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UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE DÉPARTEMENT DE SCIENCES POLITIQUES GEP 113 ANALYSE ET SCIENCES POLITIQUES NOTE DE COURS

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UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE

DÉPARTEMENT DE SCIENCES POLITIQUES

GEP 113

ANALYSE ET SCIENCES POLITIQUES

NOTE DE COURS – GABRIEL ETHIER

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TABLE DES MATIÈRES

Cours 1 : Présentation du cours et introduction à la science politique ............................... 3

Cours 2 : Le savoir écrit .......................................................................................................... 5

Cours 3 : La problématique .................................................................................................... 9

Cours 5 : La conceptualisation, la question spécifique et l’hypothèse .............................. 10

Cours 6 : L’hypothèse, les variables et les indicateurs ....................................................... 13

Cours 8 : L’analyse de contenu............................................................................................. 14

Cours 9 : Suite de l'analyse de contenu - entrevues et focus groups ................................. 16

Cours 10 : Épistémologie de la science politique, l’expert et la science politique ............ 18

Cours 11 : Retour sur la session : Quel chemin avons-nous emprunté? .......................... 21

…Certains cours sont manquant simplement parce qu’ils sont intégrés dans le cours précédant ou suivant.

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Cours 1

Qu'est-ce que la recherche qualitative?

Analyse de données descriptives (paroles, comportements, sens, observation)… phénomène

social en milieu naturel... ne rejette pas les chiffres, mais ne leur accorde pas la première place.

Pourquoi ce cours?

Pour comprendre (ex: 11 septembre).

Pour trouver des solutions (ex: Anticosti).

Pour mieux observer (ex: élections au Pakistan).

Pour s'ouvrir (ex: voyager).

Pour interpréter, analyser, nuancer (ex: Commission Charbonneau).

4 questions fondamentales

1. Qu'est-ce que la recherche fondamentale?

appréhension du réel:

o refus de l'absolu.

o conscience de ses propres limites.

quête objective de connaissances (être impartial).

2. Qu'est-ce que la méthodologie?

C'est la "science" des méthodes de recherche.

Définition: "La méthodologie de la recherche est un mode de confrontation des idées, issus à la fois de l'expérience et de l'imagination, aux données concrètes, dérivées de l'observation, en vue de confirmer, de nuancer ou de rejeter ces idées de départ."

Quelle est la meilleure méthodologie?

o La diversité de nos opinions:

"Parce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses."

"J'ai formé une méthode, il me semble, être la meilleure pour élever peu à peu ses connaissances."

3. Qu'est-ce que le social?

Les sciences sociales et humaines étudient les phénomènes sociaux de manière multidisciplinaire.

C'est avant tout ce qui caractérise les relations interpersonnelles.

*le langage: au cœur des sciences sociales (ex: boycott vs grève)

Du social vers le politique...

JJ Rousseau, Durkeim, Weber, V. Lemieux.

Rousseau:

o valeurs de l'individu A = x,h,d,g,f

o valeurs de l'individu B = a, h,r,t,g

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o valeurs de l'individu C = e, w, q, h, g.

o Valeurs communes = h et g : lien social: uniquement ce qui doit être gouverné.

Durkeim: un fait social: exerce une contrainte extérieure sur un individu.

La recherche en sciences politiques (Sophie St-Cyr):

Objectifs:

Objectif principal : Permettre aux étudiants de repérer facilement les documents concernant leur discipline dans les banques de données.

Objectifs connexes : Apprendre une méthodologie de base pour la recherche documentaire. Connaître les services offerts.

Stratégie de recherche

Formuler son sujet: Cerner et délimiter son sujet en l’exprimant sous la forme d’une phrase ou

d’une question (ex: Comment les frères musulmans sont-ils apparus en Égypte et y sont-ils toujours présents?).

Identifier les principaux concepts: (ex: Comment les frères musulmans sont-ils apparus en Égypte et y sont-ils toujours présents?.... Concept 1 = frères musulmans, Concept 2 = Égypte, Concept 3 = aucun dans ce cas-ci).

Outils de recherche: utiliser l'anglais troncature (*) à la fin du mot = toute ses terminaisons (ex: Egypt* = Egypt, Egyptian,

Egypte, etc.) guillemets ("x"): formulation précise.

utiliser OU/OR plutôt que ET/AND.

4. Qu'est-ce que la science politique?

"Il n'existe pas plus un consensus sur son objet que sur sa démarche. Le terme même de politique prête à une extension plus ou moins grande selon le sens que l'on veut bien y prêter. Il faut dire tout de suite que le phénomène politique lui-même n'est pas seulement observé par la science politique. Une foule de disciplines en ont fait l'objet à des divers degrés: la philosophie, le droit, la sociologie, l'anthropologie et, plus récemment, l'économie. […] Autant de disciplines, autant de manières plus ou moins distinctes d'aborder et de définir le politique."

Science du pouvoir (gouvernants vs gouvernés).

2 caractéristiques de la science politique:

1. La spatialisation: s'applique à un espace précis, restreint et comporte alors une dimension globale.

2. L'allocation autoritaire: Il est transféré à un ou plusieurs individus représentant une collectivité.

Une science moderne:

Un constant questionnement. L'après Seconde Guerre mondiale.

