus aucune protection contre les agents d'érosionqui ont transporté toutes les fmes particules, ne laissant sur le sol que pratiquement dessables plus ou moins grossiers qui peuvent être repris à leur tour, et déposés dans lesbas-fonds.

- le sous-type T41 est un dermilite méso-épilitique à phases aérophiques, àstigmes micro-épilitiques, nécrophytiques nécrumiques, rhizophysiques, et "graines". Cesous-type indique un état de surface du sol est en début de dégradation: les sablesgrossiers commence à se concentrer. ils peuvent provenir de la désagrégation de la croûtede réorganisation superficielle du sol, ou bien, si c'est dans les bas-fonds, être déposéspar les agents d'érosion.

- le sous-type T42 est un dermilite à stigmes rhizophysiques, aérophiques, nécru­nécrophytiques, micro-épilitiques et zoolitiques. Ce sous-type décrit un état de surface dusol qui a gardé la croûte de réorganisation superficielle du sol. Cet état de surface peutprotéger le sol contre l'érosion éolienne, particulièrement intense ne saison sèche. Maisen saison des pluies, en cas de fortes pluies, le sol pourrait subir des dommages s'il n'apas une bonne couverture herbacée.

- le sous-type T43 est un dermilite macro-épilitique nécrumique à phasesrhyzophysiques et téphralitiques et à stigmes nécru-nécrophytiques et aérophiques. Cesous-type décrit, comme le précédent, un état de surface du sol avec une croûte deréorganisation superficielle du sol. Cependant, T43 se distingue par sa richesse en matièreorganique en décomposition avancée (nécrumite), mais aussi par ses nombreux gravillons(macro-épilite) qui constituent une gêne pour la mise en culture.

- la variante T311 est un macro-méga-épilite pétrostérimorphe à phasesnécrophytiques et "graines", et à stigmes micro-épilitiques et aérophiques.

- la variante T312 est un macro-épilite nécrophyûque à phases aérophiques et"graines" et à stigmes micrcr, méso- et méga-épilitiques, et coprumitiques.

1.2.4 - Les formations végétales herbacées (le métaplexionsupérIeur =U)

Six types d'hoplexol décrivant la végétation herbacée ont été identifiés à partir desrésultats de l'analyse factorielle des correspondances faite sur le fichier du métaplexionsupérieur (Fig. 60).

La principale différence entre les types porte sur la. densification de la végétationherbacée, surtout graminifonne. L'importance des Graminées est indiquée par l'axe 1 (dela gauche vers la droite) sur lequel s'égrènent les 5 premiers types d'hoplexol. Seul letype U6 est individualisé sur l'axe 2 ; il se différencie des autres par son volumeimportant en herbacés sous-ligneux.

126

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La ddférenciation des milieux naturels

2_

-3 -

1-

-2 -

13

AXE 1

12

oFigure 60 : Typologie du métaplexlon supérieur : axes 1 et 2

Graphique des Individus

0----

-5 -t-1

-4 -

U1--1 _

Le tableau suivant et la figure 61 renferment le contenu des différents types.

Désignation: Pourcen- Homogé- Dévelop- Description du contenu du typecode tage d'ho- néité / pement du (valeur moyenne)

plexols hétérogé- type (cm)concernés néité du type

Type 1 : Ul 1,11 % Hétérogène 24 cm Aérophyse (AER) 70%Nécro-nano-kortode (NNK) 20%Nécro-gramen (NGR) 5%Nano-kortode (NAK) 2%Kortode (KOR) 1%Pénéphytion (PEN) 1%Korto-pléiophyse (PLE) 1%

Type 2: U2 63,33% Homogène 43 cm Aérophyse (AER) 88%Nécro-gramen (NGR) 5%Nécrophytion (NeO) 2%Nécro-kortode (NKO) 2%Kortode (KOR) 1%Pénéphytion (PEN) 1%Nanophyse (NAN) 1%

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Les milieux et paysages sereer

Désignation : Pourcen- Homogé- Dévelop- Description du contenu du typecode tage d'ho- néité / pernent du (valeur moyenne)

plexols hétérogé- type (cm)concernés néité du type

Type 3 : U3 17,22% Hétérogène 35 cm Aérophyse (AER) 64%Nécro-gramen (NGR) 23%Nécro-kortode (NKO) 4%Kortode (KOR) 2%Nano-kortode (NAK) 2%Nécrophytion (NeO) 2%Nanophyse (NAN) 1%En-zoolite (ERZ) 1%Méga-épilite pétrostéritique (MEP)1%

Type 4 : U4 16,20% Hétérogène 42 cm Nécro-gramen (NGR) 60%Aérophyse (AER) 26%Nécro-kortode (NKO) 5%Kortode (KOR) 2%Eri-zoolite (ERZ) 2%Méga-épilite pétrostéritique (MEP)2%Epi-zoolite (EPZ) 1%Nanophyse (NAN) 1%Pénéphytion (PEN) 1%

Type 5 : U5 1,11% Très 39 cm Nécro-gramen (NGR) 50%hétérogène Méga-épilite pétrostéritique (MEP)

34%Aérophyse (AER) 5%Epi-zoolite (EPZ) 4%Kortode (KOR) 3%Nécro-kortode (NKO) 2%Pénéphytion (PEN) 1%Korto-pléiophyse (PLE) 1%

Type 6 :U6 1,11% Hétérogène 39 cm Nano-kortode (NAK) 36%Nécro-gramen (NGR) 35%Aérophyse (AER) 28%Nécro-nano-kortode (NNK) 1%

Tableau 10 : Typologie du métaplexlon supérieurdéfinition des types d'hoplexol

La combinatoire quantitative décrit le contenu de ces types comme:

- type U1 : un aérophyse nécro-nano-kortodéen à phases nécro-graménéennes, àstigmes nano-kortodéens, kortodéens, pénéphytiques et korto-pléiophysiques. Ce typedécrit des des hoplexols dans lesquels la végétation herbacée est très dégradée et ne peutdonc pas protéger le sol contre les agents d'érosion.

- type U2 : un aérophyse à phases nécro-graménéennes, à stigmes nécro­phytiques, nécro-kortodéens et kortodéens, pénéphytiques et nanophysiques. Dans cetype d'hoplexol, la végétation herbacée est extrêmement dégradée et laisse le sol à nu.Cependant, les rares plantules (pénéphytions) qui sont des indices de régénération de lavégétation ligneuse, laissent croire qu'une meilleure gestion des géons qui seront définispar U2 les fera retrouver une bonne couverture végétale.

128

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111111111111111111111111111111111111111111

La dffférenciation des milieux naturels

- type U3 : un aérophyse nécro-graménéen à phases nécro-kortodéennes, àstigmes nano-kortodéens et kortodéens, nécrophytiques, nanophysiques, zoolitiquesérigés et méga-épilitiques pétrostérimorphes. S'agissant de la dégradation de la végétationherbacée ce type ressemble beaucoup à UI. Cependant, ces deux types diffèrent par lanature de leur végétation: U 1 présente plus d'herbacés non graminifonne que degraminées alors que c'est l'inverse pour U3.

- type U4 : un nécro-gramen aérophique à phases nécro-kortodéennes, à stigmeskortodéens, zoolitiques érigés et épigés, méga-épilitiques pétrostérimorphes, nano­physiques et pénéphytiques. Ce type d'hoplexol décrit une bonne couverture herbacéed'un sol dans lequel l'importance de l'activité biotique est indiquée par les tennitières quis'érigent au dessus de la surface du sol.

- type Us : un nécro-gramen méga-épilitique pétrostérimorphe, à phasesaérophiques et zoolitiques épigés, et à stigmes kortodéens et nécro-kortodéens, péné­phytiques et korto-pléiophysiques. Ce type d'hoplexol ressemble beaucoup à U4 pour cequi est de l'importance de la couverture végétale herbacée, mais il se différencie par lafréquence et le volume des blocs de cuirasse.

- type U6 : un nano-kortode nécro-graménéen et aérophique à stigmes nécro­nano-kortodéens. Ce type décrit des hoplexols dans lesquels la végétation herbacée n'estpas dégradée et assure une bonne couverture pour le sol. Et même en pleine saison sècheles herbacés sous-ligneux parviennent toujours à survivre.

~ NAN III NAK • NNK Iill PEN D PLE E3 ERZ

mNGR ~ KüR ~ NKü ml NCO III EPZ 0 MEP

Hétérogénéité / homogénéité

U6

~ U5EQ)

Q.

Q.

Cl

U4

U1

U2 lIIIIIIIII11111111:

1

100°" 80% 60% 40% 20% o

Figure 61 : Typologie du métaplexlon supérieurcontenu des types d'hoplexol

129

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Les milieux et paysages sereer

1.2.5 - Les formations végétales ligneuses (le supraplexion =S)

Huit types d'hoplexol décrivant la végétaùon ligneuse ont été idenùfiés à partir desrésultats de l'analyse factorielle des correspondances sur le fichier du supraplexion(Fig. 62 et 63).

6-

5-

4_

3-

2_

1-

0 _

-1 -t-1

14

AXEl

15

Figure 62 : Typologie du supraplexion : axes 1 et 2 Graphique des Individus

6-

4_

2-

o AXE 1

24,7'"

-2 -

-4-t-1

Figure 63 Typologie du supraplexlon : axes 1 et 3 Graphique des Individus

130

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La différenciation des milieux naturels

Dans l'ensemble les types sont bien définis et bien différenciés. Signalons toutefoisque le type SI est défmi par la végétation herbacée qui n'a qu'un rôle secondaire danscette typologie des ligneux. Sa position au centre du plan factoriel fonné par les axes 1 et2 masque d'ailleurs, en partie, le type S2.

Le tableau suivant et la figure 64 récapitulent le contenu des différents typesd'hoplexol du supraplexion.

Désignation: Pourcen- Homogé- Dévelop- Description du contenu du typecode tage d'ho- néité 1 pement du (valeur moyenne)

plexols hétérogé- type (cm)concernés néité du type

Type 1 : S, 34,42% Homogène 107 cm Aérophyse (AER) 91 %Nanophyse (NAN) 5%Nano-Kortode (NAK) 1%Nécro-Nano-Kortode (NNK) 1%Pénéphytion (PEN) 1%Nécro-Grarnen (NGR) 1%

Type 2 : S2 8,84% Hétérogène 595 cm Aérophyse (AER) 74%Paliphyse (PAL) 24%Prophyse (PRO) 2%Monophyse (MON) 2%

Type 3 : S3 46,50% Très 721 cm Aérophyse (AER) 96%homogène Paliphyse (PAL) 4%

Type 4 : S4 2,33% Hétérogène 81 cm Aérophyse (AER) 55%Nanophyse (NAN) 38%Nécro-Nano-Kortode (NNK) 2%Korto-pléiophyse (PLE) 2%Eri-Zoolite (ERZ) 2%Pénéphytion (PEN) 1%

TypeS: S5 0,93% Hétérogène 54 cm Eri-Zoolite (ERZ) 43%Aérophyse (AER) 37%Nanophyse (NAN) 15%Paliphytion (PAl) 3%Nécro-Kortode (NKO) 2%

Type 6 : S6 1,86% Très 146 cm Paliphytion (PAL) 61 %homogène Aérophyse (AER) 37%

Zoonique (ZON) 2%

Type 7: S7 1,86% Hétérogène ncm Aérophyse (AER) 55%Nanophyse (NAN) 12%Nano-Kortode (NAK) 29%Zoonique (ZON) 3%Pénéphytion (PEN) 1%

Type 8 : Sa 3,26% Hétérogène 128 cm Aérophyse (AER) 72%Paliphytion (PAl) 19%Nanophyse (NAN) 5%Eri-Zoolite (ERZ) 3%Hypso-nécrophytion (NeO) 1%

Tableau 11 Typologie du supraplexlon définition des types d'hoplexol

131

Page 135: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Les milieux et paysages sereer

En utilisant la combinatoire qualitative pour condenser les contenus de ces types devégétation ligneuse, on dira que:

- le type SI est un aérophyse à phases nanophysiques, à stigmes nécro- et nano­kortodéens, pénéphytiques et nécro-graménéens. Ce type d'hoplexol décrit des arbris­seaux très dégradés associés à des herbacés.

- le type S2 est un aérophyse paliphysique à stigmes prophysiques et mono­physiques. Ce type d'hoplexol décrit des hoplexols caractérisés par l'importance desarbres adultes. TI est aussi défini par de jeunes arbres en cours de croissance, malgré leurimportance relativement faible dans les hoplexols.

- le type S3 est un aérophyse à phases paliphysiques. Ce type décrit des hoplex­ols dans lesquels la végétation ligneuse, et plus particulièrement les arbres, estconsidérablement réduite. fis se rencontrent surtout dans les vastes étendues sableuses dela plaine du Cayor-Baol-Sine qui est longtemps restée le cœur du bassin arachidier.

- le type S4 est un nano-aérophyse à stigmes nécro-nano-kortodéens, korto­pléiophysiques, zoolitiques érigés et pénéphytiques. Ce type décrit des hoplexols danslesquels la végétation buissonnante est abondante. On les rencontre surtout sur lesterrains de parcours du bétail.

- le type S5 est un aéro-zoolite érigé à phases nanophysiques, à stigmes pali­phytiques et nécro-kortodéens. Ce type d'hoplexol est décrit par d'importantes termitièresque l'on parvient même à voir, sous forme de nombreux petits points blancs, sur lesphotographies aériennes au 1I60000ème• Dans ces hoplexols, les termitières sontassociées à une végétation buissannante moyennement abondante, et à des arbustes qui seregroupent parfois en fourré.

- le type S6 est un aéro-paliphytion à stigmes zooniques. Ce type est décrit par deshoplexols qui renferment une végétation arbustive abondante. TI s'agit des hoplexols quirenferment les fourrés à Acacia ataxaeantha du plateau de Thiès, et les peuplement dense àAcacia seyal des "forêts classées".

- le type S7 est un aérophyse nano-kortodéen à phases nanophysiques, à stigmeszooniques et pénéphytitiques. Ce type décrit aussi, comme S4, des hoplexols que l'onrencontre dans les parcours du bétail. Ils différent cependant par la nature de la végétationdominante: dans 57, les herbacés sous-ligneux (nano-kortode) reléguent au second planles ligneux buissonnants (nanophyse), alors que dans 54 c'est l'inverse. .

- type S8 est un aérophyse paliphytique à phases nanophysiques, à stigmes zoo­litiques érigés et nécrophytiques hypsogés. Ce type d'hoplexol est issu de la dégradationde S6- Les branches coupées (hypso-nécrophytion) sont des indices tangibles de l'actionanthropique dans la dégradation de la végétation.

132

Page 136: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

La différenciation des milieux naturels

~ PAL K3 tv'ON III PRO Lill PAT D NAN ~ NAK [li] NNK

~ PEN ~ PLE m ERZ III NGR ~ NKO [ll] NCO ~ ZON

Hétérogénéité / homogénéité

cQ)

EQ)

Q

Q

a

'Q)

Cl

100 % 80%

86

85

60 %

87

84

40%

82

20%

81

o

Figure 64 Typologie du suprap/ex/on : contenu des types d'hoplexol

...... ...

En résumé, on retiendra que l'étude des formes d'association et de juxtaposition descomposantes du milieu naturel a donné, en Pays Sereer : 31 types d'hoplexol, 6 sous­types et 2 variantes.

=> Le tableau 12 récapitule l'ensemble des typologies obtenues en donnant lafréquence moyenne des différentes composantes qui constituent ces types, sous-types etvariantes d'hoplexols.

=> La figure 65 schématise, quant à elle, les principaux processus et mécanismesauxquels ces typologies font appel (les types d'hoplexol étant figurés en fonction de leurdegré d'homogénéité-hétérogénéité).

À leur tour, ces types, sous-types et variantes, vont donner, en fonction de leurassociation et de leur superposition au sein du "proftl" vertical du milieu, des types degéon.

133

Page 137: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Les milieux et paysages se,ee,

0605

02

04

LIMITE SUPERIEURE SURFACE DU SOL- - - --

157 Aérophyse nano-kOttodéen 1

155 Aéro-zookte éngé 1

L. 2 Aérophysea phases

I----~~ nécro-grameneennesL..-"";;"'_-"

