Une histoire de l’Ecole …sans doute aussi L’histoire d’un ...

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L’émergence de l’Institution scolaire, comme indissociable du projet de la République. Les valeurs de l’Ecole s’inscrivent dans le projet démocratique. Septembre 2016 M1 UEC111 [email protected]

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L’émergence de l’Institution scolaire, comme indissociable du projet de la République. Les valeurs de l’Ecole s’inscrivent

dans le projet démocratique.

Septembre 2016 M1 UEC111

[email protected]

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En tout cas pas une histoire de l’Education, car nous cherchons ici des repères et jalons pour mieux comprendre l’Ecole d’aujourd’hui.

Pas non plus une histoire de la pédagogie, ni l’histoire très édifiante des grands pédagogues.

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Mercredi 7/9 2016 22h25 documentaire 90 min. Arté (théma « Ecole »)

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Notre école républicaine est le fruit d’un long parcours qui commença à la Révolution française et qui s’est poursuivi tout au long du XIXe siècle pour aboutir aux grandes lois Ferry. L’école laïque permit aux plus pauvres, selon leur talent, d’accéder à des niveaux d’études jusque-là réservés aux plus riches et à la bourgeoisie. Le XXe siècle rendit notre école plus égalitaire grâce à « l’école unique» et en ouvrant à tous les portes du collège. Le XXIe siècle devra atténuer les différences dues au milieu social et familial. Mais tous les Républicains ne s’accordent pas, tandis que des forces extrémistes préparent une toute autre école.

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5 périodes

De 1789 à 1870 lent développement d’une école primaire du peuple, au fil des violentes alternances de régimes politiques.

De 1870 à 1924 l’école de la République permet aux plus pauvres, selon leur talent, d’accéder à des niveaux d’études jusque-là réservés aux plus riches et à la bourgeoisie. Elle a des finalités idéologiques.

De 1924 à 1940, puis de 1945 à 1975, l’école est un outil de promotion sociale. Ses finalités sont économiques.

De 1975 à 2000 l’ école des crises économiques et de la mondialisation se veut plus égalitaire selon le principe du « collège unique» et en ouvrant à tous les portes du collège. Augmentation du nombre de bacheliers. Accès plus massif à l’université.

Depuis 2000 développement technologique, « marchandisation » du savoir, post massification à l’échelle européenne.

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Juste avant la révolution de 1789

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Poids de l’Eglise

Faible instruction des maîtres

Ce n’est pas un métier

Les « petites école »

Punition, brutalité

Place dominante de l’enseignement religieux

Pas de cadre national

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Un projet inachevé pour une Education Nationale

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L’Eglise perd le pouvoir sur les écoles

Instruction publique

A la charge de l’Etat

Seulement si la commune le demande.

Ecole non obligatoire

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Comité d’Instruction publique

Rapport de Condorcet"Cinq mémoires sur l'instruction publique »

Instruction indépendante du pouvoir central

Gratuite Universelle : Obligation pour

les communes. Ecole non obligatoire Comité d’Instruction

publique24 membres dont Condorcet

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« L'éducation publique doit se borner à l’instruction (…)

parce qu'une éducation publique deviendrait contraire à l'indépendance des opinions.(…)

La liberté de ces opinions ne serait plus qu'illusoire, si la société s'emparait des générations naissantes pour leur dicter ce qu'elles doivent croire. Celui qui en entrant dans la société y porte des opinions que son éducation lui a données n'est plus un homme libre, il est l'esclave de ses maîtres, et ses fers sont d'autant plus difficiles à rompre, que lui-même ne les sent pas, et qu'il croit obéir à sa raison, quand il ne fait que se soumettre à celle d'un autre. »

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«La puissance publique (…) n'a pas droit de faire enseigner des opinions comme des vérités. (…)

En conséquence, elle ne doit pas confierl'enseignement à des corps perpétuels.(…)

Le devoir, comme le droit de la puissancepublique, se borne donc à fixer l'objet del'instruction et à s'assurer qu'il sera bienrempli.(…)

La constitution de chaque nation ne doitfaire partie de l'instruction que comme unfait. »

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l’instruction civique et morale

«Si on entend qu'il faut enseigner [laconstitution de chaque pays] comme unedoctrine conforme aux principes de la raisonuniverselle (…) alors c'est une espèce dereligion politique que l'on veut créer ; c'estune chaîne que l'on prépare aux esprits ; et onviole la liberté dans ses droits les plus sacrés,sous prétexte d'apprendre à la chérir.