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L'éclatement des champs et de la spécialisation (il n'y a pas que l'État qui influence le politique).

Les 6 champs du politique:

I. La théorie politique (philosophie politique): Comprendre les phénomènes politiques (les expliquer). ex: le marxisme (théorie), réalisme, idéalisme...

II. La sociologie politique: Comprendre le monde politique à travers les phénomènes sociaux. ex: culture écossaise, catalane, printemps érable, droits civiques...

III. L'administration publique: Comment fonctionne les [relations] institution[nelle]s? IV. Les relations internationales:

Expliquer les phénomènes politiques au niveau international. Les facteurs externes qui influencent la politique.

V. La politique comparée: Utiliser des comparaisons afin de comprendre les phénomènes politiques. ex: Référendum Écosse 2014 vs Référendum Québec 1995.

VI. L'économie politique: Expliquer les phénomènes politiques par la dimension économique. ex: Conflit en Ukraine (ressources: gaz, pétrole...Union Européenne)…

*Afin de bien saisir les phénomènes politiques, il faut être objectif sur la diversité des choix des champs du politique.

La politique appliquée:

Un approche didactique. Un environnement politique, légal et éthique contraignant où les ressources disponibles sont

limitées. La notion d'appliquée en politique appliquée: Comprendre les réalités politiques dans leur

contexte d'application.

Objectif: Équilibrer le savoir théorique et le savoir pratique. ex: le moins interventionniste fut obligé d'investir $3 milliards dans les banques américaines (il était républicain extrême).

Cours 2: le savoir écrit

La rédaction en 5 étapes:

1. Trouver son sujet et trouver sa question. 2. Intuition de départ, votre perception: Partir de soi 3. Partir à la recherche, lire, regarder, écouter, questionner... 4. Rédiger en considérant (et en mariant) votre compréhension et les informations. 5. Se lire, se relire et... se relire encore!

*Les trois mots d'ordre: Expliquer, préciser et lier.

Objectif: être compris:

N'expliquer que ce que l'on comprends. Faire des phrases courtes et simples. Un paragraphe = une idée. Nuancer les propos. Soigner son style d'écriture.

*réduire l'écart entre le signifiant et le signifié.

L'importance du plan de rédaction en 3 points:

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1. Établit l'ordre à suivre, la démarche ordonnée. Règle les fameux "par où commencer?" et "comment procéder?".

2. Assure une rédaction claire et cohérente. 3. Réduit les dangers de répétition. Assure le fil conducteur.

*Faire un plan est un exercice difficile. Il suppose que vous savez ce que vous avez à dire avant de l'écrire.

La forme:

L'importance de la forme: 1. Pas de coupures entre la forme et le fond. 2. Les repères et les bases, les fondations et les autres pléonasmes.

3. La forme constitue la police d'assurance d'une bonne communication.

La page titre:

La première impression. La crédibilité. Le souci du lecteur. Le respect des consignes.

*Plus d'infos sur MOODLE, PowerPoint cours 3.

La bibliographie:

4 types de documents en général:

1. Les livres/ monographies. 2. Les documents gouvernementaux ou officiels. 3. Les articles de revues et de journaux. 4. Les références internet.

2 caractéristiques d'une bonne bibliographie:

1. Uniforme 2. Diversifiée (points de vues) 3. Exhaustive (prise de consciences des grandes recherches)

*La bibliographie doit contenir 25 titres dont 15 provenant de revues scientifiques.

Qu'est-ce qu'une revue scientifique?

1. L'auteur est un chercheur d'université ou toute autre personne dont la crédibilité est reconnue par le comité de lecture de l'ouvrage.

2. Fait le recensement de toutes les lectures faites par l'auteur pour: a. pas de jugements/subjectif. b. article minimum 10 pages. c. les articles ont eux-mêmes plusieurs références.

Le choix de l'objet:

Avant de commencer, critères à considérer:

intérêt pour le sujet. période de temps allouée. nombre de pages exigées.

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documentations disponibles. est-ce faisable? pas trop large, ni trop étroit.

*Structurer son argumentation.

*Votre questionnement sera extrêmement utile.

Déterminer vos limites (3 points):

1. Contraintes inhérentes au travail. 2. Le cadre spatial. 3. Le cadre temporel.

*2+3= le contexte - temps + espace (2014).

Le cadre spatio-temporel de la recherche: exercice.

exemple mauvais: géopolitique africaine1 ou encore La Chine sous Deng Xiaoping.

exemple bon: Printemps arabe et enjeux politiques en Afrique du Nord1 ou encore L'influence des politiques de Deng Xiaoping sur la Chine au XXIe siècle.

1: objet de recherche.

*En premier lieu, il faut limiter l'espace et situer l'objet dans des limites territoriales acceptables. En second lieu, il importe de situer la recherche dans le temps. L'objet doit refléter une préoccupation actuelle, contemporaine. ALLER DU GÉNÉRAL AU PARTICULIER.

L'objet doit:

I. Être en sciences politiques ou en relations internationales.

exemple mauvais: L'avènement du régime islamique en Iran (= de l'histoire).

exemple bon: L'Iran d'Ahmadinejad à Rohani: analyse des rapports entre pouvoir politique et pouvoir religieux (= de la politique).