1 5' Aérophyse à phases nanopl1YSlques 1

154 Nano-aérophyse 1

--

-

--

US Nécrograrnenméga-éplitlque

pétros1énmorphe

- -

U6 Nano-kortodenecrograménéen

el aérophoque

05

03

U4 Nécrogramenaérophlque

T43 Dermohtemacro-épolibque

nécrumoque

l '5 Hydropl1yse'1 1

-

152 Aeropnysa pahpl1ySlque , '.::.6_-.~C ~~ ~A~~o~r~.~~~0~~e~ ~I~r!~~u~~:

~~~~ ~~r~-;a~,~~~~~ !;..'---,...6-----~.~1sa Ae' "pnys<> pal,pl1ytJQ<-e

~I~

11t:

~I

~Iu

~I

~IE---- __

_ Très hétérogène Hétérogène Homogène - - - _. Très homogène

01 - Altération, 02 - Argllihcatlon, 03- Hydromorp/lle, 04 - Démantèlement. 05 - Pédoplasmanon + pédoturbanon + Dédoaréganon.06 - Hum,ficanon, 07 - LeSSivage des argiles.. 08 - Enrichissement en sables, 09 - Destabilisallon de la surface du soT (érosion),la - Stabllisanon de la surface du sol, 11 - Concentranons orllaniques. 12 - Déromposl'on de la manère organique,13 - Concentranons organo-mlnérales, 14 - Concentranons minérales" 15 - Dégradation de la végélahon herbacée,16 - Oégradanon de la végétatIOn ligneuse

Figure 65 Synthèse : filiations (processus et mécanismes élémentaires)entre les types d'hoplexols

134

Page 138: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

• AER : aéroohvsePAL: paliphysePRO : pro~ hvsePAT: paliphytlonMON: monoohvseNAN: nanophyseNAK : nanokortodeNNK : nécro nano kortodePEN: pénéphyt,onPLE : oleioohyseNGR : nécroaramenKOR: kortodeNKO : nécrokortodeGN : araineNCO : nécrophytionNUC : Nécru-nécroohVllonNCU : nécrumilePHO : ohoroohVllonERZ : éMzoolileEPZ : épizoolrteCOP : coorumileMEP : Mégaépllite pétrosténoueMGE : méoaéolliteMAE : macroéplliteMEE: mésoépiliteMIE: microéoihteTEP: téphralileSEL: croOles salinesCSL : cMstaux de selDEL: dermilrteGRH : grumcrhize

• AH 1: rhizoohvseNRZ : nécrorhizoohvseRHA : rhizagéHUM: humlteHAP , Humo appumiteMEL' mélanumileZON : zooniQueVER: VertichronVPS : Vertichron psammitiaueAPV ' Appumite vertlchromeAPU : apoumileAPP : appumile osammit'QueAPS : appumlte structlchromeSTR : slructichronSTG : Structicl)ron RougeSTP : structichron osamm,t'Que

sa 57 56 55 54 53 52 51 U6 U5 U4 U3 U2 Ul T4 T3 IT2 T1 F6 F5 F4 F3 F2 Fl 17 16 15 14 13 12 Il

T43 T42 T4t 33 T32 T31 1

1"311 T312

72 55 37 37 55 96 72 91 28 5 26 64 88 70 4 1 2 13 34 5 50 54 1 13 13 34 24

219 61 3

25 12 15 38 5 1 1 1

29 1 36 2 22 1 1 20

1 1 1 1 1 1 12 1 1

1 35 50 60 23 5 53 2 2 1 1

2 2 5 4 21 3 1 4 3 4 5

1 2 2 1 1 2 18 2 6 30 15 3"

3 1 1 1 4 12 21 1 2

793 43 2 4 2 1

1 1 1 2 11 1 2 1

34 2 1 1 1 la 1

1 1 1a 3

1 26 4 1 2 4 45 35

2 18 30 84 14 1 3 4 91 1 2 4 3 9 2 3 3

1 5 1 1 1 188

PSA: $ammiton appumlliQuePSS: ammiton (indifférenciéPSg: sammlton belgePS: ammiton aunePSo : Psammlton ocrePSr: ammilon rouaePSb: lSammiton blancGVA: ravélonGRA: ravolilePGR : Pétro-GravohtePET: pétrostérileOXY: oxvdonTai: Taches 'aunesSOB : SesQuiblasteRED: réduetonREP : rédueton osammitiQueALL : allotérileISA : isaMMteALT : a~értteREG: régolileHYD : hvdroohvse

Tableau 12 Synthèse typologie (fréquences des composantes)des hoplexols

3011

2 3

3 3

2352 1

99

14

11

163625

2237

1 607 1

8222

10 4640

31281321

90

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La dffférenciation des milieux naturels

2) - Dynamiques et différenciations "latérales" latypologie des géons

Les premières analyses pour la différenciation des milieux naturels en Pays Sereer ontpenuis de défmir des types d'hoplexol plus ou moins complexes selon les fréquences etle nombre de leurs composantes. Toujours en vue d'une meilleure différenciation desmilieux naturels en Pays Sereer, la seconde étape de ces analyses typologiques consistemaintenant à détenniner les différents types de géon.

2.1 - Les critères typologiques

La typologie tiendra en compte, à la fois, de la complexité des géons (l'association etla fréquence des types d'hoplexol précédemment définis) et de leur développement (lasuperposition et le développement total des hoplexols).

Il faut noter que ce ne sont pas les développements moyens des types d'hoplexol quisont utilisés, mais les développements réels mesurés sur le terrain. Ainsi, le même typed'hoplexol, présent dans plusieurs relevés différents, participe différemment à ladéfmition de ces relevés en fonction de son développement dans chaque relevé. Tandisque la complexité d'un milieu est fonction de l'hétérogénéitélhomogénéité des typesd'hoplexol qui l'individualisent (cf. "diminution de la complexité des géons", p. 67).

• Les résultats du traitement

Les résultats de l'analyse factorielle pour la typologie des géons sont caractérisés par lafaiblesse de l'inertie des axes. Les trois premiers facteurs ne représentent que 12,51% del'inertie totale: 5,17% pour le premier facteur, 3,77% pour le second et 3,57% pour letroisième. Ces valeurs, très faibles et très rapprochées, signifient que toutes les variablessont influencées par chacun des trois axes, et par conséquent que chaque type de géonn'exclut pas l'autre. De ce fait, les trois plans factoriels font ressortir les mêmes groupesde variables. Ainsi, il ne sera donc analysé que le premier plan factoriel (Fig. 65).

Ce qui est remarquable sur ce plan factoriel, c'est la concentration des 24 sur 39variables servant à différencier les géons. Ce regroupement des deux tiers des variablesau centre du plan factoriel explique aussi la faiblesse des inerties et confmne en mêmetemps le faible degré de différenciation des géons. Dans ces conditions, et afm de mieuxcomprendre l'organisation des géons, il sera nécessaire de faire un "zoom" sur ce nuagede points pour le faire éclater.

• Interprétation des résultats de la première analyse factorielle (Fig. 65)

Vne première analyse du plan factoriel fait apparaître une opposition sur l'axe 1 entre :- VI, type d'hoplexol hétérogène, développé sur 24 cm en moyenne et qui caractérise

la dégradation de la végétation herbacée ;- et F4, type d'hoplexol très hétérogène, développé sur 84 cm et qui décrit des sols

rouges gravillonnaires, argilo-sableux, meubles et poreux, très riches en matièresorganiques, et avec de nombreux blocs de cuirasse.

137

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Les milieux et paysages sereer

Sur l'axe 2, l'opposition se fait entre :- 15, type d'hoplexol très homogène, développé sur 24 cm et qui caractérise une nappe

phréatiquesubaffleuranre;- et U6, type d'hoplexol hétérogène, développé sur 39 cm et désignant une végétation

herbacée non dégradée.

En dehors de ces oppositions, l'analyse des groupes de variables sur l'axe 1 opposeles géons de la grande plaine "sableuse" du Cayor-Baol-Sine à ceux du plateau à cuirassedémantelée. Sur l'axe 2, c'est surtout les différences entre les géons des grands bas­fonds qui sont mises en évidence.

6_GEONS A COUVERTU! VEGETALEMOYENNEMENT IMPORTANl'E~ et bu'-onsl

14

13

GEONS PLUS ou MOINSBOISES AUX SOLSROUGES GRAVIUONNAlAESSUA CUIRASSE

Graphique des variables

12

GEONS AUX SOlS SQUELETTIQUESQU ARGILEUX SUA ROCHESUBAFFLEUAANlE

GEONSHAlOMORPHES

2-

4-

-2 -

-4-t-, ~ ~o

Figure 66 : Typologie des géons : axes 1 et 2

s--T312

17--14 AXElO-~~~~M""~~--+--~--";';"'''''-----+-a..:.::_---?......;.;;~

5.I~

Les géons de la grande plaine sont décrits par les 24 types d'hoplexol concentrés àl'intersection des axes 1 et 2 (les détails de l'organisation et de la différenciation desgéons décrits par ces variables sont expliqués par le "zoom" effectué sur ce nuage depoints (Fig. 66).

Sur l'extrémité droite de l'axe 1 se regroupent les types d'hoplexol décrivant les géonsaux indurations ferrugineuses (/6 : très homogène, 22 cm de développement) surlesquelles ce sont formés des sols rouges gravillonnaires, argUo-sableux, avec denombreux blocs de la cuirasse démantelée (F4 : très hétérogène, 84 cm dedéveloppement) dont les blocs subaffleurent (T]}) : très hétérogène, développé sur 2cm). Sur ces sols se développe une importante végétation constituée d'herbacésgraminiformes (V5 : très hétérogène, développé sur 39 cm) et de petits ligneux à épineux(S6 : très homogène, développé sur 146 cm) qui forment unfourré.

Sur la partie inférieure de l'axe 2, se différencie les géons halomorphes. Les uns sontcaractérisés par une nappe phréatique subajJleurante qui baigne les formations minéralesargilo-limoneuses (/5: très homogène, 24 cm de développement), tandis que les autres sedistinguent par la présence de croûte de sel (T) : très hétérogène, 1 cm de développe­ment).

138

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La dffférenciation des milieux naturels

Sur la partie supérieure de ce second facteur, se regroupent les types d'hoplexol quidéfmissent une végétation herbacée et herbacée sous-ligneuse moyennement dense (U6 :hétérogène, développé sir 39 cm) dominée par nombreux petits ligneux à structurebuissonnante (S4 et S7, respectivement hétérogène, 81 cm et hétérogène, 77 cm dedéveloppement). C'est la végétation typique des géons de bas-fonds à engorgementtemporaire.

Ainsi, on peut entrevoir sur l'axe 1 deux grandes catégories de géon biens drainés,mais aux composantes tout à fait différentes: les géons de la .. grande plaine sableuse",très contrastés, et les géons de sommet de plateau à cuirasse démantelée. Tandis que surl'axe 2, il Ya une nette düférenciation entre les géons de bas-fonds hydromorphes auxsols salés, et les géons de bas-fonds aux sols lourds argUo-sableux à engorgementtemporaire sur lesquels la végétation est moyennement importante.

• Interprétatbn des lésuItatsde 'analyse factoriele "zoom- (Fig. 66)

Les résultats de l'analyse factorielle "zoom" différencient les géons de la "plainesableuse". En réalité, toutes les variables utilisées pour cette analyse factorielle "zoom" nedécrivent pas seulement les géons de la plaine sableuse. Etant donné que cette plaineintègre des bas-fonds interdunaires ayant des composantes semblables à celles des autresbas-fonds plus grands, et que les relevés du milieu se sont le plus effectués sur cetensemble dunaire, il est nonnal que, les caractères décrivant à la fois les bas-fondsinterdunaires et les autres bas-fonds soient associés dans le même nuage de points. C'estla raison pour laquelle la ''plaine sableuse" était écrite entre guillemets.

3-

2-

GEONS AUX SOlS ARGIlEUX AARGILD-SA8lEUX A ENGORGEMENTTEMPORAIRE; COUVERTUREVEGETALE HERBACEE VARlABLE

13

GEONS~SES~.~ wt>oree) A FORTEAcnVlTE BlOnQUE1-

-1 ;­·2

AXElo-----1:...L~-~.....~__\__+..:.::.-~~------_;_---...,,......':';IO';;"""

Figure 67 : Typologie des géons : axes 1 et 2Graphique des variables: "zoom"

L'analyse de la répartition et de l'association des types d'hoplexol sur le plan factorielrévèle une opposition (sur l'axe 1) entre:

139

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La différenciation des milieux naturels

6-

4-

2-

o

-2 -

-4-t-1

GE1

, GH2

11

12

13

14

15

Figure 68 Typologie des géons axes 1 et 2 - Graphique des Individus

3-

2-

1-

0---+

-t-2

1-1 o

"''''''''GH3

GI311

GG4

111~1111ilil

12

AXE 1

10.99".

13

Figure 69 : Typologie des géons : axes 1 et 2Graphique des Individus: "zoom"

141

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Les milieux et paysages sereer

GA • Géons du Plateau.Milieux très complexes et développés

Formations végétales ligneuses basses à épineux, plus ou moins dégradées, sur solsrou~es ~ravillonnaires, ar~ilo-sableux. ..

Ces géons regroupent 7% des relevés et intègrent 13 types d'hoplexol soit 33% de cestypes d'hoplexol. Les statistiques sur les types d'hoplexol de chaque type de géonconfmnent que chaque type de géon n'exclue pas l'autre. En effet, le fait que 33% destypes d'hoplexol se retrouvent dans les géons du Plateau ne veut pas dire que l'ensembledes autres géons des paysages sereer ne vont se partager que les autres 67%. Rappelons­le encore, un (ou plusieurs) type d'hoplexol peut se retrouver dans des géons différents.

Sur le plateau, c'est surtout la dégradation de la végétation et la nature de la surface dusol qui différencient les types de géon (GAI et GAl).

Al - Vegetation ligneuse a epineux, basse et tresdense, sur sols rou es ravillonnaires.

S3

Figure 70 : Le contenu du type de géon GA1 : les types d'hoplexol

Ce type de géon se localise sur le sommet du plateau de TIùès et parvient à déborderpour occuper les parties hautes du versant. n se caractérise par des sols aux horizonssupérieurs argilo-sableux et riches en matière organique qui tenùt la couleur rouge de cessols. Vers 17 cm de profondeur, le sol devient de plus en plus argileux avec unecoloration nettement rouge. Partout dans le profil pédologique, les gravillons ferrugineuxet les blocs issus du démantèlement de la cuirasse sont très nombreux. A moins d'unmètre de profondeur, les blocs de cuirasse sont très nombreux et occupent plus du quartdu volume des hoplexols tandis, que la part des gravillons ferrugineux dépasse rarementles 15%. Au-delà de cette profondeur, c'est l'inverse: les gravillons deviennent de plusen plus nombreux et occupent parfois même plus de la moitié du volume des hoplexols.

La surface du sol témoigne d'une dynamique actuelle très complexe, juxtaposant uneérosion diffuse qui met à nu les blocs de cuirasse qui subaffleurent (13 à 15%) et lesnombreux gravillons ferrugineux (53%) à une abondante accumulation organique sous lefourré à Acacia ataxacantha. L'importance de l'activité biotique est indiquée par lestennitières qui s'élèvent bien au-dessus du sol, jusqu'à 150 à 180 cm de hauteur.

La végétation herbacée, constituée pour l'essentiel de graminées saisonnières, est trèsabondante (70%) avec une hauteur de 40 cm environ; elle laissent quelques plages nues

142

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La dffférenciation des milieux naturels

autour des tennitières. Quant à la végétation ligneuse, elle est constituée d'arbustes àépineux dépassant difficilement 250 cm de hauteur. Elle est disposée en plaques basses ettrès denses (66%). Cependant. de temps en temps, quelques grands arbres dispersésémergent de ce fourré à Acacia ataxaeantha.

Ce type de géon est bien défmi par le relevé 09 02.

GA1 - 0902S / H+4 ; 250-600 cm

Mat. Aérophyse 88%Stig. Paliphyse 10%Stig. Stylagé 2%

S / H+3; 37-250 cmMat. Aérophyse 28%Stig. En-zoolite 1%Stig. Stylagé 2%Stig. Zoonique 1%à POO. Paliphytion 68% Acacia ataxacantOO

U / H+2 ; 1,5-37 cmMat. Aérophyse 10%Stig. Nanophyse 5%POO. Nécro-gramen 70%Stig. & Pha. Méga-épilite pétrostéritique13%Stig. En-zoolite 2%

T / H+1 ; 0-1.5 cmMat. Aérophyse 5%Pha+. Macro-épilite 52%Pha. Nécrophytion 25%Pha-. Graine 5%Stig. & Pha. Méga-épilite pétrostéritique13%

T / H-1 ; 0-1 cmMat. Dennilite 69%Stig. Nécru-nécrophytion 1%Stig. Micro-épilite 1%Pha+. Macro-épilite 20%à POO. Rhizophyse 4%Pha. Humite 5%

F/H-2; 1-17cmMat. Humite 75% aliatodePOO+. Gravolite 14%Pha. Rhizophyse 6%Stig. Grumorhize 4%Stig. Zoonique 1%

F/ H-3 ; 17-85 cmMat. Structichron 47% dyscrophePha. Zoonique 3%PHA+ Gravolite 15%PHA Pétro-gravolite 29%Stig. Rhizagé 1%Pha. Rhizophyse 5%

F / H-4; 85-(120) cmMat. Structichron 35% rougePha+. Gravolite 50%POO. Pétro-gravolite 13%Stig. Rhizophyse 2%

• Vegetation ligneuse a epineux, basse etradée, sur sols rou es ravillonnaires.

Figure 71 : Le contenu du type de géon GA2 : les types d'hoplexol

Vue de dessus, ce type de géon se différencie du précédent par la dégradation dufourré à Acacia ataxacantha (32% contre 66% dans GAI) qui laisse apparaître lestermitières (5%). Vue de près, la nature des sols change aussi. Les horizons supérieursdu sol s'appauvrissent en matières organiques et ont tendance à devenir de plus en pluscompacts. Le volume occupé dans le profil pédologique par les gravillons ferrugineux et

143

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Les milieux et paysages sereers

les blocs de cuirasse passe respectivement de 40% et 3% dans le premier mètre du sol, à57% et 1% vers la base du profil mesurée à 160 cm.

Par rapport à GAI, la dynamique à la surface du sol est nettement plus érosive malgréla faiblesse des subaffleurements des blocs de cuirasse (2%) ; par contre les gravillonsferrugineux sont moyennement nombreux (38%). Les accumulations organiques sontaussi abondantes.

Dans ce type de géon la dégradation de la végétation arborée est entièrement liée àl' Homme. Selon les informations recueillies auprès des habitants des villagesenvironnants, la végétation arborée était abondante dans cette unité du milieu. Mais étantà proximité de la ville de Thiès, et n'étant pas loin de Dakar aussi, cette végétation n'a pasrésisté à la hache des charbonniers malgré le statut administratif qui classe ces géons en"forêts classées".

La dégradation du fourré à Acacia ataxacantha est, par contre, l'œuvre des villageoisqui habitent ces terroirs. Avant la sécheresse, ces arbustes n'étaient coupés que pour laconsommation locale en bois de chauffe; la vente des produits de la récolte fournissaitsuffIsamment de revenus. Mais avec la sécheresse, les récoltes deviennent de plus en plusdéficitaires et la vente du bois de chauffe en ville constitue ainsi une autre source derevenus monétaires.

Compte tenu de la dégradation du fourré à Acacia ataxacantha, ce type de géon estouvert au parcours du bétail, et par conséquent la végétation herbacée s'amenuise etdevient de plus en plus aérée. Ces herbacés sont dominés par de petits ligneuxbuissonnants: Boscia senegalensis et Combretum glutinosum (15%).

C'est le relevé 10 01 qui décrit le mieux ce type de géon.

GA2 -1001SI H+5; 250-1200 cm

Mat. Aérophyse 88%Stig. Paliphyse 10%Stig. Stylagé 2%

S 1H+4 ; 130-250 cmMat. Aérophyse 63%Pha. Paliphytion 30%Stig+. En-zoolite 5%Stig. Stylagé 2%

SI H+3; 25-130 cmMat. Aérophyse 48%Pha. Nanophyse 20%Pha. Paliphytion 20%Pha. En-zoolite 10%Stig. Stylagé 2%

U 1H+2 : 3-25 cmMat. Aérophyse 28%Pha+. Nécro-gramen 25%Pha. Nécrophytion 15% ligneuxPha. Nanophyse 15%Stig. Méga-épilite pétrostéritique 2%Stig. Macro-épilite 3%Pha. En-zoolite 10%

T/H+1 ; 0-3 cmMat. Aérophyse 17%Pha+. Macro-épilite 38%Pha. Nécrophytion 30%

S%=85 herbacé

144

S%=10 folliacéS%=5 ligneux

Pha-. Graine 7010Stig. Méga-épilite 4%Stig. Micro-épilite 1%Stig. Méso-épilite 3%

TI H-1 ; 0-0,1 cmMat. Micro-épilite dermilique 88%Pha+. Nécro-rhizophyse 7%Pha-. Nécru-nécrophytion 5%

FI H-2 ; 0,1-40 cmMat. Humo-appumite 60%Pha. Rhizophyse 16%Pha+. Gravolite 20%Stig. Gravélon 1%Stig. Rhizagé 1%Stig. Zoonique 2%

FI H-3; 40-120 cmMat. Structichron 45% dyscrophePha+. Gravolite 40%Pha. Rhizophyse 10%Stig. Rhizagé 2%Stig. Pétro-gravolite 3%

FI H-4 ; 120-(150) cmMat. Structichron 36% rougePha+. Gravolite 57%Pha. Rhizophyse 3%Stig. Gravélon 3%Stig. Pétro-gravolite 1%

Page 147: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

La dffférenciation des milieux naturels

GB - Géons du rebord ensablé du plateau.Milieux peu complexes et très développés.

FOrmLltions végétales ligneuses hautes à très hautes sur sols sableux reposant sur unecuirasse (démantelée) à moins d'un mètre de profondeur

Ces géons regroupent 3% des relevés et intègrent 9 types d'hoplexol soit 23%. Deuxtypes de géon, GBI et GB2, ont été distingués en fonction de l'importance et de lahauteur de la végétation ligneuse.

GBl • Vegetation ligneuse haute et moyennementdiscontinue sur sols sableux reposant sur une cuirasse

(démantelée) à moins d'un mètre de profondeur.

S3

Figure 72 : Le contenu du type de géon GB1 : les types d'hoplexol

Ce type de géon se localise sur les parties sud et est du plateau ensablé. L'horizonsupérieur du sol est sableux à faiblement argileux; il dépasse rarement 50 cm deprofondeur. L'absence des blocs de cuirasse facilite leur mise en valeur agricole ; laprésence relativement faible des gravillons ferrugineux (10%) ne constitue pas unecontrainte. En dessous de cet horizon, le sol s'enrichit en argiles, les gravillons (40%) demême que les blocs de cuirasse deviennent très nombreux.

Les concentration minérales sont relativement abondantes à la surface du sol: 20%pour le sable et 10% pour les gravillons. La matière végétale sèche, composée surtoutd'herbacées et de feuilles d'arbres, est aussi moyennement représentée (20%). Cesconcentrations minérales à la surface du sol témoignent d'une dynamique actuelleérosive; elles constituent une conséquence de la destruction de la structure superficielledu sol et de la dégradation du couvert végétal en général, herbacé en particulier. Elles ontune très grande ampleur dans les types de géon GG développés sur sommets et versantsdunaires.

La végétation herbacée couvre bien les sols en saison des pluies. Mais en saisonsèche, période pendant laquelle l'action érosive des vents est particulièrement importante,toutes les parcelles sont pratiquement dénudées après les récoltes. Les rejets de souchesdes arbustes (Guiera senegalensis et Combretum micranthum) ne sont pas suffisammentabondants pour fonner un écran face l'action de ces vents. Ces arbustes buissonnantssont dominés par Acacia albida, parfois associés à des manguiers.

Ce type de géon est bien décrit par le relevé Il 03.

145

Page 148: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Les mil/eux et paysages sereers

GS1-1103SI H+4; 110-1000 cm

Mat. Aérophyse 88%Stig. Stylagé 2%Stig. Paliphyse 10%

SI H+3; 60-110 cmMat. Aérophyse 91 %Stig. Nanophyse 5%Stig. Eri-zoolite 2%Stig. Stylagé 2%

U 1H+2 ; 2-60 cmMat. Aérophyse 24%Pha+. Nécro-gramen 45%Pha. Nécro-kortode 25%Stig. Nécrophytion 1% ligneuxStig. Méga-épilite pétrostéritique 2%Stig. Eri-zoolite 2%Stig. Epi-zoolite 1%

T 1H+1 ; 0-2 cmMat. Aérophyse 29%Pha+. Nécrophytion 20%

S%=80 folliacéS%=20 herbacé

Pha. Graine 18%Pha. Macro-épilite 10%

Pha. Méso-épilite 20%Stig. Méga-épilite pétrostéritique 2%Stig. Téphralite 1%

TI H-1 ; 0-0,7 cmMat. Dennilite 76%Pha+. Rhizophyse 10%Pha. Nécru-nécrophytion 5%Pha. Micro-épilite 7%Stig. Nécrophytion 2%

FI H-2 ; 0,7-45 cmMat. Appumite 70% sableux faiblementargileuxPha. Gravolite 15%Pha. Rhizophyse 15%

FI H-2 ; 45-130 cmMat. Struetichron 20% appumiquePha+. Gravolite 35%Pha. Pétro-gravolite 30%Pha-. Rizophyse 15%

FI H-3 ; 130-(160) cmMat. Struetichron 20% rougePha. Gravolite 45%Pha+. Pétro-gravolite 40%Pha-. Rhizophyse 5%

GB2 • Vegetation ligneuse tres haute et moyennementdiscontinue sur sols sableux reposant sur une cuirasse

(démantelée) à moins d'un mètre de profondeur.

S3

Figure 73 ; Le contenu du type de géon GB2 : les types d'hoplexol

Ce type de géon se localise sur la partie nord-est du plateau. Ses sols sontidententiques à ceux du précédent type. Le principal facteur de différenciation est d'ordrevégétal: l'existence de nombreux Borassus flabellifer et de très grands Adansoniadigitata qui dominent les paysages. Ce sont les témoins d'une végétation ancienne quiétait d'un type soudanien, plus humide.

C'est le relevé complémentaire RC 01 qui représente le mieux cette variante de géon.

146

Page 149: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

GB2- RC01S / H+5 ; 1200-1500 cm

Mat. Aérophyse 67%Stig. & Pha. Paliphyse 15%Stig. Monophyse 10%Stig. Stylagé 4%Stig. Stypiagé 4%

S / H+4; 150-1200 cmMat. Aérophyse 72%Stig. Paliphyse 10%Stig. Monophyse 7%Stig. Stylagé 6%Stig. Stypiagé 5%

S / H+3; 70-150 cmMat. Aérophyse 76%Stig. Stylagé 6%

La différenciation des milieux naturels

Stig. Stypiagé 5%Pha. Nanophyse 5%Pha. Péné-monophyse 3%Stig. & Pha. Kortode 5%

U / H+2 ; 1,5-70 cmMat. Aérophyse 29%Pha+. Nécro-gramen 50%Pha. Nécro-kortode 20%Stig. Méga-épilite pétrostéritique 1%

T / H+1 ; 0-1,5 cmMat. Aérophyse 5%Pha+. Nécrophytion 50%Pha. graine 15%POO. Méso-épilite 10%Stig. Méga-épilite pétrostéritique 1%10%Stig. & Pha. Gravolite 10%

Ge . Géon du rebord abrupt du plateau.Milieux très complexes et peu développés.

Formations végétales ligneuses constituées surtout d'épineux, très discontinues, surversant à pente fone et aux sols squelettiques d'érosion piquetés de termitières blanches.

Parmi les types de géon défInis à partir de l'analyse factorielle, un seul (Ge) occupe lerebord abrupt du plateau de Thiès. Ce type de géon concerne 1% des relevés et 5 typesd'hoplexol (soit 13%) ont participé à sa défInition.

Figure 74 : Le contenu du type de g'on Ge : les types d'hoplexol

La "roche-mère", constituée par les marno-calcaires, est subaffleurante et bien visible àtravers les nombreux ravins et ravines qui l'entaillent. Elle est recouverte par des altéritesargileux.

Un véritable sol est pratiquement inexistant. On a ici un mince horizon argileux,compact, environ d'une dizaine de centimètres d'épaisseur, et de couleur gris-noire. Ilprésente une structure grumeleuse à l'état sec. La couleur foncée de cet horizon est liée àsa teneur en matières organiques. En effet, les fentes de retrait sont souvent remplies dematières végétales sèches ou en état de décomposition avancée; elles incorporent aussides gravillons colluviaux.

La surface du sol est piquetée de nombreuses termitières blanches (couleur de laroche). Elle présente une dynamique actuelle trans-érosive. Elle est jonchée de nombreuxgravillons ferrugineux et de blocs issus du démantèlement de la cuirasse du haut Cesblocs sont de véritables pièges pour la matière végétale sèche: en amont de ces blocs,s'accumule une importante masse de litière.

147

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Les mll/eux et paysages sereers

La végétation herbacée est très dense et continue, avec toutefois des plages nues autourdes tennitières. La végétation ligneuse est composée surtout d'arbustes à épineux telsAcacia araxacantha, Acacia seyal, Zizyphus mauritiana... Aussi, de grands arbres commeAdansonia digitata font partie du décor végétal de ce milieu.

Ce type de géon est bien illustré par le relevé 09 05.

GC - 09 05SI H+4; 85 -1200 cm

Mat. Aérophyse 95%Stig. Paliphyse 2%Stig. Stylagé 1%Stig. Paliphytion 1%Stig. Nanophyse 1%

S 1H+3 ; 50-85 cmMat. Aérophyse 85%Pha. Eri-zoolite 10%Stig. Méga-épilite pétrostéritique 3%Stig. Nanophyse 1%Stig. Stylagé 1%

U 1H+2 ; 1-50 cmMat. Aérophyse 5%Pha+. Nécro-gramen 52%Stig. Kortode 5%POO. Méga-épilite pétrostéritique 30%POO. Eri-zoolite 7%Stig. Pénéphytion 1%

TI H+1 ; 0-1 cmMat. Aérophyse 10%Pha+. Nécrophytion 45% herbacéePha-. Graine 10"10POO. Macro-épilite 35%

TI H-1 ; 0-0,9 cmMat. Dennilite 80%à Pha. Rhizophyse 15%Pha. Macro-épilite 5%

FI H·2; 0,9-10 cmMat. Structichron 30% argilique, dyscropheà POO. Rhizophyse 25%POO+. Gravolite 45%

Il H-3 ; 10-36 cmMat. Altérite 90%Pha. Régolite 8%Stig. Rhizophyse 2%

Il H-4 ; 36-(80) cmMat. Régo-altérite 99% mamo-calcaireStig. Rhizophyse 1%

GD1 - Vegetation ligneuse .. quetques A ansoniadi itata) très dis ersée sur affieurements calcaires.

GD - Géons du bas-plateau littoral calcaire.Milieux peu complexes et peu développés.

Fonnations végétales ligneuses variables: hautes et très discontinues sur affleurementscalcaires .. moyennement basses et continues sur sols vertiques

3% des relevés s'appliquent à ces géons qui sont définis par 13 types d'hoplexol, soit33%. La nature du sol et l'état de la végétation font apparaître deux types de géon : GDlet GD2.

53

17

14

11

Figure 75 : Le contenu du type de géon GD1 : les types d'hoplexol

Le type de géon GDI correspond aux affleurements calcaires que F. Tessier a appelé"l'horizon de Ngazobil" (cf 1ère partie, 1er chapitre). La dynamique actuelle est dominée

148

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La dffférenciation des milieux naturels

par une forte érosion hydrique. Elle constitue, avec l'absence d'un véritable sol, lesprincipales caractéristiques de ce type de géon. Le substrat est fortement entaillée par denombreux talwegs faisant apparaître un modelé de dissection.

La végétation herbacée, très basse (moins de 10 cm en moyenne) et discontinue(20%), est constituée de graminées. La végétation ligneuse est par contre haute, mais trèsdiscontinue (2%).

Ce type de géon est bien décrit par le relevé 06 03

GD106-03S / H+3: 6-1500 cm

Mat. Aérophyse 97%Stig. Paliphyse 2% Adansonia digitataStig. Stylagé 1%

U/ H+2 ; 0,2-6% cmMat. Aérophyse 72%Pha. Nécro-gramen 20%Stig. Nécrophytion 2%Stig. Kortode 1%Stig. Macro-épilite 5%

T / H+1 ; <H>,2 cmMat. Aérophyse 91%Stig. Nécrophytion 5%Stig. Macro-épilite 2%

Stig. Nécro-gramen 1%Stig. Nécru-nécrophytion 1%

1/ H-1 ; 0-2,5 cmMat. Altérite 98%Stig. Nécru-nécrophytion 2%

1/ H-2 ; 2,5-12 cmMat. Altérite 85%POO. Régolite 15% calcaire

1/ H-3; 12-38 cmMat. AJté-régolite 97010 calcaireStig. Nécro-rhizagé 3%

1/ H-4 ; 38-(70) cmMat. AJté-régolite 99% calcaireStig. Rhizophyse 1%

GD2 • Vegetation ligneuse a epineux, dense,continue, et mo ennement basse sur sols verti ues.

T2U4

F6F2

F1 """"",-~..:...;...:.,-..:....;.:.~:..o;..:"o,,.:..,;...:..o-..:....;.:.~:..o;..:,,o,..:...;...:.,-..:....;.:.~~

Figure 76 : Le contenu du type de géon GD2 : les types d'hoplexol

Les sols de ce type de géon sont des vertisols lithomorphes fonnés sur roche calcaire.Les principales caractéristiques de ces sols sont le micromodelé gilgaï et la couleur noireuniforme le long du profil. En effet, ces sols sont riches en argiles gonflantes du typeMonunorillonite qui, associées à l'humus, donnent aux sols une couleur fonCée (Ph. DeBlic, 1965). Ces sols sont appelés "Deck" par la population rurale. En saison des pluies,l'humectation de ces argiles donnent au sol une structure d'ensemble fondue, peu poreuseet plastique; tandis qu'en saison sèche, la contraction des argiles produit une structuregrossière prismatique avec de larges fentes de retrait où s'incorporent de nombreux débrisvégétaux. Ces argiles servent de matrice à des nodules blanchâtres et à des gravillonsferrugineux aux faces arrondies (10%).

A la surface du sol, la dynamique actuelle est marquée par une forte accumulationorganique d'une épaisseur de 8 cm environ. Elle est composée pour l'essentiel de débrisd'herbacés (88%) et de ligneux (4%). Entre la litière et le sol, les graines sont assez

149

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Les milieux et paysages sereers

nombreuses (5 à 10%) et surmontent de fines accumulations organo-minérales à structuregrumeleuse.

La végétation herbacée est dense et forme des plages continues; elle constitue unebonne couverture pour le sol. La végétation ligneuse, de 5 à 8 mètres, est constituéeessentiellement de Acacia seyal. Ils forment un peuplement "dense" et continu (35 à60%), mais qui couvre malle sol: son feuillage est constitué de toutes petites feuilles etde longues épines. Ce type de géon est déclaré "forêt classée" par le Gouvernement duSénégal; il est reboisé et bien surveillé.

Ce type de géon est bien illustré par le relevé 06 01

GD2 - 06 01S / H+4 ; 300-530 cm

Mat. Aérophyse 50%Pha. Paliphytion 42%Pha. Stylagé 8%

S / H+3 ; 140-300 cmMat. Aérophyse 75%Stig. Paliphytion 15%Stig. StyJagé 10%

U / H+3; 8-140 cmMat. Aérophyse 27%Pha. Nécro-gramen 70%Stig. Pénéphytion 2%Stig. Nécrophytion 1% ligneux

T/H+1 ; 0-8 cmMat. Aérophyse 5%Pha. Nécrophytion 88%Pha. Graine 5%Stig Coprumite 2%

F/H-1 ;0-18cm

Mat. Mélanumite 80%Pha. Grumorhize 10%Stig. Rhizophyse 4%Stig. Rhizagé 2%Stig. Zoonique 3%Stig. Nécrumite 1%

F/ H-2 ; 18-45 cmMat. Vertichron 78%Stig. Gravolite 2%Stig. Gravélon 8%Stig. Rhizagé 4%Stig Rhizophyse 3%Pha. Aérophyse 5% fistulaire

F / H-3 ; 45-(105) cmMat. Vertichron 85%Stig. Rhizagé 1%Stig Rhizophyse 3%Stig. Gravélon 9%Stig. Gravolite 2%

..

GE· Géons de bas·fonds.Milieux complexes et développés.

Formations végétales ligneuses, constituées sunout d'épineux, dégradées et discontinuespar endroits; mais aussi très denses et continues ailleurs. Elles poussent sur des sols

noirs ou brun-noirs arKileux plus ou moins sableux.

Ces géons regroupe Il % des relevés et sont défmis par 16 types d'hoplexol soit 41 %.Compte tenu de l'état de dégradation de la végétation et de la nature des sols, deux typesde géon, GEl et GE2, ont été distingués dans les bas-fonds.

GEl· Vegetation en plaques basses et denses,discontinues, sur sols h dromor hes ar i1eux.

Ce type de géon se localise dans les bas-fonds où la roche calcaire est à faibleprofondeur. Les sols sont noirs dans les horizons supérieurs, devenant gris à gris-clairsen profondeur avec une texture argileuse à argilo-limoneuse. Les traces d'hydromorphiesont bien visibles dans le profl1 pédologique par des taches de couleur rouille devenant deplus en plus nombreuses en profondeur (15 à 30%). Comme dans le type de géon GD2,les sols connaissent des changements de structure liés aux états des argiles gonflantes.Les gravillons ferrugineux, déjà signalés dans les sols de GD2, sont plus nombreux dansGEL

150

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La différenciation des milieux naturels

A la surface du sol émergent des tennitières en fonne de champignon; de nombreusesturricules de vers sont aussi étalées à la surface du sol. Les accumulations organo­minérales sont abondantes; elles viennent des géons topographiquement plus élevés, etindiquent, de ce fait, une dynamique actuelle accumulative.

La basse végétation est composée d'herbacés sous-ligneux (63%) représentés parCassia tora, et de graminées (37%) bien représentées par Pennisetum pedicellatum. Ellefonne avec les arbustes (Acacia seyal et Balanites aegyptiaca) et les ligneux buissonnants(Guiera senegalensis) des plaques denses. Quelques grands arbres très dispersés commeTamarindus indica dominent en hauteur ces fonnations.

53

Figure 77 : Le contenu du type de g'on GE1 : les types d'hoplexol

Le profIl le plus représentatif de ce type de géon correspond au relevé 08 05.

GE1 ·0805S / H+6; 190-1300 cm

Mat. Aérophyse 97%Stig. Paliphyse 2%Stig. Stylagé 1%

S / H+5 ; 103-190 cmMat. Aérophyse 59%Pha. Nanophyse 40%Stig. Stylagé 1%

S / H+4; 35-103 cmMat. Aérophyse 10%Pha. Nano-kortode 45%Pha. Nanophyse 45%

U / H+3 ; 35-3,5 cmMat. Aérophyse 30%Pha+. Nano-kortode 40%Pha-. Nécro-gramen 25%Stig. Eri-zoolite 5%

T / H+2 ; 0,5-3,5 cmMat. Aérophyse 29%Pha. Nécrophytion 70%Stig. Coprumite 1%

T / H+1 ; 0-0,5 cmMat. Aérophyse 30%

Pha+. Micro-épilite 30%Pha-. Méso-épilite 25%Stig.+ Epi-zoolite 10%Stig. Coprumite 5%

F / H-1 ; 0-11 cmMat. Mélanumite 45%à Stig. Grumorhize 10%Pha. Rhizophyse 20%Stig. Oxydan 15%Pha. Aérophyse 10% fistulaire

F / H-2; 11-72 cmMat. Vertichron 43%Pha. Oxydan 25%Stig. Gravolite 20% pisolitheStig. Gravélon 1%Stig. Rhizophyse 3%Stig. Rhizagé 1%Stig. Téphralite 2%Stig. Psammiton 5%

1/ H-3 ; 72-(149) cmMat. Réducton 69%Pha. Oxydan 30%Stig. Gmvélon 1%

151

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LBS mil/Bux Bt paysagBs SBrBBrs

GE2 - Vegetation ligneuse moyennement haute etbasse, très dégradée, sur sols argilo-sableux à

en20r2ement temporaire.

53

Figure 78 : Le contenu du type de géon GE2 : les types d'hoplexol

L'horizon calcaire de Ngazobil a été recouvert d'un épandage irrégulier de gravillonsferrugineux (Ph. De Blic, op. cit.) au-dessus desquels viennent reposer les sablesquaternaires dont l'épaisseur est variable. Dans les endroits où le substrat calcaire est peuprofond, la roche influe sur la nature du soL Ainsi, la texture et la position topographiquefont que les sols connaissent un mauvais drainage, et subissent par conséquent unehydromorphie en saison des pluies. Ds présentent des structures assez voisines à cellesdes sols vertiques des types de géon GD2 et GEL Ces sols argilo-sableux du type degéon GE2, de couleur gris-noir, sont appelés "Deck-dior" par la population rurale et sontsouvent utilisés pour la culture du mil sorgho.

La surface du sol est caractérisée par d'importantes accumulations organo-minéralesbien stratifiées et des activités biotiques réduites. La stratification de ces accumulationslaissent entrevoir un milieu à dynamique accumulative aux apports de nature différente.La position topographique déprimée favorise la concentration des eaux de ruissellementqui entrainent des dépôts de matière organique mal décomposée, de couleur noire. Parcontre en saison sèche, avec l'érosion éolienne, une couche de sable fin recouvre cesaccumulations organiques.

La végétation, aussi bien herbacée que ligneuse, est fortement dégradée: elle estdétruite par la population au profit des cultures sous pluie. Cuiera senegalensis,Tamarindus indica et Prosopis africana constituent l'essentielles des espèces végétalesligneuses

Ce type de géon est décrit par le relevé 13 05.

GE2 -13 05S / H+6 : 140-500 cm

Mat. Aérophyse 98%Stig. Paliphyse 1% Balanites aegyptiacaStig. Stylagé 1%

S / H+5: 50-140 cmMat. Aérophyse 87%Pha, Nanophyse 5%Stig. En-zoolite 3%Stig. Nécro-nano-kortode 2%Stig. Nécro-gramen 2%Stig. Stylagé 1%

152

U / H+4 ; 4-50 cmMat. Aérophyse 91%Pha, Nécro-nano-kortode 4%Stig. Nécrophytion 1% ligneuxStig. Nécro-korto-pleiphyse 1%Stig. Nécro-gramen 3%

T / H+3 ; 0,8-4 cmMat. Aérophyse 75%Pha, Nécrophytion 18%Stig. Coprumite 1%Stig. Nécro-kortode 2%Stig. Nécro-gramen 1%

Page 155: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Stig. Epi-zoolite 1%Stig. Péné-nanophyse 2%

TI H+2 ; 0,3-0,8 cmMat. Aérophyse 62%Pha. Nécrophytion 20%Pha. Nécru-nécrophytion 5%Stig. Graine 2%Pha. Méso-épilite 10%Stig. Micro-épilite 1%

TI H+1 ; 0-0,3 cmMat. Aérophyse 15%Pila. Dermilite 66 % démanteléStig. Nécrophytion 6%Pila. Micro-épilite 1%Pila. Méso-épilite 10%Stig. Graine 2%

TI H-1 ; 0-1 cmMat. Méso-épilite 95%Stig. Nécro-rhizophyse 2%Stig. Nécru-nécrophytion 2%Stig. Téphralite 1%

F1H-2 ; 1-11 cmMat. Appumite 96%Stig. Nécru-nécrophytion 2%

La dffférenciation des milieux naturels

Stig. Nécro-rhizophyse 1%Stig. Téphralite 1%

FI H-3 ; 11-21 cmMat. Appumite 95% vertichromeStig. Nécro-rhizophyse 2%Stig. Téphralite 1%Stig. Nécru-nécrophytion 2%

FI H-4 ; 11-27 cmMat. Vertichron 94%Pha. Aérophyse 2% fistulaireStig. Nécro-rhisophyse 2%Stig. Téphralite 1%Stig. Nécru-nécrophytion 1%

FI H-S; 27-105 cmMat. Vertichron 96%Stig. Nécro-rhizophyse 1%Stig. Nécro-rhizagé 1%Stig. Nécru-rhizagé 1%Stig. Aérophyse 1% fistulaire

FI H-5; 105-(130) cmMat. Vertichron 98% psammitiqueStig. Nécro-rhizophyse 1%Stig. Aérophyse 1% fistulaire

GF • Géons interdunaires.Milieux peu complexes et peu développés.

Formations végétales ligneuses basses et moyennement hautes, plus ou moins dégradéeset discontinues à continues, sur sols topomo17Jhes arl(ilo-sableux.

14% des relevés intéressent ces géons qui sont défmis par 16 types d'hoplexol, soit41 %. Trois types de géon, GF1, GF2 et GE3 ont été distingués dans les interdunes selonl'état de dégradation de la végétation et la nature des sols.

GFI • Vegetation ligneuse moyennement dense,continue, sur sols hydromorphes d'interdunes

anastomosées.

Ce type de géon se localise entre les dunes jaunes et plus précisément aux alentours dela localité de Gandiaye. Entre ces dunes, s'est accumulé un matériel très hétérogène,argileux à sableux. La position topographique déprimée et la texture du matériel limitentles qualités du drainage. De ce fait, la pédogenèse y est dominée par la présence d'unexcès d'eau temporaire dans le profil donnant, ainsi un type de sol à "pseudo gley".Cependant, l'horizon supérieur, riche en matière organique, présente une couleur gris­noirâtre. Les taches rouilles, témoins d'une hydromorphie, deviennent de plus en plusnombreuses vers la base du promo De 2% à moins de 70 cm, elles passent à 10% au-delàde cette profondeur, à partir de laquelle on note quelques concrétions ferrugineuses issuesde l'induration de ces taches.

La surface du sol est fortement marquée par l'influence de l'activité biotique qui setraduit par la présence de termitières et surtout par des pavages de turricules de vers. Lesépandages de sables, issus des types de géon développés sur les sommets et versants dedunes (GG), sont moyennement faibles et variables d'une interdune à une autre; ils sont

153

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Les milieux et paysages sereers

aussi variables au sein d'une même interdune. Par contre, les accumulaùons organiquessont abondantes; elles indiquent, avec les épandages de sables, une dynamique actuelleaccumulaùve.

Les strates herbacées et herbacées sous-ligneuses sont disconùnues. Mais celles desligneux, et en particulier des buissons, sont moyennement développées. Les arbustessont coupés par la populaùon locale pour leurs propres besoins en bois de chauffe, maisils parviennent à ce reconstituer par les nombreux rejets de souches qu'ils émettent

F2

13

Figure 79 : Le contenu du type de géon GF1 les types d'hoplexol

Le relevé 1906 représente le mieux ce type de géon.

GF1-1906S / H+6; 110-700 cm

Mat. Aérophyse 88%Stig. Paliphyse 10%Stig. Stylagé 2%

S/H+5; 50-110cmMat. Aérophyse 80%Stig. Paliphytion 10%Stig Nanophyse 7%Stig. Stylagé 2%Stig Nécrophytion 1% ligneux

U / H+4 ; 26-50 cmMat. Aérophyse 84%Pha. Nano-kortode 10%Stig. Nécro-kortode 1%Stig. Nécrophytion 3% ligneuxStig. Pénéphytion 2% spinescent

U / H+3 ; 3-26 cmMat. Aérophyse 53%Pha. Nécrophytion 10%

S%::;90 herbacéS%::;10 ligneux

Pha. Nécro-gramen 15%Stig. Eri·zoolite 2%Stig. Nécro-kortode 5%Pha. Nano-kortode 15%

T / H+2 ; 1,5-3 cm

154

Mat. Aérophyse 30%Pha. Nécrophytion 50%Pha. Coprumite 10%Stig. Graine 5%Stig. Epi-zoolite 5%

T / H+1 ; 0-1 ,5 cmMat. Aérophyse 29%Pha. Nécrophytion 25%Pha. Micro-épilite 10%Pha. Graine 8%Pha. Méso-épilite 15%Stig. Téphralite 5%Pha. Epi-zoolite .80/.0

F / H-1 ; 0-10 cmMat. Appumite 81 % vertichromePha. Nécro-rhizophyse 10%Stig. Zoonique 8%Stig. Oxydon 1%

F / H-2 ; 10-70 cmMat. Vertichron 94% réductiqueStig. Psammiton 3% blancStig. Oxydon 2%Stig. Rhizophyse 1%

J/ H-3; 70-(130) cmMat. Réducton 89%Pha. Oxydon 10%Stig. Sesquiblaste 1%

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La dffférenciation des milieux naturels

GF2 - Vegetation ligneuse moyennement faible,discontinue, sur sols topomorphes argilo-sableux àen~or~ement temporaire d'interdunes allon~ées.

Figure 80 : Le contenu du type de géon GF2 : les types d'hoplexol

Ce type de géon se localise surtout dans la moitié est de la carte où la topographiedunaire est subaplanie. Les processus de formation et la pédogenèse de ces sols sontidentiques à ceux des sols du type de géon GFI ; mais les sols de GF2 sont plussableux.

A la surface du sol l'importance des épandages sableux témoignent d'une dynamiqueactuelle accumulative, qui est responsable du colmatage des interdunes. Par contre lesaccumulations organiques sont variables et moyennement faibles; il en est de même pourl'activité biotique.

La végétation herbacée est représentée par des graminées et des herbacés sous­ligneux; elle forme des plages de densité variable. La végétation ligneuse, de densitérelativement faible, fait l'objet d'une intense exploitation pour bois de chauffe.

Ce type de géon est illustré par le relevé 17 02

GF2 -17 02SI H+6; 400-1000 cm

Mat. Aérophyse 88%Stig. & Pha. Paliphyse 10%Stig. Stylagé 2%

S 1H+5 ; 150-400 cmMat. Aérophyse 96%Stig. Pro-paliphyse 2%Stig. Stylagé 2%

SI H+4; 42-150 cmMat. Aérophyse 84%Pha. Nanophyse 8%Stig. En-zoolite 5%Stig. Stylagé 2%Pénéphytion 1%

U 1H+3 ; 6-42 cmMat. Aérophyse 61%Stig. Nécro-kortode 2%Pha. Nécro-gramen 20%Stig. Nécro-nano-kortode 12%Stig. Pénéphytion 2% KadStig. Nécrophytion 1% ligneuxStig. Nanophyse 2%

U 1H+2 ; 0,5-6 cmMat. Aérophyse 68%Pha. Nécro-gramen 10%

Pha. Nécrophytion 10%Stig. Coprumite 5%Stig. Néo-pénéphytion 1%Stig. Téphralite 2%Stig. Graine 3%Stig. Kortode 1%

TI H+1 ; 0-0,5 cmMat. Méso-épilite 61 % vertiquePha. Nécrophytion 25%Stig. Nécru-nécrophytion 1%Stig. Dennilite 5% démanteléStig. Téphralite 1%Stig. Graine 2%Stig. Epi-zoolite 5%

FI H-1 ; 0-30 cmMat. Appumite 95% vertiqueStig. Nécro-rhizophyse 2%Stig. zoonique 1%Stig. Téphralite 1%Stig. Nécru-nécrophytion 1%

FI H-2 ; 30-65 cmMat. Structichron 96% psammitiqueStig. Rhizagé 1%Stig. Rhizophyse 1%Stig. Zoonique 2%

155

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Les milieux et paysages sereers

1/ H-3; 65-124 cmMat. Psammiton 84% blancà Phs. Réducton 15%Stig. Oxydon 1%

1/ H-4 ; 124-(160) cmMat. Réducton 84% psammitiquePhs. Psammiton 10% blancStig. Oxydon 6%

GF3 . Vegetation ligneuse basse et moyennementbasse, dégradée sur sols topomorphes argilo-sableux

à engorgement temporaire de petites interdunesisolées.

Figure 81 : Le contenu du type de géon GF3 : les types d'hoplexol

Ce type de géon se rencontre dans le centre-nord de là carte où la topographie dunaireest marquée. Les processus de formation et la pédogenèse de ces sols sont aussiidentiques à ceux des sols du type de géon GFl. Et vue la morphologie de ces interdunesqui constituent de petites dépressions fermées, la qualité du drainage est très réduite et parconséquent les eaux de ruissellement qui s'y accumulent ne s'évacuent pas facilement:des traces d'hydromorphie sont visibles dans tout le profil pédologique (2 à 5% de tachesrouilles).

La surface du sol témoigne d'une dynamique actuelle accumulative qui est marquée pard'importants épandages de sables d'une épaisseur de plus de 3 cm. Ce sont cesaccumulations de surface qui, exhaussant les interdunes, jouent à la faveur del'estompage de la topographie dunaire. L'activité biotique, variable dans l'espace, estmoyennement faible.

Les formations végétales sont toutes marquées par une dégradation très poussée. Lesgraminées sont très discontinues, les herbacés sous-ligneux constitués pour l'essentiel deCassia tora, forment des plaques discontinues. La végétation ligneuse est composée dequelques arbustes représentés par Guiera senegalensis et Balanites aegyptiaca.

Le relevé 1806 donne une bonne description de ce type de géon.

GF3 -18 06S / H+6; 400-1000 cm

Mat. Aérophyse 96%Stig. Paliphyse 2%Stig. Pro-paliphyse 1%Stig. Stylagé 1%

S / H+5; 110-400 cmMat. Aérophyse 96%Stig. Prophyse 2%Stig. Stylagé 1%Stig. Kortode 1%

S / H+4 ; 40-110 cmMat. Aérophyse 71 %Pha. Nanophyse 20%

156

Stig. Péné-prophyse 2%Stig. Stylagé 1%Stig. Nécro-nano-kortode 5%Stig. Eri-zoolite 1%

U / H+3 ; 3-40 cmMat. Aérophyse 57%Pha+. Nécro-nano-kortode 20%Phs-. Nécro-gramen 15%Stig. Nécro-kortode 3%Stig. Pénéphytion 3% Balanites aegyptiacaStig. Nécrophytion 2% ligneux

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T 1H+2 ; 0,5-3 cmMat. Aérophyse 85%Pha. Nécrophytion 10%

S%=70 ligneuxS%=30 herbacé

Stig. Coprumite 3%Stig. Nécro-gramen 1%Stig. Nécro-kortode 1%

TI H+1 ; 0-0,5 cmMat. Aérophyse 10%Pha. Méso-épilite 32%Pha. Epi-zoolite 30%Pha. Nécrophytion 10%

S%=60 folliacéS%=40 herbacé

Pha. Graine 5%Stig. Téphralite 1%Pha. Micro-épilite 10%Stig. Nécru-nécrophytion 2%

La différenciation des milieux naturels

FI H-1 ; 0-15 cmMat. Vertichron 88% appumiquePha. Aérophyse 3% fistulaireStig. Nécro-rhizophyse 2%Stig. Zoonique 4%Stig. Oxydon 2%Stig. Téphralite 1%

Il H-2; 15-59 èmMat. Réducton 58%Pha. Zoonique 5%Pha. Aérophyse 3% fistulaireStig. Rhizophyse 2%Stig. Rhizagé 2%Pha+. Oxydon 30%

FI H-3 ; 58-(76) cmMat. Vertichron 92%Stig. Oxydon 5%Stig. Aérophyse 1% fistulaireStig. Rhizagé 1%Stig. Rhizophyse 1%

GG - Géons de sommets et versants dunaires non différenciés.Milieux complexes et très développés.

Formations végétales ügneuses discontinues, hautes à très hautes, sur sols sableuxprofonds.

Ces géons regroupent 40% des relevés et sont définis par 20 types d'hoplexol, soit51 %. Quatre types de géon, 00 l, 002, 003 et 004 ont été distingués selon la naturede la végétation et des formations superficielles.

GGI • Vegetation lIgneuse moyennement haute et tresdiscontinue sur sols· sableux de dunes à topographie

marquée.

S3

Figure 82 Le contenu du type de géon GG1 le8 types d'hoplexol

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Les milieux et paysages sereers

Ce type de géon se rencontre dans les paysages de "grandes dunes" aux déniveléesmarquées sur lesquelles il occupe les sommets et versants. Les sols sont sableux et sontfonnés sur le matériel dunaire rouge de l'Ogolien. Le caractère fondamental de ces solsest d'être, par leur texture et leur position topographique, très bien drainés. fis ont étépendant longtemps le siège d'une intense culture arachidière qui les a fortement appauvri.La population rurale les appellent "Dior" (c'est-à-dire meuble).

La surface du sol témoigne d'une dynamique actuelle nettement érosive. En effet. pourla ré<:olte des arachides, la houe est enfoncée jusqu'à plus de 5 cm dans le sol, détruisantsa structure. A cela, s'ajoutent aussi le piétinement du bétail et la préparation précoce desterres pour les prochaines cultures. Ainsi, les vents de saison sèche, ne trouvant aucunobstacle, balaient cet horizon meuble et font un tri granulométrique en apportant toutes lesfines panicules, ne laissant sur place que des grains de quartz plus ou moins grossiers decouleur gris-beige à rose pâle (plus de 80%). L'ampleur de ces vents de saison sèche faitapparaître à la surface du sol des rides en forme de croissant En début de saison despluies aussi, sur ces terrains nus, les premières averses exercent une action d'ablation,surtout lorsque la pente est accusée.

La litière est très faiblement représentée (3 à 5%) et l'activité biotique n'est perceptibleque dans le sol par quelques trous de vers de terres.

La strate herbacée couvre très malle sol, elle est largement dominée par les graminées(10%). La végétation ligneuse, très clairsemée, est constituée par le parc à Acacia albida ;la strate arbustive est représentée par les rejets de souches de Guiera senegalelllis.

Le relevé 18 01 est représentatif de ce type de géon.

GGl-1801SI H+5; 300-1000 cm

Mat. Aérophyse 94%Stig. Stylagé 2%Stig. Paliphyse 4%

S 1H+ 4 ; 70-300 cmMat. Aérophyse 96%Stig. Pro-paliphyse 2%Stig. Stylagé 2%

SI H+3; 21-70 cmMat. Aérophyse 95%Stig. Nanophyse 5%

U1 H+2 ; 4-21 cmMat. Aérophyse 78%Pha. & Stig. Nécro-gramen 10%Stig. Nécro-kortode 3%Stig. Téphralite 4%Stig. Coprumite 1%Stig. Nécrophytion 4%

T/H+l ; 0-4 cmMat. Méso-épilite 81 %Pha. Micro-épilite 10%

Stig. Nécru-nécrophytion 2%Stig. Nécrophytion 3%Stig. Graine 2%Stig. Téphralite 2%

FI H-l ; 0-7 cmMat. Appumite 96% dermiliqueStig. Nécro-rhizophyse 3%Stig. Zoonique 1%

FI H-2 ; 7-43 cmMat. Appumite 90%Pha+. Nécro-rhizophyse 5%Stig. Téphralite 1%Pha-. Zoonique 4%

FI H-3 ; 43-93 cmMat. Appu-psammiton 96% rouge clairStig. Téphralite 2%Stig. Rhizophyse %

Il H-4; 93-(170) cmMat. Psammiton 98% rougeStig. Nécro-rhizagé 1%Stig. Rhizophyse 1%

2 • Vegetation lIgneuse moyennement haute et tresdiscontinue sur sols sableux de dunes suba lanies.

Ce type de géon occupe aussi les sommets et versants des dunes, mais ne se rencontreque dans les paysages dunaires aux dénivelées moyennement marquées. Les sols sontidentiques à ceux du type de géon GG1. Mais, dans GG2, le sable dunaire rouge vire aujaune en profondeur, et sont associés à une fraction argileuse.

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La dffférenciation des milieux naturels

La surface du sol, comme dans GG 1, est le siège d'importantes concentrationsminérales épaisses de plus de 5 cm ; mais elles sont souvent associées aux fragments dela croûte de réorganisation superficielle du sol (15%). La présence de la litière estmoyennement faible. Elle est constituée pour l'essentiel de quelques brindilles d'herbes etfeuilles sèches (10%).

La couverture du sol est aussi mal assurée par la strate herbacée composée en majoritéde graminées (15%). La végétation ligneuse est caractérisée par la subsistance d'espècessoudaniennes comme Cordyla pinnata et Parinari macrophyla. La strate buissonnante estreprésentée par les rejets de souches de Guiera senegalensis auxquels s'ajoute Icacinasenegalensis.

53

Figure 83 : Le contenu du type de géon GG2 les types d'hoplexol

Le relevé 14 01 illustre bien ce type de géon.

GG2 -14 01SI H+5 ; 120-1000 cm

Mat. Aérophyse 96%Stig. Paliphyse 3%Stig. Stylagé 1%

SI H+4; 35-120 cmMat. Aérophyse 81 %Stig. Stylagé 1%Stig. & Pha. Nanophyse 10%Stig. Nécr<rgramen 5% milStig. Kortode 1%Stig. Nécro-kortode 1%Stig. Nécrophytion 1% ligneux

UI H+3; 2-35 cmMat. Aérophyse 78%Pha. Nécr<rgramen 15%Stig. Nécrophytion 2%Stig. Kortode 1%Stig. Nécro-kortode 2%Stig. Pénéphytion 1%Stig. Coprumite 1%

TI H+2 ; 0,3-2 cmMat. Aérophyse 84%Pha. Nécrophytion 10%Stig. Graine 2%Stig. Coprumite 1%Stig. Téphralite 1%Stig. Nécru-nécrophytion 1%

Stig. Epi-zoolite 1%TI H+l ; 0-0,3 cm

Mat. Aérophyse 69%Pha. Dennilite 15% démanteléPha. Méso-épilite 10%Stig. Micr<répilite 2%Stig. Téphralite 1%Stig. Epi-zoolite 1%Stig. Nécro-rhizophyse 2%

T/H-l ; 0-5 anMat. Méso-épilite 92%Stig. Micr<répilite 2%Stig. Nécro-rhizophyse 2%Stig. Graine 1%Stig. Téphralite 1%Stig. Nécru-nécrophytion 1%Stig. Epi-zoolite 1%

FI H-2; 5-8 anMat. Appumite 95%Stig. Nécr<rrhizophyse 2%Stig. Nécru-nécrophytion 1%Stig. Téphralite 1%Stig. Graine 1%

159

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Les mil/eux et paysages sereers

FI H-3 ; 8-21 cmMat. Appumite 93%Stig. Nécro-rhizophyse 3%Stig. Nécru-nécrophytion 1%Stig. Téphralite 1%Stig. Zoonique 1%Stig. Rhizagé 1%

FI H-4; 21-68 cmMat. Appu-psammiton 97%Stig. Nécro-rhizophyse 1%Stig. Téphralite 1%Stig. Zoonique 1%

Il H-5; 68-109 cmMat. Psammiton 97% appumique, jaune­ocreStig. Nécro-rhizophyse 1%Stig. Zoonique 1%

Il H-5 ; 109-(170} cmMat. Psammiton 97% structichrome, jaune­ocreStig. Nécro-rhizophyse 1%Stig. Téphralite 1%Stig. Psammiton blanc 1%

G3 - Vegetation ligneuse haute et discontinue sursols sableux de dunes émoussées.

S3

Ce type de géon occupe les sommets et versants de dunes émoussées aux déniveléespeu marquées. Les sols sont sableux, faiblement argileux, et sont formés sur le sabledunaire jaune. Ds possèdent des caractères semblables à ceux des sols des types de géonGGI et GG2.

Comparé aux types de géon GG 1 et GG2, GG3 présente des concentrations minéralesabondantes à la surface du sol, mais avec une épaisseur plus réduite (2 cm). Ellesconstituent une matrice à la croûte de réorganisation superficielle du sol qui estdémantelée. Au dessus de ces accumulations minérales, s'étale une litière moyennementabondante (25%).

La végétation herbacée est moyennement abondante; elle dépasse difficilement 50 cmde hauteur. La végétation ligneuse est caractérisée par l'importance des espècessoudaniennes (déjà signalées dans le type de géon GG3). Ces dernières sont des reliquesde la végétation ancienne; elles forment avec les espèces à épineux comme Acacia albidaune mosaïque végétale complexe.

Le profil le plus représentatif de ce type de géon correspond au relevé 19 03.

GG3 -1903SI H+5; 400-1000 cm

Mat. Aérophyse 91 %Stig. Paliphyse 5%Stig. Monophyse 1% rônier

160

Stig. Stylagé 2%Stig. Stypiagé 1%

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S / H+4 ; 32-400 cmMat. Aérophyse 85%Stig. Nanophyse 7%Stig. Stylagé 2%Stig. Stypiagé 1%Stig. Kortode 1% haie viveStig. En-zoolite 1%

U / H+3 ; 6-32 cmMat. Aérophyse 69%Pha. Nécrcrgramen 25%Stig. Nécrophytion 2% ligneuxStig. Péné-nanophyse 1%Stig. Coprumite 1%Stig. Pénéphytion 1%Stig. Korto-pléiophyse 1%

T / H+2 ; 2-6 cmMat. Aérophyse 70%Pha. Nécrophytion 25%Stig. Coprumite 1%Stig. Epi-zoolite 1%Stig. Graine 1%Stig. Nécru-nécrophytion 2%

T/H+1 ; 0-2 cmMat. Méscrépilite 80%Stig. Nécrophytion 4%Stig. Graine 4%Stig. Nécru-nécrophytion 1%Pha. Dermilite 10% démantelé

La différenciation des milieux naturels

Stig. Micrcrépilite 1%F/ H-1 ; 0-20 cm

Mat. Appumite n% tendreStig. Zoonique 1%Pha. Nécro-rhizophyse 20%Stig. Micrcrépilite 1%Stig. Téphralite 1%

F / H-2 ; 20-52 cmMat. Appumite 88% cohérentPha. Nécro-rhizophyse 10%Stig. Zoonique 1%Stig. Nécru-rhizagé 1%

F / H-3 ; 52-85 cmMat. Appumite 95% cohérentStig. Nécro-rhizophyse 3%Stig. Zoonique 1%

F / H-4; 85-136 cmMAt. Appumite 96% structichromeStig. Nécro-rhizophyse 1%Stig. Rhizagé 1%Stig. Zoonique 2%

1/ H-5 ; 136-155 cmMat. Psammiton 98% jauneStig Psammiton 2% blanc

1/ H-6; 155-(165) cmMat. Réducton 99%Stig. Psammiton 1% blanc

4 - Vegetation ligneuse haute a tres haute,discontinue sur sols lus ar ·Ieux.

T41T42T4F5F3F4

11

13

Figure 85 : Le contenu du type de géon GG4 : les types d'hoplexol

Ce type de géon se localise dans le sud-est de la carte aux alentours du village deNdiafat. Les sols sont sableux, mais plus argileux que les sols des types de géon GO 1,GG2 et 003. Dans GG4, la fraction argileuse dans le sol augmente avec la profondeur

161

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Les mil/eux et paysages sereers

du profil pédologique. Ce sont des sols développés sur les formations du "ContinentalTerrninal".

La surface du sol témoigne aussi d'une dynamique actuelle érosive. Les concentrationsminérales sont importantes. Par sa composition et par sa nature, l'état de la surface du solest identique à celle du type de géon 003.

La strate herbacée, si elle n'est pas détruite, couvre bien le sol. Elle est caractérisée parla présence de grandes herbes dans le paysage végétal. La végétation ligneuse estcomposée pour l'essentiel d'espèces soudaniennes constituées de grands arbres commeKhaya senegalensis, Tamarindus indica, Cordyla pinnata... Acacia albida qu'onretrouvait dans les autres types de géon est aussi présent. mais avec une fréquencenettement plus faible.

Le relevé 1501 illustre bien ce type de géon.

GG4 -15 01S / H+6; 1200-1500 cm

Mat. Aérophyse 94%Stig. Paliphyse 4%Stig. Stylagé 2%

S / H+5; 120-1200 cmMat. Aérophyse 88%Stig+. Paliphyse 8%Stig. Prophyse 2%Stig. Stylagé 4%

U / H+4; 46-120 cmMat. Aérophyse 81 %Pha. Nécro-kortode 10%Stig. Nécro-gramen 5%Stig. Nanophyse 3%Stig. Pénéphytion 1%

U / H+3 ; 5-46 cmMat. Aérophyse 52%Pha+. Nécro-gramen 40%Stig. Nécrophytion 3% ligneuxStig. Coprumite 1%Stig. Pénéphytion 3%Stig. Epi-zoolite 1%

T / H+2 ; 3-5 cmMat. Aérophyse 71 %Pha+. Nécrophytion 25%Stig. Graine 1%

Stig. Epi-zoolite 1%Stig. Téphralite 1%Stig. Coprumite 1%

T/H+1 ;D-3cmMat. Méso-épilile 78%Pha. Dermilite 12% démanteléStig. Nécrophytion 5%Stig. Nécro-rhizophyse 2%Stig. Graine 1%Stig. Nécru-nécrophytion 2%

F/ H·1 ; 0-20 cmMat. Appumite 95% cohérentStig. Nécro-rhizophyse 2%Stig. Téphralite 1%Stig. Zoonique 2%

F/ H-2 ; 2Q-3O cmMat. Appumite 97%Stig. Zoonique 2%Stig. Nécro-rhizagé 1%

F/ H-3 ; 30-55 cmMat. Psammiton 97% appumique, ocreStig. Zoonique 2%Stig. Nécro-rhizophyse 1%

1/ H-4; 55-(150) cmMat. Psammiton 98% rougeStig Zoonique 1%Stig. Rhizophyse 1%

GU • Géons de talwegs et vallées fossiles.Milieux peu complexes et développés.

Formations végétales ligneuses variables, moyennement hautes et basse, sur solshydromorphes plus ou mois argileux

Ces géons qui représentent les talwegs et les vallées fossiles regroupent 10% desrelevés et sont défmis par 19 types d'hoplexol, soit 49%. Trois types de géon, GH1,GH2 et GH3 ont été distingués selon la nature de la végétation et des sols.

162

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La différenciation des milieux naturels

GHI - Vergers sur sols hydromorphes argileux­humifères.

Ce type de géon se localise le plus souvent sur les parties amont des vallées qui seprésentent actuellement, à la suite de leur colmatage, comme des cuvettes endoréiques.Les talwegs qui descendent du plateau de Thiès sont occupés par ce type de géon. Leurssols sont noirs, hydromorphes, argilo-humifères et sont désignés sous le nom de "Ban"(c'est-à-dire argiles) par la population rurale. Ici, le "Ban" est fonné suite auxaccumulations des argiles, transportées par l'érosion hydrique qui les entraîne dans cesdépressions.

La surface du sol témoigne de cette dynamique actuelle accumulative ; elle est couverted'une couche de litière épaisse d'environ 4 cm. Cette litière est composée JX>ur l'essentielde débris d'herbacés à l'état sec ou en voie de décomposition. De fmes particules organo­minérales sont aussi nombreuses sur la surface du sol. II s'agit de minuscules débrisvégétaux en décomposition très avancée et enrobés de particules argileuses.

La végétation herbacée, très dense, forme des plages continues d'une quarantaine decentimètres d'épaisseur. La végétation ligneuse est caractérisée par les arbres qui sontcultivés. Ils sont dominés par des manguiers, des mandariniers et des citronniers.

53

Figure 86 : Le contenu du type de géon GH1 les types d'hoplexol

Le relevé 10 07 reflète bien l'image de ce type de géon.

GH1 -1007SI H+4; 130-1000 cm

Mat. Aérophyse 81 %Stig. & Pha. Paliphyse 15% manguierStig. Stylagé 4%

SI H+3; 35·130 cmMat. Aérophyse 28%Stig. Stylagé 4%Pha. Nanophyse 44%Pha. Nécro-nano-kortode 10%Stig. Nano-kortode 1%Pha. Eri·zoolite 10%Stig. Pénéphytion 3%

U 1H+2 ; 4-35 cmMat. Aérophyse 39%Pha. Nécro-grarnen 60%Stig. Pénéphytion 1%

T/H+1 ; 0-4 cm

Mat. Aérophyse 5%Pha. Nécrophytion 74%

S%=88 herbacéS%=10 ligneuxS%=2 folliacé

Pha. Micro-épilite 20%Stig. Epi-zoolite 1%

TI H-1 ; 0-0,3 cmMat. Dermilite 72%Stig. Micro-épilite 5%Stig. Nécrophytion 6%Stig. Nécru-nécrophytion 4%Stig. Nécrumite 3%Pha. Humite 10%

163

Page 166: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Les m///eux et paysages sereers

F / H-2 ; 0,3-5 cmMat. Appumite 85% vertichromePha. Rhizophyse 10%Stig. Rhizagé 2%Stig. Nécrumite 3%

F / H-3 ; 5-36 cmMat. Vertichron 85% réductiquePha. Oxydon 10%

Stig Rhizophyse 4%Stig. Rhizagé 1%

1/ H-4; 36-(115) cmMat. Réducton 67%Pha. Oxydon 30%Stig. Rhizophyse 2%Stig. Zoonique 1%

GH2 - Vegetation ligneuse tres degradee sur sols grisar Ho-sableux.

S3

Figure 87 : Le contenu du type de géon GH2 : les types d'hoplexol

Ce type de géon peut se rencontrer partout dans les vallées fossiles. Les conditions deformation des sols sont identiques à celles des sols du type de géon GHl, mais la fractionargileuse est moins importante ici. Cela s'explique par le fait que ce ne sont que des solssableux qui constituent le substrat pédologique des types géon alentours.

La surface du sol témoigne d'une dynamique actuelle accumulative attestée parl'importance des épandages sableux déposés par le vent et par l'eau. Ils sont enassociation avec la matière végétale sèche fournie pour l'essentiel par les herbes.

La végétation herbacée est clairsemée (25%) et discontinue. La dégradation de lavégétation ligneuse est due, à la fois, à l'Homme qui l'exploite pour son bois de chauffe,et à la baisse de la nappe phréatique: suite à la sécheresse et au colmatage des vallées,ces unités ne reçoivent plus suffIsamment d'eau. Des arbustes à épineux comme Balanitesaegyptiaca constituent l'essentiel de cette végétation.

Ce type de géon est illustré par le relevé 20 05.

GH2 - 2005S / H+4; 130-700 cm

Mat. Aérophyse 98%Stig. Paliphyse 1%Stig. Stylagé 1%

U / H+3 ; 4-130 cmMat. Aérophyse 70%Stig. Nanophyse 3%Stig. Nécro-gramen 25%Stig. Nécrophytion 1%Stig. En-zoolite 1%

T /H; 2-4 cmMat. Aérophyse 76%

164

Pha. Nécrophytion 20%Stig. Coprumite 1%Stig. Graine 1%Stig. Téphralite 1%Stig. Epi-zoolite 1%

T / H+1 0-2 cmMat. Aérophyse 41 %Pha. Méso-épilite 45%Stig. Micro-épilite 5%Stig. Nécrumite 1%Stig. Nécru-nécrophytion 1%Stig. Nécrophytion 5%Stig. Graine 1%

Page 167: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Stig. Téphralite 1%T/H-1 ; 0-2 cm

Mat. Dennilite 92%Stig. Nécro-Rhizophyse 2%Stig. Nécru-nécrophytion 1%Stig. Téphralite 1%Stig. Zoonique 1%Stig. Nécrophytion 1%Stig. Graine 1%Stig. Aérophyse 1% vacuolaire

F H-2 ; 2-27 cmMat. Appumite 96%Stig. Nécro-Rhizophyse 2%Stig. Zoonique 1%

La différenciation des milieux naturels

Stig. Téphralite 1%F / H-3; 27-118 cm

Mat. Vertichron 96%Stig. Zoonique 1%Stig. Nécro-Rhizophyse 1%Stig. Téphralite 1%Stig. Aérophyse 1% fistulaire

1/ H-4 ; 118-147 cmMat. Psammiton 98% vertichromeStig Nécro-Rhizophyse 1%Stig. Téphralite 1%

1/ H-5 ; 147-(180) cmMat. Psammiton 99% blancStig. Nécro-Rhizophyse 1%

GH3 • Vegetation ligneuse en plaques basses etdenses sur sols h dromor hes et salés.

Figure 88 : Le contenu du type de géon GH3 : les types d'hoplexol

Ce type de géon se rencontre dans les basses vallées mortes du Sine et du Tararé.Comme dans les types de géon GHI et GH2, les sols de GH3 sont argileux­topomorphes. Mais, les sols de GH3 se distinguent des autres par la salinité.

Cette salinité des terres s'explique par le fait que pendant la saison des pluies, lors dumaximum de remontée des eaux du Sine et du Saloum, ces basses vallées sont envahiespar des eaux extrêmement salées. La contamination de la nappe phréatique de ce type degéon par l'avancée du biseau salé constitue aussi un autre facteur de salinisation des sols.En effet, conjuguée à la sécheresse qui ne soutient plus la recharge des nappes,l'importante demande en eau pour abreuver le bétail contribue à l'épuisement de la nappephréatique potable, et favorise en même temps l'avancée du biseau salé dans lecontinental. Et par remontées capillaires, la salinité affecte les terres. En plus de cettesalinité, les sols ont tendance à devenir potentiellement acides ; phénomène qu'expliquentles taches jaunes de jarosite présentes dans tout le profù pédologique (1 à 3%).

La surface du sol est marquée par la prédominance des accumulations minérales: deslangues de sables clair et fm sont nombreuses dans ce type de géon. La matière végétalesèche, moyennement faible, se concentre dans les endroits les plus concaves.

La végétation herbacée est très clairsemée et discontinue ; elle est surtout représentéepar des espèces halophiles comme Sesuvium portulacastrum et Ipomea pescapre qui estune plante rampante. La végétation ligneuse typique de cette unité du milieu est Tamarixsenegalensis qui colonise les fonds des vallées.

165

Page 168: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Les milieux et paysages sereers

C'est le relevé 16 04 qui décrit le mieux ce type de géon.

GH3 -1604SI H+7 ; 170-S00 cm

Mat. Aérophyse 98%Stig. Paliphyse 1%Stig. Stylagé 1%

S/H+6; 72-170 cmMat. Aérophyse 79%Stig. & Pha. Paliphytion 20% tamarixStig. Stylagé 1%

SI H+S; 22-72 cmMat. Aérophyse 92%Stig. Stylagé 1%Stig. Nanophyse S%Stig. Nécro-kortode 1%Stig. Korto-pléiophyse 1%

U/H+4; S-22 cmMat. Aérophyse 93%Stig. Nécro-kortode 3%Stig. Kortode 1%Stig. Péné-nanophyse 2%Stig. Korto-pléiophyse 1%

U1H+3 ; 1,5-S cmMat. Aérophyse 9S%Stig. Nécro-gramen 2%

Stig. Coprumite 1%Stig. Nécrophytion 1%Stig. Epi-zoolite 1%

TI H+2; 1-1,S cmMat. Aérophyse 72%Pha+. Nécrophytion lS%Pha-. Epi-zoolite 10%Stig. Coprumite 1%Stig. Graine 1%

Stig. Nécru-nécrophytion 1%T/H+l ;0-1 cm

Mat. Méso-épilite 71 %Pha. Epi-zoolite 2S%Stig. Nécrophytion 1%Stig. Nécru-nécrophytion 1%Stig. Nécro-rhizophyse 1%Stig. Graine 1%

TI H-l ; 0-2 anMat. DermUite 9S%Stig. Nécro-rhizophyse 3%Stig. Zoonique 1%Stig. Aérophyse 1% vacuolaire

FI H-2 ; 2-6 anMat. Appumite 9S% jaune-beigeStig. Tache jaune 1%Stig. Nécro-rhizophyse 2%Stig. Zoonique 2%

FI H-3 ; 6-60 cmMat. Appumite 93%Stig. Tache jaune 3%Stig. Nécro-Rhizophyse 1%Stig. Rhizagé 1%Stig. Zoonique 2%

FI H-4; 60-104 cmMat. Vertichron 91 % appumiqueStig. Psammiton 4% blancStig. Tache jaune 2%Stig. Zoonique 2%Stig. Rhizagé 1%

FI H-S ; 104-(160) cmMat. Vertichron 99%Stig. Tache jaune 1%

..

G1 • Géons des tannes.Milieux peu complexes et très peu développés.

Formations végétales ligneuses quasi absentes sur sols halomorphes, plus ou moinsinliuencés par les mouvements de marée.

Ces géons bordent les cours d'eau dont les principaux sont le Saloum et le Sine. Usregroupent Il % des relevés du milieu et sont déftnis par 16 types d'hoplexol, soit 41 %.Compte tenu de la nature des sols et de la presence ou de l'absence de la végétation, troistypes de géon ont été distingués: GIl, GI2 et GI3.

GU • Sol nu submergé en marée haute.

Ce type de géon se localise sur les bordures immédiates des cours d'eau. Il estcaractérisé par une absence totale de végétation et par une submersion par la haute marée.Dans le sol, on trouve les restes d'anciennes mangroves mal décomposées et mélangéesavec de la vase qui sent la pourriture. Ce tout baigne dans de l'eau très salée à moins de10 cm de profondeur.

166

Page 169: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

La différenciation des milieux naturels

Figure 89 : Le contenu du type de géon GI1 : les types d'hoplexol

Le relevé 15 10 donne une bonne impression de ce type de géon.

G11-1510T / H+1 ; 2-0 cm

Mat. Méso-épilite 90%Pha. Epi-zoolite 10%

F/ H-1 ; Q-4 cmMat. Mélanumite 95%Pha. Hydrophyse 5%

1/ H-2 ; 4-27 cmMat. Réducton 85% vaseuxPha. Hydrophyse 15%

F / H-3 ; 27-(60) cmMat. Hydrophyse 70%à Pha. Hypo-nécrumite 30%

• Importantes accumulations nuneralesrecouvertes d'une croûte de sel.

Figure 90 : Le contenu du type de géon GI2 : les types d'hoplexol

Ce type de géon fait suite à GIl. Il n'est atteint par les eaux qu'en maréeexceptionnelle. TI est aussi caractérisé par une absence de végétation, mais se distingue duprécédent type de géon par l'état de la surface du sol qui est recouverte d'une croûte desel sous laquelle se sont accumulées de fines particules donnant l'impression d'unemoquette quand on y marche. En dessous de ces accumulations, épaisses d'une quinzainede centimètres, on trouve du sable blanc avec de nombreuses taches rouilles (25%)responsables de la couleur ocre-rouille des sables à partir de 28 cm. Ces sables reposent,vers 80 cm de profondeur, sur un horizon réductique, argilo-limoneux, avec, en plus destaches rouilles (15%), de nombreuses taches jaunes de jarosite (25%).

C'est le relevé 04 09 qui a été retenu pour illustrer ce type de géon.

GI2 - 04 09T / H+3; 2,3-1,8 cm

Mat. Aérophyse 45%Pha. Croûte de sel 30%Pha. Méso-épilite 15%Pha. Epi-zoolite 10%

T / H+2; 1,8-0,7 cmMat. Croûte de sel 85%Pha. Méso-épitite 12% stratoique

Stig. Aérophyse 3% vacuolaireT / H+1 ; 0,7-0 cm

Mat. Croûte de sel 98%Stig. Méso-épilite 2%

T / H-1 ; 0-1,3 cmDermilite 79%Pha. Aérophyse 19% vacuolaireStig. Cristaux de sel 2%

167

Page 170: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Les milieux et paysages seTeeTS

T / H-2 ; 1,3-5,2 cmMat. Méso-épilite 100% iIILNiale

T / H-3 ; 5,2-15 cmMat. Méso-épilite 86% stratoiquePha. Oxydon 14%

1/ H-4; 15-28 cmMat. Psammiton 75% blancPha. Oxydon 25%

1/ H-5 ; 28-82 cmMat. Psammiton 75% ocrePha. Oxydon 20% cmStig. Oxydon 5% racinaire

1/ H-6 ; 82-(90) cmMat. Réducton 60%Pha+. Tache jaune 25%

.. Pha-. Oxydon 15%

GI3 - Vegetation herbacee tres dense et continue sursols halomor hes.

S3

Figure 91 : Le contenu du type de géon GI3 : les types d'hoplexol

Ce type de géon fonne généralement une frontière entre les milieux salés stériles et lesmilieux cultivés. Les sols sont sableux à sablo-argileux avec une salinité qui augmenteavec la profondeur du profIl. Par sa position topographique plus élevée (de quelquescentimètres seulement) que GIlet GI2, ce type de géon n'est jamais atteint par les eauxde marée. Mais la nappe phréatique de ces milieux étant très salée, intervient dans leprocessus de salinisation des terres en saison sèche. Par contre en saison des pluies, leshorizons supérieurs du sol sont dessalés par lessivage.

A la surface du sol, les accumulations organo-minérales sont relativement faibles(10%) et très variables dans l'espace. Cependant la litière est moyennement abondante(35%).

Dans ce type de géon le dessalement des horizons de surface pennet l'installation de lavégétation herbacée dense et continue (80%) que dominent les espèces halophiles commeSesuvium portulacastrum, Sporobolus spicatus, Philoxerus vermicularis. La strateligneuse, très clairsemée, est fonnée de quelques pieds de Acacia seyal.

C'est le relevé 04 05 qui décrit le mieux ce type de géon.

GI3 - 04-05S / H+3 ; 41 -300 cm

Mat. Aérophyse 97%Stig. Paliphyse 2% Acacia seyalStig. Stylagé 1%

168

U/H+2 ; 41-6 cmMat. Aérophyse 20%Stig. Nécro-kortode 3%Stig. Nano-kortode 1%Pha. Nécro-gramen 76%

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TI H+1 ; 6-0 cmMat. Aérophyse 55%Pha+. Nécrophytion 35%Pha. Micro-épilite 10%

FI H-1 ; o-a cmMat. Appumite 88%Pha. Nécro-rhizophyse 10%Stig. Oxydon 2%

FI H-2 ; 8-18 cmMat. Mélanurnite 90%Pha. Nécro-rhizophyse 7%Stig. Oxydan 3%

La différenciation des milieux naturels

Il H-3; 18-74 cmMat. Réducton 74%à POO. Mélanumite 10%Pha. Oxydon 10%Stig. Tache jaune 5%Stig. Nécro-rhizophyse 1%

Il H-4; 74-(120) cmMat. Réducton 74%POO+. Tache jaune 18%Pha. Oxydon 7%Stig. Oxydon 1% racinaire

*,.. *

En résumé, on retiendra que l'étude des formes d'association et de superposition destypes d'hoplexol, a donné, en Pays Sereer: 22 types de géons.

=> Le tableau 13 récapitule l'ensemble de cette typologie en donnant le développementmoyen des différents types d'hoplexols qui constituent ces types de milieu élémentaires.

Ainsi, la nature des sols, des états de surface du sol et de la végétation a permis dedistinguer 22 types de géon qui viennent servir de légende analytique à la carte desprincipaux segments de paysage (au 1 : 200 ()()()è, hors-texte). n faut toutefois rappelerque ce ne sont pas des types de géon qui sont reproduits sur cette carte mais des segmentsou "facettes topographiques" : une facette topographique peut "contenir" un ou plusieursgéons, tout comme un géon peut "occuper" deux facettes contiguës.

=> La figure 92 schématise, quant à elle, les principales filiations et formesd'agradation-dégradation dun milieu mises en évidence par cette typologie (les types degéon étant représentés en fonction de leur degré de complexité-développement).

Le premier facteur de différenciation du milieu est d'ordre topographique. n opposeles types de géon aux sols bien drainés aux types de géon dont les sols présentent unmauvais drainage. Cette qualité du drainage est fonction de la texture du sol qui estsouvent, elle-même, fonction de la position topographique.

Un second élément de différenciation, non moins important, est la nature de la surfacedu sol qui témoigne de la dégradation actuelle de ces milieux. Les importantes concen­trations de sables à la surface du sol sont des indices tangibles de l'''usure'' des sols.L'ampleur de ces accumulations sableuses dans les bas-fonds et dans les interdunes estresponsable du colmatage de ces unités du paysage.

La destruction du couvert végétal, troisième critère de différenciation des milieux, joueen faveur, à la fois de cette différenciation et de cette dégradation des milieux naturelssereer. La sécheresse est, certes, une cause de la disparition de certaines espècesvégétales, mais en pays sereer elle a surtout contribué à amplifier l'impact de la pressionanthropique sur la végétation.

C'est l'étude de l'organisation des segments de paysage dans l'espace, et parconséquent l'analyse des successions et fJ1iations entre les géons qui se trouvent dans cessegments, qui permettra de distinguer et de défInir les paysages sereer, objet du deuxièmechapitre de cette seconde partie.

169

Page 172: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

.--Jo

Développement moyen (cm) des types, sous-types et variantes d'hoplexols dans les types de géon

Sl S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8 Ul U2 U3 U4 U5 U6 Tl T2 T3 131 T3ll T312 T32 T33 T4 T41 T42 T43 Fl F2 F3 F4 F5 F6 Il 12 13 14 15 16 17GAl 640 150 40 35 3 2 32 90 28GA2 130 34 37 2 2 87 24GB1 175 750 48 5 3 1 38 40 15GB2 150 620 780 45 4 2 1 30 48 10a:; 50 29 2 2 30GDl 710 29 3 48 29 28GD2 136 119 32 1 25 50 29GE1 705 79 53 33 38 2 1 1 32 72 62GE2 109 720 24 35 4 2 75 42 45GF1 510 109 16 2 2 1 65 48GF2 107 25 2 3 50 35 65GF3 95 34 5 38 43 48GGl 112 728 40 8 7 3 2 42 65 80GG2 735 95 45 37 5 4 4 43 62 83GG3 751 85 48 35 3 2 2 65 47 79GG4 705 85 37 49 2 2 3 3 49 80 35 62 52GHl 598 720 32 44 2 1 2 75 60GH2 110 705 42 2 4 39 55 53GH3 110 81 32 4 1 31 76 54Gll 1 2 25 32 24GI2 1 2 6 31 30GI3 75 521 31 35 19 3 1 27 25 30

ro­Cl)III

3~c:><Cl)-

Tableau 13 Synthèse typologie (développement des hoplexols)de8 géon8

"

Page 173: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

La différenciation des milieux naturels

GEONS DU SOMMET DU PLATEAU

Dégradation de la végétationGA11t11f---~----~---""".-=lGA2

Compacité du sol

GEONS DU REBORD ENSABLE DU PLATEAU

Développement de la végétationGB1

GEON DU REBORD ABRUPT DU PLATEAU

GEONS DU BAS-PLATEAU L1TIORAL CALCAIRE

Densification de la végétation

Formation de sol (et hydromorphie)

GEONS DES GRANDS BAS-FONDS

Dégradation de la végétationGE1

EnsablementGE2

-Dégradation dela végétation

Dégradation de11.::;&11l1li11 la surlace du sol

et du sol

Dégradation de la végétation~GF2 GF3

1===::::::1 Colmatage

~ ...-" -,,,,

Ensablement

~-

GEONS DES INTERDUNESDégradation de la végétation

GEONS DES DUNES

Dégradation de lavégétation

l liiiïi.. Destabilisation de 1asurlace du solDiminution des particulesfines du sol et desformations superficielles

Salinisation

Salinité

Dégradation et faibledéveloppement de lav étation

GH2

Absence de la végétation1.I-I-..l...I...... ......................

Dégradation de la végétation

Cristallisation du sel

Inondation 1 assèchement

GEONS DES TANNES

1!!!~~r!lmportantesaccumulation de sables _> fossilisation

GEONS DES TALWEGS ET VALLEES FOSSILES

Géon très complexe Géon complexe Géon peu complexe

r:"::':It.:.:::J

Géon trèsdéveloppé

Géon développéI==l Géon peut;;;;;;;;;;;l développé []

Géon très peudéveloppé

Figure 92 synthèse : phénomènes d'agradatlon-dégradatlonentre les types de géon

171

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DEUXIEME CHAPITRE

LA DIFFERENCIATION DES PAYSAGES(Cartes au 1/200 000 hors-texte)

La différenciation des principaux segments de paysage, tout comme celle des pay­sages, n'a pas fait l'objet d'une typologie statistique.

Les principaux segments de paysage ont été identifiés à partir des photographies aé­riennes au 1/60 000 selon leur position topographique et selon leur morphologie. À cetteéchelle, les variations mineures de la topographie ne peuvent pas être représentées, etn'ont donc été pas retenues comme critères de différenciation.

De ce fait, à l'échelle régionale, la différenciation des paysages sera basée sur lesmodes d'association et de juxtaposition des "principaux segments de paysage" quiconstituent les unités cartographiques de la carte hors-texte au 11200 000 (avec uneattention particulière pour les segments de bas-fonds). Cependant, à l'échelle locale,l'analyse d'un paysage sera basée sur un découpage beaucoup plus précis, celui d'unecartographie d'un secteur représentatif à l'échelle de 1150000 et celui de l'analyse d'unetoposéquence levée sur le terrain: c'est ce levé topographique qui permet le mieux devoir les détails de l'organisation paysagique...

Ces paysages ont d'abord été regroupés en cinq grands ensembles, qui reprennent enle précisant le découpage régional présenté dans la première partie de ce travail :

- les paysages du plateau cuirassé de Thiès et de ses bordures,- les paysages dunaires du Cayor, Baol et Sine,- les paysages des grandes dépressions et des vallées fossiles (au sein des

paysages dunaires précédents),- les paysages de la côte et du Sine-Saloum,- les paysages du bas-plateau du ''Continental Terminal".

Chaque paysage sera ensuite analysé de manière méthodique du point de vue de :- sa situation et son extension (sur la carte de Thiès),- sa caractérisation rapide (sous le titre "Identification immédiate"),- sa variabilité (au sein de l'unité, ou des unités cartographique(s)),- sa "segmentation" (c'est-à-dire le découpage de la toposéquence représentative

en segments paysagiques)l.

l L'utilisation actuelle du milieu, ainsi que les potentialités et risques à la mise en valeur de cespaysages, seront étudiés dans la dernière partie de ce travail.

173

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Les milieux et paysages sereer

Ces rubriques seront illustrées par cinq tableaux et schémas :- un carton au 1150000 donnant une segmentation d'ensemble du paysage (ce

découpage est plus détaillé que celui de la carte au 1/200 000, mais moins précis que celuide la toposéquence ; la légende de ces cartons, portant sur une reconnaissance rapide desunités, se trouve sur un dépliant situé à la fm de ce chapitre),

- un tableau donnant l'extension relative des unités cartographiques de la cartehors-texte "Principaux segments de paysage" entrant dans la constitution du paysage,

- un tableau comparable au précédent, mais donnant avec plus de détailles typesde géon rencontrés dans le paysage (et dans les unités cartographiques de la carte hors­texte "Principaux segments de paysage"),

- un "profù topographique" de précision, levé sur le terrain, montrant comments'effectue, réellement, la segmentation d'une toposéquence paysagique (ces "proflls" sontsitués sur la carte d'échantillonage, figure 38, p. 91 ; la légende, portant sur la dyna­mique des segments, se trouve sur le même dépliant que celle des cartons d'ensemble),

- un tableau donnant le détail de la segmentation de la toposéquence précédente(avec des renvois aux unités cartographiques "Principaux segments de paysage" et auxtypes de géon défmis dans le chapitre précédent).

À noter que les toposéquences ne recoupent pas toujours la totalité des segments dupaysage étudié, bien qu'elles aient été choisies pour être les plus représentativespossibles.

1) - Les paysages du plateau cuirassé de Thiès et deses bordures

Les paysages du plateau cuirassé de Thiès et de ses bordures couvrent 765 km2, soit6 % de l'espace cartographié. Ils sont limités à l'est et au nord-nord-ouest par lespaysages dunaires, au sud et au sud-ouest par les paysages de grandes dépressions. Parcontre, au nord et à l'ouest-nord-ouest l'extension des paysages du plateau de Thiès et deses bordures se poursuit au-delà de la carte.

Rappelons que ce plateau et sa cuesta constituent les accidents les plus notables enPays Sereer. Ils sont en gros compris entre les courbes de niveau 120 m et 50 m. Sur leplateau cuirassé et ses bordureS est, le modelé est plan avec une légère inclinaisond'ensemble vers l'est. Par contre sur les rebords ouest et sud du plateau, constitués par lacuesta, le modelé est caractérisé par des versants à pente très forte. Et selon la variabilitédu modelé, liée au systèmes de pentes, se distinguent les paysages non différenciés duplateau cuirassé (1)1, les paysages du plateau cuirassé ensablé (2) et les paysages de lacuesta (3, 4, 5).

1.1 - Les paysages du plateau cuirassé

1.1.1 - Situation et extension

Les paysages fonnés sur le plateau cuirassé de Thiès se situent dans l'angle nord-ouestde la carte et sont compris entre les paysages du plateau ensablé (2), à l'est, et les

1 Ces numéros correspondent aux numéros des paysages sur la carte hors-texte des paysages au11200 000.

174

Page 177: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

La différenciation des paysages

paysages de la cuesta (3, 4, 5) à l'ouest et au sud. D'autres paysages du même type, maisde plus faible extension, s'individualisent au sein des paysages du plateau cuirasséensablé et des paysages dunaires rouges. Ils correspondent à des affleurements decuirasse.

L'aire d'extension de l'ensemble de ces paysages couvre 283 krn2, soit 37% % despaysages du plateau de Thiès et de ses bordures.

1.1.2 - Identification Immédiate

Les paysages du plateau cuirassé sont caractérisés par la monotonie et la platitude deleur modelé qui présente de vastes étendues planes (Fig: 93)1. Cependant vers lesquelques rares talwegs, se dessinent dans les paysages des pentes longues et douces. Cestalwegs, de faible profondeur, sont presque entièrement colmatés par des gravillons etdes blocs de cuirasse.

16"57!

14"42'-

'k--------4"""--,-...

Figure 93 Segmentation d'ensemble d'un paysage du plateau cuirassé deThiès (et d'un rebord de plateau ensablé)

Les paysages du plateau de Thiès sont aussi caractérisés par leurs sols sablo-argileuxrouges gravillonnaires qui alternent avec des affleurements de la cuirasse. Ils constituentle siège du fourré à Acacia ataxacantha, végétation ligneuse à épineux et qui s'organisenten plaques basses très denses.

1.1.3 - Variabilité des paysages du plateau de Thiès

Ces paysages qui sont formés sur le sommet tabulaire du plateau cuirassé de Thièssont constitué d'un seul segment principal (M01)2 (Tab. 14). En effet, compte tenu du

1La légende de la segmentation d'ensemble des paysages. de même que celle de la segmentation de détaildes IOposéquences se trouve à la page 231 (Fig 114)2 Ces numéros correspondent aux numéros des unités de la carte bors-texte des principaux segments depaysage au 11200 000.

175

Page 178: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Les milieux et paysages sereer

couvert végétal et de la faiblesse des pentes, il est impossible de différencier les segmentsde sommet du plateau sur les photographies aériennes au 1160 000. C'est ainsi que lespaysages du plateau de Thiès, caractérisés par la monotonie de leur cadre topographique,n'ont pas pu faire l'objet de différenciation. Par contre, à partir des composantes de cespaysages, il a été trouvé deux types de géon, GAI et GA2, sur le sommet du plateau(Tab. 15).

Unhé cartoqraphique M01

1 Paysaqes du plateau cuirassé de Thiès 100%

Tableau 14 : Extension des unités cartographiques des paysages duplateau cuirassé de Thiès

Unhé cartographique M01

1 PaysaQes du plateau cuirassé de Thiès GA1 + GA2

Tableau 15 : Les types de géon des paysages duplateau cuirassé de Thiès

Le levé topographique effectué sur le terrain, aux alentours du talweg du Diobas1, faitressortir quatre segments topographiques (notés A, B, C et D), montrant ainsi quel'organisation et le contenu paysagiques sont plus diversifiés que ne le laisse croirela monotonie du modelé sur les photographies aériennes : la figure 94 donne ledécoupage en segments et le tableau l6le contenu de ces segments.

..

~A B - C B D-

~Ll00m

Figure 94 Segmentation de détail d'une séquence paysaglque du plateaucuirassé de Thiès (profil topographique n° 10)

• Sommet tabulaire (MOI-A)2. Le segment occupe environ 8% de la séquence surlaquelle sa pente est quasi-nulle. TI faut signaler que la séquence n'est pas effectuée selonle sens ouest-est de l'inclinaison d'ensemble du plateau, mais selon le sens sud-nord de lapente qui relie ces sommet tabulaires aux talwegs. Au sein du paysage lui-même, ce sontces segments de sommets tabulaires qui sont les plus étendus et leur extension couvresouvent plusieurs dizaines de krn2. La limite avec le segment de raccord (B) est progres-

1Le talweg du Diobas descend le plateau de Thiès sur sa partie sud.2 Ces codes renvoient à la carte au 1/200 000 des principaux segments de paysage el à la loposéquence.

176

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La différenciation des paysages

sive et représentée par une inflexion de pente qui peut être renforcée par une ligne deblocs de cuirasse.

Les segments du sommet tabulaire du plateau de Thiès sont occupés par les géonsGAI et GA2 qui alternent dans l'espace. La dynamique est autonome et faiblementérosive.

• Segments de raccords (MDl-B). Ils occupent environ 37 % de la séquence surlaquelle ils apparaissent deux fois. Dans le paysage ce sont ces segments de raccords qui,pris individuellement, sont les plus étroits avec les segments de talwegs (0). Leur formeest convexe, localement plan-convexe avec des pentes variant de 1,5% à 2,6%.Latéralement la forme du segment est rubanée, irrégulière.

Ces segments sont exclusivement occupés par le type de géon GAL La dynamiqueactuelle est trans-accumulative à accumulative. En effet les nombreux blocs de cuirassequi affleurent sur ces segments sont de véritables pièges.

Segmenta Extension Unitéstion % Morphologie Pen Dynamique cartogra- Typesde la séquence te phiques de

séquence (%) (carte à géon1/200 000)

M01-A 8% Sommet 0 Autonome et GA1+GA2d'interfluve à faiblement

tabulaire <1 érosive

M01·B 37% Segment de 1,5 Trans- GAlraccord, à accumulative àconvexe 2,6 accumulative

MOlM01-C 47% "Versant" sur 0,6 Trans-érosive GA2

sommet du et érosiveplateau

M01-D 8% Talweg 0 Accumulative GAl+GA2à

<1

Tableau 16 : Segmentation de détail d'une séquence paysagiquedu plateau cuirassé de Thiès (toposéquence n 0 10)

• "Versant" sur sommet du plateau (MDl-C). Le segment occupe 47% de la séquence.Dans le paysage, c'est le second segment le plus étendu après celui des sommetstabulaires (A). L'allure du segment est rectiligne avec une pente de l'ordre 0,6%. Salimite avec le segment de raccord supérieur est marquée par une rupture de pente àconcavité très atténuée. Par contre avec le segment de raccord inférieur, la limite estmarquée par une convexité très atténuée.

Le segment est exclusivement occupé par le type de Géon GA2. La dynamique esttrans-érosive et érosive.

• Talweg (MOl-D). Le segment occupe 8% de la séquence. Sur le plateau, l'extensiondes segments de talwegs est faible; ils s'élargissent d'amont en aval. Leur limite avec le

177

Page 180: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Les milieux et paysages sereer

segment de raccord est marquée par une rupture de pente concave. La forme est plane àfaiblement concave.

Sur les segments de talwegs on retrouve aussi bien le type de GAI que celui de GA2.La dynamique est accumulative à érosive.

** *

Il faut retenir que les paysages du plateau cuirassé de Thiès sont relativementdiversifiés et que leurs milieux sont très complexes.

Ces paysages sont moins monotones que les photographies aériennes au 1160000 nele laissent croire. Localement des variations topographiques rompent la monotonie desvastes étendues planes. La segmentation de la toposéquence fait apparaître 4 segmentsdistincts: un segment de sommet (MOI-A qui couvre 8% de la séquence paysagique), unsegment de raccord (MOl-B, 37%), un segment de versant (MOl-C, 47%) et un segmentde talweg (MOI-D, 8%). Cette organisation des segments confère aux paysages duplateau une diversité certaine.

Le contenu du paysage est constitué par des types de géon très complexes etdéveloppés (GAI et GA2). Le segment de sommet est à la fois occupé par les type degéon GAI et GA2, avec une plus grande extension de GA2 (environ 60%) ; dans lestalwegs aussi, on retrouve à la fois ces mêmes types de géon. Le segment de raccord estoccupé par le type de géon GAI, et le segment de versant par le type de géon GA2.Donc, malgré le nombre de types de géon réduit, ces paysages du plateau restentcontrastés.

1.2 - Les paysages du rebord ensablé du plateau

1.1.1 - Situation et extension

Les paysages formés sur les ensablements du plateau cuirassé sont localisés entre lespaysages dunaires rouges et les paysages non différenciés du plateau cuirassé. Ilss'étendent sur 315 km2, soit 41 % des paysages du plateau de Thiès et de ses bordures.

1.1.2 - Identification immédiate

Les paysages du rebord ensablé du plateau cuirassé de Thiès présentent l'aspect d'unevaste plaine. Vers les parties nord et nord-est, en direction des paysages dunaires,quelques petites dépressions interdunaires de très faible extension apparaissent dans lespaysages.

Les deux talwegs, celui de Fandène et celui du Diobas, qui collectent les eaux deruissellement du plateau cuirassé traversent ces paysages. Et vers ces axes de drainages,le modelé présente des versants plus ou mois longs aux pentes variables.

Ces paysages formés sur les rebords ensablés du plateau se distinguent aussi desautres paysages du plateau cuirassé et de la cuesta par la nature essentiellement sableuse

178

Page 181: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

La dffférenciation des paysages

de leur substrat édaphique. La végétation, surtout ligneuse, composée presque deBorassus flabellifer, Acacia albida et Adansonia digitata, constitue aussi un autre critèred'identification de ces paysages.

1.1.3 - Variabilité des paysages du rebord ensablé du plateau

Les principaux segments qui constituent ces paysages sont les segments M03 et M04qui forment les ensablements de la cuirasse (Tab. 16). Dans le premier segment, lacuirasse est à moins d'un mètre de profondeur, tandis que dans le second, elle est à plusd'un mètre. Les segments de vallées fossiles (Ml9) et les segments de petites dépressionsinterdunaires (M09) sont faiblement représentés, on ne les retrouve que vers la périphérienord et nord-est. Les types de géon qui occupent ces principaux segments de paysagesont indiqués par le tableau 17.

n faut signaler que les segments de vallées fossiles (MI9) et les segments de petitesdépressions interdunaires (M09) n'ont pas fait l'objet de différenciation des paysagesformés sur les rebords ensablés du plateau cuirassé. En effet, les segments Ml9traversent latéralement tout cet ensemble ensablé du plateau, et l'empreinte des segmentsM09 n'est pas perceptible sur les paysages. Concernant les segments M03 et M04, lemodelé est partout le même, ce sont de vastes étendus planes. Ainsi, les paysages forméssur les rebords ensablés du plateau n'ont fait l'objet de différenciation.

Unité carto. M03 Unité carto. M04 Unité carto. M19 Unité carto. M09

Paysages du 85% 12% 3% <1%rebord ensablédu plateaucuirassé

Tableau 17 Extension des unités cartographiques des paysages du rebordensablé du plateau de Thiès

Unité carto. M03 Unité carto. M04 Unité carto. M19 Unité carto. M09

Paysages du GB1 +GB2 GB2 GH1 .rebord ensablédu plateaucuirassé

Tableau 18: Les types de géon des paysages du rebordensablé du plateau de Thiès

Malgré la grande planéité qui caractérise les paysages du rebord ensablé du plateau, lelevé topographique (Fig. 95) effectué dans la partie sud de ces paysages, et qui descend

179

Page 182: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

L8S mili8ux 8t paysag8s S8r88r

vers le talweg du Diobas, montre des variations du modelé. Le tableau 19 résumel'organisation et le contenu des facettes topographiques ressortis par la toposéquence.

