Université Mohammed VI polytechnique Les classes ...

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Du vendredi 17 au 23 avril 2020 • N°802 • 20ème année • PRIX : Maroc 8DH - France / Belgique 1,55Les classes préparatoires chez OCP Les classes préparatoires chez OCP Université Mohammed VI polytechnique PAGE 2 Directeur de la publication : Hamza El Amrani Directeur de la rédaction : Abdallah El Amrani

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Directeur de la publication : Hamza El Amrani Directeur de la rédaction : Abdallah El Amrani

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Repères La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 2

Directeur de la Publication : Hamza El AmraniDirecteur de la rédaction : Abdallah El Amrani

Siège Social22, Rue Ahfir (ex Cannes),

Val d’Anfa, Casablanca

Technique et commercial96, Rue Alwahda,

Mers Sultan, Casablanca

Tél. : 05 22 47 22 8605 22 47 34 12

Télécopie/Fax : 05 22 20 29 67

N° de la commission paritaire : H.F/040-06

Rédacteur en chef :

Hamza Abdelouaret

National :

Sanae El Amrani

Aziza Mesbahi

Reporters :

Mohammed Taoufiq

Bennani

[email protected]

Relations publiques :Abdelilah Ibn Ghazala

Infographiste :Mohammed Jibril

Assistante de direction :Fatiha Lakmad

Photos : AFP / MAP

Assistant de la rédaction :Noureddine Choukry

Abdelilah Ibn [email protected]

Salima SerghiniRaouya Lachhab

(Tanger - Tétouan)

ChroniqueurJawad Kerdoudi

Correspondant régionalAbdelkader Belcadi

Bureau de RabatGSM : 06 52 02 15 76

L ’université Mo-hammed VI po-

lytechnique a mis en ligne sa plateforme éducative (www.prepadigitale.com), don-nant libre accès aux élèves des classes préparatoires aux grandes écoles, afin d’appro-fondir leur connaissance à distance, affirme un commu-niqué conjoint du ministère de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et l’université Mohammed VI polytechnique.

Avec plus de 400 cours dis-ponibles actuellement, cette plateforme riche en contenu permettra aux élèves de res-ter concentrés sur leurs cours ainsi que sur leur préparation aux divers concours, souligne le communiqué.

Elle sera enrichie au fur et à mesure par de nouveaux cours, fait-on savoir, ajoutant que plus de 9.000 étudiants et professeurs des classes pré-paratoires à l’échelle natio-nale ont reçu un email avec les informations de connexion nécessaires, pour accéder à la plateforme.

Les ressources numériques mises en ligne ont été prépa-rées en collaboration entre

l’université Mohammed VI polytechnique, le lycée d’ex-cellence de Benguerir et le ministère de l’éducation natio-nale, de la formation profes-sionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Cette initiative s’inscrit dans la lignée des mesures de soutien aux élèves des classes préparatoires aux grandes écoles, à la suite de la déci-sion de suspension des cours en présentiel, visant à proté-ger la santé des élèves, des

cadres pédagogiques et ad-ministratifs et de l’ensemble des citoyens, et afin de lutter contre la propagation du Co-vid-19.

Elle vient renforcer l’en-semble des actions entreprises

dans le cadre de la conven-tion-cadre signée le 6 sep-tembre 2019, entre le ministère de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et la Fondation OCP.

Université Mohammed VI polytechnique

Les classes préparatoires chez OCPL’université Mohammed VI polytechnique a mis sa plateforme digitale à la disposition de l’ensemble des élèves des classes préparatoires du Maroc, en collaboration avec le département de l’Education nationale, dans le cadre des

mesures engagées pour lutter contre la propagation du Covid-19.

• L’université Mohammed VI polytechnique met sa plateforme digitale à la disposition des élèves des classes préparatoires.

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Fonds spécial Covid-19

Le Groupe Crédit du Maroc contribue à hauteur de 200 MDH Le Groupe Crédit du Maroc s’inscrit pleinement dans l’élan national voulu et initié par le Roi Mohammed VI et consacre 200 millions de dirhams au Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Coronavirus (Covid-19), annonce un communiqué du CdM.

Le Groupe se mobilise aux côtés des pouvoirs publics pour faire face aux dépenses sanitaires exceptionnelles du Royaume et sou-tenir les secteurs d’activité en difficulté et affirme ainsi son en-gagement en tant qu’opérateur économique responsable dans le cadre de cette crise inédite, poursuit le texte.

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Repères La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 4

Le président amé-ricain Donald

Trump a annoncé mardi 14 avril qu’il suspendait la contribution des Etats-Unis à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), coupable à ses yeux d’avoir com-mis de nombreuses "erreurs" face au coronavirus.

"Le monde a reçu plein de fausses informations sur la transmission et la mortalité" du Covid-19, a lancé Donald Trump dans un long et violent réquisitoire contre cette agence de l’ONU. Depuis plusieurs jours, l’administration Trump critique avec virulence l’attitude de l’agence onusienne basée à Genève, dénonçant en particu-lier ses prises de position à ses yeux trop favorables à Pékin.

"Aujourd’hui, j’ordonne la suspension du financement de l’Organisation mondiale de la santé pendant qu’une étude est menée pour examiner son rôle dans la mauvaise gestion et la dissimulation de la propagation du coronavirus", a lancé Donald Trump depuis les jardins de la Maison Blanche.

Soulignant que les États-Unis contribuaient à hauteur de "400 à 500 millions de dollars par an" à l’organisation, contre environ 40 millions de dollars "et même moins" pour la Chine, Donald Trump a estimé que son pays avait le devoir des réclamer des comptes.

"Si l’OMS avait fait son travail et envoyé des experts médicaux en Chine pour étudier objective-ment la situation sur le terrain, l’épidémie aurait pu être conte-nue à sa source avec très peu de morts", a-t-il martelé. "Nous avons eu des problèmes avec eux depuis des années", a-t-il encore dit.

Ce "n’est pas le moment de réduire le financement des opérations de l’Organisation mondiale de la Santé ou de toute autre institution huma-nitaire combattant le virus", a réagi le secrétaire général de l’ONU. "Ma conviction est que l’Organisation mondiale de la Santé doit être soutenue car elle est absolument essen-tielle aux efforts du monde pour gagner la guerre contre

le Covid-19", a ajouté Antonio Guterres, en réaffirmant qu’il serait toujours temps d’étu-dier par la suite "comment ont réagi tous ceux qui ont été im-pliqués dans la crise".

Main tendue aux gouverneurs

Le président américain est par ailleurs resté évasif sur les conditions dans lesquelles il souhaitait que les États-Unis mettent progressivement en place le déconfinement. Après avoir eu des propos très autori-taires lundi - "C’est le président des États-Unis qui décide!" -, il a adopté un ton beaucoup plus conciliant vis-à-vis des gouver-neurs. "Nous nous entendons tous très bien et nous voulons tous prendre les bonnes déci-sions", a-t-il lancé.

Avec les premiers signaux encourageants face au Covid-19, liés à la stabilisation du rythme

des contaminations, le débat a vite basculé sur les moyens de "rouvrir le robinet" tout en gar-dant un oeil sur un éventuel redémarrage de l’épidémie. Le milliardaire républicain n’a pas présenté, comme il l’avait pro-mis, la composition de son "co-mité sur la réouverture de notre pays".

Andrew Cuomo, gouver-neur de l’État de New York, avait vivement dénoncé mardi matin les propos du président selon lesquels il avait tout pouvoir d’ordonner le décon-finement dans les États. "La position du président est tout simplement absurde. Ce n’est pas ce que dit la loi. Ce n’est pas ce que dit la constitution. Nous n’avons pas un roi, nous avons un président", avait-il lancé.

Le locataire de la Maison Blanche peut certes donner le ton, fixer un cap, mais le système fédéral accorde aux gouver-

neurs des 50 États le pouvoir de prendre les mesures obligatoires de confinement ou de déconfine-ment. À ce jour, Donald Trump n’a d’ailleurs fait qu’émettre des recommandations de distancia-tion sociale jusqu’à fin avril.

"Réouverture par étapes"

Depuis plusieurs jours, sur les deux côtes des États-Unis, les gouverneurs se regroupent pour esquisser des réponses coordonnées. À l’est, New York, New Jersey, Connecticut, Rhode Island, Massachusetts, Delaware et Pennsylvanie. A l’ouest, Cali-fornie, Oregon et Washington.

Désireux de marquer son ter-ritoire, Andrew Cuomo s’est fait encore plus explicite sur le poids qu’il accorderait à une éventuelle injonction présiden-tielle. "S’il me donnait l’ordre de rouvrir d’une manière qui mettrait en danger la santé pu-

blique dans mon État, je ne le ferais pas", a-t-il déclaré, esti-mant que cela engendrerait un combat devant les tribunaux que les États-Unis ne peuvent se permettre dans le contexte actuel.

Augmentation massive des tests, mesures de confinement spécifiques pour les plus de 65 ans, réouverture progressive pour certains commerces: tous les gouverneurs préparent leurs plans de transition.

Et la plupart d’entre eux rap-pellent inlassablement une vérité dure à accepter: le nou-veau coronavirus, qui cause la maladie du Covid-19, n’aura pas disparu à la fin du confinement. Une grande majorité de la popu-lation l’aura évité et restera donc susceptible d’être contaminée tant qu’il n’y aura pas de vaccin. "Ce sera une réouverture par étapes", martèle Andrew Cuo-mo. "Il n’y a pas d’interrupteur. Ce n’est pas binaire".

Trump suspend la contribution des États-Unis à l’OMS

Le virus de la politiqueLe président américain reproche à l’Organisation mondiale de la santé sa "mau-

vaise gestion" de la pandémie de coronavirus.

• Donald Trump a estimé que son pays avait le devoir de réclamer des comptes.

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Repères La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 5

Par Abdelhak Najib*

Quelqu’un m’a dit hier : "Qu’est-ce

qui a changé pour toi, puisque tu as toujours été, d’une ma-nière ou d’une autre, un per-sonnage confiné. Tu as toujours eu le moins de contact possible avec les autres, presque tou-jours chez toi en train de lire, d’écrire, de regarder des films ou de prendre des notes pour des articles, des chroniques ou de futures publications ?" C’est si vrai. J’ai depuis quelques an-nées le moins de commerce pos-sible avec les autres. J’ai choisi méticuleusement, avec quelques erreurs, qui fréquenter. Je suis sorti le minimum possible juste pour faire mon travail et ren-trer chez moi me retrouver et retrouver ma fille, mes frères et ma sœur et la femme que j’aime quand on peut être ensemble. Confiné ? Oui, je l’ai été, et ce, depuis de longues années. Pour des raisons diverses. Un monde qui ne me plait pas du tout. Une société souvent fausse et hypo-crite. Des formes de réalités factices et coupées de l’essence humaine. Beaucoup de futilité. Un étalage malsain des appa-rences. L’emploi systématique de masques pour chaque situa-tion humaine. Ce qui n’est pas mon cas. J’ai un visage et je l’as-sume. Et comme l’avait dit De Vinci : "À partir de l’âge de 40 ans, un homme est responsable de la gueule qu’il affiche". Il est aussi responsable de ses valeurs humaines. Mais comment l’être et le demeurer dans un monde qui s’effondre ? Certes, j’ai été dans un confinement libre et choisi, mais aujourd’hui, je le suis par obligation, par néces-sité, par responsabilité à l’égard de la société où je vis. Cette solitude forcée s’est révélée, très vite, salutaire. J’ai dit plus haut que nous vivons dans un monde où les masques peuvent même être interchangeables. Sauf que le cas échéant, chacun utilise son masque pour se cacher et cacher qui il est, à un moment de l’histoire où chacun de nous se doit de se révéler d’abord à lui-même. Le connais-toi, toi-même de ce cher Socrate martèle sur de nombreux fronts habi-tués au subterfuge, à la vraisem-blance, aux effets de manche, à l’inadéquation avec ces propres propos comme de nombreux plumitifs qui nous fourguent en ce moment, à coups de leçons de morale éculées et surtout d’une

extrême fadeur, des fadaises anachroniques. Aujourd’hui, avec cette pandémie, qui restera dans les annales de l’Histoire humaine, comme l’une des plus grandes catastrophes dont on n’est pas encore sorti (et peut-être qu’on n’en sortira pas, en tous cas, pas comme beaucoup-trop-nombreux le pensent), il faut, au contraire tomber les masques. Il faut s’en débar-rasser. Il faut avoir la force et le courage de les jeter pour se regarder dans un miroir dont la réflexion doit être vérifiée au préalable ; c’est-à-dire, un reflet sans compromis et sans lifting de façade. À bas les masques quand on est sommé d’en porter un pour des raisons sanitaires. À bas les masques quand la bavette reste l’unique rempart entre la survie et l’écroulement. À bas les masques, quand il faut faire le solde de tous comptes de sa vie et de sa place au sein d’une communauté. À bas les masques quand les faux-sem-blants ne servent plus à rien. Le moment que nous traversons tous, sur toute la planète, atteste d’une seule et unique vérité : l’effondrement d’un monde et la naissance d’un autre. Ceux qui passeront le cap pour l’univers qui est déjà en passe de prendre place, devront opérer de véri-tables transmutations pour ne pas se jeter dans ce qui est une deuxième chance avec les mêmes scories, le même fatras de débilités, la même futilité, les mêmes mensonges, la même crasse intérieure qu’aucun vac-cin ne peut nettoyer. Car, c’est de cela qu’il s’agit : il y a cet avant-pandémie que nous sommes en train de gérer, avec toutes les approximations humaines que

l’on connait. Et il y a l’après-pan-démie, qui relève de l’inconnu. Car le monde tel qu’on l’a connu jusqu’à fin janvier 2020 n’existe plus. Il a disparu. Il s’est effon-dré. On en voit déjà les ruines, strates après strates. Ceux qui ne le voient pas ont choisi de rester calfeutré dans une vision confortable attestant de la fatali-té que tout ira bien, dans le meil-leur des mondes. Il n’y a plus de meilleur des mondes. Il y a un seul monde. Celui qui prend place aujourd’hui. Un monde dont on ignore tout. Un monde encore invisible, tout comme le virus qui a achevé l’ancien.

Pouvons-nous en définir quelques contours aujourd’hui ? Absolument. C’est un nou-veau monde qui naît sur des vestiges immenses. D’abord un monde économiquement fragi-lisé, pour ne pas dire asphyxié. Des finances mondiales au plus bas, cela veut dire une seule et unique chose : crise mondiale majeure. Face à celle qui se pro-jette dans quelques mois, celle de 2008 et celle, encore plus cruelle, de 1929, sont des essais ratés. Dans les mois qui viennent, nous serons dans le vif du sujet. Des dépenses par nation qui dé-passent tous les calculs et toutes les prévisions. En retour ? Des États aux abois. Pour certains pays, ce ne sera pas une marche au ralenti. Mais un arrêt total. Dépôt de bilan. Les clefs sous le paillasson. On ferme boutique. La fin. Qui dit crise monétaire majeure dit crises sociales en rafale. Crises politiques fatales. Crises humaines sans retour. Il y a de cela des décennies qu’on parle des réfugiés climatiques. Dans les mois qui se profilent,

les réfugiés de la famine, les exilés forcés, les fuites vers des terres moins ravagées par l’après-pandémie mettront la terre à plat. Ce n’est pas là un scénario catastrophe concocté dans un bureau avec superbe vue sur les hauteurs de Mulhol-land Drive. Loin de là. C’est la vraie vie dans toute sa misère, sans espoir de Happy End. Voici le monde qui nous attend : plus de famine, plus de chômeurs (ils se comptent déjà, partout dans le monde par centaines de millions), plus de pauvres, plus de morts. Dans cette configu-ration, d’ailleurs décrite par de nombreux analystes crédibles (pas tous les scribouillards qui surfent mal sur une vague qui a déjà des allures de tsunami géant), les ressources naturelles, déjà faibles s’amenuisent. Les denrées alimentaires ne suf-firont plus à nourrir près de 8 milliards d’êtres humains. L’eau, qui manque cruellement dans de nombreuses régions du monde, a déjà plus de valeur que le pétrole. On le savait de-puis plusieurs années, les pro-chains conflits majeurs auront pour cause l’eau et le pain. Et c’est exactement ce qui manque-ra dans les prochaines années. Ici, on ne parle pas de prévisions pour un siècle, mais pour les dix, les vingt prochaines années. Autrement dit, vous et moi, si nous n’avons pas sombré avant, on le verra et on le vivra dans l’os. Certains chercheurs n’ont pas cessé depuis plus de 20 ans de crier que la planète ne peut pas nourrir plus de 3 milliards d’humains. Il y en a cinq de trop. Comment rééquilibrer tout cela ? Quelle est la bonne équation ? A vrai dire, celle-ci est à zéro inconnue. On connait la chanson sans avoir fini les paroles. Il y a deux cas de figure pour un réé-quilibrage de la planète. Soit une troisième guerre mondiale qui redistribuera les cartes, et après laquelle, toutes les guerres pos-sibles après se feront avec des bouts de bois. Soit, une catas-trophe planétaire qui sera l’équi-valent de la fin d’un cycle. Soit une météorite qui nous éclate de plein fouet. Cela est prévu, mais pas pour demain. Soit un holocauste nucléaire, qu’on a évité de justesse au moins trois fois depuis 40 ans. Soit, un virus mutant. Et nous y sommes. Don-nez-lui le nom que vous voulez. Il n’a qu’une seule réalité : il a changé ce monde. Il a créé un autre monde aux contours flous et fragiles. Un monde où il n’est pas garanti que l’humanité s’en

sortira avec quelques lauriers. Mais on pourrait, pour ceux d’entre nous, qui passeront par les mailles du filet, changer soi-même pour mieux appréhen-der ce nouveau monde. Chan-ger dans le sens de retrouver des attitudes humaines. Cesser par exemple d’être le centre du monde, parce que personne ne l’est ni ne le sera. Prendre pleine conscience que la vie ne se déroule pas sur des réseaux virtuels (d’ailleurs ces réseaux ont montré toutes leurs limites et leur inefficacité face à l’iné-luctable). Réapprendre à aimer en commençant par soi-même. Cesser d’être égoïste, égocen-trique et hypocrite. Décider, une bonne fois pour toute, et pour une fois dans une vie, de jeter les masques et d’être soi (pour ceux qui ont un soi, car beaucoup ne l’ont pas et ne l’ont jamais eu). Comprenez que les richesses accumulées ne servent pas à grand-chose quand tout s’ef-fondre. Déjà qu’à pied, il te faut un papier pour sortit acheter ton eau, ton Jet privé, ton yacht et ton bolide dernier cri va tout juste rouiller sous tes yeux. De-meure l’essentiel. Qui n’est ni le chiffre à plusieurs zéros sur des comptes en banque, ni les biens ni les paillettes clinquantes. Seule demeure ton humanité, pour celui qui en est capable. Car être humain requiert de la force, de la rigueur et un ali-gnement intérieur sans torsion. Autrement dit, un retour aux belles choses simples de la vie : le peu qui est déjà beaucoup, un sourire sincère, une vie sans peur, une conscience apaisée, un partage profond, de l’amour et beaucoup de bonne eau fraiche. Car tout le reste est inutile. Il n’a aucune valeur. Il n’est d’aucun secours.