II. Soulever clairement une question initiale.

Une bonne question de départ en 3 critères (selon F. Depelteau):

1. La clarté: Elle doit être claire, on doit saisir le sens. Elle doit être brève et directe. 2. La faisabilité: Elle doit être répondable. La complexité de la question varie en fonction des

contraintes inhérentes à la recherche. 3. La pertinence: Elle n'est pas tendancieuse. Elle témoigne d'une volonté réelle d'apporter un

éclairage "scientifique" ou "analytique" des faits.

*Votre question initiale =pas votre question de recherche:

Elle vous amène à adopter un angle d'attaque.

Elle demeure générale.

Elle vous aide à déterminer la voix à suivre.

III. Avoir un titre analytique. 1. Par analytique, on entends un énoncé permettant de situer dès le départ le lecteur sur la teneur

de l'étude.

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2. Ce n'est jamais une question. Le titre ne doit pas déboucher sur un choix binaire. 3. Il est empreint de neutralité (non moralisatrice). Aucune direction idéologique en ce qui

concerne le traitement du sujet.

exemple de mauvais titre: "Le Parti Québécois après Marois: division ou reconstruction?" ou encore "Le Parti Québécois et son avenir: à droite toute!".

exemple de bon titre: "Les confrontations idéologiques au sein des partis politiques: le cas du Parti Québécois.

IV. Préciser clairement les enjeux en cause ou le lien entre chacun des éléments.

V. Être original et justifié.

En sciences sociales, la grande partie des recherches sont de type expost.

Original: phénomène occulté et/ou méconnu. Attention de ne pas vous auto-plagier.

Justifié: Pourquoi cet objet précisément (outre votre propre intérêt)? ex: omniprésent dans l'actualité (ou le contraire!), des préoccupations grandissantes envers l'objet en question.

*À retenir...

Votre travail va sans doute évoluer. Il faudra par le fait même, vous questionner... constamment.

En somme, le choix de l'objet c'est la précision de l'incertitude.

La méthode scientifique:

Qu'est-ce que la méthode?

Origine: chemin, celui tracé à l'avance qui conduit à un résultat = meilleure façon de conduire un raisonnement OU programme de recherche.

D'abord une dimension pratique: le modus operandi pour atteindre un résultat. Comment faire? Pour faire quoi?

Un difficile exercice de précision.

Popper et le processus de falsification en 4 points:

1. Savoir distinguer la vraie science. 2. Les théories inductives sont des mauvaises théories (particulier vers général). 3. Toute théorie doit avoir subit un test d'infaillibilité. 4. Il n'est point de théorie éternelle.

La méthode... perspective postmoderne:

Le caractère atypique des objets en sciences sociales rend difficile la reproductibilité de l'expérience.

Le caractère atypique des objets en sciences sociales ne permet que peu de généralisation. Les liens de causalité "sans équivoque" sont presque inexistants. Les phénomènes doivent être mis en contexte.

Trois éléments au cœur de toute les études qualitatives (selon Deslauriers):

1. Le contexte. 2. L'histoire. 3. Le changement social.

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La méthode en sciences sociales... une véritable démarche scientifique?

Du réalisme au scientisme. La vérité est entre les deux (principes et méthodes qui structurent la recherche).

L'entonnoir de précision:

Bien cerner le problème au départ... c'est CAPITAL! Le chemin vers la question spécifique n'en sera que plus facile.

Que savons nous? -----VERS----- Que voulons nous savoir?

Principales étapes d'un travail de recherche en sciences politiques: Problématique (pertinence sociale scientifique) ----VERS ---- Considérations théoriques (cadre général, conceptualisation) ---- VERS ---- Question spécifique.

*voir MOODLE, cours 4.

Cours 3: La problématique

Définition:

Dans son ensemble, il s'agit d'un questionnement qui vise à réduire le champ à considérer. La problématique constitue un processus d'élimination menant à préciser la nature de la recherche.

Mais en quoi est-ce utile?

Selon Chevrier, la problématique permet de répondre à la question: "Pourquoi avons nous besoin de réaliser cette recherche et de connaître les résultats qu'elle propose?"

L'élaboration de la problématique mène à une précision de la recherche.

Un exercice difficile:

"Pour les étudiants en formation à la recherche, cette étape d'élaboration de la problématique s'avère l'une des plus difficiles à saisir et maîtriser. Et pourtant, il s'agit d'une étape très importante..."

Et quel est le problème? Y a-t-il un problème? Comment définir le problème de recherche?

"Un problème de recherche se conçoit comme un écart conscient que l'on veut combler entre ce que nous savons, jugé insatisfait, et ce que nous devrions savoir, jugé désirable."

2 pertinences de la problématique:

1. Pertinence sociale:

Il s'agit d'identifier les principaux éléments sociaux entourant l'objet de recherche. En quoi le problème représente-il une préoccupation sociale? La réponse offrira des éclaircissements sur le contexte particulier d'application du phénomène.

1. Pertinence scientifique:

Il s'agit d'identifier les principaux auteurs ayant travaillé sur ou autour de l'objet de recherche. On se base ici uniquement sur ce que l'on trouve dans la littérature scientifique. Cette lecture contribue à mieux identifier le problème spécifique de recherche. En quoi le problème représente-il une préoccupation scientifique? La réponse vient justifier la mise en œuvre d'une recherche.