~~~~~ABD CE

~LlOOm

Figure 95 : Segmentation de détail d'une séquence paysagique du rebordensablé du plateau de Thiès (profil topographique n011)

180

Page 183: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

La différenciation des paysages

Segmenta Extension Unitéstion % Morphologie Pen Dynamique cartogra- Typesde la séquence te phiques de

séquence (%) (carte à géon1/200 000)

M03-A 46% Sommet 0 GB1+GB2d'interfluve plan, à

localement <1concave

ErosiveM03-B 12% Segment de 1

raccord sommet àd'interfluve 2

-versantM03

M03-D 31% Versant 2 Trans-érosiverectiligne à à et érosivefaiblement 3 GB1concave

M03-C 5% Segment de 6 Trans-érosiveraccord à et très érosive

versant - talweg 9

M19-E 6% Talweg à 0 Accumulative M19 GH1concavité àlocalement <1atténuée

Tableau 19 : Segmentation de détail d'une séquence paysagique du rebordensablé du plateau de Thiès (toposéquence n 0 11)

• Sommet d'interfluve (M03-A). Le segment occupe 46% de la séquence. Dans lespaysages, il constitue aussi le segment le plus vaste et s'étend sur plusieurs dizaines dekm2 avec des pentes très faibles (inférieures à 1%). son modelé est plan, localementconcave vers le segment de raccord (B) avec lequel la limite est progressive et marquéepar une inflexion de pente à concavité très atténuée.

Sur le segment de sommet d'interfluve on retrouve à la fois le type de géon GB 1 etcelui de GB2. La dynamique est érosive.

• Segment de raccord sommet d'interfluve - versant (M03-B). Le segment occupeenviron 12% de la séquence. Son allure est convexe avec des pentes de l'ordre de 1% à2%. Sa limite avec le segment de versant (D) est très progressive et représentée par uneinflexion de pente.

Ce segment, qui correspond à une ligne de subaffleurement de blocs de cuirasse estexclusivement occupé par le type de géon GB 1. La dynamique est érosive.

• versant (M03-D). Son extension est d'environ 31 % de la séquence. L'allure dusegment est généralement rectiligne à faible concavité avec des pentes variant entre 2% et3%. Les limites, amont comme aval, sont marquées par une inflexion de penteprogressive.

Ces segments de versants sont exclusivement occupés par le type de géon GB 1. Ladynamique est trans-érosive et érosive.

181

Page 184: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Les milieux et paysages sereer

• Segment de raccord versant - talweg (M03-C). De faible extension, le segmentoccupe 5% de la séquence. Il a une forme concave avec des pentes qui varient entre 6 et9%. Il se raccorde par une inflexion de pente progressive au segment de versant (0) etpar une rupture de pente concave au talweg (E).

C'est le type de géon GB1 qui occupe l'ensemble du segment. La dynamique esttrans-érosive et très érosive. Cependant au bas de la pente la dynamique est surtoutmarquée par les phénomènes d'accumulation.

• Talweg (M19-E). Le segment de talweg occupe environ les 6% de la séquence. il aune forme concave localement atténuée par des accumulations de sables qui colmatent lestalwegs. La pente est transversale avec des valeurs très faibles à nulles.

Le segment est exclusivement occupé par le type de Géon GH 1. La dynamique estaccumulative et est surtout marquée par l'hydromorphie. Certaines mares parviennentmême à subsister quelques temps après la saison des pluies.

** *

Les paysages du rebord ensablé du plateau sont diversifiés et les milieux qui lesconstituent peu complexes, mais très développés.

La segmentation de la toposéquence a permis de différencier 4 ensembles desegments: un segment de sommets (M03-A, 46% de la toposéquence), deux segmentsde raccord (M03-B et M03-C, 17%), un segment de versant (M03-D, 31%) et unsegment de talweg (M19-H, 6%). Cette organisation topographique fait des paysages durebord ensablé du plateau des paysages diversifiés.

Le contenu paysagique est constitué par les types de géon GB1, GB2 et GH!. Lessegments des raccord et de versant sont occupés en totalité par le type de géon GB 1 (48%de la séquence paysagique), et le segment de talweg par le type de géon GH!. Quant ausegment de sommet, il est occupé, à la fois, par les types GB 1 et GB2 (avec une plusgrande extension de GB 1, 80% du segment M03-A). Ainsi, la faible extension du type degéon GH2 (6% de la séquence paysagique) et la grande extension du type de géon GB 1(84% de la séquence paysagique) font de ces paysages des unités peu contrastées.

1.2 - Les paysages de la cuesta

1.1.1 - Situation et extension

Les paysages de la cuesta s'étendent sur une bande étroite le long des rebords ouest etsud des paysages non différenciés du plateau cuirassé de Thiès qui constituent leurslimites est Leur limite ouest sur la carte correspond à la longitude 17°()()' W. Au nord etau sud ils sont approximativement limités par les latitudes 14°58' Net 14°39' N. Leuraire d'extension couvre, sur la carte, 167 km2, soit 22% de l'ensemble des paysages duplateau de Thiès et de ses bordures.

1.1.2 - Identification immédiate

Les paysages formés sur la cuesta sont caractérisés par une ligne d'escarpement à trèsforte pente. Coiffé par des sommets cuirassés tabulaires, l'escarpement est dégagé dans

182

Page 185: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

La différenciation des paysages

les formations marneuses du Lutétien qui affleurent dans tous les paysages. Cetescarpement domine des glacis plus ou moins longs aux sols hydromorphes argileux etqui conduisent vers la plaine sableuse, site des villages et des champs.

Les parties hautes des paysages sont colonisées par le fourré à Acacia ataxacantha. Surl'escarpement. aux sols squelettiques, la végétation est très clairsemée et est constituée deAcaéa ataxacantha sur la partie amont et Combretum micranthum sur la partie aval; cesespèces végétales sont dominées en hauteur par Adansonia digitata. Les glacis sontsurtout couverts par Acacia seyal qui forme des peuplements moyennement denses avecZizyphus mauritiana. Sur la plaine sableuse, Celtis integrifolia et Cordyla pinnataconstituent les restes de l'ancienne végétation qui était du type soudano-guinéen.Aujourd'hui ces reliques sont de loin dépassées, en fréquence, par Acacia albida.

1.1.3 - Variabilité des paysages de la cuesta

Les principaux segments qui constituent les paysages formés sur la cuesta sont lessegments de sommets du plateau cuirassé (MOl), les segments de versants à pentes fortes(M02), les segments non différenciés de sommets et versants dunaires (MOS, la plainesableuse), les segments de bas-fonds à ensablement important (M12), les segments debas-fonds faiblement ensablés (Ml3), les segments de bas-fonds argileux auxnombreuses mares saisonnières (MIS) et les segments de vallées fossiles (MI9).L'association et l'extension de ces segments, et des types de géon qu'ils contiennent, ontpermis de distinguer trois paysages sur la cuesta: le paysage de Mont-Rolland (3), lepaysages de Kissane (4) et le paysage de Pout Ndof (S). Les tableaux 20 et 21 illustrentbien les différences entre ces paysages.

u.c. M01 u.c. M02 u.c. M05 u.c. M12 u.c. M13 u.c. M15 U.c. M19

Paysage de 15% 36% 47% 2%Mont-Rolland

Paysage de 12% 22% 25% 8% 29% 4%Kissane

Paysage de 10% 9% 52% 9% 13% 7%Pout Ndof

Tableau 20 : Variabilité des paysages de la cuestaselon l'extension des unités cartographiques

u.c. M01 U.C. M02 U.C. M05 U.C. M12 U.C. M13 U.C. M15 U.C. M19

Paysage de GA1+ Ge GE1 + GH1Mont-Rolland GA2 GE2

Paysage de GA1+ Ge GG1 GE1 GD2+ GH1Kissane GA2 GE1

Paysage de GA2 Ge GG1 GE1 GD2+ GH2Pout Ndof GE1

Tableau 21 : Variabilité des paysages de la cuestaselon les types de géon

183

Page 186: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Les milieux et paysages sereer

1.1.4 - Le paysage de Kissane 1

A mi-chemin sur la piste qui relie Thiès à Sindia, dans un creux compris entre leplateau de Thiès et la butte de Tièw, se situe le petit village sereer de Kissane qui a donnéson nom au paysage qui l'entoure. Le paysage de Kissane est de faible extension. Ilcouvre 15 km2, soit 9% des paysages de la cuesta.

16"58

Figure 96 Segmentation d'ensemble du paysage de Klssane

Formé sur la cuesta, le paysage de Kissane est caractérisé par des versants développés(B, C) aux pentes très fortes. Les parties hautes (A) du paysage sont planes et occupéespar les cuirasses du plateau de Thiès qui constituent le revers de la cuesta. Le front decôte (C) est dégagé dans les fonnations sédimentaires du Lutétien. Il a une fonnerubanée, irrégulière, et est découpé en promontoires par les nombreux ravins qui letraversent. La pente est très forte dans les parties massives du front de côte; elle est parcontre douce dans les ravins.

Le glacis (E) est relié au front de côte par un segment de raccord (D) de formeconcave. Le glacis relie à son tour le front de côte aux parties basses du paysageconstituées par la plaine sableuse (F) et le bas-fond (G, H).

- Organisation du paysage

La toposéquence de Kissane se subdivise en 8 facettes topographiques. La figure 97 etle tableau 22, font apparaître les détails de l'organisation et du contenu paysagiques.

1 Le paysage de Kissane a été étudié avec beaucoup de détail, et sous tous ses aspects, par \IDe équiped'une dizaine d'étudiants de l'Universilé de Dakar...

184

Page 187: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

WOI

La différenciation des paysages

• Sommet d'interfluve (MOl-A). Il occupe environ 4% de la séquence. Le modelé estplan avec des pentes aux valeurs très faibles à nulles. Les ravins et ravines qui délimitentdes promontoires rendent irréguliers les contours de ce segment de sommet. La limiteavec le segment de raccord (B) est progressive; elle est marquée par une inflexion depente faiblement concave.

Les segments de sommets d'interfluve sont occupés par les types de géon GAI etGAl. La dynamique est autonome, localement marquée par une faible érosion hydriquediffuse.

• Segment de raccord sommet d'interfluve - versant (MOl-B). Le segment couvre 15%de la séquence. Il correspond à la partiesupérieure du front de côte occupée par deséboulis issus du démantèlement descuirasses sommitales. Dans le paysage lesegment a une forme rubanée à profilconvexe. Les pentes varient de 2,5% à 4%.La limite avec le segment de versant (C) estnette. Elle est marquée par une rupture depente convexe.

Le segment est exclusivement occupépar le type de géon GAl. La dynamique estérosive, mains localement accumulative :l'amont des blocs de cuirasse constitued'importantes zones d'accumulations.

• Versant (M02-C). Le segment occupeles 11 % de la séquence. TI correspond auxparties massives du front de côte. Sonallure dans le paysage est comparable àcelle du segment de raccord (B). Cependantles pentes du segment du versant sontbeaucoup plus fortes, elles sont de l'ordrede 10% à 15%. La limite aval du segmentest marquée par une inflexion de pente àconcavité progressive.

Le segment est exclusivement occupépar le type de géon Ge. La dynamique esttrans-érosive et très érosive.

• Segment de raccord versant - glacis(M l5-D). li occupe environ 4% de laséquence. La forme du segment estconcave, mais très atténuée vers le glacisauquel il se raccorde par une rupture depente. De l'ordre de 2% dans la partieamont, la pente est très faible à nulle vers leglacis.

Le segment est occupé par les types degéon GD2 et GEl. La dynamique est trans­accumulative à faiblement érosive.

• Glacis (Ml5-E). Le segment couvreenviron les 15% de la séquence. Son allure Figure 97 : Segmentation de détail de

la séquence du paysage de Kissane(profil topographique n009)

185

Page 188: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Les milieux et paysages sereer

générale est concave avec des pentes variant entre 1% et 3%. Le glacis se raccorde à laplaine sableuse (F) par une nette rupture de pente concave qui correspond à une ligne desubaffleurement d'indurations de gravillons ferrugineuses.

Ce sont les mêmes types de géon, GD2 et GEl, du segment de raccord (D) que l'onretrouve sur le glacis. Ici, la dynamique est trans-érosive.

• Plaine sableuse (MOS-F). Le segment couvre 28% de la séquence. Avec ses pentesvariant entre l % et 1,5%, la plaine sableuse a une allure plane sur la séquence, mais danscertains endroits du paysage, on retrouve au sein de cette plaine sableuse de véritablesdunes séparées par de petits talwegs. Sur le terrain comme sur la toposéquence, la limiteavec le bas-fond (G) est progressive.

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon GG 1. La dynamique esttrans-érosive à faiblement accumulative.

• Bas-fond (MiS-G). Le segment occupe les 21 % de la séquence. Avec une pentemoyenne de 1,3%, l'allure du bas-fond est dans son ensemble rectiligne et inclinée versle talweg central (H).

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon GEL La dynamique esttrans-accumulative.

• Talweg (Mi9-H). De faible extension, le segment couvre 2% de la séquence. Deforme plane, la limite avec le bas-fond est diffuse et très progressive. Cependant uneincision très étroite occupe la partie centrale du talweg. Par rapport au sens de la plusgrande pente, le segment présente une pente transversale très faible à nulle.

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon GHL La dynamique estaccumu1ative.

Segmenta Extension Unitéstion % Morphologie Pen Dynamique cartogra- Typesde la séquence te phiques de

séquence (%) (carte à géon1/200 000)

M01-A 4% Sommet 0 Autonome GA1+GA2d'interfluve à

tabulaire <1

MOlM01-B 15% Segment de 2,5 Erosive à GA2

raccord sommet à localementd'interfluve 4 accumulative

-versant

M02-C 11% Versant 10 Trans-érosive M02 Geconvexe à et

15 très érosive

186

Page 189: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

La dffférenciation des paysages

Tableau 22 Segmentation de détail de la séquence paysaglque de Kissane(toposéquence n009)

M15-D 4% Segment de 0 Trans-raccord versant - à accumulative à

glacis 2 faiblementérosive

M15 GD2+GE1M15-E 15% Glacis 1 .

à3

Trans-érosiveM05-F 28% Plaine sableuse 1 M05 GG1

à1,5

M15-G 21% Bas-fond 1,3 Trans- M15 GE1accumulative

M19-H 2% Talweg 0 Accumulative M19 GH1à

<1

. .

** *

Le paysage de Kissane est très diversifié avec des milieux très complexes etdéveloppés.

Les 8 segments ressortis par la toposéquence sont topographiquement biendifférenciés, et les milieux qui les occupent sont aussi très différents. Sur les partieshautes du paysage, on trouve les types de géon GAI et GA2 (avec une plus grandeextension de GA2, 75%). Le type de géon GC occupe la totalité du segment de versant.Les types de géon GD2 et GEl occupent les segments du glacis; GEl occupe à lui seulles 75% de ces segments du glacis. Le segment de la plaine, emplacement du village etdes cultures, est occupé en totalité par le type de géon GG 1. Le segment de bas-fond estoccupé par le type de géon GEl, et le segment du talweg est occupé par le type de géonGH1. Cette organisation des types de géon fait de Kissane un paysage très contrasté.

2) . Les paysages dunaires du Cayor-Baol-5ine

Les paysages de la plaine sableuse du Cayor-Baol-Sine couvrent une superficie de6657 km2, soit 54 % de la carte. Ils sont limités, à l'ouest par les paysages du plateau deThiès et par les paysages de grandes dépressions, au sud par les paysages de la Côte et

187

Page 190: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Les milieux et paysages sereer

du Sine-Saloum. Par contre au nord et à l'est, l'extension des paysages de cette grandeplaine sableuse se poursuit loin en dehors de la carte.

Cette grande plaine sableuse, d'altitude médiocre, est dans son ensemble inclinée versle sud. Elle est grossièrement comprise entre les courbes de niveau 40 m et 20 m. Elleprésente un modelé ondulé par un réseau de dunes orientées nord-est sud-ouest. Lessommets sont plus ou moins larges, leurs dénivelées deviennent de plus en plus écraséesvers le sud. Les interdunes sont de forme et d'extension variables.

Les paysages formés sur cette plaine dunaire sont donc caractérisés par une successiondune-interdune. Et selon la variabilité de la nature du modelé dunaire, liée à l'estompagedes dunes, et des différents types de géon, trois grandes catégories de paysage ont étédifférenciées sur la plaine sableuse du Cayor-Baol-Sine.

2.1 - Les paysages sur dunes rouges

2.2.1 - Situation et extension

Les paysages formés sur les dunes rouges s'étendent depuis les parties nord et nord­est de la carte jusqu'aux paysages de la Côte et du Sine-Saloum qui constituent leur limitesud. A l'ouest ils sont limités par les paysages du rebord ensablé du plateau de Thiès etpar les paysages de grandes dépressions du Sandokh et de Ba1labougou. Tandis qu'àl'est c'est la vallée du Sine, fossilisée par les sables du Quaternaire, qui délimite cespaysages de dunes rouges. Leur aire d'extension couvre 4650 km2, soit 70% despaysages dunaires.

2.2.2 - Identification immédiate

Les paysages formés sur les dunes ogoliennes rouges présentent l'aspect d'une plainesableuse plus ou moins ondulée par un modelé dunaire d'orientation nord-est sud-ouest etaux dénivelées bien marquées. Des interdunes, de formes et d'extension variables,constituent un autre critère d'identification de ces paysages. En effet, les interdunes sontsoit de dépressions étroites et effilées; soit des dépressions larges, allongées ou ovïdes.Elles ont toutes la même orientation, nord-est sud-ouest, que les dunes qui les entourentLocalement les interdunes allongées parviennent même à se joindre les uns aux autres.

Ces paysages sont aussi caractérisés par un couvert végétal rabougri et très discontinu,composé presque essentiellement d'espèces à épineux. Cenchrus biflorus, Acacia albidaet Balanites aegyptiaca, végétation typiquement sahélienne, sont les principales espècesrencontrées dans les paysages de dunes rouges. A ces espèces végétales s'ajoute Guierasenegalensis qui a la particularité de ne pas être épineux.

2.2.3 - Variabilité des paysages de dunes rouges

Les principaux segments qui constituent les paysages formés sur les dunes rougessont les segments de sommets et versants non différenciés de dunes aux déniveléesmarquées (M05), les segments de petites dépressions interdunaires étroites et effilées(M09), les segments de grandes dépressions interdunaires larges et très allongées ouovoïdes (MIO), les segments de bas-fonds allongés (MIl) et les segments de vallées

188

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La différenciation des paysages

fossiles (M19). Les vallées fossiles sont de très faible extension et ne se rencontrent qu'àla périphérie de certains paysages. Selon la juxtaposition et l'extension dans l'espace deces segments, et des géons qu'ils contiennent, douze types de paysage ont été distinguéssur les dunes rouges.

Les paysages de Ndondol (7), Lambaye (8), Dankh (9), Ndindi (14), Ngohe (16) etDiakhère (17) apparaissent chacun deux fois sur la carte. Quant aux paysages nondifférenciées dunaires (6), ils se retrouvent sur plusieurs endroits différents de la carte.Ils offrent l'aspect de vastes étendues sableuses subhorizontales. lis se distinguent desautres paysages de dunes rouges par la quasi-absence de dépressions interdunairessuffisamment larges pour être identifiées sur les photographies aériennes au1/60 oooème.

La variabilité de ces paysages de dunes rouges selon l'association et l'extension deleurs segments, et selon le contenu géons de ces mêmes segments. est bien illustrée parles tableaux 23 et 24.

Tableau 23 : Variabilité des paysages de dunes rouges selonl'extension des unités cartographiques

U.C. MOS U.C. M09 U.C. Ml0 U.C. Mll U.C. M19

Paysages non 100%différenciés

Ndondol 92% 8%

Lambaye 85% 15%

Dankh 84% 6% 10%

DaIa 87% 2% 9% 2%

Keur NQalQou 76% 4% 20%

Baba GaraQe 72% 1% 6% 21%

Taiba Moutoufa 80% 20%

Ndindi 59% 40% 1%

Niakhar 94% 6%

Ngohe 81% 6% 11% 2%

Diakhère 59% 5% 36%..

.'

189

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Les milieux et paysages sereer

Tableau 24 Variabilité des paysages de dunes rouges selonles types de géon

u.c. M05 U.C. M09 U.C. M10 U.C. M11 U.C. M19

Paysages non GG1différenciés

Ndondol GG1 GF3

Lambave GG1 GF3

Dankh GG1 GF3 GE2

DaIa GG1 GF3 GE2 GH2

Keur Noaloou GG1 GF3 GE2

Baba Garaae GG1 GF3 GE2 GE2

Taiba Moutoufa GG1 GE2

Ndindi GG1 GE2 GH2

Niakhar GG1 GE2

Noohe GG1 GE2 GE2 GH2

Diakhère GG1 GE2 GE2. ..

Une analyse des tableaux 23 et 24, marquant la variabilité des paysages selonl'extension des segments et de leurs types de géon, fait apparaître dans l'organisation despaysages de dunes rouges deux grands ensembles selon la nature des segmentsinterdunaires et des types de géon qu'ils contiennent. Le premier ensemble est constituédes paysages aux petites interdunes étroites et effilées (M09), le second ensemble, il estformé des paysages aux interdunes plus ou moins larges très allongées et ovoïdes (MW).Les segments codés M09 sont occupés par le type de géon OF3 caractérisé par unevégétation dégradée, moyennement basse à basse sur sols argilo-sableux à engorgementtemporaire. Quant aux segments MW, ils sont occupés par le type de géon OE2caractérisé aussi par des sols argilo-sableux à engorgement temporaire sur lesquels sedéveloppe une végétation dégradée, mais de taille plus haute que la végétation de OF3.

'.

2.2.4 • Le paysage de Lambaye

C'est le village-centre de Lambaye, chef lieu d'Arrondissement et de CommunautéRurale, qui a donné son nom à ce type de paysage aux petites interdunes étroites eteffilées. Rappelons que ce type de paysage apparaît sur la carte en deux endroitsdifférents avec des superficies respectives de 373 krn2 et 4 km2, soit 377 km2 et 8% despaysages de dunes rouges. La toposéquence qui a servi à l'analyse de ce de type paysageest effectuée, approximativement, à partir du point qui correspond à l'angle formé par lalatitude 14°50' N et la longitude 16°31' W.

190

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La dffférenciation des paysages

•.r"il

"

Figure 98 : Segmentation d'ensemble du paysage de Lambaye

Le paysage de Lambaye est très aéré et est caractérisé par une très faible extension desinterdunes (G, H) dominées par des interfluves (A, B, et C) aux dénivelées bienmarquées et aux sommets plus ou moins larges. Vers la périphérie ouest du paysage, endirection des paysages non différenciés dunaires, la topographie dunaire s'estompe, lesinterdunes sont de plus en plus ennoyées par les sables; elles deviennent en même tempsplus étroites.

De tous les types de paysage dunaires cartographiés, c'est-celui représenté par lepaysage de Lambaye qui présente, avec ses dunes de commandement, les interfluvestopographiquement les plus élevés et les versants les plus raides. Les sommets des dunesde commandement (A) présentent un profil à convexité légèrement atténuée, Ils sontlimités par une rupture de pente convexe et surplombent des versants rectilignes (D) àpente forte l , Les sommets des autres dunes sont soit larges et tabulaires (B), soit étroitset convexes (C), Ils dominent des versants (E, F) aux développements et aux pentesvariables. Les interdunes (G, H) sont étroites, plus ou moins ensevelies par les sables.

Les détails de l'organisation et du contenu paysagiques sont illustrés par latoposéquence de Lambaye (Fig 99) et le tableaux 25,

~L100 m

A D H E B E HEC FaFbG

Figure 99 : Segmentation de détail de la séquence du paysagede Lambaye (profil topographique 0°18)

1La pente est qualifiée de forte par rapport à l'ensemble du modelé dunaire qui présente de longs versantsaux dénivelées très faibles.

191

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Les milieux et paysages sereer

Segmenta Extension Unitéstion % Morphologie Pen Dynamique cartogra- Typesde la séquence te phiques de

séquence (%) (carte à géon1/200 000)

MOS-A 3% Sommet à faible 0convexité à(dune de 1

commandement)Erosive 001

MOS-B 19% Sommet 0 (faciès surtabulaire sommet)

MOS-C 4% Sommet 1 Erosive à trèsconvexe à érosive

1,S

MOS-D 18% Versant de dune 6,S Trans-érosive et MOSde très érosive

commandement

MOS-E 32% Versant drainant 2 Trans-érosive et 001vers interdune à érosive (faciès sur

ensablée 4 versant)

MOS-F 12% Versant drainant 2,S Trans-érosive etvers interdune à érosive ; trans-

profonde 3,S érosive àaccumulative

M09-H 9% Interdune à faibleconcavité,

ensablé

0 Accumulative M09 GF3M09-G 3% Interdune à

concave <1

Tableau 25 : Segmentation détail de la séquence paysagique de Lambaye(toposéquence n 0 18)

• Sommet de dune de commandement (M-05A). Elle est qualifiée dune decommandement, une grande dune qui domine une succession d'interfluves, et à partir delaquelle la topographie décroît. De faible extension, le segment de sommet de dune decommandement couvre environ les 3% de la séquence sur laquelle il n'apparaît qu'uneseule fois. Cependant, le paysage dans son ensemble compte plusieurs dunes decommandement. Mais partout dans le paysage la forme du sommet de ces interfluvesprésente une convexité légèrement atténuée avec des pentes aux valeurs très faibles ànulles.

192

..

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La différenciation des paysages

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon GG l, faciès sur sommet dedune. La dynamique est érosive.

• Sommet de dune large (MOS-B). Ce segment apparaît aussi une seule fois sur laséquence dont il occupe environ les 19%. De forme tabulaire et de pente à valeur quasi­nulle, le segment est délimité par des ruptures de pente convexes qui le raccordent auxsegments de versants (E).

Le segment est exclusivement occupé par le même type de géon, GG 1 (faciès sursomme), que le segment de sommet de dune de commandement (A). La dynamique estaussi érosive.

• Sommet de dune étroite (MOS-C). De faible extension, ce segment couvre environ les4% de la séquence. li présente une allure nettement convexe avec des pentes de l'ordre de1 à 1,5%. La limite avec le versant est progressive et est marquée par une inflexion depente convexe.

C'est le type de géon G01, faciès sur sommet de dune, qui occupe l'ensemble dusegment. La dynamique est érosive à très érosive.

• Versant de dune de commandement (MOS-D). Ce segment apparaît une seule fois surla séquence et occupe environ les 18%. li a une allure rectiligne avec une pente de l'ordrede 6,5% ; c'est la pente la plus forte de tous les segments du paysage. Les limitessupérieures et inférieures sont marquées par des ruptures de pente, respectivement,convexes et concaves.

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon GO 1, faciès sur versant dedune. La dynamique est trans-érosive et très érosive.

• Versant drainant vers interdune ensablée (MOS-E). Ce type de segment apparaît troisfois sur la séquence dont il occupe environ les 32%. Au sein du paysage aussi, c'est cetype de segment qui présente, dans son ensemble, la plus grande extension spatiale. li aune allure rectiligne avec des pentes qui varient entre 2% et 4%. TI se raccorde au segmentd'interdune (H) par une rupture de pente à concavité basale. Par contre avec le segmentde sommet, la liaison se fait par une convexité sommitale marquée soit par une inflexionde pente progressive (avec le type C), soit par une rupture de pente (avec le type B).

Ce type de segment est aussi exclusivement occupé par le type de géon GO 1, facièssur versant de dune. Ici, la dynamique est trans-érosive et érosive.

• Versant drainant vers interdune profonde (MOS-F). Ce segment occupe environ 12%de la séquence. li présente une allure rectiligne à légèrement concave avec des pentesvariant de 2,5% à 3,5%.

Le segment est exclusivement occupé par le même type de géon, GG1 (faciès surversant), que les segments D et E. Ici, la dynamique est trans-érosive et érosive sur lapartie supérieure du segment (Pa,), et trans-érosive à accumulative sur la partie inférieure(fb)·

• Interdune ensablée (M09-H). De faible extension, ce type de segment occupe environ9% de la séquence sur laquelle il apparaît deux fois. L'allure présente une concavité trèsatténuée avec une pente, par rapport au sens de la plus grande pente, transversale à valeurtrès faible à nulle.

Les segments d'interdunes sont exclusivement occupés par le type de géon GF3. Ladynamique est accumulative avec une prédominance des processus de colluvionnement ensaison sèche, et des processus d'alluvionnement en saison des pluies.

• Interdune profonde (M09-G). Ce type de segment, qui correspond à la partie la plusbasse du paysage, couvre 3% de la séquence. 11 possède pratiquement les mêmescaractéristiques que le précédent type de segment (H). Sa principale particularité,beaucoup plus perceptible sur le terrain, est constituée par les accumulations sableuses

193

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Les milieux et paysages sereer

qui sont moins épaisses et qui se réduisent en une très fine couche vers le centre dusegment. Il est fréquent de rencontrer dans ce type de segment, en saison des pluies, depetites mares qui ne restent cependant que quelques jours après les fortes pluies.

** *

Les détails de la toposéquence font apparaître huit segments qui se regroupent, selonleur position topographique, en trois esembles peu diversifiéS :

- les segments de sommet de dunes (MOS-A, MOS-B et MOS-C, 26% de la topo-séquence),

- les segments de versant de dunes (MOS-D, M05-E et MOS-f, 62%),- les segments d'interdune (M09-G et M09-H, 12%).

Le contenu paysagique est constitué par les types de géon GG 1 (complexe et trésdéveloppé) et GF3 (peu complexe et peu développé). La grande extension du type degéon GG l, qui occupe la quasi-totalité des segments de sommet et de versant (88% de latoposéquence), fait du paysage de Lambaye un paysage très peu contrasté, mais avec desmilieux complexes et très développés.

Aussi, au sein de l'ensemble du paysage de Lambaye, c'est cette succession sommet­versant-interdune que l'on retrouve sur plus de 300 km2, phénomène qui fait de Lambayeun paysage monotone.

2.2.5 - Le paysage de Ndindi

Le paysage de Ndindi appartient au second ensemble de paysages de dunes rouges auxinterdunes plus ou moins larges et très allongées ou ovoïdes. Le paysage de Ndindi seretrouve, comme celui de Lambaye, sur deux endroits différents de la carte avec dessuperficies respectives de 4S6 km2 et 293 km2, soit 749 km2 et 16% des paysagesformés sur les dunes rouges de l' Ogolien. La toposéquence qui a servi à l'analyse de cetype de paysage est effectuée, approximativement, à partir de l'angle fonné parl'intersection de la latitude l4°S5' N et de la longitude 16°12' W.

194

Figure 100 Segmentation d'ensemble du paysage de Ndindl

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La différenciation des paysages

Le paysage de Ndindi est un type de paysage de dunes rouges très peu aéré,caractérisé par un réseau très dense de larges dépressions interdunaires longitudinaux (H)plus ou moins ensablées. Au sein du paysages ces interdunes longitudinaux s'associentavec d'autres dépressions interdunaires, moins larges et de forme ovoïde (1).

Par rapport au premier ensemble de paysages de dunes rouges, le modelé dunaire dupaysage de Ndindi est plus aplati. Les interfluves ont des sommets arrondis (A, B) avecdes flancs dissymétriques, parfois entrecoupés par un replat (0).

La figure 101 de la séquence de Ndindi et le tableau 26 de la segmentation de latoposéquence indiquent les détails de l'organisation et du contenu paysagique.

~L100 m

A C 0 F H G B EOFIFOE B G H

Figure 101 Segmentation de détail de la séquence du paysage de Ndlndl(profil topographique n013)

• Sommet de dune de commandement (MOS-A). Le segment couvre environ 3% de laséquence. Le modelé est convexe avec des pentes aux valeurs très faibles de l'ordre de0,25%. Le raccord avec le segment de versant (C) se fait par une rupture de penteconvexe.

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon GG l, faciès sur sommet dedune. La dynamique est érosive.

• Sommet de dune subaplanie (MOS-B). Le segment se retrouve deux fois sur laséquence dont il occupe les 12%. Le profil est nettement convexe et les pentes sont del'ordre de 0,75% à 1,25%. La limite avec les segments de versants (E, G) estprogressive; elle est constituée d'une inflexion de pente convexe.

Le segment est occupé par le même type de géon, GG 1 (faciès sur sommet), que lesegment de sommet de dune de commandement (A). Ici, la dynamique est érosive à trèsérosive.

• Versant de dune de commandement (MOS-C). Le segment couvre environ 7% de laséquence. De profil rectiligne, il offre une pente de 4,5%. Le segment domine un replat(0) auquel il se raccorde par une rupture de pente concave.

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon 001, faciès sur versant. Ladynamique est trans-érosive et très érosive.

• Versants de dune subaplanie (MOS-E et MOS-G). Le segment se retrouve quatre foissur la séquence dont il couvre les 25%. Il présente une allure rectiligne à légèrementconcave avec des pentes variant entre 1,3% et 1,8%. E et G ont les mêmescaractéristiques; seulement E domine un replat (D), et G draine directement versl'interdune (H). Cependant la longueur du versant G est plus longue, mais elle varieselon l'encaissement de l'interdune. Elle peut varier du simple au double.

Ce type de segment est exclusivement occupé par le type de géon 00 l, faciès surversant de dune. La dynamique est trans-érosive à accumulative vers le bas du segment.

195

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Les milieux et paysages sereer

Segmenta Extension Unitéstion % Morphologie Pen Dynamique cartogra- Typesde la séquence te phiques de

séquence (%) (carte à géon1/200 000)

MOS-A 3% Sommet 0,2 Erosiveconvexe de à

dune de 0,3commandement

GG1MOS-B 12% Sommet 0,7 Erosive à très (faciès sur

convexe de à érosive sommet)dune subaplanie 1,8

MOS-C 7% Versant 4,S Trans-érosive etrectiligne de très érosive

dune decommandement

MOS-EI 2S% Versant 1,3 Trans-érosive à MOS 001MOS-G rectiligne à à accumulative (faciès sur

faiblement 1,8 versant)concave de

dune subaplanieMOS-D 11% Replat ° Trans-

à accumulative à<1 érosive

MOS-F 12% Segment de 1,S Trans-érosive àraccord replat - à très érosive

interdune 1,9

M1o-H 27% Interdunelongitudinale

° Accumulative M1D GE2M1o- 3% Interdune à

ovoide, <1faiblementconcave

Tableau 26 Segmentation de détail de la séquence paysagique de Ndindi(toposéquence n 0 13)

• Replat (M05-D). Le segment apparaît trois fois sur la séquence dont il couvre les11 %. Outre la nature des interdunes, l'existence de ce segment de replat est aussi uneparticularité du second ensemble de paysages formés sur les dunes rouges ogoliennes. Lemodelé est plan, légèrement incliné avec des pentes aux valeurs très faibles à nulles. Dureplat on passe au segment de versant (E) par une rupture de pente concave. Par contre lalimite avec le segment (F) qui le raccorde à l'interdune est marquée par une rupture depente convexe.

196

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La différenciation des paysages

C'est le même type de milieu, GG l, des segments de versants qui se retrouve sur lesegment de replat. La dynamique est trans-accumulative à érosive.

• Segment de raccord replat-interdune (MOS-F). Le segment couvre environ 12% de laséquence. De forme rectiligne à légèrement convexe, il offre des pentes variant entreI,S% et 2,9%. La limite avec le segment d'interdune (H, 1) est marquée par une rupturede pente concave.

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon GOl, faciès sur versant. Ladynamique est trans-érosive à très érosive.

• Interdune longitudinale (MIO-H). Le segment apparaît deux fois sur la séquence dontil couvre environ les 27%. L'allure est généralement plan avec une pente transversale àvaleur très faible à nulle. Cependant il peut présenter quelques petits bombements liés àdes accumulations de sables piégées par la végétation.

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon GE2. La dynamique estaccumulative. En saison des pluies plusieurs mares peuvent s'égrener le long dusegment.

• Interdune ovoi"de (MIO-I). De faible extension, le segment couvre environ 3% de laséquence. Le modelé présente une concavité très atténuée avec pente transversale à valeurtrès faible à nulle.

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon GE2. La dynamique estaccumulative. Des mares de saison des pluies, si elles en existent, ne subsistent quequelques jours après les importantes pluies.

** *

Les conclusions faites à la suite du paysage de Lambaye sont aussi valables pour lepaysage de Ndindi. Mais si on compare ces deux paysages de dunes rouges ogoliennes,celui de Ndindi apparaît relativement plus diversifié et plus contrasté. En plus des troisensembles de segment que constituent les sommets de dunes (MOS-A et MOS-B, IS% dela séquence paysagique), leurs versants (MOS-C, MOS-E, MOS-G et MOS-F, 44%) et lesinterdunes (MIO-H et MIO-l, 30%), la toposéquence de Ndindi montre qu'à certainsendroits les segments de versant sont entreoupés par des replats (MOS-D, Il %).

Le contenu paysagique est constitué par des types de géon complexes (GG1, trèsdéveloppé et GE2, développé). Malgré la complexité des milieux, la très grande extensiondu type de géon GG 1 qui occupe exclusivement les segments de sommet de dunes, deversant et de replat (70% de la toposéquence) fait du paysage de Ndindi un paysage peucontrasté.

2.2 - les paysages sur dunes rouges devenant Jaunes enprofondeur (dunes rouge-jaunes)

2.2.1 - Situation et extension

Ces paysages se situent sur le tiers central de la carte, approximativement entre leslatitudes 16°30' Net 16°43' N. Ils sont limités, à l'ouest et au nord, par les paysages dela vallée fossile du Sine, au sud par le talweg de Gossas qui les sépare des paysagesformés sur dunes jaunes, tandis qu'à l'est l'extension de ces paysages se poursuit en

197

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Les milieux et paysages sereer

dehors de la carte. Leur extension, sur la carte, ne dépasse pas 677 km2, soit 10% despaysages dunaires.

2.2.2 - Identification immédiate

Les paysages formés sur les dunes ogoliennes, de couleur rouge en surface et jaune enprofondeur, se présentent sous la forme d'une plaine sableuse plus ou moins ondulée:c'est un relief dunaire subaplani, aux dénivelées peu marquées. A l'intérieur de cetteplaine, seules les dépressions interdunaires, aux sols argilo-sableux à argileux,interrompent la monotonie du relief. Toutes ces dépressions sont orientées nord-est sud­ouest dans le sens de la disposition du réseau des dunes ogoliennes.

Ces paysages sont aussi caractérisés par l'apparition d'espèces végétales soudaniennescomme Parinari macrophyla et Cordyla pinnata. La présence de ces espèces, même si leurfréquence est très faible, n'échappe pas à un voyageur qui vient des paysages du nord:c'est le début de la transition entre le nord soudanien et le sud soudanien. Et, à mesureque l'on avance vers le sud, on constatera que les empreintes de la végétationsoudanienne deviennent de plus en plus nettes dans les paysages...

Une autre caractéristique de ces paysages, cette fois-ci en profondeur, c'est lacoloration des sols qui, du rouge au niveau des hoplexols supérieurs, vire au jaune dansles hoplexols inférieurs. Cependant, lorsque l'on se dirige vers les parties basses dupaysage, au niveau des petites dunes, il arrive parfois que la couleur du sol soit jaune dèsles hoplexols supérieurs.

2.2.3 - Variabilité des paysages de dunes rouges devenant Jaunes enprofondeur

Les principaux segments qui constituent ces paysages sont les segments de sommets etversants non différenciés de dunes subaplanies (M06), les segments de petitesdépressions interdunaires effilées (M09), les segments de grandes dépressionsinterdunaires allongées (MW), les segments de bas-fonds allongés (MIl) et les segmentsde vallées fossiles (M19). L'association et l'extension de ces segments, de même que leurcontenu géon, sont à la base de la différenciation des paysages qui se subdivisent enquatre types. Il faudra signaler que le paysage de Nianghène (18), de même que celui deBoustane Diaw (20), apparaissent sur deux endroits différents de la carte. Les tableaux27 et 28 montrent la variabilité des paysages en fonction de l'extension des différentssegments cités ci-dessus et de la nature des types de géon qu'ils contiennent.

Unité carto. Unité carto. Unité carto. Unité carto. Unité carto.M06 M09 M10 M11 M19

Nianqhène 94% 5% 1%

Patar -Diourbel- 83% 3% 14%

Boustane Diaw 64% 1% 24% 11%

Darou Salam 88% 4% 3% 5%

Tableau 27 : Variabilité des paysages de dunes rouge-jaunesselon l'extension des unités cartographiques

198

0.

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.'

La différenciation des paysages

Unité carto. Unité carto. Unité carto. Unité carto. Unité carto.M06 M09 M10 M11 M19

NianQhène GG2 GF3 GE2

Patar -Diourbel- GG2 GF3 GE2

80ustane Diaw GG2 GF3 GE2 GE2

Darou Salam GG2 GF3 GE2 GH2

Tableau 28 Variabilité des paysages de dunes rouge-jaunesselon les types degéon

2.2.4 - Le paysage de Darou Salam

Le paysage de Darou Salam se localise dans la partie sud-ouest du secteur des dunesrouges-jaunes, de part et d'autre de la Route Nationale 4 reliant Diourbel à Gossas. Ils'étend sur 141 km2, soit 21% des paysages de transition dunes rouges-jaunes. Il estlimité au nord et au nord-est par le paysage de Patar -Diourbel-, au sud-est par le paysagede Boustane Diaw, à l'ouest par la vallée fossile du Sine, et au sud par le paysage deOuadiour fonné sur les dunes jaunes.

Le paysage de Darou Salam est très aéré. li est caractérisé par une faible extension dessegments de dépressions interdunaires et par la présence d'un réseau de talwegs d'ordre 2et d'ordre 3.

Figure 102 : Segmentation d'ensemble du paysage de Darou Salam

L'estompage du modelé dunaire suivant la ligne de la plus grande pente est laprincipale caractéristique de la morphologie du paysage de Darou Salam. En effet, à partirdes dunes de commandement, topographiquement plus élevées, le modelé du paysage

199

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Les milieux et paysages sereer

présente dans son ensemble une inclinaison générale vers les talwegs. Lesubaplanissement des dunes, et par conséquent le comblement des interdunes, jouent enfaveur de la dégradation de la topographie dunaire qui tend à égaliser le modelé dunaire.

Les sommets des dunes de commandement (A) présentent un modelé horizontal àfaiblement convexe. ils sont limités par des ruptures de pente convexe, et dominent desversants rectilignes (B) qui les raccordent aux petites interdunes ensevelies par lessables (C). Au niveau de certaines petites dunes (D), compte tenu de la topographie trèsécrasée (dénivelées inférieures à un mètre) les segments de sommets et de versants n'ontpas pu faire l'objet de différenciation. Ces interfluves sont séparés par des dépressionsinterdunaires plus ou moins larges; et selon leur largeur, deux types de segmentd'interdunes (C et F) ont été distingués.

Dans les parties basses du paysage, les talwegs (K) sont délimités par des ruptures depente concaves qui les relient aux versants convexes (J et 1) qui, à leur tour raccordentl'ensemble dunaire aux talwegs.

L'analyse de la figure 103 de la toposéquence du paysage de Darou Salam fait ressortironze facettes. TI faut signaler dès à présent que la plupart de ces segments ne sontdifférenciés que par des variations mineures de la topographie, et n'interviennent doncpas dans la différenciation des paysages. Le tableau 29 montre comment ces facettess'organisent pour former les principaux segments de paysage.

~L100 m

'.

A B C D C D E Fa Fb G H G K

Figure 103 Segmentation de détail de la séquence du paysagede Darou Salam (profil topographique n0 14)

• Sommet de dune de commandement (M06-A). Ce segment présente une allurehorizontale et couvre environ les 7% de la séquence. Mais dans le paysage, l'extension dece type de segment est variable, de même que son allure qui peut être aussi convexe. Ilfaudra aussi signaler qu'entre deux talwegs, une seule grande dune domine tout le modeléqui s'organise en marche d'escalier.

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon GG2, faciès sur sommet. TIprésente une dynamique érosive.

• Sommet de dune subaplanie (M06-H). De faible extension, ce segment couvreenviron 4% de la séquence. il présente une allure convexe avec des pentes de l'ordre de0,5% à 0,8%. Au sein du paysage lui-même, ces segments de sommets de dunessubaplanies couvrent parfois de grandes surfaces et peuvent se rencontrer aussi bien entreles petites interdunes (C) qu'entre les grandes dépressions interdunaires (F). Il seraccorde par une inflexion de pente progressive et convexe aux versants (G).

Ces segments sont aussi occupés par le même type de géon, GG2 (faciès sur sommet)que les segments de sommets de dunes de commandement. La dynamique est trèsérosive.

200

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."

La différenciation des paysages

Segmenta Extension Unitéstion % Morphologie Pen Dynamique cartogra- Typesde la séquence te phiques de

séquence (%) (carte à géon1/200 000)

M06-A 7% Sommet 0 Erosivetabulaire de

dune decommandement GG2

(faciès surM06-H 4% Sommet 0,5 sommet)

convexe de àdune subaplanie 0,8

Très érosiveM06-D 15% Sommet et 0,5 M06 GG2

versants non àdifférenciés de 1petites dunes

M06-B 14% Versant de dune 2 Trans-érosive àde à très érosive

commandement, 2,5rectiligne à faible GG2

concavité (faciès surM06-G 6% Versant de dune 2 Trans-érosive, versant)

subaplanie à localement trans-3 accumulative

M09-C 6% Interdune 0 Accumulative M09 GF3étroite à

<1

M06-E 6% Versant allongé 1 Trans-érosive, M06 GG2d'interdune large à localement (faciès sur

2 accumulative versant)

M1o-F 14% Interdune 0 Trans- M10 GG2large à accumulative (faciès sur

1 et accumulative versant) etGF3

M06-1 10% Segment de 1 Trans-érosive à GG2raccord accumulative (faciès sur

versant)

M06M06-J 14% Versant convexe 2 Trans-érosive à GG2

de talweg, à très érosive (faciès surconvexe 4 versant) et

GH2M19-K 4% Talweg concave 0 Accumulative M19 GH2

à<1

Tableau 29 Segmentation de détail de la séquence paysagique de DarouSalam (toposéquence n 0 14)

201

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Les milieux et paysages sereer

• Sommets et versants non différenciés de petites dunes (M06-D). Ces segmentsapparaissent deux fois sur la séquence dont ils couvrent environ les 15%. Dans lepaysage, il n'est pas rare de rencontrer une succession de ces types de segment entrelesquels les petites interdunes sont entièrement colmatées par des accumulations desables. Ils sont de forme convexe avec des pentes de l'ordre de 0,5% à 1%.

Ces segments sont, comme les autres segments de sommets de dunes (A et H),exclusivement occupés par le type de géon GG2. La dynamique est aussi érosive.

• Versant de dune de commandement (M06-B). Ce type de segment présente unmodelé rectiligne à légèrement concave. D couvre environ les 14% de la séquence surlaquelle elle n'apparaît qu'une seule fois avec une pente de l'ordre de 2% à 2,5%.Cependant dans le paysage, l'extension de ce segment, de même que la valeur de sapente, est variable. Aux dunes de commandement les moins hautes sont associés lesversants aux pentes plus faibles. Partout dans le paysage la limite supérieure du segmentest marquée par une rupture de pente convexe plus ou moins atténuée. Noter que ce typede segment peut drainer aussi bien vers les petites interdunes que vers les grandesinterdunes.