Le but de l'instruction n'est pas (…) desoumettre chaque génération aux opinionscomme à la volonté de celle qui la précède ;mais de les éclairer de plus en plus, afin quechacune devienne de plus en plus digne de segouverner par sa propre raison »

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par F.Lanthenas : (premier projet du Comité d'Instruction publique, qui reproduisait dans ses traits essentiels le plan

proposé par Condorcet à la Législative)

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Titre I, Article premier : Les écoles primaires formeront le premier degré d'instruction. On y enseignera les connaissances rigoureusement nécessaires à tous les citoyens. Les personnes chargées de l'enseignement dans ces écoles, s'appelleront Instituteurs.

Art.2 : Dans les écoles on apprendra à lire et à écrire. On y enseignera les règles de l'arithmétique et les premières connaissances morales, naturelles et économiques...

Art.3 : L'enseignement des écoles primaires sera partagé en quatre divisions, que les élèves parcourront successivement.

Art. 6 : L'enseignement devant être commun à tous les citoyens sans distinction de culte, tout ce qui concerne les cultes religieux ne sera enseigné que dans les temples...

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Titre II, article premier : Il y aura une école primaire dans tous les lieux qui ont depuis quatre cents habitants...

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Du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799)

à 1814

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Après avoir remplacé les écoles centrales par les lycées en 1802, Napoléon Bonaparte fonde l’université impériale. Il favorise ainsi l’établissement d’un enseignement public centralisé.

L’université impériale détient en effet le monopole de l’éducation. Avec à sa tête un dirigeant nommé par Bonaparte lui-même, elle rassemble et gère tous les établissements français.

Durant cette période, la France se voit également organisée en Académies, avec un recteur à la tête de chacune d'entre elles.

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1814-1830

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En 1820, plus de 1500 écoles se disent mutuelles ; elles accueillent 170 000 élèves. De cette éclatante réussite, l'Eglise et ses congrégations ne tardent pas à prendre ombrage. Le décor est planté pour la première "guerre scolaire" de notre histoire contemporaine, car l'affaire a des prolongements politiques.

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Face à l'église et aux ultras, l'opinion libérale est solidaire de l'école mutuelle. Avec l'accession des ultras au pouvoir en 1820, le contrôle du clergé sur l'enseignement primaire se renforce.

L'enseignement mutuel en fait les frais ; il ne lui reste bientôt plus que 250 écoles.

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1830-1848

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En 1833, la loi Guizot développe l’enseignement primaire

Ministre de l’Instruction publique, François Guizot fait voter une loi qui va bouleverser l’enseignement primaire.

Elle oblige les communes de plus de 500 habitants à se munir d’au moins une école primaire de garçons et à entretenir au moins un instituteur.

Chaque département français doit désormais disposer d’une École normale d’instituteurs.

Les établissements privés sont légalisés et l’instruction religieuse maintenue

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Il crée le Manuel général de l’instruction primaire pour les instituteurs et fait préparer cinq manuels qui doivent servir de base à l’enseignement et à le régler.

En 1837, une ordonnance royale organise les salles d'asile. Ce sont des établissements charitables où les enfants des deux sexes peuvent être admis, jusqu'à l'âge de six ans accomplis, pour recevoir les soins de surveillance maternelle et de première éducation que leur âge réclame.

En 1841, le travail des enfants âgés de huit à douze ans est limité à 8 heures par jour et interdit le dimanche et les jours de fêtes..

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1848-1852

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« il n'est aucune partie de l'instruction primaire qui ait été plus négligée, sous les précédents gouvernements, que la formation des enfants comme citoyens. Cela devait être. Mais c'est une négligence dont il est à craindre, si nous n'y prenons garde, que nous ne supportions aujourd'hui le dommage... »

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Après l’élection de Louis Napoléon Bonaparte comme président de la République,les le nouveau ministre de l'Instruction publique, le comte Alfred de Falloux,catholique légitimiste du Parti de l'Ordre, retire officiellement le projet de Carnot etdissout la Commission des études scientifiques et littéraires. Dans ses Mémoires,Falloux résume son programme politique: « Dieu dans l'éducation. Le pape à la têtede l'Église. L'Église à la tête de la civilisation. »

La loi Falloux est votée en 1850

Elle instaure la « liberté » (!) de l’enseignement secondaire.