Ceci dit, on sait aussi que les humains ont développé une ter-rible faculté d’oublier. Il y a fort à parier que si on s’en sort que pour beaucoup d’entre nous, tout reprendra pire qu’avant. Et que cette catastrophe n’aura servi à rien. Alors, dans ce cas, en attendant la prochaine grosse menace, qui finira par arriver, vous pouvez retourner à vos "vies" aseptisées et votre pseu-do confort de pacotille. Entre temps, le monde a changé de gueule, tandis que la vôtre n’est déjà plus humaine.

* Abdelhak Najib est Ecrivain-éditeur.

Chronique

Effondrement

• Abdelhak Najib.

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Repères La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 6

Le Ministère maro-cain des Affaires

Etrangères vient de recevoir une lettre de son homologue espa-gnol rappelant qu’il attend tou-jours une réponse aux plaintes et litiges commerciaux entre les deux pays. Des contentieux ju-diciaires qui datent de plusieurs années :

1. Plainte de la société MI-JAS à l’encontre de la société marocaine Hight Construction (plainte transmise le 1er juillet 2013).

La société marocaine a arrêté les travaux suite à des pro-blèmes financiers et a porté plainte contre Mijas requérant le paiement d’un montant de 8.189.475,23 DH, en tant que facture des travaux réalisés. Le Tribunal de première instance et la Cour d’Appel ont arrêté des jugements en faveur de la socié-té marocaine.

Selon l’expertise réalisée par un architecte chargé par Mijas, l’estimation des travaux réelle-ment réalisés est de 3.350.000 DH. A cet égard, les respon-sables de la société Mijas esti-ment que l’expertise de terrain est le seul moyen de statuer et pouvoir émettre un jugement équitable.

Le Ministère marocain des Affaires Etrangères, a saisi le Mi-nistère de la Justice et des Liber-tés, en date de 12 août 2013 pour solliciter des éléments d’informa-tions. Dans sa réponse, le Minis-tère de la Justice et des Libertés a souligné que les plaignants ont la possibilité d’exercer d’autres voies de recours, tel que conféré par la Loi. Ce Ministère a infor-mé notre Ambassade à Madrid à ce sujet le 27 janvier 2014.

2. Plainte de la société MARI-NA D’OR LOGER à l’encontre du Groupe Al Omrane (plainte reçue le 4 juillet 2013).

La société Marina d’Or Loger a sollicité le respect des engage-ments, notamment financiers, pris par le Groupe Al Omrane, dans le cadre du projet d’inves-tissement, réalisé par sa filiale Marina D’or Maroc, dans la Ville nouvelle de Tamesna.

Le Ministère de l’Habitat et de la Politique de la Ville, a fait part d’une réponse en date du 12 dé-cembre 2013, soulignant que se-

lon sa Commission technique, la requête ne fait aucune allusion explicite à un manquement par rapport à l’engagement contrac-tuel de la société Al Omrane avec la société Marina d’Or.

Néanmoins, le Ministère l’Ha-bitat et de la Politique de la Ville a tenu plusieurs réunions avec la Société Marina d’Or, laquelle, pour remédier à sa situation financière difficile, a sollicité le soutien du Ministère de l’Habi-tat pour :

(I) l’autoriser à vendre libre-ment les terrains en sa posses-sion sans l’obligation de réaliser les constructions prévues initia-lement

(II) l’autoriser à vendre les logements sociaux destinés aux populations des bidonvilles au prix de 250.000 DH au lieu des 140.000DH prévus initialement.

(III) la désengager de l’obliga-tion de réaliser un équipement public prévu initialement.

(IV) Marina d’Or a sollicité, par ailleurs, une aide directe à déterminer en guise de compen-sation aux préjudices et pertes.

Entre-temps, la société espa-gnole avait mis en demeure le Royaume du Maroc et le Groupe Al Omrane, le 17 juillet 2013, pour mettre fin à ce litige à l’amiable et ce dans un délai de 6 mois, période de négociations sous, peine pour Marina d’Or de recourir au Centre International pour le règlement des Différents

Relatifs aux Investissements (CIRDI).

Des réunions ont été tenues entre le Ministère de l’Habitat et de la Politique de la Ville avec le représentant de la société "Ma-rina d’Or Loger" dont la plus récente en date du 16 avril 2014.

3. Plainte de la société Anda-mar à l’encontre de la Wilaya de Tanger relative à la réalisation d’un projet touristique sur un terrain situé à Jbilat (plainte reçue le 1er mars 2013).

L’objet de ce litige consiste aux blocages subis pat la société Andamar pour obtenir le permis de construire pour un terrain acquis à Jbilat pour réaliser un projet touristique. La proposi-tion par la Wilaya à Andamar de bénéficier d’un nouveau terrain pour la réalisation de ce projet touristique, en contrepartie du terrain initialement acquis à Jbi-lat n’a pas été effective.

Le Gérant de la société Anda-mar, M. J. M. Mompo Rodri-guez, a sollicité un entretien avec Monsieur le Wali de la Région de Tanger-Tétouan pour trouver une solution à ce diffé-rend. Ce Ministère a saisi M. le Wali de la Région de Tanger-Té-touan en date du 3 avril 2013, suivi de deux rappels successifs (24 octobre 2013 et 19 novembre 2013). A ce jour, aucune réponse n’a été reçue à ce sujet.

4. Plainte de M. Francisco de Arratia, Conseiller de la compa-gnie espagnole Torreblanca à

l’encontre du Groupe Addoha.

Selon le plaignant, ce conten-tieux consiste en l’agression des employés de Torreblanca et leur expulsion des installations de celle-ci par des travailleurs du Groupe Addoha.

Le Ministère des Affaires Etrangères a saisi le PDG du Groupe Addoha en date du 19 septembre 2011, lequel a répon-du le 24 octobre 2011, annonçant que la société espagnole n’a pas été en mesure de respecter ses engagements contractuels, dans le cadre du projet de construc-tion à Tanger et que le Groupe Addoha l’a assigné en justice pour le paiement de la somme de 2.500.000 DH au profit de ses créanciers (fournisseurs et sous-traitants) qui ont protesté contre la défaillance de la société.

Le Groupe Addoha a précisé que le litige est purement com-mercial. Cette réponse a été communiquée à notre Ambas-sade à Madrid le 3 novembre 2011. Dans le cadre de ce litige, il y a lieu de souligner ce qui suit :

◦ La tenue de plusieurs mani-festations devant l’Ambassade du Maroc à Madrid, notamment en novembre 2011, laquelle a été contactée par une Association nouvellement créée qui porte le nom d’"Association des Entre-prises Victimes d’Extorsion au Maroc" ;

◦ La grève de la faim de "51 jours" menée par M. Rodrigo Rodriguez, Gérant de Torre-

blanca, devant la Gare de Santa Justa de Sevilla pour protester contre le Groupe Addoha.

5. Plainte de la société espa-gnole URPACA à l’encontre de la société marocaine Nature Gharbe Négoce (plainte reçue le 20 mars 2013).

Cette plainte porte sur un dé-tournement de fonds et falsifica-tions qui auraient été opérés par le dirigeant de la société maro-caine avec l’appui d’un ressortis-sant espagnol résidant au Maroc. Selon les plaignants, ces derniers auraient agi en coordination avec les responsables de la Société Générale Marocaine de Banques et avec les responsables de la Banque Populaire à Kenitra.

Le Ministère des Affaires Etrangères a saisi le Président Directeur Général de la Société Générale et le Président Direc-teur Général de la Banque Popu-laire, en date du 22 mai 2013. La Banque Populaire a répondu le 20 juin 2013, indiquant que la réclamation d’URPACA n’est pas fondée sur des justifications concrètes. Quant à la Société Gé-nérale, celle-ci a indiqué que ses investigations effectuées n’ont révélé aucune anomalie au sujet de l’opération de détournement de fonds dont la société URPA-CA aurait fait l’objet.

Ce Ministère a transmis ces éléments d’informations, le 24 juillet 2013, à M. Jose Rodriguez Medina, responsable de la socié-té URPACA.

6. Contentieux portant sur les terres des Domaines Jamaat Sa-hel –Province de Larache entre la société espagnole Ebro Foods et la Kbila de Doukkala dénom-mée Sidi M’barek (plainte trans-mise par l’Ambassade d’Espagne à Rabat le 26 avril 2012).

Selon les plaignants, la tribu de Doukkala a occupé illégale-ment des terrains appartenant à la société espagnole, l’empê-chant de poursuivre ses activités industrielles.

Le MAE a saisi le Ministère de l’Intérieur et le Gouverneur de la Province de Larache en date du 21 mai 2012. Dans sa réponse en date du 20 juin 2012, le Gouver-neur de la Province de Larache a souligné que les habitants de la région de Larache acceptent que la société espagnole puisse poursuivre ses activités avec des conditions précises.

Litiges commerciaux entre l’Espagne et le Maroc

Le voisin d’en face

• Arancha González et Nasser Bourita.

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Repères La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 7

Principal relais de l’Algérie au sein

du Conseil de Sécurité, l’Afrique du Sud, a en effet répété devant l’instance exécutive onusienne un ensemble hétéroclite de tropes mêlant la mauvaise foi au dogmatisme idéologique d’un autre temps, devant une instance exécutive onusienne fermement attachée à la voie qu’elle a tra-cée pour parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique et durable qui repose sur le com-promis au différend régional sur le Sahara marocain.

Ainsi, la délégation sud-afri-caine a déploré une soi-disant impasse du processus politique, là où les autres membres du Conseil de Sécurité se sont féli-cités du nouvel élan apporté par la tenue de deux Tables rondes en décembre 2018 et en mars 2019 à Genève réunissant le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie, et le "polisario", et de la volonté des participants de se réunir de nouveau sous le même format.

Ce faisant, l’Afrique du Sud s’est placée non seulement en porte-à-faux avec les quatorze autres membres du Conseil de Sécurité, mais aussi en contra-diction avec ses propres posi-tions. En tant que membre du Conseil de Sécurité pour la

période 2007-2008, l’Afrique du Sud avait voté en faveur des résolutions 1754, 1783, et 1813, lesquelles appellent les parties à s’engager dans le processus politique pour parvenir à une solution politique, tout en sti-pulant la prééminence de l’Ini-tiative marocaine d’Autonomie, qu’elles qualifient de "sérieuse" et "crédible".

Là où le Conseil de Sécurité circonscrit clairement dans ses résolutions le mandat de la MINURSO à l’observation du

respect des Accords militaires, l’Afrique du Sud a poursuivi sa logorrhée en alléguant que le mandat de la MINURSO est d’organiser un référendum, une option que le Conseil de Sécurité a pourtant définitivement écar-tée depuis 2001.

A court d’idées, l’Afrique du Sud a tenté d’instrumentali-ser la pandémie du COVID-19 dans sa tirade contre le Maroc, alléguant des "responsabili-tés" découlant d’un statut du Royaume par rapport au Saha-

ra marocain propre à l’imagi-naire de la diplomatie sud-afri-caine. Dans le même registre, l’Afrique du Sud a appelé à étendre l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mon-dial au Sahara marocain, région où aucun coup de feu n’a été tiré depuis 1991.

La tentative d’instrumentali-ser le drame humain que le CO-VID-19 inflige au monde entier est d’autant plus surprenante que l’Afrique du Sud est le pays le plus affecté du continent par

la maladie, qui impose aux Etats de focaliser leur attention sur les efforts domestiques de riposte, tout en faisant preuve de solida-rité et de compassion.

Le triste spectacle auquel s’est livrée l’Afrique du Sud s’est achevé par une proposition d’éléments à la presse compilant ses tropes éculés, une proposi-tion que le Conseil de Sécurité a rejeté, infligeant à la déléga-tion sud-africaine une raclée sans précédent, selon les mêmes sources diplomatiques.

Sahara marocain

L’Afrique du Sud isolée !Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a reçu jeudi 9 avril un briefing du Secré-tariat des Nations Unies sur la question du Sahara marocain, conformément à la résolution 2494 adoptée le 30 octobre 2020. De sources diplomatiques proches du dossier à l’ONU, l’Afrique du Sud s’est retrouvée en déphasage avec tous les autres

membres du Conseil, ressassant une position idéologique sclérosée.

On ne peut que déplorer la dé-

cision du Président Donald Trump de suspendre à partir du 14 Avril 2020 la contribu-tion des États-Unis à l’Orga-nisation mondiale de la Santé. Le monde a besoin plus que jamais de l’OMS car le virus corona n’est pas encore vaincu et cause partout sur la planète des dommages incommensu-rables. L’Afrique où l’épidémie

n’est qu’à ses débuts à besoin de l’OMS pour juguler le virus. Il faut au contraire unir tous les efforts internationaux pour mettre fin à la pandémie car le virus ne connaît pas de fron-tières. L’épidémie du corona-virus ne doit pas être vaincue uniquement aux Etats-Unis mais dans le monde entier. Do-nald Trump depuis son élec-tion à la présidence des États-Unis n’a cessé de s’attaquer aux Organisations internatio-nales, alors que la pandémie

du coronavirus a démontré toute leur utilité. Je préconise qu’après la fin de la pandémie, il faut revoir le rôle et le fonc-tionnement des Organisations internationales et notamment de leur financement pour ne plus dépendre des États-Unis. Une solution simple serait la fixation des contributions de tous membres de l’ONU pro-portionnellement à leur PIB. L’OMS devrait bénéficier d’un budget plus important car elle est sous financé actuellement.

Il a dit

Mutualiser les efforts

• Isolement flagrant de l’Afrique du Sud au Conseil de sécurité des Nations Unies sur la question du Sahara marocain.

• Jawad Kerdoudi.

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La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 8Lignes rouges

Accidents de la circulation

Ils se tuent malgré le confinement

Un total de 12 personnes ont trouvé la mort et 386 autres ont été blessées, dont 14 griè-vement, dans 386 accidents de la circulation survenus en périmètre urbain au cours de la semaine allant du 6 au 12 avril 2020, a indiqué mardi la Direction générale de la sûreté natio-nale (DGSN). Ces accidents sont dus principalement à l’inad-vertance des conducteurs, à l’excès de vitesse, au non-respect de la priorité, au changement de direction sans usage de signal, au non-respect du stop, à l’inadvertance des piétons, au non-respect de la distance de sécurité, à la perte de contrôle, au changement de direc-tion non-autorisé, au non-respect des feux de signalisation, au dépassement défectueux, à la circulation sur la voie de gauche et à la circu-lation en sens interdit, a précisé la DGSN dans un communiqué. Concernant les opérations de contrôle et de répression des infractions, les services de Sûreté ont enregistré 2.242 contraventions et rédigé 1.194 procès-verbaux qui ont été soumis au parquet général, alors que 1.048 amendes transactionnelles ont été recouvrées, selon la même source. Les sommes perçues ont atteint 234.875 dirhams, a ajouté la DGSN, faisant état de la mise en fourrière municipale de 709 véhicules, de la saisie de 451 documents et du retrait de la circulation de 34 véhicules.

Mme Gates a évoqué ces préoccupations

lors d’une entretien avec CNN sur le nouveau coronavirus et ses effets dans les pays en développement .

Elle a déclaré que son cœur était en Afrique, déclarant qu’elle craignait que le continent ne soit pas en me-sure de gérer l’effet dévastateur du virus.

"Ça va être horrible dans les pays en voie de développement...Une par-tie des raisons pour lesquelles vous voyez que les nombres de cas ne semblent toujours pas très mauvais, c’est parce qu’ils n’ont pas accès à de nombreux tests...Regardez ce qui se passe en Équateur, ils mettent les corps dans la rue, vous allez voir cela dans les pays d’Afrique", a noté Mme Gates.

Melinda Gates, qui est également coprésidente de la fondation Bill et Melinda Gates, craint que la situa-tion ne s’aggrave en Afrique une fois que les cas atteindront un pic en rai-son des systèmes de soins de santé médiocres et du manque de soutien humanitaire.

Selon Mme Gates, son pire cau-chemar a été quand elle "a vu ce que la Chine devait faire pour isoler une énorme partie de sa population. Ma première pensée a été l’Afrique. Comment diable vont-ils faire face à cela?"

"J’ai été dans des townships par-

tout en Afrique et dans des bidon-villes. Lorsque nous parlons à la campagne de distanciation physique et de lavage des mains, si vous vivez dans des bidonvilles qui ne peuvent pas se distancer physiquement, vous devez sortir et prendre vos repas. Vous n’avez pas d’eau propre pour vous laver les mains", a-t-elle ajouté.

Afrique

La vision cauchemardesque de Mme Gates Melinda Gates, épouse du milliardaire Bill Gates, a averti que si le monde n’agit pas assez vite, il y aura

des cadavres dans les rues de l’Afrique.

Jeudi matin 9 avril, celle-ci a en effet été

retrouvée morte à son domicile. C’est une amie de la victime qui a alerté la police, inquiète de ne pas avoir de nouvelles de la jeune fille depuis plusieurs jours.

Après l’intervention des sa-peurs-pompiers, ces derniers ont découvert le corps sans vie de la défunte, Salma Laaziri (21 ans), poignardée à plusieurs reprises. L’autopsie a confirmé que ce décès remontait à plu-sieurs jours et que la victime avait essuyé plusieurs coups

de couteau mortels. Le suspect principal, un étudiant de 25 ans, a été trouvé sur les lieux du crime pendant l’interven-tion. Au cours des audiences préliminaires, il a spontané-ment reconnu être l’auteur des faits.

Contactée par la presse, l’asso-ciation ‘Les deux rives’ qui suit cette affaire à Amiens indique que le consulat du Maroc à Lille avait pris connaissance des faits. Alors que la presse locale pré-sente le tueur comme un compa-gnon de la victime, le président de l’association, Salaheddine Manouzi, dément toute relation entre les deux parties.

Cité par Le Courrier Picard, le procureur de la république à Amien, Alexandre de Bosschère indique par ailleurs que le jeune homme "vivait avec la victime depuis quelques mois", mais qu’"aucune plainte, ni aucun si-gnalement de violence conjugale antérieur aux faits n’a été porté" à la connaissance de la justice. Toujours en cours, l’enquête po-licière devra définir les motifs et les circonstances de ce passage à l’acte.

L’association Les deux rives a lancé une collecte de fonds pour venir en aide à la famille de la défunte, installé à Marrakech et de milieu modeste.

Amiens

Poignardée à mortLe tribunal d’Amiens a ouvert, samedi 11 avril une in-formation judicaire du chef d’homicide volontaire par conjoint, dans le cadre d’une enquête pour meurtre sur une étudiante marocaine, qui suivait son cursus en première année de l’Ecole supérieure d’ingénieurs

en électrotechnique et électronique (ESIEE).

• Salma Laaziri (21 ans), a été retrouvée sans vie dans son appartement à Amiens, le 9 avril 2020.

• Melinda Gates.

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La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 9Lignes rouges

L’Agence de coopé-ration pour la sécu-

rité de la défense (DSCA) a déli-vré la certification requise pour informer le Congrès de cette éventuelle vente mardi 14 avril, indique un communiqué de cette instance chargée des exporta-tions américaines d’équipements militaires. Le Maroc a fait une commande de 10 missiles anti-navires AGM-84L Harpoon.