Le segment est exclusivement occupés par le type de géon GG2, faciès sur versant. Ladynamique trans-érosive à très érosive

• Versant de dune subaplanie (M06-G). Ces segments apparaissent deux fois sur laséquence dont ils couvrent les 6%. Ils présentent une allure rectiligne avec des pentes del'ordre de 2% à 3%. Dans le paysage, ces segments, pris individuellement, n'excédentpas 50 m de développement. Sur leur partie supérieure la limite est marquée par uneinflexion de pente convexe progressive. Par contre sur leur partie inférieure la limite estconstituée par une rupture de pente concave plus ou moins atténuée.

Ces segments sont exclusivement occupés par le type de géon GG2, faciès surversant. La dynamique est trans-érosive, localement trans-accumulative vers l'aval.

• Petites dépressions interdunaires (M09-C). Ds sont de faible extension et couvrentenviron les 6% de la séquence sur laquelle ils apparaissent deux fois. Le profil estconcave, mais très atténué avec une pente transversale à valeur quasi-nulle.

Les segments de petites interdunes sont exclusivement occupés par le type de géonGF3. La dynamique est accumulative avec une prédominance des processus decolluvionnement. L'atténuation de la concavité de ces segments est liée à l'importance desaccumulations de sables.

• Versant allongé de grande dépression interdunaire (M06-E). D'extension limitée, cesegment couvre environ 6% de la séquence. Le modelé est rectiligne avec une pente del'ordre de 1% à 2%. Les limites amont et aval sont marquées par une inflexion de pentetrès atténuée.

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon GG2, à faciès sur versant dedune. La dynamique est trans-érosive, localement accumulative dans la partie inférieuredu segment.

• Grande dépression interdunaire (M10-F). Le segment dans son ensemble couvreenviron les 14% de la séquence. En fait il peut être divisé en deux parties: Fa et Fb. Lapartie amont, Fa, prolonge le versant (E) et présente une allure rectiligne avec une penteinférieure à 1% ; tandis que la partie aval, Fb, est de forme concave avec une pente àvaleur quasi-nulle.

Le segment est occupé par une juxtaposition de deux types de géon. Le géon GG2,faciès sur versant, déborde du segment E et s'étend au moins jusqu'au tiers amont de cesegment (F) ; et le géon GF3 occupe le reste du segment. La dynamique est trans­accumulative à accumulative en amont. Par contre elle est essentiellement accumulativevers l'aval.

202

'.

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Les milieux et paysages sereer

-les géons définis par les sables dunaires rouges et jaune (12: hétérogène, développésur 54 cm) sur lesquels se sont formés des sols sableux pauvres en argUes et en matièresorganiques (FS : hétérogène, développé sur plus de 40 cm), et à la surface desquelsl'érosion, amenant les fines particules, a laissé d'importantes concentrations sableuses(T32 et T33 : respectivement très hétérogène, 2 cm et hétérogène, plus de 3 cm dedéveloppement). Sur ces sols, se développe une végétation herbacée très clairsemée (U2:homogène, 43 cm de développement) et une végétation ligneuse très dégradée (S3: trèshomogène, développé sur 721 cm);

- et les géons caractérisés par de nombreuses termitières cathédrales, une végétationbuissonnante abondante (SS: hétérogène, 54 cm de développement), et une végétationarborée importante (S2 : hétérogène, 595 cm de développement). Dans certains endroitsde ces géons, la très forte humidité permet la présence d'une végétation microscopiqueplaquée à la surface du sol ou sur les troncs des arbres (T2 : homogène, moins de 0,1 cmde développement).

Une différenciation des géons des bas-fonds est aussi exprimée par le plan factoriel(axe 2). Cette distinction, qui est surtout d'ordre pédologique, oppose :

- les géons formés dans les bas-fonds (et les interdunes) aux sols vertiques, argileux àargUo-sableux (F2 et F6: respectivement très hétérogène, 76 cm et homogène, 54 cm dedéveloppement), plus ou moins recouverts par les accumulations sableuses (T4I :hétérogène, 1,21 cm d'épaisseur). Dans ces géons, si la végétation herbacée n'est pasdétruite (U3 : hétérogène, 35 cm et U4 : hétérogène, 42 cm de développement), elle peutconstituer un bon écran contre les agents d'érosion;

- et les géons de bas-fonds aux sols salés, mais lessivés en surface (FI: trèshétérogène, 31 cm de développement) et qui reposent sur des formations hydromorphes,parfois argilo-sableuses, parfois argUo-limoneuses ou franchement argileuses (/3: trèshétérogène, 63 cm de développement). La présence des types d'hoplexol T3I et T42 dansces géons de bas-fonds indique une dynamique accumulative.

2.2- Classification des géons (typologie)

L'analyse et la description des types de géon, défmis par les plans factoriels desindividus (Fig. 67 et 68), tiendront compte à la fois des formations superficielles, du sol,de la surface du sol et de la végétation. La présentation qui va suivre cherche à décrire lesdifférents types de géon en fonction des variables qui ont le plus participé à leurdéfinition. L'ordre dans lequel seront présentés ces types est fonction des unitéstopographiques auxquelles ils appartiennent L'avantage de cette présentation typologiqueest de mieux voir les évolutions, mais aussi et surtout les fIliations entre les différentstypes de géon au sein d'une même unité topographique.

Chaque type de géon sera défini de manière méthodique, en donnant:

- son identification immédiate, sous forme d'un titre (situation géomorphologiqued'ensemble, degrés de complexité et de développement, bref résumé des contenus sols­végétations),

- sa représentativité (par rapport à l'ensemble des relevés effectués) et sa com­position (nombre de types d'hoplexol présents),

- un commentaire portant sur sa localisation, ses principaux aspects physio­nomiques et dynamiques, sur les interventions humaines...

À noter que chacune de ces analyses sera illustrée par un schéma donnant le "profIlmoyen" du type de géon et par la description complète d'un "milieu type".

140

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..

La différenciation des paysages

• Segment de raccord (M06-l). Il couvre environ les 10% de la séquence. Dans lepaysage ce type de segment n'apparaît que vers les talwegs qu'il relie avec l'ensembledunaire. Le modelé présente l'aspect d'un glacis au profil rectiligne, légèrement concaveavec une pente de l'ordre de 1%.

Le segment est occupé par le même type de géon, GG2 (faciès sur versant), que lesegment G. La dynamique est trans-érosive à accumulative.

• Versant de talweg (M06-J). Il occupe environ 14% de la séquence. Le profù estconcave avec des pentes variant de 2% à 4%. Il est relié par une inflexion de pente àconvexité atténuée au segment de raccord, et par une rupture de pente nettement concaveau segment de talweg (K).

Le type de géon GG2 du précédent segment (1) occupe la partie amont du versant et letype de géon GH2 occupe la partie aval. La dynamique est trans-érosive à fortementérosive.

• Talweg (M19-K). De faible extension en largeur, le segment couvre environ 4% dela séquence. Il est de forme concave, localement atténué par les ensablements. La penteest transversale avec des valeurs très faibles à nulles.

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon GH2. La dynamique estaccumulative avec une alternance, dans le temps, des processus de colluvionnement etd'alluvionnement

** *

Les Il facettes topographiques que les détails de la toposéquence font apparaîtreconstituent des segments de sommet de dunes (M06-A, M06-H, M06-D), des segmentsde versant de dunes (M06-B, M06-G, M06-E, M06-I, M06-J), des segments d'interdune(M09-C, M09-F) et de segments de talweg (M19-K). Les segments de sommet couvrent26% de la toposéquence, les versants 50%, les interdunes 20% et le talweg 4%. Cetteorganisation topographique de Darou Salam un paysage diversifié.

Le contenu paysagique est constitué par les types de géon GG2 (complexe et trèsdéveloppé), GF3 (peu complexe et peu développé) et GH2 (peu complexe, maisdéveloppé). Ainsi, malgré l'existence de trois types de géon dans le paysage, la grandeextension du type de géon GG2 qui occupe les segments de sommet et de versant (76%de la toposéquence) et la faible extension du type de géon GH2 (4%) font de DarouSalam un paysage peu contrasté.

2.3 - Les paysages sur dunes jaunes

2.2.1 - Situation et extension

Les paysages formés sur dunes jaunes se situent au cœur du Pays Sereer : ils selocalisent à l'est de la vallée fossile du Sine, juste au nord des paysages du Saloum. Ilscouvrent 1330 km2, soit 20% des paysages dunaires.

203

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Les milieux et paysages sereer

2.2.2 - Identification immédiate

Ces paysages de dunes jaunes s'organisent en interfluves plus ou moins élargis,souvent très développés en longueur. Ces interfluves sont disposés parallèlement les unspar rapport aux autres, dans le sens nord-est sud-ouest, suivant l'orientation générale duréseau des dunes ogoliennes. Les interdunes sont de forme longitudinale, et forment unréseau anastomosé vers le sud.

Ce sont des paysages formés sur les limites sud de la transition nord-soudaniens sudsoudanien. Pour J. Trochain (1940), il s'agit d'un "pénéclimax" où certaines espècesvégétales comme Khaya senegalensis, Cordyla pinnata et Adansonia digitata témoignentd'une végétation originelle plus dense: J. Trochain décrit le "climax" originel commeune savane arborée xérophile qui bénéficiait de précipitations plus régulières et d'unenappe phréatique peu profonde, atténuant l'aridité de la saison sèche. Cette mosaïquevégétale se développe sur les dunes jaunes aux formes émoussées, aux dénivelées peumarquées, aux interdunes longitudinales et anastomosées.

C'est en fonction de l'aération du réseau de ces bas-fonds interdunaires, c'est-à-direaussi en fonction de l'étendue des interfluves, que ces paysages formés sur dunes jaunesse distinguent les uns des autres.

2.2.3 - Variabilité des paysages de dunes Jaunes

Les principaux segments qui constituent ces paysages sont les segments de sommets etversants de dunes émoussées non-différenciés (M07), les segments de bas-fondslongitudinaux anastomosés (M 17), les segments des grandes dépressions interdunairesallongées (MIO) et les segments des vallées fossiles non-différenciées (M19). Selon lasuccession et l'extension de ces segments, et des types de géon qu'ils contiennent, quatrepaysages différents ont été distingués sur les dunes jaunes. Les tableaux 30 et 31montrent la variabilité de ces paysages en fonction de l'extension des segments et lanature de leurs géons.

Unité calto. M07 Unité calto. M17 Unité calto. M10 Unité calto. M19

Paysage de 74% 26%Gandiave

Paysage de 78% 22%[Na

Paysage de 94% 2% 4%Diakhao

Paysage de 82% 12% 4% 2%Ouadiour

Tableau 30 : Variabilité des paysages de dune Jaunesselon l'extension des unités cartographiques

204

..

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La dffférenciation des paysages

Unité carto. M07 Unité carto. M17 Unité carto. M10 Unité carto. M19

Paysage de GG3 GF1 +GF2Gandiave

Paysage de GG3 GF1 + GF1[)ja

Paysage de GG3 GF2 +GF1 GE2Diakhao

Paysage de GG3 GF2 +GF1 GE2 GH2Ouadiour

Tableau 31 Variabilité des paysages de dunes jaunes selon les types degéon

2.2.4 - Le paysage de Gandiaye

Par rapport aux autres paysages formés sur les dunes jaunes, le paysage de Gandiayeest très peu aéré. Il est caractérisé par un réseau de bas-fonds interdunaires longitudinauxet anastomosés très denses, à l'intérieur desquels s'édifient parfois de petites dunes. Desinterfluves de formes variées et de développements inégaux constituent aussi une autrecaractéristique du paysage.

Le paysage de Gandiaye couvre 278 km2, soit 21 % des paysages de dunes jaunes. Cepaysage est localisé juste au nord de la localité de Gandiaye qui lui a donné son nom.

l.t'16· 1.t'16

Figure 104 Segmentation d'ensemble du paysage de Gandlaye

205

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Les milieux et paysages sereer

Une succession d'interfluves dissyméuiques et de bas-fonds interdunaires plus oumoins profonds caractérise le paysage de Gandiaye. Le réseau de bas-fonds, plus denseau centre de l'unité cartographique, devient plus aéré vers la périphérie où les interfluvessont plus larges.

Les sommets d'interfluves sont convexes (A) ou tabulaires (D), limités par uneinflexion ou une rupture de pente, et dominent des versants convexes (B) ou de profùrectiligne (E). Ces versants, de développement inégal, sont limités à leur tour, vers leurpartie inférieure, par une rupture de pente concave qui délimite des bas-fondsinterdunaires de forme souvent concave elle aussi (C et F).