Elle fait la distinction entre l’enseignement public, à la charge d’une commune, d’un département ou de l’État, et l’enseignement privé, auquel est accordé une grande liberté.

Elle favorise l’enseignement catholique dans les établissements primaires

Elle oblige les communes de plus de 800 habitants à ouvrir une école de filles.

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La loi du 15 mars 1850, dite « loi Falloux », renforce encore le contrôle de l'Eglise sur l'enseignement. A chaque échelon de l'administration scolaire, sont placés des ecclésiastiques. Ainsi, l'instituteur peut être muté et démis s'il déplaît au curé.

« Les écoles fondées et entretenues par les communes, les départements, ou l’Etat, prennent le nom d’ écoles publiques ».

« Les écoles fondées et entretenues par des particuliers ou associationsprennent le nom d’ écoles libres ».

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1852-1870

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« Le nombre d’enfants qui restent étrangers à toutenseignement est véritablement affligeant. On devrait trouverdans les écoles un dixième de la population totale. Il y acependant des départements où les écoliers ne forment encoreque le vingtième, le trentième, ou même le quarantième de lapopulation. Ce n’est pas tout : sur le nombre des enfants quiremplissent les listes scolaires, beaucoup désertent les classespendant cinq ou six mois. Ces enfants, après deux ou trois ansd’une fréquentation purement nominale des classes, sont àpeu près complètement dépourvus de toute éducationintellectuelle et religieuse… » (Circulaire aux préfets du 30octobre 1854, Fortoul)

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« Quand on voit avec quelle facilité les populationsacceptent la fréquentation obligatoire et s’y habituent, on necomprend pas que dans un pays où le pouvoir est si fort, onpuisse tant la redouter. Ce ne sont certes pas les populationsqui réclameraient, ce sont les hommes instruits qui, enFrance, empêchent le pouvoir d’étendre à tous les bienfaitsde l’éducation. D’après la loi du 15 mars 1850, toutecommune est tenue d’ouvrir une ou plusieurs écolespubliques et de dispenser les indigents de toute rétributionscolaire. Quelle inconséquence ! ouvrir partout des écolespubliques et ne pas contraindre les négligents d’enprofiter ! »(Jules Paroz, directeur d’école normale)

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Il fonde la "ligue de l'enseignement" en 1866. Il lance un appel au pays. Il demande leur concours pécuniaire et moral à tous ceux qui, par le livre, par l'instruction, veulent répandre les idées de progrès.

"La ligue est une fédération de sociétés qui, par l'initiative privée, devance, prépare, amène l'action de l'Etat." déclare-t-il.

En 1872, il fera signer une pétition en faveur de l'obligation , la gratuité et de la laïcité scolaires qui réunit presque un million trois cent mille signatures qu'il porte à la chambre des députés. C'est un succès !

Elle aura une grande influence sous la troisième république.

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La fondation de l’école de la République : 1874 à 1924

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Paul Bert : loi sur l'établissement obligatoire des écoles normales primaires du 9 août 1879.

Projet de refonte complète de toute la législation de l'instruction primaire , le triple principe de l'obligation, de la gratuité, de la laïcité

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Jules Ferry, ministre de l'instruction publique, juge plus pratique de s'attaquer d'abord aux questions les plus urgentes. Il présente successivement à la Chambre trois projets distincts :

1881 le brevet de capacité (sera la loi de sur les titres de capacité),

ceux sur la gratuité absolue de l'enseignement primaire

ceux sur l'instruction primaire obligatoire (loi 1882 sur l'obligation). Pour cette dernière, la commission avait ajouté au projet du ministre la laïcité des programmes.

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Jules Ferry s'adresse directement aux instituteurs par une lettre dont un exemplaire est envoyé à chacun d'eux. Le but de cette lettre est d'expliquer la signification de l'instruction morale et civique que la loi nouvelle charge l'instituteur de donner à ses élèves, et qui prend dans le programme la place occupée autrefois par l'instruction morale et religieuse.

