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UNIVERSITE DE MONS FACULTE POLYTECHNIQUE DE MONS MANIPULATIONS D’ELECTROCHIMIE Edition 2010 Service de Sciences des Matériaux Notes rédigées par : Prof. M-G. Olivier Dr. Ir. M. Debliquy

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UNIVERSITE DE MONS

FACULTE POLYTECHNIQUE DE MONS

MANIPULATIONS D’ELECTROCHIMIE

Edition 2010

Service de Sciences des Matériaux

Notes rédigées par : Prof. M-G. Olivier

Dr. Ir. M. Debliquy

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AVANT-PROPOS

Ce manuel contient le texte des manipulations de laboratoire illustrant le cours

d’électrochimie donné en 3ème Bachelier Chimie-Sciences des Matériaux.

Ces manipulations sont axées sur des questions d’électrochimie fondamentale et

d’électrochimie appliquée.

La majorité des travaux proposés sont relatifs à des sujets traités au cours; dans ces cas,

la théorie correspondante n’a pas été reprise ou n’a été rappelée que très brièvement. Pour les

autres manipulations traitant de sujets insuffisamment développés au cours, on trouvera une

introduction théorique permettant la bonne compréhension des essais proposés.

Il est donc indispensable que l’étudiant prenne connaissance de ces introductions

théoriques et qu’il relise d’avance les notes de cours se rapportant à la manipulation qu’il

devra exécuter. Le comportement au laboratoire fait partie de l’évaluation.

Chaque manipulation fera l’objet d’un rapport avec les résultats des mesures, les

observations, l’analyse des résultats et les conclusions. Le rapport est à remettre à la séance

suivante.

Il y a 7 séances de laboratoire. La dernière séance de laboratoire est dédiée aux

présentations des manipulations. Chaque groupe devra présenter oralement un des

laboratoires qu’il aura effectué. La présentation est suivie d’une séance des questions.

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INTRODUCTION

Pour les rappels sur les potentiels d’électrodes, sur les lois de Faraday, ainsi que pour le

calcul de la consommation spécifique d’énergie, on se reportera au cours d’Electrochimie.

Pour la cinétique électrochimique qui est une matière plus nouvelle et dont certaines

notions ne sont exposées que plus à la fin du cours d’électrochimie, on résume ci-après en

quelques pages les éléments fondamentaux qui permettront de comprendre les manipulations

et de donner une première interprétation des résultats expérimentaux. Cette interprétation sera

complétée au fur et à mesure de l’avancement dans le cours.

I. RAPPELS DE QUELQUES NOTIONS THEORIQUES

1. INTRODUCTION

L’électrochimie étudie les processus mis en jeu lors du contact entre une phase à conduction

électronique (métal) et une phase à conduction ionique (électrolyte contenant une espèce

électroactive). Ces processus sont accompagnés d’un transfert de charges (électrons) d’une

phase à l’autre. On appelle électrode, ce contact des deux phases.

Une espèce électroactive (ions ou molécules) est une espèce susceptible d’échanger des

électrons, donc un élément d’un couple oxydo-réducteur: Ox + ne Red.

Les réactions qui ont lieu à l’interface métal-solution sont appelées réactions d’électrodes.

Ces processus sont mis en oeuvre dans deux types de systèmes électrochimiques :

- les piles

- les électrolyseurs.

Dans une pile, globalement on transforme de l’énergie chimique en énergie électrique.

Dans un électrolyseur, globalement l’énergie électrique sert à provoquer des réactions

chimiques.

Tout système électrochimique est composé de deux électrodes (conducteur électronique)

plongeant dans un milieu électrolytique.

Ce milieu électrolytique est composé d’un solvant (l’eau dans notre cas) et d’un soluté (sel,

acide, base, ...) qui conduit le courant par l’intermédiaire du déplacement des ions.

Les notions de mobilité ionique, de nombre de transport et de conductivité permettent de

caractériser ce milieu.

Les réactions d’électrodes comme par exemple le dépôt ou la dissolution d’un métal seront

examinées sous l’aspect thermodynamique (potentiel d’électrodes à l’équilibre) et sous

l’aspect cinétique (détermination des vitesses de ces réactions).

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2. CAS D’UNE SEULE REACTION D’ELECTRODE

Potentiel d’électrode - Relation de Nernst

Si on considère un métal (ex : Cu) immergé dans une solution de ses ions (ex : Cu++

aq), le

potentiel de l’électrode à l’équilibre est donné par la relation de Nernst :

nnn MeMeMeMeMea

nF

RTEE ln

//

pour la réaction: Me Men+ + ne-

à 25 °C: nMea

nEE log.

059,0

E° étant le potentiel standard du système Cu++

/Cu.

D’une manière plus générale, on sait que pour tout système oxydo-réducteur :

Ox + ne- Red

il existe un potentiel standard E°Ox/Red que l’on trouve dans des tables et qui est donné par

rapport à l’électrode normale d’hydrogène prise comme référence (E°ENH = 0 V).

Les tables correspondantes se trouvent en fin du présent manuel et ont été examinées sous

l’aspect théorique au cours.

3. PILE ELECTROCHIMIQUE - FORCE ELECTROMOTRICE

Si on plonge deux métaux de nature différente dans une solution électrolytique, on constitue

une pile (ex : Pile de Daniell Cu / CuSO4 // ZnSO4 / Zn).

La force électromotrice (fem) de la pile est égale à la différence entre les potentiels à

l’équilibre des deux électrodes, c’est la tension aux bornes de la pile lorsque celle-ci ne débite

pas.

La fem de la pile est liée à la variation d’énergie libre G accompagnant la réaction globale

de la pile par la relation :

fem = G

nF

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4. CINETIQUE DES REACTIONS AUX ELECTRODES

La cinétique des phénomènes d’oxydo-réduction à une électrode est caractérisée par la vitesse

d’échange des électrons et mesurée par la densité de courant i traversant l’électrode.

( i intensité de courant par unité de surface de l’interface électrode-solution).

4.A. Loi du sens des réactions électrochimiques

Si un courant I passe dans une électrode, la tension de l’électrode Ei (càd la différence de

potentiel entre le métal et la solution) est différente de la tension à l’équilibre Eéq :

Ei Eéq et on définit la surtension par la relation éqi EE .

Cette surtension peut être positive ou négative.

De plus, par convention, une électrode qui est le siège d’une réduction sera appelée CATHODE

et le courant iC correspondant sera négatif.

ne-

(1)

Ox adsorbé

Redadsorbé

Oxdésorbé

Reddésorbé

équilibres

adsorption

désorption.

Oxsolution

Redsolution

M

électrode région de surface de l’électrode solution

(2)

Figure 1. Transferts à l’interface électrode-solution, dans le cas d’une réduction.

(1) Transfert de charges

(2) Transfert de matière

réduction cathodique ic < 0

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De même, une électrode qui est le siège d’une oxydation sera appelée ANODE et le courant ia

correspondant sera positif par convention.

On montre (voir cours) que la surtension et le courant i sont toujours liés par la relation :

Le sens d’une réaction électrochimique dépend donc des valeurs relatives de Ei et de Eéq.

oxydation

Me Men+

+ ne

réduction

Si Ei > Eéq i > 0 oxydation anodique ia > 0 ANODE

Ei < Eéq i 0 réduction cathodique ic < 0 CATHODE

L’objet de la cinétique électrochimique est de déterminer les lois i = f (Ei) ou i = f ()

Les tracés i = f (Ei) seront appelés courbes de polarisation potentiocinétiques.

oxydation anodique ia > 0

. i 0

réduction

oxydation

E (V/ENH)

dissolution du cuivre

réduction

des Cu++

i ia

Eéq

ic

E (V/ENH)

Ei > Eéq

Ei < Eéq

Eéq

Cu Cu2+ + 2e-

Cu 2+ + 2e- Cu

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4.B. Etude cinétique du transfert de charges

Une réaction de transfert de charges comporte en général plusieurs étapes; elles sont illustrées

à la figure 1, dans l’exemple d’une réduction et on y distingue diverses étapes importantes:

- le transport de matière

- le transfert de charges proprement dit

- des réactions de surfaces telles que adsorption - désorption

Le transport de matière est le passage de l’espèce électroactive (donc qui subira le transfert

d’électrons) de la solution à la surface de l’électrode, celui-ci est assuré par :

- la migration des ions sous l’influence du champ électrique

- la diffusion des ions liée à l’existence d’un gradient de concentration

- la convection liée à l’agitation de la solution

Le transfert d’électrons se fait dans la zone de contact électrode-solution; en réalité, dans

l’épaisseur de la double-couche électrochimique ( 10 Å).

La vitesse d’une réaction d’électrode, c’est-à-dire la densité de courant qui traverse l’interface

électrode-solution, peut être limitée soit par le transfert d’électrons, soit par le transport de

matière. C’est en réalité l’étape la plus lente qui limite la vitesse de la réaction globale.

Limitation par le transfert de charges (surtension d’activation)

Si le transfert de charges est l’étape la plus lente on peut montrer que la densité de courant

augmente exponentiellement avec la surtension .

Dans le cas de la réduction prise comme exemple, la densité de courant augmentera d’autant

plus que le potentiel Ei sera négatif par rapport à Eéq.

Le tracé correspondant ainsi que la loi de Tafel ( = a + b log |i| ) qui en découle sont

représentés aux figures 2a et 2b.

Ce cas se rencontre pour des réactions à cinétique lente (constante de vitesse faible), et pour

des réactions où la vitesse de transport de matière est très élevée.

Limitation par le transport de matière (surtension de diffusion)

Lorsque l’on utilise des solutions diluées et en l’absence d’agitation importante de la solution,

le transport de matière peut limiter la vitesse globale de la réaction d’électrode.

La vitesse de disparition de l’espèce électroactive qui normalement augmente avec la

surtension , devient alors pour une certaine valeur de la tension Ei, égale à la vitesse de

diffusion donnée par une loi de Fick.

A ce moment, l’augmentation de surtension n’entraîne plus d’augmentation de la vitesse

d’échange d’électrons et on atteint le régime de diffusion limite caractérisé par un courant ilim

(figure 3).

Ce phénomène étant lié au gradient de diffusion, la vitesse de diffusion limite (et donc ilim) est

proportionnelle à la concentration de l’espèce électroactive et au nombre d’électrons

échangés.

Cette propriété est exploitée dans de nombreuses applications.

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Limitation simultanée par le transport de matière et par le transfert d’électrons

Même si le transport de matière est important, si on s’écarte trop de Eéq, càd pour des

surtensions grandes, on risque d’être limité à la fois par le transfert d’électrons et par le

transport de matière (figure 4).

La limite dépend essentiellement des concentrations en espèces électroactives, du régime

hydrodynamique et d’autres paramètres tels que la température.

La forme de la courbe de polarisation potentiocinétique relevée expérimentalement permet le

plus souvent de donner une indication sur l’étape limitative.

Formes caractéristiques des courbes de polarisation potentiocinétiques.

Exemples de la réduction.

Contrôle par le transfert de charges

(mA/cm2)

loi de Tafel

= a + b . log i

Fig.2.a. Fig.2.b.

Contrôle par le transport de matière Contrôle mixte

i lim concentration en espèce électroactive

Fig. 3 Fig.4

i c (mA/cm2)

- E (V/ENH)

i lim

i c (mA/cm2)

contrôle

transfert charge

limitation

diffusion

- E (V/ENH)

Eéq - E(V/ENH)

ic

log |i|

cathode anode

Eéq E(V/ENH)

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5. EFFET DU PASSAGE DU COURANT DANS UNE PILE OU DANS UN ELECTROLYSEUR

Lorsqu’un courant passe dans une pile ou un électrolyseur, on a Ebornes Eéq.