Les détails de l'organisation et du contenu paysagiques apparaissent sur latoposéquence de Gandiaye qui se subdivise en 6 facettes topographiques (Fig. 105). Surla carte au 11200 000, ces facettes s'associent pour pour former les principaux segmentsde paysage (Tab. 32).

~~~~ABC BOE F E A E FE 0 E F

~L100 m

Figure 105 Segmentation de détail de la séquence du paysage de Gandlaye(profil topographique n019)

• Sommets d'interfluves convexes (M07-A). Ils couvrent 10% de la séquence et ontdes pentes aux valeurs insignifiantes. Au sein du paysage lui-même, la variabilité del'extension de ces segments d'interfluves convexes est liée à la densité du réseau de bas­fonds qui les délimite. Ces sommets d'interfluves sont plus étroits vers le centre del'unité cartographique, où le réseau de bas-fonds est plus dense, tandis que, vers lapériphérie, ils deviennent plus larges, au déuiment des bas-fonds interdunaires.

Les sommets d'interfluves convexes sbnt exc1usivement occupés par le type de géonGG3, faciès sur sommet dunaire ; ils ont une dynamique érosive, mais autogène.

• Sommets d'interfluves tabulaires (M07-D). D'une grande extension, ces segmentsqui couvrent environ 33% de la séquence ont une pente quasi-nulle. Ils se raccordent auxsegments de versants (E) qui dominent les bas-fonds profonds, par une rupture de penteconvexe bien nette, tandis qu'avec les versants (B) qui dominent les bas-fonds ensablés,la liaison se fait par une inflexion de pente convexe mais moins marquée.

Ces segments renferment le même type de géon, GG3 (faciès sur sommet dunaire),que les segments de sommets d'interfluves convexes. La dynamique est érosive.

•Versants donnant sur des bas-fonds interdunaires ensablés (M07-B). Ils couvrentenviron Il % de la séquence, et ont des développements et des pentes variables. Auxinterfluves les plus élevés s'associent les versants les plus longs, avec des pentesmoyennes de 1,79%. Tandis que dans le cas des interfluves les plus émoussés, donnantsur des bas-fonds ensablés, les versants sont plus courts avec des pentes moyennes de1,25%.

206

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.'

La différenciation des paysages

Ces segments de versants, qui donnent sur les bas-fonds interdunaires ensablés, sontoccupés par le type de géon G03, faciès sur versant dunaire. Ici, la dynamique est trans­érosive à érosive.

• Bas-fonds interdunaires ensablés (Mi7-C). Ils couvrent environ 7% de la séquence,et sont plus fréquents vers la périphérie de l'unité cartographique, là où les interfluvessont plus larges et où le réseau de bas-fonds est moins dense. Ces segments ont uneforme plane plus ou moins concave. Par rapport au sens de la pente des autres segmentsdu paysage, les bas-fonds ensablés ont une pente transversale à valeur quasi-nulle.

Dans ces segments de bas-fonds interdunaires ensablés on peut aussi bien rencontrerle type de géon GFl que le type de géon GF2. La dynamique est fortement accumulative,surtout liée à l'hydromorphie mais aussi à d'importantes accumulations colluviales etalluviales.

Segmenta Extension Unitéstion % Morphologie Pen Dynamique cartogra- Typesde la séquence te phiques de

séquence (%) (carte à géon1/200 000)

M07-A 10% Sommets 0d'interfluves àconvexes <1

Erosive GG3

M07-D 33% Sommets 0 (faciès surd'interfluves sommet)

tabulaires M07

M07-B 11% Versants 1,2 Trans-érosive GG3drainant vers à (faciès sur

bas-fonds 1,8 versant)ensablés

M-17e 7% Bas-fonds 0 Accumulative M17 GF1 +GF2ensablés

M07-E 28% Versants 2 Trans-érosive M07 GG3drainant vers à (faciès sur

bas-fonds 4 versant)profonds

M17-F 11 % Bas-fonds 0 Accumulative M17 GF1profonds

Tableau 32 Segmentation de détail de la séquence paysagique de Gandlaye(toposéquence n019)

• Versants donnant sur des bas-fonds interdunaires profonds (M07-E). Ces segmentscouvrent environ 28% de la séquence. Ils ont une allure généralement rectiligne, seraccordent par une convexité sommitale aux interfluves et par un concavité basale aux

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Les milieux et paysages sereer

bas-fonds interdunaires. Dans le paysage de Gandiaye, ce sont ces segments quiprésentent les pentes les plus accusées: elles varient entre 2 et 4%.

C'est apparemment toujours le même type de géon GG3, faciès sur versant dunaire,qui occupe ces segments de versants mais la dynamique d'ensemble est souvent plusmarquée que dans le cas des versants donnant sur les bas-fonds interdunaires ensablés:elle est ici trans-érosive à très érosive.

• Bas-fonds interdunaires profonds (M17-F). Les segments qui constituent ces bas­fonds occupent environ Il % de la séquence. D'extension variable, ces segments ont unefonne concave avec une pente transversale de valeur quasi-nulle, comme dans le cas dessegments de bas-fonds ensablés.

Ces segments sont exclusivement occupés par le types de géon GFI. La dynamiqueest aussi fortement accumulative, surtout liée à l'hydromorphie. En saison des pluies, iln'est pas rare de rencontrer des mares dans les parties centrales de ces bas-fonds. Vers lapériphérie de ces segments, au contact avec les segments de versants (E), les processusde colluvionnement et d'alluvionnement entraînent des accumulations sableusesd'importance variable, tant dans le paysage qu'au sein du segment lui-même.

** *

Les détails de la toposéquence font apparaître huit segments qui se regroupent, selonleur position topographique, en trois ensembles: des segments de sommet, des segmentde versant et des segment de bas-fond. Les segments de sommet (MO?-A et MO?-D)couvrent 43% de la toposéquence, les segments de versant 39% et les segments de bas­fond 18%. Cette organisation fait du paysage de Gandiaye un paysage diversifié

Le contenu paysagique est constitué par des types de géon complexes (GG3 trèsdéveloppé, GFI et GF2 peu développés). Les segments de bas-fond sont occupés par lestypes de géon GF1 et GF2 (60% des bas-fonds), et les segments de sommet et de versantsont entièrement occupés par le seul type de géon GG3 (82% de la séquence paysagique).Ainsi, malgré l'existense de trois types de géon, le paysage de Gandiaye est peucontrasté.

3) - Les paysages des grandes dépressions et desvallées fossiles

Les paysages de grandes dépressions et de vallées fossiles s'étendent sur 1692 km2,soit 14% de la carte. Ces grandes dépressions correspondent à des zones d'affleurementdu substratum calcaire et marno-calcaire plus ou moins comblées par les résultats desprocessus d'aplanissement des dunes ogoliennes.

Quant aux vallées fossiles, elles se singularisent nettement au sein de la plaine dunaireogolienne du Cayor-Baol-Sine. TI s'agit principalement des vallées du Sine et du Tararéobstruées par de nombreux bancs sableux.

208

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La différenciation des paysages

3.1 - Les paysages de grandes dépressions

3.1.1. - Situation et extension

Les paysages de grandes dépressions sont surtout représentés sur les parties ouest dela carte. On les retrouve aussi entre les paysages de la plaine dunaire du Cayor-Baol-Sine,de part et d'autre de la localité de Bambey et de Ndiaganiao.

Au sein des paysages de la plaine dunaire ogolienne, les paysages de grandesdépressions forment de larges bandes orientées nord-est sud-ouest selon le sens del'orientation générale des dunes ogoliennes. Leur aire d'extension couvre, sur l'ensemblede la carte, 1316 km2, soit 78% des paysages de grandes dépressions et de valléesfossiles.

3.1.2 - Identification Immédiate

Les paysages de grandes dépressions se distinguent par leur position topographiquedéprimée et par leur contenu édaphique noir argileux ou sablo-argileux qui couvre devastes étendues au modelé plan. Localement, des accumulations sableuses interrompent lamonotonie de la planéité du modelé. Ces accumulations de sables sont de fonne dunaireet constituent les sites de villages. Leur fréquence est cependant très rare dans lespaysages. En saison des pluies ces paysages dépressionnaires se transfonnent en devéritables marécages.

La dégradation généralisée de la végétation constitue une autre caractéristique de cespaysages de grandes dépressions. Dans la plupart des paysages les arbres sont menacésde disparition. En effet Acacia albida, espèce protégée par les ruraux et qui fonne le parcarboré des terroirs, n'est pas adaptée aux sols argileux. La végétation originelle,constituée d'espèces soudano-guinéennes n'est représentée que par quelques très raresindividus vieillissants (Tamarindus indica, Diospyros mespiliformis, Lennea acida).Acacia seyal s'adapte bien aux sols lourds sur lesquels il pousse spontanément;malheureusement il n'est pas épargné par les chercheurs de bois. Cependant danscertaines unités protégées et administrativement classées en "forêts", Acacia seyal fonneun peuplement dense.

3.1.3 - Variabilité des paysages de grandes dépressions

Les principaux segments de paysage constituant les paysages de grandes dépressionssont les segments de versants à forte pente (Mû2), les segments de sommets et versantsnon différenciés (MûS), les segments de grands bas-fonds à ensablement important(MI2), les segments de bas-fonds circulaires faiblement ensablés (M13), les segments debas-fonds argileux (M 14), les segments de bas-fonds aux nombreuses maressaisonnières (MIS). Vers la côte ces segments sont dominés, en hauteur, par lessegments du bas-plateau littoral calcaire (MI6). L'association de ces segments, leurextension, et les types de géon qu'ils contiennent sont à la base de la différenciation despaysages formés dans les grandes dépressions qui se subdivisent en cinq types (Tab. 33et 34). Il faudra signaler que le type de paysage du Sandokh (31) apparait sur la carte entrois endroits séparés par de grandes dunes.

209

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Les milieux et paysages sereer

u.c. U.c. U.c. U.c. U.c. U.c. U.C. U.C.M02 M05 M12 M13 M14 M15 M16 M19

Paysage de 86% 14%Bambey nord

Paysage de 64% 36%Bambev sud

Paysage de 8% 5% 2% 63% 22%Bandia

Paysage du 1% 69% 30%Sandokh

Paysage de 1% 1% 68% 10% 20%BaliabouÇJou

Tableau 33 : Variabilité des paysages de grandes dépressionsselon l'extension des unités cartographiques

u.c. U.C. U.C. U.C. U.C. U.C. U.C. U.C.M02 M05 M12 M13 M14 M15 M16 M19

Paysage de GE1 + GD2Bambev nord GE2

Paysage de GE1 + GD2Bambev sud GE2

Paysage de Ge GE1 + GE1 GE1 + GH2Bandia GE2 GD2

Paysage du GG1 GE1 + GE1 +Sandokh GE2 GD2

Paysage de 001 GE1 + GD1+ GE1 + GD1BaliabouÇJou GE2 GD2 GD2

Tableau 34 Variabilité des paysages de grandes dépressionsselon les types de géon

3.1.4 - Le paysages du Sandokh

Le paysage du Sandokh est un paysage dépressionnaire de marécages saisonniers. Cesgrandes dépressions dans lesquelles s'est formé le paysage du Sandokh se situent dans lecentre-ouest de la carte en contrebas d'anciennes dunes, d'âge ogolien, qui ont conservéleur orientation générale nord-est sud-ouest. La ville de Mbour est bâtie sur l'extrémitésud-ouest de la grande dune qui forme la limite ouest du paysage. Dans son ensemble lepaysage de Sandokh couvre 469 km2, soit 28% des paysages de grandes dépressions etde vallées fossiles.

210

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La différenciation des paysages

'fi" •

••••• • • •• • • •

• • •

.'

Figure 106 : Segmentation d'ensemble du paysage du Sandokh

Les dépressions dans lesquelles s'est fonné le paysage du Sandokh s'organisent enlarges bandes longitudinales orientées nord-est sud-ouest dans le même sens que lesalignements dunaires ogoliennes. Elles correspondent aux affleurements des sériescalcaires et marno-calcaires de l'Eocène Inférieur (Yprésien). Elles ont cependant étéprogressivement comblées par des accumulations sableuses, résultat des réaménagementsde la topographie dunaire tendant à égaliser les surfaces.

Le paysage du Sandokh se singularise par l'extrême planéité de son modelé à peinebosselé par des assises sableuses (D) qui délimitent des cuvettes (C) où stagnent les eauxde pluie. Vers la périphérie du paysage les accumulations sableuses prennent l'allure devéritables dunes (A, B) ; elles constituent les sites des villages. A mesure que l'onavance vers le centre du paysage, l'épaisseur de la couche sableuse s'amincit et le soldevient de plus en plus argileux.

La toposéquence du Sandokh est effectuée à partir de la dune périphérique (quiconstitue le siège du village de Ndorong) vers le centre du paysage (Fig. 107). Elle sesubdivise en 5 facettes topographiques qui font s'associer pour donner les principauxsegments de paysage. Le tableau 35 fait apparaître les détails de l'organisation et ducontenu paysagiques.

• Sommet de dune (M05-A). Le segment couvre 14% de la séquence. Ce type desegment, comme celui du versant de dune (B), est de rare fréquence et ne se rencontreque vers la périphérie du paysage; ils font la transition avec les paysages de dunesrouges. La fonne du segment est plane, légèrement inclinée vers l'arrière avec des pentesaux valeurs très faibles inférieures à 0,3%.

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon 002, faciès sur sommet. Ladynamique actuelle est très érosive.

• Versant de dune (M05-B). Le segment occupe les 4% de la séquence. Il a une alluregénéralement rectiligne, se raccorde par une convexité sommitale au segment (A) et par

211

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Les milieux et paysages sereer

une concavité basale à la cuvette (C) qu'il domine. Avec des pentes de l'ordre de 1,3% à1,5%, ce segment présente les pentes le plus accusées du paysage du Sandokh.

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon GG2, faciès sur versant. Ladynamique actuelle est très érosive.

• Cuvette (M15-C). Les segments de cuvettes apparaissent quatre foissur la séquence dont ils couvrent environ les 32%. ils ont une formeconcave très évasée; ce sont les sièges des mares en saison des pluies.La pente de ces segments de cuvettes ont des valeurs très faibles à nulles.Et à mesure que l'on avance vers le centre du paysage, les fonds de cescuvettes deviennent plus évasés, la valeur de la pente devient en mêmetemps plus faible.

Dans ces segments on retrouve à la fois le type de géon GEl et celuide GD2. La dynamique est accumulative ; elle est surtout liée auxphénomènes d'hydromorphie.

• Assise sableuse (MI2-D). Les segments du type "assise sableuse"couvrent environ les 23% de la séquence sur laquelle ils apparaissentdeux fois. ils sont séparés par les segments de cuvettes (C) avec lesquelsils se raccordent par une inflexion de pente. Le type de segment "assisesableuse" présente une surface plane avec une pente quasi-nulle.

Ce sont les types de géon GEl et GE2 qui occupent ce type desegment La dynamique actuelle est trans-accumulative.

• Bas-fond (M12-E). De grande extension dans le paysage, le segmentde bas-fond couvre 27% de la séquence. La surface est plane ethorizontale; la valeur de la pente est nulle. Ce segment de bas-fond est leréservoir du trop-plein des cuvettes (C) en saison des pluies.

Ce sont les mêmes types de géon GEl et GD2 des cuvettes (C) qu'onretrouve dans les bas-fonds du Sandokh. La dynamique estaccumulative.

** *

Le paysage du Sandokh est un paysage diversifié et les milieux qui leconstituent sont complexes (GG2 très développé, GE 1 et GE2développés).

Les détails de la segmentation de la toposéquence font apparaître 4ensembles de segments: des segments de sommet de dunes (MÛS-A,14% de la séquence paysagique), des segments de versant de dunes(MÛS-D, 4%), des segments de bas-fond ensablé (M12-B et M12-E,SÛ%) et des segments de cuvette argileuse (M15-C, 32%).

Les dunes, emplacements des lieux habités et des cultures, sontoccupés en totalité par le type de géon GG2. Dans les segments de bas­fond (y compris ceux des cuvettes), les 85% sont occupés par le type degéon GE2, le reste étant occupé par le type de géon GEL En définitve, laséquence paysagique est occupée à 7Û% par le type de géon GE2, à 12%par le type de géon GEl et à 18% par le type de géon GG2. Cetteorganistion des milieux naturels fait du Sandokh un paysage contrasté.

212

Figure 107Segmenta­

tion dedétail de laséquence

du paysagedu Sandokh

(profiltopographi­que n008)

'.

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La différenciation des paysages

Segmenta Extension Unitéstion % Morphologie Pen Dynamique cartogra- Typesde la séquence le phiques de

séquence (%) (carte à géon1/200 OOOl

M05-A 14% Sommet de 0dune à

0,3

Très érosive M05 GG2M05-S 4% Versant de dune 1,3 (faciès sur

à versant)1,5

M15-C 32% Cuvette 0 Accumulative M15à<

0,3

DM12- 23% Assise Trans-sableuse accumulative

0 M12 GE1+GE2M12-E 27% Bas-fond Accumulative

Tableau 35 Segmentation de détail de la séquence paysagique duSandokh (toposéquence n008)

3.2 - Les paysages de vallées fossiles

3.2.1. - Situation et extension

Les paysages de vallées fossiles occupent les vallées du Sine et du Tararé fossiliséespar d'importantes accumulations sableuses. A partir des bouches du Saloum, la valléefossile du Tararé est orientée sud-sud-est nord-nord-ouest jusqu'en amont de la localitéde Khombole où le tracé s'infléchit vers l'est, puis vers le nord-est avant de franchir lalatitude 15°00' N limite nord de la carte. Ces sont les paysages de dunes rouges quil'entourent.

Quant à la vallée fossile du Sine, elle suit la même orientation sud-ouest nord-est queles dunes ogoliennes jusqu'à la localité de Diourbel où elle s'infléchit vers l'est et traversela longitude 16°00' W. Elle sépare les paysages de dunes rouges de ceux des dunesrouge-jaunes et jaunes. Les paysages de vallées fossiles couvrent 376 km2, soit 22 % despaysages de grandes dépressions et de vallées fossiles.

213

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Les milieux et paysages sereer

3.2.2 - Identification immédiate

Entourés par les paysages de la plaine dunaire du Cayor-Baol-Sine, les paysages devallées fossiles se distinguent par leur position topographique déprimée et leur couvertvégétal moins clairsemé. Les basses et moyennes vallées sont colonisées par Tamarixsenegalensis. Par contre dans les hautes vallées Balanites aegyptiaca et Acacia seyalconstituent l'essentiel de la végétation ligneuse.

Les paysages de vallées fossiles sont aussi caractérisés par leurs nombreux bancs desables qui peuvent couvrir plusieurs km2. Ces bancs de sables sont de plus en pluscultivés, parfois même habités. Entre les bancs de sables se sont formées des profondescuvettes où stagnent les eaux de ruissellement Dans ces parties topographiquement plusbasses, se sont formés des sols lourds, sablo-argileux à limoneux.

3.2.3 - Variabilité des paysages de vallées fossiles

Seuls trois principaux segments et trois types de géon forment les paysages de valléesfossiles (Tab. 36 et 37). TI s'agit des segments constitués par les accumulations de sables(M 18) qui ont colmaté ces vallées, des segments non différenciés de fonds des valléesfossiles (M 19) et des segments de fonds de basses vallées (M20) qui subissent l'in­fluence de la salinité et qui évoluent en tannes.

C'est le type de segment M20 qui constitue le facteur de différenciation des paysagesde vallées fossiles qui se subdivisent en deux types. Les paysages de vallées fossilessalines (27) occupent les basses vallées, tandis que les moyennes et hautes vallées sontoccupées par des paysages non différenciés (26).

Unité Carto. M18 Unité Carta. M19 Unité Carta. M20

Paysage de vallées 19% 81%fossiles salines

Paysage non 87% 13%différenciés devallées fossiles

Tableau 36 Variabilité des paysages de vallées fossiles selon l'extensiondes unités cartographiques

Unité Carto. M18 Unité Carto. M19 Unité Carto. M20

Paysage de vallées GH2 + GH3 GH3fossiles salines

Paysage non GH2 GH1 +GH2différenciés devallées fossiles

Tableau 37 Variabilité des paysages de vallées fossilesselon les types de géon

214

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La dffférenciation des paysages

3.2.4 - Les paysages de vallées fossiles salines

Les paysages de vallées fossiles salines ne se rencontrent que dans les basses vallées.Bien qu'étant fossilisés par de nombreux bancs de sables, quelques axes sinueux defonds de vallées subsistent encore dans les paysages.

Les géons de ces unités cartographiques subissent l'influence de la salinité des eaux duSine et du Saloum. En effet juxtaposant les tannes, la nappe phréatique très salée de cesmilieux a envahi celles des basses vallées. Et par remontées capillaires, le sel affecte laplupart des géons formés dans ces basses vallées qui, par conséquent, évoluentactuellement en tanne. La fameuse "moquette poudreuse" caractéristique des tannes nuscouvre de vastes étendues dans ces paysages de vallées fossiles salines.

Figure 108 : Segmentation d'ensemble d'un paysage de valléesfossiles salines (basse vallée du Sine)

Une succession de bancs sableux (A) aux versants (B) dissymétriques et d'axes dedrainages plus ou moins profonds (C, F, G) caractérise les paysages de vallées fossilessalines (Fig. 108). Localement ces bancs de sables sont de grande taille et dominentnettement les autres unités du paysage. A certains endroits de l'unité cartographique, desbasses terrasses sableuses (D) se sont fonnées en contrebas de ces interfluves qui ontobstrué les vallées.

La profondeur des bas-fonds de vallées ou axes de drainage est fonction de leurensablement. La toposéquence effectuée à la latitude du village de Diakhao montre unensablement progressif des axes de drainage vers la périphérie du paysage.

Les détails de l'organisation et du contenu paysagiques apparaissent sur latoposéquence (Fig. 109) qui se subdivise en 7 facettes topographiques. Le tableau 38résume le contenu de ces facettes qui vont s'associées pour donner les principauxsegments paysagiques.

215

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Les milieux et paysages sereer

Segmenta Extension Unitéstion % Morphologie Pen Dynamique cartogra- Typesde la séquence te phiques de

séquence (%) (carte à géon1/200 000)

M18·A 17% Sommet de 1 M18 GH2banc de sables à

0,4

Très érosiveM18-B 33% Versant de 1 M18 GH2+GH3

banc de sables à2

M2o-C 11% Bas-fond de 0 Accumulativevallée ensablé

M20 GH3M2o-D 14% Basse terrasse < Trans-érosive à

0,3 érosive

M18-E 9% Versant drainant 3 Trans-érosive et M18 GH2+GH3vers bas-fond de à érosivevallée profond 5

M2o-F 4% Bas-fond devallée étroite

0 Accumulative M20 GH3M2o-G 12% Bas-fond de

vallée large

Tableau 38 : Segmentation de détail d'une séquence paysagique devallées fossiles salines (toposéquence n 0 16)

• Sommet de banc de sables (Mi8-A). Le segment occupe 17% de la séquence. Ausein des paysages l'extension du segment est variable; il peut couvrir de vastesétendues. Les sommets de bancs de sables présentent généralement une allure convexeavec des pentes variant entre 0,4% et 1%.

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon GH2. La dynamique actuelleest érosive.

• Versant de bancs de sables (Mi8-B). Le segment couvre environ 33% de laséquence. D'extension variable, les versants des bancs de sables ont une allure rectiligneà faiblement convexe avec des pentes de l'ordre de 1% à 2%. Cependant au niveau desversants de plus grande extension, le tracé peut accuser une légère concavité. Ils se

216

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La différenciation des paysages

raccordent par une inflexion de pente convexe au segment de sommet(A) et concave aux segments de bas-fonds de vallées (C, G).

Le segment est occupé sur sa partie supérieure par le même type degéon GH2 que le segment de sommet (A). Par contre c'est le type degéon GH3 des bas-fonds de vallées (C, F, G) que l'on retrouve sur lereste du segment La dynamique est érosive.

• Bas-fond de vallée ensablé (M2o-C). Le segment couvre Il % de laséquence. La pente est transversale avec une valeur quasi-nulle. Laconcavité de ces fonds de vallées est progressivement atténuée par lesensablements.

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon GH3. Ladynamique est accumulative.

• Basse terrasse sableuse (M20-D). Les segments de basses terrassesoccupent 14% da la séquence. Ils ont une forme tabulaire quasi­horizontale avec une très faible pente inférieure à 0,3%.

Les segments de terrasses sont exclusivement occupés par le type degéon GH3. La dynamique est trans-érosive à érosive.

• Versant drainant vers bas-fond de vallée profond (M18-E). Defaible extension, le segment couvre 9% de la séquence. Le segment estde tracé rectiligne, limité par une rupture de pente convexe en amont etpar une rupture de pente concave en aval. Ce type de segment de versantse distingue du type B par ses pentes plus accusées aux valeurscomprises entre 3% et 5%.

Sur le segment on retrouve la juxtaposition des types de géon GH2 etGH3 qui occupent respectivement les parties amont et aval. Ladynamique est trans-érosive et érosive.

• Bas-fond de vallée étroite (M20-F). De faible extension, le segmentcouvre 4% de la séquence. Dominés par des versants à pente forte (E),les bas-fonds de vallées étroites ont une forme nettement concave avecune pente transversale à valeur quasi-nulle.

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon GH3. Ladynamique est accumulative.

• Bas-fond de vallée large (M20-G). Le segment couvre 12% de laséquence. Il est dominé par des versants à pente moyennement accusée(B), et présente une forme concave très évasée. La valeur de la pente dusegment est quasi-nulle, avec un sens transversal à celui de la séquence.

C'est le même type de géon OH3 des autres de bas-fonds de vallées(C, F) que l'on retrouve dans ce segment. La dynamique estaccumulative.

** *

Les sept segments que fait apparaître la segmentation de la topo­séquence se regroupent, selon leur position topographique, en 4ensembles: des segments de sommet (M 18-A), des segments deversant (MI8-B et M18-E), des segments de terrasse (M20-D) et dessegments de bas-fons (M20-C, M20-F et M20-G). Les segments desommet couvrent 17% de la toposéquence, les segments de versant42%, les segments de terrasse 14% et les segments de bas-fond 27%.

Figure 109Segmenta­

tion de détaild'une

séquencepaysaglquede vallées

fossl/essalines(profil

topographi­que n 0 16)

217

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Les milieux et paysages sereer

Cette organisation confèrent aux paysages de vallées fossiles salines une diversitécertaine.

Le contenu paysagique est constitué par des types peu complexes (GH2 développé, etGH3 peu développé). Le le type de géon GH2 occupe la totalité des segments desommet, et GH3 occupe l'ensemble des segments de bas-fond et de terrasse. Lessegments de versant sont à la fois occupés par les types de GH2 et GH3 (l'extension deGH2 est plus grande, environ 80% de ces segments de versant). Ainsi, la séquencepaysagique semble être partagée par les deux types de géon. Cette organisation desmilieux naturels permet de classer les paysages de vallées fossiles salines parmi lespaysages peu contrastés.

4) - Les paysages de la côte et du Sine-Saloum

4.1 - Situation et extension

Les paysages de la Côte et du Sine-Saloum couvrent 1866 km2, soit 15 % de la carte.Ils sont formés de part et d'autre du fleuve Saloum et de ses affluents, avec une plusgrande extension vers le nord. lis sont pris en étau par les paysages de la plaine dunaireogolienne, au nord, et les paysages du bas-plateau du "Continental Terminal". A l'ouestils se butent à la côte atlantique, tandis qu'à l'est ils s'amincissent et franchissent lalongitude 16°00' W.

4.2 - Identification Immédiate

Les paysages de la Côte et du Sine-Saloum constituent les unités cartographiquestopographiquement plus basses. Ils sont caractérisés par leur grande platitude. Les cotesd'altitude les plus élevés dépassent difficilement +1 m; ils correspondent aux"pseudolunettes", accumulations minérales argileuses ou sableuses. Cette planéité dumodelé joue en faveur de la dissection du réseau hydrographique en larges chenaux demarée interconnectés par des bolons. Compte tenu de l'extrême faiblesse des rapportsdénivelée/développement, une variation de la topographie, si minime soit-elle, influe surl'organisation des milieux dont leur évolution actuelle est étroitement liée auxmouvements de marée.

Ces paysages se distinguent aussi par leurs grandes étendues nues, dépourvues devégétation (tannes nus), juxtaposant des vastes unités couvertes par une végétationherbacée halophile. Leur végétation ligneuse bien adaptée aux milieux amphibiesconstituent un autre indice de ces paysages: Rhizophora est supportée par des racineséchasses et vit dans l'eau, A vicennia dispose de pneumatophores et pousse dans desmilieux marécageux périodiquement inondés.

4.3 - Variabilité des paysages de la Côte et du Sine-Saloum

Les principaux segments qui constituent les paysages de la Côte et du Sine-Saloumpeuvent être regroupés en trois grands ensembles: les segments dépressionnaires nonaffectés par la salinité, les segments déprimés plus ou moins affectés par la salinité et lessegments du fluvial, aux eaux hypersalées. Le premier ensemble, formé sur le

218

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.'

La dffférenciation des paysages

continental, est constitué des segments de grands bas-fonds (M12 et M21), les segmentsde vallées fossiles (M19) et les segments de terrasses alluviales (M22). Les segments dusecond ensemble sont aussi formés sur le continental; il s'agit des segments de tannesherbus (M23) et des segments de tannes vifs (M24). Quant aux segments du troisièmeensemble, ils se distinguent des autres par la quasi permanence de l'eau. TI s'agit dessegments de basses vasières à mangrove (M25), des segments de hautes vasières àmangrove (M26), des segments de tannes d'inondation (M27) et des segments d'eauxlibres non düférenciées (M28). Selon la succession et l'extension de ces segments et destypes de géon qu'ils contiennent, cinq paysages différents ont été distingués dans larégion estuarienne. Les tableaux 39 et 40 illustrent la variabilité de ces paysages.

u.c. u.c. U.c. U.c. U.c. U.c. U.c. U.c. U.c. U.C.M12 M19 M21 M22 M23 M24 M25 M26 M27 M28

Paysage 90% 2% 8%de BaganaSereer

Paysage 4% 80% 15% 1%de SambaDia

Paysage 52% 48%de Favil

Paysage 30% 57% 2% 5% 6%du HautSaloum

Paysage 17% 34% 15% 3% 1% 30%du Sine etdu Saloum

Tableau 39 : Variabilité des paysages de la Côte et du Sine-Saloumselon l'extension des unités cartographiques

Sur le tableau suivant: (1), (2), (3) : Etant d'accès difficile, des relevés systématiquesde terrain qui ont servi à la typologie de géon n'ont pas été effectués dans ces mangroveset ces eaux des rivières. Néanmoins ces segments ont fait l'objet d'une description"externe" complétée par des références bibliographiques. Le segment de basse vasière àmangrove (1) est en permanence submergé par les eaux du fleuve. TI est colonisé parRhizophora mangle et Rhizophora racemosa. Quant au segment de haute vasière àmangrove (2), il est colonisé par Avicennia africana et n'est submergé qu'en marée haute.L'unité 3 est constituée par les eaux du Saloum, du Sine et des bolons.

Les paysages de Bagana Sereer (33) et de Samba Dia (34) subissent à la fois lesinfluences des régions estuarienne et continentale: ce sont des paysages de transition.Quant aux autres paysages, leur différence fondamental reste la dégradation des vasières àmangrove au profit des tannes.

219

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Les milieux et paysages sereer

u.c. U.C. U.C. U.C. U.C. U.C. U.C. U.C. U.C. U.C.M12 M19 M21 M22 M23 M24 M25 M26 M27 M28

Paysage GEl + GH1+ GG3+de Bagana GE2 GH2 GG4Sereer

Paysage GD2 GG4 G13 (2)de SambaDia

Paysage GG4 G13de Favil

Paysage G13 G12 (2) Gll (3)du HautSaloum

Paysage G13 Gll+ (1 ) (2) Gll (3)du Sine et GI2du Saloum

Tableau 40 Variabilité des paysages de la Côte et du Sine-Saloumselon les types de géon

4.4 - Le paysage du Sine et du Saloum

Le type de paysage dénommé "le paysage du Sine et Saloum" (37) ourle les bassesvallées du Saloum, du Sine et de leurs affluents. De grande extension, cette unitécartographique couvre 742 km2, soit 40% des paysages de la Côte et du Sine-Saloum. Latoposéquence qui a servi à l'analyse du paysage est effectuée à l'ouest du village deNdangane, approximativement à l'intersection formée par la latitude 14°05' N et lalongitude 16°42' W.

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Figure 110 Segmentation d'ensemble du paysage du Sine et du Saloum

220

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La ddférenciation des paysages

Tanne herbu - tanne nu, d'une part. eau libre - vasière à mangrove, d'autre part, sontles principales unités morphologiques du paysage du Sine et du Saloum. Il faut signalerque la toposéquence ne recouvre que les tannes.

Dans ces milieux de grande platitude, les pseudolunettes (C) et les tannes herbus (A)constituent les interfluves (Fig. 110). Les pseudolunettes sont de petites accumulationsminérales d'origine éolienne. Elles dominent à peine les tannes herbus avec lesquels latransition est très progressive. Par contre avec les tannes vifs,la limite est marquée par un"micro-talus".

Les détails de l'organisation des tannes apparaissent sur la toposéquence qui sesubdivise en 3 facettes topographiques (Fig. Ill). Le tableau 41 résume les informationsrelatives à ces différentes unités topographiques, et indique en même temps les unitéscartographiques auquelles elles se rapportent

A B c A

~L8100 m

Figure 111 Segmentation de détail de la séquence du paysage du Sine etdu Saloum (profil topographique n002)

Segmenta Extension Unitéstion % Morphologie Pen Dynamique cartogra- Typesde la séquence te phiques de

séquence (%) (carte à géon1/200 000)

M23-C 17% Pseudolunette 0,5

Trans- M23 GI3M23-A 39% Tanne herbu 0 accumulative à

accumulative

M24-B 44% Tanne vif 0 Trans- M24 GI1 +G12accumulative à

érosive

Tableau 41 Segmentation de détail de la séquence paysagique du Sine etdu Saloum (toposéquence n002)

221

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Les milieux et paysages sereer

• Pseudolunette (M23-C). De rare fréquence dans le paysage, le segment couvre 17%de la séquence. TI présente une allure plane très faiblement inclinée, la valeur de la penteest quasi-nulle. De la pseudolunette on passe insensiblement au tanne herbu (A). Parcontre vers le tanne vif (B) on franchit un micro-talus d'une trentaine de mètres dedéveloppement avec une pente de l'ordre de 1,6%.

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon GI3. La dynamique esttrans-accumulative à accumulative.

• Tanne herbu (M23-A). Le segment couvre environ 39% de la séquence. Le modeléest très plan avec une pente à valeur nulle. Topographiquement sa limite avec le tanne vif(B) est imprécise. Elle n'est non plus pas nette au niveau des géons qui les occupent, ellese fait par dégradation progressive du couvert herbacé.

e'est le même type de géon, GI3, que les pseudolunettes qui occupe les tannesherbus. La dynamique est trans-accumulative à accumulative.

• Tanne vif(M24-B). De grande extension, le segment couvre 44% de la séquence. TIa le même modelé très plan que le tanne herbu. Dans le paysage les segments de tannesvifs et de tannes herbus (A) s'organisent en auréoles concentriques. Ce sont généralementles segments de tannes vifs qui ourlent les cours d'eau ou s'accolent aux vasières àmangrove.

Le segment est occupé par les types de géon GIl et GI2. La dynamique est trans­accumulative à érosive.

'"'" '"

L'extrême faiblesse des pentes confère au paysage du Sine et du Saloum une allureuniformément plane qui cache la diversité du paysage. En effet pour quelques centimètresde dénivelée, on passe d'un segment à un autre. Outre les tois segments que montre lelevé topographique, le paysage renferme d'autres segments constitués par les hautes et lesbasses vasières à mangrove. Mais étant difficiles d'accès, ces deux unité n'ont pas faitl'objet d'un levé topographique.

Le contenu est constitué par des types de géon peu complexes et très peu développés(GIl, GI2 et GI3). Les pseudolunettes (M23-C) et les tannes herbus (M23-A) sontoccupés par le type de géon GI3, les tannes vifs par les types de géon GIl et GU (avecune plus grande extension de GI2, 95%). Les hautes et les basses vasières à mangrovesont occupées par des milieux dont la différenciation à été directement effectuée sur leterrain. Les basses vasières à mangrove sont colonisées par Rhizophora mangle etRhizophora racemosa, et sont en permanence submergées par les eaux du fleuve. Parcontre, les hautes vasières à mangrove qui ne sont submergées qu'en marée haute sontoccupées par Avicennia africana . Cette organisation des milieux naturels fait du paysagedu Sine et du Saloum un paysage très contrasté.

222

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La dffférenciation des paysages

5) - Les paysages du bas-plateau du "ContinentalTerminal"

5.1 - Situation et extension

La carte n'englobe que les paysages formés sur le glacis d'épandage du bas-plateau du"Continental Tenninal". lis se situent sur la partie méridionale de la carte, au sud et à l'estdes paysages du Sine-Saloum. Ds s'étendent sur 607 km2, soit 5% de la carte.

5.2 - Identification Immédiate

Les paysages fonnés sur les glacis du bas-plateau du "Continental Tenninal" sontcaractérisés par leur modelé légèrement ondulé par des seuils sableux. Ces unitésmorphopédologiques sont entrecoupées par les vallées mortes de la rive gauche duSaloum et par des cuvettes argileuses ou sablo-argileuses aménagées et classées en"forêts" ou bois villageois. C'est vers la partie est de l'unité cartographique que l'onrencontre les interfluves les plus élevés; leur cote d'altitude sont en moyenne entre+10 met +15 m. Ensuite le modelé dans son ensemble descend en pente douce vers leSaloum.

14'W " . " •..• " 14'W"

Figure 112 : Segmentation d'ensemble du paysage de Djilôr

Ces paysages sont aussi caractérisés par leur végétation typiquement soudanienne. Degrands arbres comme Parkia biglobosa, Bombax castatum, Cordyla pinnata... occupentles hoplexols supérieurs des unités sableuses. Les bas-fonds aux sols lourds argilo­sableux ont été reboisés avec Acacia seyal, la "forêt classée" de Wélor constitue un belexemple.

223

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Les milieux et paysages sereer

5.3 - Variabilité des paysages du bas-plateau du Continental Terminai

Les principaux segments qui constituent les paysages du bas-plateau du "ContinentalTerminal" sont les segments de sommets et versants non différenciés (glacis ou glacisterrasse) de bas-plateau (Mü8), les segments de bas-fonds (M2l) et les segments devallées fossiles (M 19). Les segments de vallées fossiles sont de faible extension; on lesretrouve presque toujours au sein des segments de bas-fonds dont ils occupent la partiecentrale. Les mêmes succession et répétition dans l'espace de ces trois types de segmentet des géons qu'ils contiennent confèrent à ces paysages une certaine monotonie. Sur lacarte, ils se réduisent en un seul type : le paysage de Djilôr.

Unité Carta. Maa Unité Carta. M19 Unité Carta. M21

1 PaysaQe de Diilar 60% 1% 39%

Tableau 42 Extension des unités cartographiques du paysage de Djilôr

Unité Cafta. Maa Unité Cafta. M19 Unité Cafta. M21

1 Paysaqe de Diilar GG4 GD2 GD2

Tableau 43 Les types de géon du paysage de Djilôr

5.4 - Le paysage de Djilôr

Les détails de l'organisation et du contenu paysagiques apparaissent sur latoposéquence qui se subdivise en 6 segments (Fig. 113). Elle est réalisée à partir del'interfluve sur lequel est bâti le village sereer de Ndiafat-Escale. Le tableau 44 résumel'organisation et le contenu de ces segments.

~L100 m

A B c o E F

Figure 113 Segmentation de détail d'une séquence du paysage de Djilôr(profil topographique n° 15)

• Sommet d'interfluve (MOS-A). Le segment ne couvre que 10% de la séquence. Maisdans le paysage son extension est très vaste; il peut s'étendre sur plusieurs dizaines dekm2. Il présente une allure tabulaire: la valeur de la pente est presque nulle. TI domine,sur le même interfluve, un replat (C) avec lequel il se raccorde par un petit glacis (B).Mais dans certains endroits du paysage les parties hautes de cette unité topographiquesont constituées d'un seul segment de sommet.

224

Page 228: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

La différenciation des paysages

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon 004, faciès sur sommet. Ladynamique est érosive.

Segmenta Extension Unitéstion % Morphologie Pen Dynamique cartogra- Typesde la séquence te phiques de

séquence (%) (carte à géon1/200 000)

MOS-A 10% Sommet 0d'interfluve

MOS-B 5% Segment de 1%raccord

Erosive MaS GG4(faciès sur

MOS-C 24% Replat 0 sommet)

MOS-O 34% Versant 0,8 Trans- érosive et GG4à érosive (faciès sur

1,5 versant)

M21-E 15% Bas-fond 0,5 Trans-périphérique accumulative à

ensablé accumulative

M21 G02M21-F 12% Bas-fond 0 Accumulative

central

Tableau 44 Segmentation de détail de la séquence paysagique de Djilôr(toposéquence n 0 15)

• Segment de raccord (MOS-B). De faible extension, le segment couvre 5% de laséquence. il a une allure recùligne avec une pente de 1%. Les limite sont marquées pardes inflexions de pentes. fi se raccorde par une légère convexité sommitale au segment Aet par une concavité basale très atténuée au segment de replat (C).

C'est le type de géon 004, faciès sur sommet, qui occupe ce segment. La dynamiqueest érosive.

• Replat (MOS-C). Le segment occupe environ les 24% de la séquence. fi est de fonneplane, légèrement concave. fi constitue, avec le segment A et leur raccord B les unitéstopographiques les plus élevées du paysage.

On retrouve dans le segment le même type de géon 004, faciès sur sommet, que lesunités A et B. La dynamique est aussi érosive.

225

Page 229: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Les milieux et paysages sereer

• Versant (MD8-D). Le segment s'étend sur 700 m, soit 34% de la séquence. li est deforme convexe, localement à faible concavité vers l'aval. Les valeurs de la pente variententre 0,75% et 1,5%. La limite avec le replat (C) est marquée par une rupture de penteconvexe. Par contre avec la partie supérieure du bas-fond (E) la rupture de pente estconcave et plus atténuée.

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon GG4, faciès sur versant. Ladynamique est trans-érosive et érosive.

• Bas-fond ensablé (M21-E). Le segment couvre environ 15% de la séquence. ilcorrespond aux parties amont des cuvettes qui occupent les vallées mortes de la rivegauche du Saloum. L'allure est plane, faiblement inclinée vers l'aval avec une pente del'ordre de 0,5%.

Le segment est exclusivement occupé par le type de géon GD2. La dynamique esttrans-accumulative à accumulative.

• Bas-fond (M21-F). Le segment occupe 12% de la séquence. Il constitue leprolongement du segment E avec qui leur limite est marquée par une inflexion de pentetrès progressive. Le modelé est plan et horizontal.

C'est le même type de géon GD2 du bas-fond ensablé (F) que l'on retrouve dans lesegment. Ici, la dynamique est accumulative.

** *

Le paysage de Djilôr est très diversifié avec des milieux complexes et très développés.Les six segments ressorits par le levé topographique se regroupent, selon leur positiontopographique, en cinq ensembles: les segments de sommet (qui couvent 10% de latoposéquence), les segments de raccord (5%), les segments de versant (34%), lessegments de replat (24%) et les segments de bas-fond (27%). Cette organisation dessegments fait du paysage de Djilôr un paysage très diversifié.

Le contenu paysagique est constitué par les types de géon 004 (très complexe et trèsdéveloppé) et GD2 (peu complexe et peu développé). Le type de géon GD2 occupe latotalité des bas-fonds (27% de la séquence paysagique), et le type de géon 004 occupentles autres segments (63% de la séquence paysagique). Cette organisation des milieuxnaturels fait de Djilôr un paysage peu contrasté.

** *

226

Page 230: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

La différenciation des paysages

En conclusion, nous présenterons deux tableaux de synthèse.

=> Les tableaux 45, 46 et 47 récapitulent l'ensemble de la classification des paysagessereer obtenue en fonction des types de géon et de l'extension des principaux segmentspaysagiques qui composent ces paysages.

On retiend qu'en Pays Sereer, les paysages sont caractérisés par la planéité de leurmodelé, mais que les milieux qui les constituent peuvent être relativement complexes.

A l'exception de la séquence paysagique de Kissane, effectuée sur la cuesta du plateaude Thiès, les levés topographiques de terrain montrent de faibles rapports dénivelée!développements: les pentes sont souvent de l'ordre de 1% à 2% et n'atteignent que 3% à5% vers les axes de drainage. Une autre caractéristique, qui concerne surtout lespaysages de la plaine sableuse du Cayor-Baol-Sine, c'est la répétition sur de vastesespaces de la même séquence "sommet - versant - interdune" : ce phénomène confère uneévidente monotonie à ces paysages. Les paysages du Saloum constituent une autreexception: le modelé est, certes, excessivement plat mais les milieux naturels sont trèscontrastés.

=> Le tableau 48 schématise, quant à lui, ce que l'on peut retenir sur la diversité et lecontraste du paysage.

Au vu des résultats obtenus, et si l'on considère l'emboîtement des organisationspaysagiques - "Paysages> Segments de paysage>géons" -, on peut à présentappliquer avec plus de précision les deux notions de "diversité" et de "contraste" dupaysage introduites p. 69 :

- à l'échelle du paysage, le seul nombre de segments paysagiques ne permet pasde porter un diagnostic immédiat sur la "diversité" des paysages, il faut aussi tenir comptede l'extension relative de chaque segment: un paysage peut comporter un grand nombrede segments mais rester relativement peu diversifié si un de ces segments est très étenduet domine largement...

- de même, à l'échelle du segment de paysage ou directement, comme ici, àl'échelle du paysage, le nombre de géons doit être pondéré par la complexité et ledéveloppement de chaque géon si l'on veut pouvoir juger du degré de "contraste" : unpaysage peut comporter un grand nombre de géons en fait peu différents les uns desautres...

Ces remarques expliquent qu'il n'y ait pas nécessairement correspondance, respective­ment, entre les colonnes 3 et 4 et les colonnes 5 et 6 de ce tableau 46.

227

Page 231: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

NN00

Fréquenca (%) des typeS, SOUS-typeS al varianles d'hoplaxal dans las types da géon

SI S2 53 54 S5 SB S7 SB Ul U2 U3 U4 US U6 Tl T2 T3 T31 T311 T312 T32 T33 T4 T41 T42 T43 F1 F2 F3 F4 F5 F6 Il 12 13 14 15 16 17GAI 3 8 5 9 23 16 3 25 8GA2 11 6 14 22 20 19 8GBl 10 12 9 10 15 11 7 24 2GB2 9 13 10 10 10 13 11 4 19 1GC 19 16 23 11 31GDI 13 14 20 14 30 9GD2 18 10 14 2 13 30 13GE1 8 12 9 9 8 14 11 9 4 11 5GE2 10 5 9 12 16 13 8 15 12GFl 5 12 7 16 19 14 17 10GF2 7 10 25 20 11 17 10GF3 12 13 25 24 15 11GGl 8 12 8 2 20 10 11 15 5 9GG2 10 11 5 11 5 14 18 13 7 6GG3 11 9 7 13 11 3 15 10 11 10GG4 8 7 4 11 8 4 16 13 12 1 10 5 1GHI 10 7 6 13 15 15 10 14 10GH2 6 5 9 16 21 13 21 9GH3 9 11 13 26 17 16 8GI1 9 18 28 20 25GJ2 15 18 24 18 25GI3 2 1 9 13 11 16 12 10 15 11

Tableau 45 : Classification des types de géonen fonction de la fréquence des types d'hoplexol

r­CtIli)

3i=~CtI-

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l'Vl'V

'"

Superlicie relative (%) du géon dans le segment

Segments GA1 GA2 GB1 GB2 Ge GD1 GD2 GE1 GE2 GF1 GF2 GF3 GG1 GG2 GG3 GG4 GH1 GH2 GH3 GI1 GI2 GI3

de paysageM 01 35 65

M 02 100

M03 85 15

M04 100

M 05 100M06 100M 07 100

MOB 100

M09 100

M 10 100

M 11 100M 12 15 85M 13 100M 14 5 95M 15 50 50M 16 100M 17 40 60

M 18 98 2

M 19 15 85

M20 100M21 100M 22 30 70M 23 100M 24 100M 25 - - - - - - - - - - - - - - - - - - . · - -M 26 . - - - - - - - - - . - - - . - - - - · - -M 27 100M 28 - - - . . - - - - . . - - - . - - - - · . -

Tableau 46 : Classification des principaux segments paysaglquesen fonction de l'extension des types de g40n

r­I:ll

~CIl.Ci)::J~.g:::J

~CIl

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1.,)',,)o

Super1lc1e rlllailve (%) dee prlndpaux legmentl (U.C) dans le payaage

Réglons Granda enlMlmblee Payaag.. MOI M02 M03 M04 M05 M06 M07 M08 M09 MIO Ml1 M 12 M 13 Ml. M 16 M16 M17 M 18 M 19 M20 M 21 M22 M23 M 2. M 25 M26 M 27 M 28

Naturelle8 depavseae élémentaires

PaYlagea du Non-dll1wencMle 100

PLATEAU ptateau culrulMl

Paysagee du rebord Non-dll1wencMle 86 12 <1 3DE enlablé du Dlateau

PaYlages Mont-Rolland 15 36 .7 2

THIES de ta Klssan8 12 22 25 8 29 •cuesta Poul Ndol 10 9 52 9 13 7

Non-dlltét9nclés 100

Payaagee Ndondol 92 8

PLAINE Lambave 86 15

Dankh 84 6 10

lur Dala 87 2 Il 2

Keur NaaJQou 76 • 20

Baba Garaa9 72 1 6 21

dunea TaTba Moutoufa 80 20

DU Ndlndl 5Q 40 1Nlakhar 94 6

rougea Noohe 81 6 11 2

Dlakhèr9 5Q 5 36

paysag.. lur Nlanllhène 94 5 1

CAYOR· dUnll rougel Patar-Diourbel- 83 3 ,.pull launea Bou.tane Dlew 64 1 2. 11

en profondeur Darou Salam 88 • 3 5

Ouadlour 82 • 12 2Paysagee lur Dlakhao 94 • 2

BAüL· lOva 78 22

dun.. laun.. GandlaYII 74 26BambeY Nord 86 14

Paysagee de BambeY Sud 64 36

Bandla 8 5 2 63 22grandel dl\pr1l1l81one Sandokh 1 69 30

Ballabouaou 1 1 68 10 20

SINE Paysagel de Non-dll1érenclés 87 13

valléell loe.lles Saline 19 81

Bas-olat9AU du C.T. DIlIôr 60 1 39

BlI08IIII .81_ 90 2 8

BOUCHES Payaag&I Samba Dia • 80 15 1

DU de la Côle Fayll 52 48

SAlOM et du Slne-Saloum Haut Saloum 30 57 2 5 6

Sine-Saioum 17 3. 15 3 1 30

Tableau 47 : Classification des paysages sereeren fonction des principaux segments paysaglques

r­ltlCIl

3-.-iti'~ltl-~CIlltl

~ltl.,

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La différenciation des paysages

Nom des Paysages (Nombre Nombre "Diversité" Nombrede "Contraste"d'unités de du paysage géons du paysage

carto.) seamentsPaysages du (1 ) 4 Diversifié 2 Contrastéplateau cuirasséPaysages du rebord (4) 4 Diversifié 3 Peu contrastéensablé du olateauPaysage de (6) 8 Très diversifié 7 Très contrastéKissanePaysage de (2) 3 Peu diversifié 2 Très peuLambave contrastéPaysage de (2) 4 Diversifié 2 Peu contrastéNdindiPaysage de Darou (4) 4 Diversifié 3 Peu contrastéSalamPaysage de (2) 3 Diversifié 3 Peu contrastéGandiavePaysage du (3) 4 Diversifié 3 ContrastéSandokhPaysages de vallées (2) 4 Diversifié 2 Peu contrastéfossiles salinesPaysage du Sine et (6) 5 Diversifié 3 Très contrastédu SaloumPaysage de (3) 5 Très diversifié 2 Peu contrastéDiilôr

Tableau 48 Diversité 1 contraste des paysages sereers

231

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TROISIEME PARTIE:

UTILISATION ET DÉGRADATIONDES MILIEUX NATURELS SEREERS

PREMIER CHAPITRE :

L'UTILISAllON DES RESSOURCES NATURELLESEN PAYS SEREER

DEUXIEME CHAPITRE :

LA DÉGRADATION DES MILIEUX NATURELS SEREERS

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'.

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PREMIER CHAPITRE :

L'UTILISATION DES RESSOURCES NATURELLES ENPAYS SEREER

Dans le cadre des trois grandes Régions Naturelles définies dans la première partie,l'inventaire des ressources naturelles disponibles et leurs modes d'utilisation par lespopulations locales seront effectués à partir de la carte des principaux segments depaysage.

Le contenu de chaque unité cartographique, surtout le sol et la végétation, sera d'abordbrièvement rappelé et interprété en fonction des contraintes et des potentialités pour unemise en valeur optimum.

L'utilisation de l'espace, la répartition des lieux habités et l'intensité de la mise enculture notamment. seront ensuite analysées en fonction des possibilités agricoles offertespar les segments de paysage précédents.

Nous mettrons ainsi en évidence plusieurs discordances, ou déséquilibres relativementfaciles à corriger, entre les ressources offertes par la nature et l'utilisation actuelle qu'enfont les paysans sereers.

1) Les ressources naturelles en pays sereer

En Pays Sereer, les ressources naturelles directement exploitées par la populationlocale sont la végétation et les sols. Malgré la monotonie des paysages, la topographieinflue sur la répartition de ces ressources: du plateau de Thiès à sa cuesta les sols et lavégétation changent, il en est de même entre les dunes et les interdunes de la plaine duCayor-Baol-Sine, ou entre les tannes et les vasières à mangrove des bouches du Saloum.

237

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La dégradation des milieux naturels

1.1 - La Région du plateau de Thiès

La Région Naturelle du plateau de Thiès couvre 765 km2, soit 6% de la carte.

Elle est fonnée par les paysages (non différenciés sur la carte) qui occupent le sommetdu plateau (l)1 , ses rebords ensablés (2) ou ses rebords plus abrupts: le paysage deMont-Rolland (3), le paysage de Kissane (4) et le paysage de Pout-Ndof (5).

A leur tour, ces paysages regroupent dix unités de la carte des principaux segments depaysage:

- M 012 : cette unité cartographique correspond au sommet du plateau qui couvrent37% de la région. Elle est occupée par deux types de géon : GAI et GA2, avec une plusgrande extension de GA2 (environ 65% de M 01).

Dans cette unité, les sols sont argilo-sableux à limoneux, riches en matière organique.Le type de géon GAI, présente un sol meuble et poreux, par contre dans le type de géonGAI, le sol durcit et devient de plus en plus compact Les nombreux blocs de cuirassequi affleurent constituent une contrainte majeure pour une mise en culture mécanique maisne s'opposent pas à la plantation d'arbres et à un reboisement manuel.

La végétation naturelle est constituée par le fourré à Acacia ataxaeantha qui est dans unétat de dégradation très avancé: elle fait l'objet d'une intense exploitation pour le bois dechauffe. Les parties les plus déboisées ont un sol plus compact Leur mise en valeur,surtout avec des arbres fruitiers, est une opération à encourager: les rares vergers quel'on trouve sur le sommet du plateau constituent une source de revenus appréciable.

- M 02 : cette unité se situe sur le versant abrupt du plateau. Elle couvre 6% de laRégion et est occupée par le type de géon Ge.

Ici, la valeur de la pente (15%) et l'intensité de l'érosion sont les principaux facteurslimitants pour l'exploitation agricole de cette unité cartographique: les sols véritablessont presque inexistants. D'importants aménagements, notamment en terrasses, doiventêtre promus pour une utilisation plus judicieuse de cette unité qui est actuellement laisséeà la vaine pâture et au parcours du bétail.

- M 03 : cette unité correspond aux recouvrements sableux du plateau qui occupe 39%de la Région. Elle se subdivise en deux types de géon : GB 1 et GB2, avec une plusgrande extension de GB 1 (85% de M 03).

La cuirasse que l'on retrouve à moins d'un mètre de profondeur ne constitue pas unobstacle à la mise en valeur agricole. De plus, la texture sableuse à faiblement limono­argileuse du sol confère à cette unité cartographique de bonnes possibilités agricoles.Cependant, des cultures successives sans jachères appauvrissent rapidement le sol.

Dans cette unité, malgré la faiblesse de la pente qui est de l'ordre de 1%, denombreuses traces d'érosion ont été relevées: les sables grossiers qui forment unepellicule à la surface du sol sont dus à l'érosion éolienne, particulièrement intense ensaison sèche, lorsque le sol est dénudée après les récoltes.

- M 04 : cette unité qui couvre 5% de la Région du plateau est exclusivement occupéepar le type de géon GB2. Elle constitue le prolongement de la précédente et forme unetransition avec la Région de la grande plaine dunaire.

En l'absence de graviers et de blocs de cuirasse, la texture sableuse du sol a offert à laculture arachidière un terrain de prédilection. Mais, comme dans l'unité M 03, les sols ont

1 Ces nwnéros correspondent à ceux de la carte hors-texte des paysages à l'échelle du 1/200 000.2 Ces numéros correspondent aux unités de la carte hors-texte de principaux segments de paysage àl'échelle du 11200 000. Rappelons que ces unités eartogrnphiques représentent, soit de véritables segmentspaysagiques, soit des associations de segments paysagiques indifférenciés à cette échelle du 11200 000.

238

Page 240: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

L'utilisation des ressources naturelles en pays sereer

vite souffert des cultures successives: les importantes concentrations de sables grossiersà la surface du sol témoignent de l'érosion et de la dégradation des sols.

De l'ancienne végétation, qui était du type soudanien, il ne reste plus que Borassusflabellifer (rônier) protégé pour un artisanat local fournissant des ressources d'appoint.

- M 05 : cf.I les unités cartographiques de l'ensemble dunaire de la Région de laplaine du Cayor-Baol-Sine. Cette unité couvre moins de 1% de la Région du plateau oùon ne la trouve que dans l'extrémité sud. Elle fonne une petite plaine sableuse au milieudes étendues argileuses à engorgement temporaire et constitue de ce fait la seule unitésusceptible de porter des cultures arachidière et du petit mil.

- M 09 : cf. les unités cartographiques de l'ensemble dunaire de la Région de la plainedu Cayor-Baol-Sine. Cette unité couvre 0,3% de la Région du plateau et occupe la lisièrenord-est de celui-ci.

- M 12 : cf. les unités cartographiques des grandes dépressions et des vallées fossilesde la Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine. Cette unité couvre 4% de la Région duplateau dont elle occupe le secteur nord-ouest

- M 13 : l'extension de cette unité est très faible sur la carte. Elle ne couvre que 3% dela Région du plateau mais c'est ici où elle est la mieu représentée.

L'unité cartographique M 13 est exclusivement occupée par le type de géon GEL Lessols, argileux à argilo-sableux, sont souvent inondés en saison des pluies. Cetteinondation temporaire constitue un facteur limitant pour leur mise en valeur par lapopulation locale. Ainsi, la mise en place d'un système de drainage et de retenue d'eau estune opération à promouvoir en vue d'une exploitation optimale de cette unité qui est pourle moment réservée à l'exploitation du bois et au parcours du bétail. En plus du sorgho,qui pousse très bien sur les sols lourds argilo-sableux, les retenus d'eau devrontpermettre le développement de cultures irriguées après la saison des pluies.

La mise en culture de cette unité conduira, certes, à la destruction d'une partieimportante de la végétation naturelle. Cependant la plantation de haies vives pour laprotection des cultures irriguées servira aussi à protéger l~s sols en pleine saison sèche.

- M 15 : cf. les unités cartographiques des grandes dépressions et des vallées fossilesde la Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine. Cette unité couvre 4% de la Région duplateau dont elle occupe les secteurs sud et sud-ouest.

- M 19 : cf. les unités cartographiques des grandes dépressions et des vallées fossilesde la Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine. Cette unité couvre 1% de la Région duplateau.

** *

En résumé, la Région du plateau de Thiès couvre une superficie de 765 km2 avecseulement 46% de terres cultivables. Sur ces terres arables, la mise en culture estcependant très intense et laisse peu de place à la jachère: les blocs de champs sontcultivés à plus de 90% et, sur le plateau, même les rares endroits où les blocs de cuirasses'espacent quelque peu ont été cultivés!

1 Ces notes de renvoi indiquent dans quelle Région Naturelle l'unité est décrite: pour éviter lesrépétitions, chaque unité de la carte des principaux segments de paysage sera décrite dans la Région où elleest plus représentée.

239

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La dégradation des milieux naturels

1.2 - La Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine

Cette Région est la plus étendue. Avec 8956 km2, elle constiue 73% de la carte. Elleest formée par l'ensemble dunaire de l'Ogolien, les grandes dépressions et valléesfossiles et les bas-plateaux du ''Continental Terminal".

1.2.1 - Les unités cartographiques de l'ensemble dunaire

L'ensemble dunaire couvre 6 657 km2, soit 74% de la Région de la plaine du Cayor­Baol-Sine. Il se subdivise en paysages des dunes rouges, paysages des dunes rouge­jaune et paysages de dunes jaunes. A leur tour, ces paysages sont formés par huit unitésde la carte des principaux segments de paysage.

- M 01 et M 02 : cf la Région du plateau de Thiès. Ensemble, ces deux unitéscouvrent moins de 1% des dunes ogoliennes. Elles correspondent aux subaffleurementsdes cuirasses de Keur Samba Kâne et de Diack.

- M 05 : cette unité cartographique couvre 48% des dunes ogoliennes et 36% de laRégion de la plaine du Cayor-Baol-Sine. Elle correspond aux sommets et aux versants dedunes rouges exclusivement occupés par le type de géon GO l.

Les sols de cette unité sont très sableux, assez [ms et faiblement cohérents: ils sonttrès sensibles à l'érosion. lis ont aussi beaucoup souffert de l'intensité des cultures,surtout celle de l'arachide, qui les a fortement épuisé. En plus de ces contraintesédaphiques, la topographie dunaire bien marquée et l'absence d'une protection des solsaprès les récoltes augmentent le pouvoir érosif des vents, particulièrement intenses ensaison sèche. Les concentrations de sables grossiers à la surface du sol, épaisses d'unedizaine de centimètres, qui forment des rides ayant l'aspect de croissant et qui progressentselon la direction du vent, constituent un indice de dégradation par départ des éléments lesplus [ms (qui donnent au sol sa structure et sa capacité de rétention d'eau).

Dans cette unité, le parc d'origine anthropique à Acacia albida est devenu la végétationnaturelle. Acacia albida forme, avec Balanites aegyptiaca et Guiera senegalensis,l'essentiel de la végétation ligneuse. Actuellement, le parc à Acacia albida se dégrade sousl'effet de la sécheresse et de l'action anthropique (ébranchage, baisse de la nappephréatique, raréfaction des jeunes plants).

- M 06 : cette unité couvre 15% des dunes ogoliennes et Il % de la Région de laplaine. Elle correspond aux sommets et versants des dunes subaplanies, à topographiemoyennement marquée, exclusivement occupés par le type de géon GG2.

Les sols présentent les mêmes caractéristiques que les sols de l'unité précédente.Cependant, leur teneur en argile peut être sensiblement supérieure, principalement dansles horizons profonds. La végétation est aussi plus fournie. Quoique rare, l'anciennevégétation subsiste dans cette unité cartographique: elle est représentée par Cordylapinnata, Icacina senegalensis...

- M 07 : cette unité qui couvre 18% des dunes ogoliennes et 13% de la Région de laplaine est entièrement occupée par le type de géon GG3. Elle correspond aux sommets etaux versants des dunes émoussées à topographie peu marquée.

Les sols sont sableux, mais plus riches en élément fins que les sols des deuxprécédentes unités. Leur dégradation par érosion ou lessivage des éléments nns est moinsspectaculaire: les quelques mottes de terre que l'on trouve à la surface du sol montrentune certaine cohérence entre les éléments du sol. Mais, elles constituent aussi un signeprécurseur de la dégradation des sols dans l'actuel système de production sereer. Eneffet, provenant de la destruction de la structure de l'horizon superflciel du sol, seulhorizon utile pour les plantes cultivées par les sereer, la désagrégation de ces mottes deterre prépare le matériel pour la déflation éolienne...

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L'utilisation des ressources naturelles en pays sereer