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« Monsieur l'Instituteur,

L'année scolaire qui vient de s'ouvrir sera la seconde année d'application de la loi du 28 mars 1882. Je ne veux pas la laisser commencer sans vous adresser personnellement quelques recommandations qui sans doute ne vous paraîtront pas superflues, après la première expérience que vous venez de faire du régime nouveau. Des diverses obligations qu'il vous impose, celle assurément qui vous tient le plus au cœur, celle qui vous apporte le plus lourd surcroît de travail et de souci, c'est la mission qui vous est confiée de donner à vos élèves l'éducation morale et l'instruction civique : vous me saurez gré de répondre à vos préoccupations en essayant de bien fixer le caractère et l'objet de ce nouvel enseignement ; et, pour y mieux réussir, vous me permettrez de me mettre un instant à votre place, afin de vous montrer, par des exemples empruntés au détail même de vos fonctions, comment vous pourrez remplir, à cet égard, tout votre devoir, et rien que votre devoir. »

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« La loi du 28 mars se caractérise par deux dispositions qui se complètent sans se contredire : d'une part, elle met en dehors du programme obligatoire l'enseignement de tout dogme particulier ; d'autre part, elle y place au premier rang l'enseignement moral et civique. L'instruction religieuse appartient aux familles et à l'Eglise, l'instruction morale à l'école. Le législateur n'a donc pas entendu faire une œuvre purement négative. Sans doute il a eu pour premier objet de séparer l'école de l'Eglise, d'assurer la liberté de conscience et des maîtres et des élèves, de distinguer enfin deux domaines trop longtemps confondus : celui des croyances, qui sont personnelles, libres et variables, et celui des connaissances, qui sont communes et indispensables à tous, de l'aveu de tous. »

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« Mais il y a autre chose dans la loi du 28 mars : elle affirme la volonté de fonder chez nous une éducation nationale, et de la fonder sur des notions du devoir et du droit que le législateur n'hésite pas à inscrire au nombre des premières vérités que nul ne peut ignorer. Pour cette partie capitale de l'éducation, c'est sur vous, Monsieur, que les pouvoirs publics ont compté. En vous dispensant de l'enseignement religieux, on n'a pas songé à vous décharger de l'enseignement moral : c'eût été vous enlever ce qui fait la dignité de votre profession. Au contraire, il a paru tout naturel que l'instituteur, en même temps qu'il apprend aux enfants à lire et à écrire, leur enseigne aussi ces règles élémentaires de la vie morale qui ne sont pas moins universellement acceptées que celles du langage ou du calcul. [...] »

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Des manuels nouveaux et revues pédagogiques fleurissent. Tous respirent le plus vif amour de la patrie. Le patriotisme unifie la France.

Des bataillons scolaires sont organisés et Jean Macé écrit :"L'important, c'est de commencer tout de suite et de donner aux campagnes de France le spectacle de leurs enfants se préparant, dès l'école, à défendre le sol de la patrie, si jamais l'étranger essayait de revenir le fouler."

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Proposée par Paul Bert, présentée par Jules Ferry, la loi du 30 octobre 1886 établit la laïcité du personnel enseignant primaire ;

elle abolit les derniers vestiges du régime de privilège que la loi Falloux avait assuré aux congrégations religieuses ;

elle décide que, dans les écoles publiques, l'enseignement serait exclusivement confié à un personnel laïque. De là le nom de loi sur la laïcité.

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"La laïcisation du personnel est le d'établir dans l'école la neutralité qui a été le but de la loi de 1882...

Il y a nécessité d'ordre moral, parce que je ne comprends pas qu'on laisse le soin d'enseigner et d'apprendre les libertés civiles et politiques à des hommes qui n'ont ni la liberté de l'âme, ni la liberté de conscience, ni la liberté de pensée." (discours de René Goblet au Sénat)

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En juillet 1904, interdiction est donnée à tous les congréganistes d'enseigner.

En 1905, la loi de séparation des Eglises et de l’Etat est votée. La république, désormais, ne reconnaît ni ne salarie aucun culte.

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Les emblèmes religieux, de quelque nature qu'ils soient (crucifix, images, statues), ne doivent pas figurer dans les locaux scolaires.

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Sous la IIIe République, il reçoit un salaire fixe et il est sous l’autorité du Recteur et du Préfet qui le nomme. Respecté, il est devenu une personnalité du village.

Son costume autant que sa posture lui valent l’appellation de « hussard noir de la République. »

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La durée des études se divise comme il suit :

Classe enfantine : un an à 6 ans

Cours élémentaire : deux ans, de 7 à 9 ans.

Cours moyen : deux ans, de 9 à 11 ans.

Cours supérieur : deux ans, de 11 à 13 ans.

Et éventuellement

Cours complémentaire d'enseignement primaire supérieur : un an.