Pour une pile, système qui transforme l’énergie chimique en énergie électrique, la quantité

maximale d’énergie disponible vaut G = - nF Eéq = - nF (fem) et en pratique,

Ei < Eéq à cause des surtensions et des pertes ohmiques.

Pour un électrolyseur, système qui utilise l’énergie électrique pour provoquer des réactions

chimiques, l’énergie minimale à fournir vaut Eéq et à cause des pertes Ei > Eéq.

Ces diverses situations sont représentées aux figures 5 et 6.

La fig.7 représente l’évolution globale de Ei en fonction de i pour une pile et pour un

électrolyseur.

Fig. 5 Fig. 6

Fig. 7

Dans chaque système, le nombre d’électrons libérés à l’anode doit être égal au nombre

d’électrons consommés à la cathode.

Ec éq

iC

E E

A

ia

0 RED OXYD

E

E c éq

E éq E i

A

ia

ia = ic

ic

a éq

ia = ic Ei

C

0 RED OXYD i+ i+

C

fonctionnement en pile

Ei < Eéq

Ei

fonctionnement en électrolyseur

Ei > Eéq

i

Eéq

électrolyseur

pile

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6. CARACTERISTIQUES DES REACTIONS ANODIQUES

La réaction anodique la plus courante est la réaction de dissolution d’un métal :

Me Men+

+ ne-

Les surtensions anodiques sont dues à la nature du milieu et liées à la solubilité plus ou moins

grande des sels formés.

On distingue les métaux à :

- faible surtension (Pb, Ag en solution nitrate)

- surtension moyenne (Cu, Zn, Cd dans H2SO4)

- surtension forte (Fe, Ni, Co dans H2SO4)

Les métaux à forte surtension peuvent subir le phénomène de passivation:

Le dégagement d’oxygène correspondant à l’oxydation de l’eau, constitue également une

réaction anodique importante qui nécessite une surtension importante :

4 OH- 2 H2O + O2

+ 4e

E(V/ENH)

100

200

300

-0,3 0 1 1,5

4 OH- O2 + 2 H2O + 4 e- Fe Fe2+ + 2e-

instabilités

i (mA/cm2)

VDISSOL

466 g/dm2/jour VDISSOL

0,0163 g/dm2/jour

zone de passivation

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7. CARACTERISTIQUES DES REACTIONS CATHODIQUES

Le dégagement d’hydrogène est une réaction cathodique importante, elle donne lieu à une

surtension d’activation qui dépend très fort de la nature du métal de l’électrode.

2H 2e H (g)aq-

2

H e H

H H H

aq ads

ads ads 2

et 0H

EH/

2

V/ENH

- sur Pt/Pt (platine platiné), la décharge de l’H2 se fait avec une surtension d’activation faible

- sur d’autres métaux (Pb, Hg), la surtension de dégagement d’hydrogène est très grande (voir

tableau).

H2

en solution HCl 1 M pour i = 1 mA/cm2

Volt

Pt, Pt 0,01

Ni 0,33

Fe 0,4

Cu 0,54

Pb 0,88

Hg 1,04

On peut remarquer la surtension exceptionnellement élevée du mercure. Ce qui en fait un

métal très précieux pour l’électrochimie.

La réduction de l’oxygène (dissous dans l’électrolyte) joue également un rôle important (en

pH neutre ou alcalin) dans différentes applications:

O2 + 2 H2O + 4e- 4OH

-

Les différentes étapes sont :

1) diffusion de l’O2 vers l’électrode

2) adsorption de l’O2

3) réduction de l’O2

Cette réduction fait intervenir :

- une surtension d’activation qui varie avec la nature du métal

- une surtension de diffusion qui limite le courant de réduction

V/ENH

i+

0

0,8

ilim

ilim C O2 dissous

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8. CAS DE PROCESSUS SIMULTANES A UNE ELECTRODE - NOTIONS DE POTENTIEL MIXTE

Jusqu’à présent, on a considéré qu’une seule réaction se déroulait à l’électrode; en pratique,

plusieurs réactions peuvent s’y dérouler simultanément. Les réactions de réduction ou

d’oxydation de l’eau (solvant) sont des réactions qui accompagnent souvent le processus de

base.

Considérons qu’une électrode est le siège de deux réactions :

Ox1 + n1 . e Red1

Ox2 + n2 . e Red2

Pour deux réactions simultanées et non concurrentes, la densité de courant globale traversant

l’électrode peut être considérée comme la somme des courants partiels i1 et i2 relatifs aux

deux réactions :

i = i1 + i2

Dans la pratique deux cas de processus simultanés présentent un grand intérêt :

a) le dépôt de plusieurs métaux sur une même électrode (processus de même polarité).

b) la corrosion des métaux (processus de polarité différente).

a) Processus de même polarité - Codépôt de plusieurs métaux - Dépôt d’un métal et

dégagement simultané d’hydrogène

Par exemple, lors du dépôt de certains métaux, une fraction du courant d’électrolyse est

consommée par des réactions parasites telles que la réduction d’impuretés présentes dans

l’électrolyte ou la réduction de l’eau.

Le dépôt de zinc à partir d’une solution acide (ZnSO4 + H2SO4) est accompagné d’un

dégagement d’hydrogène.

En pratique, on distingue les métaux à forte ou à faible surtension de dégagement

d’hydrogène.

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Dépôt d’un métal à forte surtension Dépôt d’un métal à faible surtension

de dégagement d’hydrogène de dégagement d’hydrogène

Rem: le rendement en courant ou rendement faradique donne une quantification de ces

réactions secondaires que l’on a toujours intérêt à limiter au maximum.

b) Processus de polarité différente (Fig.10)

La réaction suivante de dissolution (corrosion) d’un métal sous l’action d’un oxydant en est

un exemple:

Me + Ox Men+

+ Red (*)

Cette réaction est en réalité, le bilan de deux réactions :

Me Men+

+ ne- (oxydation)

Ox + ne- Red (réduction)

Cette réaction (*) est thermodynamiquement possible si la tension du couple Red/Ox est

supérieure à celle du couple Me/Men+

.

A l’abandon,

i glob = 0 et i corrosion = i réduction oxydant

i E(V/Eréf)

courbe de polarisation totale

H2 / H+

Me/Men+

E(V/Eréf)

Me / Men+

H2 / H+

courbe de polarisation totale

i

E(V/Eréf)

0

1

Me

H2

0

1

E(V/Eréf)

Me

F

H2

F

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E électrode/réf = E mixte

Pour une réaction de dissolution donnée, la vitesse de corrosion est d’autant plus grande que

la tension du couple Red/Ox est élevée et que sa surtension de réduction est faible.

(voir l’introduction à la manipulation de corrosion pour plus de détails).

La tension à l’abandon de l’électrode n’est plus une tension d’équilibre, car elle dépend de la

cinétique des processus mis en jeu, on l’appelle tension mixte (notée EM) et elle est atteinte

pour :

i = i1 + i2 = 0

D’une façon générale, un potentiel mixte peut en principe être créé si deux processus

simultanés de polarité différente ont lieu sur une électrode. On rencontrera quelques exemples

au cours des manipulations.

E(V/Eréf)

i + (mA/cm2)

Me Men+ + ne

Ox + ne Red

Emixte

i -

icorr

iréd

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II. INTRODUCTION AU LABORATOIRE D’ELECTROCHIMIE

Les manipulations sont choisies dans les divers chapitres du cours. Elles ont pour objectif de

permettre de se familiariser avec les notions fondamentales et d’examiner quelques

applications courantes de l’électrochimie.

Ainsi, on examinera :

1. La conductivité des solutions électrolytiques.

2. La mesure du nombre de transport à l’aide d’une cellule de Hittorf.

3. La mesure de la f.e.m. de piles et illustrations sur les piles et générateurs

électrochimiques.

4. Les titrages par voie électrochimique.

5. L’électrolyse, lois de Faraday, consommation spécifique d’énergie, rendement

6. L’étude de la cinétique d’une réaction électrochimique (surtension d’activation

et surtension de diffusion).

7. La polarographie (surtension de diffusion). Polarographie impulsionnelle.

Dans ces diverses manipulations, on rencontrera les problèmes expérimentaux suivants :

1.Mesure d’une force électromotrice de pile, d’une tension. Choix de l’appareil de mesure.

2. Mesure de la tension d’une électrode par rapport à une référence.

3. Relevé de la courbe de polarisation en régime stationnaire :

Ei = f (i) ou i = f(Ei), i = f (Ea n), i = f(Eca t h )

On passera successivement en revue les divers cas signalés ci-dessus.

1. MESURE D’UNE FORCE ELECTROMOTRICE DE PILE, D’UNE TENSION D’ELECTRODE

CHOIX DE L’APPAREIL DE MESURE.

D’une manière générale, on peut dire que la mesure précise d’une force électromotrice ou

d’une tension d’électrode nécessite un appareil de mesure dont la résistance interne est grande

par rapport à la résistance interne de la source à mesurer.

Pour une pile de concentration, on estime en général sa résistance interne à quelques k. Par

contre, pour les mesures de potentiel d’électrode par rapport à une électrode de référence, les

résistances internes sont nettement plus élevées (voisines de 105 ).

Lors de la mesure du pH avec une électrode de verre et une électrode de référence, ou lors de

l’utilisation d’électrodes spécifiques (pour le dosage d’anions ou de cations), les résistances

internes atteignent des valeurs de 107 et plus.

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Importance de la résistance interne de l’appareil de mesure

Considérons le circuit de mesure repris ci-après.

RS résistance interne de

la source

RM résistance interne du

voltmètre

ES f.e.m. de la source à

mesurer

Ei fem réellement mesurée aux

bornes du voltmètre

Prenons différents exemples:

1) RS 10. k RS et RM sont en série dans le circuit

RM = 107

On peut écrire : ES = I . RS + I . RM

I est le courant qui circule dans le circuit et on tire :

IE

R R

S

S M

Dans ce cas, si ES = 1V

I1

10 109,99 10 A

4 7

8

et Ei = RM . I = 9,99 . 10-8

. 107

= 0,999 l’erreur sur la mesure est faible.

2) RS 105 et RM = 10

7

I = 1

105 1079 91 10 8

, A

Ei = 9,91.10-8

.107=0,991 l’erreur est de l’ordre du % donc encore

acceptable.

appareil de mesure

voltmètre

ES RS

RM

Ei

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3) Cas d’une mesure de pH avec une électrode de verre

RS 20 . 106

a) Si RM = 107

I = 1

20106 1073 3310 8

., .

A

Ei = 3,33 . 10-8

. 107 = 0,333 V au lieu de 1V valeur tout à fait erronée

b) Si RM 1012

(cas des voltmètres appelés électromètres et utilisés en pHmétrie).

I

1

2010 109 999 10

6 12

13

., A

Ei = 9,999 . 10-13

1012

= 0,9999 V

Ces exemples montrent qu’il est important d’utiliser un appareil de mesure bien adapté.

Les voltmètres digitaux classiques utilisés au laboratoire ont une impédance d’entrée voisine

de 107 , suffisante pour les mesures de potentiel.

Pour les mesures de f.e.m., on utilisera un électromètre d’impédance supérieure à 109 .

Généralement au laboratoire, on emploiera un multimètre digital très facile d’utilisation. Ce

multimètre est un appareil qui choisit automatiquement l’échelle de travail (V ou mV par

exemple). Il permet la mesure d’une tension continue (ce qui sera souvent notre cas), d’une

tension alternative, d’une résistance. Il peut éventuellement être utilisé comme

milliampèremètre.

L’utilisation d’électromètres sera réservée aux mesures de pH et aux mesures avec électrodes

spécifiques.