La revue de la littérature scientifique est importante à cette étape.

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Qu'est-ce qu'une théorie (en 3 points)?

1. Est observée suite à une démarche méthodique, rigoureuse et transparente. 2. Est appuyée par un modèle vérifiable, souvent reproductible. 3. Est reconnu par les pairs (en général).

*VIDÉO: Batistella, la théorie et les sciences sociales.

La théorie:

Le cadre théorique révèle l'étendue de la connaissance. Cette connaissance provient de postulats et de la vérification de ces postulats par les différentes conclusions. Il permet donc de déterminer quelles sont les expériences qui ont été faites jusqu'ici et surtout lesquelles restent à faire.

Mais qu'est-ce qu'un postulat?

"Un postulat est un énoncé sur lequel se base le raisonnement, lequel énoncé n'est pas remis en question dans le cadre de notre étude. Il s'agit donc d'une proportion qui est donnée pour vrai. ex: l'impact des médias sur la décision politique [OUI, tout le monde est d'accord].

Survoler la théorie:

1. C'est préciser et construire son besoin d'information. 2. C'est sélectionner les éléments essentiels et pertinents pour la recherche. 3. C'est discerner les facteurs déterminants de la recherche qui deviennent nos postulats.

Cours 5: La Conceptualisation, la question spécifique et l'hypothèse

L'entonnoir de la précision:

CONCEPT --- VERS --- VARIABLES ---- VERS --- INDICATEURS.

Les concepts:

Une approche "constructiviste" ou "post-productiviste" de la conceptualisation.

Définition: "Une représentation abstraite d'une réalité observable: elle n'est donc jamais parfaitement conforme au phénomène qui, de toute façon, ne peut jamais être complètement connu". ex: le "poids" des mots.

Définir les concepts c'est donc:

1. Aller au-delà du dictionnaire.

2. Un exercice de précision.

3. Forcément un des principaux éléments "subjectifs" de la recherche.

Cela dit, conceptualiser, c'est tout-de-même passer à un niveau de discussion et d'analyse plus élevé et plus objectif. S'entendre sur les bases.

Les concepts (en résumé):

1. Constituent les repères de votre problème de recherche. 2. Une fois définis, ils donnent un sens clair, une précision indispensable à votre démarche, à

votre démonstration. 3. Sont applicables au mode d'observation privilégié, ils doivent être opératoires.

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*intégrer, préciser, définir au moins 2 concepts par travail.

exemples:

1. L'intérêt des individus pour les médias d'information augmente le niveau de participation politique.

2. La politique étrangère canadienne sous Stephen Harper en matière de sécurité environnementale est généralement conforme à celle de l'administration Obama aux Etats-Unis.

3. L'Idéologie progressiste post "Révolution tranquille" au Québec domine toujours la gestion des politiques publiques.

Définition de concepts (exemples):

Le concept de politique:

"Le politique existe parce que les individus n'ont pas tous les même idées, intérêts, et n'ont pas tous la même conception de ce qui est bon pour la société. La politique existe parce que les conflits surgissent nécessairement de ces divergences d'idées et d'intérêts. C'est parce que les conflits sont inhérents à toute société que la politique existe dans toute société. La politique, c'est la "vie commune et conflictuelle", en ce sens qu'elle traite de la communauté et de la réciprocité d'êtres différents." -Ball, 2005.

Le concept de politique: les 5 sens:

1. Le sens philosophique ou global: Le mode d'organisation des sociétés humaines. Dans cette perspective, le politique englobe la politique et vise à permettre la coexistence des différences, à emmener un vivre-ensemble.

2. Le sens stratégique: Le jeu politique. La lutte électorale, la couverture médiatique... 3. Le sens administratif: Le politique (policies). La gestion, l'administration, les règles. Le plan

d'action. 4. Le sens scientifique: La politique en tant qu'objet d'étude. 5. Le sens commun: Démagogique, du pareil au même. Une fois élu... "Toutefois, un fait

demeure: l'intérêt de tous se joue dans la sphère populaire et, pour cette raison, la politique concerne tout le monde." -Ball, 2005. ex: VIDÉO: ne croyez jamais une promesse électorale.

Les concepts de droite et de gauche:

Origines: remonte au XVIIIe siècle: À la période pré-révolution (1789).

Création d'une assemblée constituante visant à élaborer une nouvelle constitution et à déterminer les pouvoirs du roi.

Les "à gauche": limitation des pouvoirs du roi.

Les "à droite": maintien des pouvoirs et même renforcement.

Un concept ancré dans la modernité occidentale.

Une représentation conceptuelle facilement compréhensible. Incarne les coupures idéologiques toujours présentes dans nos sociétés.

"Ajoutons à cela que gauche et droite ne désignent jamais des blocs idéologiques homogènes, correspondant toujours à rien d'autre que deux regroupements d'idéologies... de familles d'idéologies distinctes ayant leurs caractéristiques propres, leurs traditions et évoluant selon leurs dynamiques internes."

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*Attention aux étiquettes, on peut parfois être surpris! ex: la souveraineté n'est ni de gauche ni de droite... le PS en France (pas vraiment de gauche)…

Terminologie (gauche-droite):

Le radicalisme: les deux extrêmes de la gauche et de la droite influencées par le contexte.