Sont également inclus dans cette commande les conteneurs, les pièces de rechange et de réparation, le matériel de sou-tien et d’essai, les publications et la documentation technique, la formation du personnel et le matériel de formation, l’assis-tance technique du gouverne-ment américain et des repré-sentants des entrepreneurs, les services de soutien technique et

logistique et d’autres éléments connexes du soutien logistique, précise la DSCA dans le com-muniqué diffusé sur sur site.

"Cette vente proposée sou-tiendra la politique étrangère et

la sécurité nationale des États-Unis en aidant à améliorer la sécurité d’un allié majeur non-membre de l’OTAN qui conti-nue d’être une force importante pour la stabilité politique et le progrès économique en Afrique

du Nord", souligne le dépar-tement d’Etat, notant que le nouveau matériel et l’assistance "augmenteront le potentiel de partenariat maritime de l’armée de l’air marocaine et aligneront ses capacités sur les bases régio-

nales existantes".

Selon la même source, le Ma-roc compte se servir des missiles sur ses avions de chasses poly-valents F-16, pour renforcer ses capacités de défense efficace des voies maritimes critiques. Le Maroc n’aura aucune difficulté à intégrer ces missiles dans ses forces armées, relève le com-muniqué, notant que "la vente proposée de ces équipements et services ne modifiera pas l’équi-libre militaire de base dans la région".

La mise en œuvre de cette vente proposée impliquera des voyages annuels au Maroc de la part de représentants du gouvernement américain et des entreprises concernées pour assurer l’examen technique, le soutien et la surveillance pen-dant environ cinq ans, indique également la même source.

Armement

Missiles américains au MarocLe Département d’État américain a approuvé une éventuelle vente au Maroc de 10 missiles à lancement aérien de type AGM-84L Harpoon Block II ainsi que

d’autres équipements connexes, pour environ 62 millions de dollars.

• Le Maroc achète des missiles américains antinavires.

Un homme libyen se tient sur le site des bombardements dans le quartier résidentiel d’Arada, dans la capitale Tripoli, le 14 avril 2020. Les forces de Khalifa Haftar ont fait pleuvoir des roquettes sur Tripoli mardi 14 avril après avoir été évincées par les loyalistes du gouvernement d’une série de villes stratégiques à l’ouest de la capitale. La capture, lundi, des villes côtières de Sorman et Sabratha et des petites colonies plus au sud a été considérée comme un coup dur pour Haftar, qui en avril dernier a lancé une offensive pour s’emparer de Tripoli.

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La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 10Lignes rouges

Sangliers

Aucune invasion

Le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts alerte aux fake news relatives à une éventuelle invasion de sangliers à Ifrane et à Sidi Boughababa. «Le département des eaux et forêts tient à démentir formellement les contenus de ces pu-blications, selon lesquelles plusieurs dizaines de sangliers envahissent quelques villes du Royaume, notamment à Ifrane et Kenitra (Sidi Boughaba). Les investigations menées ont démontré qu’il s’agit de photos et de vidéos tournées en dehors du Maroc», apprend-on dans ce sens.Le département ministériel indique à cet effet qu’aucun danger lié aux sangliers n’a été enre-gistré jusqu’à présent et que des mesures pré-ventives seront prises. Il y a lieu de noter que, dans le cadre de sa stratégie de lutte contre les risques du sanglier, le département des eaux et forêts a récemment renforcé les mesures prises pour réguler les effectifs de cette espèce.Compte tenu de l’état d’urgence sanitaire actuel, l’opérationnalisation des battues sera reprise après le confinement. Toutefois, et conformément aux dispositions du nouvel arrêté n°3-17-19 publié le 5 septembre 2019 fixant les modalités de régulation des effec-tifs de certains animaux devenus nuisibles, la régulation du sanglier pendant cette période d’urgence sanitaire s’opère moyennant le pié-geage. Dans ce cadre le département des eaux et forêts a procédé, au niveau des points noirs de la province de Tiznit, à l’installation de 20 pièges dans les endroits les plus fréquentés par le sanglier. Un programme similaire est en cours et concernera plusieurs points noirs sensibles, tels que Dar Salam à Rabat et Rmilat à Tanger.

Alors que l’argent pu-blic est actuellement

mobilisé, au Maroc, dans la lutte contre la propagation de la pandémie de Covid-19, certains honorables représentants de la nation, issus des deux Chambres du Parlement, tiennent mordicus à préserver tous les avantages dus à leur fonction.

Bien que confinés chez eux dans leur écrasante majorité, suite à l’état d’urgence sanitaire, ces parlemen-taires exigent de se faire verser les frais de carburant, rapporte Assabah dans son édition du lundi 13 avril.

Le quotidien précise que ce sont les chefs des différents groupes parlementaires qui se sont chargés d’expliquer à leurs collègues que les conditions spéciales que vit le pays exigent d’eux qu’ils fassent l’effort de renoncer provisoirement à certains avantages. En effet, il était prévu que tous les parlemen-taires versent les surplus qu’ils per-cevaient au Fonds spécial dédié à la lutte contre le coronavirus, et ce pendant trois mois d’affilée, en plus d’un mois de salaire.

Un sacrifice d’autant plus aisé que, durant la session de printemps du Parlement qui vient de s’ouvrir et jusqu’à nouvel ordre, le président de la Chambre des députés a réduit le nombre de présents au niveau de l’hémicycle à 3 députés seule-ment par groupe parlementaire. Cela signifie que les frais de gasoil, chambres d’hôtel, restauration, se trouvent automatiquement indus. S’y ajoutent les frais afférents aux jour-nées d’études régulièrement organi-sées par les députés ou aux voyages à l’étranger, activités actuellement suspendues à cause de l’interdiction de réunions de masse et l’absence de

liaisons aériennes avec le reste du monde.

Assabah ajoute que le débat sur le coût élevé du Parlement, où on débarque non pas pour défendre les intérêts du peuple mais pour s’enri-chir, est à nouveau relancé. Ainsi, un spécialiste en affaires parlementaires, Hamid El Abkari, préconise au-jourd’hui de réduire drastiquement, sans toucher à la Constitution elle-même, le nombre de parlementaires dans les deux Chambres et de diviser par deux toutes les primes qui leur sont versées. Les caisses de l’Etat ne s’en porteront que mieux.

Certains parlementaires refusent de renoncer à leurs "avantages"

La fin de la politique ?Malgré leur confinement à domicile, plusieurs parlementaires ont catégoriquement refusé de renoncer aux primes de gasoil et autres faveurs qui leur sont octroyées mensuellement. En ces temps de co-ronavirus, cela sonne comme de l’égoïsme et de l’irresponsabilité.

La DGSN précise dans un communiqué que

les services de police font partie des établissements sécuritaires sensibles soumis au protocole de gestion des crises, leur permettant de poursuivre leurs activités sécuritaires et de four-nir leurs services sans suspension ou report de leurs missions.

La DGSN indique que toutes les analyses de laboratoire effectuées par les services médicaux spécialisés et auxquelles a été soumis le person-nel d’un district de sûreté relevant de la préfecture de police de Tétouan, lequel fait l’objet de la prétendue mise en quarantaine au motif de la contamination de l’un de ses fonc-

tionnaires, ont été négatives.

Les locaux du district de sûreté en question ont été stérilisés à l’instar des autres services de police et non pas été fermés ou mis en quarantaine tel que prétendu, assure le commu-niqué.

Par ailleurs, les services de la sû-

reté nationale tiennent à informer que 39 cas ont été confirmés dans les rangs des fonctionnaires de police au niveau national, depuis le début de la pandémie du coronavirus au Ma-roc, dont huit sont totalement guéris selon les tests effectués, alors les 31 autres sont sous assistance médi-cale et en isolement sanitaire dans l’attente de leur rémission.

Mise en quarantaine des commissariats

Le démenti de la DGSNLa Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a démenti, mardi 14 avril, la véracité des informations véhiculées par des médias et sur les réseaux sociaux prétendant la mise en quaran-taine et la fermeture de locaux et de commissariats relevant de la sûreté nationale, sous prétexte que des fonctionnaires ont été

contaminés au nouveau coronavirus (covid-19).

Violation du confinement

La sœur d’une députée interpellée

Prise en flagrant délit pour non-res-pect du confinement, Iyehanidou Maelai-nine, sœur de la députée Amina Maelai-nine, a été placée en garde à vue à Tiznit le mercredi 8 avril 2020. La mise en cause a été interpellée au quar-tier Youssoufia à Tiznit pour avoir violé le confinement, rapporte barlamane.com. Elle n’avait pas porté le masque et s’est déplacée sans l’autorisation de déplace-ment dérogatoire. Interpellée, la mise en cause aurait, affirme la même source, adressé des pro-pos injurieux aux éléments de la police et des forces auxiliaires qui l’ont verbali-sée. Pour cette infraction, elle encourt les mêmes sanctions que celles prévues pour les infractions au dispositif d’exception : un à trois mois de prison et une amende de 1 300 dirhams.

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La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 11Lignes rouges

"El-Faied se refait

une notoriété en Algérie", iro-nisent les médias marocains qui constatent que le "charlatan", qui est "de plus en plus décrié sur les réseaux sociaux", mais qui "garde malgré tout un grand capital de crédibilité et de sympathie auprès de larges couches de la société marocaine, semble avoir trouvé en Algérie l’occasion de se refaire une santé médiatique".

L’invité choyé d’El-Bilad TV, une sorte de Loth Bonatero marocain, agronome converti, lui aussi, à la pharmacologie et à la médecine, "multiplie les sorties médiatiques en Algérie, sans doute pour compenser sa mise en black-out médiatique au royaume suite à certaines de ses sorties qui ont été consi-dérées comme entachées d’ap-proximations scientifiques et médicales". Les médecins ma-rocains fustigent les "remèdes de grand-mère" suggérés par l’intervenant, qui reprend à son compte une recette largement

partagée sur les réseaux sociaux qui consiste à inhaler une infu-

sion à base de clous de girofle et de cannelle, en conseillant à la

communauté médicale de son pays d’appliquer cette "thérapie"

dans les hôpitaux.

Les médias marocains s’étonnent que leur concitoyen éclairé ait été invité par deux fois par la même chaîne de télévision "en l’espace d’une semaine" et conseillent de ne pas écouter ses conseils "infon-dés" qui "ne permettent pas de se prémunir du coronavirus". Or, non seulement ce genre de "savants" participent à l’abru-tissement général des gens cré-dules qui les écoutent grâce à l’audience que leur offrent de façon irresponsable des médias comme El-Bilad TV, mais font courir aux citoyens un grand risque en les encourageant à suivre des conseils farfelus qui, affirme-t-il, aident à augmenter la température du corps et donc à éliminer le virus.

Pendant ce temps, l’invisible Autorité de régulation de l’au-diovisuel (Arav) se "confine" et laisse faire ces médias qui se rendent coupables de dérives attentatoires à la santé publique.

In Algerie Patriotique

Les Marocains mettent en garde contre un charlatan médiatisé par El-Bilad TV

L’illuminé contagieux La chaîne privée El-Bilad TV, proche du pouvoir et connue, comme ses consœurs, pour sa propension à l’"épandage" du fétichisme dans la société confinée et obligée de regar-der la télévision pour tuer l’ennui, a invité un illuminé marocain décrié et critiqué dans

son propre pays pour ses thèses fantaisistes et biscornues.

Ces interventions ont concerné plus de 16.000

points de vente en gros et au détail et des entrepôts de stockage, indique le département des Affaires générales et de la gouvernance relevant du mi-nistère de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration dans un communiqué.

Les infractions sont ventilées en 208 pour défaut d’affichage des prix, 41 pour non présentation de fac-tures, 16 pour hausses illicites de prix réglementés, 4 pour non-res-pect des normes de qualité et d’hy-giène, en plus de 7 autres infractions diverses, précise la même source, ajoutant que les mesures réglemen-taires ont été prises à l’encontre des

contrevenants.

Pour ce qui est de la qualité des mar-chandises et produits stockés ou présen-

tés à la vente, les commissions mixtes ont procédé à la saisie et à la destruction de plus de 17 tonnes de marchandises impropres à la consommation.

Produits alimentaires

Incivisme répriméLes interventions des commissions mixtes provinciales et locales de contrôle, menées durant la période allant du 1er au 12 avril 2020, ont conduit à la constatation de 276 infractions en matière des prix et de la qualité

des produits alimentaires.

Karim Hammoudi,

Un autre médecin emporté par l’épidémie

Karim Hammoudi, Médecin coor-donnateur à la maison des diabétiques à l’EPSP de Bouzaréah, s’ajoute au bilan des victimes de l’épidémie du corona-virus parmi le personnel de la santé algérienne.Testé positif au Covid-19, et admis à l’Hôpital de Beni Messous où il a lutté pendant 10 jours, Dr Karim Hammoudi est décédé hier à l’âge de 61 ans, dans le même hôpital, indique le quotidien El Watan. On parle même de membres de sa famille qui sont aussi contaminé, dont certains sont encore à l’hôpital.Comme tous les cas testés positifs, Karim Hammoudi a été soumis au traitement à la chloroquine, et même à la respiration artificielle. Mais, souffrant d’une maladie chronique, il n’a pas pu survivre au virus, indique encore la même source.

• 276 infractions constatées du 1er au 12 avril 2020.

• Mohamed El Faïd.

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actualité La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 12

Dans le cadre des mesures pré-

ventives prises par la DGAPR pour préserver la sécurité des détenus et des établissements pénitentiaires face au danger de la propagation du nouveau coronavirus et suite à l’achè-vement de la période de l’iso-lement sanitaire du premier groupe des fonctionnaires de la prison locale de Ksar El Ké-bir qui a travaillé durant deux semaines successives, il a été procédé samedi 11 avril, en coordination avec les services locaux de l’administration ter-ritoriale et du ministère de la Santé, au contrôle médical des fonctionnaires aussi bien ceux qui ont rejoint leurs postes que ceux appelés à quitter l’établis-sement, a précisé la délégation un communiqué.

Après que la commission a constaté que trois fonctionnaires de sexe féminin présentaient certains symptômes, il a été dé-cidé de maintenir en service les éléments du premier groupe et

de reporter l’entrée en service des fonctionnaires du deuxième groupe, ajoute le communiqué, faisant savoir que les trois fonc-tionnaires susmentionnées ont été soumises aux tests de dépis-tage dont les résultats ont été positifs.

Les services du ministère de la Santé et le comité provincial de veille ont immédiatement enta-mé les procédures de dépistage des quatre détenues au quartier des femmes, une partie indépen-dante de l’établissement, ainsi que de tous les éléments du

premier groupe et les employés de la société chargée de la res-tauration, a poursuivi la même source, notant que les résultats ont été négatifs à l’exception de deux cas dont la contamination au virus a été confirmée.

Ces deux cas sont celui d’un chauffeur qui n’a pas de contact direct avec les détenus et d’une nouvelle détenue qui a rejoint l’établissement le 08 avril, in-dique le communiqué, relevant que les cas contaminés, ainsi qu’une détenue qui était en contact avec la prisonnière infec-tée ont été transférés à l’hôpital pour les soumettre au protocole de soins adopté par les services compétents.

La DGAPR a, par ailleurs, affirmé que dans le cadre de son souci de préserver la sécurité des détenus et du personnel et afin de maîtriser la situation, elle a mobilisé ses différents services centraux, régionaux et locaux et a pris une série de mesures urgentes en coordination avec les différentes autorités compé-tentes, et ce depuis l’apparition

des premiers cas de contamina-tion.

Il s’agit de la stérilisation de l’ensemble des dépendances de l’établissement pénitentiaire, du renforcement des mesures pré-ventives notamment la distribu-tion d’un nombre suffisant de masques de protection pour les fonctionnaires, les employés et les détenus tout en insistant sur l’obligation de les porter, ainsi que de la maîtrise de la circula-tion au sein de l’établissement et la sensibilisation à la nécessité du respect des règles d’hygiène.

Il a été aussi décidé de ren-forcer le contrôle et le degré de vigilance médicale au sein de la prison locale de Ksar El Kébir, a ajouté la même source, indiquant qu’afin de protéger davantage les détenus et les fonctionnaires de cet établisse-ment, ces derniers seront dotés de combinaisons de protection, tandis que les fonctionnaires du deuxième groupe seront soumis aux examens médicaux néces-saires avant de rejoindre l’éta-blissement.

Prison locale de Ksar El Kébir

Le virus sous les verrousCinq cas de contamination au Covid-19 ont été enregistrés à la pri-son locale de Ksar El Kébir, a affirmé la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), précisant

qu’il s’agissait de quatre fonctionnaires et d’une pensionnaire.

A Taroudant, plusieurs voyageurs, principale-

ment de nationalité française, forment une colonne de caravanes de vacances dans la périphérie de la ville. Des associa-tifs leurs viennent ainsi en aide.

Kamal Rabii, représentant de l’associa-tion des épiciers de Taroudant, affirme ainsi que cette initiative a pour but de faire "comprendre à ces touristes qu’ils sont chez eux, au Maroc". Il dit ainsi "comprendre leur détresse, d’autant que plusieurs locaux sont sceptiques quant à avoir des liens avec les populations euro-péennes".

Ainsi, pour les aider à surpasser cette période, Kamal Rabii et plusieurs autres membres de son association se déplacent quotidiennement chez ces touristes afin de leur apporter un soutien moral, ainsi qu’une aide alimentaire.

Taroudant

Les touristes sont chez eux, au MarocEtat d’urgence sanitaire oblige, les liaisons maritimes et aériennes sont suspendues. De fait, plusieurs ressortissants étrangers se sont retrouvés sans possibilité de retours

dans leurs pays, et obligés de faire leur confinement au Maroc.

• 4 fonctionnaires et une pensionnaire contaminés par le nouveau Coronavirus.

• Des associatifs distribuent des aides à des Français confinés au Maroc.

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actualité La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 13

Le confinement est imposé au

Maroc depuis le 20 Mars, soit 15 jours après le pre-mier cas testé positif au Covid-19. Ce confinement a certes empêché une aug-mentation rapide des cas du Covid-19 mais n’a pas freiné l’avancée de ce virus ce qui oblige les autorités marocaines à chercher des solutions plus amples, d’où l’idée de traçage mobile de la population.

En effet, le Maroc n’est pas le premier Etat à adop-ter cette solution pour lut-ter contre le Coronavirus, d’autres pays tels que la Chine, l’Angleterre, la Co-rée du Sud et Singapour utilise déjà cette technologie qui leur permet de dimu-nuer le nombre de contami-nés.

Cette aplication, qui ne sera pas obligatoire mais nécéssaire, va permettre de :

- Vite traquer les contami-

nés du Covid-19 ainsi que leurs contacts

- Guider la population afin d’éviter des zones de contamination

La journée du mardi 14 avril était entièrement consacrée à la présentation et à l’étude des offres des 7 entreprises Marocaines qui se sont presentées, après quoi le projet sera confié à une entreprise afin de livrer l’application à la population Marocaine en début Mai.

Plan d’urgence / Covid-19 :

Le Maroc va traquer les contaminés L’Etat marocain lancera un projet d’application de traçage mo-bile des contaminations qui sera disponible en début Mai, comme

nous le rapporte le site d’information Media 24.

