Une première approche de l’évolution et biodiversité · 3 3. Mettre de l’ordre parmi les...
Transcript of Une première approche de l’évolution et biodiversité · 3 3. Mettre de l’ordre parmi les...
BIOLOGIE
Une première approche de l’évolution
et biodiversité
4e année
Sciences de base/Sciences générales
Professeurs : Mmes Decroocq, Herbiniaux, Têcheur et Trapani
Année académique 2019-2020
1
Introduction
Le monde vivant est constitué par de nombreuses espèces très différentes les unes des autres.
La Terre serait actuellement peuplée de 2 millions d’espèces et l’on estime que l’on peut
atteindre 10 millions avec les organismes encore à découvrir.
1. La biodiversité
Autour de nous, nous pouvons observer des êtres vivants de formes très variées. Cette
diversité est nommée la biodiversité. Elle ravit les observateurs de la nature, mais elle n’a pas
toujours été telle que nous la connaissons.
Depuis l’origine de la vie, il y a 3,8 milliards d’années, le vivant a évolué et donné la biodiversité
que nous connaissons actuellement.
La biodiversité est la diversité biologique, autrement dit, la variété des organismes vivants.
Elle est envisagée à trois niveaux :
‒ La diversité génétique qui se définit par la variabilité des gènes des individus au sein d’une
même espèce ou d’une population.
‒ La diversité spécifique qui correspond à la diversité des espèces.
‒ La diversité écosystémique qui correspond à la diversité des écosystèmes présents sur
Terre.
2
2. La notion d’espèce
L’espèce est le niveau le plus simple de la classification des êtres vivants.
Cette notion repose largement sur les ressemblances morphologiques, physiologiques et
moléculaires existant entre certains organismes.
Mais des organismes qui se ressemblent ne font cependant pas toujours partie de la même
espèce.
L’espèce est définie par un binôme de noms écrits en italique et en latin :
▪ le premier porte une majuscule et désigne le genre auquel elle appartient
▪ le second porte une minuscule et désigne l’espèce en elle-même.
Exemple : les grenouilles léopard (photo ci-dessus)
La première : genre : Rana espèce : pipiens Rana pipiens
La seconde : genre : Rana espèce : blairi Rana blairi
Ces deux grenouilles léopard font donc partie du même genre mais pas de la même espèce.
L’espèce réunit les organismes ayant les liens de parenté les plus forts.
Les individus d’une même espèce,
‒ possèdent un certain nombre de caractères morphologiques (phénotypiques) communs
‒ possèdent des gènes en communs (caryotype identique)
‒ sont capables de se reproduire entre eux et de donner une descendance fertile
3
3. Mettre de l’ordre parmi les vivants
Les espèces que nous observons actuellement sont les résultats de plusieurs milliards
d’années d’évolution à partir d’un ancêtre commun.
Nous pouvons ranger, trier ou classer les êtres vivants. La classification phylogénétique est
une partie de la biologie qui classe ceux-ci en fonction de leur lien de parenté. Ce choix de
classement est subjectif comme tout critère de classement mais est intéressant, car il nous
informe sur l’histoire de la vie sur la Terre.
Pour identifier ces liens de parenté, nous nous basons sur des caractères anatomiques,
paléontologiques, embryologiques, moléculaires, etc.
Nous devons rechercher les caractères dérivés (innovations évolutives qui apparaissent dans
un groupe) et les caractères ancestraux (caractères que possèdent un ancêtre commun d’un
groupe). Seuls les caractères dérivés nous informent sur les liens de parenté.
Cependant, il faut faire attention au fait que certains caractères dérivés ne donnent pas
d’information, car ce sont des analogies et non des homologies.
Faisons la différence :
Analogie Homologie
Structures ou organes qui se ressemblent parce
qu’ils réalisent la même fonction mais qui n’ont
pas la même structure interne.
Structures ou organes qui ont la même structure
interne mais qui n’ont pas forcément la même
forme et/ou la même fonction.
Ces ressemblances fonctionnelles ne constituent
pas une preuve évolutive à partir d’un ancêtre
commun.
Ces ressemblances organisationnelles constituent
une preuve que toutes les espèces ont évolué à
partir d’un ancêtre commun.
Exemple : Ils volent tous les trois mais leurs « ailes » n’ont pas la même structure.
Exemple : Les membres antérieurs des mammifères
Libellule Poisson Ecureuil volant volant
4
Nous centralisons, ensuite, ces informations dans des matrices de caractères qui nous
permettent de réaliser des arbres phylogénétiques.
Espèces
Innovations
Amnios Doigts Gésier Mâchoires Placenta Plumes
Canard oui oui oui oui non oui
Lamproie non non non non non non
Lapin oui oui non oui oui non
Salamandre non oui non oui non non
Tortue oui oui oui oui non non
truite non non non oui non non
Les nœuds de ceux-ci représentent des ancêtres communs.