À gauche: les révolutionnaires, à droite: les réactionnaires.

Reconnaître la gauche et la droite (en 3 points):

1. Conception du monde. 2. Programme politique. 3. Principes de légitimation.

la GAUCHE:

1. Conception du monde: l'ordre établi est inéquitable: a. il y a les dominants et les dominés. b. il existe un déséquilibre au sein de l'ordre mondial. c. il faut protéger les minorités.

2. Programme politique: changer le monde: a. le rééquilibrage (+ ou - en profondeur selon le degré de radicalisme). b. entre réformes et révolutions. c. une idéologie progressiste.

3. Principes de légitimation: la raison instrumentale: a. Comprendre le monde pour le changer. "Imaginons un autre monde". b. Rien n'est immuable.

la DROITE:

1. Conception du monde: l'ordre du monde est légitime (il existe un ordre établi): a. le poids de l'héritage (traditions). b. la droite religieuse. c. la droite économique. d. la sélection naturelle (darwinisme social).

2. Programme politique: Il faut préserver l'ordre établi. a. le conservatisme. b. Il existe une véritable menace.

3. Principes de légitimation: Résignation devant l'ordre établi. a. l'humain est incapable de changer l'ordre du monde. b. l'humilité.

Vers la question spécifique:

LE PROBLÈME SPÉCIFIQUE (lacune analytique) --- VERS --- QUESTION SPÉCIFIQUE.

À quoi ça sert d'identifier la lacune analytique?

Raison ultime: pour justifier la recherche.

Les 5 lacunes pouvant être identifiées: 1. Affirmation non-soutenue par une démarche scientifique. 2. Conclusions contradictoires: Qui dit vrai? 3. Problèmes méthodologiques.

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4. Absence d'études ou études insuffisantes. 5. Des résultats périmés.

*vous vous situerez probablement en 4 et 5.

La question spécifique: à quoi ça sert?

1. Elle "donne un sens, structure et oriente tout travail de recherche, c'est pourquoi il importe de poser LA bonne question à propos d'un objet d'étude donné."

2. En fait, la question spécifique constitue la pierre angulaire de la recherche. Point de réponse sans question!

4 caractéristiques d'une bonne question:

1. Pertinente et en lien avec la lacune analytique. 2. Énoncée de façon claire et précise. 3. Débouche sur une réponse. 4. Sous forme interrogative (évidemment)!

*la question spécifique met souvent en lien les concepts placés au cours de votre recherche.

exemples de bonnes questions: voir MOODLE, Cours 5.

EXAMEN DE MI-SESSION.

COURS 6: L'HYPOTHÈSE, LES VARIABLES ET LES INDICATEURS

NOTE DE COURS SUR MOODLE (27 octobre 2014)

Les variables

3 types de variables

1. Variable indépendante: une variable dont le changement de valeur influe sur celui de la variable dépendante. (CAUSE).

2. Variable dépendante: une variable dont la valeur varie en fonction de celles des autres. C'est la partie de l'équation qui varie de façon concomitante avec un changement ou une variation dans la variable indépendante. (EFFET).

3. Variable intermédiaire: une variable qu'il faut parfois introduire dans le cadre opératoire parce qu'elle conditionne la relation entre la variable indépendante et la variable dépendante (…) Elle peut aussi jouer le rôle de variable antécédente (relation fallacieuse). Ex:

Immigration et nombre de patients dans les hôpitaux (variables intermédiaires: vieillissement de la population, pauvreté, etc.)

Les indicateurs

C'est un ''référant empirique plus précis que la variable''. Autrement dit, c'est une traduction empirique, un repère de la réalité, un élément plus observable des connaissances, c'est un pont entre la variable et le concret de la réalité.

L'indicateur est un instrument d'appréciation et/ou de mesure qui sert à évaluer les variations dans le changement des variables.

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Il est donc un élément de précision supplémentaire et un instrument de mesure et d'appréciation. Les indicateurs témoignent des effets.

Ainsi, les indicateurs constituent la manifestation concrète (empirique) des variables, lesquelles viennent ''opérationnaliser'' davantage les concepts. Du concept, vers la variable...vers l'indicateur.

Les 3 règles d'identification des indicateurs

1. Identifier les indicateurs en fonction de la littérature spécialisée ou de la connaissance préalable de notre sujet.

2. Attribuer un niveau de mesure des types d'indicateurs. Le type d'échelle. On y compte 3 types:

a. Ordinale: un ordre de grandeur (pas nécessairement numérique) ex: blanc, pâle, foncé, très foncé, noir.

b. Nominale: les grandes catégories ne permettent pas de donner un ordre (c'est la grande majorité de vos recherches). ex: homme vs femme

c. Numérique: l'indicateur le plus précis. Détermine les attributs sur la base de valeurs standardisées. Ex: l'IDH ou le degré de corruption (sur 10).

3. Le respect des critères de fidélité et de validité.

COURS 7: L'observation documentaire

COURS 8: L'ANALYSE DE CONTENU

3 constats du discours:

1. un discours comporte une part de secret, de réalité cachée.

2. un discours constitue un outil de consolidation du pouvoir de tous les côtés.