Dans cette unité, le taux actuel de recouvrement du sol par la végétation ne constitueplus un écran contre les effets du vent. La strate arborée, constituée essentiellement deAcacia albida et Cordyla pinnata, a un taux de recouvrement de l'ordre de 5%, alors quecelle des arbustives buissonnants (Guiera senegalensis et Icacina senegalensis.) couvremoins de 10% de cette unité.

- M 09 : cette unité correspond aux petites interdunes ovoïdes isolées au sein del'unité M 05. Elle couvre 2% des dunes ogoliennes et un peu plus de 1% de la Région dela plaine. Elle est entièrement occupée par le type de géon GF3.

Les sols, argilo-sableux sur les périphéries de l'unité, deviennent de plus en plusargileux vers le centre où les eaux de ruissellement stagnent parfois après les fortespluies. Les lisières de cette unité sont de plus en plus cultivées mais, au centre, la textureargileuse et l'inondation temporaire limite sa mise en culture par la population locale quil'exploite pour son bois et comme terrain de parcours du bétail. La végétation ligneuse estpour l'essentiel constituée de Balanites aegyptiaca et Guiera senegalensis.

- MIO: cette unité interdunaire couvre 9% des dunes ogoliennes et 7% de la Régionde la plaine. Elle est exclusivement occupée par le type de géon GE2.

La texture argilo-sableuse du sol et la position topographique déprimée de l'unitécartographique qui favorise la concentration des eaux de ruissellement font que les solsconnaissent un engorgement temporaire en saison des pluies. Les petites mares qui seforment au centre de l'unité servent d'abreuvoir pour le bétail en saison des pluies.

Cette unité, réservée au bétail et à l'exploitation de bois de chauffe, est de plus en plusgrignotée par les cultures: les avancées sableuses à sablo-argileuses sont entièrementoccupées par les cultures. Vers le centre de l'unité, cet horizon sableux à sablo-argileuxs'amincit et se réduit à une dizaine de centimètres d'épaisseur, alors que les phénomènesd'ensablement sont plus importants sur les parties périphériques.

La végétation ligneuse est considérablement réduite. Elle fait l'objet d'une intenseexploitation pour le bois de chauffe.

- M Il : cette unité couvre 4% des dunes ogoliennes et un peu moins de 3% de laRégion de la plaine. Elle est occupée par le même type de géon, GE2, que l'unitéprécédente. Mais dans cette unité M Il, la nappe phréatique est moins profonde, ce qui apermis le creusement de Ilcéanes" qui soutiennent les cultures jardinées pendant unebonne partie de la saison sèche. L'arboriculture fait une timide apparition.

- M 17 : l'unité couvre 3% du secteur des dunes ogoliennes, et 2% de la Région de laplaine du Cayor-Baol-Sine. Elle correspond aux bas-fonds interdunaires longitudinauxanastomosés délimités par l'unité cartographique M 07.

L'unité M 17 est occupée par les types de géon GF1 et GF2, avec une plus grandeextension de GF2 (environ 60% de M 17).

Dans certains endroits, l'horizon argilo-sableux du sol ne dépasse guère 10 cmd'épaisseur. En dessous de cet horizon, se situent des formations hydromorphes argilo­limoneuses ou franchement argileuses. Ici, l'inondation prolongée constitue un autrefacteur limitant pour la mise en culture de cette unité pendant la saison des pluies.Cependant, en saison sèche, des "céanes" permettent le développement de culturesjardinées. Mais malheureusement, la nappe phréatique devient de plus en plus saumâtre.Ailleurs, dans cette même unité, l'horizon argilo-sableux est épais de plus de 50 cm.

L'importance de la végétation ligneuse est variable au sein de cette unité. Elle estparticulièrement dense dans les endroits de stagnation des eaux de pluies où elle estsurtout représentée par des arbustes comme Acacia seyal et Acacia ata:xacantha. Quelquesgrands arbres comme Diospyros mespiliformis, Lannea acida... existent aussi dans cetteunité cartographique.

- M 19 : cf. les unités cartographiques des grandes dépressions et des vallées fossiles.Cette unité couvre 1% du secteur des dunes, et 0,74% de la Région de la plaine.

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LB dégradation des milieux naturels

...... ...

Cette partie de la Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine renferme la majeure partiedes terres cultivables: à elle seule, elle possède environ les 94% des sols sableux. Surces sols, tout l'espace est occupé par des champs. Et si dans certains secteurs l'intensitéde la mise en culture est moins importante, c'est parce que les bas fonds interdunairescouvrent de plus ou moins grandes étendues qui ne peuvent pas être mises en culture avecles techniques traditionnelles.

1.2.2 - Les unités cartographiques des bas-plateaux du "ContinentalTerminal"

Sur la carte Thiès, seul le paysage de Djilôr est formé sur les subaffleurements du"Continental Terminal". n occupe un vaste glacis d'épandage faiblement incliné vers lespaysages du Sine-Saloum qui constituent sa limite septentrionale. Le paysage de Djilôrcouvre 607 km2, soit 7% de la Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine à laquelle il esttopographiquement rattaché. TI est constitué par trois unités de la carte des principauxsegments de paysage.

- M OS : cette unité couvre 60% des subaffleurements du Continental Terminal, soit4% de la Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine. Elle correspond aux sommets etversants des seuils sableux entrecoupés par les vallées mortes de la rive gauche duSaloum (unité M 21).

L'unité M 08 est occupée par le type de géon GG4. Les sols, sableux à faiblementargileux dans les horizons supérieurs, deviennent de plus en plus argileux avec laprofondeur du profil. La texture sableuse à faiblement argileuse et la positiontopographique font que les sols de cette unité ont une bonne capacité de drainage, maisaussi de rétention d'eau.

Les sols ont de bonnes possibilités agricoles, mais les cultures successives sansjachère détruisent la structure du sol, du moins sur son horizon superficiel. Ladésagrégation des mottes de terres issues de la destruction de l'horizon pédologiquesuperficiel, enrichit la surface du sol en sables grossiers particulaires après érosion deséléments fins.

Dans les quelques endroits non cultivés de cette unité, la végétation spontanée estabondante et couvre bien le sol: les herbes sont particulièrement hautes et denses, et lesarbustes buissonnants nombreux. La végétation arborée est aussi abondante et trèsdéveloppée en hauteur, mais elle subit de plus en plus le coup de hache des charbonniers.

- M 19 : cf. les unités cartographiques des grandes dépressions et de vallées fossiles.L'extension de cette unité est très faible dans le secteur du Continental Terminal. Elle necouvre que 1% de ce secteur, soit moins de 0,05% de la Région de la plaine du Cayor­Baol-Sine.

- M 21 : cette unité couvre 39% du secteur du Continental Terminal, et 3% de laRégion de la plaine du Cayor-Baol-Sine. Elle correspond aux vallées mortes de la rivegauche du Saloum occupées par des cuvettes aménagées et classées en "forêts" ou en boisvillageois.

L'unité M 21 est occupée par le type de géon GD2. Les sols sont formés à partir dumatériel très hétérogène accumulé dans ces cuvettes. Ils ont une texture sablo-argileuse àargileuse, et subissent un engorgement en saison des pluies. Cette unité est occupée pardes peuplements denses à Acacia seyal qui pousse très bien sur des sols lourdshydromorphes.

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L'utilisation des ressources naturelles en pays sereer

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Cette partie de la Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine est dans son ensemblepartagée entre les terrains sableux (60%) et les terrains argileux que constituent lescuvettes aménagées et classée en "forêts" ou en bois villageois (40%). Sur les étenduessableuses, la densité des champs cultivés est partout supérieure à 90%. Mais comparée àcelle de la précédente partie, l'intensité de la mise en culture des sols formés sur lesformations du Continental Terminal est légèrement moins importante.

1.2.3 - Les unités cartographiques des grandes dépressions et desvallées fossiles

Les paysages de grandes dépressions et de vallées fossiles couvrent 1 692 km2, soit19% de la Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine. Ds sont formés par 10 unités de lacarte des principaux segments de paysage.

- M 02: cf. la Région du plateau de Thiès. Cette unité couvre 1,14% des grandesdépressions et vallées fossiles, soit 0,22% de la Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine.

- M 05: cf. les unités cartographiques de l'ensemble dunaire. Cette unité couvre0,29% des grandes dépressions et vallées fossiles, soit 0,06% de la Région de la plainedu Cayor-Baol-Sine. Elle correspond aux assises sableuses qui portent les cultures et quiconstituent en même temps les sites des villages.

- M 12 : cette unité couvre 32% des grandes dépression et vallées fossiles, soit 6% dela Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine. Elle correspond aux ensablements des bas­fonds occupés par les types de géon GEl et surtout GE2 qui représente environ 85% deM 12.

Les sols sont argilo-sableux à argileux et engorgés en saison des pluies. Dans certainsendroits, la qualité très argileuse du sol constitue un facteur limitant pour la mise enculture de cette unité par les populations locales. Cependant, les endroits où lesrecouvrements sableux sont plus importants, la mise en culture de l'espace est intégrale.

Dans cette unité, notamment vers les localités de Ndiaganiao et de Sandiara, lecreusement de "céanes" permet le développement de cultures jardinées en saison sèche.Une extension plus grande de ces cultures de saison sèche devrait soutenir une meilleuregestion de cette unité cartographique qui est en train de perdre sa végétation intensémentexploitée: les apports de fumures animales et la protection des espaces jardinés par deshaies vives sont des techniques très efficaces de conservation des sols.

- M 13 : cf. la Région du plateau de Thiès. Cette unité ne représente que 0,29% desgrandes dépressions et vallées fossiles, soit 0,06% de la Région de la plaine du Cayor­Baol-Sine.

- M 14 : cette unité couvre 17% des grandes dépressions et vallées fossiles, et 3% dela Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine. Elle correspond aux bas-fonds non (ou trèsfaiblement) ensablés, particulièrement occupés par le type de géon GD2. Mais dans cettemême unité, vers la localité de Nguéniène, en direction de l'unité cartographique M 16,le type de géon GD1 se substitue à GD2.

La texture argileuse des sols et leur hydromorphie constituent les principalescontraintes à la mise en valeur agricole. Cette unité constitue cependant un terrain deprédilection de Acacia seyal. Les espaces protégés et déclarés "forêts classées" sontentièrement occupés par cette espèce végétale.

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La dégradation des milieux naturels

- M 15 : cette unité couvre 15% des grandes dépressions et vallées fossiles, et un peumoins de 3% de la Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine. Elle correspond aux partiescentrales des bas-fonds où stagnent pendant longtemps les eaux de pluies.

Les types de géon GEl et GD2 semblent partagés l'unité cartographique M 15 auxsols noirs ou bruns-noirs et hydromorphes. Leur texture argileuse et leur structuremassive constituent un handicap pour le travail du sol. Sur ces terrains lourds ethydromorphes, Acacia seyal et Acacia ataxacantha fonnent souvent des peuplementsdenses. Dans les endroits qui ne sont pas classés en "forêts", cette végétation arbustiveest exploitée pour le bois de chauffe.

- M 16 : cette unité couvre 3% des grandes dépressions et vallées fossiles, et un peumoins de 1% de la Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine. Elle correspond auxsubaffleurements calcaires de Ngazobil, exclusivement occupés par le type de géon GD!.

Cette unité est caractérisée par une absence quasi générale d'un véritable sol: ensaison des pluies, l'érosion hydrique décape les fonnations détritiques. L'entretien d'uncouvert végétal devrait contribuer à infléchir l'intensité de l'érosion hydrique, et favoriseren même temps le développement d'un sol pouvant supporter une dense végétation àAcacia seyal et Acacia ataxacantha pouvant fournir du bois de chauffe.

- M 18: cette unité couvre 15% des grandes dépressions et vallées fossiles, et 3% dela Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine. Elle correspond aux importantesaccumulations sableuses qui ont fossilisé les vallées du Sine, du Tararé et de leursprincipaux affluents.

L'unité est essentiellement occupée par le type de géon Gm. Mais dans la basse valléedu Sine, GH2 à tendance à évoluer vers le type de géon GH3. Les sols, très sableux,présentent un profll peu différencié: ce sont des sols d'apport peu évolués. Ils sont trèssensibles à l'érosion et subissent même, dans certains endroits, un remaniement éolien.Dans la basse vallée du Sine, ils présentent certains signes d'halomorphie. Ces sols neprésentent aucune possibilité agricole.

- M 19 : cette unité couvre 5% des grandes dépressions et vallées fossiles, et 1% dela Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine. Elle correspond aux fonds de vallées isoléspar des seuils sableux.

Cette unité est occupée par les types de géon GH1 et GH2, avec une extensionbeaucoup plus grande du type GH2 (environ 85% de M 19). Les sols ont une textureargilo-sableuse et sont très humifères. Ils sont aussi marqués par l'hydromorphie : desmares temporaires occupent souvent les parties centrales de cette unité. Sur les marges del'unité, en transition avec l'unité M 18, la texture du sol s'enrichit en sable fin. Ces solspériphériques sont souvent exploités pour des cultures maraîchères si les "céanes"atteignent la nappe phréatique.

La densité de la végétation est très variable au sein de cette unité. Dans certainsendroits, elle est tellement dense que, même en saison sèche, lorsque la brousse offrel'image d'une désolation, elle présente une belle verdure.

- M 20 : cette unité couvre 12% des grandes dépressions et vallées fossiles, et un peuplus de 2% de la Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine. Elle correspond aux partiesdéprimées des basses vallées du Sine et du Tararé occupées par le type de géon GH3.

Les sols, comme ceux de l'unité précédente, sont sablo-argileux, hydromorphes et trèshumifères. Ils sont cependant fortement influencés par la salinité. Les taches de jarositequ'ils présentent témoignent de leur acidité. Leur possibilité agricole est nulle.

La végétation typique de cette unité est Tamarix senegalensis qui colonise les solshalomorphes. Elle fonne des plaques basses et denses.

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L'utilisation des ressources naturelles en pays sereer

A l'échelle de la Région Naturelle de la plaine du Cayor-Baol-Sine, les grandesdépressions et les vallées fossiles constituent les unités qui présentent le plus decontraintes pour une mise en valeur agricole. En effet. la nature argileuse des sols,conjuguée à leur inondation en saison des pluies, sont autant de facteurs qui limitent lamise en culture de ces unités par les Sereer. De ce fait, elles sont particulièrementréservées à la broussaille qui est exploitée pour son bois et ses pâturages. Ces unités sontcependant de plus en plus grignotées par les cultures qui se développent sur les avancéessableuses qui viennent combler progressivement les bas-fonds.

1.3 - La Région des bouches du Saloum

La Région des bouches du Saloum couvre 1 866 km2, soit 15% de la carte. Elle estoccupée par les paysages du Sine-Saloum et de la Côte qui, à leur tour, sont fonnés par10 unités de la carte des principaux segments de paysage.

- M 12 : cf les unités cartographiques des grandes dépressions et vallées fossiles dela Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine. Cette unité couvre 9% de la Région desbouches du Saloum.

- M 19: cf. les unités cartographiques des grandes dépressions et vallées fossiles dela Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine. Cette unité couvre moins de 0,5% de laRégion des bouches du Saloum.

- M 21: cf. les unités cartographiques des bas-plateaux du Continental Tenninal de laRégion de la plaine du Cayor-Baol-Sine. Cette unité couvre un peu moins de 1% de laRégion des bouches du Saloum.

- M 22 : cette unité couvre 21 % de la Région des bouches du Saloum. Elle corres­pond aux terrasses sableuses formées sur les marges septentrionales et occidentales destannes.

L'unité cartographique est occupée par les types de géon G03 et 004, avec uneextension plus grande de OG4 (environ 70% de M 22). Les sols sont sableux àfaiblement argileux. Pour ce qui intéresse la carte, ils constituent les seules terres arablesde la Région des bouches du Saloum. En plus des cultures sous-pluies, ils supportent descultures maraîchères et fruitières qui sont bien développées vers la localité de Keur SambaDia. Cependant. dans les parties nord de cette unité, aux alentours de la localité de Fatick,les sols subissent de plus en plus l'influence de la salinité et sont par conséquent demoins en moins cultivés.

- M 23 : cette unité couvre 24% de la Région des bouches du Saloum. Ellecorrespond aux tannes herbus qu'occupe le type de géon 013.

Les sols de cette unité, jadis cultivés en riz pendant la saison des pluies, sontactuellement impropres à l'agriculture. Leur qualité halomorphe est la principalecontrainte pour une mise en valeur agricole. Ils sont colonisés par une végétationherbacée halophile, et sont réservés de ce fait au bétail. Des aménagements pour infléchirla salinité des sols sont à préconiser, car l'extension de cette unité se fait aux dépens desterres arables.

- M 24 : cette unité couvre 23% de la Région des bouches du Saloum. Elle corres­pond aux tannes vifs occupés par le type de géon GI2.

Dans cette unité l'hypersalinité des sols empêche la formation de toute végétation. Elleest utilisée par la population locale pour l'extraction artisanale du sel. Dans des casiersaménagés et inondés par la marée, le sel est raclé après évaporation de l'eau.

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La dégradation des milieux naturels

- M 251 : cette unité couvre 6% de la Région des bouches du Saloum. Elle correspondà la basse vasières à mangrove constamment submergée par les eaux du fleuve. Elle estcolonisée par une végétation bien adaptée: Rhizophora mangle et Rhizophora racemosa.Cette végétation fournit à la population locale du bois de chauffe.

- M 26 : cette unité couvre 2% de la Région des bouches du Saloum. Elle correspondà la haute vasière à mangrove et n'est submergée que par la haute marée. La végétationtypique de cette unité est Avicenia africana.

- M 27 : cette unité couvre 1% de la Région des bouches du Saloum. Elle correspondà d'anciennes basses vasières à magrove complètement dégradées et dénudées. Elle estoccupée par le type de géon GIl. Dans le sol, on trouve les restes d'anciennesmangroves. Cette unité est submergée par les eaux du fleuve en période de marée haute.

- M 28 : cette unité couvre 13% de la Région des bouches du Saloum. Elle corres­pond aux eaux du Saloum, du Sine, du Bagal, des marigots et des "bolons" qui sontutilisées pour la pêche.

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Les bouches du Saloum constituent de loin la Région Naturelle qui renferme le moinsde terres arables. Dans cette partie de la carte, la salinité est la principale contrainte quientrave le développement de l'agriculture. Sur les 1 866 km2 que couvre la Région, seuls390 km2 sont susceptibles d'être exploités pour l'agriculture, et même dans certainsendroits de cette portion, les sols deviennent de plus en plus stériles à cause de la salinité.

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Après cette description sommaire, force est de reconnaître la fragilité des ressourcesnaturelles sereer. Cette fragilité se traduit par une grande sensibilité des composantes dumilieu aux facteurs de déséquilibres que sont la sécheresse et la pression démographique.

La végétation est bien adaptée aux longues saisons sèches. Mais cette adaptation larend très sensible à toute modification importante de l'environnement, notamment lesdéficits hydriques successifs et la surexploitation.

Les sols, généralement pauvres et sableux, sont très sensibles à l'érosion et auxcultures successives sans jachère ni apport d'engrais organiques: ils se dégradent trèsrapidement. Les quelques lambeaux de sols humifères qui ont une plus ou moins bonnepotentialité agricole sont les sols lourds de bas-fonds. Malheureusement, leur inondationtemporaire et leur qualité argileuse sont des facteurs limitant pour leur mise en valeurtraditionnelle par les paysans sereer.

1 Rappelons que les unités cartographiques M25, M26 et M28, constituées par la mangrove et lesbolons, n'ont (évidemment) pas fait l'objet de relevés systématiques du genre de ceux qui ont servi à latypologie des géons !

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L'utilisation des ressources naturelles en pays sereer

2) L'utilisation de l'espace en pays sereer

En Pays Sereer, les hautes densités de population rurale ont entraîné l'existence d'unréseau très serré de lieux habités. Cependant, une fine analyse de la carte de localisationde la population rurale montre qu'au sein de ce réseau intense de lieux habités, il existedes lambeaux dans lesquels la répartition de 1'habitat est plus ou moins aérée.

En même temps, ce réseau resserré s'accompagne d'une intense utilisation de l'espace,notamment pour les cultures. Mais là aussi, une analyse de la carte de l'utilisation del'espace laisse entrevoir, au sein même des blocs de champs intensément cultivés, desportions de terres où la mise en valeur agricole est moins importante.

Dans cette rubrique consacrée à l'occupation de l'espace, une confrontation des cartesde localisation de la population rurale, de l'occupation du sol et des principaux segmentsde paysage constitue, à notre sens, un des meilleurs moyens pour analyser l'équilibreentre les populations sereer et leur milieu naturel : partant toujours des trois RégionsNaturelles, nous analyserons les discontinuités apparaissant dans la localisation de lapopulation et dans l'utilisation agricole des terres en rapport avec la géographie desressources naturelles qui vient d'être esquissée.

2.1 • Utilisation de l'espace et unités naturelles dans la Régiondu plateau de "fhiès

La Région Naturelle du plateàu de Thiès est occupée à 54% par des terres impropres àl'agriculture sous-pluie. Elles correspondent aux importants affleurements des blocs decuirasse et aux versants abrupts du plateau.

Sur ces unités non cultivables, les lieux habités sont très rares. Ils sont constitués dequelques petits villages que l'on trouve surtout sur les marges nord et sud du sommet duplateau. li s'agit généralement de villages peu1. Cette ethnie est spécialisée dans l'élevageet gère une bonne partie du bétail sereer. Sur le plateau, les Peul profitent de la broussaillequ'offrent les étendues incultes pour faire paître le bétail.

Les espaces cultivés sont très réduits sur le plateau. lis se limitent à des champs de mil(généralement le sorgho dans les endroits où les affleurements des blocs de cuirasse nesont pas nombreux), et à des vergers, notamment dans les talwegs aux alentours de laville de Thiès.

Par contre sur les ensablements du plateau, les lieux habités sont très nombreux.Cependant, il existe un noyau vide occupé par trois petits villages de moins de 100habitants: il correspond au subaffleurement de la cuirasse au nord de la localité deFandène. Sur ces ensablements du plateau, les enchevêtrements de gros villages (ouvillages-centres) se rencontrent le long d'une ligne joignant Mont-Rolland, Pambal,Tivaouane et Thiès. Ailleurs, vers l'est et vers le sud, les villages-centres sont plus oumoins rapprochés dans un semis de nombreux petits villages.

Sur ces sols sableux, tout l'espace est pratiquement mis en culture. Les blocs dechamps entièrement cultivés se situent de part et d'autre d'une ligne Pambal-Tivaouane­Thiès, avec un prolongement vers le sud, jusqu'au talweg du Diobas. Plus au sud, versla localité de Kissane, l'infléchissement du plateau vers l'est et la présence de bas-fondsaux sols lourds constituent des facteurs limitant la continuité des lieux habités et desétendues cultivées. Au nord, de même, entre Mont-Rolland et Pambal, la nature desterrains n'autorise pas un mise en culture complète des terres: les blocs de champsdélimités sont généralement cultivés entre 70% et 90%.

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La dégradation des milieux naturels

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Dans la Région Naturelle du plateau de Thiès, l'utilisation de l'espace est guidée par lemilieu physique lui-même. Ce sont surtout les affleurements des blocs de cuirasse et lanature argileuse des bas-fonds qui constituent les principaux facteurs de discontinuité dela densité des lieux habités et de l'utilisation agricole des terres. Seuls les recouvrementssableux du plateau abritent l'essentiel des lieux habités et en même temps des champs.Les autres unités étant quasiment impropres à l'agriculture, constituent la broussailleinhabitée.

2.2 - Utilisation de l'espace et unités naturelles dans la Régionde la plaine du Cayor-Baol-Sine

La Région Naturelle de la plaine du Cayor-Baol-Sine comprend environ 70% de solssableux qui constituent les terrains de prédilection des cultures de l'arachide et du mil :elle fut le cœur du "bassin arachidier". Mais, au sein de cette même unité régionale, ilexiste des bas-fonds plus ou moins grands, aux sols lourds, difficiles à mettre en valeur,et qui constituent de ce fait des noyaux limitant la progression des étendues cultivées et enmême temps la densité des lieux habités.

Dans cette Région, le plus grand secteur de forte concentration de population rurale sesitue de part et d'autre de la Route Nationale 3, dans un quadrilatère délimité à l'ouest etau nord par la vallée du Tararé, à l'est par les grandes dépressions interdunairesallongées, et au sud par l'important bas-fond qui abrite la localité de Bambey et qui rejointle Tararé au sud de la localité de Fissel. Ce secteur, qui renferme d'importants villages­centres très rapprochés les uns des autres, offre les plus fortes densités de populationrurale de la Région. Dans certaines Communautés Rurales, les densités de populationatteignent parfois 200 habitants au km2.

Les sols de ce quadrilatère sont pour l'essentiel très sableux. Ils correspondent auxsols formés sur les dunes rouges de l'Ogolien à topographie marquée. Les jachères sontpratiquement absentes sur ces sols sableux, pauvres et fragiles, qui ont été pendantlongtemps, et le demeurent encore, le siège d'une intense exploitation agricole. Dans cesecteur, les interdunes sont de dimension très réduites, et sont envahies dans leur majeurepartie par des avancées sableuses sur lesquelles se sont étendues les aires de culture.

A l'est de ce quadrilatère, au nord de la Route Nationale 3, la fréquence des villages­centres diminue nettement. Ainsi, ils deviennent de plus en plus éloignés les uns desautres, alors que les petits et moyens villages deviennent plus nombreux. Cette situation- la raréfaction des villages-eentres et la fréquence de petits et moyens villages - estguidée par le milieu physique lui-même, notamment l'importance de grandes dépressionsinterdunaires allongées qui, pour la plupart, sont des terrains impropres à l'agriculture.En effet, dans cette partie de la Région, les terrains sableux pouvant servir à la fois de siteaux villages et aux cultures sont moins étendus. Cette même situation se retrouve aussi àl'est de la vallée du Sine où ces mêmes grandes dépressions interdunaires allongées"cohabitent" avec des bas-fonds longitudinaux anastomosés.

Au centre-sud de la Région, dans un secteur délimité par une ligne joignant Diourbel,Fatick, Fisse! et Bambey, les blocs de champs entièrement cultivés alternent avec labroussaille qui occupe les milieux incultes. Ces terrains non cultivés correspondent auxgrandes dépressions orientées nord-estlsu~-ouest, dans le même sens que les alignementsdunaires de l'Ogolien. Ils offrent des sols lourds, généralement inondés en saison despluies, et difficiles à cultiver. Ainsi, ces grandes dépressions constituent des facteurs dediscontinuité aussi bien pour les plages de fortes densités de population rurale que pourles terres de cultures. Au sud-ouest de la vallée du Tararé, entre Tataguine et Tasset. onretrouve les mêmes types de bas-fonds qui déterminent les mêmes phénomènes dediscontinuité anthropique.

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L'utilisation des ressources naturelles en pays sereer

Dans le sud-ouest de la Région, et plus précisément au sud de la Route Nationale 1,l'effritement des fortes densités de populations rurales, mais aussi de l'intensité de lamise en culture des terres, est dû à la nature du substrat pédologique. En effet, ce secteurrenfenne les très bas-plateaux calcaires de Ngazobil et de vastes bas-fonds argileux plusou moins sableux. Dans ces unités, les lieux habités sont surtout constitués de petitsvillages qui sont bâtis sur les avancées sableuses qui envahissent les bas-fonds. A l'est dece même secteur, vers la Région des bouches du Saloum, la salinité rend les sols de plusen plus impropres à l'agriculture.

** *

La Région Naturelle de la plaine du Cayor-Baol-Sine constitue la région la pluspeuplée la plus intensément exploitée du Pays Sereer. C'est notamment dans la partieouest de la Région, où les bas-fonds sont de loin les moins importants, que l'onrencontre les plus fortes densités de population rurale et, en même temps, les blocs dechamps les plus entièrement cultivés. Vers l'est, l'effritement des densités de populationrurale et des cultures est lié à l'existence de nombreux bas-fonds interdunaires. Au seinde ces plages intensément habitées et cultivées, il existe des noyaux presque inhabités :ce sont les vastes bas-fonds plus ou moins argileux qui sont occupés par une "brous­saille" plus ou moins continue.

2.2 • Utilisation de l'espace et unités naturelles dans la Régiondes bouches du Saloum

La Région Naturelle des bouches du Saloum dispose d'environ 21 % de terressusceptibles de porter des cultures. Et, contrairement aux autres Régions, elle vit plutôtdes produits de la pêche que de ceux de l'agriculture.

Dans cette Région, la salinité est le facteur essentiel qui limite la mise en culture desterres. Les quelques lambeaux de terrasses sableuses sont les seules unités pouvantsupporter les cultures et, en même temps, elles font aussi office de sites pour les lieuxhabités. A l'échelle de l'ensemble de la Région, les terrasses sableuses sont très éloignéesles unes des autres, séparées par de vastes étendues aux sols halomorphes et inhabitées,ce qui donne à l'habitat un aspect très dispersé.

C'est ainsi que les bouches du Saloum présentent les plus faibles taux de densités depopulation rurale du Pays Sereer. Pour ce qui concerne la carte, elles sont généralementinférieures à 50 habitants au km2• C'est aussi la Région où le taux de l'utilisation del'espace pour les cultures est le moins important. En effet, les tannes et les vasières àmangroves sont des unités très hostiles à l'agriculture. Par conséquent, les rares unitéspouvant abriter les cultures ont été intensément exploitées... Mais, depuis plus d'unevingtaine d'années, les sols de ces unités sont de plus en plus influencés par la salinitésans cesse croissante des eaux de l'estuaire, et deviennent de ce fait de moins en moinscultivés, surtout sur les marges nord où seulement 30 à 50% des terrasses sableuses sontcultivées.

La pêche est l'activité principale de la Région. Elle est pratiquée pendant toute l'annéesur les rivières, mais aussi et surtout en mer. En plus de la pêche, le ramassage descoquillages (huîtres et arches) par les femmes est une entreprise développée dans certainsvillages, notamment vers le sud de la Région.

L'extraction du sel est aussi une activité non moins importante dans cette Région. Elleest pratiquée dans les tannes vifs et s'effectue par les méthodes artisanales sauf au sud dela ville de Kaolack, où les Salins du Midi exploitent le sel par les méthodes industrielles.

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La dégradation des milieux naturels

Les tannes herbus sont réservés au bétail. Ils constituent des lieux de pâturage pour denombreux troupeaux de bovins venus, non seulement des autres Régions de la carte maisaussi de l'extérieur du Pays Sereer.

La Région des bouches du Saloum est la Région la moins peuplée, et renferme enmême temps les étendues les moins cultivées. Dans cette partie du Pays Sereer, c'est lasalinité et l'acidité qui sont les principales contraintes au développement agricole et àl'implantation de la population rurale... Avec la sécheresse, les lentilles d'eau douce de lanappe phréatique superficielle sont presque toutes envahies par un "biseau salé",obligeant des villages entier à prendre le chemin de l'exil.

** *

Pour terminer ce chapitre consacré à l'inventaire des ressources naturelles sereer et àleur utilisation, nous retiendrons les points suivants.

=> les sols et la végétation constituent l'essentiel des ressources naturelles directementexploitées par la population locale.

Ainsi, quatre catégories de sols forment presque toute la "richesse" du Pays Sereer :- les sols gravillonnaires du plateau de Thiès, malheureusement encombrés de nom­

breux blocs de cuirasse,- les sols plus ou moins argileux des bas-fonds, à vrai dire difficiles à aménager et à

travailler avec les techniques traditionnelles- les sols halomorphes des bouches du Saloum, pratiquement impropres à toute culture

sans aménagements coûteux,- et, surtout et heureusement, les sols sableux développés sur les formations dunaires

de la grande plaine du Baol, du Cayor et du Sine

= > le rapprochement des cartes de la localisation de la population rurale, del'utilisation de l'espace et des principaux segments de paysage laisse entrevoir que lescomportements agricoles sont largement guidés par ce milieu physique.

Les plus fortes densités de population rurale, de même que les champs les plusnombreux, se concentrent sur les sols sableux qui, depuis plus d'une trentairie d'années,font l'objet d'une intense mise en culture. Mais ces sols sableux, très sensibles àl'érosion et à des cultures continues, sans jachère ni apport d'engrais organique, se sontconsidérablement dégradés...

Les bas-fonds sont à l'écart de cette intense activité agricole. Mais ils possèdent unevégétation plus ou moins dense, et sont soumis à des coupes de bois et à un élevage toutaussi destructeur que la culture répétée. Loin de s'accompagner d'une régénération de lavégétation, les coupes de bois se marquent au contraire par une régression de cettevégétation qui s'effectue au profit d'avancées sableuses qui sont de plus en plus mises enculture...

= > cette simple "superposition" de cartes pose donc, de façon aiguë, le problème de ladégradation des milieux naturels sereer.

250

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DEUXIEME CHAPITRE

LA DEGRADATION DES MILIEUX NATURELS SEREER

Cette étude de la dégradation des milieux naturels sera comparative dans l'espace: elleira des paysages les plus humides aux plus secs, et des plus humanisés aux moinshumanisés. Elle se fera à partir de l'interrogation de la Base des données, et porteranotamment sur les phénomènes de :

- diminution du couvert végétal,- régénération du couvert végétal ligneux,- importance de l'érosion/accumulation,- dégradation des sols (en rapport avec la diminution de la matière végétale sèche qu'ils

contiennent et de l'activité biotique).

L'évolution de ces composantes dans les différents paysages est à mettre en rapportavec:

-la pluviosité (indiquée par les isohyètes de la nonnale 1961-1990),- l'action anthropique (indiquée par la rubrique "utilisation du sol" de la Base, ou bien

par la densité de population rurale).

li faut préciser dès à présent que l'interrogation de la Base de données va porter uni­quement sur les 64 relevés effectués sur la grande plaine du Cayor-Baol-Sine... Chaqueinterrogation prendra en compte, à la fois, la fréquence des composantes du milieu et leurépaisseur ou leur développement dans le "profil" vertical de ce milieu (par exemple, laconcentration et l'épaisseur des sables grossiers à la surface du sol). Les graphiquesréalisés à partir des résultats des interrogations, ainsi que les coefficients de corrélationtrouvés, serviront à expliquer les fonnes de dégradation des paysages sereer. Cesgraphiques portent en abscisse les différents relevés, et en ordonnée les valeurs codées(de 0 à 30) des variables

li est à noter que ces comparaisons se feront, d'abord, entre les relevés effectués surles dunes et, ensuite, entre les relevés effectués dans les interdunes, chaque graphiqueétant d'abord analysé globalement, à l'échelle de l'ensemble de la plaine, avant d'êtrefractionné à l'échelle des différents paysages.

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La dégradation des milieux naturels

1) La dégradation de la végétation ligneuse

L'analyse du couvert végétal ligneux, à partir des relevés effectués sur les dunes, vamettre en évidence l'évolution du parc arboré, d'une part, et des arbustes buissonnants,d'autre part Cette évolution sera mise en rapport avec la pluviosité et l'intensité del'utilisation agricole. Dans les interdunes, par contre, l'évolution des arbres et desarbustes est à mettre en rapport avec la densité de la population rurale, population quiexploite ces milieux surtout pour le bois de chauffe.

Sur les dunes, la figure 115 indique l'évolution des arbres et des arbustesbuissonnants selon le gradient de sécheresse sud-nord et la figure 116, selon l'importancedes cultures.

1.1- À l'échelle régionale

1.1.1- Les "arbres"

À l'échelle de la plaine du Cayor-Baol-Sine, la figure 115 montre une nettedégradation du parc arboré suivant la diminution de la pluviosité. C'est le paysage deDjilôr, le plus arrosé, qui dispose des relevés qui renferment le plus d'arbres (de 1501 à1506). Il est suivi par le paysage de Gandiaye (toposéquence 19).

Outre la pluviosité, un autre facteur de dégradation du parc arboré est indiqué par lamême figure 115. Une analyse de la portion du graphique allant du relevé 1601 aurelevé 01 16 montre des séquences paysagiques (16, 17 et 01) qui se situent dans lamême frange de pluviosité, mais qui ont des parcs arborés de densités différentes. Lesrelevés des séquences paysagiques 16 et 17, disposant du plus d'arbres, correspondentaux dunes jaunes. Tandis que les relevés de la séquence 01, disposant de moins d'arbres,sont effectués sur les dunes rouges. Ici, c'est la nature même du sol qui intervient commefacteur de diminution du parc arboré1 : étant plus riches en particules fines, les sols desdunes jaunes ont une capacité de rétention en eau plus élevée que les sols des dunesrouges.

Un autre phénomène important, mais que la figure 115 ne montre pas, c'estl'appauvrissement en espèces végétales qui accompagne cette dégradation du parcarboré2. En effet, le parc arboré très dégradé des paysages les plus secs est pratiquementconstitué de Acacia albida associé avec quelques Balanites aegyptiaca. Par contre lespaysages les plus humides disposent d'un parc arboré riche en espèces végétales:Cordyla pinnata, Tamarindus indica, Parkia biglobosa, Diospyros mespiliformis, Lanneaacida... sont parmi les arbres qui forment ce parc.

Toujours sur l'ensemble de cette plaine sableuse, l'évolution du parc arboré enfonction de l'intensité de la mise en culture est illustrée par la figure 116 qui confirme unediminution des arbres en fonction de la baisse de la pluviosité. En effet, parmi les relevéseffectués sur les segments de paysage les moins cultivés, ceux ayant le plus d'arbrescorrespondent à une pluviosité plus importante. Et même à l'échelle du paysage, c'est-à­dire si on décompose le graphique 115 en 10 parties que représentent les différentes

1 La capacité de rétention en eau d'un sol, c'est-à-dire le maximun d'eau qu'il peut mettre à la dispositionde la végétation, dépend de la texture et de la teneur en matière organique du sol. Elle peut être mesurée auloboratoire (courbes pf) ou extrapolée avec la texture du sol. C'est cette seconde solution qu'on a utilisé.Rappelons que dans cette étude, la détemlination de la texture des sols se fait sur le terrain (cf. 1èrePartie: 2.1- Le relevé des composantes du milieu).

2 Dans la Base de données, c'est la rubrique "commentaire" qui indique les espèces végétales.

252

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La dégradation des milieux naturels sereer

séquences paysagiques, la baisse de l'intensité de la mise en culture ne coïncide pasgénéralement avec l'augmentation de la fréquence des arbres.

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•GRADIENT DE LA SECHERESSE

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•BAISSE DE L'INTENSITE DES CULTURES

Figure 116 : Dégradation de la végétation ligneuse en fonctionde l'importance de la mise en culture (milieux dunaires)

1.1.2- Les "arbustes"

Concernant l'évolution des arbustes buissonnants à l'échelle de la plaine, on voit avecces mêmes figures (115 et 116) que le rôle de la pluviosité et de l'intensité de la mise enculture sur la dégradation de la végétation ligneuse ont tendance à s'égaliser, avec uneresponsabilité plus accrue de l'action anthropique.

253

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La dégradation des milieux naturels

La figure 115 qui illustre aussi le rôle de la sécheresse sur l'évolution des arbustesbuissonnants montre, en fonction de la baisse des précipitations, une tendance plus oumoins perturbée à la dégradation des buissons. En fait, cette perturbation est liée auxdifférentes intensités de mise en culture. On voit que certains segments paysagiques,même s'ils sont moins arrosés (1403, 13 06, 1205) disposent de plus d'arbustesbuissonnants que d'autres segments, plus arrosés mais plus exploités (01 07, 01 Il,01 13). De même, avec la figure 116, on voit qu'étant soumis à une même intensité demise en culture, les segments plus humides (1802, 2004) n'ont pas toujours plus debuissons que les segments plus secs (1204, 1205). Donc à l'échelle de la plaine, plusque la sécheresse, c'est l'intensité de la mise en culture qui est le facteur principal de ladégradation des arbustes buissonnants.

1.2- À l'échelle locale

A l'échelle du paysage, le morcellement de la figure 115 selon les différentesséquences paysagiques montre que la baisse de l'intensité de la mise en culture coïncideaussi avec une augmentation du volume des arbustes buissonnants sur le segment Cetteagradation des arbustes buissonnants en fonction de la baisse de l'intensité de la mise enculture est bien mise en valeur par la figure 116. L'influence de la capacité de rétention eneau des sols sur la dégradation des arbres, déjà signalé pour les arbres, est aussi valablepour les arbustes buissonnants.

La figure 117 montre le rôle de la baisse de la pluviosité et celui de l'intensité de lamise en culture sur la régénération de la végétation ligneuse. Avec ce graphique, on voitnettement que, sur ùIl segment de paysage, plus la mise en culture est intense, moins cesegment est pourvu en plantules. Et même sur plusieurs segments intensément cultivés,on note une absence totale des plantules. Donc, plus que la baisse de la pluviosité, c'estl'Homme qui, par ses méthodes culturales, freine ou empêche la régénération de lavégétation ligneuse.

30

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•GRADIENT DE LA SECHERESSE

Figure 117 : Raréfaction des plantules sur les dunes

L'évolution des arbres et des buissons dans les interdunes est illustrée par les figures118 et 119. La première montre les variations de la végétation ligneuse en fonction de la

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La dégradation des milieux naturels sereer

baisse de la pluviosité, et la deuxième révèle les variations en rapport avec les densité depopulation rurale.

Surla figure 118, bien que l'évolution du volume de la végétation ligneuse, surtoutcelui des arbustes buissonnants, est très irrégulière, la tendance générale est à ladégradation des ligneux suivant le gradient de sécheresse sud-nord. Cette irrégularité apour principale cause l'importance de la pression humaine sur la végétation ligneuse. nfaut préciser que, contrairement à l'intensité de la mise en culture qui peut varier d'unsegment à un autre à l'échelle d'une même séquence paysagique, l'intensité de la pressiondémographique, qui est indiquée par la densité de population rurale, est une donnéeconstante à cette échelle3•

L'évolution de la végétation ligneuse en fonction de la pression anthropique estindiquée par la figure 119. Ce graphique met en évidence que, dans les interdunes.l'Homme a une responsabilité plus accrue que celle de la baisse de la pluviosité sur ladégradation de la végétation ligneuse. Une comparaison des séquences paysagiques 01 et14 illustre bien cet état de fait La séquence 01 se situe dans une frange de pluviositésupérieure à celle de la séquence 14. Mais étant soumise à une densité de populationrurale plus faible, la végétation ligneuse de la séquence 14 est plus importante, malgré lafaiblesse de la pluviosité.

30

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Figure 118 : Dégradation de la végétation ligneuse suivant legradient de la sécheresse (milieux Interdunalres)

3 Les variations de l'intensité de la mise en culture à l'échelle de la séquence paysagique, sont le plussouvent liées à l'irrégularité des pluies, notamment l'intervalle entre la première pluie qui précède lessemis et la deuxième pluie. En effet, il arrive souvent que ces deux premières pluies soient espacées d'unepériode sufflSaJIlIIlent longue pour occasionner la mort de la presque totalité de ce qui avait germé. Ainsi,avec des réserves de plus en plus limitées, le paysan n'aura pas de moyens pour semer à nouveau toutesses parcelles.Par contre pour ce qui concerne l'exploitation de la végétation ligneuse pour le bois de chauffe à l'écbellede la séquence paysagique, c'est la même population qui exploite en même temps l'ensemble desdifférents segments de la séquence.

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La dégradation des milieux naturels

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BAISSE DE LA PRESSION •ANTHROPIQUE

Figure 119 : D4gradation de la v4gétation ligneuse en fonctionde la pression anthropique (milieux interdunaires)

Dans les interdunes, outre cette dégradation des arbres et des buissons, il se pose unautre problème lié à la régénération de la végétation, et qui risque donc de compromettrela disponibilité des ressources en bois de chauffe pour les générations futures: la figure120 montre une raréfaction des plantules suivant le gradient de densification de lapression anthropique.

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BAISSE DE LA PRESSION ANTHROPIQUE

Figure 120 : Raréfaction des plantules dans les interdunes

** *

256

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La dégradation des milieux naturels sereer

En résumé, la dégradation de la végétation ligneuse des paysages sereer est un faitréel. Elle a pour cause la baisse de la pluviosité et l'action anthropique, mais avec desniveaux de responsabilités différents.

A l'échelle de la plaine du Cayor-Baol-Sine, sur les dunes, la baisse de la pluviositéest le principal facteur de dégradation du parc arboré. Sa corrélation avec la pluviosité estde 77%, et elle n'est que de 15% avec la mise en culture. Par contre, s'agissant desarbustes buissonnants, c'est surtout l'intensité de la mise en culture qui occasionne leurdégradation: la corrélation entre ces deux variables est de 57%, contre 49% avec lapluviosité.

A l'échelle du paysage, la dégradation de la végétation arborée n'est pas toujoursimputable à l'intensité de la mise en culture. Les segments les moins cultivés n'ont pastoujours plus d'arbres que les segments les plus cultivés. Par contre, les segments lesplus cultivés présentent toujours une végétation buissonnante plus dégradée.

Dans les interdunes, c'est l'Homme, par le bois qu'il utilise pour le chauffage, qui estle principal responsable de la dégradation de la végétation ligneuse (coefficient decorrélation égal à 92%) ; la baisse de la pluviosité n'a qu'un rôle secondaire (coefficientde corrélation égal à 79%).

Cette dégradation de la végétation ligneuse, dans les interdunes, tout comme sur lesdunes, est d'autant plus dramatique qu'elle s'accompagne d'une raréfaction des plantulesdevant assurer la régénération du couvert végétal ligneux. Et, plus que la baisse de lapluviosité, cette raréfaction des plantules est liée à l'intensification des activitéshumaines...

2) La dégradation du couvert herbacé

L'analyse de l'évolution du couvert végétal herbacé sur les dunes sera aussi effectuéeen fonction de la baisse de la pluviosité et de l'intensité de la mise en culture. Par contre,dans les interdunes, la mise en culture intervenant très peu, cette évolution sera étudiée enfonction des densités de population rurale. li faut préciser que les relevés ont été effectuésen saison sèche, après les travaux champêtres.

2.1- Sur les dunes...

Sur les dunes, l'évolution du couvert végétal herbacé, depuis les paysages les plushumides vers les plus secs, est illustrée par la figure 121 qui montre une tendance à ladégradation suivant ce gradient de sécheresse. Quant à la figure 122, qui montrel'évolution des herbacés depuis les segments paysagiques les plus cultivés vers les moinscultivés, elle indique trois intensités de dégradation distinctes, qui correspondent à troisintensités de mise en culture, mais qui évoluent chacune vers des fonnes de dégradationencore plus intenses suivant le gradient de la sécheresse. Sur ces deux figures, force estde reconnaître une évolution irrégulière du volume des herbacés (cette variableestévidemment beaucoup plus aléatoire, liée à des conditions très locales, que celle de lafréquence des arbres ou des arbustes).

257

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La dégradation des milieux naturels

30- - - - - Mise en culturePluie

Couvert herbacé

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•GRADIENT DE LA SECHERESSE

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25

BAISSE DE L'INTENSITE DES CULTURES

Figure 122 : Dégradation de la végétation herbacée en fonctionde l'Importance de la mise en culture (milieux dunaires)

L'irrégularité de l'évolution du volume des herbacés est liée au contrecoup de ces deuxfacteurs de dégradation, inégalement ressenti à des échelles différentes.

Sur l'ensemble de la plaine du Cayor-Baol-Sine, du sud au nord, une analyse del'évolution du couvert herbacé (fig. 122) montre qu'à cette échelle, c'est la baisse de lapluviosité qui est le principal facteur de la dégradation (corrélation égale à 69%).

Une comparaison des relevés effectués sur des segments paysagiques soumis à lamême intensité culturale, mais qui appartiennent à des franges de pluviosité graduellementdégressives, met en évidence la responsabilité plus accrue de la sécheresse sur ladégradation des herbacés:

- sur les segments paysagiques les plus intensément cultivés - la premièreportion de la figure 122 allant de 1501 à 1503 exclus, à l'exception des relevés de la

258

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La dégradation des milieux naturels sereer

séquence 14 (de 1401 à 1406) -, la baisse de la pluviosité coïncide partout avec unediminution du couvert herbacé (l'exception que constitue la séquence paysagique 14 parrapport à la séquence 01 confmne que la nature du sol, déjà signalée avec la figure 115,est aussi un réel facteur de dégradation de la végétation: la toposéquence 01 effectuée surles dunes rouges, quoique plus arrosées, dispose d'un couvert herbacé plus dégradé quecelui de la toposéquence 14 qui est moins arrosée, mais réalisée sur les dunes jaunes),

- sur les segments moyennement cultivés - la portion de la figure 122 allant de1503 à 1205 -, la baisse de la pluviosité comme facteur principal de la dégradationest encore plus évidente,

- mieux encore, ce sont les segments les moins cultivés -la dernière portion dela figure 122, les 3 points de part et d'autre de 01 04 - qui montrent le plus cet impactde la sécheresse sur la végétation herbacée.

Par contre, à l'échelle du paysage, c'est l'Homme qui est le principal responsable de ladégradation du couvert végétal herbacé.

Le morcellement de la figure 121 montre, encore mieux que dans le cas des arbustesbuissonnants, qu'au niveau de chaque séquence paysagique, la baisse de l'intensité de lamise en culture coïncide avec une nette augmentation du volume du couvert herbacé.Cette agradation de la végétation herbacée en fonction de la baisse de l'intensité de la miseen culture est d'autant plus importante que la paysage est plus arrosé. Et, d'une manièrecorollaire donc, cette agradation devient moins importante dans les paysages les plussecs, comme le montre ce graphique 121.

2.2- Dans les Interdunes...

Dans les interdunes, à l'échelle de l'ensemble de la plaine, les figures 123 et 124illustrent l'évolution du volume des herbacés en fonction de la baisse respective de lapluviosité et de la pression des fortes densités de population rurale. Sur la premièrefigure, la tendance générale est à la dégradation suivant le gradient de la sécheresse. Surla seconde, la tendance générale est à l'agradation suivant la baisse de la pressionanthropique. Sur ces deux figures, on remarque aussi l'irrégularité de l'évolution ducouvert herbacé déjà notée.

Cette irrégularité de la dégradation ou de l'agradation de la végétation herbacée desinterdunes est aussi liée aux contrecoups de l'action de l'homme et de la sécheresse,inégalement ressentis à des échelles différentes.

A l'échelle d'une même frange de pluviosité (portion du graphique 123 allant de 0103à 17-RC05), l'inégalité des degrés de dégradation est liée aux différents niveaux depression anthropique. La comparaison des séquences paysagiques 01 et 17 l'illustreparfaitement: étant dans une même frange de pluviosité que la toposéquence 17, laséquence 01 présente une végétation herbacée beaucoup plus dégradée, car elle estsoumise à une plus forte pression anthropique... Il en est de même dans le cas desséquences paysagiques situées sur des franges de pluviosité contiguës. Une plus grandeexploitation de la séquence la plus pluvieuse peut causer une dégradation plus importantede son couvert herbacé. Sur cette même figure 123, la comparaison des séquencespaysagiques 01 et 14 montre bien ce phénomène: la toposéquence 01 étant pluspluvieuse et beaucoup plus exploitée, dispose d'un couvert herbacé plus dégradé que laséquence 14 moins pluvieuse et moins exploitée.

La nature du sol peut aussi intervenir comme facteur de dégradation, mais l'impact dela pression anthropique est plus spectaculaire.

259

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La dégradation des milieux naturels

- - - -- _. - Couvert herbacé---Pluie

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Figure 123 Dégradation de la végétation herbacée suivant le gradient de lasécheresse (milieux Interdunalres)

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Figure 124 : Dégradation de la végétation herbacée en fonctionde ra pression anthropique (milieux Interdunalres)

Par contre, avec des séquences paysagiques soumises à une même pressionanthropique, l'inégalité des degrés de dégradation est liée à la variation de la pluviosité.Une comparaison des séquences 01 et 18 ou bien 19 et 17 sur la figure 124 montre quepour une même intensité culturale, les paysages les plus secs sont les plus dégradés. Cetimpact de la sécheresse est d'autant mieux perçu que les paysages sont moins exploités.(séquences 19 et 17).

Avec cette figure, on peut voir aussi qu'aucune séquence paysagique très exploitée,même si elle est plus arrosée, ne dispose d'une végétation herbacé plus importante que lesséquences moins exploitées. Donc, dans les interdunes, à l'échelle de la plaine, l'impactde l'Homme sur la dégradation de couvert herbacé semble être plus important que celui dela baisse de la pluviosité.

260

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La dégradation des milieux naturels sereer

** *

En Pays Sereer,la dégradation du couvert végétal herbacé est, certes, moins constanteque la dégradation du couvert végétal ligneux. Cette dégradation existe néanmoins et,comme dans le cas de la végétation ligneuse, elle est à la fois le fait de l'Homme et de lasécheresse. L'impact de ces deux facteurs est cependant inégalement ressenti selon leséchelles de l'analyse.

A l'échelle de la plaine et sur les dunes, c'est la baisse de la pluviosité qui est le facteurprincipal de cette dégradation: le coefficient de corrélation est de 69% (contre 55% avecla mise en culture). Mais les effets de la sécheresse sont d'autant plus dramatiques que lamise en culture est importante. A l'échelle du paysage, par contre, c'est l'Homme qui,par son système agraire actuel, est le principal auteur de la dégradation du couvert végétalherbacé.

Dans les interdunes et à l'échelle de la plaine, l'impact de l'Homme sur la dégradationdu couvert végétal herbacé est plus important que celui de la sécheresse. Leur influenceexplique respectivement 85% et 79% de la dégradation du couvert herbacé. La figure 124montre qu'une séquence paysagique plus exploitée, même étant plus arrosée, voittoujours son couvert herbacé plus dégradé qu'une séquence moins exploitée.

3) La dégradation de l'état de la surface du sol

L'accroissement des phénomènes d'érosion/accumulation minérales peut être consi­déré non seulement comme un état de dégradation de la "surface du sol" mais encorecomme le signe d'une dégradation (actuelle ou future) de l'ensemble du milieu. Sur lesdunes, l'ablation des particules fines de l'horizon supérieur du sol entraîne uneconcentration de sables à la surface du sol. A leur tour, ces sables, notamment la fractionla moins grossière, peut être reprise par les agents d'érosion (vent, ruissellement) etdéposée dans les interdunes qui se comblent ainsi progressivement. .. L'analyse de cettedégradation de la surface du sol, va donc chercher à montrer l'impact de la sécheresse, del'intensité de la mise en culture et de la dégradation du couvert végétal sur l'accroissementdu volume des sables.

3.1- À l'échelle régionale

À l'échelle de la plaine et sur les dunes, l'importance des concentrations de sables à lasurface du sol suit une évolution "disparate" (figures 125, 126 et 127).

Cette irrégularité s'explique par l'interférence de facteurs de dégradation plus nom-breux qu'auparavant:

- la sécheresse,- la mise en culture,- la nature du sol, notamment sa pauvreté en particules fmes,- la faiblesse du couvert végétal.

Concernant l'influence du couvert végétal sur l'importance des concentrations desables à la surface du sol (fig. 126), c'est la destruction du couvert herbacé qui a la plusgrande influence: cette dégradation du couvert herbacé explique 86% de l'importancedes concentrations de sables (contre, respectivement 78% et 71%, pour les buissons etles arbres). De ce fait, c'est la végétation herbacée qui sera retenue comme "facteur

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La dégradation des milieux naturels

végétation" à mettre en confrontation avec la sécheresse et la mise en culture pour essayerd'expliquer la dégradation de l'état de la surface du sol, aussi bien à l'échelle de la plainequ'à l'échelle des paysages.

La figure 127 montre l'influence combinée de la sécheresse et de la destruction de lavégétation sur la dégradation de l'état de la surface du sol. Elle indique que l'importancedu volume de sables augmente globalement en fonction de la baisse de la pluviosité(coefficient de corrélation égale à 69%). Cependant, cette même figure montre aussi quela sécheresse, à elle seule, ne suffit pas pour expliquer cette dégradation: un paysagepeut être plus humide (séquence paysagique 01) mais disposer, en moyenne, à la surfacedu sol, d'une concentration de sables plus importante qu'un paysage plus sec (séquencepaysagique 14).

30

25--- Pluie -------- Concentrations de sables

- - - - - Mise en culture

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Baisse de l'intensité de la mise en culture et de la pluviosité~

Figure 125 : Dégradation de l'état de la surface du sol en fonctionde l'Importance de la mise en culture (milieux dunalres)

30- - - - - Concentrations de sables

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25

Importance des concentrations de sables par rapport à la dégradation de la végétation

Figure 126 : Dégradation de l'état de la surface du sol en fonctionde la destruction de la végétation (milieux dunaires)

262

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La dégradation des milieux naturels sereer

Au sein d'une même frange de pluviosité, cette figure 127 montre aussi une grandeinégalité des recouvrements sableux entre les paysages. Etant dans la même frange depluviosité, les segments paysagiques des séquences 16 et 17, caractérisant des dunesjaunes plus riches en particules fmes, disposent d'un volume sableux moins importantque ceux de la toposéquence Dl, caractérisant des dunes rouges plus pauvres en parti­cules fines. Donc, là aussi, la pauvreté du sol en éléments fins est un facteur aggravant ladégradation de l'état de la surface du sol.

Toujours à l'échelle de la plaine, la figure 125 montre que l'intensité de la mise enculture mesurée à l'échelle du segment paysagique, ne constitue pas, à elle seule, unfacteur explicatif suffisant, encore moins que la seule baisse de pluviosité. Cependant,cette mise en culture, ou la dégradation du couvert herbacé qu'elle engendre souvent,constitue un élément qui vient aggraver l'impact de la sécheresse sur l'importance desconcentrations de sables à la surface du sol : inversement, la diminution de la mise enculture entraîne une augmentation du volume herbacé qui atténue la dégradation des étatsde surface du sol (fig. 127).

La figure 127 montre donc qu'à l'échelle de la plaine du Cayor-Baol-Sine, lesprincipaux facteurs de dégradation de l'état de la surface du sol sont la baisse de lapluviosité et la dégradation du couvert végétal herbacé.

Par contre, le morcellement de cette figure 127 en 10 parties que représentent lesdifférentes toposéquences, montre qu'à l'échelle du paysage, c'est l'intensité de la miseen culture qui accompagne ce même facteur de dégradation du couvert herbacé pouroccasionner les importantes concentrations de sables à la surface du sol.

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- - - - _. Concentrations de sables

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10

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Importance des concentrations de sables suivant le gradient de la sécheresse

Figure 127 : Dégradation de l'état de la surface du sol enfonction de la sécheresse, de la mise en culture et de la

destruction du couvert herbacé (milieux dunalres)

3.2- À l'échelle locale

Une analyse plus fine de la figure 127 montre qu'à l'échelle du paysage. laresponsabilité de la faiblesse du couvert herbacée est plus importante que celle del'intensité de la mise en culture. En effet, dans un même paysage, des segments soumis àune même intensité de mise en culture disposent généralement d'un volume inégal de