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Introduite dans le programme de l’instruction primaire par la loi du 28 mars 1882, la morale a provoqué, dès le début, la publication d’un nombre considérable de manuels destinés à fournir aux maîtres et aux élèves la matière de cet enseignement nouveau.

Sous la IIIe République, la morale est omniprésente dans l’enseignement ; dans la lecture et jusque dans l’arithmétique. La grammaire et la conjugaison donnèrent longtemps aux auteurs de manuels l’occasion de ressasser les préceptes moraux. La plupart des auteurs croyaient que l’on pouvait conjurer tout mal, toute faiblesse, par la raison, la réflexion, l’attention, la prévoyance. Leur façon de voir n’était pas toujours stupide, seulement naïve et chimérique

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La famille : -Rien ne peut remplacer l’amour d’un père et d’une mère.

-Il faut apprendre à obéir pour savoir commander.

-On agit comme on aime. -Tel père, tel fils - Il n’y a pas de bonheur plus

grand en ce monde que celui d’une famille unie -Les méchants n’ont point d’amis.

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A l’école de la IIIe République, les maximes sont inscrites sur le tableau noir avant l’entrée en classe ; elles font l’objet, dès le début de la journée, d’un court commentaire, ou suivent la leçon de morale.

Elles sont utilisées comme modèles d’écriture sur le cahier du jour.

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-Le plus grand bien que l’on puisse laisser à ses enfants, c’est une bonne éducation.

-Qui aime bien, châtie bien.

-Il ne faut pas avoir honte de demander ce qu’on ne sait pas.

-Un bon livre est le meilleur des amis (Montesquieu)

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-Plus une nation est intelligente, instruite et laborieuse, plus elle est grande.

-Il faut que force reste à la loi (J. Simon)

-Le payement de l’impôt est un devoir.

-A cœur vaillant rien d’impossible.

-L’instruction est le premier bien de l’homme (Ch. Dupuy)

-L’ignorance mène toujours à la servitude (Mme Desbordes-Valmore)

-Aller à l’école c’est obéir à la patrie (J. Simon)

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-La propreté est la condition de la santé

-Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger.

-Connais-toi toi-même.

-On n’est pas obligé de dire tout ce que l’on pense, mais on doit penser tout ce que l’on dit.

-Un avare, si riche qu’il soit, est toujours misérable.

-Les gens qui ne font rien manquent de temps -A qui mal fait, mal arrive.

-Plus fait douceur que violence (La Fontaine)

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-C’est un bon placement que le bonheur des autres

-Nul ne doit se faire justice lui-même.

-La liberté est aussi précieuse que la vie.-Qui vole un œuf peut voler un bœuf.-Bien mal acquis ne profite jamais.-Donner c’est s’enrichir tout en s’appauvrissant.-La façon de donner vaut mieux que ce qu’on donne.

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L’école maternelle est officiellement instaurée en 1881 et installée à partir de 1886 par la Loi Goblet.

Là où il n’y a pas d’école maternelle, cas le plus fréquent dans les campagnes, sont instituées des classes enfantines de 5 à 7 ans (il en existe encore quelques-unes).

Pauline Kergomard est à l'origine de la transformation des salles d'asile, établissements à vocation essentiellement sociale, en écoles maternelles, formant la base du système scolaire. Elle introduit le jeu, qu'elle considère comme pédagogique, et les activités artistiques et sportives.

Elle prône une initiation à la lecture, à l'écriture et au calcul, avant 5 ans. En 1881 Jules Ferry la nomme inspectrice générale des écoles maternelles, poste qu'elle occupe jusqu'en 1917. Elle fait acter par les programmes que le jeu est le premier travail du jeune enfant et réclame un mobilier adapté à leur taille.

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Ses finalités sont économiques

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Dès 1922, la classe de 6 à 7 ans est appelée « Cours Préparatoire ». Au lendemain de la Grande Guerre, les instructions officielles (IO) de 1923, qui développent la philosophie de celles de 1882, énoncent l’ambition d’un enseignement concentrique, d’une éducation active et stimulant la sensibilité morale des enfants.

La conception de l'enseignement est concentrique, et non plus successive. Dès le cours élémentaire, on introduit toutes les disciplines, y compris l'histoire et la géographie. L'enseignement concentrique repose sur le principe de la répétition.