Dans une analyse sous le titre “Co-

vid-19; un modèle marocain?”, le média français souligne que les autorités marocaines se sont montrées particulièrement réac-tives face à l’épidémie, notam-ment à travers la décision de fer-mer les écoles et les universités le 16 mars et l’établissement du confinement 4 jours plus tard.

A partir du 23 mars, le Royaume s’est fait livrer du ma-tériel médical en provenance de la Chine pendant que les usines marocaines parviennent à pro-duire deux millions de masques sanitaires par jour, ajoute le mé-dia, qui traite de l’actualité des pays européens, souvent sur un mode comparatif.

Le port du masque est deve-nu obligatoire depuis le 7 avril pour toute personne autorisée à se déplacer et les industriels nationaux approvisionnent en masques les commerces de proximité à prix encadrés, au moment où une “campagne massive de test va débuter dans quelques jours, notamment grâce à la récente livraison de 200.000 testeurs en provenance de Corée, souligne le média

électronique.

“Mais ce qui fait avant tout la singularité – voire l’exemplarité – marocaine au Maghreb et dans toute l’Afrique, c’est l’ampleur des mesures de soutien mises en places pour limiter les consé-quences économiques et sociales du Covid 19”, relève l’auteur de cette analyse, Daniel Vigneron, Co-fondateur et directeur de la publication de MyEurop.

Cet ancien rédacteur en chef

du journal français La Tribune, fait observer, dans ce contexte, que par décision du Roi Mo-hammed VI, dont le “volonta-risme en la matière a été una-nimement souligné”, un fonds spécial Covid 19 a été institué à la mi-mars. Alimenté par des dons de toutes les institutions publiques du pays ainsi que par les grandes entreprises privées, il a été déjà réuni, en ce début d’avril, 33 milliards de dirhams soit plus de 3 milliards d’euros, l’équivalent de 3% du PIB.

Ces sommes vont servir, à l’instar de ce qui se passe dans la plupart des pays européens, à financer la suspension des charges sociales pesant sur les entreprises et à accorder à celles-ci des lignes de crédits bancaires supplémentaires garantis par l’Etat, explique l’auteur de l’ana-lyse.

“Mais le Maroc va beau-coup plus loin”: d’une part, les échéances de crédits bancaires aux particuliers dues jusqu’à la

fin du mois de juin sont repor-tées sous formes d’allongement des durées de prêts, et d’autre part et surtout, tous les Maro-cains affiliés à la sécurité sociale vont percevoir, jusqu’à la fin juin, 2000 dirhams par mois équivalent à 75% du salaire mi-nimum.

Enfin, et c’est “la grande originalité du plan par rap-port à ce qui se fait ailleurs en Afrique”, le secteur informel n’est pas oublié puisque, par simple identification par SMS, les petits entrepreneurs affi-liés ou non-affiliés au système d’assistance médicale vont pouvoir bénéficier d’une aide mensuelle de subsistance d’au moins 800 dirhams (76 €), sou-ligne-t-il.

“Les prochaines semaines di-ront si le volontarisme sanitaire marocain a permis de préser-ver ce pays mieux que ces voi-sins africains”, estime l’auteur de l’analyse. Mais ce qui paraît d’ores et déjà “évident”, c’est que le Royaume, “du fait de l’ampleur de son plan de sou-tien, a toutes les chances de sor-tir de cette crise totalement iné-dite dans un état économique et social infiniment moins dégradé qu’ailleurs”, affirme-t-il.

Covid 19

Le modèle marocainLe Maroc, qui a su réagir avec une “grande précocité” au Covid 19 tout en alimentant son marché en masques et en tests, “peut faire figure de modèle pour de nombreux pays européens”, affirme jeudi 9 avril le site français “myeurop.info”, qui relève l’ampleur du plan de soutien économique et social mis en place par le Royaume pour

faire face à l’impact de l’épidémie, un plan “sans équivalent en Afrique”.

• Le test diagnostique pour le dépistage du coronavirus, disponible actuelle-ment au CHU Mohammed VI de Marrakech

• Conception d’un prototype de respirateur artificiel par Alae Moudni, un jeune ingénieur marocain, faisant preuve d’optimisme et de solidarité à l’heure du coronavirus.

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actualité La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 14

Le bon sens l’a fina-lement emporté.

En effet, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, est à la recherche active d’une

nouvelle personnalité pour le rôle d’émissaire des Nations unies en Libye, après que l’ex ministre algérien des Affaires

étrangères, ait été présenté comme candidat favori pour remplir cette fonction.

Il vaut mieux être seul que mal représenté

Le rétropédalage d’Antonio Guterres intervient après le re-fus des Etats-Unis, d’endosser la candidature de Ramtane La-mamra. Mercredi 8 avril 2020, à l’occasion d’une réunion à huis clos sur la Libye, une responsable de l’ONU a annoncé au Conseil de sécurité qu’Antonio Guterres avait lancé des recherches pour trouver quelqu’un d’autre, a indiqué une autre source. Le secrétariat général des Nations unies "travaille d’arrache-pied pour faire une proposition", a dit cette source sous couvert d’anonymat.

Les Lybiens ont évité le pire, Ramtane Lamamra

Il y a un mois, la nomination

de l’ex-chef de la diplomatie algérienne, qui traine derrière lui plusieurs casseroles ayant marqué son mandat (2013-2017), semblait acquise. Fort heureu-sement, Washington a eu un avis différent. Aucun commen-taire n’a émané de la part de la mission américaine auprès de l’ONU sur les raisons ayant mo-tivé son opposition à Lamamra, âgé de 67 ans. Parmi les explica-tions non officielles, figure celle de pressions sur Washington de l’Egypte et des Emirats arabes unis, soutiens du maréchal Kha-lifa Haftar, qui considèrent que Ramtane Lamamra était trop proche du gouvernement de Tripoli.

En fonction depuis juin 2017, l’ancien émissaire de l’ONU en Libye, le Libanais Ghassan Sa-lamé, a démissionné le 2 mars 2020, avançant lui aussi des "raisons de santé", alors que le processus politique dans ce pays, en proie à la guerre civile, est plus que jamais dans l’im-passe.

ONU/ Crise Lybienne

Un jeu mesquin de l’AlgérieSurfant sur la vague de la crise libyenne, le régime algérien a tenté une nouvelle fois de se faire passer pour ce qu’il n’est pas à savoir, un Etat sou-cieux de la stabilité des pays voisins. Comme à chaque fois, la communauté

internationale a démasquée le jeu mesquin de l’Algérie.

En effet, même si l’activité se dé-

roule en dehors du cadre finan-cier formel, le principe géné-ral de la loi de l’offre et de la demande qui régit les échanges des devises sur le marché noir en Algérie a fini par mettre à mal les affaires des cambistes et des vendeurs de devises.

La baisse de la valeur du di-nar algérien circulant dans les différents places d’échange du marché parallèle, similaire à la fameuse place du Square Port Saïd dans la capitale Alger; a atteint une chute de 20% par rapport aux niveaux enregistrés au cours de la même période l’année dernière; rapporte le quotidien arabophone El Kha-bar dans son édition du 12 avril.

En réalité, la période actuelle est généralement synonyme de

l’augmentation de la demande de devises étrangères, en pre-mier lieu l’euro et le dollar éta-sunien; en raison des vacances printanières qui riment avec voyages et préparation à la période estivale, coïncidant avec la Omra et le mois sacré du Ramadan. Des facteurs, combi-nés ensembles, qui ont tendance à pousser les prix devises à la hausse sur le marché noir, sui-vant toujours la loi de l’offre et de la demande.

Vers la disparition immi-nente du marché noir des

devises ?

Alors que la demande de devises fortes est en baisse, et que l’activité des compagnies aériennes et des agences touris-tiques s’est brusquement arrê-tée, en raison des répercussions causées par la crise sanitaire du Coronavirus en Algérie et dans

le monde; la valeur des diffé-rentes devises, en particulier le dollar américain et la mon-naie unique européenne, l’euro, a chuté drastiquement sur le marché noir.

En date du 12 avril, l’Euro oscille autour des 186 dinars

sur le marché noir; tandis que le Dollar a atteint le prix des 170 dinars. Pour sa part la Livre Sterling s’échange à la valeur des 210 dinars sur le marché noir des devises.

Néanmoins, malgré la "soli-darité" qui puisse exister entre

les cambistes et les vendeurs de "devises" pour imposer leur lo-gique financière sur le "marché" pour s’assurer que le prix des devises reste élevé, et surtout rentable; la logique de l’offre et de la demande s’impose de plus en plus à ce type de transaction et pousse les prix à reculer, in-dique le quotidien d’expression arabe.

En plus de ces données liées purement à la loi du marché, les directives adoptées récem-ment par le gouvernement; qui pour rappel, a décidé d’autoriser l’activité des bureaux de change et des intermédiaires finan-ciers, tout en se tournant vers la finance islamique réglementée par une loi spécifique qui régit ses activités, ouvrant ainsi la porte aux citoyens souhaitant épargner ou économiser leur argent au niveau des banque is-lamiques; sans craindre de tom-ber dans la riba (l’usure).

Algérie

Un marché noir mis à malLes prix des devises sur le marché noir ont enregistré une baisse significative au cours

des derniers jours en raison de la propagation du Coronavirus.

• Entre le bien et Ramtane Lamamra, le choix va de soi.

• Le Coronavirus "détruit" le marché noir des devises.

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actualité La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 15

Le Conseil de la ré-gion de Casablan-

ca-Settat, le Conseil de la ville de Casablanca et le Conseil préfectoral de Casablanca ont mandaté les deux sociétés de développement local Casa Is-kane et Équipements et Casa Events et Animation pour la réalisation de ce projet, à réa-liser dans les meilleurs délais", ont indiqué les deux SDL dans un communiqué conjoint.

C’est dans ce sens que Casa Iskane et Équipements et Casa Events et Animation, en tant que maîtres d’ouvrage délé-gués, apportent des précisions pour clarifier la situation à l’opinion publique et éviter toute suspicion ou confusion, précise la même source.

"Vu les circonstances excep-tionnelles que traversent le Maroc et le monde ainsi que l’urgence qui caractérise ce projet, les engagements pris par les deux SDL pour la réa-lisation de ce projet ont été

réalisées dans le strict respect des termes du décret n° 2-12-349 du 8 Jumada I 1434 (le 20 mars 2013) relatif aux marchés publics et de la circulaire du ministère de l’Economie, des

finances et de la réforme de l’administration qui évoque les procédures d’accompagne-ment au profit des institutions et des entreprises publiques afin d’assurer une flexibilité

de gestion pendant la période d’urgence sanitaire liée à la pandémie du nouveau corona-virus (Covid-19)", relève-t-on.

En effet, ces mesures limitent

les contraintes résultant de l’état d’urgence sanitaire et l’exemption des exigences lé-gislatives et réglementaires en vigueur, soulignent les deux sociétés.

Casablanca

L’urgence à la FoireLes travaux de construction de l’hôpital de campagne provisoire sur la place de l’Office des Foires et des Expositions de Casablanca

(OFEC) avancent conformément au planning prévu.

Les Etats-Unis ont dépassé

l’Italie et sont désormais le pays le plus endeuillé de la planète par l’épidé-mie de coronavirus. La barre des 20.000 morts a été franchie samedi, après l’annonce de 1920 nou-veaux décès en 24 heures, un bilan en très légère baisse par rapport à la veille.

La ville la plus touchée, et de loin, c’est New York. Cette semaine un média local a filmé à l’aide d’un

des images qui ont cho-qué l’Amérique. Celles de dizaines de cercueils en bois, alignés sur le sol attendant d’être enterrés dans une fosse commune, symbole de la violence de l’épidémie.

Les personnes qui sont enterrées de cette manière sont celles dont les corps n’ont pas été réclamés par de la famille ou des proches. Elles sont donc inhumées de manière très simple sur l’île de Hart Is-land, au nord est de New York; Une île au surnom sinistre, "l’île des morts",

le lieu utilisé depuis 200 ans pour enterrer les per-sonnes les plus pauvres.

L’épidémie touche aussi le reste du terri-toire américain, même si tous les états luttent pas de la même manière. Sur 50 états, 5 n’ont pris aucune mesure de confi-nement. Et en ce weekend de Pâques, certains pré-fèrent même la prière aux mesures sanitaires. Les très conservateurs Dakota du Sud et Iowa ont orga-nisé des messes collectives pour demander à Dieu de mettre fin à la pandémie.

Il existe un pays à moins de deux heures d’avion de Paris

où le port du masque est obligatoire. Et où les masques sont en vente dans les rayons de tous les supermarchés pour la modique somme de 8 centimes d’euro. Un prix fixé par l’Etat. Non seulement ce pays, le Maroc, a pu en équiper prati-quement tous ses citoyens, mais il s’ap-prête aussi à en exporter, à partir du 15 avril, vers d’autres nations européennes et arabes.

Pour parvenir à cette autosuffisance, le royaume chérifien a réussi à produire 5 millions de masques quotidiennement, au cours des derniers jours. Un record battu par deux entreprises de Casablan-ca et de Marrakech, qui ont été mobili-sées dès le début de la pandémie par le gouvernement de Rabat. Et huit autres sociétés sont en train de se convertir pour améliorer ce résultat. Faut-il préci-ser que tous les agents des ministères de la Santé, de la Défense et de l’Intérieur sont équipés de masques ? Un exploit qui fait rêver, dans l’Hexagone…

Le gouvernement français a certes créé, au ministère de l’Economie, une direction spéciale pour tenter de rattra-per le retard dû à la destruction des stocks de masques en 2013, mais il suffit de comparer les situations française et marocaine pour en conclure que, ques-tion mobilisation industrielle, il y a des leçons à prendre de l’autre côté de la Méditerranée.

Etats-Unis

L’épidémie à grand pas

Le témoignage du Canard Enchainé

L’exemple marocain

Malgré une légère baisse du nombre de morts quotidien samedi 11 avril, les Etats-Unis sont désormais le pays le plus touché

par la pandémie de coronavirus.

• La construction de l’hôpital de campagne avance comme prévu.

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Balisage La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 16

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Sur sa page Facebook notre directeur Abdallah El Amra-

ni a souligné un curieux paradoxe en faisant remarquer pertinemment que " lorsque la Chine réalisa, en pleine crise du Covid-19, un hôpital de 1000 lits en 15 jours le monde entier, en particulier en Occident, lui exprima son admiration et déversa, sur le régime chez lequel est né le virus dévastateur de l’humanité, louanges et compliments. Mais lorsque le roi Mohammed VI édifia en moins d’une semaine le plus grand hôpital de cam-pagne d’Afrique avec 700 lits, c’est un silence tonitruant des relais médiatiques en particulier en France où une certaine suspicion à l’égard de tout ce qui est ma-rocain s’est largement répandue au sein de certaines rédactions en déphasage avec l’époque qui exige des partenariats et non des rapports de servilité. "

Effectivement, la France, supposée être le principal allié du Maroc, ce plus vieux État de la planète, s’est montrée ostensi-blement tiède face aux prouesses du Sou-verain alaouite dans son combat acharné contre le fléau qui fait des ravages dans l’Hexagone. Et comble de la maladresse calculée le Président Macron va zapper intentionnellement le Maroc dans son discours du mardi 14 avril à l’évocation de l’Afrique en citant l’Algérie avec la vo-lonté de froisser les sentiments des Maro-cains premiers investisseurs africains en Afrique. Macron se révèle ainsi d’une versatilité adolescente en politique.

Nicolas Beau n’a finalement pas tort de croire qu’au-delà qu’il y a chez l’actuelle ambassadrice de Macron à Rabat " un coté cheftaine, de surcroît de gauche, qui ne la prédestinait pas aux codes du Makhzen, il ne se trompe pas en a affir-mant que depuis "sa nomination à Rabat il y a huit mois, les critiques des offi-ciels marocains, du moins en privé, sont récurrentes : un manque d’envergure et d’empathie, une absence de réseaux à Paris comme à Rabat, ou encore un total déficit d’initiative face à la détérioration des relations entre la France et le Maroc".

L’auteur de l’article temporise toutefois ses critiques à l’encontre de l’ambassa-drice de France au Maroc, en avançant des arguments "à sa décharge".

Selon Nicolas Beau, "Hélène Le Gal joue un peu le rôle de bouc émissaire dans les relations fort tièdes qui existent, ces derniers mois, entre la France et le

Par MohammedTaoufiq Bennani

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Maroc. Les autorités de Rabat reprochent en effet à Paris de ne voir dans le Maroc qu’un par-tenaire nécessairement docile qu’on écarte, comme ce fut fait, cet automne, lors de la confé-rence de Berlin sur la Libye".

Plus grave, poursuit le site d’information français, "la di-plomatie marocaine ne com-prend pas pourquoi Jean-Yves Le Drian qui dispose des clés de la politique africaine sous Hol-lande et sous Macron a tendance à [ne] voir dans le Royaume ché-rifien qu’un concurrent mena-

çant en Afrique".

Préparer l’après Corona

Le Maroc a basculé dans l’inédit et, comme grands et petits États de la planète, il s’est subitement trouvé face à une conjoncture où prédomine l’in-connu. Le monde dans lequel nous vivions hier, paraît à pré-sent caduc. Il faut avouer qu’il n’était pas si compliqué à la vue de la modestie de nos ambitions économiques et sociales, ponc-tuées certes par quelques sou-

cis, mais vite maîtrisés. Nous étions devenus habitués de ces perturbations qui nous par-venaient de temps à autre du côté de nos frontières de l’est. Le Maroc affichait, après tout, une posture insouciante. Tout cela est aujourd’hui si lointain. Et le futur nous paraît, comme pour tout Etat responsable et soucieux du bien-être de ses citoyens, bien incertain ou en tout cas problématique. Notre peuple n’a pas connu de telle situation d’urgence depuis la dernière agression coloniale qui nous avait valu 44 ans de protec-

torat. Et c’est au cours des deux dernières guerres, que les Maro-cains ont le plus enduré du pro-tectorat franco-espagnol.

L’observateur de la vie poli-tique au Maroc remarquera l’extraordinaire propension du peuple à boycotter les différents processus électoraux. L’obser-vateur remarquera aussi que, malgré le temps qui passe, cette écrasante majorité du peuple est irrémédiablement marquée par la méfiance à l’égard des poli-tiques. La formation d’un gou-vernement légitime lui paraît

toujours hors de portée.

Cette crise et sa maîtrise, comme semble la certifier l’écra-sante majorité de la population toutes classes sociales confon-dues a besoin d’une assise ma-nagériale que seule la personne du roi peut la mettre en œuvre. D’autant que tout est à réinven-ter dans la vie politique, sociale et économique. A l’aune des exigences qui se profilent et se construisent autour de l’évolu-tion de la pandémie et des issues que celle-ci offre dans le moyen et long terme.

C’est peu de dire que l’actuelle am-

bassadrice et ancienne conseil-lère de François Hollande, Hé-lène Le Gal, ne contribue guère à rapprocher la France et le Ma-roc alors qu’une véritable "dis-tanciation diplomatique" s’est installée entre les deux pays. Le malaise qui s’est installé entre Paris et Rabat est moins lié à des dossiers précis qu’au sentiment très fort, du coté marocain, d’une "arrogance" française.