*peut être un discours de propagande

3. il importe de considérer l'ensemble du discours, d'en saisir le sens global et particulier.

*le diable se cache dans des détails qu'on ne connaît pas. ex: VOITURE À 0% d'INTÉRÊT (mais on doit faire un dépôt de 6000$...)

Analyse de contenu ou analyse de discours? Les origines...

L'affaire Dreyfus (analyse de discours - traitement de presse)

L'AD gagne progressivement en popularité auprès des chercheurs.

L'AD contribue ainsi à l'émergence d'une science sociale plus "solide" et "crédible".

L'AD et l'explosion des technologies après 1945.

La force de l'analyse de discours:

"Pour l'analyse de discours, il ne saurait être question de traiter les matériaux verbaux comme de simples véhicules d'information; elle veut les appréhender comme des textes. Si pour l'analyse de contenu ces textes sont en quelque sorte transparents aux représentations des sujets sociaux qu'ils sont censés refléter, l'AD prend acte de leur opacité, refusant de les projeter directement sur une réalité

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extradiscursive: l'interprétation doit prendre en compte le mode de fonctionnement des discours, les modalités de l'exercice de la parole dans un univers déterminé".

L'AD a ses limites. Elles sont justement de nature technologique.

L'émergence de l'analyse de contenu provient donc du désir de "scientifiser" l'analyse textuelle.

En fait, l'usage aujourd'hui plus fréquent du terme analyse de discours plutôt que celui d'analyse de contenu indique doncL

1. l'analyse de documents textuels, parmi l'ensemble des documents possibles, est le plus utilisée comme mode d'accès à l'étude de la vie sociale.

2. dans l'état du développement de l'analyse de contenu, on préfère utiliser les documents textuels parce que ceux-ci s'avèrent relativement plus simples à interpréter.

Définition d'origine:

"C'est une technique de recherche pour la description objective, systématique et quantitative, du contenu manifeste des communications, ayant pour but de les interpréter.

1. Objective: démarche structurée, précise, transparente. 2. Systématique: démarche ordonnée. Rien n'est laissé de côté. 3. Quantitative: Occurrence et cooccurence.

Les mots s'affranchissent en tant que matière presque tangible

La communication: le matériau du chercheur en sciences sociales...

ex: Le futur pont Champlain...

L'analyse de contenu une définition évolutive: toute techinque permettant de faire des inférences en identifiant objectivement et systématiquement les caractéristiques spécifiées du message.

Le défi de l'analyse de contenu, dans sa perspective plus contemporaine, c'est donc de parvenir à faire ressortir le sens explicite du texte (plus facilement accessible) et le sens implicite du texte (ayant une dimension plus subjective) sans pervertir le propos de l'émetteur.

Les 5 questions à répondre lors de l'analyse:

"Les analyses plus contemporaines ont "enrichi" le modèle de Lasswell pour considérer de façon moins hermétique les catégories. ex: les conditions de production et de réception des messages"

1. Qui parle? Déterminer la "nature" de l'émetteur (direct et souvent indirect). Déterminer les caractéristiques de l'émetteur, de l'auteur du texte...Savoir de qui provient le message?

2. Pour dire quoi? Déterminer la direction du message. Comprendre les grandes lignes et aussi comprendre le sous-texte... ex: publicité de campagne.

3. À qui? Déterminer le récepteur. À qui s'adresse le message? Encore une fois, cela peut être implicite, subtile. Lire entre les lignes...

4. Comment? Plus qualitatif... interpréter la structure du texte, les subtilités dans les mots, les expressions...On étudie le fond et la forme.

5. Avec quel résultat? Analyser la réception, l'effet du message. Vise à évaluer la portée du message après et avant (prédictif) son émission. Déterminer l'objectif ultime du message.

ex: Quel est le message du candidat vs celui de l'électorat? dialogue? écoute?

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COURS 9: suite de l'analyse de contenu - entrevues et focus groups

L'analyse de contenu

deux étapes à retenir:

1. catégoriser: classement et codification. 2. quantifier: déterminer en détails le contenu du corpus. Occurrences et cooccurences. ex: 13

articles, 5 vidéos, etc.

La dimension quantitative apporte évidemment une précision non-négligeable et optimise la fidélité et la validité de l'analyse.

Les enquêtes auprès d'informateurs

Définition: "une démarche courante que pratiquent les chercheurs désireux d'amasser des données portant sur certains aspects de la vie de [diverses] personnes. […] Tous les chercheurs qui se

nourrissent des révélations de sujets humains pour comprendre un fait, une situation, un comportement ou un goût, ont de plus en plus recours à des méthodes incluant les enquêtes orales." - Létourneau, 2006.

Quelques méthodes d'enquêtes à considérer

1. L'observation directe ou participante 2. L'entrevue dirigée ou semi-dirigée 3. Le groupe de discussion (focus-group)

Les observations: Pourquoi observer?

ex: les missions des observateurs de l'ONU en Syrie.

La passivité de l'observateur selon Létourneau

L''enquêteur est spectateur de l'évènement. Il m'intervient pas directement dans la production discursive. Il peut cependant rencontrer l'informateur avant ou après l'évènement. Mais généralement, l'enquêteur demeure passif.