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2. MESURE DE LA TENSION D’UNE ELECTRODE PAR RAPPORT A UNE ELECTRODE DE REFERENCE

A. Electrodes de référence

Electrode Ag/AgCl

Jusqu’à il y a peu, l’électrode de référence la plus couramment utilisée en électrochimie était

l’électrode au calomel saturé (décrite au point suivant) ; cependant pour des raisons

écologiques, celle-ci est depuis quelques années, remplacée par une électrode Ag/AgCl dont

le principe est repris ci-dessous :

Il s’agit d’une électrode de seconde espèce dont le potentiel est donnée par la relation :

E = -Cl

'

/ log06,0 aE AgClAg

Dans notre cas, la solution est saturée en KCl, d’où :

Electrode au calomel saturé

CONTACT ELECTRIQUE

CALOMEL

CONTACT ELECTRIQUE

Hg KCl

SATURE

PAPIER FILTRE

KCl saturé

CALOMEL

Hg

E = + 0,197 V/ENH

Fil d’argent

AgCl

KCl saturé

Verre fritté

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2 Hg Hg22

+ 2 e-

2 Cl- + Hg2

2 Hg2 Cl2

2 Hg + 2 Cl- Hg2 Cl2 + 2 e

E = 22

22

ln2/ Hg

o

HgHga

F

RTE

et 2

22

ClHgS aaK

E=

2/

1 ln

2ln

222

Cl

S

o

HgHgaF

RTK

F

RTE

E = Cl

o

ClHgHg aF

RTE ln'

/ 22

E = ClCl a log 0,06E o'

Hg/Hg 22

Il s’agit d’une électrode de seconde espèce dont le potentiel est donné par la relation :

E = -Cl

'

/ log06,022

aE ClHgHg

dans notre cas, la solution est saturée en KCl, d’où:

Hg

Calomel

Liq. de

jonction

KCl saturé

Pt

E = + 0,2415 V/ENH

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20

B. Jonction entre la cellule d’électrolyse et l’électrode de référence

Suivant les manipulations, on réalisera la jonction de deux manières :

1. par un pont de jonction

Le pont est rempli d’électrolyte neutre et il est fermé des deux côtés par un bouchon de papier

filtre serré, jouant le rôle d’un diaphragme poreux et évitant le mélange entre l’électrolyte de

la cellule et celui du compartiment intermédiaire où plonge l’électrode de référence.

La jonction entre l’électrode au calomel et la cellule d’électrolyse se fait en général avec des

potentiels de jonction très faibles.

Remarque importante

Si l’électrolyte de la cellule d’électrolyse est très conducteur, on peut placer l’extrémité du

pont de jonction en n’importe quel endroit de la cellule d’électrolyse.

Si par contre, l’électrolyte de la cellule est peu conducteur, la différence de potentiel mesurée

entre électrode de travail et électrode de référence, contient un terme dû à la chute ohmique

entre l’électrode de travail et l’extrémité du pont plongeant dans l’électrolyte.

Ce terme dépend de la géométrie de la cellule et n’est généralement pas calculable.

Il est proportionnel à la densité de courant qui traverse la cellule, à la résistivité de

l’électrolyte et dépend de la distance 1 entre l’électrode de travail et l’extrémité du pont, il

dépend également de la présence de molécules tensioactives.

On peut l’écrire sous la forme R0I (correction de chute ohmique).

On appellera polarisation apparente la somme + R0I.

Dans ce cas, il n’est plus indiqué de faire la jonction avec un pont et on utilise l’autre

dispositif décrit ci-après.

CELLULE

V

E.R. E.T. C.E.

PONT

KCl SATURE ELECTROLYTE

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21

2. par un capillaire de Haber-Luggins

Pour diminuer l’erreur due à la chute ohmique, on applique l’extrémité du capillaire de Haber-

Luggins contre l’électrode de travail.

L’extrémité de l’électrode de référence est sous forme de capillaire pour ne pas perturber les

lignes de courant devant l’électrode.

On utilise ce dispositif lorsque l’électrolyte est peu conducteur, lorsque les densités de courant

d’électrolyse sont élevées, lorsque des substances tensioactives sont présentes dans

l’électrolyte.

Du point de vue pratique, on aspire l’électrolyte de la cellule dans le godet se trouvant au-

dessus du robinet; au cours de cette manoeuvre, on ouvre et on ferme le robinet pour réaliser

un film mince d’électrolyte dans le boisseau du robinet; c’est ce film mince qui assure la

jonction entre l’électrode de travail et l’électrode de référence.

Il est important avant de réaliser une mesure, de s’assurer qu’aucune bulle d’air ou de gaz ne

subsiste dans le capillaire; car à ce moment, l’électrode de référence n’est pas en circuit et les

mesures sont fausses. C’est une cause fréquente de mauvais fonctionnement du système

électrochimique. Lors d’une électrolyse avec dégagement gazeux, il faut toujours être attentif

à l’électrode de référence et au capillaire de Luggins.

E.R.

KCl SATURE

ELECTROLYTE

DE LA CELLULE

E.T. C.E

.

CELLULE

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22

3. RELEVE DE LA COURBE DE POLARISATION ANODIQUE OU CATHODIQUE EN REGIME

STATIONNAIRE : RELEVE DE LA COURBE COURANT-TENSION AUX BORNES

A. Introduction

Il s’agit de relever les courbes:

Ei = f (i) ou i = f (Ei), i = f (Ean), i = f (Ecath)

avec: i densité de courant (i = I

S)

S surface de l’électrode

E tension aux bornes

Ean tension de l’anode par rapport à la

référence

Ecath tension de la cathode par rapport à la

référence

Pour relever ces courbes, on peut procéder de deux manières :

fixer le courant et mesurer la tension

montage intentiostatique

fixer la tension et mesurer le courant

montage potentiostatique

Pour relever l’ensemble de la courbe potentiostatique (ou intentiostatique), on fait dérouler le

potentiel (ou le courant) d’une manière linéaire avec le temps (vitesse de balayage). Suivant le

cas envisagé, on a les courbes potentiocinétiques (ou intentiocinétiques).

B. Dispositif expérimental

Le dispositif expérimental le plus utilisé au laboratoire est repris schématiquement à la figure

ci-après; sur un même statif sont rassemblés la cellule d’électrolyse, l’électrode de référence

et éventuellement un agitateur magnétique.

Le système est prévu de façon à pouvoir changer facilement les électrodes de la cellule.

Le contact cellule d’électrolyse-référence est assuré le plus souvent par un pont de jonction

avec un électrolyte adéquat.

Il est important de noter qu’une valeur de courant I a peu de signification. C’est la densité de

courant qui a une signification réelle, il faut donc toujours ramener le courant à l’unité de

surface de l’électrode.

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23

-

C. Utilisation d’une unité stabilisée

Le plus souvent, on relève les courbes de polarisation I = f (E) ou E = f (I) à l’aide d’une

alimentation stabilisée; il existe au laboratoire plusieurs types d’unités stabilisées, le schéma

de principe est repris ci-après.

Toutes ces unités stabilisées peuvent travailler soit à tension constante soit à courant constant.

UTILISATION A TENSION AUX BORNES CONTROLEE

Relevé des courbes de polarisation I = f (Ebornes)

I = f (EElect./Ref.)

1. On place d’abord les boutons de « réglage de potentiel » à 0.

2. On place le bouton réglage de courant au maximum.

3. On fixe la différence de potentiel choisie en tournant les boutons « réglage de

potentiel » grossier et fin.

4. Pour relever une courbe de polarisation I = f (E), on fixe une valeur de Ebornes; après

30 secondes, on lit la valeur du courant traversant la cellule électrochimique. On

augmente ensuite approximativement de 100 en 100 mV la tension appliquée et on lit

chaque fois le courant correspondant.

Electrode de

référence

KCl saturé

Calomel

Fil de Pt Hg

Pont au

KCl, K2SO4

ou KNO3

Cellule

Papier

filtre

Agitateur

magnétique

DISPOSITIF EXPERIMENTAL

KCl saturé

Electrode de

référence

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24

Il est important de faire varier le plus régulièrement possible la tension Ebornes appliquée.

LE RELEVE D’UNE COURBE DE POLARISATION NE DOIT PAS PRENDRE PLUS DE 10 MINUTES

UTILISATION A COURANT IMPOSE

Relevé des courbes Ebornes = f (I)

EElect./Ref. = f (I)

1. On place d’abord le bouton « réglage de courant » à 0.

2. On place les boutons « réglages de potentiel » au maximum.

3. On fixe le courant choisi en tournant le bouton correspondant.

Les remarques formulées pour le relevé des courbes I = f (E) s’appliquent également au

relevé des courbes E = f (I).

D. POTENTIOSTAT

1. Principe

Dans certains cas, pour tracer les courbes de polarisation anodique ou cathodique, on est amené à

utiliser un potentiostat.

Un potentiostat est un appareil qui permet de maintenir automatiquement constante une différence

de potentiel entre deux électrodes (ET et ER).

Il est constitué d’une part, d’une source de courant continu que l’on fait débiter dans le circuit

d’électrolyse; d’autre part, d’un organe régulateur de cette source électrique. Le principe du

fonctionnement de l’organe régulateur est le suivant : il mesure la différence de potentiel entre

l’une des électrodes du circuit d’électrolyse et une électrode de comparaison (montage à trois

électrodes) et agit sur la source de courant de façon que cette différence de potentiel soit

REGLAGE COURANT

REGLAGE FIN POTENTIEL

REGLAGE GROSSIER POTENTIEL

E I MIN MAX

+ -

I

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25

maintenue constante à une valeur pré-déterminée; c’est-à-dire imposée. Le montage d’utilisation

est donné ci-après.

Les caractéristiques principales d’un potentiostat sont sa puissance maximale et son temps de

réponse. Les appareils récents permettent d’obtenir un temps de réponse de 100 ns, pour une

puissance d’environ 100 W.

1. Electrode de potentiel stabilisé

(Electrode de travail) 2. Electrode auxiliaire d’électrolyse

(Contre électrode)

3. Electrode de comparaison pour la stabilisation (Electrode de référence)

2. Utilisation du potentiostat dans un montage potentiostatique

3. Utilisation du potentiostat dans un montage intensiostatique

Le potentiostat régule la tension E aux bornes de la résistance R fixée, le courant circulant dans

le circuit d’électrolyse est donc constant et égal à:

I = R

E

SOURCE DE COURANT

ORGANE

REGULATEUR

E.T. E.R. C.E.

3

1 2

POTENTIOSTAT

Potentiomètre de réglage de la tension de consigne

E.T.

E.R.

C.E.

.

Tension régulée automatiquement

E.R

.

C.E. E.T

.

CELLULE

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26

VOLTMETRE

HAUTE

IMPEDANCE

ELECTROLYTE

E.R.

R.

E REGULE

E

POTENTIOSTAT E.T.

E.R.

C.E.

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27

LA CONDUCTIVITE

PREMIERE PARTIE

I. DISPOSITIF EXPERIMENTAL

La mesure de la conductivité des électrolytes est effectuée à l’aide d’un pont de Wheatstone

alimenté en courant alternatif afin d’éviter la polarisation des électrodes.

Pour bien comprendre l’influence de la fréquence sur la mesure de conductivité :

- Rechercher le schéma équivalent d’une cellule de conductivité.

- Indiquer pourquoi la fréquence de mesure peut jouer sur la précision de la mesure de

conductivité.

- Dans quels cas cette influence est-elle la plus sensible ?

II. ETALONNAGE DES DEUX CELLULES

Le conductivimètre Philips (figure 1) affiche directement la valeur de la conductivité.

Les cellules de mesure sont de deux types :

- pour les électrolytes faibles ( < 0,01 -1

.cm-1

), on emploie une cellule dont la

constante est comprise entre 0,3 et 1 cm-1

.

- pour les électrolytes forts et concentrés, on utilise une cellule dont la constante est

comprise entre 10 et 30 cm-1

.

Pour réaliser une mesure, on présélectionne la fréquence de 2000 Hz et on branche la cellule

aux bornes KX du conductivimètre.