Une diplomate de deuxième rang

Tout avait mal débuté. Les fonctions d’ambassadeur au Ma-roc, un des deux pays étrangers, avec les Etats Unis, où la France dispose de la plus forte repré-sentation diplomatique, sont en général proposées à un cador du Quai d’Orsay. Tel n’est évidem-ment pas le cas avec Hélène Le Gal: "Le parcours de cette fonc-tionnaire "de deuxième rang", du Canada à la cellule africaine de François Hollande, alors pré-sident, n’aura pas laissé beau-coup de traces", souligne un diplomate marocain,.

Hélène le Gal a été propul-sée chez Hollande puis chez Le Drian par l’ancien ministre de la Coopération Charles Josselin. Ce dernier encarté au Parti So-cialiste, tendance cassoulet, sil-lonnait l’Afrique en appréciant notamment, comme d’autres, les charmes épicés de la vie noc-turne. Un bon vivant en somme qui découvrait l’Afrique, à sa façon.

Or Charles Josselin avait fait venir à ses cotés la jeune Hélène le Gal comme conseillère tech-nique. "La méconnaissance de la diplomate sur l’Afrique était abyssale", explique gentiment un de ses collègues du Quai d’Orsay.

L’ambassadrice ne doit en fait son poste à Rabat large-

men qu’à l’appui de Jean Yves Le Drian, l’actuel ministre des Affaires Etrangères d’Emma-nuel Macron. En effet, lors du quinquennat de François Hol-lande où il était le patron des armées, Le Drian l’avait large-ment instrumentalisée alors qu’elle veillait sur l’Afrique depuis un petit bureau à l’Ely-sée. D’où la fidélité du ministre

dont on sait qu’il préfère les obligés aux tempéraments plus audacieux.

Une pluie de critiques

Soyons francs, il y a chez Hé-lène Le Gal un coté cheftaine, de surcroit de gauche, qui ne la prédestinait pas aux codes du

Makhzen marocain(1). Depuis sa nomination à Rabat il y a huit mois, les critiques des officiels marocains , du moins en privé, sont récurrentes: un manque d’envergure et d’empathie, une absence de réseaux à Paris comme à Rabat, ou encore un total déficit d’initiative face à la détérioration des relations entre la France et le Maroc.

Maro/France

Hélène le Gal, n’a pas la coteLe bilan médiocre de l’ambassadrice de France au Maroc, Hélène Le Gal,

qui ne lui vaut pas beaucoup de considération à Rabat, fait l’objet de quelques papiers ciblés dans les médias marocains influents.

• Hélène le Gal.

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Sans parler d’une maitrise approximative de sa communi-cation comme dans l’interview accordée au mensuel casablan-cais Economie & Entreprises, l’ambassadrice française à Ra-bat, n’a évoqué les noms des deux chefs de l’Etat, marocain et français. "Ce qui est peu ha-bituel dans les annales diplo-matiques, note le site "Maghreb intelligence", très lu dans les milieux marocains autorisés. Il est de circonstance, quand un ambassadeur, en poste dans un pays donné, prenne la parole qu’il mentionne la qua-

lité des relations entre les chefs d’Etats, quand bien même ces relations seraient froides ou inexistantes".

Pire, Hélène Le Gal n’a pu à aucun moment citer par leurs noms des responsables marocains avec lesquels elle était en contact, se conten-tant de leurs fonctions, comme Nasser Bourita, l’ac-tuel ministre marocain des Affaires Etrangères et une des pièces maitresses de la diplomatie africaine du sou-verain Mohamed VI.

Des relations "denses"

Pour Hélène Le Gal, appa-remment peu inspirée, les rela-tions avec ses interlocuteurs locaux sont tout juste "fluides" et "denses". Il faut dire que le temps des relations franco-ma-rocaines de premeir plan est révolu

A s décharge, Hélène La Gal joue un peu le rôle de bouc émis-saire dans les relations fort tièdes qui existent, ces derniers mois,

entre la France et le Maroc. Les autorités de Rabat reprochent en effet à Paris de ne voir dans le Maroc qu’un partenaire néces-sairement docile qu’on écarte, comme ce fut fait, cet automne, lors de la conférence de Berlin sur la Libye.

Plus grave, la diplomatie marocaine ne comprend pas pourquoi Jean Yves Le Drian qui dispose des clés de la poli-tique africaine sous Hollande et sous Macron a tendance à voir dans le Royaume chérifien qu’un concurrent menaçant en

Afrique. Les deux pays pour-raient, selon certains à Rabat, se concerter utilement.

A condition que la diplomatie française ne considère plus le Maroc comme une chasse gar-dée.

Nicolas Beau In MondAfrique

(1) Le terme est utilisé pour désigner les codes traditionnels et sophistiqués du fonctionne-ment du Palais royal au Maroc

Continuité des ser-vices, rapatrie-

ment des Français bloqués au Maroc et suivi des plus vulné-rables, les autorités diploma-tiques françaises sont plus que jamais mobilisées. Hélène Le Gal, ambassadrice de France à Rabat, explique comment ses services, en mode confinement, gèrent cette situation.

Par Fatima El Ouafi In les Inspirations ECO

- Comment l’Ambassade de France au Maroc et les re-présentations consulaires se sont-elles organisées pour assurer la continuité des ser-vices à leurs concitoyens, en cette période de confinement?

- Comme pour la plupart des employeurs, publics ou privés, au Maroc comme en France, il a fallu faire preuve de réactivité et de souplesse. Un certain nombre de mesures ont été prises pour, à la fois, s’adapter aux contraintes posées par cette pandémie mon-diale et assurer, de la façon la plus efficace possible, la conti-nuité du service public, en cette période de crise sanitaire sans précédent. L’ambassade et les consulats doivent plus que jamais être là pour aider et protéger nos compatriotes en difficulté et témoigner la plus grande solidarité avec le Ma-roc et les Marocains dans cette épreuve. Nous avons, pour cela, dû repenser toute notre organi-sation de travail. Les nombreux moyens de communication ont été d’une très grande aide. Une

grande partie des agents sont ainsi en télétravail et se réu-nissent par visioconférence afin de continuer à assurer des mis-sions essentielles, comme par exemple dresser des actes d’État civil, assurer un suivi régulier des Français les plus vulnérables

tout en priorisant les urgences.

- De nombreux touristes sont restés bloqués lors de la fermeture des liaisons mari-times et aériennes. Comment

et combien de Français ont été pris en charge et rapatriés?

- Depuis le 13 mars, l’Ambas-sade de France et les consulats généraux se sont mobilisés nuit et jour pour permettre le retour en France de plus de 25.000 per-

sonnes de passage, principale-ment par avion mais aussi par ferry au départ de Tanger. Cette opération, d’ampleur inédite, a été rendue possible grâce à la très grande fluidité des relations que nous entretenons avec les autorités marocaines. L’engage-

Hélène Le Gal :

"La France et le Maroc sont solidaires dans cette crise"

• "L’ambassade et les consulats doivent plus que jamais être là pour aider et protéger nos compatriotes en difficulté et témoigner la plus grande solidarité avec le Maroc et les Marocains dans cette épreuve."

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ment de "l’équipe France", c’est-à-dire des agents de l’ambassade et des consulats, a été entier, selon un haut sens du service public, malgré les très fortes contraintes liées à cette pandé-mie mondiale.

D’autres opérations sont-elles prévues pour rapatrier des Français, notamment ceux qui résident ou travaillent au Maroc? À l’échelle mondiale, les autorités françaises ont préco-nisé d’emblée le retour des Fran-çais de passage sans solution d’hébergement ou en situation vulnérable, les urgences médi-cales en particulier. L’effort a donc été effectué dans ce sens. Pour les Français qui résident au Maroc (comme dans le reste du monde), il n’y a pas d’opéra-tion de rapatriement prévu par les autorités françaises. L’heure est au confinement en raison de l’état d’urgence sanitaire décrété par les autorités marocaines. La communauté française doit se conformer strictement aux consignes qui sont ainsi don-nées.

- En cette période de pan-démie et de confinement de la population, la solidarité est plus que jamais primordiale. Comment s’exprime cette so-lidarité au niveau des autori-tés diplomatiques?

- La France et le Maroc sont solidaires dans cette crise. Nos responsables se parlent très ré-gulièrement. Tous nos réseaux et relais au Maroc sont mobili-sés en solidarité avec la popula-tion marocaine. L’ambassade va rediriger une partie de ses fonds de coopération administrative vers le soutien à différentes associations partenaires, qui s’engagent auprès des femmes victimes de violences, des mères isolées et des jeunes filles afin qu’elles poursuivent leur scola-rité. Elle va également participer à la distribution de centaines de paniers-repas aux familles démunies. L’Institut français du Maroc a lancé un appel à pro-jets exceptionnel pour soutenir le secteur culturel et artistique, particulièrement fragilisé par la crise sanitaire. Les élèves des écoles françaises se sont aussi mobilisés en soutien au person-nel soignant: la cuisine du lycée Massignon a été mise à la dispo-sition de l’hôpital de campagne de Nouaceur, et l’École française internationale distribue 400 re-pas par jour aux personnes dans le besoin grâce aux fonds qui étaient destinés à la cantine des élèves. Les filiales de groupes français et entreprises à capi-taux français au Maroc prennent

également une part active dans la solidarité organisée dans le pays pour faire face aux impacts de la pandémie du Covid-19. Nombre d’entre elles ont, dans ce cadre, participé au Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du coronavirus "Co-vid-19" pour un montant total, à ce stade, d’environ 500 MDH. Au-delà de cette contribution financière, les entreprises fran-çaises ont fait d’importants dons en nature (produits et paniers alimentaires, ordinateurs por-tables, masques, gel hydroalcoo-lique, équipements divers…); certaines ont mis à disposition leurs locaux ou usines en sou-tien aux autorités marocaines dans la lutte contre la pandémie et elles continuent par ailleurs à mener de nombreuses actions de solidarité en lien avec leur sec-teur d’activité. Enfin, l’Agence française de développement tra-vaille sur un soutien spécifique au Maroc dans le cadre de la pandémie actuelle.

- L’opération "SOS un toit" a-t-elle bien fonctionné?

- Cette opération d’héberge-ment d’urgence a été rendue possible grâce à la solidarité d’experts du web et d’entrepre-neurs, qui ont créé cette plate-forme en quelques heures. Ce site Internet, mis en place sous l’égide du ministère de l’Europe et des affaires étrangères, grâce à l’engagement de la Fédération internationale des accueils fran-çais et francophones à l’étranger (FIAFE) est aujourd’hui un vrai service d’entraide. Il a permis de régler nombre de situations, au Maroc comme partout ail-leurs dans le monde. Comment gardez-vous le lien avec vos ressortissants, et quels sont vos relais sur le terrain? De manière constante, hors contexte de crise, chacun des six consulats géné-raux entretient un lien régulier avec sa communauté. Dans le contexte de crise que nous tra-

versons, il est important de ren-forcer ce lien. Dès l’annonce de la suspension des liaisons entre la France et le Maroc, je me suis adressée par message et par vi-déo, sur les réseaux sociaux de l’ambassade, aux Français du Maroc, de passage ou résidents, pour les informer et les aider à trouver des solutions, à chaque fois que cela était possible. Sur le terrain, les relais sont incarnés par une femme et cinq hommes, les six consuls généraux, et par leurs équipes. Ils sont en contact quotidien avec nos com-patriotes, par téléphone (des centaines d’appels sont traités chaque jours), par mail (des cen-taines de réponses), et par mes-sages envoyés plus spécialement aux résidents ou publiés sur les sites Intern et de ces consulats.

- Que pensez-vous des me-sures adoptées par le Maroc pour éviter la propagation du virus?

- La réactivité du Maroc face à la crise sanitaire est remar-quable, et d’ailleurs largement saluée ces derniers jours dans la presse internationale pour au moins trois raisons. D’abord, le confinement est intervenu très tôt et resserré graduellement pour freiner l’épidémie. Ensuite, les autorités marocaines ont très vite mis en place un fonds d’urgence pour mobiliser des financements publics et privés, et répondre à des besoins immé-diats en matière sanitaire. Enfin, la réponse marocaine a consisté à mettre en place un programme de stabilisation économique et sociale afin de soutenir les populations les plus vulné-rables, préserver les emplois et assurer la liquidité du secteur bancaire. Cette action contra-cyclique, à travers le Budget de l’État, est salutaire, à court terme, pour amortir les impacts économiques de la crise. À long terme, cette situation amènera sans doute une redéfinition des

politiques publiques sanitaires qui paraît, d’ailleurs, inéluctable dans tous les pays.

- Des accords ont-ils été passés avec des établisse-ments pour la prise en charge des ressortissants français?

- Non, il n’y a eu pas d’accord spécifique. Nous recomman-dons à nos concitoyens de suivre les préconisations du ministère de la Santé marocain: en cas de symptôme, ne pas sortir de son domicile, s’isoler et appeler le numéro Allô SAMU au 141 ou le numéro Allo Yakada 080 100 47 47. Et bien sûr, se signaler auprès des consulats généraux. De nombreuses entreprises fran-çaises opérant au Maroc sont à l’arrêt. Pourront-elles bénéficier des aides annoncées par le gou-vernement français? Les filiales et entreprises françaises établies au Maroc sont de droit maro-cain. Dans ce sens, si les mai-sons-mères situées en France peuvent bénéficier des aides du gouvernement français, leurs filiales marocaines, ainsi que les entreprises à capitaux français établies au Maroc, sont éligibles aux nombreuses aides mises en place par le gouvernement marocain. Les entreprises fran-çaises exportant au Maroc pour-ront également bénéficier des mesures du Plan de soutien aux entreprises françaises exporta-trices récemment annoncé par le ministre de l’Économie et des finances, Bruno Le Maire, et le secrétaire d’État auprès du mi-nistre de l’Europe et des affaires étrangères Jean-Baptiste Le-moyne. Ce plan d’urgence, qui permet à ce type d’entreprises de sécuriser leur trésorerie, s’adresse en particulier aux PME et entreprises de taille intermé-diaire (ETI), moteurs essentiels pour les filières industrielles dans les territoires.

- Les familles françaises aussi sont impactées par cette crise. Beaucoup ont des diffi-cultés à payer les frais de sco-larité. Quels sont les disposi-tifs mis en place pour soutenir les familles?

- La continuité pédagogique, qui est un devoir absolu en-vers les élèves et leur famille, a été mise en place avec succès sur l’ensemble des établisse-ments d’enseignement Français au Maroc. Dans la mesure où les équipes pédagogiques tra-vaillent au quotidien pour assu-rer cette continuité, l’intégralité des droits de scolarité reste due. Toutefois, les établissements

vont examiner, avec la plus grande attention, les demandes des familles qui feraient état de difficultés financières afin de mettre en œuvre des dispo-sitions d’échelonnement des paiements. En ce qui concerne les frais annexes (demi-pension, transport, activités péri-édu-catives), l’AEFE et l’OSUI ont décidé que seuls les services qui auront été fournis seront factu-rés, même si la charge demeure pour l’établissement dans cer-tains cas. S’agissant des familles françaises en difficulté, l’AEFE, avec le ministère de l’Europe et des affaires étrangères, tra-vaille pour que des mesures spécifiques d’aide à la scolarité (bourses) soient prises.

- Quels sont les accords qui ont été passés avec le gou-vernement marocain pour le prolongement des visas et des titres de séjour des Français au Maroc?

- Tant que dure la crise ac-tuelle et jusqu’à la reprise nor-male du trafic aérien, maritime et terrestre, les autorités maro-caines considèrent en situation régulière les touristes étrangers dont le séjour légal viendrait à excéder 3 mois ou dont la vali-dité de visa arriverait à échéance en raison de la pandémie Co-vid-19. Il en va de même pour les ressortissants dont le titre de séjour arriverait à expiration du-rant la période de confinement. Précision utile, un cadre compa-rable prévaut côté français en ce qui concerne les ressortissants étrangers en France, comme par exemple les Marocains résidents ou de passage dans l’Hexagone.

- Quelle que soit sa durée, cette crise aura une fin. Vos services travaillent-ils déjà sur la gestion du déconfine-ment?

- Si la gestion de crise oblige à se placer dans l’immédiateté pour traiter les multiples ur-gences, auxquelles les services de l’ambassade et les 6 consu-lats généraux se consacrent sans relâche depuis le 13 mars, elle demande également d’anticiper la sortie de crise. Les équipes y travaillent, bien sûr. C’est aussi cela, gérer la crise, aussi iné-dite soit-elle: avoir la capacité, autant que possible et en dépit des difficultés, de se projeter vers des dynamiques positives, pour créer les conditions d’une reprise d’activité (actions dans le domaine culturel, économique, traitement des demandes de visa…).

La France et le Maroc sont solidaires dans

cette crise. Nos respon-sables se parlent très

régulièrement. Tous nos réseaux et relais au Maroc sont mobilisés en solidarité avec la

population marocaine.

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Économie La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 21

Le 7 avril, les autori-tés marocaines ont

procédé au tirage de toutes les ressources disponibles (environ 3 milliards de dollars) dans le cadre de l’accord au titre de la ligne de précaution et de liqui-dité (LPL).

Les autorités utiliseront les fonds obtenus dans le cadre de la PLL pour faire face aux répercussions sociales et écono-miques de la COVID-19 et pour conserver de solides réserves extérieures dans un contexte d’incertitudes accrues.

Le FMI continue de collabo-rer étroitement avec les autori-tés pour les aider à atténuer les effets de la COVID-19 sur l’éco-nomie marocaine.

Les autorités marocaines ont aujourd’hui (8 avril) procédé au tirage de toutes les ressources disponibles dans le cadre de l’accord en vigueur au titre de la

ligne de précaution et de liqui-dité (LPL) , soit un montant de 2,15 milliards de DTS (environ 3 milliards de dollars ou 240 % de la quote-part du pays et envi-ron 3 % de son PIB). Ce tirage permettra aux autorités de limi-ter les répercussions sociales et économiques de la pandémie de COVID-19 et de maintenir un niveau adéquat de réserves offi-

cielles pour atténuer les tensions sur la balance des paiements.

Depuis 2012, le Maroc a conclu avec le FMI quatre accords suc-cessifs au titre de la LPL. La LPL est un instrument de précau-tion conçu pour répondre aux besoins de liquidité des pays membres qui affichent de so-lides paramètres fondamentaux,

mais présentent encore certains facteurs de vulnérabilité.

Elle permet un accès rapide aux ressources du FMI en cas de choc extérieur ou de détériora-tion de la conjoncture mondiale.

Les autorités, qui font appel pour la première fois aux res-sources disponibles au titre de la

LPL, doivent faire face au choc sans précédent que représente la pandémie de COVID-19, notam-ment à ses effets sur le plan in-terne et aux répercussions d’une récession mondiale.

Bien que les autorités aient pris une série de mesures pour accroître les dépenses de santé et soutenir les entreprises et les ménages, le Maroc risque de connaître une récession en 2020 en raison d’un net recul des exporta-tions, du tourisme et des envois de fonds, ainsi que d’un gel tempo-raire de l’activité économique.

Même si le déficit des transac-tions courantes va se creuser et que les entrées de capitaux de-vraient diminuer en 2020, le Ma-roc devrait conserver un niveau adéquat de réserves officielles à la suite du tirage au titre de la LPL.