Le cercles le long des branches représentent des innovations évolutives.
Plumes
5
Exemple :
Cet arbre phylogénétique montre que le canard et la tortue ont un ancêtre commun.
Cet ancêtre commun possédaient comme caractères ancestraux :
- une mâchoire, des doigts, un amnios et un gésier
- mais pas de placenta ni de plumes.
Les plumes sont une innovation évolutive et donc un caractère dérivé chez le canard.
Le canard possède donc une mâchoire, des doigts, un amnios, un gésier et des plumes.
4. La sélection naturelle
Un moteur de cette évolution est la sélection naturelle, théorie initialement décrite
par Charles Darwin (naturaliste et paléontologue anglais).
Pour qu’il y ait sélection, il faut qu’il y ait variabilité, celle-ci est générée par mutation.
Les espèces les mieux adaptées à leur environnement vont pouvoir mieux se développer,
auront plus de chance de se reproduire efficacement et donc de transmettre leur caractère à
leurs descendants.
Si les conditions d’un écosystème changent, certaines espèces vont disparaitre (99,9 % des
espèces ayant peuplé notre planète ont disparu), car elles ne seront plus adaptées aux
nouvelles conditions environnementales.
Cependant, d’autres vont continuer à exister et, surtout, à changer, à évoluer.
6
Exemple : les pinsons des iles Galapagos
Les pinsons des Iles Galápagos ont été étudiés par Charles Darwin. Ces pinsons sont tous de la
même taille (entre 10 et 20 cm) et de couleur foncée (noirs ou bruns). Les différences les plus
importantes entre les différentes espèces se trouvent dans la taille et la forme de leur bec.
Leurs comportements sont également différents ainsi que leurs chants.
Le document suivant montre les rapports qui existent entre la forme du bec des différentes
espèces, l'endroit où on les trouve sur l'ile et ce qu'ils ont à manger (c'est ce qu'on appelle leur
niche écologique).
L'espèce unique de départ a colonisé les différents biotopes de l'ile dans lesquels la nourriture
disponible était très différente. Ceux qui avaient le bec adapté au biotope qu'ils colonisaient
ont été choisis par la sélection naturelle, ont survécu et ont pu transmettre leurs
caractéristiques à leurs descendants. Aujourd'hui, on trouve, dans chacun des biotopes de
l'ile, les pinsons qui sont les mieux adaptés. L'action de la sélection naturelle en fonction des
graines disponibles, s'est notamment exercée sur le bec.
7
5. Les crises biologiques
Il est arrivé plusieurs fois au cours de l’histoire que les conditions changent au niveau mondial
et elles ont ainsi provoqué des extinctions de masse : les grandes extinctions. Nous en
connaissons cinq : À la fin de l’Ordovicien.
À la fin du Dévonien.
À la fin du Permien.
À la fin du Trias.
À la fin du Crétacé
Ces grandes extinctions sont des périodes durant lesquelles de nombreuses espèces
disparaissent.
Cependant, elles peuvent être l’occasion pour que de nouveaux organismes apparaissent,
lesquels n’avaient pas pu occuper des niches déjà occupées par d’autres organismes plus
compétitifs dans ces conditions-là.
Une crise biologique se caractérise par la disparition rapide et brutale de plusieurs espèces.
Cette disparition touche tous les milieux (marins et terrestre) et est suivie d’une diversification
d’autres espèces.
dinosaures
①
②
③
8
La biodiversité avant et après ces extinctions est donc littéralement différente. Une crise
biologique peut être divisée en trois phases distinctes :
1) la période d’extinction, qui correspond à une diminution de la biodiversité ;
2) la période de survie, qui correspond au minimum de la biodiversité ;
3) la période de reconquête, qui correspond à une augmentation de la biodiversité.
Ces extinctions et les recolonisations qui ont suivi rendent compte d’une partie de la
biodiversité que l’on peut observer à l’heure actuelle.
Exemple :
La plus grande chute de la biodiversité a eu lieu à la fin du Permien.
Durant cet évènement, il y a 250 millions d’années, environ 96 % des espèces d’animaux
marins ont disparu, ce qui a modifié complètement la vie dans les océans. Sur terre, de 70 à
77 % des familles de vertébrés et 63 % des familles d’insectes ont également été éliminés.
Pour expliquer cette crise biologique, de nombreuses causes ont été avancées et discutées :
- Éruptions volcaniques
- Baisse du niveau de la mer
- Variation climatique (réchauffement et refroidissement)
- Baisse de la concentration en oxygène
9
6. Pourquoi protéger la biodiversité ?
10
7. Comment protéger cette biodiversité ?
11
8. Applications
12
13
14
15