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Concernant la lecture, on va «du simple au complexe». Le CE vise la lecture courante (l’élève est capable de dire tous les mots du texte sans hésitation, sans ânonner syllabe à syllabe), le CM vise la lecture expressive (lire les phrases en « mettant le ton », sans ânonner mot à mot), le CS, qui prépare au Certificat d’Etudes Primaires, vise la lecture expliquée. Autrement dit, ce n’est qu’au terme du processus qu’on s’acquitte de la lecture considérée comme compréhension des textes et non plus comme simple sonorisation de l’écrit.

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Les grandes réformes de la troisième république ont consacré la séparation entre une institution primaire où l’on vise surtout à donner une morale et une formation de base aux enfants du peuple et une institution secondaire réservée aux enfants de la bourgeoisie, qui leur donne accès aux raffinements de la culture humaniste et les prépare à assumer leurs rôles dans l’élite économique, culturelle et politique.

On a même inventé des petites classes dans les lycées (ce « petit lycée » allait de la 11e à la 7e) pour être bien sûr que les enfants des uns ne se mélangeront pas à ceux des autres.

Un mouvement d'opinion se développe en faveur de l'« école unique », mené notamment par la Ligue de l'enseignement et le Syndicat national des instituteurs (SNI). Il aboutit à deux décrets de 1925 et 1926 qui attribuent l'enseignement dans les petits lycées à des instituteurs et alignent les programmes du petit lycée sur ceux du primaire.

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La pression des classes moyennes pour accéder à l’enseignement secondaire ont amené la création d’un concours des bourses dès la fin du XIXe siècle.

L’enseignement secondaire devient progressivement gratuit à partir de 1929, ce qui stimule évidemment la demande de scolarisation.

En 1933, le concours des bourses est remplacé par un examen d’entrée en 6 e.

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En 1936-37, Jean Zay, jeune ministre du Front populaire échoue, par la pression exercée par les traditionalistes, dans sa réforme d’unification du primaire et du secondaire. Son projet de réforme éducative, adopté le 2 mars 1937 en conseil des ministres, visait à démocratiser l'enseignement en unifiant l'enseignement primaire (avec la disparition des classes élémentaires des collèges et lycées) et en harmonisant le secondaire (général et technique/professionnel), mais aussi à améliorer la formation des enseignants.

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Jean Zay est à l'origine de la multiplication des bourses aux élèves de primaire

de la scolarité obligatoire jusqu'à 14 ans (passage de 13 ans à 14 ans par la loi du 6 août 1936)

de la lutte contre le surmenage scolaire

de la limitation des classes à 35 élèves (au lieu de 60 ou plus)

de la généralisation des activités dirigées

de classes de 6° d'orientation expérimentales pour entrer dans le secondaire

de l'introduction de l'éducation sportive obligatoire.

Il lance un programme de construction d'écoles et de lycées, crée de nombreuses classes, des cantines et des colonies de vacances.

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Outre la radiation des instituteurs juifs, communistes, francs-maçons et pacifistes, le régime de collaboration renforce l’enseignement privé catholique.

Il supprime les écoles normales, il transfère les normaliens dans les lycées. Le bac est le passage obligé pour enseigner dans le primaire.

Il abolit la gratuité des études secondaires.

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Des ambitions pour un monde nouveau

…au retour des tensions

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Le Plan Langevin (Paul) et Wallon (Henri) imagine en 1947 une réforme d’ensemble de la scolarité : l’obligation scolaire irait jusqu’à 18 ans, la scolarité se déroulerait dans un seul et même système, avec une spécialisation très progressive à partir de 11 ans. Dans les grandes classes, le rôle de l’enseignement scientifique et technique deviendrait prépondérant.

Ce plan ne sera jamais appliqué. Mais, tout au long des 30 années suivantes, il inspirera les rénovateurs et les militants de la démocratisation de l’enseignement secondaire.

C’est aussi dans cette période que croît la demande sociale et économique de l’ouverture des portes du secondaire, déplaçant lui-même peu à peu son centre de gravité vers les maths et les sciences (enseignement « moderne » et « expérimental »).

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1959 : La loi Debré accorde des subventions aux écoles privées sous contrat. Les enseignants du privé sous contrat sont rémunérés par la République. Pour Debré l’école privée sous contrat c’est aussi l’école de la République. Tension

L’enseignement privé est estimé appartenir en 2000 à 90% à l’enseignement catholique.

Retour de la tension école privée / école de la République.