Le FMI continuera de collabo-rer étroitement avec les autori-tés marocaines pour les aider à faire face aux répercussions de la pandémie.

Fonds Monétaire International

Le risque d’une récessionLe Fonds Monétaire International (FMI) confirme que Le Maroc a procédé au tirage des ressources disponibles au titre de la ligne de précaution et de liqui-dité soit 3 milliards de dollars pour faire face à la pandémie de COVID-19, toutefois il tire la sonnette d’alarme quant à la situation économique dans le

Royaume en 2020. Voici le contenu du communiqué du FMI.

Avec un RNPG de 636 MDH,

le GCAM a clôturé l’exercice 2019 en enregistrant une perfor-mance en ligne avec ses objec-tifs, indique le groupe dans un communiqué sur ses résultats annuels 2019, faisant savoir que le résultat net consolidé a atteint 620 MDH, au même niveau que l’exercice précédent.

Dans la continuité des per-formances exceptionnelles réa-lisées durant l’exercice précé-dent, le GCAM a enregistré une progression de 8% de son total bilan, soit un encours de 116 milliards de dirhams (MMDH), relève la même source.

Au 31 décembre 2019, le Pro-duit net bancaire du GCAM a

franchi le seuil des 4 MMDH, réalisant ainsi une progres-sion de 3% par rapport à fin décembre 2018, explique le groupe, notant que la perfor-mance réalisée est due à une hausse de la marge d’intérêt commerciale et du résultat des opérations de marché.

Tout au long de l’exercice 2019, le GCAM a renforcé les moyens déployés pour l’appui de sa stratégie commerciale axée sur la diversification de l’épargne collectée en accordant une attention toute particulière à l’accroissement des comptes à vue qui s’affichent désormais

à 40,5 MMDH (+8%), précise le communiqué, poursuivant que le groupe a marqué une progres-sion de 7,3% de l’encours global de ses ressources en le portant à plus de 88 MMDH contre 82 MMDH à fin décembre 2018.

Dans le cadre de la poursuite des efforts mobilisés par l’en-semble de ses canaux de finan-cement (la Banque universelle, Tamwil El Fellah, La Fondation ARDI pour le microcrédit et Al Akhdar Bank), le GCAM a clôturé l’exercice 2019 avec un encours de crédits distribués de 88,7 MMDH, réalisant ainsi une progression de 8% comparative-ment à l’exercice précédent, fait ressortir le groupe.

Ainsi, au terme de l’exercice 2019, le CAM a renforcé sa poli-tique de provisionnement pour

s’immuniser contre certains risques sectoriels en portant son encours de provisions pour risques généraux à environ 1 MMDH, soit 1,5% de l’encours sain des crédits à la clientèle. Par ailleurs, le CAM a affiché un taux de couverture des créances en souffrance de 71%.

Au vu des réalisations enre-gistrées en 2018, le GCAM a procédé, durant l’exercice 2019, au réajustement du plan AFAK 2021. Le nouveau plan straté-gique rebaptisé "CAP 2023" a été mis en place par le Groupe en vue d’aligner sa stratégie avec les transformations de son envi-ronnement, consolidant ainsi son statut de banque universelle innovante, humaine et enga-gée au service de l’économie du pays et du monde rural, conclut le communiqué.

Crédit Agricole du Maroc:

Hausse de 2% du RNPG en 2019Le Groupe Crédit agricole du Maroc (GCAM) a réalisé, au titre de l’exercice 2019, un résultat net part du groupe (RNPG) de 636 millions de dirhams (MDH), en hausse de

2% par rapport à l’exercice précédent.

• Le "Maroc risque de connaître une récession en 2020", selon le FMI.

• Tariq Sijilmassi, PDG du GCAM.

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Économie La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 22

"Le par-tenariat

qui nous lie au Maroc est très fort, c’est pourquoi ce pays aura toute notre attention pen-dant la durée de cette pandé-mie afin de lui apporter tout l’appui nécessaire", a-t-elle affirmé dans une interview à la MAP.

Mme Navarro s’est félicitée de la qualité du partenariat qui lie la BEI au Royaume et mis en exergue l’importance des acti-vités de la banque au Maroc.

"L’action de la BEI au Maroc, c’est avant tout un partenariat de grande qualité noué depuis maintenant 40 ans entre la Banque de l’Union européenne et un pays extraordinaire de par son histoire, sa beauté et ses atouts économiques", a-t-elle relevé.

Rappelant que la banque eu-ropéenne a financé pas moins de 123 projets au Maroc pour un montant d’investissements

de plus de 7,8 milliards d’eu-ros, la Vice-présidente de la BEI a noté que ces projets ont un réel impact sur la vie quo-tidienne des citoyens comme sur le dynamisme économique du Royaume.

Expliquant les mesures prises par son institution pour soutenir le Maroc afin de faire face aux effets de la pandé-mie du nouveau coronavirus, Mme Navarro a précisé que la banque mobilisera les lignes de crédit existantes dont l’encours s’élève à ce jour à 440 millions d’euros pour apporter les fonds de roulement nécessaires aux entreprises et accélérera éga-lement à titre exceptionnel le déboursement de contrats de financements déjà signés pour soutenir les chefs d’entreprise et porteurs de projet.

Elle a indiqué que son ins-titution a contacté, depuis le début de la crise, ses clients, des chefs d’entreprise comme des porteurs de projets pour leur offrir son soutien en cette période très difficile.

"Nous assouplissons nos procédures. Nous essayons d’adapter au mieux nos outils et moyens de financement", a-t-elle ajouté.

La BEI se tient également prête à soutenir le système de santé via notamment l’acquisi-tion de matériel médical et le renforcement des infrastruc-tures sanitaires, a dit Mme Navarro, rappelant que la banque européenne est déjà présente dans ce domaine au Maroc à travers notamment le financement de la construc-tion et la modernisation de 16 hôpitaux dans l’ensemble du Royaume.

Et de rappeler que le sou-tien de la BEI au Maroc dans le contexte de la pandémie intervient dans le cadre du dispositif "Team Europe" mis en place par la Commission européenne. Ce mécanisme coordonne l’aide apportée aux pays partenaires de l’Union européenne afin d’atténuer les effets socio-économiques de la pandémie.

Banque européenne d’investissement

"Le Maroc aura toute notre attention"Le Groupe Banque européenne d’investissement (BEI) ne ménagera aucun effort pour soutenir le Maroc afin de faire face aux effets de la pandémie du nouveau coronavirus, a souligné Mme Emma Navarro, Vice-Présidente cette

institution financière de l’Union européenne en charge du Maghreb.

"Dans le cadre

de l’élan de solidarité nationale initié par le Roi Mohammed VI pour la gestion de la pandémie Covid-19 au Maroc, les filiales marocaines de groupes français et entreprises à capitaux français implantées dans le Royaume ont décidé de participer à l’effort collectif", indique un commu-niqué conjoint des Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CCEF)-Maroc et de l’Ambassade de France à Rabat.

Ces entreprises qui exercent dans plusieurs secteurs d’acti-vités, notamment dans les as-surances, le secteur bancaire, l’agro-alimentaire, industriel, énergie, ont participé au Fonds spécial pour la gestion de l’épi-

démie du Covid-19 au Maroc pour environ 500 millions de dirhams, "à ce stade", souligne le document.

Outre la contribution finan-cière, ces entreprises ont fait "d’importants dons en nature"

qui consistent à la distribution de paniers alimentaires, d’or-dinateurs portables, de pro-duits de protection tels que des masques gels hydroalcooliques, et des ordinateurs portables.

D’autres entreprises ont paral-

lèlement mis à disposition leurs locaux ou usines pour soutenir les autorités marocaines dans la lutte contre l’épidémie. "Elles continuent par ailleurs à mener de nombreuses actions de solida-rité en lien avec leur secteur d’acti-vité", fait savoir la même source.

Dans le détail, des entre-prises du secteur agroalimen-taire ont participé à l’initia-tive lancée par un collectif d’entreprises regroupées sous le hashtag #Tadamoune 2020 en mettant "gracieusement à la disposition des autorités plu-sieurs millions de produits ali-mentaires".

Le secteur de l’hôtellerie, a mis à disposition des chambres d’hôtel à destination du person-nel de santé engagé pour faire face à l’épidémie, tandis que dans le secteur des transports, un don de "50 véhicules produits au Maroc, de 50 ambulances, de plusieurs centaines de milliers de masques et par des dons de carburants afin de soutenir les équipes médicales et les forces auxiliaires dans leur travail au quotidien".

Fonds Corona

Les Français apportent leur contributionDes entreprises françaises installées au Maroc et filiales marocaines de groupes français, ont annoncé avoir contribué au fonds spécial

dédié à la gestion de l’épidémie du coronavirus.

• Emma Navarro.

• Des entreprises françaises apportent leur contribution au Fonds Corona.

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Économie La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 23

Dans une déclara-tion, Ouahabi a

expliqué que parmi les normes adoptées, figure la fabrication de masques avec une matière adaptée à la peau humaine et ne présentant aucun risque de ma-ladies telles que la démangeai-son ou la dermatite (eczéma).

En ce qui concerne la méthode de fabrication des masques, le responsable au ministère de la Santé a insisté sur l’importance d’utiliser un tissu qui répond aux normes approuvées, pour confectionner les masque sui-vant un procédé technique pré-cis qui garantit le filtrage des virus, notant que l’usage de certains type de tissus pourrait permettre l’infiltration des mi-crobes.

Les normes approuvées ga-rantissent également que le masque couvre la bouche, le nez et le menton et qu’il soit réglable des deux côtés afin de garantir que les petites parti-cules ou les virus ne s’infiltrent pas dans la bouche ou le nez, a-t-il relevé.

Ouahabi a, en outre, relevé que le masque devrait être éga-lement étanche, notant que la couche intermédiaire, qui joue un rôle important dans la pré-vention des infiltrations de virus, doit avoir une épaisseur comprise entre 2 et 5 micro-mètres et ne pas provoquer de détresse respiratoire chez son porteur.

S’agissant des conseils en lien avec l’achat et le port des masques, Ouahabi a mis en garde contre leur achat en détail du fait qu’ils peuvent être faci-lement infectés, soulignant à cet effet la nécessité de les acheter dans des boîtes fermées.

Avant de porter le masque, poursuit le responsable, les mains doivent être lavées avec du savon et de l’eau ou un antiseptique alcoolique, tout en s’assurant de bien fer-mer la boite après avoir sorti le masque. Il a également souligné la nécessité de fixer le masque au visage avec le

moyen des ajustements, qui va-rient selon le type de masque, de manière à empêcher l’infil-tration d’air.

La durée idéale de l’utilisa-tion du masque se situe entre quatre et huit heures comme durée maximale, a fait savoir le chef de la division de l’hygiène du milieu, notant qu’il est pré-férable de le changer toutes les quatre heures ou une fois qu’il est humide ou mouillé, car il cesse, à ce moment, de protéger son porteur.

Par ailleurs, plusieurs pré-cautions doivent être prises au

moment d’enlever le masque qui doit être traité comme porteur du virus, ajoute Ouahabi, signa-lant que les virus potentiels s’ac-cumulent dans la partie externe du masque et doivent ainsi être éliminés et jetant le masque dans une poubelle avant de bien la fermer.

Les autorités publiques avaient décidé, lundi dernier, de rendre obligatoire le port des masques de protection pour l’ensemble des personnes auto-risées à se déplacer en dehors de leur lieu de résidence dans les cas d’exception fixés aupara-vant.

Le procureur général du Roi près la Cour de cassation, pré-sident du Ministère public, avait, pour sa part, appelé les responsables judiciaires à appli-quer strictement les dispositions juridiques relatives au port de masque pendant la période de confinement sanitaire.

De son côté, le ministère de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique a décidé d’interdire la vente en détail des masques de protec-tion en vue de préserver la santé des citoyens et éviter leur conta-mination par le nouveau coro-navirus.

Pour garantir la qualité des masques de protection

La norme marocaine Les autorités compétentes ont élaboré une norme nationale, sur laquelle tous les ministères concernés ont travaillé, pour garantir la qualité des masques actuellement sur le marché, a affirmé le chef de la division de l’hygiène du

milieu au ministère de la Santé, Rachid Ouahabi.

Les 1.360.000 comprimés permettent de fournir un traite-ment complet à plus de 30.000 malades.

Le Maroc a acquis cette quan-tité qui a été livrée, auprès de

Mylan, optant donc pour la forme générique, évidemment moins coûteuse, apprend-on de source sûre.

A l’origine, il s’agit d’un trai-tement destiné aux patients

atteints d’infection au VIH-1. Il est utilisé dans plusieurs pays contre le Covid-19, sachant que des études cliniques sont en cours dans plusieurs pays. Des données chinoises ont suggéré son efficacité contre le Covid-19.

Le Maroc acquiert un traitement antiviral pour plus de 30.000 patients

Un autre coup d’avanceLe ministère de la Santé publique a fait l’acquisition de 1.360.000 comprimés de l’association Liponavir / Ritona-vir. Cette association fixe des deux molécules est utilisée au Maroc dans le protocole thérapeutique officiel, en tant

que traitement de seconde intention.

• Une norme nationale pour garantir la qualité.

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Économie La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 24

Lors de cette réu-nion où l’accent a

été mis sur la nécessité d’étudier le lancement d’une nouvelle sé-rie de mesures à la lumière des évolutions constatées, le CVE a également décidé d’exonérer de l’impôt sur le revenu, tout complément d’indemnité versé au profit des salariés (affiliés à la Caisse nationale de sécurité sociale) par leurs employeurs, dans la limite de 50% du salaire mensuel net moyen, indique un communiqué du ministère de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration.

Sur le plan administratif, le comité a pris note des mesures d’assouplissement qui visent à éviter aux entreprises titulaires de marchés publics de supporter des pénalités pour des retards d’exécution qui ne leur sont pas imputables, fait savoir la même source, notant qu’une circulaire du ministère chargé des finances sera diffusée incessamment.

Au volet de la gouvernance des sociétés anonymes, un pro-jet de loi est en cours de mise au point pour introduire les sou-plesses nécessaires permettant notamment la tenue à distance, en cette période d’état d’urgence sanitaire, des réunions des organes délibérants, particuliè-rement en ce qui concerne les arrêtés des comptes, souligne le ministère.

Par ailleurs, le CVE a signalé que la capacité de l’économie marocaine à surmonter cette

crise passera inéluctablement par une collaboration étroite entre l’État et les entreprises. "Cette collaboration nécessitera, de la part des entreprises, de faire preuve d’un véritable sens de responsabilité. C’est dans ce sens que le comité veillera au respect des règles d’octroi des aides aux entreprises qui sont en difficulté. Un décret, explicitant les nouvelles conditions d’octroi des dites aides, est en cours de finalisation", relève le ministère.

Parallèlement aux actions et mesures de court-terme pour répondre aux urgences de la crise sanitaire, ledit comité s’est accordé sur une méthodologie

de conduite de la réflexion pros-pective visant à élaborer des scenarii soutenables pour les deux phases à venir: le redémar-rage progressif des différents secteurs d’activité et la relance vigoureuse de l’économie natio-nale. Les moyens à mobiliser pour chaque scénario seront ainsi dégagés.

Cette 4ème réunion de travail du comité a été aussi consacrée à la présentation de l’évolution de la situation économique et financière du pays et au premier bilan de la mise en œuvre des mesures jusque-là déployées. Ainsi, l’analyse des derniers indicateurs conjoncturels dispo-

nibles a permis de révéler que le comportement des différents secteurs de l’économie natio-nale face à la crise du Covid-19 n’a pas été homogène. En effet, certaines branches d’activités, particulièrement celles qui dé-pendent de la demande étran-gère et celles à l’arrêt par déci-sion des pouvoirs publics, ont été lourdement impactées, alors que d’autres ont maintenu leur dynamisme, bénéficiant des me-sures entreprises pour la préser-vation des emplois et le soutien du pouvoir d’achat ou de conti-nuité de demande a l’internatio-nal.

Par la suite, le CVE a examiné

le 1er bilan des mesures de sou-tien en faveur des entreprises en difficulté, des salariés affiliés à la CNSS et des chefs de ménages opérants dans le secteur infor-mel, soutenues par le Fonds spé-cial pour la gestion du Covid-19, suivant les Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Moham-med VI. A cet égard, tous les membres ont pris acte de l’opé-rationnalisation réussie de ces mesures, grâce à la forte mobi-lisation et aux efforts consentis par toutes les parties prenantes, sous l’impulsion de SM le Roi. La prochaine réunion du Comité de veille économique est prévu le lundi 20 avril, conclut le com-muniqué.

Déclarations de revenus pour les personnes physiques

Les délais reportésLe Comité de veille économique (CVE), réuni mardi 14 avril à Rabat, a décidé de reporter les délais des déclarations de revenus pour les personnes phy-

siques qui le souhaitent de fin avril au 30 juin 2020.

Voici les mesures mises en place par le ministère de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration en vue d’éviter aux entreprises titulaires de marchés publics de supporter des pénalités pour des retards d’exécution qui ne leur sont pas imputables:

1. Considérer l’impact de l’état d’urgence sanitaire et des mesures de confinement

des personnes sur les délais d’exécution des marchés comme étant indépendant de la volonté des entreprises titulaires de marchés publics, relevant de ce fait, des cas de force majeur ;

2. Inviter les maitres d’ou-vrages relevant des admi-nistrations de l’Etat, des col-lectivités territoriales et des établissements publics et autres organismes soumis au

contrôle financier de l’Etat, à réserver une suite favorable aux demandes des entreprises invoquant la force majeur à raison des mesures d’état d’ur-gence sanitaire et de confine-ment prises par les pouvoirs publics, sans tenir compte du délai de 7 jours pour l’intro-duction des demandes de l’es-pèce ;

3. Procéder, par voie d’ave-nant, à la prorogation des

délais contractuels aussi bien pour les marchés de travaux que pour les marchés de four-nitures et de services, dans la limite de la durée de l’état d’urgence sanitaire ;

4. Inviter les maitres d’ou-vrages à recourir également, en cas de besoin, aux méca-nismes d’ajournement de l’exécution des travaux, four-nitures ou services ou aux ordres de services d’arrêt et

de reprise, dans la limite de la durée de l’état d’urgence sani-taire ;

5. Rappeler aux différents intervenants en matière de commande publique, la néces-sité de privilégier, durant la période d’état d’urgence sani-taire, le recours à l’échange électronique sous ses diffé-rentes formes, des pièces justi-ficatives et des documents par rapport au support papier.

Marchés publics: Cinq mesures pour éviter aux entreprises de supporter des pénalités pour des retards d’exécution

• Les délais des déclarations de revenus pour les personnes physiques reportés au 30 juin.

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Économie La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 25

Dans un commu-niqué, le HCP

précise qu’il procède depuis 2019 à la diffusion des micro-données des enquêtes et recen-sements réalisés dans le strict respect du caractère confiden-tiel des données individuelles.

C’est ainsi que le fichier des micro-données du recensement général de la population et de l’habitat 2014, présentant les ca-ractéristiques démographiques, socio-économiques, culturelles et environnementales relatives à un échantillon représenta-tif de 3.535.000 individus et de 798.000 ménages au niveau provincial, régional et national, a été publié en mai 2019.