Pour étalonner chaque cellule, on choisit deux solutions de KCl de concentrations connues :

- 10-2

M et 2.10-2

M pour la petite cellule.

- 10-1

M et 1 M pour la grande cellule.

Les conductivités de ces solutions sont reprises au tableau ci-dessous.

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28

Fig. 1. Conductivimètre Philips.

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Température 15° 16° 17° 18° 19° 20°

KCl 10-2

M 0,001147 1173 1199 1225 1251 0,001278

KCl 2.10-2

M 0,002243 2294 2345 2397 2449 0,002501

KCl 10-1

M 0,01048 1072 1095 1119 1143 0,01167

KCl 1 M 0,09232 9441 9631 9822 10014 0,10207

On place la cellule à étalonner dans la solution de KCl choisie.

En appuyant sur le bouton 2 (figure 1) et en tournant, on sélectionne la gamme de constante

de cellule (affichée juste au-dessus du bouton). On choisit ensuite la sensibilité (1 mS ... 100

mS) correspondant à la valeur de conductivité de la solution de KCl à la température de

l’expérience. On enfonce la touche MEAS et avec le bouton 1, on affiche sur le cadran la

valeur connue de la conductivité.

Si on veut connaître la valeur de la constante de cellule, il suffit, à ce moment, d’appuyer sur

la touche « CAL » pour la lire, celle-ci est alors fixée définitivement dans l’appareil pour

n’importe quelle mesure à effectuer avec la même cellule.

Donc, après l’étalonnage, il est important de ne plus toucher au bouton 1 pour ne pas

fausser les mesures.

Dans la suite, pour mesurer la conductivité d’une solution, on appuiera sur la touche

« MEAS » et, à l’aide du bouton 2, on choisira la meilleure gamme de sensibilité. La valeur

de conductivité s’obtient alors en multipliant la lecture du cadran par le coefficient d’échelle

(1, 10 ... 300 S; 1, 3 ... 1000 mS).

III. MESURE DE LA CONDUCTIVITE DE L’EAU DE VILLE ET DE L ’EAU

DISTILLEE

- Choisir la bonne cellule de conductivité.

- Comparer et expliquer les résultats.

IV. MESURE DE LA CONDUCTIVITE DE SOLUTIONS D’ACIDE SULFURIQUE DONT

LA CONCENTRATION EN H2SO4 VARIE DE 10 EN 10 % EN VOLUME

Tracer la courbe donnant en fonction de la concentration et interpréter le résultat obtenu.

- Choisir la bonne cellule de conductivité.

- Expliquer les résultats obtenus.

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30

DEUXIEME PARTIE

I. LOI DE LA DILUTION

Mesurer la conductivité de solutions d’acide acétique de concentrations :

0,1 - 0,05 - 0,01 - 0,005 - 0,001 M

Titrer exactement ces solutions par de la soude caustique 0,1 M en présence de

phénolphtaléine. A partir de ces résultats, calculer la conductivité équivalente.

Sachant que la conductivité équivalente à dilution infinie est égale à 390,4 -1

.cm2, déduire la

valeur du coefficient de dissociation , puis la constante de dissociation K.

II. CONDUCTIVITE DE MELANGES D’ELECTROLYTES

Déterminer la conductivité des mélanges d’électrolytes suivants :

a) NaCl 0,01 M + KCl 0,01 M

b) NaCl 0,01 M + CuSO4 0,005 M

Faire varier les rapports des volumes des deux constituants dans chaque mélange de 10 en 10

% (utiliser au maximum 50 cc de mélange).

Porter les résultats en graphique et en donner l’interprétation.

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31

MESURE DU NOMBRE DE TRANSPORT A L’AIDE

D’UNE CELLULE DE HITTORF

BUT

Détermination des nombres de transport des ions Cu++

et SO4 dans une solution de CuSO4

0,05 M et influence de la présence de H+ sur ceux-ci.

DISPOSITIF EXPERIMENTAL

On dispose d’une cellule de Hittorf schématisée à la figure 1.

Elle comprend :

- une cathode en cuivre

- une anode en cuivre

- trois compartiments : 1) anodique

2) central

3) cathodique

Le montage électrique est repris à la figure 2 : on remarque qu’un intégrateur et un

ampèremètre sont placés dans le circuit.

Fig. 1. Cellule de Hittorf.

Page 32: UNIVERSITE DE MONS · La présentation est suivie d’une séance des questions. 3 INTRODUCTION Pour les rappels sur les potentiels d’électrodes, sur les lois de Faraday, ainsi

32

MANIPULATION

Partie I : Détermination des nombres de transport de Cu++

et SO42-

dans une solution de

CuSO4 0,05 M.

- Peser l’anode et la cathode.

- Remplir la cellule avec une solution de CuSO4 0,05 M titrée exactement.

- Faire passer dans la cellule un courant de 10 mA pendant 2 heures 30.

- Après l’expérience, récupérer les solutions anodique, centrale et cathodique dans trois

erlenmeyers préalablement tarés.

Etant donné que le processus d’électrolyse est long, la manipulation a été démarrée

avant l’arrivée des étudiants. Demander le résultat des pesées à l’assistant ou au

technicien.

Attention : il est impératif de vider les compartiments dans l’ordre suivant :

solution anodique - solution centrale - solution cathodique.

Fig. 2. Montage expérimental.

Alimentation

stabilisée

Intégrateur

A V

Cellule de Hittorf

mA

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33

- Peser les quantités de solutions anodique, centrale et cathodique recueillies et les titrer avec

grande précision. Prélever 5 ml de solution pour le titrage.

- Peser l’anode et la cathode séchées à l’air comprimé.

- Etablir, pour un Faraday, le bilan de l’électrolyse dans les compartiments anodique et

cathodique.

- Avec l’ensemble des résultats, déterminer les nombres de transport de Cu++

et SO4 en

expliquant votre calcul.

Partie II : Détermination des nombres de transport de Cu++

et H+ dans une solution de

CuSO4 0,05 M - H2SO4 0,05 M

- Refaire la même expérience avec la solution CuSO4 0,05 M - H2SO4 0,05 M en suivant

exactement le mode opératoire décrit dans la partie I, mais en dosant en plus les quantités de

H2SO4 présentes dans la solution initiale et dans chaque compartiment après l’expérience.

Dans ce cas, ne prélever que 4 ml de solution pour un titrage.

- Ecrire les réactions anodique et cathodique et établir, pour 1 Faraday, le bilan de la cellule

d’électrolyse dans les compartiments anodique et cathodique pour la solution CuSO4 -

H2SO4.

- En tirer les nombres de transport de Cu++

, SO4 et H

+ dans la solution CuSO4 0,05 M -

H2SO4 0,05 M d’après les résultats de l’expérience.

- Comparer les nombres de transport de Cu++

obtenus dans les parties I et II et expliquer

l’effet des ions H+ sur le nombre de transport de Cu

++.

- Pourquoi sera-t-il intéressant de travailler en milieu acide lorsque ce sera possible?

Cette manipulation est fictive et n’est pas effectuée par les étudiants. On leur donne les

résultats expérimentaux qu’ils doivent traiter au laboratoire.

Méthode de dosage du Cu et de l’acide sulfurique

Dosage du Cu par complexométrie (E.D.T.A)

- A une prise d’essai de 5 ml de solution à titrer, ajouter 100 ml d’eau distillée et quelques

gouttes d’ammoniaque concentré jusqu’à formation du complexe cupro-ammoniacal (bleu

intense).

- Ajouter quelques grains de murexide comme indicateur.

- Titrer avec la solution de complexon III jusqu’au virage violet.

- Calculer le titre sachant que 1 ml de complexon III 0,05 N correspond à 3,177 mg de Cu.

- Reproduire le titrage 2 fois pour vérification.

N.B.: pour le dosage du Cu dans les solutions de CuSO4 - H2SO4, ne prélever que 4 ml de

solution au lieu de 5 ml.

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34

Le murexide (aussi appelé purpurate d’ammonium) est un agent complexant coloré de

formule :

En milieu basique, les solutions de murexide sont violettes. En présence de Cu++

, on forme

un complexe jaune.

Les quantités de solution dans les compartiments anodique et cathodique étant limitées,

il importe de réussir le titrage. Les étudiants s’entraîneront au préalable sur la solution

0,05 M.

Dosage de l’acide sulfurique par une solution de NaOH

- Introduire, dans 50 ml d’eau distillée, 4 ml de solution à titrer. Ajouter quelques gouttes

de méthylorange.

- Titrer par une solution de NaOH 0,05 M jusqu’à virage au jaune de l’indicateur.

- Répéter au moins une fois le titrage.

Attention: être attentif à ne pas dépasser le point de virage.

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35

LES PILES

INTRODUCTION

Si on considère la pile de Daniel, rappelons que l’on a convenu de noter :

Zn / Zn2+

// Cu2+

/ Cu si la pile est constituée avec interposition d’un pont salin

Zn / Zn2+

/ Cu2+

/ Cu si la pile contient un contact direct des électrolytes par un

verre fritté par exemple.

Les relations thermodynamiques fondamentales applicables à une pile sont:

G = nF.E = nF.Eéq

S = + nF.

E

T

H = nF T.E

TE

avec G enthalpie libre de la réaction globale qui a

lieu dans la pile.

E ou Eéq force électromotrice de la pile.

E

T p

coefficient de température de la pile

Mesure de la fem E d’une pile

Pour mesurer la fem d’une pile, on utilisera un voltmètre à très haute impédance d’entrée

(> 109 ) ou mieux un électromètre (> 10

12 ).

Il est essentiel dans chaque cas de déterminer l’électrode positive (cathode) et l’électrode

négative. Pour ne pas se tromper, il est important de remarquer que le signe + ou donné par

l’appareil est celui de l’électrode (DC +) par rapport à celle placée à la borne « COM ».

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36

PARTIE I : ETUDE DES PILES DE CONCENTRATION DU TYPE

Me/Men+

(a1)//Men+

(a2)/Me

Une pile de concentration est constituée par deux électrodes d’un même métal (Eo commun)

plongeant dans deux solutions d’activités différentes d’un sel de ce métal. Dans le cas présent,

les électrolytes sont séparés par un pont salin empêchant la diffusion.

On utilisera toujours les conventions d’écriture et de calcul données au cours.

On examinera la pile Ag /AgNO3 0,01 M //AgNO3 0,02 M // AgNO3 x M /Ag

Suivant la relation de Nernst, on a :

22

11

2

1 log 059,0

ln Cf

Cf

naa

nFRTE (1)

avec: C1 = x M et C2 = 0,01M

Pour des concentrations C inférieures ou égales à 0,05 M, le coefficient d’activité est donné

par la relation de Debye appliquée au cas d’un électrolyte à ions monovalents.

log f = 0,504 J. (2)

avec J force ionique

VOLTMETRE A HAUTE IMPEDANCE

OU ELECTROMETRE

a2 a1

AgNO3 0,01 M AgNO3 x M

Ag Ag

D’ ENTREE

AgNO3 – 0,02M

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37

On peut donc calculer par son intermédiaire les valeurs de f pour 0,01; 0,02; 0,05; 0,1; 0,2;

0,5. Il est évident que les dernières valeurs obtenues pour ce calcul sortent du cadre de la

relation de Debye.

On peut s’en assurer en les comparant aux résultats ci-après qui résultent de mesures précises

de l’activité des solutions d’AgNO3.

C 0,01 0,02 0,05 0,1 0,2 0,5 1 2 3

f 0,902 0,857 0,783 0,731 0,654 0,534 0,428 0,315 0,181

Porter en graphique log f en fonction de C pour les valeurs calculées à l’aide de la formule

(2) et pour les mesures reprises ci-dessus.

Montrer que la loi de Debye est bien une loi limite.

MODE OPERATOIRE

Les piles de concentration sont réalisées en opposant un élément de concentration (0,01 M en

Ag NO3) (placé à gauche) à un second élément de concentration supérieure (0,02 - 0,05 - 0,1 -

0,2 - 0,5 M).