L'observation directe

Elle est destinée à l'analyse de scènes sociales et de processus sociaux que le chercheur a directement observés et consignés dans un journal d'enquête.

Certains appellent également cette méthode, l'enquête par observation.

Dans son sens "originelle", anthropologique, l'observation directe peut être associée à l'observation non participante. Le chercheur n'intervient pas, il observe et prend des notes.

L'observation participante (3 constats)

1. Observer c'est participer... 2. Plus que la "description des composantes d'une situation sociale". On insiste "sur l'importance

d'en repérer le sens, l'orientation et la dynamique".

3. Le risque d'altérer le comportement des informateurs est largement compensé par la richesse des compléments d'information.

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En gros, 2 méthodes d'observation utiles en sciences politiques pour ….

1. Observation directe: rendre compte du déroulement d'un scrutin ou des pressions lors d'une assemblée, ex1: jeux de coulisses, ex2: prendre part à une manifestation.

2. Observation participante: rendre compte des dynamiques sociales et politiques dans un milieu précis. ex: les stages.

Les entrevues (2 types)

Entrevue dirigée

l'informateur n'a aucune marge de manœuvre. Les questions sont fixes [et] la forme des réponses est implicitement suggérée dans la formulation des questions. Le sondage peut entrer dans cette catégorie.

L'entrevue dirigée exige des réponses directes et courtes.

Elle est particulièrement utile comme complément à des entrevues semi-dirigées (préparation ou complément à un entretien).

L'entrevue dirigée est efficace pour obtenir le portrait global (sexe, revenu, âge, etc.)

Entrevue semi-dirigée

Souvent "utilisée pour discerner l'expertise d'un informateur dans un domaine spécifique de sa vie quotidienne".

L'enquêteur doit être très attentif pour "saisir" les pistes de réponses proposées par l'informateur. Il peut intervenir.

Plus de risques de subjectivités... Mais plus riche en données approfondies.

L'entrevue semi-dirigée est efficace pour obtenir un portrait plus précis des dynamiques sociales et politiques. Le chercheur peut aller plus loin, obtenir plus d'informations par question. La qualité des échanges est primordiale.

Les groupes de discussion (focus groups)

Définition: des petits groupes relativement homogènes, composés d'une dizaine de personnes qui sont recrutées selon des critères de recherche établis et qui discutent ouvertement de différents sujets en suivant les consignes d'un modérateur.

une méthode efficace en politique appliquée. Issue de la sociologie et de la psychologie, elle s'impose en publicité dans l'élaboration des stratégies de développement marketing (public cible).

Comme pour le sondage, l'aspect représentativité s'avère particulièrement important.

Il faut porter une attention particulière à la dynamique du groupe.

Avantage: les groupes de discussion s'avèrent particulièrement utiles lors de l'élaboration des politiques publiques ou des plateformes électorales.

Désavantage: exportation limitée des résultats. Les groupes ne sont pas nécessairement représentatifs de la catégorie d'individus que l'on prétend qu'ils peuvent représenter.

Les formes "d'autodirectives" d'enquête:

Surveillez son propre comportement

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Toujours révéler les motifs de l'enquête. transparence.

Toujours conserver une attitude "neutre" en face de l'informateur. Il faut être calme, posé, respectueux...

Ne pas hésiter à déléguer les entrevues

Il faudra vivre avec vos données...

COURS 10: ÉPISTÉMOLOGIE DE LA SCIENCE POLITIQUE

L'EXPERT ET LA DÉCISION POLITIQUE

l'Épistémologie

C'est le "discours sur le discours". On s'attarde exclusivement au discours analytique et théorique de la science politique. C'est la critique de la critique!

Encore une fois, la modestie est de rigueur: dépourvues d'assises comme en sciences dites exactes, "les sciences humaines et sociales ont peut-être un besoin plus grand d'évaluer leurs propres conditions d'écriture."

Mais d'où venons-nous?

La science politique est la seule qui ouvre une fenêtre sur l'une des dimensions les plus anciennes de la société humaine. Dès le jour où des humains se sont rassemblés dans le cadre d'une structure sociale différenciée, la politique est née. Cela remonte donc à beaucoup plus loin que la polis grecque dont les classiques nous ont chanté les vertus.

Les principaux obstacles au discours analytique

1. le "sens commun":

Le sens commun "renvoie aux idées que le profane se fait sur un peu tout ce qui l'entoure; ce profane, c'est nous dans toutes les activités qui ne se fondent pas sur une compétence avérée."

Le discours scientifique ou analytique aspire donc à s'éloigner des idées préconçues. Il faudra donc "sortir de la caverne".

2. Les 3 conceptions préscientifiques

a. L'anthropomorphisme: "[I]mputer aux collectivités, petites ou grandes, des facultés propres aux êtres humains" ex: ce que les Québécois veulent...

b. L'animisme: Accorder une "âme" aux collectivités. ex: la société civile, la conscience sociale, l'identité collective...

c. L'essentialisme: suggère une vision téléologique des choses en leur donnant un caractère définitif. ex: LA puissance.

Que faire alors?

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Comment la science politique, comme toute bonne science sociale, peut-elle éviter les pièges de la conception préscientifique?