Le HCP indique également

avoir publié, en novembre 2019, les micro-données de la der-nière enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages portant sur les dépenses annuelles selon les différents postes de consom-mation ainsi que les caractéris-tiques démographiques et so-cio-économiques de la totalité de l’échantillon enquêté.

D’autres publications de micro-données sont program-mées au fur et à mesure que les travaux d’anonymisation sont achevés, notamment, celles de la dernière enquête nationale sur le budget temps qui seront bientôt disponibles, poursuit la même source.

La diffusion de ces micro-données offre aux utilisateurs potentiels relevant du secteur

de la recherche, des sciences appliquées, des politiques publiques, des opérateurs éco-nomiques et sociaux et de la société civile, l’opportunité de procéder aux multiples com-binaisons des variables de na-ture à répondre à leurs besoins spécifiques. Ces micro-don-nées permettent ainsi à tout utilisateur avisé d’analyser les relations inter-variables et de produire les indicateurs et les tableaux statistiques person-nalisés aux niveaux national, régional et provincial.

Dans le but de faciliter la ma-nipulation de ces micro-don-nées, une documentation tech-nique est également publiée comportant les questionnaires, les dictionnaires des variables, les concepts et définitions uti-lisés, la nomenclature nationale

des diplômes, la nomenclature nationale des professions, la nomenclature marocaine des activités, la nomenclature des biens et services et le code géo-graphique, explique le HCP, notant que ces fichiers sont disponibles au format SPSS, Stata et texte permettant leur utilisation dans n’importe quel système de traitement des don-nées.

Rappelant sa responsabilité de la protection des personnes enquêtées de tous risques qu’elles soient identifiées, le HCP soumet ces micro-données à une opération systématique d’anonymisation dans le strict respect des dispositions du Dé-cret Royal portant loi n° 370-67 du 10 Joumada I 1388 (5 août 1968) relatif aux études statis-tiques, de la loi n°09-08 relative

à "la protection des personnes physiques à l’égard du traite-ment des données à caractère personnel" et des "principes fondamentaux de la statistique officielle" des Nations Unies. A défaut de quoi, non seulement la légalité, mais également, la qualité et la crédibilité de la statistique nationale seraient remises en cause.

"Ceci étant, il est à rappeler que toute personne ayant, pour une raison ou une autre, des difficultés à utiliser, pour ses besoins, le contenu du site web du HCP est toujours bien reçue au guichet statistique ([email protected], [email protected]) et obtient toute les infor-mations qui lui sont nécessaires et les explications pour leur usage scientifique", conclut le communiqué.

Haut-Commissariat au Plan

Rappel d’ouverture au grand publicLe Haut-Commissariat au Plan (HCP) rappelle à tous les utilisateurs de l’infor-mation sociale et économique que les enquêtes et études réalisées, ainsi que les métadonnées y afférentes (méthodologie, nomenclatures, code géographique)

sont accessibles depuis son site web institutionnel (www.hcp.ma).

"L’État a réussi à

faire face à cette situation excep-tionnelle, à travers la mobilisa-tion des ressources internes et le lancement d’initiatives sociales, sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, avec le soutien du gouvernement", a souligné M. Lahlimi dans un entretien à l’agence de presse espagnole "EFE".

"Le Maroc a su répondre à cette crise avec suffisamment d’initiatives, de courage et d’anticipation et la création d’un fonds de soutien éco-nomique et social, à travers la mobilisation de ressources internes est extrêmement im-portante", a-t-il relevé, saluant l’adhésion de l’ensemble de la société marocaine à cette dyna-mique.

Relevant que la pandémie aura un impact certain sur les différents secteurs d’activité, avec un taux de croissance

négatif pour l’année 2020, le haut commissaire au plan a souligné que le Maroc devrait

commencer à réfléchir à la phase post-crise et à planifier les futurs projets stratégiques

qui doivent, selon lui, placer l’environnement et l’Homme au centre des préoccupations.

Le Maroc, a-t-il expliqué, ne peut pas échapper à la situa-tion difficile à laquelle font face plusieurs pays de la région, notamment ceux de l’Union européenne, avec lesquels il développe 70% de ses échanges commerciaux.

Il a noté que "dans la phase post-crise, l’État doit être un moteur de développement, non pas un Etat providence, mais un Etat stratège et un mobilisateur de ressources. Je suis plutôt en faveur d’une économie planifiée, avec des plans ouverts sur l’avenir, et non pas d’une planification administrative à l’image de celle que nous avons connue dans les années 1960", a-t-il recommandé.

M. Lahlimi s’est dit également favorable au recours à l’endette-ment interne ou externe lorsque cela est nécessaire pour financer les investissements, et non pas les dépenses de fonctionnement, même si cela devrait faire aug-menter le déficit public.

Grâce aux initiatives lancées sous l’impulsion de SM le Roi

L’Etat a réussi face à l’exceptionnelLe Maroc a réussi à faire face à la situation exceptionnelle née de la pandémie du nouveau coronavirus grâce aux initiatives lancées sous l’impulsion de SM le Roi

Mohammed VI, a affirmé le haut commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi.

• Ahmed Lahlimi.

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Prolégomènes La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 26

Le président Em-manuel Macron a

qualifié mercredi le professeur marseillais Didier Raoult, vive-ment critiqué pour ses études sur le traitement du Covid-19, de "grand scientifique", estimant qu’il fallait que la bi-thérapie concoctée par ce spécialiste des maladies infectieuses "soit tes-tée". "La bi-thérapie que pro-pose le professeur Raoult, il faut qu’elle soit testée", a déclaré le chef de l’Etat dans un entretien à nos confrères de Radio France internationale. "Il faut qu’on avance, qu’on montre l’efficacité et qu’on mesure la toxicité". Ceci tout en tant "très prudent", a poursuivi le chef de l’Etat.

Il a rendu une visite surprise la semaine dernière à Didier Raoult, qui affirme l’efficacité de l’hydroxychloroquine - dérivé de la chloroquine, un médica-ment contre le paludisme - dans le traitement en bi-thérapie du nouveau coronavirus. Mais ces conclusions ne font pas l’una-nimité chez les spécialistes: des épidémiologistes critiquent l’absence d’un groupe témoin

recevant un placebo et un biais, des participants à l’étude ayant des formes moins graves de la maladie.

"Des méthodes simples mais rigoureuses"

"Ce n’est pas une question de croyance, c’est une question de scientifique. Je suis convaincu que c’est un grand scientifique,

et je suis passionné par ce qu’il dit et ce qu’il explique", a relevé Emmanuel Macron, disant que le professeur Raoult était "vrai-ment une de nos plus grandes sommités en la matière".

"Mon devoir c’est que toutes les pistes thérapeutiques au-jourd’hui poursuivies puissent faire l’objet d’essais cliniques rigoureux et les plus rapides possibles pour qu’on trouve

un traitement", a-t-il poursuivi, soulignant que son "rôle" consis-tait à s’assurer que la recherche du professeur Raoult "rentrait bien dans le cadre d’un proto-cole d’essais cliniques".

Il s’agissait aussi de "regarder avec des méthodes qui doivent être simples mais rigoureuses, si ça marchait ou ça ne marchait pas". Et le professeur Raoult "nous invite à être humbles", a

relevé M. Macron, "parce que lui-même dit que les choses peuvent varier selon les saisons et les géographies, et qu’un vi-rus réagit à un écosystème".

Quatre mois après l’apparition du virus en Chine, la pandémie a fait près de 125.000 morts dans le monde, dont 15.729 morts en France. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché, avec 25.757 décès pour plus de 600.000 cas.

Hommage d’Emmanuel Macron à Didier Raoult

"Le grand scientifique" La semaine dernière, le chef de l’Etat français s’était déplacé à Marseille pour

une rencontre inattendue.

En réponse à une question centrale à

la Chambre des conseillers sur "les procédures et les mesures prises pour endiguer la propagation du Coronavirus au Maroc", le mi-nistre a précisé que l’élargissement du cercle de dépistage contribuera à identifier les personnes ayant acquis l’immunité après le réta-blissement du Coronavirus et de diagnostiquer les patients atteints, soulignant la nécessité de pour-suivre le confinement sanitaire en fonction du développement de la situation épidémiologique au Maroc.

M. Ait Taleb a appelé à la vigi-lance car "l’épidémie peut redou-bler d’intensité", et recommandé

le maintien de "l’état d’urgence sanitaire jusqu’à ce que la situa-tion épidémiologique devienne rassurante".

A cet égard, il a affirmé que le principal indicateur qui présente des données sur la vitesse de pro-pagation de l’épidémie, commence à diminuer et cela atteste, selon lui, d’une certaine maitrise de l’épidé-mie.

"Mais cela ne signifie pas qu’il faut être optimiste et dire que nous avons remporté la bataille contre le Coronavirus", a t-il dit, appelant à plus de vigilance car le virus peut se propager à très grande vitesse.

M. Ait Taleb a aussi relevé que cette pandémie connait des évolu-tions à travers le monde et se dif-

férencie d’une région à une autre selon les foyers de contamination, notant que le Maroc se trouve dans la deuxième phase de l’évolution de l’épidémie et s’est appuyé sur une adéquation entre les moyens dont il dispose et l’évolution locale de l’épidémie par l’accompagne-ment progressif de la situation épidémiologique par l’adaptation des moyens et l’observation des normes recommandées de l’Or-ganisation mondiale de la santé (OMS).

Le ministre a jugé "possible" d’effectuer des analyses de labora-toire à plus grande échelle, mais ce procédé encourt le risque d’épui-sement des outils de dépistage", affirmant que le processus d’adap-tation des ressources à la situation épidémiologique a porté ses fruits.

La réalisation des tests de dépistage sera élargie et diversifiée

Préparatifs au déconfinement La réalisation des tests de dépistage du Coronavirus (Covid-19) sera diversifiée et étendue dans le cadre d’une stratégie de la préparation du déconfinement et de la réduction du délai d’attente des résultats des analyses, a souligné mardi 14 avril à

Rabat le ministre de la Santé Khalid Ait Taleb.

• Emmanuel Macron et Didier Raoult, une rencontre inattendue.

• Khalid Ait Taleb.

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Prolégomènes La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 27

L’improvisation est la règle maitresse

face à ce cas De Novo, le person-nel médical non encore formé sur la façon de réagir et d’agir, a adopté une approche plus hu-maine que scientifique, malgré les barrières linguistiques, de-puis son accueil jusqu’à la réali-sation d’un test naso-pharyngé. Dans un climat de confusion où plusieurs questions se posent sans qu’il y est véritablement "la bonne réponse". Fort heureuse-ment, un soulagement s’est ins-tallé d’apprendre que le résultat du test réalisé est négatif.

Les malheurs viennent tou-jours en série, l’afflux des cas suspects parmi les ressortissants marocains résidents en Europe commence peu de temps après. Avec ces effluves virales, la crainte s’emparera de la morale médicale, car à l’encontre du cas suscité, on voyait dans chacun d’eux un parent, l’empathie a remplacé la sympathie.

En qualité de corps médical, confronté tous les jours aux maux et à la mort, jamais une sensation pareille ne s’est sen-tie auparavant. Moi, qui suis médecin urgentologue, ayant fait deux accidents graves, des fausses couches et ayant enterré un bout de mon cœur... la mort a pris toute une autre figure.

Brusquement le médecin est devenu au centre d’intérêt, et ses jours se sont vus de plus en plus consacrés aux patients, plus de place à la famille ni aux amis. Je suis rentrée dans un cercle vicieux. Le matin je constate qu’aucune voiture du garage de l’immeuble ne bouge sauf celle de mon mari, lui aussi médecin, laissant à la maison notre fils unique âgé de 12 ans. Ma voiture roule automatique-ment en empruntant un chemin "bizarrement" désert vers l’hô-pital, croisant des barrages de contrôle policier, des piétons et des conducteurs masqués. Mes larmes coulent à chaque fois que j’arrive au quartier des universi-tés, auparavant peuplé par des étudiants dynamiques.

Notre petit hôpital s’est méta-morphosé. Le personnel porte des tenues inhabituelles, spé-cialement recommandées pour recevoir de nouveaux cas sus-pects… on ne se reconnaît plus ! Les patients se présentant pour des signes bénins sont emmenés calmement vers des lieux d’iso-lement, tout en animant des discussions pendant leur trans-port, afin de les rassurer. La gestion la plus délicate est celle des patients en difficultés respi-ratoires, faibles corps essoufflés dont le contact est probable-ment hautement contagieux. La règle adoptée est de se protéger pour toutes éventualités tout en s’accrochant aux principes du

serment...

Les liens d’amour et de fra-ternité entre les membres de l’équipe des urgences se tis-saient de plus en plus lorsqu’on se précipitait pour prendre en charge un patient suspect, le but est d’épargner un médecin âgé ou immunodéprimé, une infir-mière asthmatique ou ayant un bébé à domicile... Une chaleur humaine se manifestait par les actions qui remplaçaient petit à petit les dires… Nos larmes sont cachées derrières nos masques.

On a appris progressivement à communiquer à travers le re-gard, je peux interpréter actuel-

lement la tristesse, la joie, la pa-nique, la peur et aussi l’amour...

Des moments forts ont été échangés autour des tables de réunion où on discutait les dos-siers de nos patients, et même aussi nos sentiments, dans une forme de thérapie de groupes, qui nous a permis de consoli-der nos liens les uns aux autres. Notre temps libre après avoir stabilisé les patients, est consa-cré à la confection de visières et des dispositifs de respiration adaptée à la maladie covid19… "La créativité est humaine".

Avant mon retour à la mai-son, je dois me désinfecter, me

laver, changer de chaussures et emprunter les escaliers de l’im-meuble au lieu de l’ascenseur, les traces du masque restent dessinées sur mon visage, les mains couvertes d’eczéma à force d’utiliser les solutions hydro-alcooliques. Je ne peux plus prendre mon fils dans mes bras et il a cessé de m’accueillir, comme il est habitué, pour ne plus être déçu. La journée n’en finit guère à ce point, ainsi ren-trée commence l’autre défi si épuisant surtout sans aide-mé-nagère ; celui de la cuisine, le linge, la vaisselle, le ménage...je ne sais comment j’aurais fait sans l’aide précieuse de mon conjoint...

Après le repas et les moments d’échange avec ma petite fa-mille, je commence à récupérer les appels en absence pour par-ler avec mes proches et amis.

La dernière phase de la soi-rée est consacrée au partage des données scientifiques sur un groupe social avec mes collè-gues de la Société Marocaine de Médecine d’Urgence (SMMU).

Nous discutons les cas cli-niques reçus et aussi nous par-lons des vécus quotidiens et des différentes contraintes cha-cun dans son champs d’action. Nous élaborons des protocoles scientifiques au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, ce qui demande beaucoup d’effort et de concentration ; l’effort de-vient à la fois psychique, phy-sique et intellectuel.

Tous ces événements qui des-sinent le cercle de mon vécu quo-tidien ne sont plus considérées comme une routine monotone, mais plutôt une saccade satu-rée d’émotions, d’énergie, de ri-chesse scientifique et d’amour envers mon pays. L’immunité s’entretient par la bonne foi, la solidarité et l’espoir.

*Nada Damghi est spécia-liste en Médecine d’Urgence et de Catastrophe. Service de Réanimation des Urgences Hôpital El Idrissi, Kenitra

Dr Nada Damghi* raconte une journée de son vécu avec le Covid-19

Un témoignage poignant "On a beau croire qu’on est bien épargné, mais c’est une pure illusion. Le jour où un patient chinois masqué a poussé les portes des urgences, en criant ‘rescue me, I have corona !’ ne quittera jamais nos esprits. L’état des lieux a fait place à la panique générale parmi le corps soignant, et toutes les images diffusées sur les médias depuis Wuhan défilaient en série dans notre imaginaire au sein de cet hôpital marocain distant de plusieurs

Kilomètres. L’épidémie est dorénavant "transcontinentale".

• Dr Nada Damghi.

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Culture La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 28

Face à cette situa-tion d’urgence

forcée par le Covid-19, la Fédé-ration du Maroc pour les Arts de la Rue (FMAR) a lancé une initiative artistique, citoyenne et bénévole, nommée "Rue du confinement", pour assurer la continuité artistique à travers une technologie virtuelle et ainsi assurer la subsistance des artistes tout en divertissant un public confiné. La pandémie du coronavirus a porté préjudice à un grand nombre d’artistes de rue, notamment des musiciens, des adeptes de l’art du cirque et du spectacle qui avaient pour habitude de se produire dans les espaces publics, en faisant leur pain quotidien, et participaient à des événements artistiques nationaux, indique la FMAR.

"Rue du confinement" est une initiative qui permet à des artistes de rue de présenter "en live" et durant 30 minutes mi-nimum, leur production artis-tique, via la page Facebook offi-

cielle de la Fédération, a indiqué à la MAP, le responsable des relations publiques de la FMAR, Imad Fajjaj.

Ce rendez-vous artistique qui se renouvelle tous les 2 jours est pris en charge par la FMAR en vue de motiver les artistes à s’engager dans cette nouvelle expérience, a-t-il ajouté.

A cet égard, la fédération a ap-pelé le public à appuyer ce genre d’initiatives, en parrainant une ou plusieurs performances en live par l’octroi d’un cachet (minimum 500 dirhams) versé au profit de l’artiste, par l’envoi d’une une recharge télépho-nique (minimum 50 dirhams) à l’intéressé ou d’aides directes.

La diffusion des spectacles en live a été lancée le 10 avril, sur Facebook avec deux rendez-vous musicaux, ce qui a permis à la Fédération d’ouvrir la voie à de nouvelles méthodes de transac-tions culturelles et artistiques, basées principalement sur la coo-pération et la solidarité.

A ce jour, plusieurs artistes de rue se sont produits durant plus d’une demi-heure, notam-ment, Nour Mehdi, Sayaf Hos-sini, Younes Oukrim Santana et l’acrobate Hajar El Bad.

Grandement salué par le public surtout en ces temps de confinement, les artistes ont aus-si exprimé leur gratitude envers "Rue du confinement", y voyant un moyen pour contrer les effets négatifs de la pandémie du Co-vid-19, mettre un terme au chô-mage provisoire et permettre à un plus large public, national et international, de profiter de la technologie. Dans une scène des plus humaines diffusée en direct sur la page Facebook de la FMAR, la fille de la jeune acro-bate Hajar El Bad, âgée de 5 ans, s’est approchée de la caméra. Dites bravo à mama , s’est-elle amusée à dire.

L’acrobate Hajar EL Bad, qui est parrainée par l’artiste Latifa Ahrar, s’est excusée au début de son spectacle en raison de l’étroitesse et la simplicité de

son environnement, qui ne lui permet pas de se lancer en toute liberté et d’exprimer son art à travers différentes acrobaties. Merci pour vos initiatives, grâce à vous, les artistes trouvent en-fin le soutien dont ils ont besoin, a commenté la militante asso-ciative et animatrice des ateliers "Philosophies pour enfants", Julie Fontaine.

Pour M. Fajjaj, l’évaluation de cette première initiative est d’une "grande importance", puisqu’elle a pu être suivie en direct et visualisée par près 12.000 personnes.