Calculer les fem des différentes piles par la formule (1) d’une part et par la relation simplifiée

E’ = 0,059 logC

C

1

2

d’autre part. Porter en graphique les valeurs de E et E’ en fonction de Clog ; mesurer la fem

des piles de concentration et porter les points expérimentaux sur le graphique précédent.

Expliquer les différences observées entre valeurs calculées et mesurées.

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38

PARTIE II (A) : DETERMINATION DU PRODUIT DE SOLUBILITE PAR

LA MESURE DE LA F.E.M.

Le principe de la manipulation est basé sur la mesure de la fem de la pile de concentration :

Ag / AgCl(S) / KCl (0,01 M) // AgNO3 0,02 M // AgNO3 0,01 M / Ag

La tension de cette pile est donnée par:

Ag

Ag

a

Ma

F

RTE

01,0 ln (1)

Le produit de solubilité KS de AgCl vaut : KS = aAg+ . aCl-

d’où : aK

aAgCl

S

et : ClAg

aF

RTK

F

RTa

F

RTE S lnln01,0ln

ou encore : RT

EFaaK

ClAgS 303,2

log01,0loglog (2)

Si on considère que la solubilité du chlorure d’argent: SAgCl = aAg+ = aCl- = KS et que à

25°C, aAg+(0,01) = 0,00892 et aCl- = 0,00902, on peut calculer à l’aide de (2) le KS et la

solubilité de AgCl dans l’eau pure à 25°C.

MODE OPERATOIRE

Effectuer le montage suivant la figure ci-avant et mesurer la fem de la pile à l’aide de

l’électromètre Keitley.

Important : effectuer la partie 2 (B) sans démonter la pile.

ELECTROMETRE

Ag Ag

AgNO3 0,01 M KCl 0,01 M

AgNO3 - 0,02 M

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39

PARTIE II (B ): INFLUENCE DE LA COMPLEXATION DES IONS ARGENT

Recommencer la même expérience, en versant 25 cm3 de KCl 0,01 M dans le bécher, mesurer

la fem et ensuite rajouter 1 cm3 d’ammoniaque concentré

Mesurer à nouveau la fem et expliquer quantitativement ce qui se passe en sachant que :

Ag+ + 2 NH3 Ag(NH3)2

+

avec K =

7,2-

23

23

10NHAg

NHAg

On passe de l’électrode de seconde espèce à une électrode avec complexation.

Conclusions ?

PARTIE III : ETUDE DE LA RELATION ENTRE LA F.E.M. D’UNE PILE ET

LA TEMPERATURE

Pile Zn / Zn2+

// KNO3 (10%) //Fe CN Pt6

3

6

4 , / Fe CN

Nitrate de

zinc 0,1 M

Pt

Zn

Zn2+ Mélange 50-50

de ferricyanure et de ferrocyanure

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40

MODE OPERATOIRE

Dans le compartiment de gauche, introduire du nitrate de zinc 0,1 M jusqu’au niveau indiqué

et y plonger une électrode de zinc.

Dans le compartiment de droite, introduire un mélange 50-50 en volume de solutions

d’hexacyanoferrate (III) de potassium 0,1 M et d’une solution d’hexacyanoferrate (II) de

potassium 0,1 M. Plonger une électrode de platine dans ce dernier compartiment.

Relier les deux compartiments par un pont salin rempli de KNO3 0,1 M ou 10 %.

Placer l’ensemble de la pile dans un bain thermostatisé.

Mesurer la fem de la pile pour des températures comprises entre 20 et 45°C par saut de 5°C.

Après chaque modification, attendre la stabilisation de température ( 15 minutes) avant de

faire la mesure de fem.

Porter sur graphique l’évolution de la fem en fonction de la température et déterminer la

valeur de E/T.

Ecrire la réaction globale de la pile et tirer les valeurs de G, H et S aux différentes

températures.

PARTIE IV : MESURE DE pH

- Examiner le fonctionnement d’une électrode de verre combinée pour mesure de pH à

partir du fascicule « électrodes en potentiométrie » mis à votre disposition.

Résumer ce problème brièvement.

- A l’aide du pH-mètre/millivoltmètre, mesurer la fem donnée par le système électrode de

verre combinée, dans les solutions tampons de pH 4, 7, 10, 12, 13.

Tracer l’évolution de la fem en fonction du pH.

- Pourquoi les mesures en pH très alcalins (>12) posent-elles problème et qu’entend-on par

erreur d’alcalinité ? Expliquer.

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41

LES TITRAGES POTENTIOMETRIQUES

INTRODUCTION

La potentiométrie se situe parmi les techniques électrochimiques de dosage les plus

couramment utilisées.

Elle consiste à mesurer le potentiel d’une électrode par rapport à une électrode de référence,

(ou une différence de potentiel entre deux électrodes) au cours du titrage, c’est-à-dire en

fonction de l’addition du réactif titrant.

Il existe plusieurs types fondamentaux de titrages potentiométriques, on examinera

essentiellement dans cette manipulation la potentiométrie à intensité nulle à l’aide d’une

électrode indicatrice et une électrode de référence.

A. Electrode non attaquable de Pt (pour suivre par exemple le potentiel d’oxydo-réduction

au cours du titrage).

B. Electrode attaquable (exemple: Ag/AgCl, électrode de seconde espèce qui permet de

suivre l’évolution de la concentration en ions chlorures dans la solution).

Remarque importante pour tous les titrages

Les dispositifs expérimentaux utilisés pour réaliser cette manipulation sont relativement

simples et pour obtenir des résultats reproductibles, il est nécessaire de procéder d’une

manière systématique.

Ainsi, on ajoute un volume V de réactif (par exemple 0,5 cm3), on attend 30 secondes, on

relève la valeur du potentiel correspondant, on ajoute directement un nouveau volume de

réactif, on attend 30 secondes, on relève de nouveau le potentiel et ainsi de suite jusqu’à la fin

du titrage.

UN TITRAGE COMPLET NE DOIT PAS DURER PLUS DE 15 MINUTES

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PARTIE I. TITRAGE A L’AIDE D’UNE ELECTRODE INDICATRICE ET D’UNE

ELECTRODE DE REFERENCE

Dans ce type de titrage, on titre une solution contenant une espèce réductrice (oxydante) avec

une solution contenant un agent oxydant (réducteur). On détermine le point d’équivalence par

mesure d’un saut de potentiel de l’électrode indicatrice inattaquable plongée dans la solution.

Au laboratoire, on titrera une solution de Fe++

par le bichromate de potassium ou par le

permanganate de potassium. Les étudiants choisiront un des 2 oxydants.

I. Exemple 1:Titrage du Fe++

par le bichromate de potassium

On utilisera pour ce titrage, une électrode de platine et une électrode de référence

Ag/AgCl saturé. Système oxydo-réducteur : Fe2+

/Fe3+

.

Il s’agit d’oxyder les ions Fe2+

par le bichromate; la réaction est la suivante:

6 Fe2+

+ Cr2O72-

+ 14 H+ --- 6 Fe

3+ + 2 Cr

3+ + 7 H20

Après le point d’équivalence, le potentiel de l’électrode de platine est donné par:

23

142

72

/

log

6

059,032

72

Cr

HOCrEE o

CrOCr

avec 32

72 / CrOCrE = 1,33 V/ENH

ou 23

2

72'

/ log

6

059,032

72

Cr

OCrEE o

CrOCr

avec pHx

EE oo

6

14059,0'

On constate donc que le contrôle du pH est important. Dans tous les titrages qui feront

intervenir l’acidité, il faudra donc choisir le pH et calculer les potentiels normaux apparents

pour obtenir des résultats corrects.

Remarque importante :

Avant le point d’équivalence, on mesure le potentiel oxydo-réducteur du système Fe2+

/Fe3+

,

tant que les concentrations en Fe2+

et Fe3+

sont toutes deux supérieures à 10-4

- 10-5

M.

Au-delà du point d’équivalence, on est en présence du système Cr2O7=/Cr

3+; d’après les

courbes de polarisation ci-dessous, en l’absence d’autre réducteur dans la solution, c’est

l’oxydation de l’eau qui est la réaction indicatrice et on mesure un potentiel mixte Cr207=/H2O.

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43

MANIPULATION

- Introduire dans la burette la solution M/60 en K2Cr2O7 fournie.

- Préparer la solution de Fe++

:

- peser 5 g de sel de Mohr FeSO4.(NH4)2 SO4;

- ajouter environ 20 ml d’eau et 10 ml de H2SO4 concentré (approximativement)

prélevés au verre à pied;

- transférer dans un jaugé de 250 ml et porter au trait;

- bien homogénéiser ! Ce sel se dissout mal.

- Prélever 25 ml de la solution.

- Titrer par la solution de K2Cr2O7 M/60.

- Prendre les mesures de E pour chaque ajout de 0,5 ml de solution titrante jusque 20 ml.

Remarque: le système Cr3+

/Cr6+

est lent: il faut donc attendre, après chaque addition de

titrant, que le potentiel d’équilibre s’établisse avant de faire toute lecture ( 30 secondes).

- Refaire un essai en ajoutant, lors du prélèvement de la solution de Fe++

, 4 ml de H2SO4

concentré.

- Déterminer l’essai qui vous semble le meilleur et expliquer les raisons de votre choix.

- Déterminer le point d’équivalence.

- Calculer alors en % (en poids) la proportion de Fe2+

dans le sel de Mohr.

- Vérifier votre résultat d’après la formule du sel de Mohr.

- Calculer théoriquement quelques points de la courbe E = f(V).

- Comparer les valeurs théoriques avec les valeurs expérimentales. Commenter.

Exemple 2: Titrage du fer ferreux par le permanganate de potassium

Dans l’expérience précédente, on remplace le bichromate de potassium par le permanganate

de potassium, la procédure expérimentale est identique.

Cr Cr O32 7

/

UM

i-

i+

H2O O2

Cr3+ Cr2 O7

E(V/REF)

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PARTIE II. TITRAGE D’UNE SOLUTION D’HALOGENURES PAR LE NITRATE

D’ARGENT : ELECTRODE ATTAQUABLE.

Le dosage est suivi à l’aide d’une électrode attaquable (ici, une électrode d’argent), c’est-à-

dire une électrode susceptible de participer à la réaction d’oxydo-réduction par un équilibre du

type :

Men+

+ ne Me

Dans le cas présent, il s’agit du système :

Ag Ag+ + e

- (électrode d’argent)

Au début du dosage

L’électrode d’argent, plongée dans la solution d’halogénures à titrer, se recouvre d’une

couche d’halogénure d’argent AgX.

En assimilant les activités aux concentrations pour la simplification du raisonnement, le

potentiel est donné par :

Eéq = o

AgAgE /

+ 0,059 log [Ag+]

Si on considère Ks le produit de solubilité de l’halogénure:

Ks = [Ag+] . [X

-] avec X

- = Cl

-, Br

- ou I

-

Eéq = o

AgAgE /

+ 0,059 log Ks - 0,059 log [X-]

Si CO concentration initiale en X-

xCO concentration de Ag+ ajoutée, à tout moment du titrage

On a: [X- ] = CO (1 - x)

et Eéq = 0,80 + 0,059 log Ks - 0,059 log Co (1 - x)

La figure 2 représente, à titre d’exemple, les courbes E = f (x) pour [Cl -] = 10

-1 ion g/l,

pour [I -] = 10

-1 ion g/l, et pour leur mélange.

On peut donc titrer un mélange de Cl -

, I- et Br

- étant donné que la potentiométrie permet la

mise en évidence de la fin de chacune des réactions:

I- + Ag

+ -- AgI o

AgAg

o

AgIAg EE // + 0,059 log Ks

= - 0,13 V/ENH

Br -

+ Ag+ -- AgBr

o

AgBrAgE / = + 0,09 V/ENH

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45

Cl- + Ag

+ -- AgCl o

AgClAgE / = + 0,22 V/ENH

Ces réactions se produisent à des potentiels d’autant moins élevés que le produit de solubilité

de l’halogénure est plus petit.

