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Une Vie de tourments Inès Mengue Nemi

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Une Vie de tourments

Inès Mengue Nemi

8.16 630960

----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 88 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 8.16 ----------------------------------------------------------------------------

Une Vie de tourments

Inès Mengue Nemi

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A vous deux, Karl Daniel, et Steve Bertin, mes anges gardiens providentiels

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Prologue

Je m’appelle Mintyé Atangana Francesca ; j’ai trente deux ans. Dans quatre mois, je serai maman d’un tout petit garçon. Dans ma vie, se trouve un homme ; celui là qui, deux ans plus tôt m’avait redonné goût à la vie : c’est le père de mon enfant. A priori, il s’agit là d’un tableau bien joli, qu’envieraient plus d’une jeune femme. Mais hélas, comme le dit si bien le dicton : « les apparences sont trompeuses ». Ma situation actuelle n’était que l’épilogue d’une longue vie de tourments dont la genèse remonte à il y a quatorze années. Voici mon histoire…

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Mes drôles de fiançailles

Avril 1995

Après une dure et laborieuse journée de cours, j’arrive enfin à la maison. A quelques deux mois de l’examen baccalauréat, la pression grandit chaque jour qui passe : entre cours de soutient par ci, séances de répétitions par là, je ne dors presque plus. Mon mot d’ordre est : « réussir à tout prix » ! Je m’appelle Mintyé Atangana Francesca ; j’ai dix huit ans, et suis l’aînée d’une famille de quatre enfants. Ma mère, veuve Ndongo Atangana Marthe a perdu son mari dans un accident de la route il ya un an ; le père de mes trois petites sœurs, car je suis un enfant naturel.

Fait assez rare ce vendredi soir depuis le décès de mon beau père, j’entends des voix masculines en provenance de notre maison, au fur et à mesure que je m’avance. Une fois rendue dans le living room, je découvre trois personnes : deux hommes et une dame que je vais poliment saluer avant de disparaître dans ma chambre.

Plus tard dans la soirée… – C’étaient qui ces personnes ? Demandais-je à

ma mère.

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– Des amis à moi. C’était la fin de la discussion. Ma mère était très

taciturne comme personne ; un réel paradoxe pour un fonctionnaire dont la profession était : enseignante ! Mais que voulez vous ? À chacun sa nature, ma mère, je l’aimais comme elle était. Malgré la vie qui ne lui était pas toujours rose, elle se battait bec et ongles pour nous offrir une existence paisible. Très souvent, je la surprenais dans l’un de ses moments d’évasion : assise sur la longue chaise en bambou qui meublait notre véranda ; elle s’envolait spirituellement vers d’autres cieux ; à quoi pensait-elle ? Me l’étais je toujours demandé !

Notre quotidien était semblable à celui de la plupart des familles modestes. Nous vivions dans une maison de trois chambres, salon, cuisine, que nous avait léguée mon défunt beau père ; maison située au quartier Nkozoa, banlieue de Yaoundé, la capitale politique du Cameroun. Chez nous, les jours se ressemblaient, tant nous ne connaissions que très peu de nouveautés. De lundi à vendredi, chaque matin j’apprêtais mes petites sœurs avant de me rendre au lycée. Elles allaient à l’école catholique du village avec maman ; elle y était institutrice. Le samedi était jour de grand ménage pour moi, tandis que notre mère se déployait dans les petits champs d’arachides, manioc, maïs, situés autour de la maison. Le dimanche venu, nous allions à l’église ; la messe était pratiquement une institution chez nous.

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Le lendemain après midi, samedi… J’étais entrain de visionner avec mes sœurs, lorsque

j’entendis ma mère m’appeler dans sa chambre. Quelques instants après… – Franc, comme elle aimait m’appeler

affectueusement ; demain nous aurons la visite de trois personnes, elles étaient déjà là hier, et ce sont des amis à moi. A cette occasion, je voudrais que tu te fasses très belle ; tout à l’heure j’irai faire le marché pour la circonstance, et demain tu te chargeras de la cuisine. J’espère que je me fais comprendre ?

– Non, je ne comprends pas le rapport que j’ai avec tes étrangers ; ce sont vos histoires de grands ; pourquoi dois-je particulièrement me faire belle pour ces gens ? Ce sont tes invités, pas les miens. Demain après midi, Gabrielle doit me faire des tresses…

– Assez, me coupa t elle. J’exige que tu sois là et c’est tout.

Je dois avouer qu’à cet instant précis, j’eus vraiment l’impression d’avoir un père en face de moi. Le lendemain, je m’exécutai. Après la cuisine très tôt le matin, je me rendis à la messe. De retour à la maison, nous dinâmes en famille comme à l’accoutumée. Les convives de maman devaient arriver à seize heures ; alors après le repas, je m’employai dans ma chambre à choisir la tenue que j’allais mettre, et à trouver une manière originale pour coiffer mes longs cheveux crépus.

Deux heures plus tard, ils étaient là. C’était une