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Loi n° 59-1557 du 31 décembre 1959 sur les rapports entre l'Etat et les établissements d'enseignement privés « Loi Debré »

L’objet de cette loi est de permettre un financement public de l'enseignement privé, en contrepartie de quoi l'Etat se réserve le droit d'exercer son contrôle sur ces institutions.

Le contrôle des pouvoirs publics s'effectue de manière différente selon le niveau du financement par l'Etat de l’établissement.

Le fait que le « caractère propre » de l’institution soit d’ordre confessionnel ou non de n’entre pas en ligne de compte.

Si un établissement privé ne sollicite aucun financement public, l’établissement est dit « hors contrat ».

Le régime juridique le plus courant est cependant

celui de l'école privée sous contrat.

La loi prévoit deux types de contrats :

« le contrat simple » et

« le contrat d'association ».

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La pression sociale et économique pour l’ouverture des portes dusecondaire est prise en compte par les ministres successifs duGénéral De Gaulle :

allongement de la scolarité jusqu’à 16 ans (réforme Berthouin, 1959),

facilitation de l’entrée en sixième (l’examen d’entrée est remplacé en 1960 par une entrée sur dossier),

encouragement à l’ouverture d’établissements secondaires « populaires » : collèges d’enseignement général (CEG) en 1959 à côtés des très populaires collèges d’enseignement technique (CET).

La réforme Fouchet (1963) crée les collèges d’enseignement secondaire (CES) qui ont vocation à unifier les structures du début du secondaire. Mais on y laisse subsister des filières socialement ségrégatives.

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La massification

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Après les événements de 1968, en 1975, c’est un ministre de Valéry Giscard d’Estaing, René Haby, qui réalise le collège unique (suppression des filières du CES). C’est le point de départ de la massification.

Du point de vue pédagogique, l’essentiel, dans cette période, est que cette demande de scolarisation secondaire rétroagit très fortement sur la pédagogie du primaire. Les familles, les inspecteurs qui militent en faveur de la démocratisation, les mouvements pédagogiques, etc., tous poussent à préparer le maximum d’élèves de CM à l’entrée directe en sixième.

Le caractère propédeutique du primaire s’impose.

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Il donne désormais accès à tous les enfants à un enseignement qui s’était construit depuis la fin du 19e siècle en réponse aux besoins des classes à fort capital culturel, les classes dominantes.

Toute l’histoire qui va suivre sera marquée par les tensions liées à cette réforme juste dans son principe mais aux effets très contradictoires.

D’un côté, la classe d’âge voit son niveau de connaissances s’améliorer indiscutablement, d’un autre les enfants les moins avancés sur le plan scolaire (15 %) sont relégués dans beaucoup de collèges et leur niveau de connaissances semble s’être plutôt dégradé.

Les professeurs du secondaire ont le sentiment d’une forte baisse du niveau moyen de leurs classes, ce qui est normal si on considère que les deux tiers des élèves qu’ils reçoivent maintenant n’entraient pas au collège auparavant.

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L’élection de François Mitterrand permet à la gauche unie de réaliser quelques réformes qui s’inscrivent dans la suite du mouvement de démocratisation.

Le ministre de l’Education Nationale Alain Savary institue le dispositif de l’éducation prioritaire (juillet 1981), qui donne naissance aux ZEP (Zones d’Education prioritaire), selon un principe social visant à « donner plus à ceux qui ont moins ».

Tension : l échoue dans son projet d’unification des écoles publiques et privées dans un « Grand service public d’éducation » face aux manifestations des parents des écoles privées (1984).

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Jean-Pierre Chevènement institue en 1985 le Bac professionnel et se donne comme objectif : 80 % de la classe d’âge au niveau bac.

On assiste effectivement à un essor de l’enseignement secondaire et des études universitaires.

De 15 % de la classe d’âge ayant son bac en 1970, on est passé à 64 % en 1995. Cela qui représente 70 % environ de la classe d’âge au « niveau bac » (= avoir présenté le bac, qu’on l’ait ou non réussi). L’objectif est atteint depuis longtemps dans certaines académies (Strasbourg, Rennes, Toulouse, etc.) et largement dépassé pour les enfants de certaines classes sociales (professions libérales et cadres supérieurs = 95 %).

Le nombre d’étudiants a été multiplié par 7 entre 1960 et 1997 (de 300 000 à 2 100 000).