AgCl Ks = 1,78 . 10-10

AgBr Ks = 5,3 . 10-13

produit de solubilité

AgI Ks = 8,3 . 10-17

Fig. 2. Titrage typique.

Après le dernier point d’équivalence, la réaction indicatrice est :

Ag+ + e

- Ag E = o

AgAgE /

+ 0,059 log [Ag+]

puisqu’il existe un excès d’ions Ag+ libres en solution.

La figure 3 correspond au titrage potentiométrique d’une solution contenant 2,5 mM de I-,

Br- et Cl

- par une solution 0,1 M de AgNO3.

La figure 4 donne la courbe de titrage d’une solution de Cl- (2,433 méq) par une solution

0,1 M de AgNO3, ainsi que les dérivées première et seconde de cette courbe.

Cl- +Ag+ AgCl Cl- +Ag+AgCl

-0,2

0,0

0,2

0,4

0,6

0 1 2

I- + Ag+ AgI

Volume de la solution

d’argent

E(V/ECS)

X

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46

Fig. 3. Titrage potentiométrique d’une solution contenant 2,5 mM de I-,

Br- et Cl

- par AgNO30,1 M .

Fig. 4. Titrage d’une solution de Cl- (2,433 méq) par AgNO30,1 M ainsi que les dérivées

première et seconde de cette courbe.

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47

MODE OPERATOIRE

- On dispose d’une solution de concentration inconnue en KCl, KBr et KI. (Noter le numéro

de la bouteille fournie)

- Prélever 10 ml et porter à 100 ml.

- Ajouter, ml par ml, 25 ml de AgNO3 0,1 M.

- Relever l’évolution du potentiel de l’électrode d’argent par rapport à une électrode de

référence (pont K2SO4) en fonction des additions de AgNO3.

- Déterminer la concentration en KCl, KBr et KI de la solution inconnue.

- Pour augmenter la précision du titrage, recommencer une fois la manipulation en ajoutant

l’AgNO3 goutte à goutte avant le point d’inflexion prédéterminé par le premier essai.

- Tracer également la courbe E/V pour repérer le point d’inflexion.

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48

ELECTROLYSE I

PARTIE I : EXTRACTION ELECTROLYTIQUE DU CUIVRE

PRINCIPE

Le dispositif expérimental comprend 4 cellules d’électrolyse alimentées en série comme

indiqué à la figure 1.

Dans les trois premières cellules, on électrolyse des solutions acides de sulfate de cuivre entre

une cathode de cuivre et une anode de plomb; dans la quatrième cellule, on électrolyse une

solution d’Oettel (solution coulomètre) entre deux électrodes de cuivre.

Cette quatrième cellule sera considérée comme un coulomètre et le rendement pris par

principe égal à 100 %.

Le but des essais est d’étudier l’influence du fer ajouté au bain à l’état ferreux ou ferrique sur

les rendements d’électrolyse cathodique.

Pour chaque cellule, on calculera donc le rendement et la consommation spécifique d’énergie

en se référant au cours d’électrochimie.

COMPOSITION DES SOLUTIONS

Sol I Sol II Sol III Sol IV

(coulomètre)

CuSO4 0,5M 0,5M 0,5M 0,6M

H2SO4 0,25M 0,25M 0,25M 0,5M

Fe2+

0 5g/l 0 0

Fe3+

0 0 5g/l 0

Ethanol 0 0 0 50g/l

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MODE OPERATOIRE

1) Peser les 4 cathodes de cuivre de surface utile de 1 dm2.

Connecter les 4 cellules en série comme indiqué précédemment.

Régler l’alimentation stabilisée à un courant constant de 0,5A et maintenir ce courant

pendant 2 heures.

2) Mesurer au début de l’électrolyse, après 60’ et 120’:

- la tension aux bornes de chaque cellule

- les potentiels anodique et cathodique dans chaque cellule successivement à l’aide d’une

électrode de référence Ag/AgCl saturé que l’on déplacera d’une cellule à l’autre.

3) Après l’opération, laver les 4 cathodes à l’eau distillée, puis à l’alcool et sécher rapidement

et complètement à l’air comprimé.

Repeser les cathodes et calculer les rendements.

Tirer les conclusions des résultats donnés par les 4 cellules et expliquer.

4) Déterminer les tensions moyennes aux bornes de chaque cellule et calculer la

consommation spécifique d’énergie.

Tirer les conclusions et expliquer pourquoi la 4ème cellule donne une consommation

d’énergie nettement plus faible, expliquer à l’aide d’un diagramme i = f(E(V/Réf)).

Fig. 1. Dispositif expérimental d’électrolyse.

Pb

Voltmètre

Cu Cu Cu Cu Cu Cu

E I I

E

- +

Pb Pb Pb Pb Pb

I II III IV

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PARTIE II : EXTRACTION ELECTROLYTIQUE DU ZINC

L’extraction électrolytique du zinc est généralement réalisée en électrométallurgie sur cathode

d’aluminium.

L’expérience ci-après a pour but de déterminer le rendement d’électrolyse du zinc et de

calculer la consommation spécifique d’énergie.

MODE OPERATOIRE

a) A l’aide du dispositif de la figure 2, relever successivement les courbes de polarisation

anodique et cathodique en partant du potentiel de repos de chacune des électrodes

- électrodes: - cathode d’aluminium

- anode de plomb

- solution: ZnSO4 50 g/l

H2SO4 0,5M

Justifier le choix des métaux utilisés comme anode et cathode.

Tracer les courbes i = f(E(V/Réf)

b) Réaliser avec la solution et le dispositif décrit en a), une électrolyse à i = 2,5 A/dm²

pendant 30 minutes; mesurer la tension aux bornes pendant l’expérience, peser la cathode

d’aluminium avant et après électrolyse et calculer le rendement et la consommation

d’énergie.

Comparer le dépôt de zinc et de cuivre (partie 2) du point de vue rendement et

consommation spécifique d’énergie.

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51

Fig. 2. Dispositif expérimental pour l’étude du dépôt de zinc.

+ -

I

E

Agitateur

Ampèremètre

Voltmètre

ERéférence

Anode Pb Cathode Al

magnétique

Alimentation stabilisée

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ELECTROLYSE II : ELECTROLYSE D’UNE SOLUTION MIXTE DE

ZINC ET DE CUIVRE

INTRODUCTION

On réalisera l’électrolyse de solutions mixtes de cuivre et de zinc en milieu acide et en milieu

basique en présence d’un complexant pour le cuivre.

Le but du laboratoire est d’observer et d’analyser les courbes de polarisation cathodique dans

les différentes situations.

MODE OPERATOIRE

A l’aide du dispositif expérimental représenté à la figure 1, relever à tension constante (100 en

100 mV) les courbes de polarisation cathodiques du cuivre dans les différentes solutions

acides et basiques reprises ci-dessous (ne pas dépasser 4A/dm²) :

a) Milieu acide

(1) CuSO4 0,25 M (2) CuSO4 0,05 M

H2SO4 0,5 M H2SO4 0,5 M

(anode de cuivre) (anode de cuivre)

(3) ZnSO4 0,25 M (4) CuSO4 0,25 M

H2SO4 0,5 M ZnSO4 0,25 M

(anode de zinc) H2SO4 0,5 M

(anode de laiton ou de zinc)

Pour la solution (1), mesurer le potentiel au repos du cuivre par rapport à la référence.

Après tracé de chaque courbe, replacer la solution dans la bouteille correspondante.

N.B. : Il est essentiel d’utiliser l’anode renseignée pour chaque solution

b) Milieu basique

(5) ZnSO4 0,1 M (6) CuSO4 0,1 M (7) CuSO4 0,1 M

Glycérine 20 g/l Glycérine 20 g/l ZnSO4 0,1 M

NaOH 120 g/l NaOH 120 g/l Glycérine 20 g/l

(anode de zinc) (anode de cuivre) NaOH 120 g/l

(anode de laiton)

Avec la solution (6), mesurer le potentiel au repos du cuivre par rapport à l’électrode de

référence.

Avec la solution (7), réaliser un dépôt d’alliage Cu-Zn pendant 10’ à i = 1,5A/dm².

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53

Fig. 1. Dispositif expérimental.

DISCUSSION ET INTERPRETATION DES RESULTATS

- Tracer sur un même graphique les courbes cathodiques obtenues à partir des solutions (1) et (2).

Expliquer la différence de comportement.

- Sachant que les ions Cu++

et la glycérine en milieu alcalin forment un complexe (1-1), donner

une interprétation du déplacement de la courbe i = f(E(V/Réf)) dans la solution (6) contenant de

la glycérine.

- Calculer d’après la mesure du potentiel au repos dans la solution (6), la constante de complexion

correspondante.

- Tracer sur un même graphique les courbes cathodiques i = f(E(V/Réf)) obtenues à partir des

solutions acides (1), (3), (4) et des solutions basiques (5), (6), (7).

Discuter des possibilités de séparation du cuivre et du zinc en milieu acide et en milieu basique.

+ -

Agitateur magnétique

Ampèremètre

Voltmètre

E

Référence

Anode

(bien la choisir)

Cathode

de cuivre

Alimentation stabilisée

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POLAROGRAPHIE

INTRODUCTION

La polarographie est basée sur le tracé des courbes intensité - potentiel dans des solutions

contenant des substances électro-oxydables ou électro-réductibles.

Par exemple : Ox + ne- Red

Men+

+ ne- MeHg (sur électrode à goutte de mercure)

La technique polarographique consiste à mesurer l’évolution du courant de diffusion

lorsque l’on impose une différence de potentiel croissante entre l’électrode à goutte de

mercure et une contre électrode impolarisable.

Rappelons qu’un ion peut être transporté à l’électrode par trois modes différents :

Diffusion : déplacement d’un ion sous l’effet d’un gradient de concentration entre la

surface de l’électrode et le sein de la solution. Dans le cas de la polarographie, on

s’arrangera pour que ce soit le seul mode de transport des ions ou particules.

Migration : déplacement des ions sous l’effet du champ électrique. Ce déplacement

est lié à la mobilité de l’ion et son importance dépend de la valeur du nombre de

transport de l’ion dans le milieu donné.

L’addition d’un électrolyte support en quantité importante (par rapport à celle de l’ion

étudié) et constitué d’ions suffisamment mobiles permet de réduire le nombre de

transport de l’ion étudié à une valeur proche de zéro.

On utilise habituellement des concentrations de 10-3

à 10-4

M pour l’ion étudié et de

10-1

à 1 M en électrolyte support.

Convection : déplacement des ions sous l’effet de l’agitation de l’électrolyte.

Une des causes possibles d’apport par convection réside dans le fait que le courant

d’électrolyse modifie localement la composition de la solution et par conséquent sa

densité; il en résulte une agitation locale. Cette perturbation peut être évitée par

l’emploi d’une électrode à goutte de mercure qui assure le renouvellement périodique

de l’électrode avant que les variations locales de densité ne deviennent appréciables.

La polarographie utilise une électrode à goutte de mercure (ou une microélectrode solide) qui

joue le plus souvent le rôle de cathode, et on s’arrange pour que les ions réductibles (ou

oxydables) parviennent à l’électrode à goutte sous le seul effet de la diffusion; dans ce but, on

incorpore à la solution un électrolyte support.

Dans ces conditions, nous verrons qu’il est possible d’obtenir des renseignements d’ordre

analytique (qualitatif et quantitatif) et d’ordre cinétique (cinétique de diffusion de l’oxydant

ou de réducteur et cinétique de la réaction d’électrode).