Vu le grand nombre des ar-tistes lésés par cette pandémie, un programme quotidien sera entamé pour permettre au plus grand nombre de bénéficier de cette initiative, a affirmé le res-ponsable des relations publiques de la FMAR.

En plus de plusieurs autres artistes et réalisateurs, les membres de la fédération as-surent aussi une aide financière

à ces productions artistiques, a indiqué M. Fajjaj, plaidant pour une meilleure participa-tion en vue d’atteindre le plus grand nombres des artistes de rue.

A travers l’initiative "Rue du confinement", la FMAR sou-haite attirer l’attention du grand public sur les difficultés vécues par les artistes de rue en cette période de confinement. Créée en 2018, la Fédération des Arts de la Rue Marocaine (FMAR) est née de la volonté d’un collectif d’artistes de structurer un sec-teur professionnel en plein essor et de faire entendre la voix des professionnels des arts de la rue au Maroc.

La FMAR a pour but de créer une plateforme d’échanges et de rencontres, de favoriser la reconnaissance des arts de la rue au Maroc, de soutenir la for-mation professionnelle dédiée aux arts de la rue et d’appuyer une dynamique de projets por-tés par une nouvelle génération d’artistes de rue.

Le spectacle de rue en période de confinement

De l’étendue des scènes vers l’étroitesse des maisons

A l’instar d’un grand nombre de citoyens, les artistes de rue marocains se sont retrouvés, soudainement, devant une nouvelle réalité imposée par l’état d’urgence sanitaire décrété par le Maroc, depuis quelques semaines, en vue d’endiguer la propagation du nouveau coronavirus (Covid-19). Cette situation particulière a fait que le seul gagne pain des artistes de rue a été soumis à rude

épreuve, passant d’une étendue spatiale vers l’étroitesse des maisons.

• La cité ocre à l’ère du coronavirus.

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Culture La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 29

L’architecte et pho-tographe de 93 ans

avait notamment signé deux ouvrages dont les images n’ont cessé de faire le tour du monde ces dernières années.

Partie prenante de tous les grands chantiers monumentaux de l’Irak entre 1950 et 1980, il est l’architecte du Monument de la Liberté, qui surplombe la place Tahrir, épicentre de la récente révolte populaire irakienne à Bagdad.

Il a également conçu le siège de la Compagnie nationale d’as-surance de Mossoul, récemment démoli après que les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) l’ont utilisé pour jeter dans le vide ceux qu’ils accusaient d’ho-mosexualité.

“C’est une gigantesque figure de l’Irak du 20e siècle qui dis-paraît, on n’en compte plus que sur les doigts d’une seule main”, affirme à l’AFP Caecilia Pieri, chercheuse associée à l’Insti-tut français du Proche-Orient

(IFPO).

Le président irakien Barham Saleh a salué “l’une des plus grandes voix modernes de l’architecture irakienne et mon-diale” et le Premier ministre démissionnaire Adel Abdel Ma-hdi “une empreinte et une école pour des générations d’artistes et d’architectes”.

Né dans une famille patri-

cienne de Bagdad en 1926, M. Chadirji suit des études à Londres avant de revenir dans sa ville en 1952. Là, il est chargé par le Premier ministre Abdelkarim Qassem –qui vient de mener un coup d’Etat san-glant contre la royauté– de construire un monument au soldat inconnu sur la place Fir-daous.

Après son arrivée au pouvoir

en 1979, Saddam Hussein le fait détruire pour le remplacer par une gigantesque statue de lui-même dont la chute il y a 17 ans quasiment jour pour jour sym-bolisa la chute de son régime. Le dictateur a alors fait jeter M. Chadirji dans la terrible prison d’Abou Ghraib.

Ironie du sort, il quitte sa cel-lule après 20 mois parce que… le même dictateur avait demandé

qu’on lui amène le plus grand architecte du pays pour pré-parer Bagdad à accueillir une conférence internationale. C’est en uniforme de détenu que M. Chadirji a été présenté au raïs, comme il le raconte dans son livre “Un mur entre deux obs-curités”.

Son oeuvre a été marquée par “la question de savoir com-ment faire à la fois local, en lien avec la tradition, mais tout en modernisant pour éviter le pastiche”, décrypte Mme Pieri, autrice de “Bagdad, 1914-1960, la construction d’une capitale moderne”.

Après un long exil à Beyrouth et ailleurs, il est revenu en Irak en 2009 pour découvrir un pays ravagé par des décennies de guerre, d’embargo internatio-nal et de gabegie de l’Etat aux infrastructures et bâtiments en état avancé de délabrement.

“Un peuple incapable de pré-server ses oeuvres est un peuple sans mémoire”, plaidait-il alors.

Avec AFP

Le coronavirus a emporté le père de l’architecture irakienne moderne

Rifat Chadirji s’en vaLe père de l’architecture irakienne moderne Rifat Chadirji est mort tard, vendredi 10 avril, du nouveau coronavirus en Grande-Bretagne où il résidait,

déplorent samedi responsables et professionnels.

De nombreux ar-tistes proposent

chaque jour des concerts vir-tuels à suivre en live sur les ré-seaux sociaux, d’autres misent sur l’humour en détournant des chansons pour évoquer le coronavirus, ou en créant leurs propres chansons, toujours sur le ton de l’humour. On dé-couvre un petit florilège de ces vidéos drôles partagées sur la toile en cette période de confi-nement.

La nouvelle c’est que Moufid SBAI , BOUCHRA et Maestro Mix et considérant les dernières

évolutions de contamination de virus malgré le confinement et les efforts louables de tout à cha-cun (SM le Roi, Gouvernement, autorités et organismes hospita-liers…) ils ont eu idée de parta-ger à haute voix leurs soucis et vous recommande davantage de confinement, avec un mes-sage sincère, clair … une mélo-die émouvante et à la même fois optimiste…pour la famille et les amis, pour tout citoyen, pour le Maroc et le monde entier.

"Guelsso f Dar" un single : pa-roles et music oussama ABBOU , Arrangement Maesteo Mix Direction Artistique de Moufid SBAI.

Nouveau single de la chanteuse Bouchra

Guelssou feddar

Covid19 avec tout le malheur qu’il engendre, il pousse aussi à la créati-vité. Il faut l’avouer, le confinement

donne des idées à certains.

• Rifat Chadirji.

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Le thème de la rela-tion amoureuse

entre un professeur et une élève, surtout mineure, a été largement exploité par la littérature et par le cinéma mais dans des socié-tés, occidentales pour la plu-part, où le phénomène est plus ou moins toléré. La Complainte du chêne aborde cette question brûlante dans un pays encore fortement influencé par l’autori-té religieuse et le conservatisme social, particularité qui en fait une œuvre audacieuse, de celles qui éveillent les susceptibilités du pudiquement correct, parce qu’elle bouscule ses poncifs écu-lés et ses préjugés moralisants.

La teneur diégétique de la fic-tion porte sur deux rêves et un amour. Depuis son jeune âge, Khalid, le narrateur, rêve de devenir enseignant et écrivain. "Quand j’étais encore élève à l’école primaire, on me posait souvent cette question conven-tionnelle à laquelle aucun enfant n’a échappé. "Quel métier aime-rais-tu exercer dans l’avenir ?" Du haut de mon mètre soixante, avec toute l’innocence de mes sept ans, je répondais spontané-ment : "Enseignant et écrivain." Et lorsqu’on me demandait pourquoi, avec une pointe de curiosité dans la voix, je répon-dais invariablement, de tout mon cœur : "Parce que j’aime enseigner et parce que j’aime écrire." Dans les deux cas mon choix était motivé par un seul et unique sentiment que je n’avais pas encore éprouvé dans toute sa plénitude, mais qui guidait déjà mes pas sur le long chemin de la vie : l’amour." p 28

Le roman évolue suivant les balises jetées dans ce passage en deux récits indépendants qui finissent par s’imbriquer l’un dans l’autre au summum de la tension dramatique. Un récit enchâssant (l’histoire d’amour) et deux récits enchâssés (la car-rière d’enseignant du narrateur et son rêve d’écrivain). Pour des modalités purement présenta-tives, nous commencerons par les récits enchâssés.

Le récit consacré à la

carrière d’enseignant du narrateur

Alternant humour et ironie, il rappelle par paliers successifs les formations de Khalid, ses affectations, ses joies éphémères et ses longues déceptions. La narration se double au fur et à

mesure d’une violente critique du système éducatif et du com-portement répréhensible de cer-tains professeurs :

"Un nouveau ministre fut nommé. Il annula d’un paraphe les décisions de son prédéces-seur. Il proposa de nouvelles réformes, de nouveaux curricula et de nouvelles mesures (…) Des

budgets astronomiques avaient été alloués à de nombreux pro-jets dont certains étouffés dans l’œuf et d’autres avortés en cours de chemin. Les établissements se délabraient. Les enseignants criblés de dettes et de maladies continuaient à peiner dans des classes pléthoriques, débobinant des programmes longs et abru-tissants d’un bout de l’année à

l’autre. Complètement débous-solés, les élèves inadaptés aux contraintes d’une école en dé-rive déversaient hargneusement leurs frustrations sur leurs pro-fesseurs, en leur manquant de respect ou en les agressant avec des armes blanches. p 125

"Cinquante-quatre profes-seurs, les deux sexes confondus, travaillaient au lycée l’Avenir où exerçaient encore quelques étrangers, des Français pour la plupart, dont l’incendiaire ma-demoiselle Giraudon. Le corps enseignant était très hétérogène. On y trouvait le novice qui ve-nait à peine de commencer sa carrière, le vétéran au seuil de la retraite, l’esprit libre et l’esprit borné, la conscience vive et la conscience morte, le syndica-liste opportuniste, le mercenaire des écoles privées et des heures supplémentaires, le croyant et l’athée, le progressiste et le conservateur..." p 15.

"Nos vendredis avaient une couleur. Noire. Ils étaient consa-crés à la récitation du Coran. Nous passions au tableau l’un après l’autre, le pas lourd, trem-blants et exsangues. Certaines vessies se relâchaient avant même que l’exercice ne com-mence, d’autres consécutive-ment à un oubli ou à une erreur. Au moindre arrêt, à la moindre hésitation, les instituteurs nous tombaient dessus comme la vérole sur le bas clergé espa-gnol : l’Assommeur assommait, l’Etouffeur étouffait, l’Etran-gleur étranglait, le Broyeur broyait..." p 127

Le récit consacré au rêve d’écrivain

du narrateur

Ce récit se greffe sur le pre-mier et raconte, moyennant de fréquents allers-retours entre le passé et le présent, le rapport précoce de Khalid avec l’écriture au sens graphique du terme.

"Selon mon frère aîné, mon expérience avec l’écriture avait commencé bien avant ma scola-risation, vers l’âge de quatre ans,

La Complainte du chêne ou

L’histoire de deux rêves et d’un amourLa puissance persistante du vieux tabou des amours interdites continue de freiner la créati-vité des écrivains marocains d’expression française, malgré les nombreuses initiatives qu’ils ont entreprises pour en transgresser les normes codifiées. Brimés dans leurs élans, ils s’in-clinent sous le joug de la doxa, et chaque fois qu’ils tentent de le secouer, ils s’exposent à la vindicte des défenseurs de l’éthique et de sa mère la religion. La Complainte du chêne fait partie de ces œuvres qui jettent le galet dans la mare au mépris des dogmes fossilisés. Le texte s’inscrit dans la lignée des œuvres provocatrices qui stigmatisent avec un humour grin-

çant et une ironie corrosive une société figée aux mœurs déliquescentes.

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Culture La Vérité • N° 802 • du 17 au 23 avril 2020 31

environ. Quand j’avais envie de griffonner quelque chose, je trempais un brin d’herbe dans ma salive et j’esquissais des formes invisibles sur les murs, sur la table et sur toute surface plate à portée de main. Attentif à ma vocation naissante, mon père me procura un cahier et un stylo à bille. Mon premier exploit fut la transcription en lettres latines, sans fautes d’orthographe, de l’inscription "OFFICE NATIO-NAL DU THÉ ET DU SUCRE", que j’avais repérée sur une boîte en carton qui traînait dans un coin de la cour." p 29

Le rêve grandit et s’épanouit. Khalid finit son premier manus-crit au prix d’incalculables sacri-fices. La narration proprement dite s’évince alors au profit d’une réflexion sur l’acte d’écrire et sur les affres de la page blanche, bri-sant systématiquement la linéa-rité du récit.

"Le projet du roman mûrissait dans ma tête à la frontière où la gestation se confond avec la substance d’une vie, la vie d’un arbre. Ses contours étaient nébu-leux, mais ils s’éclaircissaient au fur et à mesure qu’avançait ma réflexion." p 45

"Le roman est-il le fruit d’une pure inspiration ou bien seu-lement le produit d’un travail acharné ? Je dirais les deux. J’avais l’inspiration. Elle ve-nait d’une résilience. Les souf-

frances, j’en avais à revendre, c’est en elles que germent et s’épanouissent la force émotion-nelle et l’énergie créative." p 46

"D’un côté un crayon fébrile, de l’autre une page vierge. Le crayon s’approcha, effleura la page, la caressa, puis d’une poussée vigoureuse la déflora. Je comprenais à présent pour-quoi "écrire" signifie étymologi-quement "blesser" en arabe. Le deuxième verbe, même s’il n’en-tretient pas de rapport direct avec le premier, en apparence, traduit avec exactitude cette douleur si caractéristique des affres de la page blanche. Cliché ? Tant pis." p 48

L’opiniâtreté de Khalid, qui veut publier son manuscrit à tout prix, se heurte à un grand obstacle : le refus des éditeurs. De longs passages passent en revue les réponses préformatées de certaines maisons d’édition et l’attitude foncièrement détachée de ceux qui les dirigent.

"Certainement, mais le rôle de l’éditeur ne consiste pas seule-ment à accepter et à refuser les manuscrits. Il consiste aussi à accompagner les textes perfec-tibles, les projets récupérables quoi !" p 52

"Cher monsieur, nous avons pris le temps de lire votre ma-nuscrit, malheureusement il ne correspond pas à notre ligne

éditoriale. Bien à vous." p 71

"Cher monsieur, nous vous remercions de nous avoir confié votre manuscrit, que nous avons soumis à notre comité de lec-ture. Nous sommes au regret de vous informer qu’il n’a pas été retenu pour publication. Veuil-lez agréer, monsieur, nos saluta-tions distinguées." p 71

Après les éditeurs, le narra-teur aborde, souvent avec sar-casme, un autre problème : celui du lectorat.

"― La lecture est une culture, reprit Saïd. J’ai bien observé les Français dans les supermar-chés. Ils remplissent leur cad-die de toutes sortes d’articles, et au sommet de la pyramide ils posent un livre. C’est très sym-bolique. Et tu sais ce que posent les nôtres au-dessus de leurs articles ?

― Du pain, grinça Bouchta.

― Non, du papier toilette, des rouleaux et des rouleaux de pa-pier toilette, trancha Saïd.

― Ça aussi c’est symbolique, dis-je. Mais il y a quand même des livres qui marchent très fort chez nous. Ce serait ingrat de le nier.

― Lesquels ? demanda Saïd, visiblement intrigué.

― Les livres de cuisine et d’in-terprétation des rêves." p 53

"Dans la foulée, je gagnerai peut-être un peu d’argent, des droits d’auteur que me versera annuellement la maison qui rapporte moins qu’une laiterie, selon son directeur. Les bestsel-lers, les gros tirages et les queues interminables devant les reven-deurs demeurent, dans une société à moitié analphabète, de vaines et folles chimères." p 145

Le récit consacré à l’histoire d’amour

C’est la toile de fond du ro-man. L’histoire commence par l’apparition d’Asmae dans l’in-cipit et se termine par sa dispari-tion tragique dans l’excipit. Une durée de plus de vingt-huit ans, ponctuée de brèves rencontres et brisée par une longue rup-ture, sépare les deux scènes.

"Elle était avec trois jeunes filles sous le chêne qui se dres-sait majestueusement en face de l’établissement, entouré d’un troupeau de mimosas en fleur. De longs cheveux noirs. Une belle taille bien moulée dans une chemise blanche et une jupe bleu nuit qui s’arrêtait au ras de la décence. Un visage au teint clair avec des traits finement dessinés. Elle me sourit, d’abord discrètement, puis son sourire s’élargit, creusant deux fossettes

sur ses joues roses. Je ne cessai de penser à la nymphe du chêne, depuis." p 13

"Je n’en ai plus pour long-temps. Personne n’ose me le dire, mais je le sais. Je le sens. Il est des secrets qu’on ne peut emporter dans la tombe. Je ne t’ai pas dit plus tôt ce que je vais t’annoncer dans cette lettre. J’avais mes raisons. J’espère que le décalage temporel atténuera le poids de la vérité que je vais t’asséner. Je suis sincèrement désolée." p 151

"Le temps passait et repassait. Je suivais son cours inexorable et je comptais. Notre histoire aura duré vingt-huit ans, six mois, trois semaines, deux jours, trois peut-être ou quatre, ou tout simplement quelques heures, quelques minutes, quelques secondes... Adieu, mon amour !" p 152

C’est ainsi que s’achève La Complainte du chêne, juste avant la chute spectaculaire savamment ménagée jusqu’aux dernières lignes. La surprise finale est une invitation à une relecture du roman avec une attention plus concentrée sur les petits détails auxquels on n’a pas prêté attention et qui auraient dû nous mettre la puce à l’oreille.

Éditions Orion 80 dh

Cette nouvelle pla-teforme vise à ré-

pondre à la demande en conte-nus thématiques dans le secteur de l’enseignement qui sont à la fois informatifs, académiques et universitaires, a souligné l’UIR dans un communiqué. "Une demande d’autant plus forte dans ce contexte actuel de confinement, la WebTV UIR a été mise en ligne à partir de ce lundi à découvrir sur le lien sui-vant : https://webtv.uir.ac.ma/", a-t-elle précisé. En effet, cette plateforme permettra à tout in-ternaute d’accéder à du contenu multimédia exclusif tel que les conférences données par d’émi-nentes personnalités nationales ou internationales, ainsi que les interventions du corps profes-soral et de découvrir l’ensemble

des projets R&D développés par l’université Elle permettra égale-ment de suivre en live les futurs événements de l’université ou de voir ces derniers en rediffu-sion, et d’interagir avec la com-munauté UIR.

En outre, la WebTV pro-pose des vidéos et une galerie d’images permettant une visite virtuelle du campus pour les fu-turs étudiants désireux de pour-suivre leurs études à l’UIR.

L’Université internationale de Rabat, qui complète aujourd’hui ses supports digitaux par sa We-bTV, est activement présente sur les réseaux sociaux à travers ses comptes Facebook, Instagram, Twitter, sa chaîne Youtube et son site web, afin de faire connaître ses activités et son offre de for-mation.

Université internationale de Rabat

Une première WebTV universitaireL’Université internationale de Rabat (UIR) a indiqué,lundi 13 avril, avoir lancé sa We-bTV universitaire, la première du genre au Maroc destinée à informer le grand public

sur son offre de formation et ses activités.

• L’Université internationale de Rabat lance la première WebTV universitaire au Maroc.

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