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La dégradation des milieux naturels

sables à la surface du sol. Sur ces segments, ce sont toujours les moins couverts par lavégétation herbacée qui disposent du plus important volume de sables. En réalité, sur cessegments, le volume des herbacés et celui des sables dépend de la nature des cultures.Après les récoltes, les champs qui étaient cultivés en arachides disposent de moins devégétation et de plus de concentrations de sables que les champs qui étaient cultivés enmil. Sur les dunes, la responsabilité de la dégradation des états de surface du sol incombeaux activités humaines, et particulièrement, nous semble-t-il, à la culture arachidière.

Concernant l'impact de la disparition de la végétation sur l'ensablement des inter­dunes, la figure 128 montre que les conséquences de la dégradation des arbustesbuissonnants présentent pratiquement les mêmes effets que la dégradation des herbacés,mais la part de "responsabilité" des herbacés est légèrement plus importante (la faibledensité de la végétation herbacée et de la végétation buissonnante explique respectivement97% et 91 % de l'ensablement des interdunes). Et, étant donné que dans les interdunes ona déjà vu que c'était l'Homme qui était le principal responsable de la disparition de lavégétation, c'est lui qui constitue, une fois de plus, le principal responsable de l'ensa­blement des interdunes.

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Importance des accumulations de sables par rapport à la dégradation de la végétation

Figure 128 : Ensablement des Interdunes en fonction de la dégradation dela végétation

264

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30

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La dégradation des milieux naturels sereers

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Figure 129 : Ensablement des Interdunes suivantle gradient de la s'cheresse

La figure 129 met en évidence que c'est la pression anthropique qui favorise le plusl'ensablement des interdunes. En effet, les séquences paysagiques qui sont soumises àune plus forte pression démographique disposent des interdunes les plus ensablées,même lorsqu'elles sont plus arrosées.

** *

En résumé, la dégradation de l'état de la surface du sol des paysages sereer est liée àl'interaction des effets de la sécheresse, de la mise en culture et de la dégradation ducouvert végétai.

A l'échelle de la plaine du Cayor-Baol-Sine, ce sont la sécheresse et l'intensité de lamise en culture qui se conjuguent pour occasionner les plus importantes concentrations desables à la surface du sol. A cette échelle, la nature du sol, notamment sa pauvreté enéléments fins, est un facteur à ne pas négliger, car il contribue à aggraver ce phénomènede dégradation du milieu.

A l'échelle du paysage, l'intensité de la mise en culture se conjugue à la dégradation ducouvert végétal. Mais, étant donné que la dégradation de la végétation est le fait del'Homme, c'est à lui que revient, ici, la seule responsabilité de la dégradation des états desurface du sol. De même, dans les interdunes aussi, c'est encore lui qui constitue leprincipal responsable de l'ensablement en agissant d'abord comme agent destructeur de lavégétation.

265

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La dégradation des milieux naturels

4) La dégradation des sols

L'analyse va chercher à mettre en évidence les principaux facteurs contribuant à ladiminution des accumulations de matière végétale sèche, plus ou moins décomposée à lasurface du sol, et à la baisse des activités biotiques dans le sol. Aussi bien à l'échelle de laplaine qu'à l'échelle du paysage, ces deux ensembles de processus nous semblent en effetsignificatifs de ce que l'on peut appeler la "dégradation des sols".

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- - - - - - - - Buissons

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Diminution de la matière végétale sèche dans le sol en rapport avec la dégradationde la végétation

Figure 130 : Dégradation du sol en fonction de la diminution de la matièrevégétale (Influence de la dégradation de la végétation sur les dunes)

4.1- À l'échelle régionale4.1.1- La diminution des accumulations organiques à la surface du sol

L'essentiel de la matière végétale sèche que l'on trouve dans le sol provient des arbresdes buissons et des herbacés. Sur les dunes et à l'échelle de la plaine, la figure 130 quiindique la réduction de la matière végétale sèche en fonction de la dégradation de lavégétation, montre que l'apport des herbacés est plus important que celui des arbres etdes arbustes buissonnants: la faiblesse ou l'absence de la matière végétale sèche dans lesol est surtout liée à la dégradation du couvert herbacé. Le coefficient de corrélation entrela matière végétale sèche du sol et les herbacés est de 88%, il est de 75% avec lesbuissons et 71% avec les arbres. Etant donné qu'à cette échelle la dégradation du couvertherbacé a pour principale cause la baisse de la pluviosité (cf. la dégradation du couvertherbacé), la sécheresse devient donc, par conséquent, l'élément catalyseur de la dégra­dation des sols par raréfaction de la matière végétale sèche.

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30

15

10

--- Pluie

- - - - - Mise en culture

La dégradation des milieux naturels sereers

•••••••• Herbacés

-'-'-' Matière végétale sèche dans le sol

GRADIENT DE LA SECHERESSE

Figure 131 : Dégradation du sol en fonction de ladiminution de la matière végétale

(milieux dunaires : Influence de la sécheresse)

30

25--- Pluie

- - - - - Mise en culture

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RAREFACTION DE L'ACTIVITE BIOTIQUE •Figure 132 : Dégradation du sol en fonction de la diminution de

l'activité biotique (milieux dunalres : Influence de lasécheresse et de la mise en culture)

Un morcellement de la figure 131 en 10 parties qui correspondent aux différentesséquences paysagiques illustre l'évolution de l'importance de la matière végétale sèchedans le sol à l'échelle du paysage. Au niveau de chaque séquence paysagique, l'inégalitéde la matière végétale sèche du sol des différents segments est fonction de l'irrégularité ducouvert herbacé qui, a son tour, est fonction de la variation de l'intensité de la mise enculture: les segments les plus intensément cultivés disposent d'un couvert herbacé plusdégradé et en même temps de moins de matière végétale sèche dans leurs sols. Donc àl'échelle du paysage, c'est l'Homme, par son nouveau système agraire, qui est leresponsable de la dégradation des sols par raréfaction de la matière végétale sèche.

267

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La dégradation des milieux naturels

4.1.2- La diminution des activités biotiques dans le sol

Concernant la réduction de l'activité biotique dans le sol en rapport avec la sécheresse(corrélation égale à 63%) et la mise en culture (corrélation égale à 64%), la figure 132montre qu'à l'échelle de la plaine du Cayor-Baol-Sine, la baisse de la pluviosité, de mêmeque l'intensité de la mise en culture, ne constituent pas les responsables directs de ladégradation des sol par réduction de l'activité biotique. Néanmoins, cette figure permet dedire qu'à une même intensité de mise en culture, c'est dans les sols les plus hwnides quel'activité biotique est la plus importante. Outre la pluviosité, la notion d'humidité du solfait intervenir sa richesse en éléments fins: sur les dunes, plus le sol est sableux, moinsil garde l'eau pendant longtemps. Donc, étant dans une même frange de pluviosité, lessols des dunes rouges sont alors plus secs que les sols des dunes jaunes. Ainsi, soumis àune même intensité de mise en culture, les sols des dunes rouges (toposéquence 01)présentent une activité biotique plus réduite que les sols des dunes jaunes (séquences 16et 17).

30

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Raréfaction de l'activité biotique en rapport avec la dégradation de la végétation

Figure 133 : Dégradation du sol en fonction de la diminution del'activité biotique (milieux dunalres : Influence

de la dégradation de la végétation)

Toujours à l'échelle de la plaine et sur les dunes, analysant la réduction de l'activitébiotique en rapport avec la dégradation de la végétation, la figure 133 montre que c'est ladisparition du couvert herbacé qui a les conséquences les plus dramatiques (corrélationactivité biotiqueJherbacés égale à 95%, activité biotiquelbuissons égale à 84%, corrélationactivité biotique/arbres égale à 81 %). Cependant, cette même figure permet aussi deremarquer que certains segments paysagiques peuvent disposer d'un couvert herbacé plusimportant mais possèder des sols dans lesquels l'activité biotique est plus rare: cessegments se rencontrent dans les paysages les plus secs. La figure 134 montre que pourune même frange de pluviosité, l'activité biotique est plus importante dans les sols lesmoins cultivés. Elle fait apparaître aussi que des segments paysagiques plus humides etplus cultivés (01 07, 01 11, 01 13 et 01 16) peuvent avoir des sols présentant moinsd'activité biotique que des sols plus secs et moins cultivés (1403, 1406 et 13 06).Donc, à l'échelle de la plaine, sur les dunes, l'intensité de la mise en culture restel'élément moteur de la dégradation des sols en rapport avec la réduction de l'activitébiotique.

268

Page 270: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

La dégradation des milieux naturels sereers

Raréfaction de l'activité biotique suivant le gradient de la sécheresse

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----- Mise en culture

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Figure 134 : Dégradation du sol en fonction de la diminution del'activité biotique (milieux dunaires : Influence de la sécheresse,de la mise en culture et de la destruction de lavégétatlon herbacée)

4.2- À l'échelle locale

Toujours sur les dunes, mais à l'échelle du paysage, les différentes toposéquences dela figure 134 montrent que partout dans un paysage, une augmentation du couvertherbacé coïncide avec un accroissement de l'activité biotique. Et du fait qu'on vient devoir que dans un paysage l'irrégularité du volume herbacé est liée à la variation del'intensité de la mise en culture des différents segments, on reconnaîtra qu'à l'échelle dupaysage, l'Homme reste encore le responsable de la dégradation des sols par réduction del'activité biotique.

------ Matière végétale sèche dans le sol

ArbresBuissons

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Diminution de la matière végétale SèC: dans le sol en rap~ avec la dégradat~nde la végétation

Figure 135 : Dégradation du sol en fonction de la diminution de lamatière végétale sèche (milieux interdunaires : influence de

la dégradation de la végétation)

269

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La df5gradatlon des milieux naturels

Dans les sols des interdunes, l'évolution de la matière végétale sèche en fonction de ladégradation de la végétation est illustrée par la figure 135. Là aussi, on voit que c'est ladégradation du couvert herbacé qui présente le plus grand danger (corrélation égale à92%). Cependant, étant donnée que dans les interdunes l'importance de la dégradation dela végétation herbacée est liée à celle de la pression anthropique (cf la dégradation ducouvert herbacé), l'Homme devient donc le déclencheur de la dégradation des sols desinterdunes par réduction de la matière végétale sèche (le coefficient de corrélation entre lapression anthropique et la matière végétale sèche est de 84%).

- - - - - - - - Matière végétale sèche dans le sol

------ Activité biotique

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r..:. r..:. ..t ..t M~ ~ ~ ~ ~ •GRADIENT DE LA SECHERESSE

Figure 136 : Dégradation du sol en fonction de la diminution de lamatière végétale sèche (milieux Interdunaires : Influence de

la sécheresse et de la pression anthropique)

Par rapport à la baisse de la pluviosité (corrélation égale à 80%), la figure 136 montreaussi que c'est la pression anthropique qui occasionne le plus la baisse, de la matièrevégétale sèche du sol. En effet, pour deux paysages situés dans une même frange depluviosité, celui étant soumis à la plus forte pression anthropique dispose de moins dematière végétale sèche dans ses sols (exemple des séquences paysagiques 01 et 17).Mieux encore, un paysage peut être plus arrosé, mais étant soumis à une plus fortepression anthropique, dispose de moins de matière végétale sèche dans ses sols(comparaison des séquences paysagiques 01 et 14).

L'évolution de l'activité biotique dans les sols des interdunes est illustrée par cettemême figure 26 et par la figure 137. Avec le second graphique, qui indique la réductionde l'activité biotique en fonction de la dégradation de la végétation, on voit que c'est ladestruction des herbacés qui est le facteur le plus grave (corrélation activitébiotiqueJherbacés égale à 98%, activité biotiqueJbuissons égale à 94%, corrélation activitébiotique/arbres égale à 90%). Indirectement donc, c'est l'Homme qui est à l'origine de ladégradation des sols des interdunes, car étant le facteur de la dégradation de la végétation.Par rapport à la baisse de la pluviosité aussi, la figure 137 atteste une responsabilité plusaccrue de la pression anthropique (corrélation activité biotiqueJ pression anthropique égaleà 84%, corrélation activité biotique/pluviosité égale à égale à 81 %). La comparaison desséquences paysagiques 01, 17 et 14 (comme ce fut le cas pour la réduction de la matière

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La dégradation des milieux naturels sereers

végétale sèche) met en évidence le rôle des activités humaines sur la dégradation des solsdes interdunes par réduction de l'activité biotique.

Activité biotique

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15

10

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25

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Raréfaction de l'activité biotique en rapport avec la dégradation de la végétation

Figure 137 : Dégradation du sol en fonction de la diminution del'activité biotique : (milieux interdunaires : influence de

la dégradation de la végétation

** *

Il faut donc dire pour terminer qu'en Pays Sereer, sur les dunes, la dégradation dessols est liée à la fois à la sécheresse et à l'Homme.

A l'échelle de la plaine du Cayor-Baol-Sine, c'est la baisse de la pluviosité, par ladisparition du couvert herbacé qu'elle engendre, qui est le principal facteur de dégradationdes sols par réduction de la matière végétale sèche et de l'activité biotique.

Par contre, à l'échelle du paysage, c'est l'Homme, par son système agraire, qui estresponsable de la dégradation des sols: dans les interdunes, l'importance de la pressionanthropique, entraînant la dégradation du couvert végétal, devient le premier responsablede la dégradation des sols.

** *

En résumé, pour conclure sur cette brève analyse spatiale de la dégradation despaysages sereer, il faut retenir que c'est la régression du couvert végétal, directement liéeà la sécheresse et aux activités humaines, qui a ouvert la voie aux autres processus dedégradation du milieu.

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La dégradation des milieux naturels

=>À l'échelle de la plaine et particulièrement sur les dunes, la sécheresse demeure leprincipal facteur de dégradation de III végétation. Mais l'intensité de la mise en culture estun facteur aggravant les effets de cette sécheresse.

L'analyse de la végétation de la plaine du Cayor-Baol-Sine a permis de constater quel'ensemble du couvert végétal se dégrade suivant le gradient de sécheresse sud-nord. Lespaysages les plus secs disposent d'un parc arboré plus clairsemé et plus pauvre enespèces végétales mais aussi d'un couvert végétal herbacé plus dégradé.

La dégradation de la végétation est en effet d'autant plus importante que les paysagessont soumis à une "mise en valeur" plus intense. Et même dans le cas des arbustesbuissonnants, on retiendra que certains segments paysagiques plus humides que d'autrespeuvent voir leur végétation plus dégradée à cause de cette intensité de la mise en culture.

=> À l'échelle du paysage, les facteurs de la dégradation du couvert végétal ne sontplus tout à fait les mêmes: sur les dunes, c'est le système de cultures qui est mis encause, dans les interdwles, c'est la pression démographique...

Analysant toujours la dégradation de la végétation, mais à un autre niveau, à l'échelledu paysage - "cadre de vie" d'une population donnée, on a noté que sur les dunes ladégradation du couvert végétal, à l'exception des arbres, est liée à l'intensité de la mise enculture: plus les cultures sont étendues sur un segment de paysage, plus ce segmentprésente une végétation herbacée et buissonnante dégradée. Etant donné que l'intensité dela mise en culture joue, de même, sur la raréfaction des plantules devant assurer larégénération du parc arboré, l'Homme constitue, ainsi et plus que la sécheresse, unimportant facteur de dégradation de la végétation.

Par contre, dans les interdunes, la dégradation de l'ensemble de la végétation est liée àl'importance de la population villageoise voisine et à ses besoins toujours grandissants enbois de chauffe.

=> C'est par l'intermédiaire de la dégradation du couvert végétal, particulièrement lecouvert végétal herbacé, que la sécheresse et les activités humaines sont responsables denombreuses formes de dégradation du milieu: érosion des sols de dunes et ensablementdes interdunes, diminution des accumulations végétales à la surface du sol, baisse desactivités biotiques dans les sols...

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CONCLUSION GENERALE

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CONCLUSION GENERALE

Cette étude présente les résultats d'une analyse des paysages sereer, en insistant plusparticulièrement sur un problème actuel particulièrement grave: la dégradation de cesmilieux nord-soudaniens sous les effets combinés de la sécheresse et des activitéshumaines.

La méthode employée est celle de 1"'Ecole d'Abidjan" qui, pour appréhender notreenvironnement biophysique d'une manière globale et intégrée, a introduit "un nouveaulangage pour l'étude des milieux tropicaux". Cette méthode fonctionne à plusieurséchelles d'analyse :

- au niveau des composantes du milieu, une typologie de base, que nous avons étéamené à adapter à l'étude des milieux secs, permet de prendre en compte la totalité descomposantes tangibles du milieu, qu'il s'agisse du sol, de la végétation, des états de sur­face du sol, etc.,

- au niveau de l'ensemble de chaque milieu, l'emboîtement "composantes-hoplexols­hoplexions-holoplexion" se confonne à une organisation naturelle fondamentale: la"stratification" des milieux selon la verticale... Cet emboîtement fIxe la démarche à suivrelors des descriptions de terrain, tout comme il constitue un cadre pratique pour lasynthèse et la généralisation lors des traitements des données.

- enfin, au niveau de l'ensemble des ces milieux, l'emboîtement "géons-segments depaysage-paysage" rend parfaitement compte des discontinuités latérales et de l'organi­sation spatiale du paysage.

Ces techniques ont permis de recueillir le maximum de données sur le terrain, de lesstocker, et de les traiter de façon rigoureuse. Les observations, d'abord ponctuelles oulinéaires, ont été ensuite étendues sur l'ensemble du secteur.

Par rapport aux nombreux travaux déjà réalisés par 1"'Ecole d'Abidjan", l'applicationde cette méthodologie au Pays Sereer apporte au moins trois nouveautés: l'adaptation dela terminologie typologique à l'étude des régions tropicales sèches, la constitution d'une"base de données localisées" opérationnelle sur micro-ordinateur, une cartographierégulière d'un degré-carré au 11200 000 lHIÈS ND-28-XN... Cette dernière a donnélieu à quatre cartes hors-textes: "Carte des principaux segments de paysage", "Carte despaysages", "Carte de l'utilisation de l'espace" et "Carte de la localisation de la populationrurale".

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Conclus/on

1 - Les facteurs d'organisation des paysages

Les facteurs qui interviennent dans l'organisation du paysage sont: la topographie,principal "facteur interne", les variations du climat et de l'utilisation de l'espace parl'Homme, qui sont des "facteurs externes", directement responsables de l'éventuelleagradation- dégradation des milieux.

Malgré la monotonie d'une topographie d'altitude médiqcre et peu accidentée, troisgrands ensembles peuvent être distingués sur la carte de TIllES.

- Le premier grand ensemble topographique correspond à la Région Naturelle duplateau de Thiès. Relativement élevé, ce plateau constitue avec sa cuesta les seulsaccidents notables du Pays Sereer. Les paysages se caractérisent par leurs sols rougesgravillonnaires et argilo-sableux sur lesquelles s'est développée une végétation de fourrésà Acacia ataxacantha plus ou moins dense.

- Un autre ensemble, de topographie moyenne, correspond à la plaine du Cayor-Baol­Sine qui constitue la seconde Région Naturelle. Cette région occupe l'erg Ogolien etintègre les vallées fossiles et de grandes dépressions qui interrompent la monotonie de latopographie dunaire. A cet ensemble de moyenne topographie, se rattachent les très bas­plateaux du Continental Terminal qui apparaissent au sud de la carte. Cette Région, quioccupe 73% de la carte, correspond à la plus grande partie du "bassin arachidier" séné­galais soumis, depuis longtemps, à d'intenses activités agricoles. Elle se caractérise parses vastes étendues sableuses, laissant parfois apparaître des lambeaux de sols plus oumoins argileux, et par un "parc arboré" dominé par Acacia albida.

- Topographiquement plus basses, les bouches du Saloum (et du Sine) forment latroisième Région Naturelle. Cette région est fortement influencée par les mouvements demarée qui conditionnent sa dynamique actuelle. Cette Région se distingue des deuxprécédentes par la salinité de ses sols, dénudés ou occupés par une végétationparticulièrement adaptée à l'excès de sel: il s'agit en particulier de la mangrove àRhizophora racemosa, Rhizophora mangle et Avicennia africana.

Ainsi, s'ajoutant au critère topographique, ces trois Régions Naturelles se distinguentaussi par leur substratum édaphique et le couvert végétal qui s'y développe: elles vontdonc réagir différemment à l'évolution actuelle du climat et à l'accroissement toujoursplus fort de la pression anthropique.

Dans ces régions, la principale caractéristique du régime pluviométrique restel'irrégularité des pluies dans le temps et dans l'espace. Cette irrégularité évolue depuis lesannées 1950 vers une baisse générale de la pluviosité qui s'est encore plus accentuée àpartir des années 1970. Depuis cette date, le Pays Sereer connaît une période desécheresse presque ininterrompue: les précipitations atteignent difficilement les'valeursnormales, et les nombres de jours de pluie diminuent.

La variation des pluies dans l'espace détermine trois zones géographiques. Centrée surla Région Naturelle des bouches du Saloum, avec une extension sur l'extrême sud de laRégion de la plaine, la zone sud-soudanienne manifeste encore un climat relativementhumide, avec des précipitations annuelles de l'ordre de 800 à 900 mm. A l'extrême norddes Régions Naturelles de la plaine et du plateau, apparaît un climat beaucoup plus sec,avec des précipitations qui ne sont plus que de l'ordre de 400 mm : ce sont les margessud de la zone sahélienne. Entre ces deux zones, donc sur la majeure partie du PaysSereer, c'est la zone nord-soudanienne avec des précipitations de l'ordre de 500 à800 mm.

L'irrégularité des pluies dans le temps fait que les périodes d'intensité maximale de lasécheresse ne sont pas les mêmes dans les trois Régions Naturelles, mais aussi au sein de

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Paysage et utilisation de l'espace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

la vaste Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine. Dans la Région du plateau de Thiès etdans le nord de la Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine, la sécheresse maximum estatteinte en 1972, avec un déficit pluviométrique de 54% à la station de Thiès, et 64% àcelle de Tivaouane. Par contre, dans la Région des bouches du Saloum et dans le sud duCayor-Baol-Sine, le maximum du déficit pluviométrique est atteint en 1983 : 59% à lastation de Foundiougne et 50% à Kaolack.

Donc, selon les Régions Naturelles, la sévérité de la sécheresse est différemmentvécue... mais le bilan est partout négatif, autant sur le milieu naturel que sur les activitéshumaines!

Les conséquences de la baisse généralisée des précipitations sur le milieu naturel sontd'autant plus dramatiques que cette péjoration de la pluviosité est accompagnée d'unréchauffement sensible de l'atmosphère. Il s'en suit une augmentation de l'évapo­transpiration potentielle (ETP) qui accentue la durée de la période de déficit hydriqueannuel: il ne reste, au plus, que deux mois de saison des pluies (août et septembre)pendant lesquels les besoins en eau des plantes sont satisfaits... Les indicesbioclimatiques de J. LE BORGNE (12 à Louga, 21 à Bambey, 24 à Kaolack et 29 àNioro du Rip) montrent une dégradation du climat suivant un axe sud-nord qu'on aappelé le gradient de la sécheresse.

Ce déficit hydrique est de plus en plus accentué: les bilans de l'eau calculés pour ladécennie 1980-1989 montrent que, partout en Pays sereer, les précipitations sontdevenues insuffisantes pour répondre à la demande évaporative, à la reconstitution desréserves en eau du sol et, par conséquence, à la recharge des nappes phréatiques. Lavague de sécheresse météorologique actuelle se traduit par une sécheresse biologique quia eu des conséquences dramatiques sur l'évolution des milieux naturels et sur desactivités humaines, essentiellement basées sur l'agriculture.

L'arachide, la principale plante cultivée depuis plus d'un demi-siècle, est profon­dément affectée par cette nouvelle vague de sécheresse. Ses rendements ont nettementdiminué. Au cours de la période 1960-1991, les variations de la pluviosité expliquent42% de la variance des rendements en arachide dans le sud de la Région de la plaine duCayor-Baol-Sine (station de Kaolack) et 55% dans la Région Naturelle du plateau (stationde Thiès).

La sécheresse, conjuguée à une densification de la population rurale, a contribué àamplifier un déséquilibre "société humaine 1milieu physique" larvé depuis plus d'undemi-siècle. Le système agraire traditionnel sereer, souvent cité dans le monde comme unexemple de réussite, s'est en effet complètement déstabilisé sous l'influence de la culturecommerciale de l'arachide. La pression démographique et des besoins fmanciers de plusen plus incitatifs ont fortement contribué à l'expansion de cette culture arachidière dont lespratiques ont bouleversé le système agraire traditionnel: l'association agriculture ­élevage et le respect de l'assolement sous le parc arboré loué par de nombreuxgéographes ont pratiquement disparu !

Il s'en est suivi une profonde modification de l'organisation des paysages. Ladégradation du parc arboré est une conséquence immédiate de l'expansion de la culturearachidière et d'un début de mécanisation des techniques de cultures. Toute la broussaillequi séparait les terroirs a été défriché et mise en culture. Les sols, jadis fertilisés par lebétail et les jachères, et protégés par des haies vives et par un parc arboré bien entretenu,sont actuellement à la merci des agents d'érosion parmi lesquels le vent est l'un des plusinsidieux. Le paysage devient de plus en plus uniforme, et l'on passe insensiblementd'un terroir à un autre...

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Conclusion

2- La différenciation des milieux naturels et des paysages

Apparemment homogène, le milieu naturel sereer cache cependant une certainediversité. La différenciation en plusieurs types de milieux naturels s'est effectuée en deuxétapes.

• Dans un premier temps, il a été effectué une typologie des hoplexols, "strates","couches" ou "horizons", qui constituent le "profll vertical" du milieu.

Ce sont 31 types d'hoplexol, 6 sous-types et 2 variantes qui ont été définis sur les cinqensembles d'hoplexols (ou holoplexions) suivants :

- 7 types d'hoplexol pour l'infraplexion,- 6 types d'hoplexol pour le métaplexion inférieur,- 4 types d'hoplexol, 6 sous-types et 2 variantes pour le métaplexion strict,- 6 types d'hoplexol pour le métaplexion supérieur,- 8 types d'hoplexol pour le supraplexion.Le principal facteur de différenciation des composantes de l'infraplexion est d'ordre

géomorphologique. Il oppose le plateau de Thiès, défini par des formations superficiellescuirassées ou altériques, à la plaine du Cayor-Baol-Sine, définie par des formationssuperficielles sableuses, puis aux bouches du Saloum, définies par une nappe phréatiquesubaffleurante.

Concernant les composantes du métaplexion inférieur, le principal critère dedifférenciation est lié à la dynamique des argiles et de l'eau dans le sol. D'abord les solsmeubles, poreux et bien drainés se différencient en fonction de leur richesse en argiles. Aleur tour, ils se distinguent des sols plus ou moins argileux, hydromorphes ou àengorgement temporaire des bas-fonds.

A la surface du sol, le principal critère de la typologie est d'ordre morphologique. Lesaccumulations bien consolidées se différencient des accumulations plus ou moins déliéesqui. à leur tour vont se diviser pour donner des sous-types et des variantes. Entre ces sous­types et ces variantes, le facteur de différenciation est aussi d'ordre morphologique. Lesaccumulations plus ou moins compactées s'opposent aux accumulations nettement déliéesqui se différencient ensuite en fonction de leur taille.

Concernant les composantes du métaplexion supérieur, de même que celles dusupraplexion, les principaux facteurs de leur différenciation est d'ordre dynamique, etsecondairement, d'ordre morphologique. Les formations végétales très dégradées s'opposentaux formations moins dégradées. Ensuite, dans le métaplexion supérieur, les herbacésgraminiformes se différencient des herbacés non graminiformes, et dans le supraplexion, ona une différenciation entre les arbres, les arbustes buissonnants et les herbacés sous-lhmeux.

• La deuxième étape de la différenciation des milieux naturels a consisté en unetypologie des géons, organisations naturelles d'ordre supérieur correspondant aux"profils verticaux du milieu". Les types de géon sont constitués par des combinaisons etdes associations variées des types d'hoplexol.

Au total, 22 types de géon ont été définis. ils ont été regroupés en 9 ensembles selonles différents reliefs ou modelés auxquelles ils se rapportent

- Sur le sommet du plateau de Thiès, se sont formés deux types de géon caractérisés pardes formations végétales ligneuses basses sur des sols gravillonnaires et argilo-sableux.Leur différence est liée à la dégradation de la végétation, mais aussi à l'importance des blocsde cuirasse dans le sol.

- Sur les rebords ensablés du plateau, deux types de géon se sont formés. Ils sontcaractérisés par des formations végétales ligneuses hautes à très hautes sur sols sableuxreposant à moins d'un mètre sur la cuirasse démantelée. Ces deux types de géon sedistinguent par l'importance des arbres et par leur hauteur.

- Sur le rebord abrupt du plateau, s'est formé un seul type de géon caractérisé par desformations végétales ligneuses très discontinues sur des sols squelettiques d'érosionpiquetés de nombreuses termitières blanches.

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Paysage et utilisation de l'espace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

- Sur le Bas-plateau littoral calcaire, se sont formés deux types de géon. Ils sontcaractérisés par des formations végétales ligneuses variables: hautes et très discontinuessur les subaffleurements calcaires; moyennement basses et continues sur les solsvertiques. Donc, la différenciation de ces types de géon est à la fois d'ordre végétal etpédologique. Elle est aussi liée à la nature des accumulations à la surface du sol.

- Dans les grands bas-fonds, se sont fonnés deux types de géon. Ils sont caractérisés pardes formations végétales ligneuses dégradées sur sols argileux à argilo-sableux. Ladifférenciation de ces types de géon est liée à l'importance de la dégradation de la végétation,des accumulations de sables à la surface du sol, et à l'hydromorphie des sols.

- Dans les interdunes, se sont formés trois types de gOOn. Ds se caractérisent par desformations végétales ligneuses basses et moyennement hautes, à dégradation variable, sursols topomorphes. La dégradation de la végétation et l'état de la surface du sol sont lesprincipaux facteurs de différenciation de ces 3 types de géon.

- Sur les dunes, se sont formés quatre types de gOOn. Ils sont caractérisés par desformations végétales hautes et très hautes, dégradées sur sols sableux profonds. Ils sedifférencient en fonction de l'importance de la dégradation de la végétation, de l'état de lasurface du sol et des formations superficielles.

- Dans les talwegs et vallées fossiles, se sont formés trois types de gOOn. Ils secaractérisent par des formations végétales ligneuses moyennement hautes et basses, àdensité variable, sur sols argilo-sableux, plus ou moins hydromorpbes. L'importance de lavégétation et la nature des sols sont les principaux facteurs de différenciation de ces troistypes de géon.

- Dans les bouches du Saloum, se sont fonnés trois types de gOOn. Ds sont caractériséespar une absence quasi générale de la végétation. Leur principale différence reste la nature dessols et l'état de la surface du sol.

Ces types de géon constituent le "contenu" des différents segments de paysage.Contrairement à l'étude des hoplexols et des géons, cette différenciation des segments depaysage, de même que celle des paysages, n'a pas fait l'objet d'une typologie statistique.

Les principaux segments de paysage, qui constituent les unités cartographiques de lacarte hors-texte à 11200 000, ont été directement identifiés par photointerprétation àpartirdes photographies aériennes au 1160 000. Compte tenu de cette échelle, il a ensuite fallueffectuer des levés topographiques de terrain beaucoup plus précis... C'est l'ensemble decette démarche qui nous a permis de distinguer 28 "principaux segments de paysage"(unités cartographiées à 11200 000) qui se subdivisent, en réalité et au moins, en 60segments de paysage effectifs.

- Sommets non-différenciés de plateau monoclinal en pente faible: 4 segments.- Versants non-différenciés en pente forte: 1 segment- Bordure de plateau à recouvrement sableux indifférencié (cuirasse à moins d'un mètre de

profondeur) : 4 segments.- Bordure de plateau à recouvrement sableux (cuirasse à plus d'un mètre de profondeur) ;

apparition de petites dépressions interdunaires (indifférenciées) : 5 segments.- Sommets et versants oon-différenciés de dWles (dénivelées marquées) : 3 segments.- Sommets et versants non-différenciés de dunes subaplanies (dénivelées moyennement

marquées) : 2 segments.- Sommets et versants non-différeociés de dunes émoussées (dénivelées peu marquées) : 2

segments.- Sommets et versants non-différenciés de bas-plateaux ("glacis" ou "glacis-terrasses") : 4

segments.- Petites dépressions interdunaires non-différenciées isolées: 1 segment.- Grandes dépressions interdunaires allongées (présence de quelques petites dépressions

allongées) : 3 segments.- Bas-fonds (interdunaires) aIlon~és : 1 se~ment.

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Conclusion

- Grands bas-fonds à ensablement important: 3 segments.- Bas-fonds circulaires à ensablement faible: 2 segments.- Bas-fonds argileux (présence de quelques petites cuvettes de concentration des eaux de

ruissellement: 2 segments.- Bas-fonds argileux (nombreuses mares saisonnières) : 2 segments.- Bas-pla1eau littoral non-différencié : 3 segments.- Bas-fonds longitudinaux anastomosés: 1 segment.- Accumulations sableuses fossilisant les vallées 3 segments.- Vallées fossiles non-différenciées : 3 segments.- Vallées fossiles évoluant en "tannes" : 2 segments.- Cuvettes: 1 segment.- Terrasses alluviales: 1 segment.- Tannes herbus non-différenciés : 2 segments.- Tannes vifs non-différenciés : 1 segment- Basse vasière à mangrove: 1 segment.- Haute vasière à mangrove: 1 segment.- Tannes d'inondation: 1 segment.- Eaux libres non-différenciées: 1 se~ent.

La différenciation des paysages est liée aux modes d'association et de juxtapositiondes segments précédents. Au total, 38 paysages ont été distingués. Ensuite, et toujoursselon des critères d'ordre géomorphologique, ces paysages ont été réunis en 10 grandsensembles.

- Les paysages 1 et 21 occupent le sommet du plateau de Thiès et ses rebords ensablées.Ils sont caractérisé par un modelé subhorizontal très faiblement disséqué par des talwegs.

- Les paysages 3, 4 et 5 occupent la cuesta du plateau. Ils sont caractérisés par une ligned'escarpement à pente très forte, et qui domine des glacis plus ou moins longs.

- Les paysages 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16 et 17 occupent les dunes rougesogoliennes, surtout dans le Cayor et le Baol. Ils sont caractérisés par un modelé dunaire auxdénivelées bien marquées, avec des interdunes étroites et effilées, ou larges et allongées.

- Les paysages 18, 19, 20 et 21 occupent les dunes rouges devenant jaunes en profondeur,surtout entre le Bool et le Sine. Ils sont caractérisés par un relief dunaire subaplani, auxdénivelées moyennement marquées avec des interdunes plus ou moins larges.

- Les paysages 22, 23, 24 et 25 occupent les dunes jaunes, surtout vers le Sine. Ils sontcaractérisés par un modelé dunaire aux interfluves élargies. Les interdunes sont de formelongitudinales, plus ou moins anastomosées vers le sud.

- Les paysages 26 et 27 occupent les vallées fossiles du Sine et du Tarare ainsi que leurstalwegs adjacents. Ils sont caractérisés par leur position topographique déprimée. Dans cespaysages, les fonds de vallées sont occupées par des cuvettes entrecoupées de nombreuxbancs de sables.

- Les paysages 28, 29, 30, 31 et 32 occupent de grandes dépressions nord-nord-est-sud­sud-ouest, sortes de couloirs intrndunaires peut-être d'origine tectonique. Ils sont caractériséspar leur position topographique déprimée. Cependant, ils se différencient des précédents parleur extension plus grande et par leurs bas-fonds beaucoup plus aplatis.

- Les paysages 33 et 34 sont des paysages de transition entre ces grandes dépressions etles paysages du Sine et du Saloum.

- Les paysages 35, 36, et 37 sont développés de part et d'autre des cours d'eau du Sine etdu Saloum. Ils sont caractérisés par l'extrême platitude de leur modelé.

- Le paysage 38 occupe les glacis du bas-plateau du "Continental Terminal". Il estcaractérisé par un relief légèrement ondulé par des seuils sableux entrecoupés par descuvettes ar2ileuses.

1 Ces numéros correspondent à ceux de la carte des paysages.

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Paysage et utilisation de respace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

La figure de synthèse générale 138 schématise cette organisation, telle qu'elle a pu êtremise en évidence sur le terrain grâce à l'étude d'une vingtaine de toposéquences paysa­giques.

SEGMENTS DE PAYSAGE

PAYSAGES

PllileIlIc....

(01)

K__

(04)

~e

(01)

GandiaVe(25)

Sendokh(31)

v......touIiM

sail.,.. (27)

SlntitSaloull

(37)

Figure 138 Organisation des paysages étudiés sur le terrain

281

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Conclusion

3- La dégradation des milieux naturels

La dégradation des milieux naturels résulte d'un déséquilibre entre les interactionsdynamiques d'un système "Homme-climat-sol-végétation" particulièrement complexe. EnPays Sereer, ce déséquilibre résulte, à la fois, de la modification de la pluviosité et desactivités anthropiques sur des sols et une végétation fragiles.

A l'échelle du Pays Sereer, la baisse de la pluviosité a engendré la dégradation ducouvert végétal qui, à son tour, a provoqué une dégradation des sols. Cette dernière,particulièrement grave, dans la mesure où elle est irréversible, se traduit par:

- la diminution des accumulations organiques à la surface du sol,- la réduction de l'activité biotique dans les sols,- une plus grande sensibilité à l'érosion éolienne, qui se marque par d'importantes

concentrations de sables stériles à la surface du soL

Toujours à l'échelle du Pays Sereer, l'Homme tient aussi une place prépondérantedans les processus de dégradation des paysages. Les différentes analyses ont montré quel'intensité de la mise en culture et de l'exploitation de bois de chauffe ont contribué àaccentuer la dégradation du couvert végétal, de la surface du sol et du sol. À cette échelle,ces activités humaines ont un impact d'autant plus grave que les paysages sont plus"secs"...

L'analyse de la dégradation ou de l'agradation des paysages soumis aux mêmesconditions de pluviosité a bien sûr révélé que ce sont les paysages les plus exploités quisont les plus dégradés. Mais il faut ajouter que, sous une même pluviosité, la nature dessols, notamment leur richesse en particules fines et leur capacité de rétention en eau, estun élément non négligeable pour expliquer la réaction des paysages à ces phénomènes dedégradation.

Le rôle de l'action anthropique sur la dégradation des milieux naturels doit surtout êtreanalysé à l'échelle du paysage: c'est-à-dire à l'échelle du "cadre de vie" quotidien dechaque population villageoise... A cette échelle, les conditions de pluviosité sontpratiquement invariables et elles ont alors un rôle secondaire par rapport à l'action despopulations elles-mêmes. De fait, en Pays Sereer, c'est surtout le paysan qui est leprincipal responsable de la dégradation de son propre "cadre de vie" : cette dégradationest le résultat d'une surexploitation de ressources naturelles limitées mais aussi d'unmode de gestion de l'espace révolu, qui ne sait pas s'adapter aux nouvelles contraintesimposées par la sécheresse...

La figure d'interprétation générale 139 schématise la diminution de la complexité et dudéveloppement des milieux naturels étudiés dans la troisième partie de cette étude : lasécheresse et les activités humaines sont les deux causes premières de ces deuxformes dedégradation du milieu. ..

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Paysage et utilisation de respace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

Milieux peu complexeset très peu développés

Interdunes : dégradation de la végétation, diminutionde la matière végétale (sèche ou en voie de décomposition),ensablement, raréfaction des activités biotiques...

(IDDunes: dégradation de la végétationbuissonnante et herbacée,destabilisation de la surface du sol

~ ~t ~~=.--~

§:~---'~k:t-----Hr:::iiI;;;iii",,"~-.....,€~i~~~Végétation importante.;1 (nombreuses espèces! I~ végétales, surface du sol;:; ~ Dégradation de la végétation, "méta-stable", importantes~ diminution de la matière végétale, accumulations de matières

importantes concentations de sables, végétàtles sèches,raréfaction des activités biotiques forte activité biotiqueMilieux peu complexeset peu développés Milieux très complexes

. 1 et très développés

Figure 139 La dégradation des milieux naturels étudiés

283

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Limite des principaux segments de paysage

Limite de paysage

~ Talweg~

Q) Q)

5-E.- 0E clU 0c­>,::1o lU

Tanne vif

Tanne d'inondation

Sommet du plateau de Thiés

Tanne herbu

Ensablement du plateau

Assise sableuse

Segments non différenciés de glacis d'épandage

Sommel et versant non différenciés des dunes ogoliennes

Bas-fonds interdunaires anastomosés

Bas-fond ensablé

Versant abrupt du plateau

Interdune ovoïde

Interdune longitudinale

1." . 1

~===8

~ Bas-fond de vallée

..., Stagnation des eaux de ruissellement

1: · , . : · '.1 Bancs sableux fossilisant les vallées

1: ' ...1 Terrasse sableuse évoluant en tanne

1.- •••-,· Bas-fond argileux

ITIIJllIJ, 1

b44dli!,V;;(:/:,1f .,. . .. ..· . . .. ..

~;;:Y~(;J,..... .

l"1" ~If ~YI,'t1· Y 1 y . Haute vasière à mangrove

1.:-"'"-3 Basse vasière à mangrove

ECHELLE 1/50 000

Cours d'eau

Figure 114 : L'gende des cartons à 1 : 50 000 et des toposoquences duchapitre sur la dlfforenclatlon des paysages sereers

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LISTE DES FIGURES

Pages

Figure 1 : Carte de situation '" 8Figure 2 : Les transgressions marines depuis le Secondaire au Sénégal et dans le sud-ouest de la Mauritanie (P. Michel. 1 973 14Figure 3 : Carte géologique 15Figure 4 : Les Régions Naturelles 17Figure 5 : Variation de la vitesse du courant de surface (flot et jusant) au cours desdifférents cycles de marée à la station de Dionewar 23Figure 6 : Régime des salinité des eaux de surface du Saloum 24Figure 7 : Schéma de la position des centres d'action en Janvier et en Juillet 26Figure 8 : Régimes pluviométriques comparés à différentes stations 28Figure 9 : Diagrammes ombrothermiques à différentes stations (1981-1990) 28Figure 10 : Zones et régions climatiques 29Figure 11: Températures comparées à différentes stations (1981-1990) 31Figures 12 et 13 : Températures (1981-1990) et humidités relatives comparées àdifférentes stations 31Figure 14 :Variations interannuelles des précipitations à différentes stations 32Figure 15: Ecarts pluviométriques par rapport aux normales (1931-60-90) à différentesstations . 33Figure 16 :Evolution de la saison des pluies (1960-1991) 33Figure 17 : Translations des isohyètes vers le sud 35Figure 18 : Evolution des rendements en arachide (1960-91) 37Figure 19 : Evolution des températures moyennes annuelles (1951 à 1990) 37Figure 20 : Bilans de l'eau à différentes stations 39Figure 21 : Carte de la densité de la population rurale en 1976 42Figure 22 : Carte de la densité de la population rurale en 1988 43Figure 23 : Carte du terroir de Kissane 49Figure 24 : Le géon : discontinuité latérale et organisation verticale 62Figure 25 : L'organisation du milieu naturel 63Figure 26 : Organisation du paysage 64Figure 27 : Emboîtement géons-segments paysagiques-paysage 65Figure 28 : Degrés d'hétérogénéité/homogénéité des hoplexols (exemples) 67Figure 29 : Exemple d'un géon très complexe et peu développé 68Figure 30 : Exemple d'un géon complexe et développé 68Figure 31 : Exemple d'un géon peu complexe et très développé 69Figure 32 : Exemple d'un paysage très diversifié et contrasté 70Figure 33 : Exemple d'un paysage peu diversifié et peu contrasté 70Figure 34 : Méthode d'analyse du milieu naturel (J-F. Richard, 1989) 72Figure 35 : Exemple d'un plan factoriel formé par les deux premiers axes 82Figure 36 : Exemple d'un plan factoriel avec deux points particuliers 82Figure 37 : Les types d'hoplexol de l'infraplexion 85Figure 38 : Carte d'échantillonnage des toposéquences 91Figure 39 : Typologie de l'infraplexion - axes 1 et 2: Graphique des variables 103Figure 40 : Typologie de l'infraplexion - axes 1 et 3 : Graphique des variables 103Figure 41 : Typologie du métaplexion inférieur - axes 1et 2 : Graphiquedes variables 104

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Liste des figures

Figure 42 : Typologie du métaplexion inférieur - axes 1 et 3 : Graphiquedes variables '" 105Figure 43 : Typologie du métaplexion strict - axes 1 et 2 : Graphiquedes variables .. 106Figure 44 : Typologie du métaplexion strict - axes 1 et 2 : Graphiquedes variables "zoom" 107Figure 45 : Typologie du métaplexion strict - axes 1 et 3 Graphiquedes variables "zoom" 107Figure 46 : Typologie du métaplexion supérieur - axes 1 et 2 : Graphiquedes variables 109Figure 47 : Typologie du métaplexion supérieur - axes 1 et 3 : Graphiquedes variables 109Figure 48 : Typologie du supraplexion - axes 1 et 2 : Graphiquedes variables 111Figure 49 : Typologie du supraplexion - axes 1 et 3 : Graphiquedes variables '" 112Figure 50: Typologie de l'infraplexion - axes 1et 2: Graphiquedes individus 113Figure 51 : Typologie de l'infraplexion - axes 1 et 3 : Graphiquedes individus 114Figure 52 : Typologie de l'infraplexion - contenu des types d'hoplexol 116Figure 53 : Typologie du métaplexion inférieur - axes 1 et 2 : Graphiquedes individus 116Figure 54 : Typologie du métaplexion inférieur - contenu des types d'hoplexol 119Figure 55 : Typologie du métaplexion strict - axes 1 et 2 : Graphiquedes individus ,. 120Figure 56 : Typologie du métaplexion strict - axes 1 et 2 : Graphiquedes individus "zoom" 120Figure 57 : Typologie du métaplexion strict - axes 1 et 3 : Graphiquedes individus "zoom" 121Figure 58 : Typologie du métaplexion strict - hiérarchisation des facteursde la typologie 121Figure 59 : Typologie du métaplexion strict - contenu des types d'hoplexol 125Figure 60 : Typologie du métaplexion supérieur - axes 1 et 2 : Graphiquedes individus 127Figure 61 : Typologie du métaplexion supérieur - contenu des types d'hoplexol 129Figure 62 : Typologie du supraplexion - axes 1 et 2 : Graphique des individus 130Figure 63 : Typologie du supraplexion - axes 1 et 3 : Graphique des individus 130Figure 64 : Typologie du supraplexion - contenu des types d'hoplexol 133Figure 65: Synthèse: filiations (processus et mécanismes élémentaires)entre les types d'hoplexols 134Figure 66 : Typologie des géons - axes 1 et 2 : Graphique des variables 138Figure 67 Typologie des géons - axes 1 et 2 : Graphique des variables "zoom" 139Figure 68 : Typologie des géons - axes 1 et 2 : Graphique des individus 141Figure 69 : Typologie des géons - axes 1 et 2 Graphique des individus "zoom" 141Figure 70 : Le contenu du type de géon GAI: les types d'hoplexol 142Figure 71 : Le contenu du type de géon GA2 : les types d'hoplexol 143Figure 72 : Le contenu du type de géon GB 1 : les types d'hoplexol 145Figure 73 : Le contenu du type de géon GB2 : les types d'hoplexol 146Figure 74 : Le contenu du type de géon Ge : les types d'hoplexol 147Figure 75 : Le contenu du type de géon GDI : les types d'hoplexol 148Figure 76 : Le contenu du type de géon GD2 : les types d'hoplexol 149Figure 77 : Le contenu du type de géon GEl : les types d'hoplexol 151Figure 78 : Le contenu du type de géon GE2 : les types d'hoplexol 152Figure 79 : Le contenu du type de géon GFI : les types d'hoplexol 154

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Paysage et utilisation de l'espace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

Figure 80 : Le contenu du type de géon GF2 : les types d'hoplexol 155Figure 81 : Le contenu du type de géon GF3 : les types d'hoplexol 156Figure 82 : Le contenu du type de géon 001 : les types d'hoplexol 157Figure 83 : Le contenu du type de géon GG2 : les types d'hoplexol 159Figure 84 : Le contenu du type de géon 003 : les types d'hoplexol 160Figure 85 : Le contenu du type de géon 004 : les types d'hoplexol 161Figure 86 : Le contenu du type de géon GHI : les types d'hoplexol 163Figure 87 : Le contenu du type de géon GH2 : les types d'hoplexol 164Figure 88 : Le contenu du type de géon GH3 : les types d'hoplexol 165Figure 89 : Le contenu du type de géon GIl : les types d'hoplexol 167Figure 90 : Le contenu du type de géon GI2 : les types d'hoplexol 167Figure 91 : Le contenu du type de géon GI3 : les types d'hoplexol 168Figure 92: Synthèse: phénomènes d'agradation-dégradation entreles types de géon 171Figure 93: Segmentation d'ensemble d'un paysage du plateau cuirassé de lbiès(et d'un rebord de plateau ensablé) 175Figure 94: Segmentation de détail d'une séquence paysagique du plateau cuirassé deThiès (profil topographique nO 10) 176Figure 95: Segmentation de détail d'une séquence paysagique du rebord ensablédu plateau de Thiès (profil topographique nOll) 180Figure 96 : Segmentation d'ensemble du paysage de Kissane 184Figure 97 : Segmentation de détail de la séquence du paysage de Kissane (profùtopographique n009) 185Figure 98 : Segmentation d'ensemble du paysage de Lambaye 191Figure 99 : Segmentation de détail de la séquence du paysage de Lambaye (profiltopographique n018) 191Figure 100 : Segmentation d'ensemble du paysage de Ndindi 194Figure 101 : Segmentation de détail de la séquence du paysage de Ndindi (profùtopographique n013) 195Figure 102 : Segmentation d'ensemble du paysage de Darou Salam 199Figure 103 : Segmentation de détail de la séquence du paysage de Darou Salam (profIltopographique n014) 200Figure 104 : Segmentation d'ensemble du paysage de Gandiaye 205Figure 105 : Segmentation de détail de la séquence du paysage de Gandiaye (profùtopographique n019) 206Figure 106 : Segmentation d'ensemble du paysage du Sandokh 211Figure 107 : Segmenta-tion de détail de la séquence du paysage du Sandokh (profIltopographi-que n008) 212Figure 108: Segmentation d'ensemble d'un paysage de vallées fossiles salines(basse vallée du Sine) 215Figure 109 : Segmenta-tion de détail d'une séquence paysagique de vallées fossilessalines (profil topographi-que n016) 217Figure 110 : Segmentation d'ensemble du paysage du Sine et du Saloum 220Figure III : Segmentation de détail de la séquence du paysage duSine et du Saloum (profil topographique n002) 221Figure 112 : Segmentation d'ensemble du paysage de Djilôr 223Figure 113 : Segmentation de détail d'une séquence du paysage de Djilôr(profil topographique nO 15) 224Figure 114 : Légende des cartons à 1150000 et des toposéquences du chapitresur la différenciation des paysages sereer 233Figure 115 : Dégradation de la végétation ligneuse suivant le gradient dela sécheresse (milieux dunaires) 253Figure 116 : Dégradation de la végétation ligneuse en fonction de l'importancede la mise en culture (milieux dunaires) 253Figure 117 : Raréfaction des plantules sur les dunes 254

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Liste des figures

Figure 118 : Dégradation de la végétation ligneuse suivant le gradient dela sécheresse (milieux interdunaires) 255Figure 119 : Dégradation de la végétation ligneuse en fonction de la pressionanthropique (milieux interdunaires) 256Figure 120 : Raréfaction des plantules dans les interdunes 256Figure 121 : Dégradation de la végétation herbacée suivant le gradientde la sécheresse (milieux dunaires) 258Figure 122: Dégradation de la végétation herbacée en fonction de l'importancede la mise en culture (milieux dunaires) . 258Figure 123 : Dégradation de la végétation herbacée suivant le gradientde la sécheresse (milieux interdunaires) 260Figure 124: Dégradation de la végétation herbacée en fonction de la pressionanthropique (milieux interdunaires) 260Figure 125: Dégradation de l'état de la surface du sol en fonction del'importance de la mise en culture (milieux dunaires) 262Figure 126: Dégradation de l'état de la surface du sol en fonction de ladestruction de la végétation (milieux dunaires) 262Figure 127 : Dégradation de l'état de la surface du sol en fonction de la sécheresse,de la mise en culture et de la destruction du couvert herbacé (milieux dunaires) 263Figure 128 : Ensablement des interdunes en fonction de la dégradationde la végétation 264Figure 129: Ensablement des interdunes suivant le gradient de la sécheresse 265Figure 130 : Dégradation du sol en fonction de la diminution de la matièrevégétale (influence de la dégradation de la végétation sur les dunes) 266Figure 131 : Dégradation du sol en fonction de la diminution de la matière végétale(milieux dunaires: influence de la sécheresse) 267Figure 132 : Dégradation du sol en fonction de la diminution de l'activité biotique(milieux dunaires : influence de la sécheresse et de la mise en culture) 267Figure 133: Dégradation du sol en fonction de la diminution de l'activité biotique(milieux dunaires :influence de la dégradation de la végétation) 268Figure 134: Dégradation du sol en fonction de la diminution de l'activitébiotique (milieux dunaires : influence de la sécheresse, de la mise enculture et de la destruction de lavégétation herbacée) 269Figure 135 : Dégradation du sol en fonction de la diminution de la matière végétalesèche (milieux interdunaires : influence de la dégradation de la végétation) 269Figure 136 : Dégradation du sol en fonction de la diminution de la matièrevégétale sèche (milieux interdunaires : influence de la sécheresse et de lapression anthropique) 270Figure 137 : Dégradation du sol en fonction de la diminution de l'activité biotique{milieux interdunaires : influence de la dégradation de la végétation 271Figure 138 : Organisation des paysages étudiés sur le terrain 281Figure 139 : La dégradation des milieux naturels étudiés 283

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LISTE DES TABLEAUX

Pages

Tableau 1 : Seuils d'homogénéité-hétérogénéité des types d'hoplexols 66Tableau 2 : Exemple d'un tableau de contingence: typologie des hoplexols 81Tableau 3 : Constitution d'un tableau pour la typologie des géons 86Tableau 4 : Exemple d'un tableau de contigence pour la typologie des géons 87Tableau 5 : Exemple d'un tableau de levé topographique 90Tableau 6 : Tableau de l'échantillonnage des paysages et des milieux 93Tableau 7 : Typologie de l'infraplexion : défInition des types d'hoplexol 115Tableau 8: Typologie du métap1exion inférieur: définition des types d'hop1exol 118Tableau 9 : Typologie du métap1exion strict: défInition des types d'hop1exo1....... 124Tableau 10 : Typologie du métaplexion supérieur: définition des types d'hoplexo1 .. 128Tableau Il Typologie du supraplexion : défInition des types d'hop1exo1 131Tableau 12: Synthèse: typologie (fréquences des composantes) des hoplexols 136Tableau 13 : Synthèse: typologie (développement des hoplexols) des géons 170Tableau 14: Extension des unités cartographiques des paysages du plateaucuirassé de Thiès 176Tableau 15 : Les types de géon des paysages du plateau cuirassé de Thiès 176Tableau 16 : Segmentation de détail d'une séquence paysagique du plateaucuirassé de Thiès (toposéquence n010) 177Tableau 17 : Extension des unités cartographiques des paysages du rebordensablé du plateau de Thiès 179Tableau 18 : Les types de géon des paysages du rebord ensablé du plateaude Thiès 179Tableau 19: Segmentation de détail d'une séquence paysagique du rebordensablé du plateau de Thiès (toposéquence n011) 181Tableau 20 : Variabilité des paysages de la cuesta selon l'extension des unitéscartographiques 183Tableau 21 : Variabilité des paysages de la cuesta selon les types de géon 183Tableau 22: Segmentation de détail de la séquence paysagique de Kissane(toposéquence n009) 187Tableau 23: Variabilité des paysages de dunes rouges selon l'extensiondes unités cartographiques 189Tableau 24 : Variabilité des paysages de dunes rouges selon les types de géon 190Tableau 25 : Segmentation détail de la séquence paysagique de Lambaye(toposéquence n018) 192Tableau 26 : Segmentation de détail de la séquence paysagique de Ndindi(toposéquence n013) 196Tableau 27: Variabilité des paysages de dunes rouge-jaunes selonl'extension des unités cartographiques 198Tableau 28: Variabilité des paysages de dunes rouge-jaunes selon lestypes de géon 199Tableau 29 : Segmentation de détail de la séquence paysagique deDarou Salam (toposéquence n014) 201

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Lists dss tablsaux

Tableau 30 : Variabilité des paysages de dune jaunes selon l'extensiondes unités cartographiques 204Tableau 31 : Variabilité des paysages de dunes jaunes selon les types de géon 205Tableau 32 : Segmentation de détail de la séquence paysagique de Gandiaye(toposéquence nO 19) 207Tableau 33: Variabilité des paysages de grandes dépressions selonl'extension des unités cartographiques 210Tableau 34 : Variabilité des paysages de grandes dépressions selonles types de géon 210Tableau 35 : Segmentation de détail de la séquence paysagique du Sandokh(toposéquence n008) 213Tableau 36 : Variabilité des paysages de vallées fossiles selon l'extensiondes unités cartographiques 214Tableau 37 : Variabilité des paysages de vallées fossiles selon lestypes de géon '" 214Tableau 38: Segmentation de détail d'une séquence paysagique de valléesfossiles salines (toposéquence n016) 216Tableau 39: Variabilité des paysages de la Côte et du Sine-Saloum selonl'extension des unités cartographiques 219Tableau 40: Variabilité des paysages de la Côte et du Sine-Saloum selonles types de géon .. 220Tableau 41 : Segmentation de détail de la séquence paysagique duSine et du Saloum (toposéquence n002) 221Tableau 42 : Extension des unités cartographiques du paysage de Djilôr 224Tableau 43 : Les types de géon du paysage de Djilôr 224Tableau 44: Segmentation de détail de la séquence paysagique de Djilôr(toposéquence n015) 225Tableau 45 : Classification des types de géon en fonction dela fréquence des types d'hoplexol 228Tableau 46 : Classification des principaux segments paysagiques

en fonction de l'extension des types de géon 229Tableau 47 : Classification des paysages sereer en fonction desprincipaux segments paysagiques 230Tableau 48 : Diversité 1 contraste des paysages sereers 231

304

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LISTE DES CARTES HORS-TEXTESTHIES ND·28-XIV

(11200 000)

• Carte des principaux segments de paysage

• Carte des paysages

• Carte de l'utilisation de l'espace

• Carte de localisation de la population rurale

305

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ANNEXES

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ANNEXE 1DONNEES CLIMATIQUES

Ecarts pluviométriques par rapport il la normale 1931-1960

#J TIVAOUANE THIES BAMBEY DIOURBEL MBOUR KAOLACK FOUNDIOUGNE1931 -29,30 -31,10 -30,90 -31,53 -24,73 -2,64 -11,67

1932 -5,02 -16,29 -19,50 -13,98 -4,24 -26,73 -15,91

1933 37,13 32,92 5,76 10,68 -3,52 -1,68 7,76

1934 -34,34 -34,60 -19,97 -6,78 -21,53 -10,82 -1,02

1935 12,43 76,95 41,26 59,43 -3,15 -5,24 13,27

1936 7,65 -1,04 30,03 14,61 11,70 60,30 62,02

1937 15,25 -36,08 -14,52 -14,11 116,07 -26,55 -6,16

1938 -0,80 -26,88 11,00 6,35 -2,70 4,55 -14,32

1939 23,23 -11,08 -16,59 -23,50 11,11 -13,18 -27,81

1940 4,00 -13,96 -21,42 -8,94 -27,89 -17,69 -7,42

1941 -54,16 -51,39 -27,21 -47,06 -37,60 -34,10 -42,32

1942 -37,19 -18,25 -32,60 -27,35 -28,70 -33,32 -5,23

1943 25,06 23,67 16,60 11,94 47,25 36,96 21,20

1944 -7,90 -13,09 7,24 21,75 -1,83 -12,35 -15,32

1945 -40,95 1,13 -39,44 -41,58 -26,26 -28,63 -3,06

1946 -30,46 13,37 -26,01 -14,41 -32,65 -28,64 -2,43

1947 -23,33 -8,48 -19,73 -36,26 -36,38 -9,99 -24,94

1948 -34,73 -22,93 -2,26 -16,02 5,64 -5,14 40,24

1949 0,70 -33,53 -30,59 -9,84 -43,80 13,43 -0,09

1950 91,47 50,17 85,01 65,15 69,32 36,46 35,44

1951 -4,63 41,20 44,55 1,50 48,77 34,07 -0,36

1952 26,82 28,14 35,95 37,36 -2,30 47,81 4,37

1953 0,82 -14,22 10,07 5,53 13,35 -4,59 19,56

1954 24,16 23,51 15,24 32,34 -7,20 12,91 5,15

1955 21,42 29,23 15,33 34,17 5,98 -1,96 37,08

1956 -18,04 -13,84 -4,76 3,32 -14,99 12,46 -12,22

1957 26,22 42,86 -0,12 16,12 -16,61 17,12 -6,32

1958 35,77 11,52 3,90 4,17 57,31 31,95 14,84

1959 -33,38 -38,47 -15,27 -18,37 -38,75 -20,13 -36,88

1960 1,84 10,92 -1,77 -2,50 -12,12 -24,26 -26,94

309

Page 311: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Annexes

Ecarts pluviométriques par rapport à la normale 1961 -1 990

/tIIl TIVAOUANE THIES BAMBEY DIOURBEL MBOUR KAOLACK FOUNDIOUGNE

1961 28,68 13,90 13,35 12,80 37,67 26,81 -10,27

1962 ~,05 49,25 45,41 19,25 83,78 -1,01 24,97

1963 15,93 18,46 4,75 8,18 1,71 9,75 10,64