1. En assumant le caractère "subjectif" de notre discipline TCEEPA1. 2. En acceptant d'analyser qu'une partie, qu'un seul aspect souvent minime de la réalité. À angle

réduit, portée élargie. 3. En reconnaissant le caractère "construit" du discours scientifique de la science politique.

Un discours construit

La construction du discours de la science politique en 4 étapes:

1. Observation d'un phénomène dans sa globalité (ex: Il y a de la corruption dans le monde politique).

2. "Décomposition" de la réalité en plusieurs petits objets (ex: la Corruption dans l'État québécois).

3. Isolation de chacun des objets, lesquels s'avèrent individuellement analysés (ex: la Corruption dans l'État québécois au stade municipal dans les 3 dernières élections municipales depuis 2005).

4. "Recollage" de chaque objet dans le but d'effectuer une "synthèse" de la réalité.

Votre mission, si vous l'acceptée, consiste à rendre compte, le plus fidèlement, des phénomènes politiques observés. Cet exercice n'étant possible qu'en fonction d'un découpage particulier, cette sélection exige de vous une précision et une constante transparence dans la justification.

Quelques débats controversés

La place de la science dans la décision politique....

questionnaire court, questionnaire long? La place de la science au Québec, au Canada... recherche fondamentale ou appliquée? Les compteurs intelligents... Le GIEC... Etc.

Mais au fait, qu'est-ce qu'une décision politique?

Le postulat de la décision politique: la politique ne constitue pas "une science exacte" et les décisions qui en découlent "sont complexes et en partie imprévisibles".

Les déterminants de la décision en politique en 4 constats universels:

1. Tout le monde décide! La décision n'est pas le propre de la politique.

Décider c'est quoi?

De façon très globale, décider consiste donc à passer d'un état "initial", dans leuqel existe généralement une forte incertitude, à un état "final" dans lequel celle-ci se trouve diminuée dans des proportions notoires au point de permettre le choix d'une modalité d'action bien définie parmi toutes celles qui sont disponibles.

2. Une décision pour tous: la décision politique a une "finalité collective".

3. La décision politique, c'est une affaire de pouvoir...et de confiance.

1 Toute chose étant égale par ailleurs

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1. La décision politique, demeure à la portée d'une minorité d'individus. 2. La population mandate des représentants de confiance.

4. La décision politique possède un caractère effectif et contraignant.

"tant qu'une décision n'a pas été concrétisée, ce n'est pas une décision; c'est, au mieux, une bonne intention"

Pourquoi recourir à des experts?

On s'adresse à quelqu'un réputé être connaisseur dans un champ d'expertise spécifique [pour] prendre la meilleure décision, "en connaissance de cause".

D'une certaine manière, l'avis des experts vise en 3 points à :

1. réduire le degré d'incertitudes; 2. diminuer les tensions; 3. légitimer l'action.

Les 2 types d'experts (selon Roqueplo):

1. L'expert "négociateur":

Il met ses connaissances "au profit de son rôle politique de négociateur"

Son expertise n'est pas exclusivement scientifique. Il peut faire figure d'autorité en tant que spécialiste. Il peut s'agir d'un représentant du gouvernement, d'une organisation ou d'une institution publique ou privée.

L'expert au service du pouvoir...

**exemple1: Des experts en marketing étonnés de la stratégie proposée à Transcanada.

**exemple2: Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) du Québec.

2. L'expert "indépendant":

Il est chargé de contribuer à l'élaboration d'un jugement de vérité sur tel ou tel aspect d'un problème donné.

Il donne son avis sans avoir à convaincre.

Ses opinions peuvent déplaire au décideur..

1. possède tout de même un pouvoir, celui d'influencer la décision. 2. Mais "le rôle de l'expert est de fournir de la connaissance et non pas de la décision".

**exemple1: Commission Charbonneau (CEOGCPIC)

Les interactions entre experts et décideurs (3 modèles):

1. Le modèle décisionniste: une coupure franche entre la science et l'action politique. Les experts d'un côté et les décideurs de l'autre.

2. Le modèle technocratique: le modèle dominant selon certains. Une étroite collaboration entre l'expert et le décideur. Qui décide?

3. Le modèle pragmatique: en progression...Fait entrer les citoyens dans le processus. Démocratie participative.

En bout de ligne:

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L'expert permet au décideur de s'éloigner du "sens commun", de la simple perception.

Sans incarner la vérité, le savoir spécifique qu'il possède sur des enjeux bien précis lui confère un argument d'autorité.

Sans avoir réponse à tout, il est du devoir de l'expert de répondre. Il ne peut prétexter l'ignorance.

COURS 11: DERNIER COURS DE LA SESSION, QUEL CHEMIN AVONS-NOUS EMPRUNTÉ?

3 grandes questions:

1. Que savons-nous?

1. Problématique

1. Pertinence sociale

2. Pertinence scientifique

2. Considérations théoriques

1. Cadre général

2. Conceptualisation

2. Que voulons-nous savoir?

1. Question et hypothèse

2. Méthodologie

1. Variables et indicateurs

2. Stratégie de recherche

3. Que découvrons-nous?

1. Analyse 1. Premier élément d'analyse... 2. Deuxième élément d'analyse... 3. Troisième élément d'analyse...

2. Discussion

EXAMEN FINALE: semaine prochaine