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La loi d’orientation de 1989. Lionel Jospin institue l’organisation de l’école en cycles, qui vise notamment à diminuer les effets nocifs du redoublement, à mieux assurer les continuités dans les apprentissages d’une année à l’autre et à assouplir le fonctionnement des écoles pour mieux prendre en compte tous les élèves.

Plus d’instituteurs, des Professeurs des Ecoles.

Création des IUFM où l’on souhaite former l’ensemble des professeurs, de la maternelle au lycée, à une pédagogie de la réussite.

Entrée des PE en IUFM avec une License.

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Le projet européen : les années 1990 sont marquéespar le développement du projet Européen. Un projet quiglobalement privilégie la dimension économique.

La stratégie de Lisbonne (mars 2000) impulse deuxéléments que nous retiendrons ici :

L’instauration d’une économie de la connaissance

Le socle commun de connaissances et de compétences

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Le socle commun de connaissances et de compétences, outil européen issu de la stratégie de Lisbonne en 2000.

Il désigne un ensemble de connaissances et de compétences clés dans un monde en mutation, que les élèves doivent maîtriser à l'issue de la scolarité obligatoire pour poursuivre leur formation, construire leur avenir professionnel et réussir leur vie en société.

Il sera un élément important de la loi d’orientation pour l’avenir de l’école (LOPAE) de 2005.

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Comment adapter l’école aux bouleversements économiques, technologiques, culturels du nouveau millénaire ?

Monde en crise, école en crise ?

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Tension 1 : Depuis 1995, la croissance du secondaire et du supérieur s’est ralentie, comme si elle se heurtait à un plafond invisible. Les débats ont naturellement remis au premier plan la question du collège unique : faut-il maintenir cette option et comment la réaliser vraiment ? Pourrait-on même imaginer que 20 % des enfants puissent être séparés de leurs camardes à l’entrée en sixième ? Et pour apprendre quoi ? Quels personnels du collège actuel seraient prêts à les encadrer ? Mais si on conserve cette option, que faut-il changer au collège ? Que faut-il améliorer à l’école primaire ?

Tension 2 : Le retour aux programmes de 1923, prôné par les «antipédagogistes», pourrait-il dessiner les solutions aux problèmes de notre époque ?

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1989 : Incidents dits "du foulard islamique" suivis des avis des 27 novembre 1989 et 2 novembre 1992 du Conseil d’État privilégiant une solution au cas par cas.

15 mars 2004 : Loi interdisant, dans les établissements scolaires, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse.

2014 : Des fondamentalistes religieux, appartenant aux deux religions prosélytes, s’attaquent à la mixité à l’école via la prétendue « question du genre », aux apprentissages scientifiques « Darwinisme », à une morale laïque qu’ils jugent contradictoire avec l’éducation religieuse que reçoivent leurs enfants.

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Evaluer l’élève, évaluer l’école. Au plan national, pour vérifier la mise en place du socle commun.

Evaluer au plan international avec l’ambition d’une comparaison des systèmes éducatifs à partir de données statistiques issues d’évaluations Pearl et Pisa.

L’enquête PISA (programme pour le suivi des acquis des élèves): Comparer tous les 3 ans les performances de différents systèmes éducatifs en évaluant les compétences acquises par les élèves en fin d'obligation scolaire (quinze ans).

L'enquête PIRLS (Progress in international reading literacy study) évalue tous les cinq ans les compétences en lecture des élèves de 9 à 10 ans. Pourquoi la France se situe-t-elle dans le tiers inférieur des pays participants ?

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Exemples entre 2007 et 2012 Tensions

suppression de la carte scolaire,

promotion de quelques individus « méritants »

développement d’établissements ghettos,

concurrence entre les écoles,

La gestion de l’école sur un modèle ultralibéral pourrait-elle améliorer la situation en France alors qu’elle semble avoir échoué aux USA et en Grande Bretagne ?

Nouvelle promotion de l’enseignement privé sous contrat qui doit être financé par les communes (Loi Carle)

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La réforme de la formation de maîtres de 2008 et les restrictions budgétaires ont conduit à aggraver la crise de l’école, obligeant la société à penser les termes d’une refondation.

Abandon de la formation professionnelle des enseignants au profit d’une formation strictement universitaire après la suppression des IUFM

Concurrence entre universités pour le « marché » de la formation des maîtres

Le concours en fin de Master et la rémunération après

Quelles familles peuvent payer des études à Bac +5 ?

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Proposition clé du président François Hollande, mise en œuvre par le ministre Vincent Peillon, puis pas ses

successeurs

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