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55

Dans ces conditions, il se crée entre l’électrode à goutte de mercure et le sein de la solution un

gradient de concentration qui peut être défini en chaque point et à chaque instant. Tout le

développement théorique qui va suivre a pour but d’exprimer ce gradient sous forme

mathématique en fonction des divers paramètres opératoires.

L’électrode à goutte est constituée d’un capillaire d’où s’écoule le mercure sous l’effet de la

pesanteur ou d’une pression appliquée. En jouant sur les dimensions du capillaire, on peut

réaliser un régime de fines gouttelettes ( 0,01 cm2) qui se détachent périodiquement (2 à 10

sec), on peut également régler la durée de vie d’une goutte à l’aide d’un marteau ou d’un

dispositif pneumatique à des valeurs comprises entre 0,1 et quelques secondes.

L’intérêt de l’électrode à goutte est son renouvellement continu (électrode toujours identique).

La caractéristique d’une électrode impolarisable est de conserver un potentiel constant quels

que soient le sens et l’intensité du courant qui la traverse; il s’agit généralement soit d’une

nappe de mercure, soit d’une électrode de référence qui offre l’avantage de présenter un

potentiel bien déterminé indépendant de la composition du milieu.

Sur la plupart des polarographes, le potentiel varie lentement et la courbe est enregistrée

automatiquement; la variation de potentiel est suffisamment lente pour que l’on puisse

considérer que la mesure est effectuée sur chaque goutte à potentiel appliqué constant. Les

polarogrammes obtenus de cette manière présentent des oscillations de courant.

Fig.1 - Schéma de principe d’un polarographe

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56

Fig.2 - a) Schéma de l’électrode de mercure Metrohm b) Montage des 3 électrodes .

Fig.3 – Exemple de polarogramme classique (Ni++

10-3

M dans KCl 0,1 M).

Fig.4.Polarogramme classique d’une solution contenant à la fois Cu2+

, Pb2+

et Zn2+

:

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57

La figure 1 représente le schéma de principe d’un polarographe et la figure 2 les principaux

éléments pour le dispositif du laboratoire (Metrohm). La figure 3 présente un polarogramme

typique tracé dans une solution 10-3

M en Ni++

dans KCl 0,1 M.

La figure 4 représente le polarogramme d’une solution contenant à la fois les ions Cu2+

, Pb2+

et Zn2+

:

On voit immédiatement que les ondes du polarogramme correspondant à chaque type d’ions

sont clairement identifiables. La méthode permet donc l’indentification des ions auquel on

associe un potentiel de ½ onde qui lui est caractéristique.

RECHERCHE DE L’EXPRESSION GENERALE DU COURANT

Les facteurs susceptibles de limiter le courant sont la vitesse de diffusion et la vitesse de la

réaction électrochimique. L’adsorption de substances à l’électrode peut également jouer un

rôle important que nous n’envisagerons pas dans le cadre de cette manipulation.

La résolution des équations de la diffusion avec les conditions initiales convenables et les

conditions aux limites tenant compte en particulier de la vitesse de la réaction

électrochimique, permet d’obtenir l’expression du courant en fonction du temps.

Le calcul est d’abord fait pour une électrode plane, immobile et de surface constante. Mais

comme une électrode à goutte correspond à une surface en expansion, on doit tenir compte

successivement :

* de la croissance de l’aire de la goutte en fonction du temps

* du déplacement de la goutte à l’intérieur de la solution

* de la sphéricité (pour mémoire).

A. RELATION ENTRE LE COURANT MESURE ET LA CINETIQUE D’APPORT

A L’ELECTRODE - ELECTRODE PLANE DE SURFACE CONSTANTE

Dans des conditions de diffusion linéaire pure, d’après la loi de Fick, le flux J(x,t) de la

substance qui se réduit (ou s’oxyde) est proportionnel au gradient de concentration :

x

txCDtxJ

),(.),(

où D coefficient de diffusion (cm2 sec

-1)

x distance à l’électrode

t temps

J(x,t) nombre d’ions réductibles (ou oxydables) exprimé en moles traversant par

seconde une surface de 1 cm2 de solution prise parallèlement à l’électrode

(diffusion perpendiculaire à l’électrode).

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58

Fig. 6. Evolution du gradient de concentration en solution près de la cathode.

Le courant d’électrolyse i est égal au flux de la substance électrolysable à la surface de

l’électrode, multiplié par la charge transportée nF et la surface de l’électrode A.

i = nFA . J(O,t) = nFAD .

C x t

x x o

( , )

Le courant i est donc proportionnel à la pente à l’origine :

C

x x

0

des courbes C = f(x,t)

On a déjà insisté sur le fait que la polarographie concernait le tracé des courbes i = f (E) à

potentiel imposé.

Pour une tension Eimposée, on a :

E = Eéq + d = Eéq + RT

. ln Célectrode

nF

Csolution

avec: Célectrode concentration en élément actif à la surface de la cathode

Csolution concentration en élément actif au sein de la solution

Si on résout la seconde équation de Fick (voir cours) :

C x t

tD

C x t

x

( , ).

( , )

2 avec E imposé.

on trouve C(x,t) = fct (x,t) et on remarque que le gradient très élevé au début de l’électrolyse,

diminue au cours du temps. Il en va de même pour l’intensité de courant i.

x

C

C

xx

0

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59

Si on applique des tensions de plus en plus négatives Célectrode diminue et finit par s’annuler. A

ce moment, tous les ions arrivant à l’électrode sont consommés par la réaction (si celle-ci est

suffisamment rapide).

Pour une tension E appliquée, le courant i est donc une fonction décroissante du temps (fig.6).

Fig. 6. Evolution du courant à la cathode après échelon de tension en régime de limitation

par la diffusion.

On peut établir théoriquement que la densité de courant i est donnée à chaque instant par la

relation :

))(1.(.

).(..

1

2/12/1

2/1

Eft

DsolutionCFai

nMe

i

t

t1

CSOLUTION

C C

CELEC

T

X DISTANCE A L’ELECTRODE

t POUR E1 APPLIQUE

X

CSOLUTION

CELECT. = 0 SI EAPPLIQUE SUFFISAMMENT NEGATIF

CELECT.=0

C

t4

t2 t3

X

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60

Pour E suffisamment négatif, on obtient l’expression du courant limite :

ia F C solution D

td

Men

. . ( ).

.

/

/ /

1 2

1 2 1 2 équation de COTRELL

La relation i = f (t) ainsi obtenue est d’application directe dans le cas des méthodes

transitoires à potentiel constant. Dans le cas de l’électrode à goutte de mercure, si la surface

était constante, on mesurerait comme le montre la figure 7, un courant périodique décroissant

au cours de la vie d’une goutte.

Figure 7

B. EFFET DE L’AUGMENTATION DE LA SURFACE DE LA GOUTTE

Il faut cependant tenir compte du fait que la surface de chaque goutte n’est pas constante dans

le temps, mais varie suivant la relation :

S = K . t2/3

im

t

i

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61

C. EQUATION D’ILKOVIC

La combinaison des deux effets conduit à la relation importante d’ILKOVIC :

it = 706 . n . C . D1/2

. m2/3

. t1/6

où it courant instantané (A)

n nombre d’électrons échangés

C concentration (millimoles/litre)

m débit de mercure (mgr/sec)

t durée de vie d’une goutte (sec)

(t = 0 au début de sa formation)

D coefficient de diffusion de l’ion en solution (cm2/sec)

Par intégration sur la durée de vie d’une goutte, le courant moyen est donné par :

iT

i dtmoy t

T

1

0

. .

ou encre i moy = 607 . n . C . D1/2

. m2/3

. T1/6

T cadence de chute (sec).

i

O T

T

imax

it

imoyen

t

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62

D. RELATION COURANT - TENSION APPLIQUEE i = f(E/Réf)

La courbe courant-tension enregistrée dans une solution constituée de l’électrolyte support,

mais exempte de substance active est représentée sur la figure suivante.

On peut constater que le domaine de tension utile est limité du côté anodique par la

dissolution anodique du mercure (0,3 V/Eréf) et du côté cathodique par la réduction du cation

de l’électrolyte support ou la décomposition du solvant avec dégagement d’H2.

Entre ces limites, on observe la présence d’un courant résiduel ou « capacitif », ic.

Ce courant de l’ordre de 0,1 A est dû au fait que l’interface Hg-solution agit comme un

condensateur et réclame un certain nombre de coulombs pour se charger (voir cours sur la

double couche). A -0,48 V/Eréf, le courant s’annule (point de charge nulle).

Lorsque l’on introduit en solution un cation ou une autre substance dissoute réductible à

l’électrode, on enregistre l’apparition d’une onde que nous allons mettre en équation.

Si la vitesse de la réaction électrochimique (transfert d’électrons) est suffisamment

grande, l’équilibre entre Men+

et Me(Hg) à la surface de l’électrode est réalisé à tout moment

et on peut écrire la relation de NERNST :

),(

),(ln.

)(

0

tOC

tOC

nF

RTEE

HgMe

Me

éq

n

où CMen concentration de l’ion réductible à la surface de l’électrode au

temps t, cette concentration dépend du potentiel appliqué

et est indépendante de t (voir développements précédents).

CMe(Hg)(O,t) concentration du métal dans l’amalgame c-à-d à la surface

de la goutte.

Si le courant est limité par la diffusion, on a à la surface de l’électrode (x = O) :

i k C O t C tMe Men n . ( , ) ,

+0,2V

H2O + e- ½ H2 + OH-

Domaine d’utilisation de l’électrode à gouttes de mercure

Men++ne Me

0,48V -2V

- E/Eréf

i-

2 HgHg22++2e

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63

en particulier au courant limite :

i k C td Men . ( , )

De même, la proportion de Me dans l’amalgame est proportionnelle au courant et :

i k C O tMe Hg ' . ( , )( )

k et k’ sont deux facteurs de proportionnalité et d’après la relation d’ILKOVIC :

k n D m tox 607 1 2 2 3 1 6. . . ./ / /

k est donc, fonction de Dox

k’ est identique à k à part que D est remplacé par D’ coefficient de diffusion de Me dans le

mercure et le rapport k/k’ devient :

k

k

D

D' '

de sorte que :

i k C O t k C tMe Men n . ( , ) . ( , )

C O t k i iMe dn ( , ).

C O t

C O t

i i

i

k

k

Me

Me Hg

dn ( , )

( , ).

'

( )

i

ii

nF

RT

k

k

nF

RTEE do

HgMeMeHgMeMe nn

ln.

'ln.

)(/)(/

i

ii

nF

RT

D

D

nF

RTEE do

HgMeMeHgMeMe nn

ln.

'ln.

2)(/)(/

i

ii

nF

RTEE d

HgMeMen

ln.2/1)(/

où id valeur limite du courant de diffusion

E1/2 potentiel de demi-onde défini comme étant la valeur du potentiel de

l’électrode à gouttes de Hg au point de l’onde où i = id/2.

Le courant limite id est une mesure de la concentration lorsque les autres paramètres de

la relation d’Ilkovic sont maintenus constants.

Le potentiel de demi-onde E1/2 est une constante indépendante de la concentration et

spécifique de l’ion réduit (ou oxydé) à l’électrode dans un milieu support fixé.

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64

Remarque

Pour les réactions électrochimiques limitées par le transfert de charge (systèmes lents), il

intervient dans l’expression des constantes de vitesses k, des coefficients de transfert et

(+=1).

La valeur expérimentale de E1/2 est l’abscisse à l’origine de la droite obtenue en portant

le log i/(id-i) en fonction du potentiel E.

En présence de plusieurs ions réductibles, les courants de diffusion s’ajoutent et on observe

une superposition des ondes.

Les divers potentiels de demi-onde permettent de caractériser les ions en présence tandis que

les courants i’, i’’, i’’’ permettent de calculer les concentrations correspondantes.