1964 37,18 62,36 36,79 39,86 37,46 62,06 36,27

1965 6,70 -0,20 17,18 17,10 24,05 -13,37 10,14

1966 16,73 1,39 12,98 37,18 17,09 54,88 58,92

1967 72,30 64,67 60,12 56,69 67,18 38,38 76,86

1968 -28,55 -52,38 -31,98 -30,60 -19,72 -11,93 -27,12

1969 58,32 65,52 29,59 69,32 74,07 19,95 8,76

1970 16,64 -10,34 -6,09 13,06 -23,55 -21,91 -10,60

1971 4,30 5,58 17,72 28,20 7,58 38,95 49,23

1972 -64,45 -53,94 -23,25 -18,88 -64,78 -21,47 -34,67

1973 -27,09 -46,16 -37,24 -35,45 -40,67 -27,95 -14,12

1974 3,18 32,40 0,91 15,84 -24,72 -10,23 -0,20

1975 36,64 16,91 3,91 -2,28 34,07 -9,38 -4,81

1976 -5,50 -4,30 -17,16 -3,85 -0,89 -22,68 ~,34

1977 -32,93 -41,62 -39,96 -31,95 -57,87 -24,53 -32,77

197~ 10,09 22,34 22,67 28,49 32,13 6,22 7,64

1979 -12,02 26,57 -0,19 1,99 -13,53 -16,45 -9,26

1980 -26,34 -18,00 -37,04 -34,12 . ·34,-14 -31,57 -25,75

1981 28,82 -2,28 -1,81 -28,28 -17,18 -3,40 -13,57

1982 -26,91 -7,05 -12,02 -36,46 -19,13 7,09 -21,92

1983 -46,91 -51,35 -38,21 -44,76 -38,95 -50,11 -59,25

1984 -27,84 -35,35 -10,49 -10,50 -26,48 -0,44 1,32

1985 -9,20 -18,32 -23,95 -19,86 -13,41 6,42 -11,57

1986 -32,59 -25,68 -17,22 -44,62 -33,80 4,24 -15,20

1987 11,61 -17,92 -29,07 -11,30 -4,88 -9,84 -4,43

1988 5,52 2,85 25,33 20,85 23,41 9,53 -0,27

1989 14,57 22,59 56,03 7,50 18,10 17,30 41,21

1990 -18,73 -17,43 -20,08 -22,07 -22,84 -25,43 -24,12

1991 -41,66 -32,30 -32,57 -30,15 -17,00 -24,34 -14,80

310

Page 312: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Paysage et utilisation de l'espace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

Evolution des temp'ratures moyennes

Station de Thiès

Période Janv Fev Mars Avril Mai Juin Juil AoOt Sapt Oct Nov Dac An

1951-1960 23,3 23,9 25,1 25,2 26,0 27,6 27,4 26,7 26,9 27,2 26,1 24,5 25,8

1961-1964 24,0 25,6 26,2 25,9 27,2 27,9 27,6 27,0 27,3 27,4 26,5 23,0 26,3

19n-1980 23,8 26,1 26,0 26,3 26,4 28,0 28,0 28,0 27,7 28,7 27,3 25,9 26,81981-1990 22,9 24,4 25,5 25,2 25,9 27,4 27,6 27,0 27,3 27,9 26,3 23,5 25,9

Station de Mbour

Période Janv Fev Mars Avril Mai Juin Juil AoOt Sapt Oct Nov Dac An

19n-1980 24,5 25,7 26,5 26,6 26,0 27,0 27,7 27,5 27,3 28,2 26,5 25,2 26,5

1981-1990 24,2 26,0 26,6 27,2 26,6 27,1 27,3 27,9 27,6 28,4 27,1 24,9 26,7

Station de Diourbel

Période Janv Fev Mars Avril Mai Juin Juil AoOt Sapt Oct Nov Dac An

1951-1960 23,8 25,2 27,2 28,6 29,8 30,1 28,5 27,7 27,7 28,4 27,0 23,7 27,31961-1970 24,1 26,3 28,1 28,9 30,3 30,5 29,5 28,5 28,2 28,7 27,3 24,1 27,8

1971-1980 24,6 26,3 27,8 29,1 29,9 30,7 29,6 28,9 28,8 29,6 27,6 25,2 28,2

1981-1990 24,7 26,9 28,8 29,6 30,6 30,6 29,9 29,0 29,0 30,4 28,3 25,6 28,6

Station de Kaolack

Période Janv Fev Mars Avril Mai Juin Juil AoOt Sapt Oct Nov Dac An

1951-1960 24,7 26,2 28,1 29,4 30,0 29,8 28,4 27,5 27,9 28,7 27,9 24,8 27,7

1961-1970 25,1 27,3 28,9 29,8 30,6 30,1 29,2 28,2 28,1 28,9 28,1 25,2 28,3

1971-1980 25,4 27,2 28,7 30,0 30,4 30,4 29,3 28,5 28,5 29,7 29,0 25,8 28,5

1981-1990 25,0 27,8 29,6 30,9 31,3 30,6 29,9 29,0 28,8 30,0 28,8 26,0 29,0

311

Page 313: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Annexe.

Station de LougaLatitude 15°37NLongitude 16°13W

Bilan de l'eau

Période: 1980-1989

J F M A M J J A S 0 N D An

Précipitations (P) 0 0 0 0 0 11 45 121 96 11 0 0 284

E.T. Potentielle (ETP) 184 182 213 243 231 195 187 179 159 192 180 175 2320

Variation de la réserve -Réserve utile (max. 100) 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 .E.T. Réele (ETR) 0 0 0 0 0 11 45 121 96 11 0 0 284

Déficit d'alimentation 184 182 213 243 231 184 142 58 63 181 180 175 2036

Excédent 0

Ecoulement 80uterrain 0

Indice bioclimatique =(284*1 00Y2320 =12,24

Station de BambeyLatitude 14°42NLongitude 16"28W

Période: 1980-1 989

J F M A M J J A S 0 N D An

Précipitations (P) 0 0 0 0 0 34 78 190 149 15 0 0 466

E.T. Potentielle (E.T.P.) 178 1n 244 246 242 190 1n 149 147 166 157 161 2234

Variation de la réserve +41 +2 -43 -Réserve utile (max. 100) 0 0 0 0 0 0 0 41 43 0 0 0 .E.T. Réelle (E.T.A.) 0 0 0 0 0 34 78 149 147 58 0 0 466

Déficit d'alimentation 178 1n 244 246 242 156 99 0 0 108 157 161 1768

Excédent 0

Ecoulement souterrain 0

Indice bioclimatique =(466*1 00Y2234 =20,86

312

Page 314: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Paysa"J et utilisation de l'espace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

Station de KaolackLatitude 14°08NLongitude 16"04W

Période: 1980-1989

J F M A M J J A S 0 N 0 An

Précipitations (P) 0 0 0 0 0 39 133 224 139 49 0 0 584

E.T. Potentielle (ET. P.) 198 213 262 278 254 210 183 164 155 163 161 1n 2418

Variation de la réserve +60 -16 -44 -Réserve utile (max. 100) 0 0 0 0 0 0 0 60 44 0 0 0 -E.T. Réelle (E.T.A.) 0 0 0 0 0 39 133 164 155 93 0 0 584

Déficit d'alimentation 198 213 262 278 254 171 50 - - 70 161 1n 1834

Excédent 0

Ecoulement souterrain 0

Indice bioclimatique = (584*1 00Y2418 = 24,15

Station de Nioro du RipLatitude 13°44'NLongitude 15°47'W

Période : 1980-1989

J F M A M J J- A S 0 N 0 An

Précipitations (P) 0 0 0 0 0 55 147 243 157 50 0 0 652

ET. Potentielle (E.T. P.) 184 181 249 259 249 199 179 159 145 163 149 154 2270

Variation de la réserve +84 +12 -96 .Réserve utile (max. 100) 0 0 0 0 0 0 0 84 96 0 0 0 .ET. Réelle (ET.A.) 0 0 0 0 0 55 147 159 145 146 0 0 652

Déficit d'alimentation 184 181 249 259 249 144 32 - . 17 149 154 1618

Excédent 0

Ecoulement souterrain 0

Indice bioclimatique =(652*1ooY2270 =28,72

JIJ

Page 315: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Annexes

ANNEXE IlLEVES TOPOGRAPHIQUES

Paysages du plateau cuirassé: toposéquence W 10

StatO Visée F~ 1 Fi2 Niveau Distance (m) Dist. Cum Altitude (m) AIt. Cum.

1 1 678 1270 975 59,2 0 0 22,1492 1421 1929 1673 50,8 110 -0,698 21,451

2 1 1075 1269 1172 19,4 129,4 02 1289 1428 1358 13,9 143,3 -0,186 21,265

3 1 1012 1231 1121 21,9 165,2 02 1621 1785 1702 16,4 181,6 -0,581 20,684

4 1 1090 1179 1135 8,9 190,5 0

2 1572 1649 1610 7,7 198,2 -0,475 20,209

5 1 848 1034 940 18,6 216,8 02 1558 1841 1699 28,3 245,1 -0,759 19,45

6 1 1041 1404 1222 36,3 281,4 02 2361 2798 2580 43,7 325,1 -1,358 18,092

7 1 863 1278 1070 41,5 366,6 02 1448 1878 1662 43 409,6 -0,592 17,5

8 1 1198 1469 1333 27,1 436,7 02 1395 1505 1450 11 447,7 -0,117 17,383

9 1 1178 1572 1375 39,4 487,1 02 1665 1848 1755 18,3 505,4 -0,38 17,003

10 1 1272 1675 1475 40,3 545,7 02 1651 2247 1949 59,6 605,3 -0,474 16,529

11 1 828 1327 10n 49,9 655,2 0

2 1871 2144 2008 27,3 682,5 -0,931 15,598

12 1 612 1101 856 48,9 731,4 02 1690 2410 2050 72 803,4 -1,194 14,404

13 1 1195 1709 1451 51,4 854,8 02 2070 2no 2420 70 924,8 -0,969 13,435

14 1 1438 1650 1545 21,2 946 0

2 2225 2483 2354 25,8 971,8 -0,809 12,626

15 1 1105 1370 1238 26,5 998,3 02 1911 2084 1999 17,3 1015,6 -0,761 11,865

16 1 985 1178 1080 19,3 1034,9 0

2 1764 1894 1828 13 1047,9 -0,748 11,117

17 1 1424 1575 1499 15,1 1063 0

2 2029 2273 2150 24,4 1087,4 -0,651 10,466

18 1 1197 1341 1269 14,4 1101,8 02 2469 2661 2565 19,2 1121 -1,296 9,17

19 1 894 1020 957 12,6 1133,6 02 1867 1954 1909 8,7 1142,3 -0,952 8,218

314

Page 316: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Paysage et utilisation de l'espace: la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

20 1 1162 1287 1226 12,5 1154,8 0

2 2200 2329 2265 12,9 1167,7 -1,039 7,179

21 1 1485 1535 1509 5 1172,7 02 1908 1985 1948 7,7 1180,4 -0,437 6,742

22 1 251 879 565 62,8 1243,2 0

2 1927 2505 2215 57,8 1301 -1,65 5,092

23 1 852 13n 1125 52,5 1353,5 02 2172 2923 2546 75,1 1428,6 -1,421 3,671

24 1 883 1310 1098 42,7 1471,3 0

2 1987 2462 2223 47,5 1518,8 -1,125 2,546

25 1 888 1268 10n 38 1556,8 02 1940 2590 2265 65 1621,8 -1,188 1,358

26 1 616 1109 863 49,3 1671,1 0

2 1817 2311 2064 49,4 1720,5 -1,201 0,157

27 1 1670 1881 1n5 21,1 1741,6 02 1828 1955 1891 12,7 1754,3 -0,116 0,041

28 1 1412 1569 1491 15,7 1no 0

2 1394 1670 1532 27,6 1797,6 -0,041 0

Paysages du plateau cuirassé ensablé: toposéquence W 11

StatO Visée RI1 F~2 Niveau Distance (m) Dist. Cum. Ahitude (m) Ah. Cum.

1 1 1400 1641 1520 24,1 0 0 16,2642 1900 2310 2105 41 e5,1 -0,585 15,679

2 1 340 1018 679 67,8 132,9 02 1485 2085 1785 60 192,9 -1,106 14,573

3 1 1301 1540 1420 23,9 216,8 02 1269 1349 1309 8 224,8 0,111 14,684

4 1 759 1345 1051 58,6 283,4 02 1049 1792 1420 74,3 357,7 -0,369 14,315

5 1 1098 1578 1339 48 405,7 0

2 1043 1293 1169 25 430,7 0,17 14,485

6 1 1465 1667 1565 20,2 450,9 02 1091 1621 1556 53 503,9 0,009 14,494

7 1 739 1027 883 28,8 532,7 0

2 2265 2625 2445 36 568,7 -1,562 12,932

8 1 549 829 689 28 596,7 02 2435 2675 2555 24 620,7 -1,866 11,066

9 1 453 765 610 31,2 651,9 02 2001 2370 2185 36,9 688,8 -1,575 9,491

10 1 368 768 568 40 728,8 02 1890 2189 2040 29,9 758,7 -1,472 8,019

11 1 281 702 491 42,1 800,8 02 2185 2551 2369 36,6 837,4 -1,878 6,141

12 1 955 1124 1039 16,9 854,3 0

2 1584 1673 1668 8,9 863,2 -0,629 5,512

315

Page 317: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Annexes

13 1 210 492 351 28,2 891,4 0

2 2300 2410 2360 11 902,4 -2,009 3,503

14 1 524 650 588 12,6 915 0

2 2680 2794 2737 11,4 926,4 -2,149 1,354

15 1 549 676 612 12,7 939,1 0

2 1820 2087 1952 26,7 965,8 -1,34 0,014

16 1 1331 1460 1395 12,9 978,7 0

2 1364 1455 1409 9,1 987,8 -0,014 0

Paysage de Kissane : toposéquence N° 09

StatO Visée Fil 1 RI2 Niveau Distance (m) Disl Curn Altitude (m) AIt. Curn

1 1 1155 1355 1255 20 0 0 49,917

2 1831 2010 1921 17,9 37,9 -0,666 49,251

2 1 1100 1466 1283 36,6 74,5 02 2145 2430 2289 28,5 103 -1,006 48,245

3 1 1111 1411 1262 30 133 02 2091 2391 2241 30 163 -0,979 47,266

4 1 1105 1285 1195 18 181 02 2179 2293 2235 11,4 192,4 -1,04 46,226

5 1 1204 1291 1248 8,7 201,1 0

2 2511 2760 2636 24,9 226 -1,388 44,838

6 1 1398 1561 1481 16,3 242,3 0

2 2780 3080 2930 30 272,3 -1,449 43,389

7 1 294 618 456 32,4 304,7 02 3635 3948 3790 31,3 336 -3,334 40,055

8 1 1001 1056 1028 5,5 341,5 02 3635 3818 3725 18,3 359,8 -2,697 37,358

9 1 -23 61 19 8,4 368,2 02 3605 3721 3663 11,6 379,8 -3,644 33,714

10 1 1424 1523 1474 9,9 389,7 02 2219 2329 2272 11 400,7 -0,798 32,916

11 1 -22 80 29 10,2 410,9 0

2 3824 4012 3918 18,8 429,7 -3,889 29,027

12 1 215 328 272 11,3 441 0

2 3785 3960 3874 17,5 458,5 -3,602 25,425

13 1 462 571 515 10,9 469,4 02 3058 3167 3111 10,9 480,3 -2,596 22,829

14 1 268 368 318 10 490,3 0

2 2463 2592 2529 12,9 503,2 -2,211 20,618

15 1 505 606 555 10,1 513,3 0

2 2373 2515 2444 14,2 527,5 -1,889 18,729

16 1 706 908 807 20,2 547,7 0

2 2521 2887 2703 36,6 584,3 -1,896 16,833

17 1 961 1261 1111 30 614,3 0

2 1365 1515 1440 15 629,3 -0,329 16,504

18 1 833 929 881 9,6 638,9 0

2 2680 2998 2839 31,8 670,7 -1,958 14,546

316

Page 318: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Pay~,,~ et utilisation de l'espace: la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

19 1 891 1101 997 21 691,7 0

2 2178 2530 2353 35,2 726,9 -1,356 13,19

20 1 392 768 581 37,6 764,5 0

2 1945 2470 2209 52,5 817 -1,628 11,562

21 1 971 1442 1206 47,1 864,1 0

2 1053 1467 1261 41,4 905,5 -0,055 11,507

22 1 1067 1180 1122 11,3 916,8 02 3088 3294 3191 20,6 937,4 -2,069 9,438

23 1 1150 1470 1310 32 969,4 0

2 1870 2243 2058 37,3 1006,7 -0,748 8,69

24 1 922 1411 1167 48,9 1055,6 02 1550 2195 1873 64,5 1120,1 -0,706 7,984

25 1 456 1046 751 59 1179,1 0

2 2007 2548 2276 54,1 1233,2 -1,525 6,459

26 1 935 1360 1148 42,5 1275,7 02 1865 2216 2041 35,1 1310,8 -0,893 5,566

27 1 757 1342 1048 58,5 1369,3 0

2 1329 2070 1700 74,1 1443,4 -0,652 4,914

28 1 1879 1950 1914 7,1 1450,5 0

2 2575 3035 2805 46 1496,5 -0,891 4,023

29 1 608 1100 853 49,2 1545,7 02 1n4 2302 2039 52,8 1598,5 -1,186 2,837

30 1 720 1210 963 49 1647,5 02 1780 2330 2055 55 1702,5 -1,092 1,745

31 1 908 1505 1207 59,7 1762,2 0

2 1782 2178 1979 39,6 1801,8 -O,n2 0,973

32 1 897 1532 1216 63,5 1865,3 02 2124 2254 2189 13 1878,3 -0,973 0

Paysage de Lambaye : toposéquence N° 18

8tatO Visée RI1 F~2 Niveau Distance (m) Disl Cum Altitude (m) AIt. Cum

1 1 1617 1762 1665 14,5 0 0 9,595

2 1527 1605 1566 7,8 22,3 0,099 9,694

2 1 1449 1509 1479 6 28,3 0

2 1900 1965 1932 6,5 34,8 -0,453 9,241

3 1 1316 1392 1354 7,6 42,4 0

2 2039 2115 2078 7,6 50 -0,724 8,517

4 1 975 1065 1020 9 59 0

2 2166 2264 2215 9,8 68,8 -1,195 7,322

5 1 861 965 913 10,4 79,2 0

2 2158 2249 2203 9,1 88,3 -1,29 6,032

6 1 821 919 870 9,8 98,1 0

2 2390 2504 2448 11,4 109,5 -1,578 4,454

7 1 993 1074 1033 8,1 117,6 0

2 2127 2234 2181 10,7 128,3 -1,148 3,306

8 1 1229 1295 1262 6,6 134,9 02 1884 1958 1921 7,4 142,3 -0,659 2,647

317

Page 319: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Annexes

9 1 1460 1502 1481 4,2 146,5 0

2 1711 1755 1733 4,4 150,9 -0,252 2,395

10 1 1428 1484 1457 5,6 156,5 0

2 1750 1833 1791 8,3 164,8 -0,334 2,061

11 1 1600 1638 1619 3,8 168,6 0

2 1549 1593 1571 4,4 173 0,048 2,109

12 1 1704 1756 1730 5,2 178,2 0

2 1487 1545 1516 5,8 184 0,214 2,323

13 1 1699 1782 1740 8,3 192,3 0

2 1278 1369 1323 9,1 201,4 0,417 2,74

14 1 1805 1901 1853 9,6 211 0

2 1342 1426 1385 8,4 219,4 0,468 3,208

15 1 1890 2016 1952 12,6 232 0

2 1348 1450 1399 10,2 242,2 0,553 3,761

16 1 1710 1845 1n8 13,5 255,7 0

2 1438 1540 1489 10,2 265,9 0,289 4,05

17 1 1703 1n8 1741 7,5 273,4 0

2 1634 1698 1665 6,4 279,8 0,076 4,126

18 1 1720 1854 1787 13,4 293,2 0

2 1592 1730 1661 13,8 307 0,126 4,252

19 1 1445 1588 1518 14,3 321,3 0

2 1663 1847 1755 18,4 339,7 -0,237 4,015

20 1 1620 1762 1691 14,2 353,9 0

2 1562 1736 1649 17,4 371,3 0,042 4,057

21 1 1600 1762 1681 16,2 387,5 0

2 1709 1831 1nO 12,2 399,7 -0,089 3,968

22 1 1270 1408 1339 13,8 413,5 0

2 1611 1749 1680 13,8 427,3 -0,341 3,627

23 1 1219 1335 1278 11,6 438,9 0

2 1863 1975 1919 11,2 450,1 -0,641 2,986

24 1 1305 1450 1378 14,5 464,6 0

2 1974 2162 2068 18,8 483,4 -0,69 2,296

25 1 1261 1405 1333 14,4 497,8 0

2 1755 1855 1805 10 507,8 -0,472 1,824

26 1 1462 1540 1501 7,8 515,6 0

2 1666 1717 1692 5,1 520,7 -0,191 1,633

27 1 1578 1651 1615 7,3 528 0

2 1528 1613 1570 8,5 536,5 0,045 1,678

28 1 1750 1825 1788 7,5 544 0

2 1273 1349 1311 7,6 551,6 0,477 2,155

29 1 1808 1923 1865 11,5 563,1 0

2 1315 1400 1358 8,5 571,6 0,507 2,662

30 1 1783 1862 1822 7,9 579,5 0

2 1385 1478 1431 9,3 588,8 0,391 3,053

31 1 1595 1647 1621 5,2 594 0

2 1482 1542 1512 6 600 0,109 3,162

32 1 1405 1507 1456 10,2 610,2 0

2 1745 1845 1795 10 620,2 -0,339 2,823

318

Page 320: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Paysage et utilisation de l'espace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

33 1 915 1095 1005 18 638,2 0

2 2111 2265 2189 15,4 653,6 -1,184 1,639

34 1 1329 1430 1380 10,1 663,7 0

2 2041 2185 2112 14,4 678,1 -0,732 0,907

35 1 1270 1381 1325 11,1 689,2 0

2 1n6 1885 1831 10,9 700,1 -0,506 0,401

36 1 1585 1733 1660 14,8 714,9 02 1987 2135 2061 14,8 729,7 -0,401 0

Paysage de Ndindi : toposéquence N° 13

StatO Visée F~ 1 F~2 Niveau Distance (m) Dist. Cum. Altitude (m) AIt. Cum.

1 1 1820 1940 1880 12 0 0 11,526

2 1100 1200 1150 10 22 -0,73 10,796

2 1 3260 3645 3452 38,5 60,5 0

2 350 650 500 30 90,5 -2,952 7,844

3 1 1980 2200 2090 22 112,5 0

2 698 812 755 11,4 123,9 -1,335 6,509

4 1 1090 1300 1195 21 144,9 0

2 1000 1290 1145 29 173,9 -0,05 6,459

5 1 2170 2495 2332 32,5 206,4 0

2 1240 1750 1493 51 257,4 -0,839 5,62

6 1 1700 1900 1800 20 2n,4 0

2 180 520 350 34 311,4 -1,45 4,17

7 1 610 1050 830 44 355,4 02 1570 1800 1686 23 378,4 0,856 5,026

8 1 1440 2080 1760 64 442,4 0

2 1060 1200 1130 14 456,4 -0,63 4,396

9 1 960 1690 1324 73 529,4 0

2 2000 2640 2320 64 593,4 0,996 5,392

10 1 1960 2760 2360 80 673,4 0

2 270 980 625 71 744,4 -1,735 3,657

11 1 2130 2980 2553 85 829,4 0

2 160 590 373 43 872,4 -2,18 1,4n

12 1 260 860 560 60 932,4 0

2 1660 2000 1830 34 966,4 1,27 2,747

13 1 530 1260 895 73 1039,4 0

2 1340 1970 1654 63 1102,4 0,759 3,506

14 1 2780 5315 4046 253,5 1355,9 0

2 1300 1840 1570 54 1409,9 -2,476 1,03

15 1 1900 2500 2200 60 1469,9 0

2 490 890 690 40 1509,9 -1,51 -0,48

16 1 240 600 420 36 1545,9 0

2 1790 1980 1885 19 1564,9 1,465 0,985

17 1 285 745 515 46 1610,9 0

2 1040 1520 1280 48 1658,9 0,765 1,75

319

Page 321: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Annexes

18 1 230 630 430 40 1698.9 0

2 2130 2590 2360 46 1744,9 1,93 3.68

19 1 1440 1690 1565 25 1769,9 0

2 990 1240 1115 25 1794,9 -0.45 3.23

20 1 1595 1787 1692 19,2 1814.1 0

2 1156 1445 1300 28,9 1843 0,392 3,622

21 1 1311 1540 1424 22.9 1865.9 0

2 2045 2400 2225 35,5 1901.4 -0,801 2,821

22 1 901 1145 1025 24,4 1925,8 0

2 1892 2129 2011 23,7 1949,5 -0,986 1,835

23 1 930 1162 1048 23,2 1972,7 02 2070 2328 2199 25,8 1998,5 -1,151 0,684

24 1 1161 1398 1278 23,7 2022,2 0

2 1825 2080 1950 25,5 2047,7 -0,672 0,012

25 1 1560 1595 1580 3,5 2051,2 02 1525 1555 1540 3 2054,2 0,04 0,052

26 1 1686 1795 1740 10,9 2065,1 0

2 1530 1630 1580 10 2075,1 0,16 0,212

27 1 1380 1701 1620 32,1 2107,2 02 1700 1950 1825 25 2132,2 -0,205 0,007

28 1 1880 2150 2015 27 2159,2 02 1091 1248 1109 15,7 2174,9 0,906 0,913

29 1 1450 1700 1575 25 2199,9 02 1315 1610 1463 29,5 2229,4 0,112 1,025

30 1 400 812 607 41,2 2270,6 02 1461 1731 1598 27 2297,6 -0,991 0,034

31 1 836 1092 965 25,6 2323,2 02 1420 1812 1618 39,2 2362,4 -0,653 -0,619

32 1 16n 1992 1835 31,5 2393,9 0

2 945 1328 1135 38,3 2432,2 0,7 0,081

33 1 1598 1888 1742 29 2461,2 02 1739 1992 1863 25,3 2486,5 -0,121 -0,04

34 1 1361 1523 1442 16,2 2502,7 0

2 2173 2362 2267 18,9 2521,6 -0,825 -0,865

35 1 1750 1930 1840 18 2539,6 0

2 1768 2006 1887 23,8 2563,4 -0,047 -0,912

36 1 1505 1710 1605 20,5 2583,9 0

2 862 1161 1011 29,9 2613,8 0,594 -0,318

37 1 1749 1840 1792 9,1 2622,9 0

2 1366 1476 1422 11 2633,9 0,37 0,052

38 1 972 1270 1119 29,8 2663,7 0

2 1880 2182 2030 30,2 2693,9 -0,911 -0,859

39 1 1085 1313 1200 22,8 2716,7 0

2 1520 1718 1619 19,8 2736,5 -0,419 -1,278

40 1 1195 1305 1250 11 2747,5 0

2 1700 1818 1759 11,8 2759,3 -0,509 -1,787

41 1 1645 1717 1663 7,2 2766,5 02 1432 1472 1452 4 2nO,5 0,231 -1,556

320

Page 322: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

PaySay6 et utilisation de l'espace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

42 1 1880 2065 1972 18,5 2789 0

2 932 1150 1042 21,8 2810,8 0,93 -0,626

43 1 1712 1802 1755 9 2819,8 02 1276 1395 1334 11,9 2831,7 0,421 -0,205

44 1 1390 1550 lnO 16 2847,7 0

2 1452 16n 1565 22,5 2870,2 0,205 0

Paysage de Darou Salam: toposéquence N° 14

StatO Visée F~ 1 F~2 Niveau Distance (m) Dist. Cum Altitude (m) AIt. Cum. (m)

1 1 1611 1832 1720 22,1 0 0 8,5092 1500 1712 1608 21,2 43,3 0,112 8,621

2 1 1038 1233 1135 19,5 62,8 02 1671 1854 1763 18,3 81,1 -0,628 7,993

3 1 851 1030 941 17,9 99 02 1742 1912 1829 17 116 -0,888 7,105

4 1 1103 1261 1182 15,8 131,8 02 1475 1620 1548 14,5 146,3 -0,366 6,739

5 1 1310 1421 1365 11,1 157,4 02 1330 1482 1408 15,2 172,6 -0,043 6,696

6 1 1411 1548 1479 13,5 186,1 02 1249 1389 1319 14 200,1 0,16 6,856

7 1 1039 1201 1120 16,2 216,3 02 1271 1433 1350 16,2 232,5 -0,23 6,626

8 1 1354 1535 1445 18,1 250,6 0

2 1385 1522 1452 13,7 264,3 -0,007 6,619

9 1 1065 1265 1165 20 284,3 0

2 1680 1920 1800 24 308,3 -0,635 5,984

10 1 1030 1250 1140 22 330,3 02 1520 1700 1610 18 348,3 -0,47 5,514

11 1 980 1223 1100 24,3 372,6 0

2 1260 1540 1400 28 400,6 -0,3 5,214

12 1 1220 1420 1320 20 420,6 0

2 1185 1325 1255 14 434,6 0,065 5,279

13 1 1620 1790 1705 17 451,6 0

2 1130 1309 1219 17,9 469,5 0,486 5,765

14 1 1270 1424 1348 15,4 484,9 0

2 2050 2289 2170 23,9 508,8 -0,822 4,943

15 1 980 1200 1090 22 530,8 02 1500 1752 1628 25,2 556 -0,538 4,405

16 1 1265 1481 1372 21,6 5n,6 02 1540 1740 1640 20 597,6 -0,268 4,137

17 1 1045 1240 1140 19,5 617,1 02 1920 2150 2035 23 640,1 -0,895 3,242

18 1 1205 1365 1285 16 656,1 02 2030 2210 2119 18 674,1 -0,834 2,408

321

Page 323: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Annexes

19 1 524 713 620 18,9 693 0

2 2265 2450 2359 18,5 711,5 -1,739 0,669

20 1 890 1010 950 12 723,5 0

2 1718 1860 1790 14,2 737,7 -0,84 -0,171

21 1 1295 1388 1341 9,3 747 0

2 1265 1400 1332 13,5 760,5 0,009 -0,162

22 1 1425 1484 1454 5,9 766,4 0

2 1229 1357 1292 12,8 779,2 0,162 0

Paysage de Gandiaye : toposéquence N° 19

Stat" Visée Fd 1 Fd2 Niveau Distance (m) Dist. Cum. Altitude (m) AIt. Cum.

1 1 1481 1590 1537 10,9 0 0 4,969

2 1001 1271 1137 27 37,9 0,4 5,369

2 1 1610 1900 1755 29 66,9 0

2 1355 1503 1430 14,8 81,7 0,325 5,694

3 1 1511 1790 1650 27,9 109,6 0

2 859 1209 1032 35 144,6 0,618 6.312

4 1 1365 1840 1601 47,S 192,1 0

2 500 920 710 42 234,1 0,891 7,203

5 1 1500 2100 1600 60 294,1 0

2 932 1822 1379 89 383,1 0,421 7,624

6 1 1242 1590 1415 34,8 417,9 0

2 1710 2570 2140 86 503,9 -0,725 6,899

7 1 850 1250 1050 40 543,9 0

2 1900 2300 2100 40 583,9 -l,OS 5,849

8 1 510 890 700 38 621,9 02 1450 1921 1685 47,1 669 -0,985 4,864

9 1 1140 1610 1375 47 716 02 752 1185 970 43,3 759,3 0,405 5,269

10 1 1270 2100 1685 83 842,3 0

2 1300 2500 1900 120 962,3 -0,215 5,054

11 1 1090 1810 1450 72 1034,3 0

2 1400 2020 1710 62 1096,3 -0,26 4,794

12 1 640 890 765 25 1121,3 0

2 1951 2210 2080 25,9 1147,2 -1,315 3,479

13 1 225 441 332 21,6 1168,8 0

2 1645 2032 1840 38,7 1207,5 -1,508 1,971

14 1 780 1040 910 26 1233,5 02 720 920 820 20 1253,5 0,09 2,061

15 1 1610 1722 1668 11,2 1264,7 0

2 1218 1453 1335 23,5 1288,2 0,333 2,394

16 1 2190 2600 2395 41 1329,2 02 575 960 768 38,5 1367,7 1,627 4,021

17 1 1480 1700 1590 22 1389,7 0

2 1118 1318 1218 20 1409,7 0,372 4,393

322

Page 324: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Paysage et utilisation de l'espace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

18 1 565 n9 670 21,4 1431,1 02 1769 2101 1935 33,2 1464,3 -1,265 3,128

19 1 447 720 582 27,3 1491,6 02 1680 2010 1845 33 1524,6 -1,263 1,865

20 1 2060 2280 2170 22 1546,6 0

2 150 850 500 70 1616,6 1,67 3,535

21 1 910 1670 1290 76 1692,6 02 1530 1840 1685 31 1723,6 -0,395 3,14

22 1 1530 1960 1745 43 1766,6 0

2 1370 1780 1575 41 1807,6 0,17 3,31

23 1 170 680 425 51 1858,6 02 1761 2280 2020 51,9 1910,5 -1,595 1,715

24 1 590 930 760 34 1944,5 02 2210 2740 2475 53 1997,5 -1,715 0

Paysage du Sandokh : toposéquence N° 08

StatO Visée F~ 1 Fd2 Niveau Distance (m) Dist. Cum. Altitude (m) AIt. Cum.1 1 8 1188 598 118 0 0 2,089

2 1123 1622 1372 49,9 167,9 -o,n4 1,315

2 1 507 1202 856 69,5 237,4 02 1992 2560 2278 56,8 294,2 -1,422 -0,107

3 1 2231 2731 2483 50 344,2 02 1170 1655 1412 48,5 392,7 1,071 0,964

4 1 1034 1734 1384 70 462,7 02 1049 1785 1418 73,6 536,3 -0,034 0,93

5 1 1041 1641 1341 60 596,3 02 662 1262 962 60 656,3 0,379 1,309

6 1 1351 1621 1486 27 683,3 02 1689 1847 1768 15,8 699,1 -0,282 1,027

7 1 373 n3 573 40 739,1 0

2 1881 2463 2171 58,2 797,3 -1,598 -0,571

8 1 2106 3210 2658 110,4 907,7 02 1461 2292 18n 83,1 990,8 0,781 0,21

9 1 626 1532 1079 90,6 1081,4 02 1299 1941 1620 64,2 1145,6 -0,541 -0,331

10 1 1172 1698 1437 52,6 1198,2 0

2 1526 1659 1592 13,3 1211,5 -0,155 -0,486

11 1 1462 1891 1675 42,9 1254,4 02 1329 1984 1657 65,5 1319,9 0,018 -0,468

12 1 1535 1768 1651 23,3 1343,2 02 1107 1576 1340 46,9 1390,1 0,311 -0,157

13 1 1143 1919 1531 n,6 1467,7 02 1403 2028 1715 62,5 1530,2 -0,184 -0,341

14 1 1887 2349 2118 46,2 1576,4 02 1022 1258 1140 23,6 1600 0,978 0,637

323

Page 325: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Annexes

15 1 1061 1462 1261 40,1 1640,1 0

2 1562 2285 1924 72,3 1712,4 -0,663 -0,026

16 1 1305 1588 1446 28,3 1740,7 0

2 1408 2035 1721 62,7 1803,4 -0,275 -0,301

17 1 1553 2225 1887 67,2 1870,6 0

2 1383 1875 1628 49,2 1919,8 0,259 -0,042

18 1 1876 2382 2129 50,6 1970,4 0

2 2082 2483 2283 40,1 2010,5 -0,154 -0,196

19 1 1920 2209 2065 28,9 2039,4 02 1607 1942 1ne 33,5 2072,9 0,289 0,093

20 1 1108 1505 1305 39,7 2112,6 02 1270 1627 1448 35,7 2148,3 -0,143 -0,05

21 1 1240 1650 1445 41 2189,3 02 1739 1837 1788 9,8 2199,1 -0,343 -0,393

22 1 1700 1837 1769 13,7 2212,8 0

2 1294 1443 1369 14,9 2227,7 0,4 0,007

23 1 1382 1658 1521 27,6 2255,3 02 1369 1683 1528 31,4 2286,7 -0,007 0

Paysages de Vallées fossiles salines: toposéquence N° 16

StatO Visée RI1 Fd2 Niveau Distance (m) Dist. Cum. Altitude (m) AIt. Curn.1 1 1097 1301 1199 20,4 0 0 6,319

2 1010 1223 1118 21,3 41,7 0,081 6,4

2 1 1285 1621 1451 33,6 75,3 02 2106 2831 2470 72,5 147,8 -1,019 5,381

3 1 640 992 815 35,2 183 02 1869 2349 2109 48 231 -1,294 4,087

4 1 449 961 705 51,2 282,2 02 1332 1840 1585 50,8 333 -0,88 3,207

5 1 1600 2151 1875 55,1 388,1 02 269 945 605 67,6 455,7 1,27 4,4n

6 1 1840 2360 2100 52 507,7 02 1269 1655 1461 38,6 546,3 0,639 5,116

7 1 695 1195 945 50 596,3 02 2001 2487 2242 48,6 644,9 -1,297 3,819

8 1 990 1550 1270 56 700,9 02 1190 1820 1505 63 763,9 -0,235 3,584

9 1 840 1240 1040 40 803,9 02 1420 1805 1611 38,5 842,4 -0,571 3,013

10 1 1325 1800 1561 47,5 889,9 02 520 1010 763 49 938,9 0,798 3,811

11 1 1470 2170 1820 70 1008,9 02 530 1230 880 70 1078,9 0,94 4,751

12 1 1515 2069 1791 55,4 1134,3 02 610 1170 890 56 1190,3 0,901 5,652

324

Page 326: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Pays:. J 3 et utilisation de J'espace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

13 1 430 901 665 47,1 1237,4 02 2088 2382 2235 29,4 1266,8 -l,57 4,082

14 1 760 1160 960 40 1306,8 02 1510 1761 1635 25,1 1331,9 -0,675 3,407

15 1 1250 1521 1385 27,1 1359 0

2 1250 1550 1400 30 1389 -0,015 3,392

16 1 1310 1570 1440 26 1415 02 1245 1535 1390 29 1444 0,05 3,442

17 1 1250 1580 1415 33 14n 02 1990 2170 2080 18 1495 -0,665 2,7n

18 1 150 330 240 18 1513 02 2945 3225 3085 28 1541 -2,845 -0,068

19 1 1449 1709 1579 26 1567 02 180 415 299 23,5 1590,5 1,28 1,212

20 1 1481 1915 1700 43,4 1633,9 02 531 861 698 33 1666,9 1,002 2,214

21 1 709 876 791 16,7 1683,6 02 2625 2850 2739 22,5 1706,1 -1,948 0,266

22 1 1450 1780 1615 33 1739,1 02 1440 1821 1630 38,1 1777,2 -0,015 0,251

23 1 1530 1730 1630 20 1797,2 02 339 469 402 13 1810,2 1,228 1,479

24 1 2312 2499 2405 18,7 1828,9 02 1443 1640 1542 19,7 1848,6 0,863 2,342

25 1 1820 2090 1955 27 1875,6 0

2 1890 2340 2115 45 1920,6 -0,16 2,182

26 1 391 740 565 34,9 1955,5 0- .

2 2125 2345 2235 22 19n,5 -1,67 0,512

27 1 435 790 612 35,5 2013 02 1665 1960 1812 29,5 2042,5 -1,2 -0,688

28 1 1090 1580 1335 49 2091,5 02 1410 1990 1700 58 2149,5 -0,365 -1,053

29 1 1151 1980 1565 82,9 2232,4 02 1685 1825 1755 14 2246,4 -0,19 -1,243

30 1 1251 1660 1455 40,9 2287,3 02 1281 1599 1440 31,8 2319,1 0,015 -1,228

31 1 1550 1930 1740 38 2357,1 0

2 240 785 512 54,5 2411,6 1,228 0

325

Page 327: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Annexes

Paysage du Sine et du Saloum: toposéquence N° 02

326

StatO Visée Fil 1 F~2 Niveau Distance (m) Dist. Cum. Altitude (m) AIt. Cum.

1 1 1025 1385 1205 36 0 0 0,801

2 1378 1938 1658 56 92 -0,453 0,348

2 1 1165 1385 1275 22 114 0

2 1000 1684 1342 68,4 182,4 -0,067 0,281

3 1 962 1282 1122 32 214,4 0

2 1082 1824 1453 74,2 288,6 -0,331 -0,05

4 1 1238 1626 1432 38,8 327,4 0

2 922 1550 1236 62,8 390,2 0,196 0,146

5 1 1980 2110 2045 13 403,2 02 1212 1424 1318 21,2 424,4 0,727 0,873

6 1 1980 2110 2045 13 437,4 0

2 2010 2272 2141 26,2 463,6 -0,096 0,777

7 1 1223 1519 1371 29,6 493,2 02 1425 1n5 1600 35 528,2 -0,229 0,548

8 1 1192 1492 1342 30 558,2 02 1028 1404 1216 37,6 595,8 0,126 0,674

9 1 1067 1229 1148 16,2 612 0

2 1047 1371 1209 32,4 644,4 -0,061 0,613

10 1 861 971 916 11 655,4 0

2 621 1037 829 41,6 697 0,087 0,7

11 1 972 1264 1118 29,2 726,2 02 1279 1444 1361 16,5 742,7 -0,243 0,457

12 1 1185 1305 1245 12 754,7 02 1109 1529 1319 42 796,7 -0,074 0,383

13 1 1118 1610 1364 49,2 845,9 02 1034 1750 1392 71,6 917,5 -0,028 0,355

14 1 1102 1760 1431 65,8 983,3 02 1182 1828 1505 64,6 1047,9 -0,074 0,281

15 1 1273 1491 1382 21,8 1069,7 0

2 1221 1535 1378 31,4 1101,1 0,004 0,285

16 1 1101 1721 1411 62 1163,1 0

2 1170 1586 1378 41,6 1204,7 0,033 0,318

17 1 1000 1620 1310 62 1266,7 0

2 1049 1471 1260 42,2 1308,9 0,05 0,368

18 1 782 1468 1125 68,6 13n,5 0

2 1428 1552 1490 12,4 1389,9 -0,365 0,003

19 1 1892 2094 1993 20,2 1410,1 0

2 1952 2052 2002 10 1420,1 -0,009 -0,006

20 1 998 1852 1425 85,4 1505,5 02 1261 1699 1480 43,8 1549,3 -0,055 -0,061

21 1 1198 1652 1425 45,4 1594,7 02 1035 1915 1475 88 1682,7 -0,05 -0,111

22 1 1051 1431 1241 38 1720,7 02 1074 1394 1234 32 1752,7 0,007 -0,104

23 1 1361 1697 1529 33,6 1786,3 02 970 1880 1425 91 18n,3 0,104 0

Page 328: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Paysage et utilisation de fespace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

Paysage de Djilôr : toposéquence N° 15

StatO Visée F~ 1 F~2 Niveau Distance (m) Dist. Cum. Altitude (m) AIt. Cum.

1 1 302 942 622 64 0 0 19,247

2 1810 2460 2135 65 129 -1,513 17,734

2 1 845 1489 1165 64,4 193,4 0

2 2510 3450 2980 94 287,4 -1,815 15,919

3 1 612 1360 985 74,8 362,2 0

2 1718 2440 2080 72,2 434,4 -1,095 14,824

4 1 351 1211 781 86 520,4 02 1615 1915 1765 30 550,4 -0,984 13,84

5 1 1009 1465 1235 45,6 596 02 2130 3040 2585 91 687 -1,35 12,49

6 1 1030 1802 1415 n,2 764,2 0

2 1060 1889 1473 82,9 847,1 -0,058 12,432

7 1 920 1409 1163 48,9 896 02 1611 2019 1815 40,8 936,8 -0,652 11,78

8 1 1049 1630 1340 58,1 994,9 02 1470 1645 1560 17,5 1012,4 -0,22 11,56

9 1 1370 1490 1430 12 1024,4 0

2 1420 1620 1520 20 1044,4 -0,09 11,47

10 1 1350 1590 1470 24 1068,4 0

2 1068 1670 1370 60,2 1128,6 0,1 11,57

11 1 1290 2190 1740 90 1218,6 0

2 400 1900 1500 150 1368,6 0,24 11,81

12 1 620 1140 880 52 1420,6 02 1860 2600 2230 74 1494,6 -1,35 10,46

13 1 700 1360 1030 66 1560,6 0

2 2360 3760 3060 140 1700,6 -2,03 8,43

14 1 1290 1710 1500 42 1742,6 02 1950 2449 2200 49,9 1792,5 -0,7 7,73

15 1 310 790 550 48 1840,5 0

2 2251 2731 2491 48 1888,5 -1,941 5,789

16 1 120 800 460 68 1956,5 0

2 1835 2449 2140 61,4 2017,9 -1,68 4,109

17 1 701 1271 985 57 2074,9 02 1460 1860 1660 40 2114,9 -0,675 3,434

18 1 562 935 750 37,3 2152,2 0

2 1790 2230 2010 44 2196,2 -1,26 2,174

19 1 1090 1n1 1429 68,1 2264,3 0

2 1700 2800 2250 110 2374,3 -0,821 1,353

20 1 625 1530 1078 90,5 2464,8 0

2 1330 2360 1845 103 2567,8 -0,767 0,586

21 1 925 1705 1315 78 2645,8 0

2 475 1575 1025 110 2755,8 0,29 0,876

22 1 1200 2000 1600 80 2835,8 0

2 1050 2160 1605 111 2946,8 -0,005 0,871

327

Page 329: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Annexes

23 1 1000 1705 1351 70,5 3017,3 0

2 1155 2266 1710 111,1 3128,4 -0,359 0,512

24 1 800 1898 1349 109,8 3238,2 0

2 1310 2170 1740 86 3324,2 -0,391 0,121

25 1 1130 2110 1620 98 3422,2 0

2 710 1710 1210 100 3522,2 0,41 0,531

26 1 1590 1810 1700 22 3544,2 0

2 1110 1179 1143 6,9 3551,1 0,557 1,088

27 1 1365 1973 1670 60,8 3611,9 0

2 1319 1622 1470 30,3 3642,2 0,2 1,288

28 1 1290 1nO 1530 48 3690,2 0

2 1620 1782 1701 16,2 3706,4 -0,171 1,117

29 1 1238 1392 1314 15,4 3721,8 0

2 1685 1882 1785 19,7 3741,5 -0,471 0,646

30 1 1021 1571 1295 55 3796,5 0

2 1265 1937 1601 67,2 3863,7 -0,306 0,34

31 1 1049 1829 1440 78 3941,7 0

2 1150 1930 1540 78 4019,7 -0,1 0,24

32 1 1220 1521 1370 30,1 4049,8 0

2 1340 1880 1610 54 4103,8 -0,24 0

328

Page 330: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

__.;...P~aY..-S8aeet utilisation de respace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

ANNEXE III

PLANCHES DE POURCENTAGE DE RECOUVREMENT

1%

.....

2%

••

1

\ "\, 1

•329

Page 331: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Annexes

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5 %

330

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Page 332: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Paysage et utilisation de fespace : la dégradation des milieux naturels en pays sereef (sénégaQ

10 %

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331

Page 333: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Annexes

20%

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JJ2

Page 334: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

PayS8~ et utilisation de respace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

30%

••

••••••• •' •••••333

Page 335: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Annexes

334

4 0 ~o

Page 336: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Paysage et utilisation de respace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

50%

335

Page 337: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Annexes

ANNEXE IVTYPOLOGIE DES HOPLEXOLS

Les aides à l'interprétation des variables

Typologie de l'infraplexion : axes 1 et 2Les aides à l'Interprétation des variables

*MIS* 29 points représentés - 182 points doublesAxe horizontal : 1 (inertie: 8.01 %) - Axe vertical : 2 (inertie : 7.74 %)*MIS* Tableau - 18 colonnes et 193 lignes

num colonnes sous ver hor pds Axe1 ctr cor Axe2 ctr cor1 PSS 5 13 511 -216 2 60 -501 14 3262 PSg 3 13 1068 -855 81 535 -557 36 2273PSj 1 9 466 ·1354 89 669 857 37 2684 PSo 5 14 824 ·250 5 48 -777 55 4695 PSr 2 10 761 ·995 79 638 492 20 1566 PSb 7 13 1592 280 13 52 -365 23 887 GVA 10 10 118 1041 13 763 579 4 2368 PET 25 32 103 5060 276 309 -6089 423 44890Y:'( 6 12 393 -69 0 432 -79 0 566

10 Taj 6 11 93 28 0 11 140 0 28611 sas 5 12 Tl -184 0 665 -128 0 32212 RED 10 6 11 1910 27 0 9 157 5 33413 REP 10 6 11 1422 56 0 38 131 2 20914 ALL 13 7 226 1776 74 595 1437 51 389151SA 23 1 138 4454 287 578 3017 139 26516 ALT 13 6 33 2025 14 627 1560 9 37217 REG 14 7 110 2043 48 647 1438 25 32018 HYD 9 1 145 843 10 24 3048 150 324

10000 1000 1000

Typologie de l'infraplexion : axes 1 et 3Les aides It l'Interprétation des variables

*MIS* 31 points représentés - 180 points doublesAxe horizontal: 1 (inertie: 8.01 %) - Axe vertical: 3 (inertie: 7.59 %)*MIS* Tableau 18 colonnes et 193 lignesnum colonnes sous ver hor pda Axe 1 ctr cor Axe3 ctr cor

1 PSS 5 25 511 ·216 2 60 -686 26 6122 PSg 3 20 1068 -855 81 535 568 37 2363PSj 1 20 466 -1354 89 669 413 8 624 PSo 5 26 824 ·250 5 48 -787 55 4815 PSr 2 20 761 -995 79 638 565 26 2056 PSb 7 28 1592 280 13 52 -1138 223 8597 GVA 10 22 118 1041 13 763 15 0 08 PET 25 1 103 5060 276 309 4468 223 24190XY 6 22 393 -69 0 432 4 0 1

10 Taj 6 21 93 28 0 11 219 0 70111 sas 5 22 Tl ·184 0 665 25 0 1212 RED 10 6 21 1910 27 0 9 220 10 65613 REP 10 6 21 1422 56 0 38 248 9 75114 ALL 13 21 226 1776 74 595 277 1 1415 ISA 23 33 138 4454 287 578 -2313 80 15616 ALT 13 22 33 2025 14 627 -32 0 017 REG 14 24 110 2043 48 647 -.455 2 3218 HYD 9 2 145 843 10 24 4311 294 650

10000 1000 1000

336

Page 338: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Pays:: ; J et utilisation de l'espace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

Typologie du métaplexlon Inférieur : axes 1 et 2Les aides 1Ii l'Interprétation des variables

*MIS* 51 points représentés - 265 points doublesAxe horizontal: 1 (inertie: 8.97 %) - Axe vertical: 2 (inertie: 8.53 %)*MIS* Tableau - 21 colonnes et 295 lignes

num colonnes sous ver hor pds Axe 1 ctr cor Axe2 ctr cor1 CSL 8 11 11 273 0 10 542 0 412 ZOO 5 14 108 -180 0 285 -11 0 13GRZ 5 12 57 -102 0 37 399 1 5674NRZ 4 13 357 -239 2 416 191 1 2665 RHA 6 13 55 -28 0 28 34 0 416 HUM 6 10 105 58 0 2 733 6 4227 HAP 10 5 108 606 4 53 1787 40 4688 MEL 7 11 344 228 1 9 549 12 529 NER 9 14 1005 555 32 59 -58 0 0

10 VPS 18 32 261 1931 102 109 -3604 394 38011 APV 11 14 437 850 33 348 -59 0 112 APU 1 15 4425 -879 358 768 -316 51 9913 APP 8 7 11 815 103 0 15 465 20 31114 APS 25 24 224 3158 235 243 -1936 97 9115 STG 9 5 45 560 1 59 1628 14 50316 STR 11 1 305 780 19 47 2383 201 44517 STP 17 10 547 1802 186 254 657 27 3318 PSA 11 17 38 905 3 326 -625 1 15519 GRA 9 7 479 424 9 65 1225 B3 54420 PGR 10 4 114 644 4 61 1823 44 48921 OY:'( 8 14 150 392 2 102 -62 0 2

10000 1000 1000

Typologie du métaplexlon Inférieur : axes 1 et 3Les aides 1Ii l'Interprétation des variables

*MIS* 51 points représentés - 265 points doublesAxe horizontal: 1 (inertie: 8.97 %) - Axe vertical: 3 (inertie: 8.10 %)*MIS* Tableau - 21 colonnes et 295 lignes

num colonnes sous ver hor pds Axe1 ctr cor Axe3 ctr cor1 CSL 8 22 11 273 0 10 -167 0 32 ZON 5 22 108 -180 0 285 -241 0 5113GRZ 5 20 57 -102 0 37 173 0 1064NRZ 4 20 357 -239 2 416 173 1 2185RHA 6 21 55 -28 0 28 -43 0 666 HI..J.1 6 16 105 58 0 2 757 6 4507 HAP 10 10 108 606 4 53 1757 36 4528 MEL 7 21 344 228 1 9 -96 0 19 NER 9 24 1005 555 32 59 -542 32 56

10 VPS 18 1 261 1931 102 109 3299 313 31911 APV 11 23 437 850 33 348 -366 6 6412 APU 1 21 4425 -879 358 768 -43 0 113 APP 7 24 815 103 0 15 -524 24 39514 APS 25 24 224 3158 235 243 -540 7 715 STG 9 12 45 560 1 59 1480 11 41616 STR 11 7 305 780 19 47 2425 198 46117 STP 17 33 547 1802 186 254 -2101 266 34618 PSA 11 20 38 905 3 326 146 0 819 GRA 9 15 479 424 9 65 1023 55 37920 PGR 10 11 114 644 4 61 1677 35 41421 OY:'( 8 22 150 392 2 102 -244 0 39

10000 1000 1000

337

Page 339: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Annexes

Typologie du métaplexlon strict : axes 1 et 2Lei aides la l'interpr'tation des variables

+MIS+ 32 points représentés - 343 points doublesAxe horizontal: 1 (inertie: 13.33 %) - Axe vertical: 2 (inertie: 12.49 %)+MIS+ Tableau - 20 colonnes et 355 lignes

num colonnes sous ver hor pds Axe1 ctr cor Axe2 ctr cor1 AER 18 32 2767 -276 25 315 -386 53 6172 NOO 18 33 1160 -324 14 220 -599 54 7533 NUC 19 31 63 61 0 72 -212 0 8764 NCU 22 29 56 786 4 662 206 0 455 TEP 3 19 31 51 ·15 0 4 -223 0 9136 SEL 2 11 165 -4372 385 398 3650 287 2n7 EPZ 1 18 32 76 -408 1 470 -430 1 522800P 2 18 33 92 -350 1 257 -589 4 7289 ZON 23 27 26 1095 3 764 468 0 139

10 MEP 2 18 33 19 ·249 0 107 -693 1 82911 MGE 2 18 33 23 ·231 0 108 -642 1 83812 MAE 19 32 212 -42 0 8 -436 5 90013 MEE 18 31 2645 -357 41 174 -147 7 2914 MIE 18 32 275 -162 0 179 -320 3 70215 DEL 25 27 1867 1478 497 693 607 89 11716 PHO 19 4 141 -6 0 0 5092 476 57317GRH 24 27 11 1189 1 754 510 0 13818 RHI 22 27 102 829 8 698 544 3 30019 NRZ 17 24 27 48 1248 9 728 544 1 13820 GN 1 18 32 191 -298 2 267 -484 5 705

10000 1000 1000

Typologie du métaplexlonstrlct.: axes 1 et 2Les aides la l'interpnnation des variables

"Zoom"

+MIS+ 102 points représentés - 255 points doublesAxe horizontal: 1 (inertie: 17.78 %) - Axe vertical: 2 (inertie: 16.36 %)+MIS+ Tableau - 18 colonnes et 339 lignes

num colonnes sous ver hor pds Axe1 ctr cor Axe2 ctr cor1 AER 2 31 2805 -608 127 316 -694 180 4122 NOO 1 31 1215 -721 n 427 -680 75 3803 NUC 7 25 66 -111 0 124 -267 0 7214 NCU 14 33 58 719 3 318 -841 5 4355 TEP 7 21 53 -123 0 855 46 0 1196 SEL 2 24 78 -637 3 636 -219 0 75700P 1 30 96 -742 6 554 -645 5 4188 ZON 20 20 27 1343 6 990 111 0 69 MEP 2 32 20 -674 1 16 -n5 1 21

10 MGE 2 31 25 -624 1 15 -697 1 1911 MAE 5 28 222 -310 2 10 -460 6 2212 MEE 6 3 2746 -220 16 25 1364 683 97213 MIE 5 20 285 -297 3 163 84 0 1314 DEL 24 26 1932 1726 708 956 -367 34 4315 GRH 21 20 11 1458 3 995 87 0 316 RHI 18 17 102 1094 15 864 332 1 7917 NRZ 22 23 50 1498 13 989 -104 0 418 GN 3 24 199 -571 8 325 -203 1 41

10000 1000 1000

338

Page 340: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Paysage et utilisation de fespace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

Typologie du métaplexlon .trlct : axes 1 et 3Le. aides è l'Interprétation des variables

"Zoom"

"'MIS'" 88 points représentés - 269 points doublesAxe horizontal: 1 (inertie: 17.78 %) - Axe vertical: 3 (inertie: 10.27 %)"'MIS'" Tableau - 18 colonnes et 339 lignes

num colonnes sous ver hor pds Axe1 ctr cor Axe3 ctr cor1 AER 2 32 2805 -608 127 316 -562 188 2702 NCO 1 26 1215 -721 77 427 483 60 1913 NUe 7 30 66 -111 0 124 -123 0 1534 NCU 14 26 58 719 3 318 631 4 2455 TEP 7 29 53 ·123 0 855 -21 0 246 SEL 2 31 78 -637 3 636 -429 3 2887 COP 1 30 96 -742 6 554 -164 0 278 ZON 20 30 27 1343 6 990 -76 0 39 MEP 2 1 20 -674 1 16 5183 114 962

10 MGE 2 2 25 -624 1 15 4965 131 96511 MAE 5 12 222 -310 2 10 3031 435 96712 MEE 6 29 2746 -220 16 25 -62 2 213 MIE 5 25 285 -297 3 163 667 27 82314 DEL 24 29 1932 1726 708 956 -47 0 015 GRH 21 29 11 1458 3 995 43 0 016 RHI 18 28 102 1094 15 864 277 1 5517 NRZ 22 30 50 1498 13 989 -110 0 518 GN 3 25 199 -571 8 325 797 27 633

10000 1000 1000

Typologie du métaplexlon supérieur : axes 1 et 2Les .Ides è l'Interprétation de. variables

"'MIS'" 54 points représentés - 140 points doublesAxe horizontal: 1 (inertie: 28.02 %) - Axe vertical: 2 (inertie: 12.13 %)"'MIS'" Tableau - 14 colonnes et 180 lignes

num colonnes sous ver hor pds Axe1 ctr cor Axe2 ctr cor1 AER 3 8 7252 -347 212 975 42 7 142 NAN 8 7 81 309 1 352 168 1 1043 NAK 6 33 90 16 0 0 -4152 875 8984 NNK 1 10 40 -597 3 143 -382 3 585 PEN 5 8 55 -101 0 526 91 0 4276 PLE 2 8 7 16 259 0 368 190 0 1987 NGR 15 9 1779 1200 622 941 -103 10 68 KOR 2 8 7 118 337 3 695 177 2 1919 NKO 2 8 7 250 345 7 176 180 4 47

10 NCO 4 7 118 -191 1 195 251 4 33711 ERZ 14 5 56 993 13 817 433 5 15512 EPZ 10 8 20 591 1 321 -12 0 013 COP 3 7 27 -333 0 546 195 0 18714 MEP 25 1 92 2402 130 288 1264 83 80

10000 1000 1000

339

Page 341: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Annexes

Typologie du métaplexlon supérieur: axes 1 et 3Les aides è l'Interprétation des variables

*MIS* 70 points représentés - 124 points doublesAxe horizontal: 1 (inertie: 28.02 %) - Axe vertical: 3 (inertie: 11.92 %)*MIS* Tableau - 14 colonnes et 180 lignes

num colonnes sous ver hor pds Axe1 ctr cor Axe3 ctr cor1 AER 3 27 7252 -347 212 975 36 5 102 NAN 8 30 81 309 1 352 -384 6 5433 NAK 6 16 90 16 0 0 1396 100 1014 NNK 1 16 40 -597 3 143 1405 45 7975 PEN 5 27 55 -101 0 526 -30 0 466 PlE 8 25 16 259 0 368 281 0 4337 NGR 15 29 1n9 1200 622 941 -280 79 518 KOR 8 28 118 337 3 695 -136 1 1139 NKO 8 32 250 345 7 176 -724 74 n5

10 NCO 4 29 118 -191 1 195 -295 5 46611 ERZ 14 25 56 993 13 817 179 1 2612 EPZ 10 33 20 591 1 321 -858 8 67813 CCP 3 29 27 -333 0 546 -232 0 26514 MEP 25 1 92 2402 130 288 3550 667 631

10000 1000 1000

Typologie du supraplexlon : axes 1 et 2Les aides è l'Interprétation des variables

*MIS* 41 points représentés - 192 points doublesAxe horizontal : 1 (inertie: 24.71 %) - Axe vertical : 2 (inertie: 18.04 %)*MIS* Tableau - 18 colonnes et 215 lignes

num colonnes sous ver hor pds Axe1 ctr cor Axe2 ctr cor1 AER 2 31 8763 -97 18 521 -91 22 4582 PAL 1 33 394 -304 8 249 -516 32 7183 PRO 2 1 33 26 -287 0 290 -444 1 6944 PAT 25 32 194 4672 944 985 -395 9 75 MO'>J 1 32 3 -265 0 287 -406 0 6746 PMO 3 32 3 137 0 149 -306 0 7437 NAN 2 21 324 21 0 0 1631 262 9168 NAK 2 1 63 -91 0 0 5127 506 6589 NNK 1 27 36 -144 0 50 505 2 619

10 PEN 1 26 14 -163 0 49 697 2 90311 PlE 2 28 17 -105 0 47 405 0 70312 NGR 1 30 46 -227 0 443 99 0 8413 KOR 1 31 11 -146 0 487 -137 0 42914 NKO 3 27 11 124 0 7 589 1 16815 NCO 3 30 7 253 0 848 84 0 9316 ERZ 7 16 72 1086 18 38 2596 148 22117 EPZ 13 1 31 0 -216 0 631 -165 0 36818 ZON 13 19 7 2220 8 300 1985 8 239

10000 1000 1000

340

Page 342: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

P8Y~':"]8 et utilisation de l'espace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

TypologIe du supraplexlon : axes 1 et 3Les aIdes li l'InterprétatIon des variables

*MIS· 29 points représentés - 204 points doublesAxe horizontal: 1 (inertie: 24.71 %) - Axe vertical: 3 (inertie: 14.77 %)*MIS· Tableau - 18 colonnes et 215 lignes

num colonnes sous ver hor pds Axe1 ctr cor Axe3 ctr cor1 AER 2 19 8763 -97 18 521 -19 1 192 PAL 1 19 394 -304 8 249 ·109 1 323 PRO 2 1 19 26 -287 0 290 -65 0 144 PAT 25 21 194 4672 944 985 -415 12 75 MON 2 1 19 3 -265 0 287 -97 0 386 PMO 3 19 3 137 0 149 -116 0 1067 NAN 2 17 324 21 0 0 493 29 838 NAK 2 33 63 ·91 0 0 -3694 321 3419 NNK 1 18 36 -144 0 50 369 1 330

10 PEN 9 1 18 14 -163 0 49 160 0 4711 PLE 2 18 17 -105 0 47 241 0 24912 NGR 9 1 18 46 -227 0 443 234 0 47113 KOR 2 1 19 11 -146 0 487 60 0 8214 NKD 3 14 11 124 0 7 1303 7 82415 NCO 6 3 19 7 253 0 848 66 0 5716 ERZ 7 1 72 1086 18 38 4737 602 73917 EPZ 2 1 19 0 -216 0 631 2 0 018 ZON 13 30 7 2220 8 300 -2749 20 460

10000 1000 1000

341

Page 343: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Annexes

ANNEXE VTYPOLOGIE DES GEONS

Les aides à l'Interprétation des variables

Typologie des géons : axes 1 et 2Les aides la l'Interprétation des variables

*MIS* 64 points représentés - 125 points doublesAxe horizontal: 1 (inertie: 5.17 %) - AM- vertical: 2 (inertie: 3.77 %)·MIS* Tableau - 39 colonnes et 150 lignes

nom colonnes sous ver hor pds Axel ctr cor Axe2 ctr cor1 Il 4 21 332 0 0 0 -444 23 4942 12 1 20 237 -509 15 617 -188 3 84313 4 21 379 36 0 1 -423 24 2034 14 12 17 39 1566 24 871 422 2 635 15 3 33 23 -102 0 0 -3245 90 1176 16 3 19 15 -161 0 813 54 0 91717 12 18 15 1493 8 861 386 0 578 Fl 4 20 348 11 0 3 -107 1 3309 F2 2 18 221 -281 4 383 356 10 615

10 F3 1 21 142 -589 12 424 -352 6 15111 F4 21 24 197 3218 515 886 -1053 79 9412 F5 2 20 719 -281 14 677 -112 3 10713 F6 2 17 55 -368 1 385 424 3 51114 Tl 15 30 31 2098 35 433 -2367 64 55115 T2 6 17 47 348 1 100 579 5 279t6 T3 4 t9 1139 -41 0 114 112 5 857t7 T4 16 4 19 569 36 0 45 -24 0 2018 T3t t6 4 t9 933 37 0 41 163 9 80919 T32 2 19 268 -337 7 721 23 0 320 T33 t2 2 20 806 -402 32 829 -126 4 8121 T41 9 2 t8 118 -329 3 570 228 2 27322 T42 8 4 20 450 37 0 20 -192 6 55123 T43 10 9 31 1168 10 202 2267 59 76124 T311 20 12 23 3075 56 785 1608 22 21425 T312 13 16 63 1622 41 767 831 15 20126 Ul 1 19 15 -62t 1 544 86 0 1027 U2 t2 2 20 712 -305 16 656 -162 6 18528U3 5 18 229 184 1 277 293 7 70229 U4 7 17 221 661 24 571 552 24 39830 U5 21 11 15 3171 40 743 1863 19 25631 U6 2 1 15 -291 0 3 4275 105 73932 51 t2 2 20 561 -277 10 357 -159 5 11733 52 6 16 142 441 6 248 699 25 6183453 12 2 20 704 -258 11 435 -91 2 543554 3 7 39 -80 0 0 2758 109 8373655 4 18 15 71 0 6 288 0 10037 56 19 15 31 2734 59 852 1007 11 11538 57 31 2 1 31 -283 0 3 4287 211 8883988 13 14 47 1728 35 680 1169 23 311

10000 1000 1000

342

Page 344: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Paysage et utilisation de l'espace: la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

Typologie des géons : axes 1 et 2Les aides Il l'Interprétation des variables

"Zoom"

*MIS* 95 points représentés - 80 points doublesAxe horizontal: 1 (inenie : 10.99 %) - Axe venical : 2 (inertie: 8.40 %)*MIS* Tableau - 25 colonnes et 150 lignes

num colonnes sous ver hor pds Axel ctr cor Axe2 ctr cor1 Il 13 26 353 558 45 219 -934 190 6142 12 5 20 252 -642 43 587 -162 4 37313 14 24 404 646 70 403 -766 146 566416 16 18 16 1021 7 401 230 0 205 Fl 11 20 370 249 9 199 -133 4 566 F2 10 14 235 146 2 6 n2 86 1917F3 1 19 151 -1324 110 981 27 0 08F5 8 20 766 -166 8 848 -38 0 449F6 14 14 58 708 12 43 -865 27 65

10 T2 23 22 50 1981 82 963 -384 4 3611 T3 10 18 1213 22 0 26 133 13 96512 T4 12 21 606 385 37 790 -198 14 20913 T31 11 10 18 994 115 5 183 242 35 81014 T32 6 20 286 -572 39 853 -154 4 6115 T33 14 6 20 859 -499 89 816 -37 0 416 T41 9 12 126 -84 0 6 1027 82 96617 T42 12 22 480 421 35 517 -406 48 48118 Ul 2 1 16 -1070 8 91 2814 82 63419 U2 8 21 758 -185 10 395 -186 16 39920U3 13 16 244 499 25 391 479 34 36121 U4 15 14 235 899 79 448 744 80 30722 51 6 19 598 -571 81 994 10 0 023 52 18 12 151 1282 103 493 1121 117 3n2453 7 19 749 -397 49 988 24 0 325 S5 25 18 16 2403 40 829 254 0 9

10000 1000

343

Page 345: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Annexes

ANNEXE VI

L'INTERROGATION DE LA BASE DE DONNEES POUR L'ETUDEDE LA DEGRADATION DES MILIEUX NATURELS

(TROI5IEME PARTIE, DEUXIEME CHAPITRE)

L'interrogation de la base de données et la constitution des tableaux servant à la réalisationdes graphiques ont été menées en plusieurs étapes.

L'interrogation consiste, dans une première étape, à extraire tous les hoplexols qui ont étédécrits sur les dunes et dans les interdunes. Pour cela, dans la zone de critères du "fichier mère"de la base de données, sous le nom de champ SEGMENT on écrit sur des fiches successives:

- sommet de dune- versant de dune- interdune

Ensuite, on exécute la commande "extraire..." et tous les hoplexols décrits sur les segmentsde sommets de dunes, de versants de dunes et des interdunes sont extraits et regroupés sur untableau. Sur ce tableau, on n'a gardé que les variables : utilisation du sol, développement, N°­R-Q, paliphyse, prophyse, paliphytion, nanophyse, pénéphytion, nécro-gramen, nécro­kortode, nécrophytion, nécru-nécrophytion, nécrumite, méso-épilite, zoonique et lescommentaires.

Dans une seconde étape, on fusionne paliphyse, prophyse et paliphytion qui correspondentaux: arbres. Ensuite on fusionne nécro-gramen et nécro-kortode pour détenniner la végétationherbacée. Nécrophytion, nécru-nécrophytion et nécrumite qui correspondent à la matièrevégétale sèche ou en décomposition ont aussi été fusionnés. Les buissons sont indiqués par lavariable nanophyse, et les plantules par la variab1è pénéphytion. Les concentrations de sables àla surface du sol sont décrites par la variable méso-épilite. Les activités biotiques sont indiquéespar la variable zoonique.

Dans une troisième étape, pour chaque relevé, on calcule les moyennes des différentescomposantes. Ce sont ces valeurs moyennes, pondérées par les développements des hoplexols,qui constituent les contenus des tableaux à partir desquels ont été réalisés les graphiques. Outreces variables, on a ajouté sur les tableaux deux autres variables: la pluie et la population.

Au total, ce sont 64 relevés, dont 48 effectués sur les dunes et 16 dans les interdunes, quiont été extraits. Les graphiques réalisés à partir de ces relevés, ainsi que les coefficient decorrélation trouvés, ont servi à expliquer les fonnes de dégradation des milieux naturels en Payssereer.

344

Page 346: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

TABLE DES MATIERES

PagesAVANT-PROPOS ET REMERCIEMENTS .1INIRODUCTION " 5

PREMIERE PARTIE: LE PAYS SEREER, UN PROBLEMED'ETUDE DES PAySAGES 13

PREMIER CHAPITRE: LE PAYS SEREER, LES FACfEURSD'ORGANISATION DU PAYSAGE 13

1) - Un relief différencié, base du découpage régional 131.1 - Le Plateau de Thiès 16

1.1.1 - Le plateau et sa genèse au Tertiaire 161.1.2- Ses bordures: de l'Eocène à l'Actuel 16

1.2 - La Plaine du Cayor-Bao1-Sine 181.2.1 - Les bas-plateaux du "ContinentalTenninal" 191.2.2- Les dunes ogoliennes, leur transfonnation 201.2.3 - Les grandes dépressions interdunaires etles vallées fossiles 21

1.3- Les Bouches du Saloum 221.3.1- Le delta, sa mise en place à l'holocène 221.3.2 - L'estuaire, sa dynamique actuelle 23

2) - Un climat contrasté, en cours d'asséchement 252.1 - Un "pays" en zone soudanienne sèche 26

2.1.1- Un climat tropical sec : facteurs etcaractères généraux 262.1.2- La zonalité climatique, du soudanien ausahélien , 272.1.3 - Les variantes climatiques, le littoral etl'intérieur 30

2.2 - L'évolution récente du climat: la sécheresse 322.2.1- Une saison des pluies de plus en pluscourte et déficitaire 322.2.2 - Les diagnostics de la sécheresse 362.2.3 - Conséquences de la sécheresse sur lemilieu 37

3) - Un "pays" très peuplé, profondément humanisé 413.1 - De fortes densités de population rurale 41

3.1.1 - Historique et mise en place despopulations 413.1.2 - Densités et répartition de la populationrurale 443.1.3 - L'exode rural : l'urbanisation .45

3.2 - Un système agraire en crise et un paysage délaissé 463.2.1 - Les mutations agraires 46

345

Page 347: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Table des matières

3.2.2 - Le système de production actuel 483.2.3 - Des paysages délaissés 51

DEUXIEME CHAPITRE: LA DEGRADATION DU PAYSAGE,PROBLEME ET MEIHODE D'ÉTIIDE 55

1) Qu'est-ee que la "dégradation" du paysage? 551.1 - La "dégradation de l'environnement", des opinionscontradictoires 56

1.1.1 - Autour de la "Conférence de Rio-de-Janeiro" Guin 1992) " 561.1.2 - "La dégradation des paysages en Afriquede l'Ouest" (novembre 1988) 571.1.3 - Le programme "Paysages" au Sénégal (àpartir de 1987) 59

1 2 Les éq 'lib ls d " il· "" " 61• - ID res nature , u m leu au paysage .1.2.1 - Les unités naturelles élémentaires: géon ethop1exols 611.2.2 - Les organisations paysagiques d'ensemble: segments du paysage et paysage 64

1.3 - Les formes de dégradation des milieux et despaysages 66

1.3.1 - Diminution de l'hétérogénéité deshop1exols 661.3.2 - Diminution de la complexité des géons 671.3.3 - Diminution de la diversité et du contrastedes paysages 69

2) - Les milieux naturels comparés 702.1 - Le relevé des composantes du milieu 712.2 - La constitution d'une "Base de Données MilieuxNaturels" 77

2.2.1 - La saisie des données 772.2.2 - L'utilisation de la base de données 79

2.3 - La typologie des milieux naturels 802.3.1 - l'Analyse Factorielle desCorrespondances 812.3.2 - Les types d'hoplexol : première étape 842.3.3 - Les types de géon : deuxième étape 86

3) - Les paysages comparés, confrontation avec l'occupation dusol 88

3.1 - La carte des segments de paysage et des paysages au1 : 200 000 88

3.1.1 - Les techniques du levé cartographique 883.1.2 - De la photointerprétation à la cartographiedes paysages 91

3.2 - La carte de l'utilisation de l'espace (1989) 943.2.1 - La photointerprétation analytique 943.2.2 - La généralisation cartographique 95

3.3 - La comparaison PaysagesIUtilisation de l'espace 953.3.1 - Un Système d'InformationGéographiq ue ? 963.3.2 - L'expérience du Système SAVANE 96

346

Page 348: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Paysage et utilisation de l'espace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

DEUXIEME PARTIE: LES MILIEUX ET LES PAYSAGESSEREER 99

PREMIER CHAPITRE: LA DIFFERENCIATION DES MILIEUXNATURELS 101

1) - Dynamiques et différenciations "verticales" : la typologie deshoplexols 102

1.1 - Les processus biophysiques dominants (les critèrestypo10g iques) 102

1.1.1 - La mise en place des fonnationssu perficielles 1021.1.2- La pédogenèse et la différenciation dessols 1041.1.3- Les dynamiques à la "surface du sol" 1061.1.4- La différenciation de la végétation herbacée 1091.1.5- Le développement de la végétationligneuse 111

1.2- La stratification des hoplexols (typologies) 1131.2.1 - Les fonnations superficielles(l'infraplexion =1) 1131.2.2 - Les sols (le métaplexion inférieur =F) 1161.2.3 - Les états de surface du sol (le métaplexionstrict =1) 1191.2.4 - Les fonnations végétales herbacées (lemétaplexion supérieur =U) 1261.2.5 - Les fonnations végétales ligneuses (lesupraplexion =S) 130

2) - Dynamiques et différenciations "latérales" : la typologie desgéons 137

2.1 - Les critères typologiques 1372.2- Classification des géons (typologie) 140

GA - Géons du Plateau 142GAI - Végétation ligneuse à épineux,basse et très dense, sur sols rougesgravillonnaires 142GA2 - Végétation ligneuse à épineux,basse et dégradée, sur sols rougesgravillonnaires 143

GB - Géons du rebord ensablé du plateau 145GB 1 - Végétation ligneuse haute etmoyennement discontinue sur sols sableuxreposant sur une cuirasse (démantelée) àmoins d'un mètre de profondeur 145GB2 - Végétation ligneuse très haute etmoyennement discontinue sur sols sableuxreposànt sur une cuirasse (démantelée) àmoins d'un mètre de profondeur .146

GC - Géon du rebord abrupt du plateau 147GD - Géons du bas-plateau littoral calcaire 148

GJ?l - Végétation ligneuse (quelquesAdansonia digitata) très dispersée suraffleurements calcaires 148

347

,1:; 1

i"',

Page 349: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Table des matières

GD2 - Végétation ligneuse à épineux,dense, continue, et moyennement bassesur sols vertiques 149

GE - Géons de bas-fonds 150GEl - Végétation en plaques basses etdenses, discontinues, sur solshydromorphes argileux 150GE2 - Végétation ligneuse moyennementhaute et basse, très dégradée, sur solsargilo-sab1eux à engorgement temporaire 152

GF - Géons interdunaires 153GFI - Végétation ligneuse moyennementdense, continue, sur sols hydromorphesd'interdunes anastomosées 153GF2 - Végétation ligneuse moyennementfaible, discontinue, sur sols topomorphesargilo-sableux àengorgement temporaired 'interdunes allongées 155GF3 - Végétation ligneuse basse etmoyennement basse, dégradée sur solstopomorphes argilo-sableux àengorgement temporaire de petitesinterdunes isolées 156

GO - Géons de sommets et versants dunaires nondifférenciés 157

001 - Végétation ligneuse moyennementhaute et très discontinue sur sols sableuxde dunes à topographie marquée 157002 - Végétation ligneuse moyennementhaute et très discontinue sur sols sableuxde dunes subaplanies 158003 - Végétation ligneuse haute etdiscontinue sur sols sableux de dunesémoussées 160004 - Végétation ligneuse haute à trèshaute, discontinue sur sols plus argileux 161

GH - Géons de talwegs et vallées fossiles 162GHI - Vergers sur sols hydromorphesargileux-humifères 163GH2 - Végétation ligneuse très dégradéesur sols gris argilo-sableux 164GH3 - Végétation ligneuse en plaquesbasses et denses sur sols hydromorphes etsalés 165

GI - Géons des tannes .166GIl - Sol nu submergé en marée haute 166GU - Importantes accumulations minéralesrecouvertes d'une croûte de sel.. 167GI3 - Végétation herbacée très dense etcontinue sur sols halomorphes 168

DEUXŒMECHAPITRE:LAD~RENCIATIONDESPAYSAGES

(Cartes au 11200 000 hors-texte) 1731) - Les paysages du plateau cuirassé de Thiès et de ses bordures 174

1.1 - Les paysages du plateau cuirassé 1741.1.1 - Situation et extension 174

348

Page 350: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Paysage et utilisation de respace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

1.1.2 - Identification immédiate 1751.1.3 - Variabilité des paysages du plateau deThiès .175

1.2 - Les paysages du rebord ensablé du plateau 1781.1.1 - Situation et extension 1781.1.2 - Identification immédiate 1781.1.3 - Variabilité des paysages du rebord ensablédu plateau 179

1.2 - Les paysages de la cuesta 1821.1.1 - Situation et extension 1821.1.2 - Identification im~édiate 1821.1.3 - Variabili té des paysages de la cuesta. 1831.1.4 - Le paysage de Kissane 184

2) - Les paysages dunaires du Cayor-Baol-Sine 1872.1 - Les paysages sur dunes rouges 188

2.2.1 - Situation et extension 1882.2.2 - Identification immédiate 1882.2.3 - Variabilité des paysages de dunes rouges 1882.2.4 - Le paysage de Lambaye l902.2.5 - Le paysage de Ndindi .194

2.2 - Les paysages sur dunes rouges devenant jaunes enprofondeur (dunes rouge-jaunes) 197

2.2.1 - Situation et extension 1972.2.2 - Identification immédiate 1982.2.3 - Variabilité des paysages de dunes rougesdevenant jaunes en profondeur .1982.2.4 - Le paysage de Darou Salam 199

2.3 - Les paysages sur dunes jaunes 2032.2.1 - Situation et extension 2032.2.2 - Identification immédiate 2042.2.3 - Variabilité des paysages de dunes jaunes 2042.2.4 - Le paysage de Gandiaye 205

3) - Les paysages des grandes dépressions et des vallées fossiles 2083.1 - Les paysages de grandes dépressions 209

3.1.1. - Situation et extension 2093.1.2 - Identification immédiate 2093.1.3 - Variabilité des paysages de grandesdépressions 2093.1.4 - Le paysages du Sandokh 210

3.2 - Les paysages de vallées fossiles 2133.2.1. - Situation et extension 2133.2.2 - Identification immédiate 2143.2.3 - Variabilité des paysages de valléesfossiles 2143.2.4 - Les paysages de vallées fossiles salines 215

4) - Les paysages de la côte et du Sine-Saloum 2184.1 - Situation et extension 2184.2 - Identification immédiate 2184.3 - Variabilité des paysages de la Côte et duSine-Saloum 2184.4 - Le paysage du Sine et du Saloum 220

5) - Les paysages du bas-plateau du ''Continental Terminal" 2235.1 - Situation et extension 2235.2 - Identification immédiate 223

349

1

1

Page 351: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Table des matisres

5.3 - Variabilité des paysages du bas-plateau duContinental Tenninal 2245.4 - Le paysage de Djilôr 224

TROISIEME PARTIE: LA DEGRADATION DES MILIEUXNA TURELS 235

PREMIER CHAPITRE : L'UTILISATION DES RESSOURCESNATURELLES EN PAYS SEREER 237

1) Les ressources naturelles en pays sereer 2371.1 - La Région du plateau de Thiès 2381.2 - La Région de la plaine du Cayor-Baol-Sine 24O

1.2.1 - Les unités cartographiques de l'ensembledunaire " 2401.2.2 - Les unités cartographiques des bas-plateaux du "Continental Terminal" 2421.2.3 - Les unités cartographiques des grandesdépressions et des vallées fossiles , 243

1.3 - La Région des bouches du Saloum 2452) L'utilisation de l'espace en pays sereer 247

2.1 - Utilisation de l'espace et unités naturelles dans laRégion du plateau de Thiès 2472.2 - Utilisation de l'espace et unités naturelles dans laRégion de la plaine du Cayor-Baol-Sine 2482.2 - Utilisation de l'espace et unités naturelles dans laRégion des bouches du Sa10um 249

DEUXIEME CHAPITRE: LA DEGRADATION DES~IEUXNATURELS SEREER , 251

1) La dégradation de la végétation ligneuse 2521.1- A l'échelle régionale " 252

1.1.1- Les "arbres" 2521.1.2- Les "arbustes" 253

1.2- Al'échelle locale 2542) La dégradation du couvert herbacé 257

2.1- Sur les dunes 2572.2- Dans les interdunes 259

3) La dégradation de l'état de la surface du so1.. 2613.1- A l'échelle régionale 2613.2- A l'échelle locale 263

4) La dégradation des sols 2664.1- A l'échelle régionale 266

4.1.1- La diminution des accumulationsorganiques à la surface du sol 2664.1.2- La diminution des activités biotiques dansle soL 268

4.2- Al'échelle locale '" 269

CONCLUSION GENERALE 273

BIBLIOGRAPHIE 285

LISTE DES FIGURES 299

LISTE DES TABLEAUX 303

350

Page 352: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

Paysage et utilisation de l'espace : la dégradation des milieux naturels en pays sereer (sénégal)

LISTE DES CARTES HORS-TEXTE ••••..••....•.•...•.....•............. 305

ANNEXES 3071 - Données climatiques 309II - Levés topographiques 314m -Planches de pourcentage de recouvrement.. 329N - Typologie des hoplexols : les aides à l'interprétation des variables 336V - Typologie des géons : les aides à l'interprétation des variables .342VI - L'interrogation de la base de données pour l'étude de la dégradationde milieux naturels 344

TABLE DES MATIERES 345

351

Page 353: UNiVERsrTÉ LOUIS PASTEUR --STRASBOURG i

RESUME

Cette étude présente la méthodologie et les résultats d'une analyse du milieu en PaysSereer (Sénégal).

Cette analyse a été réalisée à différentes échelles de perception: depuis lescornposantc-, du milieu jusqu'aux paysages. La méthode employée est celle de l"'Ecokd'Abidjan". Les techniques micro-informatiques utilisées ont permis de recueillir lmmaximum d'i.nformations sur le terrain, de les stocker et de les traiter de façv)rigoureuse. Les observations, d'abord ponctuelles ut: linéaires. ont éli ensuite (:te!i(hJLS

dans le cadre d'une cartographie régulière du degré-carré l1IIÈS ND--28-XIV ".'c:11200000 : quatre cartes som données en annexe (Carte des principaux segments depaysage. CUle des paysages, Carte de l'utilisation de l'espace, C~ de localisation de iapopulation rurale).

L'·5tlld~ sc subdivise en trois parties.

•. La première partie est consacrée, d'une part, à la présentation des facteursc!'org::iai,<;aüon ct d'évolution des paysages et, d'uuire part. ;1 l'exposé des métrodcsutilic;(',es dans la suite du travail,

'> L&. deuxième partie est consacrée à la différenciation des paysages et des milieux ; lestrois grcndcs régions; naturelles du Pays sereer se subdivisent en 38 Paysages, qui sesub::!jviscilt eux-mêmes en 28 plÎnCÎpaux Segments paysagicues occupés paJ· 22 types dernrlte~]x naturels.

.. La troisième partie est consacrée à l'étude cie. potentialités naturelles du Pays screerel surtout 2. l' analyse de la dégradation actuelles de ces richesses : les principaux facu:urs.Ie dégradation sont dordre ciiro a.iquc (sécheresse) ct anthropique (cultures, céboise­ment, pression démograp~iq1jç)et 13. dégradation die-même porte sur le couvert végétal]19nCl;X et herbacé, sur les états de xurface du sol (érosion des sommets de dune,ens:Jbkme:ll. des bas-fonds) et sur les sols (diminutivI;. des accumulations organiques etdes activités hi otiques).

Plusieurs tableaux et schémas de synthèse résument l'ensemble dt; ces résultats.

MO'fS-CLES

Paysage - Util isation de l'espace - Sécheresse - Anthropique - Dégradation. Mü;::;JXnatu:..dr. - Pays Sereer - Sénégal