E=f(logi

i id )

-E/Eréf

id

E = f(i) log

i

i id

E1/2

i’

i’’

i’’’

i

E/Eréf '

2/1E

''

2/1E '''

2/1E

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65

MAXIMA POLAROGRAPHIQUES

Les polarogrammes présentent fréquemment un pic avant le palier de diffusion. La forme et

la taille des pics varient avec la nature de l’électrolyte support et les concentrations

employées. Ils peuvent être pointus ou arrondis, mais sont généralement reproductibles pour

un système donné.

Sous l’effet du courant d’électrolyse, il peut se créer une légère dissymétrie de la goutte, due à

un effet d’écran joué par le plan de section du capillaire. Cette dissymétrie est d’autant plus

importante que le milieu est peu conducteur et que le bas de la goutte est plus négatif que le

col.

Eq

uip

ote

ntie

lle

La tension interfaciale étant une fonction du potentiel, les valeurs de la tension interfaciale

sont différentes dans le haut et le bas de la goutte; ce phénomène peut entraîner des

mouvements d’agitation intenses et des valeurs anormalement élevées du courant.

On dit alors qu’il y a apparition d’un maximum polarographique qu’il convient de faire

disparaître par addition à la solution d’un suppresseur de maximum. Il s’agit de substances

tensioactives telles que la gélatine, la tylose (méthylcellulose) qui s’adsorbent sur l’électrode

et suppriment les mouvements superficiels de la goutte de mercure (ils rabotent la courbe

électrocapillaire - voir cours d’électrochimie).

E/Eréf

E(V/Eréf)

SANS SUPPRESSEUR

AVEC SUPPRESSEUR

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66

METHODES POLAROGRAPHIQUES EVOLUEES

Limitations de la polarographie classique

Au contact électrode à goutte de mercure - solution électrolytique, il existe une double couche

électrochimique fonctionnant comme un condensateur et caractérisée par une capacité; un

courant capacitif de charge (ou de décharge) ic accompagne donc toujours tout transfert de

charge à l’interface; ce courant a été appelé précédemment courant résiduel.

De plus, en polarographie classique, l’effet de ce courant parasite est encore accentué par le

fait que la surface de la goutte augmente dans le temps.

Le courant faradique if est le seul à être lié à la réaction électrochimique et c’est le courant

utile pour l’analyse quantitative; or le courant mesuré en pratique est le courant global iglob =

if + ic.

La sensibilité de la méthode classique pour le dosage est dès lors limitée par le rapport :

if --- courant utile

ic --- courant parasite

Le tableau I donne les ordres de grandeurs de if et ic.

La polarographie classique est limitée du point de vue :

- sensibilité

- sélectivité - pouvoir de résolution

- facteur d’interférence.

Les méthodes polarographiques évoluées sont basées sur la séparation des courants faradiques

et capacitifs pour permettre d’augmenter de manière importante les possibilités de la

polarographie; les deux méthodes les plus utilisées sont la polarographie alternative et la

polarographie impulsionnelle.

Polarographie à tension alternative surimposée

Cette méthode se fonde sur le fait que le courant capacitif est déphasé de 90° par rapport à la

tension, tandis que le courant faradique est déphasé d’un angle nettement plus faible (45° au

maximum pour un système parfaitement réversible). Les polarographes correspondants

permettent en général d’évaluer le courant faradique avec un courant capacitif très atténué.

Cette méthode ne sera pas examinée dans le cadre du laboratoire.

Polarographie à impulsions de potentiel surimposées

On superpose à une période fixée de la vie de la goutte et au balayage continu, des impulsions

de potentiel. Dans ce cas, le courant capacitif résultant de la charge de la double couche

décroît de façon exponentielle, tandis que le courant faradique décroît en t1/2

; après quelques

millisecondes, seul le courant faradique subsiste.

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67

La polarographie impulsionnelle est actuellement la méthode polarographique la plus utilisée.

Les performances comparées des 3 méthodes sont reprises au tableau II.

En polarographie impulsionnelle, on obtient une image de la dérivée de la polarographie

classique. La séparation des différents types d’ions est plus claire en polarographie

impulsionnelle.

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Polarecord 626 metrohm

Le polarographe Methrom 626 permet la polarographie à courant continu et la polarographie

impulsionnelle différentielle.

Les possibilités de ce polarographe sont résumées sur la page suivante avec un petit

commentaire pour chacune des 4 méthodes :

- polarographie DC classique

- polarographie DC de Tast (variante qui permet d’augmenter la sensibilité)

- polarographie impulsionnelle (impulsions de 10 mV)

- polarographie impulsionnelle (impulsions de 50 mV).

TABLEAU I. ORDRE DE GRANDEUR DES COURANTS DE DIFFUSION

ET DU COURANT CAPACITIF

CONCENTRATION

(Moles/litre)

COURANT DE DIFFUSION

(ampère)

COURANT CAPACITIF

(ou courant résiduel)

(ampère)

10-3

10-5

il varie

10-4

10-6

dans tous les cas

10-5

10-7

de

10-6

10-8

10-7

à 10-8

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69

TABLEAU II. COMPARAISON DES METHODES DE POLAROGRAPHIE

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MANIPULATION

APPAREILLAGE (voir description au laboratoire)

PARTIE I : POLAROGRAPHIE CLASSIQUE

A. Influence de l’oxygène et maximum polarographique

1. Polarographier une solution de KCl 0,05M. Prélever 50 ml de solution et les saturer

d’oxygène par un barbotage d’environ 1 minute. Effectuer un balayage de 0 à -2 V/Eréf . La

vitesse de balayage est de -10 mV/s. La sensibilité est réglée sur 25 µA pour toute

l’échelle.

Le polarecord 626 donne la sensibilité en µA/mm ou en nA/mm.

Ex : 5 nA/mm donnera 5 X 250 = 1250 nA c-à-d 1,25 µA à fond d’échelle (l’échelle

complète correspond à la largeur utile du papier, ici 250 mm)

2. Polarogaphier à nouveau la même solution, après avoir ajouté 1ml d’une solution de

gélatine à 3% et resaturé en oxygène. Les conditions opératoires sont les mêmes que

précédemment.

Observer les ondes de réduction de l’oxygène dissous dans l’électrolyte.

Les réactions de réduction de l’oxygène sont :

en milieu O2 + 2 H+

+ 2 e H2O2

acide H2O2 + 2 H+ + 2 e 2 H2O

..........................................................

en milieu O2 + 2 H2O + 2 e H2O2 + 2 OH-

alcalin ou H2O2 + 2 e 2 OH-

neutre

3. Polarographier les 50 ml de la solution de KCl dans laquelle on aura procédé au préalable

au barbotage d’azote pendant 5 minutes pour éliminer l’oxygène dissous.

Des essais précédents, tirer les conclusions quant aux précautions à prendre avant de

polarographier toute solution inconnue.

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71

B. Vérification de l’onde polarographique des ions d’un métal amalgamable dans le

mercure.

Introduire dans la cellule polarographique 50 ml d’électrolyte support contenant 10-3

mole/l

d’ions Cd++

; l’électrolyte support est composé de 100 ml/l de NH4OH concentré et 100 gr/l

de NH4Cl.

Additionner 1 ml d’une solution de gélatine à 3% et réaliser un barbotage d’azote pendant 5

minutes.

Polarographier dans les conditions suivantes :

vitesse de papier : 50 mV/cm

vitesse de balayage : -2 mV/s

sensibilité fond d’échelle : 25 µA

potentiel initial : - 500 mV/Eréf

Par un trait, marquer sur le papier graphique de l’enregistreur le balayage du potentiel de 100

en 100 mV jusqu’au palier de diffusion.

A l’aide de la courbe obtenue I = f(E), dresser le diagramme :

E fI

I Id

log

A l’aide du graphique obtenu, déterminer le potentiel de demi-onde et le nombre d’électrons

échangés lors de la réaction.

C. Vérification de l’équation d’Ilkovic.

1. La relation d’Ilkovic permet de relier la concentration de l’ion envisagé au courant de

diffusion. Mesurer Id au potentiel correspondant au palier de diffusion.

Prélever exactement 50 ml de la solution d’électrolyte support (sans ion Cd++

). Ajouter

1ml de solution de gélatine 3% et laisser barboter l’azote pendant 5 minutes.

Polarographier dans les conditions suivantes :

vitesse de balayage : -2 mV/s

sensibilité fond d’échelle : 12,5 µA

potentiel initial : - 500 mV/Eréf

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Procéder ensuite à 5 additions successives de :

1) 1 ml de solution CdCl2 5.10-3

M.

2) 1,5 ml de solution CdCl2 5.10-3

M.

3) 2,5 ml de solution CdCl2 5.10-3

M.

4) 2,5 ml de solution CdCl2 5.10-3

M.

5) 2,5 ml de solution CdCl2 5.10-3

M.

Ne pas jeter la dernière solution avant d’avoir réalisé le point 2 !

A chaque addition, relever le polarogramme. Entre chaque addition, mélanger la solution

par un barbotage d’azote.

Dresser un graphique donnant le courant de diffusion en fonction de la concentration.

Mesure du coefficient de diffusion des ions Cd++

Sur la dernière solution, mesurer le temps de vie de 20 gouttes de mercure recueillies dans

la cellule maintenue à un potentiel correspondant au palier de diffusion. L e mercure

recueilli est lavé à l’eau distillée puis à l’alcool avant d’être pesé. Calculer le débit.

A partir de ces données et du courant limite mesuré précédemment, déterminer à partir de

la relation d’Ilkovic le coefficient de diffusion des ions Cd++

.

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73

PARTIE II : DETERMINATION QUANTITATIVE DE TRACES DE PB++

, CD++

,CU++

DANS UN BAIN DE NICKELAGE CHIMIQUE PAR POLAROGRAPHIE

IMPULSIONNELLE.

APPAREILLAGE

L’appareillage utilisé est le même que pour la première partie. On utilise la polarographie à

impulsions de 50mV ; il faut donc régler le polarographe en DP50.

Le but de la manipulation est de doser le Pb++

, le Cd++

et le Cu++

dans une solution de

nickelage chimique en utilisant la polarographie impulsionnelle.

On dispose au laboratoire des solutions suivantes :

une solution de nickelage chimique contenant des traces de Cd++

, Pb++

,Cu++

(solution

inconnue à doser)

un bain de nickelage chimique pur

une solution 10-3

M de Pb(NO3)2

une solution 10-3

M de CdSO4

une solution 10-3

M de CuSO4

une solution de gélatine à 3 %

Tracer d’abord les droites d’étalonnage de ces trois espèces à l’aide de trois solutions étalons

dont les compositions sont reprises ci-après :

Solution I Solution II Solution III

Cu++

10-5

M 10-4

M 5.10-5

M

Cd++

5.10-5

M 10-5

M 10-4

M

Pb++

10-4

M 5.10-5

M 10-5

M

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Préparation des solutions étalons :

1. Prélever 40 ml de bain de nickelage chimique pur et les placer dans un jaugé de 50 ml.

2. Ajouter la quantité nécessaire de solution 10-3

M de CuSO4, CdSO4 et Pb(NO3)2 pour

obtenir les concentrations données dans le tableau.

3. Ajouter 1 ml de solution de gélatine 3 %.

4. Porter au trait avec de l’eau déminéralisée.

5. Dégazer la solution pendant 5 minutes à l’aide d’un flux d’azote.

Polarographier les 3 solutions en DP50 dans les conditions suivantes :

vitesse de balayage : - 2 mV/s

sensibilité : 5 nA/mm.

potentiel initial : + 0,15 V.

potentiel final : - 0,9 V.

vitesse du papier : 50 mV/cm.

A l’aide des résultats obtenus, tracer les droites d’étalonnage.

Polarographier la solution inconnue dans les mêmes conditions et tirer les valeurs des

concentrations de Cu++

, Cd++

et Pb++

.